Caricatures : l’archevêque de Toulouse se prononce contre la liberté de blasphémer

La liberté d’expression autorise-t-elle injures et obscénités?

Une caricature affichée devant le Conseil régional socialiste de Toulouse:
en hommage à… Samuel Paty ?

Monseigneur Robert Le Gall appelle au respect des religions et donc à ne pas les insulter ni à se moque d’elles ou des croyants, pour ne pas provoquer de réactions définitives.

« On ne se moque pas impunément des religions. » Au lendemain de l’attentat perpétré dans la basilique Notre-Dame à Nice – tuant trois Chrétiens, dont le gardien de l’église, l’archevêque de Toulouse voudrait, au contraire, appeler à abolir le droit au blasphème. 

« Vous voyez le résultat que ça donne »

Invité sur France Bleu Occitanie vendredi matin, le prélat – dont la devise épiscopale « De Unitate Trinitatis » (De l’unité de la Trinité), transposable aux religions monothéistes (judaïsme, christianisme et islam) – s’est même dit opposé à la diffusion de caricatures religieuses comme celles du prophète Mahomet – qui avait été montré en classe par le professeur Samuel Paty. Un acte que juge très négativement Monseigneur Robert Le Gall, 74 ans. Il a estimé que montrer ces dessins à des enfants était comme jeter « de l’huile sur le feu ». L’enseignant d’histoire-géographie avait été décapité à Conflans-Sainte-Honorine, vendredi 16 octobre, par un terroriste islamiste. « On ne se moque pas impunément des religions, vous voyez le résultat que ça donne », a grondé le religieux. Malgré ce déferlement de haine et ces deux récentes attaques, Monseigneur Robert Le Gall, ancien-père abbé bénédictin, a estimé sur France Bleu Occitanie : « On ne peut pas se permettre de se moquer des religions. »

Les églises resteront ouvertes

L’archevêque a préféré défendre « la liberté d’être ensemble, de parler ensemble, la liberté d’être des frères ensemble, mais pas de s’invectiver ». Même si le premier ministre Jean Castex a annoncé jeudi un plan vigipirate de haut niveau, Monseigneur Robert Le Gall a incité à l’ouverture des lieux de cultes à la dévotion individuelle. « J’ai donné la consigne aux prêtres d’ouvrir au maximum les églises, avec prudence, bien évidemment. » Pour lui, les croyants ont « plus que jamais » besoin « d’espaces de paix, de prières et de recueillement, qu’il s’agisse des mosquées ou des églises ». 

En revanche, en raison du second confinement annoncé par Macron mercredi dernier, les cérémonies religieuses seront interdites à l’exception des « enterrements » qui pourront se faire « dans la limite de 30 personnes ». Les mariages pourront aussi être célébrés « dans la limite de six personnes », a enfin précisé l’archevêque de Toulouse. 

Lyon: attaque d’un prêtre orthodoxe blessé grièvement

Le prêtre a été blessé par balle et l’agresseur christianophobe est en fuite

Eglise orthodoxe de Lyon

Une tentative d’assassinat christianophobe a visé un prêtre orthodoxe de nationalité grecque, dans le secteur Jean-Macé, du 7e arrondissement de la ville, au moyen d’un fusil à canon scié vers 16 heures à Lyon, mais l’auteur présumé des faits est en fuite, a indiqué une source policière.

Le prêtre était « en train de fermer son église », quand l’agression a eu lieu à l’intérieur du lieu de culte, un sanctuaire et possible lieu d’asile, a-t-on appris de cette source, confirmée par une autre, judiciaire. « Il n’y avait pas de cérémonie » en cours et « le prêtre n’était pas en tenue », a précisé cette dernière source.

Le religieux, âgé de 52 ans, atteint à bout portant par deux coups de feu, « au foie et à bout touchant ». Il se trouve dans un état grave, selon des sources autorisées. L’arme n’a pas été retrouvée, mais des témoins l’aurait vue, selon une autre source.

« Un événement est en cours à proximité du secteur Jean-Macé, dans le VIIe arrondissement à Lyon », a indiqué sur Twitter le ministère de l’Intérieur. « Les forces de sécurité et de secours sont sur place ». « Evitez le secteur et suivez les consignes des autorités », a-t-il précisé.

Le Parquet national anti-terroriste n’est pas saisi

« Je dois vous dire que vous devez compter sur l’entière détermination du gouvernement pour permettre à tous et à chacun de pratiquer son culte en toute sécurité et en toute liberté, notre volonté est forte, notre détermination ne faiblira pas, c’est l’honneur de la France, c’est l’honneur de la République », a réagi Jean Castex, en déplacement à Saint-Etienne-du-Rouvray au moment des faits. Le premier ministre était dans cette commune où le père Hamel avait été assassiné en 2016 – un prêtre proche de la communauté musulmane, comme pouvaient l’être les sept moines de Tibérine, enlevés par le GIA et assassinés en Algérie en 1996 – pour échanger avec la communauté catholique et constater le dispositif Sentinelle renforcé depuis l’attentat de Nice.

« La police judiciaire va être saisie des faits et c’est le Parquet qui communiquera », a-t-on appris auprès de la DDSP du Rhône. Le procureur de Lyon n’était pas immédiatement joignable. En l’état, le Parquet National Anti-terroriste n’a pas été saisi.

Les lieux de culte ouverts jusqu’à lundi

Ces faits surviennent trois jours après l’attaque de la basilique Notre-Dame-de-l’Assomption de Nice, où trois Chrétiens ont été tuées par un assassin islamiste armé d’un couteau. Le gouvernement a laissé une dérogation jusqu’à lundi inclus aux lieux de culte pour célébrer la Toussaint, avant un reconfinement pour lutter contre l’épidémie de Covid-19.

Après l’attentat de Nice, Macron a annoncé le passage de 3.000 à 7.000 soldats pour l’opération Sentinelle qui protège les lieux de culte et les écoles. A cela, viennent s’ajouter quelque 7.000 membres des forces de l’ordre, dont pour moitié des gendarmes réservistes, qui seront mis dès lundi à disposition des préfets pour assurer la sécurité.

Brahim Chnina est passé d’appels aux dons à des appels à l’action contre Samuel Paty

Tueur par procuration, il est passé des appels aux dons aux appels à la violence contre l’enseignant Samuel Paty

Brahim Chnina, une bonne tête d’islamiste ordinaire parmi nous

Passé judiciaire, implication et radiation d’une association musulmane d’aide aux handicapés, liens avec le terroriste Anzorov: de nouveaux éléments ont été rendus publics vendredi sur le père d’une des élèves du professeur assassiné, qui fait partie des sept personnes mises en examen dans ce dossier.

Deux semaines après l’assassinat par décapitation du professeur de collège Samuel Paty, il reste de nombreuses zones d’ombre autour de Brahim Chnina et de son association, ‘Aide-moi‘. Le 8 octobre, ce père de famille partage une vidéo sur Facebook dans laquelle il met en cause face caméra le comportement du professeur d’histoire-géographie de sa fille, scolarisée au collège de Conflans-Sainte-Honorine. Il raconte que l’enseignant a demandé à ses élèves musulmans de sortir de la classe avant de leur montrer l’image d’«un homme tout nu en leur disant que c’était le prophète des musulmans». On saura que sa fille était absente et que son témoignage est un faux. On apprendra aussi que le professeur a en fait mis en garde ses élèves et proposé aux élèves sensibles sur le sujet de sortir du cours le temps de l’exposition d’une caricature de Charlie hebdo, aussi obscène que puisse l’être un dessin Les jours suivants, il continue de partager sa version des faits dans plusieurs messages sur Facebook.

Le 16 octobre, Samuel Paty est assassiné à sa sortie du collège du Bois-d’Aulne par Abdoullakh Anzorov, un jeune migrant d’origine russe tchétchène, sans lien historique avec la France, âgé de 18 ans, dont quinze passées dans l’enseignement public laïc et obligatoire . Brahim Chnina fait partie des sept personnes qui ont été déférées devant la justice dans le cadre de cette affaire.

Ce n’est pas la première fois que ce Marocain de 48 ans a affaire aux services de police. Paris Match révèle ce vendredi qu’il n’a pas 20 ans quand il se fait interpeller pour la première fois. Il est ensuite cité dans diverses affaires pour vol, menaces ou importations de stupéfiants. En 2003, il refait parler de lui dans une affaire de violences sur sa concubine et d’escroquerie, toujours selon Paris Match.

Ces dernières années, il semble avoir adopté un autre mode de vie. En 2012, le décès de son frère handicapé le conduit à s’investir dans des associations caritatives musulmanes. Trois ans plus tard, il fonde l’antenne du Val-d’Oise d’Aide-moi, une structure qui vient en aide aux personnes en situation de handicap. Selon le statut de l’association, son but est d’organiser et de financer les voyages de «personnes dépendantes, handicapées, malades ou à motricité réduite». Aide-moi les accompagne notamment à faire un pèlerinage à La Mecque, la «oumra» en arabe.

Radié de l’association

Sur Facebook, Brahim Chnina partage de très nombreuses publications demandant de l’aide à des financements vertueux divers, de médicaments, de dispositifs médicaux ou d’activités de loisirs pour des personnes handicapées, à grand renfort de photos: on est en droit de penser que le produit de ces collectes va droit et intégralement aux bonnes oeuvres indiquées.

Mais ces multiples collectes de fonds ne sont pas du goût de la seconde antenne d’Aide-moi, située dans le Nord. D’après son avocat Damien Legrand, les fondateurs de l’association «se sont aperçus qu’il y avait de l’argent sur plusieurs comptes sans savoir de quoi il s’agissait, ni quels projets étaient financés», a-t-il indiqué à Paris Match. Toujours selon l’hebdomadaire, Chnina est alors radié de l’association et aurait dû passer devant le conseil de discipline de cette dernière le 19 octobre.

Il poursuit pourtant son activité d’appels aux dons sur les réseaux sociaux. Puis, le 7 octobre, le Marocain publie un premier message sur son compte Facebook à propos du professeur qui montre des images représentant le prophète Mahomet nu à la classe de sa fille, en son absence. Il appelle alors à «virer ce professeur d’histoire du collège», Samuel Paty, qu’Abdelhakim Sefrioui, l’activiste islamiste fiché S depuis des années traite de « voyou ». Depuis samedi, cet homme fiché S depuis des années ». En réalité, le service de fact-checking de Libération, Check News, a pu prouver que la fille de Brahim Chnina n’était pas présente lors du cours où Samuel Paty a montré des caricatures tirées de Charlie Hebdo, dont une représentait le prophète nu.

L’analyse de la téléphonie d’Abdoullakh Anzorov a montré qu’il avait appelé et échangé des messages sur WhatsApp (groupe Facebook) avec Brahim Chnina, sans que l’on connaisse le détail de leurs discussions. Les deux hommes se sont contactés à plusieurs reprises entre le 9 et le 13 octobre, ce qui interroge à la fois sur l’hypothèse d’un acte d’un fanatique isolé et sur la préméditation du projet criminel d’Anzorov, homme de main d’une mafia islamiste.

Chnina a également été en contact avec Abdelhakim Sefrioui, un militant islamiste bien connu des services de renseignements. Ensemble, ils se sont filmés devant le collège du Bois-d’Aulne, dénonçant une nouvelle fois ce qui s’était passé dans la classe de Samuel Paty. Ni le Renseignement, ni Facebook n’a réagi à cette action d’incitation à la haine et à la violence.

L’employeur de Chnina, CLE’O Group (Cergy, PS, dans le Val-d’Oise, 95), une agence de (cinq) service d’aide à domicile« service à la personne qui vous ressemble » ! [sic] – , a annoncé dans un communiqué avoir suspendu son contrat de travail, en attendant de prendre en charge son licenciement. L’agence – dont le gérant-fondateur est Zouhir Khoubani – a précisé que le père de famille est salarié chez eux depuis 2015, comme auxiliaire de vie sociale et chauffeur accompagnateur. Le secteur de l’aide à domicile, comme celui de l’aide au devoir, est suspecté d’activisme islamo-gauchiste et va devoir faire son ménage à domicile.

BFM avait fait la promotion de Zouheir Khoubani, dirigeant de la société ‘Vivre Avec Vous’ (Clichy, 92), placée sous statut privé et membre du groupe CLE’O…

Caricatures et assassinats: double langage de Macron dans la presse qatarie

Stupéfaction: sur al Jazeera, Macron tombe le bénard

Emir du Qatar et Macron à l’Elysée

Ni du off, ni de l’improvisation

Il dit comprendre que les blasphèmes de Charlie hebdo puissent « choquer »

Dans un entretien enregistré vendredi, dans lequel chaque mot, en français, est pesé, le cynique tente d’apaiser le monde arabe auprès de la chaîne qatarienne Al Jazeera. Ce président agile dit « comprendre » qu’on puisse être choqué par des caricatures obcènes de Charlie hebdo, sous-entendant toutefois qu’il ne l’est pas lui-même… Une position de contorsionniste que ne comprennent pas, en revanche, les Français qui se respectent et qui ont des valeurs échappant aux caricaturistes libertaires et, en l’occurrence, une certaine idée de la France (qu’on dit éclairée par l’esprit des Lumières.

« En même temps », et quelques heures seulement après avoir paru mi-dur, il mollit, s’excusant que « notre vocation » soit de « protéger nos libertés et nos droits ».

Ce samedi, sur les coups de 17 heures, la chaîne d’information qatarienne Al Jazeera doit diffuser cet entretien avec Macron autour du thème de la liberté d’expression.

La position bien roide et ferme du quadra exprimée au soir de l’hommage national à Samuel Paty dans la cour de la Sorbonne – défendre le droit à la caricature, dont celle visant le prophète Mahomet – a paru offensive à une partie du monde musulman.

Ses mots ont jeté de l’huile sur le feu de la crise diplomatique avec la Turquie de Recep Tayyip Erdogan, qui a annoncé, comme de nombreux pays d’obédience musulmane du Golfe au Moyen-Orient, un boycottage des produits français, une tare inutile sur notre balance commerciale en période d’épidémie sévère. Des manifestations ont pris pour cible Macron, piétinant ses portraits ou brûlant ses effigies. L’affaire a pris une tonalité plus tragique jeudi avec l’assassinat islamiste par décapitations commises dans une basilique de Nice, coûtant la vie à trois chrétiens anonymes en prières, du fait d’un barbare entré clandestinement en France depuis la Tunisie, avec la complicité de passeurs vertueux, les humanistes de SOS Méditerranée et de la vallée de La Roya.

Reconfinement : des libraires se rebiffent

Ces libraires dénoncent discrimination et «aberration»

Contraints de baisser le rideau pendant le confinement, les libraires dénoncent une concurrence déloyale des plateformes de e-commerce

Les amateurs de littérature ont anticipé les effets du reconfinement et se sont rendus dans leur librairie de quartier pour faire provision des dernières parutions. Mais les libraires se plaignent à l’unison, occultant cette poussée des ventes représentant un chiffre d’affaires de plusieurs semaines qui pourraient les mener sans grand dommage au déconfinement annoncé pour le début décembre. Si les lecteurs devaient faire face à la pénurie au-delà de cette date, ils pourraient relire les grands classiques avec profit. Libraires et lecteurs pourraient toujours se rabattre sur les e-books qui sont en accès payants et permettent de limiter la casse du tiroir-caisse. Il resterait aux éditeurs à soutenir le petit commerce du livre: la solidarité s’imposerait à eux naturellement…

Comme ils ont stocké le papier-toilette, les inconditionnels du livre-papier ont veillé à faire le plein d’ouvrages et sont prêts à assurer leur survie littéraire pendant plusieurs semaines. Dès jeudi, le Syndicat national de l’édition (SNE), le Conseil permanent des écrivains (CPE) et le Syndicat de la librairie française (SLF) ont pourtant demandé à Macron que les librairies soient considérées comme des commerces essentiels et qu’elles puissent continuer à accueillir leurs clients. Or, dans la soirée, Jean Castex a confirmé qu’elles ne feront pas exception : elles fermeront. On peut le comprendre, si on sait que le livre ne s’achète pas comme un kilo de patates et s’accompagne souvent de conseils de lecture et d’un temps prolongé passé dans un lieu clos public.

La FNAC a finalement rétropédalé ce vendredi soir : après avoir annoncé qu’elle garderait ses magasins ouverts pendant le reconfinement, au prétexte de réponse aux «demandes en équipement informatique», l’enseigne de biens culturels et électroniques a finalement dû décider sous la pression de fermer ses rayons littérature, par «souci de responsabilité».

Mais, en revanche, les supermarchés n’ont pas été contraints de fermer leurs rayons livres pour autant. Et cette disparité fait, une nouvelle fois, les choux gras d’AMAZON, assurent les libraires, laissant croire que les bouquins vendus en supermarché seraient majoritairement des biens culturels de première nécessité.  La librairie solidaire d’Emmaüs est-elle incriminée ?

Face à ce qu’ils considèrent comme de la concurrence déloyale, et forts du succès des bars et restaurateurs qui ont défendu avec succès la thèse de leur rôle humanitaire dans cette société de nantis qui ne peuvent se faire leur petit noir expresso, leur oeuf mollet ou leur mojito à la maison, les professionnels montent au créneau. Alors que François Busnel, animateur charismatique de la Grande Librairie, sur France 5 – et dans le XXe de Paris ? – , a annoncé ce vendredi le lancement d’une pétition pour maintenir les librairies ouvertes, des libraires se sont exprimés sur leur ressenti face à ce déséquilibre commercial et culturel.  Une lecture qui peut s’arrêter ici: tous sont du même avis, à quelques 50 nuances près de bile noire. Vert foncé.

«C’est une double peine,» selon le délégué général du Syndicat de la librairie française. Une peine plancher imposée par la covid.

«Qu’on soit obligés de fermer les librairies alors que la Fnac et les supermarchés sont ouverts et autorisés à vendre des livres, c’est une double peine. On ne demande pas leur fermeture, mais il faut mettre tout le monde sur un pied d’égalité. Une librairie, ce n’est pas juste des livres empilés dans un rayon. Nos librairies sont impliquées dans la vie des quartiers, ce sont des lieux de culture, de rencontre, qui organisent des événements… Ce n’est pas pour rien si les clients sont revenus en masse dès la fin du déconfinement. Une librairie, c’est un lieu précieux où se noue une relation humaine, un engagement, entre les lecteurs et les libraires,» estime Guillaume Husson.

Info ou intox: le CNL assure que « ce sont les jeunes qui lisent de plus en plus (91 %, +9 points), mais ceux qui considèrent lire « beaucoup de livres » sont toujours les femmes (32 %) [malgré leur « double journée »] et les 65 ans et plus. Les retraités bouquinent: ils sont 96 % à se déclarer lecteurs [la cataracte et la DMLA ne sont pas des obstacles].

« Une concurrence déloyale, absurde et inacceptable». Avec les salles de réa.

Le « click’n collect », c’est déjà en Ehpad:
bientôt à la morgue ?

«J’ai ce client qui m’a dit, « j’adore ta librairie, car j’achète toujours le livre d’à côté celui pour lequel je suis venu, » raconte Michel Stievenard, libraire depuis trente ans et dirigeant depuis vingt-cinq à l’Arbre à lettres à Paris. C’est ça, une librairie. Les Français [certains, une minorité] ont un rapport privilégié avec leurs libraires. Notre fermeture, c’est un déchirement pour beaucoup d’entre eux. On s’attendait à la fermeture. Un peu moins au manque d’équité sur la vente des livres. C’est le cœur de métier du libraire, pas celui de la Fnac. Alors pourquoi sont-ils autorisés à en vendre et pas moi ? C’est une concurrence déloyale, absurde et inacceptable. Pour la chaîne du livre dans son intégralité, auteurs, éditeurs, fabricants, libraires, il est plus que nécessaire que nous restions ouverts. On est armés, on est capables d’accueillir du public. Le ‘click and collect’ [‘cliquez-retirez’, si on n’a pas eu le temps d’aller acheter son dictionnaire !] ne nous sauvera pas : on perd notre dimension de conseil qui est très importante [surtout pour demander où se cache l’ouvrage convoité ou… le commander sur la plateforme numérique de la chaîne de libraires ! Et revenir…]. Nos clients sont très militants : ils nous encouragent. Mais cette situation est une nouvelle fois un boulevard pour les géants de la vente en ligne comme Amazon et nous met en danger.»

«Le click and collect ne remplacera pas les échanges qu’on peut avoir». A priori.

Les trois chrétiens assassinés dans la basilique de Nice étaient des musulmans !

«Je me souviens après les attentats de 2015, les gens sont venus dans ma librairie, simplement pour parler, pour trouver un refuge, un endroit où ils se sentaient en sécurité [où on peut passer du temps à se contaminer et quand les églises ne sont plus des sanctuaires]. On est en train de vivre deux grands bouleversements, la pandémie d’un côté, le terrorisme de l’autre, avec les récents événements à Nice ou Conflans-Sainte-Honorine, explique Coline Hugel, libraire depuis vingt ans, qui dirige depuis deux ans la librairie café du Bateau Livre, à Pénestin dans le Morbihan. Face à tout ça, on a besoin que les librairies restent ouvertes. [raisonnement paradoxal qui fait peu cas de la vie humaine]. Elles sont comme des sanctuaires où on cherche de la culture, de l’intelligence, de la réflexion [argumentaire embarrassant, si on n’ignore pas que la culture non islamique – et pas seulement la musique – est une offense à l’islam des fanatiques] . On l’a bien vu pendant le premier confinement : les gens ont eu un besoin criant de livres [quel pourcentage de la population et quelles classes sociales: les « illettrées » de GAD ?]. Beaucoup ont redécouvert pendant cette période la puissance d’évasion de la lecture. Les séries sur Netlifx, ça ne suffit pas. Alors oui, je vais organiser un système de retrait sur commande, d’envoi par la poste, un peu comme pendant le printemps. Mais le click and collect ne remplacera pas les échanges qu’on peut avoir dans une librairie. C’est honteux que les rayons livres de certains commerces restent accessibles alors qu’on nous a contraint à fermer. Mais le report du prix Goncourt et Interallié est très fort symboliquement. Des grands prix littéraires reconnaissant que ce n’est pas juste que les récompenses soient décernées à des livres sans les librairies pour les vendre. Ils sont solidaires, c’est encourageant.» Reconnaissent-ils aussi que ces prix littéraires ne sont guère mieux que des ententes entre maisons d’édition et des appels suspects à consommation.

Denis Mollat  : «On est capables d’accueillir nos clients en toute sécurité»

«Autant pour le premier confinement, je n’étais pas favorable à l’ouverture des librairies. On avait du gel hydroalcoolique au compte-gouttes, il n’y avait pas de masque, les gestes barrières n’étaient pas maîtrisés…, commente Denis mollah Mollat, dirigeant de la librairie bordelaise du même nom. Mais là, on sait faire. On est capables d’accueillir nos clients en toute sécurité. En plus, les fournisseurs sont cette fois capables de nous approvisionner. C’est difficile de comprendre pourquoi les FNAC et supermarchés peuvent continuer à vendre des livres alors que les librairies en sont privées. C’est un grand malaise, on a un sentiment d’aberration. Contrairement au premier confinement, personne n’est en chômage partiel chez Mollat. Nos 110 salariés dont 54 libraires sont prêts : on continue les ventes par internet qui représentent désormais 14% de notre chiffre d’affaires, on fait du click and collect et de la vente au comptoir, comme dans une pharmacie. Mais ça n’a rien à voir avec la possibilité de se promener en librairie, de découvrir des ouvrages.» Quelle différence avec le ‘drive’, procédure efficace plébiscitée par les clients des grandes surfaces, dont il faut bien admettre qu’elles retiennent l’attention de l’exécutif, sans pourtant créer du lien social…

L’interlocuteur naturel de ces plaignants est Alain Griset, chef d’entreprise, ancien président de l’Union des entreprises de proximité, ministre délégué aux petites et moyennes entreprises. Si ils le trouvent.

Représailles: un commerçant interdit l’accès à sa supérette aux femmes voilées

Ce commerçant du Gard placarde une affiche explicite

Le gérant de la supérette a affiché un communiqué interdisant l'accès à sa supérette aux femmes voilées.
Le gérant de la supérette a affiché un communiqué interdisant l’accès à sa supérette aux femmes voilées.

Une affiche sur une vitrine d’un magasin Vival à Nîmes interdisait l’entrée aux femmes voilées. Le groupe Casino, propriétaire de la marque, condamne cette initiative personnelle qui va à l’encontre des valeurs de l’enseigne et a fait retirer l’affiche.

« A compter de ce jour, toute personne voilée ne sera pas autorisée à rentrer dans le magasin ». Cette affiche qui a été apposée jeudi 29 octobre au soir sur la vitrine d’un magasin Vival à Nîmes a mis le feu aux poudres sur les réseaux sociaux, alors qu’un nouvel attentat à Nice venait de frapper la France. 

« Le directeur lui-même a laissé ce message et dit ouvertement qu’il en assumera les conséquences », a déclaré dans un message adressé à la rédaction de Midi Libre, Ilyes El-bir. Ce Nîmois affirme haut et fort : « Nous, musulmans, nous ne sommes pas des terroristes, nous, musulmans, n’acceptons pas tous ces drames. Nous sommes aussi Français et cet acte de racisme est inadmissible. » Le ‘racisme’ arabe, possible, mais le ‘racisme’ musulman, ça ne fait pas sens.

Ce vendredi matin, la vitrine avait été caillassée.  Le Parquet a ouvert une enquête pour refus illicite de vente et discrimination

Ce vendredi matin, la vitrine de la supérette avait été caillassée.
La vitrine caillassée de la supérette  

Plusieurs autres personnes faisaient part de leur intention de porter plainte et d’organiser une manifestation devant le magasin. 

Le groupe Casino, propriétaire de la marque, a réagi jeudi soir sur Twitter : « Nous venons de prendre connaissance de cette affiche, nous la condamnons avec la plus grande fermeté. Il s’agit d’une initiative personnelle qui va à l’encontre des valeurs de l’enseigne. Nous avons fait le nécessaire pour tout faire retirer. »

Ce vendredi matin, la vitrine de la supérette avait été caillassée.

Ce matin, le magasin nîmois avait été caillassé et la vitrine était totalement dégradée. Ce vendredi, la justice nîmoise indiquait qu’une enquête avait été ouverte sur les menaces reçues par le commerçant sur les réseaux sociaux. Les auteurs des messages seraient en passe d’être identifiés. A ce stade, aucune information n’a filtré sur  la possible qualification  juridique du message apposé sur la devanture du magasin. Les investigations ont été confiées à la Sûreté départementale.

Contacté, le directeur du Vival nîmois, restait injoignable, ce vendredi matin.

La police municipale effectuait une patrouille dans le secteur de la rue Bonfa ce vendredi après-midi.

La police municipale effectuait une patrouille dans le secteur de la rue Bonfa ce vendredi après-midi. 

Le Parquet ouvre une enquête pour discrimination et refus de vente

Le procureur Maurel a  confirmé avoir ouvert une enquête pour discrimination et refus de vente.
Le procureur Maurel a confirmé avoir ouvert une enquête pour discrimination et refus de vente. 

Ce vendredi, le Parquet de Nîmes, par la voix du procureur de la République, a indiqué qu’une enquête est ouverte pour refus illicite de vente et discrimination.

Des investigations avaient par ailleurs démarré sur les menaces dont le commerçant a été l’objet et manifestement les dégradations perpétrées sur le magasin. Le dossier est confié aux policiers de la Sûreté départementale du Gard.

Dépôt de  plainte officialisé 

Ce vendredi après-midi,  Me Khadija Aoudia, avocate communautariste, a confirmé avoir déposé plainte auprès du procureur de la République pour discrimination en raison « de leur appartenance ou de leur non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une Nation, une prétendue race ou une religion déterminée ».

Me Aoudia a confirmé avoir déposé plainte.
Me Aoudia a confirmé avoir déposé plainte.

L’avocate pénaliste dénonce aussi dans sa plainte le refus de vente matérialisé par l’interdiction d’entrée aux personnes voilées.  Me Aoudia a aussi visé dans sa plainte une violation des dispositions de la convention européenne des droits de l’Homme (CEDH), elle estime  que ces agissements sont contraires à l’article 9 de cette convention. « Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction, ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction individuellement ou collectivement, en public ou en privé, par le culte, l’enseignement, les pratiques et l’accomplissement des rites. La liberté de manifester sa religion ou ses convictions ne peut faire l’objet d’autres restrictions que celles qui, prévues par la loi, constituent des mesures nécessaires, dans une société démocratique, à la sécurité publique, à la protection de l’ordre, de la santé ou de la morale publiques, ou à la protection des droits et libertés d’autrui ». « 

L’avocate nîmoise Khadija Aoudia représente 57 détenus de Nîmes, Montpellier, Tarascon, Perpignan, Aix-en-Provence et Fresnes, qui déposent plainte contre le gouvernement pour « non-assistance à personne en danger », en pleine épidémie de coronavirus. Khadija Aoudia a « fait son 7h50 » sur France Bleu Gard Lozère. La cour de Cassation, c’est-à-dire la plus haute juridiction française, a rendu une décision qui donne la possibilité aux juges de libérer un détenu si celui-ci parvient à faire valoir des conditions de vie indignes

Abdallah Zekri monte au créneau et annonce un dépôt de plainte

Ce vendredi matin le délégué général du CFCM et président de l’Observatoire national contre l’islamophobie Abdallah Zekri, ci-dessus, ex-président de l’Observatoire de lutte contre l’islamophobie (élu en 2011 sur proposition du président marocain d’origine de l’époque, Mohamed Moussaoui, ré‐élu en 2020) indiquait qu’il allait saisir la préfecture du Gard car il ne cachait pas sa crainte d’éventuels débordements et appels à manifester aux abords du commerce comme cela a pu être dit sur certains réseaux sociaux. 

« Ce n’est pas aux gens de se faire justice eux-mêmes face à ce message dont le contenu est discriminant. C’est à la justice de faire son travail et de superviser une enquête. Pour ma part, la structure que je représente entend déposer une plainte pénale dans les meilleurs délais entre les mains du procureur de la République de Nîmes ». 

Abdallah Zekri ajoutait par ailleurs comprendre l’émotion suscitée par les attentats terribles de ces derniers jours et qu’il avait condamné fermement ces assassinats. Et l’adepte du « en même temps » macronien – et de la taqîya – de « Néanmoins, on ne peut  permettre que des gens fassent l’amalgame entre terroristes et musulmans et soient ainsi stigmatisés. Je demande à nouveau aux personnes qui se sentent  concernées de ne pas se laisser déborder et ne pas créer de troubles mais à saisir la justice, comme nous allons le faire. »

Abdallah Zekri, a demandé en février 2015 au président du CRIF Roger Cukierman de présenter des «excuses publiques» après ses propos tenus la veille sur les «violences» commises par les «jeunes musulmans». «On veut des excuses publiques», avait martelé A. Zekri.

Attentat de Nice: SOS Méditerranée, coupable du passage du clandestin, terroriste tunisien passé par Lampedusa et La Roya

L’assassin est un migrant pris en charge par une ONG « humanitaire« , complice d’assassinat

Neutralisé par les policiers, le terroriste islamiste Brahim Aoussaoui, clandestin tunisien, a été acheminé par une ONG « humanitaire » !

Ce que l’on sait du terroriste qui a tué trois personnes ce jeudi matin.

L’assaillant qui a tué trois personnes ce jeudi matin à Nice est un Tunisien de 21 ans, passé par l’île de Lampedusa. Le terroriste est arrivé en Europe fin septembre, et en France début octobre en situation irrégulière, selon Nice Matin. 

L’assassin christianophobe a-t-il bénéficié de la complicité des activistes de la Vallée de la Roya? A 50 km de Nice, au cœur des Alpes-Maritimes, des habitants accueillent et assistent des réfugiés venus à pied de Vintimille, en Italie. Au risque d’être punis par la loi. Cédric Herrou, le berger et meneur médiatisé, devra-t-il répondre de ses actes ? Jusqu’ici, il n’a écopé que de sursis ou de relaxe pour l’aide au séjour et à la circulation d’étrangers en situation irrégulière. Et en situation d’assassinats ?

Anti-fasciste islamo-gauchiste, Cédric Herrou jugeant l’Etat raciste, comme les anti-racistes racialisés du Comité Traoré

La cour de Cassation a annulé ce mercredi la condamnation à quatre mois de prison avec sursis de Cedric Herrou.

Le militant avait saisi la juridiction après avoir été condamné en août 2017 par la cour d’appel d’Aix-en-Provence pour avoir porté assistance à des migrants à la frontière franco-italienne.

En cassation, la justice a retenu la modification de la loi Asile et immigration, qui consacre le principe de fraternité.

Toujours selon le quotidien, qui cite des sources proches du dossier, il se nommerait Brahim Aoussaoui.

Placé en quarantaine à son arrivée en Italie, il a ensuite été laissé libre, avant d’être obligé de quitter le pays. 

Ce jeudi matin, il a été neutralisé par la police une dizaine de minutes après ses assassinats à l’arme blanche. Avant d’être pris en charge par les services d’urgence, le tout dans un état grave. 

Le procureur de la République doit donner des détails sur l’identité du terroriste et sur les circonstances de l’attaque. 

La chaîne des responsabilités devra être établie et les coupables sanctionnés.

Dijon: une manifestation de Turcs, interrompue par les forces de l’ordre 

Des tirs de gaz lacrymogène pour repousser des membres de la communauté turque dans le centre de la ville.

« Il s’agit d’une manifestation, rien de plus »,
a fait savoir la préfecture. (Illustration) 

Au lendemain d’une démonstration de force similaire près de Lyon, une « grosse soixantaine » de membres de la communauté turque a manifesté à Dijon, jeudi 29 octobre au soir. 

« Il s’agit d’une manifestation, rien de plus », a précisé la préfecture, après la diffusion de vidéos sur Twitter montrant des dizaines de manifestants brandissant des drapeaux turcs et criant « Allah akbar » (« Dieu est le plus grand », en arabe) dans le centre de Dijon. Filmés le poing levé, les manifestants ont été repoussés par des tirs de gaz lacrymogène vers la gare.

Des affrontements à Décines-Charpieu mercredi

Mercredi soir, les forces de l’ordre étaient déjà intervenues pour empêcher « plusieurs dizaines » de membres de la communauté turque d’en « découdre » avec des Arméniens à Décines-Charpieu, ville de la banlieue lyonnaise qui abrite le mémorial du génocide arménien, avait indiqué la préfecture du Rhône. Il faut signaler aussi que cette commune – prise au Parti socialiste par LR en 2014 – possède un important « centre culturel » recélant une mosquée et son école coranique, mais aussi une école privée musulmane.

Cette manifestation était intervenue après une tentative de blocage, mercredi matin, du péage de Vienne (Isère), au sud de Lyon, par des militants pro-Arménie qui avait dégénéré, faisant quatre blessés, dont l’un frappé à coups de marteau. Si la préfecture de l’Isère avait simplement évoqué des « échauffourées » avec des automobilistes, la presse locale a mis en cause la communauté turque dans ces affrontements.

Dijon avait été secouée à la mi-juin par une démonstration de force de centaines de membres de la communauté tchétchène qui avaient défilé en pleine ville plusieurs nuits durant pour se venger de l’agression de l’un des leurs qu’ils disaient être le fait de membres de la communauté maghrébine. Les images de personnes brandissant des armes, factices ou non, et de violences urbaines avaient été largement diffusées, en France et à l’étranger.

Caricatures de Mahomet : des Maliens exigent de Macron des excuses

Alors que nos troupes combattent les terroristes islamistes à leurs côtés au Mali, de nombreux musulmans ont dénoncé les propos de Macron, à l’appel du Haut Conseil islamique à dénoncer les caricatures du prophète.

Un homme brandit une pancarte  appelant au « Respect à mon prophète » lors d’un rassemblement devant la Grande Mosquée de Bamako le 28 octobre 2020. 

Quelque 5.000 fidèles musulmans se sont rassemblés dans et autour de la Grande Mosquée de la capitale malienne Bamako pour la célébration du Maouloud, anniversaire de la naissance du prophète Mohammed, mercredi. A cette occasion, ils ont fustigé les caricatures du prophète Mahomet, au cœur d’une crise entre la France et le monde arabo-musulman.D’après Radio France International, RFI, ce sont les propos du président Macron, en particulier, qui ont été pointés du doigt.

Protestations et boycottages…

Le Haut Conseil islamique du Mali (HCIM), principale organisation islamique dans ce pays à 90 % musulman – et présidé par Chérif Ousmane Madani Haïdara, prédicateur dont l’enseignement est jugé opposé à la violence et aux groupes terroristes -, qui avait appelé à ce rassemblement, dénonce « les discours irresponsables, diffamatoires, calomnieux et antirépublicains » d’E. Macron « sur l’islam et les caricatures », a déclaré son secrétaire général adjoint, Moussa Bocar Bah. Le président du Haut Conseil malien est un musulman malikite qui a créé en 1993 le mouvement religieux appelé Ançar Dine. Le  malékisme est l’une des quatre écoles classiques du droit musulman sunnite et la plus importante en France. La Grande Mosquée de Kairouan, Tunisie, avait, depuis le IXe siècle, la réputation d’être l’un des plus importants centres d’enseignement de la jurisprudence malikite.

Courroie de transmission traditionnelle entre le pouvoir et les musulmans du Mali, l’organisation réclame des « excuses à la communauté musulmane du monde » du président français, a-t-il ajouté. « Nous condamnons la violence sous toutes ses formes comme moyen de lutte, d’expression et de revendications. fort de ce constat, le Haut Conseil islamique du Mali demande l’interdiction immédiate de toute publication de caricatures du Prophète. »

« La France et les Français ont dépassé les bornes. Ils ont touché à l’intouchable, notre prophète Mahomet. C’est impardonnable », a pour sa part estimé un vice-président du HCIM, Mohamed Traoré.

« Stop à la provocation. Sinon, il y aura pire », menaçait une banderole déployée dans la mosquée, pleine à craquer, où était notamment présent l’imam conservateur Mahmoud Dicko, ancien dirigeant du Haut Conseil et l’une des personnalités les plus influentes du Mali.https://www.youtube.com/embed/bmaJM7lpwyk

Lors de la cérémonie d’hommage à Samuel Paty, professeur d’histoire décapité près de Paris le 16 octobre dans un attentat islamiste pour avoir montré à ses élèves des caricatures du prophète de l’islam, le président Emmanuel Macron a promis que la France ne renoncerait pas à ces dessins, au nom de la liberté d’expression. Il est depuis lors devenu la cible de manifestations dans plusieurs pays.

Déclaration de l’imam salafiste Mahmoud Dicko, ancien étudiant à l’université islamique de Médine, Arabie saoudite, pendant deux ans (connue pour diffuser la doctrine wahhabite chez les étudiants musulmans venus du monde entier), ancien dirigeant du Haut Conseil (janvier 2008-avril 2019), opposant au président Ibrahim Boubacar Keïta et l’une des personnalités les plus influentes du Mali:

… se multiplient dans les pays musulmans

La Mauritanie a également exprimé lundi son « indignation » face aux actions d’incitation, selon elle, menées contre l’islam, au nom de la liberté d’expression, a annoncé un communiqué de son ministère des Affaires étrangères.

« La République islamique de Mauritanie suit avec indignation les actions d’incitation menées depuis un certain temps contre l’islam sous le fallacieux prétexte de la liberté d’expression, ainsi que la provocation des musulmans en portant atteinte à notre prophète Mohammed », a souligné le ministère.

« Aussi, la Mauritanie, tout en dénonçant ce comportement qui n’a rien à voir avec la liberté d’expression », a poursuivi le communiqué, dénonce « tout acte de terreur commis au nom de la religion contre des innocents ».

Suite aux propos du président Macron, les appels au boycottage des produits français se sont aussi multipliés ces jours-ci en Mauritanie, pays à 100 % musulman sunnite.

Dans les zones rebelles en Syrie, dans la bande de Gaza ou en Libye, des portraits du président français ont été brûlés. Dans plusieurs pays du Golfe, des marchandises françaises ont été retirées des étals.

Téhéran a convoqué le numéro deux de l’ambassade de France en Iran. Islamabad a fait de même avec l’ambassadeur de France au Pakistan.

En Jordanie, le ministre des Affaires islamiques Mohammed al-Khalayleh a protesté.

Le Maroc a « vigoureusement » condamné les caricatures. Tout en rappelant son attachement à « l’islam du milieu », le pays du « commandeur des croyants » a condamné la volonté de poursuite de la publication de caricatures du prophète des musulmans.

Le Haut Conseil islamique en Algérie a fustigé une « campagne virulente » contre l’islam. Le Conseil des sages musulmans, basé à Abou Dhabi et présidé par le grand imam d’Al-Azhar, a annoncé son intention de poursuivre Charlie Hebdo et « quiconque offense l’islam ».

A Dacca, Bangladesh, les manifestants scandaient des slogans appelant au « boycott des produits français » et à « punir » Macron. « Macron fait partie des quelques dirigeants qui adorent Satan », a affirmé à la foule un haut responsable de l’IAB, Ataur Rahman. Il a appelé le gouvernement bangladais à « mettre dehors » l’ambassadeur français. « La France est l’ennemi des musulmans. Ceux qui la représentent sont aussi nos ennemis », a affirmé Nesar Uddin, un jeune responsable de l’organisation. Le Bangladesh, en particulier son industrie textile, est un important partenaire commercial de la France. Le cimentier Lafarge est l’un des principaux investisseurs français dans le pays. Le pays a connu plusieurs attaques islamistes ces dernières années. En juillet 2016, au moins 17 étrangers sont morts dans un attentat commis par un groupe lié à l’organisation Etat islamique contre un café de Dacca.

Le dirigeant de la république russe de Tchétchénie, Ramzan Kadyrov, a même affirmé que le président français pousse les musulmans « vers le terrorisme ».

Les affrontements communautaires entre Turcs et Arméniens s’étendent à Vienne et à Lyon

Les heurts entre Arméniens et Turcs sur l’A7 gagnent les métropoles gangrénées voisines

pompiers
Le matin, les affrontements ont fait 4 blessés sur l’A7

L’A7 avait été bloquée au niveau du péage de Vienne le 28 octobre dès 7h30 dans les deux sens. Ce mouvement venait en « soutien au peuple arménien du Haut-Karabakh ». Des heurts ont vite éclaté avec des Turcs de la région. Ils se sont poursuivis tard dans la nuit jusqu’à Décines, dans la banlieue de Lyon, où se situe un centre culturel islamique, avec école privée et mosquée.

Tout a commencé dès 7h30 le mercredi 28 octobre par un blocage du péage de Vienne en Isère, provoquant d’énormes bouchons en direction de Lyon et de Marseille.

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Les manifestants, entre 300 et 400 immigrés, ont expliqué qu’ils manifestent en raison « de la crainte qu’un deuxième génocide  soit en train de se reproduire en Arménie.  » On veut que ça s’arrête. On veut la paix « , a dit l’un d’entre eux. 

 » On n’est que trois millions en Arménie et on se bat contre trois pays, la Turquie, l’Azerbaïdjan et la Syrie – sans compter les Israéliens qui fournissent les drones » servant à bombarder les positions arméniennes, a dénoncé ce manifestant, alors que d’autres scandaient derrière lui « reconnaissance ! ».

Depuis fin septembre, de nouveaux combats, les plus sanglants depuis un quart de siècle, opposent Azerbaïdjanais et séparatistes du Haut-Karabakh. Cette région montagneuse du Caucase, peuplée d’Arméniens, a proclamé en 1991 son indépendance, qui n’est pas reconnue par la communauté internationale. 

Sur l’A7, le blocage a rapidement dégénéré en affrontements, avec des membres de la communauté turque des environs. Bilan, selon la préfecture de l’Isère, quatre blessés, dont une personne plus sérieusement à coup de marteau.

D’importants moyens  avaient été engagés par les forces de l’ordre qui ont dispersé les manifestants un peu après 9 heures.

Les affontements se poursuivent à Vienne, puis à Décines, dans la banlieue de Lyon

Après l’autoroute A7, le terrain d’affrontements entre les deux communautés s’est étendu dans le nord du département. « Une cinquantaine de véhicules de la communauté turque ont été signalés par le Centre d’opérations et de renseignement de la gendarmerie sur la commune de Roussillon « .

A 19h30, près de 250 personnes ont bloqué la circulation en centre-ville, et défilé vers la place de l’Hôtel de ville en scandant des slogans anti-arméniens.

Une dizaine de tirs de mortiers a été lancée sur les véhicules de police en sécurisation. Ils n’ont pas fait de blessé, mais ont atteint la vitre arrière d’une des voitures. Les policiers ont répliqué avec un tir de LBD. 
Ce n’est qu’à 20h45 que l’ensemble des manifestants a quitté la commune de Vienne, avec l’intention cette fois de se rendre à Décines, dans la banlieue est de Lyon.

« Une expédition punitive à Décines, pour en découdre »

« Une expédition  punitive, visiblement organisée par les nationalistes turcs des Loups Gris, décidés à en découdre avec des Arméniens », comme en témoignent nombre de videos amateurs twittées par des riverains, dans les rues du centre-ville, ils ont scandé des slogans pro-Erdogan et des menaces en direction des Arméniens. « Allah Akbar », « Vous êtes où les Arméniens ?! » 
Un important dispositif policier avait été mis en place et les attendait « avec 101 fonctionnaires déployés sur zone dans le but de rétablir l’ordre républicain, » selon la préfecture du Rhône. 

Au total, 19 véhicules ainsi que « l’intégralité des protagonistes ont été contrôlés » selon les services de l’Etat.  65 personnes ont écopé d’une amende pour non-respect du couvre-feu. Le calme est finalement revenu vers 23h.

« Les tentatives d’intimidation et les actions communautaires hostiles n’ont pas leur place dans la République, » a réagi dans la nuit le préfet du Rhône Pascal Mailhos.

« La chasse à l’Arménien n’a pas sa place dans la République, » a déclaré Danièle Cazarian, la députée LREM du Rhône, qui a présidé le  Centre national de la mémoire arménienne à Décines-Charpieu jusqu’en 2017 et qui revient de mission en Arménie. Elle annonce par ailleurs que la LICRA va saisir la justice.  

Un Afghan armé d’un couteau arrêté à Lyon

Inoffensif, parce que 26 ans, armé « d’un couteau de 30 centimètres » et déséquilibré !…

Un Afghan en tenue traditionnelle, armé d’un couteau – classique -, et considéré comme menaçant – islamophobie -, a été interpellé ce jeudi 29 octobre dans le 2e arrondissement de Lyon aux abords d’une station de tramway, non loin de la gare Perrache. «Le Progrès » et « Lyon Mag » rappirtent que cet homme est de nationalité afghane et est âgé de 26 ans. Le Figaro précise qu’il était vêtu d’une djellaba et d’une veste de treillis.

L’individu interpellé « portait un couteau de 30 centimètres et semblait prêt à passer à l’acte », précise Pierre Oliver, le maire LR du 2e arrondissement de Lyon. Dans un tweet, il salue la vigilance de la police.

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L’homme allait passer à l’acte

Le suspect, qui souffre de troubles psychiatriques – excuse moisie: y avait longtemps ! -, aurait déclaré avoir « entendu des voix » qui lui ordonnaient de tuer: un classique…. L’homme allait passer à l’acte, précise une source judiciaire, en qualifiant paradoxalement de « sérieux » cet « incident « , survenu après l’attaque christianophobe au couteau qui a fait trois morts dans la basilique Notre-Dame de Nice, faisant trois morts, plus tôt dans la matinée.

Déjà « signalé aux services de renseignement », ce musulman inoffensif, dans la force de l’âge et porteur d’une lame de 30 cm, a été placé en garde à vue pour « port d’arme prohibé et menaces avec arme ». L’enquête a été confiée à la PJ de Lyon, a également précisé le Parquet, en relevant que « les investigations concernant les motivations, la personnalité et le profil du mis en cause étaient en cours ».

Un peu plus tôt jeudi, dans le 8e arrondissement de Lyon, un autre homme porteur d’un couteau avait été interpellé alors qu’il disait vouloir passer à l’acte, selon une source policière. Mais cet incident, serait, selon cette même source, le fait d’un déséquilibré.

Consolation des victimes potentielles, passées ou à venir, l’assassin islamiste est un barbare « déséquilibré » !

Dissolution de BarakaCity: son président demande l’asile à Erdogan

BarakaCity dissoute, son président demande l’asile à la Turquie

Idriss Sihamedi, fondateur de l’association islamiste BarakaCity

Comme annoncé il y a plusieurs jours par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, l’association humanitaire BarakaCity, accusée par les autorités de propager l’islamisme radical, a été dissoute ce mercredi par décret en Conseil des ministres. Ses avocats ont annoncé saisir le Conseil d’Etat.

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La décision était attendue depuis huit jours et c’est le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, qui l’a lui-même annoncée sur Twitter peu avant 13 heures : ce mercredi, l’ « ONG humanitaire islamique » (auto-définition) BarakaCity a été dissoute par décret en Conseil des ministres. Selon le patron de la Place Beauvau, «elle incitait à la haine, entretenait des relations au sein de la mouvance islamiste radicale, se complaisait à justifier des actes terroristes».

Une dissolution qualifiée d’«étape importante» dans le «combat» de la France contre l’islamisme par le président Macron.

Sur sa page Facebook, l’association a dénoncé «un tissu de mensonges», une mesure «basée sur de la diffamation». «Nous engageons les derniers recours en France (même s’ils sont minces) et mettons tout en œuvre pour déplacer notre siège dans un pays respectant les musulmans», a rapidement annoncé son président, Driss Yemmou, dit Idriss Sihamedi.

Le 20 octobre, Sihamedi avait été informé par le ministère de l’Intérieur qu’une procédure de dissolution de l’ONG association était engagée. Une décision motivée par l’assassinat islamiste de Samuel Paty, enseignant à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), quatre jours plus tôt, alors que l’exécutif déployait une offensive tous azimuts contre la «mouvance» islamiste radicale.

Créée en 2010 par des musulmans d’inspiration salafiste, l’association basée à Evry-Courcouronnes (Essonne), qui revendique des actions humanitaires dans une vingtaine de pays, était depuis plusieurs années surveillée par les autorités. En cause, notamment, la personnalité de son fondateur et président. En janvier 2016, sa condamnation du bout des lèvres de l’Etat islamique (EI) sur un plateau de Canal+ avait provoqué la polémique. BarakaCity avait déjà fait l’objet d’une enquête pour «financement du terrorisme» et «association de malfaiteurs terroriste», ouverte en mars 2016 et classée sans suite trois ans plus tard.

Ces dernières semaines, Sihamedi a par ailleurs fait l’objet de deux gardes à vue après des plaintes pour cyberharcèlement, déposées par la chroniqueuse de RMC Zohra Bitan et l’ex-journaliste de Charlie Hebdo Zineb El Rhazoui. Libéré sous contrôle judiciaire, il doit être jugé les 4 et 18 décembre.

«Diffusion d’idées haineuses, discriminatoires et violentes»

Selon le décret de dissolution, «nonobstant son objet officiel, l’association « BarakaCity » propage des idées prônant l’islamisme radical» et, via les comptes Facebook et Twitter de l’ « ONG » (?) et ceux de son président, «diffuse et invite à la diffusion d’idées haineuses, discriminatoires et violentes». Leur sont notamment reprochées les réactions à leurs messages publiés sur les réseaux sociaux : commentaires «hostiles à l’Occident, à la laïcité, aux francs-maçons ou encore aux musulmans qui ne partagent pas la conception de l’islam prônée par l’association», propos antisémites ou «apologétiques de crimes contre l’humanité» – lesquels n’ont pas fait l’objet de «retrait» ni d’une «quelconque modération» de la part de l’association ou de son président, souligne le texte. Pour les autorités, BarakaCity «doit être regardée comme provoquant à la haine, à la discrimination ou à la violence».

Il lui est également reproché de «se livr[er], sur le territoire français ou à partir de ce territoire, à des agissements en vue de provoquer des actes de terrorisme en France ou à l’étranger». Sont ainsi incriminés des propos récents de Sihamedi, l’un «légitimant la mort en martyr», deux autres condamnant la republication des caricatures de Mahomet – «Qu’Allah maudisse Charlie et enflamme leurs tombes à la chaleur du soleil», écrivait-il le 3 septembre sur Facebook –, ainsi que ses tweets visant Zohra Bitan et Zineb El Rhazoui. Mais aussi la découverte sur un ordinateur, lors d’une perquisition administrative à son domicile en mai 2017, de cinq anachid (chants religieux) jihadistes et d’un numéro de Dar al Islam, l’une des revues de l’EI. Sihamedi est accusé de s’être «rendu personnellement en Syrie, en zone occupée par l’Etat islamique, en septembre 2018» – ce que l’intéressé nie formellement. Est par ailleurs cité dans le décret un élément non évoqué dans la notification initiale de Beauvau : «Il apparaît que l’antenne turque de l’association est dirigée par Mehmet Uzun, ressortissant franco-turc, ancien délinquant multirécidiviste et figure du salafisme, adepte des préceptes encourageant le jihad en Irak et en Syrie.»

Pour l’exécutif, «l’ensemble des actes et prises de position, qu’ils émanent de M. Driss Yemmou Sihamedi ou de l’association BarakaCity, doivent être regardés comme un tout révélateur des intentions de l’association et doivent lui être imputés». C’est précisément ce raisonnement que contestent les avocats de l’ONG, William Bourdon et Vincent Brengarth, qui ont transmis leurs observations vendredi soir au ministère de l’Intérieur. Les publications de Sihamedi «ne sauraient engager l’association, l’ensemble de ses salariés et adhérents ainsi que ses activités humanitaires», écrivent-ils dans leur mémoire, consulté par Libération. Ils font également valoir que BarakaCity, dont les messages publics «n’ont jamais été poursuiv[i]s»«ne saurait être tenue pour responsable des commentaires réalisés sous [ses] publications […], sauf à introduire une forme inédite de responsabilité par capillarité». Pour les deux conseils, BarakaCity «ne participe ni directement ni indirectement à de quelconques activités susceptibles de troubler l’ordre public, encore moins de nature terroriste. Le traitement apparaît par conséquent totalement injustifié et disproportionné».

Demande d’asile à la Turquie

Dans un communiqué publié ce mercredi en fin d’après-midi, Mes Bourdon et Brengarth dénoncent la décision du gouvernement qui, disent-ils, «insécurise les deux millions de personnes à travers le monde qui bénéficient des aides de l’association humanitaire, en plus de jeter l’émoi au sein de la communauté musulmane». Et déplorent que leur proposition, faite lundi soir lors d’un rendez-vous avec la direction des libertés publiques et des affaires juridiques (DLPAJ) du ministère de l’Intérieur, d’ouvrir un «dialogue» soit restée lettre morte. «Nous avons proposé de réfléchir à des mesures qui pourraient être prises [par l’association] pour répondre aux attentes du ministère, explique Vincent Brengarth, contacté par LibérationNous nous attendions au moins à avoir un retour…»        

Les deux avocats indiquent avoir été mandatés pour contester «en urgence» devant le Conseil d’Etat le décret de dissolution, lequel est d’application immédiate. Idriss Sihamedi, lui, a annoncé sur Twitter vouloir déposer une plainte en diffamation contre Gérald Darmanin. Mais aussi demander «officiellement», pour lui et son association, l’asile politique… au président turc, Recep Tayyip Erdogan, alors que les relations entre Paris et Ankara sont plus tendues que jamais.Amaelle Guiton

Nouvel attentat à Nice, près d’une église: au moins trois morts, dont une femme égorgée

Une attentat christianophobe à l’arme blanche a eu lieu dans le secteur de l’église Notre-Dame, ce jeudi matin.

Notre-Dame de l’Assomption
 est une basilique située en plein coeur de Nice

Une femme âgée d’environ 70 ans a été égorgée par un lâche muni d’un couteau. Le terroriste, clandestin tunisien d’origine qui a transité par Lampdusa, a fait au moins trois morts, dont deux à l’intérieur de la basilique, selon une source gouvernementale et plusieurs blessés. 

Sérieusement blessée, une victime est décédée dans un bar proche où elle s’était réfugiée

D’après le maire de Nice, Christian Estrosi, le gardien de l’Eglise fait partie des victimes.

Les assassinats ont été commis vers 9h, aux abords de l’église Notre-Dame, en plein coeur du centre-ville de Nice. 

Le député Eric Ciotti et le maire Christian Estrosi estiment qu’il s’agit d’un attentat terroriste.

L’avenue Jean-Médécin a été bouclée.

Le quartier Notre-Dame a été bouclé.
Le quartier Notre-Dame a été bouclé

L’ « auteur » a été neutralisé

La police municipale a blessé le terroriste par balle. Toujours selon Nice Matin, la police municipale a touché l’individu de deux balles et l’a conduit conduit à l’hôpital. 

De nombreux coups de feu ont été entendus dans le secteur. Plusieurs détonations également. La BRI et le Raid sont sur place. Les démineurs devaient inspecter l’église.

Le commandant Gavello a demandé aux Niçois d’éviter le secteur et de respecter le périmètre de sécurité. « La situation est sous contrôle », a affirmé l’officier de la direction départementale de la sécurité publique. Tous les commerces du secteur ont été évacués et fermés. 

Le Parquet antiterroriste a ouvert une enquête pour « assassinat » et « tentative d’assassinat ». 

Minute de silence à l’Assemblée

En hommage aux victimes de ce nouvel attentat islamiste de Nice, une minute de silence a été observée jeudi à l’Assemblée nationale, en présence du premier ministre, présent pour son discours aux députés sur le deuxième confinement de celui qui devait être le champion du (premier) déconfinement.

« Je ne peux, une nouvelle fois dans les circonstances très difficiles que notre pays traverse, dans les épreuves qu’il subit, qu’appeller l’ensemble de la représentation nationale à l’unité et à la cohésion« , a dit – un soupçon récupérateur – le chef du gouvernement aux députés, avant de promettre qu’il fera  « tout son possible » pour revenir ensuite dans l’hémicycle.

La séance a été ensuite suspendue par le président de l’Assemblée, Richard Ferrand.

Macron va se rendre à Nice pour tenir des propos inoubliables…

Le président de la République passera d’abord par le centre de crise, place Beauvau.

La Conférences des évêques de France (CEF) a qualifié d’« innommable » cet attentat et souhaité que « les Chrétiens ne deviennent pas une cible à abattre ».

« Nous sommes émus, très touchés et dans une sorte de sidération devant ce genre d’acte innommable », a déclaré le père Hugues de Woillemont, le porte-parole de la CEF. « Il y a une urgence à combattre cette gangrène qu’est le terrorisme, de la même façon qu’il y a urgence à mettre en place de manière concrète une fraternité dans notre pays », a-t-il ajouté, en même temps.

Décines : « On va tuer les Arméniens », jurent des musulmans

Des partisans turcs ont mené une expédition punitive mercredi soir

Après les échauffourées de mercredi matin sur l’autoroute A7, 250 Turcs ont provoqué dans les rues de Décines pour intimider la communauté arménienne

A la suite des affrontements mercredi matin au péage de Vienne (Isère), des partisans turcs ont appelé à mener le soir-même une expédition punitive dans les rues de Décines (Rhône) pour intimider les pro-Arménie, soutiens de la population du Haut-Karabakh.

Dans cette ville de l’est lyonnais, où la communauté arménienne est fortement implantée, près de 250 personnes ont défilé avec des drapeaux turcs et scandant « On va tuer les Arméniens » ou « Ils sont où les Arméniens ? ». Plusieurs internautes ont par ailleurs, relayer cette action sur les réseaux sociaux.

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La municipalité, qui avait eu vent de cette manifestation dans la journée, avait déployé les forces de police nécessaires sur le terrain, rapporte Le Progrès. Les appels au calme, lancés par la communauté arménienne, et le dispositif de sécurité mis en place ont permis d’éviter les affrontements.

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« Les tentatives d’intimidation n’ont pas leur place dans la République », a déclaré dans la soirée le préfet du Rhône, précisant que 65 verbalisations pour non-respect du couvre-feu avaient été dressées à l’encontre des manifestants turcs. Le calme est revenu en fin de soirée dans les rues de Décines.

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De son côté, la Licra (Ligue contre le racisme et l’antisémitisme) a indiqué qu’elle avait saisi la justice. « Les Loups gris, organisation turque ultranationaliste violente, ont organisé hier à Vienne et à Décines de véritables « pogroms » contre des membres de la communauté arménienne. Ces mouvements doivent être dissous », argumente-t-elle.

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Yann Barthès loua les actions du CCIF dans Le Petit Journal…

Quand l’humour de mauvais aloi tue, au nom de la liberté d’expression

L’ancien patron du CCIF
Marwan Muhammad

Menacée de dissolution par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) avait été mis à l’honneur en 2012 dans l’émission Le Petit Journal de Yann Barthès, une émission quotidienne d’infodivertissement  diffusée en access prime-time diffusée sur la chaîne payante de télévision Canal+ (2004-2017), alors detenue par Vivendi. La dernière émission du Petit Journal avec Yann Barthès a lieu le 23 juin 2016. 

En 2012, dans l’émission Le Petit Journal de Yann Barthès, Canal+ mettait à l’honneur le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF). Au cours d’un reportage devant la gare Saint-Lazare, à Paris, Le Petit Journal louait l’action du CCIF qui distribuait des pains au chocolat aux Parisiens en réaction aux propos de Jean-François Copé.

Pour mémoire, l’ancien président de l’UMP avait évoqué lors d’un meeting, à Draguignan, la brimade d’un scolaire qui s’était fait voler son pain au chocolat « par des voyous » pour cause de ramadan. Des propos jugés « islamophobes » par le Conseil Français du Culte Musulman (CFCM), adepte de ka victimologie.

En même temps, depuis le discours d’hommage rendu par Macron le 22 octobre 2020 au professeur décapité par un islamiste tchétchène à Conflans-Sainte-Honorine, le président turc Recep Erdogan appelle à boycotter les produits français dans tout le monde musulman. Dans un communiqué du 26 octobre 2020, Mohammed Moussaoui exhorta les musulmans de France à « défendre l’intérêt » du pays face à la campagne de boycottAGE visant les produits français, qu’il considère comme « contre-productive » et créant de la « division » : « La France est un grand pays, les citoyens musulmans ne sont pas persécutés, ils construisent librement leurs mosquées et pratiquent librement leur culte »

Le CCIF est idéologiquement la branche juridique des Frères musulmans en France. Comme le relaye le militant féministe Naëm Bestandji, le CCIF aurait par ailleurs été subventionné trois années consécutives, entre 2016 et 2018, par la mairie de Grenoble, gérée par un maire EELV, Eric Piolle depuis 2014. Le nom déposé en préfecture lors de sa création aurait été, sans rire, « Association de défense des droits de l’Homme (ADDH)-Collectif Contre l’Islamophobie en France (CCIF) ». Cette dénomination lui aurait permis de se faire passer pour une association antiraciste [antisémite aussi?] et de bénéficier des subventions de la ville du maire socialiste, Michel Destot.

Subventionnée par la ville de Grenoble ?

Le CCIF se targue sur son site internet d’être « l’une des organisations de défense des droits de l’homme les plus importantes du pays, l’une des plus impliquées dans les organisations internationales au niveau mondial et la plus largement soutenue par les communautés au niveau local ».

Reconfinement : les réactions de la classe politique aux annonces de Macron

Le locataire de l’Elysée n’a fait que confirmer les grandes lignes qu’il avait fait circuler dans la presse

Le coronavirus est désormais le nouveau maître des horloges.

Macron a officialisé mercredi soir plusieurs mesures que l’Elysée avait fait fuiter mardi matin. Macron souligne que sa « responsabilité est de protéger tous les Français » et affirme que « les efforts consentis ont été utiles » (…), mais que « cela ne suffit plus », d’autant que, sur ses instructions, « nous n’avons pas tout bien fait ». Il prévient donc que « la seconde vague sera plus meurtrière que la première ».

« Ses décisions du mercredi 28 octobre, pour combattre l’aggravation de l’épidémie de coronavirus prévisible il y a quinze jours en France ont suscité des réactions diverses dans les différents partis politiques.

Parmi les mesures, le reconfinement national dès jeudi 29 octobre à minuit. Les écoles vont rester ouvertes, le télétravail sera lui favorisé au maximum dans les entreprises. Des mesures qui dureront « à minima jusqu’au 1er décembre ».  Lien

“Echec cinglant”, “mort économique” : Macron se fait dézinguer


Leader de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon évoque un « pilotage incohérent » du gouvernement. « Le déconfinement est un échec. L’épidémie est hors de contrôle. Le président aussi. Aucune leçon tirée. » 

Eric Coquerel (LFI) a également caillassé l’exécutif. « Nous n’appellerons pas à la désobéissance, car ce serait ajouter de la pagaille à un fiasco, a promis le député au micro de Franceinfo. Mais que le chef de l’Etat ne compte pas sur nous pour le soutenir et faire un blanc-seing à ce qui est un échec total. »

Lui aussi député LFI de Seine-Saint-Denis, Alexis Corbière ne comprend pas, pour sa part, que des millions de Français se retrouvent à devoir aller travailler alors qu’un confinement est mis en place dans le pays. 


C’est pourtant ce qu’on appelle l' »effort de guerre », quand les femmes travaillaient aux champs et en usines, quand les hommes étaient au front.

Face à cette situation tragique, Ruffin y voit « un gag »… « Il y avait plein d’autres choses à faire, a estimé François Ruffin (député LFI de la Somme) sur les ondes de RMC. Quand le président en vient à dire qu’il est surpris par cette deuxième vague, c’est un gag ! La première chose à faire aurait été d’écouter le Conseil scientifique. Le gouvernement a cherché à nous rassurer, mais il a fait preuve d’arrogance.« 

Sur son compte Twitter, le président du groupe Les Républicains au Sénat, Bruno Retailleau adresse une pensée « à tous les Français sur lesquels s’abat la brutalité d’un nouveau confinement. Une mesure rendue nécessaire par l’échec cinglant du gouvernement dans la lutte contre le virus. » 

Gilles Platret, maire de Chalon-sur-Saône et vice-président des Républicains, Gilles Platret souligne que « la population ne peut adhérer à ces mesures sanitaires que s’il y a un degré de confiance suffisant entre elle et le pouvoir. Or, la confiance ne se décrète pas, elle se trouve. Il aurait été bon que le chef de l’Etat reconnaisse ses erreurs, » a-t-il déploré au micro de Franceinfo.

Marine Le Pen a dénoncé une « gestion erratique de la crise » ainsi qu’un « manque d’anticipations » responsables à ses yeux de la seconde vague de contaminations en France.

De son côté, le député de l’Essonne et président de Debout la France Nicolas Dupont-Aignan considère que Macron « n’a tiré aucune leçon du premier confinement et impose un deuxième confinement miné d’incohérences. »

Suite aux annonces de Macron, la mairie de Paris va s’adapter aux mesures prévues. Mais, la maire PS Anne Hidalgo a fait savoir que si elle apporte son soutien, c’est aux Parisiens et Parisiennes… Une « cellule de crise » se tiendra dès le jeudi 29 octobre pour préparer le confinement de la capitale. 

Secrétaire national d’Europe-Ecologie-Les Verts, Julien Bayou a regretté un « défaut d’anticipation de cette deuxième vague ». Selon lui, sur France info, le reconfinement a lieu et devient « nécessaire parce que maintenant il est trop tard. » 

« Le gouvernement, par absence de démocratie sanitaire, nous laisse dans le brouillard comme à chaque fois, a regretté Eric Piolle, maire (EELV) de Grenoble, dans les colonnes du Dauphiné Libéré. On attend la parole de Jupiter le soir à 20 heures pour connaître les prochaines étapes. Cette absence de démocratie gêne notre agilité. »

La saturation des services de réanimation, principale crainte des autorités

La crainte des autorités est avant tout la saturation des services de réanimation: le nombre de patients s’y élevait mardi à 2.900, soit la moitié des 5.800 lits de réa disponibles dans toute la France, où l’épidémie a déjà fait plus de 35.000 morts.

« On a beaucoup plus de malades et on s’attend à en avoir beaucoup plus qu’en mars-avril, et beaucoup moins de personnes pour y faire face », a témoigné le professeur Djillali Annane, chef du service de réanimation de l’hôpital Raymond-Poincaré à Garches (Hauts-de-Seine).

Le théâtre de l’Elysée reste ouvert pour « une réunion de crise« 

Castex donnera une nouvelle représentation de « Au Théâtre ce soir », à Matignon. Il a annoncé, sur son compte Twitter, qu’il tiendra une conférence de presse jeudi 29 octobre 2020, à 18 h 30, pour détailler les nouvelles mesures annoncées par Macron.

Le chef du gouvernement doit d’adresser aux dernières roues du carrosse de l’Etat: jeudi matin devant l’Assemblée nationale, puis l’après-midi devant le Sénat, où les nouvelles mesures liées au confinement doivent être soumises à un vote des parlementaires, sans débat.

Macron confirme le reconfinement, avec quinze jours de retard

Il faut encore attendre jeudi, 18h30, et le détail, toujours en cours d’arbitrage par Castex

Après dix jours d’alarmisme, Macron ne portait pas de masque, ce 28 octobre

Les mesures exceptionnelles prises il y a quinze jours (le 5 octobre, pour permettre de prioriser l’économie), ont sacrifié la santé publique, mais un renforcement prévu du virus est aujourd’hui reconnu, pour en venir finalement au reconfinement sur tout le territoire, dès ce jeudi soir et jusqu’au 1er décembre, au moins.

Ce qu’il vaut mieux retenir des annonces de Macron, pour l’heure

Macron, crispé, avec masque à Pontoise le 23 octobre 2020

Mercredi soir, dans une allocution télévisée, Macron a annoncé le retour du confinement le reconfinement tardif sur tout le territoire national dès minuit vendredi jeudi soir et jusqu’au 1er décembre, a minima.

Les crèches, écoles et lycées resteront ouverts avec des protocoles sanitaires renforcés. Les facultés et établissements d’enseignement supérieur assureront à l’inverse des cours en ligne.

• «L’activité continuera avec plus d’intensité, a affirmé Macron, ce qui veut dire que les guichets des services publics resteront ouverts, les usines, les exploitations agricoles, les bâtiments et travaux publics continueront de fonctionner.» Mais partout où il est possible, le télé-travail sera à nouveau généralisé. Les commerces qui ont été définis au printemps comme non-essentiels [notamment de proximité, au centre des villes], les établissements recevant du public, notamment les bars et restaurants, seront fermés. Les salariés et les employeurs qui ne peuvent pas travailler continueront à bénéficier du chômage partiel.

• Une attestation sera de nouveau nécessaire pour aller travailler, se rendre à un rendez-vous médical, porter assistance à un proche, faire ses courses ou prendre l’air à proximité de son domicile [probablement dans un rayon d’un kilomètre et pendant une heure].

Emmanuel Macron, mercredi soir, lors de son allocution.

• Les capacités de réanimation seront portées à 10.000 lits [en supposant que des personnels qualifiés nouveaux soient disponibles], soit un doublement du nombre initial. En fait, sur les 5.000 lits de réanimation que comptent les hôpitaux français, un peu plus de 1.400 sont déjà aujourd’hui occupés aujourd’hui par des malades de la Covid-19 et certains territoires sont en tension et commencent à saturer. La promesse énoncée par Olivier Véran, en juin, de 12.000 lits mobilisables en réanimation était intenable: elle n’est d’ailleurs toujours pas tenue, en octobre: elle n’est même plus un objectif à atteindre, puisque l’objectif n’est plus que de 10.000, quatre mois plus tard…

• Les Ehpad et maisons de retraite pourront être visités.

• Les cimetières resteront ouverts.

• Les déplacements d’une région à une autre sont interdits, sauf pour les retours des vacances de la Toussaint.

• Les frontières intérieures à l’espace européen demeureront néanmoins ouvertes et sauf exception, les frontières extérieures resteront fermées. Des tests rapides obligatoires du Covid-19 seront déployés pour toutes les arrivées dans les ports, les aéroports, et pour les déplacements internationaux. « Déployés » est-il le mot adéquat, puisque ces contrôles ne sont toujours pas effectué à la fin du dixième mois de pandémie, notamment au débarquement dans les ports?

• Des points réguliers seront faits sur l’évolution de l’épidémie «tous les quinze jours»notamment pour évaluer la possibilité d’une réouverture des commerces.L’actu Libé, tous les matins.

• La stratégie de tests de dépistage et de traçage des contacts sera « redéployée » «une fois le pic épidémique passé» et «ces outils doivent nous permettre de tenir jusqu’au vaccin», attendu «à l’été, nous disent les scientifiques». 

Reconfinement : ces Franciliens qui fuient déjà la capitale

Le virus arrive en régions

Evoquant un premier confinement «oppressant», de nombreux Franciliens ont entrepris leur exode hors de la région parisienne.

Macron vient d’annoncer, ce mercredi 28 octobre, un reconfinement généralisé de la population française. Nombreux sont les Franciliens qui ont déjà fait les valises pour fuir la région parisienne, craignant de revivre l’infernal isolement qu’ils ont vécu entre mars et mai dernier: avec eux, le virus circule.

«C’était dur psychologiquement», confie une vingtenaire confinée dans le petit appartement de ses parents à Neuilly-sur-Seine, lors du premier confinement. «Je ne suis pas à plaindre, je n’ai pas perdu mon emploi, mes proches et moi-même n’avons pas été malades. Mais rester enfermée chez soi, dans une bulle de 60 mètres carrés, 12 si l’on ne compte que ma chambre qui me sert aussi de bureau, c’est stressant, et source d’engueulades !», affirme-t-elle. «Et toutes ces patrouilles de police, à chaque sortie, c’est oppressant.» Elle ne le vivra pas deux fois : dès ce mercredi soir, elle filera en Normandie, dans la résidence secondaire de ses parents, située dans les environs de Bernay. «L’air est plus pur, on respire, on se sent libre !».

«C’est parfois agréable de fuir le stress urbain»

Une femme sur le départ, gare de Lyon à Paris (photo d'illustration).
Une femme sur le départ, gare de Lyon à Paris

Un sentiment de liberté que partage une quadragénaire qui quittera jeudi son appartement du 13e arrondissement de Paris pour se confiner dans sa résidence de Senonches (Eure-et-Loire). «Là, au moins, je pourrai profiter de mon grand jardin, de mes fleurs, des animaux des voisins ! Ça va me changer du petit balcon avec vue sur les dalles des Olympiades.» Un confinement qui sent bon les vacances ? «On ne va pas se mentir, c’est parfois agréable de fuir le stress urbain, le trafic, les cris… Je continuerai à travailler de là-bas, évidemment !, nuance la chargée de communication, mais avec un poids bien moindre, malgré mes deux enfants. Surtout que mon boss n’était pas trop pour le télétravail, donc je devais y aller tous les jours, ou presque. Désormais il est dos au mur !»

Le télétravail, Julie non plus ne l’a pas beaucoup expérimenté : «Emmanuel Macron a parlé de confinement plus ‘souple’, moins ‘contraignant’, avec des attestations. J’ai peur que les patrons en profitent pour nous empêcher de partir à la campagne». La développeuse informatique de 30 ans, pourtant, a prévu d’aller jeudi matin dans la maison de son compagnon, à Barbâtre, en Vendée. Peu importe ce que sa direction lui dit. «Non seulement ce sera plus agréable que mon appartement du 17e pour travailler, pour vivre, mais en plus, la situation sanitaire l’impose. Si l’on est actuellement à 500 morts par jour, c’est justement parce que le télétravail n’est pas imposé, que les gens s’amassent dans le métro, que le couvre-feu n’est pas respecté !»

«Un mal pour un bien»

Yélena Laprie, 24 ans, quittera Montrouge pour Arcy-sur-Cure (Yonne) dès ce mercredi soir. «Hors de question d’être confinée un 20 mètres carrés avec mon petit ami. Je fuis !» Stagiaire, elle se confinera chez sa belle-mère, accompagnée de son copain et de son beau-frère. «De toute façon, si je reste dans mon appartement à travailler, je pète un câble. Au moins, là-bas, j’aurais un vrai espace de travail.» Déjà contaminée par le coronavirus le mois dernier, la jeune femme déplore un confinement trop tardif : «Le couvre-feu n’a servi à rien, je ne comprends pas cette étape. Pire, ça a redonné de l’espoir à une bonne partie de la population, qui s’est relâchée !» Et de déplorer : «Je prends le métro tous les jours pendant une heure et demie, et ça s’est dégradé ces dernières semaines : je vois de plus en plus de personnes sans masque, qui ne se lavent pas les mains… Le confinement est un mal pour un bien.»

«C’est vrai que la situation dans les transports en commun, avec l’attroupement aux heures de pointe, c’est un enfer», déplore aussi Levis Athegni, qui habite dans la cité des Beaudottes, à Sevran (Seine-Saint-Denis). «C’est aussi pour ça que je vais aller à Rouen, pour fuir un peu toute cette pagaille», dit-il, évoquant l’éventuel confinement «plus souple» qui risquerait de ne pas arranger la situation dans les trains et métros. «Puis à Rouen, la police sera sûrement moins exigeante qu’à Paris.»

Virgile Laurent-Durand, lui, juge ce nouveau confinement «dégueulasse pour les gens comme (lui) qui, depuis février, ont mis de côté leur vie sociale». S’il migrera avec sa copine vers Biarritz, «où les contaminations sont moindres», ce n’est pas forcément de gaieté de cœur : «Une partie de la population est totalement responsable. Et je reproche également aux médias, aux chaînes d’information continue, d’avoir relayé la parole de ces ‘rassuristes’, professeurs, philosophes, qui ont minimisé cette deuxième vague. C’est à cause d’eux qu’on en est là aujourd’hui.» Le propriétaire d’une start-up, âgé de 26 ans et travaillant à Paris, ne croit d’ailleurs pas à une «durée de quatre semaines», comme évoqué çà et là. «La situation est catastrophique, je pense qu’on est parti jusqu’à Noël.» Et de conclure : «Au moins, je serai proche de la mer, avec moins de gens, moins de pollution, et moins de nervosité. Ça ira. Jusqu’au prochain déconfinement, et jusqu’au troisième confinement.»

Reconfinement généralisé: Bayrou fait entendre sa différence

Le Haut-commissaire au Plan ne «partage pas l’idée d’un reconfinement généralisé»

«On ne peut pas refermer le pays complètement sur lui-même»: François Bayrou désapprouve un reconfinement national généralisé, si mou soit-il Bayrou s’est opposé à un reconfinement généralisé sur France Inter, mercredi 28 octobre. «On ne peut pas «se retrouver avec un blocage complet», a tonné le président du MoDem.

La veille, l’exécutif avait laisse fuiter l’idée d’un reconfinement national pour endiguer l’épidémie. Avant Ségolène Royal, pour une fois, François Bayrou s’est manifesté parmi les premiers pour fqire savoir urbi et orbi qu’il ne «partage» pas cette mesure. «Mon sentiment, c’est qu’on ne peut pas refermer le pays sur lui-même complètement», a asséne le haut-commissaire au plan sur France Inter, sûr de son effet sur cette radio contestatrice, même s’il admet qu’«on ne peut pas ne rien faire» face à cette «épidémie qui galope».

«Rester le plus près possible d’une vie normale»

«Si on peut éviter (le reconfinement), notre devoir est d’essayer de l’éviter tout en gardant les précautions sanitaires qui s’imposent», a raconté le président du MoDem, re-inventeur permanent de l’eau tiède, principal groupe allié au parti du président et partisan d’un « en même temps »: deux forces contraires ne s’annulent pas. «Reconfinement généralisé, ça veut dire qu’on ferme les lieux de travail et les écoles. On voit que, dès cet instant-là, la vie du pays s’arrête. C’est un risque qu’il faut éviter autant que possible, sans porter atteinte à l’action qui vise à bloquer et à ralentir l’épidémie», a demandé Bayrou, qui réussit néanmoins à concilier les contraires«C’est mieux de garder des éléments de vie qui nous permettent de rester le plus près possible d’une vie normale, d’une vie active», a-t-il également assuré.

Le haut-commissaire au plan sort de son domaine, non pas de compétence, mais de responsabilité, pour souhaiter en effet que les établissements scolaires continuent d’accueillir les élèves. 

Cet ancien ministre de la co-gestion de l’Education nationale rompt enfin avec la FSU, 23 ans plus tard. «On devrait pouvoir aménager, faire des demi-groupes. Il me semble qu’on devrait pouvoir dans les écoles primaires, les collèges, les lycées, travailler aux précautions nécessaires pour que les écoles demeurent ouvertes», a prôné Bayrou, le savant. Ce qu’ils ont su faire sans lui en Saison 1 de la covid et sauront continuer à faire en Saison 2.

«Calme et sang-froid»

Le maire de Pau a appelé les Français, mais aussi les forces politiques et les mdia, à «faire preuve d’un minimum de calme et de sang-froid dans une situation difficile, mais dans laquelle le pays ne va pas disparaître»«C’est un pays suffisamment fort, suffisamment mûr pour faire face à une situation qui s’impose à tous les pays du monde, et dont personne n’est responsable», a certifié François Bayrou, alors que l’épidémie redémarre partout en Europe.

Le président du MoDem a également répliqué à l’opposition

Les partis d’opposition reprochent un dialogue faussé

Ils sont ressortis pour le moins mécontents de la réunion avec Jean Castex sur la situation sanitaire.

Ils reprochent le manque d’information sur ce que va annoncer le président Macron. Après le fuitage de mardi, le petit porte-parole du gouvernement a évoqué « un élargissement du couvre-feu, un confinement territorialisé, qui peut aussi être national », installant la confusion, sans attendre la dernière version, officielle, qui ne sera guère que la troisième. La version définitive, mais temporaire, sera en fait la quatrième, celle de Castex, jeudi, en fin de journée (tellement le détail de ces mesures a été anticipé !)

L’opoisition dénonce le manque d’anticipation du gouvernement.

L’Humanité rappelle l’aplomb de l’ex-banquier: «Nous serons prêts,» avait-il garanti dans l’été. Trois mois après avoir prononcé cette phrase definitive, Macron ne peut que constater sa présomption et son échec. La France et ses hôpitaux ont été insuffisamment préparés à la deuxième vague, pourtant prévisible, et le retour de bâton va être douloureux…

«Il demeure que l’essentiel, c’est-à-dire la préparation à ce que nous allons vivre, a été mieux pris en compte pour cette deuxième vague que pour la première, assure-t-il comme une verité biblique. Même s’il est possible aussi que deuxième vague soit plus compliquée que la première», a-t-il envisagé.

Dans la lutte contre le virus mortel, les petits bras du centre sont les plus forts.

Covid – LREM revire: la « santé avant l’économie » justifie un reconfinement, pour Guerini, après avoir soutenu le contraire

Le n°1 de LREM, Stanislas Guerini, a ainsi applaudi par avance au nouveau changement de cap annoncé de Macron.

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Le capitaine du bateau ivre français devrait annoncer le reconfinement ce mercredi à 20h00 pour enrayer l’aggravation « exponentielle » de l’épidémie de Covid-19, provoquée par des demi-mesures jusqu’ici justifiées par ceux-là mêmes qui prônaient la priorité à la relance de l’économie.

« Il faut, pour faire face à cette 2ème vague, des mesures fortes, des mesures puissantes, compréhensibles de tous les Français [ces illettrés !], nationales probablement et si le président de la République fait le choix d’opérer un confinement pour le pays, je soutiendrai cette décision« , a expliqué sur France 2 le délégué général d’En Marche, qui le soutiendra pareillement dans l’hypothèse inverse.

« Les Français font face à une double inquiétude, une inquiétude pour leur santé, une inquiétude pour leur emploi, pour la situation économique et sociale », a-t-il finement analysé, sans donc faire avancer la compréhension des errements de l’exécutif.

« Dans ce moment, il faut les protéger et nous avons une ligne, nous n’avons jamais dérogé de [à] cette ligne, c’est la santé avant l’économie [il ose le dire] et nous allons continuer à agir de cette façon-là », a-t-il averti. Au secours! Ils ne savent plus ni ce qu’ils disent, ni ce qu’ils font !

Une procédure irrespectueuse des pantins de l’Assemblée par ailleurs appelés à l’unité

Mercredi à 20h, le président de la République annoncera au peuple de nouvelles privations de libertés décidées en conseil de défense. Ce n’est qu’ensuite qu’il soumettra ces décisions à l’approbation du Parlement qui devra entériner ces nouvelles restrictions.

Ces restrictions pourraient aller jusqu’au reconfinement du pays, toutefois moins strict qu’au printemps. « Il faut à tout prix préserver les écoles et la capacité à garder les enfants à l’école« , notamment « pour les petites classes », a insisté S. Guerini. « On verra pour les élèves qui ont des capacités à étudier à distance », a-t-il précisé à propos des collèges et des lycées.

Concernant les commerces, Guerini « pense qu’il faut des choses claires: commerces de première nécessité ouverts, les autres fermés », mais invite aussi à « tout faire pour que les entreprises puissent continuer à travailler », notamment dans les usines. Le grand écart, donc, s’agissant du travail à domicile.

Le patron de LREM n’a pas hésité à critiquer la réaction des partis d’opposition

C’est sa conception de l’esprit d’unité qu’on doit pouvoir attendre en période de nécessaire rassemblement !

Après la réunion d’information avec le premier ministre Jean Castex, mercredi, Guérini s’est déclaré « assez surpris de voir que certains responsables de partis politiques, de groupes à l’Assemblée nationale, en réalité, ne souhaitent pas prendre leurs responsabilités ».

Stanislas Guérini « choqué » par « ceux qui remettent en cause » le principe d’arrêter l’économie pour « sauver des vies »

Il y a tout juste un mois, les mesures sanitaires pour lutter contre le Covid-19 furent durcies dans plusieurs villes de France. A Marseille, les bars et les restaurants furent brutalement fermés le dimanche soir et le premier adjoint à la mairie de Marseille Benoît Payan, l’un de ses ex-camarades, mais resté au PS, avait estimé sur franceinfo qu’il vaudrait « mieux rouvrir des places de réanimation que de fermer les restaurants ». Une déclaration « terrible » pour Stanislas Guerini, député de Paris, délégué général de La République en marche (LREM), invité de « Questions politiques » sur France Inter le lendemain :« Si on suit ce raisonnement-là, c’est terrible. C’est l’opposé de ce que nous avons fait depuis le début de cette crise, insiste l’élu LREM qui se dit « très inquiet ». Je me rappelle d’un slogan qui disait : ‘Nos vies valent plus que leurs profits‘. En l’occurrence, pendant cette crise, c’est le choix que nous avons fait, rappela Stanislas Guerini. LIEN

L’humoriste Nicolas Bedos avait ainsi appelé à « arrêter les masques et les confinements et à vivre à fond, à tomber malade, à aller au restaurant. Nous devons vivre quitte à en mourir ».

Macron avait alloué 100 milliards à la relance de l’économie, en juillet. Il n’était plus question au sommet de l’Etat que de PIB et, au-delà de la crise sanitaire, « on aura des plans sociaux et une augmentation massive du chômage, faisaient valoir les macronards. L’activité a été à l’arrêt, le redémarrage sera difficile », s’était inquiété Macron publiquement. En août, un ministre du gouvernement reconnaissait encore qu’ « on ne va pas pouvoir tenir éternellement à un tel niveau de soutien public à l’économie.» Un plan de sauvetage inédit (40 seulement attribués par la France) marqua la priorité absolu décidée par le pouvoir macronien. En septembre la France repart comme en 14, fleur au fusil, mais, fin octobre, Macron vire à nouveau de bord: la covid a aggravé les tensions dans le système hospitalier et un plan de reconfinement – censé sauver des vies humaines – va être lancé ce soir.