Nouveaux squat et combat pour une maison est occupée par un locataire qui ne paie plus

Passivité du préfet malgré une propriétaire à la rue et 11.500 euros d’impayés

Administration et justice de classe ? Le droit de propriété mis à mal au sommet de l’Etat ?

Une jeune femme de 24 ans a hérité d’une maison familiale à Fressenneville, commune DVG (socialo-communiste depuis 1950, Nupes) dans la Somme (Hauts-de-France) et d’un …squatteur qui doit 11.500 euros de loyers, mais qui refuse de partir.

Pour la jeune femme, âgée de 24 ans, la situation est intenable financièrement. Son locataire a un toit et, elle, la jeune propriétaire, se retrouve à la rue, confrontée à de multiples frais. Elle ne peut pas payer un loyer en plus. 

Avant le décès de sa maman, la situation était différente ; puisqu’elle était hébergée par le compagnon de sa mère. Depuis, elle a dû prendre son indépendance.

« Je suis impuissante et dévastée. J’en ai ras-le-bol. Ce monsieur a le droit de passer la trêve hivernale au chaud et moi dehors ! Il est fautif sur toute la ligne. Pourquoi l’aide-t-on, lui ? (Mégane Lombard)

Un combat à mener pour sa maman

Tout avait pourtant bien commencé. Danièle, la maman de Mégane, était partie vivre chez son compagnon avec sa fille, à une quarantaine de kilomètres. En 2021, elle a décidé de louer sa maison meublée à une connaissance, sans intermédiaire. Rapidement, le locataire a cessé de payer les loyers. 

Alors qu’elle se battait contre la maladie sur son lit d’hôpital, la maman de Mégane a donc entamé une procédure pour obtenir l’expulsion de son locataire. C’était il y a plus d’un an. Mais la maladie a emporté la vieille dame en début d’année.

 » J’ai repris le dossier après son décès.  » (Mégane Lombard)

Mégane a hérité de la maison et a juré de la récupérer : « Ma mère s’est battue et sacrifiée pour cette maison. Je ne peux pas rester passive et tolérante ».

Une longue procédure jusqu’à l’expulsion

Le 1er avril 2022, elle a été convoquée au tribunal, mais le locataire ne s’est pas présenté. L’audience a été reportée de quelques semaines. Le 16 juin, le jugement a été rendu, ordonnant l’expulsion et le paiement de la dette.

Quatre mois et demi plus tard, rien n’a changé.

La mesure d’expulsion n’a pas abouti avant la trêve hivernale, trêve qui a débuté mardi 1er novembre prendra fin le 31 mars 2023. Durant cette période, le locataire ne peut plus être expulsé du logement. La justice a-t-elle cherché à gagner du temps ?

« Aujourd’hui, je me retrouve sans logement, car les procédures d’expulsion prennent un temps inimaginable. » (Mégane Lombard)

La maison se situe au fond d’une allée. Mais impossible de franchir la barrière pour frapper à la porte puisque le locataire malveillant a verrouillé l’accès, en installant une chaîne et un cadenas. La porte de garage est également condamnée.

Aux abords, on peut constater que le chemin n’est pas entretenu. Au milieu de cette folle végétation, on peut voir des chats vagabonder.Mais les craintes de Mégane sont ailleurs. 

La propriétaire s’inquiète pour l’intérieur de l’habitation. Elle sait qu’une fenêtre de toit reste constamment ouverte, « laissant entrer la pluie et le froid ».

« Dans quel état vais-je retrouver la maison ? » s’inquiète la jeune femme. Elle craint de devoir faire de nombreux travaux quand elle pourra la récupérer. Et elle n’en a pas les moyens.

Début de la trêve hivernale 

« Je me bats depuis des mois à passer des coups de téléphone. J’ai remué ciel et terre pour qu’il soit expulsé avant la trêve hivernale », souligne la propriétaire. En vain.

Elle a multiplié les rendez-vous avec un avocat, la conseillère départementale ; elle a adressé une lettre au sous-préfet en expliquant sa situation. « Ce dernier, très compréhensif, m’a dit faire tout son possible pour l’expulsion au plus vite », explique Mégane Lombard.

Revirement de situation le 26 octobre, quand la jeune femme téléphone à la sous-préfecture : « On m’annonce un changement de sous-préfet et on me dit que la nouvelle sous-préfète ne veut pas donner son accord et refuse l’expulsion du locataire. Comme est-ce possible ? »

Se sentant abandonnée par les pouvoir publics, Mégane s’est rendue ce week-end à Fressenneville. Elle a accroché un drap avec l’inscription squatteur et plusieurs autres messages sur la barrière.

Elle ne veut pas baisser les bras, « le temps qu’il ne sera pas dehors ».

« Je ferai justice moi-même »

Mégane est déterminée à se battre, allant jusqu’à installer une tente et deux tabourets devant la maison le week-end dernier.

Elle le jure : « Je ferai justice moi-même, pour ma mère qui s’est sacrifiée pour cette maison, pour moi, et pour tous ceux dans l’ombre qui vivent la même chose aujourd’hui ».

L’expulsion reportée par la nouvelle sous-préfète

Pour Mégane, la décision prise la semaine dernière par la nouvelle sous-préfète de l’arrondissement d’Abbeville est incompréhensible. 

Dans son dernier poste avant son départ à la retraite, Christine Royer, 64 ans, qui a pris ses fonctions lundi 24 octobre 2022, a tranché, en refusant l’expulsion du locataire.

« Je n’ai pas souhaité signer cette expulsion à la veille de l’entrée en vigueur de la trêve hivernale », justifie la représentante de l’Etat. Elle assure ne pas remettre en cause le bien-fondé de l’expulsion, mais elle « ne souhaite pas créer une précarité en période hivernale sans que nous puissions avoir une proposition de relogement pour le locataire, ce que je n’ai pas vu au dossier ».

Vendredi 29 octobre, la sous-préfète Christine Royer nous assurait que le locataire serait « en tête de liste, à la fin de la trêve hivernale ».

Une position qui déconcerte la propriétaire de la petite maison picarde : « Moi, par contre, je peux passer l’hiver dans la rue ? ».

Une vie chamboulée à 24 ans

Cette situation a bouleversé la vie de la jeune femme. Elle a mis ses études entre parenthèses, et survit grâce à des petits boulots en région lilloise. Heureusement, elle peut compter sur le soutien de ses amis et parents de ses amis, pour ne pas dormir dehors. Mais jusqu’à quand ?

Elle rêve de reprendre le cours normal de sa vie avant la fin de la trêve hivernale, le 1er avril 2023. Ce qui sera possible, uniquement si le locataire décide de quitter spontanément la maison.

Des fuites révèlent les coulisses de l’approbation éclair du vaccin Pfizer par l’U.-E.

Des documents piratés assurent la transparence

Le journal Le Monde a eu accès à des documents confidentiels de l’Agence européenne du médicament (AME) mis en ligne par des hackers. Ils montrent que l’institution a joué son rôle de contrôleur du vaccin Pfizer malgré les pressions exercées par la Commission pour obtenir, vite fait, un feu vert.

Pourquoi l’Europe a-t-elle mis trois semaines de plus que le Royaume-Uni pour autoriser l’utilisation du vaccin de Pfizer contre le Covid-19 ? Un consortium de journalistes européens, dont Le Monde fait partie, a pu avoir accès à des documents confidentiels à l’Agence européenne des médicaments (EMA). Mis en ligne par des hackers ils répondent en partie à cette question.

Selon le quoditien du soir«en novembre l’agence européenne formulait trois « objections majeures » vis-à-vis de ce vaccin : certains sites de fabrication n’avaient pas encore été inspectés ; il manquait encore des données sur les lots de vaccins commerciaux ; mais, surtout, les données disponibles révélaient des différences qualitatives entre les lots commerciaux et ceux qui avaient servi durant les essais cliniques».

En résumé, l’agence sanitaire européenne reprochait à Pfizer une moins bonne qualité des doses destinées au commerce par rapport aux doses utilisées dans les essais cliniques. Le vaccin Comirnaty fonctionne grâce à de l’ARN, une molécule très fragile. Ainsi, l’EMA a noté que les fioles des essais cliniques contenaient entre 69 et 81% d’ARN complet, contre 59% en moyenne dans les fioles issues des usines. Et ce, en raison d’un changement dans les méthodes de fabrication pour augmenter la production. Le fabricant a finalement trouvé la manière de garantir un taux moyen de 75% conforme à celui des essais cliniques. Ces documents démontrent donc que l’agence européenne a bien joué son rôle de régulateur dans l’autorisation du vaccin, et ce, malgré un contexte tendu.

En effet, il apparaît que  l’Agence européenne des médicaments a été mise sous pression pour rendre son avis. «Le 19 novembre, un haut responsable de l’EMA évoque également une conférence téléphonique avec la Commission européenne qui se serait tenue dans « une atmosphère plutôt tendue, parfois même un peu désagréable, qui donne une idée de ce que à quoi l’EMA peut s’attendre si les attentes ne sont pas satisfaites, que ces attentes soient réalistes ou non »» relève ainsi Le Monde.

Reste à savoir qui a piraté ces fichiers et pourquoi. Le journal, qui précise que certaines échanges publiés auraient été manipulés, évoque la piste russe, notamment parce que les fichiers ont été «récupérés sur Rutor : « Ru » pour Russia (Russie) et « tor », comme le navigateur Web permettant de naviguer de façon anonyme sur le Web».

LIBERATION

Sanofi se rabat sur la possibilité de produire les vaccins anti-Covid de concurrents

Pannier-Runacher est-elle à la hauteur de la tâche ?

« Nous ne sommes pas en retard » sur la commande, clame pourtant Pannier-Runacher

En décembre, le ministre de la Santé Olivier Véran avait promis 1 million de doses livrées avant la fin de l’année 2020, mais le compte n’y était toujours pas au 3 ou 4 janvier, après révision des ambitions. « Le calendrier de livraisons a été légèrement modifié », a reconnu la ministre chargée de l’Industrie, mais en termes voilés, typiquement dans le style trompeur de la transparence vue par l’exécutif et cause de la méfiance des Français. Comment a fortiori croire la promesse faite le vendredi 8 janvier sur Europe 1 par la ministre déléguée à l’Industrie, Agnès Pannier-Runacher, de 2,6 millions de doses de vaccins livrées en France d’ici fin janvier ?

APR, alias Olive Oyl

Critiquée pour sa lenteur dans le démarrage de la campagne de vaccination, la France va accélérer, mais peine toujours à tenir ses promesses en passant à l’action. Ce vendredi, quatre semaines après la promesse initiale de la fin de la stratégie des petits pas – chaque chose devant arriver dans l’ordre et au bon moment, selon le président Macron – la ministre chargée de l’Industrie Agnès Pannier-Runacher a dû s’expliquer ce vendredi sur cette stratégie de la progressivité défendue par l’exécutif et qui conduit à plus de demandeurs que de vaccins disponibles. Pannier-Runacher qui n’est pas à une contre-vérité près, n’a pas craint cette fois d’assurer que « nous ne sommes pas en retard » dans l’état des… commandes de vaccins contre la Covid-19 dans l’Hexagone, quand la préoccupation des Français concerne le retard dans la campagne de vaccination. Clairement, ce gouvernement persiste à jouer sur les mots et avec les nerfs des Français.

Au total, la France avait commandé « 200 millions » de doses de vaccins « depuis septembre », a-t-elle rappelé au micro d »Europe 1, précisant que « 520.000 doses sont livrées par semaine », soit « 2,6 millions de doses livrées par mois ». Est-ce que 520.000 doses sont administrées par semaine ? Que deviennent les doses non-injectées? La France les offre-t-elle à ses voisins européens dont la logistique, mieux anticipée, est plus efficiente ?

« Le calendrier de livraisons a été légèrement modifié »: que signifie cette nouvelle entourloupe?

« Au lieu d’avoir une grosse première livraison, on a eu deux petites livraisons de 520.000… Et on continue à avoir chaque semaine, 520.000 livraisons », a-t-elle raconté.

« Les livraisons ont été lissées », comme dirait Marlène Schiappa qui, sur son compte Instagram officiel, a fait la pub du salon de coiffure qui lui assure un lissage brésilien à 150 euros… L’avocate de cette influenceuse de l’équipe Castex a adopté une posture victimaire, dénonçant des « tentatives de piratages » (au pluriel !) de son compte Instagram…

Selon l’autre recrue de Macron et ministre chargée de l’Industrie, ce décalage des livraisons est en fait « une demande des Etats membres pour pouvoir absorber progressivement les doses et ne pas avoir à les conserver trop longtemps avant utilisation ». « Les livraisons ont été lissées », a-t-elle encore expliqué, soulignant qu’il s’agit d’une « organisation opérationnelle logistique« . Au final, nul ne sait si les commandes sont réellement passées, effectivement livrées et possiblement administrables.

A Fort Meyers, en Floride, des candidats à la vaccination font la queue
aux premières heures du jour afin de recevoir leur première dose

Par ailleurs, « au niveau européen, l’Europe a commandé 300 millions de doses chez Pfizer… Les Etats-Unis en ont commandé 200 millions, et nous avons 450 millions d’Européens, il y a 350 millions d’Américains. Donc nous ne sommes pas en retard« , a argué Agnès Pannier-Runacher. Il faut donc que les membres du gouvernement – et à commencer, à son rang subalterne, Mme Pannier – cessent de prendre les Français pour des billes car, léger détail qui met à mal le raisonnement fallacieux de la ministre, aux USA, 500.000 doses sont administrées par jour. Aveu pourtant d’insuffisance des doses outre-Atlantique, le responsable du programme «Warp Speed» a évoqué la possibilité d’administrer des demi-doses de vaccin afin d’accélérer le rythme de la campagne.

En tout état de cause, APR doit s’informer ci-dessous et arrêter de nous désinformer. Un bilan quotidien national et régional des vaccinés en France est publié et, alors que la campagne est lancée depuis le 27 décembre, selon les derniers chiffres du 12 janvier, 189.834 personnes ont reçu au moins une dose de vaccin anti-Covid en près de deux semaines en France. LIEN

La France ne peut plus attendre Sanofi qui va se réorienter sur la fabrication de vaccins étrangers

Trois sites de production en France

Concernant la production de vaccins, la ministre chargée de l’Industrie a repéré trois sites en France : « Nous avons l’usine de Récipharm, entreprise suédoise à Monts dans l’Indre-et-Loire, qui va produire le vaccin Moderna… fin février, début mars. Nous avons ensuite l’entreprise française de sous-traitance pharmaceutique basé à Boulogne-Billancourt Delpharm pour le vaccin Pfizer/BioNTech et une entreprise de droit luxembourgeois de sous-traitance, Fareva (située à Ambroise et dont le siège social est à Tournon-sur-Rhône) pour le vaccin CureVac, si celui-ci obtient une autorisation de mise sur le marché, qui suivront ».

Le comble qu’avoue, Agnès Pannier-Runacher, prête à avaler toutes les couleuvres, c’est que cette production sur le sol français ne signifie pas que les vaccins seront distribués en priorité en France. « Ce sont des chaînes de production européenne », a-t-elle concédé, évoquant notamment « la production du vaccin Moderna par exemple », entreprise basée à Cambridge dans l’état du Massachusetts, USA… Seul son PDG, Stéphane Bancel, est français. 

« Le site où est réalisé le principe actif est en Suisse [UE ? ], c’est celui qui a les plus grandes capacités de production d’ARN quasiment en Europe, Moderna l’a choisi pour des raisons d’efficacité, et ce site sert l’ensemble des pays européens. En revanche, la mise en bouteille est effectuée dans plusieurs autres pays, en l’occurrence l’Espagne et la France« , a-t-elle précisé…

Sanofi et le gouvernement étudient la possibilité pour le groupe pharmaceutique français d’utiliser ses chaînes de production pour produire les vaccins anti-Covid des laboratoires BioNTech et Janssen [Pharmaceutica, compagnie pharmaceutique belge, filiale de l’américain Johnson & Johnson, produits d’entretien], a indiqué vendredi la ministre déléguée à l’Industrie Agnès Pannier-Runacher.

Sanofi travaille au développement de deux vaccins anti-Covid mais ne sera pas en mesure d’en proposer un avant la fin 2021.

D’ici-là – fin d’année 2021 -, à l’instar de ces trois sous-traitants pharmaceutiques français, le Français Sanofi pourrait-il donc mettre ses chaînes de production à disposition pour fabriquer des vaccins anti-Covid mis au point par des groupes pharmaceutiques rivaux plus performants ? Après tout, son slogan n’est-il pas : « Donner toute sa force à la vie » ?…

La campagne française de vaccination n’est pas prête à s’envoler. A. Pannier-Runacher a d’ailleurs avoué s’être tournée vers lui en désespoir de cause: « On est en train de regarder [le mieux serait d’étudier] avec eux [c’est sur la table?], et eux regardent avec, d’un côté BioNTech et de l’autre côté Janssen si c’est possible », des laboratoires « avec lesquels il y a le plus de chance d’y arriver ».

Sans citer aucun nom de laboratoire, Sanofi a quant à lui admis qu’il « évalue en particulier la faisabilité technique d’effectuer temporairement certaines étapes de fabrication pour soutenir d’autres fabricants de vaccins Covid-19 [sic] », en soulignant qu’il s’agit « à ce stade » d' »une réflexion encore très préliminaire« .

Si on en croit A. P-R, la question est d’abord d’ordre « technique »: « Ont-ils des cuves et des équipes, des capacités de fabrication qui sont libres » et ne sont pas occupées par exemple à produire le vaccin antigrippal ?

Il s’agit aussi de savoir « en combien de temps ils pourraient développer cette fabrication », alors que « les transferts de technologie » devraient être faits « en trois à cinq mois pour le remplissage des doses » plus « encore quelques mois pour la partie principe actif », contre « 12 à 18 mois en temps normal ».

Face aux critiques visant Sanofi, accusé d’être en retard sur ses concurrents, la ministre a voulu « casser une légende urbaine »: « Sanofi devait livrer au mois de juillet (…), ils ont trois mois de retard, comme d’autres vaccins aujourd’hui« , a-t-elle fait valoir, avec la mauvaise foi qui la caractérise, puisqu’un troisième vaccin va bientôt être autorisé. Mais, elle se satisfait pourtant que, même avec ce retard, produire un vaccin dans ces délais soit déjà « une performance extraordinaire« .

En France, dès le mois de novembre, le sous-traitant pharmaceutique français Delpharm avait annoncé qu’il produirait , dans son usine normande une partie des vaccins de Pfizer-BioNTech contre la Covid-19 de Pfizer et BioNTech, dans son usine normande. Deux mois n’ont pas encore suffi.

L’usine de son homologue Recipharm doit, quant à elle, produire le vaccin Moderna dans deux mois, à partir de fin février/début mars, avait précisé la Olive Oyl du gouvernement, le 8 janvier.

Ces vaccins étrangers « produits sur le territoire français » entreront « dans le quota » de vaccins commandés par l’Europe et distribués à la France en fonction de sa population. Ils ne s’ajouteront donc pas à sa quote-part, » a dû indiquer le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, ce vendredi sur franceinfo.

Une migrante voulait «vivre à l’européenne», elle est exécutée

Le grand frère de la jeune femme est en fuite

D’origine syrienne, Ahlam Y. a été retrouvée ligotée et morte, tuée d’une balle dans la tête. Sa sœur serait également menacée. Un des frères de la victime est désormais le principal suspect.

Des illusions d’intégration contrariées: la «voie occidentale» est fatale à une jeune femme d’origine syrienne, non du fait des Européens, mais de la radicalité de la communauté. Le corps sans vie d’Ahlam Y., 28 ans, a été retrouvé dimanche 3 janvier par sa sœur dans son appartement de Liège, en Belgique. D’après les premiers éléments de l’enquête, c’est son mode de vie, «à l’européenne», qui aurait pu motiver l’assassinat, et le Parquet de Liège a indiqué hier lundi qu’un des frères de la victime est désormais le principal suspect du crime.

Née en Syrie le 21 novembre 1992, Ahlam était, selon le site belge DHNet, serveuse dans un café du centre-ville de Liège, et habitait rue de la Cathédrale. C’est dans son appartement que sa sœur, Fadja, a découvert son corps le 3 janvier dernier, après s’être inquiétée de l’absence de nouvelles de la jeune femme. Le corps a été retrouvé ligoté, avec une balle dans la tête, le décès remontant possiblement à plusieurs jours. L’arme du crime aurait été retrouvée sur le lit. La police judiciaire fédérale de Liège se charge actuellement de l’enquête. Catherine Collignon, substitut du procureur du Roi en charge des relations avec la presse, indique en outre ce mardi que, selon les premiers examens, la victime aurait en outre des traces de strangulation, mais non létales.

Un mode de vie déplaisant à ses frères

Selon les premiers éléments de l’enquête policière, la jeune Syrienne avait un mode de vie «à l’européenne». Un petit ami et des sorties régulières, autant d’éléments qui ne plaisaient visiblement pas à plusieurs membres de sa famille, d’origine chrétienne orthodoxe. Ce qui n’exclut pas que le suspect et tel ou tel autre frère soit un converti. Ahlam avait cinq frères, dont certains – imprégnés par le milieu majoritairement musulman en Syrie – désapprouvaient son évolution et lui avaient dit. La famille est éparpillée dans plusieurs pays d’Europe, dont une partie en Suède, mais également en Syrie. «Le règlement de compte dans la sphère familiale semble actuellement une des hypothèses privilégiées», a confirmé Catherine Collignon. «Un des frères aînés, jusqu’ici inconnu de la police, était présent en Belgique depuis deux-trois mois, et essayait de régenter la vie d’Ahlam», précise la porte-parole. «Il a disparu le jour de la découverte du corps et est donc considéré comme le principal suspect» ajoute-t-elle. Un mandat d’arrêt européen a été lancé, mais actuellement la police n’aurait pas encore identifié où se tapit le mis en cause.

Le Parquet confirme également que Fadja, la soeur de la victime, serait également menacée pour son style de vie. Cette dernière vit en couple et s’expose normalement sur les réseaux sociaux. La police porte une attention particulière à son cas.

BioNTech annonce de possibles ruptures de stocks de vaccin

BioNTech rencontre avec Pfizer un problème de production

BioNTech et Pfizer intensifient la production de leur vaccin, mais expriment des craintes sur l’approvisionnement de l’Union européenne.

La société allemande de biotechnologie est l’une des premières à avoir développé un vaccin contre la covid-19, mais il n’est disponible que depuis peu de temps en Europe. Tandis que les USA sont de gros demandeurs, l‘UE en a commandé de faibles quantités et les processus d’approbation par les autorités sanitaires ont été relativement lents.

« Pour le moment, il y a un trou parce qu’il n’y a pas d’autres vaccins approuvés et nous devons combler ce manque avec notre propre vaccin », a déclaré Ugur Sahin, directeur général de BioNTech, dans un entretien avec l’hebdomadaire Spiegel.

Un deuxième vaccin, celui du groupe Moderna devrait être approuvé par l’Agence européenne des médicaments (EMA) le 6 janvier, en attendant l’aval à un troisième vaccin, développé par l’université d’Oxford et AstraZeneca.

Ugur Sahin a réaffirmé que le vaccin BioNTech/Pfizer, qui utilise l’ARN messager, devrait être efficace contre une nouvelle variante du virus découverte récemment en Grande-Bretagne. Face à une mutation importante du virus, il faudra environ six semaines pour modifier le vaccin.

Nouvelle chaîne de production

BioNTech prévoit de lancer en février une nouvelle ligne de production à Marburg, en Allemagne, qui pourrait produire 250 millions de doses au cours du premier semestre. Le fondateur de BioNTech a également indiqué que la biotech travaillait à une nouvelle version de son vaccin qui serait plus facile à manipuler, le vaccin actuel devant être conservé à environ moins 70 degrés Celsius.

Retards de vaccination: 500 millions de doses du vaccin Pfizer refusés par la France en Europe

Macron et Véran auraient voulu favoriser le Français Sanofi, malgré son retard, au risque de vies perdues

Deux media allemands révèlent que Macron aurait temporisé pour favoriser Sanofi dans l’Union européenne : le vaccin de la société française ne sera pas prêt avant fin 2021, si jamais. 

C‘est une information que la presse française a dissimulée. Selon les très sérieux journaux allemands Der Spiegel et Die Zeit, l’Union européenne a reçu une offre de 500 millions (ainsi que 100 millions supplémentaires) de doses du vaccin de la société BioNTech, le partenaire allemand de la firme américaine Pfizer. Mais la France aurait rejeté cette offre, affirment es deux media allemands pour privilégier le « Made in France » attendre que la société française Sanofi ait rattrapé son retard et privilégier le « Made in France ». Or, début décembre, cette dernière a annoncé que son vaccin contre le Covid-19 n’est toujours pas au point et ne le sera certainement pas avant la fin de l’année 2021. 

Selon le Brussel Times, Macron aurait de surcroît argué que le contrat de la nouvelle offre aurait été porté à plus de 800 millions de doses. Or, le vaccin de Pfizer et BioNTech a été évalué à douze euros environ, contre seulement 7,50 € pour celui de SanofiLa vie humaine n’a de prix qu’en France… D’autant que Macron a été testé positif il y a une quinzaine et ne craint probablement plus rien…

“Vaccination obligatoire”, “dérive dictatoriale”, “totalitarisme”

L’opposition demande des éclaircissements, tandis que la majorité fait le dos rond sur le report du projet de loi dédié à… l’urgence sanitaire

Alors, raison financière ou plus douteuse ? Selon der Spiegel, le ministre allemand de la Santé a enjoint ses collègues européens à accepter l’offre notamment pour payer le prix fort et permettre aux pays défavorisés d’avoir accès au vaccin en masse, mais les 27 auraient refusé, tous en choeur.

Le problème est triple pour Sanofi et Macron s’obstine

Le Français continue de miser sur Sanofi: or, d’une part, son vaccin n’est pas au point, puisqu’il est encore en phase 2, sans garantie qu’il atteigne la phase 3, d’autre part, avec le déploiement de celui de Pfizer/BioNTech, le retard pris va être considérable, et enfin, la France et Sanofi se sont grillés auprès des pays les plus pauvres. Les volontaires vont pouvoir être soignés sans délais avec celui que ses voisins européens déploient sans problèmes d’ego national et le laboratoire français trouvera-t-il encore des clients européens dans douze mois?

Amatrice de protocoles et craintive des poursuites judiciaires en cas de malheur, Macron impose une série de garde-fous qui font renoncer les Français à la vaccination dans les conditions qu’il édicte : 6 Français sur 10 n’en veulent plus ! Il va falloir que les pays pauvres écoulent les stocks de vaccin Sanofi… Or, le vaccin chinois ne va pas tarder à arriver sur le marché.

L’Union européenne n’a pas souhaité répondre aux révélations du journal Der Spiegel…, mais, l’essentiel, c’est que – le 21 décembre, date historique – la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé qu’elle autorise la distribution dans l’UE du vaccin anti-covid-19 du duo Pfizer-BioNTech, quelques heures après le feu vert de l’Agence européenne des médicaments (AEM).

Le retard de Sanofi met plusieurs pays européens dans l’embarras

Ils avaient aussi passé commande à… Sanofi

Ils ont dû refuser d’acheter plus de vaccin Pfizer/BioNTech et se trouvent piégés, révèle der Spiegel.

Le ministre allemand de la Santé, Jens Spahn, aurait fait pression pour acheter davantage de doses de vaccin Pfizer/BioNTech, selon der Spiegel, « mais il n’a finalement pas réussi à l’emporter en raison de l’opposition de plusieurs pays membres de l’UE – en partie, apparemment, parce que l’UE n’avait commandé que 300 millions de doses à la société française Sanofi. « C’est pourquoi acheter plus à une entreprise allemande n’était pas dans les cartes », dit un initié familier des négociations. La Commission européenne a nié cette version des événements, affirmant qu’il n’est pas vrai que Paris a pris des mesures massives pour protéger Sanofi. »

Etonnant, selon certains critiques anonymes derrière leurs claviers, de voir Spahn parler « d’entreprise allemande » alors que le vaccin associe le géant américain Pfizer (88.000 personnes dans plus de 150 pays dont la France) à la petite société allemande BioNTech (1.300 personnes) de Mayence. La vérité, c’est que, si l’entreprise américaine est en vedette, c’est que l’Allemande a dû signer un partenariat pour bénéficier de sa puissance commerciale. Il n’en reste pas moins vrai que la mise au point du vaccin est à mettre au crédit de l’Allemand BioNTech, n’en déplaise aux polémistes qui font diversion. Notre « partenaire privilégié » a simplement dû prendre acte de l’inefficience (passagère, mais dommageable° de Sanofi.

Clément Beaune, secrétaire d’État chargé des affaires européennes, a nié que la France ou aucun pays ait demandé de baisser le nombre de doses achetées. Sur France Inter, il déclare: « C’est du grand n’importe quoi. Jamais la France ni aucun pays n’a demandé de baisser le nombre de doses des contrats qu’on aurait signés. C’est faux. Il ne faut pas mentir sur ces choses-là » Certes…

Macron a toutefois jeté le doute sur le seul vaccin disponible

« Il faut être honnête et transparent, on ne sait pas tout sur ce vaccin, » a lâché le Français, interrogé sur le vaccin Pfizer-BioNtech au cours d’un entretien déjà désastreux avec le media en ligne Brut, puisque, pour plaire au jeune public, il reconnaissait que des policiers puissent agir au faciès !

Le vendredi 4 décembre, le président Macron a recommandé d’être « très prudent » à l’encontre du vaccin de Pfizer et BioNTech, affirmant que la stratégie n’est pas à court terme de vacciner à toute force et toute la population.

Deux jours plus tôt, la Grande-Bretagne avait été le premier pays au monde à autoriser l’utilisation de ce vaccin basé sur une technologie innovante, dite à ARN messager, utilisée aussi par le candidat vaccin de Moderna, alors que celui d’AstraZeneca s’appuie sur une technologie classique.

L’Autorité européenne des médicaments (AEM) s’était donnée jusqu’au 29 décembre au plus tard pour livrer son avis sur le vaccin de Pfizer-BioNtech alors que ceux de Moderna et AstraZeneca ne devraient être disponibles que… plus tard: comprendre « sans date » !

Au media en ligne Brut, il déclara: « il y a des vaccins qui arrivent [peut-il dire quand ?], il n’y en a pas qu’un. Là, on a vaccin qui est en train d’arriver, sur l’ARN messager, ce qui est une première mondiale. » C’est donc l’expression d’un rejet à la fois du vaccin de Pfizer/BioNTech d’une part, et de celui de Moderna d’autre part. Macron faisait ainsi le vide pour Sanofi ! Mais, dans le même temps, des Français meurent. Pardon: « perdent la vie » !

« Je ne crois pas à la vaccination obligatoire pour ce vaccin parce que d’abord, il faut être toujours très honnête et très transparent [ça va mieux en le clamant ?], on ne sait pas tout sur ce vaccin comme on ne sait pas tout sur ce virus« , a poursuivi le président de la République. « Le vaccin d’avril ne sera pas celui de janvier. Il y a des vaccins qui vont arriver au printemps-été, qui seront faits avec d’autres techniques. » Il faut pouvoir attendre et il semble, son ministre Véran et lui, faire bien peu cas des personnes à risque : la sélection naturelle ?

La France a choisi de vacciner sa population par étapes: Macron n’a pas choisi : il n’a pas plus de doses vaccinales aujourd’hui que de masques il y a un an… D »abord les personnes âgées en Ehpad à partir de janvier [il a commencé avant la date, « dès la fin décembre », pour apaiser les esprits, et seulement quelques dizaines], puis les personnes fragiles à partir de février et enfin, au printemps, le reste de la population.
« On n’est pas en train de dire aux gens : ‘Vaccinez-vous, vaccinez-vous’, à toute force et toute la population, on a une autre stratégie« , a certifié Macron. Voilà qui est intéressant, mais un peu flou ! Se croit-il à Koh-Lanta ?

« La clé de la stratégie, à partir du moment où on va complètement sortir du confinement [ça s’appelle « déconfinement » ?], ça va être le ‘tester-alerter-protéger(…) et progressivement de vacciner. Une progressivité sans cesse réaffirmée qui a pour effet d’interpeller. D’autant qu’il ajoute que « le vaccin n’est en fait la solution que le jour où vous avez entre 50% et 60% de votre population qui a ce qu’on appelle l’immunité collective« , a-t-il ajouté. Au fait, que reste-t-il de la stratégie de Castex: «tester, alerter, isoler, protéger  » ?

Cette immunité collective se prépare avec le troisième déconfinement: il sera meurtrier, mais c’est le moyen radical et à moindre fait, d’attendre Sanofi. La stratégie de Macron, l’élimination naturelle des individus les moins aptes à la « lutte pour la vie ».

Covid-19 : un premier porteur du virus mutant est détecté en France

Ce premier cas positif est un Français arrivé du Royaume-Uni

Le N501Y, nouveau variant du coronavirus, d’abord détecté au Royaume-Uni, est finalement arrivé jusqu’en Franceune première contamination a été repérée vendredi 25 décembre. La personne est asymptomatique et actuellement isolée à son domicile.

Que sait-on de la mutation N501Y du coronavirus, détectée au Royaume-Uni ?

La mutation N501Y du coronavirus SARS-CoV-2 a été identifiée mi-décembre au Royaume-Uni. Selon le premier ministre britannique, elle pourrait être « jusqu’à 70 % plus contagieuse que la souche précédente ». Les scientifiques appellent à la prudence et Boris Johnson a décidé de reconfiner une partie du pays, moins de deux semaines après le déconfinement partiel du 3 décembre, alors que le Royaume-Uni fait face à une recrudescence du nombre de nouveaux cas de Covid-19.

La reprise de l’épidémie serait alimentée par “une nouvelle variante du coronavirus nommé N501Y” qui “semble se répandre plus facilement et pourrait être jusqu’à 70 % plus contagieuse que la souche précédente“, a indiqué le chef du gouvernement britannique lors d’une conférence de presse. “Il circulait déjà bien plus tôt cette année en dehors du Royaume-Uni, en Australie en juin-juillet, aux Etats-Unis en juillet et au Brésil en avril, a toutefois révélé le Dr Julian Tang (Université de Leicester). Elle a été repérée par le consortium britannique COG-UK qui étudie le génome des coronavirus parmi des échantillons de tests positifs pour identifier ses variantes et leur répartition géographique.

La nouvelle variante du SARS-CoV-2 est-elle plus dangereuse ?

Les scientifiques ne disposent pas encore de données suffisantes pour savoir si la mutation N501Y induit des formes plus graves ou plus contagieuses de la Covid-19. L’OMS (Organisation mondiale de la santé) ne reconnaît “aucune preuve d’un changement de la gravité de la maladie” à ce stade. Au vu d’informations “préliminaires“, elle s’inquiète toutefois que la variante britannique puisse “affecter l’efficacité de certaines méthodes de diagnostic“.

Interrogé par CNN, le médecin-chef de l’Angleterre, Chris Witty, affirme que des travaux ont été lancés “en urgence” pour déterminer si la mutation du virus peut – ou non – entraîner un taux de mortalité plus élevé, ou si elle affecte l’efficacité des traitements et des vaccins.

Même constat du côté de l’Agence européenne des médicaments (AEM)  qui a autorisé, lundi 21 décembre, la mise sur le marché du vaccin Pfizer-BioNTech. Selon le régulateur européen, il n’existerait “aucune preuve” permettant d’avancer que le vaccin Pfizer-BioNTech ne protège pas contre cette nouvelle souche du coronavirus.

Les autorités sanitaires françaises confirment la détection d’une première contamination au variant du coronavirus en France.

Ce premier cas a été détecté à Tours (Indre-et-Loire), indique la Direction générale de la Santé, vendredi 25 décembre au soir. Il s’agit d’un homme de nationalité française résidant en Angleterre. Ce premier porteur est arrivé de Londres le 19 décembre. Pris en charge au CHU le 21, il a été détecté positif. Désormais, seuls les résidents dont le test de dépistage du Covid-19 est négatif pourront rentrer en France et « si on veut avoir des résultats dans la journée, on peut devoir payer jusqu’à 400 euros« , indique Carole Rogers, présidente de l’Union des Français de l’étranger au Royaume-Uni.

La personne, asymptomatique de la Covid-19, est actuellement isolée à son domicile et se porte bien. Les autorités sanitaires ont procédé au contact-tracing des professionnels de santé ayant pris en charge le patient et à la recherche de ses personnes contacts à risque, pour procéder à leur mise en isolement strict.

Plusieurs prélèvements positifs évoquent déjà le variant du Covid-19

Ces prélèvements positifs suspects sont en cours de séquençage par les laboratoires du Centre national de référence des virus des infections respiratoires (CNR). Un système de détection et de surveillance des cas possibles d’infection ou de portage du variant de la Covid-19 a en effet été mis en place par Santé publique France et les Centres nationaux de référence, en lien avec les laboratoires d’analyses.

Les Centres Nationaux de Référence (CNR) sont des laboratoires experts en microbiologie et des observatoires des maladies transmissibles, qui, en centralisant les informations à l’échelle nationale, participent à la lutte et au contrôle de ces maladies. Historiquement, les CNR ont été créés par un arrêté du 18 avril 1972 et sont localisés dans une entité d’établissements publics ou privés de santé, d’enseignement ou de recherche. Désignés CNR par arrêté du ministère en charge de la santé pour un mandat de 5 ans, leur reconduction est soumise à une évaluation effectuée par un Comité des CNR placé sous la responsabilité du Directeur général de Santé Publique France. 

Le ministère de la Santé précise que les autorités sanitaires sont mobilisées pour identifier le plus précocement possible chaque patient contaminé pour les isoler, isoler leurs personnes contacts et les tester, et éviter ainsi la propagation de variants du coronavirus SARS-CoV-2 sur le territoire national. Les autorités rappellent l’importance du respect immédiat de l’isolement de tout personne présentant des symptômes évocateurs, cas confirmé de Covid-19 et de toute personne contact d’un cas confirmé.

Un autre patient porteur en Allemagne

Le variant du coronavirus a aussi été repéré dans le Land du Bade-Wurtemberg, en Allemagne, à 50 km de Strasbourg, rapporte France Bleu Alsace samedi. C’est le premier cas allemand de contamination à la nouvelle souche du coronavirus détectée au Royaume-Uni. C’est une femme arrivée par avion le 20 décembre, ont indiqué les autorités allemandes, le 24 décembre. Elle a atterri à l’aéroport de Francfort le 20 décembre, en provenance de l’aéroport Heathrow de Londres. Testée positive à sa descente d’avion, elle a ensuite été emmenée en voiture par des proches dans le Bade-Wurtemberg, dans la ville de Freudenstadt, à 50km de Strasbourg. Elle s’est ensuite mise en quarantaine. Les symptômes sont apparus le lendemain de son arrivée et un second test s’est avéré lui aussi positif au variant.

L’Allemagne a prolongé jusqu’au 6 janvier la suspension des vols en provenance du Royaume-Uni et d’Afrique du Sud.

Le 22 décembre, le premier ministre français a pourtant annoncé une « reprise limitée des flux du Royaume-Uni vers la France« 

Il se satisfaisait d’une simple « condition sanitaire de tests négatifs, sensibles au variant » de la Covid-19, concernant les Français et les ressortissants de l’Espace européen. « Les délais vont être courts », avant Noël pour les Français souhaitant quitter le sol britannique, s’inquiéta d’ailleurs Carole Rogers. 

franceinfo : Quelle est votre réaction aux annonces du gouvernement ?

Carole Rogers : Depuis la décision d’arrêter les contacts avec les personnes venant du Royaume-Uni, il était clair que le test PCR allait être probablement obligatoire pour les Français. Mais les délais vont être courts avant le 24 décembre.

Cela sera-t-il faisable pour la plupart des 300.000 Français qui vivent au Royaume-Uni, en vue d’assurer leur retour auprès de leurs familles en France ?

Les vacances scolaires ont commencé vendredi, donc certains ont déjà pu partir. Mais il est clair que ça ne va pas être très facile à faire. En Angleterre, les tests doivent être faits par des structures privées. Si on veut avoir des résultats dans la journée, on peut devoir payer jusqu’à 400 euros. Normalement, c’est plus dans les 150 euros avec 48 heures de délai.

A défaut, un test antigénique de moins de 72 heures pour pouvoir repasser la frontière sera obligatoire à partir de minuit ce mardi soir. Que vous disent les familles ?

Il y a des familles qui doivent rester en Angleterre. Ils n’ont pas trouvé les moyens de rentrer en avion et en Eurostar. Les gens sont résignés, ils savent bien que c’est compliqué. Il y a de la colère parfois, car les mesures sont arrivées juste avant Noël.

Caricature de Charlie hebdo: un enseignant devant le Conseil d’Etat pour mise à pied

Il enseignait dans une école d’une commune considérée comme un foyer de l’islamisme

Caricature de Mahomet: un enseignant mis à pied devant le Conseil d'Etat
Samuel Paty


Révélée par le quotidien La Libre Belgique en octobre, l’information a été confirmée par le porte-parole de la bourgmestre de Molenbeek, la socialiste Catherine Moureaux. Un professeur de 5e et de 6e primaire de l’école n°11 de Molenbeek a été écarté pour avoir montré une caricature de Mahomet diffusées par Charlie Hebdo, mais jugée obscène dans cette commune multi-culturaliste qui ne comptait pas moins de 22 mosquées déjà en 2016.

Il a décidé de faire appel au Conseil d’Etat pour contester cette décision, révèle Le Vif, premier hebdomadaire d’information en Belgique francophone, édité par groupe français L’Express (que le groupe belge Roularta a revendu à Altice, groupe du milliardaire franco-israélien Patrick Drahi (BFM TV et RMC) avec les magazines L’Expansion, Lire, etc. En octobre 2014, Macron, ministre de l’Economie avait autorisé le rachat de SFR par Numericable, détenu par Drahi: devenu président, Macron peut compter sur les soutiens de BFM ou L’Express et L’Expansion. 

Le 22 octobre, un professeur de philosophie et de citoyenneté avait montré à une classe de 5e primaire de l’école n°11 de Molenbeek, « Aux sources du gai savoir », un dessin de Coco pour Charlie Hebdo, montrant le prophète Mahomet nu avec la légende « Une étoile est née », ce que les bobos-intello ou, à l’envers, intellos-bobos applaudissent au nom du droit au blasphème (injure), à la vulgarité, comme à la diffamation, en vertu de la liberté d’expression, quand le cerveau se trouve entre les fesses… Suite à un débat autour de la « terrible mort » – en clair l’assassinat par égorgement (en pleine rue et devant son collège) – du professeur d’histoire-géographie de Conflans-Saint-Honorine, Samuel Paty, le professeur belge avait présenté cette caricature par Coco (Corinne Rey), collaboratrice à L’Humanité, Le Ravi et Les Inrockuptibles.

Selon Le Vif et la DH, ce cours avait choqué – et on peut le comprendre – au moins un élève, qui avait fait part de son trouble à sa mère, qui s’en est confié à l’école. Après une enquête auprès des élèves présents au cours, le directeur de l’école n°11 avait demandé à l’enseignant de ne pas se présenter à l’école mais de se rendre à l’administration communale. Le pouvoir organisateur, en l’occurrence la commune de Molenbeek, a alors signifié à l’enseignant son écartement. Une décision qui avait mené à plusieurs réactions politiques, s’étonnant d’une telle suspension suite à l’affichage de caricature en cours.

La liberté d’expression « est importante” et “il n’y a aucune censure par rapport à ça », assure le porte-parole de la maire de Molenbeek-Saint-Jean. Rachid Barghouti, porte-parole de la maire de Molenbeek-Saint-Jean. Révélée par le quotidien La Libre Belgique en octobre, l’information a été confirmée par le porte-parole de la bourgmestre de Molenbeek, la socialiste Catherine Moureaux. Selon son porte-parole, Rachid Barghouti, « deux ou trois parents » se sont plaints à la direction de cette école primaire qu’un dessin montrant les parties génitales du prophète soit brandi devant « des enfants de 5e et 6e primaire ».

“Une erreur d’appréciation”

Le professeur a depuis lors déposé un recours en annulation auprès du Conseil d’Etat, rapporte Le Vif.

La manière de traiter ce sujet d’actualité est « trop directe » et le professeur a  « agi dans l’improvisation », avec des éléments pédagogiques « conçus pour des élèves plus âgés », a estimé, sainement, le collège molenbeekois.

La directrice du département Education de la commune de Molenbeek ne pouvait pas décider de l’écartement, considère l’avocat de l’enseignant, Me Jean Bourtembourg, car cette décision doit émaner du collège communal. En outre, et toujours subjectivement, l’avocat estime que la décision est une « erreur manifeste d’appréciation » et « un excès de pouvoir ». Et sur le fond, le professeur n’a donc manqué ni de discernement, ni de respect…

Au-delà de ce recours devant le Conseil d’Etat, le 17 décembre prochain, le collège communal doit encore recevoir le professeur. Le Vif affirme que ce dernier pourrait être « changé d’école et placé sous la tutelle d’un autre enseignant ».

Cette commune est-elle une enclave saoudienne dans le royaume de Belgique ?

4 habitants sur 10 sont musulmans et Molenbeek s’est révélée médiatiquement lors des attentats de Paris de novembre 2015. La zone est connue comme un vivier du terrorisme islamiste. En 2005, une enquête de la journaliste d’investigation belge d’origine marocaine, Hind Fraihi a confirmé l’existence d’un foyer islamiste et d’un réseau de recrutement de djihadistes à Molenbeek-Saint-Jean, enquête qui suscita le scepticisme du bourgmestre de l’époque, Philippe Moureaux, membre du Parti socialiste et auteur de la loi contre le racisme et la xénophobie adoptée en 1981: professeur émérite à l’Université libre de Bruxelles, il était remarié à Latifa Benaicha, de 35 ans sa cadette et de confession musulmane.

Au sujet de Molenbeek, le leader de l’extrême-droite néerlandaise, Geert Wilders, déclara en mars 2016: « c’est la bande de Gaza de l’Europe occidentale ». Début 2013, cette commune de moins de 1000.000 habitants comptait une quinzaine de personnes parties combattre en Syrie, mais, en France, Lunel, une quinzaine de candidats au djihad a quitté la ville pour rejoindre les rangs de Daesh. Six sont morts au combat contre les alliés.

A.D., l’instituteur, demande l’annulation de cette décision devant le Conseil d’Etat. A la demande d’élèves, il avait pourtant préparé un cours sur la liberté d’expression, prévoyant de présenter cet odieux dessin dans un contexte dramatique, dans un sanctuaire et une commune radicalisée. Pour prévenir ce type d’égarement pédagogique, le bon sens veut que les instructions officielles conseillent aux enseignants de cesser de coller à l’actualité, notamment du quotidien, et prennent leurs exemples dans l’Histoire.

L’UE s’accorde pour sanctionner les provocations de la Turquie contre la Grèce

Erdogan fait des forages à sa guise dans les eaux de Chypre.

Organisation incapable d’unité constructive, l’Union Européenne parvient à se rassembler sur des actions punitives. Mais en se liguant contre la Turquie, elle se maintient dans la facilité, avec une liste noire qu’elle va dresser d’un même élan pour infliger des sanctions individuelles dans les prochaines semaines, quand elles seront soumises à l’approbation de chacun des Etats membres.

Les dirigeants de l’Union européenne (UE) réunis en sommet à Bruxelles se sont montrés solidaires des leurs, jeudi 10 décembre, sanctionnant les actions « illégales et agressives » de la Turquie en Méditerranée contre Athènes et Nicosie, a annoncé un porte-parole du Conseil européen.

« Le Conseil européen a adopté des sanctions, face aux ‘actions unilatérales et provocations’ de la Turquie », s’est félicité le secrétaire d’Etat aux Affaires européennes français depuis cinq mois, Clément Beaune, sur son compte Twitter. A 31 ans, il était  au cabinet du socialiste Jean-Marc Ayrault, alors premier ministre, comme… conseiller budgétaire! Gay assumé de 39 ans, Macron le plaça à son côté dans son cabinet au ministère de l’Economie, et il est aujourd’hui au gouvernement, en stage de formation politique pour assurer l’avenir de LREM.

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« Les mesures décidées sont des sanctions individuelles, et des mesures supplémentaires pourront être décidées si la Turquie poursuit ses actions », a menacé un diplomate européen. Une liste de noms va être établie dans les prochaines semaines et sera soumise à l’approbation des Etats membres, selon les conclusions adoptées par le sommet des Vingt-Sept à Bruxelles.

Les noms seront inscrits sur la liste noire établie en novembre 2019 pour sanctionner les activités de forage de la Turquie dans les eaux de Chypre. Elle compte deux responsables de la Turkish Petroleum Corporation (TPAO), interdits de visas et dont les avoirs dans l’UE ont été gelés.

Un rapport « au plus tard en mars 2021 »

Une photo du navire de recherche turc "Oruc Reis" en Méditerranée orientale, le 12 août 2020. (HANDOUT / TURKISH DEFENCE MINISTRY / AFP)
Photo du navire de recherche turc
« Oruc Reis » en Méditerranée orientale, le 12 août 2020

La Turquie a dans la foulée rejeté la décision de l’Union européenne. « Nous rejetons cette attitude biaisée et illégitime figurant dans les conclusions du sommet de l’UE », a déclaré le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué.

Les dirigeants européens ont par ailleurs donné mandat au chef de la diplomatie européenne Josep Borrell de leur « faire un rapport au plus tard en mars 2021 sur l’évolution de la situation » et de proposer alors, si nécessaire, d’étendre les sanctions à de nouveaux noms ou de nouvelles entreprises.

La décision d’ouvrir la voie à des sanctions avait été prise par les dirigeants européens en octobre. Ils avaient fait des offres d’ouverture à Ankara, notamment sur l’union douanière, mais les avaient assorties de menaces de représailles si la Turquie poursuivait ses actions déjà condamnées par l’UE. Mais la Turquie est membre de l’Otan et Ankara conserve beaucoup de soutiens dans l’organisation, reconnaissent ses membres.

Toutes les sensibilités se sont exprimées au cours du sommet. L’absence de consensus a notamment écarté l’adoption de sanctions économiques contre des secteurs d’activité et la demande de la Grèce d’imposer un embargo européen sur les armes à la Turquie.

Où en est-on de l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne  ?

La Turquie entretient une relation complexe avec l’Union européenne.

La Turquie est candidate depuis 1987 pour adhérer à l’Union européenne. Un statut officiellement reconnu par les Européens en 1999. Depuis, la perspective de son entrée dans l’Union européenne a suscité de vifs débats liés à la taille et à la position géographique du pays, a l’emprise de la religion musulmane sur sa société ou encore à sa position sur la question chypriote: l’île reste partagée en deux. 

Avec le durcissement du régime par Recep Tayyip Erdoğan ces dernières années, la perspective d’une adhésion turque à l’UE s’est éloignée. Premières étapes vers ce refroidissement des relations entre les deux puissances : le blocage des négociations par la France et l’Allemagne en 2007, l’aggravation du conflit avec les Kurdes depuis le début des années 2010 et la répression des manifestations de la place Taksim en 2013.

La dynamique s’est encore accélérée ces quatre dernières années. Purges et emprisonnements arbitraires après la tentative manquée de coup d’Etat en juillet 2016, extension des pouvoirs de Recep Tayyip Erdoğan, insultes contre des autorités allemandes, néerlandaises ou encore françaises, renouvelées cette semaine avec des accusations de racisme visant Macron, interventions militaires en Syrie et instrumentalisation politique des flux migratoires…, le pays s’est considérablement éloigné de ses partenaires européens, au point que le Conseil de l’UE estime aujourd’hui que les négociations sont « au point mort » avec Ankara.

Carte Union européenne - Turquie
En bleu foncé : Union européenne.
En bleu clair : Turquie

L’adhésion de la Turquie, une question politique

Après la reconnaissance officielle de la candidature turque en 1999 lors du Conseil d’Helsinki, l’ouverture des négociations avec le pays en 2005 correspond à un tournant historique pour le projet européen. En effet, si l’élargissement aux Etats de l’ex-Union soviétique ne s’est pas fait sans douleur, leur adhésion n’a pas suscité les vives réactions qui entourent la candidature turque, terre d’islam conquérant.

Les enjeux liés à l’entrée de la Turquie soulèvent des questions à la fois historiquesdémographiquesreligieuses et géopolitiques. De quoi susciter des débats récurrents depuis plus de 20 ans.

La situation géographique de la Turquie

Au-delà des préoccupations purement géographiques (quelles frontières pour le continent européen ?), c’est surtout la nature du projet européen qui est questionnée avec la perspective d’une adhésion turque. Sur quelle histoire commune et quelle proximité géographique doit se fonder la construction européenne ? Le projet est-il à vocation universaliste, avec pour objectif de rapprocher les peuples autour de valeurs et d’institutions ?

La charge explosive  de l’islam en Turquie

La Turquie est un état laïc depuis les réformes menées par le président Mustafa Kemal Atatürk dans les années 1920. Une laïcité qui ne signifie pas la séparation de l’Eglise et de l’Etat, mais le contrôle de la religion dominante, l’islam, par l’Etat. Depuis son arrivée au pouvoir, l’AKP a ébranlé cette conception laïque de la société. En 2016, le président du Parlement turc Ismaïl Kahraman affirmait notamment : « Nous sommes un pays musulman. Par conséquent, il faudrait faire une Constitution religieuse. » Bien que cette religion ne constitue pas une nouveauté sur le territoire européen, son poids augmenterait fortement. 

La question est revenue sur le devant de la scène en octobre 2020 lorsque le président turc a mis en doute la « santé mentale » d’Emmanuel Macron et appelé au boycott des produits français. Des paroles outrancières faisant suite aux déclarations du président français, qui avait annoncé ne pas vouloir renoncer à la publication des caricatures de Mahomet suite à l’attentat de Conflans-Sainte-Honorine. Les propos ont été unanimement condamnés par les dirigeants européens mais l’incident témoigne de la sensibilité attachée à la question de l’islam dans les relations entre la Turquie et les Européens. 

Le poids démographique et l’impact sur les institutions européennes

Quel serait le poids politique de la Turquie dans les institutions et donc les décisions européennes ? Avec 83 millions d’habitants en 2020, la Turquie serait le deuxième pays le plus peuplé de l’UE derrière l’Allemagne ce qui lui donnerait une place importante dans les institutions européennes où le poids démographique des États est pris en compte dans les méthodes de prise de décision. Avec une centaine de députés au Parlement européen, elle y rejoindrait également les « grands pays » d’Europe (Allemagne, France, Italie, Espagne et Pologne).  

Une question géopolitique

La candidature turque interpelle donc l’UE sur la nature de son projet politique. Elle la questionne également sur un plan géopolitique, la Turquie étant à la fois un partenaire stratégique au Levant, membre de l’OTAN comme nombre de pays européens, mais aussi une puissance aux intérêts divergeant parfois considérablement de ceux de l’UE, comme en Syrie, en Libye ou plus récemment, dans le Haut-Karabakh, où les traces du christianisme arménien sont menacées par les prétentions politiques de son autre voisin musulman, l’Azerbaïdjan.

Principaux dossiers internationaux sur lesquels Bruxelles et Ankara sont en désaccord.

La question chypriote

Si aux yeux du droit international, Chypre est un pays uni, depuis 1974, l’île est divisée entre une partie sud, hellénophone et orthodoxe, et une partie nord, turcophone et musulmane, la République turque de Chypre du Nord (RTCN). La communauté internationale ne reconnaît pas cette dernière, mais la Turquie, elle, la reconnaît et la soutient militairement. A ce titre, l’élection le 18 octobre 2020 à la tête de la RTCN du nationaliste turc Ersin Tatar, favorable à une solution à deux Etats au détriment d’une réunification avec le reste de l’île, renforce l’influence de la Turquie dans la région. Un contexte diplomatique qui complique largement les relations d’Ankara avec l’Union européenne, d’autant plus depuis l’adhésion de Chypre à l’UE en 2004.

Cette situation pousse la Turquie à refuser d’appliquer à Chypre le protocole dit d’Ankara. Conclu en 2005 lors de l’ouverture des pourparlers avec l’Union européenne, il prévoit l’extension de l’union douanière Turquie-UE aux dix nouveaux Etats membres. La Turquie, exigeant au préalable la fin de l’isolement et de l’embargo qui touche la République turque de Chypre du Nord, interdisait encore récemment aux navires et avions chypriotes grecs l’accès à ses ports et aéroports.

En janvier 2017, des pourparlers ont eu lieu à Genève sous l’égide des Nations unies afin d’abattre cette frontière qui traverse de part en part Nicosie, la dernière qui divise encore une capitale européenne. Mais le président turc Recep Tayyip Erdoğan a coupé court aux discussions en affirmant qu’il n’ordonnerait pas le retrait des soldats turcs au nord de Chypre. Début 2018, les tensions se sont à nouveau accrues entre l’île européenne et la Turquie. Celle-ci a en effet bloqué un navire italien dans les eaux chypriotes, une violation du droit international selon Nicosie. A l’été 2019, malgré les menaces de l’UE de réduire les aides de pré-adhésion et les prêts de la Banque européenne d’investissement à la Turquie en 2020, la Turquie a pénétré illégalement dans la zone économique exclusive de Chypre qui contient des gisements gaziers.

La question migratoire

La crise migratoire a fait apparaître une nouvelle dimension à la relation UE-Turquie. La situation inédite en mer Méditerranée a poussé les Etats membres de l’UE, et en premier lieu l’Allemagne, à passer un accord controversé avec Ankara le 18 mars 2016.

Selon ses termes, tous les migrants irréguliers (qui ne demandent pas l’asile ou dont la demande d’asile a été jugée infondée ou irrecevable) qui ont traversé la Turquie vers les îles grecques depuis le 20 mars 2016 sont renvoyés en Turquie. Et pour chaque Syrien renvoyé vers la Turquie au départ des îles grecques, un autre Syrien – fondé à demander l’asile en Europe – est réinstallé de la Turquie vers l’Union européenne, dans la limite de 72 000 personnes maximum.

Un an après cet accord, le nombre d’arrivées de migrants sur les îles grecques avait considérablement reculé, diminuant de 98 %. Cependant, plusieurs voix s’élevaient déjà pour dénoncer les conditions de vie des réfugiés. « Leur accès aux services de base est en croissance mais reste limité », observait encore la Commission européenne en août 2019. En mars 2018, Bruxelles a néanmoins donné son accord pour débloquer la deuxième tranche d’aide de trois milliards d’euros promis à la Turquie en contrepartie de cet accord.

Un nouveau chapitre de négociations sur les questions budgétaires avait également été ouvert en juin 2016. Mais depuis, la relance du processus d’adhésion a été largement freinée par la situation politique en Turquie (lire ci-dessous). De même, le processus de libéralisation des visas européens pour les Turcs semble avoir été stoppé.

En février 2020, après avoir subi un revers militaire en Syrie et essuyé les critiques de l’Union européenne qui refuse de soutenir ses actions dans le pays, la Turquie a réagi en favorisant un afflux de migrants à la frontière grecque. Recep Tayyip Erdoğan a promis que « 3,6 millions » de réfugiés allaient s’introduire sur le territoire européen. Un « chantage » dénoncé par le conseil des ministres de l’Intérieur de l’Union européenne et qui témoigne du niveau de tension élevé des relations turco-européennes. Le sommet entre le président du Conseil européen Charles Michel, la présidente de la Commission Ursula von der Leyen et le président turc Recep Tayyip Erdoğan qui s’est tenu à Bruxelles le 9 mars 2020 n’a pas débloqué la situation.

La question syrienne

Corrélé à la question migratoire, le dossier syrien fait également partie des points de friction entre la Turquie et l’UE. Depuis 2011 et les premières manifestations à Damas contre le régime de Bachar el-Assad, le pays est en proie aux divisions. Les mouvements de contestation du régime, réprimés par ce dernier se sont militarisés, donnant lieu à des affrontements armés et les populations kurdes se sont soulevées en vue d’obtenir leur indépendance. L’Etat islamique, lui, fait son entrée dans le conflit dès 2013.

Dans ce conflit, la Turquie en a profité pour se déployer dans le nord de la Syrie majoritairement occupés par les rebelles kurdes. Si l’objectif déclaré du gouvernement turc est de contrer la présence de l’Etat islamique, les opérations successives lancées par Ankara semblent davantage viser les forces kurdes. La Turquie réclame un soutien des Européens à son intervention en Syrie. Mais l’Union européenne cherche davantage à favoriser une transition politique par la voie diplomatique que par un engagement militaire.

La question libyenne

Turcs et Européens s’opposent également sur la situation en Libye. En 2011, la vague révolutionnaire a chassé du pouvoir Mouammar Kadhafi mais la succession du dictateur ne s’est pas faite sans heurts. En 2014, un gouvernement de transition issu de la révolution émerge sans parvenir à mettre fin aux tensions dans le pays. Plusieurs milices ont mis en place des fiefs locaux, profitant du vide politique et du développement du trafic d’armes.

Dans le même temps, le maréchal Haftar, un ancien officier de Kadhafi passé dans l’opposition, a constitué un gouvernement rival installé à Tobrouk et qui contrôle l’est du pays. Signés entre les deux parties, les accords de Skhirat de décembre 2015 prévoient la formation d’un gouvernement d’union, basé à Tripoli et dirigé par Fayez el Sarraj. Le gouvernement n’est finalement pas reconnu par le parlement de Tobrouk. Envoyé spécial de l’ONU en Libye, Ghassan Salamé en a alors appelé à de nouvelles élections dans le pays, qui n’ont pu se tenir en raison des conflits. Le 23 octobre 2020, les deux parties annoncent un cessez-le-feu permanent.

Dans ce dossier, alors que la communauté internationale a décidé d’un embargo sur les armes à destination de la Libye, les Européens accusent la Turquie de violer cet embargo en livrant des armes au gouvernement de Tripoli et de faire ainsi preuve d’ingérence.

Selon les informations du ministère des Armées, la France a vendu et livré des armes à la Turquie, sans interruption depuis 2009. On ignore de quel type d’armes il s’agit et si elles sont utilisées au Kurdistan syrien. Le 9 octobre 2019, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a condamné les bombardements et l’opération militaire lancée par la Turquie sur les territoires kurdes du nord-est de la Syrie. Le chercheur Piete Wezeman du Sipri indique que les livraisons d’armes par ka France relevées par l’institut pour les années 2013 et 2014 se limiteraient à des radars maritimes «qui ne sont donc pas utilisés contre les Kurdes».

L’expert en export d’armes Aymeric Elluin dénonce un biais dans les données fournies par la France : «ces rapports ne concernent qu’un nombre limité d’équipements, comme les véhicules blindés, les systèmes d’artilleries, les avions ou les navires de combats. Mais les munitions ne sont pas couvertes. Effectivement, la France ne déclare rien, car elle n’a pas livré ces équipements-là, mais peut-être qu’elle fournit des systèmes qui peuvent servir pour des véhicules blindés, ou des composants qui vont permettre de réaliser des frappes.»

La question du Haut-Karabakh

Le dégel du conflit dans le Haut-Karabakh à la fin du mois de septembre 2020 contribue également à alimenter les tensions entre l’UE et la Turquie. Majoritairement peuplée d’Arméniens, la région a été rattachée à l’Azerbaïdjan pendant la période soviétique. Depuis la chute de l’URSS, la province lutte pour son indépendance ou son rattachement à l’Arménie, ce à quoi s’oppose l’Azerbaïdjan. Des combats éclatent et une trève est négociée en 1994 mais les tensions persistent.

En septembre 2020, de nouveaux affrontements ont lieu et le gouvernement turc fait immédiatement savoir qu’il apportera son soutien aux forces azéries. Cela se traduit par un envoi de mercenaires syriens, bien que ce fait soit démentie par la Turquie. L’Union européenne de son côté, appelle à la fin des combats et à une reprise des pourparlers dans le cadre du Groupe de Minsk, chargé de d’aboutir à une résolution pacifique du conflit.

Une question de normes

Plus concrètement encore, la candidature turque à l’adhésion à l’UE bloque car la Turquie ne satisfait pas aux exigences européennes. Ces critères d’adhésion ou « critères de Copenhague » ont été définis en 1993 et renforcés en 1995. Au nombre de trois (politique, économie et mise en œuvre de l’acquis communautaire), ils définissent les conditions pour qu’un pays puisse devenir membre de l’Union européenne et illustrent bien l’écart grandissant entre la Turquie et les normes européennes.

Les critères politiques : des blocages persistants

Les critères politiques à satisfaire sont les suivants : des institutions stables garantissant la démocratie, l’Etat de droit, les droits de l’homme et le respect des minorités et leur protection. Autant d’exigences que la Turquie est encore loin de satisfaire.

  • La question du respect et de la protection de la minorité kurde

Malgré une amélioration de la situation entre 2013 et 2014 saluée par la Commission européenne dans un rapport (signature d’un cessez-le-feu en 2013 et proposition de loi en juin 2014 permettant d’étendre la diffusion de la langue kurde, en l’autorisant dans les écoles et les institutions), la répression contre les Kurdes n’a pas cessé.

Depuis son entrée en guerre « contre le terrorisme » en 2015, le gouvernement turc continue à bombarder les positions des forces armées kurdes liées au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), considéré en tant qu’organisation terroriste par la Turquie et l’Union européenne et qui combat Daech. Des membres du parti kurde HDP sont en outre pour la détenus aujourd’hui, soupçonnés d’avoir des liens avec le PKK. Ils représentent pourtant plus de 10 % du Parlement turc, avec 54 sièges en 2015 puis 67 sièges depuis les élections de juin 2018. A cet égard, l’Union européenne et les dirigeants européens condamnent régulièrement les frappes turques ainsi que les arrestations des députés et journalistes kurdes. 

En octobre 2019, une nouvelle offensive turque contre les forces kurdes au nord de la Syrie (YPG) relance les critiques européennes à l’encontre d’Ankara. Lors du Conseil européen des 17 et 18 octobre 2019, l’Union européenne décide de mesures de représailles. Sans infléchir pour autant la position de la Turquie, ce qui a poussé le vice-président du Parlement européen Dimítrios Papadimoúlis à appeler « à des mesures plus strictes » contre le pays le 5 mars 2020.

  • La question du respect de l’Etat de droit

En mai 2013, un mouvement de protestation d’une ampleur inédite a émergé à Istanbul. Opposé dans un premier temps, notamment pour des motifs écologiques, à la destruction du parc Gezi au profit de la construction d’un centre commercial, il s’est rapidement transformé en un vaste mouvement de protestation contre le régime en place. Les répressions policières ont été massives, utilisant notamment des gaz lacrymogènes et des jets d’eau. Ces évènements ont marqué un tournant pour le gouvernement d’Erdoğan : la Commission a condamné « tout usage excessif et disproportionné de la force », tandis que le Parlement européen a adopté une résolution en 2013 qui condamnait l’usage de mesures de répression contre des manifestants pacifiques et rappelait que les violences policières devaient être poursuivies par la justice.

Par la suite, le gouvernement turc a engagé en janvier 2014 une réforme judiciaire controversée : celle-ci a élargi la composition du Haut-conseil des magistrats (HSKY) en y renforçant le poids du gouvernement et accordé au ministre de la Justice le dernier mot concernant les nominations de magistrats à des institutions judiciaires clé comme la Cour constitutionnelle. L’Union européenne a critiqué ces mesures, faisant part de son inquiétude quant à l’indépendance de la justice et à la séparation des pouvoirs en Turquie.

  • La question de la stabilité de la démocratie

L’instabilité politique liée à la tentative de coup d’Etat par l’armée turque en juillet 2016 a accéléré la dérive autoritaire du régime du président Erdoğan. En réaction, la Turquie a déclaré le 21 juillet qu’elle « dérogerait temporairement » à la Convention européenne des droits de l’Homme pendant la durée de l’état d’urgence, qui a pris fin le 18 juillet 2018, mais qui est cependant en partie entré dans le droit commun depuis.

Le gouvernement a procédé à de larges arrestations, suspensions et licenciements, sous couvert de l’implication du mouvement de l’opposant Fethullah Gülen dans le putsch. Le coup de filet a été étendu au pro-kurdes ainsi qu’aux voix d’opposition. Dans son rapport sur la Turquie de 2018, la Commission européenne rappelait que pendant cette période, plus de 150 000 personnes avaient été placées en détention et 78 000 autres arrêtées. Dans le même temps, selon les autorités turques, 40 000 fonctionnaires auraient été réintégrés, dont 3 600 par décret.

L’ONG Reporters Sans Frontières qualifiait, en janvier 2017, la Turquie de « plus grande prison du monde pour les professionnels des médias ». Elle dénonçait les emprisonnements des journalistes et de leurs collaborateurs, la censure d’Internet et des réseaux sociaux ainsi que le blocage des outils de contournement de la censure tels que les VPN ou le réseau Tor.

Le président Recep Tayyip Erdoğan a vu son rôle déjà central renforcé depuis le coup d’Etat. Ce rôle s’est traduit dans la constitution grâce à la victoire du « oui » au référendum constitutionnel du 16 avril 2017. Le texte a permis de remplacer le système parlementaire par un régime présidentiel fort.

  • Critiques et inquiétudes de l’Union européenne

L’Etat de droit serait d’autant plus mis à mal que le président turc s’est déclaré favorable à la peine de mort en 2017. La réponse européenne à cette déclaration ne s’est pas fait attendre, le président de la Commission européenne de l’époque Jean-Claude Juncker ayant répondu que « si la peine de mort est réintroduite en Turquie, cela entraînera la fin des négociations ».

Dans son rapport annuel sur la candidature turque rendu en mai 2019 sur, la Commission européenne assure que « la Turquie reste un partenaire clé de l’Union européenne« . Si elle salue un « dialogue de haut niveau » sur certains dossiers (transports, économie, labellisation de produits), l’exécutif européen a surtout rappelé que « les graves préoccupations de l’UE quant à la dégradation de l’Etat de droit, des droits fondamentaux et du pouvoir judiciaire n’ont pas été prises en compte« .

La Commission européenne a encore marqué sa froideur vis-à-vis de l’évolution de l’Etat turc en affirmant : « Le pays continue de s’éloigner toujours plus de l’Union européenne, avec un sérieux recul dans les domaines de l’Etat de droit et des droits fondamentaux et un affaiblissement des contre-pouvoirs au sein du système politique résultant de l’entrée en vigueur de la réforme constitutionnelle« . 

Cette froideur est encore plus marquée dans l’édition 2020 du rapport annuel publié en octobre. Celui-ci insiste sur la dégradation des relations UE-Turquie « en raison de l’évolution de la situation en Syrie et en Libye » et rappelle ses inquiétudes face à « la détérioration continue de la démocratie, de l’État de droit, des droits fondamentaux et de l’indépendance du pouvoir judiciaire« . Le rapport déplore également « de nouveaux reculs dans de nombreux domaines« .

Les critères économiques : une croissance au ralenti

Selon les critères de Copenhague, le pays candidat à l’adhésion doit être doté d’une économie de marché viable et être capable de faire face aux forces du marché et à la pression concurrentielle à l’intérieur de l’Union.

Après des années de croissance stable (entre 5 et 8 % du PIB à l’exception de la récession de 2009), l’économie turque traverse de fortes zones de turbulence. En cause, la crise de la livre turque, largement dévaluée depuis 2015. La croissance est en berne depuis 2015 : 3 % cette année-là, puis 2,9 % en 2016, un rebond à 7,4 % en 2017, puis 2,6% en 2018 et seulement 0,2 % en 2019, selon le FMI. Malgré les investissements massifs de la banque centrale turque, le taux de change a continué à s’envoler au détriment de la monnaie turque, avec 6,55 livres turques pour un dollar. De quoi creuser la balance commerciale et les déficits.

Autre enjeu sur lequel la Turquie doit encore progresser pour satisfaire aux exigences du processus d’adhésion, le taux d’accès à l’emploi pour les femmes. Il reste le plus faible des pays de l’OCDE, avec 32,9 % en 2019.

L’acquis communautaire : un pays « modérément » préparé

Le critère de l’acquis communautaire désigne l’aptitude à assumer les obligations découlant de l’adhésion à l’Union européenne. Celles-ci concernent notamment la capacité à mettre en œuvre avec efficacité les règles, les normes et les politiques qui forment le corpus législatif de l’UE (l’acquis) et à souscrire aux objectifs de l’union politique, économique et monétaire.

Concernant l’adéquation de ses politiques avec celles de l’Union européenne, la Turquie a continué de s’aligner sur l’acquis, bien qu’à un rythme limité, selon le rapport de la Commission de 2020. Plusieurs exemples de recul sont cependant à noter, dans des domaines essentiels (libre circulation des capitaux, concurrence, politique économique et monétaire, relations extérieures…). En revanche, la Turquie a notamment progressé dans les domaines de la libre circulation des marchandises, du droit de la propriété intellectuelle, des services financiers et de la consommation.

Un tag pendant les émeutes de Gezi en mai 2013 

Des négociations « au point mort« 

L’acquis communautaire est composé de 35 chapitres. Avant le début des négociations avec un pays tiers qui souhaite adhérer à l’Union, la Commission publie un rapport d’examen de ces chapitres et recommande d’entamer les négociations pour certains d’entre eux. Le Conseil décide ensuite à l’unanimité d’ouvrir ou non un chapitre de négociation. Lorsque le Conseil estime que suffisamment de progrès ont été réalisés par le pays, il décide à l’unanimité de clore provisoirement le chapitre.

Aujourd’hui, sur un total de 35 chapitres de négociations avec la Turquie, 16 ont été ouverts dont les deux derniers en 2015 et 2016 (le premier concerne la politique économique et monétaire et l’autre les dispositions financières et budgétaires). Seul le chapitre concernant la science et la recherche a été clôturé.

La Commission européenne et la Turquie avaient adopté un « agenda positif » en mai 2012, avant les événements de la place Taksim. Celui-ci prévoyait notamment une concertation accrue sur les grands sujets de politique étrangère, une meilleure coopération dans le domaine de l’énergie, ainsi que des discussions directes entre la Commission et Ankara pour permettre un alignement progressif des normes turques sur les normes européennes.

Mais depuis l’été 2016, les négociations ne progressent plus. Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a même estimé en novembre 2016 que « tout ce que font les autorités turques aujourd’hui me fait croire que finalement la Turquie ne veut pas » respecter les conditions requises pour la poursuite des négociations. Le 25 mars 2017, le président turc a mis un nouveau coup de frein à la poursuite des discussions, en déclarant vouloir organiser un référendum sur la poursuite des négociations d’adhésion à l’Union européenne.

Un processus d’adhésion maintenu mais à l’arrêt

Le 24 septembre 2017, la chancelière allemande Angela Merkel a déclaré lors d’un débat télévisé à l’occasion des élections législatives « que la Turquie ne doit pas devenir un membre de l’Union européenne ». Une déclaration ferme, suivie par Emmanuel Macron, qui a estimé en janvier 2018, à l’occasion de la visite du président turc en France, qu’il fallait « sortir d’une hypocrisie qui consisterait à penser qu’une progression naturelle vers l’ouverture de nouveaux chapitres est possible, ça n’est pas vrai. » Pour le président français, l’adhésion ne serait plus à l’ordre du jour et une forme de « partenariat » serait préférable. Une position réaffirmée par son secrétaire d’Etat aux Affaires européennes Clément Beaune qui, le 1er octobre 2020 a déclaré lors d’une interview télévisée que : « La Turquie n’a pas vocation à rentre dans l’UE » et qualifie la perspective d’adhésion à l’UE de « fictive« .

Autre réforme en cours qui ne devrait pas faciliter les négociations pour l’adhésion de la Turquie à l’UE, celle portant sur le processus d’adhésionproposée par la Commission européenne le 5 février 2020. Elle suggère ainsi de donner la « priorité absolue » à un élargissement dans les Balkans et de mettre « davantage encore l’accent sur les réformes fondamentales, à commencer par l’Etat de droit« .

Si une réunion du Conseil d’association UE-Turquie avait été organisée à Bruxelles en mars 2019 après plusieurs années d’interruption, Federica Mogherini, la cheffe de la diplomatie européenne de l’époque, n’avait pas manqué d’exprimer ses « vives préoccupations » pour l’Etat de droit en Turquie. Une position partagée par le Parlement européen qui avait, une nouvelle fois le 13 mars 2019, souhaité la suspension des négociations avec Ankara.

En juin 2019, le Conseil de l’UE note ainsi « que la Turquie continue de s’éloigner un peu plus encore de l’Union européenne« . « Les négociations d’adhésion avec la Turquie sont par conséquent au point mort« .

La France a importé de l’électricité carbonée d’Allemagne, en septembre 2020

Questionnement biaisé du Figaro: « La France produit-elle encore assez d’électricité ? »… lien

Les cheminées émettent
de la vapeur d’eau propre

La France est le premier Etat au monde en matière d’exportation d’électricité. En septembre 2020, la France étonne donc la scène internationale en important de l’électricité pour une raison inédite. Avec la pandémie et le retard des travaux sur les réseaux publics entre autres, la France a perdu de sa capacité à produire comme avant. La fermeture de la centrale de Fessenheim – pour des raisons politiques – n’arrange rien, sans surprise… Au vu de son prix au kWh, de ses capacités en énergie ou encore de ses réacteurs nucléaires, il est d’autant plus étonnant de constater une importation importante d’électricité dès le mois de… septembre.

Le nucléaire français représentait en 2018 70,2 % de la production d’électricité du pays. De ce fait, la France pouvait aisément produire et vendre de l’électricité à moindre coût. Malgré tout, il arrive que la France ait besoin d’importer de cette énergie, pour plusieurs raisons.

La fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim fin juin 2020 a provoqué, selon les ingénieurs, d’importants manques en terme d’énergie.
De plus, le contexte météorologique n’a pas été en faveur d’EDF en septembre. En effet, les trois premières semaines ont révélé un taux de vent bien inférieur aux attentes estimées. Sans le vent, la production d’électricité éolienne baisse considérablement… Pas de vent, pas d’électricité et impossible de faire tourner le lave-linge !
RTE-France propose une explication complète pour voir les pics des Français et les besoins à couvrir.)

Pour pallier ce manque, il était donc urgent de décider d’un plan B. Par conséquent, la France a dû importer de l’électricité d’Allemagne en septembre.

En 2006, Agir pour l’environnement assénait avoir « la preuve définitive de l’incapacité du système nucléaire français à répondre à la demande hexagonale. (…) En privilégiant, contre vents et marées le nucléaire, la France s’astreint à exporter une électricité nucléaire de base lorsque personne n’en veut et s’oblige à en acheter en période de froid, période où l’électricité est la plus coûteuse sur les marchés internationaux ».

Remdésivir inefficace : la Commission européenne s’est laissé contaminer par Gilead

La Commission européenne est-elle assez fiable pour recommander la vaccination?

Mais alors, que sont devenus les malades traités au remdésivir?

A l’Assemblée nationale, en réponse aux soupçons du professeur Didier Raoult sur des conflits d’intérêts qui l’auraient incitée à favoriser le remdesivir du laboratoire Gilead contre l’hydroxychloroquine face à la Covid-19, l’infectiologue parisienne Karine Lacombe avait nié: « Je n’ai jamais eu le sentiment qu’il y ait eu un médicament plus poussé qu’un autre, avait affirmé la cheffe du service des maladies infectieuses de l’hôpital Saint-Antoine (AP-HP), à Paris, jeudi 25 juin.

Je ne peux pas croire [la foi des scientifiques] que, dans une situation sanitaire aussi exceptionnelle, il y ait eu de la part du Conseil scientifique, de la HAS [Haute autorité de santé] ou de l’Agence du médicament (ANSM), une volonté de ralentir l’arrivée sur le marché de médicaments, […] simplement parce qu’il y avait un laboratoire, aussi puissant puisse-t-il être, qui aurait exercé des pressions, avait imaginé la savante devant la Commission d’enquête sur la gestion de la crise du coronavirus.

Or, dans un entretien du 24 mars, elle démontait la méthodologie des études sur l’hydroxychloroquine, et venait ensuite expliquer aux députés la différence entre conflits et liens d’intérêt…

Depuis le 20 novembre, l’OMS déconseille le Remdésivir pour traiter le Covid.

En octobre, la Commission européenne avait signé un contrat pour permettre aux Etats européens d’acheter jusqu’à 1,2 milliard de dollars de ce traitement. L’institution s’est-elle fait berner ? Les savants de Paris ont-ils participé ?

I – Résultats de l’OMS : fin de partie pour le Remdésivir

Un tournant dans l’interminable feuilleton de la course au traitement contre le Covid-19 ? Vendredi 20 novembre, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a rendu un avis négatif contre le Remdésivir, produit par le laboratoire américain Gilead, faute de preuves quant à son efficacité.

La recommandation de l’OMS estime que « les éléments de preuve ne laissent entrevoir aucun effet significatif sur la mortalité, le recours à la ventilation mécanique, l’accélération de l’amélioration de l’état clinique et d’autres résultats sanitaires importants du côté du patient. » Elle s’appuie sur les résultats de quatre essais cliniques internationaux – 7.000 patients au total – notamment Solidarity, l’étude de l’OMS, dont les résultats préliminaires ont été publiés le 15 octobre. Ceux-ci statuaient déjà en défaveur du Remdésivir.

L’enjeu de ces annonces est de taille et les regards se tournent vers la Commission européenne. Au mois d’octobre, cette dernière a en effet conclu un contrat avec le laboratoire Gilead, qui permet toujours aux États européens d’acheter jusqu’à 1,2 milliard de dollars de Remdésivir. De l’argent jeté par les fenêtres ?

II – Comment la Commission européenne a-t-elle été amenée à faire confiance à Gilead ?

Reprenons la chronologie des événements. Le registre de transparence de la Commission [accessible ici] rend compte des rencontres entre la commissaire européenne à la santé, Stella Kyriakides, et la direction de Gilead. Dès le 7 avril, il est question de « discussions sur les potentiels traitements et les essais cliniques en cours« . A cette époque, la France et l’Europe remettent leurs choix de traitement à Discovery et Solidarity, les deux grandes études dites « randomisées » de l’OMS dont la crédibilité méthodologique est attendue comme juge de paix.

Rencontres entre la commissaire européenne à la santé, Stella Kyriakides, et la direction de Gilead.
Source : Registre de transparence de la Commission européenne.

Le 29 avril, les résultats d’une autre étude, sur le sol américain, des National Institutes of Health (dite « ACTT-1 ») sont rendus publics : s’ils ne montrent aucun effet sur la mortalité, ils évoquent une efficacité relative du Remdésivir, sur la durée de rétablissement clinique. Deux jours plus tard, tout s’accélère pour Gilead : la FDA, l’agence américaine des médicaments, délivre une autorisation de mise sur le marché d’urgence et le patron de la firme, Daniel O’Day, annonce faire œuvre de charité en… « donnant » tout son stock aux patients américains.

Retour en Europe. Le 6 mai, une visioconférence a lieu entre la commissaire à la Santé, la Chypriote Stélla Kyriakídou, et Gilead. Les deux parties évoquent « les besoins des Etats membres et la distribution du Remdésivir en cas d’autorisation de mise sur le marché. » Nous voici le 25 juin, bonne nouvelle pour Gilead : le Remdésivir devient le premier traitement à recevoir une autorisation conditionnelle de mise sur le marché européen par l’Agence européenne des médicaments (EMA). Le 6 juillet, nouvelle visioconférence : Stella Kyriakidou et Gilead planchent sur « la future stratégie pharmaceutique » des deux bords. Côté français, le 15 juillet, la France s’aligne et accorde une autorisation temporaire d’utilisation (ATU) au Remdésivir. 28 juillet : la commissaire européenne Stella Kyriakidou passe un contrat à hauteur de 63 millions d’euros avec Gilead, pour 33.380 patients, via l’instrument d’aide d’urgence (ESI). Un fonds qui puise dans le budget de l’Union européenne, géré de manière centralisée par la Commission pour faire face à la crise sanitaire. En août et en septembre, la Commission livre ces stocks aux Etats qui le demandent, dont la France.

Nous voici en octobre, et son contexte de risque de deuxième vague. Gilead souhaite fournir l’Europe mais sans signer un accord avec chacun des Etats. Le laboratoire cherche à se préserver, en cas de malheur, de plaintes, de procès et de demandes d’indemnisation: il éloigne de lui les plaignants en créant une strate supplémentaire. Le laboratoire et la Commission européenne procèdent alors d’une autre façon. Ils signent, le 8 octobre, un « accord de passation conjointe de marché« . Explications : ce « contrat-cadre » fournit aux Etats européens un accès privilégié au Remdésivir mais c’est à chacun d’entre eux de régler la note via leurs budgets nationaux. Le montant maximal des potentiels achats européens à Gilead grâce à ce contrat ? 1,2 milliard de dollars, à raison de 2.440 dollars par patient traité, selon Reuters. Un montant élevé, quand on sait que son coût de fabrication est estimé à 5.58 dollars, selon les calculs d’une équipe de chercheurs. Par crainte d’une pénurie, de nombreux Etats européens ont passé commande. Soit 640.000 doses (il faut six doses pour traiter un patient), comme le relate l’enquête du Monde.

Mais en plus d’être chers, ces traitements vont devenir encombrants. Une semaine après la signature du contrat-cadre par la Commission européenne, les résultats préliminaires de l’essai clinique Solidarity annoncés par l’OMS le 15 octobre soulignent l’inefficacité du Remdésivir.

La Commission n’était donc pas au courant de ces résultats à venir ? Dans une enquête sur les méthodes de Gilead, le magazine américain Science a interrogé un porte-parole de la Commission. Selon lui, les mauvais résultats de Solidarity, dont Gilead a eu connaissance dès le 23 septembre, n’ont pas été révélés lors des négociations ayant donné lieu au contrat du 8 octobre. Et la Commission n’en a été informée que… le lendemain de la signature de son contrat avec Gilead.

De son côté, la firme américaine s’est justifiée de ce silence auprès de la Commission en affirmant n’avoir reçu à l’époque que des données trop « fortement expurgées » pour lui transmettre. Dans Le Monde, la virologue française Marie-Paule Kieny, qui, pour l’OMS, a participé à Solidarity, donne son avis partisan sur la situation : « Il y a un problème de transparence si la société Gilead – qui connaissait les résultats – n’a pas signalé à la Commission européenne leur existence. Il est aussi regrettable que la Commission n’ait pas pris des renseignements auprès de l’OMS sur l’avancée du plus gros essai mené avec le Remdésivir.« 

III – La méthode Gilead : Solidarity a tort; l’étude »ACTT-1″ a raison

Depuis le désaveu de l’OMS, Gilead continue de défendre le Remdésivir mordicus. Pour cela, la stratégie de Gilead repose sur deux piliers : la relativisation des données de ‘Solidarity‘ (essai clinique international initié en 2020 par l’Organisation mondiale de la santé) pour l’un, et la promotion systématique de l’essai dirigé par les instituts de santé américains (dit « ACTT-1 ») pour l’autre. Celui qui a permis l’autorisation de mise sur le marché de son traitement aux Etats-Unis et en Europe.

Pour relativiser l’échec de l’essai clinique Solidarity  – étude comparée de l’effet de divers traitements (quatre molécules repositionnées (remdésivir, hydroxychloroquine, lopinavir et interféron), sur des patients hospitalisés atteints de maladie à coronavirus 2019 (Covid-19) –, le jour de la sortie de ses résultats préliminaires, le 15 octobre, le laboratoire a estimé que la validité de l’évaluation était remise en cause par le fait qu' »on ne sait pas si des données concluantes peuvent être tirées des résultats de l’étude« . Dans une lettre ouverte, le 22 octobre, le médecin en chef du laboratoire conteste la rigueur méthodologique de l’OMS (qui dépend directement du Conseil économique et social des Nations unies, basée à Genève) en expliquant que ses tests ont été effectués dans des « régions du monde qui ne participent généralement pas aux études mondiales« , et évoque « la variabilité de la mise en œuvre de l’étude, des contrôles standards des soins et des populations de patients entre les sites d’essai. » Il vante par ailleurs l’étude américaine « ACTT-1 » avec obstination : « Nous savons [!] d’après l’essai « ACTT-1 » que le Remdésivir conduit à une récupération plus rapide de cinq jours chez les patients hospitalisés. » Le groupe a également utilisé les media pour diffuser cet argument. Dans le magazine L’Express le 2 novembre, deux cadres du groupe américain, Diana Brainard et Michel Joly, affirment : « L’essai dirigé par les National Institues of Health (« ACTT-1 ») démontre que notre traitement réduit de cinq jours la durée des symptômes.« 

Ampoule de Remdésivir.

Cette affirmation des « cinq jours de récupération gagnés chez les patients hospitalisés » via l’étude «  »ACTT-1″ » est devenue l’alpha et l’oméga de la rhétorique de Gilead. Puis, pour faire preuve de sérieux, le groupe nuance à son tour les résultats de Solidarity : « Nous restons très prudents quant à l’interprétation des résultats de Solidarity. Nous préférons attendre qu’ils soient publiés dans une revue scientifique et validés par des pairs indépendants. (…) Pour enrôler autant de patients dont les systèmes de soins diffèrent, ils ont dépriorisé la collecte rigoureuse de données.« 

La question reste entière: l’OMS et Solidarity souffrent-elles de problèmes de rigueur ? Les attaques de la part de cadres de Gilead ont provoqué la colère des scientifiques qui ont dirigé l’étude, dont la Française Marie-Paule Kieny. « C’est épouvantable de voir comment Gilead tente de dénigrer Solidarity, a-t-elle déclaré dans Science. (…) Prétendre que cet essai n’a aucune valeur parce qu’il se déroule dans des pays à faible revenu est une injure.« 

VOIR et ENTENDRE (vers 17′) Marie-Paule Kieny, directrice de recherche à L’Inserm (résidente de Suisse où la Covid bondit actuellement), vaccinologue, présidente du comité scientifique vaccin, ancienne sous-directrice de l’OMS, mais grand-mère qui n’est pas solidaire de ses congénères et entend aller chercher ses petits-enfants à l’école (quoi qu’en dise le premier ministre Castex), et Mathias Wargon, chef brut de décoffrage des urgences SMUR de l’Hôpital Delafontaine à Saint-Denis, qui déblatère sur tout le monde, mais « qui se met en valeur » volontiers dans les media, de son propre aveu, tout en ne tolérant pas qu’un avis contraire puisse s’exprimer dans les media, invités de Nicolas Demorand dans le Grand entretien de… France Inter, attaquer leurs contradicteurs, dont « Raoult », comme le dit l’époux vulgaire de la secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire, mais aussi les réseaux sociaux diabolisés:

« Les media ont fait de certains, qui avaient des positions scientifiques qui ne tenaient pas, des vedettes »

Philippe Froguel, professeur au CHU de Lille et à l’Imperial College de Londres, apporte à Marianne son éclairage : « C’est une technique très classique des grands labos pour décrédibiliser une étude, que Servier a utilisée dans l’affaire du Mediator : ‘pile je gagne, face tu perds’. Une petite étude ? Elle est trop peu significative. Une grosse étude ? Ses critères sont trop peu rigoureux car parmi les patients certains viennent de pays trop lointains. Gilead parvient alors à mettre en doute les résultats de Solidarity. »

« On peut trouver une efficacité à toute étude si l’on retient seulement les patients qui ont les yeux bleus et une jambe de bois. » (Marie-Paule Kieny)

Quid, maintenant, du second argument massue de Gilead, ces « cinq jours de récupération gagnés chez les patients hospitalisés » que suggère l’étude « ACTT-1 » ? Rappelons d’abord qu’elle a été menée en partenariat avec les instituts de santé américains. Mais surtout que, selon une enquête du Washington Post, les chercheurs du gouvernement chargés de l’étude ont modifié les critères d’évaluation du Remdésivir pendant son déroulement : « Le taux de mortalité comme mesure primaire des résultats a été retiré, remplacé par le temps que mettent les patients à se rétablir. » Ce changement de critère (consultable sur le site gouvernemental qui supervise les essais cliniques américains) opéré deux semaines avant les autorisations émises par l’agence américaine des médicaments (FDA) et la première invocation de ces « cinq jours de récupération gagnés », avait suscité la consternation des spécialistes en essais cliniques interrogés par le Washington Post. Comme Henry Drysdale, expert en transparence des essais cliniques de l’Université d’Oxford : « Il est extrêmement inquiétant que ces résultats très importants aient été écartés du résultat principal.« 

Dans Science, Marie-Paule Kieny procède par métaphore pour décrire les biais de Gilead et son obstination à s’en remettre à l’étude américaine « ACTT-1 » : « On peut trouver une efficacité à toute étude si l’on retient seulement les patients qui ont les yeux bleus et une jambe de bois.« 

IV – La Commission européenne reprend la défense de Gilead

« ACTT-1 » ou non, depuis, l’étude de l’OMS a fourni ses résultats. Dès lors, une question se pose : comment la Commission européenne, qui a signé un tel contrat avec Gilead, considère-t-elle les conclusions de l’OMS ? Cette dernière s’explique : « Nous prenons note que l’OMS a maintenant mis à jour ses lignes directrices sur l’utilisation du Remdésivir. L’Agence européenne des médicaments a demandé les données complètes de Solidarity à l’OMS et évaluera les preuves de l’essai Solidarity, ainsi que d’autres données disponibles, pour voir si des modifications sont nécessaires à son autorisation de mise sur le marché. Pour le moment, il n’y a aucun changement aux utilisations autorisées de Remdésivir.« 

Si une nouvelle étude de l’Agence européenne des médicaments est en cours, la Commission européenne ne se déjuge pas sur le Remdésivir pour le moment. La virologue Marie-Paule Kieny n’a  guère de doute sur la suite : « Les données complètes de Solidarity viendront compléter prochainement les données préliminaires déjà publiées et renforceront sans nul doute les résultats déjà communiqués, » assène-t-elle.

La Commission européenne préfère donc justifier sa position et l’autorisation de mise sur le marché européen du Remdésivir en invoquant l’étude « ACTT-1 » et l’argument des « cinq jours de récupération gagnés ». Elle affirme : « L’autorisation de mise sur le marché conditionnelle du 3 juillet 2020 est basée sur un essai randomisé (« ACTT-1 »), qui a montré une amélioration du temps de récupération chez les patients hospitalisés. Plus précisément, dans la population globale de l’étude, les patients traités par Remdésivir se sont rétablis après environ 11 jours, contre 15 jours pour les patients sous placebo. » Au moins 220 millions d’euros empochés.

« C’est cynique, mais Gilead est dans son rôle en signant des contrats, tout en sachant que les résultats sont négatifs, ils font comme toutes les entreprises : tout ce qui n’est pas illégal pour se vendre est du registre du possible. Le vrai problème, c’est que la Commission ait donné son feu vert dans ces conditions« , résume Philippe Froguel. Comment expliquer une telle confiance en Gilead de la part de la Commission européenne ? Le registre de transparence de la Commission [consultable ICI] nous renseigne sur le budget annuel de Gilead en lobbying auprès des instances européennes : environ 800.000 euros, en 2019. Mais il s’agit de pratiques courantes pour la Commission, d’un montant comparable à ceux des autres labos : 300.000 euros pour AbbVie et 800.000 pour Pfizer sur la même période.

Les regards se tournent désormais vers l’exécutif européen, alors que les annonces de Solidarity risquent de mettre un coup d’arrêt aux commandes de Remdésivir. Et que Gilead risque de ne pas atteindre le pactole potentiel de 1,2 milliard de dollars. L’enquête du journal Le Monde dénombre 640.000 doses déjà vendues, lesquelles ont rapporté plus de 220 millions d’euros à Gilead. Toujours selon le quotidien, trente-sept pays, dont certains n’appartenant pas à l’Union européenne, mais que la Commission a incorporé au contrat, ont apposé leur signature avec Gilead. Et il est désormais impossible pour eux de renoncer à celles-ci, ni de renégocier les prix durant les six prochains mois. La Belgique, par exemple, a dépensé 4.3 millions d’euros via ce contrat, et la commande a été passée après les résultats négatifs de Solidarity, rendus le 15 octobre. Dans la presse, le ministre de la Santé belge a expliqué qu’il ne prenait en compte « que les directives européennes« , celle de la Commission et de l’Agence européenne du médicament, favorables au traitement.

V – La France et le Remdésivir : une relation complexe

La France tente-t-elle un coup de poker ? Comme l’explique Le Monde, elle fait exception parmi la frénésie de commandes d’octobre. Notamment grâce à un garde-fou. La Haute Autorité de santé a considéré le 17 septembre que le service médical du Remdésivir est faible et que l’accès à son remboursement n’est pas justifié, en statuant sur les résultats de l’essai ACTT-1.

Reste que si la France n’a pas participé à cette commande groupée, les directives de la Direction générale de la santé (DGS), appuyées sur celles de la Commission européenne, ont conduit, jusqu’à ce mois de novembre, à l’utilisation des stocks de Remdésivir payés par la Commission en juillet, malgré les avis négatifs de la Haute autorité de Santé. C’est ce que prouve une note de la DGS, signée par Jérôme Salomon, qui a fuité dans la presse, ci-dessous. Datée du 14 octobre, elle invoque « l’autorisation de mise sur le marché conditionnelle de la Commission européenne« , et annonce une « mise à disposition des prescripteurs hospitaliers des doses allouées par la Commission européenne« . Cette note suggère aux hospitaliers de passer outre la fin de l’autorisation temporaire d’utilisation (ATU) du traitement en France, qui a eu lieu le 23 octobre. Et évoque des livraisons de Remdésivir aux hôpitaux allant jusqu’au 1er novembre (semaine 44).

Note de la Direction générale de la Santé (DGS) en date du 14 octobre.
© Document « Marianne ».

D’où une situation plus qu’ubuesque sur le terrain, où des stocks de Remdésivir ont continué d’affluer jusqu’à début novembre malgré les résultats négatifs de l’annonce finale de l’OMS du 20 novembre. Un infectiologue parisien, très gêné par les consignes de prescription de Remdésivir du pharmacien-chef de son hôpital, témoigne : « Certains hôpitaux parisiens utilisaient encore le Remdésivir jusqu’à fin novembre. Ces prescriptions qui s’assoient sur les recommandations de la Haute autorité de Santé [HAS] et de l’OMS montrent l’influence de la démarche de la Commission européenne. Certains ont tout de même refusé le Remdésivir, d’autres y recourent toujours dans leur protocole de soin. » Alors que le protocole du professeur Raoult, à base d’hydroxychloroquine, est banni.

Des difficultés avec les soignants français qui ne perturberont que peu le géant américain. De son côté, alors que l’OMS vient d’annoncer l’inefficacité de sa molécule, il a vu son chiffre d’affaires trimestriel augmenter de 17 % à 6,58 milliards de dollars : près de 900 millions de dollars supplémentaires. 2020, une belle année pour Gilead au bout du compte.

Défiance des Français pour les savants : la campagne de vaccination pourrait en pâtir

Sans surprise, les Français demeurent méfiants face à l’arrivée d’un vaccin contre le Covid-19. D’après un récent sondage Ipsos, seuls 54% de nos concitoyens seraient disposés à se faire vacciner dans l’année où il sera disponible. « On est sur une défiance en France bien supérieure à nos voisins », explique la Fondation Jean-Jaurès. Ils étaient encore 59% (+4%) en août. Un faible score, comparé à ceux du Brésil, de la Corée du Sud ou encore de la Chine, où l’acceptation dépasse les 80%, et alors que le Royaume Uni ouvre ce lundi sa campagne de vaccination.  

Les récents débats entre scientifiques ont « largement sapé » la confiance des citoyens envers les institutions scientifiques, observe Antoine Bristielle, professeur agrégé en sciences sociales et auteur de l’étude.

Depuis le début de l’épidémie de Covid-19, « le taux de confiance dans les scientifiques a chuté de 95 % à 75 %« , indique Antoine Bristielle, mardi 17 novembre. Selon lui, « c’est extrêmement problématique pour avoir un assentiment vis-à-vis de la politique sanitaire et sur le vaccin en particulier ».

Antoine Bristielle : Ce sont des chiffres qui sont extrêmement importants. Donc si on regarde, il y a à peu près 54% seulement des Français qui accepteraient de se faire vacciner alors que chez nos voisins allemands, par exemple, c’est 69%, au Royaume-Uni c’est 79%. Donc, on est en France sur une défiance par rapport au vaccin contre le Covid qui est bien supérieure à nos voisins.

Cette défiance par rapport au vaccin ne date pas d’hier d’ailleurs ?

Non, en France on est défiant globalement par rapport au vaccin et c’est sûr que c’est renforcé avec le vaccin contre le Covid, vu qu’il n’y a pas forcément de recul par rapport à celui-ci. C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles beaucoup de personnes déclarent être, à l’heure actuelle, réticentes à se faire vacciner. C’est aussi une peur des effets secondaires.

Ce sont les débats entre les scientifiques depuis des mois qui alimentent ça ?

Oui, bien sûr. Sur certains plateaux de télévision [les réseaux sociaux ne sont pas coupables ?], il y a eu une telle mise en scène, parfois artificielle, de controverses entre des scientifiques qu’on était dans une sorte de brouhaha permanent qui fait que l’autorité scientifique a été largement sapée. Et on a cette perte de la confiance envers les institutions scientifiques.

LIEN PaSiDupes sur la défiance des Français face à la vaccination contre la Covid

Migrants : des enfants se noient dans l’indifférence de leurs pays d’origine

SOS Méditerranée profite de Noël pour lancer un appel aux dons sur la compassion pour les enfants

Exploitation de l’image des enfants de migrants

Des centaines d’Africains tentent été comme hiver d’atteindre les côtes italiennes sur des embarcations de fortune, en s’exposant aux violences des milices libyennes, au racket de passeurs et à la noyade. Leurs pays d’origine les laissent tenter l’aventure dans l’espoir de soulager leurs charges et d’un retour financier, sachant que, par exemple, un Tunisien sur deux ne rentre pas au bled et que tous envoient une aide financière aux familles.

Les ONG exploitent outrageusement la misère africaine

Elles relatent des cas de détresse mettant en scène des enfants, telle celle de cet enfant à bord d’une embarcation pneumatique dans les bras de sa mère avec plus de 120 personnes: tous les éléments misérabilistes y sont concentrés pour apitoyer les braves gens et renflouer leurs caisses. Lorsque les équipes de l’ONG espagnole Open Arms ont tenté de leur venir en secours, la coque s’est disloquée. Mais jamais les autorités nationales africaines ne sont pointées du doigt, d’autant que l’organisation panafricaine pourrait dresser des obstacles, au passage de chacun des pays traversés.

Tout est fait pour l’accueil des migrants et non pour le maintien en Afrique des forces vives des pays d’émigration. En France, une multitude d’organisations panafricaines, associations et collectifs, essentiellement communautaristes, sont dédiées au syncrétisme entre culture africaine éducation, transmission ou militantisme de leurs ressortissants en Europe.

Citons La Ligue panafricaine – UMOJA (L.P. – U.), Afrocentricité Internationale (A.I, Dyabukam),  Voyages d’intégration africaine (Internationale) proposant des voyages interreligieux d’intégration africaine et de la formation-information dans un cadre panafricain pour toutes les personnes âgées de 17 à 35 ans vivant en Afrique, Europe, etc,  l’association Apprends-Moi à Comprendre a pour objectif de favoriser l’accès à la connaissance des enfants originaires de l’Afrique et de la diaspora (avec des cours de soutien scolaire, des sorties culturelles, des ateliers (conte, dessin, cuisine, musique…) axés sur le monde noir), Hidaya propose une action d’éducation et de formation centrée sur une vision panafricaine avec des ateliers des formations et des événements culturels qui favorisent la transmission des savoirs panafricains, ou Afrocentricité Internationale (A.I), organisation panafricaine créée pour favoriser l’épanouissement économique, culturel et éducatif des peuples africains de par le monde. Mais combien d’entre elles militent-elles pour le maintien en Afrique ?

Les ONG dites « humanitaires » comptent pour quantités négligeables les migrants morts en cours de voyage: leur intention est de culpabiliser les Européens sans responsabiliser les pays émetteurs. Ainsi instrumentalisent-elles à des fins politiciennes les 118 clandestins qu’elles ont pu mettre en sécurité à bord de l’Open Arms, grâce au financement d’Européens, pourtant globalement montrés du doigt. 5 corps ont été repêchés. 

Grâce à la générosité des pays riches, l’Open Arms a pu procéder à trois opérations de sauvetage, lors de son opération médiatisée du 11 novembre, permettant le transfert de 255 rescapés en Italie, pays qui veille ensuite à leur transit vers l’Allemagne et la France.

Sur les réseaux sociaux, l’impudique ONG n’hésite pas à diffuser des images et des cris déchirants d’une mère ayant perdu son enfant. 

Nous nous sommes sentis obligés de diffuser cette vidéo, raconte l’ONG, car c’est la réalité de la Méditerranée centrale.  Si les bateaux des ong n’étaient pas présents dans cette zone, on aurait l’impression qu’en réalité il ne se passe rien la bas (Ricardo Gatti, directeur Open Arms Italie)

7 bateaux bloqués à terre

 

« T-shirts rouges » devant l’#Aquarius à Marseille: l’équipe SOSMedIntl
appelle à porter le rouge de l’indignation face à la réduction actuelle des capacités de sauvetage en Méditerranée…

La presse de service public participe à la propagande de l’Open Arms et, ensemble, elles mettent en cause les rares moyens civils de secours en Méditerranée centrale.
L’Ocean Viking de SOS Méditerranée, lui, est retenu en Sicile depuis 4 mois, comme le précise Fabienne Lassalle, cofondatrice de l’ONG : « L’ocean viking comme six autres navires sont actuellement bloqués [l’open arms a depuis rejoint son port d’attache de Barcelone, en Espagne ], il n’y a plus personne pour aller secours celles et ceux qui sont en détresse, alors que les traversées continuent (…)   On comptabilise jusqu’à plus de 1000 morts depuis le début de l’année, et malgré cela il n’y a pas de moyens en mer pour aller secourir. (…) Ce n’est pas quelque chose de saisonnier, les traversées ont bien lieu toute l’année, quand les conditions météorologiques le permettent. (…)
Si enfin cela pouvait mettre fin à cette fameuse théorie de « l’appel d’air » selon laquelle c’est parce qu’il y a des navires de sauvetage qui sont présents en Méditerranée que ces personnes prennent la mer et cherchent à rejoindre l’Europe, je crois qu’avec les tristes informations qu’on a pu avoir ces dernières semaines, avec ces centaines de morts, alors qu’il n’y a pas un seul navire de sauvetage, met un terme à cette fausse idée. »

La gauche universaliste soutient la « fameuse théorie » de dictatures africaines justifiant l’immigration clandestine en Europe et rapporte le cas du journaliste guinéen, l’activiste Alpha Kaba, menacé de mort après la diffusion d’émissions hostiles au pouvoir central. Il a dû fuir son pays et s’est retrouvé « malgré lui » (sic) esclave des milices libyennes. Mais rassurez-vous, en octobre 2016, il est finalement parvenu à fuir et prendre la mer. Les narratrices du périple de l’opposant politique en remettent une couche, assurant qu’il a échappé de peu à la noyade. Un concentré de malheur auquel manquent, pour faire bonne mesure, la torture et les abus sexuels.

« C’était une longue traversée, c’était très dur, il y a eu 7 morts dans notre zodiac, il y a eu l’eau qui est rentrée dans le zodiac, les gens se sont bousculés dans la panique et n’eut été l’arrivée de l’Aquarius [l’ancien bateau d’SOS Méditerranée] pour nous secourir, on allait tous périr la bas » (Alpha Kaba, journaliste guinéen). Source non vérifiée, invérifiable… Et c’était il y a quatre ans.

Un défi pour l’Europe l’Afrique

Des associations (telle Utopia56, parmi 56) et des avocats -relayés par La Croix – estiment que
les migrants qui se déclarent mineurs ne sont pas pris en charge comme le prévoit la loi (11 octobre 2017

Le règlement de Dublin pèse sur protège les pays qui reçoivent l’ensemble de ces migrations par la mer.  Depuis vingt ans, ils réclament davantage de solidarité européenne, sans succès.  Allez savoir pourquoi ils hésitent à accueillir des opposants politiques, des malades, des cultures différentes, une religion anti-républicaine ?

« Le règlement de Dublin pose de grands problèmes de mise en œuvre (…)  Les pays de première entrée – l’Italie, l’Espagne, Malte, la Grèce – sont sous une pression énorme, et c’est tout le défi de la solidarité.  Les discussions entre les différents pays, entre les parlementaires, permettent de ressentir ce que vivent ces états membres pour qu’ils acceptent d’accueillir les bateaux mais que la prise en charge des personnes soient bien assurée avec les autres pays de l’union européenne, c’est tout le défi du nouveau PAC asile et migration, que cette solidarité soit effective, la France avait pris une initiative, les accords de Malte,  mais seuls quatre pays, la France et l’Allemagne notamment, avaient accepté d’accueillir les migrants descendus des bateaux en Italie et en Espagne, mais il faut aller plus loin et que cette solidarité soit bien à 27. » Fabienne Keller, juppéiste, Eurodéputée membre du groupe « Renew Europe »

Si le président du Parlement européen – représentant les peuples européens souverains – paraît sensible au sort des réfugiés (politiques, économiques et sociaux) – il a dirigé une conférence de haut niveau sur la migration et l’asile le 19 novembre – pour Delphine Perrin, chercheuse au CNRS, même le récent pacte européen « asile et migration » n’a pas permis de progrès notable.
« On n’a pas de progrès du tout sur un plan européen de sauvetage en mer pour éviter tant de morts
On n’a pas d’avancées sur de la répartition sur une base pérenne, qui ne serait pas au coup par coup.
On n’a surtout pas d’avancées sur le développement de migrations plus légales
 »

Malgré la situation, Alpha Kaba – référence de media – espère retrouver un jour sa famille restée en Guinée… Aujourd’hui ce journaliste guinéen d’opposition témoigne et milite désormais sur notre territoire, interpellant le pouvoir et culpabilisant les Français:

C’est pour moi un devoir vis-à-vis des personnes qui sont décédées en Libye et en mer Méditerranée Le bébé qui est décédé, qu’il soit de la Guinée ou de Madagascar, c’est un être humain, qui ne mérite pas de mourir dans une telle atrocité en Lybie ou en Méditerranée. C’est difficile pour moi de voir ces images, De voir que le message que j’essaie de faire passer ne tombe pas encore dans les bonnes oreilles  (Alpha Kaba, journaliste guinéen) Et violoniste ?

Mot d’ordre: seule la libération administrative des navires humanitaires permettra de sauver – à nouveau – des vies en mer.

Clandestins : l’UE veut améliorer le mécanisme des retours au Maroc

Macron a déjà engagé les discussions il y a un mois

Depuis le début de l’année, plus de 17.000 migrants africains ont débarqué sur les côtes des Canaries. Selon l’Union européenne, la moitié seraient marocains.

A environ 150 kilomètres des côtes du Sahara occidental et un bon millier de kilomètres de l’Andalousie, l’archipel espagnol des Canaries est devenu la plaque-tournante de l’immigration clandestine vers l’Europe. Et Gran Canaria, l’une des sept îles dont la capitale est Las Palmas, est promise à devenir d’ici peu le Lesbos ou le Lampedusa espagnol. Au sud de cette île, en effet, plus précisément dans le modeste port de pêche d’Arguineguin, plusieurs centaines de migrants, récemment arrivés, via des embarcations de fortune, se concentrent sur le quai, dans l’attente de leur prise en charge humanitaire par les autorités placées devant le fait accompli. La plupart sont Marocains ou ont transité par le Maroc depuis le sud-Sahel, comme le Sénégal ou le Niger. Or, le sud-Sahel est une zone infestée de combattants islamistes.

L’Union européenne veut améliorer la coopération avec le Maroc pour le retour de ses migrants illégaux

Elle a engagé des discussions en parallèle sur la facilitation des visas, a indiqué, mardi 1er décembre, à Rabat la commissaire européenne aux affaires intérieures, Ylva Johansson. « Je suis là avec un mandat pour négocier les réadmissions et la facilitation des visas. Nous verrons comment les discussions se passent », a-t-elle déclaré au cours d’un point de presse au début d’une visite officielle de deux jours.

« L’Europe vieillissante a besoin de main-d’œuvre, et les arrivées irrégulières font peur aux citoyens européens (…). Pour moi, avoir moins d’arrivées irrégulières et renvoyer ceux qui ne sont autorisés à rester est étroitement lié à la facilitation des visas et à la migration légale », a-t-elle expliqué.

En pleine crise migratoire aux îles Canaries, sa première visite au Maroc vise aussi à « continuer les discussions » sur les mécanismes de réadmission lancée par le ministre espagnol de l’intérieur, Fernando Grande-Marlaska, la semaine dernière lors d’une visite à Rabat.

Les arrivées illégales dans l’archipel espagnol situé au large des côtes nord-ouest de l’Afrique « ont augmenté de plus de 1.000 % » cette année, avance-t-elle. Depuis janvier, environ 17.000 migrants africains sont arrivés illégalement sur les côtes des Canaries et « il semble que plus de la moitié d’entre eux soient marocains, a précisé la commissaire. Il est important de savoir comment faire en sorte qu’ils rentrent ».

Les 15 et 16 octobre dernier, le ministre français de l’Intérieur s’était déjà rendu au Maroc, à Rabat

Pour son premier déplacement hors de l’Union européenne, les 15 et 16 octobre dernier, Gérald Darmanin s’était entretenu avec son homologue sur les sujets du sort des migrants, des imams en France, etc. 

A l’issue de sa rencontre avec son homologue marocain, Abdelouafi Laftit, Gérald Darmanin a déclaré que « la coopération et le partenariat entre le Maroc et la France, deux pays plus qu’amis est nécessaire ». Il avait indiqué qu’il avait traité avec son homologue différents sujets : la sécurité nationale, la lutte contre le terrorisme, la migration et les moyens à mettre en oeuvre pour améliorer le travail commun engagé par les deux pays. Il a aussi saisi l’occasion pour remercier le gouvernement marocain pour ses efforts en matière de lutte contre le trafic de drogue, et il a déclaré que de son côté, la France fait tout pour protéger le Maroc des trafics qui partent de l’Europe à destination du Maroc. 

Il avait également soulevé le problème des mineurs isolés, leur identification et leur suivi : « Lorsque les migrants sont majeurs, nous avons convenu qu’il était normal de continuer, malgré la crise de la Covid, à ce qu’ils reviennent au Maroc, et lorsqu’ils sont mineurs, de continuer à les protéger et pouvoir les ramener quand on le peut, auprès de leurs familles au Maroc ou dans des centres éducatifs marocains ». Il faut savoir qu’aucun pays européen n’a mis en place des procédures juridiques et techniques pour le retour des mineurs, lesquels sont protégés par plusieurs textes, notamment la Convention internationale des droits de l’enfant. Or, un nombre non négligeable d’entre eux triche sur leur âge, pour bénéficier de ces droits.

Gérald Darmanin avait aussi pour mission de traiter de la question de l’organisation du culte musulman en France et du recrutement des imams. Il avait ainsi rencontré le ministre marocain des Habous et des affaires islamiques, Ahmed Taoufiq. Ces sujets font partie du projet de loi, initié par le président Macron, et qui vise à contrer le « séparatisme islamiste ». A ce sujet, Darmanin a déclaré : « J’aurai l’occasion de voir comment nous pouvons améliorer les choses et comprendre les contraintes de toutes les parties ». 

Le ministre français a également eu un entretien avec Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger. Cet entretien a porté sur les différents volets de la coopération entre les deux pays. 

La veille de ces rencontres, Darmanin avait effectué une visite au Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain en compagnie de Mehdi Qotbi, Président de la Fondation Nationale des Musées. A cette occasion, Darmanin a salué « le grand effort mené par Sa Majesté le Roi Mohammed VI pour promouvoir la culture et l’ouverture culturelle ».  Suite à l’attentat terroriste qui a secoué la France le vendredi 16 octobre, où un professeur d’histoire-géographie a été décapité dans les Yvelines, Gérald Darmanin a dû rentrer en urgence le soir même à Paris. 

Arrivées régulières de migrants en situation irrégulière

Prise en charge d’immigrants africains, le 23 novembre 202, sur les côtes des îles Canaries, archipel espagnol.
Prise en charge d’immigrants africains, le 23 novembre 2020, sur les côtes des îles Canaries, archipel espagnol.

La présidente de la Commission européenne à l’Intérieur compte aussi discuter avec les autorités marocaines de leurs « besoins » en terme de gestion migratoire et des « moyens nécessaires pour des bénéfices partagés ». Depuis 2018, le Maroc a reçu 343 millions d’euros d’aides européennes sur divers programmes (formation de la police, éducation, etc.), selon les données publiées mardi.

L’Union européenne voit chaque année entre 2 et 3 millions d’arrivées régulières (travailleurs, étudiants ou réfugiés) depuis les différents pays du monde. Environ la moitié de ceux qui entrent de façon légale restent.

L’an dernier, il y a eu environ 100.000 décisions d’expulsion, dont environ le tiers a été suivi d’un retour effectif, le plus souvent vers l’Ukraine et les Balkans, selon les chiffres communiqués mardi.

Yvla Johansson, communiste suédoise qui pilote la réforme du pacte migratoire européen, plaide pour une efficacité accrue dans les retours des migrants illégaux vers leur pays d’origine et considère comme une priorité d’obtenir de « bons accord de réadmission ».

Frontières: Ruffin (LFI) veut limiter la circulation des personnes

La population endogène bloquée, plus sûrement que des clandestins

Opération anti-immigration clandestine dans les Alpes:
des Identitaires condamnés à six mois de prison, en 2019

Mercredi 2 décembre, le député LFI François Ruffin s’est déclaré favorable au retour des frontières « sur capitaux, marchandises et… personnes », estimant qu‘il faut « poser des limites à la circulation tous azimuts des personnes ».

Ces déclarations souverainistes ont été immédiatement critiquées par des élus de la majorité qui l’accusent de se mettre « dans les pas » du Rassemblement national.

Interrogé sur la réhabilitation des frontières par l’ancien ministre socialiste Arnaud Montebourg, le député de la Somme l’a approuvé sur France Inter: « Je suis favorable au retour des frontières sur capitaux, marchandises et personnes ».

« Je suis favorable au retour des frontières aussi pour les gens du Nord qui vont voyager partout dans le monde, il faut poser des limites aussi à la circulation tous azimuts des personnes« , a-t-il précisé.

« Je pense que les frontières ne sont pas quelque chose de négatif, les frontières permettent de se construire aussi« , a-t-il insisté.

« D’un extrême à l’autre. Au moins, les choses sont claires. Un nouveau rideau de fer, voilà le projet liberticide de François Ruffin pour la France et l’Europe. L’universalisme des Lumières est attaqué de toutes parts. Ne cédons rien aux vrais ennemis de la liberté. Sur Twitter, l’ancien porte-parole du gouvernement et député LREM Benjamin Griveaux a dénoncé un mix #rougebrun ».

Son collègue élu des Français de l’étranger, Pieyre-Alexandre Anglade, 34 ans, est tout aussi critique: « La France Insoumise dans les pas du Rassemblement national ! Dans un fatras que lui seul comprend, François Ruffin nous expose sa dernière trouvaille en date: fermer les frontières et empêcher les ‘Européens du Nord’ de se déplacer… »

« Voilà qui a le mérite d’être clair: François Ruffin défend le Frexit et la fin des 4 libertés en Europe, dont la libre circulation des citoyens, des biens et des services. Au moins, on sort de l’hypocrisie du Plan B pour un retour au plan N, la France seule face au monde ! », a déploré l’eurodéputé LREM Pascal Durand.

Interrogé sur l’évacuation des migrants de la place de la République à Paris, P. Ruffin a souligné qu’il « y a un devoir d’humanité à avoir » mais aussi que « tant qu’on n’aura pas revu les accords de Dublin [sur les demandeurs d’asile], on va se retrouver incapable de gérer tous ces dossiers ».

Le député de la Somme a aussi ironisé sur les « contrôles aléatoires à la frontière » annoncées par le Premier ministre Jean Castex pour les Français qui iraient skier à l’étranger à Noël.

« Si on est capable de le faire sur les gens qui vont skier à l’étranger et a priori ce n’est pas mes copains qui vont en Suisse, je ne vois pas pourquoi on n’est pas capable de le faire sur des containers avec des pneus », a-t-il réagi.

« Je voudrais bien qu’il y ait des contrôles à l’entrée de nos frontières sur les pneus en provenance de l’Asie puisque Agnès Pannier-Runacher nous a parlé du pneu asiatique comme si c’était une espèce de fléau naturel comme le frelon, alors que c’est politiquement, économiquement, organisé », a-t-il expliqué.

François Ruffin a accusé le 17 septembre les gouvernements successifs d’avoir « trahi » et d’être les « complices » de multinationales comme le groupe japonais de pneumatiques Bridgestone qui a annoncé la prochaine fermeture de son usine de Béthune (Pas-de-Calais).

Pour favoriser l’intégration des migrants, le plan européen nouveau est arrivé

En anglais, en dépit du Brexit, la Commission européenne a présenté mardi sa nouvelle stratégie

Brexit : les clandestins britanniques doivent repartir !

Son plan d’action n’est applicable qu’aux personnes qui peuvent rester en Europe, précise-t-elle. L’institution souligne « en même temps, que pour réussir, il faut des efforts à la fois des personnes concernées, mais aussi des sociétés qui accueillent ou à la fois des sociétés qui accueillent, mais qui ne demandent rien, et surtout des personnes qui frappent à la porte, légalement.

Une communiste suédoise
– féministe –
pèse sur notre société

Créé en 2010, ce poste de commissaire européen aux Affaires intérieures, marque une régression : il amalgame des ambitions abandonnées il y a 10 ans, la Justice, la Liberté et la Sécurité et concerne les questions de sécurité.

« Les attentes concernent tout le monde. Tout le monde a des droits et tout le monde a des obligations« , insiste la Commissaire européenne en charge des Affaires intérieures: Ylva Johansson ne souligne donc pas que les demandeurs ont des obligations, là où les accueillants n’en ont pas d’autre qu’idéologiques. A partir de quoi, la Suédoise du Parti social-démocrate des travailleurs, parti communiste suédois, crée des liens égalitaires qui fondent des bases faussées. En mars 2018, elle affirma à la BBC que le nombre de cas de viols et de harcèlement sexuel signalés en Suède « est en baisse et baisse et baisse », en dépit de l’immigration galopante. Elle s’est plus tard excusée et a admis que c’était le contraire…

La Commission prend le parti des arrivants contre les accueillants, présentant quatre domaines d’action où la discrimination est souvent plus importante. En matière d’éducation, il s’agit de reconnaître les qualifications. Sur le marché du travail, l’objectif est de mieux reconnaître les compétences. Les Etats membres – c’est-à-dire les contribuables – auraient aussi l’obligation de faciliter les accès aux soins et l’accès à des logements, lesquels doivent être « abordables », ce qui peut irriter les demandeurs nationaux en attente dont les dossiers seront passés au bas de la pile…

L’immigration clandestine vue par… un Suisse, Chappatte

Environ 34 millions d’ « Européens » n’en sont pas: ils sont nés en dehors de l’UE, soit près de 8% de la population. Pour la Commission, cette intégration est nécessaire pour faire face au défi d’une population européenne vieillissante. Mais l’institution souligne que cette stratégie est aussi fondamentale pour la cohésion de la société. « Ce sont l’intégration et l’inclusion qui peuvent nous aider à lutter contre la xénophobie, l’exclusion, la radicalisation« , souligne Margaritis Schinas, vice-président de la Commission.

Il n’y a que les ONG pour trouver que la stratégie européenne fait un pas dans la bonne direction. Pire, elles regrettent le manque de mesures juridiquement contraignantes et le manque d’engagements concrets. « L’ambition est là, les mots sont là, ils veulent un changement, plus d’inclusion mais comment? Comment s’assurer que la représentation des réfugiés et des migrants sera prise en compte? Comment faire respecter l’égalité des genres?« , s’interroge Anila Noor, directrice de l’ONG féministe New Women Connectors, pour l’inclusion et la justice sociale.

Venue du Pakistan aux Pays-Bas, cette personne est une activiste des droits de l’homme et une « chercheuse indépendante » (comme tout un chacun peut aller à la FNAC et se déclarer photojournaliste indépendant, pardon, free lance), basée aux Pays-Bas depuis 2013. Actuellement, Anila Noor travaille sur le thème de l’accueil des réfugiés en milieu urbain aux Pays-Bas. Et, visiblement, au-delà… Elle intervient sur l' »agenda urbain pour le partenariat » de l’UE en matière d’inclusion des migrants et des réfugiés, en fait, des illégaux. Elle travaille avec les milieux de réfugiés et d’immigrants pour accroître leur participation à la prise de décisions dans différents processus d’élaboration de politiques affectant leur accès aux droits. 

Pour faire court, en influençant la commissaire suédoise, cette activiste pakistanaise participe activement à la modification de notre avenir, dans toutes ses dimensions, politico-économiques et socio-culturelles, donc notre économie et notre modèle républicain.

Quant à New Women Connectors (NWC), mouvement de lutte pour intégrer les voix inaudibles des femmes migrantes et réfugiées vivant à travers l’Europe, elle vise au changement des perspective des réfugiés et prône l’inclusion plutôt que l’intégration comme choix politique. Le mouvement aide ainsi les nouveaux arrivants réfugiés, en particulier les femmes, à s’armer pour accéder aux opportunités.

Par le biais de plates-formes de discussion sur les défis et les opportunités auxquels les femmes migrantes sont confrontées dans les villes et cultures européennes, New Women Connectors vise à créer des changements politiques et communautaires dans les pays d’accueil en sorte de faciliter leur adaptation et leur prise de responsabilités. Cette association communautariste veille à porter haut la voix des migrants.

Pour la Commission, cette stratégie modifie le nouveau pacte sur la migration et l’asile qui entend renforcer les contrôles aux frontières et les renvois vers les pays d’origine.

Pourquoi ce profil de commissaire européen à une présidence aussi sensible?

Covid 19 : Macron n’envisage plus avant le printemps une campagne de vaccination grand public

« Les plus sensibles » expérimenteront la première campagne de vaccination dès la fin décembre-début janvier

Au pouvoir, ils sont toujours « au travail »! …

Le président Macron prévoit pour début 2021 « une première campagne de vaccination très ciblée, avec des vaccins de première génération ». « Il ne s’agira pas d’une stratégie de vaccination obligatoire mais d’une stratégie de conviction et de transparence », a promis le chef de l’Etat, veillant à ne pas assumer les conséquences de ses décisions.

La première phase de la vaccination aura lieu « dès que possible après les homologations des autorités sanitaires européennes, entre fin décembre et début janvier. Mais « il ne s’agira pas d’une campagne grand public, compte tenu des doses auxquelles nous aurons accès pour nos pays », a-t-il souligné.

Le Premier ministre Jean Castex a confirmé, pour sa part, à l’Assemblée nationale, que, si elles acceptent d’être des cobayes, les personnes âgées résidant en Ehpad seront vaccinées en priorité contre la Covid-19, conformément aux recommandations de la Haute autorité de santé rendues lundi. Et d’ajouter qu’il détaillera la stratégie gouvernementale « dès jeudi ».

Cette première phase, a bien précisé Macron, sera réalisée avec des vaccins de première génération « sur lesquels on a peu de recul et dont les conditions de conservation et de logistique sont assez complexes, – 80 ou – 20 degrés à ce stade, et qu’on va plutôt réserver aux publics les plus sensibles ».

« Il n’y aura pas une bataille entre les pays européens »

Les doses ont été réservées au niveau de la Commission européenne, a rappelé le président français, avec « une clé de répartition entre les Etats membres en fonction de la population », afin d’éviter une « course contre-productive ».

Ces vaccins seront alloués, produits et acheminés dans chaque pays dans le cadre d’une stratégie européenne, puis la stratégie vaccinale sera déterminée au niveau national par chaque Etat membre, a-t-il souligné. « Il n’y aura pas une bataille entre les pays européens » grâce à cette mutualisation, a renchéri Alexander de Croo, mais « vacciner des centaines de millions d’Européens » prendra « plusieurs mois ».

Les autorités sanitaires françaises – qui sont aux manettes à l’Elysée – ont recommandé, lundi, de vacciner en priorité les résidents des Ehpad contre le Covid-19, posant le calendrier d’une campagne à hauts risques pour le gouvernement, qui devra convaincre les réticents et assurer une logistique sans faille.

Avec plus de 16.000 morts parmi leurs résidents (sur un total de 52.000) et des restrictions de visites drastiques des familles, les Ehpad – mais surtout leurs résidents – ont payé un très lourd tribut à l’épidémie de Covid-19, comme à l’imprévoyance, aux atermoiements et aux ordres et contre-ordres du pouvoir macronard.

Une deuxième campagne, « plus large et grand public », ne s’ouvrira pas avant le printemps, a annoncé Macron, mardi.

Deuxième vague de vaccination, sur des oeufs ?

La « deuxième vague de vaccination, quelque part entre avril et juin, sera plus large et plus grand public et qui ira vers une stratégie de vaccination du plus grand nombre », a-t-il expliqué.

Le grand public commencera à se faire vacciner « entre avril et juin » contre le Covid-19, après une première campagne réservée aux publics les plus fragiles, a déclaré, mardi 1er décembre, le président de la République, lors d’un point de presse, le Premier ministre belge, mardi 1 er décembre. La « deuxième vague de vaccination qui s’ouvrira, quelque part entre avril et juin, sera plus large et plus grand public et ira vers une stratégie de vaccination du plus grand nombre », a-t-il expliqué, lors de ce point presse, le Premier ministre belge Alexander de Croo.

Le calendrier proposé par la HAS se décline ensuite en quatre autres phases :

les personnes âgées (en priorité les 75 ans) et les personnels sanitaires,

puis, les plus de 50 ans,

ensuite, les personnes dont le métier favorise une infection et les personnes vulnérables et en précarité,

et enfin, le reste de la population.

Vers la commande de 300 millions de vaccins Pfizer anti-covid par l’U.-E.

Les Européens remettent leur destin entre les mains de l’américain Pfizer

Ce lundi 9 novembre, le groupe pharmaceutique américain Pfizer a annoncé que son candidat vaccin était efficace « à 90% » contre le Covid-19.

L’annonce du vaccin de Pfizer et BioNTech, « efficace à 90% » selon le laboratoire, est explosive ce lundi 9 novembre. L’Union Européenne finalisera « bientôt » une commande pour en acheter jusqu’à 300 millions de doses, selon la Commission européenne qui table toujours sur un premier vaccin disponible « début 2021 ».

L’Agence européenne des médicaments (EMA) a déjà reçu deux séries de données, en cours d’examen, de la part de l’alliance Pfizer/BioNTech mais pas encore les « données cliniques » dont les laboratoires faisaient état ce lundi, a souligné une porte-parole du régulateur, basé à Amsterdam.

Après l’avis de l’EMA, c’est à la Commission européenne de trancher sur la mise sur le marché d’un vaccin dans l’UE.

L’exécutif européen a conclu en septembre un accord préliminaire avec l’allemand BioNTech et l’américain Pfizer pour précommander 200 millions de doses de leur vaccin en préparation, avec l’option d’en acquérir cent millions de doses supplémentaires. Ce contrat sera finalisé « bientôt », pour une commande allant « jusqu’à 300 millions de doses », a annoncé ce lundi la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, qualifiant de « formidable nouvelle » l’annonce des deux groupes.

Un vaccin « efficace à 90% »

Selon l’essai à grande échelle de phase 3 en cours, dernière étape avant une demande d’homologation, le vaccin développé par Pfizer et BioNTech est « efficace à 90% » contre les infections au Covid-19, ont-ils annoncé lundi. Toute commande de l’UE est cependant suspendue à l’avis de l’EMA.

« A travers un examen ‘en continu’ (rolling reviews), l’EMA peut exceptionnellement évaluer les données au fur et à mesure qu’elles deviennent accessibles, en amont de la demande formelle (par les laboratoires) d’une autorisation pour la vente », a expliqué ce lundi à la porte-parole de l’Agence.

Concernant le potentiel vaccin Pfizer/BioNTech, « nous avons évalué une première série de données, issues d’études en laboratoire. L’EMA est en train d’examiner la deuxième série de données relatives à la qualité du vaccin, y compris sur ses composants et la manière dont il est fabriqué », a-t-elle poursuivi. « Et de nouvelles données sur ce vaccin seront examinées de la même manière : nous n’avons pas encore pour l’heure ni reçu ni évalué les données cliniques qui émergent », a-t-elle conclu, se refusant à commenter les annonces de Pfizer et BioNTech.

Un vaccin pour début 2021 ?

« Il n’y a aucun calendrier fixé pour l’examen par l’EMA », a confirmé à Bruxelles une source européenne. « Toute prédiction reste fort risquée, mais nous avons de bonnes indications que le premier vaccin pourrait être disponible au début de l’an prochain », même « si nous ne savons pas quel sera le premier » à être homologué, a-t-elle ajouté.

Plusieurs dirigeants européens, dont Ursula von der Leyen, avaient déjà indiqué miser sur un premier vaccin accessible début 2021.

De leur côté, les Etats-Unis avaient annoncé en juillet payer 1,95 milliard de dollars pour obtenir 100 millions de doses du potentiel vaccin BioNtech/Pfizer. Le Japon a également conclu un accord avec les deux entreprises pour s’assurer 120 millions de doses.

Cinq autres accords conclus

L’UE a conclu cinq autres accords pour d’éventuels vaccins : avec le duo franco-britannique Sanofi-GSK, l’américain Johnson and Johnson, l’allemand CureVac, le suédo-britannique AstraZenaca, et la biotech américaine Moderna pour sécuriser un grand nombre de doses. Trois d’entre eux ont été pour le moment finalisés : avec AstraZeneca et Johnson and Johnson pour acquérir jusqu’à 400 millions de doses chacun, ainsi qu’avec Sanofi-GSK, jusqu’à 300 millions de doses.

Après l’autorisation de mise sur le marché par la Commission d’un vaccin, les Etats auront « un accès égal » aux doses et il leur reviendra de décider quelles populations vacciner en priorité.

Dans son point presse ce lundi 9 novembre, Jérôme Salomon, le directeur général de la Santé, a salué « des bonnes nouvelles » tout en restant « prudent dans l’interprétation des données ».

Douceur angevine : une étudiante violée par un étranger

L’important pour CNews, en titre: son calvaire a duré trois heures. Sensationnel ou sordide?

Le 31 août à 19h30, une étudiante de 20 ans est rentrée, après ses cours, dans son appartement situé le long de la ligne de tramway. Un homme a forcé sa porte, l’a violentée et l’a violée pendant trois heures.

Il s’agit d’un homme de 33 ans qui fait l’objet d’une obligation de quitter le territoire français. Mais, sans papiers, impossible de l’extrader. Selon le procureur d’Angers, l’individu a assuré qu’il est de « nationalité » kosovare, mais les autorités du Kosovo ne l’ont pas reconnu. La Serbie et la Macédoine ont également été interrogées, sans succès.

En attendant, l’homme a été assigné à résidence dans un hôtel à Angers. C’est au cours de ses créneaux de sortie qu’il a commis le viol de la jeune femme. Il avait déjà été arrêté pour deux exhibitions et deux agressions sexuelles.

Déjà condamné en France au moins six fois depuis 2018 pour des vols avec effraction, outrages et rébellion, le trentenaire a également purgé des peines pour exhibitions sexuelles et agressions sexuelles, dont celle d’une handicapée au CHU d’Angers, précise le quotidien régional. Enfin, deux interdictions de territoire français pendant cinq ans ont été prononcées à son encontre en 2018 et 2019.

Le Kosovo est une entité très particulière. Sa déclaration d’indépendance le 17 février 2008, est contestée par la Serbie pour qui il est une province autonome, et ce territoire n’est reconnue comme état, ni par l’Organisation des Nations unies, ni par l’Union européenne.

A majorité albanaise (l’Albanie est un état dictatorial voisin, pro chinois, puis pro-soviétique), et comportant une minorité serbe,  le Kosovo est placé sous la protection d’une force de l’OTAN, la KFOR, qui assure la paix et l’ordre dans cette région, depuis les accords de paix de Koumanovo, datés de juin 1999. Plus de 95 % de la population sont de tradition musulmane, principalement sunnite avec une minorité de catholiques romains (2,2 %, soit environ 65.000 personnes, néanmoins).

La Serbie, le Kosovo et la Macédoine n’ont pas reconnu le violeur

Erjan I., qui a purgé ses multiples peines de trois à six mois de prison, n’a cependant pas été expulsé du territoire français. En cause, la non-reconnaissance des pays auxquels il prétend appartenir. «Erjan I., démuni de document officiel, s’est déclaré de nationalité kosovare mais le Kosovo ne l’a pas reconnu comme l’un de ses ressortissants», a indiqué la préfecture du Maine-et-Loire.

Vide juridique – Selon la loi française, un étranger condamné est renvoyé vers son pays d’origine, mais dans certains dossiers la procédure se complique. C’est le cas du trentenaire multirécidiviste s’est déclaré d’origine kosovare. Un bon plan: le Kosovo ne l’a pas reconnu comme l’un de ses ressortissants. La Serbie et la Macédoine non plus. Il n’est donc pas possible de l’expulser.

«La Serbie et la Macédoine ont également été saisies et ont répondu négativement. En l’absence de pays acceptant de l’accueillir, il n’a pas été possible de mettre à exécution la décision judiciaire.»

«Il est né en 1987 dans un pays qui s’appelait la Yougoslavie», rappelle auprès du journal le procureur d’Angers, Eric Bouillard. «Il n’est pas facile de reconduire des personnes dans des pays en guerre ou qui l’ont été. C’est pareil pour l’Erythrée. Le Vietnam ne répond parfois pas du tout.»

Des réfugiés érythréens posent le même problème de nationalité. Porte d’Aubervilliers à Paris, des Erythréens sont régulièrement amenés par des associations dites humanitaires et installés dans des tentes au bord du périphérique parisien où ils côtoient la pollution, le bruit et les poubelles. Ils se disent réfugiés politiques qui ont fui la dictature du président Isaias Afwerki. Tous ces Erythréens ont transité par la Libye où des passeurs les ont abandonnés et où des navires d’associations tout aussi humanistes les ont déposés en Italie. La France qui offre des conditions sociales d’accueil attrayantes a accordé à certains des papiers temporaires pour rester sur le territoire français. « Le gouvernement français est inhumain, témoigne l’un de ces migrants. Honnêtement [sic], c’est mieux qu’ils me renvoient chez moi. Je ne veux pas mourir ici. Je préfère mourir là où se trouve ma famille« .

Suspension de la chasse à la glu: encore une décision qui ne satisfait personne

Julien Denormandie recule pour mieux sauter

« On est un pays rempli de traditions, on ne nous l’enlèvera pas« , promet le ministre de l’Agriculture, en défense des chasseurs, mais aussi en allusion aux pressions de l’Union européenne.

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« Ces traditions, elles nous font vivre, elles sont une part de notre identité, et les chasses traditionnelles en font partie », ajoute Julien Denormandie vendredi 28 août sur franceinfo.

Macron se renie

Pendant la campagne, le candidat Macron avait attrapé les chasseurs à la glu en affichant un soutien aux chasses traditionnelles. Il n’avait pas hésité à clamer qu’elles font « partie du patrimoine », qu’elles étaient un « art de vivre à la française ».

Or, le 26 août, lors d’une réunion à l’Elysée, qui ne figurait pas à l’agenda officiel, entre la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili et le patron de la Fédération nationale des chasseurs (FNC) Willy Schraen, Macron a pris la décision de faire une pause sur la très controversée chasse à la glu, une méthode qui consiste à enduire de glu des branches d’arbres pour immobiliser des merles et des grives, notamment, dont les cris servent à attirer leurs congénères. Cette pratique n’est autorisée en France que dans cinq départements du sud-est de la France.

« L’écologie n’est pas du tout opposée à la chasse » (certitude de Julien Denormandie)

« Je respecte profondément les chasseurs et je pense que souvent, on leur colle une image qui n’est pas l’image véritable des chasseurs », estime ce vendredi sur franceinfo le très obséquieux ministre de l’Agriculture Julien Denormandie, dans un français tortueux, alors que Macron a finalement décidé jeudi de suspendre la chasse à la glu pour les grives et les merles… pour cette saison.

« On est un pays rempli de traditions, on ne nous l’enlèvera pas, et moi je trouve que c’est très bien, continue Julien Denormandie. « En revanche, ces traditions, elles ne sont pas les mêmes dans notre pays que dans d’autres pays européens, où l’on considérerait certaines pratiques comme absolument pas adaptées [inadaptées, donc] à ce qu’est notre culture française ».

Macron et son valet Denormandie travestissent la vérité

En réalité, cette décision est prise alors que la Cour de justice de l’Union européenne doit répondre d’ici à cet hiver au Conseil d’Etat qui a été saisi pour statuer sur des arrêtés liés à ces chasses. Il y avait donc une pression judiciaire.
Changement de pied de la part du président ou coup tactique ? Macron a-t-il lâché du lest sur la chasse à la glu, qui ulcère les écologistes, de Nicolas Hulot à la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), afin de mieux défendre les autres chasses traditionnelles (à cage, à filets, etc) et la chasse à courre? Quoi qu’il en soit, ce jugement de Salomon marque une victoire pour les écolos et une soumission à l’UE que Denormandie maquille en soutien aux chasseurs. Ces derniers, qui craignaient une baisse de seulement la moitié du quota des merles et des grives, ne devraient pas tarder à crier leur colère. « Il a été décidé de ne pas attribuer de quotas pour la chasse à la glu, cette année », confirme l’Elysée. Or, l’an dernier, les quotas s’élevaient à 42000 oiseaux chassables. 

La Cour de justice de l’Union européenne doit statuer sur la chasse à la glu dans les prochains mois. « Le débat européen d’un point de vue juridique n’est pas terminé. On attend la décision », avoue le ministre de l’Agriculture« Le signe qui a été envoyé, ça a été de dire qu’on suspend le temps de l’attente de la décision de cette Cour de justice de l’Union européenne. C’est chaque année que vous vous posez la question. Cette année, la question était posée, on a suspendu. » En fait, ils n’ont rien décidé. La décision de la Cour de Justice ne fait pas de doute et elle va tomber.

« L’écologie n’est pas du tout opposée à la chasse », continue Julien Denormandie, en réaction au député européen EELV Yannick Jadot, qui appelle à une « sortie progressive de la chasse ». « Là, Yannick Jadot ne fait pas de l’écologie, il ne fait que de la politique », polémique inutilement Julien Denormandie, tout en indiquant que « les chasseurs prennent soin du territoire par définition. Parlez-en aux agriculteurs. Quelle est l’une des principales causes de dégât de toutes les cultures ? Les sangliers et d’autres cervidés. La régulation de la faune dans une société, ça passe évidemment aussi par la chasse. Donc, il ne faut avoir aucun dogmatisme », continue le ministre. « Le problème de l’écologie de M. Jadot, c’est qu’on est dans le blanc ou le noir, dans le oui ou le non, dans un côté binaire qui fait qu’à la fin, on clive les gens et on n’avance pas vers des solutions bénéfiques aux Français. » Le problème de la paire Macron/Denormandie, c’est le gris et le ‘peut-être’.

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