Retraites: le groupe Liot déposera un amendement pour rétablir l’article 1 rejeté par un vote en commission

L’article 1 aurait permis un retour à l’âge de départ à la retraite à 62 ans

Braun-Pivet

« Je redéposerai un amendement pour remettre le texte initial », a avancé le député Liot Charles de Courson au micro de LCP.

La proposition de loi de son groupe sur l’abrogation de la réforme des retraites a été adoptée, mais expurgée de son article 1 qui veut revenir sur la retraite à 64 ans. Une victoire d’étape même si les oppositions n’ont pas dit leur dernier mot.

Braun-Pivet plongée dans une situation ubuesque

« Je redéposerai un amendement pour remettre le texte initial », a annoncé le député Liot Charles de Courson au micro de LCP.

La proposition de loi de son groupe sur l’abrogation de la réforme des retraites a été décapitée : son article 1 a été refusé et le retour à la retraite à 64 ans confirmé de facto. Une victoire d’étape car les oppositions n’ont pas dit leur dernier mot.

Dans les mains de Braun-Pivet

Ce nouvel amendement du dépuré Courson, qui permettrait de voter l’abrogation de la retraite à 64 ans à l’Assemblée, le 8 juin prochain à l’Assemblée, va être soumis à la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, plongeant la présidente de l’Assembléé dans un imbroglio inédit.

« Un éminent membre de la minorité présidentielle dira ‘objection: irrecevabilité financière, on saisit la présidente de l’Assemblée nationale’. Elle le déclarera donc irrecevable », a poursuivi Charles de Courson, ne se faisant pas d’illusions. Son objectif est ailleurs: démontrer que l’Assemblée est ingérable et que ka démocratie marche sur la tête.

Par cet acte, en s’appuyant sur l’article 40 de la Constitution, Yaël Braun-Pivet « romprait avec une position constante des présidents successifs de l’Assemblée nationale« , qui respectent les décisions du Bureau, a jubilé le député Liot, car elle contredirait le Bureau de l’Assemblée qui a déjà jugé la loi recevable.

« On marche sur la tête (…) Le déni de démocratie continue », a déploré Charles de Courson.

Selon lui, les membres de la macronie font tout pour empêcher que cet article soit voté par l’Assemblée car « ils savent qu’ils perdront ». Au final, cette réforme s’appliquera sans aucun vote favorable du Parlement.

La commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale a rejeté l’article 1 gràce au soutien des députés LR de la commission présidée par Fadila Khattabi, élue PS, puis LREM. Ses membres ont voté de justesse, par 38 voix contre 34, la suppression de l’article-clé de cette proposition de loi du groupe indépendant Liot. La plupart des élus LR ont joint leurs voix à celles de l’alliance prédidentielle à l’issue de débats d’une rare violence. Les députés de la coalition de gauche Nupes ont fini par claquer la porte de la commission des Affaires sociales pour critiquer des « manœuvres ».

Les élus LR de cette commission sont Josiane Corneloup, Anne-Laure Blin, Philippe Juvin, Véronique Louwagie, Yannick Neuder, Isabelle Valentin, Alexabdre Vincendet, Stéphane Viry,

Et, en bon partisan de la guillotine et de la tonte des femmes, Antoine Léaument, député LFI, va jusqu’à jeter en pâture les noms de ceux qui ont voté le rejet de l’article 1 de la proposition de loi LIOT :

La cheffe du groupe LFI Mathilde Panot a réclamé une « pression populaire maximale le 6 juin », lors de la journée de mobilisation organisée par les syndicats.

Désavoué par les élections régionales, le premier ministre espagnol Pedro Sanchez convoque des élections générales « le dimanche 23 juillet ». Macron sera-t-il amené lui aussi à dissoudre l’Assemblée et à renouveler les députés au lendemain du 8 juin ?

Mardi, Macron recadre Borne, mercredi, il assure qu’elle garde toute sa confiance

Le RN obsède Borne que Macron tacle puis réconforte

A l’abri des casserolades, Macron a encore évoqué les tensions domestiques depuis l’étranger. Les escarmouches se multiplient entre Borne et Macron: cf. lien PaSiDupes. En voyage en Slovaquie, le président de la République a déjugé la stratégie de sa première ministre en Conseil des ministres ce mardi, après ses propos hors de saison sur lef. Lien PaSiDupes RN « héritier de Pétain, » ce dimanche.

Macron assure ce mercredi qu’Elisabeth Borne a « toute sa confiance », au lendemain d’un Conseil des ministres durant lequel il lui a fait un cours de morale sur sa méthode pour contrer le Rassemblement national. Il a appelé la locataire de Matignon à éviter « les jugements moraux ».

« Il faut éviter de combattre le parti désormais dirigé par Jordan Bardella avec « les mots des années 90 » et des « jugements moraux », a insisté le président au cours du Conseil des ministres ce mardi matin, d’après des informations du Parisien,.

« Vous n’arriverez pas à faire croire à des millions de Français qui ont voté pour l’extrême droite que ce sont des fascistes« , a encore tancé le président à la face du gouvernement.

Sans la nommer explicitement, l’occupant de l’Elysée a jugé qu‘il faut éviter les « jugements moraux » et les « mots des années 90 » pour combattre le parti à la flamme. Une sortie qui a semblé fragiliser un peu plus encore une Élisabeth Borne déjà affaiblie par la réforme des retraites et dont l’avenir n’est pas garanti au-delà du 14 juillet.

« L’extrême droite s’est transformée »

Actuellement en Slovaquie, à Bratislava, Macron a repris son discours de la veille, affirmant qu’on « ne peut plus battre l’extrême droite dans notre démocratie simplement avec des arguments historiques et moraux ».

Darmanin et Le Maire ont senti le souffle du boulet.

Gérard Darmanin a qualifié Marine Le Pen de « trop molle ». Avant cela, en novembre 2018, il avait assimilé les Gilets jaunes (très engagés à gauche) à la « peste brune« ! Pendant la campagne présidentielle de 2022, Gérald Darmanin s’était dit « extrêmement choqué » par les propos de Valérie Pécresse sur les « Français de papier » et le « grand remplacement »: « Ce n’est pas possible d’utiliser un champ lexical qui vient de l’extrême droite, » était-il indigné. En janvier 2022, le ministre de l’Intérieur avait encore estimé qu' »Il n’y a manifestement plus que le gouvernement de la République pour dénoncer les petits pas de la bête immonde« .

Autre sujet de recadrage de Darmanin:

Le ministre de l’Economie avait pris la défense de la première ministre après le recadrage du président de la République. « Je pense que le RN a une histoire et que la Première ministre est parfaitement fondée à rappeler cette histoire », a déclaré le locataire de Bercy sur France Inter ce matin. Sur ce sujet, le camp présidentiel est fracturé. Pendant ce temps, le RN engrange des suffrages.

Pour mémoire,

le PS est-il l’héritier de la SFIO qui a voté les pleins pouvoirs à Pétain ?

Francois Mitterrand, devenu président socialiste de la République, a-t-il reçu une décoration du régime de Vichy,  la franscisque, de Pétain ?

« La France, un pays de race blanche » (général de Gaulle)

Alain Peyrefitte ne fait pas autorité sur la presse wokisée…

Et si de Gaulle avait envisagé une France de « race » noire, la notion de race aurait-elle survécu ?

Nadine Morano a fait référence au général de Gaulle [pour affirmer] et rappelé qu’il affirma que la France est un « pays de race blanche. » Une observation qui dérange les tenants du wokisme et de la cancel culture. Et la méthode éculée de leurs propagandistes est reprise, avec ses gros souliers, par la journaliste de France télévisions Elise Lambert (service international de franceinfoplus: les frontières sont poreuses entre radio et télévision dans la presse d’Etat…), en préambule de son article, ne laissant aucun doute sur ses objectifs : elle tente de salir la pensée du général en ridiculisant Nadine Morano dont la parole libre et populaire est la cible des gaucho-intello parisiens. « C’est une habituée des phrases chocs, » assène E. Lambert, capable aussi bien de signer des articles sur la guerre en Ukraine, le tournoi des Six nations où les Bleues ont été battues, les immeubles effondrés à Marseille ou le décollage de la mission européenne Juice: cette spécialiste multi-cartes est poly-compétente et le billard à trois bandes ne lui fait pas peur pour atteindre de Gaulle en passant par Nadine Morano.

Samedi 26 septembre, sur le plateau de l’émission « On n’est pas couché » sur France 2, la députée européenne (Les Républicains) « Nadine Morano a de nouveau créé la polémique, écrit la militante. L’élue a déclaré : « Nous sommes un pays judéo-chrétien. Le général de Gaulle le disait, de race blanche, qui accueille des personnes étrangères. »

Cela fait plus de vingt ans que cette citation appartenant au domaine public est reprise aussi par l’extrême droite, selon la journaliste libre, indépendante, neutre et que sais-je, sur qui Les InRocks font autorité, un gage d’objectivité, si on est en mal de références. Avec une rédaction un temps dirigée par Audrey Pulvar, ex-candidate sur une liste de la gauche radicale, mêlant Julien Bayou (EELV) et Clémentine Autain (LFI) , ce magazine est détenu par le banquier Matthieu Pigasse, co-propriétaire du groupe Le Monde et du Huffington Post. En 2009, le Front national (pour la jeunesse) l’avait même utilisée sur des affiches lors d’une campagne sur l’identité nationale. Or, il ne s’agit pas d’une déclaration publique du chef de la France libre, reprend la petite journaliste attrape-tout, à deux doigts de nous certifier que la France est un pays européen africain de culture musulmane. Voyons ça.

Qui croire entre l’académicien Alain Peyrefitte et la tâcheronne de France info ?

Un tir groupé
datant de vingt ans

« La France est un pays de race blanche » : cette phrase fait partie des citations attribuées à Charles de Gaulle par Alain Peyrefitte, ancien ministre de l’Education nationale du général, dans son ouvrage C’était De Gaulle, rappelle L’Obs également détenu par l’homme d’affaires Pigasse, magnat de la presse qui trouve grâce auprès de la NUPES, sans doute parce qu’il est associé à Xavier Niel, allié à la famille Arnaud, première fortune caputaliste au monde. Nous ne sortons pas de cet entre-soi qui décide en France du vrai et du faux, du Bien et du Mal.

“C’est très bien qu’il y ait des Français jaunes, des Français noirs, des Français bruns. Ils montrent que la France est ouverte à toutes les races et qu’elle a une vocation universelle. Mais à condition qu’ils restent une petite minorité. Sinon, la France ne serait plus la France. Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne. Qu’on ne se raconte pas d’histoires ! Les musulmans, vous êtes allés les voir ? Vous les avez regardés avec leurs turbans et leurs djellabas ? Vous voyez bien que ce ne sont pas des Français ! (Charles de Gaulle)

C’était De Gaulle, Alain Peyrefitte

Cet ouvrage d’Alain Peyrefitte a été publié en 1994, plus de vingt-quatre ans après la mort du général de Gaulle. Il a prononcé cette phrase le 5 mars 1959, durant la guerre d’Algérie. Moins de 25 ans suffisent à la presse pour contester les témoignages de ceux qui ont fait l’Histoire. Le terrain est déblayé en sorte que l’Université achève le boulot.

L’Express suggère même que Nadine Morano serait seule à penser que la France est un pays de race blanche :
les Berrichons se voient noirs et
les Corses se sentent musulmans

Pour l’historien Jean-Paul Bled, 81 ans, directeur de la revue Etudes gaulliennes, bien que ancien titulaire d’une chaire de l’histoire de l’Allemagne contemporaine et des mondes …germaniques à La Sorbonne il y a 20 ans, contacté par Les Inrocks« cette phrase a été prononcée à l’emporte-pièce dans une conversation privée, mais il n’y a aucune trace écrite dans ses mémoires ou ses discours (…), il ne peut donc en être comptable ». La trace est pourtant fixée, donc authentifiée, dans C’était De Gaulle, par un proche du général, cinq fois ministre et élu à l’Académie des sciences morales et politiques (1987) au fauteuil de Raymond Tournoux, dans la section Histoire. Les voix off ne sont balayées qu’en fonction de l’usage qui peut en être fait et le fils des auteurs de la collection Bled sait quel mauvais parti peut être fait aujourd’hui de la notion de race telle que vécue dans les années 90…

Le sens historique du mot « race » 

Samedi soir, l’ancienne ministre de la Famille de Nicolas Sarkozy est restée ferme sur l’usage du mot « race » avec cet argument : « Le mot est dans le dictionnaire, je ne vois pas en quoi il est choquant. » Certes, le mot est bien dans le dictionnaire, mais depuis le milieu du XXe siècle, le contexte idéologique a changé et le sens du terme avec. Les wokistes sont les véhicules non décarbonés du déni de race et polluent la sphère intellectuelle.

Pour Laurent de Boissieu, journaliste politique au quotidien La Croix, engagé à gauche (il a fait voter Macron, par défaut), le mot « race » dans les années 1950 ne portait pas de connotation pseudo [?]-biologique comme aujourd’hu, une contre-vérité : elle l’était totalement, scientifiquement. A 49 ans, il peut l’ignorer… L’expression [terme réducteur ?] « race blanche » renvoie à une description géographique, selon lui, ce qui est nouveau: désormais, l’Afrique noire peut donc être vue blanche, ce qui échappe aux décoloniaux !… « Le continent blanc (l’Europe), le continent jaune (l’Asie), le continent noir, avec une distinction [toutefois] entre l’Afrique blanche du Nord et l’Afrique noire subsaharienne », raconte le journaliste décidé à ignorer les flux migratoires et le rôle colonisateur de l’empire byzantin sur le Maghreb. Autre tabou, autre réécriture de l’Histoire. A quoi bon étudier l’histoire manipulée, réécrite à travers les âges,

Aujourd’hui, si cette identification par couleur de peau n’est plus répandue, ce qui reste à démontrer, puisque tout est fonction à gauche de la couleur de peau – et du genre, concept qui nie le sexe physiologique – elle l’était chez toute une génération d’après-guerre, où la conception du monde justifiait l’usage du mot « race »: la journaliste se contortionne ainsi pour faire coller couleur de peau et colonialisme, dont la cancel culture accuse les racialistes.

Afin de mettre fin à ces polémiques, l’Assemblée nationale socialiste a supprimé le mot « race » de la constitution française le 16 mai 2013, à la suite d’une promesse de campagne de François Hollande. Nuance, c’était non pas un projet de Hollande, mais une proposition de loi du Front de gauche.

Les députés ont pu modifier la Constitution sur ce sujet. Ils peuvent aussi y inscrire les racines culturelles judéo-chrétiennes de notre pays.

Conduite sous stupéfiants : des annonces de Borne, avant de savoir

Les sanctions seront « sans doute renforcées » en juillet, anticipe Elisabeth Borne

Stephane Lemouton-POOL/SIPA

Suite à plusieurs accidents de voiture mortels impliquant des automobilistes sous l’emprise de stupéfiants, Elisabeth Borne prévoit de renforcer la sécurité sur les routes. Au micro de Radio J ce dimanche, la première ministre a annoncé que les sanctions contre les conducteurs sous l’emprise de stupéfiants vont être « sans doute renforcées » au mois de juillet. « Je réunirai un comité interministériel de la sécurité routière au mois de juillet et on aura à revenir sur les sanctions qui doivent sans doute être renforcées pour ceux qui conduisent sous l’emprise des stupéfiants », a-t-elle fait savoir. Il n’y a donc aucune urgence et la période estivale n’est pas à risques…

Vers plus de contrôles de police en 2023

La cheffe du gouvernement souhaite également augmenter le nombre de contrôles de police sur les routes, passant de 800 000 en 2022 à « 1 million » cette année. « On veut être très présent pour dissuader ce genre de comportements et sans doute renforcer les sanctions », a-t-elle insisté sur Radio J.

Elisabeth Borne a rappelé que le garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, et le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, sont en train de travailler (tu m’étonnes !) conjointement (?) à la possible création d’un « délit d’homicide routier ». À l’heure actuelle, les chauffards, sous l’emprise de stupéfiants, ayant causé la mort d’une personne sont punis pour « homicide involontaire ».

Un délit d’homicide routier pour les conducteurs alcoolisés

Ce délit d’homicide routier, à l’aspect « symbolique », pourrait éventuellement être étendu aux automobilistes sous l’emprise de l’alcool. « Sur des taux d’alcoolémie très importants, c’est des choses qui sont en train d’être regardées », a précisé Elisabeth Borne.

Une proposition de loi pour instaurer ce délit d’homicide routier avait été déposée au début du mois d’avril par le député Les Républicains (LR) Eric Pauget, 52 ans. Ce texte prévoit en effet de mettre en place « une peine intermédiaire entre l’homicide involontaire et l’homicide volontaire ».

Plusieurs accidents de la route mortels se sont produits récemment. Le 21 mai dernier, trois policiers du commissariat de Roubaix ont été tués dans un accident de voiture, impliquant un chauffard sous l’emprise d’alcool et de cannabis. Deux jours plus tard, une fillette de 6 ans a été tuée à Trappes par une conductrice elle aussi testée positive aux produits stupéfiants. 

Borne fait des annonces sans savoir où elle va: un canard sans tête.

Borne attaque LFI et le RN indistinctement

Elle étiquette le RN « héritier de Pétain » et LFI, collabo des pétainistes

Elisabeth Borne renvoie dos à dos le RN et LFI, comme si le premier en était resté au FN, comme elle, que le second était un parti de gouvernement et que l’un et l’autre étaient pareillement violents, insultants et toxiques pour le vivre-ensemble. Elle amalgame en prétendant toutefois qu’elle ne met « pas de signe égal » entre le RN et LFI. Car elle est dans la nuance ! Elle assure cependant que si l’idéologie de l’extrême droite est « fondamentalement dangereuse », seul le « comportement » de LFI le serait, en dépit de sa nostalgie de 1793, de son essentialisation de la violence de l’ordre républicain et de son anti-parlementarisme à l’Asselblée. Si LFI fait  » le jeu de l’extrême droite », plutôt que celui des forces révolutionnaires, le parti du trotskiste Mélenchon est-il suspect de pétainisme ? L’un et l’autre brouillent les représentations manichéennes, le premier en se notabilisant et le second en se diabolisant par des actions subversives. Subversives en en effet sont les théories féministes, LGBTQI+, wokistes et anti-capitalistes.

La binaire Elisabeth Borne s’est livrée à une caricature, dimanche, réduisant le Rassemblement national (RN), à un « héritier de Pétain » dont elle redoute la victoire « possible » en 2027, tout en accusant Jean-Luc Mélenchon et La France Insoumise de faire « le jeu de l’extrême droite » dont elle dénonce pourtant le processus de normalisation et de concourir à la montée de la violence.

« Je ne crois pas du tout à la normalisation du Rassemblement national. Je pense qu’il ne faut pas banaliser ses idées, ses idées sont toujours les mêmes. Alors maintenant, le Rassemblement national y met les formes, mais je continue à penser que c’est une idéologie dangereuse », s’est entêtée la première ministre dans un entretien à Radio J diffusé dimanche. La Quatriême internationale au service de Pétain, il fallait oser. Borne l’a fait. L’idéologie lui touche un ovaire sans bouger l’autre.

Le RN, héritier de Pétain ? « Oui, également, héritier de Pétain, absolument », a maintenu la première ministre.

Qu’en est-il de Marine Le Pen ? « Je n’ai jamais entendu Marine Le Pen dénoncer ce qu’ont pu être les positions historiques de son parti et je pense qu’un changement de nom ne change pas les idées, les racines », a argué la première ministre au sujet du changement de nom du parti en 2018, de FN à RN.

« Je crains que tout soit possible »

Interrogée sur la possibilité d’une victoire de la fille de Jean-Marie Le Pen à la présidentielle de 2027, la cheffe du gouvernement a répondu: « Je crains que tout soit possible. (…) A force de banalisation, c’est une réelle menace ». Comment faut-il donc lui expliquer que les menaces du mouvement des Gilets jaunes, puis de la gauche extrême contre la réforme Macron des retraites ne sont pas venues des « pétainistes »…

Elle a évoqué ses souvenirs du 21 avril 2002, jour de la qualification de Jean-Marie Le Pen (17,78%) au second tour de la présidentielle et de l’élimination du socialiste Lionel Jospin (16,18%), dont elle était alors la conseillère technique chargée des transports à Matignon. Les candidatures de Chevènement et de Bayrou lui ont coûté respectivement 5,3% et 6,8 % pour déborder Chirac au premier tour.

Elisabeth Borne a également raconté qu’il existe « une proximité évidente » entre le RN et Vladimir Poutine. « Si (Mme Le Pen) veut réécrire l’histoire, on n’est pas obligé de tomber dans ce panneau. Cette proximité existe et ne s’efface pas », a-t-elle assené. L’ancienne présidente du RN s’est esclaffée cette semaine démontant tout « tropisme russe » devant une commission d’enquête parlementaire. Après tout, le 23 août 1939, le Pacte germano-soviétique, traité officiel de non-agression entre l’Allemagne nazie et l’Union soviétique, est un accord diplomatique signé à Moscou par les ministres des Affaires étrangères allemand, von Ribbentrop, et soviétique, Molotov, en présence de …Staline.

Comme on lui demandait si les soutiens de Poutine en France était à l’extrême droite ou à l’extrême gauche, au RN ou à La France insoumise, la première ministre a notamment répondu: « il y a effectivement des voix minoritaires aux deux extrêmes, qui sont très ambiguës, qui sans doute n’osent pas afficher publiquement leurs positions mais qui ne prennent pas non plus la condamnation qu’on peut attendre face à une agression de la Russie sur l’Ukraine ».

La « part de responsabilité » de Mélenchon

Elisabeth Borne ne met cependant « pas de signe égal » entre le RN et LFI, alors que le camp présidentiel redoute l’un et l’autre. « Je dis que le plus dangereux, que l’idéologie qui est fondamentalement dangereuse, c’est celle de l’extrême droite. Mais je vois que le comportement de LFI qui veut finalement déstabiliser notre pays, qui s’en prend à nos institutions, fait aussi le jeu de l’extrême droite ». Elle tourne en boucle…

S’il y a « beaucoup de facteurs qui expliquent la montée de la violence » dans la société française – et elle exclut la macronie, son arrogance, son refus du débat, son autoritarusme – il lui en coûte de quitter les vieilles antiennes du passé pour citer les déboires que lui impose actuellement et concrètement « Jean-Luc Mélenchon [qui] a sa part de responsabilité, quand on (le) voit hurler devant des policiers ‘la République c’est moi’, quand on l’entend effectivement vouloir casser, abattre la ‘mauvaise République‘, tenir des propos outranciers en permanence », a jugé Mme Borne, pour qui les députés LFI « ne jouent pas le jeu du débat démocratique à l’Assemblée nationale ». Au final, Borne utilise les peurs qu’inspire Mélenchon, ancien ministre de …Jospin pour impliquer le RN.

Au cours de cet entretien, évitant le flou de sa vie sentimentale et du sujet de son homosexualité supposée, la première ministre a en revanche évoqué une niyvelke fois son père, rescapé de la Shoah.

« Je dois tout à la République et à mon pays. C’est pour moi une promesse d’émancipation, la République. J’ai été orpheline à 11 ans, j’étais pupille de la Nation. Ensuite j’ai intégré l’Ecole Polytechnique où j’ai pu poursuivre les études parce que j’étais aussi rémunérée. Et ensuite j’ai commencé mon emploi au sein de l’Etat », a-t-elle répété, sans rien préciser. Oui, elle tourne en boucle. Encore moins de cent jours comme ça : une quarantaine…

Dette publique: Borne évoque un deal avec Standard and Poor’s

La première ministre négocie la note de la France avec l’agence financière

Le gouvernement a fait valoir ses réformes et eu des « discussions très étroites » avec l’agence financière Standard and Poor’s, avant sa notation de la dette française attendue début juin, a indiqué Elisabeth Borne dans un entretien diffusé dimanche par Radio J.

Ces échanges ont eu lieu avec le ministre des Finances Bruno Le Maire, a précisé la Première ministre, qui était interrogée sur le risque d’une dégradation de la note de crédit du pays, après celle infligée fin avril par l’agence Fitch.

« Il y a eu des explications détaillées de Bruno Le Maire auprès de Standard and Poor’s sur tout ce qu’on fait pour maîtriser nos finances publiques », a dit Mme Borne, évoquant des « discussions très étroites ».

« Je pense qu’on mène des réformes, on a présenté récemment une trajectoire de nos finances jusqu’en 2027 dans laquelle on veut, comme le président de la République s’y était engagé, réduire notre déficit à 2,7% (du PIB) en 2027 », a-t-elle fait valoir.

« On a aussi l’engagement dans cette trajectoire de baisser notre dette, et c’est ce que le ministre de l’Economie a eu l’occasion d’expliquer à Standard and Poor’s », a poursuivi la cheffe du gouvernement.

Les grandes agences de notation évaluent régulièrement la capacité des Etats à rembourser leur dette. Fin avril, l’agence Fitch avait abaissé la note de la France, invoquant les fortes tensions sociales à l’oeuvre autour de la réforme des retraites.

Interrogée sur un éventuel risque de récession en France, la Première ministre a estimé que le gouvernement « agit pour que ce ne soit pas le cas ». « On n’est pas simplement spectacteurs en train de se demander ce que va être la conjoncture », a-t-elle dit.

« On agit pour soutenir nos entreprises, la croissance économique, pour soutenir l’activité, et pouvoir avoir de la croissance y compris au service de la transition écologique et de la croissance au service de notre modèle social », a poursuivi Mme Borne.

JO Paris 2024: le gouvernement veut déléguer l’évacuation des sans-abri, de peur de se salir ?

Il incite au transfert des sans-abri et des clandestins vers des villes de province

« Rafle » du 14 mai 1941,
dite rafle du billet vert

Macron aura-t-il des villes olympiques Potemkine ? Il sait faire en régions où, de peur des casserolades et des gifles, ils bloquent les manifestants à plusueurs kilomètres à la ronde ou à Paris quand il vide les Champ-Elysées pour s’offrir une mascarade de 8-Mai sans contestations.

A l’approche des Jeux olympiques, le gouvernement veut donc inciter des milliers de sans-abri, principalement des migrants irréguliers livrés à eux-mêmes sur les trottoirs, à quitter la région parisienne pour la province, arguant de la baisse du nombre d’hôtels prêts à les héberger, mais ce dispositif suscite incertitude et inquiétudes parmi les futurs déplacés.

Paris vidée de ses clandestins et de ses SDF ? A un an des Jeux Olympiques, le gouvernement veut faire place nette dans la capitale, saturée alors qu’elle accueille déjà la moitié des personnes en situation irrégulière du pays. Le gouvernement souhaite une évacuation de ces SDF, essentiellement des pseudo-demandeurs d’asile, vers la province où 3.600 places d’hébergement ont été identifiées. Une centaine d’entre eux a été installée mardi soir dans un gymnase réquisitionné du 17e arrondissement de Paris en prévision d’un premier convoi. 

Berceau de SOS Méditerranée, Marseille (NUPES) n’en veut pas

Souvent le maire de Marseille varie

« Lyon, Marseille, Lille… Non, nous n’en avons pas envie ». Bien qu’Ivoirien venu d’un pays démocratique, Yaya est demandeur d’asile et, après deux ans dans la rue, son soulagement a fait place à l’angoisse d’un embarquement forcé en bus.

« A quoi ça sert d’aller en province où nous ne connaissons personne ? Ici, au moins, même si nous n’avons pas de boulot à 100 %, on peut se débrouiller en matière de travail et vu que nous sommes déjà ici l’intégration se fait déjà », assure-t-il au micro d’Europe 1. Sa crainte est en vérité de ne pas pouvoir intégrer un ghetto noir en province – ce qu’il appelle s’assimiler – et de se sentir isolé à Guéret ou Petaouchnok, sans envie d’assimilation à la France profonde.

Opération « Vent printanier 2023 »: dossiers étudiés au cas par cas

Les 16 et 17 juillet 1942, l’opération « Vent printanier » imaginée par l’occupant allemand et menée par la police de France occupée
se solde par l’arrestation de 12.884 Français juifs de Paris,
dont 4.115 enfants.

Tout sauf la rue estiment d’autres sans-abri. « Je veux juste avoir un logement », explique une femme. « Ils sont venus me chercher à hôtel de ville. Je dormais dehors », ajoute un autre homme, prêt à se rendre dans n’importe quel endroit couvert.

Les dossiers sont étudiés au cas par cas. Selon un responsable de ce groupe, seuls resteront en Île-de-France les femmes enceintes de plus de six mois, les sans-abri en CDI et celles souffrant de maladies graves. 

La décivilisation macronienne est vertueuse.

Le maire de La Baule reçoit des menaces de mort

Avec des photos de Samuel Paty et du Bataclan

Louvrier et Macron

« L’écharpe tricolore ne protège pas plus que la blouse blanche ou l’uniforme », a déploré Franck Louvrier, vendredi 26 mai, devant le conseil municipal de La Baule-Escoublac, rapporte BFMTV.

Violences sur agents de l’Etat : oublieux qu’il est élu pour agir, Macron alerte sur un « processus de décivilisation »

« Il faut être intraitable sur le fond », a ajouté le chef de l’État ce mercredi lors du conseil des ministres.

Alors que plusieurs agents de l’Etat ont récemment perdu la vie dans des conditions tragiques tués, Macron a dénoncé une recrudescence de la violence, la comparant à « un processus de décivilisation ». « Aucune violence n’est légitime, qu’elle soit verbale ou contre les personnes », a-t-il déclaré, ce mercredi, en conseil des ministres, selon un participant à la réunion. « Il faut être intraitable sur le fond », a martelé le chef de l’Etat, toujours fort en paroles, ajoutant qu’il veut, au bout de six ans, « travailler en profondeur pour contrer ce processus de décivilisation ».

Cette expression se veut une « interpellation de la société » sur elle-même, parce que « le politique n’est pas le seul responsable », s’est en outre défossé le chef de l’Etat par l’entremise d’un proche anonymé, cité par Le Parisien. Même si les violences, contre des élus ou des agents publics, ne sont pas toujours de même nature, Macron – qui a lui-même été giflé à Tain-l’Ermitage – a souligné qu’il n’y avait « pas de violence qui soit justifiable, jamais, dans une société, quelle que soit la cause ». Macron semble parler pour lui-même qui fait vider les Champs-Elysées pour parader hors de portée des casserolades, sifflets et insultes.

L’élu de cette commune balnéaire de Loire-Atlantique a révélé qu’il a récemment reçu une lettre anonyme menaçante. Le courrier contenait trois photos évoquant l’assassinat de Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie décapité en 2020, ainsi que l’attentat du Bataclan, perpétré en 2015. « La prochaine fois à La Baule ? » pouvait-on lire sur la lettre accompagnant les clichés.

Quelques semaines après la démission du maire de Saint-Brevin-les-Pins, autre station balnéaire voisine de …Nantes, dans le même département, Franck Louvrier était la bonne personne pour dénoncer les violences dont les élus sont les cibles. Le maire de Saint-Brevin, Yannick Morez, avait également reçu des messages de haine. « Nous étions à portée de baffes, nous sommes à portée d’actes criminels qui ont conduit le maire de Saint-Brevin à démissionner », a déclaré Franck Louvrier, ancien conseiller en communication du ministre, puis du président Nicolas Sarkozy et qui souhaite une alliance entre son parti, LR, et le parti de Macron.

Il a appelé à une « prise de conscience » sur le sujet. Lou Bailly-Biichlé, maire de Vandelans, a aussi annoncé une démission mûrement réfléchie, précipitée par une agression physique et des insultes homophobes. Une agression, survenue le 8 mars dernier, a précipité l’annonce. Elle raconte à l’Est républicain : en compagnie de son premier adjoint Cédric Grangeot, la maire aperçoit une camionnette Enedis devant une maison communale. Le technicien explique qu’il vient couper l’électricité à une habitante qui ne paie plus ses factures depuis deux ans.

Le gouvernement a annoncé un plan de lutte pour protéger les maires. Parmi les nouveautés, les peines sont renforcées en cas d’agression sur un élu local. Si le juge veut bien ne pas marquer sa différence, en vertu du pouvoir d’interprétation de la loi qui lui est consenti…

« Face à l’abject »

L’événement a déjà fait réagir. « Il n’y a pas de place en République pour les menaces de mort », a écrit le président LR de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Renaud Muselier, sur Twitter, apportant son soutien au maire « face à l’abject ».

Le ministre homosexuel des Transports, Clément Beaune, a également affiché son « plein soutien » face à « d’innombrables menaces ».

Loi immigration : le camp Macron diabolise LR et son projet

Un « acte de décès du parti de gouvernement », selon les chasseurs de sorcières

Immigration : La charge du camp Macron contre LR et son projet, « acte de décès du parti » (photo d’Eric Ciotti et Olivier Marleix prise le 7 février 2023)
Immigration : La charge du camp Macron contre LR et son projet, « acte de décès du parti » (photo d’Eric Ciotti et Olivier Marleix prise le 7 février 2023)

Sans majorité, le parti du président veut toujours avoir raison seul contre tous. Une semaine après en avoir annoncé les contours, Les Républicains viennent de déposer à l’Assemblée nationale le premier volet de leur projet adapté à la situation sur l’immigration. Bousculé dans son inertie, le camp présidentiel relance son entreprise de démolition en règle dans les media, comme il le fait contre le groupe LIOT, avec la proposition d’abrogation de la réforme des retraites imposée sans vote.

Les taxis de la Marne du parti Renaissance montent au front ce samedi 27 mai dans Le Journal du Dimanche. L’agité de l’ex- gauche du PS, Sacha Houlié, le LREM Pieyre-Alexandre Anglade, député des Français établis hors de France (Benelux) et Pascal Canfin, écologiste passé â Renaissance, signent effectivement une tribune très partisane dans laquelle ils accusent Les Républicains de verser dans le camp des « partisans du chaos européen. »

Les trois responsables tentent ainsi de diaboliser une mesure qui évoque le opt-out réussi du Danemark : la possibilité voulue par LR de déroger au droit européen renvoie en effet à un précédent, l’option danoise de retrait de la politique de sécurité et de défense commune.

Cette position de retrait français des règles communes européennes en matière d’immigration, estime le trio, « est l’acte de décès du parti de gouvernement que fut LR, prêt à sacrifier ce qui pouvait lui rester de conviction européenne sur l’autel du suivisme des combats identitaires de l’extrême droite. »

« Une vieille revendication de l’extrême droite française et européenne »

Le parti gaulliste propose de revoir la Constitution pour parvenir à plusieurs objectifs : fixer des quotas migratoires, permettre l’organisation d’un référendum sur le sujet, mais également donner « la possibilité de déroger à la primauté des traités et du droit européen », ceci lorsque « les intérêts fondamentaux de la nation sont en jeu ». Ce serait le cas pour l’immigration. Autant de mesures qui, selon les sondages, font écho à la demande populaire.

Or, pour le camp présidentiel, toujours prompt à disserter sur la ligne politique des autres et ź rejeter systématiquement tout amendement venu d’ailleurs, « mettre fin à la primauté du droit européen », un « principe de bon sens qui assure la cohésion de l’Union », se serait « reprendre une vieille revendication de l’extrême droite française et européenne. » on le voit, un argument repris à tout props et, du coup, usé jusqu’à la trame, outre qu’il méprise les aspirations de la base.

« Cette prise de position fait sortir Les Républicains du champ des familles politiques que l’on peut qualifier de proeuropéennes, en rupture avec leur histoire et en rupture avec les autres partis européens de droite de gouvernement », ostracisent encore les présidents de Commissions à l’Assemblée Sacha Houlié (Lois) et Pieyre-Alexandre Anglade (Affaires européennes) et l’eurodéputé Pascal Canfin.

La triade n’hésite pas non plus à diaboliser la stratégie migratoire des Républicains, estimant sur ce point en tout cas,qu’elle bloquerait l’Union européenne, et donc la fragiliserait, si elle ne l’était pas déjà. « Que paralyser l’Europe soit le projet de l’extrême droite depuis des décennies, c’est une évidence. Mais qu’il soit désormais aussi celui des Républicains est nouveau, » racontent les trois commis d’office.

D’autant que cette tribune est fort peu du goût de Gérald Darmanin. Dans un entretien publié en fin de journée dans Le Parisien, le ministre de l’Intérieur ne met pas LR au ban des partis de gouvernement, contrairement à ses trois collègues radicaux: « Il y a ceux qui pensent à régulariser tout le monde, c’est la Nupes. Ceux qui ne veulent accueillir personne, c’est le RN. Entre les deux, il y a les partis de gouvernement ». Darmanin tente ainsi de ramener ses collègues à la modération. Essayant la méthode Coué avec le janissaire de Macron qui s’oppose au …référendum d’initiative citoyenne, dans lequel il voit « une source de graves dangers », mais plaide pour la tenue d’un …référendum sur la réforme des institutions, Darmanin tente de calmer les esprits. « On est tous dans la même majorité. Je travaille très bien avec Sacha Houlié, qui a un grand talent et le sens de l’intérêt du pays ».

Lien PaSiDupes : Bruno Retailleau

Harcèlement scolaire: mise en cause de l’Etat par la secrétaire d’Etat auprès de la première ministre chargée de l’Enfance

« L’Etat a sa responsabilité, » affirme Charlotte Caubel

Venue de la société civile, elle n’est pas plus fûtée que ses semblables, Isabelle Rome, magistrate comme Charlotte Caubel, et divorcée d’un professeur et sénateur socialiste qui parraina Macron en 2017, Sylvie Retailleau, épouse de professeur d’université, Catherine Colonna, diplomate à qui on ne connaît pas d’époux, pas plus qu’à Rima Abdul-Malak ou à Chrysoula Zacharopoulou, poursuivie en justice sur plaintes (classées sans suite) pour viol et/ou violences gynécologiques par d’anciennes patientes, et Agnès Pannier-Runacher, divorcée du président du conseil d’administration de Engie Global Markets et en concubinage avec Nicolas Bays, un ex d’Aurore Bergé et conseiller de Patricia Mirallès, secrétaire d’Etat auprès du ministre des Armées et contrainte de rembourser un partie de ses frais de mandat utilisée à des fins personnelles, ou Amélie Oudéa-Castéra, épouse du patron de Société Générale.

Charlotte Caubel a été conseillère justice de l’ancien premier ministre Edouard Philippe, mais n’a rien appris en cinq années. Secrétaire d’Etat auprès de la première ministre chargée de l’Enfance, Charlotte Caubel, a reconnu ce vendredi sur BFMTV que l’ « Etat a sa responsabilité » dans la situation actuelle des violences subies par les enfants, dont le harcèlement scolaire.

« Je crois qu’aujourd’hui, les violences sur les enfants, les enfants entre enfants, doivent devenir un enjeu de société à la hauteur de ce qu’on a fait pour les violences conjugales », a-t-elle estimé, en réaction notamment au suicide de Lindsay, 13 ans, dont la famille affirme qu’elle était victime de harcèlement scolaire, au vu et au su de tous, dont l’établissement scolaire.

« C’est un combat que nous devons mener collectivement », a jugé la secrétaire d’Etat. « Oui, l’Etat a sa responsabilité, l’école doit former ses acteurs, , a-t-elle poursuivi. C’est ce que fait le ministre de l’Education nationale« , a-t-elle rectifié, en réalisant sa bourde.

Une société trop violente?

Charlotte Caubel juge toutefois que l’Etat n’est pas le seul acteur à mettre en cause: « tout le monde a une responsabilité » car la société est violente, a-t-elle affirmé. Au final, tous coupables ! L’Etat l’est-il d’autant moins ?

« La violence de notre société rend banale la violence chez nos enfants, et en plus c’est décuplé par les réseaux sociaux« , avait-elle dit un peu avant.

Pour faire face à cette situation, la secrétaire d’Etat a annoncé la présentation, le 7 juin en Conseil des ministres, d’un nouveau plan de lutte contre les violences faites aux enfants, dans la continuité de celui mis en place pour la période 2020-2022.

Liens PaSiDupes vers

« Le harcèlement scolaire homophobe aurait mené au suicide d’un collégien dans les Vosges« 

Belgique : des collégiens crient «Allah Akbar» pour s’opposer à une action contre l’homophobie

Les plans de lutte de Macron font florès.

A titre d’exemples, faute de pouvoir les citer tous :

sept 2018 – plan de lutte contre la pauvreté, présentée par le Président de la République

nov. 2019 – plan de lutte contre la radicalisation dans les quartiers (PLRQ)

nov. 2021 – plan de lutte contre les violences et le harcèlement sexistes et sexuels dans le spectacle vivant

août 2022 – plans de lutte en 60 mesures contre la radicalisation

oct. 2022 – plan de lutte contre les feux de forêt

févr. 2023 – plan national de lutte contre le racisme, l’antisémitisme et les discriminations liées à l’origine 

jan. 2023 – plan métropolitain de lutte contre la Covid-19 dans le cadre d’un dialogue avec le Président de la Métropole Rouen Normandie

mars 2023 – plan de lutte contre les violences en milieu pénitentiaire

mai 2023 – plan de lutte contre la fraude fiscale  

mai 2023 – plan de lutte contre le travail illégal, …

Etc… On notera une recrudescence des plans de lutte en 2023.

Kevin Guiavarch, pionnier français du djihadisme, condamné à 14 ans de réclusion en appel

Le personnel judiciaire s’évertue à empiler des nuances qui demanderaient à être étayées

Kevin Guiavarch,  pionnier français du djihadisme
Guiavarch, 30 ans, et Salma O., 41 ans, ont été parmi les premiers Français à rejoindre la Syrie au début de l’année 2013 avant même la naissance officielle de l’organisation Etat islamique (EI).

Converti à l’âge de 14 ans, ce Français est recruteur du groupe Etat islamique, inscrit sur la liste noire des djihadistes les plus dangereux de l’ONU. Kevin Guiavarch, avait rejoint la Syrie fin 2012. Il avait écrit aux autorités françaises disant qu’il voulait rentrer en France, puis avait quitté en juin 2016 la Syrie avec ses quatre femmes françaises et leurs six enfants, avant d’être interpellé en Turquie où il était incarcéré dans l’attente d’un procès.

Deux de ses femmes, Salma O., 43 ans, première épouse, et Parveen L., 35 ans, expulsées de Turquie, ont été mises en examen à Paris pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ».

La plus âgée, qui a quitté la France en même temps que Kevin Guiavarch et a eu avec lui deux enfants en Syrie, âgés de 9 et 12 ans, a été placée en détention provisoire. L’autre, qui avait rejoint le djihadiste en 2014 et a eu également un enfant, a été laissée libre, sous contrôle judiciaire.Ses deux autres femmes, âgées de 31 ans, devaient être « remises aux autorités françaises avec leurs trois enfants », a indiqué l’une des sources.

Fin juin 2012, Kevin Guiavarch avait rejoint les rangs du Front Al-Nosra, la branche syrienne d’Al-Qaïda, avant d’intégrer l’EI.

« Je suis parti en Syrie pour aider la population », soutient Kevin Guiavarch. Mais aucune trace n’a été trouvée de son travail humanitaire. Il explique avoir pris ses distances avec l’EI dès le début 2014, mais reconnaît en même temps qu’il le dissimulait à ses proches de peur d’être pris pour « un espion ». Dans un commentaire, publié sur son compte en juin 2014, il affirme: « On aime tuer les méchants. On sourit quand on tue les kouffars (mécréants, connotation péjorative)« . « Dans la dissimulation de votre éloignement de l’EI, vous en rajoutez beaucoup« , ironise le président David Hill.

Le 23 septembre 2014, l’ONU l’avait placé, en même temps qu’Emilie König, autre figure de premier plan de la mouvance djihadiste française, sur sa liste noire des combattants les plus dangereux, faisant ainsi l’objet de sanctions internationales et d’interdictions de voyager.

Il est aussi soupçonné d’avoir « mis en place un circuit de financement de l’organisation djihadiste », a relevé une source proche du dossier.

Son parcours comporte de nombreuses zones d’ombre. « Pourquoi a-t-il pris contact avec la France? Quelles sont ses motivations réelles? S’agit-il véritablement d’un repenti comme il le prétend? », s’est interrogé la source proche du dossier.

« Une fois qu’il sera jugé en Turquie, nous espérons qu’il sera remis aux autorités françaises à qui il pourrait livrer des informations précieuses sur l’organigramme et le financement de l’organisation », a-t-elle souligné.

Le Parquet demande 18 ans de réclusion, la Cour lui en accorde 14

La Cour d’assises spéciale de Paris jugeant en appel s’est une nouvelle fois montrée plus clémente que le Parquet en confirmant vendredi le jugement de première instance qui condamnait à 14 ans de réclusion, assortie d’une période de sûreté des deux-tiers, le « repenti » Kevin Guiavarch, pionnier français du djihadisme.

Son épouse Salma O., qui comparaissait libre, a été condamnée à 6 ans d’emprisonnement, également comme en première instance, qu’elle pourra accomplir à domicile sous bracelet électronique en raison de ses « efforts de réinsertion« .

Sa peine est assortie d’une mesure de suivi socio-judiciaire de 5 ans.

Ces peines, confirmées par la Cour d’appel, étaient jugées insuffisantes par le Parquet national antiterroriste (Pnat) qui avait fait appel pour revoir leur durée.

Lors de ses réquisitions vendredi, l’avocat général avait requis 18 ans de réclusion avec une période de sûreté des deux tiers contre Kevin Guiavarch (comme lors du procès en première instance) et 12 ans de réclusion contre son épouse (contre 14 ans lors du procès de première instance) avec un suivi socio-judiciaire de cinq ans.

« La culpabilité des accusés n’est plus en débat aujourd’hui », avait souligné l’avocat général, indiquant qu’elle est établie.

Ce Français de 21 ans au moment de son départ au djihad faisait du « chantage affectif » à ses parents pour financer ses activités terroristes, rapporte « Le Parisien ».  Il avait mis en place un système de financement de ses activités en Syrie, en faisant notamment du « chantage affectif » à sa mère, rapporte Le Parisien , vendredi 24 octobre 2014. Axelle (prénom d’emprunt), alors âgée de 44 ans, est une mère fragile et dépassée qui n’ose pas dire non à son fils unique. Au coeur de cette relation, un circuit de financement présumé d’Al-Qaïda en Syrie, auquel la sous- direction antiterroriste (SDAT) est parvenue à mettre fin. Au total, trois personnes ont été arrêtées par les policiers dans cette affaire. Parmi elles, Axelle et son concubin Samir, un chanteur de trente ans connu sous le nom de Cheb Angelo, tous deux mis en examen pour « financement d’une entreprise terroriste » et laissés libre sous contrôle judiciaire. Les enquêteurs constatent qu’Axelle recevait « du monde entier » des contributions destinées à Kevin, jusqu’à « 2 000 euros par mois ». La mère les transférait ensuite, via un service de transfert de fonds, « toujours en Turquie », explique-t-elle. Elle confie aussi avoir acheté « trois tenues militaires sur Leboncoin.fr », qu’une femme est ensuite venue chercher à son domicile. Axelle assure qu’elle n’était pas consciente de financer les activités terroristes de son fils. Les enquêteurs de la sous-direction antiterroriste (SDAT) ont découvert ce circuit de financement présumé d’Al-Qaïda en Syrie après le départ pour le djihad, avorté, d’une mineure venue de Troyes (Aube). Ils ont cherché à identifier les soutiens de l’adolescente, finalement récupérée en Allemagne. La mère et son compagnon ont été mis en examen pour « financement d’une entreprise terroriste ».

« La société a besoin de temps » pour « faire confiance » aux accusés, a raconté l’avocat général avant de considérer que les deux accusés ne faisaient pas partie des « soldats d’élite » de l’organisation Etat islamique [entre soldats d’élite et brancardier, il y a de la marge…] et n’avaient pas participé à des exactions imputées à l’organisation djihadiste, a-t-il péremptoirement asséné. Aucune zone d’ombre dans l’activité du ‘blacklistéé de l’ONU, selon l’avocat général. En somme, des sous-fifres…

Kevin Guiavarch n’est « ni un fanatique, ni un illuminé », a reconnu l’avocat général mais, a-t-il insisté, « c’est la peine qui marque la gravité des faits commis ».

« Il ne faut pas minimiser » le rôle de Salma O., a-t-il également souligné tout en saluant les « liens » qu’elle a su renouer avec ses enfants (nés pendant le séjour du couple en Syrie) et sa « reprise d’activité » professionnelle. « Redonnez-moi la chance que vous m’aviez donnée en me permettant de reprendre un travail et mon métier de mère », avait demandé Salma 0. à la cour avant qu’elle ne se retire pour délibérer. En rendant son verdict, la Cour d’assises spéciale d’appel a salué les effort de Salma O. pour se réinsérer socialement.

Kevin Guiavarch, 30 ans, et Salma O., 41 ans, ont été parmi les premiers Français à rejoindre la Syrie au début de l’année 2013 avant même la naissance officielle de l’organisation Etat islamique (EI).

Ayant fait allégeance à l’EI en juin 2013, Kevin Guiavarch a soutenu qu’il a été seulement « brancardier » ou « infirmier », n’admettant avoir participé qu’à des surveillances de check-point, alors même qu’il postait sur Facebook des photos de lui (et de Salma) en treillis et en armes, bandeau des martyrs sur le front.

Sur zone, il avait fait venir de France trois jeunes femmes, parfois avec leurs enfants, pour les épouser. « La polygamie permise par l’islam » a été l’une des raisons de son engagement, a-t-il raconté.

Il avait quitté la Syrie avec sa famille élargie et leurs six enfants en juin 2016. Arrêté en Turquie puis remis aux autorités françaises, il est incarcéré depuis 2017.

Pour l’avocat général, décidément très compréhensif, le départ de Syrie n’était « pas une prise de conscience de ce qu’était » l’EI mais relevait, selon lui, de « l’opportunisme », alors que l’organisation subissait des revers sur le terrain.

En rendant son verdict, la présidente de la Cour d’assises spéciale d’appel, Emmanuelle Bessone a rappelé que Kevin Guiavarch avait « combattu sur zone mais pas tout le temps« . « La durée (de présence) sur zone ne correspond pas à votre engagement » aux côtés de l’EI, a-t-elle affirmé. Cette Cour est composée d’un président et de quatre assesseurs en première instance mais six en appel, tous magistrats : pas de jury populaire…

Autant d’assertions des magistrats supposent qu’ils ont des informations dont nous ne disposons pas ou qu’ils sont animés par leur subjectivité.

L’agence de notation Scope a abaissé la perspective de la France

Ce constat pourrait conduire à une autre dégradation, après celle de Fitch en avril.

Vendredi 26 mai, l’agence de notation Scope a abaissé la perspective de la France, ce qui pourrait conduire Standard and Poors à confirmer la perte de confiance dans la capacité de Macron et Le Maire à nous éviter la banqueroute. Sa note pourrait donc être dégradée à l’avenir, comme cela a été le cas fin avril par l’agence Fitch. 

Scope explique sa décision par le risque de « l’affaiblissement des finances publiques » notamment en raison de difficultés dans « la mise en œuvre des réformes ». Cette action signifie qu’elle pourrait dégrader la note de la France, actuellement à « AA » – très faible risque de défaut de paiement- soit le troisième plus haut niveau de sa grille, « dans les 12 à 18 mois ». Un simple « A » correspond à une possibilité de risque de crédit faible, plus vulnérable à des conditions commerciales ou économiques défavorables que dans le cas de notations plus élevées.

« Dynamique économique » au ralenti

Parmi les risques pesant sur les finances françaises, l’agence relève que, en France, « la dynamique économique s’est nettement ralentie au second semestre 2022 ».  

Elle se montre aussi peu convaincue de la trajectoire de réduction du déficit et de la dette publics, en raison d’un « mauvais bilan en matière d’assainissement budgétaire, d’une charge d’intérêt de la dette croissante et de risques liés à la mise en œuvre du programme de réformes« . 

Ces risques sont liés à « l’absence de majorité au Parlement » et à des « contestations socio-politiques », citant notamment les contestations persistance contre la réforme des retraites. 

Créée en 2011, Scope Ratings a son siège en Allemagne et des succursales au Royaume-Uni, en Italie, France et Norvège.

Note abaissée par Fitch en avril

Fin avril, l’agence de notation Fitch, une des trois plus grandes du monde, a dégradé la note de la France, en raison du risque posé par « l’impasse politique et les mouvements sociaux (parfois violents) » sur les réformes voulues par Macron.

Une semaine plus tôt, l’agence Moody’s n’avait pas fait de notation. L’agence S&P Global, qui accorde actuellement la note de « AA » à la France avec une perspective négative, doit publier ses conclusions le 2 juin.

La notation de ces agences a des répercussions sur le taux d’intérêt auquel les investisseurs prêtent de l’argent à la France. Sur l’emprunt à 10 ans, l’échéance qui fait référence, le taux était de 3,11% vendredi, proche de ses plus hauts niveaux de l’année. 

Décivilisation et proposition de loi Liot: Borne ressasse deux échecs de la macronie

La première ministre alourdit sa feuille de route

La première ministre est revenue dans un entretien avec France Culture, vendredi 26 mai, sur la « décivilisation » évoquée mercredi par Macron.

« Je pense qu’il faut qu’on réfléchisse tous à la façon de sortir de cette montée de la violence, qui est une vraie menace pour la démocratie », a admis Elisabeth Borne, un soupçon dépassée, lors d’un déplacement au Parc national de forêts en Côte-d’Or pour la Fête de la nature. La première ministre a réagi au terme « décivilisation », employé par Macon en conseil des ministres pour parler de la violence, voire de la barbarie, qui se propage dans la société française.

Elisabeth Borne estime que « le président pointe le déferlement de violences auquel on assiste » en référence notamment au maire de Saint-Brévin qui a présenté sa démission début mai après que les autorités l’ont abandonné lors de l’incendie de sa maison par des opposants non pris en considération, ou encore à l’agression mortelle d’une infirmière dans un hôpital de Reims, dimanche dernier.

« Ça nous appelle tous à un sursaut, poursuit la première ministre, parce que le fonctionnement de la démocratie, c’est le débat, c’est d’accepter la contradiction, c’est d’avoir le droit de manifester quand on n’est pas d’accord avec un projet, mais ça ne passe pas par la violence. »

La proposition de loi pour supprimer l’article 7 : un « paradoxe », selon Elisabeth Borne

Elisabeth Borne est revenue une fois de plus sur la proposition de loi du groupe Liot, qui sera débattue le 8 juin à l’Assemblée nationale. pour abroger la réforme des retraites, par le biais de l’article 40. « On peut souligner qu’il y a un paradoxe dans la position des groupes parlementaires qui ont tout fait pour qu’on ne puisse pas examiner l’article 7, c’est-à-dire, le cœur de la réforme, a-t-elle polémiqué. Aujourd’hui, tout à coup – et on peut être un peu surpris – ils veulent absolument, en quelques heures, faire ce qu’ils n’ont pas permis de faire en 80 heures ».

La première ministre répète qu’elle juge ce texte « irrecevable » puisque « l’article 40 de notre Constitution » « ne permet pas, au travers d’une proposition de loi ou d’un amendement, de créer des charges ». Or, selon elle, « on est en train de parler de milliards de dépenses en plus ou de recettes en moins ». Borne maintient donc l’idée de « problème constitutionnel » et laisse la main au Parlement à qui il appartient, dit-elle, « de trouver la bonne façon de répondre à cette situation un peu inédite ».

Des ministres corrompus au gouvernement Borne ?

« Décivilisation »: Sandrine Rousseau accuse Macron de « complaisance » avec l’extrême droite

A-t-elle des informations ou diffame-t-elle ?

La députée écologiste Sandrine Rousseau a fustigé l’emploi du terme « décivilisation » par le président Macron, dénonçant, ce vendredi sur BFMTV-RMC, sa « complaisance » supposée avec l’extrême droite. Ce mot « a été repris par Renaud Camus », essayiste d’extrême droite auteur d’un ouvrage éponyme en 2011, a souligné d’emblée l’élue d’extrême gauche à Paris, une universitaire qui juge du fond sur la sémantique employée.

Sandrine Rousseau faisait référence à des propos tenus par le chef de l’Etat mercredi en Conseil des ministres. A cette occasion, Macron a appelé le gouvernement à « travailler pour contrer le processus de décivilisation ».

« Perche à l’extrême droite »

Le chef de l’Etat faisait allusion à plusieurs épisodes récents de violences barbares: l’infirmière tuée à l’hôpital de Reims, les policiers morts dans un accident impliquant un conducteur drogué et alcoolisé dans le Nord ou l’incendie du domicile d’un maire de Loire-Atlantique, à Saint-Brevin, à la suite duquel l’édile a démissionné, en protestation contre l’impértie des autorités.

Sandrine Rousseau a déploré « l’incapacité » de Macron à « se remettre en cause ».

« A chaque fois [qu’il] est face à une difficulté, il lance une espèce de perche sur l’extrême droite pour essayer de divertir. » C’est à l’inverse l’extrême gauche qui en fait des gorges chaudes en saisissant la perche.

Le chef de l’Etat avait précisé son propos lors du Conseil des ministres, déclarant selon les propos d’un participant rapportés au Parisien:

Si « le sens de l’histoire des sociétés a toujours été de réduire la part des pulsions pour accroître le respect de l’autre, dans le monde entier [mettre tout le monde dans le même bain le blanchit-il ?], depuis un certain nombre d’années [banalisation], c’est le mouvement inverse qui semble s’amorcer ».

Des dires qui semblent davantage se rapporter à l’idée de décivilisation développée à l’origine par le sociologue allemand Norbert Elias, auteur avant la Seconde Guerre mondiale de l’ouvrage Sur le processus de civilisation. Pour lui, chaque membre d’une société donnée à une fonction politique de contrôle de la violence, interne au groupe comme vis-à-vis d’autrui. Il n’est donc pas encore question de la phase inverse de décivilisation.

« Cohésion sociale »

« On en parle de son attitude de pacification et de respect de l’autre? », a répliqué Sandrine Rousseau sur Europe 1. Et d’interroger encore: « On en parle de son attitude de fermeture et d’autoritarisme vis-à-vis du peuple français qui s’est rebellé de mille et une manières contre la reforme des retraites? »

Pour l’ex-finaliste de la primaire d’Europe Ecologie-Les Verts (EE-LV) balayée 2021 par un « mâle blanc hétéro », le président « ne considère pas la cohésion sociale comme une réponse à la crise que nous connaissons ». Or, « la cohésion sociale, la protection, le prendre soin, le fait de protéger les services publics, d’assurer une vie meilleure aux gens, est avant tout la cause et le ciment d’une cohésion sociale« , a développé l’écologiste radicale.

« Acte d’autoritarisme »

Selon Sandrine Rousseau, Macron a une part de responsabilité dans le climat actuel. « Le fait qu'[il] soit toujours dans un rapport d’autoritarisme et un rapport rugueux, si ce n’est d’opposition avec son peuple, fait que oui la violence s’accroît« , a avancé la parlementaire. Et d’évoquer un nouvel éventuel « acte d’autoritarisme » à venir sur la réforme des retraites.

Une référence à la proposition de loi du groupe hétéroclite Liberté indépendant Outre-mer et territoire (Liot), consistant à abroger le report de l’âge légal de départ à la retraite. Face au camouflet que représenterait l’adoption de ce texte, étudié le 8 juin, le camp présidentiel cherche à le tuer dans l’œuf, arguant de son « inconstitutionnalité ».

TotalEnergies : échauffourées entre activistes et policiers à l’ouverture de son assemblée générale

Des menaces de l’ultra-gauche sur les investisseurs dans la fourniture des carburants de nos voitures

Des manifestants écologistes bloquent l’entrée de la salle Pleyel à l’heure de l’assemblée générale du groupe TotalEnergies, le 25 mai 2022 à Paris.

Au prétexte d’écologie, des manifestants anti-capitalistes accusent le groupe pétrolier et gazier d’exploiter et développer des énergies fossiles malgré l’urgence climatique et le jugent « totalement irresponsable ».

Des tensions sont apparues dès 6h00 du matin entre les militants pour le climat et les forces de l’ordre, ce vendredi 26 mai. Les manifestants se sont réunis devant la salle Pleyel à Paris, où doit se tenir l’assemblée générale de TotalEnergies.

« L’AG doit se tenir », répétait-on vendredi matin du côté de TotalEnergies, tandis que les premiers actionnaires arrivaient au compte-gouttes. « On ne les lâchera pas », assurait de son côté Marie Cohuet, porte-parole de l’association Alternatiba, mouvement citoyen écologique et d’extrème gauche de mobilisation sur le dérèglement climatique, pour qui l’entreprise « incarne le pire de ce qui se fait en termes d’exploitation des populations et de la planète ». Dès l’aube, des dizaines de manifestants pour le climat ont tenté de pénétrer dans le tronçon de rue passant devant la salle Pleyel, dans les beaux quartiers parisiens.

Après BP et Shell, vient le tour de TotalEnergies: l’ultra-gauche prend ses ordres à l’étranger. Le géant français des hydrocarbures se prépare à vivre une assemblée générale électrique vendredi 26 mai au matin, ciblée dès avant son ouverture par des échauffourées entre manifestants qui instrumentalisent le climat à des fins anti-capitalistes et la police, tandis que certains actionnaires – des investisseurs pour l’avenir – sont également en désaccord avec sa politique climatique mais perçoivent néanmoins leurs dividendes. Dès l’aube, des dizaines de manifestants « pour le climat » ont même tenté de pénétrer dans le tronçon de rue passant devant la salle Pleyel, Rue du Faubourg Saint-Honoré,  » dans les beaux quartiers parisiens », comme indiqué par une certaine presse qui ne précise pas que le siège de TotalEnergies Marketing France est situé en Seine-Saint-Denis, à Stains dont le maire DVG est Azzédine Taïbi.

Une dizaine d’entre eux, qui s’étaient assis devant l’entrée, ont été délogés par les forces de l’ordre et des échauffourées ont eu lieu. La police a fait usage de bombes lacrymogènes pour déloger les manifestants.

Une coalition d' »ONG » a appelé à bloquer la réunion et des dizaines de militants sont désormais assis aux entrées de la rue du Faubourg Saint-Honoré, chantant notamment « ce qu’on veut c’est renverser Total » et « un, deux et trois degrés, c’est Total qu’il faut remercier ».

La réunion arrive à la fin d’une saison d’AG houleuses, où des militants ont multiplié les actions contre les grands groupes, comme chez les concurrents Shell et BP ou la banque Barclays, accusée de financer l’expansion de projets d’hydrocarbures. Le tout sur fond de profits faramineux : ensemble, les majors BP, Shell, ExxonMobil, Chevron et TotalEnergies affichent plus de 40 milliards de dollars de bénéfices ce trimestre, après une année 2022 grandiose. Signe des tensions attendues, TotalEnergies interdira aux actionnaires et aux journalistes d’utiliser leurs téléphones portables, et les obligera à laisser certains effets personnels à l’entrée.

Le groupe veut surtout éviter le scénario chaotique de l’année dernière quand des militants d’ONG avaient empêché des actionnaires de pénétrer dans l’AG.

« L’AG de Total n’aura pas lieu », ont d’emblée prévenu fin avril dans une tribune les signataires 350.org, Alternatiba, Amis de la Terre, ANV-COP21 (Action non-violente), Attac, Greenpeace, Scientifiques en rébellion et XR (mouvement international de désobéissance civile en lutte contre l’effondrement écologique). « Cette assemblée générale prévoit de perpétuer la stratégie du pétrolier : toujours plus de projets fossiles et une répartition injuste des superprofits qui alimente l’injustice climatique et sociale », dénoncent-ils.

L’ONG Bloom publie, elle, une enquête mettant en question les investissements de la multinationale française dans les énergies renouvelables pour masquer ses investissements fossiles et « verdir » ses plateformes pétrolières et gazières.

Pendant son assemblée générale, Patrick Pouyanné compte aborder le projet de gaz naturel liquéfié au Mozambique, dans lequel TotalEnergies détient 26 % des parts et prépare notre indépendance énergétique à venir, notamment à Mayotte ou à La Réunion. Un projet qui a été interrompu en 2021, après les attaques dans la région de groupes djihadistes affiliés à Daesh. Mais la situation sécuritaire s’est améliorée et l’entreprise prépare son retour dans la région. Pour cela, l’entreprise a demandé à Jean-Christophe Rufin, écrivain « prix Goncourt », ex ambassadeur, ex patron d’Action contre la faim, un des pionniers de Médecins sans frontières, de se charger d’évaluer la situation socio-économique et humanitaire sur place dans un rapport.

Ils sont non-violents, pacifistes et respectueux :

Une mère condamnée pour viol et tortures sur parente et sévices sur ses enfants

L’un de ses fils a qualifié la récidiviste de « criminelle ».

Déjà condamnée par le passé pour séquestration, cette femme originaire du Tarn-et-Garonne a reconnu sa responsabilité dans des actes de violence dont on l’accusait, mais a nié le viol.

Une femme de 36 ans a été condamnée ce jeudi à 17 ans de réclusion criminelle devant la Cour d’assises de Haute-Garonne, à Toulouse. Elle a été reconnue coupable de séquestration, viol, tortures et actes de barbarie sur la petite amie de son frère, âgée de 30 ans, entre 2017 et 2019, mais aussi d’extorsion et de violences sur ses propres enfants.

Au cours de ce procès, cette femme a avoué. Son frère a également été condamné à trois ans de prison pour complicité. Le ministère public avait requis 20 ans de réclusion criminelle et cinq ans pour son frère.

« J’ai failli mourir »

L’avocat général a notamment évoqué ce qu’a subi la victime qui était sous l’emprise de l’accusée.

« Coups sur le sexe, coups de couteau, strangulation, tête maintenue dans l’eau ou projetée contre le mobilier, morsures et brûlures dans le four. »

Il a également indiqué que la victime avait été mise « en situation de dépendance, isolée et privée de toute dignité », pointant « la brutalité sans limites, la cruauté sadique » de l’accusée.

Au cours du procès, la victime est revenue sur les faits: « J’ai vécu un vrai calvaire, un vrai cauchemar. J’ai failli mourir ». L’un de ses avocats, Me Jean-François Renaudie, a affirmé qu’elle n’est pas pour autant « dans une optique de vengeance », tout en estimant que « la justice doit offrir un horizon d’humanité à (notre) cliente ».

Pour la défense, Me Katy Mira avait demandé à la cour de « ne pas confondre emprise et séquestration ».

« Presque tous les jours, on se faisait taper »

Cette récidiviste, mère de cinq enfants, était également poursuivie pour des sévices commis sur eux, rappelle La Dépêche du midi. L’un de ses fils, aujourd’hui âgé de 12 ans, était venu à la barre pour raconter les violences subies dans son enfance. « Presque tous les jours, on se faisait taper, je suis déçu d’elle, c’est à cause d’elle qu’aujourd’hui je vis dans un foyer », a-t-il raconté, selon le récit du quotidien régional.

« Maintenant elle va assumer, la prison ça va lui faire du bien, elle le mérite, c’est une criminelle », a-t-il assuré.

« L’échelle des peines importe peu, il est surtout primordial qu’une juridiction reconnaisse le calvaire et le statut de victime », a déclaré de son côté Me Renaudie, après l’énoncé du verdict.

Une femme peut être un bourreau. Que les féministes gardent cette réalité à l’esprit.

Macron assimile les violences en France à un « processus de décivilisation »

Et la gauche l’accuse d’imprégnation d’idéologie d’extrême droite

L’auteur est influent
dans le milieu identitaire ,
comme le président de la Cour des comptes est un ancien révolutionnaire trotskiste

Macron a qualifié les violences sociétales de « processus de décivilisation »« Il faut être intraitable sur le fond, a complété le chef de l’Etat, mercredi 24 mai en Conseil des ministres. Aucune violence n’est légitime, qu’elle soit verbale ou contre les personnes. » Au-delà de l’analyse, le terme même de « décivilisation » provoque depuis des interrogations. Qu’elle est l’origine de ce néologisme ?

Le titre d’un ouvrage d’ essayiste étiquetté à l’extrême droite

Dans la sphère politique, le terme « décivilisation » est d’abord et avant tout le titre d’un ouvrage du penseur d’extrême droite Renaud Camus, publié aux éditions Fayard en 2011. La même année, l’essayiste a publié l’ouvrage Le Grand Remplacement, dans lequel il développe sa thèse sur le remplacement d’un peuple, les « Français de souche », par une « population d’immigrés venus d’Afrique et du Maghreb », comme le résume une note de la Fondation Jean-Jaurès, socialiste.

Renaud Camus n’a pas le monopole du terme, mais il en a la paternité et le phénomène est connoté par son idéologie. Dans son ouvrage, l’essayiste explique que « la crise contemporaine serait [ou « est »] celle de l’école, de la famille, de toutes les institutions chargées de la transmission », analysent Aurélien Aramini (Centre Jacques-Seebacher, militant de gauche) et Florian Gulli (également philosophe marxiste) dans la revue Philosophique« La culture perdrait toute consistance ; les manières, de table en particulier, matrices du contrôle de toutes nos pulsions, seraient de plus en plus désinvesties, ce qui repose sur le respect de l’autorité serait aujourd’hui dévitalisé. D’où le retour de la violence dans le quotidien », écrivent les deux philosophes.

Un terme utilisé en sociologie

Renaud Camus n’est pas le seul à employer le terme « décivilisation ». On le retrouve en langue allemande, où il est associé aux écrits du sociologue allemand Norbert Elias et à son expression voisine de « processus (ou procès) de civilisation ». Le sociologue, qui a longuement réfléchi aux causes profondes de l’arrivée du nazisme en Allemagne, étudie dans ses ouvrages l’évolution des mœurs à travers le temps. « Ce que Norbert Elias appelle le procès de civilisation, c’est une histoire parallèle ; d’un côté celle de la manière dont l’Etat moderne se constitue en se réservant le monopole de la violence, de l’autre, celle de l’autocontrôle exercé, par les individus, sur leur violence spontanée, leurs instincts et leurs affects », expose France Culture.

« Comme Ernst Bloch, Ernst Cassirer, Norbert Elias ou Hannah Arendt l’ont remarquablement bien saisi, la dé-civilisation des années 1930-1940 consistait à détruire l’individu pour le fondre dans la ‘masse' », explique également dans Le Figaro l’historien Hamit Bozarslan, auteur de l’essai Crise, violence et dé-civilisation. Essai sur les angles morts de la cité (CNRS, 2019). « Sans mémoire, sans réseau, sans tissu social, sans faculté cognitive, ce qui restait de l’individu était obligé de se ‘massifier’, hurler avec les loups pour ne pas être dévoré par eux, poursuit Hamit Bozarslan. Le nazisme, le stalinisme, le khomeynisme [l’idéologie politique et religieuse développée par l’ayatollah Khomeyni, fondateur de la République islamique d’Iran], le djihadisme actuel, sont la conversion de ce processus de massification en ressource ultime du pouvoir. »

Une expression de plus en plus utilisée à droite

Avant Macron, la classe politique française s’est emparée du terme « décivilisation » ces dernières années pour dénoncer les faits de violence qui traversent la société, ce que nie la gauche, et a fortiori le terme. Dix ans après Renaud Camus, en avril 2021, déjà en campagne pour l’élection présidentielle, Xavier Bertrand emploie le terme [« grand remplacement » et non celui de « décivilisation »] sur Europe 1 avant de mettre en avant ses propositions sur le thème de la sécurité. « Nous sommes un des rares pays au monde où tous les jours, il y a des agressions contre l’Etat, une mise en cause des forces de l’ordre, et qu’il n’y a pas de riposte », assène alors le président de la région Hauts-de-France, ex-ministre de J. Chirac

David Lisnard, maire LR de Cannes et président de l’Association des maires de France (AMF), a également cosigné une tribune en septembre 2022 dans Le Figaro, intitulée « Peut-on arrêter la décivilisation ? », après l’agression d’une octogénaire à Cannes.

Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat, a employé l’expression à plusieurs reprises : « La France est en train de s’ensauvager avec un phénomène de décivilisation », affirme-t-il ainsi en septembre 2022, suite à un viol au coeur de Nantes. Le sénateur de Vendée a une nouvelle fois utilisé le terme début mai pour témoigner de son inquiétude face à la hausse des violences contre les forces de police.

« Combien de temps, combien de victimes nous faudra-t-il encore compter pour mettre un terme à ce spectacle de décivilisation ? » (Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat, sur Twitter)

« Je parle d’ensauvagement depuis des années et je me fais accuser de tous les maux », a souligné de son côté Marine Le Pen sur CNews, jeudi. L' »ensauvagement », un autre élément de langage cher à l’extrême droite, tandis que Jean-Pierre Chevènement parlait en 1999 de « sauvageons« … « La décivilisation, c’est la barbarie (…), donc en réalité Emmanuel Macron vient une fois de plus, si je puis me permettre, nous donner raison sur le constat que nous faisons », a estimé l’ex-candidate du Rassemblement national à la présidentielle.

Une « réalité » et pas un « concept », selon l’Elysée

Concernant le mot « décivilisation », l’Elysée dément tout emprunt à l’extrême droite et justifie l’emploi du terme : « Le président ne reprend pas un concept. C’est une réalité. » Interrogé par franceinfo, l’entourage de Macron explique qu’il s’agit d’une « interpellation adressée à la société », comme le doigt d’honneur de la représentante de la France à l’Eurovision n’était pas adressé aux jurés mais une intetpellation culturelle et générationnelle de dépit… Selon un proche anonyme, le chef de l’Etat considère que « les violences sont multifactorielles et multicausales, et que si on cherche des responsabilités du côté des politiques, qui peuvent en prendre leur part, le sujet est néanmoins plus global ».

Les agressions physiques demeurent « à un niveau bas, ce qui augmente, ce sont les violences sans contact », les « regards de travers, injures, insultes, menaces », a tenté de relativiser, pour sa part sur franceinfo, Renée Zauberman, sociologue (université de …Bordeaux), dont les travaux portent sur la mesure de la délinquance et de l’insécurité en France. Cette directrice de recherches émérite (70 ans) au CNRS évoque « un terme politique » au sujet de l’emploi du mot « décivilisation » par Macron. « Si on croise ce sentiment d’avoir été victime de violences sans contact avec tout le discours public qui s’installe à travers les différentes sortes de media autour d’incidents qui peuvent être graves dans des zones bien délimitées, on peut effectivement faire passer l’idée que la France est un pays de plus en plus violent« , estime-t-elle, mais les incidents graves « ne sont pas le quotidien des Français ». Une chance encore qu’une majorité de Français puisse donc aller chercher son pain sans crainte d’une balle perdue. Tous n’ont pourtant pas cette chance.

Vers un congé menstruel

Le PS et EELV en pointe

Trois députés d’EELV ont déposé une proposition de loi visant à instaurer un congé menstruel en France.

La proposition de loi du groupe écologiste

Après l’Espagne, la France ? Ce vendredi 26 mai 2023, les députés écologistes Sandrine Rousseau (Paris), Sébastien Peytavie (Dordogne) et Marie-Charlotte Garin (Rhône) vont déposer au Palais Bourbon une proposition de loi pour instaurer un congé menstruel en France, qui pourra aller jusqu’à treize jours ouvrés par an. Si nos voisins espagnols ont été les premiers à voter une telle loi en Europe, la France pourrait donc leur emboîter le pas. D’autant plus qu’une autre proposition de loi sur le congé menstruel a déjà été déposée à l’Assemblée par des députés socialistes, le 10 mai dernier.

Certaines entreprises et administrations l’ont déjà mis en place sous certaines conditions – comme la municipalité de Saint-Ouen. Mais « on ne doit pas en rester à des initiatives individuelles, il faut que ce dispositif puisse se généraliser pour toutes les femmes qui en ont besoin », avait déclaré Sébastien Peytavie en avril.

Les trois députés écologistes proposent donc de mettre en place un arrêt de travail, cumulable avec le recours au télétravail, pour « menstruations incapacitantes ». Il sera accessible grâce à un certificat médical délivré par un généraliste, un spécialiste, une sage-femme ou un médecin du travail, renouvelable chaque année, sauf pour les cas les plus graves qui pourront renouveler plus fréquemment.

La personne devra ensuite déposer son certificat sur la plateforme Ameli pour déclencher son droit aux treize jours d’arrêt, qui pourront être « posés consécutivement ou séparément, sur une durée d’un an et sans limite mensuelle ». C’est le site qui générera un arrêt que la personne remettra ensuite à son employeur. Il sera intégralement pris en charge par l’assurance maladie, sans jour de carence. La mention « menstruations incapacitantes » n’apparaîtra pas sur le document.

Sensibiliser et éviter les discriminations

Des critiques ont été émises sur l’instauration de ce congé menstruel, de la part de certaines associations féministes. En cause, notamment, l’éventualité que cette loi favorise, malgré elle, les discriminations à l’embauche ou le harcèlement au travail. À ce sujet, le texte promet des mesures pour veiller à ce qu’il n’y ait pas de conséquences négatives pour les personnes concernées.

La proposition de loi « inclut la santé menstruelle et gynécologique dans les principes de non-discrimination et s’assure que toute mesure mise en place dans l’objectif de promouvoir la santé menstruelle et l’égalité professionnelle ne puisse faire l’objet d’une remise en cause en invoquant la création d’une différence de traitement entre les hommes et les femmes ».

Elle prévoit également « des mesures de promotion de la santé menstruelle et gynécologique dans le monde du travail » pour que ce nouveau congé menstruel devienne un « levier pour (…) briser le tabou sur les menstruations dans la vie professionnelle ». Ainsi, si la loi est votée comme telle, les employeurs devront mettre en place des cycles de sensibilisation.

La santé menstruelle et gynécologique sera intégrée dans les prérogatives de la médecine du travail. Les employeurs seront tenus de publier des indicateurs sur la prise en compte des besoins liés à la santé menstruelle dans l’index de l’égalité professionnelle entre les hommes et les femmes.

Les députés à l’origine du texte souhaitent que cette loi soit transpartisane, comme l’a évoqué Sébastien Peytavie dans un entretien avec le JDD : « Il faudra convaincre la majorité, voir comment ils peuvent s’en emparer et comment le gouvernement peut s’en emparer. Et si cela ne fonctionne pas, nous avons la possibilité des niches. »

Cette proposition de loi est très proche de la proposition déposée par des députés du Parti Socialiste, qui prévoit « un arrêt maladie de treize jours maximum valable un an, pour une durée ne pouvant pas excéder deux jours par mois, pour les personnes souffrant de menstruations incapacitantes ». La proposition de loi du PS prévoit aussi un arrêt en cas de fausse couche.

Proposition de loi du PS

Le texte veut faire entrer le congé menstruel dans le Code du travail, avec un avis médical annuel. Il prévoit aussi un congé après une fausse couche.

Alors que plusieurs villes françaises, comme Saint-Ouen, ont sauté le pas ou se préparent à le faire, le groupe PS à l’Assemblée nationale pense qu’il est temps de légiférer sur le sujet, à la suite, au mois de décembre, du gouvernement socialiste espagnol.

Une proposition de loi (PPL) a ainsi été déposée ce mercredi 10 mai au Palais Bourbon par le groupe présidé par Boris Vallaud, à l’initiative de la députée de Seine-Saint-Denis Fatiha Keloua Hachi et son collègue d’Ille-et-Vilaine Mickaël Bouloux.

« La première ministre Elisabeth Borne a ouvert la porte, on pense que c’est le bon moment pour mettre ce sujet consensuel sur la table », explique une source parlementaire socialiste, qui souligne l’antériorité du parti à la rose sur la question. Au mois de décembre, la formation dirigée par Olivier Faure a mis en place un congé menstruel pour ses propres employées.

« Lever le tabou »

Ce texte de huit articles entend « faire entrer le congé menstruel dans notre Code du travail et à lever le tabou autour des cycles menstruels et de leurs conséquences physiques et mentales ».

Il prévoit notamment la possibilité pour un médecin de « prescrire un arrêt maladie de treize jours maximum valable un an, pour une durée ne pouvant pas excéder deux jours par mois, pour les personnes souffrant de menstruations incapacitantes ». Un arrêt qui ne devrait pas se traduire par une baisse de la rémunération pour les personnes éligibles, puisqu’il est question que « les personnes arrêtées en raison de leurs dysménorrhées seront indemnisées dès leur premier jour d’absence, sans délai de carence ». Ces dispositions sont très proches de celles qu’envisagent les écologistes Sandrine Rousseau, Sébastien Peytavie et Marie-Charlotte Garin dans leur propre PPL qu’ils déposeront le 26 mai.

Autre disposition prévue par les socialistes, l’obligation pour les entreprises d’inscrire dans leurs règlements intérieurs des « mesures matérielles pouvant assurer un meilleur confort pour les personnes menstruées », comme la mise à disposition de protection hygiénique. Le texte proposait initialement d’agir également sur d’autres tabous, comme l’IVG ou les fausses couches. Deux cas où une première version texte prévoyait l’octroi de cinq jours de congé pour la femme et son conjoint. Finalement, seule la mesure concernant les fausses couches a été conservée.

Un examen au second semestre ?

« On a auditionné une quinzaine d’interlocuteurs, venant d’organisations féministes, de syndicats de santé ou du monde de l’entreprise. Mais le travail n’est pas terminé, ce n’est qu’un début et on espère que d’autres forces politiques, au-delà de la gauche, pourront s’en saisir », indique Mickaël Bouloux.

Car cette proposition de loi est surtout une façon pour les socialistes de se positionner sur ce sujet dans l’air du temps (mais qui ne fait pas l’unanimité comme l’a montré la récente prise de parole de Sophie Binet), puisqu’ils n’ont pas la main sur l’ordre du jour des textes examinés à l’Assemblée. « L’enjeu est de donner le coup d’envoi de la réflexion parlementaire sur ce sujet et de rappeler, sur le plan symbolique, que la gauche a toujours été en avance sur les causes touchant au féminisme », explique au Fatiha Keloua Hachi.

« On ne peut pas se contenter que le monde de l’entreprise se régule lui-même sur la question », renchérit son collègue d’Ille-et-Vilaine. Si la majorité ne se saisit pas de ce texte d’ici la fin cette session parlementaire, le groupe présidé par Boris Vallaud envisage de l’inclure dans sa future niche parlementaire, dont la date sera fixée au mois de septembre.

Avec, croit-on en interne, des chances de succès compte tenu de la majorité relative des troupes macronistes au Palais Bourbon. En témoigne l’adoption de la proposition de loi sur la nationalisation d’EDF portée par le député PS Philippe Brun. Autre porte d’entrée possible, le Sénat, où la sénatrice socialiste Hélène Conway-Mouret a travaillé sur une proposition de loi similaire et qui pourrait être discutée avant la fin de la session parlementaire.

Zones à faibles émissions : les Français disent non

Une bombe à retardement façon gilets jaunes, prévient le Sénat

La mise en place de zones à faibles émissions (ZFE) pour lutter contre la pollution de l’air dans les grandes agglomérations rencontre une forte opposition de la population, qui redoute un creusement des inégalités sociales et territoriales, selon une étude du Sénat parue jeudi. Jamais une consultation sénatoriale auprès des citoyens n’avait recueilli autant d’avis : plus de 51.300 réponses en moins d’un mois. Jamais non plus elle n’aura recueilli autant d’avis négatifs.

« Ce succès, entre guillemets, témoigne des nombreuses inquiétudes que ce dispositif génère chez les Français, même s’il s’agit d’une consultation basée sur le principe du volontariat et non d’un sondage représentatif », a expliqué devant la presse le sénateur des Alpes-Maritimes Philippe Tabarot (LR), rapporteur de la mission de contrôle sur les ZFE qui doit rendre ses conclusions mi-juin.

Au total, 86 % des particuliers et 79 % des professionnels ayant répondu à la vingtaine de questions posées par les sénateurs se disent ainsi opposés au déploiement des ZFE. Parmi les répondants, 93 % sont des particuliers et 7 % des professionnels.

« Il s’agit d’une mesure technocratique qui de surcroît crée une véritable rupture d’égalité d’accès au centre-ville selon que vous soyez aisé ou non », lit-on parmi les témoignages.

Pour les sondés, le casse tête des ZFE se double d’une application au cas par cas dans chaque ville de plus de 150 000 habitants.

Une généralisation des ZFE en France est prévue par la loi d’ici à 2025 dans les 43 agglomérations de plus de 150 000 habitants. A ce jour, onze métropoles, emmenées par Lyon, Grenoble et Paris, ont leurs ZFE avec des calendriers différents.

« On a eu la question des Gilets jaunes parce qu’on touchait à la voiture. Là aussi on touche à la voiture, donc on ne peut pas ne pas y voir une similitude », mais « on ne veut pas en arriver là », a commenté Ph. Tabarot. « On a vraiment envie de ne pas créer une bombe sociale supplémentaire alors qu’il en existe déjà quelques-unes ».

Les ruraux très réfractaires

Parmi les enseignements de la consultation, dont les résultats ont été analysés par un spécialiste de la donnée, plus un répondant réside loin du centre d’une agglomération et plus il a tendance à être défavorable à la mise en place d’une ZFE. Ainsi, seuls 8 % des habitants de communes rurales y sont favorables contre 23 % des habitants de centre-ville. Le fait de disposer d’une alternative à la voiture a également une influence sur les réponses, seuls 16 % des répondants estimant avoir des solutions alternatives suffisantes.

Enfin, le ressenti varie beaucoup d’une catégorie socioprofessionnelle à une autre, 25 % des cadres étant favorables aux ZFE contre 11 % des employés et 4 % des ouvriers. Le premier frein au déploiement des ZFE réside dans le coût d’acquisition des véhicules propres, jugé trop élevé pour 77 % des particuliers, devant l’accessibilité insuffisante des métropoles depuis les zones périurbaines ou rurales (51 %) et l‘insuffisance d’offres de transports alternatifs (42 %).

Malgré la menace, à terme, d’une amende de 68 euros, 83 % des particuliers n’envisagent pas pour autant de changer de véhicule pour fréquenter une ZFE. La mission d’information « flash » du Sénat sur l’acceptabilité des ZFE a mené plus d’une quarantaine d’auditions depuis mars.

« On constate qu’aujourd’hui des métropoles particulièrement volontaristes ont fixé des calendriers assez resserrés et sont contraintes de revenir en arrière. Nous ne sommes plus sur un clivage politique », souligne Ph. Tabarot. A propos du ressenti largement négatif des citoyens, le sénateur espère « trouver une ligne de crête ».

« On ne peut pas ne pas prendre en compte les chiffres que l’on a, mais on ne peut pas ne pas prendre en compte l’impératif de santé publique », a estimé l’élu, pour qui il semble « évident » qu’il y a une « désynchronisation entre le calendrier [des ZFE] et l’avancée des alternatives à la voiture ».

La priorité est donc, selon lui, « d’aller vers du report modal, vers les transports en commun, car 40 millions de véhicules électriques ne régleront pas le problème de la congestion automobile ». Or, les transports en commun nous ramènent au sujet de la sécurité.

Le philosophe Dominique Bourg – 1,82 % des suffrages aux élections européennes de 2019 en France à la tête de la liste « Urgence écologie » – fournit un éclairage sur les voitures électriques (Tesla) vertueuses et le séparatisme climatique des riches :

Ecriture inclusive : la ministre des universités se donne une raison pour laisser courir

«Nous ne remettrons jamais en cause la liberté académique», clame Sylvie Retailleau

La ministre qui assume
un emploi fictif au gouvernement

Malgré l’annulation par la justice des statuts de l’université de Grenoble, rédigés en écriture inclusive, et la distribution d’un sujet d’examen en écriture «non-binaire» à l’université Lyon-2, Sylvie Retailleau, ministre de l’Enseignement supérieur, a été appelée à réagir par Le Figaro.

De la communication des établissements aux sujets d’examens, l’écriture inclusive semble s’inscrire comme norme dans l’enseignement supérieur. Le 10 mai, des étudiants en droit de 

 ont dû plancher sur un cas pratique en écriture «non-binaire» – le mot «touz» remplaçant «tous» et «als» remplaçant «ils», notamment. Une initiative défendue par la direction, alors que le 11 mai, le tribunal administratif de Grenoble (lien PaSiDupes) avait annulé les statuts du service des langues de l’université Grenoble-Alpes, rédigés en écriture inclusive. Pour faire le point sur la question, Le Figaro a fait semblant de croire que Sylvie Retailleau, ministre de l’Enseignement supérieur, aurait une opinion.

Avec quatre filières principales (arts, lettres et langues, sciences humaines et sociales), l’université Lumière Lyon 2 s’est classée au rang 1001-1200 du classement mondial des universités QS en 2023.

LE FIGARO. – Diriez-vous que l’écriture inclusive, et plus globalement l’usage du français, est une problématique à laquelle est confronté l’enseignement supérieur?

Les cas problématiques liés à la compréhension et la lisibilité des textes restent rares. De cas particulier, il ne faut pas faire une généralisation. La question qui est posée, c’est celle des biais que peuvent porter nos usages de la langue. En tant qu’enseignante-chercheuse, je n’ai jamais ressenti de sexisme. Mais, après avoir pris des responsabilités, j’ai plus souvent constaté le plafond de verre, la non-reconnaissance, la légitimité naturelle du costume-cravate. Il existe encore des problématiques liées à l’inclusion, à l’attractivité des filles dans certains métiers. Avec Élisabeth Borne et Isabelle Rome, nous luttons contre cela. Et donc je veille à privilégier l’usage d’une expression inclusive, que je différencie de l’écriture dite inclusive utilisant le point médian. C’est-à-dire que j’essaye d’appliquer de manière intelligible, claire et respectueuse la langue française, en parlant «des étudiantes et des étudiants» ou en disant «chers toutes et tous». Des expressions dans lesquelles on englobe finalement l’ensemble des auditeurs et des auditrices.

L’écriture inclusive a-t-elle sa place dans les établissements d’enseignement supérieur et à l’université?

Sur cette question, il faut distinguer le fonctionnement des établissements et le contenu pédagogique des cours. Pour les établissements, la circulaire d’Edouard Philippe [relative aux règles de féminisation et de rédaction des textes publiés au Journal officiel, qui «invite» à ne pas faire usage de l’écriture inclusive], datant de 2017, doit être respectée. Cela permet que les textes statutaires, officiels, des établissements soient lisibles et compréhensibles [sic]. Cela facilite également l’accessibilité aux personnes aveugles et malvoyantes des logiciels de synthèse vocale pour les personnes, lisant plus difficilement la féminisation par le point médian.

Du côté des enseignants et des contenus pédagogiques cependant, c’est la liberté académique qui prime, un principe auquel je suis bien sûr très attachée. Nous ne remettrons jamais en cause la liberté académique. Il faut respecter cette autonomie, nous ne pouvons avoir que des recommandations.

La présence de l’écriture inclusive dans un examen de droit est-elle un outil pour faire prendre conscience de certains problèmes? L’université est au moins un lieu où l’on peut en débattre ( Sylvie Retailleau, ministre de l’Enseignement supérieur).

Derrière les bonnes intentions, cette graphie, par ailleurs évolutive, relève du militantisme. N’y voyez-vous pas l’introduction d’un biais dans l’apprentissage?

Je dissocie trois niveaux de « langue » [inclusive ! ]: l’expression inclusive, l’écriture dite inclusive – celle qui comprend l’utilisation du point médian notamment – et cette quasi-nouvelle écriture [écriture «non-binaire» observée dans un sujet d’examen à l’université Lyon 2]. Tous les linguistes le savent, l’usage des langues n’est jamais figé [il évolue non pas en fonction d’une idéologie militante, mais de la pratique vernaculaire de la majorité de ses usagers]. La féminisation des noms des titres est quelque chose qui choquait il y a 20 ans [« maîtresse de conférence » pour une titulaire féminine n’est toujours pas répandue…].

Mais il ne faut jamais pénaliser des étudiants [les personnes aveugles et malvoyantes devront s’y mettre, au final… ] Les établissements ont, à ce niveau, un rôle à jouer dans un certain cadrage [rôle que se refuse en revanche de jouer la ministre]. Le guide de communication inclusive que l’on m’a par exemple présenté à l’université Laval, au Canada, est, je trouve. très intéressant. Il prône l’expression inclusive à l’écrit tout en présentant et expliquant les problématiques liées à ce qu’ils appellent la forme «tronquée» de l’écriture (comprenant le point médian, la barre oblique ou les crochets).

En 2021, la circulaire Blanquer proscrivait le recours à l’écriture inclusive dans l’Education nationale. Peut-on envisager la rédaction d’un texte administratif de la même espèce dans l’enseignement supérieur?

La circulaire de 2017 s’applique déjà aux établissements. Que dirait de plus une autre circulaire puisqu’il faut déjà que l’écriture d’un texte institutionnel soit intelligible? S’agissant des cours (y compris des examens comme le rappelle le Code de l’Education), c’est la liberté académique qui prime [l’Education est-elle toujours nationale en France et les ministres sont-ils des pantins ? ], et une circulaire ne saurait le remettre en cause. Cette liberté est permise par le fait que nous nous adressons à de jeunes adultes. C’est un lieu de débat et de sensibilisation, où l’on fait appel au sens critique des jeunes adultes qui sont à même de se forger leurs propres opinions. La présence de l’écriture inclusive dans un examen de droit est-elle un outil pour faire prendre conscience de certains problèmes? L’université est au moins un lieu où l’on peut en débattre.

[La notion de liberté brandie par la ministre est une grave tromperie. Tout étudiant qui déroge à l’usage imposé d’en haut par l’université, sans débat ni vote, s’expose au risque sournois d’ajournement sans raison assumée. Les fortes-têtes pourront-elles trouver un directeur de thèse ? Et les chaires d’enseignement seront-elles réservées aux « bons étudiants »? La bien-pensance ne peut que développer davantage sa chape de plomb sur l’université].

En tant que présidente de Paris-Saclay, vous avez dirigé la publication d’un «guide pratique de communication pour un langage égalitaire», faisant notamment la promotion du point médian. Le réécririez-vous aujourd’hui?

Les établissements ont aussi un rôle à jouer dans l’accompagnement de leurs enseignantes et enseignants sur ces questions. C’est précisément à ce titre que l’établissement dont j’étais présidente a souhaité accompagner ses acteurs. Cela répondait à beaucoup de questions d’utilisation au moment où la société découvrait le point médian. Il y a aujourd’hui tout un tas d’utilisations de la langue française. Il faut apprendre à s’en servir à bon escient. En tant que ministre mes encouragements sont clairs: lutter contre les biais d’expression en s’adressant à toutes et tous, d’une manière intelligible, respectueuse de notre belle langue.

[En vérité, ce « guide pratique de communication pour un langage égalitaire » est de fait inégalitaire, puisque chaque université impose sa règle et que l’étudiant sera « bon » ou « mauvais » en fonction des préférences idéologiques de sa direction. La forme prévaudra-t-elle sur le fond ? Au pays des totalitaires, les invertébrés et les soumis sont rois.]

La mairie NUPES de la Ville de Paris s’était fait taper sur les doigts par la justice. Lien PaSiDupes