Macron instaure de nouvelles jauges lors des rassemblements intérieurs et extérieurs

Dès le 3 janvier 2022 et pour… trois semaines, a priori

C’est le retour des jauges. Les rassemblements seront limités à 2.000 personnes en intérieur et 5.000 personnes en extérieurs à partir de lundi prochain et pour trois semaines, les concerts debout seront interdits, a annoncé le Premier ministre Jean Castex ce lundi soir à l’issue du Conseil des ministres et du Conseil de défense sanitaire organisés pour évoquer la progression de la Covid-19 et du variant Omicron dans le pays.

« Les grands rassemblements seront limités à une jauge de 2.000 personnes maximum en intérieur et 5.000 personnes maximum en extérieur. Les concerts debout seront interdits », a-t-il déclaré.

« La consommation de boissons et d’aliments sera interdite dans tous les cinémas, les théâtres, les équipements sportifs et les transports collectifs, y compris longue distance. La consommation dans les bars et les cafés ne pourra plus se faire debout, mais seulement de manière assise « , a-t-il par ailleurs annoncé.

Deux mesures coercitives vont fortement peser sur les clubs de football, de rugby, de volley ou de hand.

« La mauvaise surprise, c’est qu’avec le retour de jauges, c’est une baisse des recettes, s’inquiète le président de Metz (D1 féminine de handball), Thierry Weizman. Cela diminue les recettes de 50 %, de 4 000 spectateurs normalement, on va passer à 2 000. Plus l’impact sur les buvettes, sur les prestations VIP qu’on ne va pas pouvoir assumer parce que c’est très compliqué (le service debout est arrêté), ça, c’est embêtant. »

Le championnat de handball masculin sera, lui, épargné puisque la Starligue ne reprendra pas avant février pour laisser place à l’Euro, du 13 au 30 janvier en Hongrie et Slovaquie. Mais deux matchs de préparation de l’équipe de France sont touchés : l’un le 7 janvier contre l’Egypte à Chambéry puis deux jours plus tard face à la Norvège à Paris-Bercy, dont la capacité avait déjà été ramenée, avant l’instauration des jauges, à 16.000 spectateurs à cause de la Covid-19.

« La communion avec le public pour notre retour des Jeux malheureusement tombe à l’eau, c’est frustrant », a réagi le vice-capitaine des Bleus Luka Karabatic mardi en visioconférence. « On n’est qu’à moitié surpris, on le voyait venir. Comme on sort d’une longue période de jeu à huis clos, j’essaie de me consoler en me disant que, malgré tout, 2.000, ce n’est pas rien. »

Soutien aux clubs pour compenser ?

En revanche, le rugby français, qui ne fait pas relâche, s’inquiète de l’impact économique de ces nouvelles restrictions : « Le rugby est un sport de convivialité dont les ressources, à plus de 60 % en moyenne, sont liées à la présence du public et aux partenaires lors des matchs, relève le directeur général de la LNR, Emmanuel Eschalier. Un nouveau soutien aux clubs sera donc indispensable pour […] compenser. »

« Comme le Premier ministre l’a indiqué, des aides supplémentaires seront étudiées pour pallier les restrictions imposées. Le ministère a déjà consacré 107 millions d’euros en 2020 et 100 millions d’euros en 2021 à la compensation de perte de billetterie », a indiqué le ministère des Sports. Un geste dont le Stade brestois, pensionnaire de Ligue 1, « espère » bénéficier à nouveau, pour « aider à passer la vague, parce que ça commence à être difficile financièrement », a rappelé le directeur général du club breton Pascal Robert.

A l’automne 2020, l’enveloppe de 107 millions d’euros avait davantage profité au football (48 millions d’euros) et au rugby (40 millions d’euros) qu’au handball, basket et volley (4 millions d’euros), qui génèrent moins de recettes. À l’inverse, le président du club de basket de Strasbourg, Martial Bellon, accueille les nouvelles restrictions avec pragmatisme : « On échappe au huis clos […] Ce n’est pas une situation satisfaisante, mais je crois qu’il faut rester raisonnable. »

Manque à gagner énorme

Concernant le football, la situation est particulièrement frustrante pour le Vannes OC (National 2, quatrième échelon), club amateur qui espérait remplir son stade en accueillant le Paris Saint-Germain lundi (21h10) en seizièmes de finale de la Coupe de France.

« Le manque à gagner est énorme, regrette le président du club, Maxime Ray. Pour des questions de sécurité, nous avons dû neutraliser une tribune de 2.600 places pour les seuls supporteurs du PSG […] qui devait rapporter 100.000 euros (et) n’en rapportera finalement que 5.000. Plus de 2.000 autres places ont été neutralisées en raison des nouvelles jauges. Le manque à gagner y est là aussi de 50.000 euros sans compter les réceptifs (buvette et chapiteau VIP) qui n’auront pas lieu et qui vont également faire perdre 50.000 euros. »

« Un siège sur deux, ça avait un vrai sens », a quant à lui regretté le directeur général du RC Strasbourg Alain Plet, critiquant « une jauge à 5.000 assez incompréhensible ».

Toujours en Coupe de France, Lens, qui doit recevoir Lille mardi, avait « demandé à son futur adversaire » et à la Fédération (FFF) d’avancer la rencontre « au dimanche 2 janvier », pour échapper à l’application de la jauge. « Impossible », a répondu le président du LOSC Olivier Létang mardi.

Le Parlement n’a pas débattu: il n’a pas été consulté. C’est un effet de l’état d’urgence sanitaire…

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