Valerie Hayer prise en photo avec des militants néonazis

La tête de liste Renew dénonce un piège

Valérie Hayer se dit
tombée dans « un piège » 

Une photo du meilleur choix de Macron la montre en compagnie de militants néonazis. La tête de liste Renaissance (majorité présidentielle) aux élections européennes de juin prochain a été photographiée avec quatre hommes. Où est le problème ? L’un d’entre eux portait visiblement un T-shirt avec les mots : « The white race » (« La race blanche »). La candidate macroniste a dénoncé, ce dimanche, la compagnie compromettante de militants néonazis largement diffusée sur les réseaux sociaux.

La scène a pourtant eu lieu en marge de la manifestation du C9M à Paris. Or, le « comité du 9 mai » est connu depuis 1994 et qualifié de néo-nazi par le NPA, mais d’ultra-droite par les autres.

D’après le journaliste Pierre Plottu, spécialiste de l’extrême droite (Libération, Slate & StreetPress), cette photo aurait été prise le samedi 11 mai, le jour où s’est tenue une manifestation de néo-fascistes à Paris. 

« the white race »

Les militants ont publié l’image sur leur groupe Telegram, à la date du « 11/05/2024 » et avec comme légende : « Valérie Hayer una di noi », ce qui signifie « Valérie Hayer l’une des nôtres » en italien. « Concrètement, elle s’est sans doute fait piéger par des militants que cette “blague” a dû faire bien rire », raconte le journaliste de Libération« Mais que penser du manque de vigilance (à tout le moins…) d’une politique aspirant à jouer un rôle important pour un parti qui exerce actuellement le pouvoir en France ? » ajoute-t-il.

« Il s’agit d’un piège qui m’a été tendu par des militants d’un groupuscule néonazi. Je n’ai évidemment pas eu le temps de voir les inscriptions racistes sur leurs tenues », a réagit Valérie Hayer sur son compte X. « Ces méthodes sont indignes, celles de l’extrême-droite que je condamne de toutes mes forces et que je combattrai sans relache », a-t-elle dénoncé. 

Elle a en outre assuré que cette photo avait été prise ce dimanche 12 mai, et non la veille.

Eurovision 2024 incohérent: des pro-palestiniens  hyper-sexualisés, non binaires et libertaires

Des candidats et des activistes azimutés

A Malmö, près de 12.000 
manifestants ont protesté contre la participation à l’Eurovision d’Israël dont la représentante, Eden Golan, a décroché son ticket pour la finale avec la chanson « Hurricane ».

Nemo, le vainqueur, avec la chanson The Code, du concours de l’Eurovision, est le candidat disruptif de la Suisse. Il a aligné plusieurs provocations dans l’air du temps, tout en se pensant à l’avant-garde.

Nemo, « personne » en latin , déploie publiquement le drapeau non binaire après l’avoir introduit à l’insu de l’équipe du concours (qui n’autorise que les drapeaux nationaux).

Nemo a introduit sur scène le drapeau de la communauté non-binaire alors que les organisateurs le lui avaient interdit.

Nemo se montre critique des règles du concours sur ce point. Il casse son trophée sur scène.

Un autre candidat

Sondages européennes 2024 : la liste Renew de Macron poursuit sa descente aux enfers à un mois du scrutin

Macron mobilise ses ministres sans faire bouger les lignes

Plus il parle,
plus Hayer recule

Dans un mois, la campagne pour les élections européennes sera terminée et les électeurs auront voté. A exactement quatre semaines de la date butoir, les principales têtes de liste sont entrées dans le vif de sujet, après un débat réunissant (pour la première fois) l’ensemble des sept principaux candidats organisé le 2 mai, un déploiement de ministres sur le terrain et une série de petites déclarations du président à l’occasion de la moindre prise de parole.

A ce stade, le tableau des rapports de force confirme plusieurs tendances.

La première : le décrochage continu de la tête de liste du camp présidentiel Valérie Hayer. Si les soutiens de la présidente du groupe Renew au Parlement européen jurent que rien n’est joué pour la liste du président et que la bataille électorale n’a pas encore commencé, force est de constater que la liste ne cesse de se faire rattraper par son poursuivant, le candidat PS-Place Publique Raphaël Glucksmann, sans qu’on sache par quel miracle. V. Hayer n’a pas fait une bonne opération avec le débat en face à face avec Jordan Bardella (RN) et le PS veut croire en un croisement des courbes.

Si près de trois points séparent Valérie Hayer de Raphaël Glucksmann, et que l’outil utilisé n’est en rien prédictif mais permet de tracer des tendances, les trajectoires de chacun montrent qu’il pourrait s’agir du véritable match de cette élection européenne, sur fond de possible retour à gauche d’une part de l’électorat social démocrate un temps séduit par Macron, mais échaudé par les coups de barres à droite successifs du président obsédé par le succès des options de la droite nationale qui lui infligent le désaveu de ses choix fédéralistes qui font monter  et s’échapper le RN.

D’autant que les grands sujets européens mobilisés par le camp présidentiel sont également porteurs pour le fondateur de Place-Publique, également très identifié sur ces enjeux.

Très loin devant, à 31,1 %, Jordan Bardella apparaît par ailleurs hors de portée de la candidate macronienne. Et il paraîtrait hasardeux de miser sur le débat entre le président du RN et Gabriel Attal (annoncé pour le 23 mai) pour rattraper un retard de quinze points en un mois.

Rima Hassan crée un effet de curiosité pour LFI

Autre enseignement de cette enquête à un mois du vote, une inquiétude suscitée par le sursaut de la liste anti-républicaine imputé à l’intérêt que porte la presse à Rima Hassan. Depuis la fin du mois d’avril, Manon Aubry est effacée par la Palestinienne qui grappille quelques points. Pourtant reléguée par l’omniprésence de Mélenchon et de la candidate Rima Hassan, la tête de liste LFI semble bénéficier de la stratégie de l’appareil insoumis, qui focalise l’attention médiatique sur fond de mobilisation en faveur de Gaza et auprès des mobilisations pro-palestiniennes d’une minorité d’étudiants gavée de slogans et biberonnée à l’antisémitisme. Dans le dernier « rolling » Ifop par exemple (pris en compte dans l’enquête), Manon Aubry ferait un bond de 8 % chez les 18-24 ans, lesquels sont peu enclins à défendre la démocratie.

En fait, avec 7,4 % d’intentions de vote au total, la liste menée par Manon Aubry continue d’osciller entre 6 et 8 %, sans parvenir à passer à la tranche supérieure.

Les Ecologistes non plus n’en sont pas au point de regarder en haut. La tête de liste Marie Toussaint, sectaire et agressive, reste engluée sous la barre des 7 %, voyant la barre du seuil d’éligibilité (fixé à 5 %) se rapprocher dangereusement. A un mois du vote, Marie Toussaint affiche 6,8 %.

A droite, qu’elle soit républicaine ou nationale,  le match entre le candidat LR François-Xavier Bellamy et Marion Maréchal (dernière du classement) tourne pour le moment à la faveur de l’eurodéputé sortant qui est apparu moins lisse et plus pugnace que son portrait dans la presse paresseuse : lien PaSiDupes. Malgré un rapprochement des courbes fin janvier, l’eurodéputé LR continue de tenir à distance sa poursuivante Reconquête ! : 7,1 % d’intentions de vote pour le premier et 6,3 % pour la seconde.

Ce qui, à cet endroit du classement, a son importance, puisque les deux camps (qui se disputent un électorat conservateur) se battent non loin de la ligne de flottaison des 5 %, seuil nécessaire pour obtenir des élus au Parlement européen. Une lutte dans un mouchoir de poche, rendue d’autant plus périlleuse que les deux formations jouent leur survie le 9 juin prochain. De quoi promettre un dernier mois particulièrement stressant dans les deux camps.

A noter que le Parti communiste en sera pour ses frais : il stagne en queue de peloton à 3%…

Campagne des européennes : Macron déploie une vingtaine de ministres sur le terrain

Il faut sauver le soldat Hayer et, avec elle, la fin de mandat de Macron

Célébrée le 9 mai dans tous les Etats membres, la Journée de l’Europe commémore la déclaration Schuman de 1950, un événement historique considéré comme l’acte fondateur de l’Union européenne. 

Une vingtaine de membres du gouvernement était en campagne des européennes, ce jeudi 9 mai 2024. Un déploiement tous azimuts pour soutenir la liste macronienne, créditée de deux fois moins d’intentions de vote que celle du RN de Jordan Bardella.

« Pas de jour férié quand on est en campagne. » Tel était le mot d’ordre de Matignon aux membres du gouvernement, en service commandé maximal dans la campagne des élections européennes, toute affaires cessantes, déficit public, dette publique, pouvoir d’achat, insécurité, etc…

Outre Gabriel Attal dans le Morbihan, où il visitera l’usine Olmix, spécialiste des solutions biosourcées pour l’élevage et l’agriculture, avant d’aller à la rencontre de Français à Vannes, une vingtaine de membres du gouvernement se sont répandys aux quatre coins du pays : Christophe Béchu (Transition écologique et Cohésion des territoires) en Loire-Atlantique, Amélie Oudéa-Castéra (Sports) et Sabrina Agresti-Roubache (Ville) à Marseille, Marc Fesneau (Agriculture) dans le Loir-et-Cher, Frédéric Valletoux (Santé) à Mayotte… Bruno Le Maire (Economie) se rendra, lui, dans une banque alimentaire, tandis que la tête de liste macronienne aux européennes, Valérie Hayer, donnera un meeting à Bordeaux.

« C’est maintenant que la campagne commence vraiment, maintenant que nous allons changer de dimension, aller frapper à toutes les portes, arpenter tous les marchés, convaincre chacun de nos concitoyens », a déclaré Attal au meeting de Valérie Hayer à Paris.

Matignon nie toute mise sous pression par l’Elysée et assure que la montée en puissance de Gabriel Attal, dans la dernière ligne droite de la campagne, était prévue, une assertion après coup… L’un de ses soutiens reconnaît toutefois des hésitations en admettant que « rester à l’écart aurait permis au Premier ministre de moins s’exposer aux conséquences politiques d’une lourde défaite lors du scrutin du 9 juin ».

Un mois de vacance du pouvoir ?

Le gouvernement a lancé sa campagne d’incitation au vote. Le ministre délégué chargé de l’Europe, Jean-Noël Barrot, a dévoilé mercredi 24 avril le dispositif d’information et de communication du gouvernement français à destination des 49,7 millions d’électeurs français, sur les modalités de ce scrutin  européen du 9 juin.  Jean-Noël Barrot, appelle de ses vœux un taux de participation d’au moins 50 % lors des élections européennes du 9 juin 2024

Or, certaines implications gouvernementales sont légitimes, d’autres, non.

8 millions d’électeurs français sont considérés comme “mal-inscrits”, à savoir qu’ils sont inscrits sur la liste électorale d’une commune dans laquelle ils ne résident pas. “40 % des jeunes âgés de 18 à 25 ans sont concernés” par ce phénomène, a précisé Jean-Noël Barrot. Pour y remédier, le gouvernement a d’abord axé sa communication sur l’inscription sur les listes électorales.

L’autre phénomène électoral que le gouvernement entend combattre est évidemment l’abstention. Depuis 1979 et les premières élections du Parlement européen au suffrage universel direct, la participation baisse régulièrement de scrutin en scrutin en France, passant sous la barre des 50% lors des élections de 2014. Mais cette désaffection grandissante n’est pas une simple affaire d’ignorance des modaliés de ce scrutin: la notion d’une Europe fédéraliste régresse sur l’idée d’une Europe des nations.

Néanmoins, la participation a connu un rebond lors des élections européennes de 2019 et atteint 50,1%, son niveau le plus haut depuis 1994. L’objectif pour le gouvernement est de faire au moins aussi bien le 9 juin prochain, qu’en 2019 avec une participation qui avait connu un rebond en restant au-dessus de la barre des 50 % de participation. Selon le dernier Eurobaromètre, 67 % des électeurs français sondés jugent “probable” d’aller voter lors de ce scrutin, contre 71 % pour l’ensemble de l’UE.

Les media traditionnels et le service public audiovisuel se mettront évidemment au service du pouvoir avec  la diffusion de cette campagne d’information, mais également d’autres acteurs inédits. Ainsi, des partenariats ont été noués avec Konbini, détenu par l’éditeur du Gorafi, et Explore Media, qui a des partenariats avec France inter, deux supports d’information vidéo en ligne prisés de la jeune génération, mais également avec des influenceurs. L’objectif est clairement de toucher toute les parties de la population, y singulièrement les plus jeunes qui sont aussi ceux qui s’abstiennent le plus.

Difficile pour le pouvoir de stigmatiser les réseaux sociaux, puisque les grandes plateformes et réseaux sociaux tels que TikTok, X, Facebook ou Instagram, se sont engagées à relayer ces contenus pour mieux informer leurs dizaines de millions d’utilisateurs. Enfin, des acteurs privés diffuseront également cette campagne de communication de manières variées, à l’instar de la plateforme de covoiturage BlaBlaCar, du réseau de salles de fitness Basic-Fit, de l’application de rencontres Happn ou encore du festival de musique électro-pop We Love Green au Bois de Vincennes à Paris.

Le pouvoir est-il le mieux placé pour lutter contre la désinformation ?

Partie prenante, la macronie prétend néanmoins être un modèle d’objectivité.

Inciter à la participation au scrutin européen du 9 juin est un défi, en garantir la sécurité en amont en est un autre. Hormis le dispositif de communication et d’information à l’adresse des électeurs, le ministre délégué chargé de l’Europe a également présenté dans les grandes lignes les actions entreprises par le gouvernement pour éviter toute ingérence étrangère lors de la campagne électorale en cours.

Selon Jean-Noël Barrot, au vu des récentes élections nationales qui se sont tenues récemment sur le continent, il existe de sérieuses raisons pour craindre l’apparition de discours trompeurs sur internet et les réseaux sociaux, derrière lesquels se cacherait une puissance étrangère souhaitant influencer le scrutin. Et la Russie, en particulier, est pointée du doigt.

Lors des six semaines qui viennent de s’écouler, on s’aperçoit que chaque semaine, la France a été la cible d’une campagne cordonnée détournant des sites du gouvernement ou propageant des nouvelles farfelues de manière à déstabiliser le débat public, ou affaiblir dans l’opinion le soutien à la résistance ukrainienne contre l’agression russe”, a indiqué le ministre délégué en guise d’exemple.

Depuis le milieu des années 2010, pas un seul scrutin majeur dans une démocratie libérale n’a été épargné par une ingérence numérique étrangère ou par une manipulation de l’information”, a ajouté Marc-Antoine Brillant, chef du service de vigilance et de protection contre les ingérences numériques étrangères (Viginum).

C’est pourquoi en cette année électorale essentielle, le gouvernement français et ses différents services concernés (ministère de l’Intérieur, SGDSN, Viginum…) font preuve d’une vigilance maximale pour assurer le bon déroulé de la campagne électorale.

Une vigilance dont doivent également faire preuve les géants du numérique et grands réseaux sociaux. Le DSA, pleinement entré en application en février dans l’Union européenne, responsabilise justement ces plateformes sur les contenus qui y sont postés, y compris les fausses informations. Ce que n’a pas manqué de rappeler Jean-Noël Barrot.

Une débacle de la liste Hayer scellerait la fin précoce de Macron.

Mélenchon « rend impossible une alliance » à gauche, accuse Olivier Faure

La gauche, façon puzzle

Le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure a accusé Mélenchon, mardi 7 mai: le leader de La France Insoumise fait « tout pour rendre impossible une alliance » des partis de gauche, dénonçant en particulier sa mise en cause « indigne » du député socialiste Jérôme Guedj.

Sept mois après l’implosion de la Nupes dans le fracas des attaques du Hamas contre Israël, le patron du PS a sévèrement chargé son ex-allié. « Jean-Luc Mélenchon fait tout pour rendre impossible une alliance des uns avec les autres », a déclaré Olivier Faure sur Sud Radio.

« Il est celui qui met le feu à la plaine chaque matin, celui qui depuis le 7 octobre n’a cessé de creuser l’écart entre les uns et les autres », a-t-il ajouté, déplorant « l’incapacité pour LFI, en tout cas le noyau dur autour de Mélenchon, à penser à la fois au peuple palestinien qui vit une tragédie et en même temps aux Israéliens qui ont vécu une tragédie le 7 octobre ».

« Ambiguïté »

Le N°1 socialiste a également riposté aux attaques contre le député socialiste Jérôme Guedj, pris à parti par Mélenchon après une énième polémique sur le conflit en cours à Gaza.

« Il n’y a aucune possibilité de retrouver quelqu’un qui traite Jérôme Guedj de délateur« , a tranché Olivier Faure, pointant « l’ambiguïté » du leader insoumis qui « flirte avec les lignes jaunes » en « laissant penser que (Jérôme Guedj) serait otage de la communauté juive« .

« C’est indigne », a-t-il insisté, jugeant que Mélenchon « se complait dans une forme de conflictualité permanente qui nuit à la gauche, parce qu’elle lui impose un plafond de verre qui descend chaque jour plus bas ».

Olivier Faure a aussi répliqué à Manon Aubry, la tête de liste LFI aux européennes, qui « utilise des ‘fakenews’ pour essayer de remonter dans sondages », en insinuant que la tête de liste PS-Place publique Raphaël Glucksmann « toucherait de l’argent des lobbies », alors qu’il s’agit des droits d’auteur de ses livres. Lien PaSiDupes

« C’est scandaleux », a-t-il affirmé, disant son « écoeurement » devant ce procédé. « La fin ne justifie pas toujours les moyens, la gauche ne peut pas reprendre les armes de l’extrême droite si elle veut se faire entendre », a-t-il estimé.

Européennes: Macron s’affiche partout, jusqu’en  sur la couverture du programme Hayer

L’Arcom a déjà décompté son discours de la Sorbonne, mais Macron continue à s’ingérer

Macron, président travesti

« Je l’ai dit, je m’impliquerai », a asséné Macron dans un entretien accordé au journal de Rodolphe Saadé, La Tribune Dimanche ce 5 mai, au sujet des élections européennes du 9 juin prochain. Suffit-il qu’il l’ait annoncé pour que ce soit légitime ?

Chose promise, chose due: le chef de l’Etat s’affiche aux côtés de la candidate du camp présidentiel sur la couverture du programme de la liste. Une image choisie pour donner un nouvel élan à la campagne de Valérie Hayer, largement distancée dans les sondages par Jordan Bardella.

« Je ne peux pas vous dire que ces élections sont essentielles et ne pas m’impliquer pour soutenir la liste qui défend l’Europe », s’est justifié Macron ce dimanche.

Le RN crédité de 32% d’intentions de vote

Produit européiste
peu vendeur

Défendre l’Europe mais aussi s’attaquer à la liste du Rassemblement national, menée donc par Jordan Bardella. « Il est haut parce qu’il ne gouverne pas et qu’il ne dit rien. Ces dernières années, le RN s’adapte à l’esprit du moment et aux sondages. Alors on ne sait plus bien: est-ce un produit de marketing ou est-ce un parti nationaliste qui s’est travesti ? « , déblatère le président de la République.

« Ils sont perclus d’incohérences. Ils changent de visage en permanence. Un jour le Frexit. Un autre, le maintien dans l’Union », a-t-il repris, incapable de se maîtriser, Arcom ou pas Arcom.

Le président du Rassemblement national est crédité de 32% des intentions de vote dans le sondage Elabe pour La Tribune Dimanche et BFMTV – Altice Média, auparavant propriété du milliardaire controversé Patrick Drahi (comprenant les chaînes des groupes BFM et RMC), a été acquis par Saadé -, loin devant Valérie Hayer (16,5%)  – deux fois mieux – et Raphaël Glucksmann (12%).

Escort boy de Hayer, Attal doit « s’engager au maximum »

Matcheront-ils ?

Rattrapé par la patrouille, puisque l’Arcom a décidé de décompter son discours de La Sorbonne II dans le temps de parole de sa tête de liste aux européennes, Macron sonne donc la mobilisation générale dans son camp. Auprès de la Tribune Dimanche, il a, par exemple, appelé le premier ministre Gabriel Attal à « s’engager au maximum dans la campagne ».

« Je souhaite qu’il s’engage au maximum dans la campagne en faisant des débats, des meetings, en allant sur le terrain. C’est ce que je lui ai demandé, comme aussi à l’ensemble du gouvernement », a-t-il indiqué. Un mois de vacance gouvernementale à Matignon…

Européennes 2024 : le Grand Débat entre sept des têtes de liste

LCP s’associe au Grand Jury de RTL, avec Le Figaro, M6 et Paris Première 

A cinq semaines des élections européennes du 9 juin, les sept têtes de liste so t :

  • Manon Aubry (La France insoumise),
  • Jordan Bardella (Rassemblement national),
  • François-Xavier Bellamy (Les Républicains),
  • Raphaël Glucksmann (Parti socialiste-Place publique),
  • Valérie Hayer (Renaissance-MoDem-Horizons),
  • Marion Maréchal (Reconquête)
  • Marie Toussaint (Europe Ecologie-Les Verts).

Ce débat du dimanche 5 mai 2024 est à retrouver en vidéo ci-dessous : 

Première partie :

Deuxième partie :

Troisième partie :

Quatrième partie:

Jet d’oeuf sur Zemmour par une femme en Corse

L’ex-candidat à la présidentielle a été attaqué par derrière

Eric Zemmour a été la cible de jets d’œufs et d’insultes de la part d’une militante, à laquelle il a porté un coup, dans un mouvement réflexe d’auto-défensif, alors qu’elle revenait à la charge.

Eric Zemmour a été violemment pris à partie par des militants de gauche alors qu’il arrivait sur le marché d’Ajaccio. En campagne des élections européennes du 9 juin, le président du parti Reconquête, Eric Zemmour, est à Ajaccio où il tient meeting ce samedi 4 mai après-midi au Palais des Congrès.

Arrivé peu après 11 heures au marché d’Ajaccio, il était attendu par un comité d’accueil composé d’une quinzaine de militants d’extrême gauche, notamment du Parti communiste (PC) et de la CGT, syndicat.

Même slogan à Sciences Po
et à Ajaccio…

Ces derniers l’ont poursuivi dans les allées du marché aux cris de « Fascisti fora » [les fascistes dehors], « dégage ! », « la Corse n’est pas à toi ! ». Etaient notamment présents Isabelle Amalric-Choury, nièce de la résistante Danielle Casanova et le militant PC Marc-Antoine Leroy. Ce dernier n’a cessé de l’invectiver, clamant entre autres : « En Corse, on est résistants, on n’est pas collabos ! »

Reconquête annonce qu’il va déposer plainte.

Déjà à Moissac (RN)

Après avoir jeté un œuf sur la tête du candidat à la présidentielle Eric Zemmour, le 12 mars dernier à Moissac (Tarn-et-Garonne), le retraité a visé un bus de campagne de Marine Le Pen, le mardi 5 avril, à Castelsarrasin (DVG, puis… DVC, dissident). Il sera jugé en mai prochain, au tribunal correctionnel de Montauban.

Européennes: la campagne Renaissance est financée par de grands groupes américains, révèle Bardella

L’ALDE, dépendante de Microsoft, Amazon, Facebook…, finance la liste Macron

Macron et Mark Zuckerberg,  le patron de Facebook,
à l’Elysée en mai 2019

« Je ne fais partie d’aucun parti », a prétendu à de nombreuses reprises la tête de liste de l’alliance présidentielle aux élections européennes, Valérie Hayer.

Lors du débat sur BFMTV ce jeudi 2 mai face au candidat du Rassemblement national, Jordan Bardella, elle s’est exposée en provoquant une riposte sur le financement de sa campagne par de « grandes boites américaines ».

« Votre campagne est financée par l’ALDE [Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe], le parti politique européen qui finance votre campagne est financé par Microsoft, Amazon, Meta… », a signalé le président du RN.

« Moi, je ne reçois pas de financement de grandes boîtes américaines », a-t-il opposé. « Je ne suis membre d’aucun parti politique européen », a affirmé Valérie Hayer en réponse.

Des accusations anciennes

Macron s’est entretenu avec Sundar Pichai,
le PDG de Google 
en janvier 2018 à l’Elysée

Cette information date des dernières élections européennes. En 2019, Marine Le Pen avait déjà taclé le parti présidentiel, La République en marche à l’époque, d’être associé au Parlement européen à des partis libéraux, financés par de grands groupes, après des révélations faites par France 2 et Le Monde.

Pour être plus complet, il faut ajouter que le congrès politique de l’Alde, en novembre 2018, était financé non seulement par les grandes multinationales américaines Google, Walt Disney, Microsoft et même… Bayer, le fabriquant du glyphosate depuis le rachat de Monsanto, mais aussi que, d’après le Parlement européen, depuis les dernières élections en 2014, les entreprises ont donné plus de 425.000 € à l’ALDE.

Cinq ans auparavant, le parti libéral européen ALDE -allié de LAREM- avait déjà été pointé par ces enquêtes. Dès mars 2019, il avait toutefois assuré qu’il avait changé ses pratiques de financements, poussé par son partenaire français.

Cette « pratique est incompatible avec une vie démocratique irréprochable », avait tancé à l’époque le parti macronien…

Macron avec le milliardaire
et philanthrope Bill Gates,
après leur rencontre à l’Elysée le 16 avril 2018s

Ressorties ce jeudi soir pour les européennes de 2024 par Jordan Bardella, ces pratiques ont été aussitôt niées par l’entourage de campagne de Valérie Hayer auprès de BFMTV.

« Les entreprises ne peuvent pas financer les partis français », ont-ils déclaré jeudi 2 mai. « Il n’y a aucun lien financier » entre l’ALDE et Renaissance. « Le parti n’est pas membre de l’ALDE », a encore assuré l’entourage de Valérie Hayer, pour noyer le poisson. Pourtant, à l’époque, La République en Marche (LREM) dépêcha une émissaire pour annoncer son alliance avec le parti centriste européen. « L’ALDE est le noyau avec lequel En Marche veut construire cette coalition », déclarait sous les applaudissements Astrid Panosyan, déléguée à l’action internationale du parti de Macron et épouse d’un cofondateur du Printemps républicain, mouvement qui entend lutter contre « l’extrême droite comme l’islamisme politique », et défendre une laïcité.

« Fake news » ?

Sur X (ex-Twitter), Pieyre-Alexandre Anglade, le député des Français du Benelux et directeur de campagne de la candidate, a dénoncé une « fake news » de la part du RN, ce proche de Stanislas Guerini et Stéphane Séjourné n’hésitant pas à moquer sa connaissance des financements de campagnes.

Stéphane Séjourné ??

Le discours de Macron à La Sorbonne sera amputé au temps de parole de sa candidate Valérie Hayer

L’ARCOM met un coup d’arrêt aux atteintes de Macron à la démocratie

Que le Conseil d’Etat ne s’inspire-t-il pas de l’Arcom ! Le président de la République a présenté les priorités de la France à l’échelle européenne lors d’un discours de presque deux heures à la Sorbonne, provoquant l’indignation de la gauche comme de la droite, puisque c’est le rôle de sa liste aux Européennes.

L’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique, l’Arcom, a annoncé ce jeudi 2 mai que le discours du président de la République à la Sorbonne, le 25 avril dernier, doit être décompté dans son « intégralité » du temps de parole de la candidate présidentielle aux élections européennes, Valérie Hayer.

Cette prise de parole, censée fixer les priorités de la France à l’échelle européenne pour les prochaines années, était présentée par l’entourage de Macron comme un exercice institutionnel dévolu au chef de l’Etat français, une sorte de prérogative régalienne. Mais que nenni! L’Arcom voit cette liberté prise contre l’équité d’un autre oeil…

« Si les propos du président de la République n’exprimaient pas un soutien explicite à la liste conduite par madame Valérie Hayer, ils présentaient néanmoins, dans leur intégralité, un lien direct avec l’élection », constate le gendarme des media dans un courrier envoyé aux Républicains et publié sur les réseaux sociaux.

« La manipulation politicienne démasquée »

Cette décision a de quoi réjouir les opposants au locataire de l’Elysée qui ont tous rapidement dénoncé une utilisation des moyens de l’Etat au profit de la campagne des macronistes. Eric Ciotti et ses sympathisants, en tête. « La manipulation politicienne démasquée », se félicite désormais le président LR, lequel avait demandé à l’Arcom de trancher.

Dans sa lettre, le régulateur des media souligne notamment que les propos du président de la République ce jour là, « contribuant à dresser un bilan de l’action passée et exposant les éléments d’un programme, peuvent avoir une incidence sur le scrutin » du 9 juin. L’autorité indépendante observe également que ce discours, de près de deux heures, a été prononcé « alors que la campagne électorale est pleinement engagée ». BFMTV s’est d’ailleurs autorisé l’organisation d’un débat confrontant Valérie Hayer à Jordan Bardela (RN) dans la soirée du 3 mai, dans l’espoir de lui faire rattraper son retard, bien avant la date officielle d’ouverture de la campagne, le 27 mai 2024…

Le chef de l’Etat était revenu sur le sujet devant des journalistes à Strasbourg vendredi : « C’était une parole de président de la République hier. Après, les règles sont définies par d’autres et c’est très bien et en indépendance »« Mais je pense qu’il ne faut pas être hypocrite sur le sujet. Il faut assumer la politique qu’on a conduite, le rôle que la France a mené ces dernières années et le fait que j’aie mis l’Europe au cœur aussi du projet qui est le nôtre », avait-il ajout, déterminé à n’en faire qu’à sa guise avec les règles républicaines du jeu démocratique.

Depuis le 15 avril, et comme avant chaque élection, télés et radio – mais aussi le pouvoir – sont tenus de respecter un principe d’équité dans le traitement des forces politiques. L’Arcom qui n’avait pas donné de consigne particulière pour le discours du chef de l’Etat à la Sorbonne, a dû mettre des garde-fous à l’Elysée.

Les règles prévoient que les interventions du président de la République qui « relèvent du débat politique lié aux élections, notamment celles qui comportent l’expression d’un soutien envers un candidat ou une liste de candidats, un parti ou groupement politique, fassent l’objet d’un relevé distinct » par les antennes, par rapport à ses autres interventions sans lien avec l’élection.

Conséquence principale de la décision du régulateur des media, les différentes antennes ayant retransmis le discours vont donc devoir en tenir compte, en équilibrant les temps de parole des autres partis politiques.

Ainsi Macron a-t-il coupé les ailes à la candidate de son mouvement.

Les popularités d’Edouard Philippe et de Bruno Le Maire s’effritent

Les Français font désormais le partage entre les protecteurs de leurs intérêts et les populistes

Les soutiens du président de la République ont rarement autant pâti de l’impopularité de Macron. Au baromètre Cluster17-Le Point, les cotes de popularité d’Edouard Philippe et de Bruno Le Maire, deux figures fortes de la macronie, s’érodent (– 3 points), notamment auprès de leurs bases électorales de droite et du centre. La prudence de l’un et la poursuite en sous-main de la politique du carnet de chèques par l’autre, avant les Jeux olympiques, ne sont sans doute pas étrangères à ce désamour. On apprend ainsi que les cheminots SNCF menacent de grève sur les JO et que Jean-Pierre Farandou, leur patron, a aussitôt passé avec eux des accords sur un nouveau régime très spécial de leurs pré-retraites… La campagne des européennes n’a pas encore commencé, mais l’accident électoral guette la macronie. Quant à Bayrou, « où t’es? Papa où t’es? »

Les anciens électeurs de Macron sont de plus en plus nombreux à trouver des qualités à Raphaël Glucksmann (+ 8) et à François-Xavier Bellamy (+ 5), dont la liste LR semble reprendre quelques couleurs.

L’embellie Bellamy

Le député européen en campagne suscite un net regain d’intérêt auprès des électeurs de droite (+ 8). Si les dernières tendances sondagières se confirment, le député européen pourrait bien sauver son groupe de la déroute électorale. Sa notoriété s’améliore, mais son retard sur les personnalités RN reste considérable. Trop lisse, le bon élève de la clasde ne séduire pas les agités, mais se confirme en valeur sûre auprès de l’électorat respectueux des autres et du vivre-ensemble de papa.

L’avis de Catherine Nayxsur FX Bellamy:

Marine Le Pen et Jordan Bardella figurent toujours en tête des personnalités préférées des Français. « Les deux dirigeants du RN sont en train de capter toutes les sensibilités de la droite, de la droite modérée à la droite radicale », analyse Jean-Yves Dormagen, ENS, professeur de science politique à l’Université de Montpellier et fondateur de l’institut Cluster17.

La cote de popularité de Mélenchon s’effondre à gauche

Si le RN a réussi sa dédiabolisation, Mélenchon a réussi sa radicalisation: l’un est devenu fréquentable mais l’autre fait peur dans les chaumières. La meute des Insoumis, qui a décidé d’importer le terrorisme du Hamas palestinien au cœur de l’Europe, voit son soutien s’effondrer auprès des électeurs de gauche et de gauche modérée. « Le fait de cliver et de polariser en permanence garantit un petit socle électoral, mais dans l’opinion, ça fait des dégâts », relève le sondeur.

Raphaël Glucksmann exfiltré: « Saint-Etienne n’est pas à toi »

La tête de liste socialiste aux européennes accuse des pro-palestiniens et des LFI

Raphaël Glucksmann, conspué, bousculé par des manifestants lors du Premier-Mai à Saint-Étienne 

Quel est le rapport entre le Hamas palestinien et la fête du Travail du 1er-Mai à Saint-Etienne?

Raphaël Glucksmann a dû quitter précipitamment les cortèges de la manifestation du 1er-Mai à Saint-Etienne, dans la Loire, mercredi matin. Le candidat PS-Place publique aux élections européennes a été accueilli un peu plus tôt par des slogans « Glucksmann casse-toi : Sainté n’est pas à toi » scandés notamment par des « étudiants » de OSE (Organisation de Solidarité Etudiante)-CGT.

Des œufs remplis de peinture ont été jetés sur Raphaël Glucksmann qui a dû être exfiltré de la manifestation.

Certains manifestants portaient des drapeaux palestiniens et des étendards LFI et de Révolution permanente.

« Ils ont décidé de faire une campagne qui électrise tout »

Interrogé sur l’origine des manifestants qui l’ont poursuivi, Raphaël Glucksmann est prudent : « On va voir qui c’est. Ce qui est sûr c’est qu’il y avait des drapeaux de partis politiques, des drapeaux de la Révolution permanente et de la France Insoumise. C’est leur conception du débat démocratique. Ce n’est pas la nôtre. Nous on est des démocrates de combat, des démocrates jusqu’au bout des ongles. Et on exclue a priori toute violence physique et verbale de la confrontation politique qui fait vivre la démocratie. Ils ont décidé de faire une campagne qui électrisait tout. Ils ont décidé, alors qu’on a une extrême-droite à 40%, 80% de leurs tweets de la France insoumise sont consacrés à Raphaël Glucksmann, et à la liste Socialiste-Place publique. Ils ont choisi leur adversaire. Nous, notre adversaire c’est Jordan Bardella et la montée de l’extrême-droite« .

Sondage : 31%, la popularité de Macron stagne au plus bas

Celle d’Attal repart à la hausse, 44%

Avec 67% d’opinions négatives au dernier baromètre politique d’Odoxa, le président de la République ne parvient pas à se relancer auprès des Français, malgré son « grand » discours de la Sorbonne sur l’Europe, soporifique. Resté à distance de la campagne des européennes, son premier ministre voit sa cote de popularité monter à 44%.

L’effet « Sorbonne » est un flop. La cote de popularité de Macron stagne à seulement 31 % d’opinions favorables, dans le dernier relevé du baromètre politique d’Odoxa, réalisé par Mascaret pour Public Sénat et la presse quotidienne régionale, et publié ce mardi 30 avril. Le chef de l’Etat flirte ainsi avec son plus bas historique, enregistré à 27 % en décembre 2018 en pleine crise des « Gilets Jaunes ».

« Le discours de la Sorbonne ne permet pas la moindre progression à Macron. Sa popularité reste ‘scotchée’ au plus bas : seulement 31 % des Français (stable/mars) pensent qu’il est un bon président contre 67 % qui estiment qu’il ne l’est pas », relève Gaël Sliman, le président d’Odoxa.

Jeudi 25 avril, le président de la République s’est fendu d’un discours de près de deux heures sur l’avenir de l’Europe depuis le grand amphithéâtre de la Sorbonne. Il s’était déjà prêté à un exercice similaire en septembre 2017, au début de son quinquennat, avec une allocution sur sa vision de l’Union européenne qui avait plutôt généré un large consensus dans la classe politique. Macron est-il au bout du rouleau ?

Une initiative critiquée

Sept ans plus tard, ce « Sorbonne II » ne semble pas devoir rester dans les annales : « Notre post-test de son intervention publié vendredi 26 avril montre qu’il n’a pas du tout convaincu les deux-tiers des rares Français exposés à son propos (deux « abstentionnistes » sur trois) », précise Gaël Sliman.

D’autant qu’à moins d’un mois et demi des élections européennes, le chef de l’Etat a été accusé par les oppositions d’abus de sa fonction pour voler au secours de la tête de liste de l’alliance présidentielle, Valérie Hayer, qui dévisse fortement dans les dernières enquêtes d’opinion. Les Républicains et le Parti socialiste ont déjà annoncé une saisie de l’Arcom pour que l’intervention du locataire de l’Elysée soit décomptée du temps de parole de la majorité.

« Des sorties médiatisées plutôt réussies » pour le premier ministre

Inversement, le Premier ministre Gabriel Attal maintient une bonne dynamique. Avec une progression de 2 points par rapport au dernier baromètre, sa cote de popularité atteint les 44 %. Le plus jeune Premier ministre de la Cinquième République était monté jusqu’à 48 % au moment de sa nomination en janvier, loin toutefois des 57 % enregistrés par Edouard Philippe fin 2017. Résultat : l’écart entre le locataire de Matignon et celui de l’Elysée se creuse, avec un écart de 13 points.

Présenté par certains commentateurs lors de sa nomination comme un contre-feux jeunesse à l’ascension de Jordan Bardella, la tête de liste du Rassemblement national, après le fusible Elisabeth Borne, Gabriel Attal a fait le choix jusqu’à présent de rester en retrait de la campagne des européennes. « Gabriel Attal se refuse à être leader dans cette campagne pour ne pas endosser le prix politique d’une défaite », estimait la semaine dernière, auprès de Public Sénat, Philippe Moreau-Chevrolet, communicant et président de MCBG Conseil.

Ces dernières semaines, les interventions du premier ministre ont été centrées sur son plan pour la jeunesse, largement axés sur la lutte contre la violence des jeunes. Gaël Sliman, le président d’Odoxa, évoque « des sorties médiatisées plutôt réussies » pour le chef du gouvernement.

Ces annonces ont suscité une des nombreuses réactions dans les media sociaux, avec 13.800 mentions et 97.600 engagements, selon les chiffres du cabinet Mascaret, qui réalise le baromètre Odoxa. « Ce plan n’a pas fait l’unanimité parmi les Français, certains dénonçant un ‘harcèlement moral’ envers la jeunesse et critiquant des mesures jugées déconnectées de la réalité et inadaptées aux besoins des jeunes. Ces réactions négatives ont atteint 68,7% sur internet, mettant en lumière les défis et les divergences d’opinions autour de cette initiative gouvernementale », observe encore Mascaret.

Méthodologie

L’enquête a été réalisée les 25 et 26 avril 2024, sur Internet, auprès d’un échantillon de 1 005 Français, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, niveau de diplôme et profession de l’interviewé après stratification par région et catégorie d’agglomération.

Chaque sondage présente une incertitude statistique que l’on appelle marge d’erreur. La marge d’erreur dépend de la taille de l’échantillon ainsi que du pourcentage observé, elle varie entre plus ou moins 2,0 et 4,3 points. Par exemple, dans un échantillon de 1 000 personnes, si le pourcentage observé est de 20 % ou de 80 %, la marge d’erreur est égale à 2,5 points : le pourcentage réel est donc compris entre 17,5 % et 22,5 %.

Les intentions de vote qui figurent dans ce rapport sont établies auprès des personnes inscrites sur les listes électorales (916 personnes) étant certaines d’aller voter et ayant exprimé une intention de vote, soit 498 individus.

Européennes : la presse poursuit sa traque dans la liste du RN

Un haut fonctionnaire placé en position éligible dans la liste du RN

Pierre Pimpie, cible de la chasse aux sorcières
de la presse macronarde

Il pourrait être élu lors des élections européennes qui vont se dérouler le 9 juin. Pierre Pimpie, directeur général adjoint de l’établissement public de sécurité ferroviaire (EPSF), a été placé en 25e position sur la liste du Rassemblement national, annonce ce dimanche 28 avril Le Parisien, propriété de Bernard Arnault (Groupe Les Echos-Le Parisien), qui soutient Macron depuis 2017, jugeant son programme  » raisonnable et courageux. »

Agé de 53 ans et diplômé de Sciences Po Paris puis de l’ENA en 2013, le candidat suspecté par la macronie a également dirigé le bureau du droit de la commande publique au ministère de l’Ecologie après avoir évolué à la délégation générale à l’emploi et à la formation professionnelle (DGEFP).

Cet inconnu du grand public travaille avec le RN depuis 2021. Il a, notamment, rédigé une partie du programme de Marine Le Pen – celle concernant la lutte contre les fraudes sociales et fiscales – lors de la dernière élection présidentielle. « Je rêve de la création d’une sorte de FBI à la française qui fédérerait les actions de l’État contre les fraudes fiscales et sociales qui entachent le contrat social et le consentement à l’impôt », explique-t-il au journal du milliardaire macronien. S’il est élu au Parlement européen, le cinquantenaire aimerait se rapprocher des commissions des affaires économiques et monétaires, du contrôle budgétaire, et de la sous-commission des affaires fiscales.

Dernier ralliement avant les élections

Le haut fonctionnaire confie au Parisien qu’il vote pour Marine Le Pen depuis 2012, année où il met pour la première fois un bulletin dans l’urne à une présidentielle.

Selon le Parisien, ce sera le dernier ralliement entre une personnalité issue de la société civile et le RN avant les élections européennes. Depuis mi-février, d’autres hauts fonctionnaires figurent sur la liste du RN : Fabrice Leggeri, ancien patron de Frontex, l’essayiste Malika Sorel, nommée en 2009 par le président de la République au Haut Conseil à l’intégration, l’ex-policier Matthieu Valet, porte-parole du Syndicat indépendant des commissaires de police, ou encore l’ancienne magistrate Pascale Piera, par ailleurs conseillère municipale de… Pascale Loiseleur (Renaissance).

L’arrivée de Pierre Pimpie sur la liste devrait être officialisée mercredi 1er mai prochain pendant une réunion publique de Jordan Bardella et Marine Le Pen à Perpignan.

Macron, bel et bien en campagne, tient une conférence sur l’UE et s’attaque à la liste du RN aux Européennes

Pour preuve, il attaque les partis d’opposition : « le RN ne propose rien, » assure l’annonceur public

Le président de la République a dénigré le Rassemblement national qui « ne propose rien » dans la campagne des élections européennes, a-t-il affirmé  dans un entretien publié samedi par les quotidiens régionaux du groupe Ebra, entièrement détenu par Crédit mutuel. Le chef de l’Etat dénonce « l’hypocrisie démocratique » du parti d’extrême droite, dans ses neuf quotidiens régionaux, soit un million de lecteurs.

« Une hypocrisie démocratique »

« Ils servent aux gens de la démagogie », assène Macron, prenant l’exemple de l’immigration contre laquelle ses adversaires de la droite nationale « proposent de fermer les frontières », ce que réclament les Français dans une étude de l’Institut Ipsos, confirmant en mars 2020 que plus de la moitié des Français souhaitent la fermeture des frontières nationales jusqu’à ce que la pandémie soit éradiquée. 

« Il y a une hypocrisie démocratique du RN », ajoute le chef de l’Etat. « Un réceptacle de colère ne fait pas un programme et l’agrégation des frustrations ne fait pas un projet », poursuit-il.

Et sur le niveau d’immigration approprié à la France, une enquête menée par l’institut CSA révéla en février dernier une moyenne nationale de 3,9 sur une échelle de 10, où 0 représente une immigration nulle et 10 une ouverture totale des frontières, soit une prudence générale et une préférence pour une immigration modérée.

Macron se substitue à sa tête de liste et la décrédibilise

Le président entend donc jouer les premiers rôles, faisant de l’ombre à Valérie Hayer qui prend déjà si peu la lumière. L’impopulaire président – 69 % des Français estimant désormais qu’il n’est pas un bon président, (baromètre politique Odoxa-Mascaret pour Public Sénat et la presse régionale) – tente de « convaincre que leur réponse n’est pas la bonne ».

Macron s’expose aux éclaboussures d’un échec annoncé de la liste Hayer. La candidate de son parti est largement distancée dans les sondages par le favori Jordan Bardella, président du RN.

Macron dit également vouloir « convaincre les jeunes (…) de l’importance d’aller voter », en dépit d’une participation traditionnellement faible au scrutin européen.

Libération, journal partisan, désinforme sur Rachida Dati au profit d’Anne Hidalgo

La ministre réagit et Libération titre  » Rachida Dati s’en prend à Anne Hidalgo » !

Sur RTL ce vendredi 26 avril, la ministre de la Culture Rachida Dati s’en est pris à la maire de Paris, Anne Hidalgo, et à « Libération ».
« La ministre de la Culture Rachida Dati s’en est pris à la maire de Paris, Anne Hidalgo, et à Libération, »
assure le HuffPost

Le malfaisant HuffPost inverse les responsabilités. « Coup de gueule, » au micro de RTL ce vendredi 26 avril: la ministre de la Culture Rachida Dati s’en est pris à la maire de Paris, Anne Hidalgo, et à Libération, après la Une du quotidien mardi affirmant qu’elle aurait touché [« affirmer » au conditionnel, c’est du HuffPost !] plus de 800.000 euros comme avocate d’Orange tout en étant députée européenne, entre 2010 et 2018. Le site de désinformation accuse ainsi la ministre en ààa: présentation de sa version au conditionnel, « après la Une du quotidien » qui initie une diffamation.

L’intention maligne est clairement politique, puisque Libération rzppelle d’entrée de jeu que Dati  » ambitionne de devenir maire de Paris [et] cravache pour éloigner le risque d’un procès dans l’affaire Renault. » Et le journal d’opinion d’ajouter:  » Mais il ne s’agissait pas là de son seul contrat juteux avec une grande entreprise pendant ses années au Parlement européen, comme le montrent les révélations de «Libé». » On sait ce que valent les « révélations de «Libé». » quotidien déficitaire dépendant des subventions de l’Etat (24 centimes au numéro en 2021) et condamné aux coups médiatiques.

« J’ai un métier, j’ai été magistrat, c’est comme ça que je suis devenue avocate, c’est autorisé par la loi : vous pouvez être parlementaire élue et avocate », a rappelé la ministre sur RTL au quotidien de gauche en campagne des européennes.

« Que la Mairie [PS] de Paris se serve de ce journal, puisque ce journaliste est un ami de Madame Hidalgo, pour pouvoir m’attaquer sur quelque chose de légal, est-ce normal ? » a encore interrogé Rachida Dati.

Le quotidien se pose en arbitre des élégances

« Est-ce que ce journal, qui est subventionné par la Mairie de Paris, qui s’attaque à Rachida Dati, est-ce déontologique ? » a-t-elle ajouté, suggérant un possible « conflit d’intérêts ».

« Rachida Dati s’en est également pris à Anne Hidalgo, » estime le HuffPost  en affirmant que, « contrairement à la maire de Paris », elle ne vivait « pas sur l’argent public. »

L’ex-ministre de la Justice de Nicolas Sarkozy et ex-députée européenne – et à nouveau ministre, de Macron – est mise en examen pour corruption et trafic d’influence passif par personne investie d’un mandat électif public depuis juillet 2021, dans l’enquête sur des contrats noués par une filiale de Renault-Nissan, quand Carlos Ghosn en était le PDG. Des soupçons en attente de jugement : la suspecte béneficie de la présomption d’innocence, ce que ne rappelle pas le journal du milliardaire Patrick Drahi, principal actionnaire de BFM TV, chaîne qui a accumulé les maladresses tout en démentant toute tentative de manipulation…

Peu après sa nomination par Macron rue de Valois, l’actuelle maire du 7e arrondissement de la capitale avait confirmé son intention de briguer la mairie de Paris en 2026. Projet toujours valide qui fait de Dati une cible de la gaucho-sphère.

Du grain à moudre pour CheckNews, service de redressement des torts, selon Libération.

Le discours de Macron à la Sorbonne est-il décompté du temps de parole des européennes?

La période de décompte est au total de huit semaines

Le président de la République a prévu un discours pour présenter sa vision partisane de l’Europe ce jeudi 25 avril, à la Sorbonne, à six semaines du scrutin, alors que les partis, dont son mouvement, Renaissance, sont en campagne, que les eurodéputés de tous bords sont invités à venir l’écouter et qu’il sera diffusé en direct et sur la longueur par les chaînes d’information en continu, puis analysé, extrait par extrait.

Macron s’était déjà livré à cet exercice en 2017, juste après son élection. Mais cette fois-ci, dans le contexte des européennes du 9 juin, sa prise de parole provoque la colère des oppositions, sans créer le moindre malaise dans son camp.

« Emmanuel Macron nous invite donc à assister à son grand discours sur l’Europe… Pendant les votes au Parlement », a par exemple cinglé l’eurodéputée sortante et candidate insoumise aux élections européennes, Manon Aubry, sur X (ex-Twitter) lundi 22 avril.

« Il utilise encore son rôle de président pour faire campagne, une grave atteinte à la démocratie« , a-t-elle ajouté.

Ce dont se défend l’Elysée assurant que ce n’est pas « un discours de campagne ». « C’est un discours de chef d’Etat devant une large assemblée, qui n’est pas une assemblée militante [constituée pourtant d’eurodéputés], qui engage la parole de la France. Lors du dernier Conseil européen, le président de la République disait qu’il pouvait être amené à s’engager, mais ce sont deux choses bien distinctes », nous ont-ils répondu.

L’Arcom, l’autorité de surveillance de la répartition du temps de parole des candidats, est de son côté formelle: à chaque fois qu’Emmanuel Macron évoquera les élections, ce temps de parole sera décompté de celui de la candidate de la liste de la majorité, Valérie Hayer.

La parole de Macron, scrutée

Lors d’une campagne européenne, le décompte du temps de parole diffère de celui d’une campagne présidentielle. Au vu du nombre de listes et de co-listiers, l’Arcom demande depuis le 15 avril à tous les médias de radio et de télévision (dont BFMTV, NDLR) de veiller à l’équité du temps de parole, plutôt qu’à une égalité stricte.

Pour respecter cet équilibre, la parole du président de la République est scrutée elle aussi. À chaque fois qu’Emmanuel Macron se présente aux côtés de Valérie Hayer, parle des élections, affiche ou évoque son soutien à la liste de la majorité, son temps de parole est décompté comme celle d’un candidat.

Quand en revanche le chef de l’État s’exprime sur des questions régaliennes ou sur « des sujets qui relèvent du débat politique », peut-on lire dans les recommandations de l’Arcom, il est dans sa fonction de président. « Et son temps n’est pas décompté », explique à BFMTV.com l’Autorité de régulation.

Chaque phrase de son discours à la Sorbonne dans lequel Emmanuel Macron compte livrer sa vision de l’Europe va donc être scrutée pour savoir dans quelle catégorie de temps de parole elle se trouve.

Un exercice délicat

L’exercice n’est pas évident fait remarquer Malcolm Duquesney, responsable du pluralisme à BFMTV. « On ne peut pas dire à l’avance si une prise de parole du président doit être décomptée du temps de parole de la liste Renaissance aux européennes ou non », nous explique-t-il.

« Pour qu’elle le soit, il faut qu’on détermine si soutien explicite à son candidat il y a ou pas. Est-ce qu’il parle de Valérie Hayer, de son programme, de noms sur sa liste? », développe notre collègue.

Quant au gouvernement, face aux critiques de l’opposition, il se défend de toute duplicité.

« Le président est en campagne pour l’Europe depuis 2016. C’est un discours sur l’Europe. Pour toute question relative à la campagne des Européennes, veuillez vous rapprocher du parti Renaissance », a botté en touche la porte-parole Prisca Thévenot, interrogée sur le sujet à la fin du compte-rendu du Conseil des ministres, mercredi 24 avril.

Que peut-on attendre de ce discours ?

Se ralliant à l’avis des principaux ministres, l’Arcom va-t-elle considérer que, quoi que dise ou fasse Macron, c’est nul et non avenu et que son temps de parole ne vaut pas d’être décompté ?

Sciences Po Paris reçoit Mélenchon comme une rock star

L’enragé convient aux futurs cadres institutionnels, tel le Conseil d’Etat…

Le leader de La France insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, prononce son discours lors d'un meeting à Roubaix pour les élections européennes, le 17 avril 2024. 
Le meneur de La France Insoumise (LFI), Mélenchon, prononce ici son discours lors d’un meeting à Roubaix pour les élections européennes,
le 17 avril 2024. 

Devant l’entrée de Sciences Po au 27 rue Saint-Guillaume, ce lundi 22 avril, militants de l’Union nationale interuniversitaire (UNI) et de La France insoumise (LFI) se renvoient des slogans qu’on peine à comprendre dans le brouhaha. « Siamo tutti antifascisti » répond au « Et tout le monde déteste l’extrême gauche », que viennent recouvrir des « Une seule solution, arrêter l’occupation »… On parvient même à distinguer la Marseillaise entre un slogan anti-Mélenchon et un chant propalestinien. Certains s’invectivent mutuellement avant que les gardiens n’interviennent et ne séparent les étudiants prêts à en venir aux mains.

C’est eux les petits fachos qui nous insultent sur X ?��������
Mais comment elle a mis à l’amende cette queen �� pic.twitter.com/aPJaIWqrn1— Tax Driver ���� (@TDriver90) April 22, 2024

Dans le bâtiment universitaire, le chef des anti-républicains n’échappe pas non plus aux critiques venant de son propre camp. Ici et là, des tracts déposés par l’association féministe Garces dénoncent le soutien de Mélenchon à Adrien Quatennens, le député LFI condamné pour violences conjugales sur sa compagne, et martèlent : « Les agresseurs et leurs complices n’ont pas leur place à Sciences Po. » C’est presque à se demander qui, dans cette école qui votait en 2022 à 55 % pour l’enragé LFI, veut encore de Mélenchon. Et qui commande…

Les doutes sont vite levés devant l’affluence provoquée par le tribun, qui fait salle(s) comble(s) pour accueillir près de 800 étudiants, selon les chiffres …des Jeunes Insoumis, organisateurs de la conférence.

Un cours d’art oratoire et un spectacle de monstre de foire. Mis à part quelques contestataires qui quittent rapidement l’amphithéâtre après avoir fait entendre leurs revendications, la salle est très majoritairement acquise à la vedette. Et il le sait, lui qui se fend d’un sourire devant les chants de l’Union populaire – nouveau nom de LFI, incarnation des « combats emblématiques de l’insoumission pour répondre aux urgences sociales, écologiques et démocratiques » –  et les applaudissements ponctuant régulièrement ses prises de parole : « On dirait que j’ai pas mal d’amis ici. » En plus de la claque ?

Initialement prévue le 18 octobre, mais reportée sur décision de la préfecture de police – sans doute en lien avec l’indignation suscitée par les attaques terroristes des islamistes du Hamas menées quelques jours plus tôt –, cette conférence, qui visait à présenter son dernier ouvrage, Faites mieux ! Vers la révolution citoyenne, se tient donc finalement sans accrocs majeurs.

Mélenchon dénonce un « maccarthysme » en cours

Après son scandaleux « détail de l’Histoire » passé crème dans l’opinion façonnée par la presse, on attendait surtout une réaction de Mélenchon après sa comparaison de l’obéissance du président de l’université de Lille à celle du criminel nazi Adolf Eichmann, un des architectes nazis de la solution finale décidée par Adolf Hitler, à qui il a comparé le président de la faculté de Lille après l’interdiction de sa conférence le 18 avril. Dans sa fuite en avant, Mélenchon persiste et signe. « A nous, dit-il, de briser la chaîne du légal pour passer à la chaîne du légitime » en aspirant à être plus que « les bons serviteurs de ce qui est légal ».

Ainsi dénonce-t-il un « maccarthysme » qui s’installerait dans le pays et désignerait comme auteurs du chaos les personnes qui s’opposent à « sa forme la plus insupportable, le génocide ».

Exultant, donc, de pouvoir enfin s’exprimer devant des étudiants après plusieurs interdictions à Lille, Mélenchon remercie la direction de Sciences Po et loue les vertus de la dispute. « Sans contradiction, il n’y a pas de naissance de la pensée », abonde-t-il.

Dans l’amphithéâtre Boutmy, c’est une autre histoire. Assumant une posture plus intellectuelle et mesurée que ces derniers jours, Mélenchon prononce un monologue, sans discussion. Virevoltant d’un sujet à l’autre avec l’habileté oratoire qu’on lui connaît, il évoque pêle-mêle ses lubies habituelles : capitalisme, géopolitique, morale, créolisation, schémas de domination… Et perd, semble-t-il, une partie de l’auditoire – en témoigne le nombre d’étudiants qui discutent entre eux ou quittent simplement la salle.

Le tribun parle ainsi sans interruption pendant près d’une heure quinze, avant de consentir à quelques questions de l’audience portant sur la « répression des militants propalestiniens » et la « faible participation des jeunes au scrutin européen ». Il appelle à « continuer de résister », la vérité étant, d’après lui, la « première victime de la guerre et d’explications simplistes ». Fustigeant l’abstention des jeunes, il tient à rappeler que leurs voix ont le même poids que celle d’un marchand d’armes ou d’un « puissant ».

Il assume, dans le même temps, le fait d’aller chercher les voix des quartiers populaires « pour que leurs habitants s’auto-organisent », et voit le populisme dont on l’affuble comme la nouvelle forme du dégoût des élites pour les masses.

Note de fin, alors que la conférence dépasse l’heure et demie prévue par les organisateurs et qu’il faut évacuer les lieux ? « Ce n’est pas dans mes habitudes mais, en réponse à l’attitude ouverte de cet établissement, je vous propose de respecter les consignes. Plus légaliste que Mélenchon, tu meurs !

Le danger que représente Mélenchon pour la démocratie n’est pas appréhendé par les étudiants de Science Po qui ont pris le pouvoir dans l’école :

Liste RN: Libération passe au crible la vie de chaque candidat

Le quotidien épingle Saidali Boina Hamissi pour des «propos extrêmement graves»

Saidali Boina Hamissi, 63 ans,  délégué départemental du Rassemblement National, invité dans Zakwéli
  ©Mayotte la 1ère

Le journal a épluché les déclarations passées de ce candidat RN et exhumé d’anciens propos qui pouvaient être qualifiés de sexistes ou complotistes,  parce que ce responsable du RN à Mayotte figure sur la liste de Jordan Bardella. Le HuffPost relaie l’article de Libération avec la photo de Marine Le Pen et Jordan Bardella, plutôt que celle du Mahorais, à des fins, à l’évidence, malignes.

« C’est la première fois qu’un parti métropolitain aussi important propose un mahorais directement à la candidature. » (Saidali Boina Hamissi)

Le NKVD (police politique soviétique) de la presse française reproche au responsable RN du 101e département français ses « propos extrêmement graves » notamment concernant les femmes, selon la porte-parole du gouvernement, Prisca Thévenot, qui ne manque pas d’enfoncer le clou dans la matinale de LCI ce mardi 23 avril.

« Est-ce qu’on a regardé ce candidat ? Le profil de ce candidat ? Les valeurs portées par ce candidat ? », a interrogé Prisca Thevenot, née Balasoobramanen de parents originaires de l’Ile Maurice, un état où est interdite la polygamie. Avant d’accuser Saidali Boina Hamissi d’avoir « participé à des théories du complot » ou d’avoir tenu « des propos extrêmement graves et dangereux à l’endroit des femmes, sur la soumission supposée des femmes par rapport à leur conjoint. » Mayotte, où l’islam est dominant, a toléré le mariage d’un homme avec plusieurs femmes jusqu’en 2011 quand l’âge du mariage des jeunes filles est passé de 16 à 18 ans, la répudiation a été interdite et de possibilité de faire des unions polygames, mais les situations actuelles de polygamie sont maintenues.

Thévenot pointe de surcroît « un Mahorais qui a une admiration pour Poutine » et « soutient la polygamie » de son milieu culturel…

« Vermines », « cafards », « soumission de la femme »

22 avril 2024

La ministre déléguée fait référence, sans le dire, au travail de Libération. Le quotidien a effectivement exhumé, lundi, d’anciens écrits publiés par le nouveau candidat du Rassemblement national sur sa page Facebook. Un espace relativement confidentiel avec une cinquantaine « d’amis » ou abonnés.

Le quotidien relève par exemple des publications de 2017, lorsque Saidali Boina Hamissi – déjà membre du parti de la droite nationale à l’époque – qualifiait de « vermines » ou de « cafards » les habitants d’un quartier de Mamoudzou envahi par les Comoriens voisins attirés par des services sociaux de meilleure qualité. Il relayait également un texte d’un militant local qui s’en prenait aux Comoriens, appelant les Mahorais à « éradiquer ce fléau migratoire (…) cette vermine qui nous ronge jusqu’à l’os. »

Dans un autre registre, cinq ans plus tard, le responsable du RN à Mayotte s’est fait remarquer pour sa facilité à relayer des propos complotistes, toujours selon Libé, à propos de l’épidémie de Covid-19. Et pas seulement.

Après avoir publié la vidéo du journaliste Richard Boutry, un désinformateur notoire (France TV et TV5 Monde et groupe TF1) qui parlait de «la  distanciation sociale et des gestes barrières » comme « des concepts inventés, liés au satanisme », Saidali Boina Hamissi n’a pas hésité à relayer une publication selon laquelle le « terrorisme islamique » n’existe pas, puisqu’« il s’agit de mercenaires recrutés, payés, entraînés, armés et protégés par des gouvernements occidentaux, notamment ceux des US et de la France. »

Outre des propos élogieux à l’égard de Vladimir Poutine, le nouveau candidat RN – qui devrait figurer à une place non-éligible sur la liste de Jordan Bardella – s’est également illustré en évoquant la « soumission de la femme. » Qui, selon lui, « vient naturellement lorsqu’elle se sent aimée, protégée et valorisée (sic) par son mari. » Une hérésie pour les féministes.

Les mesures de dernière minute des eurodéputés de la mandature sortante

Voitures électriques, plastique, chargeur USB-C, … 

Donjon de forteresse ou
siège du Parlement européen à Strasbourg ?

Les élections européennes du 9 juin approchent et les eurodéputés vivent cette semaine la dernière session plénière de cette mandature au Parlement européen, alors que les institutions européennes restent méconnues, obscures, lointaines et déconnectées. Un Français sur deux s’estime mal informé sur le fonctionnement de l’Union européenne et sa part de responsabilité dans la grogne génerale, selon un Eurobaromètre publié en 2021.

Or, ce qui se joue à Strasbourg ou à Bruxelles a un terrible impact sur la vie quotidienne des Français, comme le savent les agriculteurs en colère, et sur les réglementations nationales sur lesquelles pèsent les directives européennes en matière économique, écologique ou sociale, au nom du principe de primauté (dénommé également «priorité» ou «suprématie») du droit de l’Union européenne (UE) sur le droit de ses membres : en cas de conflit entre un aspect du droit de l’UE et celui du droit d’un État membre (droit national), le droit de l’UE prévaut.

Les eurodéputés sur le départ ont voté 10 mesures qui ont eu ou vont avoir une incidence très concrète et attendue sur la vie des Français, mais sans bouleverser leur mode de vie ou leurs conditions de travail, leurs revenus, leur espérance de vie. Avant le scrutin du 9 juin, l’heure est au consensuel..

  • La fin des voitures thermiques

L’une des mesures les plus marquantes de ces cinq dernières années a sans doute été la décision de mettre fin à la vente de voitures et de camionnettes thermiques neuves en 2035. Après cette date, les constructeurs ne vont plus avoir le droit de vendre des véhicules roulant aux énergies fossiles. La revente d’un véhicule et le marché de véhicules thermiques d’occasion seront eux toujours autorisés.

Avant l’interdiction pure et dure de 2035, un objectif de « mi-parcours » a été fixé aux constructeurs: à compter de 2030, les véhicules particuliers neufs devront émettre 55% de CO2 de moins que la moyenne des émissions des véhicules neufs en 2021.

  • Le plastique à usage unique

Terminé les gobelets, les pailles et les couverts en plastique qu’on jette juste après les avoir utilisés. En application depuis juillet 2021, cette directive veut imposer une économie circulaire où les matières sont réutilisables et les produits sont réparables plutôt que jetables. Elle veut également réduire la dissémination de ces déchets dans la nature.

  • Le chargeur universel

Fin 2022, le Parlement a adopté de nouvelles règles pour faire du port USB dit de « type-C », la norme des chargeurs des petits appareils électroniques d’ici à la fin de 2024. Le but: réduire le nombre de production et de déchets électroniques, faciliter la vie des consommateurs et réduire le monopole d’Apple sur les connecteurs.

  • La publicité ciblée sur Snapchat

Sur le réseau social Snapchat, aux 27,3 millions d’utilisateurs français, on peut désormais savoir pourquoi telle publicité est proposée et comment fonctionne l’algorithme. En tapant sur la mention “Pourquoi je vois cette pub”, chaque compte peut désormais connaître la façon dont il est ciblé par la publicité et choisir de limiter leur personnalisation. Cette mesure a été prise dans le cadre du Digital Service Act (DSA) voté en juillet 2022 qui vise à responsabiliser les plateformes.

  • L’interdiction de brûler les vêtements invendus

En décembre 2023, le Parlement européen a interdit la destruction des vêtements et chaussures neufs invendus, en s’inspirant de la loi française antigaspillage pour une économie circulaire (dite loi Agec) en vigueur dans l’Hexagone depuis 2022. Les industriels ont désormais interdiction de détruire les produits neufs non alimentaires qu’ils ne parviennent pas à écouler sur le territoire européen.

Avec cette mesure, l’UE espère inciter les mastodontes de la fast fashion ultra-polluante à limiter le gaspillage des tissus neufs. Et à promouvoir le don de vêtements et les achats de seconde main.

  • Choisir le navigateur par défaut de son smartphone

Pour tous les utilisateurs d’un nouveau smartphone sur le sol européen depuis mars 2024, il est désormais possible de choisir son navigateur par défaut pour se rendre sur internet. Apple, Google et Microsoft sont ainsi tenus de présenter une liste de navigateurs web afin d’en choisir un par défaut, en vertu du règlement européen sur les marchés numériques (DMA).

Chez Apple, lancer Safari après l’installation d’iOS 17.4 affiche une liste de navigateurs. Du côté des appareils Google, un panneau de sélection apparaît également. Enfin, chez Microsoft, le choix est proposé lors de la configuration de Windows.

  • Pouvoir changer la batterie défectueuse de son vélo ou son smartphone

Selon un règlement voté en 2023 qui va entrer en vigueur en 2027, les consommateurs pourront retirer et remplacer les batteries portables dans leurs produits électroniques à tout moment du cycle de vie, sans devoir jeter l’appareil en entier. Ainsi, les constructeurs de vélos électriques ou de smartphones, entre autres, vont devoir permettre le détachement systématique des batteries et la possibilité d’en changer facilement.

Tous les déchets de batteries collectés devront être recyclés. Et des niveaux élevés de valorisation devront être atteints, en particulier pour les matières premières critiques telles que le cobalt, le lithium et le nickel. Pour aider les consommateurs, un QR code donnera accès à un passeport numérique contenant des informations détaillées sur chaque batterie de chaque appareil.

  • L’interdiction des paillettes faites de particules de microplastique

Les paillettes dites « libres » (que l’on retrouve dans des boîtes en plastique et qui sont utilisés lors des carnavals ou des festivals par exemple) disparaissent progressivement des rayons des magasins depuis octobre 2023. Les États-membres se sont en effet mis d’accord pour limiter le rejet dans l’environnement de toutes les particules plastique synthétiques de moins de 5 mm, qui ne sont pas biodégradables.

Paillettes libres et microbilles en plastique dans certains cosmétiques comme les exfoliants et les gommages sont les premiers concernés. L’objectif est d’éviter le rejet dans l’environnement d’une demi-tonne de microplastiques additionnels et qui viennent s’ajouter aux microplastiques issus de la dégradation des emballages.

  • Faire des virements bancaires d’une banque à l’autre sans frais

Dix secondes et un euro pour effectuer un virement automatique bancaire contre 24 à 48 heures et la gratuité avec un virement classique. Depuis début avril, il est désormais possible de profiter des virements instantanés sans payer de frais bancaires en plus.

Cela fait suite à une décision européenne qui contraint les banques à aligner leurs tarifs sur celui d’un virement classique. Or, en France, celui-ci est systématiquement gratuit. Dès le 9 janvier 2025, toutes les banques qui proposent le virement instantané ne pourront plus le facturer plus cher que le virement traditionnel.

  • Moins de marketing mensonger sur les produits du quotidien

Un shampooing « respectueux de l’environnement », un emballage « bio », un « pull durable »… Ces mentions marketing qui vantent des vertus écologiques de nombreux produits vont être interdites si elles ne reposent pas sur « une performance environnementale excellente reconnue », selon une récente directive européenne de mars 2024.

Les Etats membres ont deux ans pour transposer le texte européen et devront mettre ses dispositions en application à partir de septembre 2026. En supprimant une liste d’allégation écologique trompeuse, l’UE espère, selon le texte, « lutter contre les pratiques commerciales déloyales qui induisent les consommateurs en erreur et les empêchent de poser des choix de consommation durables ».

Faites le balance des interdits ou contraintes et des autorisations… Et rappelons qu’une directive européenne ne devient une fatalité que du fait d’un vote favorable des eurodéputés…