Les derniers voeux de son quinquennat seront-ils un adieu?
“Espoir et liberté”, “année cruciale”, “France réconciliée”: de nombreux candidats à la présidentielle ont devancé le président sortant en présentant ce vendredi 31 décembre leurs vœux pour 2022 avant le message enregistré traditionnel du chef de l’Etat aux Français à 20h.
Avec des phrases chocs, des promesses ou encore des formules dégagistes beaucoup plus frontales comme “au revoir Macron!”, les candidats ont tous rêvé, alerté ou annoncé aux Français l’importance, parfois même l’urgence, de l’alternance.
“Nouvelle ère”
“Je veux construire une nouvelle ère d’espoir et de liberté qui succédera aux années Covid”, avec “des réformes et des progrès concrets”, a promis la candidate LR à l’Elysée Valérie Pécresse. La présidente de région a affirmé devant les drapeaux français et européen qu’en cette nouvelle année elle se dressera “contre l’immobilisme du pouvoir en place”, fustigeant au passage “l’abstention massive” des derniers scrutins, “un divorce pour la démocratie”.
Pour Marine Le Pen, “l’année 2022, année d’un grand choix politique, sera pour vous et pour nous, Français, une année cruciale”. “Je vous invite non pas à regarder ou attendre l’élection présidentielle, mais à la faire”, a ajouté la candidate du RN, cadrée entre un vase de fleurs et un drapeau français, dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux.
Lunettes sur le nez, un buste de Napoléon et quelques livres derrière lui, Eric Zemmour a pour sa part assuré, dans une vidéo postée sur Youtube, que “2022 sera l’année de la dernière chance. Nous ne pouvons pas baisser les bras, nous seuls pouvons en décider, j’ai besoin de vous”, a lancé le candidat hors partis, sur fond d’images de ses meetings. “Adieu la faiblesse, la démission et la soumission, adieu Emmanuel Macron, bonjour la France, la reconquête commence ce soir à minuit”, a-t-il predit.
“France réconciliée”
A gauche, la candidate socialiste, Anne Hidalgo, a proposé aux Français de suivre avec elle “le chemin du courage et de la justice”, “une voie difficile”, mais celle “du salut”. Pour l’actuelle maire de Paris, qui veut “une France réconciliée dans la justice, une France réunie autour des valeurs de la République, une France pour tous”, “il existe une alternative républicaine, sociale, écologique et de progrès”. Pas question pour madame 3% d’un nouveau quinquennat “où ceux qui nous dirigent expriment leur condescendance envers les plus modestes” et d’un président sortant et d’une candidate de la droite “qui n’ont au fond qu’une seule et même référence: la prospérité de ceux qui sont déjà prospères”, ajoute l’amère Hidalgo.
Le candidat écologiste Yannick Jadot, qui a refusé la proposition de l’amère de Paris d’une primaire à gauche, a quant à lui assuré sur les réseaux sociaux vouloir faire du “climat, de la santé, du vivant, de la justice et de la démocratie […] les grands enjeux de cette élection présidentielle”. Dans une vidéo parfois décalée, l’écologiste décliniste joue la carte de l’humour – bien que l’ayatollah verte Sandrine Rousseau décrédibilise ses promesses – et se projette résolument vers un avenir à ce stade fictif, en présentant, sous un bandeau “les Amish au pouvoir”, ses vœux pour… 2027 et dressant un bilan parfaitement positif de son propre quinquennat virtuel.
Liberté(s) retrouvée(s)
Fabien Roussel, en mode selfie a, quant à lui, souhaité “une République laïque, sociale, solidaire, féministe et écologiste” – et marxiste – pour 2022 et pour cinq ans. “Reprenons notre destin en main!”, a souhaité aux Français Roussel, le candidat communiste: il fallait le préciser, puisque les travailleurs/travailleuses ne le connaissent pas plus que ceux qui ne sont pas en grève toutes les six semaines. Et puis, ça coûte rien de le dire, mais sur la méthode, c’est le grand vide.
Pendant qu’Arnaud Montebourg, dans un appel vocal filmé – non sans rappeler ses appels diffusés sur Twitter aux candidats de la gauche pour les pousser (vainement) à l’union – déplore une France qui “s’est livrée à l’autoritarisme d’un pouvoir d’un seul” et “qui a accepté de dangereuses atteintes” à ses libertés et propose une sixième République et une année 2022 “où nous pourrons décider de ne plus être des jouets”.
Devant la réplique de la statue de la Liberté de l’île aux Cygnes à Paris, le candidat de Debout la France Nicolas Dupont-Aignan s’est, de son côté, présenté comme le héraut de la “liberté” et a appelé au “sursaut démocratique pour redonner le pouvoir au peuple français”.
L’Insoumis Jean-Luc Mélenchon présentera, lui, ses vœux ”à la rentrée”, a fait savoir son entourage. Macron, toujours pas candidat déclaré à sa réélection, s’exprimera face aux Français depuis l’Elysée.