« 44 % des Français envisagent de réduire leur budget pour le repas de Noël »

Constat de Michel Biero, directeur des achats de Lidl

Les perspectives de consommation des Français pour ce Noël 2023 sont défavorables, selon les chiffres d’un sondage exclusif, réalisé avec Yougov. Michel Biero, directeur exécutif des achats de Lidl, apporte son commentaire.

« 38 % des Français veulent réduire le nombre de convives à tables. 33 % d’entre nous déclarent vouloir rester dans leur foyer, et 18 disent vouloir faire plusieurs repas sur le mois de décembre, pour réduire le nombre de personnes autour de la table. La semaine prochaine, le 7 décembre, on peut déjà fêter Noël. Les produits sont dans les magasins donc les consommateurs peuvent déjà venir les acheter. » 

Dans l’ensemble, 44 % des Français ont prévu de réduire leur budget. Un indicateur de la crise sociale ? « Et de la crise économique ! Le pouvoir d’achat a été fortement perturbé par cette crise. Près de la moitié des Français envisagent de réduire leur budget du repas de Noël, qui est prévu entre 50 et 150 euros pour l’intégralité du repas de Noël. Seuls 4 % ont prévu de dépenser un peu plus. »  En revanche, pas de surprise dans le résultat du menu préféré des français pour Noël : « Le foie gras, la bûche de Noël, le champagne et le chapon, » énumère-t-il.

Les avis divergent très sensiblement du fait de l’inflation

Les premiers impactés seraient les jeunes: 30% renonceraient aux festivités. Et les familles se rabattent sur les cadeaux utiles.

Pour tous, l’inflation n’est pas un « sentiment », mais un fait bien concret : la bouteille de champagne à moins de 20 euros serait introuvable et le prix du foie gras a augmenté de 30% pour un pot de 180 grammes par rapport à 2022, cinq euros de plus, conclusion du panier de Noël témoin de France Bleu. En revanche, le saumon est « en hausse de 8% en valeur sur le mois de décembre 2022 et la truite de 2,2%. Mais ces prix peuvent aller encore à la hausse d’ici au réveillon du 31 décembre… Valeur la plus sûre, les huitres ?

Qu’est-ce qui différencie Lidl des autres enseignes ? « Nous essayons d’apporter le meilleur rapport qualité prix sans faire de promo. »  Sans en préciser la provenance, il prend l’exemple d’un foie gras bloc 30 % de morceaux, à 230 grammes pour 6 euros 99. « Pour 230 grammes vous pouvez couper 4 magnifiques tranches ! Même les gourmands ne pourront pas la finir. Cela correspond à environ 1,70 euros par personne sur l’entrée. » Depuis peu, Lidl vend même… du caviar. « Nous avons voulu le démocratiser pour que les Français qui n’ont pas les moyens de s’offrir des boîtes de caviar français à des prix hallucinants puissent acheter une petite boite de 10 grammes à 7 euros 99. » On voit comment Lidl parvient à maintenir des prix bas.

Une autre solution avancée est la grande part de marques distributeurs (représentant 90 % des produits), au détriment des grandes marques et de la qualité. « Nous négocions avec les TPE et PME qui sont derrière ces marques distributeurs. Nous dégustons les produits en permanence pour avoir la meilleure qualité possible. Il y a un assortiment très court, de 1700 références. L’avantage d’en avoir si peu est de pouvoir acheter des volumes astronomiques, avec un avantage sur le prix d’achat. Il y a aussi une optimisation de la logistique sur de nombreux postes, ce qui fait que nos coûts de structures se réduisent drastiquement. C’est pourquoi nous pouvons proposer des prix défiant toute concurrence. » L’illusion de la qualité à bas prix.

Flambée des prix du gasoil, la colère gronde

Les transporteurs mobilisent : « Il y a urgence »

Les professionnels du transport attendent une prise de mesures immédiates du gouvernement, sous peine de « bloquer les grandes villes ». 120 à 160 transporteurs de l’ensemble de la Bretagne sont de nouveau attendus à Saint-Gérand, près de Pontivy, Morbihan, vendredi 11 mars 2022.

Environ 80 transporteurs se sont mobilisés à Saint-Gérand (Morbihan) mercredi 9 mars 2022 pour dénoncer la flambée des prix des carburants. Une première réunion spontanée s’est décidée dans la matinée. Une nouvelle réunion était programmée vendredi 11 mars 2022, à 19 h.

120 à 160 transporteurs de l’ensemble de la région sont de nouveau attendus à Saint-Gérand en Centre-Bretagne car  » il y a urgence », insiste Jean Juin, qui dirige les transports Juin.

« Du jamais vu depuis le choc pétrolier »

La Fédération Bretagne des travaux publics s’inquiète face à la hausse des prix du carburant. « Il faut agir, prendre des décisions pour faire accélérer les mesures du gouvernement. » Face à la flambée des prix du gasoil, ils ne comptent pas rester sur le bord de la route.  » En six mois, les prix ont été multipliés par deux. Sur un coût de revient de 100 € pour un transporteur, le carburant représentait 30 €, maintenant c’est presque 60 € et on ne peut pas répercuter cette hausse sur nos clients« , indique Franck Guiomar, des transports du même nom à Moréac. Il estime sa perte actuelle à environ 300 € par camion chaque jour. En « 50 ans, c’est la pire crise, du jamais vu depuis le choc pétrolier de 1973″ , appuie Jean Juin.

Trois pistes :  » une exonération de charges sociales et fiscales, un remboursement de la taxe intérieure sur les produits pétroliers et un prix bloqué sur le gasoil des professionnels. Il faut un plafond maximum, » propose Philippe Legal.

Ensemble, ils menacent d’ores et déjà de « bloquer les grandes villes, Rennes, Paris… Les gros mouvements de transporteurs sont nés en Bretagne ».

Prix des carburants : les entreprises des travaux publics tirent aussi le signal d’alarme

La Fédération Bretagne des travaux publics s’inquiète de la hausse des prix du carburant.

120 à 160 transporteurs de l’ensemble de la Bretagne sont de nouveau attendus à Saint-Gérand, près de Pontivy, vendredi 11 mars 2022.
Un nouveau rassemblement des transporteurs est prévu vendredi 11 mars 2022 à Saint-Gérand (Morbihan).

Représentant 987 entreprises et 12.000 salariés, les entreprises des travaux publics de Bretagne s’inquiètent des hausses des produits pétroliers et de la recrudescence des vols d’essence sur les chantiers et sur les parkings.

Dans un communiqué de presse adressé ce jeudi 10 mars 2022, la Fédération Bretagne des travaux publics tire le signal d’alarme sur la hausse des prix des produits pétroliers et redoute que « la situation économique devienne intenable pour nos entreprises au regard de la flambée des prix des produits pétroliers (dont carburant, GNR pour les engins et bitumes) particulièrement excessive depuis ces derniers jours. »

Plus de 12.000 salariés

Une fédération qui compte 987 entreprises en Bretagne « avec des typologies très variées » et représente plus de 12 000 salariés. « Ce sont ces entreprises qui construisent et entretiennent les infrastructures. Des réseaux de mobilité, d’eau et d’assainissement, électriques et numériques assurant ainsi l’aménagement et le développement du territoire. »

Des vols de carburant

La hausse des prix entraîne « une grande difficulté à répercuter cette hausse des coûts dans les marchés privés, avec des clients qui ne veulent pas renégocier les contrats ». Aussi « des recrudescences de vols aux dépôts, sur les chantiers, voir sur les parkings à proximité des lieux de restauration des salariés » sans oublier « des difficultés d’approvisionnements depuis ce début de semaine, de la part de distributeurs ou de fournisseurs de produits pétroliers, qui pour certains d’entre eux rationnent les livraisons, ce qui va pénaliser le déroulement normal de l’exécution des chantiers. »

Colère des automobilistes et désarroi des pompistes partout en France

La flambée des prix du carburant continue. Désormais, à la pompe, l’essence s’affiche à 2 euros quand le diesel s’affiche à 2,10 euros le litre. Les pompistes sont en première ligne face aux clients, énervés, excédés, dépités par la hausse continue des carburants.

Le prix des carburants continue de grimper et en première ligne, face aux clients, les pompistes. Souvent impuissants face aux hausses successives, ils doivent désormais composer avec des consommateurs excédés ou désabusés comme à Autrans-Méaudre en Vercors, en Isère.

« Chez certaines personnes, il y a un peu d’énervement. Ça devient vraiment trop cher et certains veulent finir à vélo”, indique-t-il.

Tous les carburants vendus ici ont passé la barre des deux euros. Il faut désormais faire un peu de pédagogie. “On essaie de les informer le plus possible, mais le problème, c’est que ce n’est pas forcément nous qui fixons les prix”, indique-t-il.

En plus, impossible de baisser les marges, assure Sylvain Rochas, garagiste, gérant de la station-service.

“On est au minimum. Ça couvre juste les frais d’entretien de l’électronique de la station, les papiers…”, confie-t-il.

Chaque jour, il est obligé d’afficher des prix toujours plus élevés. Du jamais-vu. “On ose même plus afficher le prix en bord de route, ça va faire peur aux gens. Mais bon, pas le choix, il faut en mettre dans la voiture”, admet-il.

Pas le choix, la voiture est le seul moyen de se déplacer pour les locaux. “On l’utilise pour tout, pour aller travailler, pour amener les enfants à l’école. On subit, c’est tout. Vu les événements, c’est difficile », indiquent des automobilistes.

Entre combines des particuliers et coups publicitaires

Le système D n’a qu’un temps. Acheter une petite citadine, rouler au gazole, si les écolos prennent en compte le budget des particuliers, donc rouler plutôt à l’éthanol E85, ne pas charger son véhicule et vérifier la pression des pneus, conduire de manière souple et préférer les transports en commun, si Hudalgo et Jadot ne les imposent pas…

Un motif d’espoir peut-être, ce vendredi matin sur RMC, Michel Edouard Leclerc, président du comité stratégique des centres Leclerc, fait sa pub. Il profite de la crise pour annoncer que le prix du gazole va baisser de 35 centimes d’euros à partir de lundi. Ponctuellement? Selon la technique de vente à 1 euro le premier mois, mais 9,99€ les mois suivants, pendant 24 mois…

Le cynique Bruno Le Maire approuve: il n’a pas à renoncer aux taxes gouvernementales sur les carburants. Pas même à recadrer les profiteurs, producteurs et distributeurs qui ont répercutés la hausse sur leurs stocks: il y a quinze jours, ils n’étaient pas encore affectés par la guerre en Ukraine…