Après avoir étêté la Libye, l’Irak ou la Syrie, les Américains déstabilisent l’Europe
Qui sont les manifestants hostiles à Poutine?
Les pacifistes se mobilisent.
Ils criaient simplement «non à la guerre», ils se sont fait embarquer. Près de 800 personnes qui manifestaient en Russie contre l’invasion de l’Ukraine par Poutine ont été arrêtées ce jeudi. Dans l’après-midi, à Moscou, un gros millier de personnes ont bravé l’interdiction de se rassembler décrétée par les autorités. Avant les rassemblements sur la place Pouchkine de la capitale russe, des piquets solitaires anti-guerre ont surgi dans plusieurs villes de Russie. Ils ont, à chaque fois été interpellés immédiatement.
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Au total, selon l’ONG spécialisée OVD-Info, au moins 788 personnes ont été interpellées dans 42 villes de Russie, dont près de la moitié à Moscou. Plus tôt dans la journée, les autorités avaient promis, de réprimer toute manifestation «non autorisée». Comprendre : toute manifestation dénonçant l’invasion russe en Ukraine, où Moscou a lancé une opération militaire d’ampleur dans la matinée.
En prévision, la place Pouchkine, dans le centre de Moscou, où la manifestation était prévue dans la soirée selon un appel sur des réseaux sociaux, avait été quadrillée par un important cordon de police. Bien avant le rassemblement, l’ONG spécialisée OVD-Info avait déjà comptabilisé au moins 60 arrestations de personnes ayant manifesté en solitaire avec des pancartes contre la guerre à travers le pays ce jeudi. Les manifestants se sont tout de même mobilisés dans l’après-midi.
«De graves conséquences judiciaires»
Histoire que le message soit bien reçu par la population, le ministère de l’Intérieur, le parquet et le Comité d’enquête de la Fédération de Russie ont tous mis en garde les citoyens contre toute action de protestation. Le Comité d’enquête a par exemple souligné que les participants à des rassemblements au sujet de «la situation tendue en matière de politique étrangère» ou à des heurts s’exposaient à des poursuites. «Nous vous rappelons que les appels à participer et la participation directe à de telles actions non autorisées entraînent de graves conséquences judiciaires», a-t-il averti.
De son côté, le parquet a lui expliqué avoir envoyé des «avertissements» aux personnes incitant à participer aux manifestations de protestation. Le ministère de l’Intérieur a lui prévenu que les rassemblements seraient jugés «illégaux» et que la police «prendra toutes les mesures nécessaires pour assurer l’ordre public». Dans un autre avertissement, il a promis de «prendre toutes les mesures nécessaires pour maintenir l’ordre». «Toute provocation, agression contre les policiers, non-respect de leurs exigences légales seront immédiatement réprimées. Les auteurs de ces infractions seront arrêtés et traduits en justice», a développé le ministère.
Certains comptes sur les réseaux sociaux ont appelé les Russes à se rassembler jeudi soir à Moscou et à Saint-Pétersbourg pour protester contre la guerre. L’opposition russe a toutefois été décimée ces deux dernières années et ses meneurs emprisonnés ou poussés à l’exil. Le principal opposant au Kremlin, Alexeï Navalny – qui s’est dit opposé jeudi à la guerre en Ukraine – est actuellement emprisonné dans une affaire qu’il juge politique et fait face à de nouvelles accusations dans un procès commencé il y a plusieurs jours et dans lequel il encourt dix ans de réclusion supplémentaires. Pour se simplifier la vie, Moscou n’a jamais levé ses restrictions sanitaires aux manifestations, liées au Covid. Excepté les rassemblements pro-pouvoir. Pragmatique.
L’Etat islamique conquérant dispose de 2.000 hommes en Afghanistan
L’IE s’apprête à s’étendre en Asie centrale, alerte Poutine.
Le nord de l’Afghanistan abrite au moins 2.000 combattants du groupe djihadiste Etat islamique, qui a l’ambition de s’étendre en Asie centrale, la zone d’influence de la Russie, a déclaré Vladimir Poutine, le 15 octobre 2021.
Le président russe a relevé qu’une multitude de groupes «extrémistes et terroristes» sont actifs dans le Nord afghan, y compris l’EI, Al-Qaida et le Mouvement islamique d’Ouzbékistan. «Selon nos informations, le nombre de combattants de l’EI est d’environ 2.000, leurs chefs préparent des plans pour étendre leur influence dans les pays d’Asie centrale et des régions russes en attisant les conflits éthno-confessionnels et la haine religieuse», a-t-il dit, lors d’un sommet virtuel des pays de la CEI, organisation de pays ex-soviétiques.
Si le verrou Poutine saute, toute la région sera déstabilisée
L’Etat islamique – Khorasan (EI-K), le groupe islamiste armé le plus radical d’Afghanistan, a revendiqué une série d’attentats destinés à déstabiliser «l’émirat» proclamé par les talibans. La Russie s’inquiète de l’escalade des attaques, craignant que toute la région, située sur son flanc sud, puisse être déstabilisée.
Poutine a exprimé sa préoccupation une première fois cette semaine, relevant que des djihadistes endurcis venus de Syrie et d’Irak arrivaient en Afghanistan. Moscou considère les talibans comme une organisation extrémiste mais entretient néanmoins des relations avec eux depuis de longues années.
L’Iran ne laissera pas s’installer l’Etat islamique à sa frontière afghane
Ses émissaires doivent participer à une première réunion internationale en Russie le 20 octobre. Des représentants de la Chine, de l’Iran, du Pakistan et de l’Inde sont également attendus, et l’émissaire du Kremlin Zamir Kaboulov, qui sera à la tête de la délégation russe, a assuré que les États-Unis étaient «invités».
«Normaliser la situation » en Afghanistan et contenir les Talibans
Il y sera notamment question des moyens de «normaliser la situation» en Afghanistan, selon le président russe. La Russie sans Poutine et sa volonté que les talibans ouvrent leur gouvernement à d’autres forces et l’Afghanistan sera infichue de faciliter le combat contre des groupes comme l’EI.
Vingt ans après avoir été chassés du pouvoir par les Etats-Unis, les talibans ont fait un retour spectaculaire aux commandes du pays en août, dans la foulée du retrait militaire américain. La Russie s’intéresse de près à la situation en Afghanistan, pays que les forces soviétiques ont occupé pendant 10 ans jusqu’à leur retrait en 1989, au terme d’une guerre sanglante.
La Tchétchénie choisit Poutine contre les coalisés occidentaux
Dans la guerre contre l’Ukraine, Vladimir Poutine peut compter sur le soutien logistique de la Tchétchénie. Son dirigeant, Ramzan Kadyrov, a annoncé, samedi, avoir envoyé des combattants sur le terrain pour aider les soldats russes. Ces hommes peuvent-ils avoir un rôle déterminant dans le conflit ?
Alors que la communauté internationale continue de durcir le ton et de renforcer son soutien à l’Ukraine face à l’invasion russe, Moscou peut compter sur certains alliés. Parmi eux, la Biélorussie, mais aussi la Tchétchénie. L’homme fort de cette petite République du Caucase, Ramzan Kadyrov, proche allié de Vladimir Poutine, a décidé l’envoi de troupes en Ukraine pour venir en aide à l’armée russe.
L’annonce a été faite vendredi, dans la capitale de la Tchétchénie, Grozny. « Ramzan Kadyrov s’est adonné à une grande mise en scène, avec des milliers de combattants », explique Wassim Nasr.
« Je saisis l’occasion pour conseiller au président Zelensky, jusqu’à ce qu’il soit l’ancien président de l’Ukraine, d’appeler notre président, le commandant en chef Vladimir Vladimirovitch Poutine, et de lui présenter ses excuses », a-t-il notamment déclaré à la tribune, selon des vidéos et des propos rapportés par plusieurs médias internationaux.
Un rôle psychologique ?
Quatre jours plus tard, des soldats ont en effet été déployés sur le territoire ukrainien. « Ils ont eux-mêmes diffusé des images de leur déploiement », détaille Wassim Nasr. « Selon les vidéos diffusées, ils sont majoritairement présents dans le nord du pays, dans la zone d’exclusion de Pripiat où se trouve la centrale nucléaire de Tchernobyl, et au nord de la Crimée. »
« La Tchétchénie fait partie de la Fédération de Russie. Les combattants tchétchènes participent donc à l’effort de guerre dans leur pays en servant de supplétifs à l’armée russe », analyse Wassim Nasr, qui rappelle que des forces tchétchènes avaient déjà participé à plusieurs opérations militaires russes, notamment en Syrie, sous la forme d’une police militaire.
Si « leur rôle militaire exact est pour le moment inconnu », ces hommes, connus pour commettre des exactions dans leur pays « pourraient jouer un rôle psychologique dans le conflit », estime-t-il.
A croire que les autorités tchétchènes seraient toutes pro-russes et sans réserves. La très large autonomie dont a bénéficié de 2004 à 2015 cette république, dirigée d’une main de fer par Ramzan Kadyrov, dans la conduite de sa politique interne, montre parfois les limites du pacte originel conclu entre Moscou et Grozny. La Tchétchénie est d’ailleurs qualifiée par certains observateurs d’« étranger de l’intérieur », et ses dirigeants semblent à certains égards vouloir s’affranchir des limites dans lesquelles son démiurge espérait la cantonner.
Le modèle de la « tchétchénisation », pensé par Moscou comme gestion « idéale » de la situation de « post-guerre », résistera-t-il dans le contexte de déstabilisation créé par l’OTAN qui a en toute occasion méprisé et humilié Poutine ? La perception de la Tchétchénie comme menace potentielle pour la sécurité russe a recommencé à poindre à partir de 2015. Alors que la société tchétchène est réduite au silence par les traumatismes des deux guerres et la violence de l’après-guerre, de nouveaux fronts conflictuels peuvent fournir autant d’occasions de réengagement pour les individus dans l’action armée. La police en Tchétchénie remplit déjà des fonctions régaliennes relevant de l’Etat russe.
Du 23 au 26 octobre 2002, une quarantaine de terroristes tchétchènes a pris en otage 912 spectateurs du théâtre de Moscou sur le territoire russe, à environ quatre kilomètres au sud-est du Kremlin.
Biden edt-il conscient de la menace de terrorisme islamiste dans le Caucase du Nord ?
Les autorités russes affirment disposer de preuves de liens des groupes djihadistes tchétchènes avec des réseaux terroristes étrangers, notamment Al-Qaïda. Le juge Jean-Louis Bruguière, patron du pôle antiterroriste français et le Rapport d’information de la Commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale française sur la coopération internationale pour lutter contre le terrorisme affirment, entre autres, qu’« en termes de formation des terroristes, à l’abri du sanctuaire afghan, s’est développée une nébuleuse (Al-Qaida) avec des relais dans le monde entier (Algérie, Tchétchénie, Balkans…) Vers ce sanctuaire ont convergé des centaines de djihadistes. Ainsi, pendant cinq à sept ans, des centaines de combattants ont été formés dans les camps afghans, avant de retourner en Europe, aux Etats-Unis ou dans leurs pays d’origine où ils avaient à la fois la légitimité et la compétence pour diriger des cellules terroristes, n’ayant d’ailleurs plus nécessairement de liens directs avec Al-Qaida ». En cas de chute de Poutine et de montée de l’islamisme, Von der Leyen et Macron seront tenus pour coresponsables devant l’Histoire.
L’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe affirme en novembre 2002 que dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, devenue une importante priorité internationale, on constate une concordance de vues entre les États-Unis d’une part, et la Russie et la Géorgie d’autre part, sur la lutte contre les combattants tchétchènes et leurs alliés mercenaires, dits « les arabes du Pankissi », cachés de l’autre côté de la frontière russe et soupçonnés d’être liés au réseau Al-Qaida. En octobre 2002, le parquet de Paris ouvrit une instruction sur la préparation d’un attentat contre l’ambassade russe dans la capitale française. Cette enquête a été présentée par les médias sous le nom générique de l’« affaire des filières tchétchènes ». En effet, le dénominateur commun des terroristes consistait dans le fait qu’ils étaient tous passés par la Tchétchénie, en 1999-2000 et étaient liés à l’imam Benchelali, lui-même proche des combattants d’Al Qaïda.
Entraînés dans les camps existants en Tchétchénie et en Afghanistan dans les années 1990, et financés par les capitaux terroristes internationaux, de nombreux groupes djihadistes tchétchènes ont fait régulièrement recours aux actes de terreur dans le cadre de leur lutte armée contre le pouvoir central.
C’est seulement en France qu’un musulman tchétchène peut assassiner un cochon de professeur par égorgement, pour avoir tenté de développer l’esprit critique de ses élèves.
Et le Mali, pour lequel 53 jeunes militaires français ont donné leur vie, se porte au côte de Poutine. Depuis début janvier 2022, la junte désormais au pouvoir à Bamako fait face à une batterie de …sanctions de l’organisation des 16 Etats ouest-africains, la Cedéao, parce que les militaires arrivés au pouvoir à la faveur d’un putsch en août 2020 entendent s’y maintenir encore plusieurs années sans élections. Poutine n’est pas seul.
L’Histoire est en train de se répéter: après le « printemps arabe », le printemps de la zone russe.