Benoît Kounkoud, handballeur des Bleus accusé de tentative de viol

L’ébriété, excuse acceptable ?

Sacré champion d’Europe avec l’équipe de France de handball, Benoît Kounkoud, 26 ans, a été placé en garde à vue, mardi 30 janvier 2024. Le handballeur, sacré champion d’Europe dimanche 28 janvier en Allemagne, est soupçonné d’avoir tenté un viol sur une jeune femme dans une boîte de nuit, quelques heures après avoir été reçu à l’Elysée par Macron. Une enquête a été ouverte.

L’agression s’est déroulée dans la nuit de lundi à mardi. Après avoir été reçus à l’Elysée par Macron, les handballeurs français ont célébré leur titre dans une boîte de nuit. Ivre, Kounkoud a baissé son pantalon, sorti son sexe – attentat public à la pudeur – et tenté de violer une jeune femme – crime.

Prévenu, un vigile a dû intervenir et les policiers de la BAC ont ensuite emmené le handballeur en cellule de dégrisement avant de le placer en garde à vue.

Une enquête a été ouverte

Le joueur du club polonais KS Kielce, sélectionné dans l’équipe de France de handball, a été placé en garde à vue dans les locaux du 1er district de police judiciaire (DPJ) dans la nuit de lundi à mardi, a précisé une source proche du dossier. Il n’était pas possible de savoir dans l’immédiat si la garde à vue était toujours en cours, ni de connaître la version des faits, selon Benoît Kounkoud.

A l’Elysée, le président avait loué la « leçon d’engagement sportif et mental » des hommes de Guillaume Gille.

Ancien joueur du Paris Saint-Germain, Benoît Kounkoud évolue désormais dans le club polonais de Kielce. Durant l’Euro de handball à Cologne (Allemagne), l’ailier droit est venu en renfort en raison d’incertitudes sur l’état physique de Yanis Lenne en début de compétition.

Aucune féministe n’a, semble-t-il, encore dénoncé cette action criminelle, exclusivement répréhensible, selon elles, chez les hommes blancs, machos de plus de 40 ans…

Quant à Oudéa-Castéra, elle reste coite coite quand il faudrait prendre la parole…

Agriculteurs en colère : des manifestants s’introduisent brièvement dans le marché de Rungis

« Rungis c’est non », martèle la préfète du Centre-Val de Loire

Les agriculteurs installés sur l’A5 à Réau sont venus sur la Francilienne jusqu’à Tigery, dans l’Essonne.

Les annonces intégrées au discours de politique générale de Gabriel Attal n’ont pas convaincu les agriculteurs. Quelque 91 manifestants ont été interpellés au marché de Rungis en raison d’une intrusion et de « dégradations » dans une « zone de stockage », a indiqué Laurent Nunez.

A la mi-journée, un cortège de 115 tracteurs, venu du barrage de Réau sur l’A5 en Seine-et-Marne, a emprunté la Francilienne et est arrivé vers 12 h 30 au niveau de Tigery, dans l’Essonne. Ils annoncent vouloir bloquer la circulation dans les deux sens jusque vers 14 heures, avant de repartir sur le barrage. 

En fin de matinée, une partie du convoi parti d’Agen et souhaitant rejoindre Rungis était bloquée dans le Loiret. Sur place, la préfète de la région Centre-Val de Loire et du Loiret Sophie Brocas a voulu « attendre la conclusion » d’une réunion qui se tenait depuis 11h30 à Matignon avec des responsables de la Coordination rurale. « On va avancer pas à pas, je ne souhaite pas d’affrontement. Rungis est la plateforme qui alimente un bassin de vie de 12 millions de personnes, Rungis c’est non. Les préfets du Lot-et-Garonne et de Dordogne les ont prévenus et je leur ai redit », a-t-elle ajouté.

Le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau a réagi sur X (ex-Twitter) à l’annonce de la proposition européenne d’une dérogation sur les jachères, une revendication des agriculteurs. « Des mois de travail de la France, une coalition construite patiemment avec l’ensemble des collègues européens que je remercie, une solution simple et pragmatique qui conjugue transition et production », a-t-il écrit. Mais une décision de Bruxelles.

Bruxelles a également proposé mercredi d’intervenir pour limiter toute hausse incontrôlable des importations agricoles ukrainiennes. Depuis l’exemption de droits de douane accordée au printemps 2022 par l’UE, l’afflux de produits agricoles ukrainiens – céréales, œufs, poulets, sucre… – provoque la colère des agriculteurs. 

Une concession de l’UE sur les jachères trop « limitée » pour les syndicats agricoles

La dérogation partielle sur l’obligation de jachères, proposée mercredi par Bruxelles pour 2024, intervient « tardivement » dans le calendrier agricole et reste « limitée », a regretté le Copa-Cogeca, organisation des syndicats agricoles majoritaires dans l’UE.

Outre les jachères, la puissante organisation avait réclamé des dérogations sur d’autres obligations de la nouvelle Politique agricole commune (PAC), comme la rotation des cultures. « Nous espérons que les Etats membres renforceront encore cette proposition », indique le Copa-Cogeca (regroupement de certaines organisations syndicales et professionnelles agricoles et coopératives).

Si des blindés des forces de l’ordre et des tracteurs se font face à plusieurs endroits, les agriculteurs ne comptent pas, a priori, avancer vers la capitale. « Il n’y a aucun mot d’ordre pour se rapprocher, indique Clément Torpier, président des JA Ile-de-France. Parfois, quelques-uns parcourent quelques kilomètres, mais tout le monde revient à la base. »

Quant aux négociations, ce mardi soir, entre les représentants de la FNSEA et des JA et le premier ministre Gabriel Attal, rien ne filtre. « Si ce n’est que ce n’est toujours pas satisfaisant et que les négociations bloquent, tranche Clément Torpier. Il serait temps que le gouvernement prenne la mesure du problème. »

« Les agriculteurs se battent pour l’ensemble des Français », lance le président de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand. Invité dans l’Oise sur un barrage de l’autoroute A16, le président de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand estime que « si les Français les soutiennent autant, c’est parce qu’ils savent pertinemment que ce qui se joue, c’est l’alimentation, c’est la qualité de l’alimentation », a insisté l’élu selon France Bleu Picardie.

Les écologistes réclament à Macron de former une coalition d’Etats contre l’accord avec le Mercosur

La tête de liste écologiste aux européennes Marie Toussaint demande mercredi à Macron de « passer des paroles aux actes » et de s’atteler dès jeudi, lors du sommet européen à Bruxelles, à « former une coalition d’Etats-membres contre l’accord UE-Mercosur ».

« Ce jeudi, la France doit porter haut et fort » une des revendications du mouvement agricole français : « l’arrêt de l’accord commercial UE-Mercosur » ((Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay), écrit Marie Toussaint dans une lettre au chef de l’Etat, signée aussi par les chefs des groupes parlementaires écologistes à l’Assemblée et au Sénat, et les eurodéputés écologistes.

Au total, en France, il y avait à la mi-journée plus de 80 blocages, 4 500 engins et 6 000 manifestants, selon une source policière. « Ce n’est pas la faute de ce gouvernement », raconte sa porte-parole, Prisca Thévenot. Lors d’une séance de questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, Prisca Thévénot a répondu aux critiques d’un député LR. « Nous devons nous attacher à trouver des solutions. Non, ce n’est pas la faute de l’Europe ; non, ce n’est pas la faute de ce gouvernement, ni même des anciens gouvernements », assure-t-elle: c’est la faute à personne….

Le Salon de l’agriculture risque de ne pas être une « visite de santé », sans réponse du gouvernement

« L’attente est énorme » parmi les agriculteurs qui manifestent en France, a souligné le patron de la FNSEA, Arnaud Rousseau, devant les sénateurs. « Elle peut être même au-delà de ce qu’on imagine, avec évidemment (…) des sujets qui ne se règlent pas en trois jours. Donc j’essaie d’appeler au calme et à la raison ».

Mais si le gouvernement n’apporte pas de réponses « en profondeur », le Salon de l’agriculture fin février ne sera pas « une visite de santé » pour les responsables politiques, a prévenu Arnaud Rousseau.

« Nous ne sommes pas les ennemis des agriculteurs », se défend Marine Tondelier

« Nous ne sommes pas les ennemis des agriculteurs », a déclaré la secrétaire nationale Les Ecologistes, Marine Tondelier, mercredi depuis une ferme de Bourgogne, où elle dit « soutenir totalement » les paysans dans leur combat pour un « juste revenu ».

« Je ne suis pas du tout mal aimée des agriculteurs », a nié cette écologiste dont le moyvement est à l’origine des normes et tracasserries environnementales dont se plaignent les paysans du Pas-de-Calais et de partout ailleurs après avoir caressé des vaches bazadaises, une espèce menacée élevée dans une exploitation bio de Villebichot (Côte-d’Or), près de Dijon.

« J’ai même rencontré Interbev !», l’association du bétail, « alors que je suis végane depuis 15 ans », a asséné Marine Tondelier. « Les fermes, c’est le type de déplacement que je fais le plus ! », a-t-elle insisté.

Le député de Cergy, Aurélien Taché (EELV), s’est rendu mercredi à la rencontre des agriculteurs qui bloquent l’autoroute A 15, à Argenteuil, au niveau de la butte des châtaigniers. Il est venu afficher son soutien, accompagné de la conseillère régionale et élue de L’Isle-Adam, Carine Pelegrin (Génération écologie) et le sénateur Pierre Barros (apparenté PCF).

Un barrage levé en Essonne

Sur la Francilienne, le barrage des agriculteurs créé un peu au sud de Tigery (Essonne) depuis la fin de matinée en direction de Paris, puis dans les deux sens à partir de 13 heures, a été levé vers 15 h 30. Les tracteurs ont regagné leur base de blocage initial en Seine-et-Marne sur l’autoroute A 5 à Réau, près de l’aire de repos du Plessis-Picard. A 17 heures, 123 tracteurs s’y trouvaient tandis que 121 autres étaient regroupés sur l’A4 à hauteur de Jossigny. Vice-présidente de la Région en charge de l’agriculture, et maire de Nemours, Valérie Lacroute (LR) s’y est rendue pour évoquer notamment le vote au Conseil régional d’une mesure facilitant la transmission des exploitations agricoles le matin même.

Vote sur l’aide à la transmission des exploitations en Ile-de-France

L’aide à la transmission des exploitations agricoles a été votée par le conseil régional d’Ile-de-France, ce mercredi matin. Valérie Lacroute (LR), vice-présidente de la région en charge de l’agriculture, est venue en discuter avec les agriculteurs sur le barrage de l’A4 à Jossigny cet après-midi. « Il s’agit d’une aide financière de 30.000 euros pour que l’exploitant puisse partir à la retraite. En contrepartie, il s’engage durant deux à cinq ans à aider un jeune qui veut s’installer », explique la maire de Nemours. Depuis le 1er janvier 2023, la mise en œuvre du Fonds européen agricole pour le développement rural (Feader) pour la programmation 2023-2027 est partagée entre l’Etat et les régions.

Incursions à Rungis

Des agriculteurs se sont introduits dans le marché de Rungis et dans des entrepôts de Bolloré, d’après une source policière. Il s’agit de paysans de l’Essonne, suite aux interpellations de ce matin. Ils sont repoussés et bloqués à l’extérieur. 79 personnes ont été interpellées. Des hélicoptères de la gendarmerie nationale ont été déployés, alors que tous les axes autour de Rungis sont bloqués.

Des personnes « à pied sont entrées brièvement sur une zone de stockage » et y ont « commis des dégradations ». Elles ont été « sorties des lieux par les forces de l’ordre », ajoute une source policière, précisant que plus personne ne se trouvait désormais à l’intérieur du site.

La Confédération paysanne en action

Hier, la Confédération paysanne (CP) avait appelé ses adhérents à bloquer les « centrales d’achats », les « marchés de gros » et les « industries agroalimentaires », « lieux où s’exercent cette pression sur nos prix ». 2e syndicat agricole (20,04 % des suffrages au niveau national) et le plus radical (membre fondateur de la coordination paysanne européenne, de Via Campesina et d’Attac), elle a mené plusieurs actions sur le territoire, comme dans des supermarchés à Amiens ou dans les Deux-Sèvres ou en une « opération péage gratuit » dans le Lot-et-Garonne.

Sept blocages autour de la capitale sont encore actifs en Ile-de-France, d’après Laurent Nunez.

Les manifestants tentaient de s’introduire dans un entrepôt de Primever

Selon une source policière, les 79 personnes ont été interpellées au MIN de Rungis pour participation en vue de commettre des dégradations, des dégradations en réunions. « Certains portaient des cagoules », ajoute cette source. Ils ont tenté d’entrer dans l’un des entrepôts appartenant à la société Primever (groupe Satar, à Agen), qui distribue des fruits et légumes pour les grandes et moyennes surfaces. Il est également l’un des chargeurs du train des primeurs Perpignan-Rungis. Le directeur du marché de Rungis devrait déposer plainte.

Au marché de Rungis, « pas de pénurie » mais « un peu de désorganisation »

Les grossistes du marché d’intérêt national de Rungis (MIN) soutiennent les revendications des agriculteurs, même si le blocage des routes franciliennes perturbe l’arrivée de leurs marchandises. Certains produits commencent à manquer, mais « rien de catastrophique » à ce stade.

Les céréaliers français veulent voir réinstaurer des droits de douane pour l’Ukraine

Les céréaliers français veulent voir réinstaurer des droits de douanes au-delà d’un quota d’importations d’Ukraine, se disant mercredi « extrêmement déçus » de voir les céréales exclues des produits « sensibles » pour lesquels Bruxelles prévoit de limiter la hausse des importations.

« Le problème est crucial pour les céréales. Entre 2021 et 2023, les importations de blé ukrainien dans l’Union européenne ont été multipliées par vingt. On est passé de 215 000 tonnes de blé en 2021 à 5 millions de tonnes en 2023 », a déclaré Eric Thirouin, le président de l’Association générale des producteurs de blé et autres céréales (AGPB).

Pour tenter de répondre à la colère des agriculteurs, Bruxelles a annoncé pour les produits « sensibles » – volaille, œufs et sucre -, un « frein d’urgence » pour limiter le volume des importations aux niveaux moyens observés en 2022 et 2023, niveaux au-delà desquels des droits de douane seraient réimposés.

La France veut lancer le chantier de « simplification » de la PAC

Le ministre français de l’Agriculture Marc Fesneau a appelé mercredi à Bruxelles à « simplifier » rapidement les procédures de la Politique agricole commune (PAC), dont le secteur critique la complexité, promettant des propositions avec d’autres Etats membres.

« On ne peut avoir une PAC qui soit à ce point complexe et incompréhensible, parfois tant pour nos administrations que nos agriculteurs. On a besoin de s’engager résolument dans la voie de la simplification », a-t-il lancé devant la presse.

Alors que les manifestations agricoles s’intensifient en France à l’unisson d’autres pays, il a rencontré à Bruxelles son homologue belge, des eurodéputés, et les commissaires européens au Marché intérieur et à l’Agriculture.

Pas « de prétexte à revenir en arrière sur la transition écologique », répète Béchu

Le ministre de la Transition écologique a réaffirmé mercredi qu’il ne pouvait pas y avoir « prétexte à revenir en arrière sur la transition écologique », à l’occasion de de ses vœux aux acteurs de l’écologie et des territoires.

« Il faut être très fermes sur nos ambitions et nos convictions, mais être très souples et très pragmatiques sur la façon de les atteindre. C’est une ligne de crête que je tiens depuis mon arrivée et que je tiendrai toujours », a expliqué Christophe Béchu, dans une allusion aux concessions environnementales faites au monde agricole, en crise.

« Les agriculteurs ne sont pas les ennemis de l’écologie, ils en sont des artisans », a-t-il estimé tout en reconnaissant qu’ils « se trouvent parfois confrontés à un mur de complexité ».

Pendant que Macron était l’hôte officiel au dîner de gala en queue de pie au palais royal de Suède, la Commission européenne a « répondu aux demandes de la France » concernant l’assouplissement des obligations de jachères et la limitation des importations agricoles ukrainiennes, deux points de crispation des agriculteurs français, a rappelé mercredi l’Elysée.

Bruxelles a proposé mercredi d’accorder une dérogation partielle aux obligations de jachères dans l’UE et de limiter toute hausse incontrôlable des importations agricoles ukrainiennes, offrant des gages aux agriculteurs qui manifestent à travers l’Europe.

« Les deux sujets importants sur lesquels l’Europe est le bon niveau pour agir ont été réglés rapidement en réponse à nos demandes », a souligné l’Elysée, à la veille d’une rencontre entre la présidente de l’exécutif européen, Ursula von der Leyen, et Emmanuel Macron.

Des députés LFI au commissariat pour soutenir les agriculteurs

Clémence Guetté, Louis Boyard, Antoine Léaument et Jérôme Legavre se rendent au commissariat de Créteil afin de soutenir les agriculteurs interpellés, selon BFMTV.

Selon José Pérez, coprésident de la Coordination rurale 47, Karine Duc figure parmi les personnes interpellées à Rungis. « Ma coprésidente a été placée en garde à vue, le président de la Chambre d’agriculture (du Lot-et-Garonne) et des collègues agriculteurs qui défendent leur cause », a-t-il avancé.

Sept blocages sont encore actifs en Ile-de-France, d’après Laurent Nunez.

Trois actions pour un total de 345 tracteurs en Seine-et-Marne. A Réau, sur l’A5 à hauteur de l’aire du Plessis-Picard-Ourdy, la circulation est coupée. A Jossigny, sur l’A4, au péage de Jossigny, ce sont en tout 173 tracteurs, 120 voitures, 4 poids-lourds et près de 300 personnes au plus fort qui ont pris part au blocage. A Guignes, un point de blocage a été initié par une quinzaine d’agriculteurs de la Coordination Rurale de la Haute-Saône et de l’Aube. Il est localisé à l’intersection D319 / N36 « pour plus de visibilité ».

Au cours de la nuit, des tensions ont grimpé entre des paysans de l’Aisne, qui souhaitaient des actions plus radicales et la FDSEA 77, qui n’a pas souhaité qu’ils se maintiennent sur site. Ils ont donc décidé de repartir dans l’Aisne ce matin.

En Essonne (91), deux points de blocage actuellement et 320 tracteurs agglomérés. A Janvry, l’A10 est bloqué à hauteur de l’aire de repos de Limours-Janvry. Ce barrage était précédemment installé à Longvilliers (78). À 10 heures, le Président de la chambre d’agriculture 47, Serge Bousquet Cassagne et des membres de la Coordination rurale ont tenté de rallier à leur mouvement les manifestants de ce point de blocage, en vain. A 11h00, il concentrait 100 agriculteurs, 120 tracteurs et 30 véhicules légers. Sur l’A6, le camps de base d’une centaine de tracteurs, initialement installé à Villabé, s’est déplacé à hauteur de la sortie 5 à Chilly-Mazarin.

Dans le Val-d’Oise, deux blocages rassemblent au total 250 agriculteurs et 182 tracteurs. Installés sur les voies de circulation à Argenteuil, les agriculteurs bloquent la circulation nuit et jour sur l’A15, uniquement dans le sens province-Paris au niveau de la sortie 2. A Chennevières-lès-Louvre, le blocus de l’A1 concerne les deux sens de circulation.

Dans les Yvelines, un point de blocage réunit 90 tracteurs. Le péage de Buchelay, sur l’A13, est débloqué depuis mardi. Le convoi s’est rapproché de Paris. Il a été arrêté par les forces de l’ordre à hauteur de la sortie n°9 Les Mureaux, où la circulation vers Paris est bloquée. A 11 heures 30, le barrage rassemblait 100 personnes, 90 tracteurs, 8 remorques et un engin de levage.

Selon une source policière, 20 compagnies de CRS seront déployées demain jeudi à Paris, soit le double du dispositif actuel.

Gérard Miller accusé de viol et d’agressions sexuelles

Psychanalyste emblématique de la gauche vertueuse et donneuse de leçons

Plusieurs femmes accusent le psychanalyste et réalisateur Gérard Miller d’agressions sexuelles et d‘un viol, notamment lors de séances d’hypnose dont certaines très anciennes, ce que conteste l’intéressé.

« Il touchait mes seins sous mon pull. J’ai senti aussi sa main passer sur mon sexe, par-dessus le pantalon… » Ces propos tenus par Muriel Cousin, la journaliste et ex-femme de Stéphane Guillon, concernent Gérard Miller, 75 ans aujourd’hui. Le très médiatique psychanalyste est visé par des accusations de viol et d’agressions sexuelles lors de séances d’hypnose. Trois femmes ont témoigné dans une enquête du magazine Elle.

« Toutes les filles parlaient de son comportement problématique »

Une deuxième femme a dénoncé un viol lors d’une telle séance en 2004, lorsqu’elle était âgée de 19 ans, après avoir assisté à une émission à laquelle participait le célèbre psychanalyste et chroniqueur. Les faits se sont déroulés selon elle au domicile de Gérard Miller, après un jeu basé sur l’hypnose. « Je ne peux plus bouger. Je suis une poupée qu’on déshabille et à qui l’on peut faire ce que l’on veut », témoigne-t-elle.

Par ailleurs, une jeune femme de 19 ans en 1993, qui travaillait comme baby-sitter pour le psychanalyste, rapporte aussi une agression sexuelle alors qu’il la raccompagnait chez elle en voiture.

Témoignage de l’actrice Anna Mouglalis

D’autre part, Anna Mouglalis a elle aussi raconté un échange avec Gérard Miller lors d’un tournage chez celui qui, pendant un temps, fut un ami intime de Jean-Luc Mélenchon et de Sophia Chikirou. « Il me parle immédiatement de visiter son home cinéma au sous-sol, je refuse. Il me suggère ensuite une séance d’hypnose, que je décline également. Je me dis que rien ne va dans ce rendez-vous. L’atmosphère se tend. Il m’annonce qu’il va donner mes répliques à une autre actrice. Les jours suivants, sur le tournage, toutes les filles parlaient de son comportement problématique. L’une d’elles nous a dit s’être laissée hypnotiser et avoir eu un rapport sexuel », a-t-elle détaillé.

Démenti de Gérad Miller

Gérard Miller était déjà dans la tourmente depuis la diffusion d’un extrait de documentaire avec le réalisateur Benoît Jacquot. Ce dernier, interrogé par le psychanalyste et ex-professeur émérite à l’université Paris VIII en 2011, revenait sur sa relation avec Judith Godrèche, alors âgée de 14 ans, alors que Benoît Jacquot en avait 40.

Deux journalistes, du magazine Elle m’informent, sans me donner de précisions, qu’elles vont publier un article me mettant gravement en cause.
Dès que j’aurai eu connaissance de l’article, je réagirai dans les meilleurs délais ici même.— Gérard Miller (@millerofficiel) January 26, 2024

Gérard Miller, proche de LFI et ex-soutien de Jean-Luc Mélenchon, a démenti les accusations via un post sur X. L’ancien co-directeur de la web-télé de LFI, Le Média, a aussi répondu au magazine Elle en déclarant « n’avoir jamais abusé sexuellement de quiconque, et ce en aucune circonstance ».

Grève dans les écoles, ce 1er février

La tribune de dirigeants du monde sportif en soutien à Oudéa-Castéra a-t-il aggravé son cas ?

Les principaux syndicats d’enseignants ont appelé à la grève et à la manifestation le jeudi 1er février. L’objectif de cette mobilisation est de défendre l’école publique, à la suite des déclarations polémiques de la nouvelle ministre de l’Education nationale, Amélie Oudéa-Castéra. Mais aussi, plus classiquement, pour revendiquer de meilleurs salaires et conditions de travail.

Voici à quelles perturbations il faut s’attendre ce jeudi 1er février.

Les propos de la nouvelle ministre de l’Education nationale Amélie Oudéa-Castéra ont clairement heurtés les syndicats, mais elle aurait eu lieu tout aussi bien sans elle.

Selon le FSU-SNUipp, syndicat dominant des enseignants du primaire (écoles maternelles et élémentaires) classé à l’extrême gauche, il pourrait y avoir 40 % de grévistes en moyenne partout en France, dont 65 % à Paris et plus de 50 % dans le Val-de-Marne, PCF jusqu’en 2021, la Drôme, LR, l’Ardèche, PD de 1998 à 2021, ou encore dans les Pyrénées-Atlantiques. Ce qui devrait engendrer des perturbations dans de nombreux établissements.

Plusieurs manifestations

Les enseignants du second degré n’étant pas tenus de se déclarer grévistes, les modifications d’emploi du temps des élèves pourraient se faire à la dernière minute. L’accompagnement des enfants en situation de handicap pourrait également être impacté si les AESH rejoignent le mouvement.

Pour l’heure, on sait qu’une manifestation parisienne partira à 14 heures du Luxembourg (VIe arrondissement) vers le ministère de l’Education nationale, Rue de Grenelle (VIIe). Les syndicats de gauche (FSU, CGT, FO, SUD-Education, UNSA-Education, SGEN-CFDT) seront présents dans le cortège. De nombreuses manifestations vont être organisées dans d’autres grandes villes.

Une ministre dans la tourmente

Avec cette journée de mobilisation, les syndicats d’enseignants entendent lancer « un avertissement au gouvernement » qui « reste sourd ». Depuis sa nomination au ministère de l’Education, de la Jeunesse, des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques à la mi-janvier, la locataire de la rue de Grenelle ne cesse de de rendre insupportable. Elle a notamment avoué qu’elle a inscrit ses enfants à l’école privée Stanislas mais en se justifiant par le « paquet d’heures pas sérieusement remplacées » dans l’école maternelle publique où son fils n’avait été que pendant quelques mois.

« La situation s’est aggravée avec la nomination d’une ministre à temps partiel qui s’est discréditée dès ses premières prises de parole en attaquant l’école publique, laïque et gratuite », a ainsi estimé la FSU-SNUipp dans son communiqué. Plus généralement, le syndicat évoque une « école en crise » depuis plusieurs années, avec des professeurs qui ne sont plus remplacés et « la suppression de 650 postes dans le premier degré » à la rentrée 2024.

Visite surprise d’Oudéa-Castéra dans un collège, sans informer le conseil départemental

La ministre de l’Education nationale a fait intrusion sans accord du propriétaire

La ministre avait son service de com’ dans son cartable

La ministre de l’Education nationale, Amélie Oudéa-Castéra, n’avait pas convoqué la presse et avait aussi zappé le président du Conseil départemental, DVD, propriétaire de l’établissement, mais est néanmoins entrée dans le collège Pierre Souverville de Pontfaverger-Moronvilliers (dont le maire SE est professeur), dans la Marne, près de Reims.

Le gestionnaire, et propriétaire, des 47 collèges publics marnais, a en effet été prévenu plus que tardivement de la venue en catimini de la ministre de l’Education nationale, Amélie Oudéa-Castéra, le 23 janvier à 9 heures dans ce collège accueillant 359 élèves à Pontfaverger-Moronvilliers, 1.750 habitants.

Le corps enseignant avait été alerté le lundi 22 au matin, les services de l’État étaient forcément sur le coup, L’union avait eu l’info… Mais ni le ministère, ni la préfecture, n’a jugé bon de passer un coup de fil au Département, propriétaire de cet établissement construit il y a seulement quatre ans !

Une éminence grise a quand même dû s’apercevoir que quelque chose clochait dans la capacité d’organisation de l’entourage ministériel, puisque, le lundi vers 19 heures, la préfectorale a fini par prendre son téléphone et passer le message aux voisins du Département. « Au fait, on a une ministre qui vient chez vous demain matin… »

Appelé en urgence, le vice-président Vincent Verstraete a modifié en urgence son agenda et s’est détourné vers le collège pour accueillir la ministre. Qui serait bien inspirée de ne pas débarquer à nouveau sans crier gare dans un collège lors de son prochain déplacement dans la Marne…

L’inscription de l’IVG dans la Constitution est votée à l’Assemblée

Mais le Sénat a voix au chapître…

Les droits fondamentaux ? Travail, logement et… avortement?

Les députés ont massivement dit oui au projet de loi constitutionnelle. Mais, au Sénat, où la droite est en position de force, un coup de froid – voire un coup de gel – n’est pas exclu.

La bataille est engagée, mais la victoire n’est pas encore en vue. Les députés ont voté ce mardi 30 janvier pour l’inscription dans la Constitution de l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Une première étape est toutefois franchie dans un parcours qui en comporte encore deux et pas des moindres.

Si le moment reste fort pour les droits des femmes, l’adoption du texte par les députés ne faisait aucun doute. Avant ce vote solennel, ils s’étaient déjà prononcés sur le sujet à trois reprises : en novembre 2022, deux fois début 2024 et chaque fois, l’alliance de la majorité présidentielle et de la gauche a permis une issue favorable.

C’est donc avec une large majorité de 493 voix contre 30 que les députés ont voté pour l’inscription de l’IVG dans la Constitution, pas tant « la liberté garantie à la femme d’avoir recours » à une interruption volontaire de grossesse, que l’assurance que cette liberté soit garantie contre tout retour en arrière. « Je vais maintenant m’atteler à porter le message qui est le vôtre au Sénat », a déclaré le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti à l’issue du vote. Il sait qu’au Palais du Luxembourg, cette précaution est superflue en France.

« Non », Gérard Larcher ne se battra pas pour que l’IVG soit inscrite dans la Constitution.

Le président LR du Sénat a redit sur franceinfo le 23 janvier, son opposition globale au projet de loi car « l’IVG n’est pas menacée » en France. Une position partagée par une partie de ses pairs.

En février 2023, seule la réécriture du texte adopté à l’Assemblée par le sénateur LR Philippe Bas avait permis son adoption. Alors que la proposition des députés consacrait le « droit » à l’IVG, les sénateurs ont eux voté pour « la liberté » d’y recourir – une avancée moindre du point de vue des associations de lutte pour les droits des femmes. Même après cette modifcation sémantique, 152 sénateurs avaient voté contre et le texte n’a été adopté qu’à une courte majorité de 166 voix.

Le projet de loi constitutionnelle porté par le Garde des Sceaux est lui formulé comme suit : « La loi détermine les conditions dans lesquelles s’exerce la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse ». Le 24 janvier, devant les députés, Eric Dupond-Moretti a défendu une formulation qui « va dans le même sens » que le texte du Sénat. « Le Conseil d’Etat y a mis sa patte, et nous ajoutons un mot, un seul ! », a-t-il fait valoir.

Lapidaire !
Le respect du vivant,
c’est pour les règnes
animal et végétal…

La précision du ministre s’adresse directement aux parlementaires de droite. Car la voie choisie pour une révision constitutionnelle nécessite que les deux chambres adoptent le même texte, faute de quoi le Congrès ne pourra pas être réuni. Or, au Sénat, l’ajout du mot « garantie » est vécu par certains LR comme une véritable rupture avec la version en février 2023. « Pour un certain nombre, la liberté garantie, ça veut dire un droit. Et ce n’est pas du tout le sens de ce qui avait été discuté il y a quelques mois », a mis en garde sur Public Sénat le 23 janvier Bruno Retailleau, président du groupe Les Républicains et personnellement opposé à la constitutionnalisation de l’avortement.

« Le Sénat est à égalité en termes de pouvoirs vis-à-vis de l’Assemblée nationale »

Outre ce débat sémantique, les sénateurs opposés au projet de loi s’insurgent aussi contre le calendrier envisagé par l’exécutif. Fin décembre, la ministre des Solidarités Aurore Bergé a annoncé que le Congrès se réunira le 5 mars pour statuer sur le projet de loi. Colère chez LR. « On voit bien que le gouvernement, en plaçant le Congrès début mars possiblement alors que l’examen du Sénat sera à la fin du mois de février, postule qu’il y aurait un alignement docile du Sénat sur l’Assemblée nationale » grinçait Bruno Retailleau au micro de Public Sénat. Sous entendu : un feu vert n’est pas garanti et le gouvernement ferait bien de ne pas s’avancer. Et le Vendéen de souligner que « le Sénat est à égalité en termes de pouvoirs, de droits, vis-à-vis de l’Assemblée nationale. »

Face aux députés, le 24 janvier, le Garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti a donc tenté de déminer le terrain. « Je sais l’émoi qu’a provoqué la pseudo-annonce d’une date de Congrès, avant même que les chambres ne se soient prononcées. Cela a été perçu par certains comme un manque de respect à l’égard du Parlement », a déclaré l’« Ogre du Nord », avant de se montrer rassurant. Le 5 mars n’est qu’une « possibilité » et « nous prendrons le temps qu’il faut pour aller au bout de cette révision », a-t-il promis. Si le Sénat adoptait à nouveau une version différente de l’Assemblée, la navette parlementaire serait relancée.

Pannier-Runacher a autorisé la purification des eaux minérales… naturelles

Borne, ex-ministre de la Transition écologique de Macron, a caché des pratiques interdites

Fin du débat
eau du robinet
vs
eau minérale

L’exécutif était au courant depuis 2021 des pratiques non conformes de Nestlé, mais a préféré alléger la réglementation en sa faveur plutôt que de saisir la justice. L’Américain n’est pas le seul à imposer ses volontés à Macron. En fait, tout commence en décembre 2020, après un signalement de fraudes au sein du groupe Sources Alma, qui produit une trentaine d’eaux en bouteille en France, dont Cristaline, « l’eau préférée des Français », vantée par Guy Roux, Rozana, recommandée par un papi sympa qui fleure bon le terroir, puis son fils, esprit sain dans un corps sain, mais aussi Saint-Yorre, Vichy Célestins ou encore l’eau de Châteldon, une eau « d’exception » qui « se fit connaître à la cour des rois de Versailles pour ses vertus digestives », selon le site internet de la marque.

Pierre Papillaud,
capable de vendre l’eau du robinet
au prix de l’eau minérale naturelle

Les bouteilles de Perrier, mais aussi de Vittel, Hépar et Contrex, ont été concernées par des traitements interdits, révèle une enquête du Monde et de Radio France.

Le gouvernement d’Elisabeth Borne savait depuis 2021 que plusieurs industriels de l’agroalimentaire ont appliqué des traitements et filtrages interdits sur leurs eaux en bouteille, révèle cette enquête publiée ce mardi 30 janvier.

Pire, le gouvernement – de la personne de l’ineffable Agnès Pannier-Runacher, aurait assoupli la réglementation pour permettre la poursuite de pratiques non conformes chez le Suisse Nestlé.

Tout commence fin 2020, quand un ancien employé de la société du groupe Sources Alma (Cristalline, Saint-Yorre…) fait un signalement à la direction générale de la concurrence, du commerce et de la répression des fraudes (DGCCRF), qui n’avait rien détecté par elle-même. L’enquête administrative qui s’ensuit révèle des pratiques « frauduleuses »dont la désinfection de l’eau à l’ozone et la « filtration de l’eau aux UV », rapporte Le Monde.

Rendez-vous avec Agnès Pannier-Runacher

Les enquêteurs découvrent surtout que le groupe Alma est loin d’être le seul à appliquer ce genre de traitements. Parmi les industriels qui achètent des filtres non autorisés figurent notamment le géant suisse Nestlé Waters (Perrier, Vittel, Hépar et Contrex).

Se sentant en danger, Nestlé contacte la ministre de l’Industrie d’alors, Agnès Pannier-Runacher, et une rencontre est organisée à Bercy à l’été 2021. Lors de cette réunion, la multinationale argue qu’elle a besoin de filtrer au maximum ses eaux à cause de nombreuses contaminations bactériennes de ses exploitations.

Nestlé demande par ailleurs au gouvernement de lui accorder la permission d’utiliser les filtres les plus puissants, avec une filtration à moins de 0,8 micron. Ce genre de filtres n’est pas autorisé pour les eaux minérales naturelles et eaux de source car elles sont normalement « microbiologiquement saines », explique un avis de 2003 de l’Agence française de sécurité sanitaire (actuelle ANSES) des aliments (Afssa, alors), dépendant du ministère de la Santé, occupé par Jean-François Mattei. Ils sont uniquement acceptés pour traiter l’eau du robinet ou les « eaux rendues potables par traitement ».

Le gouvernement ne saisit pas la justice

Les bouteilles de Perrier, mais aussi de Vittel, Hépar et Contrex, ont été concernées par des traitements interdits, révèle une enquête du Monde et de Radio France.

Le gouvernement est donc au courant dès août 2021 de la situation et des doléances de Nestlé, mais la ministre de la Santé, Brigitte Bourguignon (PS, LREM), décide de gérer la crise en interne, sans en informer la justice. Pourtant, selon l’article 40 du code de procédure pénale, tout officier public « ayant acquis la connaissance d’un crime ou d’un délit » doit immédiatement saisir le procureur de la République, rappelle Radio France. Même s’il ne saisit pas la justice, Bercy (Francis Mer) décide tout de même de saisir l’inspection générale des affaires sociales (Igas) en novembre 2021.

Il ressort de l’enquête de l’Igas un rapport accablant publié en juillet 2022 : plus d’un tiers des marques d’eaux embouteillées en France subiraient des traitements non conformes. Et 100 % des marques d’eau de Nestlé sont concernées.

Assouplir la réglementation

Dans « toutes les usines du groupe », la note souligne une « microfiltration en deçà de 0,8 micron mais aussi charbon actif et ultra-violet dont l’interdiction est absolue, ne laissant place à aucune interprétation. » Pire, l’entreprise aurait volontairement caché sa pratique aux ARS en cachant ses traitements dans des armoires électriques.

Mais malgré ce rapport de l’Igas qui confirme les pratiques de Nestlé, le gouvernement décide d’aider la multinationale suisse et en assouplissant la réglementation des autorités sanitaires concernant les eaux minérales.

De fait, en février 2023, lors d’une réunion interministérielle, l’exécutif donne le droit aux préfets de prendre des arrêtés autorisant la microfiltration en deçà de 0,8 µm, indique l’enquête du journal Le Monde et de Radio France.

Bruno Le Maire y défend cette décision auprès de la presse, en s’appuyant sur un avis de l’Agence nationale de sécurité sanitaire alimentaire nationale de 2023, qui indique qu’une filtration maximum peut être utilisée pour retenir certaines particules. Mais le directeur général de l’Anses a, quant à lui, répondu dans un courrier au gouvernement que les filtres utilisés ne devraient jamais « viser à masquer une insuffisance de qualité ».

Le Green Deal ? Ses législations écologiques étouffent les agriculteurs

Les obligations environnementales européennes croissantes retardent le paiement des subventions. 

Initié il y a quatre ans pour atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050 dans l’ensemble de l’Union européenne, le pacte vert de l’UE est la bête noire des agriculteurs qui manifestent à travers l’Europe. Ils critiquent volontiers le « Pacte vert » de l’UE, décliné dans une série de législations environnementales, qui ne sont pour la plupart cependant pas encore entrées en vigueur. Dans le volet agricole du Pacte vert, qualifié de stratégie « De la ferme à la fourchette », voici les principaux textes jugés problématiques par les manifestants.

Avant le Pacte vert, la nouvelle PAC

Adoptée en 2021 et premier poste du budget de l’UE, la nouvelle Politique agricole commune (PAC) s’applique depuis janvier 2023, conditionnant le paiement des aides directes aux exploitations au respect de normes environnementales, pour préserver la biodiversité.

Figure notamment l’obligation de laisser 4% des terres arables en jachères ou en « infrastructures agroécologiques » (haies, bosquets, fossés, mares…), taux pouvant descendre à 3% sous conditions. Des « écorégimes » offrent des primes additionnelles aux agriculteurs participant à des programmes environnementaux plus exigeants. Mais nombre d’agriculteurs se plaignent désormais de paiements en retards, car suspendus à des contrôles jugés tatillons sur le terrain.

Restauration de la nature

Etats membres et Parlement européen se sont entendus en novembre sur cette législation imposant des objectifs de restauration des écosystèmes abîmés, accord qui doit être entériné par les eurodéputés dans les prochains mois. Si le texte oblige les Etats à prendre des mesures pour inverser le déclin des populations de pollinisateurs d’ici à 2030, le reste du volet agricole a été fortement assoupli au fil des négociations.

Les Etats devront prendre des mesures « visant à parvenir à des tendances en hausse » pour deux des trois indicateurs (papillons de prairies, carbone dans le sol, part des terres agricoles « à haute diversité »), avec des objectifs de population d’oiseaux en campagne. Enfin, 30% des tourbières drainées utilisées en agriculture devraient être restaurées d’ici 2030 (dont au moins un quart en les réhumidifiant), 40% d’ici 2040 et 50% d’ici 2050, mais avec des « souplesses » possibles selon les Etats et « sans obligations » de remise en eau pour les agriculteurs et propriétaires privés.

En revanche, l’objectif indicatif proposé par Bruxelles pour l’extension de zones « à haute diversité » (haies, étangs, arbres fruitiers…) sur 10% des terres agricoles à l’échelle de l’UE (et non par exploitation) a disparu, face à la bronca des eurodéputés de droite, qui disaient y voir une menace possible sur la sécurité alimentaire.

Emissions des élevages, carbone

Un texte sur les « émissions industrielles », finalisé fin novembre entre Etats et eurodéputés, élargit considérablement le nombre d’installations d‘élevage intensif de porcs et de volailles concernées par des normes exigeantes via l’abaissement des seuils en termes de taille – mais avec une mise en œuvre très progressive. Contrairement à ce que proposait la Commission, les élevages bovins ont été exclus.

Un autre texte en discussions fixe de nouvelles normes pour certifier le stockage de carbone, notamment celui absorbé dans les sols agricoles ou les forêts, ce qui pourrait ouvrir la voie à la vente de crédits sur le marché carbone (système d’échange de droits d’émissions de gaz à effet de serre, de crédits carbone et de quotas carbone) offrant des revenus aux agriculteurs.

Pesticides

Les eurodéputés ont rejeté en novembre un projet législatif visant à réduire de moitié à l’échelle de l’UE d’ici 2030 l’utilisation et les risques des produits phytosanitaires chimiques (par rapport à la période 2015-2017), tandis que les discussions s’enlisent au niveau des Etats, rendant très improbable toute avancée d’ici aux élections européennes de juin.

En janvier 2023, la Cour de justice de l’UE a de son côté banni toute dérogation à l’interdiction – en vigueur depuis 2018 – de trois néonicotinoïdes en plein champ, provoquant une déflagration chez les betteraviers. Mais cette décision n’est pas liée au Pacte vert, pas plus que la reconduction pour 10 ans de l’autorisation du glyphosate décidée mi-novembre par Bruxelles.

Bien-être animal

La Commission a proposé début décembre de limiter le temps de transport des animaux destinés à l’abattage, dans le cadre de nouvelles règles sur le bien-être animal -attendues depuis des années par les ONG mais finalement limitées aux transports sans viser les conditions d’élevage. Les négociations législatives commencent tout juste. Parallèlement, Bruxelles a indiqué le mois dernier vouloir assouplir le niveau de protection dont bénéficient les loups dans l’UE, jugeant que leur trop grand nombre pouvait menacer le bétail.

Emballages et score nutritionnel

Dans un texte visant à verdir les emballages, les eurodéputés ont voté en novembre une exemption sur les boîtes de camembert et autres fromages emballés dans du bois, tout en supprimant les restrictions proposées sur les emballages plastiques pour fruits et légumes – que les Etats au contraire soutiennent. Le texte est toujours en négociations.

En revanche, Bruxelles a renoncé à proposer une très attendue proposition sur un étiquetage nutritionnel (type Nutriscore) harmonisé à travers l’UE, initialement attendue dès 2022, et qui suscitait l’inquiétude de plusieurs Etats et du monde agricole.

Face au Green Deal, le retournement idéologique de la société allemande

 Des effigies du chancelier, Olaf Scholz, du ministre de l’économie et du climat, Robert Habeck, et de la ministre des affaires étrangères, Annalena Baerbock, au dessus d’un panneau proclamant « Le fléau de notre pays », ci-dessus, lors d’une manifestation d’agriculteurs allemands à la porte de Brandebourg, à Berlin, le 15 janvier 2024.

Jeudi 11 janvier. Depuis trois jours, les agriculteurs allemands multiplient les actions de terrain contre la décision du gouvernement, annoncée trois semaines plus tôt, de supprimer l’allègement fiscal sur le gazole non routier. Ce matin-là encore, alors que des tracteurs bloquent des autoroutes dans tout le pays, une ville fait la « une » des media : Cottbus, à la frontière polonaise, où plus d’un millier de manifestants se sont donné rendez-vous, malgré le froid polaire, devant le nouvel atelier de maintenance de la Deutsche Bahn, que doit venir inaugurer le chancelier, Olaf Scholz.

Heiko Terno dirige une exploitation de 360 vaches laitières entre Cottbus et Berlin et est vice-président de la Fédération des agriculteurs du Brandebourg. Interrogé sur ce qu’il pense du gouvernement, sa réponse fuse : « Le gros problème, ce sont les Verts. Comment a-t-on pu leur confier le ministère de l’agriculture ? Ces gens-là ne connaissent rien à nos problèmes. Avec les sociaux-démocrates [le parti d’Olaf Scholz] ou les libéraux [celui du ministre des finances, Christian Lindner], on peut ne pas être d’accord, mais au moins on discute. Avec les Verts, c’est impossible, on a affaire à des idéologues totalement coupés de la réalité. »

Ouvrier textile à la retraite, un autre agriculteur tenait à être là pour soutenir les agriculteurs. « Eux, c’est le prix du diesel, mais pour tout le monde, c’est pareil : on ne peut plus rien acheter ; depuis deux ans, tous les prix ont explosé. » Très vite, les coupables sont désignés : là encore, ce sont les Verts. « On avait du gaz pas cher mais sous prétexte qu’on l’achetait au méchant M. Poutine, ils ont fermé le robinet. On avait encore trois centrales nucléaires, mais comme ils ont décrété que le nucléaire est pire que Satan, on les a fermées au moment même où l’on risquait la pénurie d’électricité. Ces gens-là nous disent qu’ils veulent sauver la planète, mais en attendant, ils ruinent l’Allemagne et affament les Allemands. »

Les mots sont durs, mais ils traduisent un air du temps. Début 2021, le cercle de réflexion More in Common et l’institut de sondage Kantar avaient demandé à un échantillon représentatif de la population allemande : « Soutenez-vous le mouvement sociétal en faveur de la protection de l’environnement et de la lutte contre le changement climatique ? » A l’époque, 68 % des personnes interrogées avaient répondu oui. Deux ans plus tard, en mai 2023, seuls 34 % des sondés ont répondu positivement à cette même question.

Dame Apolline de Malherbe, qui se veut la Elise Lucet de RMC (BFM), s’est faite redresser par Jordan Bardela:

Porosité entre le pouvoir et la presse: Le Monde doit se séparer de sa cheffe du service politique

Ivanne Trippenbach, conjointe d’un conseiller d’Attal, quitte son poste

Le petit pont
entre Matignon et Le Monde

La cheffe du service politique du journal le Monde, Ivanne Trippenbach, a annoncé samedi 27 janvier dans la soirée qu’elle quitte cette fonction et change de service devant «l’émoi suscité» par le fait qu’elle est une proche d’un conseiller de Gabriel Attal.

La cheffe du service politique du journal Le Monde est en couple avec Rayan Nezzar, fidèle conseiller de Gabriel Attal, au ministère de l’Economie, au ministère de l’Education nationale, puis à Matignon ce qui pose la question, en termes de déontologie professionnelle de l’application de la jurisprudence Anne Sinclair car elle a été nommée cheffe du service politique du quotidien Le Monde à l’automne 2023, au moment où Rayan Nezzar a suivi son patron au ministère de l’Education, quelques mois avant que Gabriel Attal ne soit nommé Premier ministre. Elle avait prévenu sa hiérarchie dès le printemps 2022, moment où ce dernier avait intégré le cabinet de Gabriel Attal, ministre délégué aux Comptes publics.

Ivanne Trippenbach,
une ascension fulgurante
qui doit tout à ses talents

«Au vu de l’émoi suscité, j’ai décidé de quitter la direction du service politique du Monde et me réjouis de rejoindre le service des grands reporters», a ainsi écrit Ivanne Trippenbach sur X (anciennement Twitter).

Jamais aucune femme ne devrait être réduite à son conjoint. Quelle que soit sa vie privée, on peut être une femme libre et une journaliste indépendante.— Ivanne Trippenbach (@ITrippenbach) January 27, 2024

«Depuis que j’exerce le métier de journaliste – chacun de mes articles en atteste – tous ceux que j’ai croisés savent que je le fais avec indépendance et liberté», a-t-elle martelé. Et d’asséner : «A chaque étape de mon parcours, j’ai toujours informé mes employeurs de ma situation personnelle, en toute transparence. C’est ici, de mon point de vue, que réside l’éthique inhérente au journalisme. Jamais aucune femme ne devrait être réduite à son conjoint. Quelle que soit sa vie privée, on peut être une femme libre et une journaliste indépendante.»

Mardi, le site Arrêt sur Images avait fait état de «remous» au quotidien le Monde depuis que Rayan Nezzar, avec lequel la journaliste est en couple depuis plusieurs années, a été nommé conseiller, chef du pôle action et comptes publics, auprès du premier ministre le 9 janvier. Rayan Nezzar travaillait déjà avec Gabriel Attal lorsqu’il était ministre de l’Education nationale.

Selon une enquête du site révolutionnaire trotskiste Mediapart publiée avant l’annonce du retrait d’Ivanne Trippenbach, plusieurs membres de la rédaction du quotidien du soir s’étaient inquiétés d’un risque de conflit d’intérêts depuis son passage à Matignon, et «une réunion du comité d’éthique et de déontologie du groupe Le Monde [avait] été convoquée en urgence, lundi 29 janvier, afin de résoudre la crise».

La suite du gouvernement Attal n’est pas indispensable

Les subalternes sont toujours en attente depuis… trois semaines

Les seize, aux coudes à coudes, lors du premier conseil des ministres après
le changement de gouvernement, « le plus resserré de l’Histoire »,
vanté par l’Elysée à Paris,
le 12 janvier 2024…

Les prochains nommés seront le tiers-état de l’exécutif, sous l’aristocrate Gabriel Attal de Couriss et le prélat de Bercy.

Le « noyau dur gouvernemental » de 14 ministres constitué trois jours après la désignation du benjamin à Matignon, le 11 janvier, devrait finir par être complété par autant de ministres délégués et de secrétaires d’Etat. Ces choix sont un exercice contre nature pour l’indécis Macron qui se suffit d’ailleurs à lui-même, mais pourrait avoir besoin de boucs émissaires. Certes il faut respecter les équilibres politiques entre les partis de la majorité (Renaissance, MoDem et Horizons), la parité homme-femme et régionaux, mais le supplice vécu par les futurs impétrants aux dents longues, n’est rien face à l’errance du pouvoir. Notamment sans ministres des Transports, ni du Logement…

Pour l’heure, le mystère reste entier et insoutenable ce suspens inédit qui s’éternise et commence à gripper la machine gouvernementale autant qu’elle exaspère les hommes et femmes politiques et les conseillers ministériels. Difficile d’asséner que le gouvernement est au travail quand 50% sont sans emploi et que les dossiers à « regarder » sont bel et bien « sur la table ».

Une ambiance de campagne électorale

« Vingt jours de salaire en moins quand on a un loyer à Paris ce n’est pas évident. Ce sont des vacances forcées », gémit l’un de ces prébendiers, pourtant habitué aux « incertitudes » des changements de gouvernements, tous les deux ans, et remaniements, « tous les six mois ». Quatre conseils des ministres en janvier, mais quand ça chante à Macron, les 12, 17, 24 et 29.

Après le départ d’Elisabeth Borne, ministres et collaborateurs ont géré – en télé-travail ? – les affaires courantes, mais depuis les premières nominations, ils ne touchent plus de salaire et ne peuvent plus officiellement revenir dans les ministères. Certains membres de cabinet ont déjà changé de trottoir, comme Benjamin Rosmini, ancien conseiller presse de l’ex-ministre du Travail, Olivier Dussopt, parti rejoindre l’équipe de la nouvelle ministre de la Culture, Rachida Dati.

D’autres, qui se conçoivent en fonctionnaires, restent en contact avec leurs anciens collègues « pour préparer la suite ». « C’est un peu une ambiance de campagne électorale. On n’est pas sûrs de gagner (un retour au gouvernement), mais des groupes se réunissent pour prévoir ce qu’on ferait si on était maintenus », selon un autre conseiller.

Ministères XXL

La situation reste évidemment aussi compliquée pour les ministres en poste avec des portefeuilles XXL, telle Amélie Oudéa-Castéra, qui est dépassée par l’Education nationale, la Jeunesse, les Sports, les Jeux olympiques et paralympiques, et qui enchaîne donc bourdes, faux pas et mensonges au point que Gabriel Attal voudrait s’en débarrasser au contraire de Macron. Christophe Béchu lui aussi est en surchauffe, qui cumule la Transition écologique et la Cohésion des territoires, tandis que les Transports et le Logement ne sont pas pourvus, pas plus que la Ville. Idem pour Bruno Le Maire, ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique. Mais le surhomme, c’est Catherine Vautrin qui croule sous le Travail, les Solidarités et la Santé, soit le boulot précédent de trois ministres de plein exercice (Brigitte Bourguignon, Olivier Dussopt et Damien Abad). Quant à l’Outre-Mer, cinquième roue fu carrosse jupitérien, il est victime du réchauffement climatique et englouti par la montée des eaux.

Gard : un élève de 5e exclu pour menaces sur un professeur et port d’un couteau au collège

Le garçonnet sera scolarisé dans l’école d’à-côté…

Ce sont d’autres élèves qui ont alerté les assistants d’éducation de l’établissement.

Un élève du collège Via Domitia de Manduel (7.000 habitants, Gard), près de Nîmes, a été exclu de son établissement, vendredi, pour avoir proféré des menaces contre l’un de ses professeurs, rapporte le rectorat. Manduel se situe à 40 km de Lunel, une commune qui parle à ceux qui se sont informés sur les villes de départ record au djihad…

Cet collégien de 12 ans, scolarisé en 5e, dissimulait un couteau dans son cartable, ajoutent les services de l’académie de Montpellier. Ce sont d’autres élèves atterrés qui ont alerté les assistants d’éducation du collège .

Les assistants d’éducation ont aussitôt alerté la gendarmerie et confisqué l’arme blanche. Le collège et le professeur visé par les menaces ont porté plainte.

Une procédure disciplinaire a par ailleurs été ouverte contre de cet élève. La rectrice, Sophie Bejean, a parlé d’or, saluant « la réactivité de l’équipe du collège » et condamnant avec la plus grande fermeté ce comportement « parfaitement inadmissible qui n’a aucunement sa place dans l’école de la République ». Pouvait-elle dire autrement ? Des « contrôles aléatoires des cartables » vont être mis en place, dans cet établissement, annonce les services du rectorat.

Soit le petit ange pratique les arts du cirque, comme lanceur ou avaleur de couteaux, soit il fréquente les réseaux sociaux ou le cours de cuisine de la mosquée, mais l’histoire ne le dit pas : la presse a pour mission de masquer l’information. Le temps de l’ORTF est passé, mais le post-colonialisme est arrivé.

Colère des agriculteurs : Attal reconnaît avoir labouré léger

Attal promet des mesures supplémentaires contre la concurrence déloyale

Gabriel Attal lors du blocage de l'A64,  le 26 janvier 2024. 
Gabriel Attal lors du blocage de l’A64,  le 26 janvier 2024 

Les premières mesures annoncées n’ont pas totalement convaincu pour calmer la colère des agriculteurs. En déplacement ce dimanche matin dans une exploitation agricole d’Indre-et-Loire, Gabriel Attal a été interpellé sur plusieurs sujets, le premier ministre a avoué qu’il est en recherche de mesures « supplémentaires » contre la distorsion de concurrence au niveau national et au niveau européen, pour protéger les agriculteurs contre la concurrence déloyale des pays qui ne sont pas soumis aux mêmes contraintes réglementaires imposées par la législation française comme de l’UE.

« Ce n’est pas normal que vous soyez empêchés d’utiliser certains produits », alors que « des pays voisins, Italie ou autres » peuvent y avoir recours, a admis le chef du gouvernement.

« J’ai conscience des injonctions contradictoires »

La question de la concurrence déloyale est une des thématiques phares du mouvement de contestation des agriculteurs, qui a pris de l’ampleur cette semaine. Dans la Drôme, sur l’A7, des producteurs avaient, par exemple, arrêté des « camions étrangers » près de Montélimar, avant de brûler ou de donner leurs marchandises pour protester contre l’importation de produits cultivables en France, rapporte la presse.

Un baromètre sur le monde agricole, dévoilé par le site Le MOCI, Moniteur du Commerce international, place les distorsions de concurrence en haut de la liste des inquiétudes des agriculteurs, devant les normes européennes et la nouvelle Politique agricole commune (PAC). De quoi alimenter l’hostilité aux accords de libre-échange.

« J’ai conscience des injonctions contradictoires », a convenu Gabriel Attal lors de son échange avec les agriculteurs. « D’un côté, on dit « il faut faire de la qualité », de l’autre, « il faut comprimer les prix toujours à la baisse » », a-t-il reconnu. « L’enjeu, c’est de sortir de ces injonctions contradictoires parce qu’on a besoin de nos agriculteurs », a affirmé le chef du gouvernement.

Attal est-il conscient des tracasseries administratives franco-françaises pointilleuses, voire malveillantes, d’inspiration écologiste ?

Dans le même temps, la mobilisation continue. Des agriculteurs de plusieurs départements seront mobilisés dès ce lundi, 14 heures, pour occuper « tous les axes lourds menant à la capitale », à l’appel de la FNSEA et du syndicat Jeunes Agriculteurs .

« C’est un acte qui, à la fin, vient pénaliser principalement les Parisiens. Bloquer l’ensemble de l’Ile-de-France, je ne suis pas sûr que ça va rendre service aux intérêts des agriculteurs », a affirmé le ministre de… l’Agriculture, Marc Fesneau.

Tribune de soutien de fédérations sportives à la ministre de l’Education dans la tourmente

Ils vantent les qualités enfouies de leur ministre de tutelle

Amélie Castera en 1994
et Amélie Mauresmo

50 dirigeants de fédérations sportives prennent la défense de la ministre de l’Education nationale Amélie Ouéda-Castéra, critiquée pour ses choix familiaux en faveur de l’école privée, mise en cause par la commission d’enquête parlementaire sur les fédérations sportives et pour son interventionnisme supposé dans une mission d’inspection générale à la Fédération française de football.

Elle est elle-même ancienne directrice générale de la Fédération française de tennis (2021-2022) où Gilles Moreton, 65 ans, a pris sa succession, lequel n’hésite pas à signer la tribune…

 » Nous, acteurs du sport français, souhaitons prendre la parole aujourd’hui pour exprimer notre respect et notre reconnaissance envers une ministre qui a su, depuis sa nomination, être à la hauteur de sa fonction, avec écoute, exigence et leadership. Lorsque que le Président de la République et la Première ministre ont nommé Amélie Oudéa- Castera en mai 2022, le monde du sport lui a accordé un accueil à la fois bienveillant et exigeant.

Bienveillant, afin de la laisser appréhender les enjeux de notre environnement dans une période extraordinaire, au sens propre et figuré, pour le pays, avec notamment les Jeux Olympiques et Paralympiques dans moins de 200 jours. Exigeant, parce que nos attentes étaient élevées afin d’avoir la capacité de relever les enjeux qui se présentaient à nous et d’engager les réformes nécessaires.

Nous avons appris à travailler avec celle qui s’est révélée être une ministre efficace et une femme politique engagée, qui sait faire preuve d’empathie mais également de clairvoyance, plaçant toujours l’intérêt général au cœur de ses décisions.

Lorsque le secrétaire général de l’Élysée a énoncé le nom d’Amélie Oudéa-Castera comme nouvelle ministre de l’Éducation Nationale, de la Jeunesse, des Sports et des JOP, nous avons été heureux pour l’avenir de l’école, pour vous, membre de cette communauté éducative si précieuse pour l’avenir de nos enfants ; mais également parce que nous pensons que tout commence à l’école, aussi, voire surtout, la pratique d’une activité physique et sportive. Nous sommes heureux de partager avec vous cette ministre que nous vous conseillons de prendre le temps de découvrir, car elle se révélera, comme elle l’a été avec nous, toujours pleine d’attention et de respect, afin d’engager les réformes nécessaires.  » (28 janvier)

* Signataires :

Ludovic Royé, président de l’Association des DTN, DTN FF Canoë-kayak

Aurélie Aim-Tuil, DTN de la FF Lutte

Philippe Bana, président de la FF Handball

Magali Baton, SG de la FF Judo

Frederic Bouix, DG de la FF Équitation

Pascal Bourgeais, DTN de la FF handball

Caillet Virgile, DG Union sport et cycle

Caroline Califano, épouse du joueur international de rugby à XV Christian Califano 

Djamel Cheikh, DTN de la FF Sports de glace

Guillaume Chiellino, DTN Voile

Jean-Michel Cleroy, président de la FF Tir à l’arc

Alain Contensoux, DTN de la FF Basket-ball

Yann Cucherat, ex-gymnaste et ancien adjoint du maire de Lyon, Gérard Collomb

Boris Darlet, président de la FF roller et Skateboard

Davy Delaire, EN Équitation

Jean-Luc Denechau, président de la FF Voile

Lilia Douihech-Slim, journaliste et membre du Conseil d’administration de l’association Sport et Citoyenneté (think tank d’analyse des politiques sportives et de l’impact sociétal du sport)

Sophie Dubourg, DTN de la FF Équitation

Gilles Erb, Président de la FF Tennis de table

Charles Ferreira, président de la FF Danse

Cédric Gosse, président de la Ff Triathlon

Florian Grill, président FF Rugby

Pascal Grizot, président FF Golf

Grégory Saint-Geniès, DTN FF Handisport

Axelle Guiguet, DTN FF Volley

Isabelle Jouin, présidente de la FF Hockey

Lionel Lacaze, président de la FF Lutte

Sophie Lorant, directrice des relations internationales au Comité d’organisation des Jeux Olympiques

Sébastien Mansois, DTN Judo

Benjamin Maze, DTN Triathlon

Gilles Moretton, président de la FF Tennis

Gilles Muller, DTN de la FF Tir

Christophe Muniesa, DTN FF Golf

Dominique Nato, président de la FF Boxe

Sébastien Nolesini, DG FF Judo

Stéphane Nomis, président de la FF Judo

Gwénaëlle Noury, présidente de la FF Sports de glace

Pierre-Henri Paillasson, DTN de la FF Montagne Escalade

Claude Onesta, manager de la haute performance, Agence nationale du Sport

Patrick Ranvier, DTN de la FF Athlétisme

Michel Raynaud, président de la FF Haltérophilie

Patrick Rosso, DTN Taekwondo

Vincent Rognon, DTN FF Ski nautique

Jean-Pierre Siutat, président de la FF Basketball

Sébastien Sobczak, DTN FF Roller et Skateboard

Pascale Soncourt, DTNa de la FF Montagne Escalade

Éric Tanguy, président FF Volley

Patrick Vajda, président de l’AFCAM et de IFSO

Christian Vandenberghe, président de la FF Aviron

Jean Zoungrana, président de la FF Canoë-kayak

Colère paysanne : bureau des douanes incendié à Nîmes

Bruno Le Maire mis en cause

Qui a taxé le GNR,
obligeant Attal à
retirer cette pénalisation, rétropédalage présenté comme un mesure de soutien aux opprimés ?

La manifestation de colère des agriculteurs s’est exprimée dans la ville de Nîmes où quelques dégâts importants, liés à la manifestation, ont eu lieu ce vendredi 26 janvier. Le bureau des douanes notamment a ainsi été incendié. 

Alors que le premier ministre Gabriel Attal venait de promettre plusieurs mesures pour apaiser la colère des agriculteurs du sud-ouest, ce vendredi 26 janvier, le mouvement s’est poursuivi dans le sud-est en soirée dans le Gard. A Nîmes, cette action a conduit à un important incendie aux alentours de 19 h 15 sur le bâtiment du bureau des douanes, une administration du ministère de l’Economie.

Huit voitures brûlées

Le feu aurait été provoqué par plusieurs hommes sur des engins agricoles, indique la préfecture du Gard sur X. « Je condamne avec la plus grande fermeté ces graves dégradations. Une enquête est en cours pour identifier les auteurs », annonce le préfet, en langue de bois. 

Aux alentours de 21 h 10, le feu a pu être maîtrisé par la trentaine de pompiers présents sur place. Les forces de l’ordre étaient également présentes en nombre. Plusieurs voitures ont été incendiées, rapporte France Info. 

Le feu a été « maîtrisé à 21h10 », ont précisé les pompiers qui ont « engagé dix véhicules et une trentaine de personnels », selon la préfecture. Aucune victime n’est signalée.

La Confédération paysanne appelle à poursuivre la mobilisation avec la FNSEA

BFMTV fustige les bloqueurs de la FNSEA et des JA, mais fait abstraction de la Conf’

La Confédération paysanne et la FNSEA s’accordent pour dire ce vendredi soir que les annonces de Gabriel Attal sont « insuffisantes » pour calmer les attentes des agriculteurs et jugent nécessaire la poursuite du mouvement. Le barrage sur l’A64, initié au début du mouvement, a pourtant été levé samedi midi, après l’hommage rendu à l’agricultrice et sa fille tuées sur un barrage, percutées par un automobiliste arménien sans assurance et sous OQTF.

Les mesures d’aides et de simplification annoncées par le premier ministre, Gabriel Attal, ce vendredi soir, n’ont pas convaincu. La FNSEA, premier syndicat des agriculteurs, a appelé à poursuivre la mobilisation dans la soirée. Ces annonces sont « très largement insuffisantes », a affirmé de son côté la porte-parole de la Confédération paysanne, Laurence Marandola, sur RTL. Elle appelle aussi à « rester mobilisé ».

    « Ce qui a été dit ce soir ne calme pas la colère, il faut aller plus loin », a expliqué Arnaud Rousseau, le président de la FNSEA, sur T1. « Les annonces du Premier ministre ne répondent pas à la totalité des questions que nous nous posons », selon lui. « La déclaration du Premier ministre, sur certains aspects, peut aller dans le bon sens, mais elle trop juste. Beaucoup de choses n’ont pas été abordées dans le discours du Premier ministre ».

    De nouvelles actions

    Il annonce des « roulements » dès ce vendredi soir sur les blocages, « appelons encore une fois à ne pas utiliser la violence, à ne pas déraper ». La FNSEA propose au premier ministre « de venir à sa rencontre dès demain matin », samedi, ajoute le syndicaliste.

    « On continuera à rester mobilisé », avait plus tôt annoncé la porte-parole de la Confédération paysanne, Laurence Marandola. « Ce n’est pas nécessairement des barrages, il y aura différentes formes de mobilisations, sur la route, sur des ronds-points, devant des grandes surfaces, des façons inventives de dire au gouvernement que c’est très largement insuffisant », a-t-elle annoncé.

    « C’était déjà dans les tuyaux »

    Si le premier ministre a multiplié les mesures pour tenter d’endiguer la crise engagée depuis une semaine, « on n’a pas entendu d’annonce permettant d’assurer qu’à très court terme aucun paysan ne devra vendre ses produits en dessous du coût de revient de ses produits (…) c’est pour ça que ce n’est pas suffisant », a justifié la porte-parole du 3e syndicat représentatif, classé à l’extrême gauche.

    Gabriel Attal a annoncé plusieurs mesures de simplification administrative, la suppression de la hausse de la taxe sur le gazole non routier agricole, des sanctions pour les entreprises qui ne respectent pas la loi Egalim visant à protéger le revenu des agriculteurs – avec des contraintes pesantes – ou encore plusieurs aides d’urgence pour la filière bio ou les éleveurs dont le troupeau est touché par la maladie hémorragique épizootique (MHE). « C’est important », mais « c’était déjà dans les tuyaux« , a estimé Laurence Marandola.

    « On a entendu un récit mais qui, pour nous, n’augure pas de la transformation profonde dont a besoin l’agriculture, qui ne répond pas aux raisons profondes des difficultés des paysans et qui ne nous offre pas un avenir durable pour l’agriculture française », selon elle.

    Le barrage sur l’A64 levé

    Après l’échange entre Gabriel Attal et les agriculteurs sur l’autoroute A64 ce vendredi soir, où s’est rendu le Premier ministre, l’agriculteur Jérôme Bayle, figure du mouvement, a pour sa part annoncé la levée du barrage d’ici samedi midi.

    Après avoir pris la parole dans une exploitation de Montastruc-du-Salies, le Premier ministre a de nouveau pris la parole au niveau du barrage de l’A64 à Carbonne pour s’adresser aux agriculteurs qui bloquent cette route. Gabriel Attal a rappelé son soutien aux agriculteurs avant de redonner le micro à Jérôme Bayle qui s’est adressé au préfet de Haute-Garonne pour annoncer la levée du barrage.

    « Si on s’est battus, c’est pour arrêter tout ça (…) ce soir je vous annonce que demain midi l’autoroute pourra circuler », a-t-il lancé sous les applaudissements des agriculteurs. « On va continuer à discuter et à travailler », a assuré de son côté le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau.

    Marche blanche en hommage à l’agricultrice et sa fille tuées sur un barrage à Pamiers

    Victimes des politiques agricole et migratoire de l’UE

    Plus de 4.000 personnes ont participé à la marche blanche en hommage à Alexandra et Camille Sonac, l’agricultrice et sa fille fauchées par un automobiliste sur un barrage agricole. A Pamiers, ce 27 janvier, les commerces étaient fermés et les riverains ont été nombreux à honorer leur mémoire lors du passage du cortège.

    Une foule immense, vêtue de blanc, s’est massée dans la cour du lycée horticole de Pamiers, Ariège, ce 27 janvier en début d’après-midi. Le marche blanche est organisée par la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA), des Jeunes agriculteurs (JA) et de la chambre d’agriculture de l’Ariège, en souvenir d’Alexandra et Camille Sonac.

    La mère de famille, agricultrice, et sa fille ont trouvé la mort, le 23 janvier, dans un accident occasionné par des Arméniens en situation irrégulière, alors qu’elles participaient à un barrage agricole pour faire entendre toute la détresse du monde agricole.

    « Ce qui s’est passé à Pamiers n’aurait jamais dû exister, les gens qui ont forcé le barrage n’auraient pas dû être en France. Il faut qu’il y ait un mort pour que les choses bougent, c’est inadmissible alors que les agriculteurs défendent leurs convictions », s’indigne, sans détour, Sergio, qui travaille dans le bâtiment et partage le combat des agriculteurs : « Ils défendent leur métier, on est à 100 % derrière eux et, à force, on va faire comme eux ».

    « Au moins, on peut faire ça »

    Il est présent avec d’autres proches pour honorer la mémoire de l’agricultrice. « On est de Tarascon et on est venus soutenir la famille, avec une pensée pour le papa et son autre fille. Ça ne va pas être évident pour lui. Venir à la marche, ce n’est rien pour nous, mais au moins, on peut faire ça », ajoute Fernanda. 

    Laurianne s’est aussi déplacée en famille, comme la plupart des participants. Elle habite Saint-Félix-de-Tournegat, le village où vivaient les deux victimes. Impensable pour elle de ne pas venir rendre un dernier hommage : « On habite à deux kilomètres, on est voisins. Mes enfants vont à la même école que sa fille. A la moindre occasion, une fête de village, on se retrouvait ensemble. Quand on m’a dit qu’ils avaient été touchés par l’accident, dont j’avais entendu parler à la radio, je n’ai pas voulu y croire ». L’heure est à l’hommage, même s’il est difficile de ne pas penser au contexte agricole : « Je suis de la ville, mais je me rends bien compte des contraintes du métier ».

    Les syndicats prennent alors la parole, quelques mots en souvenir de l’éleveuse de bovins et sa fille, avant une minute de silence. Puis, le cortège part du lycée agricole vers le rond-point de la zone de la Bourriette, près de la RN20 sortie Pamiers-Sud, là où les deux victimes ont été fauchées. Les proches et la famille se sont placés derrière une banderole, où figurent les visages d’Alexandra et Camille Sonac.

    La marche reste silencieuse, rassemblant toutes les générations et les corps de métier. Sur le chemin, les riverains sont sortis de chez eux pour assister au passage du cortège. Des anonymes qui, eux aussi, veulent apporter leur soutien à la famille.

    Une zone commerciale vide

    La foule se dirige dans l’artère principale du centre commercial, zone de la Bouriette. Tous les commerces ont baissé rideau, comme ils l’avaient annoncé. En centre-ville, la situation est identique. D’habitude si fréquenté, le quartier surprend en mode ville morte. Le personnel d’Intermarché s’est figé en un seul rang, devant deux gerbes de fleurs.

    Devant les autres commerces, les vendeurs attendent la marche. « On a fermé par solidarité, par respect. Toutes les professions souffrent, on soutient les agriculteurs dans leurs revendications. Là, ça a été trop loin: deux personnes sont mortes. Dans la région, on est solidaires, on rend hommage à notre échelle », explique une vendeuse.

    Près du lieu où les victimes ont été fauchées, les participants à la marche ont pu leur rendre un dernier hommage.
    Participants à la marche blanche, près du lieu où les victimes ont été fauchées.

    Après le rond-point de la Bouriette, les participants montent l’espace vert près des pins, où se situe la sortie, direction Foix. C’est là que la banderole hommage est installée, chacun à son tour y dépose une rose blanche. Un geste simple, mais un symbole très fort.

    Loi immigration : Macron n’a pas entendu les Français en la faisant censurer

    « Ce sont les Français qui sont cocus », note le député LR Pierre-Henri Dumont

    Echantillon de « Sages »

    40% du projet de loi immigration a été censuré par le Conseil constitutionnel, jeudi 25 janvier, notamment les mesures proposées par… la droite, comme souhaité par le président qui avait fait pression sur les soi-disant Sages, avant même ses deux saisines sur quatre, en incluant celle de la présidente Renaissance de l’Assemblée. Invité du 19/20 info, Pierre-Henri Dumont, député Les Républicains (LR) du Pas-de-Calais, a réagi à la décision des Neuf, dont six sont nommés par la minorité présidentielle.

    Le Conseil constitutionnel a censuré plus d’un tiers du projet de loi immigration, jeudi 25 janvier, selon le journaliste Gilles Bornstein, pour France info. En vérité, 40%, rectifieront probablement les vigiles du Vrai du Faux, service de fact checking de la chaîne de service public.

    Pierre-Henri Dumont, député Les Républicains (LR) du Pas-de-Calais, affirme dans le 19/20 info que la décision des Sages du Conseil constitutionnel censure « l’ensemble du Parlement », notamment face au nombre de votes en faveur du texte. Rappelons, ce que ne fait pas France info, que la loi censurée à été votée par 349 voix contre 186. « Emmanuel Macron lui-même avait dit que c’était une bonne loi, (…) ce sont les parlementaires qui ont été censurés. En réalité, ce soir, ce sont les Français qui sont cocus parce que c’était une loi qui était très majoritairement approuvée par les Françaises et les Français« , souligne le député.

    Un texte « déséquilibré »  

    Une partie conséquente des articles censurés par les Neuf avait été ajoutée par LR au projet de loi porté par Darmanin et approuvée en Commisdion mixte paritaire. Depuis la censure par la bande à Fabius, « la réalité, c’est qu’on a un texte qui est déséquilibré et qui aura des répercussions extrêmement importantes pour l’avenir », déplore Pierre-Henri Dumont. Selon le député LR, la Constitution doit être changée afin d’appliquer des quotas migratoires, une mesure retoquée par le Conseil.

    L’alternative que zappe Bornstein est le référendum.

    Militants de la Confédération Paysanne « à poil » dans un supermarché

    « L’immense majorité des normes est au service de l’agroindustrie et du libéralisme »

    Une trentaine de manifestants en sous-vêtements
    Une trentaine de manifestants en sous-vêtements DDM

    « Ils nous plument, on est à poil ! » La Confédération Paysanne – membre fondateur de la Coordination paysanne européenne, de Via Campesina et d’Attac – a organisé ce samedi matin une action culottée dans les rayons du supermarché Carrefour Market à Figeac (PS) dans le Lot.

    Ils sont venus nus et culottés pour dénoncer les marges abusives de la grande distribution aux dépens des producteurs et des consommateurs. A 11 h ce samedi matin, une trentaine de paysans et paysannes de la Confédération paysanne du Lot sont entrés dans le supermarché, où ils ont été accueillis sans entrave par les responsables du magasin. Une vingtaine de membres ont alors tombé pulls, chemises et pantalons, se retrouvant en sous-vêtements dans le magasin pour une action de sensibilisation réussie : « Ils nous plument, on se retrouve à poil ! », c’est le cri d’alarme lancé par ces paysans et ces paysannes, qui réclament un revenu digne pour tous les agriculteurs.

    Des marges titanesques

    Déjà en juin 2021 dans les Landes, la réforme de la PAC 2023-2027 inquiétait les agriculteurs bio de la Fédération nationale d’agriculture biologique
    (lien Ici)

    La co-porte parole du mouvement a ainsi lu le communiqué de la Conf’, réagissant aux annonces de la veille du premier ministre. « Non, depuis 100 ans, les Chambres d’agriculture n’ont pas créé plus de revenus et n’ont pas contribué à l’avenir de l’agriculture française, car si tel était le cas, les paysans français ne seraient peut-être pas aussi dépendants de la PAC [politique agricole commune européenne] et nous n’aurions pas perdu 100.000 exploitations en dix ans ! Depuis 20 ans, la grande distribution a augmenté ses marges de 188 %, l’agro-industrie de 64 %… et les agriculteurs de 0 % ! », rappelant au passage qu’un agriculteur français sur cinq vit en dessous du seuil de pauvreté, et que le salaire moyen d’un éleveur n’est que de 680 € par mois.

    « Le libre-échange affame. L’agriculture paysanne nourrit » pouvait-on lire sur leurs affiches. Les militants de la Conf’ qui soutiennent « tous les agriculteurs, mais pas tous les systèmes », réclament de la PAC une aide à l’actif, pour favoriser l’installation de nouveaux agriculteurs. Ils appellent aussi à l’instauration d’une Sécurité Sociale de l’Alimentation, pour que chacun puisse se nourrir dignement en France.

    Leur action a aussi passé au crible le prix du GNR, les accords de libres-échanges type Mercosur, la complexité et la disproportion des normes administratives et sanitaires, les importations déloyales, les mesures agro-environnementales et climatiques (MAEC), les éco-régimes, les aides à la Bio et la problématique des retenues d’eau, appelant les consommateurs à être responsables de leurs achats « même si nous savons toutes et tous : c’est compliqué pour beaucoup de monde ».

    Le poulet ukrainien reste en travers des agriculteurs français

    Dommage collatéral de la diplomatie de Macron sur le secteur agricole

    Zelensky doit se protéger des tendances de Macron et
    les agriculteurs français, de la volaille ukrainienne

    Le poulet ukrainien menace l’élevage français, avec le concours de Macron. Depuis le début du conflit contre Moscou, Macron a suspendu les droits de douane pour soutenir l’économie du pays en guerre, contre l’économie française. Macron n’est pas de Gaulle qui dit « les Etats n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts » : le p’tit prétentieux n’apprend pas de ses grands anciens. Les décisions de Macron vont contre les intérêts de la population française : nos éleveurs dénoncent une concurrence à bas coût inéquitable, venant d’Ukraine.

    Le récent bond des importations de poulets ukrainiens en Europe irrite les éleveurs français, qui se plaignent d’une concurrence à bas coûts venant d’un pays invoquant de son côté la solidarité et le respect des règles du libre-échange.

    Les volailles ukrainiennes affluent depuis que l’Union européenne a, en mai 2022, suspendu les droits de douane avec l’Ukraine en soutien à l’économie du pays. Officiellement, les importations de viandes de volailles ukrainiennes en France ont bondi de 74% au premier semestre sur un an, tout en restant négligeables. Elles représentent 8,1 millions d’euros sur cette période, soit moins de 1% des importations totales de viandes de volailles en France (1 milliard), selon les douanes françaises. Mais ces chiffres « ne reflètent pas la réalité »,affirme Yann Nédélec, directeur de l’interprofession de la volaille Anvol : le poulet ukrainien repasse souvent par des usines en Europe – en Belgique, aux Pays-Bas ou en Pologne notamment -, qui ne sont pas obligées d’en indiquer l’origine.

    Selon la Commission européenne, les importations de volailles ukrainiennes en volume représentaient sur les cinq premiers mois de l’année 27% des importations totales de l’Union européenne – après le Brésil (36%) et avant la Thaïlande (19%)-, contre 13% en 2021.

    Mais alors qu’un poulet sur deux consommé en France était importé en 2022, pourquoi s’en prendre spécifiquement au poulet ukrainien ? Le Brésil et la Thaïlande sont soumis à des quotas, pas l’Ukraine, répond Paul-Henri Lava, représentant du lobby de la volaille à Bruxelles AVEC Poultry.

    Concurrence dans les supermarchés

    Surtout, « l’Ukraine exporte principalement des filets de poulet, plombant les prix de cette partie la plus rentable de l’animal ». Le pays a par ailleurs « de par sa proximité géographique, la possibilité d’exporter des produits frais », affirme-t-il. Le poulet importé de pays tiers en Europe est généralement congelé, et utilisé principalement pour les produits transformés comme les nuggets ou dans la restauration collective.

    Du poulet frais ukrainien, généralement élevé dans d’immenses fermes aux coûts de production moins élevés qu’en Europe, pourrait concurrencer les produits locaux, comme les poulets Label Rouge, dans les supermarchés. Une compétition injuste « au moment où la Commission nous dit qu’il faut réduire la taille des exploitations et aller vers des circuits courts », estime Paul-Henri Lava.

    Toutes les usines exportant du poulet vers l’UE « ont été certifiées par des institutions européennes », rétorque Olexandra Avramenko, responsable du Comité sur l’intégration européenne au sein de la fédération représentant les plus grandes entreprises agroalimentaires ukrainiennes, UCAB.

    Surtout, « en temps de guerre, le régime d’échange simplifié entre l’UE et l’Ukraine est un outil extrêmement important pour nous aider à survivre économiquement », dit-elle à l’AFP. Le conflit avec la Russie a aussi forcé 8 millions de personnes à quitter l’Ukraine, autant de consommateurs en moins au sein du pays, remarque-t-elle.

    Terrain d’entente

    Le gouvernement français semble vouloir respecter ce principe de solidarité : appelé par les éleveurs français à activer un mécanisme européen, une clause de sauvegarde, pour freiner les importations de poulet ukrainien, le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau a affirmé la semaine dernière qu’il ne voulait pas « envoyer de signaux hostiles à l’Ukraine ».

    Le problème se pose aussi pour les céréales : Bruxelles tente de lever l’interdiction d’importations ukrainiennes décidé par cinq Etats européens, qui n’autorisent plus que le transit pour protéger leur marché. Mais la Pologne, la Hongrie et la Slovaquie ont déjà prévenu qu’ils maintiendraient leurs restrictions. « Le marché se régule de lui-même », avance Olexandra Avramenko : s’il y a un besoin pour un produit, il sera importé. « Mais nous comprenons le besoin de trouver des terrains d’entente », ajoute-t-elle.

    L’Anvol affirme que la situation profite surtout à MHP, une entreprise enregistrée à Chypre et cotée à Londres, et à son riche propriétaire ukrainien, Yuriy Kosyuk. Le groupe, premier producteur de volailles en Ukraine, tire 61% de son chiffre d’affaires des exportations.

    La société n’a pas souhaité faire de commentaires auprès de l’AFP. Une source proche de MHP fait valoir que l’entreprise apporte des revenus à de nombreux Ukrainiens, propriétaires de terres louées par le groupe ou employés. « Ce n’est pas parce qu’on est contre les importations qu’on ne veut pas soutenir l’Ukraine », assure Paul-Henri Lava. « Mais on veut que cela reste à un niveau acceptable », dit-il.

    Macron promulgue nuitamment le croupion de loi immigration

    Démocratie en danger: abus du 49.3 et conseil constitutionnel soumis

    Forfaiture:
    Macron avait annoncé qu’il demanderait une seconde délibération parlementaire si la loi passait grâce aux votes du RN.

    Au cours de son voyage officiel de deux jours en Inde, conclu vendredi soir par une longue visite dans un …mausolée musulman soufi du saint Nizamouddin à New Delhi, ci-dessous, Macron a promulgué la loi immigration controversée, bien que vidée de sa substance par le Conseil constitutionnel.

    Président laïc en France,
    religieux à l’étranger

    La loi immigration sera promulguée par Macron «très bientôt, dans les heures qui viennent», avait annoncé le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, invité au 20 Heures de TF1, jeudi 25 janvier. «C’est un texte très important, et le Conseil constitutionnel a validé l’intégralité des articles du gouvernement. Ce qui m’intéresse, c’est d’appliquer la loi. Jamais la République n’aura eu une loi aussi dure» contre l’immigration illégale, a-t-il estimé. Quatre instructions seront ainsi publiées dès demain pour faire appliquer la loi. «Tous les préfets devront réunir dès février ou mars leurs dossiers pour retrouver les délinquants à expulser», a-t-il ajouté.

    Malgré la censure d’une grande partie du texte par le Conseil constitutionnel, notamment le renforcement des conditions d’accès aux prestations sociales ou encore l’instauration d’une caution pour les étudiants étrangers, «le gouvernement a satisfaction», a pavoisé Gérald Darmanin, malgré le surendettement du pays l’inflation des produits alimentaires ou de l’énergie et dans un contexte de révolte paysanne.

    Quatre articles votés sur dix invalidés !

    Pouvoir absolu d’un président minoritaire au parlement

    «Nous avons l’intégralité des moyens qu’il nous faut», s’est satisfait Darmanin au micro de TF1. «Très forts sur l’intégration, notamment la régularisation des travailleurs qui font vivre notre économie. Très durs contre les étrangers délinquants. Le Conseil Constitutionnel a validé la volonté du président de la République d’avoir une volonté ferme de lutter contre cette délinquance étrangère», a-t-il poursuivi.

    Par ailleurs, le ministre de l’Intérieur a précisé que le gouvernement «ne représentera pas de projet de loi», alors que LR réclamait un deuxième texte. Jeudi 25 janvier, près de la moitié des articles a été éliminée par le Conseil constitutionnel contre la volonté des Français et de leurs représentants au Parlement. 32 d’entre eux, les cavaliers législatifs, ont été jugés sans lien suffisant avec le texte de loi. Les Sages, présidés par l’ancien premier ministre socialiste, le somnolent Laurent Fabius, 77 ans, ont estimé que ces articles n’avaient pas leur place dans le périmètre de ce texte de loi. Ces «cavaliers législatifs» pourraient cependant réapparaître plus tard dans d’autres textes.