Relocalisation, selon Macron : Recipharm décide de fermer à Monts d’ici 2025 

Le groupe suédois devra rembourser les 15 millions d’euros d’aides de l’Etat du contribuable français

Recipharm (Monts, ici),
quatre usines en France

Bilan de santé alarmant du laboratoire tourangeau Recipharm, situé à Monts (Indre-et-Loire en région Centre-Val de Loire) et expert en enflaconnage du vaccin Moderna, alertait la profession, début décembre 2022. Le site était signalé en perte de vitesse à la fois dans le conditionnement de produits stériles pour ses clients historiques comme Aspen (Xylocaïne) et dans celui du vaccin anti-Covid Moderna. Informations confirmées de source syndicale.

Alors que se passait-il déjà sur le site montois où l’on évoquait une baisse des volumes de commandes de vaccins ? Et, concomitamment, des problèmes de réglage de la ligne depuis qu’Agnès Pannier-Runacher, alors ministre de l’Industrie, avait donné le départ fictif d’un nouveau défi pour Recipharm, en avril 2021. Face à l’effondrement du chiffre d’affaires – les syndicats parlent de moins 74 % cette année -, les tensions sociales sont apparues.

Baisse de production égale rétrécissement des marges, égale activités à temps partiel pour éviter des licenciements au sujet desquels le gouvernement devait se prononcer au plus tard le 1er janvier 2023…

Relocalisation à la Macron ou fuite des entreprises étrangères ?

Recipharm s’en va comme elle est venue. Mais l’Etat annonce ce mercredi qu’il exige de ce groupe suédois qu’il rende l’intégralité des 15 millions d’euros qu’il avait touchés dans le cadre de France Relance, un programme de relance économique de la France (2020-2022) mis en place par le gouvernement et doté de 100 milliards d’euros. Il correspond en France au plan européen adopté en juillet 2020 et déployé dans la plupart des Etats membres pour faire face au choc économique de la pandémie de Covid-19. Ce plan de relance européen est doté de 750 milliards d’euros (806,9 milliards en euros de 2022).

Le remboursement par Recipharm de son aide est une information du député (Horizons) d’Indre-et-Loire, Henri Alfandari, et confirmée ce mercredi par le cabinet du ministre délégué chargé de l’Industrie, Roland Lescure.

Les quelque 220 salariés de Recipharm, à Monts, qui en comptait 360, ont appris sans grande surprise, ce mardi, la nouvelle d’une cessation d’activité de leur usine, d’ici à la mi-2025.

L’information est d’abord venue du député de la majorité (Horizons) d’Indre-et-Loire Henri Alfandari , puis confirmée par le cabinet du ministre délégué chargé de l’Industrie, Roland Lescure. Si en avril 2021, la ministre Agnès Pannier-Runacher avait annoncé qu’elle débloquait 35 millions d’euros d’aides, ce sont finalement 15 millions d’euros qui ont été versés. Ce sont donc ces 15 millions que le groupe suédois Recipharm va devoir intégralement rembourser.

« Il est hors de question de décrédibiliser l’action publique », clame Henri Alfandari, député de l’alliance présidentielle. « 15 millions d’euros dans le cadre du plan France Relance ont été attribués, et on va simplement exiger le remboursement de ces sommes à l’exact, réagit le député d’Indre-et-Loire Henri Alfandari. Il y a un accord du groupe pour le faire, et donc il n’y aura pas de fonds versés par l’Etat dans une activité qui n’existe pas. Il est hors de question de décrédibiliser l’action publique« .

Bruno Le Maire fait ce matin la tournée des plateaux de radio et de télévision, mais c’est pour une tout autre annonce : le laboratoire … danois Novo Nordisk, pour lequel Macron fait un déplacement lourdement médiatisé à Chartres. Ce n’est encore pas une relocalisation, mais une prochaine affaire Recipharm en perspective ?

Vaccination des enfants: va-t-elle bientôt débuter en France?

Les laboratoires Pfizer et BioNTech ont adressé une demande auprès des autorités américaines

La vaccination contre la Covid-19 chez les enfants de 5 à 11 ans pourrait arriver dans les prochaines semaines en France. C’est du moins ce que laisse imaginer la récente demande des laboratoires Pfizer et BioNTech auprès des autorités américaines. Mais, d’abord, où en est la campagne de vaccination des 16-25 ans ?

La campagne vaccinale en est à viser les enfants entre 5 et 11 ans. Dans ce sens, les laboratoires Pfizer et BioNTech ont demandé, mardi 28 septembre, une autorisation de son vaccin pour cette cible, auprès de la Food and Drug Administration (FDA). Selon ce duo de laboratoires américains, leur vaccin montre une bonne tolérance chez les enfants, avec une réponse immunitaire « robuste », à l’instar de celle affichée chez les 16-25 ans. « Une demande formelle pour une autorisation d’utilisation en urgence (…) devrait suivre dans les prochaines semaines« , a ajouté Pfizer BioNTech.

A l’heure actuelle, la vaccination des enfants de cette tranche d’âge reste donc hypothétique. Pour mémoire, en France, l’autorisation des autorités sanitaires aux quatre vaccins actuellement disponibles ne concerne pour l’instant que les personnes de 12 ans et plus, à la suite d’une étude menée sur plus de 2.000 adolescents. De cette manière, l’Agence européenne du médicament (AEM) doit encore étudier les résultats de l’étude menée par les deux laboratoires pour pouvoir donner aux autorités politiques le feu vert à la commercialisation de ce sérum et, de facto, la vaccination aux moins de 12 ans.  Pour être possible dans tous les Etats-membres de l’Union européenne qui souhaitent l’appliquer, il faudra soumettre cette décision à la Commission européenne. Dans l’Hexagone, une étape supplémentaire est obligatoire : il s’agit de l’accord de la Haute autorité de santé (HAS).

Pour réaliser cette phase de test sur des humains, les enfants qui ont participé au protocole ont reçu deux injections de 10 µg, à 21 jours d’intervalle, contre 30 µg pour les 12 ans et plus. Des « effets secondaires généralement comparables à ceux observés chez les participants âgés de 16 à 25 ans » ont toutefois été notés, sans pour autant freiner le processus. Pfizer et BioNTech entendent désormais déposer une demande d’approbation pour l’utilisation du vaccin sur cette tranche d’âge auprès de l’Agence américaine du médicament. « Nous sommes ravis de pouvoir soumettre des données aux autorités réglementaires pour ce groupe d’enfants d’âge scolaire avant le début de la saison hivernale« , laquelle est jugée capable de renforcer le virus, a déclaré le Dr Ugur Sahin, PDG et co-fondateur de BioNTech. Les résultats des essais sur les enfants de 6 mois à 4 ans seront connus d’ici le début d’année 2022.

En France, le 5 septembre dernier, le directeur général de la santé Jérôme Salomon avait écarté l’hypothèse d’une vaccination des enfants de moins de 12 ans, indiquant alors que la priorité était la vaccination des 12 ans et plus. Ce groupe d’âge n’étant toujours pas suffisamment et complètement couvert, ni en nombre, ni en deux doses, leurs cadets ne sont pas encore ciblés. « On n’en est pas du tout à la vaccination des enfants (de moins de 12 ans), pour plein de raisons : parce qu’il nous manque des données scientifiques, ensuite parce que des études sont en cours » et « donc on va s’adapter à l’évolution des connaissances scientifiques« , avait-t-il raconté à sa manière captieuse coutumière, le 5 septembre, sans évoquer la stratégie de couverture étape, par étape, un groupe d’âge après l’autre.

De son côté, Macron avait déclaré vouloir attendre le feu vert des scientifiques pour abaisser l’âge minimum d’éligibilité à la vaccination, mais avait été bien plus déterminé à franchir le pas. « Dès que les scientifiques nous dirons ‘on l’ouvre aux plus jeunes’, on le fera« , avait-il lancé le 2 septembre, péremptoire, après s’être affranchi de leurs avis en février et mars, faisant dire à Richard Ferrand: « un jour, il pourra briguer l’agrégation d’immunologie »…

La vaccination des enfants utile à tous, selon l’Académie de médecine

De son côté, l’Académie nationale de médecine a publié un communiqué au printemps dans lequel elle réclamait une obligation de vaccination contre le coronavirus pour un certain nombre de professions, pour les étudiants, mais aussi pour les enfants. Selon elle, « l’extension de la vaccination contre le SARS-CoV-2 aux adolescents et aux enfants doit être envisagée dès que les protocoles vaccinaux seront homologués dans ces tranches d’âge« 

L’Académie nationale de médecine rappelait aussi par communiqué qu’une telle obligation a déjà été mise en place pour d’autres vaccins : « Cette mesure a été appliquée en France pour la variole (1902-1984), la diphtérie (1938), le tétanos (1940), la tuberculose (1950-2007), la poliomyélite (1964), et étendue en 2017 pour 11 vaccins du nourrisson. Elle s’impose dans tous les cas où une vaccination efficace permet d’éliminer une maladie répandue, sévère et souvent mortelle. Avec un taux d’efficacité de 90 à 95% contre les formes graves de la Covid-19, les vaccins actuellement homologués en France contre le SARS-CoV-2 remplissent les conditions qui permettent de recourir à l’obligation vaccinale – déguisée en passe sanitaire ou non –  face à une épidémie redoutable, en particulier socialement, que les mesures individuelles (gestes barrière) et collectives (couvre-feu, confinement) sont incapables de contrôler dans la durée. » A leur sujet, les recommandations varient en fonction des manques et des besoins du moment.

Quels sont les pays qui ont autorisé la vaccination des enfants de moins de 12 ans ?

Le Cambodge a commencé ce vendredi 17 septembre à vacciner les enfants dès l’âge de six ans contre le coronavirus, bien que l’OMS n’ait encore approuvé aucun vaccin pour les moins de 12 ans. La Chine a autorisé l’utilisation de son vaccin chez les mineurs et le pays l’a déjà injecté à des millions d’enfants entre 3 et 17 ans. Depuis aout dernier, Israël vaccine les 5-11 ans à risque. Le 3 septembre, Cuba est devenu le premier pays à ouvrir en masse la vaccination pour les plus jeunes: les 2-18 ans peuvent donc recevoir une dose de vaccin, une condition fixée par le gouvernement cubain avant de rouvrir les écoles. 

Les Etats-Unis attendent les conclusions des essais cliniques pour prendre une décision. Le Venezuela avait annoncé fin août que la vaccination des enfants allait commencer en octobre. 

Pfizer, Moderna… Quels vaccins pour les enfants ?

Pfizer a entamé sa phase d’essais avec des enfants en mars 2021, avec un vaccin en deux doses. Trois doses différentes ont donc été testées sur un groupe d’enfants de 5 à 11 ans. Des études complémentaires sont en cours sur un groupe de 2 à 4 ans. Les bébés de 6 à 23 mois reçoivent une dose plus faible dans une autre étude. Pfizer compte terminer les essais sur les plus jeunes au début de l’année 2022. Moderna a également lancé sa phase d’essais dont les résultats devraient être connus rapidement. Les deux vaccins sont déjà autorisés dans la plupart des pays pour les 12-17 ans.

Jeux Olympiques: le Japon dans la tourmente de l’épidémie de covi d-19

Tout rapport entre JO et flambée virale est tabou…

Les JO de Tokyo ont duré du vendredi 23 juillet 2021 au dimanche 8 août, mais il n’est pas admis que la flambée actuelle de l’épidémie au Japon a un lien… Pourtant, le délai d’incubation de la Covid-19 est de 3 à 5 jours en général, mais peut s’étendre jusqu’à 14 jours.

Or, depuis, rien ne va plus au Japon qui avait pourtant réussi à limiter la crise sanitaire du Sars-CoV-2 jusqu’à très récemment. Cependant, depuis juin dernier et la propagation du très contagieux variant Delta, le nombre de cas est en hausse constante, tandis que le pays s’est lancé dans une importante campagne de vaccination depuis le mois de mai. Cette situation n’est pas propre au Japon, et touche toute l’Asie du Sud-Est qui avait pourtant jusque-là réussi à limiter la contagion – et les décès – lors des vagues précédentes.

Moderna, le raté

Vaccination à Kitaaki près de Nagano, avril 2021

Du côté de la vaccination, les choses se compliquent depuis quelques jours. Après le retrait d’1,63 million de doses, les autorités japonaises ont décidé de suspendre définitivement le vaccin Moderna après qu’un million de doses contaminées supplémentaires ont été trouvées, dans la préfecture de Gunma, près de Tokyo, portant le tout à 2,6 millions.

Cette décision fait suite à l’annonce par le ministère de la Santé de l’ouverture d’une enquête sur la mort de deux hommes âgés de 30 et 38 ans après avoir reçu des doses de vaccin Moderna venant de lots contaminés. Le laboratoire a même confirmé aujourd’hui la présence de particules métalliques dans 1,6 million de doses envoyées au Japon, assurant qu’il n’y a pas pour autant de « risques excessifs » pour les personnes injectées. Moderna a analysé l’un des trois lots en question, et la particule retrouvée s’est révélée être de «l’acier inoxydable», selon un communiqué commun avec le groupe pharmaceutique japonais Takeda, qui importe et distribue le vaccin dans l’archipel nippon.

Le problème provient d’une ligne de production d’un sous-traitant en Espagne, Rovi, qui produit les vaccins de Moderna pour les marchés hors Etats-Unis, qui d’après son enquête a identifé comme « cause la plus probable» une «friction entre deux pièces de métal installées dans le module de pose de bouchons de la ligne de production, à cause d’un mauvais montage». Les doses de ces trois lots seront retirées du marché à partir de jeudi.

«Des particules métalliques de cette taille injectées dans un muscle pourraient provoquer une réaction locale, mais ne devraient a priori provoquer d’autres réactions graves au-delà de l’endroit de l’injection», ajoute le communiqué, qui conclut qu’il «n’est pas attendu que l’injection des particules identifiées dans ces lots au Japon résulte en un risque médical accru», concluent-ils. Les deux entreprises ont rappelé ce mercredi qu’ «il n’y a pas de preuve» que les deux décès sus-mentionnés soient liés à l’administration du vaccin, tout en appelant à la poursuite de l’enquête. Certaines régions japonaises ont suspendu des injections du vaccin suite à la découverte d’autres lots contaminés, que le communiqué n’évoque pas.

La population du Japon est la plus âgée au monde et les personnes âgées sont déjà très largement vaccinées, le gouvernement concentre donc actuellement ses efforts sur les 20-40 ans.
 

L’imbroglio de l’ivermectine

Un hôpital américain a été contraint par un juge de l’Ohio
de délivrer à un malade de la Covid-19 de l’ivermectine,
ce lundi 30 août,
malgré l’absence de preuves de son efficacité contre le virus. 

Devant la recrudescence des infections, le docteur Haruo Ozaki, directeur de l’Association médicale de Tokyo, s’est exprimé lors d’une conférence de presse le 13 août et a mis en avant l’ivermectine, appelant à sa généralisation par les médecins généralistes. Sa déclaration s’appuyait sur les résultats obtenus par les pays africains où la molécule avait été prescrite. Comparant différents pays d’Afrique, il a déclaré : « Dans les pays qui donnent de l’ivermectine, le nombre de cas est de 134,4 pour 100.000 et le nombre de décès est de 2,2 pour 100 000. Dans les pays qui n’utilisent pas l’Iivermectine, le nombre de cas est de 950,6 et le nombre de décès est de 29,3. »

L’ivermectine, produit Merck, est une molécule inventée par le Japonais Satoshi Ōmura et l’Irlandais William Campbell qui ont obtenu le prix Nobel pour leur découverte. Si elle a la fonction thérapeutique première d’être une molécule déparasitaire, de nombreuses études récentes montrent qu’elle agit contre la covid-19. Elle aurait une fonction antivirale, mais également anti-inflammatoire, selon le docteur Robert Malone et aurait permis « d’écraser les courbes » dans certaines régions des Etats-Unis où l’épidémie flambait, selon le professeur américain Peter McCullough.

Même si cette molécule n’est pas officiellement reconnue par l’Organisation mondiale de la santé, OMS qui déconseille de la prescrire en-dehors des essais cliniques, de plus en plus de médecins dans le monde déclarent l’utiliser avec succès, tandis qu’elle est officiellement prescrite dans des pays comme l’Inde et le Mexique. Les Indonésiens s’arrachent aussi l’ivermectine, comme aux Philipines, au Brésil, en Afrique du Sud ou au Liban.

Pour mémoire, en mai 2020, lorsque l’épidémie arrive au Japon, le gouvernement nippon accepte qu’on prescrive l’ivermectine « hors usage conventionnel » contre la covid. A cette époque, il n’y avait ni la pression internationale contre l’ivermectine, ni les vaccins. Cependant, si le pays est enregistré dans la liste de ceux qui autorisent l’ivermectine, la mention « hors usage conventionnel » en limite l’accès pour les patients et ceci pour plusieurs raisons.

D’abord, les médecins qui l’utilisent pour soigner la covid-19 engagent leur responsabilité en cas de problème. Si l’ivermectine est une molécule pour laquelle on dénombre moins d’effets secondaires que pour le Doliprane, peu de médecins prennent le risque de la donner à leurs patients. Si le patient a un accident de santé après la prise de cette molécule, il ne sera pas pris en charge par le système de santé.

L’autre problème vient de la distribution de cette molécule qui n’a pas de site de production sur son territoire. C’est la société américaine Merck qui livre le Japon. Or, Merck aurait, d’après des sources locales décidé d’en limiter l’accès, en refusant de la livrer en traitement anti-covid. Par conséquent, on peut penser que si l’ensemble des médecins commençait à la prescrire contre la covid-19, il est probable que le pays connaîtrait des ruptures de stock très rapidement.

Depuis septembre 2020, la situation a évolué, l’OMS exerçant une pression contre l’ivermectine au profit de la vaccination.

Dans ce contecte, l’appel du docteur Haruo Ozaki peut-il changer la situation en matière de traitement précoce ?
 

Le poids de la culture

Il est trop tôt pour connaître l’impact de cette déclaration, mais lorsqu’on connaît la culture japonaise, on peut en douter. Dans ce pays, nul besoin de contrainte légale : l’obéissance et la prudence règnent et des règles sociales très fortes s’exercent sur chaque citoyen, habitué à suivre le groupe. Des comportements volontaires plutôt que des situations imposées expliquent l’absence d’insubordination, dans un pays où les citoyens qui ne suivent pas les recommandations officielles le taisent et où on est très rapidement vu comme un marginal si l’on évoque une question de santé publique. Même si des media alternatifs existent, leurs présence ne permet pas la constitution de débats dans un pays où il est malséant de parler de politique.

C’est sous cet angle que l’on doit comprendre la gestion de la crise sanitaire dans ce pays où il n’y a eu ni interdiction, ni amendes, ni confinement, les citoyens pratiquant “l’auto-limitation” en restant chez eux. Une discipline qui explique qu’il n’y ait pas la même opposition au vaccin que dans d’autres pays. Paradoxalement, comme en Europe ou aux Etats-Unis, il n’y a pas pour autant de « religion du vaccin » : les effets secondaires ne sont pas cachés, les personnes concernées en parlent simplement et le gouverment a déjà commencé à indemniser les familles des personnes décédées suite à l’injection.


Une question géopolitique

L’autre facteur qui explique la gestion de la crise sanitaire est la géopolitique. En effet, il faut comprendre les positions officielles des autorités japonaises en matière de santé publique à la lumière des relations que le pays entretient avec les États-Unis, et ce depuis la fin de la Seconde guerre mondiale. Suite à sa défaite militaire, le rôle international du Japon a été bridé et le pays est dépendant des Etats-Unis, notamment en matière de sécurité. Depuis 1951 et la signature du traité de San Francisco, le Japon s’est engagé à suivre une politique pacifiste, en contrepartie d’une sécurité garantie par les Américains. Très critiques de cette politique de soumission, les universitaires japonais Inoguchi Takashi et Purnendra Jain ont qualifié dans le livre Japanese Foreign Policy Today publié en 2000 les relations politiques des deux pays comme la « diplomatie karaoké », ce qui signifie que Tokyo joue et chante la musique fixée par Washington, lequel reste le chef d’orchestre en matière d’orientation de politique étrangère.

Ce qui vaut en politique étrangère est transposable en matière sanitaire : depuis le début de la crise, le Japon a suivi en tout point la politique américaine et les recommandations de l’OMS. L’alignement sur l’Occident prévaut : si l’hydroxychloroquine ou l’ivermectine n’ont jamais été reconnues comme des molécules pouvant traiter la maladie de la covid-19, les autorités n’ont pas hésité à approuver le remdesivir de l’américain Gilead.

Pour des raisons également géopolitiques, les autorités sanitaires nippones ont refusé les vaccins chinois et choisi d’importer les vaccins américains Moderna et Pfizer. Cependant, avant de se décider à vacciner sa population, les autorités japonaises s’étaient montrées extrêmement prudentes, demandant plus d’informations aux laboratoires que tout autre pays développé.

Et depuis juillet 2021, le Japon est le premier pays au monde à homologuer le cocktail d’anticorps du groupe pharmaceutique suisse Roche, développé avec le laboratoire américain Regeneron pour les formes légères à modérés de la covid-19, un traitement qui coûte plusieurs milliers d’euros pour chaque patient.

Malgré les crises et les scandales des derniers jours, notamment à propos du vaccin Moderna et « cri » du docteur Haruo Ozaki, il y a donc peu de chances que le pays connaisse une inflexion importante en matière de traitement de la covid-19 pour une population qui est structurellement amenée à suivre dans son immense majorité les recommandations officielles. Et pourtant, la vaccination complète de la population, jugée inéluctable par un Français établi au Japon, ne suffira peut-être pas : une étude de l’université d’Osaka en pré-publication avance que « le variant delta est sur le point d’acquérir une complète résistance aux vaccins sur la protéine Spike de la souche initiale », par un mécanisme d’anticorps facilitants. Un article à prendre des pincettes, car il ne s’agit que d’une étude in vitro qui n’a pas encore été revue par les pairs. Il faudra suivre si le pays du Soleil-levant persiste sur son choix de privilégier le vaccin, ou si, comme le dit le proverbe japonais, 昨日の花は今日の夢 : « la fleur d’hier est devenue le rêve d’aujourd’hui« .

Repoussés d’une année à cause de la pandémie, les JO de Tokyo ont finalement bien eu lieu, mais ils ont dû se battre contre un adversaire particulièrement coriace et il semble aujourd’hui avoir pris l’avantage.

Covid-19: 17% de la population générale vaccinée, ce 3 juin

Le « covid long »

Les indicateurs de l’épidémie continuent à baisser et la campagne de vaccination, désormais ouverte à tous, y compris aux adolescents progresse. Les variants, en particulier indien, restent très surveillés par les autorités sanitaires, qui incitent à rester vigilant, en maintenant les gestes barrières.

Covid-19 : les infos du jour en direct

Symptômes covid-19
  • Les adolescents pourront se faire vacciner dès le 15 juin. Ce 3 juin, la HAS recommande de « vacciner très rapidement les adolescents (12-15 ans) qui présentent une comorbidité ou dans l’entourage de personnes immunodéprimées, PUIS de vacciner les adolescents en bonne santé dès lors que la vaccination de la population adulte sera suffisamment avancée. « 
  • Chiffres Covid-19 : la décrue se poursuit, selon le dernier bilan ce jeudi, 15 283 personnes sont actuellement hospitalisées (en baisse, 15 638 mercredi), dont 2 677 en soins critiques (en baisse, 2 754 hier). 
  • Combien de Français sont vaccinés ? Depuis le début de la campagne de vaccination en France, 27 038 449 personnes ont reçu au moins une injection (soit 40,4% de la population totale et 51,5% de la population majeure) et 11 707 481 personnes ont reçu deux injections (soit 17,5% de la population totale et 22,3% de la population majeure). 13 041 317 de personnes ont un cycle vaccinal terminé. 
  • Bilan sanitaire mondial : le nombre de nouveaux cas et de décès dus au nouveau coronavirus a continué de diminuer au cours de la semaine écoulée, soit une baisse de 15% et de 7% respectivement par rapport à la semaine précédente, a indiqué l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU.
  • « Des signaux d’alerte se font ce jour, comme en Occitanie ou en Nouvelle-Aquitaine », a déclaré Gabriel Attal ce mercredi midi, à l’issue du Conseil de défense. Une hausse « particulièrement marquée dans les Pyrénées-Atlantiques », où l’incidence « a augmenté de 80% en une semaine ». Le taux d’incidence ne baisse plus dans le Tarn-et-Garonne (Occitanie) et en Nouvelle-Aquitaine, « le taux de reproduction du virus, le fameux R, est repassé au-dessus de 1 » , a relevé Gabriel Attal. Cette tendance est également marquée « dans une moindre mesure en Charente-Maritime, dans le Lot-et-Garonne, en Charente, dans les Landes et en Gironde », même si le niveau de circulation du virusy « reste modéré ».
  • La fin du port du masque en extérieur ? « Au moins jusqu’à la fin du mois de juin, le masque doit continuer à être porté dans les conditions d’aujourd’hui. C’est nécessaire pour contenir la progression de l’épidémie et maintenir la dynamique de baisse », a également souligné Gabriel Attal. Le port du masque n’est toutefois plus obligatoire sur les plages et dans les parcs et jardins des Bouches-du-Rhône, a annoncé la préfecture ce mercredi.
  • Vaccination cet été : un plan de vaccination pour l’été sera présenté par Olivier Véran ce mercredi soir. Même si les approvisionnements en vaccins seront renforcés dans les lieux touristiques, le ministère de la Santé recommande d’adapter son planning de vacances pour faire sa 2e dose au même endroit que la 1ere dose », sauf motifs exceptionnels.
  • « Ce soir, plus d’un majeur sur deux aura reçu une injection », s’est félicité le porte-parole du gouvernement. « La vaccination est un soulagement bien légitime, mais le risque d’être contaminé reste présent après une dose » , a-t-il souligné, rappelant l’importance de bénéficier du cycle complet de vaccination.
  • Pour la première fois depuis le 30 juillet 2020, le Royaume-Uni n’a enregistré aucun mort du Covid-19 en l’espace de 24 heures.
  • Campagne de vaccination : la semaine dernière, plus de 3,3 millions de doses de vaccin ont été injectées, « en léger recule« , indique ce mardi le ministère de la Santé, qui le justifie par le passage du vaccin Moderna en ville. Cette semaine, « on devrait revenir à 3,5 à 3,6 millions », précise-t-il. A noter que les taux d’utilisation des vaccins continuent d’être très variables : 94% pour Pfizer, 83% pour Moderna, 62% pour AstraZeneca et seulement 21% pour Janssen (en raison d’une grosse livraison, tous les vaccins n’ont pas encore été acheminés). Sur le mois de juin, 28 millions de doses au total sont attendues, c’est moins que ce qui était prévu (32 millions) en raison de blocages de lots du vaccin Janssen sur le site de production, a également précise le ministère de l’Economie ce mardi.
  • Sortie progressive de l’état d’urgence : la loi encadrant la sortie progressive de l’état d’urgence sanitaire, avec la mise en place d’un « pass sanitaire », est promulguée au Journal officiel de 1er juin.
  • Un variant vietnamien ? Une nouvelle mutation du virus a été découverte au Vietnam, où le nombre de nouveaux cas progresse. Il s’agirait d’une combinaison entre les caractéristiques du variant britannique et celui indien, et serait « facilement transmissible par voie aérienne », selon la BBC.
  • La vaccination pour tous les adultes, sans conditions, a démarré ce 31 mai.
  • Pass sanitaire : les enfants devront aussi « faire un test antigénique ou PCR pour voyager », indique ce lundi sur France info le secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes, Clément Beaune. L’âge à partir duquel un test sera exigé reste à fixer, en coordination avec les pays européens.
  • Des tests sérologiques dans les centres de vaccination ?  Le gouvernement pourrait dispenser d’une seconde dose de vaccin les personnes ayant eu le virus, donc ayant développé des anticorps. « Manifestement, on va partir sur une seule dose ce qui est une très bonne nouvelle », a ainsi déclaré Olivier Véran. Cette idée de déployer des tests sérologiques rapides dans les centres de vaccination avait été évoquée au micro de RMC dans la matinée par la présidente de la Haute autorité de santé. En pratique, les personnes vaccinées seraient piquées au bout du doigt juste avant leur première injection pour savoir si elles ont des anticorps contre le Covid-19. En cas de test positif, dont le résultat peut être obtenu en 15 minutes, elles n’auraient pas besoin de prendre rendez-vous pour une deuxième dose. L’objectif serait ainsi de mieux cibler les doses et in fine d’accélérer la campagne de vaccination. 
  • Coll re-fonctionnent normalement en 100% présentiel depuis ce lundi matin.
  • Depuis ce 31 mai prochain, il n’est plus possible de savoir quel variant du coronavirus SARS-CoV-2 nous a contaminé en lisant nos résultats de test PCR. Pourquoi ?
  • Concert test : après le succès du premier concert-test à Barcelone, le groupe Indochine s’est produit ce samedi soir lors d’un concert test avec 5.000 personnes.
  • La pandémie de Covid-19 ne sera terminée qu’après la vaccination de 70% de la population mondiale, indique le directeur Europe de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avant d’appeler à accélérer encore le rythme de la vaccination. Outre le rythme de vaccination trop lent, les variants inquiètent l’OMS, en particulier le variant indien. « Nous savons par exemple que le (variant) B.1617 (identifié d’abord en Inde) est plus contagieux que le B.117 (identifié d’abord au Royaume-Uni), qui était déjà plus contagieux que la souche précédente », a dit Hans Kluge dans un entretien avec l’AFP, soulignant que les vaccins fonctionnaient toutefois actuellement contre les mutations du coronavirus.
  • Point sanitaire hebdomadaire : malgré le grand nombre de personnes encore hospitalisées pour Covid, « la baisse des indicateurs épidémiques se poursuit », souligne Santé Publique France dans son bulletin du 28 mai. Le taux d’incidence est en baisse de 20% sur une semaine, le taux de positivité diminue également, se félicite SPF. Toutefois, « la vigilance reste de mise notamment en lien avec l’évolution des variants ». Le variant indien est particulièrement surveillé. Selon les données disponibles, il serait aussi contagieux que le variant anglais. De plus l’efficacité vaccinale pourrait être légèrement diminuée selon les premières études conduites au Royaume-Uni. En France, au 25 mai, 46 épisodes impliquant au moins un cas de variant indien ont été rapportés. « L’augmentation des épisodes, dont certains sont identifiés tardivement car ils ne sont pas liés à des retours d’Inde ou de pays limitrophes, augmente le risque de transmission autochtone de ce variant », souligne encore SPF. De plus, la proportion de variants ayant la mutation E484K (51 cas au 25 mai) continue d’augmenter au cours des enquêtes Flash, ce qui est suivi avec attention compte-tenu du possible échappement vaccinal des variants porteurs de cette mutation.
  • Bilan sanitaire à l’école  : 25 établissements scolaires (23 écoles, 2 collèges) sont actuellement fermés (0,04%) et 5 115 classes fermées (0,97%) selon le dernier bilan communiqué vendredi 28 mai, par le ministère de l’Education Nationale. Par ailleurs, 11 725 élèves et 886 personnels ont été testés positifs ces 7 derniers jours.
  • Le certificat de vaccination est désormais disponible sur le site de l’Assurance maladie.
  • Télétravail à 100% c’est bientôt fini. A partir du 9 juin, les règles seront assouplies et le télétravail ne sera plus systématique 5 jours sur 5. Néanmoins il restera recommandé. Les employeurs auront la main pour définir un nombre minimal de jours de télétravail par semaine. « Le retour sur site doit se faire progressivement », précise le ministère du Travail.
  • Origine du Covid : le président des Etats-Unis a appelé mercredi les services de renseignement américains à « redoubler d’efforts » pour expliquer l’origine du virus. La théorie d’un accident de laboratoire à Wuhan, en Chine, est revenue en force ces dernières semaines.
  • Vaccin Sanofi : le laboratoire français annonce ce jeudi le lancement d’un essai clinique à grande échelle pour son vaccin anti-Covid-19, développé avec le britannique GSK, confirmant tabler sur un lancement fin 2021. « Sanofi et GSK débutent une étude internationale de phase 3 pour évaluer l’efficacité de leur candidat-vaccin contre (le) Covid-19 » , a déclaré dans un communiqué le groupe français.
  • Les personnes en provenance du Royaume-Uni seront soumises à un isolement obligatoire. 
  • L’Académie Nationale de Médecine recommande de rendre la vaccination contre le Covid-19 obligatoire. L’argument des experts ? L’immunité collective..
  • Le 9 juin, un cahier de rappel numérique sera accessible sur l’application TousAntiCovid (Tous AntiCovid Signal) pour se rendre au restaurant ou dans une salle de sport. Par ailleurs, le 9 juin aussi, on pourra utiliser le pass sanitaire, également intégré à l’application pour voyager ou participer à des grands événements comme les concerts.
  • Le vaccin Moderna sera disponible en pharmacie et chez le médecin, dès jeudi.
  • Au bout de combien de temps le vaccin Pfizer est-il efficace ? Le risque de forme grave de Covid-19 diminue de 87 % chez les personnes de plus de 75 ans, dès 7 jours après l’injection de la 2e dose, nous apprend la première étude française menée en vie réelle.
  • Covid-long : dans une nouvelle étude publiée dans le journal Clinical Microbiology Infection, des chercheurs de l’Inserm montrent qu’une proportion importante de patients ayant été hospitalisés présentent encore des symptômes entre 3 et 6 mois après l’infection. Plus précisément, ces travaux suggèrent que 60 % des patients sont toujours affectés par au moins un symptôme 6 mois après infection et 25% par trois symptômes ou plus.

Covid-19, les chiffres en France : cas, décès, courbes

Le bilan en chiffres en France au jeudi 3 juin :

  • 5 685 915 cas confirmés (8 743 nouveaux cas en 24h) 
  • 109 787 décès (+96 en 24h à l’hôpital) 
  • 2 677 patients actuellement hospitalisés en réanimation au total (voir courbe ci-dessous)
  • Taux de positivité des tests : 3,1%
  • Plus de 26,5 millions de personnes ayant reçu au moins une dose de vaccin
  • Nouvelles admissions en réanimation
  • Au total, en réanimation

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Le calendrier du déconfinement : les 4 étapes

Déconfinement : un plan en 4 étapes

Emmanuel Macon dévoile dans un entretien à la presse quotidienne régionale, publié vendredi, son plan de réouverture du pays.

  • 3 mai : fin des attestations et des restrictions de déplacement.
  • 19 mai : couvre-feu décalé à 21h, réouverture des commerces, des terrasses (pas plus de 6 personnes à table), des musées, des salles de cinéma et de spectable avec des jauges limitées (dans la limite de 800 spectateurs en intérieur, et 1000 à l’extérieur).  Les activités sportives, à l’extérieur comme à l’intérieur, seront de nouveau autorisées. Les stades de football et autres établissements sportifs pourront rouvrir, avec la même jauge que les lieux de spectacle. Les rassemblements seront limités à 10 personnes (contre 6 actuellement).
  • 9 juin : couvre-feu décalé à 23h, réouverture des cafés, restaurants (à l’intérieur aussi, mais toujours limité à 6 personnes à table) et salles de sport.
  • 30 juin : fin du couvre-feu. Avec un pass sanitaire, il sera possible de participer à des événements de plus de 1000 personnes, en extérieur et à l’intérieur. Selon la situation sanitaire locale, les jauges pourraient être levées dans les établissements ouverts et lors des rassemblements.

Les étapes de ce calendrier resteront conditionnées à la situation sanitaire dans chaque département (l’incidence ne doit pas dépasser 400 contaminations pour 100 000 habitants, la saturation des hôpitaux). Actuellement 8 départements (L’Ile-de-France à l’exception des Yvelines et les Bouches-du-Rhône ont un taux d’incidence au-dessus de 400).

L’assouplissement du télétravail n’est prévu qu’à partir du 9 juin.

Et aussi :

  • Vous pouvez télécharger votre attestation Covid-19 sur l’application Tous Anti-Covid ou sur le site du gouvernement.
  • Arrêt de travail immédiat : comment fonctionne cette nouvelle mesure annoncée par Olivier Véran ?  
  • Le nouveau protocole sanitaire en entreprise est publié : les paniers-repas sont à privilégier, et chacun doit manger seul dans un espace de 8m2.
  • Comment bénéficier d’un infirmier à domicile si l’on est infecté par le Covid-19 ?
  • Campagne Santé mentale « en parler, c’est déjà se soigner » : une campagne grand public du ministère de la Santé incite les Français à « parler » de leur état psychologique, durement affecté par la pandémie de Covid-19, et rappelle l’existence de lignes d’écoute. L’objectif est de mieux détecter les troubles dépressifs et anxieux avant qu’ils ne s’aggravent et/ou deviennent chroniques. La campagne, déclinée en trois spots, sera déployée en radio, télévision et sur Internet.
  • Le « forfait psy », qui permettra le remboursement de dix séances chez un psychologue pour les enfants et adolescents, sera effectif fin mai.
  • Alcoolisme : Dans un contexte anxiogène, mêlant craintes sanitaires et hausse de la précarité, la santé mentale des Français est durement affectée. Au premier rang des risques, l’augmentation de l’addiction à l’alcool. Stress, alcool à portée de main… contribuent à des rechutes. Les conseils de la psychiatre Fanny Jacq interrogée par Top Santé.
  • Covid-long : causes, symptômes, profils à risque… 
  • Les oxymètres, qui permettent aux patients souffrant de Covid-19 de mesurer, à domicile, leur niveau de saturation en oxygène, sont remboursés à 100%.
  • Le délai de l’IVG est allongé pendant le confinement.

Le Parlement a adopté la prolongation de l’état d’urgence sanitaire jusqu’au 1er juin. Un texte de loi proposera d' »instituer un régime transitoire courant du 2 juin au 31 octobre.

Deux millions de doses Pfizer et Moderna, attribuées à l’Ile-de-France, sur le mois de mai

Les élections départementales et régionales de juin font bouger Macron

En mai 2021, l'Ile-de-France recevra deux millions de doses de vaccin anti Covid
En mai 2021, l’Ile-de-France recevra deux millions de doses de vaccin anti Covid 

Le nombre de doses de vaccin Pfizer et Moderna va être multiplié par deux au mois de mai 2021 en Ile-de-France. L’Agence régionale de santé (ARS) devrait donner deux millions de doses qui permettront d’augmenter largement les capacités de vaccination dans la région capitale. Quid de l’après?

Au mois de mai 2021, la vaccination va passer à la vitesse supérieure en Ile-de-France. Notre région va recevoir deux fois plus de doses du vaccin Pfizer et Moderna. Ce sont en tout cas les prévisions de livraison fournies par les laboratoires. 

Deux millions de doses livrées en mai pour l’Ile-de-France

L’Agence régionale de santé doit allouer deux millions de doses à l’Ile-de-France. Cette arrivée massive de vaccin va permettre d’augmenter les capacités de vaccination des 286 centres franciliens. Elle va aussi (bientôt !) permettre l’ouverture de nouveaux vaccinodromes géants. Merci aux communes (qui plombent leurs budgets).

La campagne de vaccination n’a encore permis de réaliser que moins de trois millions d’injections en Ile-de-France. Plus de 68 % des personnes de plus de 75 ans auraient reçu au moins une injection, selon des statistiques floues qui occultent les retards de la campagne vaccinale. 

Une montée en puissance semaine après semaine

La semaine du 3 mai, l’Ile-de-France pourra réaliser 460.000 injections, soit une hausse de près de 28 % par rapport à la semaine précédente, dont environ 300.000 premières injections et 160.000 deuxièmes injections. 

La semaine du 10 mai, cette augmentation se poursuit avec plus de 520.000 injections, dont 350.000 primo-injections et 170.000 deuxièmes injections.  

Les semaines du 17 et du 24 mai, le nombre de doses disponibles se stabilisera autour de 520.000 par semaine dont une très grande majorité de primo-injections. Cela s’explique par le changement de doctrine intervenu le 14 avril, qui repousse la deuxième injection de 28 à 42 jours après la première injection. 

L’augmentation des injections se poursuivra en juin 

Dès la semaine du 31 mai, il y aura une nouvelle hausse de 35 % de la dotation par rapport à la dernière semaine de mai. Près de 700.000 doses de vaccin devraient être disponibles.   

En complément, les médecins, pharmaciens, infirmiers à domicile et les sages-femmes vont continuer à vacciner toutes les personnes de plus de 55 ans avec les vaccins Astrazeneca et Janssen.

Une députée LREM indésirable à l’Assemblée pour avoir participé à un rassemblement sans masques

Et si c’était plutôt pour avoir dénigré les vaccins à ARN messager ?

La députée Martine Wonner à l'Assemblée, le 14 novembre 2017

Et la députée est médecin…

Dimanche, Martine Wonner, députée du Bas-Rhin, a participé à un rassemblement sans masque dans le Finistère, au cours duquel elle a qualifié les vaccins à ARN messager « d’espèce de cochonnerie génétiquement modifiée ».

Des élus ont condamné « l’irresponsabilité » de la députée Martine Wonner, présente dimanche lors d’un rassemblement réunissant plusieurs centaines de personnes sans masque à Quimperlé, dans le Finistère. Sur Twitter le député EDS Matthieu Orphelin a en outre critiqué ses propos qualifiés de « très dangereux » sur les vaccins à ARN messager.

Fiona Lazaar (ex-LREM, devenue Les Nouveaux Démocrates, ND), un variant de LREM) a par ailleurs demandé à l’élue du Bas-Rhin, par précaution, de ne pas venir à l’Assemblée nationale « cette semaine » après sa participation « à un rassemblement de cette ampleur sans masque ».

La LREM Laurence Maillart-Méhaignerie a quant à elle dénoncé son « monde parallèle » avec ce « rassemblement anti-masques au mépris des règles sanitaires qui s’imposent à tous et de la plus élémentaire déontologie médicale et soignante ».

Dans un communiqué, le député MoDem du Finistère Erwan Balanant, le maire PS de Quimperlé Michaël Quernez et le président de Quimperlé Communauté Sébastien Miossec ont de leur côté condamné « avec la plus grande fermeté les comportements irresponsables des personnes présentes et toutes celles et ceux qui ont contribué à l’organisation et ont ainsi par leur action délibérée mis en danger la vie d’autrui ».

« On ne se contamine pas à l’extérieur »

Lors de ce rassemblement, Martine Wonner a qualifié les vaccins à ARN messager « d’espèce de cochonnerie génétiquement modifiée », lançant que « le seul vaccin qui fonctionne, c’est celui des Chinois, parce que c’est un vaccin normal, à virus atténué », selon des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux. La « normalité » est un concept décoiffant chez une psychiatre…

A Quimperlé, avec son avocat Carlo Brusa, qui appelle à ne pas porter le masque à l’extérieur, elle a aussi qualifié de « cobayes » les « personnes qui vont aller se faire vacciner » avec les vaccins à ARN messager, Pfizer et Moderna.

« Le mot cobaye est très fort », mais « je ne suis pas du tout anti-vaccin », assure la députée Wonner. « Je ne décourage pas les gens qui veulent aller se faire vacciner », mais les techniques utilisées pour les vaccins à ARN messager ne sont pas « éprouvées, pas évaluées », assène-t-elle.

Quant au non-port du masque, c’était en « plein air », « avec « du vent » et « on ne se contamine pas à l’extérieur », décide Martine Wonner.

Psychiatre de profession, l’ex-députée LREM – recueillie par le Groupe Libertés et territoires, via Ecologie démocratie solidarité (EDS) – a déjà provoqué plusieurs polémiques en affirmant dans l’hémicycle que le port du masque « ne sert à rien » ou en relayant un protocole anti-Covid contesté par l’Ordre des médecins (lien Le Parisien), faute de preuves scientifiques et jugé « dangereux » par le collectif médical « No Fake Med » qui combat les thérapies alternatives, dont l’homéopathie.

La peur d’une affaire de gaspillage de doses de vaccins hante Macron 

Les plus de 55 ans peuvent désormais espérer se faire vacciner à partir de ce lundi 12 avril…

Véran ne communique plus que sur les chiffres de primo-vaccinés : l’obsession du ministre est en effet d’arriver à l’heure du rendez-vous qu’il a fixé de 20 millions de Français vaccinés le 15 mai, puis 30 millions le 15 juin.

L’exécutif doit en effet miser sur l’accélération de la campagne de vaccination pour sortir de l’épidémie de coronavirus. Pour cela, il doit compter sur la livraison effective d’un total de 12 millions de doses de vaccins pour le mois d’avril, pour atteindre 15 millions en mai et 28 en juin.

Après plus de 400.000 injections jeudi, la cadence s’est encore accélérée vendredi avec plus de 500.000 injections, mais au détriment des secondes injections qui sont repoussées de 28 à 42 jours… Sur le modèle britannique qui, avant la France, est passé de 4 à 6 semaines, prenant le risque de favoriser l’émergence de nouveaux variants.

La Direction générale de la Santé recensait samedi 3,7 millions de personnes ayant reçu les deux injections nécessaires, et 10,7 millions une première injection. Faire du chiffre pour rencontrer les promesses de Macron d’immunité collective à l’automne. Le président semble essentiellement préoccupé de ses chances de réélection en 2022.

Véran travaille en parallèle sur les tranches d’âge.

L’objectif est désormais d’ouvrir la vaccination aux moins de 50 ans mi-juin. Et puis, on apprend, dimanche de Veran, qu’elle le sera aux plus de 55 ans dès lundi 12 avril, à l’AstraZeneca (la première des deux doses nécessaires) dont les doses lui restent sur les bras face à la peur de ses effets secondaires, et au Janssen, qui arrivera au compte gouttes et sera injecté en une seule fois, mais qui ne bénéficie pas encore du recul nécessaire pour rassurer sur de potentiels risques. Pour tenir la cadence, il faudra que les vaccins soient livrés comme prévu. 

Le 9 avril 2021, la HAS recommande d’utiliser les vaccins à ARNm actuellement disponibles (Comirnaty, c’est-à-dire Pfizer, ou Covid-19 Vaccine Moderna) pour l’administration, avec leur accord, de la deuxième dose chez les personnes de moins de 55 ans ayant reçu une première dose du vaccin VAXZEVRIA (ex « Covid-19 Vaccine AstraZeneca ») avec un intervalle de 12 semaines entre les doses. Sur-risque associé à ce vaccin de formes exceptionnelles de thromboses (coagulation intravasculaire disséminée et thrombose veineuse cérébrale), notamment avant 55 ans. Pourtant, « en même temps », ce vaccin est recommandé aux personnes âgées de 55 ans et plus afin d’optimiser le rapport bénéfice/risque, qui reste globalement très favorable. De 62 %, l’efficacité clinique s’élèverait soudainement à 82 % si la seconde dose est administrée 12 semaines après la première dose. Comme ils disent, imperturbablement, « on le sait »…

Cette hypothèse tombe à pic et apaise en effet les craintes de Macron d’une affaire de gaspillage de doses du vaccin Oxford-AstraZeneca, même bradées à 2 euros pièce… 

Le vaccin de Moderna serait plus cher sur le marché avec 14,68 euros et même face aux 15, puis 12 euros pour le vaccin Pfizer-BioNTech. Le groupe Johnson & Johnson (Janssen) devrait vendre sa dose unique à prix coûtant, soit 6,93 euros l’une.

Ouvrir l’AstraZeneca aux plus de 55 ans est la réponse de  Magic Macron pour écouler les stocks qui s’accumulent dans les frigos en évitant un scandale sanitaire. Les enseignants deviennent des cibles utiles à Macron hanté par une possible affaire de gaspillages de produit et d’argent.

Pourquoi le vaccin AstraZeneca a-t-il été renommé VAXZEVRIA ? Ce vaccin a provoqué des formes exceptionnelles de thromboses (coagulation intravasculaire disséminée et thrombose veineuse cérébrale), notamment avant 55 ans. Macron est d’accord pour déplacer le risque sur les plus de 55 ans, qui en étaient exclus tant que les frigos ne débordaient pas, faute de volontaires.

Or, les stocks de doses  invendues de vaccins AstraZeneca s’accumulent. Le producteur anglo-suédois a donc endossé la responsabilité d’assumer l’annoncé de retards de livraison pour le mois d’avril dans toute l’Union européenne, tandis que le gouvernement garantit que cela n’impactera pas le calendrier. Un pari soumis à la condition d’un arrivage en temps et en heure des doses de Janssen.

Si on arrivait à écouler ces doses à raison de seulement 250.000 injections par jour, samedi compris, l’objectif des 20 millions de vaccinés au 15 mai serait tenu. Mais les 500.00 injections de vendredi ne sont pas tenables pour l’instant sur la semaine: les vaccinateurs n’arrivent pas encore à garder ce rythme, ni sur la durée, ni sur l’ensemble du territoire: certaines communes ne jouent pas le jeu et éveillent même le soupçon d’une discrimination clientéliste.

Les fins de marché au vaccins, espoir de vaccination, après quatre mois

Au stade Vélodrome de Marseille, aménagé en vaccinodrome, la course au vaccin de fin de journée pour les volontaires frustrés. Pour ne gaspiller aucune dose de vaccin, le surplus de fin de journée est distribué aux personnes non prioritaires qui le souhaitent et, au stade Vélodrome de Marseille, les volontaires se bousculent. Des dizaines de « nécessiteux » non prioritaires attendent chaque soir devant l’entrée du stade Vélodrome à Marseille, espérant se faire vacciner. 

Ils n’ont pas passé 70 ans, n’ont pas de blouse blanche, pas non plus de co-morbidité. « C’est quand même dingue que dans la sixième puissance du monde, il faille quémander une dose ! », fulmine un laissé pour compte des tableaux Excel de l’ARS. Sa voisine opine gravement : « Au pays de Pasteur, en plus ! » 

Priorité à gauche

Des dizaines de personnes non prioritaires attendent chaque soir devant l'entrée du stade Vélodrome à Marseille, espérant se faire vacciner.

A gauche, les personnes « prioritaires », prises en charge sur rendez-vous ; à droite, les adeptes du petit bonheur la chance. Ceux-là auront leur dose, à condition qu’il en reste, quand les prioritaires auront tous été servis. Un flacon Pfizer contient en effet six ou sept doses, non conservables, une fois entamées. pour ne pas gaspiller, autant donner satisfaction aux plus volontaires, du moins ceux qui peuvent se déplacer et attendre, jour après jour, sans garantie.

Hiérarchie sanitaire

Même chez les non prioritaires, il y a des priorités : les plus âgés d’abord, les plus jeunes ensuite. Pour cette très jeune femme avançant avec des béquilles, c’est sans espoir. Pas mieux, en fait, pour cette octogénaire, opérée du coeur, qui attend sa première dose à la maison. Elle est hors catégorie: les services medico-sociaux n’ont pas prévu de vacciner à domicile…

Une centaine de personnes est massée là, piétinant, rageant, oubliant souvent les distances de sécurité. « Parce qu’ici, on craint dégun [personne], se justifie un Marseillais du cru. Sauf le mistral ! »

Pourquoi un tel engouement pour le vaccin, même quand on est non prioritaire ? Pourquoi vouloir devancer l’appel de quelques semaines ou quelques mois ? La réponse fuse : « Parce que c’est la seule façon de se sortir de cette situation ! » Un futur vacciné complète : « Moi je veux revoir du monde, les serrer très fort ! »

L’attente

De la petite mamie portant polaire au jeunot masqué « OM, droit au but », en oassant par le chômeur, on croise de tout. Des hommes et des femmes, des personnes seules ou accompagnées, de tous horizons, de toutes professions. Il est vrai qu’il en faut, du temps. Une demi-heure de prise en charge, et au moins le double à attendre, pour les candidats non prioritaires. Ce n’est qu’à partir de 17 heures qu’ils sauront s’il reste des doses, et si oui, combien.« On est allés prier la Bonne Mère », commente un habitué.

« Rassurez-vous, il en reste ! », lâche en sortant du stade une personne prioritaire, ayant tout juste reçu son injection.

Du monde au balcon

Depuis l’ouverture du vaccinodrome, le 15 mars à Marseille, une semaine avant la décision gouvernementale de déployer un maximum de vaccinodromes en France, le flot de néo-vaccinés est continu, six jours sur sept, huit heures par jour.

510.000 ont été « piqués » dans toute la France, ce vendredi 9 avril 2021: un record, une exception, pour les Unes de la presse et des JT. A Nice, ce même jour, 5.000 personnes ont été vaccinées au même endroit, en une seule journée. Là aussi, un record que les technocrates parisiens n’ont pas envisagé, pas même en rêve.

AstraZeneca, le mal-aimé

Au Vélodrome, pour l’instant, on flirte avec plus de 2.000. Mais la mairie de gauche radicale ne tente même pas de casser la synergie imposée par la population.

Un peu plus tôt dans la journée, la Haute autorité de santé recommandait aux personnes de moins de 55 ans, déjà vaccinées une première fois à l’AstraZeneca, de recevoir un vaccin ARN Messager pour leur seconde injection.

Lassée de faire du sur-place, la jeune fille aux béquilles renonce à sa fin de marché du jour: au bout d’une demi-heure, elle repart pour Montpellier, elle ne voudrait pas se faire piéger par le couvre-feu. Dura lex sed lex.

Le vaccin Moderna boudé au vaccinodrome du 93

Des centaines de rendez-vous encore libres ce mardi à l’ouverture du centre de vaccination

Le vaccinodrome du Stade de France, en Seine-Saint-Denis, a ouvert ces portes ce mardi 6 avril pour les personnes éligibles à la vaccination. Deux vaccins sont proposés : ceux de Pfizer et de Moderna.

Mais alors que les créneaux du vaccin de Pfizer étaient déjà remplis jusqu’à la fin de cette semaine, ceux de Moderna sont restés étonnamment libres jusqu’à la mi-journée. Sur le site Doctolib, qui prend en charge la demande de rendez-vous en ligne, des centaines de rendez-vous n’avaient pas trouvé preneurs le matin même de l’ouverture.

Vaccinodrome du Stade de France, le 6 avril 2021

Pourtant, les deux vaccins à ARN messager seraient similaires en efficacité, à 94,5 % pour Moderna et 94 % pour Pfizer. Alors comment expliquer un tel écart ?

Un vaccin peu connu

Le 6 janvier 2021, la HAS annonça que « l’Agence européenne du médicament (AEM) a délivré une autorisation de mise sur le marché au vaccin Moderna Covid-19 mRNA (nucleoside modified): prise d’effet, le 8 janvier 2021. Second vaccin disponible pour lutter contre la Covid-19, il va contribuer à amplifier la campagne de vaccination. Il revient à la HAS de définir sa stratégie d’utilisation et plus globalement, sa place au sein de la stratégie vaccinale. »

Début janvier, il revient à la HAS de définir sa stratégie d’utilisation et plus globalement, sa place au sein de la stratégie vaccinale.

Aux Etats-Unis, l’Agence américaine des médicaments (FDA) a accordé une autorisation en urgence du vaccin de la biotech américaine Moderna, le 18 décembre 2020, sous l’administration Trump… 

L’efficacité du vaccin Moderna est avérée pour diminuer drastiquement le nombre de cas symptomatiques de la Covid-19.  Il manquait encore les données nécessaires pour conclure sur un effet sur la transmission du virus, alors que la France lançait dix jours plus tard, le dimanche 27 décembre, sa campagne de vaccination contre la Covid–19, de manière coordonnée avec les pays membres de l’Union européenne.

Un avis partagé par le professeur Frédéric Adnet sur BFMTV. « Le vaccin Moderna a été oublié dans la bagarre entre Pfizer et AstraZeneca », estime-t-il. Explication simpliste.

« Sans qu’on puisse l’expliquer [?], Moderna a clairement un déficit de popularité », indique Katy Bontinck, première adjointe (Génération.s) au maire, Mathieu Hanotin (ex-militant… UNEF et à Strasbourg, puis apparatchik à la mairie de Paris auprès de Pascal Cherki, désormais hamoniste sans mandat), chargée de la santé. « Peut-être parce qu’il a été moins utilisé en France jusqu’ici et donc, qu’il est moins connu ? » Et qu’on n’en connaît pas les effets secondaires potentiels, telles les thromboses consécutives à des vaccinations à l’AstraZeneca.

Doses administrés en France (capture écran CovidTracker).
Doses administrés en France (capture écran CovidTracker)

Le vaccin Pfizer a été injecté près de 9 millions de fois contre 2,5 millions pour AstraZeneca et à peine 900.000 pour Moderna, rapporte en effet le site CovidTracker.

Pour rappel, en novembre 2020, l’Union européenne (UE) avait passé commande de 160 millions de doses auprès de Moderna. Le patron français de la biotech, Stéphane Bancel, avait mis la pression sur les dirigeants européens pour parvenir à un accord. Il soulignait alors que plus tarderait la signature d’un contrat de commande, plus la vaccination débuterait tardivement. Les premières doses devraient être disponibles « début 2021 », avait répété Bruxelles. Elles arrivent au deuxième trimestre, à la mi-avril.

Les Echos indiquait encore le 17 février que « La Commission européenne annonce un accord avec la biotech américaine pour l’achat de 150 millions de doses supplémentaires de son vaccin à base d’ARN messager. Ces doses seront livrées « au cours des troisième et quatrième trimestres 2021 », assure Moderna. L’accord comprend une option d’achat pour 150 millions de doses livrables en 2022.

Confusion avec AstraZeneca

Autre explication, hasardée par Katy Bontinck, professeure des écoles, « l’ARS nous dit que Moderna termine aussi en A, comme AstraZeneca… », le sérum anglo-suédois dans la tourmente après que des cas de thrombose ont été détectés quelques jours après les injections.

Après une suspension de quelques jours en France, puis une nouvelle autorisation uniquement pour les plus de 55 ans à la mi-mars, un responsable de l’Agence européenne des Médicament (EMA) a reconnu pour la première fois ce mardi qu’un lien était possible entre AstraZeneca et les effets secondaires constatés.

L’agence a tenu à nuancer ces propos diffusés dans la presse italienne, précisant que le comité de sécurité de l’agence basée à Amsterdam « n’a pas encore abouti à une conclusion et l’examen est actuellement en cours ».

10.000 doses par semaines

Ni l’Agence régionale de Santé Ile-de-France, ni le département n’ont répondu à nos sollicitations. Finalement à la mi-journée, Doctolib indiquait ne plus avoir de créneaux disponibles ni pour Pfizer ni pour Moderna, peut-être en raison de la médiatisation de ces places vacantes.

Au vaccinodrome du Stade de France, la moitié des rendez-vous est réservée aux habitants de la Seine-Saint-Denis, le reste sera accessible aux habitants des autres départements d’Ile-de-France, six jours sur sept, de 9 heures à 20 heures. 10.000 personnes devraient recevoir une dose chaque semaine.

Dunkerque: les soignants de l’hôpital, assiégés par la « marée » du variant anglais

Si, globalement, le plateau de la contamination oscille plus ou moins en France, ponctuellement, à Dunkerque comme en Moselle, on ne parle plus de « vague », mais de « marée »

Face à la déferlante du variant anglais de la covid-19, les soignants de l’hôpital de Dunkerque ne tiennent plus que grâce à des transferts vers d’autres hôpitaux et s’inquiètent d’une submersion si le « relâchement » continue, allusion claire au Carnaval de Dunkerque, le Carnavirus que la Ville organise pour le week-end des 27 et 28 février. Pas de lancer de harengs, ni de carnavaliers déambulant dans la rue en 2021, l’agglomération de Dunkerque veut faire souffler un vent de folie sur les esprits malgré l’annulation des festivités due à la pandémie. « Le Covid-19 n’aura pas la peau des Dunkerquois et du carnaval », assure Christophe Paulino, membre des Prout. Voilà plus de quarante-cinq ans que ce consultant en psychologie et ses acolytes inondent les carnavaleux du Nord de leurs chansons grivoises. Des centaines de concerts, six CD, quatre Olympia, et toujours le même moteur depuis la fondation de ce groupe amateur : « Donner de la joie. »

« On n’est clairement plus sur une vague, on est sur ce qu’on peut appeler une marée avec des coefficients au-delà de ce qu’on a pu connaître », résume « en même temps » le Dr Christophe Couturier, le responsable des Urgences, dont le service a dû coloniser les urgences pédiatriques pour faire face à l’afflux de patients Covid.

Malgré une mobilisation « exemplaire » du personnel, le médecin craint « que la digue lâche ». Sur la soixantaine de malades du coronavirus hospitalisés dans cet hôpital, dont 10 en réanimation, plus de 60% sont porteurs du variant anglais, une proportion qui distingue le Dunkerquois du reste du territoire national. Les médecins redoutent que la proportion n’atteigne bientôt les 100%.

S’il ne donne pas de symptômes plus graves que la Covid « classique » et se soigne de la même façon, ce variant « se transmet hyper vite: vous rencontrez quelqu’un qui est porteur du virus et le lendemain, vous êtes contagieux et positif« , alerte le médecin hygiéniste de l’hôpital Isabelle Durand-Joly.

Aguerris par presque un an de pandémie, les soignants de l’hôpital de Dunkerque, comme ailleurs, savent mieux comment prendre en charge les patients mais doivent gérer une saturation permanente des lits disponibles, occupés par des patients un peu plus jeunes que lors des phases précédentes.

La  » boule au ventre »

« Parfois, il ne reste qu’une place en réanimation au sein de l’hôpital et on a quelques patients sur le fil, donc on travaille avec cette boule au ventre… », raconte l’infirmière au service de médecine interne et des maladies infectieuses Julie Jacquemart. La porte d’entrée du service devant laquelle elle s’exprime est bardée d’affiches: « accès interdit, haute densité virale », « visites interdites sauf avis médical »… « Les places, on les trouvera ailleurs, mais (…) ça donne un stress supplémentaire », ajoute-t-elle.

« On a transféré 45 patients vers des services de réanimation depuis le 1er février, ce qui représente trois mois de transferts en temps plus habituels », recense la directrice par intérim du CH, Justine Leibig, certifiant toutefois qu’à ce stade, aucune opération n’a dû être déprogrammée.

Les patients transférés le sont pour l’instant vers d’autres établissements du Nord-Pas-de-Calais, mais les soignants voient arriver avec appréhension le moment, « dans 15 jours au maximum », selon le Dr Durand-Joly, où ces hôpitaux vont se retrouver également saturés. Le médecin souligne que le taux d’incidence, qui atteignait en début de semaine 658 cas pour 100.000 habitants dans l’agglomération de Dunkerque, grimpe aussi dans la région de Saint-Omer, à 44 kilomètres.

Des « foyers » familiaux

La stratégie à adopter face à la flambée épidémique a donné lieu à une passe d’armes entre le maire de Dunkerque, qui avait demandé la fermeture des établissements scolaires une semaine avant les vacances, et la préfecture, qui a opté pour décaler les entrées et sorties dans le primaire et mettre le secondaire « en mode mixte » (présentiel/distanciel).

Les soignants de l’hôpital constatent pour leur part un relâchement des comportements et, tout en le comprenant après un an de contraintes, appellent à la responsabilité. « Il faut que les Dunkerquois aient un comportement exemplaire pour nous aider et s’aider eux-mêmes, sinon la plupart d’entre eux va finir ici« , insiste le Dr Couturier.

Médecins et infirmiers notent une baisse de la vigilance dans la sphère privée, singulièrement dans le lavage des mains et l’usage du gel hydroalcoolique systématique, mais, au-delà de l’usage du gel hydroalcoolique systématique, ce relâchement aboutit à la formation de beaucoup de foyers infectieux familiaux, parents et grands-parents se retrouvant parfois hospitalisés.

Jeudi et vendredi, l’Agence régionale de Santé, l’ARS, va mener une campagne exceptionnelle de dépistage gratuit et sans rendez-vous. Elle a également décidé d’allouer 2.400 doses de vaccin Moderna, « issues du stock de sécurité régional«  des Hauts-de-France, à la communauté urbaine de Dunkerque (12 villes : Cappelle-la-Grande, Coudekerque-Branche, Dunkerque, Fort-Mardyck, Grande-Synthe, Leffrinckoucke, Malo-les-Bains, Mardyck, Petite-Synthe, Rosendaël, Saint-Pol-sur-Mer et Téteghem) et à la communauté de communes des Hauts-de-Flandre (40 communes autour de Bergues) « pour protéger les plus fragiles contre le variant britannique ».

Moselle: pendant que les variants explosent, Véran fait des promesses de tests et de vaccins

Les vaccins existants apparaissent pourtant inadaptés au variant sud-africain du coronavirus

Olivier Véran lors de sa visite en Moselle, vendredi.
Olivier Véran lors de sa visite en Moselle, vendredi

Tandis que les hôpitaux de Brest et Morlaix suspendent la vaccination AstraZeneca (Oxford) des soignants à la suite de nombreux effets secondaires (des syndromes de type grippal: maux de tête et fortes fièvres à 40° et plus, qui ont obligé 20 à 25 % des personnels vaccinés à se mettre en arrêt maladie), Olivier Véran, le ministre de la Santé, arrive en Moselle pour de nouvelles promesses qu’il n’est pas sûr de tenir dans une situation sanitaire plus grave qu’ailleurs. Ainsi promet-il des vaccins qui n’arrivent pas: de nombreux centres de vaccination sont bloqués sans espoir d’injection, pour les « prioritaires » de plus de 75 ans, avant 28 jours…

Le premier test positif au variant sud-africain du coronavirus a été détecté le mardi 9 février sur un jeune homme de 28 ans vivant à Juan-les-Pins, Alpes-Maritimes, confirme ce mardi l’Agence régionale de Santé. Ce jeune homme a passé quelques jours en vacances avec ses proches, dont l’un a ensuite été testé positif au variant. A son tour, le Juanais a été testé, puis le criblage a confirmé qu’il était positif au variant sud-africain. D’autres suspicions de variants sud-africains et brésiliens sont en cours de vérifications dans les Alpes-Maritimes, indique l’ARS, mais, en Moselle, Véran se refuse à parler de « cluster » foyer de contamination.

Selon les nouvelles consignes données par la DGS, tout test antigénique positif ou PCR doit désormais donner lieu à un deuxième test « réalisée dans un délai de 36 heures maximum » afin de déterminer qu’il s’agit d’une contamination par le variant britannique, sud-africain ou brésilien. Par ailleurs, l’isolement des personnes contaminées par le variant sud-africain ou brésilien va passer à 10 jours, contre 7 habituellement, et un test PCR négatif sera nécessaire pour en sortir. Enfin, une classe entière pourra être fermée si un enfant, ou même un membre de sa famille, est contaminé par le variant sud-africain ou brésilien. Ce message de la DGS intervient alors qu’une étude publiée dimanche 7 février sur l’efficacité du vaccin AstraZeneca-Oxford contre le variant sud-africain a soulevé beaucoup d’inquiétude. Les autorités sanitaires craignent la diffusion dans le pays des deux variants (brésilien et sud-africain) « qui présentent un risque d’échappement immunitaire et vaccinal » même si leur « circulation est aujourd’hui minoritaire ».

Vendredi 12 à Metz, Olivier Véran n’a pourtant pas hésité à encore annoncer un renforcement de la politique de tests et de vaccination en Moselle, département qui connaît actuellement une incidence du coronavirus plus élevée que sur d’autres régions du territoire, notamment avec une progression du variant sud-africain. « Tout cas positif de coronavirus sera désormais considéré dans ce département comme suspect de variant jusqu’à preuve du contraire, c’est-à-dire qu’il bénéficiera d’un contact tracing immédiat, d’une mise à l’abri accompagnée immédiate, d’un isolement porté à dix jours contre sept », a déclaré Olivier Véran qui court loin derrière le virus, sans parvenir à le dépasser, si ce n’est par des annonces et de la désinformation.

Le premier variant identifié, britannique (suspecté de représenter 15% du total des cas positifs il y a encore une semaine, est probablement « responsable de 20% à 25% des infections » aujourd’hui) , renforcerait la contagiosité du virus, tandis que les variants sud-africain et brésilien pourraient mettre à mal l’immunité développée par les personnes ayant déjà contracté la maladie et celle développée par les vaccins. En Moselle, où ont été identifiés plus de 300 cas de mutations de variants sud-africain et brésilien « ces quatre derniers jours » (200 cas supplémentaires identifiés pendant la période précédente d’observation) , Véran a donc alerté jeudi soir sur la « situation inquiétante » dans ce département de l’Est de la France, où il s’est rendu vendredi. « Il nous faut être prêts à agir évidemment, si la situation devait le nécessiter, afin de protéger la population dans un territoire qui a déjà payé un lourd tribut à la pandémie, a-t-il dit, pour ne rien dire. Nous espérons gagner assez de temps pour éviter un confinement. » Selon lui, agir, c’est donc confiner. Les autres départements français sont relativement moins touchés par ces deux variants, avec entre zéro et « près de 40 cas » (en Dordogne), et une proportion « de l’ordre de 4% à 5% » de l’ensemble des cas positifs à l’échelle du pays. 

Un test PCR sera réalisé avant la levée de l’isolement pour les cas positifs et un test PCR sera effectué dès le premier jour sur tous les cas contacts éventuels, a-t-il ajouté à l’issue d’une réunion avec des élus mosellans. « La Moselle bénéficiera pour cela de l’aide de l’équipe du ministère et des autres » agences régionales de santé (ARS), a simplement rappelé le ministre, alors que les premières analyses sur les cas positifs « tendent à prouver l’hypothèse qu’il s’agit bien de variants d’origine sud-africaine ». L’estimation actuelle porte sur plus de 100 cas par jour en Moselle, a précisé Olivier Véran, qui s’est également rendu à l’ARS à Metz.

Les élus locaux en ont besoin de plus

En Moselle, « 75 % des personnes âgées » en Ehpad ont déjà reçu à ce jour au moins une dose de vaccin, a assuré le ministre.

De plus, « à la demande des élus locaux », Véran veut encore « renforcer » la politique de vaccination dans le département. « 2.000 doses de vaccin Moderna pourront [encore un futur indéterminé dont la proximité reste floue] être mises à la disposition de la population, notamment les personnes âgées de 75 ans et plus dans les tout prochains jours » [encore un futur indéterminé dont la proximité reste floue]. On ignore aussi si cette annonce inclut ou non une autre, celle de l’« augmentation du nombre de doses de vaccins Pfizer dès la semaine prochaine ». Lundi ou dimanche prochain n’est pas la même chose pour quiconque se sait vulnérable.

Pour les autres mesures réclamées par les élus, il faudra attendre la suite des concertations, a prévenu Olivier Véran.

« Plusieurs propositions ont été faites », sans consensus, comme un confinement local sans délai ou une fermeture anticipée des écoles, a-t-il rapporté. Le maire LR de Metz François Grosdidier, qui plaide pour « un confinement de courte durée » et « la fermeture des écoles », s’est dit déçu de l’absence de décision immédiate : « Il y a une véritable explosion (d’incidence) chez les jeunes de 10 à 20 ans. J’espère effectivement qu’ils décideront d’avancer (la fermeture des écoles) d’une semaine. On aurait aimé avoir cette décision maintenant pour se préparer ».

Le maire (LR) de Metz François Grosdidier s’est lui prononcé en faveur d’un reconfinement local. « Si ça se confirme avec ces centaines de cas et en plus avec ces variants africains, brésiliens sur lesquels le vaccin est manifestement inopérant, oui il faut prendre ces mesures », a-t-il insisté. 

Selon le président (LR) de la région Grand-Est Jean Rottner, « la Moselle a déjà beaucoup souffert il y a un an. Prenons les bonnes décisions ! », a-t-il écrit sur Twitter. « Faut-il anticiper les congés ? Faut-il confiner le weekend ? », demande-t-il. 

Selon le professeur Benoit Gallix, directeur de l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) de Strasbourg et coordinateur scientifique de la plateforme régionale de suivi de l’évolution de l’épidémie « Predict’Est », la trajectoire en Moselle est « différente » du reste du Grand-Est « depuis quinze jours », avec une « atteinte plus forte » des jeunes. « Chez les 10-19 ans notamment, on est beaucoup plus élevé que la moyenne, avec une incidence hebdomadaire » de 368, « alors que l’incidence moyenne (toutes tranches d’âge du département), c’est 290 », a-t-il indiqué. « Nous n’avons pas à ce stade d’explication de la diffusion de ces variants » dans le département, « où l’incidence est plus élevée que la moyenne », a souligné Olivier Véran.

Son vaccin est efficace contre les variants britannique ET sud-africain: c’est Moderna qui le dit

Moderna a effectué des tests pour confirmer son… intuition.

Le vaccin de l’Américain Moderna efficace contre les variants, notamment le britannique.

Les experts s’attendent à ce que le vaccin de Moderna Therapeutics, appelé mRNA-1273, « protège contre les variants détectés à cette date », a affirmé la société au terme d’essais réalisés à partir de prélèvements de sang sur huit personnes ayant reçu les deux doses du vaccin, et deux primates également immunisés. « L’étude n’a pas montré d’impact significatif sur les titres [niveaux] d’anticorps contre le variant B.1.1.7 par rapport à de précédents variants » (dont la léthalité est plus élevée (lien Le Quotidien du Médecin), a expliqué Moderna, à propos du variant britannique. 

En revanche, « une réduction par six » des niveaux d’anticorps contre le variant sud-africain (B.1.351) a été observée. « Malgré cette réduction », les niveaux d’anticorps « restent au-dessus de ce qui est attendu comme nécessaire pour procurer une protection », a voulu rassurer Moderna. 

« Nous sommes encouragés par ces nouvelles données, qui renforcent notre confiance dans le fait que le vaccin de Moderna contre le Covid-19 devrait protéger contre ces nouveaux variants détectés« , a déclaré le patron Stéphane Bancel, cité dans le communiqué.

« Mais par précaution, (…) nous mettons à l’essai un (vaccin) candidat » contre le variant sud-africain, « pour déterminer s’il serait plus efficace pour augmenter les niveaux (d’anticorps) contre ce variant et d’autres futurs variants potentiels », a-t-il ajouté. « Nous pensons qu’il est impératif de rester proactif tandis que le virus évolue. »  Conduits en collaboration avec les Instituts nationaux de santé américains (NIH), les résultats des essais doivent être soumis à l’étude de la communauté scientifique.

Troisième dose du Moderna, en renfort des autres vaccins?

Une étude de phase 1 (sur l’homme) de cette nouvelle formule, baptisée mRNA-1273.351, va être lancée aux Etats-Unis. Elle pourrait être utilisée pour renforcer la protection « en combinaison » avec les autres vaccins, selon Moderna. 

L’entreprise va également tester l’impact de l’injection d’une troisième dose de son vaccin déjà existant.

Moderna cherche toutefois une nouvelle solution pour « booster » la réponse de son vaccin aux variants

Les données concernant la réaction face au variant sud-africain peuvent être source d' »inquiétude », a réagi Lawrence Young, chercheur à l’université de Warwick, regrettant un communiqué « vague ». « Une réduction par six des titres d’anticorps peut avoir des conséquences sur l’efficacité du vaccin et (…) la durée » de la protection, a-t-il estimé. La mutation observée sur le variant qui a émergé en Afrique du Sud inquiète particulièrement les scientifiques quant à sa possibilité de contourner la protection immunitaire conférée par la vaccination.

Les variants sont des versions différentes du coronavirus initial, qui apparaissent avec le temps sous l’effet de diverses mutations. Un phénomène normal dans la vie d’un virus.

De nombreuses mutations du Sars-CoV-2 ont été observées depuis son apparition, la grande majorité sans conséquence. Certaines peuvent toutefois lui donner un avantage pour sa survie, dont une plus grande transmissibilité.

Mais l’annonce de lundi est « une bonne nouvelle », a au contraire tweeté Akiko Iwasaki, virologue à l’université de Yale, disant s’attendre à ce que d’autres laboratoires développent eux aussi de nouvelles formules contre le variant sud-africain.

BioNTech et Pfizer, les fabricants du principal vaccin administré dans le monde, ont d’ailleurs assuré que ce dernier est efficace contre la mutation N501Y, observée notamment sur le variant britannique, et suspectée de le rendre plus contagieux. Boris Johnson le déclare même plus dangereux.

Moderna explique sa « stratégie clinique »

Mais leurs vérifications en laboratoire n’ont pas porté sur la mutation (E484K) observée spécifiquement sur le variant sud-africain. Moderna observe une réduction dans la protection contre le variant sud-africain, a annoncé lundi la société de biotechnologie américaine. L’Américain a donc décidé de lancer, « par précaution », des essais visant à tester une dose additionnelle développée spécifiquement contre le variant sud-africain.

« On prévoit que le régime à deux doses du vaccin Moderna contre le Covid-19, à 100 microgrammes la dose, protégera contre les variants connus à ce jour. Cependant, Moderna a dévoilé aujourd’hui sa stratégie clinique pour faire face à la pandémie tandis que le virus continue à évoluer. D’abord, la société va tester une dose additionnelle renforçant son vaccin contre le Covid-19 afin d’étudier sa capacité à neutraliser davantage les variants au-delà de la première série de vaccinations. De plus, la société développe un candidat ‘booster’ contre le variant identifié dans un premier temps en Afrique du sud« , affirme ainsi le communiqué.

Un troisième confinement paraît inévitable

Tous les indicateurs convergent en faveur d’un reconfinement imminent

Et le couvre-feu à 13h, elle est pas bonne l’idée ?

Renforcement des gestes barrières, test négatif demandé aux frontières: le gouvernement français a pris de nouvelles mesures pour tenter de gagner du temps et de retarder une nouvelle vague de Covid-19, mais sa course à l’échalotte ne lui permet plus d’exclure de décréter un troisième confinement.

Les réactions allergiques graves au vaccin Moderna sont rares aux Etats-Unis

Les cas de réaction allergique sévère au vaccin contre la Covid-19 de Moderna sont « rares », et n’ont concerné que 10 personnes sur plus de 4 millions de premières doses administrées aux Etats-Unis, ont déclaré vendredi les autorités sanitaires. Aucun de ces dix cas n’a conduit à un décès.

« En se fondant sur ces contrôles préliminaires, les chocs anaphylactiques [réaction allergique grave] après injection du vaccin de Moderna contre la Covid-19 sont un événement rare », ont écrit les Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC).

Pour l’OMS, « il est clairement trop tôt pour parvenir à une conclusion sur l’endroit où est né ce virus »

Il est trop tôt pour tirer la moindre conclusion sur le fait de savoir si le Covid-19 a son origine en Chine, a déclaré vendredi l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui effectue une mission dans ce pays.

« Toutes les hypothèses sont sur la table. Il est clairement trop tôt pour parvenir à une conclusion sur l’endroit où est né ce virus, que ce soit en Chine ou hors de Chine », a déclaré le directeur chargé des questions d’urgence sanitaire à l’OMS, Michael Ryan, au cours d’une conférence de presse à Genève.

Le nombre d’hospitalisations poursuit sa hausse

Plus de 23.000 nouveaux cas et 23 morts supplémentaires ont été enregistrées à l’hôpital au cours de ces dernières 24 heures, rapporte Santé Publique France dans son dernier bilan publié vendredi soir. Jeudi soir, le nombre de morts en 24 heures s’élevait à 346 en 24 heures, et 22.848 cas supplémentaires avaient été relevés.

Le taux de positivité des personnes testées en France était de 7% vendredi, contre 6,9% jeudi, au plus haut depuis début décembre.

« L’hypothèse du confinement est de plus en plus probable »

La veille, sur le plateau de TF1, le ministre de la Santé Olivier Véran avait déclaré vouloir « donner sa chance » au couvre-feu, alors que le nombre de cas positifs s’est stabilisé la semaine dernière à 128.551.

Mais « l’hypothèse du confinement est de plus en plus probable », a déclaré vendredi une source gouvernementale, en citant des projections rendues publiques par l’Inserm et l’Institut Pasteur qui prévoient une hausse exponentielle de l’épidémie à cause de son variant anglais, plus contagieux.

« Si on voit dans les jours à venir des effets positifs du couvre-feu à 18h, on se dira peut être qu’on a encore une ou deux semaines de marge de manoeuvre. Mais ça nous semble peu probable que cela soit suffisant« , a ajouté cette même source.

Livraison du vaccin Pfizer bloquée pour l’Union européenne

L’usine belge est à l’arrêt, officiellement pour… travaux

Le problème de livraison se situe en vérité au niveau de la production

3 à 4 semaines de retard sont annoncées dans les livraisons depuis l’usine de Puurs, en Belgique, qui fabrique les doses de vaccin Pfizer à destination de l’Europe, pour cause de travaux.

Alors que la campagne de vaccination est censée s’accélérer en France, les livraisons du vaccin Pfizer en Europe vont connaître un sérieux coup de frein à compter de la semaine prochaine. Les laboratoires Pfizer-Europe n’ont pas anticipé l’objectif gigantesque de 2 milliards de doses à produire avant la fin 2021.

Cette annonce frappe durement la France où les autorités de santé n’ont pas diversifié leurs sources et où, quand on vaccine, à petits pas, on ne dispose encore que du vaccin Pfizer. Le groupe pharmaceutique explique avoir lancé des travaux dans son usine de Puurs, en Belgique, la seule à produire les doses livrées dans l’UE. L’Union européenne a donc mis tous ses oeufs dans le même panier… Une fois terminés, ces travaux doivent permettre au site d’expédier encore plus de vaccins, mais pour le moment, ce défaut d’anticipation va ajouter la lenteur à la lenteur.

Ce vendredi 15 janvier, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a tout de même assuré que l’ensemble des doses garanties au premier trimestre 2021 sera livré dans les temps. De son côté, le ministre de la Santé, Olivier Véran, affirme que la France dispose des stocks suffisants pour vacciner 2,5 millions des 66 millions de Français d’ici fin février, en six semaines, avec les vaccins Pfizer et Moderna.

Il faut attendre courant février en Allemagne, et fin mars en France, pour que deux autres usines Pfizer puissent ouvrir. La France compte aussi beaucoup sur le vaccin britannique AstraZeneca, dont 44 millions de doses ont été pré-commandées, mais son homologation est en attente probable d’ici fin janvier.

Un « léger problème logistique » de Pfizer en Belgique, selon l’AFP

Le problème touche au contrôle de la température

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Une armoire congélateur à l’hôpital Gasthuisberg de Louvain, Belgique, servant au stockage des premiers vaccins Pfizer-BioNTech
anti-Covid, le 28 décembre 2020

Ce problème logistique a été résolu et ces livraisons sont en train d’être expédiées. Il n’y a pas de problèmes de fabrication à signaler », a déclaré le directeur des relations media du laboratoire pharmaceutique dans une déclaration à l’AFP, sans donner plus de détails. Il a fallu attendre la déclaration du ministre espagnol de la Santé à la radio pour apprendre que le problème était « lié au contrôle de la température« .

Les livraisons de vaccins contre la Covid-19 à huit pays européens, dont l’Espagne, subiront un léger retard en raison d’un problème logistique à l’usine Pfizer en Belgique, a annoncé lundi le ministère espagnol de la Santé, au lendemain du lancement de la campagne de vaccination dans l’Union européenne.

L’information qui est publique en Espagne est occultée par Macron et sa presse.

« Pfizer Espagne indique qu’il a été informé cette nuit par son usine de Puurs (Belgique) du retard des envois à huit pays européens, dont l’Espagne, en raison d’un problème dans le processus de chargement et d’envoi », affirme le ministère espagnol de la Santé dans un communiqué du 28 décembre, sans préciser quels sont les sept autres pays affectés.

Selon ce communiqué du porte-parole de Pfizer, Andrew Widger, le groupe pharmaceutique a assuré au ministère espagnol que « la situation (était) déjà réglée », mais que « la prochaine livraison de vaccins aura quelques heures de retard et arrivera en Espagne le mardi 29 décembre pour la poursuite de la campagne de vaccination sur tout le territoire national ». 

En France, ni Pannier-Runacher, ni Véran, ni Castex, ni Macron n’a fait état de ce contre-temps.

Communication cryptée du laboratoire Pfizer

Andrew Widger a indiqué qu’« un problème logistique mineur » avait contraint le groupe à « reprogrammer un nombre limité de (ses) livraisons » à l’Espagne de ses 350.000 doses.

« Ce problème logistique a été résolu et ces livraisons sont en train d’être expédiées. Il n’y a pas de problèmes de fabrication à signaler », a ajouté le directeur des relations médias dans une déclaration à l’AFP, sans donner plus de détails.

Interrogé lundi matin sur la radio Cadena Ser sur ce contretemps, le ministre espagnol de la Santé, Salvador Illa, a expliqué, lui très directement, qu’il s’agissait d’un problème « lié au contrôle de la température » et qu’il était « apparemment réglé ».

Quid des sept autres pays européens ? Pris de panique, l’Elysée a-t-il glissé cet avatar sous le tapis, le dissimulant sous une prétendue « stratégie » des petits pas ? Dans ses vœux, Macron avait promis de lutter contre « une lenteur injustifiée », formulation ambigüe, et exprimé le souhait que « chaque Français qui le souhaite puisse être vacciné… de manière sûre et dans le bon ordre« .

La France devra « ajuster le rythme des vaccinations » à la « forte baisse » des livraisons dans les prochaines semaines

Associé au laboratoire allemand BioNTech, le groupe américain Pfizer a averti inopinément les pays de l’UE qu’il ne va pas être en mesure, jusqu’à début février, de fournir les quantités hebdomadaires comme il s’y était engagé.  Outre le site belge de fabrication du vaccin Pfizer, un autre BioNTech existe en Allemagne LIEN

Selon Berlin, cette baisse de cadence est prévue « pour trois à quatre semaines », du fait cette fois des modifications à effectuer dans la chaîne de production de l’usine belge de Puurs, lesquelles « nécessitent des approbations réglementaires supplémentaires », a expliqué le groupe américain. 

Pfizer/BioNTech a récemment relevé son objectif de production annuelle du vaccin anti-Covid-19, l’un des deux distribués dans les pays de l’UE, mais le seul actuellement en France, le faisant passer de 1,3 milliard à 2 milliards de doses pour l’ensemble de l’année 2021. C’est cette montée en puissance des capacités de fabrication de l’usine belge qui nécessiterait ces travaux d’extension.

Les adaptations de l’appareil de production sur le site de Puurs, qui produit les vaccins à destination de toute l’Europe, vont entraîner « des fluctuations dans les calendriers de commandes et de livraisons », prévient Pfizer. Le géant de la pharmacie a assuré que les changements apportés à l’usine avaient pour but, « dans un avenir proche », de « permettre d’augmenter rapidement les volumes » fabriqués

Quelle quantité de vaccins ne sera pas livrée dans les temps ?

La France n’a pas communiqué sur l‘ampleur des baisses de livraison. Il faut donc se tourner vers la Norvège qui a calculé les retards annoncés et annoncé qu’ils vont représenter une baisse de 17,8% des volumes de doses par rapport à ses prévisions. L’Institut norvégien de santé publique (FHI) dit désormais s’attendre à ne recevoir la semaine prochaine que 36.075 doses contre 43.875 escomptées auparavant.

Pour compenser cette baisse, la Norvège va puiser dans le stock de précaution de vaccins qu’elle avait constitué à la réception des premières doses. 

Quel impact sur la vaccination en France ?

A la différence de la transparence norvégienne, « une source » gouvernementale a balancé des phrases creuses pour dire, comme on l’imagine, que la France devra « ajuster le rythme des vaccinations » contre le coronavirus en raison de la « forte baisse » attendue des livraisons du vaccin Pfizer/BioNTech dans les semaines à venir…

L’exécutif maintient que ces retards ne remettent toutefois pas en cause « le déploiement global [sic] de la campagne vaccinale » en France, ce qui peut s’entendre, vu le rythme d’escargot de la campagne vaccinale en France.

Macron gère à nouveau la pénurie. La France a déjà reçu 1,5 millions de doses de vaccin Pfizer, mais en a administré moins de 400.000 ( 388.730 ). Elle attendait 520.000 autres la semaine prochaine: si son « déploiement global » se poursuit à ce rythme bas ( 70.000 par 24h ), elle n’en manquera pas, en effet, mais au prix de combien de vies humaines ?

Combien de doses ont été commandées ?

Sous pression face à la lenteur des vaccinations en Europe, début janvier, après le contretemps de fin décembre frappant huit pays-membres, l’UE avait annoncé un doublement de ses précommandes du vaccin Pfizer-BioNTech, avec une précommande ferme de 200 millions de doses supplémentaires de leur vaccin anti-Covid, assorti d’une option pour 100 millions de plus. 

Cela s’ajoute au contrat déjà conclu portant sur 300 millions de doses du vaccin, autorisé depuis le 21 décembre par la Commission européenne. Des pays de l’UE ont également commencé à recevoir les doses du vaccin Moderna également sous contrat avec l’exécutif européen qui s’est chargé de négocier pour l’ensemble des Etats membres. Une information suspecte puisque l’ « autorisation conditionnelle » pour les adultes de l’Agence européenne des médicaments (EMA) à ce second vaccin ne date que du mercredi 6 janvier et que, le 6 janvier, la Commission européenne devait encore approuver sa mise sur le marché, avant que les pays européens ne puissent l’inclure dans leurs campagnes de vaccination respectives.

Le vaccin Moderna se conserve à une température moindre (à 2 à 8 °C , au lieu de – 70°) et peut répondre à l’enjeu d’avoir en quantités deux doses  (0,5 ml chacune) par individu souhaitant se faire vacciner (seconde dose recommandée à 28 jours).  C’est le groupe suisse Lonza qui s’occupe d’approvisionner l’UE. Ces vaccins seront fabriqués à Viège. Au 1er janvier, à peine 500 personnes avaient reçu une première dose du Comirnaty, le vaccin de Pfizer et BioNTech.

Comment les pays européens ont-ils réagi ?

L’annonce du retard des « livraisons » du vaccin Pfizer-BioNTech a provoqué l’irritation de plusieurs gouvernements européens. Déplorant « une communication inattendue et de très court terme », le gouvernement allemand a demandé à la Commission européenne des garanties de « clarté et sécurité » pour les livraisons à venir. 

Cette exigence de transparence et de fiabilité est d’autant plus justifiée que le vrai coût des tests Covid s’élève à 2,8 milliards et qu’on ne sait rien ni de la dangerosité des variants britannique, sud-africain ou japonais (et prochains autres), ni de l’efficacité des vaccins commandés face aux variants.

Parallèlement, les ministres de la Santé de six autres pays de l’Union européenne ont exprimé leur « sérieuse préoccupation » quant à ces retards. Dans une lettre commune, les ministres du Danemark, d’Estonie, de Finlande, de Lituanie, de Lettonie et de Suède dénoncent une situation « inacceptable » portant préjudice à la « crédibilité du processus de vaccination« . La France de Macron n’assume pas cette exigence de transparence…

Sinovac réaffirme l’efficacité de son vaccin anti-Covid-19

Selon un institut brésilien, le vaccin chinois CoronaVac montre une efficacité de 50,38% contre le Covid-19, suite à des essais réalisés au Brésil. Ce mercredi 13 janvier, le laboratoire chinois Sinovac a réaffirmé l’efficacité de son vaccin. Le vaccin de Sinovac serait efficace à 91,2%, selon les données provisoires venues de Turquie, 65,3% côté indonésien et 50,4%, d’après le dernier chiffre publié par l’institut Butantan au Brésil.

Face aux doutes suscités par ces fluctuations, le président du laboratoire chinois vient de réaffirmer la « très grande efficacité » de son produit. Selon Yin Weidong, ce résultat d’un peu plus de 50% – qui dépasse à peine le seuil fixé par les instances de régulation – inclut des cas présentant des symptômes bénins. Mais le vaccin resterait lui efficace à 100% contre les infections sévères. Une donnée que relativisent également certains experts qui rappellent que le vaccin de la grippe ne produit des résultats qu’à 60%.

La campagne de vaccination chinoise ne concerne pour l’instant que la tranche d’âge de 18 à 59 ans. La Chine entend justement élargir la population cible de sa vaccination Covid-19 pour inclure les personnes âgées de plus de 60 ans, a déclaré la commission nationale de la santé ce mercredi. Une décision prise en raison de l’augmentation des données issues de la recherche clinique sur les vaccins, de l’offre croissante de vaccins et de la nécessité de mieux contrôler l’épidémie.

Or, le président français n’assume pas davantage la vente à la Chine du distributeur français Tridem Pharma (troisième distributeur pharmaceutique en Afrique francophone, basé à Escalquens, près de Toulouse), payé 63 millions d’euros par le groupe pharmaceutique chinois Shanghai Fosun Pharmaceutical, le lundi 30 octobre 2017, pour accroître ses parts de marché en Europe et en Afrique. Propriétaire du Club Méditerranée, ce conglomérat chinois vend désormais les médicaments et les produits parapharmaceutiques d’une vingtaine de groupes clients de Tridem Pharma (GSK, Janssen, Merck, Johnson & Johnson, Upsa…) aux grossistes et aux institutions de santé. Présent dans 21 pays, le distributeur emploie 600 salariés, essentiellement en Afrique, mais il stocke les médicaments dans son entrepôt toulousain, dont il a doublé la capacité en 2013 et d’où partent les commandes.

Sanofi se rabat sur la possibilité de produire les vaccins anti-Covid de concurrents

Pannier-Runacher est-elle à la hauteur de la tâche ?

« Nous ne sommes pas en retard » sur la commande, clame pourtant Pannier-Runacher

En décembre, le ministre de la Santé Olivier Véran avait promis 1 million de doses livrées avant la fin de l’année 2020, mais le compte n’y était toujours pas au 3 ou 4 janvier, après révision des ambitions. « Le calendrier de livraisons a été légèrement modifié », a reconnu la ministre chargée de l’Industrie, mais en termes voilés, typiquement dans le style trompeur de la transparence vue par l’exécutif et cause de la méfiance des Français. Comment a fortiori croire la promesse faite le vendredi 8 janvier sur Europe 1 par la ministre déléguée à l’Industrie, Agnès Pannier-Runacher, de 2,6 millions de doses de vaccins livrées en France d’ici fin janvier ?

APR, alias Olive Oyl

Critiquée pour sa lenteur dans le démarrage de la campagne de vaccination, la France va accélérer, mais peine toujours à tenir ses promesses en passant à l’action. Ce vendredi, quatre semaines après la promesse initiale de la fin de la stratégie des petits pas – chaque chose devant arriver dans l’ordre et au bon moment, selon le président Macron – la ministre chargée de l’Industrie Agnès Pannier-Runacher a dû s’expliquer ce vendredi sur cette stratégie de la progressivité défendue par l’exécutif et qui conduit à plus de demandeurs que de vaccins disponibles. Pannier-Runacher qui n’est pas à une contre-vérité près, n’a pas craint cette fois d’assurer que « nous ne sommes pas en retard » dans l’état des… commandes de vaccins contre la Covid-19 dans l’Hexagone, quand la préoccupation des Français concerne le retard dans la campagne de vaccination. Clairement, ce gouvernement persiste à jouer sur les mots et avec les nerfs des Français.

Au total, la France avait commandé « 200 millions » de doses de vaccins « depuis septembre », a-t-elle rappelé au micro d »Europe 1, précisant que « 520.000 doses sont livrées par semaine », soit « 2,6 millions de doses livrées par mois ». Est-ce que 520.000 doses sont administrées par semaine ? Que deviennent les doses non-injectées? La France les offre-t-elle à ses voisins européens dont la logistique, mieux anticipée, est plus efficiente ?

« Le calendrier de livraisons a été légèrement modifié »: que signifie cette nouvelle entourloupe?

« Au lieu d’avoir une grosse première livraison, on a eu deux petites livraisons de 520.000… Et on continue à avoir chaque semaine, 520.000 livraisons », a-t-elle raconté.

« Les livraisons ont été lissées », comme dirait Marlène Schiappa qui, sur son compte Instagram officiel, a fait la pub du salon de coiffure qui lui assure un lissage brésilien à 150 euros… L’avocate de cette influenceuse de l’équipe Castex a adopté une posture victimaire, dénonçant des « tentatives de piratages » (au pluriel !) de son compte Instagram…

Selon l’autre recrue de Macron et ministre chargée de l’Industrie, ce décalage des livraisons est en fait « une demande des Etats membres pour pouvoir absorber progressivement les doses et ne pas avoir à les conserver trop longtemps avant utilisation ». « Les livraisons ont été lissées », a-t-elle encore expliqué, soulignant qu’il s’agit d’une « organisation opérationnelle logistique« . Au final, nul ne sait si les commandes sont réellement passées, effectivement livrées et possiblement administrables.

A Fort Meyers, en Floride, des candidats à la vaccination font la queue
aux premières heures du jour afin de recevoir leur première dose

Par ailleurs, « au niveau européen, l’Europe a commandé 300 millions de doses chez Pfizer… Les Etats-Unis en ont commandé 200 millions, et nous avons 450 millions d’Européens, il y a 350 millions d’Américains. Donc nous ne sommes pas en retard« , a argué Agnès Pannier-Runacher. Il faut donc que les membres du gouvernement – et à commencer, à son rang subalterne, Mme Pannier – cessent de prendre les Français pour des billes car, léger détail qui met à mal le raisonnement fallacieux de la ministre, aux USA, 500.000 doses sont administrées par jour. Aveu pourtant d’insuffisance des doses outre-Atlantique, le responsable du programme «Warp Speed» a évoqué la possibilité d’administrer des demi-doses de vaccin afin d’accélérer le rythme de la campagne.

En tout état de cause, APR doit s’informer ci-dessous et arrêter de nous désinformer. Un bilan quotidien national et régional des vaccinés en France est publié et, alors que la campagne est lancée depuis le 27 décembre, selon les derniers chiffres du 12 janvier, 189.834 personnes ont reçu au moins une dose de vaccin anti-Covid en près de deux semaines en France. LIEN

La France ne peut plus attendre Sanofi qui va se réorienter sur la fabrication de vaccins étrangers

Trois sites de production en France

Concernant la production de vaccins, la ministre chargée de l’Industrie a repéré trois sites en France : « Nous avons l’usine de Récipharm, entreprise suédoise à Monts dans l’Indre-et-Loire, qui va produire le vaccin Moderna… fin février, début mars. Nous avons ensuite l’entreprise française de sous-traitance pharmaceutique basé à Boulogne-Billancourt Delpharm pour le vaccin Pfizer/BioNTech et une entreprise de droit luxembourgeois de sous-traitance, Fareva (située à Ambroise et dont le siège social est à Tournon-sur-Rhône) pour le vaccin CureVac, si celui-ci obtient une autorisation de mise sur le marché, qui suivront ».

Le comble qu’avoue, Agnès Pannier-Runacher, prête à avaler toutes les couleuvres, c’est que cette production sur le sol français ne signifie pas que les vaccins seront distribués en priorité en France. « Ce sont des chaînes de production européenne », a-t-elle concédé, évoquant notamment « la production du vaccin Moderna par exemple », entreprise basée à Cambridge dans l’état du Massachusetts, USA… Seul son PDG, Stéphane Bancel, est français. 

« Le site où est réalisé le principe actif est en Suisse [UE ? ], c’est celui qui a les plus grandes capacités de production d’ARN quasiment en Europe, Moderna l’a choisi pour des raisons d’efficacité, et ce site sert l’ensemble des pays européens. En revanche, la mise en bouteille est effectuée dans plusieurs autres pays, en l’occurrence l’Espagne et la France« , a-t-elle précisé…

Sanofi et le gouvernement étudient la possibilité pour le groupe pharmaceutique français d’utiliser ses chaînes de production pour produire les vaccins anti-Covid des laboratoires BioNTech et Janssen [Pharmaceutica, compagnie pharmaceutique belge, filiale de l’américain Johnson & Johnson, produits d’entretien], a indiqué vendredi la ministre déléguée à l’Industrie Agnès Pannier-Runacher.

Sanofi travaille au développement de deux vaccins anti-Covid mais ne sera pas en mesure d’en proposer un avant la fin 2021.

D’ici-là – fin d’année 2021 -, à l’instar de ces trois sous-traitants pharmaceutiques français, le Français Sanofi pourrait-il donc mettre ses chaînes de production à disposition pour fabriquer des vaccins anti-Covid mis au point par des groupes pharmaceutiques rivaux plus performants ? Après tout, son slogan n’est-il pas : « Donner toute sa force à la vie » ?…

La campagne française de vaccination n’est pas prête à s’envoler. A. Pannier-Runacher a d’ailleurs avoué s’être tournée vers lui en désespoir de cause: « On est en train de regarder [le mieux serait d’étudier] avec eux [c’est sur la table?], et eux regardent avec, d’un côté BioNTech et de l’autre côté Janssen si c’est possible », des laboratoires « avec lesquels il y a le plus de chance d’y arriver ».

Sans citer aucun nom de laboratoire, Sanofi a quant à lui admis qu’il « évalue en particulier la faisabilité technique d’effectuer temporairement certaines étapes de fabrication pour soutenir d’autres fabricants de vaccins Covid-19 [sic] », en soulignant qu’il s’agit « à ce stade » d' »une réflexion encore très préliminaire« .

Si on en croit A. P-R, la question est d’abord d’ordre « technique »: « Ont-ils des cuves et des équipes, des capacités de fabrication qui sont libres » et ne sont pas occupées par exemple à produire le vaccin antigrippal ?

Il s’agit aussi de savoir « en combien de temps ils pourraient développer cette fabrication », alors que « les transferts de technologie » devraient être faits « en trois à cinq mois pour le remplissage des doses » plus « encore quelques mois pour la partie principe actif », contre « 12 à 18 mois en temps normal ».

Face aux critiques visant Sanofi, accusé d’être en retard sur ses concurrents, la ministre a voulu « casser une légende urbaine »: « Sanofi devait livrer au mois de juillet (…), ils ont trois mois de retard, comme d’autres vaccins aujourd’hui« , a-t-elle fait valoir, avec la mauvaise foi qui la caractérise, puisqu’un troisième vaccin va bientôt être autorisé. Mais, elle se satisfait pourtant que, même avec ce retard, produire un vaccin dans ces délais soit déjà « une performance extraordinaire« .

En France, dès le mois de novembre, le sous-traitant pharmaceutique français Delpharm avait annoncé qu’il produirait , dans son usine normande une partie des vaccins de Pfizer-BioNTech contre la Covid-19 de Pfizer et BioNTech, dans son usine normande. Deux mois n’ont pas encore suffi.

L’usine de son homologue Recipharm doit, quant à elle, produire le vaccin Moderna dans deux mois, à partir de fin février/début mars, avait précisé la Olive Oyl du gouvernement, le 8 janvier.

Ces vaccins étrangers « produits sur le territoire français » entreront « dans le quota » de vaccins commandés par l’Europe et distribués à la France en fonction de sa population. Ils ne s’ajouteront donc pas à sa quote-part, » a dû indiquer le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, ce vendredi sur franceinfo.

Le vaccin Moderna sera livré cette semaine: pourra-t-il être administré ?

Seuls les territoires « les plus touchés » seront desservis, précise Véran

50.000 premières doses de ce deuxième vaccin seront livrées à la France dès lundi, affirme ce dimanche le ministre de la Santé au Grand rendez-vous sur Europe 1 et CNews.

Sous la pression des pays de l’Union européenne confrontés à une recrudescence des contaminations et aux lenteurs des vaccinations, la Commission européenne et l’Agence européenne des médicaments (EMA) ont approuvé l’utilisation du vaccin Moderna contre le Covid-19, mercredi. Mais il aura fallu quatre jours à la France pour en faire l’annonce et un de plus pour passer à faire arriver les doses. Encore mieux, sa distribution est discriminante.

Il faudra que la logistique gouvernementale permette à la campagne vaccinale de s’accélérer notablement. Invité du Grand rendez-vous Europe 1/CNews/Les Echos, Olivier Véran a détaillé – mais pas trop ! – la manière dont l’arrivée d’un deuxième vaccin sur le marché français va arriver sur le terrain. Le ministre des Solidarités et de la Santé a notamment indiqué que 50.000 premières doses de ce vaccin, développé par le laboratoire américain Moderna, on le savait, vont être livrées à la France lundi.

« Elles seront validées très vite par les pharmaciens français et d’ici à mercredi, nous allons les ‘dispatcher’, pardon pour l’expression [le verbe ‘distribuer’ est trop accessible aux « gens »], dans les régions (…) et les villes françaises où la circulation du virus est la plus intense« , a-t-il déclaré ce dimanche. La ruralité semble donc exclue, en dépit des mouvements de population. D’autant que, même dans ke cas du vaccin Moderna, les technocrates n’ont pas imaginé de faire déplacer les volontaires.

« Prioriser », c’est sélectionner les publics

Ce choix de l’exécutif de « prioriser ces territoires » où le taux d’incidence ne cesse de grimper et où l’horaire du couvre-feu a récemment été avancé à 18h, concernera par exemple Nancy, Strasbourg, Besançon ou Nice. « Intensifier la vaccination des publics prioritaires », tel est l’objectif obligé d’Olivier Véran, tant qu’il est inapte à une logistique à la hauteur du désastre sanitaire.

Pour annoncer les nouvelles globalement positives,
Véran est volontaire pour l’astreinte du dimanche…

Cette « adaptation » est rendue possible, dit-il, « par le fait que les vaccins, quand ils arrivent plus vite, nous permettent de réagir plus vite« . La vérité étant que, à la différence du vaccin Pfizer-BioNTech, les doses du Moderna n’exige pas de super-congélateurs.

Quelles sont les différences entre les vaccins Moderna et Pfizer ?

C’est le sujet de la technologie de l’ARN messager

C’est l’histoire d’un concept scientifique qui a débouché, en un temps record, sur le développement et la production à grande échelle de préparations vaccinales qui seront pour la première fois administrées chez l’homme dans un contexte très particulier, celui d’une maladie infectieuse pandémique. Or, ces deux firmes pharmaceutiques américaines ont parié sur la technologie de l’ARN messager pour protéger les populations contre les formes symptomatiques de la maladie et font actuellement la course en tête des vaccins contre la Covid-19. Qu’est-ce qui distingue ces deux vaccins ?

Plus de 47 vaccins contre le coronavirus sont en cours d’essai clinique dans le monde. Certains ont déjà avancé des résultats préliminaires encourageants. Alors que peut-on espérer de ces futurs vaccins ? Vont-ils nous permettre de retrouver une vie normale ? Cinq questions pour y voir plus clair. 

La France a fait l’annonce de sa campagne de vaccination le 27 décembre dernier, comme partout en Europe, à un jour près, tandis que les USA avait réagi plus précocement et même le Royaume-Uni. Pour le moment, seuls sont concernés les résidents des Ephad et les soignants âgés de plus de 50 ans. Selon le site CovidTracker, qui utilise les données du ministère des Solidarités et de la Santé pour suivre la couverture vaccinale, en France, très en retard – d’une semaine sur les autres pays en Europe -, officiellement 516 personnes ont reçu la première dose du vaccin Pfizer-BioNTech au 1er janvier 2021, et la polémique enfle sur ce démarrage poussif. A la mi-décembre, des doses des vaccins élaborés par Pfizer/BioNTech d’une part, Moderna d’autre part, ont commencé à être administrées au Royaume-Uni, aux Etats-Unis, au Canada.

Les autres firmes pharmaceutiques restent dans la course à la conception de leur propre formule vaccinale. L’Américain Moderna a publié les résultats concernant l’efficacité et la sûreté de son vaccin mRNA-1273 dans The New England Journal of Medicine, le 30 décembre 2020. Pfizer avait fait de même trois semaines plus tôt, le 10 décembre dernier.

Tout comme le vaccin BNT162b2 (développé par BioNTech, Fosun Pharma), il est basé sur la technologie innovante des ARN messagers (ARNm). Sur le papier, ces deux vaccins se ressemblent beaucoup mais voyons précisément leurs points communs et leurs différences, selon les données publiées dans la littérature scientifique.

Le contenu de la seringue

Moderna et Pfizer ont opté pour la technologie à ARNm, une technologie récente mais néanmoins sûre, et qui permet de produire un grand nombre de doses à faible coût en peu de temps. Des rumeurs indiquent que l’ARNm peut entrer en contact avec le génome des cellules : c’est faux ! Tous les processus biologiques que subit l’ARNm après l’injection se déroulent dans le cytoplasme des cellules. L’ARN messager n’entre jamais en contact avec le noyau, et donc notre ADN.

Les deux firmes pharmaceutiques ont conçu un ARNm synthétique qui code pour la protéine S du coronavirus SARS-CoV-2. Elles ont chacune choisi leur propre technique pour concevoir cette molécule mais le résultat est le même : après traduction, les cellules exprimeront une protéine S stabilisée sous sa forme de préfusion

Pour que le coronavirus puisse entrer dans la cellule, il doit fusionner sa membrane avec celle de la cellule. Cette étape est rendue possible grâce à la protéine S. Mais pour cela, elle doit subir deux étapes de maturation qui changent sa structure. La protéine S « vaccinale » possède la même forme que la protéine S avant ces changements. Or, les ARNm sont protégés dans des gouttelettes composées de lipides dont la taille est de l’ordre du nanomètre. Elles évitent la dégradation prématurée des ARN et améliorent leur pénétration dans les cellules.

Concrètement, lorsqu’une personne est vaccinée avec la formule de Pfizer, elle reçoit 30 µg d’ARNm dans 0,3 ml de solution saline. Pour la formule de Moderna, c’est 100 µg dans 0,5 ml de solution saline. La formule de Moderna (0,2 mg/ml) est donc deux fois plus concentrée que celle de Pfizer (0,1 mg/ml).

Caractéristiques des essais cliniques

Moderna et Pfizer ont tous les deux testé leur formule sur plusieurs milliers de personnes dans plusieurs centres de test indépendants, uniquement aux Etats-Unis pour le premier, et aux Etats-Unis, au Brésil, en Argentine, en Afrique du Sud, en Allemagne et en Turquie pour le second.

Ce sont 30.420 personnes de dix-huit ans et plus qui ont été enrôlées dans l’essai clinique de Moderna, et 43.548 personnes de seize ans et plus pour Pfizer. Elles ont été assignées au hasard et en nombre égal (ratio 1:1) dans le groupe placebo ou le groupe vaccinal. Celles du groupe vaccinal ont reçu deux doses espacées de 28 jours selon le protocole Moderna et de 21 jours selon celui de Pfizer.

Les scientifiques aux commandes des essais cliniques pour chaque firme pharmaceutique ont consigné la survenue de cas de Covid-19 symptomatiques et sévères dans chaque groupe pour estimer l’efficacité de leur formule.

Efficacité et sécurité des deux vaccins contre la Covid-19

Avant d’en venir au sujet de l’efficacité, parlons d’abord des effets secondaires. Ils sont plus fréquents dans le groupe vaccinal, ce qui témoigne de la bonne stimulation du système immunitaire par ces vaccins. Tous les deux présentent un profil de sûreté similaire : une douleur localisée au site de l’injection concomitante à la vaccination, puis des effets secondaires systémiques classiques comme une fatigue, des maux de tête et des douleurs musculaires (myalgie) qui disparaissent en moyenne après deux ou trois jours.

Le point sur lequel les deux vaccins divergent le plus est l’efficacité. Le mRNA-1273 de Moderna présente une efficacité globale de 94,1 %, mais celle-ci diminue quand on considère les personnes de plus de 65 ans. Elle est alors seulement de 86,4 %. Du côté de Pfizer, l’efficacité globale de BNT162b2 est de 95 % et de 94,7 % pour les plus de 65 ans. Pour mémoire, ces deux vaccins ont été mis au point pour limiter l’apparition des formes symptomatiques de la Covid-19. Par exemple, un vaccin efficace à 95 % signifie qu’il permet d’empêcher l’apparition de la maladie à 95 %. Moderna-Pfizer Efficacité globale: 94,1 % (IC de 95 % : 89,3 à 96,8 %)95 % (IC de 95 % : 90,3 à 97,6 %) Efficacité pour les ≥ 65 ans: 86,4 % (IC de 95 % : 61,4 à 95,2 %) 94,7 % (IC de 95 % : 66,7 à 99,9 %) Effets secondaires systémiques les plus fréquents : fatigue, maux de tête, myalgie.

En conclusion, les deux vaccins se ressemblent mais la formule de Pfizer a une petite longueur d’avance, notamment grâce à son efficacité toujours importante chez les personnes de plus de 65 ans qui sont les plus à risque de développer des formes graves de la maladie. 

Mais le vaccin de Moderna nécessite une organisation logistique moins complexe, puisqu’il peut être conservé à – 20 °C pendant le transport, contre – 71 °C pour celui de Pfizer, avant d’être placé au frigo les jours précédents l’injection. La FDA a autorisé le vaccin de Moderna pour une utilisation d’urgence le 18 décembre 2020 ; de son côté, l’Agence européenne du Médicament devrait rendre son verdict concernant une autorisation de mise sur le marché (AMM) pour l’Europe le 6 janvier prochain.

Covid-19 : Véran se décide à mettre la campagne de vaccination en marche

L’arrogant Véran fait volte-face après trois semaines d’entêtement criminel

Qui fera le compte des victimes de la stratégie de la lenteur du précautionneux Macron?

L’exécutif ouvre le vaccin à des oubliés, des pompiers et aides à domicile, et va enfin créer des listes d’inscription et des centres de vaccination, sur le modèle des pays voisins… Le ministre de la Santé a dévoilé une batterie de mesures.

Sous le feu de la critique générale, la campagne de vaccination anti-Covid-19 pourrait s’accélérer radicalement dans les prochaines semaines. La vaccination des personnes âgées de 75 ans et plus qui ne sont pas hébergées en Ehpad sera autorisée avant la fin du mois de janvier, a annoncé Olivier Véran-tanplan, interrogé ce mardi par RTL. « Ça fait 5 millions de personnes », a précisé le ministre de la Santé, sans préciser combien de temps il faudra, en l’état de la logistique actuelle, pour protéger nos aînés. Il a également annoncé l’élargissement aux pompiers et aides à domicile de plus de 50 ans de la campagne de vaccination, pour le moment réservée aux résidents des Ehpad et aux soignants d’au moins 50 ans.

« Avant la fin du mois de janvier [d’ici trois semaines supplémentaires], nous autoriserons la vaccination des personnes âgées de 75 ans et plus qui ne sont pas en établissement, qui sont en ville, à la maison », a promis Vérantanplan, disant vouloir « amplifier, accélérer, simplifier » la vaccination

Par ailleurs, le gouvernement va permettre « dans les prochains jours » – flou et incertitude – aux Français qui souhaitent être vaccinés de s’inscrire pour prendre rendez-vous, a également indiqué Olivier Véran. Cette inscription se fera « sur Internet, par téléphone sans doute, et pourquoi pas par l’application TousAntiCovid », a-t-il précisé.

Macron et Véran vont « amplifier les commandes » incessamment sous peu

Aveu de défaut d’anticipation, Vérantanplan a avoué:« Je vais également amplifier les commandes au niveau européen de vaccins (quel sera le délai d’acheminement, ajouté au délai de livraison ?) pour pouvoir augmenter le rythme et l’intensité de livraison des dotations pour la France et pour l’Europe », ce qu’il n’est toujours pas en mesure d’assurer actuellement, a-t-il laissé entendre. « Le rythme de croisière de la vaccination » en France va « rejoindre celui de nos voisins dans les prochains jours », a-t-il promis. Sauf que le rythme de nos voisins n’est pas celui d’une « promenade en famille », métaphore jupitérienne, mais d’un pas de charge. « On a dépassé les 2.000 vaccinations hier, d’ici jeudi, on va augmenter encore de façon très importante – flou artistique et absence d’objectif – , on va être sur une courbe exponentielle – en mathématiques, l’exposant est variable ou inconnu  », a-t-il dit. Selon lui, ce chiffre aurait été multiplié « par 50 » – ce qui veut suggère qu’on part de très bas – par rapport à la semaine dernière, il reste très en dessous d’autres grands pays voisins comparables , comme l’Allemagne – où ils en sont à 500.000 vaccinés, quand nous en sommes à 500) ou le Royaume-Uni – où ils avaient vacciné près de 950.000 personnes il y a quatre jours). Ce qui justifie des critiques nourries et des manifestations pressantes d’inquiétude et de colère depuis une semaine, qui pousse l’exécutif à annoncer une accélération.

La presse colporte l’élément de langage élyséen selon lequel Macron serait irrité par les lenteurs qu’il assumait au départ, revendiquant une « stratégie de la progressivité« , méthode des petits pas qui suscita de la méfiance, suite à la pénurie de masques ou de respirateurs de réanimation du premier semestre 2020. S’il croyait « en même temps » se créer l’image d’un président responsable et prudent, soucieux de la santé des Français, il a produit l’effet inverse: s’il faut être prudent, c’est que nul ne sait si le vaccin est sûr.

D’ici mercredi après-midi, « nous aurons cumulé au total un million de doses » disponibles, a affirmé Olivier Véran, 40 ans : quelle mouche l’a donc piqué soudain, mais non inoculé, puisqu’il se refuse à donner l’exemple en recevant sa première injection sous les caméras . En revanche, le Pr Philippe Juvin croit au pouvoir d’exemplarité et, à 56 ans, fait ce qu’il faut pour entraîner l’adhésion des indécis :

« Aujourd’hui, nous avons un rythme de livraison de 500.000 doses par semaine de Pfizer, » raconte Vérantanplan. Mais quand elles existent et qu’elles sont livrées (les 19.500 premières doses du vaccin Pfizer-BioNTech sont arrivées en France le samedi 26 décembre), les centres de vaccinations sont trop tares – et les 19.500 doses ont-elles pu être acheminées dans les quelques centres hospitaliers équipés des réfrigérateur homologués: quatre viennent tout juste d’ouvrir pour toute la Bretagne.

« Nous aurons bientôt, s’il est validé mercredi par l’EMA (Agence européenne du médicament), 500.000 doses de Moderna par mois. » Selon le ministre, 100 centres de vaccination destinés à la ville « en plus des hôpitaux » seront développés cette semaine, 300 la semaine prochaine et 500 à 600 d’ici fin janvier.

Jeudi 31 décembre, Véran promettait que des centres de vaccination contre le Covid-19 dans les villes allaient ouvrir avant le début du mois de.. février. « Avant le début février, de premiers centres de vaccination ouvriront en ville, pour commencer à vacciner les personnes âgées de 75 ans et plus, puis les 65 ans et plus, etc.« , avait-il déclaré sur Twitter, confirmant un défaut gouvernemental de préparation de la campagne de vaccination, quinze jours après son lancement en Allemagne.

Le protocole vaccinal actuel, avec consentement et rétractation, un parcours du combattant

Le saucissonnage de la population en plusieurs tranches (résidants d’Ehpad, puis personnes âgées de plus de 75 ans, puis personnel soignant et ensuite le reste de la population) date, lui, d’un avis, publié fin novembre. Tirant les leçons de l’échec de la vaccination contre le H1N1 en 2009, Elisabet Bouvet, la présidente de la commission technique des vaccinations de la HAS, suggère que les médecins généralistes soient les «promoteurs» de la campagne de vaccination contre la Covid-19, «ce qui n’empêche pas que d’autres intervenants de terrain», comme les infirmiers et les pharmaciens, «puissent vacciner» aussi.

Evoquant un «climat d’incertitude inédit» créé par la pandémie (ou les errements du pouvoir), le Comité national consultatif d’éthique (CCNE) en remet une couche juste avant les vacances de fin d’année : son avis comporte 21 fois le mot «consentement» et souligne l’ampleur de la tâche dans les Ehpad, notamment auprès des personnes âgées souffrant de troubles psychiques. Le CCNE invite à «prendre en compte la diversité des points de vue sur la vaccination» et à «réexaminer constamment» les décisions prises «au vu des nouvelles connaissances»Il est alors question d’un rendez-vous chez son généraliste pour établir le consentement, ainsi qu’un délai de cinq jours avant d’effectuer la première inoculation. Ce que les oppositions, de droite comme de gauche, ont rebaptisé le délai de rétractation et qu’ils veulent supprimer.

Ce sont ces recommandations que l’Académie nationale de médecine a attaquées frontalement dans un avis publié jeudi craignant que ces «précautions excessives», initialement «adoptées pour rassurer une opinion publique gagnée par l’hésitation», ne suscitent «a contrario une incompréhension croissante vis-à-vis d’une campagne dont le coup d’envoi semble manquer de détermination».

L’opposition a joué son rôle de stimulus d’un pouvoir inerte

Elle a pressé le gouvernement d’abandonner sa stratégie de vaccination trop prudente et trop lente. Dans des propos rapportés par le JDD, le président Macron a fini par rétropédaler, refusant d’assumer son pouvoir jupitérien et critiquant sa propre doctrine des petits pas, qualifiant sa campagne – à peine embrayée le 27 décembre – de « rythme de promenade en famille »

Le premier adjoint socialiste de la maire Hidalgo a appelé Macron à se bouger.

LIEN PaSiDupes

Un « scandale d’Etat », a estimé lundi le président de la région Grand Est, Jean Rottner (LR)

LIEN PaSiDupes

De son côté, ne se satisfaisant pas d’un « allègement du protocole de vaccination », le patron des députés LR, Damien Abad, a demandé un nouveau débat au Parlement, cette fois « avec un vote ». Au centre des critiques, notamment, la consultation destinée à recueillir le consentement plusieurs jours avant la vaccination, accusée de ralentir le processus. « Nous allons simplifier cette consultation », a assuré Olivier Véran, selon qui « il n’a jamais été écrit nulle part qu’il faut une consultation cinq jours avant ».

Le ministre de la Santé précisera le détail des nouvelles dispositions jeudi 7 janvier, lors de la conférence de presse prévue par le gouvernement. On en sera à quatre semaines après l’Allemagne. Dispositions actuelles de la HAS

200 maires montrent l’exemple à Véran et Macron en s’engageant à se faire vacciner

La vice-présidente élue Kamala Harris et son époux Doug Emhoff ont reçu leur première dose du vaccin Moderna, mardi 29 à Washington: et les Macron?

A l’étranger, les chefs d’Etat montrent l’exemple et entraînent la population.

Le président élu des Etats-Unis, Joe Biden, 78 ans, a été vacciné contre le coronavirus, lundi 28.

Le septuagénaire a reçu une dose du vaccin Pfizer-BioNTech dans un hôpital de Newark, dans l’Etat du Delaware, aux côtés de son épouse Jill Biden, 69 ans, vaccinée plus tôt dans la journée.

« Je fais cela pour montrer que les gens doivent être prêts à se faire administrer le vaccin lorsqu’il sera disponible. Il n’y a pas de quoi s’inquiéter, a dit le futur président, vacciné au bras gauche, qui a, au passage, remercié les scientifiques et les travailleurs de première ligne. Celui qui deviendra, en janvier, le président américain le plus âgé de l’Histoire a aussi salué l’administration sortante pour sa contribution à la mise au point des vaccins.

Les Biden ont reçu leur dose une semaine après le début de la campagne américaine de vaccination, qui coïncidait avec la première journée de l’administration d’un deuxième vaccin, approuvé vendredi.

La vice-présidente élue Kamala Harris, 56 ans, et son époux Doug Emhoff, « mâle blanc » de 56 ans, ont reçu leur première dose du vaccin Moderna contre le Covid-19, mardi 29 décembre à Washington. « Je veux encourager tout le monde à se faire vacciner », a déclaré K. Harris après avoir reçu l’injection. « Littéralement, cela sauve des vies. Je fais confiance à la science, et ce sont les scientifiques qui ont créé et approuvé ce vaccin. »

En France, l’exemple ne vient pas d’en-haut où l’exécutif ne donne pas confiance dans le vaccin

Dans une tribune au Figaro, deux cents maires se sont en revanche engagés mardi 29 décembre à se faire vacciner contre le coronavirus pour donner l’exemple à leurs administrés. Ils demandent ainsi à l’Etat de « faciliter cette initiative ».

Si «le gouvernement espère vacciner 15 millions de personnes à l’horizon de cet été», «la confiance ne se décrète pas, elle se mérite», ont écrit les 200 signataires dont le maire de Poissy Karl Olive (divers droite), président de l’association ‘Génération terrain’ qui porte la démarche, en réaction à En Marche lente….

Parmi les signataires du texte figurent aussi le maire PS de Dijon François Rebsamen, le maire LR d’Antibes Jean Léonetti ou encore le maire centriste d’Arras Frédéric Leturque.

Une tribune qui réagit à la publication dans le JDD d’une étude BVA montrant que seuls 44% des Français ont l’intention de se faire vacciner, l’une des proportions les plus basses parmi 32 pays étudiés.

La France macronarde se classe « championne du monde » des pays réfractaires

Les arrogants de la majorité présidentielle se font sur leurs chaussures: où sont-ils? Quel modèle offrent-ils à leurs électeurs ? La France qu’ils incarnent arrive juste devant la Russie (57%) et l’Afrique du Sud (47%). En trois mois, la méfiance face au vaccin s’est accentuée. Ceux et celles qui, au signal du « whip » de l’Assemblée, applaudissent les représentants du gouvernement au signal du « whip » de l’Assemblée et s’asseyent au sifflet de son président

Têtes de « whip » LREM des premières semaines
Gabriel Attal, Aurélien Taché, Amélie de Montchalin, Valérie Oppelt, Philippe Chalumeau, Laetitia Saint Paul, Jean-Baptiste Djebbari, Naïma Moutchou (de gauche à droite)
 

Alors que les Macron, Castex ou Véran reculent, les maires ont décidé d’avancer d’un pas.

Car «les Français font confiance en leur maire. Notre exemple et notre incitation peuvent convaincre demain des administrés aujourd’hui fébriles» écrivent-ils. Avant d’ajouter : «Pas question de prendre la place de quiconque, – le sujet n’est pas là, nous attendrons notre tour s’il le fautmais la symbolique est forte». Ainsi, «l’Etat aurait bon ton de faciliter cette initiative».

 Bordeaux, le 10 décembre. Le 23 janvier 2020, Laurent Chu est fiévreux et souffre de toux. Il sera le premier à être hospitalisé en France à cause du Covid.

«Voilà qui couperait court également à cette idée répandue que les aînés dans les Ehpad seraient pris pour des cobayes. Qu’il faudrait d’abord tester les effets secondaires sur eux », grondent-ils. La campagne de vaccination a débuté dimanche dernier et se poursuivait ce mardi dans des Ehpad, seules structures concernées par la première phase, après quelques cas médiatisés isolés, dont celui de Mauricette, 78 ans, à Sevran (93), en milieu hospitalier. Le premier homme contaminé n’est pas Macron, mais Laurent Chu, patient Zéro de 49 ans (ci-dessus) qui aurait préféré être connu « comme champion du monde de ski, dit-il, plutôt que comme premier Français infecté ». “Comme j’ai été le premier infecté (en janvier, au retour de Wuhan), j’aimerais être le premier vacciné de France, qu’en dites-vous ?”.

Le cardiologue Jean-Jacques Monsuez recevant une dose du vaccin Pfizer-BioNTech à l'hôpital...

Le premier homme vacciné en France est le cardiologue Jean-Jacques Monsuez, 65 ans,  à l’hôpital René-Muret de Sevran. Il a confié ne pas ressentir d’effets indésirables. « Je vais très bien, je n’ai pas de douleurs, pas de malaises », a-t-il assuré.

A Dijon, le gériatre Pierre Jouanny a lui aussi reçu une première injection. « Je n’ai strictement rien ressenti », a-t-il affirmé

Dans un communiqué presse publié samedi 19 décembre, la Haute autorité de la santé a estimé qu’il n’y a pas lieu en France de vacciner systématiquement les personnes déjà contaminées par le coronavirus. Elle précise toutefois que rien ne s’y oppose si elles le souhaitent. Laurent Chu devrait donc attendre son tour. Macron – celui qui se fait hélitreuiller sous l’oeil des caméras et se déguise en ‘Top Gun’ – n’a aucune excuse pour se planquer…

Sur les trois premières journées, moins de cent personnes ont été vaccinées en France, avec le vaccin de BioNTech/Pfizer, le premier disponible.

Retards de vaccination: 500 millions de doses du vaccin Pfizer refusés par la France en Europe

Macron et Véran auraient voulu favoriser le Français Sanofi, malgré son retard, au risque de vies perdues

Deux media allemands révèlent que Macron aurait temporisé pour favoriser Sanofi dans l’Union européenne : le vaccin de la société française ne sera pas prêt avant fin 2021, si jamais. 

C‘est une information que la presse française a dissimulée. Selon les très sérieux journaux allemands Der Spiegel et Die Zeit, l’Union européenne a reçu une offre de 500 millions (ainsi que 100 millions supplémentaires) de doses du vaccin de la société BioNTech, le partenaire allemand de la firme américaine Pfizer. Mais la France aurait rejeté cette offre, affirment es deux media allemands pour privilégier le « Made in France » attendre que la société française Sanofi ait rattrapé son retard et privilégier le « Made in France ». Or, début décembre, cette dernière a annoncé que son vaccin contre le Covid-19 n’est toujours pas au point et ne le sera certainement pas avant la fin de l’année 2021. 

Selon le Brussel Times, Macron aurait de surcroît argué que le contrat de la nouvelle offre aurait été porté à plus de 800 millions de doses. Or, le vaccin de Pfizer et BioNTech a été évalué à douze euros environ, contre seulement 7,50 € pour celui de SanofiLa vie humaine n’a de prix qu’en France… D’autant que Macron a été testé positif il y a une quinzaine et ne craint probablement plus rien…

“Vaccination obligatoire”, “dérive dictatoriale”, “totalitarisme”

L’opposition demande des éclaircissements, tandis que la majorité fait le dos rond sur le report du projet de loi dédié à… l’urgence sanitaire

Alors, raison financière ou plus douteuse ? Selon der Spiegel, le ministre allemand de la Santé a enjoint ses collègues européens à accepter l’offre notamment pour payer le prix fort et permettre aux pays défavorisés d’avoir accès au vaccin en masse, mais les 27 auraient refusé, tous en choeur.

Le problème est triple pour Sanofi et Macron s’obstine

Le Français continue de miser sur Sanofi: or, d’une part, son vaccin n’est pas au point, puisqu’il est encore en phase 2, sans garantie qu’il atteigne la phase 3, d’autre part, avec le déploiement de celui de Pfizer/BioNTech, le retard pris va être considérable, et enfin, la France et Sanofi se sont grillés auprès des pays les plus pauvres. Les volontaires vont pouvoir être soignés sans délais avec celui que ses voisins européens déploient sans problèmes d’ego national et le laboratoire français trouvera-t-il encore des clients européens dans douze mois?

Amatrice de protocoles et craintive des poursuites judiciaires en cas de malheur, Macron impose une série de garde-fous qui font renoncer les Français à la vaccination dans les conditions qu’il édicte : 6 Français sur 10 n’en veulent plus ! Il va falloir que les pays pauvres écoulent les stocks de vaccin Sanofi… Or, le vaccin chinois ne va pas tarder à arriver sur le marché.

L’Union européenne n’a pas souhaité répondre aux révélations du journal Der Spiegel…, mais, l’essentiel, c’est que – le 21 décembre, date historique – la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé qu’elle autorise la distribution dans l’UE du vaccin anti-covid-19 du duo Pfizer-BioNTech, quelques heures après le feu vert de l’Agence européenne des médicaments (AEM).

Le retard de Sanofi met plusieurs pays européens dans l’embarras

Ils avaient aussi passé commande à… Sanofi

Ils ont dû refuser d’acheter plus de vaccin Pfizer/BioNTech et se trouvent piégés, révèle der Spiegel.

Le ministre allemand de la Santé, Jens Spahn, aurait fait pression pour acheter davantage de doses de vaccin Pfizer/BioNTech, selon der Spiegel, « mais il n’a finalement pas réussi à l’emporter en raison de l’opposition de plusieurs pays membres de l’UE – en partie, apparemment, parce que l’UE n’avait commandé que 300 millions de doses à la société française Sanofi. « C’est pourquoi acheter plus à une entreprise allemande n’était pas dans les cartes », dit un initié familier des négociations. La Commission européenne a nié cette version des événements, affirmant qu’il n’est pas vrai que Paris a pris des mesures massives pour protéger Sanofi. »

Etonnant, selon certains critiques anonymes derrière leurs claviers, de voir Spahn parler « d’entreprise allemande » alors que le vaccin associe le géant américain Pfizer (88.000 personnes dans plus de 150 pays dont la France) à la petite société allemande BioNTech (1.300 personnes) de Mayence. La vérité, c’est que, si l’entreprise américaine est en vedette, c’est que l’Allemande a dû signer un partenariat pour bénéficier de sa puissance commerciale. Il n’en reste pas moins vrai que la mise au point du vaccin est à mettre au crédit de l’Allemand BioNTech, n’en déplaise aux polémistes qui font diversion. Notre « partenaire privilégié » a simplement dû prendre acte de l’inefficience (passagère, mais dommageable° de Sanofi.

Clément Beaune, secrétaire d’État chargé des affaires européennes, a nié que la France ou aucun pays ait demandé de baisser le nombre de doses achetées. Sur France Inter, il déclare: « C’est du grand n’importe quoi. Jamais la France ni aucun pays n’a demandé de baisser le nombre de doses des contrats qu’on aurait signés. C’est faux. Il ne faut pas mentir sur ces choses-là » Certes…

Macron a toutefois jeté le doute sur le seul vaccin disponible

« Il faut être honnête et transparent, on ne sait pas tout sur ce vaccin, » a lâché le Français, interrogé sur le vaccin Pfizer-BioNtech au cours d’un entretien déjà désastreux avec le media en ligne Brut, puisque, pour plaire au jeune public, il reconnaissait que des policiers puissent agir au faciès !

Le vendredi 4 décembre, le président Macron a recommandé d’être « très prudent » à l’encontre du vaccin de Pfizer et BioNTech, affirmant que la stratégie n’est pas à court terme de vacciner à toute force et toute la population.

Deux jours plus tôt, la Grande-Bretagne avait été le premier pays au monde à autoriser l’utilisation de ce vaccin basé sur une technologie innovante, dite à ARN messager, utilisée aussi par le candidat vaccin de Moderna, alors que celui d’AstraZeneca s’appuie sur une technologie classique.

L’Autorité européenne des médicaments (AEM) s’était donnée jusqu’au 29 décembre au plus tard pour livrer son avis sur le vaccin de Pfizer-BioNtech alors que ceux de Moderna et AstraZeneca ne devraient être disponibles que… plus tard: comprendre « sans date » !

Au media en ligne Brut, il déclara: « il y a des vaccins qui arrivent [peut-il dire quand ?], il n’y en a pas qu’un. Là, on a vaccin qui est en train d’arriver, sur l’ARN messager, ce qui est une première mondiale. » C’est donc l’expression d’un rejet à la fois du vaccin de Pfizer/BioNTech d’une part, et de celui de Moderna d’autre part. Macron faisait ainsi le vide pour Sanofi ! Mais, dans le même temps, des Français meurent. Pardon: « perdent la vie » !

« Je ne crois pas à la vaccination obligatoire pour ce vaccin parce que d’abord, il faut être toujours très honnête et très transparent [ça va mieux en le clamant ?], on ne sait pas tout sur ce vaccin comme on ne sait pas tout sur ce virus« , a poursuivi le président de la République. « Le vaccin d’avril ne sera pas celui de janvier. Il y a des vaccins qui vont arriver au printemps-été, qui seront faits avec d’autres techniques. » Il faut pouvoir attendre et il semble, son ministre Véran et lui, faire bien peu cas des personnes à risque : la sélection naturelle ?

La France a choisi de vacciner sa population par étapes: Macron n’a pas choisi : il n’a pas plus de doses vaccinales aujourd’hui que de masques il y a un an… D »abord les personnes âgées en Ehpad à partir de janvier [il a commencé avant la date, « dès la fin décembre », pour apaiser les esprits, et seulement quelques dizaines], puis les personnes fragiles à partir de février et enfin, au printemps, le reste de la population.
« On n’est pas en train de dire aux gens : ‘Vaccinez-vous, vaccinez-vous’, à toute force et toute la population, on a une autre stratégie« , a certifié Macron. Voilà qui est intéressant, mais un peu flou ! Se croit-il à Koh-Lanta ?

« La clé de la stratégie, à partir du moment où on va complètement sortir du confinement [ça s’appelle « déconfinement » ?], ça va être le ‘tester-alerter-protéger(…) et progressivement de vacciner. Une progressivité sans cesse réaffirmée qui a pour effet d’interpeller. D’autant qu’il ajoute que « le vaccin n’est en fait la solution que le jour où vous avez entre 50% et 60% de votre population qui a ce qu’on appelle l’immunité collective« , a-t-il ajouté. Au fait, que reste-t-il de la stratégie de Castex: «tester, alerter, isoler, protéger  » ?

Cette immunité collective se prépare avec le troisième déconfinement: il sera meurtrier, mais c’est le moyen radical et à moindre fait, d’attendre Sanofi. La stratégie de Macron, l’élimination naturelle des individus les moins aptes à la « lutte pour la vie ».

Covid-19 : le vaccin de Moderna, vieux de 11 mois, mis au point en un week-end

Une campagne se développe pour effacer l’annonce au printemps de délais longs nécessaires à leur mise au point

Le vaccin de Moderna contre le Covid-19 a été mis au point en deux jours.
Le vaccin de Moderna mis au point en deux jours sera distribué par le groupe pharmaceutique suisse Roche

Le vaccin du laboratoire américain Moderna, qui va être mis sur le marché, a été globalement imaginé dès le 13 janvier 2020. La technologie nouvelle qu’il utilise, l’ARN messager, a dû subir toute une phase de tests, comme n’importe quel vaccin, ce que d’aucuns est en droit d’exiger !

Le coronavirus a touché la Chine de plein fouet, fin décembre 2019, mais pas encore notre pays, le 13 janvier 2020. Avant sa démission en février, la ministre Agnès Buzyn est informée du risque majeur de mort qui menace, mais nul ne sait encore que la France ne sait pas encore que le Covid-19 va tuer 56.000 Françaises et Français, à ce jour. Le premier confinement entrera en vigueur le 17 mars dans notre pays. 

Le 13 janvier, c’est pourtant à cette date que, associée aux instituts américains de recherche sur la santé (NIH), l’équipe de recherche du laboratoire américain Moderna finalise la séquence de son vaccin contre le Covid-19, l’ARNm-1273. Deux jours plus tôt, le 11 janvier, les autorités chinoises avaient en effet diffusé l’information sur la séquence génétique des protéines du coronavirus.

« Le vaccin a été fait en deux jours, sur ordinateur, sans jamais avoir le virus, expliquait en mars dernier le PDG français de Moderna therapeutics Stéphane Bancel dans Libération. A titre de comparaison, il avait fallu vingt mois pour démarrer les essais cliniques du vaccin contre le Sras ».

L’ARN messager, une technologie nouvelle

Si un tel tour de force est possible, c’est en raison de la technologie de ce nouveau vaccin qui repose sur la molécule de l’ARN messager. Un vaccin traditionnel consiste à préparer notre organisme à répondre à une maladie en utilisant notre système immunitaire. Le vaccin contient de petites quantités d’une bactérie ou d’un virus mort ou très affaibli, mais jamais vivant.

La technologie contenue dans le vaccin de Moderna, mais aussi de Pfizer, repose sur la molécule de l’ARN messager. Il s’agit d’une instruction génétique créée en laboratoire. Une fois le vaccin injecté, nos cellules lisent cet ARN et produisent une protéine appelée le spicule. Quand notre organisme détectera le coronavirus, il fabriquera alors des anticorps pour le combattre. 

Plusieurs mois d’essais cliniques

Historiquement, deux jours sont un délai bien trop court pour produire un vaccin. Le développement d’un vaccin est strict et se fait en trois phases avec des essais sur quelques patients, puis à plus grande échelle. Un laboratoire doit ensuite obtenir l’accord des autorités de santé – l’Agence européenne du médicament en Europe – pour pouvoir mettre le vaccin en vente et pouvoir commencer à vacciner les patients.

Moderna et Pfizer peuvent annoncer une efficacité à 94,5 %. Aucune revue scientifique n’a encore pu le confirmer. Seul le vaccin plus traditionnel du laboratoire AstraZenecca, efficace à 70 %, a vu son efficacité confirmée par la revue scientifique The Lancet.

En France, les vaccinations commenceront en troisième semaine de janvier 2021 et cibleront en priorité les pensionnaires des Ehpad et le personnel soignant.