Ce qui change au 1er août 2022 en France

Livret A, revalorisation du smic…

Par Klara Durand

Mis à jour le 29/07/2022 à 06:39

En août, une série de mesures visant à lutter contre l’inflation devient effective, comme la hausse du salaire minimum.

Taux de rémunération du livret A à 2%, smic à 1329 euros net mensuel ou encore fin de l’état d’urgence sanitaire : voilà ce qui change à partir du 1er août.

Le SMIC passe à 1.329 euros net mensuel

Une nouvelle revalorisation automatique du Smic de 2,01% a lieu à partir du 1er août. Le smic horaire net va donc passer de 8,58 euros à 8,76 euros et pour un temps plein, le smic mensuel net va augmenter de 1.302,64 euros à 1.329,06 euros. Il s’agit de la quatrième revalorisation du smic en moins d’un an, la dernière remontant au 1er mai 2022.

Le livret A grimpe à son plus haut niveau depuis 2011

Le taux de rémunération du Livret A passe à 2% le 1er août, conformément aux recommandations du gouverneur de la Banque de France. Le taux du livret atteint son plus haut niveau depuis 2011 : il était alors de 2,5% avant de chuter jusqu’à atteindre le taux historiquement bas de 0,5% entre 2019 et 2021. Ce nouveau taux ne compensera toutefois pas l’inflation, mesurée par l’Insee à 5,8 % sur un an en France en juin et, sur l’année 2022, elle atteindrait en moyenne 5,5%, du jamais-vu depuis 1985, En juillet 2022, les prix à la consommation ont d’ailleurs augmenté de 6,1% sur un an. L’inflation restera à un niveau élevé jusqu’à la fin de l’année. Elle va s’installer au-dessus de 6,5 % d’ici la fin de l’année en France.

L’Inflation est en outre attendue à plus de 9 %…

Le taux du livret d’épargne populaire (LEP) passe, quant à lui, de 2,2% à 4,6%. Par ailleurs, une nouvelle campagne de la direction générale des finances publiques sera lancée prochainement pour informer directement par mail les Français pouvant bénéficier de l’ouverture d’un livret d’épargne populaire, annonce le site du gouvernement.

+3,5% sur la fiche de paie des fonctionnaires

Après six années de gel, le salaire des 5,7 millions d’agents publics a augmenté de 3,5% le 1er juillet, conformément aux annonces du ministère de la Transformation et de la Fonction publiques. Cette hausse du point d’indice sera visible sur la fiche de paie du mois d’août tout en étant rétroactive pour le mois qui vient de s’écouler. « C’est la plus importante revalorisation en trente-sept ans […] dans un contexte économique et budgétaire extrêmement compliqué », a souligné le nouveau ministre de la Fonction publique, Stanislas Guerini lors d’une conférence de presse. Le rattrapage n’est pas réalisé: les fonctionnaires poursuivront leur course à l’échalote avec l’inflation.

Revalorisation effective des minimas sociaux

L’Assemblée nationale a voté il y a quelques jours la revalorisation de nombreuses prestations sociales de 4% au 1er juillet à titre, là aussi, rétroactif, lors de l’examen en première lecture du projet de loi sur le pouvoir d’achat. Une modification qui devra être confirmée au Parlement. Les pensions de retraite devraient également augmenter d’autant, cette modification ayant été votée par les députés, en seconde lecture. Cette mesure permet à un retraité touchant une pension de 1.200 euros par mois de gagner «environ 45 euros par mois si l’on tient compte d’une inflation à 4%», avait indiqué Olivier Dussopt sur RTL fin mai dernier.

Versement de l’allocation de rentrée scolaire (ARS)

Comme chaque année, l’allocation de rentrée scolaire sera versée durant la deuxième quinzaine du mois d’août. Cette année, le montant de l’aide est de 376,98 euros pour les enfants compris entre 6 et 10 ans, de 397,78 euros pour les enfants de 11 à 14 ans et de 411,56 euros pour les enfants de 15 à 18 ans.

Carburants : prolongation de la remise de 15 à 18 centimes par litre

Un décret publié au Journal officiel du 24 juillet prolonge jusqu’au 31 août 2022 la remise de 15 à 18 centimes par litre sur le prix des carburants. Instauré le 1er avril 2022, elle a pour but de contenir l’impact de la flambée des prix des carburants à la pompe. Avec la TVA, cette réduction atteint 18 centimes en France continentale, soit 9 euros pour un plein de 50 litres. Cette réduction s’applique à tous les carburants, pour les particuliers comme les professionnels.

Fin de l’état d’urgence sanitaire et dissolution du Conseil Scientifique

Par ailleurs, août 2022 sonne la fin de l’état d’urgence sanitaire, comme l’a confirmé le Parlement il y a quelques jours. Le passe sanitaire disparaît donc, de même que les autres mesures d’exception instaurées au cours de la lutte contre le covid-19.

Le Conseil scientifique cesse son activité. Créé mi-mars 2020, au début de l’épidémie, il aura organisé, en deux ans, près de 300 réunions et émis plus de 80 avis.

Le Conseil Scientifique a rendu un dernier avis publié le 19 juillet où il émet des recommandations et des hypothèses sur les scénarios possibles à venir. Il incite à continuer le dépistage et une politique de vaccination via les rappels.

Après cette dissolution, un «comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires», devrait prendre sa suite.

Energie: l’urgence climatique passe après la maîtrise de l’inflation

La priorité accordée à la paix sociale n’exclut pas totalement l’urgence climatique

La taxe sur les superprofits des grandes multinationales pétrolières, c’est non. Les aides versées en fonction des actes environnementaux et sociaux des entreprises, idem. Des aides spécifiques pour les transports collectifs, aux oubliettes. Dans son projet de loi sur les mesures d’urgence contre l’inflation et pour la sauvegarde du pouvoir d’achat ou celui sur la loi de finances rectificative, le gouvernement et sa majorité relative ont laissé de côté la plupart des ressources ou aides qui auraient pu articuler écologie, social et économie, selon les députés et associations écologistes.

Quatre décisions pour lesquelles l’urgence climatique a été en partie sacrifiée sur l’autel de la paix socuale.

Du gaz de schiste US s’amarre au Havre

Depuis fin 2018, du gaz de schiste américain est importé en France. L’information a d’abord interpellé. Pourquoi aussi inscrire la construction d’un terminal de gaz naturel liquéfié (GNL) dans un projet de loi portant sur les mesures d’urgence pour la luttecvontre l’inflation et la protection du pouvoir d’achat alors qu’il… sortira de mer en septembre 2023 ? Cette installation ne part pas de zéro, puisqu’elle s’agrégera au terminal méthanier du port du Havre, ville gérée par Edouard Philippe, patron de Horizons et ancien ministre de Macron. Des navires méthaniers iront chercher du GNL (dont du gaz liquide de schiste), puis s’amarreront à un terminal flottant, sur lequel le gaz liquéfié sera regazéifié avant d’être injecté sur le réseau par une longue canalisation. La quantité importée est conséquente : elle doit fournir 10 % de la consommation de gaz en France.

Le gaz de schiste des Etats-Unis est controversé mais en plein essor. Le groupe français TotalEnergies investit massivement outre-Atlantique et augmente ses exportations vers l’Europe, pour contribuer au remplacement du gaz russe. Cette substitution intervient plus vite que ne le prévoyaient Etats et institutions de l’Union européenne. Après la Pologne et la Bulgarie, c’est l’Allemagne qui vient de subir des coupures d’approvisionnement en gaz russe.

Sauf que ce projet soulève des objections parmi les écologistes qui sacrifient le pouvoir d’chat. Tout d’abord, la construction de ce terminal nécessitera l’intervention d’un microtunnelier pour faire passer sous le grand canal du Havre un tuyau de 3,5 kilomètres, pour raccorder la nouvelle infrastructure au réseau général de gaz. Pour accélérer les choses, le projet sera dispensée des évaluations environnementales traditionnelles, et les éventuelles fouilles archéologiques n’auront lieu «que [s’il est susceptible] d’avoir un impact notable et direct sur le patrimoine archéologique».

Deuxième souci, et non des moindres : ce terminal devrait notamment accueillir du gaz de schiste américain«Or c’est la pire des énergies fossiles, avec un bilan carbone plus lourd que celui du charbon», a asséné la députée Delphine Batho à la rapporteure du projet de loi, mercredi à l’Assemblée. La pire des énergies, faute d’anticipation, c’est en effet ballot, d’autant que ce fut le cas avec Fessenheim… «Vous écrasez le droit [?] de l’environnement, vous relancez le charbon et vous nous proposez du gaz de schiste étasunien a résumé la députée Nupes-LFI Clémence Guetté à propos du terminal du Havre et de la centrale à charbon de Saint-Avold.

Le charbon redémarre à Saint-Avold

«Ce retour au charbon n’est pas une bonne nouvelle.» C’est la rapporteure LREM Maud Bregeon qui le dit, alors que les articles 15 et 16 du projet de loi sur le pouvoir d’achat défendu par le gouvernement autorisent le redémarrage en octobre de la centrale à charbon de Saint-Avold, en Moselle. Dans l’hémicycle le 21 juillet, la députée a justifié cette relance de l’énergie la plus polluante en matière d’émission de CO₂ par la «situation exceptionnelle» liée au soutien des Etats-Unis à l’Ukraine contre la Russie: Washington y trouve son compte….

Les 87 salariés du site, dont une majorité a été licenciée fin mars, se résignant à tourner la page après 74 ans d’activité de la centrale Emile-Huchet, vont devoir, pour certains, être réembauchés. Un trauma régional imposé par les écologistes, marquée par l’histoire de ses mines. Le 26 juin, le ministère de la Transition énergétique et Barbara Pompili ont fait volte-face, annonçant la potentielle reprise «à titre conservatoire» de la centrale. L’aspect temporaire est important : Macron s’était engagé à fermer, au plus tard cette année, les dernières centrales à charbon de France.

La décision est d’autant plus symbolique que le site devait se transformer en nouveau pôle vert, avec des activités liées à la biomasse et à l’hydrogène à partir de 2024. «Le redémarrage du charbon ne doit en rien changer la trajectoire de transition écologique du site», prévient Camille Jaffrelo, porte-parole de GazelEnergie, le groupe qui gère la centrale. En attendant, il faut remettre en état la machinerie qui devait partir à la casse. «10 millions d’euros sont désormais prévus pour les maintenances cet été», précise Camille Jaffrelo. La centrale brûlera 500 000 tonnes de charbon cet hiver, comme un retour en arrière.

Subventionner l’essence plutôt que la sobriété, le pouvoir d’achat plutôt que l’environnement.

La ristourne de 18 centimes sur chaque litre d’essence et l’indemnité carburants pour les travailleurs devaient progressivement être supprimées entre le 1er octobre et le 1er décembre. Mais comme nous le racontions dans Libération ce week-end, des négociations préalables au projet de loi de finances rectificative entre la macronie et LR ont permis de déminer le sujet. Et d’arriver à un compromis entre les deux camps : la remise est prolongée et elle est même portée à 30 centimes. Sans compter que la riche multinationale TotalEnergies s’est engagée à en appliquer une de 20 centimes supplémentaires dans ses stations.

« Problème », cette réduction s’appliquera à tous. Or, selon le Conseil économique, social et environnemental, la précédente remise avait deux fois plus bénéficié aux 10 % les plus riches qu’aux 10 % les plus pauvres. Au lieu d’inciter les gros rouleurs à moins utiliser leur voiture lorsqu’ils le peuvent, tout en aidant les plus défavorisés avec une aide ciblée leur permettant de faire leurs déplacements professionnels ou leurs courses, les macronistes et LR ont préféré une aide qui ne correspond pas vraiment aux souhaits de sobriété avancés par le président Macron ce mois-ci. D’autant plus que pour suivre la feuille de route du Pacte vert européen, une réduction de 90 % des émissions de gaz à effet de serre générés par les transports sera nécessaire d’ici à 2050 par rapport à leur niveau de 1990. Or près des deux tiers des émissions émises par ce secteur en France proviennent des voitures particulières.

Le remplacement du chauffage au fioul attendra

Plus de 3 millions de Français se chauffent au fioul, peu vertueux sur le plan environnemental. Un grand nombre de familles modestes n’ont pas les moyens de changer pour d’autres sources moins polluantes. Or, un amendement présenté par LR vise à aider tous les foyers qui se chauffent à l’aide de cette énergie, peu importent leurs ressources financières. Le tout grâce à 230 millions d’euros ponctionnés sur… des crédits auparavant alloués aux quartiers populaires.

Là encore, le timing interroge. Si l’urgence de faire face à une possible crise énergétique l’hiver prochain s’entend, l’Assemblée et le gouvernement auraient pu profiter de la situation pour abandonner tout ou partie de cette production polluante. «En tant qu’écologistes, nous ne sommes pas favorables à la subvention et à l’investissement dans cette énergie. L’urgence absolue, c’est que les gens sont pris à la gorge», rappelle Adrien Quatennens, député Nupes-LFI, qui regrette en revanche que les crédits aient été pris sur ceux de la politique de la ville. La députée Nupes-EELV Sabrina Sebaihi, qui a voté l’amendement, résume l’écueil : «C’est le gouvernement qui nous met dans cette impasse et nous prend en otage, car ces chaudières auraient dû être changées depuis bien longtemps. On aurait dû faire cet accompagnement pour les aider à sortir de cette précarité énergétique.» Ou comment le manque d’anticipation face à la précarité énergétique a créé l’urgence.

Passage à tabac mortel d’un clandestin, alerte sur un ras-le bol en Italie

Un Nigérian de 39 ans battu à mort en plein centre-ville

Cette attaque s’est déroulée à Civitanova, ville centre-droit de 45.000 habitants, dans la région des Marches en Italie, alors que le clandestin « nigérian vendait dans la rue des marchandises« , a pudiquement annoncé la police lors d’une conférence de presse samedi. Tout donne à penser qu’il s’agit de produits de contrebande. L’auteur de l’agression a poursuivi, jeté au sol, battu sa victime, avant de s’emparer de son téléphone. On ignore ce qui a mis l’Italien hors de lui.

Les faits se sont déroulés en pleine journée dans une rue commerçante très fréquentée du centre de la ville. Ils ont été filmés, des gens ont protesté, mais personne n’est intervenu physiquement pour arrêter le drame.

Une propagande anti-blanche de la presse

Dès samedi, « des Italiens » se sont indignés – et d’autres pas – sur les réseaux et une certaine presse a le sentiment que si la victime avait été blanche, des personnes seraient intervenues… Une inversion des responsabilités supposée que cette presse engagée n’évoque pas en cas d’agression de « mâle blanc hétérosexuel » par un clandestin: les journaux choisissent leurs témoins en fonction de leur orientation politique.

Plusieurs personnalités politiques ont également réagi, comme le chef du Parti Démocrate Enrico Letta ou même le chef du parti La Ligue du Nord, Matteo Salvini.

La région des Marches prévoit elle aussi de se constituer partie civile en cas de procès.

Selon la police, rien n’indique qu’il s’agissait d’une attaque raciste. La victime aurait demandé de l’argent à son agresseur, puis les coups auraient fusé. Peu vraisemblable, puisque le Nigérian en situation irrégulière est vendeur à la sauvette. L’agresseur pourrait être un fournisseur trompé par le vendeur en situation de double illégalité.

L’agresseur est-il celui qui donne la mort, volontairement ou accidentellement, ou celui qui provoque l’affrontement ?

« La synagogue brûle, mais nous regardons ailleurs », alerte Michel Onfray

Le philosophe dénonce « un troisième temps de l’antisémitisme », alimenté par la NUPES

23 août 1939, Molotov pour l’Union soviétique et Ribbentrop pour l’Allemagne nazie signaient le pacte germano-soviétique de non-agression

Certains membres de la NUPES, le Parti Communiste, la France Insoumise et EELV sont pointés dans la tribune de Michel Onfray :  

« Le service communication du président de la République avait fait savoir qu’à l’occasion de la commémoration de la rafle du Vél d’Hiv, il prononcerait à Pithiviers « un discours offensif ». Comme on pouvait s’en douter, ce fut une bouillie pour les chats dont la trame fut que l’antisémitisme était bel et bien là, mais chez Eric Zemmour , juif au demeurant, ou du côté d’une « extrême droite » fantasmée, qu’on songe en effet à ce qu’elle est vraiment en lisant Brasillach ou Rebatet, Déat ou Doriot. Le mot d’ordre était : la synagogue brûle, mais regardons ailleurs.

Nous sommes pourtant entrés dans le troisième temps de l’antisémitisme : après sa formule anti-judaïque chrétienne qui invoque le peuple déicide​, puis sa formule anticapitaliste qui, sauf rares exceptions, rassemble les socialistes du XIXe siècle qui, Marx et Engels compris, assimilent les Juifs au Capital et à l’Argent dont il faudrait se défaire, voici venu le temps de sa formule antisioniste qui permet à la gauche des barbelés d’inviter à la haine du peuple d’Israël depuis 1948 en invoquant colonialisme, crimes contre l’humanité et régime d’apartheid. Cet antisionisme procède d’un islamo-gauchisme dont ses partisans nient qu’il existe, c’est d’ailleurs leur signature, car le négationnisme est la meilleure façon de refuser le débat : on ne discute pas de ce qui n’existe pas !

Une « proposition de résolution condamnant l’institutionnalisation par Israël d’un régime d’apartheid à l’encontre du peuple palestinien » a été présentée par un certain nombre de « député-e-s », sic, dont Fabien Roussel, patron du PCF. Ce texte a été déposé par le député communiste Jean-Paul Lecoq, par ailleurs vice-président de la commission des affaires étrangères à l’Assemblée nationale ! Il est signé par 38 parlementaires issus des quatre groupes de gauche.

Des députés PCF, LFI, PS et EELV ont donc paraphé un texte qui invoque sans vergogne « la domination d’un groupe racial » sur « un autre groupe racial d’êtres humains ». Les fascistes des années 1930, la véritable extrême droite donc, eussent aimé qu’on oppose ainsi la race juive à la race palestinienne afin de fustiger la première pour mieux célébrer la seconde ! Le Drumont de La France juive eût applaudi des deux mains. Et je ne vais chercher ma référence que de ce côté-là du Rhin…

Pourquoi le PCF se trouve-t-il en pointe sur ce genre de combat antisémite ? Et LFI en compagnon de route ? À cause d’un mythe gaullo-communiste qui s’avère le non-dit de la politique française alors qu’il en constitue l’axe depuis l’après-guerre. Cette gauche, si prompte à en appeler à l’Histoire, oublie ce qu’elle a été véritablement au profit d’une légende savamment entretenue par ceux qui assurent la domination gramscienne depuis l’après-guerre gaulliste. Car dans les années noires, nombre de socialistes ou de communistes ayant connu la Première Guerre mondiale soutiennent Pétain, sinon la collaboration, par pacifisme.

Les premiers gaullistes qui partent à Londres après l’Appel du 18 juin 1940 ne sont pas communistes puisqu’à cette époque le PCF soutient le pacte germano-soviétique qui, jusqu’au 22 juin 1941, invite à collaborer avec l’occupant nazi sous prétexte que marxistes-léninistes et nationaux-socialistes ont les mêmes ennemis : la City, les gaullistes, la ploutocratie, les États-Unis, le capitalisme et… les Juifs. Le PCF collabore donc.

Nous sommes entrés dans le troisième temps de l’antisémitisme

Pour preuve, dans l’édition de L’Humanité datée du 4 juillet 1940, on peut lire ceci : « Travailleurs français et soldats allemands, il est particulièrement réconfortant, en ces temps de malheur, de voir de nombreux Parisiens s’entretenir amicalement avec des soldats allemands soit dans la rue, soit au bistrot du coin. Bravo camarades, continuez, même si cela ne plaît pas à certains bourgeois aussi stupides que malfaisants… «  Les bourgeois stupides et malfaisants, voilà un genre de petite musique très contemporaine.

C’est de Gaulle qui crée ce mythe d’une France gaullo-communiste résistante. Cette légende lui permet de rassembler les Français dans un temps où ils se trouvent plus divisés que jamais. S’il avait dû, lui qui disposait de la légitimité de la Résistance, demander des comptes après-guerre aux intellectuels, aux journalistes, aux écrivains, aux magistrats, à la police, à l’armée, aux universitaires, aux banquiers, aux apparatchiks du PCF donc, et à tant d’autres qui ont rendu l’Occupation possible, la France eût été proprement ingouvernable.​

Mais nous n’en sommes plus là.

À l’heure où tout le monde invoque l’Histoire, banco, allons-y : écartons les idéologues de cour et déconstruisons cette mythologie qui permet à « la gauche » de croire qu’elle incarne systématiquement le camp du bien, de la morale et de la vertu, y compris quand elle pare son antisémitisme d’un antisionisme que partageait déjà le Grand Mufti de Jérusalem qui souhaitait ardemment la victoire du IIIe Reich.

Il y aurait en effet beaucoup à dire sur la panoplie de l’homme de gauche : de « l’homme régénéré » à coups de tribunal révolutionnaire et de guillotine par Robespierre en 1793 à « l’homme déconstruit » de Sandrine Rousseau ; du colonialisme célébré par Jules Ferry qui, au nom des principes de 1789, envoie la soldatesque française en Algérie, à cette même idéologie soutenue par la guillotine activée pendant la guerre d’Algérie par un ministre de l’Intérieur SFIO qui avait pour nom François Mitterrand [en passant par Guy Mollet, belliciste sur le Canal de Suez]; de la haine des homosexuels, de la contraception, de l’avortement portée par le PCF dans les années 1950 [et des immigrés maghrébins et africains, au début des années 80, avec Geirges Marchais et l’attaque au bulldozer d’un foyer d’immigrés maliens à Vitry-sur-Seine Val-de-Marne, et avec une manifestation contre un immigré marocain soupçonné de trafic de drogue à Montigny-lès-Cormeilles, Val-d’Oise] à la marchandisation du corps humain soutenue aujourd’hui par une certaine gauche.

Un mot pour finir : à Tel-Aviv, où un ami m’avait hébergé dans le quartier de Jaffa, j’ai été réveillé le premier petit matin par l’appel du muezzin lancé du haut du minaret de l’une des quatre mosquées de la ville. Singulier régime d’apartheid, celui dans lequel la « race palestinienne » peut prier son Dieu en toute sécurité ! »

Nouvelle agression de policier à La Guillotière à l’annonce de la visite de Darmanin à Lyon

Le ministre de Macron bafoué

Ce vendredi soir, un nouveau policier a été renversé par un svooter, alors que la visite de Gérald Darmanin à Lyon est annoncée dans la presse pour samedi après-midi, une semaine après l’agression de trois policiers. Le délinquant roulait « sans casque » et à « vive allure », rapporte France Info.

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Alors que Gérald Darmanin est encore en visite à Lyon, un nouveau policier a été blessé à la Guillotière. Le policier de la BAC a été renversé par un individu à scooter, vendredi vers 22h30, rapporte le journal Le Progrès. Selon le quotidien local, le rebelle aux aux lois de la République et au vivre ensemble – sans nom, ni origine – aurait (évidemment) refusé de s’arrêter lors d’un contrôle.

L’agresseur aurait ensuite percuté le policier [usage du conditionnel hypothétique par Le Parisien], avant de le traîner sur une dizaine de mètres. L’agent et le conducteur du scooter ont été ensuite transportés à l’hôpital pour de multiples contusions, avant de sortir ce samedi, indique France info, qui précise que les blessures du fonctionnaire ont mené à une interruption totale de travail (ITT) de 4 jours.

Cette nouvelle agression intervient après celle de trois policiers il y a une semaine dans ce même quartier multiculturel autour de la supérette Casino. Le ministre de l’Intérieur est actuellement à Lyon avec les fonctionnaires agressés. Il a déjà annoncé qu’il offrira plus de moyens policiers à la ville : après 60 annoncés, ce sont 40 officiers supplémentaires seront affectés dans la métropole lyonnaise dès le 1er août (dans trois jours) .

Géraldeux annonce également l’installation dans la ville d’une deuxième compagnie de CRS, soit 70 policiers à la disposition du préfet du Rhône. Ils interviendront majoritairement dans le quartier de la Guillotière. Un lieu sous tension depuis de nombreux mois, dans lequel les actes de délinquance et le trafic perdure.

En plus des policiers blessés, Gérald Darmanin va rencontrer des habitants et des commerçants de la Guillotière. 

En revanche, aucune entrevue n’est prévue avec le maire de Lyon, Grégory Doucet. Les deux hommes se renvoient la responsabilité de la situation sécuritaire de la ville. Gérald Darmanin demande à Lyon plus de caméras de surveillance et plus de présence de policiers municipaux. Le maire, EELV-NUPES, estime de son côté que les effectifs de police ne sont encore pas à la hauteur du problème. Grégory Doucet est-il lui-même la hauteur du problème ?

Le policier souffre de blessures légères, ayant entraîné une interruption totale de travail (ITT) de 4 jours. Les deux hommes sont ressortis de l’hôpital.

L’agresseur a-t-il été remis dans le circuit, prêt pour de nouvelles aventures ?

Agression de policiers à Lyon : Darmanin annonce le déplacement de de policiers

Le maire EELV-NUPES de la ville est-il républicain ?

La foule se ligue avec le voleur contre le fonctionnaire de police

Le quartier de la Guillotière, où des policiers ont été violemment pris à partie il y a une dizaine deen boycottant,jours, a reçu la visite du ministre de l’Intérieur, ce samedi à Lyon.  En boycottant le déplacement du ministre de Macron, le maire EELV-NUPES de la ville, Grégory Doucet, n’a pas respecté ses obligations républicaines, malgré l’annonce de l’arrivée de renforts de police. Ou à cause de leur envoi ?

Courant derrière les actions anti-flics, Géraldeux Darmanin retire des policiers ici et en met là, mais arrive toujours trop tard pour garantir la protection des citoyens promise par Macron.

Le maire de Lyon, Grégory Doucet, accuse le ministre de ne pas avoir tenu parole sur les effectifs de police nationale, annoncés sur place et le ministre de l’Intérieur a souhaité réparer son manquement en renouvelant son annonce dans le quartier multiculturel mal famé théâtre, il y a une dizaine de jours, de violences sur plusieurs représentants des forces de l’ordre. Deux policiers avaient été blessés à La Guillotière pour avoir tenté d’interpeller un étranger suspecté de vol, au milieu d’une foule multicolore qui les avait violemment pris à partie, selon les habitants excédés du quartier. Trois policiers en civil, deux hommes et une femme, ont reçu des coups et des jets de projectiles devant l’entrée de la supérette de cette zone de non droit en plein centre-ville.

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La première ministre Elisabeth Borne, elle aussi en déplacement, à Vaulx-en-Velin, avait déjà estimé qu’il fallait « absolument pouvoir sanctionner ces comportements qui ne sont pas acceptables »!

« Il faut respecter la République et ça, ça passe d’abord par le fait de respecter les policiers. Il y aura des moyens supplémentaires [de nouveaux renforts ou les mêmes déjà annoncés, qui font double usage médiatique ?]. On va naturellement mettre les moyens qu’il faut et si on a besoin de renforcer dans ces quartiers, on le fera », avait clamé, de sa voix caverneuse, la vapoteuse.

L’individu qui a attaqué deux policiers à Lyon sera « expulsé », a assuré Darmanin. « Les délinquants étrangers n’ont pas leur place en France », a claironné le ministre de l’Intérieur. Faisant trembler les clandestins violents de peur ?

En fait, le suspect de Darmanin a été mis « hors de cause »

suspecté d’avoir participé à l’agression de policiers mercredi soir à Lyon, puis mis « hors de cause », a été interpellé et « placé en rétention », a indiqué le ministre de l’Intérieur ce dimanche. Il a été libéré, a indiqué en fin de journée le parquet, mais devrait tout de même être expulsé pour d’autres faits, a confirmé Gérald Darmanin.

Le suspect idéal de Darmanin n’était pas impliqué dans cette agression… Le parquet de Lyon a expliqué que « la personne placée en garde à vue hier (samedi) dans le cadre de l’enquête ouverte à Lyon du chef de violences à l’encontre de policiers place Gabriel-Peri le 20 juillet au soir, a été libérée (…) Il s’avère en effet qu’elle a été totalement mise hors de cause dans le cadre des investigations menées. L’enquête se poursuit activement pour identifier, localiser et interpeller les auteurs des faits », a précisé le Parquet.

Le suspect mis hors de cause sera pourtant expulsé… Ainsi en a décidé Geraldeux.

« Suite à l’inacceptable attaque contre les policiers de Lyon, des opérations de police ont lieu. Un des délinquants est étranger, il a été interpellé », avait trompeté Darmanin plus tôt sur Twitter, précisant qu’il serait expulsé, sur son « instruction » (!), et ajoutant que « les délinquants étrangers n’ont pas leur place en France. » Après les précisions du Parquet, l’entourage du ministre a réaffirmé que le suspect se trouve en « centre de rétention administrative depuis (dimanche) matin » et devrait être expulsé. Une semaine plus tard, l’opération d’expulsion n’a pas été signalée…

« En lien avec les événements ou non, connu pour de nombreuses mises en cause : vol, violences, menace de mort sur personne dépositaire de l’autorité publique, détention de drogues, violences en réunion… cet individu n’a rien à faire dans notre pays qui est généreux si on le respecte », a estimé G. Darmanin dans un second tweet.

Les deux policiers blessés avaient été agressés par une… cinquantaine de zonards de La Guillotière alors qu’ils tentaient d’interpeller un individu auteur d’un vol à l’arraché. Il serait un SDF originaire du Maghreb (trois pays d’origine possibles…) et en situation irrégulière en France. Connu pour faire l’objet d’une OQTF (obligation de quitter le territoire français), il a été placé en garde à vue. Un coup manqué du maître des polices !

Borne et Darmanin tiennent un nouveau suspect… La deuxième arrestation a été moins litigieuse, puisque le mis en cause a été inculpé et écroué en début de semaine.

Les habitants de La Guillotière expriment leur exaspération au quotidien:

Covid-19 : la nouvelle loi sanitaire validée par le Conseil constitutionnel

La loi « maintient provisoirement un dispositif de veille et de sécurité sanitaire »

Le Conseil constitutionnel a donné son aval à la nouvelle loi sanitaire. Elle autorise le maintien de deux outils numériques de lutte contre la Covid-19 et de collecte de données de la pandémie.

Elle rend aussi possible un contrôle sanitaire aux frontières en cas de déplacement vers des collectivités ultramarines « saturées ».

Le Parlement avait adopté cette nouvelle loi sanitaire mardi, ce qui avait entraîné la saisine du Conseil constitutionnel par les députés LFI. Le recours déposé par la soixantaine de membres La France insoumise (LFI) n’aura donc permis qu’une brève suspension du texte qui proroge les mesures combattues par LFI et qui devaient prendre légalement fin ce dimanche.

La plateforme SI-DEP, sur laquelle sont enregistrés les résultats des laboratoires de tests Covid-19, sera active jusqu’au 30 juin 2023. Le service Contact Covid, qui permet d’identifier les personnes malades et les personnes contacts, sera ouvert jusqu’au 31 janvier 2023.

Lors d’une audience tenue ce jeudi, les députés Insoumis avaient exposé leurs arguments. Entre autres, LFI contestait la possibilité qu’un test négatif puisse être imposé aux voyageurs allant de métropole à l’outre-mer seulement « en cas de risque de saturation » des hôpitaux sur place, mais aussi à l’arrivée en métropole, en cas d’apparition d’un nouveau variant dangereux. Les élus LFI estimaient qu’il s’agit d’une « différence de traitement notable en fonction du lieu d’origine du déplacement ». Cet amalgame par LFI des territoires lointains au territoire métropolitain européen n’a pas retenu l’attention des Sages qui ont jugé les dispositions de la loi conformes en droit à la Constitution.

Loi pouvoir d’achat : le Sénat pointe ses insuffisances, mais vote le texte

Peu d’articles apportent une réponse concrète et immédiate à la situation de crise que nous connaissons.

La majorité sénatoriale de droite exprime sa déception par la voix de Frédérique Puissat, mais se montre responsable ne faisant pas obstacle à l’adoption, faute de mieux vendredi 29 juillet, du projet de loi portant mesures d’urgence pour contrer l’inflation et limiter une perte de pouvoir d’achat.

Ce texte vise à répondre à la forte hausse des prix à la consommation qui, d’après l’Insee, progresse encore en juillet et atteint 6,1 % sur un an. Lors de l’examen de la loi, les sénateurs ont largement amendé le texte dans le but d’aller plus loin que les députés et de redonner du pouvoir d’achat aux Français.

Assistannat contre valeur travail

« Les sénateurs LR se sont mobilisés pour imposer au gouvernement des dispositifs qui placent le travail au cœur du pouvoir d’achat », affirme ainsi le président du groupe LR au Sénat. Bruno Retailleau met en avant les dispositions votées par le Sénat, telles que l’allègement des cotisations patronales sur les heures supplémentaires et le rachat des RTT.

« Ce texte est siamois du PLFR qui sera examiné la semaine prochaine. Nous rappellerons au gouvernement que des économies s’imposent vite, à commencer par la lutte contre la fraude aux cartes vitales », déclare également Bruno Retailleau. Sur ce dernier point, la commission des Finances a déjà adopté un amendement, dans le cadre du projet de loi de finances rectificative, visant à mettre en place un système de « cartes vitales biométriques » pour lutter contre la fraude sociale.

Prime PEPA : « On organise la baisse des recettes de la sécurité sociale »

A gauche de l’hémicycle, le constat sur la loi « Pouvoir d’achat » est bien plus sévère. Les socialistes qui se sont abstenus lors du vote, fustigent « un texte de courte vue, dangereux pour notre système de protection sociale ». Parmi la liste des griefs invoqués figure la Prime dite Macron (PEPA). Les sénateurs socialistes jugent cette prime « hypocrite, inégalitaire et dangereuse pour notre modèle social ». Macron récupère le mérite de cette prime bien qu’exceptionnelle, prime exceptionnelle de pouvoir d’achat (PEPA).

« Avec cette prime désocialisée et défiscalisée, on organise la baisse des recettes de la sécurité sociale et donc, à terme, un affaiblissement de la protection sociale de tous les Français », dénoncent Monique Lubin et Franck Montaugé dans un communiqué. Cette critique a par ailleurs été formulée par l’économiste Mickaël Zemmour dans une tribune au Monde. Les socialistes proposaient, eux, une augmentation du SMIC à 1 500 euros.

« La prime Macron (PEPA) ne résoudra pas le problème de la très grande majorité des Français »

Les écologistes qui ont bataillé pied à pied lors de l’examen du projet de loi, dénoncent eux certaines mesures dangereuses pour l’environnement. Avec leurs collègues communistes, ils sont montés au créneau contre les articles facilitant l’installation d’un nouveau terminal méthanier au Havre. Ce texte « accouche d’une souris », fustigeait encore le sénateur communiste, Fabien Gay, hier en séance. « La prime Macron, que seulement 16 % des salariés touchent, ne résoudra pas le problème de la très grande majorité des Français », dénonçait-il.

Le groupe présidentiel à l’Assemblée doit revoir sa copie et le texte sera examiné, lundi, en commission mixte paritaire pour trouver un accord sur les dispositions restant en discussion. Les débats se poursuivront également lors de l’examen du projet de loi de finances rectificative, la semaine prochaine.

Variole du singe: les tests de détection désormais remboursés à 100 %

L’Espagne enregistre le premier décès lié à ce virus

La Haute autorité de santé (HAS) avait préconisé le remboursement à 100 % par l’Assurance maladie des tests de détection du virus de la variole du singe. C’est désormais officiel, puisqu’un arrêté en ce sens a été pris au Journal officiel. « Le développement de l’épidémie de variole du singe implique de pouvoir confirmer les cas d’infection en l’absence de tableau clinique suffisamment explicite » et les tests d’amplification des acides nucléiques (TAAN) (technique qui inclut les tests PCR) « permettent de confirmer les infections », souligne le texte. « Il convient, dès lors, que ces tests de dépistage soient pris en charge par l’Assurance maladie ». 

Niveau élevé d’alerte

Ce lundi, la Haute autorité de santé s’était prononcée pour le remboursement par l’Assurance maladie des tests, après avoir été saisie par le ministère de la Santé sur la question. La HAS avait rappelé que le diagnostic repose d’abord sur l’examen et l’interrogatoire du patient, précisant que « la détection par test TAAN ne doit être effectuée qu’en cas de doute persistant après examen clinique » pour « confirmer ou non » l’infection. « Le recours à ce type de test se limite ainsi aux ‘cas suspects’ et ‘cas possibles’, tels que définis par Santé Publique France, et n’est pas nécessaire en l’absence de symptômes », avait précisé l’autorité sanitaire. 

L’OMS a déclenché le 24 juillet le plus haut niveau d’alerte, l’Urgence de santé publique de portée internationale (USPPI), pour renforcer la lutte contre la variole du singe, aussi appelée orthopoxvirose simienne. Deux décès de personnes atteintes de la variole du singe ont été annoncés depuis vendredi par l’Espagne et un autre par le Brésil, sans que l’on sache si le virus est bien à l’origine de ces morts

Marseille: les écologistes s’attaquent aux bateaux de croisière

Les activistes régressifs de Reporterre dressent les Marseillais contre l’économie locale

En provenance de Saint-Nazaire,
le Wonder of the Seas,
de 362 mètres de long,
est resté pendant quatre mois à Marseille.

Deux millions de croisiéristes font escale chaque année dans le port de Marseille, participant à une gentrification de la ville qui irrite la gauche mondialiste voulant maintenir Marseille dans son jus. Le journal Reporterre qui se déclare indépendant est en fait un medium d’activistes soumis à l’iďéologie écologiste radicale. Il mène une action dénonçant l’omniprésence des paquebots de croisière et la pollution afférente a fini par provoquer une certaine hostilité dans la cité phocéenne, en dépit des retombées économiques dont profute le commerce et la restauration.

Une pétition contre la pollution en Méditerranée, lancée le 21 juillet par le maire de Marseille (ville écologiste au départ, puis socialiste à l’arrivée) Benoît Payan, élu par le conseil municipal et non par la population, qui a déjà récolté 44.000 signatures ; le plus gros paquebot du monde, le Wonder of the Seas, empêché d’amarrer avec ses 6.000 passagers pendant plus d’une heure par le collectif Stop Croisières, le 14 juin.

Une pétition contre la pollution en Méditerranée lancée le 21 juillet par le maire de Marseille, Benoît Payan, qui a déjà récolté 44 000 signatures ; le plus gros paquebot du monde, le Wonder of the Seas, empêché d’amarrer avec ses 6 000 passagers pendant plus d’une heure par le collectif Stop Croisières le 14 juin dernier. À Marseille, la multiplication des bateaux de croisière, avec leurs silhouettes massives qui se détachent à l’horizon à toute heure du jour et de la nuit, irrite.

Une exaspération d’autant plus exacerbée à un moment où se mêlent pic de chaleur et mesures restrictives, comme la circulation différenciée en centre-ville, mises en place par le préfet des Bouches-du-Rhône. En 2019, 1,8 million de croisiéristes se sont retrouvés dans le premier port français dans ce domaine, lequel a enregistré 497 escales, selon les chiffres du Club de la croisière Marseille Provence. A l’échelle nationale, leur nombre a doublé en dix ans, preuve de l’attractivité confirmée de la France.

Le Wonder of the Seas est un navire de croisière de la compagnie Royal Caribbean Cruise Line, compagnie maritime américaine basée à Miami et inscrire au registre de commerce à Monrovia, au… Liberia.

Construit à Saint-Nazaire entre octobre 2019 et novembre 2021, il a sauvé des emplois aux… Chantiers de l’Atlantique: en 2013, afin d’obtenir des liquidités, STX, devant faire face à un fort endettement, a annoncé vouloir se séparer de STX Europe, et donc entre autres, des chantiers de Saint-Nazaire et de Lorient.

En 2018, STX France devient les Chantiers de l’Atlantique. Le projet de rachat par Fincantieri était alors entré en concurrence avec l’italien MSC et le dossier STX, défendu à Bercy par Alexis Kohler en mars 2017, déclenche une affaire politico-financière: Anticor et Mediapart révèlent que MSC appartient à la famille du secrétaire général de l’Elysée de Macron, Alexis Kohler. Le projet est finalement abandonné en 2021, laissant les chantiers nationalisés pour une durée indéterminée.

Dans la pétition, Benoît Payan exige l’interdiction des escales des bateaux les plus polluants lors des pics de pollution. Où les écologistes obligent-il sa main molle à déplzcer le curseur ?

Le maire pousse également l’Organisation maritime internationale (OMI) à prendre rapidement des mesures pour réduire les émissions de soufre des bateaux et souhaite que la réduction de toutes les autres émissions de polluants, notamment les oxydes d’azote, soient inscrits sans délai à l’agenda international.

Le maire demande ainsi à l’Etat de lancer les négociations avec ses homologues de Méditerranée pour mettre en place, de manière « urgente », une zone ECA en Méditerranée, zone dans laquelle des normes plus sévères d’émissions sont imposées aux navires.

Enfin, l’élu de second choix – par abandon de la maire Michèle Rubirola, réclame une étude épidémiologique sur les quartiers riverains du port auprès de l’Agence régionale de santé (ARS).

Dans un entretion avec le quotidien Le Monde, publié le 25 juillet, Benoît Payan assure souhaiter « participer à hauteur de 10 millions d’euros au plan Escales zéro fumée, dans lequel le président de la région, Renaud Muselier, a déjà investi 30 millions d’euros (pour Marseille, Nice et Toulon), mais qui ne devrait pas aboutir avant 2025 pour les quais réservés aux croisières ».

Avec sa pétition et ses demandes à l’OMI et à l’Etat, la mairie marseillaise, issue d’une coalition trouble de gauche, continue de se tirer des balles dans le pied. Depuis son élection en 2020, elle multiplie auprès de la population ses actions de harcèlement médiatique contre la pollution atmosphérique due au transport maritime. « Cela fait plus d’un an que Marseille a coupé ses subventions au lobby de la croisière (le Club de la croisière Marseille Provence) », se félicite Sébastien Barles, adjoint EELV au maire de Marseille délégué à la transition écologique. Pour cet ancien directeur de campagne aux élections européennes et régionales aux côtés de Michèle Rivasi et de Laurence Vichnievsky, cette pétition en ligne représente avant tout « un moyen de mobiliser les citoyens mais aussi les autres maires de Méditerranée afin qu’il y ait une demande croisée pour faire pression sur l’OMI ». Un lobbying.

Des actions moins écologistes que politiques

Sébastien Barles reconnaît que des efforts sont réalisés, notamment en matière d’électrification à quai — qui permet aux bateaux de se brancher une fois à quai plutôt que de laisser tourner leurs moteurs pour leurs besoins en électricité —, mais une fois les exigences écologistes satisfaites, la NUPES poursuit les hostilités au niveau politique. « Le principe de pollueur-payeur devrait fonctionner. La mairie met dix millions d’euros pour l’électrification à quai sauf que ce devrait être aux armateurs de payer ! »

« Ce devrait être aux armateurs de payer ! », estiment les antilibéraux, soutiens de la NUPES.

Le collectif Stop Croisières, qui milite pour l’interdiction des gros bateaux de croisière à Marseille, mais surtout contre les compagnies multinationales et les croisiéristes fortunés, pourtant pourvoyeurs de devises, la pétition constitue certes « un signal fort, mais ne va pas assez loin », selon Gwenaëlle Menez, porte-parole du collectif et chargée de prévention et d’éducation pour la santé au collectif Santé Jeunes du Pays Aubagnais, commune communiste de 1945 à 2014, cobquise par LR.

Ce collectif subventionné rassemble des activistes d’Alternatiba, mouvement altermondialiste de mobilisation écologiste, et Extension Rebellion (XR), mouvement international, tous deux, non élus, revendiquant l’usage de la désobéissance civile pour peser sur les décisions votées par les instances démocratiquement élues. 

Guerre en Ukraine: les chefs de la diplomatie des Etats-Unis et de la Russie se sont entretenus pour la première fois depuis le conflit

Typiquement, l’Ukraine, simple prétexte, n’était pas invitée…

Blinken et Lavrov

Les chefs de la diplomatie des Etats-Unis et de la Russie se sont entretenus vendredi pour la première fois depuis le début de la guerre en Ukraine, le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, décrivant une discussion « franche » notamment au sujet de prisonniers américains détenus par Moscou. A. Blinken avait annoncé mercredi qu’il prévoyait de contacter son homologue russe Sergueï Lavrov pour discuter d’une offre des Etats-Unis pour libérer la basketteuse Brittney Griner et l’ex-soldat Paul Whelan.

Il pourrait s’agir d’un échange contre Viktor Bout, un trafiquant d’armes russe emprisonné aux Etats-Unis.

« Nous avons eu une discussion franche et directe », a déclaré le secrétaire d’Etat américain au cours d’une conférence de presse. « J’ai appelé le Kremlin à accepter l’offre conséquente que nous leur avons faite » concernant Paul Whelan et Brittney Griner.

Brittney Griner, star internationale de basket, est détenue depuis février en Russie. Elle a été arrêtée en possession d’un liquide de vapoteuse à base de cannabis.

Paul Whelan, ancien responsable de la sécurité d’une entreprise de pièces automobiles, emprisonné depuis 2018, continue de clamer son innocence après avoir été condamné à 16 ans de détention en Russie pour espionnage.

« Je ne peux pas vous dire si je pense que les choses sont plus ou moins probables », a-t-il dit. « Mais il était important qu’il l’entende directement. »

Les Russes refusent une diplomatie médiatisée

Blinken n’a pas souhaité décrire la réaction de Lavrov à cette proposition. De son côté, la diplomatie russe a indiqué que Les deux ministres ont « échangé leurs avis sur le problème des relations bilatérales qui ont besoin fortement d’être normalisées ».

« En ce qui concerne un éventuel échange de prisonniers russes et américains, la partie russe a insisté pour qu’on revienne au régime d’un dialogue professionnel, libre des spéculations médiatiques, dans le cadre d’une +diplomatie discrète+ », a-t-elle dit dans un communiqué.

S. Lavrov a également dénoncé la poursuite de la livraison « d’armes américaines et par l’OTAN aux forces armées ukrainiennes et aux bataillons nationalistes. Elles sont utilisées largement contre la population civile, en prolongeant l’agonie du régime de Kiev, en faisant durer le conflit et en multipliant les victimes », souligne la diplomatie russe.

Croyant pouvoir parler au nom de la société internationale, Blinken a estimé auprès de Lavrov que le monde ne reconnaîtra « jamais » l’annexion de territoires ukrainiens par la Russie. « Il était très important que les Russes entendent directement de notre part que cela ne sera pas accepté et, non seulement cela ne sera pas accepté, mais cela entraînera des coûts supplémentaires importants imposés à la Russie », a-t-il déclaré.

Le responsable américain a aussi accusé la Russie de préparer des « référendums truqués » pour tenter de « démontrer faussement » que les personnes vivant dans ces territoires ukrainiens « cherchent à faire partie de la Russie ».

Blinken a également exhorté Moscou à honorer l’accord sur les céréales ukrainiennes bloquées dans des ports d’Ukraine et négocié avec l’aide de la Turquie.

La dernière conversation téléphonique entre les deux hommes remontait au 15 février, quand l’arrogant Blinken avait mis la Russie en garde contre une invasion de l’Ukraine sous influence occidentale, à la fois européenne et américaine: Joe Biden tentait pourtant de s’assurer un poste avancé en Ukraine à la frontière russe. Leur dernière rencontre en personne date du 21 janvier, lorsque les deux hommes s’étaient retrouvés à Genève.

Né d’une mère juive, ancien élève de l’Ecole Jeannine-Manuel à Paris, comme Jean-François Copé, Charlotte Gainsbourg ou Louis Sarkozy, Blinken a soigneusement évité Lavrov, un diplomate chevronné connu pour son esprit vif et mordant, lors de la dernière réunion du G20 début juillet à Bali.

Macron recase Agnès Buzyn à la Cour des Comptes

L’ex-ministre de la Santé a-t-elle mérité ?

Le fils de Simone Veil,
dont Agnès Buzyn a eu un fils

Agnès Buzyn, ministre de la Santé au début du premier quinquennat de Macron, a été nommée conseillère maître à la Cour des comptes, a annoncé vendredi l’Elysée.

« Agnès Buzyn, ancienne ministre, professeur d’université-praticien hospitalier, est nommée conseillère maître en service extraordinaire à la Cour des comptes, à compter du 1er septembre 2022 », a annoncé la présidence de la République dans le compte-rendu du conseil des ministres.

Agnès Buzyn, hématologue de profession, avait notamment dirigé l’Institut national du cancer, avant d’être nommée en 2017 ministre de la Santé après l’élection de Macron.

Pourtant mise en examen pour sa gestion de l’épidémie

Lucas Veil, fils de Agnès Buzyn et Pierre-François Veil, ci-dessus,
lors de la remise du premier prix « Simone Veil » au palais de l’Elysée à Paris, le 8 mars 2019

Son passage au ministère a été marqué par un mouvement social dans les hôpitaux, ainsi que la polémique sur la fin du remboursement de l’homéopathie par l’Assurance maladie, une mesure en faveur de laquelle Agnès Buzyn a pesé.

Elle a quitté le ministère début 2020 pour se porter candidate makgeureuse à la mairie de Paris en remplaçant au dernier moment le précédent candidat de la majorité, Benjamin Griveaux. Le choix d’Agnès Buzyn, qui a finalement perdu contre la maire socialiste sortante Anne Hidalgo, avait fait l’objet de vives critiques en raison du contexte marqué par le début de la pandémie de Covid en France, dans laquelle sont rôle reste trouble.

L’ancienne ministre, qui a par la suite dirigé l’Académie de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), a été mise en examen fin 2021 pour « mise en danger de la vie d’autrui » dans sa gestion de l’épidémie, une décision critiquée par une partie du monde politique qui craint une judiciarisation excessive de l’action publique.

L’ex-belle fille de Simone Veil est-elle ainsi protégée de la justice par Macron ?

En mai 2020, Macron avait déjà nommé un autre socialiste à la Cour des comptes, Pierre Moscovici.

Inflation : le projet de loi d’« urgence » adopté par le Sénat

Ces premières mesures doivent faire face à une inflation à déjà plus de 6% mais qui pourrait atteindre 9 ou 10% . 

Après avoir été amendé, le projet de loi d’« urgence » a été adopté en première lecture vendredi soir par le Sénat majoritairement de droite. Le texte a été voté à main levée, grâce aux voix notamment des groupes LR, centriste et RDPI à majorité En Marche. Il prévoit une série de mesures allant de la revalorisation des pensions à la déconjugalisation de l’allocation adulte handicapé en passant par le triplement du plafond de la « prime exceptionnelle de pouvoir d’achat », PEPA, dite Macron.

Le Sénat à majorité de droite a adopté vendredi soir en première lecture, après l’avoir amendé, le projet de loi d' »urgence » en soutien au pouvoir d’achat, premier volet du paquet de mesures pour faire face à l’inflation qui a franchi la barre de 6%. 

Le Sénat à majorité de droite a adopté vendredi soir en première lecture, après l’avoir amendé, le projet de loi d' »urgence » en soutien au pouvoir d’achat , premier volet du paquet de mesures pour faire face à l‘inflation qui a franchi la barre de 6% . Le texte a été adopté à main levée, grâce aux voix notamment des groupes LR, centriste et RDPI à majorité En Marche, au terme de deux jours de débats globalement sereins, contrastant avec la discussion chaotique qui a prévalu à l’Assemblée nationale.https://d-21856722324258375870.ampproject.net/2207181727000/frame.html

Une adoption définitive le 7 août ?

Dès lundi, les sénateurs se lanceront dans le budget rectificatif (PLFR) pour 2022, l’hypothèse d’une taxe sur les « superprofits », portée notamment par les centristes, risquant de tendre les débats. 

Le même jour, députés et sénateurs se réuniront en commission mixte paritaire pour tenter de s’accorder sur une version commune du projet de loi pouvoir d’achat, le gouvernement tablant sur une adoption définitive des deux textes au plus tard le 7 août. « Les choses ne sont pas écrites d’avance », a mis en garde Philippe Mouiller (LR), soulignant que le Sénat aurait « des lignes rouges ».

Combattre l’inflation

Le premier texte est calibré à 20,7 milliards par Bruno Le Maire, le second ouvre 44 milliards d’euros de crédits, dont 9,7 pour financer la renationalisation à 100% d’EDF. « L’inflation reste notre sujet de préoccupation numéro un. Mais nous anticipons une baisse » en 2023, a déclaré Bruno Le Maire à l’issue du Conseil des ministres, alors que l’Insee a publié vendredi une première estimation pour juillet de l’indice des prix à la consommation (+6,1% sur un an après +5,8% en juin).

Le Sénat a donné, avec le soutien du gouvernement, un coup de pouce aux commerçants. Il a adopté un amendement de l’ex-ministre Jean-Baptiste Lemoyne (RDPI) pour plafonner à 3,5% la hausse des loyers commerciaux des PME pendant un an. Les sénateurs avaient auparavant approuvé le « bouclier loyer » pour les particuliers qui prévoit également un plafonnement à 3,5% de juillet 2022 à juin 2023.

Le Sénat a voté la poursuite jusqu’au 31 décembre 2023 de la « prime Macron », avec un plafond porté à 3.000 euros ou 6.000 euros en cas d’accord d’intéressement. Mais il a réservé aux seules entreprises de moins de 50 salariés la pérennisation, à partir de 2024, d’une prime exonérée de cotisations sociales.

« Valoriser le travail »

Malgré un vif débat sur la revalorisation du RSA, il a aussi acté une augmentation de 4% des pensions de retraite et plusieurs allocations (familiales, minima sociaux) avec effet rétroactif au 1er juillet 2022, ainsi que la déconjugalisation de l’allocation adultes handicapés (AAH).

Pour « valoriser le travail », les sénateurs ont en outre créé une réduction de cotisations patronales, au titre des heures supplémentaires, prévu la possibilité d’un déblocage anticipé de l’épargne salariale et assoupli les règles d’utilisation des titres-restaurants.

« Mieux anticiper »

Sur le volet énergie, plusieurs sénateurs ont souligné la nécessité de mieux « anticiper ». « Soyons attentifs à nos décisions, la transition énergétique n’est plus comprise par nos concitoyens », a mis en garde René-Paul Savary (LR), au moment, a-t-il dit, où Emmanuel Macron fait les « yeux doux au prince » hériter saoudien Mohammed ben Salmane pour « importer son pétrole ».

La ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher a mentionné pour la « rentrée » parlementaire d’octobre le projet de loi « d’accélération de la transition énergétique », évoqué depuis plusieurs semaines pour simplifier le développement des énergies renouvelables, éoliens et solaires. « A priori le Sénat serait le premier » à l’examiner, a-t-elle indiqué.

Via un amendement du socialiste Franck Montaugé, les sénateurs ont limité à deux ans au lieu de cinq la durée des dispositifs exceptionnels pour l’approvisionnement de la France en gaz, contre la volonté du gouvernement.

Des désaccord entre LR et la Nupes

Ils ont aussi voté un amendement du chef de file des sénateurs LR Bruno Retailleau demandant au gouvernement un rapport « visant à mettre en place », via un boitier intelligent, un dispositif volontaire et rémunéré de réduction des consommations d’électricité pour les particuliers.

Les groupes écologistes et CRCE à majorité communiste ont voté contre le texte, qui peut selon Fabien Gay (CRCE) « se résumer par le mot évitement », en particulier « pour que l’augmentation du salaire ne vienne pas sur la table ». Les socialistes se sont abstenus « pour dire aux Français ‘vous pouvez compter sur nous pour vous défendre », a dit leur chef de file Patrick Kanner.

« Nous devons voter en responsabilité », a plaidé le centriste Jean-Pierre Moga, pour qui « soutenir nos concitoyens les plus modestes est une nécessité autant qu’un impératif ».

Xavier Bertrand va lancer son nouveau parti en octobre

La droite se morcelle

Xavier Bertrabd participe à l’éparpillement. Le président de la région Hauts-de-France, candidat malheureux à la primaire LR de la présidentielle, va lancer ce parti – associé aux Républicains – le samedi 1er octobre, a révélé Le Figaro, vendredi 29 juillet, une information ensuite publiée sur le site de « Nous France ».

Ce nouveau groupe sera inauguré depuis Saint-Quentin (Aisne), fief de l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy, lors des « rencontres Nous France ». Plusieurs ateliers de travail sont prévus et un discours de Xavier Bertrand viendra clore ce rassemblement.

Selon ses proches,  Xavier Bertrand portera au travers de cette formation politique un projet « républicain, populaire et humaniste, de la droite et du centre ».

Il se concentrera sur trois axes forts, rapporte le quotidien : l’ordre, la valeur travail et la question territoriale.

Pour tenter de peser à droite, le responsable pourra compter sur les travaux réalisés jusqu’à présent par La Manufacture, son club de réflexion créé en 2012. « Nous France », que ses promoteurs décrivent comme un « vrai parti politique », sera par ailleurs associé à Les Républicains, LR, qui désignera son nouveau président début décembre.

TotalEnergies promet de nouvelles remises carburant jusqu’à la fin 2022 et ne fait pas que des super profits

La NUPES tire à boulets rouges sur la compagnie française: et la Shell, alors?

Agravée par les sanctions russes contre les pays atlantistes alignés sur les USA et l’Ukraine en guerre et la pénurie consécutive de matières premières, la flambée des prix de l’énergie avait conduit le géant gazier et pétrolier français à appliquer une première remise de 10 centimes par litre dès le mois d’avril dernier, passée à 12 centimes pour ses stations-services sur autoroute. Au grand dam des Français, cet avantage bienvenu était censé prendre fin cinq mois plus tard, en août. Fin juin, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire avait exhorté TotalEnergies à prolonger ou amplifier cette aide. Sur CNews, il avait exprimé sa préférence pour cette action directe contre une taxation des profits record des grandes entreprises qui tirent parti de l’inflation. Dans un communiqué paru vendredi 22 juillet, TotalEnergies démontre avoir entendu les eshortations de l’exécutif et des partis anti-capitalistes.

Des « superprofits » pointés du doigt

« Du 1er septembre au 1er novembre, TotalEnergies baissera le prix des carburants pétroliers vendus en stations de 20 centimes par litre par rapport aux prix formés sur les cotations des marchés internationaux, puis de 10 centimes par litre du 1er novembre au 31 décembre », annonce le fournisseur et producteur privé. Cette ristourne s’ajoute à l’aide de 18 centimes par litre accordée par le gouvernement. Cette dernière aide devrait passer à 12 centimes en octobre, avant d’être abaissée à 6 centimes en novembre et de disparaître le mois suivant.

Le bénéfice de TotalEnergies a plus que doublé sur un an

Le bénéfice net de la « société européenne » française, détenue à 86,9% par des actionnaires institutionnels est de 5,7 milliards d’euros au deuxième trimestre.

Le bénéfice net du groupe britannique Shell a quant à lui été multiplié par cinq sur la même période et atteint 18 milliards de dollars au deuxième trimestre de l’année 2022 contre 5,7 milliards de dollars pour la cible de la NUPES.

Macron dîne halal avec le prince héritier saoudien et le réhabilite

Un scandale pour les défenseurs des droits de l’homme et la fiancée du journaliste assassinné Jamal Khashoggi

Une certaine distance, seulement selon une certaine presse

La macronie appelle ça de la géopolémique. Le président Macron a accueilli jeudi soir dans une longue poignée de main le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (MBS), invité à un dîner de travail au palais de l’Elysée à Paris, malgré les protestations des défenseurs des droits de l’Homme.

Macron a chaleureusement salué son hôte vêtu de la tenue traditionnelle saoudienne, et dont c’est la première visite en Europe depuis l’assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi au consulat d’Arabie saoudite en Turquie il y a moins de quatre ans, selon les images diffusées par AFP TV.

Les services de renseignement américains ont pointé la responsabilité du prince héritier, qui dément avoir ordonné l’assassinat même s’il a admis en porter la responsabilité en tant que dirigeant. Cette rencontre signe un peu plus la « réhabilitation » du dirigeant de facto du royaume, moins de deux semaines après la visite du président américain Joe Biden en Arabie saoudite, qui a consacré le retour du prince héritier, surnommé MBS, sur la scène internationale, dans un contexte de guerre en Ukraine et de flambée des prix de l’énergie.

Plainte contre MBS

Décembre 2021: Macron et Mohammed ben Salmane
s’étaient déjà rencontrés à Jeddah

En réponse à la colère des défenseurs des droits humains, la présidence française a affirmé jeudi qu’Emmanuel Macron aborderait la « question des droits de l’Homme comme il fait à chaque fois avec Mohammed ben Salmane ». « Il abordera (cette question) de façon générale mais il en profitera pour parler des cas individuels ».

L’Elysée affirme que ce dîner est nécessaire, au regard de l’envolée des prix de l’énergie, de la crise alimentaire au Moyen-Orient et des inquiétudes liées au programme nucléaire iranien. « Si on veut se confronter, s’attaquer aux conséquences de ces crises d’une part et peser dans la région au profit de tous, le seul moyen c’est de parler avec tous les principaux acteurs », a fait savoir la présidence.

Jeudi, une plainte pour complicité de torture et de disparition forcée en lien avec l’assassinat de Jamal Khashoggi a été déposée à Paris contre le prince héritier, ont annoncé les ONG Democracy for the Arab World Now (DAWN), fondée par le journaliste saoudien, et l’ONG suisse Trial International.

La fiancée de Khashoggi « scandalisée » par l’accueil d’un « bourreau »

Mohamed ben Salmane et Emmanuel Macron à l’Elysée: obséquiosité indigne du président français

Hatice Cengiz, la fiancée de Khashoggi, s’est dite « scandalisée et outrée qu’Emmanuel Macron reçoive avec tous les honneurs le bourreau de mon fiancé », dans un message en français adressé à la presse.

« La visite de MBS en France et de Joe Biden en Arabie saoudite ne changent rien au fait que MBS n’est autre qu’un tueur », a déclaré Agnès Callamard, qui avait mené une enquête sur l’assassinat par des agents saoudiens de Jamal Khashoggi lorsqu’elle était rapporteure spéciale de l’ONU sur les exécutions extrajudiciaires.

Chroniqueur du Washington Post, critique du pouvoir saoudien, le journaliste a été tué et démembré le 2 octobre 2018 au consulat saoudien à Istanbul alors qu’il venait chercher des papiers nécessaires à son mariage. Salué pour ses réformes, « MBS » est toutefois critiqué à cause de la répression menée contre les dissidents dans les milieux religieux, politiques, intellectuels, économiques et même au sein de la famille royale. Son image de réformateur avait été mondialement ternie par l’assassinat de Khashoggi.

« Honte »

Elysée, le 10 avril 2018

Si le « fist bump », salut poing contre poing, échangé entre les deux hommes à Jeddah lors de la visite de Biden a scellé le retour du président américain sur sa promesse de campagne de traiter le royaume en « paria », le premier déplacement de MBS au sein de l’Union européenne passe mal chez les défenseurs des droits de l’Homme.

Pour la militante saoudienne Lina al-Hathloul, directrice de la communication à l’organisation de défense des droits humains ALQST, cette visite « est un coup dur pour les activistes saoudiens ».

Lina al-Hathloul est la soeur de la féministe Loujain al-Hathloul, icône de la défense des droits des Femmes dans le royaume saoudien, qui a été emprisonnée pendant près de trois ans avant d’obtenir une libération conditionnelle en février 2021. « Plutôt que de soutenir les victimes des violations systématiques des droits humains en Arabie saoudite, Macron préfère réhabiliter un prince héritier dont les abus ont été largement condamnés par la communauté internationale », a-t-elle déclaré.

Moins de quatre ans après l’affaire Khashoggi, l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février a provoqué un affolement des prix de l’énergie. Les pays occidentaux cherchent depuis à convaincre l’Arabie saoudite, le premier exportateur de brut, d’augmenter sa production afin de soulager les marchés et de limiter l’inflation.

Plusieurs personnalités politiques de gauche en France ont critiqué cette visite. « Ce n’est pas à l’Elysée mais dans un poste de police que MBS doit être accueilli en France », a tonné le député écologiste Aurélien Taché, en estimant que cette visite jetait de la « honte » sur Macron.

Baisse du niveau d’eau du Rhin : les bateaux ne transportent que 20 à 30% de leurs capacités

La sécheresse et l’arrossage agricole en cause

Le Rhin coule actuellement deux fois plus lentement que d’habitude et son bas niveau d’eau ralentit l’activité des entreprises qui misent sur le transport fluvial.

L’impact de l’activité agricole et de la sécheresse qui frappe tout le pays, est de plus en plus visible sur nos cours d’eaux, des plus petits aux plus grands. Dans l’Est de la France, le Rhin n’est pas épargné : son niveau et son débit baissent de manière anormale pour cette saison. Il coule en fait deux fois moins d’eau que d’habitude. Et cela a des conséquences sur les entreprises qui livrent leurs marchandises via le fleuve, obligées de trouver d’autres solutions.

« Huit fois moins d’eau qu’il y a un an »

Ce n’est pas encore alarmant, mais le Rhin est actuellement bien en dessous de son niveau habituel. « On a un débit aujourd’hui de 500m3/seconde, ce qui est la moitié du débit moyen du fleuve : 1.000m3/seconde », explique Vincent Steimer, directeur des unités territoriales des Voies navigables de France (VNF) à Strasbourg. « Il y a un an exactement, on était en crue avec des débits de 4.000m3/seconde, donc huit fois plus d’eau qu’aujourd’hui » souligne-t-il.

Les entreprises se rabattent sur d’autres moyens de transport

Et cela a des conséquences pour les dizaines de bateaux qui remontent le fleuve chaque jour. « Un bateau sur le Rhin équivaut à 250 à 500 camions selon les chargements », indique Céline Ohresser, du service développement de VNF. « Aujourd’hui, le niveau du Rhin est trop bas : cela veut dire que les bateaux sont chargés à environ un tiers, malheureusement, » ajoute-t-elle.

C’est précisément le problème que rencontre Benjamin Hottier, gérant de la société de transport de marchandises MMR. Pour livrer ses clients, essentiellement dans le Nord de l’Europe, il se rabat donc sur les trains. « En temps normal, nos marchandises circulent à 40% sur le fleuve et 60% sur le rail. Mais compte tenu de la situation sur le Rhin, on est en train de passer à 70% voire 80% sur le rail« , explique-t-il.

La situation est encore tenable, assure-t-il, mais si le niveau du Rhin ne remonte pas dans les prochaines semaines, son chiffre d’affaires commencera à en pâtir. Et le consommateur…

Ukraine: le président Zelensky en Une de Vogue, pendant les combats

Pendant la politique spectacle en t-shirt, la guerre continue

Le magazine a publié une série de clichés de Volodymyr Zelensky et de sa femme Olena. Photographié par Annie Leibowitz, le couple se confie sur son quotidien bouleversé par la guerre en Ukraine. Alors que le pays est en guerre, ces clichés ultra glamour du couple ont choqué de nombreux victimes des restrictions à travers le monde.

Ces clichés scandalisent dans le contexte de guerre. Le magazine Vogue publie cette semaine un entretien inédit d’Olena Zelenska dans laquelle le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’exprime à ses côtés. L’épouse, qui pose également en couverture, témoigne des cinq mois de guerre contre la Russie et des conséquences sur son quotidien et celui de sa famille. “Ces derniers mois ont été les pires de ma vie et les pires de la vie de tous les Ukrainiens”, confie Olena Zelenska. Rien de commun avec le sort des familles ordinaires.

Pour  accompagner cette interview à cœur ouvert, le magazine a publié une série de photos du couple prises par Annie Leibovitz, la photographe des stars. Et c’est là que le bât blesse. Les clichés en noir et blanc montrent le couple qui se tient la main dans le palais présidentiel, ou tendrement enlacé sur un fond bleu pâle. Olena Zelenska pose même devant les restes d’un avion détruit, vêtue d’un long manteau bleu marine, le regard au loin, entourée de femmes soldats. 

Savoir si les épouses, les mères et les filles des soldats ukrainiens au front apprécieront.

Afghanistan : des millions de femmes et de jeunes filles ne choisissent pas le voile ou le burkini librement

Les talibans prive « des millions de femmes et de jeunes filles de leur droit de mener une vie libre », alerte Amnesty

Ecole de filles afghannes,
avant le départ des Américains ordonné par Biden

Alors que des musulmanes en font en France des vêtements de propagande islamique, arguant leur liberté de femmes libres – en pays libéral – depuis leur prise du pouvoir en août 2021, les talibans ont « violé les droits des femmes et des filles à l’éducation, au travail et à la liberté de mouvement« , alerte l’ONG qui réclame des changements politiques profonds. En Arabie saoudite, les femmess n’ont toujours pas l’autorisation de montrer leurs cheveux, ni d’établir le moindre contact visuel avec un homme. Soumises, elles ont l’interdiction de quitter le foyer et, pour éviter toute velléité d’indépendance, ne peuvent détenir un compte bancaire. C’est à l’homme que revient la charge du foyer, c’est donc à lui de gérer les comptes.

Le 15 août 2021, les Talibans ont repris le pouvoir en Afghanistan et la vie des femmes a changé drastiquement. En 2001, la chute du régime taliban avait été une libération pour les femmes de cet emprisonnement que les Talibans avaient créé pour elles. Les femmes pouvaient travailler librement, avaient accès à tous les niveaux d’éducation et étaient valorisées dans la société. Cependant, le retrait – accéléré par le Démocrate Joe Biden – des troupes américaines a permis aux Talibans de reprendre le pouvoir, forçant l’ex-président Ashraf Ghani à quitter le pays. Pour les femmes, cela signifia un retour de la répression, qui empire au fil du temps.

Depuis qu’ils ont repris le contrôle du pays en 2021, les talibans n’ont pas respecté leurs engagements électoraux et ont « violé les droits des femmes et des filles à l’éducation, au travail et à la liberté de mouvement », affirme l’ONG. Le système de protection et de soutien aux personnes fuyant la violence domestique a été démoli. Des femmes et des filles ont été arrêtées pour des infractions mineures à des règles discriminatoires. Et les mariages d’enfants, mariages précoces et mariages forcés ont fortement progressé en Afghanistan, en près d’un an.

Des adolescentes afghanes ont déclaré à Amnesty International que la décision des talibans de revenir sur l’annonce de la réouverture des écoles pour filles les a « anéanties » et « traumatisées ».

Le 23 mars 2022, les jeunes filles élèves d’écoles secondaires sont retournées en classe pour la première fois depuis sept mois. Alors que de nombreuses élèves attendaient le début des cours, les dirigeants talibans ont annoncé à 9 heures du matin qu’il avait été décidé de garder les écoles pour filles fermées jusqu’à ce que les uniformes scolaires soient conformes aux coutumes et à la culture afghanes, ainsi qu’à la charia, et il a été ordonné à toutes ces jeunes filles de quitter immédiatement leur établissement.

Priver les filles de leur droit à l’éducation aura un impact de grande ampleur sur les perspectives de l’Afghanistan en termes de reconstruction sociale et de croissance économique.

Yamini Mishra, directrice pour l’Asie du Sud à Amnesty International

« Invoquer la charia et la culture afghane est une vieille tactique ayant pour but de priver les femmes et les filles de leurs droits, » a accusé Yamini Mishra, directrice pour l’Asie du Sud à Amnesty International, depuis Londres.

Amnesty souligne que chaque détail du quotidien des femmes et des filles est contrôlé par un tuteur et soumis à d’importantes restrictions : en près d’un an, les talibans ont mis en place une politique de discriminations systématiques qui portent atteinte à leurs droits, assure Amnesty International. Les femmes et les filles qui ont manifesté contre cette répression ont ainsi fait l’objet d’arrestations et de détentions arbitraires, de disparitions forcées, et d’actes de torture physique et psychologique.

En toute illégitimité, Amnesty s’ingère dans la politique afghane

L’ONG supranationale, sans aucune légitimité, pas même occidentale, réclame des changements politiques profonds. En ce qui concerne l’éducation, les talibans continuent d’empêcher la grande majorité des filles élèves du secondaire d’aller en cours. A l’université, le harcèlement infligé aux étudiantes par les talibans a créé un environnement peu sûr où les étudiantes sont systématiquement désavantagées, ce qui contraste avec les musulmans de tout sexe en France, de l’école à l’université, avec des filières privilégiées…

Dans son rapport, Amnesty International demande aux talibans d’adopter des changements politiques profonds, ainsi que des mesures visant à faire respecter les droits des femmes et des filles.

L’ONG en appelle également à la communauté internationale pour qu’elle impose des mesures face au comportement des talibans. Elle plaide notamment pour des sanctions ciblées ou des interdictions de voyager, par l’intermédiaire d’une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies. Il s’agit d’obliger les talibans à rendre des comptes pour le traitement réservé aux femmes et aux filles, sans nuire à la population afghane. Ces hommes-là importent-ils leur « culture » en France, par le biais » de leurs migrants dits politiques ?

Pour ce rapport, les chercheurs enquêteurs agréés d’Amnesty International ont observé l’Afghanistan de septembre 2021 à juin 2022, s’appuyant notamment sur des entretiens réalisés auprès d’une sélection de 90 femmes et 11 jeunes filles afghanes, âgées de 14 à 74 ans, et vivant dans 20 des 34 provinces afghanes. Une liberté sur laquelle Amnesty ne s’appesantit pas…

Vogue publie de l’épouse Zelenski un portrait dit de « bravoure »…

Verbatim du texte et des clichés, déplacés en temps de souffrance pour le peuple, version française

Dans un entretien exclusif réservé à Vogue [magazine américain de mode féminine et glamour, vendu 4,90€ en kiosque], Olena Zelenska , la première dame d’Ukraine se confie. 

Olena Zelenska
Apprêtée, malgré la guerre

26 juillet 2022

La guerre a commencé tôt, un matin de février. Olena Zelenska était à Kyiv dans le palais présidentiel, aux côtés de son mari Wolodymyr Zelensky et de leurs deux enfants : Oleksandra, 18 ans, et Kyrylo, 9 ans. Depuis des mois déjà, les services de renseignement de l’administration Biden tentaient d’avertir l’Ukraine et l’Europe qu’une invasion russe se préparait. Pourtant, personne, pas même Wolodymyr Zelensky, ne s’attendait à ce qu’elle se produise réellement.

Lorsque l’invasion commence, le président passe un costume, se rend à son bureau et proclame la loi martiale. Puis alors que les chars russes fondent sur Kiev, il revêt un uniforme militaire, gagnant le soutien indéfectible des Ukrainiens et l’admiration du monde entier en refusant de quitter son pays – contrairement à l’un de ses prédécesseurs, le président pro-russe Viktor Ianoukovitch, qui en 2014 avait fui face au soulèvement populaire de la place Maïdan.

“Ces derniers mois ont été les pires de ma vie, et les pires de la vie de tous les Ukrainiens” – Olena Zelenska

Quant à la conduite d’une première dame en temps de guerre, il n’existe pas de scénario prédéfini prescrivant ce qu’elle doit faire. C’est pourquoi Olena Zelenska a choisi d’écrire son propre scénario. Pendant de longues années, l’épouse du président ukrainien a écrit des comédies. Elle a toujours préféré rester dans les coulisses, tandis que son mari – cet acteur devenu homme politique, dont la présidence pourrait déterminer le sort du monde libre – se retrouvait systématiquement sur le devant de la scène. Mais depuis que la Russie a envahi l’Ukraine le 24 février, c’est dans une tragédie que Olena Zelenska occupe le premier rôle. Lorsque je la rencontre, au cours d’un après-midi pluvieux, dans un Kiyv dont les cafés restent animés malgré les fréquentes alertes de raid aérien, son visage lumineux et ses yeux vert-brun semblent habités par toute le spectre d’émotions qui traverse actuellement l’Ukraine : une profonde tristesse, quelques éclairs d’humour noir, les souvenirs d’un passé plus sûr et plus heureux, et au cœur de tout cela, une inébranlable fierté patriotique.

“Ces derniers mois ont été les pires de ma vie, et les pires de la vie de tous les Ukrainiens”, déclare-t-elle, s’exprimant dans sa langue, assistée d’un interprète. “En toute honnêteté, je pense que personne ne se rend compte de notre capacité à résister émotionnellement.” Ce sont ses compatriotes qui l’inspirent, m’explique-t-elle. “Nous attendons avec impatience la victoire. Nous n’avons aucun doute sur le fait que nous allons l’emporter. Voilà ce qui nous pousse à continuer.”

J’ai rencontré Madame Zelenska (dans les langues slaves, les patronymes prennent la marque du sexe genre) au cœur du palais présidentiel. J’avais voyagé de longues heures pour atteindre ce lieu étroitement gardé. L’espace aérien ukrainien étant fermé aux vols civils, j’ai dû prendre un train de nuit depuis la Pologne, traversant des paysages qui furent le théâtre d’événements comptant parmi les plus atroces du XXe siècle. Arrivée au palais, j’ai été soumise à de nombreux contrôles de sécurité avant de traverser un labyrinthe de couloirs obscurcis, bordés de sacs de sable et de soldats. Voilà la vie en temps de guerre. [A pleurer…]

Dès les premiers jours, cette guerre a été menée directement sur le terrain mais aussi sur le front de l’information, un domaine dans lequel M. Zelensky excelle : il est habile, télégénique et terre-à-terre, vêtu de ses célèbres tee-shirts kaki. Aujourd’hui, alors que s’ouvre une nouvelle phase cruciale – l’Ukraine se bat pour obtenir un soutien international et de nouvelles aides militaires – le rôle de la première dame est tout sauf secondaire, il n’a plus rien de décoratif. Après s’être cachée pendant les premiers mois de la guerre, Mme Zelenska, qui est âgée de 44 ans, comme son mari, est apparue au grand jour afin de devenir le visage du pays – un visage de femme, un visage de mère, un visage humain empathique. Si M. Zelensky est à la tête d’un peuple de civils qui, du jour au lendemain, se sont transformés en combattants, sa femme, elle, a manifestement pris en charge le côté émotionnel du conflit.

Olena Zelenska

En Ukraine, des dizaines de milliers de femmes se sont retrouvées sur les lignes de front, y compris au combat ; Mme Zelenska, elle, s’est de plus en plus tournée vers la diplomatie de première ligne. Elle s’est récemment rendue à Washington pour une visite non officielle et sans préavis, et y a rencontré le président Biden, la première dame, Jill Biden, et le secrétaire d’État, Antony Blinken. Elle s’est également adressée au Congrès, expliquant à un groupe de législateurs bipartisan qu’elle parlait en tant que mère, en tant que fille, et pas seulement en tant que première dame. Elle a montré des photos d’enfants ukrainiens tués par des tirs de roquettes russes, dont un enfant de quatre ans atteint de trisomie 21, avant d’expliciter : “Je suis venue demander quelque chose que je n’aurais jamais voulu demander : je demande des armes – des armes qui ne seront pas utilisées pour mener une guerre sur le territoire d’autrui, mais pour protéger notre pays, et le droit de se réveiller vivant dans ce pays.”

Il s’agit d’une version plus exaltée du message que son mari n’a cessé de faire passer : la guerre en Ukraine ne se limite pas à l’Ukraine, il s’agit de savoir qui défendra les valeurs occidentales et l’ordre fondé sur les règles de l’après-Seconde guerre mondiale. Si Vladimir Poutine est capable d’envahir un pays souverain pour mener à bien son projet de réunification de l’ancien empire russe, où s’arrêtera-t-il ?

“Dans cette guerre, la voix des femmes doit elle aussi être entendue et représentée” – Olena Zelenska

Il n’est pas certain que Mme Zelenska ou son mari parviendront à convaincre les alliés occidentaux de l’Ukraine de s’impliquer encore plus avant dans un conflit qui ne montre aucun signe de résolution claire et qui commence à lourdement peser sur l’économie mondiale. Le jour même où Mme Zelenska s’est adressée au Congrès, le ministre russe des affaires étrangères a déclaré que la Russie envisagerait de s’enfoncer encore plus avant dans le territoire ukrainien si les pays occidentaux livraient davantage d’armes longue portée à l’Ukraine. M. Zelensky, quant à lui, veut avoir repoussé les Russes jusqu’aux frontières d’avant le 24 février, voire au-delà, avant d’envisager une quelconque négociation. L’Ukraine soutient que la victoire est possible ; mais la Russie semble peu encline à céder la moindre parcelle des territoires qu’elle a conquis jusqu’à présent. Pendant ce temps, le Congrès et la Maison-Blanche de M. Biden suivent une ligne délicate : fournir des milliards de dollars d’aide militaire à l’Ukraine sans pour autant contrarier la Russie et se retrouver ainsi englués dans une guerre sans fin, ni envoyer trop d’armes à une armée ukrainienne qui n’est peut-être pas formée à les utiliser ou à les empêcher de tomber entre les mains des Russes. Dans le même temps, les principaux pays européens, et plus particulièrement l’Allemagne, sont fortement dépendants au gaz russe, finançant de fait l’effort de guerre russe alors même qu’ils offrent à l’Ukraine des soutiens militaires et techniques.

Quel que soit le résultat concret de la visite de Mme Zelenska à Washington, cette apparition a rappelé le pouvoir des images. Elles comptent. Tetyana Solovey, l’ancienne rédactrice en chef de Vogue Ukraine qui vit aujourd’hui à Londres, estime que le rôle de Mme Zelenska est déterminant. “Dans cette guerre, la voix des femmes doit elle aussi être entendue et représentée”, déclare-t-elle. Mme Zelenska est “la première à parler de l’expérience humaine de la guerre.” Ainsi, la première dame a aidé l’Ukraine à affirmer sa propre voix. Au début de la guerre, “l’ensemble du paysage médiatique se résumait à rapporter que “Biden a dit telle ou telle chose”, “Boris Johnson en a dit telle autre”, ou que “Olaf Scholz s’est exprimé”. C’est-à-dire ce que les acteurs principaux de la scène internationale pensaient de l’Ukraine, ou encore ce que voulait Poutine. La présence de la première dame dans les médias contribue à donner un sentiment d’autodétermination à l’Ukraine, à en faire un pays qui a le droit d’être entendu, de parler, d’être pertinent.”

Au début du mois de juin, lors de l’une de ses premières apparitions publiques depuis le début de l’invasion, Mme Zelenska a rendu hommage aux quelque 200 enfants ukrainiens tués pendant le conflit, en prononçant un discours devant une foule comprenant des parents en deuil, au pied de la cathédrale Sainte-Sophie de Kiyv, dont les coupoles dorées se découpaient contre un ciel de début d’été. (Un mois plus tard, elle m’annonce que le nombre d’enfants tués est passé à 300.) “Le pays tout entier connaît votre histoire, vous n’êtes pas seuls”, a-t-elle déclaré ce jour-là. “Sachez que vous êtes importants. Vous étiez les personnes les plus importantes au monde pour vos enfants. Alors c’est pour eux que vous devez prendre soin de vous. C’est ce qu’ils auraient voulu.” Mme Zelenska et les parents endeuillés ont accroché des clochettes aux branches des arbres : chacune d’entre elles symbolise un enfant. “Elles représentent les voix de ces enfants innocents. Elles sonneront pour toujours. Elles seront entendues pour toujours. J’étais en larmes pendant toute l’heure que j’ai passé là-bas”, confie-t-elle. Alors que les missiles russes sont envoyés sur des cibles civiles, Mme Zelenska a également lancé une action visant à aider les Ukrainiens souffrant de traumatismes. Elle a pris la tête d’une initiative visant à former les praticiens de santé mentale et à apprendre aux travailleurs de première ligne, notamment au corps enseignant, aux pharmaciens, aux assistants sociaux et à la police, à pouvoir soutenir les citoyens. “Cette initiative vise plus généralement à améliorer la santé mentale au sein du pays”, a-t-elle expliqué. Il s’agit là d’une réponse moderne à une guerre d’agression classique, une réponse qui va bien au-delà de la simple survie, pour s’intéresser aux effets à long terme du conflit.

Olena Zelenska

A la tête de l’Etat

“Bien sûr, c’est mon amour”, a confié le président Wolodymyr Zelensky. “Mais c’est surtout ma meilleure amie. Olena est vraiment ma meilleure amie.” Les vêtements figurant dans cette série photographique ont été conçus par des créateurs ukrainiens, tels que BettterSixHvoya ou Poustovit.

Le rôle de première dame, Olena Zelenska n’en a jamais voulu. “Je préférais être dans les coulisses – ça me convenait mieux”, m’explique-t-elle. “Être propulsée sur le devant de la scène a été assez dur pour moi.” Elle a rencontré M. Zelensky dans leur ville natale de Kryvyï Rih, une ville industrielle dans le sud-est du pays, alors qu’ils étaient tous les deux lycéens, et ils ont commencé à sortir ensemble à l’université, avant de mener une vie bien remplie dans le monde du spectacle. En 2019, M. Zelensky remporte la présidence avec un programme anti-corruption. C’est une victoire écrasante. Mais Mme Zelenska, inquiète pour leur vie de famille, n’avait pas voulu qu’il se présente. Pourtant, comme tant de ses compatriotes ukrainiens pris dans cette guerre, elle relève le défi présent avec élégance et beaucoup de cran. “J’essaie de faire de mon mieux”, glisse-t-elle. Elle a toujours été une étudiante assidue.

Lors de nos deux conversations menées à Kiyv, Mme Zelenska s’est montrée franche, digne, élégante, promouvant subtilement le travail des créateurs de mode ukrainiens. Le premier jour, elle porte un chemisier en soie écrue, un nœud en velours noir autour du cou et une jupe midi noire, ses cheveux blonds cendrés relevés en un chignon flou. Le lendemain, elle est vêtue d’un jean large et de grosses baskets blanches ornées de détails jaunes et bleus, en clin d’œil au drapeau ukrainien et au projet de collecte de fonds mené par la marque The Coat. Ses cheveux flottent sur ses épaules et elle porte une chemise couleur rouille. Je ne peux m’empêcher de penser que la chemise a la même teinte orangée que les chars russes calcinés que j’ai aperçus le long des routes à Irpin et Bucha, les banlieues de Kiyv où l’Ukraine a repoussé les Russes. À Bucha, où se trouve à présent un charnier devenu tristement célèbre, des enquêtes sont en cours pour déterminer si la Russie a commis des crimes de guerre. Je demande à Mme Zelenska comment les informations sur les atrocités russes à Bucha ont changé la donne. “Pendant les premières semaines de la guerre, nous étions simplement choqués”, déclare-t-elle. “Mais après Bucha, nous avons compris que c’était une guerre dont le but était de nous exterminer tous. Une guerre d’extermination.”

Il est étrange de parler d’extermination et de mode dans la même conversation, et pourtant c’est le genre de dissonance cognitive que connaissent actuellement tous les Ukrainiens. Des stylistes et des professionnels de toutes sortes se mobilisent à travers le pays et à l’étranger pour soutenir leur pays. Cette dissonance cognitive est particulièrement vive à Kiyv, où il est possible de siroter un matcha dans un café puis de faire une heure de route jusqu’à Bucha pour visiter le charnier. Il est difficile de se faire à cette réalité.

Malgré la grâce que Mme Zelenska parvient à maintenir alors même qu’elle est sous pression, il est évident que la guerre lui pèse. Elle est parfois anxieuse, tendue, comme si elle était bloquée en mode survie la moitié du temps. Ses yeux se remplissent de tristesse, surtout lorsqu’elle parle des enfants tués, et parfois elle regarde par la fenêtre en croisant ses mains sur son ventre en un geste d’autoprotection. Il n’y a rien d’étonnant à cela. Lorsque la Russie a envahi l’Ukraine, M. Zelensky est devenu la cible numéro un, et Mme Zelenska et leurs enfants la cible numéro deux. Cette situation est intenable. “Je ne peux pas y penser trop sérieusement, parce que sinon je deviendrais paranoïaque”, avoue-t-elle en jetant un regard méfiant à un assistant, lorsque je lui demande, aussi délicatement que possible, comment elle se sent par rapport à cette situation.

“J’ai besoin de munitions, pas d’un taxi”, aurait lancé M. Zelensky au début de la guerre. Cette phrase est peut-être apocryphe mais elle reste dans les esprits.

Au deuxième jour du conflit, le président a tourné une vidéo désormais célèbre, où il figure aux côtés de son équipe devant le palais présidentiel. “Nous sommes là. Nous sommes à Kiyv. Nous protégeons l’Ukraine.” Son message a incité les Ukrainiens à en faire de même. Depuis, son briefing vidéo quotidien destiné à la nation a également contribué à remonter le moral de ses compatriotes. Avant de devenir président, M. Zelensky n’a pas seulement été un humoriste populaire, une star de cinéma et de télévision, la voix ukrainienne de l’ours Paddington ou l’un des gagnants de la version ukrainienne de Danse avec les stars ; il a également cofondé l’une des plus importantes sociétés de production télévisuelle et cinématographique de la région post-soviétique, Studio Kvartal 95, dont le nom fait référence au quartier de Kryvyï Rih où le futur couple présidentiel a grandi. Mme Zelenska y travaillait en tant que scénariste et programmatrice de la principale émission satirique diffusée en prime time, ainsi que pour une émission dérivée destinée aux femmes. Devenu président, M. Zelensky a nommé de nombreux anciens collègues et amis du monde de la télévision au gouvernement, entraînant quelques difficultés, notamment des accusations d’incompétence institutionnelle (il a récemment licencié un ami d’enfance qu’il avait nommé à la tête des services de sécurité ukrainiens). Mais il ne fait aucun doute que M. Zelensky et son équipe ont su orchestrer une communication brillamment efficace. Le président est taillé pour le prime time, même si les institutions de son pays ne le sont pas encore. Un dur travail de réforme se profile pour l’Ukraine si elle aspire à rejoindre l’Union européenne, un processus de longue haleine.

Mais alors qu’au début de la guerre, M. Zelensky était visible sur tous les écrans, tant en Ukraine qu’à l’international, implorant les États-Unis et l’Europe d’envoyer des armes et de l’aide à son pays, son épouse et leurs enfants, eux, avaient disparu, allant de lieux sécurisés en lieux sécurisés. Pendant ces journées difficiles, Olena Zelenska a préservé sa santé mentale en s’occupant : s’acquitter de ses fonctions officielles de première dame, répondre à des entretiens écrits, et essayer d’adapter certaines de ses initiatives à ces temps de guerre. “Mon emploi du temps quotidien ne me laissait pas un seul moment de libre où je pourrais m’asseoir et commencer à penser à de mauvaises choses”, se souvient-elle. Elle a aidé son fils à suivre ses cours en ligne, ce qui représentait un réel défi car ils ne pouvaient pas être connectés en temps réel. La famille a passé le temps en jouant à des jeux de société et en lisant. Mme Zelenska, elle, a relu 1984 de George Orwell. “C’est une affreuse coïncidence. Ce livre dépeint ce qui se passe en Russie aujourd’hui.”

Olena Zelenska

Main dans la main

Pendant un certain temps, Olena Zelenska ne pouvait communiquer ni avec son mari, ni avec ses parents. Avant la guerre, elle parlait tous les jours avec sa mère au téléphone. Au sujet de ses enfants, elle déclare : “Je ne sais pas comment j’aurais pu survivre à ces derniers mois si nous avions été séparés.” Pour des raisons de sécurité, le président n’a pas encore pu revoir ses enfants. “Il vit des moments très difficiles à cet égard. Il en souffre. Et mes enfants aussi, parce qu’ils ne peuvent pas se voir”, confie-t-elle. Comme tant d’autres familles ukrainiennes, la famille présidentielle a été séparée. Quelque 9 millions d’Ukrainiens ont fui le pays depuis le début de la guerre, la plupart étant des femmes et des enfants. Les hommes âgés de 18 à 60 ans sont tenus de rester et sont encouragés à s’engager dans les forces de défense territoriale. On estime que 5 000 civils ukrainiens minimum sont morts, et le gouvernement estime qu’au plus fort des combats, elle perd 200 soldats par jour.

Lorsque Olena Zelenska est enfin apparue en public, le 8 mai, jour de la fête des mères, en compagnie de la première dame Jill Biden, pour visiter un refuge pour personnes déplacées dans l’ouest de l’Ukraine, elle a envoyé un message fort : elle se trouvait sur le territoire national et travaillait pour le bien commun. Cela a marqué une nouvelle phase de la guerre et du rôle d’Olena Zelenska comme première dame – un phare pour ses citoyens et un acteur dans la bataille de l’Ukraine pour gagner les cœurs et les esprits.

Avant la guerre, elle s’était déjà faite la porte-parole des personnes les plus vulnérables, en particulier des enfants, et avait également sensibilisé à la lutte contre la violence domestique. Elle a fait appel à un chef ukrainien renommé pour remanier les menus des cantines des écoles publiques, en introduisant davantage de fruits et de légumes dans un régime jusque là essentiellement composé de viande et de pommes de terre. Mme Zelenska a poursuivi ce travail, et il n’est pas des moindres même si des millions d’Ukrainiens vivent désormais à l’étranger, en particulier en Europe. L’initiative en faveur des écoles a évolué, la question est désormais de savoir si les enfants ont assez à manger et s’ils peuvent aller à l’école – la Russie ayant bombardé les écoles et toutes ne sont pas équipées des abris nécessaires. Dans son discours au Congrès, Olena Zelenska a comparé la stratégie de la Russie en Ukraine à The Hunger Games.

Ce discours a montré le style d’Olena Zelenska : un message fort sur un ton délicat. Sa famille a longtemps donné une image jeune et ouverte d’une Ukraine indépendante au reste du monde. Ce n’était plus le pays des oligarques des années post-soviétiques. “Elle reste moderne, elle reste réaliste”, déclare Julie Pelipas, une styliste ukrainienne basée à Londres qui a participé à la création des images accompagnant cet article. “Elle est très précise dans ce qu’elle porte, mais elle laisse de la place à l’expérimentation”, ajoute-t-elle. “Lorsqu’elle porte un tailleur-pantalon, elle n’a pas peur d’avoir l’air trop masculine à côté du président. C’est aussi le signe d’une femme moderne en Ukraine – nous n’avons pas peur de montrer que nous sommes plus fortes, que nous sommes égales aux hommes.”

Peu de temps avant la visite d’Olena Zelenska à Washington, j’ai interrogé le président Wolodymyr Zelensky sur sa femme et sur la façon dont elle servait la cause. Une fois dans son bureau dans le bâtiment de la présidence à Kiev, après avoir passé le cordon de sécurité, il m’a fallu une minute pour réaliser que j’étais bien arrivée. Il y avait un parquet orné. J’ai reconnu son bureau, flanqué d’un drapeau de l’Ukraine, vu dans ses vidéos. Il portait un sweat et un pantalon olives, et était assis au bout d’une longue table géante. Wolodymyr Zelensky amaigri, barbe de trois jours, et semblait fatigué. Nous nous sommes serré la main. Je lui ai dit que j’étais là pour parler d’un autre front de la guerre : le front intérieur. “Il y a une ligne de front, ici aussi, à la maison”, a-t-il dit de son ton de baryton grave, en anglais avant de passer à l’ukrainien. Il m’a dit qu’il comprenait pourquoi des millions d’Ukrainiens avaient fui le pays, mais que ceux qui restaient devaient être des modèles, à commencer par sa famille. “Je peux le faire pour une partie de notre peuple, pour une partie importante”, a-t-il dit. “Mais pour les femmes et les enfants, le fait que ma femme soit ici donne l’exemple. Je crois qu’elle joue un rôle très important pour l’Ukraine, pour nos familles et pour nos femmes.”

La guerre est maintenant entrée dans une phase de transition cruciale. De larges pans de l’est et du sud de l’Ukraine sont sous occupation russe. M. Zelensky souhaite un soutien militaire accru pour récupérer les territoires que la Russie a saisis depuis février, voire depuis 2014, lorsque la Russie a envahi pour la première fois la Crimée et certaines parties de l’est du pays. L’attention internationale a faibli, alors que l’inflation et les prix du gaz sont en hausse dans le monde entier. Lorsque je l’ai interrogé à ce sujet, Wolodymyr Zelensky a été direct. “Je vais être très honnête et peut-être pas très diplomatique : le gaz c’est rien. Le COVID, même le COVID ce n’est rien à côté de ce qui se passe en Ukraine. Essayez simplement d’imaginer que ce dont je parle arrive chez vous, dans votre pays. Seriez-vous encore en train de penser aux prix du gaz ou de l’électricité ?” La bataille, a-t-il dit, va au-delà de l’Ukraine. “Nous nous battons pour des choses qui pourraient arriver dans n’importe quel pays du monde. Si on permet que cela se produise, alors on ne défend pas ses valeurs. C’est pourquoi l’Ukraine a besoin de soutien – un soutien important.”

J’ai demandé à Wolodymyr Zelensky comment la guerre avait affecté sa propre famille. “Comme tout homme ordinaire, je me suis inquiété à mort pour eux, pour leur sécurité. Je ne voulais pas qu’ils soient en danger”, a-t-il dit. “Il ne s’agit pas de fiction. Il s’agit d’horreurs qui se sont produites ici, dans la banlieue de Kiev, et de toutes ces horreurs qui se produisent aujourd’hui dans notre pays, dans les territoires occupés. Mais bien sûr, ils m’ont manqué. J’avais tellement envie de les serrer dans mes bras. Je voulais pouvoir les toucher.” Il est fier d’Olena, dit-il, pour avoir fait face. “Elle a une forte personnalité au départ. Et elle est probablement plus forte qu’elle ne le pensait. Et cette guerre – enfin, toute guerre est probablement destinée à faire ressortir des qualités que vous n’auriez jamais pensé avoir.”

Si Wolodymyr Zelensky était un peu froid – me disant qu’Olena Zelenska est une mère formidable qui prend ses responsabilités de première dame très au sérieux – il s’est immédiatement ouvert lorsqu’on l’a interrogé sur ses qualités humaines, leur passé commun, ce que les gens devraient savoir sur elle. “Bien sûr, c’ est mon amour. Mais elle est aussi véritablement ma meilleure amie C’est aussi une patriote, elle aime profondément l’Ukraine. C’est vrai. Et elle est une excellente mère.”

Le couple s’est rencontré pour la première fois au lycée dans leur ville natale de Kryvyi Rih, une cité industrielle du sud-est de l’Ukraine. Quand ils ont commencé à sortir ensemble, ce n’était pas le coup de foudre. Il a d’abord été attiré par son physique : “On regarde les yeux et les lèvres de quelqu’un”, a-t-il expliqué. Puis ils se sont mis à parler. “C’est à ce moment-là que vous passez de l’amitié à l’amour. C’est ce qui s’est passé pour moi”, a-t-il dit. (“Probablement, l’humour a crée cette alchimie entre nous”, a-t-elle répondu lorsque je lui ai demandé quelle était leur histoire d’origine). Wolodymyr Zelensky a-t-il essayé ses blagues sur elle ? Il a souri. “Oui, bien sûr. Mes blagues ne passent pas toujours bien avec elle. Elle a un bon sens critique.”

Olena Zelenska est née Olena Kiyashko. Sa mère était ingénieure dans une entreprise de construction et son père professeur dans une école technique. Elle et Wolodymyr Zelensky sont enfants uniques. Tous deux ont été élevés dans des foyers russophones et ont appris l’ukrainien plus tard. Ils avaient 11 ans lorsque le mur de Berlin est tombé, et étaient au collège en 1991, lorsque l’Ukraine a obtenu son indépendance. Aerosmith et les Beatles formaient la bande-son de leur adolescence. “Nous étions des adolescents dans les derniers jours de l’Union soviétique”, dit-elle. « Le monde a commencé à s’ouvrir pour nous ». C’est une autre raison pour laquelle l’invasion de l’Ukraine par la Russie est un tel choc. “Quand quelqu’un commence à nous dire qu’il n’y a pas d’Ukrainiens et qu’un Ukrainien n’est qu’un mauvais Russe, nous n’y croyons pas” dit-elle. “Les gens qui sont nés dans l’Ukraine indépendante ont maintenant la trentaine. C’est une nouvelle génération. Donc personne en Ukraine ne peut comprendre leur prétexte ou leurs raisons de nous envahir.”

Olena Zelenska

À l’université, Olena Zelenska a obtenu un diplôme en architecture et Volodymyr Zelensky a étudié le droit, mais tous deux ont rapidement changé de cap pour se consacrer à la comédie satirique. Au début, elle avait des doutes sur la possibilité de gagner sa vie ainsi. Mais la troupe dirigée par Volodymyr Zelensky avait déjà remporté un concours très populaire. “Il y avait donc de bonnes bases”, dit-elle. En 2003, Volodymyr Zelensky et ses amis, dont Olena Zelenska, ont créé Kvartal 95, une société de production qui est devenue l’une des plus importantes du monde russophone et ukrainien. Ils l’ont baptisée du nom de ce quartier de Kryvyi Rih où ils ont grandi.

Kvartal 95 a produit un programme satirique populaire, Evening Kvartal, où Volodymyr Zelensky était la vedette et Olena Zelenska auteure pendant des années. Elle était souvent la seule femme dans la salle des scénaristes, ce qu’elle appréciait. “Pour moi, il est plus facile de traiter avec des hommes qu’avec des femmes. Les portes du monde de l’humour sont autant ouvertes aux femmes qu’aux hommes. Mais moins de femmes s’y aventurent. Il faut un certain courage pour s’engager dans cette voie.” L’émission se moque des politiciens de la région, une version plus grand public et moins subversive de Saturday Night Live. Cela a contribué à faire de Volodymyr Zelensky un nom connu de tous en Ukraine. Evening Kvartal était “une chose unique : le seul show de satire politique de l’ancienne Union soviétique”, déclare Alexander Rodnyansky, un producteur de cinéma et de télévision qui connaît Volodymyr Zelensky depuis des années et dont le fils est conseiller économique du gouvernement. Rodnyansky était à la tête de la chaîne de télévision ukrainienne qui a diffusé l’émission en prime time. “Il faisait quelque chose de très important dans l’évolution politique et sociale du pays”.

“Les premières semaines après le début de la guerre, nous étions juste choqués. Après Bucha, nous avons compris que c’était une guerre destinée à tous nous éliminer. Une guerre d’extermination.”

En 2015, le statut de Volodymyr Zelensky prend une autre dimension quand il joue dans la série télévisée, Serviteur du peuple, dans laquelle il incarne un professeur de lycée qui critique la classe dirigeante pour son clientélisme et sa corruption – et se retrouve élu président de l’Ukraine. Quelques années plus tard, Volodymyr Zelensky allait – un peu par hasard – rendre la fiction réalité, en remportant la présidence face à Petro Porochenko, un homme d’affaires au pouvoir depuis les premières élections qui ont suivi le soulèvement de Maidan en 2014, rapprochant l’Ukraine de l’Europe et l’éloignant de la Russie. Alexander Rodnyansky se rappelle avoir parlé à Volodymyr Zelensky juste avant sa victoire. “Il m’a dit : ‘Ce ne sera qu’un seul mandat, nous allons essayer de changer le pays pour le mieux, et ensuite je partirai et je redeviendrai producteur et je ferai le film basé sur mon expérience et je gagnerai un Oscar.’ C’est ce qu’il m’a dit. J’en riais.”

Lorsque Volodymyr Zelensky a décidé de se présenter aux élections, Olena Zelenska en a été bouleversée. “Je respectais son choix et je comprenais qu’il s’agissait d’une décision importante pour lui. En même temps, j’ai senti que ma vie et celle de ma famille allaient changer assez radicalement. Ce changement serait durable et assez compliqué. Je savais que j’aurais beaucoup de travail, et j’avais raison.” Dans nos conversations, Olena Zelenska était plus détendue lorsqu’elle évoquait les années avant la guerre et la présidence. Ce concert d’Adele à Lisbonne ou ce road-trip avec des amis jusqu’à Cracovie pour voir Maroon 5. Le voyage à Barcelone pour un week-end. Regarder des films en famille. (Ils ont regardé Forrest Gump “des millions de fois”, et elle adore Légendes d’Automne et Sur la route de Madison). Comme tout le monde en Ukraine, elle veut retrouver une vie normale.

Je lui ai demandé si quelque chose l’avait préparée à la guerre. “Rien”, m’a-t-elle répondu. “Nous avions des vies heureuses et nous n’avons jamais pensé que cela puisse arriver. Mais nous avons de l’espoir.” Plus je parlais à Olena Zelenska, plus je ressentais de la compassion pour elle, et je sentais son isolement, sa peur. “C’est vrai, je me sens isolée”, a-t-elle dit. “Je ne peux pas aller librement où je veux. Aujourd’hui, faire du shopping est un rêve qui ne peut pas être réalisé.” Mais elle tient bon, pour son pays, afin de répondre à toutes ces attentes. “C’est une tâche difficile car on ressent constamment ce poids, cette responsabilité”.

Ses efforts portent leurs fruits. Lors de ma dernière matinée à Kyiv, avant un autre long voyage en train vers la Pologne, la pluie avait cessé et je me suis promené sur la place Maidan. Je me suis arrêtée pour demander aux gens ce qu’ils pensaient d’Olena Zelenska. Les réponses étaient toutes positives. “Elle est humble et moderne” m’a dit Antonina Siryk. C’est avec fierté qu’elle me dit qu’elle était en train de concevoir des timbres-poste et qu’elle avait travaillé sur un nouveau timbre célèbre émis par l’Ukraine qui dit “Navire de guerre russe, allez vous faire voir”. J’ai bavardé avec un couple, Svitlana et Sergiy Karpov, qui vivait à Kyiv mais espérait retourner dans leur maison dans la région de Donbass, maintenant sous occupation russe. Tous deux ont déclaré qu’ils admiraient Zelenska. “Tout d’abord, elle est jolie”, dit Sergiy, un conducteur de pelleteuse. “Nous aimons leur famille”, ajoute sa femme, qui travaille dans les assurances. “On dirait qu’ils s’aiment vraiment. Ça se sent.”

De retour dans son bureau, avant que je ne lui dise au revoir, Olena Zelenska m’a donné un livre sur la ville de Kharkiv, que l’artillerie russe a pilonnée. Ce jour-là, la Russie avait également tiré des missiles sur Vinnytsia, une ville située au sud-ouest de Kiev, loin des lignes de front – envoyant le message qu’il n’y a aucun lieu sûr. Olena Zelenska est clairement ébranlée. Avec le téléphone d’un assistant, elle m’a montré l’image d’un enfant mort là-bas. C’était si difficile à supporter. La machine de guerre, la machine médiatique. Elle fait un boulot pour lequel elle n’a jamais rien signé et elle le fait bien. En partant, nous nous sommes serré la main, puis je me suis risquée à une brève accolade. Elle m’a raccompagné à la porte. Je lui ai dit que j’espérais que sa famille pourrait bientôt dîner, ensemble, à la même table. Tant de familles séparées. Tant de vies perdues. “J’en rêve.”