La NUPES est redevable à Charles de Courson de l’élection du président de la Commission des finances

Courson est membre du parti Les Centristes-Le Nouveau Centre, ex-membre du parti Les Républicains (LR).

Courson

La Nupes a eu peur. Eric Coquerel, le candidat de l’alliance des gauches a été élu, ce jeudi 30 juin, à la présidence de la commission des Finances de l’Assemblée nationale à l’issue du troisième tour. Les deux premiers n’avaient pas dégagé de majorité absolue pour ce poste clef au Palais Bourbon.

En réalité, le retrait du député de centre droit Charles de Courson a permis à son collègue d’extrême gauche de l’emporter à coup sûr. Après trois suspensions de séance – et deux premiers scrutins infructueux – l’élu de 70 ans, membre du groupe d’opposition Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires, un ex-Les Centristes-Nouveau centre a renoncé à briguer le poste. Sans en donner les raisons. En 2017, Gilles Le Gendre, alors président du groupe La République en marche, proposa que le groupe LT dispose des places situées tout en haut de l’hémicycle, à l’extrême gauche, juste au-dessus des bancs du groupe… La France insoumise, LFI, ce que Philippe Vigier refusa!

Pour certains à gauche, le parlementaire, spécialiste des finances publiques, ne voulait pas associer son vote aux voix du Rassemblement national, et in fine, être élu grâce à son soutien. C’est en tout cas l’analyse, sur les réseaux sociaux, de David Cormand, l’eurodéputé et ancien patron des écolos radicaux (EELV), membre de la Nupes.

“Que le nouveau monde en prenne de la graine”

“Fils de résistant, petit-fils de l’un des députés ayant refusé de voter les pleins pouvoirs à Pétain”, écrit-il d’abord, en référence à l’histoire familiale du député Charles de Courson, viscéralement engagé contre les pétainistes, ce que n’est pas Marine Le Pen. Et d’ajouter, à l’adresse des troupes du chef de l’Etat et des Républicains: “Que ‘le nouveau monde’ politiquement décérébré et le ramassis de collabos que sont devenu les LR, pourtant censé être issus du Gaullisme, en prennent de la graine. (sic)”  Charles de Courson est également descendant de l’aristocratie régicide en la personne de Louis-Michel Lepeletier de Saint-Fargeau, qui vota la mort de Louis XVI.

L’hypothèse d’une alliance de circonstance entre Les Républicains et le Rassemblement national derrière Charles de Courson, pour barrer la route à Coquerel, aura donc été une intox grossière, en fin de matinée Palais Bourbon. Un nuage de fumée qui a pu égarer les moins avertis.

Vous la voyez venir l’arnaque de Courson président grâce à une alliance des droites avec l’extrême droite ?”, a par exemple lâché le patron du PS, Olivier Faure, au moment où le Rassemblement national poursuivait les tractations avec les autres groupes pour coiffer la NUPES au poteau. Il a finalement retiré son tweet. Car “l’arnaque” n’a pas eu lieu…

Cas Sébastien Chenu, RN, élu vice-président de l’Assemblée nationale avec les voix de LREM:

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Quand Mélenchon appelle Courson

Interrogé par Libération sur ces négociations en coulisse, Jean-Philippe Tanguy, le député RN candidat à la présidence de la “comFI” pour son parti, s’est borné à parler de l’hypothèse d’une présidence tournante entre lui, Charles de Courson et Véronique Louwagie, l’élue présentée par Les Républicains.

De son côté, Courson reste discret sur ses motivations, lesquelles pourraient pourtant être limpides. Connu pour certaines de ses prises de position singulières au Palais Bourbon, – il n’a pas hésité à accuser la majorité de 2019 d’organiser, sans le vouloir, un “retour au régime de Vichy – une obsession pathologique –  avec sa loi anti-casseurs – ne s’est pas encore exprimé sur le sujet.

Ses proches sont moins secrets. “Hors de question pour le député, dont des membres de la famille furent déportés avant de mourir dans des camps de concentration en 1945, d’accéder au poste avec les voix de l’extrême droite”, diffuse “l’entourage” de l’élu de la Marne.

Selon plusieurs journalistes présents à l’Assemblée nationale ce jeudi, Jean-Luc Mélenchon l’aurait d’ailleurs appelé juste après le vote. Pour le remercier de son attitude? L’histoire ne le dit pas (encore.)

LR fait élire un Nupes pour barrer le RN à la commission des finances de l’Assemblée

« Pas de chasse aux sorcières », promet Eric Coquerel (LFI, Nupes)

LR se tire une balle dans le pied.

Soucieux de son image plus que des intérêts du parti et de ses membres et électeurs, Les Républicains (59 députés) s’est privé d’un levier stratégique à l’Assemblée nationale. Le parti de droite est victime consentante du martèlement anti-droite nationale des gauches écologiste répressive, anti-fasciste fascisée et/ou islamo-gauchiste. 

« Satisfait », et « pleinement rassuré », homme du « débat » et non d’une « chasse aux sorcières », déclare Eric Coquerel, ci-dessus, poing dressé, député LFI-Nupes, qui n’a pas tardé à exprimer son soulagement au moment de livrer ses premiers mots de président de la commission des finances de l’Assemblée nationale, ce jeudi. Cette victoire lui permet donc de se hisser à la tête de cet organe-clé du Palais-Bourbon, venant clore les tractations qui ont agité les premiers jours de la nouvelle législature.

Un lieu « de débat » et non de « buzz »

En effet, si la présidence de la commission des finances revient traditionnellement à un membre de la principale formation d’opposition, l’incertitude régnait sur son identité, cette année. La coalition électorale de la gauche (LFI, EELV, PS, PCF) pèse certes plus lourd à quatre que le Rassemblement national, à lui seul, dans l’hémicycle, et pourtant, le Rassemblement national y compte davantage de députés (89) que La France insoumise (75) dans un rapport de forces rude. Toutefois, c’est bien le député d’extrême gauche (ré-) élu dans la Seine-Saint-Denis qui a émergé, avec 21 voix contre 11 à son rival représentant le Rassemblement national, Jean-Philippe Tanguy, et 9 leur préférant Véronique Louwagie des Républicains.

Malgré les conditions de son élection, le vainqueur s’en est félicité peu après. « Je suis satisfait que les formes démocratiques aient été respectées », a-t-il déclaré, sans éléments fondant cette suggestion de menace. Et d’ajouter quelques mots pour ne rien dire: « Le vote de ce matin me rassure pleinement ». 

L’Insoumis assumé, qui défie la République, ses règles et ses principes, a alors pris plusieurs engagements: « Je compte faire en sorte que cette commission soit un lieu où on débatte plus du fond que du buzz. Je pense important que cette commission reste dans cet esprit ». Message aux totalitaires qui, pendant cinq ans, ont écrasé leur entourage de leur mépris.

Le parlementaire a encore souhaité que sa commission ait « le temps de mener des débats, de faire des amendements ».

Eric Coquerel, un insoumis soumis, dirait-on

La perspective de voir un insoumis à la tête de cette commission, chargée entre autres de contrôler le budget mais également apte à demander des informations à l’administration fiscale, et d’avoir accès à des éléments confidentiels, avait poussé droite et extrême droite à monter au créneau.

Eric Woerth avait ainsi affirmé que les Insoumis chercheraient à employer cette position stratégique pour « faire du contrôle fiscal » et Marine Le Pen avertissant de la menace représentée par un homme décrit comme un militant de la « gauche radicale ».

Eric Coquerel s’est voulu apaisant ce jeudi matin: « L’idée n’est pas de contrôler ni de mener une chasse aux sorcières mais si je peux lever des secrets fiscaux pour travailler sur l’évasion fiscale je ne m’en priverai pas, mais ça n’a rien de politique ». « On défend un programme de rupture avec le libéralisme mais dans le respect du droit et le respect de chacun », a-t-il expliqué.

Le « président de toute la commission »

Coquerel apprend le métier de patron, à 63 ans… Alors qu’il milite pour la retraite à 60 ans. Des garanties verbales qui riquent de ne pas suffire à consoler son ancien concurrent, Jean-Philippe Tanguy. Celui-ci a vu dans sa défaite un « acte de piraterie » et « un problème de démocratie ». En fait, un vulnérabilité à la propagande de l’extrême gauche : LR lui a préféré un candidat radical de gauche plutôt que de droite. Un marché de dupes.

« Il ne partage pas cet esprit de débat mais ça ne m’étonne pas vu le parti qui est le sien », a contre-attaqué Éric Coquerel, qui a dit sa certitude que ses relations avec les autres commissaires seraient bonnes.

« Je suis le président de toute la commission des finances et je compte faire en sorte que les droits de l’Assemblée soient respectés », a-t-il enfin posé.

Voyez la répartition des postes de président de commission:

https://vm.tiktok.com/ZMNkpY5Es/?k=1

Interrogation: quelle est la compétence particulière de Sacha Houlié justifiant sa présidence de la commission des lois? Avocat depuis 10 ans, a-t-il ssuffisamment exercé puisqu’il a été député cinq ans et a été hébergé par protection et complaisance au cabinet de niche Sorba Payrau crée en 2013 et dédié à la construction? Alors que Yaël Braun-Pivet qui l’a précédé est magistrate, Houlié n’avait pas été jugé assez compétent pour le ministère du Logement… Alors que les prix de l’immobilier flambent, le gouvernement Borne intial ne juge d’ailleurs pas utile de se doter d’un ministre du Logement…

Prix de l’énergie: Macron interrompt une conversation privée de Biden au G7

Une immixtion de Macron, filmée et condamnée

Collabo au rapport,
auprès de son maître

Macron est-il le sherpa de Biden ? L’interruption cavalière par Macron d’une discussion privée entre le président américain et son conseiller à la sécurité nationale a été filmée au cours de la réunion du G7 en Bavière et les micros ont pu enregistrer le président français évoquant son échange avec les autorités émiraties au sujet du pétrole. L’empressement du chef de l’Etat, son attitude cavalière à l’encontre de son homologue octogénaire et cette entorse à la discrétion et au respect interrogent les observateurs.

Conscient de sa marginalité dans le concert atlantiste dominé par le tandem Biden et Johbsonux abois, Macron a parlé devant les caméras de la stratégie à adopter envers les pays producteurs de pétrole, ce lundi 27 juin, au G7 en Allemagne.

Les images filmées par BFMTV montrent Joe Biden en train de s’entretenir avec Jake Sullivan, son conseiller à la sécurité nationale quand, surgi de nulle part, Macron fond par derrière sur le couple américain, comme la misère sur le peuple. “Joe! Monsieur le président!”, l’apostrophe-t-il en anglais.

“Monsieur le président, excusez-moi de vous interrompre…”, commence-t-il, toujours en anglais, avant d’expliquer la raison de son intrusion. “J’ai pris la décision d’appeler le président des Emirats arabes unis pour lui demander d’augmenter la production”, explique-t-il, conscient de la présence des caméras et micros.

“Peut-être que nous devrions en discuter à l’intérieur”

Or, le sujet est sensible. Les mesures d’embargo pétrolier prises avec arrogance contre Moscou après l’invasion de l’Ukraine a fait exploser les prix et les Occidentaux pressent les pays de l’Opep et de l’Opep+ – 23 pays qui produisent la moitié du pétrole mondial – d’augmenter encore leur production pour alléger la pression sur les prix.

Après son appel à Mohammed ben Zayed, Macron – aux cent coups – rapporte la teneur de leurs échanges à Joe Biden, malgré la présence de la presse internationale:[Le pays] est à son maximum [de production de pétrole], c’est ce qu’il prétend, c’est tout ce qu’il peut faire. Ensuite, il m’a dit que les Saoudiens peuvent augmenter la leur […], répète le sous-officier Macron au rapport à son officier.

« J’ai décidé d’appeler le président des Emirats arabes unis. Je lui ai demandé d’augmenter sa production. Il m’a répondu deux choses. D’une, ‘je suis au maximum’ – en tout cas, c’est ce qu’il dit – et deux, selon lui, les Saoudiens peuvent augmenter un peu la leur, de 150 [milliers de barils,] ou un peu plus, mais pas en grande capacité et sur les six prochains mois ».

Enfin, concernant le pétrole russe, il m’a dit que nous devions nous assurer que l’Inde…”

Macron n’a pas le temps de terminer son compte-rendu, interrompu pour une raison inconnue. A la fin de la séquence, publiée par un compte du Parti Républicain américain anti-Biden, alors que le président français semble vouloir poursuivre la conversation, on entend un conseiller – sans doute Jack Sullivan – l’interrompre à nouveau: “Peut-être que nous devrions en discuter à l’intérieur.” “OK, OK”, répond Macron.

Les Emirats arabes unis réagissent

Plus tard, dans un communiqué, le ministre émirati de l’Energie et des Infrastructures, Souhail ben Mohammed Al-Mazrouei a confirmé que “la production des Emirats (est) à un niveau proche de la capacité maximale prévue actuellement dans le cadre de l’Opep+, soit 3168 millions de barils par jour”.

Découvrant que la séquence se répandait comme la poudre sur les réseaux sociaux, il a alors mis les points sur les “i” sur Twitter. ”A la lumière des récents reportages dans les media, je voudrais préciser que les Emirats arabes unis produisent près de notre capacité de production maximale sur la base de leur production de base actuelle de l’Opep+ à laquelle les Emirats arabes unis se sont engagés jusqu’à la fin de l’accord”, a-t-il réaffirmé.

Les internautes font le parallèle avec “The Office”

Sur les réseaux sociaux, la séquence a généré des milliers de partages. Si certains utilisateurs condamnent le manque de lucidité de Macron et dr maîtrise de ses nerfs, plusieurs autres l’ont moquée, faisant notamment le parallèle avec un personnage de série. “En fait, Macron c’est Michael Scott de The Office, sauf qu’il est président”, écrit l’un d’eux en référence à la sitcom américaine mettant en scène un cadre d’entreprise particulièrement incompétent. “On vit dans The Office et vous voulez qu’on aille bien”, s’inquiète un autre. En l »occurrence, la « start up nation » numérique.

D’autres ont cru reconnaître Pep Guardiola, actuel entraîneur de Manchester City, raillé pour son attrait pour les objectifs de caméras.

Les enfants du ministre woke de l’Education nationale, confie ses enfants à une école privée élitiste

Le ministre woke de l’Education nationale ne fait pas confiance en l’école publique.

Ses enfants, Rose et Lucien, étudieront à l’Ecole alsacienne, autre haut lieu d’un autre « communautarisme ». Une école privée et préservée, réservée aux enfants de l’élite bien pensante, l’école alsacienne, a en effet accépté la responsabilité d’éduquer les gosses de ministres macronards.

Un député Rassemblement National préside la première séance de l’Assemblée nationale

José Gonzalez, doyen de l’Assemblée nationale, premier président historique

José Gonzalez,
député des Bouches-du-Rhône,
élu du Rassemblement national, avec 59,62% des voix
face à une candidate Nupes

A 79 ans, le député Rassemblement national de la 10e circonscription des Bouches-du-Rhône (Allauch, commune gagnée sur le PS par LR en 2020) présidera la première séance de la nouvelle Assemblée nationale mardi 28 juin 2022. Il occupera temporairement la présidence de l’Assemblée, jusqu’à ce qu’un nouveau président soit élu.

Arrivé à Marseille à 19 ans, depuis l’Algérie, en 1962, José Gonzalez revendique ses racines pieds-noirs. Et c’est en « fidèle » du Rassemblement national (RN) que le nouveau député de la 10e circonscription des Bouches-du-Rhône entend siéger et apporter « l’expérience des anciens »« Je me sens la force d’aller jusqu’au bout et de faire face aux fonctions que les électeurs m’ont confiées, tout en sachant que je n’étais pas un perdreau de l’année », a-t-il déclaré sur Europe 1.

Élu avec près de 60 % des voix

« J’ai été drossé sur les côtes provençales par les vents de l’histoire », explique à l’AFP le septuagénaire, élu député à la première tentative avec 59,62 % des voix face à une jeune candidate Nupes de 32 ans, en revenant sur son arrivée en France dans le sillage des accords d’Evian ayant mis fin à la guerre d’Algérie.

Ce père de deux enfants, également grand-père, est né le 28 avril 1943 à Oran (nord-ouest de l’Algérie). Il va d’abord travailler à la bourse des primeurs, sur le port de Marseille. Puis comme directeur d’auto-école avant d’intégrer la chambre de commerce, à l’aéroport Marseille-Provence, jusqu’à sa retraite.

Mais c’est à Allauch, commune limitrophe de Marseille, où il a déménagé en 1975, pour ne plus jamais bouger, qu’il va s’impliquer politiquement. Délégué du Front national (FN) de Jean-Marie Le Pen puis du RN de Marine Le Pen dans la circonscription depuis près de 40 ans, il a surtout exercé le mandat de conseiller municipal, dans l’opposition à chaque fois, dans les années 1990 d’abord, par deux fois, puis depuis 2014.

« Allier la jeunesse à l’expérience des anciens »

Mais il a également été conseiller régional, pendant six ans, de 2015 à 2021, dans l’opposition encore, après avoir été au sein de la liste alors menée par Marion Maréchal-Le Pen.

Le fait d’entrer à l’Assemblée à l’âge où beaucoup de députés partent à la retraite ne le choque pas : « Il faut allier la jeunesse à l’expérience des anciens », explique le nouveau parlementaire.

Quant à l’idée de quitter le RN pour Reconquête !, comme beaucoup dans les Bouches-du-Rhône, elle ne l’a jamais effleuré : « Pour quelle raison l’aurais-je fait ? Chez Marine, les fondamentaux sont toujours là, même si elle a un peu édulcoré son discours. »

Dysfonctionnements au Stade de France : Darmanin concède une «part de responsabilité»

Géraldeux Darmanin a reconnu mardi « une part de responsabilité » dans le fiasco de l’organisation de la finale de Ligue des champions au Stade de France en Seine-Saint-Denis, fin mai, exprimant ce qui ressemble à des « excuses » – mal formulées – auprès des supporters « qui ont subi cette mauvaise gestion ». « Est-ce que le Stade de France aurait pu être mieux géré ? La réponse est oui. Est-ce que j’ai une part de responsabilité ? La réponse est oui », a déclaré le ministre de l’Intérieur sur RTL. « Je m’excuse bien volontiers (auprès de) tous ceux qui ont subi cette mauvaise gestion », a-t-il ajouté, à l’adresse des supporteurs de Liverpool aspergés de gaz lacrymogène par la police ou agressés et volés – tout comme des supporters du Real Madrid – à l’issue du match le 28 mai. A noter que la formule «s’excuser » est fautive selon l’Académie française. On peut être ministre est parler un français approximatif: il est en effet impoli de « s’excuser soi-même». Il est respectueux d’employer la formule: «Je vous prie de m’excuser». Libre à l’offensé d’accéder à la prière. Ou non.

« Je m’excuse bien volontiers contre tous ceux qui ont subi cette mauvaise gestion », a déclaré Gérald Darmanin sur RTL en réponse à une question sur le sujet.

Son « bien volontiers » paraît particulièrement indécent…

Macron a quant à lui, tout fait pour ne pas être mêlé à cette polémique, considérée par son entourage comme un dossier empoisonné, sur lequel « il n’y a que des coups à prendre », n’avait pas dit un mot depuis samedi sur le Stade de France. Mercredi matin, alors que la polémique ne désenfle pas, le président a finalement demandé au gouvernement « la transparence, la lumière sur les faits, des pistes pour que ça ne se reproduise plus et de la réactivité », a annoncé la porte-parole du gouvernement, Olivia Grégoire, évoquant même « une obsession » de Macron.

Des excuses désinvoltes:

La « lutte contre la délinquance »

Géraldeux Darmanin s’est félicité que les trois dernières rencontres sportives organisées dans l’enceinte, dont la finale du Top 14 vendredi, n’aient fait l’objet « d’aucune difficultés ». « J’ai pris des dispositions qui ont changé profondément (l’organisation de) la Préfecture de police autour du Stade de France », s’est-il flatté, soulignant avoir « doublé les moyens qui manquaient sans doute (pour) lutter » contre la délinquance. « S’il y a quelque chose qui s’est mal passé au Stade de France, c’est la lutte contre la délinquance », a maintenu le ministre qui, le soir de la finale, avait accusé les supporteurs de Liverpool venus sans billet ou avec de faux billets.

Interrogé sur la responsabilité du préfet de police Didier Lallement et son avenir, Gérald Darmanin a déclaré ne « jamais faire de punition ad hominem mais peut-être que dans le secret de mon bureau il existe des changements ». « La question des personnes viendra après. Le préfet de police a fait son travail ce soir-là, mais il est certain qu’on a un changement d’organisation à faire, ça ne veut pas dire évidemment que l’on doit s’en prendre à telle ou telle personne », a-t-il conclu.

Un sujet n’est pas abordé: la question de l’opportunité d’une installation d’infrastructures concentrant des populations disparates pour des événements de masse, voire internationaux, dans des quartiers sensibles.

APL et gel des loyers: pour l’opposition, les comptes ne sont pas bons

Premier pas vers un blocage général des prix?

3,5%, c’est le niveau de soutien fixé par l’exécutif pour renforcer le pouvoir d’achat des Français, en ce qui concerne les loyers. Le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, l’a confirmé ce lundi 27 juin au matin: l’aide personnalisée au logement (APL) sera revalorisée de 3,5% et l’augmentation des loyers sera plafonnée elle à 3,5% et ce jusqu’à juin 2023.

“Face à l’augmentation des prix, nous protégeons les Français”, a défendu Bruno Le Maire en présentant les deux mesures phares du texte de loi axé sur le pouvoir d’achat. L’Insee avait mis en garde la semaine dernière contre la plus forte inflation que la France ait connue depuis 1985, laquelle pourrait atteindre 5,5% au total sur l’année.

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Mais, sociale sur le papier, la mesure n’a pourtant pas convaincu l’opposition de gauche, Insoumis en tête. Pour Manuel Bompart, “les comptes sont pas bons”, a-t-il tranché sur Twitter.

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L’eurodéputé LFI reprend notamment à son compte un calcul de Manuel Domergue, directeur des études de la Fondation Abbé Pierre, qui signale que la hausse des APL n’est pas alignée sur l’inflation, et qu’elle demeure donc insuffisante.

La présidente du groupe LFI à l’Assemblée, Mathilde Panot fustige, elle, une annonce inverse à celle prise en 2017, lorsque le gouvernement avait baissé les APL, ainsi que les réformes du mode de calcul des aides. L’élue évoque elle aussi des calculs de la fondation Abbé Pierre qui faisaient état en février dernier d’une baisse de 15 milliards d’euros de toutes les aides pour le logement, sur l’ensemble du quinquennat, et donc pas seulement sur les APL.

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Autre point de crispation dans l’opposition, la disparité entre le montant d’un loyer et celui de l’APL. La revalorisation annoncée des aides demeure insuffisante par rapport à la hausse possible de 3,5% des loyers, tance notamment le député LFI des Yvelines William Martinet, président de l’Union nationale des étudiants de France (UNEF, 2013-2016).

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Défense du projet

Si pour l’opposition de gauche, les mesures ne sont pas suffisantes, chez Les Républicains ont fait valoir “l’exigence budgétaire” face à la dette. “La situation de la dette française aujourd’hui est très grave (…) Le gouvernement ne peut pas dire: ‘Allez hop, 30 milliards de dette supplémentaire!’ Ce serait irresponsable”, a temporisé le LR Olivier Marleix, sur Europe 1.

La ministre Amélie de Montchalin – qui est en sursis au gouvernement depuis son rejet aux législatives – tente quant à elle l’apaisement et estime que ces deux mesures relèvent du compromis: “Un gel des loyers indifférencié aurait pénalisé un propriétaire modeste qui vit de la location de son bien pour compléter sa retraite et dans le même temps favoriserait un locataire aisé. Ce ne serait pas juste”, a-t-elle défendu, avant d’annoncer qu’elle recevrait prochainement les associations de locataires.

Le tango de Borne et Roussel sur le gouvernement d’union nationale crispe la NUPES

Le PCF quitte la Nupes mais s’accoquine avec l’exécutif macronien

Les va-et-vient de Fabien Roussel dans les tractations imposées par les législatives pour la constitution d’un gouvernement d’union nationale fait gronder ses alliés de la législative, il y a seulement dix jours.

Les électeurs ont voulu que Macron ne continue pas à se la jouer Jupiter. Ils l’ont amené à constituer un gouvernement d’union nationale, sans exclusive pour Les Républicains et les communistes, mais en discriminant le RN et la Nupes, partis et électeurs.

Or, Fabien Roussel y a définitivement mis un terme ce lundi. Pourtant, à plusieurs reprises, le secrétaire national du PCF n’excluait pas d’y participer.

https://dai.ly/x8c166b

A la sortie du Palais de l’Elysée, après un entretien avec le président de la République, pour la première fois, Fabien Roussel envisage de travailler aux côtés de l’exécutif en place:

« Nous si c’est un haut niveau, on est prêts à y participer. » Fabien Roussel, LCI le 21 juin 2022

Même si déjà l’ex-candidat à la présidentielle pose certaines conditions: “tout dépend du projet, il faut un projet “high level” comme je lui ai dit, pas de la petite politique, pas des petits chèques”. Fabien Roussel n’oppose pas (encore) une fin de non-recevoir au chef de l’État. L’un de ses arguments: le gouvernement d’union nationale de 1945, quand à la fin de la Seconde guerre mondiale, les communistes ont gouverné avec le Général de Gaulle.

Le 25 juin, le président de la République confirme à l’AFP ce qu’il tente de construire depuis plusieurs jours déjà: un exécutif élargi. “Ce sera des communistes aux LR”, précise-t-il en excluant de facto le Rassemblement national et la France insoumise qu’il ne considère pas comme “des partis de gouvernement”.

Le lendemain, Fabien Roussel confirme ses intentions sur la même chaîne, et avec les mêmes mots ou presque: “si c’est avec un projet de très haut niveau, nous, on est prêts à participer.”

Des alliés qui se désolidarisent

Mais quelques heures après l’interview du chef de file des communistes, Clémentine Autain, députée la France Insoumise exprime son incompréhension sur BFMTV: “Peut-être qu’il a cru être malin, je reconnais que je ne comprends pas très bien ce que dit Fabien Roussel mais je suis absolument convaincue que les communistes n’ont aucune envie de participer à un gouvernement dirigé par le Père Noël des riches.”

Mathilde Panot, cheffe de file des élus à LFI à l’Assemblée, indique elle aussi sur France 2 que la position de Fabien Roussel n’est pas celle du groupe communiste à l’Assemblée.

Une déclaration qui fait écho à celle d’André Chassaigne, le patron du groupe PCF dans l’hémicycle, dans l’Humanité ce week-end. “Pour les communistes, il n’est pas question d’une participation gouvernementale”, a-t-il assuré alors que Le Parisiense fait l’écho, ce lundi, d’alliés agacés. Le quotidien rappelle que pendant la campagne de la NUPES, Fabien Roussel a été remplacé à plusieurs réunions par Ian Brossat.

Revirement de Fabien Roussel

C’est finalement ce lundi 27 juin, sur l’antenne de CNews, que le secrétaire du PCF met un terme au feuilleton: “Nous ne participerons pas… Nous ne pouvons pas participer à un gouvernement qui garde comme logique de continuer à défendre les intérêts d’une minorité, la classe des riches.”

Le député communiste insiste notamment sur les projets portés par l’exécutif, notamment l’allongement de l’âge du départ à la retraite qui excluent selon lui toute participation à un gouvernement d’union nationale.

“En revanche, nous ferons tout, tout pour faire en sorte qu’il y ait des mesures prises tout de suite pour le pouvoir d’achat des Français.” Tout, sauf entrer au gouvernement donc, a priori.

Covid: mise à jour du vaccin Pfizer « très puissante contre Omicron et ses variants »

La liste provisoirement complète de ses effets secondaires

Une version qui s’annonce très efficace. mais qui peut aussi avoir des effets indésirables jusqu’à plusieurs semaines après l’injection. Voici lesquels.

Ce samedi, Pfizer a publié des premiers résultats très concluants de son vaccin mis à jour contre les variants du SARS-CoV-2. Des résultats qui seraient largement plus élevés qu’avec la version originale du vaccin Pfizer, notamment contre les sous-variants BA.4 et BA.5, le dernier cité étant actuellement en train de remplacer progressivement BA.2 en tant que variant dominant en France

Aucune mise à jour de vaccins anti-Covid n’a encore été validée par les autorités sanitaires même si, cette semaine, l’Agence Européenne du Médicament a indiqué avoir lancé la procédure pour le vaccin adapté à Omicron du laboratoire Moderna. Ces mises à jour pourraient être autorisées à la fin de l’été pour une campagne de rappel avant l’hiver.

Réactions allergiques

Afin d’être définitivement complet sur le sujet, Pfizer alerte également dans son communiqué des possibles effets secondaires après injection du vaccin

En premier lieu, de possibles réactions allergiques jusqu’à 1 heure après avoir reçu le vaccin. Des évanouissements ont également été constatés. Voilà pourquoi il est notamment demandé de rester pendant 15 minutes sur les lieux de la vaccination après l’injection. La personne vaccinée peut présenter les symptômes suivants : « Difficulté à respirer, gonflement du visage et de la gorge, rythme cardiaque rapide, éruption cutanée sur tout le corps, étourdissements et faiblesse »

Des cas de myocardite et de péricardite ont également été constatés. Avec des symptômes « qui ont commencé quelques jours après la vaccination. La probabilité que cela se produise est très faible »

Les symptômes suivants, eux, peuvent apparaître jusqu’à deux semaines après avoir reçu l’injection : 

  • Douleur thoracique
  • Essoufflement
  • Sentiment d’avoir un cœur qui bat vite, qui flotte ou qui bat fort
  • Évanouissement
  • Irritabilité inhabituelle et persistante
  • Mauvaise alimentation inhabituelle et persistante
  • Fatigue inhabituelle et persistante ou manque d’énergie
  • Vomissements persistants
  • Douleur persistante dans le ventre
  • Pâleur inhabituelle et persistante

Dans ces cas-là, n’hésitez pas à consulter un médecin. 

Enfin, d’autres effets secondaires ont également été recensés : « Eruption cutanée, démangeaisons, urticaire, gonflement du visage, douleur au site d’injection, fatigue, maux de tête, douleurs musculaires, frissons, douleurs articulaires, fièvre, gonflement au site d’injection, rougeur au site d’injection, nausées, sensation de malaise, gonflement des ganglions lymphatiques (lymphadénopathie), diminution de l’appétit, diarrhée, vomissements, douleur au bras et irritabilité ». Là encore, n’hésitez pas à consulter un médecin. 

L’IVG dans la Constitution? Bayrou, défavorable

La Constitution va-t-elle devenir un recueil de diktats sociétaux clivants ?

Le RESPECT de la VIE
est DEPASSE

Premier couac dans le concert d’Ensemble !

François Bayrou s’est déclaré défavorable à un référendum sur l’inscription de l’IVG dans la Constitution. Alors que le droit à l’avortement régresse et a été révoqué aux Etats-Unis, où la Cour suprême annule le droit à l’avortement et laisse chaque Etat libre d’autoriser ou d’interdire l’IVG, comme c’était le cas avant 1973, la question de la sanctuarisation fait en revanche l’objet d’un forcing des gauches et de deux propositions de loi. La République en marche (Renaissance, ex-Ensemble!) et l’alliance des gauches (Nupes) ont annoncé de concert leur intention de déposer un texte en ce sens.

Une offensive intempestive e periode de crise politique et économique. Et peut-être sanitaire. « Est-ce utile, en ce moment ? » s’est demandé François Bayrou, le patron du MoDem, à contre-courant du prohet du groupe majoritaire animé par Aurore Bergé à l’Assemblée nationale, mais relayeuse du mouvement américain en cours.

François Bayrou appelle à résister aux ini société américains ne devraient pas automatiquement se répercuter en France. « C’est quand même surprenant que ce qui se passe aux Etats-Unis – qui est très grave – entraîne un certain nombre de réactions effervescentes dans la vie politique française », a réagi le maire de Pau ce dimanche 26 juin sur BFMTV, se disant « heureusement » libre de penser différemment de la majorité présidentielle. Selon le centriste, proche historique de En Marche!, le droit à l’avortement n’est menacé par aucun parti en France. « Dans l’état où le pays se trouve, avec toutes les questions devant nous, est-ce qu’il est bon et utile de faire ça alors même qu’à ma connaissance, aucun courant politique ne remet en cause la loi Veil ? »

Et de souligner que ce sujet n’a pas été abordé durant les campagnes électorales (présidentielle et législative).

Macron a manqué le coche en 2018

Premier ministre, Elisabeth Borne, suivie par plusieurs membres du gouvernement, a aussitôt soutenu « avec force » la proposition. Une révision constitutionnelle nécessite l’adoption du même texte par Assemblée et Sénat, puis elle doit être approuvée par référendum. Autre option : si la révision a été initiée par l’exécutif, ou reprise par lui, le texte doit aussi être validé par les deux chambres mais peut être soumis au Parlement réuni en Congrès, qui doit le voter à une majorité des 3/5e des suffrages exprimés.

L’inscription de l’avortement dans la Constitution fait visiblement consensus entre la majorité, formation sans colonne vertébrale idéologique, et la Nupes, anti-famille, l’une des principales forces d’opposition au Palais-Bourbon.

Le camp de Marine Le Pen s’est de son côté montré moins flambard, l’ex-Front national ayant adopté une position anti-IVG par le passé. Aurore Bergé a fait de l’IVG un cheval de bataille de sa présidence de groupe pour pointer chez les nouveaux députés RN « des opposants farouches à l’accès des femmes à l’IVG ». Mme Bergé est séparée de son compagnon, Nicolas Bays, membre du Parti socialiste, et on ne lui connaît pas d’enfant.

De son côté, la cheffe du RN, défavorable aux « avortements de confort », a toutefois assuré sur Twitter n’avoir « jamais attenté au droit des femmes à recourir à l’IVG ».

Les députés LREM se sont opposés à l’inscription de l’IVG dans la Constitution en 2018. La gauche reproche d’ailleurs à LREM d’avoir repris à son compte une proposition qu’elle avait déjà proposée à deux reprises. Et que la majorité avait rejetée.

En effet, en 2018, un amendement porté par LFI proposant d’insérer dans la Constitution le droit à l’IVG avait été rejeté à l’Assemblée nationale. 145 députés avaient voté contre, dont 100 élus LREM. « Il me semble que nous avons un droit qui est suffisamment garanti, et qu’il n’est pas besoin de l’inscrire dans le préambule de la constitution », avait ainsi déclaré Nicole Belloubet, alors Garde des Sceaux.

Elle avait été rejointe par Yaël Braun-Pivet, qui deviendra mardi prochain la première femme à s’installer à la présidence de l’Assemblée nationale. Cette dernière avait montré son désaccord avec l’amendement de l’opposition.

« Les droits des femmes à l’égard de la contraception et de l’avortement sont aujourd’hui extrêmement bien assurés dans notre pays. Je ne crois pas que l’inscription de ces droits dans la constitution, d’une part soit nécessaire, d’autre part soit utile. À mon sens, il n’est nul besoin de brandir des peurs relatives à ce qui se passe dans d’autres pays pour estimer que ces droits sont menacés dans le nôtre. Ce n’est absolument pas le cas et rien ne vous permet de l’affirmer », avait affirmé l’élue LREM.

Une prise de position critiquée ce samedi sur les réseaux sociaux.

Les jeunes des quartiers sont «la nouvelle France», selon Mélenchon

Les membres de la NUPES adhèrent au « grand remplacement » prôné par leur chef de file

Toulouse

Le « grand remplacement » n’est pas un fantasme populiste et fasciste. Mélenchon lui a donné son fondement politique. En novembre 2018, le chef de file de La France insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, a en effet salué à Epinay-sur-Seine, commune socialiste (1947-2001) (Seine-Saint-Denis, PS) les habitants des quartiers populaires, une « nouvelle France » sur laquelle LFI veut s’appuyer pour « tout changer ». En juin 1971, le congrès d’Epinay a fait l’union des socialistes et Mitterrand mais, en 2018, Mélenchon, athée islamo-gauchiste, ouvrait les hostilités raciales, dressant le Sud contre le Nord, la diversité des immigrés, notamment musulmans contre les Caucasiens, singulièrement chrétiens.

« Je sais quelles sont les populations qui sont là dans ces quartiers. Eh bien moi je veux les nommer. Je n’ai pas peur, je n’ai pas honte de le dire. Ceux que vous voyez là, c’est la nouvelle France« , a déclaré J.-L. Mélenchon, député parachuté en Seine-Saint-Denis dans les Bouches-du-Rhône (et reparti), lors des Rencontres nationales des quartiers organisées par LFI.

« Voici la nouvelle France, celle sur laquelle nous nous appuierons pour construire et faire tout ce qu’il y a à faire dans ce pays demain, tout changer », a-t-il poursuivi.

« La révolution citoyenne, elle est d’abord appuyée sur la nouvelle France« , a insisté Mélenchon, avant de rendre une nouvelle fois hommage aux vertus de « l’auto-organisation« .

« L’action revendicative traditionnelle ne suffit plus. Bien sûr, il faut qu’elle ait lieu. Bien sûr, il faut faire des pétitions quand il y en a besoin, bien sûr, il faut faire des manifestations quand il y en a besoin. Mais nous avons besoin de processus d’auto-organisation plus puissants que tout ce que nous avons connus ».

Pour Mélenchon, le mouvement des « gilets jaunes » est typiquement un « exemple d’auto-organisation », et à ce titre « un événement social et politique considérable ».

« Ce sont des gens du commun, sans responsable particulièrement [cf. les antifas fascisés ou le ‘Black bloc’], qui ont formé partout où ils pouvaient des assemblées citoyennes (…) Ils se sont battus de cette façon pour le pouvoir d’achat (…) Nous avons vu en grand quelque chose dorénavant qu’il s’agit de répandre dans tout le pays, parce que c’est à ce prix-là, avec ces méthodes-là, que nous changerons de fond en comble le pays« , a-t-il expliqué.

En mars 2022, 120 acteurs de quartiers signent une tribune « On s’en mêle » en soutien à Mélenchon

En mars 2022, 120 acteurs de quartiers signent une tribune, « On s’en mêle », en soutien à Mélenchon

Pour la première fois, des collectifs et associations issus de quartiers populaires se réunissent d’une voix pour appeler à voter pour un candidat à l’élection présidentielle. Le 17 mars, la tribune « On s’en mêle » a été publiée pour soutenir la candidature de Jean Luc Mélenchon (LFI). Zouina Meddour, militante associative et signataire, explique ce choix collectif et périlleux. Ex-MIB (Mouvement de l’immigration et des banlieues) et de la Marche pour l’égalité, en 1983, à 18 ans, elle est directrice du pôle développement, vie sociale et citoyenne, vie des quartiers à Stains, dont le maire Azzédine Taïbi est PCF.

BB : Comment est née la tribune « On s’en mêle » publiée le 17 mars dernier ?

Zouina Meddour (association « Femmes d’ici et d’ailleurs », centre social des Tilleuls du Blanc-Mesnil, PCF, (Seine-Saint-Denis) : Avec tous les proches du réseau militant des quartiers populaires sur tout le territoire national, on a décidé il y a plusieurs semaines, au regard du contexte politique actuel et de la campagne électorale, de s’en mêler, de s’engager. On n’en peut plus de supporter ce racisme qui s’installe tranquillement, ouvertement, accuse cette activiste haineuse de la France, dont le frère est en Algérie à l’Union nationale des jeunes algériens (1979). Une parole facho qui est devenue libre et qui s’est installée de toute part dans le paysage médiatique, et politique, de gauche, comme de droite.

On ne peut pas cracher comme ça sur les gens, les musulmans, les étrangers, les migrants, les quartiers, c’est insupportable. Et on a dit, on ne peut pas laisser faire parce que la situation est dramatique.

(intégralité de la tribune ‘On s’en mêle’ publiée par le Réseau National d’Acteurs des Quartiers populaires). 

Donc on a décidé collectivement de réagir, d’agir. Et qu’à un moment donné on essaye de s’embarquer dans cette histoire, de faire en sorte que la question des quartiers soit véritablement prise en compte.

On tente le tout pour le tout. C’est la première fois que collectivement on décide de soutenir un candidat à une campagne électorale.

On a une responsabilité, donc chacun d’entre nous on prend la responsabilité de dire collectivement on s’engage, au-delà des deux échéances électorales qui arrivent.

De Montpellier, à Toulouse, en passant par l’Ile-de-France, plus de 120 personnalités, issus des collectifs de l’immigration et des quartiers populaires, contre les violences policières, l’islamophobie, ont signé l’appel à soutenir Jean-Luc Mélenchon. 

Et si le seul argument dans ces élections qu’ont trouvé nos « amis » politiques et médiatiques, c’est faire la chasse aux immigrés, la chasse aux pauvres. Nous on dit, le problème ce n’est pas celui-là. On va plutôt remettre les vrais problèmes au centre de la table. C’est le partage du pouvoir, le partage de l’économie, le partage des richesses, la redistribution. Nous c’est de ça dont on veut parler.

Le discours de La France Insoumise il a bougé sur un certain nombre de sujets : sur la question des violences policières, sur la question de l’islamophobie, même sur la question des quartiers.

A qui vous adressez-vous ?

Les habitants des quartiers populaires. C’est à eux qu’on parle et c’est eux qu’on veut toucher. Pour leur dire c’est important. Premier acte : Aller voter. Deuxième acte : On propose un espace où on construit ensemble. Ce qu’on souhaite c’est aller chercher tout ceux qui ne croient plus à la politique, ceux qui s’abstiennent, qui se sont éloignés de la politique, parce qu’il y a un véritable enjeu.

Il faut au moins pour qu’on réussisse à faire que la France Insoumise soit au deuxième tour, après on verra. On continuera à discuter. Mais au moins que cette parole raciste qui s’étale à longueur de journée puisse commencer à fléchir, et que des gens entendent que ce n’est plus possible. On ne peut pas laisser faire, il faut qu’on s’organise, il faut qu’on y aille.

Pour le moment, la traditionnelle séquence politique des quartiers n’a pas été abordée dans cette campagne, si ce n’est sous l’angle sécuritaire ou celui de l’islam. Cet élan peut changer la donne ?  

Nous ce qui nous importe c’est de dire que ce n’est plus possible. Il faut que ça s’arrête. Vous ne pouvez pas faire sans les gens des quartiers. On revendique aussi nos engagements depuis plus de cinquante ans. Parmi nous, il y a des anciens du Mouvement des Travailleurs Arabes (MTA) [antisionistes, donc antisémites pro-palestinien, qui s’étaient retrouvés dans le Comité Palestine fondé après la défaite arabe de juin 1967 comme soutien au peuple palestinien], en terme de générations, c’est plusieurs générations qui se sont réunies, qui ont décidé de se mettre ensemble pour dire ça suffit.

La réalité c’est que ça fait plus de trente ans qu’on nous promet des choses qui ne sont jamais faites.

On a un bilan cinglant avec tous les partis politiques. Parce que la réalité c’est que ça fait plus de trente ans qu’on nous promet des choses qui ne sont jamais faites. Mais on se dit : Il y a des choses qui bougent, il y a une situation critique, il y a un environnement qui est malsain, on n’a pas le choix. Nous c’est comme ça qu’on résonne.

Pourquoi avoir choisi La France Insoumise et Jean-Luc Mélenchon ? 

Le discours de La France Insoumise a bougé sur un certain nombre de sujets : sur la question des violences policières, sur la question de l’islamophobie, même sur la question des quartiers. Même si on considère que c’est très léger, que les propositions ne vont pas suffisamment loin, le pari que l’on fait, et la France Insoumise est d’accord, c’est que l’on essaye de construire quelque chose ensemble. On verra ce que nous dira l’avenir. On avait raison, tort, je ne sais pas, mais en tout cas notre démarche c’est celle-là.

Il y a d’autres partis d’extrême gauche, notamment le Nouveau Parti Anticapitaliste avec Philippe Poutou, ou le Courant Communiste Révolutionnaire avec Anasse Kazib. Qu’est ce qui vous a convaincus dans le programme de Jean-Luc Mélenchon pour appeler à soutenir sa candidature ?

Il y a deux choses. Il y a le programme, et il y a la capacité de la personne, de son équipe, de son projet politique, à être présent au deuxième tour.

Notre souhait, ce qui fait qu’on s’engage, c’est qu’on veut que ça change.

Je n’ai rien contre Anasse Kazib que je connais par ailleurs. C’est juste une réalité. Philippe Poutou, pas de souci avec. On connaît aussi les résultats, on connaît le score, et on sait aussi pertinemment qu’il n’accédera jamais au deuxième tour. Notre souhait, ce qui fait qu’on s’engage, c’est qu’on veut que ça change.

Ça a été l’objet de nombreuses discussions entre nous, parce que ce n’est pas simple de mobiliser tout un réseau pour dire ‘Allez on y va ! On soutient un candidat.’

Donc on regarde les uns et les autres, et dans le discours de La France Insoumise avec l’instance qu’ils ont créée (l’Union populaire), ils font appel y compris à des gens de la société civile. Il y a quelque chose, il y a un début d’organisation qui à priori pourrait permettre qu’on ai des discussions ensemble. C’est ce qu’il se passe d’ailleurs aujourd’hui.

Jusqu’à présent on a toujours dénoncé toutes les organisations politiques quelles qu’elles soient, parce qu’elles n’ont jamais véritablement respecté ce qu’elles nous promettaient, de faire avec les gens des quartiers, aucune. On tente le tout pour le tout. C’est la première fois que collectivement on décide de soutenir un candidat à une campagne électorale. On ne l’a jamais fait. D’ailleurs ça a été l’objet de nombreuses discussions entre nous, parce que ce n’est pas simple de mobiliser tout un réseau pour dire « Allez on y va ! On soutient un candidat ».

Justement, il y a beaucoup d’associations et de collectifs derrière cette tribune, comment avez-vous fait pour réussir à vous mettre d’accord ? Est-ce qu’il y avait des points de désaccord avec le programme de La France Insoumise, et avez-vous discuté de certains points avec eux ?

On a des expériences différentes et on peut avoir aussi des nuances sur notre manière de nous engager dans cette démarche. Mais par contre on est tous d’accord sur le fait qu’il faut qu’il se passe quelque chose pour que ça change, sinon l’avenir dans ce pays va être de plus en plus difficile. Il l’est déjà. Ça fait plus de trente ans que l’on subit des crises. Mais là on se dit que ce n’est pas possible parce que la situation s’aggrave de jour en jour.


Alors qu’il refusait d’employer le terme d’islamophobie, Jean-Luc Mélenchon est l’un des candidats qui se fait le plus remarquer dans la défense des citoyens musulmans face à la stigmatisation, ici sur le plateau de BFM TV en novembre 2021. 

On accepte de discuter avec eux, parce que malgré tout le constat que l’on fait c’est qu’ils ont bougé sur certaines positions. L’islamophobie par exemple, il y a plusieurs années de ça, ils n’étaient pas au clair. Aujourd’hui ils ont un discours clair, qui est pour nous plus intéressant, parce que enfin on reconnaît quand monsieur Mélenchon s’exprime dans les médias, partout sur la question de l’islamophobie en disant ça suffit. C’est bien, parce que ce n’est pas tout le monde qui produit ce discours là.

On considère qu’à un moment donné faire avec les gens des quartiers, c’est leur donner une place, c’est-à-dire avoir des candidatures qui représentent plus la population dans son ensemble. Ce n’est pas le cas aujourd’hui…

Par contre, on leur a parlé par exemple du choix des candidats aux législatives. On considère qu’à un moment donné faire avec les gens des quartiers, c’est leur donner une place, c’est-à-dire avoir des candidatures qui représentent plus la population dans son ensemble. Ce n’est pas le cas aujourd’hui, on est critiques par rapport à ça. On continue. Quand on a discuté avec eux sur le programme pour les quartiers populaires, on leur a dit il n’y a pas de problème avec ce qui est écrit, mais du coup ce n’est pas la hauteur, ce n’est pas au niveau, c’est léger.

Nous on va rester ce que l’on est. C’est notre ADN. On va continuer à dire les choses, à tenter d’avancer. Et les critiques qu’il faut formuler, on les formulera, ça ne changera pas.

Donc ça c’est des discussions que l’on a. Et dans la discussion aussi, ce qu’on leur a dit c’est qu’on fait un bout de chemin avec vous, mais nous on reste maître de ce qu’on décide, de nos organisations, de la manière dont on pense les choses, y compris l’appel. L’appel il peut déranger sur la manière dont on l’a formulé, mais c’est notre marque de fabrique. Nous on va rester ce que l’on est. C’est notre ADN. On va continuer à dire les choses, à tenter d’avancer. Et les critiques qu’il faut formuler, on les formulera, ça ne changera pas.

C’est un pari que l’on fait. On verra, peut-être que l’on va se planter, mais en tout cas on le fait. On ne le fait pas pour nous, on le fait pour les jeunes générations.

Sur le programme de manière générale, c’est plutôt un programme qui est structuré, qui est cohérent, qui donne envie. Après il y a encore des choses à affiner. Nous on dit, il y a peut-être moyen de faire quelque chose avec eux. C’est un pari que l’on fait. On verra, peut-être que l’on va se planter, mais en tout cas on le fait. On ne le fait pas pour nous, on le fait pour les jeunes générations. Parce qu’aujourd’hui l’espoir se referme et on ne veut pas que les jeunes n’aient pas d’avenir, pas de plaisir, pas de projet et qu’ils continuent à être maltraités de cette manière là, dans tous les domaines.

Comment votre alliance avec la France Insoumise va se matérialiser concrètement ?

On a négocié de rester complètement autonome dans notre démarche, dans la manière de faire campagne, dans la manière de nous organiser et dans la manière de parler aux gens. On organise une rencontre nationale des quartiers les 26 et 27 mars, à Montpellier. Donc là l’idée c’est de parler de notre engagement, de ce que l’on fait, mais c’est aussi commencer à dresser des perspectives pour après. Une fois que les élections seront passées, nous ce que l’on veut c’est pouvoir reconstruire quelque chose avec ceux qui le voudront, et ceux qui ont envie.

C’est une démarche collective, on définit tout ensemble.

Ils ont créé l’instance du parlement de l’Union Populaire, où ils ont fait appel à différentes personnalités issues de la société civile, et pas que. On est deux à intégrer le Parlement de l’Union Populaire. C’est Salah Amokrane (militant associatif  à la tête du mouvement politique Motivé-e-s à Toulouse), et moi-même, qui avons été désigné pour représenter le réseau. Et c’est cette instance qui devrait perdurer pour continuer à réfléchir à travailler sur la manière d’être ensemble, d’agir, de faire des propositions. Pour que les conditions s’améliorent pour les gens, pour tout le monde.

Covid-19: vers une prolongation de l’état d’urgence sanitaire, dès juillet ?

Le passe sanitaire est-il de retour ?

L’état d’urgence est un régime d’exception déclaré « en cas de péril imminent résultant d’atteintes graves à l’ordre public » ou « d’événements présentant, par leur nature et leur gravité, le caractère de calamité publique ». Il permet aux autorités administratives (ministre de l’Intérieur, préfet) de prendre des mesures restreignant les libertés comme l’interdiction de la circulation ou la remise des armes à feu de certaines catégories. Pendant les événements d’Algérie, l’état d’urgence a été appliqué trois fois, puis il a été appliqué trois fois en outre-mer durant les années 1980, puis en 2005, en raison d’émeutes dans les banlieues, et enfin entre le 14 novembre 2015 et le 1er novembre 2017 en raison de faits d’attentats. Ainsi, en 2017, la loi renforçant la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme introduisit dans le droit commun les assignations à résidence administratives, les perquisitions, après avis du juge des libertés et de la détention, ainsi que les contrôles aux frontières, jusqu’au 31 décembre 2020; ces mesures pouvant être prises exclusivement en prévention du terrorisme mais hors période d’état d’urgence

Quant à l’état d’urgence sanitaire, c’est un régime juridique créé dans le droit français en 2020 et qui donne, lorsqu’il est déclaré, des pouvoirs exceptionnels au gouvernement, comme la possibilité d’interdire des déplacements et des réunions, d’ordonner la fermeture provisoire et réglementer l’ouverture d’établissements recevant du public.

Or, déclaré par décret en conseil des ministres « en cas de catastrophe sanitaire mettant en péril, par sa nature et sa gravité, la santé de la population », l’état d’urgence sanitaire et les mesures exceptionnelles afférentes, comme le passe sanitaire, arrive à échéance le 31 juillet 2022, après deux mises en oeuvre. Le gouvernement devait donc présenter mercredi dernier, en Conseil des ministres, le texte permettant de prolonger cette échéance, avait annoncé la porte-parole du gouvernement, Olivia Grégoire, le 8 juin. A noter : il ‘ inclut pas cette fois le passe sanitaire.

«On ne va pas présenter un texte qui va prolonger l’ensemble des dispositifs de crise existants. On n’est pas sur le pass vaccinal, l’état d’urgence, etc. Ce qui nous importe est de nous assurer qu’on est en mesure d’intervenir si nécessaire, avec la mise en place de mesures de freinage si la situation était amenée à évoluer, voire à dégénérer post-31 juillet», déclara-t-elle.

La défaite d’Ensemble ! (LREM, transformé en ‘Renaissance’, MoDem, Agir, Territoires de Progrès, En commun, Parti radical, Horizons) a mis le chaos dans le paysage politique déjà passablement bouleversé par Macron et le Conseil des ministres du 22 juin a été repoussé, au moins jusqu’à jeudi 30 juin. Il est en effet à Bruxelles les 23 et 24 juin, en Allemagne dimanche 26 et lundi 27 pour le sommet du G7, puis enfin à Madrid le 28 pour débattre de l’avenir de l’Otan, lors d’un sommet prévu du mardi 29 au mercredi 30 juin. Le présomptueux Macron a en effet accepté de prendre la présidence tournante du Conseil de l’UE à compter du 1ᵉʳ janvier 2022 et pour six mois: malgré deux scrutins, l’un présidentiel et l’autre législatif, il a refusé de s’en décharger. Aujourd’hui il est absent de France pour huit jours, en pleine turbulences gouvernementales et baisse préoccupante du pouvoir d’achat des Français. Le Conseil de l’UE réunit les 27 États membres, amende et approuve chaque projet législatif, la plupart du temps en codécision avec le Parlement européen.

Atlantico publié le projet de loi qui devait être présenté et qui comporte trois articles. Le premier repousse jusqu’au 31 mars 2023 le droit de collecte de données individuelles pour faciliter le suivi de l’épidémie. Le deuxième limiterait la possibilité d’un passe sanitaire uniquement aux entrées et sorties du territoire national. Le troisième article prévoit la création d’un énième conseil scientifique, en l’espèce, un comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires auprès du ministre de la Santé. «Le projet de loi sanitaire ne prévoit pas la prolongation du pass sanitaire», écrit le sénateur PS Bernard Jomier sur Twitter.

Ce texte devient plus urgent dans le contexte de nette reprise épidémique actuellement observée en France en raison de l’expansion des sous-variants BA.4 et BA.5 d’Omicron sur le territoire. Le nombre de cas a plus que doublé dans le courant du mois de juin pour dépasser le seuil des 50 000 cas par jour, mettait en garde jeudi, Santé publique France qui recensait près de 80.000 cas quotidiens, un chiffre en hausse de 50% par rapport à la semaine d’avant, qui porte la moyenne à 58.000 contaminations par jour. Le nombre de personnes hospitalisées est reparti à la hausse (14 500), le nombre quotidien d’admissions en soins critiques aussi (62, soit +9,7 % en une semaine), alors que le système hospitalier est au bord de la rupture, que la ministre de transition Brigitte Bourguignon, éliminée à la législative, devrait être prochainement exfiltrée du gouvernement et que Macron parade ici et là plutôt que de se consacrer aux Français dont il se dit pourtant le « protecteur ».

Même « ludique« , les candidats au bac n’en auraient rien à battre

Bien que la situation sanitaire doive se dégrader gravement dans l’été et que la population aspire à plus de sécurité et moins de contraintes, le gouvernement veut s’éviter un débat houleux sur le passe sanitaire dans la nouvelle Assemblée nationale où il ne dispose plus de la majorité absolue. Des questions sur sa gestion de la crise sanitaire, étonnamment absentes des campagnes présidentielles et législatives, devraient tout de même agiter l’hémicycle.

Reste une interrogation : les partis arriveront-ils à dégager des compromis et à légiférer dans l’intérêt des Français ou se déchireront-ils ? Quid par exemple d’un « grand » (évidemment !) plan d’amélioration de la qualité de l’air intérieur pour lutter contre la transmission de la Covid par aérosol, avec d’éventuels effets à retardement après deux moins de latence du pouvoir? Bien qu’on en parle avec insistance de purificateurs d’air depuis mars, les premiers éléments de réponse sont attendus lors de la présentation du texte définitif au Conseil des ministres et lors des débats à l’Assemblée nationale.

Quand Macron sera disponible pour les Français…

Assemblée : Jean-Philippe Tanguy, candidat du RN à la présidence de la commission des Finances

LR et LREM, prêts à notabiliser le RN en soutenant sa candidature

La normalisation du RN et de la droite nationale est en marche. Jean-Philippe Tanguy, député RN de la Somme, sera le candidat du parti d’extrême droite à la présidence de la commission des Finances à l’Assemblée.

Le président du premier parti à l’Assemblee nationale, Jordan Bardella a indiqué que Jean-Philippe Tanguy, député de la Somme et ancien directeur adjoint de la campagne présidentielle de Marine Le Pen, sera le candidat du Rassemblement national pour la présidence de la commission des Finances. Il a aussi indiqué que le doyen des députés de la nouvelle législature, qui est le député RN des Bouches-du-Rhône José Gonzalez, 79 ans, présidera, à ce titre, la première séance de la nouvelle Assemblée, prévue mardi à 15 heures.

“Pas des députés de seconde zone”

Les députés RN «exigeront naturellement ce qui leur revient de droit à l’Assemblée nationale : la représentation en commission, la présidence de la commission des Finances, et nous soutiendrons la candidature de Jean-Philippe Tanguy, ancien membre de la
Commission permanente
Commission 1 (ressources, fusion, administration générale, finances, personnel, affaires juridiques), ainsi qu’une vice-présidence de l’Assemblée nationale et la questure», a affirmé Jordan Bardella, patron par intérim du RN.

Rallié au RN, après avoir quitté Nicolas Dupont-Aignan, dont il était le bras droit, J.-Ph. Tanguy, 36 ans, est diplômé de l’Essec et de Sciences Po Paris.

Il a notamment travaillé auprès de la présidente de General Electric France, Clara Gaymard, l’épouse de Hervé, ex-secrétaire d’Etat dans le gouvernement Juppé (1995-1997), ministre de l’Agriculture (2002-2004), et ministre de l’Economie, des Finances et de l’Industrie (2004-2005) dans le gouvernement Raffarin III. Il démissionne à la suite de l’« affaire Gaymard ». J-Ph. Tanguy a «un parcours dans les grandes entreprises, il est intéressé par la gestion des finances publiques, il sera parfaitement compétent à ce poste», a estimé J. Bardella, qui a «salué» à ce sujet «la position démocratique du président du Sénat».

«Le premier groupe parlementaire d’opposition à Emmanuel Macron mérite le respect. (…) J’appelle le pouvoir à respecter la démocratie, nous ne sommes pas des députés de seconde zone et le RN a toute sa place dans les institutions», a-t-il souligné.

Premier groupe d’opposition

Mercredi, le président LR du Sénat, Gérard Larcher, avait estimé que la tête de la très stratégique commission des Finances à l’Assemblée «devrait revenir» au RN, compte tenu du règlement de la Chambre haute, suscitant la colère du chef du PS Olivier Faure qui l’a accusé de «détruire le front républicain».

Selon ce règlement, le président de la commission des Finances doit être issu de l’opposition. «Or, je constate que le RN est le premier groupe d’opposition. Donc, elle devrait lui revenir», avait ajouté G. Larcher.

La présidence de cette commission est attribuée par un vote interne, prévu le jeudi 30 juin. La majorité traditionnellement n’y participe pas, laissant les oppositions négocier. Mais certains macroniens totalitaires ont laissé entendre qu’il pourrait en être autrement cette fois-ci. Après avoir diabolisé le RN, le parti présidentiel peinait à mettre ses aigreurs dans sa poche et son mouchoir par-dessus.

A l’extrême gauche, l’Insoumis Eric Coquerel, LFI à la NUPES, est candidat. La socialiste Valérie Rabault (PS et NUPES également) est aussi candidate et suggère une présidence tournante interne au conglomérat des gauches Nupes.

La Nupes est ainsi confrontée à l’une de ses premières causes prévisibles de conflit et d’implosion.

Deux policiers municipaux lynchés à proximité d’un point de deal, en Seine-Saint-Denis

Deux opérations de police tournent à l’affrontement à Saint-Denis et Noisy-le-Grand

A Saint-Denis, cité Gabriel Péri, l’un des agents a notamment été projeté au sol après avoir reçu un coup de pied en pleine poitrine. Une enquête a été ouverte et un individu interpellé dans la nuit.

Les petits caïds de cité hésitent de moins en moins à agresser les policiers, qu’ils soient de la nationale ou de la municipale, qu’ils circulent à pied, à moto ou à bord de leurs véhicules banalisés.

Fête de la musique 2022 à l’Elysée (avec Ferrand et Montiel):

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Mardi soir, alors que kes honnêtes gens chantaient et dansaient dans les rues pour la Fête de la musique et que les Tuche se trémoussaient à l’Elysée au son de la musique sénégakaise de Youssou N’Dour, plusieurs agents de la police municipale de Saint-Denis (93) ont servi d’exutoire à la haine anti-flic entretenue par les partis membres de la NUPES, 21 ans, député LFI de la Nupes, dont Mélenchon, 70 ans, ou Louis Boyard, 21 ans, nouveau député LFI de la Nupes, lynchés en pleine rue et en plein jour par toute une bande, apprend-on ce mercredi de source policière, tandis qu’une vidéo de l’agression a fait le tour des réseaux sociaux.

La veille, dans l’après-midi, des heurts avaient éclaté dans le quartier du Pavé-Neuf à Noisy-le-Grand.

Le lynchage a été perpétré aux alentours de 20h30, dans la cité sensible Gabriel Péri, connue pour être une plaque tournante du trafic de stupéfiants, avec plusieurs points de deal bien implantés. Deux fonctionnaires de la police municipale en patrouille repèrent un guetteur qui déambule dans la cité Péri sur un vélo. Ils décident aussitôt de procéder au contrôle de cet individu, puis à sa verbalisation. Ils sont à ce moment-là accompagnés de plusieurs collègues de la Brigade spécialisée de terrain (BST), une nouvelle version de la police de proximité, implantées en avril 2008. «On est venus avec eux et on a saisi le vélo. Tout se passait lbien sur le moment car on est la BST et qu’on est craint du fait qu’on les interpelle souvent», explique l’un d’eux.

«Pour protéger leur point de deal juteux, les voyous sont prêts à tout!»

Mais aussitôt les agents de la BST partis, une bande d’une dizaine d’individus, tout de noir vêtus, prit physiquement à partie les deux policiers municipaux. Sur la vidéo relayée sur Twitter, on peut voir l’un des policiers projeté au sol après avoir reçu un coup de pied dans le thorax, et une avalanche de coups. tandis que l’autre tente par tous les moyens de repousser ses agresseurs. «Ils s’en sont pris à la police municipale en prenant soin d’attendre que nous ayons quitté les lieux et mis fin à notre service. Ils connaissent nos horaires par cœur», poursuit le même agent. Malgré la violence de l’agression, l’état des deux fonctionnaires n’a pas nécessité leur hospitalisation. Une enquête a immédiatement été ouverte par le Parquet de Bobigny et un seul individu a été interpellé dans la nuit, vers 2h30 du matin.

«Pour protéger leur point de deal juteux, les voyous sont prêts à tout !», s‘insurge Matthieu Valet, le porte-parole du Syndicat Indépendant des Commissaires de Police (SICP). Ils doivent avoir la certitude que s’ils agressent un policier, ils iront systématiquement en prison, même pour une courte peine. La peur de la sanction ferme et de l’incarcération systématique doit régner pour ce type d’agression.»

Dimanche, trois individus ont été interpellés dans le quartier du Bois-l’Abbé, à Champigny-sur-Marne, PCF (1950-2020), Val-de-Marne, lors d’un énième refus d’obtempérer. Deux d’entre eux se sont rebellés, blessant deux policiers. Le soir même, une quarantaine d’habitants du quartier a attaqué le commissariat pour tenter de libérer les trois suspects, rapporte Le Parisien .

La veille au soir, à Saint-Ouen, PCF, Seine-Saint-Denis, un policier a été roué de coups avec sa matraque par une bande alors qu’il tentait de rattraper et interpeller un fuyard à bord d’un véhicule. Quinze jours d’incapacité totale de travail (ITT) lui ont été attribués.

Train fantôme pour l’Ukraine : le voyage insolite de Draghi, Macron et Scholz vers Kiev, Ukraine

Déplacement annoncé en Roumanie conduisant par surprise en Ukraine

Draghi, Scholz et Macron

Ils ont voyagé de nuit pour rallier Kiev depuis la Roumanie, ce jeudi, en début de matinée. Ce trajet en train, extrêmement sensible, s’est déroulé dans des conditions dignes d’un film d’espionnage.

Une ambiance « un peu surréaliste »

Le trajet des trois dirigeants s’est effectué de nuit, sous haute sécurité. Ils ont pris un train spécialement affrété par les Ukrainiens et ultra-sécurisé, à proximité de la frontière entre la Pologne et l’Ukraine, mercredi soir. Scholz, Macron et Draghi sont arrivés séparément et sont montés dans leur wagon respectif. Il est admis que l’ensemble des délégations et les journalistes présents sur place ont été équipés de gilets par balles pour l’occasion, mais les trois surhommes ne l’auraient pas été ! Pourtant, leurs véhicules, eux, étaient blindés…

Le train-couchette dans lequel ont voyagé les chefs d’État jeudi, était un train russe sur un écartement de rails 1,52 m, alors qu’en France il est de 1,43 m. L’Histoire retiendra que les trois Pieds Nickelés ont roulé dans un train dont l’écartement des rails est russe, ce qui souligne le côté russe de l’Ukraine, d’Est en Ouest…

Quelques minutes après le départ, les trois chefs d’exécutif se sont retrouvés autour d’une table, pour un échange « trilatéral ». Et la photo historique. Une discussion qui a duré « plusieurs » heures, une sorte de mini-sommet roulant, tous rideaux tirés, comme au temps de la « guerre froide ». « L’ambiance était un peu surréaliste », témoigne Marie Chantrait, envoyée spéciale sur place pour TF1/LCI. 

Macron se la joue Armistice en 1918
– sans signature, ni armistice –
dans un wagon-restaurant,
par le maréchal Foch,
dans la clairière de Rethondes
en forêt de Compiègne,

A noter que les trois héros disposaient d’un train supplémentaire qui attendait à proximité en cas d’attaque russe. Leur part de prise de risque fantasmée, considérant que l’Ouest de l’Ukraine est éloigné du coeur des combats.

Une mise en scène qui a pu choquer sur la vanité disproportionnée de Macron

Emmanuel Macron et Angela Merkel signent le 10 novembre 2018 le Livre d’or à l’intérieur du wagon de train où l’armistice de 1918 a été signé à Compiègne, dans le nord de la France, â l’occasion des commémorations du 100e anniversaire de l’armistice du 11 novembre 1918. 

Le train, un transport affectionné des dictateurs:

Wagon du train empreinté par Staline pour se rendre à la conférence de Yalta en février 1945

Mzcron s’est-il pris pour Staline, Churchill ou Roosevelt, devenus les trois arbitres de la planète, qui se rencontrèrent en Crimée pour décider du sort de l’Allemagne vaincue, de la répartition du nouvel échiquier mondial et de la future Organisation des Nations Unies.

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un arrive à la gare de Dong Dang (province de Lang Son), le 26 février 2019, pour rencontrer le président Trump et participer au deuxième sommet entre les Etats-Unis et la Corée du Nord.

Déplacement rocambolesque de nuit: quai improbable dans une gare improbable

Voyage sécurisé tenu secret

Les détails les plus marquants sont certainement ceux qui ont concerné le départ de nuit du convoi vers l’Ukraine, un déplacement qui se voulait le plus discret possible. Le train, dissimulé au côté de trains de marchandises, est parti d’un quai désaffecté au bout d’un chemin de terre. Ce « quai improbable », en partie en terre battue envahie par les mauvaises herbes, se trouvait dans une « gare improbable », ont constaté les journalistes présents. 

Le regard de Zelensky révèle
son embarras sous
l’étreinte imposée par Macron

Dans la journée, Olaf Scholz, Mario Draghi et Emmanuel Macron devaient s’entretenir avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. 

Rachel Keke, LFI, rattrapée par d’anciens posts pro-RN

La députée LFI accusée de partager des idées d’extrême droite

Rachel Kéké, députée
d’extrême gauche

D’anciennes publications Facebook de la nouvelle députée LFI-Nupes du Val-de-Marne Rachel Kéké ont été exhumées ces derniers jours. Elle avait partagé des publications du Rassemblement national (RN).

Rachel Kéké est arrivée en France de Côte d’Ivoire en 2000. Elle a commencé à travailler comme coiffeuse avant d’entrer dans l’hôtellerie. Elle continuait à travailler à l’hôtel Ibis au début de sa campagne mais avait pris un congé pour se consacrer pleinement aux législatives. Elle va maintenant représenter pendant cinq ans sa circonscription du Val-de-Marne, PCF de 1968 à 2021.

Depuis son élection à l’Assemblée, la députée LFI-Nupes du Val-de-Marne, Rachel Kéké doit se justifier d’anciennes publications sur les réseaux sociaux. Très partagés par des partisans de Macron, du Rassemblement national, ils montrent des partages ou des likes de posts d’extrême droite mais aussi des messages de soutien à Bachar Al-Assad, le bouclier de l’Europe contre l’émigration africaine et subsaharienne, entre 2016 et 2019.

Après plusieurs jours de polémique, Rachel Kéké s’est expliquée mercredi soir dans un post sur Facebook. « Il y a quelques années, j’ai repartagé sur Facebook des posts qui ne reflètent absolument pas qui je suis et ce que je défends aujourd’hui dans mon combat politique ».

La nouvelle députée NUPES-LFI admet qu’elle a été ré-éduquée, assurant qu’elle a « beaucoup appris » de son « engagement syndical et de la lutte à l’Ibis Batignolles ». Elle avait en effet été la porte-parole de la longue grève des femmes de chambre de l’hôtel Ibis Batignolles à Paris qui avait duré 22 mois. Entre 2019 et 2021, alors militante CGT, Rachel Kéké s’était mobilisée pour améliorer les salaires et les conditions de travail des femmes de ménage comme elle, face à la direction de l’établissement.

La Franco-ivoirienne Rachel Kéké veut « secouer le cocotier » à l’Assemblée nationale.
Actrice médiatisée de la lutte des femmes de chambre de l’hôtel Ibis-Batignolles, elke est ici en visite à Thiers (Val-de-Marne)
le 15 juin 2022.

« Je l’affirme : en tant qu’élue de la France insoumise et de la Nupes, je partage pleinement les combats et les valeurs de ces organisations qui ont composé cette belle union de la gauche », explique Rachel Kéké. Et l’élue accusée d’homophobie de conclure : « Il n’y a aucun terrain d’accord possible avec l’extrême droite. Les idées racistes, sexistes et LGBT-phobes doivent être combattues sans relâche ! »

« J’ai repartagé sur Facebook des posts qui ne reflètent absolument pas qui je suis et ce que je défends aujourd’hui dans mon combat politique« , a assuré à ses électeurs l’élue insoumise sur son compte Facebook.

La nouvelle députée LFI se soumet

La protégéé de Mélenchon n’hésite pas à se victimiser :

En l’occurrence, et pour s’en tenir aux faits, Sophia Aram ne peut être soupçonnée de parti-pris d’extrême droite. La mère de cette humoriste franco-marocaine sur… France inter a été condamnée à deux ans de prison ferme pour escroquerie : Khadija Aram, adjointe PS au maire socialiste (Guy Malandain) de… Trappes entre 2008 et 2010, a berné des personnes en situation irrégulière en leur faisant miroiter un titre de séjour moyennant finance et aurait ainsi touché 31.500 euros grâce à cette manœuvre : une humaniste humanitaire ?

L’ex-ministre des Sports Roxana Maracineanu, battue par Rachel Keke au second tour des élections législatives dans le Val-de-Marne, ne croit pas au message de son adversaire. « Elle avoue avoir soutenu le régime d’El Assad et Mme Le Pen à la présidentielle en 2017. Elle a partagé des publications racistes et homophobes. Je rappelle que c’est un délit. Mais elle nous assure avoir changé. Tout va bien. Ses électeurs jugeront »écrit-elle sur Twitter.

Tout va bien ?

Législatives 2022 : Rachel Kéké, élue d’extrême gauche médiatisée comme première femme de chambre députée

Une transformation éclair et suspecte

Législatives 2022 : qui est Rachel Kéké, première femme de chambre élue à l'Assemblée nationale ?

Rachel Kéké (Nupes) a éliminé l’ancienne ministre des Sports de Macron, Roxana Maracineanu (Ensemble !, ex-LREM), dans la 7e circonscription du Val-de-Marne.

Elle se définit comme une « guerrière » et veut « faire du bruit » au palais Bourbon : porte-parole de la longue grève des femmes de chambre de l’Ibis Batignolles, Rachel Kéké va bien pousser les portes de l’Assemblée pour y porter la voix des travailleurs « invisibles ». Elle a été élue députée dimanche 19 juin, lors du second tour des élections législatives.

Agée de 47 ans et forte d’un parcours rempli d’épreuves qui détonnent dans le monde politique, la Franco-Ivoirienne s’est imposée sous l’étiquette de la Nupes dans la 7e circonscription du Val-de-Marne. Elle a battu l’ancienne ministre des Sports de Macron, Roxana Maracineanu (Ensemble !).

Elle est sans doute la plus médiatisée des nouveaux élus, moins comme femme que femme de ménage: la coalition de gauche entend mettre en avant les figures issues des luttes syndicales et associatives, et prioritairement issues de l’immigration, ce qui justifie l’accusation d’islamo-gauchisme, qui, à des degrés divers, colle à la peau des composantes de la NUPES, LFI, PS, EELV. « C’est ce que j’appelle une leader de masse », dit d’elle le député LFI Eric Coquerel. « Elle a quelque chose qui magnétise, elle est forte, elle a les mots justes, elle n’a pas besoin de lire » lors de ses prises de parole, déroule-t-il, suggérant qu’elle ne saurait ni lire ni écrire. Ne se flatte-telle pas de son niveau: « J’ai le niveau scolaire de CM2 » ? On s’est indigné, et à raison, que des candidats au bac ignorent le mot ‘ludique’. Mais une femme du niveau CM2 peut être députée et faire la loi.

Grève des femmes de chambre

C’est lors des 22 mois de grève des femmes de chambre de l’hôtel Ibis Batignolles à Paris, pendant lesquels Rachel Kéké portait les revendications de ses collègues, qu’Eric Coquerel a fait sa connaissance. Entre 2019 et 2021, cette militante CGT s’est mobilisée pour améliorer les salaires et les conditions de travail des femmes de ménage face au « mépris » de la direction.

« C’est une vraie combattante, quand on l’a rencontrée dans le cadre de cette grève elle s’est très vite affirmée comme représentante de ses collègues », s’enthousiasme Claude Lévy, représentant de la CGT-HPE (Hôtels de prestige et économiques), ne tarissant pas d’éloges sur cette « autodidacte de la lutte ».

Cet hôtel devant lequel Rachel Kéké a commencé à se tailler une réputation syndicale et politique, elle a continué d’y travailler pendant le début de sa campagne avant de prendre un congé pour se consacrer pleinement aux législatives.

« C’est un métier qui détruit le corps. Il y a des syndromes du canal carpien, des tendinites, des maux de dos… », détaille-t-elle, se souvenant encore de cette sensation, « comme si on [lui] avait donné des coups partout », après son premier jour en tant que femme de ménage, en 2003. « Mais je me suis dit qu’il fallait que je prenne mon courage à deux mains, pour mes enfants », se rappelle-t-elle.

Mère de cinq enfants

Mère de cinq enfants et de quelques pères, Rachel Kéké est née en 1974 dans la commune d’Abobo, au nord d’Abidjan, d’une mère vendeuse de vêtements et d’un père conducteur d’autobus. A 12 ans, au décès de sa mère, c’est elle qui se retrouve en charge de ses frères et sœurs. Elle arrive en France en 2000 et commence à travailler comme coiffeuse (?) avant d’entrer dans l’hôtellerie, comme femme d’entretien: pas franchement une ascension sociale.

Dans l’Hexagone, son parcours est chaotique : elle déménage souvent, alternant entre les squats ou les appartements d’amis en banlieue parisienne, avant de se fixer grâce au DAL (Droit au logement). Naturalisée française en 2015 – un pays qu’elle « adore » et pour lequel avait combattu son grand-père pendant la Seconde Guerre mondiale – elle habite maintenant les Sorbiers, une cité de Chevilly-Larue (Val-de-Marne) d’où elle a lancé sa campagne pour les législatives, lieu apparu dans la presse en 2018 avec la condamnation de Nassim I., pour avoir fait partie de ceux qui ont « agressé » les oreilles du quartier à bord d’une mini-moto avec laquelle il pourrissait la vie des habitants.

Avec toujours le même message : « secouer le cocotier » à l’Assemblée. « Nous ne sommes pas des rebelles, on veut juste notre dignité », a-t-elle lancé devant les acclamations des 200 amis et militants venus la soutenir. Celle qui se définit comme « féministe » et « défenseuse des gilets jaunes », a paré d’éventuelles attaques sur son manque de formation.

Ses électeurs ne pourront compter sur leur députée LFI pour s’élever

« Si tu me parles avec le français de Sciences Po, je vais te répondre en banlieusard ! », a-t-elle mis en garde. « On connaît le niveau d’une femme de chambre, on sait que je n’ai pas de Bac + 5 », expliquait-elle. « Je dis ce que je ressens. Si on me pose une question sur quelque chose que je ne comprends pas, je ne répondrai pas. Il faut que les médias s’habituent à ça ».

Elue de la Nupes, Rachel Keke, rattrapée par d’anciens posts sur les réseaux sociaux

Ses messages de sympathie pour Bachar el-Assad ou Marine Le Pen embarrassent la coqueluche de l’extrême gauche

Le 21 juin 2022. Rachel Kéké, femme de ménage, élue dans la 7e circonscription,
et Louis Boyard, étudiant, élu dans la 3e circonscription du Val-de-Marne,
tous deux néo-députés Nupes-LFI, à l’Assemblée nationale.

L’élection de la nouvelle député LFI-Nupes, Rachel Keke, a fait resurgir d’anciens messages compromettants de soutien à Marine Le Pen ou au régime syrien de Bachar Al-Assad. Elle n’a fait que les partager et assure avoir changé, a-t-elle indiqué pour sa défense. A peine élue et a députée LFI-Nupes, Rachel Keke, se fait déjà épinglée par l’apparition d’anciens messages partagés sur les réseaux sociaux, qui soutenaient notamment Marine Le Pen pour la présidentielle 2017.

D’autres posts concernaient le régime de Bachar Al-Assad (accusé, notamment par l’ONU, de «crimes contre l’humanité»), où il était écrit qu’il fallait le «soutenir (…) contre ces prédateurs criminels que sont les Etats-Unis et la France», comme l’avance un tweet de Nathalie Loiseau, ancienne ministre du gouvernement Edouard Philippe et membre du parti Horizons. witter est désactivé.

La candidate de la NUPES a viré à 180°

« J’ai repartagé sur Facebook des posts qui ne reflètent absolument pas qui je suis et ce que je défends aujourd’hui dans mon combat politique », s’est défendu l’élue insoumise sur son compte Facebook mercredi soir.

Rachel Keke a publié un message sur sa page Facebook où elle assure que ces anciens posts «ne reflètent absolument pas qui je suis et ce que je défends aujourd’hui dans mon combat politique». Elle a aussi tenu à affirmer qu’«en tant qu’élue de la France insoumise et de la Nupes, je partage pleinement les combats et les valeurs de ces organisations qui ont composé cette belle union de la gauche».

« J’ai beaucoup appris de mon engagement syndical et de la lutte à l’Ibis Batignolles », a répliqué Rachel Keke. « Je l’affirme : en tant qu’élue de la France insoumise et de la Nupes, je partage pleinement les combats et les valeurs de ces organisations qui ont composé cette belle union de la gauche. » Et l’élue de conclure : « Il n’y a aucun terrain d’accord possible avec l’extrême droite. Les idées racistes, sexistes et LGBT-phobes doivent être combattues sans relâche ! »

« Il y a quelques années, j’ai repartagé sur Facebook des posts qui ne reflètent absolument pas qui je suis et ce que je défends aujourd’hui dans mon combat politique », écrit celle qui entend porter la voix des travailleurs « invisibles » à l’Assemblée. « J’ai beaucoup appris de mon engagement syndical et de la lutte à l’Ibis Batignolles », ajoute-t-elle. Rachel Keke affirme, « en tant qu’élue de La France insoumise et de la Nupes », partager « pleinement les combats et les valeurs de ces organisations qui ont composé cette belle union de la gauche »« Il n’y a aucun terrain possible avec l’extrême droite. Les idées racistes, sexistes et LGBT-phobes doivent être combattues sans relâche. La lutte continue », conclut-elle.

Trompé dans les urnes, l’électorat de la NUPES se réveille groggy

Son ancienne adversaire aux législatives, l’ex-ministre des Sports de Macron, Roxana Maracineanu, est amère. Elle a estimé que « ses électeurs jugeront » des excuses de celle qui « avoue avoir soutenu le régime d’El Assad (sic) et Mme Le Pen à la présidentielle en 2017 »« Elle a partagé des publications racistes et homophobes. Je rappelle que c’est un délit », a-t-elle tweeté.

Bac: Sylvie Germain menacée par des candidats

Leur crasse ne les humilie plus : les nuls se rebiffent et menacent !

Un texte de Sylvie Germain, tiré de son ouvrage Jours de colère (Gallimard), a été proposé aux candidats du baccalauréat de français 2022. Sur les réseaux sociaux, les élèves se sont déchaînés sur l’extrait qu’ils ont jugé trop difficile à commenter et ont insulté l’auteur, Sylvie Germain, Prix Goncourt des lycéens (!) pour Magnus.

Des lycéens qui la harcèlent, «ils ont une haine de la langue, de l’effort de réflexion,» constate Sylvie Germain dans un entretien avec l’auteur, ex-enseignante en philosophie et e français.

LE FIGARO. – Qu’avez-vous ressenti en apprenant que votre texte a été choisi au bac de français?

Sylvie GERMAIN. – Je n’avais pas été prévenue, pour préserver la confidentialité de l’épreuve. Lorsqu’on accepte d’être publié et que notre texte devient public, on doit s’attendre à des surprises, bonnes ou mauvaises. J’ai été étonnée, et touchée par le choix d’un de mes livres, et aussi légèrement perplexe devant cet extrait peut-être peu évident hors contexte. Et puis, dès le lendemain, la polémique est arrivée, des lycéens mécontents ont déversé leur colère.

Comprenez-vous ce déferlement de haine sur les réseaux sociaux?

Je ne suis qu’un prétexte, je ne me sens pas concernée personnellement. Je suis plutôt inquiète du symptôme que cela révèle. C’est grave que des élèves qui arrivent vers la fin de leur scolarité puissent montrer autant d’immaturité, et de haine de la langue, de l’effort de réflexion autant que d’imagination, et également si peu de curiosité, d’ouverture d’esprit. Le passage à analyser n’était pas délirant, le vocabulaire était accessible, mais certains se contentent d’un vocabulaire si réduit, riche seulement en insultes et en invectives, que tout écrit un peu élaboré leur est un défi, un outrage.

« Ils veulent des diplômes sans aucun effort, se clament victimes pour un oui pour un non et désignent comme persécuteurs ceux-là mêmes qu’ils injurient et menacent »

Les plus «vénères» se sont donc défoulés (propos grossiers, goguenards, agrémentés parfois d’intimidations…, et montages photos et vidéos visant à me ridiculiser). Je n’éprouve même pas de colère, seulement de la désolation devant tant d’aveuglement et d’absence de remise en cause (s’ils ratent leur épreuve de français ce sera à cause de mon texte «de m… qui va niqué leur bac» (sic), pas du tout à cause de leur manque de travail et de réflexion), devant aussi leur rejet hargneux de la culture qui leur est dispensée au lycée. Ils veulent des diplômes sans aucun effort, se clament victimes pour un oui pour un non et désignent comme persécuteurs ceux-là mêmes qu’ils injurient et menacent. Quels adultes vont-ils devenir?… J’espère que cette flambée de rage, où comme toujours le mimétisme et le goût de la surenchère électrisent la meute, va retomber aussi vite qu’elle a éclaté. Tout cela est aussi absurde qu’affligeant.

Quels conseils auriez-vous pu donner aux élèves pour analyser votre texte?

Je n’ai pas de conseils à donner pour étudier ce texte, je n’écris pas pour proposer des analyses, juste des histoires susceptibles de faire rêver, imaginer, penser. Je ne peux que souhaiter aux élèves d’apprendre à lire, à s’efforcer de penser par eux-mêmes, et à aimer les mots, et aussi à en peser le poids, la justesse et les possibles conséquences quand ils les utilisent.

Les candidats délaissent le sujet de dissertation, jugé tropp technique et donc difficile. Désormais, le plus grand nombre se rabat par facilité sur le commentaire. A force de nivellement par le bas, ce sujet-la aussi est devenu trop « compliqué »…

L’extrait à commenter à l’écrit du bac de français 2022:

Sylvie Germain (née en 1954), Jours de colère, Chants, «Les frères», 1989 – Situé dans un passé indéterminé, le roman de Sylvie Germain Jours de colère prend place dans les forêts du Morvan. Le texte suivant est extrait d’un chapitre intitulé «Les frères». Il présente les neuf fils d’Ephraïm Mauperthuis et de Reinette-la-Grasse.

«Ils étaient hommes des forêts. Et les forêts les avaient faits à leur image. À leur puissance, leur solitude, leur dureté. Dureté puisée dans celle de leur sol commun, ce socle de granit d’un rose tendre vieux de millions de siècles, bruissant de sources, troué d’étangs, partout saillant d’entre les herbes, les fougères et les ronces. Un même chant les habitait, hommes et arbres. Un chant depuis toujours confronté au silence, à la roche. Un chant sans mélodie. Un chant brutal, heurté comme les saisons, – des étés écrasants de chaleur, de longs hivers pétrifiés sous la neige. Un chant fait de cris, de clameurs, de résonances et de stridences. Un chant qui scandait autant leurs joies que leurs colères.

Car tout en eux prenait des accents de colère, même l’amour. Ils avaient été élevés davantage parmi les arbres que parmi les hommes, ils s’étaient nourris depuis l’enfance des fruits, des végétaux et des baies sauvages qui poussent dans les sous-bois et de la chair des bêtes qui gîtent dans les forêts ; ils connaissaient tous les chemins que dessinent au ciel les étoiles et tous les sentiers qui sinuent entre les arbres, les ronciers et les taillis et dans l’ombre desquels se glissent les renards, les chats sauvages et les chevreuils, et les venelles que frayent les sangliers. Des venelles tracées à ras de terre entre les herbes et les épines en parallèle à la Voie lactée, comme en miroir. Comme en écho aussi à la route qui conduisait les pèlerins de Vézelay vers Saint-Jacques-de-Compostelle. Ils connaissaient tous les passages séculaires creusés par les bêtes, les hommes et les étoiles.

La maison où ils étaient nés s’était montrée très vite bien trop étroite pour pouvoir les abriter tous, et trop pauvre surtout pour pouvoir les nourrir. Ils étaient les fils d’Ephraïm Mauperthuis et de Reinette-la-Grasse. »

Les cancres seront-ils privés de mention Très Bien? Même pas: le ministre de l’Education a promis une prime de 2 points pour cause de canicule ! Les meilleurs des nuls ne décolèrent pas. Ils pétitionnent pour obtenir un petit chèque…

Perles du …bac: https://vm.tiktok.com/ZMN66tAP3/?k=1

Encore ? https://vm.tiktok.com/ZMN66uKjq/?k=1

Cest sans fin: https://vm.tiktok.com/ZMN6MMJmE/?k=1

Stop ou encore ?https://vm.tiktok.com/ZMN66y1AC/?k=1

https://vm.tiktok.com/ZMN6Makos/?k=1

Pourquoi est-il humiliant de donner un zéro à un candidat? Et encore, l’examinateur doit-il le justifier…

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Raquel Garrido, la députée qui promet de dynamiter l’Assemblée

Du Chili au Palais Bourbon, via Ardisson et Mélenchon

La Castafiore des quartiers
n’a aucune retenue:
elle s’est d’ailleurs engagée
à tout saccager.

Féroce et généreuse, l’Insoumise Raquel Garrido rejoint l’équipe des Terriens du dimanche, la nouvelle émission de Thierry Ardisson à la rentrée sur C8. Portrait de l’avocate de Mélenchon qui promet de muscler le débat dominical, selon technikart du 11 juillet 2017. Propriété, depuis 2016, de Laurent Courbin, Président-directeur général du groupe Ateo Finance, appuyé sur la Caisse des dépôts et consignations, son fidèle actionnaire, ce magazine est dédié à l’actualité culturelle et aux modes de société.

Et si la révélation de la campagne électorale [2017], c’était elle ? Raquel Garrido, 43 ans [alors], improbable avocate franco-chilienne et porte-parole à la Rubens de La France insoumise (FI). Avec son look de cantatrice et son bagout à la Timsit, on ne voit plus qu’elle sur les plateaux télé. Les chaînes info se l’arrachent, les militants l’adorent et sa sortie sur les revenus d’Alain Chrétien (député LR de Vesoul) et Thibault Lanxade (vice-président du Medef) en plein débat sur la baisse des salaires (dans l’émission Ça vous regarde sur LCP) est devenue un grand classique des réseaux sociaux.
« La séquence a été vue au moins 40 millions de fois », s’enflamme cette ancienne pasionaria des luttes étudiantes (qui n’est plus à un million près). La VIème République du candidat Mélenchon ? Merci Raquel [élue sous la Ve République, en dépit d’un scrutin à la majorité absolue qu’elle combat…!] La fin programmée de la fonction de président de la République ? Encore Raquel. La suppression du Sénat, l’interdiction des sondages électoraux, le droit de vote obligatoire, la révocation des élus à mi-mandat (par référendum) ? Toujours Raquel… La convocation d’une Assemblée constituante qui empêcherait la réélection de tout député sortant (et même celle des élus des 11 et 18 juin prochains) ? Sacrée Raquel !

ELLE S’Y VOYAIT DÉJÀ

Car le vrai projet de cette fille d’émigrés politiques persécutés par la junte de Pinochet dans les 70’s, c’est de dynamiter l’Assemblée nationale telle qu’on la connaît avec ses élus de métier et ses combines d’appareil. Au profit d’un éphémère Parlement populaire dont les membres ne feraient qu’un seul et unique mandat… « L’idée, c’est de remettre enfin le peuple aux manettes », assume l’ancienne juriste internationale formée chez Marc Blondel (feu l’ancien boss de Force ouvrière).
Le soir du premier tour des présidentielles, elle s’y voyait déjà, à la tête de cette fameuse Assemblée chamboule-tout et débarrassée des briscards du vieux système. « Avant 18 heures, les sondeurs nous assuraient que les écarts étaient si faibles qu’ils montreraient trois visages à la télé pour ne pas faire d’erreur. On y a cru jusqu’au bout ! Personne ne semblait en mesure d’estimer l’ampleur du dégagisme. » Personne et surtout pas les instituts de sondages qu’elle accuse de violer la loi en permanence… « Ils refusent de communiquer leurs taux de redressement (la tambouille interne qui permet de corriger les données brutes, ndlr), ce qui leur permet de faire ce qu’ils veulent. Comme, par exemple, flanquer la frousse à tout le monde pendant un an avec une Le Pen en tête. Et générer 45 % de votes utiles pour Emmanuel Macron au premier tour… »

LE VRAI POUVOIR

Dans les prochaines semaines, cette insoumise de la première heure – 23 ans qu’elle collabore avec Mélenchon ! – sera de toutes les émissions et les meetings pour défendre les 559 candidats du parti. À commencer par celui de la 7ème circonscription du 93 (Montreuil-Bagnolet [PCF jusqu’en 2014] ) : un certain Alexis Corbière. L’autre porte-parole de LFI, un ancien trotsko-lambertiste viré de l’Organisation communiste internationale (OCI) pour excès de rap*. Et accessoirement le père de ses trois filles, rencontré il y a 20 ans tout juste dans un congrès de l’Unef-ID à Montpellier. « S’il peut être élu avec Jean-Luc à la tête d’un groupe FI, ils vont faire chier la terre entière, se réjouit Raquel Garrido. Ils vont faire de l’Assemblée un lieu très politisé, ce sera super ! » Et pourtant, de tous les fantassins de La France insoumise, c’est justement l’une des seules à ne pas se présenter aux législatives. « J’aime le vrai pouvoir, pas le faux pouvoir », lâche l’auteure du Guide citoyen de la 6e République (Fayard). Son secret ? Pilonner la monarchie élective en conservant les mains vides aussi longtemps que possible : pas de poste, pas de salaire, (elle est bénévole), pas d’avantages… « Si j’étais élue, avec tout ce que ça comporte de petits arrangements, je ne pourrais pas faire tout ce que j’ai fait », estime l’avocate qui n’a pas pris d’affaires depuis un an. Et se débat avec les créanciers toute la journée… « Mon problème, entre deux directs sur BFM, c’est de m’occuper des enfants [mais, rassurons-nous, elle a du personnel pour la soulager] et d’aller pleurer au RSI. Je suis comme les gens dont on parle à la télé », ajoute Raquel Garrido, qui ne détesterait pas non plus être tête de liste aux européennes en 2019.

PAPA CHANTEUR

Le 31 mars 1975, lorsqu’elle fuit la dictature chilienne pour le Canada avec ses parents, elle a 11 mois. Son père, un proche membre du MIR (Movimiento de Izquierda Revolucionaria), ne doit la vie qu’à ses talents de chanteur de folk dans les geôles militaires. Aux soldats qui l’interrogent sur ses activités, il répond en interprétant les tubes américains qui passent à la radio de la prison (censés couvrir les cris des prisonniers) [une sorte de collaboration avec la junte qui lui sauve la vie…. « J’aime l’Amérique, je ne suis pas communiste, je parle anglais », leur hurle ce partisan d’Allende la gueule en miettes entre deux reprises de Bob Dylan. Réfugiée à Toronto, puis à Marly-le-Roi (Yvelines), les Garrido [dont le p-re était ingénieur au Chili] ne cesseront plus jamais de chanter… « La musique, on peut dire que ça a
été fondateur pour ma famille », résume l’avocate (sa sœur est une star de The Voice au Québec) qui semble puiser dans le chant une forme de rondeur plutôt rare en politique. « C’est un bazooka sur un air de merengue », corrige l’un de ses détracteurs de plateaux télé. « Elle vous démolit avec des notes de salsa dans la voix », s’amuse un autre qui n’en revient toujours pas. Au sommet d’un parti réputé pour ses coups de gueule, Raquel Garrido fait entendre une petite musique bien à elle. Un numéro de charme bien rodé où son accent québécois (sa première langue maternelle, ndlr) fait hurler de rire tout le monde, jusqu’à ses plus féroces adversaires.
« J’ai démarré la politique en étant odieuse et sectaire sur les bancs de Nanterre, se rappelle Garrido. Aujourd’hui avec Mélenchon, on n’est pas non plus des édredons de gentillesse. Mais on peut s’amuser, faire des blagues graveleuses. » Sa dernière pour la route ? Un portrait géant de Lénine dans son salon. « Depuis qu’il l’a su, Laurent Joffrin de Libé [qu’elle appelle Jules Joffrinme parle comme si j’étais commissaire dans l’Armée rouge. » 

* Il avait publié un article sur NTM dans le journal du parti (L’Étincelle).

L’équipe de l’émission Les Terriens du dimanche au grand complet