La manifestation contre la loi de Sécurité globale tourne aussi à la free-party à Poitiers

« Une consigne de particulière fermeté sera appliquée pour ceux qui fraudent les règles en vigueur« , a insisté Jean Castex.

La manifestation contre la loi de sécurité globale à Poitiers avait des allures de rave party.
La manifestation contre la loi de sécurité globale à Poitiers avait des allures de free party
et dans le refus des distances physiques. 

Lors d’une courte allocution à l’issue du Conseil de défense sanitaire de l’après-midi du 29 janvier, Jean Castex était revenu sur les dérives des comportements observées depuis le début de la mise en place du couvre-feu. Le premier ministre avait promis de « la fermeté »: « les dérives de quelques uns ne sauraient ruiner les efforts de tous« … La réponse n’a pas tardé, en forme de défi. S’il ne fait encore rien pour faire respecter ses décisions, son gouvernement est fini.

Entre 500 et 700 personnes ont manifesté contre la loi de sécurité globale ce samedi 30 janvier à Poitiers. Etat d’urgence sanitaire ou pas état d’urgence. Dans le défilé, des associations et des collectifs de DJ de techno étaient prévus pour provoquer la préfecture. Le défilé a été ce qu’il devait être: en ressemblant à une contestation politique, la manifestation politique aurait moins marqué les esprits qu’une nouvelle teuf de provocation qui assure le buzz.

Une parade des libertés à Poitiers a rassemblé entre 500 personnes selon la police et 700 d’après les organisateurs. Ils ont manifesté contre la loi de sécurité globale à l’appel d’une vingtaine d’associations et de syndicats. Pour dénoncer la précarité de la jeunesse et l’absence de culture, des collectifs de DJ de techno ont aussi rejoint le mouvement pour le septième samedi de mobilisation. La manifestation a eu des allures de teuf.

Avec deux camions remplis d’enceintes, le cortège s’est bien fait entendre. Les manifestants, surtout des jeunes se collent aux baffles, se déhanchent sur la musique. Certains ne sont là que pour ça. D’autres militent aussi comme David. « J’en ai marre qu’on me bafoue mes libertés, qu’on me dise ce que je dois faire », témoigne-t-il. 

Le discours est le même pour tout autre militant du cortège: comme les générations passées de gauchistes, il veut aussi plus d’égalité. « Comme tout le monde, on en a assez de ces restrictions et on est là aujourd’hui pour demander un peu plus d’égalité. Pourquoi est-ce que les policiers auraient plus de pouvoir qu’ils n’en auraient besoin ? « , questionne le militant libertaire. 

Plus de reconnaissance pour la culture techno

« La litérature musique, c’est la base. Que ça soit dans une boite de nuit ou que ça soit dans un champ, c’est la même chose. On est là pour avoir du plaisir et on n’a pas à nous enlever ces droits-là« , estime Chloé, dont le sous-ministère de l’égalité de tous les genres (pourquoi seulement les femmes et les hommes?) veut faire une ingénieure, lais qui est membre d’un collectif de techno. 

Faire venir des jeunes grâce à la techno, c’est le pari, réussi, de François Bourry de ‘Solidaire’, syndicat révolutionnaire trotskiste dans la Vienne: l’important, c’est la déstabilisation, peu importe le moyen. Il voulait aussi mettre en avant la précarité des jeunes et du monde de la culture. Et la souffrance psychologique des jeunes, alors? A la fin, la manifestation s’est vraiment transformée en teuf sur la place de la mairie, avec des gestes barrières « pas totalement » respectés.

Ils forcent la sortie d’un Carrefour avec des caddies remplis

Pour ne pas payer, ils se déclarent militants

Des « militants en lutte contre la précarité » se sont servis samedi dans un magasin Carrefour à Paris pour prendre des « produits de première nécessité« .

Une soixantaine de voyous se revendiquant « non-violents«  se sont emparés de produits « essentiels » au préjudice d’un magasin Carrefour Market du XIIIe arrondissement de Paris, ce 30 janvier 2021, peu avant 11 heures.

Le Carrefour Market laisse partir les pilleurs humanitaires, sans preuve

Pour faire croire à du militantisme, les escrocs ont déployé une banderole avant d’entrer dans le magasin et de piller plusieurs rayons de l’hypermarché de la Porte d’Italie, à deux pas de Bercy.

Après des négociations (on se demande ce qu’il y avait à négocier ! ), le magasin les a laissés repartir avec des chariots débordant de produits alimentaires et hygiéniques. Des policiers ont toutefois procédé à des contrôles d’identité. Pour la bonne forme.

Le directeur du magasin a souligné des « moments de tension » et regretté la mise en danger des clients. « Carrefour étudie les suites à donner en matière judiciaire », a indiqué une porte-parole de l’enseigne.

Le magasin a ensuite été fermé pendant une heure, pour permettre aux employés de reprendre leurs esprits.

« Nous sommes un collectif de personnes en précarité investies dans la solidarité et nous avons décidé de mener cette action politique pour alerter sur la crise sociale », a raconté une animatrice de l’opération.

On notera l’écriture inclusive, signature de la gauche extrême

« L’Etat ne fait rien pour les personnes précaires »

« Nous déplorons vivement de tels agissements qui ont suscité une vive émotion parmi nos clients et nous saluons le professionnalisme de nos équipes qui ont su éviter la confrontation et fermer le magasin dans le calme », a réagi la porte-parole du groupe Carrefour.

Une autre activiste a tenté de justifier l’illégalité de cette action coup de poing par son  aspect « absolument non violent », jurant bien que les produits seraient redistribués à des personnes en situation de précarité « notamment à des mères isolées, des cantines et des étudiants ». Depuis quand les cantines acceptent-elles des produits dont la provenance n’est pas certifiée par un organisme habilité ?

« Ce n’est pas une action ponctuelle: c’est un appel public à dénoncer la crise sociale », a-t-elle proclamé, confirmant l’intention plus subversive que solidaire. Avant de prétendre que « l’Etat [c’est-à-dire les contribuables, qui apprécieront le prix que la gauche accorde à leur solidarié] ne fait rien pour les personnes précaires, nous, on agit ».

Carrefour Market ItalieDeux, cible favorite de plusieurs opérations de l’extrême gauche

Le activistes ne distribuent pas ce qui leur appartient… Le 28 mars 2009, un militant du collectif « l’Appel de la pioche » distribuait aux clients des produits pris dans les rayons d’un centre commercial. µ

28 mars 2009 — Un militant du collectif « l’ Appel de la pioche » distribue à un client des produits pris dans les rayons d’un centre commercial

Ci-dessus, on assiste à la mise à disposition – d’autorité – de Ferrero Rocher qui, jusqu’à plus ample informé, ne sont pas des « produits de première nécessité » et, au hasard, sans aucun critère social…

En juin 2011, une vingtaine de personnes, des chariots chargés de nourriture prise dans les rayons du Carrefour Market du centre commercial Italie 2 (XIIIe arrondissement), avaient installé une table au milieu du rayon fruits et légumes et invité les clients à « grignoter les marges de Carrefour ». Le collectif L’appel et la pioche, lié au NPA du révolutionnaire trotskiste Olivier Besancenot, avaient revendiqué l’opération pique-nique contre la hausse des prix dans la grande distribution, un délit de grivèlerie.

Il se passe d’ailleurs toujours quelque chose dans ce Carrefour Market. En février 2018, la CFDT (réformiste ?) organisa une manifestation contre le plan 2022 annoncé par Alexandre Bompart devant le Carrefour Market Place d’Italie dont était annoncé le passage en location-gérance, avec plus de 160 salariés concernés et, pour chacun, une perte d’environ deux mois de salaire. Laurent Berger était venu soutenir l’action des militants du Groupe Carrefour et une délégation avait été reçue à la FCD (Fédération du commerce et de la distribution). Lors de la pandémie de covid-19, Jacques Creyssel, délégué général de la FCD, indiqua que les distributeurs ne participeront pas au fonds de solidarité en faveur des entreprises, créé par l’Etat et les régions. Le PDG du groupe Carrefour a annoncé ce mardi 8 décembre que son entreprise allait embaucher « 15.000 jeunes » dans le courant de l’année 2021, en CDI ou en contrat d’alternance. Il souhaite également promouvoir « l’égalité des chances » par le recrutement d’employés issus de « quartiers défavorisés ».

Des « raveurs » parisiens bravent Macron et les menaces de fermeté de son premier ministre

Free-party Place de la République, symbole du contre-pouvour de la rue

Le rassemblement de samedi contre la loi de sécurité globale s’est transformé en « free party » place de la République

Les teufeurs ont réussi à improviser une free party place de la République en marge du rassemblement contre la loi de sécurité globale. LP/Olivier CorsanPar Olivier Corsan Le 31 janvier 2021 à 20h03

 Les teufeurs ont réussi à improviser une free party place de la République en marge du rassemblement contre la loi de sécurité globale.

Ce samedi 30 janvier 2021, des organisations syndicales de journalistes et des associations telles que la Ligue des Droits de l’Homme appelaient à un rassemblement place de la République pour exiger le retrait de la loi de sécurité globale. Entre les prises de parole, des sets de musiques étaient diffusés pour mettre à l’honneur le monde de la culture, empêché d’organiser des spectacles à cause de la pandémie du COVID-19. Les participants ont réussi à acheminer quelques camions avec du matériel sono pour improviser, en plein centre de Paris, une « Free Party » où le port du masque et les gestes barrière étaient en option. Les forces de l’ordre ont dispersé le rassemblement en fin d’après-midi avec des canons à eau. Alors que le gouvernement se pose la question de l’acceptabilité d’un nouveau confinement, les jeunes teufeurs ont clairement exprimé quelle était leur priorité.

1. Sur les cartons des plus jeunes : « Je rêvais d’un autre monde »

LP/Olivier Corsan
Deux mètres de distanciation?
Combien d’amendes de 135 euros?
Un filon inexploité…

2. La République lève le bras, les teufeurs lèvent le doigt d’honneur.  

LP/Olivier Corsan
Détresse psychologique
peu apparente

3. Devant la sono, les corps s’agitent aux rythmes crachés par les baffes.

LP/Olivier Corsan

4. Sur les visages d’une petite tribu de jeunes femmes, un slogan anti-police.

LP/Olivier Corsan

5. La fête bat son plein et les gestes barrière sont en option. L

LP/Olivier Corsan

Covid-19 : Johnson & Johnson va diffuser son vaccin à une dose

Ce vaccin a encore besoin des autorisations de la FDA et de l’AEM en UE

Une dose du vaccin Johnson & Johnson contre le Covid-19 lors d’un un essai clinique à Aurora, au Colorado, le 15 décembre 2020.

Le produit du groupe américain affiche une bonne protection contre les formes sévères et résiste au variant sud-africain, selon des résultats d’essais cliniques qui n’ont pas encore été détaillés ni analysés par des tiers.

Un vaccin à une seule dose, facile à conserver, efficace et sûr, résistant qui plus est aux divers variants : le géant américain Johnson & Johnson (J & J) a annoncé, vendredi 29 janvier, qu’à l’issue des essais de phase 3 conduits par sa division pharmaceutique Janssen, il disposait désormais « d’une solution simple et pratique pour le plus grand nombre, capable d’avoir un impact maximum pour mettre un terme à la pandémie de Covid 19. » Pour l’occasion, le groupe a organisé une conférence de presse téléphonique réunissant, aux côtés de deux de ses cadres, le patron des Instituts nationaux de la santé américains (National Institutes of Health, NIH) Francis Collins, et le conseiller du président des Etats-Unis, Joe Biden, et de son prédécesseur, Donald Trump, Anthony Fauci. Un panel à la mesure de l’enjeu. A la différence de Macron qui n’a pas soutenu le ‘made in France’ de la « start-up France » de Nantes – biotech Valneva – financée par les Britanniques (5,2 M€)…

Dès le départ de la course, Janssen avait emprunté une voie à part. Pas en ce qui concerne la technologie retenue : son vaccin à vecteur viral appartient à la même famille que celui d’AstraZeneca ou que le Spoutnik V russe. Elle consiste à insérer un fragment de l’ARN du SARS-CoV-2 dans un adénovirus (syndromes non respiratoires) inactivé, puis à injecter l’ensemble pour laisser les cellules humaines produire l’antigène qui déclenchera la réponse immunitaire anti-Covid-19. En revanche, là où tous ses concurrents estimaient avoir besoin de deux injections pour assurer une immunité forte et durable, J & J affirme qu’il suffit d’une injection unique.

Pari gagné, pour l’heure. !+Aucune des données de l’essai de phase 3 n’a été pour l’heure publiée dans une revue scientifique. Mais le communiqué de presse et les informations fournies lors de l’échange public par l’aréopage scientifique américain dessinent un tableau assez rassurant. Les chercheurs assurent n’avoir relevé aucun effet indésirable notable. Pas d’allergies graves, pas de réactions imprévues. « Un peu de douleur au point d’injection, un peu de fatigue pour quelques-uns, rien du tout pour la grande majorité », a résumé Mathai Mammen, directeur de la recherche et développement de Janssen.

« Réduire le nombre des cas sévères »

Mais c’est sur le terrain de la protection que J & J était surtout attendu. Avec un résultat global affiché de 66 % d’efficacité, à partir du 28e jour suivant l’injection, le produit se rapproche de la solution à deux doses d’AstraZeneca. Loin, donc, des impressionnants 95 % des deux vaccins à ARN messager de Pfizer et Moderna, mais largement au-dessus des 52 % réclamés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Ses promoteurs veulent surtout retenir deux autres chiffres : le vaccin offre une efficacité de 84 % pour prévenir les formes sévères et même de 100 % pour éviter les hospitalisations et les décès. « Le plus important pour la santé publique, c’est de laisser les gens hors de l’hôpital et de réduire le nombre des cas sévères », a assuré Anthony Fauci, joignant sa voix au chœur des louanges.

Ces résultats soulageront enfin un peu tous ceux qui redoutent l’effet des variants sur les vaccins. Jeudi, Novavax avait constaté que son candidat vaccin était sérieusement émoussé face au mutant sud-africain. Le produit de J & J ne présente pas la même vulnérabilité. Son efficacité globale apparaît moindre en Afrique du Sud (57 %) qu’aux Etats-Unis (72 %). Mais il apporte la même protection contre les formes sévères sur tous les continents, dans toutes les classes d’âge et tous les groupes ethniques, ont précisé les chercheurs.

Fort de ces résultats, le laboratoire devrait déposer la semaine prochaine une demande d’autorisation d’urgence auprès de la Food and Drug Administration. Un dépôt auprès de l’Agence européenne des médicaments est aussi imminent. La firme s’est engagée à fournir 100 millions de doses au gouvernement américain d’ici à juin. L’Europe a de son côté préacheté 200 millions de doses. A l’échelle mondiale, J & J promet 1 milliard de doses en 2021.

Pourquoi Macron est-il le « président cocotte » pour ses ministres ?

Il ne se sent plus et se fait moquer

Sommes-nous revenus à l’âge d’or des «horizontales», où il n’était pas de prince ni de bon bourgeois sans sa cocotte? Au mieux, il faudrait inverser les rôles, d’autant que Macron se veut jupitérien et l’incarnation de l’exercice vertical du pouvoir. Encore que…

La cocotte est apparue sous le Second Empire, dans l’entourage de Napoléon III. On les appelle alors «lionnes», «biches», puis «grandes cocottes», «horizontales», «demi-mondaines». Une cocotte, certes, vit des ses charmes, mais pas seulement. Car la plupart du temps, elle est aussi actrice. La cocotte, aussi, est une femme libre: elle choisit ses amants, souvent riches, et elle fixe ses tarifs. Diamants, hôtels particuliers, voitures, chevaux, colliers de perles… Le terme s’incarne en Emilienne d’Alençon, Mata-Hari, la belle Otéro, Liane de Pougy ou Cléo de Mérode qui ont défrayé la chronique fin-de-siècle. Souvent lesbiennes. La comparaison se floute?

Comment Macron a-t-il donc acquis ce saubriquet?

Cocotte
ou prostituée du Second empire

Certes, il se passe beaucoup les mains à la lingette antiseptique, attache beaucoup d’attention à l’ordonnancement de ses cheveux sur sa calvitie naissante et change souvent de ton, entre aile de corbeau et auburn, mais nul ne sait s’il « porte » à gauche ou à droite, comme disent les tailleurs de militaires. Lien Gala

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Depuis sa contamination à la Covid-19, avant les fêtes, Macron aurait développé une nouvelle habitude, à en croire des proches interrogés par Le Point. Atteint par la maladie, il avait développé divers symptômes, dont de la fièvre, une forte toux, des courbatures et beaucoup de fatigue. Son épouse, Brigitte Macron, également contaminée, avait quant à elle perdu le goût et l’odorat. Si le couple est déclaré guéri, il conserverait toutefois – à en croire les initiés interrogés par Le Point – des séquelles que le quadra tente de faire taire. L’Elysée fait passer pour des traumatismes ce qui est un trouble du système nerveux.

Il userait sans modération de son eau de parfum préférée, provoquant quelques railleries de son entourage, puisque, malgré son langage suranné, Macron ne vit tout de même pas dans le Versailles de Louis XIV quand l’hygiène était plus qu’approximative..

C’est bien simple, selon certains, Macron « s’inonderait » de son eau de toilette préféréeEau Sauvage de Dior, au point d’empester désormais les couloirs de l’Elysée. Et de faire rire sous cape ses collaborateurs. 

« Le président cocotte !« , s’est ainsi esclaffé l’un d’eux, auprès de la presse. Un humour border line quelque peu « fin de règne » qui aurait tendance à en amuser quelques-uns, mais à faire pressentir la fin aux autres.

Les livraisons d' »Eau sauvage » arrivent plus sûrement que les commandes de vaccins.

Hélitreuillage de Macron
depuis ‘Le Terrible’,
en eau sauvage

Il apparaîtrait que Macron est obsédé par le retour de son odorat de jeune homme. Déjà tourmenté par les effets du virage de la quarantaine, Manu n’avait pas besoin de ce nouveau signal du déclin physique. D’aucuns explique sa théorisation de l’infaillibilité présidentielle par un besoin violent de compensation de ses faiblesses anciennes et nouvelles – arrogance, procrastination, hypocondrie et anosmie (totale ou partielle, passagère ou chronique) – par des inventions de l’esprit.

Plusieurs scénarios à l’étude

Le président de la République doit effet arrêter, en fin de semaine, sa décision d’un probable reconfinement de la population. Une mesure que Macron n’en finit pas de préparer tout en travaillant les Français au mental, puisque ses hésitations et finasseries, volte-face et demi-mesures, soi-disant psycho-logistico-stratégiques, exaspèrent les Français et met à mal l’acceptabilité sociale. Or, face à la flambée de l’épidémie, certains membres de l’exécutif le pressent. La presse raconte que le gouvernement planche sur plusieurs scenarii de gestion de la crise sanitaire – un couvre-feu dur ou mou, serré ou détendu – mais le dossier sur la table est plus terre-à-terre: comment éviter la salle de réa aux 800 employés du Palais et convaincre le président d’arrêter de s’asperger d’Eau sauvage. Scénario de crise au Conseil de guerre de vendredi: intercepter et détourner les camions de Dior…

Yvelines: un mineur blesse d’un coup de couteau un adolescent de 16 ans à Montigny-le-Bretonneux

Episode sanglant de la guerre des gangs qui, comme en Afrique, mobilise des « enfants-soldats » – mineurs de 16 ans – pénalement irresponsables en France

Maurepas - Il tente de poignarder son beau-père avec des ciseaux | La  Gazette de Saint-Quentin-en-Yvelines

Une guerre entre deux bandes de la ville « aurait » éclaté (la presse cauteleuse, craintive et soumise ne s’est donc pas assurée de la réalité des faits qu’elle diffuse), près du centre commercial. « La bagarre a été très violente et très soudaine », a meublé une source anonymée au nom de la paix sociale dans les zones abandonnées de l’Etat et de la presse alignée qui, par ailleurs, réclame pourtant à grands cris le droit de filmer les policiers confrontés à des refus d’obtempérer des délinquants et activistes violents.

Un adolescent de 16 ans a reçu un coup de couteau au niveau de la jambe droite, à mi-cuisse. Banalisation d’une blessure anodine, sans prise en compte du risque d’atteinte de l’artère fémorale. Le mineur a d’ailleurs perdu beaucoup de sang. Ses jours ne seraient pas en danger mais son état de santé a nécessité une prise en charge urgente par les secours. Il a été transporté à l’hôpital Percy de Clamart (Hauts-de-Seine).

Un adolescent de 16 ans a été blessé de plusieurs coups de couteau lors d'une bagarre entre bandes, à Montigny-le-Bretonneux (Yvelines), ce vendredi 29 janvier 2021.
De nombreux policiers et pompiers ont été déployés à Montigny-le-Bretonneux (Yvelines), ce vendredi 29 janvier 2021, vers 18 heures, pour un mineur de 16 ans a été blessé d’un coup de couteau lors d’une bagarre

Le couteau a été retrouvé, mais l’assaillant ?

Un autre mineur de 17 ans a également été blessé à la tête. Il a été découvert dans une allée du magasin Carrefour. Lui aussi a bénéficié d’une prise en charge. On imagine que, dans l’un et l’autre cas, les parents – ou les mères, si les pères n’assument pas leur paternité – ont pris leur enfant en charge à leur tour…

Les policiers ont retrouvé le couteau ayant servi à l’agression. Ils ont aussi mis la main sur des bâtons (battes de base-ball?) et des bombonnes de gaz lacrymogène

Une trentaine d’individus auraient été aperçus dans le secteur. Les premiers éléments laissent à penser que les deux gangs sont issues des villes de Guyancourt (communauté d’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines, DVG), à 8 mn de Trappes (PS) et 40 de Conflans-Sainte-Honorine, prise par LR à la gauche en 2014, et de Montigny-le-Bretonneux, à droite depuis 1977 (ceci expliquant cela), à 7mn de Guyancourt, en voiture.

Le syndicat UNSA-police (proche du syndicat révolutionnaire trotskiste SUD) a pointé du doigt la situation. « Ces bagarres sur fond de rivalités entre quartiers minés par le trafic de drogue se sont multipliées ces dernières années. Ces bandes armées, parfois bien structurées, veulent prendre le territoire des autres, au risque de faire des victimes qui n’ont rien demandé. » Ou si !

« Prendre le territoire des autres« ? (Presque) rien à voir avec l’islamo-gauchisme, plus politique, mais apport potentiel en « casseurs », vous savez, « en marge » des manifestations anti-capitalistes et même anti-libérales. Si à 15 ans tu n’as pas cassé, pillé pour chausser des Nike Air ‘Back To The Future’ à 29.977 €, tu as raté ta vie… Et les Blancs t’ont humilié !

#JeNeMeConfineraiPas :  hashtag qui anticipe un troisième confinement

Les anti-masques diversifient leurs actions de rébellion

Un condamnation préventive par des rebelles à la marge. On comptabilise plus de 20.500 publications autour de ce mot-dièse sur Twitter depuis le 10 janvier. Pour eux, l’incertitude « reconfinera ou reconfinera pas » est une fausse question. Après plusieurs jours de réflexion au sommet de l’Etat, et alors que les variants plus contagieux du coronavirus font craindre une nouvelle dégradation de la situation sanitaire, ils disent ‘niet’, mais des décisions vont être prises « en fin de semaine », a indiqué sur France Inter le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, jeudi 28 janvier. « Le maintien du cadre actuel, peu probable » et « un confinement très serré » sont les scénarii envisagés par l’exécutif.

Parmi les pistes évoquées depuis plusieurs jours, l’éventail des scénarios va du « maintien du cadre actuel », jugé « peu probable », jusqu’à « un confinement très serré ». Face à cette dernière possibilité, certains sont déjà montés au front. Sur Twitter, le hashtag #JeNeMeConfineraiPas a émergé et compte plus de 20.500 publications depuis le 10 janvier.

Et alors que cela fera deux semaines ce samedi que le couvre-feu a été mis en place, Attal d’ajouter: « Ce qu’on peut dire c’est qu’aujourd’hui son efficacité est relative. C’est efficace pour freiner le virus mais, à ce stade, pas suffisamment pour véritablement contraindre les variants. »

Le tout premier tweet avec ce hashtag est signé Xavier Legay. Ce dernier relaie un autre tweet, de Didier Maïsto, qui affirme : « Que ça plaise ou non, je ne me confinerai plus. Voilà! Les chiens de garde peuvent bien aboyer, ma caravane passera. » Ce à quoi Xavier Legay ajoute : « Il est grand temps de dire non bruyamment et de le faire savoir. #JeNeMeConfineraiPas. »

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Un hashtag qui émerge grâce à un médecin généraliste

Le premier est auteur du livre La Résignation, qui se décrit comme « une chronique du renoncement par la peur », paru en juillet dernier. Il est également rédacteur en chef du site Baslesmasques, « un petit média alternatif né en novembre, surfant sur la vague du covido-scepticisme et dénonçant les privations de liberté liées à la pandémie », décrit Libération. Le second, Didier Maïsto, est l’ancien président de Sud Radio et l’une des « voix des ‘gilets jaunes' », détaille L’Obs qui y voit des lettres de noblesse.

Mais c’est seulement à partir du 22 janvier que le hashtag devient viral. Il est utilisé près de 4.000 fois ce jour là, avant d’atteindre son pic (à 6.000 tweets) le lendemain.

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Certains attribuent le succès de ce mot-dièse à Fabien Quedeville, obscure médecin généraliste de l’Essonne. « En aucun cas la situation sanitaire ne pourrait justifier un confinement, défend-t-il alors, accompagné du hashtagCes mesures n’ont jamais montré d’intérêt sur l’évolution de l’épidémie. Les conséquences du confinement sont dramatiques à la fois sur les plans psychiques, économiques et sociaux. On peut espérer que les pouvoirs publics et la population prennent conscience des conséquences d’une telle mesure. Il ne s’agit pas ici d’un quelconque appel à la désobéissance, mais d’un appel à la réflexion », explique-t-il le même jour sur le site Baslesmasques, dont il est un contributeur régulier.

Il lance, quelques jours plus tard, une tribune affirmant notamment « qu’il n’y a pas d’accélération de l’épidémie actuellement », alors qu’au même moment, le nombre de patients atteints de la Covid-19 en réanimation passait au-dessus de 3.000. Au micro d’Europe 1, Fabien Quedeville fait machine arrière : « Le but n’était pas d’appeler à la désobéissance civile, mais de créer un électrochoc », explique-t-il, ajoutant qu’il « respecter[a] un éventuel nouveau confinement ».

Un mouvement marginal, porté par des adeptes des thèses complotistes

D’autres publications rencontrent du succès sur le réseau social. Celle de l’éditorialiste Alexis Poulin, également signataire d’une tribune contre un « nouveau confinement » publiée dans… L’Humanité et qui défend, entre autres, que les statistiques sur la Covid-19 « démentent l’idée de menace générale pour souligner en retour qu’elle n’est grave que pour les personnes en fin de vie ou déjà très malades ». Celle également d’un utilisateur qui présente la Suède comme un exemple à suivre, même si le pays scandinave a été forcé de changer sa stratégie pour faire face à l’épidémie, ou encore plusieurs publications de Silvano Trotta, adepte de théories du complot« anti-restriction » et « star montante des discours covido-sceptiques », décrit Le Monde . De fait, c’est particulièrement dans la sphère complotiste que ce hashtag a été très relayé.

Il a également été repris par certaines personnalités politiques. « Tout le monde devrait écrire ici #JeNeMeConfineraiPas car le confinement détruit tout… sauf le virus ! », a par exemple écrit Florian Philippot, président du parti Les Patriotes.

Le site Baslesmasques se félicite rapidement de ce succès. « Le retentissement du hashtag #JeNeMeConfineraiPas lancé vendredi 22 janvier par le docteur Fabien Quedeville semble avoir déclenché une vague d’incertitude au sommet de l’Etat », peut-on lire sur le site. Une opération de déstabilisation surfaite.

Pourtant si le jugement à l’égard du confinement s’est dégradé depuis le début de la crise (93% des Français y étaient favorables à l’instauration du premier, il y a dix mois, 67% lors du deuxième, et un Français sur deux aujourd’hui, après une année de confrontation au virus, selon un sondage Elabe pour BFMTV), les opposants farouches au confinement restent marginaux en France. Plus de six Français sur dix approuvent la mise en place d’une telle mesure pour lutter contre la progression de l’épidémie, selon le sondage Odoxa-Backbone Consulting pour franceinfo et Le Figaro publié jeudi.

Le voile islamique s’étend sur la France: des consciences de gauche s’éveillent

«Le voile est promu dans le monde pour affirmer une visibilité anti-occidentale»

Chantal de Rudder, ex-rédactrice en chef du Nouvel Obs, publie Un voile sur le monde, une enquête internationale passionnante sur la diffusion du voile dans plusieurs pays. De Molenbeek à La Mecque en passant par Londres et Téhéran, elle offre la radiographie d’un objet popularisé par la révolution iranienne, qui ne cesse de progresser depuis en Occident, aidé désormais par la pensée décoloniale.

Rapport d’Eugénie Bastié pour LE FIGARO du 29 janvier 2021

LE FIGARO.- Faut-il vraiment considérer le voile comme un objet politique? N’est-ce pas plutôt une mode ou le résultat d’un choix individuel?

Chantal de RUDDER.- Vous n’évoquez pas dans votre question l’observance religieuse comme justification du port du voile. J’y vois un progrès: la grande réussite des islamistes est d’avoir fait croire que le voile constituait une prescription coranique. Le port du voile est en fait une très ancienne coutume patriarcale largement partagée dans une zone qui va du bassin méditerranéen jusqu’aux confins de la Chine. Ma grand-mère juive tunisienne était voilée. Son voile, comme celui de ses compatriotes musulmanes, était couleur crème et n’avait rien à voir avec ces voiles noirs contemporains qu’on trouve désormais du 9-3 à l’Iran, sur la planète entière. Cet uniforme est relativement nouveau. Il appartient à la modernité de l’islam. Le tchador est le produit dérivé phare de l’islamisme. Il lui confère une visibilité quasi publicitaire.

Quand j’étais enfant, dans les années 1950, j’ai vu Bourguiba dévoiler les femmes, leur retirer devant les caméras ce qu’il appelait lui-même «un épouvantable chiffon». Jusqu’à la toute fin des années 1970, le voile avait quasiment disparu des pays musulmans, que ce soit par une abolition autoritaire comme en Iran avec les Pahlavi, en Turquie avec Atatürk, en Bosnie yougoslave avec Tito, ou sous le coup de réformes libérant les femmes comme en Tunisie. Pour la plupart de ces dirigeants, le voile était le totem d’arriération d’une faiblesse qui avait permis la colonisation ou la domination occidentale.

Quel rôle a eu la révolution iranienne dans la diffusion mondiale du voile comme symbole?

Le retour du voile était une obsession de l’ayatollah Khomeyni qui le fit entrer dans la loi, utilisant – pour la première fois – l’état de droit moderne pour en imposer le port. La révolution iranienne de 1979 a eu un rôle immense dans la diffusion mondialisée du voile, entre autres parce qu’elle avait triomphé de la puissance américaine, lavant ainsi l’umma – la communauté des croyants – de l’humiliation de la domination occidentale. La République islamique a fait du voile une affirmation identitaire décomplexée, une mode de winners, un objet d’avant-garde révolutionnaire, un symbole de la fierté retrouvée des musulmans. Aujourd’hui, beaucoup de celles que les Iraniens appellent ironiquement «les filles de la révolution», les filles nées après 1979, rejettent l’obligation qui leur est faite et le prouvent par des actes courageux. La répression qu’elles subissent est absurde. Le non-port du voile est considéré comme un acte de haute trahison, puni d’une peine allant jusqu’à 33 ans de prison!

Pendant ma longue enquête, j’ai été ahurie de voir à quel point la laïcité française est incomprise et calomniée. Nous sommes en avance, et non en retard sur les autresChantal de Rudder

Quel rôle jouent les Frères musulmans dans l’expansion du voile?

La confrérie est née dans les années 1920, en Égypte, en réaction à la colonisation. Les Frères musulmans sont les premiers à théoriser l’islam politique et une révolution islamique mondiale. Les premiers encore – bien avant Khomeyni qu’ils ont fortement influencé – à avoir réfléchi à une stratégie de prosélytisme par le voile, une révolution de tissu. Que réclament-ils à Nasser, qui vient de destituer le roi Farouk, en 1953, en préalable à un accord de gouvernement? D’imposer à chaque femme qui sort dans la rue le port du voile! Nasser en a des larmes d’hilarité aux yeux tant la demande lui semble ringarde. Dans les années 1960, la robe islamique et le voilement d’un style nouveau que les Frères musulmans ont mis au point se limite à un phénomène de campus. Il est déjà un objet identitaire et politique qui exprime la différence avec l’islam de papa, la preuve que l’islam politique de la confrérie veut remplacer une foi anesthésiée par des siècles d’errements. Au même moment, à Londres, Marie Quant invente la minijupe. Deux civilisations s’éloignent drastiquement l’une de l’autre.

La France est beaucoup critiquée pour ses choix drastiques d’interdiction du voile à l’école et de la burqa. Notre pays est-il si isolé en Europe?

En 1989 éclatent l’affaire des jeunes filles voilées de Creil ainsi que la fatwa lancée par Khomeyni contre Rushdie: voile et blasphème, couple infernal qui ne cesse de piéger l’Occident depuis… En 2004, quand la commission Stasi tranche en faveur de l’interdiction des signes religieux à l’école, elle ne le fait pas à la légère. Après avoir travaillé sur le terrain, ses membres comprennent qu’ils ont affaire à une stratégie délibérée des Frères musulmans contre l’école républicaine. Certes, la Belgique et le Danemark ont eux aussi interdit la burqa, mais la France est le seul pays au monde à interdire le voile, et tout autre signe ostentatoire, à l’école. Ce qui en fait une cible.

Pendant ma longue enquête, j’ai été ahurie de voir à quel point la laïcité française est incomprise et calomniée. Moi, je crois que la loi commune française est seule à permettre, à tous les croyants comme à ceux qui ne croient pas, la liberté et le vivre-ensemble. Nous sommes en avance, et non en retard sur les autres. Le village de gaulois récalcitrants qui résiste malgré les chaos de notre temps.

Aux Etats-Unis, on a vu des militantes féministes revendiquer le port du voile, et de grandes marques de sport le promouvoir dans des clips publicitaires. Que vous inspire cette défense du voile en Occident sous l’étendard de la liberté et de la non-discrimination?

Les grandes marques de sport ne défendent pas des causes, mais essaient de gagner des marchés. Le marché de la mode islamique, c’est 484 milliards de dollars pour 2019. La mondialisation libérale a permis l’essor de l’islamisme conquérant. «Jihad versus Mac World», écrivait le conseiller de Bill Clinton Benjamin Barber, en 1995. Ce qui est fascinant, c’est l’utilisation perverse de nos valeurs libertaires [?] pour défendre le voile. J’ai été et je suis militante antiraciste. Le voile comme étendard de la non-discrimination, c’est de la folie.

Vous consacrez un chapitre de votre livre passionnant à votre infiltration pendant un séminaire décolonial. Qu’en avez-vous retenu?

J’ai suivi pendant deux semaines le séminaire «études critiques musulmanes» de la Summer School de Grenade, et je n’étais pas déçue du voyage! La ville n’est pas choisie au hasard: pour les décoloniaux, la «conquête» (ils ne disent pas reconquête) de Grenade en 1492, année de la «conquête» (ils ne disent pas découverte) de l’Amérique par Christophe Colomb est la date fondatrice de l’impérialisme colonial occidental [Ils disent aussi « guerre d’Algérie » pour une révolte]. Elle justifie une alliance aussi surprenante que décisive entre les universitaires » décoloniaux latinos et les penseurs musulmans. Pour les décoloniaux, l’islam est moins une religion qu’un contre-universalisme pratiqué par un quart de la population mondiale. Ce qui devrait permettre bientôt «le tournant décolonial de l’humanité». Le port du voile n’est ni devoir culturel ni obligation religieuse, mais obligation morale pour affirmer sa visibilité anti-occidentale. «Symbole de résistance à l’impérialisme» pour ses adeptes, le voile décolonial est celui d’une rancune qui refuse de s’apaiser.

«Un voile sur le monde», Chantal de Rudder (Éditions de l’Observatoire, 304 p., 21 €).

Loi Sécurité globale : une aide-soignante était aussi Black bloc

Masquée de blanc, la nuit, mais encagoulée de noir, le jour…

Cette femme menait une double vie et faisait double journée. Et, alors qu’une nouvelle journée de manifestations se prépare ce samedi contre le projet de loi Sécurité globale, revu et interprété par les gauchistes, la presse a déniché une aide-soignante de l’Oise, âgée de 36 ans, qui milite depuis son adolescence, sur tous les sujets.

 Toute la vie d’Elodie (le prénom a été modifié) tourne autour de son militantisme dans un collectif antifasciste féministe.

Toute la vie de cette soignante qu’on imagine éreintée par son combat contre la covid, est en fait dirigée par son militantisme dans un collectif qualifié d’antifasciste et féministe, pour justifier un extrémisme violent, mais pour « la bonne cause », fût-elle ultra. 

Au pied de l’immense tour blanche et bleue, à quinze minutes de route de la gare de Creil (Oise), l’interphone se met à crachoter. « Le code d’entrée, c’est ACAB [All cops are bastards, en français « Tous les flics sont des salauds »] »: les anti-flics se reconnaîtront. Au onzième étage, l’entrée de son appartement est tapissé de stickers antifascistes : ambiance conviviale…

Dans le salon, pas non plus de blanc qui rappelerait son dévouement aux malades, un gagne-pain, mais un drapeau noir et rouge de l’action anarcho-révolutionnaire au mur et, au sol, un chemin de taches rouges qui feraient passer les béo-fascistes pour des bisounours. « C’est là qu’on confectionne les banderoles », précise cette force du Bien, en pantalon ample et sweat à capuche noir. « Mon appartement ressemble à un squat autogéré », reconnaît-elle. Un blockhaus, de peu…

Cette « anarchiste insurrectionnaliste » de la première heure, qui « lutte depuis [ses] 14 ans », est aujourd’hui très active dans un collectif antifasciste féministe queer: du lourd! Toute sa vie tourne autour de son engagement militant: avec l’affect d’un Khmer rouge. Ou presque. La nuit, elle travaille comme aide-soignante dans un Ehpad de l’Oise. On a une pensée pour chacun, singulièrement les hommes. « Mes patients ignorent tout de ma vie. Je leur diffuse de temps en temps le Chant des partisans ou le Temps des cerises. Ils pensent que je suis communiste », s’amuse-t-elle. Ils ont payé pour ça?

«Eviter la cagoule»

Elodie le reconnaît, quand elle casse, elle ressent « une décharge d’adrénaline ». Pour elle, c’est même « un peu une addiction ». LP/Arnaud Dumontier

Cette inquiétante femme est une mère isolée d’un garçon de douze ans dont le père a préféré changer d’air. A la maison, l’ado voit sa maman mettre sa blouse au placard, pour se vêtir de noir de pied en cap dans le cortège de tête. L’assistante sociale n’a reçu aucun signalement… « Je pars en manifestation habillée normalement, avec des vêtements noirs dans le sac », précise-t-elle. « L’astuce, c’est de se couvrir le visage avec un t-shirt noir. Ça permet d’éviter la cagoule, qui pourrait être retenue comme élément à charge en cas d’interpellation ».

La schizophrène ne se rend en manifestation qu’en meute. Jamais seule: féministe, oui, mais avec gardes-du-corps testéronés. « Ça sauve la vie en cas de problème. » Dans le cortège, elle attend le bon moment pour se changer et se fondre dans le Black bloc. « On n’a pas vraiment besoin de s’organiser. Chacun connaît instinctivement les codes », explique-t-elle. Elle ne dit pas que nombre d’entre eux stockent leur matos sur le trajet du cortège, à des adresses amies.

Elle ne casse que si elle se sent « suffisamment sécure ». « Il faut une bonne masse compacte de gens. J’évalue la situation, et je n’hésite pas à renoncer si je ne le sens pas », prévient-elle.

Autre règle, dans le cortège de tête : ne jamais s’attarder. « Les vrais bloqueurs [activistes du Black bloc] ne passent à l’action que pendant quelques secondes, puis ils se replient et se font oublier », résume la jeune anarchiste révolutionnaire. « C’est débile de rester jusqu’en fin de manif ».

Ses outils de prédilection : des « brise-glace chourés à la SNCF » [un bien public] ou des « marteaux », dissimulés dans son sac… sous des protections périodiques. Dans les quartiers, les voyous portent sur eux des tourne-vis.

« J’ai déjà fait rougir des gendarmes avec mes serviettes hygiéniques », s’amuse une féministe de 26 ans et ultra dans le même collectif que la soignante au marteau, chez qui elle « squatte » en ce moment. La maman le reconnaît, quand elle casse, elle ressent « une décharge d’adrénaline ». Un orgasme serait pourtant moins dangereux pour tout le monde. C’est même « un peu une addiction ». Au final, on lui recommandera plutôt un sex-toy.

Quand elle casse, Elodie a les « jambes qui tremblent » et le « cœur qui s’accélère ». Cette « décharge d’adrénaline » est même « un peu une addiction », reconnaît son clone. « On finit par être lassé d’aller à des manifestations trop calmes », avoue-t-elle encore. Ce qu’elle préfère ? Lancer des œufs de peinture sur les visières des forces de l’ordre. « Ça les humilie et c’est pratique : ça les floute un peu », s’amuse cette grande droguée à la violence, cheveux rouges et aux yeux noirs de l’emploi.

Ses cibles de choix : les symboles «capitalistes et sexistes»

La technique d’Elodie, se couvrir le visage avec un t-shirt noir pour éviter de transporter une cagoule, qui pourrait éveiller les soupçons des policiers. LP/Arnaud Dumontier
Islamiste ou antifa ?

Parmi les plus gros « carnages » de cette ultra violente : le saccage d’un McDonald’s et d’une concession Renault, le 1er mai 2018 à Paris. Sur le terrain, cette féministe queer radicale – elle a tout pour elle – cible en priorité les panneaux publicitaires, « capitalistes et sexistes »: le capitalisme est coupable de toutes les causes cumulées de son mal-être multi-forme. Elle n’hésite pas non plus à s’en prendre aux abribus et aux kiosques à journaux, vecteurs de la « propagande bourgeoise ». En revanche, elle met un point d’honneur [drôle de mot parfois] à ne jamais s’attaquer aux petits commerces ou aux voitures des particuliers, mais au camp du Mal. « Pour moi, c’est sale et je le condamne », grince la justicière, une « casseuse » ordinaire, « en marge » des manifestations, selon la presse. A ces grandes malades, les juges rouges mettent un point d’honneur à ne pas s’attaquer.

Rapport Stora: les harkis rejettent la panthéonisation de Gisèle Halimi

L’idée de cette panthéonisation est une provocation

Benjamin Stora ou le copinage des camarades, « déboulonneurs » des uns et « panthéoniseurs » des autres

L’entrée au Panthéon de l’avocate, figure socialiste d’opposition à la guerre d’Algérie, proche du Parti communiste, est l’une des propositions de l’idéologue Benjamin Stora dans son rapport pour tenter d’apaiser les divergences et fractures mémorielles de la société française sur le sujet.

Un collectif de femmes et de filles de harkis, auxiliaires de l’armée française lors de la révolte d’Algérie, s’oppose à l’éventuelle entrée au Panthéon de l’avocate Gisèle Halimi, qui s’était mobilisée en faveur des militants indépendantistes algériens et contre les appelés du contingent en Algérie, département français de 1848 à 1962.

«Nous nous élevons de manière unanime, forte et déterminée, contre la proposition émise par (l’historien) Benjamin Stora de ‘l’entrée au Panthéon de Gisèle Halimi, grande figure féminine d’opposition à la guerre d’Algérie’ », écrivent une cinquantaine de femmes dans une tribune publiée jeudi dans le quotidien Le Figaro.

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Une panthéonisation préconisée par Benjamin Stora

Le Panthéon, situé au coeur de Paris, accueille de grands personnages de l’Histoire de France, du chef de la Résistance à l’occupant nazi Jean Moulin à la scientifique Marie Curie. Fraîchement décédée, le 28 juillet 2020, Gisèle Halimi a été l’un des principaux avocats des activistes du Front de libération nationale (FLN). Elle dénonça unilatéralement l’usage de la torture par les militaires français en Algérie.

Benjamin Stora, spécialiste socialiste de la guerre d’Algérie (1954-1962) – encensé, pour des raisons idéologiques, par la gauche radicale du camp du Bien – , a remis le 21 janvier au président Macron un rapport préconisant différentes mesures pour tenter d’apaiser les divergences et fractures mémorielles de la société française sur le sujet, qui reste douloureux pour des millions de familles françaises.

La situation des harkis réduite à « la portion congrue » ?

Les signataires de la tribune rappellent que Gisèle Halimi a «affiché en plusieurs occasions son mépris pour les harkis», notamment sur la radio de service public sous assistance des contribuables… France Inter, le 3 mai 2010, quand elle avait expliqué qu’elle appelait «femmes harkis» les femmes qu’elle considérait comme «ennemies de la femme». «Les femmes harkis, malheureusement, cela existe», a aussi asséné l’avocate, féministe franco-tunisienne et abortionniste, signataire du « manifeste des 343 » (1971) réunissant des femmes qui déclaraient avoir déjà avorté (annonçant la dépénalisation de l’avortement, début 1975, avec la loi Veil), à l’époque libertaire post-soixante-huitarde de l’affaire d’inceste qui révèle les crimes d’Olivier Duhamel, politologue et ami fidèle d’une vie entière de l’avocat Jean Veil, confident des faits aujourd’hui poursuivis et participant à une omerta dorée de 35 ans.

«Est-ce ainsi que Benjamin Stora veut favoriser la réconciliation ?» demandent les signataires, critiquant aussi le reste du rapport, à l’instar d’autres organisations de harkis.

Au moment où le parti présidentiel saborde la commission parlementaire ouverte par le LREM Richard Ferrand et jette à la corbeille son rapport sur la gestion de la crise sanitaire, Benjamin Stora propose la création d’une autre commission, «Mémoires et Vérité», dont l’objectif est de réussir à apaiser ces mémoires douloureuses en France, mais aussi d’oeuvrer à la normalisation des relations entre Paris et Alger, toujours volatiles.

Il préconise notamment de faciliter les déplacements des harkis — considérés par certains Algériens comme des traîtres collaborateurs — et de leurs enfants entre la France et l’Algérie.

LREM saborde la commission d’enquête de l’Assemblée sur la gestion de la crise sanitaire

Indignation des députés d’opposition

L'hémicyle de l'Assemblée nationale à Paris, le 6 octobre 2020

Les élus de la majorité se montrent « irrespectueux des droits du Parlement« .

L’opposition dénonce « un coup de force institutionnel » avec la dissolution de la mission d’information parlementaire sur la crise de la Covid-19, mercredi. Comme souvent depuis le début de la pandémie, la majorité est accusée de tenir ses adversaires à l’écart des discussions, et l’interruption brutale de cette commission dont le rapporteur est le LR Eric Ciotti, pourtant votée en conformité avec le règlement par les députés LREM et MoDem, vient relancer ce débat. 

Le patron des députés LR Damien Abad a parlé d’un « naufrage démocratique totalement surréaliste (…) irrespectueux des droits du Parlement », son collègue PS Boris Vallaud de « reniement« . Eric Ciotti, le rapporteur LR de la mission, a dénoncé « un coup de force institutionnel et une dérive solitaire dans la gestion de la crise ».  

L’instance spéciale créée en mars 2020 disposait des mêmes prérogatives qu’une commission d’enquête. Dans ce cadre, 75 personnes ont été entendues, un premier rapport a été rendu en juin 2020 suivi de nouvelles conclusions le 2 décembre. 

« C’est scandaleux et donne à penser que le gouvernement a quelque chose à cacher, notamment sur la politique vaccinale », a réagi le socialiste David Habib. « Macron et ses ministres ont peur d’assumer publiquement leur politique hasardeuse », a écrit sur Twitter Jean-Luc Mélenchon, député et chef des Insoumis. 

La majorité, elle, justifie cette disparition par le fait que les commissions permanentes de l’Assemblée suivent la gestion de la crise. « C’est le cinéma habituel des oppositions, qui ont souvent utilisé cette commission comme une scène politicienne. Les commissions d’enquête et missions d’information sont temporaires, c’est la vie parlementaire », a commenté le chef de file des députés LREM Christophe Castaner. « Nul doute qu’après 14 ans à l’Assemblée, Eric Ciotti le sache mieux que personne », a-t-il complété. 

« Une mise en scène de la part des députés LR », se victimisent les macronards

Début décembre en commission, le texte remis par le rapporteur LR avait provoqué une abstention de la majorité, les élus LREM et MoDem critiquant un rapport « partiel et partial » plus proche d’un « réquisitoire », et une « instrumentalisation politique » de la part de l’opposition. Depuis, les élus de droite ainsi que l’opposition de gauche demandaient la poursuite de cette mission d’information.  

Mais l’indignation de l’oppositoon depuis mercredi et l’officialisation de sa dissolution agacent la majorité présudentielle: « C’est une mise en scène de la part des députés LR. Si nous voulions museler l’opposition, nous aurions voté contre la publication du rapport d’Eric Ciotti (…) Les commissions permanentes de l’Assemblée comme la commission des affaires sociales ou celle des affaires économiques peuvent aussi bien se saisir du sujet et c’est ce qui se passe actuellement », balaye dans Le Monde le député LREM de la Loire Julien Borowczyk, président de la mission d’information. 

La méthode laisse néanmoins à désirer, même pour certains dans la majorité. Selon Mediapart, les élus Agnès Firmin Le Bodo d’Agir et Philippe Vigier du MoDem ont exprimé leurs désaccords auprès de Julien Borowczyk : « Je comprends les arguments du président : une mission, ça a un début et une fin. A partir du moment où un rapport a été rendu, je peux entendre que la mission soit arrêtée. Ce qui me gêne, c’est que rien ne la remplace. J’aurais voulu que le président s’engage à cela », a indiqué la députée Agir. 

L’opposition à l’Assemblée a bien l’intention de relancer la mission d’information. C’est Richard Ferrand, le président de l’Assemblée nationale, qui l’avait mise en place au printemps 2020. Les groupes LR et PS à la chambre basse comptent le saisir pour permettre sa poursuite, sous la forme d’une mission d’information à nouveau, ou d’une commission d’enquête. Dans tous les cas, le contrôle des mesures de l’exécutif sera repris au moins partiellement au Sénat, qui a acté mardi la création d’une mission d’information « destinée à évaluer les effets des mesures prises ou envisagées en matière de confinement ou de restrictions d’activités« . 

Qu’en dit ‘Public Sénat’ ? « Fin de la mission d’information covid-19 à l’Assemblée »… Minimaliste? Et de positiver : « Heureusement, le Sénat est là ».

Un commissariat de « teufeurs » « abandonne la République » en plein couvre-feu

C’est à Aubervilliers, 9.3, « territoire abandonné de la République »

Aubervilliers : le pot de départ au commissariat qui fait polémique

Des images révélées ce mercredi montrent des policiers faisant la fête en plein couvre-feu dans le commissariat d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). La préfecture de police, qui a confirmé les faits, promet des sanctions. LIEN LCI

Une soirée festive en plein commissariat, malgré le couvre-feu et sans respect des gestes barrières. C’est ce qui s’est déroulé la semaine dernière, à Aubervilliers, en présence de plusieurs agents. Révélée par Loopsider, la fête a eu lieu le 22 janvier dernier, à l’occasion de la mutation d’une lieutenante. Sur la vidéo, on observe des hommes et des femmes, danser, boire et manger dans la salle de repos. “Des capitaines, des officiers de police judiciaire”, précise Loopsider. Ils sont plus nombreux que la jauge de 6 personnes autorisées dans la salle, comme le rappellent les affiches collées sur des pylônes de la salle. Et ce, malgré le fait que celle-ci ne soit pas censée accueillir plus de six personnes en raison de la crise sanitaire. 

Selon Loopsider, la commissaire aurait donné son feu vert pour l’organisée de ce « pot ». Mais « en petit comité » et « dans le respect des gestes barrières ». La soirée aurait pris une autre tournure après son départ. 

La préfecture promet des sanctions contre les teufeurs en plein couvre-feu

Des sanctions pour tous les participants: on n’est pas à Lieuron

La préfecture de police de Paris a réagi ce soir dans un communiqué, rappelant que « les rassemblements conviviaux de personnes sont interdits dans les commissariats et des rappels sont régulièrement effectués aux agents qui doivent se soumettre au protocole sanitaire strict de respect des gestes barrières, de port du masque, et de limitation du nombre de personnes dans une même pièce ». 

Dès la connaissance de la tenue d’un pot de départ au commissariat d’Aubervilliers, la semaine dernière, « des rapports explicatifs ont été demandés aux participants et des sanctions sont envisagées », affirme la préfecture.

Selon nos informations, le préfet de police a depuis décidé d’une sanction administrative pour tous les participants et ceux qui ont laissé faire. Benjamin Camboulives, secrétaire d’Alternative Police CFDT pour l’Ile-de-France, a jugé qu’une pareille mesure serait « disproportionnée », parlant d’une « bêtise » et appelant à « recontextualiser et à relativiser cet événement ». La maire d’Aubervilliers Karine Franclet (UDI) a de son côté reconnu « Tout le monde en a marre; on est tous humains, mais il y a un devoir d’exemplarité, encore plus quand on est fonctionnaire ».

Affaire Obono: le ‘Conseil de déontologie journalistique’ reproche au ‘Syndicat de la presse magazine’ de défendre ‘Valeurs actuelles’

Le Conseil de déontologie journalistique, « organisme de censure” de… la presse

Danièle Obono, franco-guinéenne,
députée LFI indigéniste

Le Conseil de déontologie journalistique et de médiation (CDJM), organisme privé non syndical et non reconnu, accuse le syndicat des éditeurs de la presse magazine de prendre la défense de Valeurs actuelles dans l’affaire des dessins de Danièle Obono. Paradoxalement, le CDJM prétend être une instance de médiation entre les journalistes, les media, les agences de presse et les publics sur toutes les questions relatives à la déontologie journalistique. Et, assure-t-il, « seul, en toute indépendance des pouvoirs politiques ou économiques. » S’il ne reçoit pas de consignes, il a clairement ses propres préférences idéologiques.

Le 27 janviet 2021, ce médiateur apolitique se livre pourtant à une interpellation partisane: « Qui a peur de la déontologie ? Valeurs actuelles tente une procédure bâillon contre le CDJM. »

Représentation en silhouette et à contre-jour et affichage à l’Assemblée

En août dernier, Valeurs actuelles publiait un article dans lequel la députée française Danièle Obono était représentée en esclave [une ascendance qu’elle assume, revendique et cultive]. Nue, enchaînée, fer au cou. Il a soulevé une vague d’indignation dans la presse comme dans la classe politique. Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour « injure à caractère raciste » et Danièle Obono a décidé de porter plainte contre l’hebdomadaire. […]

Valeurs actuelles a obtenu le soutien de responsables de magazines regroupés au sein du Syndicat des éditeurs de presse magazine (SEPM) pour l’accompagner dans cette procédure liberticide. Paradoxalement, on trouve parmi ses membres des titres qui ont violemment condamné l’article sur la députée Danièle Obono. »

Dans un communiqué, la SEPM, syndicat des éditeurs de la presse magazine, a dénoncé les méthodes du Conseil de déontologie journalistique (CDJM) qui, selon lui, « prétend instruire des plaintes » et « émet des avis, des griefs publics à l’encontre d’articles de presse, met en cause des journalistes ou des responsables de publication ».

Cet organisme journalistique, qui n’a qu’une année d’existence, a ainsi accusé le SEPM, Valeurs actuelles et son directeur de publication d’avoir commis des actes délictueux dans l’affaire de la publication des dessins de la députée Danièle Obono.

Un organisme non-reconnu, non représentatif et partisan

Le SEPM a rappelé, fort justement, que cette association agit « au mépris de l’enquête judiciaire en cours et alors qu’une décision de justice est attendue sur le fond ». Il est ensuite revenu sur son attachement à la liberté de la presse, « au pluralisme des médias et au principe constitutionnel de présomption d’innocence ». Le SEPM a annoncé intervenir dans le litige qui oppose Valeurs actuelles au CDJM, « auquel aucun des syndicats représentatifs de la presse d’information politique et général n’a jamais adhéré et n’est investi d’aucune autorité légale, conventionnelle ou professionnelle».

Stains, septembre 2020. Une fresque représentant la députée LFI de Paris Danièle Obono,
poing levé, a été dévoilée par le maire PCF de Stains Azzédine Taïbi
(au centre). 

Certains titres de presse se sont empressés de critiquer la plainte de Valeurs actuelles contre le CDJM, à l’instar de lLHumanité qui a accusé le SEPM de « suivre le journal aux relents d’extrême droite ». Le président du CDJM, Patrick Eveno, avait déclaré en décembre dernier avoir reçu 123 saisines.

Cohérence

Quelques membres de ce « conseil » de censeurs : Patrick Eveno, Jérôme Bouvier, Kathleen Grosset, Isabelle Bordes (CFDT), Bernard Angaud (Société des lecteurs du Monde), Alexandre Buisine (SNJ) cf. Rémy Buisine, vidéaste Nuit Debout et Gilets jaunes, puis journaliste du site Brut, Pierre Ganz (ex France-Inter), Tarek Mami (directeur radio de France Maghreb 2), Pierre Savary (directeur de l’Ecole supérieure de journalisme de Lille), Christine Menzaghi (La Ligue de l’enseignement) ou Dominique Pradalié (SNJ, secrétaire générale du Syndicat national des journalistes), etc

53% des Français préfèrent au statu quo un reconfinement dur

Ils pensent qu’il vaut mieux anticiper.

53 % des Français préféreraient un reconfinement rapide du pays, selon un sondage exclusif Ifop-Fiducial établi pour CNews et Sud Radio, ce jeudi 28 janvier, ceci dans le but de prévenir une prochaine forte augmentation des hospitalisations liées à la Covid-19.

La veille, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, indiquait – coïncidence –  qu’un «confinement très serré» faisait partie des «différents scénarios» à l’étude pour faire face à la situation sanitaire. D’après cette étude, une majorité de Français sembleraient donc encline à accepter bon gré mal gré cette stratégie, et cela même avant que ne soient mesurés les effets des mesures récemment adoptées comme le couvre-feu généralisé à 18 h sur tout le territoire (cette solution étant, elle, préférée par 47 % des sondés).

[Source : Ifop-Fiducial pour CNEWS et Sud Radio]

D’ailleurs, lors de son point presse, Gabriel Attal avait précisément reconnu que le couvre-feu «ne freine pas suffisamment» la propagation du coronavirus en France. Fait intéressant, dans le détail, ce sont surtout les Français les plus jeunes (56 % des moins de 35 ans et 59 % des 35-49 ans) qui penchent pour un reconfinement rapide.

A l’inverse, les 65 ans et plus estiment, eux, qu’il serait préférable de mesurer les effets du couvre-feu avant d’opter pour un reconfinement immédiat. Une donnée qui interpelle dans la mesure où ce sont justement les séniors qui sont les plus fragiles face au coronavirus et donc plus à même de développer des formes graves du Covid-19.

Ni confinement « dur », ni confinement « allégé »

Pourtant, si les Français appellent majoritairement de leurs voeux un reconfinement rapide, dans le but de soulager les hôpitaux, lorsqu’on les interroge sur le type de confinement qu’ils souhaiteraient voir appliquer, on constate que les solutions utilisées dans le passé sont aujourd’hui rejetées par une majorité des sondés.

[Source : Ifop-Fiducial pour CNEWS et Sud Radio]

En effet, concernant un confinement «dur» comme celui du printemps 2020, ils sont 53 % à rejeter ce type de confinement, contre 47 % à le souhaiter (+ 4 points en faveur par rapport à la dernière enquête des 12 et 13 janvier). De même, en considérant cette fois un confinement «allégé» comme celui appliqué à l’automne dernier, une majorité de sondés (54 %) rejette là encore ce type de confinement et seuls 46 % seraient prêts à l’accepter (+ 1 point).

Des Français désorientés par des campagnes de presse discordantes

L’un dans l’autre, c’est pourtant bien un confinement «dur» qui semblerait davantage souhaité, mais, « en même temps », ce type de confinement ne rencontre pas l’assentiment de la majorité.

Par ailleurs, si chacun de ces scénarios a été présenté dans l’optique d’une application «dans les prochains mois en France», le débat autour de l’acceptabilité sociale du confinement n’en est pas moins très actuel, et d’autres solutions sont évoquées comme un rallongement des vacances de février, voire un confinement le week-end, le but étant de tenter de ménager, autant que faire se peut, une population moralement à bout et de limiter la casse économique.

55 % des Français prêts à se faire vacciner (- 3 points)

Dommage, les congélateurs sont juste un peu encombrés….

Enfin, alors que la campagne de vaccination en France est enfin engagée, mais rencontre des difficultés de livraison et de logistique, que l’apparition de variants à la covid plongent les volontaires dans la perplexité et que plus d’un million de Français a reçu la première des deux doses de vaccin contre le coronavirus, à ce jour, on constate pourtant que, sur ce sujet, les Français sont aujourd’hui moins enclins à se faire vacciner, même s’ils sont toujours majoritaires à souhaiter l’être. La livraison de la seconde dose ne semble pas prioritaire pour satisfaire au protocole originel dans le délai prescrit.

[Source : Ifop-Fiducial pour CNEWS et Sud Radio]

En effet, ce sont désormais 55 % des Français qui disent avoir l’intention de se faire vacciner contre la Covid-19 lorsque cela sera possible, selon la dernière enquête Ifop-Fiducial, alors qu’ils étaient encore 58 % la semaine précédente. Une baisse notable dans la mesure où la part des «Oui» majoritaires aux «non» n’avait cessé de grimper depuis le début du mois de janvier.

Le vaccin contre la Covid-19 doit-il être un bien commun à disposition de tous?

C’est la thèse du pape François depuis le 19 août

Lors de l’audience générale du 19 août 2020, qui s’est tenue dans la bibliothèque du Palais apostolique, le pape François a poursuivi son cycle de catéchèses sur la manière dont les Chrétiens sont appelés à réagir face à la pandémie de Covid-19. La crise sanitaire a mis en lumière « la situation difficile vécue par les pauvres et les grandes inégalités qui règnent à travers le monde », a tout d’abord souligné le pape François. Quant au virus, a-t-il poursuivi, « il a rencontré au long de son parcours dévastateur, de grandes inégalités et discriminations ». Plus même, « il les a accrues ! »

Le pape des mécréants indiquent plusieurs voies.

Selon lui, « la réponse à apporter à la pandémie est double ». « D’un côté, il est indispensable de trouver un traitement contre un virus petit mais très virulent, qui est en train de mettre à genoux le monde entier », a-t-il expliqué. « De l’autre, nous devons guérir d’un grand virus, celui de l’injustice sociale, de l’inégalité des chances, de la marginalisation et du manque de protection envers les plus faibles. » S’appuyant à la fois sur l’Exhortation apostolique Evangelii gaudium, sur la Lettre encyclique Laudato si’ ou encore sur la Lettre encyclique Sollicitudo rei socialis du pape Jean-Paul II, le pape François a estimé que « dans cette double réponse à apporter, il y a un choix incontournable selon l’Evangile : l’option préférentielle pour les pauvres ». Option qui n’est ni politique, ni idéologique, ni partisane.

« Nous sommes tous préoccupés par les conséquences sociales de la pandémie », a-t-il affirmé plus loin. Alors que beaucoup veulent revenir à une situation normale et que l’activité économique reparte, le pape François a expliqué que cette « “normalité” ne devrait pas inclure les injustices sociales et la dégradation de l’environnement ». « La pandémie est une crise, et d’une crise on ne ressort pas inchangé : soit on en ressort meilleur, soit on en ressort plus mauvais. » L’option préférentielle pour les pauvres « nous donne l’impulsion pour penser et concevoir une économie dans laquelle les personnes, et surtout les plus pauvres, sont au centre ». Ce qui encourage également « à prévoir un traitement contre le virus privilégiant ceux qui en ont le plus besoin », a déclaré le pape François. « Ce serait bien triste si l’on devait donner la priorité aux plus riches pour le vaccin contre la Covid-19. Ce serait bien triste si ce vaccin devait devenir la propriété de telle ou telle nation, et non un bien universel à disposition de tous », a-t-il affirmé.

« Si le virus devait à nouveau s’intensifier dans un monde injuste envers les plus pauvres et les plus fragiles, alors nous devons changer ce monde », a encore souligné le pape François. « N’oublions pas ce critère selon lequel nous serons jugés, de Matthieu, chapitre 25 », a-t-il souhaité rappelé. « Mettons-le en pratique avec cette reprise de l’épidémie. »

(Texte original italien dans l’Osservatore Romano du 20 août 2020)

Résumé de la catéchèse du Saint-Père :

Frères et sœurs,

Poursuivant notre catéchèse sur le thème “Guérir le monde”, nous méditons aujourd’hui sur l’option préférentielle pour les pauvres et la vertu de la charité. La pandémie a mis au jour la situation des pauvres, les grandes inégalités et les discriminations. La réponse à cette crise sanitaire est double : trouver le remède contre ce virus et soigner le grand virus de l’injustice sociale, de l’inégalité de chances, de la marginalisation et du manque de protection. Dans cette double riposte de guérison, se trouve le choix de l’option préférentielle pour les pauvres. Cet amour préférentiel est la mission de toute l’Eglise. La foi, l’espérance et l’amour nous poussent à adopter cette préférence pour les plus nécessiteux car partager avec les pauvres signifie s’enrichir mutuellement. Les conséquences sociales de la pandémie sont une grande préoccupation pour tous. Le retour à la normalité devrait prendre en compte la justice sociale et la protection de l’environnement. C’est une occasion pour construire quelque chose de différent. L’option préférentielle pour les pauvres est une exigence éthico-sociale qui provient de l’amour de Dieu et qui nous donne l’impulsion pour penser et projeter une économie où les personnes, et surtout les pauvres, sont au centre. Avec l’exemple de Jésus, le médecin de l’amour divin intégral, c’est le moment d’agir pour un monde plus sain.

Surfacturation par Pfizer? La Suède suspend le paiement de ses vaccins

Pfizer a-t-il des soucis de fabrication ou une soif de surprofits ?

L’entreprise facture six doses pour cinq livrées par contrat

L’Agence de santé publique suédoise a suspendu le paiement de ses commandes de vaccins anti-covid-19 de Pfizer, en attendant des précisions sur la quantité de doses disponibles dans chaque flacon, a rapporté mardi le quotidien suédois « Dagens Nyheter ».

La Suède cherche à savoir combien de doses de vaccins peuvent être réellement prélevées après que Pfizer lui a facturé six doses par flacon et non cinq comme prévu.

Stockholm souhaite désormais que la Commission européenne et Pfizer parviennent à un accord sur le nombre de doses contenues dans chaque flacon.

« En attendant, nous avons dit à la société que nous devions suspendre le règlement des factures jusqu’à ce que nous obtenions des éclaircissements« , a déclaré l’épidémiologiste en chef Anders Tegnell à Dagens Nyheter.

L’entreprise pharmaceutique Pfizer se mure dans le silence

La branche suédoise de Pfizer a refusé de commenter ces informations.

L’Union européenne et Pfizer étaient initialement convenu que chaque flacon contenait cinq doses, mais des informations ont depuis circulé selon lesquelles six doses peuvent être extraites en utilisant une seringue spécifique. A la condition d’une dextérité peu répandue.

« C’est inacceptable. Si un pays n’a la possibilité d’extraire que cinq doses par flacon, il reçoit donc moins de doses au même prix », a déclaré au journal le coordinateur suédois des vaccins, Richard Bergstrom.

Une porte-parole de l’Agence suédoise de la santé, qui gère les factures liées aux achats de vaccins, a déclaré qu’elle ne pouvait pas immédiatement commenter l’article du « Dagens Nyheter ».

Inceste de Duhamel – Jean Veil savait: il est blanchi, quand Mgr Barbarin a été sali

Le silence de l’avocat est louable, celui du prélat était coupable

Connu pour avoir défendu le violeur Dominique Strauss-Kahn, Jean Veil, célèbre avocat, fils d’une figure tout juste Panthéonisée, est un intime du politologue Olivier Duhamel accusé d’inceste. Il admet qu’il connaissait les crimes de son ami et assure qu’il avait du mal à partager l’omerta du Tout-Paris politico-médiatique.

Il savait tout. Il n’a rien dit. Il glisse et il assume. “Le secret professionnel” : sa ligne de défense border line se situe à la frontière entre ces deux mots. Lorsqu’il évoque des crimes comme l’inceste, il n’y a pas de place pour la moralité, le doute ou la pitié.

L’actrice n’a pas seulement choisi l’interlocuteur. Jean Veil et Olivier Duamel se rencontrent depuis un demi-siècle. Tous deux sont ministres, centristes et enfants européens du même côté. Adolescents, ils se sont connus dans un salon rempli de personnes importantes dominées par les parents, l’une Simone et Antoine, et l’autre Jack et Colette – très français en politique, en affaires et en culture. L’avocat était d’abord un ami de Jérôme, le fils aîné de Duamel.Lorsque ce dernier est mort dans un accident de voiture en juillet 1971, son amitiéCristallisé par son jeune frère Olivier.

Jean Veil le savait, mais admirait l’ascension de son “ami absolu”

Ila été pris à la hausse malgré le poids secret.

Jusqu’à son troisième mariage, en 1987, Jean Veil a passé tout l’été chez Olivier Duhamel dans le Var à Sanary. “Ami absolu”: c’est ainsi qu’il a un jour nommé Olivier et son autre intime, feu le constitutionnaliste Guy Carcasonne. C’était un trio sans secrets les uns pour les autres et sans se poser de questions. A la vie à la mort, comme un clan. 

Il savait depuis au moins dix ans. « C’était entre 2008 et 2011 », raconte-t-il au Monde. A 73 ans, Me Veil consigne encore soigneusement tous ses rendez-vous, au quart d’heure près, dans des agendas rangés près de lui. Mais il en est un, aujourd’hui si important, qui reste dans le flou. Dans son souvenir, l’actrice Marie-France Pisier était venue « au bureau ou à déjeuner, je ne sais plus ». Depuis qu’elle a appris que son neveu Victor/Antoine a été abusé sexuellement, une vingtaine d’années plus tôt, par Olivier Duhamel, mari de sa sœur aînée Evelyne. Elle veut alors crier sa colère au Tout-Paris et au célèbre avocat. « La conversation sur ce sujet a duré peu de temps, témoigne Me Veil. Je n’ai pas trouvé opportun d’en parler avec Olivier. Je ne suis pas un type curieux ; dans les drames de famille, je n’aime pas être indiscret. »

L’actrice n’a pas choisi n’importe quel interlocuteur. Voilà un demi-siècle que Jean Veil et Olivier Duhamel se fréquentent. Tous deux sont des enfants de ministres du même bord, centristes et européens. Ils se sont connus adolescents dans des salons remplis de gens importants où régnaient leurs parents, Simone et Antoine d’un côté, Jacques et Colette de l’autre – un mélange très français de politique, d’affaires et de culture. L’avocat fut d’abord l’ami de Jérôme, l’aîné des Duhamel. A la mort de ce dernier dans un accident de voiture, en juillet 1971, son amitié se cristallise sur Olivier, le frère cadet.

Jean Veil savait, mais se contentait d’observer son « ami absolu » poursuivre son ascension, happé par le haut malgré le poids du secret
Jusqu’à son troisième mariage, en 1987, Jean Veil a passé tous ses étés à Sanary, dans la propriété varoise des Duhamel. « Amis absolus », c’est ainsi qu’il a un jour désigné Olivier et son autre intime, feu le constitutionnaliste Guy Carcassonne. Un trio pour lequel il n’y avait pas de secrets, où les services se rendaient sans poser de questions. A la vie à la mort, comme dans les clans, et bouche cousue.

Fidèle à ces principes, Jean Veil a excusé la faute sans vouloir y voir le délit ou le crime, ni rien changer à ses habitudes ou prendre ses distances. Jean Veil savait, mais se contentait d’observer son « ami absolu » poursuivre son ascension, happé vers le haut malgré le poids du #secret, jusqu’à la tête de ce qu’il y a de plus sélect et de plus fermé chez les élites intellectuelles françaises : la présidence de la Fondation nationale des sciences politiques (#FNSP) puis celle du #Siècle, ce club qui réunit tous les mois le gratin du pouvoir.

Les deux hommes ont partagé jusqu’au plaisir d’écrire à quatre mains. Ce livre, notamment : La Parole est à l’avocat, sorti chez Dalloz en 2014 et réédité en 2020, l’année où Jean Veil publie pour sa part, chez L’Archipel, un recueil « des plus belles citations sur le courage ». Paradoxal. Dans le dictionnaire du duo Veil-Duhamel, les entrées « enfant », « inceste », « #viol », « consentement » et « #famille » sont absentes.

Leur première collaboration, c’est encore Olivier Duhamel qui en parle le mieux. En 2018, alors qu’il préside la FNSP, il consacre un « roman vrai » [« Colette et Jacques », Plon] à son père et à sa mère, Colette, une femme de caractère qui, après la mort de son mari, en 1977, épousa Claude Gallimard, patron de la prestigieuse maison d’édition. Celui-ci est vite gagné par la maladie. Colette, redoutable femme d’affaires, le conseille sur sa succession. Parfois, elle rêve tout haut et se dit que le meilleur pour diriger pareille institution serait son propre fils, Olivier. Mais puisqu’il faut un héritier Gallimard à la tête de la maison, elle affiche ses préférences : Antoine plutôt que son frère Christian.

Etranges méthodes de persuasion contrainte

« Colette voulait que Gallimard édite la revue Pouvoirs », créée par son fils Olivier en 1977, nous confie ce même Christian Gallimard, fondateur de la maison d’édition Calligram et désormais installé en Suisse. « J’avais deviné que c’était un moyen de le faire entrer dans la maison », poursuit-il. Il croit deviner des manœuvres et compte bien s’y opposer. Colette s’en émeut auprès d’Olivier, qui la rassure : « Ne t’inquiète pas, maman chérie, je vais trouver le moyen de le faire taire. » Dans la foulée, il appelle Jean Veil, lequel tente d’intervenir auprès des avocats de Christian.

La suite, c’est Olivier Duhamel en personne qui l’écrit, dévoilant au passage d’étranges méthodes de persuasion. Face à Christian Gallimard, il décide d’employer ce qu’il appelle les « grands moyens ». Son récit, façon polar, se passe de commentaires :

« Tu arrêtes, sinon je te ferai taire, lance l’auteur à l’héritier Gallimard (…).

– C’est une menace ?, répond ce dernier.

– Absolument, répond alors Duhamel. J’ai un ami dans le grand banditisme. S’il le faut, j’embaucherai un tueur à gages.

– Tu plaisantes ?

– Pas le moins du monde. Si tu n’arrêtes pas, dans un mois tu es mort », écrit encore Olivier Duhamel, en concluant son récit par ces deux mots : « Il arrêta. »

Jean Veil assure n’avoir pas lu le livre de son ami, mais il se souvient, en riant, que pour sa petite intervention dans ce dossier le groupe l’avait rémunéré « avec une collection complète de “La Pléiade” ».

Ce cynisme rigolard et blasé, Jean Veil en a longtemps fait sa marque de fabrique. Emporté par la tourmente publique de cette affaire d’inceste, il peine encore à y résister. Reste qu’à l’heure de #MeToo, il est des proximités difficilement défendables, même recouvertes de l’habit de l’amitié. Ses propres enfants, notamment sa fille, journaliste, sont furieux – effet de génération. Son frère cadet, Pierre-François, associé dans son cabinet, le soutient sans états d’âme apparents, mais à côté, combien de regards qui se détournent ?

La récente publication chez Seuil de La Familia grande, de Camille Kouchner, sœur jumelle de l’adolescent abusé, Victor, dans le livre, a changé la donne. Pourquoi n’avoir rien dit ? Jean Veil n’exprime aucun remords. « Que fallait-il faire ? La victime ne parlait pas, Camille Kouchner me demandait des conseils sur son avenir de juriste, j’ai su que son jumeau s’était marié et avait eu des enfants. Au passage, la gémellité est importante dans cette histoire. »

Pour la première fois de sa vie, il assume sa défense et non celle des autres ; et ses arguments glacent souvent au lieu de convaincre. Et puis, rien n’est clair dans cette affaire… A-t-il vraiment assuré au directeur de Sciences Po, Frédéric Mion, alerté au sujet des agissements de son mentor, Olivier Duhamel, que cette histoire d’inceste n’était qu’un pur racontar ? L’avocat confirme ce témoignage si utile à l’institution, elle aussi critiquée. « C’est vrai, Frédéric Mion est venu à mon bureau. Je lui ai caché la vérité. » Il y a quelques jours, il s’est excusé, par SMS, auprès de l’intéressé « de ne pas avoir pu lui dire ».

Le 15 janvier, nouveau coup de projecteur sur lui : il démissionne avec fracas du trésor sélect club Le Siècle. La fille du fondateur du club, Marianne Bérard-Quelin, a osé lui demander ses intentions après le départ d’Olivier Duhamel et du préfet d’Ile-de-France, Marc Guillaume. Cette simple question l’a mis hors de lui. « J’ai été assez désagréable, convient-il, ça m’arrive souvent. Et je suis parti. » Il joue maintenant au fier en expliquant que, de toute façon, il allait bientôt atteindre la limite d’âge, et que, « franchement, on s’emmerde beaucoup au Siècle. Au conseil d’administration, il y a désormais la parité, on ne peut plus blaguer. »

Habile manœuvrier

Olivier Duhamel, ex-révolutionnaire, libertaire obsessif et rallié à Macron

Les pirouettes, il en a l’habitude. En janvier 2017, tout juste sacré avocat « le plus puissant de l’année » par le magazine GQ, Jean Veil, 69 ans, est invité à la télévision. Simone Veil meurt en juin. Question d’une journaliste : « Ne faut-il pas mentir quand on est avocat ? » Esquive du pénaliste : « Il ne faut pas être pris quand on ment. » Trois ans plus tard, en pleine affaire Duhamel, l’habile manœuvrier ne peut plus s’en tirer par des pirouettes. Avec Jacques Chirac, Dominique Strauss-Kahn ou Jérôme Cahuzac, il s’était pourtant rodé à défendre les puissants lorsqu’ils mordaient la poussière…

Ses grandes années professionnelles commencent en 1998. Cette année-là, alors qu’il n’est pas encore une puissance du barreau, l’occasion se présente de sortir du rang. Dominique Strauss-Kahn, ministre de l’Economie, est rattrapé par une vieille histoire : des honoraires perçus de la MNEF, une mutuelle étudiante pompe à fric du PS et pour laquelle, comme avocat, il a – un peu… – travaillé. Alors qu’on parle d’une prochaine mise en examen de DSK, Jean Veil appelle l’épouse de DSK, Anne Sinclair. « Je peux peut-être rendre service à Dominique ? »

Le voici désormais dans une autre sphère. En marge de ce dossier, il perfectionne une méthode bien à lui. Règle de base : toujours s’entendre en amont avec les juges, souvent sensibles à son statut de fils de Simone Veil. Rester dans l’ombre et empêcher la diffusion d’images de ses clients à l’arrière de leur voiture et, pour cela, décaler, au dernier moment, les dates d’audition. Trouver pour ces occasions des entrées discrètes. Ne pas hésiter à monter au front avant le combat judiciaire, rechercher des soutiens, parfois intimider.

DSK lui a trouvé un allié : Ramzi Khiroun, un jeune homme rencontré à Sarcelles (Val-d’Oise), qui, à force de débrouillardise, a vite su se rendre indispensable. « Jean, voilà ton cauchemar, lui lance DSK. Il ne fait pas ce que tu fais, tu ne fais pas ce qu’il fait. Ensemble, on va s’en sortir plus facilement. » A 49 ans, Ramzi Khiroun est aujourd’hui le principal conseiller d’Arnaud Lagardère et membre du comité exécutif du groupe de communication dont Jean Veil a longtemps été l’un des avocats. Depuis un an, les deux hommes sont brouillés. « Nous nous sommes séparés sur des désaccords stratégiques », élude R. Khiroun. Jusqu’à l’affaire du Sofitel, en mai 2011, puis du procès du Carlton, le duo avait pourtant travaillé harmonieusement sur les diverses affaires concernant DSK.

A gauche comme à droite, la palette des amitiés de Jean Veil est impressionnante. Mais c’est bien là, en Strauss-Kahnie, qu’il a trouvé ses meilleurs dossiers. En 2013, il hérite ainsi de celui de Jérôme Cahuzac, ce ministre du budget détenteur d’un compte en Suisse. Il travaille de nouveau avec une autre alliée : la communicante Anne Hommel, déjà sollicitée après l’arrestation de #DSK dans l’affaire du Sofitel de New York. Ensemble, pour le protéger, ils ont orchestré des campagnes pour discréditer ou affaiblir le témoignage de victimes d’agressions. Anne Hommel pense aussi que, dans son boulot, « la vérité n’est pas un sujet ».

Aveux de Cahuzac, chute politique de DSK, Jean Veil en a déjà beaucoup vu quand, en 2013, il déjeune avec son vieil ami Duhamel, désormais associé à son cabinet. Ce jour-là, le politologue lui avoue, « sans détails » d’après lui, son « histoire avec le fils d’Evelyne ». Et pose une question : « Si ça éclate, seras-tu mon avocat ? » Jean Veil sait que cela ne sera pas possible, sans imaginer que ce pas de côté ne suffira pas à le protéger, à l’heure de la déflagration.

« J’ai répondu que nous étions beaucoup trop proches pour que je puisse avoir de l’autorité sur lui, que je serais trop dans l’affect, précise-t-il. J’ai dû aussi essayer de le rassurer. » Ce jour-là, autour de la table, les deux amis soupèsent les chances de voir le scandale éclater. S’interrogent-ils aussi sur la manière de l’empêcher ? Jean Veil sort une fois de plus son joker : « secret professionnel », une formule magique censée le protèger même lorsqu’il ôte sa robe d’avocat.

Comment Olivier Duhamel, accusé d’inceste, a cultivé son art du secret

Qui savait ? L’onde de choc des accusations d’inceste contre le politiste rattrape certains de ses proches. Il a longtemps réussi à faire régner le silence en contrôlant ses réseaux.

21 avril 2017. Les amis parisiens d’Evelyne Pisier sont réunis dans l’hôtel particulier qui abrite le Centre national du livre, le CNL, pour célébrer la mémoire de l’universitaire, deux mois après sa mort. La fin du quinquennat de François Hollande approche et le président est passé se joindre au groupe des fidèles de celle qui pilota la direction du livre du temps de Jack Lang. Avant de s’asseoir à son côté, le politiste et juriste Olivier Duhamel, l’époux de la défunte, a passé son bras autour de l’épaule du chef de l’Etat, comme pour signer leur complicité. C’est lui qui chante le plus fort et tape des mains avec le plus d’entrain lorsque Teo Saavedra, un Chilien emprisonné sous Pinochet, prend sa guitare pour entonner Hasta Siempre, ce chant révolutionnaire cher à « Evelyne », qui, au milieu des années 1960, aima Fidel Castro quatre ans durant.

Olivier Duhamel tient la main de Nadia Marik, la veuve de l’ancien directeur de Sciences Po Richard Descoings, fortement soupçonné d’homosexualité, qui passe désormais l’été dans la maison de vacances d’« Olivier », à Sanary-sur-Mer (Var). Le politiste paraît insouciant. Bien sûr, il a aperçu les regards des trois enfants de sa femme (nés de son premier mariage, avec Bernard Kouchner) se détourner quand il les a croisés, mais, en ce jour particulier, il est le veuf, et c’est lui qu’on réconforte. Ce soir, plus que jamais, il se sent intouchable: il a multiplié les gestes qui lui installé l’omerta.

Depuis qu’en 2008 les trois enfants d’Evelyne Pisier (une fille et deux garçons) sont venus dire à leur mère que ce beau-père autrefois admiré avait abusé sexuellement du plus jeune des garçons lorsque celui-ci avait 13 ou 14 ans, Duhamel vit avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête. Jusque-là, ses beaux-enfants sont restés dans l’ombre et le silence. Sa réputation et sa surface sociale le protègent plus sûrement qu’un bouclier, mais quelques mots dans la presse pourraient couper net cette carrière si soigneusement bâtie.

Jeux d’influence

Qui le sait ? Une semaine exactement après la cérémonie d’avril 2017, Olivier Duhamel se retrouve à la table de la salle à manger de Sciences Po avec le directeur, Frédéric Mion, et Brigitte Macron. Depuis des mois, Duhamel distribue conseils et notes à son mari qui, maintenant il en est sûr, sera bientôt élu. Duhamel fait déjà la bise à Ismaël Emelien, le conseiller politique du futur président, qui a été son élève ici même, rue Saint-Guillaume. « Mon meilleur poulain », répète le politiste. En cette fin avril, chacun, devant Brigitte Macron, dresse à son tour le portrait-robot du premier ministre idéal. Un jeu, bien sûr, mais Duhamel en est.

Les présidents changent, les ministres passent. Olivier Duhamel est déjà du côté du nouveau pouvoir. Il a été à bonne école. Dans le vaste appartement parisien de son père, Jacques, plusieurs fois ministre de Pompidou, des kyrielles d’hommes politiques, comme Edgar Faure, viennent déguster avenue Raymond-Poincaré le koulibiac de Benita, la cuisinière des Duhamel. Plus tard, Olivier Duhamel aimait lui-même aller jouer au poker et partager un whisky en bord de Seine dans la maison de Boissise-la-Bertrand (Seine-et-Marne) de l’ancien président du conseil – un as de toutes les combinaisons de la IVe et de la Ve.

En ce printemps 2017, personne ne devine qu’avec la disparition d’Evelyne Pisier l’une des chaînes qui verrouille le secret d’Olivier Duhamel vient de sauter. Lui-même en a-t-il conscience ? Depuis des années, il n’a pas été vraiment inquiété. En 2009, lorsque la rumeur de relations sexuelles imposées à Antoine, le plus jeune des fils d’Evelyne, a commencé à circuler, l’incrédulité générale a été sa meilleure protection. « Un inceste ? Lui ? Impossible », répondaient les nouveaux initiés. Comment imaginer pareil comportement d’un homme qui dit le droit toute la journée ? L’inceste traverse toutes les couches sociales, mais, dans son monde, cercle de sociologues, de juristes, de médecins, de psys, de cinéastes, de journalistes et de politiciens, on feint encore l’ignorer.

La révolution #MeToo n’a pas encore fait basculer ces esprits soixante-huitards libertaires et féministes qui ont accompagné la révolution sexuelle et ne jurent que par la « liberté ».

Les ficelles du régime.

Rares sont ceux – des femmes, en majorité – qui ont osé affronter Olivier Duhamel directement. C’est un détail oublié de cette histoire : l’homme n’est pas facile. Le schizophrène a pourtant l’air cool, avec ses bracelets brésiliens, son briquet pendu par un cordon autour du cou et ses éternels polos. Même aux dîners du Siècle, ce club où se croise l’élite du pouvoir, il refuse la cravate, pourtant longtemps obligatoire. D’un côté, il cultive son allure anti-establishment ; de l’autre, il navigue avec une belle aisance au cœur de la nomenklatura. Il est puissant et influent ; ses colères sont intimidantes, sa façon d’humilier écrasante, ses blagues et ses remarques souvent  sexuées.

Il adore arranger des couples ou parrainer les nouvelles unions. Dans la vie professionnelle, il a la passion du piston. Devant lui, on a toujours un peu l’impression de passer un examen. Suis-je bon ? Serai-je invité dans son émission ? Il est le prof, toujours, malgré – ou peut-être à cause de – la menace d’opprobre qui plane au-dessus de lui. Au lieu de rentrer la tête, il continue d’échafauder des plans de carrière.

Il « regrette », assurait sa femme, qui le soutenait sans réserve. « Tu sais, il n’arrête pas de se torturer », a-t-elle ajouté un jour devant son jeune fils. Pourtant, dans le même temps, il juge sa carrière entravée par les reproches de ses beaux-enfants. Julien Kouchner, l’aîné, entend même sa mère s’indigner : « A cause de tout ça, Olivier a dû renoncer à être membre du Conseil constitutionnel. »

Entrer au Conseil « constit », c’est le Graal de Duhamel. Superviser les lois, censurer les gouvernements, surplomber les partis, imprimer sa marque par-delà les alternances, voilà, à ses yeux, la quintessence du pouvoir. Il a été, en 2001, l’un des initiateurs de l’inversion du calendrier entre législatives et présidentielle, puis l’un des concepteurs des primaires socialistes. A défaut des couloirs feutrés du siège des gardiens de la Constitution, il tient au Palais-Royal les conférences de rédaction de sa revue, Pouvoirs, qu’il codirige un temps avec son ami Marc Guillaume, un conseiller d’Etat aussi agile que lui pour tisser sa toile. Lorsqu’ils sont ensemble, ces spécialistes de la chose politique et des institutions ont l’impression de tenir les ficelles du régime.

Dans des cercles qui leur sont parfois communs, il arrive que Bernard Kouchner éreinte publiquement ce « salaud » de Duhamel. Informé en 2009 par son fils des abus sexuels subis vingt ans plus tôt, l’ancien ministre et son épouse, la journaliste Christine Ockrent, se sont rangés au souhait du jeune homme [48 ans] de ne pas porter plainte, mais ils aimeraient qu’on ne déroule pas pour autant le tapis rouge au politologue.

Des dizaines de personnes entendent ainsi, par eux, parler des agissements de Duhamel, comme le conseiller Alain Minc – « Il y a trois ans ; depuis, je ne lui ai plus serré la main » –, le communicant Jacques Séguéla – « En 2011 » – et la patronne de France Culture, Sandrine Treiner, la même année – contrairement à ce qu’elle a affirmé le 7 janvier aux auditeurs devant la médiatrice de la chaîne. Dès ce moment, la directrice s’arrange pour que le politologue ne soit plus convié à l’antenne : « Je faisais explicitement part de mes préventions devant mes équipes. Cela a créé une zone de vigilance. »

Un appétit d’ogre pour le pouvoir.

A l’extérieur, la statue qu’Olivier Duhamel s’est acharné à construire se lézarde, mais tient encore parfaitement debout. Le politiste reçoit l’admiration et la reconnaissance que, dans son cercle familial, ne lui offrent plus ses beaux-enfants. Depuis 2009, ceux-ci ne descendent plus passer l’été dans le Var, comme autrefois. A Paris ou à Sanary, une nouvelle bande les remplace un temps, sans savoir ni comprendre ce qui se joue dans l’intimité : la chercheuse Géraldine Muhlmann, élève chérie d’Evelyne, les journalistes Ali Baddou et Nicolas Demorand, qui aiment taper le carton avec le constitutionnaliste. Chaque sujet d’actualité chasse l’autre. Olivier Duhamel défend Dominique Strauss-Kahn, accusé de viol à New York, Richard Descoings, retrouvé mort aux Etats-Unis dans un parfum de scandale, ou le réalisateur Roman Polanski. Toujours dissocier l’homme de l’artiste…

Il approche les 70 ans mais conserve un appétit d’ogre pour le pouvoir. Boulimique de jetons de présence et d’honneurs, il empile les titres de manière étourdissante. Il est déjà, depuis 2016, président de la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP), institution au cœur de Sciences Po, et directeur de collection chez #Dalloz, la maison d’édition juridique. Il a aussi pris la présidence du conseil d’administration de Teach for France, une association créée par Nadia Marik. On le compte encore au sein du Club des juristes, et, depuis 2010 et sa retraite de professeur, il émarge comme avocat associé au sein du cabinet de son vieux complice Me Jean Veil.

Au-dessus du seuil d’alerte

Professeur honoraire à Sciences Po, Olivier Duhamel est devenu une diva. Outre sa retraite de professeur, il a obtenu de la FNSP, en 2018, une rémunération mensuelle de 3.000 euros brut, alors que ses prédécesseurs ne bénéficiaient que d’un défraiement de quelques centaines d’euros. Les conseils d’administration qu’il préside sont animés par ses blagues, auxquelles tout le monde rit bruyamment, et les rentrées scolaires par ses conférences inaugurales. Dans la salle à manger de l’institut d’études politiques, il trône comme aux banquets de Sanary, lâchant ses volutes de fumée malgré les interdictions.

Il se grise aussi de #media : en plus de « Mediapolis », son émission hebdomadaire sur Europe 1, lui, l’homme de gauche, a décroché une chronique à #Valeurs_actuelles. C’est comme si la mort de son épouse, en 2017, avait fait tomber les ultimes garde-fous. Ce n’est jamais assez. « Au moins, cache-toi », conseillent pourtant les rares qui osent lui parler, mais il n’écoute plus personne. En janvier 2020, il accepte, pour deux ans, la présidence du Siècle. Et prend tous les risques, dont le plus gros : la télévision. Deux fois par semaine, le voici sur LCI, distribuant d’un ton péremptoire éloges et mauvais points.

Pendant des années, le prof de droit public a martelé dans son cours de droit constitutionnel ces phrases de L’Esprit des lois, de Montesquieu : « C’est une expérience éternelle que tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser : il va jusqu’à ce qu’il trouve des limites. Pour qu’on ne puisse abuser du pouvoir, il faut que, par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir. » Personne ne lui applique l’adage. Il pointe à plusieurs conseils d’administration, prend des actions dans une maison de production à Marseille, se montre de plus en plus gourmand pour ses conférences : en 2020, il demandait – sans succès – 10.000 euros pour une intervention sur les questions prioritaires de constitutionnalité.

Il ne s’est pas retiré à Sanary, comme il le dit à la presse, mais a conservé un petit studio au cœur de Paris, afin de courir conseils d’administration et media. Et, désormais, les enterrements. Le 18 septembre 2020, au cimetière parisien du Père-Lachaise, les amis entourent le producteur de documentaires Michel Rotman, qui vient de perdre sa femme, Josée. Une nouvelle fois, Olivier Duhamel est au centre, juste derrière le micro, appuyé sur une tombe. Personne ne l’entend interroger l’un de ses neveux occupé à l’éviter : « Pourquoi une telle distance ? »

C’est la énième alerte qu’Olivier Duhamel prend pour la première fois au sérieux. Il ignore encore que sa belle-fille Camille Kouchner a déjà bouclé le manuscrit de son livre La Familia grande (Seuil, 208 pages, 18 euros) et qu’il va bientôt entraîner dans sa chute tous ceux qui, jusque-là, s’inclinaient devant son pouvoir.

#macronie

Enquête pour viol : Darmanin dénonce une vengeance politique

Mediapart révèle la ligne de défense du ministre de l’Intérieur face à la juge, le 14 décembre dernier

"La culture du viol en marche", "un Etat à la gloire des violeurs" pouvait-on lire sur les pancartes des manifestants féministes ce vendredi 10 juillet.
10 Juillet 2020

Le cabinet du juge a-t-il des oreilles?

Mediapart a révélé mardi la ligne de défense que Gérald Darmanin a déroulée dans le secret du cabinet de la juge le 14 décembre dernier. Gérald Darmanin estime ainsi que Sophie Patterson a porté plainte pour viol contre lui quand il a décidé de quitter Les Républicains pour La République en marche. L’avocate de la plaignante se dit effarée.

Depuis juin 2020, Gérald Darmanin fait l’objet d’une information judiciaire après la plainte d’une femme, Sophie Patterson, qui l’accuse de viol: des faits qui remontent à mars 2009. Le 14 décembre dernier, le ministre de l’Intérieur, placé sous statut de témoin assisté, a été entendu par la juge d’instruction. Il aurait déroulé une nouvelle ligne de défense, dans laquelle il aurait évoqué une vengeance politique, selon Mediapart et 20 minutes (qui a rompu le lien), lesquels révélaient l’information mardi.

Dès son passage de Bercy à Beauvau, la gauche se déchaîne contre Darmanin: Ils-elles contestent la nomination de Gérald Darmanin, au mépris de la présomption d’innocence:

« Anti, anti patriarcat !« , « violeur à l’intérieur, complice à la justice«  scandent les manifestants à Dijon, ville de Rebsamen. Certains récupèrent des poubelles dans la rue, tapent dessus pour accompagner leurs chants. Ils agitent leurs pancartes : « remaniement de la honte », « un Etat à la gloire des violeurs », « la culture du viol en marche ».

Le parcours de Sophie Spatz, ancienne call-girl, ne plaide pourtant pas en sa faveur

La nomination de Gérald Darmanin au poste de ministre de l’Intérieur en remplacement de Christophe Castaner a été très critiquée. Figure controversée, dont certains murmurent qu’il aurait obtenu ce poste avec « de sales méthodes« , il est également sous le coup d’une plainte pour viol. Une affaire vieille de plusieurs années, pour laquelle le maire de Tourcoing a bénéficié d’un non-lieu en 2018, qui a connu de nombreux rebondissements. Mais qui est donc Sophie Spatz, celle qui accuse Gérald Darmanin de l’avoir violé le 17 mars 2009 ?

L’affaire a été « relancée en juin 2020 après un classement sans suite en février 2018, » commente Mediapart, pour qui classer sans suite une affaire, c’est la relancer.

Sophie Patterson, c’est aussi Olga Patterson ou Sophie Spatz, ancienne call-girl au passé trouble, qui n’est pas une inconnue de la justice, bien au contraire. La nomination de Gérald Darmanin au ministère de l’Intérieur en remplacement de Christophe Castaner a été très critiquée de la gauche. Dans sa presse, Darmanin est devenu une figure controversée et la rumeur a circulé qu’il aurait obtenu ce poste avec « de sales méthodes« , une campagne qui coïncide avec une plainte pour viol. L’affaire est vieille de plusieurs années et, bien que le maire de Tourcoing ait bénéficié d’un non-lieu en 2018, elle n’a cessé d’alimenter les campagnes de dénigrement de la gauche, de rebondissement en rebondissement. Qui est donc Sophie Spatz, celle qui accuse Gérald Darmanin de l’avoir violée il y a 11 ans ( le 17 mars 2009) et dont la gauche fait un usage intensif ?

Olga Patterson n’est pas le meilleur témoin de moralité qu’on puisse rêver: la plaignante a en effet connu de nombreux démêlés avec la justice. Comme le rappelaient le JDD en 2018, à plusieurs reprises entre 2003 et 2005, Sophie Spatz, alias Olga Patterson, a été condamnée pour des faits de « chantage », « trouble à la tranquillité d’autrui par appels téléphoniques malveillants réitérés » et « menace de crime ». Des accusations portées par son ancien compagnon à qui elle aurait tenté de soutirer de fortes sommes d’argent.

Sous l’identité de Sophie Spatz, elle aurait demandé son aide au maire de Tourcoing pour qu’il intervienne dans son dossier. En échange de quoi monsieur le maire aurait sollicité des faveurs sexuelles de sa part. Un rapport sexuel consenti, selon lui, un viol, selon la Sainte Nitouche. Deux vérités s’affrontent, parole contre parole, et la plaignante maintient sa version des faits. « Si le passé de Sophie Spatz ne suffit en rien à discréditer sa version des faits,  » jugeait Gala le 9 juillet dernier, sa crédibilité a été sérieusement mise en doute. Le dossier a été rouvert suite à l’annulation d’un appel de non-lieu en cour de Cassation.

« Ma cliente n’a pas déposé plainte pour changement d’étiquette politique, mais pour viol »

A Dijon, en juillet dernier, les manifestants – associations féministes et de lutte contre les inégalités de genre (Collectif du 25 novembre, Les Orageuses et Gang Reine) – sont plus proches de Mediapart que de l’UMP 

« Elle m’en a voulu d’avoir rejoint l’équipe du président Macron… » Interrogé par deux juges d’instruction, Mylène Huguet et Dimitri Dureux, le 14 décembre dernier, Gérald Darmanin aurait suggéré que la plainte serait la résultante de son ralliement à Macron, selon le procès-verbal de son audition que « 20 Minutes » se targue d’avoir pu consulter. « [Sophie Spatz] avait fait campagne pour François Fillon jusqu’au bout et je suis certain qu’elle m’en a voulu d’avoir rejoint l’équipe du président… »

Une plaignante bien introduite

« Elle a écrit à tout le monde. Même à Jean Sarkozy ! ». C’était en 2009. A l’époque, Sophie Spatz se rend au siège du parti dont elle est adhérente pour obtenir de l’aide. Ancienne escort-girl, elle a été condamnée en son absence pour avoir harcelé son ex-petit ami. Elle veut réclamer la révision de son procès mais ne sait pas comment s’y prendre. « Cela peut paraître risible aujourd’hui. Mais elle a écrit à tout le monde. Même à Jean Sarkozy ! », qui l’a échappée belle, rappelle Elodie Tuaillon-Hibon, son avocate.

20 Minutes écrit, sans précaution de conditionnel : « Ce jour-là, la jeune femme, alors âgée de 37 ans, se retrouve dans le bureau de Gérald Darmanin. Lui a 26 ans. Il est conseiller aux affaires juridiques auprès de Xavier Bertrand. C’est son premier poste. Dans sa plainte, Sophie Spatz assure qu’il promet alors de l’aider. D’intervenir auprès du ministère de la Justice. Et, toujours selon le récit de la jeune femme, il convient, quelques jours plus tard, d’un dîner avec elle qui se poursuit dans un club libertin, puis dans un hôtel où ils ont une relation sexuelle. « Ce soir-là, il m’a dit : « Il va falloir m’aider aussi… » J’avais compris que je n’avais pas le choix. Il avait ma vie entre ses mains… », raconte-t-elle aujourd’hui.

« A 26 ans, quand on vit ce genre de scène, on s’en souvient. » Gérald Darmanin ne conteste pas avoir eu, ce soir-là, une relation sexuelle avec Sophie Spatz, mais il assure que ce n’est pas lui qui en était à l’initiative. Logique quand sa « vie entre les mains » d’un conseiller juridique… Face aux juges, il explique que c’est elle qui a pris les choses en main, insiste 20 Minutes, un brin racoleur, évoquant « un moment de gêne et d’excitation ». Et d’ajouter : « A 26 ans, quand on vit ce genre de scène, on s’en souvient. » Gérald n’a pas été victime de viol et c’est à sa décharge, dirait 20 Minutes. En revanche, la professionnelle de seulement dix ans son aînée joue la carte de la victimisation.

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Aucune authentification possible
de ces échanges prêtés aux protagonistes

Pourtant, lors de la même audition, il reconnaît sans fard que ce n’est pas la première fois qu’il se rendait dans un club échangiste. A 26 ans, il a donc une partenaire? Et ne se dérobe d’ailleurs pas quand il s’agit de donner des détails sur la configuration des lieux ou sur la tenue exigée à l’entrée, selon la presse caniveau citée. Dans l’établissement, raconte-t-il, ils passent du temps au bar. Et c’est Sophie Spatz qui règle les consommations. Quand il sera ministre du Budget, ce seront les contribuables qui paieront les dépenses de Bercy. « Etant fiancé et ayant un compte commun avec ma fiancée, je ne me voyais pas payer en chèque ou en carte bancaire dans un club échangiste. » Soit sa fiancée était participante et pouvait contribuer aux frais, soit elle était absente et le jeune homme était indélicat.

Une défense qui choque Elodie Tuaillon-Hibon: en même temps, elle est l’avocate de la plaignante et spécialiste du harcèlement au travail. « C’est lui qui s’est quand même répandu dans les médias sur le fait qu’il avait eu une vie de jeune homme [choquant ?], que c’était quelque chose de grivois. Et aujourd’hui, finalement, c’est une vengeance politique ? », s’étouffe-t-elle, comme une vie agitée n’était pas compatible avec une trahison politique. « Tout le monde peut constater que c’est quelque chose qui, jusqu’à présent, n’avait pas été évoqué publiquement par le principal intéressé. Nous, cette affaire de politique, franchement, on n’en a rien à faire. Ma cliente n’a pas déposé plainte pour changement d’étiquette politique, mais pour viol. » Ce « quelque chose qui, jusqu’à présent, n’avait pas été évoqué publiquement par le principal intéressé, » a juste été rendu public par la presse au détriment du secret de l’instruction.

Eric Dupond-Moretti aussi dans le viseur des manifestants dijonnais. Le choix d’Eric Dupond-Moretti comme nouveau ministre de la Justice est aussi vivement critiqué par les associations, preuve que l’agitation est politique. A Dijon, même si le nouveau garde des Sceaux n’est pas présent, les manifestants ont un message pour lui : « Eric Dupond-Moretti s’illustre par sa misogynie et son anti-féminisme dans la presse depuis des années. On leur demande de démissionner. (Une manifestante à Dijon, le 10 juillet 2020)

Gérald Darmanin n’a pas eu de peine à balayer les accusations d’abus de pouvoir.

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Ces « copies » de textos ne sont pas des preuves:
où sont les originaux authentiques ?

Le jeune homme n’a pas sollicité les services de la quémandeuse. « Il n’y avait pas de contrepartie dans cette relation sexuelle », a-t-il affirmé à la juge d’instruction. C’est le cœur du dossier.

Sophie Patterson ne peut prouver qu’elle a forcée physiquement. Mais elle affirme qu’elle s’est sentie obligée de céder aux avances de Gérald Darmanin, alors conseiller municipal UMP, pour obtenir son aide dans un dossier judiciaire. La professionnelle peut-elle démontrer que le jeune homme lui a réellement fait des avances et qu’elle n’a pas d’elle-même offert ses services ?

Dans son audition, le ministre de l’Intérieur n’a formulé qu’un regret, celui d’avoir rencontré la plaignante. On ne souhaite ce type de piège à aucun homme. Ses avocats se sont refusés à tout commentaire. 

Les enseignants de gauche, mobilisés mardi 26 pour dénoncer la gestion de la crise sanitaire

S’ils sont majoritaires, ils ne représentent pas toute l’Education nationale.

Il est donc abusif et irrespectueux que l’AFP titre « le monde de l’éducation mobilisé ». D’autant que s’ils sont majoritaires (SNUipp- FSU, dans 80 départements), la question est de savoir s’ils sont représentatifs, dans la mesure où la participation aux élections professionnelles était de seulement 42,64 % en 2018 et sachant que, si le taux de syndicalisation est relativement élevé dans la profession, il ne présente néanmoins que moins de 30% des effectifs. Au final, le syndicat dominant, la FSU est loin de représenter le « monde éducatif ».

Or, selon le ministère de l’Education, le taux de grévistes des enseignants s’élevait à la mi-journée à 11%. Un sur dix d’à peine 30%, il n’y a pas vraiment de quoi pavoiser, même si l’AFP se livre à une désinformation digne des réseaux sociaux et relevant d’une « analyse » spéciale des « fact-checkers » de la presse.

Crise sanitaire, salaires des profs: des personnels de l’éducation nationale –  six fédérations syndicales (FSU, FO CGT, Sud, SNCL, Snalc), ce mardi 26 janvier – , rejoints par les [des] infirmières scolaires [ça ne va pas chercher loin], mais aussi les [des] lycéens et les [des] étudiants [prêts à sécher les cours], étaient en grève mardi et se mobilisaient partout en France pour dénoncer leurs conditions de travail.

De son côté, le Snuipp-FSU, syndicat hégémonique du primaire [il co-gère les nominations, les mutations, les promotions et les contentieux], relevait un tiers de grévistes dans le premier degré. Dans le second degré, le Snes-FSU, syndicat dominant [également co-gestionnaire du destin des fonctionnaires], estimait ce taux à 40% des professeurs, CPE, PsyEN (psy de l’éducation nationale), AED (assistants d’éducation) et AESH (accompagnants d’élèves handicapés). Et ça donne 12 % de grévistes au niveau national.

A l’appel d’une intersyndicale, qui a – en partage avec la FSU – 11% de participants à cette grève – composée notamment de la FSU, de la CGT et de FO-CGT, sans oublier le SNCL (2.300 adhérents de gauche, moins idéologues) et le SNALC (qui fait le grand écart entre Debout la France et le Front de gauche en fonction des sujets), mais aussi les révolutionnaires de SUD, de nombreux défilés ont eu lieu à Paris et en régions. 

Un millier de « personnes », enseignants ou non, selon les syndicats, ont manifesté dans la matinée à Clermont-Ferrand (PS) derrière une banderole « urgence pour le service public de l’éducation ». Parmi elles, Magali Gallais, 44 ans, CPE: « On brasse des élèves toute la journée, ils oublient souvent [le personnel d’encadrement a-t-il renoncé ?] de mettre leur masque correctement, on est exposé au virus en permanence« . Faire respecter les règlements serait un début de justification de traitement mensuel…

Un millier d’enseignants, animateurs, assistants d’éducation ou étudiants ont également battu le pavé à Toulouse, LR, où la gauche n’est plus majoritaire à la mairie. Nina Garnier, 43 ans et professeur des écoles, y a souligné le « manque criant de moyens, surtout depuis le début de la crise sanitaire. » « Il n’y a pas de remplaçants quand les collègues sont malades. C’est un travail que j’aime, que j’ai toujours aimé, mais aujourd’hui je suis épuisée ». 

Par un froid glacial, au moins 1.000 personnes ont défilé à Rennes, PS. « On a eu une perte de pouvoir d’achat en dix ans de 275 euros mensuels par personne », a dénonçait [orthographe de l’AFP] Axel Benoist, le secrétaire national du Snuep-FSU (enseignement professionnel).

A Paris, une manifestation est partie des jardins du Luxembourg à 13h00 pour rallier le ministère rue de Grenelle. « C’est un moment crucial pour l’éducation. Il y a une vraie colère qui monte chez les enseignants qui sont très inquiets », a assuré Benoît Teste, secrétaire général de la FSU, en référence notamment au « Grenelle des enseignants » lancé par le ministre Jean-Michel Blanquer, qui doit s’achever en février.

« Revalorisation très insuffisante »

Le rattrapage des arriérés et la mise à niveau avec les pays européens voisins tardent à venir. « Ce qui est entrepris par le ministère n’est absolument pas satisfaisant, c’est essentiellement de la communication avec une revalorisation de surface qui est très insuffisante« , a regretté M. Teste, sans un mot pour les retraités.

En novembre, le ministère avait annoncé des revalorisations de salaires à partir de 2021, ciblées surtout sur les plus jeunes. Mais les organisations syndicales espèrent qu’une loi pluriannuelle, promise au moment de la réforme des retraites, viendra consacrer des hausses pérennes et substantielles pour toute la profession.

Les salaires des enseignants français sont inférieurs de 7% en début de carrière à la moyenne de ceux des pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

Des étudiants devaient aussi se joindre à eux, six jours après s’être déjà mobilisés contre les effets dévastateurs de l’épidémie de Covid sur leur vie quotidienne et leur psychisme. « La manifestation de la semaine dernière nous a permis d’obtenir ‘des choses’, mais pas de nous faire totalement entendre, alors on poursuit la mobilisation pour que les étudiants puissent revenir en cours la moitié du temps en présentiel et l’autre en distanciel« , a expliqué la féministe Mélanie Luce, présidente de l’Unef, «maison commune de la gauche». Ce syndicat ne représente presque plus rien depuis qu’il privilégie certains étudiants: il assume en effet être «racisé», tout en réfutant les accusations de dérive indigéniste.

L’UNEF n’est plus que l’ombre d’elle-même. Avec le départ avec perte et fracas de son aile gauche proche des communistes (la Tuas), la deuxième force en interne (sur quatre), pour «options idéologiques incompatibles» et depuis avec celui de son flanc droit (la Taser), toujours liée au PS. Entre les deux, il y a Mélanie Luce, tête de gondole d’une tendance majoritaire surtout peuplée d’insoumis et de hamonistes, bien décidée à «aller de l’avant» malgré tout. «La vraie question qu’on doit se poser, c’est comment on redonne envie aux étudiants d’adhérer». Elle en est là.

Le but « est vraiment d’éviter un échec massif (…) Reconfinement ou pas, les étudiants ont besoin de voir leurs profs », a-t-elle plaidé.

Les infirmières scolaires, qui dénoncent la gestion de la crise sanitaire, ont, elles aussi, appelé à se mobiliser aux côtés des enseignants. Pour Saphia Guereschi, secrétaire générale du Syndicat national des infirmières conseillères de santé (SNICS-FSU, majoritaire), les infirmières au collège ou au lycée sont accaparées par la gestion de la crise sanitaire [une tâche subalterne ?] et doivent gérer les « phases de dépistage et de tracing », au détriment de l’accompagnement des élèves. « La grave conséquence de cela: nos jeunes, qui vont très mal, ne peuvent plus être accueillis comme il se doit lors des consultations dans les établissements car nous ne sommes pas remplacées, il faut réagir très rapidement », a-t-elle alerté. Ces infirmières-là privilégient le social et le sexuel sur le sanitaire.

Gérald Darmanin menace de dissoudre ‘Génération identitaire’

Condamnation à gauche, puis à droite : diabolisation pour tous

Action des activistes d'extrême droite de Génération identitaire au Col de l'Echelle, le 21 avril 2018. (ROMAIN LAFABREGUE / AFP)
Col de l’Echelle, le 21 avril 2018

Un amalgame entre violents et non violents.

Suite à une action médiatique de ses militants pacifistes dans les Pyrénées, le groupuscule Génération Identitaire est menacé de dissolution par le ministre de l’Intérieur. Mais classé à l’’extrême droite, Génération identitaire prend de l’ampleur: né à Lyon en 2012, il serait désormais présent dans une quinzaine de villes françaises.

Une trentaine de militants s’était « déployée », selon l’AFP, au col du Portillon, à la frontière espagnole, pour lutter contre le « risque migratoire ». Ils se sont installés quelques heures à bord de voitures sérigraphiées « Défend Europe » pour surveiller la frontière, assez pour susciter la colère d’élus. La présidente socialiste de région Carole Delga, était de ceux qui ont dénoncé mardi 19 janvier 2021 une opération « anti-migrants illégale » de Génération identitaire entre Luchon (Haute-Garonne) et l’Espagne en demandant des sanctions. Certains sont « partis en randonnée » et utilisant « un drone » pour surveiller la frontière, a indiqué la gendarmerie. Quelques militants ont également « été délogés du barrage hydroélectrique de Melles », a précisé la même source.

Les signataires demandent au préfet de la Haute-Garonne de « mettre fin fermement et sans délai à ce coup de force, indigne et contraire aux valeurs de la République et de notre territoire. Nous demandons de l’Etat de poursuivre ces individus et cette organisation, comme il l’avait fait suite à une récente opération dans les Alpes, car ils tentent de créer une confusion avec l’exercice d’une fonction publique, là aussi, passible de sanctions« . Le laxisme socialiste est au faciès. Une plainte de SOS Racisme a notamment été déposée.

Alors que France 3 (chaîne publique) titre que « les réactions sont unanimes » (mais ne peut citer que des élus de gauche, exclusivement socialistes, et SOS Racisme qui ne l’est pas moins), selon le procureur Christophe Amunzateguy, cette enquête a été confiée à la brigade de recherche de la gendarmerie de Saint-Gaudens (Haute-Garonne). Une plainte de SOS Racisme a notamment été déposée.

Les élus socialistes demandent également au ministère de l’Intérieur de dissoudre « ce groupuscule d’extrême droite violent et dangereux pour notre pays », mentionnant que de nombreux autres élus et associations [dont la liste nominale n’est pas jointe) ont déjà présenté cette requête au gouvernement. A noter que ni les élus, ni sa presse régionale n’était sur place pour produire les photos dont ils exigent par ailleurs la publication s’agissant des brutalités des forces de l’ordre agressées dans une multitude d’interpellations de « délinquants ».

La ligne rouge de l’illégalité était-elle vraiment franchie ? Combien d’espèces protégées détruites, de poubelles brûlées, de voitures incendiées, de heurts d' »ultras » avec les forces de l’ordre et de hangars squattés par des « raveurs » en « fête sauvage », « en marge » de la manif ?

« Cette opération, menée en toute illégalité, a seulement pour but de créer le “buzz” médiatique, » reconnaissent des élus de gauche. Et d’ajouter leur sentiment partisan: « permettre à ces extrémistes de développer leur discours de haine », dans un communiqué commun Carole Delga, le président PS du Conseil départemental de la Haute-Garonne Georges Méric (PS), le député de Haute-Garonne Joël Aviragnet (PS) et le maire de Luchon Eric Azemar (sans étiquette, mais soutenu « en même temps » par le sénateur de la Haute-Garonne, PIerre Medevielle (centriste Agir et Mouvement radical et soupçonné de sympathies pour Monsanto), c’est au tour de l’ancien sénateur PS et conseiller général de Saint-Béat, Bertrand Auban).

Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, s’est pourtant saisi de cette occasion pour évoquer publiquement, mardi, pour la première fois, la possible dissolution du groupuscule (GI), né en 2012 à Lyon, quelques jours après que cette poignée de militants – dont des Lyonnais, précise l’AFP, comme si cette présence était une preuve à charge – ont participé à une opération anti-migrants, dans les Pyrénées.

Une action sensibilisation qui en rappelle une autre, tout aussi pacifique, dans les Alpes, en avril 2018

Une banderole de Defend Europe lors d'une opération anti-migrants dans les Alpes, le 21 avril 2018.

A la suite de cette opération médiatique sur un lieu de passage de migrants clandestins, via la Vallée de La Roya, où le berger-passeur médiatisé d’extrême gauche, Cédric Herrou, a été condamné le 10 février 2017 pour aide à l’immigration clandestine, le mouvement et trois de ses cadres ont été relaxés le 16 décembre 2020, en appel par le Tribunal de Grenoble, après avoir été condamnés à de la prison ferme en première instance, en août.

Dans son compte-rendu de la relaxe de décembre 2020, Libération omet de préciser qu’en octobre 2012, quelques dizaines de militants de Génération identitaire avaient occupé le chantier de la grande mosquée de Poitiers, pendant quelques heures et sans heurts, pour réclamer un référendum sur la construction de mosquées et sur l’immigration – dans l’esprit de la « charte des principes » de l’islam en cours de signature – , et qu’en appel, en juin 2020, une relaxe générale avait été prononcée en faveur des militants de Génération identitaire 

« On n’a rien à nous reprocher »

Le Col du Portillon est fermé depuis le 6 janvier 2021.

« II y a déjà beaucoup d’études qui ont été lancées pour nous dissoudre mais on n’a rien à nous reprocher, la justice approuve toutes nos actions », réagit auprès de l’ AFP l’ex-prévenu Clément Gandelin, président de GI et Lyonnais.

Dans les Pyrénées, « le but était de focaliser l’attention des Français et des media sur ce qui se passe à la frontière, c’est-à-dire rien », affirme au Progrès Jérémie Piano, porte-parole national du mouvement. L’opération, avec pick-up mais sans hélicoptère, contrairement à 2018, faisait suite à la récente fermeture de plusieurs routes secondaires frontalières des Pyrénées-Orientalesdans le cadre de la lutte gouvernementale contre l’immigration clandestine et la menace terroriste.

« Il n’y avait pas de policiers », pour faire respecter la décision, au col du Portillon, signale Jérémie Piano. Il évoque une « action pacifique. C’est aussi de la communication. Je pense que Darmanin, et le gouvernement derrière, sont dans l’embarras. Ils ne protègent pas la frontière, alors que des jeunes de 20 ans le font pendant trois jours. II veut nous dissoudre parce qu’on est des opposants crédibles. »

Une enquête préliminaire pour « provocation publique à la haine raciale » a toutefois été diligentée mardi par le Parquet, suite à cette action pacifique. Le ministre de l’Intérieur s’est dit « scandalisé par le travail de sape de la République des militants de Génération identitaire », après leur entreprise dans les Pyrénées.

En 2019, plusieurs groupuscules d’ultradroite, dont le « Bastion social », avaient été dissous à la demande d’Emmanuel Macron. Mais établir un lien est un amalgame, que l’AFP ne manque pas de faire… Ni l’idéologie, ni le mode d’action n’est comparable.