Une maire PS soupçonnée de complicité de trafic de stupéfiants

La maire socialiste de Canteleu était déjà mise en examen depuis début 2022

La socialiste vertueuse

Le Parquet de Bobigny a requis une enquête pour « complicité de trafic de stupéfiants » à l’encontre de la maire PS de Canteleu (Seine-Maritime), Mélanie Boulanger, a-t-on appris ce jeudi de sources judiciaires. Le Parquet a également requis, le 24 décembre, le renvoi devant un tribunal d’un adjoint de la maire et de 17 autres personnes.

Selon la vice-procureure à Bobigny, Mélanie Boulanger a « volontairement différé l’installation de caméras de vidéosurveillance afin de ne pas entraver le trafic de stupéfiants » tenu par une famille à Canteleu et qui rapportait d’énormes bénéfices.

Maire de la commune depuis 2014

« Si ses déclarations et les documents qu’elle fournit montrent que, publiquement, celle-ci tentait de lutter contre les trafics de stupéfiants sur sa commune, les investigations ont démontré que parallèlement, elle  »travaillait » avec les Meziani en leur fournissant des informations essentielles à la pérennité et au développement de leur trafic de stupéfiants », poursuit le Parquet.

Figure du PS rouennais, incarné par Nicolas Mayer-Rossignol, et tête de liste PS-EELV aux régionales de 2021, la maire de Canteleu, Mélanie Boulanger a été mise en examen avec son adjoint pour complicité de trafic de stupéfiants en avril 2022.

Vice-présidente de la Métropole Rouen Normandie en charge de la… jeunesse et de l’enseignement supérieur, Mélanie Boulanger et son adjoint avaient été placés en garde à vue le 8 octobre 2021 lors d’un coup de filet anti-stupéfiants, puis remis en liberté le lendemain. Au total, dix-neuf personnes avaient été placées en garde à vue dans le cadre d’une information judiciaire ouverte en septembre 2019 pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs et menée par un juge de Bobigny.

Mélanie Boulanger avait alors affirmé n’avoir « aucun lien » avec les trafiquants de drogue de sa commune, dont elle est maire depuis 2014. « Ils ont essayé plusieurs fois d’entrer en contact avec moi par personne interposée. Je suis une élue de terrain. On m’appelle, je réponds. Ils ne m’ont évidemment jamais appelée eux-mêmes », avait indiqué la maire.

La maire PS de Canteleu (Rouen) mise en examen

Elle est suspectée de complicité de trafic de stupéfiants

Tête de liste PS-EELV aux régionales de 2021, la maire de Canteleu, Mélanie Boulanger a été mise en examen pour complicité de trafic de stupéfiants mais elle continue de clamer son innocence. « La maire et son adjoint ont été mis en examen des chefs de complicité, transport, acquisition, détention, offre ou cession non autorisée de stupéfiants« , respectivement les 22 et 21 avril, a précisé lundi la vice-procureure de Bobigny Anne-Laure Mestrallet, « ils ont été placés sous contrôle judiciaire ».

La maire et son adjoint en garde à vue d’octobre 2021 jusqu’après la présidentielle

La magistrate confirmait ainsi des informations du quotidien Paris-Normandie et du média normand Le Poulpe. Mélanie Boulanger et son adjoint avaient été placés en garde à vue le 8 octobre 2021 lors d’un coup de filet anti-stupéfiants, puis remis en liberté le lendemain. Arnaud de Saint Rémy, l’avocat de l’ex-collaboratrice parlementaire du député Christophe Bouillon, a réaffirmé que sa cliente était innocente.

« On veut user de tous les droits qui seront à la disposition de Mélanie Boulanger pour mettre en évidence son innocence », a-t-il dit. « Nous avons pris rendez-vous avec le juge d’instruction le 22 avril dernier et le juge d’instruction a décidé de faire bénéficier à Mme Boulanger des droits reconnus à la personne mise en examen (…) Ce choix procédural a été celui du juge d’instruction et ça nous va très bien », a-t-il assuré. « Si on veut avoir une plénitude de droits pour agir (…), il faut être mis en examen ».

« Je sais que je suis irréprochable », se défend la figure exemplaire du PS rouennais

Le 8 octobre, au total 19 personnes avaient été placées en garde à vue dans le cadre d’une information judiciaire ouverte en septembre 2019 pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs et menée par un juge de Bobigny. Cinq jours plus tard, le Parquet de Bobigny avait annoncé la mise en examen de onze personnes.

Lors d’une conférence de presse le 11 octobre Mélanie Boulanger, vice-présidente de la Métropole Rouen Normandie en charge de la jeunesse et de l’enseignement supérieur. avait affirmé n’avoir « aucun lien » avec les trafiquants de drogue de sa commune, dont elle est maire depuis 2014. « Je sais que je suis irréprochable », avait assuré l’élue socialiste, également vice-présidente de la Métropole de Rouen. « Ils ont essayé plusieurs fois d’entrer en contact avec moi par personne interposée. Je suis une élue de terrain. On m’appelle, je réponds. Ils ne m’ont évidemment jamais appelée eux-mêmes », avait détaillé la maire aujourd’hui âgée de 45 ans.

Une demande de protection policière en vain

Selon elle, ces trafiquants l’ont contactée pour tenter « de l’impressionner, de l’intimider, de la dissuader de mener le combat » contre la délinquance, lors de la pose des caméras de vidéosurveillance ou quand elle réclamait des moyens supplémentaires. Elle avait aussi indiqué avoir été suivie en voiture, attendue sur le parking de la mairie ou devant chez elle mais a dit n’avoir jamais déposé plainte, de peur des représailles.

« Dans les menaces qui m’étaient formulées, il y avait : je sais où vous habitez et je sais où va votre fille à l’école », avait précisé la maire de cette commune de 15.000 habitants située dans l’agglomération de Rouen. « Quand on vous dit ça, vous vous dites : si je porte plainte, il faut que je sois sûre de mon coup ». « Menacée une fois plus sérieusement », Mélanie Boulanger avait même raconté avoir sollicité « les autorités préfectorales », en vue d’une éventuelle protection, en vain selon elle.

En octobre, une source proche du dossier avait indiqué que dans cette affaire « un très gros réseau de trafiquants de drogue a été démantelé ». « On parle d’une famille historique à Canteleu. Des gens dans le viseur des policiers depuis plusieurs années », avait ajouté cette source, affirmant que « cette famille influençait très fortement le monde politique local à Canteleu ».