Assassinat de Samuel Paty: condamnation de six anciens collégiens à des peines jusqu’à six mois ferme

La famille de Samuel Paty est « en colère », « déçue » et « très frustrée » des peines prononcées

8 décembre 2023

Plus de trois ans après l’assassinat du professeur d’histoire à Conflans-Sainte-Honorine, six anciens élèves du collège du Bois d’Aulne ont comparu devant le tribunal pour enfants de Paris pour «association de malfaiteurs» et une autre pour «dénonciation calomnieuse».

Des peines de 14 mois de prison avec sursis à six mois de prison fermeaménagées sous bracelet électronique – ont été prononcées ce vendredi 8 décembre à Paris contre six ex-collégiens jugés pour leur implication active dans l’assassinat du professeur Samuel Paty par un jeune djihadiste tchétchène en 2020. Des peines ordonnées au regard «de la gravité des faits», de leur «personnalité» et «évolution», et alors que les infractions sont «parfaitement établies», a déclaré le tribunal pour enfants dans son jugement, lu en audience publique après deux semaines d’un procès à huis clos.

Pendant deux semaines, six anciens collégiens ont comparu devant le tribunal pour enfants de Paris lors d’un procès à huis clos pour leur implication dans l’attentat djihadiste contre le professeur Samuel Paty en 2020. Cinq d’entre eux, à l’époque âgés de 14 et 15 ans, comparaissaient pour association de malfaiteurs en vue de préparer des violences aggravées. La sixième, 13 ans au moment des faits, a été jugée pour dénonciation calomnieuse pour avoir, à tort, accusé le professeur d’islamophobie.

Le 16 octobre 2020, l’enseignant en histoire-géographie de 47 ans avait été poignardé puis décapité près de son collège à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) par Abdoullakh Anzorov, réfugié russe d’origine tchétchène. L’homme de 18 ans, radicalisé, lui reprochait d’avoir montré en classe des caricatures de Mahomet. Dans un message audio en russe, il avait revendiqué son geste en se félicitant d’avoir «vengé le prophète». L’enquête avait retracé comment, en dix jours, le piège s’était refermé sur Samuel Paty : du mensonge de la sixième prévenue aux attaques sur internet, jusqu’à l’arrivée de l’assaillant devant le collège, où il avait donné 300 euros à des collégiens pour identifier l’enseignant, qu’il voulait «filmer en train de s’excuser».

Le procès, qui s’est ouvert le 27 novembre, s’est terminé vendredi matin avec les derniers mots des prévenus, aujourd’hui lycéens. Lors d’auditions pendant l’enquête où ils s’étaient effondrés en larmes, ces collégiens avaient juré avoir imaginé que le professeur se ferait tout au plus «afficher sur les réseaux», peut-être «humilier», «taper»… mais «jamais» que ça irait «jusqu’à la mort».

Au premier jour d’audience, les jeunes prévenus étaient arrivés au tribunal le visage camouflé sous leurs manteaux, certains portant des lunettes de soleil ou un masque chirurgical, accompagnés de leurs parents et leurs avocats. Pas de cagoules… Avant eux, étaient entrés dans la salle certains proches de Samuel Paty, dont ses parents, visages fermés découverts, ainsi qu’une dizaine d’anciens collègues du professeur qui ont demandé à se constituer parties civiles au procès, par «besoin de comprendre».

Dans cette affaire, un second procès est prévu fin 2024 pour huit adultes. Ces majeurs comparaîtront devant une Cour d’assises spécialement composée avec au premier rang les deux amis de l’assaillant, soupçonnés d’avoir eu une connaissance précise du projet terroriste d’Anzorov. Mais également le père de la collégienne à l’origine du mensonge et de la polémique, qui avaient alimenté une violente campagne contre l’enseignant sur les réseaux sociaux.

Quatre autres adultes musulmans intégristes seront également jugés pour association de malfaiteurs terroriste criminelle.

Lors d’une marche commémorative en l’honneur de Samuel Paty, le 20 octobre 2020 à Conflans-Sainte-Honorine.

La menace contre des professeurs persiste en France. Un professeur de Cognac (PS avant juillet 2020), en Charente, a été menacé de mort la semaine dernière par un lycéen car il porte le même nom que Samuel Paty. L’adolescent a été exclu à titre conservatoire et le professeur a porté plainte. En Gironde, la moitié des enseignants d’un lycée de Libourne (PS) exercent leur droit de retrait depuis lundi, après qu’une lettre anonyme, ouvertement raciste, a menacé de mort une professeure et les élèves d’origine «arabe». Un autre professeur, Dominique Bernard, a récemment été assassiné à Arras, PS jusque 2011, par un jeune islamiste radicalisé, ravivant l’émotion provoquée par la mort de Samuel Paty trois ans plus tôt.

Des caricatures russes «inacceptables» condamnées par la France: Le Drian convoque l’ambassadeur de Russie

La France condamne des caricatures russes, mais soutient Charlie hebdo

Publiées jeudi avant d’être retirées, les caricatures russes dénonçaient notamment la soumission des Européens aux Etats-Unis ou encore la russophobie de l’Europe.

Charlie hebdo

La France atlantiste et laïque condamne la vulgarité de dessins russes anti-américains, mais soutient « en même temps » la grossièreté tous azimuts de dessins sexistes, anti-capitalistes et anticléricaux. L’ambassadeur de Russie à Paris a été convoqué ce vendredi au ministère des Affaires étrangères jugeant « inacceptable « la publication de ces caricatures sur son compte Twitter.

L’un des dessins insultants montre des Européens à genoux en train de lécher les fesses de l’Oncle Sam, symbole des Etats-Unis, accompagné d’un message en anglais : « La solidarité européenne telle qu’elle est. »

« Nous nous efforçons de maintenir un canal de dialogue exigeant avec la Russie » mais ces « agissements sont parfaitement inappropriés », a déclaré le quai d’Orsay, qui a convoqué Alexeï Mechkov alors que la guerre en Ukraine fait rage.

Une caricature qui mélange russophobie et Covid-19

Une seconde caricature présente une allégorie de l’Europe malade, allongée sur un lit, à qui ses tortionnaires – Etats-Unis et Union européenne – injectent différentes substances intitulées « néonazisme, « russophobie » ou « Covid-19 ».

Macron ne s’en formalise pas, selon les mauvaises langues

L’ambassade de Russie a confirmé que « la question du tweet publié avait été évoquée, parmi d’autres points » lors de l’entretien vendredi matin, alors que le tweet et les caricatures ont été retirés depuis. L’ambassadeur de Russie, Alexeï Mechkov, a de son côté « attiré l’attention de nos collègues français sur les provocations et les actes de vandalisme envers les représentations diplomatiques russes en France », a ajouté l’ambassade.

Il a le désir d' »emmerder »
– et « jusqu’au bout » (sic) –
les non-vaccinés

Suspension du prof de l’IEP Grenoble, une injonction à courber l’échine, dénoncée par Richard Malka

L’avocat de Charlie Hebdo et de Mila, y voit une menace sur l’avenir.

Me Richard Malka : « Le message véhiculé par cette affaire est simple :

taisez-vous devant la terreur intellectuelle »

Tribune

Me Richard Malka : "Le message véhiculé par cette affaire est simple : taisez-vous devant la terreur intellectuelle"

« Je suis en vacances. Après quelques mois éreintants à défendre, autant que je le pouvais, le droit d’emmerder Dieu (1), j’ai décidé d’offrir à mes neurones une cure de désintoxication. Oubliée la liberté d’expression, plus rien à faire du blasphème, du Wokisme ; laissez-moi tranquille avec l’islamo-gauchisme…Je veux lire ma pile de livres en retard, regarder la mer, marcher, la tête vide, sur des sentiers douaniers, me plaindre de mes courbatures en m’en délectant, avoir pour seule préoccupation la raréfaction des nouvelles séries de qualité sur Netflix. 

Mais patatras, j’ai commis l’erreur de lire la presse ce matin. J’essaie d’oublier ce que j’ai lu, d’enfouir mon cerveau sous ma couette comme si cela pouvait l’anesthésier, de laisser à d’autres le soin de réagir mais je sens bien que c’est foutu ; ça bouillonne dans mon ventre. 

Il y a donc, sur notre territoire, un petit Pakistan situé dans cette bonne ville de Grenoble [gérée par Eric Piolle, EELV]. Un laboratoire de la pensée stalinienne dirigé par une certaine Sabine Saurugger qui, en moins d’un an et demi, depuis sa nomination à la tête de Sciences Po Grenoble, aura réussi l’exploit d’anéantir la réputation de cette école et de porter préjudice à des centaines d’étudiants qui auront bien du mal à réaliser leurs rêves quand ils inscriront sur leur CV le nom de cette école de la honte. Mais cela, Madame Saurugger n’en a probablement cure… Quelques sacrifiés innocents n’ont jamais fait peur aux idéologues qui pensent le bien [Bien]. 

Je résume : le 4 mars dernier, un professeur d’allemand, Klaus Kinzler, est victime d’une campagne de lynchage sur les réseaux d’un syndicat étudiant, son nom étant par ailleurs placardé sur les murs de Sciences Po Grenoble, affublé des qualificatifs de fasciste [ce professeur est allemand de naissance, ce qui suffit aux crétins pour sauter aux conclusions qu’inspire l’enseignement dispensé pendant 14 ans de scolarité dominée par la FSU] et d’islamophobe. Son seul crime consiste à avoir contesté le concept d’islamophobie, ce qui fait débat, quoi que l’on en pense, depuis des décennies et ce dont on devrait pouvoir discuter, même [et surtout] à l’université. Rien qui ne justifie d’être qualifié de fasciste et voué aux gémonies, voire pire. Le professeur s’en émeut, de même que du manque de soutien évident de sa direction, dont on sent bien qu’elle a plutôt tendance à se ranger du côté de la terreur intellectuelle, parce que c’est pour la bonne cause. L’affaire aurait pu en rester là mais non, il faut réduire au silence pour que plus aucun professeur, jamais, partout en France, n’ose contester le dogme naissant.  

Innocenter les coupables et condamner la victime

C’est alors que Madame Saurugger [un nom à consonnance germanique] a une idée géniale qui a fait ses preuves pour éliminer toute velléité de contestation : innocenter les coupables et condamner leur victime au seul motif qu’elle a osé parler à des journalistes, ce qui ne se fait pas. Manquerait plus que la liberté d’expression soit un droit constitutionnel qui permette de se défendre et de dénoncer l’instauration d’une petite dictature de la pensée. L’université va s’atteler méticuleusement à cette tâche sacrée. D’abord, relaxer 16 des 17 étudiants poursuivis disciplinairement en dépit des conclusions d’un rapport de l’Inspection Générale de l’Education Nationale. Puis, et c’est le chef d’oeuvre de la direction de Sciences Po Grenoble, prendre un arrêté le 14 décembre dernier, en espérant sûrement que les journalistes ne tarderont pas à être en vacances autour d’une dinde, pour suspendre le Professeur insulté qui avait eu l’audace de s’en plaindre. Le suspendre, avant même que ne soit engagée à son encontre une procédure disciplinaire pour avoir osé parler. 

Passons sur le soutien apporté par le groupe écologiste de la région Rhône-Alpes qui, au prétexte de s’insurger de la décision de Laurent Wauquiez de supprimer la subvention de la Région à l’IEP, apporte son soutien à la direction de l’école. Ceci dit, on aimerait bien savoir, en passant, si dans le package du vote écolo, auquel chacun pourrait adhérer, figure obligatoirement la cancel culture dont je ne vois pas bien ce qu’elle a d’écolo. 

Cette affaire est cruciale pour l’avenir. Le message véhiculé par Madame Saurugger est simple : c’est celui de la violence symbolique adressée aux enseignants qui se résume par : taisez-vous, courbez l’échine devant la terreur intellectuelle ; osez la dénoncer et vous serez exclus. Relevez la tête et vous serez suspendus. 

Peut-être n’est-ce pas Monsieur Kinzler qui devrait être sanctionné mais Madame Saurugger, à défaut de prendre conscience elle-même, dans un sursaut, du mal qu’elle fait à son école et à ses étudiants. Au demeurant, et en ce qui les concerne, ils gagneraient beaucoup à se révolter contre cette décision, pour ne pas se laisser sacrifier par une direction qui a sombré dans la faillite morale

(1) NDLR : Lire « Le droit d’emmerder Dieu », de Richard Malka, paru chez Grasset le 22 septembre 2021

 LIEN PaSiDupes, article du 9 mars 2021, consacré à la « fatwa » lancée par le syndicat islamo-gauchiste contre les professeurs de cet IEP

La plaque du square Samuel-Paty a été dégradée à Paris, devant la Sorbonne

La mention de l’égorgement « terroriste islamiste » a été biffée

La plaque du square Samuel-Paty situé à Paris Ve, face à La Sorbonne, a été dégradée avec le rayage du mot « islamiste » dans la mention « victime du terrorisme islamiste« , deux mois après son inauguration en hommage au professeur victime d’attentat islamiste par décapitation. « La référence au caractère ‘islamiste’ de l’acte terroriste commis à l’encontre de Samuel Paty » a été « effacée à la bombe », a indiqué mardi la maire (DVD) du Ve arrondissement Florence Berthout, proche de LREM, dénonçant faiblement une « dégradation inacceptable ».

Lundi, Nicolas Gavrilenko, trésorier de l’Union des familles laïques (Ufal), avait signalé la plaque « vandalisée », un acte qui signe selon lui « l’aveuglement volontaire de certains ». « C’est bien du terrorisme islamiste dont a été victime Samuel Paty », a-t-il ajouté. « Vouloir supprimer le caractère islamiste de cet acte odieux est insupportable », a ajouté Mme Berthout, qui indique avoir déposé plainte.

La plaque a été remise en état

Les services de la Ville ont remis la plaque en état ce mardi, a-t-elle précisé. Le square avait été inauguré le 16 octobre, un an jour pour jour après l’attentat qui avait coûté la vie au professeur, et en présence notamment de sa famille, de la maire PS Anne Hidalgo et des ministres de l’Education Jean-Michel Blanquer et de l’Enseignement supérieur Frédérique Vidal.

La décapitation de Samuel Paty, 47 ans, le 16 octobre 2020 près de son collège de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) par Abdoullakh Anzorov, un jeune clandestin tchétchène né il y a 18 ans à Moscou (Russie) radicalisé avait suscité une indignation considérable. L’assassin lui reprochait d’avoir montré à ses élèves des caricatures de Mahomet – publiées par Charlie hebdo – à des fins pédagogique, pour développer leur sens critique.

Caricature de Charlie hebdo: un enseignant devant le Conseil d’Etat pour mise à pied

Il enseignait dans une école d’une commune considérée comme un foyer de l’islamisme

Caricature de Mahomet: un enseignant mis à pied devant le Conseil d'Etat
Samuel Paty


Révélée par le quotidien La Libre Belgique en octobre, l’information a été confirmée par le porte-parole de la bourgmestre de Molenbeek, la socialiste Catherine Moureaux. Un professeur de 5e et de 6e primaire de l’école n°11 de Molenbeek a été écarté pour avoir montré une caricature de Mahomet diffusées par Charlie Hebdo, mais jugée obscène dans cette commune multi-culturaliste qui ne comptait pas moins de 22 mosquées déjà en 2016.

Il a décidé de faire appel au Conseil d’Etat pour contester cette décision, révèle Le Vif, premier hebdomadaire d’information en Belgique francophone, édité par groupe français L’Express (que le groupe belge Roularta a revendu à Altice, groupe du milliardaire franco-israélien Patrick Drahi (BFM TV et RMC) avec les magazines L’Expansion, Lire, etc. En octobre 2014, Macron, ministre de l’Economie avait autorisé le rachat de SFR par Numericable, détenu par Drahi: devenu président, Macron peut compter sur les soutiens de BFM ou L’Express et L’Expansion. 

Le 22 octobre, un professeur de philosophie et de citoyenneté avait montré à une classe de 5e primaire de l’école n°11 de Molenbeek, « Aux sources du gai savoir », un dessin de Coco pour Charlie Hebdo, montrant le prophète Mahomet nu avec la légende « Une étoile est née », ce que les bobos-intello ou, à l’envers, intellos-bobos applaudissent au nom du droit au blasphème (injure), à la vulgarité, comme à la diffamation, en vertu de la liberté d’expression, quand le cerveau se trouve entre les fesses… Suite à un débat autour de la « terrible mort » – en clair l’assassinat par égorgement (en pleine rue et devant son collège) – du professeur d’histoire-géographie de Conflans-Saint-Honorine, Samuel Paty, le professeur belge avait présenté cette caricature par Coco (Corinne Rey), collaboratrice à L’Humanité, Le Ravi et Les Inrockuptibles.

Selon Le Vif et la DH, ce cours avait choqué – et on peut le comprendre – au moins un élève, qui avait fait part de son trouble à sa mère, qui s’en est confié à l’école. Après une enquête auprès des élèves présents au cours, le directeur de l’école n°11 avait demandé à l’enseignant de ne pas se présenter à l’école mais de se rendre à l’administration communale. Le pouvoir organisateur, en l’occurrence la commune de Molenbeek, a alors signifié à l’enseignant son écartement. Une décision qui avait mené à plusieurs réactions politiques, s’étonnant d’une telle suspension suite à l’affichage de caricature en cours.

La liberté d’expression « est importante” et “il n’y a aucune censure par rapport à ça », assure le porte-parole de la maire de Molenbeek-Saint-Jean. Rachid Barghouti, porte-parole de la maire de Molenbeek-Saint-Jean. Révélée par le quotidien La Libre Belgique en octobre, l’information a été confirmée par le porte-parole de la bourgmestre de Molenbeek, la socialiste Catherine Moureaux. Selon son porte-parole, Rachid Barghouti, « deux ou trois parents » se sont plaints à la direction de cette école primaire qu’un dessin montrant les parties génitales du prophète soit brandi devant « des enfants de 5e et 6e primaire ».

“Une erreur d’appréciation”

Le professeur a depuis lors déposé un recours en annulation auprès du Conseil d’Etat, rapporte Le Vif.

La manière de traiter ce sujet d’actualité est « trop directe » et le professeur a  « agi dans l’improvisation », avec des éléments pédagogiques « conçus pour des élèves plus âgés », a estimé, sainement, le collège molenbeekois.

La directrice du département Education de la commune de Molenbeek ne pouvait pas décider de l’écartement, considère l’avocat de l’enseignant, Me Jean Bourtembourg, car cette décision doit émaner du collège communal. En outre, et toujours subjectivement, l’avocat estime que la décision est une « erreur manifeste d’appréciation » et « un excès de pouvoir ». Et sur le fond, le professeur n’a donc manqué ni de discernement, ni de respect…

Au-delà de ce recours devant le Conseil d’Etat, le 17 décembre prochain, le collège communal doit encore recevoir le professeur. Le Vif affirme que ce dernier pourrait être « changé d’école et placé sous la tutelle d’un autre enseignant ».

Cette commune est-elle une enclave saoudienne dans le royaume de Belgique ?

4 habitants sur 10 sont musulmans et Molenbeek s’est révélée médiatiquement lors des attentats de Paris de novembre 2015. La zone est connue comme un vivier du terrorisme islamiste. En 2005, une enquête de la journaliste d’investigation belge d’origine marocaine, Hind Fraihi a confirmé l’existence d’un foyer islamiste et d’un réseau de recrutement de djihadistes à Molenbeek-Saint-Jean, enquête qui suscita le scepticisme du bourgmestre de l’époque, Philippe Moureaux, membre du Parti socialiste et auteur de la loi contre le racisme et la xénophobie adoptée en 1981: professeur émérite à l’Université libre de Bruxelles, il était remarié à Latifa Benaicha, de 35 ans sa cadette et de confession musulmane.

Au sujet de Molenbeek, le leader de l’extrême-droite néerlandaise, Geert Wilders, déclara en mars 2016: « c’est la bande de Gaza de l’Europe occidentale ». Début 2013, cette commune de moins de 1000.000 habitants comptait une quinzaine de personnes parties combattre en Syrie, mais, en France, Lunel, une quinzaine de candidats au djihad a quitté la ville pour rejoindre les rangs de Daesh. Six sont morts au combat contre les alliés.

A.D., l’instituteur, demande l’annulation de cette décision devant le Conseil d’Etat. A la demande d’élèves, il avait pourtant préparé un cours sur la liberté d’expression, prévoyant de présenter cet odieux dessin dans un contexte dramatique, dans un sanctuaire et une commune radicalisée. Pour prévenir ce type d’égarement pédagogique, le bon sens veut que les instructions officielles conseillent aux enseignants de cesser de coller à l’actualité, notamment du quotidien, et prennent leurs exemples dans l’Histoire.

Les caricatures de Mahomet sont “à la limite de la pornographie,” observe Luc Ferry

L’ancien ministre de l’Education dénonce des caricatures “ignobles”

Luc Ferry a fait voler en éclats l’omerta sur l’infamie de Charlie hebdo

Alors qu’ils rentrent des vacances de la Toussaint, les élèves vont tous participer à un hommage à Samuel Paty, enseignant d’histoire-géographie décapité à Conflans-Sainte-Honorine pour avoir utilisé des caricatures du prophète Mahomet dans un cours sur la liberté d’expression. Sur franceinfo, l’ancien ministre de l’Education, Luc Ferry, ne s’est pas exprimé sur cet hommage, mais a fustigé les caricatures du prophète Mahomet, maltraité comme les deux autres religions monothéistes – sans que celles-ci appellent au crime – et l’ancien ministre a condamné implicitement Charlie Hebdo.
 
« On n’est pas obligé, pour enseigner la liberté d’expression, de montrer des caricatures qui sont à la limite de la pornographie », souligne le philosophe. Et de faire un peu de pédagogie. « Je monterais les caricatures, éventuellement celles de Charlie, mais qui mettent en scène aussi bien Jésus, Moïse et Mahomet. Mais on n’est pas obligés de montrer autant de caricatures qui sont à la limite de la pornographie et qui sont quand même ignobles ».

Liberté « absolue »

Ces caricatures sont des « insultes ».

Il suggère en revanche, ce qui serait cohérent en cours d’histoire, de partir de « Louis-Philippe (le dernier roi de France) transformé en poire », une représentation anti-monarchique qui avait « fait scandale à l’époque ».
 
Un discours qui rappelle la sortie du premier ministre canadien, samedi 31 octobre. Si Justin Trudeau affirmait « toujours défendre la liberté d’expression », il explique toutefois qu’elle n’est pas « sans limites », ajoutant que dans « une société pluraliste, diverse et respectueuse comme la nôtre, nous nous devons d’être conscients de l’impact de nos mots, de nos gestes sur d’autres, particulièrement ces communautés et ces populations qui vivent encore énormément de discriminations. » Pour mémoire, dans son ouvrage L’homme-Dieu ou le sens de la vie, Luc Ferry affirme que la liberté de pensée « est absolue ou elle n’est rien. » Ce qui n’est pas contradictoire, puisqu’il n’est pas conseillé d’exprimer tout ce qui traverse l’esprit.

Pas plus que d’étaler ses vices cachés comme ses fantasmes les plus mal refoulés en les travestissant d’idéologie nauséabonde.

Caricatures de Mahomet : soutien nuancé des Emirats arabes unis à Macron

Le président français « ne veut pas de ghettoïsation des musulmans en Occident »: hors sujet du ministre des Affaires étrangères emirati

Protestations contre Macron et la France, à Lahore, au Pakistan, dimanche 1er novembre.

Alors que de nombreux pays musulmans réagissent aux propos de Macron par un boycottage de produits français, l’Elysée veut y voir un soutien clair des Emirats arabes unis. Par la voix de son ministre des Affaires étrangères, le pays, qui bafoue les droits élémentaires des ouvriers, singulièrements des migrants, se paie le luxe de défendre le président français dans la polémique qu’il a alimentée sur les caricatures du prophète Mahomet, malgré leur caractère obscène, insultant et diffamatoire, mais pareillement salissant les autres religions monothéistes, lesquelles ne partagent pas l’esprit de vengeance des premiers, criminelle et barbare.

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Dans un entretien paru ce lundi dans le quotidien allemand Die Welt, Anwar Gargash, a rejeté l’idée selon laquelle Macron aurait exprimé un message d’exclusion des musulmans. « Il faut écouter ce que Macron, dans son discours, a vraiment dit, il ne veut pas de ghettoïsation des musulmans en Occident et il a tout à fait raison », a-t-il déclaré. La ghétoïsation n’est en effet que l’un des dommages collatéraux des vagues successives d’immigration massive consenties ou non qui ont imposé une politique du logement d’urgence. Partout dans le monde, les migrants ont préféré vivre entre eux, dans des quartiers noirs ou « chinois », perpétuant ainsi leurs cultures, et ce, ensuite, avec la participation d’organisations dites humanitaires.

Mais le ministre emirati exhorte les musulmans à s’imposer.

Les musulmans doivent mieux s’intégrer et l’Etat français a pour devoir de chercher des moyens d’y parvenir, tout en luttant contre le radicalisme et l’enfermement communautaire. Une quadrature du cercle dont son pays n’a pas trouvé la formule…

Les Emirats instrumentalisent Macron contre Erdogan

Pour le chef de la diplomatie émirati, la controverse est surtout le résultat d’une récupération politique par le chef de l’Etat turc Recep Tayyip Erdogan. « Dès qu’Erdogan voit une faille ou une faiblesse, il l’utilise pour accroître son influence. C’est seulement lorsqu’on lui montre la ligne rouge qu’il se montre prêt à négocier », a ajouté Anwar Gargasch.

Hommage à professeur décapité: le Snuipp-FSU fait entendre sa différence

Ce syndicat d’enseignants regrette que la rentrée scolaire ne soit pas reportée à mardi et dénonce le « désordre dans l’Education nationale »

Dans enfants en classe de CE2 en France le 13 octobre 2020.  (MYRIAM TIRLER / HANS LUCAS)

La co-secrétaire générale et porte-parole du Snuipp-FSU, syndicat du premier degré, réagit à la décision du gouvernement de maintenir la rentrée lundi à 8 heures.

« On nous annonce des problèmes de sécurité mais il y avait moyen de s’en prémunir en reportant tout simplement la rentrée des classes à mardi. Le ministre n’a pas voulu nous entendre sur ce point-là et ce qui règne à deux jours de cette rentrée, c’est le plus grand désordre dans l’Education nationale », regrette samedi 31 octobre sur franceinfo Guylaine David, co-secrétaire générale et porte-parole du Snuipp-FSU, le syndicat dominant chez les enseignants du premier degré.

La décision ministérielle est prise en raison du contexte sécuritaire pour éviter les attroupements d’élèves devant les établissements scolaires. L’hommage à Samuel Paty se manifestera par une minute de silence dans chaque classe: pas de pédagogie à l’école?Quant au temps pédagogique autour de la liberté d’expression, il n’est plus imposé pour le lundi 2 novembre, mais pourra se faire, au choix, dans la semaine ou dans le mois. Ou jamais!

franceinfo : la rentrée de ce lundi était prévue à 10 heures, mais elle a finalement été ramenée à 8 heures, pourquoi ce changement ?

Guylaine David : Les familles, les collectivités locales et les enseignants s’étaient organisés pour que cette rentrée se fasse à 10 heures et pour qu’on puisse se réunir en équipe pour parler de cet hommage et pour préparer cet hommage que nous devons à Samuel Paty. Mais une fois de plus, le ministre a décidé au dernier moment de changer les choses. On nous annonce des problèmes de sécurité, mais il y avait moyen de s’en prémunir en reportant tout simplement la rentrée des classes à mardi et en laissant les enseignants préparer lundi l’hommage et la rentrée scolaire avec le protocole et tout ce que ça va engager. Le ministre n’a pas voulu nous entendre sur ce point-là et, ce qui règne à deux jours de cette rentrée, c’est le plus grand désordre dans l’Education nationale et c’est bien dommage pour les élèves, les familles et les enseignants.

Comment va s’organiser cet hommage à Samuel Paty ? Est-ce que vous avez des détails ?

Il est ramené au strict minimum et ce n’est vraiment pas ce que les enseignants attendaient. Nous avions besoin de lui rendre hommage. Nous avions réussi avec l’ensemble des organisations syndicales et le ministère à organiser un protocole dans cette matinée qui devait se dérouler en trois temps et qui permettait d’avoir une discussion entre adultes, entre enseignants et d’avoir à la fois la préparation d’une séquence pédagogique puis cette minute de silence. Là, on va réduire ce temps-là à la minute de silence et ce n’est pas suffisant. Les enseignants sont frustrés. Il y a une grande inquiétude et une grande colère vis-à-vis de ce que fait le ministère.

Est-ce que c’est une bonne chose d’avoir maintenu les écoles ouvertes malgré le confinement ?

Oui, c’est une bonne chose. Nous devons garder les écoles ouvertes, parce que les enfants doivent continuer à aller à l’école. Pendant la période du premier confinement, ça a été très compliqué pour les élèves et les familles. Les enfants doivent être à l’école pour apprendre. On ne peut pas faire ‘l’école à la maison’: ce n’est pas l’école. C’est donc important de garder les écoles ouvertes, mais dans les meilleures conditions sanitaires. Nous avons donc demandé au ministre de renforcer ces conditions sanitaires. Pour nous, ce protocole il n’est pas assez renforcé et il va mettre en danger à la fois les élèves, les personnels et les familles.

Caricatures de Mahomet : des Maliens exigent de Macron des excuses

Alors que nos troupes combattent les terroristes islamistes à leurs côtés au Mali, de nombreux musulmans ont dénoncé les propos de Macron, à l’appel du Haut Conseil islamique à dénoncer les caricatures du prophète.

Un homme brandit une pancarte  appelant au « Respect à mon prophète » lors d’un rassemblement devant la Grande Mosquée de Bamako le 28 octobre 2020. 

Quelque 5.000 fidèles musulmans se sont rassemblés dans et autour de la Grande Mosquée de la capitale malienne Bamako pour la célébration du Maouloud, anniversaire de la naissance du prophète Mohammed, mercredi. A cette occasion, ils ont fustigé les caricatures du prophète Mahomet, au cœur d’une crise entre la France et le monde arabo-musulman.D’après Radio France International, RFI, ce sont les propos du président Macron, en particulier, qui ont été pointés du doigt.

Protestations et boycottages…

Le Haut Conseil islamique du Mali (HCIM), principale organisation islamique dans ce pays à 90 % musulman – et présidé par Chérif Ousmane Madani Haïdara, prédicateur dont l’enseignement est jugé opposé à la violence et aux groupes terroristes -, qui avait appelé à ce rassemblement, dénonce « les discours irresponsables, diffamatoires, calomnieux et antirépublicains » d’E. Macron « sur l’islam et les caricatures », a déclaré son secrétaire général adjoint, Moussa Bocar Bah. Le président du Haut Conseil malien est un musulman malikite qui a créé en 1993 le mouvement religieux appelé Ançar Dine. Le  malékisme est l’une des quatre écoles classiques du droit musulman sunnite et la plus importante en France. La Grande Mosquée de Kairouan, Tunisie, avait, depuis le IXe siècle, la réputation d’être l’un des plus importants centres d’enseignement de la jurisprudence malikite.

Courroie de transmission traditionnelle entre le pouvoir et les musulmans du Mali, l’organisation réclame des « excuses à la communauté musulmane du monde » du président français, a-t-il ajouté. « Nous condamnons la violence sous toutes ses formes comme moyen de lutte, d’expression et de revendications. fort de ce constat, le Haut Conseil islamique du Mali demande l’interdiction immédiate de toute publication de caricatures du Prophète. »

« La France et les Français ont dépassé les bornes. Ils ont touché à l’intouchable, notre prophète Mahomet. C’est impardonnable », a pour sa part estimé un vice-président du HCIM, Mohamed Traoré.

« Stop à la provocation. Sinon, il y aura pire », menaçait une banderole déployée dans la mosquée, pleine à craquer, où était notamment présent l’imam conservateur Mahmoud Dicko, ancien dirigeant du Haut Conseil et l’une des personnalités les plus influentes du Mali.https://www.youtube.com/embed/bmaJM7lpwyk

Lors de la cérémonie d’hommage à Samuel Paty, professeur d’histoire décapité près de Paris le 16 octobre dans un attentat islamiste pour avoir montré à ses élèves des caricatures du prophète de l’islam, le président Emmanuel Macron a promis que la France ne renoncerait pas à ces dessins, au nom de la liberté d’expression. Il est depuis lors devenu la cible de manifestations dans plusieurs pays.

Déclaration de l’imam salafiste Mahmoud Dicko, ancien étudiant à l’université islamique de Médine, Arabie saoudite, pendant deux ans (connue pour diffuser la doctrine wahhabite chez les étudiants musulmans venus du monde entier), ancien dirigeant du Haut Conseil (janvier 2008-avril 2019), opposant au président Ibrahim Boubacar Keïta et l’une des personnalités les plus influentes du Mali:

… se multiplient dans les pays musulmans

La Mauritanie a également exprimé lundi son « indignation » face aux actions d’incitation, selon elle, menées contre l’islam, au nom de la liberté d’expression, a annoncé un communiqué de son ministère des Affaires étrangères.

« La République islamique de Mauritanie suit avec indignation les actions d’incitation menées depuis un certain temps contre l’islam sous le fallacieux prétexte de la liberté d’expression, ainsi que la provocation des musulmans en portant atteinte à notre prophète Mohammed », a souligné le ministère.

« Aussi, la Mauritanie, tout en dénonçant ce comportement qui n’a rien à voir avec la liberté d’expression », a poursuivi le communiqué, dénonce « tout acte de terreur commis au nom de la religion contre des innocents ».

Suite aux propos du président Macron, les appels au boycottage des produits français se sont aussi multipliés ces jours-ci en Mauritanie, pays à 100 % musulman sunnite.

Dans les zones rebelles en Syrie, dans la bande de Gaza ou en Libye, des portraits du président français ont été brûlés. Dans plusieurs pays du Golfe, des marchandises françaises ont été retirées des étals.

Téhéran a convoqué le numéro deux de l’ambassade de France en Iran. Islamabad a fait de même avec l’ambassadeur de France au Pakistan.

En Jordanie, le ministre des Affaires islamiques Mohammed al-Khalayleh a protesté.

Le Maroc a « vigoureusement » condamné les caricatures. Tout en rappelant son attachement à « l’islam du milieu », le pays du « commandeur des croyants » a condamné la volonté de poursuite de la publication de caricatures du prophète des musulmans.

Le Haut Conseil islamique en Algérie a fustigé une « campagne virulente » contre l’islam. Le Conseil des sages musulmans, basé à Abou Dhabi et présidé par le grand imam d’Al-Azhar, a annoncé son intention de poursuivre Charlie Hebdo et « quiconque offense l’islam ».

A Dacca, Bangladesh, les manifestants scandaient des slogans appelant au « boycott des produits français » et à « punir » Macron. « Macron fait partie des quelques dirigeants qui adorent Satan », a affirmé à la foule un haut responsable de l’IAB, Ataur Rahman. Il a appelé le gouvernement bangladais à « mettre dehors » l’ambassadeur français. « La France est l’ennemi des musulmans. Ceux qui la représentent sont aussi nos ennemis », a affirmé Nesar Uddin, un jeune responsable de l’organisation. Le Bangladesh, en particulier son industrie textile, est un important partenaire commercial de la France. Le cimentier Lafarge est l’un des principaux investisseurs français dans le pays. Le pays a connu plusieurs attaques islamistes ces dernières années. En juillet 2016, au moins 17 étrangers sont morts dans un attentat commis par un groupe lié à l’organisation Etat islamique contre un café de Dacca.

Le dirigeant de la république russe de Tchétchénie, Ramzan Kadyrov, a même affirmé que le président français pousse les musulmans « vers le terrorisme ».

Les musulmans anti-français sortent du bois

Le virus anti-français se propage dans le monde arabo-musulman

Une campagne de boycottage des produits français se répand pour protester contre les propos de Macron sur la liberté de blasphémer. Des petits rassemblements se sont tenus ce week-end au Proche-Orient et cette campagne de rejet des produits français a débuté dans les pays musulmans du Maghreb et du Proche-Orient pour protester contre Macron qui soutient la liberté d’insulter.

Quelque 200 Arabes israéliens ont crié leur colère samedi soir sous les fenêtres de l’ambassadeur de France en Israël. Les manifestants s’étaient réunis devant la résidence d’Eric Danon située à Jaffa, la ville en grande partie arabe rattachée à Tel-Aviv, sous des banderoles appelant à la défense du prophète Mahomet. Ils ont brûlé des portraits du président français, avant de se disperser dans le calme. Le Prophète «est sacré dans l’islam et celui qui atteint son honneur, atteint tout un peuple», a déclaré à la foule Amin Bukhari, un intervenant qui a accusé le président français de faire le jeu de «l’extrême droite». «Il faut respecter Moïse chez les juifs, il faut respecter Jésus-Christ, qui est notre prophète aussi, et il faut respecter le prophète Mahomet», a-t-il ajouté, tandis qu’Erdogan mobilise les islamistes contre la France.

A Khan Younès, dans la bande palestinienne de Gaza, ils étaient une poignée à incendier des photos du chef d’Etat français et une dizaine à s’indigner à Deir al-Balah. Le Hamas – bras armé terroriste – qui administre le territoire estime qu’«insulter les religions et les prophètes ne relève pas de la liberté d’expression mais favorise plutôt une culture de la haine». Voici quelques jours, le Hamas avait qualifié l’assassinat de Conflans-Sainte-Honorine d’«affaire interne» et démenti toute connexion avec le collectif Cheikh Yassine d’Abdelhakim Sefrioui, dissous par le gouvernement français. Il disait son refus d’être associé à «des batailles nationales» autre que la «lutte contre l’occupation israélienne». De son côté, le Djihad islamique, le second groupe armé de Gaza, nationaliste islamique et un mouvement nationaliste islamique de libération, a soutenu «qu’offenser» l’islam et son prophète Mahomet, est une «ligne rouge» qui «ne peut être tolérée».

Des appels à la vengeance

A Palestinian demonstrator treads on pictures of French President Emmanuel Macron during a rally to protest his comments over Prophet Mohammed cartoons, in Deir al-Balah in the central Gaza Strip, on October 25, 2020.

Des mouvements de protestation ont également été signalés au Liban, en Libye et en Algérie. Au Liban, la manifestation prévue devant l’ambassade de France dimanche n’a –comme la veille– attiré personne, à part des dizaines de soldats et de forces anti-émeutes. Le puissant mouvement chiite Hezbollah a quant à lui condamné « fermement l’insulte délibérée » faite au prophète, exprimant dans un communiqué son « rejet de la position française persistante consistant à encourager cet affront dangereux ». A Tripoli, des jeunes ont marché dans les rues. A Saïda, un convoi de voitures a été organisé par la Jamaa Islamiya, un mouvement issu des Frères musulmans. En Algérie, le chef du parti islamiste algérien Front de la justice et du développement (FJD), Abdallah Djaballah, a appelé au boycottage de produits français et a demandé la convocation de l’ambassadeur de France. En Tunisie, dans la localité d’El Kamour, aux portes du Sahara, un défilé anti-France a rassemblé dimanche quelques dizaines de personnes, selon des images diffusées par un collectif local. A Deir ez-Zor, Syrie, une ville sous le contrôle des forces kurdes, des miliciens ont ouvert le feu pour disperser une manifestation anti-française. Des manifestations ont été organisés « dans diverses régions échappant au contrôle du régime » de Damas, a par ailleurs indiqué Rami Abdel Rahmane, directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), précisant que des portraits de E. Macron avaient été brûlés.

À Idlib, en Syrie, le 25 octobre 2020.

La Turquie, l’Iran, le Pakistan, le Koweït et la Jordanie ont dénoncé la republication des caricatures du Prophète sans condamner la décapitation de Samuel Paty. Si le roi Abdallah de Jordanie avait participé en 2015 à la marche parisienne pour Charlie Hebdo, un porte-parole du royaume jordanien a, cette fois, exprimé le mécontentement d’Amman face à la nouvelle diffusion des caricatures qui «blessent les sentiments de quelque deux milliards de musulmans et ciblent les lieux saints». Dans le même temps, le président du Sénat, Faisal Fayez, a exhorté les «forces pacifiques à affronter quiconque tente d’insulter le caractère sacré des religions et des prophètes divins sous le prétexte de la liberté d’expression». Le ministre des Affaires islamiques jordaniennes, Mohammed al-Khalayleh, a estimé qu' »offenser » les prophètes ne relevait « pas de la liberté personnelle mais d’un crime qui encourage la violence ». Le Front d’action islamique jordanien, un parti d’opposition, a appelé les citoyens à boycotter les produits français. 

En Irak, Rabaa Allah, dernière née des factions armées pro-Iran –et la plus puissante–, a affirmé être prête « à répliquer », sans autres détails, après ce qu’elle a qualifié d' »insulte à un milliard et demi de personnes ». Les pro-Iran en Irak ont récemment incendié une télévision pour insulte à l’islam, ainsi que le siège d’un parti kurde à Bagdad.

Les pays du Golfe, notamment le Qatar, l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, représentent un marché de plus en plus important pour les exportations de l’industrie agroalimentaire française.

Au Koweït, le ministre des Affaires étrangères, cheikh Ahmed Nasser al-Mohammed al-Sabah a « rencontré » l’ambassadrice de France Anne-Claire Legendre. « Ils ont évoqué le crime odieux dont a été victime un enseignant français », a relevé dimanche un communiqué koweïtien, précisant que le ministre avait aussi souligné « l’importance de mettre fin aux atteintes aux religions monothéistes et aux prophètes dans certains discours officiels (…) de nature à exacerber la haine« .

Au Koweït, des images montrant les fromages Kiri et Babybel retirés des rayons de certains magasins ont été relayées sur les réseaux sociaux. Une soixantaine de sociétés coopératives, qui sont de grands distributeurs au Koweït, ont annoncé un boycott des produits français, a précisé le vice-président de la Fédération des coopératives, Khaled al-Otaibi. « Nous avons retiré tous les produits français, à savoir les fromages, crèmes et cosmétiques des rayons et les avons restitués aux agents agréés de ces marques au Koweït », a-t-il expliqué. Quelque 430 agences de voyages du Koweït ont par ailleurs suspendu les réservations de vols vers la France, a indiqué le chef de la Fédération des agences de voyages koweïtiennes, Mohammad al-Motairi.

Au Qatar, les chaînes de distribution Al-Meera et Souq al-Baladi ont annoncé qu’elles « retireraient » les produits français des magasins jusqu’à nouvel ordre. Dans l’un des magasins d’Al-Meera, un correspondant de l’AFP a vu des employés retirer des étagères des confitures de la marque St. Dalfour. L’Université du Qatar a annoncé vendredi sur Twitter le report de la semaine culturelle française à la suite de « l’atteinte délibérée à l’islam et ses symboles ».

Au Pakistan, enfin, le premier ministre Imran Khan a également réagi dimanche en accusant Emmanuel Macron d' »attaquer l’islam ». Il « aurait pu jouer l’apaisement (…) plutôt que de créer une polarisation et une marginalisation supplémentaires qui conduisent inévitablement à la radicalisation », a-t-il tweeté.

La vengeance passe par le boycottage

L’Organisation de coopération islamique (OCI), qui réunit les pays musulmans, a déploré «les propos de certains responsables français (…) susceptibles de nuire aux relations franco-musulmanes». Sur les réseaux sociaux, les appels au boycottage de produits français se sont multipliés depuis vendredi, à travers les hashtags en arabe, ainsi que – phénomène inquiétant – des appels menaçants à la vengeance. L’université du Qatar a reporté la semaine culturelle française et des agences de voyages du Koweït cessent de proposer des voyages en France. Et au Koweït, des photos montrant les fromages Kiri et Babybel retirés des rayons de certains magasins ont été relayées.

Caricatures de Charlie hebdo : manifestation devant l’ambassade de France en Israël

Contre la France démocratique, des totalitaires musulmans assurent la défense du prophète

Sur des banderoles rédigées en arabe, ci-dessus, ils ont appelé au boycottage des produits importés de France.

Environ 200 personnes ont manifesté devant la résidence de l’ambassadeur de France en Israël, ce samedi 24 octobre, pour dénoncer les propos du président français Macron sur les caricatures du prophète Mahomet.

Les manifestants – pour certains, le visage couvert d’un masque sanitaire – se sont rassemblés après la prière du soir à Jaffa, ville en grande partie arabe et membre de la métropole Tel-Aviv, par fusion.

Un meneur a accusé le président français de faire le jeu de «l’extrême droite». Le prophète «est la chose la plus sacrée dans l’islam et celui qui atteint son honneur, atteint tout un peuple», a déclaré à la foule Amin Bukhari, un manifestant accusant le président français de faire le jeu de «l’extrême droite». «Il faut respecter Moïse chez les Juifs, il faut respecter Jésus Christ, qui est notre prophète aussi, et il faut respecter le prophète Mohammed [Mahomet], que la paix soit sur lui», a ajouté ce manifestant lors de ce rassemblement devant la résidence de l’ambassadeur français Eric Danon, qui s’est dispersé sans incident.

Les mouvements islamistes Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, enclave palestinienne de deux millions d’habitants, et Djihad Islamique ont dénoncé aussi les propos du président français. «Insulter les religions et les prophètes ne relève pas de la liberté d’expression, mais favorise plutôt une culture de la haine», a jugé le Hamas, groupe terroriste soutenu par Cléentine Autain et la plupart à LFI, dans un communiqué, disant «prévenir», sans plus de précision, des «conséquences» que pourraient avoir ces déclarations.

De son côté, le Djihad Islamique – deuxième groupe armé de Gaza (après le Hamas), organisation nationaliste islamique et mouvement de libération » – a soutenu «qu’offenser» l’islam, et son prophète Mahomet, est une «ligne rouge» qui «ne pouvait être tolérée».

A Khan Younès, dans la bande de Gaza, enclave palestinienne de deux millions d’habitants dirigée par le mouvement islamiste Hamas, une poignée de manifestants a brûlé des photos de Macron et appelé à la défense du prophète et de l’islam.

Le chef de l’Etat français s’est exprimé jeudi lors d’un hommage au professeur Samuel Paty, décapité par un djihadiste islamiste de l’intérieur après avoir montré à ses élèves de 4e des dessins de Mahomet par Charlie hebdo dans un cours sur la liberté d’expression et l’éveil de la conscience démocratique.

Depuis, les appels au boycottage de produits français se sont multipliés, dès ce samedi, dans plusieurs pays ou territoires du Moyen-Orient, à la promesse de Macron de ne pas «renoncer aux caricatures» du prophète Mahomet. La représentation des prophètes est strictement interdite par l’islam sunnite et ridiculiser, ou insulter (blasphémer), le prophète Mahomet est passible de la peine de mort dans certains pays musulmans, des théocracies.

Quels sont les pays musulmans, boycotteurs des produits français ?

L’Université du Qatar reporte notamment la semaine culturelle française et des agences de voyages du Koweït cessent de proposer des voyages en France. Des produits sont également retirés des rayons des supermarchés dans ces pays.

Les appels au boycottage de produits français se sont multipliés samedi dans plusieurs pays du Moyen-Orient, après la colère suscitée par les mots de Macron, qui a promis de ne pas «renoncer aux caricatures» du prophète Mahomet, interdites dans l’islam. Le chef de l’Etat français s’était exprimé jeudi lors d’un hommage au professeur Samuel Paty, décapité par un assaillant terroriste islamiste pour avoir montré à ses élèves de 4e des dessins de Mahomet : thème, la liberté d’expression autorise l’injure, surtout religieuse, en république laïque et, par extension, visant les profs ou les policiers. Les infirmiers aussi, mais pas les journalistes…

La Turquie, l’Iran, la Jordanie ou encore le Koweït ont dénoncé la publication des caricatures du Prophète. L’Organisation de coopération islamique, qui réunit les pays musulmans, a déploré «les propos de certains responsables français (…) susceptibles de nuire aux relations franco-musulmanes». Sur les réseaux sociaux, les appels au boycottage de produits français se sont multipliés depuis vendredi, à travers les hashtags en arabe.

Au Qatar, les chaînes de distribution Al-Meera et Souq al-Baladi ont annoncé qu’elles «retireraient» les produits français des magasins jusqu’à nouvel ordre. Dans l’un des magasins d’Al-Meera, un correspondant de presse a vu des employés retirer des étagères des confitures de la marque St. Dalfour. Si l’Université du Qatar a reporté la semaine culturelle française, c’est à la suite de «l’atteinte délibérée à l’islam et ses symboles».

Hôtel Lambert: on confisque ?

Le Qatar dispose d’un fonds d’investissement de 335 Mds$, qui a investi massivement en France, avec notamment le club de football du PSG, le Printemps, ou la chaîne TV BeIn Sports… Or, ce petit émirat du Golfe est accusé de soutien financier de nombreuses organisations terroristes, dont l’Etat islamique, Al-Qaïda et les Frères musulmans, ainsi que de déstabilisation de la région en soutenant des groupes terroristes chiites liés à l’Iran…

Des investisseurs qataris détiennent aussi les hôtels parisiens Raffles (ex-Royal Monceau), Concorde Lafayette, Peninsula et l’hôtel du Louvre, ainsi que le Martinez et le Carlton à Cannes et le Palais de la Méditerranée à Nice.

Le Qatar possède également des participations minoritaires dans de nombreuses grandes entreprises françaises, dont Total, Vinci, Veolia Environnement, LVMH et Vivendi. La société qatarie Mannai Corp contrôle 51% du capital de GFI Informatique. A l’étranger, l’émirat dispose notamment de parts dans la banque britannique Barclays et la suisse Crédit Suisse (plus de 5%).

Le Qatar revendique par ailleurs plusieurs milliers de mètres carrés de locaux sur l’avenue des Champs-Élysées et près d’un quart de la Société fermière du casino municipal de Cannes (SFCMC), qui exploite le Majestic Barrière et le Gray d’Albion. Enfin, l’émir du Qatar possède l’hôtel d’Evreux, sur la place Vendôme à Paris, et son frère détient l’hôtel (particuliet) Lambert, sur l’île Saint-Louis.

Hôtel Lambert: on confisque !

Acquéreur de 24 avions de chasse Rafale

Sur le plan militaire, le Qatar est un client important de la France, à qui il a notamment commandé 24 avions de combat Rafale en 2015, pour 6,3 milliards d’euros.

L’émirat est également partenaire de la Caisse des dépôts, dans un fonds d’investissement de 300 millions d’euros pour les PME françaises innovantes. Le Qatar souhaitait initialement créer un fonds pour financer des projets dans les banlieues françaises, mais l’idée avait suscité une forte polémique, en pleine campagne électorale pour la présidentielle de 2012…

Au Koweït, des images montrant les fromages Kiri et Babybel retirés des rayons de certains magasins ont été relayées sur les réseaux sociaux.

Les pays du Golfe, des débouchés pour l’industrie agroalimentaire française

Une soixantaine de sociétés coopératives, qui sont de grands distributeurs au Koweït, ont annoncé un boycott des produits français, a précisé à l’AFP le vice-président de la Fédération des coopératives, Khaled al-Otaibi. «Nous avons retiré tous les produits français, à savoir les fromages, crèmes et cosmétiques des rayons et les avons restitués aux agents agréés de ces marques au Koweït», a-t-il expliqué.

Quelque 430 agences de voyages du Koweït ont par ailleurs suspendu les réservations de vols vers la France, a indiqué le chef de la Fédération des agences de voyages koweïtiennes, Mohammad al-Motairi.

En Jordanie, le Front d’action islamique, un parti d’opposition, a appelé les citoyens à boycotter les produits français.

Les pays du Golfe, notamment le Qatar, l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, représentent un marché de plus en plus important pour les exportations de l’industrie agroalimentaire française.

Le ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères (le fauteur de troubles Jean-Yves Le Drian, éminence grise de Macron), chargé du Commerce extérieur et de l’attractivité va pouvoir donner sa pleine mesure. Mais, au fait, qui est-ce? Franck Riester? Si vous ne le situez pas, on peut comprendre…

Insulter les religions, c’est «un appel à la haine» , prêche le grand imam d’Al-Azhar

Un imam lointain est plus respecté qu’un professeur de l’Education nationale française

Le grand imam sunnite égyptien

Le grand imam sunnite égyptien d’Al-Azhar, cheikh Ahmed al-Tayeb, a condamné mardi 20 octobre la décapitation d’un professeur en France, «un acte criminel odieux». « En même temps », il soutient cependant qu’insulter les religions au nom de la liberté d’expression constitue «un appel à la haine».

Lors de la rencontre interreligieuse du 4 février 2019, à Abu Dhabi, le grand imam Ahmad Al-Tayyib, cheikh d’Al-Azhar, avait pris la parole, introduisant la cérémonie par un long discours suivi de celui du pape François. Le grand imam avait appelé « les leaders mondiaux » (excluait-il la responsabilité de l’Etat islamique ?) à « arrêter l’effusion de sang, les pertes d’âmes innocentes et à mettre fin immédiatement à ce que nous vivons de conflits, de séditions et de guerres absurdes qui sont sur le point de nous mener vers un malheureux recul civilisationnel qui risque de déclencher une troisième guerre mondiale ». Bilan des propos solennels – édifiants et flous – de cette belle âme: en France, des séditieux assassinent des « âmes innocentes ».

Ce savant religieux s’exprimait à distance dans un discours lu à Rome, sur la célèbre place du Capitole, devant un prestigieux parterre de leaders religieux du christianisme, du judaïsme et du bouddhisme – dont le pape François, le patriarche oecuménique Bartholomée ou encore le grand rabbin de France Haïm Korsia – qui se sont retrouvés mardi pour signer un appel commun à la paix.

«En tant que musulman et grand imam d’Al-Azhar, je déclare que l’islam, ses enseignements et son prophète n’ont rien à voir avec cet acte criminel odieux», déclare en arabe le grand imam sunnite dans ce discours. Et pourtant, ces mots édifiants sont éculés, voire indécents, au regard des faits d’agressions et de crimes perpétrés au nom du Prophète en question.

N’ajoute-t-il pas dans la foulée: «Dans le même temps, j’insiste sur le fait qu’insulter des religions et attaquer leurs symboles sacrés au nom de la liberté d’expression est un double standard intellectuel et un appel à la haine»,

En France, à force de pratiquer le double-langage, l’exécutif se met dans l’incapacité de le déceler chez ses interlocuteurs. Et le message de l’imam n’est pourtant pas subliminal.

La réédition des caricatures, un «acte criminel»

«Ce terroriste ne représente pas la religion du prophète Mahomet», assène le grand imam d’Al-Azhar, au lendemain de l’assassinat d’un innocent, un professeur décapité par un « réfugié » politique indésirable en Russie et que les lois de la République n’ont pas imprégné en quinze ans passés sur le sol français et dans les écoles publiques dispensant un enseignement universaliste. Assertion aussitôt reprise par les musulmans français d’origines diverses, au sortir de la mosquée, et diffusée par les chaînes d’information en continu, toujours aussi irresponsables.

L’AFP a d’ailleurs pris soin d’assurer la traduction des propos de ce grand imam d’Al-Azhar, à l’attention des jeunes en souffrance qui attendent de Macron qu’il leur offre des cours d’arabe dans le cadre de l’Education nationale: des heures prises sur l’enseignement de la langue française ? L’institution islamique sunnite avait qualifié début septembre d’«acte criminel» la réédition en une du journal français Charlie Hebdo des caricatures du prophète Mahomet à l’occasion du procès des attentats djihadistes de janvier 2015 en France. Message subliminal ou menace ?

Et, en octobre, elle avait jugé «raciste» le discours du président français Macron contre le «séparatisme islamiste», dénonçant des «accusations» visant l’islam. Rappelons-le, le pape François a co-signé en février 2019 à Abou Dhabi (Emirats arabes unis) un «document sur la fraternité humaine» avec le cheikh Ahmed al-Tayeb. Ils y condamnent ensemble l’extrémisme religieux et le soutien aux terroristes.

Quand Le Point publia « une caricature de Mahomet cul nu sur Facebook… qui le censure »

Le Point et Libération, une presse complice active des blasphèmes de Charlie hebdo

Capture d'écran de la publication du «Point» sur sa page Facebook, qui lui a valu 72h de suspension de compte.
Capture d’écran de la publication par Le Point du dessin sur sa page Facebook, qui lui a valu 72h de suspension de compte.

Article de Libération en date du 20 septembre 2012 à 14:59

[Caricature irrespectueuse et provocatrice due à Luz dans laquelle le prophète interpelle langoureusement : « Et mes fesses, tu les aimes, mes fesses ? », singeant ainsi une réplique de Brigitte Bardot dans « Le mépris ».]

Ce n’est pas la première fois que Facebook censure des contenus représentant la nudité [une caricature, à vrai dire].

La page Facebook de l’hebdomadaire Le Point a été censurée mercredi soir par le réseau social après avoir publié l’une des caricatures controversées de Charlie Hebdo, représentant le prophète les fesses à l’air, a indiqué jeudi le titre. Mercredi à 18 heures, la rédaction du Point.fr a posté sur son compte Facebook une des caricatures de Mahomet publiées par Charlie Hebdo en renvoyant vers l’article «Pourquoi Charlie Hebdo joue avec le feu ?».

Dans cette caricature du prophète, inspirée de Brigitte Bardot dans le film Le Mépris, on peut voir Mahomet langoureusement allongé sur un lit qui demande «Et mes fesses, tu les aimes, mes fesses ?». «Moins d’une heure plus tard, le post est supprimé par Facebook et notre administrateur reçoit un message d’avertissement : le contenu publié n’est pas conforme au règlement en vigueur sur le site communautaire. En conséquence de quoi notre administrateur est interdit de Facebook 72 heures durant», indique Le Point.fr dans un article expliquant la mésaventure.

«On regrettera alors que la pudibonderie – s’il ne s’agit que de cela – s’exerce sur le compte professionnel des rédactions plutôt que sur les nombreux comptes individuels complètement dénués de pudeur», estime le site internet de l’hebdomadaire.

Jeudi en début d’après-midi, la page Facebook du Point était visible, a constaté l’AFP. Aucun responsable de la rédaction n’était joignable dans l’immédiat. Chez Facebook, on précise que «toutes les pages sont traitées de la même manière», que ce soit celle d’une rédaction ou d’un particulier. 

Le réseau social a déjà procédé à la désactivation de pages Facebook après la publication de contenus sexuellement explicites, son règlement interdisant entre autres la nudité. Certains cas ont fait polémique comme celui de cet homme qui avait affiché sur son profil le tableau «L’Origine du monde» de Gustave Courbet, représentant un sexe féminin en 2011. 

La publication par Charlie Hebdo de caricatures de Mahomet a provoqué de nouvelles protestations dans le monde musulman, après la vague de violences anti-américaines suscitée par le brûlot dénigrant le prophète Mahomet «L’innocence des musulmans», et qui a fait plus de 30 morts dans plusieurs pays.

(AFP)

L’assaillant islamiste de ‘Charlie hebdo’ a-t-il été infiltré comme « mineur isolé » par le Pakistan?

Cette attaque terroriste se préparait au Pakistan depuis des années

Comment cet islamiste a-t-il pu se faire passer pour « mineur isolé » il y a deux ans?

L’attaquant qui a pris pour cible les salariés de l’agence de presse ‘Premières lignes télévision’ hébergée dans les anciens bureaux de Charlie Hebdo a été identifié comme un Pakistanais de 25 ans, Zaheer Hassan Mehmood, également connu sous le nom d’Ali Hassan, du village de Kothli Qazi, dans la province du Pendjab. Il est entré clandestinement emn France, à la recherche d’un travail, il y a deux ans, tout en se déclarant… « mineur isolé ».

Dans une vidéo qu’il avait partagée sur les réseaux sociaux avant l’attaque, l’auteur a exposé son plan visant à cibler le magazine satirique pour sa publication des caricatures du prophète Mahomet. Dans la vidéo, il a également récité un naat (poésie ou chanson à la louange du prophète Mahomet) et l’a dédié à un prédicateur islamique, Ilyas Qadri, auquel il prête allégeance.

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Qadri est le fondateur de l’organisation Dawat-e-Islami, qui représente la secte Barelvi. L’école de pensée Barelvi, appartenant à la jurisprudence sunnite Hannafi, a historiquement chevauché le soufisme et a été perçue comme une marque plus tolérante et pluraliste de l’islam. Cependant, ces dernières années, la secte Barelvi a adopté une posture plus agressive centrée sur le blasphème contre l’islam et plus précisément sur la sauvegarde de l’honneur du prophète Mahomet.

En 2011, un policier Mumtaz Qadri a abattu le gouverneur du Pendjab, l’accusant de «blasphème contre le prophète Mahomet» pour avoir critiqué la loi sur le blasphème. Mumtaz Qadri a également été inspiré par les sermons d’Ilyas Qadri. Bien que Mumtaz Qadri ait été condamné par la justice et exécuté en tant que terroriste en 2016, il a maintenant un sanctuaire à Islamabad, tandis que des dizaines de milliers de personnes ont assisté à ses funérailles. Mumtaz Qadri a également inspiré la création d’un groupe islamiste Tehrik-e-Labbaik Pakistan (TLP), qui a militarisé «l’amour pour le prophète Muhammad».

Des islamistes pakistanais protestent contre la clémence de la Cour suprême à l’égard d’Asia Bibi, une chrétienne pakistanaise accusée de blasphème, à Karachi, le 1er février 2019.

Le TLP a remporté 2,2 millions des votes aux élections générales de 2018, devenant ainsi le troisième parti le plus populaire du Pendjab. Au cours des trois dernières années, le TLP a appelé à la mort d’Asia Bibi après que la Cour suprême l’a déclarée innocentetoute la secte Ahmaddiya déclarée constitutionnellement hérétique au Pakistan, le législateur néerlandais Geert Wilders pour avoir organisé un concours pour dessiner les caricatures du prophète Mahomet, et des journalistes affiliés à Charlie Hebdo. Bien que Bibi ait été acquittée en 2019, elle a dû fuir le Pakistan.

Après que Macron a refusé de condamner les caricatures du prophète Muhammad par Charlie Hebdo, le chef du TLP Khadim Rizvi, utilisant le mot péjoratif «choora», couramment utilisé pour les Chrétiens au Pakistan pour condamner le président Macron, a émis des menaces de mort dans son sermon.

« Qu’a dit le prophète d’Allah à propos de quiconque parle contre lui? Il a dit que vous devriez les massacrer! », dit Rizvi. « O homme dégoûtant… même les nourrissons au Pakistan exigent le massacre des blasphémateurs. Qui est ce président français choora pour dire «Je ne condamnerai pas»—si tu ne le fais pas, laisse-nous t’apprendre», a-t-il ajouté s’adressant à Macron.

L’attaquant parisien a commencé sa vidéo en levant les mains avec le slogan «labbaik, labbaik, labbaik, ya Rasool Allah» (nous nous tenons, nous nous tenons, nous nous tenons avec toi, ô prophète d’Allah), qui est un chant entendu dans tous les rassemblements du TLP.

Au Pakistan, la vénération des assassins extrajudiciaires des «blasphémateurs» est antérieure à la création du pays. Ilam Din, qui a tué un éditeur hindou pour un livre critiquant le prophète Mahomet en 1929, a été défendu par les pères fondateurs du Pakistan et est toujours célébré aujourd’hui dans les écoles. L’attaquant parisien est également salué comme un héros par son père et tout son village pour avoir ciblé Charlie Hebdo.

Des manifestations violentes et des menaces de mort se sont ensuivies contre Charlie Hebdo – et Jyllands-Posten – au Pakistan lorsqu’ils ont publié les caricatures du prophète Mahomet en 2007, 2011 et 2012. Des menaces similaires ont été lancées même après l’attaque terroriste de 2015 contre Charlie Hebdo, dans laquelle 12 personnes ont été tués. Même les politiciens qui appartiennent à des partis laïcs autoproclamés, et ont même perdu des membres de leur propre famille à cause du terrorisme djihadiste, ont annoncé des récompenses pour le meurtre des journalistes de Charlie Hebdo et des auteurs de l’attaque de 2015.

Vendredi, quelques heures après l’attentat de Paris, le premier ministre pakistanais Imran Khan s’est adressé à l’Assemblée générale des Nations Unies, via une vidéo préenregistrée, et a condamné Charlie Hebdo, « islamophobe », pour avoir publié des caricatures du prophète Mahomet. Khan, ou tout autre représentant pakistanais, n’a pas encore condamné l’attaque de vendredi. Et il est peu probable que cela change puisque même après l’attaque de 2015, les dirigeants pakistanais, comme la plupart des représentants des musulmans du monde entier, ont condamné le «blasphème contre l’islam» et non l’attaque terroriste au nom de l’islam. Avant de devenir premier ministre, Imran Khan a avoué qu’il est fatal de remettre en question la loi sur le blasphème au Pakistan.

L’attentat de Paris rappelle la menace de la loi sur le blasphème au Pakistan, l’un des 12 Etats musulmans sanctionnant la mort pour sacrilège contre l’islam, qui menace désormais des vies à l’extérieur du pays. L’attaque contre Charlie Hebdo – pour s’être démarqué en refusant de traiter l’islam différemment des autres religions – se préparait au Pakistan depuis des années.

Charlie Hebdo, qui fait écho aux voix libérales musulmanes, bénéficie du soutien de nombreux dissidents dans le monde musulman malgré la prévalence des lois sur le blasphème mortel dans ces pays. Ce dernier acte de violence doit être considéré par la communauté mondiale comme une opportunité de lutter contre l’intimidation meurtrière des lois islamistes dans le monde musulman. Cependant, les décisions des tribunaux européens et le refus des media occidentaux d’exprimer une solidarité inconditionnelle avec Charlie Hebdo – et les voix musulmanes dissidentes – ne semblent qu’aggraver l’inertie islamiste.

D’après l’auteur Kunwar Khuldune Shahid pour FranceSoir

Kunwar Khuldune Shahid est journaliste pakistanais et correspondant au Diplomat qui contribue à diverses publications pakistanaises et internationales. Il écrit sur la sécurité, la politique, la religion, la sécurité, les droits de l’homme et la diplomatie en français (Le Monde, Courrier International) et en anglais (the Guardian,the Independent, the Spectator, Foreign Policy, BBC, Huffington Post, Haaretz, Arab News, Daily Beast, Vox, Telegraph, Economic Times, MIT Review)

Attentat islamiste: le principal suspect visait Charlie Hebdo, semble-t-il

Le terroriste est tombé sur des salariés de « Première ligne »: Elise Lucet et Paul Moreira l’ont échappé belle…

Elise Lucet

Attaque au hachoir à Paris: le principal suspect visait Charlie Hebdo et « assume »

Le principal suspect dans l’attentat au hachoir de boucher qui a fait deux blessés vendredi devant les anciens locaux de Charlie Hebdo à Paris a « assumé son acte » samedi, reconnaissant qu’il ciblait l’hebdomadaire anarchiste qui a récemment republié des caricatures du prophète Mahomet, selon des sources proches de l’enquête.

Interpellé par la police peu après l’attaque, cet homme de 18 ans qui se dit Pakistanais de naissance, « assume son acte qu’il situe dans le contexte de la republication des caricatures qu’il n’a pas supportée », a indiqué samedi l’une de ces sources. 

Il pensait que les locaux visés étaient toujours ceux de Charlie Hebdo: ils sont en fait occupés par l’agence de presse gauchiste ‘Premières lignes télévision’ de Luc Hermann et Paul Moreira qui réalisent les enquêtes de  »Cash investigation’ de France 2 présentée par Elise Lucet, celle qui harcèle ses cibles, ce que le service public appelle de l’investigation. En 2015, Moreira co-dirige avec Fabrice Arfi du site révolutionnaire trotskiste Mediapart d’Edwy Plenel de la publication du Collectif « Informer n’est pas un délit »

Sa garde à vue, entamée vendredi à la mi-journée après son arrestation près de la place de la Bastille a été prolongée de 24 heures, a indiqué une source judiciaire. 

Dans cette enquête ouverte par le Parquet National Antiterroriste pour « tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste« , elle peut être prolongée et durer jusqu’à 96 heures, voire 144 heures dans certains cas. 

L’attaque a eu lieu devant l’agence de presse Premières Lignes dont l’immeuble, situé dans l’Est parisien, est le même que celui qui abritait les locaux de Charlie Hebdo, lorsque la rédaction a provoqué un attentat meurtrier en 2015 en publiant des caricatures blasphématoires.

La rédaction de Charlie Hebdo qui a déménagé dans un lieu secret depuis quatre ans – locaux protégés par… 715 officiers de la police nationale – fait l’objet de nouvelles menaces depuis que cet hebdomadaire satirique a de nouveau publié des caricatures de Mahomet le 2 septembre, pour l’ouverture du procès des complices des auteurs de l’attaque de 2015. 

« Manifestement c’est un acte de terrorisme islamiste », a estimé vendredi le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, déplorant « une nouvelle attaque sanglante contre notre pays ».

https://www.ultimedia.com/deliver/generic/iframe/mdtk/01794313/autoplay/no/src/fmmvkr/zone/1/sound/no/adsparam/0/ »

Un individu est arrivé et a frappé avec un hachoir deux salariés qui fumaient devant l’immeuble, un homme et une femme », a expliqué Paul Moreira, co-dirigeant de Premières Lignes. Leur vie n’est finalement pas en danger, mais l’un d’eux avait pourtant été d’abord déclaré en « urgence absolue », a assuré dès vendredi le Premier ministre français Jean Castex, qui s’est rendu sur les lieux. 

L’affaire a ravivé en France le douloureux souvenir de l’année 2015, marquée notamment par les attaques de janvier contre Charlie Hebdo, et celles, encore plus meurtrières, du 13 novembre à Paris.

Discret » et « poli »

D’après G. Darmanin, le principal suspect, arrivé en France il y a trois ans alors qu’il était mineur, avait déjà été arrêté en juin en possession d’une arme blanche, « un tournevis ». Pris en charge par l’aide sociale à l’enfance en région parisienne à son arrivée en France, il ne présentait « aucun signe de radicalisation » jusqu’à sa majorité, en août. 

Présenté comme « itinérant » de sources concordantes, deux des domiciles présumés de ce « mineur isolé » en situation illégale ont été perquisitionnés vendredi, un hôtel social à Cergy et un à Pantin, dans la banlieue nord de Paris. 

Au total, neuf personnes sont actuellement en garde à vue. 

Outre le suspect principal, cinq hommes qui se trouvaient dans son domicile de Pantin ont été interpellés vendredi après-midi, un « ancien colocataire » placé en garde à vue vendredi soir ainsi que deux nouvelles personnes, son frère et une connaissance, arrêtées samedi. 

Un Algérien de 33 ans, rapidement interpellé près des lieux de l’attaque a été quant à lui relâché vendredi soir, mis « hors de cause », selon une source judiciaire. « Il doit être présenté comme un héros, il a eu un comportement héroïque », a affirmé son avocate, Me Lucie Simon expliquant qu’il avait tenté d’arrêter l’agresseur. 

L’attentat de vendredi est survenue pendant le procès des complices des frères Kouachi qui ont massacré 12 personnes le 7 janvier 2015, ouvrant une séquence noire de trois jours. Le lendemain un autre djihadiste, Amédy Coulibaly, tuait une policière en banlieue parisienne, puis quatre hommes de confession juive dans l’attaque d’un magasin casher à Paris. Tous trois seront abattus dans deux opérations distinctes le 9 janvier.

Depuis la vague d’attentats djihadistes sans précédent amorcée en 2015 en France et qui a fait 258 morts, plusieurs ont été perpétrés à l’arme blanche, notamment à la préfecture de police de Paris en octobre 2019 ou à Romans-sur-Isère (sud) en avril.

G. Darmanin a reconnu que la menace contre la rue Nicolas Appert, où a eu lieu l’agression terroriste, avait été « sous-évaluée ».

En plein procès de l’attentat meurtrier contre « Charlie » en janvier 2015, Hassan A., 18 ans, né à Mandi Bahauddin au Pakistan, « assume son acte, a indiqué une source proche de l’enquête. L’islamiste pensait que l’hebdomadaire se trouvait toujours dans les locaux du XIe arrondissement, selon cette source. Mais, vu le nombre de personnes placées en garde à vue, six, on a affaire à une cellule terroriste. Il est donc plus vraisemblable que l’équipe de Premières lignes était véritablement visée, du seul fait de sa proximité, sa complicité, avec Charlie hebdo..

Un terroriste isolé?

« Tout laisse à penser qu’il a agi seul », a rapidement jugé une source anonyme proche du dossier. Le jeune homme, arrêté vendredi midi près de la place de la Bastille, n’était pas fiché pour radicalisation et parle un peu français, a-t-elle ajouté. Il a besoin d’un interprète et a donc vécu ces années en milieu musulman.

Huit autres personnes étaient d’ailleurs toujours en garde à vue samedi en début de soirée dans le cadre de l’enquête ouverte par le parquet national antiterroriste (PNAT): le petit frère du suspect, une connaissance, cinq hommes qui se trouvaient dans l’un de ses domiciles présumés à Pantin (Seine-Saint-Denis) et un ancien colocataire à Cergy (Val-d’Oise).

Grièvement blessés, leurs jours ne sont plus en danger, avait annoncé sur place vendredi le Premier ministre Jean Castex. Des employés de la société de production avaient déjà été les témoins impuissants de l’attaque de janvier 2015. Cette fois, un homme et une femmes liés à l’agence de presse ont eté agressés: ont-ils été pris par erreur pour Paul Moreira et Elise Lucet ?

Pour le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, l’attaque était « manifestement (…) un acte de terrorisme islamiste », a-t-il estimé vendredi sur France 2. 

L’islamiste qui est passé à l’acte possède une deuxième identité: Ali H. Dans cette version, il serait arrivé clandestinement en France il y a trois ans et se serait déclaré mineur. Arrivé à majorité, il est passé sous les radars. Jusqu’à sa première offensive connue au tournevis.

Le président Macron n’entend pas s’exprimer au sujet de l’agression islamiste.

« Je ne serai jamais Charlie” : un footballeur franco-sénégalais rejette le blasphème

Est-ce une provocation de se dégager de l’unanimisme moutonnier ?

Jacques Faty (dernier à droite): “J’ai perdu mon brassard à cause d’une prière avec Ribéry”

Il est musulman et ne s’en cache pas, à la différence des catholiques honteux qui détournent le regard des caricatures qui les stgmatisent ou de la scatologie où patauge le nauséabond hebdo.

Jacques Faty, 32 ans, ancien footballeur de l’OM et de Rennes notamment, mais aussi en Chine dans un club du … Wuhan, a condamné les caricatures de l’hebdomadaire. Et c’est son droit et son honneur de désapprouver l’insulte et la calomnie qui caractérisent le blasphème. Il n’en est pas à son coup d’essai.

Il est franco-sénégalais et aussi musulman, comme son prénom ne le dit pas. Jacques Faty, né à Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne), le précise. Il n’a d’ailleurs jamais caché ses pratiques religieuses et son attachement à l’islam. Et ce sera parfait, lorsqu’il dénoncera le blasphème qui vise pareillement Juifs ou Chrétiens.

Il dénonce le droit au blasphème qu’a notamment défendu le président Macron. Il est piquant que la « pensée complexe » de Macron soit contestée par un footballeur… Mais, en début de semaine, le bavard a encore perdu une occasion de se taire, puisqu’il parle à tort et à travers, prenant le parti des agresseurs, lors de son allocution – qui plus est – au Panthéon.

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« La France avait un gros problème, même au niveau de ses étrangers »

Déjà en 2015, alors exilé en Australie, le footballeur communiqua son ressenti à Afrika-Foot: « La France a déclaré la guerre aux musulmans ». Il ajoutait par ailleurs : « Depuis que je suis parti en Turquie, et maintenant en Australie, [j’ai vu] que la France a un gros problème, même au niveau de ses étrangers qu’elle n’arrive pas à gérer ». Il justifiait aussi les propos de Booba à l’époque, accusé d’apologie du terrorisme après des propos sur les attentats de Charlie Hebdo. Le rappeur avait assuré comprendre « aussi bien les « Je suis Charlie » que les « Je ne suis pas Charlie », estimant que « quand on joue avec le feu, on se brûle ».


Le rappeur Booba n’a pas été surpris par les attentats.
Il a créé le buzz après avoir assuré comprendre « aussi bien les « Je suis Charlie » que les « Je ne suis pas Charlie », estimant au sujet des slogans apparus au lendemain de l’attentat qui a décimé la rédaction de l’hebdomadaire d’extrêle gauche, le 7 janvier, que « quand on joue avec le feu, on se brûle ». 

« J’étais étonné que ça ne soit pas passé avant, parce que ce n’est pas la première fois qu’ils avaient fait des représentations du prophète », a affirmé la star du rap français.

« Je comprends aussi bien les Je suis Charlie que les Je ne suis pas Charlie », a-t-il dit au sujet des slogans apparus au lendemain de l’attentat ayant décimé la rédaction de l’hebdomadaire satirique le 7 janvier. 

« Dans la vie, il faut assumer ses choix. Si tu habites en Australie au bord d’une plage infestée de requins blancs, (…) que tu le sais et que tu continues à te baigner tous les jours, le jour où tu te fais croquer par un requin blanc il faut assumer », a-t-il ajouté. 
« Ils savent à qui ils ont affaire, les mecs. Ils s’attaquent à l’islam, ils savent très bien qu’il y a un courant extrémiste, ils savent très bien comment les mecs fonctionnent, ils ont pris le risque de continuer à les attaquer… Voilà. Quand on joue avec le feu, on se brûle », a conclu le rappeur, connu pour son franc-parler de camionneur.

L’urgentiste Patrick Pelloux lui avait répliqué avec mépris:

« Je n’ai pas envie de répondre à ce monsieur », a lancé le médecin sur Sud Radio, au terme d’un entretien consacré au projet de loi sur la santé. 

« Il (Booba) ferait mieux de chercher l’intelligence plutôt que de chercher à justifier les terroristes et de se mettre du côté de ceux qui ont tué des femmes, des enfants, des dessinateurs, des journalistes, des ouvriers, des musulmans, des juifs », a-t-il ajouté. 
« Les jeunes sont beaucoup plus intelligents que lui et, à mon avis, ils feraient mieux d’écouter autre chose », a-t-il encore dit. 

A la suite de son message sur Twitter, le footballeur a reçu des soutiens, en particulier celui d’un internaute dénommé « Kacem de Bordeaux » : « Insulter l’islam, les Musulmans, le prophète Ali… en quoi ils ont diminué quoi que ce soit en leur honneur et en leur respect ? Est-ce qu’à cause de tes caricatures, il y a de moins en moins de musulmans ? […] T’es vraiment une trompette, tu donnes encore plus de visibilité, les gens s‘intéressent, tu essayes de salir l’islam et les Musulmans, mais les gens s’intéressent, les gens se repentissent, se convertissent », lance-t-il directement à Charlie Hebdo.

Le recteur de la mosquée de Paris avait quant à lui souhaité que le drame des attentats puisse « servir de leçon à la communauté nationale ». Il tenait des propos de paix pour  « que Charlie Hebdo continue d’écrire, de dessiner, d’user de son art et surtout de vivre… » Et d’insulter…

Caricatures de Mahomet: justice expéditive de Facebook qui ne connaît pas la présomption d’innocence et frappe

Instagram a suspendu brièvement les comptes de journalistes de «Charlie Hebdo»

Les ONG dictent leur loi, mais les réseaux sociaux aussi: et ce sont celles de l’islam.

Les caricatures figuraient en Une du numéro de journal consacré à l’ouverture du procès des attentats de janvier 2015.

La une du numéro du 2 septembre 2020 de «Charlie Hebdo».

Les comptes Instagram de deux journalistes de Charlie Hebdo ont été suspendus pendant plusieurs heures, peu après qu’elles ont partagé une photo de la Une du journal consacré à l’ouverture du procès des attentats de janvier 2015, sur laquelle figurent plusieurs caricatures du prophète Mahomet.

Stratagème grossier pour ne pas tendre ses fesses

La journaliste Laure Daussy est la première à avoir signalé ce blocage, dans un message publié samedi soir 5 septembre sur Twitter, capture d’écran à l’appui : «Mon compte Instagram a été « désactivé ». La dernière photo que j’avais postée était la une de Charlie Hebdo. C’est donc probablement un piratage ou un signalement en masse, nouvelle forme de censure. Hallucinant.

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Illustration minimaliste de France Info : le service public est droit dans ses bottes !

Dimanche matin, la dessinatrice Corinne Rey, dite Coco, a à son tour fait savoir sur Twitter que son compte Instagram avait subi le même sort : «Comme ma consœur de Charlie Hebdo, Laure Daussy , mon compte Instagram a été désactivé suite à la diffusion de la couverture  »Tout ça pour ça » avec les caricatures de Mahomet. Tout simplement scandaleux.»

Consultés dimanche à 11 heures, les comptes de ces journalistes de Charlie Hebdo étaient toujours indisponibles sur Instagram, propriété de Facebook. Consultés à nouveau à 13 heures, ces comptes étaient néanmoins à nouveau disponibles. Laure Daussy indique sur Twitter que cette suspension est «automatique, suite à une campagne de signalements de ceux qui voulaient censurer la une».

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«Les comptes ont été supprimés par erreur, se défend pireusement Facebook, et nous les avons rétablis dès que cela a été porté à notre connaissance», a fait savoir le service communication d’Instagram, dans un échange avec Le Figaro. «Nous sommes désolés de la confusion et de la détresse que cela a pu causer. Pour info, cela n’avait aucun lien avec la couverture de Charlie, assure le groupe de censeurs qui se vend en espace de libertés. Elle n’a pas été censurée par ailleurs et a été publiée sur le compte de Charlie.»

PaSiDupes a préféré cesser son activité sur Facebook, plutôt que de subir un affront. Son fantasme est d’imaginer que Charlie hebdo pourrait lui apporter son soutien si d’aventure le blog y revenait…

Interrogée à ce sujet sur Le Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro, la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, a rappelé «de manière forte le droit à la caricature, comme l’a fait Emmanuel Macron». Soutiennent-ils aussi l’insulte et la calomnie à leur encontre?

Le numéro en question a été épuisé dès le premier jour et a été réimprimé, a annoncé vendredi le journal révolutionnaire qui n’en est pas à son coup d’essai en matière d’opération de renflouement de sa trésorerie. Il avait été tiré à 200.000 exemplaires (trois fois le volume habituel : la presse d’extrême gauche profite un maximum de l’islamisation du pays). Pour le dessinateur Juin, qui a intégré la rédaction après l’attentat du 7 janvier 2015, «ça montre qu’on est soutenus, que la liberté d’expression, la laïcité, le droit au blasphème ne sont pas des valeurs obsolètes et qu’elles sont soutenues par les Français qui ont choisi d’acheter ce numéro». La minorité malfaisante se donne les couleurs de la vertu.

La Une « impertinente » d’un journal marocain qui plairait sans doute à Charlie hebdo

Faut-il introduire le « blasphème » dans la loi française ?

Un montage-photo qui vaut bien un dessin de Charlie hebdo

blog -moustache Hitler sur Hollande-el Watan-capture-30jan2015Provocation ? Cet hebdomadaire marocain se demande si la France va « faire renaître les camps de concentration d’Hitler pour exterminer les musulmans ».
François Hollande affublé d’un uniforme nazi, d’une moustache à la Hitler et d’un brassard à croix gammée: c’est le photomontage publié cette semaine en couverture d’un journal arabophone marocain, Al Watan Al Ane. Parue en première page de son édition datée du jeudi 29 janvier, l’illustration est accompagnée de ce titre : « Les Français vont-ils faire renaître les camps de concentration d’Hitler pour exterminer les musulmans ? »

 » ‘Peut-on rire de tout ? Vraiment ? Y-a-t-il un journal français pour imprimer cette image Photoshop ?’  » interroge le journal en légende.
Il tire à environ 12.000 exemplaires par semaine, davantage que Charlie hebdo avant les fusillades à Paris par des djihadistes de France,  a indiqué son directeur de la publication qui assume ce parallèle entre le président français et le régime nazi. « Depuis l’attentat contre Charlie Hebdo, nous avons beaucoup de témoignages qui nous indiquent que l’islamophobie a pris des proportions très inquiétantes en France« , explique-t-il.

Les relations diplomatiques se tendent.
Les offenses des libertaires français cautionnées par la gauche – au nom d’une liberté d’expression ‘no limits’ – ne devraient pas recréer des relations de bon voisinage entre la France et le Maroc. Le 22 janvier, le ministre marocain des Affaires étrangères a reporté à la dernière minute un déplacement prévu en France. La conséquence d’une série de couacs diplomatiques qui perdure depuis près d’un an et qui a amené le Maroc à suspendre sa coopération judiciaire avec l’Hexagone.

« Ce que nous exigeons dans le cadre de la coopération judiciaire, c’est le respect de notre justice. Il n’y a pas une justice française, une justice européenne et une autre justice marocaine. Comme on respecte la justice des autres, il faut qu’on respecte notre justice, et c’est fondamental si nous voulons que les relations soient apaisées et sereines », a fait savoir Salaheddine Mezouar

Les démocrates de L’Obs ont censuré la photo

La svastika a (presque) disparu:
les moins attentifs ne la verront plus !

Comme au bon vieux temps du stalinisme, la presse de gauche fait disparaître ce qui déplaît au pouvoir. Si François Hollande apparaît vêtu d’une tenue nazie et affublé d’une petite moustache semblable à celle d’Hitler, en revanche, la photo a été coupée pour faire disparaître le brassard à croix gammée… L’hebdomadaire socialiste ajoute néanmoins que son confrère maghrébin a choisi de diffuser ce photomontage douteux en première page de son édition datée du jeudi 29 janvier, accompagné de ce titre : « Les Français vont-ils faire renaître les camps de concentration d’Hitler pour exterminer les musulmans ? »

blog -non au delit de blaspheme-oct2012
« Non au rétablissement du « Délit de blasphème »!
Les Associations Laïques, Humanistes, Athées et de Libre Pensée manifestaient en octobre 2012:
Où en est François Hollande ?

« L’islamophobie a pris des proportions très inquiétantes »
Le directeur de hebdomadaire arabophone marocain Al Watan Al Ane, Abderrahim Ariri, explique que cette comparaison avec le régime nazi « c’est une sonnette d’alarme pour la classe politique, au Maroc et en France ».

Deux jours après les commémorations de la libération du camp d’Auschwitz, le journaliste établit un lien avec « les heures les plus sombres de notre Histoire », comme le font nos journalistes, au moindre prétexte. Il compare en effet le climat actuel en France à la Nuit de cristal de 1938, survenue après l’assassinat d’un responsable du Troisième Reich par un juif réfugié en France. Cette nuit de pogroms en Allemagne et en Autriche se solda par le meurtre de 91 juifs et la déportation de 35.000 d’entre eux. « Hitler a considéré cet assassinat comme un don du ciel et en a profité pour mobiliser les Allemands contre les juifs, assure Abderrahim Ariri. Et d’affirmer encore: L’acte terroriste est un don du ciel pour Hollande, qui en a profité pour se redonner une virginité politique. »

L’offense envers un chef d’Etat punie par la loi marocaine

blog -moustache d Hitler sur Hollande-capture decrane Watan-30jan2015
Que va-t-il bientôt rester de la photo originelle? Plus elle est tronquée, mieux elle passe ?

Scandaleux vu de France, ce discours est « symptomatique », juge Aïcha Akalay, directrice de la publication de TelQuel.ma, magazine indépendant et privé, mais dont la ligne éditoriale est souvent critique du gouvernement marocain. « Cela traduit un malaise au sein de la société marocaine, analyse la journaliste, que francetv info est allée sollicitée pour son hostilité au roi Mohammed VI du Maroc. A la fois un malaise des Marocains vis-à-vis des amalgames qui sont faits entre les musulmans et les terroristes et un malaise dans les relations entre la France et le Maroc. »

Les tensions grandissantes dans les relations diplomatiques d’ordinaire policées ont été alimentées par des dépôts de plainte en France contre de hauts dignitaires marocains, des impairs diplomatiques ou encore le rapprochement franco-algérien. Depuis, la coopération judiciaire a été suspendue par le Maroc et celle sur la sécurité est également fortement affectée. Interrogé à ce sujet par l’UMP Luc Chatel à l’Assemblée mercredi, le Premier ministre Manuel Valls a appellé en langue de bois les deux pays à « dépasser » cet épisode de refroidissement, « basé sur de nombreuses incompréhensions ».

La justice marocaine pourrait avoir recours à l’article 52 du Code de la presse marocain qui prévoit une peine d’un mois à un an de prison, ainsi qu’une amende, en cas d' »offense commise publiquement » envers un chef d’Etat étranger. Peu importe, répond Abderrahim Ariri. « Le rôle du journaliste, c’est de secouer », explique le directeur de la publication d’Al Watan Al Ane.

Qui a osé mettre Valls en… fureur ?

Il persiste et signe dans la comparaison avec le régime nazi, évoquant un « holocauste virtuel » des musulmans de France. « Ils vivent sous la menace, sous une tension, craignant à chaque instant d’être victimes d’un acte criminel », assure-t-il. Abderrahim Ariri accuse le gouvernement français de ne pas les protéger suffisamment. Autant de raisons, selon lui, qui justifient cette Une.

« Le multiculturalisme m’a tuer », haut-le-coeur de la France et de Natacha Polony

Si la France est multi-ethnique, elle n’a pas pour autant de tradition multiculturelle

« Abandonner l’exigence d’une culture commune, c’est tuer l’idéal d’émancipation français » explique Natacha Polony.

Caricature ou représentation signifiante: cette répartition ethnique
-où le Blanc est minoritaire-
anticipe l’avenir de la population française

Dans le flot ininterrompu des déclarations qui invitent à mettre en œuvre le «plus jamais comme avant» imposé par les événements, une petite musique se fait entendre, qui ne laisse pas d’inquiéter. Déjà, nous avions appris que, le 11 janvier, nous devions marcher, au choix, «contre le Front national» (selon la direction de Mediapart), «contre les attaques envers les musulmans» (Clémentine Autain). Nous avions compris, à force de l’entendre, que tout cela «n’a rien à voir avec l’islam» (Allah akbar, le Prophète… non, non, rien à voir). Nous avions même fini par savoir que c’était le «totalitarisme laïcard» qui tuait, puisque Benoist Apparu appelait à l’éradiquer. Désormais, nous savons que des jeunes gens peuvent justifier des meurtres atroces, ou du moins les comprendre, parce que «dans leur culture», l’image du Prophète est ce qu’il y a de plus sacré. Et nous entendons de la part de Français inquiets qu’il «ne faut pas dessiner de caricatures parce qu’il faut respecter les autres cultures».

Avec son air de bienveillance, cette phrase, nous raconte ce qu’est devenue la France. Ainsi, au pays de Rabelais, de Voltaire et d’Hugo, on estime que des enfants français, nés en France, ayant suivi leur scolarité dans l’école de la République, appartiennent à une culture «autre», une culture à ce point différente de la «nôtre» (mais qui est ce «nous»?) qu’ils sont incapables de s’émanciper des dogmes d’une religion déclinée dans sa version la plus rigoriste et la plus éloignée de notre modernité laïque.

Qui s’en étonnera puisqu’on entend à longueur de journée des discours de gentils animateurs de banlieue ou de professeurs bienveillants nous expliquer sur les plateaux de télévision que la France est «multiculturelle», et qu’il faut bien l’admettre (sinon, l’on est un affreux raciste). Aussi, disons-le clairement, ce dont la France souffre aujourd’hui est avant tout une absence totale de maîtrise de la langue (ce qui, de la part de professeurs, pose tout de même un certain problème).

Non, la France n’a jamais été un pays «multiculturel»

Mort de la culture française

C’est  un pays «multi-ethnique». On peut avoir toutes les couleurs de peau, venir des confins du monde, et être citoyen français. Mais ce qui distingue la République française des autres démocraties libérales est justement qu’elle est un peu moins libérale puisqu’elle unit ces gens de toutes les origines en un peuple partageant une même culture.

Les mots de la chroniqueuse du journal Le Figaro tempèrent sa pensée, mais, dans ce contexte de pauvreté langagière du plus grand nombre, le pouvoir joue sur du velours.

Ex-porte-parole du gouvernement Ayrault, promue ministre de l’Education, parce que femme et bi-nationale, Najat Vallaud-Belkacem joue de cette ignorance pour développer les manipulations sémantiques du gouvernement…

Un syndicat de police dénonçait une protection lourde de Charlie hebdo

Les provocations sous haute protection policière, dès octobre 2012

Détournement de moyens publics pour la protection d’une entreprise privée

En 2013, avant la montée dans l’hexagone de l’islamisme radicale, le syndicat Alliance Police nationale ne trouvait pas juste d’encourager Charlie Hebdo à l’agression textuelle et graphique. A l’époque, il qualifiait cette protection policière d »‘inadmissible » et de « luxe« . Ce tract rendu public par le Canard enchaîné met en question l’usage des contributions fiscales des Français imposables quand on sait que les moyens policiers n’ont pas empêché l’exécution djihadiste de douze personnes le 7 janvier 2015 dans les locaux du journal satirique…

Bien que le contexte n’ait pas été encore celui des menaces islamistes actuelles sur l’ensemble du territoire, le journal satirique cousin de Charlie hebdo fait le procès du syndicat Alliance Police nationale qui, dans un contexte autre, réclamait l’arrêt de « la mission Charlie Hebdo » en avril 2013. Selon l’extrait publié du tract, il  trouvait « inadmissible » que « depuis plus de sept mois, les compagnies d’intervention fournissent jusqu’à neuf collègues par jour pour la protection des locaux privés d’un journal ».
Alliance dénonçait une  « tâche indue » et à un « luxe ». « Le 4 avril, lors d’une audience auprès du directeur de la DOPC, nous avons exigé l’arrêt immédiat de la mission Charlie Hebdo, peut-on lire sur le tract du syndicat.

Le préfet de Paris, Bernard Boucault

Le préfet n’a pas accédé à la demande.
Mais depuis quelques mois, le ministère de l’Intérieur avait assoupli le dispositif, comme l’a confirmé dans les colonnes de Libération Antonio Fischetti,  journaliste à Charlie Hebdo qui n’était pas présent le jour du drame. « Après l’incendie qui avait détruit nos locaux en 2011 – suite à une deuxième atteinte à la sensibilité des croyants musulmans, après la publication des caricatures danoise en 2006 il y a eu pendant longtemps une voiture de police en bas du journal. D’abord tout le temps, puis pendant la réunion de rédaction, le mercredi matin [comme le jour du carnage du 7 janvier dernier]. Mais depuis quelque temps, un mois ou deux, il n’y en avait plus. » Une mesure manifestement prise par l’Intérieur et son ministre, Bernard Cazeneuve, sur requête du préfet de Paris, depuis mai 2012, Bernard Boucault.
Luc Poignant, du syndicat Unité SGP Police (FO), précise toutefois que « des rondes se tenaient régulièrement devant le siège du journal satirique« .

Contacté par Rue89 (groupe L’Obs, classé à gauche), Pascal Disant du syndicat Alliance ne voit « aucune erreur d’appréciation », mais un coup bas du syndicat rival. « C’est une fausse polémique qui vient de la concurrence syndicale. Et sachez de toute façon que si trois, quatre ou cinq policiers avaient été postés devant les locaux de Charlie Hebdo, il y aurait simplement eu plus de policiers tués« , fait-il observer.