Une bénévole chassée des Restos du coeur: elle est au FN !

Noire, juive ou lesbienne, c’était du racisme, de l’antisémitisme ou de l’homophobie…

Mais elle est sympathisante du RN et la chasse aux sorcières est légitime… Sexagénaire au RSA, bénévole aux Restos du Cœur et électrice du Rassemblement national, Colombe avait ému jusqu’à la gauche après la diffusion  d’une vidéo virale sur les réseaux sociaux, avec plus de 5 millions de vues.

Mais l’association, dont la « neutralité politique » est un « principe non négociable », a indiqué samedi 4 mai que Colombe ne fait plus partie de ses bénévoles. Selon les Restos, il s’agit d’une décision de la sexagénaire!

Sur les images tournées par TF1 en marge du meeting de Marine Le Pen, le 1er mai à Perpignan, dans les Pyrénées-Orientales, Colombe avait fondu en larmes en racontant sa situation personnelle.

« On est arrivé dans un monde de fous, il faut qu’on trouve des solutions. On a du mal à vivre, on ne peut pas payer les factures, on a les huissiers, les menaces (…) Il n’y a pas de travail, pas d’usine », avait confié cette bénéficiaire du RSA âgée de 60 ans, à la recherche d’un emploi, au journaliste Paul Larrouturou, journaliste à LCI et ancien chroniqueur de Quotidien, diffusé sur TMC . « Je ne trouve pas de travail, mais je suis bénévole aux Restos du cœur et j’aide les gens de la rue », ajoutait-elle, très émue. Virée ! La discrimination au faciés est raciste, mais la discrimination politique est « citoyenne »…

« Quand certains jours la bataille politique nous paraîtra difficile, il suffira de penser à Colombe. Elle nous rappellera toujours pour quoi et pour qui nous nous battons », avait déclaré Marine Le Pen, après que le Rassemblement national a partagé le témoignage de son électrice sur les réseaux sociaux.

« Toutes les Colombe du pays, nous ne devons pas les mépriser, mais les entendre, les comprendre. Et que demain, elles placent leur espoir et leur bulletin chez nous, à gauche », avait de son côté réagi le député LFI François Ruffin sur X (anciennement Twitter).

Cacophonie aux  Restos du Cœur

Malgré tout, les mots de la sexagénaire n’ont semble-t-il pas plu a l’association des Restos du Cœur. « On lui a rappelé un principe qui n’est pas négociable, c’est la neutralité politique. On le rappelle d’ailleurs à nos bénévoles quand ils sont candidats à des élections, ils n’ont pas le droit de faire état de leur bénévolat. On n’a pas l’intention de se faire instrumentaliser par qui que ce soit », a ainsi affirmé Yves Mérillon, porte-parole national de l’organisation.

La direction parisienne de l’association de solidarité assure que c’est bien son adhérente qui a elle-même fait le choix de démissionner dans une lettre après les remontrances qui lui ont été adressées. Une source locale indique cependant que Colombe a été abruptement poussée vers la sortie.

Sur X, le député RN Sébastien Chenu

et le député européen Gilbert Collard ont imputé à l’association le départ de Colombe, tout comme le colistier de Jordan Bardella pour les européennes, Matthieu Valet.

Qui, à Renaissance ou au PS,  a manifesté de l’empathie pour Colombe et / ou condamné les Restos ?

Nassira El Moaddem « cyberharcelée par l’extrême droite, » se victimisent les « racistes dégénérés » mais ravis de gauche

La presse partisane soutient sa journaliste, ses insultes à son pays d’accueil et aux Français

A l’origine de ces attaques, selon Le Monde : la réaction de la journaliste à un article de RMC Sport évoquant une interdiction par la Fédération française de football du port de casques et de collants,
au nom de la laïcité.

A l’origine de ces attaques : la réaction de la journaliste à un article de RMC Sport évoquant une interdiction par la Fédération française de football du port de casques et de collants, au nom de la laïcité, écrit Le Monde, sans indiquer que cette interdiction ne s’applique pas aux entraînements, mais seulement aux matches, où ces vêtements sont des signes d’appartenance religieuse adressés au public, dans l’observance de l’interdit pour les hommes de montrer leurs genoux et leur nombril, zone intime large que les musulmans appelent l' »awra ».

L’Indépendant (Groupe La Dépêche (famille Baylet) s’interroge !

« Le site d’informations « Arrêt sur images » (ASI) [célèbre émission qui a décortiqué les media pendant plusieurs années sur France 5, devenue un site internet en 2007, après avoir été privée d’antenne pour partialité prescriptive] a dénoncé, vendredi 3 mai, le déferlement de haine en ligne visant sa journaliste Nassira El Moaddem après qu’elle a qualifié la France, son pays, de « pays de racistes dégénérés » [genre non déterminé: hétéros ou LGBTQI+ ?]. « Depuis plus de quarante-huit heures, Nassira El Moaddem (…) est victime d’une campagne de harcèlement raciste d’une rare violence de la part de l’extrême droite », s’indigne dans un communiqué transmis « Arrêt sur images », où elle anime une émission.

La journaliste [« raciste et dégénérée »,] a indiqué qu’elle étudie la possibilité [non pas de quitter ce pays qui ne lui inspire que haine et insultes, mais] de porter plainte face au flot de messages haineux reçus sur les réseaux sociaux Facebook, X, Instagram ou encore Linkedin, rapporte Le Monde. A l’origine de ces attaques : sa réaction, le 30 avril, à un article de RMC Sport évoquant une interdiction par la Fédération française de football du port de casques et de collants, au nom de la laïcité. « Pays de racistes dégénérés. Il n’y a pas d’autres mots. La honte », a alors commenté sur X Nassira El Moaddem. Des propos qu’elle « ne regrette pas du tout », a-t-elle expliqué. « Ce qui s’est produit donne tout à fait raison à ce que j’ai écrit »[, estime-t-elle].

Le 1er mai, dans l’émission de Jean-Marc Morandini sur CNews, le député RN Julien Odoul a notamment lancé : « Si elle n’est pas contente, elle se casse » [Ce qui ne paraît pas cohérent au Monde, se reconnaissant probablement raciste et dégénéré]. Il a aussi demandé sa suspension par Radio France, où elle ne travaille toutefois plus depuis 2022 [à la date du 24 octobre 2023, Nassira El Moaddem était déclarée journaliste permanente d’Arrêts sur images, produite par Riff International Production, société sur le point de fermer, détenue par Les Déménageurs Bretons]. Dans la foulée, la journaliste française d’origine marocaine a reçu des « messages d’insultes racistes et des menaces de mort par centaines », s’est indigné ASI.

« Arrêt sur images » a reproché aux médias du patron conservateur Vincent Bolloré, dont CNews, le JDD et C8, d’avoir « lancé la machine » et « attisé la haine », tout en véhiculant de fausses informations, comme le fait qu’elle travaillerait encore pour Radio France, lors de l’émission « Touche pas à mon poste !  » (« TPMP ») de Cyril Hanouna. Sollicitées par l’AFP, CNews et C8 n’ont pas répondu [Lorsque ASI était passé sur le web, ses confrères de la presse ne l’avaient pas soutenu, mais ils sont de retour pour attaquer Bolloré, comme si son groupe était comptable des déclarations sur les réseaux sociaux…].

Soutien de sociétés de journalistes

A sa journaliste, France Télévisions passe ses insultes à la France, mais ce service public accable les insultés

Plusieurs sociétés de journalistes ont pour leur part réagi, à l’instar de celle de BFM-TV [qui a toutefois nuancé son propos] sur X qu’« on peut considérer les propos de Nassira El Moaddem comme excessifs ou inappropriés, mais les attaques en règle dont elle est l’objet sont intolérables ».

Les sociétés des journalistes de Radio France et de producteurs de France Inter ont également dénoncé « un cyberharcèlement raciste et particulièrement violent », s’ajoutant au « soutien » exprimé par les rédactions du Monde, du Nouvel Obs [même groupe, (islamo-)gauchiste], de Libération [multiculturaliste, universaliste, neo-féministe et wokiste], de Mediapart [révolutionnaire trotskiste] ou encore du Canard enchaîné [anarchiste]. »

Ajoutons qu’en revanche, Radio France a licencié Jean-François Achili, sur de simples allégations de contacts avec Jordan Bardella

Des harpies néo-féministes interrompent Michel Onfray en conférence à Perpignan

« Fachos, au cachot », hurlent-elles et repartent sans être inquiétées

Le premier Printemps de la liberté d’expression était organisé à Perpignan ce week-end de mai, en fait une série de conférences et de réunions présentées comme une manifestation visant à  » permettre l’expression de toutes les opinions « . La gauche s’était mobilisée depuis plusieurs jours contre cette initiative largement soutenue par la Ville et son maire RN.

Hier soir, c’est Michel Onfray qui tenait une conférence, mais celle-ci a été interrompue par des militants d’extrême gauche aux cris de « fachos au cachot ». Ils ont ainsi brandi des pancartes et se sont mis à hurler dans la salle.

Une interruption commentée par Michel Onfray : « Voilà ce que l’on appelle un troupeau de meute, c’est une meute avec le comportement d’une meute ».

Propos d’un encadrant
de ces dames

Quel est le rapport entre féminisme, fascisme et Onfray ?

Le printemps de la liberté d’expression se poursuit ce dimanche avec, entre autres, une conférence d’Henri Joyeux. Depuis 2024, cet ancien cancérologue est interdit d’exercer la médecine à la suite de déclarations contre certains vaccins comme le HPV et l’hépatite B,  notamment destinés aux enfants et aux nourrissons.

Naulleau, également ciblé

Eric Naulleau est le président d’honneur du premier Printemps de la liberté d’expression qui s’ouvre à Perpignan ce vendredi 3 mai.
Eric Naulleau est le président d’honneur du premier Printemps de la liberté d’expression qui s’ouvre à Perpignan ce vendredi 3 mai.

« Le premier Printemps de la liberté d’expression pourrait être le début d’un réarmement intellectuel, » estime Eric Naulleau.

Dès ce vendredi 3 mai 2024 et jusqu’à dimanche, se tient au Palais des Congrès un événement encore inédit à Perpignan : le Printemps de la liberté d’expression. A la fois un salon du livre, avec 35 écrivains, et un lieu de débats animés par des personnalités souvent réputées pour leurs positions clivantes. C’est d’ailleurs l’auteur et polémiste Eric Naulleau, connu pour son goût de la contradiction, notamment sur les plateaux de Laurent Ruquier ou Cyril Hanouna, qui présidera ces trois jours. À ses côtés, l’essayiste Michel Onfray ou l’ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy Henri Guaino. Un rendez-vous organisé par le Centre Méditerranéen de Littérature, créé il y a 40 ans par l’actuel adjoint à la culture de Louis Aliot.

Eric Naulleau, vous êtes perçu comme un homme de gauche « atypique », même si on est habitué à vos incursions dans les sphères d’extrême droite, pourquoi parrainer cet événement à Perpignan ?

« Je fais partie d’une gauche atypique qui a été une gauche typique il n’y a pas si longtemps. A l’époque pas si lointaine où la gauche qui tenait le haut du pavé était laïque, républicaine, anti-totalitaire, universaliste. Elle est devenue tout le contraire sous l’influence de La France Insoumise. Elle a abandonné ces valeurs au profit de l’islamisme et du communautarisme.
Je tenais à présider ce Printemps de la liberté d’expression parce qu’on m’a fait l’honneur de me le demander. D’abord parce que la liberté d’expression, c’est aussi naturel dans notre pays que l’air qu’on respire, mais ce n’est plus le cas. À cause de deux idéologies ayant le vent en poupe qui se sont alliées, alors qu’en théorie elles sont antagonistes : le wokisme et l’islamisme. Elles pratiquent une forme de censure et ont toutes les deux pour projet de détruire notre République, notre pays et notre civilisation. Ça me semble deux raisons très suffisantes pour venir à Perpignan défendre la liberté d’expression. Et j’espère qu’on va compter nos forces ce week-end et entamer le travail de reconstruction intellectuelle contre ces deux dangers potentiellement mortels.« 

Pourquoi Jean-Luc Mélenchon, contre lequel vous venez de signer une véritable charge, stigmatise-t-il vos attaques ?

C’est un homme qui a été grand par le passé. Jusqu’en 2010, je me reconnaissais dans ce qu’il représentait. Il a fait un virage total pour s’allier à l’islamisme et faire de l’antisémitisme son outil de conquête du pouvoir. C’était impossible à prévoir. Il est le symbole de toutes les trahisons de la gauche.

Malgré tout, vous auriez préféré que sa conférence à Lille mi-avril ne soit pas interdite ?

Oui, j’aurais souhaité pour des raisons républicaines qu’il puisse s’exprimer. Après, on peut ajouter que lui et ses amis pratiquent beaucoup la censure. Il faut avoir le courage de ses opinions, il est difficile ensuite de militer en faveur de la liberté d’expression. Ce sont des gens qui ne respectent pas les règles qu’ils appellent à respecter.

Ce qui se passe aujourd’hui à Sciences-Po dit quoi, selon vous, de l’état de la liberté d’expression en France ?

Cela dit surtout que les élites médiatico-intellectuelles sont extrêmement infiltrées par l’idéologie islamo-gauchiste. Le fait de vouloir importer le conflit israélo-palestinien implique un climat de discorde civile, et bientôt on arrivera à une guerre civile. Devant Sciences-Po, Rima Hassan appelle au soulèvement. On aura bientôt des affrontements – comme c’est arrivé ce 1er mai aux Etats-Unis –, directs, violents, armés, entre pro-israéliens et pro-palestiniens. Leur logique, c’est l’insurrection.

En venant à Perpignan défendre la liberté d’expression, cherchez-vous à prouver que dans une ville RN, il n’y a aucun problème avec ce droit ?

Je n’ai pas du tout de message de ce point de vue. Simplement, j’ai été invité dans des conditions me permettant de convier qui je voulais et dire ce que je voulais. Ce que j’ai retenu de cette offre, c’est le mot liberté. C’est un mot qui me convient très bien. Le plateau des invités est riche et prestigieux. J’ai l’impression qu’après avoir cédé beaucoup de terrain, il y a un frémissement. Le premier Printemps de la liberté d’expression de Perpignan pourrait être le début d’un réarmement intellectuel.

La sœur de Samuel Paty : « L’Etat a failli sur toute la ligne »

Nicole Belloubet, un monstre froid à l’Education

La sœur de Samuel Paty, assassiné le 16 octobre 2020 par un islamiste tchétchène, a déposé un recours administratif pour que l’Etat reconnaisse sa responsabilité dans la mort de son frère. Elle confie au JDD sa détermination et sa volonté d’aller « au bout de cette démarche ».

Mickaël Paty lors d'une audition devant la commission d'enquête du Sénat, 17 octobre 2023
Mickaëlle Paty lors d’une audition devant la commission d’enquête du Sénat, le 17 octobre 2023

Le JDD. Vous avez engagé un recours administratif afin que l’Etat reconnaisse sa responsabilité dans l’attentat contre votre frère. En quoi l’Etat a-t-il failli, selon vous ?

Mickaëlle Paty. C’est bien simple : l’Etat a failli sur toute la ligne. Cela concerne aussi bien le rectorat (qui a minoré la menace qui pesait sur mon frère), la préfecture des Yvelines, les renseignements territoriaux et les services du renseignement intérieur. Ces différents services de l’Etat étaient pourtant saisis du dossier bien en amont, plusieurs jours avant l’attentat. Personne n’a jugé utile de proposer ne serait-ce qu’une protection fonctionnelle à mon frère. Elle lui aurait pourtant permis une mise en retrait provisoire, le temps que la situation s’apaise au collège.

J’aimerais dire une chose : dans un monde normal, cet attentat ne serait pas survenu. Dans un monde normal, je ne devrais pas avoir à expliquer à l’Etat l’anormalité de cet acte. L’Etat a failli et ne pas le reconnaître serait une faillite de ce même Etat. Si l’Etat ne se sent pas responsable de l’absence de protection évidente dont aurait dû bénéficier mon frère, cela deviendra un aveu de la rupture du contrat social.

Concrètement, que demandez-vous à l’Etat ? Une réparation morale, financière ?

Si l’Etat accède à ma requête, je verserai le dédommagement financier [21.000€] à des associations promouvant la laïcité à l’école. Mais je suis décidée à aller au bout de cette démarche. Si l’Etat ne répond pas à cette requête [l’Etat dispose d’un délai de deux mois pour le faire], je porterai l’affaire devant la justice administrative, afin d’obtenir une décision du tribunal. Ma démarche est avant tout symbolique. Le 15 mars, mon avocate, Me Carine Chaix, a écrit au Premier ministre ainsi qu’aux ministres de l’Intérieur et de l’Education nationale.

Mon but est que l’Etat reconnaisse sa responsabilité dans l’attentat contre mon frère afin que de tels drames ne se reproduisent pas. Il s’agit en quelque sorte de faire jurisprudence. Le 13 octobre dernier, quasiment trois ans jour pour jour après l’attentat contre mon frère, un autre professeur, Dominique Bernard, était assassiné par un fanatique islamiste devant son collège à Arras. Comme je l’avais dit au Sénat quelques jours plus tard : si la mort de mon frère avait servi à quelque chose, Dominique Bernard serait encore là.

Justement, la commission d’enquête sénatoriale sur les « pressions, menaces et agressions dont les enseignants sont victimes », dont vous êtes à l’origine, a rendu ses conclusions le 6 mars dernier. Etes-vous satisfaite de ce travail parlementaire, qui aboutit notamment à 38 recommandations pour l’école ?

La politique du « pas-de-vague », largement soulevée par les sénateurs François-Noël Buffet [LR, président de la commission des Lois du Sénat depuis 2020] et Laurent Lafon [UDI] [les deux corapporteurs de cette commission d’enquête], tend à minorer la gravité et le nombre de pressions, menaces et agressions dont les enseignants sont  ictimes. Je pense donc que la situation est en réalité encore plus grave. Le fait de réduire l’analyse de ce rapport d’information à sa première partie (« Défendre et promouvoir la laïcité au sein de l’institution »), participe encore à ne pas prendre le problème dans sa globalité. Cela étant dit, il serait opportun que les pouvoirs publics s’emparent des 38 recommandations de la mission conjointe de contrôle, vœu également formulé par le président du Sénat Gérard Larcher.

Dans le cas de mon frère, j’aimerais rappeler que l’analyse erronée de la situation par les services de l’Education nationale s’établit sur une atteinte à la laïcité, qualifiée de « fait d’une extrême gravité », dont le coupable serait « un personnel de l’établissement ». Or, son cours ne portait pas sur la laïcité, mais sur la liberté d’expression. Par ailleurs, il est beaucoup question de renforcer l’adhésion au modèle républicain, mais il convient de reconnaître un certain défaut de résultat lié à des moyens insuffisants ou inadaptés. Avant d’être la devise de notre République, les valeurs « Liberté, Égalité, Fraternité » sont avant tout des valeurs universalistes et humanistes.

On raisonne à l’envers : on pense qu’il faut être un républicain pour avoir des valeurs, alors que c’est l’inverse : il faut avoir des valeurs pour être républicain. On ne naît pas républicain, on choisit de l’être parce qu’on se retrouve dans le modèle proposé. Si j’insiste autant sur cette notion de modèle, c’est pour avoir remarqué qu’à Conflans, en passant par Arras jusqu’à Dijon plus récemment, le problème vient principalement du modèle. Faute de modèle qui rassemble, faute de commun qui unit, une certaine jeunesse agissante a pour modèle des fanatiques. Cela donne au mieux un esprit de dissidence contre nos valeurs, et au pire une idéologie mortifère visant non pas à déstabiliser, mais à détruire nos institutions.

« Mon frère est mort d’un abandon »

Mais Belloubet n’assume rien

La philosophe Judith Butler professe que l’attaque terroriste palestinienne serait «un acte de résistance armée»

« Révolution permanente » la déclare attaquée et appelle à la solidarité

L’attaque terroriste des islamistes du Hamas le 7 octobre est «un acte de résistance armée», selon la philosophe Judith Butler

Les carnages perpétrés par le Hamas, qui ont fait plus d’un millier de morts le 7 octobre 2023 et au cours desquels environ 200 otages ont été enlevés, étaient un «soulèvement», a estimé la philosophe américaine Judith Butler, 68 ans, au cours d’une table ronde à Pantin, dimanche 3 mars. La pionnière féministe des études de genre dans les universités américaines, qui est titulaire à Berkeley d’une chaire de rhétorique et de littérature comparée, a ajouté que les actes de barbarie du Hamas ne sont ni «une attaque terroriste», ni «une attaque antisémite», mais «un acte de résistance armée» et un «soulèvement».

Les propos de Judith Butler, juive antisioniste, ont été rapportés sur le réseau social X par le medium indigéniste et décolonial «Paroles d’honneur», une émanation du «QG décolonial» chapeauté notamment par l’activiste Houria Bouteldja, du Parti des Indigènes de la République (PIR). Ce groupuscule fondé sur une idéologie post-coloniale consacre l’essentiel de son discours à dénoncer l’histoire coloniale de la France et la persistance d’un supposé racisme systémique dans le pays, ainsi qu’à soutenir la cause palestinienne et à dénoncer la politique d’Israël. Sur Twitter , après le 7 octobre, le Parti des Indigènes avait glorifié l’héroïsme de la «résistance palestinienne».

La réunion publique de dimanche, qui avait été programmée initialement en décembre au Cirque électrique de la Porte des Lilas à Paris, mais annulée à la demande de la municipalité, s’est finalement tenue dans l’espace associatif des Relais de Pantin, à l’initiative du NPA (révolutionnaire trotskiste) du medium Paroles d’Honneur, et de deux associations juives propalestiniennes et décoloniales, le collectif Tsedek ! et l’UJFP, ainsi que d’autres organisations telles que l’UJFP, le NPA, l’AFA Paris Banlieue ou Révolution Permanente.

Trois députés de La France insoumise étaient présents : Thomas Portes, Danièle Obono et Younous Omarjee.

«On peut être pour ou contre la résistance armée»

Au cours de cet échange, Judith Butler, militante queer et membre de Jewish Voices for Peace, a donc développé une longue analyse sur la nature de l’attaque du 7 octobre, qu’elle qualifie de «résistance armée» : «Nous pouvons avoir des positions différentes sur le Hamas comme organisation politique, a-t-elle déclaré en anglais, ainsi que sur la résistance armée. Mais je pense qu’il est plus honnête, et plus correct historiquement, de dire que le soulèvement du 7 octobre était un acte de résistance armée. Ce n’est pas une attaque terroriste, ce n’est pas une attaque antisémite : c’était une attaque contre les Israéliens. Et vous le savez, je n’ai pas aimé cette attaque, je l’ai dit publiquement. […] Toutefois je serais vraiment stupide si je décidais que la seule violence dans cette région est à l’encontre du peuple israélien.»

Et d’ajouter : «La violence contre les Palestiniens a lieu depuis des décennies. [Le 7 octobre] était un soulèvement qui résulte d’une situation de soumission, et contre un appareil d’Etat violent. Maintenant, soyons clairs : on peut être pour ou contre la résistance armée, pour ou contre le Hamas, mais mettons-nous au moins d’accord sur le terme de ’résistance armée’, et ensuite on peut débattre de la question de savoir si c’est juste, s’ils ont fait ce qu’il fallait faire, ou s’il y a d’autres stratégies.»

Judith Butler est aussi invitée d’honneur de l’Ecole Normale Supérieure de la rue d’Ulm à Paris, où elle donne un cycle de trois conférences sur «les temporalités du deuil aujourd’hui» ; elle a par ailleurs échangé à l’ENS en janvier avec l’artiste blanc sud-africain William Kentridge autour des violences coloniales. Cet événement était organisé en partenariat avec le Centre Pompidou (dirigé depuis 2021 par Laurent Le Bon), qui organise en 2023-2024 une programmation entièrement associée avec Judith Butler, qui donne tout au long de l’année un cycle de conférences et de rencontres intellectuelles et artistiques.

L’événement de dimanche a dû être interdit une première fois par la mairie de Paris en décembre. A la suite du déferlement d’indignation et du risque de trouble à l’ordre public suscité par cette activiste d’extrême gauche cette semaine, l’ENS a annoncé au dernier moment qu’elle annule deux conférences prévues avec Judith Butler, sans préciser les raisons.

Dans ce contexte, la voix de la ministre de l’Enseignement supérieur ne s’est encore pas faulut entendre. L’ectoplasme aurait pour nom Sylvie Retailleau.

Débattre avec Macron, ça donne ça, au Salon de l’agriculture 2024

Le langage vulgaire de Macron, dans le style du populo, selon les banquiers, est insultant !

La scène du mini-débat en camp retranché: les agrlculteurs ne connaissent rien à leur profession, nan, nan, nan : le banquier leur explique…

Débattre, selon lui, c’est débiner les absents:

TikTokeur

Soyez prêts à entendre des raisonnements fallacieux:

Les sommes versées par la France surendettée à Zelensky ne sont pas des milliards détournés de l’agriculture française, puisqu’elles sont destinées à l’armement de l’Ukraine!… A quoi las mafias ukrainiennes utilisent-elles les revenus de leurs exportations de poulets industriels ou de céréales avec normes particulières et droits de douanes réduits?

« Vous êtes gonflés »

Il règle des comptes

C’est pas lui, c’est l’autre

Lorsqu’il tombe sur un contradicteur coriace, il élude en déviant sur ses opposants :

Il n’arrête pas de parler, ses propos seraient détournés et il s’en prend aux journalistes… Qu »il la mette en veilleuse !

Bilan

« Comment barrer la route de Marine Le Pen, » explique Aquilino Morelle

La candidate du RN est aux portes de l’Elysée et il dresse les contours d’un hypothétique sursaut.

Valls et Morelle (g)

Dans un entretien politique de l’hebdomadaire Le Point, l’ancien conseiller de François Hollande revient sur un sondage Ifop donnant Marine Le Pen en tête au second tour de l’élection présidentielle face à Gabriel Attal (51 %) et la formation d’un « gouvernement de combat » dirigé par l’ancien ministre fugace de l’Education pour rivaliser avec le RN lors du scrutin européen… Plus que jamais, l’actualité politique semble tourner autour de la progression apparemment irrésistible du parti fondé en 1972 par Jean-Marie Le Pen.

Une ascension disséquée en novembre dernier par Aquilino Morelle, ancien conseiller de Lionel Jospin à Matignon (1997-2002), puis de François Hollande à l’Elysée (2012-2014), dans son essai La Parabole des aveugles (Grasset)*. Ce patriote passionné et cinglant, qui poursuit de livre en livre une implacable dénonciation des renoncements et des lâchetés de nos dirigeants (L’AbdicationL’Opium des élites), préconise de se confronter enfin à la triple « crise identitaire » française pour empêcher l’accession au pouvoir – si démocratique soit-elle – de Marine Le Pen. [Morelle est aussi un « vieil ami de Didier Tabuteau », actuel vice-président du Conseil d’Etat et ancien directeur général de l’Agence du médicament (actuelle ANSMPS) de 1993 jusqu’en 1997, avec qui il a écrit un ouvrage intitulé La Santé publique (2010) et tous les deux ont été enseignants à Sciences Po à la chaire santé, dont le responsable est …Didier Tabuteau. C’est le rapport Igas qui servira de canevas à l’information judiciaire sur le Mediator. Le rapport de l’Igas rendu public le 15 janvier 2011 fait l’impasse sur la période Tabuteau à l’Agence]. En espérant qu’il ne soit pas trop tard… Entretien.

François Hollande savait-il que son conseiller Aquilino Morelle faisait cirer ses chaussures à l’Elysée ? (09/01/2017)

Le Point : En novembre, vous écriviez dans La Parabole des aveugles que Marine Le Pen était « aux portes de l’Elysée ». Les trois mois qui se sont écoulés vous confortent-ils dans votre analyse ?

Aquilino Morelle : C’est le moins que l’on puisse dire… Attaques terroristes du Hamas le 7 octobre dernier, manifestation contre l’antisémitisme à laquelle le RN a participé – nouvelle étape de sa normalisation –, assassinat du professeur Dominique Bernard par un islamiste tchétchène radicalisé, révolte des agriculteurs : tous ces spasmes violents de notre actualité récente [et surtout le traitement politico médiatique qui en est fait] jouent en faveur de Marine Le Pen et de son parti. Surtout, la lame de fond qui porte le RN et sa candidate reste toujours aussi puissante. Pour bien saisir ce phénomène, il faut revenir quelque peu en arrière dans le temps. Lors des élections présidentielles de 2017 et de 2022, contrairement au battage alors fait, la victoire de Marine Le Pen était en réalité impossible [puisque l’extrême gauche avait appelé à voter poir le banquier Rothschild]. Le « front républicain » était encore efficace, [les media de gauche faisaient peser] une forme d’interdit moral [pesait] sur les électeurs, et la candidate était considérée [caricaturée et décrédibilisée] comme « n’étant pas au niveau ». Un tournant politique s’est opéré en 2022, au moment des législatives de juin, un mois après la difficile réélection d’Emmanuel Macron.

Quel tournant ?

Après avoir obtenu 13 288 686 voix au second tour de la présidentielle, soit trois fois le score de son père lors du choc du 21 avril 2002 (4 804 772 voix), et soixante-dix fois celui du même en 1974, 190 921 suffrages), une première performance, Marine Le Pen a réussi à faire élire 89 députés RN. Ce résultat a fait du RN le deuxième parti de l’Assemblée nationale et représente plus deux fois et demie le résultat atteint à la proportionnelle par le FN en 1986 (35 députés). Or, et c’est là un point essentiel, ce score a été atteint cette fois-ci au scrutin majoritaire, un mode de scrutin conçu non seulement pour dégager des majorités à l’Assemblée nationale, mais, ce faisant, pour permettre également d’isoler ou de cantonner les partis jugés extrémistes.

Ce mécanisme politique et électoral puissant, qui a fonctionné de 1958 à juin 2022, n’a pas suffi, cette fois-ci, pour endiguer la poussée considérable du RN. C’est cette poussée qui explique que ce parti a réalisé le grand chelem dans quatre départements (Haute-Saône, Haute-Marne, Pyrénées-Orientales, Aude) et a manqué d’un seul siège cette performance dans cinq autres (Var, Vaucluse, Aube, Eure, Yonne). Plus aucune région, même plus l’Ouest – longtemps imperméable au FN –, n’est dorénavant épargnée. Géographique, cette poussée est aussi sociologique : toutes les classes sociales, y compris la fonction publique d’Etat, hospitalière et territoriale, [secteurs abandonnés de la République], sont pénétrées par le vote RN.

Enfin, ce parti séduit désormais toutes les classes d’âge, et en particulier les jeunes. Il s’agit aujourd’hui d’un parti puissant, organisé, institutionnalisé, se transformant en un parti « attrape-tout » (catch-all party) [l’anglicisme apporte-il quelque chose?]. C’est ce que j’appelle le « troisième FN », qui a succédé au groupuscule d’extrême droite créé en 1972 par Jean-Marie Le Pen puis au parti recentré et dirigé, à partir de 2012, par sa fille, Marine Le Pen, une femme jeune, ayant condamné les dérives racistes et antisémites de son père, qu’elle a d’ailleurs exclu de ce parti en 2015, et ayant rebaptisé le FN en RN en 2018. Une femme qui, surtout, contrairement à son père, veut conquérir le pouvoir. Pour toutes ces raisons, la perspective de sa victoire en 2027 a acquis une consistance inédite.

Seul un candidat « néo-sarkozyste » pourrait barrer la route de Marine Le Pen 

Le « progressiste » Emmanuel Macron veut aujourd’hui que « la France reste la France », promet de réindustrialiser le pays, appelle au retour de l’autorité et nomme à Matignon Gabriel Attal, défenseur des « classes moyennes »… Est-il sorti de l’aveuglement sur les causes du vote RN ?

Je l’espère et j’ai tendance à le croire. De façon de plus en plus nette au cours de ces derniers mois, Emmanuel Macron a, en effet, et heureusement, mis fin à ce que j’ai appelé « la jurisprudence Tapie », celle qui consistait à considérer les électeurs du RN soit comme des « salauds », soit comme des « stupides » – pour reprendre le langage fleuri qu’affectionnait l’ancien homme d’affaires devenu ministre par la grâce de François Mitterrand. Après sa réprimande à Elisabeth Borne, en mai, après qu’elle a considéré le RN comme « héritier de Pétain » (« On ne peut plus battre l’extrême droite dans notre démocratie simplement avec des arguments historiques et moraux »), ses propos lors de son interview à C à vous [« Si on veut éviter que le RN arrive au pouvoir, il faut traiter les problèmes qui le nourrissent », NDLR] s’inscrivaient dans la même veine, celle du réalisme politique, et non plus de la condamnation morale.

Encore faut-il que cette inflexion du discours se traduise par des actes face aux causes du vote RN. C’est l’enjeu – décisif – des semaines et des mois à venir. Quant à Gabriel Attal, il a d’abord été choisi pour sa proximité intellectuelle et personnelle avec le chef de l’E1tat, et pour sa plasticité politique. Il a été nommé à Matignon, ce qui somme toute est bien logique, pour appliquer la politique décidée par le président Emmanuel Macron. Seule celle-ci compte.

Emmanuel Macron semble chercher à renouer avec le sarkozysme, pourtant vaincu à l’élection présidentielle de 2012 puis lors de la primaire de 2016. Pourquoi ?

Peut-être parce qu’il a une mémoire moins courte que la vôtre… Peut-être se rappelle-t-il que Nicolas Sarkozy a été le seul candidat à parvenir à faire reculer le FN, incarné en l’occurrence par Jean-Marie Le Pen, à l’élection présidentielle, le faisant passer de 16,86 % des voix le 21 avril 2002 à 10,44 % cinq ans plus tard, en 2007. Ce résultat a été obtenu grâce un discours à la fois « social », « de gauche » (l’invocation des mânes de Jean Jaurès, la présentation comme « Français de sang-mêlé », le « travailler plus pour gagner plus »), et « identitaire », « de droite » (la défense de l’identité française). Reste que rééditer une telle performance vingt ans après, alors que l’électorat de droite est scindé entre des classes populaires ralliées au RN et des bourgeois réfugiés chez Emmanuel Macron, constituerait cette fois un véritable exploit !

Ce choix du président de la République renvoie, sans nul doute, à sa préoccupation de ne pas voir ses deux quinquennats résumés en une phrase : « le président de la Ve République qui a transmis à Marine Le Pen le code de l’arme nucléaire le 9 mai 2027 ». Car, il faut bien le saisir, aujourd’hui, seul un candidat tenant un discours à la fois social et « identitaire » – un mot réducteur, car l’identité de la France inclut aussi les questions sociales, républicaines, industrielles et agricoles – pourrait barrer la route à Marine Le Pen. En ce sens, seul un candidat adoptant une stratégie politique que l’on pourrait qualifier, pour simplifier, de « néosarkozyste » me paraît en mesure de réussir ce qui s’apparente de plus en plus à une prouesse politique et électorale. Et à condition d’agir vite, très vite, car le temps joue pour Marine Le Pen.

Quelles seraient les personnalités susceptibles d’incarner ce « néosarkozysme » ?

La gauche partidaire, du PS à LFI en passant par les écologistes, est disqualifiée, avec une exception pour le candidat du PC, Fabien Roussel, qui, sur bien des points, « sauve l’honneur de la gauche », pour reprendre la formule du regretté Jacques Julliard. De ce côté-là, seules des personnalités fortes et ayant compris la nature de la crise française, celles de Manuel Valls et d’Arnaud Montebourg [si usés et disqualifiés soient-ils?], pourraient être entendues des Français.

Ce sont pourtant des hommes marginalisés à gauche…

C’est précisément parce qu’ils le sont qu’ils pourraient avoir une audience auprès de nos concitoyens [paradoxal ou faute de mieux]. Car la « gauche » actuelle, celle née du tournant fédéraliste, libéral et communautaire opéré par Mitterrand à partir de mars 1983, après avoir abandonné les ouvriers et les classes populaires à leur sort, s’est coupée du corps central du pays en refusant, par bêtise idéologique et ignorance historique, de comprendre l’ébranlement identitaire qu’a connu la France et que vivent les Français depuis quarante ans.

L’hypothèse la plus logique et la plus probable serait par conséquent celle d’un candidat issu soit de la droite parlementaire – Laurent Wauquiez, Xavier Bertrand [Xavier Bertrand, ministre de la Santé au moment où éclate le scandale du Mediator, en 2010, avait choisi Aquilino Morelle comme inspecteur Igas pour cette mission] –, soit de ce qui restera du macronisme – Edouard Philippe, Jean Castex, Bruno Le Maire, Gérald Darmanin ou Rachida Dati. A condition d’être capable de rallier les classes populaires et de s’emparer avec vigueur et lucidité des trois dimensions de la crise identitaire française : désindustrialisation et déclassement économique (l’agriculture comprise), immigration incontrôlée et dilution de la France dans une Europe de plus en plus fédéralisée. C’est une condition sine qua non. Pour être tout à fait honnête, peu des noms que je viens de citer me paraissent en mesure de la remplir. [Morelle est la « plume » du Premier ministre Lionel Jospin]

Les réticences d’Emmanuel Macron face à la version finale de la loi immigration, finalement en large partie censurée par le Conseil constitutionnel, ne jettent-elles pas le doute sur sa résolution à s’attaquer aux causes du vote RN ?

Si l’on veut s’attaquer réellement à ce problème, il faut combattre de manière déterminée l’immigration irrégulière, devenue une immigration « du fait accompli », selon la formule d’Edouard Philippe, et non restreindre les droits de ceux qui se trouvent en situation régulière [Morelle est né dans une famille d’immigrés espagnols]. Certaines dispositions de la loi, comme la facilitation des expulsions, ont été maintenues par le Conseil constitutionnel – et c’est tant mieux. Mais les expulsions resteront difficiles à réaliser.

L’essentiel est de contenir les flux de migrants irréguliers [ils ont un nom, « clandestins »], une problématique à la fois nationale et européenne. Il faudra être capable de repositionner la France par rapport à l’Union européenne, soit par la révision de la Constitution, soit par la révision des traités [et les deux]. En trois ans, Emmanuel Macron a encore le temps de commencer à maîtriser l’immigration irrégulière et de le faire sentir aux Français. C’est la condition sine qua non du succès de l’opération de sauvetage de ses deux quinquennats qu’il semble avoir entamée. En effet, partout en Europe où cette question n’est pas traitée, l’extrême droite l’emporte directement (Italie) ou indirectement (Suède, Danemark).

Une victoire de Marine Le Pen serait-elle vraiment une catastrophe pour la France ?

Je ne porte aucun jugement moral sur ses plus de 13 millions d’électeurs de mai 2022. Je comprends leur colère, mais, en l’occurrence, la colère est mauvaise conseillère. Si je ne crois pas qu’elle soit antisémite, raciste, xénophobe, son parti a une histoire politique dans laquelle s’inscrivent toujours certains de ses proches. Par ailleurs, je suis convaincu qu’elle se sert du peuple afin d’accéder à l’Elysée plutôt qu’elle ne sert le peuple. Son niveau de compétence ne paraît pas celui que l’on peut espérer du dirigeant d’un pays comme la France. Quant à la question décisive de l’équilibre à retrouver entre souveraineté nationale et participation au projet européen, je ne discerne toujours pas la nature de sa position.

Un autre candidat que Marine Le Pen, par exemple Jordan Bardella, aurait-il plus de chances qu’elle d’accéder au pouvoir ?

Les ressorts de la poussée du RN sont, on l’a vu, anciens et puissants. En ce sens, le RN est aujourd’hui le premier parti de France, comme on le vérifiera dans trois mois à l’occasion des élections européennes. Mais l’élection présidentielle reste, ainsi que l’avait caractérisée Charles de Gaulle, la « rencontre d’un homme et d’un peuple ». La question de l’incarnation et de la crédibilité personnelle est fondamentale pour ce scrutin. A cet égard, il se pourrait que, peut-être encore, son patronyme, Le Pen, reste l’ultime obstacle à son élection. Je ne ferai pas ce pari et je ne conseille pas de le faire. C’est ce qui pousse certains, au RN et ailleurs, à considérer que Jordan Bardella ferait un meilleur candidat.

Le modèle républicain exigeant que vous défendez – assimilation, patriotisme, promotion par l’école et le mérite – n’est-il pas anachronique dans un pays «  archipélisé  », américanisé et individualiste ?

J’aime la France qu’aiment tous les Français ! L’exigence que vous soulignez du modèle républicain est celle que souhaitent la plupart de nos concitoyens ! Après quinze ou vingt ans de dérive, ils ont majoritairement compris que l’école doit redevenir un sanctuaire. Quant à l’américanisation, elle n’est pas incompatible avec le patriotisme. Je constate que le président du RN s’appelle Jordan et tient un discours nationaliste. Il n’y a pas de fatalité de cet ordre-là.

Jean-Luc Mélenchon, votre ancien camarade au PS, est-il un héritier de ce « mitterrandisme » (lancement de l’Europe fédérale, « dérive communautariste et immigrationniste ») qui a, selon vous, conduit la gauche au désastre électoral ?

Sans avoir fait partie de ses intimes, Jean-Luc Mélenchon a toujours été un admirateur passionné de François Mitterrand. C’est peut-être ce qui l’a empêché, alors qu’il s’est montré un critique impitoyable de la dérive libérale de l’Europe, de voir que celle-ci était le revers du fédéralisme que Mitterrand a initié à partir du tournant de mars 1983, avec la nomination de Jacques Delors pour dix ans à la tête de la Commission européenne (1985-1995), l’Acte unique en 1986 et le traité de Maastricht en 1992. Lui aussi s’est ainsi montré aveugle à l’égard de celui qu’il continue probablement de vénérer.

Aujourd’hui, à l’inverse de Mitterrand, il ne cherche pas à rassembler, mais à diviser et à cliver. Il pense que seule une situation chaotique pourrait, en le mettant en face de Marine Le Pen lors d’un second tour de l’élection présidentielle, le faire accéder à l’Elysée. C’est là un calcul fou et une hypothèse fausse, car je suis convaincu que, dans un tel cas de figure, il serait battu. Bref, sa démarche actuelle me semble avoir bien peu à voir avec Mitterrand et beaucoup avec la Seine-Saint-Denis, son bastion électoral, qu’il considère comme un point d’appui pour étendre son assise politique et accéder au pouvoir.

*La Parabole des aveugles : Marine Le Pen aux portes de l’Élysée, d’Aquilino Morelle

Europe 1 en flagrant délit de colportage de fake news échappant à la moulinette des fact checkers :

Pressions du groupe Le Monde pour empêcher les conférences de Christine Kelly

Le groupe de presse a tenté de censurer la libre expression, Salle Gaveau à Paris

CheckNews, le service de fact checking de Libération
en conflit d’intérêts…, avec le soutien du groupe Le Monde,
une mafia de la presse ?

Alors que le Conseil d’Etat mobilise l’Arcom pour ficher les journalistes, chroniqueurs, animateurs et invités de la chaîne d’information privée CNews, le quotidien Libération dévoie son propre service de fact checking à son auto-défense.

Le quotidien Le Monde annule son partenariat avec la salle Gaveau au motif que la journaliste Christine Kelly y donne des conférences sur… la liberté de la presse. Elle est un ancien membre du CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel, 2009-2015) devenu… Arcom.

Un tir groupé

C’est la journaliste – et membre du conseil d’administration
(Commission nationale française) de l’Unesco depuis 2017 – elle-même qui a fait cette révélation totalement surréaliste hier soir, à l’antenne de CNews, au moment même où le Conseil d’Etat demandait hier que la chaîne d’information du Groupe Canal Plus, soit soumise à un régime très particulier, puisque les présentateurs, les journalistes, les chroniqueurs et les invités vont être soumis à un « fichage politique »…

Christine Kelly a notamment expliqué que c’est la salle Gaveau elle-même qui l’a informée de cet appel.

Or, la salle de concerts classiques, située à Paris VIII, a décidé de résister à cette pression imposée par le quotidien des milliardaires Xavier Niel (gendre Bernard Arnault, LVMH) et Matthieu Pigasse. La journaliste a d’ailleurs remercié les responsables de la salle pour cette décision.

A la tête, depuis 1976, de la salle parisienne d’un millier de places, les concertistes Chantal et Jean-Marie Fournier, sauveteurs de la prestigieuse salle, entendent bien jouer leur partition, n’en déplaise à la gauche capitaliste intolérante, entre bêtise et haine.

Haine originelle ou suscitée:

La Sorbonne Nouvelle abrite le nouveau bastion du Hamas

Le fascisme a changé de trottoir et le député Meyer Habib claque la bise à Bardella

Meyer Habib, le député des Français de l’étranger, a dit ce qu’il pense à Manuel Bompard de l’antisémitisme de LFI et de sa présence indécente à l’hommage national de la France aux victimes israéliennes des terroristes islamistes du Hamas, le 7 octobre 2023, avant de faire la bise à Jordan Bardella, RN.

Cette scène improbable a marqué l’hommage aux victimes françaises du Hamas, ce mercredi aux Invalides à Paris, peu avant l’arrivée de Macron. Meyer Habib, le député des Français de l’étranger, apparenté LR, a été filmé adressant quelques mots qu’on imagine cinglants au député LFI Manuel Bompard, avant une étreinte ostentatoire avec le président du RN Jordan Bardella.

« Je leur ai dit qu’ils n’ont aucune dignité, que les familles ne veulent pas d’eux, que leur présence équivaut à celle de Bousquet et Papon au Vel d’Hiv et, qu’à défaut de me respecter, qu’ils respectent la volonté des familles en deuil dans la douleur dans ces moments de recueillement », a rapporté le député de la 8e circonscription des Français établis hors de France, dont la circonscription comprend Israël.

« Ces provocations n’ont pas leur place dans une cérémonie d’hommage national », a estimé le groupe parlementaire de La France insoumise sur X.

« Tu craches à la gueule de nos déportés « 

Au-délà des invectives, c’est la proximité de l’élu avec Jordan Bardella qui a fait réagir. « Meyer Habib, tu nous fous la honte. Tu craches à la gueule de nos déportés en embrassant l’héritier du FN », a assuré sur X (anciennement Tiwtter) le médecin urgentiste à la tête près du bonnet Mathias Wargon, époux de Emmanuelle Wargon, présidente de la Commission de
régulation de l’énergie (CRE), et ex-secrétaire d’Etat à la Transition écologique et solidaire de Macron, en fureur, comme souvent, contre l’élu.

Bompard, sans un regard

« Un hommage national exige de la dignité, sermonne de son côté le député LFI Paul Vannier, qui estime que « Meyer Habib n’en a pas », lui qui, à la différence de son chef de file, a eu la pudeur ne pas s’afficher aux Invalides.

« La gauche se scandalise pour cette vidéo. Depuis fort longtemps, mon ami Meyer Habib sait faire la différence entre les amis et les ennemis d’Israël », a assuré de son côté l’eurodéputé Gilbert Collard (ex-RN).

« Les députés LFIstes, et apparentés, ne devraient pas être présents à cet hommage », a ajouté de son côté la députée RN de l’Eure Katiana Levavasseur.

Les pro-palestiniens de LFI imposent leur présence provocante

Avant la cérémonie d’hommage aux victimes françaises de l’attaque terroriste du Hamas en territoire israëlien, la présence de députés de La France insoumise, parmi lesquels la présidente du groupe à l’Assemblée Mathilde Panot et le coordinateur national Manuel Bompard, a été dénoncée par plusieurs familles de victimes. LFI s’est disqualifiée pour avoir refusé de qualifier le Hamas de terroriste et avoir évoqué une « offensive armée de résistance des forces palestiniennes » peu après l’attaque du 7-Octobre.

Ajoutant la provocation aux polémiques, les Insoumis ont répondu positivement à l’invitation de l’Elysée aux parlementaires. Devant des proches des victimes venus d’Israël grâce à un avion affrété par l’Etat français, le président Macron a dénoncé « le plus grand massacre antisémite de notre siècle ». « Nous sommes 68 millions de Français endeuillés par les attaques terroristes du 7-Octobre », a ajouté le chef de l’Etat.

La Sorbonne, foyer du terrorisme islamiste pro-palestinien

Dans l’université parisienne, une littérature « antisioniste » fort problématique circule et entretient une atmosphère de violence anti-juive alarmante, s’inquiète Yana Grinshpun, maître de conférences en linguistique française et analyste du discours. Elle est également co-directrice de l’axe « Nouvelles radicalités » du Réseau de Recherche sur le Racisme et l’Antisémitisme, structure fédérative de recherche qui associe huit universités françaises (Lille, Cergy Paris, Picardie Jules Verne, Reims Champagne Ardenne, Rennes 2, La Sorbonne-Nouvelle, Artois, Université de Paris) et des associations de lutte contre le racisme et l’antisémitisme (LICRA, CoExist, l’Œuvre de Secours aux Enfants,…).

La libération de la parole antijuive dans les universités françaises a atteint des sommets après les massacres du 7 octobre. J’ai pu en témoigner avec celui qui fut l’un des premiers intellectuels à diagnostiquer l’émergence du nouvel antisémitisme à travers ses variations culturelles, idéologiques, politiques, Georges-Elia Sarfati (EHESS), dans L’Express l’année dernière.

Cette parole s’inscrit dans une archive discursive bien décrite : la souche social-nationaliste et son idée du complot juif a muté en complot sioniste (les « sionistes » ont ourdi un plan de conquête de la Palestine), la souche soviétique a été fertilisée par le discours post-colonial (« Israël colonise et occupe les terres des autres »), la souche islamique (les Juifs ne peuvent pas être souverains sur la terre d’islam) et la souche post-moderne pour laquelle l’existence d’un Etat souverain à caractère national juif est une écharde douloureuse sur le corps occidental. Aujourd’hui ce cocktail, nourri par l’activisme de la gauche radicale palestinisée fleurit sur les campus.

Interclasse islamo-gauchiste

Avant–hier, alors que je sortais après mes cours à la Sorbonne Nouvelle (Sorbonne-Paris-III), une étudiante toute de drapeau palestinien vêtue, distribuait des papiers à des étudiants.

A côté d’un stand du Comité Palestine affilié au NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste, NPA, des révolutionnaires trotskistes Olivier Besancenot et Philippe Poutou), rempli de littérature conçue pour les curieux, son camarade accueillait les membres de la faculté dont la libido sciendi n’a pas encore été satisfaite par le contenu des cours…

Il leur offrait des tracts pour combattre l’entité sioniste, pour libérer la Palestine du Jourdain à la mer, pour boycotter tout ce qui est vaguement « sioniste ».  Un journal du Comité Palestine Sorbonne Nouvelle, appelé pastoralement L’Olivier et dont le premier numéro s’intitule Sionisme et antisémitisme : les liens historiques présentait les liens étroits du sionisme avec le nazisme, tout à fait dans la veine de la thèse négationniste d’un Mahmoud Abbas et appelait à démanteler « l’entité sioniste » par une lutte armée. Pour rappel : le slogan « Libérez Palestine du Jourdain à la mer » a été lancé par le Mufti de Jérusalem, Haj Amin Al Hussejni, allié des nazis, qui entendait se débarrasser des Juifs du yeshuv (communauté agricole) et appelait aux pogroms et aux massacres.

Mufti de Jérusalem, Haj Amin Al Hussejni, et Hitler (1941)

Le jeune homme, représentant de ce Comité, avec qui j’ai longuement discuté, m’a dit que pour que la Palestine soit libérée, il faut la débarrasser des Juifs. Les ashkénazes doivent rentrer « chez eux » et les séfarades « chez eux ». Sinon, c’est la résistance armée qui les chassera. A ma question sur les massacres et l’expulsion des Juifs du monde arabe, qu’il a reconnus, il a ajouté que derrière ces massacres il y avait la main du Mossad. Ce jeune homme m’a même « cité » Zeev Jabotinsky, qui appellerait à tuer des Arabes, et Théodore Herzl, qui chercherait les faveurs des antisémites. Ce qui montre que ce jeune homme n’a jamais ouvert aucun livre de ces deux grands penseurs qui n’ont jamais dit ce qu’il leur attribuait. Je donne cet exemple pour montrer que la confusion, l’ignorance, la propagande haineuse ont toute leur place au sein de mon université. Ce sont ces mêmes étudiants qui organisent des « conférences » sur ces sujets. Par exemple, celle prévue pour le 8 février annonce :

« Nous réaffirmons encore une fois notre soutien inconditionnel à la résistance palestinienne, et nous appelons à un cessez-le-feu immédiat à Gaza, ainsi que la libération totale de la Palestine et le démantèlement de l’entité sioniste coloniale ».

Faire des juifs les nouveaux nazis
Maintenant, penchons-nous sur la littérature produite par ledit comité et distribuée par les étudiants de la Sorbonne aux étudiants de la Sorbonne :

Al Thawabet (Nos principes, en page 2 de L’Olivier, juste à côté de l’édito) inspiré des principes formulés par l’OLP en 1977 (dans cette charte, l’OLP ne reconnaît pas l’existence de l’Etat d’Israël) :
Principe 3 : Soutien à la résistance
Principe 4 : Palestine libre de l’Occupation des soldats et des colons, de la mer au Jourdain, avec Al Quds comme capitale.

Un chapitre est consacré aux liens étroits du sionisme et du nazisme :

« Les sionistes maintenaient de bonnes relations avec les nazis, au moins jusqu’à la fin des années trente […] Les sionistes allemands se sont donc alliés aux nazis après que ces derniers se sont emparés du pouvoir, et les sionistes étaient le seul groupe juif qui n’a pas fait l’objet de censures et de l’interdiction d’exercer toute activité politique… Cependant, la fin de la Seconde Guerre mondiale a également entraîné la fin de l’antisémitisme d’Etat en Europe, qui s’est posé comme un obstacle face aux propagandistes sionistes » (p. 7-8)

L’apologie du terrorisme est explicite aussi :

Une page est consacrée au « journaliste » Hamza Al Dahdouh, « jounaliste palestinien incarnant la résilience et la force de son peuple » (p. 27). Hamza el Dahdouh fut un terroriste, combattant du Jihad Islamique, représentant d’un bataillon du Jihad Islamique Zeitun. À la page 14, on découvre que « … depuis le début de l’occupation en 1948, Israël cherche à contrôler et empêcher l’éducation des Palestinien.ne.s, en leur durcissant les démarches, en leur imposant des checkpoints long et laborieux, en les privant d’infrastructures… Comme tout régime d’occupation, il a cherché à effacer la culture et la connaissance palestinienne (sic ! NDLA), son histoire, sa trace, son héritage, comme en témoignent les attaques répétées contre les universitaires, les pillages de livres (sic ! NDLA), la destruction des sites archéologiques et des églises historiques ».

Ce ne sont que des échantillons de la prose distribuée aux étudiants par d’autres étudiants. La lecture complète du journal me fait penser que les fabricants des Protocoles des sages de Sion ont de dignes héritiers. Le problème est qu’un étudiant contemporain moyen, dépossédé de connaissances historiques générales et de celles qui concernent l’histoire du Proche-Orient en particulier n’a pas les moyens de voir qu’il s’agit de mensonges grossiers à CHAQUE ligne de ce torchon propagandiste.

La gêne des tutelles


Le président de l’université que j’ai contacté m’a répondu que l’Université n’est pas responsable des « tracts distribués sur la voie publique ». La voie publique se trouvant dans les portes d’entrée de la faculté Sorbonne-Nouvelle, on se demande quelle aurait été sa réponse si on y distribuait Mein Kampf.

Là où je veux en venir, ce n’est pas tant l’existence de ces groupuscules criminels, ces Merah ou Carlos en puissance, qui diffusent cette propagande crapuleuse, mensongère et criminelle, c’est le silence et le « pas de vague » des tutelles. Il s’agit là de l’appel à la violence ouverte, du négationnisme, de la fabrication des assassins en puissance. Qui agissent à l’université impunément. Malgré le fait qu’une plainte a déjà été déposée contre le NPA et ses affiliés pour apologie du terrorisme.

Le silence des institutions universitaires, les réponses évasives des instances qui psittacisent sans cesse « Nous combattons toutes les formes de racisme » les rend complices de l’idéologie crapuleuse et meurtrière. Si l’antisémitisme prospère dans les facs, si les universitaires juifs quittent la France, si les étudiants juifs ne se sentent pas en sécurité, c’est que ce climat est bien entretenu par la lâcheté et l’indifférence des présidences qui n’ont de présidence que le titre, mais qui agissent exactement comme les bourgeois du film de Marcel Ophuls Le chagrin et la pitié – lesquels prétendent ne pas avoir vu ni su ce qui se passait sous leur nez. La présidence de l’université étant aux abonnés absents, Caroline Yadan, députée de Renaissance, a été informée des agissements dudit Comité Palestine.

Et Macron a reconduit Sylvie Retailleau, ex-présidente de l’Université Paris-Saclay, à la tête du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, bien qu’en décembre 2023, elle ait exprimé son désaccord avec le vote de la loi sur l’immigration et menacé de démissionner.

Laurent Wauquiez dénonce la censure (40%) de la loi immigration

Le Conseil constitutionnel est-il anti-parlementaire et soumis au pouvoir ?

Laurent Wauquiez, président Les Républicains de la région Auvergne-Rhône-Alpes, a dénoncé jeudi 25 janvier la censure en large partie de la loi immigration par le Conseil constitutionnel.

Le président Les Républicains de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, estime, jeudi 25 janvier dans un entretien avec Le Parisien, que la coupe sombre du Conseil constitutionnel dans le projet de loi la loi approuvée par la représentation nationale « vide de son contenu une loi votée par les deux tiers des parlementaires, soutenue par les Français ».

« Le Conseil constitutionnel est sorti de son lit », accuse-t-il.

Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères, endormi durant le discours du ministre algérien de l’Industrie, en juin 2014

« Son rôle théoriquement était de faire le partage entre la loi et le règlement (…). Désormais, le juge s’est mis à écarter les lois », estime-t-il. La méthode est un peu grosse de vider les lois de leur substance, dès lors qu’elles déplaisent au prince nu (sans majorité, par la volonté du peuple) et qu’elles échappent au couperet de l’article 49.3.

Jeudi 25, le Conseil constitutionnel a censuré  35 des 86 articles que contient le projet de loi immigration. La décision a été vivement contestée à droite, mais est estimée satisfaisante pour le gouvernement.

« Un coup d’Etat de droit, » tonne Wauquiez

70% des Français (dont 18% très satisfaits et 52% plutôt satisfaits) sont satisfaits que cette loi ait été votée par le Sénat et l’Assemblée Nationale, contre 30% qui sont mécontents (19% plutôt mécontents et 11% très mécontents).

Laurent Wauquiez, possible candidat LR à la présidentielle de 2027, dénonce une « décision » qui « vide de son contenu une loi votée par les deux tiers des parlementaires, soutenue par les Français ».

« Si on doit résumer, les Français élisent des parlementaires qui votent une loi qui ne sera pas appliquée. Ça s’appelle la comédie de l’impuissance », déplore-t-il.

« Petit à petit, s’est installé ces dernières décennies dans notre pays un coup d’Etat de droit, dont cette décision du Conseil constitutionnel n’est qu’une des illustrations », affirme-t-il.

« Ce n’est pas l’Etat de droit qui est à l’œuvre, mais une idéologie qui consiste à abattre toutes les formes d’autorité, celle de l’Etat en premier lieu« , ajoute-t-il, réaffirmant que le Parlement, représentant le peuple, doit avoir « le dernier mot ».

Un « hold-up démocratique, » souligne Ciotti

Le président des Républicains Eric Ciotti a dénoncé ce vendredi une décision « scandaleuse », parlant d' »un hold-up démocratique » du Conseil constitutionnel.

Il affirme qu’en censurant pour des raisons de forme une large partie de la loi immigration, le Conseil constitutionnelcensé juger en droit« prive le peuple français de sa souveraineté », et accuse de « collusion » le président du Conseil constitutionnel, Laurent Fabius et Macron.

Sur les quatre saisines du Conseil constitutionnel déposées en décembre, les deux premières ont été signées par le chef de l’Etat et la présidente Renaissance de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet.

Après d’âpres débats et pourparlers, l’exécutif  s’est vu imposer des articles qu’il juge contraires à la Constitution de la Vème République, mais reclamés par 7 Français sur 10 . Le jour du vote, le 19 décembre, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a en revanche estimé devant le Sénat que certaines d’entre elles « sont manifestement et clairement contraires » au texte suprême. Et, en conférence de presse, le président Macron a de surcroît préconisé que le texte soit « corrigé de ses censures éventuelles ».

Les 9 Sages, dont six désignés par l’Elysée et la présidence de l’Assemblée, se sont exécutés. Ils étaient attendus en particulier sur « les cavaliers législatifs », c’est-à-dire des ajouts sans lien suffisant avec la version initiale… du gouvernement, mais en réponse à la situation et à l’attente des Français. Au total, plusieurs dizaines d’articles sur 86 étaient sur la sellette. Dans ses saisines, la gauche en dresse une longue liste, incluant le renforcement des conditions du regroupement familial (avec une durée de résidence requise passant de 18 à 24 mois) ou encore l’instauration d’une « caution retour » pour les étudiants étrangers.

Plusieurs saisines concernent notamment l’accès à certaines prestations sociales ou familiales, dites non contributives (CMU, APL, etc). « Il est possible qu’il y ait des censures partielles sur les articles provoquant une rupture d’égalité ou sur ceux relatifs au regroupement familial », explique Véronique Champeil-Desplats, professeur à Paris-Nanterre. Sur ce sujet, la Défenseure des droits, Claire Hédon, a pointé le risque que le texte porte « une atteinte grave aux principes d’égalité et de non-discrimination » et « aux principes fondamentaux » de la République.

Les juges doivent également apprécier la proportionnalité (en droit ??) de certaines mesures. Le Conseil « devra ainsi déterminer si le délai de carence de 5 ans avant de pouvoir toucher les APL et le délai de présence de 5 ans pour toucher les allocations familiales ne sont pas excessivement attentatoires aux droits sociaux des étrangers » (en situation irrégulière !), explique Agnès Roblot-Troizier, professeur de droit public directrice de l’Ecole de Droit de la Sorbonne dans un article. Enfin, le flou de certaines dispositions pourraient également amener les juges à retoquer partiellement le texte. Tout était annoncé…

Le chef de l’Etat a « pris acte » jeudi de la décision du Conseil constitutionnel et a demandé à Gérald Darmanin de « tout mettre en œuvre pour que la loi soit appliquée dans les meilleurs délais » pour une application des premières mesures « dès ce week-end ». La promulgation du croupion de la loi est attendue incessamment..

Affaire Depardieu: ces signataires de la tribune de Libération n’ont-ils pas été complices?

La profession aurait largement participé à l’omerta

Les indignés professionnels montent au créneau, étalant leur indignation sélective dans une troisième tribune diffusée par le quotidien libertaire Libération qui, en 1975, salua la victoire des Khmers rouges et s’opposa au mouvement féministe de Gisèle Halimi, Choisir la cause des femmes, fut condamné en 1979 pour « outrage aux bonnes moeurs », publia un article de Guy Hocquenghem dénonçant, dans le télé-film Holocauste, une mauvaise hiérarchisation des victimes, parlant trop peu des «centaines de milliers de déportés et gazés homosexuels» ou des tziganes et classant en tête du «hit-parade de l’horreur» Simone Veil, tête de liste aux européennes en cours. En 2022, Bruno Ledoux, actionnaire majoritaire du journal à l’époque et héritier de Peñarroya, est visé par une enquête du Parquet national financier (PNF) pour fraude fiscale aggravée et abus de biens sociaux.

Une contre-tribune critique les… soutiens de Depardieu

Une deuxième tribune a été lancée par le collectif Cerveaux non disponibles, marquée à l’extrême gauche, en prolongement de la deuxième et en réponse à une première tribune de soutien à Gérard Depardieu signée par 60 personnalités dont certains, comme Pierre Richard ou Jacques Weber, se sont depuis désolidarisés. « Cette tribune et la défense de Macron sont autant de crachats à la figure des victimes de Gérard Depardieu, mais aussi de toutes les victimes de violences sexistes et sexuelles », estiment les signataires de la contre-tribune.

Ce collectif est dédié aux luttes sociales, antiracistes et climatiques via des contenus indépendants et alternatifs. Il sort donc de sa sphère de prédilection.

Gérard Depardieu lors de la première de "The Taste of Small Things", à Berlin, le 12 janvier 2023. (ACTION PRESS / SHUTTERSTOCK / SIPA)

Quelque 8.000 artistes ont signé en 48 heures la « contre-tribune » en réponse aux soutiens de l’acteur Gérard Depardieu, très critiqué après la diffusion d’images ambigues et controversées, issues de rushes de film, où il multiplie les propos misogynes et insultants envers des femmes, ont indiqué ses initiateurs dimanche.

« Merci à tous les artistes, connus ou non », dont les chanteuses Angèle et Louane ou le rappeur Médine, a écrit sur X (ex-Twitter) le collectif Cerveaux non disponibles, qui a clos le recueil de signatures.

Ce texte répond à une tribune du camp pro-Depardieu appelant à « ne pas effacer » l’icône du cinéma français, parue le jour de Noël dans Le Figaro, ainsi qu’au soutien de Macron, qui a dénoncé le 20 décembre une « chasse à l’homme » contre l’acteur de 75 ans, mis en examen pour viols depuis 2020 à la suite d’une plainte d’une comédienne d’une vingtaine d’années, Charlotte Arnould, mais un dossier toujours non passé devant un tribunal.

« Cette tribune et la défense de Macron sont autant de crachats [excessif ?] à la figure des victimes de Gérard Depardieu, mais aussi de toutes les victimes de violences sexistes et sexuelles », estiment les signataires de la contre-tribune qui sombre dans l’amalgame et la généralisation.

Et une troisième : « Adresse au vieux monde » !

Corinne Masiero,
représentante du mondr nouveau et de l’art… brut ?
(cérémonie des César 2021)

Une autre pétition critique, intitulée « Adresse au vieux monde », fort peu inclusive, a été publiée dimanche sur le site révolutionnaire trotskiste de Mediapart avec quelque 70 signatures de « personnalités » (toutes relatives) du cinéma dont les « célèbres » Laure Calamy, bientôt quinqua, et Anouk Grinberg, pleinement sexa. Ou l’intellectuelle Corinne Masiero (ci-dessus) qui sombra dans l’alcool, la drogue et la prostitution, suite à un inceste, avant de trouver sa voie dans le théâtre. Lien PaSiDupes

« Personne ne veut effacer l’artiste. Mais le talent de Gérard Depardieu n’autorise pas l’indignité de ses comportements », est-il écrit dans ce texte. Ni le silence des témoins éventuels.

Les artistes en mal de scénarii s’acharnent sur Gérard Depardieu qui est visé au total par trois plaintes pour agression sexuelle ou viol – qu’il réfute – et que le principe sacré de la présomption d’innocence ne protège en rien, et ces justiciers divisent le monde du cinéma et au-delà. Leur meilleur rôle.

Le malaise est amplifié par le fait que plusieurs des quelque 60 personnalités qui avaient signé la tribune de soutien ont depuis pris leurs distances, dont Carole Bouquet, Nadine Trintignant, Gérard Darmon ou Charles Berling.

Ce lundi 1er janvier, l’acteur et metteur en scène Jacques Weber,
l’ami des jours insouciants, explique qu’il regrette son « aveuglement », après avoir soutenu Gérard Depardieu…

Car tout est affaire de personne et d’étiquette: un « comédien quasi inconnu », Yannis Ezziadi, éditorialiste au magazine conservateur Causeur et proche de Julie Depardieu (stigmatisation), la fille de l’acteur, en est à l’initiative. Bien que des progressistes l’aient fait travailler, il est aujourd’hui condamné dans une enquête du Monde comme « proche des sphères identitaires et réactionnaires ».

Dimanche, c’est l’acteur Pierre Richard, 89 ans, qui s’est fait intimider et s’est désolidarisé, expliquant sur X qu’il a signé cette tribune « uniquement au nom de la présomption d’innocence », mais le texte « ne reflète pas le soutien que je porte à toutes les victimes d’agressions sexuelles ».

Au Monde, l’ancienne ministre de la Culture socialiste nupésisée Aurélie Filippetti est sortie du bois et a par ailleurs estimé par écrit que « c’est la première fois que l’extrême droite se tapit derrière ce genre d’offensive pour en faire un véritable combat politique ». La présomption d’innocence serait-elle d’extrême droite ?

Muriel Robin, Alexandra Lamy et autres signent pour que l’art (ou le divertissement) ne soit pas « un totem d’impunité »

Signée ce dimanche dans le journal « Libération » par 150 personnalités du monde de la culture (?) dont les comédiens Muriel Robin, Alexandra Lamy, Thomas Jolly (directeur artistique des cérémonies des JO d’été 2024 à Paris) ou encore Swann Arlaud, déjà signataire d’une tribune publiée dans le journal Libération, pour soutenir le mouvement des Gilets jaunes en 2019, puis d’une autre soutenant le mouvement contre le projet sur les retraites en 2023, elle affirme que « défendre l’art, c’est aussi dire qu’être artiste ne doit pas nous exonérer de toute responsabilité ». Qui dit ça ?

Dans la tribune de « Libération », les Marilou Berry, fille de Josiane Balasko, militante de l’association Droit au logement et soutien de la liste du PCF aux Européennes de 2019, l’humoriste Guillaume Meurice (France inter), Anne Roumanoff, dont le théâtre de la mère accueillit Pierre Palmade et sa pièce de théâtre Le Comique en octobre 2008, ou encore Alice Belaïdi, proche de l’actrice Anne Le Ny, compagne de Muriel Robin, estiment qu’ « au nom de l’art [terme inapproprié à la plupart des signataires], certaines voix s’élèvent pour défendre Gérard Depardieu, insinuant que son talent devrait le soustraire à toute critique [interprétation abusive], et même l’excuser pour ses comportements intolérables [diffamatoire]. Tout ça ne sera pas en notre nom. »

L’artiste vue à la télévision dans Fais pas ci, fais pas ça, et féministe Eva Darlan, co-signataire de la tribune dans Libération, dénonce « un système patriarcal qui autorise les hommes à faire tout ce qu’ils veulent. » Cette pro-iranienne fut d’ailleurs collaboratrice de l’ayatollah Khomeini, et aussi l’une des marraines de l’association Ni putes ni soumises, et encore membre du collectif 50/50 qui a pour but de promouvoir l’égalité des femmes et des hommes et la diversité dans le cinéma et l’audiovisuel et elle accorda même son soutien au candidat Mélenchon en 2022…

Art [on dira spectacle] qui « ne doit jamais nous amener à détourner le regard des souffrances des victimes [combien de signataires prétendent-ils savoir mais ont pourtant fermé les yeux ?], qu’elles soient célèbres ou anonymes, et le talent ne justifie pas la transgression des limites et l’atteinte à l’intégrité d’autrui », soutiennent les défenseurs de l’ordre moral. Des victimes qui « méritent d’être entendues, crues et soutenues ». « La France qui nous rend fières ne se bat pas pour le droit d’importuner, elle est du côté des victimes présumées » et contre une cible présumée innocente… Car « aucun statut, aucune carrière aussi brillante soit-elle ne saurait se placer au-dessus de la mêlée, et ainsi bénéficier d’une forme d’impunité ». A l’inverse, aucun statut, aucune carrière aussi brillante soit-elle [] ne saurait se placer au-dessus de la justice.

Macron se mettra en scène pour un hommage à Jacques Delors aux Invalides

Promesse de trémolos dans la voix et d’oeil de cocker

Le santon des Invalides

Macron adore la fréquentation de ses contemporains morts et il ne manque donc jamais l’occasion unique d’un hommage national. Jacques Delors lui offrira la possibilité de s’approprier ne serait-ce qu’une parcelle de sa gloire présumée, en prononçant un discours immortel rédigé par une équipe de beaux parleurs rompue à l’exercice.

On n’imagine pas que Macron puisse ne pas se mettre en avant à la faveur des honneurs de la Nation à Jacques Delors: l’homme est réputé humble et le président sera trop tenté de compenser en s’enorgueillissant pour deux. L’ancien ministre de François Mitterrand, président de la Commission européenne (1985-1995) qui est emblématique seulement pour les Français, croulera donc sous un flot de belles paroles vendredi 5 janvier, à 11h00, a annoncé l’Elysée ce vendredi.

A l’annonce de la disparition du grand homme, le chef de l’Etat avait salué un « inépuisable artisan de notre Europe » et « une figure tutélaire de la scène politique depuis 40 ans ». En vérité, depuis trente ans, plus personne n’a su ce qu’il était devenu.

En 1995, il renonça en effet à se présenter à l’élection présidentielle et disparut des radars. Ainsi l’espoir qu’il incarna pour la gauche fut-il éphémère, alors qu’il était le favori dans les sondages. Sa carrière politique avait ensuite marqué le pas: il était resté un défenseur de l’Europe, mais la mise en procès de l’UE contribua fortement â sa mise sous le boisseau. En mars 2020, il avait bien encore appelé les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE à plus de solidarité au moment où ces derniers s’écharpaient sur la réponse commune à apporter à la pandémie de Covid-19, mais le Brexit (31 janvier 2020) avait porté un coup sévère à l’image de la Commission européenne, autoritaire, coupée des Etats-membres et abondamment condamnée pour ses mesures déconnectées, voire néfastes.

Ancien président de la Commission européenne, père du marché commun, de l’euro et d’Erasmus, l’ancien ministre de l’Economie de François Mitterrand a également été salué par les dirigeants européens comme un « visionnaire » et un « bâtisseur » de l’Europe, mais les autres, nationaux et souverainistes, se satisferont d’un simple respect dû à sa mémoire. C »est pourquoi Macron devrait la jouer discret, ce qu’il ne sait pas faire, et bref, alors qu’il travaillera d’abord et avant tout à redorer sa propre image. Un travail de longue haleine depuis sa réforme controversée des retraites, sa loi immigration dénaturée, son abus de l’article 49.3 et sa mobilisation du Conseil constitutionnel pour pallier son défaut de majorité absolue. L’hommage à Delors réussira-t-il là le montage en épingle de l’affaire Depardieu a fait flop ?

Macron annonce un  » rendez-vous avec la nation  » début 2024: à chacun son « marronnier » !

Sa Grandeur se penche sur la nation

En avril 2017, Macron s’était livré à un curieux exercice d’équilibriste dans les colonnes de Causeur. Interrogé sur sa vision de la société française, Macron avait déclaré qu’il ne pensait pas un seul instant que le France puisse adopter un modèle :  » je n’ai pas peur pour notre culture, je n’ai pas peur pour la France. Je crois profondément que la France n’a jamais été et ne sera jamais une nation multiculturelle« .

En février 2020, par ses louanges répétées au multiculturalisme, Macron niait la culture française et posait les bases du séparatisme de 2023. Macron s’était rendu à Mulhouse pour présenter sa stratégie de lutte contre le communautarisme et « le séparatisme » dans la République. Sans renier sa foi dans une France multiculturelle – d’ailleurs s’il préfère le mot « séparatisme », c’est parce qu’il assume sa conviction que la France est faite de communautés – , l’Etat est laïc, pas la société.  Le président amorçait un nouveau virage régalien, dans son parcours sinusoïdal.

Le 22 décembre 2020L’Express publiait un entretien fleuve avec le chef de l’État qui indiquait à cette occasion : « Je crois à une politique de la reconnaissance. Dans notre Code civil figure encore cette notion très problématique d’assimilation. Elle ne correspond plus à ce que nous voulons faire. […] Chacun doit pouvoir vivre entre plusieurs horizons culturels. Je suis frappé de voir que notre République a laissé son socle se faire attaquer sans jamais reconnaître la richesse de nos diasporas pour nous-mêmes. » Tout est dit et les références sont soigneusement choisies qui renvoient au modèle multiculturel canadien et à ses politiques d’« accommodements raisonnables » au nom de la lutte contre les discriminations.

En septembre 2022, Macron en était à vouloir disséminer des immigrés en zone rurale pour éviter la concentration dans les zones densément peuplées. Le patron de l’Office d’immigration, Didier Leschi, s’est d’ailleurs montré favorable à la proposition de Macron de répartir l’accueil des immigrés en zone rurale pour éviter la concentration dans les zones densément peuplées. « Casser les ghettos » : c’est l’objectif de l’Office français de l’immigration (Ofii), à la faveur d’une loi sur l’immigration sans cesse reportée. « Je pense que c’est une bonne solution parce qu’on a déjà une expérience de ce type. En ce qui concerne les demandeurs d’asile, nous faisons une répartition sur l’ensemble du territoire pour éviter la concentration en particulier en Île-de-France », a expliqué le patron de l’OFFII, Didier Leschi, sur RMC. Mais aussi, sans le dire, les mineurs non accompagnés.

Aujourd’hui, reforger une cohésion nationale mise à mal depuis plusieurs semaines lui paraît prioritaire. Après avoir péroré dans le déni, Macron fait état de ses découvertes récentes dans un entretien accordé au Monde le vendredi 8 décembre lors d’une visite au Panthéon pour choisir le caveau où il reposera le résistant Missak Manouchian. Il a exprimé sa volonté d’envoyer un « message d’unité » à une France qui« se pose beaucoup de questions ». Ayant bien conscience que les divisions sont profondes, le chef de l’Etat s’est « assigné un rôle » : celui de « tenir l’unité du pays ».

Sans en préciser les détails, le locataire de l’Elysée a annoncé « un rendez-vous avec la nation » en janvier prochain, un marronnier chez Macron, depuis son désastreux « grand débat national », lourdement médiatisé à partir du 15 janvier et jusqu’au 15 mars 2019, mais qui n’a débouché sur rien: les minutes gisent dans les culs de basse-fosse des préfectures visitées.

Pour « rappeler la France à elle-même, à ce qu’elle est ». Et « ce qui nous constitue » en tant que peuple. Une manière pour lui de ne pas laisser le monopole des questions identitaires à la droite nationale, qui alimenterait l’hypothèse d’une « guerre civile ». Macron complotiste ?

Toujours fidèle au « en même temps »

Au Mont-Saint-Michel, Macron a prononcé un discours lyrique pour les 1000 ans de l’abbaye

Après avoir nié toute culture française spécifique, le 21 février 2017, le président a ainsi martelé : « Il faut redonner une espérance, un goût de l’avenir. »

Dans le cadre de ce « rendez-vous » peu anodin, le complexe chef de l’Etat a appelé à faire preuve d’une « lucidité exigeante qui consistera à regarder les problèmes du pays mais aussi à ne pas le laisser se démantibuler ». Fidèle à sa philosophie de la facilité du « en même temps », il espère trouver un équilibre « entre le déni » d’une partie de la gauche et « l’hyperdramatisation » …

Macron, en révélateur de la France

Sans en préciser les détails, le locataire de l’Elysée a annoncé « un rendez-vous avec la nation » en janvier prochain. Pour « rappeler la France à elle-même, à ce qu’elle est ». Et « ce qui nous constitue » en tant que peuple. Une initiative purement politicienne pour ne pas laisser le monopole des questions identitaires à la droite nationale, qui nourrirait l’hypothèse d’une « guerre civile ». Considérant son parcours sinueux, Macron est-il le plus apte à  » tenir l’unité du pays », puisqu’il fracture la France des Français et à toutes les indulgences et compromissions pour les Français de papier, illégaux ou non, polygames (dans l’indifférence des féministes nupésisées) ou non, désireux de s’assimiler ou non. En se disant chez eux.

Toujours fidèle au « en même temps »

Le président a ainsi martelé : « Il faut redonner une espérance, un goût de l’avenir. » Dans le cadre de ce « rendez-vous » peu anodin, le chef de l’Etat a appelé à faire preuve d’une « lucidité exigeante qui consistera à regarder les problèmes du pays mais aussi à ne pas le laisser se démantibuler ». Fidèle à sa philosophie du « en même temps », il espère trouver un équilibre « entre le déni » d’une partie de la gauche et « l’hyperdramatisation » de la droite nationale.

Le président a reconnu la force et la résilience du peuple français malgré les secousses nationales et internationales. Toutefois, il a critiqué certaines « élites » [discrimination] qui, selon lui, jouent sur les peurs et entretiennent la confusion des esprits. « Les Français sont des gens qui savent malgré tout profondément qui ils sont, beaucoup plus qu’on voudrait le dire,» raconte le reptile qui se meut par vagues ondulatoires et qui signale comme superfétatoire son « rendez-vous avec la nation, » puisque les Français européens savent « malgré tout profondément qui ils sont » mieux que lui.

Mélenchon, le nouveau Jean-Marie Le Pen ou Dieudonné (Quelle époque !)

Sur France 2, Le Pen sert de repoussoir à son antithèse révolutionnaire : amalgame osé ?

Dieudonné et JM Le Pen, assis

S’il n’était pas invité de Quelle époque !, samedi 2 décembre 2023, Mélenchon en a pourtant été la vedette involontaire. Parmi les présents, Anna Cabana, i24 News (groupe Altice), avait donné le ton quelques jours plus tôt, dans les colonnes du Télégramme de Brest, observant que l’animateur politique de LFI est en train de se Dieudonniser, en allusion à l’humoriste controversé Dieudonné, de son vrai nom Dieudonné M’Bala M’Bala et proche du « national-socialiste français » Alain Soral. Rien à voir donc avec cet autre humoriste, salarié du contribuable sur France Inter, Guillaume Meurice, ni d’ailleurs Yassine Belattar, visiteur du soir de l’Elysée.

Léa Salamé, qui mélange les genre, politique et spectacle, a alors demandé à sa comparse si elle n’était pas allée trop loin dans ses propos. « C’est lui qui est allé au-delà de lui-même. La question c’est de savoir à quel moment il va s’arrêter. En 2021, le Centre national de la recherche scientifique [CNRS, marqué à gauche] avait expliqué que le concept d’islamo-gauchisme n’existait pas. Mais depuis le 7 octobre, avec les communiqués de La France insoumise, on a une démonstration chimiquement pure que ça existe« , a-t-elle lancé dans un premier temps. La journaliste fait référence à la manière dont Mélenchon refuse de considérer le Hamas comme une organisation terroriste, à la différence de la plupart des états européens ou de l’ONU.

Seulement, à la Nupes, ses propos ne font plus l’unanimité, alors haro sur le baudet ! « Jean-Luc Mélenchon il a trop d’histoire, trop de lettres pour ne pas savoir ce qu’il fait. Il fait bouillir un chaudron très dangereux en toute connaissance de cause« , a-t-elle encore affirmé.

La NUPES,
c’est la bande de Gaza
aux mains du Hamas

Et quelques minutes plus tard, la journaliste à L’Obs, groupe Le Monde, Camille Vigogne (contre laquelle, par ailleurs, le maire Rassemblement national de Fréjus dépose plainte pour diffamation) d’ajouter que l’ancien candidat à l’élection présidentielle endosse aujourd’hui « les habits du diable de la République qui jusqu’ici appartenaient à Jean-Marie Le Pen« . Selon elle, il prend un virage très dangereux. « Qui peut dire ce qu’il se passe demain si Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen se retrouvent à une élection ? » Les électeurs trient le bon grain de l’ivraie: c’est la démocratie…

Selon le directeur général délégué d’Ipsos, Brice Teinturier, longtemps attaché à France 2, il ne faut pas exclure à trois ans et demi de la prochaine élection présidentielle, que ces deux personnalités se retrouvent au second tour. Seulement, pour l’heure avec ses 76% d’avis négatifs, selon l’expert en sondages et père de six enfants, « Jean-Luc Mélenchon est en train de devenir le Jean-Marie Le Pen d’il y a 20 ans« . Sauf si la rue et le vote musulman changent la face de la France.

La musique de fin de l’émission du service public est due à Orelsan: traître à Mélenchon ? Or, en 2009, dans son titre Sale Pute, le rappeur menaça de violences l’ex-petite amie qui l’avait trompé, en lui promettant entre autres qu’il lui « déboîterait la mâchoire » ou la « ferait avorter à l’opinel ». Tous terroristes du Hamas ?

Argentine : un nouveau président, Javier Milei, un utralibéral au programme choc

Le président Javier Milei « attire parce qu’il se présente comme un leader messianique »

Javier Milei, 53 ans

Dimanche 19 novembre, le candidat classé à l’extrême droite et décrit comme libertarien de droite, Javier Milei a largement battu, par 55,7 % des voix, son concurrent Sergio Massa, centre gauche, ministre de l’économie sortant, au second tour de l’élection présidentielle, à l’issue d’une campagne qu’il avait commencée en tant qu’outsider. Celui qui se décrit lui-même comme un « anarcho capitaliste » devient le président d’un pays plongé dans l’une des plus graves crises économiques de son histoire, après avoir présenté à ses électeurs un programme très libéral sur le plan économique, et très conservateur sur le plan des mœurs : abandon de la monnaie nationale en 2023, le yuan, au profit du dollar, suppression de la Banque centrale, fermeture de nombreux ministères comme la Santé ou l’Education, retour sur l’IVG…

Cet économiste de formation promet de redresser l’Argentine. Mais de nombreux spécialistes s’inquiètent des mesures radicales qu’a promis de mettre en place Javier Milei, ainsi que les reculs démocratiques qu’elles pourraient impliquer du point de vue de la gauche. Maricel Rodriguez Blanco, docteure en sociologie à l’Institut catholique de Paris, spécialiste de l’Argentine, apporte son analyse, marquée de l’empreinte de l’EHESS…

Javier Milei est un novice en politique. D’où vient-il ? Comment a-t-il émergé dans le paysage politique argentin ?

Jusqu’en 2020, Javier Milei était un inconnu de la vie politique argentine, avant de devenir député. Au parlement, il n’était pas très connu non plus, puisqu’il était très souvent absent des débats. Dans cette optique, il peut être considéré comme un outsider politique, mais c’est quelqu’un qui est en lien avec les élites économiques et politiques depuis bien longtemps. Il a été animateur de télé, il a longtemps travaillé pour América TV, dont le propriétaire est l’un des hommes les plus riches d’Argentine et qui l’a propulsé, avant de prendre ses distances avec Javier Milei. Pendant le confinement, Javier Milei a développé sa notoriété par le biais des media non traditionnels, notamment les réseaux sociaux où il s’est entouré de nombreux influenceurs. Les comparaisons avec Donald Trump ou Jair Bolsonaro sont très pertinentes, et elles montrent que Milei profite aussi d’une tendance mondiale. Javier Milei a publiquement fait de Trump son modèle, Bolsonaro l’a personnellement soutenu puis félicité. Il a également reçu le soutien de Vox – le parti d’extrême droite espagnol. Les comparaisons ne sont donc pas anodines.

Qu’est-ce qui a plu aux Argentins chez Javier Milei ?

C’est plus une affaire de style que de fond. Le fond recouvre des mesures déjà prises dans les années 1990 : le fait de privatiser et de réduire drastiquement les dépenses sociales, et des dépenses de l’Etat. Il dit tout et son contraire concernant son programme : il a annoncé la dollarisation avant de rétropédaler, il a annoncé la fermeture de la banque centrale avant de dire que ce n’était pas exactement ce qu’il avait dit… Et puis on ne sait même pas comment il va mettre en pratique ces mesures. Mais ce ne sont pas les mesures qu’ils proposent qui attirent le plus. Il attire parce qu’il se présente comme un leader messianique, comme un sauveur. C’est quelque chose qui marche sur le plan de la communication médiatique qu’il maîtrise très bien. C’est très efficace auprès des jeunes, des jeunes précaires notamment, qui voient en lui une sorte de promesse « anti caste ». C’est cette rhétorique populiste anti privilège qui a convaincu des jeunes qui n’étaient pas forcément politisés.

Ses propos s’appuient sur deux axes : l’un très libéral, l’autre très conservateur…

Ce n’est pas forcément contradictoire. Dans son discours, il y a un côté qui veut casser l’Etat, le réduire à son minimum, avec une idée de liberté individuelle à outrance où il s’agit de tout privatiser, y compris les ressources naturelles ou la sécurité. Et d’un autre côté, du point de vue des droits sociaux et des droits civiques, il est très rétrograde, il veut détricoter une série d’acquis depuis la fin de la dictature en 1983, dont on fête justement les quarante ans cette année. Il revendique d’une certaine manière la dictature [de Pinochet] et en niant les crimes commis par cette dernière. Et puis il y a tous les droits qui ont pu être conquis, pour les femmes, pour les travailleurs, sur lesquels il veut revenir, à commencer par l’avortement. C’est un recul en matière de droits humains qui est très très inquiétant.

C’est certain qu’il va y avoir de la résistance au sein de la gauche argentine, mais il dispose d’une majorité démocratique confortable.

Son élection intervient alors que l’Argentine est plongée dans une grave crise. Quelles pourraient être les conséquences de son programme économiqe, notamment d’un point de vue social ?

L’inflation est à hauteur de 140 % annuel, c’est démesuré. 40 % de la population vit sous le seuil de pauvreté, un enfant sur deux est pauvre [Tel est le bilan de la gauche au pouvoir avec les Kirchner]. Il veut revenir sur cette idée de dollarisation de l’économie. Il prétend que cette idée-là va permettre au pays de retrouver son rang. Mais au contraire, en Argentine, c’est l’économie informelle et l’économie domestique qui sont très développées [avec les conséquences que l’on sait]. Les problèmes de cette économie ne peuvent donc pas être résolus du seul point de vue monétaire. Les mesures de dollarisation risquent de ne rien arranger, et de provoquer seulement de la panique. De plus, les mesures qu’il a annoncées concernant les coupes drastiques dans les aides sociales et les dépenses de l’Etat vont provoquer une paupérisation croissante d’une bonne partie de la population. Mais les effets vont être différents selon qu’on appartienne à une classe aisée ou aux classes populaires. Les classes aisées auront d’autres marges de manœuvre.

A-t-il les mains totalement libres pour gouverner ? Théoriquement, il n’a pas la majorité au parlement.

C’est certain qu’il va y avoir de la résistance au sein de la société argentine. Mais ce que l’on peut craindre aussi, et ce qu’il a déjà annoncé, c’est une répression très forte. Il y a déjà une partie de la société argentine qui a peur pour ses proches. C’est une donnée à prendre en compte. Concernant sa capacité à gouverner, il va avoir la majorité au parlement : Mauricio Macri [centre droit], l’ancien président (2015-2019), dont la candidate, Patricia Bullrich, a obtenu 24 % des suffrages au premier tour, vient de lui donner son soutien. Mais il ne faut pas croire que c’est une marionnette de Macri, c’est bien lui qui est à la tête du pays. Ce qui est certain, c’est qu’il va vouloir aller vite, sans demi-mesure. Il a promis que dans 35 ans, l’Argentine serait à nouveau la première puissance mondiale. Toujours pour se distinguer de la caste, il se présente comme quelqu’un qui ne restera pas au pouvoir. Il jure qu’il est seulement là pour « aider » l’Argentine, et qu’il s’en ira ensuite. Mais on a des raisons de ne pas le croire.

Une analyse clairemrnt partisane.

L’acteur Philippe Torreton dénonce la montée de l’antisémitisme en France

Dans un milieu acquis au Hamas, Torreton prend courageusement parti, mais se laisse aller à clamer « Je suis Juif »…

Deux semaines après l’attaque terroriste du Hamas en Israël, et alors que les actes antisémites se multiplient en France, le comédien Philippe Torreton prend la parole. Dans un texte intitulé Je suis juifpublié mercredi sur Linkedin, trois semaines après les massacres islamistes de populations civiles israéliennes par les terroristes palestiniens du Hamas, l’acteur qui a soutenu les candidats Noël Mamère, Ségolène Royal et François Hollande, puis Macron aux présidentielles dénonce le manque de réaction face à cette attaque islamiste et à la recrudescence de la haine anti-juifs.

Les terroristes du Hamas ont réussi à pénétrer sur le sol israélien le 7 octobre dernier. Au moins 1.400 personnesdont 35 français, ont été sauvagement assassinés ce matin-là, qualifié par certains observateurs de « pogrom ». « Pour l’unique raison qu’ils étaient juifs », souligne Philippe Torreton.

Il est ainsi notamment rapporté qu’un bébé a été placé dans un four électrique et brûlé vif. Eric Naulleau n’a pas pu s’exprimer. « Mon métier c’est de commenter, mais là j’ peux pas », a-t-il dit, avant de prendre son visage dans les mains et de fondre en larmes.

Plus de 200 otages civils sont retenus comme monnaie d’échange dans la bande de Gaza.

« Pas de pancartes, pas de slogans » pro-Israéliens

« Il y a quelques années nous arborions ‘Je suis Charlie’ les yeux pleins de larmes et nos cœurs en noir », rappelle l’acteur en préambule de son texte. « Nous fûmes alors des millions et ce slogan se déclina partout sur les murs de nos villes en d’immenses placards publicitaires » pour dresser une comparaison avec le peu d’écho suscité par cette nouvelle attaque du terrorisme islamiste:

« Je cherche, je cherche et je ne vois rien », écrit-il. « Pas de pancartes, pas de slogans rassembleurs, pas de cortèges immenses, de mot d’ordre, pas de concerts, rien ou si peu. »

« Si, en fait, pardon », poursuit-il. « Je vois des graffitis antisémites qui se peignent tout en lâcheté sur les murs de nos villes. Je vois des circonvolutions langagières n’arrivant pas à dénoncer l’horreur, je vois le cynisme et le clientélisme politique d’extrême-gauche bégayer, je vois la honte européenne se refaire une santé plus de 80 ans après son dernier triomphe, je vois Alzheimer déchirer les pages de nos livres d’Histoire et Parkinson nous empêcher de frapper du poing sur les pupitres bruxellois et new-yorkais. » Avant de conclure:

« Je vois finalement un petit pays se dresser seul contre la barbarie islamiste. Alors je le dis au nom de la France combattante et résistante qui a vu naître Zola, au nom de ces ‘vingt et cent’ au nom de ‘ces milliers’ que chantait Ferrat qui voulait comme je le veux aujourd’hui que ses enfants sachent qui vous étiez: je suis juif. »

Les massacres au Proche-Orient fracturent la France

Depuis le 7 octobre, les polémiques s’enchaînent dans l’Hexagone. L’AFP, entreprise privée soucieuse de ménager sa clientèle arabe, et LFI, qui s’appuie sur un « vote musulman » dont Mélenchon est l’otage, sont réfractaires à qualifier de terroriste ces attaques barbares. La députée LFI Danièle Obono, ex-NPA, a suscité l’indignation en qualifiant le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2006, de mouvement de résistance.

En outre, 819 actes antisémites ont été recensés en France depuis le 7 octobre. Parmi les plus médiatisés, des étoiles de David ont été taguées sur des murs d’habitations à Paris et en IIe-de-France, et une vidéo font entendre des chants se revendiquant du nazisme dans le métro parisien.

Actions fortes d’Israël pour sa sécurisation

Les représailles de l’État hébreu ont fait 8.525 morts à Gaza, selon un bilan du ministère de la Santé du Hamas. Si des voix se sont élevées pour soutenir le droit d’Israël à se défendre contre le terrorisme au début de l’offensive, le quai d’Orsay a fait part de sa vive inquiétude après la mort d’une cinquantaine de civils dans une frappe d’Israël sur un camp de réfugiés de la bande de Gaza.

Le chef des opérations humanitaires de l’ONU Martin Griffiths a dénoncé « la dernière atrocité en date frappant les habitants de Gaza ». Pour sa part, Tsahal n’a pas commenté ces accusations mais a insisté dans des précédentes déclarations que ces attaques avaient pour objectif de neutraliser des cadres de l’organisation terroriste du Hamas.

«Le problème israélo-palestinien était encore soluble dans les années 1990, il ne l’est plus»

“Pour l’Occident, il est impensable que les Palestiniens aient aussi le droit de se défendre” (Henry Laurens)

Historien spécialiste du Moyen-Orient et professeur au Collège de France, Henry Laurens revient pour nous sur les effets de la nouvelle guerre entre Israël et le Hamas dans le monde arabe, sur l’abandon répété des Palestiniens et sur le sentiment de partialité éprouvé par la diaspora arabo-musulmane devant l’attitude de l’Occident.


Que révèle l’ampleur de la récente escalade entre Israël et la Palestine ?

Henry Laurens : C’est un aveu d’échec de plus du projet sioniste, dans la mesure où l’État d’Israël a été fondé pour assurer la sécurité des Juifs après l’Holocauste. Depuis les années 1940, Israël se construit contre l’hostilité arabe définie comme une poursuite du nazisme, et les Arabes taxent aussi en retour les Israéliens de nazis. Cela a déterminé une histoire violente et répétitive. Nous revivons d’abord 1948, l’année même où Israël a conquis cette région qui a concentré les massacres du 7 octobre dernier, cette zone où, il y a 75 ans, la totalité des habitants ont été expulsés vers ce qui est alors devenu la bande de Gaza. Cela n’excuse pas les atrocités, mais il faut avoir conscience que ceux qui ont attaqué sont des descendants des expulsés de 1948. C’est aussi un effet retour de 1967. À partir de la guerre des Six Jours, le nombre de morts dans le conflit israélo-arabe a augmenté d’un coup et durablement, rendant plus improbable un accord politique, peu importe la nature de la résistance palestinienne. Après l’occupation de 1967, les combattants de la bande de Gaza n’étaient pas des islamistes. Ils étaient menés par la gauche, des marxistes-léninistes. Et la répression était déjà très dure avec beaucoup de destructions, en particulier sous Ariel Sharon. Les islamistes ne sont venus que bien plus tard, en 1987, lors de la première intifada.

“Beaucoup auraient aimé entendre que les Palestiniens ont aussi le droit de se défendre. Mais pour les pays occidentaux, c’est impensable” (Henry Laurens)

Le conflit s’étend aujourd’hui bien au-delà des frontières de la Palestine et d’Israël, avec une crainte d’exil forcé, notamment en Égypte.

En plus des déplacements de populations à Gaza, actuellement, il y a beaucoup d’expulsions vers la Cisjordanie qui ont lieu. Le président égyptien al-Sissi a déjà proposé de déplacer les citoyens de Gaza vers le Néguev en Israël, jusqu’à la fin de la guerre. L’Égypte a toujours eu la même attitude depuis 1948 : interdire toute installation de réfugiés palestiniens sur son territoire. Cela ne risque pas de changer. Les Arabes aiment la Palestine, mais pas les Palestiniens. Il y a quand même la Jordanie, dont la moitié de la population est d’origine palestinienne. La monarchie jordanienne, contrairement à ce qu’on dit, ne cherche pas à gommer l’identité palestinienne du royaume mais plutôt à la gérer. N’oublions pas que la reine est d’origine palestinienne.

Le Liban pourrait-il accueillir des réfugiés également ?

Les Palestiniens ont laissé de très mauvais souvenirs au Liban, puisque les chrétiens et les chiites leur font porter la responsabilité de la guerre civile qui a duré de 1975 à 1990.

“Les Arabes aiment la Palestine, mais pas les Palestiniens” (Henry Laurens)

Quel rôle pourrait jouer l’Iran, soutien croissant de la cause palestinienne ?

Il n’y a pas un texte doctrinal qui détermine une ligne politique qui lierait l’Iran et la Palestine. Certains font de l’Iran le grand manitou de l’islamisme djihadiste international… Il faut rester sérieux. En 2011, l’Iran et le Hezbollah étaient massivement intervenus pour défendre la Syrie de Bachar el-Assad alors que le Hamas, lui, avait pris le parti des révolutionnaires. Le Hamas s’est de nouveau rapproché de l’Iran à partir de 2013, 2014, parce qu’il se définit tout de même comme un mouvement de résistance islamique, tout comme le Hezbollah. C’est un soutien de guerre mais cela ne va pas bien plus loin. L’Iran a donc envoyé du matériel via le Sinaï et il est certain qu’ils ont pu fournir des entraînements, de la formation militaire.

Le soutien de la Turquie est-il plus surprenant ?

Cela fait une dizaine d’années qu’Erdoğan a compris que crier contre les Israéliens le rendait populaire au Moyen-Orient. Il s’est même rêvé chef de file des mouvements révolutionnaires arabes en 2011. Il a accueilli les Frères musulmans après leur éviction d’Égypte et une partie de la direction du Hamas. Il s’est un temps réconcilié avec Israël : l’essentiel des touristes en Turquie sont des Russes et des Israéliens. Si le ton s’est de nouveau durci, c’est que l’opinion publique turque est farouchement opposée à l’État hébreu et ses frappes sur Gaza. Erdoğan ne fait que suivre son opinion publique en un temps de difficultés économiques.

“On entend qu’il ne faudrait pas importer ce conflit dans nos démocraties occidentales, mais cela a été fait dès 1967” (Henry Laurens)

Le conflit israélo-arabe pourrait-il remettre en cause le processus de normalisation d’Israël avec les pays du Golfe ?

Si l’on prend les grands acteurs de cette normalisation, les Émirats arabes unis (EAU) et le Bahreïn, les conséquences politiques devraient être limitées. Aux EAU, les Émiratis ne constituent qu’une petite fraction de la population totale. Et le Bahreïn est une dictature sunnite, sur une majorité chiite qui n’a pas vraiment la possibilité de s’exprimer. Vous pouvez aller en prison pour une simple déclaration publique. Le Qatar, quant à lui, est maître dans l’art du « en même temps ». Ils accueillent les Frères musulmans comme l’United States Central Command. Ils soutiennent la Palestine mais avec l’accord d’Israël. Comme les transferts bancaires ne sont pas possibles, ils font transiter des millions de dollars d’argent liquide vers la bande de Gaza, le tout en liaison avec Israël. Pour l’opinion et les médias, d’Al Jazeera à la gauche, Israël est désigné comme un pays ennemi. Côté Arabie saoudite, la normalisation est plus compliquée. Et cela ne date pas du 7 octobre. Juste avant les attaques du Hamas, Nayef al-Sudaïri, le consul de l’Arabie saoudite auprès de l’Autorité palestinienne, avait été autorisé par les Israéliens à rencontrer Mahmoud Abbas [Abou Mazen, le chef de l’Autorité palestinienne] à Ramallah – ce qui constituait la première délégation diplomatique en Cisjordanie depuis la signature des accords d’Oslo en 1993. Il a voulu aller à la mosquée al-Aqsa à Jérusalem pour prier mais il s’est ravisé parce qu’il risquait d’être pris pour cible par les Palestiniens eux-mêmes, hostiles à la normalisation.

Comment expliquer une telle résonance de ce conflit dans le monde, en particulier occidental?

C’est sa spécificité. Il y a quelques semaines, les atrocités commises au Haut-Karabagh par des Azéris armés par Israël n’ont suscité que quelques réactions courroucées et pas de sentiments de masse. On n’imagine pas un porte-avion américain dans la mer Noire pour défendre les Arméniens. Le conflit israélo-arabe est passionnel, c’est la Terre sainte, les trois religions du Livre… On entend qu’il ne faudrait pas l’importer dans nos démocraties occidentales, mais cela a été fait dès 1967, dans la mesure où la victoire israélienne dans la guerre des Six Jours a été ressentie dans l’opinion publique française comme une revanche de la guerre d’Algérie. La cause palestinienne est devenue le combat d’une gauche anticoloniale, celle qui avait précisément milité contre la guerre d’Algérie. Cette cause est devenue enfin le symbole d’une diaspora d’origine arabe : des études ont montré que le positionnement vis-à-vis d’Israël a été un élément fort dans la construction identitaire des immigrés arabo-musulmans dans les pays occidentaux.

“En s’associant à la cause palestinienne, la France insoumise occupe finalement un créneau dont personne ne veut” (Henry Laurens)

Des pays où vivent aussi des communautés juives.

Et cela a généré des tensions au fil du temps, accentuées par le terrorisme d’inspiration islamiste, notamment les atrocités commises par Mohammed Merah dirigées directement contre les Juifs. Aujourd’hui, nous voyons aussi comment l’attaque du discours pro-palestinien au nom de l’antiterrorisme a une résonance politique forte, précisément parce qu’il s’adjoint dans l’opinion à une forme d’hostilité à l’égard de la population musulmane en général. Et cela tétanise les responsables politiques. Au sein des Républicains, beaucoup sont contre la politique israélienne, mais ils ne peuvent pas vraiment l’exprimer, car cela rendrait moins audibles leurs positions politiques contre l’immigration par exemple. Souvenez-vous des milieux catholiques proches de François Fillon qui avaient fait campagne contre « Ali Juppé » lors des primaires de 2016, en le faisant passer pour quelqu’un de complaisant vis-à-vis de l’islam politique… En s’associant à la cause palestinienne, la France insoumise occupe finalement un créneau dont personne ne veut.

Parti qui est de plus en plus accusé d’antisémitisme.

L’accusation d’antisémitisme est devenue une arme politique à l’intérieur de bien des sociétés occidentales. C’est comme cela que les conservateurs ont eu la peau du parti travailliste de Jeremy Corbyn en Grande-Bretagne, pays qui est allé jusqu’à discuter l’interdiction du drapeau palestinien…

“Le positionnement vis-à-vis d’Israël a été un élément fort dans la construction identitaire des immigrés arabo-musulmans dans les pays occidentaux” (Henry Laurens)

Les répliques intérieures du conflit israélo-palestinien ont-elles influencé la diplomatie des pays occidentaux ?

Cela fait 15 ans que nous avons mis la question palestinienne sous le tapis. Nous agissons selon l’aphorisme d’Henri Queuille : « Il n’est pas de problème qu’une absence de décision ne finisse par résoudre. » Dans les communiqués du quai d’Orsay de ces dernières années, on retrouve cette ritournelle de la solution à deux États, mais concrètement nous n’avons rien fait pour cela. On a voulu laisser les Palestiniens pourrir dans un conflit de basse intensité en répétant cette formule creuse. En effet, pour qu’il y ait deux États, il faudrait exercer de très fortes pressions sur Israël, et personne n’est prêt à faire cela, surtout à une époque où l’entourage de M. Macron veut poursuivre une politique d’intérêt parce qu’Israël est une société d’innovation technique riche, bien fournie en start-up. Que reste-t-il ? L’humanitaire, signe de la défaite du politique. Il

s’agit d’une aide très utile, mais quand vous n’avez pas de solutions politiques sérieuses à proposer, c’est tout ce qui reste.

“L’accusation d’antisémitisme est devenue une arme politique à l’intérieur de bien des sociétés occidentales” (Henry Laurens)

C’est finalement l’Occident dans son ensemble qui sort fragilisé de cette crise ?

Les rattrapages humanitaires n’ont rien changé au fait que les pays occidentaux sont apparus comme solidaires d’Israël. On dit qu’Israël se défend, certes, mais beaucoup auraient aimé entendre que les Palestiniens ont aussi le droit de se défendre. Et cela, les pays occidentaux ne le disent pas parce que c’est impensable. Et ce n’est pas sans conséquences : il suffit de voir que l’ambassade de France à Tunis est sous protection policière. Il y a un sentiment anti-occidental qui s’étend dans le monde arabo-musulman et au-delà : en Malaisie, en Indonésie, au Pakistan, le tout sur le fond d’un ressentiment lié à la mémoire de la colonisation des XIXe et XXe siècles. Et les gagnants sont la Chine, l’Iran et la Russie.

« Mélenchon attise le feu sur des mensonges, » dénonce Daniel Cohn-Bendit

Un entretien avec Le Point

L’ex-meneur de Mai 68 dénonce la surenchère du fossoyeur de la NUPES dans le conflit Hamas-Israël et, au-delà, la faible mobilisation face à la barbarie.

En ciblant la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, le chef de La France insoumise (LFI) Mélenchon a franchi un cap dans l’escalade ignoble. Daniel Cohn-Bendit dénonce cette surenchère et, au-delà, s’inquiète de la faiblesse des opinions à réagir face aux attaques barbares qui ont visé les civils juifs, femmes et enfants, le 7 octobre.

Le Point : En accusant la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, de « camper à Tel-Aviv pour encourager le massacre », Jean-Luc Mélenchon a-t-il franchi une étape de plus dans l’ignominie ?

Daniel Cohn-Bendit : Ce tweet incarne l’ignominie et la bêtise en même temps. Les 3.000 personnes qui étaient présentes place de la République ne sont pas plus représentatives de la France que quelque autre rassemblement. Dans cette période, attaquer la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, descendante de Juifs polonais et de Juifs allemands, c’est la démonstration ultime que Jean-Luc Mélenchon et LFI ne comprennent pas ce qui s’est passé. Je connais des milliers de Juifs qui ont une judéité qui n’a rien à voir avec le judaïsme. Mais le 7 octobre, plus aucun n’était pas Juif. Qu’un pogrom de cette dimension, de cette barbarie ait pu avoir lieu en Israël nous a tous perturbés. On connaît la phrase d’Elie Wiesel : « Je peux ne pas vivre en Israël, mais je ne peux pas vivre si Israël n’existe pas. » C’est ce que nous avons tous ressenti.

La réaction des opinions est-elle à la hauteur de cette tragédie ?

Les Etats soutiennent. Mais il est quand même incroyable qu’il n’y ait pas eu de manifestations. On s’insurge avec raison quand aux Etats-Unis un Noir est tué, en disant : « Black Life Matters ». Aujourd’hui, on n’entend pas du cœur de notre société : « Jew Life Matters ». « La vie d’un Juif compte. » Je n’ai pas entendu ces mots crier par des milliers de voix. Et quand Mme Panot déclare sur France Inter que l’hôpital de Gaza a été touché par une attaque d’Israël, et qu’on lui démontre que c’est faux, elle rétorque : « Toutes les armées mentent toujours. » On est dans l’obscurantisme total. Cela me rappelle le début des années 1960 quand on disait aux communistes français qu’il y avait des camps de concentration en Russie et qu’ils répondaient : « Mais non, c’est une invention de l’impérialisme américain. »

Et Mélenchon souffle sur ces braises…

Il attise le feu sur des mensonges. Pour capitaliser sur la révolte qui s’est affirmée dans les banlieues cet été et chercher un nouvel électorat. Mélenchon se sert de la rancœur de beaucoup de personnes d’origine musulmane et l’instrumentalise, à des fins politiques, même bassement électorales. Je ne sais pas si tout cela est orchestré. Je ne sais pas si ces gens sont antisémites, mais s’ils l’étaient, ils ne parleraient pas autrement. Il ne s’agit pas de nier aujourd’hui la terrible douleur palestinienne : depuis des dizaines d’années, je me bats pour un Etat palestinien. Mais il faut arrêter avec l’obscurantisme. Dans les années 1960, une certaine gauche a défendu tous les mouvements d’émancipation nationale, en Algérie, à Cuba, au Vietnam, au Nicaragua ou au Cambodge. Tous sont devenus des Etats totalitaires. Cela ne veut pas dire qu’il ne fallait pas se battre contre le colonialisme. Mais il faut toujours le faire avec lucidité : donner raison à Camus contre Sartre.

En l’occurrence, que préconisez-vous ?

Il faut aider les Palestiniens à se libérer du Hamas. L’horreur du 7 octobre a remis la cause palestinienne à l’ordre du jour. Et, aujourd’hui, qui en défend l’idée ? Les Américains Biden et Blinken essaient de redonner une dimension à l’Autorité palestinienne, pour qu’après le démantèlement du Hamas, il existe une autre force capable de reprendre Gaza. On ne peut pas défendre la cause palestinienne si l’on ne dénonce pas le terrorisme du Hamas. Pis, on nuit à cette cause : l’Etat que veut le Hamas, c’est l’Iran.

Comment sortir de cette tragique impasse ?

Phase numéro un : démantèlement physique du Hamas à Gaza. Je sais que ce sera très dur, mais il n’y a pas d’autres solutions que de briser la mainmise de cette organisation terroriste sur son territoire. Phase numéro deux, le gouvernement Netanyahou [coalition démocratiquement élue de six partis de droite] tombe : il est responsable de ne pas avoir su protéger les Israéliens. Ou il a la grandeur de Golda Meir, et il démissionne. Ou il sera démissionné. Un gouvernement modéré s’installe, et il devra remettre à l’ordre du jour les négociations avec les Palestiniens. Avec l’aide d’une force d’interposition turco-marocaine, pour rétablir l’ordre à Gaza. Mais il y a aussi en prison, en Israël, un militant du Fatah, Mawran Barghouti. Il peut être le Mandela palestinien. Il incarne une autorité positive qui est apte à s’opposer à l’autorité négative du Hamas. Barghouti avait, d’ailleurs, soutenu les négociations avec Israël, il a été déçu, et il a pris les armes. Comme Mandela, et c’est ainsi qu’on pourra enclencher de nouvelles négociations avec pour objectif la seule idée moralement défendable : l’existence de deux Etats. Pour terminer, permettez-moi de rêver d’immenses manifestations en Europe avec des foules brandissant les deux drapeaux, israélien et palestinien.

Résultat :

LFI fait scandale en donnant des excuses au Hamas, agresseur d’Israël

L’antisionisme viscéral de LFI ébranle la NUPES

L’attaque « intervient dans un contexte d’intensification de la politique d’occupation israélienne », expliquent les les Insoumis, au risque d’être accusés de chercher des justifications aux terroristes islamistes du Hamas.

Le malaise grandit concernant la position de La France Insoumise En se maintenant coûte que coûte au côté du Hamas, en dépit des morts, des blessés et des otages de ces dernières heures, La France Insoumise ajoute au malaise créé par son positionnement partisan, antisioniste et pro-islamiste. Les insoumis sont en effet accusés de trouver des justifications à l’attaque contre Israël, en amalgamant mouvement islamiste et colonisation israélienne, un nivellement en décalage avec l’ensemble de la classe politique.

« L’offensive armée de forces palestiniennes menée par le Hamas intervient dans un contexte d’intensification de la politique d’occupation israélienne à Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem Est », a ainsi affirmé samedi dans un communiqué le groupe parlementaire du parti d’extrême gauche. Le député François Ruffin s’est en revanche distingué de ses camarades en exprimant « une condamnation totale de l’attaque du Hamas ».

Mélenchon estime que « le cessez-le-feu doit s’imposer »

Panot

Le leader du parti, Mélenchon, a pour sa part expliqué, en la globalisant, que « toute la violence déchaînée contre Israël et à Gaza ne prouve qu’une chose : la violence ne produit et ne reproduit qu’elle-même ». « Horrifiés, nos pensées et notre compassion vont à toutes les populations désemparées victimes de tout cela. Le cessez-le-feu doit s’imposer », a-t-il ajouté sur X.

Une prise de position encore appuyée par l’inénarrable député LFI Louis Boyard qui polémique, sans nuance ni empathie, fait le procès de la France : « Trop longtemps que la France ferme les yeux sur la colonisation et les exactions en Palestine. Trop longtemps que la France renvoie dos à dos la violence de l’Etat israélien et celle de groupes armés palestiniens ».

LFI provoque la colère d’élus socialistes

Ces déclarations ont suscité la colère d’élus socialistes, alliés du parti de Mélenchon dans la Nupes. « Les juifs sont toujours responsables de ce qui leur arrive. C’est une constante du discours antisémite », a ainsi répondu la sénatrice PS Laurence Rossignol à Louis Boyard. Sans aucun espoir de trouver l’accès à ce cerveau perturbé.

« Aux idiots utiles des terroristes du Hamas qui les exonèrent en relativisant au nom de l’impasse politique du conflit israélo-palestinien, de la poursuite de la colonisation, de Netanyahou… vous me dégoûtez. Qu’on en trouve à gauche est insupportable », s’est emporté le député socialiste séfarade Jérôme Guedj, sans ambages.

Autre israélite, d’origine roumaine, le président de la Cour des comptes et ex-ministre socialiste Pierre Moscovici est sorti de sa réserve pour juger « aussi choquant que désespérant » le positionnement de LFI.

Le NPA réaffirme « son soutien aux Palestiniens »

Le maire de Reims, Arnaud Robinet, membre du parti d’Edouard Philippe, Horizons, a pour sa part demandé « la levée de l’immunité parlementaire » des députés insoumis qui « ont franchi la ligne rouge ». « Honte à LFI qui renvoie dos à dos une démocratie attaquée et un régime terroriste assassin. Cette mise en équivalence est de fait une légitimation du terrorisme du Hamas », a aussi dénoncé le président du CRIF, Yonathan Arfi.

Le NPA de Philippe Poutou, qui a récemment proposé à LFI de mener une liste commune aux prochaines Européennes, s’est quant à lui inscrit à rebours de la classe politique et a apporté « son soutien aux Palestiniens et aux moyens de lutte qu’ils ont choisis pour résister ». L’Union des étudiants juifs de France (UEJF) a annoncé samedi soir son intention de porter plainte contre le parti révolutionnaire trotskiste pour apologie du terrorisme.

Le PCF et les écologistes radicaux d’EEL tardent à exprimer leurs condamnations claires des terroristes palestiniens…

L’interdiction de l’abaya fait éclater la NUPES

L’extrême gauche se disloque sur l’islam politique

En interdisant le port de l’abaya à l’école au nom de la laïcité, Gabrial Attal, le successeur médiatique de Pap Ndiaye, le ministre de l’Education nationale mutique, a mis sur la table un dossier clivant que refusait d’ouvrir son prédécesseur, en le déclarant marginal.

Si l’alliance présidentielle, la droite républicaine et la droite nationale ont approuvé la mesure, les réactions ont été beaucoup moins favorables à l’extrême gauche, où sont réveillées plusieurs sensibilités exacerbées sur la laïcité. En résumé, les anti-républicains (écologistes EELV et internationnalistes LFI) estiment que cette directive vise à stigmatiser les musulmans et contrôler le corps des femmes, quand socialistes et communistes jugent que cette interdiction d’un vêtement communautaire à connotation séparatiste inspirée par l’islam politique est conforme à la loi de 2004 sur le port de signe ostentatoire en milieu scolaire.

Coordinateur de la France insoumise, Manuel Bompard a par exemple annoncé son intention de recourir au Conseil d’Etat contre cette mesure qu’il juge « cruelle » et « anticonstitutionnelle ». Alors que le communiste Fabien Roussel juge que cette interdiction est « nécessaire », tout comme le député socialiste Jérôme Guedj, contre l’avis d’Olivier Faure.

La NUPES se coupe des Français qui applaudissent

Les Français approuvent largement la décision prise par le ministre. Dans un sondage réalisé par YouGov pour Le HuffPost du 28 au 29 août, plus de 7 sondés sur 10 (75 %) se disent favorables à l’interdiction annoncée par Gabriel Attal.

EELV et LFI mis en minorité dans l’opinion. La majorité des sympathisants de la NUPES approuve également l’interdiction de ce vêtement à l’école (60 %). Si l’électorat de gauche est le plus divisé sur le sujet, le résultat montre une fracture entre les cadres de la coalition de gauche et la volonté majoritaire de leurs sympathisants sur le dossier.

De quel droit les islamistes entendent-ils modifier nos us et coutumes ? Réaction de Fabrice Eboué:

Sans surprise, l’interdiction est plébiscitée par les droites à quelque 90 % d’approbation, comme parmi les gauches, confortant Gabriel Attal dans son choix d’entamer sa rentrée par ce dossier, dont la convergence avec l’opinion est une bouffée d’espoir parmi les questions qui fâchent, comme la reprise de l’inflation des produits alimentaires, l’envol des prix des fournitures scolaires et la pénurie de professeurs.

Cette enquête a été réalisée sur 1.036 personnes représentatives de la population nationale française âgée de 18 ans et plus. Le sondage a été effectué en ligne, sur le panel propriétaire YouGov France du 28 au 29 août 2023.