Valerie Hayer prise en photo avec des militants néonazis

La tête de liste Renew dénonce un piège

Valérie Hayer se dit
tombée dans « un piège » 

Une photo du meilleur choix de Macron la montre en compagnie de militants néonazis. La tête de liste Renaissance (majorité présidentielle) aux élections européennes de juin prochain a été photographiée avec quatre hommes. Où est le problème ? L’un d’entre eux portait visiblement un T-shirt avec les mots : « The white race » (« La race blanche »). La candidate macroniste a dénoncé, ce dimanche, la compagnie compromettante de militants néonazis largement diffusée sur les réseaux sociaux.

La scène a pourtant eu lieu en marge de la manifestation du C9M à Paris. Or, le « comité du 9 mai » est connu depuis 1994 et qualifié de néo-nazi par le NPA, mais d’ultra-droite par les autres.

D’après le journaliste Pierre Plottu, spécialiste de l’extrême droite (Libération, Slate & StreetPress), cette photo aurait été prise le samedi 11 mai, le jour où s’est tenue une manifestation de néo-fascistes à Paris. 

« the white race »

Les militants ont publié l’image sur leur groupe Telegram, à la date du « 11/05/2024 » et avec comme légende : « Valérie Hayer una di noi », ce qui signifie « Valérie Hayer l’une des nôtres » en italien. « Concrètement, elle s’est sans doute fait piéger par des militants que cette “blague” a dû faire bien rire », raconte le journaliste de Libération« Mais que penser du manque de vigilance (à tout le moins…) d’une politique aspirant à jouer un rôle important pour un parti qui exerce actuellement le pouvoir en France ? » ajoute-t-il.

« Il s’agit d’un piège qui m’a été tendu par des militants d’un groupuscule néonazi. Je n’ai évidemment pas eu le temps de voir les inscriptions racistes sur leurs tenues », a réagit Valérie Hayer sur son compte X. « Ces méthodes sont indignes, celles de l’extrême-droite que je condamne de toutes mes forces et que je combattrai sans relache », a-t-elle dénoncé. 

Elle a en outre assuré que cette photo avait été prise ce dimanche 12 mai, et non la veille.

Sondages européennes 2024 : la liste Renew de Macron poursuit sa descente aux enfers à un mois du scrutin

Macron mobilise ses ministres sans faire bouger les lignes

Plus il parle,
plus Hayer recule

Dans un mois, la campagne pour les élections européennes sera terminée et les électeurs auront voté. A exactement quatre semaines de la date butoir, les principales têtes de liste sont entrées dans le vif de sujet, après un débat réunissant (pour la première fois) l’ensemble des sept principaux candidats organisé le 2 mai, un déploiement de ministres sur le terrain et une série de petites déclarations du président à l’occasion de la moindre prise de parole.

A ce stade, le tableau des rapports de force confirme plusieurs tendances.

La première : le décrochage continu de la tête de liste du camp présidentiel Valérie Hayer. Si les soutiens de la présidente du groupe Renew au Parlement européen jurent que rien n’est joué pour la liste du président et que la bataille électorale n’a pas encore commencé, force est de constater que la liste ne cesse de se faire rattraper par son poursuivant, le candidat PS-Place Publique Raphaël Glucksmann, sans qu’on sache par quel miracle. V. Hayer n’a pas fait une bonne opération avec le débat en face à face avec Jordan Bardella (RN) et le PS veut croire en un croisement des courbes.

Si près de trois points séparent Valérie Hayer de Raphaël Glucksmann, et que l’outil utilisé n’est en rien prédictif mais permet de tracer des tendances, les trajectoires de chacun montrent qu’il pourrait s’agir du véritable match de cette élection européenne, sur fond de possible retour à gauche d’une part de l’électorat social démocrate un temps séduit par Macron, mais échaudé par les coups de barres à droite successifs du président obsédé par le succès des options de la droite nationale qui lui infligent le désaveu de ses choix fédéralistes qui font monter  et s’échapper le RN.

D’autant que les grands sujets européens mobilisés par le camp présidentiel sont également porteurs pour le fondateur de Place-Publique, également très identifié sur ces enjeux.

Très loin devant, à 31,1 %, Jordan Bardella apparaît par ailleurs hors de portée de la candidate macronienne. Et il paraîtrait hasardeux de miser sur le débat entre le président du RN et Gabriel Attal (annoncé pour le 23 mai) pour rattraper un retard de quinze points en un mois.

Rima Hassan crée un effet de curiosité pour LFI

Autre enseignement de cette enquête à un mois du vote, une inquiétude suscitée par le sursaut de la liste anti-républicaine imputé à l’intérêt que porte la presse à Rima Hassan. Depuis la fin du mois d’avril, Manon Aubry est effacée par la Palestinienne qui grappille quelques points. Pourtant reléguée par l’omniprésence de Mélenchon et de la candidate Rima Hassan, la tête de liste LFI semble bénéficier de la stratégie de l’appareil insoumis, qui focalise l’attention médiatique sur fond de mobilisation en faveur de Gaza et auprès des mobilisations pro-palestiniennes d’une minorité d’étudiants gavée de slogans et biberonnée à l’antisémitisme. Dans le dernier « rolling » Ifop par exemple (pris en compte dans l’enquête), Manon Aubry ferait un bond de 8 % chez les 18-24 ans, lesquels sont peu enclins à défendre la démocratie.

En fait, avec 7,4 % d’intentions de vote au total, la liste menée par Manon Aubry continue d’osciller entre 6 et 8 %, sans parvenir à passer à la tranche supérieure.

Les Ecologistes non plus n’en sont pas au point de regarder en haut. La tête de liste Marie Toussaint, sectaire et agressive, reste engluée sous la barre des 7 %, voyant la barre du seuil d’éligibilité (fixé à 5 %) se rapprocher dangereusement. A un mois du vote, Marie Toussaint affiche 6,8 %.

A droite, qu’elle soit républicaine ou nationale,  le match entre le candidat LR François-Xavier Bellamy et Marion Maréchal (dernière du classement) tourne pour le moment à la faveur de l’eurodéputé sortant qui est apparu moins lisse et plus pugnace que son portrait dans la presse paresseuse : lien PaSiDupes. Malgré un rapprochement des courbes fin janvier, l’eurodéputé LR continue de tenir à distance sa poursuivante Reconquête ! : 7,1 % d’intentions de vote pour le premier et 6,3 % pour la seconde.

Ce qui, à cet endroit du classement, a son importance, puisque les deux camps (qui se disputent un électorat conservateur) se battent non loin de la ligne de flottaison des 5 %, seuil nécessaire pour obtenir des élus au Parlement européen. Une lutte dans un mouchoir de poche, rendue d’autant plus périlleuse que les deux formations jouent leur survie le 9 juin prochain. De quoi promettre un dernier mois particulièrement stressant dans les deux camps.

A noter que le Parti communiste en sera pour ses frais : il stagne en queue de peloton à 3%…

Européennes: Macron s’affiche partout, jusqu’en  sur la couverture du programme Hayer

L’Arcom a déjà décompté son discours de la Sorbonne, mais Macron continue à s’ingérer

Macron, président travesti

« Je l’ai dit, je m’impliquerai », a asséné Macron dans un entretien accordé au journal de Rodolphe Saadé, La Tribune Dimanche ce 5 mai, au sujet des élections européennes du 9 juin prochain. Suffit-il qu’il l’ait annoncé pour que ce soit légitime ?

Chose promise, chose due: le chef de l’Etat s’affiche aux côtés de la candidate du camp présidentiel sur la couverture du programme de la liste. Une image choisie pour donner un nouvel élan à la campagne de Valérie Hayer, largement distancée dans les sondages par Jordan Bardella.

« Je ne peux pas vous dire que ces élections sont essentielles et ne pas m’impliquer pour soutenir la liste qui défend l’Europe », s’est justifié Macron ce dimanche.

Le RN crédité de 32% d’intentions de vote

Produit européiste
peu vendeur

Défendre l’Europe mais aussi s’attaquer à la liste du Rassemblement national, menée donc par Jordan Bardella. « Il est haut parce qu’il ne gouverne pas et qu’il ne dit rien. Ces dernières années, le RN s’adapte à l’esprit du moment et aux sondages. Alors on ne sait plus bien: est-ce un produit de marketing ou est-ce un parti nationaliste qui s’est travesti ? « , déblatère le président de la République.

« Ils sont perclus d’incohérences. Ils changent de visage en permanence. Un jour le Frexit. Un autre, le maintien dans l’Union », a-t-il repris, incapable de se maîtriser, Arcom ou pas Arcom.

Le président du Rassemblement national est crédité de 32% des intentions de vote dans le sondage Elabe pour La Tribune Dimanche et BFMTV – Altice Média, auparavant propriété du milliardaire controversé Patrick Drahi (comprenant les chaînes des groupes BFM et RMC), a été acquis par Saadé -, loin devant Valérie Hayer (16,5%)  – deux fois mieux – et Raphaël Glucksmann (12%).

Escort boy de Hayer, Attal doit « s’engager au maximum »

Matcheront-ils ?

Rattrapé par la patrouille, puisque l’Arcom a décidé de décompter son discours de La Sorbonne II dans le temps de parole de sa tête de liste aux européennes, Macron sonne donc la mobilisation générale dans son camp. Auprès de la Tribune Dimanche, il a, par exemple, appelé le premier ministre Gabriel Attal à « s’engager au maximum dans la campagne ».

« Je souhaite qu’il s’engage au maximum dans la campagne en faisant des débats, des meetings, en allant sur le terrain. C’est ce que je lui ai demandé, comme aussi à l’ensemble du gouvernement », a-t-il indiqué. Un mois de vacance gouvernementale à Matignon…

Européennes 2024 : le Grand Débat entre sept des têtes de liste

LCP s’associe au Grand Jury de RTL, avec Le Figaro, M6 et Paris Première 

A cinq semaines des élections européennes du 9 juin, les sept têtes de liste so t :

  • Manon Aubry (La France insoumise),
  • Jordan Bardella (Rassemblement national),
  • François-Xavier Bellamy (Les Républicains),
  • Raphaël Glucksmann (Parti socialiste-Place publique),
  • Valérie Hayer (Renaissance-MoDem-Horizons),
  • Marion Maréchal (Reconquête)
  • Marie Toussaint (Europe Ecologie-Les Verts).

Ce débat du dimanche 5 mai 2024 est à retrouver en vidéo ci-dessous : 

Première partie :

Deuxième partie :

Troisième partie :

Quatrième partie:

Européennes: la campagne Renaissance est financée par de grands groupes américains, révèle Bardella

L’ALDE, dépendante de Microsoft, Amazon, Facebook…, finance la liste Macron

Macron et Mark Zuckerberg,  le patron de Facebook,
à l’Elysée en mai 2019

« Je ne fais partie d’aucun parti », a prétendu à de nombreuses reprises la tête de liste de l’alliance présidentielle aux élections européennes, Valérie Hayer.

Lors du débat sur BFMTV ce jeudi 2 mai face au candidat du Rassemblement national, Jordan Bardella, elle s’est exposée en provoquant une riposte sur le financement de sa campagne par de « grandes boites américaines ».

« Votre campagne est financée par l’ALDE [Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe], le parti politique européen qui finance votre campagne est financé par Microsoft, Amazon, Meta… », a signalé le président du RN.

« Moi, je ne reçois pas de financement de grandes boîtes américaines », a-t-il opposé. « Je ne suis membre d’aucun parti politique européen », a affirmé Valérie Hayer en réponse.

Des accusations anciennes

Macron s’est entretenu avec Sundar Pichai,
le PDG de Google 
en janvier 2018 à l’Elysée

Cette information date des dernières élections européennes. En 2019, Marine Le Pen avait déjà taclé le parti présidentiel, La République en marche à l’époque, d’être associé au Parlement européen à des partis libéraux, financés par de grands groupes, après des révélations faites par France 2 et Le Monde.

Pour être plus complet, il faut ajouter que le congrès politique de l’Alde, en novembre 2018, était financé non seulement par les grandes multinationales américaines Google, Walt Disney, Microsoft et même… Bayer, le fabriquant du glyphosate depuis le rachat de Monsanto, mais aussi que, d’après le Parlement européen, depuis les dernières élections en 2014, les entreprises ont donné plus de 425.000 € à l’ALDE.

Cinq ans auparavant, le parti libéral européen ALDE -allié de LAREM- avait déjà été pointé par ces enquêtes. Dès mars 2019, il avait toutefois assuré qu’il avait changé ses pratiques de financements, poussé par son partenaire français.

Cette « pratique est incompatible avec une vie démocratique irréprochable », avait tancé à l’époque le parti macronien…

Macron avec le milliardaire
et philanthrope Bill Gates,
après leur rencontre à l’Elysée le 16 avril 2018s

Ressorties ce jeudi soir pour les européennes de 2024 par Jordan Bardella, ces pratiques ont été aussitôt niées par l’entourage de campagne de Valérie Hayer auprès de BFMTV.

« Les entreprises ne peuvent pas financer les partis français », ont-ils déclaré jeudi 2 mai. « Il n’y a aucun lien financier » entre l’ALDE et Renaissance. « Le parti n’est pas membre de l’ALDE », a encore assuré l’entourage de Valérie Hayer, pour noyer le poisson. Pourtant, à l’époque, La République en Marche (LREM) dépêcha une émissaire pour annoncer son alliance avec le parti centriste européen. « L’ALDE est le noyau avec lequel En Marche veut construire cette coalition », déclarait sous les applaudissements Astrid Panosyan, déléguée à l’action internationale du parti de Macron et épouse d’un cofondateur du Printemps républicain, mouvement qui entend lutter contre « l’extrême droite comme l’islamisme politique », et défendre une laïcité.

« Fake news » ?

Sur X (ex-Twitter), Pieyre-Alexandre Anglade, le député des Français du Benelux et directeur de campagne de la candidate, a dénoncé une « fake news » de la part du RN, ce proche de Stanislas Guerini et Stéphane Séjourné n’hésitant pas à moquer sa connaissance des financements de campagnes.

Stéphane Séjourné ??

Européennes : la presse poursuit sa traque dans la liste du RN

Un haut fonctionnaire placé en position éligible dans la liste du RN

Pierre Pimpie, cible de la chasse aux sorcières
de la presse macronarde

Il pourrait être élu lors des élections européennes qui vont se dérouler le 9 juin. Pierre Pimpie, directeur général adjoint de l’établissement public de sécurité ferroviaire (EPSF), a été placé en 25e position sur la liste du Rassemblement national, annonce ce dimanche 28 avril Le Parisien, propriété de Bernard Arnault (Groupe Les Echos-Le Parisien), qui soutient Macron depuis 2017, jugeant son programme  » raisonnable et courageux. »

Agé de 53 ans et diplômé de Sciences Po Paris puis de l’ENA en 2013, le candidat suspecté par la macronie a également dirigé le bureau du droit de la commande publique au ministère de l’Ecologie après avoir évolué à la délégation générale à l’emploi et à la formation professionnelle (DGEFP).

Cet inconnu du grand public travaille avec le RN depuis 2021. Il a, notamment, rédigé une partie du programme de Marine Le Pen – celle concernant la lutte contre les fraudes sociales et fiscales – lors de la dernière élection présidentielle. « Je rêve de la création d’une sorte de FBI à la française qui fédérerait les actions de l’État contre les fraudes fiscales et sociales qui entachent le contrat social et le consentement à l’impôt », explique-t-il au journal du milliardaire macronien. S’il est élu au Parlement européen, le cinquantenaire aimerait se rapprocher des commissions des affaires économiques et monétaires, du contrôle budgétaire, et de la sous-commission des affaires fiscales.

Dernier ralliement avant les élections

Le haut fonctionnaire confie au Parisien qu’il vote pour Marine Le Pen depuis 2012, année où il met pour la première fois un bulletin dans l’urne à une présidentielle.

Selon le Parisien, ce sera le dernier ralliement entre une personnalité issue de la société civile et le RN avant les élections européennes. Depuis mi-février, d’autres hauts fonctionnaires figurent sur la liste du RN : Fabrice Leggeri, ancien patron de Frontex, l’essayiste Malika Sorel, nommée en 2009 par le président de la République au Haut Conseil à l’intégration, l’ex-policier Matthieu Valet, porte-parole du Syndicat indépendant des commissaires de police, ou encore l’ancienne magistrate Pascale Piera, par ailleurs conseillère municipale de… Pascale Loiseleur (Renaissance).

L’arrivée de Pierre Pimpie sur la liste devrait être officialisée mercredi 1er mai prochain pendant une réunion publique de Jordan Bardella et Marine Le Pen à Perpignan.

Macron, bel et bien en campagne, tient une conférence sur l’UE et s’attaque à la liste du RN aux Européennes

Pour preuve, il attaque les partis d’opposition : « le RN ne propose rien, » assure l’annonceur public

Le président de la République a dénigré le Rassemblement national qui « ne propose rien » dans la campagne des élections européennes, a-t-il affirmé  dans un entretien publié samedi par les quotidiens régionaux du groupe Ebra, entièrement détenu par Crédit mutuel. Le chef de l’Etat dénonce « l’hypocrisie démocratique » du parti d’extrême droite, dans ses neuf quotidiens régionaux, soit un million de lecteurs.

« Une hypocrisie démocratique »

« Ils servent aux gens de la démagogie », assène Macron, prenant l’exemple de l’immigration contre laquelle ses adversaires de la droite nationale « proposent de fermer les frontières », ce que réclament les Français dans une étude de l’Institut Ipsos, confirmant en mars 2020 que plus de la moitié des Français souhaitent la fermeture des frontières nationales jusqu’à ce que la pandémie soit éradiquée. 

« Il y a une hypocrisie démocratique du RN », ajoute le chef de l’Etat. « Un réceptacle de colère ne fait pas un programme et l’agrégation des frustrations ne fait pas un projet », poursuit-il.

Et sur le niveau d’immigration approprié à la France, une enquête menée par l’institut CSA révéla en février dernier une moyenne nationale de 3,9 sur une échelle de 10, où 0 représente une immigration nulle et 10 une ouverture totale des frontières, soit une prudence générale et une préférence pour une immigration modérée.

Macron se substitue à sa tête de liste et la décrédibilise

Le président entend donc jouer les premiers rôles, faisant de l’ombre à Valérie Hayer qui prend déjà si peu la lumière. L’impopulaire président – 69 % des Français estimant désormais qu’il n’est pas un bon président, (baromètre politique Odoxa-Mascaret pour Public Sénat et la presse régionale) – tente de « convaincre que leur réponse n’est pas la bonne ».

Macron s’expose aux éclaboussures d’un échec annoncé de la liste Hayer. La candidate de son parti est largement distancée dans les sondages par le favori Jordan Bardella, président du RN.

Macron dit également vouloir « convaincre les jeunes (…) de l’importance d’aller voter », en dépit d’une participation traditionnellement faible au scrutin européen.

Le discours de Macron à la Sorbonne est-il décompté du temps de parole des européennes?

La période de décompte est au total de huit semaines

Le président de la République a prévu un discours pour présenter sa vision partisane de l’Europe ce jeudi 25 avril, à la Sorbonne, à six semaines du scrutin, alors que les partis, dont son mouvement, Renaissance, sont en campagne, que les eurodéputés de tous bords sont invités à venir l’écouter et qu’il sera diffusé en direct et sur la longueur par les chaînes d’information en continu, puis analysé, extrait par extrait.

Macron s’était déjà livré à cet exercice en 2017, juste après son élection. Mais cette fois-ci, dans le contexte des européennes du 9 juin, sa prise de parole provoque la colère des oppositions, sans créer le moindre malaise dans son camp.

« Emmanuel Macron nous invite donc à assister à son grand discours sur l’Europe… Pendant les votes au Parlement », a par exemple cinglé l’eurodéputée sortante et candidate insoumise aux élections européennes, Manon Aubry, sur X (ex-Twitter) lundi 22 avril.

« Il utilise encore son rôle de président pour faire campagne, une grave atteinte à la démocratie« , a-t-elle ajouté.

Ce dont se défend l’Elysée assurant que ce n’est pas « un discours de campagne ». « C’est un discours de chef d’Etat devant une large assemblée, qui n’est pas une assemblée militante [constituée pourtant d’eurodéputés], qui engage la parole de la France. Lors du dernier Conseil européen, le président de la République disait qu’il pouvait être amené à s’engager, mais ce sont deux choses bien distinctes », nous ont-ils répondu.

L’Arcom, l’autorité de surveillance de la répartition du temps de parole des candidats, est de son côté formelle: à chaque fois qu’Emmanuel Macron évoquera les élections, ce temps de parole sera décompté de celui de la candidate de la liste de la majorité, Valérie Hayer.

La parole de Macron, scrutée

Lors d’une campagne européenne, le décompte du temps de parole diffère de celui d’une campagne présidentielle. Au vu du nombre de listes et de co-listiers, l’Arcom demande depuis le 15 avril à tous les médias de radio et de télévision (dont BFMTV, NDLR) de veiller à l’équité du temps de parole, plutôt qu’à une égalité stricte.

Pour respecter cet équilibre, la parole du président de la République est scrutée elle aussi. À chaque fois qu’Emmanuel Macron se présente aux côtés de Valérie Hayer, parle des élections, affiche ou évoque son soutien à la liste de la majorité, son temps de parole est décompté comme celle d’un candidat.

Quand en revanche le chef de l’État s’exprime sur des questions régaliennes ou sur « des sujets qui relèvent du débat politique », peut-on lire dans les recommandations de l’Arcom, il est dans sa fonction de président. « Et son temps n’est pas décompté », explique à BFMTV.com l’Autorité de régulation.

Chaque phrase de son discours à la Sorbonne dans lequel Emmanuel Macron compte livrer sa vision de l’Europe va donc être scrutée pour savoir dans quelle catégorie de temps de parole elle se trouve.

Un exercice délicat

L’exercice n’est pas évident fait remarquer Malcolm Duquesney, responsable du pluralisme à BFMTV. « On ne peut pas dire à l’avance si une prise de parole du président doit être décomptée du temps de parole de la liste Renaissance aux européennes ou non », nous explique-t-il.

« Pour qu’elle le soit, il faut qu’on détermine si soutien explicite à son candidat il y a ou pas. Est-ce qu’il parle de Valérie Hayer, de son programme, de noms sur sa liste? », développe notre collègue.

Quant au gouvernement, face aux critiques de l’opposition, il se défend de toute duplicité.

« Le président est en campagne pour l’Europe depuis 2016. C’est un discours sur l’Europe. Pour toute question relative à la campagne des Européennes, veuillez vous rapprocher du parti Renaissance », a botté en touche la porte-parole Prisca Thévenot, interrogée sur le sujet à la fin du compte-rendu du Conseil des ministres, mercredi 24 avril.

Que peut-on attendre de ce discours ?

Se ralliant à l’avis des principaux ministres, l’Arcom va-t-elle considérer que, quoi que dise ou fasse Macron, c’est nul et non avenu et que son temps de parole ne vaut pas d’être décompté ?

Liste RN: Libération passe au crible la vie de chaque candidat

Le quotidien épingle Saidali Boina Hamissi pour des «propos extrêmement graves»

Saidali Boina Hamissi, 63 ans,  délégué départemental du Rassemblement National, invité dans Zakwéli
  ©Mayotte la 1ère

Le journal a épluché les déclarations passées de ce candidat RN et exhumé d’anciens propos qui pouvaient être qualifiés de sexistes ou complotistes,  parce que ce responsable du RN à Mayotte figure sur la liste de Jordan Bardella. Le HuffPost relaie l’article de Libération avec la photo de Marine Le Pen et Jordan Bardella, plutôt que celle du Mahorais, à des fins, à l’évidence, malignes.

« C’est la première fois qu’un parti métropolitain aussi important propose un mahorais directement à la candidature. » (Saidali Boina Hamissi)

Le NKVD (police politique soviétique) de la presse française reproche au responsable RN du 101e département français ses « propos extrêmement graves » notamment concernant les femmes, selon la porte-parole du gouvernement, Prisca Thévenot, qui ne manque pas d’enfoncer le clou dans la matinale de LCI ce mardi 23 avril.

« Est-ce qu’on a regardé ce candidat ? Le profil de ce candidat ? Les valeurs portées par ce candidat ? », a interrogé Prisca Thevenot, née Balasoobramanen de parents originaires de l’Ile Maurice, un état où est interdite la polygamie. Avant d’accuser Saidali Boina Hamissi d’avoir « participé à des théories du complot » ou d’avoir tenu « des propos extrêmement graves et dangereux à l’endroit des femmes, sur la soumission supposée des femmes par rapport à leur conjoint. » Mayotte, où l’islam est dominant, a toléré le mariage d’un homme avec plusieurs femmes jusqu’en 2011 quand l’âge du mariage des jeunes filles est passé de 16 à 18 ans, la répudiation a été interdite et de possibilité de faire des unions polygames, mais les situations actuelles de polygamie sont maintenues.

Thévenot pointe de surcroît « un Mahorais qui a une admiration pour Poutine » et « soutient la polygamie » de son milieu culturel…

« Vermines », « cafards », « soumission de la femme »

22 avril 2024

La ministre déléguée fait référence, sans le dire, au travail de Libération. Le quotidien a effectivement exhumé, lundi, d’anciens écrits publiés par le nouveau candidat du Rassemblement national sur sa page Facebook. Un espace relativement confidentiel avec une cinquantaine « d’amis » ou abonnés.

Le quotidien relève par exemple des publications de 2017, lorsque Saidali Boina Hamissi – déjà membre du parti de la droite nationale à l’époque – qualifiait de « vermines » ou de « cafards » les habitants d’un quartier de Mamoudzou envahi par les Comoriens voisins attirés par des services sociaux de meilleure qualité. Il relayait également un texte d’un militant local qui s’en prenait aux Comoriens, appelant les Mahorais à « éradiquer ce fléau migratoire (…) cette vermine qui nous ronge jusqu’à l’os. »

Dans un autre registre, cinq ans plus tard, le responsable du RN à Mayotte s’est fait remarquer pour sa facilité à relayer des propos complotistes, toujours selon Libé, à propos de l’épidémie de Covid-19. Et pas seulement.

Après avoir publié la vidéo du journaliste Richard Boutry, un désinformateur notoire (France TV et TV5 Monde et groupe TF1) qui parlait de «la  distanciation sociale et des gestes barrières » comme « des concepts inventés, liés au satanisme », Saidali Boina Hamissi n’a pas hésité à relayer une publication selon laquelle le « terrorisme islamique » n’existe pas, puisqu’« il s’agit de mercenaires recrutés, payés, entraînés, armés et protégés par des gouvernements occidentaux, notamment ceux des US et de la France. »

Outre des propos élogieux à l’égard de Vladimir Poutine, le nouveau candidat RN – qui devrait figurer à une place non-éligible sur la liste de Jordan Bardella – s’est également illustré en évoquant la « soumission de la femme. » Qui, selon lui, « vient naturellement lorsqu’elle se sent aimée, protégée et valorisée (sic) par son mari. » Une hérésie pour les féministes.

Les mesures de dernière minute des eurodéputés de la mandature sortante

Voitures électriques, plastique, chargeur USB-C, … 

Donjon de forteresse ou
siège du Parlement européen à Strasbourg ?

Les élections européennes du 9 juin approchent et les eurodéputés vivent cette semaine la dernière session plénière de cette mandature au Parlement européen, alors que les institutions européennes restent méconnues, obscures, lointaines et déconnectées. Un Français sur deux s’estime mal informé sur le fonctionnement de l’Union européenne et sa part de responsabilité dans la grogne génerale, selon un Eurobaromètre publié en 2021.

Or, ce qui se joue à Strasbourg ou à Bruxelles a un terrible impact sur la vie quotidienne des Français, comme le savent les agriculteurs en colère, et sur les réglementations nationales sur lesquelles pèsent les directives européennes en matière économique, écologique ou sociale, au nom du principe de primauté (dénommé également «priorité» ou «suprématie») du droit de l’Union européenne (UE) sur le droit de ses membres : en cas de conflit entre un aspect du droit de l’UE et celui du droit d’un État membre (droit national), le droit de l’UE prévaut.

Les eurodéputés sur le départ ont voté 10 mesures qui ont eu ou vont avoir une incidence très concrète et attendue sur la vie des Français, mais sans bouleverser leur mode de vie ou leurs conditions de travail, leurs revenus, leur espérance de vie. Avant le scrutin du 9 juin, l’heure est au consensuel..

  • La fin des voitures thermiques

L’une des mesures les plus marquantes de ces cinq dernières années a sans doute été la décision de mettre fin à la vente de voitures et de camionnettes thermiques neuves en 2035. Après cette date, les constructeurs ne vont plus avoir le droit de vendre des véhicules roulant aux énergies fossiles. La revente d’un véhicule et le marché de véhicules thermiques d’occasion seront eux toujours autorisés.

Avant l’interdiction pure et dure de 2035, un objectif de « mi-parcours » a été fixé aux constructeurs: à compter de 2030, les véhicules particuliers neufs devront émettre 55% de CO2 de moins que la moyenne des émissions des véhicules neufs en 2021.

  • Le plastique à usage unique

Terminé les gobelets, les pailles et les couverts en plastique qu’on jette juste après les avoir utilisés. En application depuis juillet 2021, cette directive veut imposer une économie circulaire où les matières sont réutilisables et les produits sont réparables plutôt que jetables. Elle veut également réduire la dissémination de ces déchets dans la nature.

  • Le chargeur universel

Fin 2022, le Parlement a adopté de nouvelles règles pour faire du port USB dit de « type-C », la norme des chargeurs des petits appareils électroniques d’ici à la fin de 2024. Le but: réduire le nombre de production et de déchets électroniques, faciliter la vie des consommateurs et réduire le monopole d’Apple sur les connecteurs.

  • La publicité ciblée sur Snapchat

Sur le réseau social Snapchat, aux 27,3 millions d’utilisateurs français, on peut désormais savoir pourquoi telle publicité est proposée et comment fonctionne l’algorithme. En tapant sur la mention “Pourquoi je vois cette pub”, chaque compte peut désormais connaître la façon dont il est ciblé par la publicité et choisir de limiter leur personnalisation. Cette mesure a été prise dans le cadre du Digital Service Act (DSA) voté en juillet 2022 qui vise à responsabiliser les plateformes.

  • L’interdiction de brûler les vêtements invendus

En décembre 2023, le Parlement européen a interdit la destruction des vêtements et chaussures neufs invendus, en s’inspirant de la loi française antigaspillage pour une économie circulaire (dite loi Agec) en vigueur dans l’Hexagone depuis 2022. Les industriels ont désormais interdiction de détruire les produits neufs non alimentaires qu’ils ne parviennent pas à écouler sur le territoire européen.

Avec cette mesure, l’UE espère inciter les mastodontes de la fast fashion ultra-polluante à limiter le gaspillage des tissus neufs. Et à promouvoir le don de vêtements et les achats de seconde main.

  • Choisir le navigateur par défaut de son smartphone

Pour tous les utilisateurs d’un nouveau smartphone sur le sol européen depuis mars 2024, il est désormais possible de choisir son navigateur par défaut pour se rendre sur internet. Apple, Google et Microsoft sont ainsi tenus de présenter une liste de navigateurs web afin d’en choisir un par défaut, en vertu du règlement européen sur les marchés numériques (DMA).

Chez Apple, lancer Safari après l’installation d’iOS 17.4 affiche une liste de navigateurs. Du côté des appareils Google, un panneau de sélection apparaît également. Enfin, chez Microsoft, le choix est proposé lors de la configuration de Windows.

  • Pouvoir changer la batterie défectueuse de son vélo ou son smartphone

Selon un règlement voté en 2023 qui va entrer en vigueur en 2027, les consommateurs pourront retirer et remplacer les batteries portables dans leurs produits électroniques à tout moment du cycle de vie, sans devoir jeter l’appareil en entier. Ainsi, les constructeurs de vélos électriques ou de smartphones, entre autres, vont devoir permettre le détachement systématique des batteries et la possibilité d’en changer facilement.

Tous les déchets de batteries collectés devront être recyclés. Et des niveaux élevés de valorisation devront être atteints, en particulier pour les matières premières critiques telles que le cobalt, le lithium et le nickel. Pour aider les consommateurs, un QR code donnera accès à un passeport numérique contenant des informations détaillées sur chaque batterie de chaque appareil.

  • L’interdiction des paillettes faites de particules de microplastique

Les paillettes dites « libres » (que l’on retrouve dans des boîtes en plastique et qui sont utilisés lors des carnavals ou des festivals par exemple) disparaissent progressivement des rayons des magasins depuis octobre 2023. Les États-membres se sont en effet mis d’accord pour limiter le rejet dans l’environnement de toutes les particules plastique synthétiques de moins de 5 mm, qui ne sont pas biodégradables.

Paillettes libres et microbilles en plastique dans certains cosmétiques comme les exfoliants et les gommages sont les premiers concernés. L’objectif est d’éviter le rejet dans l’environnement d’une demi-tonne de microplastiques additionnels et qui viennent s’ajouter aux microplastiques issus de la dégradation des emballages.

  • Faire des virements bancaires d’une banque à l’autre sans frais

Dix secondes et un euro pour effectuer un virement automatique bancaire contre 24 à 48 heures et la gratuité avec un virement classique. Depuis début avril, il est désormais possible de profiter des virements instantanés sans payer de frais bancaires en plus.

Cela fait suite à une décision européenne qui contraint les banques à aligner leurs tarifs sur celui d’un virement classique. Or, en France, celui-ci est systématiquement gratuit. Dès le 9 janvier 2025, toutes les banques qui proposent le virement instantané ne pourront plus le facturer plus cher que le virement traditionnel.

  • Moins de marketing mensonger sur les produits du quotidien

Un shampooing « respectueux de l’environnement », un emballage « bio », un « pull durable »… Ces mentions marketing qui vantent des vertus écologiques de nombreux produits vont être interdites si elles ne reposent pas sur « une performance environnementale excellente reconnue », selon une récente directive européenne de mars 2024.

Les Etats membres ont deux ans pour transposer le texte européen et devront mettre ses dispositions en application à partir de septembre 2026. En supprimant une liste d’allégation écologique trompeuse, l’UE espère, selon le texte, « lutter contre les pratiques commerciales déloyales qui induisent les consommateurs en erreur et les empêchent de poser des choix de consommation durables ».

Faites le balance des interdits ou contraintes et des autorisations… Et rappelons qu’une directive européenne ne devient une fatalité que du fait d’un vote favorable des eurodéputés…

La Sorbonne autorise un « grand discours » de Macron sur l’Europe

Des eurodéputés s’autorisent à sécher

Discours de la Sorbonne 1
sur la refondation de
l’Union européenne

Ils n’ont ni piscine, ni chorale, mais plénière et, conviés par le président de la République à son discours de la Sorbonne version 2024, ont une bonne excuse pour publiquement se libérer du pensum : ils seront le même jour à Strasbourg pour la dernière séance plénière de la mandature.

Plus de sept ans après une première prise de parole sur le même thème, prononcé déjà dans ce haut lieu de la connaissance, Macron s’autorise à nouveau une prise de parole considérée comme une erreur de timing et une ingérence.

« Emmanuel Macron nous invite donc à assister à son grand discours sur l’Europe… pendant les votes au Parlement », cingle l’eurodéputée Manon Aubry qui est aussi la tête de liste de la France insoumise. « Faire ça pendant la dernière plénière du Parlement Européen, sérieusement !! », s’indigne aussi la socialiste Sylvie Guillaume, qui pointe le « succès mitigé » du précédent d’il y a 7 ans. « Que dire d’un Président qui, en gage d’amour à l’Europe, nous propose de venir l’écouter discourir au moment même où nous devrons faire notre travail de représentant•es du peuple européen en votant en son nom ? » abonde leur collègue écologiste David Cormand.

Réunis une dernière fois en plénière avant le changement de mandature, les eurodéputés doivent notamment voter à partir de 12h sur un paquet budgétaire, l’offensive iranienne contre Israël début avril mais aussi sur des aspects la Politique agricole commune, sujet hautement sensible après la crise agricole. Le Parlement doit notamment voter pour l’assouplissement de certaines mesures (dont les jachères) critiquées par une partie du monde agricole.

Sorbonne 2.0-24

En parallèle à 11h, Macron sera à la Sorbonne pour « donner un peu le cap de ce que le pays a fait et ce vers quoi nous allons et surtout pour les années à venir », selon ses précisions en marge d’un déplacement Conseil européen à Bruxelles.

En 2017, quatre mois après son élection, Macron avait prononcé depuis l’université un plaidoyer sur une Europe jugée « trop faible, trop lente, trop inefficace ». Il avait alors présenté une série de propositions, dont celle d’une défense commune. Sept ans et demi plus tard, après une pandémie qui a contraint les 27 à une coopération rare et le retour de la guerre aux frontières, Macron recommencera.

Ce Sorbonne 2 marquera aussi d’une certaine façon son entrée en campagne, même si son entourage s’en défend, jugeant qu’il vise d’abord à donner un cap pour l’après-élections européennes de juin. Le président a confirmé qu’il prendra part concrètement à la campagne, « dans les moments appropriés, dans le format et le cadre qui convient ».

Deuxième dans les intentions de vote, la liste de trois formations (Renaissance/Horizons/MoDem) menée par Valérie Hayer est largement devancée par celle du RN Jordan Bardella. Et voit son avance sur celle de Raphaël Glucksmann (PS/PLace publique) peu à peu grignotée, sans qu’on sache par quelle magie.

Macron « entre en campagne » pour tenter de sauver le soldat Hayer

Le chef de l’Etat va donc tenter de donner le souffle qui manque à la campagne de la tête de liste de la majorité présidentielle pour les européennes, Valérie Hayer.

La liste est donnée à 18, voire à 16 %, selon les sondages, loin derrière la liste RN de Jordan Bardella qui caracole en tête autour de 30 %, et suivi par celle de Raphaël Glucksmann (PS-Place Publique), qui s’accroche (11,5 à 14 %).

« Je donnerai un peu le cap de ce que le pays a fait [ce qui n’a pas de sens] et ce vers quoi nous allons et surtout pour les années à venir », a raconté Macron la semaine dernière, lors d’une conférence de presse dans le cadre du Conseil européen. Et il l’assume : « J’aurai l’occasion, évidemment, comme je l’avais fait il y a cinq ans, de m’engager dans cette campagne, de dire ma conviction pour l’Europe qui a mes yeux est un sujet essentiel, au sens propre du terme, pour notre pays ». Un engagement qui se fera « dans les moments appropriés, dans le format et le cadre qui convient ».

Une campagne de Valérie Hayer trop terne

De quoi muscler un peu la liste de la majorité? Macron a la faiblesse de le penser. « Coup de pouce, je ne sais pas, mais il va redonner la vision dans laquelle s’inscrit la délégation française au Parlement européen et son projet. Il va donner sa vision en tant que chef de l’Etat », avance l’eurodéputée Renaissance, Fabienne Keller, bien que son mandat expire en 2027, dans trois ans. « Il y a un enjeu de la part de la majorité de rentrer véritablement en campagne. Jusqu’à présent, Valérie Hayer a été seule en piste. Il fallait construire sa notoriété. 16-18 %, avec une tête de liste pas encore connue des Français, un programme pas encore publié, ce n’est pas une surprise. On en a sous le pied », assure Nathalie Loiseau. Une contre-vérité  puisque Hayer a reçu les soutiens de Bruno Le Maire, à Bayonne, contre le « défaitisme » dans la majorité, d’Edouard Philippe à Besançon et de Jean-Yves Le Drian, cinq ans ministre des Affaires étrangères de Macron qui a pris la tête du comité de soutien à la liste macroniste de Valérie Hayer aux européennes.

Mais précision de Loiseau, l’ancienne ministre chargée des Affaires européennes : « Ce n’est pas un discours de campagne. Il n’est d’ailleurs pas certains que les eurodéputés soient présents, car il y a encore session. C’est un bon signal que ce sont deux choses différentes », souligne Nathalie Loiseau. C’est aussi un enjeu de financement de campagne, pour ne pas risquer que ce discours soit comptabilisé par la commission nationale des comptes de campagne…

Européennes: un descendant de Napoléon 1er, candidat sur une liste souverainiste

Restaurer le pouvoir des nations et des peuples d’Europe

Joachim Murat
avec sa femme,
la princesse Yasmine Murat

Un arrière-petit-neveu de Napoléon 1er, Joachim Murat, sera candidat aux élections européennes sur une liste souverainiste, a-t-il annoncé vendredi 19 avril dans un communiqué de presse.

Agé de 50 ans, Joachim Murat se présente comme descendant du maréchal d’empire et roi de Naples Joachim Murat (1767-1815), qui fut le beau-frère de Napoléon Ier par son mariage avec sa sœur de Caroline Bonaparte.

Joachim Murat figure en 3e position sur la liste « inspirée par l’esprit du Conseil National de la Résistance »,  « Nous le peuple », menée par Georges Kuzmanovic, un ancien porte-parole de Jean-Luc Mélenchon qui avait quitté La France Insoumise en 2018 pour fonder son mouvement, « République Souveraine ».

Georges (Djordje) Kuzmanovic, né à Belgrade en Serbie (RFS de Yougoslavie, il y a 50 ans), est ancien combattant et officier de réserve.

Il intègre le Parti de gauche dès sa création et devient membre de son bureau national. Il rejoint ensuite La France insoumise et devient conseiller de Mélenchon sur les questions internationales et de défense durant la campagne présidentielle de 2017.

Invoquant des divergences, il quitte La France insoumise en 2018, puis fonde son propre parti, République souveraine, dont il est le président. Il est candidat déclaré à l’élection présidentielle de 2022 mais ne parvient pas à réunir les 500 parrainages nécessaires pour s’y présenter.

Son positionnement pro-Kremlin sur les guerres en Syrie et en Ukraine est contraire à la propagande macronienne et de sa presse.

Ancien officier parachutiste

8ᵉ prince Murat,
Joachim Murat,
descendant de Caroline Bonaparte, sœur de l’empereur Napoléon Ier,
et d’un autre Joachim Murat, maréchal d’empire
et roi de Naples.

Selon Joachim Murat, cette liste comprendra aussi Philippe Grégoire, un éleveur président du « SAMU social agricole », une association qui défend les paysans en difficulté, et l’écrivain Olivier Delorme.

Ancien officier parachutiste qui effectua son service militaire comme élève officier de réserve à l’école spéciale militaire de Saint-Cyr, puis au 14e régiment parachutiste de commandement et de soutien, à Toulouse, versé dans la réserve du 1er régiment de parachutistes d’infanterie de marine, qui participa à un déploiement en opérations extérieures au Kosovo, Joachim Murat se décrit en  » passionné de la France et de son modèle social qui ne supporte plus sa destruction programmée par les tenants de l’Europe fédéraliste« .

« Il est temps de redonner le pouvoir aux nations et aux peuples, face à une bureaucratie européenne oppressante et à une élite politique qui a trahi les principes fondamentaux de la démocratie, de la souveraineté et de la liberté, » insiste-t-il.

Il estime que « le bonapartisme est un courant politique d’essence républicaine qui vise à assurer l’autorité de l’Etat et qui garantit le respect de la souveraineté populaire par l’exercice du référendum. Le bonapartisme peut réconcilier les Français avec la classe politique car il favorise mécaniquement l’émergence d’une élite au service de l’intérêt général. ». Restaurer la souveraineté populaire et l’adhésion citoyenne par l’exercice du référendum, restaurer l’autorité de l’Etat sur l’ensemble de la France avec fermeté, renégocier les traités européens, repenser la gouvernance de l’Euro, relancer une nouvelle construction européenne, reprendre en main les leviers de souveraineté économique et unir les Français en rassemblant autour de l’idée de grandeur et de fierté nationale sont autant de points que défend Joachim Murat lors de ses interventions.

Pourquoi Rima Hassan, candidate LFI, est-elle convoquée pour « apologie du terrorisme »?

La militante franco-palestinienne doit assumer ses propos.

Rima Hassan, 7e sur la liste LFI aux européennes, est en position éligible. (Photo Pascal GUYOT / AFP)
Rima Hassan,
7e sur la liste LFI
aux européennes,
est en position éligible.

Rima Hassan devait être ce jeudi 18 avril à Lille pour parler de « l’actualité de la Palestine » aux côtés de Mélenchon. Mais la conférence de Rima Hassan a finalement été annulée par l’université, au même titre que le plan B des Insoumis, qui a, lui aussi, fait l’objet d’une interdiction, cette fois, de la Préfecture du Nord.

Au lendemain de cette séquence très commentée, Rima Hassan se retrouve encore au coeur de l’actualité. La Franco-Palestinienne a ainsi appris ce vendredi sa convocation par la police pour être entendue pour des faits « d’apologie publique d’un acte de terrorisme, commise au moyen d’un service de communication au public en ligne ». La candidate insoumise aux élections européennes a réagi à la convocation : «Je ne sais pas de quoi il s’agit« , a-t-elle feint. Mais elle dénonce auprès du journal Libération un développement qui « s’inscrit dans un climat politiquement inquiétant qui consiste à porter atteinte à un certain nombre de nos libertés fondamentales ».

Qui est Rima Hassan ?

Juriste franco-palestinienne de 31 ans, nommée au classement Forbes des « 40 femmes de l’année 2023 », la jeune militante politique, qui figure en 7ème place sur la liste LFI aux élections européennes de juin 2024, défend une position très radicale sur le conflit israélo-palestinien.

Petite-fille de Palestiniens partis de chez eux en 1948, Rima Hassan est née dans un camp de réfugiés palestiniens en Syrie, où est née sa grand-mère maternelle. Elle arrive en France à l’âge de dix ans, avec sa mère et ses cinq frères et sœurs.

D’abord apatride, elle obtient la nationalité française en 2010, puis est diplômée d’un master en droit international à l’Université Panthéon-Sorbonne après un mémoire sur la qualification du crime d’apartheid en Israël, dans une approche comparative avec l’Afrique du Sud.

Elle se sert de son expérience personnelle et crée en 2019 l’Observatoire des camps de réfugiés. « On a des problèmes d’enfermement, de privation de liberté, parfois des atteintes aux droits humains, dès lors que la structure d’urgence devient un lieu de vie », explique Rima Hassan. Sans compter, dit-elle, la « dépendance à la structure humanitaire », car « plus ils y passent du temps, plus il est difficile de les réinsérer dans les pays d’origine ou le pays hôte », expliquait-elle en novembre 2019. Elle travaille durant six ans à la Cour nationale du droit d’asile, CNDA, juridiction datant de 1952 examinant en premier et dernier ressorts les recours contre les décisions de l’OFPRA en matière d’asile

Suite à sa fondation de l’Observatoire des camps de réfugiés (informer, enquêter et sensibiliser sur les camps de réfugié-e-s, déplacé-e-s, migrant-e-s dans le monde), elle est entrée dans le classement Forbes 2023 des « 40 femmes d’exception qui ont marqué l’année et qui ont fait rayonner la France à l’international ».

Elle poursuit ses combats et fonde en 2023 le collectif Action Palestine France (organisation pro-palestinienne et antisioniste d’extrême gauche française, fondée en mars 2019 à Toulouse) pour porter ses combats. En février 2022, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, annonce sa demande de la dissolution du Collectif Action Palestine et du Collectif Palestine vaincra, accusant ce dernier d’« appel à la haine, à la discrimination, à la violence » et de cultiver « le sentiment d’oppression des « peuples musulmans » […] dans l’objectif de diffuser l’idée d’une islamophobie à l’échelle internationale », « sous couvert de défendre la cause palestinienne ».

L’activiste se fait connaître sur les plateaux de télévision par son engagement pour la Palestine, une région géographique et non pas un état, partie de l’Empire ottoman antérieurement au mandat britannique (conquête britannique: 1917 ; administration: 1923-1948). Un engagement qui lui vaut d’être classée en août 2023, avant l’offensive terroriste des islamistes du Hamas en Israël, dans les « 40 femmes d’exception qui ont marqué l’année et qui ont fait rayonner la France à l’international », par le magazine économique américain Forbes.

Malgré les massacres du Hamas sur le sol israélien, le 7 octobre 2023, elle dénonce la contre-attaque d’Israël, un « génocide », et réfute la solution à deux Etats (celle de l’ONU en 1947, acceptée par les  Israëliens, mais refusée par les Palestiniens), « from the river (Jordan) to the sea », slogan qui efface Israël, alors que 130 otages  sont toujours détenus à Gaza par le Hamas et qu’au moins un quart d’entre eux est mort.

Depuis les massacres du 7 octobre, L’Oréal famille Schueller-Bettencourt-Meyers) qu’elle conseillait sans états d’âme sur les enjeux d’insertion des réfugiés, a suspendu son contrat temporairement, craignant son activisme antisémite sur Internet.

Le conflit lui vaut une exposition médiatique importante, au point de faire d’elle une des figures de la cause palestinienne depuis la reprise du conflit ces derniers mois. Quelques semaines après les attaques du 7 octobre, le site révolutionnaire trotskiste Mediapart lui offre un entretien dans lequel elle dénonce « un carnage » à Gaza et un « génocide » des Palestiniens et pointe la responsabilité d’Israël dans la création du Hamas. Elle s’affirme un peu plus comme la voix de la cause palestinienne en France.

Pour résoudre le conflit, Rima Hassan propose la création d’un Etat unique binational démocratique, estimant dans un entretien avec 20minutes quil « n’y aura pas de solution à deux Etats ». Une position qui tranche avec celle de La France Insoumise qui est, elle, en faveur de la solution à deux Etats, comme l’immense majorité de la classe politique.

Menacée de mort

L’exposition médiatique de Rima Hassan – notamment deux participations à « C ce soir », l’émission de débat de France 5 – lui vaut d’être la cible de harcèlement et de menaces de mort par SMS et messages vocaux (« on va t’attraper salope, regarde bien derrière toi quand tu marches », « on va te violer et te brûler vive »), rapporte-t-elle auprès du journal Le Monde. Son nom est même inscrit sur un obus israélien avant d’être largué sur Gaza.

Face à ces menaces, elle renonce au poste que lui offrait… Amnesty international comme chargée de plaidoyer sur les questions de migration, et prend un billet d’avion pour le camp de réfugiés palestiniens de Nayrab, près d’Alep (Syrie), où elle est née et a vécu ses dix premières années, puis en Jordanie où elle prépare un livre. « Dans cette période horrible, j’ai ressenti le besoin d’être proche de mon peuple. On vit ce qui se passe à Gaza comme une ­deuxième Nakba », poursuit-elle auprès du Monde, en référence à l’exode forcé de sept cent cinquante mille Palestiniens en 1948, lors de la création d’Israël par l’Organisation des Nations unies (ONU).

Une polémique avec l’animateur Arthur et l’essayiste Rachel Khan

Ses prises de position font notamment réagir l’animateur Arthur, qui fait le lien avec sa nomination dans le classement Forbes. « Si vous voulez apparaître dans le prochain classement Forbes France, le plus simple est de faire l’apologie du Hamas et d’être une antisémite patentée », écrit-il.

La polémique est née, Rima Hassan réplique à l’animateur. « Voir Arthur s’en prendre à une femme palestinienne juste parce qu’elle est récompensée pour son travail et son parcours et utiliser son influence pour me faire sauter de ce classement dont la cérémonie de remise des trophées se tiendra en mars en dit long sur le sexisme et le racisme de ce boomer », répond Rima Hassan dans un message posté sur X dans la foulée. Elle dépose ensuite plainte pour diffamation contre Arthur.

Nouvelle polémique ce jeudi 18 avril. Sur X, l’essayiste Rachel Khan été critiquée par de nombreux internautes après avoir ironisé sur la situation à Gaza. L’écrivaine réagissait à une publication – elle aussi polémique – de Julien Bahloul, ancien porte parole de Tsahal, montrant des Gazaouis à la plage.

Une photo à l’apparente légèreté qui cache une situation bien plus critique sur place. « Aujourd’hui, c’était l’occasion pour nous d’aller à la mer. A cause de la forte chaleur, la tente est comme un four, et l’air est comme le feu », racontait notamment Mahmoud Al-Khatib, 28 ans, qui a dû fuir la ville de Gaza.

Capture d'écran X (anciennement Twitter)
Capture d’écran X (anciennement Twitter)

Visiblement ulcérée suite à la publication, Rima Hassan a rétorqué à Rachel Khan qu’elle est « une ordure ». Face à ce tweet, l’essayiste a annoncé avoir porté plainte pour injure publique ».

Plus française que toi, y a Rima Hassan :

La police convoque Rima Hassan, la militante franco-palestinienne

Accusée d’apologie du terrorisme, elle est candidate LFI aux européennes

Rima Hassan et Mélenchon, lors d’un meeting à Villepinte (Seine-Saint-Denis),
le 16 mars 2024

Eligible, en septième position sur la liste de La France Insoumise aux élections européennes, Rima Hassan a été convoquée par la police.

Nouvel avatar dans la campagne de La France Insoumise. La militante franco-palestinienne Rima Hassan, présente à la septième position de la liste du mouvement aux élections européennes, a été convoquée par la police pour «  apologie du terrorisme », indique vendredi LFI dans un communiqué.

Dans un autre communiqué, son avocat, Me Vincent Brengarth, «  confirme les informations selon lesquelles Mme Rima Hassan a reçu ce jour une convocation des services de police judiciaire », alors que Rima Hassan a dénoncé sur X «  des manœuvres purement politiciennes visant à compromettre [sa] liberté d’expression sur la Palestine ».

Selon la convocation, la militante controversée, par ailleurs juriste et spécialiste de la question des réfugiés, est convoquée à la fin du mois «  afin d’être entendue librement sur des faits d’apologie publique d’un acte de terrorisme, commise au moyen d’un service de communication au public en ligne ».

La France insoumise défend sa candidate

Rima Hassan, 2024

Les faits qui lui sont reprochés auraient été commis entre le 5 novembre et le 1er décembre, selon le document.

« Nous rappelons que Rima Hassan a condamné clairement, dès le premier jour, les actions commises par le Hamas le 7 octobre en les qualifiant d’attaques terroristes et en indiquant qu’il était moralement inacceptable de se réjouir de la mort de civils, tant du côté palestinien que du côté israélien », indique le mouvement Insoumis dans son communiqué.

«  Contrairement aux propos qui lui sont imputés, Rima Hassan n’a JAMAIS dit que les actions du 7 octobre étaient légitimes », ajoute le mouvement d’extrême gauche.

Jeudi 18 avril, une conférence à laquelle devait participer l’activiste a été interdite par arrêté préfectoral comme demandé par plusieurs responsables politiques, dont le président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, malgré son déplacement dans un autre lieu. Rassemblement également interdit à son tour, cette fois par la préfecture du Nord, en raison de « risques de troubles à l’ordre public » : « un abus de pouvoir de république bananière », selon Mélenchon sur X.

Hassan porte plainte contre un journaliste

Depuis plusieurs jours, c’est donc un véritable feuilleton politique qui accompagne cette conférence de Mélenchon et Rima Hassan  originellement accueillie par l’Université de Lille.

Un autre rebondissement, ce jeudi 18 avril, concerne la militante de 31 ans, qui annonce par ailleurs qu’elle a porté plainte contre Yoann Usaï, journaliste de CNews, pour des propos tenus sur la chaîne d’information en continu qualifiée d' »infâme » par le trotskiste.

Macron s’immisce dans la campagne de Hayer : LFI saisit la commission électorale

Macron s’affranchit de toute règle commune

Suite à un post de l’Elysée sur X, le coordinateur national de la France insoumise, Manuel Bompard, a annoncé ce mercredi 17 avril qu’il a saisi la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques. 

Un échange en tête-à-tête, concentré et complice et une vidéo vivement décriée par La France Insoumise (LFI). Manuel Bompard a annoncé ce mercredi 17 avril avoir saisi la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) après la parution d’une vidéo sur X, anciennement Twitter, de l’Elysée dans laquelle Macron vante les mérites de Valérie Hayer, son propre choix et tête de liste Renaissance aux européennes.

« On a la bonne candidate et je suis confiant, y déclare le président de la République en arrivant à Bruxelles pour un sommet européen. Et surtout on a, pour moi, les bonnes idées et celles qui se sont mises en place en Europe ces dernières années. »

Contraire aux règles ?

Il s’agissait de la première apparition publique du chef de l’Etat et de Valérie Hayer depuis le début de la campagne et à moins de deux mois du scrutin. Le chef de l’Etat était attendu à la traditionnelle réunion du groupe centriste Renew, avant l’ouverture d’un sommet européen.

Selon le coordinateur national de La France Insoumise « l’utilisation des moyens de l’Elysée pour faire la campagne de la liste soutenue par le président de la République est contraire aux règles de financement électorales ».

De son côté, le député Thomas Portes a dénoncé une « privatisation des moyens de l’État pour faire campagne ». Manuel Bompard a ajouté, dans un autre post: « Y a-t-il encore dans ce pays un garant des règles démocratiques? »

D’après le guide du candidat et du mandataire de la CNCCFP publié en novembre dernier, il est interdit pour un candidat d’utiliser un compte institutionnel pour « diffuser des messages de propagande électorale ».

Européennes 2024 : Jordan Bardella demandera la dissolution si le RN arrive en tête

Aligner l’Assemblée sur le pays réel

Jordan Bardella, qui conduit la liste du RN aux élections européennes, et Marine Le Pen ont annoncé ce mercredi 17 avril qu’ils réclameront une dissolution de l’Assemblée nationale si leur parti arrive en tête le 9 juin.

« Je demanderai le soir même la dissolution de l’Assemblée nationale », a prévenu le leader de la droite nationale, en estimant que « les élections européennes, c’est l’unique occasion, la seule élection nationale du quinquennat, qui doit donc permettre aux Français de s’exprimer sur la politique du gouvernement, de faire entendre leur colère à Emmanuel Macron et par conséquent de désigner le mouvement politique qui sera chargé de préparer l’alternance ».

« Quand on est au pouvoir, quand on a 10 à 15 points d’écart par rapport au premier parti d’opposition, il y a un 6 pour la majorité présidentielle », a encore fait valoir le patron du RN, selon qui « le président de la République n’aura pas d’autre solution que d’en revenir aux urnes ».

Le RN largement en tête des sondages

2019

Dans un sondage Toluna-Harris Interactive paru mercredi, la liste du Rassemblement national arrive largement en tête en recueillant 30 % des intentions de vote, loin devant celle des macronistes, créditée de 16 %.

En déplacement à La Réunion, Marine Le Pen a abondé en disant qu’elle « souhaite » des élections législatives anticipées si le scrutin de juin était « une débâcle pour le camp présidentiel »« Il (faudra) qu’Emmanuel Macron ait le courage d’en tirer les conséquences », a-t-elle ajouté lors d’un entretien sur la chaîne de télévision Antenne Réunion.

Marine Le Pen s’est par ailleurs de nouveau prononcée mercredi pour la suppression de l’octroi de mer, une taxe sur les produits importés spécifique aux départements et régions d’outre-mer, régulièrement dénoncée comme étant l’une des causes de la vie chère ultramarine.

Actuellement, le RN est crédité de 29% ou 30% des intentions de vote, mais il n’a pas droit à 30 ou 29% des députés.

Une conférence avec Mélenchon annulée à Rennes pour raison de « sécurité »

LFI conteste le motif

La conférence que devait donner mercredi 10 avril en fin de journée l’anti-républicain Mélenchon à l’université Rennes 2 a été annulée in extremis pour des raisons de « sécurité ». La France Insoumise voit dans cette interdiction une « signification politique évidente dans le contexte électoral » des élections européennes.

Les anti-républicains Mélenchon et Emma Fourreau, neuvième sur la liste de La France insoumise aux élections européennes, étaient invités par le premier syndicat étudiant de Rennes 2, Union pirate (2006), « combatif et inclusif », « écologiste et solidaire »… Mais « la sécurité de l’événement ne pouvait pas être garantie », a assuré la direction de l’université qui explique qu’elle a reçu « un mail de menace ». « Le risque a été confirmé par la préfecture », a ajouté la même source.

« Nous étions prêts à maintenir la conférence pour que ça se passe dans de bonnes conditions, en accord avec la préfecture », a estimé de son côté l’entourage de Mélenchon, précisant que « plus de mille personnes » devaient participer à cette rencontre.

Mélenchon et LFI ont des « doutes sur la menace »

Dans un communiqué sur le blog de Mélenchon, les Insoumis ont « exprimé (leurs) plus vifs doutes sur la réalité de cette menace », le mail reçu par la présidence de l’université évoquant, selon eux, une « menace d’attentat islamiste ».

« Nous pensons qu’il s’agit d’une opération islamophobe d’intimidation, comme nous l’avons déjà connu à Bordeaux en octobre dernier, avec le même résultat d’interdiction, suivi d’une campagne de vantardises de l’extrême droite se réjouissant d’avoir rendu impossible notre présence », poursuivent-ils, jugeant cette décision « liberticide ».

Dans une vidéo publiée sur X, Mélenchon a déploré « les délais » dans lesquels il a été informé de l’annulation. « Nous prenons toujours au sérieux les menaces et les moyens de sécurité qu’il faut mettre en place », a déclaré le dirigeant.

Le triple candidat à la présidentielle ajoute que LFI a échangé avec la préfecture pour mettre en place un dispositif de sécurité adapté, mais que ce dernier a été « refusé » par l’université. « Nous avons le sentiment d’avoir affaire à une provocation », indique-t-il. Dans son communiqué, LFI estime que « cette interdiction (…) prend une signification politique évidente dans le contexte électoral et dans celui de Rennes en particulier.  »

En octobre, une conférence du chef de file de LFI à l’université de Bordeaux avait été annulée quelques jours avant pour des « risques de troubles à l’ordre public ». Selon LFI, la faculté avait reçu « beaucoup de menaces d’extrême droite ».

Le fondateur du mouvement, qui figure sur la liste de Manon Aubry en position non éligible, multiplie les déplacements de campagne. Au-delà des européennes, il assume de faire du scrutin du 9 juin une forme de « premier tour » de la présidentielle 2027 à propos de laquelle il refuse soigneusement d’exclure sa propre candidature.

Lien PaSiDupes

Les européennes achèvent de disloquer la NUPES

Européennes 2024 : Olivier Faure dénonce la stratégie fratricide de La France Insoumise

Olivier Faure

Invité de Question politiques sur France Inter ce dimanche 14 avril, le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, n’a pas hésité à tacler la stratégie politique des anti-républicains de La France Insoumise en vue des européennes.

« Nous sommes face à une vague d’extrême droite sans précédent », regrette tout d’abord cet allié de l’extrême gauche, alors que le Rassemblement national est donné largement en tête des sondages, autour de 30 % des intentions de vote. « Je ne vais pas me réjouir quand je vois un score total de la gauche autour de 30 %. Je tends la main à tout le monde, à tous ceux qui veulent une offre positive pour battre Renaissance et l’extrême droite. Nous avons là une responsabilité. »

Malgré tout, Olivier Faure estime que La France Insoumise joue un rôle néfaste et contreproductif dans la gauche. « L’essentiel des attaques des Insoumis, Jean-Luc Mélenchon en tête, s’adressent à Raphaël Glucksmann : c’est ça, le rassemblement ? C’est ça, la volonté de mettre toute la gauche d’un même pas ? Et il faudrait que la France insoumise soit devant pour rassembler ? », interroge-t-il ainsi sur France Inter. « La réalité, c’est que ce n’est pas moi qui ai dit que l’élection présidentielle commence avec les européennes, c’est lui (Jean-Luc-Mélenchon). Dans ce cas, il faudra qu’il se conforme à ses résultats. »

« Quand on veut mener une coalition, on respecte tout le monde », insinue Olivier Faure.

« Pourquoi la Nupes s’est interrompue ? », interroge encore le premier secrétaire du PS. « Tout simplement parce qu’il y a eu des alertes répétées : l’argumentaire au moment de l’affaire Quatennens, puis pendant le débat sur les retraites, puis avec les violences urbaines, et ensuite avec l’absence de condamnation du Hamas le 7 octobre. »

Il poursuit son argumentaire : « Une coalition, ça ne peut fonctionner que quand il y a des règles et un respect en commun. La réalité c’est qu’au Parlement, ça fonctionnait plutôt bien : mais à chaque fois que Jean-Luc Mélenchon est intervenu dans le débat, il y a eu des difficultés. Parce que nous ne pouvions pas suivre des positions qui n’étaient pas de chercher des positions communes, mais de radicaliser la gauche sur un noyau dur qui est le sien. »

Le message de François Hollande

Par ailleurs, l’ancien président socialiste François Hollande a lui appelé ce dimanche à « très vite reconstituer une grande famille politique » social-démocrate « au lendemain des européennes »« qui doit être la plus grande à gauche et qui doit réunir toute la gauche ».

« Si la liste de Raphaël Glucksmann arrivait à être à 12 ou 13 % – ce serait une victoire, toute relative, mais n’empêche – et donc devenir la première formation à gauche, à ce moment-là, une recomposition est possible », a fait valoir l’ancien locataire de l’Elysée sur France 3, en appelant à « recréer une grande famille politique, celle de la social-démocratie », qui doit selon lui « avoir des propositions à faire au pays et redonner à une jeune génération un espoir ».

Si Raphaël Glucksmann arrive en tête à gauche, tels que les sondages d’intentions de vote l’anticipent pour le moment, « ça crée des responsabilités pour tous ceux qui ont soutenu cette liste et qui veulent demain arriver en 2027 à fournir une alternative », a estimé François Hollande.

« L’alternative, ça ne peut pas être simplement – c’est déjà suffisamment grave – le Rassemblement national. Il faut produire une autre alternative », a-t-il exhorté, tout en considérant que si les élections européennes sont « une étape », elles « ne préparent jamais la présidentielle »« Ce n’est pas la répétition ou l’anticipation de la présidentielle. En revanche, ça peut créer des conditions pour bien préparer la présidentielle », a-t-il ajouté.

La Palestinienne Rima Hassan (LFI) efface l’Israélite Glucksmann (PS) :

Renaissance étrille Glucksmann

Sondages européennes 2024 : Glucksmann et Maréchal surcotés à deux mois du scrutin ?

La gauche sondagière refait le coup de la promotion des rossignols

Où sont donc passés Bellamy et Hayer? La quatrième vague d’intentions de vote pour les élections européennes réalisée par la société YouGov marque une évolution derrière Bardella caracolant seul en tête.

Le sondeur des media de centre gauche ne montre pas un changement du rapport de force pour le RN, mais ça bouge derrière. Avec 29 % des intentions de vote, la liste Bardella est nettement au-dessus du score de 2019 (23,3 %) qui plaçait le RN en tête à l’époque ; surtout, elle devance aussi nettement la liste de la majorité présidentielle conduite par Valérie Hayer. Avec 19 %, l’eurodéputée macroniste sortante reste sous le score de Nathalie Loiseau il y a cinq ans (22,4 %). Et si l’écart se resserre un peu avec Jordan Bardella, c’est parce que ce dernier perdrait plus (-4) qu’elle (-1) par rapport à l’étude YouGov de mars 2024.

Le sondeur surveille en revanche deux listes  comme l’huile sur le feu: Reconquête avec Marion Maréchal et Les Républicains avec François-Xavier Bellamy qui pourraient repousser Glucksmann au quatrième rang. Fait inédit, la première profite d’un gain de quatre points, atteignant 9 % et passant ainsi devant son rival, même s’il gagne un point à 7 %, l’ancien professeur de philosophie reste en deçà de son score (déjà historiquement bas) de 2019 (8,5 %). Bellamy pâtit d’un manque persistant de notoriété :49% des électeurs de droite ne  connaissent pas cet eurodéputé sortant ou n’ont pas d’avis sur lui, selon l’institut Cluster 17.

Le sondeur YouGouv vote Glucksmann

La dynamique positive serait plus à gauche… Comme le mois passé, Raphaël Glucksmann gagne deux points. Avec 12 % d’intentions de vote, YouGouv crédite le candidat PS-Place Publique d’un score inespéré, presque deux fois supérieur à celui de 2019 (6,2 %). La tête de liste socialiste sort en effet du Top 10 de popularité, selon l’institut de sondages Cluster 17. Son score serait pourtant deux fois supérieur aux autres listes de gauche , selon YouGouv: Marie Toussaint et les écologistes sont à 6 %, tandis que Manon Aubry, tête de liste de la France insoumise, est à 5%. Un score tout juste suffisant pour obtenir des élus au Parlement européen. Quant à la liste Léon Deffontaines du PCF, YouGouv ne la calcule que pour la forme…

Aucune des autres listes testées, pas même celle du Parti communiste autour de Léon Deffontaines ne dépasse la barre des 3 %, qui permet un remboursement des frais de campagne.

L’enquête a été réalisée sur 1.028 personnes représentatives de la population française âgée de 18 ans et plus inscrites sur les listes électorales. Le sondage a été effectué en ligne, sur le panel propriétaire YouGov France, du 3 au 9 avril.

Européennes 2024, une galère pour la liste EELV de Marie Toussaint

Le passage de l’écologie punitive au totalitarisme écologique bloque dans les urnes

Le score de Les Ecologistes s’annonce maigre. Leur tête de liste Marie Toussaint se démultiplie sur le terrain  mais son totalitarisme dérange : des happenings, deux débats en quatre jours, sans oublier les interventions médiatiques régulières de la secrétaire nationale du parti Marine Tondelier. Mais rien ne semble y faire : non seulement elle n’a pas la manière, mais son idéologie inquiète. A moins de 60 jours des élections européennes, les Ecologistes sont en difficulté.

Le terme est employé par la n° 1 du parti elle-même, dans un e-mail envoyé jeudi 11 avril en fin de journée aux membres du Conseil Fédéral. On se demande bien ce qu’elle y connaît, mais Marine Tondelier y appelle à « la bienveillance » et à la « responsabilité » face à « la difficulté de la séquence » qu’elle dit « mesurer », rapporte Politico. L’entourage de Marie Toussaint ne dément ni le message ni son contenu, mais malgré tout maintient que « le moral est bon ».

Les sondages, eux, ne sont pas bons. Un compilateur confirme que la liste des Ecologistes est sur une pente descendante. Dans l’enquête d’opinion YouGov parue ce 12 avril, Marie Toussaint est à 6 %, un recul d’un point par rapport au mois de mars, de trois par rapport à janvier.

« Vent de dos » et « vent de face »

« On ne va pas dire qu’on ne regarde pas les sondages et c’est sûr qu’on préférerait qu’ils soient plus élevés », reconnaît-on en interne, même si « on reste combatifs et déterminés ». Marine Tondelier fait valoir sur Public Sénat le 11 avril que « cette élection se détermine très tard ». Sous entendu, rien n’est joué et, en 2019, personne n’avait vu venir la surprise Jadot.

A l’unisson, la paire Toussaint-Tondelier pointe le « backlash [sic (ressac): ça change de l’écriture inclusive] écologiste » du moment. « On préfère désigner les écologistes comme coupable de tout : il n’y a pas assez d’eau, c’est de la faute des écolos, l’agriculture c’est de la faute des écolos » caricature la cheffe du parti le 11 avril. Trois jours plutôt sur le plateau de L’Evènement sur France 2, Marie Toussaint assénait qu’était coupable l’influence des « lobbies » en réponse à une question sur sa faible popularité, laquelle contraste, selon la légende verte, avec la percée de l’écologie dans les préoccupations des Français.

« En 2019, on avait le vent dans le dos, aujourd’hui, on a le vent de face », observait dès janvier la cheffe de file. Un élément de langage répété désormais par l’ensemble de son équipe mais qui vient presque court-circuiter l’espoir d’une bonne surprise façon 2019. Surtout, il pose la question de la stratégie choisie.

Bayou, Ghebali… les Ecologistes rattrapés par leur marchaïsme et des scandales

Marie Toussaint a placé sa campagne sous le signe de la …« douceur politique » et se refuse à taper à bras raccourcis sur ses adversaires – de gauche a minima. Ne pas tendre le bâton pour se faire battre ?

Marine Tondelier et elle ont aussi assumé des happenings (dont le lamentable booty shake [encore un américanisme pour une danse du popotin] du lancement de campagne) qui ont fait sourciller en interne.

Et il n’y a pas que la forme qui interroge.

La composition de la liste doit être votée en Conseil fédéral samedi 13 avril avant une présentation officielle dans la semaine. Plusieurs noms sont déjà sortis : Charles Braine pêcheur et activiste breton, Priscilla Ludosky, ex-figure des gilets jaunes, Flora Ghebali, chroniqueuse radio… L’équipe de Marie Toussaint dit vouloir « faire entendre toutes les voix de l’écologie ».

Le message heurte en interne. Avant même son officialisation, le nom de Ghebali a suscité l’ire d’une proche de Sandrine Rousseau, Bénédicte Monville, qui y a vu « un camouflet » à la ligne, plus radicale, qu’elle défend. Pressentie pour être sur la liste, l’ex-conseillère régionale d’Ile-de-France n’en sera finalement pas et son exclusion du parti est aussi à l’ordre du jour samedi pour infractions répétées aux règles.

« L’affaire Bayou impacte forcément la campagne »

Les rivalités internes ne s’arrêtent pas là. Le 7 mars, l’affaire Bayou se ré-invite dans la campagne après la plainte de son ex-compagne, et la menace de grève de certaines troupes si le parti ne prend pas de sanctions officielles. L’ex-député écolo se met d’abord en retrait, puis démissionne de son groupe et du parti, dénonçant « un « acharnement déloyal et scandaleux », après le lancement d’une enquête externe. En vrai, cette affaire conjugale n’impacte pas l’électeur, mais seulement le parti où les féministes mènent la chasse aux hommes.

Depuis, impossible pour Marine Tondelier et Marie Toussaint de faire un entretien sans une question sur ce sujet. « L’affaire Bayou impacte forcément la campagne », exagère un membre de son entourage qui espère cependant que la séquence touche à sa fin. « Julien Bayou a démissionné, c’est plutôt une page qui se clôt plutôt qu’une page qui s’ouvre » veut aussi croire Marie Toussaint sur France 2.