Européennes : la presse poursuit sa traque dans la liste du RN

Un haut fonctionnaire placé en position éligible dans la liste du RN

Pierre Pimpie, cible de la chasse aux sorcières
de la presse macronarde

Il pourrait être élu lors des élections européennes qui vont se dérouler le 9 juin. Pierre Pimpie, directeur général adjoint de l’établissement public de sécurité ferroviaire (EPSF), a été placé en 25e position sur la liste du Rassemblement national, annonce ce dimanche 28 avril Le Parisien, propriété de Bernard Arnault (Groupe Les Echos-Le Parisien), qui soutient Macron depuis 2017, jugeant son programme  » raisonnable et courageux. »

Agé de 53 ans et diplômé de Sciences Po Paris puis de l’ENA en 2013, le candidat suspecté par la macronie a également dirigé le bureau du droit de la commande publique au ministère de l’Ecologie après avoir évolué à la délégation générale à l’emploi et à la formation professionnelle (DGEFP).

Cet inconnu du grand public travaille avec le RN depuis 2021. Il a, notamment, rédigé une partie du programme de Marine Le Pen – celle concernant la lutte contre les fraudes sociales et fiscales – lors de la dernière élection présidentielle. « Je rêve de la création d’une sorte de FBI à la française qui fédérerait les actions de l’État contre les fraudes fiscales et sociales qui entachent le contrat social et le consentement à l’impôt », explique-t-il au journal du milliardaire macronien. S’il est élu au Parlement européen, le cinquantenaire aimerait se rapprocher des commissions des affaires économiques et monétaires, du contrôle budgétaire, et de la sous-commission des affaires fiscales.

Dernier ralliement avant les élections

Le haut fonctionnaire confie au Parisien qu’il vote pour Marine Le Pen depuis 2012, année où il met pour la première fois un bulletin dans l’urne à une présidentielle.

Selon le Parisien, ce sera le dernier ralliement entre une personnalité issue de la société civile et le RN avant les élections européennes. Depuis mi-février, d’autres hauts fonctionnaires figurent sur la liste du RN : Fabrice Leggeri, ancien patron de Frontex, l’essayiste Malika Sorel, nommée en 2009 par le président de la République au Haut Conseil à l’intégration, l’ex-policier Matthieu Valet, porte-parole du Syndicat indépendant des commissaires de police, ou encore l’ancienne magistrate Pascale Piera, par ailleurs conseillère municipale de… Pascale Loiseleur (Renaissance).

L’arrivée de Pierre Pimpie sur la liste devrait être officialisée mercredi 1er mai prochain pendant une réunion publique de Jordan Bardella et Marine Le Pen à Perpignan.

Des étudiants de Sciences Po Paris s’engagent dans l’antisémitisme sans complexe

La direction, soumise à LFI et au wokisme, a abdiqué sa responsabilité de pluralisme

Manifestation propalestienne à l’école Sciences Po de Paris, le 29 novembre 2023. 

« Gaza, Sciences Po est avec toi », ont scandé les étudiants. Le principal amphithéâtre de Sciences Po Paris a été occupé par une centaine d’étudiants a l’occasion d’une manifestation européenne pour la Palestine, mardi 12 mars 2024.

« C’est vraiment un sujet qui est brûlant, on l’aborde très peu », relève une étudiante. Le conflit cristallise les tensions dans les universités et les écoles. « Le conflit israélo-palestinien (…) s’importe d’une façon ou d’une autre », analyse Frédéric Encel, docteur en géopolitique et maître de conférences à Sciences Po Paris.  

Selon l’école et plusieurs témoins, l’une des membres de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) a été empêchée d’y assister. Un fait réfuté par les organisateurs du rassemblement.

Sciences Po Paris a annoncé mercredi 13 mars qu’il a saisi la justice pour des accusations d’antisémitis me lors d’une mobilisation de soutien à la Palestine organisée par des étudiants.

Mardi matin, une soixantaine d’étudiants ont bloqué l’amphithéâtre principal de Sciences Po Paris, renommé « Gaza », en soutien aux Palestiniens de ce territoire victime des bombardements israéliens depuis l’attaque terroriste du Hamas du 7 octobre.

Sur plusieurs vidéos, des étudiants portant des keffiehs scandent des chants tels que « Palestine vivra ». Cette action devait initialement s’inscrire dans le cadre d’une « journée de mobilisation universitaire européenne pour la Palestine ». Plusieurs étudiants souhaitaient à cette occasion appeler la direction de l’établissement à prendre position dans le conflit israélo-palestinien.

L’Union des étudiants juifs de France dénonce l’interdiction opposée à une étudiante juive d’entrer dans la salle et que des jeunes appartenant à l’association y ont été « pris à partie comme juifs et sionistes ».

Le comité Palestine de Sciences Po dénonce classiquement des « accusations infondées d’antisémitisme de la part de l’extrême droite ».

En conseil des ministres mercredi 13 mars, le président de la République, a pourtant dénoncé des propos « inqualifiables et parfaitement intolérables » rapportés lors d’une mobilisation organisée la veille à Sciences Po Paris. Dans la foulée, l’institution annonçait se saisir du procureur de la République pour des faits à caractère antisémite lors de cette manifestation.

La Croix se demande finement pourquoi « cet événement a déclenché une polémique »…

Le quotidien assure que  » l’affaire a pris un tournant politique après que le premier ministre Gabriel Attal et la ministre de l’enseignement supérieur, Sylvie Retailleau, ont annoncé se rendre au conseil d’administration de la Fondation de Sciences Po « : sans le déplacement de ces deux fauteurs de trouble, selon La Croix, l’affaire aurait dû passer crème… Ils y ont souligné « la gravité des faits et la nécessité absolue que l’université demeure un lieu d’enseignement » et de « débats sains et respectueux des valeurs de la République », selon un communiqué de l’école.

L’antisémitisme de l’IEP ne justifie pas la démission de son directeur

Retrouvailles à l’Elysée de deux camarades de promotion, Macron et Vicherat

Le même jour, le directeur, Mathias Vicherat, annonçait sa démission dans un message à la communauté éducative. La haine antisémite d’étudiants propalestiniens n’explique pas se départ forcé. Ce proche de Macron est renvoyé devant la justice avec son ex-compagne, Anissa Bonnefont, dans un dossier de violences conjugales, et l’a annonçé dans un message à la communauté éducative. Le prestigieux établissement traverse une nouvelle crise, deux ans à peine après le départ de son précédent directeur, en novembre 2021.

Mathias Vicherat, 45 ans, et son ex-compagne s’accusaient réciproquement de violences conjuganles et avaient été placés en garde à vue le 3 décembre avant d’être remis en liberté le lendemain. Le Parquet de Paris avait ordonné une enquête préliminaire.

L’école a annoncé la saisine du « procureur de la République pour des faits à caractère antisémite, sur la base de l’article 40 du code de procédure pénale ». L’établissement, « traversé par le conflit au Proche-Orient et ses conséquences désastreuses sur les populations civiles, constate et regrette un durcissement des relations entre ses communautés étudiantes et l’instauration d’un climat délétère inacceptable », écrit encore Sciences Po Paris.

« Comme souvent avec Sciences Po Paris, la controverse étudiante a débordé dans la sphère politico-médiatique, » écrit La Croix, suggérant que l’antisémitisme de Sciences Po aurait dû rester une affaire interne… Sylvain Maillard, chef des députés Renaissance, a appelé « la ministre (de l’enseignement supérieur) à reprendre les choses en main », dans la matinée sur Radio J, tandis que Sébastien Chenu, vice-président du RN, demande sur CNews-Europe1 à la direction de « plier bagage ».

Le leader de La France insoumise, le pro-palestinien Mélenchon, a, quant à lui, évoqué un « incident dérisoire », s’étonnant que l’affaire prenne une telle « ampleur médiatique nationale ».

La présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet a de son côté dénoncé jeudi « un climat d’antisémitisme qui s’est installé » en France et regretté que les universités puissent devenir « des lieux de militantisme effréné ».

Pourquoi le directeur démissionnaire de l’école était-il présent ?

Par ailleurs, le directeur de l’établissement a annoncé sa démission dans un message mercredi à la communauté éducative. Renvoyé devant la justice avec son ex-compagne dans un dossier de violence conjugale, il conteste toutefois les « accusations de violences formulées et diffusées à son égard ».

A la suite de ces accusations de violences, Mathias Vicherat avait proposé son retrait de la direction, avant de revenir fin janvier, sous les huées d’étudiants. En attendant la nomination d’une nouvelle équipe dirigeante, « une administration provisoire » va être mise en place « dans les prochains jours », avait indiqué la direction de Sciences Po Paris.

L’IEP, une pétaudière, donc.

Cette crise intervient à peine deux ans après la démission du précédent directeur de Sciences Po Paris, Frédéric Mion, accusé d’avoir dissimulé les soupçons d’inceste visant le politologue Olivier Duhamel, qui était alors le président de la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP).

Quelle est la sociologie de Sciences Po Paris ?

Pourquoi son financement est-il pour moitié étranger ?

La grande école est-elle libre et indépendante?

JO-Paris 2024 : les Français vont payer cher le chantage de la CGT à la grève

Macron va acheter la paix sociale au prix fort

Primes, télétravail, garde d’enfants, etc  … pour éviter une grève dans la fonction publique. Stanislas Guérini, le ministre de la Fonction publique, évoque plusieurs mesures pour récompenser les agents mobilisés cet été.

Eteindre l’incendie avant qu’il ne prenne, telle est la mission de Stanislas Guérini, alors que la CGT fait planer la menace d’une grève sur les Jeux olympiques. La secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, annonce des dépôts de préavis dans les trois branches de la fonction publique (Etat, territoriale, hospitalière) sur la période. Un appel à la mobilisation rejoint par Force ouvrière dans la foulée.

Invité ce samedi 9 mars sur franceinfo, le ministre a assuré que les efforts des agents mobilisés pendant les JO seront bien récompensés. « Il y aura un dispositif de prime très cohérent de 500, de 1.000, de 1.500 euros pour tous les agents publics qui seront sur le terrain », a-t-il promis. Avant d’évoquer aussi « un dispositif supplémentaire pour les forces de sécurité », dans un contexte où policiers et gendarmes seront fortement sollicités pour sécuriser l’événement. Un mécanisme conforme à la circulaire ministérielle produite par Matignon au mois de novembre, qui précisait déjà que le plafond de 1 500 euros de prime pour les fonctionnaires s’élèvera à 1900 euros pour les forces de l’ordre.

Télétravail et garde d’enfants

Stanislas Guérini a également évoqué « des processus d’adaptation des jours de congés payés (des fonctionnaires) pour les mettre sur un compte épargne-temps » ainsi que le déplafonnement des jours de télétravail pour tous les fonctionnaires « impactés » par les Jeux olympiques.

Autre annonce : la distribution de 10 000 chèques emplois service universels (Cesu) aux agents mobilisés durant la période, afin de gérer la garde des enfants en vacances estivales. Un coup de pouce hauteur de 200 euros par enfant en règle générale et 350 euros par enfant pour les familles monoparentales. « On va mettre en place des places de crèche, réserver 1.p000 places dans des centres de vacances pour pouvoir aider davantage les familles qui enverraient les enfants en colo », a-t-il encore promis.

Des mesures qui, selon le ministre, sont de nature à éloigner la menace d’une mobilisation massive durant les JO. « Je rencontre beaucoup d’agents publics, il n’y en a pas un qui m’ait annoncé son intention de faire grève », a-t-il relativisé, affirmant que « tout le pays souhaite qu’il n’y ait pas de grèves » lors de l’événement.

A l’inverse de la CGT et de FO, respectivement premier et deuxième syndicats du secteur, la CFDT a annoncé qu’il n’est pas question à ce stade de déposer des préavis de grève.

« Pour la CFDT, il n’y a aucune envie de gâcher ce moment festif des Jeux olympiques. Donc raison de plus pour que les employeurs (..) soient au rendez-vous et fassent des efforts dans le cadre des négociations qui sont ouvertes », a déclaré vendredi 8 mars la secrétaire générale du syndicat réformiste, Marylise Léon. Une position partagée par l’UNSA, quatrième syndicat de la Fonction publique. De quoi offrir du répit à Stanislas Guérini, qui peut (au moins) compter sur la division du front syndical sur le sujet.

Vol de plans de sécurisation des JO de Paris2024 à un ingénieur de la ville

« Il faudrait revoir tous les plans de sécurisation » après le vol de matériel informatique

Un ingénieur a la pointe du progrès de la Mairie de Paris s’est fait voler sa sacoche d’ordinateur et deux clés USB dans un train mardi en fin de journée à la gare du Nord.

L’une des clés USB, qui aurait été dérobée comme le reste dans le coffre à bagages, contenait des plans de sécurisation de la voirie pendant les prochains Jeux olympiques, a révélé BFMTV mardi soir. Ce mercredi, le Parquet de Paris a réfuté que ce matériel informatique renferme « des dispositifs de sécurité sensibles ».

Depuis l’attaque du Bataclan (le 13 novembre 2015), tous les propriétaires de salles qui reçoivent du public sont dans l’obligation de suivre et d’identifier à qui ils ont donné les plans. Le ministère de l’Intérieur surveille de très, très près ces plans-là qui ne doivent pas être facilement récupérables, en tout cas ce qui concerne l’arrière-boutique, les entrées, les accès, car cela pourrait faciliter des attaques terroristes. Alors imaginez les plans de sécurisation de la voirie pour les JO…

Pour l’instant, on ignore qui se cache derrière ce vol…

On ne sait pas si c’était une attaque ciblée ou non. Ils vont peut-être arrêter la personne et apprendre qu’il s’agit d’un vol d’opportunité. Mais en attendant d’en savoir plus, il faudra revoir tous ces plans et s’interroger sur la sécurité.

Toutefois, si les recommandations de l’ANSSI (Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information) ont été suivies, ce qu’il faut espérer, et que la clé de chiffrement, une sorte de mot de passe, ne se trouve pas collée sur la clé ou sur le devant de l’écran (!), on est tranquille pour les JO. Il faudrait en effet quelques mois pour la déchiffrer en l’état actuel des choses, à moins que ce soit une clé de chiffrement extrêmement facile, comme « Paris2024JO » par exemple.

Si c’est un membre d’un réseau criminel, il va chercher à les vendre. On soupçonne les Russes de chercher à tout prix à nous attaquer pendant les Jeux. Le problème dans cette affaire, c’est qu’il n’y a pas que la clé qui a été volée, mais aussi l’ordinateur. Or, sur un PC, il est très, très rare qu’il y ait un chiffrement au niveau du BIOS, c’est-à-dire dès le démarrage. Le hacker peut alors remonter le système sur l’ordinateur, voir ce qui a été tapé, à quel moment la clé a été connectée, retracer potentiellement l’historique des mots de passe enregistrés…

Dans l’incertitude, comme on n’a pas tous les éléments et qu’on ne sait pas qui est en possession de tout cela, il faudrait revoir tous les plans, en tout cas, les plans volés. Normalement, il y a des plans de secours. Mais la question, c’est de savoir s’il y avait les plans A, B ou C dans la clé. Il vaut mieux partir du principe que c’est quelqu’un de malveillant qui les a.

Sur les forums de hackers, sur le Dark Web, pouvoir attaquer pendant les Jeux, c’est vraiment le gros challenge. Parce qu’en termes de notoriété, on est sur le Graal du Graal pour eux.

Une administration de petites cervelles et de bras cassés

Le président-directeur général de la société UBCOM, Frans Imbert-Vier, spécialisée dans la protection cyber des entreprises, déplore l’aspect grotesque et surtout dangereux de la situation.

« Le vol des plans de sécurité des JO de la mairie de Paris est l’incident le plus improbable qui soit, agrégé d’un cumul d’erreurs sidérantes et sans doute révélateur d’une carence qui pourrait s’avérer mortelle », peste Frans Imbert-Vier. Selon lui, le premier problème dans tout cela, c’est la réaction suite au vol.

Le dirigeant estime qu’au vu de la sensibilité des éléments stockés dans les clés USB et l’ordinateur, « le responsable Sureté et le juridique de la mairie de Paris n’auraient pas dû prévenir la police et déposer une plainte ». Car oui, la plainte a non seulement permis de rendre publique la disparition des éléments, mais « il se trouve que probablement, le voleur ne savait pas ce qu’il venait de prendre. Maintenant, il le sait sans doute », ajoute le dirigeant.

En réalité, la mairie de Paris aurait d’abord dû alerter la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), qui aurait fait en sorte de ne pas rendre publique l’affaire. La DGSI aurait pu « engager une enquête à la hauteur de l’enjeu », explique Frans Imbert-Vier.

Que faisaient donc des informations sensibles dans une clé USB ? Le CEO d’UBCOM se le demande aussi. « Ce qui surprend tout de même, c’est qu’en 2024, on puisse extraire des informations qui devraient avoir une classification « Secret défense » sur une clé USB et en extérieur d’un site et sans être chiffré. »

Le salarié de la mairie de Paris – un ingénieur – n’a sans doute pas été formé ni sensibilisé à ces risques et ne peut que déplorer l’absurdité de la situation. « Cela dénote le niveau de l’administration face aux enjeux de la donnée stratégique et tactique, caractéristique typique de la donnée en question », répond Frans Imbert-Vier. Mais attention, une précision s’impose : la première clé, qui contenait les plans de sécurisation, était bien chiffrée. La seconde, qui ne contenait rien de sensible, ne l’était pas, comme le précise la préfecture de police. Alors que faire désormais ?

A moins de cinq mois du coup d’envoi des Jeux de Paris, déjà sous une forte menace d’attaques informatiques, les conséquences pourraient être nombreuses. « Si la nature des informations s’avèrent juste, alors la mairie de Paris a 4 mois pour tout repenser », réagit l’expert, qui n’y va pas par quatre chemins. Le compte à rebours ne s’arrêtera pas de tourner.

2024 s’annonce d’ores et déjà comme l’année de tous les dangers en matière de cybermenaces, en France.

Paris: les policiers municipaux manifestent pour une meilleure reconnaissance

« On est des laissés-pour-compte »

Les 26.000 policiers municipaux de France étaient appelés à se mobiliser samedi, à l’appel de plusieurs syndicats et du collectif Policiers municipaux en colère.

Appelés à défiler dans les rues, les policiers municipaux dénoncent la différence de traitement avec la police nationale, alors que les missions sont les mêmes, selon eux.

Leurs principales revendications : le renouvellement de leur statut, une revalorisation salariale et un calcul plus avantageux de leur retraite.

A Paris, ils étaient quelques centaines pour un défilé entre la place de la République et l’hôtel de ville, samedi 3 février.

Fabrice, policier municipal dans l’Essonne, a fait le calcul : « J’ai fait une simulation. J’ai 52 ans et 18 ans de service, en partant à 59 ans j’aurai moins de 900 euros par mois. C’est catastrophique. Nos collègues de la police nationale, c’est 1.000 euros de plus sans difficulté, pour les mêmes missions. Il faut absolument que ça s’arrête parce que c’est devenu ingérable. »

« Si on doit appeler à des blocages pendant les JO, on le fera »

Camille, elle, dénonce les missions qui augmentent mais pas la reconnaissance. « On n’est pas estimés ! Sur les interventions on est les primo arrivants, les primo intervenants, et malgré ça, on est des laissés-pour-compte. On ne fait pas le suivi judiciaire mais sur tout ce qui est interpellations, c’est nous qui sommes en première ligne. Par exemple, en ce qui me concerne, on est une famille de cinq, je paye un loyer de 1 500 euros, donc à la fin du mois, on compte les euros pour pouvoir se nourrir. »

Jacky Mahé, délégué syndical à l’Unsa Paris, va maintenir la pression sur le gouvernement. « Tu vas risquer ta peau tous les jours sur le domaine public. Ce n’est pas la dernière action et si, demain, on doit appeler à des blocages pendant les Jeux olympiques, on le fera, prévient-il. On demandera à ce que les centres de surveillance urbains soient fermés, on demandera à couper les écrans. Nous avons tout un tas de possibilités. Gabriel Attal vient de prendre des décisions pour les agriculteurs. » Les policiers municipaux veulent aussi être entendus.

Attal, obsédé par la semaine « en » 4 jours

Une formule bien différente de la semaine « de » 4 jours

Une différence qui tient au mot près. Lors de son discours de politique générale devant l’Assemblée nationale, le premier ministre Gabriel Attal a annoncé ce mardi 30 janvier le lancement d’une expérimentation dans les ministères, « non pas de la semaine de 4 jours, mais la semaine en 4 jours ».

La proposition de Gabriel Attal suppose que le salarié fasse le même nombre d’heure que dans une semaine classique, mais en 4 jours. Si son nombre de jours travaillés est bel et bien réduit, son temps de travail effectif reste le même.

L’expérimentation de l’Urssaf Picardie

Cette idée a déjà fait l’objet d’une expérimentation qu’il a lui-même lancée, du temps où il était ministre des Comptes publics. A partir du 1er mars 2023, les salariés de l’Urssaf Picardie ont pu bénéficier de cette semaine en 4 jours, sur base du volontariat. Mais les agents ne se sont vraiment pas bousculés.

Selon un article du Figaro, qui cite les mots de la directrice adjointe de la structure, seulement trois salariés ont décidé d’y avoir recours un mois après le début de l’expérimentation. La raison de ce « fiasco total » ? Faire les 36 heures hebdomadaire en seulement quatre jours suppose de faire des journées de travail beaucoup plus longues.

Un rythme plus intense, donc, qui ne convient effectivement pas à tout le monde, surtout pour les employés qui doivent aussi gérer des questions de garde d’enfants, une charge de travail accrue ou un temps de trajet important entre le lieu de travail et le domicile.

Les Français favorables

Pourtant, les Français semblent plus favorables à la semaine en 4 jours que ce que les résultats de l’expérimentation laissent penser. Selon un sondage YouGov mené aux beaux jours, en mai 2023, 75 % des personnes interrogées se disent « pour » le passage à la semaine de quatre jours, à condition de conserver un salaire inchangé.

Surtout, 23 % des Français se disent ouverts à ce nouveau modèle… uniquement si leur temps de travail global est réduit. Ils sont néanmoins 52 % à y être favorables, même s’ils travaillent le même nombre d’heures à l’échelle de la semaine.

Existe-t-il une différence entre la volonté de passer à la semaine en 4 jours et la réalité ? Dans le cas de l’Urssaf Picardie, 75 % des salariés potentiellement concernés dans cet organisme « trouvaient l’idée intéressante », et 25 % étaient « personnellement intéressés » pour changer avant le lancement de l’expérimentation, qui s’est donc terminée sur un échec, toujours selon Le Figaro.

Des témoignages élogieux

Si l’idée de la semaine de 4 jours séduit autant sur le papier, c’est peut-être en raison des études qui ont été menées ces dernières années et des témoignages de salariés qui l’ont expérimentée, vantant ses vertus aussi bien pour l’employeur que pour l’employé.

Au Royaume-Uni, entre juin et décembre 2022, plus de 60 entreprises ont permis à plus de 3 300 salariés de travailler un jour de moins dans la semaine, tout en conservant le même salaire et sans augmenter leur volume d’heures. Et les résultats, publiés en février 2023, sont dithyrambiques : plus de neuf sociétés sur dix ont choisi de poursuivre l’expérimentation, selon un article du journal Le Monde.

Les raisons de ce succès sont variées. Du côté des salariés, ces derniers sont plus motivés et leur productivité n’a pas chuté. Au contraire de l’absentéisme, qui a diminué de 66 %, selon les résultats de cette étude menée par l’université de Cambridge et le Boston College pour le compte de « 4 Day Week Global », association à l’origine de l’expérimentation.

Quels sont les témoignages des salariés qui bénéficiaient de la semaine de 4 jours en France. Là aussi, les retours étaient positifs. L’une d’entre elles profitait par exemple de ce jour de repos supplémentaire pour « lire, récupérer ses enfants plus tôt et faire les tâches ménagères qu[’elle] n’aurai[t] pas envie de faire le week-end ». Récupérait-elle ses gosses plus tard le reste de la selaine? Mais, comme pour les salariés des entreprises anglaises, ses heures en moins n’ont pas été redistribuées sur le reste de la semaine. Pas vraiment ce que souhaite mettre en place Gabriel Attal, donc.

Alors, que mijote Attal

Ses cobayes sont la fonction publique.

Ses cobayes sont la fonction publique. Lors de son discours de politique générale, le premier ministre, Gabriel Attal, a demandé à ses ministres d’expérimenter la semaine de travail en 4 jours dans leurs administrations, mais pas question de rogner sur le nombre d’heures travaillées. L’objectif est d’attirer de nouveaux venus, alors que la fonction publique souffre d’un déficit d’attractivité croissant. Mais les observateurs s’interrogent sur le bien-fondé d’une mesure qui pourrait avoir de nombreux effets indésirables.

Si les modalités concrètes du dispositif à la française n’ont pas encore été détaillées, il s’agira bien d’effectuer 35 heures en quatre jours, et non 32 heures. Pas touche au nombre d’heures travaillées donc, il s’agit là d’une simple modification de leurs plages horaires. Concrètement, au lieu de travailler du lundi au vendredi de 9 heures à 17 heures, les agents auront la possibilité de ne travailler que du lundi au jeudi mais cette fois-ci de 8 heures à 18 heures (ou bien le lundi, mardi, jeudi et vendredi, avec un jour de pause le mercredi).

« Le rapport au travail a changé, je mesure dans ma génération comme dans les autres les changements de mentalités, les nouvelles attentes sur les horaires sur la disponibilité, sur l’équilibre entre vie professionnelle et familiale », a assuré le premier ministre au Palais du Luxembourg majoritairement à droite, avant de tenter de rassurer les sénateurs : « Personne ne demande un droit à la paresse dans notre pays. Mais ces aspirations doivent être regardées pour ce qu’elles sont. On ne peut pas appliquer les mêmes calques génération après génération ».

« C’est moins de temps passé dans les transports, moins de stress, et plus de bien-être au travail », estime le cabinet de Gabriel Attal. En témoignent les expérimentations déjà menées à l’étranger ou dans le secteur privé français.

Autre argument avancé par Matignon : selon une concertation en ligne réalisée à l’été 2023 auprès des agents de la fonction publique, trois quarts se disaient « intéressés par une réorganisation de leur temps de travail ». Et « pour certains agents aujourd’hui à temps partiel, c’est une possibilité offerte de rester quatre jours tout en passant à temps complet, et donc d’améliorer leur rémunération », poursuit-on à Matignon.

Flop anticipé ?

Mais cette nouvelle formule d’organisation du temps de travail ne sort pas tout à fait du chapeau du premier ministre. Lors de son passage au ministère de l’Economie, en tant que délégué aux Comptes publics, le jeune macronien avait lancé une expérimentation de la semaine en 4 jours à l’Urssaf de Picardie, arguant – en pleine mobilisation sociale contre la réforme des retraites – que « les Français aspiraient à travailler différemment ». La proposition s’était soldée par un véritable flop, on le sait.

Les causes de cet échec avaient alors été identifiées par la direction de l’agence qui collecte et gère les ressources des organismes de protection sociale en Picardie. Avec 72 % d’employés femmes, les salariées de l’URSSAF redoutaient la charge supplémentaire d’une telle mesure sur la parentalité et les difficultés de s’organiser pour aller chercher leurs enfants à l’école les jours travaillés. Ce qui explique d’ailleurs que les trois personnes ayant opté pour la semaine en quatre jours étaient des femmes sans enfants. Une mesure qui entre clairement en contradiction avec le réarmement démographique voulu par le chef de l’Etat. Tous deux sans enfants.

« Car la semaine en 4 jours n’est pas la semaine de 4 jours, et la plupart des gens ne veulent pas de longue journée ! », explique Pierre Larrouturou, député européen apparenté au Groupe de l’Alliance Progressiste des Socialistes et Démocrates, et défenseur historique de la semaine de 32 heures. « Pour que cette mesure soit efficace, il faut réduire le nombre d’heures travaillées, Gabriel Attal sait qu’il y a un problème d’organisation du travail, mais il ne va pas au bout du problème », poursuit celui qui a contribué à l’élaboration de la loi Robien sur l’aménagement du temps de travail en 1996. On sait par ailleurs quels ravages a occasionné la réforme des 35 heures mise en place par le gouvernement Lionel Jospin à partir de l’année 2000 et obligatoire pour toutes les entreprises à compter du 1er janvier 2002, par deux lois votées en 1998 et 2000, et portées par la socialiste Martine Aubry.

Tromperie sur la marchandise

Bien loin donc, l’idée chère aux socialistes, de « partage du temps de travail » entre salariés aux 32 heures, qui impliquerait l’embauche de nouveaux collaborateurs pour combler les heures non travaillées. « La semaine de 32 heures a de vrais effets bénéfiques, parmi lesquelles augmenter la productivité et le bien-être, ce qui explique que de grandes entreprises ont déjà opté par cette formule, comme Danone, la Macif ou Fleury Michon », poursuit le député européen qui estime, d’après ses calculs, qu’elle permettrait de créer jusqu’à 10 % d’emploi en CDI, si les entreprises étaient exonérées de leurs cotisations chômages.

En ce qui concerne la semaine de travail en quatre jours voulue par Gabriel Attal, elle serait davantage « une mesure à destination des emplois non « télétravaillables« , soit les cols-bleus », explique Eric Heyer, chef économiste de l’OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques), organisme français indépendant. « A condition qu’elle soit volontaire, au risque de générer des effets inverses ! », prévient l’économiste. Car « plusieurs études démontrent que travailler 35 heures en un temps réduit peut impacter négativement la productivité. Plus la journée est longue, plus la productivité baisse, et on ne travaille pas aussi efficacement la 8e heure que la 7e heure, que la 6e », explique l’économiste, qui conclut que « cela dépend surtout du ressenti de chacun, de son mode de vie et de ses préférences ».

SOS fonction publique

Derrière cette annonce alléchante, l’enjeu est avant tout d’attirer des candidats potentiels, alors que la fonction publique souffre d’un manque d’attractivité croissant. Selon l’INSEE, en dix ans, les salaires du privé ont grimpé deux fois plus vite que ceux du public. Et tous les corps de métiers de la fonction publique nationale, territoriale et hospitalière sont touchés. Rien qu’en 2023, le ministère de la Fonction publique estimait à 58 000 le nombre de postes non pourvus dans l’Hexagone. Et la situation n’est pas près de s’arranger puisque les candidats aux concours de la fonction publique d’État ont chuté de 650 000 en 1997, à 228 000 en 2018.

Un point – non négligeable – n’a pas été précisé par le ministère, malgré nos sollicitations : qui seront donc les fonctionnaires concernés ? Seront également inclus les travailleurs du guichet (CAF, Poste, médecins), alors que le service public exige une continuité de ses activités ? « Cela va poser une question très importante pour les managers, qui vont devoir réfléchir à une continuité de la rotation de leurs collaborateurs », anticipe Eric Heyer. « D’où l’idée que cette mesure soit concertée, et pas imposée en surplomb ».

Emmanuel Moulin, nommé directeur de cabinet de Gabriel Attal

Qui est ce proche de Bruno Le Maire ?

De la prise de Attal sur Le Maire, l’entourage du ministre de l’Economie a évoqué « un très proche, un ami ». Emmanuel Moulin, actuel directeur du Trésor, va prendre ses fonctions mercred 10. Il formera un « binôme » avec Fanny Anor, la directrice de cabinet de Gabriel Attal au ministère de l’Education.

Emmanuel Moulin

C’est l’un des personnages les plus influents au sommet de l’Etat. Le haut-fonctionnaire Emmanuel Moulin, actuel directeur du Trésor et ancien directeur de cabinet de Bruno Le Maire, a été nommé directeur de cabinet du nouveau premier ministre, Gabriel Attal, a annoncé Matignon, mercredi 10 janvier.

« Actuellement Directeur général du Trésor, Emmanuel Moulin dispose d’une parfaite connaissance du fonctionnement de l’Etat, que le premier ministre a pu constater lorsqu’il a travaillé avec lui comme ministre des comptes publics », a-t-on précisé.

Vantant « ses très grandes qualités professionnelles », l’entourage de Gabriel Attal a ajouté qu’il prend ses fonctions mercredi, à la suite de Jean-Denis Combrexelle, un membre du Conseil d’Etat qui occupait ce poste stratégique auprès d’Elisabeth Borne depuis le 17 juillet.

Diplômé notamment de Sciences-Po, de l’Essec et énarque, Emmanuel Moulin a été administrateur suppléant à la Banque mondiale à Washington (2000-2003), puis secrétaire général du Club de Paris, avant de se lancer dans le privé, comme banquier senior chez Citigroup, entreprise financière basée à New York.

Un « binôme » avec Fanny Anor

Fanny Anor, devenue directrice de cabinet de Gabriel Attal

Venu de la Sarkozy et d’une certaine façon, plutôt de la droite avec une évolution vers le cabinet de Bruno Le Maire, Emmanuel Moulin, 55 ans, directeur du Trésor depuis 2020, formera un « binôme » avec Fanny Anor, la directrice de cabinet de Gabriel Attal au ministère de l’Education, a-t-on complété. L’entourage du ministre de l’Economie Bruno Le Maire a évoqué en ce proche de l’Elysée « un très proche, un ami ».

Après un passage au cabinet de Christine Lagarde à Bercy en 2007, il rejoint l’Elysée en 2009 comme conseiller du président Nicolas Sarkozy. Après le départ de ce dernier, il est retourné dans le privé, successivement chez Eurotunnel et Mediobanca.

Fanny Anor, la directrice de cabinet de Gabriel Attal au ministère de l’Education et ex-chargée d’études à l’Institut Montaigne, laboratoire d’idées libérales, est ancienne élève de l’ENS et agrégée d’histoire.

Les « powers rangers » d’Attal

Fanny Anor, Maxime Cordier, Louis Jublin et Antoine Lesieur.

Maxime Cordier

Il était le truculent chef de Cabinet, conseiller spécial du ministre des Comptes Publics. Il faisait un peu tout, y compris écrire les discours. Il sera chef de cabinet, conseiller spécial.

Louis Jublin

On le trouve dans les pas du benjamin de Matignon depuis qu’il était conseiller auprès du porte-parole du gouvernement en charge de la communication et de la presse chez porte-parolat du gouvernement. Né à Thouars, il est devenu ce mardi 9 janvier conseiller auprès du premier ministre en charge de la communication et de la presse. Une continuité pour l’intéressé, qui travaille depuis cinq ans dans l’ombre du plus jeune chef de gouvernement de la Ve République.

Antoine Lesieur

Son ancien chef de cabinet adjoint, conseiller élus de Gabriel Attal au ministère de l’Education nationale et de la Jeunesse, a été l’un des collaborateurs parlementaires de Gabriel Attal, député des Hauts-de-Seine, après avoir été celui de Catherine Tasca, sénatrice des Yvelines et ancienne ministre, puis de Julien Bargeton, sénateur de Paris. Il restera en charge d’amadouer les élus.

Immigration irrégulière : le rapport de la Cour des comptes arrive après le vote de la loi…

Il pointe un manque de moyens humains et une « instabilité normative » compliquant le travail des administrations

Pierre Moscovici

Le sujet est celui de la rétention d’information : pour des motifs idéologiques, la Cour des Comptes a retardé la parution d’un rapport qui aurait pu éclairer la représentation nationale, élément de son cahier des charges.

En dix ans, les lois sur l’immigration ont été modifiées près de 133 fois, pointe la Cour des comptes, dont le premier président est le socialiste Pierre Moscovici, 66 ans, ancien ministre (2912-2014) de Hollande et commissaire européen (2014-2019). Elle confirme aussi que cela complique le travail des administrations.

Un manque de moyens humains et de cohérence. Voilà ce que pense la Cour des comptes des politiques de lutte contre l’immigration irrégulière en France, d’après un rapport publié le jeudi 4 janvier 2024. Il devait initialement être présenté en décembre, mais pour ne pas tomber en plein milieu des débats sur la loi immigration à l’Assemblée, sa publication avait été décalée: ce rapport n’est-il donc fait ni pour être lu, ni pour éclairer le législateur ? Il risque quand même de faire du bruit du fait de son report et de sa dimension politique, juste après l’adoption de la loi au Parlement et avant son examen par le Conseil constitutionnel.

La Cour des comptes dénonce donc une « instabilité normative » qui complique le travail des administrations et juridictions. Elle pointe notamment du doigt les 133 modifications de la loi en une décennie, la propension des ministres de l’Intérieur à multiplier les circulaires « au gré de l’actualité ».

Plus de moyens humains

Dans ce rapport, la Cour des comptes formule onze recommandations, qui concernent notamment le renforcement de moyens humains pour ces missions, qu’elle juge insuffisants. ll faut avant tout renforcer les effectifs dans les préfectures, explique donc le rapport, qui préconise ainsi de « renforcer les effectifs des services chargés des étrangers en préfecture, afin d’améliorer la qualité des décisions et d’assurer la représentation systématique de l’État aux audiences devant le juge judiciaire et le juge administratif. » Les préfectures n’ont pas assez de temps pour travailler sur les OQTF, les obligations de quitter le territoire français, et doivent elles-mêmes obtenir des laissez-passer consulaires pour les expulsions. Cela devrait être centralisé par le ministère des Affaires étrangères qui aurait plus de poids, estime le rapport.

Des moyens, il en faut aussi selon la Cour pour les contrôles aux frontières qui sont « très limités ». Les pièces d’identité ne sont pas scannées, les empreintes pas prises, selon la Cour des comptes, alors que cela serait « utile ultérieurement en vue d’un éloignement » si la personne réussit finalement à passer la frontière. Le rapport recommande donc de « recueillir et de conserver les données d’identité des étrangers interceptés lorsqu’ils franchissent irrégulièrement les frontières intérieures et extérieures ». Autant de propositions que la loi ne prend pas en compte.

Simplifier certaines procédures

La Cour des comptes réclame aussi un assouplissement du système d’aide au retour volontaire. Ce dispositif « vise à encourager le départ d’une personne étrangère en situation irrégulière de manière non coercitive, en lui versant une somme d’argent allant jusqu’à 2.500 euros », rappelle la Cour, qui met ce chiffre en rapport avec deux autres : « le coût d’une journée de rétention s’élève à 602 euros [une journée seule ne suffit pas], tandis qu’un éloignement forcé effectif coûte en moyenne 4 414 euros » [en une seule fois, et surtout parce qu’effectué par une compagnie aérienne commerciale].

La France devrait donc développer ce dispositif en s’inspirant d’autres pays car elle « accuse un certain retard [d’exécution] par rapport au Royaume-Uni et à l’Allemagne ». 4.479 retours aidés ont été exécutés en 2022 en France contre 26.545 en Allemagne, d’après les chiffres communiqués par la Cour des comptes.

Enfin, la Cour estime qu’il faut « simplifier le contentieux de l’éloignement en réduisant le nombre de procédures juridictionnelles et en les distinguant selon le degré réel d’urgence », et appelle aussi à la « formalisation d’une stratégie interministérielle de lutte contre l’immigration irrégulière » dont la mise en œuvre serait suivie par « une instance interministérielle » sous l’autorité de la première ministre.

Explosion des droits de retrait exercés par les enseignants en 2022

Le ministère noie l’insécurité dans un amalgame de causes

Les droits de retrait des enseignants ont augmenté de 15% dans le premier degré (écoles) et de 66% dans le secondaire (collèges et lycées) en 2022, selon l’analyse annuelle des signalements, faite sur la santé et la sécurité au travail des personnels, réalisée par le ministère de l’Education nationale, revélée ce mardi.

Le droit de retrait peut être exercé par un professeur qui s’estime dans une situation de danger grave et imminent. Il peut alors refuser de venir sur son lieu de travail.

Covid-19, manque de personnels et violences en trio de tête

Ce sont les risques biologiques, notamment liés à la Covid-19, qui sont la première cause du retrait d’un enseignant. Ils représentent 22,6% des cas. Viennent ensuite les personnels en nombre insuffisant (14,5% des cas) : difficultés à gérer seul un élève au comportement difficile, manque d’accompagnants d’élèves en situation de handicap,  de personnels de vie scolaire, etc.

Les agressions et les violences sont la troisième cause des droits de retrait (11,3%), à égalité avec les risques liés aux bâtiments. Les menaces externes, venant notamment de parents d’élèves, et les intrusions, représentent 8,1% des cas.

Cette forte augmentation des droits de retrait est due à une forme de fatigue professionnelle, et moins d’autocensure face à des situations de violence de plus en plus régulières. Elle est aussi en partie liée, selon plusieurs syndicats, à une meilleure sensibilisation et à l’information des personnels sur les procédures d’alerte.

Trop d’élèves et mauvaises conditions d’accueil

Plus largement, les enseignants pointent les risques encourus dans le cadre de leur fonction, sans qu’ils exercent forcément leur droit de retrait. Un tiers (35,8% dans le primaire, 36,8% dans le secondaire) concerne les risques psycho-sociaux. Cela comprend des difficultés de gestion de classe, un nombre d’élèves trop important, des enfants trop difficiles à gérer ou des menaces de la part de jeunes ou de parents.

Environ un quart des cas (25% en premier degré et 29,7% en second degré) concernent l’ambiance thermique, c’est-à-dire la mauvaise isolation des bâtiments scolaires qui obligent les enseignants et les élèves à travailler dans une étuve l’été et dans le froid en hiver. Loin derrière, on trouve également les risques liés aux équipements de travail, aux transports routier, aux chutes ou encore aux nuisances sonores. Le trafic de stupéfiants n’apparaît pas dans la liste.

Corruption : pour près de 9 Français sur 10, les acteurs publics sont « corrompus pour une grande partie d’entre eux »

Le Maire, qui recherche des ressources et prépare un texte anti-corruption, parle de « ver qui pourrit la démocratie »

87 % des Français estiment que les personnes exerçant des responsabilités sont « corrompues«  ou « corrompues pour une grande partie d’entre elles », en légère baisse par rapport à mars 2019 (91 %), selon une étude Harris Interactive réalisée pour Transparency International France et la Fondation Jean Jaurès (socialiste) à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre la corruption.

70 % des Français estiment qu’un ministre mis en examen dans une affaire de corruption devrait démissionner, révèle une étude Harris Interactive.

Selon cette étude publiée le 9 décembre, les trois quarts des Français considèrent qu’il faut renforcer les moyens de la justice pour enquêter et poursuivre des faits de corruption.

Parmi les responsables publics, seuls les maires (41 %), les juges (45 %) et les fonctionnaires (50 % pour les fonctionnaires d’Etat et 46 % pour les fonctionnaires territoriaux) bénéficient d’un jugement majoritairement positif. SI tant est que 45% ou 41% soit « positif »…

Par ailleurs, 46 % des Français pensent qu’il y a plus de corruption qu’avant et 46 % pensent qu’il y en a autant et seulement 7 % jugent qu’elle baisse.

25 % des Français révèlent que la corruption est même une expérience à laquelle ils ont été confrontés personnellement et 39 % en ont entendu parler autour d’eux.

En revanche, loin de se résigner, les Français se déclarent prêts à signaler des actes de corruption à 68 %, en s’adressant prioritairement à la police (59 %), à la justice (44 %) mais aussi aux associations (36 %). Une minorité de Français est plus résignée : 32 % de répondants qui n’envisagent pas de signaler se justifient en indiquant qu’ils n’aiment pas dénoncer (30 %), que ça ne sert à rien (29 %) ou qu’ils craignent les représailles (20 %).

En matière de lutte contre la corruption, les Français jugent que les lanceurs d’alerte jouent le rôle le plus important (44 %), devant la justice (43 %), l’État en général (33 %), les associations (27 %) ou la presse (23%).

Cette étude Harris Interactive pour le Transparency International France et la Fondation Jean Jaurès a été réalisée en ligne du 25 octobre 2023 au 30 octobre 2023 auprès d’un échantillon de 1 500 personnes, représentatif de la population âgée de 18 ans et plus.

Lien PaSiDupes (11 décembre 2023)

Soupçons d’emplois fictifs autour de Laurent Wauquiez : des perquisitions menées ce lundi

La gauche politicienne encombre-t-elle les tribunaux ?

Des perquisitions ont eu lieu, lundi 27 novembre, dans les bureaux de la région Auvergne-Rhône-Alpes, à Paris, mais aussi dans ceux de l’association Régions de France, dans le cadre de l’enquête du Parquet national financier (PNF) sur des soupçons d’emplois fictifs de quatre proches du président de région Laurent Wauquiez. Les perquisitions ont été menées dans ces deux endroits « afin de recueillir les éléments relatifs aux prestations de travail de ces quatre agents ». La justice semble braquée sur la droite : le Parquet de Paris, qui dépend du ministère de l’Intérieur,  demande en effet un procès pour 27 personnes, dont Marine Le Pen.

La Région Auvergne-Rhône-Alpes a dit qu’elle se tient « bien évidemment à l’entière disposition de la justice » après avoir « accueilli comme il se doit les enquêteurs afin qu’ils procèdent à tous les actes utiles qui permettront d’établir l’activité des agents de la région injustement mis en cause ». Selon l’institution, « la diligence de la justice permettra rapidement de mettre au jour la réalité des faits. » L’enquête, ouverte à l’automne …2020, après un rapport de la Cour régionale des comptes sur les collaborateurs de Laurent Wauquiez à la région, avait déjà abouti à une perquisition en septembre 2022 au siège de la région.

Bernard Lejeune, 58 ans, conseiller maître à la Cour des comptes, a été nommé par décret du Président de la République en date du 1er mai 2021, président de la CRC AuRA, seconde chambre régionale après celle de l’Ile-de-France. Il a été directeur de cabinet de Vincent Peillon, Benoit Hamon et Najat Vallaud-Belkacem, ministres de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche de Hollande: c’est dire que le choix de Macron est bienveillant.

Un signalement de l’opposition

Trois de ces personnes auraient été employées dans les locaux parisiens de la région, tandis que la quatrième l’aurait été au siège de l’association Régions de France. Lors de la divulgation des informations en octobre, Laurent Wauquiez avait évoqué « des informations mensongères, erronées et malhonnêtes ».

Pourtant, selon la cellule investigation de Radio France, au conseil régional, « certains », dans l’opposition, se seraient étonnés d’un poste qui « ne figurait dans aucun organigramme ».

La Région Auvergne-Rhône-Alpes a dit se tenir « bien évidemment à l’entière disposition de la justice » après avoir « accueilli comme il se doit les enquêteurs afin qu’ils procèdent à tous les actes utiles qui permettront d’établir l’activité des agents de la région injustement mis en cause ». Selon l’institution, « la diligence de la justice permettra rapidement de mettre au jour la réalité des faits. » L’enquête, ouverte à l’automne 2020, après un rapport de la Cour régionale des comptes sur les collaborateurs de Laurent Wauquiez à la région, avait déjà abouti à une perquisition en septembre 2022 au siège de la région.

Un signalement de l’opposition

Trois de ces personnes auraient été employées dans les locaux parisiens de la région, tandis que la quatrième l’aurait été au siège de l’association Régions de France. Lors de la divulgation des informations en octobre, Laurent Wauquiez avait évoqué « des informations mensongères, erronées et malhonnêtes ». Pourtant, selon la cellule investigation de Radio France, au sein même du conseil régional, certains se seraient étonnés d’un poste qui « ne figurait dans aucun organigramme ».

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L’opposition régionale avait de son côté critiqué l’usage, jugé irrégulier, des moyens de la région par Laurent Wauquiez, et avait signalé les faits au parquet de Lyon qui a transmis le signalement au PNF.

Le Sénat réussira-t-il à barrer la progression de l’écriture inclusive ?

La Chambre haute attire une fois encore le respect sur elle

Alors que Macron inaugure ce lundi 30 octobre, affaiblissant l’Académie française dans sa prérogative de défense de la langue française, le Sénat s’attaque à l’une des inepties dont le mouvement woke veut nous accabler. En cause, l’examen d’une proposition portée par la droite, visant à « protéger la langue française des dérives de l’écriture dite inclusive » qui exclut les plus faibles en matière d’apprentissage de la langue. Un texte catalogué « rétrograde » par la gauche qui se veut « progressiste », mais surtout déconstructiviste dans les faits. Les sénateurs vigilants ciblent l’usage imposé de l’écriture inclusive et tentent de éradiquer des documents administratifs des mairies, des maisons des jeunes, des associations et autres syndicats d’extrême gauche.

Alignement hasardeux des planètes déboussolées, Macron fait précisément son Giscard d’Estaing en annonçant l’inscription de l’IVG (loi Veil du 17 janvier 1975) dans la constitution et s’apprête à inaugurer dans la journée la Cité internationale de la langue française dans le château de François 1er – restauré par Macron 1er – de Villers-Cotterêts (lien PaSiDupes).

Une convergence involontaire, qui valide si besoin les travaux du Sénat, lesquels promettent un débat animé dans l’hémicycle à partir de 21 h 30 entre les Anciens et les Modernes.

Le texte de la sénatrice Les Républicains Pascale Gruny, ex-suppléante de Xavier Bertrand à l’Assemblée nationale, prévoit en effet de bannir l’écriture inclusive « dans tous les cas où le législateur [et éventuellement le pouvoir réglementaire] exige un document en français ».

Un large panel est visé : les modes d’emploi, les contrats de travail, les règlements intérieurs d’entreprises, mais aussi les actes juridiques, qui seraient alors considérés comme irrecevables ou nuls si la mesure venait à être appliquée.

Les sénateurs demandent l’interdiction des mots grammaticaux constituant des néologismes tels que « iel », une contraction de « il » et « elle », ou « celleux », contraction de « celles » et « ceux ».

La proposition de loi prévoit aussi d’inscrire l’interdiction de l’écriture inclusive dans le Code de l’éducation, alors que son utilisation est déjà proscrite à l’école par une circulaire de l’ancien ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer en 2021, après Edouard Philippe, en novembre 2017, au sujet des textes officiels.

« Une pratique contraire à l’inclusion »

« C’est une pratique qui est justement contraire à l’inclusion », plaide le rapporteur (rattaché LR) Cédric Vial. « Les plus impactés par son utilisation sont en effet les personnes en situation de handicap et d’illettrisme, ou atteintes de dyslexie. C’est une contrainte supplémentaire. Pour inclure, il faut au contraire simplifier la langue », estime-t-il.

Adopté et même renforcé en commission mercredi, le texte suscite l’indignation d’une partie de la gauche, les féministes et autres adeptes du chaos. « C’est un texte inconstitutionnel, rétrograde et réactionnaire, qui s’inscrit dans un courant conservateur de longue date de lutte contre la visibilisation des femmes », s’offusque le sénateur socialiste représentant les Français établis hors de France,  Yan Chantrel, établi au Canada.

La « double flexion » préférée au point médian

Qualifiée de « péril mortel » par l’Académie française, outil de lutte contre les inégalités femmes-hommes pour ses défenseurs, l’écriture « dite inclusive » désigne selon l’autrice du texte « les pratiques rédactionnelles et typographiques visant à introduire des mots grammaticaux constituant des néologismes ou à substituer à l’emploi du masculin, lorsqu’il est utilisé dans un sens générique, une graphie faisant ressortir l’existence d’une forme féminine ».

Toute l’interprétation réside dans ce qu’englobe cette notion de « masculin générique ». Pour le rapporteur, il n’y a par exemple « pas de problème » avec l’utilisation de la « double flexion », qui vise à décliner le pendant féminin d’un mot, comme « les sénateurs et les sénatrices » au lieu de « les sénateurs ». Le fameux point médian, comme dans « sénateur.rice.s », lui, est clairement visé.

La proposition de loi a de bonnes chances d’aboutir à une adoption, compte tenu de la prédominance de la droite et du centre à la Chambre haute, ce qui serait une première au Parlement. Mais rien n’assure qu’elle sera reprise ensuite par l’Assemblée : une proposition similaire du Rassemblement national a en effet été retirée en cours d’examen en octobre alors qu’elle se dirigeait vers un rejet.

L’interdiction de l’écriture inclusive existe actuellement dans une circulaire de 2017, prise par l’ex-premier ministre Edouard Philippe. Celle-ci « invitait » les ministres, « en particulier pour les textes destinés à être publiés au Journal officiel de la République française, à ne pas faire usage de l’écriture dite inclusive ».

Plusieurs parlementaires ont déjà fait des propositions en ce sens, notamment au sein de la majorité. Le député François Jolivet (Horizons, ex-LREM) avait ainsi déposé en 2021 une proposition de loi interdisant l’usage de l’écriture inclusive aux personnes en charge d’une mission de service public, jamais inscrite à l’ordre du jour.

Mais Macron a indiqué la voie à ses moutons. Il a estimé à Villers-Côtterets ce lundi qu’« on n’a pas besoin d’ajouter des points au milieu des mots pour rendre la langue française lisible ». Ses députés bêlants joindront-ils donc finalement leur vote à celui de leurs collègues de droite ?

Restera à éliminer l’accentuation des lettres capitales.

Nos présidents de la République menacent-ils l’intégrité de la langue anglaise? Voyez :

Lien TikTok pour le gloubi-boulga du prétentieux

@quotidienofficiel

Si quelqu’un a compris ce qu’a dit Emmanuel Macron, en anglais, lors de son conférence de presse au G20, qu’il nous fasse signe 🤐 #g20 #tiktokinternational #tiktokfrance #quotidien #macron #emmanuelmacron #tiktoknews

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« Si la mort de mon frère avait servi à quelque chose, Dominique Bernard serait encore là », lance la soeur de Samuel Paty

Mickaëlle Paty dénonce les failles de l’enquête, la passivité de l’Education nationale : la politique du « pas de vagues »

Trois ans après l’assassinat de Samuel Paty et quatre jours après l’attentat d’Arras où Dominique Bernard a perdu la vie été exécuté par un djihadiste en situation irrégulière, les sénateurs ont donné la parole à la sœur de Samuel Paty et Mickaëlle Paty dénonce les failles de l’enquête.

La sœur de Samuel Paty avait demandé le 25 mai dernier, non pas à Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée, mais à Gérard Larcher et François-Noël Buffet, respectivement président du Sénat et président de la commission des Lois, d’ouvrir une commission d’enquête sur « les dysfonctionnements qui ont conduit à l’assassinat » de son frère, le 16 octobre 2020.  La commission des lois et la commission de la Culture se sont conjointement dotées des pouvoirs d’une commission d’enquête, le 15 juin dernier. La commission d’enquête qui vise à  examiner les mécanismes de protection  pour les enseignants victimes d’agressions, prend d’autant plus son sens après l’assassinat de Dominique Bernard, tué assassiné – sans aucun prétexte – au collège-lycée Gambetta à Arras par un jeune « islamiste radicalisé« , un pléonasme.

« Je dédis ce texte à celui qu’on n’a pas sauvé, Dominique Bernard »

La sœur de Samuel Paty débute son discours liminaire devant les sénateurs de la commission d’enquête en rendant hommage à Dominique Bernard, enseignant de lettres assassiné à Arras vendredi par un islamiste tchétchène en situation irrégulière en France et pourtant « fiché S » plusieurs fois soumis à une décision d’expulsion non exécutée.

« Le simple fait qu’un professeur ait pu être décapité pour blasphème en 2020 démontre que faille, il y a », estime Mickaëlle Paty, alors que les salariés de Charlie hebdo avaient pourtant été déjà massacré au même motif.

« Je crois que je ne voulais pas que ce corps meurtri soit celui de mon frère »

Devant les sénateurs, Mickaëlle Paty a salué le développement de l’enseignement de l’empathie dans les établissements scolaires que promeut depuis la rentrée, le ministre de l’Education nationale, Gabriel Attal. « L’empathie permet de rétablir qui est victime et qui est bourreau et non d’avoir à se confronter à des bourreaux prétendument victimes. C’est ainsi qu’on finit avec des victimes sans coupable, voire des victimes un peu responsables », a-t-elle analysé, avant d’indiquer que sa « réaction première » après avoir vu « un visuel » de son frère à l’institut médicolégal a été de dire : « Ce n’est pas lui ». « Je crois que je ne voulais pas que ce corps meurtri soit celui de mon frère ».

Mickaëlle Paty pointe la manière dont a été conduite l’enquête de l’Inspection générale de l’Education

Elle épingle le contenu du rapport publié par une mission d’inspection sur l’attentat survenu contre son frère, professeur du collège du Bois d’Aulne à Conflans-Sainte-Honorine, ancien fief du socialiste Michel Rocard (1977-1994), puis de Jean-Paul Huchon, PS. « Seuls trois professeurs ont été entendus sur les 51 qui composent l’équipe pédagogique, versus 4 représentants des parents d’élève, inversant ainsi le rapport de force », s’étonne-t-elle, avant de relever la rapidité de rédaction du rapport, « bouclé ou bâclé en 15 jours ».

« Défendre les valeurs républicaines est bel et bien une prise de risque »

« IL ne saurait y avoir d’omerta dans l’Education nationale » : la formule prononcée en juillet 2023 par le ministre de l’Education nationale d’alors, Pap Ndiaye, ne passe pas pour la sœur de Samuel Paty. « Qu’est-ce cela veut dire concrètement ? Le ministre sanctionnerait-il celui qui n’applique pas le programme ? Mais quel est le soutien de l’institution quand un professeur relève le défi d’assurer son programme ? » Pour Mickaëlle Paty, « il faut bien reconnaître que défendre les valeurs républicaines est bel et bien une prise de risque. La menace de se prendre une Samuel Paty est devenue l’arme de toute censure islamique. »

« Il (Samuel Paty) pensait en tout cas qu’à la fin il allait gagner grâce à la justice »

Le sénateur LR Henri Leroy a demandé à Mickaëlle Paty de « suggérer des mesures préventives » à destination des enseignants. Pour sa sœur cadette, la « première attitude » à attendre de la part de l’institution scolaire serait de proposer « d’emblée » à l’enseignant menacé « une mise en retrait ». « Cela se fait tout de suite, il n’y a pas besoin de remplir des formulaires. C’est le premier geste de l’Éducation nationale à faire ».

Mickaëlle Paty a précisé, toujours en réponse au même sénateur, que sa famille n’avait pas été informée des menaces qui pesaient sur son frère. « Nous ne sommes pas des personnes à vouloir spécialement

Elle relate également l’un des échanges par email que son frère avait engagé avec la principale du collège : « Il pensait qu’il était plus ou moins protégé […] Il pensait en tout cas qu’à la fin il allait gagner grâce à la justice. Sauf que malencontreusement, il est mort avant qu’il n’y ait pu avoir justice, par rapport aux propos calomnieux que M. Chnina a pu faire envers mon frère ou M. Sefrioui. »

« Si la mort de mon frère avait servi à quelque chose, Dominique Bernard serait encore là »

En réponse à une question du sénateur PS, Hussein Bourgi, Mickaëlle Paty ne pense pas que « la mort de son frère ait servi à quelque chose, sinon peut-être que Dominique Bernard serait encore là ». « Les mesures n’ont pas du tout été prises car l’affaire de mon frère n’a absolument pas été analysée ». La sœur de Samuel Paty pointe ici du doigt « l’entrisme islamique dans nos écoles qui prend de plus en plus de place ». Pour y répondre elle recommande de mener un « combat idéologique ». Mickaëlle Paty est également revenue sur une question concernant la formation au respect de la laïcité des professeurs dans les Inspés. « Pour avoir côtoyé certains formateurs en Inspés qui eux-mêmes sont déjà fourvoyés dans une laïcité ouverte, transmettent forcément une laïcité ouverte […] il y a un traitement complètement diffèrent dans l’enseignement supérieur où la loi de 2004 n’est pas appliquée »

« Les jeunes professeurs ont une formation tout à fait succincte par rapport à la laïcité »

Mickaëlle Paty a évoqué « l’auto-censure » chez certains professeurs lorsqu’il s’agit d’aborder la laïcité qu’elle attribue « à un manque de courage et à un manque de connaissance aussi ». « Tous ces jeunes professeurs ont une formation tout à fait succincte par rapport à la laïcité. On les jette dans la fosse en leur demandant de se débrouiller eux-mêmes (…) Il faut reprendre la main sur l’enseignement supérieur pour qu’un système de contrôle soit mis en place sur ce qui est fait et comment cela est fait ».

« La laïcité telle que nous la connaissons vacille »

En conclusion, le président de la commission des lois du Sénat, François-Noël Buffet a relevé que les propos de Mickaëlle Paty « faisaient écho » aux auditions d’enseignants déjà menées par la commission d’enquête, en particulier sur « la solitude » des professeurs, mais également sur le fait que « la nouvelle génération de professeurs n’avaient pas la même notion de la laïcité que leurs anciens collègues ». « La laïcité telle que nous la connaissons vacille », a-t-il relevé.

Budget de l’Etat : le Sénat appelle à un effort accru de réduction de la dépense publique

Après l’Assemblée, le Sénat a rejeté en juillet les comptes 2021 et 2022 

Jean-François Husson (LR)

Le projet de loi de programmation des finances publiques 2023-2027 est en souffrance depuis près d’un an mais revient au Sénat. Ce texte, détaillant la trajectoire financière globale des finances de l’Etat, de la Sécurité sociale et des collectivités locales jusqu’à la fin du quinquennat, a connu un parcours pour le moins agité à l’automne 2022. Rejeté par l’Assemblée nationale – premier coup de semonce pour l’exécutif après la perte de sa majorité absolue – avant d’être substantiellement modifié au Sénat contre l’avis du gouvernement, le texte n’a naturellement pas fait l’objet d’un accord en commission mixte paritaire.

Malgré les alertes répétées du Haut Conseil des finances publiques, le gouvernement a longtemps rechigné à remettre ce projet de loi à l’ordre du jour des assemblées. Sa portée juridique est assez limitée. Il n’en reste pas moins que sa valeur est politique, d’autant plus depuis que la note financière de la France a été dégradée, que les taux d’intérêt des emprunts du pays grimpent en flèche et que la Commission européenne demande des gages de sérieux budgétaire pour le versement des dernières tranches du plan de relance européen.

Le rapporteur général reproche à l’Etat de ne pas avoir tenu compte des propositions du Sénat

Fin septembre, le gouvernement a engagé sa responsabilité sur ce texte en nouvelle lecture, à l’occasion d’une session extraordinaire spécialement convoquée pour l’occasion à l’Assemblée nationale. Ne voulant pas répéter l’expérience de l’an dernier, le gouvernement a eu recours 49.3.

Place au Sénat, désormais. C’est le premier projet de loi à être examiné depuis le renouvellement de la Haute assemblée.

En un an, le gouvernement a fait un peu évoluer sa copie. Dans le texte sorti de l’Assemblée nationale, l’exécutif a maintenu son engagement de ramener le déficit public de 4,8 % en 2022 à 2,7 % en 2027, sous l’objectif européen des 3 %. Comme l’an dernier, la droite sénatoriale considère que ce rythme d’allègement n’est pas assez ambitieux. « La trajectoire proposée pour l’Etat est ainsi très largement surestimée car elle résulte essentiellement de la simple disparition des mesures de crise et non de mesures d’économies structurelles », épingle le rapporteur général de la commission, Jean-François Husson (LR). Ce dernier regrette que le gouvernement n’ait « tenu aucun compte des orientations proposées par le Sénat en première lecture ».

Opposition de la droite à une stabilité des emplois de l’Etat sur la période

Sous son impulsion, la commission a modifié les objectifs d’évolution des dépenses, en fixant dès 2025 l’objectif de retour sous les 3 % (à 2, 5 %). En 2027, dans la courbe adoptée en commission des finances, le déficit serait non plus de 2,7 mais de 1,7 % du PIB. En séance, l’an dernier, le ministre des comptes publics de l’époque, Gabriel Attal, avait fustigé la courbe voulue par le Sénat, en qualifiant l’objectif de retours sous les 3 % dès 2025 de « pas crédible », ni « soutenable ».

Les sénateurs plaident également en outre pour un effort équivalent entre l’Etat et les collectivités locales, soit une diminution moyenne annuelle de 0,5 % en volume. Ils ne touchent pas, en revanche, à la trajectoire des dépenses de Sécurité sociale.

L’article 10 du projet de loi est l’autre point de désaccord fondamental entre la majorité sénatoriale et le gouvernement. Le projet de loi adopté, sans vote, par le 49.3 établit une « stabilité globale » des emplois pour l’Etat et ses opérateurs de 2023 à 2027. Inacceptable pour LR et ses alliés du centre, qui ont inscrit à la place un objectif de réduction de 5 %.

L’hémicycle et le gouvernement ont désormais rendez-vous dans l’hémicycle le lundi 16 octobre, en fin d’après-midi.

Evasion de deux détenus de la prison de Fleury-Mérogis à la faveur d’une sortie verte…

La canicule ne refroidit pas les ardeurs des prisonniers, mais ramollit les matons

Les deux détenus ont bénéficié d’un petit footing organisé mardi après-midi par une administration pénitentiaire aux petits soins. Or, les condamnés ont profité des égards qui leur sont dus pour se faire la belle : le ministre veille en effet à entretenir leur bonne forme physique en forêt de Fontainebleau, a-t-on appris mercredi 13 septembre, de sources concordantes.

Ils participaient à une sortie course à pied avec d’autres détenus et des encadrants de la maison d’arrêt pour hommes de Fleury-Mérogis, le plus grand centre pénitentiaire d’Europe et les matons les plus finauds…

Les deux fugitifs ont prétexté une envie pressante, aussi soudaine que concommittente, pour pouvoir s’éloigner du groupe. Or, ils ne sont jamais réapparus. Leur fugue en sol (gréseux) a eté exécutée dans le secteur des Gorges de Franchard.

Pour l’heure, aucune information n’est disponible sur l’identité des fugitifs et les raisons de leur présence en détention à Fleury-Mérogis. En juin dernier, un détenu s’était déjà évadé de la prison située dans le département de l’Essonne. Il avait utilisé une nacelle installée pour des travaux, mais avait été interpellé quelques heures plus tard. Cette fois, ils poursuivent leur entraînement…

Deux détenus, condamnés pour des affaires d’extorsion avec violence, se sont également évadés du centre de détention d’Eysses à Villeneuve-sur-Lot (Nouvelle-Aquitaine). L’évasion a eu lieu lundi 4 septembre, en fin de matinée, à l’occasion d’une séance de… sport.

Le sport nuit gravement à l’exécution des peines…

Rentrée scolaire : il manque plus d’un enseignant dans 58% du secondaire

Le secrétaire général du SNPDEN ternit l’aura d’Attal, étoile du gouvernement

Encore 10% de plus que les estimations du Snes-FSU, syndicat d’extrême gauche : plus d’un enseignant manquent toujours à l’appel dans 58% des collèges et lycées de France, selon les premiers résultats d’une enquête du SNPDEN, syndicat national des personnels de direction de l’Education nationale,

Soit davantage que les constatations du Snes-FSU (principal syndicat d’enseignants dans les collèges et lycées), qui fait le constat quant à lui qu’il manque un professeur dans près de la moitié des établissements scolaires.

« On a une enquête qui est en cours qui ressemble beaucoup » à celle du Snes-FSU, explique Bruno Bobkiewicz, secrétaire général du SNPDEN, affilié à la fédération UNSA Éducation. D’après les réponses de 2.700 adhérents, la situation serait « même un peu plus grave », avec « plus d’un enseignant manquant dans 58 % des établissements après la rentrée », a indiqué ce proviseur du kycée Hector Berlioz à Vincennes, précisant que cette situation « est quasi identique à celle de l’année dernière » avec les « mêmes tendance » instaurées par Pap Ndiaye.

« Il faut accélérer »

« Il y aura bien un professeur devant chaque élève ». Difficile de savoir quand cette promesse du gouvernement sera donc effective. Bruno Bobkiewicz affirme que les cellules « rentrée » sont mobilisées dans chaque rectorat pour trouver des candidats mais, selon lui, le temps presse. « Ça peut être entendable fin août et tout début septembre. Là, il faut accélérer. On peut comprendre la difficulté. Maintenant, il faut croiser les doigts pour que de jour en jour, ce chiffre diminue très nettement et approche le zéro dans les jours qui viennent », a-t-il espéré.

Ces difficultés soulèvent aussi des questions quant à la gestion à venir des remplacements longue durée en cours d’année : « On peut considérer que ça va être très compliqué toute l’année », dit-il. Selon le SNPDEN, le Pacte enseignant, qui prévoit de nouvelles missions dont le remplacement de collègues, pour les professeurs volontaires en échange d’une hausse de rémunérations, n’a pas beaucoup de succès. Le secrétaire général explique que « ça ne fait pas partie de la culture des établissements » du second degré, « avec moins de 10% de Pacte acceptés dans plus de la moitié des établissements en France ».

Un lycée en grève en soutien aux abayas, en Seine-Saint-Denis

Zone de non-droit en pointe sur le vêtement communautaire, avant le manque de moyens…

Militantes honteuses dissimulées derrière leurs pancartes
tirées à la photocopieuse,
malgré le manque de moyens…

«Non à la politique islamophobe du gouvernement.»  La moitié des enseignants du lycée Maurice-Utrillo de Stains – dont le maire, Azzédine Taïbi, a été membre du Parti communiste français (PCF) jusqu’en 2022 – en Seine-Saint-Denis, étaient en grève mercredi pour dénoncer l’interdiction du port de l’abaya à l’école et, accessoirement, le manque de moyens dans l’Education nationale : masque chirurgical cachant le visage, une dizaine de membres du personnel éducatif a manifesté à la mi-journée devant les grilles du lycée polyvalent Maurice Utrillo de Stains, à l’appel du collectif «Lycée Utrillo 93 en lutte», devant une nuée de micros et caméras de télévisions convoquées.

Vacance de plusieurs postes d’enseignants

Un lycée politisé ?
Novembre 2018

« Abaya plus d’infirmière », « Abaya 60h de cours en moins par semaine »

Les grévistes pointent la « perte » de 60 heures d’enseignement du fonctionnement de l’établissement, la suppression d’un des quatre postes de conseiller principal d’éducation et la vacance de plusieurs postes d’enseignants dans différentes matières en cette rentrée. « C’est une accumulation qui fait qu’il fallait que la journée d’accueil des élèves soit marquée comme un point majeur, qui s’oppose à cette idée que tout va bien. Non, tout ne va pas bien, il y a un manque de moyens évident », a déclaré un professeur qui, comme ses collègues, a refusé d’être identifié.

Dans ce contexte, l’interdiction du port de l’abaya « est érigée comme un problème majeur alors que c’est avant tout un épouvantail, un moyen de détourner le regard des autres problèmes », a estimé un autre gréviste.

50% de grévistes à la mi-journée

Selon le rectorat de l’académie de Créteil, le taux de grévistes pour la journée de mercredi avoisine les 50%. Et pourtant, « c’est une mobilisation unanime. Tous les services ont répondu à l’appel », observent deux membres de « l’équipe vie scolaire » qui préfèrent rester anonymes. Aucun incident lié à l’interdiction du port des abayas n’est survenu dans cet établissement de 1.200 élèves et 43 classes générales et professionnelles, selon cette même source. Sur les murs en face du lycée, des collages proclament : « Comparer les lycéennes à des terroristes c’est non », « Stop harcèlement » ou « Abaya plus de profs ».

Quelques mères de famille se sont jointes au rassemblement des professeurs pour protester contre la mesure « islamophobe » de l’interdiction des abayas en classe. « Quand j’ai accompagné ma fille, j’ai vu un représentant de la laïcité qui décidait si les élèves avait le droit de rentrer ou pas. Franchement ça m’a choquée, c’est pour ça que je suis là aujourd’hui », a dit la mère d’une élève de seconde, qui a refusé de donner son nom.

Philippe Caverivière évoque l’interdiction du port du voile, puis de l’abaya à l’école :

Vers une formation professionnalisante dès l’après-bac pour les enseignants

Macron va-t-il les rémunérer comme sont payés les étudiants à l’ENA ?

Etre payé entre 1 300 et 2 300 euros mensuels pour étudier, ce n’est pas donné à tout le monde. Une poignée d’élèves de quelques grandes écoles publiques touchent le jackpot. Ainsi, un élève de l’École nationale d’administration (ENA) reçoit une rémunération mensuelle brute de 1 672 euros pendant ses deux années d’études. Un élève de l’École normale supérieure (ENS) touche 1 494 euros bruts par mois durant ses quatre années de formation et un attaché statisticien de l’Ecole nationale de la statistique et de l’analyse de l’information (ENSAI) perçoit chaque mois 1 550 euros bruts auxquels s’ajoute une prime de 1 700 euros pour l’ensemble de la scolarité, qui couvre les périodes de stages obligatoires.

D’autres étudiants, comme ceux de l’École polytechnique ou de l’Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr (ESM), ont le statut de militaire dès leur entrée dans l’école. De ce fait, les premiers touchent une solde mensuelle de 475 euros bruts ainsi qu’une indemnité de frais de 411 euros. Les seconds perçoivent de 1 326 euros nets par mois en première année à 1 560 euros la troisième année. Les étudiants de ces deux grandes écoles bénéficient en plus d’une couverture sociale et d’avantages en nature comme des réductions particulières à la SNCF ou encore des aides financières pour couvrir leurs frais de repas. On peut encore citer en exemple d’autres grandes écoles comme celles de la magistrature ou de l’aviation civile dont les élèves sont rémunérés par l’Etat entre 1 662 et 2 300 euros bruts mensuels. Il ne manquerait plus que les écoles de journalisme…

« Une formation dès l’après-bac ». En marge de sa visite dans un lycée professionnel d’Orange (Vaucluse) ce vendredi 1er septembre, Macron s’est exprimé sur la situation des enseignants. Pour le président de la République, une formation dès la sortie du bac est nécessaire afin de permettre aux jeunes d’être formés plus tôt à ce métier. Il annonce avoir demandé au ministre de l’Education Gabriel Attal de travailler sur ce sujet.

« Ce que j’ai demandé au ministre, c’est de travailler sur la formation. Ce que nous voulons faire, c’est aussi une formation dès l’après-bac, professionnalisante, plus visible, qui va nous permettre de mieux planifier nos besoins, et en quelque sorte de revenir à un système qu’on connaissait par le passé, qui fonctionnait, qui est un peu celui des Écoles normales », indique le chef de l’Etat lors de son déplacement pour la pré-rentrée des enseignants du lycée.

« Il faut qu’on puisse permettre à nos jeunes bacheliers et bachelières qui veulent aller vers ce beau métier d’être formés aux savoirs fondamentaux nécessaires au métier d’enseignant dès l’après-bac, d’avoir une formation intégrée, ce qui nous permettra aussi par rapport aux besoins qu’on connaît d’ici 3, 4, 5 ans d’avoir le bon système de recrutement et pas simplement d’ouvrir des concours année après année », ajoute-t-il.

Donner de la visibilité au métier

Un peu plus tôt, lors d’une visioconférence avec des chefs d’établissements de lycées professionnels, il avait déjà indiqué avoir demandé au ministre de « travailler » à ce dispositif « dans les mois qui viennent », pour « qu’on puisse le monter au printemps et le déployer ».

« Je pense que nous avons besoin de complètement changer le système de recrutement de nos enseignants », avait-il ajouté, sans pour autant préciser si ce nouveau dispositif concernerait les enseignants du premier et du second degré et s’il serait la seule voie possible de formation.

Il avait développé : « en recrutant post-bac, on donne de la visibilité à des bacheliers intéressés par le métier d’enseignant, on les accompagne ». « Et on limite l’un des phénomènes qu’on a aujourd’hui, qui parfois crée de la frustration et qui est à mon avis sous-efficace, c’est-à-dire d’avoir certains de nos enseignants qui rentrent après un cursus universitaire qui est totalement disproportionné et parfois décorrélé avec ce qu’ils vont faire ».

Les concours de recrutement des enseignants ont actuellement lieu en seconde année de master, soit cinq années après l’obtention du baccalauréat.

Face à la pénurie de candidats aux concours enseignants, Pap Ndiaye, le précédent ministre de l’Éducation avait indiqué en juin qu’il voulait ramener le concours de recrutement des professeurs des écoles à bac +3 « en 2025 ».

Les premiers décrets de la réforme des retraites publiés à la veille de la journée de mibilisation du 6 juin

La 14e journée nationale aura activé la publication relative aux carrières longues, fonctionnaires et handicapés

Les premiers décrets de la réforme des retraites ont été publiés. Ils actent plusieurs mesures, dont le report de l’âge et les nouveautés concernant les départs anticipés pour carrière longue.

L’exécutif joue la montre. Avant une nouvelle journée de mobilisation contre la réforme des retraites mardi 6 juin et la discussion à l’Assemblée nationale d’une proposition de loi abrogeant le report de l’âge légal de départ à 64 ans, les deux premiers décrets de la loi de financement rectificative de la Sécurité sociale ont été publiés au Journal officiel, dimanche 4 juin. Sans surprise, ils concernent les principales mesures de la réforme comme le report de l’âge légal de départ à la retraite de 62 ans à 64 ans ou encore l’augmentation du nombre de trimestres nécessaires pour partir avec le taux plein. Ces textes apportent aussi des précisions pour les départs anticipés pour carrière longue, pour handicap et pour inaptitude. Un des décrets détaille également les conditions d’application de la réforme pour les fonctionnaires. Voici les principales mesures à retenir.

Age de départ

Le calendrier vient d’être officialisé par un décret publié au Journal officiel du 4 juin. Les actifs nés à compter du 1er septembre 1961 devront travailler trois mois de plus avant de partir à la retraite. Leur âge légal ne sera pas 62 ans, mais 62 ans et trois mois. L’âge légal atteindra 64 ans pour les actifs nés à partir de 1968. En parallèle, la durée d’assurance pour obtenir le taux plein va être relevée plus rapidement. Elle sera de 169 trimestres pour la génération née à compter du 1er septembre 1961. Et comme pour l’âge de départ, cette durée sera relevée de trois mois à chaque génération.

Départ anticipé pour carrière longue

La réforme des retraites revoit l’ensemble des départs anticipés pour carrière longue. Jusqu’à présent, il existait deux bornes : 20 ans et 16 ans. Ceux qui avaient commencé à travailler avant ces âges pouvaient partir plus tôt à la retraite, respectivement à 60 et 58 ans. La réforme crée deux nouvelles bornes. L’une à 18 ans et l’autre à 20 ans. Ce qui crée quatre âges de départ anticipé possibles : 58 ans, 60 ans, 62 ans et 63 ans. Pour les actifs qui ont commencé avant 16 ans, l’âge va donc rester à 58 ans. Mais pour ceux qui avaient commencé avant 20 ans, l’âge va être relevé progressivement pour passer de 60 à 62 ans. Retrouvez le calendrier en fonction de votre génération ici.

Le décret ajoute aussi des catégories de trimestres pris en compte pour la carrière longue. C’était déjà le cas pour le service national qui intègre le calcul dans la limite de 4 trimestres. Même chose pour les périodes de maladie et de maternité. Deux nouvelles périodes vont pouvoir être comptabilisées : celles au titre du congé parental (pour les parents qui ont perçu l’Assurance vieillesse des parents aux foyers) et de l’assurance vieillesse aidant. Ces deux périodes cumulées seront prises en compte dans la limite de 4 trimestres.

Par ailleurs, une clause de sauvegarde est mise en place pour les actifs nés entre le 1er septembre et le 31 décembre 1963. S’ils peuvent actuellement partir à la retraite anticipée pour carrière longue, ils pourront décaler leur départ même après le 1er septembre, tout en conservant les règles d’avant la réforme.

Retraite des handicapés

Pas de changement pour les personnes handicapées, l’âge anticipé de départ reste fixé à 55 ans. Les évolutions concernent les nombres de trimestres pris en compte pour avoir droit à ce départ à 55 ans. Désormais, seuls ceux cotisés entrent dans le calcul, alors qu’auparavant étaient aussi intégrés les trimestres validés. Par ailleurs, la retraite pour invalidité et inaptitude sera ouverte à compter de 62 ans et le dispositif de “retraite pour incapacité permanente sera ouvert pour les travailleurs indépendants ayant souscrit à l’assurance volontaire individuelle AT/MP”, précise le ministère du Travail, dans un communiqué publié dimanche 4 juin.

Retraite des fonctionnaires

Après validation par le Conseil d’État, le décret de la réforme des retraites pour les fonctionnaires a été publié. Pour la catégorie sédentaire, l’âge légal va être relevé progressivement au même rythme que pour les salariés pour atteindre 64 ans. Même chose pour la durée de cotisation pour obtenir le taux plein. Le calendrier ne sera cependant pas le même pour les catégories actives et super actives de la fonction publique dont l’âge de départ va être respectivement relevé de 52 ans à 54 ans et de 57 ans à 59 ans.

Ainsi pour la catégorie active, la première génération concernée par un relèvement de l’âge légal est celle née à compter du 1er septembre 1966. Pour elle, l’âge légal est relevé à 57 ans et 3 mois et la durée pour atteindre le taux plein est fixée à 169 trimestres. Le rehaussement total sera atteint à partir de la génération née en 1973 (59 ans et 172 trimestres pour le taux plein). Il y aura aussi un décalage pour la catégorie super active de la fonction publique. La première génération concernée sera celle née à compter du 1er septembre 1971. L’âge sera alors relevé à 52 ans et trois mois et le nombre de trimestres pour partir avec le taux plein à 169. La première génération dont l’âge légal sera rehaussé à 54 ans et le nombre de trimestres pour le taux plein à 172 sera celle née en 1978. Retrouvez le calendrier complet ici.

Annulation de la demande de retraite

L’un des deux décrets publié offre aussi à certains assurés la possibilité d’annuler leur demande de retraite. Vous êtes concerné si vous demandez votre pension avant le 1er septembre et que votre retraite doit prendre effet à compter du 1er septembre. Avec la réforme, vous allez donc devoir décaler votre départ. Vous pourrez donc annuler votre demande de pension jusqu’au 31 octobre 2023.

Il reste encore 25 décrets et 4 arrêtés à publier…

Olivier Dussopt, ancien socialiste, tente de prendre les opposants de vitesse. “Les autres décrets d’application de la réforme des retraites seront publiés dans les prochaines semaines. Les conseils d’administration des caisses de sécurité sociale concernés seront saisis pour avis préalablement”, affirme le ministère dans un communiqué de presse.

Très macronien, le préfet de Loire-Atlantique « assume » un  » échec.. collectif  » avec la démission de Yannick Morez

« Assumer » veut dire désormais « impliquer » les autres

Alors que le départ du maire de Saint-Brévin-les-Pins a été officiellement acté ce mercredi 31 mai, le préfet de Loire-Atlantique a affirmé devant des sénateurs que l’Etat et lui-même ont bien soutenu le maire Yannick Morez, qui a démissionné avec fracas après avoir subi menaces et violences. « En même temps », le préfet a toutefois reconnu un « échec collectif ».

Occultant le principal grief du maire, son abandon par les autorités, le préfet ne retient que le jet de l’éponge par le maire. « Cette démission est un événement grave et elle interpelle à partir du moment où un élu de la République estime ne plus être en mesure d’exercer le mandat qui lui a été confié à cause de pressions, d’intimidations et de menaces accentuées par une récupération politique de l’extrême droite et de mouvements nationalistes », a déclaré Fabrice Rigoulet-Roze, lors d’une audition par la commission des Lois du Sénat ce mercredi.

La départ du maire est notamment « fondée sur le sentiment d’une absence de soutien de l’Etat », a regretté le préfet, estimant que « c’est un échec collectif et j’en prends ma part comme représentant territorial de l’Etat », a-t-il minimisé.

C’est devant la commission des Lois que le maire DVD de Saint-Brevin-les-Pins, Yannick Morez, avait déploré le manque « flagrant » de soutien de l’Etat depuis l’officialisation, fin 2021, du transfert près d’une école de sa commune d’un centre d’accueil de demandeurs d’asile (Cada).

Yannick Morez avait notamment expliqué sa décision de quitter ses fonctions par le fait qu’il s’était senti « seul, abandonné », et que ses interlocuteurs, dont le préfet de Loire-Atlantique, semblaient minimiser les menaces qui le visaient.

Des menaces « prises au sérieux »

Ces attaques avaient culminé le 22 mars au petit matin avec l’incendie de deux véhicules du maire devant son domicile, dont la façade avait également été touchée par les flammes alors qu’il y dormait en famille.

Rappelant le « contexte social » très tendu à cette période, avec des manifestations violentes d’extrême gauche à Nantes et Saint-Nazaire contre la réforme des retraites qui « mobilisaient » la préfecture et les forces de l’ordre, Fabrice Rigoulet-Roze a toutefois insisté sur le fait que les pressions exercées sur le maire avaient été « prises au sérieux ».

Pour le préfet, les décisions qui avaient été prises avant l’incendie criminel concernant la sécurité de l’édile « semblaient adaptées et proportionnées à ce moment-là ; rétrospectivement, la question se pose » (sic).

Le sous-préfet de Saint-Nazaire, Michel Bergue, également auditionné, a affirmé en revanche aux sénateurs qu’il n’avait reçu « aucune alerte particulière sur la sécurité physique des élus » de Saint-Brevin avant l’incendie.

Après l’incendie criminel, « les gendarmes ont d’ailleurs pris sans délai [sic] des mesures de protection renforcée », a relevé le préfet de Loire-Atlantique. Il s’agissait notamment du passage de patrouilles de gendarmes quatre fois par jour au domicile du maire et d’une inscription dans un fichier des appels prioritaires pour les secours. L’incendie criminel a eu lieu de nuit.