Loi immigration: 75% des Français veulent un référendum 55% une dissolution de l’Assemblée

Une majorité (55%) voudrait même une dissolution de l’Assemblée

Le vote-surprise de la motion de rejet préalable du projet de loi immigration du gouvernement Borne a fait renaître l’espoir et libéré les consciences : les trois-quarts des Français y voient une opportunité de se faire entendre. En effet, 75% se disent favorables à l’organisation d’un référendum sur l’immigration, d’après une nouvelle enquête « L’Opinion en direct » menée par Elabe pour BFMTV et diffusée ce mercredi 13 décembre.

Le sondage Elabe pour BFMTV est sujet à caution

69% des Français interrogés seraient favorables à une loi équilibrée façon Gérald Darmanin, selon BFMTV, qui milite toujours pour le pouvoir en place – et perd de l’audience (abandonnant sa premtère place de télévision d’information au profit de CNews)) entre « une extrême fermeté » et une « meilleure intégration ». En contradiction avec le vote des députés, neuf d’entre eux ayant préféré être absents pour ne pas se faire remarquer et risquer une menace de tonte par le macronard Jean-René Cazeneuve (père de Pierre, député et beau-frère d’Aurélien Rousseau, ministre de la Santé de Borne) dans le plus pur style de l’épuration de la Libération (lien PaSiDupes)

Pour 57% d’entre eux, le projet de loi porté par Darmanin, et plus spécifiquement la mesure sur la régularisation des travailleurs illégaux dans les métiers en tension, « est un appel d’air migratoire supplémentaire« . Le bon sens populaire reste pourtant inaudible de la macronie qui préfère maintenir l’ensemble des travailleurs des métiers de service au plus bas plutôt que de proposer des salaires attractifs aux demandeurs légaux d’un emploi.

LA GAUCHE ET LA DROITE D’ACCORD
Aucun écart significatif n’est constaté lorsque l’on observe la proximité politique des répondants. Près de 75% des électeurs de gauche sont «pour» cette prime pour les travailleurs français dans les métiers en tension. Ceux de La France insoumise sont les plus favorables (82%), devant les Français proches du Parti socialiste (74%) et ceux d’EELV (67%), 29/09/2023

En revanche, 42% des Français adhèrent à l’idée que le projet gouvernemental « trahit les valeurs fondamentales de la République », comme indiqué par le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, et qu’il « stigmatise en permanence l’étranger montré soit comme une menace soit comme quelqu’un qui cherche à profiter du système ». Un sentiment que contredisent d’autres sondages.

Si dissolution, 28% des Français souhaitent une victoire du RN

Outre le référendum sur l’immigration, une majorité de Français (55%) est favorable à la dissolution de l’Assemblée nationale et à l’organisation de nouvelles élections législatives. 43% sont opposés à cette idée.

La dissolution de l’hémicycle clive davantage politiquement que le référendum: la majorité des électeurs de Marine Le Pen (76%) et de Jean-Luc Mélenchon (61%) y sont favorables, tandis que les sympathisants de Macron (64%) et dans une moindre mesure des électeurs LR (52%) y sont majoritairement opposés.

Si un tel scénario devait se réaliser, 28% des Français souhaiteraient que le Rassemblement national remporte les élections législatives. Pour le moins surprenant, sachant que 34% ont voté Marine Le Pen au 2e tour de la prédidentielle de 2917.

16% espèrent une victoire d’une alliance de gauche, 14% de Renaissance, 9% des Républicains. En revanche, 32% ne souhaitent la victoire d’aucun d’entre eux.

Dans l’hypothèse d’une cohabitation future en cas de victoire du RN aux élections législatives, Jordan Bardella, qui a déclaré être prêt à assumer la fonction de « Premier ministre de cohabitation », est perçu comme un bon Premier ministre potentiel par 46% des Français. Notamment aux yeux des électeurs de Marine Le Pen (87%) et d’Eric Zemmour (87%).

La quasi-totalité des électeurs ainsi que 43% des électeurs de Valérie Pécresse, 29% de ceux d’Emmanuel Macron, et 28% de ceux de Jean-Luc Mélenchon partagent cet avis.

Le président du Rassemblement national bénéficie d’une opinion particulièrement positive chez les 18-34 ans et chez les employés/ouvriers.

Mais ceux favorables à Jordan Bardella ne sont pas la majorité: 52% considèrent qu’il ferait un mauvais premier ministre. Pour mémoire, le président Macron a été réélu par seulement 43,6% des inscrits. Rien d’étonnant donc qu’il n’ait pas obtenu de majorité absolue à la législative.

Par ailleurs, plus de 4 millions d’électeurs (soit 8,6% des électeurs inscrits et 11,5% des votants) ont glissé un bulletin blanc ou nul dans l’urne lors de ce second tour. Il s’agit d’un record absolu sous la Ve République.

Elabe et son donneur d’ordre BFMTV croient-ils donc pouvoir nous faire avaler leurs chiffres tendancieux de propagande en contexte aussi défavorable que le vote de la motion de rejet préalable du projet de loi d’immigration ? Macron leur saura peut-être gré d’avoir essayé…

Vers une Chambre de renégats ralliés à Macron

Le jaune va si bien à Macron et ses débauchés

Macron m’a tuer:
le mystère élucidé de
la mort du système parlementaire

Le mouvement En Marche! de Macron remporterait la majorité absolue avec une avance confortable, entre 326 et 368 députés, selon la toute première projection des élections législatives après la présidentielle, contre 268 en mai 2021, ce qui paraît invraisemblable, vu son impopularité. Une centaine de députés RN feraient leur entrée à l’Assemblée. Un chamboulement de la Chambre « jaune horizon »?

L’enquête de Harris Interactive arrive après l’appel de Mélenchon à envoyer en masse au Palais Bourbon des députés de la coalition des gauches, L’Union populaire, qui imposerait à Macron de le nommer à Matignon comme premier ministre de cohabitation…

Harris Interactive riposte en voyant les Français accorder une large majorité à Macron au lendemain de l’annonce-choc de Mélenchon au lendemain du second tour de l’élection présidentielle. Dans le cas de candidatures indépendantes de chaque grande force politique, la majorité actuelle (La République en Marche, le MoDem et Horizons) remporterait entre 328 et 368 sièges, soit la majorité absolue de l’Assemblée nationale.

Face à ce conglomérat majoritaire, les cartes seraient totalement rebattues dans les rangs de l’opposition avec l’arrivée possible d’une centaine de députés Rassemblement nationale au Palais Bourbon (entre 75 et 105 députés, contre seulement 8 actuellement). A l’inverse, Les Républicains, actuellement le groupe principal d’opposition à l’Assemblée nationale, verrait ses effectifs fondre, avec entre 35 et 65 députés contre 101 actuellement.

A gauche, un rééquilibrage s’effectuerait dans le sillage des résultats de la présidentielle: La France Insoumise de Mélenchon verrait son groupe doubler, passant de 17 députés à un groupe compris entre 25 et 45 députés, quand le Parti socialiste limiterait les dégâts en conservant de 20 à 40 sièges (28 actuellement). En revanche, le PCF (5 à 10 sièges) et les écologistes d’EELV (1 à 5 sièges) devraient se contenter des miettes et ne seraient pas en mesure de constituer leur propre groupe parlementaire (15 sièges).

Testée par Harris Interactive, l’autre hypothèse, celle de la constitution de trois grands blocs politiques, via des alliances électorales, à l’image de la tripartition héritée du premier tour de l’élection présidentielle. Dans ce cas, la majorité présidentielle – alliée à Les Républicains et l’UDI ! – remporterait également la majorité absolue dans un étiage similaire à l’hypothèse « sans accords », en élisant entre 326 et 366 députés.

Mais ce scénario des « alliances » bénéficierait en revanche à la gauche qui, unie, emporterait entre 73 et 93 députés, restant toutefois la troisième force politique du pays, derrière le bloc de droite et d’extrême droite constitué par l’alliance du RN, Debout la France et Reconquête ! qui obtiendrait entre 117 et 147 députés.

Les régionalistes, eux remporteraient de 3 à 7 sièges, sans différence avec le scénario de candidatures indépendantes.

Les grands équilibres politiques évoluent peu, au lendemain de l’élection présidentielle. Les deux forces finalistes du scrutin élyséen continuent de dominer le paysage politique français, avec 24% des électeurs qui souhaitent soutenir un candidat issu de la majorité présidentielle et 23% un candidat soutenu par le Rassemblement national.

Les mélenchonistes confirment leur troisième place, mais avec un score moins élevé qu’au premier tour de la présidentielle qui avait été marqué par un « vote utile » des électeurs de gauche.

Les écologistes (8%), Les Républicains (8%) et Reconquête, la formation d’Eric Zemmour (7%), sont au coude-à-coude.

Enfin, la situation reste compliquée pour les socialistes (5%) et les communistes (3%) qui pourront toutefois compter sur leur enracinement local pour tenter de sauver leurs groupes parlementaires respectifs.

Méthodologie: enquête réalisée en ligne du dimanche 24 avril après 20 heures au lundi 25 avril 2022. Echantillon de 2.343 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, dont 2.048 personnes inscrites sur les listes électorales. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes: sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle, région et comportement électoral antérieur de l’interviewé(e). Aide à la lecture des résultats détaillés: ▪  Les chiffres présentés sont exprimés en pourcentage. ▪  Les intentions de vote mesurent un rapport de force à un moment donné. Elles ne peuvent en aucun cas être considérées comme étant prédictives des résultats du scrutin. ▪  La marge d’erreur des résultats d’ensemble s’établit, selon le score visé, entre plus ou moins 1,4 et 2,9 points.

Hollande dézingue Mélenchon et sa stratégie aux législatives

Quel est le délire de cohabitation avec un Macron « mal élu » ?

Vieux couple qui se déchire…

L’ancien chef de l’Etat s’est dit interloqué par le programme de La France Insoumise, LFI, qui répète son objectif de parvenir à une cohabitation à l’issue du scrutin de juin prochain.

« La président a été élu, il est pleinement légitime ». Quatre jours après le résultat du second tour de l’élection présidentielle, qui a maintenu Emmanuel Macron à l’Elysée, François Hollande s’en est pris à la stratégie de communication de Jean-Luc Mélenchon, qui juge que le président sortant a été « mal élu ».

Sitôt stabilisés les scores du chef de l’Etat à la présidentielle, le candidat de La France Insoumise a relativisé le résultat mathématique du président candidat à sa propre ré-élection, mettant en avant le fort taux d’abstention, sans compter ses voix acquises auprès de la gauche du refus de la droite nationale

« Mettre en cause le fait qu’il serait bien élu voudrait dire que tous les élus de France (…) qui ont eu des taux de participation faibles seraient mal élus aussi? Ca voudrait dire aussi que pour les législatives, les députés élus seraient des députés de second ordre ? Non! Le président a été élu, il est pleinement légitime », a commenté François Hollande, à l’antenne de franceinfo, jeudi 28 avril.

Une forfaiture après le vote Macron de mélenchonnistes déterminés à faire barrage à Marine Le Pen et à déstabiliser les institutions

L’ex-président socialiste s’en est donc pris au projet LFI de créer les conditions d’une cohabitation
en élisant une forte majorité de candidats L’Union populaire, ce qui serait un désaveu dans les urnes de la présidentielle et conduirait à envoyer Jean-Luc Mélenchon à Matignon, dans le cadre d’une cohabitation avec Emmanuel Macron.: un véritable troisième tour révolutionnaire. « Si les programmes sont faits pour être appliqués, ça voudrait dire quoi? Ca voudrait dire que le prochain gouvernement serait amené désobéir aux traités européens (…), à quitter l’Otan? A ne plus aider les Ukrainiens en leur fournissant des équipements militaires? C’est la position de Jean-Luc Mélenchon et des insoumis ! » lance François Hollande.

Tandis que la mère de ses enfants, Ségolène Royal, avait annoncé son soutien au candidat Mélenchon à la présidentielle (lien PaSiDupes) , l’ancien mentor de Macron se refuse à envisager une alliance du PS avec les révolutionnaires islamo-gauchistes:

François Hollande n’est pas un adversaire irréductible à Macron. Il a par ailleurs réagi en effet aux rumeurs faisant état de discussions entre Macron et lui sur le sujet du projet de réforme des institutions. Selon l’Obs, le chef de l’Etat songe à recruter François Hollande pour faire évoluer les institutions, dans le cadre d’une commission trans-partisane. « Il ne m’a été rien proposé. Ca veut pas dire que l’idée d’une commission trans-partisane soit mauvaise »« Je ne demande rien. Je suis simplement au service de mon pays », a t-il ajouté, sans rien exclure.

Législatives : l’Union populaire de Mélenchon dévoile son affiche 

Un « coup de force » anti-républicain de l’extrême gauche

Affiche de La France insoumise
pour les élections législatives des 12 et 19 juin 2022:
Mélenchon, regard tourné loin à gauche

La béquille du président réélu, arrivée troisième à l’élection présidentielle, ne se résout pas à accepter le verdict des urnes et demande aux Français de « l’élire Premier ministre » en votant pour les candidats de l’Union populaire aux législatives. L’exclu du second tour bafoue ainsi la constitution de la Ve République qui veut au contraire que le locataire de Matignon soit nommé, et non pas élu, par le président de la République et non pas par le peuple des votants nul ou blanc et des abstentionnistes…

La campagne des législatives s’ouvre ainsi sur un coup de pub. Le pôle de l’Union populaire, porté par Jean-Luc Mélenchon, a dévoilé, mardi 26 avril, son affiche de campagne. Sur le tract et la nouvelle affiche de campagne de La France Insoumise (LFI), dévoilé, mardi 26 avril, figure la mention « Mélenchon : Premier ministre », avec une photo du meneur du parti arborant un large sourire, mais islamo-gauchiste partisan, non pas encore du Coran en France, mais d’une VIe République qui équivaudrait à un retour au régime des partis de la IVe République .

Entre janvier 1947 et mai 1958, seulement cinq gouvernements ont démissionné à la suite d’un vote de refus de la confiance par la majorité des députés. En douze ans, 22 gouvernements tombent et se succèdent à une cadence accélérée, si bien que la durée de vie moyenne des gouvernements de la Quatrième République est de sept mois.

Législatives à gauche: Manuel Bompard assure que le programme L’Avenir en commun « n’est pas à prendre ou à laisser en intégralité ».


Le tract a été tiré à 2 millions exemplaires et sera distribué dès ce mardi après-midi dans toute la France. L’affiche, quant à elle, a été tirée à 200.000 exemplaires. « L’idée, c’est d’inonder le pays », a expliqué un proche de Jean-Luc Mélenchon. « On veut faire une campagne nationale, marteler un message unique », ajoute-t-il.

« Un décret sur le blocage des prix » 

Sur le tract – en écriture inclusive – le candidat a précise : « Je demande aux Français-es de m’élire Premier ministre. (…) Si je suis Premier ministre, dès ma prise de fonction, je pourrai signer le décret sur le blocage des prix et l’augmentation du SMIC à 1.400 euros net par mois ». 


Dès le lendemain du premier tour de la présidentielle, la France Insoumise a annoncé sa volonté de faire « élire Jean-Luc Mélenchon Premier ministre ». Pour ce faire, des négociations ont été lancées entre les partis de gauche afin de former une coalition qui présenterait des candidats derrière le bloc de l’Union populaire. 

Une coalition « compliquée » pour une cohabitation tout aussi compliquée

Mais les marchandages piétinent entre La France insoumise, EELV et le PCF en vue d’un accord. « C’est un peu compliqué« , a admis Manuel Bompard. Le chef des négociateurs pour La France Insoumise, en position de force après la troisième place de Jean-Luc Mélenchon au premier tour de la présidentielle (21,95%), était pourtant optimiste jeudi dernier. Les deux principales tractations bilatérales menées par LFI avec leurs anciens concurrents connaissent des turbulences, alors que la date butoir évoquée par les protagonistes, la fin de semaine, se rapproche.

Législatives : 63% des Français veulent un contre-pouvoir à Macron

Reconduit à contre-coeur, il doit être contraint à une cohabitation

Macron a été réélu
« sous le signe de la défiance, »
souligne Sébastien Chenu (RN)

Elu avec des voix de droite, mais aussi de gauche et d’extrême gauche par des électorats qui ne voulaient ni de lui, ni de sa concurrente, Macron convient à moins d’un électeur sur trois.

Marine Le Pen réunit le plus de soutiens pour le poste de Premier ministre, avec 46%, talonnée par Jean-Luc Mélenchon (44%).

Une majorité de Français refuse par avance une nouvelle majorité présidentielle macronnarde à l’Assemblée nationale remporter les élections législatives en juin et veulent que le président soit « contraint à une cohabitation », selon deux sondages publiés dimanche 24 avril.

Selon un sondage Opinionway pour Cnews et Europe 163% des sondés souhaitent que Macron « ne dispose pas d’une majorité et soit contraint à une cohabitation », contre seulement 35% qui veulent qu’il « dispose d’une majorité à l’Assemblée nationale et puisse mener sa politique » (et 2% qui ne se prononcent pas).

Plus précisément, 77% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon au premier tour, 63% de ceux de Yannick Jadot, 55% de ceux de Valérie Pécresse, 84% de ceux d’Eric Zemmour et 95% de ceux de Marine Le Pen ne veulent pas que le président obtienne une majorité. A l’inverse, 85% des électeurs de Macron au premier tour, mais seulement 62% des électeurs du président-sortant au second, veulent le voir disposer d’une majorité.

Outre les 46% de Marine Le Pen et les 44% de Jean-Luc Mélenchon, les électeurs de Valérie Pécresse sont 8% à envisager difficilement un tout macronien.

Selon une enquête Ipsos Sopra-Steria pour France TV, Le Parisien et Radio France, 56% des enquêtés souhaitent que Macron perde les législatives, contre 20% qui veulent qu’il obtienne une majorité « pour appliquer son programme » et 24% qui jugent préférable que « par cohérence » il obtienne une majorité pour « éviter une cohabitation ». Dans le détail, 84% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon, 49% de ceux de Yannick Jadot, 40% de ceux de Valérie Pécresse, 87% de ceux de Marine Le Pen et 80% de ceux d’Eric Zemmour souhaitent une défaite de Macron aux législatives.

Toujours selon cette enquête Ipsos Sopra-Steria, 57% des personnes interrogées (26% tout à fait et 31% plutôt) souhaitent que les partis de gauche (LFI, EELV, PCF et PS) forment une alliance et présentent des candidats communs. Ils sont même 93% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon et 85% de ceux de Yannick Jadot à émettre ce souhait.

35% des sondés veulent une alliance entre le RN et le parti d’Eric Zemmour Reconquête!. Cette approbation monte à 70% chez les électeurs de Marine Le Pen et à 93% des électeurs d’Eric Zemmour.

Enfin, 53% des interrogés souhaitent que LR ne se rapprochent ni de LREM ni du RN et de Reconquête! pour les législatives, contre 25% qui veulent les voir se rapprocher de LREM et 22% du RN et Reconquête!.

Parmi les électeurs de Valérie Pécresse au 1er tour, les proportions sont de 51% (aucun rapprochement), 32% (vers LREM) et 17% (vers le RN).

Le sondage OpinionWay a été réalisé en ligne le 24 avril après 20h, auprès de 1316 personnes inscrites sur les listes électorales issues d’un échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.

Le sondage Ipsos Sopra-Steria a été réalisé en ligne du 21 au 23 avril, auprès de 4000 personnes inscrites sur les listes électorales issues d’un échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.

Hollande pourra-t-il aller au bout de son mandat ?

Une majorité battue à deux scrutins reste-t-elle légitime?  
Et son président à 3% dans un sondage ?
Media et politiques s’interrogent. 

Christian Delporte décrypte la situation après les échecs du PS aux européennes: et si François Hollande n’allait pas au bout de son mandat ?

Invité de BFM-TV au lendemain de la débâcle des européennes, François Bayrou a eu un sursaut de désir d’avenir, lâchant « François Hollande n’ira pas au bout de son mandat. Il va y avoir un coup de foudre d’ici là. On ne peut pas durer trois ans dans la situation où on se trouve. »

Selon une étude OpinionWay réalisée en exclusivité pour Le Figaro Magazineles Français ne sont plus que 3% à préférer François Hollande comme candidat du PS à la prochaine présidentielle de 2017. En dépit de la force des institutions, l’hypothèse de voir François Hollande démissionner est-elle désormais crédible?

La démission du leader qui n’a plus la confiance du peuple est une vieille question, théorisée par…les bolcheviks ! Sur le plan institutionnel, rien n’oblige François Hollande à partir. L’impopularité mesurée par les sondages (même si l’actuel Président bat des records, sur ce plan) ou l’échec aux élections intermédiaires ne suffiront pas, sauf s’il en décidait lui-même ainsi, à le pousser à la démission. A cet égard, ses prédécesseurs ont eu la même attitude. Seule une situation exceptionnelle de chaos (manifestations et grèves massives, pays bloqué, violences…) pourrait l’y conduire. Nous n’en sommes pas là. Quand on est à la tête de l’Etat, on croit toujours, même si on s’illusionne parfois, qu’on finira par rebondir et reconquérir l’opinion. La démission, pour un homme politique, a fortiori exerçant les plus hautes fonctions, est une extrémité inadmissible. Seuls l’épuisement ou la contrainte sous une forte pression l’y mènent éventuellement. En attendant, les leaders de l’opposition peuvent bien poser la question du départ de Hollande, c’est bon pour mobiliser leur électorat qui attend un tel discours. Mais, en leur for intérieur, ils savent, par expérience, que cela ne se produira pas. 

Cette situation serait-elle inédite dans l’histoire politique?

Le Président Mac Mahon a démissionné en 1877, après avoir dissout la Chambre, finalement poussé dehors par la nouvelle majorité républicaine qui refusait de gouverner avec lui. Alexandre Millerand fut dans la même situation en 1924. D’autres chefs de l’Etat ont démissionné sous la IIIe République: Jules Grévy, en 1887, emporté par un scandale, Jean Casimir-Périer, en 1895 (après 6 mois et 6 jours, par dépit), Paul Deschanel, en 1922 (pour des raisons de santé bien connues): mais, à l’époque, comme disait De Gaulle, les présidents « inauguraient les chrysanthèmes » [Et une rupture de confiance avec le peuple n’impactait pas aussi lourdement le pays que sous la VIe République]. Le Général, justement, est parti en 1969, désavoué par le peuple lors d’un référendum où il avait mis son mandat en jeu. Dans ces deux cas, le départ résulte de l’expression du suffrage universel [Et on comprend donc ce qui fonde l’aversion de Hollande pour le référendum]. Mais, malgré lui [suffrage universel], Mitterrand, à deux reprises (1986, 1993) et Chirac (1997) ont préféré la cohabitation à la démission [le socialiste avait choisi la stabilité contre le chaosrendant ainsi hommage à la Constitution de 1958…]. On se rappelle aussi qu’en 1968, De Gaulle avait écarté l’hypothèse de sa démission, préférant dissoudre l’Assemblée nationale, provoquer des législatives anticipées et, ainsi, poser la « question de confiance » au peuple français [et préférer le dialogue direct]

L’Express titre en une cette semaine, « Encore trois ans », tandis que Valeurs actuelles pose la question « Doit-il partir? » 

Ces Unes sont-elles le reflet d’une fragilité réelle du pouvoir ou contribue-t-elle à le déstabiliser?

Valeurs actuelles s’adresse à une clientèle de droite, tandis que L’Express vise un public plus large, mais les deux se rejoignent, simplement parce qu’ils traduisent l’air du temps. Je ne me lancerai pas dans la théorie de la poule et de l’œuf. La presse [Libération? Le Monde ?] évoque le départ de Hollande, parce que son impopularité bat des records et que, pour vendre, il ne faut jamais trop s’éloigner de ce que pensent ses lecteurs…Mais, du coup, répétée, reprise, l’idée du départ fait son chemin. La presse est généralement opportuniste et panurgienne. 

Le chrysanthème manque d’eau

Souvenons-nous de l’époque de Nicolas Sarkozy, d’abord porté aux nues, ensuite jeté aux orties. La mode est au Hollande-bashing, pratiqué jusqu’à l’intérieur du PS (au moins dans les couloirs). Si Hollande remonte, même timidement, dans les sondages, il n’est pas exclu que quelques magazines le trouvent soudain formidable et s’interrogent sur sa réélection, avec des titres, du genre: «Et s’il réussissait son pari?»… Ainsi va la presse.

François Hollande bat des records d’impopularité et ne dispose plus d’une majorité solide. Dans ses conditions, comment peut-il tenir? De quelles options politiques dispose-t-il encore?

Il n’a pas beaucoup d’options. Je ne crois guère à la dissolution. Elle pourrait être contrainte, si le désaveu des « rebelles » du PS se traduisait par un vote de défiance à l’Assemblée. Mais les députés du PS se feront-ils hara-kiri? Combien reviendraient au Palais-Bourbon? Les Verts, dont la plupart des députés le sont grâce au PS qui leur a laissé des circonscriptions, y perdraient toutes leurs plumes. 

Pour le sport, imaginons la dissolution surprise. Elle se fonderait sur un pari risqué: l’échec aux législatives, la cohabitation avec l’UMP [union nationale obligée, suggérée par BHL], l’usure de la nouvelle majorité et une nouvelle virginité politique dans l’opinion (à l’instar de Mitterrand et de Chirac) lui ouvrant les portes de la réélection en 2017. Franchement peu vraisemblable. Le plus évident pour Hollande, c’est de miser sur le retour de la croissance [ce qu’il n’a cessé de faire, dans les zig-zag d’une politique affolées par les vents contraires], dont les signes sont présents dans plusieurs pays d’Europe [nous assure-t-on, sans qu’elle se précise, ni en Allemagne, ni aux USA]. Son seul atout, c’est le temps, ces trois ans qui nous séparent de l’échéance présidentielle. C’est là-dessus qu’il mise.

François Hollande, s’il ne démissionne pas, a -t-il encore une chance d’être candidat à sa propre succession en 2017 ?

Valls éclipse Hollande dans les sondages
Tout président élu pour un premier mandat rêve d’en accomplir un second, tout en se gardant de le dire. Difficile pour le PS de lui contester une deuxième candidature [et c’est bien pourquoi les primaires sont une arme à double tranchant], sans provoquer une crise qui ferait resurgir brusquement le spectre de 2002. Cependant, le contexte jouera également. En cas d’impopularité forte, la presse testera d’autres noms [que Hollande situé à 15% par les …sympathisants socialistes] ceux de Valls [40%], Aubry [16%], Montebourg [3%] ou d’autres. Si les sondages le donnent perdant à coup sûr, alors qu’un socialiste pourrait l’emporter, une incroyable pression s’exercera sur lui, à laquelle il lui sera rude de résister.

La solution ne pourra venir que des oppositions. Ou de la rue !