Européennes: Bellamy tacle Aubry sur la demande de mandat d’arrêt contre Netanyahou

Valérie Hayer (RE) encaisse les coups

Les Français ont besoin
d’un exécutif vertébré

Les huit têtes de liste qui s’affrontaient sur LCI, mardi soir, se sont déchirées sur le jusqu’au-boutisme des terroristes islamistes du Hamas qui tiennent Gaza en toute illégitimité démocratique et le mandat d’arrêt demandé par Karim Khan, le procureur (d’origine pakistanaise par son père) de la Cour pénale internationale (CPI) contre le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou.

L’action envisagée par Khan est perverse, car elle met dans le même sac des terroristes islamistes palestiniens – les trois chefs du Hamas accusés d’avoir organisé le pogrom du 7 octobre 2023 en Israël – et deux dirigeants élus d’un Etat démocratique, tous accusés pêle-mêle de « crimes de guerre » et de « crimes contre l’humanité ».

Une demande clivante de la CPI et une réactivité molle de Séjourné.

« On parle d’un massacre humanitaire en cours dans la bande de Gaza et le gouvernement d’extrême droite de Benyamin Netanyahou porte une responsabilité extrêmement lourde », estime Manon Aubry, tête de liste antisémite de LFI, parti d’extrême gauche anti-républicaine, lors du débat sur LCI, mardi soir. « Homicide intentionnel, extermination… Ce sont des accusations extrêmement lourdes [du procureur de la CPI, d’origine pakistanaise par son père] qui synthétisent les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité qui sont en train d’être commis », insiste la tête de liste révolutionnaire.

La candidate antisémite réclame des sanctions contre le gouvernement israélien, notamment « un embargo sur l’envoi d’armes, la suspension de l’accord d’association entre l’UE et Israël, mais aussi la reconnaissance de l’Etat de Palestine », état qui n’a pas de réalité historique.

Valérie Hayer courbe l’échine

Le Quai d’Orsay a publié un communiqué, mais celui-ci ne portait pas sur l’annonce-choc – et contestée – de Karim Khan: il présentait les condoléances de la France à la République islamique d’Iran après la mort accidentelle du président Ebrahim Raïssi. Il faudra attendre plusieurs heures et de nombreuses demandes de journalistes pour que la position française soit arrêtée sur la question de la CPI, par la voie d’un autre communiqué, publié après 23 heures.

Rebondissant sur le communiqué ambigu du locataire controversé du Quai d’Orsay, Stéphane Séjourné, qui a affiché son « soutien » à la CPI, Aubry interpelle alors Hayer : « Si demain, il y a un mandat d’arrêt lancé contre Benyamin Netanyahou, est-ce que vous allez en tirer toutes les conséquences et faire le maximum pour être en capacité d’arrêter un criminel de guerre ? »

La tête de liste de l’alliance présidentielle refuse de saisir la perche, relevant qu’on « est au stade d’un réquisitoire. Il n’y a pas de décision qui a été prise à ce stade par la diplomatie internationale ». Valérie Hayer continue : « Moi, ça me choque, dans ce réquisitoire, qu’on mette sur un pied d’égalité le Hamas, qui est une organisation terroriste, et le gouvernement de Benyamin Netanyahou. »

Dénonçant « les attaques innommables, antisémites, du 7 Octobre », elle insiste : « Israël a le droit de se défendre mais le devoir de respecter le droit international humanitaire. » Selon elle, « ce qui se passe à Rafah et dans la bande de Gaza est inacceptable et intolérable ».

« Vous êtes disqualifiée pour parler de droit international »

La tête de liste LR, François-Xavier Bellamy alors ne laisse pas passer les provocations mensongères et cingle La France insoumise : « D’abord, madame Aubry, je crois que vous êtes disqualifiée, vous et votre force politique, à jamais, pour parler de droit international […]. Vous avez toujours refusé de dire que le 7 Octobre est un attentat terroriste islamiste et de qualifier le Hamas d’organisation terroriste. » « Je n’ai pas de problème à le dire », l’interrompt Manon Aubry. David Pujadas s’agace et appelle, pour la troisième fois, la candidate à « écouter les autres ».

Bellamy relève que la candidate LFI Rima Hassan a répondu « oui » à la question de savoir si l’action du Hamas est « légitime » – Hassan s’est depuis justifiée en affirmant qu’elle parlait de l’action « politique » et non armée, du Hamas. Réponse de Manon Aubry quelques minutes plus tard : « Je suis fière d’avoir Rima Hassan sur ma liste. Elle sera la première Franco-Palestinienne à siéger au Parlement européen. »

Manon Aubry en est aussi à compléter sa liste avec Catherine Poggi Aubry, sa mère corse, qui apparaît en 59ème position sur la liste de La France insoumise. Ce qui l’autorise, semble-t-il, à se prévaloir de sa peau mate pour se rabger au côté des communautaristes illégaux étrangers… Son père, Bruno Aubry, un journaliste, descendant de militaire (participant aux guerres de Vendée, 18e s.), puis patron de la fabrique de dentelles familiale, avant de devenir banquier. Ce qui a probablement permis à la révolutionnaire trotskiste, Manon Aubry, de passer quelques semaines à l’universté (privée) Columbia à New-York.

F.-X. Bellamy n’en reste pas là : « Israël a été attaqué. Mettre sur le même plan l’agresseur et l’agressé, c’est procéder à un renversement accusatoire qui est totalemxent scandaleux. Et c’est ce discours-là qui fait que dans nos pays monte un antisémitisme virulent que vous couvrez, y compris dans nos amphis, dans nos universités, y compris à Sciences Po, où des étudiants de confession juive qui sont inquiets d’aller étudier tellement le climat qui monte est délétère et dangereux. »

La gauche dénonce les actions du Hamas… et de Netanyahou

Effacée une grande partie de la soirée, Marion Maréchal (Reconquête !) accuse LFI de « parler de Gaza matin, midi et soir […] pas uniquement par humanisme, mais par clientélisme électoral ». Pour le RN, Jordan Bardella accuse Manon Aubry de « développer les thèses du Hamas ». « Je me mets à la place des Français de confession juive qui tous les jours sentent monter l’idéologie islamiste sur notre sol. Une partie des mouvements politiques, à gauche et à l’extrême gauche, refusent de condamner le terrorisme », continue celui qui fait la course en tête dans les sondages.

Le reste de la gauche, d’ailleurs, prend ses distances avec Manon Aubry, en dénonçant à la fois les actions du Hamas et d’Israël. Le benjamin du plateau, le communiste Léon Deffontaines (28 ans), juge que le réquisitoire du procureur de la CPI « va dans le bon sens ». Mais il appelle à « dénoncer les actes terroristes islamistes du Hamas, tout en pouvant dénoncer les actes d’aujourd’hui de Benyamin Netanyahou qui bombarde le peuple palestinien ». Et « à dire qu’il faut un cessez-le-feu et qu’il faut libérer les otages détenus par le Hamas ».

Marie Toussaint, tête de liste Les Écologistes, défend une « Cour pénale internationale construite pour éviter des ignominies, pour éviter des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité. Elle a pour objectif de maintenir la paix ». Elle dénonce « les attaques terroristes inacceptables du Hamas » ainsi que « la violence avec laquelle Netanyahou réprime le peuple palestinien ». Comme le PS, Raphaël Glucksmann, qui talonne Valérie Hayer dans les sondages, se dit favorable à une suspension de l’accord d’association UE-Israël. Mais la tête de liste PS-Place publique réclame des sanctions « beaucoup plus dures avec les sponsors du Hamas, comme le Qatar ou l’Iran ». Après cet exercice de groupe qui a parfois viré à la cacophonie, place au duel très attendu entre Jordan Bardella et Gabriel Attal, jeudi soir, sur France 2.

Laissez un commentaire (il sera "modéré)

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.