Fabrice Leggeri, ancien patron de Frontex, rejoint  le RN pour les Européennes

« Le temps de la naïveté est fini », prévient le co-listier de Jordan Bardella

Fabrice Leggeri a été directeur de l'agence Frontex de l'Union européenne de 2015 à 2022.
Diplômé de Sciences Po, de l’ENA (promotion Schoelcher) et de Normale Sup, Fabrice Leggeri a été directeur de l’agence Frontex de l’Union européenne de 2015 à 2022.

Le première prise du RN est un gros poisson. Placé en troisième position sur la liste, cet ancien haut fonctionnaire de 55 ans est un atout de plus pour la crédibilité du mouvement sur l’immigration. Dans le JDD, Fabrice Leggeri dénonce l’Europe d’Ursula von der Leyen et explique son ralliement à Jordan Bardella, un processus sur deux ans. rêvait de transformer l’agence européenne de surveillance des frontières en un outil opérationnel pour lutter contre l’immigration clandestine. Lâché par le pouvoir français et traité comme un paria, il a choisi la politique en se ralliant au RN.

Certains ralliements pèsent lourd dans une campagne électorale. A l’approche de son premier meeting à Marseille, le 3 mars, Jordan Bardella dévoile le nom de son troisième de liste aux européennes : l’ancien directeur de Frontex, l’agence de l’Union européenne chargée du contrôle des frontières. Les deux hommes se rendront d’ailleurs dès lundi à la frontière franco-italienne, à Menton.

Fabrice Leggeri, énarque et normalien, inconnu du grand public, constitue une véritable prise de guerre pour le RN. Nommé en 2015 sur proposition de Bernard Cazeneuve, alors ministre de l’Intérieur, il a transformé Frontex en profondeur, d’une petite structure humanitaire à une police des frontières européennes. Ce haut fonctionnaire français avait un rêve, transformer l’agence européenne de surveillance des frontières en un véritable outil opérationnel pour lutter contre l’immigration clandestine. Après les grands dérèglements issus des révolutions arabes, de l’effondrement de la Libye, de la guerre en Syrie, le projet a eu, c’est vrai, le vent en poupe. Mais il a viré au cauchemar. Ciblé par les ONG et la gauche pour sa gestion jugée trop ferme de l’immigration (il fut accusé par Courrier International, groupe Le Monde, de masquer des refoulements illégaux de migrants). L’OLAF, Office européen de lutte antifraude, 1999) le soupçonne de « ne pas avoir respecté les procédures » et d’être responsable d’un « mauvais management personnel« , de « mauvaise conduite et abus de pouvoir ». Leggeri est poussé à la démission en avril 2022, par le gouvernement français après avoir « subi des pressions » et « ressenti un abandon général », « sans preuves concrètes ».

souhaite « combattre la submersion migratoire »

Dans ce même entretien, la nouvelle recrue du RN détaille avec précision son envie : « remettre la France et l’Europe sur le droit chemin« . Pour cela, il souhaite « reprendre le contrôle des frontières » de l’UE et de la France.

« Le RN possède un plan concret et la capacité de le réaliser. Nous sommes déterminés à combattre la submersion migratoire »

Leggeri évoque le Pacte sur la migration et l’asile, qui a permis à la Commission européenne de « favoriser l’afflux migratoire » selon lui. Une ligne de conduite appréciée par Marine Le Pen qui, ce dimanche sur LCI, se félicitait que le RN ait désormais « quelqu’un qui de l’intérieur » qui « peut dire aux Français ce qu’il se passe. »

Le RN en fait le 3ème sur la liste de Jordan Bardella

Le 9 juin, lors des élections européennes, Fabrice Leggeri occupera la troisième place sur la liste conduite du RN. Une arrivée mise en avant par Jordan Bardella, qui ajoute que son nouveau protégé a été « lâché par Emmanuel Macron ».

Depuis cette annonce, la gauche fait pleuvoir les critiques. Nathalie Loiseau, ministre chargée des Affaires européennes dans le second gouvernement Edouard Philippe (2017-2019) raille ainsi Jordan Bardella, qui critiquait Frontex au micro d’Europe 1 en 2019, qualifiant l’agence « d’hôtesse d’accueil pour migrants« .

Dans un entretien accordé à… « L’Humanité » dimanche, Macron – qui est incapable de désigner une tête à sa liste aux Européennes mais fzit campagne contre le premier parti de France – estime que le Rassemblement national serait « inspiré de ne pas être présent » à la panthéonisation du résistant Missak Manouchian, mercredi. S’il a répondu que son devoir était d’inviter « tous les représentants élus par le peuple français », le président de la République a jugé que le RN n’appartient pas à « l’arc républicain », notion fumeuse que piétine d’ailleurs LFI.

Dans un entretien accordé à l’Humanité dimanche 18 février, Macron s’est exprimé, entre autres sujets, sur l’entrée au Panthéon des résistants communistes Missak et Mélinée Manouchian. S’il a répondu que son devoir était d’inviter « tous les représentants élus par le peuple français », le président de la République a néanmoins conseillé au RN de ne pas venir.

Invitée sur LCI, dimanche 18 février, Marine Le Pen, cheffe des députés du Rassemblement national, a indiqué qu’elle sera présente.

Ce lundi, Fabrice Leggeri effectuera son premier déplacement, sur le thème de l’immigration, avec le leader du RN Jordan Bardella, dans les Alpes-Maritimes.

«Les agriculteurs ne bloquent pas les routes par plaisir», défend François-Xavier Bellamy, LR

Les Echos dit faux ?

Poulets, légumes, bovins, la balance commerciale agricole ne cesse de se dégrader depuis dix ans. Le solde a été divisé par deux entre 2014 et 2020 (mars 2023)

L’eurodéputé LR François-Xavier Bellamy a souligné l’urgence de la situation pour l’agriculture française, «en danger de mort». «Le sujet ne concerne pas seulement les agriculteurs, mais tous les Français», a-t-il souligné sur Sud Radio ce mardi 23 janvier. «C’est nous tous, comme consommateurs, qui avons à y perdre», y voyant également le risque de perdre la main sur «notre destin».

Voir et écouter l’eurodéputé Francois-Xavier Bellamy :

La balance agricole est excédentaire, selon Radios France, mais est-elle en régression?

Les manifestations d’agriculteurs se multiplient en Allemagne, en Roumanie, en Pologne mais aussi en France : des exploitants agricoles bloquent l’autoroute A64 entre Toulouse et Tarbes, d’autres se sont rassemblés dans la Loire ou en Mayenne. Les agriculteurs dénoncent la hausse des coûts de production, les répercussions commerciales du conflit créé par l’Ukraine et les normes environnementales européennes trop lourdes. Dans ce contexte, l’eurodéputé Démocrates-chrétiens François-Xavier Bellamy a assuré vendredi 19 janvier sur franceinfo qu’il y avait « urgence « . « En 2019, la France est devenue déficitaire commercialement dans sa balance agricole pour la première fois, ça veut dire que nous importons plus que nous exportons de produits agricoles, nous sommes devenus dépendants « , assure-t-il. Est-ce vrai ? La cellule Vrai ou Faux a vérifié, sans oser se déclarer objective.

La balance commerciale agricole française a toujours été excédentaire

C’est faux, juge ce service partisan. Quoi qu’en ait dit, en 2023, Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie, lors d’une rencontre avec la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert lors du Salon de l’agriculture: « Nous avons déjà perdu notre industrie, nous ne pouvons pas perdre notre agriculture ». 

En 2019, avant Macron, la balance commerciale agricole de la France était excédentaire : + 7,8 milliards d’euros, d’après les données des douanes françaises, en additionnant le solde des produits agricoles, sylvicoles, de la pêche et de l’aquaculture et le solde des produits de l’industrie agroalimentaire. Nous exportions plus, en valeur, que ce nous importions. C’est d’ailleurs toujours le cas. En 2022, la dernière année avec des chiffres consolidés, le solde de la balance commerciale agricole affichait 10,3 milliards d’euros, toujours selon les données des douanes françaises, reprises par le ministère de l’Agriculture. La balance commerciale agricole française n’a jamais été déficitaire.

En 2022, l’excédent agroalimentaire global de la France atteint même son meilleur niveau depuis 2013. Les exportations, en valeur, ont augmenté plus vite que les importations. Mais cela s’explique principalement par un effet prix : l’inflation sur les produits exportés (+16%), notamment les céréales à cause de la guerre en Ukraine, a boosté la balance commerciale. Les volumes exportés, eux, ont augmenté de 3%, selon le ministère de l’Agriculture. Dans le détail, qui n’arrange pas les fact-checkers manipulateurs de Vrai du Faux, les déficits des filières viande, produits d’épicerie, fruits et légumes se creusèrent, souligna en revanche L’Opinion, en juin 2023.

Un solde commercial agricole négatif avec l’Union européenne

Malgré ces résultats encourageants, les experts notent une érosion des performances agricoles française depuis plusieurs années. Si l’on regarde uniquement les échanges commerciaux de la France avec les autres pays de l’Union européenne, la balance commerciale agricole française est en effet déficitaire, depuis 2015, comme l’explique cette note de FranceAgriMer et ce rapport d’information du Sénat, datant de 2022. La France importe plus de produits de nos voisins européens qu’elle en exporte chez eux. La chambre d’agriculture française estime « qu’à l’exception des bovins vivants, l’ensemble des secteurs perd des parts de marché sur l’UE, avec des replis parfois conséquents en blé et farine, en sucre et même en vins, jusque-là considérés comme des bastions du secteur agroalimentaire français ».

Le vin, les céréales et les produits laitiers largement excédentaires, les fruits et légumes dans le rouge

Par ailleurs, la balance commerciale agricole française, au niveau mondial, est bien positive mais cela cache en réalité des disparités en fonction des marchandises. Les vins et spiritueux sont largement excédentaires : le solde affichait +15 milliards d’euros en 2022, selon FranceAgriMer. Par conséquent, si l’on retire les vins et spiritueux, la balance commerciale agricole française devient négative. Les céréales et les produits laitiers – constamment visés par la gauche radicale – sont aussi largement excédentaires.

En revanche, le déficit commercial des fruits et légumes est criant : – 7 milliards d’euros en 2022. La France importe notamment beaucoup de produits exotiques, que l’on ne trouve pas dans l’Hexagone. La balance commerciale de la pêche est également déficitaire : deux tiers des produits de la mer qui se retrouvent dans notre assiette viennent de l’étranger. Un détail ?

Un peu de lisier déversé devant la Maison de la Radio pourrait effleurer les esprits échauffés des damnés de la terre.

L’Allemagne n’accepte plus de migrants passant par l’Italie

Ce que l’Allemagne peut, la France ne le peut pas!

Berlin explique cette décision par « la forte pression migratoire actuelle vers l’Allemagne » et le refus de Rome d’appliquer les accords européens.

Le sujet devient très sensible en Allemagne, sur fond de montée en puissance de l’extrême droite dans les sondages et de hausse de l’immigration clandestine depuis plusieurs mois. Berlin a annoncé, mercredi 13 septembre, suspendre l’accueil volontaire de demandeurs d’asile en provenance d’Italie, prévu par les accords européens, en raison d’une « forte pression migratoire » et du refus de Rome d’appliquer ces mêmes accords. Le gouvernement allemand a informé Rome de sa décision « fin août », a déclaré un porte-parole du ministère de l’Intérieur.

Cette suspension « jusqu’à nouvel ordre » concerne le « mécanisme volontaire de solidarité européen » qui organise une relocalisation des demandeurs d’asile à partir du pays d’arrivée dans l’Union européenne (UE) vers d’autres Etats membres volontaires, afin de soulager des Etats comme l’Italie et la Grèce, qui sont des portes d’entrée de l’Europe.

Berlin explique cette décision par « la forte pression migratoire actuelle vers l’Allemagne », ainsi que par « la suspension persistante des transferts de “Dublin” par certains Etats membres », dont l’Italie, qui « renforce les défis majeurs pour l’Allemagne en termes de capacités d’accueil et d’hébergement ».

« La relocalisation est secondaire »

Le règlement de Dublin, très controversé parmi les Vingt-Sept, prévoit que le pays d’arrivée d’un migrant dans l’UE traite sa demande d’asile. Or, a écrit le journal allemand Die Welt, le gouvernement italien de Giorgia Meloni ne reprend plus les demandeurs d’asile que veulent lui transférer d’autres pays, ayant fait savoir en décembre 2022 à ses partenaires que l’Italie n’avait plus les capacités d’accueil suffisantes.

« Sur plus de 12.400 demandes de prise en charge faites à l’Italie cette année jusqu’à fin août, dix transferts ont été réalisés jusqu’à présent », a confirmé Maximilian Kall, le porte-parole du ministère de l’Intérieur allemand, au cours d’un point presse gouvernemental.

Giorgia Meloni, dont le parti, Fratelli d’Italia, a remporté les élections législatives il y a un an sur la promesse de mettre un terme à l’immigration massive, a assuré mercredi qu’elle n’était pas surprise par la décision de Berlin.

« Le problème de la relocalisation est secondaire », a-t-elle martelé dans un entretien qui sera diffusé jeudi et dont des extraits ont été publiés par les agences de presse italiennes. « La question (…) est d’arrêter les arrivées en Italie. Je ne vois toujours pas de réponses concrètes », a-t-elle déclaré. Elle a réitéré son appel à davantage d’aide de l’UE, ajoutant : « Nos sites d’accueil [des migrants] sont pleins. »

« Seuil critique »

L’Italie est, à son corps défendant, depuis des années l’une des principales portes d’entrée des migrants venant en bateau de l’Afrique du Nord en l’Europe. Le nombre de personnes arrivant par cet itinéraire sur le territoire italien a bondi cette année à près de 124.000 depuis janvier, contre 65.500 au cours de la même période en 2022, d’après les données du gouvernement.

Beaucoup se retrouvent sur l’île de Lampedusa, où le centre d’accueil a prévenu mercredi que sa capacité risquait d’atteindre un « seuil critique ». La Croix-Rouge italienne, qui gère depuis juin ces installations prévues pour moins de 400 personnes, a déploré que plus de 6.000 y soient désormais hébergées.

Dans le cadre du mécanisme volontaire de relocalisation, l’Allemagne a jusqu’à présent accepté le transfert de 1.700 demandeurs d’asile arrivés dans le sud de l’Europe, sur les 3.500 personnes qu’elle s’est engagée à accueillir. « Nous sommes aujourd’hui confrontés à une situation très tendue dans de nombreuses communes d’Allemagne », a insisté le porte-parole du ministère de l’Intérieur.

Macron oppose « un devoir de solidarité européenne » à Bardella qui l’appelle à ne pas accueillir «un seul migrant»

Jordan Bardella a expressément demandé au président Macron de ne pas accueillir un seul migrant en provenance de l’île italienne de Lampedusa.  « Emmanuel Macron doit prendre solennellement cet engagement : la France n’accueillera pas un seul migrant issu de l’opération concertée de Lampedusa », a déclaré la tête de liste du parti national pour les élections européennes de juin 2024.

Est-ce l’intérêt des Français et de leur économie, concernant les migrants arrivés en territoire italien, de s’opposer au voeu du RN au motif politique: « il faut instruire leur dossier (…) et voir si ce sont des personnes éligibles à l’asile ou si elles ont vocation à retourner chez elles », a-t-il argué.

Macron appelle à la « solidarité européenne » alors que l’Italie est confrontée à une crise migratoire sur l’île de Lampedusa, où 7.000 migrants sont arrivés en l’espace de 24 heures cette semaine.

Interrogé sur la crise migratoire à Lampedusa en marge de son déplacement à Semur-en-Auxois (Côte-d’Or), Macron a défendu ce vendredi « un devoir de solidarité européenne ».

« Nous agirons comme on a toujours fait, avec rigueur mais humanité », a promis le président de la République.

La situation sur l’île italienne montre que « les approches strictement nationalistes ont leurs limites », a-t-il estimé.

« Approche humanitaire »

Concernant les migrants arrivés en territoire italien, « il faut instruire leur dossier (…) et voir si ce sont des personnes éligibles à l’asile ou si elles ont vocation à retourner chez elles », a-t-il déclaré.

« La responsabilité » des Européens est aussi « de prendre soin » de ces migrants, a rappelé Emmanuel Macron qui promeut « une approche humanitaire ». 

Une Américaine nommée à un poste-clé de …l’Union européenne

Les groupes parlementaires vent debout contre la nomination de Fiona Scott-Morton à Bruxelles

L’exécutif européen a annoncé mardi que Fiona Scott Morton, professeur d’économie à l’université de Yale, avait été choisie comme nouvelle économiste en chef à la Direction générale de la concurrence. Ce service est chargé de veiller au bon fonctionnement de la concurrence dans l’Union européenne et d’enquêter notamment sur les abus de position dominante des géants du numérique, qui ont donné lieu à des amendes record ces dernières années.

La tension monte à Bruxelles autour de la nomination de l’Américaine Fiona Scott-Morton au poste d’économiste en chef de la direction générale chargée de la concurrence. La polémique était au départ limitée aux bancs des députés français à Strasbourg et notammentla pruse de parole de Yannick Jadot (EELV), Elle est ensuite restée centrée sur la France, bien que la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna ait été lente à l’allumage, avant de prendre le train en marche, demandant à la Commission européenne de réexaminer la candidature de Fiona Scott-Morton.

Des préoccupations de trois ordres

La potiche

Mais depuis, la polémique continue d’enfler. Elle s’est étendue à l’ensemble des quatre partis les plus nombreux au Parlement européen, conservateurs, socialistes, centristes et verts. Leurs quatre présidents, un Allemand, une Espagnole, un Français et un Belge ont demandé dans une lettre commune à la Commission de renoncer à cette nomination.

Les préoccupations sont de trois ordres. D’abord l’incompréhension du besoin d’aller choisir une étrangère. Ensuite, la crainte d’une ingérence extérieure puisque Fiona Scott-Morton a été procureure adjointe dans l’administration Obama. Enfin, le risque de conflit d’intérêts, car elle a été consultante pour Apple, Microsoft et Amazon. Pour les questions de concurrence, ces géants de nouvelles technologies sont au centre des préoccupations européennes et en résumé, les députés ne croient pas que les braconniers puissent faire les meilleurs gardes-chasse.

Cette nomination survient au moment où l’UE doit mettre en oeuvre de nouvelles législations ambitieuses pour réguler ce secteur et nourrit les critiques contre la présidente de la Commission Ursula von der Leyen, considérée comme très atlantiste.

Jean-Noël Barrot souligne « des interrogations légitimes »

En France, le ministre délégué au Numérique est sorti de sa torpeur. Il a finalement invité la Commission « à réexaminer son choix ». Cette nomination « n’est pas sans soulever des interrogations légitimes », a-t-il lbservé a son tour, sur Twitter. Fiona Scott Morton doit prendre ses fonctions au 1er septembre, mais son contrat de travail n’a pas encore été signé, a précisé une source de l’exécutif européen.

« Embaucher une lobbyiste américaine des Gafam au moment où l’Europe se décidait enfin à limiter leur pouvoir, c’est un comble. Cette nomination est au mieux maladroite, au pire dangereuse, la Commission doit y renoncer », a tancé l’eurodéputé Les Républicains.

La Commission européenne minimise

Une porte-parole de la Commission a précisé que la nouvelle fonction de Fiona Scott Morton consistait en un rôle de conseillère sur les questions économiques auprès de la commissaire à la Concurrence Margrethe Vestager. Elle a écarté tout risque de conflit d’intérêts. Avant de nommer Fiona Scott Morton, « la Commission a soigneusement examiné si elle avait un intérêt personnel de nature à compromettre son indépendance », raconte-t-elle et elle ne sera « pas impliquée dans des dossiers sur lesquels elle a travaillé ou dont elle a eu connaissance dans son emploi précédent »…

« Comme elle a conseillé de grands groupes comme Apple, Amazon et Microsoft », cela « conduirait au scénario absurde dans lequel l’économiste en chef de l’autorité de la concurrence serait tenue à l’écart des dossiers importants » s’offusque l’eurodéputé écologiste allemand Rasmus Andresen.

« On marche sur la tête »

La nomination a suscité la colère au sein-même de l’exécutif européen. « Tout le monde s’interroge sur ce cadeau majeur qui est fait aux Etats-Unis. Est-il lié à la possible candidature de von der Leyen à l’Otan? », se demande un haut responsable sous couvert de l’anonymat. « On marche sur la tête. Plusieurs commissaires sont indignés et l’ont fait savoir à la présidente », affirme-t-il.

Ce responsable s’étonne aussi d’une apparente volonté de rendre le recrutement le plus discret possible: « le processus n’a pas été transparent. Cela a été validé rapidement parmi des points non débattus lors d’une réunion du collège des commissaires, sans même préciser la nationalité américaine de Fiona Scott Morton ».

L’éthique de l’experte mise en cause

Or, souligne ce responsable, l’éthique de cette experte a été mise en cause dans la presse américaine pour avoir traité de dossiers impliquant certaines entreprises sans dévoiler qu’elle travaillait pour des concurrents, un point qu’il aurait fallu examiner.

La Commission a justifié l’ouverture du poste à des candidatures hors UE par « les connaissances très spécifiques requises ». L’exécutif européen assure avoir reçu seulement « un nombre limité de candidatures ». Fiona Scott Morton « s’est avérée être le meilleur choix parmi ces candidats, tant du point de vue de ses qualifications que de ses performances au cours de la procédure de recrutement », a expliqué la porte-parole.

Notation de la France : le coup passa si près que le chapeau trembla

Macron et Le Maire en sursis pour trois mois

Les trois principales agences de notation – toutes américaines – ont fait trembler nos deux géants aux pieds d’argile. Comme de mauvais élèves, Borne et Le Maire ont négocié leur note dans le même temps où il refusaient le dialogue avec le peuple et leurs représentants sur la réforme des retraites…

Ils se sont employés à convaincre des hommes sans nom, ni visage de leur détermination sincère à redresser la barre des finances publiques, notamment avec la fin du « quoi qu’il en coûte », promettant de faire des coupes sombres dans nos dépenses publiques et des efforts pour rembourser au prix fort la dette de la France contractée auprès de l’Union européenne. Macron accepte de rendre l’argent en empruntant à nouveau et au taux élevé actuel. Et Bruxelles va s’engraisser aux dépens des Français.

Tout ça pour simplement obtenir un alignement des notations dégradées uniformément à AA

Si, contrairement à l’agence Fitch, Standard and Poor’s a décidé de maintenir inchangée la note de crédit de la France, elle met toutefois en exergue les incertitudes qui pèsent sur l’engagement de Bercy de rétablir les comptes publics dans les quatre ans qui viennent.

Le pire n’est jamais certain. En décidant, vendredi 2 juin, de maintenir provisoirement inchangée la note de crédit de la France au niveau AA, l’agence de notation américaine Standard and Poor’s (S&P) n’a pas fait de surenchère sur Fitch, qui avait, il y a cinq semaines, dégradé d’un cran l’évaluation du pays. Le Maire se félicite de la pause dans la course à l’échalote des agences. La conséquence la plus notable est que le Trésor va pouvoir continuer d’emprunter sans subir – à court terme – de renchérissement du coût du crédit, la note AA signifiant une forte capacité à pouvoir rembourser ses dettes.

Le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, peut se targuer d’avoir mené une efficace campagne de persuasion ces dernières semaines. Contrairement à Fitch, qui s’inquiétait entre autres de la dégradation du climat social liée à la réforme des retraites, S&P voit dans l’allongement de l’âge de départ adopté fin avril et dans la fin programmée des aides énergétiques des éléments susceptibles de rendre moins incertaine la trajectoire budgétaire française. La finance est avant tout une guerre psychologique.

Le gouvernement n’en est pas quitte pour autant.

Les divergences d’appréciation entre Fitch et S&P ne manqueront pas d’alimenter les critiques de ceux qui accusent les agences de notation financière de vouloir piloter les politiques budgétaires à la place des gouvernements. Des groupes de pression supranationaux américains et sans légitimité, à la manière des ONG. Les faits sont cependant têtus : avec une dette de 3.000 milliards d’euros, soit 111,6 % du PIB en 2022, la France a dépensé davantage que les autres pays pour absorber les récents chocs sanitaire, énergétique et géopolitique. Surtout, elle ne reviendra pas avant 2027 dans l’épure du pacte de stabilité et de croissance de l’Union européenne en termes de déficit, bien après tous les autres pays.

En maintenant sa perspective « négative », l’agence S&P met en exergue ses incertitudes, y compris politiques, qui pèsent sur l’engagement de Bercy de rétablir les comptes publics dans les quatre ans qui viennent. Elle souligne notamment « l’absence de majorité absolue au Parlement français », ainsi que « la fragmentation politique » du pays, qui est donc clairement sous surveillance.

Cette singularité la fragilise d’autant plus qu’elle n’est pas nouvelle. Déjà, fin 2005, le rapport Pébereau avait alerté sur la dérive de nos finances. Dix-huit exercices déficitaires plus tard, la prise de conscience reste très brumeuse, pour ne pas dire inexistante.

La fin de l’argent magique

La question du sérieux budgétaire a été soigneusement évitée durant la campagne présidentielle, laquelle s’est transformée en concours Lépine de la dépense publique. La récente séquence sur la réforme des retraites n’a pas davantage remis la dette au centre des débats : quelles que soient les critiques légitimes qui ont pu être formulées par les oppositions et les syndicats, la question du financement du système des retraites a été immédiatement évacuée, comme si elle était secondaire ou constituait un non-sujet.

Nombreuses étaient les voix ces dernières années pour dire que l’endettement n’était pas un problème puisque l’argent était gratuit. Le surgissement de l’inflation a mis fin à cette illusion. S’endetter va coûter de plus en plus cher et amputer de plus en plus les marges de manœuvre budgétaires. D’ici à 2027, la charge annuelle de la dette devrait atteindre 70 milliards d’euros et représenter le premier poste de dépenses de l’Etat.

S’il veut pouvoir investir dans la transition écologique, l’éducation ou la santé, le gouvernement va devoir freiner les dépenses de fonctionnement de l’Etat et des collectivités locales, tout comme les dogmes actuels sur la fiscalité devront être réinterrogés. L’avertissement sans frais des agences de notation signe un changement d’époque.

Autre sujet tabou: la guerre injustifiée de l’Ukraine pour sortir de l’orbite russe et entrer dans l’orbite occidentale, au prix de morts humaines, de pénuries et d’inflations de part et d’autre.

Les agences de notation ne prennent mas en compte la qualité de la vie et Macron / Le Maire n’en sont pas mécontents…

Inflation? Pas de quoi effarer Standard and Poor’s. Analyse de Philippe Caverivière :

Philippe Caverivière encore, pour les plus lubriques du PAF

Macron casse aussi l’Union européenne

« La pire des choses serait de penser que nous, Européens, devrons être suivistes et nous adapter au rythme américain et à une surréaction chinoise »

Ceci n’est pas un caniche en laisse
des Etats-Unis ?

Alors qu’au large de l’île de Taïwan, la Chine met la pression sur l’Etat sécessionniste, une déclaration de Macron provoque une levée de boucliers américaine et européennes. Dans l’avion qui le ramenait de Chine, Macron s’est ingéré dans la situation de Taïwan : « La pire des choses serait de penser que nous, Européens, devront être suivistes sur ce sujet et nous adapter au rythme américain et à une surréaction chinoise ». Le président estime que l’Europe doit trouver une position indépendante, qui ne soit pas calquée sur celle des Etats-Unis.

La presse internationale condamne l’arrogant 

Biden et Macron affichent une complicité trompeuse

Si la Maison-Blanche dédramatise, certains élus républicains reprochent a Macron de trahir le camp occidental. La presse internationale s’est également montrée critique. « Macron a-t-il perdu la tête ?« , s’interroge un journal allemand. Pour les Américains, la France « sape les efforts des Américains pour contrôler la Chine« , une analyse partagée par le patron de la droite à l’Assemblée nationale en France. 

En déplacement aux Pays-Bas, mardi 11 avril, Macron a appelé l’Europe à une plus grande autonomie. Macron s’est-il opposé frontalement des Etats-Unis ?

Pour mémoire :

Macron se fait allumer au Danemark

Macron ne peut plus se montrer nulle part

Le couple présidentiel est accueilli par le roi Willem-Alexander et son épouse Maxima, avec un cérémoniel accompagné d’une revue des troupes. Un dîner d’Etat était aussi prévu en leur honneur mardi soir au château royal. Le chef de l’Etat, revenu samedi de Chine, prononce un discours sur la souveraineté économique et industrielle de l’UE mardi après-midi à l’institut de recherche Nexus à La Haye.

Le président Macron pousse pour un plan d’investissements massifs dans l’industrie verte en Europe, pour répondre à celui lancé par Joe Biden, alors que l’UE s’inquiète aussi d’une trop grande dépendance vis-à-vis de la Chine dans certains secteurs économiques stratégiques.

« Nous ne voulons pas dépendre des autres sur les sujets critiques », a insisté M. Macron dimanche dans Les Echos.
« Le jour où vous n’avez plus le choix sur l’énergie, sur la manière de se défendre, sur les réseaux sociaux, sur l’intelligence artificielle parce qu’on n’a plus l’infrastructure sur ces sujets, vous sortez de l’histoire pour un moment ».

Le chef de l’Etat, qui est accompagné de sept ministres (Affaires étrangères, européennes, Armées, Intérieur, Transition énergétique, Industrie, Recherche et Transports), a également des consultations intergouvernementales avec le premier ministre Mark Rutte et son équipe mercredi.

Macron est grillé aussi à l’international

L’image de Macron au Danemark s’est dégradée

Rentré bredouille de Chine, Macron ambitionne de sceller le rapprochement des deux pays dans l’Union européenne, expliquait La Tribune le 9 avril, à la veille de son voyage d’Etat aux Pays-Bas les 11 et 12 avril 2023, une première depuis vingt-trois ans et la venue de Jacques Chirac. Pour ce faire, il est accompagné de sept ministres. Une première depuis l’an 2000.

« Nous ne voulons pas dépendre des autres sur les sujets critiques », a insisté Macron dimanche dans Les Echos.
« Le jour où vous n’avez plus le choix sur l’énergie, sur la manière de se défendre, sur les réseaux sociaux, sur l’intelligence artificielle parce qu’on n’a plus l’infrastructure sur ces sujets, vous sortez de l’histoire pour un moment, » pontifie-t-il, après s’être trouvé fort dépourvu en masques, respirateurs ou anesthésiques, quand la covid fut venue.

Dans la foulée du discours, Paris et La Haye signeront mercredi un « pacte pour l’innovation », avec à la clé des coopérations dans les semi-conducteurs, la physique quantique et l’énergie. Le français STMicroeletronics et le néerlandais ASLM, deux poids-lourds européens des semi-conducteurs, ont déjà des projets communs.

« Président de la violence et de l’hypocrisie » : Macron interpellé par de jeunes manifestants

Dès le début de son discours à la Haye sur l’avenir de l’Europe, des manifestants interrompent Macron par des cris, des slogans et deux banderoles déroulées où il était inscrit en anglais « Président de la violence et de l’hypocrisie ».

« Où est la démocratie française ? »

Les contestataires ont ensuite crié des reproches au chef de l’Etat pendant environ une minute : « Convention on climate has been put aside » (« La convention sur le climat a été mise de côté »), « Où est la démocratie française ? »

« Vous avez des millions de manifestants dans les rues », ont-ils aussi lancé, alors que le gouvernement français est confronté depuis le début de l’année à une très forte contestation de sa réforme visant à reporter de 62 à 64 ans l’âge de départ à la retraite. Les manifestants ont été évacués par les membres du service de sécurité présent sur place.

Pendant ce temps, décontenancé, Macron les a observés depuis la tribune. Il a réagi après l’exfiltration des contradicteurs, affirmant qu’il « est très important d’avoir un débat social. » « Je peux répondre à toutes les questions sur ce dont nous discutons en France », « ceci est une démocratie et une démocratie est exactement un endroit où l’on peut manifester » et voir « ce type d’interventions », a-t-il raconté.

En reprenant son discours sur la souveraineté économique et industrielle de l’Union européenne, le chef de l’Etat a parlé de la réforme des retraites. Les Français « devraient être moins énervés à mon encontre », a soupiré l’incompris. « Car dans votre pays », l’âge de la retraite « est beaucoup plus élevé, et dans de nombreux pays en Europe, c’est beaucoup plus élevé que 64 ans », a-t-il insisté.

Aux Pays-Bas, l’âge légal de la retraite s’établira à 66 ans et 7 mois en 2022, à 66 ans et 10 mois en 2023 et à 67 ans en 2024 et 2025. Et les Néerlandais ont 20 jours de congés payés par an au minimum soit 4 semaines pour un temps de 40 heures/semaine.

Le Parquet européen enquête sur l’achat de vaccins par l’Union européenne

L’épidémie de covid s’étend à l’Europe des juges

Laura Codruța Kövesi,
49 ans, 1,80m

Le BPGE est une de ces instances supranationales qui se multiplient dans le monde et imposent leur idéologie aux états qu’on dit souverains et qui se prétendent encore tels. Organisme décentralisé de l’Union européenne regroupant, au Luxembourg, depuis septembre 2020, 22 des 27 Etats membres de l’UE, selon la méthode de la coopération renforcée, le Parquet européen, aussi appelé Bureau du procureur général européen, est chargé d’enquêter, mais aussi de poursuivre et traduire en justice les auteurs d’infractions financières et de lutter contre la fraude aux fonds de l’Union européenne.

La procureure générale européenne est Laura Codruța Kövesi, une juriste roumaine. Or, Laura Kövesi fait régulièrement l’objet d’attaques par des personnalités politiques. En septembre 2015, peu de temps après sa mise en accusation pour blanchiment d’argent, usage de faux et évasion fiscale par la DNA (Direction nationale anticorruption, agence gouvernementale roumaine), Victor Ponta, alors premier ministre social-démocrate du pays, a notamment affirmé sur sa page Facebook que le seul problème du pays est « l’obsession d’une procureure pas du tout professionnelle qui essaie de se faire un nom en inventant et imaginant des faits et de fausses situations qui datent d’il y a dix ans ». Le 28 mars 2019, elle est inculpée pour corruption…

Le parquet européen a annoncé vendredi avoir ouvert une enquête sur l’achat de vaccins anti-Covid dans l’Union européenne, sans plus de précisions. « Le bureau du procureur général européen (ou EPPO en anglais, European Public Prosecutor’s Office) confirme avoir une enquête en cours sur l’acquisition des vaccins anti-Covid dans l’UE », a-t-il indiqué dans un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux.

« Cette confirmation exceptionnelle intervient en raison d’un intérêt extrêmement élevé du public (sur cette question). Aucun autre détail ne sera rendu public à ce stade », ajoute l’EPPO.

Face aux ravages de la pandémie de coronavirus qui a atteint l’Europe début 2020, la Commission européenne avait décidé de procéder à l’achat groupé de vaccins pour le compte des 27 États membres.

Plus de la majorité des doses a été achetée ou réservée au duo américano-allemand Pfizer/BioNTech, mais cinq autres fabricants ont reçu l’homologation de leurs vaccins du régulateur européen (Moderna, AstraZeneca, Janssen, Novavax et Valneva), l’Agence européenne des médicaments (EMA).

SMS tenus secrets

Ursula von der Leyen

Des ONG et des eurodéputés ont critiqué le fait que les aspects clés des contrats restent confidentiels. Un échange de SMS entre la présidente allemande de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le PDG de Pfizer Albert Bourla (Alvértos Bourlá, un vétérinaire grec), révélé par le New York Times, a suscité une polémique et même conduit l’Irlandaise de 64 ans Emily O’Reilly, la médiatrice de l’UE (depuis 2013) à intervenir.

Face au refus opposé par les services de la Commission à un journaliste qui demandait à en connaître la teneur, Emily O’Reilly a estimé cet été que le public doit pouvoir avoir accès aux textos échangés par les institutions de l’UE dans les mêmes conditions que pour les autres documents de travail européens.

Outing anti-démocratique de von der Leyen à l’occasion des élections en Italie

L’UE s’ingère dans les élections italiennes, dictant comment bien voter

« Démocratie sous tutelle ? Quand l’Europe se mêle dangereusement des élections en Italie

Atlantico : « Si les choses vont dans une direction difficile, j’ai parlé de la Hongrie et de la Pologne, nous avons des instruments », a mis en garde la présidente de la Commission européenne en réponse à une question sur les élections de dimanche en Italie. Même si son porte-parole a précisé et nuancé les propos d’Ursula von der Leyen, à quel point est-ce une intrusion dans la politique italienne ?

Rodrigo Ballester : Ne tirons pas de conclusions trop catégoriques, il s’agit d’un extrait : elle n’a pas dit que cela, méfions-nous des déclarations hors contexte. Mais tout de même, c’est une maladresse énorme d’ores et déjà interprétée comme une incitation à voter « comme il faut ». A deux jours du scrutin, c’est une bombe médiatique, le mal est fait. Mais au-delà du faux pas de communication, c’est également un lapsus révélateur, un aveu d’arrogance démocratique et oui, sans aucun doute une intrusion inexcusable et très probablement contre-productrice pour les intérêts bruxellois qui, secret de polichinelle, voient d’un mauvais œil une possible victoire de la coalition de droite.

Mais ce qui me paraît plus grave, c’est que cet acte manqué dénote un tic autoritaire et anti-démocratique, par rapport à l’Italie, mais également la Pologne et la Hongrie et généralement contre les voix dissidentes, surtout si elles sont conservatrices. En outre, ces déclarations jettent un voile de suspicion sur le règlement de conditionnalité et le mécanisme de l’UE en matière d’Etat de droit. Rappelons que la Commission a le quasi monopole d’initiative pour poursuivre un Etat en manquement, elle jouit d’une discrétion absolue pour lancer une infraction… ou de ne pas le faire. Alors suggérer que cette marge de manœuvre serait peut-être liée à des raisons purement politiques, même drapées d’arguments juridiques, c’est grave.

Victor Delage : Il est toujours utile de contextualiser une déclaration qui fait polémique : c’est en répondant à une question sur les élections italiennes à venir qu’Ursula Von der Leyen a prononcé ces mots, lors d’une visite jeudi soir à une université américaine. Il ne s’agit en rien d’une déclaration officielle ou d’une interview dans la presse, où chaque phrase est soigneusement étudiée. Il est donc possible de lui laisser le bénéfice du doute et de croire plus en la maladresse qu’à un quelconque calcul politique. Et ce d’autant que son porte-parole, le français Éric Mamer, s’est en effet empressé de justifier que la présidente de la Commission ne faisait aucunement référence à l’Italie.

Néanmoins, ce type d’incursion dans une campagne électorale nationale, qui n’est pas la première, interroge sur la légitimation démocratique. Chaque état démocratique européen repose sur trois principes fondamentaux selon le fameux précepte d’Abraham Lincoln : le gouvernement « du peuple, par le peuple, et pour le peuple ». Au niveau supranational de l’Union, incarnée par la Commission européenne et donc sa présidente, seule la gouvernance « pour le peuple » – paix, puissance économique, rayonnement international… – transparaît réellement aux yeux des Européens. La représentation des peuples par leurs chefs d’État et de gouvernement au Conseil de l’Union existe mais de manière sporadique et indirecte, tandis que le Parlement européen est souvent jugé nécessaire mais bien moins représentatif que les parlements nationaux. En aucun cas, la responsabilité de la Commission européenne ne peut être engagée et remise en cause électoralement, à la différence des gouvernements nationaux. Ce que les Italiens ne connaissent que trop bien pour l’expérimenter régulièrement dans leur pays. À la veille d’un scrutin essentiel, la déclaration d’Ursula Von der Leyen paraît aussi cavalière qu’inopportune.À Lire Aussi

Dans quelle mesure l’Union européenne est-elle familière avec ce genre d’implication dans la politique des États, et plus spécifiquement de l’Italie (en poussant pour la nomination de Mario Draghi par exemple) ?

Rodrigo Ballester : Ou surtout la nomination de Mario Monti en 2011, après la démission de Berlusconi poussé à la sortie par l’UE, Merkel et Sarkozy (les mémoires de Timothy Geithner, ex-secrétaire au Trésor américain à l’époque de la crise financière sont révélatrices). Monti était le portrait robot du technocrate compétent et bon teint, le « gendre idéal » de la bulle bruxelloise, respectable et respecté. Mais aux élections de 2013, il a plafonné à 10.5% des votes. Un camouflet pour tous ceux qui le promurent et un épisode qui a laissé des traces dans une Italie qui a beaucoup souffert de l’austérité. Le choix de Mario Draghi était plus consensuel et son gouvernement reposait sur une large coalition, sa nomination n’est pas perçue comme une ingérence.

D’autres exemples ? La Pologne et la Hongrie, bien entendu, surtout après les déclarations de Von der Leyen. En ce qui concerne la première, l’UE intervient dans l’organisation de son pouvoir judiciaire sans, à mon avis, un mandat clair. Concernant la Hongrie, la procédure en conditionnalité, déclenchée pour la première fois est également un bon exemple. Pour l’instant les pourparlers avec Budapest sont constructifs et circonscrits au champ d’application du règlement, mais le doute sur des arrières-pensée politiques de cette infraction demeure, surtout qu’elle fût annoncée littéralement trois jours après la victoire d’Orbán en avril dernier. Encore une énorme maladresse politique.

Victor Delage : La Commission n’en est pas à son premier fait d’arme avec les Italiens. Pas plus tard que début septembre, Frans Timmermans, vice-président de la Commission européenne, affirmait dans les colonnes de La Repubblica : « Je ne connais pas de souverainistes qui ne soient pas anti-institutions européennes. Donc ce qu’ils disent aujourd’hui n’a aucune importance ». Ce type de discours semble périlleux pour au moins deux raisons.

Tout d’abord, au regard du programme commun de la coalition des droites, réunissant les partis Fratelli d’Italia, La Lega et Forza Italia, rien n’indique que celle-ci souhaite casser les institutions européens. L’article premier de leur programme est même consacré au soutien au projet européen, au respect des alliances internationales et à l’adhésion à l’Alliance atlantique. La coalition s’engage ainsi à adhérer au processus d’intégration européenne, et est favorable à une intégration politique plus forte dans l’Union européenne.

Ensuite, dans le cas d’une victoire de la coalition de « centre droit », grande favorite de l’élection, il sera toujours plus difficile pour les instances européennes d’établir des compromis avec le nouveau gouvernement italien après de telles déclarations.

La situation économique et politique de l’Italie, comparativement à d’autres pays, justifie-t-elle cette vigilance et méfiance accrue de l’Union européenne ?

Victor Delage : Bruxelles et les marchés financiers ont les yeux rivés sur les résultats de cette élection italienne, qui consacrera le successeur de Mario Draghi, qui a été à la tête d’un gouvernement de quasi-union nationale pendant un an et demi. Troisième pays de la zone euro, l’Italie croule sous une dette colossale de plus de 2 700 milliards d’euros, soit 150% du PIB. Après la Grèce, il s’agit là du ratio le plus élevé de la zone euro. Les potentiels désaccords entre le prochain gouvernement et l’Union européenne fourmillent : adoption du budget italien 2023, révision des règles du Pacte de stabilité, renégociation du plan de relance post-Covid italien (200 milliards d’euros financés par l’Europe) en raison de l’inflation, baisse des impôts… La démission de Silvio Berlusconi en 2011, en raison d’une envolée du coût de la dette, est encore dans la tête des investisseurs. Par ailleurs, le désir pas si lointain de Matteo Salvini de quitter l’euro et la rhétorique antieuropéenne qu’a pu avoir par le passé Georgia Melloni ne jouent pas en leur faveur. Les institutions ont donc des raisons légitimes de s’inquiéter, mais leur tourner le dos ne fera que renforcer le risque de les pousser dans les bras de l’illibéral Viktor Orban.

Rodrigo Ballester : L’Italie est systémique, c’est un poids lourd de l’Union, l’un des Etats membres les plus endettés et celui qui bénéficie le plus du Fonds de Relance européen. En outre, le fantôme du taux différentiel de la dette italienne (le fameux spread) hante encore les esprits et menace de s’inviter à nouveau avec la hausse des taux de la Banque Centrale Européenne. Si l’Italie venait à souffrir économiquement, c’est toute la zone Euro qui en pâtirait.

Mais pourquoi assumer d’emblée qu’une telle coalition, plutôt qu’une autre, ne respecterait pas ses engagements européens ou serait incapable de gérer une crise ? Et si Enrico Letta était en tête de sondages et pouvait former un gouvernement avec les très volatiles, eurosceptiques et ineptes Cinq Etoiles, écouterait-on le même bruit de fond que contre Georgia Meloni ? On frôle le délit de faciès politique, le deux poids deux mesures. Voilà où le bât blesse.

Alors que Matteo Salvini a demandé à Ursula Von der Leyen de s’excuser ou de démissionner, comment cette “pression” à quelques heures du scrutin risque-t-elle d’influer sur un vote où la coalition droite-extrême droite est donnée favorite ?

Victor Delage : Si l’objectif était de déstabiliser la coalition des droites, on peut supposer que ce type de déclaration produit l’effet inverse et ne fait que renforcer le sentiment anti « élites technocratiques bruxelloises ». Que vaut réellement cette parole pour l’électeur italien ? Matteo Salvini n’a d’ailleurs pas attendu longtemps pour en faire son miel à quelques heures du scrutin. En se référant aux précédentes enquêtes internationales de la Fondation pour l’innovation politique (2017, 2019, 2021), on observe pourtant que la perception des Italiens à l’égard de l’Union européenne s’est améliorée. S’ils peuvent approuver le bras de fer engagé par Rome avec Bruxelles, ils sont de plus en plus nombreux à redouter une sortie de leur pays de l’Union européenne : 49% disent vouloir rester dans l’Union, soit 16 points de plus par rapport à 2017 (33%).

Rodrigo Ballester : Difficile à dire, mais en principe, cela devrait galvaniser les électeurs de droite qui voient l’UE en général, et la Commission en particulier, comme un pouvoir sans légitimité démocratique. Je doute que les électeurs se sentent intimidés et décident de voter « comme il faut ». Donc, si l’intention était de Von der Leyen était de mettre en garde et de dissuader (ce qui n’est pas certain), alors c’est complètement raté.

A quel point l’Union européenne craint-elle l’arrivée de cette coalition au pouvoir ?

Rodrigo Ballester : Par réflexe de Pavlov idéologique, les élites bruxelloises craignent en effet l’arrivée d’une coalition de droite aux relents, il est vrai, eurocritiques. Ni Meloni ni Salvini ne sont des fédéralistes chevronnés ni des personnes di sérail comme Draghi. C’est moins le cas d’Antonio Tajani, numéro deux de Forza Italia et ancien président du Parlement Européen. J’ai l’impression que la Commission se montre trop perméable aux pressions médiatiques « mainstream » et à l’hystérie d’un Parlement européen dominé corps et âme par la gauche. Par exemple, le gouvernement de Pedro Sanchez a-t-il jamais subi un procès en europhobie primaire de la sorte ? Non, alors que sa coalition avec Podemos (extrême gauche), nationalistes basques (dont Bildu, bras politique de l’ETA) qui même l’Espagne sur la voie de la dépense publique sans frein représente un risque réel. Et pourtant, silence radio.

Et surtout, ce qui agace avec ce genre d’aveux en demi-teinte et toutes ses initiatives pour défendre l’Etat de droit avec suffisance, c’est que l’UE oublie que s’il y a bien une organisation politique qui est perçue (à tort ou à raison) comme un Léviathan « top-down », c’est elle ! Bruxelles traîne comme un boulet son déficit démocratique, ses modes de nomination aux postes-clés, son opacité, son manque patent de notoriété parmi les citoyens européens, la litanie de référenda nationaux non-respectés, etc… Comment donner des leçons de démocratie dans ces conditions ? La semaine dernière, la Parlement européen a décrété par une grande majorité, que la Hongrie était désormais (nouvelle trouvaille novlangue) un « régime autocratique électoral hybride » en réaction à la victoire sans appel d’Orbán dans les urnes. Mais l’UE, a-t-elle jamais été une démocratie, tout court? C’est l’hôpital qui se fout de la charité, un messianisme éhonté et une hypocrisie exaspérante. Il est impératif que l’UE commence par balayer devant sa porte avant de s’ériger en champion toutes catégories de la démocratie. Question de modestie et de crédibilité

Victor Delage : Giorgia Meloni peut devenir la première femme à s’installer au Palais Chigi. Elle est la chef du parti Fratelli d’Italia qui puise ses racines dans l’idéologie fasciste. Quant à Matteo Salvini et Silvio Berlusconi, même s’ils ont chacun perdu du crédit, pour des raisons différentes, aux yeux de beaucoup d’Italiens, leur connivence à l’égard de la Russie a de quoi inquiéter. Il Cavaliere déclarait encore il y a quelques jours que Poutine aurait « dû remplacer le gouvernement de Zelensky par un gouvernement de braves gens et retourner en Russie une semaine après. » Leur possible victoire s’inscrit dans un champ plus large. En France, Marine Le Pen a réalisé un score historique au second tour de la présidentielle et est devenue le premier parti d’opposition à l’Assemblée nationale avec 89 députés. Plus récemment, les Démocrates de Suède, qui se réunissaient dans les années 1990 en arborant l’uniforme nazi, sont arrivés en tête de la coalition des droites, passant en vingt ans de 1,4% à 20,5% des suffrages exprimés. Le processus de normalisation de la droite populiste est en cours dans de nombreuses démocraties européennes et pourrait franchir une nouvelle étape décisive avec l’élection de la coalition du « centre droit » en Italie.

(de Victor Delage, responsable des études à la Fondation pour l’innovation politique (Fondapol) et

Rodrigo Ballester, directeur du Centre d’Etudes Européennes du Mathias Corvinus Collegium (MCC) à Budapest, ancien fonctionnaire européen issu du Collège d’Europe (ex-membre de cabinet du Commissaire à l’Education et à la Culture de 2014-2019) et enseigne à Sciences-Po Paris depuis 2008).

Des subventions européennes soutiennent la FEMYSO, association proche des Frères musulmans

L’Union européenne a-t-elle perdu son identité chrétienne ?

Après s’être intéressée à ses liens avec la galaxie des Frères musulmans, « Marianne » a enquêté sur les dizaines de milliers d’euros de subventions que des institutions européennes lui ont accordées. LIEN PaSiDupes

Des campagnes de dénigrement, aux frais du contribuable ? Après avoir co-organisé à la fin du mois d’octobre la campagne du Conseil de l’Europe sur le port du voile qui a provoqué l’indignation jusqu’au sein du gouvernement français, le Forum des Organisations Européennes Musulmanes de Jeunes et d’Etudiants (FEMYSO) s’est lancé dans une série d’attaques contre la France sur les réseaux sociaux et dans les médias. La raison de cette colère : la campagne a été retirée. Sous la pression de la France ? « Encourager le port du voile dans une démarche identitaire ; cette position est diamétralement opposée à celle de liberté de conviction que la France défend dans toutes les enceintes internationales a jugé sur Twitter Sarah El Haïry, secrétaire d’Etat à la jeunesse. Nous avons fait part de notre désapprobation, cette campagne est retirée. »

FEMYSO bénéficie depuis les années 2.000 de plusieurs dizaines de milliers d’euros de subventions de l’Union européenne et du Conseil de l’Europe, cette institution intergouvernementale de 47 nations européennes qui œuvre pour la préservation des libertés individuelles, notamment via la Cour européenne des Droits de l’Homme. Cette fois encore, FEMYSO a su activer ses réseaux pour dénoncer le « racisme, plus grosse exportation » de la France.

Marianne n’utilise pas les mots tabous « islam » et « islamistes »…

RATP vs UE: appel à la grève lundi après l’absence d’accord

Trafic des bus et des tramways « fortement perturbé » pendant 3 jours

Alors que l’ex-présidente de la Régie autonome des transports parisiens (2015-2017), Elisabeth Borne, prend ses fonctions à Matignon, la RATP prévoit un trafic « fortement perturbé » sur les réseaux franciliens de bus et tramway en raison d’un mouvement de grève, à partir du lundi 23 mai 2022. En revanche, les métros et RER ne seront pas affectés par le mouvement syndical.

La RATP annonce ainsi 3 tramways sur 5 en moyenne aux heures de pointe, ainsi que 2 bus sur 3, avec interruption de certaines lignes. Une information plus affinée sera communiquée dimanche.

Trois journées de grève prévues

Depuis plus d’un an, la RATP négocie avec les syndicats l’adaptation des conditions de travail de ses 18.000 machinistes à l’ouverture à la concurrence. Aucun accord n’ayant été trouvé, la direction a annoncé début mai qu’elle prendra des mesures unilatérales.

Trois journées de grève sont prévues les 23, 24 et 25 mai à l’appel de l’ensemble des syndicats, après la journée du 25 mars qui avait fortement perturbé les réseaux de bus et tramways.

« La RATP prend la responsabilité d’anticiper ce casse de nos conditions de travail : réduire les coûts, faire de la productivité. Les agents n’acceptent pas », confie Cemil Kaygisiz de la CGT RATP Bus. « C’est déjà l’un des métiers les plus pénibles au niveau de la RATP. Et donc là, en faisant cela, ils vont ajouter de la pénibilité. »

L’Union européenne a décidé en 2007 l’ouverture à la concurrence

Carte de l’évolution de la libéralisation ferroviaire dans les différents pays de l’Union européenne (en 2013) : elle permet à différentes sociétés de commercialiser leurs services de transport ferroviaire pour les voyageurs et pour le fret, en mettant progressivement fin au monopole de la SNCF créée en 1937 par fusion des sociétés publiques et privées. Cette ouverture est conduite dans le cadre de la réglementation communautaires de l’Union européenne, en particulier plusieurs séries de directives et de règlements regroupés en quatre paquets ferroviaires.

Le conseil d’administration d’Ile-de-France Mobilités, l’autorité organisatrice des transports franciliens, a validé, le jeudi 17 février 2022, les modalités de la mise en concurrence de l’exploitation des lignes de bus dans la capitale et en petite couronne.

Aujourd’hui exploité par la RATP, le réseau sera découpé en 12 lots. Pour ce qui est du mode de gestion, les appels d’offres se feront dans le cadre de délégations de service public (DSP), confirme IDF Mobilités, qui pilote le projet. « La RATP, comme les autres entreprises, pourra répondre aux appels d’offres« , indique l’institution présidée par Valérie Pécresse (LR).

La libéralisation des transports franciliens est fortement critiquée à gauche. Les élus PCF d’IDF Mobilités déplorent ainsi « une décision historique qui signe le démantèlement de la RATP« .

Une pétition a d’ailleurs été lancée par le groupe de la gauche communiste au conseil régional, qui dénonce sur Twitter une « vente à la découpe de la RATP » et un « déclassement des salarié•es« . D’après la pétition, la concurrence sera synonyme d’un réseau « moins efficace« , « moins économe« , avec également une maintenance « à moindre coût » pouvant entraîner « encore plus d’incidents« .

Le seul levier sur lequel les entreprises vont jouer, c’est la baisse des salaires et la dégradation des conditions de travail Vincent Gautheron, secrétaire de la CGT RATP.

La CGT RATP, elle, a organisé vendredi dernier une mobilisation devant le conseil régional. Vincent Gautheron, secrétaire de l’union syndicale, dénonce un « très mauvais choix« . « L’ouverture à la concurrence n’était pas une fatalité contrairement à ce que disent certains, affirme-t-il. Le cadre légal permet la gestion des transports par une régie publique régionale. D’autant que la mise en concurrence dans les transports est artificielle. Les plus gros opérateurs sont tous liés à des acteurs publics : par exemple Keolis appartient à la SNCF, et Transdev est une filiale de la Caisse des dépôts et consignations.« 

LIEN Facebook

Vincent Gautheron, qui rappelle la longue grève des conducteurs de bus Transdev de l’agglomération de Melun l’an dernier, s’inquiète des conséquences du processus pour les 19 000 salariés concernés par la mise en concurrence sur le réseau de bus à Paris et en petite couronne (dont 16 000 conducteurs, selon lui) : « Dans les transports, 70% du prix de production des services sont liés à la masse salariale. Le seul levier sur lequel les entreprises vont jouer pour faire l’offre financière la plus basse et obtenir les marchés, c’est la baisse des salaires et la dégradation des conditions de travail. Ça pose aussi la question de l’attractivité du métier de conducteur, avec des difficultés pour recruter des machinistes à l’avenir.« 

Le secrétaire de la CGT RATP s’inquiète aussi notamment des effets de la concurrence pour la continuité du service : « En cas d’incident sur une ligne par exemple, comment seront mis en place les bus de substitution sur un réseau concurrentiel ? Les opérateurs ne prendront pas l’initiative sauf s’ils reçoivent un ordre de l’autorité organisatrice. Et les entreprises agiront en fonction du dédommagement des coûts du service de substitution.« 

Comment gérer l' »information voyageurs » sur un réseau partagé par plusieurs opérateurs ?

De son côté, IDF Mobilités dit « appliquer la loi« . « L’ouverture à la concurrence règle une bizarrerie en Île-de-France, on ne pouvait passer que par la RATP, qui était en situation de monopole, argumente l’autorité organisatrice des transports franciliens. Il s’agit de remettre la décision publique au cœur du système, afin que la meilleure entreprise et le meilleur service soient sélectionnés.« 

« La mise en concurrence du réseau de transports d’Île-de-France va permettre à Île-de-France Mobilités de définir des objectifs précis adaptés à chaque réseau et de pouvoir évaluer les opérateurs, dans le but de vous offrir un meilleur service, que ce soit en termes d’offre de transports, de régularité, de propreté, ou encore information voyageurs... », affirme l’autorité, sur son site.

L’information des voyageurs est pourtant un point qui inquiète la FNAUT (Fédération Nationale des Associations d’Usagers des Transports) Ile-de-France. « Par principe, on n’est pas a priori opposé à la mise en concurrence, souligne Michel Babut, vice-président de l’association. On n’est pas ici sur une privatisation mais sur une délégation de service public, IDF Mobilités garde la main sur les réseaux et les futurs exploitants.

L’information des voyageurs est pourtant un point qui inquiète la FNAUT (Fédération Nationale des Associations d’Usagers des Transports) Île-de-France. « Par principe, on n’est pas a priori opposé à la mise en concurrence, souligne Michel Babut, vice-président de l’association. On n’est pas ici sur une privatisation mais sur une délégation de service public, IDF Mobilités garde la main sur les réseaux et les futurs exploitants.« 

Si deux-trois exploitants passent par le même arrêt, on ne sait pas comment les bornes d’information seront gérées Michel Babut, vice-président de la FNAUT IDF

« Mais sur Paris et la petite couronne, la mise en concurrence risque d’être extrêmement compliquée étant donné la densité du réseau. 12 lots c’est déjà beaucoup, poursuit Michel Babut. La mise en œuvre de l’information voyageurs n’a pas été étudiée. C’est aujourd’hui géré par la RATP. Demain IDF Mobilités pourrait coordonner ces services… Mais si deux-trois exploitants passent par le même arrêt, avec plusieurs lignes concernées, on ne sait pas comment les bornes d’information, qui donnent le temps d’arrivée des bus, seront gérées. »

« Les grandes étapes à venir » concernant l’ouverture à la concurrence des transports, résumées par IDF Mobilités.

L’ouverture à la concurrence des transports franciliens a déjà débuté, avec plus de 1200 lignes de bus du réseau Optile en moyenne et grande couronnes. Jeudi, le conseil d’administration d’IDF Mobilités a attribué cinq lots dans ce cadre : trois à Keolis, un à Transdev et un dernier à Lacroix & Savac. Métro, RER, tramway… Un calendrier a été approuvé par IDF Mobilités fin 2020. Le processus s’étale sur une période de 20 ans pour la totalité du réseau de transports en commun.

L’ouverture à la concurrence est le fruit d’une décision européenne, qui remonte à 2007. Pour ce qui est des bus à Paris et en petite couronne, l’exploitation des futurs lots devrait débuter dans trois ans, après l’attribution des nouveaux marchés : la perte du monopole de la RATP est prévue le 1er janvier 2025. Du côté des associations d’usagers, Michel Babut espère d’ailleurs que le processus se « passera mieux qu’en grande couronne« , alors que « la période des Jeux Olympiques de 2024 sera propice aux mouvements de grève« .

Ukraine: l’UE, gendarme du monde, prépare un nouveau train de sanctions contre la Russie

Ni la Russie, ni l’Ukraine n’est membre de l’UE: sanctions légitimes en droit ?

Force de gendarmerie européenne (FGE) et European Union Police and Civilian Services

Face à l’incursion déjà mortelle de l’Ukraine par la Russie, Bruxelles se croit investie d’un devoir d’ingérence et adopte ce jeudi un ton solennel et grave qui donne à penser que l’Union européenne aurait un droit à sanctionner. « Les dirigeants russes devront faire face à un isolement sans précédent », a déclaré, ce jeudi matin devant la presse, l’espagnol Josep Borrell, chef de la diplomatie de l’Union européenne. Cette annonce de sanctions massives visant la classe dirigeante est-elle fondée en droit international ?

Emportée dans l’hystérie collecive, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a tenté de glisser un coin entre Vladimir Poutine et le peuple russe, accusant le président Vladimir Poutine de ruiner des décennies de paix sur le continent européen, contrairement à ce que souhaite le peuple russe. « Nous savons que des millions de Russes ne veulent pas la guerre », a souligné l’ancienne ministre de la Défense allemande.

Un peu plus tard dans la journée, elle a détaillé la nature des sanctions que les Vingt-Sept s’apprêtent à prendre, alors que Charles Michel, président du Conseil européen, a convoqué un sommet extraordinaire qui commencera ce soir à 20h à Bruxelles.

Le prochain « paquet » de mesures affectera sévèrement l’économie russe en augmentant le coût de l’emprunt et l’inflation et sapera la base industrielle du pays, a-t-elle indiqué, froidement. « Ces sanctions […] intensifieront les sorties de capitaux et saperont progressivement sa base industrielle. […] Nos mesures affaibliront la position technologique de la Russie dans des domaines clés grâce auxquels l’élite gagne l’essentiel de son argent. Cela va des composants de haute technologie aux logiciels de pointe », a-t-elle ensuite précisé. Ce sera le train de sanctions « le plus sévère jamais mis en oeuvre », s’est félicité Josep Borrell.

Ni l’Allemande, ni l’Espagnol n’a évoqué les mesures de rétortion auxquelles les ingérents doivent s’attendre en retour de leurs sanctions. Avec von der Leyen, Macron met-il d’ores et déjà en place les moyens de protéger le peuple français des représailles légitimes que Poutine ne manquera pas d’infliger aux Occidentaux qui s’érigent en « camp du Bien » ?

L’UE, dénoncée pour une affiche de femme voilée

L’Union dite européenne, suspecte de « soumission » et « prosélytisme »

Entrisme sournois: la femme habillée à l’européenne s’affiche
avec un foulard coloré dissimulant un foulard cagoule noir

Une nouvelle campagne de promotion financée par l’Europe prenant d’une femme voilée pour symbole : Bruxelles affirme que l’avenir est entre les mains de ces femmes et suggère que la Marianne de l’UE pourrait être une femme voilée.

«Soumission à l’islamisme», «remplacement de civilisation» : la gauche n’a pas réagi, mais les critiques ont fusé d’élus de droite après la diffusion de cette affiche pour faire la promotion de la Conférence sur l’avenir de l’Europe. L’islam est ainsi l’avenir de cette Europe-là, féministe et voilée.

La Commission européenne a choisi d’illustrer une de ses affiches d’un femme voilée à côté de laquelle est inscrit le slogan «L’avenir de l’Europe est entre vos mains». Tel est le symbole de l’Europe choisi par la gouvernance européenne pour inciter à participer à la Conférence sur l’avenir de l’Europe, avec une série de débats et de discussions auxquels les citoyens sont invités à prendre part et dont les contributions seront publiées dans un rapport le 17 mars.

La droite dénonce une « complaisance envers ce symbole d’asservissement des femmes »

Un choix qui suscite la polémique en France, ce 9 février, plusieurs élus de droite ayant fait part de leur indignation sur les réseaux sociaux. «En choisissant une femme voilée comme égérie de la conférence sur l’avenir de l’Europe, l’UE montre à nouveau sa déconnection des peuples, mais aussi sa complaisance envers ce symbole d’asservissement des femmes», réagit ainsi Bruno Retailleau, président du groupe Les Républicains au Sénat.

«Inadmissible soumission à l’islamisme, le tout sous l’autorité de la Présidence française du Conseil de l’Union Européenne», écrit sur Twitter le député LR Eric Ciotti, jugeant le symbole «scandaleux».

Les équipes politiques vigilantes condamnent cette initiative

Le député LR Julien Aubert pointe la «dernière trouvaille de euros naïfs», qui vient après une campagne sur le hijab, ou encore le controversé guide sur l’inclusivité. 

Du côté de Rassemblement national, l’eurodéputé Jean-Lin Lacapelle s’interroge : «Qui aurait pu croire, il y a 60 ans, qu’en 2022, l’égérie d’une conférence sur l’avenir de l’Europe serait une femme voilée ?» Et d’ajouter : «Synonyme de soumission, de remplacement et de changement de civilisation : le voile ne sera jamais un symbole européen !»

«Non, l’avenir de l’Europe ne sera jamais une femme voilée, symbole de soumission et de prosélytisme. Notre avenir sera basé sur la liberté, la souveraineté et la protection des peuples européens», renchérit l’eurodéputée Hélène Laporte.

Jérôme Rivière, eurodéputé et porte-parole d’Eric Zemmour, souligne quant à lui qu’avec son candidat à l’Elysée, «la France et les Français ne financeront pas la promotion du voile».

«Guide de l’inclusivité» : Bellamy met en garde contre «la haine des racines qui ont fait l’Europe»

La Commission européenne fait aussi la promotion du métissage:

Drapeau français retiré de l’Arc de Triomphe: seules les droites s’indignent

La « cancel culture » a conquis LREM

Pour celebrer la presidence de l'Union europeenne par la France, le drapeau francais a ete momentanement retire de la voute de l'Arc de Triomphe au profit de la seule banniere bleue et etoilee.
La France prend son tour à la présidence de l’Union européenne: est-ce une raison juste pour effacer le drapeau tricolore de l’Arc de Triomphe au profit de la seule bannière bleue et étoilée ?

Le vivre-ensemble est un des mots creux de la macronie. Ni la majorité, ni les gauches ne sont sidérées. Les droites ont en revanche dénoncé le choix – anonyme – de retirer le drapeau tricolore pour célébrer la présidence de l’UE par la France.

L’Arc de Triomphe est la propriété de la Ville de Paris, actuellement socialiste, mais il est géré par le Centre des monuments nationaux (CMN) lequel est placé sous tutelle du ministre de la Culture, donc Roselyne Bachelot, LREM.

Un affront ressenti par les droites unanimes. La gauche de la droite ne partage pas leurs convictions sur la France. Plusieurs voix de la droite et de droite de la droite ont pointé le choix du gouvernement de faire retirer le drapeau français sous l’Arc de Triomphe, vendredi 31 décembre, et de laisser seul l’étendard européen pour célébrer la présidence de l’UE par la France, qui débute samedi. Un affront symbolique à l’identité française, selon plusieurs candidats à la présidentielle.

Macron a bafoué tous les morts pour la France, avec leurs familles

La leader du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, a été la première à dégainer en se disant « outrée » par cette initiative sur Twitter. La candidate à la présidentielle a expliqué voir en cette décision une « provocation » qui « offense ceux qui se sont battus pour la France ».

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« Présider l’Europe oui, effacer l’identité française non ! » s’est également insurgée sur Twitter Valérie Pécresse, qui mènera Les Républicains à l’élection présidentielle. « Je demande solennellement à Emmanuel Macron de rétablir notre drapeau tricolore à côté de celui de l’Europe sous l’Arc de Triomphe », a-t-elle exigé, estimant que « nous le devons à tous nos combattants qui ont versé leur sang pour lui ».

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Eric Zemmour et Nicolas Dupont-Aignan montent au front

L’Arc de Triomphe de Paris,
cible de tous les outrages,
dont celui de Christo
(du samedi 18 septembre au dimanche 3 octobre 2021)

Même analyse du côté d’Eric Zemmour, qui a vivement critiqué la succession d’événements récents contre ce monument emblématique de la France. « L’Arc de Triomphe sous Macron : après le saccage et l’empaquetage, l’outrage », a écrit le candidat déclaré à la présidentielle, faisant référence à l’empaquetage de l’Arc de Triomphe par l’artiste Christo, il y a quelques semaines, et le saccage du lieu, lors des manifestations du mouvement des Gilets jaunes, en 2018.

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Enfin, Nicolas Dupont-Aignan s’est lui aussi montré scandalisé par cette initiative. Qualifiant Macron de « profanateur qui piétine nos couleurs nationales », le député et candidat à la présidentielle a affirmé qu’il ne lui « pardonnerai(t) jamais cela ».

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En Marche! fait marche arrière

L’Arc de Triomphe est tricolore lorsqu’il est en travaux

Face à la polémique grandissante, la majorité présidentielle, par la voix du secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes, Clément Beaune, s’est justifiée pour éteindre le feu des critiques. « Le dispositif est en place pour quelques jours, avec les illuminations, et le drapeau français sera évidemment réinstallé ensuite, sans le drapeau européen.

C’est une polémique ridicule et le fait que (Valérie) Pécresse copie-colle avec quelques heures de retard le tweet de (Marine) Le Pen en dit long », a argué ce secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Europe (et des Affaires étrangère), Jean-Yves Le Drian, un socialiste qui n’aura eu de cesse que de faire commettre une série de faux-pas à ce président qui n’a d’autre ligne directive que son ambition personnelle.

Lors de ses vœux adressés aux Français vendredi, Emmanuel Macron a évoqué la présidence de l’Union européenne par la France en promettant notamment un « tournant européen » pour l’année 2022, garantissant un peu plus tard : « Notre Europe est le seul chemin par lequel la France sera plus forte. » Des déclarations qui sont loin de faire écho à certains de ses opposants politiques qu’il affrontera, très vraisemblablement, en avril prochain.

Macron rétropédale au moment de présider l’UE pour six mois

En 1974, le président Valéry Giscard d’Estaing avait souhaité rompre avec la Révolution – le pavillon de la… Marine de guerre – en optant pour une version éclaircie, notamment pour les services protocolaires, avec un bleu semblable à celui du drapeau européen.

L’ambigü président en toc a encore modifié le bleu du drapeau tricolore. Macron a changé le bleu cobalt du drapeau français pour un bleu marine faisant référence au drapeau tricolore de 1793, celui du temps sanglant de la Terreur, celui de l’échafaud. Un choix terrible en pleine période de pandémie de covid-19. L’une de ses réformes majeures.

Le président à voile a réagi au vent de sa petite histoire: il a fait la promotion du drapeau bleu étoilé de l’UE pour annoncer sa prise d’astreinte à Bruxelles. Mais, ce faisant, l’auteur de ‘Révolution’ a effacé le drapeau de la Révolution. Comprenne qui peut ! Sauf qu’il est acteur de l’entrisme de la ‘cancel culture‘ avec ses jeux d’effacement de nuances de bleu.

Le bleu azur est le symbole de la légitimité que confère l’Eglise au roi, en particulier au moment du sacre, et réciproquement de la politique de la France capétienne, « fille aînée de l’Eglise ». Macron, bras armé de l’islamo-gauchisme?

Covid-19 : Novavax (Nuvaxovid), cinquième vaccin autorisé

Ce vaccin, à «protéine recombinante», utilise une technologie déjà éprouvée.

Faut-il toujours attendre un vaccin de Sanofi-Pasteur ?

Le vaccin Novavax a été validé ce lundi par l’Agence européenne du médicament (EMA, en anglais, bien que le français soit langue officielle et malgré le Brexit), et plus précisément son Comité des médicaments à usage humain, à l’issue d’une phase d’examen par l’EMA, commencée le 17 novembre, après le dépôt d’une demande d’autorisation conditionnelle de mise sur le marché soumise par la société pharmaceutique américaine, selon le calendrier accéléré qui s’applique aux vaccins anti-Covid. La Commission européenne, puis la Haute autorité de santé en France, se sont donc également prononcés avant que les vaccinations au Novavax ne puissent démarrer.

Il utilise une technologie plus classique que celles employées pour les vaccins déjà autorisés, ce qui, selon la firme américaine, pourrait réduire le scepticisme parmi les non-vaccinés. Alors que les produits à ARN messager – ceux de Pfizer-BioNTech et de Moderna – suscitent toujours la défiance parmi les non-vaccinés, du fait de la relative nouveauté de cette technologie, les experts sanitaires espèrent que les indécis se trouveront davantage rassurés par celui de Novavax. Baptisé Nuvaxovid en Europe et Covovax dans les pays du Sud, ce vaccin repose en effet sur un procédé plus classique que ceux employés pour les vaccins largement utilisés dans les pays occidentaux.

A l’issue d’une réunion extraordinaire ce lundi matin, le régulateur européen a annoncé qu’il autorise le vaccin anti-Covid du laboratoire Novavax dans l’Union européenne. C’est donc le cinquième vaccin approuvé qui pourra être utilisé dans les pays de l’Union chez les plus de 18 ans. 

Avant même l’accord de l’Agence européenne des médicaments, AEM, la Commission européenne avait déjà conclu un contrat avec Novavax pour l’achat anticipé de 200 millions de doses de son vaccin s’il était approuvé.

Hautes-Alpes: la Cimade attire les clandestins, comme le président Loukachenko

Aux frontières franco-italienne et polono-bielorusse, même combat subversif.

« Une situation humanitaire toujours plus dégradée, » selon la Cimade.

Depuis deux semaines, devant l’impossibilité d’assurer la sécurité des personnes et un accueil digne, le « refuge solidaire » à Briançon a pris la difficile décision – sans concertation avec les autorités, élues quant à elles, – de fermer temporairement et par ce geste, de tenter de mettre l’Etat devant ses responsabilités: une action politique assumée. « En lieu et place de solutions d’accueil, les autorités poursuivent une logique sécuritaire et répressive qui met en danger la vie des personnes qui tentent de franchir la frontière alpine, » accuse l’association loi de 1901, protestante, subventionnée… Les associations appellent à manifester samedi 13 novembre : une activité politique de soutien actif à l’aveugle aux étrangers, quel que soit leur statut (migrants, réfugiés, déplacés, demandeurs d’asile jusqu’aux étrangers en situation irrégulière).

Depuis cinq ans, près de 15.000 hommes, femmes et enfants sur les routes de l’exil ont traversé la frontière franco-italienne haute-alpine, « souvent dans la nuit, le froid, ou la neige », mais aussi à la belle saison, « au milieu de montagnes dont ils méconnaissent les dangers, » mais dirigés par des militants locaux. Après un périple long et souvent très éprouvant, cette ultime étape pour arriver en France ou dans un autre pays européen – honni pour son passé colonial, voire impérialiste – s’avère extrêmement périlleuse, a fortiori depuis le rétablissement – bafoué – des contrôles aux frontières intérieures en 2015, sans cesse renouvelé depuis, qui a rendu la traversée de cette zone particulièrement dangereuse, quand une démarche légale et respectueuse éviterait les écueils, si des associations n’encourageaient pas ces prises de risques. 

C’est dans ce contexte que, depuis l’été 2017, des citoyens solidaires du Briançonnais ont créé le « Refuge solidaire » : un lieu d’accueil d’urgence unique destiné à « offrir à un temps de pause et d’écoute indispensable » aux personnes qui traversent la frontière, en toute illégalité. La Cimade entre en lutte contre l’ordre républicain.

Ce lieu, ainsi que tou.te.s les citoyen.ne.s solidaires [écriture i nclusive révélatrice] qui le font vivre, leur permet de dormir, manger, se laver, d’avoir accès aux soins et d’être informées sur leurs droits. Le sont-ils de leurs devoirs ?

La Cimade dénonce « l’inaction de l’Etat » qui la finance…

Depuis au moins 2005, le budget de la Cimade repose majoritairement sur des financements publics: 4.500.000 euros en 2013, soit plus de la moitié de son budget. Seulement trois de ses quatorze présidents ont éte des femmes.

Depuis plus d’un an, alors que la population accueillie – Irakiens, Syriens, Ivoiriens et Maliens – est plus nombreuse et plus vulnérable (familles avec nourrissons, personnes âgées ou handicapées), néanmoins venues du Proche-Orient par le Nord de l’U-E, « les appels et cris d’alerte répétés de la société civile », se sont heurtés au silence et à l’inaction de l’Etat. A nouveau, les acteurs solidaires du Briançonnais ont dû se mobiliser pour acquérir un nouveau lieu, plus grand et plus adapté, avec des fonds privés uniquement : Les « Terrasses solidaires » ont ouvert leurs portes le 25 août 2021. Mais la situation humanitaire a continué de se dégrader. Selon les estimations des associations, près de 300 personnes, en majorité de nationalité afghane et iranienne, « avec de nombreux enfants en bas âge », traversent actuellement chaque semaine à pied la frontière franco-italienne au niveau du col de Montgenèvre dans des conditions climatiques de plus en plus risquées avec l’arrivée de l’hiver et des températures négatives.

Le 24 octobre 2021, devant l’impossibilité d’assurer la sécurité des personnes et un accueil digne (200 personnes pour une capacité d’accueil maximum autorisé de 81), le nouveau refuge solidaire a pris la décision de fermer temporairement et par ce geste, de tenter de mettre l’Etat devant ses responsabilités. En lieu et place de solutions d’accueil, l’Etat a dépêché 200 gendarmes mobiles supplémentaires pour tenter renforcer les contrôles à cette frontière et empêcher les nouvelles arrivées. Dans un courrier au ‘Refuge Solidaire’, la préfète affirme que « ces moyens supplémentaires ont été concentrés à la frontière afin d’entraver les passages illégaux » et qu’ « aucun dispositif d’accueil ne sera initié » par les services de l’Etat. Une décision qui ne fait que perpétuer un cycle infernal de violences et de déni des droits, selon les associations dont le respect de l’ordre républicain n’est pas la boussole. Depuis plus de cinq ans, la Cimade et ses partenaires constatent que le renforcement des dispositifs de contrôle et de surveillance entraîne, selon elles, de graves violations des droits : contrôles au faciès ; détention arbitraire ; refoulements expéditifs ; non protection des mineur.e.s non accompagné.e.s [sic] ; obstacles majeurs rendant impossible l’accès à la demande d’asile. Le durcissement de la règlementation (restriction des conditions d’octroi des visas, difficultés d’accès et de mise en œuvre de la réunification familiale, etc.) conjuguée à la militarisation des frontières, en rendant leur franchissement toujours plus difficile, accroissent les risques et aggravent encore davantage la précarité et la vulnérabilité des personnes en exil. A la frontière franco-italienne, près de 30 cas de personnes décédées ont été recensés depuis 2015.

Il n’est pas acceptable que l’Etat poursuive une logique sécuritaire et répressive – dixit la Cimade, décidément très radicale, qui met en danger la vie des personnes qui tentent de franchir illégalement la frontière alpine et continue de se reposer sur les associations [subventionnées] et la population briançonnaise [qui, en vérité, est surtout exaspérée] pour assurer la mise en sécurité, l’accueil, l’hébergement, l’accompagnement en santé et l’information aux droits des hommes, des femmes et des enfants qui y sont parvenues.

Il est urgent de faire cesser les pratiques illégales, lance paradoxalement la Cimade, sans crainte de se discréditer, et de proposer un accueil digne aux personnes qui traversent la frontière des Hautes-Alpes, en concertation avec les acteurs locaux et nationaux compétents (personnes concernées, citoyens solidaires, associations, pouvoirs publics, élus), y compris du côté italien.

Lien video BFM

Militants de la Cimade, relais des « passeurs » sur mer, « trafiquants d’êtres humains », comme le président biélorusse.

La crise à la frontière polonaise est une « attaque migratoire » et un « test » pour l’UE, a déclaré jeudi 11 novembre, le secrétaire d’Etat français aux Affaires européennes, Clément Beaune, sur RMC et BFM-TV. Que dire donc de la politique de la Cimade, notamment à la frontière avec l’Italie? « On doit agir avec fermeté. Nous sommes solidaires de la Pologne (…). C’est l’Europe qui est testée », a-t-il lancé. Beaune est-il également « solidaire » de la Cimade qui « teste » Macron à Briançon ?

La tension continue en effet de monter entre l’Union européenne (UE) et la Biélorussie qui a une frontière commune avec l’UE, par le biais de la Lettonie, de la Lituanie et de la Pologne. C’est ainsi que son présudent fait pression sur lUE en favorisant le passage de clandestins de Biélorussie en Europe par la Pologne qui doit boucler sa frontière, tandis que la Cimade ouvre une brèche dans les Hautes-Alpes, notamment à Briançon, outre la vallée de la Roya, cette fois dans les Alpes-Maritimes.

L’autoritaire président biélorusse, Alexandre Loukachenko, est accusé d’avoir orchestré la venue de plusieurs milliers de migrants à la frontière avec la Pologne, depuis le début du mois d’août, pour faire pression et obtenir la fin des sanctions économiques décidées contre son régime, en 2020.

‘Médecins sans frontières’ organise également un appel d’air aux clandestins en provenance d’Afrisue sub-saharienne et du Proche-Orient, dont de possibles djihadistes, en annonçant l’ouverture d’une tente chauffée de 100 m2 pour les SDF clandestins à Briançon, ce samedi. Lien PaSiDupes (bientôt)

Irresponsabilité de Macron à la COP26, après son revirement sur le traité du Mercosur

Macron bafoue l’accord UE-Mercosur et dévalue sa signature

Une manifestation de soutien au président brésilien Jair Bolsnora devant l’ambassade franàçaise à Brasilia, le 25 août.
Une manifestation de soutien au président brésilien Jair Bolsnora devant l’ambassade française à Brasilia, le 25 août 2019

Le président français a fait faux bond à l’UE, dont il va assurer à son tour la présidence, retirant le soutien de la France à l’accord commercial controversé de l’Europe avec le Brésil, pour sanctionner Jair Bolsonaro.

La volte-face spectaculaire de l’imprévisible Macron sur l’accord commercial entre l’Union européenne (UE) et le Mercosur (qui rassemble le Brésil, l’Argentine, l’Uruguay et le Paraguay) de juin 2019 est une rupture d’engagement comparable à l’annulation subite du contrat de l’Australie pour des sous-marins français, un revirement qui l’offusque chez l’autre, mais qu’il s’autorise et « assume » avec arrogance. En plein G7 à Biarritz, alors que des incendies ravagent l’Amazonie, le président français retire vendredi 23 août son soutien à ce traité de libre-échange controversé, accusant l’inaction de son homologue brésilien Jair Bolsonaro en matière de climat et de biodiversité. Accabler ses semblables pour se grandir, telle est la méthode Macron, celui qui n’a pas su garder plus de quinze mois son ministre de l’écologie, Nicolas Hulot, qu’il avait fait ministre d’Etat pour faire illusion sur ses convictions profondes réelles. Même aux nombreux opposants à l’accord, cette volte-face de Macron était apparue opportuniste à peu de frais.

L’accord en bref

L’accord commercial entre l’Union européenne et le Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay) vise à faciliter les échanges entre les deux blocs. Il prévoit l’élimination, d’ici à dix ans, de la quasi-totalité des droits de douane appliqués aujourd’hui sur les exportations d’un continent vers l’autre. En matière d’agriculture, l’UE a accepté un quota annuel d’importation de 99.000 tonnes de viande bovine sud-américaine. En retour, elle a obtenu un meilleur accès de ses entreprises aux marchés publics des pays du Mercosur et une protection de ses indications géographiques protégées.

1. Emmanuel Macron a changé d’avis sans raison évidente

Lorsque l’UE et le Mercosur ont annoncé à la fin de juin avoir trouvé un accord commercial, Macron s’était montré plutôt bienveillant. Malgré une forte contestation, jusque dans son camp, il avait expliqué que l’accord était « bon à ce stade ». Mettant en garde contre les attitudes « néoprotectionnistes », il avait prôné une « ouverture [commerciale] sans naïveté, exigeante […] sur le plan climatique ».

Les écologistes l’accusaient de faire une fleur à Bolsonaro en pactisant avec un dictateur ? Le président français se félicita au contraire d’avoir obtenu l’introduction d’une clause contraignant le Brésil à respecter ses engagements climatiques. Ce levier « écologie contre commerce » était pensé comme un mécanisme vertueux pour empêcher Bolsonaro de quitter l’accord de Paris, comme il menaçait de le faire. Il pourrait même permettre de « replanter douze millions d’hectares » de forêt en Amazonie, racontait le secrétaire d’Etat Jean-Baptiste Lemoyne, le 2 juillet. Tout au plus Macron avait-il concédé qu’il mènerait une « évaluation indépendante » pour vérifier que le Brésil tenait ses engagements avant d’apporter sa signature officielle.

En plus de braquer les projecteurs du monde entier sur la politique destructrice du président brésilien, les incendies qui ravagent l’Amazonie ont visiblement fait changer d’avis Macron. Depuis Biarritz, il a tout à trac accusé Jair Bolsonaro de lui avoir « menti » sur son engagement en faveur du climat et de la biodiversité, suggérant que le président brésilien avait révélé son vrai visage. Comme l’Australie, le Royaume-Uni et les Etats-Unis qui eux aussi auraient trompé la sagacité du prétentieux je-sais-tout, décidément roulé dans toutes les farines diplomatiques du monde, jusque, actuellement, dans l’attribution des licences de pêche avec le Royaume-Uni. Sans parler des impasses militaires, comme en Afrique sub-saharienne.

Or, dès sa campagne électorale, J. Bolsonaro n’a jamais dissimulé qu’il relativise la menace sur l’Amazonie. La recrudescence récente d’incendies n’est que la conséquence logique de la politique de déforestation menée ouvertement par le président « d’extrême droite », selon les opposants à l’alternance démocratique depuis son arrivée au pouvoir après les deux présidents d’extrême gauche condamnés en justice, Lula da Silva et Dilma Rousseff. Que Bolsonaro ait renoncé à quitter l’accord de Paris n’a rien changé à sa politique intérieure. LIEN PaSIDupes

En lâchant l’accord UE-Mercosur, Macron acte donc l’échec de son bras de fer. Après avoir tenté la carotte, il se rabat sur le bâton. Dand le conflit franco-britanniquz sur les licences de pêche, il menace, puis accorde au Royaume-Uni un dépassement à la date de son ultimatum… Sur le Percosur, s’il avait donné sa signature, Macron aurait quasi abandonné son dernier moyen de pression. L’accord UE-Mercosur prévoit bien des clauses censées forcer le Brésil à respecter ses engagements en matière de climat et de déforestation. Mais s’ils ne sont pas respectés (ce qui est difficile, et souvent très long, à établir), l’accord ne prévoit pas de mesures de rétorsion très efficaces.

2. L’accord n’est pas (encore) mort

A l’automne 2019, on ignore alors si Macron dispose formellement d’un veto sur l’accord UE-Mercosur. Selon la nature juridique du traité, qui n’est pas encore connue, c’est l’unanimité ou une simple majorité qualifiée des Etats membres de l’UE qui sera requise. Au-delà des détails légaux, un non français est très probablement suffisant pour torpiller l’accord politiquement. D’autant que M. Macron a déjà reçu le soutien de plusieurs pays, dont l’Irlande et le Luxembourg.

Mais le chef de l’Etat français s’est bien gardé d’insulter l’avenir. Il a seulement déclaré, le 23 août, qu’il s’opposait à l’accord UE-Mercosur « en l’état ». Le processus de ratification pouvant se mesurer en années, il n’est pas impossible que le sujet revienne sur la table dans le futur… sans la certitude que Jair Bolsonaro et Macron soient encore au pouvoir à ce moment-là.

Le président du Conseil européen, Donald Tusk, a d’ailleurs réaffirmé son soutien à l’accord samedi, tout en reconnaissant que les conditions n’étaient pas réunies aujourd’hui pour une « ratification harmonieuse ».

Le plus probable est que l’UE et le Mercosur continuent de peaufiner les détails de leur accord commercial au cours des prochains mois, le temps que le contexte politique se clarifie. Ils pourront alors décider de lancer la ratification de l’accord, d’en renégocier certains points, ou de l’enterrer définitivement. Dans tous les cas, il faudra obtenir l’aval du Parlement européen, ce qui n’est pas forcément acquis.

3. Enterrer l’accord n’est pas suffisant pour sauver l’Amazonie

« Je crois que la non-conclusion de l’accord avec le Mercosur ne contribuerait en aucun cas à ce qu’un hectare de moins ne soit défriché au Brésil, au contraire », prévenait en juin la chancelière allemande, Angela Merkel. A en juger par la réaction violente de Jair Bolsonaro, le non de Macron ne semble alors pas en mesure de faire dévier le président brésilien de sa trajectoire.

C’est pourquoi certains poussèrent Macron à aller plus loin. Son ancien ministre de l’écologie Nicolas Hulot réclama ainsi des « sanctions commerciales » pour interdire l’importation de produits agricoles brésiliens contribuant à la déforestation :

  • les 12 millions de tonnes de soja brésilien importées chaque année par l’UE pour nourrir les animaux d’élevage (qui, avant même l’accord commercial, ne sont déjà soumis à aucun droit de douane) ;
  • le quota non pas de 140.000, ni 160.000, mais de 99.000 tonnes de bœuf brésilien importé chaque année, pouvant être issu d’élevages contribuant à la déforestation.

Macron tarda à envisager de telles sanctions commerciales. Dans sa stratégie contre la « déforestation importée » présentée il y a un an, son gouvernement s’était contenté de proposer des mesures incitatives.

L’eurodéputé macroniste Pascal Canfin (ex-EELV) assure aujourd’hui que le Parlement européen travaille à « limiter l’accès au marché européen [des] produits issus de la déforestation », mais une telle mesure semble lointaine. Aucune norme contraignante ne figurait dans la stratégie contre la déforestation présentée en juillet par l’UE.

L’argent peut aussi servir de moyen de pression sur Bolsonaro : la Norvège et l’Allemagne décidèrent de couper les subventions versées au Brésil dans le cadre du Fonds pour la préservation de l’Amazonie. La France ne peut pas en faire de même, puisqu’elle ne contribue pas à ce fonds.

En revanche, Paris dispose du levier de l’aide au développement : l’Agence française pour le développement finance de nombreux projets au Brésil. Couper ces subsides, à supposer que cela soit possible, pourrait toutefois se révéler contre-productif, en bloquant des projets liés à la transition écologique. Ce que l’Allemagne et la Norvège font, la France ne pourrait se le permettre…

Correction, le 26 août à 17h15 : le quota de viande bovine accepté par l’UE n’est pas de 160 000, mais de 99 000 tonnes.

Maxime Vaudano

Sans concertation, l’Allemagne et le Danemark reprennent des femmes et enfants de djihadistes en Syrie

Le reste de l’Europe devra participer – bon gré, mal gré – à l’accueil de femmes qui l’ont combattue

Des mamans formées au maniement des armes

Les enfants de parents ennemis de l’Occident chrétien sont introduits en Europe

Cette opération a été menée avec le soutien logistique de l’armée américaine. La communauté internationale est confrontée au casse-tête du rapatriement retour de familles d’islamistes capturés ou tués en Syrie et en Irak, ennemis de l’Occident chrétien.

L’Allemagne a annoncé, dans la nuit de mercredi à jeudi, avoir rapatrié du nord de la Syrie 8 femmes, qui avaient rallié l’organisation djihadiste Etat islamique (EI), et 23 enfants dans la plus importante opération de ce type menée par Berlin depuis 2019.

Au cours de la même opération, le Danemark a fait sortir de Syrie 3 femmes et 14 enfants, selon un communiqué de la diplomatie allemande qui parle de «tour de force».

L’aide humanitaire au détriment de la sécurité des Européens ?

«Les enfants ne sont pas responsables de leur situation. (…) Les mères devront répondre de leurs actes devant la justice pénale. Un grand nombre d’entre elles ont été placées en détention après leur arrivée en Allemagne», a indiqué le ministre des Affaires étrangères Heiko Maas dans ce communiqué. «Je suis heureux que nous ayons pu ramener en Allemagne, ce soir, 23 autres enfants allemands et huit mères», ajoute le ministre qui précise qu’il s’agit de personnes, et notamment d’enfants, identifiés «comme ayant particulièrement besoin de protection».

«Il s’agit essentiellement d’enfants malades ou ayant un tuteur en Allemagne, ainsi que de leurs frères et soeurs et de leurs mères», selon le ministère. Ils étaient détenus dans le camp de Roj (nord-est de la Syrie), sous contrôle kurde.

Le casse-tête du rapatriement des familles de combattants islamistes

Une femme et deux enfants, traversant le camp Al-Hol géré par les Kurdes et où sont détenues les familles de combattants étrangers de l'État islamique (Syrie, le 17/10/2019)

Selon le quotidien Bild, des représentants du ministère allemand des Affaires étrangères et de la police criminelle ont atterri mercredi matin dans le nord de la Syrie à bord d’un avion de l’armée américaine. L’avion est ensuite reparti avec les femmes et les enfants pour le Koweit, voisin de l’Arabie saoudite, mais ni l’un, ni l’autre n’a accueilli ses frères: le groupe a dû prendre un vol l’Arabie saoudite arrivé dans la soirée à Francfort.

Depuis la chute, en mars 2019, de l’organisation Etat islamique (EI), la communauté internationale est confrontée au casse-tête du rapatriement des familles des djihadistes capturés ou tués en Syrie et en Irak. La plupart des pays de l’UE effectuent des rapatriements au cas par cas.

Dans sa dernière opération de rapatriement, menée en décembre 2020 conjointement avec la Finlande, l’Allemagne avait ramené de Syrie cinq femmes et dix-huit enfants.

Environ 70 adultes de nationalité allemande en Syrie

Les Allemandes sont âgées de 30 à 38 ans et originaires de plusieurs régions du pays, précise le magazine Der Spiegel qui ajoute que six font l’objet d’un mandat d’arrêt. Dans les trois cas les plus lourds, ce mandat a été émis par le parquet fédéral de Karlsruhe, compétent en matière de terrorisme. Au moins ces six familles pourraient préférer passer la frontière.

Ces mamans, selon Aurélien Taché, sont des combattantes islamistes. Der Spiegel décrit ainsi l’une des femmes, Verena M., originaire de Rhénanie du Nord-Westphalie (ouest), comme partie pour la Syrie en 2015, formée au maniement des armes par l’EI et probablement active plus tard au sein de la police des moeurs de l’organisation. En 2016, son fils alors âgé de sept ans avait dû poser pour des photos avec une arme et jurer allégeance à l’EI.

Une autre est soupçonnée d’avoir fait la promotion de l’organisation sur des forums en ligne, convainquant au moins un Allemand de 16 ans de se rendre en Syrie.

Selon Bild, il reste encore environ 70 adultes ayant la nationalité allemande dans des camps sous contrôle kurde dans le nord de la Syrie, ainsi qu’autour de 150 enfants de nationaux allemands.

La justice européenne se penche sur la problématique du retour des enfants de djihadistes

Les juges européens devront trancher sur le rapatriement éventuel d’enfants français détenus en Syrie. Leur décision pourrait avoir des répercussions sur l’Union européenne entière.

La Grande Chambre de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) s’est réunie au complet. Dix-sept juges européens pour se pencher sur une question qui divise un peu partout, y compris chez les voisins de l’UE, les opinions publiques, les experts et les responsables politiques. La France (et derrière elle, les autres pays européens) doit-elle rapatrier les enfants de djihadistes, dont les mères – des combattantes pour la plupart – sont détenues dans le nord de la Syrie, dans des camps gardés par les forces kurdes?

L’UE veut uniformiser les chargeurs des smartphones

L’UE dévoile son projet de libération

À quand le chargeur de téléphone portable universel ?

Bruxelles et Luxembourg veulent libérer les Européens des liens qui les tiennent en otages des chargeurs pour smartphones, autant que de modèles dans chaque marque.

La Commission européenne veut que chaque citoyen puisse utiliser un même chargeur, pour les téléphones, mais aussi pour tablettes, casques audio, appareils photo, enceintes ou consoles.

Un même port sur les smartphones. Un logiciel unique. A la clé, moins d’achats de produits informatiques et de pollution, souhaite l’Europe.

Un smartphone bientôt à court de batterie et la course est lancée à travers les bureaux pour trouver un collègue, équipé de la même famille d’appareils et disposé à prêter son chargeur… Grâce à l’UE, cette scène pourrait être bientôt rangée en section préhistorique.

Un amendement porté par la Commission

Jeudi 23 septembre, la Commission présentera un amendement, en vue de rendre universels les chargeurs. Pour cela, l’exécutif européen veut imposer aux constructeurs d’installer un port USB-C sur smartphones, tablettes, casques audio et enceintes.

Mais pas les ordinateurs portables. Le texte européen s’adresse notamment à Apple, qui propose des ports spécifiques sur ses smartphones et ne veut rien changer. « Aujourd’hui, 80 % des chargeurs sont reliés à un connecteur mini-USB ou USB-C et cette deuxième norme tend à s’imposer, dit une source à la Commission européenne. Seuls 20 % des chargeurs sont à la norme Apple. »

« Un frein à la capacité d’innovation »

La marque à la pomme fait de la résistance. En janvier 2020, quand le Parlement européen avait adopté une résolution sur le chargeur universel, Apple avait dénoncé « un frein à la capacité d’innovation. » Pas de quoi émouvoir la Commission, qui propose aussi d’harmoniser les protocoles de rechargement rapide.

On passera donc de trois logiciels (ceux d’Apple, de Huawei et des autres acteurs du marché) à un seul. Autrement dit, avec un chargeur Samsung, on pourra recharger à la même vitesse un iPhone.

Une mise en circulation dès 2024 ?

Encore faut-il que les autres acteurs législatifs européens approuvent le dossier. L’accord du Parlement ne devrait pas poser de problème. Il restera à obtenir celui des États. Les constructeurs auront ensuite un an pour s’adapter.

Le chargeur universel pourrait être une réalité mi-2024. A la clé, moins de pollution. « Nous éviterons 980 tonnes de déchets électroniques. »

Contrôle technique des deux-roues: maintien de l’instauration d’un contrôle technique des deux-roues

Le Conseil d’Etat soutient la reculade de Macron ne rejetant que la demande de suspension en urgence

Ce nouveau contrôle technique devait concerner tous les véhicules motorisés à deux, trois et quatre roues, scooters de 50 cm3, voitures sans permis compris, pour lutter contre les accidents et la pollution.

La justice administrative n’a pas statué sur le fond d’une demande écologiste de suspendre en urgence la décision gouvernementale qui annule l’instauration d’un contrôle technique des deux-roues, a-t-on appris, lundi 13 septembre, auprès de l’association Respire à l’origine de la demande et de son avocat.

L’association Respire – qui lutte contre la pollution atmosphérique – avait lancé une procédure d’urgence (référé suspension) contre la volte-face du chef de l’Etat, qui, après avoir publié le 11 août au Journal officiel un décret instaurant à partir de janvier 2023 ce contrôle, imposé par une directive de l’Union européenne, avait annoncé dès le lendemain sa suspension « jusqu’à nouvel ordre », sur demande du président de la République, face à la grogne des fédérations de motards.

Ce nouveau contrôle technique devait concerner tous les véhicules motorisés à deux, trois et quatre roues, scooters de 50 cm3 et voitures sans permis compris, pour lutter contre les accidents et la pollution.

« Coconstruire un dispositif alternatif »

Mais le juge des référés du Conseil d’Etat a estimé que la condition d’urgence n’est pas valable, notamment en raison des délais d’entrée en vigueur prévus, a expliqué l’avocat de Respire, Me Pierre-Eugène Burghardt. « Alors que nous faisons face à une urgence climatique, c’est assez paradoxal », a-t-il estimé, tout en se félicitant que le juge n’ait pas rejeté la demande sur le fond, qui argue notamment que ni le président de la République ni le ministre délégué aux transports, Jean-Baptiste Djebbari, n’avait légalement la compétence pour suspendre le décret initial, signé par le premier ministre.

Emmanuel Macron avait défendu cette décision par la volonté de ne « pas rajouter des contraintes » aux Français à un moment où ils subissent déjà la crise sanitaire. Et M. Djebbari a réuni au début de septembre les fédérations de motards afin de « coconstruire un dispositif alternatif ».

Mais Respire a estimé, au contraire, malgré la décision rejetant sa procédure d’urgence, qu’« il existe, eu égard aux impératifs de sécurité routière et de protection de l’environnement, une nécessité de mettre en œuvre, sans délai, cette directive » européenne.

Aucune date n’a été immédiatement fixée pour un examen de la procédure sur le fond. L’UE tordra-t-elle le bras de Macron avant que vienne son tour de la présider de janvier à juin 2022?

Le hasard de l’agenda européen constitue-t-il un avantage injuste pour le candidat Macron, au détriment de ses concurrents?

En cas d’échec en avril 2022, Macron serait-il maintenu à Bruxelles ?