Macron veut verser l’arme nucléaire française au pot commun européen

Il se dit favorable à l’ouverture d’un… « débat » sur une défense commune européenne

Le chef de l’Etat veut “ouvrir le débat” sur la défense européenne pour mettre toutes les options “sur la table”, a-t-il déclaré le samedi 27 avril, y compris l’inclusion de l’arme nucléaire française. Une proposition clivante qui a suscité de vives réactions dans la classe politique en France. Or, depuis la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, la France est le seul Etat-membre doté de l’arme nucléaire.

Mettons tout sur la table et regardons ce qui nous protège véritablement de manière crédible”, a déclaré Macron au sujet de la défense européenne, dans un entretien avec des jeunes Européens publié par les journaux régionaux du groupe Ebra (groupe Crédit Mutuel), dont les Dernières Nouvelles d’Alsace (DNA).

Je suis pour ouvrir ce débat, qui doit donc inclure la défense anti-missile, les tirs d’armes de longue portée, l’arme nucléaire pour ceux qui l’ont ou qui disposent sur leur sol de l’arme nucléaire américaine”, affirme-t-il. 

Défense du sol européen

Au sujet de “l’arme nucléaire”, “la doctrine française est qu’on peut l’utiliser quand nos intérêts vitaux sont menacés. J’ai déjà dit qu’il y a une dimension européenne dans ces intérêts vitaux, sans les détailler car cette dissuasion concourait à la crédibilité de la défense européenne”, s’est justifié le chef de l’Etat [DNA]. S’il a expliqué que la France gardera sa “spécificité”, le président a toutefois déclaré qu’elle serait “prête à contribuer davantage à la défense du sol européen”, souligne Politico.

Dans son discours prononcé jeudi 25 avril à la Sorbonne,  Macron avait ainsi plaidé pour “la constitution d’une Europe de la défense ‘crédible’ aux côtés de l’Otan et face à la Russie devenue beaucoup plus menaçante depuis son invasion de l’Ukraine en février 2022″, insiste Le Monde. “Etre crédible, c’est avoir aussi des missiles de longue portée qui dissuaderaient les Russes”, a notamment estimé Macron au cours de l’entretien publié samedi.

La construction d’une Europe de la défense est depuis très longtemps un objectif de la France qui s’est souvent heurtée aux réticences de ses partenaires qui jugeaient plus sûr le parapluie de l’OTAN”, rappelle Le Monde. Toutefois, “la rhétorique atomique agitée par Vladimir Poutine pour dissuader les alliés de l’Ukraine de réagir, la possible réélection de Donald Trump qui sème le doute sur une intervention américaine et le réarmement mondial” ont relancé le débat sur “l’autonomie stratégique européenne”, analyse Libération.

Macron tient tête à Poutine, mais n’assume pas le recours à l’arme nucléaire qu’ils détiennent l’un et l’autre. Typiquement, Macron fuit aussi cette responsabilité et propose de la diluer à 27.

Culot – «Pas de risque de délestage» cet hiver, clame Pannier-Runacher: bilan, premiers impacts hier soir !

Cette ministre n’a pas froid aux yeux et on la dit prolongée au gouvernement…

La ministre de la Transition énergétique est revenue sur le risque de coupure d’électricité cet hiver.  » Il n’y aura pas de risque de délestage «  dans les prochains mois, a garanti Agnès Pannier-Runacher dans La Grande interview Europe 1-CNews, ce vendredi.

L’année 2022 avait été une année noire pour le réseau électrique français. En pleine première année de guerre en Ukraine, une partie des réacteurs nucléaires avait été arrêtée par choix idéologique, officiellement en raison du planning d’entretien et de celui du grand carénage qui ont été chamboulés pour cause du Covid-19, mais aussi du fait de la corrosion sous contrainte. Une maintenance planifiée en plein hiver ? Plusieurs réacteurs présentaient des micro-fissures dans leurs réseaux de refroidissement secondaire, nous assure-t-on.

« Nous avons baissé notre consommation d’énergie »

D’autant « que cette baisse d’énergie est durable », ajoute la ministre. « Les entreprises, les collectivités, les Français ont joué le jeu et la consommation de gaz et d’électricité a baissé de 12%. Ces éléments nous permettent aujourd’hui d’être très sereins par rapport à l’hiver qui arrive », assure Agnès Pannier-Runacher.

Dans le même temps, la sécheresse historique ne permettait pas de compenser ne serait-ce qu’une petite partie de la perte de production nucléaire grâce aux barrages. Ainsi, la France s’est retrouvée importatrice nette d’électricité l’année dernière, un statut qu’elle n’avait pas eu depuis 40 ans. Le gouvernement avait alors dû réfléchir à programmer d’éventuels délestages, tout en lançant une grande campagne de sensibilisation pour réduire la consommation d’électricité dans le pays. 

Interrogée sur un éventuel risque de coupures cette année, la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher , l’assure : « Le risque qui pesait l’année dernière, c’était un risque de délestage organisé et je vous confirme aujourd’hui qu’il n’y a pas de risque délestage parce que nous avons travaillé, parce qu’EDF a travaillé à reconnecter ses réacteurs nucléaires sur le réseau. Parce que collectivement, nous avons baissé notre consommation d’énergie », se félicite-t-elle sur le plateau de La Grande interview. 

Les risques de délestages tournants sont faibles pour cet hiver, principalement en raison de la reprise de la production d’électricité d’origine nucléaire par rapport à l’an passé et à une baisse de la consommation d’électricité. Probabilités de coupures, causes, déroulement et horaires des délestages, exceptions, fonctionnement de l’alerte Ecowatt… 

Culottée

L’aplomb de Panier-Runacher,
encore trois ans ?

Dans le secteur de Port de Bouc, Bouches-du-Rhône,103 signalements de pannes électriques depuis août.

A Aix-en-Provence, 1.5K signalements depuis août: la dernière, en date du 9/01/2024, entre 10h00 et minuit, pendant deux heures;

A Marseille, 13.3K signalements,…

A Martigues, en soirée du 9/01, coupures de courant autour du centre ville: plusieurs quartiers impactés à partir de 21h30, avec retour à la normale annoncé vers 23h30… en pleine soirée télévisée. 1.700 clients totalement ou partiellement privés d’électricité.

Et toutes les pannes ne sont pas enregistrées sur les sites dédiés…

Une nouvelle augmentation en 2024

Les Français ont compris quel crédit accorder aux propos de la ministre et ils n’ont pas donc pas fini d’entendre parler d’électrons. Les prix de l’électricité devraient augmenter une nouvelle fois en 2024 de moins de 10%, promet Bruno Le Maire. « Nous avons toujours un bouclier électricité pour les très petites entreprises et pour les ménages, raconte le grand manitou de Bercy. Je rappelle que cette année, nous prenons encore en charge 37% de la facture des Français [un crédit à taux élevé à rembourser prochainement]. C’est l’écart entre les prix sur les marchés financiers de l’électricité et le prix que payent les Français sur leurs factures. Et nous maintiendrons le bouclier énergétique jusqu’à ce que le prix de l’électricité redevienne raisonnable », confirme-t-elle, assurant bien que les tarifs « augmenteront, mais pas de plus de 10% ». 9.99% ? C’est dérisoire… Youpie !

Macron relance le nucléaire après l’avoir bloqué

Les sénateurs vigilants sur la question des financements

Le second quinquennat n’aura-t-il d’autre feuille de route que de refaire ce que le premier a défait ? Les contours du projet de loi relatif à la souveraineté énergétique de la France se précisent et confirment un retricotage de la situation ante. Le gouvernement a transmis fin décembre au Conseil économique, social et environnemental (CESE), ainsi qu’au Conseil national de la transition énergétique (CNTE), deux articles de son avant-projet de loi. Dans un entretien à La Tribune ce dimanche, Agnès Pannier-Runacher, la ministre de la Transition énergétique, a levé le voile sur les orientations de ce texte attendu de longue date et qui pourrait être présenté en Conseil des ministres dans quelques semaines. Son objectif est de permettre à la France de sortir de sa dépendance aux énergies fossiles, en s’appuyant sur des modes de production d’énergie décarbonés, au premier rang desquels figurent le nucléaire et les renouvelables. Le projet de loi devrait ainsi confirmer le virage pris par l’Etat sur l’énergie nucléaire après le discours de Macron à Belfort, le 10 février dernier.

Ce texte de portée programmatique arrive tardivement. Il aurait dû être voté avant le 1er juillet, mais il est probable que les négociations entre l’Etat et EDF, sur la mise en place d’un nouveau tarif de l’électricité nucléaire, devant supplanter le mécanisme actuellement en vigueur d’accès régulé à l’électricité nucléaire historique (ARENH), aient repoussé son élaboration. Entre-temps, deux autres lois sur l’énergie ont déjà été adoptées par le Parlement : l’une relative à l’implantation d’énergies renouvelables sur le territoire, l’autre destinée à accélérer la construction de nouveaux réacteurs nucléaires. Une situation largement fustigée par les oppositions lors des débats à l’Assemblée nationale et au Sénat.

Jusqu’à 14 réacteurs nucléaires

En plus des six réacteurs EPR déjà annoncés, et qui ne devraient pas rentrer en service avant 2035, le gouvernement entend acter avec son projet de loi sur la souveraineté énergétique la construction de huit réacteurs supplémentaires à l’horizon 2050. « Pour 2050 nous avons besoin de huit réacteurs additionnels ou de l’équivalent de huit réacteurs nucléaires, puisque le projet de loi ne dit pas quelle technologie nous utilisons, selon un principe de neutralité technologique », a précisé la ministre ce lundi matin, au micro de franceinfo. Un souci d’objectivité qui pourrait faire grincer des dents, car le texte fait également disparaître l’objectif de réduction à 50 % de la part du nucléaire dans le mix énergétique français. Objectif fixé par la précédente loi du genre en 2015, issue de l’accord passé à l’époque entre les socialistes et les écologistes, et finalement reporté de 2025 à 2035 sous le premier quinquennat de Macron.

Cette suppression était attendue, dans la mesure où le Sénat était déjà parvenu à faire sauter cet objectif de réduction lors des débats autour du projet de loi relatif à l’accélération des procédures de construction de nouvelles installations nucléaires, en début d’année dernière. En conséquence, le gouvernement s’était engagé à actualiser ses objectifs de planification énergétique. Sauf qu’il ne devrait plus être question de données chiffrées. Ni en termes de nucléaire, ni en termes de renouvelables. Un choix visiblement assumé par Agnès Pannier-Runacher, pour qui il convient d’abord de se concentrer sur la diminution du recours aux énergies fossiles. « Je veux sortir de ce débat stérile qui a totalement paralysé notre production énergique ces dernières années, qui a consisté à opposer le renouvelable et le nucléaire », a-t-elle expliqué, toujours sur franceinfo. « Cette loi nous donne un objectif de sortie progressif des énergies fossiles. En 2030, nous aurons 45 % d’énergie décarbonée, en 2035, 60 % », a-t-elle estimé.

« Si l’on veut décarboner plus vite, le nucléaire sera essentiel »

« On ne pourra pas, dans une loi de programmation de cette nature faire abstraction de la manière dont nous allons compenser les énergies fossiles supprimées, ou bien nous serions des aventuriers. Le travail parlementaire se devra d’être un peu plus précis », relève le sénateur LR Daniel Gremillet, rapporteur pour la Chambre haute du texte sur la relance du nucléaire, à l’origine de la suppression de l’objectif de réduction de la part du nucléaire. L’élu salue la volonté de l’exécutif de construire d’autres réacteurs, ce qui vient appuyer la relance du secteur. « On se rend bien compte que si l’on veut décarboner plus vite, le nucléaire sera essentiel. Mais je ne suis pas certain que huit réacteurs supplémentaires soient suffisants. J’espère, dû moins, que le calendrier sera tenu ».

« 40, 50 ou 60 % de part de nucléaire ? La question est complexe et je ne suis pas sûr qu’il faille se donner des objectifs en termes de mix, le mieux est de fixer un cap de capacité et de puissance. Aujourd’hui, la priorité, c’est d’électrifier le pays et les usages », développe le sénateur communiste Fabien Gay, dont la famille politique a soutenu la relance du secteur. « Notre part de nucléaire va baisser mécaniquement, mais elle ne va pas baisser parce qu’on fera moins de nucléaire », a souligné Agnès Pannier-Runacher. Les nouveaux réacteurs viendront remplacer ceux qui arrivent en fin de vie malgré le « grand carénage », le programme de rallongement de la durée d’exploitation des centrales. La montée en puissance sur le renouvelable devrait aussi se poursuivre, même si ses contours demeurent assez flous.

« On est sur une marche forcée, un lobbying européen de la France pour placer le nucléaire en première ligne »

« Le fait de ne plus avoir de référence à des objectifs précis pour chaque mode de production laisse penser que le nucléaire sera amené à prendre toute la place », alerte le sénateur socialiste Franck Montaugé, membre du Conseil supérieur de l’énergie. « Le risque, c’est de décourager les envies d’investir sur notre territoire dans le renouvelable. Si jamais nous ne sommes pas en capacité technologique de tenir le calendrier annoncé sur le nucléaire, on risque de se retrouver dans un trou d’une dizaine d’années. Je dis qu’il faut continuer à pousser en même temps tous les curseurs ! »

D’autant que d’ici 2035, date attendue de l’entrée en service des premiers EPR, les EnR (énergies renouvelables) demeurent le principal levier d’action face aux énergies fossiles. Leur part n’a cessé de progresser depuis une dizaine d’années, pour atteindre 20,7 % de la consommation finale brute d’énergie en 2022, selon le mode de calcul retenu par l’Union européenne, indique le ministère de la Transition écologique. Ce qui toutefois place la France à la 14e place sur les 27 Etats membres. Publiée le 18 décembre, la note d’évaluation de la Commission européenne des projets de plans nationaux en matière d’énergie et de climat (PNEC) des États membres pointe les insuffisances de la France et s’inquiète de sa capacité à tenir les engagements pris en matière de réduction des émissions de gaz à effets de serre d’ici 2030. « On ne veut pas dépendre de la météo pour produire de l’énergie », a indiqué la ministre, ce qui implique de développer, aux côtés des installations éoliennes et photovoltaïques, des solutions de stockage.

« Le gouvernement est en train de mettre en place une construction politique pour mettre les Français devant le fait accompli, leur faire croire que le renouvelable n’est pas viable et que le nucléaire est la seule solution », s’agace l’écologiste Daniel Salmon, chef de file de son groupe sur ce dossier. « Alors que le monde entier a les yeux tournés vers le photovoltaïque, nous restons rivés sur l’ancien monde. On est sur une marche forcée, un lobbying européen de la France pour placer le nucléaire en première ligne, alors que l’EPR de Flamanville est un fiasco industriel et financier. »

Des « montagnes d’investissements »

Pour les sénateurs, au-delà des divergences qui peuvent exister sur le mix énergétique et la place du nucléaire, le principal point de vigilance concernera l’épineuse question des financements. « C’est notre plus gros sujet », glisse Daniel Gremillet. « Dans quelles conditions sera-t-on en capacité de relancer les investissements nécessaires ? Aujourd’hui encore, nous nous reposons toujours sur ce qui a été fait sous les présidences de de Gaulle et Pompidou », pointe l’élu des Vosges.

Sur les énergies renouvelables, communistes et écologistes ne souhaitent pas laisser les acteurs privés accaparer le secteur. « Nous pensons qu’il faut un grand service public de l’énergie, sans cela on n’y arrivera pas », estime Fabien Gay. « Nous n’avons pas les yeux de Chimène pour le privé. Un vrai service public permettrait un pilotage étatique et une meilleure implication des citoyens », abonde Daniel Salmon.

De son côté, EDF, déjà endettée à hauteur de 65 milliards d’euros, va devoir mobiliser un peu plus de 100 milliards d’euros dans les dix prochaines années : 50 milliards d’euros pour la relance du programme nucléaire, et 65 milliards pour la pérennisation des installations existantes. « Ce sont des montagnes d’investissements. Le rapport Pisani-Ferry-Mahfouz préconise 70 milliards d’investissements annuels jusqu’en 2030 pour la transition climatique. Nous en sommes loin. Surtout, personne ne parle de la dimension sociale derrière l’enjeu financier », pointe Franck Montaugé. « Car comment tout cela va-t-il atterrir en termes de tarifs pour le consommateur ? »

Les travaux du Sénat pris en compte

Le texte devrait également avoir un volet consacré à l’hydraulique, avec un renforcement des capacités de production des installations existantes. « On a trop maltraité l’hydroélectricité, alors que nous avons des capacités de production significative », soupire le sénateur Gremillet. Mais aussi des mesures sur la « régulation des prix » et la « protection des consommateurs ». Sur ce point, plusieurs propositions issues d’un rapport du Sénat sur les conditions d’utilisation de l’accès régulé à l’électricité nucléaire historique devraient être reprises par l’exécutif, nous confie Fabien Gay, l’un des corapporteurs. Notamment sur le renforcement de l’encadrement des contrats de fournitures, sur l’information des consommateurs ou encore sur les conditions de délivrance d’une autorisation de fourniture.

Agnès Pannier-Runacher annule une réunion: coût, plus de 100.000 euros pour l’IRSN

La ministre de la Transition énergétique a posé un lapin au secteur nucléaire

Agnes Pannier-Runacher

La concertation avec Agnès Pannier-Runacher est difficile. Elle n’a pas honoré son engagement à rencontrer les salariés de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) et de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), lundi 27 novembre, dans le cadre du projet de loi de fusion des deux organismes.

    Une annulation de dernière minute qui va coûter cher à l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). Lundi 27 novembre dernier, Agnès Pannier-Runacher devait rencontrer les salariés de l’IRSN et de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Cette réunion devait permettre d’apaiser les tensions concernant le projet de loi de fusion des deux organismes porté par le gouvernement.

    Des frais avaient déjà été engagés par l’IRSN, et l’établissement public se retrouve ainsi avec une facture de plus de 100.000 euros à régler, alors que, comme l’indique Le Canard enchaîné dans son numéro du mercredi 6 décembre, il a par ailleurs rappelé que l’Institut « doit encore trouver 15 millions d’euros pour boucler son budget 2024 ».

    COP28: avec une vingtaine de pays, Macron appelle au retour du nucléaire

    «Nuclear energy is back», clame Macron, « en même temps » que le derviche tourneur ferme Fessenheim

    COP28 : «Nuclear energy is back», Emmanuel Macron et une vingtaine de pays appellent au retour du nucléaire

    L’objectif de cette COP est de promouvoir des alternatives aux énergies fossiles. Une vingtaine de pays réunis à la COP28 à Dubaï se sont proclamés pour le retour du nucléaire et souhaitent que sa production soit multipliée par trois d’ici 2050. « Le nucléaire est une énergie propre, il faut le répéter« , a notamment insisté Macron.

    Or, par décision politique, en application de la loi du 18 août 2015, via la ministre de l’Environnement de François Hollande, Ségolène Royal, relative à la transition énergétique pour la croissance verte (plafonnement de la production d’électricité d’origine nucléaire), le Conseil d’administration d’EDF, par une délibération du 6 avril 2017 a bien voté « la fermeture de façon irréversible et inéluctable de Fessenheim », la nouvelle secrétaire d’Etat à la Transition écologique, Emmanuelle Wargon, les avait confirmées, en septembre 2019. François Hollande déclare à WWF : « On a un problème de dépendance parce que ce n’est pas bon d’avoir 75 % de notre énergie électrique qui dépend du nucléaire ». Et les réacteurs n°1 et n°2 sont mis à l’arrêt définitif, respectivement les 22 février et 30 juin 2020.

    Elisabeth Borne, alors ministre de la Transition écologique, avait signé, le 19 février 2020, le décret actant la fin de l’autorisation d’exploitation de la centrale nucléaire et asséné aux sénateurs, le 1er juillet 2020 : « L’arrêt de Fessenheim incarne l’écologie de responsabilité ».

    Tripler le nucléaire et le renouvelable

    Longtemps tabou lors des COP, l’atome redevient donc tendance. Le sens de cet appel lancé par une vingtaine de pays est de multiplier par trois la production d’énergie nucléaire dans les 27 prochaines années. L’objectif fixé est ambitieux mais cette déclaration n’a en réalité aucune portée contraignante. Ce qui n’empêche pas les critiques de la part de nombreux écologistes qui plaident pour une transition sans nucléaire.

    Un autre appel, plus consensuel, a été lancé en parallèle à Dubaï, par 110 pays : il fixe l’objectif de tripler la capacité des énergies renouvelables dans le monde d’ici 2030 .

    COP 28: Macron annonce des « paquets forestiers » avec deux pays étrangers

    150 millions de dollars pour l’Afrique et l’Océan indien

    Emmanuel Macron, le 2 décembre 2023, lors de la COP28 de Dubaï.
    Emmanuel Macron, le 2 décembre 2023, lors de la COP28 de Dubaï.

    Deux partenariats ont déjà été noués avec la Papouasie-Nouvelle-Guinée et la République du Congo, en attendant d’autres.

    Le président Macron a annoncé, samedi 2 décembre, à Dubaï, aux Emirats arabes unis, à l’occasion de la 28e Conférence des parties (COP28), la signature de deux partenariats pour des « paquets forestiers » à hauteur de 150 millions de dollars (138 millions d’euros) avec la Papouasie-Nouvelle-Guinée (100 millions de dollars) et la République du Congo (50 millions de dollars).

    Macron a également signalé qu’un troisième partenariat noué avec la République démocratique du Congo, à hauteur de 60 millions de dollars, est en cours de finalisation et que d’autres suivront d’ici à l’organisation de la COP30, en 2025.

    Partenariats scientifiques et économiques

    « Le fait que les forêts possèdent les ressources les plus vitales en matière de carbone et de biodiversité doit être rémunéré. Et nous devons rémunérer les pays qui protègent activement ces forêts, a expliqué Macron. Le grand paradoxe de notre monde est que, jusqu’à maintenant, nous avons dépensé beaucoup d’argent pour la reforestation, mais sans agir pour préserver les forêts déjà existantes. (…) Chaque fois que nous détruisons ces forêts, nous retardons la neutralité carbone. »

    Le président français souhaite donc mettre en place des partenariats « pays par pays », des « paquets forestiers » qui ont été finalisés ces derniers jours et annoncés aujourd’hui.

    Les partenariats comportent plusieurs volets, selon le président français : « un partenariat scientifique pour mesurer et contrôler le niveau de ces réserves vitales », « un partenariat économique » intégrant les populations indigènes et l’écosystème local, et un dernier volet destiné à promouvoir « des moyens de financement innovants, qui permettraient de générer des crédits carbone et biodiversité de qualité ».

    L’Elysée n’a pas fourni de détails dans l’immédiat sur ces crédits carbone ou la provenance des fonds destinés à ces partenariats. Les crédits carbone, très critiqués après des études ayant remis en cause leurs bénéfices pour l’environnement et les populations locales, feront l’objet de négociations à la COP28, une nouvelle régulation prévue par l’accord de Paris devant être adoptée.

    La sortie du charbon, une priorité

    Lors d’une autre conférence de presse, samedi midi, Macron s’est félicité du fait que la France « respecte depuis 2017 les objectifs qui sont les siens année après année ». Et de se vanter que le pays a réduit ses émissions de CO2 de plus 2 % par an. La France entend, en effet, réduire ses émissions de 55% en 2030 par rapport au niveau de 1990, conformément aux engagements européens. Jusqu’à présent, la France visait -40% d’émissions d’ici 2030, par rapport à 1990.

    Après une année 2020 peu significative, marquée en effet par la Covid, au cours de laquelle les émissions avaient baissé de 9,6 % par rapport à l’année précédente, l’année 2021 avait été marquée par un net rebond (+6,4 %) . On est revenu l’an dernier à une baisse tendancielle plus réaliste mais encore faussée. « On observe un retour à la baisse interannuelle des émissions avec la fin de l’effet rebond post Covid-19 », commente le Citepa (Centre interprofessionnel technique d’études de la pollution atmosphérique), dont la mission lui est confiée par le Ministère chargé de l’Ecologie. 

    Le président de la République a également rappelé que la France sortira « totalement du charbon en 2027 quand [elle aura] fini la conversion de [ses] centrales à charbon vers d’autres énergies qui sont non fossiles ». En attendant, depuis la loi Climat et Résilience ou simplement loi Climat-Résilience, promulguée le 22 août 2021, les deux centrales à charbon de France, à Cordemais (Loire-Atlantique) et à Saint-Avold (Moselle), ont l’autorisation de fonctionner plus longtemps pour éviter toute panne hivernale, et ce jusqu’à fin 2024, par le biais d’un assouplissement temporaire des normes d’émissions de gaz à effet de serre, a indiqué jeudi le ministère de la Transition énergétique.

    Il a également déclaré que les principaux objectifs étaient de « pousser les pays du G7 à montrer l’exemple à sortir le plus vite du charbon » et d’accompagner « les pays émergents, qui ont une responsabilité en la matière, parce qu’ils sont de grands consommateurs, à le faire, à travers plusieurs instruments », comme des programmes de « juste transition énergétique ».

    Défense du nucléaire civil

    Macron s’est également exprimé samedi sur le nucléaire civil en affirmant qu’il s’agissait d’une « énergie propre » et d’une « solution indispensable contre le changement climatique ». Il a également défendu son utilisation, en assurant qu’il permet la création d’emplois, une autonomie stratégique et une souveraineté, et que ses émissions de carbone sont faibles.

    La France fait, d’ailleurs, partie des vingt-deux pays signataires d’une déclaration commune appelant à tripler les capacités de l’énergie nucléaire dans le monde d’ici à 2050, par rapport à 2020, l’objectif étant de réduire la dépendance au charbon et au gaz, grand enjeu de cette COP.

    Vendredi, le président français avait affirmé que, « dès 2030, les énergies fossiles seront largement minoritaires dans le mix énergétique français », qu’il faudrait définitivement tourner la page du pétrole « d’ici à 2040-2045 », et celle du gaz d’ici à 2050.

    Transport ferroviaire : Alstom annonce la suppression d’emplois en France

    1.500 emplois sacrifiés dans le monde, pour réduire sa dette de 2 milliards d’euros

    Depuis le début de l’année, l’action Alstom a perdu
    47% de sa valeur.

    Le « grand Alstom » a déraillé. Devenu numéro 2 mondial du ferroviaire il y a trois ans en avalant le canadien Bombardier, le fabricant du TGV et des TER de la SNCF et des rames de métro de la RATP tombe de haut.

    En proie à de sérieuses difficultés financières, le Français Alstom a annoncé ce mercredi 15 novembre un plan de désendettement, avec réduction de coûts impliquant la suppression de 1.500 emplois.

    Alstom, plombé par des difficultés commerciales et financières, a annoncé ce mercredi 15 novembre un plan de réduction des coûts avec la suppression notamment de 1.500 emplois, soit 10% des fonctions commerciales et administratives. Le groupe ferroviaire se donne pour objectif une réduction de sa dette de 2 milliards d’euros d’ici mars 2025, via un programme de cession d’actifs et éventuellement, «en fonction des conditions de marché», une augmentation de capital, selon un communiqué.

    «Nous mettons en œuvre un plan d’actions global », notamment pour rassurer les agences de notation et tenir « nos objectifs à moyen terme», a prévenu le PDG du groupe, Henri Poupart-Lafarge, cité dans le communiqué de résultat. L’action Alstom a chuté mercredi de 15% à la Bourse de Paris. Depuis le début de l’année, elle a perdu 47% de sa valeur. Le 12 octobre, Moody’s a abaissé la perspective de la note d’Alstom, rapprochant encore l’entreprise de la catégorie spéculative. Ces résultats semestriels viennent assombrir le tableau et constituent un avertissement «d’envergure», dixit le cabinet de conseil Oddo BHF qui souligne la menace d’une dégradation.

    Les commandes ont chuté de 16%

    Début octobre, le constructeur ferroviaire a révélé une consommation excessive de trésorerie avec l’annonce d’un flux libre de trésorerie (free cashflow) attendu largement négatif sur l’exercice annuel 2023/2024, de l’ordre de -500 à -750 millions d’euros. Au premier semestre de son exercice décalé 2023/2024, cet indicateur, central pour l’estimation de la valeur d’une entreprise, s’établit à -1,1 milliard d’euros. La croissance de l’activité «a généré des besoin en en terme de stock, d’inventaire qui ont généré des besoins en cash important. Ils n’ont pas été financés par des rentrées d’argent à hauteur de ce qu’on aurait souhaité», a expliqué le PDG du groupe Henri Poupart-Lafarge lors d’une conférence de presse mercredi.

    La performance commerciale d’Alstom, dont les commandes ont chuté de 16% au premier semestre par rapport à l’an dernier pour s’établir à 8,4 milliards d’euros, a été «faible» a-t-il insisté. Les rentrées liées aux acomptes versés lors de la signature des contrats ont donc été décevantes. D’autres contrats plus anciens plombent le bilan du constructeur ferroviaire comme le programme Aventra, 443 trains destinés au Royaume-Uni et hérités du portefeuille de Bombardier Transport racheté début 2021, et qui a pris un retard considérable. La digestion de cette acquisition, réalisée il y a deux ans et demi pour 5,3 milliards d’euros, risque de durer encore un an et demi selon les prévisions de M. Poupart-Lafarge.

    Cessions d’actifs

    Le chiffre d’affaires du groupe s’est lui établi à 8,4 milliards d’euros sur le semestre, en légère hausse de 4,9% par rapport à l’année dernière, et le résultat net part du groupe est tout juste repassé dans le vert, à 1 million d’euros – contre une perte nette de 21 millions d’euros un an plus tôt. Le plan présenté par Alstom pour se remettre en ordre de marche vise à réduire la dette de 2 milliards d’euros d’ici mars 2025. Actuellement, elle s’élève à 3,4 milliards d’euros. Pour y parvenir, le groupe, qui fabrique trains et tramways, prévoit des cessions d’actifs de l’ordre de 500 millions à 1 milliard d’euros mais aussi une possible augmentation de capital.

    Les 1.500 emplois supprimés pour réduire les coûts le seront uniquement dans les fonctions commerciales et administratives et représentent 10% des effectifs de celles-ci. Le deuxième groupe ferroviaire mondial entend aussi se positionner sur des appels d’offre plus rémunérateurs, notamment dans le domaine des services, pour privilégier les prises de commande de qualité où la marge potentielle est plus importante.

    Changement de président : mise sous tutelle» ?

    La restructuration s’annonce profonde puisque le sommet du groupe va lui aussi être touché. Il a été décidé de dissocier les fonctions de directeur général de celle de président du conseil d’administration à partir de juillet 2024. Henri Poupart-Lafarge, PDG depuis février 2016 et reconduit à ce poste en juillet dernier, n’en sera donc plus que son directeur général. Pour le remplacer à la présidence, l’ancien directeur général de Safran Philippe Petitcolin a été choisi.

    M. Poupart-Lafarge a refusé de parler de «mise sous tutelle» et salué cette nomination comme «une très bonne idée». «On a un conseil d’administration dans lequel il n’y a pas tellement de grands industriels. Il a cette expérience. (Safran) est une activité de projet également, donc il a connu ce que sont des projets à long terme», a souligne l’actuel PDG. Alstom a d’ores et déjà annoncé son intention de ne verser aucun dividende l’été prochain.

    Corruption

    Des faits de corruption ont entraîné « la fragilisation d’Alstom », ce qui « a facilité le rachat de la branche énergie par GE avec des conséquences négatives sur l’emploi et très positives pour la rémunération des acteurs de cette fusion », avait estimé Anticor dans un communiqué au moment du dépôt de plainte.

    L’actionnaire principal d’Alstom est à 80,90 % un capiral flottant… En 2003, « l’entreprise était exsangue » et la moitié des emplois avait été supprimée. L’Etat avait dû venir à la rescousse, apportant 730 millions d’euros et prenant 21 % du capital. En contrepartie, la Commission européenne exigea de lourdes cessions.

    Le 9 janvier 2004, Alstom cède à Areva – aujourd’hui holding chargée de l’achèvement de la construction de la centrale nucléaire EPR d’Olkiluoto 3 en Finlande et détenu par le CEA et l’APE) son secteur Transmission et Distribution pour 913 millions d’euros. Fin 2005, Alstom cède à Barclays Private Equity son activité Power Conversion, qui prendra le nom de Converteam en avril 2006.

    02/06/2017

    Le 4 janvier 2006, Alstom décide de se départir de ses chantiers navals, les Chantiers de l’Atlantique, détenus à 84% par l’Etat français, et Leroux Naval, au profit du spécialiste norvégien Aker Yards. Or, Les Chantiers de l’Atlantique intéressent le secrétaire général de la présidence de la République Alexis Kohler au premier chef, à propos de leur vente à STX France (anciens Chantiers de l’Atlantique, à Saint-Nazaire), puisqu’il est apparenté à la famille du milliardaire italien, fondateur et propriétaire de la société MSC. Il est même alors soupçonné de prise illégale d’intérêts. Il est aussi celui qui supervisa plusieurs dossiers notamment la vente d’Alstom Power à General Electric (GE).

    Citez-moi un organe de presse qui rappelle qu’en 2014, Macron Emmanuel, alors ministre de l’Economie de François Hollande, avait validé la vente d’une partie des activités d’Alstom au géant américain General Electric. La cession avait fait couler beaucoup d’encre à l’époque. Aujourd’hui, fait-elle couler ce qui reste d’Alstom ?

    Accélération de la hausse des prix, la première constatée en août depuis le mois d’avril

    La faute à Biden, initiateur de la guerre en Ukraine auprès de Zelensky

    L’Insee a publié une première estimation, ce jeudi 31 août. Elle indique que l’indice des prix à la consommation s’établit à 4,8% en août sur un an, contre 4,3% en juillet.

    Un rebond préoccupant. L’inflation a atteint 4,8% en août sur un an, soit une hausse par rapport à juillet où l’indice des prix à la consommation s’était établi à 4,3%, selon une première estimation dévoilée ce jeudi par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), filiale de Bercy, aux mains de Bruno Le Maire.

    L’accélération de la hausse des prix constatée en août – est imputée notamment au « rebond des prix de l’énergie», globalement, ce qui est quelque peu surprenant en plein été caniculaire, avec notamment la hausse de 10% du tarif réglementé de l’électricité au 1er août, a détaillé l’Institut national de la statistique et des études économiques. Lien PaSiDupes

    La filiale de Bercy aurait été bien inspirée de dire la vérité en incriminant plutôt un rattrapage des prix consécutif au bouclier tarifaire sur les prix de l’énergie… Il aurait permis de limiter la hausse des tarifs réglementés de l’électricité à 31%, pour une hausse réelle de 150%. D’où, sans attendre la fin 2023, l’effet boomerang du bouclier tarifaire.

    Le bouclier tarifaire pour l’électricité a été mis en place en 2021 pour limiter la hausse des prix à 10 %. Depuis la mise en place de ce dispositif, le ministère de l’Economie a décidé de réévaluer les tarifs réglementés de vente d’électricité (TRVE ) de 4 % en 2022, puis de 15 % le 1er février 2023, avant la nouvelle hausse de 10% ce 1er août. Or, la Russie n’a pas franchi sa frontière ouest avec l’Ukraine avant le 24 février 2022…, mais il reste à effectuer un rattrapage de 120% pour éponger la dette publique concernant la seule électricité… Ce n’est pas un impôt obligatoire, mais ça y ressemble.

    Mis en place à la fin de l’année 2021, il a été prolongé par le gouvernement jusqu’à la fin de l’année 2023. Il permet de plafonner la hausse des factures d’électricité à 4 % et de geler les prix du gaz à leur niveau d’octobre 2021. Or, lors de l’explosion qui a endommagé le gazoduc Nord Stream en mer Baltique, en septembre 2022, l’Ukraine a été mise en cause.

    En revanche, alors que la France vivait une importante crise énergétique, Elisabeth Borne, alors ministre de l’Ecologie de Hollande, a signé la mise à l’arrêt absurde et définitive de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin) le 30 juin 2020. Les collectivités locales alsaciennes perdaient 2.000 emplois directs et indirects et 14 millions d’euros de rentrées fiscales. Le manque à gagner est largement plus important pour EDF, qui abandonne plus de 350 millions de marge dans l’affaire.

    La Suède et l’Espagne, devant l’Allemagne, fournissent à la France ses gigawattheures manquants. La Russie est le plus grand exportateur de pétrole et de gaz naturel vers l’UE… Et le gaz russe représentait environ 17 % des importations de la France avant l’invasion de l’Ukraine, contre 7% à présent. Le gouvernement travaille donc à diversifier ses approvisionnements, avec une envolée des importations de gaz naturel liquéfié (dont du gaz de schiste) et la ré-ouverture de deux centrales à …charbon, à Saint-Avold en Moselle et à Cordemais, près de Nantes, en Loire-Atlantique, en novembre 2022.

    Prochaine estimation à la mi-septembre

    L’inflation énergétique s’est ainsi établie à 6,8% sur un an en août, après une baisse des prix de 3,7% en juillet. Principaux moteurs de l’inflation ces derniers mois, les prix alimentaires ont bondi de 11,1% sur un an, une envolée moins rapide qu’en juillet (12,7%). 

    Alors que le gouvernement reçoit cette semaine les distributeurs et leurs fournisseurs pour les convaincre d’élargir les baisses de prix à un plus grand nombre d’articles, l’INSEE a constaté que les produits frais se sont renchéris de 9,1% sur un an en août (contre 10,6% en juillet). Les autres produits alimentaires coûtent 11,5% plus cher qu’en août 2022 (+13% sur un an en juillet).

    Du côté des produits manufacturés (+3,1% sur un an) comme des services (+2,9%), la hausse des prix s’est poursuivie en août à un rythme plus lent qu’en juillet. Le tabac s’est renchéri de 9,9% sur un an, après 9,8% en juillet.

    Indicateur de référence pour les comparaisons entre pays européens, l’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) a augmenté de 5,7% sur un an en août (5,1% en juillet). L’Insee doit publier mi-septembre une seconde estimation de l’inflation en août.

    Or, début août 2023, la Russie a subi des attaques de drones navals et aériens ukrainiens (deux bateaux sans équipage) contre sa base navale de Novorossïisk, sur la mer Noire, et contre la péninsule de Crimée. Elles auraient partiellement détruit un navire-citerne russe.

    La relance du nucléaire, votée par le Parlement français

    Macron ferme Fessenheim en juin 2020, mais décide en mai 2023 d’ouvrir 14 nouveaux EPR d’ici 2035

    Alors que la question de la légitimité de l’arrêt de Fessenheim continue de hanter le débat politique, Macron a obtenu du sénateur LR des Vosges Daniel Grémillet qu’il porte son projet relatif à l’accélération des procédures liées à la construction de nouvelles installations nucléaires à proximité de sites nucléaires existants (Fessenheim?) et au fonctionnement des installations existantes. Et le Parlement français a réparé les dégâts causés par le décret du 19 février 2020, signé par Elisabeth Borne, ministre de la Transition écologique et solidaire d’Edouard Philippe et Macron, en adoptant définitivement ce mardi le projet de loi de relance du nucléaire pour tenter de rattraper le temps perdu et le gaspillage d’argent public liés au sabotage de ce domaine d’excellence française par Macron pour obtenir en 2017 le vote écolo. Le président a reviré et fait voter six nouveaux réacteurs EPR à l’horizon 2035.

    Une semaine après un large soutien du Sénat, les députés ont voté ce mardi 16 mai le projet de loi de relance du nucléaire par 399 voix contre 100, la droite, l’extrême droite et les communistes votant pour. Les écologistes et la gauche radicale se sont prononcés contre et les socialistes se sont abstenus. Le projet de loi simplifie les démarches pour concrétiser l’ambition nouvelle de construire six nouveaux réacteurs EPR et lancer des études pour huit autres. Il est limité aux nouvelles installations situées en France dans des sites nucléaires existants ou à proximité.

    Jusqu’à quatorze nouveaux EPR, des sanctions durcies pour les intrusions dans l’enceinte des centrales, une accélération des procédures, des obligations de financement pour la recherche : à l’issue de la séquence des questions au gouvernement, ce mardi, les députés ont voté la loi de relance de la production d’électricité nucléaire en France.

    Dans le sillage du Sénat, les parlementaires ont levé un « verrou » posé en 2015 sous le président socialiste François Hollande et tiré par Macron en 2020. Le texte concrétise la « pause reglementaire » environnementale réclamée de l’UE par Macron.

    Il supprime ainsi l’objectif d’une réduction à 50% de la part de l’énergie nucléaire dans le mix électrique français d’ici à 2035, ainsi que le plafond de 63,2 gigawatts de capacité totale de production nucléaire autorisée. Il durcit parallèlement les sanctions en cas d’intrusion dans les centrales, avec une peine portée d’un à deux ans de prison et de 15.000 à 30.000 euros d’amende.

    Après les craintes de coupures de courant cet hiver sur fond de perte de souveraineté énergétique, la ministre française de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher loue un texte « majeur pour bâtir [reconstruire, en vérité] l’indépendance énergétique de notre pays », qui permettra « de produire une énergie abondante, compétitive et décarbonée ». Dans la matinée, elle avait réuni à Paris une quinzaine de représentants de pays européens pro-nucléaires, et tenter de peser sur la « stratégie énergétique » de l’Union européenne, alors que l’Allemagne ré-ouvre des centrales thermiques au charbon et que des agglomérations françaises font de vastes coupes de bois pour introduire la biomasse dans leur politique « vertueuse » de chauffe de leurs administrations. Paris, Lyon, Lille, Grenoble, Toulouse, Strasbourg, Montpellier, Nantes, Rennes, etc… comptent parmi les grandes métropole alimentées par des réseaux de chaleur biomasse, carbonée.

    « Matraquage effréné »

    Le réseau Sortir du nucléaire et l’ONG Greenpeace France ont « dénoncé le passage en force du gouvernement (français) sur un projet de relance du nucléaire hors-sol face aux impératifs climatiques auxquels il prétend répondre ».

    A l’Assemblée, écologistes et députés de La France Insoumise (LFI) ont ferraillé contre le projet de loi, en insistant sur la « dangerosité » du nucléaire et ses « tonnes de déchets ». Ils sont les seuls à militer pour une sortie de l’atome et le passage à 100% d’énergies renouvelables à partir de 2045. Sachant que chaque éolienne, c’est plusieurs tonnes de béton et que nous importons (en circuit long et carboné. Ex: Chine) les batteries de nos panneaux solaires et que leur recyclage pose problème. En France, les fabricants, importateurs, distributeurs ou propriétaires de panneaux solaires payent une redevance, liée à l’éco-participation. 

    La députée écologiste Julie Laernoes a dénoncé le « matraquage effréné pour faire oublier à la population les dangers du nucléaire et ses déboires technologiques et financiers ». Mais douze ans après la catastrophe nucléaire de Fukushima (liée à un séisme) au Japon, en 2011, les écologistes français reconnaissent avoir perdu du terrain dans « leur bataille culturelle » contre l’atome, à l’image des sondages qui montrent une adhésion grandissante au nucléaire.

    Comme le Parti communiste, la droite soutient, elle, le texte tout en critiquant « le tête-à-queue spectaculaire » de Macron sur la question. La crise énergétique déclenchée par la guerre en Ukraine a relancé le nucléaire, comme alternative aux énergies fossiles, dont le gaz russe, malgré la catastrophe ukrainienne de Tchernobyl, en 1986.

    Nucléaire : la France essuie un nouveau revers à Bruxelles

    La filière de l’énergie nucléaire demeure exclue du plan « Net Zero Industry Act » de la Commission européenne

    La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a détaillé les limites de l’appui de l’UE à l’énergie nucléaire.
    La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a détaillé les limites de l’appui de l’UE à l’énergie nucléaire

    Cette exclusion signifierait qu’elle serait privée des subventions de Bruxelles.

    Dans son discours du 24 mars à Bruxelles, Ursula von der Leyen a défini les limites de l’appui de l’Union européenne à l’énergie nucléaire, dans le cadre du règlement concernant la production domestique de technologies propres. Une gifle pour la France, qui défend au contraire l’intégration du nucléaire dans le « Net Zero Industry Act ». Plus inquiétant encore, un plan détaillé dans un « document de travail » recense les « technologies stratégiques à zéro émission » qui bénéficieront d’un « soutien particulier » de la part de l’UE. Le nucléaire n’y est pas mentionné une seule fois, alors que le secteur a de gros besoins de financement, comme le prouvent les difficultés actuelles d’EDF. Et que la France veut lancer un ambitieux programme de construction de nouveaux réacteurs.

    Voitures et énergie, les deux victoires allemandes

    « C’est Allemagne 2 – France 0 », ironise un familier des dissensions en cours entre les deux plus grandes puissances des Vingt-Sept. Car Berlin vient parallèlement de remporter une curieuse victoire dans un autre dossier emblématique de la transition écologique orchestrée par la Commission européenne. Le chancelier Olaf Scholz avait stupéfait ses partenaires européens en annonçant le 7 mars dernier que l’Allemagne ne voterait finalement pas le texte sur l’interdiction des moteurs thermiques à partir de 2035 – une mesure pourtant approuvée de longue date par l’ensemble des États membres.

    La Commission a finalement cédé : « Nous avons trouvé un accord avec l’Allemagne sur l’utilisation future des carburants de synthèse dans les voitures », a déclaré samedi le commissaire européen à l’Environnement, Frans Timmermans, sur Twitter. Traduire : un compromis a été trouvé in extremis, qui avantage les constructeurs automobiles d’outre-Rhin (BMW, Daimler, Volkswagen…), opposés à une interdiction totale dès 2035. « Les véhicules équipés d’un moteur à combustion pourront être immatriculés après 2035 s’ils utilisent exclusivement des carburants neutres en termes d’émissions de CO2 », a précisé le ministre allemand des Transports, Volker Wissing.

    Cette option ne satisfait pas les ONG environnementales, qui jugent la technologie des carburants de synthèse coûteuse, énergivore et polluante. Sans oublier que le développement des véhicules électriques entraînera une baisse progressive de leurs prix, ce qui pourrait diminuer l’attrait de voitures utilisant ces carburants de synthèse. À l’exception peut-être des modèles haut de gamme dont les constructeurs allemands sont justement les champions.

    « La France s’était inclinée face à ces délais, alors que les constructeurs nationaux n’étaient à l’époque pas prêts, s’agace un expert industriel. Aujourd’hui qu’ils le sont, Renault en tête, l’Allemagne obtient de modifier l’agenda à son profit. On aurait pu penser que l’exécutif allemand ferait – en échange – preuve de souplesse dans le dossier nucléaire. Et c’est l’inverse ! » Malgré des efforts persistants pour convaincre son plus important partenaire de modérer son opposition totale à l’atome, Paris échoue donc une fois de plus. Le temps presse. L’échéance du plan « Net Zero » voulu par l’UE, supposé répondre au plan « vert » américain de 400 milliards de dollars de subventions voté à la fin de l’année dernière, approche.

    La France a rassemblé une coalition

    « Le nucléaire peut jouer un rôle dans notre effort de décarbonation, c’est important », a concédé la présidente (allemande) de la Commission dès jeudi, lors de la première journée du récent sommet des Vingt-Sept à Bruxelles. « Mais seules les technologies à zéro émission que nous jugeons stratégiques pour l’avenir – comme les panneaux solaires, les batteries et les électrolyseurs – ont accès à l’ensemble des avantages et des bénéfices », a aussitôt ajouté Ursula von der Leyen.

    Pour ces industries « stratégiques », les besoins d’investissement totaux devraient s’élever à environ 92 milliards d’euros de 2023 à 2030, avec des besoins de financement public de 16 à 18 milliards d’euros, a précisé la Commission dans un document de travail publié en même temps que le règlement sur les technologies propres. « Cela fait plus de quatre ans que nous bataillons pour que le nucléaire, producteur d’une énergie décarbonée, soit inclut dans la nomenclature des énergies propres, rappelle un grand industriel français. À chaque fois, l’Allemagne –qui continue d’investir dans le charbon hautement polluant –s’y oppose. En ralliant de surcroît des pays comme le Luxembourg ou l’Autriche, pour renforcer sa position. »

    En face, la France a rassemblé dix partenaires européens dans une alliance pour l’énergie nucléaire. Le 28 février, ces onze Etats membres de l’UE (dont les Pays-Bas, la Pologne ou la République Tchèque) ont signé une déclaration à Stockholm pour « réaffirmer conjointement leur volonté de renforcer la coopération européenne dans le domaine de l’énergie nucléaire ». Mais l’objectif d’un financement européen pour la filière demeure très incertain.

    Le 49.3 n’est « pas un échec », nie Olivier Dussopt, âme damnée de Macron

    La réforme Macron des retraites passera-t-elle en force, faute de majorité démocratique ?

    Macron et Borne ont décidé d’imposer la réforme des retraites par le 49.3. Des motions de censure doivent être déposées ce vendredi. Sur RMC-BFMTV, le ministre du Travail (ci-contre) Olivier Dussopt a soutenu que cette procédure n’est pas un échec. Ce n’est pas un échec d’être dans l’incapacité de réunir une majorité de députés sur un texte de loi !

    7:04

    Le gouvernement choisit le 49.3, les oppositions préparent des motions de censure

    Après plusieurs heures de suspense, Macron a décidé que Elisabeth Borne doit dégainer l’article 49.3 de la Constitution pour faire passer en force la réforme des retraites, sans majorité à l’Assemblée nationale, sans vote. La première ministre a expliqué qu’il manquait quelques voix pour avoir l’a certitude’assurance de remporter la bataille dans l’hémicycle. Ce choix du 49.3 ouvre la voie au dépôt de motions de censure par les groupes d’opposition, avant 15h20 ce vendredi. Le RN a déjà fait savoir qu’il déposera la sienne et votera toutes les autres. Liot doit aussi déposer une motion de censure transpartisane, qui pourrait davantage menacer la majorité.

    7:12

    Des députés de la majorité déçus par le choix du 49.3

    Le gouvernement a décidé de ne pas soumettre son projet amendé au vote de la représentation nationale jeudi pour faire passer sa réforme des retraites. Un passage en force qui a choqué, que ce soit les Français, les élus de l’opposition ou encore certains députés de la majorité, tels ceux du MoDem. Lien BFMTV

    7:24

    Raquel Garrido confirme une motion de censure de LFI

    Dans « Apolline Matin » ce vendredi sur RMC et RMC Story, la députée LFI (Nupes) Raquel Garrido confirme que son groupe déposera une motion de censure contre le gouvernement Borne après l’utilisation du 49.3 sur la réforme des retraites. « Bien sûr. C’est le seul outil constitutionnel qui nous reste, souligne-t-elle. Cela dit, ça ne remplacera pas un vote sur le texte. La question posée n’est pas la même. »

    7:29

    Raquel Garrido votera « bien sûr » la motion de Liot et invite les LR à « aller jusqu’au bout »

    Députée LFI, Raquel Garrido confirme ce vendredi dans « Apolline Matin », sur RMC et RMC Story, que son groupe soutiendra la motion de censure que devrait déposer les centristes de Liot. Et elle attend que les députés LR qui ont poussé Elisabeth Borne à utiliser le 49.3 maintiennent leur position en ajoutant leurs voix à cette motion.

    « Bien sûr, je la voterai et j’aspire à ce qu’elle soit votée le plus largement possible. J’invite les députés LR à le faire. Il y a des députés LR qui viennent de mettre en difficulté le gouvernement. Je ne comprendrais pas que le jeudi, ils mettent gravement en difficulté le gouvernement, pour expliquer le lundi que le gouvernement doit continuer. Pourquoi fragiliser Elisabeth Borne le jeudi pour ensuite venir sauver le soldat Elisabeth Borne le lundi ? Il faut aller jusqu’au bout. Le gouvernement n’est plus à même de gouverner. L’échec de ce 49.3 est trop grave. Il provoque des choses dans le pays.

    7:35

    Des membres de la majorité « très mécontents » du 49.3

    Le changement de cap en dernière minute avec le passage en force a été un électrochoc dans la majorité. « On est tous sonnés », confie un député Renaissance. Il y a de la déception, de la frustration. « Je suis atterré par le choix du 49.3 », regrette un macronard.

    Les élus, MoDem notamment, ne cachent pas leur agacement. « J’aurais voulu qu’on vote. Après, il se passera ce qu’il se passera, ça n’a plus beaucoup d’importance. Nous, on souhaitait le vote. On est très mécontents du 49.3”, indiquent Bruno Millienne et Erwan Balanant.

    7:39

    Louis Margueritte, député Renaissance, sur RMC: « On aurait tous préféré qu’il y ait un vote »

    Louis Margueritte, député Renaissance, dans « Charles Matin » sur RMC:

    « Le débat a été nourri, avec beaucoup de concertations, de discussions. Bien évidemment, on aurait préféré un vote et c’est ce qu’on a cherché jusqu’au bout. On regrette de ne pas avoir été au vote. Mais aujourd’hui, il y a la motion de censure dans les mains des oppositions. A leur tour, les oppositions vont pouvoir engager leur responsabilité. C’est une réforme difficile qui demande des efforts à tout le monde, mais on a fait évoluer le texte. Il faut continuer à travailler sur l’explication de cette réforme. Cela ne s’arrête pas là, même si elle est impopulaire. Elisabeth Borne a porté très courageusement cette réforme, elle a engagé un outil constitutionnel. Elle a toute la confiance du président. On aurait tous préféré qu’il y ait un vote. »

    7:48

    La CGT bloque le périphérique à Paris

    Des militants de la CGT bloquent le périphérique ce vendredi matin, au nord de Paris.

    7:51

    Olivier Dussopt sur RMC-BFMTV à 8h30

    Rendez-vous à 8h30 sur RMC-BFMTV pour le « Face à face » entre Olivier Dussopt, le ministre du Travail, et Apolline de Malherbe.

    Pour mémoire

    7:59

    Les motions de censure ont-elles une chance d’aboutir?

    Trois motions de censure devraient être déposées ce vendredi et examinées lundi. Et c’est la motion transpartisane, portée par Liot, qui a le plus de chances d’obtenir une majorité de voix, en agrégeant les votes venus de toute l’opposition. La mission s’annonce tout de même ardue. Pour être adoptée, une motion doit réunir 287 voix. Soit l’intégralité de la Nupes, du RN, de Liot et au moins 30 députés LR. Et à ce stade, il manque une vingtaine de voix de députés de droite.

    8:10

    « Une opération coup de poing après le coup de force » sur le périphérique, à Paris

    Une grosse centaine de militants ont bloqué le périphérique intérieur, au ni porte de Clignancourt. Une manifestation sauvage organisée par la CGT, avec aussi des non-syndiqués, des cheminots, des énergéticiens, des enseignants, des étudiants. Ils ont allumé des fumigènes et chanté leur opposition à la réforme des retraites, en étant soutenus par des coups de klaxon des automobilistes dans l’autre sens, même si le ton est monté avec une autre personne au volant de sa voiture.

    « C’est une opération coup de poing après le coup de force avec le 49.3, explique Cédric, militant CGT, au micro de RMC. On estime qu’on est en état de légitime défense sociale. Le gouvernement passe en force, marche sur la démocratie et la représentation populaire, donc on prend la rue. »

    Les forces de l’ordre sont intervenues et les militants sont en train d’évacuer.

    8:11

    Darmanin fait état de 310 interpellations en marge des manifestations dans toute la France

    Au total, 310 personnes ont été interpellées jeudi en France dont 258 à Paris lors de manifestations contre le recours du gouvernement au 49.3 pour l’adoption de la réforme contestée des retraites, a annoncé vendredi Gérald Darmanin.

    « L’opposition est légitime, les manifestations sont légitimes, le bordel ou la bordélisation non », a poursuivi sur RTL le ministre de l’Intérieur en dénonçant notamment « des effigies brûlées » à Dijon et des « préfectures prises pour cible » en fin de journée jeudi. « Les places des églises et des villages, c’est pas des ZAD! », a-t-il dit.

    8:17

    La raffinerie TotalEnergies de Normandie à l’arrêt

    La raffinerie TotalEnergies de Normandie, où les salariés sont en grève mais où les expéditions se poursuivent, « sera arrêtée » à partir de ce week-end, a indiqué à l’AFP Eric Sellini, coordonnateur CGT au sein du groupe pétrolier.

    « Les salariés ont haussé le ton » et « les principales unités commenceront à s’arrêter à partir de demain » de manière à ce que « normalement, la raffinerie sera arrêtée ce week-end ou lundi au plus tard », a-t-il détaillé, au lendemain de l’annonce par le gouvernement de son recours à l’article 49.3 pour faire adopter la réforme des retraites.

    8:30

    « On peut encore gagner »: pourquoi l’intersyndicale attend le 23 mars pour sa prochaine mobilisation

    La date du 23 mars a été choisie par l’intersyndicale pour laisser le temps aux militants de mobiliser autour d’eux et de s’organiser, mais aussi pour laisser la place à une éventuelle motion de censure visant le gouvernement, une séquence politique avec laquelle les syndicats ne veulent pas interférer. Certains d’entre eux ont aussi émis le souhait de ne pas perturber les épreuves de spécialité du bac, qui ont lieu de lundi à mercredi.

    8:34

    Olivier Dussopt en direct sur RMC-BFMTV

    8:36

    « Pas d’échec » selon Olivier Dussopt

    Invité de RMC-BFMTV, le ministre du Travail Olivier Dussopt « ne croit pas » que l’adoption via le 49-3 soit un échec. « Ca aurait été un échec s’il n’y avait pas de texte », estime-t-il.

    Il pointe du doigt Les Républicains: « Effectivement il n’y a pas eu de vote car une partie du groupe LR n’a pas suivi la position de son parti ».

    Le 49-3: « Toujours un crève-coeur », selon Olivier Dussopt

    Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, estime que le gouvernement ne souhaitait pas utiliser l’article 49-3.

    « C’est toujours un crève-coeur. On aurait préféré un vote, on a tout fait pour. On a fait le constat qu’il n’y avait pas suffisamment de garanties », lance-t-il face à Apolline de Malherbe sur RMC-BFMTV.

    8:48

    Borne houspillée: « La violence est dans l’ADN de LFI », tacle Dussopt

    Olivier Dussopt assure qu’il a vécu le discours d’Elisabeth Borne, chahutée par de nombreux députés, avec « beaucoup de tristesse pour l’Assemblée nationale ». « La violence des propos et comportements, c’est ce que j’ai vu pendant tout le débat », note-t-il sur RMC-BFMTV.

    « Ca fait des semaines, des mois que nous avons des oppositions, en particulier La France insoumise qui ne cherche qu’à bloquer, abîmer… La violence et la contestation sont dans leur ADN (…)

    Il a également salué la « solidité » d’Elisabeth Borne dont il assure qu’elle n’a pas pleuré à l’issue de son discours: « La Première ministre ne pleure pas (…) Quand la politique devient aussi violente, il faut être solide et tenir la barre ». Comme Dussopt, Borne est un robot et c’est à elle que les Français doivent d’être dans la panade.

    En tant que ministre de la Transition écologique et solidaire, Borne a mené à terme l’arrêt de Fessenheim qui a pris effet en juin 2020 . L’arrêt définitif de la centrale de Fessenheim pour 2016 faisait partie du programme du socialiste François Hollande lors de sa campagne présidentielle de 2012. La mise à l’arrêt définitif du second réacteur est effectuée dans la nuit du 29 au 30 juin 2020. Elisabeth Borne qualifia alors cet arrêt de « moment historique » se félicitant d’avoir acté cette décision. Depuis, le pays connaît une pénurie historique d’électricité nucléaire, avec appel à la population pour qu’elle réduise sa consommation, et des dommages collatéraux sur le coût de la vie des Français, avec une inflation des produits de consommation pouvant s’élever à 20%.

    Entre janvier 2022 et janvier 2023, les produits premiers prix ont augmenté de plus de 20%. Dans le détail, la viande surgelée et hachée a vu ses prix s’envoler de 25 à 30%, sur un an. En dehors de l’alimentation, les produits d’hygiène sont les plus touchés par l’inflation.

    Borne au coeur de métal dit qu’elle a été « très choquée » par les huées des oppositions à l’Assemblée nationale alors qu’elle annonçait le recours au 49.3 pour faire adopter la réforme des retraites du gouvernement.

    Elle n’a pas hésité à mettre dans le même panier l’extrême gauche subversive qui braillait dans l’hémicycle et la gauche nationale, qualifiée d’extrême et pourtant calme et respectueuse, à quelques claquements près de pupitres, comme dans l’ensemble des travées.

    8:52

    Actions de blocage: « Ni juste, ni efficace », selon Dussopt

    Olivier Dussopt, ministre du Travail, a regretté les blocages des syndicats, notamment l’action « spontanée » de blocage du périphérique parisien ce matin.

    « Certaines actions ne sont pas justes finalement. Qui est gêné par un blocage du périph’ entre 7h et 8h? Les gens qui vont travailler. (…) Je ne suis pas sûr que ce soit ni juste ni efficace », juste-t-il sur RMC-BFMTV.

    9:05

    Motions de censure: « Nous verrons », lance Dussopt

    Avec le 49-3, le gouvernement engage sa responsabilité, et devra quitter le pouvoir si une motion de censure est déposée puis votée par au moins 287 députés sur 573. Un scénario peu probable mais pas impossible.

    « Pour qu’une motion de censure soit adoptée il faut une coalition suffisamment large ce qui implique que toute la gauche, tout le RN, tous les indépendants, et la moitié des Républicains votent tous ensemble… Nous verrons s’ils considèrent qu’ils peuvent former une majorité pour remplacer notre majorité », lance-t-il, semblant dubitatif.

    Olivier Dussopt en profite aussi pour tacler Jean-Luc Mélenchon et ses consignes:

    « On est dans une situation assez fantastique où M. Mélenchon qui n’est pas député décide de ce que vont faire LFI-PS-EELV… », tacle-t-il. Bien qu’il ne soit pas député, le révolutionnaire trotskiste, animateur de la NUPES, était présent dans la tribune des visiteurs…

    9:05 Motions de censure: « Nous verrons », lance Dussopt

    Avec le 49-3, le gouvernement engage sa responsabilité, et devra démissionner si l’une des trois motions de censure annoncées est déposée, puis votée par au moins 287 députés sur 573. Un scénario peu probable mais possible.

    « Pour qu’une motion de censure soit adoptée il faut une coalition suffisamment large ce qui implique que toute la gauche, tout le RN, tous les indépendants, et la moitié des Républicains (ils sont 59 élus et 2 apparentés divers droite) votent tous ensemble… Nous verrons s’ils considèrent qu’ils peuvent former une majorité pour remplacer notre majorité », lance-t-il, semblant dubitatif.

    Olivier Dussopt en profite aussi pour tacler Jean-Luc Mélenchon et ses consignes:

    « On est dans une situation assez fantastique où M. Mélenchon qui n’est pas député décide de ce que vont faire LFI-PS-EELV…« , tacle-t-il.

    9:22 « Il y a un risque que le gouvernement tombe? » juge l’ex-ministre des Transports Jean-Baptiste Djebbari

    « Il y a un risque que le gouvernement tombe », a estimé l’ancien ministre des Transports Jean-Baptiste Djebbari ce vendredi sur le plateau des « Grandes Gueules ». « Depuis décembre Elisabeth Borne n’arrive pas à convaincre les Français, les partenaires sociaux et n’arrive pas à solidifier sa majorité avec Les Républicains », a-t-il assuré sur RMC et RMC Story.

    « Contrairement aux 49-3 précédents, il y a un vrai risque que le gouvernement tombe », a conclu l’ancien ministre des Transports.

    Résumé de la journée du 11e recours au 49.3, vue par L’Humanité :

    Vers la construction de six nouveaux réacteurs nucléaires

    Les députés s’attellent à l’examen d’un projet de loi pour assurer notre indépendance énergétique

    Alors que le projet de loi de la réforme des retraites devrait connaître un tournant décisif jeudi 16 mars à l’Assemblée nationale

    Macron s’est laissé entraîner par la gauche anti-nucléaire à la fermeture de centrales ou d’unités, au prétexte de sûreté et de maintenance. Ainsi, pour gagner des voix écolos, a-t-il plongé le pays dans la dépendance énergétique, la pénurie d’électricité et l’endettement, dans un secteur où la France était souveraine et exportatrice. Et le voici maintenant qui soumet aux députés, ce lundi 13 mars, un projet de loi visant à accélérer la construction de nouveaux réacteurs nucléaires. Après son projet de loi de réforme des retraites qui pourrait nécessiter un nouveau recours à l’article 49.3 qui contourne finalement l’Assemblée nationale, l’examen de ce nouveau texte promet d’être aussi agité que le suivant, sur l’immigration. Macron ne cesse donc de créer des turbulences en agitant des sujets controversés qu’il a repoussés pendant cinq années pour conserver des chances de réélection, mais dont l’accumulation en fin de cycle vient bloquer toute vie publique et briser le lien social.

    Quatre jours d’examen sont annoncés au Palais Bourbon en première lecture, autour des promesses de Macron de bâtir six nouveaux réacteurs EPR à l’horizon 2035 et de lancer des études pour huit autres.

    L’exécutif mise sur la technicité du texte et le traditionnel soutien de la droite à l’atome pour une adoption du projet de loi sans trop de difficultés, dans le sillage du très large vote du Sénat fin janvier.

    Mais deux sujets vont enflammer les débats : la fissure « importante » opportunément révélée récemment dans le circuit de refroidissement d’un réacteur de la centrale de Penly (Seine-Maritime) et la disparition annoncée de l’Institut de sûreté nucléaire (IRSN), affiliée à cinq ministères, que l’exécutif veut fondre dans l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), dont le personnel est composé de 519 fonctionnaires, d’agents contractuels de l’Etat et d’agents mis à disposition par des établissements publics.

    Le gouvernement a glissé subrepticement cette réforme de la sûreté nucléaire par un simple amendement, adopté par l’alliance présidentielle majoritaire en commission de l’Assemblée. Mais elle suscite une levée de boucliers des syndicats de l’IRSN comme de l’ASN, de la gauche et des protestations jusque dans la macronie. L’intersyndicale de l’Institut a prévu une nouvelle journée de grève ce lundi.

    « La méthode n’était pas bien, trop rapide avec cet amendement. On va essayer d’atterrir », glisse un député du camp présidentiel. « La sûreté nucléaire, c’est un sujet très sensible, il ne faut pas donner l’impression qu’on flotte », met-il en garde.

    Farouches adversaires du nucléaire, les écologistes et LFI comptent bien s’engouffrer dans la brèche.

    « Passer par un amendement le démantèlement de l’IRSN alors qu’on a des problèmes de fissures » comme à Penly, là où un nouvel EPR doit être implanté, « c’est difficile à défendre », estime la cheffe du groupe écolo Cyrielle Chatelain misant sur les éoliennes et les panneaux solaires dénaturant les sols et non recyclables. « On a tout pour mener cette bataille de l’opinion », maintient-elle, par idéologie, en dépit de l’adhésion au nucléaire qui a nettement gagné du terrain dans les sondages, en pleine crise énergétique.

    Revirement

    Chez les macroniens, la députée des Hauts-de-Seine (Antony, Bourg-la-Reine) et rapporteure Maud Bregeon, distingue les « questions légitimes » sur l’IRSN, et les arguments utilisés pour « flinguer la filière » nucléaire par « idéologie ». Cette ancienne stagiaire à EDF plaide pour ne plus « avoir le nucléaire honteux ». Ce texte « va nous permettre d’atteindre la neutralité carbone » et une meilleure souveraineté énergétique, argumente-t-elle.

    Quand, en 2012, François Hollande est élu, il promet de réduire la part du nucléaire dans le mix électrique français. Chose dite, chose faite. En 2015, la loi pour la croissance verte prévoit une baisse de 76 % à 50 % de la part du nucléaire dans la production d’électricité d’ici 2025. Pour atteindre cet objectif, une vingtaine de réacteurs nucléaires devaient s’arrêter. EDF n’en a finalement fermé que deux : ceux de la centrale de Fessenheim.

    Un premier arrêt est ainsi acté par décret en 2017, sous la présidence Hollande, avant d’être annulé par le Conseil d’Etat. En février 2020, Elisabeth Borne, alors ministre de l’Ecologie, signe l’arrêt définitif du premier réacteur de la centrale pour le 20 février et celui du deuxième réacteur pour le 30 juin 2020. Les deux réacteurs sont alors stoppés. On peut considérer, pour le calendrier, que le Président parle de cinq ans de non-maintenance précédant le décret de février 2020, qui confirme la fermeture des deux réacteurs la même année. Soit une absence de maintenance entre 2015 et 2020.

    Le projet de loi vise à favoriser la construction de nouveaux réacteurs nucléaires

    27 novembre 2018

    En commission, les députés ont validé un ajout controversé réalisé par le Sénat, à majorité de droite : la suppression du plafond de 50 % de la part de l’énergie nucléaire dans le mix électrique français d’ici 2035.

    Il simplifie les procédures administratives. Il est limité à de nouvelles installations situées sur des sites nucléaires existants ou à proximité.

    Selon la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, cela permettrait « de ne pas ajouter un délai de deux à trois années à la construction d’un réacteur ».

    Les deux prochains EPR devraient être implantés à Penly, suivis de deux autres à Gravelines (Nord), selon les plans d’EDF. Agnès Pannier-Runacher a avancé l’objectif de 2027 pour « la première coulée de béton », et « 2035-2037 » pour la mise en service.

    Sans majorité absolue à l’Assemblée, le camp présidentiel enchaîne ainsi deux textes techniques sur l’énergie, en balançant successivement de gauche puis de droite dans l’hémicycle : un premier sur les renouvelables, définitivement adopté avec le soutien des députés socialistes, et celui sur le nucléaire que LR et le RN regardent d’un bon œil.

    Avant un troisième projet de loi plus politique, de programmation pluriannuelle, attendu au mieux en juin pour fixer des objectifs à atteindre pour chaque énergie.

    Les oppositions dénoncent un « saucissonnage » et reprochent au gouvernement de légiférer dans le désordre.

    En France, l’énergie nucléaire représente habituellement entre 70 et 80 % de la production d’électricité, mais Macron et Borne avaient décidé en 2015 la fermeture de 14 de ses 58 réacteurs, avant un revirement annoncé par le président Macron en faveur d’une relance.

    Pas de promesses non tenues?

    Carburants : TotalEnergies, contraint de plafonner le diesel et l’essence à 1,99 euro dans ses stations

    Macron avait pourtant voulu pénaliser les conducteurs de Diesel

    La motorisation diesel est dans le viseur des politiques publiques. Son extinction est programmée, mais à court terme, d’abord pour 2025, mais nos élus à Strasbourg ont finalement réalisé que les états-membres ne seraient pas prèts et ont donc repoussé l’échéance. La vente de voitures thermiques devrait être interdite dans l’Union européenne d’ici 2035, décision de nos eurodéputés en date du 8 juin 2022. Et puis, en septembre dernier, pour espérer pouvoir atteindre la neutralité carbone, plusieurs pays, dont la France, ont encore repoussé la fin des voitures diesel et essence à 2040… 

    Un « malus écologique », une majoration du prix d’achat de 50 à 10 500 euros, avait été instituée. Le dispositif du malus avait pour but d’orienter les achats de véhicules neufs vers les véhicules les moins émetteurs de dioxyde de carbone. Ce dispositif est en place depuis 2008. Les émissions des voitures neuves stagnant aux alentours de 110 g CO2/km, le barème du malus a été modifié en 2018 afin notamment de renforcer son effet incitatif. Pour atteindre les objectifs climatiques de l’UE, les voitures neuves devaient émettre en moyenne 95 gCO2/km à l’horizon 2021. Si le véhicule neuf acheté émettait plus de 119 gCO2/km, l’acquéreur devait s’acquitter d’une taxe, dite  malus. Le coût du certificat d’immatriculation du véhicule devait être majoré selon le taux d’émissions de CO2/km rejeté. Plus le modèle est émetteur de CO2, plus le malus augmente. A partir de 185 CO2/km, le malus est égal à 10 500 euros. Le malus s’appliquait aux véhicules immatriculés pour la première fois en France à partir du 1er janvier 2008.

    On n’en est plus là ! Dès le 1er janvier 2023, tous les véhicules émettant plus de 122 grammes de CO2/km devaient être pénalisés, contre 127 grammes en 2022. Le malus débute à 50 euros mais les montants augmentent ensuite de façon exponentielle : 1.504 euros à 150 g/km, 3.119 euros à 160 g/km, près de 22.000 euros à 200 g/km. C’est la théorie…

    Une piste imaginée par nos politiques déconnectés était de réduire la fiscalité sur l’essence et d’augmenter, dans les mêmes proportions, celle sur le diesel. D’abord, la baisse des cours du pétrole avait gommé l’impact du relèvement de la taxation sur les carburants au 1er janvier 2018. Mais la tension n’avait pas pour autant reflué et le rejet de la taxe restait une revendication populaire des « gilets jaunes ». Au Parlement, les oppositions réclamèrent une pause ou un arrêt du relèvement de la fiscalité écologique. Le gouvernement qui a jusqu’alors adopté une attitude de fermeté, invoqua les objectifs écologiques qui sous-tendaient les relèvements des taxes et mettait en avant les mesures d’accompagnement ciblées sur les ménages vulnérables.

    Jusqu’au bonus-malus écologique hérité du Grenelle de l’environnement, on incitait fortement à acheter des petits véhicules diesel au nom de l’action contre le changement climatique, un encouragement au diesel au détriment de l’essence. Mais avec le Grenelle, on invoqua des impacts sanitaires du diesel ce qui conduisit les pouvoirs publics à totalement changer leur fusil d’épaule, suscitant la colère des foyers famille qui avaient répondu aux incitations gouvernementales en achetant un modèle diesel et se retrouvant avec un véhicule dont le coût d’usage augmentait rapidement et la valeur de revente s’effondrait.

    Nos têtes pensantes imaginèrent que la bonne mesure fiscale consistait donc à réduire l’écart de fiscalité entre les deux carburants. Elles décidèrent de réduire l’écart en partageant le chemin en deux (1,5 centime de plus sur le diesel et 1,5 centime de moins sur l’essence). Il y avait là une voie qui permettrait d’amortir le relèvement des taxes sur les carburants tout en préservant les bonnes incitations écologiques. Mais en mécontentant tout le monde.

    Quand l’augmentation du prix du litre de gazole atteignit 14 centimes et celui d’essence +7 centimes d’euros, entre la première et la deuxième semaine de mars 2022, on s’interrogea. Le prix des carburants approchait la barre des deux euros. et pourtant, le baril de pétrole ne faisait jamais que retrouver son niveau de 2008. On mit en cause le cours du dollar et les surprofits des pétroliers.

    On découvrit que les prix du gaz et de l’électricité avaient été couplés, pensant qu’une hausse de l’un serait compensée par une baisse de l’autre. Mais l’explosion des cours du gaz entraîna la hausse de ceux de l’électricité sur le marché de gros européen, et de nombreux gouvernements appelèrent à opérer d’urgence un découplage. Mais aucune déconnexion magique entre le gaz et l’électricité n’est possible à l’échelle du Vieux continent, puisque ladite corrélation tient d’abord dans une réalité physique. Quand la part du nucléaire est mise à mal, « la flambée des prix de l’électricité montre clairement les limites du fonctionnement actuel du marché de l’électricité [nucléaire] », a admis la présidente de la Commission européenne, Ursula Von Der Leyen, appelant d’urgence à une « réforme structurelle » plutôt qu’au redressement du secteur nucléaire saccagé par les écologistes, singulièrement en France où, pour son élection, Macron a compté sur le vote vert. La France qui exportait de l’électricité nucléaire a dû en importer. Mais tous les carburants ont eu un coût en hausse en même temps. Le] de Macron aussi. Et également la remise en état et en oeuvre de nos centrales ou unités mises à l’arrêt.

    Ce plafonnement prendra effet le 1er mars et concernera les 3.400 stations TotalEnergies présentes en France.

    Plutôt que de réduire les taxes de l’Etat sur les carburants, Macron demande aujourd’hui à TotalEnergies un « nouveau geste » sur le diesel. Preuve que les finances de l’Etat n’en peuvent mais et que la dette publique atteint des niveaux stratosphériques. Or, ces taxes comptent approximativement pour 60 % des prix de l’essence et du gazole à la pompe.

    Les rabais à la pompe pourraient perdurer en 2023, au moins chez TotalEnergies. A partir du 1er mars, pas une seule station-service du groupe tricolore n’affichera de prix au-dessus de 1,99€/l pour l’essence et le gazole. La mesure – qui exclut les produits haut de gamme Excellium diesel et sans plomb 98 – sera mise en œuvre « ce samedi sur les autoroutes » et à compter du 1er mars dans toutes les stations du groupe, qui concentre environ un tiers des 10 000 stations françaises. Un geste bienvenu en cette période de vacances scolaires et de transhumances routières à travers l’Hexagone.

    Le dirigeant de l’énergéticien est venu en personne annoncer la nouvelle sur le plateau de TF1, mercredi soir. « La mesure que nous annonçons, c’est que dans quelque 3 400 stations-service de TotalEnergies en 2023, le diesel et l’essence ne dépasseront pas 1,99 euro », a déclaré Patrick Pouyanné. Le grand patron a répondu à l’appel de pied plus qu’insistant de Macron lors d’une visite à Rungis mardi 21 février. « Cette mesure pour tous protège nos clients contre des prix trop élevés », a-t-il insisté.

    Après avoir vidé les caisses, Le président de la République « souhaitait » en effet un nouveau « geste » des grandes entreprises pétrolières pour opérer des baisses de prix sur les carburants, comme « ça avait été fait l’année dernière » par le géant pétrolier. Le message avait déjà été passé et répété il y a quelques semaines par le gouvernement, après une déclaration dans ce sens du patron de Total… mais jusque-là sans effet.

    Le diesel risque de flamber dans les semaines à venir

    Alors que les prix des carburants sont repartis à la hausse depuis le début de l’année avec la fin des ristournes gouvernementales, un tel geste était donc très attendu. De septembre à décembre 2022, TotalEnergies avait accordé des remises à la pompe de 20 puis 10 centimes dans ses stations, pour un coût total de 550 millions d’euros. Cela s’ajoutait à une remise financée par l’État, qui a pris fin le 31 décembre et que le gouvernement ne souhaitait pas prolonger au nom de la « responsabilité budgétaire ».

    Plutôt que le rabais c’est le plafonnement qu’a donc choisi le groupe français car la ristourne s’appliquait quel que soit le prix à la pompe. Le 8 février, juste avant l’annonce des résultats du groupe, Patrick Pouyanné avait été très clair  sur le timing pour une éventuelle remise à venir : « Si le litre de gazole dépasse deux euros, TotalEnergies pourrait mener de nouvelles actions ciblées de rabais à la pompe », avait-il alors expliqué. L’embargo européen sur le gazole russe, en vigueur depuis début février, pourrait faire flamber le diesel à l’avenir. Ce qui inquiétait déjà TotalEnergies il y a 15 jours.

    Les prix à la pompe en France restent pour l’instant sous la barre symbolique des 2 euros. La semaine dernière, le gazole s’est vendu en France au prix moyen de 1,8382 euro le litre, et le sans-plomb 95-E10 à 1,8776 euro.

    Commission d’enquête ‘souveraineté énergétique’ : des auditions accablantes pour les dirigeants politiques français

    Entre hypocrisies, mensonges et incompétence

    La commission d’enquête de l’Assemblee nationale visant à établir les raisons de la perte de souveraineté et d’indépendance énergétique de la France a auditionné de nombreuses personnalités politiques dont Ségolène Royal, Lionel Jospin ou bien encore Manuel Valls.

    Ludovic Dupin

    Ludovic Dupin est directeur de l’information de la Société française d’énergie nucléaire.

    Valérie Faudon

    Valérie Faudon est Déléguée Générale de la Société Française d’Energie Nucléaire (SFEN) et Vice-Présidente de l’European Nuclear Society (ENS).  Elle est enseignante à Sciences-Po dans le cadre de la Public School of International Affairs. Elle a été Directrice Marketing d’AREVA de 2009 à 2012, après avoir occupé différentes fonctions de direction chez HP puis Alcatel-Lucent, aux Etats-Unis et en France. Valérie est diplômée de l’Ecole Polytechnique, de l’Ecole Nationale des Ponts et Chaussées, et de l’Institut d’Etudes Politiques de Paris. Elle est aussi titulaire d’un Master of Science de l’Université de Stanford en Californie.

    avec Ludovic Dupin et Valérie Faudon

    Atlantico : Certains passages comme celui de Ségolène Royal devant la Commission d’enquête souveraineté énergétique ont fait beaucoup parler. Que retenir de sa prise de parole ?

    Valérie Faudon : Ce qui est marquant dans les déclarations, et notamment dans celles de Manuel Valls et de Ségolène Royal, est que la décision de réduire à 50 % notre part du nucléaire est bien politique. Ségolène Royal explique ainsi que ni le parti socialiste, ni EELV n’avaient les moyens de faire une instruction sérieuse en 2011, et qu’elle n’a pas été faite non plus en 2015. Elle est d’ailleurs très honnête sur le sujet. Mais on dirait qu’elle ne se rend pas compte des conséquences que cela a pu avoir sur les employés de la filière ou la sécurité d’approvisionnement énergétique.  

    L’autre point marquant, c’est que le débat de ces dernières années a été centré sur l’opposition nucléaire/renouvelable alors que le vrai sujet était les 60% d’énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon) qui a été un point aveugle de la politique française. Les efforts pour sortir des énergies fossiles sont passés sous le radar, alors qu’ils sont les grands responsables des émissions de gaz à effet de serre du pays. A noter aussi que, avec la crise actuelle, nos importations d’énergie ont plus que doublé en 2022 et dépassé les 100 milliards d’euros.

    Et plus largement quels sont les faits marquants des différentes déclarations devant la Commission ?

    Valérie Faudon : Que ce soit avec François Hollande (qui n’a pas été auditionné) ou Manuel Valls, il semble qu’il n’y avait pas de volonté délibérée de leur part de faire du mal à la filière nucléaire, mais qu’ils n’ont pas mesuré ce qu’ils en faisaient. Cédric Lewandowski, directeur du parc thermique chef EDF, l’a bien dit dans son audition, une enquête interne de 2015 montrait que le moral des troupes chez EDF était très bas, il y avait eu des difficultés de recrutement.

    Ce qui est particulièrement préoccupant, c’est aussi le manque de préparation de ces annonces. Les politiques n’ont pas du tout compris que nous nous mettions en situation de difficultés d’approvisionnement. L’un des vrais angles morts des politiques est aussi celui de la consommation d’électricité. La sobriété n’est pas suffisante; pour sortir du fossile, il faudra aussi à long terme augmenter notre production d’électricité pour remplacer certains usages. Un bon exemple, dans les transports, est celui de la voiture électrique. Et nous sommes passés d’une situation de surcapacité au niveau européen à la situation inverse, sans le voir venir. La France a fermé ainsi 10 GW de capacités de production pilotable en 10 ans, incluant Fessenheim. On a vu la même tendance en Europe. Or, même si on développe les renouvelables, on a besoin de capacités pilotables, qui fonctionnent 24h/24 pour équilibrer l’offre et la demande d’électricité sur le réseau. Les auditions de Pierre Gadonneix ou d’Henri Proglio (anciens PDG d’Edf) montrent que ces derniers savaient qu’ils pourraient prolonger les réacteurs plus longtemps que prévu, mais qu’il faudrait maintenir la compétence de construction pour lancer un programme de renouvellement des réacteurs à partir de 2020. Cette idée s’est perdue en 2011-2012 avec l’abandon du projet d’EPR à Penly.

    Pour Manuel Valls, la réduction de 50 % du nucléaire « n’était le résultat d’aucune étude d’impact » mais d’une optique « uniquement politique ». Comment l’expliquer ?

    Valérie Faudon : La négociation sur le sujet au PS s’est faite entre les équipes de Martine Aubry et de Cécile Duflot, avant la primaire de la gauche. François Hollande est arrivé tardivement dans les négociations. La justification avancée par François Hollande à l’époque était, dans un entretien au Nouvel Observateur : « Je propose de réduire de 75% à 50% la production d’électricité d’origine nucléaire à l’horizon 2025. Exactement le même effort que les Allemands, qui vont passer de 22% à 0% en quinze ans. » Et évidemment on voit bien que l’Allemagne n’y arrive pas. Mais à l’époque il y avait une vraie admiration pour l’Allemagne en matière de politique énergétique.

    Yves Bréchet avait taclé l’inculture politique en matière énergétique et un personnel politique qui ne lisait pas les rapports d’experts avant de prendre des décisions. Est-ce que les auditions laissent transparaître ?

    Valérie Faudon : CE qui est clair, c’est que la question scientifique est compliquée pour un politique, et on l’a bien vu lors de la crise Covid où des experts donnaient en public des avis divergeants.  La parole scientifique doit être avant tout une parole collégiale, et il est important que des instances scientifiques soient mises en place et donnent des avis publics et documentés. C’est sans doute ce qui a manqué durant toute la période sur la question du nucléaire. Il ne s’agit pas pour le politique d’être scientifique, mais que le scientifique puisse s’exprimer et être une ressource pour le politique. Et cette expression a été mal organisée pendant au moins 10 ans. Le rapport « Futurs Energétiques 2050 », publié par RTE fin 2021, fruit de deux ans de travail et de concertation entre experts de l’énergie, a permis, en créant un cadre commun, les avancées que nous connaissons aujourd’hui.

    Ne faut-il pas rechercher les responsabilités aussi lors de la période Jospin/Voynet, eux aussi interrogés ?

    Valérie Faudon : Ce qui est étonnant dans le discours de Jospin à l’audition, c’est son explication sur l’arrêt de Superphénix et notamment le très court délai pour prendre cette décision, il explique avoir pu faire l’instruction en 1997 entre son élection et son discours de politique général 15 jours plus tard. Il déclare qu’il s’agissait avant tout d’une  décision industrielle. Mais l’instruction de ce dossier ne peut pas avoir été faite convenablement si rapidement. Superphénix était un projet important sur lequel des fonds étaient avancés, qui comptait pour l’industrie française, pour la recherche, etc.

    Pour voir la vidéo : cliquez ICI

    Quel bilan tirer de ces auditions ?

    Ludovic Dupin : C’est un très bel exercice qui remet en perspective les décisions de ces 20 dernières années. Les intervenants sont de bonne foi, on voit clairement que la parole scientifique n’a pas toujours été écoutée ou qu’elle n’était pas la priorité de l’agenda. C’est une source documentaire incroyable.

    Valérie Faudon : Chaque acteur rappelle bien quelle était la situation et sa position au moment où il était aux manettes, c’est un effort de contextualisation qui est important et nécessaire. Mais le cœur de la problématique, c’est la parole des experts, comment elle est orchestrée et prise en compte par le politique.

    Nucléaire: Macron réunit un conseil politique

    Définir une feuille de route du nucléaire français, de l’approvisionnement en combustibles au traitement des déchets.

    Macron va réunir vendredi 3 février un « conseil présidentiel de la politique nucléaire » pour fixer sa feuille de route et accélérer la relance de la filière, a fait savoir l’Elysée lundi.

    Cette réunion à l’Elysée, avec notamment les ministres concernés, interviendra un an après le discours du chef de l’Etat à Belfort: le 10 février 2022, il avait défini sa politique énergétique avec un vaste plan de relance du nucléaire civil, le développement des renouvelables et notamment de l’éolien marin, et une plus grande sobriété.

    « Un an plus tard, les devoirs ont été faits », se félicitent les ravis de son entourage, en voyant les résultats du plan de sobriété du gouvernement, l’adoption en bonne voie au Parlement du projet de loi pour développer les énergies renouvelables, et le vote du Sénat, en première lecture, d’un texte pour accélérer la construction de nouveaux réacteurs.

    Le conseil de vendredi va maintenant « définir une feuille de route qui ira de l’approvisionnement en combustibles au traitement des déchets », a expliqué l’Elysée. Il s’agira aussi de fixer un calendrier pour la construction de six nouveaux réacteurs et des petits réacteurs de type SMR, mais aussi pour la prolongation des réacteurs existants.

    Cette réunion aura lieu dans la foulée du premier conseil de la planification écologique organisé la semaine dernière par le président. A l’issue de celui-ci, Macron a affirmé que la France doit « doubler » son « taux d’effort » pour réduire ses émissions de carbone si elle veut atteindre ses objectifs en 2030.

    « Pour le président, c’est important de démontrer que sur ces grands enjeux de planification, les choses bougent et que les actes succèdent aux promesses« , a-t-on plaidé dans son entourage, alors que les organisations non gouvernementales ont une lecture plus critique du bilan environnemental du chef de l’Etat.

    Comment le prix de l’électricité peut-il dépendre du gaz ?

    Un système européen soutenu par Macron et auquel il refuse donc de renoncer

    EDF, poule aux oeufs d’or de l’Etat: il faudrait parler de
    la part des taxes (ici en 2019)

    Le président Macron a annonçé le jeudi 10 février 2022 à Belfort un programme ambitieux de renouvellement de la filière nucléaire française. Emboîtant le pas de son aîné, le général de Gaulle, il déclarait :

    Pour produire de l’énergie, en particulier l’électricité, nous avons une chance, c’est notre modèle historique. Le parc installé, le nucléaire.

    Aujourd’hui, la guerre en Ukraine est instrumentalisée pour occulter les fautes politiques de Macron sur plus de dix ans: l’argument écologiste du risque de l’atome, tant par les menaces à demie voilée du président russse, Vladimir Poutine, que par l’attaque stratégique de ses forces militaires sur les abords de la plus grande centrale nucléaire d’Europe, Zaporijia – de conception et de construction russes soviétiques -, les Français sont confrontés à une hausse dramatique des prix de l’électricité de gros et ce malgré la rente du parc nucléaire historique dont ils disposaient, avant son saccage par Hollande et Borne, puis Macron et Borne…

    Pourquoi les prix du gaz et de l’électricité flambent-ils depuis septembre 2021 ?

    Courbe de prix de marché gaz et électricité pour 2023

    Ce phénomène s’est accentué de façon spectaculaire depuis le début de l’année 2022, le gaz russe a augmenté de 60%, on peut donc parler d’envolée du prix du gaz, rétortion russe prévisible, sauf pour les énarques obtus de l’entourage macronard. Et Macron aggrave son cas en promettant, mercredi 4 janvier, des chars de combat légers français à Zelensky.

    Cette envolée du prix du gaz serait donc liée à des raisons internationales, voire géostratégique, selon la presse macronarde, puisque la France n’est pas productrice de gaz, elle importe entièrement ses besoins en gaz, notamment depuis la mer du Nord, de Norvège, et aussi, comme ses voisins européens d’autres pays, tel que la …Russie.

    On l’a vu, l’intox officielle veut que la géostratégie soit l’origine exclusive d’une flambée des prix du gaz, et Macron fait tout pour aggraver les relations en Europe.

    Pourquoi l’électricité se paie-t-elle au prix du gaz ?

    C’est la question à laquelle nous allons tenter de répondre dans cet article qui expliquera notamment le fonctionnement du marché européen de gros de l’électricité.

    • la hausse très importante de la demande mondiale et notamment en Asie,
    • la maintenance nécessaire des installations en Norvège,
    • l’action de la Russie qui retient sa production pour pousser à la mise en production du gazoduc Nord Stream 2,
    • le faible remplissage des stockages de gaz européens cet été à la sortie de l’hiver 2019-2020 du fait d’une mauvaise anticipation des hausses de prix du gaz,
    • le niveau très bas (un tiers) des stocks localisés en Allemagne et gérés par Gazprom (russe).

    Les mécanismes de marché à l’origine d’une flambée des prix de l’électricité

    Il n’y avait quasiment pas eu de montée en flèche du coût de production de l’électricité en France ces derniers mois.

    La part du gaz et du pétrole dans la production électrique française est de l’ordre de 7% et, en Europe, elle est de l’ordre de 20%: une partie du coût est liée à la construction des installations, tandis qu’en France, elle est liée à la relance des unités abandonnées pour des raisons électoralistes entre le candidat Macron et les écologistes. Donc, si on détaille la part du combustible, c’est moins de 10% du coût total de production de l’électricité qui dépend du gaz en Europe.

    Source : Connaissance des Énergies

    Donc ce n’est pas le coût de l’électricité qui a flambé du fait de l’augmentation du prix du gaz. Par ailleurs, la demande d’électricité n’a pas flambé non plus, elle est stable. Le prix de l’électricité sur le marché a flambé uniquement du fait du mécanisme de marché lui-même, activé par les traders de l’énergie, des spéculateurs sur le prix de produits énergétiques .

    Comparativement, si la France était restée dans le système des tarifs réglementés qui existaient du temps de l’entreprise publique, le prix n’aurait pas évolué ou quasiment pas, puisque les coûts n’ont pas évolué en globalité. D’autant qu’aujourd’hui l’ARENH permet aux acteurs de marché de couvrir une partie de leur coût à un prix fixe régulé. Mais, sous influence allemande, l’UE, toujours mal inspirée, a modifié les règles du marché.

    Un mécanisme de marché européen gommant les mix énergétiques régionaux

    Les prix de gros sur les marchés de l’énergie sont désormais calés sur les coûts marginaux. C’est-à-dire qu’à chaque instant le prix de marché est égal au coût de production de la centrale la plus chère de tout le réseau interconnecté européen – auquel Macron se dit néanmoins attaché – et ce même si la part de production de cette centrale représente une part infime de la production totale, car ce mécanisme de fixation des prix de gros est indépendant des quantités produites.

    Principe de la préséance économique

    Le principe de la préséance économique (merit order) consiste à démarrer les centrales de production, de la moins chère à la plus chère, au fur et à mesure que la demande augmente et à rémunérer l’électricité produite à un instant T au prix de la dernière centrale appelée à fonctionner pour garantir l’équilibre entre l’offre et la demande d’électricité et équilibrer la tension sur le réseau à 50 Hz.

    Le coût marginal de production maître étalon des prix de gros de l’électricité

    Ce prix, qui dépend non pas du prix moyen de l’électricité produite mais du prix de la dernière centrale marginale appelée à fonctionner, est applicable à toutes les centrales en production à ce moment-là, quelle que soit leur part relative dans la production du parc installé.

    Il y a donc un alignement du marché sur le prix marginal de production de la dernière centrale appelée par le gestionnaire de réseau (RTE pour la France). Autrement dit, si une centrale gaz fournit 1% de l’électricité du réseau interconnecté, le coût de production de cette centrale sera appliquée à 100% de cette électricité sur le marché de gros. Et donc en cas de forte tension en Europe sur la demande en électricité, c’est-à-dire en cas de mobilisation des centrales de production de pointe, le prix résultant sur le marché de gros sera bien supérieur à la valeur moyenne de la production au même moment.

    Ainsi, si le prix du gaz flambe sur les marchés du gaz, par effet de ricochet : dès qu’une centrale à gaz sera appelée en production, son coût de production s’appliquera mécaniquement à l’ensemble de l’électricité produite sur le réseau interconnecté européen, même si cette électricité est globalement produite à partir de barrage hydraulique ou de centrales nucléaires dont les coûts sont bien plus faibles et quasiment stables. En conséquence, le prix de gros de l’énergie ne reflète pas le mix énergétique de chaque pays et donc les choix politiques structurants du parc de production.

    Le CO2 entre dans l’équation du coût marginal de production des centrales gaz

    Et c’est sans oublié le prix du CO2 qui s’applique à la production électrique des centrales fossiles, et donc des centrales à gaz, qui surenchérit le prix de production des centrales à gaz et par effet mécanique du principe exposé ci-dessus de préséance économique, à l’ensemble de la production électrique, qu’elles soient d’origine nucléaire, hydraulique ou encore éolienne.

    Quand le gaz augmente, l’électricité augmente !

    De ce point de vue, en fonction de leur mix énergétique, tous les pays européens ne sont pas égaux, certains étant plus vertueux que d’autres, les consommateurs ne subissent pas l’effet mécanique du marché de gros européen les choix de la politique énergétique de leur voisin comme en témoigne cette carte.

    Des prix de gros de l’électricité corrélés en partie sur les prix du gaz

    Avec ce mécanisme de marché, les prix de gros sont corrélés aux prix du gaz et deviennent incontrôlables par la puissance publique et extrêmement volatiles.

    Ce qui pénalise les producteurs qui doivent faire des investissements très importants et qui font face à un prix très volatile qu’ils ne peuvent pas anticiper et donc à un risque financier important.

    Un mécanisme de marché qui impacte les consommateurs

    Et ce qui pénalise aussi évidemment les consommateurs, tout d’abord les particuliers puisque leurs factures vont augmenter pour refléter l’augmentation des prix sur les marchés de gros.
    Et ensuite les entreprises, PME/PMI françaises et électro intensives, qui ont besoin d’assurer l’approvisionnement électrique de leur outil productif et qui voudraient avoir une visibilité sur les prix, dit autrement un prix stable et lié aux coûts de production, pour pouvoir maîtriser le prix de vente de leurs produits et rester compétitif.

    Dans la situation actuelle c’est un problème pour tout le monde, même s’il y a certains consommateurs qui subissent la hausse des factures d’énergie et pas d’autres.

    Sur les marchés, les opérateurs s’échangent l’électricité au prix de gros pour ensuite répercuter la variation des prix sur leurs clients.

    Certains consommateurs ont des contrats de fourniture avec des prix fixes garantis sur plusieurs années, donc pour l’instant ils ne subissent pas les hausses de prix des marchés de gros. Ils subiront ces hausses plus tard au moment du renouvellement de leur contrat mais de manière très lissée.

    D’autres consommateurs ont des contrats indexés sur les prix de marché et donc ils subissent dès à présent ces hausses sur les marchés de l’électricité.

    Le bouclier tarifaire est-il une mesure efficace de protection des consommateurs français ?

    Comme vous l’aurez compris, l’augmentation du prix du gaz à des conséquences directes sur le prix de gros de l’électricité atteint des sommets mettant l’Europe sous tension.

    C’est pourquoi le mardi 1er mars 2022, Bruno Le Maire, Ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance a déclaré sur FranceInfo : “Je souhaite qu’on prolonge le bouclier tarifaire”.

    Un bouclier mis en place en septembre 2021 pour limiter la hausse à 4%

    Le bouclier tarifaire avait été annoncé par le Premier ministre, Jean Castex, le 30 septembre 2021 pour faire face à l’exceptionnelle hausse des prix de l’énergie observée depuis la mi-2021. La mise en place de ce bouclier tarifaire par le gouvernement visait alors à limiter à 4% la hausse moyenne des TRV (tarifs réglementés de vente) applicables aux clients résidentiels.

    Bouclier tarifaire : la guerre en Ukraine pérennise la crise des énergies

    Aujourd’hui, face à la guerre en Ukraine, les prix de l’électricité flambent à nouveau en Europe. Le bouclier tarifaire initialement conçu pour faire face à une situation exceptionnelle va perdurer sous l’action conjuguée de la guerre et de la Présidentielle en France.

    Les pouvoirs publics affirment que le bouclier tarifaire va résister et permettre de contenir la hausse des prix dans l’objectif de 4% annoncé en septembre 2021. Hausse des prix qui auraient dû atteindre près de 40% selon les estimations présentées le 10 janvier par Bercy.

    Toutes ces mesures pour contenir le prix de l’énergie représentaient déjà un coût pour l’Etat de 14 milliards d’euros sur 2021-2022, avant la guerre en Ukraine.

    Qu’en est-il de la rente du nucléaire ARENH promise aux Français ?

    Pour répondre à la situation de crise actuelle, le gouvernement a également augmenté de 20 TWh le niveau d’ARENH (initialement de 100 TWh) qui sera livré en 2022 et dans le même temps révisé à la hausse son prix à 46,20 €/MWh (initialement à 42 €/MWh). (Cf. communiqué de presse du 13 janvier 2022).

    Grâce à cette mesure portant sur l’ARENH, les fournisseurs vont donc pouvoir bénéficier de 20% d’énergie d’origine nucléaire en plus pour répondre aux besoins de leurs clients. Ce prix subit cependant une augmentation de 10%.

    Quelle politique énergétique doit mener la France ?

    On observe donc à la lumière de la crise actuelle les limites du modèle de mécanisme de marché construit sur le principe de la préséance économique et du coût marginal de la dernière centrale appelée qui conduit à une hausse dramatique des prix pour le consommateur final.

    Dans le même temps, le Gouvernement est obligé de prendre des mesures palliatives afin de faire bénéficier les consommateurs français de la rente nucléaire sans s’attirer les foudres de Bruxelles.

    L’énergie s’est déjà largement invitée dans la campagne présidentielle, certains prônant le renouveau du nucléaire, comme l’actuel Président-Candidat, Emmanuelle Macron, et d’autres, comme Yannick Jadot y étant totalement opposé et souhaitant au contraire augmenter de 3 000 éoliennes supplémentaires le parc existant qui en compte déjà 9 000.

    Comme chacun le sait, l’augmentation des énergies renouvelables pose le problème de leur intermittence. Or pour faire face à leur intermittence, les centrales de pointe de type CCGT (centrale gaz) sont fortement sollicitées, ce qui avec les mécanismes actuels de marché européen aurait tendance à maintenir artificiellement un prix de gros de l’électricité élevé.

    À n’en pas douter, la composante géostratégique, c’est-à-dire la dépendance au gaz et donc à la Russie, va devenir un critère de plus en plus prépondérant dans les choix de politique énergétique des 27.

    Au changement climatique, au renouveau de la filière nucléaire française, à la dépendance aux panneaux photovoltaïques chinois, à la transformation de nos campagnes et des littorales par les éoliennes, etc. Nos politiques français doivent maintenant composer de plus en plus avec la géostratégie du gaz, à moins qu’ils ne tentent de sortir des mécanismes de marchés européens !

    Hypothèse peu probable tant il est vrai que dans la période actuelle où les 27 appellent de leurs vœux à plus d’Europe, la cohésion et la solidarité n’ont jamais été aussi fortement mises à rude épreuve, par le Brexit d’abord, puis par la guerre en Ukraine ensuite.

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    L’économie française au bord de la récession début 2023, selon l’Insee

    Sur le mauvais bord, côté où elle va tomber

    La croissance tricolore devrait reculer (-0,2%) au dernier trimestre 2022 avant de se redresser très légèrement (+0,1%) en début d’année 2023. L’Insee a révisé à la baisse ses chiffres du PIB de fin 2022 (-0,2 point) en raison de la chute de la production industrielle dans les branches les plus énergivores et tous les problèmes de maintenance [ordre gouvernemental de mettre un terme à l’entretien, avant arrêt] dans les centrales nucléaires. L’inflation pourrait grimper en flèche à 7% en janvier prochain. [Nous y sommes…]

    A quelques jours des fêtes de fin d’année, les indicateurs passent au rouge les uns après les autres. Après un fort rebond en 2021 (+6,8%), la croissance se tasse fortement en cette fin d’année 2022. Dans sa dernière note de conjoncture dévoilée ce jeudi 15 décembre, l’Insee table sur une croissance du PIB négative à -0,2% au dernier trimestre 2022, un très léger rebond au premier trimestre 2023 (0,1%) et une accélération au second trimestre (0,3%).

    L’institut de statistiques a révisé de 0,2 point à la baisse ses prévisions pour la fin de l’année. Les prévisions du premier trimestre prochain ne prennent pas en compte les possibles coupures d’électricité et de gaz. Mais ces délestages potentiels pourraient faire vaciller certaines entreprises très dépendantes de l’énergie [Si ils ne viennent pas, la peur insuflée dans l’opinion aura été doublement fautive. Et comment, dès lors, justifier la récession: par le désastre provoqué en Ukraine par les Démocrates américains ?]. Pour rappel, une récession technique correspond à deux trimestres consécutifs de croissance négative. Même si l’Insee ne parle pas encore de scénario noir, l’hiver s’annonce douloureux pour le système productif. « L’économie française doit faire face à des chocs sectoriels depuis 2020. La pandémie avait d’abord affecté les services. La crise énergétique pénalise surtout l’industrie », a déclaré le chef du département de la conjoncture, Julien Pouget, lors d’un point presse à Montrouge. [Mais le grand planificateur de Macron, le Sieur Bayrou, va-t-il être enfin productif ?]

    Sur l’ensemble de l’année, les statisticiens tablent [parient] désormais sur une croissance de 2,5% contre 2,6% auparavant. De son côté, dans le budget 2023, le gouvernement projette toujours une croissance de 1% l’année prochaine [dans son incommensurable fourberie, espère-t-il se flatter alors de mieux?]. Mais cette prévision semble de moins en moins crédible aux yeux de nombreux économistes. En outre, de nombreuses incertitudes compliquent la tâche des économistes [et non de Bercy !]. Entre le prolongement du conflit en Ukraine [une abominable affaire pour les bras cassés ?], les conséquences du resserrement monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) et l’évolution de la situation sanitaire en Chine, les conjoncturistes sont plongés dans le brouillard [Les Français ont des motifs d’anxiété].

    Chute de la production dans l’industrie

    Ce « coup de mou » [guillemets ajoutées soulignant l’euphémisme] de la croissance [ou la plongée dans la récession] en fin d’année s’explique [à la bonne heure] par une chute de la production dans l’industrie. « En France, les climats des affaires se sont effrités mais sans chuter. En revanche, le moral est en berne dans les entreprises les plus énergivores », a ajouté le statisticien. En octobre [deux mois plus tôt], la production d’électricité est restée « très dégradée ». Résultat, les moteurs du tissu productif ont tourné au ralenti [0r, le risque de ruptures du service d’électricité s’éloignent].

    Les industries les plus énergivores exposées aux soubresauts de la production électrique ont flanché en octobre et novembre. « Cette baisse s’explique par tous les problèmes de maintenance sur le parc nucléaire français [« problème » largement identifié faussement du fait de la consigne du gouvernement de ne plus assurer l’entretien avant arrêt d’unités] et les perturbations dans les raffineries liées aux grèves du mois d’octobre », a souligné Julien Pouget [qui outrepasse ses compétences pour condamner le mouvement social].

    Sur l’année 2022, les problèmes d’approvisionnement électrique amputerai[en]t la croissance de 0,4 point de PIB. A ces chutes de production électrique s’ajoutent l’explosion des prix de l’énergie [relation de cause à effet] et celle des matières premières pour la plupart des branches. Du côté des services, l’activité est « atone » en cette fin d’année selon le département de conjoncture [et tout ça, sans récession, mot tabou ?].

    Consommation et investissements des ménages en berne

    Du côté de la demande, la consommation, traditionnel moteur de l’économie hexagonale, est en berne [L’atonie de la demande est un motif de préoccupation pour un Etat : elle se traduit par une inflation basse et une progression inadéquate des salaires et de l’emploi, avec un risque fort de montée de la colère sociale]. Les dépenses des Français sont en repli de -0,7% au T4 après un précédent recul de -0,1% au T3. Cette chute s’expliquerait par de moindres consommation d’énergie durant l’automne en raison des températures plus clémentes et des comportements de sobriété face à la crise énergétique. Les Français continuent de se serrer la ceinture dans les dépenses alimentaires et les achats de biens. La consommation pourrait légèrement repartir à 0,4% au premier trimestre 2023, puis 0,2% au second trimestre [sur quelles bases ?].

    Cette conjonction de crises [et cette accumulation de fautes politiques] assombrit amplement l’horizon pour les ménages. Résultat, les dépenses d’investissement des Français sont en chute depuis juin dernier et ne devraient pas s’améliorer dans les mois à venir. L’Insee anticipe un recul des investissements des ménages jusqu’à la fin du premier semestre 2023 [Macron osera-t-il pointer la frilosité des Français inquiets de l’avenir ?]. Ces chiffres médiocres se traduisent dans la production de logements individuels au ralenti [les taux bancaires grimpent pour les particuliers. Et l’Etat].

    7% d’inflation en janvier

    La surchauffe [hausse, en langage prosaïque du quotidien] des prix risque de se prolonger en début d’année 2023. L’inflation s’est propagée à l’ensemble des secteurs et des produits depuis fin 2021. « L’inflation pourrait atteindre 7% sur un an au début de l’année 2023 avant de refluer par effet de base », a indiqué Olivier Simon de l’Insee. « L’inflation alimentaire est devenue le moteur de l’indice général des prix à la consommation alors que les prix de l’énergie ralentissent en raison notamment de la baisse des prix du pétrole et de la ristourne sur les carburants à l’automne », poursuit l’expert.

    Dans quelques semaines, les prix de l’énergie pourraient à nouveau propulser l’inflation vers des sommets [Ce qui ne semble plus être le cas et met à bas la démonstration: on note la division par deux du prix de l’électricité depuis le début décembre]. En effet, la fin de la ristourne sur les carburants depuis la mi-novembre et la moindre protection du bouclier tarifaire vont venir alourdir les factures des Français à partir de janvier [à cela près que le prix de l’électricité ne poursuit pas sa trajectoire].

    Un pouvoir d’achat en baisse, des salaires réels en berne

    Dans ce contexte, l’inflation galopante risque de grignoter un peu plus le pouvoir d’achat des ménages [présentation cynique]. En effet, le salaire réel moyen par tête, c’est-à-dire en prenant en compte l’inflation, devrait reculer de 1,9% en 2022. « L’ampleur de ce recul serait inédite » depuis que l’indicateur existe souligne l’Insee. Cette baisse devrait se poursuivre au premier semestre 2023 en raison notamment de la surchauffe des prix et de la désindexation des salaires [des prix, depuis 1982].

    Pour rappel, à l’exception des travailleurs au SMIC, la grande majorité des salaires dans le privé en France n’est pas indexée sur l’inflation depuis le début des années 80. Dans le public, le dégel du point d’indice des fonctionnaires l’été dernier (+3,5%) ne permettra pas de compenser l’inflation de 2022 prévue à 5,3%. Au final, le pouvoir d’achat par unité de consommation (une unité de consommation correspond à un adulte dans un ménage) devrait se replier de 0,6%. Cette inflexion devrait se poursuivre au premier semestre 2023 selon l’Insee.

    La surprenante stabilité du chômage

    Malgré une activité au ralenti, le taux de chômage est relativement stable depuis la fin de l’année 2021, à 7,3% de la population active. Il devrait rester à ce niveau jusqu’à la fin du premier semestre 2023. L’économie tricolore [pour la troisième fois] a continué de créer des emplois tout au long de l’année 2022, avec près de 100.000 emplois créés [fussent-ils précaires] chaque trimestre. Ce rythme devrait cependant marquer le pas avec 45.000 emplois prévus au premier trimestre et 25.000 emplois prévus au second trimestre. « L’emploi a continué d’être dynamique au troisième trimestre 2022 avec 103.000 créations dans le secteur privé », a déclaré Olivier Simon. « Les contrats en alternance expliqueraient un tiers des créations d’emplois », a ajouté le statisticien.

    Cette croissance de l’emploi – supérieure à celle de l’activité – a sans conteste des répercussions sur la productivité. « La productivité reste en deça de son niveau d’avant crise sanitaire. L’essor de l’apprentissage explique environ la moitié de la baisse de la productivité. Les apprentis sont comptabilisés comme des salariés à temps complet alors qu’ils partagent leur temps entre l’entreprise et l’école », démystifie Olivier Simon. Parmi les autres facteurs avancés figure la rétention de main-d’oeuvre dans le contexte de fortes tensions des recrutements [confirmant un contexte de disponibilité restreinte].

    Article (allégé, commenté) de Grégoire Normand dans La Tribune (15 Déc 2022, 18:27)

    L’alignement de Macron sur Joe Biden est une faute participant à la mise en péril de notre économie

    « Au-delà de l’affrontement militaire, Emmanuel Todd, en anthropologue, insiste sur la dimension idéologique et culturelle de cette guerre en Ukraine et sur l’opposition entre l’Occident libéral et le reste du monde acquis à une vision conservatrice et autoritaire. Les plus isolées ne sont pas, selon lui, ceux qu’on croit. »

    Facsimilé de l’entretien d’Emmanuel Todd avec Le Figaro

    Dans son livre « La troisième guerre mondiale a commencé », paru en 2022 au Japon, Emmanuel Todd « penseur scandaleux pour les uns, intellectuel visionnaire pour les autres, « rebelle destroy », selon lui-même ». est clair et Florian Philippot le cite: lien TikTok

    Le saccage du nucléaire plonge les salariés de Cofigeo (William Saurin, Garbit…) dans le chômage technique

    800 salariés incertains de conserver leur emploi

    L’arrêt de quatre de ses usines, qui fournissent 80 % de sa production, « ne dépassera pas un mois », espère le groupe agroalimentaire (William Saurin, Garbit, Panzani, Raynal et Roquelaure…), qui a interrompu la production lundi de ses quatre principaux sites, suite à l’explosion des prix de l’énergie, selon un porte-parole. « L’objectif, c’est que la production reprenne le plus tôt possible », a indiqué le porte-parole. « On n’a pas de durée (…), on espère que ça (l’arrêt des usines) ne dépassera pas un mois », a-t-il poursuivi.

    Le coût de l’électricité finit par « submerger » le groupe

    Annonçant début décembre ces mesures prises pour « faire face à la hausse spectaculaire des coûts d’énergie », le président du groupe, Mathieu Thomazeau, avait fait valoir que l’entreprise ne pouvait « plus subir des vagues d’inflation qui finissaient par (la) submerger ».

    Cofigeo a mis à l’arrêt ses usines, partout à travers la France, à Pouilly-sur-Serre (Aisne), Lagny-sur-Marne (Seine-et-Marne), Capdenac (Aveyron) et Camaret-sur-Aigues (Vaucluse), qui fournissent 80 % de sa production et emploient 800 salariés, sur 1.200. Un accord d’activité partielle de longue durée (APLD) a pour ce faire été signé avec les syndicats représentatifs.

    La facture de gaz et d’électricité nécessaires à la cuisson et à la stérilisation des plats cuisinés a été multipliée par dix l’an dernier, une hausse qui s’ajoute à l’augmentation des prix des matières premières utilisées – notamment le bœuf, le porc et les tomates -, des emballages et du transport, selon la direction.

    « Il n’y a pas de risque de pénurie », le groupe ayant constitué des stocks, a toutefois assuré le porte-parole, rappelant que ses « produits se conservaient entre deux et trois ans ».

    Sur le nucléaire, Dominique Voynet a manipulé le gouvernement

    Dominique Voynet avoue l’ampleur du cynisme politique des écolos sans foi, ni loi

    Voynet se targue d’avoir enfumé les acteurs politiques sur le nucléaire

    Le nom de Dominique Voynet ne gagne pas à être connu, mais les chasseurs se souviennent trop bien de l’ancienne ministre écologiste de Jospin (juin 97- juillet 2001). Dominique Voynet avait fait descendre dans la rue nombre d’entre eux, suite à des projets de loi anti-chasse (voir notre article intitulé « Du 18 février 1989 au 14 février 1998 : les grandes manifestation de chasseurs.« )

    Aujourd’hui, alors que l’ancienne maire de Montreuil, Dominique Voynet, 64 ans, se fait oublier dans les media et que d’autres grands gourous d’EELV ont repris le devant de la scène pour tenter de faire interdire la chasse en France, un entretien passé de Dominique Voynet refait surface sur les réseaux sociaux et fait scandale.

    Et ça balance:

    L’entretien ne porte pas sur l’action gouvernementale de l’ancienne ministre contre la chasse en France, mais pour ses mensonges développés contre le nucléaire français. Elle raconte ainsi comment elle a pu, par une véritable manipulation, faire en sorte que la France s’aligne sur la politique européenne en la matière.

    A l’heure où on se demande si des coupures d’électricité vont paralyser le pays, que le gouvernement demande aux Français de réduire leur consommation de chauffage pour faire des économies d’énergies et que des centrales au charbon vont reprendre sérieusement du service, si carbonée soient-elles, le moins que l’on puisse dire c’est que cette vidéo de l’ancienne ministre écologiste est emblématique de l’écrasement du sens moral par l’idéologie.

    En 2019, à la suite des accusations de harcèlement sexuel (voire d’agression sexuelle), notamment sur Sandrine Rousseau, portées contre son camarade Denis Baupin, conjoint d’Emmanuel Cosse, patronne d’EELV et ex-minisre de Hollande, la féministe Voynet lui a apporté son soutien contre les présumées victimes, lors du procès en diffamation qu’il intente contre les media (Mediapart) ayant rendu l’affaire publique. Or, cette anesthésiste recyclée dans l’inspection générale des affaires sociales le qualifie alors avec indulgence de « dragueur » issu d’une « culture plutôt libertaire et soixante-huitarde ».

    « Pas de panique », raille Macron, suite à l’annonce de coupures d’électricité

    Macron a-t-il toutes les excuses qu’il se donne ?

    Depuis la République Tchèque,
    où il était en déplacement, Macron avait déjà appelé ses concitoyens
    au « calme » et au bon sens
    en assurant que le gouvernement est « mobilisé ».

    Le président Macron a évoqué la crise énergétique, mais aussi économique de la France. Sur TF1, il a dégagé sa responsabilité de la casse du nucléaire français en appelant la population à un effort collectif. Si elle n’est pas économe, elle n’aura à s’en prendre qu’à elle-même.

    « Je sais que les jours sont durs, que le coût de la vie pèse sur votre quotidien », a déclaré Macron dans un entretien accordé à TF1 et diffusé au journal télévisé de 13 heures du samedi 3 décembre. De retour de Washington, le chef de l’Etat a prédit un « ralentissement » de l’économie mondiale en 2023 et une possible « reprise » en 2024.

    Interrogé sur les possibles coupures d’électricité en France cet hiver, il s’est montré méprisant de ses concitoyens inquiets en affirmant qu’il faut raison garder et qu’il s’agit d’un scénario « extrême ». De même que le pouvoir d’achat des Français chuterait, selon lui, pour des raisons purement conjoncturelles, les coupures de courant seraient la faute de la population…

    « Pas de panique, ça ne sert à rien », a-t-il dit, supérieur et serein, sur TF1. « Si tous ensemble nous tenons le plan de sobriété qui a été présenté par le gouvernement […] alors, oui, nous pourrons passer même avec un mois de décembre et un mois de janvier froid cette période, ça dépend de nous », a-t-il insisté.

    Comme toujours, la France est « parmi ceux qui s’en sortent le mieux »

    Macron a admis que l’année 2023 sera « un moment un peu difficile de notre histoire » à cause du « ralentissement de l’économie mondiale », mais a espéré une « reprise qui devrait [indéniablement ?] arriver en 2024 ».

    Une fois de plus, il est tributaire des autres, mais se fait reluire.  Néanmoins, la France figure « parmi ceux qui s’en sortent le mieux », a estimé le président de la sixième puissance mondiale, depuis décembre 2021, et septième depuis cette fin 2022. La France était encore 5e en 2014, mais son déclassement s’est accéleré depuis…, avec les socialistes qu’il a servis à l’Elysée, puis au gouvernement de François Hollande. « On va continuer de tenir, on va absorber ce choc, et il faut maintenant [comme si c’était gagné] relancer les choses, par les réformes – sur le travail, l’éducation, la santé, les retraites – pour être plus forts », a-t-il ajouté.

    Car « l’année 2023, indéniablement, sera marquée par un ralentissement de l’économie mondiale, on le voit déjà poindre, plusieurs de nos voisins entrent déjà en récession », a averti Macron : quand je me regarde, je m’admire, quand je me compare je me gondole. Celui qui l’anticipe, ainsi n’a pas fait autant cas de la crise économique et financière internationale de 2007… « Il nous faut continuer le travail et nous préparer à une reprise qui, je pense, devrait arriver [indéniablement ?] dans l’année 2024 », a estimé le chef de l’Etat. « Nous avons tout pour sortir plus forts, plus grands de ce moment un peu difficile de notre histoire, et nous avons peut-être plus que beaucoup de nos voisins, donc nous allons y arriver », a-t-il laborieusement développé. Ca stratégie, c’est la méthode Coué.