Ukraine: en affaiblissant la Russie, l’OTAN renforce les Tchétchènes et l’Afghanistan

Après avoir étêté la Libye, l’Irak ou la Syrie, les Américains déstabilisent l’Europe

Le Drian, le ravi
de la diplomatie française

Qui sont les manifestants hostiles à Poutine?

Les pacifistes se mobilisent.

Ils criaient simplement «non à la guerre», ils se sont fait embarquer. Près de 800 personnes qui manifestaient en Russie contre l’invasion de l’Ukraine par Poutine ont été arrêtées ce jeudi. Dans l’après-midi, à Moscou, un gros millier de personnes ont bravé l’interdiction de se rassembler décrétée par les autorités. Avant les rassemblements sur la place Pouchkine de la capitale russe, des piquets solitaires anti-guerre ont surgi dans plusieurs villes de Russie. Ils ont, à chaque fois été interpellés immédiatement.

https://twitter.com/Andrew__Roth/status/1496876568093904902?t=SvScwRUMSqp-kZ8mKh5rVA&s=19

Au total, selon l’ONG spécialisée OVD-Info, au moins 788 personnes ont été interpellées dans 42 villes de Russie, dont près de la moitié à Moscou. Plus tôt dans la journée, les autorités avaient promis, de réprimer toute manifestation «non autorisée». Comprendre : toute manifestation dénonçant l’invasion russe en Ukraine, où Moscou a lancé une opération militaire d’ampleur dans la matinée.

En prévision, la place Pouchkine, dans le centre de Moscou, où la manifestation était prévue dans la soirée selon un appel sur des réseaux sociaux, avait été quadrillée par un important cordon de police. Bien avant le rassemblement, l’ONG spécialisée OVD-Info avait déjà comptabilisé au moins 60 arrestations de personnes ayant manifesté en solitaire avec des pancartes contre la guerre à travers le pays ce jeudi. Les manifestants se sont tout de même mobilisés dans l’après-midi.

«De graves conséquences judiciaires»

Histoire que le message soit bien reçu par la population, le ministère de l’Intérieur, le parquet et le Comité d’enquête de la Fédération de Russie ont tous mis en garde les citoyens contre toute action de protestation. Le Comité d’enquête a par exemple souligné que les participants à des rassemblements au sujet de «la situation tendue en matière de politique étrangère» ou à des heurts s’exposaient à des poursuites. «Nous vous rappelons que les appels à participer et la participation directe à de telles actions non autorisées entraînent de graves conséquences judiciaires», a-t-il averti.

De son côté, le parquet a lui expliqué avoir envoyé des «avertissements» aux personnes incitant à participer aux manifestations de protestation. Le ministère de l’Intérieur a lui prévenu que les rassemblements seraient jugés «illégaux» et que la police «prendra toutes les mesures nécessaires pour assurer l’ordre public». Dans un autre avertissement, il a promis de «prendre toutes les mesures nécessaires pour maintenir l’ordre»«Toute provocation, agression contre les policiers, non-respect de leurs exigences légales seront immédiatement réprimées. Les auteurs de ces infractions seront arrêtés et traduits en justice», a développé le ministère.

Certains comptes sur les réseaux sociaux ont appelé les Russes à se rassembler jeudi soir à Moscou et à Saint-Pétersbourg pour protester contre la guerre. L’opposition russe a toutefois été décimée ces deux dernières années et ses meneurs emprisonnés ou poussés à l’exil. Le principal opposant au Kremlin, Alexeï Navalny – qui s’est dit opposé jeudi à la guerre en Ukraine – est actuellement emprisonné dans une affaire qu’il juge politique et fait face à de nouvelles accusations dans un procès commencé il y a plusieurs jours et dans lequel il encourt dix ans de réclusion supplémentaires. Pour se simplifier la vie, Moscou n’a jamais levé ses restrictions sanitaires aux manifestations, liées au Covid. Excepté les rassemblements pro-pouvoir. Pragmatique.

L’Etat islamique conquérant dispose de 2.000 hommes en Afghanistan

L’IE s’apprête à s’étendre en Asie centrale, alerte Poutine.

Le nord de l’Afghanistan abrite au moins 2.000 combattants du groupe djihadiste Etat islamique, qui a l’ambition de s’étendre en Asie centrale, la zone d’influence de la Russie, a déclaré Vladimir Poutine, le 15 octobre 2021.

Le président russe a relevé qu’une multitude de groupes «extrémistes et terroristes» sont actifs dans le Nord afghan, y compris l’EI, Al-Qaida et le Mouvement islamique d’Ouzbékistan. «Selon nos informations, le nombre de combattants de l’EI est d’environ 2.000, leurs chefs préparent des plans pour étendre leur influence dans les pays d’Asie centrale et des régions russes en attisant les conflits éthno-confessionnels et la haine religieuse», a-t-il dit, lors d’un sommet virtuel des pays de la CEI, organisation de pays ex-soviétiques.

Si le verrou Poutine saute, toute la région sera déstabilisée

L’Etat islamique – Khorasan (EI-K), le groupe islamiste armé le plus radical d’Afghanistan, a revendiqué une série d’attentats destinés à déstabiliser «l’émirat» proclamé par les talibans. La Russie s’inquiète de l’escalade des attaques, craignant que toute la région, située sur son flanc sud, puisse être déstabilisée.

Poutine a exprimé sa préoccupation une première fois cette semaine, relevant que des djihadistes endurcis venus de Syrie et d’Irak arrivaient en Afghanistan. Moscou considère les talibans comme une organisation extrémiste mais entretient néanmoins des relations avec eux depuis de longues années.

L’Iran ne laissera pas s’installer l’Etat islamique à sa frontière afghane

Ses émissaires doivent participer à une première réunion internationale en Russie le 20 octobre. Des représentants de la Chine, de l’Iran, du Pakistan et de l’Inde sont également attendus, et l’émissaire du Kremlin Zamir Kaboulov, qui sera à la tête de la délégation russe, a assuré que les États-Unis étaient «invités».

«Normaliser la situation » en Afghanistan et contenir les Talibans

Il y sera notamment question des moyens de «normaliser la situation» en Afghanistan, selon le président russe. La Russie sans Poutine et sa volonté que les talibans ouvrent leur gouvernement à d’autres forces et l’Afghanistan sera infichue de faciliter le combat contre des groupes comme l’EI.

Vingt ans après avoir été chassés du pouvoir par les Etats-Unis, les talibans ont fait un retour spectaculaire aux commandes du pays en août, dans la foulée du retrait militaire américain. La Russie s’intéresse de près à la situation en Afghanistan, pays que les forces soviétiques ont occupé pendant 10 ans jusqu’à leur retrait en 1989, au terme d’une guerre sanglante.

La Tchétchénie choisit Poutine contre les coalisés occidentaux

Dans la guerre contre l’Ukraine, Vladimir Poutine peut compter sur le soutien logistique de la Tchétchénie. Son dirigeant, Ramzan Kadyrov, a annoncé, samedi, avoir envoyé des combattants sur le terrain pour aider les soldats russes. Ces hommes peuvent-ils avoir un rôle déterminant dans le conflit ? 

Alors que la communauté internationale continue de durcir le ton et de renforcer son soutien à l’Ukraine face à l’invasion russe, Moscou peut compter sur certains alliés. Parmi eux, la Biélorussie, mais aussi la Tchétchénie. L’homme fort de cette petite République du Caucase, Ramzan Kadyrov, proche allié de Vladimir Poutine, a décidé l’envoi de troupes en Ukraine pour venir en aide à l’armée russe.

L’annonce a été faite vendredi, dans la capitale de la Tchétchénie, Grozny. « Ramzan Kadyrov s’est adonné à une grande mise en scène, avec des milliers de combattants », explique Wassim Nasr.

« Je saisis l’occasion pour conseiller au président Zelensky, jusqu’à ce qu’il soit l’ancien président de l’Ukraine, d’appeler notre président, le commandant en chef Vladimir Vladimirovitch Poutine, et de lui présenter ses excuses », a-t-il notamment déclaré à la tribune, selon des vidéos et des propos rapportés par plusieurs médias internationaux.

Un rôle psychologique ?

Quatre jours plus tard, des soldats ont en effet été déployés sur le territoire ukrainien. « Ils ont eux-mêmes diffusé des images de leur déploiement », détaille Wassim Nasr. « Selon les vidéos diffusées, ils sont majoritairement présents dans le nord du pays, dans la zone d’exclusion de Pripiat où se trouve la centrale nucléaire de Tchernobyl, et au nord de la Crimée. »

« La Tchétchénie fait partie de la Fédération de Russie. Les combattants tchétchènes participent donc à l’effort de guerre dans leur pays en servant de supplétifs à l’armée russe », analyse Wassim Nasr, qui rappelle que des forces tchétchènes avaient déjà participé à plusieurs opérations militaires russes, notamment en Syrie, sous la forme d’une police militaire.

Si « leur rôle militaire exact est pour le moment inconnu », ces hommes, connus pour commettre des exactions dans leur pays « pourraient jouer un rôle psychologique dans le conflit », estime-t-il.

A croire que les autorités tchétchènes seraient toutes pro-russes et sans réserves. La très large autonomie dont a bénéficié de 2004 à 2015 cette république, dirigée d’une main de fer par Ramzan Kadyrov, dans la conduite de sa politique interne, montre parfois les limites du pacte originel conclu entre Moscou et Grozny. La Tchétchénie est d’ailleurs qualifiée par certains observateurs d’« étranger de l’intérieur », et ses dirigeants semblent à certains égards vouloir s’affranchir des limites dans lesquelles son démiurge espérait la cantonner.

Le modèle de la « tchétchénisation », pensé par Moscou comme gestion « idéale » de la situation de « post-guerre », résistera-t-il dans le contexte de déstabilisation créé par l’OTAN qui a en toute occasion méprisé et humilié Poutine ? La perception de la Tchétchénie comme menace potentielle pour la sécurité russe a recommencé à poindre à partir de 2015. Alors que la société tchétchène est réduite au silence par les traumatismes des deux guerres et la violence de l’après-guerre, de nouveaux fronts conflictuels peuvent fournir autant d’occasions de réengagement pour les individus dans l’action armée. La police en Tchétchénie remplit déjà des fonctions régaliennes relevant de l’Etat russe. 

Du 23 au 26 octobre 2002, une quarantaine de terroristes tchétchènes a pris en otage 912 spectateurs du théâtre de Moscou sur le territoire russe, à environ quatre kilomètres au sud-est du Kremlin.

Biden edt-il conscient de la menace de terrorisme islamiste dans le Caucase du Nord ?

Les autorités russes affirment  disposer de preuves de liens des groupes djihadistes tchétchènes avec des réseaux terroristes étrangers, notamment Al-Qaïda. Le juge Jean-Louis Bruguière, patron du pôle antiterroriste français et le Rapport d’information de la Commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale française sur la coopération internationale pour lutter contre le terrorisme affirment, entre autres, qu’« en termes de formation des terroristes, à l’abri du sanctuaire afghan, s’est développée une nébuleuse (Al-Qaida) avec des relais dans le monde entier (Algérie, Tchétchénie, Balkans…) Vers ce sanctuaire ont convergé des centaines de djihadistes. Ainsi, pendant cinq à sept ans, des centaines de combattants ont été formés dans les camps afghans, avant de retourner en Europe, aux Etats-Unis ou dans leurs pays d’origine où ils avaient à la fois la légitimité et la compétence pour diriger des cellules terroristes, n’ayant d’ailleurs plus nécessairement de liens directs avec Al-Qaida ». En cas de chute de Poutine et de montée de l’islamisme, Von der Leyen et Macron seront tenus pour coresponsables devant l’Histoire.

L’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe affirme en novembre 2002 que dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, devenue une importante priorité internationale, on constate une concordance de vues entre les États-Unis d’une part, et la Russie et la Géorgie d’autre part, sur la lutte contre les combattants tchétchènes et leurs alliés mercenaires, dits « les arabes du Pankissi », cachés de l’autre côté de la frontière russe et soupçonnés d’être liés au réseau Al-Qaida. En octobre 2002, le parquet de Paris ouvrit une instruction sur la préparation d’un attentat contre l’ambassade russe dans la capitale française. Cette enquête a été présentée par les médias sous le nom générique de l’« affaire des filières tchétchènes ». En effet, le dénominateur commun des terroristes consistait dans le fait qu’ils étaient tous passés par la Tchétchénie, en 1999-2000 et étaient liés à l’imam Benchelali, lui-même proche des combattants d’Al Qaïda.

Entraînés dans les camps existants en Tchétchénie et en Afghanistan dans les années 1990, et financés par les capitaux terroristes internationaux, de nombreux groupes djihadistes tchétchènes ont fait régulièrement recours aux actes de terreur dans le cadre de leur lutte armée contre le pouvoir central.

C’est seulement en France qu’un musulman tchétchène peut assassiner un cochon de professeur par égorgement, pour avoir tenté de développer l’esprit critique de ses élèves.

Et le Mali, pour lequel 53 jeunes militaires français ont donné leur vie, se porte au côte de Poutine. Depuis début janvier 2022, la junte désormais au pouvoir à Bamako fait face à une batterie de …sanctions de l’organisation des 16 Etats ouest-africains, la Cedéao, parce que les militaires arrivés au pouvoir à la faveur d’un putsch en août 2020 entendent s’y maintenir encore plusieurs années sans élections. Poutine n’est pas seul.

L’Histoire est en train de se répéter: après le « printemps arabe », le printemps de la zone russe.

Covid-19 : les nouvelles mesures s’appliquant dès le lundi 28

Le masque reste obligatoire dans les transports, comme le train ou l’avion

Fini le masque dans les musées, cinémas et… restaurants. Un nouvel assouplissement des restrictions sanitaires pour faire face à la pandémie de Covid-19 doit entrer en vigueur, lundi 28 février.

Le masque n’est plus obligatoire dans les lieux soumis au passe vaccinal

Dès lundi, le masque ne sera plus obligatoire dans les lieux exigeant un passe vaccinal. En clair, il ne sera plus imposé dans les musées, cinémas, restaurants. Il restera obligatoire au travail, dans les magasins, les administrations, les services publics et les transports.

Un seul test est nécessaire pour les cas contact vaccinés

A partir de lundi, un seul test devient nécessaire (autotest, PCR ou antigénique) deux jours après avoir été déclaré cas contact, pour les personnes vaccinées. Il fallait en faire trois jusqu’à maintenant. Si l’autotest est positif, un test antigénique ou PCR est nécessaire pour confirmer le résultat.

La durée d’isolement reste inchangée en cas de test positif : les personnes positives ayant un schéma vaccinal complet et les enfants positifs de moins de 12 ans, quel que soit leur statut vaccinal, doivent s’isoler strictement pendant sept jours pleins après la date du début des symptômes ou de la date du test positif (résultat). Au cinquième jour, ils peuvent réaliser un test antigénique ou un test RT-PCR. Si le test est négatif et en l’absence de symptômes depuis 48 heures, il est possible de mettre fin à l’isolement au bout de ces 5 jours. Si le test est positif ou en l’absence de test, l’isolement doit être poursuivi jusqu’au 7e jour, sans nouveau test à réaliser à la sortie de l’isolement.

Le protocole est abaissé au niveau 2 dans les écoles

Après la zone B, les contraintes s’allègent pour la zone A, de retour de vacances. Le protocole dans les écoles y passe au niveau 2, comme l’avait annoncé le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, le 11 février. Cela permet d’enlever le masque pendant la récréation et autorise davantage de brassage entre les élèves de même niveau. Toutefois, le port du masque restera obligatoire à l’intérieur pour les personnels et les élèves de 6 ans et plus.

Un enfant déclaré cas contact ne devra plus faire qu’un seul test de dépistage (PCR, antigénique ou autotest), deux jours après, avant de pouvoir revenir en classe s’il est négatif. Ces mesures sont justifiées, selon le gouvernement et le Haut conseil de la santé publique (HCSP), par la décrue épidémique et la baisse constante du nombre d’hospitalisations depuis le pic atteint fin janvier. En cas d’autotest positif, il faudra faire un PCR ou un antigénique de confirmation.

Poutine a profité des contraintes écologiques en Occident pour assurer l’indépendance agro-alimentaire russe

L’écologie vulnérabilise l’UE, suggère la présidente de la FNSEA

L’Union européenne s’est rendue dépendante de la Russie. C’est le cas en matière énergétique.

La Russie dispose de 35 réacteurs nucléaires en fonctionnement pour une capacité de 27 900 MW. Pour rappel, le parc nucléaire belge dispose de 7 réacteurs pour une capacité de presque 6 000 MW. Les réacteurs nucléaires en Russie sont répartis sur 10 sites. Maintenant, les réacteurs ont fait l’objet d’importants investissements qui ont permis d’accroître leur puissance et leur durée de fonctionnement. D’ailleurs 6 réacteurs sont actuellement en construction et sont proches de la mise en service commercial. 26 autres réacteurs sont planifiés pour entrer en service au-delà de 2030. 22 autres réacteurs sont également proposés.

Un brise-glace russe à propulsion nucléaire: en même temps,
Macron a perdu une vente de sous-marins à l’Australie
qui les voulait nucléaires

La Russie est un acteur majeur sur le marché de l’exportation de centrales nucléaires. La Russie a actuellement des contrats pour construire 34 réacteurs dans 13 pays. Fin octobre 2017, la Russie a, par exemple, signé un accord pour construire 2 centrales nucléaires au Nigéria.

Le secteur agricole entrera en souffrance

« Poutine a construit une souveraineté alimentaire, alors qu’au nom de l’environnement, on a abandonné la production », observe Christiane Lambert (FNSEA).

Exportateur de céréales, la Russie est un partenaire commercial important – notamment au niveau énergétique et agricole – et la guerre en Ukraine devrait mettre en difficulté les agriculteurs français et européens.

Les conséquences se sont d’ailleurs immédiatement faites sentir, explique Christiane Lambert, présidente de la FNSEA : « La nuit de l’intervention de la Russie en Ukraine, le blé, le maïs et le tournesol ont flambé. Cela va se traduire par une augmentation des coûts de l’alimentation animale. C’est aussi un risque par rapport aux engrais. » Mais au-delà du choc conjoncturel pour l’agriculture française et européenne, Christiane Lambert voit aussi dans la situation le signe d’une supériorité du modèle agricole russe : « La Russie a construit un élevage porcin performant. Vladimir Poutine a construit une souveraineté alimentaire, sa force alimentaire, là où la France a laissé filer son agriculture. Nous importons beaucoup plus qu’il y a dix ans. Au nom de l’environnement, nous sommes dans un abandon de production. »

« Pour le moment, ceux qui souffrent le plus sont les animaliers »

Pour la présidente de la FNSEA, les gouvernements français ont commis « des erreurs politiques » en essayant « de laver plus vert que vert. » « On a interdit des produits phytosanitaires autorisés ailleurs et on a interdit de produire des produits bio sous serre », détaille ainsi Christiane Lambert. Résultat, la France importe aujourd’hui beaucoup plus depuis des pays aux coûts de production plus faibles, « ce qui tire les prix vers le bas et délocalise la production. »

D’après elle, c’est donc l’écologie qui a rendu l’agriculture française vulnérable à des chocs internationaux comme la guerre qui se déroule actuellement en Ukraine. Mais Christiane Lambert veut croire que « l’on est capable de reconquérir de la production en France. » Pour ce faire, il faudra déjà que l’agriculture française éponge les pertes liées à la crise ukrainienne. « Il faut appréhender les sanctions qui vont être prises et calibrer les pertes que nous allons subir, pour les compenser. En 2014, c’était 1 milliard de pertes. Ceux qui souffrent le plus pour le moment, ce sont ceux qui importent des aliments pour le bétail, donc tous les animaliers. »

Ukraine : le président Kerensky a finalement accepté des pourparlers avec la Russie à la frontière avec la Biélorussie

Une médiation du président biélorusse aurait retourné Kerensky.

Volodymyr Kerensky avait pourtant commencé par rejeter l’entremuse d’Alexandre Loukachenko, le coursier de l’OTAN. Un lieu a peut-être été finalement trouvé pour que Kiev et Moscou engagent des discussions. La présidence de l’Ukraine a annoncé, dimanche 27 février, avoir accepté des pourparlers qui se dérouleront à la frontière avec la Biélorussie. « La délégation ukrainienne rencontrera la (délégation) russe sans fixer de conditions préalables sur la frontière ukraino-bélarusse, dans la région de la rivière Pripiat », a déclaré la présidence sur les réseaux sociaux. 

Kiev, qui n’a pas précisé de date, a expliqué que cette décision intervient après une médiation du président biélorusse, Alexandre Loukachenko. Ce dernier a assuré au président ukrainien Volodymyr Zelensky que « les avions, hélicoptères et missiles (russes) déployés sur le territoire du Bélarus resteraient au sol pendant l’arrivée, les négociations et le départ de la délégation ukrainienne », toujours selon la présidence ukrainienne, ce qui paraît être un minimum syndical évident… La ville la plus proche dans ce secteur, côté ukrainien, est Pripiat, mondialement célèbre depuis… l’accident de la centrale nucléaire voisine de Tchernobyl en 1986. 

Le gouvernement ukrainien s’était jusqu’alors dit disposé à négocier dans n’importe quel pays, à l’exception de la Biélorussie qui est clairement dans le camp de la Russie. « Varsovie, Bratislava, Budapest, Istanbul, Bakou. Nous les avons toutes proposées. Et n’importe quelle autre ville nous conviendrait », a par exemple listé dimanche matin le président ukrainienDe son côté, le Kremlin affirme qu’une délégation russe est déjà présente à Gomel.

Pas besoin de Macron ? Chaîne belliciste qui fait son beurre des tragédies, BFMTV continue de titrer que « Poutine agite la menace de dissuasion nucléaire »

Invasion russe: Zelensky, prêt à négocier avec Poutine, sauf en Biélorussie…

Malgré les nombreux tirs de missiles et une offensive terrestre, Kiev reste encore sous contrôle ukrainien après une deuxième nuit de combats. La Russie a donc décidé «d’élargir l’offensive» à l’ensemble du territoire samedi.

La France s’investit dans le conflit à la place de Biden. A l’issue d’un conseil de défense exceptionnel à l’Elysée, Macron a décidé ce samedi soir d’accroître le soutien militaire français à l’Ukraine, avec des livraisons d’armes de défense (des casques ou des anti-missiles ?), ainsi que la lutte contre la propagande russe.

Les pays occidentaux, dont la France, ont acté un renforcement des sanctions économiques et financières contre le Kremlin. Plusieurs banques russes vont notamment être coupées du système de paiement Swift, réseau de messagerie sécurisé inter-bancaire, sachant que Poutine et la Chine (soutenue par l’Iran, l’Inde et les Etats Arabes Unis notamment) activent un système alternatif, tel Mir.

Zelensky se dit prêt à des négociations avec Moscou, mais pas au Bélarus. 

Le président ukrainien rejette ce dimanche matin la proposition russe de pourparlers à Gomel en Biélorussie, pays servant de base arrière à l’invasion de l’Ukraine. En reponse à Poutine, Zékensky affirme que «n’importe quelle autre ville» conviendrait et on pense à la Moldavie ou à l’Autriche. «Varsovie, Bratislava, Budapest, Istanbul, Bakou. Nous les avons toutes proposées. Et n’importe quelle autre ville nous conviendrait», dit-il dans une vidéo en ligne.

La Biélorussie soumet à référendum une possible modification constitutionnelle. Les 9 millions d’habitants de ce pays voisin de l’Ukraine et allié de Moscou sont appelés ce dimanche à approuver une nouvelle loi fondamentale qui permettrait notamment à Moscou de déployer des armes nucléaires en Biélorussie. En cause, la modification d’un article spécifiant que le pays doit être une «zone sans nucléaire». Lors d’une conversation téléphonique avec Macron ce samedi soir, Loukachenko aurait qualifié de « bidon » cette hypothèse d’un déploiement d’armes nucléaires. Mi-février, il avait pourtant dit que son pays était prêt à accueillir «non seulement des armes nucléaires, mais aussi des armes supernucléaires» en cas de «menace».

« Le scénario ukrainien avait été écrit en Géorgie en 2008. Il suffisait de vouloir lire »

Par arrogance, les Alliés n’apprennent rien de l’Histoire

Mêmes modus operandi, même stratégie, mêmes justifications : la Russie utilise contre l’Ukraine la même logique qu’à l’égard de la Géorgie, en misant sur la passivité des Occidentaux. Au quatrième jour, les Ukrainiens appellent Macron à se taire un peu et à agir.

Lundi 21 février 2008 au Kremlin, au cours d’une réunion du conseil de sécurité russe consacrée au Donbass qui restera dans les annales comme un grand moment télévisé du pouvoir autocratique, l’ancien président Dmitri Medvedev a fait une comparaison accablant les démocraties occidentales. Il s’agissait de la Géorgie, dont les troupes russes occupent 20 % du territoire depuis que Moscou a reconnu, en 2008, deux petites républiques séparatistes, à l’issue d’une guerre éclair.

« Je me souviens bien de 2008, quand on a décidé de reconnaître l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud, a dit D. Medvedev sous l’œil de son successeur, Vladimir Poutine. On a sauvé des centaines de milliers de vies. Aujourd’hui, le risque est plus grand, il y a plus de monde. On sait ce qui va arriver après. On connaît les sanctions. On connaît la pression. Mais on sait aussi comment répondre. Si on sait se montrer patients, ils se lasseront et ils reviendront vers nous pour parler sécurité stratégique et stabilité. La Russie doit reconnaître l’indépendance des républiques du Donbass. [Nous y sommes, 14 ans plus tard] L’expérience montre que la tension retombera. »

Le « grand satan » n’est pas nommé: les USA et ses alliés qui ont appelé à la création de l’OTAN) se sont voulus les ennemis héréditaires du système soviétique depuis 1949 et se reconnaissent. L’OTAN, qui n’a pas su mieux protéger le l’Iran que l’Ukraine, lors de la révolution qui a chassé le chah Mohammad Reza Pahlavi et la création de la République islamique. Depuis, quarante ans après la révolution qui a instauré le régime totalitaire des mollahs et la création de la République islamique, les Iraniens n’hésitent pas à le scander le slogan « marg bar Amrika » (« mort à l’Amérique »), lors de grands rassemblements ou lors de certaines prises de parole publiques de l’ayatollah Ali Khamenei, le guide suprême iranien. De leur côté, aujourd’hui, les Etats-Unis et l’administration Biden considèrent toujours l’Iran comme un « paria » de la communauté internationale. Ce qu’ils développent actuellement à l’encontre de la Russie.

Dans la continuité de Dmitri Medvedev, le Kremlin a analysé et intégré le comportement des Européens et les lourdeurs de l’UE : les Russes ont fait l’expérience des Alliés qui s’indignent, menacent, sanctionnent, puis, passent à autre chose.

Les Européens, et en particulier le président français de l’époque, Nicolas Sarkozy, étaient en effet à la manœuvre dans cet épisode géorgien qui, à tant d’égards, préfigurait le drame ukrainien d’aujourd’hui. Son homologue américain George W. Bush, en fin de mandat, avait délégué la gestion de la crise à l’Union européenne (UE), dont la France assurait alors la présidence tournante, comme actuellement Macron au côté de l’Ukraine, mais toujours contre l’ex-URSS, qui tente de reconstituer son empire.

Stratégie éprouvée

Le plus troublant cependant, au regard de l’épisode géorgien, est le comportement de la Russie. Rétrospectivement, tous les éléments de la crise que vient de provoquer Vladimir Poutine sur l’Ukraine étaient déjà en place, la stratégie éprouvée, le cadre géopolitique posé et l’indépendance agro-alimentaire restaurée. Tout était écrit. Il suffisait de tirer les enseignements de l’Histoire.

Successeur de Boris Eltsine, Poutine arrive au pouvoir en 2000. Les attentats du 11 septembre 2001 – quatre attentats-suicides islamistes perpétrés le même jour aux Etats-Unis et provoquant la mort de 2.977 innocents, à Manhattan, au coeur de New York, à Arlington en Virginie et à Shanksville en Pennsylvanie, en moins de deux heures – lui laissent espérer une coopération avec les Etats-Unis, mais la guerre d’Irak (2003-2011) éloigne cette perspective. L’OTAN qui soutient les peuples mineurs en mal de libertés et l’affaiblissement des états forts qui les contiennent, au risque de faire sauter les piliers de stabilité, comme en Libye ou en Irak (la coalition chassera Saddam Hussein, lui aussi qualifié de dictateur, mais créant une situation de guérilla), pensant renforcer sa suprématie.

En 2003 et 2004 surviennent les premières « révolutions de couleur » dans deux ex-républiques soviétiques : la « révolution des roses » en Géorgie, puis la « révolution orange » en Ukraine portent des démocrates au pouvoir. Démocrates, selon la coalition, parce que les élus sont des fantoches à la solde de l’OTAN, mais un tournant pour le dirigeant russe: ces deux pays lorgnent vers l’Ouest alors que l’OTAN et l’UE sont déjà en train d’intégrer les anciens pays satellites d’Europe centrale. En Hongrie, les autorités supprimèrent le grillage électrifié qui séparait le pays de l’Autriche en mai 1989, et la victoire de Solidarnosc aux élections de juin 1989, amena au pouvoir Tadeusz Mazowiecki, premier chef du gouvernement non communiste issu de l’opposition démocratique en Pologne.

Kerensky,
dans un rôle de composition,
celui du « héros prêt à mourir
en martyr », selon Ekkabach

En Ukraine, les élections conduisent, à la mairie de Kiev, un boxeur, et, à la présidence, Volodymyr Zelensky, 44 ans (comme Macron), un comique (ci-dessus) décrit par la coalition en vaillant acteur de la politique occidentale en guerre.

En Ukraine, la stratégie russe rappelle celle employée en Géorgie

En Géorgie, en 2008, Moscou avait instrumentalisé le territoire séparatiste de l’Ossétie du Sud et massé des troupes à la frontière, poussant la Géorgie à attaquer. Pour autant, la politique de reconstitution de l’empire russe, qualifiée d' »expansionniste » (!), de la Russie dans ces régions montre son cynisme, en écho au machiavélisme de Washington.

Le parallèle est troublant, car le scénario se répète au détail près. L’invasion de l’Ukraine fait écho aux événements de 2008 avec les régions séparatistes de l’Ossétie du Sud et l’Abkhazie. La Géorgie accusait la Russie de manipuler ces territoires issus de l’ex-Union soviétique pour la déstabiliser. A l’époque, Vladimir Poutine menait déjà la stratégie russe en tant que chef de gouvernement.  

Des troupes s’étaient massées à la frontière russe, à l’occasion des manœuvres militaires « Caucase-2008 ». La réponse des forces de la Géorgie à la volonté séparatiste Sud-Ossète avait fourni à la Russie l’occasion de contre-attaquer. Le conflit avait fait entre 600 et 800 morts (dont une bonne moitié de civils), et l’Ossétie du Sud, de facto indépendante depuis 1992, avait été reconnue par Moscou au terme du conflit. 

C’est Dmitri Medvedev, alors président de la Fédération de Russie, qui avait signé le document et renforcé encore un peu plus le statut de l’Ossétie du Sud comme satellite de la Russie.

C’est peut-être l’un des scénarii en cours dans le Donbass aujourd’hui : les troupes russes reprendraient l’ensemble du territoire séparatiste, russophone et orthodoxe, les régions de Donetsk et Lougansk, occupées depuis 2015 à 40% environ par les forces russes, et s’étendraient au-delà, jusqu’à leurs limites administratives de l’époque soviétique, ce qui ferait craindre un conflit de grande ampleur. Les bombardements de ce jeudi 24 février en Ukraine rappellent la stratégie russe de l’époque, avec le bombardement des infrastructures militaires géorgiennes, des aéroports, des ports, etc. En fait, un classique de toute intimidation militaire…

Mais l’attaque de l’Ukraine pourrait aussi aller encore plus loin qu’en Géorgie, selon les Cassandre, dont les philosophes Bernard-Henri Levy ou Glücksman fils, les universitaires marxistes recyclés ou les journalistes autoproclamés experts en géopolitque, tels Anthony Bellanger (chroniqueur à France Inter et BFM TV) ou Pierre Haski, cofondateur du site d’information Rue89 et sur France inter, dénoncé par Le Monde diplomatique pour ses chroniques offrant « une vision caricaturale des relations internationales ». Dans sa recherche d’une restauration de son honneur, la Russie, qui n’a rien obtenu des Accords de Minsk et où lors du non-élargissement de l’Otan, l’armée russe pourrait couper l’Ukraine en deux, comme les Occidentaux ont partagé l’Allemagne, en s’emparant de tout le sud-est à majorité orthodoxe et russophone, ce qui serait un correctif au découpage historique qui a démontré son caractère artificiel et dangereux.

Mais, selon les coalisés, la stratégie russe n’est pas sans risques dans un ancien espace soviétique dont les élites sont imprégnées de théorie décoloniale, au même titre que l’opinion occidentale. Dans la plupart des pays limitrophes ou de la zone d’influence russe – les populations de Géorgie, d’Ukraine, de Moldavie, d’Arménie, et même du Kazakhstan – Moscou susciterait de plus en plus de résistance à l’influence de la Russie, selon la coalition. « Nous, on sait très bien ce qu’est la géographie, on ne déménage pas notre pays, mais les Russes, la seule chose qu’ils nous apportent, ce sont les tanks », dénonçaient ainsi les Géorgiens.

Reste que l’OTAN et l’UE ne peuvent se manquer en Ukraine, car les anciens territoires soviétiques vont se déterminer en fonction de la tournure des évenements. Or, une partie de l’Ukraine a choisi l’Occident, mais son aide humanitaire est prévue pour la mi-mars, soit trois semaines après le début des hostilités, prévisibles depuis quatorze années. Certaines voix s’élèvent déjà pour reprocher à Macron ses propos bellicistes, mais son manque de réactivité: s’il a annoncé le rapatriement des personnels diplomatiques, il n’a rien envisagé pour « protéger » (comme promis pourtant au Salon de l’agriculture) les ressortissants français bloqués en Ukraine…

Avranches: un provocateur interrompt la messe

Un laïc ou un Juif, un Catho, un Musulman?

Un individu a crié «Allah akbar» dans l’église Saint-Gervais d’Avranches

L’individu crie « Allah akbar » dans une église durant l’office religieux. Depuis dimanche 20 février 2022, et une semaine plus tard, les gendarmes de la compagnie d’Avranches (Manche) sont toujours à la recherche de cet individu qui se targue d’être chez lui en France et peut bafouer ses règles, impunément. De quoi faire des émules.

20 gendarmes à sa recherche

Un dispositif de vingt gendarmes est mobilisé pour quadriller le centre-ville. Les forces de l’ordre ont poursuivi leurs recherches à l’église Notre-Dame-des-Champs. Toutes les églises de la ville ont été fermées, comme si les fanatiques politiques frappaient deux fois en huit jours au même endroit.

Dramatisation: la guerre en Ukraine « durera », mais du fait de l’OTAN

Macron confirme que les Atlantistes poursuivront leur stratégie de dislocation de la Russie

Emmanuel Macron au Salon de l'agriculture, à Paris, le 26 février 2022. (Photo: POOL New via Reuters)
De passage au Salon international de l’Agriculture, Macron a différé l’annonce de sa candidature

Encore dans la guerre, Macron se projette déjà dans le temps long de l’après-guerre en Ukraine. Au Salon de l’Agriculture, ce samedi 26 février, il annonce un plan de résilience: les Français doivent se préparer à des sacrifices.

Devant les dirigeants des organisations professionnelles, Macron a averti que la guerre en Ukraine “durera” et qu’“il faut nous y préparer”, ajoutant que le gouvernement prépare “un plan de résilience” pour faire face aux conséquences économiques de cet bras de fer entre OTAN et Russie, sur le territoire ukrainien. La Pologne assure d’ores et déjà l’accueil et l’hébergement des réfugiés ukrainiens, tandis que le président américain tire les ficelles de ses marionnettes européennes, le Royaume-Uni et la France, ainsi que l’Allemagne, plus en retrait du fait de sa dépendance énergétique à la Russie en pétrole et en gaz.

Si les annonces de sanctions occidentales sont un geste de soutien à l’Ukraine, il est symbolique, car la Russie a construit son auto-suffisance. Les membres européens de l’Alliance atlantique et l’Ukraine ont plus à perdre que la Russie de la guerre en Ukraine. Depuis 2014, les sanctions européennes consécutives à la reprise de la Crimée par la Russie ont renforcé la décision de Vladimir Poutine d’investir 52 milliards de dollars dans l’agriculture, pour ne plus dépendre de l’extérieur en alimentation et ne plus craindre des pénuries en cas de sanctions occidentales. Jusqu’alors importatrice de blé, la Russie est devenue le premier pays exportateur. De même, si elle n’avait quasiment pas d’élevages, aujourd’hui la Russie est autosuffisante en volailles et quasiment en viande de porc, grâce à des investissements massifs dans l’élevage industriel. Le plan de résilience de Macron vise à pallier les pénuries attendues avec les représailles que Poutine sera conduit à déclencher, quand les aides militaires françaises de défense arriveront à la mi-mars. Des livraisons d’armes de l’OTAN ont déjà été livrées il y a plusieurs semaines aux frontières de l’Ukraine qui demande des armes, notamment des anti-missiles, et des munitions. L’OTAN assure également la dissimination d’armes offensives, notamment depuis la Roumanie, clandestinement.

Dans un discours qui a duré une vingtaine de minutes, le président de la République a indiqué que “la guerre est revenue en Europe”. Cette guerre a été choisie unilatéralement par le président Poutine, accuse-t-il […]. De manière certaine il y aura des conséquences dans nos exportations pour les grandes filières”, comme celles du vin, des céréales et de l’alimentation du bétail, a déclaré le chef de l’Etat à des responsables agricoles en inaugurant le salon international à Paris.

“Nous sommes en train de bâtir un plan de résilience, d’abord pour sécuriser nos filières, nos intrants, ensuite pour bâtir des boucliers en termes de coûts […] et apporter des réponses dans la durée”, a expliqué Macron.

Une visite au Salon réorientée de son annonce de candidature à un constat d’état de guerre

Fini de jouer au chef de guerre. Le quadra coiffe le képi de « héros de Kiev » à Paris et de petit père du peuple. Il faut “vous accompagner en termes de revenus et accompagner nos compatriotes aussi sur les impacts en termes de coûts [économique et financier sur nos vies quotidiennes: inflation du coût de la vie (carburants, gaz et électricité, céréales, etc) et pénuries] immanquablement”, a insisté notre ‘escort boy’ fataliste, en s’adressant aux responsables des filières et des syndicats agricoles.

En raison de la crise, Macron a écourté sa visite au Salon de l’agriculture originellement prévue pour être le cadre de son annonce de candidature à la présidentielle. Contrairement à 2019, il ne déambulera donc pas pendant sept heures Porte de Versailles. C’est le Premier ministre Jean Castex qui le suppléera dans “la déambulation et la visite de stands”, a fait savoir l’Elysée.

Les professionnels de l’alimentation redoutent des mesures de rétorsion russes à la mesure des sanctions occidentales, qui déséquilibreront encore davantage notre balance commerciale. La France est le neuvième fournisseur de la Russie en produits agroalimentaires, pour 780 millions d’euros par an, selon l’association française de l’agro-industrie Ania.

Plusieurs grands groupes français sont implantés en Ukraine, en particulier dans le secteur laitier, des céréales et des semences. Lactalis (groupe français présent notamment dans l’industrie laitière), qui a un stand au salon, compte trois sites de production dans l’ex-république socialiste.

Nos entreprises présentes en Russie seraient sereines. Le ministre de l’Economie himself, Bruno Le Maire, évoque une « économie française peu exposée » et des conséquences « contenues », en cas de contre-attaque commerciale russe. La France pourrait donc, selon lui, se passer de Moscou. En 2021, les exportations vers la Russie cumulaient pourtant 6,5 milliards d’euros, faisant de l’ex-URSS le quinzième marché de la France et le septième hors Union européenne. La Russie ne représente que 1,3 % des exportations françaises. En termes d’indépendance économique, la France importe 9,7 milliards d’euros par an de la Russie, soit 1,7 % du total des importations de Paris, principalement en gaz, ce qui n’est pas sans conséquences sur les prix de l’électricité, alors que Macron a arrêté des réacteurs nucléaires et qu’il refuse de baisser les taxes gouvernementales sur les carburants et d’importer le gaz de schiste américain. En même temps, Le Maire incrimine pourtant déjà les conséquences d’un blocage de Swift qui entraverait les échanges de fonds, bien que cette société coopérative de droit belge ne soit qu’une messagerie sécurisée, spécialisée dans l’ échange d’informations et d’ordres bancaires, mais aussi utilisée dans la lutte anti-terroriste.

Mieux, Swift est utilisé à des fins politiques et le Parlement européen a demandé à l’Union européenne de déconnecter la Russie de ce réseau. Elle a eu pour conséquence d’encourager la Russie à travailler sur un système alternatif, et la banque centrale de Russie a développé le système de messagerie financière russe qui en septembre 2018 regroupe 416 entreprises et administrations russes[7].

Rendez-vous incontournable d’une campagne présidentielle, le Salon de l’agriculture était envisagé comme l’une des rampes de lancement possibles de la candidature de Macron, qui n’a toujours pas officiellement annoncé son intention de briguer un nouveau mandat à l’Elysée. Au château, on assure désormais que cette possibilité n’a jamais été envisagée.

Les candidats déclarés ont pour la plupart annoncé leur venue au Salon la semaine prochaine. Mais l’écologiste Yannick Jadot, par ailleurs eurodéputé, a dû décaler son passage de mardi à jeudi, là aussi en raison de la crise en Ukraine. Un épiphénomène.

Ukraine : Macron élude la flambée des prix des matières premières liée aux sanctions occidentales sur la Russie

Au Salon de l’Agriculture, Macron fait l’impasse sur les conséquences des sanctions de l’OTAN et de l’UE contre la Russie entrée en Ukraine

Macron, héliporté
pour les caméras de l’Elysée

Incidences de la guerre en Ukraine et des sanctions occidentales sur les prix des matières premières

Pétrole passant les 100 dollars le baril et gaz naturel s’enflamment, de même que l’aluminium, le blé et le soja pour les cas les plus spectaculaires. Suite à l’invasion militaire de l’Ukraine par la Russie, ces hausses ne sont pas de bon augure car elles risquent d' »alimenter » une hausse des prix dans les pays de l’OCDE qui ont déjà atteint un niveau élevé.

La réaction des marchés des matières premières n’a pas tardé suite au déclenchement des opérations militaires russes en Ukraine, tôt ce jeudi matin. Déjà tendus en raison de l’impasse diplomatique et des dernières déclarations de Vladimir Poutine laissant présager une intervention armée sur le territoire ukrainien, les cours se sont effondrés à l’ouverture de séance.

L’indice Reuters-Jefferies CRB qui regroupe 19 matières premières s’affichait ce jeudi à son plus haut niveau depuis plus de 7 ans. Il a progressé de plus de 15% depuis le début de l’année, traduisant la tension sur plusieurs marchés de produits de base. Tour d’horizon.

  • Pétrole : le prix du Brent a enfoncé la barre symbolique des 100 dollars, pour atteindre plus de 103 dollars le baril, avant de refluer pour évoluer entre 102,5 et 103 dollars. La Russie compte parmi les plus importants exportateurs de brut avec l’Arabie Saoudite. En cas de sanctions des Occidentaux contre le secteur énergétique russe les prix pourraient continuer à grimper. Il pourrait toutefois se détendre, si un accord sur le dossier nucléaire iranien était trouvé dans les prochains jours, un producteur majeur de brut et de gaz naturel. L’Iran pourrait ajouter rapidement 1 million de barils par jour supplémentaires sur le marché.
  • Gaz naturel : en Europe, le prix du gaz naturel a bondi de 30% à 115 euros le MWh, renouant avec ses plus hauts niveaux depuis 2 mois, sur des craintes de perturbations d’approvisionnement même si la Russie ne semble pas avoir coupé pour le moment ses livraisons via les gazoducs qui la relient à l’Europe.
  • Aluminium : le métal non ferreux a atteint un nouveau record historique en cotant jusqu’à 3.420 dollars la tonne sur un marché qui s’inquiète de nouvelles perturbations de l’approvisionnement alors que les stocks sont en forte baisse. La Russie compte parmi les plus importants producteurs d’aluminium.
    Le marché est d’autant plus tendu que la Chine, pays premier producteur et consommateur de ce métal a vu nombre de ses entreprises réduire leurs volumes de production en raison des pénuries d’énergie, de la pandémie, et de réduction de la pollution durant les Jeux Olympiques d’hiver.

Menace sur notre souveraineté agro-alimentaire du fait de la hausse des prix des énergies et des engrais

Blé : au plus haut depuis plus de 9 ans, la céréale a coté jusqu’à 9,29 dollars le boisseau sur le marché de Chicago, faisant craindre une réduction des volumes disponibles, la Russie et l’Ukraine étant respectivement les premier et quatrièmes exportateurs mondiaux. En outre, la faiblesse des stocks aux Etats-Unis et au Canada, respectivement les deuxième et troisième exportateurs du monde, est également un facteur de soutien des cours. Cela risque de peser sur les gros importateurs comme l’Egypte, la Turquie et le Bangladesh.

Soja : son prix a lui aussi atteint un sommet de presque 10 ans, en s’affichant à 16,80 dollars le boisseau, le risque de perturbation ajoutant aux inquiétudes sur le niveau des récoltes chez les grands pays producteurs comme l’Argentine et le Brésil qui ont subi les aléas climatiques.

Huile de palme : dans le sillage du soja, auquel elle peut se substituer notamment dans les biocarburants, les prix de l’huile de palme progressent de plus de 5% sur le marché à terme de Malaisie pour atteindre un record historique à 6.354 ringgit (1.339 euros), soit une hausse de plus de 30% depuis le début de l’année. Le marché est tendu en raison d’un recul de la production en Malaisie et la décision de l’Indonésie, premier producteur mondial, d’imposer à ses producteurs de consacrer 20% de leur production au marché local, réduisant l’offre sur un marché international déjà tendu.

Ukraine : Macron « assume » les conséquences sur les Français des « sanctions massives » qu’il brandit

Les Français soutiennent-ils d’avance les représailles de Moscou, en plus des dettes de Macron ?

Macron à Toulon en janvier 2018

Gérard Larcher lit le message du président Macron au Sénat

L’article 18 de la Constitution prévoit que « le Président de la République communique avec les deux Assemblées du Parlement par des messages qu’il fait lire et qui ne donnent lieu à aucun débat. » C’est le dispositif qu’a utilisé Macron ce vendredi en faisant lire par Jean Castex et Gérard Larcher sa déclaration officielle, respectivement devant l’Assemblée nationale et le Sénat. Par la voix du Président du Sénat, Emmanuel Macron a ainsi salué « le courage et la détermination » des Ukrainiens devant la Haute assemblée, où l’ambassadeur ukrainien avait délivré un témoignage poignant quelques heures plus tôt. Le président de la République a aussi promis 300 millions d’euros d’aide budgétaire de la France ainsi que des livraisons « du matériel défensif dont les Ukrainiens ont besoin. »

« Nous avons tout mis en œuvre pour éviter l’escalade et résoudre la crise par le dialogue »

Devant le Sénat, le président de la République a donc une nouvelle fois affiché sa fermeté à l’encontre de la « décision planifiée, décidée puis organisée par la Russie d’envahir l’Ukraine » en déclenchant le 24 février « une attaque armée de grande intensité. »

Le petit télégraphiste de l’OTAN a voulu réaffirmer les efforts de la diplomatie européenne pour éviter cette « possibilité funeste » d’une intervention à grande échelle : « Nous avons tout mis en œuvre pour éviter l’escalade et résoudre la crise par le dialogue. », assure le partisan de la politique onusienne, sous l’autorité de Joe Biden.

Mais Macron accuse la Russie, qui défend la sécurité de ses frontières face aux actions américaines de déstabilisation, d’avoir fait le choix de « tourner le dos à ses engagements et à la voie diplomatique, pour la confrontation déstabilisatrice », et d’avoir « remis en cause le respect de la souveraineté et l’intégrité territoriale des Etats, fondement même de l’ordre européen et international. »

Macron a aussi réaffirmé « ne rien céder sur les principes fondamentaux de la paix, en sanctionnant violemment les personnalités russes, y compris les plus hauts dirigeants de la Fédération de Russie. » ce qui peut paraître étrange de la part d’un prétendu médiateur de l’Otan et de l’UE.

En plus des conséquences de la guerre pour les Ukrainiens, beaucoup s’inquiètent que Vladimir Poutine ne s’arrête pas là, dès lors que les Occidentaux haussent le niveau des menaces. Le président français a en effet renouvelé « les engagements supplémentaires » pris dans le cadre de l’OTAN « afin de protéger le sol de nos alliés baltes et roumains. »

De même, la France renforcera « la lutte contre la manipulation de l’information et les attaques cyber pour nous protéger contre les ingérences étrangères. »

« Un tournant géopolitique et historique majeur du XXIème siècle »

Le monde se trouve face à un « tournant géopolitique et historique majeur du XXIème siècle », d’après le président de la République, qui – sans évoquer un conflit armé qui s’étendrait en Europe – annonce froidement des conséquences « sur nos vies, nos économies et notre sécurité » : « Les sanctions ne sont jamais sans conséquences, y compris pour nous. Mais nous l’assumons car c’est de la défense de nos valeurs dont il s’agit. » Effectivement, les sanctions pourraient avoir un impact important, notamment sur l’approvisionnement et les prix de l’énergie.

Le candidat présumé à la présidentielle veut aussi voir dans cette crise un moment de réaffirmation de l’identité et la souveraineté européenne : « Notre Europe n’est pas une union de consommateurs mais ce projet politique de citoyens attachés à des valeurs et principes communs. L’UE doit devenir une puissance plus souveraine en matière énergétique, technologique et militaire. »

Le pouvoir ukrainien qui a accordé sa confiance aux membres de l’Alliance atlantique, et singulièrement l’Union européenne, qui en sont à l’annonce de sanctions, sans date, et à des anathèmes sur Poutine, alors que Kiev risque de tomber dans les heures à venir.

Ukraine : le droit international peut-il pallier l’impéritie occidentale face au conflit OTAN-Russie ?

Menacée sur sa frontière, la Russie contre-attaque

L’Ukraine n’est qu’un nouveau prétexte américain

Après le déclenchement par Moscou d’une opération militaire d’auto-défense en Ukraine, en petit télégraphiste de l’OTAN, Macron, a paradoxakement accusé la Russie de « bafouer » les grands principes de droit international qui régissent les relations entre Etats.

Macron, le médiateur qui accuse la Russie. « Une violation éclatante du droit international. » L’annonce par Vladimir Poutine d’une opération militaire en Ukraine, jeudi 24 février, a suscité une condamnation unanime – si on exclut la Chine (négligeable?) – de la communauté internationale. De nombreux pays, dont la France, ont notamment estimé que les actions du président russe bafouent les grands principes qui régissent les rapports entre Etats. « Nous n’accepterons jamais la violation brutale du droit international tel que nous le voyons actuellement avec l’invasion de l’Ukraine », a ainsi affirmé le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, à l’issue d’une réunion d’urgence des ambassadeurs des pays de l’Alliance, financée par les USA.

L’envoi des troupes russes, trois jours après la reconnaissance des républiques, russophones et orthodoxes, autoproclamées de Louhansk et Donetsk, dans le cadre de la guerre du Donbass (depuis avril 2014), « illustre le mépris dans lequel la Russie tient le droit international et les Nations unies », a de son côté estimé l’ambassadeur de France à l’ONU, Nicolas de Rivière. Que dit le droit international des actions de la Russie ?

Une violation de la Charte des Nations unies

L’article 2 de la Charte des Nations unies, dont la Russie fait partie (l’ONU et non l’OTAN), prévoit notamment que les pays membres de l’ONU « s’abstiennent (…) de recourir à la menace ou à l’emploi de la force, soit contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique de tout Etat, soit de tout autre manière incompatible avec les buts des Nations unies. » Il met donc « hors-la-loi le principe d’agression d’un Etat », estime en écho Olivier Schmitt, directeur des études et de la recherche à l’Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN), un établissement public administratif d’expertise et de sensibilisation en matière de Défense, placé sous la tutelle directe du premier ministre.

« Là, on est très clairement dans le cadre d’une agression, de la violation de la souveraineté de l’Ukraine et de son intégrité. » (Olivier Schmitt, expert proche du ministère de la défense)

Les principes de « la Charte des Nations unies ne sont pas un menu à la carte » et la Russie doit « les appliquer tous » à l’égard de l’Ukraine, a quant à lui fustigé, mardi, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. « Les Etats membres les ont tous acceptés et ils doivent tous les appliquer », a-t-il insisté.

De son côté, l’Ukraine a fait valoir l’article 51 de la Charte, qui encadre la légitime défense en cas d’agression, « pour justifier son recours à la force » en réponse à l’offensive russepoursuit Olivier Schmitt, qui neglige que la Russie peut légitimement se sentir agressée à sa frontière par l’OTAN, du fait qu’elle a placé à Kiev un fantoche à sa solde. C’est d’ailleurs ce même article que Vladimir Poutine a brandi pour expliquer le déclenchement d’une opération militaire en Ukraine, assurant répondre à l’appel des « républiques » séparatistes du Donbass. « C’est une complète inversion de la réalité de la situation, balaye Olivier Schmitt, dont le parti-pris fausse le raisonnement. Les républiques autoproclamées ne sont pas reconnues comme telles par le droit ukrainien, les Russes n’avaient pas le droit de répondre à leur appel, » assène-t-il, en représentant du point de vue occidental qui ignore que Zelenky bafoue la signature de l’Ukraine qui s’était engagée à accorder leur autonomie à Louhansk et Donetsk, opposés à la révolution orange menée par Kiev.  Le 11 mai 2014, un « référendum populaire » institue la république populaire de Donetsk qui est aussitôt rejetée par le pouvoir central de Kiev et ses alliés atlantistes occidentaux. Le 17 mai 2014, le procureur général d’Ukraine inscrit la « république populaire » à la liste des « organisations terroristes », marquant ainsi le refus du pouvoir central de Kiev de discuter avec les « insurgés » de l’Est du pays. L’autodétermination est un droit international.

Un « coup fatal » aux protocoles de Minsk

Les décisions russes portent également un « coup fatal aux accords de Minsk approuvés par le Conseil de sécurité«  de l’ONU, selon le chef de l’ONU. Pourtant, les protocoles de Minsk, signés en septembre 2014 (Minsk I) et en 2015 (Minsk II) pour mettre fin à la guerre en Ukraine orientale avec la Russie, sont bafoués par l’Ukraine. L’Ukraine et les deux « républiques » séparatistes, russophones et orthodoxes, prévoyaient notamment un cessez-le-feu immédiat et le retrait des armes lourdes. De nombreux points, dont l’organisation d’élections dans les territoires séparatistes, n’ont cependant jamais été appliqués, souligne la Fondation Robert Schuman, centre de recherches et d’études sur l’Europe. Par ailleurs, officiellement, ces textes sont des protocoles, un statut transitoire moins précis et moins contraignant vers des accords internationaux, lesquels n’ont pas abouti. 

Les actes de Vladimir Poutine (comme ceux de Zelensky) constituent également une violation du mémorandum de Budapest, selon Carole Grimaud-Potter, professeure de géopolitique de la Russie à l’université de Montpellier et à l’Institut diplomatique de Paris. Ce sont trois documents signés en termes identiques le 5 décembre 1994, respectivement par la Biélorussie, le Kazakhstan et l’Ukraine, ainsi que par les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la Russie qui accordent des garanties d’intégrité territoriale et de sécurité à chacune de ces trois anciennes Républiques socialistes soviétiques (RSS). Ces textes – dont la France n’est pas partie prenante (et le zèle actuel du boute-feu Macron est déplacé) – visaient à « garantir la préservation des frontières de l’Ukraine », détaille la chercheuse. Toutefois, le mémorandum de Budapest ne comporte « aucune partie contraignante ». « Les pays signataires se sont engagés à garantir la sécurité » de l’Ukraine, mais tout repose avant tout sur leur bonne foi.

Le droit international « n’a jamais été un miracle »

Ce n’est pas la première fois que les intérêts de la Russie sont défiés par l’OTAN et que Vladimir Poutine est poussé par le grand Satan américain à transgresser les principes du droit international édicté par l’ONU. 

En 2008, le Kremlin avait déjà reconnu l’indépendance de deux « républiques » séparatistes prorusses en Géorgie – ex-république soviétique mais culturellement, historiquement et politiquement parlant partie de l’Europe – l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud, après une guerre éclair contre la Georgie qui, comme l’Ukraine, ambitionne de rejoindre l’OTAN. L’alliance atlantique renouvelle ainsi en Ukraine la stratégie américaine antérieure en Georgie ou en Crimée.

La Géorgie compte parmi les plus proches partenaires de l’OTAN. Elle aspire à devenir membre de l’Alliance. Au fil du temps, l’OTAN et la Géorgie ont mis en place une étroite coopération, en appui des intérêts américains dans la zone et des efforts de réforme du pays et de son objectif d’intégration euro-atlantique. La Géorgie contribue ainsi à l’opération Sea Guardian, dirigée par l’OTAN, et elle coopère avec les pays membres et les autres pays partenaires dans de nombreux autres domaines.

En janvier 2021, soit 13 ans après les faits, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a jugé que la Russie avait enfreint sa Convention.

En 2014, lors de l’annexion de la Crimée, le projet de résolution de l’ONU déclarant « invalide » le référendum populaire sur le rattachement de la république autonome à la Russie s’était vu opposer le veto de Moscou, membre permanent du Conseil de sécurité. A l’Assemblée générale, sur 193 membres, le projet de résolution avait ensuite recueilli 100 voix. Toutefois, les résolutions adoptées par l’Assemblée générale de l’ONU n’ont aucun caractère juridique contraignant en droit international, contrairement à celles validées par le Conseil de sécurité. Ce scénario risque une nouvelle fois de se produire, admet Olivier Schmitt, affaiblissant l’argument juridique brandi par les Atlantistes.

« Le Conseil de sécurité de l’ONU va être paralysé et ne pourra pas jouer son rôle de maintien de la paix et de la sécurité internationale. » (Olivier Schmitt, spécialiste de la défense)

Le droit international « n’a jamais été un miracle, c’est le résultat d’un consensus politique« , rappelle Jean-Marc Sorel, professeur de droit public à l’Ecole de droit de la Sorbonne. « Vous ne pouvez pas changer le monde avec le droit« , appuie-t-il.

Animé par une haine rancie datant le l’URSS, le président américain diabolise Poutine.

Le président russe ne fait que protéger ses frontières et son peuple des agressions légalistes de l’OTAN.

En définitive, le coût pour la Russie est « principalement politique », relativise Olivier Schmitt, dans le concert des va-t’en-guerre qui appellent à des sanctions massives. « Mais il n’y a pas de tribunal pénal des Etats, donc au-delà des déclarations de condamnation des Etats, il n’y a pas de Cour vers laquelle ils peuvent se tourner », admet-il. En revanche, d’un point de vue juridique, la Charte des Nations unies, donne le droit d’ingérence aux pays de lui « venir en aide, de quelque manière qu’il existe », y compris militairement.

Guerre en Ukraine : le traitement du conflit par la chaîne russe RT est-il éclairant ?

Les démocrates exemplaires – presse ou élus – veulent la faire taire, en laissant Swift communiquer…

Berehynia, déesse slave,
monument de l’indépendance
(Maidan Kiev, Ukraine)

Interdite en Allemagne depuis début février, RT est désormais observée à la loupe par la France et la Grande-Bretagne qui pourraient aussi suspendre sa diffusion: au nom du pluralisme?

La guerre se fait aussi sur le terrain de l’information et c’est la censure. Alors que Vladimir Poutine a annoncé ce jeudi une « opération spéciale » (militaire) en Ukraine, la chaîne russe RT, ex-Russia Today, est dans le viseur de plusieurs pays européens. Anciennement connue sous le nom de CSA, l’Arcom (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique) a annoncé ce jeudi « veiller avec une particulière vigilance » aux informations diffusées sur la version française de la chaîne et n’exclut pas l’usage d’outils pouvant aboutir à la suspension de sa diffusion. La veille, le gouvernement britannique a demandé un réexamen de la licence accordée à la chaîne publique russe en anglais, le ministre de la Défense jugeant que Vladimir Poutine a …« perdu la boule ».

Début février, l’Allemagne a interdit RT sur son territoire car RT n’avait pas obtenu, ni même demandé, l’autorisation nécessaire pour diffuser en Allemagne. En représailles, la Russie a fermé le bureau de la radiotélévision allemande Deutsche Welle à Moscou.

Comment RT, Souvent décrite comme un outil de propagande du Kremlin, à la différence de BFMTV ou Le Monde, chacune sur sa ligne, ou la paire The New-York Times et the Washington Post, comment RT,traite-t-elle le confit entre la Russie et l’Ukraine ?

Une adhésion au discours officiel russe

Dès son lancement en France en 2017, la chaîne, financée par le gouvernement russe pour répondre à une stratégie de soft power, a éveillé les soupçons. RT et Sputnik, autre medium russe considéré comme proche du Kremlin, avaient été accusés par Macron de s’être comportés durant la campagne présidentielle française « comme des organes d’influence (…) et de propagande mensongère ». A première vue, RT a pourtant tout d’une chaîne d’information en continu « normale » : un habillage semblable à celui de BFMTV ou de CNews, un flux continu d’actualités françaises et internationales, l’intervention d’experts sur des sujets variés, des bandeaux rouges d’alerte… C’est « une chaîne qui se présente d’abord comme un média alternatif dans l’espace médiatique international, décrivait Maxime Audinet, auteur de Russia Today, un média d’influence au service de l’Etat russe, sur France Inter début février. Ce qu’on observe, c’est que dans le cadre d’événements qui concernent la Russie sur le plan intérieur, la couverture est extrêmement partiale, voire manipulatoire ».

Et quelques heures après l’annonce d’une opération militaire contre l’Ukraine, ça ne loupe pas. Lorsqu’on navigue sur le site Internet, le choix des angles reprend très nettement la version du Kremlin. « On retrouve les mêmes motifs, les mêmes explications et souvent les mêmes titres que sur d’autres médias officiels russes. Cela laisse dubitatif sur l’indépendance éditoriale de cette chaîne », souligne Valentyna Dymytrova, maîtresse de conférences en Sciences de l’information et de la communication à l’université Lyon-3.

Si l’allocution d’Emmanuel Macron enregistrée à l’Elysée est relayée sur le site de RT, des articles affirment que l’opération militaire ne menace pas la population civile, que les bombardements sont dirigés dans le Donbass. Or, selon un communiqué des gardes-frontières ukrainiens, des unités militaires russes ont pénétré dans la région de Kiev à partir de Biélorussie pour mener une attaque avec des missiles Grad sur des cibles militaires. « On ne parle pas du périmètre réel de l’action militaire, poursuit la spécialiste de l’Ukraine. Ils reprennent le discours prononcé par Vladimir Poutine selon lequel il faut « démilitariser » et « dénazifier » l’Ukraine », poursuit la spécialiste.

Taddeï, la caution impartialité

Pourtant, RT se vantait de compter dans ses troupes le journaliste Frédéric Taddeï, à la présentation de l’émission de débats Interdit d’interdire. Rompu à l’exercice du débat contradictoire avec Ce soir (ou jamais !) sur France Télévisions, il servait d’argument en faveur de la diversité des opinions. Mais devant l’accélération du conflit ces derniers jours, Frédéric Taddeï a décidé de quitter l’émission par loyauté pour la France. « Si on veut rester sur les ondes d’un pays, il faut respecter un certain nombre de principes propres à ce pays », note Valentyna Dymytrova. Il faut regarder l’ensemble de l’offre d’information et pas seulement une émission qui peut sortir du lot. D’ailleurs, RT version française, version allemande ou version espagnole n’ont pas tout à fait les mêmes lignes éditoriales. Elles s’adaptent à leur terre d’accueil et aux attentes des différentes populations.

RT pâtit également d’un taux de refus très important de la part des invités, comme l’expliquait la chaîne à France Inter, ce qui explique une certaine unanimité des opinions exprimées. Dans le contexte de tensions actuelles, le traitement de l’information de RT va être observé à la loupe. Si la France ou le Royaume-Uni venaient à interdire la chaîne, la Russie ne tarderait pas à répondre comme elle l’a fait en fermant le bureau de la radiotélévision allemande Deutsche Welle à Moscou après la décision de l’Allemagne. Doit-on s’attendre à une nouvelle guerre des ondes ? Tous les faisceaux concordent.

La Russie conserve son accès à Swift, réseau interbancaire

Un éventuel retrait de la Russie du réseau de messagerie interbancaire mondial, Swift, revient sur le devant de la scène comme possible sanction contre la guerre en Ukraine. La mesure serait coûteuse pour l’économie russe.

Après l’attaque de l’Ukraine par le président russe, Vladimir Poutine, les Occidentaux réfléchissent à une série de sanctions économiques contre la Russie. Depuis la reconnaissance des territoires pro-russes, antérieure à l’attaque de ce jeudi 24 février, cette représaille prend la forme de sanctions financières contre des personnalités et institutions russes de premier plan, et d’une suspension de l’autorisation du gazoduc Nord Stream 2. Américains et Européens avaient pour l’instant laissé de côté un autre instrument de sanction aux conséquences potentiellement majeures : couper l’accès des Russes au réseau interbancaire Swift. Mais le sujet revient dans le débat.

Une telle mesure, qui ralentirait fortement les transactions entre les banques russes et le reste du monde, aurait un effet dévastateur pour l’économie du pays. Evoquée à demi-mots par le président américain ces derniers jours, cette idée fait toujours partie de la palette des sanctions que les Occidentaux se disent prêts à prendre en cas d’escalade du conflit. « Nous sommes préparés à adopter des sanctions qui auraient un coût élevé pour l’économie russe, notamment son système financier, et des contrôles d’exportations sur des produits qui sont essentiels pour les ambitions du Kremlin et de Vladimir Poutine, a ainsi déclaré au journal Le Monde le sous-secrétaire d’Etat américain chargé de la croissance économique, de l’énergie et de l’environnement, José Fernandez, le 18 février. Aucune option n’est écartée. »

  • Comment fonctionne le réseau Swift

Swift (acronyme de Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication) est une société coopérative de droit belge implantée à La Hulpe (Belgique), qui gère l’essentiel des ordres de paiement des transactions internationales.

Le réseau Swift regroupe un peu plus de 11.600 organisations financières et bancaires dans plus de 200 pays. Créé en 1973, il permet d’automatiser l’écriture et l’envoi des ordres de paiement entre les banques du monde entier. Il s’agit donc d’un système de messagerie électronique sécurisée qui permet les transactions bancaires entre les pays.

Par exemple, lorsqu’une entreprise française achète 1 000 dollars de circuits intégrés à une entreprise chinoise, la banque française de l’acheteur débite son compte, puis envoie un message Swift à la banque chinoise de l’entreprise vendeuse afin de créditer son compte de 1 000 dollars. L’entreprise chinoise peut choisir de recevoir le paiement en dollars américains ou le convertir en yuans, la monnaie chinoise. Le message Swift permet de réaliser les transactions de manière sécurisée et rapide, mais ne les exécute pas directement : au bout du compte, les banques clientes de Swift opèrent elles-mêmes les échanges lorsqu’elles reçoivent ou envoient des ordres de paiement.

En 2021, le réseau a transmis environ 10,6 milliards d’ordres de paiement dans le monde, avec un pic à plus de 50 millions par jour fin novembre.

  • Déconnecter la Russie du réseau Swift ?

C’est techniquement possible et c’est une option que l’administration américaine a visiblement considérée en réponse à une éventuelle agression militaire russe sur le territoire ukrainien. Mais, pour que ça soit possible, les Etats-Unis devront parvenir à un accord avec les autres administrateurs de Swift.

« La particularité de la gouvernance de Swift est que les petits pays sont représentés aussi bien que les grands. Ainsi, un pays ne peut pas avoir plus de deux administrateurs sur les 25, même s’il représente une part importante des flux de messagerie », explique Hervé Postic, consultant et directeur général du groupe Utsit, spécialisé des outils de gestion de trésorerie. Une éventuelle déconnexion des banques russes serait donc conditionnée à l’approbation d’au minimum 13 des 25 administrateurs de la société.

  • Impact sur l’économie russe, mais aussi européenne

L’ancien représentant des Etats-Unis en Ukraine en 2017, Kurt Volker, a qualifié le recours à cette sanction d’option « nucléaire ». Dans un entretien au Monde de décembre 2021, il précise que « l’impact économique serait sérieux et immédiat. C’est comme pour l’arme nucléaire : on ne veut vraiment pas aller si loin et y recourir, mais si on n’a plus le choix, si la Russie attaque ses voisins, tue des gens, occupe des territoires, et qu’on veut l’empêcher, cet outil peut servir en dernier recours ».

En effet, l’exclusion de la Russie du réseau Swift serait « dévastatrice, particulièrement à court terme », selon une note du think tank Carnegie Moscow Center, et perturberait fortement l’économie du pays en ralentissant les échanges commerciaux entre les entreprises russes et leurs partenaires occidentaux. Les établissements bancaires souhaitant réaliser des transactions seraient obligés de recourir à des modes manuels de traitement des transactions, de trouver leurs propres canaux de communications (messageries électroniques ou logiciels cryptés), ce qui ralentirait les délais des échanges. Le centre Carnegie de Moscou rappelle que lors de la précédente menace similaire en 2014, les prévisions envisageaient une chute du PIB russe de cinq points.

En 2020, la balance commerciale du pays était excédentaire de 92 milliards de dollars et comptait pour 6,2 % de son PIB. Parmi les 331,7 milliards de dollars d’exportations russes, près de la moitié (49,6 %) est constituée d’hydrocarbures et de produits pétroliers raffinés.

L’Europe, premier partenaire économique de la Russie

Destination des exportations russes
(331,7 milliards de dollars) 40,6 %,14,6 %,14,4 %,3,2 %,27,2 %

Provenance des importations russes
(239,7 milliards de dollars)35,5 %23,7 %10,7 %5,6 %24,5 %

Source : Ministère de l’économie

Le gaz russe constitue un enjeu géopolitique majeur derrière cette menace, lourde de conséquences pour le Kremlin, puisque les exportations d’hydrocarbures russes représentent près de la moitié du montant de ses échanges avec l’Union européenne, mais aussi pénalisantes pour l’UE, qui verrait probablement les prix de l’énergie augmenter alors qu’ils sont déjà au plus haut.

Enfin, cette sanction placerait des intérêts français dans une position délicate. La France est le deuxième investisseur étranger et le premier employeur étranger en Russie, avec 160 000 salariés. Les quatre grandes banques tricolores y sont présentes, et la Société générale détient même Rosbank, l’une des principales banques privées russes.

  • Risque de développement de systèmes concurrents

Exclure même temporairement la Russie du réseau Swift n’est pas forcément la mesure la plus stratégique, en raison du risque de voir le Kremlin accroître son indépendance des outils occidentaux comme Swift. A la suite des menaces européennes qui ont suivi l’annexion de la Crimée, en 2014, la Banque de Russie a développé son propre système concurrent, le SPFS (Système de transfert de messages financiers). A la fin de 2020, il permettait de connecter 23 banques étrangères à la Russie en Arménie, Biélorussie, Allemagne, Kazakhstan, Kirghizistan et en Suisse. Des accords sont en cours de discussion pour intégrer le réseau russe au système chinois Cross-Border Inter-Bank Payments System et connecter le système russe SPFS à l’Inde, l’Iran et aux pays de l’Union économique eurasienne.

Pour le consultant Hervé Postic, « ce qui est sûr, c’est que tant que les banques ne sont pas interdites de travailler avec leurs contreparties russes, elles trouveront une solution de messagerie pour s’entendre sur les transactions à réaliser ».

Outre l’option de couper l’accès à Swift, d’autres sanctions sont évoquées. Le chancelier allemand a suspendu, mardi 22 février, la certification du gazoduc Nord Stream 2, indispensable à « sa mise en service » et qui devra faire l’objet d’une « réévaluation » politique par le ministère de l’économie. La construction de ce gazoduc est achevée depuis cet automne. Aussi, il pourrait être question d’interdire la compensation en dollars avec des banques russes, ce qui reviendrait à interdire les opérations en dollars américains avec les entreprises russes.

Ukraine : l’invasion par la Russie est imminente; « toutes les conditions sont réunies » (Le Drian)

La conviction du ministre de Macron a-t-elle conduit à une préparation de la France aux représailles russes ?

Zelensky, comme Macron,
chef de guerre d’opérette

Le 2 février 2022, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, décrivait déjà un danger « clair et imminent ». Et d’ajouter que « tous les éléments sont réunis pour qu’il y ait une intervention russe en Ukraine, » déclarait Jean-Yves Le Drian sur France 2, il y a trois semaines. Les interventions du ministre français des Affaires étrangères s’inscrivent alors dans le cours des pressions diplomatiques exercées depuis des semaines par les Etats-Unis et leurs alliés de l’OTAN pour tenter de cadrer la Russie accusée de vouloir s’emparer de l’Ukraine. L’ancienne république socialiste soviétique d’Ukraine de l’Union soviétique (1920) est certes indépendante depuis 1991, avec la chute de l’URSS, mais sa partie issue des complices de l’Allemagne nazie cherche en fait à sortir de l’orbite de Moscou en se rapprochant de l’Union européenne. Et de l’OTAN qui ferait l’acquistion d’une base militaire à distance de missiles de la Place Rouge. Une situation inversée de celle de Cuba que pourrait comprendre Joe Biden, 79 ans, si les facultés du président américain n’était pas limitées. Or, le contenu des discussions avec la Russie a fuité et celle-ci considère que le compte n’y est pas.

La Russie qui ne veut pas de l’OTAN à sa porte, conteste à l’Ukraine, son ancien satellite du temps de l’URSS, toute velléité d’indépendance, surtout dzns l’optique d’un ralliement à l’Organisation du traité de l’Atlantique-Nord (OTAN), un pacte d’assistance militaire historiquement dominé par les USA et tourné contre elle depuis la Guerre froide.

Malgré la pression exercée par les Etats-Unis et ses alliés, la Russie réussit cependant, par ses manoeuvres (y compris militaires) à créer une zone d’incertitude qui met la galaxie diplomatique internationale en effervescence. Ceux qui prétendent vouloir empêcher une invasion de l’Ukraine créent cyniquement les conditions de l’invasion en poussant à bout le paria du monde occidental, à force de pressions et d’humiliations. Les actions de soutien ostensibles à l’Ukraine se succèdent (visite d’Anthony Blinken, de Boris Johnson…) comme fusent les déclarations belliqueuses, les menaces de rétorsion ou les cris d’alarme. Un climat diplomatique malsain dont les bons sentiments occidentaux de défense de souveraineté du plus faible masquent le machiavélisme.

En France, les pressions « médiatiques » de Jean-Yves le Drian se multiplient, leur fréquence suggérant en soi l’urgence de la situation: mettre la pression, en se donnant le beau rôle.

Ainsi, ce 2 fevrier sur France 2, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, affirmait que le danger était « clair et imminent », tout en admettant aussitôt qu’il n’y avait alors aucune information sur la volonté du président russe Vladimir Poutine de lancer une offensive sur l’Ukraine: les va-t-en-guerre se convainquent que le « dictateur » menace ses agresseurs. Pour autant, son analyse de la situation militaire est clairement suspicieuse :

« La situation est très grave. Il y a des dizaines de milliers de soldats russes aux frontières de l’Ukraine », a dit le ministre sur France 2.

Il ajouta:

« Tous les éléments sont réunis pour qu’il y ait une intervention. » Objectif atteint.

Le « pas un pas de plus! » de Baerbock approuvé par Le Drian

Les vieillards Biden, 79 ans, et Le Drian, 74 ans, partent en guerre, sous l’étendard de la paix

Samedi dernier, le 29 janvier, après l’échange la veille entre le président Macron et Vladimir Poutine et alors que l’Ukraine presse ses alliés de manifester de la fermeté, le ministre des Affaires étrangères français disait, dans un entretien accordé au JDD, reprendre à son compte les propos de son homologue allemande, de gauche comme lui et Biden:

« Toute atteinte nouvelle à l’intégrité territoriale de l’Ukraine aura des conséquences massives. On ne peut pas être plus clair. Ma collègue allemande Annalena Baerbock a dit « pas un pas de plus! », je fais mienne cette expression.»

Au JDD qui lui demandait si le chemin de la diplomatie prôné avec obstination par la France avait donné des résultats jusqu’à présent avec la Russie, le ministre dramatisait, au nom de la coalition social-démocrate :

«Dans une affaire aussi grave, notre stratégie, telle que le Président de la République l’a définie, repose sur trois principes : la fermeté, la solidarité et le

dialogue.»

Poursuite de la coercition diplomatique

La coalition occidentale du camp du Bien se renforce paradoxalement autour de l’Ukraine, présentée en victime, après que Vladimir Poutine a pourtant dit espérer « une solution » à la profonde crise russo-occidentale, tout en affirmant craindre un « conflit armé ».

Le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte, membre du Parti populaire pour la liberté et la démocratie, a été reçu par le président ukrainien Volodymyr Zelensky à Kiev, au lendemain des visites des chefs des gouvernements britannique et polonais.

Le jour suivant, c’est le président turc, Recep Tayyip Erdogan, dont le pays est un fournisseur de drones de combats à l’Ukraine, qui est attendu.

Boris Johnson à l’offensive sur les sanctions financières et commerciales

C’est au tour du Premier ministre britannique Boris Johnson qui, en visite en Ukraine pour afficher le soutien de Londres à Kiev, menace les Russes de sanctions automatiques immédiates contre les intérêts commerciaux et des ressortissants russes en cas d’offensive de la Russie contre l’Ukraine. Le président ukrainien, un acteur professionnel, arrive à ses fins.

Le 31 janvier, la ministre des Affaires étrangères britannique, Liz Truss, avait annoncé une nouvelle loi, sur mesures, pour durcir le régime de sanctions du Royaume-Uni qui pourrait être utilisé en cas d’attaque de la Russie contre l’Ukraine. Devant la Chambre des Communes, elle expliquait que ces sanctions pourront viser un plus grand nombre d’individus et d’entreprises en fonction de leur importance pour le Kremlin:

« Nous pourrons cibler toute entreprise liée à l’État russe, qui exerce des activités d’importance économique pour l’État russe ou opère dans un secteur d’importance

stratégique pour l’Etat russe. Non seulement nous serons davantage en mesure de cibler ces entités, mais nous pourrons également poursuivre ceux qui les possèdent ou les contrôlent », a asséné la ministre.

Statu quo après le coup de fil d’Anthony Blinken à Sergueï Lavrov, hier

Mardi encore, c’était le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken qui déclarait à son homologue russe Sergueï Lavrov que le moment était venu de retirer les soldats russes déployés à la frontière avec l’Ukraine si Moscou ne comptait pas lancer une attaque, selon les confidences d’un haut représentant du département d’Etat américain.

A l’issue de ce coup de téléphone qui aurait duré une vingtaine de minutes, aucune avancée vers une sortie de crise n’a toutefois été obtenue, a précisé cette source restée anonyme qui indiquait que Washington n’avait constaté sur le terrain aucun signe d’une potentielle désescalade.

« Nous continuons d’entendre des garanties que la Russie ne prévoit pas d’envahir, mais chaque action que nous constatons dit l’inverse, avec le déploiement continu de soldats, d’armes lourdes, les mouvements vers la frontière », a dit ce haut représentant du département d’Etat américain.

Vladimir Poutine dénonce l’avancée vers l’est de l’OTAN

Mardi également, Vladimir Poutine, qui s’exprimait pour la première fois publiquement depuis des semaines sur la crise autour de l’Ukraine, a accusé les Etats-Unis d’ignorer des préoccupations sécuritaires légitimes de la Russie pour sa sécurité.

Il aussi estimé que Washington jouait la surenchère pour entraîner Moscou dans un « conflit armé » et pouvoir lui infliger les « sanctions les plus dures ».

« J’espère que, au final, nous trouverons une solution », a-t-il ensuite dit.

Selon Moscou, la question fondamentale n’est pas le déploiement militaire russe massif aux portes de l’Ukraine depuis des semaines et que l’Occident dénonce, mais la menace de progression vers l’Est de l’OTAN. Une menace insupportable.

La Russie exige donc la fin de la politique d’élargissement de l’Alliance, ainsi que le retrait d’Europe de l’Est de ses capacités militaires.

El Pais fait fuiter le contenu des discussions avec la Russie

Ces demandes ont été rejetées par les Etats-Unis et leurs alliés, Washington proposant en retour de travailler aux d’autres mesures de confiance sur des limites au déploiement de missiles ou aux manoeuvres militaires.

Le quotidien espagnol El Pais a publié le détail des réponses américaines et de l’Otan à la Russie, une fuite dont le contenu n’a été démenti par aucun des camps.

Dans le texte américain, Washington propose que les deux rivaux s’engagent à ne pas déployer de moyens militaires offensifs en territoire ukrainien, que la Russie inspecte certaines infrastructures militaires qui l’inquiètent en Europe, et que les deux pays s’accordent sur un contrôle des armements de courte et moyenne portée.

Les Etats-Unis se disent aussi prêt à discuter de « l’indivisibilité de la sécurité ». Le Kremlin se fonde sur ce concept pour réclamer un recul de l’Otan du voisinage de la Russie, arguant que la sécurité des uns ne peut se faire aux dépens d’autres, en dépit du droit de chaque Etat, et donc de l’Ukraine, à choisir ses alliances.

Le fier Poutine, qualifié de paranoïaque, était acculé par le camp du Bien, les gendarmes du monde.

Ukraine: l’UE, gendarme du monde, prépare un nouveau train de sanctions contre la Russie

Ni la Russie, ni l’Ukraine n’est membre de l’UE: sanctions légitimes en droit ?

Force de gendarmerie européenne (FGE) et European Union Police and Civilian Services

Face à l’incursion déjà mortelle de l’Ukraine par la Russie, Bruxelles se croit investie d’un devoir d’ingérence et adopte ce jeudi un ton solennel et grave qui donne à penser que l’Union européenne aurait un droit à sanctionner. « Les dirigeants russes devront faire face à un isolement sans précédent », a déclaré, ce jeudi matin devant la presse, l’espagnol Josep Borrell, chef de la diplomatie de l’Union européenne. Cette annonce de sanctions massives visant la classe dirigeante est-elle fondée en droit international ?

Emportée dans l’hystérie collecive, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a tenté de glisser un coin entre Vladimir Poutine et le peuple russe, accusant le président Vladimir Poutine de ruiner des décennies de paix sur le continent européen, contrairement à ce que souhaite le peuple russe. « Nous savons que des millions de Russes ne veulent pas la guerre », a souligné l’ancienne ministre de la Défense allemande.

Un peu plus tard dans la journée, elle a détaillé la nature des sanctions que les Vingt-Sept s’apprêtent à prendre, alors que Charles Michel, président du Conseil européen, a convoqué un sommet extraordinaire qui commencera ce soir à 20h à Bruxelles.

Le prochain « paquet » de mesures affectera sévèrement l’économie russe en augmentant le coût de l’emprunt et l’inflation et sapera la base industrielle du pays, a-t-elle indiqué, froidement. « Ces sanctions […] intensifieront les sorties de capitaux et saperont progressivement sa base industrielle. […] Nos mesures affaibliront la position technologique de la Russie dans des domaines clés grâce auxquels l’élite gagne l’essentiel de son argent. Cela va des composants de haute technologie aux logiciels de pointe », a-t-elle ensuite précisé. Ce sera le train de sanctions « le plus sévère jamais mis en oeuvre », s’est félicité Josep Borrell.

Ni l’Allemande, ni l’Espagnol n’a évoqué les mesures de rétortion auxquelles les ingérents doivent s’attendre en retour de leurs sanctions. Avec von der Leyen, Macron met-il d’ores et déjà en place les moyens de protéger le peuple français des représailles légitimes que Poutine ne manquera pas d’infliger aux Occidentaux qui s’érigent en « camp du Bien » ?

Poutine a lancé une « opération spéciale » sur l’Ukraine

Une opération militaire est en cours: plusieurs villes bombardées

Vladimir Poutine

Le président russe Vladimir Poutine a annoncé dans un discours surprise dans la nuit de mercredi à jeudi une opération militaire en Ukraine. « Nous nous efforcerons d’arriver à une démilitarisation et une dénazification de l’Ukraine », a déclaré le président russe. 

Des explosions ont été entendues ce jeudi à Kiev, la capitale ukrainienne, ainsi que dans les villes de Marioupol et Kramatorsk ou encore Odessa.

Le maire de Kiev, Vitali Klitschko, un ex-boxeur

La guerre a commencé en Ukraine. Dans la nuit de ce mercredi à ce jeudi, Vladimir Poutine, le président russe, a annoncé dans un discours surprise à la télévision le début d’une « opération spéciale » en Ukraine, quelques jours après avoir reconnu la souveraineté des territoires séparatistes pro-russes du Donbass, russophones frontaliers de la Russie, situé entre la mer d’Azov et le fleuve Don, dans l’Est du pays.

Macron

Des bombardements ont été signalés dans plusieurs villes du pays, dont Kiev, la capitale, ainsi que Kharkiv, la deuxième ville du pays, Odessa ou encore Marioupol. 

L’eurodéputé LR François-Xavier Bellamy annonce qu’il va parrainer Éric Zemmour

Parrainage ou soutien ?

François-Xavier Bellamy

Marine Le Pen, Eric Zemmour ou encore Jean-Luc Mélenchon n’ont toujours pas réuni leurs 500 parrainages requis pour participer à l’élection présidentielle. Ils ont jusqu’au 4 mars pour déposer leur liste auprès du Conseil constitutionnel. 

« J’ai décidé d’accorder mon parrainage à Eric Zemmour », candidat à l’élection présidentielle, a annoncé l’eurodéputé LR François-Xavier Bellamy, sur Europe Matin, ce jeudi matin.

Le candidat de Reconquête!, tout comme Marine Le Pen (RN) et Jean-Luc Mélenchon (LFI), n’a toujours pas réuni le nombre requis de 500 signatures pour se présenter.

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L’appel de Bellamy aux élus qui n’ont pas donné leur parrainage 

« Je prends mes responsabilités parce qu’on ne peut pas se contenter de constater le problème et ne pas y répondre. On ne peut pas seulement lancer des appels, donc j’ai décidé d’accorder mon parrainage à Eric Zemmour. C’est le candidat le plus en retard dans la quête des parrainages aujourd’hui et non seulement je le ferai, mais j’appelle aussi tous les élus qui ont encore aujourd’hui un parrainage à absolument réagir pour empêcher la crise démocratique majeure que nous vivrions demain si nous étions dans une situation de blocage durable », a posé l’eurodéputé LR.

Crise ukrainienne: des sanctions occidentales contre-productives

Pas de dissuasion: une précipitation des événements

Les zones « pro-russes » sont russophones et hostiles au pouvoir central atlantiste de Kiev.

Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont choisi de cibler des banques russes, l’Union européenne, des élus et des entités russes, tandis que Tokyo a prévu d’interdire l’émission d’obligations russes au Japon. La pluie de sanctions imposée mardi par Washington et ses alliés occidentaux à Moscou peut-elle vraiment contraindre Vladimir Poutine à faire rapidement marche arrière en Ukraine ? Pour la presse américaine, bien que démocrate comme le président, rien n’est moins sûr.

Selon le Washington Post, les experts estiment que ces mesures seront “peu susceptibles de modifier les calculs” du maître du Kremlin “à court terme” mais qu’elles vont en revanche “plutôt ouvrir la voie à une campagne de pression prolongée”. “Les sanctions n’auront pas un effet dissuasif immédiat”, bien que les gouvernements occidentaux disposent de suffisamment d’armes capables d’avoir des “conséquences économiques extrêmes”, a expliqué la chercheuse et ex-conseillère de la Maison-Blanche Julia Friedlander dans un entretien au quotidien américain. “Même si les gouvernements occidentaux imposaient des sanctions plus lourdes dans les semaines à venir, cela pourrait prendre des mois avant qu’elles aient réellement un effet significatif sur les oligarques et l’économie russes”, estime-t-elle.

Moscou s’est bien préparé aux sanctions occidentales

Selon la chercheuse, depuis que la Russie a été confrontée à une série de sanctions ces dernières années, notamment après son annexion de la Crimée et l’empoisonnement de ses dissidents, Poutine s’est mis à “stocker suffisamment de devises étrangères, d’or et d’autres actifs afin de pouvoir survivre au moins temporairement”, en cas de nouvelles mesures punitives occidentales.

Moscou a aussi “cherché à diversifier son portefeuille commercial pour être moins dépendant de l’UE concernant ses revenus d’exportation”, note le Wall Street Journal. Si l’Union européenne “demeure à ce jour son plus grand partenaire commercial, la Russie a aussi cherché à élargir ses liens avec Pékin en ouvrant notamment un important gazoduc vers la Chine en 2019”, rappelle le quotidien financier.

“Poutine sait que l’Occident n’enverra pas de troupes pour défendre l’Ukraine”: Biden l’a clamé !

La Maison-Blanche a précisé mardi que les sanctions qu’elle a prises contre Moscou, qui visent notamment à l’empêcher de lever des fonds occidentaux pour rembourser sa dette souveraine, n’étaient que la “première tranche” des mesures de rétorsion contre la Russie. L’ensemble du secteur bancaire russe pourrait être visé si la Russie poursuit son invasion de l’Ukraine, a affirmé un responsable américain.

Mais “vu que Poutine considère l’indépendance de l’Ukraine après la chute de l’Union soviétique comme une tragédie de l’histoire russe – une opinion clairement articulée dans son discours de lundi –, de nombreux analystes se demandent si même la plus forte des sanctions financières pourrait suffire à le dissuader de tenter de reconquérir l’ex-république soviétique”, remarque le Los Angeles Times. D’autant que “Poutine sait de manière quasi certaine que les Etats-Unis et leurs alliés de l’OTAN n’enverront pas de troupes pour défendre l’Ukraine”.

Le New York Times rappelle que les responsables américains sont aussi confrontés à un risque. “Ils redoutent depuis des semaines que l’imposition de sanctions sévères à la Russie n’ait également des conséquences aux États-Unis, notamment en faisant grimper les prix du gaz”, note le quotidien. Jen Psaki, la porte-parole de la Maison-Blanche, a d’ailleurs déclaré que les Américains devaient s’y préparer.

L’Ukraine a-t-elle remis son sort dans les mauvaises mains?

Des prières dans « les couloirs » des universités, confirmées par un sénateur LR

La laïcité est-elle islamo-gauchisée ?

Il faut « refuser la pratique des prières dans les couloirs des universités », a révélé un sénateur LR, dans une séquence abondamment relayée sur Twitter. Il a aussi fait adopter un amendement en ce sens dans le cadre de l’examen du projet de loi contre le « séparatisme ». Des « acteurs passifs » du monde universitaire interrogés par l’AFP relativisent les faits, parlant d’un phénomène ultra-minoritaire. Ce milieu d’intellectuels, islamisé, refuse de lever l’omerta : de récents rapports sur la laïcité à l’université n’en font pas spécifiquement mention, tout en relevant des tensions liées au fait religieux: il fait état des conséquences, mais dissimule les causes de tensions pertubant un lieu d’études et de réflexion.

A l’initiative des élus Les Républicains (LR), plusieurs amendements au controversé projet de loi contre le « séparatisme » ont été adoptés au Sénat dans la nuit de mardi à mercredi et l’un d’eux était particulièrement attendu : celui proscrivant tout exercice du culte dans les établissements publics de l’enseignement supérieur. Après le voile, la prière, sans que les progressistes relativistes distingués aient anticipé ce processus classique de prise de possession de l’espace collectif.

Cliquer pour plus de lisibilité

En prenant la défense de ce texte au Sénat, où les élus LR sont majoritaires, le sénateur de Maine-et-Loire Stéphane Piednoir a, devant l’hémicycle, assuré que cet amendement visait notamment à répondre aux prières qui auraient lieu dans les couloirs des universités.

« Je trouve que nous devons refuser la pratique des prières dans les couloirs des universités« , a-t-il expliqué.  » L’exercice du culte dans un lieu inapproprié ne me semble pas acceptable dans notre République. C’est le sens de la précision de l’amendement que nous examinerons tout à l’heure » 

« C’est un phénomène constant, plusieurs fois recensé », a-t-il ajoutéassurant disposer d' »éléments factuels de pratique du culte dans des endroits inappropriés » . Ces déclarations ont provoqué l’émoi, notamment sur les bancs de la gauche, comme l’expliquait cette dépêche de l’AFP.

Publié le 6 avril sur son compte Twitter, l’extrait de son intervention diffusée par Public Sénat a, depuis, été partagé plus de 5.500 fois et suscite de nombreux commentaires, certains pour exprimer un soutien et beaucoup pour s’étonner d’une telle disposition, qui pourra être supprimée par les députés dans la suite de la navette parlementaire: la majorité parlementaire est macronienne.

Dans un passage qui n’apparaît pas dans l’extrait de Public Sénat, le sénateur Piednoir précise sa pensée: « Lors de mes auditions, il m’a été donné de constater que des pratiques absolument inacceptables se passent non pas seulement dans les salles de cours, pas seulement dans les amphis, mais aussi dans les couloirs également« . 

Déjà soupçonnée par l’exécutif d’être un foyer de « l’islamo-gauchisme », l’université serait donc également le théâtre de prières sauvages qui se tiendraient jusque dans ses « couloirs ».

Interrogé jeudi 8 avril par l’AFP, le vice-président de la Conférence de présidents d’universités (CPU), association qui rassemble les dirigeants des établissements de l’enseignement supérieur, a fait part d’un certain étonnement.

« Nous n’avons pas été informés, nous au niveau de la CPU, de cas particuliers qui pourraient poser problème », a expliqué Guillaume Gellé, par ailleurs président de l’Université de Reims Champagne-Ardenne.

« II est possible qu’il y ait quelques cas qui soient de cet ordre et si le sénateur est intervenu, c’est qu’il a sûrement des éléments qui attestent qu’il y a de possibles cas, mais on peut regretter, dans cette intervention comme dans d’autres, que cela généralise à un ensemble d’établissements et que ça laisse penser que c’est quelque chose de très répandu », a-t-il ajouté.

« Ce qu’on regrette, 

ce sont les amalgames qui sont faits à partir de cas particuliers. La pratique de la prière dans les couloirs est un cas particulier – si elle existe, parce que nous n’en avons jamais été saisis », a-t-il assuré, rappelant que tout exercice du culte était proscrit à l’université aux termes notamment de l’article L141-6 du code de l’éducation.

Publié en 2015, le guide de la CPU sur la laïcité dans l’enseignement supérieur abordait le sujet de front en reconnaissant des atteintes et pressions liées à la religion, mais sans jamais évoquer de prières qui déborderaient dans les couloirs des établissements. 

Ce document évoquait ainsi le fait que des étudiants aient amené des tapis de prière dans les salles d’examen « pour se prosterner aux moments idoines », en violation des règles interdisant le prosélytisme religieux dans des établissements de service public.

Rapport de la CPU
(capture d’écran)

Il relayait également la crainte de voir des associations « avançant masquées » pour obtenir des locaux sous couvert d’actions humanitaires ou caritatives, avant de montrer leur « vrai visage » et d’utiliser les lieux à « des fins de prosélytisme religieux et de culte ».

L’Observatoire de la laïcité, qui consacra en 2015-2016 une partie de son rapport annuel aux universités, avait alors lui aussi relevé des « incidents isolés » liés à la religion mais sans évoquer spécifiquement des offices sauvages dans les couloirs.

Ce document, fondé sur des questionnaires soumis aux 130 établissements de l’enseignement supérieur français, avait simplement relevé « une vingtaine de cas » où l’occupation d’un espace universitaire pour des faits religieux avait entraîné des « litiges ». Des syndicats s’étaient ainsi inquiétés « de la destination de certaines salles attribuées à des associations se présentant comme culturelles ou sociales », notait cette instance consultative, aujourd’hui critiquée par le gouvernement pour son supposé laxisme.

Premier syndicat dans le supérieur, la Fage n’a, elle non plus, pas eu vent de prières dans les couloirs des universités.

« A moins que je sois à côté de la plaque, je n’ai pas eu de remontées pour l’instant depuis ma prise de fonctions » en septembre dernier, a déclaré son président Paul Mayaux, joint par l’AFP le 7 avril. « La question des prières dans les couloirs, c’est la première fois que j’entends ça ».

« Les jeunes ont, en ce moment, plus de préoccupations sur la façon dont ils vont pouvoir se nourrir, se loger et suivre leurs cours à distance », a-t-il ajouté, en référence à la crise sanitaire qui plonge de nombreux étudiants dans la grande précarité.

Sollicité mercredi 7 et jeudi 8 avril, le ministère de l’Enseignement supérieur n’a pas souhaité s’exprimer sur le sujet.

Contacté jeudi 8 avril par l’AFP, le sénateur Piednoir maintient ses déclarations et affirme avoir été le destinataire de « signalements » tout en reconnaissant que ce phénomène de prière dans les couloirs n’était pas « généralisé ».

« C’est un phénomène qui existe et qui est concentré sur un petit nombre d’universités,  ce qui peut expliquer que dans la majeure partie des cas, les acteurs de l’université disent: +non, nous on n’est pas confrontés à ce problème+, ce qui est la vérité », détaille-t-il.

Il reconnaît qu’il n’y a pas « beaucoup d’exemples » mais « un nombre suffisant pour qu’on s’en empare » afin que la loi vienne appuyer les règlements intérieurs dont se dotent les universités, et qui sont susceptibles de recours devant les tribunaux administratifs.

Appelé à citer des exemples de prières dans les couloirs des facs, le sénateur s’est notamment référé au rapport de l’Observatoire de la laïcité de 2015-2016 –qui n’en fait toutefois pas explicitement mention– et aux déclarations d’un professeur associé à Paris-13 en décembre 2019 devant une commission d’enquête sénatoriale sur la radicalisation islamiste.

« En tant qu’universitaire à Paris 13, où j’enseigne, tous les vendredis je ne sais pas si je suis dans une université ou dans une mosquée. Les jeunes filles portent de manière ostentatoire non seulement le voile islamique, mais carrément le hijab et le niqab. Et personne ne peut changer cette réalité alors qu’elle devient de plus en plus visible », avait assuré Youssef Chiheb, selon le compte-rendu de son audition où n’apparaît toutefois pas de référence à des prières dans les couloirs.

Le service de presse du sénateur renvoie lui à deux articles de presse. L’un de janvier 2016 de Paris-Normandie où le président de l’Université de Rouen rappelle les principes de laïcité après que des étudiants « isolés » eurent été, selon le journal, « surpris en prière dans les couloirs du pôle Pasteur »; le second paru en 2017 dans le Figaro rappelait qu’une étudiante lilloise avait été aperçue en 2013 en train de prier dans les toilettes de son université. Sanctionnée par son établissement, elle avait finalement été relaxée en appel, selon le Figaro.

Après recherches, l’AFP peut donc dire qu’il s’agit à tout le moins d’incidents extrêmement rares et circonscrits, même s’ils témoignent de tensions qui traversent l’université.

« Malheureusement, souligne Paul Mayaux, on a l’impression que la question de l’affrontement entre le politique et le confessionnel se cristallise autour de l’université et ça dérange un peu parce qu’il y a d’autres sujets prioritaires pour les étudiants qui n’avancent pas ».

Zemmour et Le Pen relèguent Pécresse au 4e rang

La candidate LR peut-elle encore accéder au second tour ?

Marine Le Pen et Eric Zemmour se détachent, alors qu’ils n’ont encore pas reçu leur compte de parrainages, à la différence de Valérie Pécresse. Portée par les élus, elle est néanmoins en difficulté, selon les entreprises commerciales de sondages. Ainsi Elabe et Bernard Sananès, qui a son rond de serviette à France Télévisions, assurent-ils ce mercredi, que Pécresse ne vaudrait plus que 11,5% des intentions de vote. De quoi plaire au quadra fuyant de l’Elysée…

Comment le partisan Sananès justifie-t-il ce décrochage ?

Si Macron (LREM) est toujours maintenu artificiellent en tête, à 24,5% au premier tour, sans daigner participer à la campagne, ni défendre son bilan largement contesté, Marine Le Pen (RN) conserve son ticket pour le second tour, bien qu’elle ait suspendu sa campagne, faute de parrainnages suffisants.

Les élus et les sondés en inadéquation : un complot ?

L’opposante favorite de Macron, la candidate du Rassemblement national, fait même le trou, en se positionnant à 18% (+ 3 points). Eric Zemmour (Reconquête !) reste solidement au troisième rang, à 13,5%, aux aguets.

Valérie Pécresse serait au coude-à-coude avec Jean-Luc Mélenchon (LFI) revenu à 11% (+0,5 points), sans explications de Sananès.

Loin derrière, en Ligue 2, l’écologiste Yannick Jadot est à 5,5%, le communiste Fabien Rousel à 4%, Anne Hidalgo (PS), Christiane Taubira (DVG) et Nicolas Dupont-Aignan (DLF) tous à 2,5%.

Ce sondage retentira-t-il comme un coup de semonce salutaire? La candidate va devoir tirer à boulets rouges sur le bilan de Macron et se défaire de son étiquette Macron-compatible.

Macron se vautre dans son intercession entre l’Ukraine et la Russie

Le Pen et Mélenchon remuent leurs couteaux dans cette nouvelle plaie

Fort de Brégançon, août 2019
Moscou, février 2022

Le m’as-tu-vu s’est encore ridiculisé. Et le bras-cassé prétentieux s’est plaint de ne pas avoir retrouvé à Moscou le Poutine de Brégançon, tout surpris que le président russe défende son pays, face à l’Ukraine, pays russophone qui se tourne vers l’Europe, rompant les liens avec son puissant voisin. Le présomptueux Macron s’est donc placé sous le feu des moqueries de ses adversaires, hier, du fait de son échec diplomatique en Ukraine, d’autant plus retentissant que le tapage de la presse macronarde hexagonale aura été indécent.

« Je me demandais s’il agissait vraiment en tant que président dans tout ce processus, ou s’il cherchait à remporter le prix Nobel de la paix » s’est esclaffée Marine Le Pen. Elle a rappelé que le matamore français avait affirmé qu’il avait pu négocier un potentiel entretien entre Poutine et Biden.

Macron fait l’unanimité contre lui dans l’opposition

Tandis que les sondeurs restent imperturbables, Macron s’est son rival d’extrême gauche, Jean-Luc Mélenchon, a épinglé le «résultat lamentable de M. Macron dans toute cette affaire. » « Il est inutile d’espérer qu’il fera mieux a-t-il asséné. Pour mémoire, Macron s’est vu plus influent qu’il n’est et a tenté sans succès d’infléchir les efforts de président russe Vladimir Poutine pour maintenir son influence dans sa zone, face aux velléités ukrainiennes pour s’en dégager en rejoignant l’U-E et l’OTAN.

Macron a dû essuyer son refus catégorique et encaisser un avertissement en cas d’arrivée de l’OTAN en Ukraine. « Je veux le souligner une fois de plus. Je l’ai dit, mais je voudrais vraiment que vous m’entendiez enfin et que vous le livriez à votre public dans la presse écrite, à la télévision et en ligne. Comprenez-vous que si l’Ukraine rejoint l’OTAN et tente de récupérer la Crimée par des moyens militaires, les pays européens seront automatiquement entraînés dans un conflit de guerre avec la Russie ? » a déclaré Poutine aux journalistes, un affront sur la scène internationale en pleine conférence de presse avec Macron. Une gifle cuisante.

L’entourage de Macron a accablé Vladimir Poutine qui considère l’OTAN comme une menace directe pour l’intégrité et la sécurité nationales de la Russie. Mais bon nombre d’observateurs considèrent que Macron a été humilié par son homologue russe qui ne le prenait pas au sérieux. Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, son mauvais génie sur tous les dossiers – on pense à la rupture de « contrat du siècle » australien pour l’achat de 12 sous-marins non-nucléaires (un manque à gagner de 56 milliards d’euros) ou à l’expulsion de la France du Mali (après le sacrifice des vies de 53 jeunes hommes) et du Sahel – a déclaré que les pourparlers prévus à Paris vendredi avec son homologue russe Sergueï Lavrov avaient été annulés face à la nouvelle donne.

Le bouffon a tout intérêt à retarder son entrée dans l’arène des présidentielles: il n’a que des coups à prendre.