La maire d’Amiens prend un arrêté interdisant la mendicité en centre-ville

Une expérimentation  entre mai et août, au grand dam d’associations.

Pour « réglementer la mendicité » dans le centre-ville, la maire UDI d’Amiens, Brigitte Fouré, a signé ce jeudi 25 avril un arrêté qui proscrit la mendicité dans un secteur précis et du 1er mai prochain jusqu’au 31 août, du mardi au samedi, de 8h à 20h.

« Soit » les personnes sans domicile « restent sur place et se comportent correctement, soit [elles] doivent aller voir ailleurs », a expliqué la maire et eurodéputée Brigitte Fouré, sur France Bleu Picardie. L’arrêté municipal qui interdit de mendier dans les rues du centre-ville est justifié par les plaintes de commerçants qui font état de troubles aux abords de leurs boutiques.

« Ça permettra à la police municipale d’intervenir et de demander aux personnes de ne pas se comporter de manière agressive dans les rues en question, donc sur l’espace piéton », a détaillé Brigitte Fouré. Les agents de police, dont les patrouilles seront renforcées, pourront ainsi verbaliser les personnes sans domicile fixe.

« Une catastrophe »

C’est « une catastrophe, » avait réagi en mars dernier au micro de France Bleu Picardie, Fabrice Catoire, fondateur de l’association Maraudes citoyennes amiénoises. « Pour les gens de la rue, la mendicité, la rue, c’est le moyen de survivre », avait-il ajouté. Interrogé par le journal local Courrier picard, le 29 mars dernier, il évoquait aussi une mesure « pas acceptable ».

La décision était en effet dénoncée depuis plusieurs mois par des associations. Près de 150 personnes avaient manifesté début avril devant l’hôtel de ville d’Amiens. Mais la maire, une juriste, assume sa décision en conseil municipal. « Parfois, on a des personnes sans domicile qui peuvent être agressives et qui peuvent produire l’effet de chasser les clients des commerces », détaillait-elle le 25 mars sur France Bleu Picardie.

Ces dernières années, des arrêtés similaires pris par de plus en plus de villes ont été pour la plupart retoqués par le Conseil d’Etat, comme à Bayonne en 2020 ou encore à Saint-Etienne en 2021.

Dette publique: Moody’s et Fitch maintiennent la note de la France,  malgré ses mauvais résultats

Moody’s et Fitch maintiennent la France comme la corde soutient le pendu

L’agence de notation Moody’s a maintenu vendredi la note souveraine de la France, au niveau Aa2 avec perspective stable. De son côté Fitch, qui avait dégradé l’année dernière la note souveraine de la France, l’a elle aussi laissée inchangée vendredi soir, au niveau AA- avec perspective stable.

Dans un communiqué, Bruno Le Maire a déclaré qu’il prend « note » de la décision des deux agences de notation Moody’s et Fitch de maintenir inchangées leurs « Cette décision doit nous inviter à redoubler de détermination pour rétablir nos finances publiques et tenir l’objectif fixé par le président de la République : être sous les 3 % de déficit en 2027 », a ajouté le ministre de l’Economie et des Finances dans un communiqué.

Le dérapage des finances publiques laissait craindre le pire. Fin mars, l’Insee a réévalué le déficit public à 5,5 % du PIB pour 2023, au lieu des 4,9 % initialement prévus. Mi-février, le ministre de l’Economie a été contraint d’abaisser ses prévisions de croissance, à 1 % pour 2024 contre 1,4 % prévu. En mars, l’agence de notation Moody’s avait jugé « improbable » que la France parvienne à réduire son déficit public à 2,7 % d’ici à 2027.

La troisième lame, la note de l’agence Standard & Poor’s, arrivera le 31 mai, à neuf jours des européennes.

Accès à Sciences Po Paris rendu aux étudiants

La police a délogé les bloqueurs pro-palestiniens

Depuis jeudi 25 avril 2024 dans la soirée, les fenêtres du bâtiment de Sciences Po Paris, situé 27 rue Saint-Guillaume, dans le VIIe, étaient ornés barrés de banderoles sur lesquelles se mêlaient des slogans (inclusifs ?) en soutien à la Palestine, et du même coup aux terroristes du Hamas, deux jours après qu’une étudiante s’était vu refuser l’entrée à une conférence de soutien à la Palestine aux mains des islamistes du Hamas, sous prétexte qu’elle est « juive » et « sioniste », ou ciblant l’envoi de CRS lors de la manifestation de la veille, mercredi. 

Ils se prévalaient d’une demande de cessez-le-feu à Gaza …« en écho aux mouvements étudiants qui se tiennent actuellement partout dans le monde », a expliqué dans un post publié sur les réseaux sociaux l‘Union Etudiante Sciences Po, à la remorque d’universités américaines.

Des étudiants de Sciences Po Paris ont été évacués par les forces de l'ordre, mercredi 24 avril 2024.
Des étudiants de Sciences Po Paris ont été évacués
par les forces de l’ordre,
mercredi 24 avril 2024. 

Un rassemblement en faveur de la cause palestinienne a eu lieu sur un campus de Sciences Po Paris, dès mercredi 24 avril 2024, quand une soixantaine d' »étudiants » a été évacuée.

Plusieurs centaines d’activistes, étudiants ou non, ont en effet bloqué un campus de Sciences Po Paris, à partir de mercredi 24 avril 2024, pour s‘opposer à Israël et exiger un cessez-le-feu à Gaza.

Ce jeudi 25 avril 2024, un rassemblement a eu lieu en soutien aux étudiants évacués par les forces de l’ordre la veille.

Une décision « choquante et profondément préoccupante »

Estimant que le rassemblement contribuait « à un fort climat de tensions pour les étudiants, les enseignants et les salariés de Sciences Po », la direction a pris la décision de demander à la prefecture l’évacuation du site, a-t-on appris auprès de l’université. 

Après avoir échangé ensemble, la plupart des personnes présentes dans l’amphithéâtre extérieur au campus situé rue Saint-Thomas, Paris VII, auraient accepté de quitter les lieux. « Un petit groupe d’étudiants a néanmoins refusé et il a alors été décidé que les forces de l’ordre procèdent à l’évacuation du site. »

De son côté, l’Union Etudiante Sciences Po déplore la décision de la direction « de faire intervenir la police pour expulser de force des étudiants qui manifestaient pacifiquement – mais entravant les étudiants studieux à l’approche des épreuves de fin d’année – pour la paix à Gaza » qu’ils jugent à la fois « choquante et profondément préoccupante ».

Libération, journal partisan, désinforme sur Rachida Dati au profit d’Anne Hidalgo

La ministre réagit et Libération titre  » Rachida Dati s’en prend à Anne Hidalgo » !

Sur RTL ce vendredi 26 avril, la ministre de la Culture Rachida Dati s’en est pris à la maire de Paris, Anne Hidalgo, et à « Libération ».
« La ministre de la Culture Rachida Dati s’en est pris à la maire de Paris, Anne Hidalgo, et à Libération, »
assure le HuffPost

Le malfaisant HuffPost inverse les responsabilités. « Coup de gueule, » au micro de RTL ce vendredi 26 avril: la ministre de la Culture Rachida Dati s’en est pris à la maire de Paris, Anne Hidalgo, et à Libération, après la Une du quotidien mardi affirmant qu’elle aurait touché [« affirmer » au conditionnel, c’est du HuffPost !] plus de 800.000 euros comme avocate d’Orange tout en étant députée européenne, entre 2010 et 2018. Le site de désinformation accuse ainsi la ministre en ààa: présentation de sa version au conditionnel, « après la Une du quotidien » qui initie une diffamation.

L’intention maligne est clairement politique, puisque Libération rzppelle d’entrée de jeu que Dati  » ambitionne de devenir maire de Paris [et] cravache pour éloigner le risque d’un procès dans l’affaire Renault. » Et le journal d’opinion d’ajouter:  » Mais il ne s’agissait pas là de son seul contrat juteux avec une grande entreprise pendant ses années au Parlement européen, comme le montrent les révélations de «Libé». » On sait ce que valent les « révélations de «Libé». » quotidien déficitaire dépendant des subventions de l’Etat (24 centimes au numéro en 2021) et condamné aux coups médiatiques.

« J’ai un métier, j’ai été magistrat, c’est comme ça que je suis devenue avocate, c’est autorisé par la loi : vous pouvez être parlementaire élue et avocate », a rappelé la ministre sur RTL au quotidien de gauche en campagne des européennes.

« Que la Mairie [PS] de Paris se serve de ce journal, puisque ce journaliste est un ami de Madame Hidalgo, pour pouvoir m’attaquer sur quelque chose de légal, est-ce normal ? » a encore interrogé Rachida Dati.

Le quotidien se pose en arbitre des élégances

« Est-ce que ce journal, qui est subventionné par la Mairie de Paris, qui s’attaque à Rachida Dati, est-ce déontologique ? » a-t-elle ajouté, suggérant un possible « conflit d’intérêts ».

« Rachida Dati s’en est également pris à Anne Hidalgo, » estime le HuffPost  en affirmant que, « contrairement à la maire de Paris », elle ne vivait « pas sur l’argent public. »

L’ex-ministre de la Justice de Nicolas Sarkozy et ex-députée européenne – et à nouveau ministre, de Macron – est mise en examen pour corruption et trafic d’influence passif par personne investie d’un mandat électif public depuis juillet 2021, dans l’enquête sur des contrats noués par une filiale de Renault-Nissan, quand Carlos Ghosn en était le PDG. Des soupçons en attente de jugement : la suspecte béneficie de la présomption d’innocence, ce que ne rappelle pas le journal du milliardaire Patrick Drahi, principal actionnaire de BFM TV, chaîne qui a accumulé les maladresses tout en démentant toute tentative de manipulation…

Peu après sa nomination par Macron rue de Valois, l’actuelle maire du 7e arrondissement de la capitale avait confirmé son intention de briguer la mairie de Paris en 2026. Projet toujours valide qui fait de Dati une cible de la gaucho-sphère.

Du grain à moudre pour CheckNews, service de redressement des torts, selon Libération.

Simplification administrative: Bruno Le Maire dévoile cinquante mesures 

Un énième plan, alors qu’ « on nous redemande en permanence les mêmes documents »

La simplification administrative et l’amélioration des relations entre l’administration et les citoyens est au cœur des objectifs assignés à la transformation publique par le gouvernement depuis 2017. Après sept ans, un projet de loi sur la simplification de la vie économique est présenté en Conseil des ministres ce mercredi, avant son examen au Parlement à l’été. Après une large concertation, Bercy a retenu une liste de 50 mesures législatives et réglementaires saluées par les patrons, malgré un renoncement à court terme sur les seuils.

C’est un serpent de mer, mais Bruno Le Maire est résolu à le dominer.  Le comité interministériel de la transformation publique (CITP) présidé par la première ministre le 9 mai 2023 a été l’occasion de faire le bilan des actions entreprises et de mobiliser le gouvernement et les administrations sur un plan d’action partagé. Et, depuis six mois, le ministère de l’Economie mène un vaste travail sur la simplification administrative, avec pour objectif affiché, d’alléger la charge des chefs d’entreprise. Ce mercredi, il rend sa copie, avec la présentation en Conseil des ministres d’un « projet de loi portant simplification de la vie économique », qui sera discuté par le Parlement dès cet été.

Ce texte législatif s’accompagne de plusieurs mesures réglementaires. L’ensemble, baptisé « Plan d’action : simplification ! », forme un catalogue de 50 propositions très disparates – allant de l’accès facilité aux marchés publics à la suppression de sanctions pénales visant les chefs d’entreprise en passant par la disparition totale des formulaires administratifs Cerfa.

Le bilan du CITP est-il tangible ?

Depuis sa création en 2017, le CITP a permis d’acter la mise en œuvre de grands projets de simplification et d’amélioration des relations entre administration et usagers avec une ligne directrice claire : une action publique plus proche, plus simple et plus efficace. Voilà pour les intentions…

A cet égard :

  • La loi ESSOC de 2018 qui a instauré le droit à l’erreur et engagé une transformation profonde de la posture de l’administration, qui fait confiance a priori et promeut la bienveillance. Ils se retrouvent dans une charte d’engagement commune déployée dans l’ensemble des administrations ;
  • La transparence sur les résultats des services publics, un engagement du Président de la République, avec la plateforme « Services Publics + », accessible en ligne, et qui permet de consulter les résultats des services publics à la maille de chaque point de contact avec le public ;
  • La création de France services, permettant à chaque citoyen, quel que soit l’endroit où il vit, d’accéder aux services publics et d’être accueilli dans un lieu unique pour effectuer ses démarches administratives. Aujourd’hui, 2.601 antennes France services sont ouvertes. L’objectif fixé en CITP était d’atteindre 2.750 lieux d’accueil sur le territoire fin 2023, afin que 95% des français disposent d’un point à moins de 20 minutes de chez eux, en décembre 2023, selon Stanislas Guerini, ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, et Dominique Faure, ministre chargée des Collectivités territoriales et de la Ruralité. « Plus de 9 Français sur 10 sont maintenant à moins de 20 minutes d’une maison France services, » quand ils en connaissent l’existence ;
  • France connect qui constitue la solution de l’Etat pour faciliter la connexion aux sites des services et aux démarches en ligne. En effet, sur plus de 1.400 sites, au lieu de créer un compte et avoir un mot de passe supplémentaire, il est possible de se connecter de façon sécurisée via un compte préexistant (via les identifiants impots.gouv.fr, ameli.fr, l’identité numérique La Poste, msa.fr et Yris) ;
  • Le travail de simplification du langage des formulaires administratifs et du langage utilisé dans les services publics. L’objectif fixé par le Premier ministre, lors du CITP de février 2021, était de rendre plus lisibles 100 formulaires. Entre 2019 et 2023, 112 travaux de simplification de l’information et du langage administratif (courriers, sites, parcours en ligne, …) ont été accompagnés par la direction interministérielle de la transformation publique. Les 250 démarches essentielles en ligne feront l’objet d’un suivi renforcé pour garantir leur qualité et leur accessibilité avec un taux de satisfaction supérieur à 8 sur 10 avant l’été 2024 (engagement n°5 du 7ème CITP).
  • L’administration proactive, afin d’aller au-devant des démarches des citoyens en les en informant de manière proactive, voire en leur attribuant automatiquement des droits. Le principe « dites-le nous une fois» est également un des moyens pour les administrations d’améliorer l’expérience des usagers, en ne demandant plus les pièces justificatives alors que celles-ci pourraient être transmises directement par d’autres administrations.

Le Maire prend le train en marche

Le ministère des Finances a participé, avec une certaine réticence, aux divers programmes de simplification depuis 40 ans. On est passé d’une démarche principalement juridique à l’efficacité limitée à une approche plus gestionnaire qui pourrait servir de base à un management de la simplicité.

Le ministère des Finances est pourtant très concerné, car ses règlementations et interventions ont une influence sur de très nombreux « événements » de la vie des administrés. Il est cependant probable qu’il soit encore moins simplificateur que les autres administrations. Cela tient aux matières traitées. Les aspects d’intérêt public et régalien des missions sont prééminents ; dans le domaine économique et financier, la complexification va beaucoup plus vite que la simplification ; les conflits entre intérêts divergents sont fréquents, etc. Quant à la culture des hauts fonctionnaires du ministère, le souci de simplicité n’est pas son trait dominant.

Ceci explique pourquoi le ministère ne s’est lancé dans des actions de simplification que sous des pressions extérieures : politiques interministérielles ou mouvements d’opinion ; pressions qu’il accepte difficilement. L’action simplificatrice n’est pas spontanée, elle résulte d’actions récurrentes mais non continues, animées le plus souvent par des organismes ad hoc.

Au cours de ces quarante ans, deux grandes tendances se dessinent :

  • une première approche « classique » est plus strictement juridique et analytique, depuis les années 70, avec un renforcement des droits des usagers (ministère chargé des réformes administratives à partir de 1969, création du Médiateur de la République en 1973, comités d’usagers en 1974, les lois de 1978, sur l’informatique et les libertés, sur l’accès aux documents administratifs et sur la motivation des actes administratifs. Elle aligne des séries de mesures ponctuelles qui viennent corriger les excès de la réglementation existante. Développée à la fin des années 70, elle s’est prolongée jusque maintenant (I). Exemple de réticences, en 1992, lors de la préparation de la « charte des services publics »: les services de la direction générale des impôts se sont opposées à l’inscription d’une mesure (l’allègement des formalités imposées chaque année aux personnes handicapées pour obtenir la vignette automobile gratuite) qui était déjà en vigueur !
  • la seconde approche « moderne » est plus systémique et fait appel à une démarche plus gestionnaire que juridique. Apparue principalement à partir des années 90, elle n’a pas supplanté la première et peut encore être largement développée (II). Le ministère des finances a ainsi participé depuis le début des années 80 aux « trains de simplifications » interministériels, à la « charte des services publics » en 1992, à la loi du 2 avril 2000 sur l’amélioration des relations entre l’administration et le public, à la loi sur la simplification administrative du 2 juillet 2003, au programme « mesures et réduction des charges administratives 2006-2011 ; au programme des 100 simplifications (2009-2012), à la loi du 17 mai 2011. Quel est le bilan de la participation du ministère des finance,  depuis le début des années 80, aux « trains de simplifications » interministériels, à la « charte des services publics » en 1992, à la loi du 2 avril 2000 sur l’amélioration des relations entre l’administration et le public, à la loi sur la simplification administrative du 2 juillet 2003, au programme « mesures et réduction des charges administratives 2006-2011 ; au programme des 100 simplifications (2009-2012), à la loi du 17 mai 2011. Le sujet a été remis à l’agenda des réformes après la révision générale des politiques publiques (RGPP) : lois relatives à la simplification du droit (5 lois entre 2007 et 2013), « choc de simplification » (discours de François Hollande du 29 mars 2013) traduit dans les programmes du comité interministériel de la modernisation de l’action publique portant sur 450 mesures (juillet 2013)?

Au vu de cette débauche de programmes de simplifications sur 40 ans et de l’ampleur de la tâche restante réclamée avec insistance par la population, que sommes-nous en droit d’espérer réellement de cette nouvelle vague 2024 ?

Le discours de Macron à la Sorbonne est-il décompté du temps de parole des européennes?

La période de décompte est au total de huit semaines

Le président de la République a prévu un discours pour présenter sa vision partisane de l’Europe ce jeudi 25 avril, à la Sorbonne, à six semaines du scrutin, alors que les partis, dont son mouvement, Renaissance, sont en campagne, que les eurodéputés de tous bords sont invités à venir l’écouter et qu’il sera diffusé en direct et sur la longueur par les chaînes d’information en continu, puis analysé, extrait par extrait.

Macron s’était déjà livré à cet exercice en 2017, juste après son élection. Mais cette fois-ci, dans le contexte des européennes du 9 juin, sa prise de parole provoque la colère des oppositions, sans créer le moindre malaise dans son camp.

« Emmanuel Macron nous invite donc à assister à son grand discours sur l’Europe… Pendant les votes au Parlement », a par exemple cinglé l’eurodéputée sortante et candidate insoumise aux élections européennes, Manon Aubry, sur X (ex-Twitter) lundi 22 avril.

« Il utilise encore son rôle de président pour faire campagne, une grave atteinte à la démocratie« , a-t-elle ajouté.

Ce dont se défend l’Elysée assurant que ce n’est pas « un discours de campagne ». « C’est un discours de chef d’Etat devant une large assemblée, qui n’est pas une assemblée militante [constituée pourtant d’eurodéputés], qui engage la parole de la France. Lors du dernier Conseil européen, le président de la République disait qu’il pouvait être amené à s’engager, mais ce sont deux choses bien distinctes », nous ont-ils répondu.

L’Arcom, l’autorité de surveillance de la répartition du temps de parole des candidats, est de son côté formelle: à chaque fois qu’Emmanuel Macron évoquera les élections, ce temps de parole sera décompté de celui de la candidate de la liste de la majorité, Valérie Hayer.

La parole de Macron, scrutée

Lors d’une campagne européenne, le décompte du temps de parole diffère de celui d’une campagne présidentielle. Au vu du nombre de listes et de co-listiers, l’Arcom demande depuis le 15 avril à tous les médias de radio et de télévision (dont BFMTV, NDLR) de veiller à l’équité du temps de parole, plutôt qu’à une égalité stricte.

Pour respecter cet équilibre, la parole du président de la République est scrutée elle aussi. À chaque fois qu’Emmanuel Macron se présente aux côtés de Valérie Hayer, parle des élections, affiche ou évoque son soutien à la liste de la majorité, son temps de parole est décompté comme celle d’un candidat.

Quand en revanche le chef de l’État s’exprime sur des questions régaliennes ou sur « des sujets qui relèvent du débat politique », peut-on lire dans les recommandations de l’Arcom, il est dans sa fonction de président. « Et son temps n’est pas décompté », explique à BFMTV.com l’Autorité de régulation.

Chaque phrase de son discours à la Sorbonne dans lequel Emmanuel Macron compte livrer sa vision de l’Europe va donc être scrutée pour savoir dans quelle catégorie de temps de parole elle se trouve.

Un exercice délicat

L’exercice n’est pas évident fait remarquer Malcolm Duquesney, responsable du pluralisme à BFMTV. « On ne peut pas dire à l’avance si une prise de parole du président doit être décomptée du temps de parole de la liste Renaissance aux européennes ou non », nous explique-t-il.

« Pour qu’elle le soit, il faut qu’on détermine si soutien explicite à son candidat il y a ou pas. Est-ce qu’il parle de Valérie Hayer, de son programme, de noms sur sa liste? », développe notre collègue.

Quant au gouvernement, face aux critiques de l’opposition, il se défend de toute duplicité.

« Le président est en campagne pour l’Europe depuis 2016. C’est un discours sur l’Europe. Pour toute question relative à la campagne des Européennes, veuillez vous rapprocher du parti Renaissance », a botté en touche la porte-parole Prisca Thévenot, interrogée sur le sujet à la fin du compte-rendu du Conseil des ministres, mercredi 24 avril.

Que peut-on attendre de ce discours ?

Val-d’Oise: une fratrie expulsée de sa HLM pour des « actes graves de délinquance »

Son logement social à Taverny a été retiré à des bénéficiaires après avoir commis “des actes graves de délinquance à proximité de son lieu d’habitation”, annonce le préfet du Val-d’Oise, lundi 22 avril, sur X.

Pour obtenir la résiliation du bail par le tribunal judiciaire de Pontoise, la préfecture du Val-d’Oise, explique avoir mené « une action civile spécifique », en lien avec la ville de Taverny.

Dans son message, la préfecture énumère les « faits de délinquance » qui ont conduit les autorités à prendre la décision d’expulser la famille:

– vol en réunion avec violence,

– dégradation et vandalisme dans un établissement scolaire proche,

– usage, détention et transports de produits stupéfiants

– et escroquerie en bande organisée.

Le logement attribué à une autre famille

Pour obtenir la résiliation du bail par le tribunal judiciaire de Pontoise, la préfecture du Val-d’Oise, explique qu’elle a mené « une action civile spécifique », en lien avec la ville de Taverny. Ledit logement a depuis été restitué au bailleur social « pour être attribué à une autre famille ».

Dans le Val-d’Oise, « en cas de délinquance grave commis à proximité du lieu d’habitation », la préfecture précise qu’elle demande aux bailleurs d’engager une procédure d’expulsion spécifique en raison « des faits de délinquance ».

Elle ajoute que les services de l’Etat assistent le bailleur « dans la documentation de la procédure judiciaire. Ils peuvent aussi se porter ‘partie en intervention volontaire’ dans la procédure civile ». Avis aux amateurs pour qui tout est, selon eux, « compliqué »….

Sciences Po Paris reçoit Mélenchon comme une rock star

L’enragé convient aux futurs cadres institutionnels, tel le Conseil d’Etat…

Le leader de La France insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, prononce son discours lors d'un meeting à Roubaix pour les élections européennes, le 17 avril 2024. 
Le meneur de La France Insoumise (LFI), Mélenchon, prononce ici son discours lors d’un meeting à Roubaix pour les élections européennes,
le 17 avril 2024. 

Devant l’entrée de Sciences Po au 27 rue Saint-Guillaume, ce lundi 22 avril, militants de l’Union nationale interuniversitaire (UNI) et de La France insoumise (LFI) se renvoient des slogans qu’on peine à comprendre dans le brouhaha. « Siamo tutti antifascisti » répond au « Et tout le monde déteste l’extrême gauche », que viennent recouvrir des « Une seule solution, arrêter l’occupation »… On parvient même à distinguer la Marseillaise entre un slogan anti-Mélenchon et un chant propalestinien. Certains s’invectivent mutuellement avant que les gardiens n’interviennent et ne séparent les étudiants prêts à en venir aux mains.

C’est eux les petits fachos qui nous insultent sur X ?��������
Mais comment elle a mis à l’amende cette queen �� pic.twitter.com/aPJaIWqrn1— Tax Driver ���� (@TDriver90) April 22, 2024

Dans le bâtiment universitaire, le chef des anti-républicains n’échappe pas non plus aux critiques venant de son propre camp. Ici et là, des tracts déposés par l’association féministe Garces dénoncent le soutien de Mélenchon à Adrien Quatennens, le député LFI condamné pour violences conjugales sur sa compagne, et martèlent : « Les agresseurs et leurs complices n’ont pas leur place à Sciences Po. » C’est presque à se demander qui, dans cette école qui votait en 2022 à 55 % pour l’enragé LFI, veut encore de Mélenchon. Et qui commande…

Les doutes sont vite levés devant l’affluence provoquée par le tribun, qui fait salle(s) comble(s) pour accueillir près de 800 étudiants, selon les chiffres …des Jeunes Insoumis, organisateurs de la conférence.

Un cours d’art oratoire et un spectacle de monstre de foire. Mis à part quelques contestataires qui quittent rapidement l’amphithéâtre après avoir fait entendre leurs revendications, la salle est très majoritairement acquise à la vedette. Et il le sait, lui qui se fend d’un sourire devant les chants de l’Union populaire – nouveau nom de LFI, incarnation des « combats emblématiques de l’insoumission pour répondre aux urgences sociales, écologiques et démocratiques » –  et les applaudissements ponctuant régulièrement ses prises de parole : « On dirait que j’ai pas mal d’amis ici. » En plus de la claque ?

Initialement prévue le 18 octobre, mais reportée sur décision de la préfecture de police – sans doute en lien avec l’indignation suscitée par les attaques terroristes des islamistes du Hamas menées quelques jours plus tôt –, cette conférence, qui visait à présenter son dernier ouvrage, Faites mieux ! Vers la révolution citoyenne, se tient donc finalement sans accrocs majeurs.

Mélenchon dénonce un « maccarthysme » en cours

Après son scandaleux « détail de l’Histoire » passé crème dans l’opinion façonnée par la presse, on attendait surtout une réaction de Mélenchon après sa comparaison de l’obéissance du président de l’université de Lille à celle du criminel nazi Adolf Eichmann, un des architectes nazis de la solution finale décidée par Adolf Hitler, à qui il a comparé le président de la faculté de Lille après l’interdiction de sa conférence le 18 avril. Dans sa fuite en avant, Mélenchon persiste et signe. « A nous, dit-il, de briser la chaîne du légal pour passer à la chaîne du légitime » en aspirant à être plus que « les bons serviteurs de ce qui est légal ».

Ainsi dénonce-t-il un « maccarthysme » qui s’installerait dans le pays et désignerait comme auteurs du chaos les personnes qui s’opposent à « sa forme la plus insupportable, le génocide ».

Exultant, donc, de pouvoir enfin s’exprimer devant des étudiants après plusieurs interdictions à Lille, Mélenchon remercie la direction de Sciences Po et loue les vertus de la dispute. « Sans contradiction, il n’y a pas de naissance de la pensée », abonde-t-il.

Dans l’amphithéâtre Boutmy, c’est une autre histoire. Assumant une posture plus intellectuelle et mesurée que ces derniers jours, Mélenchon prononce un monologue, sans discussion. Virevoltant d’un sujet à l’autre avec l’habileté oratoire qu’on lui connaît, il évoque pêle-mêle ses lubies habituelles : capitalisme, géopolitique, morale, créolisation, schémas de domination… Et perd, semble-t-il, une partie de l’auditoire – en témoigne le nombre d’étudiants qui discutent entre eux ou quittent simplement la salle.

Le tribun parle ainsi sans interruption pendant près d’une heure quinze, avant de consentir à quelques questions de l’audience portant sur la « répression des militants propalestiniens » et la « faible participation des jeunes au scrutin européen ». Il appelle à « continuer de résister », la vérité étant, d’après lui, la « première victime de la guerre et d’explications simplistes ». Fustigeant l’abstention des jeunes, il tient à rappeler que leurs voix ont le même poids que celle d’un marchand d’armes ou d’un « puissant ».

Il assume, dans le même temps, le fait d’aller chercher les voix des quartiers populaires « pour que leurs habitants s’auto-organisent », et voit le populisme dont on l’affuble comme la nouvelle forme du dégoût des élites pour les masses.

Note de fin, alors que la conférence dépasse l’heure et demie prévue par les organisateurs et qu’il faut évacuer les lieux ? « Ce n’est pas dans mes habitudes mais, en réponse à l’attitude ouverte de cet établissement, je vous propose de respecter les consignes. Plus légaliste que Mélenchon, tu meurs !

Le danger que représente Mélenchon pour la démocratie n’est pas appréhendé par les étudiants de Science Po qui ont pris le pouvoir dans l’école :

Mathilde Panot convoquée par la police de la pensée de Macron

La patronne des députés LFI doit répondre d’« apologie du terrorisme »

L’élue de Seine-Saint-Denis a annoncé elle-même cette convocation dans un communiqué de presse publié sur le réseau social X (anciennement Twitter), dénonçant le « régime macroniste » et estimant que ce rebondissement s’inscrit dans une « longue liste d’autres tentatives de faire taire les voix en faveur de la paix : annulation de deux conférences de Mélenchon et de Rima Hassan, convocation pour apologie du terrorisme de Rima Hassan et de plusieurs personnalités engagées, jusqu’aux étudiants de l’EHESS, condamnation à un an de prison avec sursis du secrétaire départemental de la CGT du Nord pour un tract pour la paix ou encore la tentative d’interdire jusqu’à la dernière minute la manifestation du dimanche 21 avril contre le racisme et l’islamophobie et contre la protection de tous les enfants ».

Après la militante pro-palestinienne Rima Hassan, en septième position sur la liste LFI, au tour de la chef des députés insoumis Mathilde Panot de recevoir une convocation de la Direction de la police judiciaire de Paris, mardi 23 avril, pour « apologie du terrorisme ».

Les faits reprochés porteraient, selon la présidente de groupe, sur une conférence de presse tenue à la suite du massacre perpétré par les terroristes islamistes du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol d’Israël, carnage à l’origine du bombardement de Gaza. Le mouvement fondé par Mélenchon se voyait à cette époque reprocher de ne pas qualifier de « terroriste » le Hamas, l’un des mouvements islamistes derrière les massacres des kibboutz de Kfar Atza et Nir Oz, ainsi que celui du festival de musique Nova de Reïm. La France insoumise avait publié un communiqué qualifiant l’attaque « d’une offensive armée de forces palestiniennes » et évoquant « l’intensification de la politique d’occupation israélienne » dans les territoires palestiniens.

« Nous ne nous tairons pas. » C’est par ces mots qu’a réagi la députée LFI Mathilde Panot à sa convocation par la police judiciaire de Paris dans le cadre d’une enquête pour « apologie du terrorisme. » J’ai reçu ce jour une convocation pour être entendue dans le cadre d’une enquête pour « apologie du terrorisme ».

Version 1 modifiée

Le mouvement fondé par Mélenchon se voyait à cette époque reprocher de ne pas qualifier de « terroriste » le Hamas, l’un des mouvements islamistes derrière les massacres des kibboutz de Kfar Atza et Nir Oz, ainsi que celui du festival de musique Nova de Reïm.

Levée de boucliers à gauche 

Mélenchon a aussitôt dénoncé « un événement sans précédent dans l’histoire de notre démocratie ».

Beaucoup de ces signalements ont été adressés par l’Organisation juive européenne, une association qui de lutte contre l’antisémitisme. Elle est « au service du gouvernement » israélien, dénonce le coordinateur LFI, Manuel Bompard. 

Certains membres de la Nupes, les écologistes Sandrine Rousseau, Cyrielle Chatelain et Benjamin Lucas, par exemple. Mais aussi le socialiste Philippe Brun. Sur X, il rappelle qu’elle est en désaccord politique sur les termes employés le 7 octobre par les Insoumis, mais juge « fou » de les qualifier d’apologie du terrorisme. La cheffe de file des députés insoumis « pourrait refuser de se présenter à cette audition libre, mais ce n’est pas le choix qu’elle a fait. Elle se présentera devant la justice ».

Son avocate dénonce « une atteinte grave à la liberté d’expression »

Pour l’avocate de Mathilde Panot, Jade Dousselin, « cette convocation par un procureur de la République d’une présidente de groupe d’opposition pour des faits aussi graves et infamants est non seulement inédite mais constitue d’abord et avant tout une atteinte grave à la liberté d’expression dans notre pays », déclare-t-elle.

« Aujourd’hui, les juristes mais aussi les citoyens que nous sommes doivent prendre la mesure de ce qui se joue : la question n’est plus celle d’être en désaccord ou non avec les opinions de tels ou tels responsables politiques mais de la place que nous donnons au débat public et ce que nous sommes collectivement en capacité d’accepter pour le faire taire », poursuit-elle, sachant que LFI dénie à ses adversaires cette règle que Panot revendique pour elle-même.

La question n’est plus celle d’être en désaccord ou non avec les opinions de tels ou tels responsables politiques mais de la place que nous donnons au débat public. (Jade Dousselin)

Pour l’heure, Mathilde Panot attend la date de sa convocation après avoir demandé un report. « Ma cliente répondra à cette convocation et il ne peut y avoir de doute quant à l’issue judiciaire qui y sera donné tant aucun de ses propos ne peuvent être qualifiés de la sorte », conclut le conseil.

Liste RN: Libération passe au crible la vie de chaque candidat

Le quotidien épingle Saidali Boina Hamissi pour des «propos extrêmement graves»

Saidali Boina Hamissi, 63 ans,  délégué départemental du Rassemblement National, invité dans Zakwéli
  ©Mayotte la 1ère

Le journal a épluché les déclarations passées de ce candidat RN et exhumé d’anciens propos qui pouvaient être qualifiés de sexistes ou complotistes,  parce que ce responsable du RN à Mayotte figure sur la liste de Jordan Bardella. Le HuffPost relaie l’article de Libération avec la photo de Marine Le Pen et Jordan Bardella, plutôt que celle du Mahorais, à des fins, à l’évidence, malignes.

« C’est la première fois qu’un parti métropolitain aussi important propose un mahorais directement à la candidature. » (Saidali Boina Hamissi)

Le NKVD (police politique soviétique) de la presse française reproche au responsable RN du 101e département français ses « propos extrêmement graves » notamment concernant les femmes, selon la porte-parole du gouvernement, Prisca Thévenot, qui ne manque pas d’enfoncer le clou dans la matinale de LCI ce mardi 23 avril.

« Est-ce qu’on a regardé ce candidat ? Le profil de ce candidat ? Les valeurs portées par ce candidat ? », a interrogé Prisca Thevenot, née Balasoobramanen de parents originaires de l’Ile Maurice, un état où est interdite la polygamie. Avant d’accuser Saidali Boina Hamissi d’avoir « participé à des théories du complot » ou d’avoir tenu « des propos extrêmement graves et dangereux à l’endroit des femmes, sur la soumission supposée des femmes par rapport à leur conjoint. » Mayotte, où l’islam est dominant, a toléré le mariage d’un homme avec plusieurs femmes jusqu’en 2011 quand l’âge du mariage des jeunes filles est passé de 16 à 18 ans, la répudiation a été interdite et de possibilité de faire des unions polygames, mais les situations actuelles de polygamie sont maintenues.

Thévenot pointe de surcroît « un Mahorais qui a une admiration pour Poutine » et « soutient la polygamie » de son milieu culturel…

« Vermines », « cafards », « soumission de la femme »

22 avril 2024

La ministre déléguée fait référence, sans le dire, au travail de Libération. Le quotidien a effectivement exhumé, lundi, d’anciens écrits publiés par le nouveau candidat du Rassemblement national sur sa page Facebook. Un espace relativement confidentiel avec une cinquantaine « d’amis » ou abonnés.

Le quotidien relève par exemple des publications de 2017, lorsque Saidali Boina Hamissi – déjà membre du parti de la droite nationale à l’époque – qualifiait de « vermines » ou de « cafards » les habitants d’un quartier de Mamoudzou envahi par les Comoriens voisins attirés par des services sociaux de meilleure qualité. Il relayait également un texte d’un militant local qui s’en prenait aux Comoriens, appelant les Mahorais à « éradiquer ce fléau migratoire (…) cette vermine qui nous ronge jusqu’à l’os. »

Dans un autre registre, cinq ans plus tard, le responsable du RN à Mayotte s’est fait remarquer pour sa facilité à relayer des propos complotistes, toujours selon Libé, à propos de l’épidémie de Covid-19. Et pas seulement.

Après avoir publié la vidéo du journaliste Richard Boutry, un désinformateur notoire (France TV et TV5 Monde et groupe TF1) qui parlait de «la  distanciation sociale et des gestes barrières » comme « des concepts inventés, liés au satanisme », Saidali Boina Hamissi n’a pas hésité à relayer une publication selon laquelle le « terrorisme islamique » n’existe pas, puisqu’« il s’agit de mercenaires recrutés, payés, entraînés, armés et protégés par des gouvernements occidentaux, notamment ceux des US et de la France. »

Outre des propos élogieux à l’égard de Vladimir Poutine, le nouveau candidat RN – qui devrait figurer à une place non-éligible sur la liste de Jordan Bardella – s’est également illustré en évoquant la « soumission de la femme. » Qui, selon lui, « vient naturellement lorsqu’elle se sent aimée, protégée et valorisée (sic) par son mari. » Une hérésie pour les féministes.

Les mesures de dernière minute des eurodéputés de la mandature sortante

Voitures électriques, plastique, chargeur USB-C, … 

Donjon de forteresse ou
siège du Parlement européen à Strasbourg ?

Les élections européennes du 9 juin approchent et les eurodéputés vivent cette semaine la dernière session plénière de cette mandature au Parlement européen, alors que les institutions européennes restent méconnues, obscures, lointaines et déconnectées. Un Français sur deux s’estime mal informé sur le fonctionnement de l’Union européenne et sa part de responsabilité dans la grogne génerale, selon un Eurobaromètre publié en 2021.

Or, ce qui se joue à Strasbourg ou à Bruxelles a un terrible impact sur la vie quotidienne des Français, comme le savent les agriculteurs en colère, et sur les réglementations nationales sur lesquelles pèsent les directives européennes en matière économique, écologique ou sociale, au nom du principe de primauté (dénommé également «priorité» ou «suprématie») du droit de l’Union européenne (UE) sur le droit de ses membres : en cas de conflit entre un aspect du droit de l’UE et celui du droit d’un État membre (droit national), le droit de l’UE prévaut.

Les eurodéputés sur le départ ont voté 10 mesures qui ont eu ou vont avoir une incidence très concrète et attendue sur la vie des Français, mais sans bouleverser leur mode de vie ou leurs conditions de travail, leurs revenus, leur espérance de vie. Avant le scrutin du 9 juin, l’heure est au consensuel..

  • La fin des voitures thermiques

L’une des mesures les plus marquantes de ces cinq dernières années a sans doute été la décision de mettre fin à la vente de voitures et de camionnettes thermiques neuves en 2035. Après cette date, les constructeurs ne vont plus avoir le droit de vendre des véhicules roulant aux énergies fossiles. La revente d’un véhicule et le marché de véhicules thermiques d’occasion seront eux toujours autorisés.

Avant l’interdiction pure et dure de 2035, un objectif de « mi-parcours » a été fixé aux constructeurs: à compter de 2030, les véhicules particuliers neufs devront émettre 55% de CO2 de moins que la moyenne des émissions des véhicules neufs en 2021.

  • Le plastique à usage unique

Terminé les gobelets, les pailles et les couverts en plastique qu’on jette juste après les avoir utilisés. En application depuis juillet 2021, cette directive veut imposer une économie circulaire où les matières sont réutilisables et les produits sont réparables plutôt que jetables. Elle veut également réduire la dissémination de ces déchets dans la nature.

  • Le chargeur universel

Fin 2022, le Parlement a adopté de nouvelles règles pour faire du port USB dit de « type-C », la norme des chargeurs des petits appareils électroniques d’ici à la fin de 2024. Le but: réduire le nombre de production et de déchets électroniques, faciliter la vie des consommateurs et réduire le monopole d’Apple sur les connecteurs.

  • La publicité ciblée sur Snapchat

Sur le réseau social Snapchat, aux 27,3 millions d’utilisateurs français, on peut désormais savoir pourquoi telle publicité est proposée et comment fonctionne l’algorithme. En tapant sur la mention “Pourquoi je vois cette pub”, chaque compte peut désormais connaître la façon dont il est ciblé par la publicité et choisir de limiter leur personnalisation. Cette mesure a été prise dans le cadre du Digital Service Act (DSA) voté en juillet 2022 qui vise à responsabiliser les plateformes.

  • L’interdiction de brûler les vêtements invendus

En décembre 2023, le Parlement européen a interdit la destruction des vêtements et chaussures neufs invendus, en s’inspirant de la loi française antigaspillage pour une économie circulaire (dite loi Agec) en vigueur dans l’Hexagone depuis 2022. Les industriels ont désormais interdiction de détruire les produits neufs non alimentaires qu’ils ne parviennent pas à écouler sur le territoire européen.

Avec cette mesure, l’UE espère inciter les mastodontes de la fast fashion ultra-polluante à limiter le gaspillage des tissus neufs. Et à promouvoir le don de vêtements et les achats de seconde main.

  • Choisir le navigateur par défaut de son smartphone

Pour tous les utilisateurs d’un nouveau smartphone sur le sol européen depuis mars 2024, il est désormais possible de choisir son navigateur par défaut pour se rendre sur internet. Apple, Google et Microsoft sont ainsi tenus de présenter une liste de navigateurs web afin d’en choisir un par défaut, en vertu du règlement européen sur les marchés numériques (DMA).

Chez Apple, lancer Safari après l’installation d’iOS 17.4 affiche une liste de navigateurs. Du côté des appareils Google, un panneau de sélection apparaît également. Enfin, chez Microsoft, le choix est proposé lors de la configuration de Windows.

  • Pouvoir changer la batterie défectueuse de son vélo ou son smartphone

Selon un règlement voté en 2023 qui va entrer en vigueur en 2027, les consommateurs pourront retirer et remplacer les batteries portables dans leurs produits électroniques à tout moment du cycle de vie, sans devoir jeter l’appareil en entier. Ainsi, les constructeurs de vélos électriques ou de smartphones, entre autres, vont devoir permettre le détachement systématique des batteries et la possibilité d’en changer facilement.

Tous les déchets de batteries collectés devront être recyclés. Et des niveaux élevés de valorisation devront être atteints, en particulier pour les matières premières critiques telles que le cobalt, le lithium et le nickel. Pour aider les consommateurs, un QR code donnera accès à un passeport numérique contenant des informations détaillées sur chaque batterie de chaque appareil.

  • L’interdiction des paillettes faites de particules de microplastique

Les paillettes dites « libres » (que l’on retrouve dans des boîtes en plastique et qui sont utilisés lors des carnavals ou des festivals par exemple) disparaissent progressivement des rayons des magasins depuis octobre 2023. Les États-membres se sont en effet mis d’accord pour limiter le rejet dans l’environnement de toutes les particules plastique synthétiques de moins de 5 mm, qui ne sont pas biodégradables.

Paillettes libres et microbilles en plastique dans certains cosmétiques comme les exfoliants et les gommages sont les premiers concernés. L’objectif est d’éviter le rejet dans l’environnement d’une demi-tonne de microplastiques additionnels et qui viennent s’ajouter aux microplastiques issus de la dégradation des emballages.

  • Faire des virements bancaires d’une banque à l’autre sans frais

Dix secondes et un euro pour effectuer un virement automatique bancaire contre 24 à 48 heures et la gratuité avec un virement classique. Depuis début avril, il est désormais possible de profiter des virements instantanés sans payer de frais bancaires en plus.

Cela fait suite à une décision européenne qui contraint les banques à aligner leurs tarifs sur celui d’un virement classique. Or, en France, celui-ci est systématiquement gratuit. Dès le 9 janvier 2025, toutes les banques qui proposent le virement instantané ne pourront plus le facturer plus cher que le virement traditionnel.

  • Moins de marketing mensonger sur les produits du quotidien

Un shampooing « respectueux de l’environnement », un emballage « bio », un « pull durable »… Ces mentions marketing qui vantent des vertus écologiques de nombreux produits vont être interdites si elles ne reposent pas sur « une performance environnementale excellente reconnue », selon une récente directive européenne de mars 2024.

Les Etats membres ont deux ans pour transposer le texte européen et devront mettre ses dispositions en application à partir de septembre 2026. En supprimant une liste d’allégation écologique trompeuse, l’UE espère, selon le texte, « lutter contre les pratiques commerciales déloyales qui induisent les consommateurs en erreur et les empêchent de poser des choix de consommation durables ».

Faites le balance des interdits ou contraintes et des autorisations… Et rappelons qu’une directive européenne ne devient une fatalité que du fait d’un vote favorable des eurodéputés…

La Sorbonne autorise un « grand discours » de Macron sur l’Europe

Des eurodéputés s’autorisent à sécher

Discours de la Sorbonne 1
sur la refondation de
l’Union européenne

Ils n’ont ni piscine, ni chorale, mais plénière et, conviés par le président de la République à son discours de la Sorbonne version 2024, ont une bonne excuse pour publiquement se libérer du pensum : ils seront le même jour à Strasbourg pour la dernière séance plénière de la mandature.

Plus de sept ans après une première prise de parole sur le même thème, prononcé déjà dans ce haut lieu de la connaissance, Macron s’autorise à nouveau une prise de parole considérée comme une erreur de timing et une ingérence.

« Emmanuel Macron nous invite donc à assister à son grand discours sur l’Europe… pendant les votes au Parlement », cingle l’eurodéputée Manon Aubry qui est aussi la tête de liste de la France insoumise. « Faire ça pendant la dernière plénière du Parlement Européen, sérieusement !! », s’indigne aussi la socialiste Sylvie Guillaume, qui pointe le « succès mitigé » du précédent d’il y a 7 ans. « Que dire d’un Président qui, en gage d’amour à l’Europe, nous propose de venir l’écouter discourir au moment même où nous devrons faire notre travail de représentant•es du peuple européen en votant en son nom ? » abonde leur collègue écologiste David Cormand.

Réunis une dernière fois en plénière avant le changement de mandature, les eurodéputés doivent notamment voter à partir de 12h sur un paquet budgétaire, l’offensive iranienne contre Israël début avril mais aussi sur des aspects la Politique agricole commune, sujet hautement sensible après la crise agricole. Le Parlement doit notamment voter pour l’assouplissement de certaines mesures (dont les jachères) critiquées par une partie du monde agricole.

Sorbonne 2.0-24

En parallèle à 11h, Macron sera à la Sorbonne pour « donner un peu le cap de ce que le pays a fait et ce vers quoi nous allons et surtout pour les années à venir », selon ses précisions en marge d’un déplacement Conseil européen à Bruxelles.

En 2017, quatre mois après son élection, Macron avait prononcé depuis l’université un plaidoyer sur une Europe jugée « trop faible, trop lente, trop inefficace ». Il avait alors présenté une série de propositions, dont celle d’une défense commune. Sept ans et demi plus tard, après une pandémie qui a contraint les 27 à une coopération rare et le retour de la guerre aux frontières, Macron recommencera.

Ce Sorbonne 2 marquera aussi d’une certaine façon son entrée en campagne, même si son entourage s’en défend, jugeant qu’il vise d’abord à donner un cap pour l’après-élections européennes de juin. Le président a confirmé qu’il prendra part concrètement à la campagne, « dans les moments appropriés, dans le format et le cadre qui convient ».

Deuxième dans les intentions de vote, la liste de trois formations (Renaissance/Horizons/MoDem) menée par Valérie Hayer est largement devancée par celle du RN Jordan Bardella. Et voit son avance sur celle de Raphaël Glucksmann (PS/PLace publique) peu à peu grignotée, sans qu’on sache par quelle magie.

Macron « entre en campagne » pour tenter de sauver le soldat Hayer

Le chef de l’Etat va donc tenter de donner le souffle qui manque à la campagne de la tête de liste de la majorité présidentielle pour les européennes, Valérie Hayer.

La liste est donnée à 18, voire à 16 %, selon les sondages, loin derrière la liste RN de Jordan Bardella qui caracole en tête autour de 30 %, et suivi par celle de Raphaël Glucksmann (PS-Place Publique), qui s’accroche (11,5 à 14 %).

« Je donnerai un peu le cap de ce que le pays a fait [ce qui n’a pas de sens] et ce vers quoi nous allons et surtout pour les années à venir », a raconté Macron la semaine dernière, lors d’une conférence de presse dans le cadre du Conseil européen. Et il l’assume : « J’aurai l’occasion, évidemment, comme je l’avais fait il y a cinq ans, de m’engager dans cette campagne, de dire ma conviction pour l’Europe qui a mes yeux est un sujet essentiel, au sens propre du terme, pour notre pays ». Un engagement qui se fera « dans les moments appropriés, dans le format et le cadre qui convient ».

Une campagne de Valérie Hayer trop terne

De quoi muscler un peu la liste de la majorité? Macron a la faiblesse de le penser. « Coup de pouce, je ne sais pas, mais il va redonner la vision dans laquelle s’inscrit la délégation française au Parlement européen et son projet. Il va donner sa vision en tant que chef de l’Etat », avance l’eurodéputée Renaissance, Fabienne Keller, bien que son mandat expire en 2027, dans trois ans. « Il y a un enjeu de la part de la majorité de rentrer véritablement en campagne. Jusqu’à présent, Valérie Hayer a été seule en piste. Il fallait construire sa notoriété. 16-18 %, avec une tête de liste pas encore connue des Français, un programme pas encore publié, ce n’est pas une surprise. On en a sous le pied », assure Nathalie Loiseau. Une contre-vérité  puisque Hayer a reçu les soutiens de Bruno Le Maire, à Bayonne, contre le « défaitisme » dans la majorité, d’Edouard Philippe à Besançon et de Jean-Yves Le Drian, cinq ans ministre des Affaires étrangères de Macron qui a pris la tête du comité de soutien à la liste macroniste de Valérie Hayer aux européennes.

Mais précision de Loiseau, l’ancienne ministre chargée des Affaires européennes : « Ce n’est pas un discours de campagne. Il n’est d’ailleurs pas certains que les eurodéputés soient présents, car il y a encore session. C’est un bon signal que ce sont deux choses différentes », souligne Nathalie Loiseau. C’est aussi un enjeu de financement de campagne, pour ne pas risquer que ce discours soit comptabilisé par la commission nationale des comptes de campagne…

Ruffin au coude-à-coude avec Le Pen: information ou fiction de Libération?

Le quotidien instrumentalise un sondage interne

Ruffin vs. Mélenchon

Le quotidien capable de tout se fait l’écho de Picardie Debout, le mouvement de François Ruffin (LFI) qui a testé son potentiel en commandant un sondage en vue de l’élection présidentielle de 2027. Quelle valeur accorder à un sondage qui anticipe un scrutin, trois ans à l’avance, si ce n’est de tenter de perturber les européennes de juin, dans deux mois, ce dimanche 21 avril?

Le quotidien de Altice (Numericable, SFR, groupe L’Express (Studio Ciné Live, L’ExpressL’Expansion,L’Etudiant…) et BFM, détenus par Patrick Drahi) voit dans ce sondage Cluster 17 une bonne nouvelle : selon cette étude commandée par son bénéficiaire, les résultats seraient prometteurs pour le député de la Somme, même si la prudence est de mise dans ce type de situation… Le député insoumis parviendrait au second tour, et ferait jeu égal avec Marine Le Pen.

Picardie Debout, mouvement de François Ruffin, a commandé un sondage pour tester son champion en vue de la présidentielle de 2027. Dans cette étude de l’entreprise commerciale Cluster 17, révélée par Libération, le député insoumis parvient au second tour, où il fait jeu égal avec Marine Le Pen.

Faut-il y voir un pas de plus sur le chemin qui pourrait mener François Ruffin à l’élection présidentielle? Son mouvement, Picardie Debout, a testé son potentiel en commandant un sondage en vue de l’élection présidentielle de 2027, nous apprend Libération, ce dimanche 21 avril.

Au coude-à-coude avec Marine Le Pen

Dans un contexte où la droite nationale semble toujours plus forte en France, l’élu de 48 ans parviendrait non seulement à passer le premier tour, mais aussi à rivaliser avec le Rassemblement national au second. Le tout dans la perspective d’une candidature unique à gauche (sauf NPA).

Bonne nouvelle pour le député insoumis de la Somme: les résultats de cette étude Cluster 17 sont prometteurs pour lui, même si la prudence est de mise dans ce type de situation.

Au coude-à-coude avec Marine Le Pen

Dans un contexte où l’extrême droite semble toujours plus forte en France, l’élu de 48 ans parviendrait non seulement à passer le premier tour, mais aussi à rivaliser avec le Rassemblement national au second. Le tout dans la perspective d’une candidature unique à gauche (sauf NPA).

Selon les chiffres révélés par Libération, au premier tour, le journaliste devancerait le candidat de la macronie, Edouard Philippe (25%) – si ce dernier se présentait comme le candidat de la majorité – et se placerait à un point de Marine Le Pen, avec 29% des suffrages.

Au second tour, François Ruffin serait à touche-touche avec la droite nationale: 50% pour lui, 50% pour la leader du RN.

Mélenchon fait (beaucoup) moins bien

De bon augure pour le député-reporteur, d’autant que les motifs de satisfaction ne s’arrêtent pas là. Principal obstacle à une potentielle candidature, le leader de La France Insoumise, Mélenchon, fait beaucoup moins bien que lui.

Testé lui aussi dans l’hypothèse d’une gauche unie, le triple candidat à la présidentielle obtient 18% des voix au premier tour, loin derrière Edouard Philippe (31%) et Marine Le Pen (32%). En cas de second tour face à cette dernière, il ne rassemblerait que 35% des voix.

« Mélenchon le surveille comme le lait sur le feu »

Avec François Ruffin, l’heure n’est pas à l’affrontement. Pour l’instant, les deux hommes évitent de se porter des coups, même si le député anti-républicain a misxen avant plusieurs fois ses différences, que ce soit sur le député Adrien Quatennens condamné pour violences conjugales, la qualification ou non du Hamas comme mouvement terroriste ou encore la stratégie sur la réforme des retraites.

Insuffisant pour pousser le chef à le critiquer ostensiblement, un sort réservé à Clémentine Autain, elle-aussi candidate potentielle parmi les insoumis.

Editorialiste politique sur BFMTV, Matthieu Croissandeau résume: « François Ruffin admire ‘l’animal politique’ Mélenchon, mais il s’en détache, parce qu’il considère que la stratégie de conflictualisation permanente, le bruit, la fureur, les outrances, est perdante. Mélenchon, de son côté, le surveille comme le lait sur le feu. Il le redoute un peu mais il ne sait pas encore très bien comment s’y prendre, alors il le ménage, il le couvre d’amabilités. »

Sciences Po Paris accueille Mélenchon après l’interdiction de sa conférence à l’université de Lille

L’enseignement supérieur est-il anti-républicain et antisémite ?

Lundi 22 avril, le gourou de La France Insoumise donne à 19h30 une conférence devant Les Jeunes Insoumis de Sciences Po Paris. Quelques jours plus tôt, l’intervention de Mélenchon et Rima Hassan à l’université de Lille avait été annulée, en raison du contexte international lié aux massacres des terroristes islamistes du Hamas, le 7 octobre 2023.

Le leader de La France insoumise, Mélenchon, a annoncé qu’il tiendra ce lundi 22 avril une conférence à Sciences Po Paris, quelques jours après la double annulation d’une conférence à Lille.

En début de soirée, les Jeunes Insoumis le reçoivent, pour la première fois depuis 2022, dans l’amphithéâtre Boutmy de l’historique rue Saint Guillaume, dans le 7e arrondissement de la capitale.

Le fondateur du mouvement d’extrême gauche, qui a placé la situation à Gaza au centre de la campagne de son parti pour les européennes de juin, continue ainsi sa tournée des universités, commencée il y a plusieurs semaines, qui l’a déjà amené à Nantes, Créteil, Nanterre ou Clermont-Ferrand.

« Les lâches »

La semaine dernière, il devait donner une conférence à l’université de Lille sur la situation au Proche-Orient, mais l’événement avait été annulé provoquant une polémique.

L’université avait annoncé dans un communiqué que les conditions n’étaient « plus réunies pour garantir la sérénité des débats » en raison de la montée « préoccupante » des tensions internationales après « l’escalade militaire intervenue les 13 et 14 avril au Moyen-Orient », en référence à l’attaque de drones et de missiles lancée par l’Iran contre Israël.

« Je plains le président de l’université parce que ce qu’il a fait est honteux », avait alors lancé le chef de file des Insoumis, fustigeant les « lâches qui ne sont pas capables de défendre la liberté ».

Les Insoumis avaient initialement voulu braver le premier refus en relocalisant la conférence dans une salle privée, mais ce second événement avait été lui-même annulé, cette fois par la préfecture.

Une conférence de Mélenchon à l’université de Bordeaux a été annulée en octobre et une autre à Rennes l’a également été il y a deux semaines.

Le candidat triplement battu à la présidentielle doit aussi se rendre à partir de mardi en Arménie, notamment pour participer à une cérémonie de commémoration du génocide arménien.

Violence chez les jeunes: Fabien Roussel entre dans l’escalade de l’autorité

Le patron du PCF appelle à « des réponses fortes »

Fabien Roussel en 2004

« Nous sommes effondrés par tous ces drames », dit Fabien Roussel ce lundi 22 avril, réagissant à plusieurs faits de violences de jeunes ces derniers jours, en leur coûtant parfois la vie.

« Ce ne sont pas des faits divers, ça devient un véritable fait de société« , estime le secrétaire national du Parti communiste français, qui décrit « une violence plus forte, plus dure, provoquée par des jeunes de plus en plus jeunes ». Face à quoi, il appelle à « des réponses fortes ».

Roussel dénonce la vision gouvernementale de l’école comme  » instrument de punition »

Le député du Nord marque son désaccord avec la politique de l’exécutif, après que le premier ministre, Gabriel Attal, a présenté plusieurs mesures, jeudi 18 avril, lors d’un discours à Viry-Châtillon. L’ancien candidat à la présidentielle pointe plus particulièrement l’idée pour les collégiens à problèmes « d’être scolarisés tous les jours de la semaine entre 8 heures et 18 heures ».

« Sur le principe », Fabien Roussel valide cette disposition, étant favorable à ce que les élèves puissent faire « leurs devoirs à l’école », plutôt qu’à « la maison ». Cependant, selon lui, le chef du gouvernement « voit l’école comme un instrument de punition ».

Le communiste relève ainsi que la mesure va s’appliquer dans un premier temps aux réseaux d’éducation prioritaire (REP). Elle les concernera pour « la rentrée prochaine » et « ensuite, on va chercher à étendre année après année cette politique », a précisé Gabriel Attal sur BFMTV jeudi. Il s’agira d’un « accueil » et non d’une obligation.

Attal « n’a aucune ambition pour nos enfants »

« Ça ne doit pas être une punition, une mesure de justice infligée aux jeunes de quartiers », déplore Fabien Roussel, admettant implicitement que les fauteurs de troubles sont issus des quartiers qui rejettent notre civilisation.

« Au contraire, l’école publique que nous voulons doit être la même pour toutes et pour tous. »

Surtout, « il faut y mettre les moyens, » considère le patron du PCF, qui pointe les coupes budgétaires du gouvernement pour 2024, dans le contexte du dérapage du déficit public: elles sont de l’ordre de 692 millions d’euros pour l’Education nationale. Cela, alors que, « déjà aujourd’hui, il manque des professeurs devant nos écoles« , déplore Fabien Roussel. Et des policiers à l’intérieur ? Avec des chiens ?

Et de tacler: « La mesure que propose Gabriel Attal, tel qu’il le fait, est injuste, mais en plus il n’y met pas les moyens. Il n’a aucune ambition pour nos enfants ».

Concernant les économies sur l’Education nationale, la ministre Nicole Belloubet avait assuré: « Il n’y aura pas de suppressions d’emplois, les emplois dont nous avons besoin pour mettre en place les réformes seront là. » A suivre…

Violences de mineurs : ouverture d’un internat expérimental à Nice pour « primo-délinquants »

Le premier internat de combien affectés aux primo-délinquants?

Le collège-lycée du Parc impérial est le plus gros établissement de Nice. 

Le premier ministre est attendu ce lundi 22 avril matin dans un lycée de Nice (Alpes-Maritimes) ouvrant un internat d’excellence (label créé en 2009) à titre d’expérimentation pour les « élèves décrocheurs » et « primo-délinquants ».

Etape deux de l’opération « autorité » pour Gabriel Attal, quatre jours après ses annonces pour lutter contre la violence d’une partie de la jeunesse. Rendez-vous est donné à partir de 9h30 au lycée du Parc impérial. En décembre 2018, le principal adjoint de ce lycée avait reçu un coup de coude au visage au cours de l’intrusion d’une centaine de jeunes qui étaient a priori d’autres établissements de la ville.

« 20 primo-délinquants encore en situation de scolarisation vont être placés dans cet internat, en présence des parents que nous allons rencontrer », avait précisé le maire de Nice Christian Estrosi (Horizons) vendredi dernier.

Opération communication : aucun autre lycée prévu…

Accompagné des ministres Eric Dupond-Moretti (Justice) et Sarah El Haïry (Jeunesse), le chef du gouvernement doit notamment rencontrer les jeunes qui vont participer à cette expérimentation, ainsi que leur famille et les équipes pédagogiques.

La séquence est l’occasion pour lui de mettre en musique son discours sur l’autorité de jeudi dernier. Depuis Viry-Châtillon – où Shemseddine,  un adolescent de 15 ans, a été tabassé à mort vendredi 5 avril 2024 près de son collège – il avait sonné la « mobilisation générale », annonces à l’appui.

Mais l’internat d’excellence du collège Chaumié, livré à la rentrée de septembre et où les élèves sont deux à trois par chambre, avec salle d’eau de bains et des bureaux individuels, reste le seul labellisé dans le Lot-et-Garonne. Au mois de juin 2023, les enseignants du collège agenais avaient néanmoins tiré la sonnette d’alarme des effectifs insuffisants. « Nous demandions 34 heures pour fonctionner normalement, nous en avons obtenu 26. » Est-il ouvert aux primo-délinquants ? L’ambiguïté règne sur le sujet. Dans les Pays de la Loire, il en existe neuf : cinq dans des collèges et quatre dans des lycées, dont deux situés dans l’agglomération nantaise, en l’occurrence sur l’île de Nantes (lycée Nelson-Mandela) et à Saint-Herblain, (lycée agricole Jules-Rieffel). Mais le magazine L’Etudiant ne signale pas le lycée Nelson-Mandela parmi les internats excellence.

Attal détourne une formule existante.

Le Parc Impérial est-il l’arbre qui cache la forêt ? Dans l’académie d’Aix-Marseille, ils étaient quatre internats d’excellence : Cité scolaire André Honnorat de Barcelonnette (Alpes-de-Haute-Provence), Lycée Pierre-Gilles de Gennes de Digne-les-Bains (Alpes-de-Haute-Provence), Collège des Hautes Vallées de Guillestre (Hautes-Alpes) et Cité scolaire Honoré Romane d’Embrun (Hautes-Alpes), tous conçus pour » encourager et développer la politique de revitalisation de l’internat ». Le premier accueille des sportifs de haut niveau, le second comporte une section sport, le troisième propose ses sections bilangue et sportive et le quatrième possède l’enseignement des langues suivantes (chinois, italien, suédois avec une section européenne, un section sport et un section arts, mais aucun ne se prévaut du label excellence. Deux d’entre eux ne bénéficient d’ailleurs pas d’une cote justifiant un label d’excellence. En somme, Attal utilise du vieux pour tenter de faire du neuf, au risque de niveler ce qui existe déjà vers le bas.

Des « dizaines de milliers de places » d’internat inoccupées

Attal crée une confusion entre places libres d’internat du type classique, internat label 2009 et capacité d’accueil des « élèves décrocheurs » et « primo-délinquants ». Les deux formules existantes sont-elles adaptées au désir du premier ministre, celui d’envoyer des jeunes « à la dérive » dans des internats pour les couper de « mauvaises fréquentations » durant les vacances scolaires ? L’idée a déjà été évoquée lors de sa déclaration de politique générale fin janvier. Jeudi, le premier ministre a mis en avant une « opportunité », soulignant que des « dizaines de milliers de places en internat » classique sont « désespérément vides ».

Une récupération et un amalgame. Selon le ministère de l’Education, en 2022-23, un peu plus de 175.000 places d’internat était occupées sur les près de 230.000 places recensées dans 1.618 établissements, soit un taux d’occupation de 65,9% au collège, 79,1% au lycée, et 77,5% en lycée professionnel.

« Mon idée est simple: avant qu’un jeune ne tombe vraiment [le seuil critique reste à déterminer…] dans la délinquance, (…) nous proposerons aux parents que leur enfant soit envoyé en internat, loin de son quartier et de ceux qui le poussaient à plonger », a expliqué Gabriel Attal, lequel ne précise pas qui supportera la charge financière.

Critiques idéologiques des syndicats

Des syndicats de l’enseignement n’ont pas manqué de faire savoir leurs réticences. Ils craignent que la mesure revienne à ouvrir des « lieux de redressement ». Dès février, le Snes-FSU, syndicat d’extrême gauche, avait dénoncé « l’internat version Gabriel Attal: un outil au service de la lutte contre la délinquance ». « Depuis ces 20 dernières années, l’internat scolaire est réapparu dans les discours politiques, pas toujours pour le meilleur, faisant l’objet d’enjeux idéologiques », soulignait le syndicat.

Selon Olivier Raluy, secrétaire catégorie CPE du syndicat d’enseignants SNES-FSU, Gabriel Attal défend aujourd’hui « l’idée non pas comme un internat éducatif mais plutôt comme un lieu de redressement ». « Pour nous, l’internat s’inscrit dans un projet éducatif (…). C’est avant tout un lieu de socialisation, de réussite scolaire, c’est un vecteur de promotion sociale », explique-il, brassant de grandes phrases creuses que contredisent nombre d’expérimentations passées.

Ces internats d’excellence sont-ils l’aveu d’échec du Service national universel (SNU) mis en place en 2019 par le premier ministre français Edouard Philippe et qui s’adresse à tous les jeunes de 15 à 17 ans ? Dans son discours de politique générale du 30 janvier 2024, Attal avait annoncé la généralisation du SNU à partir de la rentrée scolaire 2026. Prisca Thevenot aura été secrétaire d’Etat chargée de la Jeunesse et du Service national universel pendant cinq mois jusqu’en janvier dernier…

Amnesty International « désinvite » Emilie Frèche à cause de son soutien aux otages israéliens

« Tout le monde tremble », déplore l’écrivain

En soutien aux populations civiles de Gaza, l’ONG a rayé une écrivaine de la liste des invités à un événement, finalement annulé, au motif que sa présence aurait été dénoncée par d’autres artistes en raison de sa position sur les massacres terroristes des islamistes du Hamas, le 7 octobre dernier.

La soirée «We are civilians», prévue mercredi soir 6 mars à Paris au théâtre du Châtelet, propriété de Ville de Paris et placé sous la direction d’Olivier Py depuis 2023, à l’initiative de l’ONG Amnesty International, n’a finalement pas eu lieu. Dans une tribune parue dans Libération le lendemain, l’écrivaine et scénariste Emilie Frèche, connue notamment pour son engagement dans la lutte contre le racisme et l’antisémitisme, a donné son analyse des faits qui ont conduit à l’annulation de la soirée à laquelle elle avait été conviée aux côtés d’autres artistes. Sa participation aurait incommodé plusieurs autres invités, jugeant ses positions sur le conflit entre Israël et le Hamas incompatibles avec la pensée unique et avec l’état d’esprit de la soirée ; face à son refus de renoncer à s’y rendre, l’organisateur aurait tout bonnement annulé l’événement, écrit Emilie Frèche.

L’écrivaine qui a décidé de «rendre public» cet épisode, estime celui-ci «suffisamment grave, et surtout révélateur d’un climat antidémocratique» pour mériter d’être raconté. Elle déclare su’elle a été invitée à cette «grande soirée artistique autour de la protection des civils dans le conflit israélo-palestinien» par un membre d’Amnesty International début février, et qu’elle a accepté de s’y rendre dans un esprit transpartisan, espérant que le «message» général l’emporterait sur les «sensibilités divergentes» des participants.

Invitée à déclamer un texte à l’occasion de la soirée, Emilie Frèche aurait participé ensuite à une visioconférence quelques jours avant l’événement, au cours de laquelle elle a informé les organisateurs de la teneur de son discours. Après quoi, le lendemain, l’un de ces organisateurs aurait tenté de la dissuader de venir, expliquant que d’autres artistes invités menacent de ne pas se rendre à la soirée si elle-même y participe. Selon Emilie Frèche, c’est la directrice générale d’Amnesty International France, Sylvie Brigot, juriste chez Heineken Entreprise, qui lui aurait détaillé les griefs des artistes opposés à sa venue : son refus, notamment, de qualifier l’intervention militaire israélienne à Gaza de «génocide» ou encore un tweet posté en décembre dans lequel Emilie Frèche regrette les termes d’un appel au cessez-le-feu à Gaza ne mentionnant ni le rôle joué par le Hamas, ni la libération des otages israéliens.

«Qui sont-ils ?» s’interroge Emilie Frèche dans sa tribune à Libé, au sujet des artistes anonymes opposés à sa venue. «Je prends l’affiche et je lis les noms à côté du mien – Camélia Jordana, Mehdi Kerkouche, Céline Sallette, Collectif Scale, Rachid Ouramdane, Jeanne Cherhal…,» ajoute-t-elle.

Emilie Frèche, qui a refusé de renoncer à venir de son propre gré, a finalement été désinvitée officiellement par un mail de Sylvie Brigot, qui lui précise : «Votre intervention n’est plus possible. […] Nous l’assumons ». La soirée sera finalement annulée dans les heures qui suivront. «Quand il est question de parler des victimes juives, alors là tout le monde tremble» commente Emilie Frèche.

Son père est Patrick Frèche, juif sépharade originaire d’Algérie, et son oncle, Daniel Hechter. Elle est aussi la compagne de l’homme politique socialiste Jérôme Guedj.

Nouvelle agression de jeune à Grande-Synthe quand Attal promettait une « sursaut de sécurité »

Le cousin d’un des adolescents mis en examen a été agressé

Le cousin d’un des adolescents mis en examen pour l’assassinat de Philippe Coopman à Grande-Synthe (Nord) a été agressé, dans la nuit du vendredi 19 avril au samedi 20 avril, dans le Nord, lors d’un guet-apens, a-t-on appris de la procureure de la République de Dunkerque, Charlotte Huet. La victime, un adolescent de 15 ans, a été transportée à l’hôpital. Son pronostic vital n’est pas engagé.

« Plusieurs effets personnels lui ont été dérobés et notamment son survêtement et ses baskets », précise Charlotte Huet. Une enquête a été ouverte par le Parquet de Dunkerque pour « violences volontaires en réunion ayant entraîné une incapacité de travail supérieure à 8 jours ». Elle est confiée au groupe des violences aux personnes du service local de police judiciaire de Dunkerque. « A quelques heures de ces faits, et à l’heure où le mineur n’a pas encore été entendu, il n’est pas possible de conclure de façon fiable sur le mobile », affirme la procureure.

Cette agression intervient quatre jours après la mort de Philippe Coopman, 22 ans, dans la même commune du Dunkerquois. Il avait été dévêtu et passé à tabac par plusieurs individus. Deux mineurs de 14 et 15 ans ont été interpellés, puis mis en examen pour « assassinat ». Cette qualification a été retenue par la procureure de Dunkerque en raison de la circonstance aggravante de « guet-apens »

Agression mortelle de Philippe à Grande-Synthe : deux mineurs mis en examen pour assassinat
Marche blanche

Les deux mineurs, l’un vivant à Grande-Synthe, l’autre à Dunkerque, ont affirmé en garde à vue avoir « fixé un rendez-vous » à la victime sur un parking, à l’arrière d’une supérette, « via un site internet de rencontre dénommé Cocoland en se faisant passer pour une jeune fille mineure », estimant que le fait de répondre à une annonce de jeune mineure est « pour eux répréhensible », en islam.

D’autres suspects recherchés

« C’est leur version », a insisté la procureure, qui souligne que « des effets [vêtementsm] ont été dérobés » lors de l’agression, estimant que leur mobile pouvait aussi être « tout simplement l’appropriation d’effets personnels ».

« D’autres suspects » sont recherchés, a indiqué Charlotte Huet, soulignant aussi qu’une enquête est « en cours à propos d’autres agressions commises dans des circonstances similaires après des rendez-vous fixés sur le site Cocoland ». Ce site permet d’engager des discussions en renseignant l’âge, le sexe et un code postal sans vérification, ni création de compte.

Le mineur de 14 ans, déclaré coupable dans le passé de plusieurs faits de violence, a reconnu qu’il a porté des coups de pied. Celui de 15 ans, déjà condamné pour des dégradations et un vol en réunion, nie qu’il a porté des coups. Selon leur récit, ils auraient utilisé une bombe lacrymogène avant de porter des coups à la victime, s’assurant préalablement qu’il s’agissait bien de leur cible en entendant la sonnerie de son téléphone qu’ils avaient appelé.

Agression mortelle à Grande-Synthe : plus d’un millier de personnes réunies pour Philippe, jeune homme battu à mort

« Philippe était un jeune homme serviable, aimant et aimé de tous. Des criminels s’en sont pris à un innocent et l’ont laissé pour mort sur le bitume. Pour quoi ? Pour rien », a dénoncé un de ses amis, Yacine, à l’issue de la marche blanche vendredi matin. « Hommage à Philippe », pouvait-on lire sur une grande banderole tenue notamment par ses deux frères, Dylan et Kelvyn. Plusieurs personnes, dont beaucoup en tenue blanche, tenaient des photos du jeune homme. .gg

Le site coco.gg, «repère de prédateurs», selon des associations

Le site de discussion coco.gg (à Guernesey), via lequel le jeune homme a été victime d’un guet-apens meurtrier à Grande-Synthe (Nord), est considéré comme «un repère de prédateurs» par plusieurs associations de défense de l’enfance et de lutte contre l’homophobie. Pour entrer sur coco.gg, qui se présente comme un «site de chat sans inscription», il suffit de donner son genre, son âge, son code postal et de se créer un pseudo, sans aucun contrôle. Dans la colonne de gauche de la page d’accueil, des thèmes comme «cuisine», «cinéma», «60 et +», mais aussi d’autres plus sexuels comme «femmes infidel» (sic) voire très crus, tels «trav salope», ou à connotation potentiellement pédophile tel «lycéenne». Dans la colonne de droite, des membres, avec leur pseudo, âge et ville. Ce site, immatriculé sur l’île anglo-normande de Guernesey, a une esthétique quasi années 1980, qui rappelle le Minitel. L’association SOS Homophobie avait demandé sa fermeture après le guet-apens dont avait été victime à Marseille début octobre un homosexuel.

Dans la foulée des premiers éléments d’enquête, des rumeurs ont germé sur les réseaux sociaux, qualifiées de « fausses informations » par la cousine de la victime, Mélanie.

Selon Amine Bensaber, qui se présente comme un très bon ami d’un frère, Kelvyn, Philippe Coopman a croisé ses agresseurs « par hasard », alors qu’il se rendait chez un ami. « Il était là au mauvais moment », a-t-il affirmé. « L’histoire, c’était effectivement une rencontre sur un site de rencontres, mais ce n’était pas Philippe », a-t-il poursuivi. « Une personne qui avait rendez-vous avec une fille (via) ce site » sur ce parking « a contacté » la famille. « Elle va faire une déposition à la police. » Un témoignage dont la procureure dit qu’elle a été destinataire, mais qui reste « à vérifier ».

Alertés par les pompiers vers 2 heures mardi, les policiers avaient découvert le jeune homme gisant sur le parking, avec une fracture et des plaies profondes au visage.

Selon un témoin, cité par une source policière, Philippe Coopman a été agressé par trois personnes alors qu’il était au téléphone. Elles lui auraient dérobé son appareil avant de prendre la fuite, avait rapporté cette source. Hospitalisé en réanimation, il est décédé mardi soir des suites de ses blessures.

Le cousin de Philippe est impliqué : « Je ne vais plus travailler à cause de ça. J’ai envoyé un message au maire pour déménager, car je ne suis plus en sécurité, » déclare sa mère.

Agression du cousin d’un des agresseurs présumés de Philippe

Une nouvelle victime a expliqué qu’elle s’est retrouvée, aux alentours de 00h20, face à des personnes encagoulées qui l’auraient frappé au visage et aux côtes, dans la nuit de vendredi à samedi, à Grande-Synthe à nouveau, dans des circonstances qui restent encore à établir.

Les faits se sont produits dans la rue Georges-Clémenceau, à deux pas de l’hôtel de ville et du lieu de la précédente agression. S’agit-il de représailles? « A l’heure où le mineur n’a pas encore été entendu, il n’est pas possible de conclure de façon fiable sur le mobile. » La procureure précise également qu’il ne s’agit pas « de faits commis à la suite d’une prise de rendez-vous sur un site de rencontres », comme cela a pu être le cas pour Philippe Coopman.

Selon la mère de la victime, qui a pu s’entretenir avec son fils, six agresseurs seraient en cause. Il s’agirait de « grands », pas de jeunes de 15 ans. Elle ne souhaitait pas qu’il sorte car ils auraient reçu énormément de menaces. Elle aurait finalement accepté car son fils lui aurait promis que tout se passerait bien.

Le pronostic vital n’est pas engagé

Les circonstances de cette nouvelle agression interpellent : outre les coups portés, l’adolescent a été retrouvé déshabillé, sans son survêtement et ses baskets qui lui ont été volés. Transporté au Centre hospitalier de Dunkerque, son pronostic vital n’est pour l’heure pas engagé selon le Parquet.

Le passant qui a retrouvé l’adolescent lui a prêté des vêtements et l’a ramené à son domicile. Son survêtement et ses baskets lui avaient, en effet, été dérobés. Il a ensuite été transporté au Centre Hospitalier de Dunkerque (Nord). Son pronostic vital n’est pas engagé.

Une enquête ouverte

Une enquête a été ouverte pour violences volontaires en réunion ayant entraîné une incapacité de travail supérieure à huit jours, et confiée au groupe des violences aux personnes du service local de police judiciaire de Dunkerque.

Le garçon sera entendu en longueur par les enquêteurs à l’issue des soins. Il n’est, pour l’instant, pas possible de conclure de façon fiable sur le mobile des violences, selon le Parquet.

Nantes encourage Dernière renovation aux saccages

La dégradation de la préfecture pour un euro symbolique

Photo Hans Lucas : minimalisme partisan ?

« Tu casses, tu répares, tu salis, tu nettoies », a promis Gabriel Attal , mais la Métropole de Nantes est d’un autre avis. Ce mardi, dans le procès du militant écologiste qui avait recouvert de peinture la préfecture de Loire-Atlantique en mars 2023, elle n’a demandé qu’un euro symbolique pour 8.000 euros de dégâts en réparation d’un coup d’éclat écologiste qui n’avait rien à voir avec un coup de propre. Elle avait initialement réclamé 8.200 euros de dommages et intérêts pour rembourser le nettoyage du bâtiment, mais Nantes Métropole, PS, a finalement changé d’avis, sous la pression des élus écologistes de sa majorité. Une volte-face de la présidente socialiste Johanna Rolland qui a indigné l’opposition.

Ce collectif fait partie du Réseau A22 de résistance civile qui regroupe dix pays à travers le monde dont notamment Just stop oil au Royaume-Uni et Last Generation en Allemagne et en Autriche, le Canada, ou encore les Etats-Unis. Le nom A22 fait référence à avril 2022, date des premières actions.

Un seul des cinq activistes écologistes radicaux du mouvement Dernière rénovation était jugé, mardi 16 avril, pour la dégradation de la façade de la préfecture de Loire-Atlantique aspergée de peinture orange en mars 2023, menée pour alerter sur la menace climatique et demander à l’Etat d’agir plus fort sur la rénovation thermique. Une résistance civile pacifiste aux frais de la population des contribuables.

« Discernement politique »

France bleu
Nantes Ma ville

Les écologistes ont demandé à la collectivité de ramener cette somme à un euro symbolique, pour ne pas mettre ce mouvement en difficulté financière puisqu’il porterait une cause « d’intérêt général que nous portons aussi, en tant qu’élu », justifie le 5e adjoint, écologiste, Tristan Riom, 29 ans, délégué à l’énergie et vice-président de la Métripole.

Concernant ces « plaintes automatiques que l’administration fait systématiquement lorsqu’il y a des dégradations », l’élu nantais et vice-président en charge du climat considère que, à l’avenir, les décisions doivent être prise avec « discernement politique » pour les actions de ce type.

LFI allait plus loin et aurait souhaité que Nantes métropole retire sa plainte.

« Un très mauvais signal » dénoncé par la sénatrice LR Laurence Garnier

De son côté, la sénatrice Les Républicains Laurence Garnier estime qu’effacer la demande de réparation « est un très mauvais signal à l’heure où des collectifs de plus en plus nombreux revendiquent dans notre pays la légitimité des actions illégales pour défendre la cause écologique ». 

Comparer les photos 1 à 5…

L’élue rappelle la collectivité à « son devoir de gérer de manière précautionneuse l’argent de ses habitants et contribuables, qui n’ont pas à payer les réparations en lieu et place des perturbateurs ».

« C’est une concession inadmissible faite à la violence politique », juge, quant à lui, le macroniste Erwan Huchet (Renaissance).

Dommages et intérêts :
1 euro !

La décision du tribunal judiciaire de Nantes sera connue le 30 mai.

Méthode radicale de travailleurs excédés par les obstructions « pacifiques » d’écologistes illibéraux :

Mélenchon incite à la haine de CNews, qualifiant la chaîne d' »infâme »

La gauche totalitaire demande l’interdiction de la chaîne d’information

Mélenchon conçoit le pluralisme et la liberté d’expression à géométrie variable. Celui qui ne broncha pas quand la philosophe Sylviane Agacinski fut censurée de conférence sur la PMA et la GPA à l’université de Bordeaux Montaigne en octobre 2019 dénonce une censure après l’annulation de sa conférence avec Rima Hassan à l’Université, puis son interdiction par le préfet. A-t-il pris fait et cause pour Alain Finkielkraut dont la conférence à Sciences Po à Paris a failli être empêchée en avril 2019 ?

Liberté d’expression: Mélenchon-Zemmour, même combat ? En septembre 2021, le Grand Rex refusa d’accueillir Eric Zemmour pour une conférence-débat début octobre face au philosophe Michel Onfray. Le 16 avril 2024 à Bruxelles, Eric Zemmour a encore été empêché de participer à un colloque avec Viktor Orban et Nigel Farage. Mais le président de Reconquête a soutenu Mélenchon, sans espoir de réciproque, en déclarant : « Mélenchon a le droit de s’exprimer. On ne m’a jamais vu et on ne me verra jamais me réjouir qu’un adversaire soit censuré, même si, on s’en doute, il ne me rendra jamais la pareille. »  

Et en effet, quelques heures plus tard, Mélenchon demandait la fermeture de CNews, qu’il qualifie de « chaîne infâme ». Ainsi ne se soucie-t-il que de sa propre liberté, celle des autres ne l’intéresse pas; pire, il la conteste. Il est donc paradoxal de crier à la censure parce qu’une conférence est facteur de risques de troubles à l’ordre public et, ensuite, lors d’un rassemblement contre cette mesure, de réclamer la censure d’une chaîne de télévision en la diffamant.

De plus, en aposant une cible dans le dos des journalistes de CNews, ce n’est pas la première fois qu’il utilise cette menace de mort. Il a ainsi fallu placer Ruth Elkrief sous protection policière après un tweet de Mélenchon. Yaël Braun-Pivet a reçu des menaces de manière similaire en conséquence du tweet où il accusait la présidente de l’Assemblée de « camper à Tel-Aviv pour encourager le massacre ». Sinistre référence aux camps de la mort et démonstration d’antiséminisme.

Il a également attaqué le président du CRIF, le classant à « l’extrême droite », ainsi que Patrick Drahi. Il a même osé comparer le président de l’université de Lille, qui a annulé sa conférence, au nazi Eichmann.

Si CNews est une chaîne « infâme », que dire des insultes et des fatwas qu’il répand à tout propos. La France Insoumise fait de ce terme un usage extensif. Pour Daniele Obono de La France Insoumise, le Hamas n’est pas une organisation terroriste, mais un mouvement de résistance. David Guiraud minimise les horreurs du 7 octobre à Tunis. Erisilia Soudais compare Israël à l’Iran et souhaite accueillir une membre du FPLP, classé organisation terroriste, à l’Assemblée. Rima Hassan considère l’action du Hamas comme légitime, refusant la solution onusienne à deux Etats et affirmant qu’Israël n’a pas le droit de se défendre. D’un slogan (« from the river to the sea »), comme d’un revers de la  manche, ils effacent même Israël de la carte.

La censure de l’extrême gauche à l’université était ironique, étant donné qu’elle a souvent censuré les autres, notamment la droite. Sachez que si vous soutenez la liberté d’expression de l’extrême gauche, ce qui est louable, le jour où vous ne pourrez plus vous exprimer, ce sera probablement à cause de cette même extrême gauche ! Mélenchon nous aura prévenus et ce n’est pas à bas bruit…

L’édito de Gauthier Le Bret : «Jean-Luc Mélenchon : CNEWS « une chaîne infâme »»