Liste RN: Libération passe au crible la vie de chaque candidat

Le quotidien épingle Saidali Boina Hamissi pour des «propos extrêmement graves»

Saidali Boina Hamissi, 63 ans,  délégué départemental du Rassemblement National, invité dans Zakwéli
  ©Mayotte la 1ère

Le journal a épluché les déclarations passées de ce candidat RN et exhumé d’anciens propos qui pouvaient être qualifiés de sexistes ou complotistes,  parce que ce responsable du RN à Mayotte figure sur la liste de Jordan Bardella. Le HuffPost relaie l’article de Libération avec la photo de Marine Le Pen et Jordan Bardella, plutôt que celle du Mahorais, à des fins, à l’évidence, malignes.

« C’est la première fois qu’un parti métropolitain aussi important propose un mahorais directement à la candidature. » (Saidali Boina Hamissi)

Le NKVD (police politique soviétique) de la presse française reproche au responsable RN du 101e département français ses « propos extrêmement graves » notamment concernant les femmes, selon la porte-parole du gouvernement, Prisca Thévenot, qui ne manque pas d’enfoncer le clou dans la matinale de LCI ce mardi 23 avril.

« Est-ce qu’on a regardé ce candidat ? Le profil de ce candidat ? Les valeurs portées par ce candidat ? », a interrogé Prisca Thevenot, née Balasoobramanen de parents originaires de l’Ile Maurice, un état où est interdite la polygamie. Avant d’accuser Saidali Boina Hamissi d’avoir « participé à des théories du complot » ou d’avoir tenu « des propos extrêmement graves et dangereux à l’endroit des femmes, sur la soumission supposée des femmes par rapport à leur conjoint. » Mayotte, où l’islam est dominant, a toléré le mariage d’un homme avec plusieurs femmes jusqu’en 2011 quand l’âge du mariage des jeunes filles est passé de 16 à 18 ans, la répudiation a été interdite et de possibilité de faire des unions polygames, mais les situations actuelles de polygamie sont maintenues.

Thévenot pointe de surcroît « un Mahorais qui a une admiration pour Poutine » et « soutient la polygamie » de son milieu culturel…

« Vermines », « cafards », « soumission de la femme »

22 avril 2024

La ministre déléguée fait référence, sans le dire, au travail de Libération. Le quotidien a effectivement exhumé, lundi, d’anciens écrits publiés par le nouveau candidat du Rassemblement national sur sa page Facebook. Un espace relativement confidentiel avec une cinquantaine « d’amis » ou abonnés.

Le quotidien relève par exemple des publications de 2017, lorsque Saidali Boina Hamissi – déjà membre du parti de la droite nationale à l’époque – qualifiait de « vermines » ou de « cafards » les habitants d’un quartier de Mamoudzou envahi par les Comoriens voisins attirés par des services sociaux de meilleure qualité. Il relayait également un texte d’un militant local qui s’en prenait aux Comoriens, appelant les Mahorais à « éradiquer ce fléau migratoire (…) cette vermine qui nous ronge jusqu’à l’os. »

Dans un autre registre, cinq ans plus tard, le responsable du RN à Mayotte s’est fait remarquer pour sa facilité à relayer des propos complotistes, toujours selon Libé, à propos de l’épidémie de Covid-19. Et pas seulement.

Après avoir publié la vidéo du journaliste Richard Boutry, un désinformateur notoire (France TV et TV5 Monde et groupe TF1) qui parlait de «la  distanciation sociale et des gestes barrières » comme « des concepts inventés, liés au satanisme », Saidali Boina Hamissi n’a pas hésité à relayer une publication selon laquelle le « terrorisme islamique » n’existe pas, puisqu’« il s’agit de mercenaires recrutés, payés, entraînés, armés et protégés par des gouvernements occidentaux, notamment ceux des US et de la France. »

Outre des propos élogieux à l’égard de Vladimir Poutine, le nouveau candidat RN – qui devrait figurer à une place non-éligible sur la liste de Jordan Bardella – s’est également illustré en évoquant la « soumission de la femme. » Qui, selon lui, « vient naturellement lorsqu’elle se sent aimée, protégée et valorisée (sic) par son mari. » Une hérésie pour les féministes.

Guadeloupe : Darmanin assailli par un individu placé en garde à vue

L’agresseur serait le fils d’un salarié de Guadeloupe 1ère.

Un jeune homme a empoigné Gérald Darmanin, sans le blesser, jeudi près de Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) dans les locaux de la chaîne Guadeloupe 1ère, une chaîne de télévision généraliste publique française de proximité de France Télévisions. L’individu a été neutralisé aussitôt, interpellé et placé en garde à vue, a-t-on appris d’une source proche de l’enquête et de deux témoins de la scène.

Les faits se sont déroulés alors que le ministre de l’Intérieur venait enregistrer un entretien dans les locaux de cette télévision, à Baie-Mahault, au terme de son déplacement en Guadeloupe, au cours duquel il a annoncé l’instauration d’un couvre-feu à partir de 20 heures pour les mineurs à Pointe-à-Pitre, ville qualifiée de « coupe-gorge » par son maire Caraïbe Ecologie Les Verts Guadeloupe.

Un homme « d’une vingtaine d’années », selon la source proche de l’enquête, s’est approché du ministre demandant à lui parler, ont rapporté deux témoins qui ont souhaité garder l’anonymat. Le ministre lui a alors tendu la main et c’est alors que l’homme l’a empoigné vivement par le bras et les épaules avant d’être maîtrisé par les hommes de la sécurité du ministre, a décrit un des deux témoins.

Pas de commentaires de Gérald Darmanin

L’individu a été placé en garde à vue à la gendarmerie de Baie-Mahault, a déclaré la source proche du dossier, ajoutant qu’une enquête a été ouverte pour « violence sur personne dépositaire de l’autorité publique et rébellion ». « Il a voulu s’échapper et ne s’est pas laissé faire » et s’est montré « non coopératif » lors de sa garde à vue. Les tests habituels n’ont pas pu être effectués et le jeune homme a été « hospitalisé aux urgences psychiatriques » du CHU de Pointe-à-Pitre, ce vendredi soir, selon la même source.

Le ministre de l’Intérieur n’a pas été blessé

Il a ensuite enregistré comme prévu son entretien. « J’en ai discuté avec le ministre qui m’a dit que ce n’était pas trop grave et j’espère que ça finira bien pour le jeune », a dit Ary Chalus, le président de la région Guadeloupe. Interrogé sur cet épisode. Le député socialiste Christian Baptiste a pour sa part répondu : « Je ne sais pas les conditions dans lesquelles cela s’est passé, mais on ne peut pas accepter l’inacceptable, qu’un ministre puisse se faire agresser, et on peut s’interroger sur le service de sécurité ». Gérald Darmanin, lui, n’a pas souhaité s’exprimer sur cet agression.

Marine Tondelier a pris l’avion pour aller voir un arbre en Guyane

Ses justifications relèvent de l’insulte à l’intelligence

Le fromager, arbre sacré,
est l’une des limites des écologistes à la laïcité

L’intérêt de la secrétaire nationale d’Europe-Ecologie Les Verts, Marine Tondelier, pour un arbre de Cayenne en Guyane suscite de nombreuses réactions depuis quelques jours.

Sous une vidéo publiée sur X, (ex-Twitter), ce dimanche 24 mars, où elle déclare qu’elle est allée revoir chaque année un arbre symbolique du travail des écologistes guyanais, le député RN du Gard, Nicolas Meizonnet, qu’une certaine presse réduit à la qualité désobligeante d’internaute basique, épingle son bilan carbone et ses contradictions.

L’élu du Rassemblement national ressort à propos un tweet du 1er janvier 2023 dans lequel Marine Tondelier se défendait sur son mode de vie: « J’ai mes poules. Je ne prends plus l’avion. Je me chauffe à 19 degrés », avait juré par écrit il y a un an la cheffe des Verts, nommée trois semaines plus tôt.

« Je ne prends pas l’avion depuis des années »

« Evidemment qu’elle ne va pas revenir chaque année pour aller voir un arbre », ajoute même l’entourage zélé de Marine Tondelier, ce mardi 26 mars, alors qu’elle se targue aujourdhui de faire des allers et retours pour le voir « chaque année »…

Pour EELV, quand la secrétaire nationale dit qu’elle n’hésite pas à « revenir tous les ans », elle signale sa volonté « comme elle s’était engagée à son élection à la tête du parti » en décembre 2022 d’aller parler à « tous les Français et notamment ceux souvent délaissés des Outre-Mer ». Un seul arbre vaut bien tous les délaissés ultra-marins.

« C’est davantage un vœu pieux » qu’une affirmation d’y retourner chaque année, s’enferre-t-on à EELV. « Je ne prends pas l’avion depuis des années », affirme Marine Tondelier, « ni ne mange de viande depuis 15 ans. Je doute que ces messieurs qui me critiquent le fassent ». Un peu de viande rouge au barbecue lui conférerait (peut-être) un peu de cohérence.

Répétant des propos déjà tenus sur France inter dans « Questions politiques » en novembre dernier, elle ajoute:

« Dans le cadre de mes fonctions, la seule raison pour laquelle je serai amenée à le prendre, c’est pour me déplacer dans les Outre-Mer, là où les sujets environnementaux sont invisibilisés de l’Hexagone« . Au final et selon l’écologiste en chef, cet arbre de Cayenne cacherait donc la forêt des négligences environnementales des autochtones qu’on dit pourtant si proches de la nature et soucieux de sa préservation. Encore une idée préconçue démontée par la Vert…

Tacler plutôt « Macron » et « les Paris-Lille »

L’occasion pour le parti écologiste de mettre un tacle à Macron au passage. Ses partisans invitent plutôt les internautes et les oppositions à se concentrer sur « la big picture »: « Il y a encore des gens qui font des Paris-Lille en avion », insinue le parti. Ils ont omis de rappeler que « pour aller inaugurer le train de nuit Berlin-Paris, le ministre Clément Beaune a pris l’avion » (lien PaSiDupes) ou que pour faire La Rochelle-Rochefort, Gabriel Attal a eu besoin d’un Falcon pour 7 minutes… (Lien PaSiDupes) Et Béchu  ministre de la… Transition écologique (lien PaSiDupes)

Même dix tours d’un baobab ne prennent pas 10 jours, le temps qu’a passé Marine Tondelier aux Antilles pour des réunions politiques, assure le parti, avant d’ajouter: « Heureusement qu’elle a pu y aller en avion et qu’elle a pris son temps pour approfondir sa visite et sa rencontre avec les habitants ».

« Macron, lui, n’est resté que 24h en Guyane avant de rejoindre le Brésil… », fait remarquer le parti.

« Ecologie is back en Guyane »

Dans cette suite de messages publiés sur X qui contient la vidéo montrant l’arbre, la secrétaire EELV récapitule également les moments forts de sa visite aux Outre-mer.

Rencontres avec les associations locales, traversée du fleuve Kourou et entretiens sur les programmes liés à l’orpaillage légal et illégal, rendez-vous sur le thème du manque de cohérence entre les réalités locales et les politiques hexagonales…

Marine Tondelier s’est réjouie et ne regrette pas son long séjour dans le département le plus boisé de France.

« Ecologie is back en Guyane, » a-t-elle déclaré (ni français, ni créole) dans sa vidéo polémique. « Cet arbre, c’est un fromager », explique la femme politique. « Il a été planté il y a vingt ans par les copains de Guyane Écologie […] Il symbolise notre engagement écolo enraciné dans la Guyane.

La cheffe des Verts a prévu un nouveau déplacement dans les Outre-mer, à La Réunion et Mayotte cette fois-ci à la mi-avril. Elle s’y rendra en avion également, prévient d’ores et déjà son parti.

Même Anne Hidalgo n’avait pas osé justifier son empreinte carbone par le suivi d’une plante, avant d’avouer qu’elle avait fait payer aux Parisiens le coût de la surveillance de la croissance de sa fille (lien PaSiDupes).

A son tour en campagne des Européennes, Macron est en Guyane pour deux jours le 25 mars: « qu’est-ce que vous êtes venu faire en Guyane ? » : échanges tendus et indifférence de la population lors de la visite de Macron, à près de 10.000 km de Paris.

75% des Français favorables à la suppression du droit du sol

Un sondé sur deux est favorable à une extension à l’ensemble du territoire

Ce dimanche 11 février depuis Mayotte, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin a promis une « révision constitutionnelle » rendant possible la suppression du droit du sol sur cette île de l’océan Indien où, depuis janvier, une partie de la population du département français bloque les routes et la vie économique pour dénoncer l’insécurité et l’immigration illégale.

Une proposition largement soutenue par la population française d’après la nouvelle enquête « L’Opinion en direct » menée par l’institut Elabe pour BFMTV et publiée ce mercredi 14 février. 75% des Français se disent favorables à la suppression de ce droit à Mayotte, qui prévaut en France depuis le XIXe siècle, mais qui avait toutefois été restreint sur l’île en 2018.

Si la proposition est moins soutenue dans l’électorat d’extrême gauche, elle y recueille tout de même une majorité nette d’opinion favorable, que ce soit chez les électeurs LFI de Mélenchon (61%) ou chez Les Ecologistes de Marine Tondelier (68%).

Concernant l’efficacité de la mesure, les personnes interrogées se montrent légèrement plus sceptiques. 67% estiment qu’elle sera efficace pour lutter contre l’immigration clandestine et seules 55% pensent qu’elle permettra de réprimer l’insécurité. La capacité de mise en oeuvre de ses décisions laisse en effet à désirer depuis l’origine en macronie…

Une mesure qui ne pose aucun problème pour 43% des sondés

Pour de nombreux politiques de gauche, la suppression du droit du sol à Mayotte remettrait en cause les principes mêmes de la République. Une analyse qui ne convainc pas l’opinion. Pour 43% des Français, cette mesure ne pose aucun problème, et ce, malgré la modification de la Constitution et du Code Civil que cela nécessiterait. Une opinion particulièrement partagée chez les plus de 50 ans, les sympathisants LR, les électeurs de Marine Le Pen et ceux d’Eric Zemmour.

Seuls 20% – notamment les électeurs de Mélenchon – estiment que c’est un problème – bien qu’une révision constitutionnelle pour étendre le champ du référendum et d’assouplir les conditions de déclenchement du référendum d’initiative partagée, y garantir le recours à l’IVG ou pour une « nouvelle étape de la décentralisation » – car le droit du sol fait partie « des principes fondamentaux de la République Française ». Pour 36% des sondés, cette mesure n’est pas idéale mais la situation à Mayotte ne laisse pas le choix.

50% favorables à une extension à tout le territoire national

Certains refusent de donner raison au Rassemblement national. Un refus qui n’est pas partagé par les participants au sondage. 64% pensent que cela ne constitue pas une victoire idéologique du RN. Elles approuvent plutôt une « mesure pragmatique justifiée au vu de la situation » sur l’île. Seuls 35%, principalement les électeurs d’extrême gauche, y verraient une victoire idéologique de Marine Le Pen et du RN.

Ce parti, tout comme le reste de la droite, a applaudi cette annonce du ministre de l’Intérieur et lui demande même d’aller plus loin. L’opposition de droite souhaite que cette politique soit étendue à l’ensemble du territoire français, avec 50% des Français, selon le sondage. Dont 69% des sympathisants LR, 76% des électeurs de Marine Le Pen et 93% de ceux d’Eric Zemmour.

Une division qui reflète le traditionnel clivage politique entre la gauche et la droite. 59% des électeurs de LFI et 69% de ceux de Les Ecologistes plaident pour un maintien de la loi actuelle. Ils ne sont que 39% au total.

La loi permet à un enfant né en France de parents étrangers de se voir attribuer la nationalité française à ses 18 ans. A condition de résider dans l’Hexagone et d’y avoir habité pendant une période continue ou discontinue d’au moins cinq ans depuis l’âge de 11 ans.

Des couples de pays voisins viennent à Mayotte pour concevoir un enfant à naître en territoire français et à qui est automatiquement conféré la nationalité française, d’où des abus criants et des flux migratoires incontrôlés.

Ce qu’une certaine presse ne précise pas, c’est que si vous êtes âgé de 65 ans ou plus, avez un enfant ou un petit-enfant français, et que vous voulez avoir la nationalité française, vous pouvez faire une déclaration de nationalité française dès que vous avez vécu en France au moins 25 ans… 

Modèle de la Côte d’Ivoire :

Ciotti réclame la suppression du droit du sol partout en France

Pas d’exception constitutionnelle pour Mayotte

La très controversée loi immigration votée en décembre prévoyait de durcir cette règle du droit du sol – qui s’appliquerait à la majorité – est déjà problématique et obsolète en obligeant les jeunes nés de parents étrangers à manifester leur volonté d’obtenir la nationalité française entre 16 et 18 ans. La situation à Mayotte et la volonté de Macron la remettent en question.

Depuis vingt-et-un jours, Mayotte vit au rythme des blocages et des protestations pour dénoncer l’insécurité et la crise migratoire. Dimanche matin, Gérald Darmanin s’est rendu sur l’archipel, accompagné de Marie Guévenoux, ministre des Outre-mer. Le ministre de l’Intérieur a annoncé que l’exécutif mettra fin au droit du sol dans le département le plus pauvre de France. « Il ne sera plus possible de devenir français si on n’est pas soi-même enfant de parent français », a-t-il déclaré.

Les politiques n’ont pas tardé à réagir, à l’instar d’Eric Ciotti. Sur X, le président du parti Les Républicains a déploré la mesure annoncée : « Ce qui se passe à Mayotte risque de toucher demain la France métropolitaine ». Pour le député des Alpes-Maritimes, « partout sur le territoire national, nous devons supprimer le droit du sol ! » Dans une autre publication, il pointe du doigt les décisions prises par le gouvernement depuis 2017 et l’arrivée de Macron au Palais de l’Elysée.

Député et porte-parole du Rassemblement national, Sébastien Chenu a salué l’annonce, sur Europe 1 : « C’est beaucoup de temps perdu pour en arriver à cette conclusion que supprimer le droit du sol, non seulement à Mayotte mais partout en France, est non seulement nécessaire mais possible ».

Une annonce « extrêmement dangereuse »

A gauche, le Parti socialiste s’opposera à la suppression du droit du sol à Mayotte. « Est-ce que la révision constitutionnelle du droit du sol va changer quoi que ce soit à la situation à Mayotte ? Je ne le crois pas », a déclaré Boris Vallaud, sur France 3.

Tête de liste des Ecologistes pour les européennes, Marie Toussaint considère que « mettre fin au droit du sol à Mayotte ne résoudra pas les difficultés du territoire, mais cela vient abîmer notre République. La démolition de nos valeurs par un président de la République qui devance l’extrême droite est un recul terrible ».

Président de la Ligue des droits de l’Homme (LDH), Patrick Baudouin alerte sur cette annonce gouvernementale, selon les informations de franceinfo : « C’est vraiment un élément fondamental de distinction par rapport au droit du sang. Ensuite, cette mesure annoncée par monsieur Darmanin créée une inégalité très forte entre des territoires ou départements  en l’espèce Mayotte  qui est un département français ». Le dirigeant de la LDH estime que la « France a délaissé Mayotte pendant des années ». « Les aides ont été insuffisantes. Aujourd’hui, prendre une mesure purement discriminatoire et répressive ne résoudra pas totalement le problème. (…) Parmi les autres solutions, ne pas être toujours sur le registre répressif mais aussi sur le registre social », a-t-il précisé.

Après 21 jours de crise, les Mahorais sont satisfaits. Les collectifs citoyens ont appelé à la levée des barrages mercredi, à la suite des engagements écrits du gouvernement, rapporte Mayotte la 1ère.

«La fin du droit du sol» à Mayotte annoncée par Gérald Darmanin

Le gouvernement annonce une révision de la Constitution

En déplacement dans le département ultra-marin ce dimanche, le ministre de l’Intérieur devra s’appuyer sur une révision de la Constitution.

«Nous allons inscrire la fin du droit du sol à Mayotte  En arrivant sur l’île dans l’océan Indien, ce dimanche, Gérald Darmanin a fait cette annonce attendue. «Il ne sera plus possible de devenir français si on n’est pas enfant de [deux] parents français, nous couperons l’attractivité qu’il y a dans l’archipel mahorais» , a déclaré le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, dès son arrivée sur le tarmac dimanche matin. Le locataire de la place Beauvau a précisé qu’il a été chargé de cette annonce par «le président de la République».

Le ministre de l’Intérieur est accompagné de la nouvelle ministre déléguée aux Outre-mer, Marie Guévenoux. Ils sont venus préparer l’opération Wuambushu 2, contre la délinquance et l’immigration illégale.

Fin des visas territorialisés

Macron était en déplacement à Mayotte, le 26 mars 2017

«C’est une mesure forte, nette, radicale qui sera évidemment circonscrite à l’archipel de Mayotte», a précisé Gérald Darmanin, qui ne veut pas l’étendre à d’autres territoires français. Cette annonce est aussi synonyme de fin des visas territorialisés puisqu’il n’y «aura plus la possibilité d’être Français lorsqu’on vient à Mayotte de façon régulière ou irrégulière». « (les visas territorialisés) n’ont plus lieu d’être», assure le ministre de l’Intérieur.

Cette annonce ne constitue pas une surprise. Jeudi 1er février, en marge d’un événement consacré aux Outre-mer, Gérald Darmanin avait affirmé «que le droit du sol et du sang» n’était «pas le même à Mayotte que sur le reste du territoire national» et qu’un changement constitutionnel pourrait «donner à Mayotte un sujet, de façon sécurisée, d’extraterritorialité».

Depuis la loi asile et immigration de 2018, le droit du sol est déjà durci à Mayotte pour faire face à la très forte immigration clandestine en provenance des Comores voisines. Il est exigé pour les enfants nés à Mayotte que l’un de ses parents ait, au jour de la naissance, été présent de manière régulière sur le territoire national depuis plus de trois mois. Ailleurs en France, aucun délai de résidence n’est exigé.

Barrages routiers contre l’insécurité et l’immigration incontrôlée

Le département français (2009) dans l’Océan indien, déjà touché par une crise aiguë de l’eau, est paralysé depuis le 22 janvier par des barrages routiers installés par des «collectifs citoyens» pour protester contre l’insécurité et l’immigration incontrôlée.

Ils demandent l’expulsion de « réfugiés » originaires d’Afrique des Grands lacs, installés dans un camp de fortune autour du stade de Cavani, à Mamoudzou, et réclament la fin des actes de délinquance et des affrontements.

Lancée au printemps 2023, l’opération contestée Wuambushu, rideau de fer maritime, destinée à lutter contre la criminalité, l’immigration illégale et l’habitat insalubre à Mayotte, visait notamment à tarir le flux des arrivées de migrants des Comores voisines et à détruire les bangas (cases) insalubres organisés en bidonville, de plus en plus nombreux.

Seule dans l’archipel des Comores, au nord-ouest de Madagascar et face au Mozambique, l’île de Mayotte est française depuis 1841 et a renouvelé en 1976 son attachement à la France, tandis que le reste des Comores a voté pour son indépendance et que l’Etat Comorien revendique toujours la souveraineté sur Mayotte, et que ses ressortissants pénètrent à Mayotte clandestinement pour coloniser le département et pour les avantages sociaux offerts par la solidarité métropolitaine et bien que sept Mahorais sur dix soient au chômage. Plus de 50 % des résidents du département sont des étrangers.

Quand Darmanin prenait Le Pen, le père, pour un âne :

La suite du gouvernement Attal n’est pas indispensable

Les subalternes sont toujours en attente depuis… trois semaines

Les seize, aux coudes à coudes, lors du premier conseil des ministres après
le changement de gouvernement, « le plus resserré de l’Histoire »,
vanté par l’Elysée à Paris,
le 12 janvier 2024…

Les prochains nommés seront le tiers-état de l’exécutif, sous l’aristocrate Gabriel Attal de Couriss et le prélat de Bercy.

Le « noyau dur gouvernemental » de 14 ministres constitué trois jours après la désignation du benjamin à Matignon, le 11 janvier, devrait finir par être complété par autant de ministres délégués et de secrétaires d’Etat. Ces choix sont un exercice contre nature pour l’indécis Macron qui se suffit d’ailleurs à lui-même, mais pourrait avoir besoin de boucs émissaires. Certes il faut respecter les équilibres politiques entre les partis de la majorité (Renaissance, MoDem et Horizons), la parité homme-femme et régionaux, mais le supplice vécu par les futurs impétrants aux dents longues, n’est rien face à l’errance du pouvoir. Notamment sans ministres des Transports, ni du Logement…

Pour l’heure, le mystère reste entier et insoutenable ce suspens inédit qui s’éternise et commence à gripper la machine gouvernementale autant qu’elle exaspère les hommes et femmes politiques et les conseillers ministériels. Difficile d’asséner que le gouvernement est au travail quand 50% sont sans emploi et que les dossiers à « regarder » sont bel et bien « sur la table ».

Une ambiance de campagne électorale

« Vingt jours de salaire en moins quand on a un loyer à Paris ce n’est pas évident. Ce sont des vacances forcées », gémit l’un de ces prébendiers, pourtant habitué aux « incertitudes » des changements de gouvernements, tous les deux ans, et remaniements, « tous les six mois ». Quatre conseils des ministres en janvier, mais quand ça chante à Macron, les 12, 17, 24 et 29.

Après le départ d’Elisabeth Borne, ministres et collaborateurs ont géré – en télé-travail ? – les affaires courantes, mais depuis les premières nominations, ils ne touchent plus de salaire et ne peuvent plus officiellement revenir dans les ministères. Certains membres de cabinet ont déjà changé de trottoir, comme Benjamin Rosmini, ancien conseiller presse de l’ex-ministre du Travail, Olivier Dussopt, parti rejoindre l’équipe de la nouvelle ministre de la Culture, Rachida Dati.

D’autres, qui se conçoivent en fonctionnaires, restent en contact avec leurs anciens collègues « pour préparer la suite ». « C’est un peu une ambiance de campagne électorale. On n’est pas sûrs de gagner (un retour au gouvernement), mais des groupes se réunissent pour prévoir ce qu’on ferait si on était maintenus », selon un autre conseiller.

Ministères XXL

La situation reste évidemment aussi compliquée pour les ministres en poste avec des portefeuilles XXL, telle Amélie Oudéa-Castéra, qui est dépassée par l’Education nationale, la Jeunesse, les Sports, les Jeux olympiques et paralympiques, et qui enchaîne donc bourdes, faux pas et mensonges au point que Gabriel Attal voudrait s’en débarrasser au contraire de Macron. Christophe Béchu lui aussi est en surchauffe, qui cumule la Transition écologique et la Cohésion des territoires, tandis que les Transports et le Logement ne sont pas pourvus, pas plus que la Ville. Idem pour Bruno Le Maire, ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique. Mais le surhomme, c’est Catherine Vautrin qui croule sous le Travail, les Solidarités et la Santé, soit le boulot précédent de trois ministres de plein exercice (Brigitte Bourguignon, Olivier Dussopt et Damien Abad). Quant à l’Outre-Mer, cinquième roue fu carrosse jupitérien, il est victime du réchauffement climatique et englouti par la montée des eaux.

Le laboratoire danois Novo Nordisk va investir plus de deux milliards d’euros sur son site de Chartres

Ni relocalisation, ni création d’entreprise francaises: Macron fait de la récup’

Macron fait le déplacement à ce jeudi à Chartres pour un investissement de plus de deux milliards d’euros du danois Novo Nordisk dans la production de médicaments pour le diabète et l’obésité. Ce que la presse aux ordres appelle un nouvel (?) ajout à la « réindustrialisation du pays« , mais par un état européen. 500 nouveaux emplois vont être créés par le laboratoire danois qui devient ainsi le premier employeur privé de l’Eure-et-Loire. Youpie !…

Novo Nordisk va étendre à des traitements contre l’obésité la production du site de Chartres, spécialisée aujourd’hui dans les cartouches et flacons d’insuline.

Après le lancement par le taïwanais ProLogium d’un plan de fabrication de batteries électriques en mai pour 2026 à Dunkerque – 6,7 milliards d’euros d’investissements étrangers – Macron, accompagné des ministres de la Santé Aurélien Rousseau et de l’Industrie Roland Lescure, est attendu ce jeudi à 16h00 sur le site de Novo Nordisk à Chartres, pour se féliciter de cet investissement danois, à défaut d’annonce d’un investissement français équivalent (ou même moitié moindre) au Danemark…

La superficie de l’usine de Chartres va être doublée

Le laboratoire Novo Nordisk va doubler la superficie de son usine de Chartres à 230.000 m2 et créer « plus de 500 nouveaux emplois », qui s’ajouteront aux 1.600 déjà existants. Le chantier a débuté et le projet devrait être finalisé en 2028. Le site de production de Novo Nordisk à Chartres date de 1961 et emploie aujourd’hui quelque 1.600 personnes -, ce qui en fait le premier employeur privé du département. Les cartouches et flacons d’insuline et les traitements agissant sur l’obésité sont en forte demande mondiale et ne devraient pas subir les contre-coups de la conjoncture de fin d’épidémie de Covid-19, comme avec le Suédois Recipharm à Monts. Lien PaSiDupes

Ces médicaments appartiennent à la classe des analogues du GLP-1, une hormone qui a des actions sur le pancréas pour favoriser la sécrétion d’insuline dans le cas du diabète, mais qui agit aussi sur le système digestif et nerveux central, en réfrénant l’appétit et en combattant l’obésité.

Rien qu’en 2023, Novo Nordisk dit avoir investi 10 milliards d’euros sur l’ensemble de son outil de production à travers le monde, en incluant l’usine « stratégique » de Chartres d’où sortent des traitements pris par plus de 10 millions de diabétiques dans le monde chaque jour. En janvier, le groupe y avait déjà annoncé un investissement de 130 millions d’euros pour tripler la capacité d’assemblage et de conditionnement de stylos injecteurs d’insuline, promettant une centaine de recrutements. Des emplois à qualification faible, qui peuvent séduire a la fois des Français répugnant à accepter des métiers en tension, et des migrants en situation irrégulière, au risque qu’ils entrent en compétition.

L’obésité, une opportunité de taille pour les acteurs pharmaceutiques

L’obésité représente un enjeu sociétal et une opportunité de poids pour les acteurs pharmaceutiques les plus avancés dans ce domaine. « Elle ne se résume pas à manger trop et ne pas bouger assez. Cela devient au cours du temps une vraie maladie chronique avec des résistances à la perte de poids », explique Karine Clément, professeure en nutrition à l’hôpital parisien de la Pitié-Salpétrière.

Novo Nordisk est devenue première capitalisation boursière européenne devant le géant du luxe LVMH depuis septembre, grâce au succès de ses produits dérivés utilisés contre cette maladie difficile à soigner. Il va aussi contribuer à la « bataille du commerce extérieur », car 90 à 95% de sa production est exportée, souligne l’Elysée, sans embarras face à la domination scientifique et commerciale suédoise. La France n’a plus connu d’excédent commercial pour les échanges de biens depuis 2002 et le déficit s’établissait à 54 milliards d’euros sur le premier semestre 2023. Le médicament précurseur de Novo Nordisk dans l’obésité (« Wegovy ») est commercialisé aux Etats-Unis, au Danemark, en Norvège, au Royaume-Uni et depuis peu en Suisse. Le laboratoire compte demander sa certification en France en 2024. L’apport suédois va permettre à Macron de bercer les Français d’illusions sur le dynamisme de son action.

« Un investissement nouveau ne change pas la donne »

Macron, qui traite les entrepreneurs français d’endormus et les appelle à se réveiller (lien PaSiDupes), soigne en revanche ses contacts avec les PDG des grandes compagnies internationales, engrangeant ainsi une victoire dans la bataille de « l’attractivité » sur l’échiquier européen au détriment de LVMH…

Si sa politique ne profite pas aux entreprises françaises, Macron n’a pas non plus de quoi être triomphant à l’internationnal : le groupe pharmaceutique américain Eli Lilly vient en effet d’annoncer un investissement de 2,3 milliards d’euros en Allemagne pour élargir sa production de médicaments contre le diabète.

Le chemin reste donc sinueux et long dans un contexte international agité et un environnement national qu’il n’a pas libéré, pour des motifs idéologiques, de ses contraintes. « Ce n’est pas en faisant d’un investissement nouveau un événement médiatique que cela change la donne », lance Frédéric Bizard, spécialiste des questions de santé et professeur d’économie affilié à l’ESCP Europe. Le frein principal aux investissements étrangers en France reste « l’écosystème administratif et réglementaire » de la filière du médicament, selon lui. Pour Patrick Biecheler, associé de la société de conseil Bain and Company, ces traitements pourraient néanmoins être étendus à d’autres maladies comme le foie gras et Alzheimer et offrent donc de multiples « perspectives de croissance ».

Diabète : l’Outre-mer bien plus touché que la métropole

Selon une étude publiée mi-novembre par Santé Publique France, les principaux départements d’outre-mer sont bien plus touchés par le diabète que la métropole. Cette étude estime que 12,0% des Guadeloupéens, 11,5% des Martiniquais, 11,6% des Guyanais et 13,6% des Réunionnais sont diabétiques – de type 1 ou type 2, le plus fréquent, confondus, à comparer avec une proportion de 5,7% en métropole. Cette proportion élevée de diabétiques n’est pas une surprise car elle va dans le sens d’observations déjà faites sur la population d’outre-mer. Cette situation pourrait être due à des « mécanismes physiopathologiques spécifiques du diabète de type 2 dans ces territoires », avancent les auteurs de l’étude. Ces mécanismes pourraient favoriser un risque de diabète chez un individu au poids relativement peu élevé, ce qui n’est pas le cas chez les habitants d’autres régions comme en métropole. Les auteurs pointent par ailleurs le manque de suivi médical des habitants d’outremer, que ce soient des niveaux de glycémie mal contrôlés ou, une fois le diabète déclaré, un traitement absent ou inadéquat.

Hidalgo à Tahiti : le PNF s’est saisie de la plainte de l’association AC ! et de Sylvain Maillard

Une plainte pour détournement de fonds publics par la maire NUPES de Paris

La maire de Paris est visée par une plainte pour détournement de fonds publics, après son voyage à Tahiti.
La maire de Paris lors de
son voyage à Tahiti mêlant inspection et visite familiale 

Si le Parquet National Financier n’a, pour l’heure, ouvert aucune enquête à l’encontre de la maire de Paris, le juge financier s’est saisi de la plainte de l’association AC !, anti-corruption.

Le Parquet national financier (PNF) a confirmé qu’il analyse le signalement à la procureure de la République par Sylvain Maillard, le patron de la fédération de Paris de Renaissance, mercredi 22 novembre, et la plainte de AC!, association anticorruption, par l’intermédiaire du parquet de Paris, à propos du voyage de la maire de Paris, Anne Hidalgo, en octobre en Polynésie, au prétexte d’une inspection des installations pour les JO de Paris 2024. Aucune enquête n’est toutefois ouverte à ce stade concernant ce voyage, qui a scandalisé les oppositions parisiennes. « On ne part pas en vacances sur le dos du contribuable quand on est en déplacement professionnel », a taclé Sylvain Maillard.

Qui a payé le déplacement du conjoint de la maire ?

De son côté, l’association AC !! Anti-Corruption avait porté plainte le 14 novembre contre X pour détournement de fonds publics. Sa plainte questionne le « but affiché » du déplacement, qui était de « vérifier les installations de surf, dans le cadre des JO 2024 » qui se tiendront du 26 juillet au 11 août.

Selon l’association, la maire de Paris en « a profité pour rendre visite à sa fille, qui vit sur une île proche de Tahiti ». Elle était accompagnée de deux adjoints, mais aussi de son conjoint, souligne la plainte. « Immédiatement se pose la question de savoir qui a payé le déplacement », soulève l’association.

Selon la Ville de Paris, les frais de transport de la délégation parisienne, composée de six personnes (trois élus et trois collaborateurs) se sont élevés à 40.955 euros, et les frais d’hébergement et de restauration à 18.545 euros.

« Régulier sur le plan déontologique »

La mairie a indiqué le 15 novembre qu’elle se tient « à la disposition de la justice pour fournir tous les éléments nécessaires à la manifestation de la vérité », qui « permettront de démontrer une accusation sans le moindre fondement ».

Le 10 novembre, la commission de la déontologie de la Ville de Paris avait qualifié le déplacement de « régulier sur le plan déontologique ». La commission a « considéré qu’Anne Hidalgo a réalisé un déplacement à titre professionnel en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie financé par la collectivité parisienne du 16 au 21 octobre 2023 matin, ainsi qu’un voyage à titre privé du 21 octobre après-midi au 5 novembre 2023 pris en charge sur ses deniers personnels ».

Autre chose…

Voyage à Tahiti : Hidalgo blanchie par la Commission de déontologie de… la Ville de Paris

Le beau-père de sa fille était aussi du voyage d’inspection, apprend-on

Hidalgo a reçu une délégation de la Polynésie française en sa mairie, le 8 juillet 2023.
On croit reconnaître sa fille à droite, Elsa Jantet-Hidalgo, en rouge,
en visite à Paris
à bon compte ?
Orthographe dans son jus

Le voyage de la maire Hidalgo, en grand équipage, n’a pas contrevenu aux règles, assure la Commission de déontologie de la Ville de Paris nommée par Anne Hidalgo, alors que la polémique enfle sur son séjour de trois semaines en Polynésie française et en Nouvelle-Calédonie – avec son équipe de cinq collaborateurs et son actuel mari, Jean-Marc Germain. Dans un avis, libre et indépendant, rendu dans la soirée du jeudi 9 novembre, la Commission blanchit les grands voyageurs producteurs de CO2. Ses accompagnateurs ont-ils rendu un rapport d’activité complémentaire de la visite de Tony Estanguet, deux mois plus tôt? Fait-il apparaître des manques dans celui du président du comité d’organisation des Jeux olympiques de Paris 2024, et de ses

Le festival de l’orthographe continue dans le service public

Alors que la polémique enfle sur le séjour en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie française d’Anne Hidalgo et de son équipe, la Commission de déontologie de la Ville de Paris estime dans un avis, rendu dans la soirée du jeudi 9 novembre, que le voyage de l’édile n’a pas contrevenu aux règles.

La visite privée d’Anne Hidalgo aux antipodes ne pose aucun problème aux yeux de la Commission de déontologie de la Ville de Paris (CDVP). Saisie par l’élue, elle lui a remis son avis dans la soirée du jeudi 9 novembre. En cause, la visite privée effectuée par Anne Hidalgo à l’occasion de son déplacement en Polynésie française du 16 octobre au 5 novembre et en Nouvelle-Calédonie, huit jours de plus. En compagnie de son mari Jean-Marc Germain, l’élue s’est rendue auprès de sa fille – dont on dit qu’elle est en froid avec sa mère – et de son gendre, récemment muté sur une île située à 45 minutes de Papeete, comme l’a révélé Le Parisien. Une visite privée qui a fait scandale dans les rangs de l’opposition et de certains media. Rien à signaler pourtant du point de vue de la CDVP, l’édile ayant pris en charge ses frais l’aller/retour vers l’île du sud, puis son vol pour Paris, assure-t-elle, sans qu’on sache si elle a régularisé sa situation sous la contrainte, quand sa mauvaise manière a été rendue publique.

Adoption du code de déontologie : une première en France

Anne Hidalgo a fait de la déontologie et de la transparence de la vie publique un acte fort de sa première année de mandature. Le Conseil de Paris a adopté, en octobre dernier, un code déontologique qui se fonde sur cinq valeurs essentielles : l’intérêt public, la probité, l’impartialité, l’indépendance et l’exemplarité.

Paris est la première collectivité de France à avoir adopté un tel code. Une démarche volontariste, saluée par la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique (HATVP), qui s’était même dite à l’automne « favorable à ce que la pratique de tels codes se développe dans l’ensemble des collectivités publiques ». Même si il doit être malmené : il est fait pour être contourné réglementairement ?

La composition de cette respectable commission de déontologie est la suivante :

Pour veiller à l’application de ce code, Anne Hidalgo a souhaité mettre en place une commission de déontologie, composée de personnalités à l’indépendance et aux parcours indiscutables : un professeur des Universités, trois membres des juridictions administrative, judiciaire et financière, et un membre de la société civile compétent en matière de déontologie.

Anne Hidalgo a nommé officiellement les membres de la commission de déontologie qui veillera, en toute indépendance, à l’application du code de déontologie du Conseil de Paris. Elle étudiera notamment leurs déclarations d’intérêt et de patrimoine.

  • Yves Charpenel, 72 ans, premier avocat général près la Cour de Cassation, qui exercera la présidence de la commission (également auteur spécialisé : Rapport mondial sur l’exploitation sexuelle: la prostitution au coeur du crime organisé) ;
  • Jean-Pierre Bayle, 76 ans, ex-sénateur socialiste, président de chambre à la Cour des Comptes ;
  • Suzanne Von Coester, directrice des affaires juridiques de l’AP-HP, maître des requêtes au Conseil d’Etat ;
  • Pascal Beauvais, professeur à l’Université de Paris Ouest Nanterre, agrégé de droit privé et sciences criminelles et directeur de l’Institut d’études judiciaires de la Sorbonne (foyer du wokisme) et membre du Conseil national des Universités ;
  • Roselyne Bachelot, 76 ans, ancienne ministre et membre de la Commission sur la rénovation et la déontologie de la vie publique présidée par Lionel Jospin.

Voilà qui va réconcilier les Parisiens avec la magistrature… A nouveau, on note de surcroît l’implication d’une comique et chroniqueuse de presse, mais aussi du Conseil d’Etat !

« Tout semble converger vers un voyage alibi », dénonçait David Alphand, élu municipal d’opposition (LR)

Cet élu municipal d’opposition (LR) était déjà fort remonté en attendant, sans illusions, l’avis de la commission de déontologie de la Ville pour savoir si des poursuites pénales pour détournement de fonds publics pourraient être lancées.

Le fait qu’Anne Hidalgo n’a pas visité le site de surf à Teahupo’o, prétextant un report à cause de tensions sociales, connues de longue date, est aussi un des points qui interroge sur la légitimité d’un tel déplacement, qui a coûté presque 60.000 euros à la Ville, et interpelle sur l’objectivité et la complaisance de la Commission.

« La question centrale est celle d’un potentiel détournement de fonds publics pour ce voyage en Polynésie, de savoir si madame Hidalgo a été en dehors des clous, gronde David Alphand, vice-président délégué du groupe d’opposition Changer Paris et conseiller LR du 16e arrondissement. « On va de révélation en révélation. Tous les soirs, comme dans Les 1.001 et nuits, il y a une nouvelle petite histoire. On attend d’avoir épuisé le stock pour agir en conséquence ».

Loin d’éteindre l’incendie provoqué par le déplacement en Nouvelle-Calédonie et à Tahiti d’une délégation de six personnes, dont Anne Hidalgo et ses deux adjoints aux Sports et aux Outre-mer, Pierre Rabadan et Jacques Martial, le communiqué de la Ville sorti hier soir semble même avoir soufflé sur des cendres toujours brûlantes. Que faisait Jean-Marc Germain là-bas ? Il est chargé de mission à… l’Insee ! Bercy lui a-t-il accordé un ordre de mission ?

« Il n’y a pas de problèmes particuliers, souffle Pierre Rabadan, agacé par la publicité faite à ce voyage dans le Pacifique sud, et interrogé ce mardi par 20 Minutes. Il existe beaucoup de déplacements de ce type qu’on ne nous demande pas de justifier. Mais à chaque fois que c’est le cas, nous les justifions. Ici, c’est juste une manipulation politique. Certains s’en font l’écho pour créer la polémique. Mais c’est la société actuelle, on part de pas grand-chose, où tout a été fait dans les règles, et on en fait une polémique ». Pourtant, certains points font débat, notamment sa visite, finalement reportée et annulée, sur le site de Teahupo’o où se dérouleront les épreuves de surf lors des JO-2024. Pris la main dans le pot de crème solaire, veut-il dire que « beaucoup de déplacements de ce type » mériteraient une justification et feraient polémique ?

Manque de transparence : quand c’est flou, il y a un loup ?

Si dans le communiqué publié hier soir, la mairie de Paris détaille longuement le contenu des journées sur place, et donne des précisions sur le coût total du voyage, se pose toujours la question de la transparence : pourquoi Anne Hidalgo n’avait-elle pas avisé officiellement les Parisiens, en amont, sur un tel voyage, ni posté un seul tweet durant les six jours en Nouvelle-Calédonie et à Tahiti, elle qui use régulièrement de ce réseau social pour sa communication ?

« Le communiqué fait les fonds de tiroir et essaie de replâtrer ce qui peut être replâtré concernant le storytelling de son déplacement. Mais en réalité, il ne répond pas du tout aux questions de fond : la principale est de savoir s’il y a eu détournement des moyens et de l’argent de la ville de Paris », souligne David Alphand, conseiller municipal de l’opposition, en rappelant qu’il n’y a « aucune transparence sur l’agenda de la maire de Paris ».

L’Andalouse recherche les pays chauds… Anne Hidalgo, accompagnée de ses deux adjoints, et de trois collaborateurs (mais pas que ! ) aurait travaillé selon le communiqué publié lundi, sur trois dossiers : « la Nuit blanche, manifestation culturelle qui sera placée en 2024 « sous le symbole des Outre-mer » ; « l’urgence climatique », Anne Hidalgo « ayant proposé aux maires de Nouvelle-Calédonie et de Polynésie de se joindre à la délégation de l’Association internationale des Maires Francophones (AIMF), qu’elle conduira en tant que présidente lors de la COP28 à Dubaï » (du 30 novembre 2023 au 12 décembre 2023) ; et les Jeux olympiques, dont l’épreuve de surf doit se tenir sur le site de Teahupo’o à Tahiti ». La mairie de Paris ne l’aura pas vue beaucoup en novembre…

Mission visite du site de surf dans le lagon de Teahupo’o, non effectuée

lLagon de Teahupo’o

Nouveau hic sur ce dernier point : Anne Hidalgo n’a finalement pas visité le site de surf. La raison ? Un report de dernière minute du 21 au 22 octobre de ce déplacement, pour cause de fronde sociale forte sur le site, d’après Pierre Rabadan. A Tahiti, la colère gronde depuis plusieurs semaines à propos de la construction d’une tour en aluminium de 14 mètres de haut dans le lagon de Teahupo’o. Elle doit accueillir juges et media lors des épreuves de surf en juillet 2024 mais menace selon les citoyens – écologistes ou non – mobilisés depuis début octobre, la faune et la flore locales, notamment les coraux.

Or, le 22 octobre, Anne Hidalgo devait prendre un avion pour rejoindre sa fille sur une île de Tahiti, et commencer ses vacances privées. Vendredi, la mairie de Paris a assuré au Parisien, que, sur la visite du 22 octobre, il avait été décidé « d’un commun accord avec les autorités locales pour ne pas raviver les tensions », que la maire de Paris ne s’y rendrait pas, et qu’elle serait représentée par son adjoint aux Sports, Pierre Rabadan. L’opposition municipale ne manque pas de souligner la sottise de cet acte manqué.

« Au moment où elle arrive quasiment devant la plage, elle rebrousse chemin car ça ne l’intéresse plus. La défense des coraux n’est même pas un argument pour elle car le dimanche elle a autre chose à faire », s’indigne l’élu LR, « sachant que des vérifications avaient déjà été menées sur ce site il y a deux mois avec la visite de Tony Estanguet, du Cojop et de la ministre des Sports sur place ». « Tout semble converger vers un voyage alibi », ajoute-t-il. Bientôt, tous les acteurs politiques seront passés jeter un coup d’oeil, conscience écologiste oblige ?

Un bilan carbone et comptable affligeant

Pour se dédouaner, la maire de Paris a pourtant annoncé dans son communiqué de lundi qu’elle a saisi la commission de déontologie. « Nous avons donné des explications très transparentes et claires. Il n’y a pas vocation à faire plus que ça. Que des partis politiques le manipulent c’est une chose, mais que les médias continuent là-dessus, ça n’a pas de sens », du point de vue – pas très extérieur – Pierre Rabadan. Et pourtant, l’opposition ne comprend pas « pourquoi l’avis du déontologue ne figurait pas avec le communiqué d’hier, si madame Hidalgo l’a saisi quand elle préparait son voyage il y a plusieurs semaines »…

De même, elle souligne, par la voix de David Alphand, « que la solution la plus sobre au niveau bilan carbone, c’est la visioconférence ! Avoir des échanges avec les autorités municipales et le président de Polynésie peut parfaitement se faire par visio ». Puisqu’elle n’a donc même pas visité le site des épreuves de surf, l’argument est implacable…

« En matière de comptabilité publique, rien ne justifie qu’elle ne prenne à sa charge que le montant du billet retour. Pour nous, c’est un aveu de culpabilité », conclut l’élu LR du 16e arrondissement, pas près de lâcher sur un collier de fleurs à presque 60.000 euros. Voilà qui nous promet une chaude ambiance au prochain conseil de Paris, la semaine prochaine. Mais il est vrai que l’amère Hidalgo est en fin de règne : ambiance décadente « fin de siècle ».

Philippe Caverivière a mis à jour ses connaissances:

A Tahiti, la maire de Paris n’a pas visité le site de surf des JO de 2024 par lequel elle justifiait son voyage

La maire et les JO contestés par les outre-marins verts, ses « alliés »

Depuis maintenant deux semaines, Anne Hidalgo est en déplacement au cœur du Pacifique. Après avoir fait un tour en Nouvelle-Calédonie, la maire de Paris s’est rendue en Polynésie française pour constater l’avancement des nouvelles infrastructures qui accueilleront les épreuves de surf aux Jeux olympiques de Paris 2024. Seulement, la visite du site de Teahupoo à Tahiti n’a pas pu avoir lieu exactement comme prévu. Lien PaSiDupes

L’Anne Hidalgo n’a pas pu se rendre à Teahupoo, révèle Le Parisien, « au vu du climat de tension » qui règne sur la côte sud-ouest de Tahiti. En effet, la construction d’une tour d’arbitrage en aluminium pour l’épreuve de surf des JO provoque une forte houle chez les locaux. Depuis mi-octobre, plusieurs manifestations se multiplient, associations et riverains dénonçant une infrastructure qui pourrait dégrader, selon eux, les fonds marins et nuire à la biodiversité de Teahupoo. Ne sentez-vous pas un vent mauvais écologiste ?

Des vacances « à titre privé »

D’un « commun accord avec les autorités locales », c’est donc l’adjoint au sport, Pierre Rabadan, qui a représenté Anne Hidalgo pour assister à l’entraînement de l’équipe de surf australienne, afin d’éviter « que la présence de la maire de Paris ne suscite des tensions locales », comme à Paris. Un sérieux revers pour les équipes municipales, qui avouent maintenant que la « visite de ce site n’était qu’une étape, pas le but ultime ». 

Malaise: l’entourage de l’édile a commencé par assurer jeudi auprès de France Inter qu’Anne Hidalgo avait bel et bien visité le site olympique de surf…De quoi plomber un peu plus l’image de la maire de Paris.

A l’annonce de son déplacement, l’opposition à la majorité NUPES à la mairie de Paris avait soulevé la question de l’empreinte carbone d’Anne Hidalgo et de son escorte, lui reprochant de prendre un vol long-courrier alors même que l’édile se dit « profondément écologiste ». Une polémique qui n’a fait que se renforcer lorsque la presse – mais ni Le Monde, ni Liberation, a dévoilé l’absence d’Anne Hidalgo sur le site de l’épreuve de surf. « Tout prouve que ce déplacement dans le Pacifique sud est un voyage alibi », tonne David Alphand, vice-président du groupe Changer Paris, dirigé par Rachida Dati, rappelant le passage, avant elle, du président des JO de Paris, Tony Estanguet, et de la ministre des sports, Amélie Oudéa-Castéra, il y a seulement deux mois. Que n’a-t-elle alors profité de leur avion pour sauver la planète?…

Il se murmure que ce déplacement inutile, aux frais du contribuable parisien, est en vérité motivé par un petit coucou à sa fille qui vit dans cet hémisphère… Elsa Jantet-Hidalgo 35 ans, est ingénieure des travaux publics,
chargée de mission financement politiques milieux marins, à quelques encablures de Haïti…

Décryptage de Philippe Caverivière:

La maire Hidalgo en déplacement « officiel » à… Tahiti : tant qu’à faire !

A-t-elle pris son bikini pour y « compléter et accélérer » un partenariat stratégique avec Paris-Plages ?

Le voyage de la maire de Paris Anne Hidalgo en Polynésie française, présenté comme « officiel » par son entourage et précédant des vacances, ne fait pas jaser son camp, la NUPES : ses camarades écoterroristes approuvent son bilan carbone, tandis que son opposition pointe sa « vadrouille aux frais des Parisiens ». « Quand on prétend à longueur de temps faire de l’écologie et du développement durable la pierre d’angle de sa politique municipale, on ne multiplie pas les déplacements officiels et on évite les vacances à titre privé dans le Pacifique Sud », a taclé lundi soir sur X (ex-Twitter) le groupe Changer Paris, mené par Rachida Dati.

Mardi, ce groupe LR et apparentés a en revanche enfoncé le clou en rappelant les « 20 voyages dans le monde » de la maire, à titre officiel, depuis sa réélection en 2020, équivalant selon lui à un bilan carbone de « 51 tonnes de CO2 ». Comme maire a déjà effectué 13 voyages à l’étranger en 2023, la plupart nécessitant de prendre l’avion, (Kiev deux fois, Rome, Bagdad, Bruxelles, Varsovie, Reykjavik, Erevan, New York, Cotonou, Nouméa et Papeete), rappelle l’opposition de droite, qui raille un « Hidalgo carbone tour » , alors que l’élue de la capitale donne des « leçons d’écologie sans le moindre scrupule ».

Une séquence « pas officielle »

Alors que sa dernière apparition publique à Paris remonte au 11 octobre, le dernier voyage d’Anne Hidalgo, un double déplacement en Nouvelle-Calédonie et Polynésie française, suscite les interrogations de la presse. L’entourage de l’amère assure, photos à l’appui, qu’il s’agit d’une « visite officielle » motivée notamment par les Jeux olympiques de Paris 2024, avec la visite du site olympique de surf à Teahupoo.

Elle était accompagnée de Pierre Rabadan, adjoint au maire chargé des Sports, de Jacques Martial, adjoint au maire chargé des Outre-Mer, de Frédéric Lenica, directeur de cabinet, de Milton Guilherme, chef adjoint de cabinet, et de Pierre Thomas, délégué général à l’Outre-mer.

Sur ces photos, on voit Anne Hidalgo, accompagnée de ses adjoints en charge des Jeux olympiques et des Outre-mer, Pierre Rabadan et Jacques Martial, avec plusieurs élus polynésiens, dont le président de la collectivité Moetai Brotherson, colliers de fleurs autour du cou. Mais la présidence de la Polynésie française a, elle, indiqué à l’AFP que cette « séquence » n’était « pas officielle ».

Anne Hidalgo n’a pas publié ces photos sur les réseaux sociaux comme elle le fait habituellement. Depuis ce déplacement qui s’est terminé le 21 octobre, selon son entourage, Anne Hidalgo est « en vacances », selon la même source, qui indique que son retour à l’hôtel de ville est prévu pour lundi 6 novembre. Des « vacances olympiques », a raillé sur X l’ancien député RN Gilbert Collard.

Des dockers du port de Fos récupéraient la cocaïne dissimulée dans des containers

Deux réseaux s’étaient unis dans ce trafic de drogue, par avion et par bateau, impliquant des dockers

Depuis lundi, 25 personnes sont jugées pour un trafic international de cocaïne, organisé et dirigé par une équipe parisienne et une équipe dite « du Sud », implantée dans la région arlésienne. Acheminée par voies aérienne et maritime, la marchandise était importée par des « mules » et des containers, avec la complicité de dockers de Fos-sur-Mer.

Cent kilos de coke ont été saisis, destinés en partie à la région arlésienne.

Dans la cour de la caserne du Muy, à Marseille, la salle PHN, pour procès hors norme, a été spécialement conçue pour les audiences exceptionnelles. Hier matin, c’est dans cette salle que la 7e chambre du tribunal correctionnel de Marseille a pris place pour juger un vaste trafic de cocaïne vers la France. Pourtant, malgré l’ampleur du dossier aux vingt-cinq prévenus et cent kilos de cocaïne saisis, destinés en partie à la région arlésienne, trois prévenus se sont présentés sans avocat et deux autres n’ont pas jugé utile de se déplacer.

L’enquête commence en 2013 quand, le 25 avril, les gendarmes de la Brigade de recherches d’Arles sont destinataires de renseignements révélant l’existence d’un trafic de stupéfiants à Mas Thibert, village camarguais de 1.500 habitants de la commune d’Arles, rayonnant sur toute la région arlésienne. Rapidement, les investigations identifient Nourhédine Bousalem comme le chef de réseau, épaulé de deux « bras droits » : Bouziane Ketani et Messaoudi Bouras. Ensemble, d’après la procédure, les trois trafiquants organisent, financent et importent de la cocaïne, avant d’en revendre une partie localement dans le secteur du Grau du Roi, Port-Saint-Louis-du-Rhône et Arles notamment.

Des mois d’interceptions téléphoniques, sonorisations, exploitations de téléphones, matériels informatiques et autres déclarations révèlent également qu’à cette bande dite « du Sud » était alliée à une équipe « parisienne ». A la tête de cette dernière, les enquêteurs placent Didier Boisdur, assisté de deux « lieutenants » : Desyl Mettey et Firmin Douma Bebe.

Un troisième personnage vient compléter le tableau des hommes suspectés de diriger l’organisation : Brice Karsenty, qui nie les faits reprochés mais à qui la police attribue un rôle central, « rien ne pouvant se faire sans qu’il en soit informé« .

Les mules transportaient 97 kg de cocaïne à trois

D’après les investigations, la cocaïne importée par ce réseau « structuré » provenait d’Amérique du Sud, de Martinique et de République Dominicaine et était acheminée vers la France par voies maritime et aérienne. Une logistique rendue possible par le concours de six dockers travaillant sur le port de Fos-sur-Mer, qui transmettaient des informations relatives aux traversées et récupéraient la marchandise dissimulée dans des sacs placés dans des containers. Cinq « mules » ont également été identifiées par les enquêteurs. Voyageant sur des vols réguliers, celles-ci transportaient des valises chargées de poudre blanche et transitaient par Paris, avant de rejoindre un aéroport de province.

C’est lors de l’une de ces importations aériennes qu’a eu lieu, le 12 janvier 2015, la première vague d’interpellations. Trois passeurs ont alors été arrêtés en possession de cinq valises contenant, en tout, 97 kilos de cocaïne. Dans le même temps, le filet de l’enquête se refermait sur une quinzaine d’autres protagonistes, amenant la saisie d’armes, de compteuses à billets, d’espèces, de coke et de téléphones portables notamment. La suite des investigations révélait au moins six opérations d’importation de quantité inconnues réalisées entre février 2014 et janvier 2015, ainsi que d’autres projets avortés.

Le tribunal présidé par Florence Gilbert s’est donné trois semaines pour décortiquer ce dossier aux multiples chapitres. Une vaste tâche à laquelle il devra s’atteler en l’absence notamment de Bouziane Ketani, abattu à Arles en mai 2020, quelques mois après sa sortie de prison ; mais aussi de Nourhedine Bousalem, l’un des principaux prévenus dont l’avocat a fourni un certificat médical attestant de son incapacité à comparaître. Il a piscine ? Et refuse de « plonger » ?

Mayotte: « l’Etat » va payer les factures d’une eau peu distribuée

Il va étendre la distribution gratuite de bouteilles

Une habitante de Mayotte tient un pack d'eau qu'elle a reçu à un point de distribution, le 21 septembre 2023.

Et la politique des chèques de solidarité nationale continue… Alors que le gouvernement français prévoit encore « six à huit semaines difficiles » à , la première ministre Elisabeth Borne ne prend pas acte de l’insuffisance des infrastructures de distribution d’eau. Elle a annoncé la prise en charge temporaire des factures d’eau des habitants de l’île, de septembre jusqu’au mois de décembre. 

« Les abonnés au service de l’eau n’auront pas à payer les factures des mois de septembre à décembre 2023, compte tenu de la dégradation très importante du service rendu au public« , a précisé la première ministre à l’issue d’une réunion interministérielle à ce sujet.

Le gouvernement prévoit également « d’élargir progressivement » jusqu’à la mi-novembre la distribution de bouteilles d’eau gratuites, limitée à ce jour à 50.000 personnes parmi les plus vulnérables, grâce à davantage d’acheminements de bouteilles depuis La Réunion et l’Hexagone. Une source proche du dossier évoque un élargissement de cette distribution à environ 100.000 personnes.

Quelque 300 militaires et civils seront déployés à Mayotte pour assurer la logistique de cette distribution, dont 50 assistants d’éducation dans les écoles.

En outre, 30 personnels soignants renforceront les effectifs du centre hospitalier de Mamoudzou « dans les prochains jours », et un « dispositif d’aides » aux entreprises touchées par ces pénuries sera mis en place « courant novembre ».

« Six à huit semaines » difficiles de plus

Pour faire face à cette crise de l’eau due à une sévère sécheresse, l’Etat a intensifié les coupures et envisage encore de les étendre, anticipant « six à huit semaines » difficiles.

Depuis le 4 septembre, la population mahoraise (310.000 habitants au 1er janvier 2023, selon l’Insee) est privée d’eau deux jours sur trois.

Elisabeth Borne a réuni à Matignon jeudi après-midi sur le sujet de cette crise les ministres Gérald Darmanin (Intérieur), Sébastien Lecornu (Défense), Gabriel Attal (Éducation), Marc Fesneau (Agriculture), Aurélien Rousseau (Santé), Aurore Bergé (Solidarités), Olivia Grégoire (PME), et Philippe Vigier (Outre-mer).

Le département le plus pauvre de France est confronté à sa plus importante sécheresse depuis 1997, alors que son approvisionnement dépend largement des eaux pluviales.

Les déficits pluviométriques sont aggravés par un manque d’infrastructures et d’investissements dans un territoire qui, sous pression de l’immigration clandestine venue notamment des Comores voisines, connaît une croissance démographique de 4 % par an.

Les deux retenues collinaires (réservoirs de stockage de l’eau), des mega-bassines qui assurent en temps normal 80 % de l’approvisionnement, avec les rivières, sont quasiment à sec.

Lorsque leur vidange sera complète, courant octobre, le territoire mahorais ne pourra compter que sur ses rivières, ses eaux souterraines et sur la production de son usine de dessalement, en attendant que la saison des pluies permette de recharger les réserves à partir de novembre.

Cependant, même si la saison des pluies démarre début novembre, comme habituellement, « il faudra du temps pour réalimenter les retenues collinaires », avait prévenu le préfet chargé de l’eau à Mayotte, Gilles Cantal.

Des travaux d’urgence ont été engagés (forages, recherche de fuites, interconnexion des réseaux…) mais ne devraient porter leurs fruits qu’à plus long terme. Sont également envisagés la mise en chantier d’une deuxième usine de dessalement et un projet de troisième retenue collinaire.

Le Hamas passe avant l’Outre-mer ?

Entretien de Macron le 2 octobre 2023 à Tonneins: une piteuse audience

Effacé par « Demain nous appartient » (TF1) : 2,58 millions (15,9%) avec
2,36 millions (14,3%) sur Ici 19/20″ (France 3)

Le président de la République s’est rendu à Tonneins dans le Lot-et-Garonne pour un déplacement consacré à la sécurité en zone rurale, les déserts médicaux et il s’est encore exprimé dans ICI 19/20 le lundi 2 octobre avec notamment une annonce – dite « historique » à l’Elysée – en termes de déploiement de gendarmes : 238 brigades sont créées sur le territoire français, dans l’Hexagone et les Outre-mer, dont quelques camions pour  rapprocher la gendarmerie de la population dans les zones désertées. Il s’agit de répondre à « l’attente très forte d’une proximité [!] de la police et la gendarmerie » et de « renforcer [!] le maillage territorial » de l’Etat, raconte l’Elysée, pour ne pas mentionner la désertification des campagnes. Il était accompagné du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, et du directeur général de la gendarmerie nationale, le général d’armée, Christian Rodriguez.

Quelles sont les promesses du bonimenteur ?  De retour (déjà) sur les écrans du JT, une semaine après son entretien sur France 2 et TF1, le président s’est fait inviter par le journal du soir de France 3, après son déplacement dans le Lot-et-Garonne sur le thème de la sécurité. Il était interrogé par Florian Ringuedé, rédacteur en chef de l’antenne d’Aquitaine, depuis la place de l’Hôtel de ville de Clairac, commune voisine de Tonneins. Le président a choisi cette « chaîne des territoires » pour une interview « consacrée à la sécurité », a indiqué l’Elysée à l’AFP.

L’objectif du président de la République est de doubler dans les dix ans la présence des forces de l’ordre sur la voie publique. La création des 200 brigades représente 2.144 postes de gendarmes supplémentaires, sur les 8.500 créations d’effectifs de forces de l’ordre annoncées par le gouvernement d’ici à 2027. Ces brigades, mobiles pour la majorité d’entre elles, « offriront les mêmes services qu’une brigade fixe » , à commencer par le dépôt de plainte, insiste-t-on à l’Elysée.

Quoi d’autre encore, le 24 septembre précédent ?

Sur l’immigration, les Français « font leur part »

Macron a estimé que la France fait « sa part » en matière d’ »accueil » de clandestins, en réponse au pape François qui avait eu ces derniers jours à Marseille des mots très durs à l’encontre des dirigeants européens. Macron a donc pris sa part…

« Le pape a raison d’appeler à ce sursaut contre l’indifférence », mais « nous Français, nous faisons notre part »a affirmé le président. « On ne peut pas accueillir toute la misère du monde » , a-t-il ajouté, reprenant la phrase réaliste de l’ex-premier ministre socialiste Michel Rocard.

Réagissant à la vague d’arrivées massives de migrants sur l’île de Lampedusa la semaine dernière, Macron a appelé à « ne pas laisser les Italiens seuls », appelant à une réponse européenne pour « une approche cohérente avec les pays d’origine et les pays de transit ». Ce qu’il ne parvient pas à obtenir par ses propres moyens, il en rend ses alliés responsables : avec Macron, « mon Dieu, gardez-moi de mes amis. Quant à mes ennemis, je m’en charge ! ».

Macron tâcle Hidalgo et l’augmentation de la taxe foncière à Paris

« Quand vous avez votre taxe foncière qui augmente, ce n’est pas le gouvernement, c’est votre commune, a-t-il poursuivi dans la même veine. Et c’est un scandale quand j’entends des élus dire que c’est la faute du gouvernement. », a dénoncé Macron, innocente victime prenant pour exemple des villes comme Tourcoing (fief de Gérald Darmanin, son ministre de l’Intérieur) et Angers (ville de Christophe Béchu, son ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires) qui n’ont pas augmenté leurs taxes foncières, alors que Paris (NUPES) « l’a augmenté de plus 60 %. »

Une aide aux travailleurs « les plus modestes »

Macron s’est prévalu d’une nouvelle aide de TotalEnergies pour compenser le montant élevé des taxes gouvernementales et donc des prix élevés des carburants, aide « limitée aux travailleurs » et aux plus modestes, et qui pourrait atteindre « 100 euros par voiture et… par an ». Soit un plein, ce qui pourrait expliquer la lassitude des Français, rebutés de l’écouter à la télévision.

C’est « limité mais beaucoup plus pertinent », selon lui, car elle s’adressera aux « personnes qui travaillent et qui ont besoin de rouler », et n’ira pas au-delà de la moitié des Français qui gagnent le moins, a précisé le chef de l’Etat, expliquant avoir demandé au gouvernement de mettre au point ce chèque de plus. Mais les Français savent maintenant, hormis F. Hollande, que ce n’est pas l’Etat qui paie.

Macron renonce à la vente de l’essence à prix coûtant, après avoir renoncé à sa vente à perte

Dans la foulée, le président a annoncé qu’il n’approuve pas l »idée qu’Élisabeth Borne avait lancée une semaine plus tôt d’autoriser la vente à perte des carburants et a demandé aux distributeurs de « vendre à prix coûtant ».

« La menace de baisser le seuil de vente à perte a été brandie. Elle ne sera pas dans le texte de mercredi (en Conseil des ministres). On la garde comme menace », a-t-il déclaré, ajoutant que la première ministre (ancienne ministre des Transports…) allait « rassembler tous les acteurs de la filière cette semaine » pour « leur demander de faire à prix coûtant ». Il ne sollicite en revanche aucun effort de Bercy.

Discuter d’un accord pour limiter les marges des gros industriels

Les « 60 plus gros industriels de l’agroalimentaire » vont être réunis autour d’une table de négociations afin de convenir d’un accord limitant leurs marges, a annoncé le président.

« On a des grands groupes qui ont fait flamber les prix de certaines de leurs marques et donc on veut les remettre autour de la table », a-t-il dit sur TF1 et France 2. « On va mettre en place, et je vais y veiller personnellement, un accord sur la modération des marges dans le secteur », avec des « contrôleurs » qui procéderont à des vérifications, a-t-il ajouté. Soit une menace officielle sur les investissements des entreprises.

Dans le cadre de la planification écologique, les chaudières au gaz ne seront pas interdites

A la veille de détailler à l’Élysée la planification écologique, Macron a également annoncé que l’état « n’interdira pas » les chaudières à gaz, comme l’exécutif l’a un temps envisagé.

« On n’interdira pas » l’installation de nouvelles chaudières à gaz, « parce qu’on ne peut pas laisser nos compatriotes, en particulier dans les zones les plus rurales, sans solution », a expliqué le chef de l’État. Celui-ci a aussi plaidé pour « accompagner les ménages pour s’équiper de pompes à chaleur, parce que les pompes à chaleur, c’est intelligent, ça fait des économies d’énergie et ça réduit très fortement les émissions ».

Sortir du charbon ? D’ici à 2027 pour la France

Dans le même thème de l’écologie, et alors que l’EPR finlandais a été mis en service en mars 2022 et devait fournir au pays pas moins de 14% de son électricité d’ici à l’été, il a ajouté, le 25 septembre 2023, que la France sortira du charbon d’ici à 2027, en convertissant ses deux dernières centrales.

« La première chose, et c’est le combat qu’on doit mener pour le pays et à l’international, on doit sortir du charbon, c’est une énergie fossile et la plus polluante », a-t-il expliqué lors de son entretien. « D’ici à 2027, que va-t-on faire ? On a encore deux centrales à charbon, Cordemais et Saint-Avold, on va complètement les convertir à la biomasse », a-t-il dit.

Départ de l’ambassadeur français et des militaires du Niger

Le chef de la diplomatie et des armées avait annoncé dimanche soir le retour « dans les prochaines heures » de l’ambassadeur français à Niamey et le départ des troupes françaises d’ici la fin de l’année, à l’issue d’un refus de deux mois de céder à la junte nigérienne.

« La France a décidé [!] de ramener son ambassadeur », que Paris refusait jusqu’ici de rappeler, une position intenable sans la mobilisation de la CEDEAO que Macron a surestimée, et « nous mettons fin à notre coopération militaire avec le Niger », avait-il déclaré dans un entretien télévisé, indiquant que les 1.500 militaires français partiront « dans les semaines et les mois qui viennent » et que le retrait serait totalement achevé « d’ici la fin de l’année », alors même que les militaires bloquaient les aéroports.

Inquiétudes pour « l’intégrité territoriale » de l’Arménie

Enfin, Macron s’est inquiété d’une possible offensive militaire de l’Azerbaïdjan contre l’Arménie, soulignant que Bakou « menace » la frontière commune et « l’intégrité territoriale » de ce pays. Une lucidité troublante au regard de son inaction.

« La France est très vigilante à l’intégrité territoriale de l’Arménie car c’est ça qui se joue », a-t-il déclaré face aux journalistes. Et de désigner des coupables, histoire de réduire sa rzspobsabilité « On a aujourd’hui une Russie qui est complice de l’Azerbaïdjan, une Turquie qui a toujours été en soutien de ces manœuvres et un pouvoir qui est désinhibé et qui menace la frontière de l’Arménie », a-t-il jugé, après la victoire éclair de Bakou contre les séparatistes du Nagorny Karabakh, un territoire en majorité peuplé d’Arméniens. Et occultant l’indifférence de l’UE.

Lundi, il valait mieux, une fois de plus, ne pas le voir, ni l’entendre.

« Immigration » de Mahorais à Mayotte: de quoi ce ministre de Macron parle-t-il ?

Gabriel Attal s’excuse et évoque une… « formulation maladroite »

Ignorance crasse du ministre de l’Education ? Pour sa première rentrée scolaire, le petit Gaby s’est aussitôt distingué comme le cancre de la classe. En déplacement à La Réunion cette semaine, le nouveau ministre de l’Education nationale devait honorer de sa présence plusieurs établissements de l’île, rapportent La 1ère. Mais c’est une perle que le ministre a prononcée lors d’un point-presse. Même les journalistes, si incultes soient-ils, ont sourcillé.

Devant l’école Jolliot-Curie de La Possession ce jeudi, Gabriel Attal a affirmé que l’établissement est « concerné par une immigration importante des personnes qui sont d’origine mahoraise ou comorienne scolarisées ici ». La bourde à ne pas faire. En même temps, il a mis six ans après l’Ecole alsacienne pour obtenir en 2013 un master 2 en affaires publiques à Sciences po. L’Ecole des filles de Pap Ndiaye ne produit pas des génies.

« Et qu’au départ, ça a pu poser des interrogations avec certaines familles réunionnaises », a poursuivi le ministre, félicitant le travail de « médiation » mis en place par la municipalité pour « construire cette mixité ».

« Un ministre en arrive à qualifier d’immigrés des citoyens français »

Or, les personnes « d’origine mahoraise » sont des citoyens français, comme le rappellent les journalistes locaux de La 1ère. Mais 34 années sur des rails politiques ne lui ont rien appris, sinon à tourner des phrases creuses. Et celles-ci trahissent une indigence historique et culturelle accablante. Comment un ministre de la République ose-t-il parcourir autant de kilomètres et produire autant de CO2 sans prendre le temps d’apprendre sa leçon et éviter des impairs aussi grossiers ? N’est-ce pas de nouveau l’expression de l’arrogance de la macronie?

« Il n’y a pas ‘d’immigration mahoraise’ à La Réunion. Sauf à considérer vos compatriotes du 101e département (Français depuis 1841) comme des étrangers et à faire de la com’ politicienne sur notre dos », a notamment réagi sur X (ex-Twitter) la députée LIOT de Mayotte, Estelle Youssouffa.

« A force de dériver, un ministre en arrive à qualifier d’immigrés des citoyens français… » a dénoncé de son côté le Premier secrétaire du PS, Olivier Faure.

La bavure a contraint le ministre de l’Education nationale à réagir, ce vendredi après-midi.

« Les Mahorais sont pleinement français »

« Une phrase que j’ai prononcée hier a laissé penser que je voulais lier l’installation de Mahorais à La Réunion à une immigration. Evidemment ce n’était aucunement mon intention », écrit sur X Gabriel Attal, fils de Yves, producteur de Talons aiguilles de Pedro Almodóvar, et conjoint de Stéphane Séjourné.

« Ma formulation était donc maladroite« , reconnaît Gaby-la-bavure. « Les Mahorais sont pleinement français », lui a-t-on fait dire.

Dans ce communiqué publié sur les réseaux sociaux, Gabriel Attal assure avoir échangé avec des élus de Mayotte pour « leur présenter [ses] excuses » et annonce qu’il se rendra prochainement dans ce département « pour y travailler avec tous les acteurs de la communauté éducative ».

Quand Macron, avant lui, se vautra

Pour l’Elysée, c’etait «une plaisanterie pas heureuse», ni plus, ni moins. En visite au Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage atlantique (CROSS) d’Etel, dans le Morbihan, Macron a cru bon de plaisanter à propos des «kwassa-kwassa», de frêles embarcations à bord desquelles chaque année des migrants embarquent au large de Mayotte. Lien PaSiDupes

Le dérapage, qui s’est déroulé jeudi 2 juin 2017, a été repéré par l’émission Quotidien qui a diffusé les images. On y voit le président de la République discuter avec l’un des membres du centre de surveillance. «Il y a des tapouilles et des kwassa-kwassa», explique ce dernier. «Ah non, c’est à Mayotte le kwassa-kwassa», répond alors Macron, qui poursuit, goguenard : «Mais le kwassa-kwassa pêche peu, il amène du Comorien, c’est différent.»  Humour d’arrogant parisien ou bêtise d’inculte : les chiens politiques ne font pas des chats.

La nomination de Philippe Vigier déplaît aux Ultramarins

Le président de la délégation aux Outre-mer de l’Assemblée nationale n’a pas été entendu

Vigier, enfin ministre,
mais déjà contesté

Quatrième ministre en deux ans… Sébastien Lecornu (de juillet 2020 à mai 2022), Yaël Braun-Pivet (qui ne sera restée que 35 jours), Jean-François Carenco (arrivé le 4 juillet 2022) et enfin Philippe Vigier. Aucun de ces élus n’est issu d’un territoire ou d’une collectivité ultramarine. En outre, les deux derniers ministres ne sont que délégués aux Outre-mer, ainsi rattachés au ministère de l’Intérieur de Gérald Darmanin. Une décision déjà mal perçue par les élus locaux, comme le sénateur guadeloupéen, le socialiste Victorin Lurel qui avait dénoncé « une régression ». A la suite de l’annonce de la nomination de Philippe Vigier, il a observé que « la mise sous tutelle des Outre-mer est ainsi entérinée ». « Une relégation aura eu raison du volontarisme affiché il y a un an par Jean-François Carenco, ancien préfet de la région Ile-de-France,  qui n’a malheureusement pas pu changer la vision minimaliste de l’ambition présidentielle pour le développement de nos territoires », déplore-t-il.

Avant le remaniement, Davy Rimane, député de Guyane et président de la délégation aux Outre-mer de l’Assemblée nationale, réclamait un « ministère de plein exercice ». Or, Macron maintient les Outre-mer sous tutelle du ministère de l’Intérieur dans le gouvernement Borne 3. Franck Riester, ministre des relations avec le Parlement, n’a pas joué son rôle en portant la voix du représentant de la Guyane jusqu’à l’Elysée. Et ce n’est pas le choix du remplaçant de Jean-François Carenco qui va apaiser les parlementaires ultramarins.

Jeudi 20 juillet, le maroquin de ministre délégué aux Outre-mer est passé aux mains de Philippe Vigier, 65 ans, élu MoDem d’Eure-et-Loir. Le député est présent depuis 16 ans au Palais Bourbon et en est à sa quatrième mandature depuis 2007, naviguant entre les chapelles centristes. Docteur en pharmacie et biologiste de profession, il a été maire de Cloyes-sur-le-Loir et conseiller régional du Centre-Val-de-Loire.

Son profil d’apothicaire ne le destinait nullement à gérer les Outre-mer, comme l’ont fait remarquer plusieurs représentants de ces territoires.

« Mise sous tutelle entérinée » et profil sans « cohérence »

« C’est un très mauvais signal. Le profil de Vigier n’est pas du tout en cohérence avec la réalité des territoires », regrette ainsi l’élu GDR Guyane Davy Rimane, un technicien à la Commission des lois. « Il y a eu des joutes verbales à l’Assemblée et un manque de respect, au moment des textes sur la crise sanitaire », rappelle ce protagoniste du mouvement social de 2017 en lien avec l’insécurité et le manque d’infrastructures , alors que l’obligation vaccinale des soignants avait suscité une accès de colère dans les territoires d’Outre-mer.

18 députés ultramarins de la NUPES et LIOT ont clamé leur « stupéfaction » face « au traitement réservé à (leurs) territoires dans le choix du nouveau ministre », dans un communiqué commun publié à la mi-journée ce vendredi. La nomination de Philippe Vigier qui « n’a aucun rapport, de près ou de loin avec ces collectivités (…) est le signal d’une politique de mépris et d’ignorance des enjeux ultramarins », avait aussi déploré dans un communiqué le groupe parlementaire LFI, qui compte dans ses rangs trois représentants ultramarins.

Victorin Lurel, sénateur PS de Guadeloupe, et lui-même ancien ministre des Outre-mer du gouvernement Ayrault, s’indigne lui de voir « la mise sous tutelle des Outre-mer entérinée. » « Cette relégation aura eu raison du volontarisme affiché il y a un an par Jean-François Carenco qui n’a malheureusement pas pu changer la vision minimaliste de l’ambition présidentielle pour le développement de nos territoires », cingle-t-il dans un communiqué.

En six ans de présidence Macron, pas moins de cinq responsables se sont succédés aux Outre-mer. La première d’entre eux, Annick Girardin était la seule élue d’une collectivité d’Outre-mer, Saint-Pierre-et-Miquelon. Par la suite, ni Sébastien Lecornu et encore moins la très éphémère Yaël Braun-Pivet, qui a quitté son poste pour prendre la tête de l’Assemblée, n’ont satisfait à cette demande des Ultramarins.

Plus grave encore : le gouvernement Borne 2 a marqué la fin des ministères de plein exercice des Outre-mer. Le 4 juillet 2022, le « MOM » est en effet passé sous la tutelle du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, une décision perçue comme « une régression », alors qu’elle souligne la continuité territoriale entre les Outre-Mer et la métropole.

Un changement 48 heures après la présentation d’un plan d’envergure

La nomination d’un nouveau ministre délégué est intervenue deux jours seulement après la présentation d’u¹n plan, très attendu, de 70 mesures porté par Jean-François Carenco. Parmi les thématiques abordées, se trouvent des sujets aussi cruciaux que le coût de la vie – et la sensible question de l’octroi de mer – l’accès à l’eau ou la vétusté des infrastructures publiques. Des « décisions importantes », a d’ailleurs souligné Macron ce vendredi 21 juillet, en amont du Conseil des ministres.

Ces mesures ont été en partie « saluées », y compris par les présidents des exécutifs locaux. S’ils ont dit « rester attentifs à leur traduction concrète », ils ont également noté dans un communiqué commun un « dialogue probant » avec Gérald Darmanin et Jean-François Carenco.

Dans ce contexte, le changement d’interlocuteur irrite. Les Outre-mer sont « plus que jamais les déconsidérés, occultés au profit du ’jeu politicien’ », gronde même le sénateur RDPI (Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants, dirigé par le sénateur de Guyane Georges Patient, qui partageait deux jours plus tôt un article sur « les annonces fortes » du gouvernement malgré quelques lacunes.

L’Insoumis réunionnais Jean-Hugues Ratenon pointe le « peu d’attention » du gouvernement, avec ce changement « deux jours à peine après la tenue du Comité interministériel des outre-mer ». « Si certains avaient cru pouvoir fonder leurs espoirs sur les mesures annoncées, il semblerait qu’il faille déchanter car ce remaniement sonne comme une rupture », écrivent aussi les élus ultramarins réunis.

Le nouveau ministre sera samedi en Nouvelle-Calédonie. Il accompagnera ensuite Macron lors de sa visite dans le Pacifique du 24 juillet au 29 juillet. Son ministre de tutelle, Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, lui a souhaité la bienvenue sur les réseaux sociaux. « Ensemble, au service des magnifiques territoires ultramarins, nous porterons l’ambition du Président de la République », a annoncé le locataire de Place Beauvau.

Martinique: six monuments aux morts vandalisés la même nuit

A la veille de la cérémonie commémorative de l’appel du 18 juin…

Une vingtaine d’actes de dégradation et de destruction sur des monuments aux morts a été observée sur l’île en 18 mois.

Six monuments aux morts ont été vandalisés dans la nuit de ce samedi 17 à dimanche 18 juin 2023 en Martinique, à la veille de la cérémonie commémorative de l’appel du 18 juin, et des enquêtes ont été ouvertes, selon des sources concordantes.

Le monument aux morts de Fort-de-France a été recouvert de peinture rouge. Cinq autres stèles ont aussi été la cible de jets de peinture rouge dans plusieurs communes du sud de l’île, a indiqué le représentant de l’Etat sur l’île dans un communiqué de presse.

« Une insulte à la mémoire »

Jean-Christophe Bouvier a exprimé « son indignation » et a condamné « avec fermeté ces comportements intolérables et profondément choquants ».

« Ces actes constituent une insulte à la mémoire des martiniquaises et des martiniquais qui ont fait le choix de la dissidence pour défendre leur liberté et celle de leurs congénères », estime également Jean-Christophe Bouvier.

« Ces combattants ont bravé la mort pour la liberté. Je ne sais pas si les jeunes aujourd’hui savent ça », a déclaré à Martinique la 1ère, Lucien Ignace, 97 ans, ancien combattant qui assistait aux commémorations de l’Appel du 18 Juin 1940.

Enquêtes ouvertes

Le monument aux morts de Fort-de-France vandalisé

La cérémonie s’est tout de même déroulée devant le monument au mort souillé de la Savane à Fort-de-France, ont rapporté les médias locaux.

Les enquêteurs de la section de recherche de la gendarmerie ont été chargés d’identifier les auteurs des dégradations commises dans les communes de Ducos, de Rivière-Pilote, de Rivière-Salée, des Trois-Ilets et de Sainte-Luce. Les investigations ont été confiées à la police nationale pour les actes de vandalismes à Fort-de-France.

Encore un départ de l’Elysée: septuagénaire, est-ce Brigitte Macron ?

Officiellement à la retraite depuis 2018, l’homme à tout faire de Macron est employé comme contractuel

Patrick Strzoda, un ancien préfet, comme Elisabeth Borne

C’est un compagnon de route de Macron qui prépare ses cartons. Patrick Strzoda, directeur de cabinet du président de la République depuis six ans, s’apprête à quitter le palais de l’Elysée, rue du Faubourg-Saint-Honoré. Agé de 71 ans, l’ancien préfet d’Ille-et-Vilaine (2013-2016) est en retraite depuis 2018. Il travaille, actuellement, au palais présidentiel en tant que contractuel.

L’affaire Benalla

Son « sixtennat » a, notamment, été marqué par l’affaire Alexandre Benalla. Après l’avoir entendu comme témoin à deux reprises – en juillet 2018 et janvier 2019 – la commission d’enquête du Sénat avait pointé du doigt le témoignage de Patrick Strzoda pour omissions, incohérences et contradictions. Saisi, le Parquet de Paris avait, évidemment, classé sans suite l’enquête préliminaire pour faux témoignage, en 2019.

Macron et le préfet de Guyane, Patrice Faure

Sauf surprise, le bras droit du chef de l’Etat sera remplacé par un militaire, ancien de la DGSE (direction générale de la Sécurité extérieure), Patrice Faure, 56 ans. Ancien préfet lui aussi, dans le Morbihan (2019-2021), et devenu haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie (2021-2023) où il a organisé le 3e référendum d’autodétermination, il a quitté ses fonctions en janvier 2023: il est depuis cinq mois chargé de mission au ministère de l’Intérieur et des Outre-mer. Un sas d’entrée à l’Elysée ?

Contacté, Patrice Faure se montre peu bavard sur sa future nomination élyséenne. Une prudence de sioux mâtinée de langue de bois. « La réalité de cette affectation sera effective le jour ou pas d’une éventuelle nomination au Journal officiel. Seul le président de la République pourrait vous répondre », dit-il. D’autres parlent donc pour lui… sous couvert d’anonymat. « J’ai des échos comme quoi les voyants sont au vert », explique-t-on du côté de préfectures bretonnes…

Clémentine Autain et Danielle Simonnet poursuivies pour diffamation du parti de Macron

Renaissance attaque les deux députées en justice pour des propos tenus sur Twitter.

Autain et Simonnet

Le parti Renaissance a déposé plainte pour diffamation contre deux députées de La France insoumise, Clémentine Autain et Danielle Simonnet, indiquent plusieurs sources parlementaires. Le secrétaire général de Renaissance, Stéphane Sejourné, compagnon du ministre Gabriel Attal, est l’auteur de la plainte déposée mardi 3 mai à la mi-journée.

Le parti du président reproche aux deux parlementaires d’avoir publié et de ne pas avoir retiré plusieurs tweets accusant Renaissance d’être lié aux propos de Salime Mdéré. Le vice-président du conseil départemental de Mayotte avait qualifié de « délinquants », de « voyous », de « terroristes » les jeunes Comoriens, estimant qu’il fallait « peut-être en tuer pour qu’ils ne puissent pas » continuer leurs exactions. « Je condamne absolument les propos de Salime Mdéré », avait réagi sur Twitter le ministre délégué aux Outre-mer Jean-François Carenco. Condamnation également du préfet de Mayotte. De son côté le procureur de Mayotte avait annoncé l’ouverture d’une enquête « dès que les faits ont été portés à ma connaissance ». 

Renaissance nie tout lien avec Salime Mdéré

Sur Twitter, Clémentine Autain a en effet dénoncé « un appel au meurtre assumé par le vice-président LREM du conseil départemental de Mayotte », dans un post publié le 25 avril.

De son côté Danielle Simonnet a écrit : « Que cet élu macroniste de Mayotte démissionne et qu’il soit poursuivi ! » Renaissance a pourtant toujours assuré que Salim Mdere n’était ni membre du parti présidentiel, ni soutenu par la majorité. 

« Je suis convaincu que nous ne devons rien laisser passer, la riposte sera systématique », assure Stéphane Séjourné, secrétaire général de Renaissance, auprès de franceinfo.

Face au scandale provoqué par ses déclarations, le vice-président du conseil départemental de Mayotte avait rétropédalé en assurant que ses propos avaient « dépassé sa pensée » et présenté « bien volontiers » ses excuses « s’ils ont pu heurter ». Et ils ont blessé.

Qui est la patate chaude mahoraise ?

Interrogé sur l’opération Wuambushu sur la chaîne de télévision Mayotte la 1ère, le vice-président du conseil départemental a suggéré de « tuer » des délinquants.

« Ces délinquants, ces voyous, ces terroristes, à un moment il faut peut-être en tuer, je pèse mes mots ». Salime Mdéré, vice-président du conseil départemental de Mayotte, suscite la polémique depuis qu’il a tenu ces propos sur le plateau de la chaîne de télévision Mayotte la 1ère, alors que se déroule l’opération Wuambushu dans le département ultra-marin, qui prévoit de déloger des migrants en situation irrégulière des bidonvilles et d’expulser les sans-papiers. La chaîne a supprimé la vidéo en question, qui est toutefois partagée sur les réseaux sociaux.

Des propos tenus en plateau, après la diffusion à l’antenne d’un reportage où l’on voit des affrontements entre la police et des jeunes. L’élu a présenté ses excuses quelques heures plus tard dans un post Facebook, évoquant des propos qui « ont dépassé sa pensée ».

Avant de supprimer son tweet, sFrance télévisions avait qualifié les propos d' »appel au meurtre« …

La gauche dénonce les propos d’un « élu LREM » : Roussel passe au travers des mailles de Séjourné…

Des propos qui ont suscité une condamnation unanime des élus de gauche, comme Fabien Roussel par exemple qui évoque les propos « honteux » d’un « élu LREM de Mayotte ». Une appartenance politique reprise dans les messages de nombreux élus de gauche. « Il faut en tuer ! »

Le parti présidentiel nie que Mdéré est membre de Renaissance

Salime Mdéré, entré au conseil départemental depuis 2005 et aujourd’hui premier vice-président du conseil départemental de Mayotte, chargé de l’aménagement du territoire, des infrastructures et du foncier, a été élu sous l’étiquette « divers centre » en juin 2021, selon la terminologie officielle du ministère de l’Intérieur, 

Christophe Castaner avait craint une défaite cuisante des candidats LREM et le ministre avait dissimulé ses candidats sous cette étiquette floue – DVC – qui pose aujourd’hui problème et alors que la fiche Wikipedia dédiée au scrutin le présente comme élu sous l’étiquette « LREM ».

Des propos qui ont poussé le parti de la majorité à rappeler qu’il n’est pas membre du parti Renaissance, comme l’a notamment tweeté son porte-parole, Loïc Signor, qui appelle à « une condamnation sans ambiguïté de toutes les forces politiques ».

Les électeurs ont-ils été trompés sur l’appartenance politique du candidat Mdéré

Salime Mdéré revendiquait une étiquette LR lors de son élection

Lors d’un entretien accordé à Mayotte La 1ère (à partir de 8’50) suite à son élection, il affirmait être proche des Républicains. « Je suis LR. Mais quand on veut faire avancer Mayotte, c’est pas l’étiquette politique qui prime », expliquait-il dans une vidéo disponible sur Youtube.

Une étiquette également rejetée par LR auprès de Libération. Moussa Mouhamadi Bavi, chargé de mission départemental pour Les Républicains à Mayotte, précise que l’élu n’est pas non plus adhérent chez LR. Avant ajouter : « Il en est sympathisant, il partage les idées de la droite », selon Libération qui sonde les reins et les coeurs.

En 2015, lors des précédentes élections départementales, Salime Mdéré était candidat « sans étiquette », battu au premier tour, selon les documents officiels. Suite à ces propos, SOS Racisme annonce qu’elle a saisi le Parquet pour que la justice enquête sur ces propos. Une recherche d’ADN ?