Commission d’enquête sur la TNT : le rapport sera rendu public ce mardi

Saintoul, président LFI de commission en peau de lapin

Après plus de six mois d’audition pour le moins mouvementée, la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur l’attribution du contrôle des fréquences de la télévision numérique hertzienne (TNT) rendra public son avis, ce mardi 14 mai. Ce rapport qui peine à sortir fera-t-il des révélations, sachant que les séances étaient télévisées: ce que l’on ne sait pas déjà sera-t-il à la hauteur des semaines de travail riches en mesquineries et autres tentatives de règlements de comptes.

Ce qui n’apportera rien que nous ne sachions déjà:

  • La « maladresse » attribuée à Bataillon chez Hanouna

Le rapporteur Aurélien Saintoul (LFI) a fait tout un flan d’un moment du passage du président Renaissance de la commission d’enquête, Quentin Bataillon, le 2 avril dernier, dans l’émission Touche pas à mon poste de Cyril Hanouna, lui-même auditionné par les parlementaires. Un chroniqueur lui a demandé ce qu’il avait pensé de la prise de parole de Yann Barthès, petit présentateur binaire de Quotidien sur TMC, groupe TF1, également interrogé par la commission fin mars.

Tout en assumant sa venue sur le plateau de « Baba », Quentin Bataillon s’était laissé entraîner à juger « maladroit » d’avoir osé « émettre une critique » de l’attitude désinvolte de Yann Barthès et  de « la forme de l’audition ». Il avait toutefois résisté aux appels à démissionner de LFI, mais les révolutionnaires n’ont pas lâché leur prise.

« Quentin Bataillon est disqualifié, il ne peut plus présider cette commission », gronde par exemple le coordinateur des Insoumis Manuel Bompard sur le réseau social X (anciennement Twitter), en accusant le parlementaire Renaissance de « couvrir Hanouna, pourtant  sanctionné par l’Arcom » d’une amende pour l’évocation de l’adrénochrome par un invité qualifié de complotiste, après l’accident de voiture de Pierre Palmade. « Cette humiliation de l’Assemblée laissera des traces », tonne sa collègue Clémence Guetté, furie des enfers LFI, en qualifiant, dans le même esprit, l’initiative du député de la Loire de « faute politique ».

Pour le socialiste et défenseur de la langue basque Iñaki Echaniz, par exemple, Quentin Bataillon a « trahi les pouvoirs du législateur », donc « la démission s’impose ». Radical, mais disproportionné.

La députée écologiste Sophie Taillé-Polian, une ex-membre du parti Génération.s –  autre élue membre de la commission – a, quant à elle, saisi le déontologue de l’Assemblée pour lui demander la révocation du député Renaissance.

Un accès de totalitarisme à gauche et d’esprit moutonnier dans le camp présidentiel, qui pousse Yaël Braun-Pivet à s’exprimer. Pour mieux amortir led coups, le camp macronien s’est joint au harcèlement de l’extrême gauche. La présidente de l’Assemblée nationale s’est fendue d’un communiqué le 3 avril, en forme de rappel à l’ordre, pour réclamer au député, membre de la majorité, du « discernement » et de la discrétion.

« Tant que les conclusions d’une commission d’enquête ne sont pas rendues publiques (…) son président, comme son rapporteur et ses membres, doivent faire preuve de réserve et de discernement dans leurs prises de position et leurs expressions publiques, afin de garantir la sérénité des travaux et la crédibilité des investigations », explique-t-elle ainsi.

  • Des parlementaires qui refusent de voter le rapport
  • 7 mai 2024, nouvelle polémique. Avant le vote des élus, la majorité des membres de la commission refuse de signer le document : soutien à Bataillon ? Probablement avec le discernement et la réserve recommandés par Braun-Pivet, le rapporteur insoumis Aurélien Saintoul avait aussi sec dénoncé une « tentative de censure ». « Les macronistes, main dans la main avec les grands groupes, cherchent à préserver le statu quo et certains grands patrons qui ont décidé de faire main basse sur l’audiovisuel », avait-ilencire accusé lors d’une conférence de presse LFI le jour même.

    En effet, seize députés de la majorité présidentielle et plusieurs élus LR demandaient au rapporteur de retirer 19 de ses 43 propositions, en échange de quoi ils consentiraient à signer le rapport. Dans le cas contraire, le document aurait été enterré, sans être rendu public – un cas rarissime.

    Finalement, après un long bras de fer, le rapport a été adopté dans la journée du 7 mai. Seules neuf des dix-neuf propositions jugées « inacceptables » par les députés de la majorité doivent figurer comme des propositions personnelles du rapporteur et ne l’engageront qu’en tant que député et non comme rapporteur de la commission d’enquête. Celui-ci n’a pas craint le ridicuke en se félicitant d’avoir remporté une « victoire », « malgré le chantage des macronistes qui menaçaient de le censurer, » assure-t-il.

    • Deux conférences de presse pour un seul rapport

    Autre étrangeté, le rapporteur et le président, qui ne dissimulent plus leur animosité, tiendront deux conférences de presse distinctes. Le premier restituera les travaux ce mardi 14 mai à 15h30. Le second s’exprimera le lendemain mercredi à 13h30. Cette configuration rarissime en dit long sur les tensions qui ont émaillé les mois de travail de la commission qui, rappelons-le, a d’abord une mission d’information. Elle « aura plus ressemblé à une émission de divertissement qu’à une commission d’enquête » résumait une source parlementaire le 8 mai dernier.

    • Ce qui contient (en partie) le rapport

    Bénéficiaire de fuites de la gauche, le journal Libération a dévoilé quelques-unes des 47 propositions du rapport. Il évoque notamment un renforcement des pouvoirs de l’Arcom avec des amendes pouvant aller jusqu’à 10 % du chiffre d’affaires en cas de manquements répétés d’une chaîne à ses obligations. Le taux actuel s’élève à 5 %. Pour assurer une plus grande diversité au paysage médiatique, sans toucher au monopole de service public, pas plus qu’aux grands groupes dominants (Bouygues, SFR ou Altice, lequel régresse sensiblement), l’une des propositions prévoit de « revoir la procédure d’appel à candidature et les critères ». Le seul visé est donc le groupe Bolloré: le pluralisme est donc menacé.

    Selon Libération toujours, le rapport contient un volet qui vise à clarifier la différence, de plus en plus ténue, entre information et divertissement, et ajouter la mention « programmes d’infotainment », américanisme, le cas échéant. Pourront aussi être mise en place des « normes de présentation » qui prévoient que tout intervenant à l’antenne indique ses engagements politiques.

    • Quid des neuf propositions maintenues du rapporteur ?

    Quant aux fameuses neuf propositions qu’Aurélien Saintoul a pu sauver, on devrait y trouver : l’interdiction des éditorialistes sur les chaînes d’information en continu, ainsi que la fin des dessins animés le matin expliquait ce lundi 13 mai le président de la Commission Quentin Bataillon. « Ces deux éléments expliquaient des lignes rouges de la majorité présidentielle vis-à-vis de LFI », détaille-t-il.

    On sait également que le député LFI a proposé la suppression du modèle payant de Canal+, la mise en place d’une redevance pour les titulaires de fréquences, ainsi que l’arrêt des autorisations sur la TNT de C8 et CNews, 2e chaîne d’information, concurrent et vainqueur de BFMTV sur certains créneaux. En bref, le totalitaire Saintoul veut favoriser le service public et mettre CNews sous le boisseau.

    A ses yeux de pervers politique, ces propriétés de Canal+ vivraient « de l’abus » et « du contournement des règles ». Aurélien Saintoul prévoit en outre deux signalements à la justice, après étude de documents et auditions des responsables de chaîne, a-t-il indiqué, sans autre précision.

    Hasard du calendrier, les prétendants aux 15 fréquences de la TNT remises en jeu cette année, dont C8 et CNews, doivent remettre ce mercredi leurs dossiers de candidature au régulateur, l’Arcom. L’autorité indépendante se prononcera cet été.

    Combien de rapports contradictoires ?

    Formé par la communiste Yasmine Boudjenah, puis par Bastien Lachaud, impliqué dans des échanges violents avec les forces de l’ordre lors de la perquisitions des bureaux de Mélenchon, puis mis en examen en 2021 pour « prêt illicite de main-d’œuvre, faux, escroquerie et tentative d’escroquerie », via l’association L’Ere du peuple, dans le cadre de l’enquête sur les comptes de campagne de Mélenchon en 2017, le rapporteur Insoumis Aurélien Saintoul devait rédiger son rapport « seul » d’ici début mai, et « j’imagine qu’il sera marqué », a encore avancé Quentin Bataillon, en souhaitant « sortir de la chasse aux sorcières, de la chasse aux animateurs, aux journalistes, aux chaînes ». En réponse, Aurélien Saintoul a ironisé sur X, en remerciant le président de la commission de « sa démarche expérimentale pour faire avancer » l’exercice parlementaire.

    Gérard Larcher accuse Macron de « déni de réalité » 

    Le Sénat ira-t-il jusqu’à une motion de censure ?

    Le président du Sénat supporte de plus en plus  mal le président de la République. Dans un long entretien accordé ce dimanche 12 mai à La Tribune dimanche, le sénateur Les Républicains des Yvelines Gérard Larcher a étrillé le bilan des sept premières années de Macron au pouvoir, dénonçant un « déni de réalité. »

    Alerte sur l’examen du budget de 2025

    Dès le début de cet entretien, Gérard Larcher a pointé les trois sujets sur lesquels, de son point de vue, Macron est « l’illustration » de ce déni. « D’abord l’école. Elle s’est beaucoup dégradée », commence-t-il, avant d’également citer « la santé » qui est « une très grande préoccupation des Français« , ainsi que « l’autorité de l’Etat« , et de lister plusieurs affaires récentes, dont la mort du jeune Matisse à Châteauroux.

    Un autre écueil, majeur, est également abordé par le président du Sénat auprès du medium dominical. « La France décroche. La situation de nos finances publiques est l’échec le plus cuisant de ces sept dernières années », accuse-t-il, soulignant que, dans le cadre de la préparation du budget 2024, aucune proposition de son parti pour réaliser 7 milliards d’économies « n’a été retenue. »

    Alors, en vue de « l’examen du budget 2025 », une motion de censure est-elle envisageable? « La décision d’une censure appartient aux députés. Mais si la trajectoire pour 2025 ressemble à celle qui nous a été proposée en 2024, je ne vois pas comment on pourra l’accepter », prévient-il.

    Et Gérard Larcher de détailler les deux possibilités auxquelles Macron sera confronté en cas d’adoption de cette motion de censure.

    « Soit il est capable de recomposer une majorité et de partager une trajectoire de redressement du pays, soit il dissout. C’est à lui que la décision appartient. »

    Quid d’une dissolution parlementaire

    Le rôle politique de Gérard Larcher a également été évoqué lors de cet entretien. En cas de dissolution parlementaire, le nom de ce dernier figurerait en très bonne place pour briguer le poste de premier ministre dans l’hypothèse d’une coalition entre Renaissance et LR.

    « Je suis un président du Sénat qui exerce pleinement sa fonction, avec une majorité sénatoriale solide et cohérente. C’est un contrepouvoir essentiel, on le mesure chaque jour », souligne-t-il dans un premier temps.

    « Pour le reste, ces décisions appartiennent au président de la République et à personne d’autre », conclut-il.

    Fin avril, Larcher avait fait savoir qu' »aujourd’hui » il ne dirait pas oui à Matignon. Le 5 mai 2023, invité du Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI et à l’aune de plusieurs rumeurs selon lesquelles ce même Gérard Larcher aurait des vues sur Matignon, ce dernier avait dit qu’il refuserait « clairement » le poste de premier ministre si on venait à lui proposer en cas de changement de gouvernement. Mais il pointait déjà la question migratoire comme l' »un des grands échecs des six années d’Emmanuel Macron », plaidant pour un texte ambitieux, puis pourquoi pas « dans un deuxième temps » un référendum. Depuis, Macron a ajouté des motifs injustifiés d’auto-satisfaction et provoqué impatience et urgence.

    Valerie Hayer prise en photo avec des militants néonazis

    La tête de liste Renew dénonce un piège

    Valérie Hayer se dit
    tombée dans « un piège » 

    Une photo du meilleur choix de Macron la montre en compagnie de militants néonazis. La tête de liste Renaissance (majorité présidentielle) aux élections européennes de juin prochain a été photographiée avec quatre hommes. Où est le problème ? L’un d’entre eux portait visiblement un T-shirt avec les mots : « The white race » (« La race blanche »). La candidate macroniste a dénoncé, ce dimanche, la compagnie compromettante de militants néonazis largement diffusée sur les réseaux sociaux.

    La scène a pourtant eu lieu en marge de la manifestation du C9M à Paris. Or, le « comité du 9 mai » est connu depuis 1994 et qualifié de néo-nazi par le NPA, mais d’ultra-droite par les autres.

    D’après le journaliste Pierre Plottu, spécialiste de l’extrême droite (Libération, Slate & StreetPress), cette photo aurait été prise le samedi 11 mai, le jour où s’est tenue une manifestation de néo-fascistes à Paris. 

    « the white race »

    Les militants ont publié l’image sur leur groupe Telegram, à la date du « 11/05/2024 » et avec comme légende : « Valérie Hayer una di noi », ce qui signifie « Valérie Hayer l’une des nôtres » en italien. « Concrètement, elle s’est sans doute fait piéger par des militants que cette “blague” a dû faire bien rire », raconte le journaliste de Libération« Mais que penser du manque de vigilance (à tout le moins…) d’une politique aspirant à jouer un rôle important pour un parti qui exerce actuellement le pouvoir en France ? » ajoute-t-il.

    « Il s’agit d’un piège qui m’a été tendu par des militants d’un groupuscule néonazi. Je n’ai évidemment pas eu le temps de voir les inscriptions racistes sur leurs tenues », a réagit Valérie Hayer sur son compte X. « Ces méthodes sont indignes, celles de l’extrême-droite que je condamne de toutes mes forces et que je combattrai sans relache », a-t-elle dénoncé. 

    Elle a en outre assuré que cette photo avait été prise ce dimanche 12 mai, et non la veille.

    Eurovision 2024 incohérent: des pro-palestiniens hyper-sexualisés, non binaires et libertaires

    Des candidats et des activistes azimutés

    A Malmö, près de 12.000 
    manifestants ont protesté contre la participation à l’Eurovision d’Israël dont la représentante, Eden Golan, a décroché son ticket pour la finale avec la chanson « Hurricane ».

    Nemo, le vainqueur, avec la chanson The Code, du concours de l’Eurovision, est le candidat disruptif de la Suisse. Il a aligné plusieurs provocations dans l’air du temps, tout en se pensant à l’avant-garde.

    Nemo, « personne » en latin , déploie publiquement le drapeau non binaire après l’avoir introduit à l’insu de l’équipe du concours (qui n’autorise que les drapeaux nationaux).

    Nemo a introduit sur scène le drapeau de la communauté non-binaire alors que les organisateurs le lui avaient interdit.

    Nemo se montre critique des règles du concours sur ce point. Il casse son trophée sur scène.

    Un autre candidat se présente… nu

    Le duo qui représentait la Finlande à l’Eurovision a marqué les esprits, ce samedi 11 mai.

    Le duo Windows95Man et Henri Piispanen a réussi son coup d’éclat avec sa chanson « No Rules » qui brise lui aussi les codes.

    L’un des artistes du duo s’est présenté sans short, jouant avec la caméra et les angles de prises de vue pour… cacher son intimité à la vue des (télé-)spectateurs.

    Mais qu’ont-ils en commun avec les islamistes du Hamas, ces candidats transgressifs ?

    Commentaire de Joëlle Dago-Serri sur diversité et décadence :

    Sondages européennes 2024 : la liste Renew de Macron poursuit sa descente aux enfers à un mois du scrutin

    Macron mobilise ses ministres sans faire bouger les lignes

    Plus il parle,
    plus Hayer recule

    Dans un mois, la campagne pour les élections européennes sera terminée et les électeurs auront voté. A exactement quatre semaines de la date butoir, les principales têtes de liste sont entrées dans le vif de sujet, après un débat réunissant (pour la première fois) l’ensemble des sept principaux candidats organisé le 2 mai, un déploiement de ministres sur le terrain et une série de petites déclarations du président à l’occasion de la moindre prise de parole.

    A ce stade, le tableau des rapports de force confirme plusieurs tendances.

    La première : le décrochage continu de la tête de liste du camp présidentiel Valérie Hayer. Si les soutiens de la présidente du groupe Renew au Parlement européen jurent que rien n’est joué pour la liste du président et que la bataille électorale n’a pas encore commencé, force est de constater que la liste ne cesse de se faire rattraper par son poursuivant, le candidat PS-Place Publique Raphaël Glucksmann, sans qu’on sache par quel miracle. V. Hayer n’a pas fait une bonne opération avec le débat en face à face avec Jordan Bardella (RN) et le PS veut croire en un croisement des courbes.

    Si près de trois points séparent Valérie Hayer de Raphaël Glucksmann, et que l’outil utilisé n’est en rien prédictif mais permet de tracer des tendances, les trajectoires de chacun montrent qu’il pourrait s’agir du véritable match de cette élection européenne, sur fond de possible retour à gauche d’une part de l’électorat social démocrate un temps séduit par Macron, mais échaudé par les coups de barres à droite successifs du président obsédé par le succès des options de la droite nationale qui lui infligent le désaveu de ses choix fédéralistes qui font monter  et s’échapper le RN.

    D’autant que les grands sujets européens mobilisés par le camp présidentiel sont également porteurs pour le fondateur de Place-Publique, également très identifié sur ces enjeux.

    Très loin devant, à 31,1 %, Jordan Bardella apparaît par ailleurs hors de portée de la candidate macronienne. Et il paraîtrait hasardeux de miser sur le débat entre le président du RN et Gabriel Attal (annoncé pour le 23 mai) pour rattraper un retard de quinze points en un mois.

    Rima Hassan crée un effet de curiosité pour LFI

    Autre enseignement de cette enquête à un mois du vote, une inquiétude suscitée par le sursaut de la liste anti-républicaine imputé à l’intérêt que porte la presse à Rima Hassan. Depuis la fin du mois d’avril, Manon Aubry est effacée par la Palestinienne qui grappille quelques points. Pourtant reléguée par l’omniprésence de Mélenchon et de la candidate Rima Hassan, la tête de liste LFI semble bénéficier de la stratégie de l’appareil insoumis, qui focalise l’attention médiatique sur fond de mobilisation en faveur de Gaza et auprès des mobilisations pro-palestiniennes d’une minorité d’étudiants gavée de slogans et biberonnée à l’antisémitisme. Dans le dernier « rolling » Ifop par exemple (pris en compte dans l’enquête), Manon Aubry ferait un bond de 8 % chez les 18-24 ans, lesquels sont peu enclins à défendre la démocratie.

    En fait, avec 7,4 % d’intentions de vote au total, la liste menée par Manon Aubry continue d’osciller entre 6 et 8 %, sans parvenir à passer à la tranche supérieure.

    Les Ecologistes non plus n’en sont pas au point de regarder en haut. La tête de liste Marie Toussaint, sectaire et agressive, reste engluée sous la barre des 7 %, voyant la barre du seuil d’éligibilité (fixé à 5 %) se rapprocher dangereusement. A un mois du vote, Marie Toussaint affiche 6,8 %.

    A droite, qu’elle soit républicaine ou nationale,  le match entre le candidat LR François-Xavier Bellamy et Marion Maréchal (dernière du classement) tourne pour le moment à la faveur de l’eurodéputé sortant qui est apparu moins lisse et plus pugnace que son portrait dans la presse paresseuse : lien PaSiDupes. Malgré un rapprochement des courbes fin janvier, l’eurodéputé LR continue de tenir à distance sa poursuivante Reconquête ! : 7,1 % d’intentions de vote pour le premier et 6,3 % pour la seconde.

    Ce qui, à cet endroit du classement, a son importance, puisque les deux camps (qui se disputent un électorat conservateur) se battent non loin de la ligne de flottaison des 5 %, seuil nécessaire pour obtenir des élus au Parlement européen. Une lutte dans un mouchoir de poche, rendue d’autant plus périlleuse que les deux formations jouent leur survie le 9 juin prochain. De quoi promettre un dernier mois particulièrement stressant dans les deux camps.

    A noter que le Parti communiste en sera pour ses frais : il stagne en queue de peloton à 3%…

    Campagne des européennes : Macron déploie une vingtaine de ministres sur le terrain

    Il faut sauver le soldat Hayer et, avec elle, la fin de mandat de Macron

    Célébrée le 9 mai dans tous les Etats membres, la Journée de l’Europe commémore la déclaration Schuman de 1950, un événement historique considéré comme l’acte fondateur de l’Union européenne. 

    Une vingtaine de membres du gouvernement était en campagne des européennes, ce jeudi 9 mai 2024. Un déploiement tous azimuts pour soutenir la liste macronienne, créditée de deux fois moins d’intentions de vote que celle du RN de Jordan Bardella.

    « Pas de jour férié quand on est en campagne. » Tel était le mot d’ordre de Matignon aux membres du gouvernement, en service commandé maximal dans la campagne des élections européennes, toute affaires cessantes, déficit public, dette publique, pouvoir d’achat, insécurité, etc…

    Outre Gabriel Attal dans le Morbihan, où il visitera l’usine Olmix, spécialiste des solutions biosourcées pour l’élevage et l’agriculture, avant d’aller à la rencontre de Français à Vannes, une vingtaine de membres du gouvernement se sont répandys aux quatre coins du pays : Christophe Béchu (Transition écologique et Cohésion des territoires) en Loire-Atlantique, Amélie Oudéa-Castéra (Sports) et Sabrina Agresti-Roubache (Ville) à Marseille, Marc Fesneau (Agriculture) dans le Loir-et-Cher, Frédéric Valletoux (Santé) à Mayotte… Bruno Le Maire (Economie) se rendra, lui, dans une banque alimentaire, tandis que la tête de liste macronienne aux européennes, Valérie Hayer, donnera un meeting à Bordeaux.

    « C’est maintenant que la campagne commence vraiment, maintenant que nous allons changer de dimension, aller frapper à toutes les portes, arpenter tous les marchés, convaincre chacun de nos concitoyens », a déclaré Attal au meeting de Valérie Hayer à Paris.

    Matignon nie toute mise sous pression par l’Elysée et assure que la montée en puissance de Gabriel Attal, dans la dernière ligne droite de la campagne, était prévue, une assertion après coup… L’un de ses soutiens reconnaît toutefois des hésitations en admettant que « rester à l’écart aurait permis au Premier ministre de moins s’exposer aux conséquences politiques d’une lourde défaite lors du scrutin du 9 juin ».

    Un mois de vacance du pouvoir ?

    Le gouvernement a lancé sa campagne d’incitation au vote. Le ministre délégué chargé de l’Europe, Jean-Noël Barrot, a dévoilé mercredi 24 avril le dispositif d’information et de communication du gouvernement français à destination des 49,7 millions d’électeurs français, sur les modalités de ce scrutin  européen du 9 juin.  Jean-Noël Barrot, appelle de ses vœux un taux de participation d’au moins 50 % lors des élections européennes du 9 juin 2024

    Or, certaines implications gouvernementales sont légitimes, d’autres, non.

    8 millions d’électeurs français sont considérés comme “mal-inscrits”, à savoir qu’ils sont inscrits sur la liste électorale d’une commune dans laquelle ils ne résident pas. “40 % des jeunes âgés de 18 à 25 ans sont concernés” par ce phénomène, a précisé Jean-Noël Barrot. Pour y remédier, le gouvernement a d’abord axé sa communication sur l’inscription sur les listes électorales.

    L’autre phénomène électoral que le gouvernement entend combattre est évidemment l’abstention. Depuis 1979 et les premières élections du Parlement européen au suffrage universel direct, la participation baisse régulièrement de scrutin en scrutin en France, passant sous la barre des 50% lors des élections de 2014. Mais cette désaffection grandissante n’est pas une simple affaire d’ignorance des modaliés de ce scrutin: la notion d’une Europe fédéraliste régresse sur l’idée d’une Europe des nations.

    Néanmoins, la participation a connu un rebond lors des élections européennes de 2019 et atteint 50,1%, son niveau le plus haut depuis 1994. L’objectif pour le gouvernement est de faire au moins aussi bien le 9 juin prochain, qu’en 2019 avec une participation qui avait connu un rebond en restant au-dessus de la barre des 50 % de participation. Selon le dernier Eurobaromètre, 67 % des électeurs français sondés jugent “probable” d’aller voter lors de ce scrutin, contre 71 % pour l’ensemble de l’UE.

    Les media traditionnels et le service public audiovisuel se mettront évidemment au service du pouvoir avec  la diffusion de cette campagne d’information, mais également d’autres acteurs inédits. Ainsi, des partenariats ont été noués avec Konbini, détenu par l’éditeur du Gorafi, et Explore Media, qui a des partenariats avec France inter, deux supports d’information vidéo en ligne prisés de la jeune génération, mais également avec des influenceurs. L’objectif est clairement de toucher toute les parties de la population, y singulièrement les plus jeunes qui sont aussi ceux qui s’abstiennent le plus.

    Difficile pour le pouvoir de stigmatiser les réseaux sociaux, puisque les grandes plateformes et réseaux sociaux tels que TikTok, X, Facebook ou Instagram, se sont engagées à relayer ces contenus pour mieux informer leurs dizaines de millions d’utilisateurs. Enfin, des acteurs privés diffuseront également cette campagne de communication de manières variées, à l’instar de la plateforme de covoiturage BlaBlaCar, du réseau de salles de fitness Basic-Fit, de l’application de rencontres Happn ou encore du festival de musique électro-pop We Love Green au Bois de Vincennes à Paris.

    Le pouvoir est-il le mieux placé pour lutter contre la désinformation ?

    Partie prenante, la macronie prétend néanmoins être un modèle d’objectivité.

    Inciter à la participation au scrutin européen du 9 juin est un défi, en garantir la sécurité en amont en est un autre. Hormis le dispositif de communication et d’information à l’adresse des électeurs, le ministre délégué chargé de l’Europe a également présenté dans les grandes lignes les actions entreprises par le gouvernement pour éviter toute ingérence étrangère lors de la campagne électorale en cours.

    Selon Jean-Noël Barrot, au vu des récentes élections nationales qui se sont tenues récemment sur le continent, il existe de sérieuses raisons pour craindre l’apparition de discours trompeurs sur internet et les réseaux sociaux, derrière lesquels se cacherait une puissance étrangère souhaitant influencer le scrutin. Et la Russie, en particulier, est pointée du doigt.

    Lors des six semaines qui viennent de s’écouler, on s’aperçoit que chaque semaine, la France a été la cible d’une campagne cordonnée détournant des sites du gouvernement ou propageant des nouvelles farfelues de manière à déstabiliser le débat public, ou affaiblir dans l’opinion le soutien à la résistance ukrainienne contre l’agression russe”, a indiqué le ministre délégué en guise d’exemple.

    Depuis le milieu des années 2010, pas un seul scrutin majeur dans une démocratie libérale n’a été épargné par une ingérence numérique étrangère ou par une manipulation de l’information”, a ajouté Marc-Antoine Brillant, chef du service de vigilance et de protection contre les ingérences numériques étrangères (Viginum).

    C’est pourquoi en cette année électorale essentielle, le gouvernement français et ses différents services concernés (ministère de l’Intérieur, SGDSN, Viginum…) font preuve d’une vigilance maximale pour assurer le bon déroulé de la campagne électorale.

    Une vigilance dont doivent également faire preuve les géants du numérique et grands réseaux sociaux. Le DSA, pleinement entré en application en février dans l’Union européenne, responsabilise justement ces plateformes sur les contenus qui y sont postés, y compris les fausses informations. Ce que n’a pas manqué de rappeler Jean-Noël Barrot.

    Une débacle de la liste Hayer scellerait la fin précoce de Macron.

    François-Xavier Bellamy est allé porter la contradiction aux pro-palestiniens de Sciences-Po Paris

    Echanges tendus entre l’eurodéputé LR et le député trublion Louis Boyard, devant Sciences Po

    FX. Bellamy n’abandonne pas le terrain à l’extrême gauche

    La tête de liste de la droite et professeur de philosophie a damé le pion à l’élu LFI, lequel n’avait jamais passé un temps aussi long – et humiliant – sur un campus.

    Devant Sciences Po Paris, alors que quelque dizaines d' »étudiants » propalestiniens s’étaient de nouveau rassemblées, la tête de liste aux européennes Les Républicains François-Xavier Bellamy a été plutôt mal accueilli par les occupants de la voie publique, sous les cris de « UMP dégage ! » et « Siamo tutti antifascisti », ce mardi 7 mai.

    A l’occasion de cette visite surprise, il a également été pris à partie par le député de La France insoumise Louis Boyard, ce dernier l’accusant de soutenir « un génocide ». « Parler de génocide quand on évoque Israël, c’est évidemment un moyen de faire monter l’antisémitisme qui frappe dans notre pays comme il n’a jamais frappé, qui frappe à Sciences Po et que vous n’avez pas dénoncé, » a taclé le professeur de philosophie.

    S’accusant mutuellement d’« opportunisme politique », le ton est monté vite et haut entre les deux hommes. « Calmez-vous, descendez d’un ton, opposa très calmement FX. Bellamy. « Vous devenez tout rouge et je deviens gêné « , ricana Louis Boyard en coupant François-Xavier Bellamy.

    « On parle de droit international. Les crimes de guerre, c’est extrêmement grave en droit international et ce que vous faites est horrible monsieur », lance Louis Boyard. « Donc les civils israéliens, les enfants, les femmes, c’étaient des belligérants ? C’étaient des soldats auxquels on pouvait s’en prendre ? C’est monstrueux ce que vous faites. L’Histoire retiendra ce que vous avez fait comme un acte de collaboration avec les pires criminels », lui répond alors François-Xavier Bellamy,

    « Quand on est au Parlement européen, c’est important de connaître le droit international », dit alors Louis Boyard, qui justifie ainsi l’usage du terme « génocide ». « Vous n’avez pas de leçons à me faire sur le droit international », lui rétorque alors l’eurodéputé LR.

    « Je n’en peux plus que nos universités soient prises en otages »

    François-Xavier Bellamy a déploré les blocages des écoles et universités au nom du soutien à la Palestine. « Le débat politique est libre et ouvert à condition de ne pas bloquer et empêcher ceux qui travaillent. Je n’en peux plus que nos universités soient prises en otages », a-t-il déclaré.

    Il explique qu’il a été justement invité à la manifestation par des jeunes non grévistes pour « porter la voix des étudiants qui ne veulent pas voir Sciences Po réduit à cette instrumentalisation permanente ». 

    « Nous sommes venus dire que Sciences Po et nos universités françaises n’appartiennent pas à l’extrême gauche », a ajouté l’eurodéputé candidat à sa réélection, dénonçant « l’antisémitisme » qui revient à « nier le droit d’Israël à se défendre » et qualifiant Sciences Po d’« officine de La France insoumise ». 55% des étudiants de Sciences Po ont voté Mélenchon. Or, ils étaient cinquante occupants de la Rue Saint-Dominique pour 5.000 inscrits à Sciences Po.

    Face aux étudiants, Bellamy a notamment considéré que la défense de la cause palestinienne doit passer par la lutte contre le groupe terroriste Hamas. « Si vous voulez défendre les Palestiniens, vous devez d’abord les défendre du Hamas », a déclaré François-Xavier Bellamy à une étudiante mobilisée.

    La grève, réponse  des syndicats de Radio France à la suspension de Guillaume Meurice

    Dimanche, c’est jour de fête …

    Dans leur préavis de grève, les syndicats demandent à la direction du groupe public « la fin de la répression de l’insolence et de l’humour » et « la réaffirmation sans limites de la liberté d’expression » sur ses antennes.

    Les syndicats de Radio France (CFDT, CGT, Force Ouvrière, SNJ, Sud et Unsa) ont appelé à faire grève dimanche 12 mai pour protester contre « la répression de l’insolence et de l’humour » après la suspension de Guillaume Meurice, ainsi que contre « des menaces » qui pèsent sur certaines émissions de France Inter.

    Six syndicats (CGT, CFDT, FO, SNJ, SUD, Unsa) ont déposé lundi 6 mai au soir un préavis de grève pour dimanche. C’est le jour où est diffusée l’émission hebdomadaire de Charline Vanhoenacker, à laquelle participe d’ordinaire Guillaume Meurice.

    L’humoriste en a été suspendu le 2 mai dans l’attente d’une éventuelle sanction pouvant aller jusqu’au licenciement, quatre jours après avoir réitéré ses propos antisémites tenus à la fin d’octobre 2023 sur Benyamin Nétanyahou tenus à la fin d’octobre. Il avait comparé le premier ministre israélien à une « sorte de nazi mais sans prépuce », ce qui lui avait valu des accusations d’antisémitisme et une plainte déposée par l’Organisation juive européenne, pour provocation à la violence et à la haine antisémites et injure publique à caractère antisémite, récemment …classée sans suite.

    Interrogée à l’Assemblée sur le cas de Guillaume Meurice, la ministre de la Culture, Rachida Dati, a fait valoir que « le sujet de l’humour dans les media est à évoquer avec mesure mais sans aucune caricature. »

    La ministre a aussi jugé que « Radio France ne pouvait pas ne pas réagir ». « En octobre 2023, l’Arcom [le régulateur de l’audiovisuel] avait mis en garde de manière très argumentée (…) France Inter suite à la chronique de Guillaume Meurice », a rappelé Mme Dati.

    « Malgré cela (…), Guillaume Meurice a refait sa chronique à l’identique », une provocation qui exposait Radio France « à une sanction de l’Arcom », a-t-elle poursuivi. Même si Radio France n’avait donc « pas d’autre choix » que de convoquer l’humoriste, a estimé la ministre, cette affaire « peut interroger sur la liberté d’expression », a-t-elle toutefois mis en garde.

    « Répression de l’insolence »

    Plus largement, dans leur préavis de grève, les syndicats demandent à la direction du groupe public « la fin de la répression de l’insolence et de l’humour » et « la réaffirmation sans limites de la liberté d’expression » sur ses antennes. Plus largement, les syndicats s’inquiètent des « menaces » qui pèsent, selon eux, « sur des émissions populaires et singulières », en particulier sur France Inter.

    Le 3 mai, dans la foulée de l’affaire Meurice, les sociétés des journalistes (SDJ) et des producteurs (SDPI) de France Inter avaient dénoncé « un virage éditorial » de la première radio de France. Elles assuraient notamment avoir appris le remplacement prochain de l’émission sur l’environnement « La Terre au carré ».

    Les syndicats accusent la direction de Radio France de mener « une politique de casse sociale sur les antennes », alors qu’un « projet de réforme de l’audiovisuel public va être discuté prochainement à l’Assemblée nationale ».

    La mise en place d’une gouvernance unique pour l’audiovisuel public, dont France Télévisions et Radio France, projet de la ministre de la Culture, Rachida Dati, sera examinée les 23 et 24 mai dans l’Hémicycle.

    Les syndicats fustigent enfin « une campagne de dénigrement et de calomnies orchestrée par des partis politiques, organisations ou personnalités franchement hostiles au service public de la radio ». Ce dernier est fréquemment accusé par des personnalités de droite de pencher nettement à gauche.

    Mélenchon « rend impossible une alliance » à gauche, accuse Olivier Faure

    La gauche, façon puzzle

    Le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure a accusé Mélenchon, mardi 7 mai: le leader de La France Insoumise fait « tout pour rendre impossible une alliance » des partis de gauche, dénonçant en particulier sa mise en cause « indigne » du député socialiste Jérôme Guedj.

    Sept mois après l’implosion de la Nupes dans le fracas des attaques du Hamas contre Israël, le patron du PS a sévèrement chargé son ex-allié. « Jean-Luc Mélenchon fait tout pour rendre impossible une alliance des uns avec les autres », a déclaré Olivier Faure sur Sud Radio.

    « Il est celui qui met le feu à la plaine chaque matin, celui qui depuis le 7 octobre n’a cessé de creuser l’écart entre les uns et les autres », a-t-il ajouté, déplorant « l’incapacité pour LFI, en tout cas le noyau dur autour de Mélenchon, à penser à la fois au peuple palestinien qui vit une tragédie et en même temps aux Israéliens qui ont vécu une tragédie le 7 octobre ».

    « Ambiguïté »

    Le N°1 socialiste a également riposté aux attaques contre le député socialiste Jérôme Guedj, pris à parti par Mélenchon après une énième polémique sur le conflit en cours à Gaza.

    « Il n’y a aucune possibilité de retrouver quelqu’un qui traite Jérôme Guedj de délateur« , a tranché Olivier Faure, pointant « l’ambiguïté » du leader insoumis qui « flirte avec les lignes jaunes » en « laissant penser que (Jérôme Guedj) serait otage de la communauté juive« .

    « C’est indigne », a-t-il insisté, jugeant que Mélenchon « se complait dans une forme de conflictualité permanente qui nuit à la gauche, parce qu’elle lui impose un plafond de verre qui descend chaque jour plus bas ».

    Olivier Faure a aussi répliqué à Manon Aubry, la tête de liste LFI aux européennes, qui « utilise des ‘fakenews’ pour essayer de remonter dans sondages », en insinuant que la tête de liste PS-Place publique Raphaël Glucksmann « toucherait de l’argent des lobbies », alors qu’il s’agit des droits d’auteur de ses livres. Lien PaSiDupes

    « C’est scandaleux », a-t-il affirmé, disant son « écoeurement » devant ce procédé. « La fin ne justifie pas toujours les moyens, la gauche ne peut pas reprendre les armes de l’extrême droite si elle veut se faire entendre », a-t-il estimé.

    Le rapporteur LFI furieux après une fuite de la Commission d’enquête sur la TNT dans la presse

    Importantes crispations sur près de la moitié des propositions du rapport

     « Le service gouvernemental de l’information fait bien son boulot ». Le rapporteur de la commission d’enquête sur la TNT et député LFI, Aurélien Saintoul, n’y va pas par quatre chemins pour critiquer la fuite dans la presse d’une information au sujet du rapport qu’il a rédigé. Ce mardi 7 mai, la majorité des membres de la commission refuse de signer le document. Les élus doivent se prononcer à l’Assemblée ce mardi en fin d’après-midi.

    « Ça va, franceinfo, ça vous dérange pas de faire un papier sur un rapport qui n’est pas encore public sans même consulter le rapporteur sur son contenu ou ses motivations ? » a interpellé Aurélien Saintoul mécontent sur X (ex-Twitter).

    Pour mémoire, cette commission de l’Assemblée, qui a connu un fort écho médiatique, avait pour objet d’étude l’attribution et le contrôle des fréquences de la télévision numérique hertzienne. Plusieurs auditions ont été très commentées, notamment celle de l’animateur de Touche pas à mon poste, Cyril Hanouna, celle du présentateur de Quotidien Yann Barthès ou encore le passage du président de la commission, Quentin Bataillon, dans l’émission TPMP sur C8, le 2 avril dernier.

    Depuis six mois et à l’initiative de LFI, la commission a aussi auditionné le régulateur de l’audiovisuel, l’Arcom, les patrons de nombreuses chaînes publiques comme privées, ainsi que les animateurs vedettes de C8 et CNews, comme Pascal Praud. Au menu : la question du contrôle des chaînes, celle d’un renforcement des sanctions en cas de non-respect de leurs obligations, et encore celle du pluralisme.

    « Statu quo »

    Interrogé sur le fond et le refus de parlementaires de signer le rapport final de cette commission, lors d’une conférence de presse des insoumis ce mardi 7 mai, le rapporteur Aurélien Saintoul a dénoncé une « tentative de censure ». « Les macronistes, main dans la main avec les grands groupes, cherchent à préserver le statu quo et certains grands patrons qui ont décidé de faire main basse sur l’audiovisuel », a-t-il précisé, citant nommément Canal+, détenu par Vincent Bolloré.

    « Nous sommes dans une situation non pas de blocage mais de chantage » a dénoncé le parlementaire anti-républicain. Dans le détail, seize députés de la majorité présidentielle et LR lui demandent de retirer 19 de ses 43 propositions, en échange de quoi ils signeront le rapport. Dans le cas contraire, le document sera enterré, sans être rendu public – un cas rarissime. Les membres de la commission d’enquête doivent voter et se prononcer ce mardi en fin d’après-midi sur la publication ou non du texte.

    Règlement violé

    Saintoul prévoit en outre deux signalements à la justice, après étude de documents et auditions des responsables de chaîne, a-t-il indiqué, sans autre précision. Il a ajouté « j’observe d’ailleurs qu’ils [les seize députés Renaissance, Modem, Horizons et LR] ont décidé de rendre public une partie des propositions. Ils ont donc violé le règlement puisqu’il y a un embargo sur ce rapport ».

    Le président de la commission d’enquête Quentin Bataillon (Renaissance), qui n’était pas joignable ce mardi matin, avait prévu initialement de joindre en annexe du rapport ses propres propositions, le tout devant être publié le 14 mai.

    Des membres de la commission d’enquête TNT doivent se prononcer ce mardi en fin d’après-midi sur sa publication ou non, à l’issue des près de six mois de travaux.

    Un tweet de Manon Aubry relance les tensions entre PS et LFI

    « Méthode de ripoux, comme Trump »

    LFI entretient les tensions avec PS. Le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure a sèchement interpellé ce vendredi 3 mai sur X, anciennement Twitter, la tête de liste insoumise aux prochaines européennes.

    Un post de Manon Aubry, en lien avec une tribune dans… Libération, dans lequel elle propose d‘interdire les « rémunérations annexes pour tous les élus européens« , est a l’origine de ces nouveaux affrontements.

    12.000 à 60.000 euros par an

    En s’appuyant sur des données du site integritywatch.eu, qui recense les déclarations publiques d’intérêts privés des députés européens et débusque les cas de corruption, la candidate LFI a donné des exemples de députés « qui s’en mettent plein les poches en plus de leur indemnité d’élu ».

    « 1/4 des députés européens sont payés par des lobbys, des entreprises ou des gouvernements, en plus de leur indemnité d’élu, a-t-elle écrit en légende d’un visuel avec les noms de certains députés européens et leurs rémunérations externes. A qui rendent-ils des comptes? A leurs employeurs ou à leurs électeurs? »

    Valérie Hayer gagne par exemple entre 12.000 et 60.000 euros, tout comme Raphaël Glucksmann, et François-Xavier Bellamy entre 12.000 et 66.000 euros par an.

    « Retire ce truc »

    C’

    La mention du candidat PS-Place publique aux européennes n’a pas plu à Olivier Faure et de nombreux militants socialistes, car, d’après le même site integritywatch.eu, Raphaël Glucksmann perçoit entre 12.000 et 60.000 euros par an de droits d’auteur pour ses livres, et non de lobbies – même si le visuel publié sur X ne mentionne pas l’origine suspectée de ces revenus.

    « L’avantage des fake news, c’est que les démentis sont moins lus que les mensonges », a ainsi déploré Olivier Faure. « C’est la méthode de tous les ripoux comme Trump. »

    « Raphaël Glucksmann n’a jamais reçu d’argent des lobbys mais des droits d’auteur comme nombre de LFI qui vendent des livres. Retire ce truc qui te déshonore. »

    Dans sa tribune pour Libération, Manon Aubry avait pourtant précisé que sa proposition n’incluait pas les rémunérations qui proviennent des ventes de livres, « sauf si la maison d’édition est inscrite au registre des lobbys », mais l’ambiguïté de son post sur X lui a vivement été reprochée.

    Panot accuse Glucksmann d’avoir « menti »

    Il ne s’agit pas de la première passe d’armes entre socialistes et insoumis cette semaine. Mercredi, Raphaël Glucksmann a été évincé de la manifestation du 1er-Mai à Saint-Etienne.

    Le candidat social-démocrate a été exfiltré du cortège sous des jets de peinture et de canettes, aux cris de « Glucksmann, casse-toi« . L’intéressé a aussitôt pointé des « énergumènes » appartenant à LFI.

    Sauf que « ceux qui ont revendiqué, ce sont les jeunes communistes » de la Loire, a relevé ce jeudi sur franceinfo la cheffe des députés insoumis Mathilde Panot, estimant qu’il faudrait « demander (au patron du PCF) Fabien Roussel ce qu’il en pense ».

    Pourtant, un insoumis local, drapeau LFI sur l’épaule, s’était félicité d’avoir « fait partie de ceux qui ont expulsé » Raphaël Glucksmann. Ce à quoi Mathilde Panot a rétorqué qu’elle ne le connaissait pas et que « toute la direction du mouvement a désapprouvé » ce qui s’est passé.

    Mélenchon a même demandé au candidat socialiste de s’excuser. « Je suis agressé par des militants radicaux et violents issus des Jeunesses communistes et de LFI et c’est moi qui devrais m’excuser? », s’est indigné Raphaël Glucksmann jeudi soir sur France 5.

    « Et bien, je ne m’excuserai pas. Et je veux dire à ces gens qui brutalisent le débat public qu’ils ne nous impressionnent pas », a-t-il ajouté.

    Edouard Balladur appelle à une reprise du contrôle de l’immigration

    « L’avenir même de la France en dépend » 

    Edouard Balladur a fait plusieurs propositions pour la France, dans une tribune publiée dans Le Figaro, dimanche 5 mai. Il la voit « victime d’un déclassement économique, social, culturel, diplomatique, (et) militaire », mais également pour l’Europe.

    L’ancien premier ministre de cohabitation de François Mitterrand, a notamment appelé à un arrêt de l’élargissement de l’Union européenne (UE), même pour l’Ukraine, qui a toujours le statut de candidat pour entrer dans l’institution. D’après Edouard Balladur, ce serait une « erreur » puisque l’UE « n’en a ni les moyens financiers, ni les moyens militaires. »

    Du côté de l’Hexagone, l’ex-premier ministre a appelé le pays à « retrouver notre souveraineté nationale en matière de contrôle de l’immigration », car « l’avenir même de la France en dépend », explique-t-il. « Nous enregistrons chaque année une immigration de près de 500.000 personnes qui, pour des raisons juridiques diverses, ne peuvent être contraintes au retour dans leur pays d’origine », a-t-il poursuivi, plaidant pour que le « peuple français (soit) seul à détenir la légitimité nécessaire pour décider quelle doit être sa Constitution, et qui doit être autorisé à entrer sur son sol ».

    Et d’ajouter : « C’est la raison pour laquelle doit être organisé un référendum pour modifier l’article 11 de la Constitution. »

    La France, comme les autres pays, doit ainsi retrouver sa place dans l’Union européenne, selon Edouard Balladur : « Les institutions de l’Europe ne doivent laisser aucune place au fédéralisme qui comporterait le vote à la majorité substitué au vote à l’unanimité. » En novembre 2023, une résolution du Parlement européen a proposé de modifier les traités pour généraliser la règle de la majorité qualifiée. Mi-avril, cinquante personnalités ont appelé à organiser un référendum sur « le tour de vis fédéraliste » de l’Union européenne, qui engagerait la souveraineté de la France. Une position partagée par l’ancien premier ministre.

    Européennes: Macron s’affiche partout, jusqu’en  sur la couverture du programme Hayer

    L’Arcom a déjà décompté son discours de la Sorbonne, mais Macron continue à s’ingérer

    Macron, président travesti

    « Je l’ai dit, je m’impliquerai », a asséné Macron dans un entretien accordé au journal de Rodolphe Saadé, La Tribune Dimanche ce 5 mai, au sujet des élections européennes du 9 juin prochain. Suffit-il qu’il l’ait annoncé pour que ce soit légitime ?

    Chose promise, chose due: le chef de l’Etat s’affiche aux côtés de la candidate du camp présidentiel sur la couverture du programme de la liste. Une image choisie pour donner un nouvel élan à la campagne de Valérie Hayer, largement distancée dans les sondages par Jordan Bardella.

    « Je ne peux pas vous dire que ces élections sont essentielles et ne pas m’impliquer pour soutenir la liste qui défend l’Europe », s’est justifié Macron ce dimanche.

    Le RN crédité de 32% d’intentions de vote

    Produit européiste
    peu vendeur

    Défendre l’Europe mais aussi s’attaquer à la liste du Rassemblement national, menée donc par Jordan Bardella. « Il est haut parce qu’il ne gouverne pas et qu’il ne dit rien. Ces dernières années, le RN s’adapte à l’esprit du moment et aux sondages. Alors on ne sait plus bien: est-ce un produit de marketing ou est-ce un parti nationaliste qui s’est travesti ? « , déblatère le président de la République.

    « Ils sont perclus d’incohérences. Ils changent de visage en permanence. Un jour le Frexit. Un autre, le maintien dans l’Union », a-t-il repris, incapable de se maîtriser, Arcom ou pas Arcom.

    Le président du Rassemblement national est crédité de 32% des intentions de vote dans le sondage Elabe pour La Tribune Dimanche et BFMTV – Altice Média, auparavant propriété du milliardaire controversé Patrick Drahi (comprenant les chaînes des groupes BFM et RMC), a été acquis par Saadé -, loin devant Valérie Hayer (16,5%)  – deux fois mieux – et Raphaël Glucksmann (12%).

    Escort boy de Hayer, Attal doit « s’engager au maximum »

    Matcheront-ils ?

    Rattrapé par la patrouille, puisque l’Arcom a décidé de décompter son discours de La Sorbonne II dans le temps de parole de sa tête de liste aux européennes, Macron sonne donc la mobilisation générale dans son camp. Auprès de la Tribune Dimanche, il a, par exemple, appelé le premier ministre Gabriel Attal à « s’engager au maximum dans la campagne ».

    « Je souhaite qu’il s’engage au maximum dans la campagne en faisant des débats, des meetings, en allant sur le terrain. C’est ce que je lui ai demandé, comme aussi à l’ensemble du gouvernement », a-t-il indiqué. Un mois de vacance gouvernementale à Matignon…

    Xi Jinping en France : Valérie Hayer accuse la Chine de « génocide » contre les Ouïghours

    La tête de liste Renaissance au secours d’un peuple turcophone musulman de Chine

    La Chine commet « un génocide » contre la minorité musulmane des Ouïghours, selon la tête de liste de la majorité macronienne aux élections européennes, Valérie Hayer. « On peut penser qu’il s’agit d’un génocide », assure-t-elle, au sujet d’un peuple accusé de terrorisme par les autorités chinoises. Le Parti islamique du Turkestan, organisation militaire et terroriste, salafiste djihadiste, est placé sur la liste des « organisations terroristes » par les Etats-Unis et l’ONU en septembre 2002 pour ses liens avec Al-Qaïda. 

    Sous influence d’ONG, Hayer appelle, ce lundi 6 mai, à avoir « un dialogue de vérité » avec le président chinois Xi Jinping, actuellement en visite d’Etat en France et invité d’honneur du président Macron, dont Hayer dirige la liste.

    « Quand on parle d’internement, quand on parle de stérilisations forcées, d’effacement de la langue et de la culture… oui, on peut penser qu’il s’agit d’un génocide (…) », a répondu Mme Hayer, interrogée sur Sud Radio. Elle poursuit « même si c’est à la justice internationale de trancher ». « La situation des Ouïghours est insupportable » a-t-elle ajouté. « Nous avons au Parlement européen eu l’occasion à plusieurs reprises d’adopter des résolutions condamnant la situation des Ouïghours et nous nous sommes mobilisés notamment pour interdire le travail forcé », a-t-elle rappelé.

    « Xi Jinping n’est pas notre ami »

    Macron reçoit le président chinois Xi Jinping à l’Elysée,
    à Paris, le 6 mai 2024,
    à la veille du 8-Mai,
    victoire en 1945 des Alliés sur l’Allemagne nazie et fin de la Seconde Guerre mondiale 

    Sur le plan commercial, la tête de liste reconnaît « qu’on a été trop naïfs avec la Chine pendant trop de temps », mais assure que l’Union européenne est « en train de changer de braquet ». « Il faut qu’on mette en place un bouclier commercial européen. C’est-à-dire, réciprocité, préférence européenne et en cas d’agression commerciale de la part de partenaires, nous devons avoir des tarifs douaniers qui permettent de contrer ces agressions » , a jugé Valérie Hayer.

    La tête de liste PS-Place publique, Raphaël Glucksmann, très critique du régime chinois, dénonce aussi régulièrement la condition de la minorité musulmane chinoise. « Xi Jinping n’est pas notre ami. En plus d’avoir déporté le peuple Ouïghours, réprimé les Tibétains, les Hongkongais, réprimé les opposants, menacés les Taïwanais, Xi Jinping est le principal soutien aujourd’hui de la guerre de Poutine en Ukraine ».

    Le candidat Glucksmann signe également une tribune dans le quotidien Le Monde, titrée ce lundi : « Monsieur Macron, jusqu’ici, qu’avez-vous obtenu avec votre stratégie d’accommodement vis-à-vis du Parti communiste chinois ? ». Il appelle notamment le chef d’Etat à « ne pas se taire face aux crimes commis là-bas ou aux attaques menées ici » et à « assumer les rapports de force ».

    Macron et son faux ami
    Xi Jinping, accompagnés de leurs épouses, lors de la cérémonie officielle à l’Arc de Triomphe, en mars 2019

    En même temps, Macron a en revanche « remercié » le président chinois pour son soutien à l’initiative d’une « trêve olympique » pour « tous les théâtres de guerre »… mais, Xi Jinping, accueilli dimanche par Attal à Orly, doit rester en France jusqu’à… mardi 7 mai 2024.

    Européennes 2024 : le Grand Débat entre sept des têtes de liste

    LCP s’associe au Grand Jury de RTL, avec Le Figaro, M6 et Paris Première 

    A cinq semaines des élections européennes du 9 juin, les sept têtes de liste so t :

    • Manon Aubry (La France insoumise),
    • Jordan Bardella (Rassemblement national),
    • François-Xavier Bellamy (Les Républicains),
    • Raphaël Glucksmann (Parti socialiste-Place publique),
    • Valérie Hayer (Renaissance-MoDem-Horizons),
    • Marion Maréchal (Reconquête)
    • Marie Toussaint (Europe Ecologie-Les Verts).

    Ce débat du dimanche 5 mai 2024 est à retrouver en vidéo ci-dessous : 

    Première partie :

    Deuxième partie :

    Troisième partie :

    Quatrième partie:

    Le discours de Macron à La Sorbonne sera amputé au temps de parole de sa candidate Valérie Hayer

    L’ARCOM met un coup d’arrêt aux atteintes de Macron à la démocratie

    Que le Conseil d’Etat ne s’inspire-t-il pas de l’Arcom ! Le président de la République a présenté les priorités de la France à l’échelle européenne lors d’un discours de presque deux heures à la Sorbonne, provoquant l’indignation de la gauche comme de la droite, puisque c’est le rôle de sa liste aux Européennes.

    L’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique, l’Arcom, a annoncé ce jeudi 2 mai que le discours du président de la République à la Sorbonne, le 25 avril dernier, doit être décompté dans son « intégralité » du temps de parole de la candidate présidentielle aux élections européennes, Valérie Hayer.

    Cette prise de parole, censée fixer les priorités de la France à l’échelle européenne pour les prochaines années, était présentée par l’entourage de Macron comme un exercice institutionnel dévolu au chef de l’Etat français, une sorte de prérogative régalienne. Mais que nenni! L’Arcom voit cette liberté prise contre l’équité d’un autre oeil…

    « Si les propos du président de la République n’exprimaient pas un soutien explicite à la liste conduite par madame Valérie Hayer, ils présentaient néanmoins, dans leur intégralité, un lien direct avec l’élection », constate le gendarme des media dans un courrier envoyé aux Républicains et publié sur les réseaux sociaux.

    « La manipulation politicienne démasquée »

    Cette décision a de quoi réjouir les opposants au locataire de l’Elysée qui ont tous rapidement dénoncé une utilisation des moyens de l’Etat au profit de la campagne des macronistes. Eric Ciotti et ses sympathisants, en tête. « La manipulation politicienne démasquée », se félicite désormais le président LR, lequel avait demandé à l’Arcom de trancher.

    Dans sa lettre, le régulateur des media souligne notamment que les propos du président de la République ce jour là, « contribuant à dresser un bilan de l’action passée et exposant les éléments d’un programme, peuvent avoir une incidence sur le scrutin » du 9 juin. L’autorité indépendante observe également que ce discours, de près de deux heures, a été prononcé « alors que la campagne électorale est pleinement engagée ». BFMTV s’est d’ailleurs autorisé l’organisation d’un débat confrontant Valérie Hayer à Jordan Bardela (RN) dans la soirée du 3 mai, dans l’espoir de lui faire rattraper son retard, bien avant la date officielle d’ouverture de la campagne, le 27 mai 2024…

    Le chef de l’Etat était revenu sur le sujet devant des journalistes à Strasbourg vendredi : « C’était une parole de président de la République hier. Après, les règles sont définies par d’autres et c’est très bien et en indépendance »« Mais je pense qu’il ne faut pas être hypocrite sur le sujet. Il faut assumer la politique qu’on a conduite, le rôle que la France a mené ces dernières années et le fait que j’aie mis l’Europe au cœur aussi du projet qui est le nôtre », avait-il ajout, déterminé à n’en faire qu’à sa guise avec les règles républicaines du jeu démocratique.

    Depuis le 15 avril, et comme avant chaque élection, télés et radio – mais aussi le pouvoir – sont tenus de respecter un principe d’équité dans le traitement des forces politiques. L’Arcom qui n’avait pas donné de consigne particulière pour le discours du chef de l’Etat à la Sorbonne, a dû mettre des garde-fous à l’Elysée.

    Les règles prévoient que les interventions du président de la République qui « relèvent du débat politique lié aux élections, notamment celles qui comportent l’expression d’un soutien envers un candidat ou une liste de candidats, un parti ou groupement politique, fassent l’objet d’un relevé distinct » par les antennes, par rapport à ses autres interventions sans lien avec l’élection.

    Conséquence principale de la décision du régulateur des media, les différentes antennes ayant retransmis le discours vont donc devoir en tenir compte, en équilibrant les temps de parole des autres partis politiques.

    Ainsi Macron a-t-il coupé les ailes à la candidate de son mouvement.

    Les popularités d’Edouard Philippe et de Bruno Le Maire s’effritent

    Les Français font désormais le partage entre les protecteurs de leurs intérêts et les populistes

    Les soutiens du président de la République ont rarement autant pâti de l’impopularité de Macron. Au baromètre Cluster17-Le Point, les cotes de popularité d’Edouard Philippe et de Bruno Le Maire, deux figures fortes de la macronie, s’érodent (– 3 points), notamment auprès de leurs bases électorales de droite et du centre. La prudence de l’un et la poursuite en sous-main de la politique du carnet de chèques par l’autre, avant les Jeux olympiques, ne sont sans doute pas étrangères à ce désamour. On apprend ainsi que les cheminots SNCF menacent de grève sur les JO et que Jean-Pierre Farandou, leur patron, a aussitôt passé avec eux des accords sur un nouveau régime très spécial de leurs pré-retraites… La campagne des européennes n’a pas encore commencé, mais l’accident électoral guette la macronie. Quant à Bayrou, « où t’es? Papa où t’es? »

    Les anciens électeurs de Macron sont de plus en plus nombreux à trouver des qualités à Raphaël Glucksmann (+ 8) et à François-Xavier Bellamy (+ 5), dont la liste LR semble reprendre quelques couleurs.

    L’embellie Bellamy

    Le député européen en campagne suscite un net regain d’intérêt auprès des électeurs de droite (+ 8). Si les dernières tendances sondagières se confirment, le député européen pourrait bien sauver son groupe de la déroute électorale. Sa notoriété s’améliore, mais son retard sur les personnalités RN reste considérable. Trop lisse, le bon élève de la clasde ne séduire pas les agités, mais se confirme en valeur sûre auprès de l’électorat respectueux des autres et du vivre-ensemble de papa.

    L’avis de Catherine Nayxsur FX Bellamy:

    Marine Le Pen et Jordan Bardella figurent toujours en tête des personnalités préférées des Français. « Les deux dirigeants du RN sont en train de capter toutes les sensibilités de la droite, de la droite modérée à la droite radicale », analyse Jean-Yves Dormagen, ENS, professeur de science politique à l’Université de Montpellier et fondateur de l’institut Cluster17.

    La cote de popularité de Mélenchon s’effondre à gauche

    Si le RN a réussi sa dédiabolisation, Mélenchon a réussi sa radicalisation: l’un est devenu fréquentable mais l’autre fait peur dans les chaumières. La meute des Insoumis, qui a décidé d’importer le terrorisme du Hamas palestinien au cœur de l’Europe, voit son soutien s’effondrer auprès des électeurs de gauche et de gauche modérée. « Le fait de cliver et de polariser en permanence garantit un petit socle électoral, mais dans l’opinion, ça fait des dégâts », relève le sondeur.

    Raphaël Glucksmann exfiltré: « Saint-Etienne n’est pas à toi »

    La tête de liste socialiste aux européennes accuse des pro-palestiniens et des LFI

    Raphaël Glucksmann, conspué, bousculé par des manifestants lors du Premier-Mai à Saint-Étienne 

    Quel est le rapport entre le Hamas palestinien et la fête du Travail du 1er-Mai à Saint-Etienne?

    Raphaël Glucksmann a dû quitter précipitamment les cortèges de la manifestation du 1er-Mai à Saint-Etienne, dans la Loire, mercredi matin. Le candidat PS-Place publique aux élections européennes a été accueilli un peu plus tôt par des slogans « Glucksmann casse-toi : Sainté n’est pas à toi » scandés notamment par des « étudiants » de OSE (Organisation de Solidarité Etudiante)-CGT.

    Des œufs remplis de peinture ont été jetés sur Raphaël Glucksmann qui a dû être exfiltré de la manifestation.

    Certains manifestants portaient des drapeaux palestiniens et des étendards LFI et de Révolution permanente.

    « Ils ont décidé de faire une campagne qui électrise tout »

    Interrogé sur l’origine des manifestants qui l’ont poursuivi, Raphaël Glucksmann est prudent : « On va voir qui c’est. Ce qui est sûr c’est qu’il y avait des drapeaux de partis politiques, des drapeaux de la Révolution permanente et de la France Insoumise. C’est leur conception du débat démocratique. Ce n’est pas la nôtre. Nous on est des démocrates de combat, des démocrates jusqu’au bout des ongles. Et on exclue a priori toute violence physique et verbale de la confrontation politique qui fait vivre la démocratie. Ils ont décidé de faire une campagne qui électrisait tout. Ils ont décidé, alors qu’on a une extrême-droite à 40%, 80% de leurs tweets de la France insoumise sont consacrés à Raphaël Glucksmann, et à la liste Socialiste-Place publique. Ils ont choisi leur adversaire. Nous, notre adversaire c’est Jordan Bardella et la montée de l’extrême-droite« .

    «Vos amis à vous, ce sont les mollahs!», lance Dupond-Moretti à Manuel Bompard

    Eclair de lucidité du ministre de la Justice, quand il est ciblé

    Dans l’hémicycle, lors de la reprise des questions au gouvernement, le sujet n’a pas pu être évité. Le député Insoumis Manuel Bompard a fustigé « l’autoritarisme » de l’Elysée et de Matignon.

    « Dans un pays que vous connaissez bien, on convoque la présidente d’un groupe parlementaire d’opposition devant la police antiterroriste pour un communiqué de presse », a-t-il déclaré.

    Bompard et Panot

    Manuel Bompard a aussi interpellé le gouvernement, alors que les Insoumises Mathilde Panot et Rima Hassan étaient entendues ce matin dans les locaux de la police judiciaire dans le cadre d’enquêtes pour «apologie du terrorisme».

    «La justice, vous l’aimez collée contre le mur par la violence de Mélenchon», répond Eric Dupond-Moretti à Manuel Bompard.

    «Avez-vous l’intention de saper un à un les fondamentaux de notre état de droit ? Quand allez-vous cesser de défigurer la France ?» Manuel Bompard a interpellé le premier ministre à l’Assemblée nationale ce mardi lors des questions au gouvernement. En réaction à la convocation de Mathilde Panot et Rima Hassan dans le cadre d’enquêtes pour «apologie du terrorisme», lien PaSiDupes, le député LFI a vivement critiqué une «circulaire du garde des Sceaux qui dévoie l’antiterrorisme pour museler les voix de l’opposition». C’est donc Eric Dupond-Moretti qui lui a répondu directement. Habitué des sorties tonitruantes, le ministre a répliqué: «Monsieur le député Bompard, la justice, vous l’aimez collée contre le mur par la violence de Mélenchon».

    Eric Dupond-Moretti a poursuivi dans sa lancée en pointant le «soutien» de LFI au Hamas, auteur de «l’attaque terroriste du 7 octobre». Il a rappelé qu’il a pris une circulaire pour «réprimer les propos antisémites qui se sont développés» à la suite de cette attaque. Puis, rappelant une plainte «scandaleuse» déposée contre lui par le groupe de Manuel Bompard pour «un acte administratif», le ministre a asséné le coup de grâce: «Vos amis à vous, ce sont les mollahs* monsieur Bompard ! Vous devriez avoir honte !» ( * dignitaires chiites par exemple en Iran, en Afghanistan, au Pakistan, en Inde ou encore en Turquie)

    « Vous et vos nouveaux amis d’extrême-droite »

    Arrive enfin l’incontournable accusation : « Désormais votre autoritarisme se déplace sur le terrain des idées. Il y a les opinions autorisées: les vôtres et celle de vos nouveaux amis d’extrême-droite, assène l’élu des Bouches-du-Rhône. Et il y a les autres, celles qui conduisent devant les tribunaux et les commissariats de police », a  également ajouté le coordinateur du parti mélenchonien.

    Atos : un rapport sénatorial appelle l’Etat à se bouger

    Enjeu : éviter un « fiasco économique industriel et social »

    Le besoin en financement d’Atos est passé de 600 M€ à 1,7 Md€ en quelques semaines

    L’exécutif nous serine qu’il est au travail, mais que fait-il donc? La mission sénatoriale sur l’avenir d’Atos, menée conjointement par la commission des affaires économiques et celle des affaires étrangères et de la défense, s’interroge dans ses conclusions après avoir entendu 84 personnes. Le groupe, transpartisan, fait le boulot du gouvernement et lui formule une dizaine de propositions pour sauvegarder une entreprise clé dans notre souveraineté, mais aussi « éviter de graves erreurs stratégiques ».

    Alors que ce groupe, incontournable dans plusieurs activités critiques de la défense, de l’administration ou de l’énergie, est en grande difficulté économique et financière depuis quelques années, les sénateurs regrettent « l’intervention tardive et insuffisante » du gouvernement dans ce dossier. « Une très grande majorité des parties prenantes aurait souhaité une action proactive, facilitatrice et stabilisatrice de l’État dès le second semestre 2022 », relèvent les quatre rapporteurs, Sophie Primas (LR), Fabien Gay (PCF), Thierry Meignen (LR) et Jérôme Darras (PS).

    Lesté d’une dette de près de 5 milliards d’euros, soit huit fois plus qu’en 2008, le groupe a pâti selon eux d’une stratégie financière « incertaine et inadaptée ». Même si la période 2008-2019 a été marquée par une forte expansion, les choix stratégiques de l’ère Thierry Breton sont désormais « sérieusement questionnés », selon les sénateurs.

    Si les européistes macroniens ne « travaillent » pas pour l’UE, comment éviteront-ils le naufrage ? Les sénateurs estiment en premier lieu qu’il faut maintenir le périmètre actuel du groupe. Le maintien de la cohésion d’Atos permettrait, selon eux, d’assurer une répartition « équitable et soutenable » de sa dette, mais aussi de protéger ses activités souveraines. L’erreur serait d’aboutir à la naissance d’une structure « orpheline et résiduelle », qui porterait à elle seule le poids de la dette. Pour les sénateurs, il est impératif que les activités, « cédées comme restantes », soient suffisamment « valorisées et pérennes ».

    Dans le prolongement de leurs premières communications, les sénateurs réitèrent leur appel à une entrée durable de l’Etat au capital de l’entreprise. Le rapport préconise deux prises de participation, en particulier une prise de participation « minoritaire et durable » de l’Agence des participations de l’Etat (APE, qui incarne l’Etat actionnaire, investisseur, depuis 2004) au capital d’Atos SE, la maison mère du groupe. Cette opération permettrait à l’Etat de s’assurer une place au conseil d’administration.

    Des garanties demandées pour l’avenir de la division big data et sécurité, et Worldgrid

    Deuxième niveau d’intervention : les sénateurs appellent à une prise de participation « majoritaire et durable » par l’intermédiaire de BpiFrance dans la division BDS (Big data & security) d’Atos, celle qui regroupe les ressources de calcul de haute performance (HPC) et de cybersécurité. Elle intervient dans les programmes de simulation de la dissuasion nucléaire français, mais aussi dans les systèmes d’information du programme militaire Scorpion ou encore les systèmes de contrôle du Rafale. Cette acquisition doit permettre « d’assurer le financement et la supervision resserrée d’activités technologiques souveraines qui doivent dans tous les cas demeurer dans le giron national », insistent les élus du Palais du Luxembourg.

    La mission prend d’ailleurs « acte » de l’intention de l’Etat d’acquérir les activités souveraines d’Atos nichées dans la branche BDS (« big data et cybersécurité »), dont le groupe Airbus a annoncé qu’il renonce à acquérir. Mais elle estime que cette proposition « ne règlera pas la question de l’avenir du groupe », c’est-à-dire des autres activités et en particulier celles de Tech Foundations. Cette division, déficitaire, regroupe les activités historiques de conseil en informatique d’Atos. Forte de 52.000 salariés, elle génère plus de la moitié du chiffre d’affaires Atos. D’où l’appel sénatorial à une entrée au capital de l’Etat dans Atos SE.

    BDS n’est pas le seul point de préoccupation. Moins médiatisé, le cas de la filiale Worldgrid n’en est pas moins important. Spécialisée dans la gestion intelligente de l’énergie, elle est partie prenante des compteurs Linky. A l’heure de la relance du nucléaire, cette famille d’activités d’Atos est capitale puisque le groupe intervient dans le développement de systèmes de commande-contrôle des centrales, notamment les EPR de deuxième génération.

    Jusqu’à présent, aucun projet de cession n’a abouti, que ce soit la reprise de BDS par Airbus ou encore le rachat de Tech Foundations par le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky (propriétaire des magazines ElleTélé 7 JoursMarianne, France Dimanche, Ici Paris, etc). Les discussions avec ce deuxième potentiel repreneur ont conduit la direction d’Atos « à éconduire d’autres offres pendant près d’un an et demi », regrettent les sénateurs.

    Appel à un maintien de l’emploi

    Convaincus que la principale force et « valeur ajoutée » d’Atos reste ses ressources humaines et le « savoir-faire unique » de ses collaborateurs, la mission d’information appelle à trouver des garanties de préservation de l’emploi, tout comme de l’outil industriel. Celles-ci devraient prendre la forme d’obligations pluriannuelles, selon eux.

    Pour protéger le maintien de ces différents atouts, les quatre rapporteurs appellent à privilégier des repreneurs industriels français, « seuls ou en consortium, éventuellement accompagnés par les pouvoirs publics ». C’est également cette ligne qu’a défendu le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, dimanche soir. Cette préférence pour des repreneurs français aurait également le mérite de consolider la compétitivité. Les rapporteurs sénatoriaux soulignent par exemple que les investissements de recherche et développement pourraient être mutualisés, sans parler des éventuelles synergies technologiques entre deux groupes.

    Les sénateurs ne veulent pas oublier Tech Foundations, la branche d’infogérance

    Si la majorité des préoccupations sénatoriales se concentrent sur les activités souveraines de BDS, le rapport soulève également des inquiétudes relatives au sort de Tech Foundations. Cette branche comprend elle aussi des activités jugées « stratégiques ». Pour rappel, Atos et sa division Tech Foundations jouent un rôle clé dans le Centre des Opérations Technologiques des Jeux olympiques. Le rapport rappelle aussi que cette division est rattachée à des contrats « sensibles pour nos données ». Le groupe Atos est engagé dans la dématérialisation de plusieurs services publics. On lui doit le développement de « Mon espace santé » pour le compte de l’Assurance maladie, la régulation des systèmes de vidéosurveillance du Grand Paris Express, le portail informatique des douanes, ou encore la conception de logiciels pour les services de secours et d’urgence.

    Les sénateurs appellent à renforcer les moyens dédiés au contrôle des investissements étrangers

    En cas de cession de Tech Foundations à des investisseurs étrangers, le Sénat demande un « contrôle ferme et vigilant » au titre des investissements étrangers en France. Les membres de la mission estiment que cette surveillance mériterait d’être révisée dans sa méthodologie et que les conséquences d’un rachat par un investisseur étranger devraient être mesurées à l’échelle de l’ensemble du groupe.

    La date limite pour déposer une offre de reprise a été fixée à vendredi. Or, la voie est dégagée pour Daniel Kretinsky. Onepoint, premier actionnaire du groupe de services informatiques, et son allié Walter Butler sont attendus. Thales serait intéressé par la reprise de certains actifs liés à la Défense. En face, le milliardaire tchèque reste en embuscade depuis plusieurs semaines, attendant un « feu vert » du gouvernement.