Claude Sérillon, journaliste militant de France 2, en charge de la communication à l’Elysée

Un secret de polichinelle révélé au grand jour

Le journaliste est un ami de longue date du président Hollande

Hollande semble surgi des buissons et placé là par collage

Le portrait officiel illustre la difficulté de Hollande à occuper le large cadre de l’Élysée.

Redresser l’image de l’ami François: mission impossible

Avec talonnettes ?

Des talonnettes seraient un moindre mal… Une série de photos plus ou moins désastreuses ont filtré révélant le naturel peu flatteur du président, frappé par la foudre en plein vol vers l’Allemagne, Lilliputien passant en revue les Horse guards de la reine ou lunettes couvertes de pluie le 14 juillet. Si la calvitie du candidat PS avait été habillement dissimulée par les caméras du service public, les clichés issus de la mondialisation et de l’Internet ont fini de dégrader la communication du président. Lent à la détente, le calamiteux président a, semble-t-il, enfin pris conscience – au vu des sondages – de l’urgence de corriger la réalité par un relooking de son image dans l’opinion.

Alors le professionnel du réseau Hollande tombe le masque

Papy s’oublie ?

Alzheimer ou prostate ?

Le journaliste Claude Sérillon sort de l’ombre et rejoint officiellement le cabinet du président de la République, en tant que conseiller chargé de sa communication, et aura un bureau à l’Élysée.

Son arrivée était annoncée depuis plusieurs semaines, voire depuis sept mois et plus. « Claude, il était dans l’équipe de campagne », avouait finalement François Hollande, mi-novembre, dans un accès de sincérité.

Les deux hommes se connaissent et sont amis. L’ancien journaliste avait discrètement conseillé le candidat socialiste durant la présidentielle. Il l’avait notamment accompagné dans les studios de télévision lors du duel de l’entre-deux-tours avec Nicolas Sarkozy. Ruth Elkrief qui lui avait fait la bise d’encouragement aura-t-elle le même destin ?

Pour l’instant, Claude Sérillon ne souhaite pas en dire davantage sur la mission qui lui est confiée.

Ce qui est sûr c’est que la tâche est à la fois difficile et ingrate.

Le président a accumulé les photos floues ! Au sujet du mariage pour tous, la décision semblait tirée sur papier glacé quand soudain, devant les maires de France, Hollande opéra un imprévisible rétropédalage bientôt corrigé sous la pression de son camp dépité. Citons encore la vraie-fausse nationalisation de Mittal à Florange, qui donne du chef de l’État l’image ratée d’un président incertain. Dans les deux cas, le chef de l’État n’imprime pas la pellicule et n’impressionne pas non plus l’opinion.

Et que dire de la couleur de certains clichés ? Quitte à filer la métaphore, on peut voir que les contours du président Hollande, qui brandit parfois le drapeau tricolore du patriotisme fiscal, ne sont pas toujours très contrastés : est-il rose ou rose pâle, socialiste, centriste ou social-libéral ?

Valls garde pour lui le secret du gel capillaire…

Les illusions que les Français entretenaient sur le président se sont gravement altérées à l’épreuve de la crise et des « soubresauts » de son gouvernement d’amateurs pendant ces huit premiers mois de pouvoir sans partage. Les journalistes militants qui, pendant la campagne, avaient porté le substitut PS à Dominique Strauss-Kahn à bout de bras, ont continué d’entretenir le mythe de la « gauche sociale » et du changement. Devenu président, il n’a pas voulu déléguer sa communication à un autre qu’à lui-même. Procrastinateur et suspicieux, François Hollande n’a pas fait plus confiance aux communicants qu’aux militaires chargés de sa sécurité (lien PaSiDupes: par défiance, Hollande avait refusé la garde rapprochée qui lui était offerte).

La transparence élyséenne est opaque

Les conseillers du président sont priés de rester dans l’ombre, contrairement à la pratique de l’entourage de Nicolas Sarkozy. Seul Aquilino Morelle, conseiller politique et plume de François Hollande, était autorisé à jouer en plus le rôle de porte-parole officieux: la source bien informée des journalistes. (lien video)

//www.wat.tv/embedframe/263938chuPP3r8456731<div class= »watlinks » style= »width:640px;font-size:11px; background:#CCCCCC; padding:2px 0 4px 0; text-align: center; »><a rel= »nofollow » target= »_blank » class= »waturl » href= »//www.wat.tv/video/francois-hollande-sous-pluie-51997_2eyxv_.html » title= »Vidéo Fran&ccedil;ois Hollande sous une pluie battante sur les Champs-Elys&eacute;es sur wat.tv »><strong>François Hollande sous une pluie battante sur les Champs-Elysées</strong> sur WAT.tv</a> sélectionnée dans <a href= »//www.wat.tv/guide/actualite-info » class= »waturl alttheme » title= »Toutes les vidéos Actualité sont sur wat.tv »>Actualité</a> </div>

En huit mois, la cote de popularité de « Moi Président » a dégringolé.

La faute aux autres, expliquait son entourage, à la crise, aussi, et à l’opposition, tant de gauche que de droite. Sans compter les couacs, tensions internes, entre Filippetti-Cahuzac ou Moscovici et Montebourg, et les affaires au gouvernement, qu’il s’agisse des ambiguïtés comportementales de Cécile Duflot, du double discours du gouvernement sur Florange (pragmatisme d’un côté, menace de nationalisation de l’autre), des insultes de Montebourg ou de l’accusation de fraude fiscale contre J. Cahuzac, le ministre du Budget !

Mais pas un instant le président ne se remettait en cause, jusqu’à la censure par le Conseil Constitutionnel de son projet « historique » de taxation bidon à 75% des riches à la frange… Un tel amateurisme confirmait les craintes éveillées par la passivité de l’exécutif tout au long de l’été. Jean-Marc Ayrault a d’abord été tenu pour responsable et prié de renforcer son équipe après le départ d’Olivier Faure, avec l’arrivée à Matignon d’un sémillant conseiller, Bernard Candiard, un banquier de 64 ans (ex-directeur général du Crédit municipal de Paris), pour la cohérence ! Pour l’heure, Matignon n’a pas prévu de recruter un nouveau conseiller politique. « On verra à l’avenir si on en a besoin », estime-t-on, alors que le Premier ministre fait à nouveau l’objet de très nombreuses critiques suite à la censure de la taxation à 75% voulue par Hollande.

« Il y a un problème: on ne communique pas assez », décréta un matin le plus malin de l’entourage. Alors les branquignols se sont lancés dans une campagne en gros sabots sur le thème du « gouvernement au travail ». Pendant la trêve des confiseurs, l’entreprise était vouée à l’échec. D’autant que certains ministres choisis (Brick et Lebranchu ou Montebourg et Cahuzac étant recalés) ont fait tellement de zèle que l’opération a fait flop.

Toujours le même élément de langage ressassé ad nauseam d’un air important sur toutes les antennes fut la goutte qui fit couler le pédalo du capitaine. La décision en gestation s’imposa donc de toute urgence, quand, lors de l’incendie mortel de Gennevilliers, Cécile Duflot et Manuel Valls s’en allèrent étaler devant les caméras une compassion surjouée d’une offensante indécence.

Un défaut de spontanéité et de dynamisme à la Sarkozy

Un premier ministre autiste et un président timoré, le tandem verse au fossé. Suivant le vieux principe de communication, énoncé par Jacques Pilhan, le conseiller de François Mitterrand, puis de Jacques Chirac, François Hollande avait en effet raréfié sa parole depuis l’élection, même s’il lui arrivait de répondre encore aux SMS que certains journalistes pouvaient lui envoyer. A l’Élysée, tout restait dicté par un anti-sarkozysme primaire qui tenait lieu de conduite à tenir: la politique du changement consistait à faire en toute circonstance le contraire de ce qu’aurait pu faire l’ancien président. L’idée perdurait qu’il fallait éviter de mettre en scène l’agenda du président « normal ». « Ce qui compte ce sont les faits », expliquait-on. Mais les faits parlaient tellement d’eux-mêmes qu’il fallut bien envisager de les emballer. La présidence Hollande se vendait mal et les « actions » présidentielles risquaient de se retrouver sur ebay après les fêtes.

Les relations entre les journalistes et l’Élysée se sont tendues au fil du temps.

G. Garot, arriviste humilié, regarde avec envie la broderie au nom du président en bonhomme de neige. Ainsi les directeurs des rédactions de France Inter, France Info, RTL et Europe 1 ont-ils protesté auprès de l’Élysée après que leurs journalistes ont été tenus à l’écart du « pool » organisé par le service de communication de la présidence lors de la visite-surprise de François Hollande à Rungis, la semaine dernière. Ces « pools », censés être mis en place lorsque l’exiguïté des lieux (les halles de Rungis !) empêche l’accès de tous les journalistes, permettent en réalité d’organiser des déplacements officiels en cachette de l’ensemble des media mais laissent au souverain de l’Élysée le soin de sélectionner les bons journalistes qui les couvrent.

Ce matin encore sur France Info, Sylvie Pierre-Brossolette (Le Point) et l’ineffable et imbubable Laurent Mouchard-Joffrin (Libération) nous ont d’ailleurs chanté le grand air de la désillusion.

Claude Sérillon aura pour mission d’apaiser les relations du pouvoir avec les journalistes désenchantés. Son arrivée ne fait pas que des heureux à l’Élysée où elle risque de bousculer quelque peu la hiérarchie.

Valls préposé au noeud du président,
comme la camériste au vase de nuit du souverain

Hollande et sa camériste préférée,
(un Grand d’Espagne)
sous l’oeil égrillard de Mosco !

Valérie Trierweiler dégagera-t-elle …de l’espace et la twitteuse compulsive se laissera-t-elle reléguer dans les combles avec son portable ? François Hollande cherche en tout cas se libérer de sa concubine et de la gestion de son image. Il a déjà dû lui-même se redresser le noeud de cravate après un entretien télévisé.

Un électron libre du PAF

Pendant la campagne, Sérillon se dissimulait (ici 3e à gauche, derrière O. Faure et F. Lamdaoui)

Claude Sérillon, 63 ans, natif de …Nantes, dont Ayrault est aujourd’hui le maire, a conservé son allure juvénile, son air moqueur et son rire de castrat.
En septembre dernier, il quittait le canapé douillet du beau-père de Cahuzac, Michel Drücker, où il tenait une critique littéraire: comme Bruno Masure, il a écrit (des nouvelles, des romans et des essais) et le pouvoir aura tout loisir de lui faciliter l’accès à l’Académie française… En attendant, l’arrivée à la tête de l’État de son ami François Hollande lui ouvre de nouvelles perspectives.

Claude Sérillon a commencé sa carrière à Presse Océan en 1970 avec une simple licence et sans passer par aucune école de journalisme, avant d’intégrer l’ORTF en 1973 et Antenne 2 en 1975. Trois ans plus tard, il se distingue pour son militantisme: en charge de la revue de presse dans Antenne 2 Midi, il aborde l’affaire des diamants de Bokassa, mettant en cause le président Valéry Giscard d’Estaing. Sérillon est limogé et sa réputation de militant établie.

Dès 1981, il revient d’ailleurs à Antenne 2 dans les bagages de François Mitterrand, fait un passage par TF1 pour accéder à la présentation d’un JT de 20 heures, mais la taupe revient sur le service public en 1986 et prend les rênes du 20 heures. Rien que ça: talent oblige !
Mais une fois de plus le journaliste « indépendant » sera renvoyé en juillet 1987 pour impertinence militante à l’égard du pouvoir en place. Mais arrogance aussi, selon le milieu las de son arrogance d’intouchable. Sa mise au placard durera onze ans avant qu’il ne retrouve un poste et Olivier Mazerolle, nouveau patron de l’information de la chaîne, le chasse définitivement du JT en 2001, au profit de David Pujadas.
Mai 2012, c’est Pierre Salviac qui est licencié pour un tweet : lien

François Hollande répond ici aux questions du camarade Sérillon sur le référendum relatif au quinquennat, pour lequel il appelait à voter oui.

En janvier 2009, il annonce même publiquement sa candidature à la présidence de Public Sénat. Sûr de son affaire, il se retrouve ainsi face à Pierre Sled, Thierry Guerrier, Gilles Leclerc, etc. Au troisième tour, il se retrouve face au candidat Gilles Leclerc.

Avec ce sexagénaire, est-ce « la télé de grand-papa ? » qui revient à l’Elysée, s’est interrogé sur i-télé le député PS Jean-Christophe Cambadélis.
« C’est un spécialiste des media; il est là pour aider le président de la République à donner une image plus claire de sa communication« , a répondu l’élu parisien.

Les célèbres manchettes de Hollande:
bras cassés et manches longues, jamais retroussées

Sous couvert de l’anonymat, un autre proche du Château, a pointé le risque de « cacophonie ».
« François Hollande aurait dû nommer Claude Sérillon chef du service de communication. Là il ne fait que l’additionner au dispositif actuel, trois personnes (Christian Gravel, Claudine Ripert, Aquilino Morelle) qui déjà se tirent dans les pattes. Il n’y a pas de chef, ça va brouiller la communication, honnêtement je ne crois pas que ça va marcher« , a-t-il prédit.

Pour l’ex-ministre Brice Hortefeux (UMP) aussi, « il y avait déjà trois personnes » à l’Elysée pour la communication, « il y en a une quatrième, ça va être dense et agité. C’est le signe que ça ne marche pas ». « Bon courage à celui à qui on a fait cette confiance », a ajouté l’eurodéputé sur Europe 1.

Sérillon et Ceylac ont le bras longmais les manches plus encore:mimétisme avec le patron...
Sérillon et Ceylac ont le bras long
mais les manches plus encore:
mimétisme avec le patron…

Que faire de Catherine Ceylac ?

Sérillon est en effet le compagnon de l’ancienne actrice de théâtre Catherine Ceylac, journaliste de 59 ans passée par FR3 Bretagne et aujourd’hui affectée au service du « Thé ou café » de …France 2.