La profession aurait largement participé à l’omerta
Les indignés professionnels montent au créneau, étalant leur indignation sélective dans une troisième tribune diffusée par le quotidien libertaire Libération qui, en 1975, salua la victoire des Khmers rouges et s’opposa au mouvement féministe de Gisèle Halimi, Choisir la cause des femmes, fut condamné en 1979 pour « outrage aux bonnes moeurs », publia un article de Guy Hocquenghem dénonçant, dans le télé-film Holocauste, une mauvaise hiérarchisation des victimes, parlant trop peu des «centaines de milliers de déportés et gazés homosexuels» ou des tziganes et classant en tête du «hit-parade de l’horreur» Simone Veil, tête de liste aux européennes en cours. En 2022, Bruno Ledoux, actionnaire majoritaire du journal à l’époque et héritier de Peñarroya, est visé par une enquête du Parquet national financier (PNF) pour fraude fiscale aggravée et abus de biens sociaux.
Une contre-tribune critique les… soutiens de Depardieu
Une deuxième tribune a été lancée par le collectif Cerveaux non disponibles, marquée à l’extrême gauche, en prolongement de la deuxième et en réponse à une première tribune de soutien à Gérard Depardieu signée par 60 personnalités dont certains, comme Pierre Richard ou Jacques Weber, se sont depuis désolidarisés. « Cette tribune et la défense de Macron sont autant de crachats à la figure des victimes de Gérard Depardieu, mais aussi de toutes les victimes de violences sexistes et sexuelles », estiment les signataires de la contre-tribune.
Ce collectif est dédié aux luttes sociales, antiracistes et climatiques via des contenus indépendants et alternatifs. Il sort donc de sa sphère de prédilection.
Quelque 8.000 artistes ont signé en 48 heures la « contre-tribune » en réponse aux soutiens de l’acteur Gérard Depardieu, très critiqué après la diffusion d’images ambigues et controversées, issues de rushes de film, où il multiplie les propos misogynes et insultants envers des femmes, ont indiqué ses initiateurs dimanche.
« Merci à tous les artistes, connus ou non », dont les chanteuses Angèle et Louane ou le rappeur Médine, a écrit sur X (ex-Twitter) le collectif Cerveaux non disponibles, qui a clos le recueil de signatures.
Ce texte répond à une tribune du camp pro-Depardieu appelant à « ne pas effacer » l’icône du cinéma français, parue le jour de Noël dans Le Figaro, ainsi qu’au soutien de Macron, qui a dénoncé le 20 décembre une « chasse à l’homme » contre l’acteur de 75 ans, mis en examen pour viols depuis 2020 à la suite d’une plainte d’une comédienne d’une vingtaine d’années, Charlotte Arnould, mais un dossier toujours non passé devant un tribunal.
« Cette tribune et la défense de Macron sont autant de crachats [excessif ?] à la figure des victimes de Gérard Depardieu, mais aussi de toutes les victimes de violences sexistes et sexuelles », estiment les signataires de la contre-tribune qui sombre dans l’amalgame et la généralisation.
Et une troisième : « Adresse au vieux monde » !
Une autre pétition critique, intitulée « Adresse au vieux monde », fort peu inclusive, a été publiée dimanche sur le site révolutionnaire trotskiste de Mediapart avec quelque 70 signatures de « personnalités » (toutes relatives) du cinéma dont les « célèbres » Laure Calamy, bientôt quinqua, et Anouk Grinberg, pleinement sexa. Ou l’intellectuelle Corinne Masiero (ci-dessus) qui sombra dans l’alcool, la drogue et la prostitution, suite à un inceste, avant de trouver sa voie dans le théâtre. Lien PaSiDupes
« Personne ne veut effacer l’artiste. Mais le talent de Gérard Depardieu n’autorise pas l’indignité de ses comportements », est-il écrit dans ce texte. Ni le silence des témoins éventuels.
Les artistes en mal de scénarii s’acharnent sur Gérard Depardieu qui est visé au total par trois plaintes pour agression sexuelle ou viol – qu’il réfute – et que le principe sacré de la présomption d’innocence ne protège en rien, et ces justiciers divisent le monde du cinéma et au-delà. Leur meilleur rôle.
Le malaise est amplifié par le fait que plusieurs des quelque 60 personnalités qui avaient signé la tribune de soutien ont depuis pris leurs distances, dont Carole Bouquet, Nadine Trintignant, Gérard Darmon ou Charles Berling.
Car tout est affaire de personne et d’étiquette: un « comédien quasi inconnu », Yannis Ezziadi, éditorialiste au magazine conservateur Causeur et proche de Julie Depardieu (stigmatisation), la fille de l’acteur, en est à l’initiative. Bien que des progressistes l’aient fait travailler, il est aujourd’hui condamné dans une enquête du Monde comme « proche des sphères identitaires et réactionnaires ».
Dimanche, c’est l’acteur Pierre Richard, 89 ans, qui s’est fait intimider et s’est désolidarisé, expliquant sur X qu’il a signé cette tribune « uniquement au nom de la présomption d’innocence », mais le texte « ne reflète pas le soutien que je porte à toutes les victimes d’agressions sexuelles ».
Au Monde, l’ancienne ministre de la Culture socialiste nupésisée Aurélie Filippetti est sortie du bois et a par ailleurs estimé par écrit que « c’est la première fois que l’extrême droite se tapit derrière ce genre d’offensive pour en faire un véritable combat politique ». La présomption d’innocence serait-elle d’extrême droite ?
Muriel Robin, Alexandra Lamy et autres signent pour que l’art (ou le divertissement) ne soit pas « un totem d’impunité »
Signée ce dimanche dans le journal « Libération » par 150 personnalités du monde de la culture (?) dont les comédiens Muriel Robin, Alexandra Lamy, Thomas Jolly (directeur artistique des cérémonies des JO d’été 2024 à Paris) ou encore Swann Arlaud, déjà signataire d’une tribune publiée dans le journal Libération, pour soutenir le mouvement des Gilets jaunes en 2019, puis d’une autre soutenant le mouvement contre le projet sur les retraites en 2023, elle affirme que « défendre l’art, c’est aussi dire qu’être artiste ne doit pas nous exonérer de toute responsabilité ». Qui dit ça ?
Dans la tribune de « Libération », les Marilou Berry, fille de Josiane Balasko, militante de l’association Droit au logement et soutien de la liste du PCF aux Européennes de 2019, l’humoriste Guillaume Meurice (France inter), Anne Roumanoff, dont le théâtre de la mère accueillit Pierre Palmade et sa pièce de théâtre Le Comique en octobre 2008, ou encore Alice Belaïdi, proche de l’actrice Anne Le Ny, compagne de Muriel Robin, estiment qu’ « au nom de l’art [terme inapproprié à la plupart des signataires], certaines voix s’élèvent pour défendre Gérard Depardieu, insinuant que son talent devrait le soustraire à toute critique [interprétation abusive], et même l’excuser pour ses comportements intolérables [diffamatoire]. Tout ça ne sera pas en notre nom. »
L’artiste vue à la télévision dans Fais pas ci, fais pas ça, et féministe Eva Darlan, co-signataire de la tribune dans Libération, dénonce « un système patriarcal qui autorise les hommes à faire tout ce qu’ils veulent. » Cette pro-iranienne fut d’ailleurs collaboratrice de l’ayatollah Khomeini, et aussi l’une des marraines de l’association Ni putes ni soumises, et encore membre du collectif 50/50 qui a pour but de promouvoir l’égalité des femmes et des hommes et la diversité dans le cinéma et l’audiovisuel et elle accorda même son soutien au candidat Mélenchon en 2022…
Art [on dira spectacle] qui « ne doit jamais nous amener à détourner le regard des souffrances des victimes [combien de signataires prétendent-ils savoir mais ont pourtant fermé les yeux ?], qu’elles soient célèbres ou anonymes, et le talent ne justifie pas la transgression des limites et l’atteinte à l’intégrité d’autrui », soutiennent les défenseurs de l’ordre moral. Des victimes qui « méritent d’être entendues, crues et soutenues ». « La France qui nous rend fières ne se bat pas pour le droit d’importuner, elle est du côté des victimes présumées » et contre une cible présumée innocente… Car « aucun statut, aucune carrière aussi brillante soit-elle ne saurait se placer au-dessus de la mêlée, et ainsi bénéficier d’une forme d’impunité ». A l’inverse, aucun statut, aucune carrière aussi brillante soit-elle [] ne saurait se placer au-dessus de la justice.