Sondages européennes 2024 : la liste Renew de Macron poursuit sa descente aux enfers à un mois du scrutin

Macron mobilise ses ministres sans faire bouger les lignes

Plus il parle,
plus Hayer recule

Dans un mois, la campagne pour les élections européennes sera terminée et les électeurs auront voté. A exactement quatre semaines de la date butoir, les principales têtes de liste sont entrées dans le vif de sujet, après un débat réunissant (pour la première fois) l’ensemble des sept principaux candidats organisé le 2 mai, un déploiement de ministres sur le terrain et une série de petites déclarations du président à l’occasion de la moindre prise de parole.

A ce stade, le tableau des rapports de force confirme plusieurs tendances.

La première : le décrochage continu de la tête de liste du camp présidentiel Valérie Hayer. Si les soutiens de la présidente du groupe Renew au Parlement européen jurent que rien n’est joué pour la liste du président et que la bataille électorale n’a pas encore commencé, force est de constater que la liste ne cesse de se faire rattraper par son poursuivant, le candidat PS-Place Publique Raphaël Glucksmann, sans qu’on sache par quel miracle. V. Hayer n’a pas fait une bonne opération avec le débat en face à face avec Jordan Bardella (RN) et le PS veut croire en un croisement des courbes.

Si près de trois points séparent Valérie Hayer de Raphaël Glucksmann, et que l’outil utilisé n’est en rien prédictif mais permet de tracer des tendances, les trajectoires de chacun montrent qu’il pourrait s’agir du véritable match de cette élection européenne, sur fond de possible retour à gauche d’une part de l’électorat social démocrate un temps séduit par Macron, mais échaudé par les coups de barres à droite successifs du président obsédé par le succès des options de la droite nationale qui lui infligent le désaveu de ses choix fédéralistes qui font monter  et s’échapper le RN.

D’autant que les grands sujets européens mobilisés par le camp présidentiel sont également porteurs pour le fondateur de Place-Publique, également très identifié sur ces enjeux.

Très loin devant, à 31,1 %, Jordan Bardella apparaît par ailleurs hors de portée de la candidate macronienne. Et il paraîtrait hasardeux de miser sur le débat entre le président du RN et Gabriel Attal (annoncé pour le 23 mai) pour rattraper un retard de quinze points en un mois.

Rima Hassan crée un effet de curiosité pour LFI

Autre enseignement de cette enquête à un mois du vote, une inquiétude suscitée par le sursaut de la liste anti-républicaine imputé à l’intérêt que porte la presse à Rima Hassan. Depuis la fin du mois d’avril, Manon Aubry est effacée par la Palestinienne qui grappille quelques points. Pourtant reléguée par l’omniprésence de Mélenchon et de la candidate Rima Hassan, la tête de liste LFI semble bénéficier de la stratégie de l’appareil insoumis, qui focalise l’attention médiatique sur fond de mobilisation en faveur de Gaza et auprès des mobilisations pro-palestiniennes d’une minorité d’étudiants gavée de slogans et biberonnée à l’antisémitisme. Dans le dernier « rolling » Ifop par exemple (pris en compte dans l’enquête), Manon Aubry ferait un bond de 8 % chez les 18-24 ans, lesquels sont peu enclins à défendre la démocratie.

En fait, avec 7,4 % d’intentions de vote au total, la liste menée par Manon Aubry continue d’osciller entre 6 et 8 %, sans parvenir à passer à la tranche supérieure.

Les Ecologistes non plus n’en sont pas au point de regarder en haut. La tête de liste Marie Toussaint, sectaire et agressive, reste engluée sous la barre des 7 %, voyant la barre du seuil d’éligibilité (fixé à 5 %) se rapprocher dangereusement. A un mois du vote, Marie Toussaint affiche 6,8 %.

A droite, qu’elle soit républicaine ou nationale,  le match entre le candidat LR François-Xavier Bellamy et Marion Maréchal (dernière du classement) tourne pour le moment à la faveur de l’eurodéputé sortant qui est apparu moins lisse et plus pugnace que son portrait dans la presse paresseuse : lien PaSiDupes. Malgré un rapprochement des courbes fin janvier, l’eurodéputé LR continue de tenir à distance sa poursuivante Reconquête ! : 7,1 % d’intentions de vote pour le premier et 6,3 % pour la seconde.

Ce qui, à cet endroit du classement, a son importance, puisque les deux camps (qui se disputent un électorat conservateur) se battent non loin de la ligne de flottaison des 5 %, seuil nécessaire pour obtenir des élus au Parlement européen. Une lutte dans un mouchoir de poche, rendue d’autant plus périlleuse que les deux formations jouent leur survie le 9 juin prochain. De quoi promettre un dernier mois particulièrement stressant dans les deux camps.

A noter que le Parti communiste en sera pour ses frais : il stagne en queue de peloton à 3%…

Européennes: Macron s’affiche partout, jusqu’en  sur la couverture du programme Hayer

L’Arcom a déjà décompté son discours de la Sorbonne, mais Macron continue à s’ingérer

Macron, président travesti

« Je l’ai dit, je m’impliquerai », a asséné Macron dans un entretien accordé au journal de Rodolphe Saadé, La Tribune Dimanche ce 5 mai, au sujet des élections européennes du 9 juin prochain. Suffit-il qu’il l’ait annoncé pour que ce soit légitime ?

Chose promise, chose due: le chef de l’Etat s’affiche aux côtés de la candidate du camp présidentiel sur la couverture du programme de la liste. Une image choisie pour donner un nouvel élan à la campagne de Valérie Hayer, largement distancée dans les sondages par Jordan Bardella.

« Je ne peux pas vous dire que ces élections sont essentielles et ne pas m’impliquer pour soutenir la liste qui défend l’Europe », s’est justifié Macron ce dimanche.

Le RN crédité de 32% d’intentions de vote

Produit européiste
peu vendeur

Défendre l’Europe mais aussi s’attaquer à la liste du Rassemblement national, menée donc par Jordan Bardella. « Il est haut parce qu’il ne gouverne pas et qu’il ne dit rien. Ces dernières années, le RN s’adapte à l’esprit du moment et aux sondages. Alors on ne sait plus bien: est-ce un produit de marketing ou est-ce un parti nationaliste qui s’est travesti ? « , déblatère le président de la République.

« Ils sont perclus d’incohérences. Ils changent de visage en permanence. Un jour le Frexit. Un autre, le maintien dans l’Union », a-t-il repris, incapable de se maîtriser, Arcom ou pas Arcom.

Le président du Rassemblement national est crédité de 32% des intentions de vote dans le sondage Elabe pour La Tribune Dimanche et BFMTV – Altice Média, auparavant propriété du milliardaire controversé Patrick Drahi (comprenant les chaînes des groupes BFM et RMC), a été acquis par Saadé -, loin devant Valérie Hayer (16,5%)  – deux fois mieux – et Raphaël Glucksmann (12%).

Escort boy de Hayer, Attal doit « s’engager au maximum »

Matcheront-ils ?

Rattrapé par la patrouille, puisque l’Arcom a décidé de décompter son discours de La Sorbonne II dans le temps de parole de sa tête de liste aux européennes, Macron sonne donc la mobilisation générale dans son camp. Auprès de la Tribune Dimanche, il a, par exemple, appelé le premier ministre Gabriel Attal à « s’engager au maximum dans la campagne ».

« Je souhaite qu’il s’engage au maximum dans la campagne en faisant des débats, des meetings, en allant sur le terrain. C’est ce que je lui ai demandé, comme aussi à l’ensemble du gouvernement », a-t-il indiqué. Un mois de vacance gouvernementale à Matignon…

Les popularités d’Edouard Philippe et de Bruno Le Maire s’effritent

Les Français font désormais le partage entre les protecteurs de leurs intérêts et les populistes

Les soutiens du président de la République ont rarement autant pâti de l’impopularité de Macron. Au baromètre Cluster17-Le Point, les cotes de popularité d’Edouard Philippe et de Bruno Le Maire, deux figures fortes de la macronie, s’érodent (– 3 points), notamment auprès de leurs bases électorales de droite et du centre. La prudence de l’un et la poursuite en sous-main de la politique du carnet de chèques par l’autre, avant les Jeux olympiques, ne sont sans doute pas étrangères à ce désamour. On apprend ainsi que les cheminots SNCF menacent de grève sur les JO et que Jean-Pierre Farandou, leur patron, a aussitôt passé avec eux des accords sur un nouveau régime très spécial de leurs pré-retraites… La campagne des européennes n’a pas encore commencé, mais l’accident électoral guette la macronie. Quant à Bayrou, « où t’es? Papa où t’es? »

Les anciens électeurs de Macron sont de plus en plus nombreux à trouver des qualités à Raphaël Glucksmann (+ 8) et à François-Xavier Bellamy (+ 5), dont la liste LR semble reprendre quelques couleurs.

L’embellie Bellamy

Le député européen en campagne suscite un net regain d’intérêt auprès des électeurs de droite (+ 8). Si les dernières tendances sondagières se confirment, le député européen pourrait bien sauver son groupe de la déroute électorale. Sa notoriété s’améliore, mais son retard sur les personnalités RN reste considérable. Trop lisse, le bon élève de la clasde ne séduire pas les agités, mais se confirme en valeur sûre auprès de l’électorat respectueux des autres et du vivre-ensemble de papa.

L’avis de Catherine Nayxsur FX Bellamy:

Marine Le Pen et Jordan Bardella figurent toujours en tête des personnalités préférées des Français. « Les deux dirigeants du RN sont en train de capter toutes les sensibilités de la droite, de la droite modérée à la droite radicale », analyse Jean-Yves Dormagen, ENS, professeur de science politique à l’Université de Montpellier et fondateur de l’institut Cluster17.

La cote de popularité de Mélenchon s’effondre à gauche

Si le RN a réussi sa dédiabolisation, Mélenchon a réussi sa radicalisation: l’un est devenu fréquentable mais l’autre fait peur dans les chaumières. La meute des Insoumis, qui a décidé d’importer le terrorisme du Hamas palestinien au cœur de l’Europe, voit son soutien s’effondrer auprès des électeurs de gauche et de gauche modérée. « Le fait de cliver et de polariser en permanence garantit un petit socle électoral, mais dans l’opinion, ça fait des dégâts », relève le sondeur.

Sondage : 31%, la popularité de Macron stagne au plus bas

Celle d’Attal repart à la hausse, 44%

Avec 67% d’opinions négatives au dernier baromètre politique d’Odoxa, le président de la République ne parvient pas à se relancer auprès des Français, malgré son « grand » discours de la Sorbonne sur l’Europe, soporifique. Resté à distance de la campagne des européennes, son premier ministre voit sa cote de popularité monter à 44%.

L’effet « Sorbonne » est un flop. La cote de popularité de Macron stagne à seulement 31 % d’opinions favorables, dans le dernier relevé du baromètre politique d’Odoxa, réalisé par Mascaret pour Public Sénat et la presse quotidienne régionale, et publié ce mardi 30 avril. Le chef de l’Etat flirte ainsi avec son plus bas historique, enregistré à 27 % en décembre 2018 en pleine crise des « Gilets Jaunes ».

« Le discours de la Sorbonne ne permet pas la moindre progression à Macron. Sa popularité reste ‘scotchée’ au plus bas : seulement 31 % des Français (stable/mars) pensent qu’il est un bon président contre 67 % qui estiment qu’il ne l’est pas », relève Gaël Sliman, le président d’Odoxa.

Jeudi 25 avril, le président de la République s’est fendu d’un discours de près de deux heures sur l’avenir de l’Europe depuis le grand amphithéâtre de la Sorbonne. Il s’était déjà prêté à un exercice similaire en septembre 2017, au début de son quinquennat, avec une allocution sur sa vision de l’Union européenne qui avait plutôt généré un large consensus dans la classe politique. Macron est-il au bout du rouleau ?

Une initiative critiquée

Sept ans plus tard, ce « Sorbonne II » ne semble pas devoir rester dans les annales : « Notre post-test de son intervention publié vendredi 26 avril montre qu’il n’a pas du tout convaincu les deux-tiers des rares Français exposés à son propos (deux « abstentionnistes » sur trois) », précise Gaël Sliman.

D’autant qu’à moins d’un mois et demi des élections européennes, le chef de l’Etat a été accusé par les oppositions d’abus de sa fonction pour voler au secours de la tête de liste de l’alliance présidentielle, Valérie Hayer, qui dévisse fortement dans les dernières enquêtes d’opinion. Les Républicains et le Parti socialiste ont déjà annoncé une saisie de l’Arcom pour que l’intervention du locataire de l’Elysée soit décomptée du temps de parole de la majorité.

« Des sorties médiatisées plutôt réussies » pour le premier ministre

Inversement, le Premier ministre Gabriel Attal maintient une bonne dynamique. Avec une progression de 2 points par rapport au dernier baromètre, sa cote de popularité atteint les 44 %. Le plus jeune Premier ministre de la Cinquième République était monté jusqu’à 48 % au moment de sa nomination en janvier, loin toutefois des 57 % enregistrés par Edouard Philippe fin 2017. Résultat : l’écart entre le locataire de Matignon et celui de l’Elysée se creuse, avec un écart de 13 points.

Présenté par certains commentateurs lors de sa nomination comme un contre-feux jeunesse à l’ascension de Jordan Bardella, la tête de liste du Rassemblement national, après le fusible Elisabeth Borne, Gabriel Attal a fait le choix jusqu’à présent de rester en retrait de la campagne des européennes. « Gabriel Attal se refuse à être leader dans cette campagne pour ne pas endosser le prix politique d’une défaite », estimait la semaine dernière, auprès de Public Sénat, Philippe Moreau-Chevrolet, communicant et président de MCBG Conseil.

Ces dernières semaines, les interventions du premier ministre ont été centrées sur son plan pour la jeunesse, largement axés sur la lutte contre la violence des jeunes. Gaël Sliman, le président d’Odoxa, évoque « des sorties médiatisées plutôt réussies » pour le chef du gouvernement.

Ces annonces ont suscité une des nombreuses réactions dans les media sociaux, avec 13.800 mentions et 97.600 engagements, selon les chiffres du cabinet Mascaret, qui réalise le baromètre Odoxa. « Ce plan n’a pas fait l’unanimité parmi les Français, certains dénonçant un ‘harcèlement moral’ envers la jeunesse et critiquant des mesures jugées déconnectées de la réalité et inadaptées aux besoins des jeunes. Ces réactions négatives ont atteint 68,7% sur internet, mettant en lumière les défis et les divergences d’opinions autour de cette initiative gouvernementale », observe encore Mascaret.

Méthodologie

L’enquête a été réalisée les 25 et 26 avril 2024, sur Internet, auprès d’un échantillon de 1 005 Français, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, niveau de diplôme et profession de l’interviewé après stratification par région et catégorie d’agglomération.

Chaque sondage présente une incertitude statistique que l’on appelle marge d’erreur. La marge d’erreur dépend de la taille de l’échantillon ainsi que du pourcentage observé, elle varie entre plus ou moins 2,0 et 4,3 points. Par exemple, dans un échantillon de 1 000 personnes, si le pourcentage observé est de 20 % ou de 80 %, la marge d’erreur est égale à 2,5 points : le pourcentage réel est donc compris entre 17,5 % et 22,5 %.

Les intentions de vote qui figurent dans ce rapport sont établies auprès des personnes inscrites sur les listes électorales (916 personnes) étant certaines d’aller voter et ayant exprimé une intention de vote, soit 498 individus.

Ruffin au coude-à-coude avec Le Pen: information ou fiction de Libération?

Le quotidien instrumentalise un sondage interne

Ruffin vs. Mélenchon

Le quotidien capable de tout se fait l’écho de Picardie Debout, le mouvement de François Ruffin (LFI) qui a testé son potentiel en commandant un sondage en vue de l’élection présidentielle de 2027. Quelle valeur accorder à un sondage qui anticipe un scrutin, trois ans à l’avance, si ce n’est de tenter de perturber les européennes de juin, dans deux mois, ce dimanche 21 avril?

Le quotidien de Altice (Numericable, SFR, groupe L’Express (Studio Ciné Live, L’ExpressL’Expansion,L’Etudiant…) et BFM, détenus par Patrick Drahi) voit dans ce sondage Cluster 17 une bonne nouvelle : selon cette étude commandée par son bénéficiaire, les résultats seraient prometteurs pour le député de la Somme, même si la prudence est de mise dans ce type de situation… Le député insoumis parviendrait au second tour, et ferait jeu égal avec Marine Le Pen.

Picardie Debout, mouvement de François Ruffin, a commandé un sondage pour tester son champion en vue de la présidentielle de 2027. Dans cette étude de l’entreprise commerciale Cluster 17, révélée par Libération, le député insoumis parvient au second tour, où il fait jeu égal avec Marine Le Pen.

Faut-il y voir un pas de plus sur le chemin qui pourrait mener François Ruffin à l’élection présidentielle? Son mouvement, Picardie Debout, a testé son potentiel en commandant un sondage en vue de l’élection présidentielle de 2027, nous apprend Libération, ce dimanche 21 avril.

Au coude-à-coude avec Marine Le Pen

Dans un contexte où la droite nationale semble toujours plus forte en France, l’élu de 48 ans parviendrait non seulement à passer le premier tour, mais aussi à rivaliser avec le Rassemblement national au second. Le tout dans la perspective d’une candidature unique à gauche (sauf NPA).

Bonne nouvelle pour le député insoumis de la Somme: les résultats de cette étude Cluster 17 sont prometteurs pour lui, même si la prudence est de mise dans ce type de situation.

Au coude-à-coude avec Marine Le Pen

Dans un contexte où l’extrême droite semble toujours plus forte en France, l’élu de 48 ans parviendrait non seulement à passer le premier tour, mais aussi à rivaliser avec le Rassemblement national au second. Le tout dans la perspective d’une candidature unique à gauche (sauf NPA).

Selon les chiffres révélés par Libération, au premier tour, le journaliste devancerait le candidat de la macronie, Edouard Philippe (25%) – si ce dernier se présentait comme le candidat de la majorité – et se placerait à un point de Marine Le Pen, avec 29% des suffrages.

Au second tour, François Ruffin serait à touche-touche avec la droite nationale: 50% pour lui, 50% pour la leader du RN.

Mélenchon fait (beaucoup) moins bien

De bon augure pour le député-reporteur, d’autant que les motifs de satisfaction ne s’arrêtent pas là. Principal obstacle à une potentielle candidature, le leader de La France Insoumise, Mélenchon, fait beaucoup moins bien que lui.

Testé lui aussi dans l’hypothèse d’une gauche unie, le triple candidat à la présidentielle obtient 18% des voix au premier tour, loin derrière Edouard Philippe (31%) et Marine Le Pen (32%). En cas de second tour face à cette dernière, il ne rassemblerait que 35% des voix.

« Mélenchon le surveille comme le lait sur le feu »

Avec François Ruffin, l’heure n’est pas à l’affrontement. Pour l’instant, les deux hommes évitent de se porter des coups, même si le député anti-républicain a misxen avant plusieurs fois ses différences, que ce soit sur le député Adrien Quatennens condamné pour violences conjugales, la qualification ou non du Hamas comme mouvement terroriste ou encore la stratégie sur la réforme des retraites.

Insuffisant pour pousser le chef à le critiquer ostensiblement, un sort réservé à Clémentine Autain, elle-aussi candidate potentielle parmi les insoumis.

Editorialiste politique sur BFMTV, Matthieu Croissandeau résume: « François Ruffin admire ‘l’animal politique’ Mélenchon, mais il s’en détache, parce qu’il considère que la stratégie de conflictualisation permanente, le bruit, la fureur, les outrances, est perdante. Mélenchon, de son côté, le surveille comme le lait sur le feu. Il le redoute un peu mais il ne sait pas encore très bien comment s’y prendre, alors il le ménage, il le couvre d’amabilités. »

Sondages européennes 2024 : Glucksmann et Maréchal surcotés à deux mois du scrutin ?

La gauche sondagière refait le coup de la promotion des rossignols

Où sont donc passés Bellamy et Hayer? La quatrième vague d’intentions de vote pour les élections européennes réalisée par la société YouGov marque une évolution derrière Bardella caracolant seul en tête.

Le sondeur des media de centre gauche ne montre pas un changement du rapport de force pour le RN, mais ça bouge derrière. Avec 29 % des intentions de vote, la liste Bardella est nettement au-dessus du score de 2019 (23,3 %) qui plaçait le RN en tête à l’époque ; surtout, elle devance aussi nettement la liste de la majorité présidentielle conduite par Valérie Hayer. Avec 19 %, l’eurodéputée macroniste sortante reste sous le score de Nathalie Loiseau il y a cinq ans (22,4 %). Et si l’écart se resserre un peu avec Jordan Bardella, c’est parce que ce dernier perdrait plus (-4) qu’elle (-1) par rapport à l’étude YouGov de mars 2024.

Le sondeur surveille en revanche deux listes  comme l’huile sur le feu: Reconquête avec Marion Maréchal et Les Républicains avec François-Xavier Bellamy qui pourraient repousser Glucksmann au quatrième rang. Fait inédit, la première profite d’un gain de quatre points, atteignant 9 % et passant ainsi devant son rival, même s’il gagne un point à 7 %, l’ancien professeur de philosophie reste en deçà de son score (déjà historiquement bas) de 2019 (8,5 %). Bellamy pâtit d’un manque persistant de notoriété :49% des électeurs de droite ne  connaissent pas cet eurodéputé sortant ou n’ont pas d’avis sur lui, selon l’institut Cluster 17.

Le sondeur YouGouv vote Glucksmann

La dynamique positive serait plus à gauche… Comme le mois passé, Raphaël Glucksmann gagne deux points. Avec 12 % d’intentions de vote, YouGouv crédite le candidat PS-Place Publique d’un score inespéré, presque deux fois supérieur à celui de 2019 (6,2 %). La tête de liste socialiste sort en effet du Top 10 de popularité, selon l’institut de sondages Cluster 17. Son score serait pourtant deux fois supérieur aux autres listes de gauche , selon YouGouv: Marie Toussaint et les écologistes sont à 6 %, tandis que Manon Aubry, tête de liste de la France insoumise, est à 5%. Un score tout juste suffisant pour obtenir des élus au Parlement européen. Quant à la liste Léon Deffontaines du PCF, YouGouv ne la calcule que pour la forme…

Aucune des autres listes testées, pas même celle du Parti communiste autour de Léon Deffontaines ne dépasse la barre des 3 %, qui permet un remboursement des frais de campagne.

L’enquête a été réalisée sur 1.028 personnes représentatives de la population française âgée de 18 ans et plus inscrites sur les listes électorales. Le sondage a été effectué en ligne, sur le panel propriétaire YouGov France, du 3 au 9 avril.

Le RN majoritaire en cas de dissolution de l’Assemblée?

Révélation d’un sondage « secret » commandé par LR

Ce sondage, commandé par la direction des Républicains, a fuité. En décembre 2023, avant le vote sur la loi immigration, cette enquête Ipsos, basée sur les réponses de 4.000 personnes, avait pour objectif de sonder les intentions de vote, en cas d’élections législatives anticipées.

Révélé par L’Obs, ce sondage donne pour la première fois, le Rassemblement national majoritaire à l’Assemblée nationale, bien devant l’alliance montée par Macron. D’après cette enquête, le parti de Jordan Bardella obtiendrait entre 243 à 305 sièges, soit une moyenne de 278 députés, très proche de la majorité absolue de 289 sièges.

L’alliance présidentielle, les LR et l’extrême gauche en baisse

L’alliance présidentielle, elle, n’obtiendrait qu’environ 135 députés – entre 117 à 165 sièges – loin des 246 députés en 2022. Les Républicains pourraient espérer avoir entre 44 à 60 sièges, soit 53 en moyenne (moins que les 62 députés actuels). Enfin, l’extrême gauche est créditée de 55 à 79 sièges, 68 en moyenne, contre 150 en 2022.

Cette enquête, réalisée du 8 au 13 décembre 2023, crédite donc le Rassemblement national de scores à nouveau inédits sous la Ve République. Dans une boucle interne au parti, Marine Le Pen a toutefois appelé ses troupes à rester « toujours prudents »

Ce même député, toujours anonyme, évoque par ailleurs un « changement de ton » d’Eric Ciotti, chef des Républicains, et d’Olivier Marleix, président du groupe à l’Assemblée, envers Marine Le Pen. Le parti de Jordan Bardella reste toutefois prudent sur le sujet. « On sait très bien qu’il n’y aura pas de dissolution », confie « un proche » de Marine Le Pen, sans qualifier l’intention réelle de ce sondage : faire peur, alarmer.

« La société se droitise »

Quid des LR? La direction du parti explique que le sondage illustre « un gros reflux d’Emmanuel Macron », le Rassemblement national « pas loin d’obtenir la majorité absolue » et Les Républicains qui n’essuient « pas vraiment de perte ».

« Les enseignements que l’on en tire, c’est que la société se droitise, qu’Emmanuel Macron est prenable et que le RN poursuit son institutionnalisation dans la société française », ajoute la direction du parti.

Quant à la fuite du sondage, la direction des LR assure qu’Eric Ciotti « est très soucieux de la confidentialité des choses, il ne va pas le filer à des gens qui ne lui veulent pas que du bien ». « C’est incroyable que ce sondage sorte. Ça pourrait venir de quelqu’un qui veut surtout dissuader Emmanuel Macron de dissoudre, mais ce n’est pas particulièrement une crainte d’Eric Ciotti ».

Européennes : Macron va-t-il trouver une tête de liste avant le scrutin de juin ?

Qu’il néglige le scrutin ou hésite, Macron indispose

Comment mener bataille sans son chef ? Touutes les formations politiques ont désigné leur tête de liste voire plusieurs suivants, mais Macron continue de penser que Renaissance, son mouvement, ne vaut que par son auguste personne et que peu importe donc son prête-nom. Alors qu’est lancée la campagne des élections européennes, le camp présidentiel fait figure d’exception : il est toujours sans meneur pour incarner ce combat crucial, notamment face au RN, premier parti de France, pour le seul scrutin national intermédiaire avant 2027.

Les amateurs ne se pressent pas et les refus polis de macronards se succèdent. L’ancien ministre d’Edouard Philippe Julien Denormandie, un temps pressenti pour prendre la suite d’Elisabeth Borne a Matignon, a indiqué mardi 13 février sur Sud Radio qu’il ne faut pas compter sur lui. Il préfère rester dans le secteur privé. Avant cela, la presse s’est fait écho de plusieurs niets successifs, de Bruno Le Maire… à Jean-Yves Le Drian.

Le signe d’un flottement certain au sommet de l’Etat ou la crainte d’une gifle annoncée ? Et de la difficulté de trouver le profil idoine ? « Ça arrive très prochainement, très rapidement mais je n’ai pas de date à ce stade », a avoué Prisca Thevenot, mercredi 14 février, au sortir du conseil des ministres, inlassablement interrogée, comme le reste du gouvernement, sur cette absence remarquée.

« Pas d’inquiétudes particulières »

Le pouvoir est dans le déni: il n’y a pas de problème. Ce retard à l’allumage est dû, explique-t-on, à l’entrée au gouvernement de Stéphane Séjourné. L’ancien secrétaire général du parti présidentiel, également chef des députés libéraux au Parlement européen, est devenu ministre des Affaires étrangères à la faveur du dernier remaniement. Problème : il était le seul candidat plus ou moins naturel pour occuper la première ligne.

« Je n’ai pas d’inquiétudes particulières, du fait d’une campagne, on le sait, qui sera courte, avec des enjeux qui se fixeront dans les dernières semaines », plaide ainsi Loïc Signor, ‘ancien journaliste de BFMTV et porte-parole de Renaissance. Pour lui, « on n’est pas loin de l’atterrissage final de la période » du remaniement, et donc de la désignation du chef de file, qui sera alors « 100 % en campagne ». D’ici la fin février. Ou plus.

En privé, c’est la misère. Alors que les différentes chapelles du camp présidentiel (Renaissance – MoDem – Horizons) essaient de se mettre en ordre de marche et phosphorent sur les propositions à mettre en avant, les atermoiements autour de la tête de liste commencent à crisper. Qui plus est après un remaniement étalé sur un mois, propre à mettre les nerfs de beaucoup à vif.

Entre hommages nationaux, réceptions et voyages à l’étranger, Macron « n’est pas pressé », confirme un conseiller de l’exécutif, mais « d’autres le sont pour lui. » Cette même source pointe d’ailleurs un risque à travers les hésitations : « plus on repousse, plus on crée de l’attente. Or, je ne vois pas de profil capable de retourner la table », souffle-t-il.

L’effet Attal se fait attendre

« Ça donne à penser que Macron s’en fout un peu de la tête de liste parce qu’il considère que c’est lui et Attal qui vont mener bataille », regrettait de son côté un « pilier d’un parti allié » du président, en début de semaine auprès de Politico.

Il faut dire que cette suffisance dont ils font une stratégie agace l’opinion. En nommant Gabriel Attal à Matignon, flanqué d’un gouvernement resserré, puis élargi, pourtant garni de profil très politiques, l’équipe de combat que voulait Macron, notamment en vue des élections européennes, est invisible. D’où la nécessité pour lui de s’engager pleinement dans la campagne, comme l’ont laissé à penser ses vœux aux Français le 31 décembre dernier. Un renouveau qui reste pour l’instant sans effet.

Dans les sondages, la liste du camp présidentiel n’a pas bougé d’un iota entre le départ d’Elisabeth Borne et l’arrivée du populaire Gabriel Attal à Matignon. Au contraire, les dernières études montrent que l’écart entre la liste de la coalition du « bloc central » et celle du Rassemblement national continue de se creuser.

Dans un sondage YouGov, mesuré début février, le camp présidentiel est crédité de 19 % d’intentions de vote, en dessous du seuil d’alerte des 20 %. Le Rassemblement national de Jordan Bardella lui s’envole à 32 %. De quoi mesurer l’ampleur de la tâche qui attend le futur chef de file de la majorité. Et provoquer des sueurs froides aux soutiens du président ?

« Je ne suis pas inquiet vis-à-vis des enjeux partisans, nationaux de campagne », assure Loïc Signor, « ce qui m’inquiète c’est de voir les sondages partout en Europe » qui attestent du vent favorable dont bénéficie l’extrême droite. Et le porte-parole de Renaissance de caricaturer l’enjeu du scrutin à ses yeux : « la survie de l’Europe de Delors et Macron, contre celle d’Orban et Le Pen. » Le slogan est là, ne manque plus que le candidat. Et c’est encore la responsabilité du diseur.

75% des Français favorables à la suppression du droit du sol

Un sondé sur deux est favorable à une extension à l’ensemble du territoire

Ce dimanche 11 février depuis Mayotte, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin a promis une « révision constitutionnelle » rendant possible la suppression du droit du sol sur cette île de l’océan Indien où, depuis janvier, une partie de la population du département français bloque les routes et la vie économique pour dénoncer l’insécurité et l’immigration illégale.

Une proposition largement soutenue par la population française d’après la nouvelle enquête « L’Opinion en direct » menée par l’institut Elabe pour BFMTV et publiée ce mercredi 14 février. 75% des Français se disent favorables à la suppression de ce droit à Mayotte, qui prévaut en France depuis le XIXe siècle, mais qui avait toutefois été restreint sur l’île en 2018.

Si la proposition est moins soutenue dans l’électorat d’extrême gauche, elle y recueille tout de même une majorité nette d’opinion favorable, que ce soit chez les électeurs LFI de Mélenchon (61%) ou chez Les Ecologistes de Marine Tondelier (68%).

Concernant l’efficacité de la mesure, les personnes interrogées se montrent légèrement plus sceptiques. 67% estiment qu’elle sera efficace pour lutter contre l’immigration clandestine et seules 55% pensent qu’elle permettra de réprimer l’insécurité. La capacité de mise en oeuvre de ses décisions laisse en effet à désirer depuis l’origine en macronie…

Une mesure qui ne pose aucun problème pour 43% des sondés

Pour de nombreux politiques de gauche, la suppression du droit du sol à Mayotte remettrait en cause les principes mêmes de la République. Une analyse qui ne convainc pas l’opinion. Pour 43% des Français, cette mesure ne pose aucun problème, et ce, malgré la modification de la Constitution et du Code Civil que cela nécessiterait. Une opinion particulièrement partagée chez les plus de 50 ans, les sympathisants LR, les électeurs de Marine Le Pen et ceux d’Eric Zemmour.

Seuls 20% – notamment les électeurs de Mélenchon – estiment que c’est un problème – bien qu’une révision constitutionnelle pour étendre le champ du référendum et d’assouplir les conditions de déclenchement du référendum d’initiative partagée, y garantir le recours à l’IVG ou pour une « nouvelle étape de la décentralisation » – car le droit du sol fait partie « des principes fondamentaux de la République Française ». Pour 36% des sondés, cette mesure n’est pas idéale mais la situation à Mayotte ne laisse pas le choix.

50% favorables à une extension à tout le territoire national

Certains refusent de donner raison au Rassemblement national. Un refus qui n’est pas partagé par les participants au sondage. 64% pensent que cela ne constitue pas une victoire idéologique du RN. Elles approuvent plutôt une « mesure pragmatique justifiée au vu de la situation » sur l’île. Seuls 35%, principalement les électeurs d’extrême gauche, y verraient une victoire idéologique de Marine Le Pen et du RN.

Ce parti, tout comme le reste de la droite, a applaudi cette annonce du ministre de l’Intérieur et lui demande même d’aller plus loin. L’opposition de droite souhaite que cette politique soit étendue à l’ensemble du territoire français, avec 50% des Français, selon le sondage. Dont 69% des sympathisants LR, 76% des électeurs de Marine Le Pen et 93% de ceux d’Eric Zemmour.

Une division qui reflète le traditionnel clivage politique entre la gauche et la droite. 59% des électeurs de LFI et 69% de ceux de Les Ecologistes plaident pour un maintien de la loi actuelle. Ils ne sont que 39% au total.

La loi permet à un enfant né en France de parents étrangers de se voir attribuer la nationalité française à ses 18 ans. A condition de résider dans l’Hexagone et d’y avoir habité pendant une période continue ou discontinue d’au moins cinq ans depuis l’âge de 11 ans.

Des couples de pays voisins viennent à Mayotte pour concevoir un enfant à naître en territoire français et à qui est automatiquement conféré la nationalité française, d’où des abus criants et des flux migratoires incontrôlés.

Ce qu’une certaine presse ne précise pas, c’est que si vous êtes âgé de 65 ans ou plus, avez un enfant ou un petit-enfant français, et que vous voulez avoir la nationalité française, vous pouvez faire une déclaration de nationalité française dès que vous avez vécu en France au moins 25 ans… 

Modèle de la Côte d’Ivoire :

77% des Français ne font pas confiance au gouvernement pour juguler l’immigration

Les résultats de la politique migratoire se précisent

Bien que le Parlement ait adopté le projet de loi sur l’immigration, le 19 décembre, suivi d’une importante censure par le Conseil constitutionnel, fin janvier, la population française doute de la capacité du gouvernement à gérer efficacement l’immigration dans l’intérêt de la France et des Français.

77% des Français déclarent qu’ils n’ont pas confiance en la capacité du gouvernement à contrôler l’immigration, selon un sondage réalisé par l’institut CSA pour CNews, Europe 1 et le Journal du Dimanche. En revanche, 22% des personnes interrogées accordent leur confiance au gouvernement dans cette tâche, tandis que 1% n’ont pas exprimé d’opinion à ce sujet.

En analysant les résultats, on constate que ce manque de confiance est marqué chez 80% des femmes et 73% des hommes, ainsi que chez 81% des jeunes de 18-24 ans et 75% des personnes de 65 ans et plus.

Dans les différentes catégories socioprofessionnelles, 82% des employés et ouvriers, 78% des personnes sans activité professionnelle et 71% des cadres et professions intellectuelles supérieures jugent que le gouvernement est incapable de gérer la crise migratoire.

En ce qui concerne les affiliations politiques des sondés, on observe des divergences. D’après le sondage, la totalité des sympathisants de gauche, avec 69% en général et 85% pour ceux de La France insoumise, ainsi que ceux de droite, avec 87% en général et 98% pour les proches du Rassemblement national, déclarent ne pas faire confiance au gouvernement pour cette question. Toutefois, les avis sont plus partagés chez les sympathisants du parti Renaissance, où 53% font confiance au gouvernement pour maîtriser l’immigration, un taux légèrement supérieur à la moyenne de 51% pour l’ensemble des partis centristes.

Au fil des dernières décennies, la France a vu une hausse progressive de sa population immigrée, passant de 6,5% en 1968 à 10,3% en 2021. Cependant, le solde migratoire, qui est la différence entre le nombre d’arrivées et de départs, s’est stabilisé récemment. En 2023, selon l’Insee, ce solde était de 183.000, avec un pic en 2018 à 201.000.

Parallèlement, le sujet des personnes déboutées du droit d’asile demeure complexe. En 2022, le ministère de l’Intérieur indique que 65.076 personnes ont reçu une obligation de quitter le territoire français (OQTF), mais seulement 6,9% de ces ordres ont été effectivement appliqués.

Un rapport de la Cour des comptes, dont la publication a été différée pour ne pas influencer le débat sur la loi immigration, souligne des ambiguïtés dans le calcul de ces chiffres.

Ce rapport mentionne que, pour arriver au chiffre de 4.686 étrangers délinquants expulsés en 2023, une hausse de 30% par rapport à 2022, les arrêtés ministériels d’expulsion (AME) ont été inclus. De plus, la France a refusé l’entrée à près de 240.000 personnes à ses frontières intérieures de 2018 à 2022, mais malgré cela, les entrées irrégulières sur le territoire national continuent d’augmenter depuis 2015.

La Cour estime que le nombre de clandestins se situe entre 600,000 et 900.000 en France aujourd’hui.


*Sondage réalisé par questionnaire auto-administré en ligne, le 5 février, auprès d’un échantillon représentatif de 1.000 personnes âgées de 18 ans et plus selon la méthode des quotas.

Témoignage d’un Chinois agressé à Paris, dans l’indifférence générale, à la veille des JO :

La popularité du premier ministre Attal pique du nez dès le premier mois

Le chef du gouvernement perd six points d’opinions favorables en ce début février

L’essoreuse est en marche.

Premier ministre depuis 28 jours, Gabriel Attal a échappé à sa première motion de censure, mais il connaît son premier gadin dans l’opinion. Selon le baromètre relevé par YouGov pour Le HuffPost en ce début février, le nouveau locataire de Matignon perd six points d’opinions favorables en moins d’un mois.

Déjà la fin de l’état de grâce ? Nommé le 9 janvier, Gabriel Attal jouissait alors d’une cote de popularité haute, autour des 37 %. La voilà désormais à 31%, la plus grosse chute pour les premiers pas d’un chef du gouvernement sous Macron. En leurs temps, Elisabeth Borne et Jean Castex ont accusé un moindre recul (-2). Edouard Philippe, lui, voyait sa cote grimper en flèche.

Il faut dire que les débuts de Gabriel Attal à Matignon sont bouillants. Alors qu’il s’attachait à peaufiner sa feuille de route pour les prochains mois, entre réarmement civique et démographique, le premier ministre a dû gérer les premières polémiques de son gouvernement et s’est frotté à la fronde des agriculteurs.

La méthode Attal à l’épreuve

Un baptême du feu difficile pour ce macronien pur jus, salué pour son action résolue au ministère de l’Education nationale entre juillet et décembre. Omniprésent, le ministre de l’Education nationale avait marqué les esprits en faisant de nombreuses annonces, de l’expérimentation de l’uniforme à l’interdiction de l’abaya en passant par la fin du non-redoublement ou l’avènement des cours d’empathie.

Un engagement tous azimuts, profitable dans l’opinion mais difficilement réplicable à Matignon, sauf à multiplier les fausses priorités ou les effets d’annonce. La méthode Attal s’est donc heurtée à la colère profonde des paysans, quelques jours seulement après sa prise de fonction.

Malgré une pluie de promesses et une communication « gros sabots », le premier ministre a dû s’y reprendre à plusieurs fois pour apaiser les esprits et convaincre certains agriculteurs. Pas tous. Pour y parvenir, il a mis en pause un plan sur les pesticides, renoncé à la hausse du prix du gazole non-routier et lancé une bataille contre les « normes. »

L’opposition a déjà basculé

Résultat de ces presque deux semaines de tensions : une baisse de 11 points, auprès des Français proches de la NUPES, et de 14 points, chez les sympathisants du Rassemblement national. Catégorique.

Plus inquiétant encore pour Gabriel Attal, ses débuts provoquent une légère baisse chez les sympathisants macroniens (-2), et un sévère décrochage chez ceux proches des Républicains (-12 %). Force est de constater que les appels du pied successifs à l’électorat de droite, sur la forme comme sur le fond, ne sont pas pour l’heure entendus.

Motif d’espoir pour le camp présidentiel ? Derrière le gadin du chef du gouvernement, Macron voit de son côté sa popularité se stabiliser autour des 24 %. Un sondé sur quatre le supporterait encore ?

Cette enquête a été réaliséatree sur 1 016 personnes représentatives de la population nationale française âgée de 18 ans et plus. Le sondage a été effectué en ligne, sur le panel propriétaire YouGov France, du 29 janvier au 2 février 2024.

SUV à Paris : flop de la votation

Une petite minorité peut-elle imposer ses choix à la majorité ?

Info ou intox ?

« Le vote pour le triplement des tarifs de stationnement l’emporte à 54,5 % des voix, » titre le HuffPost

Les Parisiens étaient appelés à se prononcer pour ou contre ces voitures hautes, lourdes et surtout polluantes. Le HuffPost applaudit aux « 54,55 % des votants [qui] se sont dits « pour » ce surcoût visant ces voitures hautes, lourdes et surtout « polluantes », a insisté la Ville. Quelque 1,3 million d’électeurs étaient invités à se rendre aux urnes dans l’un des 38 lieux de vote. Et le HuffPost glisse, comme anecdotique, que « le taux de participation s’élève à un peu moins de 6 %, encore moins que la votation (coût: près de 400.000 euros) sur l’autorisation des trottinettes électriques en libre service (7,46%). »

Quand un trompe-l’oeil sert de titre à la presse exemplaire

A travers ce scrutin sont spécifiquement ciblées les SUV, sigle anglais de Sport Utility Vehicle, aux caractéristiques combinant « celles d’une voiture de tourisme avec celles d’un véhicule utilitaire », et les 4×4.

Plus nuancé, Le Monde évoque toutefois une « majorité »

Jusqu’à 18 euros de l’heure

Le Parisien souligne une discrimination

Selon le projet de la municipalité, l’utilisateur d’un véhicule thermique ou hybride rechargeable dépassant 1,6 tonne, ou deux tonnes pour un véhicule électrique, devrait bientôt payer 18 euros l’heure de stationnement dans les arrondissements centraux de la capitale, 12 euros pour les arrondissements extérieurs.

Selon La Croix, plus d’un Parisien sur deux serait favorable à des mesures inégalitaires

En théorie, ne seront pas concernés « les résidents parisiens et les professionnels sédentaires stationnés dans leur zone de stationnement autorisé, les chauffeurs de taxi dans les stations dédiées, les artisans, professionnels de santé » et les personnes handicapées, énumère la mairie.

Discrimination sociale plus qu’écologique assumée

Dans la capitale qui a déjà notamment piétonnisé les quais de Seine et végétalisé 200 rues, la maire PS Anne Hidalgo a justifié la votation par la lutte contre la pollution, un meilleur partage de l’espace public et la « sécurité routière », les accidents impliquant un SUV étant, selon la mairie, « deux fois plus mortels pour les piétons qu’avec une voiture standard ». Elle se défend toutefois de viser les riches possesseurs de véhicules à plus de 70.000 euros, tout en estimant qu’ils ont les moyens de payer 18 euros l’heure de stationnement.

Le détail des votes par arrondissements, dévoilé par la mairie, fait état d’un clivage est/ouest. Paris Centre, les 5e, 9e, 10e, 11e, 12e, 13e, 14e, 18e, 19e et 20e ont voté pour, dont les intellos-bobos. Les 6e, 7e, 8e, 15e, 16e et 17e arrondissements ont voté contre.

La presse maquille le flop de cette votation

Tandis que « c’est du vrai racket », selon Xavier Bertrand, la maire Hidalgo se félicite d’un « choix clair »… Ce vote a été un fiasco, mais la Mairie n’en aura cure.

La question posée aux Parisiens était grossièrement fléchée visant les « SUV » sans que personne ne puisse définir ce que c’est, tel David Belliard pourtant adjoint aux Transports à la Mairie de Paris. Tête de liste EELV aux dernières municipales, à Paris, il plafonna à 10%(avec pour colistière l’activiste lesbienne Alice Coffin).

La symbolique du rouge est abusivement exploitée pour inciter à l’interdiction, : une manipulation mentale

L’intitulé de la question posée aux Parisiens et Parisiennes n’était « pas tout à fait neutre », de l’aveu du Monde : « Pour ou contre la création d’un tarif spécifique pour le stationnement des voitures individuelles lourdes, encombrantes, polluantes ?  » Orientation totalitaire du vote ?

Les tarifs triplés

Ce tableau présente les tarifs de stationnement pour les voitures classiques (inchangés) et ceux qui seront appliqués aux SUV en cas de majorité de « pour » à la votation du 4 février. Sans sélection par l’argent?

Qui peut voter ?

Cette votation, comme celle portant sur les trottinettes d’avril 2023, est utilisée par la Ville pour appuyer sa politique par un potentiel soutien dans les urnes. Tous les résidents et résidentes de Paris inscrits sur les listes électorales de la capitale peuvent participer. Sont autoritairement exclus les usagers de Paris résidant au-delà du périphérique. Ils viennent pourtant y travailler, s’y divertir ou consommer et représentent une majorité d’automobilistes dans Paris… Conception stalinienne de la démocratie?

Et seuls quelque 16 % des véhicules franciliens sont concernés. Mais cette hausse de la tarification pour les gros modèles de véhicules en Ile-de-France reste une taxe.

La voiture compte pour 11 % des déplacements à Paris intra-muros, mais entre les parkings et les voies de circulations, elle occupe une part bien supérieure de l’espace public – 50 % de l’espace public, avait calculé Le Monde en 2016.

Les véhicules neufs, en particulier les SUV, ne font qu’aggraver le problème, puisqu’ils s’élargissent en moyenne d’un centimètre tous les deux ans, selon l’ONG Transport & Environment (T & E). Leur étude conclut que 52 % des cent SUV les plus vendus en 2023 mesurent plus de 180 centimètres de large, et que certains modèles (BMW X5, X6, X7, Audi Q8, Porsche Cayenne) avoisinent les 200 centimètres. Or, la norme des places de parking est fixée à 230 centimètres : ces SUV ne laissent pas assez de place à leurs occupants, ni à leur voisin de stationnement, pour entrer ou sortir de leurs véhicules.

A cette réalité s’oppose le fait que la mairie NUPES n’a pas créé les parkings-relais à l’entrée de la capitale qui offriraient une alternative au problème soulevé, auquel elle ne sait que proposer une solution punitive.

La votation n’est qu’une consultation et un débat doit encore avoir lieu au Conseil de Paris.

71% des Français sont favorables à la préférence nationale

La loi immigration « durcie » répond aux voeux de la population

Le projet de loi immigration porté par Gérald Darmanin et négocié par Elisabeth Borne a finalement été approuvé par le Parlement, fracturant la macronie. L’exécutif et Les Républicains ont trouvé un accord en commission mixte paritaire, mardi 19 décembre, sur l’accès aux prestations sociales prévu dans le projet de loi immigration et notamment l’octroi de l’APL aux étrangers, mais la question d’une « priorité nationale » refait surface. Selon un sondage CSA réalisé pour CNews, Europe 1 et le JDD, mercredi 20 décembre, 71 % des Français se disent favorables à « la préférence nationale » en matière d’emploi, de logement, d’allocations sociales et familiales.

Dans le détail, les différentes générations s’accordent, avec 70 % d’avis positifs sur la question chez les moins de 35 ans et 73 % chez les plus de 50 ans.

Favorables à droite, opposés à gauche

Côté politique, les sympathisants Reconquête! sont très majoritairement pour la « préférence nationale », à 98 %, suivis des partisans Les Républicains (97 %) et du Rassemblement national (91 %). A gauche, en revanche, une majorité de sondés se sont positionnés contre la « préférence nationale ». Les sympathisants du parti socialiste s’y sont opposés à 61 %, contre 57 % pour les sondés proches de La France insoumise et 54 % pour les partisans EELV.

Le projet de loi immigration a été adopté à une forte majorité à l’Assemblée nationale, mardi, à 349 voix pour et 186 contre, et avec lui le conditionnement de l’accès aux prestations sociales. Ainsi, les étrangers sans emploi devront désormais passer cinq ans sur le territoire national avant d’être éligible à une aide. La règle sera de trente mois pour les travailleurs. Concernant les APL (aides personnaliséed au logement), les personnes sans emploi devront toujours attendre cinq ans contre trois mois pour les personnes exerçant un métier.Sur le même sujet

Le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, a présenté sa démission à Élisabeth Borne à la suite de l'adoption de la loi immigration.

Le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, aurait présenté sa démission à Elisabeth Borne dans la foulée. Or, la première ministre a réfuté cette information sur France inter, ce mercredi, assurant que l’Elysée n’a rien reçu.

Dans un épisode où une partie de l’hémicycle s’est décrédibilisée aux yeux de citoyens interloqués par les mensonges et les changements de pied, la gauche, une fois encore, remporte la palme des dindons de la farce et n’a pas de mots assassins en nombre suffisant pour s’indigner. Ainsi Jérôme Guedj (PS) était-il au bord de l’apoplexie.

Le projet de loi immigration a été adopté à l’Assemblée nationale peu avant 23h30 ce mardi 19 décembre. Au total, 349 voix se sont prononcées pour la loi immigratio et 186 contre. Dans le détail, ce sont les députés Renaissance (131 pour), Rassemblement national (88 pour) et Républicains (62 pour) qui ont voté en faveur du projet de loi. En revanche, les élus Insoumis et socialistes ont tous voté contre.

Mais que contient au final le projet de loi immigration adopté à l’Assemblée ?

Plus tôt dans la journée, un accord a été trouvé à l’issue de la commission mixte paritaire (CMP). Le Sénat a d’ores et déjà voté en faveur de ce texte très controversé. Que contient vraiment le projet de loi immigration ?

Régulariser les travailleurs sans-papiers

La régularisation des travailleurs sans-papiers dans les métiers en tension était l’un des points de discorde. Si le gouvernement souhaitait créer un titre de séjour pour ces travailleurs, exerçant notamment dans le secteur du BTP et de la restauration, la droite y voyait un véritable appel d’air. Les sept sénateurs et les sept députés de la CMP se sont ainsi mis d’accord pour conditionner ce titre de séjour à une période de résidence en France d’au moins trois ans, et d’activité salariée d’au moins 12 mois sur deux ans. Cette expérimentation s’appliquera jusqu’à la fin de l’année 2026. L’employé sans-papiers pourra entreprendre ses démarches en préfecture seul, sans devoir passer par son employeur.

Les aides sociales conditionnées

L’accès aux prestations sociales sera désormais conditionné. Les étrangers sans emploi devront passer cinq ans sur le territoire national avant d’être éligible à une aide. La règle sera de trente mois pour les travailleurs. Concernant les APL, les personnes sans emploi devront toujours attendre cinq ans contre trois mois pour les personnes exerçant un métier.

Les quotas

Si le texte de départ proposé par Gérald Darmanin ne mentionnait pas de quotas migratoires, le Sénat a ajouté cette mesure. Celle-ci prévoit de créer des quotas de personnes admises à séjourner en France pour trois ans pour des motifs économiques. La mesure a été retenue dans l’accord mais, pourrait être retoquée par le Conseil constitutionnel.

Le droit du sol

Le Sénat a mis fin à l’automaticité du droit du sol en France. L’accord propose désormais qu’une personne née en France de parents étrangers fasse la demande entre ses 16 ans et ses 18 ans pour obtenir la nationalité française. Les personnes condamnées pour des crimes ne pourront néanmoins pas obtenir la nationalité.

Une déchéance de nationalité

Le camp présidentiel a accepté d’accorder à la droite que toute personne possédant la double nationalité, condamnée pour homicide volontaire contre un membre des forces de l’ordre, soit déchue de sa nationalité française.

Les mineurs interdits en centre de rétention

La macronie a réussi à conserver la mesure prévoyant d’interdire le placement des mineurs en centre de rétention administrative. A l’heure actuelle, les enfants et leurs parents peuvent être placés dans ces lieux en attendant leur expulsion.

Le regroupement familial durci

Les conditions pour permettre à un étranger de faire venir sa famille en France vont être durcies. Le temps d’attente pour pouvoir formuler une demande passera de 18 mois à 24 mois. L’étranger devra également prouver qu’il possède des ressources « stables, régulières et suffisantes », et qu’il a accès à l’assurance-maladie. En cas de mariage, le partenaire devra être âgé de 21 ans, contre 18 ans actuellement.

Une caution déposée par les étudiants étrangers

Pour demander un visa, les étudiants étrangers devront déposer une caution à l’Etat. Le but est de couvrir le coût de potentiels « frais d’éloignement ».

L’aide médicale d’Etat réformée en 2024

Si la droite souhaitait sa suppression, c’est finalement un projet de loi sur l’aide médical d’Etat qui sera présenté « au début de l’année 2024 », s’est engagé Elisabeth Borne. En revanche, l’accord validé en CMP comprend une restriction de l’accès au titre de séjour pour les étrangers malades. Il ne sera donc plus possible pour les sans-papiers de venir en France dans le but de se faire soigner gratuitement. 

Selon un sondage CSA réalisé pour CNews, Europe 1 et le JDD, mercredi 20 décembre, plus de 7 Français sur 10 se disent être favorables à la « préférence nationale » en matière d’emploi, de logement, d’allocations sociales et familiales.

Les dépités ont des velléités de démission

Alors que le projet de loi immigration a été voté, mardi 19 décembre, par le Parlement, et que la première ministre dit avoir « le sentiment du devoir accompli », le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, un ancien communiste, aurait dans la foulée présenté sa démission à Elisabeth Borne. La première ministre a réfuté cette information.

Quatre ou cinq autres ministres issus de la gauche auraient mis « leur démission dans la balance », si un projet de loi sur l’immigration, trop droitisé, est voté au Parlement.

Le ministre de la Santé a remis sa démission suite au vote de la loi immigration

La loi a été adoptée à la majorité relative sans les voix des députés RN

Aurélien Rousseau, ancien chef de cabinet d’Elisabeth Borne, a présenté sa démission, marquant son désaccord avec les mesures négociées par la première ministre et son opposition au renforcement du projet de loi porté par Gérald Darmanin et soutenu par le Rassemblement national et Les Républicains.

Le camp présidentiel qui s’accommode plus aisément de 22 recours au 49.3 que du vote démocratique des députés, est en crise ouverte. Une heure après l’annonce du vote par l’Assemblée nationale du projet de loi immigration ce mardi 19 décembre en fin de soirée, le ministre de la Santé Aurélien Rousseau, a présenté sa démission. Une lettre a été envoyée à la première ministre Elisabeth Borne, a-t-on appris.

Dans la soirée, le ministre avait réuni les membres de son équipe pour leur annoncer sa décision, avait revélé BFMTV auprès de plusieurs sources.

Elisabeth Borne n’a pas encore indiqué si elle accepte ou non la démission d’Aurélien Rousseau. Elle doit s’exprimer ce mercredi matin sur France Inter.

Opposés au renforcement du texte

Son ancien directeur de cabinet, en poste depuis l’été dernier au ministère de la Santé, avait fait savoir son opposition à la version du texte considérablement durcie par la droite, entériné par la Commission mixte paritaire et finalement adoptée mardi soir au Parlement par une forte majorité.

Le projet de loi comporte plusieurs mesures qui vont changer profondément l’accès à la nationalité française ou aux allocations familiales, comme souhaité par la population, au fil des sondages. Certaines d’entre elles sont même « clairement contre la Constitution », a estimé au Sénat le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.

Par la voix d’Elisabeth Borne, l’exécutif s’est aussi engagé auprès de la droite à organiser début 2024 un débat sur l’Aide médicale d’Etat. En novembre, le gouvernement ne s’était pourtant pas opposé à la fin de l’AME, au grand dam d’Aurélien Rousseau. Il avait dénoncé « une faute » et une « profonde erreur » sur TMC.

Six autres ministres étaient écalement annoncés démissionnaires, parmi lesquels Roland Lescure, chargé de l’industrie, Clément Beaune, ministre des Transports, Sylvie Retailleau, chargée de l’Enseignement, Patrice Vergriete, ministre délégué chargé du Logement, ou Rima Abdul Malak, ministre de la cancel culture

Un quart des députés macroniens n’a pas voté le texte présenté par le gouvernement mardi. Comme Aurélien Rousseau, le député Sacha Houlié, animateur de l’aile gauche macronien et président de la commission des Lois, avait lui aussi annoncé mardi qu’il voterait contre le projet de loi. D’autres députés de l’aile gauche de Renaissance avaient fait la même annonce, tels Gilles Le Gendre, Stella Dupont, Cécile Rilhac, Nadia Hai et Eric Bothorel. 

Sondage : un Français musulman sur cinq a de la sympathie pour le Hamas

Antisémitisme et terrorisme circulent parmi nous

Près de 20% de Français musulmans ne dissimulent pas leur sympathie pour l’organisation terroriste islamiste du Hamas, selon une étude, réalisée par l’Ifop auprès d’un échantillon représentatif de la population musulmane vivant en France métropolitaine. Un résultat qui peut surprendre, depuis les massacres de civils israéliens du 7 octobre 2023, alors que la moyenne des Français de culture judéo-chrétienne se situe autour des 3%. 

L’Ifop a interrogé, du 21 au 29 novembre, un échantillon représentatif de la population musulmane vivant en France métropolitaine, et les résultats sont dévoilés ce lundi. A travers ce sondage, on apprend que près d’un Français musulman sur cinq (19%) n’est pas révulsée par les actions terroristes du Hamas.

Une différence avec les compatriotes tricolores

Selon ce sondage, 19% des Français musulmans expriment de la sympathie pour le Hamas, alors que la moyenne des Français se situe autour de 3%. Dans les rangs des musulmans de l’Hexagone, cette sympathie envers le Hamas augmente chez les plus jeunes. Elle monte à 24% chez les 15-24 ans et à 28% chez les musulmans les plus religieux, ceux qui se rendent au moins une fois par semaine à… la mosquée.

Si la majorité des musulmans français juge négativement les attaques terroristes du Hamas, 45% d’entre eux y voient des actions de résistance contre la colonisation. C’est quatre fois plus que dans l’ensemble de la population française. 

Autre différence avec leurs compatriotes tricolores, 62% des musulmans du territoire jugent appropriée l’expression de « nettoyage ethnique » pour qualifier les opérations des Israéliens en Cisjordanie. Ils ne sont que 38% en population générale. 

Enfin, dernier enseignement, un électeur musulman sur deux de  Mélenchon rejette les qualificatifs de « terroristes » ou « d’actes de guerre » pour désigner les massacres du 7 octobre

« 44 % des Français envisagent de réduire leur budget pour le repas de Noël »

Constat de Michel Biero, directeur des achats de Lidl

Les perspectives de consommation des Français pour ce Noël 2023 sont défavorables, selon les chiffres d’un sondage exclusif, réalisé avec Yougov. Michel Biero, directeur exécutif des achats de Lidl, apporte son commentaire.

« 38 % des Français veulent réduire le nombre de convives à tables. 33 % d’entre nous déclarent vouloir rester dans leur foyer, et 18 disent vouloir faire plusieurs repas sur le mois de décembre, pour réduire le nombre de personnes autour de la table. La semaine prochaine, le 7 décembre, on peut déjà fêter Noël. Les produits sont dans les magasins donc les consommateurs peuvent déjà venir les acheter. » 

Dans l’ensemble, 44 % des Français ont prévu de réduire leur budget. Un indicateur de la crise sociale ? « Et de la crise économique ! Le pouvoir d’achat a été fortement perturbé par cette crise. Près de la moitié des Français envisagent de réduire leur budget du repas de Noël, qui est prévu entre 50 et 150 euros pour l’intégralité du repas de Noël. Seuls 4 % ont prévu de dépenser un peu plus. »  En revanche, pas de surprise dans le résultat du menu préféré des français pour Noël : « Le foie gras, la bûche de Noël, le champagne et le chapon, » énumère-t-il.

Les avis divergent très sensiblement du fait de l’inflation

Les premiers impactés seraient les jeunes: 30% renonceraient aux festivités. Et les familles se rabattent sur les cadeaux utiles.

Pour tous, l’inflation n’est pas un « sentiment », mais un fait bien concret : la bouteille de champagne à moins de 20 euros serait introuvable et le prix du foie gras a augmenté de 30% pour un pot de 180 grammes par rapport à 2022, cinq euros de plus, conclusion du panier de Noël témoin de France Bleu. En revanche, le saumon est « en hausse de 8% en valeur sur le mois de décembre 2022 et la truite de 2,2%. Mais ces prix peuvent aller encore à la hausse d’ici au réveillon du 31 décembre… Valeur la plus sûre, les huitres ?

Qu’est-ce qui différencie Lidl des autres enseignes ? « Nous essayons d’apporter le meilleur rapport qualité prix sans faire de promo. »  Sans en préciser la provenance, il prend l’exemple d’un foie gras bloc 30 % de morceaux, à 230 grammes pour 6 euros 99. « Pour 230 grammes vous pouvez couper 4 magnifiques tranches ! Même les gourmands ne pourront pas la finir. Cela correspond à environ 1,70 euros par personne sur l’entrée. » Depuis peu, Lidl vend même… du caviar. « Nous avons voulu le démocratiser pour que les Français qui n’ont pas les moyens de s’offrir des boîtes de caviar français à des prix hallucinants puissent acheter une petite boite de 10 grammes à 7 euros 99. » On voit comment Lidl parvient à maintenir des prix bas.

Une autre solution avancée est la grande part de marques distributeurs (représentant 90 % des produits), au détriment des grandes marques et de la qualité. « Nous négocions avec les TPE et PME qui sont derrière ces marques distributeurs. Nous dégustons les produits en permanence pour avoir la meilleure qualité possible. Il y a un assortiment très court, de 1700 références. L’avantage d’en avoir si peu est de pouvoir acheter des volumes astronomiques, avec un avantage sur le prix d’achat. Il y a aussi une optimisation de la logistique sur de nombreux postes, ce qui fait que nos coûts de structures se réduisent drastiquement. C’est pourquoi nous pouvons proposer des prix défiant toute concurrence. » L’illusion de la qualité à bas prix.

Après trois ans de ron-ron depuis l’élection de Benoît Payan, trois Marseillais sur quatre veulent un changement « en profondeur »

Seuls 43 % des Marseillais estiment que la mairie NUPES fait du bon travail, selon un sondage Ipsos

Un peu plus de la moitié des Marseillais ne sont pas satisfaits de l’action de la municipalité et les trois quarts attendent de profonds changements pour la suite du mandat de maire de Benoît Payan, selon un sondage Ipsos – Sopra Steria réalisé pour France 3 Provence-Alpes, France Bleu et La Provence.

Trois ans après l’élection du Printemps marseillais mené par l’écologiste Michèle Rubirola, élue du peuple qui se désista, et la prise de fonction de Benoit Payan, maire socialiste désigné par le conseil municipal, les habitants attendent un nouveau cap. Seuls 43% d’entre eux estiment que l’équipe municipale accomplit un bon travail, près des deux tiers (64%) déplorent en revanche que la situation se détériore, et les trois quarts (75%) veulent des changements « en profondeur«  pour la suite de ce mandat, selon les résultats d’un sondage Ispos – Sopra Steria* pour France 3 Provence-Alpes, France Bleu et la Provence révélés ce vendredi 15 décembre.

« ll y a un consensus négatif sur certains aspects de l’action municipale. Mais quand on regarde dans le détail, c’est plus compliqué que ça », tempère Pierre Latrille, l’un des auteurs du sondage et membre de l’institut Ipsos. Il observe finement que le jugement de l’action municipale varie selon l’affinité politique des sondés.

« Ceux qui ont voté pour le Printemps marseillais ont une bonne opinion ». Ils sont en effet 69% à juger que la municipalité a accompli un bon travail contre seulement 18% des électeurs de Stéphane Ravier lors des dernières municipales, alors affilié au Rassemblement National.

Quels chiffres retenir de ce sondage ?

85% des Marseillais ne se sentent pas en sécurité

Parmi les principaux enseignements de cette étude : l’important sentiment d’insécurité, ressentie par 85% des personnes interrogées, ce chiffre étant légèrement plus élevé chez les femmes (89%) que chez les hommes (80%). « Un sentiment très partagé partout en France, »  banalise Pierre Latrille.

« Sentiment » d’insécurité?

Malgré les330 policiers, 11 enquêteurs pour la police judiciaire, trois compagnies de CRS déployés en renfort à l’initiative de l’Etat au cours des deux dernières années, les fusillades et règlements de compte en tout genre ont fait plus de 40 morts, dont trois victimes collatérales, depuis le début de l’année 2023.

72% de mécontents de la politique du logement

Les élus ne sont pas non plus parvenus à convaincre concernant leur politique du logement : 72% des sondés s’en disent insatisfaits. Et ce, alors même qu’il s’agissait de l’un des enjeux phares de la dernière élection, au lendemain des effondrements de deux immeubles de la rue d’Aubagne qui a causé la mort de 8 personnes, le 5 novembre 2018.

Parmi les facteurs qui peuvent expliquer ce mécontentement, la difficulté à se loger, la pénurie de logements sociaux, avec 40.000 demandes encore en attente, dans une municipalité de gauche, ou encore la colère face à l’explosion du nombre d’Airbnbs. Face à cette crise, la Ville propose la création de 4.500 logements par an pendant six ans, dont 1.500 logements sociaux dans le cadre de son programme local de l’habitat métropolitain. Le maire demande aussi une évolution de la loi pour mieux lutter contre les marchands de sommeil.

La perception des sondés est légèrement meilleure en ce qui concerne les autres volets de la politique municipale : la gestion des écoles et de la police municipale, dont 48 % de personnes qui se disent plutôt ou très satisfaits dans les deux cas.

75% veulent un changement « en profondeur »

De manière générale, seuls 43% des sondés estiment que l’équipe municipale accomplit un bon travail depuis son élection en 2020. Près de deux tiers (64%) pensent que la situation de la ville s’est détériorée « au cours des dernières années« , dont près de la moitié des sympathisants du Printemps marseillais (49%).

Pour les prochaines années, 75 % des personnes sondées veulent un changement « en profondeur ». Un pourcentage qui chute sans surprise chez les sympathisants du Printemps Marseillais : 54 % de celles et ceux qui ont voté pour la liste au premier tour de l’élection municipale de 2020 jugent à l’inverse qu’il est préférable de la poursuivre « telle qu’elle est menée actuellement« .

*Sondage réalisé en ligne auprès de 813 personnes du 28 novembre au 11 décembre 2023.

Loi immigration: 75% des Français veulent un référendum 55% une dissolution de l’Assemblée

Une majorité (55%) voudrait même une dissolution de l’Assemblée

Le vote-surprise de la motion de rejet préalable du projet de loi immigration du gouvernement Borne a fait renaître l’espoir et libéré les consciences : les trois-quarts des Français y voient une opportunité de se faire entendre. En effet, 75% se disent favorables à l’organisation d’un référendum sur l’immigration, d’après une nouvelle enquête « L’Opinion en direct » menée par Elabe pour BFMTV et diffusée ce mercredi 13 décembre.

Le sondage Elabe pour BFMTV est sujet à caution

69% des Français interrogés seraient favorables à une loi équilibrée façon Gérald Darmanin, selon BFMTV, qui milite toujours pour le pouvoir en place – et perd de l’audience (abandonnant sa premtère place de télévision d’information au profit de CNews)) entre « une extrême fermeté » et une « meilleure intégration ». En contradiction avec le vote des députés, neuf d’entre eux ayant préféré être absents pour ne pas se faire remarquer et risquer une menace de tonte par le macronard Jean-René Cazeneuve (père de Pierre, député et beau-frère d’Aurélien Rousseau, ministre de la Santé de Borne) dans le plus pur style de l’épuration de la Libération (lien PaSiDupes)

Pour 57% d’entre eux, le projet de loi porté par Darmanin, et plus spécifiquement la mesure sur la régularisation des travailleurs illégaux dans les métiers en tension, « est un appel d’air migratoire supplémentaire« . Le bon sens populaire reste pourtant inaudible de la macronie qui préfère maintenir l’ensemble des travailleurs des métiers de service au plus bas plutôt que de proposer des salaires attractifs aux demandeurs légaux d’un emploi.

LA GAUCHE ET LA DROITE D’ACCORD
Aucun écart significatif n’est constaté lorsque l’on observe la proximité politique des répondants. Près de 75% des électeurs de gauche sont «pour» cette prime pour les travailleurs français dans les métiers en tension. Ceux de La France insoumise sont les plus favorables (82%), devant les Français proches du Parti socialiste (74%) et ceux d’EELV (67%), 29/09/2023

En revanche, 42% des Français adhèrent à l’idée que le projet gouvernemental « trahit les valeurs fondamentales de la République », comme indiqué par le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, et qu’il « stigmatise en permanence l’étranger montré soit comme une menace soit comme quelqu’un qui cherche à profiter du système ». Un sentiment que contredisent d’autres sondages.

Si dissolution, 28% des Français souhaitent une victoire du RN

Outre le référendum sur l’immigration, une majorité de Français (55%) est favorable à la dissolution de l’Assemblée nationale et à l’organisation de nouvelles élections législatives. 43% sont opposés à cette idée.

La dissolution de l’hémicycle clive davantage politiquement que le référendum: la majorité des électeurs de Marine Le Pen (76%) et de Jean-Luc Mélenchon (61%) y sont favorables, tandis que les sympathisants de Macron (64%) et dans une moindre mesure des électeurs LR (52%) y sont majoritairement opposés.

Si un tel scénario devait se réaliser, 28% des Français souhaiteraient que le Rassemblement national remporte les élections législatives. Pour le moins surprenant, sachant que 34% ont voté Marine Le Pen au 2e tour de la prédidentielle de 2917.

16% espèrent une victoire d’une alliance de gauche, 14% de Renaissance, 9% des Républicains. En revanche, 32% ne souhaitent la victoire d’aucun d’entre eux.

Dans l’hypothèse d’une cohabitation future en cas de victoire du RN aux élections législatives, Jordan Bardella, qui a déclaré être prêt à assumer la fonction de « Premier ministre de cohabitation », est perçu comme un bon Premier ministre potentiel par 46% des Français. Notamment aux yeux des électeurs de Marine Le Pen (87%) et d’Eric Zemmour (87%).

La quasi-totalité des électeurs ainsi que 43% des électeurs de Valérie Pécresse, 29% de ceux d’Emmanuel Macron, et 28% de ceux de Jean-Luc Mélenchon partagent cet avis.

Le président du Rassemblement national bénéficie d’une opinion particulièrement positive chez les 18-34 ans et chez les employés/ouvriers.

Mais ceux favorables à Jordan Bardella ne sont pas la majorité: 52% considèrent qu’il ferait un mauvais premier ministre. Pour mémoire, le président Macron a été réélu par seulement 43,6% des inscrits. Rien d’étonnant donc qu’il n’ait pas obtenu de majorité absolue à la législative.

Par ailleurs, plus de 4 millions d’électeurs (soit 8,6% des électeurs inscrits et 11,5% des votants) ont glissé un bulletin blanc ou nul dans l’urne lors de ce second tour. Il s’agit d’un record absolu sous la Ve République.

Elabe et son donneur d’ordre BFMTV croient-ils donc pouvoir nous faire avaler leurs chiffres tendancieux de propagande en contexte aussi défavorable que le vote de la motion de rejet préalable du projet de loi d’immigration ? Macron leur saura peut-être gré d’avoir essayé…

Corruption : pour près de 9 Français sur 10, les acteurs publics sont « corrompus pour une grande partie d’entre eux »

Le Maire, qui recherche des ressources et prépare un texte anti-corruption, parle de « ver qui pourrit la démocratie »

87 % des Français estiment que les personnes exerçant des responsabilités sont « corrompues«  ou « corrompues pour une grande partie d’entre elles », en légère baisse par rapport à mars 2019 (91 %), selon une étude Harris Interactive réalisée pour Transparency International France et la Fondation Jean Jaurès (socialiste) à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre la corruption.

70 % des Français estiment qu’un ministre mis en examen dans une affaire de corruption devrait démissionner, révèle une étude Harris Interactive.

Selon cette étude publiée le 9 décembre, les trois quarts des Français considèrent qu’il faut renforcer les moyens de la justice pour enquêter et poursuivre des faits de corruption.

Parmi les responsables publics, seuls les maires (41 %), les juges (45 %) et les fonctionnaires (50 % pour les fonctionnaires d’Etat et 46 % pour les fonctionnaires territoriaux) bénéficient d’un jugement majoritairement positif. SI tant est que 45% ou 41% soit « positif »…

Par ailleurs, 46 % des Français pensent qu’il y a plus de corruption qu’avant et 46 % pensent qu’il y en a autant et seulement 7 % jugent qu’elle baisse.

25 % des Français révèlent que la corruption est même une expérience à laquelle ils ont été confrontés personnellement et 39 % en ont entendu parler autour d’eux.

En revanche, loin de se résigner, les Français se déclarent prêts à signaler des actes de corruption à 68 %, en s’adressant prioritairement à la police (59 %), à la justice (44 %) mais aussi aux associations (36 %). Une minorité de Français est plus résignée : 32 % de répondants qui n’envisagent pas de signaler se justifient en indiquant qu’ils n’aiment pas dénoncer (30 %), que ça ne sert à rien (29 %) ou qu’ils craignent les représailles (20 %).

En matière de lutte contre la corruption, les Français jugent que les lanceurs d’alerte jouent le rôle le plus important (44 %), devant la justice (43 %), l’État en général (33 %), les associations (27 %) ou la presse (23%).

Cette étude Harris Interactive pour le Transparency International France et la Fondation Jean Jaurès a été réalisée en ligne du 25 octobre 2023 au 30 octobre 2023 auprès d’un échantillon de 1 500 personnes, représentatif de la population âgée de 18 ans et plus.

Lien PaSiDupes (11 décembre 2023)

78% des jeunes musulmans dénoncent une laïcité « discriminatoire »

Et ils affluent en France…

Près de 80 % des musulmans en France jugent « discriminatoire » l’application de la laïcité. Une majorité de jeunes – de la troisième génération – interrogés dans une autre étude estiment aussi que « la défense de la laïcité est instrumentalisée » pour « dénigrer les musulmans ». Complotistes et, de surcroît, pour le moins paranoïaques…

Cette étude marque une escalade dans les revendications, puisque 65 % des Français musulmans souhaitent que les couvre-chefs religieux (chéchia, kufi d’Afrique de l’Ouest ou turc) puissent à l’avenir être portés par les élèves dans les collèges et lycées (73 % pour les vêtements amples type abayas et qamis ou burkinis). Ils sont par ailleurs 75 % à se dire favorables à la création de nouveaux jours fériés pour les religions minoritaires, et à l’autorisation des couvre-chefs religieux pour… les athlètes aux Jeux olympiques.

Une conception approximative parmi les jeunes

« La définition de ce qu’est avant tout la laïcité n’est pas consensuelle » chez les jeunes, souligne l’institut de sondage, puisque 29 % d’entre eux estiment qu’il s’agit de mettre toutes les religions sur un pied d’égalité, 27 % d’assurer la liberté de conscience et 22 % de séparer les religions de la sphère politique et de l’Etat.

Les jeunes musulmans exigent de la France qu’elle change pour eux : une intégration inversée ? Si 68 % des jeunes estiment que « la pratique de la laïcité devrait évoluer en France », les avis sont partagés entre aller vers plus de fermeté envers les expressions des identités religieuses (42 %) et plus de tolérance (35 %).

Par ailleurs, 43 % des jeunes Français musulmansxse disent favorables au port de signes religieux ostensibles – ces signes ne sont donc pas des fantasmes – dans les lycées publics (31 % y sont opposés).

L’enquête Kantar Public en rajodute

L’enquête Kantar Public pour le LACES (université de Bordeaux) et le GSLR, un laboratoire de recherche du CNRS et de l’Ecole pratique des hautes études, avec le soutien de l’Institut universitaire de France, a été réalisée du 14 au 16 juin 2023 auprès d’un échantillon de 1.000 jeunes de 18 à 30 ans, représentatif de la population des 18-30 ans en France.

L’étude Ifop pour Elmaniya.tv, chaîne laïque franco-arabe qui se définit «laïque et humaniste», à destination des populations , a été réalisée du 21 au 29 novembre par questionnaire auto-administré en ligne auprès d’un échantillon de 1.002 personnes, représentatif de la population de religion musulmane vivant en France métropolitaine âgée de 15 ans et plus.