Arrestation d’un homme suspecté d’un projet de tuerie de masse sur le passage de la flamme olymique

Il prône la misogynie et se dit victime d’agression

Alex G., 26 ans, a été interpellé à Eysines, en Gironde: il est suspecté d’un projet de tuerie de masse, ce jeudi, à l’occasion du passage de la flamme olympique à Bordeaux.

Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a confirmé cette interpellation, tweetant : « Un individu planifiant une action violente lors du passage du relais de la flamme olympique à Bordeaux a été interpellé. Merci aux policiers et plus largement à l’ensemble des agents du ministère. »

Le relais de la flamme olympique passe effectivement, ce jeudi 23 mai en Gironde, entre les alentours viticoles de Libourne et l’agglomération de Bordeaux, où le parcours s’achèvera place des Quinconces au centre-ville.

La flamme olympique est portée ce jeudi par 219 bénévoles dont certains bien connus:  Pierre Durand, champion olympique à Séoul en 88 en équitation, à 8h30 à cheval dans les rues de Saint Emilion, Michel Andrieux, champion olympique d’aviron en 2000 à Libourne ou, du côté de Pessac, la surfeuse Justine Dupont, née à Bordeaux et le rugbyman Thierry Dusautoir, qui a fait une immense carrière au stade Toulousain. Le dernier porteur est le chef Thierry Marx.

Selon la procureure de la République à Bordeaux, Frédérique Porterie, l’enquête avait été ouverte le 17 mai « après un signalement de la plateforme Pharos », qui avait détecté un message inquiétant pouvant correspondre à une apologie de crime et faisant référence à la tuerie de masse survenue en Californie le 23 mai 2014.

Selon une source policière, le signalement mentionnait un clip vidéo faisant référence à Elliot Rodger, 22 ans, auteur de la tuerie d’Isla Vista il y a dix ans, accompagné du mot : « Tu nous manques Elliot ». L’Américain était motivé par sa haine des femmes.

L’individu a fait référence à une tuerie de masse aux Etats-Unis, qui a eu lieu il y a dix ans jour pour jour. Darmanin évoque aussi un lien avec le passage de la flamme des JO 2024 ce jeudi à Bordeaux, sans que l’événement n’ai été évoqué par le suspect lors de sa garde à vue.

Un homme suspecté de planifier une « action violente lors du passage du relais de la flamme olympique » à Bordeaux a été interpellé mardi 21 mai, a annoncé Gérald Darmanin sur X. Lors de son audition, le suspect a bien évoqué la date du 23 mai 2024, jour du passage de la flamme olympique dans la capitale girondine, mais sans évoquer cet événement, selon le Parquet de Bordeaux.

Cette date marque aussi les 10 ans de la tuerie de masse d’Isla Vista aux Etats-Unis, pour laquelle le suspect présente une fascination.

La justice a été mise sur la piste de cet homme grâce à un signalement sur la plateforme Pharos. Il s’agit d’un clip publié sur Facebook et faisant référence à Elliot Rogers, auteur de la tuerie de masse aux Etats-Unis, le 23 mai 2014. Le clip était accompagné des mots « tu nous manques Elliot ».

Alex G. est né en 1998 et ne présente pas d’antécédents judiciaires, précise le Parquet. Le Girondin a admis lors de sa garde à vue qu’il a envisagé un passage à l’acte, sans lieu déterminé, à la suite d’une agression qu’il aurait subie, précise l’institution judiciaire.

Un revolver gom-cogne, plusieurs téléphones portables et un ordinateur ont été saisis lors d’une perquisition, ajoute le Parquet qui précise que les éléments recueillis au cours de l’enquête mettent en évidence sa volonté de s’armer et de faire du mal.

Une sympathie pour la mouvance masculiniste « Incel »

Au cours de son audition, le suspect a confirmé son admiration pour le tueur de masse Elliot Rogers. L’Américain, qui avait fait 6 morts et 14 blessés, avait fini son périple meurtrier en se suicidant. Selon nos informations, le jeune homme français a confirmé aux enquêteurs qu’il avait également prévu de mettre fin à ses jours.

L’individu a également confirmé sa haine des femmes et sa sympathie pour le courant « Incel » (contraction de « Involuntary celibate » pour « célibataire involontaire »), une mouvance masculiniste et misogyne, à l’origine de plusieurs tueries de masse aux Etats-Unis.

Selon ses proches, il serait très fragile psychologiquement, mais l’expert psychiatre désigné n’a révélé aucun trouble particulier, précise également le Parquet de Bordeaux.

L’individu est présenté à un juge ce jeudi en vue d’une mise en examen pour apologie de crime et association de malfaiteurs. Le Parquet a demandé son placement en détention provisoire et l’ouverture d’une information judiciaire a été demandée pour apologie de crime et association de malfaiteurs.

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