Hidalgo à Tahiti : le PNF s’est saisie de la plainte de l’association AC ! et de Sylvain Maillard

Une plainte pour détournement de fonds publics par la maire NUPES de Paris

La maire de Paris est visée par une plainte pour détournement de fonds publics, après son voyage à Tahiti.
La maire de Paris lors de
son voyage à Tahiti mêlant inspection et visite familiale 

Si le Parquet National Financier n’a, pour l’heure, ouvert aucune enquête à l’encontre de la maire de Paris, le juge financier s’est saisi de la plainte de l’association AC !, anti-corruption.

Le Parquet national financier (PNF) a confirmé qu’il analyse le signalement à la procureure de la République par Sylvain Maillard, le patron de la fédération de Paris de Renaissance, mercredi 22 novembre, et la plainte de AC!, association anticorruption, par l’intermédiaire du parquet de Paris, à propos du voyage de la maire de Paris, Anne Hidalgo, en octobre en Polynésie, au prétexte d’une inspection des installations pour les JO de Paris 2024. Aucune enquête n’est toutefois ouverte à ce stade concernant ce voyage, qui a scandalisé les oppositions parisiennes. « On ne part pas en vacances sur le dos du contribuable quand on est en déplacement professionnel », a taclé Sylvain Maillard.

Qui a payé le déplacement du conjoint de la maire ?

De son côté, l’association AC !! Anti-Corruption avait porté plainte le 14 novembre contre X pour détournement de fonds publics. Sa plainte questionne le « but affiché » du déplacement, qui était de « vérifier les installations de surf, dans le cadre des JO 2024 » qui se tiendront du 26 juillet au 11 août.

Selon l’association, la maire de Paris en « a profité pour rendre visite à sa fille, qui vit sur une île proche de Tahiti ». Elle était accompagnée de deux adjoints, mais aussi de son conjoint, souligne la plainte. « Immédiatement se pose la question de savoir qui a payé le déplacement », soulève l’association.

Selon la Ville de Paris, les frais de transport de la délégation parisienne, composée de six personnes (trois élus et trois collaborateurs) se sont élevés à 40.955 euros, et les frais d’hébergement et de restauration à 18.545 euros.

« Régulier sur le plan déontologique »

La mairie a indiqué le 15 novembre qu’elle se tient « à la disposition de la justice pour fournir tous les éléments nécessaires à la manifestation de la vérité », qui « permettront de démontrer une accusation sans le moindre fondement ».

Le 10 novembre, la commission de la déontologie de la Ville de Paris avait qualifié le déplacement de « régulier sur le plan déontologique ». La commission a « considéré qu’Anne Hidalgo a réalisé un déplacement à titre professionnel en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie financé par la collectivité parisienne du 16 au 21 octobre 2023 matin, ainsi qu’un voyage à titre privé du 21 octobre après-midi au 5 novembre 2023 pris en charge sur ses deniers personnels ».

Autre chose…

A Tahiti, la maire de Paris n’a pas visité le site de surf des JO de 2024 par lequel elle justifiait son voyage

La maire et les JO contestés par les outre-marins verts, ses « alliés »

Depuis maintenant deux semaines, Anne Hidalgo est en déplacement au cœur du Pacifique. Après avoir fait un tour en Nouvelle-Calédonie, la maire de Paris s’est rendue en Polynésie française pour constater l’avancement des nouvelles infrastructures qui accueilleront les épreuves de surf aux Jeux olympiques de Paris 2024. Seulement, la visite du site de Teahupoo à Tahiti n’a pas pu avoir lieu exactement comme prévu. Lien PaSiDupes

L’Anne Hidalgo n’a pas pu se rendre à Teahupoo, révèle Le Parisien, « au vu du climat de tension » qui règne sur la côte sud-ouest de Tahiti. En effet, la construction d’une tour d’arbitrage en aluminium pour l’épreuve de surf des JO provoque une forte houle chez les locaux. Depuis mi-octobre, plusieurs manifestations se multiplient, associations et riverains dénonçant une infrastructure qui pourrait dégrader, selon eux, les fonds marins et nuire à la biodiversité de Teahupoo. Ne sentez-vous pas un vent mauvais écologiste ?

Des vacances « à titre privé »

D’un « commun accord avec les autorités locales », c’est donc l’adjoint au sport, Pierre Rabadan, qui a représenté Anne Hidalgo pour assister à l’entraînement de l’équipe de surf australienne, afin d’éviter « que la présence de la maire de Paris ne suscite des tensions locales », comme à Paris. Un sérieux revers pour les équipes municipales, qui avouent maintenant que la « visite de ce site n’était qu’une étape, pas le but ultime ». 

Malaise: l’entourage de l’édile a commencé par assurer jeudi auprès de France Inter qu’Anne Hidalgo avait bel et bien visité le site olympique de surf…De quoi plomber un peu plus l’image de la maire de Paris.

A l’annonce de son déplacement, l’opposition à la majorité NUPES à la mairie de Paris avait soulevé la question de l’empreinte carbone d’Anne Hidalgo et de son escorte, lui reprochant de prendre un vol long-courrier alors même que l’édile se dit « profondément écologiste ». Une polémique qui n’a fait que se renforcer lorsque la presse – mais ni Le Monde, ni Liberation, a dévoilé l’absence d’Anne Hidalgo sur le site de l’épreuve de surf. « Tout prouve que ce déplacement dans le Pacifique sud est un voyage alibi », tonne David Alphand, vice-président du groupe Changer Paris, dirigé par Rachida Dati, rappelant le passage, avant elle, du président des JO de Paris, Tony Estanguet, et de la ministre des sports, Amélie Oudéa-Castéra, il y a seulement deux mois. Que n’a-t-elle alors profité de leur avion pour sauver la planète?…

Il se murmure que ce déplacement inutile, aux frais du contribuable parisien, est en vérité motivé par un petit coucou à sa fille qui vit dans cet hémisphère… Elsa Jantet-Hidalgo 35 ans, est ingénieure des travaux publics,
chargée de mission financement politiques milieux marins, à quelques encablures de Haïti…

Décryptage de Philippe Caverivière:

La maire Hidalgo en déplacement « officiel » à… Tahiti : tant qu’à faire !

A-t-elle pris son bikini pour y « compléter et accélérer » un partenariat stratégique avec Paris-Plages ?

Le voyage de la maire de Paris Anne Hidalgo en Polynésie française, présenté comme « officiel » par son entourage et précédant des vacances, ne fait pas jaser son camp, la NUPES : ses camarades écoterroristes approuvent son bilan carbone, tandis que son opposition pointe sa « vadrouille aux frais des Parisiens ». « Quand on prétend à longueur de temps faire de l’écologie et du développement durable la pierre d’angle de sa politique municipale, on ne multiplie pas les déplacements officiels et on évite les vacances à titre privé dans le Pacifique Sud », a taclé lundi soir sur X (ex-Twitter) le groupe Changer Paris, mené par Rachida Dati.

Mardi, ce groupe LR et apparentés a en revanche enfoncé le clou en rappelant les « 20 voyages dans le monde » de la maire, à titre officiel, depuis sa réélection en 2020, équivalant selon lui à un bilan carbone de « 51 tonnes de CO2 ». Comme maire a déjà effectué 13 voyages à l’étranger en 2023, la plupart nécessitant de prendre l’avion, (Kiev deux fois, Rome, Bagdad, Bruxelles, Varsovie, Reykjavik, Erevan, New York, Cotonou, Nouméa et Papeete), rappelle l’opposition de droite, qui raille un « Hidalgo carbone tour » , alors que l’élue de la capitale donne des « leçons d’écologie sans le moindre scrupule ».

Une séquence « pas officielle »

Alors que sa dernière apparition publique à Paris remonte au 11 octobre, le dernier voyage d’Anne Hidalgo, un double déplacement en Nouvelle-Calédonie et Polynésie française, suscite les interrogations de la presse. L’entourage de l’amère assure, photos à l’appui, qu’il s’agit d’une « visite officielle » motivée notamment par les Jeux olympiques de Paris 2024, avec la visite du site olympique de surf à Teahupoo.

Elle était accompagnée de Pierre Rabadan, adjoint au maire chargé des Sports, de Jacques Martial, adjoint au maire chargé des Outre-Mer, de Frédéric Lenica, directeur de cabinet, de Milton Guilherme, chef adjoint de cabinet, et de Pierre Thomas, délégué général à l’Outre-mer.

Sur ces photos, on voit Anne Hidalgo, accompagnée de ses adjoints en charge des Jeux olympiques et des Outre-mer, Pierre Rabadan et Jacques Martial, avec plusieurs élus polynésiens, dont le président de la collectivité Moetai Brotherson, colliers de fleurs autour du cou. Mais la présidence de la Polynésie française a, elle, indiqué à l’AFP que cette « séquence » n’était « pas officielle ».

Anne Hidalgo n’a pas publié ces photos sur les réseaux sociaux comme elle le fait habituellement. Depuis ce déplacement qui s’est terminé le 21 octobre, selon son entourage, Anne Hidalgo est « en vacances », selon la même source, qui indique que son retour à l’hôtel de ville est prévu pour lundi 6 novembre. Des « vacances olympiques », a raillé sur X l’ancien député RN Gilbert Collard.