1er mai 2024 : ce qui change

Pas d’augmentation d’impôts: ce sont des taxes, sur les prix du gaz, les frais de santé ou  compte personnel de formation

Hausse du prix du gaz

Ce 1er mai commence par une mauvaise nouvelle : le prix repère de vente de gaz augmente de 1,4 % TTC par rapport au mois d’avril. Cet indicateur est publié chaque mois par la Commission de régulation de l’énergie (CRE), prédidée par l’ex-ministre Emmanuelle Wargon, pour guider les consommateurs (quelque 2,5 millions de clients résidentiels) dans leur choix. Une mesure mise en place depuis la fin du tarif réglementé de vente du gaz, le 30 juin 2023, qui permet aux opérateurs de fixer librement les tarifs qu’ils appliquent.

Cette hausse du prix repère « s’explique par une légère augmentation des prix de marché de gros de gaz naturel », justifie la Commission de régulation de l’énergie sur son site. Les opérateurs devraient donc logiquement suivre cet indicateur et augmenter leurs factures de gaz.

100 euros pour utiliser son compte personnel de formation

L’accès au compte personnel de formation (CPF) sera conditionné à une participation financière et forfaitaire des salariés à hauteur de 100 euros, quel que soit le coût de la formation. Seuls les demandeurs d’emploi et les salariés dont les formations sont partiellement financées par l’employeur ne sont pas concernés. Le décret d’application a été publié dans la nuit de lundi 29 a mardi 30 avril, pour une application dès le jeudi 2 mai.

Deux euros de plus chez le médecin

Après le doublement des franchises médicales, qui est entré en vigueur fin mars, à partir du 15 mai 2024, le reste à charge pour les patients va passer de 1 à 2 eurosselon l’arrêté du 24 avril 2024. Pour chaque dépense en matière de santé, que ce soit pour une consultation médicale, une analyse biologique ou un examen de radiologie, les assurés sociaux paieront donc un euro de plus, dans la limite de 50 euros par an et par personne.

Le gouvernement précise sur le site service-public.fr, que les moins de 18 ans, les femmes enceintes, les bénéficiaires de la complémentaire santé solidaire et de l’aide médicale de l’Etat (AME, aux étrangers en situation irrégulière), ainsi que les invalides de guerre, seront exonérés.

Dérives sectaires: le RN et LR saisissent le Conseil constitutionnel

La création d’un  délit de « provocation à l’abstention de soins » médicaux, une atteinte excessive à la « liberté d’expression »?

Les députés RN d’un côté et les sénateurs LR de l’autre ont saisi le Conseil constitutionnel sur la loi contre les dérives sectaires, contestant la création d’un nouveau délit de « provocation à l’abstention de soins » médicaux, peut-on lire sur le site du Conseil constitutionnel, ce mardi 16 avril.

Face aux « gourous 2.0 » et leurs prétendus remèdes naturels miracles contre le cancer, le projet de loi, adopté par le Parlement le 9 avril, crée un délit de provocation à l’abandon ou l’abstention de soins, passible d’un an d’emprisonnement et de 30.000 euros d’amende. Voire trois ans de prison et 45.000 euros d’amende quand la provocation a été suivie d’effets.

Est visée « la provocation, au moyen de pressions ou de manœuvres réitérées » à « abandonner ou à s’abstenir de suivre un traitement médical thérapeutique ou prophylactique », lorsque cet abandon « est présenté comme bénéfique pour la santé », alors qu’il peut avoir des « conséquences particulièrement graves ».

Les députés RN, comme les sénateurs LR, y voient « une atteinte excessive à la liberté d’expression ».

Censure du débat médical

« C’est l’ensemble du débat médical qui risque d’être mis sous cloche et l’exclusion des lanceurs d’alerte de son champ d’application n’y changera rien: un lanceur d’alerte ne peut être reconnu comme tel que plusieurs années après ses révélations, posant un grave problème de temporalité et rendant possible des condamnations infondées », dénoncent les députés RN dans un communiqué.

Ce texte « porte toujours le vice originel d’une atteinte grave aux libertés fondamentales des Français, notamment la liberté d’expression et la liberté de conscience », ajoutent-ils.

Pour les sénateurs LR, « ni la nécessité, ni la proportionnalité de ces nouvelles incriminations ne sont établies » dans la mesure où il existe déjà plusieurs autres incriminations comme la répression « de l’exercice illégal de la médecine » ou « des pratiques commerciales trompeuses ».

Dans leur saisine, les sénateurs LR contestent également la création d’un délit de placement ou de maintien en état de « sujétion psychologique » qui revient, selon eux, « à permettre la sanction de tout type d’emprise, de manière générique, ce quelle qu’en soit l’origine (religieuse, idéologique, conjugale, familiale, etc.) ».

Au Parlement, les débats avaient été houleux, ravivant les plaies des controverses sur le pass sanitaire et des vaccins contre la Covid.

#MeToo à l’hôpital : Roselyne Bachelot balance Patrick Pelloux

A-t-il été « exfiltré » sur accusation de harcèlement ?

« Alors, les poulettes, ça piaille pas beaucoup dans ce poulailler ! » C’est ce genre de commentaire égrillard qui avait poussé, en 2008, les soignantes de l’hôpital Saint-Antoine, à Paris, à se plaindre de Patrick Pelloux auprès de leur direction. Depuis, l’urgentiste a même été accusé d’« être un prédateur sexuel » par l’infectiologue Karine Lacombe. Inquiéte en 2008, la ministre de la Santé de l’époque, Roselyne Bachelot, avait dû l’« exfiltrer » des urgences, relate-t-elle ce vendredi 12 avril, dans les colonnes de Paris Match.

Vexé comme un pou de ne pas avoir obtenu la direction du service des Urgences de l’hôpital Saint-Antoine, Patrick Pelloux serait devenu insupportable, selon le récit de la ministre d’alors. La directrice de l’hôpital Saint-Antoine avait même peur qu’il se « suicide », se souvient Roselyne Bachelot.

« Les infirmières et les aides-soignantes se plaignent de lui, elles indiquent ne plus vouloir continuer à travailler avec lui », décrit aujourd’hui Roselyne Bachelot, qui explique avoir par conséquent décidé de transférer Patrick Pelloux, qui a ensuite travaillé à l’hôpital Necker. Un choix pris en concertation avec son ministère et « Pierre Carli, patron du Samu de Paris », précise-t-elle.

Des révélations qui interviennent alors que le président de l’Association des médecins urgentistes de France se trouve actuellement dans la tourmente, mise face à une série de témoignages sur son comportement et plus généralement sur le sexisme à l’hôpital.

« Les violences sexuelles sont coutumières à l’hôpital »

A ce propos, Roselyne Bachelot assure en revanche qu’« aucune agression sexuelle (…), qui aurait conduit à lancer un article 40 » ne lui a été rapportée lorsqu’elle était ministre. Avant d’ajouter : « Les violences sexuelles sont coutumières à l’hôpital et, bien souvent, le harcèlement moral conduit au harcèlement sexuel. »

Le comportement de Patrick Pelloux n’est en l’occurrence pas un secret dans huttcçþþrd3hfhle milieu. Parce que syndicaliste d’extrême gauche et médiatisé, tout lui était permis. Il a travaillé pour Charlie Hebdo (décembre2004-septembre 2015). Une autre ancienne ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a également témoigné sur le sujet jeudi auprès de Paris Match : « On m’a appris que Pelloux était loin d’avoir eu un comportement exemplaire avec la gent féminine, c’est pourquoi il en a été exfiltré de Saint-Antoine. »

Toujours dans Paris Match, Patrick Pelloux avait réagi à ces accusations, réfutant toute agression, mais reconnaissant toutefois un comportement « grivois ». « Ce que nous disions et ce que nous faisions est infaisable aujourd’hui, c’est sûr. Mais on rigolait bien », a-t-il dit, avant de préciser qu’il va être « obligé de coller un procès » à Karine Lacombe. Qu’il mette ou non cette menace à exécution, Patrick Pelloux est en tout cas au cœur de ce qui s’apparente à un #MeToo de l’hôpital, à savoir une vaste libération de la parole des femmes sur les violences sexuelles et sexistes subies en milieu hospitalier. Et ça commence dans les propos et l’humour.

Un brancardier passé à tabac à l’hôpital de Challans par les proches d’un patient

Le soignant est en soins intensifs en Vendée.

« Ils ont voulu tout casser » : passé à tabac à l’hôpital de Challans, un brancardier en soins intensifs

L’hôpital de Challans a été le théâtre d’une agression ultra-violente de l’un de ses brancardiers passé à tabac par les proches d’un patient venus « tout casser ». Un suspect en fuite était toujours recherché dimanche.

« Un brancardier qui passait par là »

Samedi, en fin de matinée, « un monsieur est venu aux urgences pour une brûlure et des individus trouvaient que la prise en charge (médicale) n’était pas assez rapide », a raconté Sylvain Batard, délégué syndical CFDT à l’hôpital de Challans, situé à 60 km au sud de Nantes.

« Ils se sont agités et ils ont voulu tout casser à l’entrée des urgences. Dans leur énervement, un collègue qui passait pour prendre sa pause sur le parking a été sauvagement agressé », a-t-il déclaré, précisant que « l’agression s’est passée dans le quart d’heure suivant leur arrivée ».

D’après la procureure de la République des Sables-d’Olonne, Gwenaëlle Cotto, la victime a été frappée par « une seule personne qui était accompagnée par d’autres » à l’hôpital.

« Cette personne a pris la fuite et nous mettons tout en œuvre pour l’interpeller », a-t-elle indiqué, précisant qu’une enquête pour « violences contre personnel médical » avait été ouverte par le Parquet.

Les urgences fermées après l’agression

Selon le président du Samu-Urgences de France (SUdF), Marc Noizet, la victime est « un brancardier qui passait par là », laissé « au sol, inconscient ».

Il « a subi de graves lésions qui lui valent d’être en soins intensifs encore aujourd’hui (dimanche) », a-t-il indiqué dimanche matin.

Il a depuis été « entendu par la gendarmerie », a précisé plus tard Francis Saint-Hubert, directeur du groupe hospitalier de Vendée, sans dire si la victime avait quitté le service de soins intensifs.

A la suite de cette agression, le service des urgences de l’hôpital de Challans a été fermé « pendant plusieurs heures ».

Du profil de l’agresseur, rien n’a filtré…

Déficit public : Macron tape les vieux, mais maintient l’allocation pour demandeur d’asile

Bruno Le Maire accuse la Russie de tous nos maux

Le quotidien communiste subventionné omet l’ADA et  (21 février 2024) 

Versée à titre humanitaire, l’AME (Aide médicale d’Etat) est accordée aux personnes clandestins ne résidant pas habituellement en France, mais qui y sont de passage (étrangers titulaires d’un visa touristique, d’un visa de court séjour, etc.), et permet àson titulaire d’être pris en charge jusqu’à 100 % pour ses dépenses de santé sur la base des tarifs de la Sécurité sociale, tout en bénéficiant d’une exonération du ticket modérateur et de la dispense d’avance de frais. Aux frais du contribuable.

L’Assurance maladie, composante de la Sécurité sociale, est subventionnée par l’Etat, en fait les cotisations des travailleurs qui versent environ 15,9 % de leur salaire brut chaque mois – et des entreprises – qui reversent environ 29 % des salaires perçus par leurs salariés. Toute personne qui travaille ou réside en France de manière stable et régulière a droit à la prise en charge de ses frais de santé à titre personnel et de manière continue tout au long de sa vie.

Les premiers sont exposés aux décisions de rigueur gouvernementales; les seconds ne seront pas épargnés. Et, parmi eux, les seniors sont particulièrement visés.

A croire que les seniors n’appartiennent pas aux classes moyennes
à propos desquelles Attal promet que la hausse d’impôts n’impactera pas

Après la publication par l’Insee du montant du déficit français à 5,5% du PIB en 2023, plus que les 4,9% initialement prévus par le gouvernement, le gouvernement doit penser au moyen d’augmenter ses recettes. Logiquement, augmenter les taxes serait une solution toute trouvée. Les classes moyennes, dont ses seniors, ne sont protégés par aucun motif humanitaire… L’humanitaire exclut les populations endogènes !

«Nous avons toujours dit que nous n’augmenterions pas les impôts», a rappelé le chef du gouvernement sur le plateau de TF1 ce mercredi 27 mars, sans pour autant rejeter totalement une hausse des prélèvements. Gabriel Attal a toutefois détaillé «deux lignes rouges.» : «ne pas augmenter les impôts des classes moyennes, des Français qui travaillent ou des Français qui ont travaillé toute leur vie et qui gagnent toujours un peu trop pour avoir des aides mais jamais assez pour pouvoir s’en sortir convenablement tout seuls», ni ceux «pour ce qui permet de financer le travail des Français».

En quoi l’allocation pour demandeur d’asile (Ada) est-elle intouchable en contexte de banqueroute?

La solidarité est-elle extensible à l’infini ?

Fonctionnement de l’ADA, vérifié le 15 septembre 2023

– Direction de l’information légale et administrative (Premier ministre)

En tant que demandeur d’asile, vous n’êtes pas autorisé à travailler avant un délai de 6 mois. Si vous êtes majeur, une allocation pour demandeur d’asile (Ada) peut vous être versée. L’allocation vous sera versée si vous remplissez les conditions. Son montant dépend notamment de votre situation familiale.

Quel demandeur d’asile peut toucher l’Ada ?

En tant que demandeur d’asile, vous pouvez avoir droit à l’Ada si vous remplissez toutes les conditions suivantes :

  • Avoir accepté les conditions matérielles d’accueil proposées par l’Ofii: Ofii : Office français de l’immigration et de l’intégration
  • Avoir au moins 18 ans
  • Être en possession de l’attestation de demandeur d’asile
  • Avoir déposé votre demande d’asile auprès de l’Ofpra: Ofpra : Office français de protection des réfugiés et apatrides dans un délai de 21 jours (sauf procédure Dublin)
  • Avoir des ressources mensuelles inférieures au montant du RSA

Les ressources prises en compte sont les vôtres et celles de la personne avec qui vous vivez en coupleMariage, Pacs ou concubinage (union libre).

Quel est le montant de l’allocation pour demandeur d’asile ?

L’Ada est composée d’un montant forfaitaire journalier, dont le niveau varie en fonction du nombre de personnes composant le foyer.

Un montant supplémentaire peut vous être versé si vous avez accepté l’offre de prise en charge, avez manifesté un besoin d’hébergement et n’avez pas bénéficié gratuitement d’un hébergement (ou logement).Tableau – Montant journalier de l’Ada

Taille de la famille

Montant journalier

Montant journalier + montant supplémentaire (2e ligne)

1 personne

6,80 €

14,20 €

2 personnes

10,20 €

17,60 €

3 personnes

13,60 €

21,00 €

4 personnes

17,00 €

24,40 €

5 personnes

20,40 €

27,80 €

6 personnes

23,80 €

31,20 €

7 personnes

27,20 €

34,60 €

8 personnes

30,60 €

38,00 €

9 personnes

34,00 €

41,40 €

10 personnes

37,40 €

44,80 €

Si aucune place d’hébergement ne vous a été proposée, le montant supplémentaire est de 7,40 €.

Quand le versement de l’allocation pour demandeur d’asile prend-il fin ?

Le versement de l’AdaA cesse dans l’une des situations suivantes :

  • À la fin du mois de la notificationFormalité par laquelle un acte de procédure ou une décision est porté à la connaissance d’une personne de la décision définitive sur votre demande d’asile
  • Lorsque vous quittez la France.

Pourquoi les prix de l’électricité flambent–ils ?

La cocaïne sud-américaine et la violence des cartels déferlent sur l’Europe

Devant le Sénat en mars 2024, Le Maire défend son projet de gel administratif des avoirs des narcotrafiquants

Le « quoi qu’il en coûte »
est-il une stratégie lucide ?

« Un c’est 70, deux c’est 120. » Le livreur présente quelques boulettes à la jeune femme qui l’a rejoint au bas de son immeuble du très chic VIe arrondissement de Paris. Sous le plastique, de la cocaïne venue tout droit d’Amérique du Sud, rapporte Le Point du 16/01/2023. Ce soir, la cliente se contentera d’un seul gramme. Sitôt empochés les 70 euros, Hassan (prénom modifié) enfourche son scooter et file vers sa prochaine livraison.

« C’est comme tous les livreurs à domicile, ceux qui +speedent+ avec des courses ou des sushis », s’amuse le jeune dealer, « je reçois des commandes et je tourne dans Paris ».

La « coke » coule à flots. Dans la capitale française, comme dans la plupart des grandes villes européennes.

Quelques dizaines de minutes suffisent pour en passer commande sur une messagerie cryptée type WhatsApp ou Signal et la faire porter chez soi comme une pizza. En matière de stupéfiants aussi, « l’ubérisation » a révolutionné le marché. « Les consommateurs préfèrent passer par une plateforme (de messagerie) et se faire livrer en bas de chez eux par un mec qui ressemble à un Deliveroo », décrit la commissaire Virginie Lahaye, cheffe des « stups » parisiens. « C’est beaucoup plus facile que d’aller dans un coin un peu sordide en banlieue. »

En 2021, quelque 3,5 millions d’Européens ont goûté au moins une fois à la cocaïne, selon l’Observatoire européen des drogues et toxicomanies (OEDT), créé en 1993. Un niveau « historique », quatre fois supérieur à celui mesuré il y a vingt ans.

La demande de poudre blanche suit la même progression que l’offre. Vertigineuse.

La demande de poudre blanche suit la même progression,  vertigineuse, que l’offre.

Le volume des saisies sur le Vieux Continent, seul baromètre officiel en la matière, a battu un nouveau record en 2021 avec 240 tonnes, selon l’Office de police européen (Europol), contre 213 tonnes en 2020 et 49 dix ans plus tôt.

2022 s’annonce encore meilleure: 162 tonnes ont été saisies l’an dernier dans les seuls ports d’Anvers (Belgique) et Rotterdam (Pays-Bas), selon les douanes des deux pays.

« Un tsunami », résume le patron de la police judiciaire fédérale belge, Eric Snoeck.

Depuis que les barons de la drogue ont fait de l’Europe une priorité au début des années 2000, les dizaines de milliards de dollars de profits générés par ce marché [font briller les yeux de Macron et] y nourrissent une corruption à grande échelle et une criminalité hyper-violente inspirée de celle qui sévit en Amérique du Sud. [Les règlements de comptes de Marseille, ou de Grenoble, par exemple, donnent des idées à l’Elysée et à Bercy.]

« Les enjeux financiers sont tels que les organisations criminelles ont importé sur notre sol les méthodes des cartels: règlements de comptes, enlèvements, tortures », décrit la cheffe de l’Office antidrogue français (Ofast, créé en 2019 à… Nanterre), Stéphanie Cherbonnier [dont il est inconvenant d’y voir une pâle copie de l’OEDT, 30 ans plus tard].

Les grands ports d’Europe du Nord sont aujourd’hui gangrenés par les violences de mafias locales qui déstabilisent de vieilles [mais faibles] démocraties [progressistes !] comme la Belgique ou les Pays-Bas.

Jets de grenades ou fusillades de rues à Anvers, assassinats à Amsterdam, projets de rapts de personnalités politiques dans les deux pays cet automne, les trafiquants menacent l’ordre public et ébranlent toute la société.

Au point que la Belgique pourrait bientôt être « qualifiée de narco-Etat », avertissait en septembre le procureur général de Bruxelles, Johan Delmulle.

Incontournable coca

Le périple de la cocaïne débute à des milliers de kilomètres de là. Sur les pentes des hauts-plateaux de Colombie, du Pérou et de Bolivie, poussent les feuilles dont est extraite la drogue popularisée au XIXe siècle par Sigmund Freud et une poignée de chimistes européens pour ses vertus médicinales.

Dans la région du Catatumbo (nord-est de la Colombie), la coca a pris depuis belle lurette la place des cultures vivrières. C’est grâce à elle que José del Carmen Abril nourrit sa famille de huit enfants. « La coca (…) a remplacé le gouvernement qui n’est jamais venu par ici », commente, chapeau de paille sur la tête, ce père de famille de 53 ans. « Avec elle, nous avons pu construire des écoles, des centres de santé, des routes et des habitations. » [D’où l’intérêt subi de Le Maire et de Macron pour les revenus de la drogue.]

Dans un pays où le salaire quotidien minimum ne dépasse pas 7 dollars, un planteur de coca peut en gagner cinq fois plus.

Plus de 200.000 familles colombiennes récoltaient de la coca en 2018, selon l’ONU. Les milliards de dollars dépensés depuis des décennies par Bogota et son principal soutien Washington dans leur « guerre contre la drogue » n’y ont rien changé: la production n’en finit pas de croître.

Elle a même battu un record historique en 2021: 1.400 tonnes de poudre produites contre 1.228 tonnes l’année précédente, selon l’Office des Nations unies contre la drogue et la criminalité (ONUDC) [Les offices et observatoires de la drogue ne manquent pas]. Une hausse de 14 %.

Les experts estiment à plus de 2.000 tonnes le volume total de cocaïne proposé sur le marché mondial en 2021.

Producteur de coca, José del Carmen Abril y a pris sa part. Mais il refuse d’être taxé de « narco ». Les paysans comme lui [et nos producteurs de fuits et légumes] sont « des paysans qui récoltent (…) et n’ont pas de salaire minimum », se défend-il. Les trafiquants, eux [comme notre grande distribution de laitage ou de poulet], « se font combien de millions avec un kilo de cocaïne ? »

Une fois récoltées, ses feuilles sont confiées à des chimistes qui les mélangent à de l’essence, de la chaux, du ciment et du sulfate d’ammonium pour obtenir une pâte blanche vendue dans le Catatumbo autour de 370 dollars le kilo.

Cette pâte est ensuite enrichie dans d’autres laboratoires d’un cocktail d’acides et de solvants pour devenir la « coke ». Pure, son prix a passé la barre des 1.000 dollars le kilo.

Cartels mexicains

La Colombie fournit à elle seule les deux tiers de la cocaïne mondiale. Mais la chute des cartels de Medellin et Cali au milieu des années 1990 et l’accord de paix signé en 2016 avec la guérilla marxiste des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) ont bouleversé le marché.

Simples intermédiaires à la fin du siècle dernier, les Mexicains ont profité de l’atomisation de leurs rivaux colombiens pour arracher le contrôle quasi total du secteur, du financement de la production à la supervision des exportations.

Longtemps, les cartels de Sinaloa ou de Jalisco ont privilégié leur marché « naturel », les Etats-Unis. Ils visent désormais en priorité l’Europe, où la consommation flambe.

Europol y évalue aujourd’hui le marché annuel de la vente au détail de cocaïne entre 7,6 à 10,5 milliards d’euros.

« Le marché US est saturé et la coke se vend en Europe à un prix 50 à 100 % supérieur », décrypte le patron du renseignement douanier français, Florian Colas. « Autres avantages pour les trafiquants, le risque pénal est sans doute moins dissuasif en Europe qu’aux Etats-Unis et les options logistiques sont multiples entre les deux continents. »

Comme 90 % du commerce mondial, l’essentiel de la « blanche » traverse l’Atlantique dans des conteneurs maritimes, dissimulée dans des cargaisons parfaitement légales de bananes, de sucre en poudre ou de conserves.

Le reste circule en avion dans les valises ou les intestins de « mules » qui embarquent à Cayenne, en Guyane française, pour Paris. Quand elle ne se faufile pas au fond des mers à bord de sous-marins ou de submersibles téléguidés, comme ceux saisis en juillet dernier par la police espagnole.

Au début des années 2000, les Mexicains avaient établi leur tête de pont européenne sur la Costa del Sol espagnole, un des noeuds du trafic de cannabis marocain.

L’arrestation quelques années plus tard de plusieurs « barons » et surtout l’explosion du transport maritime les a convaincus de réorienter leur trafic vers les principaux ports à conteneurs du continent, dans le nord de l’Europe.

Embarqués dans le port brésilien de Santos, tenu par la mafia de Sao Paulo, celui de Guayaquil en Equateur, en Colombie, au Panama ou au Pérou, les pains de « neige » cinglent vers Anvers, Rotterdam, Hambourg (en Allemagne) ou Le Havre (en France).

« C’est par là que passe l’essentiel de la drogue destinée à l’Europe », détaille la directrice adjointe des douanes françaises, Corinne Cléostrate. « Certaines cargaisons font étape aux Antilles. D’autres filent vers les Balkans ou transitent en Afrique de l’Ouest, avant de remonter vers l’Europe. »

Mafias européennes

Ces routes sont gérées selon un « business plan » bien rodé.

Les cartels mexicains vendent « leur » produit aux multinationales européennes du crime. Parfois via des courtiers qui répartissent les cargaisons, collectent leur financement et mutualisent les pertes en cas de saisie.

« Ces organisations criminelles peuvent être concurrentes », observe la policière Stéphanie Cherbonnier. « Mais elles créent aussi des alliances car elles doivent unir leurs compétences, leur savoir-faire, pour faire rentrer la drogue. »

« Mocro-maffia » d’origine marocaine aux Pays-Bas et en Belgique, pègre albanaise, serbe ou kosovare et Ndrangheta calabraise se répartissent le marché selon leur localisation et leurs spécialités (logistique, protection, blanchiment…).

Ces groupes pilotent la réception de la drogue dans les ports, confiée à des « petites mains » du cru au nom d’un strict cloisonnement des tâches.

Leurs moyens sont considérables car le trafic de cocaïne offre une rentabilité sans pareil: le kilo acheté 1.000 dollars en Amérique du Sud est vendu 35.000 euros en Europe. Une fois sortie des ports et coupée – jusqu’à 40 % – la marchandise est vendue au client autour de 70 euros le gramme.

Un bénéfice qui autorise toutes les corruptions.

Dockers, agents portuaires ou chauffeurs-routiers, douaniers et policiers parfois, sont achetés pour laisser les « petites mains » récupérer le butin dans les conteneurs.

Au Havre, décrit un policier français, les 2.200 dockers qui règnent en maîtres sur les piles de conteneurs rouges, bleus ou verts entassés sur ses quais, sont devenus les complices préférés et souvent obligés des trafiquants.

Ces dernières années, plusieurs ont été condamnés en France à des années de prison ferme pour avoir « collaboré ».

L’un d’eux a décrit à son avocat l’engrenage qui l’a plongé dans le trafic: « Avant, je récupérais des cartouches de cigarettes ou du parfum pour les revendre. Ça me rapportait 200 à 300 euros par mois. Puis un jour, des mecs nous ont demandé de sortir des sacs. Ils nous ont offert 1.000 euros le sac. Ça a commencé comme ça… »

Certains dockers leur prêtent un badge pour entrer sur le port, d’autres déplacent un conteneur chargé de drogue hors du champ des caméras ou « autorisent » la sortie d’un autre.

A Rotterdam, le plus grand port d’Europe, policiers et douaniers ont surpris des petits soldats du trafic cachés dans des « conteneurs hôtels » avec vivres et couvertures pour attendre l’arrivée d’un chargement de cocaïne.

Le « ticket de sortie » d’une « boîte » – un conteneur – peut se monnayer jusqu’à 100.000 euros au Havre où, confesse un douanier, « on ne contrôle que 1 % des conteneurs parce qu’on n’a pas les moyens de faire plus ».

Exécution

En plus d’acheter complicités ou silences, ces sommes folles nourrissent une violence qui déborde largement dans les rues des villes portuaires. Dans le quartier résidentiel anversois de Deurne, en Belgique, Steven de Winter en a connu au moins trois vagues.

En mai dernier, une maison de son quartier, occupée par une famille connue pour son implication dans le trafic, a été attaquée à l’explosif, alors que des voisins célébraient un mariage dans un jardin tout proche. »Ce n’est plus possible », enrage l’employé de banque de 47 ans, « ça suffit ! »

En cinq ans, le Parquet de la cité flamande dit qu il a recensé « plus de 200 actes de violence liés à la drogue »: menaces, agressions ou jets d’engins explosifs. Le 9 janvier encore, une fillette de 11 ans a été tuée dans sa maison anversoise visée par des tirs. Le bourgmestre Bart De Wever a immédiatement fait le lien avec « une guerre de la drogue ».

Aux Pays-Bas, les groupes criminels sont allés encore plus loin. Le 6 juillet 2021, il est 19h30 quand le célèbre journaliste Peter R. de Vries quitte le studio d’Amsterdam où il a participé à un talk-show télévisé. A l’entrée d’un parking souterrain, le reporter est abattu de plusieurs coups de feu.

Spécialiste des affaires criminelles, il était le confident du principal témoin à charge dans le procès de Ridouan Taghi, un chef présumé de la « Mocro-maffia » arrêté à Dubaï en 2019.

Séquestration de dockers, torture de rivaux, élimination de gêneurs: les trafiquants sont prêts à tout pour défendre leur commerce. Le démantèlement l’an dernier du réseau de messagerie crypté Sky/ECC a ouvert une fenêtre inédite sur leurs méthodes.

« On a découvert une violence complètement inouïe », souffle le policier belge Eric Snoeck. « Il y a très, très peu de retenue par rapport au fait de torturer quelqu’un qui a une bonne information ou tout simplement d’exécuter quelqu’un qui n’a pas respecté un contrat (…) ça fait froid dans le dos. » En 2020, la police néerlandaise avait découvert des conteneurs aménagés en chambre de détention et de torture… [Une information plus dissuasive que les sommes démesurées perçues pour un simple chouffe livrées par la presse française.]

Les mafias de la cocaïne visent de plus en plus haut. Un projet d’enlèvement du ministre belge de la Justice a été déjoué en septembre. Aux Pays-Bas, c’est la princesse héritière Amalia et le premier ministre Mark Rutte qui semblaient visés cet automne.

« Guerre totale »

Pour enrayer la vague qui déferle sur l’Europe, policiers et magistrats ont engagé une « guerre totale ».

En développant renseignement et « ciblage », en musclant la coopération internationale et en renforçant la sécurité des ports, les saisies ont battu des records chaque année. Près de 110 tonnes en 2022 à Anvers, le principal point d’entrée de la « blanche » en Europe, contre 89,5 tonnes en 2021. « Ça signifie que nos méthodes sont plus efficaces mais aussi que les flux augmentent », commente la douanière française Corinne Cléostrate. Jamais confirmé, un « chiffre noir » circule: seuls 10 % du volume de la cocaïne en circulation seraient interceptés.

« Nous avons des terminaux de plus en plus automatisés, cela rend plus difficile la tâche (des trafiquants) », note le chef des douaniers chargés des interceptions à Rotterdam, Ger Scheringa. A Rotterdam, les saisies ont nettement reculé de 72,8 à 46,8 tonnes de 2021 à 2022.

Mais les trafiquants ont déjà ouvert des « itinéraires bis » vers des ports moins surveillés. C’est le cas de Montoir-de-Bretagne [DVC, après 43 ans de gouvernance de la gauche], près de Saint-Nazaire [PS depuis 1945] en France, où près de 600 kilos de « coke » ont été saisis en 2022.

Les polices européennes ont également renforcé la chasse aux têtes du trafic.

Fin novembre, Europol a annoncé le démantèlement d’un « super cartel » qui contrôlait un tiers du trafic de cocaïne vers l’Europe: 49 suspects arrêtés en France, Espagne, Pays-Bas, Belgique et surtout à Dubaï, un de leurs repaires favoris.

En première ligne de cette guerre, les douaniers français de Martinique ne se font pourtant guère d’illusion. Inlassablement, ils surveillent et inspectent les yoles de pêche, voiliers et cargos qui voguent dans les eaux turquoises du canal de Sainte-Lucie, face aux côtes sud-américaines.

« Les trafiquants connaissent nos méthodes (…) on fait au mieux mais il faut savoir reconnaître qu’on ne pourra pas tout attraper », concède le patron des douaniers de l’île, Jean-Charles Métivier. « On a souvent un coup de retard. »

Pendant ce temps à Paris, le commerce bat son plein, avec ses guerres des prix et ses offres commerciales. « Big promo, 50 euros: 1 caro », (un gramme de « coke »), promet un message posté sur la boucle d’une messagerie.

Lorsque, dix-huit mois après, Bruno Le Maire défend son projet de gel administratif des avoirs des narcotrafiquants, il cherche à combler le trou sans fond du déficit public dont, avec Macron, il est responsable. La santé publique n’est pas sa priorité.

Pourvu que l’idée ne germe pas dans un cerveau de mafia d’enlever Brigitte contre rançon…

« Je ne toucherai ni à des pénis ni à des fessiers, » promet Olivier Véran

L’ancien ministre de la Santé, recyclé dans la chirurgie esthétique, a des tabous, sauf l’appât du gain

Limogé du gouvernement, et redevenu député de base après le dernier remaniement ministériel, Olivier Véran a décidé de se reconvertir de neurologie en chirurgie plastique en suivant une formation « un jour par semaine » à la faculté de médecine de Créteil (lien PaSiDupes), ce qui n’a pas manqué de faire réagir, notamment Jérôme Marty, président du syndicat Union française pour une médecine libre, au micro de RMC : « D’abord, hier (lundi) on a cru que c’était le Gorafi (site d’actualité parodique) quand on a vu ça. Honnêtement, on n’y a pas cru ».

Véran se prend pour le centre du monde

Alors, face aux ricanements, Olivier Véran s’est expliqué ce jeudi dans les colonnes du Parisien : « Les gens ont le droit d’avoir un avis. Mais quoi que je fasse, il y aurait eu des critiques ».

Clinique des Champs-Elysées, dissimulée dans un hall d’entrée de l’Avenue Franklin Roosevelt à Paris VIIIe

L’ancien ministre de la Santé a surtout avancé l’argument bidon que « la neurologie a beaucoup évolué » et que sa position pouvait « compliquer la relation avec les clients ». En outre, Olivier Véran a affirmé sa volonté de se tourner « vers le bien-être des gens ». Cicatrices résiduelles, ménopauses, calvities précoces, obésité seront ses priorités : « Je ne toucherai ni à des pénis ni à des fessiers, et je serai très loin des prothèses mammaires »

Il assure également ne pas savoir combien il gagnera à la clinique des Champs-Elysées, un établissement privé parisien, couru par   de nombreux influenceurs où sont notamment réalisées des augmentations mammaires, des liposuccions, lifting ou encore des phalloplasties. Et à deux pas du Palais de l’Elysée…

Véran préfère toucher dans le secteur 3

Le député Véran, ancien ministre de la Santé de Macron, a fait le choix du privé, ce qui est embarrassant de la part d’un ancien syndicaliste.

Vérant fait même mieux. L’ancien porte-parole du gouvernement de Macron opte pour le secteur 3. Le secteur 3 concerne les médecins qui fixent librement leurs tarifs, toujours dans le respect de la déontologie médicale, mais les actes sont moins bien remboursés, sur la base d’un tarif dit d’autorité fixé par arrêté ministériel. Chaque injection de botox par ce neurologue de formation sera payée au prix fort, par une patientèle fortunée.

Ce beau parleur, social et humaniste, a refusé de devenir simple généraliste en Isère d’où il vient, bien que le pays en manque cruellement. A un désert médical, rural ou urbain,  Véran a préféré le coeur tranquille de Paris.

En aucun cas ce quadra ne retient comme exemplaire la démarche de François Braun, 61 ans, ancien ministre de la Santé et de la Prévention, qui a rejoint, comme médecin urgentiste, un poste de conseiller au CHR de Metz-Thionville.

Décryptage de Philippe Caverivière:

Olivier Véran se reconvertit dans la chirurgie esthétique

Ces députés contre le cumul des mandats, mais pour le cumul d’activités

Une vie entre l’Assemblée nationale et l’hôpital, est-ce une double vie? L’ancien porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a annoncé lundi, dans Le Figaro, qu’il s’engage dans une formation pour devenir médecin esthétique. L’ancien neurologue, éjecté du gouvernement en janvier, se formera auprès de spécialistes parisiens un jour par semaine. Et il espère décrocher pas moins de trois diplômes dans ce domaine avant l’été, dans quatre mois. Une reconversion effectuée en parallèle de son mandat de député. Mais ce cumul est-il possible ? Quelles sont les règles s’appliquant aux élus de l’Assemblée ?

Une centaine de députés a une autre activité

O. Véran traverse bientôt
la rue

Le lendemain, Olivier Véran a confirmé qu’il enfilera de nouveau la blouse blanche, un jour par semaine, à la clinique des Champs-Elysée. Un passage dans le privé très critiqué de la part d’un ancien ministre de la Santé. Mais il est loin d’être le seul à vouloir conserver une activité hors du Palais Bourbon. Selon l’analyse des déclarations d’intérêts et d’activités des députés par la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (Hatvp), un député sur six conserve au moins une activité professionnelle en parallèle de son mandat (94 élus, soit 17 %*). Par ailleurs, 81 % des activités extra-parlementaires sont exercées dans le secteur privé. Savoir si la priorité est donnée à l’activité la moins bien rémunérée…

« Ce constat n’est pas nouveau et s’est accentué ces dernières années pour répondre aux critiques sur la professionnalisation de la vie politique, remarque Olivier Costa, directeur de recherches du CNRS au Cevipof. C’est un débat complexe, car le public souhaite des députés en phase avec la société [comme si ils avaient été rentiers avant leur élection !], qui représentent une diversité de métiers, mais également des élus à plein temps sur leur mandat », remarque le spécialiste du Parlement.

Des limites aux activités possibles

Si la question des formations n’est pas réglementée, plusieurs mesures régissent le maintien en activité d’un parlementaire (voir Assemblée nationale. Outre le cumul des mandats, un député ne peut diriger ou conseiller des entreprises nationales ou des organismes dépendant de la puissance publique. Il est également interdit d’être magistrat ou d’exercer des fonctions de direction dans certaines sociétés privées qui bénéficient de subventions publiques. L’activité de conseil (consulting, expertise) est également bien plus encadrée depuis la loi de moralisation de la vie publique, votée en 2017.

« L’idée générale est d’éviter qu’un député s’invente un métier de consultant ou d’avocat en cours de mandat afin de prévenir les risques de conflits d’intérêts », rappelle Olivier Costa. Un député ne peut pas non plus continuer une activité de conseil commencée moins d’un an avant son début de mandat. S’il est avocat, il a, comme l’ensemble de son cabinet, l’interdiction de consulter ou de plaider contre l’Etat, les collectivités ou les établissements publics.

Par ailleurs, la plupart des fonctionnaires (professeurs d’université exceptés) ne peuvent pas exercer et sont placés en position de disponibilité. Ces derniers pourront retrouver un poste à la fin de leur mandat.

Suffisant pour éviter les conflits d’intérêts ?

« Cette évolution vers davantage de transparence, à travers les déclarations à la Hatvp, est plutôt positive, mais la situation reste discutable sur deux plans, poursuit Ines Bernard, déléguée générale d’Anticor, association spécialisée dans l’anti-corruption. Quand un député poursuit une autre activité, ça veut dire qu’il donnera moins de temps à l’Assemblée ; ça pose donc la question d’un potentiel manque d’implication dans un mandat censé être à plein-temps et connu pour être chronophage ».

L’autre question soulevée par l’association est celle de l’indépendance des députés. « En réalité, il y a peu de contrôle, car un député doit lui-même se déporter d’un texte [ne pas prendre part au débat ou au vote] quand il juge qu’il peut se trouver en conflit d’intérêts, mais il n’en a pas l’obligation », ajoute Ines Bernard. Seule une poignée de parlementaires s’est ainsi « déportée » d’un texte de loi depuis le début de la mandature en 2022, dont Eva Sas, Gilles Legendre ou Gabriel Amard, gendre de Mélenchon. Le déontologue de l’Assemblée, chargé de contrôler ces questions éthiques, ne répond pas aux nos sollicitations de la presse. Entré en fonction le 1er février, Jean-Eric Gicquel, est-il par ailleurs artiste transformiste?

* Les statistiques ont été élaborées sur la base des déclarations d’intérêts et d’activités de 569 députés de la XVIe législature, accessibles en ligne sur le site internet de la Haute Autorité (www.hatvp.fr).

Véran craint-il tellement d’être blaqueboulé aux prochaines législatives qu’il prépare déjà ses arrières? Son risque de conflit d’intérêts sera de démolir les élus RN et, en même temps », de proposer ses services de chirurgie de réparation faciale.

Plusieurs Etats ont déposé plainte contre Ursula von der Leyen

Comment Macron et Renew peuvent-ils continuer à la soutenir ?

Macron et von der Leyen, présidente de la Commission européenne

L’actuelle présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen s’est déclarée candidate à sa propre succession, soutenue par le Parti populaire européen (PPE), à la droite de l’hémicycle. Elle défend son bilan construit avec une alliance politique sortante, composée du PPE, des centristes de Renew et des sociaux-démocrates.

« Son bilan est positif, elle a très bien géré la crise Covid, en organisant l’achat de vaccins à l’échelle européenne, et elle a su fédérer l’Union pour soutenir l’Ukraine face à l’invasion russe », estime Fabienne Keller, eurodéputée française, membre du groupe Renew, et de la majorité présidentielle en France, invitée du débat de l’émission Ici l’Europe, sur France 24 et Public Sénat.

Le Pacte Vert, cible de la droite européenne

Le bilan d’Ursula von der Leyen a été marqué par le Pacte Vert, ensemble d’une cinquantaine de textes législatifs pour atteindre la neutralité carbone en 2050. Une trentaine de textes ont déjà été adoptés dont l’interdiction des moteurs thermiques en 2035. Ce Pacte vert a fait l’objet de vives critiques dans le propre parti d’Ursula von der Leyen, le PPE. « Nous avons eu des discussions très tendues sur ce sujet. Nous n’étions pas d’accord avec le rythme trop rapide d’application de ces normes environnementales, et on l’a vu, cela pose des problèmes agriculteurs », explique Jan Olbrycht, eurodéputé polonais, membre du groupe PPE au Parlement européen, et du parti démocrate-chrétien Plateforme civique, désormais au pouvoir en Pologne. En pleine crise agricole, Ursula von der Leyen a décidé de mettre un coup de frein à ce Pacte vert, en abandonnant la loi imposant la baisse de 50 % l’utilisation des pesticides d’ici à 2030.

Une décision dénoncée par les eurodéputés écologistes qui avaient soutenu les précédents textes verts portés par la présidente de la Commission européenne. « Ce Pacte Vert c’est pour nous un point positif du mandat d’Ursula von der Leyen. En revanche, nous sommes très critiques sur son action en faveur de l’Etat de droit en Europe », tempère Daniel Freund, eurodéputé allemand, membre du groupe Les Verts.

Respect de l’Etat de droit en Hongrie : le Parlement européen poursuit en justice la Commission européenne

Des propos qui font écho à la décision du Parlement européen de poursuivre en justice la Commission européenne, à la suite du dégel, décidé par la Commission, de 10 milliards d’euros de fonds européens, pour la Hongrie, qui avaient été jusque-là bloqués à cause du non-respect de certaines règles démocratiques par le gouvernement de droite radicale de Viktor Orban. Certains eurodéputés estiment que ces fonds ont été débloqués en échange du soutien de la Hongrie à l’Ukraine et à son adhésion dans l’UE, et que la démocratie ne s’est pas vraiment améliorée en Hongrie. « L’Etat de droit cela ne peut pas être un élément de négociation », affirme Daniel Freund. « Ursula Von der Leyen a bien fait respecter l’Etat de droit dans mon pays, la Pologne, quand le parti de droite ultraconservateur PiS (Droit et Justice) était au pouvoir », explique Jan Olbrycht. « Mais sur le sujet de la Hongrie, il y a matière à discussion… »

Plusieurs Etats-membres portent plainte contre la gestion von der Leyen des vaccins de Covid 19

Or, plusieurs Etats, dont la Pologne et la Hongrie, se sont joints à la plainte pénale déposée auprès du juge d’instruction Frenay contre Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, rejoignant la plainte du lobbyiste belge Frédéric Baldan. Il s’avère qu’un autre pays au moins, la Roumanie, se constitue auprès du juge Frenay ou serait sur le point de le faire.

La plainte de Fréderic Baldan, le 5 avril 2023, vise principalement les contrats d’acquisition de vaccins covid avec le fabricant Pfizer, ainsi que les SMS échangés avec le président de Pfizer, Albert Bourla.  Les chefs d’accusation étaient usurpation de fonctions et de titre, destruction de documents et prise illégale d’intérêt et corruption

La Pologne, la Hongrie et la Roumaine ont d’ailleurs fait l’objet d’assignations indépendantes devant les tribunaux belges par la société Pfizer Inc pour « les obliger à respecter leurs engagements en matière de commandes de vaccins contre la covid-19 qui ont été placés dans le cadre de leurs contrats signés en 2021 » comme on peut le lire page 100 du rapport annuel de Pfizer Inc. En clair, Pfizer demande « le paiement total des doses de vaccins » commandées par le biais du contrat européen dont Ursula von der Leyen a potentiellement discuté et négocié de nombreux éléments avec le président de Pfizer Albert Bourla.

La candidature von der Leyen semble aujourd’hui incompatible avec le traité de l’UE, ainsi que le code de conduite définissant la fonction de commissaire, dont elle violerait les articles 2.2, 2.5 et 2.6.

Qu’est-ce qui incite Macron et Renew à lui conserver leur confiance ?

Pour l’instant, « la sortante a été élue candidate du PPE, sur une plateforme de propositions qui ne nous va pas, comme l’externalisation des demandes d’asile hors de l’UE, qui est contraire aux conventions internationales,” explique Fabienne Keller. Les critiques ont également fusé de la part du commissaire européen à l’Industrie, le Français Thierry Breton, qui s’est demandé, dans un tweet, “s’il fallait confier la gestion de l’Europe au PPE, cinq ans de plus, soit 25 ans d’affilée ?”

Et pour obtenir une majorité de voix du futur hémicycle, Ursula von der Leyen devra peut-être élargir son alliance au groupe de droite radicale des Conservateurs et réformistes européens, qui gagnerait des sièges, selon les sondages, mais un groupe de partis qui a été jusqu’ici étiquetté d’extrême droite. Un élargissement serait donc inacceptable pour le groupe Renew. “C’est impossible. On ne va pas s’allier avec des députés qui viennent de Fratelli d’Italia, le parti de Giorgia Meloni”, assure Fabienne Keller. Autre option, faire rentrer le groupe des Verts dans cette alliance. “Nous sommes prêts à discuter” avance Daniel Freund. “Il ne faut pas oublier qu’Ursula von der Leyen devra, avant toute chose, être désignée par le gouvernement allemand, composé de socialistes et de Verts”, rappelle Jan Olbrycht.

Von der Leyen risque d’avoir à avaler quelques couleuvres et, avec elle, ses alliés, ce qui ne poserait pas de problème à Macron, spécialiste du « en même temps »…

Un fiché S sous OQTF interpellé à la gare Saint-Lazare, Paris

Il était recherché pour apologie du terrorisme

Visé par une obligation de quitter le territoire français (OQTF), un individu fiché S a été interpellé à la gare Saint-Lazare à Paris, par des agents de la brigade des réseaux franciliens (BRF) au départ d’un train à destination de Mantes-la-Jolie (Yvelines), mercredi 14 février en milieu d’après-midi. Il était recherché après avoir tenu des propos en faveur de l’organisation terroriste islamiste al-Qaida dans une église, en novembre dernier.

Le fiché S faisait l’objet d’un mandat de recherche délivré le 26 janvie r par le tribunal judiciaire de Metz pour apologie du terrorisme.

Une fois interpellé, l’individu bénéficie d’une pychiatrisation

Dans une église, le 28 novembre dernier, l’homme avait tenu des propos en faveur d’al-Qaida avant d’y déposer une lettre de menaces. En fuite, il avait été identifié grâce au fichier automatisé des empreintes digitales (FAED), avant d’être interpellé une première fois, le 5 janvier, au Havre (Seine-Maritime).

Hospitalisé sans son consentement sur décision d’un représentant de l’Etat pour cause de « troubles psychiatriques », sans mention de l’intervention d’un psychiâtre, le suspect avait alors fugué.

Nouvel examen psychiatrique à venir

« Un ordre à comparaître était décidé par le TJ de Metz pour le placer en garde à vue à l’issue des soins, mais le suspect fuguait avant », a indiqué une source policière. En situation irrégulière sur le territoire français, l’individu est connu au fichier de traitement d’antécédents judiciaires (TAJ) et du renseignement territorial. Un nouvel examen psychiatrique était prévu ce jeudi. Il était pourtant déjà connu de la police et de la justice.

Colère et amertume de soignants suite à l’annonce du projet de loi «d’aide à mourir»

«Et l’aide à vivre?»

A la lecture des annonces de Macron, dans La Croix et Libération, la «consternation» et la «tristesse» ont saisi les soignants des 18 organisations professionnelles et sociétés savantes pour qui «donner la mort n’est pas un soin».

Grève, manifestations ou pétitions? Les soignants contre l’aide à mourir réfléchissent déjà à la manière dont ils vont s’opposer au futur projet de loi sur la fin de vie, détaillé lundi par Macron.

Quinze organisations de soignants estiment que Macron a « annoncé un système bien éloigné des besoins des patients et des réalités quotidiennes des soignants » lors de son entretien ce dimanche 10 mars, durant lequel il a notamment tranché en faveur d’une « aide à mourir ».

Macron a enfin tranché sur l’épineux sujet de la fin de vie. Mais en dessinant les contours d’une « aide à mourir » dans les colonnes de Libération et La Croix, dimanche 10 mars, le chef de l’Etat s’est attiré les critiques de certaines organisations de soignants.

A l’image de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs, elles dénoncent un « système bien éloigné des patients et des réalités quotidiennes des soignants ».

«Et l’aide à vivre? Il l’annonce quand aux millions de Français sans médecins?», s’insurge Arnaud Chiche, fondateur du Collectif Santé en danger. Cet anesthésiste-réanimateur confronté à des fins de vie ne mâche pas ses mots pour dénoncer le «cynisme macabre» du futur texte sur la fin de vie«Il n’y a plus assez de médecins généralistes. On meurt sur des brancards aux urgences. Les médicaments contre le cancer manquent. Le gouvernement évoque une remise en cause de la prise en charge de certaines ALD (affections de longue durée).

« Mépris du travail des soignants »

Les reproches adressés au président de la République sont nombreux. D’abord, concernant les « conditions de l’élaboration du texte », les signataires du communiqué accusent l’exécutif de faire « le choix de la brutalité en ignorant la parole des soignants qui n’ont pas été consultés depuis septembre dernier ».

Macron a soutenu l’inverse dans son entretien, déclarant: « De manière très pragmatique, nous avons consulté les patients, les familles, les équipes soignantes, la société pour constater que la loi Claeys-Leonetti, qui fixe le cadre légal actuel, avait conduit à beaucoup d’avancées mais ne permettait pas de traiter des situations humainement très difficiles. »

Le président a également affirmé s’être appuyé « sur l’avis du Comité consultatif national d’éthique (CCNE) et sur les travaux de la Convention citoyenne ».

« Ceux qui devront appliquer cette loi n’ont jamais été associés à sa rédaction et n’ont pas été consultés sur un texte à l’évidence déjà rédigé », déplorent néanmoins les auteurs du communiqué, évoquant un « calendrier indécent« . Macron a indiqué lors de son entretien que le texte « arrivera sur la table du Conseil des ministres en avril, pour une première lecture en mai ».

Les organisations associées au communiqué imputent aussi au chef de l’Etat un « mépris du travail des soignants ». Ce dernier « emploie également un procédé rhétorique visant à minimiser la capacité à accompagner la fin de vie dans la dignité qui justifierait le bien-fondé de l’aide à mourir, pour mieux masquer l’insuffisance de moyens en soins palliatifs », estiment-elles.

« Annonces dérisoires sur l’accompagnement de la fin de vie »

Tout en fustigeant un « modèle ultra-permissif », elles dénoncent dans le même temps une « confusion sur le sens du soin, soulignant que les soignants « répètent avec constance que leur mission n’est pas de donner la mort ».

A ce sujet, Macron a précisé que le projet de loi encadre l’administration de la substance létale de la façon suivante: celle-ci est « effectuée par la personne elle-même ou, lorsque celle-ci n’est pas en mesure d’y procéder physiquement, à sa demande, soit par une personne volontaire qu’elle désigne lorsque aucune contrainte d’ordre technique n’y fait obstacle, soit par le médecin ou l’infirmier qui l’accompagne. »

Enfin, les organisations de soignants fustigent des « annonces dérisoires sur l’accompagnement de la fin de vie ». Avant de développer ainsi: « Emmanuel Macron annonce une augmentation du budget annuel des soins palliatifs de 6%, alors même que 50% des patients n’ont pas accès à un accompagnement adapté, soit 500 personnes par jour : une personne sur deux. »

Conclusion des auteurs du communiqué: « Mourir dans la dignité est une demande bien légitime, mais c’est précisément la mission des soins palliatifs notoirement sous-dotés, insuffisamment connus et trop peu disponibles en France. Supprimer les malades pour supprimer le problème à moindre coût, voilà ce qu’en somme propose cette annonce. »

Le collectif promet de se réunir dans les « jours à venir » pour « déterminer les modalités de mobilisation face à ce projet qui va à l’encontre des valeurs du soin et du non-abandon qui fondent notre modèle français d’accompagnement de la fin de vie. »

Fin de vie : ces religions révélées qui s’opposent au projet de loi Macron sur l’« aide à mourir »

Chrétiens et musulmans dénoncent une loi de mort

Après la constitutionnalisation de l’IVG qui vise à garantir la liberté des femmes de donner la mort à des enfants à naître de 14 semaines, le projet de loi Macron sur la fin de vie promet une « aide à mourir », alors que 21 départements ne disposent toujours pas d,’unité de soins palliatifs. Or, des représentants musulmans et catholiques ont fait part de leur opposition face à l’annonce de Macron d’un projet de loi sur la fin de vie prévoyant cette « aide à mourir »

  • Côté catholique, le président de la Conférence des évêques de France a dénoncé une loi « qui infléchira tout notre système de santé vers la mort comme solution ».
  • Le recteur de la Grande mosquée de Paris, s’est quant à lui dit « très inquiet » du projet de loi, parlant de « mort provoquée ».

Les réactions des représentants catholiques et musulmans se sont exprimées sans délai à l’annonce de ce projet, dimanche.

Présenté en avril prochain en Conseil des ministres, le projet de loi sur la fin de vie devrait ouvrir la possibilité d’une « aide à mourir », qui pourra être appliquée dans une « situation déterminée, avec des critères précis » s’enthousiasment certains.

« Une tromperie » pour le président de la Conférence des évêques de France

« Appeler  »loi de fraternité » un texte qui ouvre à la fois le suicide assisté et l’euthanasie est une tromperie. Une telle loi, quoi qu’on veuille, infléchira tout notre système de santé vers la mort comme solution », a dénoncé dans un entretien avec La Croix Eric de Moulins-Beaufort, le président de la Conférence des évêques de France.

L’évêque de Nanterre Matthieu Rougé a quant à lui dénoncé sur France Inter « une très mauvaise surprise » à la fois « triste et préoccupante ». « Ce qui aide à mourir de manière pleinement humaine, ce n’est pas un produit létal, c’est l’affection, la considération, l’attention », a martelé Mgr de Moulins-Beaufort.

Pour la Grande Mosquée, «parler d’aide à mourir, c’est hideux »

De son côté, le recteur de la Grande mosquée de Paris, Chems-eddine Hafiz, s’est dit « très inquiet », estimant qu’« il y a énormément d’ambiguïté sur le suicide assisté, l’euthanasie… ». « Parler d’aide à mourir, c’est hideux », a affirmé le religieux musulman, en parlant de « mort provoquée ».

En revanche, sur ce plan, les lignes rouges sont respectées aux yeux du grand rabbin Haïm Korsia, car « on n’ouvre pas de nouveaux droits ni de nouvelles libertés ».

Pour le cynique Macron, ce projet devrait recouvrir les fiascos du Salon de l’agriculture, de l’insécurité ou du pouvoir d’achat

Changer la loi pour permettre une aide active à mourir en France serait une voie « inappropriée et dangereuse », conclut en juin 2023 un rapport sénatorial de la commission des Affaires sociales, à dominante LR, qui apparaît conservatrice remis et source de divergences avec la gauche, qui se veut progressiste, un clivage politique voulu par le mznichéen Macron à l’approche des européennes en juin et d’un examen au Parlement en mai, soit un agenda indécent.

Le rapport présente la position que les LR Corinne Imbert et Christine Bonfanti-Dossat jugent « susceptible de réunir la majorité des suffrages des membres de la commission » : une « opposition à l’ouverture de toute forme d’aide active à mourir ». Mais la troisième rapporteure, socialiste entrée au conseil national d’éthique en 2013, Michelle Meunier, demeure, quant à elle, favorable à l’ouverture tant de l’assistance au suicide que de l’euthanasie, alors que les sénatrices LR, la demande sociale est « diffuse et équivoque » et « l’ouverture d’une aide active à mourir est périlleuse à de nombreux égards », faisant d’un changement législatif « une gageure ». Michelle Meunier, ex-adjointe de Jean-Marc Ayrault à la mairie de Nantes, a été rapporteure pour avis au nom de la Commission des Affaires sociales pour le projet de loi ouvrant le mariage entre personnes de même sexe.

Christine Kelly

La constitutionalisation de l’IVG instrumentalisée par Mathilde Panot, crevant le plafond du cynisme

Cette mise en scène de Mathilde Panot avec Simone Veil est une provocation

Un voisinage osé:
Simone Veil en noir et blanc et visage grave vs.
la poissonnière, en couleurs et un sourire en coin

La France Insoumise a diffusé un visuel montrant Mathilde Panot et Simone Veil au lendemain du vote de l’inscription de l’IVG dans la Constitution française.

La France est devenue, mardi 4 mars, le premier pays au monde à avoir inscrit en grandes pompes l’interruption volontaire de grossesse (IVG) dans sa Constitution, par précaution, de peur qu’elle soit remise en cause par un régime nataliste et/ou musulman. 

Le consensus attendu a été confirmé, puisque les deux chambres du Parlement avaient voté son principe: 92 % des parlementaires ont voté pour, soit bien plus que la majorité des trois cinquièmes requise. Du grand guignol, donc, pour donner l’image factice de l’unité d’un pays profondément déchiré.

LFI s’est appropriée ce vote, comme, en son temps, le PS, la démocratie

« Une étape qui doit tout aux précédentes « , a souligné le premier ministre, Gabriel Attal, lundi 4 mars 2024 devant le Parlement réuni en Congrès à Versailles pour voter l’inscription dans la Constitution de la liberté des femmes de recourir à l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Mais la présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale, Mathilde Panot s’est appropriée ce vote historique en apposant son profil de matrone romaine sur un visuel qui la place sur un pied d’égalité avec Simone Veil.

« Nous avons inscrit la Loi Panot dans la Constitution ! Ce vote historique a été arraché par notre victoire parlementaire en 2022. Mais ce sont surtout grâce aux combats de militantes, collectifs et associations que nous pouvons faire entrer l’IVG dans la Constitution », a écrit le groupe LFI sur les réseaux sociaux.

« Quelle indignité !» s’étrangle un petit-fils de l’ancienne ministre

Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l’Assemblée, le 30 janvier 2024.

Un montage raillé par les opposants à La France insoumise et qui a mis en colère Aurélien, avocat, et second fils du deuxième fils de Simone Veil, Claude-Nicolas Veil. « Ce rapprochement, quelle indignité » a-t-il commenté sur X.

Dans un autre post, il a partagé un commentaire insultant d’un internaute en réponse à son tweet : « Les nazis aux petits pieds ne me font pas peur. Les insultes, c’est blocage direct. », a-t-il réagi.

Dans les commentaires, deux camps s’affrontent : ceux qui gonflent le rôle de la présidente LFI et ceux qui crient à la récupération politique de l’image de l’ancienne ministre de la Santé de Valéry Giscard d’Estaing et présidente du Parlement européen, après avoir connu la déportation à Auschwitz.

Mathilde Panot est à l’origine d’une proposition de loi sur la constitutionnalisation de l’IVG adoptée en 2022. Un combat mené par le gouvernement dans son projet de loi. Lundi devant le Congrès à Versailles, elle a salué « une promesse » pour « les femmes qui luttent partout dans le monde »« Votre lutte est la nôtre. Cette victoire est la vôtre », a lancé la députée LFI aux militantes, arborant une robe verte et un foulard vert au poignet gauche, en « hommage » notamment aux femmes argentines qui luttent pour ce droit. Un vote national instrumentalisé à des fins internationalistes.

Panot arbore au poignet gauche
un signe politique étranger interdit

Cette aspiration de Simone Veil, en demi-deuil, vampirisée par Mathilde Panot, clinquante à la tribune, justifie que, dans son discours devant le Congrès lundi, le premier ministre ait évoqué plutôt les initiatives de plusieurs femmes de gauche, Martine Aubry et Yvette Roudy, pour faire inscrire, avant Panot, l’IVG dans la Constitution.

« Attal, minable petit, invisibilise le rôle des Insoumis et de la présidente Mathilde Panot dans la décision d’aujourd’hui », a ainsi éructé Mélenchon dans un message sur X. « Pourquoi autant de grossièreté et de sectarisme dans ce moment historique ? » a bavé depuis les bancs du Congrès le député Insoumis Manuel Bompard.

Sandrine Rousseau a également réclamé la maternité de cette loi controversée pour l’une de ses proches, la sénatrice écologiste Mélanie Vogel, 38 ans, parlementaire de la onzième heure en faveur de la constitutionnalisation de l’IVG datant de 1975 — quand elle n’était pas encore gamète ni embryon désireux de vivre — et en couple avec la députée européenne allemande Terry Reintke.

Tout le monde n’est encore pas satisfait, notamment les hommes enceints…

La France a inscrit l’IVG dans sa Constitution

Mathilde Panot (LFI) salue une « promesse faite à l’avenir« , dont sont exclus les bébés sacrifiés

La France est devenue ce lundi 4 mars le premier pays au monde à inscrire explicitement dans sa Constitution l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Après le vote des parlementaires, le sceau du Congrès a été apposé sur le texte dans une salle voisine.

Dans une ambiance solennelle, Yaël Braun-Pivet, la présidente de l’Assemblée nationale et donc du Congrès, a signé la Constitution modifiée. Etaient réunis autour d’elle Gérard Larcher, président du Sénat, le premier ministre, Gabriel Attal, le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti, Aurore Bergé, la ministre chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, ainsi que Marie Lebec, la ministre chargée des Relations avec le Parlement. Une menteuse :

Ils se sont ensuite tous rassembléss autour d’une presse traditionnelle, un imposant appareil sous forme de balancier à vis qui a permis d’apposer le sceau de la République française en bas du docume et d’y fixer un ruban de soie tricolore.

Cérémonie de scellement le 8 mars

Après le vote du Congrès, Macron a annoncé une cérémonie de scellement pour la première fois ouverte au public, le 8 mars, Journée internationale des droits des femmes.

« Célébrons ensemble l’entrée d’une nouvelle liberté garantie dans la Constitution par la première cérémonie de scellement de notre histoire ouverte au public. Rendez-vous ce 8 mars, journée internationale des droits des femmes », a écrit le président dans un message publié sur les réseaux sociaux.

Prolongement d’une tradition française qui remonte aux Mérovingiens, mais qui n’est plus obligatoire depuis que la publication d’un texte au Journal Officiel fait foi, le « scellement » se déroule au ministère de la Justice. Après la cérémonie prévue vendredi à midi place Vendôme à Paris, le texte sera baptisé « loi constitutionnelle du 8 mars 2024 ».

Qui a voté quoi au Congrès?

Contrairement aux votes qui ont respectivement eu lieu à l’Assemblée nationale et au Sénat, il fallait cette fois-ci une majorité des trois cinquièmes parmi les 925 parlementaires – soit 555 voix – pour que soit adoptée cette révision constitutionnelle. 780 parlementaires ont voté pour, 72 contre.

Le 30 janvier dernier, les députés ont voté à une très large majorité (493 voix pour) en faveur d’une inscription « d’une liberté garantie » de recourir à l’IVG dans la Constitution. Un mois plus tard, ce sont les sénateurs qui ont voté le projet de loi du gouvernement avec 267 voix pour et 50 contre.

Votre député a-t-il voté pour l’inscription de l’IVG dans la Constitution lors du vote du Congrès à Versailles?

Le 30 janvier, 15 députés LR avaient voté contre et quatre se sont abstenus. Au RN, 12 avaient voté contre et quatorze se sont abstenus. Tous les parlementaires de la NUPES ont voté pour, comme un seul homme. Comme au MoDem et à Renaissance.

Analyse du scrutin n° 1
Première séance du 04/03/2024 : lien Assemblée nationale

Commando Extinction Rebellion contre Arkema

Désobéissance civile ou saccage vertueux ?

 Désobéissance civile non violente ?

300 à 400 militants d’Extinction Rebellion et de Youth for Climate ont envahi le site du groupe de chimie Arkema à Pierre-Bénite dans le Rhône au sud de Lyon, samedi 2 mars. Une journée « portes entr’ouvertes » pour dénoncer la pollution aux polluants éternels du groupe chimique. Huit casseurs ont été interpellés.

Ces activistes anti-capitalistes manifestaient contre la pollution aux perfluorés (PFAS), ces polluants quasi indestructibles qu’on qualifie d’« éternels ».

Plusieurs centaines de militants se sont introduits ce samedi sur le site du groupe de chimie Arkema à Pierre-Bénite, dans le Rhône. Membres d’Extinction Rebellion et de Youth for Climate, ils ont dénoncé la pollution aux perfluorés (PFAS, per- and polyfluoroalkyl substances), ces polluants quasi indestructibles qu’on qualifie d’« éternels ».

Ils ont sectionné les grillages autour du site, puis ont déployé des banderoles affichant une tête de mort et le mot « poison ». Ils ont tagué les murs de messages tels que : « Arkema nous empoisonne. » Selon le porte-parole des organisateurs, ils étaient plus de 300 personnes, tandis que la préfecture du Rhône a comptabilisé 150 personnes.

Huit personnes interpellées

Des CRS et policiers sont intervenus, rapporte la préfecture du Rhône à TF1, ajoutant que « huit individus ont d’ores et déjà été interpellés ». Les autres avaient quitté les lieux avant l’arrivée des forces de l’ordre, a-t-on constaté.

« Nous condamnons un tel acte, qui non seulement perturbe fortement l’outil de travail de plus de 500 salariés, mais peut également faire courir des dangers aux salariés et aux manifestants, en raison de l’activité industrielle du site, qui est classé Seveso », a déclaré dans un communiqué le directeur du site Pierre Clousier. Il affirme qu’Arkema sera en mesure de fabriquer ses produits sans additifs fluorés d’ici la fin de l’année.

Plusieurs sites industriels dans la vallée de la chimie, au sud de Lyon, où se trouve l’usine d’Arkema, ont été ciblés par des plaintes collectives pour des « concentrations alarmantes » de PFAS. Des contrôles avaient été lancés par les autorités régionales après les révélations d' »Envoyé spécial » en 2022. L’action des militants intervient alors que le chimiste Daikin a récemment reçu l’autorisation de construire une nouvelle unité de production à Pierre-Bénite.

Couverture de Reporterre

Une marée blanche déferle depuis la gare de Pierre-Bénite. Vêtus de combinaisons blanches, 300 à 400 militants d’Extinction Rebellion et de Youth for Climate s’élancent vers le site industriel d’Arkema, au sud de Lyon. De l’autre côté des rails, l’usine dresse sa carcasse de tôles et de tuyaux. Des pinces coupantes fendent en quelques secondes les grilles d’enceinte. La vague blanche pénètre la zone industrielle. Des tags marquent son passage : « Arkema nous empoisonne », « Assassin », « Arkementeur ».

La majorité des 300 à 400 militants des collectifs Extinction Rebellion et Youth For Climate sont arrivés par le train, la gare étant située juste en face de l’entrée principale de l’usine Arkema de Pierre-Bénite. 

Installée aux portes de la vallée de la chimie, l’usine d’Arkema fabrique notamment un polymère utilisé dans la fabrication de microprocesseurs ou de batteries au lithium. Elle rejette des quantités considérables de composés perfluorés (PFAS), des composés chimiques surnommés « polluants éternels », dans le Rhône. Le fleuve les transporte en direction de deux champs captants qui alimentent une centaine de communes en eau courante. Jusqu’à 3,5 tonnes de PFAS étaient déversés chaque année selon un rapport de l’Inspection générale de l’environnement et du développement durable publié en avril 2023. Plus de 220 000 personnes pourraient être touchées. Or, une exposition prolongée aux PFAS peut provoquer de nombreux problèmes de santé : lésions hépatiques, maladies thyroïdiennes, problème de fertilité, diabète, cancer du sein, des testicules, des reins…

Cette contamination n’a rien d’un secret sur ce site exploité depuis 1957. Le taux de perfluorés est surveillé dans le sang des salariés depuis les années 2000. Leurs résultats d’analyses révélés par France 3 démontrent des doses supérieures à la moyenne. La première alerte officielle sur leur dangerosité a été adressée par l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) à Arkema en 2011. Mais il a fallu attendre 2022 pour que l’émission « Vert de rage » de France 5 dévoile la présence massive de PFAS dans le sol et l’eau de la commune.

« Arkema a des pratiques obscures qui affectent la santé des habitants et la biodiversité environnante »

Choquées par ces révélations tardives, quarante-sept riverains, dix associations et un syndicat ont déposé en mai dernier un recours en référé pénal environnemental contre le groupe chimique. Parmi eux, des mères dont le lait maternel a été contaminé et le père d’un enfant qui a dû subir une ablation totale d’un testicule après un diagnostic de tumeur. Ils et elles réclamaient une étude des risques sanitaires liés aux PFAS utilisés et des sanctions contre l’industriel. Sans succès : le référé a été rejeté. A l’automne, trente-quatre communes voisines ont déposé une autre plainte collective contre X pour « mise en danger de la vie d’autrui ». Car Arkema n’a pas systématiquement communiqué les résultats des analyses des prélèvements réalisés en aval de ses rejets sur les sédiments, la flore et la faune alors qu’il en avait l’obligation depuis 2015.

Une centaine de personnes se sont introduites sur le site de l’usine, vêtues de combinaisons blanches, portant parapluies noirs et outils de « démantèlement ». 

« Arkema a des pratiques obscures qui affectent la santé des habitants et la biodiversité environnante. On veut savoir ce qui se passe à l’intérieur, alors on va aller chercher ce qu’ils font », explique Camille* (prénom modifié), l’un des organisateurs de la journée « portes entrouvertes » à Pierre-Bénite. Mais une effraction n’offre pas le temps d’une investigation. Cette infiltration sonne davantage comme une mise en garde l’égard d’Arkema, qui « a des comptes à rendre pour avoir caché les conséquences de son activité sur le vivant ».

Les militants ont déployé une banderole de 8 mètres sur 8 sur le toit de l’usine Arkema.

La colère face au silence de l’industriel s’est exprimée à coups de marteau sur les vitres et de pieds-de-biche pour dégonder des portes. Des activistes ont déployé des banderoles sur ses bâtiments pour dénoncer ses infractions au droit de l’environnement. La vague militante n’a investi l’usine qu’une poignée de minutes avant de refluer mais ses dégradations marquent les lieux.

Un salarié d’Arkema observe avec circonspection les dégâts causés. « Ils jouent avec le gagne-pain des gens, de toute façon des polluants éternels, il y en a partout », dit-il à Reporterre. Un de ses collègues s’amuse en voyant arriver une compagnie de CRS : « C’est la meilleure partie. » Les activistes sont nassés au bord de la voie de chemin de fer sans barrière. Lacrymogènes et charges se succèdent pour les éloigner de l’usine. La plupart parviendront à rejoindre la gare pour retourner à Lyon. Huit personnes ont été interpellées, a annoncé la préfète du Rhône. Dans un communiqué, Pierre Clousier, le directeur du site de Pierre-Bénite, promet de porter plainte contre les militants écologistes et condamne une action qui fait « courir des dangers aux salariés et aux manifestants, en raison de l’activité industrielle du site, qui est classé Seveso ».

Environ 200 personnes ont été nassées et forcées de reculer entre les grillages de l’usine, les policiers et les voies de chemin de fer.

La vague de militants estompée, des cris joyeux se font entendre. Séparés des lacrymogènes par la voie ferrée et un mur d’enceinte, des enfants ont joué toute l’après-midi au football sur le stade municipal qui fait face à l’usine. Chacun de leurs coups de crampons s’abattant sur une terre polluée.

Avant l’arrivée des CRS, les militants ont eu le temps de cadenasser l’entrée de l’usine, la taguer et y suspendre des banderoles. 

Gabriel Attal communique son calendrier de mesures prioritaires

« Dès ce printemps, nous réglerons plusieurs urgences » 

« Il n’y aura aucun temps mort,  » assure Attal

Logement, lutte contre l’insécurité, projet de loi d’orientation agricole… Gabriel a détaillé son plan d’action pour les mois à venir.

Gabriel Attal fixe le cap de son gouvernement après un mois à Matignon. A l’occasion d’un entretien fleuve avec Le Parisien, publié samedi, le premier ministre a dévoilé le calendrier des mesures et réformes à venir, promettant qu’il n’y aura « aucun temps mort pour l’action ».

« Dès ce printemps, nous réglerons plusieurs urgences », assure en préambule le chef du gouvernement. A peine arrivé à Matignon, le premier ministre a dû faire face à la colère des agriculteurs, qui ont manifesté partout dans l’Hexagone. Face à cette crise profonde, Gabriel Attal affirme que le gouvernement tiendra ses engagements en préparant le projet de loi d’orientation agricole. Celui-ci doit être présenté « autour du Salon de l’Agriculture », qui se tiendra à Paris, du 24 février au 2 mars. Le premier ministre indique, par ailleurs, qu’il recevra les représentants des agriculteurs, dès ce début de semaine.

Vers une loi « Macron 2 »

Lors de sa conférence de presse à l’Elysée, le 16 janvier dernier, Macron avait esquissé les contours d’une loi pour « la croissance, l’activité et les opportunités économiques ». Attal a confirmé que le gouvernement planche bel et bien sur ce nouveau projet de loi dit « Macron 2 » et indique qu’il sera présenté avant l’été 2024. Dans le détail, ce texte visera à poursuivre la réindustrialisation « dans l’esprit d’Industrie verte », et « simplifier un certain nombre de règles et les conditions d’accès à certaines professions » dans les secteurs tels que les syndics de copropriétés ou encore la vente de médicaments en ligne.

Gabriel Attal souhaite faire de la lutte contre le trafic de drogue l’une des priorités de son gouvernement. « Nous présenterons au mois de mars un nouveau plan Anti-Stups », a-t-il déclaré au Parisien. Ce nouveau plan aura pour objectif de « taper les dealers au porte-monnaie en donnant la possibilité de geler et de saisir les avoirs des trafiquants », indique le locataire de Matignon. En matière de sécurité, Gabriel Attal entend également présenter un plan « Vie tranquille » qui visera à établir une nouvelle stratégie de lutte contre les cambriolages.

Généraliser le service d’accès aux soins

Sur la question du logement, le gouvernement se veut ambitieux, se fixant pour objectif d’en construire pas moins de 30.000 en trois ans. « Nous présenterons […] d’ici quelques jours 20 territoires où nous simplifierons drastiquement toutes les procédures » pour la construction, a ainsi annoncé le premier ministre, rappelant que la loi sur la solidarité et le renouvellement urbain sera modifiée « d’ici l’été ».

Autre enjeu majeur pour le gouvernement : l’accès aux soins. « Dans tous les départements, cet été, il y aura un SAS, un service d’accès aux soins », a souligné Gabriel Attal. Initié en 2020, ce nouveau service prend la forme d’un numéro de téléphone. Il doit servir à orienter la population lorsque le médecin traitant du patient est indisponible. « Vous appelez le 15 et on vous oriente vers un professionnel de ville ou vers l’hôpital », résume ainsi le premier ministre.

Le Conseil d’Etat limite les possibilités de « refus d’entrée » aux frontières intérieures

Alors qu’un Malien avec titre de séjour italien blesse au coûteau trois passants à Paris-Lyon

Coups de couteau à l’aveugle
à Paris-Lyon, par un Malien

Ces fonctionnaires – inamovibles de fait – à majorité de gauche et censés conseiller le gouvernement et le Parlement – sont un cheval de Troie dans notre paysage politique. Or, les conseillers d’Etat en service ordinaire sont nommés par décret pris en conseil des ministres, sur la proposition du garde des sceaux, ministre de la justice, et quatre des cinq derniers depuis douze ans (2012) sont tous nettement marqués à gauche… Leur moyenne d’âge 48 ans et demi et c’est le grand corps le plus féminisé (77).

Les 300 membres du Conseil d’Etat – plus haute Autorité administrative en France – recrutés par concours (194 énarques), par la voie du tour extérieur (nominations « politiques « , 31, dans la mesure où le gouvernement en fait bénéficier ses réseaux) ou la procédure dite du « 70-2 », laquelle offre tous les deux ans un poste d’auditeur de première classe à un militaire de carrière – sont répartis en cinq catégories : auditeur, maître des requêtes, conseiller d’Etat, président de section et vice-président du Conseil d’Etat (président de fait). D’une part, il tranche les litiges qui opposent les citoyens, entreprises et associations aux administrations. D’autre part, il propose au Gouvernement et au Parlement des améliorations pour sécuriser les lois et réglementations, avant qu’elles ne soient votées ou entrent en vigueur. Dans le cas de la loi immigration, il a émis son avis après le vote des députés… Le Conseil d’Etat rend des avis consultatifs et, selon la constitution, ne se prononce pas sur les choix politiques du Gouvernement ou des parlementaires et ses avis n’ont aucune valeur contraignante. On observe pourtant tout le contraire et le Conseil constitutionnel fermr les yeux, ce qui est l’état naturel de Laurent Fabius, son président de 77 ans.

Le Conseil d’Etat limite les refus d’entrée de clandestins aux frontières

Voyez qui applaudit à l’avis publié par le Conseil d’Etat…

La France ne peut pas se soustraire à la règlementation européenne

Le refus d’entrée sur le territoire devra se faire dans une procédure d’admission… «C’est une victoire en ce sens où le refus d’entrée, qui était dans une zone grise, doit être soumis à la législation européenne et internationale», a affirmé Me Patrice Spinosi, avocat de l’ADDE (Association pour la défense des droits des étrangers) qui avait saisi le Conseil d’État. Assurant que le refus d’entrée devait désormais se faire dans le cadre d’une procédure de réadmission, il a promis: «nous serons très vigilants» sur l’application.

Le Conseil d’Etat est d’avis qu’«il appartient au législateur de définir» les règles applicables à l’étranger «qui a fait l’objet d’un refus d’entrée dans la perspective de sa réadmission».

Un accord de réadmission permet de faciliter l’éloignement des étrangers en limitant les formalités, mais avec un cadre légal notamment sur la rétention, les recours et la possibilité de demander l’asile. La France a signé plusieurs accords, notamment en 1997 à Chambéry avec l’Italie, par où transitent de nombreux migrants.

Le refus d’entrée s’inscrit également dans une procédure balisée mais les défenseurs des étrangers dénoncent régulièrement des manquements au droit. Il peut intervenir aux frontières intérieures depuis que la France les a rétablies en 2015 pour lutter contre le terrorisme.

La France ne peut pas se soustraire à la règlementation européenne. Dans des observations transmises au Conseil d’Etat, la Défenseure des droits avait estimé que les procédures de réadmission vers l’Italie étaient «très rares». Elle avait alerté sur plusieurs points lors des procédures de refus d’entrée: recours variable à l’interprétariat, placement dans une zone de «mise à l’abri» exiguë et inconfortable, pas d’assistance juridique… «Cette décision nous satisfait, elle met fin au régime du refus d’entrée», a affirmé à l’AFP Patrick Henriot, secrétaire général du Gisti.

L’Anafé, autre association de défense des étrangers, a estimé sur X (ex-Twitter) que la décision «met un terme à huit ans de pratiques d’enfermement illégales» et «rappelle aussi l’obligation de respecter le droit d’asile»La Cour européenne de justice (CJUE) avait déjà estimé en septembre que la France ne pouvait pas, dans tous les cas de figure, refouler à la frontière les étrangers entrés irrégulièrement sur son territoire.

«En vue de l’éloignement de l’intéressé, les normes et procédures communes prévues par la directive “retour” doivent tout de même être respectées», avait précisé la CJUE, en allusion à la directive européenne prévoyant que le ressortissant non-européen puisse «bénéficier d’un certain délai pour quitter volontairement le territoire».

Trois personnes blessées au couteau par un Malien à la gare de Paris-Lyon

Va-t-on encore accueillir longtemps des étrangers sous traitement psychiatrique?

Un Malien porteur d’un passeport italien a attaqué trois personnes à l’arme blanche ce samedi matin 3 février à la gare de Lyon à Paris, a indiqué la préfecture de police. L’assaillant, dont les motivations restent pour l’heure inconnues, a été interpellé.

Selon un bilan provisoire de la préfecture de police, l’attaque, qui a eu lieu vers 8 h, a fait un blessé grave, sans pronostic vital engagé, et deux blessés légers.

« Le suspect n’aurait pas crié durant son action », a ajouté une source policière. « Il a présenté aux policiers un permis de conduire italien », a-t-on précisé de même source.

Gérald Darmanin évoque un acte « insupportable »!

« Ce matin à la Gare de Lyon, un individu a blessé 3 personnes à l’arme blanche avant d’être interpellé. Une personne est blessée gravement. Deux autres le sont plus légèrement. Elles ont été prises en charge par les services de secours. Merci à ceux qui ont maîtrisé l’auteur de cet acte insupportable », a écrit sur X le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin.

Le trafic SNCF ralenti

« Il y a une intervention des forces de l’ordre et des secours actuellement dans le Hall 1 et 3 qui les rendent inaccessibles momentanément », a indiqué la SNCF sur X.

« Le trafic est ralenti entre Paris Gare de Lyon et Montargis et entre Paris Gare de Lyon et Montereau », a-t-elle également précisé, évoquant « un acte de malveillance »

Septembre 2013

La presse de Hollande n’assurait-elle pas que la France était appréciée de la population malienne ?

Pannier-Runacher a autorisé la purification des eaux minérales… naturelles

Borne, ex-ministre de la Transition écologique de Macron, a caché des pratiques interdites

Fin du débat
eau du robinet
vs
eau minérale

L’exécutif était au courant depuis 2021 des pratiques non conformes de Nestlé, mais a préféré alléger la réglementation en sa faveur plutôt que de saisir la justice. L’Américain n’est pas le seul à imposer ses volontés à Macron. En fait, tout commence en décembre 2020, après un signalement de fraudes au sein du groupe Sources Alma, qui produit une trentaine d’eaux en bouteille en France, dont Cristaline, « l’eau préférée des Français », vantée par Guy Roux, Rozana, recommandée par un papi sympa qui fleure bon le terroir, puis son fils, esprit sain dans un corps sain, mais aussi Saint-Yorre, Vichy Célestins ou encore l’eau de Châteldon, une eau « d’exception » qui « se fit connaître à la cour des rois de Versailles pour ses vertus digestives », selon le site internet de la marque.

Pierre Papillaud,
capable de vendre l’eau du robinet
au prix de l’eau minérale naturelle

Les bouteilles de Perrier, mais aussi de Vittel, Hépar et Contrex, ont été concernées par des traitements interdits, révèle une enquête du Monde et de Radio France.

Le gouvernement d’Elisabeth Borne savait depuis 2021 que plusieurs industriels de l’agroalimentaire ont appliqué des traitements et filtrages interdits sur leurs eaux en bouteille, révèle cette enquête publiée ce mardi 30 janvier.

Pire, le gouvernement – de la personne de l’ineffable Agnès Pannier-Runacher, aurait assoupli la réglementation pour permettre la poursuite de pratiques non conformes chez le Suisse Nestlé.

Tout commence fin 2020, quand un ancien employé de la société du groupe Sources Alma (Cristalline, Saint-Yorre…) fait un signalement à la direction générale de la concurrence, du commerce et de la répression des fraudes (DGCCRF), qui n’avait rien détecté par elle-même. L’enquête administrative qui s’ensuit révèle des pratiques « frauduleuses »dont la désinfection de l’eau à l’ozone et la « filtration de l’eau aux UV », rapporte Le Monde.

Rendez-vous avec Agnès Pannier-Runacher

Les enquêteurs découvrent surtout que le groupe Alma est loin d’être le seul à appliquer ce genre de traitements. Parmi les industriels qui achètent des filtres non autorisés figurent notamment le géant suisse Nestlé Waters (Perrier, Vittel, Hépar et Contrex).

Se sentant en danger, Nestlé contacte la ministre de l’Industrie d’alors, Agnès Pannier-Runacher, et une rencontre est organisée à Bercy à l’été 2021. Lors de cette réunion, la multinationale argue qu’elle a besoin de filtrer au maximum ses eaux à cause de nombreuses contaminations bactériennes de ses exploitations.

Nestlé demande par ailleurs au gouvernement de lui accorder la permission d’utiliser les filtres les plus puissants, avec une filtration à moins de 0,8 micron. Ce genre de filtres n’est pas autorisé pour les eaux minérales naturelles et eaux de source car elles sont normalement « microbiologiquement saines », explique un avis de 2003 de l’Agence française de sécurité sanitaire (actuelle ANSES) des aliments (Afssa, alors), dépendant du ministère de la Santé, occupé par Jean-François Mattei. Ils sont uniquement acceptés pour traiter l’eau du robinet ou les « eaux rendues potables par traitement ».

Le gouvernement ne saisit pas la justice

Les bouteilles de Perrier, mais aussi de Vittel, Hépar et Contrex, ont été concernées par des traitements interdits, révèle une enquête du Monde et de Radio France.

Le gouvernement est donc au courant dès août 2021 de la situation et des doléances de Nestlé, mais la ministre de la Santé, Brigitte Bourguignon (PS, LREM), décide de gérer la crise en interne, sans en informer la justice. Pourtant, selon l’article 40 du code de procédure pénale, tout officier public « ayant acquis la connaissance d’un crime ou d’un délit » doit immédiatement saisir le procureur de la République, rappelle Radio France. Même s’il ne saisit pas la justice, Bercy (Francis Mer) décide tout de même de saisir l’inspection générale des affaires sociales (Igas) en novembre 2021.

Il ressort de l’enquête de l’Igas un rapport accablant publié en juillet 2022 : plus d’un tiers des marques d’eaux embouteillées en France subiraient des traitements non conformes. Et 100 % des marques d’eau de Nestlé sont concernées.

Assouplir la réglementation

Dans « toutes les usines du groupe », la note souligne une « microfiltration en deçà de 0,8 micron mais aussi charbon actif et ultra-violet dont l’interdiction est absolue, ne laissant place à aucune interprétation. » Pire, l’entreprise aurait volontairement caché sa pratique aux ARS en cachant ses traitements dans des armoires électriques.

Mais malgré ce rapport de l’Igas qui confirme les pratiques de Nestlé, le gouvernement décide d’aider la multinationale suisse et en assouplissant la réglementation des autorités sanitaires concernant les eaux minérales.

De fait, en février 2023, lors d’une réunion interministérielle, l’exécutif donne le droit aux préfets de prendre des arrêtés autorisant la microfiltration en deçà de 0,8 µm, indique l’enquête du journal Le Monde et de Radio France.

Bruno Le Maire y défend cette décision auprès de la presse, en s’appuyant sur un avis de l’Agence nationale de sécurité sanitaire alimentaire nationale de 2023, qui indique qu’une filtration maximum peut être utilisée pour retenir certaines particules. Mais le directeur général de l’Anses a, quant à lui, répondu dans un courrier au gouvernement que les filtres utilisés ne devraient jamais « viser à masquer une insuffisance de qualité ».

Complémentaires santé : vers une hausse de tarifs de 10 % en 2024, selon Que Choisir

10% ajoutés aux 10% de hausse des tarifs de l’électricité

Les mutuelles s’alignent sur les énergéticiens et sur l’Etat, lequel augmente ses taxes, niant des hausses d’impôts. Aussi impactés par l’inflation, en hausse annuelle établie à + 4,9 % en 2023, selon l’Insee, les consommateurs d’énergie, de produits alimentaires, qui ont fait face à des augmentations très marquées de trois postes (produits sucrés, matières grasses et surtout produits laitiers), supérieure à 18 % en 2023, les assurés vont subir une hausse de leur complémentaire santé « de l’ordre de 10 % » en 2024, et non 8,1 % comme annoncée par la Mutualité française, selon une estimation de l’UFC Que Choisir.

Cette moyenne masque en outre « des évolutions bien plus importantes, notamment pour les retraités, puisque nous recensons des hausses de 25 % et même de 30 % », rapporte-t-elle.

Sur le fond, l’association de consommateurs dénonce notamment des frais de… gestion qui varient « énormément » entre complémentaires, qui vont de « 10 % » des cotisations collectées pour la mutuelle Pro BTP à « 28 % » pour le courtier et grossiste en assurance April (propriété du Fonds d’investissement américain KKR). Pour l’ensemble du secteur, les frais de gestion – malgré l’informatisation – restent « extrêmement élevés », de l’ordre de 20 % en moyenne des cotisations collectées, indique Que Choisir, reprenant une critique récurrente contre les complémentaires santé.

« Force est de constater que la concentration du secteur » (de 1.074 acteurs en 2011 à 664 en 2022) « ne s’est pas accompagnée d’une rationalisation, ni d’économies d’échelle au bénéfice des assurés », conclut l’association.

Pour établir son évaluation, la Mutualité a raisonné « à âge constant », sans prendre en compte le fait que des assurés basculent chaque année dans une tranche d’âge supérieure, passant dès lors à un tarif supérieur, explique Que Choisir. Si l’on prend en compte ces basculements, « en moyenne, c’est une augmentation de l’ordre de 10 % qui serait réellement subie par les consommateurs », souligne l’association.

Tandis qu’en 2023, les hausses de salaire se sont élevées à 4,5% en moyenne, les premières augmentations de 2024 s’établissent à quelque 25%… Les agriculteurs et les premiers routiers et boulangers manifestent déjà leur ras le bol.