AstraZeneca, c’est assez bien pour les Arméniens?
La France va apporter son soutien à l’Arménie en lui envoyant dans les prochaines semaines 200.000 doses de vaccin anti-covid-19, a sa demande, a clamé mardi soir l’Elysée à l’issue d’un entretien entre le président le président Macron et le premier ministre arménien Nikol Pachinian.
La présidence française a indiqué que les deux dirigeants se sont aussi entretenus des « tensions croissantes » à la frontière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, Macron ayant rappelé « son soutien à l’intégrité territoriale de l’Arménie et la nécessité que des négociations soient relancées pour rétablir la stabilité dans la région ».
Faute de doses, des Iraniens vont se faire vacciner en Arménie
Alors que la campagne vaccinale piétine en Iran, de nombreux Iraniens se rendent à Erevan où les doses de vaccins en trop sont offertes gratuitement aux touristes étrangers.
Dans la salle à manger de l’hôtel Congress, à Erevan, en cette fin du mois de juin, un joyeux brouhaha résonne en langue persane parmi les clients prenant le petit déjeuner. Entre les convives, majoritairement iraniens, nul besoin de se connaître pour entamer la conversation. Les liens se tissent rapidement et les conseils s’échangent : comment et où se faire vacciner ? A quels effets secondaires s’attendre après la piqûre ? Quel médicament prendre pour arrêter la fièvre et les frissons ? « Je suis complètement courbaturée. Mais mon mari brûlait de fièvre hier soir. C’est pour ça que je ne me plains pas », s’exclame Mina, une Iranienne aux longs cils artificiels, assise face à son mari, Houman, qui sirote son café.
Promouvoir le tourisme
Alors que la campagne vaccinale en Iran piétine, de nombreux Iraniens se rendent en Arménie voisine, où ils n’ont pas besoin de visa, pour se faire vacciner contre le Covid-19. Dans ce petit pays de trois millions d’habitants, meurtri par une guerre avec l’Azerbaïdjan en 2020, peu de gens sont convaincus de la nécessité de se faire vacciner. Les dirigeants arméniens ont donc décidé, dans le but de promouvoir le tourisme, d’écouler leurs doses de vaccins en trop – l’anglo-suédois AstraZeneca, le chinois Sinovac et le russe Spoutnik V – en ouvrant la vaccination aux voyageurs étrangers.
Mina et Houman ont payé un Arménien pour qu’il les guide dans les démarches. Il est venu les chercher la veille à l’hôtel, avec une dizaine d’autres Iraniens, et a tout arrangé pour qu’ils soient vaccinés avec le vaccin AstraZeneca dans une clinique d’Erevan. « On a payé 50 dollars [42 euros] par personne. C’était plus simple que d’aller faire la queue comme tout le monde », glisse Houman, qui passe le numéro de l’entremetteur arménien à une jeune Iranienne, assise à la table d’à côté.
Un peu plus loin, d’autres Iraniens se donnent rendez-vous une demi-heure plus tard pour aller ensemble au centre-ville où une ambulance, stationnée sur Northern Avenue, sert de centre de vaccination de midi à vingt heures. Un peu après midi, les responsables de l’ambulance ont déjà collecté les passeports de cinquante personnes, toutes iraniennes, les premières arrivées. Assise à une table, une infirmière inscrit les informations de ceux qui reçoivent leur dose sur un certificat, ave⁸c mention de la date et du nom du vaccin. Le passeport de Behnam, un Iranien de 27 ans, trône dans la pile des « chanceux ». Il est arrivé la veille et reste trois jours.
De nombreux pays particulièrement démunis
Alors que de nombreux épidémiologistes pointent la nécessité absolue de vacciner les populations de tous les pays pour pouvoir endiguer la pandémie, en juin 2021, les pays riches ont promis de débloquer 1 milliard de doses, à l’occasion du G7 organisé au Royaume-Uni. l Macron a plaidé comme les autres pour un relèvement des objectifs initialement fixés dans le cadre du mécanisme Covax (dons de doses aux pays démunis), pour atteindre 60% de populations vaccinées à la fin du premier trimestre 2022, contre 20% prévus jusqu’ici.
Des pays quasiment privés de doses
Alors que de nombreux épidémiologistes pointent la nécessité absolue de vacciner les populations de tous les pays pour pouvoir endiguer la pandémie, les pays riches ont promis de débloquer 1 milliard de doses, à l’occasion du G7 organisé jusqu’à dimanche au Royaume-Uni. Lors d’une conférence de presse organisée jeudi, Emmanuel Macron a plaidé pour un relèvement des objectifs initialement fixés dans le cadre du mécanisme Covax (dons de doses aux pays démunis), pour atteindre 60% de populations vaccinées à la fin du premier trimestre 2022, contre 20% prévus jusqu’ici.
À l’heure actuelle, alors que Covax accuse d’importants retards de livraison, certains pays destinataires restent littéralement privés de doses. Alors que les États-Unis (305 millions de primo-vaccinés) et l’UE (289 millions) se partagent le haut du tableau, d’autres pays figurent au contraire bons derniers, d’après les statistiques mises à jour par les systèmes de santé.
En queue de peloton, on trouve ainsi le Burkina Faso, où seules 200 doses ont officiellement été injectées, la Guinée-Bissau (18.700 primo-injections), la République centrafricaine et le Bénin (26.500), mais aussi l’Arménie (33.500) ou encore la République démocratique du Congo (57.600).
Les pays africains comptent beaucoup sur le vaccin Oxford AstraZeneca, moins cher et plus facile à stocker, pour lutter contre la propagation du coronavirus.
L’Allemagne et la France font partie des pays qui ont suspendu le déploiement du vaccin Oxford – Astra Zeneca par crainte qu’il ne soit lié à la formation de caillots sanguins chez les personnes qui l’ont reçu.
Quelque 24 nations africaines ont reçu environ 14 millions et demi de doses dans le cadre de l’initiative mondiale COVAX et beaucoup ont commencé à vacciner.
L’Afrique du Sud a offert à l’Union africaine le million de doses du vaccin AstraZeneca qu’elle avait commandé auprès du fournisseur indien, afin qu’il soit distribué à d’autres pays susceptibles de l’employer.
L’Inde a fait don du vaccin AstraZeneca au Kenya, à l’Ouganda, au Rwanda, à la République démocratique du Congo (RDC), au Ghana, à la Côte d’Ivoire, au Sénégal, au Mozambique, à l’eSwatini, au Botswana, à Maurice et aux Seychelles.
La décision de certains pays européens de suspendre le déploiement du vaccin Oxford-AstraZeneca a suscité une certaine inquiétude à l’égard d’un produit dont l’innocuité a été prouvée jusqu’à présent – et risque d’affecter l’adoption du vaccin en Afrique.