Une taxe sur le gaz va presque doubler

Un avatar du bouclier tarifaire et de l’argent magique

La sortie du bouclier tarifaire annoncée se concrétise dès le 1er janvier 2024, mais puisque ce n’est pas une surprise, la presse gouvernementale la présente comme normale. Elle nous raclnte que l’un des impôts payés par les fournisseurs de gaz naturel, l’accise, va presque doubler, ce qui devrait mécaniquement faire augmenter la facture pour les abonnés.

La France doit importer 99% de sa consommation de gaz naturel et subit les variations des prix sur les marchés mondiaux, Or, ce gaz vient principalement de Norvège et de Russie mais aussi du Qatar, de l’Algérie et autres pays. Et la géopolitique n’est pas favorable…

Le tarif normal de l’accise sur les gaz naturels à usage combustible, qui a remplacé depuis 2022 la taxe intérieure de consommation sur le gaz naturel, va passer à 16,37 euros le mégawattheure (MWh) dès le 1er janvier, contre 8,45 euros actuellement, selon un arrêté publié samedi au Journal officiel.

En juillet 2021, le tarif réglementé du gaz a déjà augmenté de presque 10% par rapport au mois précédent. S’en sont suivies deux autres hausses, de 5,3% et 8,7%. Au point que le gouvernement dû annoncer un blocage du prix du gaz pendant toute l’année 2022. En 2023, après avoir déjà augmenté de 4,93 % en novembre, selon la CRE le prix du gaz a augmenté de nouveau de 5,18 €/MWh en décembre. Et 2024 ne sera pas meilleure.

Le tarif normal de l’accise sur les gaz naturels à usage combustible correspond au plafond autorisé par la loi de finances 2024, publiée le même jour au Journal officiel. Jeudi 21 décembre, le projet de loi de finances fut considéré comme adopté définitivement par l’Assemblée nationale, en application de l’article 49 alinéa 3 de la Constitution.

« Une hausse de la facture de gaz de l’ordre de 8 euros du mégawattheure »

« Pour la moitié des abonnés au gaz qui ont opté pour une offre tarifaire à prix fixe, le relèvement de l’accise va induire une hausse de la facture de gaz de l’ordre de 8 euros du mégawattheure », explique Nicolas Goldberg, analyste spécialisé dans l’énergie au cabinet de conseil Colombus Consulting.

L’autre moitié des abonnés a signé des offres fondées sur un indice, dit « repère de vente », établi tous les mois par la Commission de régulation de l’énergie. Au ministère de l’Économie, on estime que cet indice pourrait baisser, passant de 123 euros/MWh en décembre pour la consommation liée à la cuisson ou l’eau chaude dans la fourchette basse, à une moyenne de 114 euros sur les trois premiers mois de l’année, selon les anticipations de marché à date. Le consommateur ne profiterait donc pas de la baisse des cours, puisque la taxe maintiendrait la facture de gaz autour du prix payé en décembre. Le prix actuel est au même niveau que celui de la sortie du bouclier tarifaire, le 1er juillet 2023.

Une autre hausse du prix du gaz se profile

L’exécutif organise depuis plusieurs mois la sortie progressive du bouclier tarifaire, déployé depuis fin 2021 pour modérer l’impact de la flambée des prix du gaz et de l’électricité. Depuis le 1er juillet, il n’existe plus de tarifs réglementés de vente de gaz (TRVG), qui permettaient au gouvernement de limiter directement la hausse des tarifs. À la place, un prix « repère » de la Commission de régulation de l’énergie, actualisé tous les mois, doit servir de guide, en fonction des cours du marché. Il sert de base aux offres tarifaires « passerelles ».

Une autre hausse pour le gaz se profile par ailleurs, qui sera aussi répercutée sur les factures : le tarif de distribution du gaz qui compte pour environ un quart de la facture finale augmentera au 1er juillet 2024 ; la Commission de régulation de l’énergie (CRE) doit déterminer de combien, d’ici à début janvier.

Concernant l’électricité, aucun nouveau relèvement de taxe n’a encore été publié au Journal officiel. Le gouvernement pourrait relever en février le tarif réglementé, mais s’est engagé à ce que la hausse soit inférieure à… 10 % par rapport au niveau d’août 2023. « Beaucoup d’experts dont je suis estiment qu’un relèvement de l’accise sur le tarif de l’électricité serait une grave erreur au moment où l’on incite les gens à électrifier leurs usages pour le chauffage ou les véhicules », a ajouté Goldberg. Mais les élections européennes (en juin) seront passées…

Croyez-vous que, dans ses voeux pour 2024, Macron évoquera ces hausses du prix de l’énergie ?

Les personnalités préférées des Français en 2023

Ceux qui n’y paraissent pas en disent long sur notre société

    Le Top 50 des personnalités préférées des Français est paru. Jean-Jacques Goldmann se maintient à la première place du classement, suivi de Florent Pagny et de Thomas Pesquet, selon Le Journal du Dimanche.

    Pour la 13e fois, Jean-Jacques Goldmann est en tête du classement des personnalités préférées des Français, selon le baromètre Ifop/JDD publié samedi soir. Retiré du devant de la scène, il continue d’accompagner la vie des Français à travers ses chansons à succès.

    Le chanteur est talonné par Florent Pagny et par l’astronaute Thomas Pesquet qui perd une place par rapport à l’an dernier. Egalement habitué de ce classement, Omar Sy prend la 4e place suivi du chanteur Vianney.

    Sophie Marceau, première femme

    Placée en 15e position, Sophie Marceau est la première femme de ce top loin d’être paritaire puisque seules 18 femmes se hissent dans le top 50. L’animatrice Karine Le Marchand est 18e, et les actrices Alexandra Lamy et Virginie Efira prennent respectivement les 19e et 24e places.

    Dans le détail, affligeant, le reste du top 20 est composé de Soprano (6e), Francis Cabrel (7e), Grand Corps Malade (8e), Dany Boon (9e), Philippe Etchebest (10e), Jean Reno (11e), Jean Dujardin (12e), Michel Sardou (13e), Cyril Lignac (14e), Zinédine Zidane (16e), Teddy Riner (17e), et Renaud (20e).

    Jordan Bardella 30e

    Côté sportifs, on note le recul des joueurs de l’équipe de France de football qui, auréolés de leur parcours lors du Mondial 2022, figuraient en bonne place l’an dernier. Quatrième l’an dernier, Kylian Mbappé chute à la 22e place. Seuls Zinédine Zidane et Teddy Riner restent bien classés, tandis que le capitaine du XV de France Antoine Dupont arrive au 38e rang.

    Le président du Rassemblement National (RN) Jordan Bardella est la seule personnalité politique présente, puisqu’il prend la 30e place. « Du jamais vu », s’étonne le directeur de l’Ifop Frédéric Dabi dans le JDD. Gabriel Attal reste à la porte du classement en 57e place, tandis que Macron dégringole à la 63e place après une 35e place en 2022.

    Le top 20 des personnalités préférées des Français

    1. Jean-Jacques Goldman
    2. Florent Pagny
    3. Thomas Pesquet
    4. Omar Sy
    5. Vianney
    6. Soprano
    7. Francis Cabrel
    8. Grand Corps Malade
    9. Dany Boon
    10. Philippe Etchebest
    11. Jean Reno
    12. Jean Dujardin
    13. Michel Sardou
    14. Cyril Lignac
    15. Sophie Marceau
    16. Zinedine Zidane
    17. Teddy Riner
    18. Karine Le Marchand
    19. Alexandra Lamy
    20. Renaud

    Cherchez les intellectuels, les chercheurs scientifiques ou les héros: c’est mort ! Les écrans ne les connaissent pas…

    ZFE : Lyon, Grenoble et Strasbourg discriminent le diesel d’avant 2006

    Des métropoles écologistes excluent les automobilistes modestes

    Ceux qui n’ont pas les moyens
    de changer de voiture
    seront même verbalisés

    A compter du 1er janvier, les véhicules Crit’Air 4 (de plus de 18 ans) seront bannis des centres-villes de trois des métropoles NUPES, avec quelques rares dérogations.

    Les panneaux signalent les entrées de zones à faibles émissions (ZFE) et il est nécessaire de les décrypter car les règles changent selon les villes (ici à Clermont-Ferrand) 

    Les métropoles de Lyon, Grenoble et Strasbourg poursuivent la mise en place de leurs zones à faibles émissions (ZFE) pour améliorer la qualité de l’air en excluant, à partir de lundi, davantage de vieux véhicules diesel.

    A partir du 1er janvier seront bannis du Grand Lyon les véhicules dotés de la vignette Crit’Air 4, les diesel immatriculés « entre 2001 et 2005 pour les voitures, entre mi-2000 et 2004 pour les motocycles et les cyclomoteurs », indique la métropole écologiste sur son site Internet.

    Encore plus polluants, les véhicules Crit’Air 5 (diesel immatriculé avant 2001) y sont déjà interdits depuis début 2023.

    La mise en œuvre, depuis 2020, de la ZFE lyonnaise ne s’est pas réalisée sans tension, le débat se cristallisant ici comme ailleurs sur ses effets pour les automobilistes les plus modestes, en pleine crise du pouvoir d’achat, en raison du coût des véhicules moins polluants, hybrides et électriques.

    En juin, la métropole de Lyon a dû revoir à la baisse son projet d’extension de périmètre et reporter l’interdiction des véhicules Crit’Air 2, initialement prévue au 1er janvier 2026, qui pourront finalement rouler jusqu’au 1er janvier 2028.

    Grenoble et douze communes de sa métropole vont aussi interdire les Crit’Air 4 à partir du 1er janvier, une mesure qui sera effective du lundi au vendredi de 7 à 19 heures. Les Crit’Air 5 y étaient déjà interdits depuis juillet.

    Liste d’exemptés sous conditions

    Des dérogations seront néanmoins possibles, fait savoir la métropole de Grenoble, notamment pour les personnes qui travaillent en horaires décalés, les commerçants ou encore les véhicules de collection. Une période « pédagogique » de six mois, sans verbalisation, est également prévue.

    Dans l‘Eurométropole de Strasbourg (33 communes), les véhicules Crit’Air 4 étaient, eux aussi, sous un régime dit « pédagogique » depuis un an, mais seront, à leur tour, bannis du secteur au 1er janvier, à l’instar des Crit’Air 5 interdits depuis début 2023.

    A ce jour, onze métropoles ont commencé à déployer des ZFE, chacune avec son propre calendrier. Mais cela ne se passe pas sans heurts, comme on a pu le voir récemment à Marseille où la ZFE a télescopé la réalité sociale. Dans toute l’agglomération Aix-Marseille, et pas seulement les quartiers nord de Marseille, la prochaine ZFE de septembre 2024 interdira la circulation de plus de 300.000 voitures de ménages défavorisés, soit près d’un tiers des véhicules. Mais la ville songe aussi à une ZFE maritime pour contrôler son port. En septembre 2024 lors de sa mise en œuvre, ce sera même la majorité des véhicules qui sera interdite dans des quartiers où les ménages modestes sont surreprésentés. La mairie NUPES de Benoît Payan (PS) est du côté des Thénardier.

    Leurs créations résultent de la loi d’orientation des mobilités (LOM) de 2019, présentée par le ministre de l’Ecologie, François de Rugy, et la ministre des Transports, Elisabeth Borne. Une généralisation en France de ces zones est prévue par la loi d’ici 2025 dans les 43 agglomérations de plus de 150.000 habitants.

    « Chaque année, la pollution de l’air génère environ 40.000 décès prématurés, » assure Santé publique France (2021) qui estime aussi qu’elle « provoque également quantité d’affections et de maladies chroniques (maladies cardiovasculaires, asthme…) », selon le site partisan de la métropole de Lyon.

    Rappelons que l’entrée en vigueur du contrôle du nombre d’occupants par vidéoverbalisation assistée était prévue en 2020, les dispositifs de contrôle automatisé intégral pour 2021, à Grenoble dès le mercredi 9 février 2022. En plus des agents de surveillance de la voie publique (ASVP) et de la police municipale, il y a désormais les caméras de la Ville pour les verbaliser, après Voiron (LR depuis …2020) ou plus récemment Echirolles (PCF, depuis 1944 ).

    Vers du changement dans le calendrier scolaire

     « Nous voulons passer à deux zones »

    Les vacances de Noël et la fin d’année font réfléchir Gabriel Attal, le ministre de l’Education nationale et de la Jeunesse. Actuellement, une commission étudie la possibilité de changer l’organisation des vacances scolaires et le passage à deux zones. Pour autant, la question ne peut se poser avant la rentrée scolaire 2024 ?

    Cette commission sur le calendrier scolaire, réunissant syndicats enseignants, associations de parents et collectivités territoriales, mise en place au printemps à l’initiative de la Fédération des Conseils de Parents d’Elèves (FCPE, marquée très à gauche), travaille actuellement sur ce sujet.

    « La question, c’est le bien-être de l’élève et son rythme de travail », a expliqué Laurent Zameczkowski, porte-parole de la Fédération des Parents d’Elèves de l’Enseignement Public (PEEP). « Avec le système glissant des trois zones, notammment pour les vacances de février et de Pâques, on se retrouve avec des décalages. Parfois il n’y a que cinq semaines entre deux périodes de vacances, et parfois il y a jusqu’à onze semaines, ce qui est un souci ».

    Pour améliorer le système, « la tendance est plutôt d’aller de trois zones vers deux », mais la commission n’a « pas encore statué », a-t-il ajouté. Celle-ci devrait remettre des conclusions au ministre « en février » après des auditions menées depuis septembre, notamment des professionnels du tourisme, a-t-il précisé.

    « Le système actuel comporte des bémols, les vacances de printemps sont par exemple trop tardives », a estimé Jean-Luc Boch, président de l’Association nationale des maires de stations de montagne (ANMSM). « Nous ne voulons plus que les zones se chevauchent car cela crée une concentration trop forte. L’idée serait de passer à deux zones qui ne se chevauchent pas ».

    Cependant, il n’est pas sûr que Gabriel Attal soit vraiment réceptif à cette proposition. Invité dans l’émission La Maison des maternelles sur France 2, il s’est montré plutôt réticent à cette idée. « Ça ne fait pas partie de mes plans immédiats de revoir le calendrier des vacances scolaires », a-t-il déclaré. Le ministre de l’Education nationale a quand même tenu à ajouter qu’il n’était pas complètement fermé. « Je regarderai évidemment le rapport qui m’est remis et la proposition qui m’est faite. » Mais visiblement, le changement ne sera pas pour demain !

    C’est dans les tuyaux, mais le puissant secteur de l’hôtellerie n’a pas encore été consulté…

    Bizutage à caractère sexuel dans un palace à Biarritz : la victime présumée dément

    Le procureur et les dénonciateurs en sont quittes pour leur emballement sous la pression d’associations

    Sud-Ouest, dont le capital est détenu à 80 % par la famille Lemoîne, s’est-il refait la cerise sans contrôle de ses sources ?

    Une enquête préliminaire pour agression sexuelle et violences a été ouverte jeudi 28 décembre par le Parquet de Bayonne, qui s’est saisi de l’affaire : aucune plainte n’a été déposée.

    « Une petite blague entre amis. » La victime présumée, un commis de cuisine sur le départ de l’Hôtel du Palais sous les ordres du chef Aurélien Largeau, à Biarritz, dément toute agression, dans un article paru vendredi 29 décembre : « Ce qui se passe actuellement ne reflète en rien ce qui a pu se passer, (…) je ne me suis pas fait licencier, j’ai décidé de partir pour un [autre] cursus. » Sur Instagram, la victime présumée écrit : « Une carotte dans les fesses ? Vraiment ? Violence ? Agression ? Tout ceci n’est que mensonge. »

    Le journal Sud-Ouest avait pointé du doigt des faits [avérés ??] qui se seraient déroulés le 2 décembre en cuisine. Durant plusieurs heures [sic], le jeune commis y aurait été attaché nu à une chaise, une pomme dans la bouche et une carotte dans les fesses, devant des membres de la brigade et en présence du chef Aurélien Largeau. Le quotidien régional parle de « bizutage humiliant ». Un jugement moral, au-delà de soi-disant faits. Assis et une carotte dans les fesses, c’est humiliant et forcément malaisant.

    Un bizutage de départ ? Une enquête préliminaire pour agression sexuelle et violences a été diligentée jeudi par le Parquet de Bayonne, qui s’est saisi de l’affaire. Aucune plainte n’a en effet été déposée et si le procureur a fait preuve d’un zèle inspiré par la peur du tribunal médiatique, le quotidien local a vigoureusement buzzé zvec grand plaisir: ses finances n’étaient pas au mieux rendant nécessaires plusieurs fournées de licenciements depuis 2012.

    Le chef Aurélien Largeau « dément formellement ces accusations »

    « Les faits rapportés ne reflètent en rien la réalité, » affirme le chef limogé qui se dit « dévasté par les atteintes portées » à son image et à son honneur. Sur Instagram, il a déclaré à France Bleu Pays basque qu’il « dément formellement ces accusations ». « Je condamne toute forme de maltraitance, bizutage ou humiliation au sein des brigades (…) et jamais je ne m’associerai à de tels comportements », ajoute-t-il.

    Interrogée jeudi sur l’affaire, la direction du groupe Hyatt, qui exploite l’hôtel cinq étoiles, a répondu à la presse qu’elle est informée d’un « incident préoccupant qui a eu lieu dans les locaux de l’hôtel et d’images ayant circulé » sur les réseaux sociaux. « Une investigation a été menée et les décisions adéquates ont été prises », a-t-elle jugé.

    Le départ du chef de 31 ans, qui avait décroché une étoile au guide Michelin en 2022, a eu lieu le 21 décembre selon Sud-Ouest. Le commis est parti quant à lui travailler dans un hôtel parisien, « de son plein gré ,» selon ses déclarations à France Bleu.

    Sud-Ouest a donc fait un mauvais usage de la liberté de la presse et du secret des sources mais, comme les juges, les journalistes jouissent du privilège archaïque de ne pas avoir à rendre compte de leurs bavures. Peuvent-ils, à l’instar des politiques, déclarer « j’assume » et être quittes ?

    Dans la version de Loopsider, qui ne fait pas les choses à moitié, la carotte aurait été plantée dans l’anus : lien TikTok

    Sur une chaîne d’information en continu, une représentante d’association pour le moins radicale évoqua même une… banane. Quand la presse libère la parole sacrée de militantes féministes vertueuses, mais sans limites, les outrages prennent de redoutables proportions…

    Quant au chef étoilé, il est licencié par la rumeur, mais le tribunal médiatique n’a pas à réparer ses dégâts aux personnes.

    Les nouveaux imams « détachés » ne seront plus acceptés en France en 2024

    La France n’acceptera plus de nouveaux imams envoyés par d’autres pays, à partir du 1er janvier 2024

    Quelle différence avec la France?

    C’était l’une des promesses cosmétiques allant dans le bon sens pour lutter contre le « séparatisme » lors du discours de Macron aux Mureaux : la France n’acceptera plus de nouveaux imams « détachés », c’est-à-dire envoyés par d’autres pays (Algérie, Turquie, Maroc…), à partir du 1er janvier 2024.

    Quatre ans plus tard, dans une lettre envoyée aux pays concernés, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a précisé ce vendredi 29 décembre que les imams détachés encore présents dans l’Hexagone en 2024 ne pourront s’y maintenir « sous ce statut ».

    Rappelant qu’il existe un « préavis » de trois ans, pour laisser aux mosquées et Etats le temps de s’organiser, Gérald Darmanin a également annoncé qu’à compter du 1er avril, un « cadre spécifique » sera mis en place pour permettre aux associations gestionnaires de lieux de culte de recruter elles-mêmes des imams.

    La venue d’« imams du ramadan » n’est pas remise en cause

    Le but n’est pas d’empêcher des imams étrangers de prêcher en France, mais de s’assurer qu’aucun n’est payé par un Etat étranger dont il serait fonctionnaire ou agent public (comme c’est actuellement le cas des imams turcs), précise-t-il dans ce courrier.

    En revanche, la venue d’« imams du ramadan », ces quelque 300 psalmodieurs et récitateurs qui se rendent en France pendant le mois béni pour les musulmans, n’est, elle, « pas remise en cause ».

    Parallèlement, l’accent est mis sur la nécessité qu’une « part croissante » des imams officiant sur le territoire soient, « au moins partiellement, formés en France ». Cela suppose de développer les formations et l’Etat se veut « attentif » à ce qu’une offre « respectueuse des lois et principes de la République » s’étoffe rapidement.

    Projet de Macron

    Au-delà des formations cultuelles, il s’agit aussi de soutenir l’accès des imams à des formations universitaires, comme celles lancées en 2023 par l’Institut français d’islamologie, par exemple. Créé à Aubervilliers en 2022 et dirigé par le philosophe Pierre Caye, il a pour mission de développer une islamologie française de haut niveau et de promouvoir à l’échelle nationale l’étude scientifique des systèmes de croyances, de savoirs et de pratiques propres aux différentes branches qui composent la religion musulmane.

    Décidé à lutter contre le « séparatisme islamiste », selon une annonce de février 2020, Macron avait promis une série de mesures contre les « influences étrangères » sur l’islam en France, allant des imams détachés au financement des mosquées. « Nous travaillons sur la fin des imams détachés en 2024 », avait précisé le ministre de l’Intérieur d’alors, Christophe Castaner.

    Pour mieux organiser le culte musulman, un Forum de l’islam de France (Forif) avait également été lancé en février 2022, avec des acteurs de terrain censés mieux représenter la deuxième religion du pays. Mais cette instance peine à s’imposer dans le paysage fragmenté de l’islam en France. Une deuxième session annuelle du Forif doit cependant être programmée dans les « prochaines semaines », indique le ministère de l’Intérieur.

    Comme un pied de nez à tous ceux qui tablaient sur sa disparition (le Forit ou la Grande mosquée de Paris), le Conseil français du culte musulman (CFCM) a été le premier à annoncer la date du début du ramadan, fixée le jeudi 23 mars 2023. Une manière de s’imposer en tant qu’interlocuteur de référence dans la grande confusion de l’islam de France.

    La ministre Sabrina Agresti-Roubache, pointée pour sa déclaration d’intérêts

    Cette proche des Macron est-elle aussi trouble qu’une autre, Michèle Marchand de Bestimage ?

    Sabrina Agresti-Roubache

    La déclaration de revenus de la secrétaire d’Etat chargée de la Ville depuis juillet 2023, fait apparaître une variation de 91.000 euros cette année. Cette députée Renaissance issue de l’immigration algérienne est pointée aussi pour avoir domicilié une société chez un ancien élu corse condamné avec des figures de la « Brise de mer, » gang corse actif depuis la fin des années 1970 qui doit son nom à celui d’un bar du vieux port de Bastia.

    L’hebdomadaire Marianne a relevé une différence de 91.000 euros dans les déclarations de revenus faits auprès de l’HATVP (Haute autorité pour la transparence de la vie publique) de Sabrina Agresti-Roubache, 47 ans, entre son élection de députée de Marseille et sa nomination à la Ville en juillet dernier.

    Comportement troublant

    Une variation importante de revenus dont se défend la ministre notamment en charge du « plan Marseille en grand » et membre, depuis 2022, du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes. Il s’agirait d’un « oubli de déclaration de droits d’auteur perçus, mais déclarés en 2022 », et « un sursis d’imposition de plus-value » relatif à ses activités de productrice de films (société Seconde Vague Productions).

    Brigitte Macron et la sous-ministre par protection
    Michèle Marchand, en blanc

    Un cousin de son mari

    Aussi, l’hebdomadaire pointe le fait que Gurkin Invest films Corse, une de ses sociétés de production, liquidée en 2020, avait été domiciliée chez Jean Casta, ancien maire de Pietralba, village de Haute-Corse, et « porteur de valises, » selon Le Parisien. Une domiciliation opportuniste, se défend Sabrina Roubache, Jean Casta étant le cousin de son mari Jean-Philippe Agresti, ancien doyen de la faculté de droit et de science politique de l’université d’Aix-Marseille et actuel recteur de l’académie de Corse, depuis le 15 décembre 2021.

    Jean Casta a été condamné en 2013 à deux ans d’emprisonnement dont un avec sursis avec d’autres prévenus dans l’affaire dite du « Cercle Wagram », un cercle de jeux parisien en lien avec le milieu de la nuit et l’organisation mafieuse corse de la Brise de mer.

    Isère: interpellation de livreurs de repas en situation irrégulière

    Colère au faciès du maire de Grenoble, obstacle à l’expulsion de clandestins sous OQTF

    Livrer des repas n’est pas un jeu, monsieur Piolle

    Une dizaine d’étrangers en situation irrégulière exerçant l’activité de livreur de repas a été arrêtée par la police à Grenoble et dans d’autres villes iséroises, le 27 décembre. Eric Piolle et d’autres élus de gauche extrême ont dénoncé cette mesure, pointant plus largement la loi immigration, bien que les Français plébiscitent les principales mesures de la loi.

    Piolle (EELV) méprise
    la demande de
    trois Français sur quatre

    En novembre 2021, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin estimait que la France comptait 600.000 à 700.000 personnes en situation irrégulière. Mais il ne sait pas quelle proportion de cette population occupe un emploi… 

    Combien de clandestins seraient-ils concernés par la création d’un titre de séjour pour régulariser des travailleurs sans-papiers dans les « métiers en tension » ?

    Le futur projet de loi immigration du gouvernement comprendra-t-il un article permettant la régularisation de travailleurs sans-papiers dans les métiers « en tension » ? Cette mesure est l’objet de toutes les négociations, la droite et l’extrême droite n’en veulent pas, l’alliance présidentielle est divisée, et une partie de la gauche – comme Mélenchon ce dimanche – réclame carrément la régularisation « massive » de « tous les travailleurs » sans-papiers. Combien de personnes cela représente-t-il ? Combien sont-elles déjà à être régularisées chaque année ? 

    Quel est le nombre avoué de travailleurs sans-papiers en France ?

    Il n’existe pas de chiffres officiels du nombre de travailleurs sans-papiers en France. En novembre 2021, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin estimait que la France comptait 600.000 à 700.000 personnes en situation irrégulière. Mais on ne sait pas quelle proportion de cette population occupe un emploi. 

    Pour estimer le nombre de sans-papiers en France, le gouvernement se base sur ceux des bénéficiaires de l’Aide médicale d’Etat (AME), dispositif permettant aux étrangers en situation irrégulière de bénéficier d’un accès aux soins. En décembre 2020, ils étaient 380.000 bénéficiaires. En novembre 2019, une étude de l’Institut de recherche et documentation en économie de la santé (Irdes) et de l’université de Bordeaux indiquait que seul un sans-papiers sur deux éligible à l’AME en bénéficiait. 

    Piolle fait de la concurrence à l’asso de livreurs qu’il subventionne

    Début 2020, alors que l’activité n’avait que quelques mois, Sicklo comptait 13 restaurants affiliés, et huit livreurs-fondateurs. En mai 2021, 60 restaurants (mais seulement 30 en ce moment, pandémie oblige) ont rejoint l’enseigne, qui compte une bonne vingtaine de salariés !

    Le maire de Grenoble est venu rencontrer les salariés de Sicklo. Eric Piolle a même accompagné Mathieu, l’un des fondateurs, dans une livraison en centre-ville. Histoire de mieux comprendre son

    Handicap : censure des PAS par le Conseil constitutionnel 

    Pôles d’Appui à la Scolarité, hold-up de Gabriel Attal sur le droit à la compensation des élèves en situation de handicap ?

    Scolarisation des enfants handicapés

    Le Gouvernement prévoyait la création de 100 Pôles d’Appui à la Scolarité (PAS), chargés d’évaluer les besoins des élèves en situation de handicap à la place des MDPH. Or, dans l’article 53 du Projet de Loi de Finances (PLF) pour 2024, la profession voit un hold-up de l’Etat sur le droit à la compensation des élèves en situation de handicap.

    L’Education nationale devenait ainsi juge et partie dans l’évaluation des besoins des élèves en situation de handicap et notamment dans la définition de la quotité horaire nécessaire à leur scolarité, au mépris du principe de neutralité, un pré-supposé qu’elle puisse ne pas le respecter et que la profession n’ait jamais failli.

    Comme les familles, les AESH (accompagnants des élèves en situation de handicap) et les associations, notamment l’Association LEA – Lutter Ensemble Autrement – manifestent leur ferme opposition à ce qui souffre, selon eux, d’un défaut de partialité.

    C’est la raison pour laquelle, Alexandra Martin, députée LR des Alpes-Maritimes et juriste, a déposé de nombreux amendements au PLF 2024 pour demander le renoncement du gouvernement, ou tout du moins exiger que les Pôles d’Appui à la Scolarité entretiennent un dialogue entre l’élève, sa famille et ses équipes médicales dans la définition de son droit à la compensation.

    Ce communiqué du syndicat révolutionnaire trotskiste a été publié le 29/12/2023

    Le 28 décembre, le Conseil constitutionnel a censuré 12 cavaliers budgétaires qui étaient présents dans la loi de finances, dont l’article 53 qui concerne les PAS (Pôles d’Appui à la Scolarité), considérant qu’il ne s’agissait pas d’une simple disposition budgétaire mais d’un choix politique d’organisation pour la scolarisation des élèves en situation de handicap.

    Les PAS devaient se déployer en remplacement des Pials, dispositifs de mutualisation des moyens d’accompagnement des élèves en situation de handicap. Avec les PAS, l’Éducation nationale entendait reprendre la main, face aux MDPH, sur la définition et la coordination des adaptations pédagogiques, du matériel adapté et de l’intervention des personnels AESH. Alors même que l’organisation de l’accompagnement des élèves et du service des AESH par le biais des Pials est épinglée comme une entrave aux droits des élèves en situation de handicap par plusieurs rapports à l’image de ceux rendus par la médiatrice de l’Éducation Nationale en 2021, par la Défenseure des droits en 2022 et par la commission nationale consultative des droits de l’homme, en décembre dernier, le ministère de l’Éducation nationale poursuit dans sa logique d’économies de moyens, ne prévoyant pour l’heure que de recruter 100 personnels pour le déploiement de 100 PAS à la rentrée 2024.

    Cette décision du Conseil constitutionnel conforte l’analyse de SUD éducation : le ministère de l’Education nationale ne met pas en œuvre une vraie politique ambitieuse pour la scolarisation des élèves en situation de handicap et se contente d’un bricolage. Ce sont les élèves qui subissent en premier lieu les conséquences délétères de cette politique.

    Sans moyens pour un véritable accompagnement pédagogique, humain et médico-social des élèves, sans réduction des effectifs par classe, sans formation des personnels et sans reconnaissance du métier d’AESH par la création d’un vrai statut de la Fonction publique, l’inclusion vendue par le ministère de l’Éducation nationale n’est que communication. Le manque de moyens est instrumentalisé par les groupes réactionnaires pour insuffler chez les collègues le rejet de l’école inclusive, et produit, chez les élèves en situation de handicap, un sentiment de détresse.

    SUD éducation appelle au respect des droits des enfants à l’école, en particulier l’accès à la scolarisation pour toutes et tous, quels que soient leurs besoins particuliers.

    SUD éducation appelle les personnels à la grève le 1er février pour gagner les moyens pour une vraie école inclusive.

    Version Conseil constitutionnel

    Saisi de la loi de finances pour 2024, le Conseil constitutionnel censure, outre douze « cavaliers budgétaires », des dispositions relatives à l’exonération de certains impôts bénéficiant aux fédérations sportives internationales reconnues par le Comité international olympique et à leurs salariés.

    Ces dispositions modifient le code général des impôts afin de prévoir, d’une part, que les fédérations sportives internationales reconnues par le Comité international olympique sont exonérées de cotisation foncière des entreprises, de cotisation sur la valeur ajoutée et d’impôt sur les sociétés au titre de certaines activités et, d’autre part, que les salariés de ces fédérations, fiscalement domiciliés en France, sont exonérés d’impôt sur le revenu à raison des traitements et salaires qui leur sont versés au titre de ces mêmes activités pendant cinq ans à compter de leur prise de fonctions.

    Ces dispositions étaient critiquées notamment au regard du n énoncé à l’article 6 de la Déclaration de 1789, et du principe d’égalité devant les charges publiques, énoncé à son article 13.

    Au regard de ces exigences constitutionnelles, le Conseil constitutionnel relève que, en adoptant ces dispositions, le législateur a entendu, afin de renforcer l’attractivité de la France, inciter les fédérations sportives internationales reconnues par le Comité international olympique à y installer leur siège social.

    Il juge que, toutefois, en prévoyant, d’une part, qu’une fédération est exonérée des impôts précités, pour toutes les activités afférentes à ses missions de gouvernance du sport et de promotion de la pratique sportive, et, d’autre part, que ses salariés, y compris lorsqu’ils sont déjà domiciliés fiscalement en France, bénéficient d’une exonération d’impôt sur le revenu au titre de ces activités, au seul motif que cette fédération est reconnue par le Comité international olympique, le législateur n’a pas fondé son appréciation sur des critères objectifs et rationnels en fonction du but qu’il s’est proposé.

    Par conséquent, le Conseil constitutionnel censure comme méconnaissant le principe d’égalité devant les charges publiques l’article 31 de la loi déférée.

    Par sa décision de ce jour, le Conseil constitutionnel censure comme « cavaliers budgétaires », par ailleurs, douze dispositions de la loi déférée, c’est-à-dire comme ne relevant pas du champ des lois de finances défini par la loi organique relative aux lois de finances (LOLF).

    Il censure comme telles des dispositions dont la place en loi de finances était critiquée par certains auteurs des recours, à savoir l’article 197 relatif à l’orientation de l’épargne réglementée vers certaines entreprises de l’industrie de défense, l’article 208 concernant la sécurisation de l’extraction des déchets des Mines de potasse d’Alsace et l’article 233 relatif à la création de pôles d’appui à la scolarité.

    Le Conseil constitutionnel censure par ailleurs d’office comme n’ayant pas leur place en loi de finances neuf autres dispositions de la loi déférée.

    La censure de ces différentes dispositions ne préjuge pas de la conformité de leur contenu aux autres exigences constitutionnelles. Il est loisible au législateur, s’il le juge utile, d’adopter à nouveau de telles mesures, dont certaines apparaissent au demeurant susceptibles d’être déployées sans attendre son éventuelle intervention.

    L’AP-HP réduite à lancer un appel aux dons pour acheter un matériel de pointe

    L’hôpital Georges Pompidou de Paris doit demander la charité

    Aurélien Rousseau, le ministre démissionnaire de la Santé, fut directeur général de l’ARS d’Ile-de-France (2018-2021) et, ce mercredi 28 décembre 2023, l’hôpital Georges Pompidou de Paris en est à lancer un appel aux dons, pour l’achat d’un appareil médical de pointe, ce qui fait hurler certains élus. Ils y voient l’illustration du manque d’investissement de l’Etat dans la santé publique.

    L’appel aux dons a été lancé pour aider à l’acquisition d’un scanner à comptage photonique, un dispositif d’imagerie perçu comme une petite révolution dans le milieu médical. Seuls deux hôpitaux en sont équipés en France et aucun en région parisienne, selon les précisions mises en ligne par l’AP-HP, dont le directeur-général de 2013 à 2022 fut Martin Hirsch.

    « En cette fin d’année, nous faisons appel à votre générosité pour nous aider à (en) finaliser l’acquisition », écrit l’hôpital situé dans le XVe arrondissement de Paris sur X.

    Banalisation du procédé par la 7e puissance économique, derrière l’Inde

    Le procédé d’appel aux dons n’a rien de récent et plusieurs ont été lancés pendant la crise sanitaire pour soutenir le personnel soignant surmobilisé et faire avancer la recherche pour la vaccination contre le coronavirus, fait-on valoir dans l’entourage de Matignon. L’AP-HP – dont Anne Hidalgo préside le Conseil de surveillance – dispose même d’une page dédiée sur son site internet (preuve que sa gestion est ce que la population est en droit d’attendre?), où il est proposé à ceux qui le souhaitent de soutenir des causes prédéfinies comme « la recherche » ou « l’accès à la santé pour tous » ou alors de laisser la Fondation décider de l’affectation du don selon « les besoins prioritaires. » En parallèle, il est aussi possible de faire un don à l’hôpital de son choix à l’intérieur du réseau de 41 hôpitaux.

    Symbole d’un « PLFSS insincère » et de « l’évasion fiscale »

    Mais cette annonce ne passe pas dans l’opposition. Médecin de profession, le député (Les Républicains) de l’Isère, Yannick Neuder, dénonce ainsi une « situation ubuesque »« Je n’ai cessé de le dénoncer durant l’examen de ce PLFSS insincère : 50 % de nos hôpitaux, 40 % de nos cliniques privées et 60 % de nos EHPAD sont en déficit », accuse-t-il sur X.

    A l’extrême droite, l’élu du Gard Nicolas Meizonnet critique quant à lui la gestion des deniers publics, avec « des milliards d’euros jetés par les fenêtres par ceux qui nous gouvernent, » alors que « nos hôpitaux en appellent aux dons pour financer des nouvelles technologies ».

    De l’autre côté de l’échiquier, le député LFI Thomas Portes – signalé pour harcèlement sexuel – y voit la conséquence d’une politique trop favorable aux plus aisés. « Pendant que Macron gave ses amis, exonère les riches d’impôts, l’hôpital public, patrimoine de celles et ceux qui n’en ont pas, est à l’os », écrit-il, non sans sa véhémence de syndicaliste d’extrême gauche dans une allusion à la suppression de l’ISF en 2018 par Macron et jamais digérée par la gauche. Son camarade Carlos Martens Bilongo, un fraudeur fiscal et social, fait pour sa part le lien entre le manque d’argent pour l’hôpital et le budget des Armées en augmentation ces prochaines années.

    Hors du champ politique, l’ONG d’extrême gauche Attac a aussi ciblé « les ultra-riches et les entreprises multinationales » qui « pratiquent systématiquement l’évasion fiscale » privant ainsi l’Etat de revenus avec des conséquences sur les politiques publiques, en l’occurrence de santé. La santé serait donc ciblée: victime d’un complot réunissant ultra-riches, entreprises multinationales et armée ?

    Macron se mettra en scène pour un hommage à Jacques Delors aux Invalides

    Promesse de trémolos dans la voix et d’oeil de cocker

    Le santon des Invalides

    Macron adore la fréquentation de ses contemporains morts et il ne manque donc jamais l’occasion unique d’un hommage national. Jacques Delors lui offrira la possibilité de s’approprier ne serait-ce qu’une parcelle de sa gloire présumée, en prononçant un discours immortel rédigé par une équipe de beaux parleurs rompue à l’exercice.

    On n’imagine pas que Macron puisse ne pas se mettre en avant à la faveur des honneurs de la Nation à Jacques Delors: l’homme est réputé humble et le président sera trop tenté de compenser en s’enorgueillissant pour deux. L’ancien ministre de François Mitterrand, président de la Commission européenne (1985-1995) qui est emblématique seulement pour les Français, croulera donc sous un flot de belles paroles vendredi 5 janvier, à 11h00, a annoncé l’Elysée ce vendredi.

    A l’annonce de la disparition du grand homme, le chef de l’Etat avait salué un « inépuisable artisan de notre Europe » et « une figure tutélaire de la scène politique depuis 40 ans ». En vérité, depuis trente ans, plus personne n’a su ce qu’il était devenu.

    En 1995, il renonça en effet à se présenter à l’élection présidentielle et disparut des radars. Ainsi l’espoir qu’il incarna pour la gauche fut-il éphémère, alors qu’il était le favori dans les sondages. Sa carrière politique avait ensuite marqué le pas: il était resté un défenseur de l’Europe, mais la mise en procès de l’UE contribua fortement â sa mise sous le boisseau. En mars 2020, il avait bien encore appelé les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE à plus de solidarité au moment où ces derniers s’écharpaient sur la réponse commune à apporter à la pandémie de Covid-19, mais le Brexit (31 janvier 2020) avait porté un coup sévère à l’image de la Commission européenne, autoritaire, coupée des Etats-membres et abondamment condamnée pour ses mesures déconnectées, voire néfastes.

    Ancien président de la Commission européenne, père du marché commun, de l’euro et d’Erasmus, l’ancien ministre de l’Economie de François Mitterrand a également été salué par les dirigeants européens comme un « visionnaire » et un « bâtisseur » de l’Europe, mais les autres, nationaux et souverainistes, se satisferont d’un simple respect dû à sa mémoire. C »est pourquoi Macron devrait la jouer discret, ce qu’il ne sait pas faire, et bref, alors qu’il travaillera d’abord et avant tout à redorer sa propre image. Un travail de longue haleine depuis sa réforme controversée des retraites, sa loi immigration dénaturée, son abus de l’article 49.3 et sa mobilisation du Conseil constitutionnel pour pallier son défaut de majorité absolue. L’hommage à Delors réussira-t-il là le montage en épingle de l’affaire Depardieu a fait flop ?

    Hôtel du Palais à Biarritz : des violences sexuelles en cuisine indignent les libertaires de Libération

    L’éviction du « chef étoilé » d’un « hôtel de luxe » lui importe plus que le sort du commis bizuté

    L’accroche ci-dessus donnerait le sentiment que Libération n’a aucune appétance pour le croustillant et le salé, faisant mentir sa réputation de journal libertaire ouvert à toutes les transgressions, notamment sexuelles. Ne s’est-il pas illustré par son soutien aux intellectuels dépravés – mais progressistes ! – qui s’adonnèrent allégrement à la pédophilie décomplexée des années 70 et 80, âge d’or de son apologie ? Un écrivain sacré par le prix Médicis (1973) comme Tony Duvert pouvait affirmer que les « gamins aiment faire l’amour comme on se mouche »… Citons le philosophe Roland Barthes, le philosophe Michel Foucault, le journaliste collaborateur (1975-1982) au quotidien Libération Guy Hocquenghem, Daniel Cohn-Bendit (passé de Mai-68 à Macron via EELV), Gabriel Matzneff, soutenu par des gens très riches comme Pierre Bergé (groupe Le Monde) et Yves Saint-Laurent, et par des patrons de presse, Marc Pulvar (père d’Audrey Pulvar) ou Olivier Duhamel, fils de ministre de la Culture, président du think-tank Le Siècle et directeur de la Fondation nationale des sciences politiques qui assure la gestion de l’Institut d’études politiques (IEP) de Paris Science Po Paris…

    « Un extrait de l’émission littéraire Apostrophes, datant de 1990, a ainsi été exhumé par l’INA. On y voit Bernard Pivot demander à Matzneff pourquoi il s’était spécialisé dans «les lycéennes et les minettes». Et l’écrivain de lui répondre qu’une fille «très très jeune est plutôt plus gentille». Autour du plateau, seule la journaliste québécoise Denise Bombardier s’indigne [mollement] des propos tenus, » écrit Libération. Les féministes archaïques des années 2020 font payer aux hommes d’aujourd’hui les déviances des « mâles (assez peu) blancs » (et noirs, comme Pulvar) d’hier.

    « Après un «incident préoccupant», pour reprendre les mots d’une responsable du groupe [américain] Hyatt qui exploite l’établissement, le chef d’un hôtel de luxe du Pays basque a dû quitter son poste ce 21 décembre. Le Parquet de Biarritz a ouvert une information judiciaire des chefs d’agression sexuelle et de violences, rapporte Libération.

    Le chef étoilé Aurélien Largeau, de l’Hôtel du Palais à Biarritz, a quitté son poste, poursuit le quotidien, suite à des violences sexuelles envers un salarié.

    Selon le journal Sud-Ouest, qui évoque le «bizutage humiliant» d’un commis de cuisine, les faits se seraient déroulés le 2 décembre en cuisine. Durant plusieurs heures, un jeune y aurait été attaché nu à une chaise, une pomme dans la bouche et une carotte dans les fesses, devant des membres de la brigade et en présence du chef Aurélien Largeau. Des images ont été enregistrées et partagées sur les réseaux sociaux, retirées depuis.

    Le Parquet de Bayonne a ouvert à son initiative une enquête préliminaire des chefs d’agression sexuelle et violences. Contacté par Libération, le procureur Jérôme Bourrier précise qu’il n’a été jusqu’ici saisi d’aucune plainte. A la question de savoir si pénétration il y a eu, le Parquet répond ne disposer que «des éléments fournis par Sud-Ouest». Le cas échéant, l’affaire pourrait être requalifiée en viol, affirme le Parquet.

    «Les décisions adéquates ont été prises»

    Depuis la médiatisation de l’affaire, la direction de l’Hôtel du Palais assure que «cet incident ne reflète pas les valeurs que nous défendons, [qu’] une investigation a été menée et les décisions adéquates ont été prises. La sécurité, la santé et le bien-être de nos collègues, de nos clients et de nos partenaires sont nos priorités absolues», a ajouté une responsable du groupe Hyatt sans faire d’autres commentaires.

    Le chef Aurélien Largeau, 31 ans, qui avait été recruté en 2020 pour diriger le restaurant gastronomique de l’hôtel cinq étoiles, était auréolé d’une étoile au guide Michelin depuis l’an dernier. Le chef a démenti «formellement les allégations» portées à son encontre, dénonçant auprès de France Bleu Pays basque des faits «mensongers et diffamatoires». Il a indiqué qu’il prépare sa défense avec ses avocats. Contactée, la ville de Biarritz, principale actionnaire de la société d’économie mixte (Socomix) qui possède les murs du palace, dont la gestion du personnel est déléguée au groupe Hyatt, n’a pas souhaité s’exprimer sur l’affaire. «On a appris l’information par la presse», assure de son côté l’un des administrateurs de la Socomix, Patrick Destizon, conseiller municipal d’opposition à Biarritz. Selon lui, «lors du conseil d’administration tenu le 21 décembre, durant lequel la direction [de l’hôtel] a présenté son rapport de gestion trimestriel, cet épisode n’a pas été évoqué».

    Depuis plusieurs années, de multiples témoignages décrivent un milieu de la cuisine française, très masculin et à la réputation violente, dans lequel violence verbale, attouchements, bizutage, agressions sexuelles ne sont pas rares. Il y a trois ans, Libération avait enquêté sur les abus dans ce milieu où les langues sont en train de se délier.

    Mais détenu par Altice Media, propriété du milliardaire Patrick Drahi, principal actionnaire de BFM TV depuis 2020, le quotidien Libération a viré sa cuti, s’engageant dans un processus militant de dénonciation qui vise les dominants – sans vraiment se préoccuper des soumis – en adéquation avec le mouvement néo-féministe radical.

    Une maire PS soupçonnée de complicité de trafic de stupéfiants

    La maire socialiste de Canteleu était déjà mise en examen depuis début 2022

    La socialiste vertueuse

    Le Parquet de Bobigny a requis une enquête pour « complicité de trafic de stupéfiants » à l’encontre de la maire PS de Canteleu (Seine-Maritime), Mélanie Boulanger, a-t-on appris ce jeudi de sources judiciaires. Le Parquet a également requis, le 24 décembre, le renvoi devant un tribunal d’un adjoint de la maire et de 17 autres personnes.

    Selon la vice-procureure à Bobigny, Mélanie Boulanger a « volontairement différé l’installation de caméras de vidéosurveillance afin de ne pas entraver le trafic de stupéfiants » tenu par une famille à Canteleu et qui rapportait d’énormes bénéfices.

    Maire de la commune depuis 2014

    « Si ses déclarations et les documents qu’elle fournit montrent que, publiquement, celle-ci tentait de lutter contre les trafics de stupéfiants sur sa commune, les investigations ont démontré que parallèlement, elle  »travaillait » avec les Meziani en leur fournissant des informations essentielles à la pérennité et au développement de leur trafic de stupéfiants », poursuit le Parquet.

    Figure du PS rouennais, incarné par Nicolas Mayer-Rossignol, et tête de liste PS-EELV aux régionales de 2021, la maire de Canteleu, Mélanie Boulanger a été mise en examen avec son adjoint pour complicité de trafic de stupéfiants en avril 2022.

    Vice-présidente de la Métropole Rouen Normandie en charge de la… jeunesse et de l’enseignement supérieur, Mélanie Boulanger et son adjoint avaient été placés en garde à vue le 8 octobre 2021 lors d’un coup de filet anti-stupéfiants, puis remis en liberté le lendemain. Au total, dix-neuf personnes avaient été placées en garde à vue dans le cadre d’une information judiciaire ouverte en septembre 2019 pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs et menée par un juge de Bobigny.

    Mélanie Boulanger avait alors affirmé n’avoir « aucun lien » avec les trafiquants de drogue de sa commune, dont elle est maire depuis 2014. « Ils ont essayé plusieurs fois d’entrer en contact avec moi par personne interposée. Je suis une élue de terrain. On m’appelle, je réponds. Ils ne m’ont évidemment jamais appelée eux-mêmes », avait indiqué la maire.

    Romans-sur-Isère : interpellation d’un homme qui a menacé la maire de mort

    Le suspect a été interpellé ce mercredi 27 décembre en Seine-Saint-Denis.

    « C’est un soulagement pour moi et mes proches. » Ce jeudi 28 décembre, la maire DVD de Romans-sur-Isère, Marie-Hélène Thoraval, a été informée qu’un homme a été interpellé par la police judiciaire dans l’enquête pour menaces de mort la visant.

    Il est suspecté de lui avoir envoyé sur Instagram des menaces de mort et de « décapitation » à la fin du mois de novembre, deux semaines après le meurtre de Thomas à Crépol dans la Drôme dans une agression par des hommes de sa commune.

    « Je salue le travail des enquêteurs, c’est un soulagement pour moi et mes proches. Jugement demain en comparution immédiate », a-t-elle écrit sur X, anciennement Twitter.

    Elle a redit sa « grande satisfaction » et salué le « travail exceptionnel » de la police.

    Une menace « d’ici un mois »

    Le 29 novembre dernier, l’élue de la Drôme avait porté plainte après la réception de ces menaces. « J’ai reçu un message privé sur Instagram précisant qu’on me prévoyait une décapitation, qu’on jonglerait avec mon crâne et que tout cela serait fait d’ici un mois. C’est une véritable menace de mort », avait-elle précisé.

    Après la mort de Thomas, 16 ans, lors de la fête de son village, plusieurs suspects ont été interpellés. Certains d’entre eux venaient du quartier de la Monnaie à Romans-sur-Isère. Très vite, la maire de la ville avait dénoncé « une culture » de la délinquance, tandis que des rassemblements violents organisés se sont tenus dans le quartier.

    Sur « environ 4.500 habitants », « il y a à peu près une centaine de jeunes qui mettent un bazar pas possible, avec un groupe extrêmement dur », avait analysé l’édile sur BFMTV et RMC.

    « Ce n’est pas un fait divers, dans ce qui s’est passé à Crépol, il y a vraiment cette notion d’attaque qui ressort », avait encore déclaré Marie-Hélène Thoraval, « il y a quelque chose qui se passe dans la société par rapport à cet événement ».

    Elle avait également demandé à ce que le caractère raciste de l’attaque à Crépol soit retenu et que la justice soit « ferme ». « J’assume complètement les propos qui ont été les miens », a-t-elle répété ce jeudi soir.

    Ce qu’il ne nous est pas donné de savoir, c’est l’identité du suspect retrouvé en Seine-Saint-Denis…

    André Santini qualifie deux élues de « pin-ups » : bim, une plainte verte…

    Le maire d’Issy-les-Moulineaux est accusé d’« outrage sexiste »

    Dina Deffairi Saissac,
    conseillère municipale
    déléguée à la végétalisation
    et aux jardins partagés

    « Sexisme », mépris et « irrespect assumé ». Le groupe Ecologistes d’Ile de France a décidé mercredi 27 décembre que les deux élues qualifiées de « pin-up » par André Santini, maire d’Issy-les-Moulineaux, Hauts-de-Seine, pendant une assemblée générale, avaient besoin de son soutien. Une plainte a été déposée pour outrage sexiste.

    Les faits se sont déroulés le 21 décembre, lors du comité du Syndicat des eaux d’Ile-de-France (Sedif) que préside André Santini, ancien ministre de la Fonction publique. Au moment d’un vote, l’édile interpelle, sans les nommer, deux élues qui se font attendre : « Alors, les pin-up là ? ». Selon le communiqué diffusé par les écologistes franciliens, qui prennent les choses en main, l’une des élues visées est Dina Deffairi Saissac, conseillère municipale écolo de Saint-Ouen, poussée au dépôt de plainte politique pour « outrage sexiste par une personne abusant de l’autorité que lui confère sa fonction ».

    Face aux élues qui demandent « un peu de respect », Santini réplique vertement : « Comment voulez-vous (du respect), je vous méprise. Je me pose la question de l’intérêt de votre présence ». Avant de poursuivre sur un ton ironique : « Vous n’êtes pas une pin-up, ça figurera au procès-verbal. Et ça contribuera à accroître votre gloire, je suppose. »

    Santini déjà visé par une plainte pour agression sexuelle

    « Outre leur insupportable virulence, ces propos sexistes et méprisants n’ont d’autres buts que de rabaisser une femme élue. Ces mots, ce ton, cette posture ne sont que l’expression d’une violence inacceptable, d’un irrespect assumé », s’indigne le groupe francilien des Ecologistes. Auprès du Parisien, Dina Deffairi Saissac dénonce un « sexisme décomplexé » qui « dure depuis des années ». « C’est une violence institutionnelle », estime-t-elle. Essentialisation ?

    Eva Sas et Sandrine Rousseau, députées écologistes, ont aussi apporté leur soutien à l’élue de Seine-Saint-Denis. « Il est temps de mettre fin à ces outrances d’un autre temps » s’insurge Eva Sas sur X, mère de deux enfants de l’ancien ministre écologiste Pascal Canfin et l’ancienne compagne de Jean-Vincent Placé, ancien secrétaire d’Etat de Hollande, ancien sénateur écologiste condamné pour insultes racistes à l’encontre d’un videur d’origine maghrébine et outrage à agents, alors qu’il se trouvait en état d’ivresse.

    Maire d’Issy-les-Moulineaux depuis 43 ans, André Santini, 83 ans, fait déjà l’objet d’une enquête pour agression sexuelle et harcèlement sexuel et moral, après les plaintes de son ex-chef de cabinet et de son ancien huissier en juillet 2022, pour attouchements. Il a nié les faits par la voix de son avocat. En parallèle, selon Le Monde, l’ancien patron de l’UDI est aussi visé par une plainte de l’association Anticor pour « prise illégale d’intérêts » et « détournement de biens ».

    Ses 43 années à la tête de la mairie d’Issy-les-Moulineaux paraissent plus longues à son opposition qu’à son électorat. Sa liste l’a emporté dès le premier tour en 2020, avec 60,3 % des voix.

    André Santini a été récompensé du Prix de l’humour politique 1989 pour « Saint Louis rendait la justice sous un chêne. Pierre Arpaillange [ministre de la Justice] la rend comme un gland. » Quant à Eric Dupond-Moretti, il adresse, en mars 2023, deux bras d’honneur à l’attention du président du groupe LR Olivier Marleix : outrage sexiste ?

    Mort de Jacques Delors, architecte de l’Europe

    Du mythe du bâtisseur à la réalité du bâti

    L’ancien ministre de l’Economie sous François Mitterrand et président de la Commission européenne pendant dix ans, Jacques Delors, est mort à l’âge de 98 ans, a annoncé sa fille Martine Aubry ce mercredi 27 décembre. « Il est décédé ce matin à son domicile parisien dans son sommeil », a déclaré la maire socialiste de Lille.

    « Il est décédé ce matin à son domicile parisien dans son sommeil », a déclaré la maire socialiste de Lille.

    Simple et catholique, Jacques Delors a travaillé avec le premier ministre Jacques Chaban-Delmas de 1969 à 1972, avant d’adhérer au Parti socialiste en 1974 à l’âge de 49 ans dans l’espoir « d’être utile ».

    A la tête des Finances publiques sous François Mitterrand (1981-1984), il fut l’un des initiateurs du tournant de la rigueur à partir de 1982, évitant à la France de plonger dans l’inflation, au prix de plusieurs dévaluations.

    Un européen convaincu

    Depuis Bruxelles où il restera à la tête de la Commission de 1985 à 1995, Jacques Delors a été architecte de la construction des contours de l’Europe contemporaine: mise en place du marché unique, signature des accords de Schengen, Acte unique européen, lancement du programme Erasmus, réforme de la politique agricole commune, mise en chantier de l’Union économique et monétaire qui aboutira à la création de l’euro…

    Il a activement participé à la construction de l’Europe des 12. Son grand combat qui lui ausi attribué sans rire, la réunification de l’Allemagne alors divisée en deux blocs par l’Union soviétique. Cet Européen convaincu avait également été eurodéputé de 1979 à 1981.

    Comme ancien ministre de l’Economie, il avait douché les espoirs de la gauche en refusant de se présenter à l’élection présidentielle de 1995, alors qu’il était le grand favori des sondages, comme l’était Ségolène Royal en 2007. Etait-il donc le seul à savoir que les prodiges qu’on lui attribuait alors, comme aujourd’hui encore, étaient en fait des impostures ? Son spectaculaire renoncement à la télévision, lors de l’émission « 7 sur 7 » présentée par la socialiste Anne Sinclair, devant 13 millions de téléspectateurs, a-t-il inspiré François Hollande lorsque ce capitaine abandonna son pédalo au milieu du gué.

    « Je vais atteindre 70 ans, je travaille sans relâche depuis 50 ans et il est plus raisonnable, dans ces conditions, d’envisager un mode de vie plus équilibré entre la réflexion et l’action », avait-il déclaré, ses yeux bleus de cocker tombant face caméra.

    « Je suis un social-démocrate »

    Il est revenu en 2021 sur cette décision dans les colonnes du Point: « Je n’ai pas de regrets », mais « je ne dis pas que j’ai eu raison », avait-il déclaré.

    « J’avais un souci d’indépendance trop grand et je me sentais différent de ceux qui m’entouraient. Ma façon de faire de la politique n’était pas la même ».

    Du gaullisme social avec Chaban-Delmas à l’union de la gauche, puis au social-réalisme aux côtés de François Mitterrand, Jacques Delors a tracé les contours d’une deuxième gauche française. Mais Mitterrand le barra pour Matignon : trop de droite, selon ce pétainiste !

    Avant de faire son entrée en politique, cet admirateur de Pierre Mendès-France est entré à la Banque de France, puis a adheré à la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC) et a participé à la déconfessionnalisation du syndicat, qui donne naissance à la CFDT.

    Après son renoncement à la course présidentielle en décembre 1994, sa carrière politique a marqué le pas et c’est presque en simple militant que Jacques Delors a poursuivi ses combats partir du milieu des années 90.

    Avec ses centres de réflexion, « Club témoin » ou « Notre Europe » (devenu ensuite « Institut Jacques-Delors » et installé à Paris, Bruxelles et Berlin), il a plaidé jusqu’au bout pour un renforcement du fédéralisme européen, réclamant davantage « d’audace » à l’heure du Brexit et des attaques de « populistes de tout acabit ». Avec quelque raison.

    En mars 2020, il avait appelé les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE à plus de solidarité au moment où ces derniers s’écharpaient sur la réponse commune à apporter à la pandémie de Covid-19. Quelles solutions proposa-t-il ?

    L’épouse de Christian Estrosi soupçonnée de conflit d’intérêts

    Laura Tenoudji se défend

    Laura Tenoudji-Estrosi et son mari le maire de Nice, Christian Estrosi, ont été signalés à la justice pour des soupçons de conflits d’intérëts, a révélé Mediapart dans une enquête publiée mardi 26 décembre. Des accusations que la journaliste réfute en tout point auprès de Nice Matin.

    Celle aussi connue sous le nom Laura du Web, pour ses chroniques sur Telematin sur France 2, avait coanimé, fin novembre, la cérémonie d’ouverture de l’Eurovision junior 2023, en direct du Négresco. Un événement financé à hauteur de plus de 600 000 euros par la municipalité que dirige son mari. Il est également question du Nice Climate Summit. La journaliste aurait dû animer fin septembre l’événement coorganisé par les deux collectivités dirigées par Christian Estrosi et le journal La Tribune, propriété du milliardaire franco-libanais Rodolphe Saadé à la tête de CMA CGM, l’un des leaders mondiaux du transport et de la logistique,  et du quotidien régional La Provence)Face à la controverse, elle renonce à y participer.

    Dans ces deux affaires, trois élus d’opposition ainsi qu’un fonctionnaire territorial dénoncent de possibles conflits d’intérêts, au travers de deux signalements distincts adressés au Parquet, révèle Mediapart, le site révolutionnaire trotskiste.

    Laura Tenoudji-Estrosi balaye les accusations

    « Ridicule ! », répond mercredi 27 décembre Laura Tenoudji-Estrosi dans Nice Matin, dont l’actionnaire majoritaire est Xavier Niel, copropriétaire du groupe Le Monde. Assurant qu’elle est « extrêmement prudente avant d’accepter quoi que ce soit à Nice », elle balaye toute possibilité de conflit d’intérêts et réfute qu’elle a tiré le moindre profit personnel.

    « S’agissant du Nice Climate Summit, La Tribune [qui co-organise le sommet], m’a demandé d’animer deux tables rondes. Parce que j’avais déjà collaboré avec ce journal, que c’était à Nice et que j’étais dans mon écosystème, à savoir tout ce qui touche à l’innovation et à l’environnement. Mais c’était à titre bénévole ! Il ne pouvait donc y avoir le moindre conflit d’intérêts », assure-t-elle. Par précaution et pour ne pas alimenter davantage la polémique qui avait commencé à naître, elle avait renoncé à ces animations.

    En ce qui concerne la co-animation de l’Eurovision junior sur France 2, Laura Tenoudji-Estrosi souligne qu’elle « travaille pour France Télévision » en tant que salariée depuis 23 ans et assure n’avoir fait que ce que son employeur lui demandait.

    « Je ne vois pas comment j’aurais pu refuser. C’était dans le cadre de mon travail. Il n’y a pas eu d’avenant à mon contrat. Et d’ailleurs à l’époque toutes les vérifications avaient été faites par France Télévision pour s’assurer qu’il n’y ait justement pas de conflit d’intérêts. »

    « Réduite à être l’épouse de… »

    « Je suis droite dans mes bottes », poursuit la journaliste qui dénonce des accusations « totalement infondées » et se dit « consternée » que « des consœurs » la réduisent à n’être plus que « l’épouse de… ».

    « J’en veux moins aux élus de l’opposition qui font leur job d’opposants, explique-t-elle à Nice Matin, qu’à ces journalistes, des femmes qui exercent la même profession que moi et qui ont choisi de relayer ces accusations sans même vérifier si j’avais été payée ou pas pour ces prestations. Qui, sous prétexte que je suis la femme de mon mari, voudraient me retirer le droit d’exercer mon métier et se permettent au passage de me faire passer pour une incompétente. » La journaliste Léa Salamé s’était retirée le temps de la campagne de son compagnon Raphaël Glucksman, tête de liste aux européennes, et Anna Cabana avait renoncé à son activité de presse pendant que son mari Jean-Michel Blanquer avait été ministre de l’Education.

    Selon Nice Matin, l’avocat de Christian Estrosi, Me Olivier Baratelli, a annoncé qu’il compte poursuivre en diffamation les media qui ont relayé une information, selon lui, non vérifiée. Il veut également déposer plainte pour dénonciation calomnieuse contre ceux qui ont signalé à la justice « des faits qu’ils savaient pertinemment faux » dans un but « uniquement politique ».

    Pour aller inaugurer le train de nuit Berlin-Paris, le ministre Clément Beaune a pris l’avion

    Beaune, encore un ubuesque ministre choisi par Macron

    Le ministre des Transports a effectué un vol de près de 1.000 kilomètres peu après l’inauguration d’une autre ligne de train de nuit, entre Paris et Aurillac.

    C’est une « prouesse », salue Le Canard Enchaîné. L’hebdomadaire a révélé mardi que le ministre des Transports, Clément Beaune, a pris l’avion avant d’aller inaugurer la ligne de train de nuit entre Berlin et Paris.

    Un vol entre deux inaugurations

    Le 10 décembre au soir, le ministre était à Paris pour l’inauguration de la ligne de train de nuit entre Paris et Aurillac. Le train est parti à 19h27. Il restait donc environ 24 heures à Clément Beaune pour rallier Berlin, d’où le train de nuit pour Paris partait le lundi 11 décembre à 20h18.

    Le ministre aurait pu choisir le rail plutôt que les airs, puisque plusieurs trains partent depuis la gare du Nord ou la gare de l’Est et arrivent à Berlin. Mais le trajet est bien plus long : environ huit heures (avec une ou deux correspondances) contre moins de deux heures en avion.

    Plus long, le déplacement en train est surtout beaucoup moins polluant : sur 1000 kilomètres, les émissions de CO2 seraient 75 fois moins fortes en train qu’en avion, selon l’Ademe.

    « Les politiques doivent montrer l’exemple »

    Thomas Wagner, le fondateur du medium Bon Pote, qui traite des questions écologiques, a regretté « une tromperie » du gouvernement. « Les politiques doivent montrer l’exemple s’ils souhaitent entraîner le reste de la population », a-t-il pointé, ajoutant que « quand l’agenda rend les choses impossibles, on communique, on modifie l’agenda. Nous sommes en 2023, pas 1990. »

    Lien TikTok

    Début décembre, c’est le ministre de la Transition écologique qui avait été épinglé pour des déplacements intérieurs effectués en jet privé. En six mois, Christophe Béchu aurait effectué au moins onze vols en avion d’affaires, selon l’enquête du journal La Topette, relayée par Libération. La plupart des trajets auraient pu être réalisés en train. Lien PaSiDupes

    Après Hidalgo, il faut Beaune à Paris, vite !

    Un détenu s’est évadé en pleine audience du tribunal de Bobigny

    C’était en septembre et Dupond-Moretti ne s’en est pas vanté

    On a retrouvé le détenu qui s’était évadé du tribunal judiciaire de Bobigny (Seine-Saint-Denis) – le premier de France en termes de volume d’affaire à traiter – en pleine audience, le week-end dernier.

    Le jeune interpellé, qui comparaissait détenu, était déféré dans le cadre d’une comparution préalable. Cette procédure a pour but de statuer sur une éventuelle incarcération jusqu’à la reprise des audiences de comparutions immédiates.

    Il avait escaladé le box en verre du tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis), pour s’évader au moment où un juge ordonnait son placement en détention provisoire à la maison d’arrêt de Villepinte, en Seine-Saint-Denis, dans l’attente de son jugement.

    « Au moment du prononcé de la décision, il a escaladé le box (des détenus) et l’intervention des fonctionnaires de police n’a pas réussi à le maintenir », a déclaré le président du tribunal, Peimane Ghaleh-Marzban, ex-directeur des services judiciaires au ministère de la justice (2013), ex-secrétaire général du Conseil supérieur de la magistrature (CSM).

    Le jeune adulte de 18 ans, qui avait traversé le hall du tribunal à pied, avant de prendre la fuite en métro, sans que les agents de police ne puissent le rattraper. Il a été retrouvé à Montreuil et condamné, vendredi 15 septembre 2023 à 14 mois de prison ferme. La peine a été assortie d’un mandat de dépôt.

    Un individu bien connu, mais son identité est protégée…

    Deux détenus escaladent une guérite de promenade à la maison d’arrêt du Pontet

    La presse en dit trop ou pas assez: qui y comprend quoi que ce soit ?

    Existe-t-il une guerre des gangs dans les prisons françaises ? Deux détenus ont escaladé une guérite de promenade du centre pénitentiaire d’Avignon-Le Pontet (Vaucluse) ce lundi, « en réaction à des pressions exercées par d’autres détenus, » selon le syndicat FO. Cette maison d’arrêt peut accueillir jusqu’à 600 détenus.

    Un officier adjoint de l’ERIS, l’équipe régionale d’intervention et de sécurité, est intervenu. Il se trouvait près de la prison pour des raisons familiales. Moins coopératif, un des deux détenus a finalement dû être maîtrisé, alors que le deuxième est redescendu de lui-même.

    Ils ont été placés en cellule disciplinaire, ajoute Force Ouvrière.

    D’après le syndicat FO, l’administration pénitentiaire a promis des mesures de sécurisation des guérites avec l’installation de concertina (de fil barbelé). Et un numéro de téléphone vert ?

    Eric Dupond-Moretti a inauguré la SAS de la prison du Pontet en juillet dernier

    Une structure d’accompagnement vers la sortie du centre pénitentiaire d’Avignon-Pontet a été inaugurée le vendredi 28 juillet, en présence du garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti. Située à une centaine de mètres de la prison, elle accueille 120 détenus dans des cellules plutôt spacieuses et lumineuses. Les détenus sont accompagnés dans leur projet de réinsertion par 49 agents.

    L’Etat a investi 25 millions d’euros pour la mise en place de cette nouvelle structure. C’est l’une des sept de ce type, inaugurées cette année au France (après celles de Montpellier, Caen, Le Mans et Valence), dans le cadre du Plan 15.000 places de prison, d’ici 2027, de Macron.