Macron empêché au Salon de l’agriculture : des paysans imposent leurs volontés au président

Inauguration retardée, mini débat, déambulation restreinte, affrontements, huées, appels à la démission,…

« Grand » débat réduit à… 50

Les agriculteurs ont exécuté l’ultimatum qu’ils avaient lancé au président Macron lorsqu’ils bloquaient les autoroutes au mois de janvier. Sur les barricades de tracteurs et de bottes de foin, ils avaient mis en garde le chef de l’Etat contre sa visite les mains vides au salon de l’agriculture qui s’est ouvert dans la confusion ce samedi 24 février avec 1h30 de retard à 10h30 alors que les esprits s’étaient échauffés.

Macron, c’est déjà
sept ans de malheur

Les plus téméraires ont tenté d’escalader les grilles avant d’être rattrapés par les policiers de la Brav-M. Un membre de la Coordination rurale, Patrick Legras, s’énerve : « C’est le Salon de l’agriculture ! Pas celui du président et on est interdit d’y entrer ! C’est honteux ».

Un niveau de langue du président Macron révélateur de sa tension

Pendant cette longue heure et demie, Macron s’est entretenu avec quelques responsables choisis de syndicats agricoles, en étage, sous une caméra fixe: FNSEA, la Confédération paysanne, les Jeunes Agriculteurs, la Coordination rurale et le Modef (mouvement de défense des exploitants familiaux). Une réunion pour sauver la face, à l’issue de laquelle le président de la République s’est exprimé dans un couloir du hall 1 du parc des expositions, à distance des agriculteurs en colère, derrière six rangs de policiers. Plusieurs centaines d’agriculteurs se sont introduits dans le hall d’accueil et ont échangé des coups dans les allées avec les CRS abondamment déployés à l’intérieur, provoquant ainsi un regain de fureur.

Tensions inédites

Dans le salon, une voix annonce sobrement que cette 60e édition s’est ouverte avec du retard et que le Hall 1 n’ouvrira « qu’ultérieurement » au public. « Pour un salon, c’est un démarrage particulier d’avoir le Hall 1 vide. C’est historique », observe Edith Macke, éleveuse dans le Nord. Il faudra attendre 14 heures passées avant que les visiteurs puissent accéder à la plus grande salle d’exposition où se mêlent vaches, chèvres, brebis, toutes installées sur un matelas de paille. Juste avant l’ouverture au public de cet espace, des agriculteurs bonnets jaunes vissés sur la tête ont tenté de pousser les CRS et les policiers en civil déployés en nombre et paraissant par moments dépassés.

Malgré les sifflets, les huées et les « Macron démission » scandés par les agriculteurs présents depuis l’aube dans le hall 1, Emmanuel Macron, dont c’est le sixième salon en tant que président de la République, a progressé de en bulle dans les allées sécurisées. L’un des éleveurs de la vache égérie, prénommée Oreillette, ne cache pas sa déception.

Mêlée paysans-policiers en civil

L’ambiance est inédite, à en croire les habitués du salon. Tom Dumesnil est âgé de 19 ans dont 15 à venir avec ses parents éleveurs à la porte de Versailles. Aujourd’hui il garde un œil inquiet sur ses cinq vaches blanches avec des tâches marron. Elles sont à une dizaine de mètres des manifestants et du barrage précaire de CRS qui disposent de sulfateuses à gaz lacrymo, pour le bien-être animal… « C’est pas au salon qu’il faut faire ce cirque-là. On ne montre pas une bonne image des agriculteurs », estime le jeune homme, non syndiqué. Ses bêtes sont nerveuses à cause des policiers et des agents de sécurité qui se pressent autour d’elles. « Il y en a qui ont dû enlever leurs vaches. On ne sait jamais comment ça peut dégénérer », explique celui qui veut reprendre l’exploitation de ses parents.

Policiers à cheval

A l’extérieur, on peut croiser des chevaux qui ne sont pas exposés, mais montés par les policiers.

Les CRS bloquent les accès à l’étage ou courent toujours dans les allées. « D’habitude, on les voit dehors, pas dedans », gronde Patrick Solignac, éleveur de bovins.

Lui a pu échanger avec Macron : « Je lui ai dit de penser aux éleveurs parce qu’on est un peu les oubliés », rapporte-t-il. Assis sur une botte de foin, un autre éleveur d’Occitanie, observe la déambulation du chef de l’Etat. « Certes, il déambule avec un dispositif de sécurité, mais il le fait », lui reconnaît Nicolas Lassalle.

Le responsable FNSEA de l’Aude est en colère contre les retards de paiement de la politique agricole commune (PAC). « La PAC me doit 180 000 euros depuis octobre », peste-t-il. L’agriculteur vient depuis 25 ans au salon et comprend la colère de ses collègues. Lui-même aimerait que l’on « arrête la mondialisation » et il dénonce « les industriels qui font des plus-values » sur ses produits. Lors de ses échanges avec les éleveurs, le président a pourtant rappelé que « Sans Europe, il n’y a pas d’agriculture ».

Avant d’entamer une déambulation houleuse, sous haute protection policière, Macron s’est entretenu avec des agriculteurs dans le hall 1 fermé au public. Il s’est satisfait d’un mini-débat improvisé suite à l’annulation de la veille après l’invitation provocante de l’organisation écologiste radicale Les Soulèvements de la Terre. Face à lui, des bonnets jaunes siglés Coordination rurale, des casquettes rouges, marque des Jeunes agriculteurs et des vertes floquées de la FNSEA.

La Confédération paysanne était absente. « Tout ce sketch détourne l’attention sur le sujet principal qui est celui du revenu des agriculteurs », a dénoncé Laurence Marandola, sa porte-parole, solidaire des Soulèvements de la terre. « La Confédération paysanne a refusé de fournir 30 noms d’agriculteurs pour remplir les tribunes » du grand débat au Salon de l’agriculture, a annoncé vendredi 23 février Laurence Marandola. Ni grand, ni micro débat: « C’est une mascarade pour mettre en valeur le président de la République et la FNSEA ».

Le chef de l’Etat lâche à nouveau du lest en annonçant que l’agriculture sera reconnue comme « un intérêt général majeur », une mesure demandée par Arnaud Rousseau, président de la FNSEA sur Public Sénat, une réflexion sur des « prix planchers pour préserver le revenu agricole », contre l’avis de son ministre de l’Agriculture Marc Fesneau, ainsi qu’une trésorerie d’urgence. Une rencontre sera organisée avec les syndicats agricoles dans trois semaines, promet aussi Macron.

Malgré ces annonces, la situation ne s’est pas détendue, c’est sous les huées et les appels à la démission que le président a coupé le ruban inaugural du salon… à 13 h 30.

Inauguration retardée d’une demi-journée : inédit !

« Nos revendications sont toujours les mêmes, des prix pas des primes », lance Joël Fortin, éleveur retraité depuis trois ans. L’agriculteur, membre de la Coordination rurale et originaire de Vendée, explique les mouvements de foule et les tensions par « l’accumulation de ce mois d’actions ». « Les prix planchers, c’est bien, ça peut aider, mais les annonces ne sont pas encore complètes. On veut une feuille de route précise », demande Edith Mack, éleveuse de bovins dans le Nord.

Inquiétudes persistantes

La colère est profonde. Quentin Arnaldi, un sifflet rouge autour du cou et un tee-shirt marqué « Jeunes agriculteurs » s’inquiète : « Si ça continue, ce ne sera plus le salon de l’agriculture mais un musée parce qu’on sera tous morts ».

Après s’être accordé une pause déjeuner avec les responsables des filières agricoles, Macron a repris sa déambulation dans les allées du hall 4, fermé par les CRS. Contrairement à sa visite du hall 1, celle-ci était donc beaucoup plus calme: un salon Potemkine… Le président de la République a échangé avec des agriculteurs et des visiteurs, récupéré des lettres de doléances et une bouteille de vin de la part d’un viticulteur de Haute-Garonne. « Qui aurait dit ce matin que douze heures plus tard on serait ici en train de travailler ? On fait, on avance et c’est ce que méritent les agriculteurs français », s’est félicité Macron lors d’une conférence de presse en fin de journée, sans un mot pour ses protecteurs policiers. Malgré le calme apparent de la deuxième partie de journée, une visite d’un chef de l’Etat au salon de l’agriculture n’aura jamais été aussi perturbée.

Interpellation de Régis Desrumaux, leader de la FDSEA de l’Oise

Peu après l’ouverture du Salon de l’agriculture à Paris, ce samedi 24 février, le leader de la FDSEA de l’Oise a été interpellé par les forces de l’ordre. Les agriculteurs du département ont alors lancé un appel à la mobilisation, menaçant de bloquer la préfecture à Beauvais et les grands axes routiers. 

La visite de Macron tourne au chaos

Emmanuel Macron a profité de sa venue au Salon samedi pour faire des annonces au monde agricole.
Macron sous tension, avec ses deux ministres-santons,
Fesneau et Pannier-Runacher

Des grilles forcées, des policiers visés par des projectiles… Jamais de mémoire de policiers et d’agriculteurs, le Salon de l’Agriculture n’avait vu, pour la venue d’un chef de l’Etat, CRS et gendarmes mobiles s’affronter avec des manifestants dans son enceinte même, donnant l’image d’un immense chaos. Six manifestants ont d’ailleurs été interpellés et huit membres des forces de l’ordre ont été blessés ce samedi, dont deux « un peu plus sérieusement touchés ».

Le préfet a évalué entre « 300 et 400 » le nombre des manifestants vindicatifs, le matin. Concernant l’après-midi, il a revendiqué d’avoir interdit à « 300 militants de la Coordination rurale » l’entrée du hall 4 du Parc des Expositions où était alors le chef de l’Etat, pour les empêcher de venir « à nouveau au contact du président de la République, pour s’en prendre à une autorité publique ». Il a précisé que trois des personnes interpellées l’avaient été pour « violence sur personne dépositaire de l’autorité publique ». Le Parquet de Paris avait relevé un peu plus tôt que ces personnes seraient convoquées ultérieurement par la justice.

« Ce manque d’anticipation est incompréhensible »

Le contexte de grande colère des agriculteurs , qui avaient suspendu il y a un mois leur mouvement sur des annonces présidentielles non tenues, laissait présager une visite compliquée samedi pour le diseur qui a misé sur le déploiement des forces de l’ordre casquées et boucliers au poing pour contenir les agriculteurs en colère. Du jamais vu.

« Jamais, je n’ai vu cela », a affirmé le secrétaire national Alliance des CRS et ancien responsable de groupes de sécurité du président et du premier ministre, Johann Cavallero. « Quand on en arrive là, c’est que la situation est hors de contrôle », estime cet ancien policier. Et pourtant, a noté un connaisseur des visites de personnalités de haut rang au Salon, « ce n’était pas une surprise cette colère, exacerbée par l’invitation des Soulèvements de la terre au débat présidentiel ». « Ce manque d’anticipation est incompréhensible ».

D’habitude, les forces mobiles sont déployées autour de l’enceinte du Salon. « C’est le protocole pour le chef de l’Etat », c’est aussi le cas pour d’autres personnalités politiques comme le Premier ministre, a confirmé Johann Cavallero, confirmant la fébrilité de l’Elysée.

Des CRS en renfort

Tout a dérapé peu après 8h00, alors que Macron était confiné dans une salle au premier étage du parc des expositions de la porte de Versailles avec des représentants syndicaux agricoles. A ce moment-là, des agriculteurs de la FNSEA et de la Coordination rurale ont forcé les grilles d’entrée du salon. Grilles gardées par la sécurité privée du Salon, comme l’ont assuré Johann Cavallero et deux sources policières. « Depuis plusieurs années, la responsabilité de la garde des grilles est confiée aux personnels de sécurité privée », a affirmé le responsable Alliance des CRS.

Quatre compagnies de CRS étaient mobilisées depuis 06h00 du matin aux abords du Parc des Expositions, soit quatre fois 160 fonctionnaires actifs, 640 CRS. Et deux autres sont venues en renfort dans la matinée. Il y avait aussi des compagnies de gendarmes mobiles. Deux forces qui ont l’habitude de travailler ensemble dans les opérations de maintien de l’ordre.

« Il y a eu un loupé avec le franchissement des barrières d’entrée. Après, un peu tout le monde a fait du maintien de l’ordre à l’intérieur. Et là s’est posé un problème de coordination entre les forces », analyse Johann Cavallero.

Des animaux en panique

Samedi, il y avait des policiers en civil de la préfecture de police de Paris, des policiers de la CRS 8 (l’unité spécialisée dans les opérations de lutte contre les violences urbaines et autres), des CRS, des gendarmes mobiles, des forces de l’ordre à cheval

« En panique » ?

« Les CRS avaient interdiction d’utiliser des gaz lacrymogènes à cause des animaux », ont affirmé plusieurs membres des forces de l’ordre. Néanmoins, des agriculteurs ont fait état sur des chaînes d’information de l’utilisation très brève de lacrymogène. Pour le préfet de police, les forces de l’ordre n’ont pas utilisé de gaz lacrymogène, « à une exception près, celle d’un gendarme mobile, projeté au sol, pris à partie, qui, pour se dégager, a fait usage très brièvement d’une gazeuse à main ».

Pendant plusieurs heures, de façon intermittente, il y a eu des agriculteurs poussant les forces de l’ordre qui elles-mêmes les repoussaient vivement. « C’est de la poussette. On ne peut pas faire autre chose dans un milieu clos tel que le Salon », a expliqué le syndicaliste policier, ajoutant que si les policiers avaient mis leurs casques, c’était en protection d’éventuels projectiles que des agriculteurs auraient pu lancer(mottes de terre, œufs, etc..).

Jamais une inauguration du Salon par un chef de l’Etat n’était intervenue plus de quatre heures après l’horaire prévu, avec le Hall principal, celui des animaux, fermé au public à l’ouverture. « Samedi, la tension était à un niveau paroxystique », a résumé un habitué du Salon.

Fiasco – Macron avait invité Les Soulèvements de la terre à débattre: la FNSEA indignée

Macron rétropédale: il exclut les violents du débat au Salon de l’agriculture

Macron a scandalisé en invitant des casseurs
avec des agriculteurs républicains

Ce devait être un grand débat « ouvert, franc et transparent ». Le président de la République assurait qu’il voulait « esquisser l’avenir » de la filière, a indiqué ce jeudi l’Elysée. « L’ensemble des acteurs pourront donner leur point de vue, faire des propositions, confronter des idées », a promis la présidence. Le débat, qui va durer au moins deux heures, se veut également « sans filtre », « dans un état d’esprit républicain ». Le président « souhaite vraiment que la parole soit libre », a ajouté l’Elysée. Mais les Français savent à quoi s’en tenir.

L’annonce de ce débat est survenue alors que les agriculteurs, en colère depuis plusieurs semaines, ont remis la pression sur le gouvernement. Une centaine d’entre eux a manifesté jeudi à Arras (Pas-de-Calais) à l’appel de la Coordination rurale pour réclamer des « actes ».

Quand en mai 1992, le Conseil des ministres européen entérina la nouvelle PAC, la Coordination rurale organisa alors le « blocus de Paris », une action nationale destinée à « essayer de paralyser Paris » en dressant dans la nuit du 22 au 23 juin 1992 des barrages sur les accès principaux d’Ile-de-France. Cinq cents tracteurs se dirigèrent sur la capitale.

Mercredi, le premier ministre Gabriel Attal a récapitulé les dizaines d’engagements et chantiers déjà lancés pour répondre à la colère du monde agricole. Ces déclarations n’ont pas empêché plusieurs actions de protestation un peu partout en France.

L’invitation des violents Soulèvements de la Terre, une provocation pour la gentille FNSEA

Le collectif des Soulèvements de la Terre n’est finalement pas convié samedi, a annoncé l’Elysée ce jeudi soir 22 février.

Plus tôt, le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, avait refusé d’y participer en la présence de fauteurs de troubles qui instrumentalisent l’écologie à des fins subversives. Collectif fondé en janvier 2021 à Notre-Dame-des-Landes par d’anciens membres de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, ces éco-terroristes.

Selon Gérald Darmanin, le collectif – l’un des principaux organisateurs de la manifestation de Sainte-Soline samedi 25 mars 2023, avec « Bassine non merci » et la Confédération paysanne (dont certains membres font aussi partie du collectif d’ultra-gauche) – est directement « à l’origine des actions violentes » dénoncées par le gouvernement lors des regroupements non autorisées contre le projet de méga-bassines. Le ministère a compté 47 policiers blessés et le ministre . 

En décembre 2022, une usine Lafarge avait été victime de dégradations à hauteur de 4 millions d’euros dans une attaque des activistes du mouvement. Dans l’été 2022, ces éco-terroristes avaient déjà effectué des vendanges sauvages, fort de plusieurs centaines de militants, dans des parcelles de vignes situées dans le Var et considérées comme « accaparées » par LVMH.

Le Conseil des ministres a prononcé en juin la dissolution du collectif Les Soulèvements de la Terre. Le Conseil d’Etat avait suspendu cette dissolution pendant l’été et a examiné le fond de l’affaire avant de mettre sa décision en délibéré et d’annuler la dissolution, mais validant, en même temps, la dissolution de trois autres associations : la Coordination contre le racisme et l’islamophobie (CRI), dissoute le 20 octobre 2021, l’Alvarium, un groupuscule d’ultradroite établi à Angers, dissous le 17 novembre 2021, et le GALE (Groupe antifasciste Lyon et environs), dissous le 30 mars 2022.

Personne ne veut participer au show de Macron

La FNSEA ou encore les Jeux Agriculteurs ont protesté contre l’invitation par l’Elysée des Soulèvements de la Terre. A la veille de l’organisation de son « grand » débat au Salon de l’agriculture, le chef de l’Etat a dû annoncer qu’il prend « acte » de la décision des syndicats de ne pas le rencontrer samedi 23 février à son grand débat au salon de l’agriculture. C’est pourquoi il s’est résolu, ce vendredi soir, à l’annuler.

A la place de ce grand débat, le chef de l’État a imaginé d’ « inviter demain matin tous les syndicats agricoles avant l’ouverture officielle du salon ». Ces rencontres auront bien lieu à la Porte de Versailles. Avant d’ajouter: « Je serai là pour l’ouvrir et irai au contact de tous ceux qui veulent échanger comme je le fais chaque année. »

Un risque de « plusieurs actions » susceptibles de perturber l’événement est mis en exergue par le renseignement territorial. Le président risque d’être « sifflé à son arrivée », selon leurs informations.

Seule la Confédération paysanne continue d’appeler aux blocages

1.000 euros par exploitation: le compte n’y est pas !

Suite aux annonces de Gabriel Attal, on reste mobilisé·es !! Aujourd’hui, nous étions 200 paysan·nes et sympathisant·es devant la Préfecture de région à Rennes pour faire entendre nos propositions pour une juste rémunération

« Rien de ce qu’a annoncé le gouvernement ne permet de résoudre de façon concrète et structurelle la question du revenu. C’est pourtant la revendication principale « , pointe d’entrée de jeu Thomas Gibert, secrétaire national de la Confédération paysanne et maraîchère en Haute-Vienne.

Alors que la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs (majoritaires) se sont déclarés globalement satisfaits des annonces de Gabriel Attal et ont appelé à suspendre les blocages, ce syndicat de gauche, qui a recueilli 20 % des suffrages exprimés lors des élections des chambres d’agriculture en 2019 (comme la Coordination rurale), entend, lui, poursuivre le mouvement.

La CP est le syndicat d’extrême gauche de José Bové qui s’est illustré par une séquestration et des saccages (« démontage », en août 1999, du McDonald’s de Millau ou le fauchage, en avril 2000, d’un champ expérimental de colza transgénique à Gaudiès (Ariège) ou des actions politiques contre les « rafles de sans-papiers » ou pour la dissolution de la Brigade anti-criminalité (BAC), contre la procréation médicalement assistée (PMA)…

Au cœur du problème, la question du revenu paysan. L’engagement du premier ministre à renforcer les contrôles pour s’assurer de l’application des lois Egalim, censées empêcher la vente de produits agricoles en dessous des coûts de production, reste en effet, à leurs yeux, largement insuffisant.

Malgré les annonces, et contrairement aux autres, ce syndicat maintient la pression sur le gouvernement, estimant que la question du revenu des paysans n’a pas été réglée.

« Les lois Egalim sont inopérantes »

« Les lois Egalim sont inopérantes et n’agissent pas sur le revenu, dénonce ainsi Thomas Gibert. Tant que nous serons en compétition sur le marché international avec le libre-échange, et tant que la grande distribution et l’agroalimentaire continueront à se gaver sur notre dos, il n’y aura pas de rémunération juste. »

Son syndicat milite ainsi pour une obligation d’achat au-dessus du prix de revient, c’est-à-dire à un tarif qui prenne en compte le coût de production mais aussi le revenu de l’agriculteur et ses cotisations sociales. Une mesure pour augmenter le pouvoir d’achat des paysans, mais qui ne peut aller, selon la Confédération paysanne, sans une modification des traités de libre-échange.

Car si Macron s’est dit opposé à celui actuellement négocié par Bruxelles avec le Mercosur, et qu’il a plaidé auprès d’Ursula von der Leyen pour le renforcement du contrôle des « clauses miroirs » – obligation pour les partenaires commerciaux de l’UE de se conformer aux mêmes normes sanitaires et environnementales –, pour la Confédération paysanne, cela ne suffit pas. Le syndicat appelle ainsi à des mesures protectionnistes bien plus larges.

« Les pesticides sont une arme sur le marché international »

Le 26 janvier, la FNSEA et la Confédération paysanne appellaient ensemble
à « rester mobilisés ».

« Notre compétitivité ne dépend pas uniquement de normes environnementales, insiste Thomas Gibert. Nous ne pouvons pas rivaliser avec les autres pays en termes de coût du travail et d’avantages agronomiques. Que voulez-vous qu’on fasse face à leurs millions d’hectares de prairies ? Le libre-échange impose aussi le nivellement par le bas des normes environnementales, en nous enfermant dans un système qui nous empêche de produire autrement. Comment renoncer aux pesticides sans une augmentation de nos revenus et sans protection vis-à-vis de l’international ? Ces produits sont une arme sur le marché international. S’en passer revient à augmenter encore nos coûts de production et à accroître notre précarité. »

Plutôt que de se réjouir de la suspension du plan Ecophyto, qui prévoit la diminution par moitié des tonnages de pesticides utilisés en France d’ici à 2030, la Confédération paysanne propose de fixer le prix des produits importés au coût de revient français. Une « mesure protectionniste qui bénéficie aux agriculteurs des pays exportateurs, n’interdit pas le commerce et évite le repli sur soi », affirme le syndicaliste, qui martèle : « Sans cela, nous ne pourrons pas prétendre à un revenu décent. »

Si la question de la répercussion de la hausse des prix sur le consommateur se pose, Lætitia Plumat, membre du comité de direction de la Coordination rurale, partage finalement le même constat. Son syndicat, apartisan, a pourtant appelé à la suspension du mouvement après les annonces de Gabriel Attal, et s’oppose à la Confédération paysanne sur les questions environnementales.

« La grande distribution doit partager le gâteau »

« On a beau ne pas être d’accord avec la Confédération paysanne sur beaucoup de questions, c’est bien qu’elle maintienne le mouvement. Je partage leur point de vue sur le prix de revient, et je ne pense pas que la base soit très satisfaite des annonces, observe cette élue, depuis un rond-point d’où elle assure continuer les blocages. Notre slogan à nous, au départ, c’est “des prix, pas des primes”, et on ne peut pas dire que cela ait été entendu, il n’y a vraiment pas grand-chose dans les annonces sur les prix. Ce sont des mesurettes, finalement. »

Si certaines mesures la satisfont tout de même, l’agricultrice espérait ainsi une année blanche qui suspende le remboursement des prêts et permette aux exploitations endettées de renflouer leurs trésoreries. Elle voudrait aussi que les niveaux de marges de la grande distribution et de l’industrie soient abordés frontalement. Et critique la notion d’« exception agricole française », préférant que la mesure soit appliquée au niveau européen.

« Ce n’est plus possible de vendre un chou-fleur 70 centimes et de voir qu’il est à 5 euros en rayon…, gronde-t-elle. Bien sûr qu’il faut rééduquer le consommateur, mais tout le monde ne peut pas aller en vente directe, ce n’est pas réaliste. Il faut qu’on vende nos produits plus cher. La grande distribution fait du profit sans arrêt, elle doit partager le gâteau. »

De leur côté, la FNSEA et Jeunes Agriculteurs jugent les promesses du gouvernement encourageantes, même s’ils assurent rester vigilants sur leur mise en œuvre. « C’est vrai qu’on n’a pas gagné énormément financièrement, concède Thierry Coué, président de la FRSEA Bretagne. Mais nous sommes satisfaits du changement de paradigme. Il faut maintenant s’assurer que le gouvernement fasse ce qu’il a promis. On s’est donné trois semaines jusqu’au Salon de l’agriculture pour bâtir les choses. »

Quentin Le Guillous, secrétaire général adjoint de Jeunes Agriculteurs, partage le même point de vue. « Emmanuel Macron a dit qu’il est prêt à retravailler les lois Egalim et pousse à un Egalim européen. C’est un bon point d’entrée pour la question du revenu. On a été entendus, je trouve que les réponses de Gabriel Attal et de Bruno Le Maire ont été très claires, nettes, respectueuses. Il faudra refaire un bilan d’ici à juin prochain pour voir s’il faut renforcer la loi, mais le gouvernement s’est dit très ouvert, et c’est ce qu’on veut. »

Pesticides : Macron instaure, puis suspend le plan « Ecophyto »

Les écologistes dénoncent un  » cadeau empoisonné « 

2017

Auréolé de son titre de «champion de la Terre», décerné en 2018 par le Programme des Nations unies pour l’environnement, Macron a multiplié les discours enflammés et les «One Planet Summit». Il a enchaîné les symboles : nomination de Nicolas Hulot à la tête d’un grand ministère de la Transition écologique – lequel a fini par démissionner avec fracas –, fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim – mais réouverture de plusieurs unités -, abandon de projets comme l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, sous la pression… Il a promis en 2017 que le glyphosate, l’herbicide le plus utilisé au monde, serait interdit en France au plus tard fin 2020. Il a voulu la création du Haut Conseil pour le climat et l’organisation de la convention citoyenne. Plusieurs lois ont été votées (sur l’économie circulaire, les mobilités, le climat, l’agriculture et l’alimentation, les lois Egalim). Bilan en 2024: les agriculteurs bloquent le pays.

En novembre 2017, le tout récent président de la République tweete avec le hashtag « Make Our Planet Great Again », son slogan écologiste. « J’ai demandé au gouvernement de prendre les dispositions nécessaires pour que l’utilisation du glyphosate soit interdite en France au plus tard dans trois ans », écrit-il. L’objectif, ambitieux, est alors d’arriver à une interdiction du glyphosate en 2021.

En février 2023, la visite du président de la République au Salon de l’agriculture avait été l’occasion de préciser sa vision de la gestion de la ressource en eau, des pesticides et des mesures à prendre pour aider l’élevage. Sur les prix, un appel aux distributeurs « à prendre leur part » pour contenir les prix alimentaires avait été lancé., alors que la « ferme France » perdait déjà en compétitivité. Les agriculteurs manquaient de visibilité et la reconquête de la souveraineté agricole peinait.

Le nouveau volet de la stratégie nationale de réduction des pesticides était particulièrement ciblé par une partie du monde agricole, qui appelait à sa suspension.

20 janv. 2023 

Il s’agissait d’une revendication importante d’une partie du monde agricole, à laquelle l’exécutif a dû répondre ce jeudi 1er février. Le gouvernement a annoncé qu’il va « mettre en pause » le plan Ecophyto, qui doit fixer des objectifs de baisse d’usage des pesticides et qui cristallise la colère des producteurs de grandes cultures.

Qu’est-ce que le plan « Ecophyto » suspendu par le gouvernement ?

Le ministre français de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Marc Fesneau, prononce un discours lors d'une conférence de presse à l'hôtel Matignon, à Paris, le 1er février 2024, pour répondre aux agriculteurs qui protestent contre les salaires, les taxes et les réglementations.

Le ministre français de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Marc Fesneau, prononce un discours lors d’une conférence de presse à quatre voix en l’hôtel de Matignon, à Paris, le 1er février 2024, pour répondre aux agriculteurs qui protestent sur les routes contre les salaires, les taxes et les réglementations, alors que le nouveau volet de la stratégie nationale de réduction des pesticides était particulièrement ciblé par une partie du monde agricole, qui appelait à sa suspension.

Il s’agissait d’une revendication ancienne et importante d’une large  partie du monde agricole, à laquelle l’exécutif a répondu ce jeudi 1er février. Le gouvernement a annoncé qu’il va « mettre en pause » le plan Ecophyto, qu’il avait lui-même mis en place et qui devait fixer des objectifs de baisse d’usage des pesticides ce qui cristallise la colère des producteurs de grandes cultures. Un rétropédalage rappelant la politique nucléaire irrespinsable de Macron.

« Nous allons donc remettre sur l’ouvrage le plan Ecophyto, le mettre donc en pause, le temps d’en retravailler un certain nombre d’aspects, de le simplifier », a déclaré le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau lors des nouvelles annonces du gouvernement pour apaiser la grogne du monde agricole. Le premier ministre Gabriel Attal avait dit un peu plus tôt qu’Ecophyto serait « mis à l’arrêt le temps de mettre en place un nouvel indicateur« . L’indicateur central du plan, le Dahu  le Nodu, qui mesure l’usage des molécules par les exploitants, est en effet contesté par une partie des organisations agricoles. Macron a conservé la corde à tourner le vent…

Un « scandale » pour la Confédération paysanne

Une nouvelle stratégie gouvernementale, appelée « Ecophyto 2030 » (ou « Ecophyto III) était en ce moment en consultation. Le troisième volet de ce plan visait à réduire de moitié l’utilisation des pesticides d’ici 2030 (par rapport à 2015-2017) et à accélérer la recherche de solutions alternatives. Ce plan avait été rejeté d’emblée par les producteurs de grandes cultures (céréales, graines à huile, sucre, betteraves).

Le premier Ecophyto, lancé en 2008, ambitionnait déjà de baisser de moitié en 10 ans l’utilisation des pesticides (herbicides, insecticides, fongicides), sans que les objectifs fixés ne progressent vraiment au fil des années. Pour relancer le projet, le gouvernement lança donc Ecophyto II en octobre 2015 : selon le site du ministère de l’Agriculture, il s’agissait d’apporter « une nouvelle impulsion pour atteindre l’objectif de réduire les usages de produits phytopharmaceutiques de 50 % d’ici 2025 et de sortir du glyphosate d’ici fin 2020 pour les principaux usages et au plus tard d’ici 2022 pour l’ensemble des usages ». Avec le flou que l’on a ensuite connu, notamment sur le glyphosate. Avant donc Ecophyto III, qui devait aboutir « fin janvier, début février » assurait encore le ministre de l’Agriculture à TF1 il y a deux semaines, qui visait à réduire de moitié l’utilisation des pesticides d’ici à 2030 par rapport à 2015-2017. Et qui est donc mis en pause jusqu’à nouvel ordre. On devait déjà à Macron les lois Egalim I, II et III et on doit maintenant à notre Pénélope les Ecophyto I, II et III aussi… Les députés de l’alliance présidentielle se disent constamment au travail, mais sont-ils productifs ?

La FNSEA et les Jeunes agriculteurs, qui forment le syndicat agricole majoritaire, et qui ont appelé cette après-midi à suspendre les blocages, étaient parmi les plus virulents contre ce plan, exigeant un « moratoire sur les interdictions » de pesticides et un « rejet d’Ecophyto ». Mais une partie du monde agricole s’opposait également de son côté à ce retour en arrière sur les restrictions aux produits phytosanitaires. C’est notamment le cas de la Confédération paysanne, troisième syndicat du secteur et plutôt classé à gauche, qui a dénoncé un « scandale » sur le réseau social X (ex-Twitter). « On va poursuivre dans la dégradation de la santé des paysans, de nos sols et de notre environnement. Et on va continuer à engraisser les multinationales des fabricants de pesticides », a fustigé le syndicat, qualifiant cette mesure de « détournement de ce qui est demandé sur le terrain »

Cette mesure a également été dénoncée par le mouvement écologiste. Pour la tête de liste écologiste pour les Européennes Marie Toussaint, la mise sur pause de ce plan « est un recul inacceptable. Le gouvernement vient de faire un cadeau empoisonné au monde agricole ». Le porte-parole de l’association Générations Futures a quant à lui dénoncé des « mesures totalement rétrogrades nous ramenant plus de 15 années en arrière ». « Tout ça n’a pas de sens », déplore Sandrine Bélier, directrice de l’association Humanité et Biodiversité, dédiée à ka préservation de la biodiversité. « Certes il vaut mieux suspendre que d’avoir une stratégie au rabais, mais Ecophyto est le principal plan qui accompagne les agriculteurs dans leur transition économique », via le financement de la recherche et des expérimentations.

La question des « zones de non-traitement »

Toujours sur ce sujet sensible de la régulation des produits phytosanitaires, Marc Fesneau a aussi annoncé que le gouvernement fera appel dans des procédures concernant les « zones de non-traitement » (ou ZNT) par des pesticides, soit les distances de sécurité à respecter à proximité d’habitations ou de cours d’eau. Le tribunal administratif d’Orléans a annulé début janvier des arrêtés préfectoraux de cinq départements approuvant des chartes départementales fixant les conditions de mise en œuvre de ces ZNT.

Gabriel Attal a par ailleurs visé sans la nommer l’agence sanitaire indépendante ANSES en affirmant sa volonté de « sortir d’une situation où notre agence sanitaire » interdit une molécule de produit phytosanitaire en France avant qu’elle ne soit interdite dans l’UE, comme cela a été le cas pour l’herbicide S-métolachlore.

La pause décidée par Macron soulève l’indignation des associations, ONG et élus écologistes

Pour calmer la colère des agriculteurs, le gouvernement a annoncé, jeudi, qu’il met en pause le plan écophyto, qui devait fixer des objectifs de baisse d’usage des pesticides. Une décision qui soulève l’indignation des associations et élus écologistes.

« Sacrifier l’environnement pour avoir la paix avec la FNSEA. » Les associations et ONG environnementales sont formelles, le gouvernement a fait « un bond de 15 ans en arrière », selon François Veillerette, porte-parole de Générations Futures, opposée à l’agriculture intensive.

Pour rétablir la paix sociale, l’Etat a annoncé, jeudi, qu’il met en pause le plan ecophyto 2030. Lancé après le Grenelle de l’environnement en 2008, il avait pour but, on le sait, de réduire de moitié l’usage des pesticides d’ici 2030.

Les organisations écologistes sont donc vent debout après cette annonce. « On est complètement horrifiés par cette réaction du gouvernement qui est faible. Celle-ci est particulièrement rétrograde parce qu’on parle d’un plan de réduction de l’usage de pesticipes qui n’a produit aucun résultat. Plutôt que de renforcer le plan, ce qu’il aurait fallu faire, on met en pause« , déplore François Veillerette, militant et lobbyiste, président de Greenpeace France (septembre 2002-juin 2005), puis vice-président, et ancien élu EELV de Picardie qui n’a jamais travaillé la terre.

« Moi je pensais que l’urgence était d’arrêter la pollution, par exemple de l’eau, on trouve des métabolismes de pesticide dans les robinets d’une dizaine de millions de Français », alerte-il. Et aussi dans des eaux minérales naturelles.

Cette décision est « un cadeau empoisoinné faits aux agriculteurs », selon Marie Toussaint, députée européenne et tête de liste EELV pour les Européennes. Les agriculteurs « sont les premiers à être empoisonnés justement par ces pesticides. On compte, dans le milieu agricole, plus de 50% de probabilité de tomber malade d’un lymphome ou d’un cancer de la lèvre. Ce sont des cancers qui sont liés aux pesticides, donc il faut changer de modèle, d’abord et avant tout, pour celles et ceux qui nous nourrissent », a-t-elle argumenté.

« On a un gouvernement qui cède aux revendications de la FNSEA, pas de l’ensemble des personnes qui sont mobilisées sur le territoire aujourd’hui dans le monde agricole », se désole l’élue écologiste.

Un indicateur de plus pour mesurer l’usage des pesticides

Le gouvernement assure, de son côté, qu’il veut « simplifier » ce plan, avec comme échéance le salon de l’agriculture, qui se tient à la fin du mois de février à Paris. Le gouvernement veut retravailler sur un nouvel indicateur pour mesurer l’usage des molécules par les agriculteurs, qui étaient mécontents du Nodu, celui mis en place jusqu’à maintenant.

Le danger, a priori, pour les associations, c’est que cet indicateur devienne trop souple. « Détruire cet indicateur, ce serait casser le thermomètre et passer à un nouveau système de mesure avec beaucoup d’imperfections par rapport aux propositions qu’avance notamment la FNSEA. C’est en ça que c’est un peu inquiétant », s’alarme Thibaud Leroux responsable du pôle nature de France Nature Environnement, fédération des associations de protection de la nature et de l’environnement, affiliée au BEE, comme Agir pour l’environnement ou La fresque du climat).

Les représentants associatifs présupposent que les prochains chiffres de baisse des pesticides pourraient être faussés, et ce, alors que l’Etat doit rendre des comptes devant la justice sur ses engagements environnementaux au moins de juin.

« Sacrifier l’environnement pour avoir la paix avec la FNSEA. » Les associations et ONG environnementales sont formelles, le gouvernement a fait « un bond de 15 ans en arrière », selon François Veillerette, porte-parole de Générations Futures.

Pour calmer la colère des agriculteurs, l’Etat a annoncé, jeudi, qu’il met en pause le plan ecophyto 2030. Lancé après le Grenelle de l’environnement en 2008, il avait pour but de réduire de moitié l’usage des pesticides d’ici 2030.

INCOMPRÉHENSION CHEZ LES ÉCOLOGISTES

Les organisations écologistes sont donc vent debout après cette annonce. « On est complètement horrifiés par cette réaction du gouvernement qui est faible. Celle-ci est particulièrement rétrograde parce qu’on parle d’un plan de réduction de l’usage de pesticipes qui n’a produit aucun résultat. Plutôt que de renforcer le plan, ce qu’il aurait fallu faire, on met en pause », déplore François Veillerette.

« Moi je pensais que l’urgence était d’arrêter la pollution, par exemple de l’eau, on trouve des métabolismes de pesticide dans les robinets d’une dizaine de millions de Français », alerte-il.

Cette décision est « un cadeau empoisoinné faits aux agriculteurs », selon Marie Toussaint, députée européenne et tête de liste EELV pour les Européennes. Les agriculteurs « sont les premiers à être empoisonnés justement par ces pesticides. On compte, dans le milieu agricole, plus de 50% de probabilité de tomber malade d’un lymphome ou d’un cancer de la lèvre. Ce sont des cancers qui sont liés aux pesticides, donc il faut changer de modèle, d’abord et avant tout, pour celles et ceux qui nous nourrissent », a-t-elle argumenté.

« On a un gouvernement qui cède aux revendications de la FNSEA, pas de l’ensemble des personnes qui sont mobilisées sur le territoire aujourd’hui dans le monde agricole », se désole l’élue écologiste.

UN NOUVEL INDICATEUR POUR MESURER L’USAGE DES PESTICIDES

Le gouvernement assure, de son côté, qu’il veut « simplifier » ce plan, avec comme échéance le salon de l’agriculture, qui se tient à la fin du mois de février. Le gouvernement veut retravailler sur un nouvel indicateur pour mesurer l’usage des molécules par les agriculteurs, qui étaient mécontents du Nodu, celui mis en place jusqu’à maintenant.

Le danger pour les associations, c’est que cet indicateur devienne trop souple. « Détruire cet indicateur, ce serait casser le thermomètre et passer à un nouveau système de mesure avec beaucoup d’imperfections par rapport aux propositions qu’avance notamment la FNSEA. C’est en ça que c’est un peu inquiétant », s’alarme Thibaud Leroux responsable du pôle nature de France Nature Environnement.

Les représentants associatifs s’inquiètent que les prochains chiffres de baisse des pesticides soit faussés, et ce alors que l’État doit rendre des comptes devant la justice sur ses engagements environnementaux au moins de juin.

L’exécutif explique qu’il n’est pas question de revenir sur le principe, celui de protéger l’environnement et la santé des Français, mais plutôt sur la méthode. Le gouvernement se targue, d’ailleurs, de tenir bon sur les zones de non-traitement, la distance de sécurité au-delà de laquelle il est interdit de répandre des pesticides. Gabriel Attal veut, enfin, interdire l’importation de produits traités au thiaclopride, un pesticide interdit en Europe, mais utilisé dans d’autres pays.

Agriculteurs en colère : des manifestants s’introduisent brièvement dans le marché de Rungis

« Rungis c’est non », martèle la préfète du Centre-Val de Loire

Les agriculteurs installés sur l’A5 à Réau sont venus sur la Francilienne jusqu’à Tigery, dans l’Essonne.

Les annonces intégrées au discours de politique générale de Gabriel Attal n’ont pas convaincu les agriculteurs. Quelque 91 manifestants ont été interpellés au marché de Rungis en raison d’une intrusion et de « dégradations » dans une « zone de stockage », a indiqué Laurent Nunez.

A la mi-journée, un cortège de 115 tracteurs, venu du barrage de Réau sur l’A5 en Seine-et-Marne, a emprunté la Francilienne et est arrivé vers 12 h 30 au niveau de Tigery, dans l’Essonne. Ils annoncent vouloir bloquer la circulation dans les deux sens jusque vers 14 heures, avant de repartir sur le barrage. 

En fin de matinée, une partie du convoi parti d’Agen et souhaitant rejoindre Rungis était bloquée dans le Loiret. Sur place, la préfète de la région Centre-Val de Loire et du Loiret Sophie Brocas a voulu « attendre la conclusion » d’une réunion qui se tenait depuis 11h30 à Matignon avec des responsables de la Coordination rurale. « On va avancer pas à pas, je ne souhaite pas d’affrontement. Rungis est la plateforme qui alimente un bassin de vie de 12 millions de personnes, Rungis c’est non. Les préfets du Lot-et-Garonne et de Dordogne les ont prévenus et je leur ai redit », a-t-elle ajouté.

Le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau a réagi sur X (ex-Twitter) à l’annonce de la proposition européenne d’une dérogation sur les jachères, une revendication des agriculteurs. « Des mois de travail de la France, une coalition construite patiemment avec l’ensemble des collègues européens que je remercie, une solution simple et pragmatique qui conjugue transition et production », a-t-il écrit. Mais une décision de Bruxelles.

Bruxelles a également proposé mercredi d’intervenir pour limiter toute hausse incontrôlable des importations agricoles ukrainiennes. Depuis l’exemption de droits de douane accordée au printemps 2022 par l’UE, l’afflux de produits agricoles ukrainiens – céréales, œufs, poulets, sucre… – provoque la colère des agriculteurs. 

Une concession de l’UE sur les jachères trop « limitée » pour les syndicats agricoles

La dérogation partielle sur l’obligation de jachères, proposée mercredi par Bruxelles pour 2024, intervient « tardivement » dans le calendrier agricole et reste « limitée », a regretté le Copa-Cogeca, organisation des syndicats agricoles majoritaires dans l’UE.

Outre les jachères, la puissante organisation avait réclamé des dérogations sur d’autres obligations de la nouvelle Politique agricole commune (PAC), comme la rotation des cultures. « Nous espérons que les Etats membres renforceront encore cette proposition », indique le Copa-Cogeca (regroupement de certaines organisations syndicales et professionnelles agricoles et coopératives).

Si des blindés des forces de l’ordre et des tracteurs se font face à plusieurs endroits, les agriculteurs ne comptent pas, a priori, avancer vers la capitale. « Il n’y a aucun mot d’ordre pour se rapprocher, indique Clément Torpier, président des JA Ile-de-France. Parfois, quelques-uns parcourent quelques kilomètres, mais tout le monde revient à la base. »

Quant aux négociations, ce mardi soir, entre les représentants de la FNSEA et des JA et le premier ministre Gabriel Attal, rien ne filtre. « Si ce n’est que ce n’est toujours pas satisfaisant et que les négociations bloquent, tranche Clément Torpier. Il serait temps que le gouvernement prenne la mesure du problème. »

« Les agriculteurs se battent pour l’ensemble des Français », lance le président de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand. Invité dans l’Oise sur un barrage de l’autoroute A16, le président de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand estime que « si les Français les soutiennent autant, c’est parce qu’ils savent pertinemment que ce qui se joue, c’est l’alimentation, c’est la qualité de l’alimentation », a insisté l’élu selon France Bleu Picardie.

Les écologistes réclament à Macron de former une coalition d’Etats contre l’accord avec le Mercosur

La tête de liste écologiste aux européennes Marie Toussaint demande mercredi à Macron de « passer des paroles aux actes » et de s’atteler dès jeudi, lors du sommet européen à Bruxelles, à « former une coalition d’Etats-membres contre l’accord UE-Mercosur ».

« Ce jeudi, la France doit porter haut et fort » une des revendications du mouvement agricole français : « l’arrêt de l’accord commercial UE-Mercosur » ((Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay), écrit Marie Toussaint dans une lettre au chef de l’Etat, signée aussi par les chefs des groupes parlementaires écologistes à l’Assemblée et au Sénat, et les eurodéputés écologistes.

Au total, en France, il y avait à la mi-journée plus de 80 blocages, 4 500 engins et 6 000 manifestants, selon une source policière. « Ce n’est pas la faute de ce gouvernement », raconte sa porte-parole, Prisca Thévenot. Lors d’une séance de questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, Prisca Thévénot a répondu aux critiques d’un député LR. « Nous devons nous attacher à trouver des solutions. Non, ce n’est pas la faute de l’Europe ; non, ce n’est pas la faute de ce gouvernement, ni même des anciens gouvernements », assure-t-elle: c’est la faute à personne….

Le Salon de l’agriculture risque de ne pas être une « visite de santé », sans réponse du gouvernement

« L’attente est énorme » parmi les agriculteurs qui manifestent en France, a souligné le patron de la FNSEA, Arnaud Rousseau, devant les sénateurs. « Elle peut être même au-delà de ce qu’on imagine, avec évidemment (…) des sujets qui ne se règlent pas en trois jours. Donc j’essaie d’appeler au calme et à la raison ».

Mais si le gouvernement n’apporte pas de réponses « en profondeur », le Salon de l’agriculture fin février ne sera pas « une visite de santé » pour les responsables politiques, a prévenu Arnaud Rousseau.

« Nous ne sommes pas les ennemis des agriculteurs », se défend Marine Tondelier

« Nous ne sommes pas les ennemis des agriculteurs », a déclaré la secrétaire nationale Les Ecologistes, Marine Tondelier, mercredi depuis une ferme de Bourgogne, où elle dit « soutenir totalement » les paysans dans leur combat pour un « juste revenu ».

« Je ne suis pas du tout mal aimée des agriculteurs », a nié cette écologiste dont le moyvement est à l’origine des normes et tracasserries environnementales dont se plaignent les paysans du Pas-de-Calais et de partout ailleurs après avoir caressé des vaches bazadaises, une espèce menacée élevée dans une exploitation bio de Villebichot (Côte-d’Or), près de Dijon.

« J’ai même rencontré Interbev !», l’association du bétail, « alors que je suis végane depuis 15 ans », a asséné Marine Tondelier. « Les fermes, c’est le type de déplacement que je fais le plus ! », a-t-elle insisté.

Le député de Cergy, Aurélien Taché (EELV), s’est rendu mercredi à la rencontre des agriculteurs qui bloquent l’autoroute A 15, à Argenteuil, au niveau de la butte des châtaigniers. Il est venu afficher son soutien, accompagné de la conseillère régionale et élue de L’Isle-Adam, Carine Pelegrin (Génération écologie) et le sénateur Pierre Barros (apparenté PCF).

Un barrage levé en Essonne

Sur la Francilienne, le barrage des agriculteurs créé un peu au sud de Tigery (Essonne) depuis la fin de matinée en direction de Paris, puis dans les deux sens à partir de 13 heures, a été levé vers 15 h 30. Les tracteurs ont regagné leur base de blocage initial en Seine-et-Marne sur l’autoroute A 5 à Réau, près de l’aire de repos du Plessis-Picard. A 17 heures, 123 tracteurs s’y trouvaient tandis que 121 autres étaient regroupés sur l’A4 à hauteur de Jossigny. Vice-présidente de la Région en charge de l’agriculture, et maire de Nemours, Valérie Lacroute (LR) s’y est rendue pour évoquer notamment le vote au Conseil régional d’une mesure facilitant la transmission des exploitations agricoles le matin même.

Vote sur l’aide à la transmission des exploitations en Ile-de-France

L’aide à la transmission des exploitations agricoles a été votée par le conseil régional d’Ile-de-France, ce mercredi matin. Valérie Lacroute (LR), vice-présidente de la région en charge de l’agriculture, est venue en discuter avec les agriculteurs sur le barrage de l’A4 à Jossigny cet après-midi. « Il s’agit d’une aide financière de 30.000 euros pour que l’exploitant puisse partir à la retraite. En contrepartie, il s’engage durant deux à cinq ans à aider un jeune qui veut s’installer », explique la maire de Nemours. Depuis le 1er janvier 2023, la mise en œuvre du Fonds européen agricole pour le développement rural (Feader) pour la programmation 2023-2027 est partagée entre l’Etat et les régions.

Incursions à Rungis

Des agriculteurs se sont introduits dans le marché de Rungis et dans des entrepôts de Bolloré, d’après une source policière. Il s’agit de paysans de l’Essonne, suite aux interpellations de ce matin. Ils sont repoussés et bloqués à l’extérieur. 79 personnes ont été interpellées. Des hélicoptères de la gendarmerie nationale ont été déployés, alors que tous les axes autour de Rungis sont bloqués.

Des personnes « à pied sont entrées brièvement sur une zone de stockage » et y ont « commis des dégradations ». Elles ont été « sorties des lieux par les forces de l’ordre », ajoute une source policière, précisant que plus personne ne se trouvait désormais à l’intérieur du site.

La Confédération paysanne en action

Hier, la Confédération paysanne (CP) avait appelé ses adhérents à bloquer les « centrales d’achats », les « marchés de gros » et les « industries agroalimentaires », « lieux où s’exercent cette pression sur nos prix ». 2e syndicat agricole (20,04 % des suffrages au niveau national) et le plus radical (membre fondateur de la coordination paysanne européenne, de Via Campesina et d’Attac), elle a mené plusieurs actions sur le territoire, comme dans des supermarchés à Amiens ou dans les Deux-Sèvres ou en une « opération péage gratuit » dans le Lot-et-Garonne.

Sept blocages autour de la capitale sont encore actifs en Ile-de-France, d’après Laurent Nunez.

Les manifestants tentaient de s’introduire dans un entrepôt de Primever

Selon une source policière, les 79 personnes ont été interpellées au MIN de Rungis pour participation en vue de commettre des dégradations, des dégradations en réunions. « Certains portaient des cagoules », ajoute cette source. Ils ont tenté d’entrer dans l’un des entrepôts appartenant à la société Primever (groupe Satar, à Agen), qui distribue des fruits et légumes pour les grandes et moyennes surfaces. Il est également l’un des chargeurs du train des primeurs Perpignan-Rungis. Le directeur du marché de Rungis devrait déposer plainte.

Au marché de Rungis, « pas de pénurie » mais « un peu de désorganisation »

Les grossistes du marché d’intérêt national de Rungis (MIN) soutiennent les revendications des agriculteurs, même si le blocage des routes franciliennes perturbe l’arrivée de leurs marchandises. Certains produits commencent à manquer, mais « rien de catastrophique » à ce stade.

Les céréaliers français veulent voir réinstaurer des droits de douane pour l’Ukraine

Les céréaliers français veulent voir réinstaurer des droits de douanes au-delà d’un quota d’importations d’Ukraine, se disant mercredi « extrêmement déçus » de voir les céréales exclues des produits « sensibles » pour lesquels Bruxelles prévoit de limiter la hausse des importations.

« Le problème est crucial pour les céréales. Entre 2021 et 2023, les importations de blé ukrainien dans l’Union européenne ont été multipliées par vingt. On est passé de 215 000 tonnes de blé en 2021 à 5 millions de tonnes en 2023 », a déclaré Eric Thirouin, le président de l’Association générale des producteurs de blé et autres céréales (AGPB).

Pour tenter de répondre à la colère des agriculteurs, Bruxelles a annoncé pour les produits « sensibles » – volaille, œufs et sucre -, un « frein d’urgence » pour limiter le volume des importations aux niveaux moyens observés en 2022 et 2023, niveaux au-delà desquels des droits de douane seraient réimposés.

La France veut lancer le chantier de « simplification » de la PAC

Le ministre français de l’Agriculture Marc Fesneau a appelé mercredi à Bruxelles à « simplifier » rapidement les procédures de la Politique agricole commune (PAC), dont le secteur critique la complexité, promettant des propositions avec d’autres Etats membres.

« On ne peut avoir une PAC qui soit à ce point complexe et incompréhensible, parfois tant pour nos administrations que nos agriculteurs. On a besoin de s’engager résolument dans la voie de la simplification », a-t-il lancé devant la presse.

Alors que les manifestations agricoles s’intensifient en France à l’unisson d’autres pays, il a rencontré à Bruxelles son homologue belge, des eurodéputés, et les commissaires européens au Marché intérieur et à l’Agriculture.

Pas « de prétexte à revenir en arrière sur la transition écologique », répète Béchu

Le ministre de la Transition écologique a réaffirmé mercredi qu’il ne pouvait pas y avoir « prétexte à revenir en arrière sur la transition écologique », à l’occasion de de ses vœux aux acteurs de l’écologie et des territoires.

« Il faut être très fermes sur nos ambitions et nos convictions, mais être très souples et très pragmatiques sur la façon de les atteindre. C’est une ligne de crête que je tiens depuis mon arrivée et que je tiendrai toujours », a expliqué Christophe Béchu, dans une allusion aux concessions environnementales faites au monde agricole, en crise.

« Les agriculteurs ne sont pas les ennemis de l’écologie, ils en sont des artisans », a-t-il estimé tout en reconnaissant qu’ils « se trouvent parfois confrontés à un mur de complexité ».

Pendant que Macron était l’hôte officiel au dîner de gala en queue de pie au palais royal de Suède, la Commission européenne a « répondu aux demandes de la France » concernant l’assouplissement des obligations de jachères et la limitation des importations agricoles ukrainiennes, deux points de crispation des agriculteurs français, a rappelé mercredi l’Elysée.

Bruxelles a proposé mercredi d’accorder une dérogation partielle aux obligations de jachères dans l’UE et de limiter toute hausse incontrôlable des importations agricoles ukrainiennes, offrant des gages aux agriculteurs qui manifestent à travers l’Europe.

« Les deux sujets importants sur lesquels l’Europe est le bon niveau pour agir ont été réglés rapidement en réponse à nos demandes », a souligné l’Elysée, à la veille d’une rencontre entre la présidente de l’exécutif européen, Ursula von der Leyen, et Emmanuel Macron.

Des députés LFI au commissariat pour soutenir les agriculteurs

Clémence Guetté, Louis Boyard, Antoine Léaument et Jérôme Legavre se rendent au commissariat de Créteil afin de soutenir les agriculteurs interpellés, selon BFMTV.

Selon José Pérez, coprésident de la Coordination rurale 47, Karine Duc figure parmi les personnes interpellées à Rungis. « Ma coprésidente a été placée en garde à vue, le président de la Chambre d’agriculture (du Lot-et-Garonne) et des collègues agriculteurs qui défendent leur cause », a-t-il avancé.

Sept blocages sont encore actifs en Ile-de-France, d’après Laurent Nunez.

Trois actions pour un total de 345 tracteurs en Seine-et-Marne. A Réau, sur l’A5 à hauteur de l’aire du Plessis-Picard-Ourdy, la circulation est coupée. A Jossigny, sur l’A4, au péage de Jossigny, ce sont en tout 173 tracteurs, 120 voitures, 4 poids-lourds et près de 300 personnes au plus fort qui ont pris part au blocage. A Guignes, un point de blocage a été initié par une quinzaine d’agriculteurs de la Coordination Rurale de la Haute-Saône et de l’Aube. Il est localisé à l’intersection D319 / N36 « pour plus de visibilité ».

Au cours de la nuit, des tensions ont grimpé entre des paysans de l’Aisne, qui souhaitaient des actions plus radicales et la FDSEA 77, qui n’a pas souhaité qu’ils se maintiennent sur site. Ils ont donc décidé de repartir dans l’Aisne ce matin.

En Essonne (91), deux points de blocage actuellement et 320 tracteurs agglomérés. A Janvry, l’A10 est bloqué à hauteur de l’aire de repos de Limours-Janvry. Ce barrage était précédemment installé à Longvilliers (78). À 10 heures, le Président de la chambre d’agriculture 47, Serge Bousquet Cassagne et des membres de la Coordination rurale ont tenté de rallier à leur mouvement les manifestants de ce point de blocage, en vain. A 11h00, il concentrait 100 agriculteurs, 120 tracteurs et 30 véhicules légers. Sur l’A6, le camps de base d’une centaine de tracteurs, initialement installé à Villabé, s’est déplacé à hauteur de la sortie 5 à Chilly-Mazarin.

Dans le Val-d’Oise, deux blocages rassemblent au total 250 agriculteurs et 182 tracteurs. Installés sur les voies de circulation à Argenteuil, les agriculteurs bloquent la circulation nuit et jour sur l’A15, uniquement dans le sens province-Paris au niveau de la sortie 2. A Chennevières-lès-Louvre, le blocus de l’A1 concerne les deux sens de circulation.

Dans les Yvelines, un point de blocage réunit 90 tracteurs. Le péage de Buchelay, sur l’A13, est débloqué depuis mardi. Le convoi s’est rapproché de Paris. Il a été arrêté par les forces de l’ordre à hauteur de la sortie n°9 Les Mureaux, où la circulation vers Paris est bloquée. A 11 heures 30, le barrage rassemblait 100 personnes, 90 tracteurs, 8 remorques et un engin de levage.

Selon une source policière, 20 compagnies de CRS seront déployées demain jeudi à Paris, soit le double du dispositif actuel.

La Confédération paysanne appelle à poursuivre la mobilisation avec la FNSEA

BFMTV fustige les bloqueurs de la FNSEA et des JA, mais fait abstraction de la Conf’

La Confédération paysanne et la FNSEA s’accordent pour dire ce vendredi soir que les annonces de Gabriel Attal sont « insuffisantes » pour calmer les attentes des agriculteurs et jugent nécessaire la poursuite du mouvement. Le barrage sur l’A64, initié au début du mouvement, a pourtant été levé samedi midi, après l’hommage rendu à l’agricultrice et sa fille tuées sur un barrage, percutées par un automobiliste arménien sans assurance et sous OQTF.

Les mesures d’aides et de simplification annoncées par le premier ministre, Gabriel Attal, ce vendredi soir, n’ont pas convaincu. La FNSEA, premier syndicat des agriculteurs, a appelé à poursuivre la mobilisation dans la soirée. Ces annonces sont « très largement insuffisantes », a affirmé de son côté la porte-parole de la Confédération paysanne, Laurence Marandola, sur RTL. Elle appelle aussi à « rester mobilisé ».

    « Ce qui a été dit ce soir ne calme pas la colère, il faut aller plus loin », a expliqué Arnaud Rousseau, le président de la FNSEA, sur T1. « Les annonces du Premier ministre ne répondent pas à la totalité des questions que nous nous posons », selon lui. « La déclaration du Premier ministre, sur certains aspects, peut aller dans le bon sens, mais elle trop juste. Beaucoup de choses n’ont pas été abordées dans le discours du Premier ministre ».

    De nouvelles actions

    Il annonce des « roulements » dès ce vendredi soir sur les blocages, « appelons encore une fois à ne pas utiliser la violence, à ne pas déraper ». La FNSEA propose au premier ministre « de venir à sa rencontre dès demain matin », samedi, ajoute le syndicaliste.

    « On continuera à rester mobilisé », avait plus tôt annoncé la porte-parole de la Confédération paysanne, Laurence Marandola. « Ce n’est pas nécessairement des barrages, il y aura différentes formes de mobilisations, sur la route, sur des ronds-points, devant des grandes surfaces, des façons inventives de dire au gouvernement que c’est très largement insuffisant », a-t-elle annoncé.

    « C’était déjà dans les tuyaux »

    Si le premier ministre a multiplié les mesures pour tenter d’endiguer la crise engagée depuis une semaine, « on n’a pas entendu d’annonce permettant d’assurer qu’à très court terme aucun paysan ne devra vendre ses produits en dessous du coût de revient de ses produits (…) c’est pour ça que ce n’est pas suffisant », a justifié la porte-parole du 3e syndicat représentatif, classé à l’extrême gauche.

    Gabriel Attal a annoncé plusieurs mesures de simplification administrative, la suppression de la hausse de la taxe sur le gazole non routier agricole, des sanctions pour les entreprises qui ne respectent pas la loi Egalim visant à protéger le revenu des agriculteurs – avec des contraintes pesantes – ou encore plusieurs aides d’urgence pour la filière bio ou les éleveurs dont le troupeau est touché par la maladie hémorragique épizootique (MHE). « C’est important », mais « c’était déjà dans les tuyaux« , a estimé Laurence Marandola.

    « On a entendu un récit mais qui, pour nous, n’augure pas de la transformation profonde dont a besoin l’agriculture, qui ne répond pas aux raisons profondes des difficultés des paysans et qui ne nous offre pas un avenir durable pour l’agriculture française », selon elle.

    Le barrage sur l’A64 levé

    Après l’échange entre Gabriel Attal et les agriculteurs sur l’autoroute A64 ce vendredi soir, où s’est rendu le Premier ministre, l’agriculteur Jérôme Bayle, figure du mouvement, a pour sa part annoncé la levée du barrage d’ici samedi midi.

    Après avoir pris la parole dans une exploitation de Montastruc-du-Salies, le Premier ministre a de nouveau pris la parole au niveau du barrage de l’A64 à Carbonne pour s’adresser aux agriculteurs qui bloquent cette route. Gabriel Attal a rappelé son soutien aux agriculteurs avant de redonner le micro à Jérôme Bayle qui s’est adressé au préfet de Haute-Garonne pour annoncer la levée du barrage.

    « Si on s’est battus, c’est pour arrêter tout ça (…) ce soir je vous annonce que demain midi l’autoroute pourra circuler », a-t-il lancé sous les applaudissements des agriculteurs. « On va continuer à discuter et à travailler », a assuré de son côté le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau.

    Militants de la Confédération Paysanne « à poil » dans un supermarché

    « L’immense majorité des normes est au service de l’agroindustrie et du libéralisme »

    Une trentaine de manifestants en sous-vêtements
    Une trentaine de manifestants en sous-vêtements DDM

    « Ils nous plument, on est à poil ! » La Confédération Paysanne – membre fondateur de la Coordination paysanne européenne, de Via Campesina et d’Attac – a organisé ce samedi matin une action culottée dans les rayons du supermarché Carrefour Market à Figeac (PS) dans le Lot.

    Ils sont venus nus et culottés pour dénoncer les marges abusives de la grande distribution aux dépens des producteurs et des consommateurs. A 11 h ce samedi matin, une trentaine de paysans et paysannes de la Confédération paysanne du Lot sont entrés dans le supermarché, où ils ont été accueillis sans entrave par les responsables du magasin. Une vingtaine de membres ont alors tombé pulls, chemises et pantalons, se retrouvant en sous-vêtements dans le magasin pour une action de sensibilisation réussie : « Ils nous plument, on se retrouve à poil ! », c’est le cri d’alarme lancé par ces paysans et ces paysannes, qui réclament un revenu digne pour tous les agriculteurs.

    Des marges titanesques

    Déjà en juin 2021 dans les Landes, la réforme de la PAC 2023-2027 inquiétait les agriculteurs bio de la Fédération nationale d’agriculture biologique
    (lien Ici)

    La co-porte parole du mouvement a ainsi lu le communiqué de la Conf’, réagissant aux annonces de la veille du premier ministre. « Non, depuis 100 ans, les Chambres d’agriculture n’ont pas créé plus de revenus et n’ont pas contribué à l’avenir de l’agriculture française, car si tel était le cas, les paysans français ne seraient peut-être pas aussi dépendants de la PAC [politique agricole commune européenne] et nous n’aurions pas perdu 100.000 exploitations en dix ans ! Depuis 20 ans, la grande distribution a augmenté ses marges de 188 %, l’agro-industrie de 64 %… et les agriculteurs de 0 % ! », rappelant au passage qu’un agriculteur français sur cinq vit en dessous du seuil de pauvreté, et que le salaire moyen d’un éleveur n’est que de 680 € par mois.

    « Le libre-échange affame. L’agriculture paysanne nourrit » pouvait-on lire sur leurs affiches. Les militants de la Conf’ qui soutiennent « tous les agriculteurs, mais pas tous les systèmes », réclament de la PAC une aide à l’actif, pour favoriser l’installation de nouveaux agriculteurs. Ils appellent aussi à l’instauration d’une Sécurité Sociale de l’Alimentation, pour que chacun puisse se nourrir dignement en France.

    Leur action a aussi passé au crible le prix du GNR, les accords de libres-échanges type Mercosur, la complexité et la disproportion des normes administratives et sanitaires, les importations déloyales, les mesures agro-environnementales et climatiques (MAEC), les éco-régimes, les aides à la Bio et la problématique des retenues d’eau, appelant les consommateurs à être responsables de leurs achats « même si nous savons toutes et tous : c’est compliqué pour beaucoup de monde ».

    Golf dégradé par des écologistes illuminés du « Convoi de l’eau »

    Où on retrouve Les Soulèvements de la terre et les anars, protégés du Conseil d’Etat

    Green scarifié du sigle des Soulèvements de la terre

    Des dégradations ont été commises au golf du Haut-Poitou à Beaumont-Saint-Cyr (Vienne) « en marge » (?) du « Convoi de l’eau », cortège à vélo d’opposants aux « réserves d’eau » agricole : une aberration en plein coeur d’un été caniculaire. Cette tournure passive de France bleu tente d’exonérer les vandales verts, responsables des dégâts. Le directeur annonce qu’il va porter plainte ce lundi matin.

    On peut aussi distinguer un logo des Soulèvements de la Terre, collectif qui co-organise le cortège et dont la dissolution prononcée par le gouvernement a été suspendue en justice par le Conseil d’Etat ( lien PaSiDupes ) : un permis de saccager…

    Photo prise en sorte de protéger l’anonymat de participants à « l’état d’esprit (pourtant) festif et familial »
    (© Radio France-Noémie Guillotin)

    « Des participants au convoi de l’eau viennent de dégrader un green du golf de Beaumont-Saint-Cyr », près de Poitiers, a fait savoir, sans les faux-semblants de la presse, ce dimanche après-midi le préfet de la Vienne, sur le réseau social X (ex-Twitter). Sur les photos qui accompagnent sa publication, on peut voir des mottes d’herbe arrachées et une canalisation cassée. Le green a aussi été tagué de l’inscription « 100 jours pour vous sécher » et d’un symbole anarchiste. 

    Avec ce « Convoi de l’eau », les opposants aux retenues d’eau agricoles veulent obtenir un moratoire immédiat sur les projets et chantiers de bassines. Ils plaident pour « de véritables [?] plans de préservation et de partage de l’eau sur les territoires dégradés par le modèle agro-industriel et le dérèglement climatique »« Nous partons des terres menacées par les bassines afin d’aller demander des comptes et poser des actes «  affirment les organisateurs. Ils souhaitent « demander des comptes à l’Agence de l’eau Loire-Bretagne » (établissementpublic de l’Etat). Ils accusent en effet celle-ci de « financer les bassines avec de l’argent public ». C’est donc bien l’Etat qui est visé.

    Fanion marqué du sigle des Soulèvements de la terre

    De son côté, Adeline, porte-parole du collectif Bassine Non Merci, qui se dit « citoyen, non partisan et pacifiste », a justifié l’illégalité des actes des activistes . »Ce n’était pas organisé par le convoi de l’eau. Il y a plus de 700 cyclistes. Les organisateurs ne peuvent pas être responsables des actions de tout le monde. Mais on comprend la colère de certains de ne pas pouvoir se baigner dans un lac à cause des cyanobactéries causées par le réchauffement climatique et les engrais, alors qu’à côté, la pelouse du golf est arrosée tous les jours malgré la sécheresse« .

    Ce « Convoi de l’eau » est organisé par les mêmes groupes, associations et syndicats qui ont mené les actions organisées contre les différents chantiers de bassines agricoles dans les Deux-Sèvres, dont celui de Sainte-Soline. Il s’agit notamment de la Confédération paysanne et du collectif « Bassines non merci ». Après avoir pris un recul sur l’événement, Les Soulèvements de la Terre, ce mouvement écologiste violent que le ministre de l’Intérieur a voulu dissoudre après la manifestation de Sainte-Soline , a rallié l’organisation du convoi quand le Conseil d’Etat a suspendu sa dissolution, sur la base du droit et non du bien-fondé des actions violentes. Les anti-bassines insistent donc sur « l’état d’esprit festif et familial » de ce convoi… Classique, mais raté ! Un camouflet pour le Conseil d’Etat qui n’a d’ailleurs de comptes à rendre à personne…

    Une action faussement conviviale qui vire logiquement au saccage

    Julien Le Guet, porte-parole du collectif Bassines Non Merci, accueilli sous les applaudissements lors de l’arrivée du convoi à Jazeneuil 

    Le « Convoi de l’eau », cortège à vélo d’opposants aux « mega-bassines », ces réserves controversées d’irrigation agricole contestées par les écologistes résignés à la décadence, est parti des Deux-Sèvres vendredi pour rejoindre Paris. Ce dimanche 20 août 2023, les militants faisaient la route entre Migné-Auxances et Coussay-les-Bois dans la Vienne. Ils s’étaient arrêtés pour pique-niquer au bord du lac de Beaumont-Saint-Cyr, interdit à la baignade cet été en raison d’une trop forte concentration de cyanobactéries. Mais on en trouve de ces cyanobactéries aussi bien, il faut le dire, sur les pierres, exposées au ruissellement des eaux de pluie, du cloître de l’abbaye du Thoronet dans le Var.

    Le Convoi de l’eau s’est arrêté aux abords du plan d’eau incriminé qui se trouve juste à côté du golf, comme il est passé par la ferme contestée de Coussay-les-Bois aux 1.200 taurillons dans la Vienne. Nicolas Fortin, secrétaire national de la Confédération paysanne (moins de 20% aux élections professionnelles) et éleveur dans la Vienne, comme l’ensemble des organisateurs du convoi de l’eau, assimile la ferme des 1.200 taurillons de Coussay-les-Bois au modèle agricole des grandes cultures ou des méga-bassines. Les minorités dictent leur loi.

    Dominique Brunet (L’Anguillée, 86450 Pleumartin : ferme en agrobiologie.
    vente d’agneaux ou de demi-agneaux en colis, sur commande), opposant à la ferme des 1.200 taurillons, qui a accueilli le Convoi de l’eau 

    « Les dégradations ont eu lieu à 13h30 au moment où le cortège, composé de 500 personnes, s’apprêtait à repartir de sa pause déjeuner », explique la préfecture dans un communiqué. Selon le directeur du golf, Christophe Jaulin,« une vingtaine d’individus encagoulés » (une quarantaine d’après la préfecture) a découpé le grillage pour s’introduire par effraction sur le parcours, à la fin d’un pique-nique organisé par le convoi précisément sur une base de loisirs attenante. Il va porter plainte dès demain ce lundi matin. Les suspects ont été repérés grâce à la présence de gendarmes et de drones sur place, mais personne n’a été interpellé pour le moment !

    Plusieurs golfs, sport décrié pour son impact environnemental, avaient déjà été dégradés en France lors de la sécheresse de l’été 2022. Et on recommence en 2024 ?

    « Convoi de l’eau » : le Conseil d’Etat a-t-il conforté la désobéissance civile?

    Le Conseil d’Etat est-il infiltré ?

    Un cortège de militants à vélo ou en tracteurs s’élance, ce vendredi 18 août de Lezay (Deux-Sèvres), pour dénoncer les projets de méga-bassines. C’est la première manifestation d’ampleur depuis les évènements du 25 mars, qui ont poussé Gérald Darmanin à demander la dissolution du collectif Les Soulèvements de la Terre. Un acte qui, paradoxalement, a fait tourner le vent en faveur des partisans de la désobéissance civile.

    Pendant huit jours, entre 300 et des milliers de personnes sont attendues sur les différentes étapes du parcours du convoi de l’eau jusqu’à l’arrivée le 25 août à Orléans. Ensuite, direction Paris pour « un final surprise » entre le 26 et le 27 août. L’objectif est d’obtenir un « moratoire sur les méga-bassines dans l’ensemble du pays » et la mise en place de projets « qui assurent le partage de l’eau et une agriculture qui protège les sols, les nappes et les cours d’eau ».

    Ils sont nombreux derrière cette initiative : les comités locaux du collectif Bassine Non Merci, la Confédération Paysanne, mais aussi… Les Soulèvements de la Terre, partie prenante au départ, avant une mise en retrait forcée.

    « Face à la tentative de dissolution, le maintien de la manifestation a d’autant plus de sens »

    L’idée d’un « convoi de l’eau » a émergé immédiatement après la manifestation – interdite – de Sainte-Soline qui s’est achevé par de violents affrontements. « Dès le lendemain, il y a eu des échanges sur la nécessité de réinventer notre façon d’agir », explique Benoît Biteau, eurodéputé EELV et militant historique contre ces projets de retenues d’eau.

    Mais les stigmates de Sainte-Soline perdurent : deux manifestants sont grièvement blessés et des polémiques éclatent sur la doctrine du maintien de l’ordre et l’intervention des secours. Le 28 mars, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin dit sa volonté de dissoudre Les Soulèvements de la Terre qu’il estime être « à l’origine » des violences.

    L’annonce de Beauvau ne dissuade pas les militants d’organiser le convoi de l’eau : début juin, la campagne de communication est lancée, en même temps que l’ouverture des inscriptions.

    La dissolution effective des Soulèvements de la Terre est finalement prononcée trois mois plus tard, le 21 juin. Le 16 juillet, les Soulèvements de la Terre annoncent leur mise en retrait des organisateurs, « le temps de recours à la procédure de dissolution » qu’ils ont engagée devant le Conseil d’Etat. Mais la mobilisation ne s’essouffle pas, bien au contraire. Le 21 juillet, dans le canal Telegram dédié, les organisateurs martèlent que « face à la tentative de dissolution, le maintien de la manifestation a d’autant plus de sens. »

    « Ça nous donne de l’espoir »

    Début août, les inscriptions au convoi affichent complet et les organisateurs crient « victoire ». Une plus grande les attend le 11 août : le Conseil d’Etat suspend la procédure de dissolution, estimant que « les actions promues par les Soulèvements de la Terre ayant conduit à des atteintes à des biens, qui se sont inscrites dans les prises de position de ce collectif en faveur d’initiatives de désobéissance civile, dont il revendique le caractère symbolique, ont été… en nombre limité » et donc insuffisantes pour caractériser le trouble à l’ordre public évoqué par Gérald Darmanin.

    La dissolution effective des Soulèvements de la Terre est finalement prononcée trois mois plus tard, le 21 juin. Le 16 juillet, les Soulèvements de la Terre annoncent leur mise en retrait des organisateurs, « le temps de recours à la procédure de dissolution » qu’ils ont engagée devant le Conseil d’Etat. Mais la mobilisation ne s’essouffle pas, bien au contraire. Le 21 juillet, dans le canal Telegram dédié, les organisateurs assènent que, « face à la tentative de dissolution, le maintien de la manifestation a d’autant plus de sens. »

    Les mouvements de défense de l’environnement exultent. « La décision du Conseil d’Etat est une vraie grande victoire pour la désobéissance civile non violente, parce qu’il la reconnaît plus ou moins comme une forme d’action politique légitime. C’est quelque chose d’assez nouveau », salue Nicolas Turcev, représentant de Dernière Rénovation. Même si une deuxième décision est attendue à l’automne, il assure qu’« évidemment », les militants feront valoir ce premier avis devant la justice. « Ça nous donne de l’espoir pour obtenir d’autres victoires plus grandes », assure-t-il.

    Au-delà des militants, les élus de gauche, vent debout contre la dissolution, font la même lecture. Une source écologiste assure que le parti « soutient » le convoi de l’eau, rappelant – dans un lien direct entre la décision du Conseil d’Etat et le mode d’action des activistes — qu’« en plus, les Soulèvements de la Terre sont légaux ».

    « Si le ministre de l’Intérieur continue de vouloir insister sur cette voie-là, ils vont vraiment perdre en crédibilité » (Benoît Biteau, eurodéputé EELV)

    Les soutiens du convoi de l’eau sont d’autant plus tranquilles que, contrairement à Sainte-Soline, le mouvement a été déclaré et autorisé presque partout, à l’exception de Sainte-Soline et Rom, localité voisine jugée trop proches de la zone des réserves d’eau. Les préfectures des Deux-Sèvres et de la Vienne vont recourir à des drones et des aéronefs pour la « sécurisation » du convoi. Mais selon une source sécuritaire, l’événement s’apparente à « un rendez-vous familial (…) plutôt qu’une véritable démonstration de force même si les organisateurs annoncent eux-mêmes quelques surprises ».

    Diffuseur de messages contre le port du masque pendant la pandémie de Covid-19 et dénonçant la nature vaccinale des injections contre le virus, Benoît Biteau, conseiller du candidat Yannick Jzdot à la présidentielle, sera au départ du convoi, tout comme les élus locaux et départementaux. Interrogé sur le dispositif policier, il dit « espérer » qu’il ne sera pas démesuré. « Monsieur Darmanin a intérêt à faire profil bas maintenant. Tout ce qu’il a raconté sur les Soulèvement de la Terre se révèle parfaitement faux » . Et l’eurodéputé d’ajouter : « s’il continue de vouloir insister sur cette voie-là, ils vont vraiment perdre en crédibilité. Après, ça nous permettra de gagner encore plus confortablement le recours sur le fond. » 

    7.500 jeunes pommiers saccagés dans le Tarn: écoterrorisme impuni

    Des militants écologistes soupçonnés du vandalisme de trois hectares

    Dans la nuit du jeudi 13 au vendredi 14 juillet, des milliers de pommiers ont été détruits dans un verger du domaine de Fontorbe à Lavaur (Tarn). Le commando a arraché plus de 15.000 greffons. Le préjudice se chiffre en milliers d’euros.

    Les dégradations sontà déplorer sur trois hectares, selon la préfecture, tandis que le Parquet précise qu’un comptage du nombre d’arbres concernés est en cours. Le responsable du verger évoque « des pertes irréparables entraînant un préjudice moral et financier majeur ».

    Qui est l’agriculteur visé ?

    Lucas Crosnier est le directeur de l’exploitation fruitière du Domaine de Fontorbe à Lavaur. Des organisations écologistes locales lui mènent la vie dure depuis environ deux ans : en avril 2021, il avait allumé des feux de braseros pour protéger ses arbres du gel et une vingtaine de riverains s’était déclarée intoxiquée par les fumées, entraînant une mobilisation et une plainte du maire Les Républicains, Bernard Carayon.

    De son côté, en mai 2022, Lucas Crosnier avait porté plainte contre la réalisatrice du documentaire « On nous enfume » produit par Vaurais Nature Environnement , ReAct Transnational, la Confédération Paysanne du Tarn et d’Occitanie, l’Union pour la Protection de la Nature et de l’Environnement du Tarn, et FNE Midi-Pyrénées tourné de l’été 2021 à janvier 2022. Une plainte déboutée par la Justice au printemps dernier.

    Qui sont les suspects ?

    Samedi 1er juillet, un rassemblement avait à nouveau eu lieu à Lavaur à l’appel du collectif de riverains Vaurais Nature Environnement (VNE) pour dénoncer le déclassement de certaines parcelles bio du verger, estimant que le fruiticulteur revenait ainsi « au tout chimique ». Le maire Bernard Carayon soutient que cette manifestation a « un lien direct » avec l’arrachage des greffons de pommiers. « On sait que ça vient d’une partie des manifestants », a-t-il assuré, regrettant « une obsession des militants écolos radicaux depuis un an contre ces vergers ». Une accusation reprise notamment par le collectif Sauvons les fruits et légumes de France, qui rassemble des maraîchers et arboriculteurs. « Il est temps de faire payer à ces activistes écologistes chaque euro du préjudice subi », a indiqué le collectif sur Twitter. 

    Comment se défend le collectif écologiste ?

    « Ce n’est pas une action qui a été portée par l’association, ce n’est pas notre mode opératoire », s’est défendu Olivier Chollet, l’un des représentants de VNE, Vaurais Nature Environnement, solidaire de la Conféderation paysanne, connue pour ses actions « coups de poing ».

    « On déplore cette action et elle nous cause du tort, nous appelons à l’apaisement », a-t-il osé assuré. 

    De son côté, la préfecture « condamne fermement cet acte » mais n’établit pas de lien avec la manifestation deux semaines auparavant.

    La marche est déclarée « citoyenne » et le tour est joué ?

    pas plus que le Parquet de Castres, qui estime que les éléments « ne permettent pas de déterminer » si des militants écologistes en sont les auteurs. Le procureur de Castres a ouvert une enquête pour « dégradations en réunion« , estimant que l’ampleur des dégâts était telle qu’ils n’ont pas pu être commis par un seul individu.

    Les écologistes préfèrent que des fruits étrangers soient importés d’Espagne ou de Pologne et produire du CO2 sur les routes d’Europe. La propagande verte pour les « circuits courts » tient-elle la route ?

    La vérité est plus marxiste qu’écolo. Ce groupements d’associations subventionnées condamne l’usage de pesticides mais des vignobles du Bordelais sont actuellement décîmés par le mildiou (contredisant la peur de nappes phréatiques basses, voire asséchée, puisque la pluviométrie haute détruit les vignobles…) et combat les vergers industriels l’accaparement des terres par Vergers du Sud, implanté dans le sud-est (13/04/05/30) et le sud-ouest (81/82) .

    Reporterre se plaint que Wauquiez « entrave » l’installation paysanne

    Le président veut débarrasser sa région de la chienlit

    Le site écolo d’Hervé Kempf, ex-journaliste au journal Le Monde, diffuseur de fausses nouvelles (étudiant blessé à Tolbiac ou article dénoncé pour dérive sectaire), accuse la Région Auvergne-Rhône-Alpes de couper les vivres à ceux qui l’entrave dans l’application du programme pour lequel il a été élu en 2016 (avec 40,62% des syffrages) et réélu en 2021 (55,20%…). Il cesse de financer le principal réseau d’extrêle gauche d’aide à l’installation paysanne sur son territoire. Cette structure accompagnait 800 porteurs de projet agricole chaque année depuis bientôt dix ans.

    Cette année, le réseau d’aide à l’installation agricole Ardear (Association régionale pour le développement de l’emploi agricole et rural) ne bénéficiera plus du soutien financier de la Région de Laurent Wauquiez. Ce réseau partisan, proche de la Confédération paysanne, comme l’est Reporterre, accompagne 800 porteurs de projets agricoles chaque année en Auvergne-Rhône-Alpes. La structure emploie vingt-cinq activistes salariés. Sans subventions, ces emplois sont menacés.

    L’Ardear travaille en complémentarité avec les chambres d’agriculture.

    En vérité, l’Ardear a importé le conflit des bassines à la Chambre d’Agriculture de Charente-Maritime, basée à Saintes. Et les Jeunes Agriculteurs ont déménagé dans la nuit et mis symboliquement en vente le bureau de la Confédération Paysanne… Les JA 17 reprochent à la Confédération Paysanne d’être contre ce projet, qui doit permettre de stocker l’eau en prévision de risques de pénurie. Ils parlent de « l’ex-syndicat agricole, devenu éco-terroriste ».

    Le réseau soutient les candidats bien-pensants à l’installation dans l’élaboration de leur projet agricole à travers des rencontres entre agriculteurs, des ateliers et des formations. « On accompagne les personnes qui n’ont pas encore de projet bien ficelé, détaille Léa Perrotin, maraîchère en Isère et l’une des porte-parole de l’Ardear. Si on ne reçoit plus de subventions, alors on ne pourra plus faire notre travail » de réseautage des régions. Le réseau accompagne majoritairement des personnes non issues du milieu agricole: les autres savent à quels totalitaires ils ont affaire. Ce type de profil radical représente plus de la moitié des candidats à l’installation en Auvergne-Rhône-Alpes. « Nous sommes dans une période où il y a urgence à installer un maximum d’agriculteurs [ni éleveurs bovins ni eleveurs porcins, mais des maraîchers], et on nous coupe les vivres alors que c’est notre travail », se victimise la paysanne-porte-parole.

    Kilian Riboulet, maraîcher bio (courges, framboisiers, fraisiers: cultures de mars à septembre) installé sur 6.000m² à Montchaboud près de Grenoble, a été accompagné, c’est-a-dire financé à hauteur de 13.780 € par l’Ardear en 2021. Cet ancien agent immobilier souhaitait se reconvertir dans l’agriculture paysanne, sans savoir par où commencer. « Je suis passé d’un projet flou à quelque chose de concret avec l’Ardear, se rappelle l’Isérois. C’est ce qui m’a vraiment mis le pied à l’étrier. » Au fil des rencontres organisées par la structure, l’agriculteur s’est créé un réseau et est passé de l’idée au projet. « Si on perd cet accompagnement, je pense que plein de personnes n’oseront pas se lancer », estime-t-il. Or, il fait maintenant appel aux dons pour son réseau d’irrigation, une haie brise vent et une cabane de vente directe.

    Une décision politique, “radicale mais pas surprenante”

    Les membres de l’Ardear dénoncent une décision politique de la part du président de la Région. Proche de la Confédération paysanne, le réseau se présente comme « engagé et militant pour l’agriculture paysanne ». Antoine Pariset, porte-parole de la Confédération paysanne du Rhône, qualifie la décision de la Région de « radicale » mais « pas surprenante » : « Laurent Wauquiez n’est pas prêt à entendre les idées que l’on porte à la Confédération paysanne comme à l’Ardear. » D’autres idées sont également audibles.

    Depuis son arrivée à la tête de la Région après son élection en 2015, accuse Reporterre, Laurent Wauquiez a coupé ou diminué les subventions de l’association de protection de la nature Frapna, devenue France nature, celle d’éducation à l’environnement Graine , privilégiant les démarches participatives et une gouvernance collégiale), ainsi que celles du réseau européen Natura 2000 qui voit dans l’homme un prédateur. Il a, à l’inverse, fortement augmenté les subventions aux chasseurs, qui maintiennent – mieux que les cultivateurs de framboisiers – les équilibres naturels.

    Face aux critiques, le président de la Région oppose qu’il a la plus grande DJA (dotation jeune agriculteur) de France. Cette aide financière, réservée aux personnes de moins de 40 ans ayant un diplôme reconnu dans l’agriculture, est accessible sous certains critères. « Mais ça ne répond pas à la question de l’installation, ce n’est pas un accompagnement », rétorque le porte-parole de la Confédération paysanne du Rhône. Les membres du réseau Ardear ont mobilisé députés et conseillers régionaux et déjà usé de nombreux recours… En vain. Wauquier est lié par des promesses validées par une large majorité et sa réélection

    En lien avec d’autres structures ayant subi des coupes de subventions de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, l’Ardear annonce, dans un communiqué du 29 juin 2023, préparer « la riposte pour la rentrée ».

    Une minorité agissante entend imposer ses vues à la majorité.

    La Confédération paysanne est fortement marquée à gauche et recourt aux méthodes violentes : démontage du McDonald’s de Millau ou fauchage de champs OGM par José Bové, condamné le 30 juin 2000 à trois mois de prison ferme. Mais membre fondateur d’ATTAC…

    Hervé Kempf se définit comme comme « objecteur de croissance »… lequel a annoncé en octobre 2019 qu’il n’ira plus sur la chaîne CNews, ce qui, pour un journaliste, est contraire au principe sacré du pluralisme dans la presse.

    Un livre de soutien aux Soulèvements de la Terre ne recueille que quelques signatures connues

    José Bové et sa Confédération paysanne ou Virginie Despentes et Alain Damasio servent-ils la cause du climat ?

    Suite aux violences autour des bassines de Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres, qui ont fait de nombreux blessés, le 25 mars 2023, le ministre de l’Intérieur a annonçé la dissolution du collectif d’éco-terroristes. Près de deux cents blessés (dont quarante graves) côté participants, et plus de quarante, côté gendarmes, sont à déplorer lors de la mobilisation à l’appel de la Confédération paysanne et de ‘Bassines non merci’. Le mardi 28 mars, Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, a décidé d’ajouter un autre mouvement, Les Soulèvements de la Terre, également responsable des affrontements contre ce projet de réservoir d’eau.

    Fondé en 2021 dans la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, Les Soulèvements de la terre est un collectif d’écologie politique et insurrectionnel s’appuyant sur des luttes locales, principalement autour des enjeux agricoles et fonciers, pour engager un mouvement de résistance d’ampleur nationale. Gérald Darmanin est déterminé à ne pas laisser se redéployer le mouvement zadiste à travers le pays. Alors qu’à ses débuts, Les Soulèvements de la Terre sont principalement composés de militants issus de « l’ultragauche », les services du Renseignement indiquent qu’ils sont rejoints par des activistes d’organisations écologistes comme Extinction Rebellion (XR), « désabusés par les manifestations et actions de désobéissance civile jugées stériles [et] enclins à basculer dans la radicalité », passant de la désobéissance civile à la « résistance civile ». Plusieurs associations, tel Youth for Climate, syndicats et collectifs écologistes, outre la Confédération paysanne, notamment l’Association pour la taxation des transactions financières et pour l’action citoyenne (ATTAC), Alternatiba, ou encore l’Union syndicale Solidaires, s’y agrègent. Le ministre a d’ailleurs commencé par faire interpeller une quinzaine de ses membres à leur domicile le lundi 5 juin.

    Entre janvier 2021 et mars 2023, une vingtaine d’actions sont organisées par le mouvement. En mars 2021, des manifestations sont organisées pour lutter contre la destruction de bocages par une carrière de sable à Saint-Colomban (Loire-Atlantique) et de jardins populaires à Besançon, contre la construction d’une route à Le Pertuis ou le projet de technopole du plateau de Saclay.

    Durant l’automne 2021 et l’hiver 2022, des protestations contre la bétonisation des terres agricoles d’IIe-de-France, des occupations dans les centrales à béton du port de Gennevilliers et la société Monsanto à Lyon ont lieu.

    Des actions sont ensuite menées contre une retenue d’eau à La Clusaz et l’artificialisation de terres agricoles à Pertuis dans le Vaucluse.

    Le 11 décembre 2022, une centaine d’activistes masqués et vêtus de combinaisons blanches pénètrent dans l’usine du cimentier Lafarge à Bouc-Bel-Air dans les Bouches-du-Rhône. L’action dure moins d’une heure, pour des dégâts estimés à 4 millions d’euros.

    A l’automne 2022, une première lutte contre la « méga-bassine » de Sainte-Soline, rassemble plusieurs milliers de personnes. A Sainte-Soline le 25 mars 2023, ils sont plusieurs dizaines de milliers de participants,

    Des mobilisations contre le projet d’autoroute A69 entre Toulouse et Castres ou encore le projet de contournement routier de Rouen sont prévues en 2023.

    En juin 2023, lors d’une marche itinérante en Loire-Atlantique à l’initiative de collectifs militants, tels que Les Soulèvements de la Terre, pour dénoncer l’utilisation intensive de sable dans les cultures ainsi que le maraîchage industriel, 3 600 mètres carrés de parcelles de terres expérimentales appartenant à la Fédération des maraîchers nantais sont vandalisées. Il s’agit de terrains où, depuis trois ans, des ingénieurs engagés sur les thématiques environnementales mènent des essais. Le préjudice est estimé à « plusieurs dizaines de milliers d’euros ». L’action suscite de nombreuses réactions politiques, la maire socialiste de Nantes, Johanna Rolland, dénonçant des manifestations qui « ne sont pas acceptables quelles que soient les causes défendues », la sénatrice LR de Loire-Atlantique Laurence Garnier condamnant des « extrémistes » qui « ne savent rien faire d’autre que saccager le travail de ceux qui nous nourrissent ». Le collectif rétorque qu’il s’agit de « muguet qui ne se mange pas et de la mâche exportée » et dénonce les « mensonges » de la fédération des maraîchers nantais. Les Soulèvements de la Terre dénoncent à travers cette action l’accaparement des terres par le maraîchage industriel ainsi que des ressources en eau, au détriment des petites installations paysannes. Plusieurs paysans bio participent à cette action.

    Une mobilisation internationale contre la ligne ferroviaire Lyon-Turin est organisée dans la vallée de la Maurienne le 17 juin 2023. Environ 4.000 personnes décroissantes manifestent pour l’arrêt des travaux de cette ligne au budget de 26 milliards qui, selon elles, risque de porter de graves atteintes à l’environnement alpin. Pour ces décérébrés, le transport ferroviaire serait plus polluant que la circulation de milliers de semi-remorques…

    Ainsi, 40 idéologues verts s’élèvent pour soutenir le climat et Les Soulèvements de la Terre dans un ouvrage collectif publié au Seuil.

    Depuis l’épisode de Sainte-Soline en mars dernier, les Soulèvements de la Terre provoquent une levée de boucliers des démocrates.

    Face aux accusations d’« éco-terrorisme » et à « l’escalade répressive du gouvernement », le mouvement riposte et tente de rallier l’opinion publique. Après une tribune signée par 40 « personnalités », dont 35 illustres inconnus, et organisations écrivent leur soutien aux Soulèvements de la Terre dans un ouvrage collectif. Parmi elles, on retrouve les écrivain·es [sic] Virginie Despentes, auteure du roman Baise-moi, et l’auteur de science-fiction Alain Damasio, l’anthropologue de l’Amazonie équatorienne, Philippe Descola, 74 ans, la militante Léna Lazare, 25 ans, cofondatrice à Paris du mouvement Désobéissance écolo, membre de Youth for Climate et de
    Les Soulèvements de la Terre (LST), le philosophe Baptiste Morizot, connu a Aix-en-Provence, le syndicaliste José Bové, démonteur de MacDo et faucheur de champs ONG, ou encore le mouvement des Scientifiques en rébellion, dans la désobéissance civile non-violente mais cautionnant des violents. Bref, un cercle d’archaïques ambigus.

    Sous la forme d’un abécédaire, ce livre « composé dans l’urgence » mêle appels à l’action, constats scientifiques, textes poétiques et réflexions d’intellectuel·les. Il donne à voir la vision portée par les Soulèvements de la Terre, et élargit les regards sur les manières d’agir et de résister face à l’urgence climatique et sociale. L’ensemble des droits d’auteurs de l’ouvrage reviendra au collectif qui a annoncé maintenir les rassemblements des prochaines semaines, pour protester contre les carrières de Lafarge à St-Colomban (44) et contre la LGV Lyon-Turin en Maurienne (73).

    « On a épuisé toutes les façons douces de faire les choses,  » estime Alain Damasio

    La dissolution du mouvement écologiste, voulue par Macron et que Darmanin devrait entériner ce mercredi, n’est pour lui « pas seulement une mauvaise idée, c’est une aberration totale, absolue »« Les Soulèvements de la Terre amènent sur le devant de la scène un enjeu majeur pour demain, qui est l’eau. L’eau, c’est le nouvel or, et ça doit rester un bien commun. Pour moi, les Soulèvements défendent cette idée de façon très simple, et on ne peut que soutenir ça. »

    L’ultra-gauche écologiste revendique une certaine radicalité. Cette radicalité, « non seulement je la comprends, mais je la défends et je la promeus », assume Alain Damasio. « On est à un moment où l’accélération du réchauffement climatique est massive, et il y a une vraie urgence à changer, à faire bifurquer ce monde. Donc il faut, si le gouvernement n’est plus capable (et il ne l’a jamais été en l’occurrence) d’entendre ces arguments écologiques, il faut passer à un niveau supérieur d’action. » « Gérald Darmanin est porteur de la violence, » accuse Damasio. Pour lui, il est incorrect de parler de « violence » de la part de l’association. « La violence, c’est Action Directe, les années 80 où on mettait des balles dans la tête des PDG des grands groupes… Là, on parle de gens qui découpent au cutter des bâches en plastique, de sciages de tuyaux : on est sur du démantèlement, pour redonner cette eau à tout le monde. »

    Gérald Darmanin, lui, parle d’un groupe violent. « Mais Gérald Darmanin, il faudrait déjà qu’il apprenne que la police n’est pas là pour envoyer 5.000 grenades de désencerclement en deux heures sur des manifestants constitués d’écolos, avec des familles et des poussettes. La violence, il peut bien en parler, puisqu’il est porteur de cette violence et qu’il l’active contre des militants qui sont pacifiques. »

    « Quand vous allez à Sainte-Soline, que vous voyez que pendant deux heures, il y a un nuage absolu de lacrymo, des grenades, des blessés, qu’on a frôlé un mort… On est sur une stratégie d’escalade de la violence de la part de la police qui fait qu’en face, chez des jeunes qui essaient déjà de faire entendre leur voix, ça crée une réaction de colère, qui est compréhensible », estime Alain Damasio, défenseur de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, co-signataire de l’ouvrage collectif Eloge des mauvaises herbes – Ce que nous devons à la ZAD et pro-palestinien co-auteur d’une pétition pour boycotter la saison culturelle croisée France-Israël, qui, selon l’objet de la pétition, sert de « vitrine » à l’Etat d’Israël.

    Sandrine Rousseau et Marine Tondelier insultées par des viticulteurs restés « construits »

    Les insultes aux éco-terroristes reflètent la colère des Français saturés d’écologie radicale, archaïque et rétrograde

    Adaptes du coup d’état permanent, ses écolos-intellos sont allées chercher les travailleurs de la terre sur leur lieu de travail, l’Aude, à 1.000 km de Lille et Hénin-Beaumont.

    « Va faire la soupe, salope. » L’accueil a été rude et inadmissible, hors contexte. Mais, les deux pestes vertes n’ont eu que ce que ces communicantes ont voulu : un coup médiatique sur le dos d’exploitants agricoles, des hommes et des femmes entiers aux forts tempéraments forgés par les rigueurs de la nature et non par une idéologie. Les deux féministes ne pouvaient attendre moins d’hommes blessés dans leur honneur de pourvoyeurs de notre pain quotidien. La France des campagnes a droit en effet au respect des citadins, des intellos improductifs: venues du nord industriel, que savent-elles, ces dames, du sud agricole ? « La valeur travail, pardon, mais c’est quand même une valeur de droite,” admet Rousseau.

    Le raid des deux éco-féministes est une provocation. Arrivées à Fontiers-Cabardès (Aude) pour protester contre un projet de golf et d’hôtel de luxe, ce qui concerne les locaux. Marine Tondelier et Sandrine Rousseau se sont comportées en totalitaires parachutées sur un territoire qui leur est étranger, au mépris du développement économique de la région. La secrétaire nationale d’Europe Ecologie-Les Verts et la députée écologiste de Paris ont été reçues comme des intruses par des viticulteurs, visiblement outragés par leur présence indésirable et leur comportement d’activistes, plutôt que de législateurs, rapporte Midi libre. L’échange tendu a été publié sur les réseaux sociaux, selon la presse peu soucieuse de vérité, mais en fait par les deux militantes elles-mêmes, en flagrant délit de mélange des genres.

    Expertes en agit-prop,
    les activistes de la NUPES ont fait filmer la scène

    Alors qu’elles se rendaient au domaine de Ventaillole de Marie-Claude et Robert Curbières (vignoble bio et… chambres d’hôtes), à Ventenac-Cabardès, pour y animer « un atelier des états généraux de l’écologie« , les deux élues ont été interceptées par les agriculteurs qui leur reprochent de faire de l’« agribashing » (la critique du mode de production agricole conventionnel). Robert Curbières est leader départemental de la Confédération paysanne, membre fondateur de la coordination paysanne européenne, de Via Campesina et d’Attac, laquelle est une organisation altermondialiste, dont sont membres-fondateurs des assocations radicales comme DAL (Droit au logement), AC !, FSU, SNES et SNESup, UNEF, SUD, le Syndicat de la Magistrature, le MRAP, mais aussi le Monde diplomatique, Politis, et Charlie hebdo, et des personnalités comme José Bové, Daniel Mermet, Bernard Langlois, Gisèle Halimi. La panthéonisation de celle-ci est une obsession de ce réseau d’extrême gauche.

    Les insultes sexistes, non, mais la guérilla verte, non plus

    Leurs tracteurs bloquant l’accès au domaine, un long échange s’est ensuivi, pendant près de quarante minutes. « Va te faire foutre salope. Grosse salope », peut-on notamment entendre au cours de cette confrontation, virile. Après tout, Rousseau n’a-t-elle pas assuré, parodiant Chirac, que rien ne peut l’ébranler dans son programme de clivage de notre société : ça lui touche un ovaire sans bouger l’autre.

    « Discuter OK (ce que nous avons fait d’ailleurs). Les insultes, les entraves et les intimidations par contre, non », a déploré Marine Tondelier sur les réseaux sociaux. « Ce qui nous a été reproché ? De faire de l’agribashing. La réalité ? Quand nous avons demandé quand et comment, personne n’a su nous donner d’exemple concret », poursuit-elle. Trop nombreux.

    Manifestation des écolos archaïques contre le projet d’autoroute A69 Castres-Toulouse

    A Vendine, le chantier de l’A69 est-il la prochaine ZAD de N-D-des-Landes  ?

    Un « écureuil » casse les noisettes des usagers du XXIe siècle

    Le week-end de mobilisation contre la future autoroute Toulouse-Castres – qui se veut, selon l’usage, pacifique – débute samedi en Haute-Garonne, mais il s’annonce pourtant « à hauts risques », selon les autorités qui ont l’expérience de ces manifestations « pacifiques » ou « bon enfant » et qui craignent donc un deuxième acte de résistance à l’ordre républicain après les affrontements de Sainte-Soline.

    Le projet de l’autoroute A69, qui doit relier Toulouse à Castres, est prétexte à un nouvel épisode de violences attendues de la gauche anarcho-révolutionnaire contre l’Etat, samedi 22 et dimanche 23 avril. Présenté comme pacifique par ses organisateurs et anticipé comme une ZAD en formation par les autorités, ce rassemblement place, sous le feux des projecteurs et de possibles tirs de mortier, la petite commune de Vendine, 290 habitants en Haute-Garonne, qui fait partie de l’aire d’influence de Toulouse. 

    Une autoroute inutile, selon les militants écologistes régressifs

    L’A69 peut sauver
    des vies d’écologistes rétrogrades…

    La préfecture défend le projet. A Vendine, cela fait maintenant un mois que des militants écologistes se sont perchés au faîte des platanes appelés à disparaître dans le cadre du projet autoroutier A69. Les platanes sont reconnus dangereux le long des nationales et le seraient d’autant plus pour des véhicules lancés à 130km/h.

    Depuis le début des travaux, ces grimpeurs tentent d’entraver les coupes en se perchant dans les arbres et en grimpant sur les machines de chantier. Sur le bord de la route, un campement s’est dressé en soutien à ceux que les militants surnomment désormais les « écureuils ».

    Pour faire place à l’A69, quatorze arbres, dont des platanes, sont promis à l’abattage. La construction de cette autoroute péagère à 2×2 voies, estimée à 600 millions d’euros, est accusée d’artificialiser un total de 400 hectares de terres, soit une zone de 62 km. Les militants demandent plutôt le réaménagement de la nationale 126, qu’ils citent comme une alternative préexistante et gratuite. Une alternative qui ne sauverait pas les platanes espèce sans grand intérêt, et qui épargnerait 200 ha, sans développer notablement les capacités de liaison routières du département.

    Le Tarn est un terrain de prédilection de la contestation écologiste. On se souvient en effet que l’activiste Rémi Fraisse, 21 ans, a trouve la mort lors d’une manifestation contre le projet de barrage de Sivens, dans ce département. Les autorités savent donc qu’un « jeune botaniste », de surcroît « pacifique », peut vriller.

    La préfecture du Tarn fait valoir ce que comprennent aisément les usagers locaux, le « gain de temps de 35 minutes » que permettra la future autoroute, représentant un avantage pour « la sécurité routière » et le « désenclavement du bassin industriel castrais », ainsi qu’elle l’a indiqué dans l’étude d’impact du projet sur l’agriculture.

    Deux journées de mobilisation sont prévues ce week-end sur le tracé de la future A69. Organisée par l’association La Voie est Libre, la Confédération paysanne (démonteurs de McDo et faucheurs de champs OGM avec José Bové) et le mouvement écologiste extrémiste Les Soulèvements de la Terre, issu de la ZAD de ND-des-Landes à Nantes, dont Gérald Darmanin a demandé la dissolution, la manifestation est présentée comme… « festive et familiale ».

    Le week-end de mobilisation, une « main tendue » aux politiques !

    Samedi, les manifestants seront accueillis sur deux campements dans les communes de Vendine et Montégut-Lauragais, à mi-chemin entre Toulouse et Castres. Des conférences et une course de bolides seront notamment organisées. La manifestation, qui débutera à midi, aura pour but de dénoncer le caractère « écocide, antisocial et inutile » du projet autoroutier. Accusation peu pacifique…

    Thomas Brail, l’homme des bois

    Le premier « écureuil » à avoir élu domicile dans les platanes de Vendine est le grimpeur-arboriste Thomas Brail, fondateur du Groupe national de Surveillance des Arbres (GNSA). L’activiste s’était déjà fait connaître pour des actions similaires en 2019 et en 2022.

    Thomas Brail annonce l’arrivée de plusieurs milliers de manifestants ce week-end. « On n’a pas d’inquiétudes, on est dans le festif, dans la joie, la bonne humeur et la pédagogie », assure-t-il, décrivant l’ambiance pacifique qui règne sur le campement.

    Pour le fondateur du GNSA, la mobilisation de ce week-end est une « main tendue » aux politiques, dont certains ont été invités à se joindre au rassemblement, comme la présidente du conseil régional d’Occitanie Carole Delga.

    La députée écologiste Sandrine Rousseau souhaite elle aussi se rendre sur place pour une séance d’accro-branches et soutenir les militants, qu’elle a remerciés « de rappeler que le vivant est bien plus important qu’un ruban de goudron ». Rétrograde et ravie, elle mélange les carottes et les choux.

    Une manifestation « à hauts risques » qui inquiète les autorités

    Selon une note du Renseignement territorial que RTL s’est fait communiquer, « une centaine d’éléments radicaux » pourraient être à pied d’oeuvre parmi les 1.500 à 2.000 personnes attendues ce week-end. Toujours selon cette note, la manifestation s’annonce « à hauts risques », avec des « opérations de sabotage sur les différents chantiers ou infrastructures liés au projet ».

    Le préfet de la Haute-Garonne Pierre-André Durand a de son côté affirmé que « les gens peuvent manifester », tout en se disant « attentif à ce qu’il n’y ait pas d’implantation de ZAD » autour du chantier. Quant aux mesures de sécurité qui seront mises en place ce week-end, le préfet assure prévoir un « dispositif léger ».

    Le prochain objectif de « l’ultra-gauche », selon Darmanin

    Auditionné par les sénateurs le 5 avril, suite aux affrontements de Sainte-Soline, Gérald Darmanin a classé le projet autoroutier du Tarn parmi les 42 projets « susceptibles de faire naître des contestations extrêmement violentes ».

    « Nous savons d’ores et déjà que nous aurons des volontés d’installer des ZAD et des manifestations extrêmement violentes contre les forces de l’ordre et les symboles de l’Etat, c’est le cas de l’autoroute entre Castres et Toulouse qui sera le prochain objectif de ces ultra-gauches », a affirmé le ministre qui annonçait la création d’une « cellule anti-ZAD » dans les colonnes du « JDD » il y a un peu plus de deux semaines.

    Le député Renaissance du Tarn Jean Terlier a, quant à lui, assuré dans un tweet que « les Tarnais ne toléreront pas une nouvelle ZAD » et a demandé à Gérald Darmanin de « prendre sans tarder les mesures d’expulsion contre la poignée d’écologistes radicaux qui remettent en cause, en violation de notre Etat de droit, le projet autoroutier entre Castres-Toulouse. »

    Cellule anti-zad : Reporterre y voit un motif de guerre

    « C’est une déclaration de guerre », selon la famille Kempf

    Les émeutiers, des bisounours ?

    « Plus aucune zad ne s’installera dans notre pays », affirme Gérald Darmanin dans le JDD du 1er avril 2023. Le ministre de l’Intérieur a déclaré « la guerre » au mouvement écologiste et paysan, affirment dans cette tribune Les Soulèvements de la Terre, collectif issu du mouvement insurrectionnel de Notre-Dame-des-Landes, donc des factieux qui comptent résister à « l’oppression » des forces de l’ordre républicain.

    Les Soulèvements de la Terre ont été lancés en mars 2021. Il s’agit d’un rassemblement de plusieurs collectifs écologistes qui luttent contre l’accaparement des terres agricoles, raconte Reporterre (Association La Pile), altermondialiste et déjà pointée en avril 2018, dans le contexte du mouvement étudiant du printemps 2018, en publiant une information qui s’avérera une fausse information sur un blessé grave lors de l’évacuation de la faculté de Tolbiac, faute renouvelée par Mathilde Panot, LFI, à propos de Sainte-Soline.  Le 28 mars, le ministre de l’Intérieur a annoncé sa volonté de dissoudre le mouvement, en réponse à la manifestation hyper-violente des émeutiers à Sainte-Soline (Deux-Sèvres) contre les mégabassines. « A Sainte-Soline, comme dans certaines manifestations sauvages, ce n’était pas du maintien de l’ordre, c’était de la guérilla », dénonce le ministre.

    Reporterre poursuit son agit-prop vert pas mûr. Depuis vendredi 31 mars, plus de 50 000 personnes dont des milliers de personnalités, syndicalistes, artistes, scientifiques, élu·es [sic] et des dizaines d’organisations politiques, associatives et syndicales en France et à l’international ont affirmé leur adhésion au mouvement des Soulèvements de la Terre par un appel « Nous sommes Les Soulèvements de la Terre ». Cependant, et alors que les autres initiatives de soutien se multiplient à travers plusieurs tribunes indépendantes, un ministre de l’Intérieur aux abois s’entête, selon Hervé Kempf, dimanche dans un entretien au Journal du dimanche, JDD, à prétendre (sic) dissoudre cette large coalition de groupuscules radicaux, au prétexte de la défense des terres et de l’eau qu’ils accaparent, mais la gauche ne confisque-t-elle pas déjà la démocratie et l’écologie ?

    Mais après Les Soulèvements de la Terre, c’est désormais aussi les zad [zones à défendre], et derrière ce terme les luttes locales, comme autour de l’aéroport Jean-Marc Ayrault à Nantes, que le gouvernement prétend faire disparaître, selon Reporterre, dont le rédacteur en chef est Hervé Kempf, père de Me Raphaël Kempf, avocat qui se consacre à la défense pénale, au droit des étrangers et aux libertés fondamentales, auteur de ‘Violences judiciaires’ et de ‘Ennemis d’Etat’, avocat de manifestants contre la réforme des retraites, et qui a annoncé le dépôt d’une centaine de plaintes pour « détention arbitraire et entrave à la liberté de manifester » par une vingtaine d’avocats engagés comme lui.

    Reporterre rappelle « en passant » qu’à Sainte-Soline, que ce soit lors des mobilisations d’octobre 2022 ou de mars 2023, personne n’a jamais prétendu [encore] constituer une zad et rester sur le terrain en dehors du temps de la mobilisation, à part le ministre de l’Intérieur qui agitait une pure chimère pour pouvoir affirmer qu’il avait empêché quelque chose de se produire.

    « Une déclaration de guerre »

    En réalité, au vu de la carte des 42 « sites sous surveillance » offerte par le JDD sur la base des services de renseignement, c’est l’ensemble des luttes écologistes vivaces de ce pays — face à des projets inutiles et écocidaires d’autoroutes, d’extension d’aéroports, de mines de lithium, de mégabassines, de bétonnisation de jardins populaires [et Reporterre néglige l’enfouissement des déchets industriels…] — qu’il s’agit pour ce gouvernement de museler. Sa cellule « anti-zad » et ce qu’elle recouvre réellement est bien une déclaration de guerre au mouvement écologiste et paysan dans son ensemble, aux habitant·es [ ! ] des territoires qui lui font face [légitimation des affrontements].

    Par ses fables sur la menace d’ultragauche [les photos et videos de presse dénoncent la légende urbaine verte] et ses mensonges éhontés [?] sur les blessé·es [4e écriture inclusive] , le ministre de l’Intérieur déploie évidemment un exercice de propagande [Reporterre est expert] destiné à se protéger de l’ensemble des vives critiques sur sa gestion brutale du maintien de l’ordre auquel il va devoir répondre cette semaine, y compris du côté d’institutions internationales et ONG emblématiques : ONU, Conseil de l’Europe, défenseurs des droits, commission des lois de l’Assemblée nationale, Ligue des droits de l’Homme [de l’humain ?], Amnesty international [ingérents de parti-pris]… Plus de 30 000 personnes [chiffres de l’ultra-gauche] ont manifesté contre la mégabassine de Sainte-Soline, le 25 mars 2023. © Les Soulèvements de la Terre

    Mais nul doute que dans les délires paranoïaques et fantasmes diabolisateurs du ministère de l’Intérieur [charge hyperbolique], l’ensemble de ces personnes soient désormais passées dans le camp des dits « écoterroristes » [grossière inversion des valeurs]. Nul doute aussi que ses allégations délirantes [presse véhémente] sur les manifestant·es [5e] venus pour « tuer du flic » ne cherche qu’à cacher la réalité : ceux qui ont tué ces vingt dernières années dans ce pays ne sont pas les manifestant·es [6e] écologistes, mais bien la police : dans son service du maintien de l’ordre et dans les quartiers populaires, entre autres. Elle a éborgné et mutilé ces dernières années des dizaines de personnes durant le soulèvement des Gilets jaunes, le mouvement loi Travail, l’expulsion des zad ou le mouvement actuel des retraites.

    Quant à son déni réitéré sur l’usage de LBD, d’armes de guerre [face aux haches, barres de fer et boules de pétanque] et surtout sur l’obstruction [présumée] faite au secours par les forces de l’ordre à Sainte-Soline [accusation controversée], on constate une trumpisation effarante [Hervé Kempf conserve intacte sa capacité d’effarement… et d’amalgame] de la parole gouvernementale passée dans une réalité alternative en qualifiant de fake news [cf. Reporterre en 2018] des éléments délivrés par des journaux de référence sur la base d’enregistrements et de témoignages concordants délivrés par des observateurs de la Ligue des droits de l’Homme, élu·es [6e] et réprésentant·es syndicaux présents sur place.200 manifestants [et manifestant.es ??] ont été blessés, dont 40 grièvement, selon les organisateurs de la manifestation à Sainte-Soline.  [«Des armes de guerre ont été utilisées oui, mais par les casseurs», insiste Gérald Darmanin]

    « Une lame de fond ne peut être dissoute », assure Reporterre

    Mais Darmanin entend aussi détourner l’attention du fond du problème, selon Hervé Kempf : l’action anti-écologique du gouvernement au profit d’intérêts privés, diffame Reporterre. En pleine crise climatique et hydrologique, alors que des centaines de milliers de personnes [minorité apeurée] à travers le pays ressentent une urgence aussi vitale que salutaire à agir [effet anxiogène de la propagande des écolos radicaux], Darmanin se permet de mettre le doute sur la sincérité de leurs motivations.

    Il est désormais clair [la république des juges en décidera] en tout cas que la motivation de son gouvernement est de continuer à protéger les profits de quelques industries du ciment, du sable, des engrais et pesticides, quel qu’en soit le coût humain, écologique, et d’ailleurs économique (5 millions d’euros de coût de l’opération de maintien de l’ordre le 25 mars à Sainte-Soline — soit plus que la facture du chantier, des bassines qui profitent aux intérêts privés de quelques agriculteurs [approche marxiste de la Confedération paysanne de José Bové, casseur notoire] mais qui sont financées à 70 % par de l’argent public [et ou européen]), tandis que le ministre de l’Agriculture vient tout juste de revenir sur l’interdiction du S-métolachlore en guise d’allégeance au nouveau président de la FNSEA, émissaire de l’agrobusiness [un vrai complot !].« Nous continuerons notre combat pour les terres et l’eau » © Les Soulèvements de la Terre

    Nous ne savons pas jusqu’où ira ce gouvernement pour sauver sa peau, poursuit Reporterre, en mutilant et piétinant sa population et en augmentant quotidiennement le niveau de mensonges assénés aux médias, mais nous [Reporterre] réaffirmons qu’il est grand temps que Darmanin démissionne et que son gouvernement se dissolve. [La mort du militant annoncée par Panot est-elle le coût à payer pour la démission de Darmanin ?]

    En ce qui concerne la procédure de dissolution des Soulèvements de la Terre dont le mouvement a reçu la notification jeudi 30 mars et qui pourrait être prononcée dès le 12 avril : l’ensemble des collectifs et les dizaines de milliers de personnes parties prenantes des Soulèvements de la Terre n’entendent pas se laisser interdire d’agir ensemble par des décisions ministérielles d’un gouvernement illégitime. Plus d’un millier de personnes sont [un millier est…] d’ores et déjà prêtes à attaquer juridiquement le décret de dissolution s’il devait paraître [Reporterre déclare la guerre au pouvoir].

    Nous [Reporterre] attirons à ce sujet l’attention sur la note des renseignements intérieurs ayant abouti à cette procédure de dissolution. En effet, à la lecture de cette note confidentielle étonnamment élogieuse, on [« nous » ou « on »] comprend qu’au-delà du prétexte affiché de la violence, si le ministre cherche à dissoudre le mouvement, c’est essentiellement parce qu’il réussit à fédérer et peser sur le champ politique [un axiome] !

    Enfin, pour l’heure nos premières préoccupations [c’est Reporterre qui raconte] vont toujours aux blessé·es [7e ou 8e?] que le gouvernement a choisi délibérément de multiplier pour tenter de terrifier un mouvement, à Serge toujours entre la vie et la mort [Panot s’en félicitera], à Michael encore dans un état extrêmement grave, à celles et ceux [les ‘iels’] qui ont perdu un œil, un pied, qui resteront meurtri-es [et de 10?] dans leurs corps et dans leurs têtes.

    Pour elles et eux, parce qu’une lame de fond ne peut être dissoute, nous continuerons notre combat pour les terres et l’eau, immédiatement en solidarité avec le mouvement des retraites et pour la fin rapide des mégabassines. [Reporterre publie tout et son contraire : « Etre prêt à tuer pour protéger un tas de terre en dit long », selon Christophe Bonneuil, directeur de recherche au… CNRS, présent à la manifestation interdite de Sainte-Soline]

    La désobéissance civile, recommandée par les écolos de la NUPES

    «Dans certaines situations, désobéir est un devoir,» théorise Marine Tondelier 

    L’essai du poète …américain Thoreau s’inscrivait dans une opposition aux autorités …esclavagistes
    de son époque, 1849

    Face à l’urgence climatique, aussi présumée que le déficit des caisses de retraites (13,5 milliards, en 2030, si l’on en croit le rapport contesté du gouvernement – le système de retraite enregistre un excédent de 900 millions d’euros, en 2022, selon le Conseil d’orientation des retraites, COR – du gouvernement publié en janvier 2023), la désobéissance civile, pourvu qu’elle soit non-violente, est un mode d’action nécessaire, estime la secrétaire nationale d’EELV. Mais c’est précisément la violence des écologistes de la bassine de Sainte-Soline qui interpelle les démocrates.

    Transports, alimentation, végétalisation… En 2023, Libé explore la thématique de la transition écologique lors d’une série de rendez-vous inédits. Objectif : trouver des solutions au plus près des territoires. Première étape, Bordeaux, les 4 et 5 février. Un événement auquel se sont associés des étudiants de première année de l’Institut de Journalisme Bordeaux Aquitaine.

    «Comment rendre la transition écologique désirable ?» Tel était le thème du premier débat du Climat Libé Tour, vendredi à Bordeaux en présence du maire de la ville, Pierre Hurmic, du président du département de la Gironde, Jean-Luc Gleyze et des partenaires de l’événement, devant plus d’une centaine de personnes réunies dans un amphithéâtre de la fabrique Pola. Invitée de ce tour de chauffe, Marine Tondelier, secrétaire nationale d’EELV, Boris Vallaud, député PS et président du groupe socialistes et apparentés à l’Assemblée nationale et Antoine Buéno, essayiste. L’occasion de revenir, après la rencontre, sur la thématique de la désobéissance civile avec Marine Tondelier.

    La secrétaire nationale d'EE-LV, Marine Tondelier, à Bordeaux pour le lancement du Climat Libé Tour.
    La secrétaire nationale d’EELV, Marine Tondelier, à Bordeaux pour le lancement
    du …Climat Libé Tour.
    Marine Tondelier et le secrétaire national d’EELV, 2017-2019,
    David Cormand, présent à Sainte-Soline, lors des actions de guérilla (lien PaSiDupes)

    Vous êtes entrée en politique sur la promesse du combat contre l’extrême droite. Aujourd’hui, la crise climatique vous amène-t-elle à revoir vos priorités ?

    Effectivement dans mon parcours, la lutte contre le RN est essentielle [avant l’environnement…]. L’extrême droite a gagné Hénin-Baumont et je me suis retrouvée très jeune élue d’opposition RN, c’est quelque chose qui m’a construite politiquement. J’ai été forgée dans l’adversité et ça ne m’a jamais quittée. Le RN a participé de manière gratuite et bénévole à ma formation et je le remercie [rire].

    5 févr. 2023

    André Gorz [philosophe, pionnier de l’écologie politique] interrogeait : «Ecologie ou barbarie ?» On arrive à un carrefour de l’histoire où le système est en train de s’effondrer et nous avons le choix entre deux chemins. Notre projet écologiste est celui de l’espoir, de la paix, de la prospérité et de la répartition des richesses. C’est un projet positif et émancipateur. Intrinsèquement, même quand on fait de l’écologie, on s’oppose de fait aux idées de l’extrême droite.

    L’écologie est aujourd’hui perçue comme une préoccupation urbaine, comment comptez-vous attirer un électorat plus rural ?

    Il est clair qu’à la présidentielle de 2022, nous n’avons pas réussi à convaincre les classes populaires et la France périphérique. Le message n’est pas arrivé au destinataire, à la fois pour des questions d’incarnation et d’état d’esprit. C’est en questionnement en interne, on doit le travailler. Dans le cadre des Etats généraux de l’écologie, notre processus de refondation qu’on lance la semaine prochaine, c’est exactement ce sur quoi on doit remédier. Il faudra écouter tous ceux qui se sentent écologistes. A partir de cette matière, on va créer avec eux le mouvement dont on a besoin pour que le maximum de citoyens ait envie de s’engager.

    Votre parti encourage la désobéissance civile depuis plusieurs mois. Avec vous au poste de secrétaire nationale d’EELV, c’est même devenu un nouveau moyen d’action en parallèle «des politiques publiques qui ne vont pas assez vite»…

    La désobéissance civile a toujours fait partie de l’ADN écologiste, des faucheurs d’OGM aux démonteurs de Mc Donald, ce sont nos manières d’agir [C’est-à-dire l’atteinte à la propriété et le saccage : l’illégalité]. On voit que les jeunes se réemparent de ce mode d’action aujourd’hui en réaction au péril climatique. Effectivement cela peut paraître choquant mais c’est justement ce qu’on cherche ! La désobéissance civile est un moteur profond des avancées sociales dans le monde. Sans elle, nous n’aurions pas obtenu le droit à l’IVG, le droit de vote des femmes où la fin de la ségrégation aux Etats-Unis. Même de Gaulle a désobéi, et heureusement pour la France et le monde ! A mon sens, la désobéissance civile, pourvu qu’elle soit non-violente, est un mode d’action nécessaire. Et dans certaines situations, désobéir est un devoir [c’est la base de l’action de la Confédération paysanne, qu’on retrouve à Sainte-Soline. Désobéir, c’est casser et répandre la peur, voire la terreur, ce qui caractérise les Zadistes de Notre-Dame-Des-Champs à Nantes, dont « Les Soulèvements de la Terre » sont l’émanation et cousins du Black bloc]

    La violence est un autre moyen d’action politique et militante, est-ce pour vous une ligne à ne pas franchir ?

    Je suis profondément non-violente [comme les antifas fascisés]. La non-violence physique, verbale et morale est indispensable [que pense-t-elle alors des violences verbales et comportementales de LFI jusqu’à l’Assemblée ?]. J’ai trop souffert de la violence du Rassemblement national à Hénin-Beaumont [assertion gratuite qui demande un développement !]. Désobéir peut aussi être fait avec humour, joie et enthousiasme. C’est important de porter de l’espoir dans nos messages.

    Etre obligé de prôner la désobéissance civile, n’est-ce pas un aveu d’échec pour un parti politique ?

    Evidemment, on préférerait ne pas avoir besoin de le faire. Seulement, la crise climatique et sociale s’accélère et les politiques vont dans le sens inverse. Quand vous êtes écologiste et que vous avez conscience que, selon les rapports du Giec [ou ses extraits instrumentalisés sans nuances, en forme de slogans terrorisants], il «ne nous reste plus que trois ans pour éviter le pire» [le ciel nous tombe sur la tête], on ne va pas attendre cinq ans. On va évidemment utiliser tous les moyens qui sont à notre disposition. L’écologie [politique] se joue sur tous les fronts [de la subversion], ce serait une erreur de se cantonner au champ politique en ne regardant pas le reste.

    Je pense que celui qui devrait être sur le banc des accusés, c’est l’Etat. Il désobéit tous les jours, en ne respectant pas ses propres engagements, que ce soit sur le climat, la qualité de l’air, l’alimentation dans les cantines ou les pesticides. On ne peut pas accuser celles et ceux qui désobéissent pour garder la terre habitable d’être irresponsable alors qu’ils ne le font que pour mieux souligner l’inaction du gouvernement.

    Le « black bloc » ? Ici, les faits sont exacts, mais la conclusion fausse:

    Bassines: plaintes de familles de blessés pour le retard des secours

    Y a-t-il eu entrave aux secours à Sainte-Soline ?

    Les familles de deux hommes placés dans le coma après la manifestation « antibassines » interdite samedi dans les Deux-Sèvres ont déposé plainte, notamment pour « tentative de meurtre », alors que les autorités défendent l’action des forces de l’ordre.

    Me Chloé Chalot, avocate à Rouen, a annoncé mercredi qu’elle a déposé plainte au nom des deux familles.

    Le Parquet de Rennes a confirmé de son côté qu’il a reçu la plainte des parents d’un manifestant de 32 ans, originaire de Toulouse, pour « tentative de meurtre » et « entrave aux secours ». Victime d’un traumatisme crânien lors des violents affrontements avec les gendarmes autour du chantier d’une retenue d’eau à Sainte-Soline, le pronostic vital de ce jeune homme, prénommé Serge selon ses parents, est toujours engagé.

    Celui du deuxième manifestant grièvement touché à la trachée, Mickaël, 34 ans, ne l’était plus mardi soir, selon les organisateurs de la manifestation, mais il est toujours maintenu dans le coma.

    Serge a été blessé « par une grenade GM2L », déclarent ses parents dans un communiqué. Ils reconnaissent que leur fils est « fiché S » et « a eu des problèmes judiciaires », « comme la plupart des gens qui se battent contre l’ordre établi », ajoutent-ils en défendant « son honneur ».

    Avant de se dessaisir au profit de celui de Rennes, le Parquet de Niort a indiqué qu’il n’a pas pu « déterminer l’origine de la blessure ».

    Le délai de prise en charge de ce manifestant à Sainte-Soline est dénoncé par les organisateurs et des observateurs de la Ligue des droits de l’Homme (LDH), pour qui les autorités auraient entravé l’intervention des secours – ce qu’elles démentent.

    « Le Samu a indiqué ne pouvoir intervenir pour secourir un blessé en état d’urgence vitale, dès lors que le commandement avait donné l’ordre de ne pas le faire », écrivait la LDH dès dimanche.

    Appel

    Un appel enregistré et rendu public mercredi par les organisateurs, est au coeur de la polémique. Il implique un médecin et une avocate de la LDH qui, depuis un village voisin, étaient en lien avec des personnes au contact des blessés, dont Serge.

    « On n’a pas l’autorisation d’envoyer des secours (…) parce que c’est considéré comme étant dangereux », répond le Samu à l’avocate lors de cet échange, imputant la décision au « commandement sur place ».

    Depuis samedi, les autorités justifient le délai d’intervention des secours par la nécessité, pour les gendarmes, d’assurer leur sécurité.

    La LDH réplique que la zone où se trouvait le blessé était « totalement calme depuis plusieurs dizaines de minutes » au moment de la conversation téléphonique, entamée à 14h50 samedi tandis qu’un médecin militaire se rapprochait de la victime.

    Selon la gendarmerie, un « retour relatif au calme » était constaté depuis 14h20 autour de la bassine, avant une brève reprise des heurts entre 15h23 et 15h27.

    D’après la préfecture, un premier appel aux pompiers avait signalé le blessé à 13h49. Déclenché à 14h01, un Smur de Charente, que les gendarmes ont renoncé à escorter jusqu’au bout face à « l’hostilité » de certains manifestants, a rejoint la victime à 14h57; elle a été héliportée vers l’hôpital de Poitiers à 16H34.

    « Non, les secours n’ont pas été empêchés par les forces de l’ordre », a répété mercredi au Sénat le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin.

    Une grenade par seconde

    De 6.000 à 8.000 personnes selon les autorités, 30.000, selon les organisateurs, ont manifesté samedi.

    La LDH dénonce « un usage immodéré » de la force sur l’ensemble des manifestants, dès qu’ils ont approché la réserve d’eau. Les organisateurs ont dénombré 200 blessés, dont au moins une personne éborgnée en plus des deux manifestants dans le coma.

    Dans deux rapports, préfecture et gendarmerie défendent au contraire une riposte ciblée et proportionnée face à 800 à 1.000 manifestants « radicaux ».

    D’après les chiffres officiels, 5.015 grenades lacrymogènes ont été tirées, soit environ une par seconde. La gendarmerie a eu recours aussi à 89 grenades de désencerclement de type GENL, 40 dispositifs déflagrants ASSR et 81 tirs de LBD. Quant aux émeutiers, certains étaient porteurs de pieds de biche et autres barres de fer et de mortiers.

    G. Darmanin a engagé la dissolution du mouvement des Soulèvements de la Terre, l’un des organisateurs avec le collectif « Bassines non merci » et le syndicat agricole Confédération paysanne, connue pour l’extrémisme de José Bové. D’aytres activustes étaiebt membres de « Soulèvements de la Terre », issu de la ZAD de ND-des-Champs à Nantes

    Ces derniers ont appelé à se rassembler devant toutes les préfectures jeudi à 19h00 « pour la fin des violences policières ».

    En réponse, le ministère de l’Intérieur a demandé aux préfets de renforcer la sécurité des préfectures, avec un total de 16.000 à 20.000 manifestants attendus sur 80 sites dans toute la France (hors Paris).

    Manifestation anti-bassines à Sainte-Soline : dix-huit blessés et des véhicules incendiés

    Les forces de l’ordre ont saisi « 62 couteaux, 67 boules de pétanque, 7 artifices, 6 bidons d’essence, 12 pierres et parpaings, 13 haches/machettes, 5 matraques ou battes de baseball, 20 aérosols/bonbonnes de gaz, 69 équipements de protection et 95 outils divers »

    Plusieurs véhicules des forces de l’ordre « se sont embrasés » : incendie spontané ?

    Aujourd’hui, samedi 25 mars 2023, avait lieu une manifestation contre les réserves de substitution d’eau en construction dans le département des Deux-Sèvres. Selon un premier bilan de la préfecture, le rassemblement a fait dix-huit blessés, dont deux graves, un chez les manifestants, l’autre chez les gendarmes.

    Deux jours seulement après une importante mobilisation dans toute la France contre la réforme des retraites, une nouvelle manifestation d’ampleur contre la construction de réserves d’eau a réuni au moins de 6.000 individus à Sainte-Soline dans le sud du département .

    C’était la cinquième du genre organisée par le collectif « Bassines non merci ! », proche de la Confédération paysanne, conjointement avec les « Soulèvements de la Terre » et de la Confédération paysanne (co-fondateur de ATTAC) depuis le début du programme [16 bassines sont prévues]. Tous opposent les petits paysans en autotarcie aux exploitants de larges surfaces nourrissières des Français, dans l’esprit marxiste de la lutte des classes…

    La préfète des Deux-Sèvres avait pris un arrêté d’interdiction de cette manifestation à Sainte-Soline. Elle avait aussi interdit une manifestation des mêmes anti-bassines à Mauzé-sur-Le-Mignon, à une vingtaine de kilomètres de Sainte-Soline, qui finalement n’a pas eu lieu.

    Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, était monté au créneau vendredi matin en déclarant : « Nous verrons des images extrêmement dures, parce qu’il y a une très grande mobilisation de l’extrême gauche et de ceux qui veulent s’en prendre aux gendarmes, et peut-être tuer des gendarmes et tuer les institutions. » « 

    Le procureur de la République de Niort a dressé le bilan de la journée de manifestation à Sainte-Soline contre les bassines, samedi 25 mars 2023, à 18 h 30. Ponctué de plusieurs vagues d’affrontement « d’extrême violence », la journée aurait drainé 30.000 participants, selon les organisateurs, contre les 6.000 personnes selon Julien Wattebled. La préfecture n’a pas communiqué au soir de la manifestation.

    « De nombreux tirs de cocktails Molotov, de mortiers… »

    « De violents affrontements initiés par des groupes de personnes masquées et armées [de haches ou de barres de fer, etc] ont débuté peu avant 13 h et ont émaillé la journée. De nombreux tirs de cocktails Molotov, de mortiers, de feux d’artifice et de projectiles variés (pierres, billes d’acier…) ont visé les forces de l’ordre, auxquels les militaires de la gendarmerie ont répondu en faisant usage de la force », écrit-il dans un communiqué.

    Au total, il fait état de 37 blessés, suggérant un partage inéquitable en faveur des agresseurs : 7 chez les manifestants (3 en urgence absolue, 4 en urgence relative), 28 chez les gendarmes (2 en urgence absolue, 26 en relative) et 2 chez les journalistes, en urgence relative. Les manifestants établissent, de leur côté, un bilan beaucoup plus élevé dans leurs rangs : plus de 200 blessés, dont une quarantaine avec des plaies profondes, et 10 hospitalisations, sans autre précision.

    Des enquêtes en cours

    Quatre véhicules de gendarmerie ont également été incendiés. « Les enquêtes sont en cours pour établir les circonstances des faits », écrit le procureur, alors qu’aucune interpellation n’a eu lieu « compte tenu de l’extrême violence des affrontements ». 11 personnes ont en revanche été interpellées pour « des infractions de droit commun » lors des contrôles routiers.

    Une enquête pour organisation de manifestation interdite, afin d’identifier les personnes responsables du mouvement, a été ouverte, sachant que les collectifs et syndicats sont bien connus, mais épargnés.

    Fort heureusement, de morts il n’y a pas eu. Néanmoins, un premier bilan fait état de deux blessés graves : un du côté des manifestants (traumatisme crânien), l’autre du côté des gendarmes (héliporté vers l’hôpital de Poitiers).

    Manifestation de Sainte-Soline. Le retour au calme pour ceux et celles d’entre eux qui étaient venus manifester pacifiquement

    De retour à Vanzay.

    Alors que chaque camp panse ses plaies (cf. ci-dessous), ceux et celles qui, sincères, étaient venus manifester pacifiquement ont repris le chemin du camp de base à Vanzay. La journée a été éprouvante pour beaucoup d’entre-eux, mais aussi pour les locaux qui ont eu à souffrir du déferlement de hordes motorisées.

    16h48

    Ce que l’on sait des violences et les blessés Les anti-bassines avaient l’intention de frapper fort ce samedi 25 mars, à Sainte-Soline. Dès l’arrivée des manifestants aux abords de la retenue de substitution en construction, de violents affrontements ont éclaté.

    16h11

    Manifestation anti-bassines de Sainte-Soline. Deux blessés graves dont un en urgence absolue selon un bilan de la gendarmerie

    Selon un premier bilan communiqué par la Gendarmerie, deux blessés graves, dont un victime d’un traumatisme crânien, classé en urgence absolue par le médecin de la Gendarmerie, sont à déplorer à ce qui ressemble à la fin de la manifestation.

    16h04

    Notre-Dame-des-Landes, Sainte-Soline, Bure… Retour sur ces projets contestés en France Manifestations, occupations, procédures judiciaires… Comme les « bassines » de Sainte-Soline pour l’irrigation, de nombreux projets ont suscité ou suscitent encore la mobilisation au nom de la défense de l’environnement.

    15h59

    Le président de la Chambre d’agriculture condamne les violences. Contacté par téléphone, Jean-Marc Renaudeau, président de la Chambre d’agriculture des Deux-Sèvres, dit avoir reçu de nombreux appels téléphoniques de collègues, inquiets, comme lui, de la montée de la violence autour des projets de retenues de substitution.

    15h18

    Douze nouveaux fourgons de gendarmerie mobile arrivent sur le site

    Les forces de l’ordre sur les contreforts de la réserve

    Douze fourgons de gendarmerie mobiles arrivent en renfort sur la bassine. Ils viennent de traverser le bourg de bonneuil et arrivent à Sainte-Soline.

    15h11

    Les affrontements reprennent de plus belle

    Un véhicule de gendarmerie a été entièrement embrasé

    Après une accalmie, les affrontements ont repris de plus belle à Sainte-Soline.

    Vue générale sur la plaine de Sainte-Soline.

    15h03

    Les affrontements à l’arrêt, la foule reste compacte

    Un peu de calme après la tempête.

    Les affrontements se sont arrêtés pour l’instant mais une foule compacte reste à côté de la bassine encore.

    Certains étaient determinés à en découdre.

    14h50

    Des groupes de manifestants de plus en plus isolés.

    Les violents affontements en photos.

    Les photographes tentent de faire leur travail dans le chaos.
    La préfète a invité aux personnes pacifistes de quitter Sainte-Soline.
    Des affrontements, vus de loin:
    le danger appelait à la prudence
    Les parapluies servent à
    se dissimuler pour préparer
    des mauvais coups
    La foule, pacifique, un peu plus tôt dans la journée, infiltrée par l’ultra gauche.

    14h36

    Au moins trois blessés.

    Trois manifestants ont été sérieusement blessés. Ils sont allongés dans un champ sous des couvertures de secours et sont pris en charge par les manifestants  » médic ».

    14h18

    Des affrontements de plus en plus violents

    Les forces de l’ordre se replient.
    Du renfort est sur zone

    14h06

    Ce qu’il faut retenir à la mi-journée. Le rassemblement des anti-bassines sur leur camp de base était, dès 9 heures ce samedi 25 mars, impressionnant. Les organisateurs parlent de plus de vingt mille manifestants. Plus de six mille selon la préfecture. Trois cortèges, tous partis du camp de base, ont mis le cap, à partir de 11 heures, sur la bassine de Sainte-Soline, actuellement en construction. Des affrontements avec les forces de l’ordre ont très vite éclaté, et se poursuivent.

    13h55

    Deux compagnies de gendarmerie partent de Mauzé-sur-Le-Mignon pour Sainte-Soline

    Des gendarmes en direction de Sainte-Soline

    Un peu avant 14 heures, l’ordre est donné à deux compagnies de gendarmerie basées à Mauzé-sur-Le-Mignon de rejoindre Sainte Soline. Les forces de l’ordre commencent à encercler les militants. Elles arrivent par de petits chemins.

    13h51

    Les quads de la gendarmerie prêts à intervenir

    A distance, les quads sont prêts à intervenir.

    13h46

    Mortiers et explosifs utilisés contre les gendarmes

    Des enfants se sont précautionneusement mis à l’écart.

    Des manifestants, accompagnés d’enfants, observent les affrontements, un peu à l’écart. Pendant ce temps-là, les forces de l’ordre font savoir que mortiers et explosifs sont utilisés contre les gendarmes.

    13h40

    Des véhicules de gendarmerie en feu

    Deux des quatre véhicules de gendarmerie incendiés.

    13h34

    Première manifestation de
    David, 22 ans.

    David, 22 ans, est blessé à la main après un tir de grenade. C’est la première fois qu’il manifeste

    13h28

    La bataille fait rage à Sainte-Soline

    Les gaz viennent de partout.
    Les véhicules sont la proie des manifestants.

    13h17

    Manifestation anti-bassines. Les heurts s’intensifient à Sainte-Soline

    Des fumées : gaz ou fumigènes

    Les heurts s’intensifient à Sainte-Soline. Ceux qui étaient venus pour en découdre sont entrés en action. lusieurs blessés chez les manifestants. Les grenades répondent aux cocktails. Des militants semblent avoir créé une brèche mais les grenades redoublent molotov et tirs de mortier

    13h11

    Un homme blessé au pied.

    Présidentielle: des battus du premier tour en manifestions d’ anti-démocrates

    Des gauches désunies au premier tour mais rassemblées au second par la haine partisane

    En quoi les soutiens de Mélenchon
    et ceux de Roussel (PCF)
    ou Poutou (Nouveau Parti Anticapitaliste)
    et Arthaud (Lutte ouvrière)
    refoulés par le vote populaire et démocratique
    seraient-ils
    plus républicains que leur cible?

    De nombreuses organisations et syndicats ont appelé à sortir dans les rues samedi, à huit jours du second tour de la présidentielle, pour protester contre les électeurs de Marine Le Pen et son accession au duel final.

    Alors que le candidate du Rassemblement national n’a jamais été aussi proches d’accéder à l’Elysée, des manifestants qui ont combattu Macron pendant cinq ans et se sont déchirés pendant la campagne vont défiler en France samedi pour dire « non » à la droite nationale, à huit jours du second tour. Les appels au rassemblement viennent de nombreuses organisations et syndicats marqués à l’extrême gauche, dont la Ligue des droits de l’Homme – qui n’évoque plus, pour l’occasion, les « droits humains » [idéologie inclusive prônant l’écriture du même nom], la CGT, alliée du PCF et de LFI, ou le Syndicat de la magistrature, dont des « juges rouges ».

    Ces organisations de l’extrême gauche écartée le 20 avril se retrouveront autour du mot d’ordre « Contre l’extrême droite et ses idées, pas de Marine Le Pen à l’Elysée ». A Paris, des étudiants bloquent déjà plusieurs universités et grandes écoles, D’autres manifestations se profilent également dans les Deux-Sèvres à Niort, villes des mutuelles socialistes radicales, et à Nantes, en Loire-Atlantique, aux mains des Zadistes anti-aéroport Ayrault à Notre-Dame-des-Landes, soutiens de Mélenchon et des candidats révolutionnaires trotskistes.

    Dénoncer le « programme trompeur » de Marine Le Pen

    En 2002 déjà, de nombreux Français avaient manifesté dans la rue pour protester contre l’accession de J-M Le Pen au second tour de la présidentielle face à Jacques Chirac. 20 ans plus tard, sa fille Marine Le Pen y accède pour la deuxième fois consécutive.

    « En rejetant Marine Le Pen, il s’agit d’empêcher l’avènement d’un projet de société destructeur de l’Etat de droit, de la république démocratique sociale et solidaire que nous défendons chaque jour [rejetés par l’immense majorité des électeurs du premier tour]. Il s’agit de dénoncer son programme trompeur [ce qui n’a pas trompé deux électeurs sur trois] qui frapperait durement les plus faibles [assertion], les plus démunis, les femmes [par une femme ?], les personnes LGBTI ou étrangères [des minorités qui rejettent le premier tour démocratique] », expliquent les organisateurs dans un communiqué publié sur le site de la LDH (Ligue des droits de l’Homme ou des « droits humains », selon des signataires).

    Parmi les nombreux signataires, le Syndicat des avocats de France [c’est à… Grenoble qu’il a désigné… une femme, pour la deuxième fois consécutive, Mlle Estellia Araez, spécialisée en droit du travail et social], la Confédération paysanne [écologistes révolutionnaires anticapitalustes: cf. José Bové, organise démonteur du McDonald’s de Millau], les organisations étudiantes [dont certaines – inclusives et islamo-gauchistes, anti-racistes racisées – bloquent et saccagent actuellement des universités] UNEF, Fage, MNL et FSE [féministes radicaux et wokistes], le syndicat Solidaires [révolutionnaire anticapitaliste trotskiste], les ONG [supranationales illégitimes] Oxfam, Greenpeace et Amis de la Terre, les associations [non élues] Attac, Droit au logement et FCPE [noyautée par des parents enseignants et alignée sur la FSU], ou encore les mouvements antiracistes [racisés] MRAP ou SOS Racisme.

    Les prix du carburant baissent enfin, mais pour combien de temps?

    La France ne retrouve pas les niveaux de prix de décembre

    21 mars 2022

    Les petits budgets familiaux, agricoles ou municipaux ne peuvent s’en contenter. Après une flambée des prix à des tarifs record, le gazole et le sans-plomb 95 sont redescendus en dessous du seuil symbolique des 2 euros le litre à la mi-mars, mais le retour à la « normale » n’est pas acquis.

    Pour la première fois depuis fin décembre, les prix des carburants commencent à baisser. A la mi-mars, le gouvernement faisait état de tarifs à la pompe repassés sous les 2 euros le litre, ici ou là, après avoir atteint un sommet historique la semaine précédente. 

    Le gazole est passé de 2,14 euros le litre à 1,97 euro, soit une baisse de 8 %, quand le sans-plomb 95 est descendu de 2,08 euros à 1,97 euro le litre, soit une diminution de 5 % des prix en sept jours. C’est la première fois que les prix à la pompe baissent, après une hausse de plus de 10 % entre le 25 février et le 14 mars et de plus de 30 % depuis début septembre. Et encore davantage si on ose la comparaison avec 2021… En vérité, les budgets restent pénalisés de 2 à 5%.

    La principale cause de ce recul partiel aux stations-service n’est pas gouvernementale. Elle est le fait de la baisse du prix du baril de pétrole Brent, passé de 130 dollars, le 8 mars, à moins de 100 dollars huit jours plus tard. Les prix à la pompe ont suivi avec quelques jours d’écart. Cette baisse momentanée devrait alléger la facture des automobilistes sérieusement impactée par la hausse des prix du carburant, qui reste malgré tout à un niveau jamais-vu. Pour réduire le risque de colère sociale, le gouvernement a déjà annoncé une remise de 15 centimes sur le prix à la pompe pour tous les automobilistes à partir du 1er avril: la stratégie sociale macronarde s’est résolument mise au diapason des techniques marketing des marchands de lessive.

    Barrages et blocages des dépôts ce lundi

    Le soulagement des automobilistes pourrait être de courte durée. Le baril du Brent est en effet déjà remonté de près de 5 %, à 114 dollars, lundi 21 mars. « Je doute que les prix montent beaucoup plus mais il faut faire attention à l’impact des sanctions européennes sur l’approvisionnement en pétrole russe qui nous demanderait de revoir nos modèles d’approvisionnement, ce qui aurait un coût. Le risque de boycott du pétrole russe par l’Europe et la baisse de la valeur de l’euro par rapport au dollar maintiennent des niveaux de prix élevés à la pompe », analyse Philippe Chalmin, économiste spécialiste des matières premières.

    Dès le 16 mars, Macron a pris peur des mouvements sociaux et a annoncé une rallonge en faveur des professionnels dont l’activité dépend des prix des carburants. Les chauffeurs poids lourds, taxis, chauffeurs VTC, autocaristes, toujours prêts à bloquer péages et carrefours routiers, mais aussi les pêcheurs, profession également très soludaire, consacrent une grosse partie de leur budget au carburant. Et pourtant, le compte n’est pas bon. Les restaurateurs et le monde du spectacles ont beaucoup reçu des Français, via l’Etat, et Macron doit passer à la technique de la remise.

    Opérations escargot, raffineries bloquées, barrages… nouvelle journée d’actions

    Des barrages filtrants et des blocages de dépôts pétroliers et de raffineries ont été mis en place en Normandie et en Bretagne avec environ 200 poids lourds bloqués dans la Manche par des transporteurs indépendants, et dans toute la France, le lundi 21 mars, pour protester contre le montant des factures du gazole.

    Une raffinerie bloquée à Lyon

    Au sud de Lyon, une dizaine de camions a bloqué les expéditions de la raffinerie TotalEnergies à Feyzin (Rhône), à l’appel de la Confédération paysanne (José Bové, Laurent Pinatel) et de la Coordination rurale.

    Les agriculteurs laissent éclater leur colère.

    Les prix des ferilisants ont plus que doublé depuis le début du conflit Est-Ouest. Les engrais azotés sont fabriqués à partir de gaz naturel, deux secteurs dans lesquels « la Russie est un acteur clé », rappelle FranceAgriMer. L’an dernier, la France avait acheté pour près de 150 millions d’euros de fertilisants à la Russie, mais qu’en sera-t-il cette année ? Dans les prochains mois, les agriculteurs français seront donc confrontés à des hausses des prix des fertilisants (indexés sur ceux du gaz), mais aussi à une offre qui devrait se réduire. Deux options : soit épandre moins d’engrais, au risque de voir les rendements chuter, soit débourser davantage, puis tenter de répercuter les hausses des coûts sur leurs acheteurs.

    L’explosion du coût des aliments pour le bétail, qui prend une ampleur disproportionnée pour les exploitations.  » Les échéances à 30 jours vont être très difficiles », a détaillé Gilles Jouve, éleveur de vaches allaitantes à Quintenas en Ardèche. « Voici un an, on achetait la tonne de maïs à 200 euros. La dernière commande était à 277 euros », a expliqué Manuel Arandel, de la Confédération paysanne, organisation de la gauche radicale, eurosceptique et, avec le réseau Via Campesina, mouvement internationaliste qui « encadre » des organisations de petits et moyens paysans, de travailleurs agricoles, de fermes rurales, de communautés indigènes d’Asie, des Amériques, d’Europe et d’Afrique, en lutte pour une reconnaissance du droit à la souveraineté alimentaire.

    Dans tous les cas de figure, les producteurs français bénéficieront aussi de la flambée des prix des céréales !