L’art de gouverner ne peut pas se réduire à un plaisir solitaire pyrotechnique, gronde Bernard Cazeneuve

Bernard Cazeneuve aurait aimé échanger avec Emmanuel Macron, en face à face, argument contre argument. Comme Bruno Retailleau à droite, le socialiste travaille le fond, mais, comme le sénateur vendéen, l’ancien Premier ministre socialiste ne sera pas invité à la réunion politique initiée par le chef de l’Etat, puisque celui-ci a limité la liste aux chefs de parti. Bernard Cazeneuve livre aux lecteurs du Point l’exclusivité de ce qu’il aurait pu dire au chef de l’Etat, après avoir lu le long entretien qu’il a accordé à l’hebdomadaire de François Pinault.

Le responsable socialiste, qui essaie de faire vivre à gauche un mouvement raisonnable de propositions dans la perspective de la présidentielle de 2027, délivre un argumentaire implacable mais équilibré. Il reconnaît dans les propos de Macron « une énergie, une conception du monde et de la société qu’il exprime avec clarté et brio souvent, et qui témoignent de ses capacités personnelles ». Mais il y perçoit aussi un exercice du pouvoir « exclusivement pyrotechnique et solitaire ». Le Point profite de son entretien politique du week-end pour lui poser quelques questions sur une gauche qui fait sa rentrée en ordre dispersé, dans un certain flou et perturbée par l’irruption dans le jeu du sulfureux rappeur islamiste Médine, ibvité des Journées d’éte des membres les plus radicaux de la NUPES, EELV et LFI.

Le Point : Le président tend la main aux oppositions. Allez-vous la saisir ?

Bernard Cazeneuve : La réalité, c’est que la main a été tendue à plusieurs reprises au président de la République, par des femmes et des hommes inquiets de la montée des tensions dans le pays et avant tout préoccupés de la cohésion de la nation. Il ne l’a jamais saisie. Au lendemain de sa réélection, en 2022, une grande coalition eut été possible, qui aurait permis aux partis ayant le sens des responsabilités de gouverner, à l’instar de ce qui se produit depuis longtemps en Allemagne. Sur des bases claires, des réformes d’intérêt général dont la France a besoin auraient ainsi pu être engagées, en faisant l’économie d’inutiles divisions, chacun gardant son identité et ses convictions.

La véritable modernisation de la vie politique eut été de franchir le pas, en développant la culture de l’écoute et surtout celle du compromis. Un autre choix a été fait à ce moment-là, consistant à mettre au pas toutes les composantes de la majorité et à spéculer sur la radicalité des oppositions. Il en est résulté une majorité relative à l’Assemblée nationale, un paysage politique dévasté et une progression significative du Rassemblement national, dans un pays de plus en plus fracturé.

La réforme des retraites a illustré la méthode à l’œuvre avec les partenaires sociaux comme avec les formations politiques : le chef de l’État décompose, expose, dispose. Mais tendre la main pour réformer, cela ne veut pas dire réformer à sa main ! Certes, Emmanuel Macron ne porte pas seul la responsabilité de cet état de fait. A gauche, une partie de l’opposition, accrochée sur des positions extrêmes, a également pensé pouvoir tirer avantage de ce jeu dangereux. J’ai suffisamment exprimé ce que m’inspirent ces comportements pour que chacun soit convaincu que je ne les approuve pas.

Aujourd’hui, mon sentiment est que les calculs et les arrière-pensées politiques ont dominé depuis plus d’un an – et davantage, hélas – et que la sincérité peine à se frayer un chemin. La crise de confiance à laquelle le pays est confronté ne peut donc que s’aggraver.

Emmanuel Macron avait annoncé une « initiative politique d’ampleur » avant ses vacances. Ses déclarations dans Le Point vous satisfont-elles ?

On attendait une main tendue. On voit surtout un doigt pointé. Un doigt pointé dans la seule direction qui vaille aux yeux d’Emmanuel Macron : la sienne. Un doigt pointé aussi sur ses prédécesseurs pour expliquer ce qui ne marche pas, tout ce qui fonctionne étant imputable à sa seule action.

Sur le régalien, la démonstration est spectaculaire. Le président sort l’ardoise magique pour effacer la création de 9.000 postes dans la police et la gendarmerie sous le quinquennat de François Hollande, le rehaussement des crédits de fonctionnement des forces de l’ordre, hors personnels, de plus de 20 % entre 2012 et 2017, la remise à niveau du dispositif de formation des forces de l’ordre… Puis, il sort le gourdin pour taper, à juste titre, sur la révision générale des politiques publiques mise en œuvre sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy, alors même qu’il gouverne depuis six ans avec nombre de ses épigones. Ce doit être cela, la cohérence du « en même temps ».

Mais ce qui me frappe surtout, ce sont les silences et les carences dans l’interview-fleuve d’Emmanuel Macron : le principal sujet de la rentrée pour les Français est leur pouvoir d’achat rongé par l’inflation, avec une augmentation de près de 20 % de certaines denrées alimentaires en 18 mois, de 15 % du coût des fournitures scolaires, sans évoquer celui des carburants. Or, de cela, il n’est question nulle part. Il en va de même des ratés de la politique du logement, véritable bombe sociale à retardement.

On nous parle d’un monde liquide, pour traduire la dangerosité des temps actuels, alors que la classe moyenne et les plus modestes vivent dans un monde dur et violent, duquel ils désespèrent de pouvoir sortir un jour. Les Français qui travaillent ne sont pas épargnés, qui n’y arrivent plus, alors qu’ils ne ménagent pas leur peine. Cet entretien présidentiel laisse le sentiment inquiétant d’une réelle déconnexion, car les Français attendent plus une conférence sociale sur les salaires et le pouvoir d’achat, que nous demandons depuis plus de six mois, qu’un conclave entre les partis sur des sujets qui ne les concernent que de très loin.

C’est ce que vous retenez de cet entretien ?

Il y a chez Emmanuel Macron une énergie, une conception du monde et de la société qu’il exprime avec clarté et brio souvent, et qui témoignent de ses capacités personnelles. Mais l’art de gouverner ne peut pas se réduire à un exercice exclusivement pyrotechnique et solitaire. Ce qui me frappe dans les propos du chef de l’État en cette rentrée, c’est l’omission des questions centrales dont je viens de parler, mais aussi l’absence de voies et de moyens pour apaiser un pays fracturé et désormais continuellement sous tension en raison de décisions ou de réformes imposées sans concertation.

La verticalité théorisée par le président, l’abaissement des corps intermédiaires qu’il a entretenu, au point de donner parfois le sentiment d’aller jusqu’à l’organiser, son positionnement sur tous les sujets à tous les instants, tout cela, en fait, n’est pas moderne. On a le sentiment d’une gouvernance incapable de se corriger en fonction de ses propres erreurs, alors que l’extrême droite menace. La sortie de la crise démocratique profonde à laquelle notre pays est confronté ne peut pas résulter de la seule combinaison de la verticalité et du tactique.

Trouvez-vous des points de convergence avec lui ?

Oui, bien entendu. Comme lui, je suis européen, ardemment même, avec la conviction que l’Europe doit défendre ses intérêts autant que ses valeurs. Je crois à la nécessité de rétablir un ordre international faisant prévaloir le droit sur la force, la coopération pour éviter les confrontations. Je pense que ses préoccupations sur les questions éducatives sont justes et que le dédoublement des classes pour faciliter les apprentissages est un progrès qui s’inscrit dans la continuité des 60 000 postes créés dans l’Éducation nationale entre 2012 et 2017.

De même, poursuivre le renforcement des moyens des forces de l’ordre est nécessaire si l’on veut rebâtir une police de proximité et consolider le lien entre la police et les citoyens. Le prolongement de la réindustrialisation décarbonée, dans la continuité de la création de la BPI et du soutien aux grandes filières industrielles engagés par la gauche en 2012, est lui aussi justifié. Dans le contexte actuel, le sectarisme n’est pas de mise et l’opposition à une politique doit pouvoir s’exprimer sans démagogie, sans acrimonie et avec la seule préoccupation du pays.

Les désaccords restent profonds. Sur quels points ?

Depuis 2017, Emmanuel Macron mène une politique sociale et fiscale injuste. La recherche de l’efficacité économique ne peut pas être orthogonale à la justice sociale. Gouverner le pays dans l’ignorance des corps intermédiaires et l’affaiblissement des institutions – y compris du Parlement – aboutit à un grave court-circuit démocratique, dont l’extrême droite est la principale bénéficiaire. Une fois encore, la verticalité provoque une atrophie institutionnelle qui ne garantit par ailleurs aucun surcroît d’efficacité.

Enfin, les propos du président sur les enjeux écologiques, qui sont fondamentaux pour les jeunes générations et pour la vie sur la planète, donnent le sentiment d’une ambition sacrifiée sur l’autel d’un pragmatisme destiné à ne gêner personne. Or, s’il est exact que l’on ne parviendra à rien en développant une conception exclusivement punitive de l’écologie, rien ne changera non plus sans bousculer des habitudes et des organisations…

Voyez-vous plus clair dans la ligne macroniste ?

Le macronisme, s’il existe, est un situationnisme qui consiste à prendre des positions successives et parfois contradictoires, en fonction du contexte et des situations, en essayant d’en tirer le meilleur profit politique, en usant de tous les artifices attendus de la communication et en spéculant sur l’amnésie des Français. Emmanuel Macron axe son second mandat sur le projet de « faire nation ».

Ses déclarations vont-elles dans le bon sens ?

Pour faire nation, il faut apaiser, rassembler et éviter les propos qui blessent et qui antagonisent. En France, les valeurs républicaines – dont le principe de laïcité – ne sont pas négociables, comme doivent être respectés le droit et l’autorité de la chose jugée. Faire nation, c’est aussi lutter contre les processus de relégation sociale et territoriale, en plaçant la justice au cœur des politiques publiques. Nous avons donc une marge incontestable de progression car, depuis 2017, des Gilets jaunes au mouvement populaire sur les retraites, en passant par l’affaiblissement du corps préfectoral [outrancièrement féminisé] et du corps diplomatique [Colonna est blessante], l’action conduite a trop souvent abouti à affaiblir l’Etat, dans un pays où l’Etat a préexisté à la nation et où la nation s’est toujours incarnée dans l’Etat.

Au centre de ce projet, l’éducation. Son plan de lutte contre le décrochage scolaire vous semble-t-il à la hauteur ? Raccourcir les vacances scolaires et enseigner l’histoire de façon chronologique, de bonnes idées ?

L’Ecole est le projet par lequel on peut refaire nation en effet, même si on ne peut faire peser sur les épaules des seuls enseignants le sursaut moral et civique attendu. Ce qui a été engagé depuis 2012, avec l’augmentation des moyens de l’Éducation nationale, et qui s’est poursuivi avec le dédoublement des classes, en début de scolarité des élèves, doit être continué et conforté. La revalorisation du salaire des enseignants doit également se poursuivre selon des critères à définir en concertation avec les organisations syndicales. Il en est de même pour le temps des vacances scolaires qui doit être raccourci et l’ajustement des épreuves du baccalauréat pour renouer avec un véritable troisième trimestre d’apprentissage, mais là aussi dans l’écoute des acteurs concernés et non dans leur contournement.

Emmanuel Macron va-t-il assez loin sur l’immigration ?

Quand j’étais ministre de l’Intérieur, Emmanuel Macron – alors ministre lui aussi, c’était en 2016 – considérait que la politique que je conduisais en matière d’immigration était insuffisamment généreuse. Une fois parvenu au pouvoir, il a changé radicalement d’approche. C’est cela le situationnisme. Je pense pour ma part qu’il faut de la constance et de la cohérence.

Ceux qui relèvent de l’asile doivent être dignement accueillis et, pour cela, nous devons pouvoir reconduire à la frontière ceux qui doivent l’être, dans le cadre d’un contrôle efficace des frontières extérieures de l’Union européenne. Je partage par ailleurs la nécessité de renforcer les politiques d’intégration, qu’il s’agisse de l’exigence attendue pour la maîtrise de notre langue ou de la connaissance des valeurs et des lois qui font la France par ceux que nous accueillons sur notre sol.

A-t-il tiré les leçons des émeutes urbaines de juillet ?

Les émeutes ont fait l’objet d’une réaction adaptée des pouvoirs publics, dans un contexte de troubles graves à l’ordre public, mais elles ont aussi révélé les fractures sociales et territoriales, douloureusement vécues, dans ce que l’on a appelé les territoires perdus de la République. Le retour de l’autorité est nécessaire, indispensable, mais il ne suffira pas à corriger des maux profonds, qui font écho à la perte de sens, de valeurs et d’appartenance à la nation. Il faut donc agir sur tous les fronts – la lutte contre les discriminations, le rapprochement police-population, l’éducation, l’aménagement urbain… – pour sortir de la crise. En ayant conscience qu’il faudra de la volonté et du temps.

Emmanuel Macron affirme avoir « redressé la filière nucléaire ». Vous partagez ce point de vue ?

Il a engagé ce redressement, mais trop tard, après avoir trop longtemps hésité.

Sa position sur l’Ukraine est-elle juste ?

Elle me paraît plus ferme et plus juste qu’à l’origine, lorsque le président pensait parvenir seul à ramener Poutine à la raison après avoir fait le constat erroné que l’Otan était en situation de mort cérébrale.

Nicolas Sarkozy a fait sensation en disant qu’il ne fallait pas que l’Ukraine rejoigne l’Otan et l’Union européenne. Qu’en pensez-vous ?

Je pense que c’est une curieuse manière de soutenir un peuple qui se bat pour la reconnaissance de sa souveraineté et de lui donner de l’espoir. Ce qui est vrai, en revanche, c’est qu’on ne pourra pas intégrer l’Ukraine dans l’Otan et dans l’Union européenne aussi longtemps que nous ne serons pas parvenus à faire sortir la Russie de l’Ukraine.

La gauche fait sa rentrée en ordre dispersé, avec une guerre des chefs et sans ligne précise. Elle rejoue « que le meilleur perde » ?

Il faut d’urgence tourner la page de l’irresponsabilité et de l’outrance, donc reconstruire, à gauche et pour la France, un espace de crédibilité et d’audace, d’alternance et d’espérance. Il se produit aujourd’hui ce que j’avais redouté quand la Nupes a été créée. Pour tourner la page d’un cartel de circonstances où les arrière-pensées ont dominé, il faut désormais rassembler les forces de gouvernement au sein de la gauche et chez les humanistes.

La direction du Parti socialiste m’explique qu’on ne peut pas construire l’unité des socialistes contre l’unité de la gauche. Je lui réponds que pour ne pas avoir compris que l’unité de la gauche suppose une grande force de responsabilité et de gouvernement autour d’une ligne crédible, ils ont réussi à la fois la désunion des socialistes et celle de la gauche. Nous allons donc poursuivre autour de La Convention le travail engagé.

Le cas Médine qui brouille et embrouille une partie de la gauche : une fable politique désespérément contemporaine ?

On ne construit rien de solide, en tournant le dos à un héritage et à des valeurs. Nous sommes les tenants historiques de la laïcité, de l’unité et de l’indivisibilité de la République. Ceux qui ont fait le choix du clientélisme et du cynisme chimiquement pur se fourvoient. Nous devons le dire sans ambiguïté.

Et vous, allez-vous prendre une initiative politique dans les semaines qui viennent ?

Je vais poursuivre avec sincérité et de façon désintéressée ce que nous avons collectivement engagé avec la création de La Convention qui, lors de sa réunion à Créteil en juin, a redonné l’espoir à beaucoup. Avec déjà plus de 10 000 adhérents, le mouvement va continuer à bâtir des propositions et consolider son maillage local. Avec le souci de la refondation de la gauche républicaine dont le pays a tant besoin à la faveur notamment des prochaines élections européennes.

Bernard Mabille décrypte la situation:

Confiance des Français dans la police

La minorité tapageuse d’extrême gauche peine à discréditer les forces de l’ordre

Un Français sur deux a « confiance » dans la police, selon le JDD en janvier 2023.

7 Français sur 10 ont confiance dans la police, selon BFMTV fin mars dernier.

Depuis la mort de Nahel Marzouk, plus d’un Français sur deux (57%) éprouve de la confiance ou de la sympathie pour la police, selon un sondage pour TF1, début juillet.

Les habitants de l’Hexagone gardent toujours leur confiance pour la police depuis le drame de Nanterre.

Malgré la minorité agissante d’extrême gauche qui prend kes faits au moment T qui l’arrange et veut ignorer la dangerosité au volant de Nahel, conducteur de 17 ans, sans permis, d’une puissante Mercedes AMG, le drame de sa mort dans un énième délit de fuite à Nanterre ne réussit pas à miner le crédit accordé aux forces de l’ordre, puisque 57% des Français affirment que la police leur inspire de la confiance (43%) ou de la sympathie (14%), révèle l’Ifop dans un sondage Ifop, en collaboration avec Le Figaro, publié le 3 juillet dernier. 

C’est particulièrement le cas du côté des sympathisants de Renaissance (60% ont confiance, 24% éprouvent de la sympathie) et des Républicains (respectivement 65% et 25%). Au contraire, les électeurs de Europe Ecologie Les Verts (27% et 8%) et surtout de la France Insoumise (14% et 6%) se montrent beaucoup plus critiques. Ceux du Parti Socialiste (41% et 19%) et du Rassemblement National (48% et 13%) sont, eux, plus mesurés. 

Selon un sondage Ifop, en partenariat avec Le Figaro, 57% des Français éprouvent de la confiance ou de la sympathie pour les forces de l’ordre. Le fossé ne semble donc pas s’être creusé, outre-mesure, entre les habitants de l’Hexagone et la police, depuis le drame de Nanterre.

Le drame de Nanterre ne semble pas avoir miné le crédit accordé aux forces de l’ordre. Ainsi, 57% des Français affirment que la police leur inspire de la confiance (43%) ou de la sympathie (14%), révèle l’Ifop dans un sondage, en collaboration avec Le Figaro, publié le 3 juillet dernier. 

C’est particulièrement le cas du côté des sympathisants de Renaissance (60% ont confiance, 24% éprouvent de la sympathie) et des Républicains (respectivement 65% et 25%). Au contraire, les électeurs de Europe Écologie Les Verts (27% et 8%) et surtout de la France Insoumise (14% et 6%) se montrent beaucoup plus critiques. Ceux du Parti Socialiste (41% et 19%) et du Rassemblement National (48% et 13%) sont, eux, plus mesurés. 

Il y a une tension extrême dans le pays

Dans le détail, les hommes sont légèrement plus en confiance que les femmes (45% contre 41%), souligne Frédéric Dabi, directeur général de l’Ifop. Mais surtout, un vrai fossé semble s’être creusé en fonction de l’âge. Alors que 47% des plus de 35 ans font confiance aux forces de l’ordre, ils ne sont que 31% à éprouver un sentiment similaire en dessous de cette limite d’âge. Autrement dit, selon cette étude, seul un tiers des jeunes possèdent de véritables certitudes à l’endroit des policiers, ce qui atteste la thèse d’une forme de fracture avec la nouvelle génération. 

Par ailleurs, au global, un quart des habitants de l’Hexagone (24%) font part de leur inquiétude vis-à-vis des dépositaires de l’autorité publique. Et près d’un Français sur dix (8%) s’y disent hostiles. « Il y a une tension extrême dans le pays liée à la contestation de la réforme des retraites. Une majorité silencieuse est en demande d’ordre et de sécurité et c’est la police qui incarne ça », explique Frédéric Dabi. 

Mélenchon renforce Marine Le Pen

Marine Le Pen est la personnalité politique qui sort la moins affaiblie des révoltes qui traversent le pays : 39% des Français se disent satisfaits par son attitude, devant Macron (33%) et Mélenchon (20%).

En outre, une nette majorité de Français (69%) condamne les violences (attaques contre des postes de police, destruction de biens publics, incendies…) qui se sont produites à divers endroits en France.

Enfin, 69% des Français sont favorables à la mise en place de l’état d’urgence. Des clivages apparaissent en fonction de la proximité politique : 41% des proches de la France Insoumise souhaitent la mise en place de l’état d’urgence (contre 82% chez ceux de Renaissance et 76% chez ceux du RN).

Des brutalités de police resituées dans le contexte d’émeutes et de saccages

Les sondés, interrogés quelques jours seulement après le drame (du 29 au 30 juin), s’opposent, en tout cas, vigoureusement aux violences survenues après la mort de Nahel. Ils sont 69% à les condamner et 28% à les comprendre sans les approuver. Seule une extrême minorité (3%) donne son aval aux multiples dégradations observées. 

Depuis ce sondage, les violences se sont prolongées pendant quelques jours. Mais la situation semble peu à peu revenir à la normale. Seize personnes ont été interpellées sur l’ensemble du territoire national dans la nuit de mardi à mercredi, soit bien moins que les nuits précédentes. 

Fonds Marianne : la responsabilité de Schiappa pointée dans les conclusions de la commission d’enquête du Sénat

Marlène Schiappa dit assumer sa « responsabilité » tout en se défaussant sur son administration.

M. Schiappa

Le verdict est attendu jeudi. La commission d’enquête du Sénat ouverte concernant le scandale provoqué par les révélations autour de la gestion opaque du « Fonds Marianne » destiné à lutter contre le « séparatisme » après l’assassinat de l’enseignant Samuel Paty doit rendre ses conclusions.

Une enveloppe de 2,5 millions d’euros devait financer des projets promouvant les « valeurs de la République ». Il s’agissait notamment d’« apporter la contradiction » aux contenus terroristes sur Internet et les réseaux sociaux, et de « démentir les “fake news” qui font le lit de l’islamisme radical », expliquait au moment de son lancement en 2021 Mme Schiappa après le traumatisme provoqué par l’assassinat de Samuel Paty.

Mais au printemps dernier, plusieurs médias soulèvent des questions dans l’utilisation des subventions allouées à deux associations. Une enquête conjointe de l’hebdomadaire Marianne et France 2 diffusée fin mars indique que l’Union des sociétés d’éducation physique et de préparation militaire (USEPPM), principale structure bénéficiaire des fonds, aurait seulement alimenté un site Internet et des publications très peu suivies sur les réseaux sociaux.

Sur les 355 000 euros initialement octroyés à l’association – dont seuls 266 250 euros ont été versés faute pour l’USEPPM d’avoir fourni les documents requis –, 120 000 euros ont été utilisés pour salarier deux de ses ex-dirigeants, dont Mohamed Sifaoui, auteur de livres sur l’islam politique et le terrorisme.

Mediapart a ensuite révélé que plusieurs personnalités de gauche, dont la maire de Paris Anne Hidalgo (PS), avaient été taclées dans des contenus mis en ligne par une autre structure bénéficiaire du fonds, « Reconstruire le commun », qui a obtenu 330.000 euros.

Démission d’un haut fonctionnaire

Après la transmission de plusieurs signalements, le Parquet national financier (PNF) ouvre début mai une information judiciaire pour des soupçons de détournement de fonds publics, détournement de fonds publics par négligence, abus de confiance et prise illégale d’intérêts. Plusieurs perquisitions ont ciblé en juin des protagonistes du dossier.

De son côté, l’Inspection générale de l’administration (IGA) est saisie à deux reprises par la secrétaire d’Etat chargée de la Citoyenneté, Sonia Backès, qui a succédé en juillet 2022 à Marlène Schiappa à ce poste.

Son premier rapport rendu public début juin relève plusieurs irrégularités et notamment que « l’USEPPM n’était pas éligible au bénéfice d’un financement ». Le document conclut que l’USEPPM devrait rendre la moitié de la somme versée car son action est jugée insuffisante.

Accusé par ce rapport d’avoir octroyé à l’USEPPM un « traitement privilégié », le préfet Christian Gravel, en charge de la gestion du fonds, finit par démissionner de son poste de président du Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR).

Le deuxième volet de l’enquête de l’IGA qui concerne l’ensemble des bénéficiaires du fonds doit être dévoilé jeudi après la publication des conclusions de l’enquête sénatoriale. Celle-ci avait été créée le 10 mai pour une durée de trois mois.

Marlène Schiappa nie toute « implication personnelle »

Très attendues, les auditions ont fait l’objet de passes d’armes parfois musclées entre d’une part le rapporteur de la commission Jean-François Husson (LR) et son président (PS) Claude Raynal et d’autre part l’ex-ministre Marlène Schiappa ou l’ex-directeur des opérations de l’USEPPM, Mohamed Sifaoui. Les seconds cherchant à tout prix à se dégager de toutes responsabilités.

« Je ne crois pas qu’on puisse imputer à […] un responsable politique la malversation interne d’une structure à laquelle il fait confiance », a ainsi répondu Marlène Schiappa lors de son audition menée le 14 juin, niant par ailleurs qu’elle puisse être « amie » avec Mohamed Sifaoui, comme pour déminer les soupçons de favoritisme qui entourent ce dossier.

L’ex-directeur des opérations de l’USEPPM, M. Sifaoui, s’est dit « manipulé par le pouvoir politique », mais a également démenti toute relation personnelle avec la ministre.

Si Schiappa a nié toute « implication personnelle », elle a concédé un « arbitrage » dans la sélection des bénéficiaires, en affirmant avoir rendu un avis négatif a posteriori et à la demande de son cabinet sur le choix de SOS Racisme : une chronologie qui est contestée. Fragilisée politiquement, la secrétaire d’Etat fait l’objet d’appels répétés des oppositions à la démission.

« Hommage » illégal et violent à Nahel: revue de presse étrangère atterrée

« Le feu », « l’incendie », « la honte »

A Nanterre, le 28 juin, lors des émeutes contre la mort de Nahel M., un automobiliste tué par la police.
A Nanterre, le 28 juin, lors des émeutes prétextant la mort de Nahel M., un automobiliste mineur, mort d’avoir fui un contrôle de police au volant, sans permis, d’une Mercedes AMG

Les correspondants des grands titres européens s’interrogent tant sur le comportement de la police que sur les motifs de la défiance, dans les banlieues populaires, entre les habitants et les forces de l’ordre.

A l’instar des observateurs français, la presse étrangère cherche à comprendre – et à prévoir. Après la mort de Nahel M., automobiliste de 17 ans, mardi à Nanterre, à l’occasion d’un contrôle de police et d’un délit de fuite, et deux nuits de violents affrobtements et exactions dans la ville préfecture des Hauts-de-Seine et dans d’autres villes de France, les correspondants étrangers multiplient les analyses et se demandent comment les choses vont tourner.

Affrontements entre la population et les forces de l’ordre, joutes politiques, protestations émises par des personnalités du sport et de la culture : « Tous les ingrédients sont réunis pour faire exploser une cocotte-minute », estime Le Soir. Dans son article de mercredi 28 juin, le journal belge constate que, de Macron à Darmanin, en passant par Elisabeth Borne, « l’exécutif a sorti toutes ses lances à eau » pour « éteindre le feu au plus vite avant qu’il se propage – essayer, du moins ».

La correspondante du journal à Paris souligne notamment que « le ministre de l’Intérieur, d’ordinaire prompt à défendre ses hommes, s’en est au contraire clairement désolidarisé » en critiquant ouvertement les policiers mis en cause. « Le mot “bavure” n’est pas prononcé, mais, au grand dam de plusieurs syndicats professionnels, les messages sont sans la moindre ambiguïté », constate-t-elle. Marqué à gauche, le New York Times relève aussi que Darmanin « a été inhabituellement critique ».

Comme le gouvernement français, la presse étrangère craint une aggravation des violences urbaines. Dans son compte rendu, la Frankfurter Allgemeine Zeitung évoque des « scènes de guerre civile », s’alarmant de voir « certains quartiers totalement livrés à eux-mêmes lors de l’explosion de violence ». « Parmi les responsables politiques, l’inquiétude de ne plus pouvoir contrôler l’incendie généralisé prédomine », ajoute le quotidien allemand, de tendance conservatrice et libérale.

« Bouillon de culture »

La correspondante d’El Mundo à Paris considère que tout le pays se trouve déjà « hors de contrôle ». Elle l’explique avec un diagnostic sévère de l’état des banlieues : « Dans ces endroits marginaux et souvent abandonnés, où infuse le mécontentement, le modèle d’intégration a échoué. Y vivent surtout des Français d’origine étrangère (…) nés dans une France qui les traite, estiment-ils, comme des citoyens de seconde catégorie. (…) Ils se méfient de la police, qui se méfie d’eux. Tel est le bouillon de culture où le feu prend épisodiquement. »

Son confrère d’El Pais partage cette analyse, ajoutant qu’en France « les autorités vivent avec la peur permanente d’une répétition des émeutes de 2005 », quand la mort de Zyed Benna et de Bouna Traoré dans un transformateur électrique d’accès interdit, après une confrontation avec la police, avait provoqué des troubles suffisamment graves pour que le gouvernement active l’état d’urgence. Pour le journal de référence en Espagne, ces événements avaient « mis en lumière les discriminations subies par les jeunes des banlieues ».

Le correspondant de la BBC à Paris convoque également le souvenir de 2005. A ses yeux, l’affaire est entendue : « La fusillade de Nanterre est vouée à devenir l’un de ces moments emblématiques des relations troublées entre la police et la population déshéritée des banlieues. Le gouvernement s’en rend compte aussi bien que n’importe qui, c’est pourquoi il agira très prudemment dans les jours qui viennent. »

Le journaliste s’interroge sur les règles d’emploi des armes à feu par la police lors des contrôles routiers, envisageant la perspective d’une « révision » de la loi : « Personne ne conteste qu’un refus d’obtempérer est une infraction grave. (…) Mais en treize occasions, l’année dernière, des occupants de voitures dans ces situations ont été tués par la police française. Cela suggère fortement que quelque chose ne va pas. »

« Deux camps irréconciliables »

Un éditorial de La Tribune de Genève appelle de son côté à sortir d’un « débat bloqué » entre « deux camps caricaturaux et irréconciliables » : « D’un côté une police parfaite qui ne fait jamais d’erreur, de l’autre des victimes indignées qui ne sont que des anges. » « Selon toute apparence, le policier n’avait pas à tirer », juge l’auteur, qui ajoute, au sujet du jeune conducteur mort, que, « s’il avait obtempéré à la police, il vivrait ». « Dans le débat politique français, ces deux vérités ne sont jamais confrontées, elles s’affrontent stérilement, déplore le journal suisse. Pauvre débat, triste débat, qui ne fait qu’entretenir la violence, car chacun ne veut voir que celle de l’autre. »

Dans un billet très sombre, le Süddeutsche Zeitung, libéral de gauche, adopte une position plus tranchée, estimant que les treize morts recensés en 2022 en France lors de contrôles routiers sont « une honte pour le pays ». Le journal allemand évoque « un problème général de violences policières en France »: une essentialisation que ne renierait pas Le Monde. « Le Conseil de l’Europe l’a récemment confirmé après les manifestations contre la réforme des retraites », souligne-t-il. Et de rappeler les images de la répression des cortèges d’éco-terroristes contre la mégabassine de Sainte-Soline, fin mars : « On y voit des policiers qui donnent l’impression de partir à la guerre. (…) C’est un miracle que personne ne soit mort. »

« C’est une mauvaise tradition : en France, la police ne protège pas en premier lieu les citoyens, elle protège l’Etat, déplore encore le titre. Ce principe fondamental imprègne toutes les unités, des forces d’intervention spécialisées aux contrôles routiers. La recherche de désescalade est étrangère à beaucoup d’entre elles. Tant que cela ne changera pas, de tels incidents se reproduiront. »

Motivation ?

Honte ?

« La France, un pays de race blanche » (général de Gaulle)

Alain Peyrefitte ne fait pas autorité sur la presse wokisée…

Et si de Gaulle avait envisagé une France de « race » noire, la notion de race aurait-elle survécu ?

Nadine Morano a fait référence au général de Gaulle [pour affirmer] et rappelé qu’il affirma que la France est un « pays de race blanche. » Une observation qui dérange les tenants du wokisme et de la cancel culture. Et la méthode éculée de leurs propagandistes est reprise, avec ses gros souliers, par la journaliste de France télévisions Elise Lambert (service international de franceinfoplus: les frontières sont poreuses entre radio et télévision dans la presse d’Etat…), en préambule de son article, ne laissant aucun doute sur ses objectifs : elle tente de salir la pensée du général en ridiculisant Nadine Morano dont la parole libre et populaire est la cible des gaucho-intello parisiens. « C’est une habituée des phrases chocs, » assène E. Lambert, capable aussi bien de signer des articles sur la guerre en Ukraine, le tournoi des Six nations où les Bleues ont été battues, les immeubles effondrés à Marseille ou le décollage de la mission européenne Juice: cette spécialiste multi-cartes est poly-compétente et le billard à trois bandes ne lui fait pas peur pour atteindre de Gaulle en passant par Nadine Morano.

Samedi 26 septembre, sur le plateau de l’émission « On n’est pas couché » sur France 2, la députée européenne (Les Républicains) « Nadine Morano a de nouveau créé la polémique, écrit la militante. L’élue a déclaré : « Nous sommes un pays judéo-chrétien. Le général de Gaulle le disait, de race blanche, qui accueille des personnes étrangères. »

Cela fait plus de vingt ans que cette citation appartenant au domaine public est reprise aussi par l’extrême droite, selon la journaliste libre, indépendante, neutre et que sais-je, sur qui Les InRocks font autorité, un gage d’objectivité, si on est en mal de références. Avec une rédaction un temps dirigée par Audrey Pulvar, ex-candidate sur une liste de la gauche radicale, mêlant Julien Bayou (EELV) et Clémentine Autain (LFI) , ce magazine est détenu par le banquier Matthieu Pigasse, co-propriétaire du groupe Le Monde et du Huffington Post. En 2009, le Front national (pour la jeunesse) l’avait même utilisée sur des affiches lors d’une campagne sur l’identité nationale. Or, il ne s’agit pas d’une déclaration publique du chef de la France libre, reprend la petite journaliste attrape-tout, à deux doigts de nous certifier que la France est un pays européen africain de culture musulmane. Voyons ça.

Qui croire entre l’académicien Alain Peyrefitte et la tâcheronne de France info ?

Un tir groupé
datant de vingt ans

« La France est un pays de race blanche » : cette phrase fait partie des citations attribuées à Charles de Gaulle par Alain Peyrefitte, ancien ministre de l’Education nationale du général, dans son ouvrage C’était De Gaulle, rappelle L’Obs également détenu par l’homme d’affaires Pigasse, magnat de la presse qui trouve grâce auprès de la NUPES, sans doute parce qu’il est associé à Xavier Niel, allié à la famille Arnaud, première fortune caputaliste au monde. Nous ne sortons pas de cet entre-soi qui décide en France du vrai et du faux, du Bien et du Mal.

“C’est très bien qu’il y ait des Français jaunes, des Français noirs, des Français bruns. Ils montrent que la France est ouverte à toutes les races et qu’elle a une vocation universelle. Mais à condition qu’ils restent une petite minorité. Sinon, la France ne serait plus la France. Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne. Qu’on ne se raconte pas d’histoires ! Les musulmans, vous êtes allés les voir ? Vous les avez regardés avec leurs turbans et leurs djellabas ? Vous voyez bien que ce ne sont pas des Français ! (Charles de Gaulle)

C’était De Gaulle, Alain Peyrefitte

Cet ouvrage d’Alain Peyrefitte a été publié en 1994, plus de vingt-quatre ans après la mort du général de Gaulle. Il a prononcé cette phrase le 5 mars 1959, durant la guerre d’Algérie. Moins de 25 ans suffisent à la presse pour contester les témoignages de ceux qui ont fait l’Histoire. Le terrain est déblayé en sorte que l’Université achève le boulot.

L’Express suggère même que Nadine Morano serait seule à penser que la France est un pays de race blanche :
les Berrichons se voient noirs et
les Corses se sentent musulmans

Pour l’historien Jean-Paul Bled, 81 ans, directeur de la revue Etudes gaulliennes, bien que ancien titulaire d’une chaire de l’histoire de l’Allemagne contemporaine et des mondes …germaniques à La Sorbonne il y a 20 ans, contacté par Les Inrocks« cette phrase a été prononcée à l’emporte-pièce dans une conversation privée, mais il n’y a aucune trace écrite dans ses mémoires ou ses discours (…), il ne peut donc en être comptable ». La trace est pourtant fixée, donc authentifiée, dans C’était De Gaulle, par un proche du général, cinq fois ministre et élu à l’Académie des sciences morales et politiques (1987) au fauteuil de Raymond Tournoux, dans la section Histoire. Les voix off ne sont balayées qu’en fonction de l’usage qui peut en être fait et le fils des auteurs de la collection Bled sait quel mauvais parti peut être fait aujourd’hui de la notion de race telle que vécue dans les années 90…

Le sens historique du mot « race » 

Samedi soir, l’ancienne ministre de la Famille de Nicolas Sarkozy est restée ferme sur l’usage du mot « race » avec cet argument : « Le mot est dans le dictionnaire, je ne vois pas en quoi il est choquant. » Certes, le mot est bien dans le dictionnaire, mais depuis le milieu du XXe siècle, le contexte idéologique a changé et le sens du terme avec. Les wokistes sont les véhicules non décarbonés du déni de race et polluent la sphère intellectuelle.

Pour Laurent de Boissieu, journaliste politique au quotidien La Croix, engagé à gauche (il a fait voter Macron, par défaut), le mot « race » dans les années 1950 ne portait pas de connotation pseudo [?]-biologique comme aujourd’hu, une contre-vérité : elle l’était totalement, scientifiquement. A 49 ans, il peut l’ignorer… L’expression [terme réducteur ?] « race blanche » renvoie à une description géographique, selon lui, ce qui est nouveau: désormais, l’Afrique noire peut donc être vue blanche, ce qui échappe aux décoloniaux !… « Le continent blanc (l’Europe), le continent jaune (l’Asie), le continent noir, avec une distinction [toutefois] entre l’Afrique blanche du Nord et l’Afrique noire subsaharienne », raconte le journaliste décidé à ignorer les flux migratoires et le rôle colonisateur de l’empire byzantin sur le Maghreb. Autre tabou, autre réécriture de l’Histoire. A quoi bon étudier l’histoire manipulée, réécrite à travers les âges,

Aujourd’hui, si cette identification par couleur de peau n’est plus répandue, ce qui reste à démontrer, puisque tout est fonction à gauche de la couleur de peau – et du genre, concept qui nie le sexe physiologique – elle l’était chez toute une génération d’après-guerre, où la conception du monde justifiait l’usage du mot « race »: la journaliste se contortionne ainsi pour faire coller couleur de peau et colonialisme, dont la cancel culture accuse les racialistes.

Afin de mettre fin à ces polémiques, l’Assemblée nationale socialiste a supprimé le mot « race » de la constitution française le 16 mai 2013, à la suite d’une promesse de campagne de François Hollande. Nuance, c’était non pas un projet de Hollande, mais une proposition de loi du Front de gauche.

Les députés ont pu modifier la Constitution sur ce sujet. Ils peuvent aussi y inscrire les racines culturelles judéo-chrétiennes de notre pays.

Guerre en Ukraine : Raphaël Glucksmann, le député européen va-t-en guerre

La livraison d’avions de chasse « est un tabou qui doit sauter », selon le BHL rouge.

R. Glucksmann exalté au Parlement européen pour instrumentaliser l’affaire du maire de Saint-Brévin-les-Pins et dénoncer l’extrême droite
sans preuves

Ancien conseiller de Mikheil Saakachvili, président de la Géorgie, de 2009 à 2012, en délicatesse avec Poutine, Raphaël Glucksmann, est un fils de… (le philosophe André Glucksmann) élu à Bruxelles ‘Place publique’, un mouvement politique citoyen qui prétend construire un nouveau projet de société pour que justice sociale et justice écologique deviennent indissociables. Cet eurodéputé, tête d’une liste réunissant Place publique, le Parti socialiste et Nouvelle Donne, est co-fondateur de PP , avec Claire Nouvian, une « hystérique » qui insulta les chroniqueurs de CNews, et co-auteur, avec le réalisateur de Tuez-les tous ! (Rwanda : Histoire d’un génocide « sans importance »), David Hazan, d’un documentaire sur la révolution orange en Ukraine.

Ce serait « l’honneur de la France » d’« initier le mouvement » parce que « c’est un tabou qui doit sauter », a affirmé lundi 15 mai sur franceinfo Raphaël Glucksmann, député européen Place publique et président de la commission spéciale sur les ingérences étrangères dans le processus démocratique de l’Union européenne, alors que Volodymyr Zelensky continue de réclamer des avions de combat. Le président de l’Ukraine a rencontré Macron dimanche soir à Paris. Pour des raisons de sécurité, la presse avait accepté de faire de la rétention d’information sur ce passage par Paris, entre Berlin et Londres. Une précaution partagée avec Macron qui apparaît aux quatre coins de la France par surprise, dans la crainte des huees et casserolades.

Les deux présidents ont annoncé conjointement que la France continuera de former et d’équiper « plusieurs [?] bataillons avec des dizaines [combien?] de véhicules blindés et de chars légers » dans les prochaines semaines, mais la livraison d’avions de chasse est … »prématurée » pour l’Elysée. 

« Nous prenons du retard et ce retard se paye en vies humaines sur le terrain », a regretté Raphaël Glucksmann, considérant sans diute que les chars sont des véhicules sanitaires, humanitaires…. « Nous devrions faire tout ce que nous pouvons pour aider la résistance ukrainienne », pour « nous-mêmes, pour notre propre sécurité, pour notre propre stabilité », a-t-il expliqué.

Place Publique est membre de la NUPES, alliance anti-républicaine

franceinfo : La France ne livrera pas pour l’instant d’avions de combat. Vous le regrettez ?

Raphaël Glucksmann : Comme à chaque fois, comme à chaque étape dans les livraisons d’armes, nous prenons du retard et ce retard se paye en vies humaines sur le terrain. Nous avons hésité pendant des mois et des mois avant de livrer des tanks, avant de livrer des missiles. Nous refaisons la même chose sur les avions. C’est dommage parce que depuis le début, notre stratégie devrait être claire. Nous n’interviendrons pas militairement directement sur le front ukrainien. Ce sont les Ukrainiens qui vont mourir et qu’ils vont combattre. Par contre, en dessous de cette ligne rouge, nous devrions faire tout ce que nous pouvons pour aider la résistance ukrainienne, parce que ce n’est pas simplement pour l’Ukraine que nous le faisons, c’est aussi pour nous-mêmes, pour notre propre sécurité, pour notre propre stabilité. Chaque retard pris se paye en matière de sécurité et en question de vies humaines sur le terrain. [Dans l’idéal, Zelensky aurait dû réfléchir avant de se poser en victime et de revêtir l’uniforme du général Dourakine].

Chef de guerre fantoche rameutant les Atlantistes

L’Elysée dit que c’est un « peu prématuré ». On finira par livrer ces avions ?

On y viendra comme sur toutes les autres questions. Au début, nous avons hésité avant les armes lourdes. On ne voulait livrer que des casques et du matériel médical. Puis finalement, on a accepté de livrer des armes. Et puis, la question des tanks qui est arrivée, la question des missiles longue portée est arrivée et à chaque fois, la même décision a été prise, non pas par altruisme, mais par réalisme parce que nous savons bien, au fond, que ce qui est en jeu en Ukraine, c’est notre propre sécurité, de notre propre stabilité. [Poutine ne menacerait donc plus seulement l’Ukraine, maintenant, mais aussi l’Europe entière : l’agité doit consulter d’urgence ! ]

« Il n’y a pas d’investissement dans la sécurité meilleure que celui de l’armement que nous transmettons que nous fournissons à la résistance ukrainienne. C’est aujourd’hui notre première ligne de défense. » (délire de Raphaël Glucksmann, eurodéputé français d’extrême gauche, à franceinfo)

Ce n’est pas simplement la solidarité à l’égard d’un peuple [solidaridé controversée en France] qui lutte de manière héroïque [sous perfusion atlantiste permanente des USA, de l’Allemagne et du Royaume-Uni] pour sa survie [l’Ukraine n’était pourtant pas opprimée par la Russie de Poutine] et pour nos principes. C’est au fond de l’égoïsme bien intelligent, de l’égoïsme bien senti. Il faut que Vladimir Poutine perde cette guerre, sinon nous ne connaîtrons plus la paix et la stabilité en Europe dans les prochaines années et les prochaines décennies [sic].

Si la France refuse ces livraisons, c’est peut-être pour ne pas démunir sa propre armée ?

Il y a des Mirage 2000 [Dassault…] qui ont été vendus aux Emirats arabes unis et qui aujourd’hui ne sont plus utiles, qui ne sont plus utilisés par personne [reste Le Bon Coin, assez bien pour l’Ukraine?]. Il ne s’agit pas simplement de désarmer l’armée française, il s’agit de prendre la décision politique symbolique de livrer des avions. C’est ça qui bloque aujourd’hui. Il serait l’honneur de la France et aussi son intelligence que de prendre les devants y compris par rapport aux Etats-Unis, et d’initier le mouvement parce que c’est un tabou qui doit sauter comme ont sauté les tabous précédents sur les livraisons de tanks ou sur les livraisons de missiles. C’est plus un geste politique qu’une question de disponibilité de matériel.

Papa Dédé Glucksmann a commencé à l’extrème gauche comme maoïste avant de virer néo-libérale. L’épouse du quadra exalté (43 ans), la journaliste Léa Salamé, est nièce de diamantaires. Avec Rapha, la famille Glucksmann est donc promise à une nouveau cheminement vers la droitisation. Les marchands d’armes ont déjà trouvé en lui un VRP prometteur.

Point de Nicolas Sarkozy sur le sujet: lien TikTok

Glücksmann peut-il entendre ceci ?

L’université censure Sylviane Agacinski à Bordeaux: le fascisme affiche à nouveau son visage

L’université antifasciste fascisée prive la philosophe de sa liberté de parole

Sylviane Agacinski censurée : le nouveau visage du fascisme universitaire
Les effluves nauséabondes émanent du dernier lieu où on pourrait les craindre.
« Il est particulièrement inquiétant de constater que les universités sont les lieux privilégiés de ce terrorisme intellectuel. »

Parti pris de Natacha Polony (pour mémoire)

Publié le 27/10/2019 à 13:36

Michel Eyquem de Montaigne fut sans doute le premier penseur à ébranler l’ethnocentrisme spontané des cultures humaines à travers la remise en cause du concept de barbarie. Raison pour laquelle il est plus que légitime de voir son nom accolé à celui d’une université. Mais sans doute l’homme des Essais, le sceptique horrifié par les guerres de religion, serait-il effaré de voir le spectacle qui s’est joué le jeudi 24 octobre à l’université Montaigne de Bordeaux. Ou plutôt qui ne s’est pas joué, puisque la conférence prévue autour de la « reproductibilité technique » de l’être humain a été annulée au motif que des groupuscules avaient promis d’empêcher sa tenue « par tous les moyens ». Le syndicat «Solidaires étudiant-e-s Bordeaux», les associations GRRR, Riposte trans, Mauvais Genre-s et WakeUp! sont, certes, des organisations croupions, mais il se trouve que leurs menaces font peser un risque tel que la direction de l’Université ne s’est pas considérée en mesure « d’assurer pleinement la sécurité des biens et des personnes » [La dictature des minorités s’impose aux intellectuels qui ne pensent pas par eux-mêmes ou/et aux lâches].

CLIMAT DE TERREUR

Des petits groupes radicaux faisant peser un climat de terreur pour imposer leurs vues et faire taire les opposants, cela porte un nom : cela s’appelle des milices fascistes. A ceci près que celles-là jouissent d’une mansuétude infinie de la part de certains milieux politiques et médiatiques dans la mesure où elles prétendent incarner le Bien. Qui oserait le contester ? La lutte contre toute forme de discrimination, qu’elle soit sexiste, raciste ou homophobe, est l’horizon de ces démocraties contemporaines qui ont abandonné toute idée de progrès social et d’émancipation collective, et toute idée, même, de dépassement de soi par le savoir et la délibération intérieure, qui était le projet de cet humanisme dont Montaigne est l’incarnation.

En l’occurrence, les arguments de ces associations sont parfaitement assumés [et reprise à leur compte par les déconstructeurs de notre jeunesse] : Sylviane Agacinski serait une « homophobe notoire » à laquelle il serait « dangereux et inconscient » d’offrir une « tribune » dans un contexte « d’homophobie et de transphobie décomplexées (médias, manifestations anti-PMA, agressions, refus de la PMA aux personnes transgenres…). » Oui, le refus de la PMA aux personnes transgenres est, pour ces sympathiques étudiants, une preuve de l’homophobie généralisée qui gangrènerait la société française. Peu importe que tous les sondages d’opinion prouvent un progrès majeur des mentalités et que l’agression d’une transexuelle soulève des vagues d’indignation. Le réel n’a aucune importance, seules valent les pétitions de principes qui permettent de justifier la poursuite du combat contre la bête immonde. Et l’on peut traiter d’« homophobe notoire » (notoire pour qui ? selon quels critères ?) une philosophe qui a défendu le Pacs et le mariage pour tous… En résumé : le racisme, l’homophobie et le sexisme ne sont pas des opinions mais des délits. On ne doit pas les laisser se répandre. Il suffit donc d’accoler les adjectifs « raciste » ou « homophobe » à quelqu’un pour avoir légitimement le droit de le faire taire.

DEFENDRE SON CAMP, FAIRE TAIRE L’AUTRE

Elément significatif de l’état du débat public en France [ou non débat universitaire et intolérance stalinienne]: ceux qui se sont élevés contre la terreur intellectuelle imposée par les activistes de Bordeaux sont avant tout des gens de droite, opposés à l’extension de la PMA aux couples homosexuels. François-Xavier Bellamy, Valérie Pécresse, le Figaro ou le site Atlantico… L’indignation vient-elle d’un refus du terrorisme intellectuel ou du fait que, ces derniers temps, il semble émaner toujours du même camp ? On aurait aimé entendre les défenseurs farouches de la PMA pour toutes s’insurger contre ces méthodes d’intimidation. Comme on aimerait être sûr que ceux qui dénoncent aujourd’hui ce terrorisme défendraient avec la même vigueur le droit d’un de leurs adversaires idéologiques à s’exprimer. Mais la radicalisation des opinions met en danger la capacité même des uns et des autres à entendre des discours contradictoires. On défend son camp. Et l’on fait taire l’autre. Au nom du Bien. Parce que l’autre incarne le Mal [et on entre sur le territoire de l’ethique politique, de… l’ordre moral !]. Il se trouve qu’actuellement, ceux qui se croient le plus farouchement détenteurs de ce Bien sont les tenants d’un progressisme dévoyé qui abîme les plus belles causes, le féminisme, l’anti-racisme et la défense des droits des homosexuels.

Il est particulièrement inquiétant de constater que les universités sont les lieux privilégiés de ce terrorisme intellectuel. Sylviane Agacinski, pour les positions qui sont les siennes, ne pourrait plus enseigner à l’EHESS. Et nombreux sont les professeurs [ies journalustes et les blogueurs aussi] obligés de mesurer chaque mot pour éviter d’avoir à affronter une cabale. Les universités, temples dédiés aux savoirs, à leur élaboration et leur conservation, lieux de la disputatio médiévale, c’est-à-dire de la controverse argumentée, ont semble-t-il abandonné, au tournant du XXIe siècle, ce qui faisait leur vocation. Comment expliquer ce naufrage ?

Les savoirs universitaires ne sont plus considérés que comme une opinion imposée par cette majorité, à laquelle on peut opposer toute autre opinion [la pensée universitaire française est importée des universités américaines allumées].

L’état d’esprit qui règne dans les universités françaises n’est que le résultat de l’importation de ce qu’on pourrait appeler le « minoritarisme » américain. L’organisation de la société en communautés [associations, collectifs, coordinations, comités, etc] appelées à faire valoir leurs « droits » contre un Etat considéré comme l’émanation d’une majorité forcément oppressive, conjuguée à un individualisme faisant de la subjectivité de chacun la mesure absolue de toute chose, aboutit à la destruction de tout espace social. Les savoirs universitaires ne sont plus considérés que comme une opinion imposée par cette majorité, à laquelle on peut opposer toute autre opinion. Jusqu’à ce que, ultime étape, toute expression attribuée à la supposée majorité [depuis le déboulonnage du « pater familias » jusqu’à l' »homme déconstruit » en passant par l’abominable « mâle blanc hétéro »], toute manifestation, même, de l’idée qu’il pourrait exister une majorité, devienne inacceptable. L’extension des droits individuels ne souffre aucune contestation puisqu’elle est en fait une juste réparation de l’oppression séculaire. De sorte qu’il ne peut exister de juste mesure. Cette extension ne peut être qu’infinie, et quiconque émet des doutes sur un point ou un autre est un ennemi du Bien.

Sylviane Agacinski, philosophe et ancien professeur à l’EHESS, proche de Jacques Derrida, qui fuit les polémiques de plateaux télé et préfère le temps long de la réflexion, devient l’équivalent d’un Zemmour. Il n’y a pas à argumenter face à elle mais à la faire taire [Macron et Darmanin ne pratiquent pas autrement en diabolisant leurs opposants]. A caricaturer sa pensée comme le fait de façon effarante le communiqué de presse des associations de l’université de Bordeaux, qui transforme une analogie en comparaison et affiche une incapacité à intégrer toute forme de nuance [déficience intellectuelle en rapport avec leurs niveaux en orthographe et en syntaxe: Macron ne s’est-il pas vautré à Normale Sup ?].

Le mouvement qui s’est enclenché sous l’effet de la globalisation culturelle gagne l’ensemble des sociétés occidentales. Cette conception minoritariste (que nous avions analysée avec le journaliste Jean-Michel Quatrepoint dans un ouvrage intitulé Délivrez-nous du Bien), par son refus de l’universalisme et son obsession identitaire, est une remise en cause absolue de l’humanisme et des Lumières.

Il serait plus que temps de refuser à ces inquisiteurs et à leur affidés le droit de définir au nom des citoyens le progrès et le bien commun [tandis que Macron débat avec la population en vidant les rues qu’il arpente et qu’il décide de notre présent comme de notre avenir en enjambant nos représentants à l’Assemblée].

Elle gagne dans l’indifférence générale toutes les facultés de sciences sociales, endoctrinant à coups de concepts vides les étudiants qui sortent du lycée vierges de toute structure intellectuelle. Jusqu’au moment où l’idée même de débat contradictoire fondé sur [les faits et non des slogans] des arguments rationnels aura sombré, effaçant plusieurs siècles d’histoire de la pensée. Tout cela horrifie les citoyens lambda. Mais les décideurs, ceux qui, dans les milieux politiques et médiatiques, ont la parole, se gardent bien de prendre leurs responsabilités. Trop peur d’être la cible de la prochaine cabale, d’être classé dans le camp des réactionnaires, d’être accusé d’avoir basculé à l’extrême droite. Il serait plus que temps de refuser à ces inquisiteurs et à leur affidés le droit de définir au nom des citoyens le progrès et le bien commun.

  • Par Natacha Polony

Macron « reste un stagiaire à l’Elysée » (F-O.G.)

Franz-Olivier Giesbert raconte « Macron, seul en son château »

2018-2023: Macron ne grandit pas

Celui qui s’est comparé à Jupiter n’était-il finalement qu’un faux dur ? Et il ne s’améliore pas depuis 2017. A la moindre défaillance, il risque de finir son mandat à cloche-pied.

Avons-nous touché le fond ? Pas encore, mais il est en vue. Des crises de toutes sortes suivront sans doute la crise sociale que nous vivons aujourd’hui, jusqu’au sursaut qui ne manquera pas d’advenir, comme en 1958, quand nous serons tombés plus bas que terre. Mais ce sera sans lui et les successeurs ne se pressent pas sur le perron de l’Elysée.

Ce qui cloche en macronie,
c’est Macron :
le poisson pourrit par la tête

« La poche au fiel s’emplit […] et va crever », écrivait, à propos de 1789, Hippolyte Taine, dans son chef-d’œuvre que tout bon Français devrait avoir lu, Les Origines de la France contemporaine, qui raconte la Révolution française et la suite. Cette poche a commencé de déverser son jus nauséabond.

Il y a, en France, un parti révolutionnaire, comme l’a montré la séquence des derniers jours. Multipliant les procès en illégitimité contre un pouvoir démocratiquement élu l’an dernier, il joue la rue.
Il entend même nous faire croire que le pays est en dictature parce que, pour faire passer son texte sur les retraites, le gouvernement a sorti une arme que la Constitution met à sa disposition : l’article 49.3. Certes, ce mouvement est loin d’être majoritaire dans le pays,
mais ses troupes marchent au pas et, comme Robespierre en son temps, dispose d’une populace qui menace ou intimide, jusqu’à vandaliser la
permanence d’Eric Ciotti.

Bruno Retailleau n’a qu’à bien se tenir : la semaine dernière, des syndicalistes de la CGT sont venus chez le sénateur de Vendée à 5 heures du matin et ont coupé le courant à son domicile. C’est normal, on est en France, et ce sacripant est pour l’égalité des retraites, dans les secteurs privé et public. Pire, il a osé se prononcer pour la réforme Macron. Certes, il a saisi la justice pour « acte
d’intimidation sur une personne investie d’un mandat public » mais bon, les media n’en ont pas fait un plat et on peut compter sur nos magistrats pour ne faire preuve, dans un cas pareil, ni de célérité ni de sévérité.

Les poubelles municipales brûlent partout en France. Là encore, c’est normal. Quand on est en colère, il faut bien se défouler sur lemobilier urbain, que voulez-vous. Qu’importe que ce ne soit pas bonpour la planète, comme les incendies de pneus ou de voitures, pourvu
que le plastique parte en fumée pour la bonne cause et que les
opposants à Macron puissent décompresser, comme jadis les
sans-culottes armés de leur pique ou de leur sabre. Quant à la police qui « tue », comme dit Mélenchon, qu’elle ne s’avise pas d’empêcher les casseurs de se livrer à leurs activités favorites dans un pays où le refus d’obtempérer aux injonctions de la police est considéré comme un sport national…

Si la situation est révolutionnaire, Macron est-il Louis XVI ? Dans L’Ancien régime et la Révolution, autre grand classique de la littérature politique, Tocqueville montre que le roi est mort d’avoir
trop cédé et reculé, jusqu’à en perdre la tête. Depuis six ans queMacron est à l’Elysée, ses adversaires ont compris que celui qui s’estcomparé à Jupiter, puis à Vulcain, dieux antiques, n’était finalementqu’un faux dur. Il veut fébrilement plaire à tout le monde « en même temps », ce qui est souvent le meilleur moyen de ne plaire à personne.
La faiblesse du chef excite ceux qui veulent l’abattre. A la moindre défaillance, il risque de finir son mandat à cloche-pied ou à quatre pattes, si tant est qu’il n’arrête pas les frais avant.

La remontada du macronisme, si elle est encore possible, ce qui n’estpas sûr, doit passer par un nouveau style, un esprit d’équipe. Même si
son cas paraît désespéré, le président doit apprendre à s’entourer età déléguer, comme l’ont fait tous ses grands prédécesseurs qui, comme
de Gaulle, recherchaient l’intelligence et la compétence avant lasoumission. Il est temps que Macron cesse d’avoir peur du talent desautres, surtout quand ce dernier est à son service. Le moindre chef
d’entreprise sait cela. Sinon, on se retrouve avec un ramas de zombies autour de soi, comme c’est son cas. Si la retraite à 64 ans avait été vendue aux Français par Bruno Le Maire, qui a des talents certains de
pédagogue, le pouvoir n’en serait peut-être pas là, à la renverse, englouti sous les carabistouilles de la désinformation.

La com, voilà l’ennemie. On comprend qu’il soit heureux, en son château de l’Elysée, mais il n’a pas besoin de le montrer en se faisant filmer ou photographier sous tous les angles, comme un acteur
de série B qui cherche un rôle. Il en a déjà un beau qu’il ne joue
pas, ou à peine, saisi qu’il est par le prurit de jactance quotidienne, sur tout et sur rien, sans jamais prendre de la hauteurpour se consacrer aux sujets graves : citons, au hasard, le déficit abyssal du commerce extérieur, symptôme de notre désindustrialisation (163,6 milliards en 2022) ou encore le délitement de l’autorité à tous
les étages de la société.

« Toujours le chef est seul face au mauvais destin », a écrit de
Gaulle. Mais il a observé aussi : « L’autorité ne va pas sans
prestige, ni le prestige sans l’éloignement. »

Origine de la casserolade, par Guillaume Bigot:

En somme…

L’annonce de la réécriture des œuvres d’Agatha Christie, inquiète Roselyne Bachelot

« On ne pourra plus jouer Molière dans 10 ans »

Lors d’un débat sur la réécriture d’œuvres littéraires comme celles d’Agatha Christie, Roselyne Bachelot a estimé qu’il y a un risque de ne plus pouvoir jouer, par exemple, les pièces de Molière dans un avenir proche.

La reine du crime Agatha Christie va être réécrite. C’est ce qu’a annoncé l’éditeur français de la Britannique, les éditions du Masque, s’alignant sur les éditions anglo-saxonnes, ce lundi. Ces derniers temps, la réécriture d’œuvres littéraires, comme cela avait déjà été le cas de celles de Roald Dahl ou de Ian Fleming, provoque des débats enflammés. Et ceux-ci font partie d’un plus vaste sujet : faut-il revisiter les objets culturels, voire l’Histoire, à la lueur de nos consciences d’aujourd’hui ? D’un côté, des progressistes estiment qu’il est normal de dénoncer les discriminations contre les minorités et de lutter contre celles-ci, peu importe quand elles ont eu lieu, les autres, qui accusent les premiers de « wokisme » et dénoncent des excès dans ce mouvement. C’est sur le plateau d’On refait le monde notamment, l’émission d’actualité et de débat présentée par Eric Brunet sur RTL, que ces questions étaient évoquées ce 18 avril au soir.

« Il y a des choses beaucoup plus violentes »

Après avoir discuté fraude sociale, l’équipe du jour s’est concentrée sur l’annonce selon laquelle les passages potentiellement offensants des livres d’Agatha Christie, dans Mort sur le Nil notamment, allaient être réécrits et épurés de réflexions écrites sur le physique ou l’origine de certains personnages. Alors que le titre de l’une de ses œuvres les plus fameuses, originellement appelée Les dix petits nègres en français, a été changé en Ils étaient dix en 2020, la question était de savoir si c’était une bonne idée. Pour débattre, Roselyne Bachelot, connue pour sa verve, était présente en studio. Alors qu’Eric Brunet donnait l’exemple d’un petit garçon noir qui tomberait, dans une bibliothèque, sur un livre s’intitulant Les dix petits nègres, c’est une objection à laquelle n’a pas souscrit l’ancienne ministre de la Culture : « On est là, les parents, pour expliquer. Il y a des choses beaucoup plus violentes et qui me feraient beaucoup plus peur, dans les jeux vidéo, pour mes enfants », a-t-elle affirmé avant de donner son éclairage sur ce à quoi pourraient mener ce genre d’actions.

« Je crains qu’il n’ait raison… »

« Je discutais avec un sociétaire de la Comédie française qui me dit ‘moi je crains que dans dix ans on ne puisse plus jouer Molière’, » explique la ministre qui cite alors un passage des Femmes savantes, pièce du dramaturge datant de 1672 :  » ‘Il n’est pas bien utile et pour tant de causes qu’une femme étudie et sache tant de choses…’ Enfin, c’est incroyable la tirade de Chrysale sur les femmes. Tout dans Molière est comme ça. J’ai revu Le bourgeois gentilhomme. La moquerie sur les Turcs est absolument incroyable. Le bourgeois gentilhomme est d’un racisme incroyable. Et quand ce sociétaire de La Comédie française dit ‘on ne pourra plus jouer Molière dans 10 ans’, je crains qu’il n’ait raison », a conclu Roselyne Bachelot.

Réforme des retraites : DSK règle son compte à Macron

« Ce n’est pas l’âge de la retraite qu’il faut changer », juge l’ancien ministre

Dominique Strauss Kahn donne son avis sur la réforme Macron des retraites et interpelle le président sur les réseaux sociaux. Dans une longue publication postée sur Twitter ce lundi 10 avril, l’ancien président déchu du FMI l’accuse de multiplier les « erreurs ». « Aujourd’hui, ce n’est pas l’âge de la retraite qu’il faut changer, c’est la conception même du système », écrit l’ancien ministre de l’Economie.

Le président de la République aurait commis quatre erreurs. La France doit « sortir d’un système qui repose sur l’âge de départ à la retraite pour construire un système fondé sur la durée de cotisation ». Cette dernière « s’ajusterait lentement et régulièrement avec l’évolution des besoins de financement. »

Et DSK d’approuver ainsi la « réforme systémique » que Macron avait voulu mettre en place lors de son premier quinquennat et qui avait été abandonnée en mars 2020.

Autre erreur de Macron : un mauvais timing. « Le moment n’était-il pas particulièrement mal choisi qui crée une crainte nouvelle sur la retraite quand d’autres détresses assaillent les Français ? 

Passage en force

« Si comme nous l’apprend un sondage récent, près de la moitié des Français les plus modestes ont été amenés à supprimer un repas par jour, alors c’est là qu’est l’urgence, écrit l’ancien ministre socialiste de l’Economie de Lionel Jospin.

Dominique Strauss-Kahn déplore également que « le pouvoir a décidé de passer en force » en utilisant le 49.3 pour faire adopter la réforme des retraites en « malmenant le peuple français ». Michel Rocard a, quant à lui, malmené le peuple 28 fois, dont 13 en une seule session parlementaire. 

L’ancien ministre de l’Industrie et du Commerce extérieur de Mitterrand juge enfin sévèrement « l’usage disproportionné de la violence physique et verbale » de la part du gouvernement.

Macron « lèche le c*l » de Xi Jinping

Les préférences de Macron n’ont pas échappé à Trump

Macron, risée du monde entier

Donald Trump n’a visiblement pas apprécié la visite de son « ami » au président chinois. Mardi 11 avril, dans un entretien consécutif à sa visite à Pékin, Trump a dénoncé, en des termes humiliants, la soumission du locataire de l’Elysée au Chinois Xi Jinping , probablement inspirée de deux nouveaux comings-out au gouvernement, avec Olivier Dussopt, puis Sarah El Haïry, en plus de Clément Beaune, Gabriel Attal et Franck Riester.

Macron s’est attiré la colère dans son propre camp occidental, appelant l’Union européenne à ne pas être « suiviste » de l’Amérique ou de la Chine sur la question de Taïwan, alors que la Chine mène des opérations d’encerclement de Taïwan. Ainsi la Chine tente-t-elle de faire comprendre à Joe Biden que promettre à l’Ukraine son entrée à l’ONU (tandis que des Européens veulent l’accueillir dans l’UE) constitue une menace directe sur la frontière occidentale de la Russie.

« Macron, qui est un ami, est en Chine en train de lui lécher le cul », a estimé l’ancien président américain en faisant allusion au dirigeant chinois, lors d’un entretien avec la chaîne Fox News.

Un vocabulaire digne de l’ancien chef d’Etat et qui n’a pas atteint le porte-parole du gouvernement Olivier Véran : « Qui parle ? C’est Donald Trump qui parle. Pardon, je ne me reconnais pas dans les positions de Donald Trump, ni hier, ni aujourd’hui, ni demain et encore moins dans ces mots », a répliqué, méprisant, Olivier Véran sur le plateau de France 2 ce mercredi.

« OK ! La France va en Chine maintenant !  »

Macron devrait rendre visite au Dalaï Lama:
les moines tibétains tirent la langue pour se saluer. Ils joignent également les mains et les joignent devant leur poitrine pour dire qu’ils «viennent en paix».

Donald Trump a également accusé l’administration de son successeur Joe Biden d’avoir considérablement affaibli l’hégémonie américaine sur la scène internationale, au point de perdre le soutien de ses alliés traditionnels.

« Vous avez ce monde de fou, qui explose de partout, et les Etats-Unis n’ont absolument pas leur mot à dire », a assuré Donald Trump.  « Je me suis dit “OK ! La France va en Chine maintenant ! ” », a confié le milliardaire.

L’administration Biden avait cherché lundi à dédramatiser la polémique, estimant que les Etats-Unis entretiennent une « relation bilatérale formidable » avec la France.

Face aux protestations, l’Elysée a défendu la posiition du président français, estimant que l’Europe « doit pouvoir faire entendre sa voix singulière ».

Lien Gettr

Au cours de cette entretien avec Fox News, Donald Trump a également prédit que son successeur démocrate Joe Biden ne se représentera pas à cause de son état « physique » et « mental », tout en promettant lui-même de ne « jamais abandonner » malgré les obstacles politico-judiciaires que dressent devant lui les Démocrates.

Peut-on parler de « souveraineté européenne » ? Lien TikTok

Jean-Louis Debré critique les élus macroniens

Les Macronards se rebiffent

L’ancien président du Conseil constitutionnel Jean-Louis Debré a prononcé un réquisitoire en règle contre le parti présidentiel, ce dimanche 9 avril, sur le plateau du Grand Rendez-vous de CNews, Europe 1 et Les Echos.

Invité pour évoquer le rôle des Sages dans leur décision tant attendue sur la réforme Macron des retraites et pour s’exprimer sur la crise sociale qui secoue le pays, l’ancien ministre et président de l’Assemblée nationale a fustigé la déconnexion des élus macroniens, à l’instar de Jupiter. De quoi aiguillonner les intéressés, manifestement piqués au vif.

Dans cette période empreinte, a-t-il dit, «d’inquiétude et d’angoisse», l’ancien président du Conseil constitutionnel a considéré que Macron «n’exerce pas la fonction de président de la République comme il faudrait aujourd’hui».

Jean-Louis Debré est revenu sur la gestion de la réforme des retraites par l’exécutif.

« Ce qui me frappe beaucoup c’est que depuis six ans, le parti du président de la République ne s’est pas implanté dans les territoires. Ceux qui sont là sont des gens qui n’ont aucun contact avec l’opinion publique, avec le peuple, qui ont été élus sur une vague », a-t-il notamment asséné, avant d’enfoncer le clou quelques secondes plus tard : « Ils sont dans un profond sentiment de supériorité… Ils savent. Je trouve qu’ils ne savent rien, ils ne connaissent pas la vie. »

« Les procès en illégitimité, ça suffit ! »

« Je suis sur le terrain chaque jour ! », a par exemple riposté Nicolas Pacquot, ingénieur de 44 ans, ex-référent Horizons, député Renaissance du Doubs, élu pour la première fois à l’Assemblée en 2022, « fils d’ouvriers, petit-fils d’immigrés, j’ai travaillé 20 ans sur le site Peugeot de Sochaux. J’ai été élu député après 14 années de mandat municipal, élu et réélu maire très largement. »

« Tellement mal implanté qu’on a fait 100 % des députés dans le territoire le plus éloigné de Paris : la Nouvelle-Calédonie », ajoute Nicolas Metzdorf, 34 ans, député justement de Nouvelle-Calédonie, sur Twitter, en précisant être « ancien maire aussi. »

« Les procès en illégitimité ça suffit ! », insiste pour sa part Marie Lebec, 32 ans, lobbyiste, la députée des Yvelines, « réélue en juin dernier avec 5 000 voix supplémentaires comparé à 2017. » Une réponse aux critiques de l’ancien chiraquien sur le déficit de responsables réélus dans la majorité.

De la même manière, la députée des Bouches-du-Rhône Anne-Laurence Petel, élue à Aix-en-Provence, a répondu en listant plusieurs victoires obtenues localement, comme vous pouvez le voir ci-dessous.

Toujours sur les réseaux sociaux, nombreux sont les conseillers municipaux ou les élus locaux membres de Renaissance à répondre eux aussi à l’ancien ministre. Il faut dire que le procès en « déconnexion » ne date pas d’hier, alimenté, depuis l’avènement d’En Marche! en 2017, par les échecs successifs des troupes de Macron aux élections locales. Les éléments de contre-attaque sont désormais bien rodés.

Lien TikTok sur le numero de duettistes des Fabius, père et fils

Défiance envers Macron : la descente aux enfers se poursuit

En un mois, la cote de confiance de Macron a chuté de sept points

Pinocchio

La cote de confiance du chef de l’Etat subit la plus forte baisse de ses deux quinquennats en avril, dans le baromètre Elabe pour Les Echos (LVMH de Bernard Arnault).  Début mars, Le Figaro exprimait une « inquiétante baisse de confiance. La cote de popularité du président de la République chute de cinq points en un mois pour atteindre son plus bas niveau depuis sa réélection ». «Ramener de la sérénité et de la confiance,» était la volonté de Macron, pour la séquence de « l’après-retraite », selon ses conseillers. 64% des Français ne lui faisaient déjà plus confiance, le point le plus haut depuis sa réélection, dont 41% (+6) qui ne lui font pas du tout confiance. Un mois plus tard, le président paie sa gestion autoritaire de la réforme des retraites, le recours au 49.3 et les blocages qui s’en sont suivis.

En janvier 2023, 32% (-3) des Français interrogés par Elabe pour Les Echos et Radio Classique accordaient leur confiance au président de la République pour affronter efficacement les problèmes qui se posent au pays. Le président tombe de haut en avril : les Français ne rêvent plus…

La confiance en Macron est tombée à 25 % en avril 

Le dévissage de Macron est spectaculaire parmi les retraités – 18 points de moins – tout en poursuivant sa baisse chez les actifs. Fait nouveau pour lui, son socle électoral s’effrite, alors qu’il est toujours resté très solide depuis sa première victoire à la présidentielle.

Le chef de l’Etat perd ainsi 13 points chez ses électeurs du premier tour de l’élection présidentielle de 2022 (tout en restant avec une confiance 68 % chez eux), 6 points dans les catégories aisées ou encore 10 points parmi les habitants de l’agglomération parisienne. Ses plus bas niveaux de confiance, inférieurs à 20 %, se situent parmi les ouvriers (18 %) et dans les communes rurales (17 %).

« La réforme des retraites fédère contre elle au-delà des classes sociales », ajoute Bernard Sananès. La baisse de la confiance en Macron est aussi spectaculaire parmi ses électeurs du second tour de la présidentielle : 13 points de moins avec une confiance qui passe sous la barre des 50 %, à 49 %.

La cote d’alerte est atteinte pour l’arrogant et retentit aussi sur la locataire de Matignon : en avril, sa cote de confiance perd 4 points, à 22 %. Depuis l’entrée de Macron à l’Elysée, jamais le squatteur de Matignon n’était tombé aussi bas. Il faut remonter là encore à décembre 2018 pour trouver un équivalent, quand la cote de confiance d’Edouard Philippe avait reculé à 23 %.

« C’est une chute sévère qui correspond au retour d’Emmanuel Macron en première ligne sur la réforme des retraites, après avoir laissé Elisabeth Borne s’en occuper pendant deux mois, explique Bernard Sananès, le président d’Elabe. Les Français avaient déjà leur opinion sur le fond de la réforme, mais le recours à l’article 49.3 – une 11e fois – a fait basculer les choses en sa défaveur. Le 49.3 a mis la lumière sur un président de la République qui, aux yeux de l’opinion, n’écoute pas les Français », souligne-t-il. L’entretien télévisé accordé il y a deux semaines à TF1 et à France 2 a encore aggravé la situation, comme a chacune de ses prises de parole. Sa faconde n’impressionne plus: l’inflation décrédibilise les bonimenteurs. Une semaine après avoir engagé la responsabilité du gouvernement, recueillie à 9 voix près, le verbe ne fait pas bouillir la marmite.

Cellule anti-zad : Reporterre y voit un motif de guerre

« C’est une déclaration de guerre », selon la famille Kempf

Les émeutiers, des bisounours ?

« Plus aucune zad ne s’installera dans notre pays », affirme Gérald Darmanin dans le JDD du 1er avril 2023. Le ministre de l’Intérieur a déclaré « la guerre » au mouvement écologiste et paysan, affirment dans cette tribune Les Soulèvements de la Terre, collectif issu du mouvement insurrectionnel de Notre-Dame-des-Landes, donc des factieux qui comptent résister à « l’oppression » des forces de l’ordre républicain.

Les Soulèvements de la Terre ont été lancés en mars 2021. Il s’agit d’un rassemblement de plusieurs collectifs écologistes qui luttent contre l’accaparement des terres agricoles, raconte Reporterre (Association La Pile), altermondialiste et déjà pointée en avril 2018, dans le contexte du mouvement étudiant du printemps 2018, en publiant une information qui s’avérera une fausse information sur un blessé grave lors de l’évacuation de la faculté de Tolbiac, faute renouvelée par Mathilde Panot, LFI, à propos de Sainte-Soline.  Le 28 mars, le ministre de l’Intérieur a annoncé sa volonté de dissoudre le mouvement, en réponse à la manifestation hyper-violente des émeutiers à Sainte-Soline (Deux-Sèvres) contre les mégabassines. « A Sainte-Soline, comme dans certaines manifestations sauvages, ce n’était pas du maintien de l’ordre, c’était de la guérilla », dénonce le ministre.

Reporterre poursuit son agit-prop vert pas mûr. Depuis vendredi 31 mars, plus de 50 000 personnes dont des milliers de personnalités, syndicalistes, artistes, scientifiques, élu·es [sic] et des dizaines d’organisations politiques, associatives et syndicales en France et à l’international ont affirmé leur adhésion au mouvement des Soulèvements de la Terre par un appel « Nous sommes Les Soulèvements de la Terre ». Cependant, et alors que les autres initiatives de soutien se multiplient à travers plusieurs tribunes indépendantes, un ministre de l’Intérieur aux abois s’entête, selon Hervé Kempf, dimanche dans un entretien au Journal du dimanche, JDD, à prétendre (sic) dissoudre cette large coalition de groupuscules radicaux, au prétexte de la défense des terres et de l’eau qu’ils accaparent, mais la gauche ne confisque-t-elle pas déjà la démocratie et l’écologie ?

Mais après Les Soulèvements de la Terre, c’est désormais aussi les zad [zones à défendre], et derrière ce terme les luttes locales, comme autour de l’aéroport Jean-Marc Ayrault à Nantes, que le gouvernement prétend faire disparaître, selon Reporterre, dont le rédacteur en chef est Hervé Kempf, père de Me Raphaël Kempf, avocat qui se consacre à la défense pénale, au droit des étrangers et aux libertés fondamentales, auteur de ‘Violences judiciaires’ et de ‘Ennemis d’Etat’, avocat de manifestants contre la réforme des retraites, et qui a annoncé le dépôt d’une centaine de plaintes pour « détention arbitraire et entrave à la liberté de manifester » par une vingtaine d’avocats engagés comme lui.

Reporterre rappelle « en passant » qu’à Sainte-Soline, que ce soit lors des mobilisations d’octobre 2022 ou de mars 2023, personne n’a jamais prétendu [encore] constituer une zad et rester sur le terrain en dehors du temps de la mobilisation, à part le ministre de l’Intérieur qui agitait une pure chimère pour pouvoir affirmer qu’il avait empêché quelque chose de se produire.

« Une déclaration de guerre »

En réalité, au vu de la carte des 42 « sites sous surveillance » offerte par le JDD sur la base des services de renseignement, c’est l’ensemble des luttes écologistes vivaces de ce pays — face à des projets inutiles et écocidaires d’autoroutes, d’extension d’aéroports, de mines de lithium, de mégabassines, de bétonnisation de jardins populaires [et Reporterre néglige l’enfouissement des déchets industriels…] — qu’il s’agit pour ce gouvernement de museler. Sa cellule « anti-zad » et ce qu’elle recouvre réellement est bien une déclaration de guerre au mouvement écologiste et paysan dans son ensemble, aux habitant·es [ ! ] des territoires qui lui font face [légitimation des affrontements].

Par ses fables sur la menace d’ultragauche [les photos et videos de presse dénoncent la légende urbaine verte] et ses mensonges éhontés [?] sur les blessé·es [4e écriture inclusive] , le ministre de l’Intérieur déploie évidemment un exercice de propagande [Reporterre est expert] destiné à se protéger de l’ensemble des vives critiques sur sa gestion brutale du maintien de l’ordre auquel il va devoir répondre cette semaine, y compris du côté d’institutions internationales et ONG emblématiques : ONU, Conseil de l’Europe, défenseurs des droits, commission des lois de l’Assemblée nationale, Ligue des droits de l’Homme [de l’humain ?], Amnesty international [ingérents de parti-pris]… Plus de 30 000 personnes [chiffres de l’ultra-gauche] ont manifesté contre la mégabassine de Sainte-Soline, le 25 mars 2023. © Les Soulèvements de la Terre

Mais nul doute que dans les délires paranoïaques et fantasmes diabolisateurs du ministère de l’Intérieur [charge hyperbolique], l’ensemble de ces personnes soient désormais passées dans le camp des dits « écoterroristes » [grossière inversion des valeurs]. Nul doute aussi que ses allégations délirantes [presse véhémente] sur les manifestant·es [5e] venus pour « tuer du flic » ne cherche qu’à cacher la réalité : ceux qui ont tué ces vingt dernières années dans ce pays ne sont pas les manifestant·es [6e] écologistes, mais bien la police : dans son service du maintien de l’ordre et dans les quartiers populaires, entre autres. Elle a éborgné et mutilé ces dernières années des dizaines de personnes durant le soulèvement des Gilets jaunes, le mouvement loi Travail, l’expulsion des zad ou le mouvement actuel des retraites.

Quant à son déni réitéré sur l’usage de LBD, d’armes de guerre [face aux haches, barres de fer et boules de pétanque] et surtout sur l’obstruction [présumée] faite au secours par les forces de l’ordre à Sainte-Soline [accusation controversée], on constate une trumpisation effarante [Hervé Kempf conserve intacte sa capacité d’effarement… et d’amalgame] de la parole gouvernementale passée dans une réalité alternative en qualifiant de fake news [cf. Reporterre en 2018] des éléments délivrés par des journaux de référence sur la base d’enregistrements et de témoignages concordants délivrés par des observateurs de la Ligue des droits de l’Homme, élu·es [6e] et réprésentant·es syndicaux présents sur place.200 manifestants [et manifestant.es ??] ont été blessés, dont 40 grièvement, selon les organisateurs de la manifestation à Sainte-Soline.  [«Des armes de guerre ont été utilisées oui, mais par les casseurs», insiste Gérald Darmanin]

« Une lame de fond ne peut être dissoute », assure Reporterre

Mais Darmanin entend aussi détourner l’attention du fond du problème, selon Hervé Kempf : l’action anti-écologique du gouvernement au profit d’intérêts privés, diffame Reporterre. En pleine crise climatique et hydrologique, alors que des centaines de milliers de personnes [minorité apeurée] à travers le pays ressentent une urgence aussi vitale que salutaire à agir [effet anxiogène de la propagande des écolos radicaux], Darmanin se permet de mettre le doute sur la sincérité de leurs motivations.

Il est désormais clair [la république des juges en décidera] en tout cas que la motivation de son gouvernement est de continuer à protéger les profits de quelques industries du ciment, du sable, des engrais et pesticides, quel qu’en soit le coût humain, écologique, et d’ailleurs économique (5 millions d’euros de coût de l’opération de maintien de l’ordre le 25 mars à Sainte-Soline — soit plus que la facture du chantier, des bassines qui profitent aux intérêts privés de quelques agriculteurs [approche marxiste de la Confedération paysanne de José Bové, casseur notoire] mais qui sont financées à 70 % par de l’argent public [et ou européen]), tandis que le ministre de l’Agriculture vient tout juste de revenir sur l’interdiction du S-métolachlore en guise d’allégeance au nouveau président de la FNSEA, émissaire de l’agrobusiness [un vrai complot !].« Nous continuerons notre combat pour les terres et l’eau » © Les Soulèvements de la Terre

Nous ne savons pas jusqu’où ira ce gouvernement pour sauver sa peau, poursuit Reporterre, en mutilant et piétinant sa population et en augmentant quotidiennement le niveau de mensonges assénés aux médias, mais nous [Reporterre] réaffirmons qu’il est grand temps que Darmanin démissionne et que son gouvernement se dissolve. [La mort du militant annoncée par Panot est-elle le coût à payer pour la démission de Darmanin ?]

En ce qui concerne la procédure de dissolution des Soulèvements de la Terre dont le mouvement a reçu la notification jeudi 30 mars et qui pourrait être prononcée dès le 12 avril : l’ensemble des collectifs et les dizaines de milliers de personnes parties prenantes des Soulèvements de la Terre n’entendent pas se laisser interdire d’agir ensemble par des décisions ministérielles d’un gouvernement illégitime. Plus d’un millier de personnes sont [un millier est…] d’ores et déjà prêtes à attaquer juridiquement le décret de dissolution s’il devait paraître [Reporterre déclare la guerre au pouvoir].

Nous [Reporterre] attirons à ce sujet l’attention sur la note des renseignements intérieurs ayant abouti à cette procédure de dissolution. En effet, à la lecture de cette note confidentielle étonnamment élogieuse, on [« nous » ou « on »] comprend qu’au-delà du prétexte affiché de la violence, si le ministre cherche à dissoudre le mouvement, c’est essentiellement parce qu’il réussit à fédérer et peser sur le champ politique [un axiome] !

Enfin, pour l’heure nos premières préoccupations [c’est Reporterre qui raconte] vont toujours aux blessé·es [7e ou 8e?] que le gouvernement a choisi délibérément de multiplier pour tenter de terrifier un mouvement, à Serge toujours entre la vie et la mort [Panot s’en félicitera], à Michael encore dans un état extrêmement grave, à celles et ceux [les ‘iels’] qui ont perdu un œil, un pied, qui resteront meurtri-es [et de 10?] dans leurs corps et dans leurs têtes.

Pour elles et eux, parce qu’une lame de fond ne peut être dissoute, nous continuerons notre combat pour les terres et l’eau, immédiatement en solidarité avec le mouvement des retraites et pour la fin rapide des mégabassines. [Reporterre publie tout et son contraire : « Etre prêt à tuer pour protéger un tas de terre en dit long », selon Christophe Bonneuil, directeur de recherche au… CNRS, présent à la manifestation interdite de Sainte-Soline]

La désobéissance civile, recommandée par les écolos de la NUPES

«Dans certaines situations, désobéir est un devoir,» théorise Marine Tondelier 

L’essai du poète …américain Thoreau s’inscrivait dans une opposition aux autorités …esclavagistes
de son époque, 1849

Face à l’urgence climatique, aussi présumée que le déficit des caisses de retraites (13,5 milliards, en 2030, si l’on en croit le rapport contesté du gouvernement – le système de retraite enregistre un excédent de 900 millions d’euros, en 2022, selon le Conseil d’orientation des retraites, COR – du gouvernement publié en janvier 2023), la désobéissance civile, pourvu qu’elle soit non-violente, est un mode d’action nécessaire, estime la secrétaire nationale d’EELV. Mais c’est précisément la violence des écologistes de la bassine de Sainte-Soline qui interpelle les démocrates.

Transports, alimentation, végétalisation… En 2023, Libé explore la thématique de la transition écologique lors d’une série de rendez-vous inédits. Objectif : trouver des solutions au plus près des territoires. Première étape, Bordeaux, les 4 et 5 février. Un événement auquel se sont associés des étudiants de première année de l’Institut de Journalisme Bordeaux Aquitaine.

«Comment rendre la transition écologique désirable ?» Tel était le thème du premier débat du Climat Libé Tour, vendredi à Bordeaux en présence du maire de la ville, Pierre Hurmic, du président du département de la Gironde, Jean-Luc Gleyze et des partenaires de l’événement, devant plus d’une centaine de personnes réunies dans un amphithéâtre de la fabrique Pola. Invitée de ce tour de chauffe, Marine Tondelier, secrétaire nationale d’EELV, Boris Vallaud, député PS et président du groupe socialistes et apparentés à l’Assemblée nationale et Antoine Buéno, essayiste. L’occasion de revenir, après la rencontre, sur la thématique de la désobéissance civile avec Marine Tondelier.

La secrétaire nationale d'EE-LV, Marine Tondelier, à Bordeaux pour le lancement du Climat Libé Tour.
La secrétaire nationale d’EELV, Marine Tondelier, à Bordeaux pour le lancement
du …Climat Libé Tour.
Marine Tondelier et le secrétaire national d’EELV, 2017-2019,
David Cormand, présent à Sainte-Soline, lors des actions de guérilla (lien PaSiDupes)

Vous êtes entrée en politique sur la promesse du combat contre l’extrême droite. Aujourd’hui, la crise climatique vous amène-t-elle à revoir vos priorités ?

Effectivement dans mon parcours, la lutte contre le RN est essentielle [avant l’environnement…]. L’extrême droite a gagné Hénin-Baumont et je me suis retrouvée très jeune élue d’opposition RN, c’est quelque chose qui m’a construite politiquement. J’ai été forgée dans l’adversité et ça ne m’a jamais quittée. Le RN a participé de manière gratuite et bénévole à ma formation et je le remercie [rire].

5 févr. 2023

André Gorz [philosophe, pionnier de l’écologie politique] interrogeait : «Ecologie ou barbarie ?» On arrive à un carrefour de l’histoire où le système est en train de s’effondrer et nous avons le choix entre deux chemins. Notre projet écologiste est celui de l’espoir, de la paix, de la prospérité et de la répartition des richesses. C’est un projet positif et émancipateur. Intrinsèquement, même quand on fait de l’écologie, on s’oppose de fait aux idées de l’extrême droite.

L’écologie est aujourd’hui perçue comme une préoccupation urbaine, comment comptez-vous attirer un électorat plus rural ?

Il est clair qu’à la présidentielle de 2022, nous n’avons pas réussi à convaincre les classes populaires et la France périphérique. Le message n’est pas arrivé au destinataire, à la fois pour des questions d’incarnation et d’état d’esprit. C’est en questionnement en interne, on doit le travailler. Dans le cadre des Etats généraux de l’écologie, notre processus de refondation qu’on lance la semaine prochaine, c’est exactement ce sur quoi on doit remédier. Il faudra écouter tous ceux qui se sentent écologistes. A partir de cette matière, on va créer avec eux le mouvement dont on a besoin pour que le maximum de citoyens ait envie de s’engager.

Votre parti encourage la désobéissance civile depuis plusieurs mois. Avec vous au poste de secrétaire nationale d’EELV, c’est même devenu un nouveau moyen d’action en parallèle «des politiques publiques qui ne vont pas assez vite»…

La désobéissance civile a toujours fait partie de l’ADN écologiste, des faucheurs d’OGM aux démonteurs de Mc Donald, ce sont nos manières d’agir [C’est-à-dire l’atteinte à la propriété et le saccage : l’illégalité]. On voit que les jeunes se réemparent de ce mode d’action aujourd’hui en réaction au péril climatique. Effectivement cela peut paraître choquant mais c’est justement ce qu’on cherche ! La désobéissance civile est un moteur profond des avancées sociales dans le monde. Sans elle, nous n’aurions pas obtenu le droit à l’IVG, le droit de vote des femmes où la fin de la ségrégation aux Etats-Unis. Même de Gaulle a désobéi, et heureusement pour la France et le monde ! A mon sens, la désobéissance civile, pourvu qu’elle soit non-violente, est un mode d’action nécessaire. Et dans certaines situations, désobéir est un devoir [c’est la base de l’action de la Confédération paysanne, qu’on retrouve à Sainte-Soline. Désobéir, c’est casser et répandre la peur, voire la terreur, ce qui caractérise les Zadistes de Notre-Dame-Des-Champs à Nantes, dont « Les Soulèvements de la Terre » sont l’émanation et cousins du Black bloc]

La violence est un autre moyen d’action politique et militante, est-ce pour vous une ligne à ne pas franchir ?

Je suis profondément non-violente [comme les antifas fascisés]. La non-violence physique, verbale et morale est indispensable [que pense-t-elle alors des violences verbales et comportementales de LFI jusqu’à l’Assemblée ?]. J’ai trop souffert de la violence du Rassemblement national à Hénin-Beaumont [assertion gratuite qui demande un développement !]. Désobéir peut aussi être fait avec humour, joie et enthousiasme. C’est important de porter de l’espoir dans nos messages.

Etre obligé de prôner la désobéissance civile, n’est-ce pas un aveu d’échec pour un parti politique ?

Evidemment, on préférerait ne pas avoir besoin de le faire. Seulement, la crise climatique et sociale s’accélère et les politiques vont dans le sens inverse. Quand vous êtes écologiste et que vous avez conscience que, selon les rapports du Giec [ou ses extraits instrumentalisés sans nuances, en forme de slogans terrorisants], il «ne nous reste plus que trois ans pour éviter le pire» [le ciel nous tombe sur la tête], on ne va pas attendre cinq ans. On va évidemment utiliser tous les moyens qui sont à notre disposition. L’écologie [politique] se joue sur tous les fronts [de la subversion], ce serait une erreur de se cantonner au champ politique en ne regardant pas le reste.

Je pense que celui qui devrait être sur le banc des accusés, c’est l’Etat. Il désobéit tous les jours, en ne respectant pas ses propres engagements, que ce soit sur le climat, la qualité de l’air, l’alimentation dans les cantines ou les pesticides. On ne peut pas accuser celles et ceux qui désobéissent pour garder la terre habitable d’être irresponsable alors qu’ils ne le font que pour mieux souligner l’inaction du gouvernement.

Le « black bloc » ? Ici, les faits sont exacts, mais la conclusion fausse:

Racialisation du mouvement anti-réforme des retraites par Mehdi, militant Révolution permamente, un étudiant étranger et révolutionnaire

Les décoloniaux, récupérés par les anticapitalistes racisés trotskistes, émeutiers tous azimuts

Mehdi Zenda, « étudiant » fantôme, étranger boursier
et activiste révolutionnaire en action anti-française

Au risque d’être fascisé, on peut pointer des amalgames à tiroirs et souligner un empilement de faussetés de raisonnement. Mais peu importe à la gauche subversive dès lors que la colère gronde, monte et déborde dans la rue : toute fureur est bonne à l’extrême gauche. Elle est meilleure, si elle est mue par la haine et s’exprime dans la violence.

Alors que la droite nationale se tient en embuscade pendant les émeutes révolutionnaires en cours et que les cyniques de l’Elysée comptent en tirer profit, pensant en tirer des dividendes électoraux, comme le montrent les sondages, lien PaSiDupes, la NUPES répand le chaos dans la rue pour obtenir, dans les urnes, sa revanche sur la macronie en 2027 et, au pire, comme en 2017 et 2022, sur le RN.

Des gilets jaunes aux anti-bassines, en passant par les anti-réforme, la constante de la racialisation des actions légitimes des forces de l’ordre

Les révolutionnaires trotskistes de Révolution permanente répandent l’idée que  » la fachosphère a lancé une offensive raciste contre un militant étudiant [étranger et boursier] mobilisé pour les retraites et contre la loi immigration, allant jusqu’à demander son expulsion. » Ce lundi 27 mars, ils appellent à la « Solidarité ! »

« C’est suite à son intervention lors de la manifestation antiraciste contre la loi immigration ce samedi, dans laquelle l’étudiant et militant rappelait l’histoire coloniale de la France et dénonçait le traitement infligé aux immigrés et sans-papiers, que Mehdi a reçu les attaques du média de la fachosphère FdeSouche, relayée par des figures de l’extrême-droite comme l’ancien lepéniste, désormais zemmourien, Gilbert Collard, le député RN Julien Odoul ou le militant d’extrême-droite Philippe Vardon, ouvrant la voie à un flot d’insultes racistes sur les réseaux sociaux », toujours dixit les anti-républicains, pacifistes et vertueux.

Ce lundi, Mehdi Zenda, étudiant étranger à Paris 8 et militant du collectif des étudiants étrangers de Paris 8, ainsi que du Poing Levé – collectif étudiant anticapitaliste et révolutionnaire animé par des militants Révolution permanente de la nébuleuse trotskiste, enregistré en septembre 2019 à Saint-Denis (PCF jusqu’en 2020 et PS depuis) et subventionné par les subventions des Français à la Seine-Saint-Denis – a dû faire face à une offensive raciste et puante comme sait en lancer l’extrême-droite, assure RP.

Enragés par le fait qu’un étudiant algérien ose évoquer l’histoire raciste et coloniale de l’État français et appelle à lier le combat contre la réforme des retraites en cours à celui contre la loi immigration, soulignant la situation des travailleurs immigrés en France, l’extrême-droite cherché à décrédibiliser l’étudiant. « Mehdi, étudiant étranger à Paris 8 (militant Révolution Permanente) pense que la loi sur la réforme des retraites est raciste et discriminatoire. Ses grands-parents auraient non seulement construit la tour Eiffel mais aussi le métro ».

Cet étudiant algérien sait-il que son pays a été colonisé par la Turquie: pendant la colonisation ottomane en Algérie, des Turcs, principalement d’Anatolie, se sont installés dans la régence d’Alger. Parmi les populations issues de ces mélanges, on compte les kouloughlis (« fils de serviteur »), issus d’unions entre des Ottomans, souvent des janissaires (« nouvelle milice », des militaires turcs, sorte de colonne Wagner russe actuelle en Afrique !), et des femmes maghrébines locales jusqu’en 1830. Le mélange des sangs au Maghreb expliquerait une certaine ouverture d’esprit, si n’était venu interférer la haine raciale et religieuse.

Et avec des mises en cause ad hominem, chair à guillotine, de poursuivre. « Dans la foulée, en direct sur CNews lors d’une émission dont le sujet était « gouvernement : le péril jeunesse », Jean Messiha, raciste notoire [Egyptien de naissance], ancien membre du RN [comme le trésorier de deux associations de collecte de fonds du Front national dans les années 90, Jean-Pierre Mouchard, père de Laurent Joffrin, ex-patron de Libération], puis de Reconquête et aujourd’hui invité vedette des chaînes du groupe Bolloré [donc exclu des chaînes du service public, dont France inter et France 2 ou de France 5, et de Quotidien, du groupe TF1], a été jusqu’à appeler à l’expulsion de Mehdi [puisque la parole est libre sur CNews, comme pour le socialiste Laurent Joffrin ou Fabien Villedieu, syndicaliste SUD rail, trotskiste lui aussi…]: « je n’ai qu’une réponse : interruption de son visa étudiant et retour à l’expéditeur ». En d’autres termes, un appel raciste [d’Egyptien à Algérien] à la « rémigration », mot d’ordre cher à l’extrême-droite [concept anglo-saxon introduit en France en 2010].

Face à ces attaques il faut que les organisations du mouvement étudiant et du mouvement ouvrier se solidarisent en défense de Mehdi et envoient un signal : l’extrême-droite n’intimidera pas un étudiant mobilisé. Cette attaque rappelle une fois de plus le rôle de poison de l’extrême-droite, qui sert le pouvoir en place en cherchant à diviser travailleurs étrangers et Français, quand les travailleurs sans-papiers sont une composante active de la mobilisation depuis le 19 janvier, et de nombreux travailleurs mobilisés contre la réforme des retraites étaient mobilisés samedi [contre la réforme de l’immigration, dont ne sait pourtant quasiment rien, sinon qu’elle adaotera à notre époque les dispositifs du droit de l’asile et de l’immigration].

L’heure est, comme le rappelait Mehdi, à faire le lien entre les mouvements antiracistes [racisés, comme les antifas sont fascisés] et le mouvement ouvrier, et à unir la colère contre le gouvernement [ou/et la République ?]. C’est surement ce qui effraie l’extrême-droite ! »

#SoutienMehdi !

Soutien à Mehdi du  » Réseau pour la grève générale  » (constitué suite à une tribune parue dans le JDD le 28 janvier 2023, signée par 300 syndicalistes, militants et personnalités appelant à préparer des grèves reconductibles partout où c’est possible ) « face aux attaques de l’extrême-droite »…

Irène Karalis (RP), cheffe mousse à Revolution permanente

« On a besoin d’une jeunesse qui refuse de baisser la tête” (Irène Karalis)…

Ses grands-parents auraient non seulement construit la tour Eiffel (1874-1886) mais aussi le métro (la première ligne est inaugurée en juillet 1900).

Entendre la « coach sportif » éructer ?

Poing levé était déjà présent à Sainte-Soline, preuve que le sort des sans-papiers n’est qu’un détail de l’action subversive du collectif :

Qui sont les tireurs de ficelles derrière les marionnettes, outre Olivier Besancenot et Philippe Poutou (NPA), Frédéric Lordon (chercheur au CNRS, altermondialiste et Nuit debout), l’un des signataires d’une tribune défendant la candidature d’Anasse Kazib, délégué syndical de SUD Rail et militant trotskiste français, porte-parole de …Révolution permanente à l’élection présidentielle?

Des acteurs de la culture demandent le retrait de la réforme Macron des retraites

La gauche bobo pas intello se met en avant scène

Corinne Masiero et les Groseille pétitionnent

Dans une lettre ouverte adressée au chef de l’Etat, un collectif d’environ 300 salariés de la culture du spectacle demande « le retrait immédiat » de la réforme des retraites qu’ils jugent « injuste » et « inefficace », rapporte Libération, mercredi 22 mars.

Audrey Fleurot, Juliette Binoche, égérie de plusieurs campagnes publicitaires du parfumeur Lancôme, ou encore de la banque Crédit Agricole, en Pologne, Camélia Jordana, Jonathan Cohen, Jean-Pierre Darroussin (PCF), Philippe Katerine, compagnon de Julie Depardieu… Ils sont moins de 300, tous des intervenants plus ou moins connus du monde du spectacle – soutiens des « black bourges »- à avoir signé une tribune destinée à Macron pour affirmer leur opposition à la réforme des retraites. 

Audrey Fleurot

« Monsieur le président de la République, vous avez choisi de faire passer en force une réforme des retraites injuste, inefficace, touchant plus durement les plus précaires et les femmes, rejetée par l’immense majorité de la population, et même minoritaire à l’Assemblée nationale », dénonce le collectif dans une lettre ouverte diffusée par Libération, mercredi 22 mars.

Philippe Katerine

Marqués à gauche et professionnels de la pétition, ces interprètes de la culture déplorent notamment « la méthode du passage en force par le 49.3 » dégainé par le gouvernement, jeudi 16 mars, permettant de faire passer la réforme sans vote à l’Assemblée nationale. « Des professions sont en grève depuis plusieurs semaines (…) Ils se mobilisent pour nous toutes et tous, avec un sens de l’intérêt général qui force notre respect et qui semble au contraire avoir disparu de la tête de nos gouvernants », poursuivent-ils dans cette tribune rédigée à l’initiative de Gilles Perret, qui filma la campagne de Mélenchon pour l’élection présidentielle de 2017, de Samuel Churin, proche d’Olivier Py et acteur de la Coordination des Intermittents et Précaires, et de Denis Gravouil, secrétaire général de la Fédération nationale CGT des syndicats du spectacle.

Gravouil

« Nous ne voulons pas déplorer (…) de décès dans ces manifestations »

Isabelle Nanty, véhicule d’une certaine image de la ménagère

« En ce qui concerne nos professions, notre ministère de tutelle n’a produit aucune réponse aux demandes d’étude d’impact de la réforme, en particulier pour nombre d’artistes et techniciens intermittents du spectacle, d’autrices, d’auteurs », regrette le collectif, réunissant aussi Isabelle Nanty, Abd al Malik, salafiste, et Corinne Masiero. « Des enquêtes ont largement démontré que cette précarité est encore plus grande pour les femmes que pour les hommes, que les rôles se font plus rares après 50 ans pour nous, comédiennes par exemple », détaillent-ils.

Binoche, nantie par de L’Oréal

« M. le Président, nous sommes solidaires de celles et ceux qui font grève et manifestent avec raison contre cette loi injuste et impopulaire. Nous ne voulons pas déplorer de victimes de blessures graves, ou pire de décès, dans ces manifestations : la raison et la démocratie imposent le retrait immédiat de cette réforme des retraites », demandent ainsi les professionnels de la culture, à la veille de la neuvième journée de mobilisation contre la réforme.

Quotidien, sur TMC, chaîne privée d’opinion de TF1, professe son totalitarisme

« On ne le recevra jamais ! », assène Julien Bellver, chroniqueur de Yann Barthès, commentant la venue de Zemmour sur TPMP

Julien Bellver, de face,
avec son mari

Eric Zemmour a été convié pour promouvoir son dernier ouvrage « Je n’ai pas dit mon dernier mot », ce lundi 20 mars 2023, sur le plateau de « TPMP », émission de C8. Mais, contrairement à leurs confrères du groupe Canal +, les équipes de « Quotidien », sur TMC, filiale de TF1, ne sont pas prêtes à accueillir le polémiste dans leur talk-show sectaire.

En fin d’émission de « Touche pas à mon poste » sur C8, Cyril Hanouna a accueilli Eric Zemmour, ex-candidat de droite nationale à la présidentielle de 2022. Face caméra, l’ex-journaliste historien s’est confié sur sa désillusion consécutive à son score de 7 % des suffrages.

« Est-ce que vous ne vous êtes pas dit à 18 %, je vais être au deuxième tour face à Emmanuel Macron ? », interrogea la star de C8. « Ah c’est sûr, je me le suis dit même deux fois. J’ai été dans les sondages au deuxième tour en octobre et je l’ai été de nouveau en février. Je vais vous faire une confidence. Je préparais mon débat avec Emmanuel Macron dans ma tête », a confié Eric Zemmour.

Et de préciser : « Evidemment que je suis déçu. Je suis un sportif, j’aime gagner, je déteste perdre. J’ai vu la tête de Mbappé après la finale de la coupe du monde, ça m’a fait plaisir. Je me suis dit « Voilà un combattant qui déteste la défaite.’ Moi aussi, je déteste la défaite, je me suis battu, j’ai perdu, franchement, je n’étais pas heureux, non. » 

Sa venue sur C8 a suscité d’innombrables réactions sur les réseaux et dans les media.

L’ARCOM, le gendarme de l’audiovisuel, compte-il classer TMC, chaîne d’opinion ?

Au lendemain de cette entrevue, Julien Bellver, 4p ans, journaliste régulier de « Quotidien », a bien évidemment été appelé à réagir sur les ondes de « Sud Radio ». Visiblement, Yann Barthès n’est pas disposé à convier l’écrivain sur le plateau, pour cause d’opinion politique. « On ne l’a jamais reçu et on ne le recevra jamais. On ne reçoit pas les personnalités de l’extrême droite », a lâché le journaliste, péremptoirement.

Toutefois, Julien Bellver a reconnu que « Le petit journal » a- par le passé – accueilli Marine Le Pen « lors de la première présidentielle d’Emmanuel Macron ». « On n’est pas un service public, on est sur une chaîne privée, donc on fait un peu ce qu’on veut », a tranché Julien Bellver. No comments.

Macron sera contraint de dissoudre l’Assemblée

Chronique d’une fin précoce de règne

Macron est en rade. Contraint de recourir à l’article 49.3 sur sa réforme des retraites, il ne peut plus compter sur les députés LR pour faire passer ses réformes. Face à une Assemblée bloquée, il n’aura pas d’autre choix que de dissoudre. Une décision dangereuse, qui risquerait d’ailleurs de se retourner contre lui.   

S’il fallait en croire les conseillers de l’Elysée, Macron (une fois passé le calvaire, le chemin laïc de croix, des retraites et c’est fort loin d’être le cas) a repoussé à cinq ans, au profit du sociétal, les projets de fond – travail, santé, immigration, éducation, écologie, institutions- tous ambitieux, tous nécessaires et désormais urgents, comme les retraites. Le pouvoir, on le comprend d’ailleurs, fait « comme si »… « Comme si » tout était normal. « Comme si » la persistance du mouvement social et du front syndical uni n’était pas une source majeure d’inquiétude pour l’avenir. « Comme si » il ne fallait pas redouter que les jeunes, lycéens et étudiants mêlés, prennent enfin une part active, et par définition incontrôlée, à la contestation. « Comme si » nos institutions continuaient à fonctionner, « comme si » elles n’étaient pas en panne, ces institutions de la Vème République dont nous sommes à juste titre si fiers mais qui, à l’Assemblée nationale au moins, lieu cardinal de notre démocratie, sont aux prises avec des factieux d’extrême gauche, des révolutionnaires anti-républicains travaillant au blocage de la démocratie, dans la rue comme au Parlement.

Le piège LR s’est refermé sur les macroniens

Voilà en effet la conséquence mécanique et institutionnelle majeure de cette épreuve des retraites: la fameuse majorité « relative » du camp macronien sera désormais dans l’incapacité quasi chronique de faire passer une loi d’importance. Pour gagner, sachant que nulle négociation n’est envisageable avec la Nupes et le RN, les macronards ont un besoin impératif d’alliance, texte après texte, avec une trentaine de députés les Républicains (sur 61). Ils ne l’obtiendront pas; ils ne l’obtiendront plus. Fini. Le piège s’est refermé. Aurélien Pradié a annoncé son veto.

Huffington Post

Peu avant l’élection présidentielle 2022, Nicolas Sarkozy avait tenté de convaincre le président-candidat Macron qu’il lui fallait faire une alliance-programme avec LR, choisir un premier ministre issu de cette droite là, ne pas présenter de candidats contre ses députés-sortants. Le hautain chef de l’Etat n’avait pas accédé à l’exhortation de son expérimenté prédécesseur. Elle semblait inutile à Jupiter, puisque l’arrogant était convaincu d’obtenir une majorité absolue à l’Assemblée nationale, qu’il l’agrémenterait de quelques débauchages individuels à droite et qu’il serait toujours temps de négocier au cas par cas avec une poignée de socialistes réformistes.

Tout faux: une majorité relative qui impose les compromis; l’invention de la Nupes qui, du coup, interdit toute « ouverture » à gauche; l’implosion du groupe LR au Palais Bourbon qui ferme la porte aux majorités de circonstance. La vista stratégique du président n’est peut être plus ce qu’elle était. Son leurre du « en même temps » est éventé.

Une partie des députés de droite manifeste son hostilité au chef de l’Etat

Certes la politique est conviction, intelligence, stratégie, alliance, union, parfois, et même fréquemment, coups tordus. Dans un univers démocratique, elle est aussi simple arithmétique, puisqu’il s’agit d’abord et avant tout d’obtenir la… majorité. Pour ses principaux projets, le camp macronard ne l’obtiendra plus parmi les députés. Une trentaine d’élus LR est maîtresse du jeu et peut désormais faire la loi.

Ils ont tranché, à jamais: sus à Macron, une hostilité radicale au président. A ce point radicale qu’Eric Ciotti, le chef de LR, et Olivier Marleix, le patron du groupe parlementaire, se garderont bien désormais de leur demander un vote favorable au gouvernement sur quelque sujet que ce soit. La gifle récente, à propos des retraites, leur a été suffisamment cuisante.

Blocage, donc, répétons-le, blocage. Mais quelles seraient les issues possibles pour Macron? D’abord, durant quelques jours, durant quelques semaines encore, guère davantage, la langue pieuse, en vérité la langue de bois qui dessert tant les responsables politiques dans l’esprit des Français: « nous allons continuer de négocier texte par texte, le dialogue, la concertation ». Bla bla bla… Qui n’aurait pas compris que cette première période du quinquennat est exsangue ?

Ensuite, d’ici l’été prochain, un changement de premier ministre, exit Elisabeth Borne, son gadget féministe déshumanisé, et un remaniement ministériel, un de plus qui, on le sait par avance, ne résoudra rien. Mais l’exercice quasi obligatoire. A l’inverse de la sortante, le président choisira un chef de gouvernement venu de la droite, par exemple Gérald Darmanin qui, dans ce contexte, semble s’imposer, capable, voudra-t-on croire une nouvelle fois, de séduire les députés de droite. Ça ne devrait pas davantage marcher…

Pas d’autre choix que la dissolution

Alors? Resterait la plus dangereuse des solutions, celle que Macron a tout fait pour éviter: la dissolution. Mais aura-t-il seulement le choix si l’Assemblée nationale se transforme en une machine (folle) à blocages? Dissoudre, mais pour quoi faire ? Le bloc macronard sortirait certainement affaibli de ces élections législatives; le RN et la Nupes potentiellement renforcés; LR probablement ratatiné. Constituer, dans ce contexte, une nouvelle majorité serait aussi mission impossible qu’aujourd’hui. Les institutions gaullistes supportent la monarchie républicaine ou la cohabitation, en aucun cas une fausse majorité, un ersatz de majorité au palais Bourbon.

Voilà pourquoi Macron se retrouve pour l’heure fracassé. Echoué. Mais est-il seulement en mesure de trouver la construction politique « géniale » pour s’en sortir?

Un Français sur deux voudrait la dissolution de l’Assemblée nationale

Harris Interactive analyse les réponses aux questions qu’il a concoctées pour obtenir ce résultat

A la veille de la réunion de la commission mixte paritaire pour trouver des compromis sur un texte commun de réforme des retraites soumis au vote terminal des députés le 16 mars, moins d’un Français sur deux estime que Macron devrait exercer son pouvoir de dissolution de l’Assemblée nationale. Jean-Daniel Lévy, directeur délégué d’Harris Interactive, fait l’exégèse des principaux résultats qu’il a suscités avec cette enquête d’opinion Toluna Harris Interactive pour AEL et RTL réalisée les 4, 5 et 6 mars 2023.

Après trois mois de mobilisation et une rude bataille parlementaire, le gouvernement espère voir la réforme des retraites définitivement adoptée le 16 mars, après un accord entre les sénateurs et les députés le 15 mars en commission mixte paritaire. L’issue du vote s’annonce incertaine, à la voix près, laissant planer la menace d’un nouveau passage en force, avec le recours à l’article 49-3.

A la veille de ce scrutin, le sondage Harris Interactive montre que les Français sont très partagés sur l’opportunité d’une dissolution de l’Assemblée nationale et considèrent toujours que la minorité présidentielle impose plutôt au gouvernement de passer des compromis avec les oppositions. 

Les Français souhaitent-ils la dissolution de l’Assemblée nationale?

Jean-Daniel Lévy : Les Français se partagent en deux moitiés équivalentes entre les partisans et les opposants à la dissolution. Cela peut paraître élevé. Mais cela montre aussi que, malgré un fort rejet de la réforme des retraites et après des mois de contestation, il n’y a pas dans l’opinion une majorité pour considérer que notre pays traverse une grave crise politique qui nécessiterait de retourner devant les urnes. [A l’inverse, il y a dans l’opinion une majorité pour considérer que notre pays traverse une grave crise politique qui nécessiterait de retourner devant les urnes.]

Les électeurs des partis opposés à Emmanuel Macron sont-ils plus favorables à la dissolution?

Oui et c’est logique. Mais, là encore, on aurait pu s’attendre à des scores plus élevés [et ils sont équivalents, c’est bien que la dissolution pourrait éclaircir la situation et éviter la dictature d’une minorité sur l’autre]. Alors que Jean-Luc Mélenchon appelle ouvertement Macron à dissoudre l’Assemblée nationale, seuls 56% de ses sympathisants [une majorité] approuvent cette option. Soit une proportion en recul de 9 points par rapport à janvier [quand le débat n’était pas ouvert (6 février-17 février 2023) et le projet Macron inconnu]. De même, seuls 52% [une majorité] des sympathisants du Rassemblement national [quand Harris Interactive a besoin d’un parti diabolisé, il l’instrumentalise] se déclarent favorables à une dissolution.

Qu’en déduisez-vous?

Les Français ne jugent pas nécessaire de provoquer aujourd’hui des élections législatives anticipées [ce qui accrédite l’idée que, en démocratie, l’absence de majorité profite à la minorité]. En dépit des débats dans l’Hémicycle [en vérité, des blocages du débat par la NUPES, alliée objective de Macron que le débat n’arrange pas], ils continuent d’estimer très largement (à 70 %) que la majorité relative à l’Assemblée est une bonne chose [sic], qui impose au gouvernement de trouver des compromis avec les oppositions.

C’est assez inattendu [du moins l’interprétation faite des résultats !] alors que les commentateurs estiment généralement que le travail des députés ressort décrédibilisé des discussions très musclées [en vérité, encore une fois, des blocages et des insultes qui ont entravé les échanges] de ces dernières semaines.

Comment les Français jugent-ils les débats à l’Assemblée?

De manière générale, les Français attendent des formations politiques d’opposition qu’elles décident « au cas par cas » de voter ou non les projets de loi du gouvernement [article par article]. A leurs yeux, les députés doivent avant tout se saisir des moyens classiques [invectives, amoncellement d’amendements, blocage ?] d’influer sur les textes – prise de parole [insultes et mensonges ?], amendement [bidon ?], etc. [c’est-à-dire ?]-, mais ils jugent qu’il peut aussi être nécessaire d’user de moyens plus radicaux – faire du bruit, inciter les citoyens à manifester, etc. Ils sont néanmoins plus réservés concernant l’obstruction parlementaire [d’où la nécessité d’un assainissement de la représentation nationale].

Politiquement, Emmanuel Macron aurait-il intérêt à dissoudre la chambre basse ?

Non [d’où l’objet de cette enquête…]. Selon notre sondage, de nouvelles élections législatives ne modifieraient pas fondamentalement les équilibres politiques du Palais Bourbon [démonstration ou sentiment partisan ?]. En l’état, la majorité [quelle majorité ? Renaissance est minoritaire] perdrait des sièges, quand le Rassemblement national et la Nouvelle union populaire, écologique et sociale (Nupes) en gagneraient [preuve que le projet est plus désapprouvé que ne le dit le sondage]. J’ajoute que l’électorat « macroniste » est le plus rétif à une dissolution [donc Harris Interactive travaille pour le pouvoir].

Les Français ne craignent-ils pas que l’absence de majorité empêche l’adoption de toute réforme structurelle, que le pays soit bloqué ?

Au moment de l’enquête, il n’y a pas de crainte dans l’opinion que le pays soit bloqué à cause de l’absence de majorité [elle a peur du pouvoir de subversion de la NUPES]. Les Français demandent plutôt au gouvernement de trouver des pistes permettant de tenir compte des avis émis par les oppositions [ce que Macron n’a jamais tenté de réaliser sur bientôt six ans, préférant le monologue méprisant, le flou mensonger et le doigt mouillé de l’amateur: la division. Il n’a pas à gouverner, il lui suffit de diaboliser la droite nationale et de suspecter la droite républicaine, tout en favorisant la gauche radicale et ses antifas fascistes décomplexés].

Si Emmanuel Macron décidait néanmoins de dissoudre l’Assemblée nationale, comment devrait-il présenter son initiative aux Français?

C’est un point crucial. Par le passé, les résultats des élections législatives post-dissolution ont fortement dépendu de la clarté du message adressé par le pouvoir. En 1968, De Gaulle a infligé une cuisante défaite à la gauche, une majorité de Français étant favorable au retour de « l’ordre » [et de l’apaisement] en dépit des accords de Grenelle [après un mois de Mai 68 révolutionnaire: Macron a-t-il besoin d’un Mai 23 ?].

En 1981, François Mitterrand a obtenu une majorité claire [qui a conduit à plusieurs dévaluations…]. En revanche, le motif de la dissolution de 1997, décidée par Jacques Chirac, alors même que la droite bénéficiait déjà de la majorité, a semblé suspecte aux Français qui redoutaient une cure d’austérité budgétaire. Et s’est retournée contre son initiateur.

En un mot, les Français ont observé que la parole de leurs représentants a été confisquée par la gauche (LFI, PS, PCF, EELV), mais ne voudraient pas, grâce à la dissolution, que la parole leur soit rendue ! Harris Interactive fait des Français des citoyens sans jugement ni convictions, soumis et résignés. Et, pour mémoire, outre que le referendum est une alternative occultée à la dissolution et que les Français sont dans la rue et le pays en pause, quel est le niveau de confiance qu’accordent les Français à Macron ? 32%, le plus bas depuis trois ans…