Les renégats Estrosi et Muselier font la leçon à Ciotti, allié du RN face au Front populaire

La pudeur de certains ne transparaît pas dans le miroir

Estrosi et Macron

Alors qu’Eric Ciotti a affirmé ce mardi 11 juin au 13h de TF1 que Les Républicains ont « besoin d’une alliance » avec le Rassemblement nationale pour les législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet prochains, deux ténors du sud-Est de la France fustigent cette annonce, bien que parjures.


L’annonce d’Eric Ciotti de consentir à sceller une alliance avec le RN ne passe pas auprès de Christian Estrosi, ex-franc-maçon de la Grande Loge nationale française (GLNF), ex-RPR, UMP et LR, et Renaud Muselier, ex-RPR, UMP, LR, qui a été réélu à la Région PACA (SUD) grâce au désistement de LREM de Macron et qui ont planté le RPR pour le mouvement du président – telle Mme Roubache-Agresti (faite sous-ministre en 2023) – contre des postes importants. Le maire de Nice, qui fut un tenant d’une ligne droitière dans son parti, et le président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur sont les derniers moralistes politiques qualifiés pour fustiger Eric Ciotti, ce mardi 11 juin.

Courbettes de Muselier 
à Macron

Le maire de Nice, Christian Estrosi, dénonce pourtant une « trahison » du président du parti des Républicains, Eric Ciotti qui « a dévoilé son vrai visage ». « Depuis plusieurs années déjà, je n’ai de cesse de dénoncer avec force la trahison enclenchée par Eric Ciotti et quelques-uns de ses affidés tous guidés par la peur », écrit le maire de Nice.

« Judas » et « ministre de l’Interieur de Madame le Pen »

De son côté, le président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Renaud Muselier, ancien des LR, dénonce un « Judas » complaisant « avec les extrêmes ».

« A présent, c’est clair: il a tué ce parti magnifique, trahi tous ses militants et piétiné nos valeurs. Tout ça pour être ministre de l’Interieur de Madame le Pen: honte à lui! », écrit-il sur X.

Le député des Alpes-Maritimes et chef de file des Républicains, Eric Ciotti se justifiait à 13h en observant qu’aujourd’hui LR « est trop faible pour s’opposer aux deux blocs qui sont les plus dangereux ».

Christian Estrosi appelle désormais à construire « une coalition de Français qui refusent le chaos ». Renaud Muselier, lui, parle de « bâtir notre avenir commun » avec « tous les raisonnables ».

Deux affidés de Macron dont les parcours identiques font craindre pour leurs sièges aux prochains scrutins, les municipales de 2026 et les régionales de 2027.

Décès de Jean-Pierre Soisson, ancien ministre et député-maire d’Auxerre

50 années de vie politique

Maire d’Auxerre
pendant 28 ans,
député de l’Yonne
pendant 44 ans,
membre de huit gouvernements,
sous quatre présidents,
de Gaulle, Pompidou, Giscard d’Estaing et Mitterrand.

Jean-Pierre Soisson est décédé mardi à l’âge de 89 ans. L’ancien député de l’Yonne et maire d’Auxerre avait occupé des fonctions de ministre dans différents gouvernements, de droite comme de gauche, à l’instar de la personnalité consensuelle de ce serviteur de l’Etat.

L’ancien ministre, député de l’Yonne et maire d’Auxerre Jean-Pierre Soisson, après Jean Moreau, est décédé mardi à Auxerre à l’âge de 89 ans, a indiqué sa famille. «Jean-Pierre Soisson est mort paisiblement, entouré de sa famille, aujourd’hui en fin d’après-midi», a déclaré l’un de ses deux fils, David Soisson. L’ancien responsable politique, homme fort de la Bourgogne et maire d’Auxerre de 1971 à 1998, «luttait depuis de longues années contre un cancer», a-t-il ajouté.

Né le 9 novembre 1934 à Auxerre, fils d’un industriel et d’une mère de Marseille où il aimait se ressourcer, Jean-Pierre Soisson était entré au gouvernement en 1974 comme secrétaire d’Etat aux Universités, puis avait été nommé ministre de la Jeunesse, des sports et des loisirs (1978-81) dans le gouvernement de Raymond Barre. En 1988, il était entré dans le gouvernement de Michel Rocard comme ministre du Travail (1988-1991). Reconduit à la Fonction publique par Edith Cresson (1991-1992), il sera le ministre de l’Agriculture de Pierre Bérégovoy (1992-1993).

En 1998, cet homme à l’implantation locale profonde qui fut l’homme fort de la Bourgogne avait fait partie des cinq centristes élus présidents de région grâce au Front national, un choix qui a marqué sa longue carrière politique, en dépit de sa participation, comme ministre d’ouverture, à trois gouvernements socialistes de François Mitterrand. « Centriste, ministre du travail dans un gouvernement socialiste : c’était un choix difficile », se souvient-il dans le film, « Jean-Pierre Soisson, ma Cinquième République »,  documentaire d’Eric Le Seney qui sera diffusé lundi soir sur France 3 Bourgogne, »tu es rejeté par ceux que tu quittes et tu n’es guère accepté par ceux que tu rejoins ».  Après de Gaulle, Pompidou et Giscard d’Estaing.

Devoir de mémoire: Dussopt tombe dans le piége à c*n d’un député insoumis

La ruse du député LFI Echaniz ridiculise l’ex-socialo inconscient de ses virevoltes à l’Assemblée

Eric Woerth était ministre du Travail, de la Solidarité et de la Fonction publique de Nicolas Sarkozy, comme le socialiste Dussopt pour Macron

Le député LFI Iñaki Echaniz a posé une QAG au ministre du Travail de Macron, Olivier Dussopt, avec sa propre question posée… en 2010 : Iñaki Echaniz a recyclé une question posée en 2010 par Olivier Dussopt, alors député socialiste opposé au report de l’âge légal de départ à la retraite.

Pour interroger Olivier Dussopt sur la réforme Woerth des retraites, ce député socialiste a repris une interrogation posée par… Olivier Dussopt. Lors des Questions au gouvernement ce mardi 7 février, Iñaki Echaniz, élu PS des Pyrénées-Atlantiques, a recyclé les mots utilisés en 2010 par l’actuel ministre du Travail, du temps où il était député socialiste et opposé au report de l’âge légal du départ à la retraite.

« Monsieur le ministre, il y a maintenant quelques semaines, vous receviez les partenaires sociaux pour évoquer la question des retraites, et la réforme que vous souhaitez conduire », a commencé le député, exactement comme Olivier Dussopt l’avait fait lorsqu’il s’en prenait au projet mené par François Fillon, prévoyant le report de l’âge légal de 60 à 62 ans.

« La main sur le cœur vous vous êtes engagés devant nous, et avant vous le Président de la République, à ne pas passer en force sur ce dossier et à mener une concertation approfondie, à rechercher une position de consensus », a poursuivi Iñaki Echaniz, citant toujours à l’identique les arguments brandis à l’époque face à Éric Woerth, alors ministre du Travail, de la Solidarité et de la Fonction publique.

« Cette volonté de reculer l’âge de la retraite est doublement injuste. Injuste car elle écarte d’emblée la recherche d’autres recettes, notamment la mise à contribution de l’ensemble des revenus et en particulier de ceux issus du capital. Entre les niches fiscales et le bouclier du même nom, beaucoup pourrait être fait pour que l’effort ne porte pas sur les seuls salariés », a continué le député socialiste, exactement comme son prédécesseur.

« Exceptionnel et révélateur »

Bug de l’intelligence artificielle
du petit robot

Si l’on se fie à sa réponse, l’actuel ministre du Travail n’a -manifestement- pas réalisé que son interlocuteur avait utilisé sa propre question posée douze ans plus tôt. Puisqu’il s’en est tenu à dérouler les arguments du gouvernement, s’en faire aucune allusion à la forme de la question posée par Iñaki Echaniz. De quoi provoquer des ricanements chez les socialistes.

« Exceptionnel et révélateur ! Magnifique mise en abîme par Iñaki Echaniz qui pose la question, au mot près, qu’Olivier Dussopt avait posée en 2010 à Éric Woerth sur le passage à 62 ans . Et le ministre d’aujourd’hui répond au député qu’il était hier. Sans s’en rendre compte ! », a commenté le député PS de l’Essonne Jérôme Guedj.

« J’ai servi Giscard comme j’ai servi la France en Algérie » (Jean-Pierre Soisson)

Témoignage d’un ministre de Mitterrand et qui vote Macron

A deux pas de la cathédrale d’Auxerre, non loin de la mairie où il régna pendant 28 ans, Jean-Pierre Soisson, 87 ans, nous attend [En vérité, il passe l’essentiel de ses jours dans la ville de sa mère, Marseille]. L’heure n’est plus au chablis, dont il abreuva l’Assemblée nationale, mais à l’Evian, dont il doit boire désormais, pour des raisons de santé, plus de deux litres par jour. Evian justement. Pas toujours facile à avaler pour cet ancien lieutenant du prestigieux 3e régiment de chasseurs d’Afrique, qui refusa de voter oui au référendum des accords d’Evian en avril 1962. Car, à ses yeux, la France avait abandonné ces harkis qui avaient été ses hommes quand il commandait une harka dans l’Atlas. Si la locomotion s’est réduite, la tête est vive, et nous le trouvons en pleine lecture du dernier Prix Goncourt et des Déracinés de Maurice Barrès. Pourquoi Barrès ? Le modèle de Paul Bouteiller, le professeur normalien qui influence les protagonistes nancéiens, fut le principal collaborateur de l’Icaunais Paul Bert, le fondateur de l’école laïque sous Jules Ferry, dont la statue trône sur le pont central de la ville et à qui Soisson a jadis consacré un ouvrage.

Quelques jours auparavant, il a reçu un coup de téléphone de son vieux complice Guy Roux, avec qui il sillonna l’Europe aux grandes heures de l’AJA, des caisses de chablis dans les soutes de l’avion, pour en vanter les délices urbi et orbi. Il se souvient avec émotion d’un match en nocturne en Albanie, où les paysans descendaient des collines vers le stade en agitant des lampions. Il se souvient avec moins d’émotion de ses années à la présidence du conseil régional de Bourgogne, où il avait été élu grâce aux voix du Front national. « Je n’aurais jamais dû aller à Dijon », répète-t-il, « un de mes grands regrets ». Très vite, la conversation suit son cours, chaleureuse, à la lumière d’une lampe au pied africain, alors qu’une fine bruine tombe sur la ville et que la nuit enveloppe les vieilles maisons icaunaises.

Le Point : Savez-vous déjà quel bulletin vous glisserez au printemps prochain ?

Jean-Pierre Soisson : Macron, sans hésitation. Cela avait été déjà le cas en 2017, aux deux tours. J’ai toujours ma carte des LR, j’aime bien Valérie [Pécresse], mais aucun leader ne s’impose. L’autre jour, j’ai regardé leur débat, au bout d’une demi-heure, j’ai éteint. Je n’ai jamais aimé l’idée des primaires. De mon temps, ce n’est pas ainsi qu’on dirigeait un parti.

Justement, quand vous créez en 1977 le Parti républicain après les municipales, pour soutenir le président Giscard d’Estaing, puis en février 1978, l’UDF, pour préparer les législatives de la même année, cela n’a pas été non plus de tout repos…

Cela a été glacial. La guerre même avec le RPR. Premier déjeuner avec Chirac à l’Hôtel de Ville. Il me balance : « Les institutions ont été dévoyées. Créées par des gaullistes, elles sont dirigées maintenant par des pétainistes. » Quelques mois plus tard, Giscard tente de mettre de l’huile dans les rouages de la majorité et nous invite tous à l’Elysée. Chirac accuse Giscard et Barre de complot anti-RPR. « Il se peut que, dans un temps peu éloigné, chacun ait ici à rendre compte de ses actes. » Je m’énerve. Je l’appelle à plus de décence. « Je t’ai prévenu que nous cherchons à unifier les non-RPR de la majorité. » Chirac réplique : « Tu ne me l’avais pas dit comme ça. Tu mens ! » Je m’emporte : « C’est toi qui mens ! » Giscard compte les points et nous calme : « Dois-je vous rappeler que la décence interdit de parler d’une certaine façon à l’Elysée ? »

C’est étonnant, vous sembliez pourtant plus proche de Chirac…

Oui, humainement, nous avions bien plus d’atomes crochus. On avait en commun la Cour des comptes, l’Algérie, qu’on avait faite tous les deux. C’était également une bête politique qui aimait bien labourer le terroir comme moi, et pourtant… j’ai choisi Giscard. Je l’ai choisi très tôt, bien avant 1974, pour son charisme, son intelligence, sa modernité. Je l’ai servi comme j’ai servi la France en Algérie : quand on fait un choix, on ne le remet pas en question. Même en 1988, quand je choisis d’être ministre sous Mitterrand, un proche me rappelle : « N’oublie pas, tu peux faire ce que tu veux partout, mais tu restes giscardien. » Mitterrand l’avait bien compris, il m’appelait toujours « le poulain de Giscard ». Giscard m’a envoyé partout en mission. Pour les élections de 1974, il m’a expédié aux Antilles avec sa femme, je n’ai jamais bien compris pourquoi. Ensuite, j’ai été en Tanzanie, pour rétablir les relations avec la France. Tenez, ce pied de lampe, qui est un pied de gazelle, c’est un cadeau de Nyerere. J’ai signé le premier accord de tourisme entre la France et la Tunisie. Je me suis retrouvé dans le désert libyen, en panne d’essence, alors que je venais aussi renouer le contact avec la Libye.

C’est Giscard aussi qui vous envoie en première ligne sur l’UDF ?

C’est que Lecanuet, avec ses Démocrates sociaux, il n’en voulait pas de l’UDF, il cherchait à temporiser pour garder sa petite famille centriste. Moi, j’étais centre droit, au fond, je suis un vieux radical, j’ai été à l’école d’Edgar Faure avec qui j’ai commencé. Mais on l’oublie, celui qui a voulu vraiment l’UDF, c’est [Jean-Jacques] Servan-Schreiber et son Parti radical valoisien. Il est à l’origine du nom qu’on n’arrivait pas à trouver. Un jour, il m’a dit : « Au fond, entre toi et moi, il n’y a rien de commun, sauf notre attachement au président et à la démocratie. Appelons le nouveau Union pour la démocratie française. » Il était onze heures et demie du soir, on appelle Giscard, qui était à Rambouillet et qui nous donne son accord. Il ne restait plus qu’à trouver un slogan : je suis allé voir, avec Raffarin, Jacques Séguéla, qui nous en a concocté un très bon : « La majorité aura la majorité. »

C’est à ce moment-là, en 1978, que vous voyez arriver contre vous pour la députation un jeune candidat du RPR nommé Patrick Balkany….

C’est Pasqua qui me l’a envoyé. « Le petit Soisson, on va lui régler son compte, parce qu’il nous emmerde. » C’est Isabelle déjà qui dirigeait dans le couple. Ils descendent à l’hôtel Le Maxime, bel hôtel d’Auxerre en bordure de l’Yonne. Dans ses mémoires, Balkany l’appelle le « Maxim’s », il confond avec Paris. Il débarque avec un long manteau en loup noir qui lui descend jusqu’aux chevilles. Vous imaginez qu’avec les paysans de Puisaye, cela faisait bizarre. Il a obtenu 8,5 % des voix.

L’UDF fusionne avec le RPR pour former l’UMP en 2002, puis Les Républicains. Comment avez-vous vécu cette fusion ?

Très mal, comment croyez-vous ? Ils m’ennuient. Il n’y a plus de nerf. Quelle idée de se soumettre à un vote populaire du parti, ce n’est pas comme ça qu’il doit être gouverné. D’ailleurs, je ne pense pas qu’ils s’en sortiront, car Macron a changé d’électorat, il a maintenant un électorat de droite.

Parlez nous un peu de ces barons du giscardisme dont vous étiez avec Poniatowski et d’Ornano…

Ponia était un rusé, un redoutable, un retors. Comme un stratège qui avait troqué le champ de bataille pour le champ politique. Il calculait tout, il se méfiait de tout le monde. A l’époque, j’avais les cheveux longs, je suis arrivé à son château du Rouret près de Nice, sa femme m’a assis dans un fauteuil, m’a mis une serviette autour du cou, et elle a commencé à me couper les cheveux. D’Ornano, on ne pourra jamais remettre en cause sa fidélité à Giscard, elle fut remarquable. Simplement, il était un peu mondain, il me faisait sentir parfois que nous n’étions pas du même monde. Anne, son épouse, fut extraordinaire, elle a joué un rôle essentiel, trop méconnu, dans l’histoire de l’UDF. Mais quand d’Ornano est mort en 1991, c’est à peine si on a voulu de moi à son enterrement, j’étais ministre de Mitterrand, je passais à leurs yeux pour un traître.

Ce choix de devenir en 1988 le premier ministre de l’ouverture, on imagine qu’il ne fut pas facile…

En effet. J’ai longuement hésité. Sur le plan personnel, si je dis non, je retourne vers l’obscurité, je rejoins la piétaille. Sur le plan politique, après la première cohabitation, ma conviction est que l’ouverture de la gauche vers le centre droit est la seule politique possible. Mais ces cinq années où je vais être ministre du Travail, puis de l’Agriculture ont été tout sauf faciles. Je ne suis pas accepté par les ministres socialistes que je rejoins, ceux de ma famille que j’ai laissés m’en veulent, j’oscille entre le renégat et le pestiféré.

Mitterrand ne vous soutenait pas ?

Si, mais une fois entré au gouvernement, je ne pouvais rien lui apporter de plus, j’étais sa prise. Il m’avait dit : « Tâchez de faire aussi bien avec moi que contre moi. » Je me suis très bien entendu avec Bérégovoy, qui m’appelait chaque week-end de Nevers à 7 heures du matin : ma femme me disait : « Tiens, voilà ton réveille-matin. » En revanche, je ne partageais nullement son admiration béate pour Tapie, qui était tout ce qu’il n’était pas. Tapie, c’était tout le contraire de la politique telle que je l’entends, l’enracinement, le contact avec les gens, la négociation. Il était très discret en conseil des ministres, je ne me souviens pas l’avoir entendu. Charasse aussi m’a soutenu : il avait dit à Mitterrand : « Soisson, au travail, sera le meilleur, mais il sera le plus cher. » En effet, je répétais à Mitterrand qu’il fallait lâcher sur les salaires. Ils étaient un gouvernement socialiste et, en 1993, à l’approche des législatives, ils n’avaient toujours rien fait. A chaque fois, Fabius, qui dirigeait le parti, se raidissait.

Durant ces cinq ans, vous négociez deux textes importants, la Charte des droits sociaux de l’Europe et les accords sur le Gatt pour l’agriculture avec les Américains…

Pour la Charte, je présidais en tant que ministre le Conseil des affaires sociales à Bruxelles. Il a fallu me rendre dans chaque pays, négocier avec chaque ministre. C’est un beau texte qui a été intégré dans le traité sur l’Union européenne. Hélas, je crains qu’il ne soit respecté. J’étais à Bruxelles avec mon homologue allemand le 9 novembre 1989 quand le mur de Berlin est tombé. Il doit rentrer en toute urgence avec son avion, il propose de m’emmener à Berlin, je téléphone à l’Elysée pour savoir si je peux, Védrine me dit : « Pas question, vous rentrez à Paris. » C’est un des grands regrets de ma vie. J’étais le soldat fidèle.

Sur les droits sociaux, Balladur, ensuite, a reculé. Et quelle prétention avec ça. Il fallait presque lui baiser la main. Pour le Gatt, avec les Américains, les discussions ont été épouvantables. Ils voulaient nous submerger de toutes leurs exportations, leur soja… Les Anglais ont joué le cheval de Troie, leur ministre de l’Agriculture allait à Washington sous un faux nom. Heureusement, Dumas a été formidable, à Bruxelles, lors d’un conseil des ministres, il a remis la Commission à sa place.

Vous évoquiez Mitterrand, quelles ont été vos relations ?

Très cordiales, presque amicales. Il venait en Bourgogne, m’invitait dans les grands restaurants, près de Vézelay, nous parlions surtout de littérature. Nous partagions le goût pour Mauriac, Colette, il avait le même attachement que moi pour ces écrivains de province. Je lui ai offert à Saulieu le roman posthume de Drieu la Rochelle, les Mémoires de Dirk Raspe. En revanche, il n’aimait pas notre écrivaine d’Auxerre Marie Noël, qui est en voie de béatification. Elle lui rappelait trop ses premières années d’éducation chrétienne. On a les auteurs des pays où l’on est né.

Comment, alors que vous êtes à l’ENA, avez-vous décidé de bifurquer vers la politique ?

Je le dois à Léopold Sédar Senghor. Après avoir été à la Cour des comptes, j’ai intégré quelques cabinets d’Edgar Faure, puis j’ai travaillé aux côtés d’Yvon Bourges à la Coopération en 1967. Alors que je m’occupe du Fonds d’aide à la coopération (le FAC), je passe à Dakar, où Senghor m’a pris en amitié. « Vous devriez faire de la politique, je vais en parler à mon camarade Pompidou. » Une semaine après, il le voyait, et c’est ainsi que j’ai reçu l’investiture dans la Puisaye en 1967. Pompidou m’avait dit : « Je crois qu’on aime son pays comme on aime sa mère, cela ne se raisonne pas. »

1967, où vous êtes battu…

Il faut bien apprendre. J’arrive face à un gaulliste qui me dit : « Je vous écartèlerai. » Après l’Algérie, je retrouve un langage de barbouze. Mais après avoir fait deux ans la guerre dans le djebel, la politique me semble moins meurtrière, les mots ne blessent pas. Je suis aussi opposé à Louis Périllier, soutenu par Mitterrand, qui vient à Auxerre. De mon côté, je reçois le soutien de Giscard que je découvre. Je suis très séduit. Battu au second tour par Périllier, je vais le féliciter à son petit hôtel. Comme il est maître à la Cour des comptes, la tradition veut que je lui donne du « Mon Maître ». « Eh bien, vous avez des progrès à faire », me répond-il. « Je suivrai votre exemple », j’ajoute. L’année suivante, après mai 1968, je l’ai battu aisément.

A lire : Jean-Pierre Soisson. Hors des sentiers battus. Chronique d’une vie politique (1962-2012). Ed. de Fallois. 2015.

Pour sauver LREM, Estrosi nuit à LR

Estrosi soutient Muselier qui soutient LREM qui s’attaque à Bertrand qui contient Marine Le Pen

Tandis que le président sortant LR de PACA se prépare à accepter les voix de LREM au second tour, le président de la Région Hauts-de-France, l’ex-LR Xavier Bertrand assure qu’il n’y aura pas d’alliance avec LREM aux élections régionales.

Ce dimanche soir, le maire de Nice qui était l’invité du Journal de 20h sur France 2 a confirmé qu’il sera sur la liste du président sortant (LR) Renaud Muselier aux élections régionales des 20 et 27 juin prochains. Ecartelée entre le Nord et le Sud aux Régionales, la cohérence de LREM relève de la « pensée complexe  » macronarde: il serait d’ailleurs dans les tuyaux que le ministre de la Justice  – un peu plus, un peu moins absent Place Vendôme – prenne la place de Laurent Pietraweski à la tête de la liste du parti présidentiel…

Christian Estrosi a démenti l’idée de rejoindre La République en Marche ou la liste de la candidate de la majorité présidentielle, la ministre des personnes handicapées, Sophie Cluzel, la ministre des personnes handicapées abandonnées toutes ces semaines. Les forces de l’ordre et les handicapés devront attendre que Dupond-Moretti et Sylvie Cluzel aient connaissance du sort que les Français leur réservent: encore deux mois, après un, dejà.

Le maire de Nice a réaffirmé son soutien à Renaud Muselier. «Je serai à ses côtés, parce que je ne trahis ni mes engagements, ni un bilan qui est formidable», a dit Estrosi, faisant peu cas de son engagement avec LR.

Au sujet de son départ mercredi dernier du parti Les Républicains, observant qu’il se recroqueville sur lui-même, Christian Estrosi a déclaré. : «A-t-on vraiment besoin d’une étiquette ? Je ne dépends de l’autorité, ni d’un chef de l’Etat, ni d’un gouvernement, ni d’un parti politique. C’est ma liberté de pouvoir défendre mes administrés et mes concitoyens». Estrosi a été élu en 2015, après le socialiste Michel Vauzelle, en faisant successivement carrière sous l’étendard RPR, UMP, puis LR. Le maire de Nice en est resté à l’élection présidentielle de 2017, quand Juppé avait perdu la primaire présidentielle de la droite et du centre de 2016 face à François Fillon. 

« Jean-Marie Le Pen est mon ennemi politique de toujours »: et sa fille?

Motard fou lancé contre le mur

Cette profession de foi évoque la polémique au centre de laquelle reste plongé le maire de Nice: il continue de récuser des accusations selon lesquelles il a déjà passé un accord avec le FN de Jean-Marie Le Pen pour gouverner la région dans les années 1998 pour éviter que la gauche n’en prenne la présidence. «Entendre ces mensonges, ces anathèmes et ces calomnies depuis des années, je ne les accepte plus. J’ai démontré que Jean-Marie Le Pen, qui est historiquement engagé en Provence-Alpes-Côte d’Azur, est mon ennemi politique de toujours», a souligné l’élu, embarrassé par cette casserole datant du quinquennat Chirac.

Interrogé sur sa volonté de création d’une nouvelle formation politique, le maire de Nice a précisé qu’il avait déjà fondé La France Audacieuse (Jean-Luc Moudenc, Arnaud Robinet, Laurent Marcangeli, Jean Rottner,…), il y a quelques années, aux côtés de plusieurs centaines de maires et élus locaux (principalement en PACA: Cagnes, Beaulieu, Brignoles, Embrun, Saint-Raphaël, Saint-Laurent-du Var, Sisteron,…): «Je veux être un rassembleur et pas un diviseur [sic]. La France Audacieuse représente la France d’en bas qui est là pour défendre les territoires, face à la France d’en haut [hors sujet]».

Enquête pour viol : Darmanin dénonce une vengeance politique

Mediapart révèle la ligne de défense du ministre de l’Intérieur face à la juge, le 14 décembre dernier

"La culture du viol en marche", "un Etat à la gloire des violeurs" pouvait-on lire sur les pancartes des manifestants féministes ce vendredi 10 juillet.
10 Juillet 2020

Le cabinet du juge a-t-il des oreilles?

Mediapart a révélé mardi la ligne de défense que Gérald Darmanin a déroulée dans le secret du cabinet de la juge le 14 décembre dernier. Gérald Darmanin estime ainsi que Sophie Patterson a porté plainte pour viol contre lui quand il a décidé de quitter Les Républicains pour La République en marche. L’avocate de la plaignante se dit effarée.

Depuis juin 2020, Gérald Darmanin fait l’objet d’une information judiciaire après la plainte d’une femme, Sophie Patterson, qui l’accuse de viol: des faits qui remontent à mars 2009. Le 14 décembre dernier, le ministre de l’Intérieur, placé sous statut de témoin assisté, a été entendu par la juge d’instruction. Il aurait déroulé une nouvelle ligne de défense, dans laquelle il aurait évoqué une vengeance politique, selon Mediapart et 20 minutes (qui a rompu le lien), lesquels révélaient l’information mardi.

Dès son passage de Bercy à Beauvau, la gauche se déchaîne contre Darmanin: Ils-elles contestent la nomination de Gérald Darmanin, au mépris de la présomption d’innocence:

« Anti, anti patriarcat !« , « violeur à l’intérieur, complice à la justice«  scandent les manifestants à Dijon, ville de Rebsamen. Certains récupèrent des poubelles dans la rue, tapent dessus pour accompagner leurs chants. Ils agitent leurs pancartes : « remaniement de la honte », « un Etat à la gloire des violeurs », « la culture du viol en marche ».

Le parcours de Sophie Spatz, ancienne call-girl, ne plaide pourtant pas en sa faveur

La nomination de Gérald Darmanin au poste de ministre de l’Intérieur en remplacement de Christophe Castaner a été très critiquée. Figure controversée, dont certains murmurent qu’il aurait obtenu ce poste avec « de sales méthodes« , il est également sous le coup d’une plainte pour viol. Une affaire vieille de plusieurs années, pour laquelle le maire de Tourcoing a bénéficié d’un non-lieu en 2018, qui a connu de nombreux rebondissements. Mais qui est donc Sophie Spatz, celle qui accuse Gérald Darmanin de l’avoir violé le 17 mars 2009 ?

L’affaire a été « relancée en juin 2020 après un classement sans suite en février 2018, » commente Mediapart, pour qui classer sans suite une affaire, c’est la relancer.

Sophie Patterson, c’est aussi Olga Patterson ou Sophie Spatz, ancienne call-girl au passé trouble, qui n’est pas une inconnue de la justice, bien au contraire. La nomination de Gérald Darmanin au ministère de l’Intérieur en remplacement de Christophe Castaner a été très critiquée de la gauche. Dans sa presse, Darmanin est devenu une figure controversée et la rumeur a circulé qu’il aurait obtenu ce poste avec « de sales méthodes« , une campagne qui coïncide avec une plainte pour viol. L’affaire est vieille de plusieurs années et, bien que le maire de Tourcoing ait bénéficié d’un non-lieu en 2018, elle n’a cessé d’alimenter les campagnes de dénigrement de la gauche, de rebondissement en rebondissement. Qui est donc Sophie Spatz, celle qui accuse Gérald Darmanin de l’avoir violée il y a 11 ans ( le 17 mars 2009) et dont la gauche fait un usage intensif ?

Olga Patterson n’est pas le meilleur témoin de moralité qu’on puisse rêver: la plaignante a en effet connu de nombreux démêlés avec la justice. Comme le rappelaient le JDD en 2018, à plusieurs reprises entre 2003 et 2005, Sophie Spatz, alias Olga Patterson, a été condamnée pour des faits de « chantage », « trouble à la tranquillité d’autrui par appels téléphoniques malveillants réitérés » et « menace de crime ». Des accusations portées par son ancien compagnon à qui elle aurait tenté de soutirer de fortes sommes d’argent.

Sous l’identité de Sophie Spatz, elle aurait demandé son aide au maire de Tourcoing pour qu’il intervienne dans son dossier. En échange de quoi monsieur le maire aurait sollicité des faveurs sexuelles de sa part. Un rapport sexuel consenti, selon lui, un viol, selon la Sainte Nitouche. Deux vérités s’affrontent, parole contre parole, et la plaignante maintient sa version des faits. « Si le passé de Sophie Spatz ne suffit en rien à discréditer sa version des faits,  » jugeait Gala le 9 juillet dernier, sa crédibilité a été sérieusement mise en doute. Le dossier a été rouvert suite à l’annulation d’un appel de non-lieu en cour de Cassation.

« Ma cliente n’a pas déposé plainte pour changement d’étiquette politique, mais pour viol »

A Dijon, en juillet dernier, les manifestants – associations féministes et de lutte contre les inégalités de genre (Collectif du 25 novembre, Les Orageuses et Gang Reine) – sont plus proches de Mediapart que de l’UMP 

« Elle m’en a voulu d’avoir rejoint l’équipe du président Macron… » Interrogé par deux juges d’instruction, Mylène Huguet et Dimitri Dureux, le 14 décembre dernier, Gérald Darmanin aurait suggéré que la plainte serait la résultante de son ralliement à Macron, selon le procès-verbal de son audition que « 20 Minutes » se targue d’avoir pu consulter. « [Sophie Spatz] avait fait campagne pour François Fillon jusqu’au bout et je suis certain qu’elle m’en a voulu d’avoir rejoint l’équipe du président… »

Une plaignante bien introduite

« Elle a écrit à tout le monde. Même à Jean Sarkozy ! ». C’était en 2009. A l’époque, Sophie Spatz se rend au siège du parti dont elle est adhérente pour obtenir de l’aide. Ancienne escort-girl, elle a été condamnée en son absence pour avoir harcelé son ex-petit ami. Elle veut réclamer la révision de son procès mais ne sait pas comment s’y prendre. « Cela peut paraître risible aujourd’hui. Mais elle a écrit à tout le monde. Même à Jean Sarkozy ! », qui l’a échappée belle, rappelle Elodie Tuaillon-Hibon, son avocate.

20 Minutes écrit, sans précaution de conditionnel : « Ce jour-là, la jeune femme, alors âgée de 37 ans, se retrouve dans le bureau de Gérald Darmanin. Lui a 26 ans. Il est conseiller aux affaires juridiques auprès de Xavier Bertrand. C’est son premier poste. Dans sa plainte, Sophie Spatz assure qu’il promet alors de l’aider. D’intervenir auprès du ministère de la Justice. Et, toujours selon le récit de la jeune femme, il convient, quelques jours plus tard, d’un dîner avec elle qui se poursuit dans un club libertin, puis dans un hôtel où ils ont une relation sexuelle. « Ce soir-là, il m’a dit : « Il va falloir m’aider aussi… » J’avais compris que je n’avais pas le choix. Il avait ma vie entre ses mains… », raconte-t-elle aujourd’hui.

« A 26 ans, quand on vit ce genre de scène, on s’en souvient. » Gérald Darmanin ne conteste pas avoir eu, ce soir-là, une relation sexuelle avec Sophie Spatz, mais il assure que ce n’est pas lui qui en était à l’initiative. Logique quand sa « vie entre les mains » d’un conseiller juridique… Face aux juges, il explique que c’est elle qui a pris les choses en main, insiste 20 Minutes, un brin racoleur, évoquant « un moment de gêne et d’excitation ». Et d’ajouter : « A 26 ans, quand on vit ce genre de scène, on s’en souvient. » Gérald n’a pas été victime de viol et c’est à sa décharge, dirait 20 Minutes. En revanche, la professionnelle de seulement dix ans son aînée joue la carte de la victimisation.

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Aucune authentification possible
de ces échanges prêtés aux protagonistes

Pourtant, lors de la même audition, il reconnaît sans fard que ce n’est pas la première fois qu’il se rendait dans un club échangiste. A 26 ans, il a donc une partenaire? Et ne se dérobe d’ailleurs pas quand il s’agit de donner des détails sur la configuration des lieux ou sur la tenue exigée à l’entrée, selon la presse caniveau citée. Dans l’établissement, raconte-t-il, ils passent du temps au bar. Et c’est Sophie Spatz qui règle les consommations. Quand il sera ministre du Budget, ce seront les contribuables qui paieront les dépenses de Bercy. « Etant fiancé et ayant un compte commun avec ma fiancée, je ne me voyais pas payer en chèque ou en carte bancaire dans un club échangiste. » Soit sa fiancée était participante et pouvait contribuer aux frais, soit elle était absente et le jeune homme était indélicat.

Une défense qui choque Elodie Tuaillon-Hibon: en même temps, elle est l’avocate de la plaignante et spécialiste du harcèlement au travail. « C’est lui qui s’est quand même répandu dans les médias sur le fait qu’il avait eu une vie de jeune homme [choquant ?], que c’était quelque chose de grivois. Et aujourd’hui, finalement, c’est une vengeance politique ? », s’étouffe-t-elle, comme une vie agitée n’était pas compatible avec une trahison politique. « Tout le monde peut constater que c’est quelque chose qui, jusqu’à présent, n’avait pas été évoqué publiquement par le principal intéressé. Nous, cette affaire de politique, franchement, on n’en a rien à faire. Ma cliente n’a pas déposé plainte pour changement d’étiquette politique, mais pour viol. » Ce « quelque chose qui, jusqu’à présent, n’avait pas été évoqué publiquement par le principal intéressé, » a juste été rendu public par la presse au détriment du secret de l’instruction.

Eric Dupond-Moretti aussi dans le viseur des manifestants dijonnais. Le choix d’Eric Dupond-Moretti comme nouveau ministre de la Justice est aussi vivement critiqué par les associations, preuve que l’agitation est politique. A Dijon, même si le nouveau garde des Sceaux n’est pas présent, les manifestants ont un message pour lui : « Eric Dupond-Moretti s’illustre par sa misogynie et son anti-féminisme dans la presse depuis des années. On leur demande de démissionner. (Une manifestante à Dijon, le 10 juillet 2020)

Gérald Darmanin n’a pas eu de peine à balayer les accusations d’abus de pouvoir.

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Ces « copies » de textos ne sont pas des preuves:
où sont les originaux authentiques ?

Le jeune homme n’a pas sollicité les services de la quémandeuse. « Il n’y avait pas de contrepartie dans cette relation sexuelle », a-t-il affirmé à la juge d’instruction. C’est le cœur du dossier.

Sophie Patterson ne peut prouver qu’elle a forcée physiquement. Mais elle affirme qu’elle s’est sentie obligée de céder aux avances de Gérald Darmanin, alors conseiller municipal UMP, pour obtenir son aide dans un dossier judiciaire. La professionnelle peut-elle démontrer que le jeune homme lui a réellement fait des avances et qu’elle n’a pas d’elle-même offert ses services ?

Dans son audition, le ministre de l’Intérieur n’a formulé qu’un regret, celui d’avoir rencontré la plaignante. On ne souhaite ce type de piège à aucun homme. Ses avocats se sont refusés à tout commentaire. 

Doubs: près de 50% des électeurs ont voté contre le candidat de la gauche

Courte victoire en trompe-l’oeil du PS

A 800 voix près, le PS conserve sa majorité

« Nous gagnons 2.600 voix par rapport au second tour de 2012, alors que le PS perd 6.000 voix », s’est félicitée la candidate frontiste.

L’appel du PS à un « front républicain » a été peu entendu et Frédéric Barbier a remporté » son duel contre la candidate du Front National d’une courte tête.
Test électoral national dans la perspective des élections départementales des 22 et 29 mars, la législative partielle de la quatrième circonscription du Doubs a conforté le Front National qui confirme sa poussée en séduisant quelques 6.000 nouveaux électeurs. Le candidat socialiste Frédéric Barbier a obtenu 51,43 % et Sophie Montel, sa rivale frontiste, seule contre tous, a atteint 48,57 % qui l’autorisent à se réjouir.

« Les résultats ce soir, ça se joue à pas grand chose, à peine quelque 500 voix d’écart. […] C’est une voie royale pour 2017. Il nous reste deux ans et demi pour convaincre les électeurs, pour gagner 1%. »

Sur i-télé, elle a ajouté :

« Ce soir, nous entrons dans une nouvelle ère, à savoir la fin du tripartisme, une bipolarisation de la politique française avec d’un côté le Front national (…), de l’autre côté le reste, incarné par l’UMPS, les centristes, les verts qui se montrent à l’évidence incapables de gagner seuls. »

Seulement 863 voix séparent en effet les deux candidats.

« Les socialistes n’ont pas à fanfaronner, le grand vainqueur ce soir, c’est le Front national », a souligné la candidate frontiste, Sophie Montel.
Le candidat victorieux ne pavoisait d’ailleurs pas dimanche soir.Il a reçu le message de défiance que les électeurs de cette région à l’industrie sinistrée a voulu envoyer au pouvoir socialiste responsable d’une politique désastreuse d’austérité. « Je ne me réjouis pas, je ne pavoise pas. Ce succès je le dois aux forces républicaines. A ce rythme, l’ascension du FN vers le pouvoir doit être prise très au sérieux« .

L’élu socialiste a tenu à remercier les membres de l’opposition Juppé, NKM, Larcher, Bayrou qui ont pris position au second tour en faveur d’un exécutif dont ils dénoncent par ailleurs la politique.
Il a aussi tenu des propos violents à l’encontre de l’UMP dont le candidat du 1er tour aurait, selon lui, été « lynché par la direction de son parti » qui avait laissé à ses électeurs la liberté de voter blanc ou de s’abstenir, dimanche 8 février (ni-ni).

Participation en forte hausse

L’effet Charlie avait déjà radicalisé le scrutin au premier tour, trois semaines après les attentats de Charlie Hebdo, envoyant les extrêmes au second et reproduisant ainsi le clivage de la société. Dimanche dernier, la participation a bondi de près de dix points: 49,07 % contre 39,5 % lors du 1er tour.

Le gouvernement socialiste a encore fait monter la pression dans le Doubs. Durant l’entre-deux-tours, le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, est venu une fois et le Premier ministre, deux, Manuel Valls, usant ainsi de sa position pour faire gagner le candidat socialiste.

Le Front National en restent donc à deux députés, Marion Maréchal-Le Pen et Gilbert Collard, élus en 2012 dans des triangulaires.

Le journal Le Monde, organe de presse du Parti socialiste ?

Son acharnement anti-Sarkozy n’éprouve-t-il pas l' »honnêteté intellectuelle » de ses  lecteurs ?

Haro sur le reconstructeur de l’UMP

La théorie de l’évolution, oui,
mais la sélection naturelle, non !

L’empathie du Monde est touchante. « Après les sifflets de Bordeaux, les sifflets de Paris. Alain Juppé a été hué par une partie des cadres de l’UMP, réunis au conseil national, samedi 7 février. Comme lors du meeting dans sa ville, l’ancien premier ministre a été chahuté lorsqu’il a appelé à un large « rassemblement de la droite et du centre », y compris le MoDem [de Bayrou, son voisin en Aquitaine], afin de lutter contre le Front national. » Le PS ne jouerait-il pas pourtant à l’unité avec les « frondeurs » de la Ch’tite maire de Lille? 

« Sarkozy joue la carte de l’unité au conseil national de l’UMP« 

« La semaine où Sarkozy a perdu de son aura, » titre encore Le Monde, le même jour.
A croire que le journal du soir dispose d’une cellule dédiée… « Engoncé dans l’impératif d’unité nationale, jouant des coudes lors de la marche citoyenne du 11 janvier, peinant à faire entendre ses propositions contre le terrorisme…
Dimanche 1er février, coup de tonnerre rue de Vaugirard. » A la législative partielle du Doubs, le candidat de l’UMP choisi par l’ancienne direction, le triumvirat Alain Juppé, François Fillon et Jean-Pierre Raffarin- n’a pas mieux réussi dans la circonscription acquise à la gauche qu’aux scrutins précédents depuis que Pierre Moscovici l’avait investie, avant de l’abandonner pour faire carrière à Bruxelles. Le premier tour du 1er février dernier administra d’ailleurs un camouflet au candidat du PS qui arriva derrière la candidate du… Front national. Pour la première fois depuis mai 2007, la gauche est défiée par l’extrême droite et appelle à un « front républicain » de circonstance, à son service, pour parvenir à le contrer.
 
« La droite se retrouve face à un casse-tête, » alors que l’arrivée d’un troisième député FN à l’Assemblée serait une échec de la gauche avant quiconque. Il appartient à la gauche de faire le « job », mais il semble au Monde – peu confiant – que le problème FN serait celui de l’UMP, parce qu’il lui revient de  » trancher entre deux choix inconfortables » – créés par le PS qui peine à conserver sa circonscription. « Soit il appelle les électeurs de l’UMP à voter en faveur du PS pour faire barrage à l’extrême droite, au risque d’alimenter le discours du FN sur l’ »UMPS » ; soit il ne prend pas position et risque d’être accusé de faire le jeu du parti de Marine Le Pen. Autant de procès qui lui sont déjà faits…
Le PS n’assume pas une éventuelle défaite

« 
Doubs: l’UMP arbitre du second tour, » titre Le Monde, comme si l’unité de la gauche ne devait pas suffire. Si le PS était envoyé dans les cordes, ce serait la responsabilité de la droite. Et à l’inverse? L’incertitude du Monde est si grande que le journal prépare l’argumentaire accusant l’UMP. « La campagne du PS, qui a capitalisé sur la bonne gestion du gouvernement après les attentats des 7, 8 et 9 janvier, semble avoir porté ses fruits. De nombreux responsables socialistes ne cessent de vanter la « fierté retrouvée » de la base. Un effet de « l’esprit du 11 janvier » invoqué par Manuel Valls, venu apporter son soutien à son candidat mardi 27 janvier ? » Celui-ci aurait-il accédé au second tour sans les interventions répétées de membres du gouvernement, ajoutées à l' »effet Charlie » qui a traumatisé la France et au-delà ?  

« Pas si sûr
.
Le FN est tout de même arrivé largement en tête (4 points d’avance) et le scrutin a été marqué par une forte abstention, peu étonnante dans le contexte d’une partielle: 60,4 % des inscrits ne se sont pas déplacés, sans qu’on sache à quel bord elle a profité. De plus, le PS perd environ 10.000 voix par rapport au scrutin législatif de 2012. En l’absence de concurrent du MoDem, le PS peut compter sur le centre, puisque le président de l’UDI, Jean-Christophe Lagarde, a appelé à voter pour le candidat du PS, mais une bonne part de l’électorat du Front de gauche a bien dû passer d’un extrême à l’autre, puisque le communiste Vincent Adami, outre le NPA d’Olivier Besancenot et le MRC de Jean-Pierre Chevènement notamment, propose du bout des lèvres de faire « confiance aux électeurs afin qu’ils orientent leur choix vers cet impératif : pas de députée frontiste supplémentaire à l’Assemblée Nationale le 8 février« , après avoir recueilli 3,7% des suffrages dimanche 1er février. 

Vu les circonstances, on aurait dû être éliminés’, déclare Christophe Borgel, en charge des élections au PS, contredisant Le Monde. ‘ »Ça montre qu’il y a un effet de remobilisation, mais ça ne règle pas tous les problèmes. On a perdu la moitié de nos voix« , concède-t-il au Monde.  Si le PS échouait malgré les deux déplacements  de Manuel Valls, le premier ministre, et celui de Cazeneuve, ministricule de l’Intérieur, la faute serait rejetée sur l’UMP et singulièrement sur Sarkozy. Si le PS l’emportait, il le devrait à quelques figures de l’UMP qui se sont prononcées en faveur du candidat du Parti socialiste, tels Alain Juppé ou Nathalie Kosciusko-Morizet.

Le « ni-ni  » – ni Front national, ni Parti socialiste – de Sarkozy n’est pas une surprise.

Dans un billet publié mercredi 4 février, Pierre Moscovici s’était offusqué de la stratégie du « ni-ni » adoptée par l’UMP pour l’élection législative partielle de dimanche dans le Doubs.


Les aléas de la reconstruction de l’UMP

Le choix du « ni-ni » de l’UMP signe de manière symbolique l’échec du retour de Nicolas Sarkozy. « Une stratégie du front républicain est mortifère », martèle Roger Karoutchi. Et à l’extérieur, la presse de gauche s’en prend à Nicolas Sarkozy qui incarne la seule fermeté face au PS et FN. Pour Nicolas Sarkozy, le début d’année avait déjà été compliqué. Bien malgré lui, les attentats de djihadistes français à Paris avait contraint le patron de l’UMP à laisser la main au pouvoir, le privant de la parole au profit d’un exécutif qui l’a accaparé sans aucune retenue. Il a finalement bien dû rompre le silence le 21 janvier au JT de 20 heures sur France 2 en déplorant les propos de Manuel Valls sur l' »apartheid » en… France.

Et la presse de gauche a récupéré l’esprit du 11 janvier à son profit 

C’est le cas de L’Obs, cette fois. Réélu en décembre dernier avec 64,5% des voix à la tête de l’UMP, s’agit-il « d’une épreuve pour Nicolas Sarkozy, d’une contre-performance, voire d’une Berezina », s’interroge l’hebdomadaire, sans considérer que la tête protéiforme du parti puisse être ébranlée ? Peu importe à L’Obs de savoir s’ils sont meilleurs que l’autre ceux ou celles qui en sont à appeler à voter pour l’un ou l’autre des deux partis arrivés au second tour? « Il faut se pincer pour être sûr d’entendre ce qu’on entend« , raille un proche du patron de l’UMP qui s’ébahit du « tapage médiatique ».

Une certaine presse a matraqué toute la semaine
Voulant à toute fin ignorer que le président de l’UMP plaide depuis plusieurs années pour la liberté de vote, tout en disant « non » au FN, la presse a déclenché un tir de barrage contre lui, alors que le bureau politique est revenu du « ni-ni » avec abstention ou vote blanc. Quelques voix personnelles divergentes ont suffi à la majorité présidentielle pour dénaturer ce concours de nuances à l’UMP.
La partielle du Doubs a donc relancé le débat pendant sur la doctrine du « ni-ni » (ni Front national, ni Front républicain) instaurée dès 2011 par Nicolas Sarkozy lorsqu’il était encore président de la République. Avant 2011, le front républicain avait presque toujours prévalu entre l’UMP et le Parti socialiste, le parti arrivant troisième se désistant en faveur du second pour faire battre le parti d’extrême droite. En 2011, l’UMP opère un virage à 180 degrés. Plombé par la crise économique et financière que la gauche minimisait et l’avènement de Marine Le Pen, le parti majoritaire avait été éliminé dès le premier tour dans plus de 200 cantons. Jean-François Copé avait donc passé le mot d’ordre salutaire du « ni-ni. » En avril 2012, les électeurs de Nicolas Sarkozy sont, selon une enquête OpinionWay, 64% à se dire favorables à une alliance UMP-FN aux législatives en échange du soutien de Marine Le Pen à Nicolas Sarkozy. Une position qui dénote une écoute attentive des 67 % de sympathisants de l’UMP qui sont favorables à la posture du  » ni-ni. »


Quatre ans plus tard, les féaux de la majorité jouent l’étonnement

D’autant qu’elle serait la première bénéficiaire…

Libération, Le Point ou France Inter titrent le même élément de langage: « Sarkozy peine à s’imposer comme leader naturel de l’UMP. » Libération le dépeignait en Bonaparte, mais assure aujourd’hui que « Nicolas Sarkozy s’évertue à rassembler l’UMP mais, apparemment mal à l’aise dans le costume de simple chef de parti. » Et de gloser sur des amis anonymes qui « ne le reconnaissent plus »… Ils feraient parler les morts ! « Sarkozy est devenu l’homme de la synthèse à l’UMP, alors qu’avant, c’était un guide« , déplorerait, à la faveur du « secret des sources, » un élu francilien, soi-disant sarkozyste convaincu. Ainsi, Libération rapporterait-il fidèlement les confidences de « nombre de responsables UMP interrogés par l’AFP ». Et de citer les 30% des voix remportées par Bruno Le Maire à la présidence de l’UMP.

Mais Libération omet de préciser que B. Le Maire s’est prononcé en faveur du « ni-ni »

Cela lui a valu une nouvelle agression verbale du patron coopté à la tête du PS. sur Radio J, le premier secrétaire du PS a estimé que l’UMP était «dans la grande difficulté ». Et Cambadélis  a eu un mot presque tous les dirigeants du parti, dans une formule de préau d’école. Pour lui, Nicolas Sarkozy « fait flop », Alain Juppé « fait toc », alors que Bruno Le Maire est « le plus dangereux ». De quoi construire un « front républicain » ? Sur France 3, le ministre-porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, s’était déjà alarmé d’une « radicalisation de la droite », montrant du doigt la « nouvelle génération », à savoir Laurent Wauquiez et Bruno Le Maire.
Libération fait aussi l’impasse sur le « ni-ni » de François Fillon.
L’ancien Premier ministre s’est justifié devant le groupe UMP à l’Assemblée, jugeant « impossible de voter PS », ont pourtant rapporté plusieurs participants, de source AFP. Le quotidien des socialo-bobos en fait cinq lignes: « Pas de complaisance avec le FN, pas d’indulgence avec le PS », explique Fillon, pour qui il est « impossible de voter pour le PS ».
En somme, se comportant en chef de  parti rassembleur, Sarkozy a bien changé et la presse partisane regrette qu’il ne soit pas aussi seul qu’elle voudrait.
Mais ceux qui à l’UMP font le jeu du PS croient-ils servir leur parti, les chômeurs et les victimes de la surfiscalisation directe et indirecte ?


Argenteuil: enquête préliminaire ouverte sur la gestion de l’ancien maire PS

Le secrétaire national du PS, chargé du droit des consommateurs, se sucrait-il ?

L’enquête préliminaire a été ouverte sur de possibles malversations visant l’ancien maire socialiste (2008-2014), Philippe Doucet…

Une enquête préliminaire a été ouverte sur de possibles malversations de la municipalité d’Argenteuil, Val-d’Oise, troisième ville d’Ile-de-France, durant le mandat de l’ancien maire Philippe Doucet (PS), a-t-on appris jeudi 29 janvier. L’enquête, ouverte par le Parquet national financier, a été confiée à la brigade financière de la police judiciaire de Versailles, a précisé une source judiciaire.

L’équipe du maire Georges Mothron (UMP) avait dû déposer deux plaintes l’été dernier auprès du Parquet de Pontoise, l’une pour «favoritisme, complicité et recel de complicité», l’autre pour «trafic d’influence, détournement de fonds publics et abus de confiance aggravé».

Accusations d’emplois fictifs
Selon la source judiciaire, le Parquet de Pontoise s’est finalement dessaisi du dossier au profit du parquet national financier, créé en 2014 pour lutter contre les délits boursiers et l’évasion fiscale, mais également contre la corruption.
Georges Mothron, qui a succédé à Philippe Doucet lors des municipales de 2014, dénonce la gestion de l’ancienne municipalité qui aurait commis des irrégularités dans les passations de marchés publics.
Il l’accuse également d’avoir eu recours à des emplois fictifs à la mairie d’Argenteuil.

Doucet accuse son opposant «instrumentaliser la justice et les media»

Trop sexy, le PS !

Député du Val-d’Oise et président de l’agglomération d’Argenteuil-Bezons, Philippe Doucet a accusé son successeur d’«instrumentaliser la justice et les media». Ce qui n’a pas grand chose à voir avec le fond du problème. «Je n’ai eu accès à aucun élément de ces dossiers, ni ai été sollicité à ce propos par la justice. Il m’est donc difficile de me défendre d’accusations dont je n’ai pas les éléments», a prétendu Philippe Doucet, déplorant qu’«après avoir multiplié les attaques politiques infondées, Georges Mothron en vienne aux attaques personnelles».

Sur son blog, Georges Mothron s’est félicité de l’ouverture de cette enquête. «La justice est désormais en marche. Je souhaite qu’elle puisse faire son travail en faisant toute la lumière», a-t-il écrit.
Argenteuil, commune de 106.000 habitants parmi les plus endettées de France, a vu sa situation financière se dégrader fortement au cours des années de gestion socialiste. En raison notamment d’une hausse des dépenses, la taxe d’habitation a bondi de 22%, dans la commune en 2014, à 1.441 euros pour une famille «standard», contre 464 euros à Paris. Soit le record de France dans la catégorie «plus de 100.000 habitants», selon le Forum des grandes villes.

Doucet est secrétaire national du PS, chargé du droit des consommateurs, par la volonté de la rivale de Martine Aubry, Ségolène Royal, dont il était partisan en février 2009.

Mulhouse : des retards à l’école pour cause de… prière matinale

Le maire de Mulhouse et NKM « assurent » que des enfants arrivent en retard à l’école en raison de la prière: Europe 1 conteste 

Les déclarations des élus de l’opposition sont suspectées

La vigilance est interdite à l’opposition
Nathalie Kosciusko-Morizet s’est faite tacler lundi par un journaliste.
Il l’accuse de créer la polémique quand la presse faillit à son devoir d’information. La responsable UMP a en effet révélé qu’à Mulhouse des dizaines d’enfants » arrivent « tous les jours en retard parce qu’ils sont à la prière, ils sont emmenés à la prière par leurs parents ».
Mieux, leurs parents, quand ils sont convoqués, « expliquent qu’il y a des autorités religieuses supérieures », prévalant notamment sur « celles de la République », avait ajouté la numéro 2 de l’UMP, estimant qu’il faut se poser la question du placement de ces enfants.

Les déclarations des élus de l’opposition sont soumises à contrôle

Sur le fond, les propos sont confirmés un peu plus tard par le maire UMP de la ville, Jean Rottner. « Loin de toute polémique, ni de la part de NKM ni de moi-même, notre responsabilité, c’est de trouver des solutions, pas de fermer les yeux », a-t-il assuré.

Les déclarations des élus de l’opposition sont raillées

Sur Twitter, la secrétaire d’Etat aux… personnes âgées, Laurence Rossignol, qui n’est pas occupée à plein temps par les seniors, s’est dite « très choquée par le fatras (sic) de NKM », notamment sur la question des prières. « Tous ces sujets exigent d’abord du sérieux », a estimé l’arrogante ministre, pour toute réponse sur le fond.

Europe 1 s’érige en arbitre et annonce que Jean-Philippe Balasse, un chroniqueur, s’est donc penché « sérieusement » (sic), quant à lui, sur la question :

Et le jugement est tombé: pour lui, pas de doute possible, la sentence du directeur-adjoint de la rédaction d’Europe 1, 44 ans, est sans appel: « Nathalie Kosciusko-Morizet a déformé les propos du maire de Mulhouse. » Jean Rottner a en effet assuré que ces « retards » concernent seulement « quelques enfants » et non « des dizaines, » comme l’a affirmé la numéro 2 de l’UMP. Et pour Europe 1 comme pour la police des manifestations, « quelques » enfants, ça ne peut donner des « dizaines » d’enfants, car l’une exagère nécessairement et l’autre n’a pas de raisons de minimiser le phénomène.
Autre « incohérence », selon le juge, en admettant que la première évaluation en soit une : si « quelques enfants » arrivent bien après la cloche, ce n’est pas parce qu’ils sont allés eux-mêmes à la prière, mais parce que leurs parents y sont allés. Une « nuance d’importance », commente le chroniqueur, sans préciser où est ladite nuance, d’autant qu’en tout état de cause seul importe les conséquences, au regard de la perturbation des classes, du respect des enseignants et du non respect des lois et règlements.

Considère-t-on à Europe 1 que les parents défaillants ou méprisants de l’école sont justifiés à inculquer la primauté de la religion sur les principes du vivre ensemble en république laïque ? Ce mauvais procès à NKM est révélateur de la complaisance de la presse à l’égard de certains contre d’autres et de la participation des journalistes à la dégradation de la vie inter-communautaire.

Jean Rottner, « un ami » ne veut pas pour autant « fermer les yeux sur certains problèmes ». Des parents souhaitent sortir des enfants de l’école en nombre croissant, explique-t-il ainsi, « et ce, quelque [« quelle que », sans être directeur-adjoint, nous semble de meilleur aloi] soit la confession religieuse, parce que l’école de la République « ne répond plus à leurs aspirations ».

Est-ce à dire que ceux qui se plaignent de ghettoïsation » sont précisément ceux qui les créent ? Est-ce également à dire que de posséder un lieu de prière ne garantit pas le respect des horaires laïcs ?
Et que sont supposés faire les citoyens quand le gouvernement de la République « ne répond plus à leurs aspirations »? Ou quel choix a un ministre quand il n’y est pas heureux ?

Enfin, reste l’énorme problème d’une grave occultation sectaire
Comment Europe 1 et son chroniqueur-directeur-adjoint-juge-et-arbitre, réussissent-ils le tour de force de ne pas nommer la religion concernée ? Quand on se livre à une contre-enquête et qu’on gribouille tant de mots pour chipoter sur « quelques » ou des « dizaines » d’enfants, on doit pouvoir investiguer sur la nature de la confession religieuse des enfants perturbateurs. Mais ni les Juifs ni les Catholiques ne sont à la fois intégristes et irrespectueux des règles de la République.
L’audience d’Europe 1 périclite: il doit y avoir une raison… dont Xavier Niel ou Patrick Drahi va savoir tirer parti !

Législative dans le Doubs : Juppé oeuvre-t-il à la défaite UMP aux départementales ?

Alain Juppé a-t-il renoncé ?

Le président de l’UMP a réaffirmé sa position pour le second tour de la législative partielle dans le Doubs.

A l’UMP, le Doubs est pour Juppé
un moteur de campagne pour lui-même

Mardi matin et devant les seuls députés UMP, sans micros et caméras, Nicolas Sarkozy a insisté pour opposer un « non au FN », tout en proposant de « laisser les électeurs choisir ». Il a aussi déploré qu’Alain Juppé n’ait pas donné l’exemple de la discipline mais ait tenté de peser sur sa décision en n’attendant pas la réunion du bureau national de mardi soir.

Alain Juppé a en effet joué individuel dès lundi soir en indiquant sur son blog que s’il était électeur du Doubs, il voterait pour le candidat socialiste au second tour afin de « faire barrage » au Front national.
La réunification de l’UMP est une tâche rendue lourde par les caciques.
Nicolas Sarkozy a ainsi pu faire un nouveau constat des tensions entre ses troupes après l’élimination, dimanche, du candidat UMP au premier tour de la législative partielle dans le Doubs.

Front républicain ou stratégie du « ni PS-ni FN » ?
Le patron élu de l’UMP a préféré suspendre le débat lors d’une réunion avec les députés du parti, mardi matin à l’Assemblée nationale. « Une victoire du FN au plan national n’est plus hypothétique », a-t-il fait valoir.

Mardi devant le groupe UMP à l’Assemblée, Nicolas Sarkozy a ensuite proposé de « laisser les électeurs choisir » au second tour de la législative partielle, ont fuité des participants anonymes. « Nous ne donnons pas de consignes de vote » aux électeurs du Doubs, « mais nous leur demandons de prendre en compte cette dimension » de risque, aurait-il dit.

« Juppé aurait dû attendre et pas diviser »

Un parti politique qui ne prend pas de position, ce n’est pas bon signe. »

blog -Juppe-contrit«  Nous devons adopter une position claire sous peine de cumuler tous les inconvénients », a-t-il souligné avant de préciser : « Mais ce n’est pas la peine de se précipiter (…) nous ne sommes que mardi matin. »

Un reproche adressé à Alain Juppé, lequel a indiqué qu’il voterait PS s’il était électeur du Doubs, sans attendre le bureau national de l’UMP, mardi soir. Il a d’ailleurs confié quelques minutes plus tard : « Alain Juppé aurait dû attendre et pas diviser. »

Juppé la joue personnel
Juppé la joue personnel

Le maire de Bordeaux a en fait joué une carte régionale personnelle, avec en tête son alliance avec le centriste Bayrou et dans le contexte de la domination socialiste en Aquitaine.

Le président de l’UMP a suggéré qu’on puisse « combiner quelque chose qui nous rassemblerait », en disant d’une part qu' »on ne peut pas accepter de complaisance avec le FN » et que « l’élection d’un député FN ne serait pas une bonne chose », d’autre part que « nous laissons la liberté choix des électeurs » du Doubs. « Avec cela, nous barrons la route au FN qui souhaite notre mort », a-t-il déclaré, ajoutant qu’il n’y a « pas de consigne non plus pour le PS« .

Sur Twitter, le patron coopté du PS, Jean-Christophe Cambadélis, a laissé éclater sa déception:

Législative partielle dans le Doubs: le PS refait le coup d’un « front républicain »

Le PS sera-t-il sanctionné pour son manque de respect pour les électeurs d’opposition ?

Cambadélis discrimine les électeurs du FN : des sous-citoyens ?

Chard, alias Françoise Pichard, dessinatrice (Rivarol)

Pour faire barrage au FN, le Premier secrétaire coopté du Parti socialiste a lancé un appel solennel à un « front républicain » dans le Doubs. Le candidat socialiste Frédéric Barbier est arrivé deuxième derrière la candidate du Front national, Sophie Montel, arrivée en tête de l’élection législative partielle dans la 4e circonscription du Doubs.

« Aujourd’hui il faut battre le Front national,
or, ce n’est pas fait;
je crois qu’il faut la mobilisation de tous, de tous les partis républicains. »

Quand le socialiste est seul face au FN, faut-il systématiquement que les autres candidats se liguent, tous contre un(e), au second tour, comme dimanche prochain, 8 février? Est-ce l’esprit républicain de la démocratie ?

La notion de « Front républicain » est due à Jean-Jacques Servan-Schreiber, lorsque la Parti socialiste (SFIO) voulait une coalition électorale de centre gauche pour l’occasion, des élections législatives, celles de janvier 1956 afin de contrer le mouvement poujadiste… Ce Front républicain-là visait à trouver une solution négociée à la guerre d’Algérie.
blog -respect plus puissant que la violenceL’expression fut reprise entre les deux tours de la présidentielle de 2002 pour constituer une coalition des partis de gouvernement contre le Front national. Cette position se révéla efficace, puisque Jean-Marie Le Pen eut le même pourcentage de voix aux deux tours, 17%, tandis que Jacques Chirac l’emportait avec 82% des voix.

Faut-il toujours qu’à chacune de ses difficultés électorales, la droite et le centre tombent dans le piège de ce subterfuge socialiste ?  L’UMP ne doit pas se laisser envahir par la déception. En effet, en juin 2012, elle était déjà troisième, les socialistes ont perdu entre-temps 12 points, et en Corse du Sud, un proche de N. Sarkozy vient de  brillamment remporter la municipale d’Ajaccio.
L’UMP n’a pas encore pris sa décision sur la consigne de vote, et se réunira en bureau national mardi 3 février avant de rendre sa décision publique.

Egalement grave, l’exclusion du parti distingué par le plus grand nombre d’électeurs

Les électeurs du FN sont-ils des Rom?

En mai 2014 à quatre jours des élections européennes dans le Doubs, Jean-Christophe Cambadélis avait lancé : « je ne pense pas que le Front National sera en tête dimanche. En tout cas je ne le souhaite pas« , en estimant de surcroît que « dans cette élection, le vote FN est un vote inutile« . Or, tandis que du côté de la majorité socialiste, la déroute fut cinglante, ce fut bien une vague Front national qui submergea la France à l’occasion de ces élections européennes: les listes PS-PRG recueillirent 13,97% des voix et les chefs de file du Front National, Florian Philippot dans le Grand Est et Jean-Marie Le Pen dans le Sud-Est, se classèrent eux aussi nettement en tête.

IAM, « sectaires et intolérants », selon le maire d’Orange.
Et le Parti socialiste ?

La gauche elle-même reproche au PS son hégémonisme. Mais, s’agissant des électeurs du FN, des citoyens respectables, le premier secrétaire est offensant. L’ostracisme que Cambadélis recommande contre ces Français est une atteinte à la démocratie. L’ancien trotskiste fait resurgir son ADN communiste révolutionnaire. Les électeurs de la gauche marxisante sont-ils plus respectables que la droite nationaliste? Entre les soupçons de totalitarisme pesant sur les uns et de nazisme sur les autres, la différence est mince, d’un camp de concentration l’autre, à l’Est ou à l’Ouest. Cambadélis sélectionne les Français: ceux qui se dirigeront à gauche seraient sauvés, ceux qui s’orienteront à droite seraient acheminés vers les camps ? Propos indignes du numéro un socialiste.

Il appartient à l’UMP de se démarquer du discours de haine du PS

Le président de l’UMP est confronté à un double défi : préserver l’unité de son parti face au FN et rétablir son image de rempart anti-Le Pen, écornée par ce premier tour. Nicolas Sarkozy est face à plusieurs solutions, dont aucune n’est totalement satisfaisante pour lui : appeler à contrer le parti de Marine le Pen, quitte à renforcer le spectre de « l’UMPS » qu’elle brandit sans relâche, ou bien poursuivre dans le « ni-ni » en s’attirant de nouvelles accusations de coup de canif dans l’union nationale du 11 janvier, ou apparaître comme celui qui regarde passer les balles en refusant toute consigne de vote.

Des ténors du principal parti de droite ont déjà fait connaître leur préférence.

Gérald Darmanin, qui fut porte-parole de la campagne interne de Nicolas Sarkozy, résume ce qui devrait emporter une majorité de l’UMP, mardi: «je ne choisis pas entre le FN et le PS». Entre «le FN et le parti qui fait monter le FN», ironise l’ex-ministre Luc Chatel.

Alors que le bureau politique de l’UMP se réunit mardi pour arrêter sa position, dès lundi, la numéro deux du parti, Nathalie Kosciusko-Morizet, a réaffirmé qu’elle campe sur ses positions : faire barrage au FN. Celle qui revendique sa «liberté de parole», voterait PS, à «titre personnel», si elle était concernée.

Pas de consigne de vote  ?  Ils ne sont pas très nombreux sur cette ligne, hormis Dominique Bussereau, proche de l’ancien chef de gouvernement Jean-Pierre Raffarin.

A l’opposé de NKM, le numéro trois du parti Laurent Wauquiez refuse lui aussi d’appeler à voter PS et, à titre personnel, voterait « blanc », a-t-il précisé.
« Chacun peut avoir une position personnelle, l’UMP n’est pas un parti caporaliste. Il y aura une position collégiale, pas forcément unanime », a résumé le porte-parole du parti Sébastien Huyghe.

L’effet Moscovici dans le Doubs: le PS recule devant le FN

La législative partielle qui confirme le rejet du PS

La 4e circonscription du Doubs, celle de Moscovici, ex-ministre de l’Economie de Hollande, risque de passer au FN

Inversion des tendances PS-FN entre 2012 et 2015

En 2012, Pierre Moscovici (PS), c’était 40,81% des suffrages exprimés au 1er tour, quand le FN atteignait 23,87% et l’UMP 23,21%. L’abstention était à 39,50%.

En 2015, le FN double largement le PS avec 32,6% des voix contre 28,85% au candidat du PS, l’UMP gagnant quelques points, à 26,54%, devant les dix autres candidats qui totalisent près de 12% des votes. Le taux d’abstention reste très élevé (60,44 %), comme en 2012: seuls 39,56 % des électeurs se sont déplacés jusqu’aux urnes ce dimanche 1er février 2015.

Selon les résultats communiqués par la préfecture du Doubs, la candidate FN Sophie Montel (32,6%) devance le candidat PS Frédéric Barbier (28,85%), et tous deux seront les seuls à pouvoir se présenter au second tour, la qualification pour le second tour exigeant de réunir au moins 12,5% des voix des inscrits.

Les enseignements du 1er tourblog -Doubs-elections-resultats-presidentielle 2012-europeennes 2014

Le PS perd près de 12 points, tandis que le FN en gagne plus de 8,5.

Le retour de balancier n’est pas encore engagé après 12 défaites aux 13 législatives partielles depuis 2012, dont six fois dès le premier tour. La descente aux enfers du PS n’est donc pas stoppée. Comme le montre le graphique ci-dessus, la surprise du PS est grande au vu de son résultat du 1er février, alors qu’il était en chute libre dans le département lors des Européennes de 2014, avec le syndicaliste CFDT Edouard Martin(14,14%) contre l’UMP Nadine Morano (24,39%) et le FN Florian Philippot (26,77%).
D’autant que, ce dimanche, Laurent Marcangeli, le député UMP de Corse-du-Sud, a remporté la municipale partielle d’Ajaccio avec 59,5% des voix, battant l’ancien maire DVG Simon Renucci (40,5%).

En deux ans et demi, le PS a ainsi perdu douze points dans cette circonscription du Doubs longtemps acquise au socialiste Pierre Moscovici, parti siéger à la Commission européenne à Bruxelles.
Revigoré par la remontée du gouvernement dans les sondages à chaud, après la réussite des forces de police antiterroriste face aux attentats sanglants de djihadistes de France à Paris, et par la manifestation d’unité républicaine dans la réprobation générale du terrorisme, le 11 janvier, le PS espère pouvoir surfer sur les circonstances. Malgré son score inférieur de 13 points ce dimanchele Parti socialiste espère rassembler les électeurs de gauche sur son candidat au second tour, alors qu’à Paris Cécile Duflot tourne le dos au PS et que le NPA refuse tout accord électoral avec le Front de gauche des communistes et de Mélenchon…

L’effet Syriza apparaît nul sur le Front de gauche

Manuel Valls, le premier ministre, a fait campagne pour son candidat PS dans le Doubs
mais la CGT-mines et énergie a plongé la salle du meeting
dans le noir…

Autre effet escompté, celui d’une éventuelle influence sur l’électorat du Doubs de la victoire en Grèce du parti d’extrême gauche Syriza, saluée par Mélenchon et le PCF. Vincent Adami, le candidat du Front de Gauche, espérait bénéficier d’un surcroît de mobilisation en obtenant le soutien affiché du parti d’Alexis Tsipras au lendemain d’une manifestation monstre du parti anti-austérité espagnol Podemos.
Il n’en a rien été. Le Front de Gauche n’a guère progressé par rapport à 2012 en attirant à peine 3,66% des suffrages exprimés. Soit à peine 0,5 point de plus qu’il y a deux ans et demi. Dans la soirée, le Front de Gauche n’avait toujours pas donné de consigne de vote pour le second tour. Les écologistes radicaux d’Europe-Ecologie Les Verts, qui a stagné à 3,11% des voix, a immédiatement appelé à voter pour le candidat socialiste face au Front national.

Manuel Valls travaille le dimanche pour faire campagne dans le Doubs.
Mais les démocrates de la CGT lui coupent l’électricité et
Manu prend son mal en patience dans son coin, à droite…

La prochaine législative partielle

Elle doit être organisée dans l’Aveyron pour pourvoir au remplacement d’Alain Marc, vice-président du Conseil général de l’Aveyron, élu au Sénat à compter du 1er octobre 2014. Le maire PS de Saint-Affrique, Alain Fauconnier, a déposé un recours auprès du Conseil constitutionnel concernant l’élection en tant que sénateurs de Jean-Claude Luche (UDI) et Alain Marc (Parti radical valoisien), deux sièges jusqu’ici détenus par la gauche. Les électeurs seront convoqués une fois purgés les contentieux électoraux relatifs à l’élection sénatoriale.

Ce qui manque à la loi Macron

Pourquoi l’UMP va voter contre le « projet de loi croissance »

Bombe à fragmentation ou pétard mouillé ?

Les députés UMP « sont bien évidemment contre » la loi Macron, a confirmé dimanche leur chef de file Christian Jacob. Ce projet de loi pointilliste qui porte le nom du ministre de l’Économie, est arrivé lundi à l’Assemblée nationale et promet de « faire sauter les verrous » qui bloquent l’économie française: la bombe à fragmentation de Hollande apparaît pourtant comme un pétard mouillé et à part quelques optimistes, l’UMP devrait le rejeter en bloc. »Cette loi, l’UMP aurait pu la faire », assure le député UMP Hervé Mariton, qui se dit prêt à voter pour l’extension de 5 à 12 dimanches travaillés, la libéralisation du marché des autocars, le rétrécissement des délais de passage du permis de conduire ou la facilitation des licenciements…

Que manque-t-il donc au texte pour qu’il vaille le vote du principal parti d’opposition ?

Cette loi ne va pas assez loin. Le 16 décembre, devant les députés de son camp, Nicolas Sarkozy, président de l’UMP, a mis en garde contre la loi Macron. Selon lui, elle ne va pas assez loin pour la croissance. « Est-ce que cette loi permet de baisser les charges et contraintes qui pèsent sur les entreprises? Le coût du travail? La pression fiscale qui pèse sur les Français? « La réponse est non et bien évidemment on ne votera pas ce texte », explique Christian Jacob. En clair, pour l’UMP, la situation est trop grave et urgente pour faire le travail à moitié.

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Les sénateurs vont lui ré-écrire sa loi: elle n’est même pas assez « Macron ». D’ailleurs, revenu majoritairement à droite, le Sénat a déjà fait savoir qu’il va réécrire le texte. Le groupe des sénateurs UMP a en effet remis sur la table toutes les déclarations d’Emmanuel Macron sur l’assouplissement des 35 heures, sur les seuils sociaux. Avec les centristes, ils vont modifier le texte en commission et mettre au point une autre loi croissance, plus complète. « Nous allons écrire la vraie loi dont a rêvé Emmanuel Macron et nous voterons pour », annonce le patron des sénateurs UMP, Bruno Retailleau.

En août, le ministre de l’Économie s’était en effet dit prêt à autoriser « les entreprises à déroger » sur les 35h. Mais Macron a reculé sur cette la mesure qui ne figure finalement pas dans la loi qui porte son nom. Reportée aux calendes grecques aussi, la réforme des seuils sociaux!

Fillon-Jouyet : ces pénalités de Sarkozy au cœur de l'affaireOu alors elle va trop loin. Si pour Christian Jacob et les sénateurs UMP, elle ne va pas assez loin, pour Henri Guaino, au contraire, elle contient beaucoup trop de mesurettes. Le député en faisait l’observation mi-décembre sur Europe 1: « Ce n’est pas une loi, c’est un monstre. On mélange dans le même texte les notaires, les huissiers, les experts-comptables, les bus, les déchets nucléaires« , déplorait-il. Et de faire valoir qu’ « on ne peut pas discuter d’une loi qui touche autant de sujets, qui pourraient faire l’objet d’une dizaine de lois qu’on pourrait tranquillement discuter l’une après l’autre« .

La loi s’en prend aux professions réglementées. En outre, le texte s’attaque aux professions réglementées, qu’il veut déréguler. La loi Macron prévoit par exemple la liberté d’installation « contrôlée » des notaires, huissiers et commissaires-priseurs, et fixe désormais aussi une limite d’âge (70 ans) pour ces professions. « Pourquoi s’attaquer à des professions qui remplissent leurs missions et génèrent de l’emploi ? Notre système notarial est le plus efficace au monde« , a expliqué Nicolas Sarkozy, le 16 décembre.

Cette loi est partisane. Enfin, « au-delà du fond décevant, Macron, Valls et Hollande ont fait de ce texte un ‘objet politique’. Il est donc pour nous impossible de le voter », a expliqué dans L’Opinion l’ex-ministre du Budget et député Eric Woerth.

Si cette loi Macron suscite des remous en France, elle intéresse aussi beaucoup à l’étranger, où elle est interprétée comme un test de la capacité à réformer d’un gouvernement déjà mis sous surveillance par la Commission européenne pour ses dérapages budgétaires.
L’hebdomadaire The Economist ironisait ainsi mercredi: M. Macron « doit convaincre Bruxelles que ses réformes sont libérales, et les socialistes français qu’elles ne le sont pas« .

Laïcité: Najat Vallaud-Belkacem a un nouveau plan d’action pour l’Education nationale

Le gouvernement Valls va créer 1.000 « ambassadeurs de la laïcité »

La ministre de l’Education a fait l’annonce d’un nouveau plan d’action pour le système scolaire

C’est au tour de la ministre de l’Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem, de présenter en détail le plan d’action « pour une grande mobilisation de l’Ecole pour les valeurs de la République », après François Hollande, qui avait annoncé « l’acte II de la refondation de l’école » , rien que ça, sous la pression des circonstances à la suite des attentats sanglants de Paris perpétrés par des djihadistes de France.

Il est question de la formation de près de 1.000 enseignants à la laïcité, en six mois, d’ici juillet 2015… Il s’agit avant tout de remettre la laïcité et la citoyenneté au cœur de l’apprentissage des enfants et ce dès le plus jeune âge. La ministre a précisé que d’ici juillet 2015, 1.000 enseignants seront formés à la laïcité.
C’est l’occasion pour le pouvoir socialiste de faire entrer ses chevaux de Troie dans le système éducatif. Qualifiés de partenaires extérieurs, les associations de tout poil rose et rouge, seront sollicitées.

La maîtrise du français par tous est également « un chantier prioritaire », a ajouté Najat Vallaud-Belkacem. Il y aura une évaluation du niveau des élèves en français dès le début de CE2.
Mais ça, ce sera au gré des enseignants, puisque, pendant le précédent quinquennat, les professeurs du syndicat dominant, le SNUipp, refusaient toute évaluation de niveau. En décembre 2008, ils dénonçaient une mise en concurrence « contrôlée » des écoles et la création d' »un climat de trouble et d’incertitude dans les écoles élémentaires et maternelles. »

Autre « annonce forte » : une journée de la laïcité

Elle sera célébrée le 9 décembre dans toutes les écoles, jour anniversaire de la séparation entre l’Eglise et l’Etat (1905).
Les emblèmes républicains seront expliqués comme l’hymne national, le drapeau tricolore ou la devise républicaine. Les élèves seront sollicités pour organiser des événements.

Et encore un « grand chantier » : l’enseignement «moral et civique»

Les élèves suivront désormais un «parcours citoyen» de l’école élémentaire à la terminale, en plusieurs étapes, tout au long de leur scolarité. Ils seront initiés à la discipline, au pluralisme des opinions, des convictions et des… modes de vie, à la construction du lien social et politique. Ils recevront également une éducation aux media et à l’information. Tout cela sans précisions horaire et budgétaire.

Hollande profite des attentats pour réintroduire le projet de Vincent Peillon d’une restauration de la « morale laïque »
En septembre 2012, l’UMP avait protesté contre  « une morale gauchisante à l’école». Camille Bedin, secrétaire nationale de l’UMP, s’était élevée, refusant toute «morale gauchisante à l’école» et plaidant plutôt pour «une véritable instruction civique renforcée». 
«Si personne ne conteste la nécessité pour l’école de retrouver son rôle de formation des citoyens et d’apprentissage d’un meilleur vivre-ensemble, la définition que Vincent Peillon apporte à sa « morale laïque » n’est absolument pas satisfaisante. Elle est d’ailleurs floue et totalement biaisée», dénonçait-t-elle alors dans un communiqué. «L’enseignement de la morale laïque de Vincent Peillon, c’est tout simplement l’inculquer du socialisme dans la tête de tous les jeunes élèves», mettait en garde Camille Bedin, sans parler de ré-éducation à la manière maoïste.
C’est plus que jamais vrai, avec l’installation programmée des associations sous les préaux et la présence à l’Education nationale de Najat Vallaud-Belkacem, surnommée la « khmère rouge » et déjà suspecte de lavage de cerveaux depuis l’instillation sournoise de la « théorie du genre » à l’école ou, alors qu’elle était de l’ABCD de l’égalité dans l’enseignement du français.
Pour Camille Bredin, «non seulement le ministre» de l’Education nationale «ne peut pas s’empêcher de teindre sa « morale laïque » d’anti-sarkozysme mêlé d’idéalisme gauchisant, mais pire, il n’assume pas le fait que sa proposition correspond en réalité à un problème bien plus profond : celui de l’identité nationale, du vivre-ensemble et du rapport à la réussite et de la relation à l’autorité».

L’UMP préconisait le renforcement de l’instruction civique

Camille Bedin évoquait alors « plusieurs solutions» alternatives, comme la mise en place de«véritables cours d’instruction civique renforcés», faire respecter les «règles de vivre-ensemble fondamentales», l’organisation de «l’école des parents sur le modèle de la « Mallette des parents »».

Le rapprochement UMP-Centre prôné par Juppé provoque de vives réactions

La troïka intérimaire prend des initiatives intempestives
Laurent Wauquiez a qualifié le rapprochement de l'UMP et du centre, défendu par Alain Juppé, de "grave erreur".
Alain Juppé avait émis l’idée d’une « plateforme commune » entre l’UMP et l’UDI de Jean-Louis Borloo et le MoDem de François Bayrou, en réaction à la victoire du FN lors des élections européennes, dimanche 25 mai. Cette hypothèse  émise par le maire de Bordeaux, qui d’une part a déjà favorisé l’accession de Bayrou à la mairie de Pau et d’autre part  n’assure que le partage d’intérim à la tête de l’UMP avec François Fillon et Jean-Pierre Raffarin suite à la démission de Jean-François Copé, ne rencontre qu’une faible adhésion.
Le président de l’UDI, Yves Jégo, ne semble pas très emballé, à en croire ses propos dans Le Figaro de ce samedi.
« L’UDI n’est pas à vendre« , répond le député de Seine-et-Marne, avant d’ajouter : « Il n’y a pas urgence à se précipiter dans les bras de tel ou tel leader potentiel de l’UMP ». Mais à terme, il reconnaît tout de même que la question pourrait se poser. « Quand l’UMP aura fait son travail de reconstruction, il sera temps d’engager des discussions qui devront forcément réunir toute l’opposition républicaine pour mettre fin à l’expérience socialiste », poursuit celui qui assure l’intérim de Jean-Louis Borloo. Pour lui, l’idée d’une primaire avec des candidats UMP et des centristes n’est pas à exclure en vue de la présidentielle de 2017.
Randonnée Ski Découverte de Martigues

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Blog satirique et indépendant d'actualité politique française et d'opinion