Européennes 2024 : Bellamy déroule le programme de LR

Pour les oppositions politique et médiatique affirmant qu’il n’en a pas…

Il est le seul candidat du « vote utile. En dévoilant son programme pour les élections européennes, François-Xavier Bellamy fait sa place dans une campagne jusqu’ici prise en tenailles entre les listes de Jordan Bardella et celle de Raphaël Glucksmann, entre mirages socialistes, d’un côté, et dénonciation de la politique fédéraliste européenne de Macron, de l’autre. Aux journalistes qui lui demandent ce qui le différencie des deux listes de droite radicale, François-Xavier Bellamy répond en tapant volontiers sur le Rassemblement national et rappelle que Les Républicains a un bilan. « J’entends, partout, en France, des gens me dire qu’ils ont essayé la gauche, la droite, le centre, mais qu’ils n’ont pas essayé le Rassemblement national. A l’échelle européenne, c’est inexact : cela fait 10 ans que les Français font confiance au Rassemblement national aux élections européennes. Ils sont arrivés en tête en 2019 et en 2014. Mais qu’est-ce qui a changé pour la France, pour les Français ? », demande François-Xavier Bellamy, avant de dénoncer les « changements de pied » du parti de Marine Le Pen « sur la Pac, sur l’Otan, sur le Brexit ».

Souverainisme

Pour se distinguer encore de Jordan Bardella, l’ancien professeur de philosophie, fort de cinq années réputées actives et sérieuses entre Strasbourg et Bruxelles, répète à l’envi son principal argument : voter LR, c’est voter utile. « Nous sommes la seule liste qui peut permettre aux Français de faire demain la décision », martèle le Versaillais. Le parti de droite siège en effet au Parlement européen sous la bannière du PPE, le parti majoritaire. Il est donc en mesure d’influencer la politique communautaire, contrairement notamment au Rassemblement national de Jordan Bardella dont le chef de file LR assimile les votes à des « voix perdues », car sans influence sur le cours des choses à Strasbourg.

Et pour affirmer l’argument du vote utile, François-Xavier Bellamy a présenté mardi un programme destiné à séduire l’électorat conservateur, autour d’un mot-clé : le souverainisme, décliné aux thèmes économiques, agricoles, énergétiques, militaires, et bien sûr au sujet de l’immigration, structurant dans le discours des Républicains depuis de nombreuses années. Ce programme, destiné à « sortir des crises que traversent la France et l’Europe » permet aussi à François-Xavier Bellamy de dénoncer le bilan de Macron, synonyme, selon lui, d’un « affaiblissement ». « Notre continent tout entier traverse une crise très profonde », insiste la tête de liste LR, déplorant « le décrochage de l’Europe dans le monde, et le décrochage de la France en Europe ».

Eric Ciotti, président du parti, présent au côté de son candidat pour présenter le programme, évoque « un projet responsable et sérieux » et compare la campagne des Républicains à « un chemin que nous empruntons avec nos valeurs, nos convictions, sans rien concéder ».

Quid d’Ursula von der Leyen ?

Reste que le parti de droite va devoir faire des choix, s’il ne veut rien concéder. Peut-il continuer à faire partie du PPE, principal force politique européenne – et principale arme de l’argument du « vote utile », tout en étrillant régulièrement le bilan d’Ursula von der Leyen, présidente de la Commission, issue du même parti ? A la fin de l’hiver, en pleine crise agricole avaient même annoncé ne pas soutenir Ursula von der Leyen dans sa quête d’un second mandat à la tête de la Commission, l’accusant d’avoir cédé « aux sirènes de la décroissance » avec le Pacte vert européen. Les Républicains font d’ailleurs de la « souveraineté alimentaire », et donc de l’agriculture, l’un des piliers de leur programme. Augmenter le budget de la PAC, inscrire l’agriculture dans le droit européen comme étant d’intérêt général européen majeur, et surtout « abroger les textes européens qui nuisent à nos agriculteurs en prônant la décroissance ». Mardi, François-Xavier Bellamy persiste et signe : « Nous souhaitons une alternance à la tête de la Commission européenne », promet le député européen, assurant qu’Ursula von der Leyen est loin de faire l’unanimité au sein des députés PPE.

Libérer l’économie et réarmer les Etats

Pour sortir l’Union européenne du marasme économique, Les Républicains mettent en avant un programme libéral, prônant « une mandature de la déréglementation » et la lutte contre « le délire normatif européen ». « L’Europe ne se reconstruira qu’en rendant la liberté à ceux qui travaillent », insiste François-Xavier Bellamy, pour qui « c’est la prospérité qui doit guider notre travail en matière économique ». Les Républicains trustent par ailleurs des positions plus dures en matière d’immigration, proches de celles du Rassemblement national ou de Reconquête : dix mesures censées « maintenir la cohésion du continent européen » qui visent à renforcer le contrôle au frontière, transférer la gestion des demandes d’asile dans des centres d’accueil fermés situés aux frontières extérieures de l’UE, ou encore à rendre plus difficile le regroupement familial. Pour se distinguer des partis d’extrême droite, Les Républicains misent en revanche sur la géopolitique : tandis que le Rassemblement national adopte une position ambiguë face au régime de Vladimir Poutine et la guerre qu’il mène en Ukraine, le parti de François-Xavier Bellamy propose d’apporter « un soutien massif à l’Ukraine pour repousser l’agression russe », ou encore d’imposer « à chaque Etat membre de l’Union européenne de consacrer chaque année au moins 3 % de son PIB et la défense et consolider l’Otan ».

Se montrer dur sur l’immigration, inflexible avec la Russie et renvoyer dos à dos les bilans européens des macronistes et du Rassemblement national : telle semble être la recette employée par François-Xavier Bellamy pour exister dans cette campagne. En 2019, son score de 8,48 % était paru comme un échec cuisant pour le parti de droite. Cinq ans plus tard, le même score pourrait être perçu comme un succès, tant les sondages se montrent pessimistes.

Face à Louis Boyard:

Plusieurs Etats ont déposé plainte contre Ursula von der Leyen

Comment Macron et Renew peuvent-ils continuer à la soutenir ?

Macron et von der Leyen, présidente de la Commission européenne

L’actuelle présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen s’est déclarée candidate à sa propre succession, soutenue par le Parti populaire européen (PPE), à la droite de l’hémicycle. Elle défend son bilan construit avec une alliance politique sortante, composée du PPE, des centristes de Renew et des sociaux-démocrates.

« Son bilan est positif, elle a très bien géré la crise Covid, en organisant l’achat de vaccins à l’échelle européenne, et elle a su fédérer l’Union pour soutenir l’Ukraine face à l’invasion russe », estime Fabienne Keller, eurodéputée française, membre du groupe Renew, et de la majorité présidentielle en France, invitée du débat de l’émission Ici l’Europe, sur France 24 et Public Sénat.

Le Pacte Vert, cible de la droite européenne

Le bilan d’Ursula von der Leyen a été marqué par le Pacte Vert, ensemble d’une cinquantaine de textes législatifs pour atteindre la neutralité carbone en 2050. Une trentaine de textes ont déjà été adoptés dont l’interdiction des moteurs thermiques en 2035. Ce Pacte vert a fait l’objet de vives critiques dans le propre parti d’Ursula von der Leyen, le PPE. « Nous avons eu des discussions très tendues sur ce sujet. Nous n’étions pas d’accord avec le rythme trop rapide d’application de ces normes environnementales, et on l’a vu, cela pose des problèmes agriculteurs », explique Jan Olbrycht, eurodéputé polonais, membre du groupe PPE au Parlement européen, et du parti démocrate-chrétien Plateforme civique, désormais au pouvoir en Pologne. En pleine crise agricole, Ursula von der Leyen a décidé de mettre un coup de frein à ce Pacte vert, en abandonnant la loi imposant la baisse de 50 % l’utilisation des pesticides d’ici à 2030.

Une décision dénoncée par les eurodéputés écologistes qui avaient soutenu les précédents textes verts portés par la présidente de la Commission européenne. « Ce Pacte Vert c’est pour nous un point positif du mandat d’Ursula von der Leyen. En revanche, nous sommes très critiques sur son action en faveur de l’Etat de droit en Europe », tempère Daniel Freund, eurodéputé allemand, membre du groupe Les Verts.

Respect de l’Etat de droit en Hongrie : le Parlement européen poursuit en justice la Commission européenne

Des propos qui font écho à la décision du Parlement européen de poursuivre en justice la Commission européenne, à la suite du dégel, décidé par la Commission, de 10 milliards d’euros de fonds européens, pour la Hongrie, qui avaient été jusque-là bloqués à cause du non-respect de certaines règles démocratiques par le gouvernement de droite radicale de Viktor Orban. Certains eurodéputés estiment que ces fonds ont été débloqués en échange du soutien de la Hongrie à l’Ukraine et à son adhésion dans l’UE, et que la démocratie ne s’est pas vraiment améliorée en Hongrie. « L’Etat de droit cela ne peut pas être un élément de négociation », affirme Daniel Freund. « Ursula Von der Leyen a bien fait respecter l’Etat de droit dans mon pays, la Pologne, quand le parti de droite ultraconservateur PiS (Droit et Justice) était au pouvoir », explique Jan Olbrycht. « Mais sur le sujet de la Hongrie, il y a matière à discussion… »

Plusieurs Etats-membres portent plainte contre la gestion von der Leyen des vaccins de Covid 19

Or, plusieurs Etats, dont la Pologne et la Hongrie, se sont joints à la plainte pénale déposée auprès du juge d’instruction Frenay contre Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, rejoignant la plainte du lobbyiste belge Frédéric Baldan. Il s’avère qu’un autre pays au moins, la Roumanie, se constitue auprès du juge Frenay ou serait sur le point de le faire.

La plainte de Fréderic Baldan, le 5 avril 2023, vise principalement les contrats d’acquisition de vaccins covid avec le fabricant Pfizer, ainsi que les SMS échangés avec le président de Pfizer, Albert Bourla.  Les chefs d’accusation étaient usurpation de fonctions et de titre, destruction de documents et prise illégale d’intérêt et corruption

La Pologne, la Hongrie et la Roumaine ont d’ailleurs fait l’objet d’assignations indépendantes devant les tribunaux belges par la société Pfizer Inc pour « les obliger à respecter leurs engagements en matière de commandes de vaccins contre la covid-19 qui ont été placés dans le cadre de leurs contrats signés en 2021 » comme on peut le lire page 100 du rapport annuel de Pfizer Inc. En clair, Pfizer demande « le paiement total des doses de vaccins » commandées par le biais du contrat européen dont Ursula von der Leyen a potentiellement discuté et négocié de nombreux éléments avec le président de Pfizer Albert Bourla.

La candidature von der Leyen semble aujourd’hui incompatible avec le traité de l’UE, ainsi que le code de conduite définissant la fonction de commissaire, dont elle violerait les articles 2.2, 2.5 et 2.6.

Qu’est-ce qui incite Macron et Renew à lui conserver leur confiance ?

Pour l’instant, « la sortante a été élue candidate du PPE, sur une plateforme de propositions qui ne nous va pas, comme l’externalisation des demandes d’asile hors de l’UE, qui est contraire aux conventions internationales,” explique Fabienne Keller. Les critiques ont également fusé de la part du commissaire européen à l’Industrie, le Français Thierry Breton, qui s’est demandé, dans un tweet, “s’il fallait confier la gestion de l’Europe au PPE, cinq ans de plus, soit 25 ans d’affilée ?”

Et pour obtenir une majorité de voix du futur hémicycle, Ursula von der Leyen devra peut-être élargir son alliance au groupe de droite radicale des Conservateurs et réformistes européens, qui gagnerait des sièges, selon les sondages, mais un groupe de partis qui a été jusqu’ici étiquetté d’extrême droite. Un élargissement serait donc inacceptable pour le groupe Renew. “C’est impossible. On ne va pas s’allier avec des députés qui viennent de Fratelli d’Italia, le parti de Giorgia Meloni”, assure Fabienne Keller. Autre option, faire rentrer le groupe des Verts dans cette alliance. “Nous sommes prêts à discuter” avance Daniel Freund. “Il ne faut pas oublier qu’Ursula von der Leyen devra, avant toute chose, être désignée par le gouvernement allemand, composé de socialistes et de Verts”, rappelle Jan Olbrycht.

Von der Leyen risque d’avoir à avaler quelques couleuvres et, avec elle, ses alliés, ce qui ne poserait pas de problème à Macron, spécialiste du « en même temps »…

Fabrice Leggeri, ancien patron de Frontex, rejoint  le RN pour les Européennes

« Le temps de la naïveté est fini », prévient le co-listier de Jordan Bardella

Fabrice Leggeri a été directeur de l'agence Frontex de l'Union européenne de 2015 à 2022.
Diplômé de Sciences Po, de l’ENA (promotion Schoelcher) et de Normale Sup, Fabrice Leggeri a été directeur de l’agence Frontex de l’Union européenne de 2015 à 2022.

Le première prise du RN est un gros poisson. Placé en troisième position sur la liste, cet ancien haut fonctionnaire de 55 ans est un atout de plus pour la crédibilité du mouvement sur l’immigration. Dans le JDD, Fabrice Leggeri dénonce l’Europe d’Ursula von der Leyen et explique son ralliement à Jordan Bardella, un processus sur deux ans. rêvait de transformer l’agence européenne de surveillance des frontières en un outil opérationnel pour lutter contre l’immigration clandestine. Lâché par le pouvoir français et traité comme un paria, il a choisi la politique en se ralliant au RN.

Certains ralliements pèsent lourd dans une campagne électorale. A l’approche de son premier meeting à Marseille, le 3 mars, Jordan Bardella dévoile le nom de son troisième de liste aux européennes : l’ancien directeur de Frontex, l’agence de l’Union européenne chargée du contrôle des frontières. Les deux hommes se rendront d’ailleurs dès lundi à la frontière franco-italienne, à Menton.

Fabrice Leggeri, énarque et normalien, inconnu du grand public, constitue une véritable prise de guerre pour le RN. Nommé en 2015 sur proposition de Bernard Cazeneuve, alors ministre de l’Intérieur, il a transformé Frontex en profondeur, d’une petite structure humanitaire à une police des frontières européennes. Ce haut fonctionnaire français avait un rêve, transformer l’agence européenne de surveillance des frontières en un véritable outil opérationnel pour lutter contre l’immigration clandestine. Après les grands dérèglements issus des révolutions arabes, de l’effondrement de la Libye, de la guerre en Syrie, le projet a eu, c’est vrai, le vent en poupe. Mais il a viré au cauchemar. Ciblé par les ONG et la gauche pour sa gestion jugée trop ferme de l’immigration (il fut accusé par Courrier International, groupe Le Monde, de masquer des refoulements illégaux de migrants). L’OLAF, Office européen de lutte antifraude, 1999) le soupçonne de « ne pas avoir respecté les procédures » et d’être responsable d’un « mauvais management personnel« , de « mauvaise conduite et abus de pouvoir ». Leggeri est poussé à la démission en avril 2022, par le gouvernement français après avoir « subi des pressions » et « ressenti un abandon général », « sans preuves concrètes ».

souhaite « combattre la submersion migratoire »

Dans ce même entretien, la nouvelle recrue du RN détaille avec précision son envie : « remettre la France et l’Europe sur le droit chemin« . Pour cela, il souhaite « reprendre le contrôle des frontières » de l’UE et de la France.

« Le RN possède un plan concret et la capacité de le réaliser. Nous sommes déterminés à combattre la submersion migratoire »

Leggeri évoque le Pacte sur la migration et l’asile, qui a permis à la Commission européenne de « favoriser l’afflux migratoire » selon lui. Une ligne de conduite appréciée par Marine Le Pen qui, ce dimanche sur LCI, se félicitait que le RN ait désormais « quelqu’un qui de l’intérieur » qui « peut dire aux Français ce qu’il se passe. »

Le RN en fait le 3ème sur la liste de Jordan Bardella

Le 9 juin, lors des élections européennes, Fabrice Leggeri occupera la troisième place sur la liste conduite du RN. Une arrivée mise en avant par Jordan Bardella, qui ajoute que son nouveau protégé a été « lâché par Emmanuel Macron ».

Depuis cette annonce, la gauche fait pleuvoir les critiques. Nathalie Loiseau, ministre chargée des Affaires européennes dans le second gouvernement Edouard Philippe (2017-2019) raille ainsi Jordan Bardella, qui critiquait Frontex au micro d’Europe 1 en 2019, qualifiant l’agence « d’hôtesse d’accueil pour migrants« .

Dans un entretien accordé à… « L’Humanité » dimanche, Macron – qui est incapable de désigner une tête à sa liste aux Européennes mais fzit campagne contre le premier parti de France – estime que le Rassemblement national serait « inspiré de ne pas être présent » à la panthéonisation du résistant Missak Manouchian, mercredi. S’il a répondu que son devoir était d’inviter « tous les représentants élus par le peuple français », le président de la République a jugé que le RN n’appartient pas à « l’arc républicain », notion fumeuse que piétine d’ailleurs LFI.

Dans un entretien accordé à l’Humanité dimanche 18 février, Macron s’est exprimé, entre autres sujets, sur l’entrée au Panthéon des résistants communistes Missak et Mélinée Manouchian. S’il a répondu que son devoir était d’inviter « tous les représentants élus par le peuple français », le président de la République a néanmoins conseillé au RN de ne pas venir.

Invitée sur LCI, dimanche 18 février, Marine Le Pen, cheffe des députés du Rassemblement national, a indiqué qu’elle sera présente.

Ce lundi, Fabrice Leggeri effectuera son premier déplacement, sur le thème de l’immigration, avec le leader du RN Jordan Bardella, dans les Alpes-Maritimes.

Haut-Karabakh arménien, envahi par l’Azerbaïdjan: Biden et l’ONU laissent faire

L’Occident harcèle Poutine, mais ignore les menaces du dictateur azeri

La République socialiste soviétique d’Azerbaïdjan a lancé une offensive militaire dans l’enclave du Haut-Karabakh.

Sans condamner le panturc et producteur de pétrole – qui représente 70 % de ses exportations et 50 % du budget de l’Etat -, le secrétaire général de l’ONU appelle à un « arrêt immédiat des combats ». En fait, voilà plus de 30 ans que le conflit paraît inextricable, mais la bataille entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan pour le Haut-Karabakh pourrait bientôt connaître son épilogue. Les séparatistes arméniens ont accepté mercredi 20 septembre de rendre les armes après l’offensive éclair menée par Bakou et d’entamer des pourparlers devant conduire à la réintégration de ce territoire sécessionniste à l’Azerbaïdjan, république indépendante de la Russie depuis la chute de l’URSS, membre de l’ONU et du… Conseil de l’Europe.

L’ONU approuve la dictature azeri en Arménie,
mais condamne Poutine
en Ukraine
(20 septembre 2023)

« Un accord a été conclu sur le retrait des unités et des militaires restants des forces armées de l’Arménie (…) et sur la dissolution et le désarmement complet des formations armées de l’Armée de défense du Haut-Karabakh », a indiqué la présidence séparatiste dans un communiqué. Que doit cet espoir à l’ONU ? Et à Biden ? Deux contempteurs de Poutine, lequel ne fait que résister à la volonté de Zelensky, encouragé par Biden, de sortir de l’orbite russe pour entrer dans celle de l’OTAN, ravivant la guerre froide aux frontières de la Russie, avec le soutien de Bruxelles.

Le premier ministre arménien, Nikol Pachinian, a dénoncé une opération visant au « nettoyage ethnique des Arméniens du Karabakh ». La France a demandé une réunion en urgence du Conseil de sécurité de l’ONU, qui se tiendra jeudi après-midi.

Les appels au cessez-le-feu se multiplient après a nouvelle opération militaire déclenchée mardi 19 septembre 2023 par l’Azerbaïdjan dans le Haut-Karabakh, cette région sécessionniste, majoritairement peuplée d’Arméniens, que Bakou et Erevan se disputent depuis des décennies. L’Azerbaïdjan affirme mener une opération « antiterroriste », visant les « forces arméniennes » dans la région.

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a exigé un « arrêt immédiat des combats » dans un communiqué diffusé mercredi. « Le secrétaire général appelle dans les termes les plus forts à l’arrêt immédiat des combats, à la désescalade et au respect plus strict du cessez-le-feu de 2020 et des principes du droit international humanitaire », a affirmé son porte-parole, Stéphane Dujarric.

« Les mesures antiterroristes seront interrompues si [les séparatistes arméniens] déposent les armes et sont désarmés », a affirmé le président azerbaïdjanais, Ilham Aliev, lors d’un appel téléphonique avec le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken.

L’escalade s’est invitée mardi à l’Assemblée générale des Nations unies, la France réclamant une réunion d’urgence du Conseil de sécurité pour prendre acte de l’offensive « illégale » et « injustifiable » menée par Bakou. Cette réunion aura lieu jeudi après-midi, a annoncé la présidence albanaise du Conseil mardi soir.

Un dernier bilan publié par les autorités séparatistes arméniennes fait état d’au moins vingt-sept morts dont deux civils, et plus de deux cents blessés. Des « femmes, des personnes âgées et des enfants » comptent parmi les victimes, ont-elles précisé. De son côté, l’Azerbaïdjan a annoncé la mort de deux civils, tués « par éclats d’obus à la suite d’une attaque des forces armées arméniennes ».

« Tirs d’artillerie et de roquettes »

La capitale du Haut-Karabakh – Stepanakert (nom arménien) ou Khankendi (nom azerbaïdjanais) – et d’autres villes de la région ont été ciblées, mardi, par des « tirs intensifs », a fait savoir la représentation des séparatistes en Arménie, sur Facebook. Les forces séparatistes ont affirmé tenter de « résister » à l’armée azerbaïdjanaise qui essaie d’avancer « en profondeur » dans l’enclave. Elles ont fait état mardi soir de combats tout au long du front, affirmant que « les forces armées azerbaïdjanaises recourent à des tirs d’artillerie et de roquettes, à des drones d’attaque, à l’aviation de combat », a expliqué l’armée séparatiste sur X (anciennement Twitter).

« Plus de 60 positions de combat des forces [séparatistes] arméniennes sont désormais sous le contrôle de nos forces armées », a affirmé mardi soir un porte-parole du ministère de la défense azerbaïdjanais, Anar Eyvazov, lors d’une conférence de presse.

A l’inverse des Arméniens, Volodymyr Zelensky ne laisse
aucun espoir de cessez-le-feu

Les autorités du Haut-Karabakh ont appelé l’Azerbaïdjan au cessez-le-feu « immédiatement, et à s’asseoir à la table des négociations », a tweeté le ministère des affaires étrangères du territoire séparatiste, alors que l’Azerbaïdjan considère le Haut-Karabagh comme partie intégrante de son territoire.

« Le seul moyen de parvenir à la paix (…) est le retrait inconditionnel et total des forces armées arméniennes (…) et la dissolution du prétendu régime » séparatiste, a déclaré la diplomatie azerbaïdjanaise dans un communiqué. L’Azerbaïdjan appelle « les forces armées arméniennes illégales [à] hisser le drapeau blanc, rendre toutes les armes et le régime illégal doit se dissoudre. Autrement, les opérations antiterroristes continueront jusqu’au bout », a affirmé l’administration présidentielle, qui assure être disposée, le cas échéant, à des pourparlers.

De son côté, le ministère de la défense arménien a assuré, de qu’il n’a pas de forces armées déployées dans la région, condamnant les « fausses déclarations » de Bakou.

L’Azerbaïdjan appelle le premier ministre arménien à la démission

« L’Azerbaïdjan a lancé une opération terrestre visant au nettoyage ethnique des Arméniens du Karabakh », a dénoncé le premier ministre arménien, Nikol Pachinian, dans une déclaration télévisée, assurant que la situation à la frontière était, elle, « stable » et que l’Arménie n’était « pas engagée dans des actions armées »« Nous ne devons pas permettre à certaines (…) forces de porter un coup à l’Etat arménien. Il y a déjà des appels venant de différents endroits à mener un coup d’Etat en Arménie », a-t-il ajouté.

A la suite de ce discours à la nation, des centaines de manifestants se sont réunis devant le siège du gouvernement arménien et ont appelé à la démission de N. Pachinian. Face aux protestataires, la police avait bouclé les entrées du bâtiment gouvernemental. Le cordon policier, qui a été ciblé par des jets de bouteilles, résistait dans la soirée à une foule de manifestants le pressant pour pénétrer dans le bâtiment, dont des vitres de la porte d’entrée étaient brisées, selon les images de l’antenne arménienne du média américain RFE/RL.

Le service de sécurité arménien a mis en garde contre le risque de « troubles généralisés » dans le pays, promettant des « mesures pour maintenir l’ordre constitutionnel » et demandant aux citoyens de « ne pas céder aux diverses provocations ». Le Haut-Karabakh qui proclama unilatéralement son indépendance le 2 septembre 1991, n’est reconnue par aucun Etat membre de l’ONU, pas même l’Arménie.

Au même moment, par ailleurs, ce sont des dizaines de manifestants arméniens qui s’étaient rassemblés devant l’ambassade de Russie à Erevan, dénonçant son inaction pour empêcher l’offensive armée azerbaïdjanaise. Dans sa déclaration, N. Pachinian a également appelé les Nations unies (ONU) et la Russie à « prendre des mesures ».

La Russie appelle à « cesser immédiatement l’effusion de sang »

Le ministère des Affaires étrangères russe a appelé mercredi « les parties prenantes du conflit à cesser immédiatement l’effusion de sang, à mettre un terme aux hostilités et à arrêter les pertes civiles » dans le Haut-Karabakh. « Toutes les étapes d’une solution pacifique sont énoncées dans les accords signés en 2020 et 2022 », avait précisé mardi la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova. La mission de maintien de la paix russe sur le territoire a appelé à un cessez-le-feu « immédiat » et annoncé procéder à des évacuations de civils dans « les zones les plus dangereuses » de la région.

« Plus de 7 000 personnes ont été évacuées de 16 localités des régions d’Askeran, Martakert, Martouni [et] Chouchi dans l’Artsakh », a déclaré sur X Gegham Stepanyan, le défenseur des droits de la région séparatiste.

Juillet 2022

De son côté, mardi, Macron a condamné « avec la plus grande fermeté » (selon lacformule consacrée) l’opération militaire lancée par l’Azerbaïdjan et appelé lui aussi Bakou à « une cessation immédiate de l’offensive ».

Le Rassemblement national a exprimé son indignation après le regain de violences dans le Haut-Karabakh. Sur Twitter, Louis Aliot a par exemple apporté son soutien aux Arméniens et déclaré : « L’Azerbaïdjan vient une nouvelle fois de violer les règles internationales en attaquant l’Arménie. Une protestation de la France ? L’Azerbaïdjan nous fournit en gaz, va-t-on fermer les yeux sur les massacres ? ».

Lors d’un échange téléphonique avec Nikol Pachinian, le chef de l’Etat français a également exhorté « à une reprise sans délai des discussions pour (…) parvenir à une paix juste et durable entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan et garantir les droits et la sécurité des habitants du Haut-Karabakh ».

« Ces actions aggravent une situation humanitaire déjà difficile au Haut-Karabakh et sapent les perspectives de paix », a renchéri le chef de la diplomatie américaine dans un communiqué. Antony Blinken a souligné que le recours à la force était « inacceptable » et appelé à « une cessation des hostilités ».

Le pan-islamique Erdogan, solidaire de l’Azerbaïdjan

Le président turc néo-ottoman, Recep Tayyip Erdogan, a pour sa part dit, mardi qu’il « soutient les mesures prises par l’Azerbaïdjan (…) pour défendre son intégrité territoriale ». Dans un message publié sur X, le chef de l’Etat turc a affirmé que « le Karabakh est un territoire azerbaïdjanais. L’imposition d’un autre statut ne sera jamais acceptée », réaffirmant que la Turquie et l’Azerbaïdjan forment « une nation, deux Etats ».

Les rapports entre la Turquie et l’Arménie restent empoisonnés par les massacres d’Arméniens commis lors de la première guerre mondiale dans l’Empire ottoman, ancêtre de la Turquie, ce qu’Erevan et de nombreux pays considèrent comme un génocide – un terme qu’Ankara rejette.

L’opération militaire a été déclenchée après la mort de quatre policiers et de deux civils azerbaïdjanais dans l’explosion de mines du Haut-Karabakh, dans la nuit de lundi à mardi. Bakou avait accusé un groupe de « saboteurs » séparatistes arméniens d’avoir commis ces actes de « terrorisme ».

Le Haut-Karabakh, région montagneuse à majorité arménienne a été le théâtre de deux guerres au début des années 1990, puis à l’automne 2020. C’est l’une des zones les plus minées d’ex-URSS. Des explosions y font régulièrement des victimes.

Nucléaire : la France essuie un nouveau revers à Bruxelles

La filière de l’énergie nucléaire demeure exclue du plan « Net Zero Industry Act » de la Commission européenne

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a détaillé les limites de l’appui de l’UE à l’énergie nucléaire.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a détaillé les limites de l’appui de l’UE à l’énergie nucléaire

Cette exclusion signifierait qu’elle serait privée des subventions de Bruxelles.

Dans son discours du 24 mars à Bruxelles, Ursula von der Leyen a défini les limites de l’appui de l’Union européenne à l’énergie nucléaire, dans le cadre du règlement concernant la production domestique de technologies propres. Une gifle pour la France, qui défend au contraire l’intégration du nucléaire dans le « Net Zero Industry Act ». Plus inquiétant encore, un plan détaillé dans un « document de travail » recense les « technologies stratégiques à zéro émission » qui bénéficieront d’un « soutien particulier » de la part de l’UE. Le nucléaire n’y est pas mentionné une seule fois, alors que le secteur a de gros besoins de financement, comme le prouvent les difficultés actuelles d’EDF. Et que la France veut lancer un ambitieux programme de construction de nouveaux réacteurs.

Voitures et énergie, les deux victoires allemandes

« C’est Allemagne 2 – France 0 », ironise un familier des dissensions en cours entre les deux plus grandes puissances des Vingt-Sept. Car Berlin vient parallèlement de remporter une curieuse victoire dans un autre dossier emblématique de la transition écologique orchestrée par la Commission européenne. Le chancelier Olaf Scholz avait stupéfait ses partenaires européens en annonçant le 7 mars dernier que l’Allemagne ne voterait finalement pas le texte sur l’interdiction des moteurs thermiques à partir de 2035 – une mesure pourtant approuvée de longue date par l’ensemble des États membres.

La Commission a finalement cédé : « Nous avons trouvé un accord avec l’Allemagne sur l’utilisation future des carburants de synthèse dans les voitures », a déclaré samedi le commissaire européen à l’Environnement, Frans Timmermans, sur Twitter. Traduire : un compromis a été trouvé in extremis, qui avantage les constructeurs automobiles d’outre-Rhin (BMW, Daimler, Volkswagen…), opposés à une interdiction totale dès 2035. « Les véhicules équipés d’un moteur à combustion pourront être immatriculés après 2035 s’ils utilisent exclusivement des carburants neutres en termes d’émissions de CO2 », a précisé le ministre allemand des Transports, Volker Wissing.

Cette option ne satisfait pas les ONG environnementales, qui jugent la technologie des carburants de synthèse coûteuse, énergivore et polluante. Sans oublier que le développement des véhicules électriques entraînera une baisse progressive de leurs prix, ce qui pourrait diminuer l’attrait de voitures utilisant ces carburants de synthèse. À l’exception peut-être des modèles haut de gamme dont les constructeurs allemands sont justement les champions.

« La France s’était inclinée face à ces délais, alors que les constructeurs nationaux n’étaient à l’époque pas prêts, s’agace un expert industriel. Aujourd’hui qu’ils le sont, Renault en tête, l’Allemagne obtient de modifier l’agenda à son profit. On aurait pu penser que l’exécutif allemand ferait – en échange – preuve de souplesse dans le dossier nucléaire. Et c’est l’inverse ! » Malgré des efforts persistants pour convaincre son plus important partenaire de modérer son opposition totale à l’atome, Paris échoue donc une fois de plus. Le temps presse. L’échéance du plan « Net Zero » voulu par l’UE, supposé répondre au plan « vert » américain de 400 milliards de dollars de subventions voté à la fin de l’année dernière, approche.

La France a rassemblé une coalition

« Le nucléaire peut jouer un rôle dans notre effort de décarbonation, c’est important », a concédé la présidente (allemande) de la Commission dès jeudi, lors de la première journée du récent sommet des Vingt-Sept à Bruxelles. « Mais seules les technologies à zéro émission que nous jugeons stratégiques pour l’avenir – comme les panneaux solaires, les batteries et les électrolyseurs – ont accès à l’ensemble des avantages et des bénéfices », a aussitôt ajouté Ursula von der Leyen.

Pour ces industries « stratégiques », les besoins d’investissement totaux devraient s’élever à environ 92 milliards d’euros de 2023 à 2030, avec des besoins de financement public de 16 à 18 milliards d’euros, a précisé la Commission dans un document de travail publié en même temps que le règlement sur les technologies propres. « Cela fait plus de quatre ans que nous bataillons pour que le nucléaire, producteur d’une énergie décarbonée, soit inclut dans la nomenclature des énergies propres, rappelle un grand industriel français. À chaque fois, l’Allemagne –qui continue d’investir dans le charbon hautement polluant –s’y oppose. En ralliant de surcroît des pays comme le Luxembourg ou l’Autriche, pour renforcer sa position. »

En face, la France a rassemblé dix partenaires européens dans une alliance pour l’énergie nucléaire. Le 28 février, ces onze Etats membres de l’UE (dont les Pays-Bas, la Pologne ou la République Tchèque) ont signé une déclaration à Stockholm pour « réaffirmer conjointement leur volonté de renforcer la coopération européenne dans le domaine de l’énergie nucléaire ». Mais l’objectif d’un financement européen pour la filière demeure très incertain.

Carburants : TotalEnergies, contraint de plafonner le diesel et l’essence à 1,99 euro dans ses stations

Macron avait pourtant voulu pénaliser les conducteurs de Diesel

La motorisation diesel est dans le viseur des politiques publiques. Son extinction est programmée, mais à court terme, d’abord pour 2025, mais nos élus à Strasbourg ont finalement réalisé que les états-membres ne seraient pas prèts et ont donc repoussé l’échéance. La vente de voitures thermiques devrait être interdite dans l’Union européenne d’ici 2035, décision de nos eurodéputés en date du 8 juin 2022. Et puis, en septembre dernier, pour espérer pouvoir atteindre la neutralité carbone, plusieurs pays, dont la France, ont encore repoussé la fin des voitures diesel et essence à 2040… 

Un « malus écologique », une majoration du prix d’achat de 50 à 10 500 euros, avait été instituée. Le dispositif du malus avait pour but d’orienter les achats de véhicules neufs vers les véhicules les moins émetteurs de dioxyde de carbone. Ce dispositif est en place depuis 2008. Les émissions des voitures neuves stagnant aux alentours de 110 g CO2/km, le barème du malus a été modifié en 2018 afin notamment de renforcer son effet incitatif. Pour atteindre les objectifs climatiques de l’UE, les voitures neuves devaient émettre en moyenne 95 gCO2/km à l’horizon 2021. Si le véhicule neuf acheté émettait plus de 119 gCO2/km, l’acquéreur devait s’acquitter d’une taxe, dite  malus. Le coût du certificat d’immatriculation du véhicule devait être majoré selon le taux d’émissions de CO2/km rejeté. Plus le modèle est émetteur de CO2, plus le malus augmente. A partir de 185 CO2/km, le malus est égal à 10 500 euros. Le malus s’appliquait aux véhicules immatriculés pour la première fois en France à partir du 1er janvier 2008.

On n’en est plus là ! Dès le 1er janvier 2023, tous les véhicules émettant plus de 122 grammes de CO2/km devaient être pénalisés, contre 127 grammes en 2022. Le malus débute à 50 euros mais les montants augmentent ensuite de façon exponentielle : 1.504 euros à 150 g/km, 3.119 euros à 160 g/km, près de 22.000 euros à 200 g/km. C’est la théorie…

Une piste imaginée par nos politiques déconnectés était de réduire la fiscalité sur l’essence et d’augmenter, dans les mêmes proportions, celle sur le diesel. D’abord, la baisse des cours du pétrole avait gommé l’impact du relèvement de la taxation sur les carburants au 1er janvier 2018. Mais la tension n’avait pas pour autant reflué et le rejet de la taxe restait une revendication populaire des « gilets jaunes ». Au Parlement, les oppositions réclamèrent une pause ou un arrêt du relèvement de la fiscalité écologique. Le gouvernement qui a jusqu’alors adopté une attitude de fermeté, invoqua les objectifs écologiques qui sous-tendaient les relèvements des taxes et mettait en avant les mesures d’accompagnement ciblées sur les ménages vulnérables.

Jusqu’au bonus-malus écologique hérité du Grenelle de l’environnement, on incitait fortement à acheter des petits véhicules diesel au nom de l’action contre le changement climatique, un encouragement au diesel au détriment de l’essence. Mais avec le Grenelle, on invoqua des impacts sanitaires du diesel ce qui conduisit les pouvoirs publics à totalement changer leur fusil d’épaule, suscitant la colère des foyers famille qui avaient répondu aux incitations gouvernementales en achetant un modèle diesel et se retrouvant avec un véhicule dont le coût d’usage augmentait rapidement et la valeur de revente s’effondrait.

Nos têtes pensantes imaginèrent que la bonne mesure fiscale consistait donc à réduire l’écart de fiscalité entre les deux carburants. Elles décidèrent de réduire l’écart en partageant le chemin en deux (1,5 centime de plus sur le diesel et 1,5 centime de moins sur l’essence). Il y avait là une voie qui permettrait d’amortir le relèvement des taxes sur les carburants tout en préservant les bonnes incitations écologiques. Mais en mécontentant tout le monde.

Quand l’augmentation du prix du litre de gazole atteignit 14 centimes et celui d’essence +7 centimes d’euros, entre la première et la deuxième semaine de mars 2022, on s’interrogea. Le prix des carburants approchait la barre des deux euros. et pourtant, le baril de pétrole ne faisait jamais que retrouver son niveau de 2008. On mit en cause le cours du dollar et les surprofits des pétroliers.

On découvrit que les prix du gaz et de l’électricité avaient été couplés, pensant qu’une hausse de l’un serait compensée par une baisse de l’autre. Mais l’explosion des cours du gaz entraîna la hausse de ceux de l’électricité sur le marché de gros européen, et de nombreux gouvernements appelèrent à opérer d’urgence un découplage. Mais aucune déconnexion magique entre le gaz et l’électricité n’est possible à l’échelle du Vieux continent, puisque ladite corrélation tient d’abord dans une réalité physique. Quand la part du nucléaire est mise à mal, « la flambée des prix de l’électricité montre clairement les limites du fonctionnement actuel du marché de l’électricité [nucléaire] », a admis la présidente de la Commission européenne, Ursula Von Der Leyen, appelant d’urgence à une « réforme structurelle » plutôt qu’au redressement du secteur nucléaire saccagé par les écologistes, singulièrement en France où, pour son élection, Macron a compté sur le vote vert. La France qui exportait de l’électricité nucléaire a dû en importer. Mais tous les carburants ont eu un coût en hausse en même temps. Le] de Macron aussi. Et également la remise en état et en oeuvre de nos centrales ou unités mises à l’arrêt.

Ce plafonnement prendra effet le 1er mars et concernera les 3.400 stations TotalEnergies présentes en France.

Plutôt que de réduire les taxes de l’Etat sur les carburants, Macron demande aujourd’hui à TotalEnergies un « nouveau geste » sur le diesel. Preuve que les finances de l’Etat n’en peuvent mais et que la dette publique atteint des niveaux stratosphériques. Or, ces taxes comptent approximativement pour 60 % des prix de l’essence et du gazole à la pompe.

Les rabais à la pompe pourraient perdurer en 2023, au moins chez TotalEnergies. A partir du 1er mars, pas une seule station-service du groupe tricolore n’affichera de prix au-dessus de 1,99€/l pour l’essence et le gazole. La mesure – qui exclut les produits haut de gamme Excellium diesel et sans plomb 98 – sera mise en œuvre « ce samedi sur les autoroutes » et à compter du 1er mars dans toutes les stations du groupe, qui concentre environ un tiers des 10 000 stations françaises. Un geste bienvenu en cette période de vacances scolaires et de transhumances routières à travers l’Hexagone.

Le dirigeant de l’énergéticien est venu en personne annoncer la nouvelle sur le plateau de TF1, mercredi soir. « La mesure que nous annonçons, c’est que dans quelque 3 400 stations-service de TotalEnergies en 2023, le diesel et l’essence ne dépasseront pas 1,99 euro », a déclaré Patrick Pouyanné. Le grand patron a répondu à l’appel de pied plus qu’insistant de Macron lors d’une visite à Rungis mardi 21 février. « Cette mesure pour tous protège nos clients contre des prix trop élevés », a-t-il insisté.

Après avoir vidé les caisses, Le président de la République « souhaitait » en effet un nouveau « geste » des grandes entreprises pétrolières pour opérer des baisses de prix sur les carburants, comme « ça avait été fait l’année dernière » par le géant pétrolier. Le message avait déjà été passé et répété il y a quelques semaines par le gouvernement, après une déclaration dans ce sens du patron de Total… mais jusque-là sans effet.

Le diesel risque de flamber dans les semaines à venir

Alors que les prix des carburants sont repartis à la hausse depuis le début de l’année avec la fin des ristournes gouvernementales, un tel geste était donc très attendu. De septembre à décembre 2022, TotalEnergies avait accordé des remises à la pompe de 20 puis 10 centimes dans ses stations, pour un coût total de 550 millions d’euros. Cela s’ajoutait à une remise financée par l’État, qui a pris fin le 31 décembre et que le gouvernement ne souhaitait pas prolonger au nom de la « responsabilité budgétaire ».

Plutôt que le rabais c’est le plafonnement qu’a donc choisi le groupe français car la ristourne s’appliquait quel que soit le prix à la pompe. Le 8 février, juste avant l’annonce des résultats du groupe, Patrick Pouyanné avait été très clair  sur le timing pour une éventuelle remise à venir : « Si le litre de gazole dépasse deux euros, TotalEnergies pourrait mener de nouvelles actions ciblées de rabais à la pompe », avait-il alors expliqué. L’embargo européen sur le gazole russe, en vigueur depuis début février, pourrait faire flamber le diesel à l’avenir. Ce qui inquiétait déjà TotalEnergies il y a 15 jours.

Les prix à la pompe en France restent pour l’instant sous la barre symbolique des 2 euros. La semaine dernière, le gazole s’est vendu en France au prix moyen de 1,8382 euro le litre, et le sans-plomb 95-E10 à 1,8776 euro.

Macron reprend la loi américaine sur les subventions pour la contrer avec un équivalent européen

Le Maire, ministre de l’Economie et des Finances, a qualifié de « décisive » la proposition de Macron

Le président Macron a préconisé jeudi au sommet des dirigeants de l’Union européenne (UE) à Bruxelles de contrer la loi américaine sur la réduction de l’inflation (IRA) par une mesure équivalente au niveau européen pour assurer la compétitivité des entreprises européennes, sur le modèle du « fonds souverain » proposé par la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

La loi américaine de réduction de l’inflation (IRA) a été promulguée par le président Joe Biden le 16 août 2022 – tout en faisant à Zelensky des promesses de soutien économique à l’Ukraine – et entrera en vigueur au début de l’année 2023. Cette loi anti-inflation américaine prévoit 367 milliards de dollars d’aides d’Etat pour stimuler l’industrie américaine avec des incitations pour les consommateurs à acheter des produits américains, notamment des voitures, des batteries et la production d’énergie renouvelable, pour réduire le déficit, en abaissant aussi les prix des médicaments sur ordonnance et en investissant dans la production d’énergie domestique. Les dirigeants des 27 pays de l’UE doivent maintenant tenir une discussion sur les relations transatlantiques et étudier comment stimuler la coopération mais aussi comment réagir, en tant qu’ensemble, à ce nouveau plan de subventions américain. La loi américaine risque en effet de « discriminer les entreprises européennes. »

La contre-offensive européenne consiste à créer une règle qui fonctionnerait comme un miroir européen de la règle américaine, qui comprend un paquet de 369 milliards de dollars de subventions pour stimuler les investissements aux Etats-Unis, ce que les Etats membres et l’UE considèrent comme préjudiciable à l’industrie européenne.

L’idée de E. Macron est que cet « IRA européen », comme son jumeau de l’autre côté de l’Atlantique, accélérera la création d’énergies propres par les entreprises européennes grâce à des subventions européennes et nationales.

Cette stratégie « made in Europe », selon le président français, permettrait de freiner les effets néfastes de la législation américaine et d’insister sur « l’urgence » d’accélérer la production d’énergies renouvelables et de technologies climatiques qui pourraient affecter la compétitivité du sol européen.

Toutefois, E. Macron comprend que l’objectif des Etats-Unis « n’est pas d’attaquer l’Europe, mais de défendre ses intérêts », raison pour laquelle il préconise de doubler la norme, un élément « fondamental » pour défendre l’industrie et les entreprises européennes.

« Je crois à des règles équitables acceptées par tous et pour tous », a déclaré le dirigeant français, qui a souligné que « l’IRA n’est pas compatible avec l’organisation mondiale du commerce », raison pour laquelle il estime nécessaire d’établir un mécanisme communautaire de garanties.

Sommet extraordinaire

Dans le cadre du débat sur la réponse que l’Union européenne doit apporter au « dopage » de ses entreprises par les Etats-Unis, les dirigeants ont demandé à la Commission européenne de présenter « d’ici la fin du mois de janvier » une analyse et des propositions en vue de mobiliser tous les instruments nationaux et européens pertinents et d’améliorer les conditions d’investissement, y compris en simplifiant les procédures administratives.

La chef de l’exécutif européen, Ursula von der Leyen, a déclaré à l’issue du sommet de jeudi que l’Union européenne ne doit pas perdre sa « position de leader mondial dans le domaine des technologies propres ». C’est pourquoi elle a préconisé d' »ajuster » le cadre communautaire des aides d’Etat pendant quelques années afin de le rendre « plus simple, plus rapide et plus prévisible ».

Dans ce contexte, le président du Conseil européen, Charles Michel, a annoncé que les dirigeants reviendront à Bruxelles les 9 et 10 février pour tenir un sommet extraordinaire qui se concentrera sur les questions économiques, notamment la réponse aux États-Unis et la réflexion sur le fonds souverain pour l’industrie européenne, mais traitera également « en profondeur » de la situation migratoire qui inquiète les partenaires.

UE islamisée: elle fait campagne pour le port du voile des fillettes

L’entrisme de l’idéologie islamiste progresse au mépris du combat des femmes iraniennes

Les enfants voilées de revenantes,
djihadistes candidates au retour dans la France honnie qu’elles ont combattue, ont reçu une éducation de haine

L’idéologie déconnecte la Commission européenne du reste du monde. Une nouvelle campagne de communication, ciblant la jeunesse, celle du programme Erasmus, pour étudiants et apprentis, mise en place par la Commission européenne montrait une petite fille portant le voile.

Tandis que de nombreuses femmes manifestent en Iran pour combattre l’obligation du port du voile, l’Europe promeut elle le voile dans une campagne de communication du programme Erasmus mis en place par la Commission européenne. Sur l’affiche, on voit une petite fille voilée accompagnée d’une jeune femme. Ce duo incarne l’enseignement dit innovant du programme. 

Plus de 1.200 manifestants ont été arrêtés dans la république islamique, ont indiqué les autorités lundi, au 10e jour des protestations nocturnes contre la mort de Mahsa Amini, 22 ans. Au moins 41 personnes ont été tuées, selon un bilan officiel

Cette affiche a été publiée il y a huit jours. alors que Mahsa Amini avait pourtant déjà été enterrée en Iran après avoir été battue à mort pour quelques cheveux qui dépassaient de son voile. Il y a huit jours aussi, des dizaines et des dizaines de femmes courageuses s’arrachaient déjà leur voile et se coupaient les cheveux dans les rues d’Abidjan (Côte d’Ivoire) et de partout en Iran. Mais c’est pourtant le moment que choisit l’Europe pour mettre en scène une petite fille voilée. Cela s’appelle avoir le sens de la décence. La présidente de la CE, l’Allemande Ursula von der Leyen (depuis le 1er décembre 2019, et pour encore deux années, jusqu’en novembre 2024).

La Commission européenne reconnaît sa faute

Le port du voile semble épanouir la fillette assujettie, tandis que l’adulte, qui en est libérée,
est occidentalisée

Von der Leyen, présidente lisse et sans convictions, ni vision, a fait retirer l’affiche : elle n’apparaît plus, ni sur le site, ni sur le compte Twitter du programme Erasmus. Twitter exclut les comptes mal pensant, mais soutient les initiatives subversives.

Ce qui est d’autant plus problématique, c’est qu’il s’agit bel et bien d’une enfant voilée. Or, à moins d’être Iranienne, Syrienne, Irakienne, Afghane ou Pakistanaise (ces pays imposent le voile aux fillettes) leur religion ne leur dicte pas de se voiler avant l’âge pubère. Le Coran n’impose d’ailleurs pas davantage l’enfermement des femmes. Et la Syrie, l’Iran, l’Afghanistan ou le Pakistan ne font pas partie du programme Erasmus… Le zèle prosélyte de von der Leyen est parfaitement incohérent et déplacé. A noter qu’au poste de secrétaire général de la CE se trouve une autre femme, la Lettone Ilze Juhansone, et que le Français Thierry Breton est commissaire (marché intérieur).

Cette offensive prosélyte fait suite à une autre

En 2022, l’UE a déjà lancé une grande opération pour formater les esprits des jeunes. L’un des visages de cette campagne, censé représenter la diversité, était déjà une jeune femme voilée. Pour l’UE, les jeunes hommes ne sont pas supposés porter une kippa ou une croix latine. Cette campagne ne serait donc pas aussi choquante si elle était inclusive de toutes les religions. Là encore, on voit le biais que la Commission européenne assume et développe, tout en en connaissant le caractère non seulement provocateur, mais aussi sournoisement offensif. Une enfant de six ans trouve-t-elle le bonheur à travers le voile comme une ménagère replète grâce à CommeJaime ?

L’affiche a disparu du site de l’UE comme elle est apparue, en catimini, preuve que, moins européenne que mondialiste, la CE est pleinement consciente de son wokisme.

Le Conseil de l’Europe avait déjà dû faire disparaître l’année dernière la campagne intitulée  « Mon voile, mon choix » ou bien celle dont le slogan était : « La beauté est dans la diversité comme la liberté est dans le hijab ». La France avait demandé son retrait et même le Parti socialiste avait trouvé cette campagne déplacée. 

Parmi les instances européennes, il y a des pays dans lesquels le voile est totalement admis. La laïcité à la française est un système isolé. L’objectif avancé par la Commission, c’est de lutter contre les discriminations et de lutter contre les réflexes anti-musulmans, ce qui est tout à fait louable. 

Le problème, c’est que le voile n’est pas pour tout le monde un simple bout de tissu ordinaire. Dans les pays vulnérables, il est bien souvent, plus qu’un signe religieux ostensible, un objet politique à visée séparatiste, que ce soit en Iran, où le pouvoir assoit sa domination sur les femmes, ou en France, où des gamines se filment voilées avant d’aller en cours avec l’idée offensive de mettre au défi l’école de la République, puisque ses hussards noirs sont passés à l’ennemi de l’intérieur, tels les Darmanin, Lecornu ou Le Maire. 

Outing anti-démocratique de von der Leyen à l’occasion des élections en Italie

L’UE s’ingère dans les élections italiennes, dictant comment bien voter

« Démocratie sous tutelle ? Quand l’Europe se mêle dangereusement des élections en Italie

Atlantico : « Si les choses vont dans une direction difficile, j’ai parlé de la Hongrie et de la Pologne, nous avons des instruments », a mis en garde la présidente de la Commission européenne en réponse à une question sur les élections de dimanche en Italie. Même si son porte-parole a précisé et nuancé les propos d’Ursula von der Leyen, à quel point est-ce une intrusion dans la politique italienne ?

Rodrigo Ballester : Ne tirons pas de conclusions trop catégoriques, il s’agit d’un extrait : elle n’a pas dit que cela, méfions-nous des déclarations hors contexte. Mais tout de même, c’est une maladresse énorme d’ores et déjà interprétée comme une incitation à voter « comme il faut ». A deux jours du scrutin, c’est une bombe médiatique, le mal est fait. Mais au-delà du faux pas de communication, c’est également un lapsus révélateur, un aveu d’arrogance démocratique et oui, sans aucun doute une intrusion inexcusable et très probablement contre-productrice pour les intérêts bruxellois qui, secret de polichinelle, voient d’un mauvais œil une possible victoire de la coalition de droite.

Mais ce qui me paraît plus grave, c’est que cet acte manqué dénote un tic autoritaire et anti-démocratique, par rapport à l’Italie, mais également la Pologne et la Hongrie et généralement contre les voix dissidentes, surtout si elles sont conservatrices. En outre, ces déclarations jettent un voile de suspicion sur le règlement de conditionnalité et le mécanisme de l’UE en matière d’Etat de droit. Rappelons que la Commission a le quasi monopole d’initiative pour poursuivre un Etat en manquement, elle jouit d’une discrétion absolue pour lancer une infraction… ou de ne pas le faire. Alors suggérer que cette marge de manœuvre serait peut-être liée à des raisons purement politiques, même drapées d’arguments juridiques, c’est grave.

Victor Delage : Il est toujours utile de contextualiser une déclaration qui fait polémique : c’est en répondant à une question sur les élections italiennes à venir qu’Ursula Von der Leyen a prononcé ces mots, lors d’une visite jeudi soir à une université américaine. Il ne s’agit en rien d’une déclaration officielle ou d’une interview dans la presse, où chaque phrase est soigneusement étudiée. Il est donc possible de lui laisser le bénéfice du doute et de croire plus en la maladresse qu’à un quelconque calcul politique. Et ce d’autant que son porte-parole, le français Éric Mamer, s’est en effet empressé de justifier que la présidente de la Commission ne faisait aucunement référence à l’Italie.

Néanmoins, ce type d’incursion dans une campagne électorale nationale, qui n’est pas la première, interroge sur la légitimation démocratique. Chaque état démocratique européen repose sur trois principes fondamentaux selon le fameux précepte d’Abraham Lincoln : le gouvernement « du peuple, par le peuple, et pour le peuple ». Au niveau supranational de l’Union, incarnée par la Commission européenne et donc sa présidente, seule la gouvernance « pour le peuple » – paix, puissance économique, rayonnement international… – transparaît réellement aux yeux des Européens. La représentation des peuples par leurs chefs d’État et de gouvernement au Conseil de l’Union existe mais de manière sporadique et indirecte, tandis que le Parlement européen est souvent jugé nécessaire mais bien moins représentatif que les parlements nationaux. En aucun cas, la responsabilité de la Commission européenne ne peut être engagée et remise en cause électoralement, à la différence des gouvernements nationaux. Ce que les Italiens ne connaissent que trop bien pour l’expérimenter régulièrement dans leur pays. À la veille d’un scrutin essentiel, la déclaration d’Ursula Von der Leyen paraît aussi cavalière qu’inopportune.À Lire Aussi

Dans quelle mesure l’Union européenne est-elle familière avec ce genre d’implication dans la politique des États, et plus spécifiquement de l’Italie (en poussant pour la nomination de Mario Draghi par exemple) ?

Rodrigo Ballester : Ou surtout la nomination de Mario Monti en 2011, après la démission de Berlusconi poussé à la sortie par l’UE, Merkel et Sarkozy (les mémoires de Timothy Geithner, ex-secrétaire au Trésor américain à l’époque de la crise financière sont révélatrices). Monti était le portrait robot du technocrate compétent et bon teint, le « gendre idéal » de la bulle bruxelloise, respectable et respecté. Mais aux élections de 2013, il a plafonné à 10.5% des votes. Un camouflet pour tous ceux qui le promurent et un épisode qui a laissé des traces dans une Italie qui a beaucoup souffert de l’austérité. Le choix de Mario Draghi était plus consensuel et son gouvernement reposait sur une large coalition, sa nomination n’est pas perçue comme une ingérence.

D’autres exemples ? La Pologne et la Hongrie, bien entendu, surtout après les déclarations de Von der Leyen. En ce qui concerne la première, l’UE intervient dans l’organisation de son pouvoir judiciaire sans, à mon avis, un mandat clair. Concernant la Hongrie, la procédure en conditionnalité, déclenchée pour la première fois est également un bon exemple. Pour l’instant les pourparlers avec Budapest sont constructifs et circonscrits au champ d’application du règlement, mais le doute sur des arrières-pensée politiques de cette infraction demeure, surtout qu’elle fût annoncée littéralement trois jours après la victoire d’Orbán en avril dernier. Encore une énorme maladresse politique.

Victor Delage : La Commission n’en est pas à son premier fait d’arme avec les Italiens. Pas plus tard que début septembre, Frans Timmermans, vice-président de la Commission européenne, affirmait dans les colonnes de La Repubblica : « Je ne connais pas de souverainistes qui ne soient pas anti-institutions européennes. Donc ce qu’ils disent aujourd’hui n’a aucune importance ». Ce type de discours semble périlleux pour au moins deux raisons.

Tout d’abord, au regard du programme commun de la coalition des droites, réunissant les partis Fratelli d’Italia, La Lega et Forza Italia, rien n’indique que celle-ci souhaite casser les institutions européens. L’article premier de leur programme est même consacré au soutien au projet européen, au respect des alliances internationales et à l’adhésion à l’Alliance atlantique. La coalition s’engage ainsi à adhérer au processus d’intégration européenne, et est favorable à une intégration politique plus forte dans l’Union européenne.

Ensuite, dans le cas d’une victoire de la coalition de « centre droit », grande favorite de l’élection, il sera toujours plus difficile pour les instances européennes d’établir des compromis avec le nouveau gouvernement italien après de telles déclarations.

La situation économique et politique de l’Italie, comparativement à d’autres pays, justifie-t-elle cette vigilance et méfiance accrue de l’Union européenne ?

Victor Delage : Bruxelles et les marchés financiers ont les yeux rivés sur les résultats de cette élection italienne, qui consacrera le successeur de Mario Draghi, qui a été à la tête d’un gouvernement de quasi-union nationale pendant un an et demi. Troisième pays de la zone euro, l’Italie croule sous une dette colossale de plus de 2 700 milliards d’euros, soit 150% du PIB. Après la Grèce, il s’agit là du ratio le plus élevé de la zone euro. Les potentiels désaccords entre le prochain gouvernement et l’Union européenne fourmillent : adoption du budget italien 2023, révision des règles du Pacte de stabilité, renégociation du plan de relance post-Covid italien (200 milliards d’euros financés par l’Europe) en raison de l’inflation, baisse des impôts… La démission de Silvio Berlusconi en 2011, en raison d’une envolée du coût de la dette, est encore dans la tête des investisseurs. Par ailleurs, le désir pas si lointain de Matteo Salvini de quitter l’euro et la rhétorique antieuropéenne qu’a pu avoir par le passé Georgia Melloni ne jouent pas en leur faveur. Les institutions ont donc des raisons légitimes de s’inquiéter, mais leur tourner le dos ne fera que renforcer le risque de les pousser dans les bras de l’illibéral Viktor Orban.

Rodrigo Ballester : L’Italie est systémique, c’est un poids lourd de l’Union, l’un des Etats membres les plus endettés et celui qui bénéficie le plus du Fonds de Relance européen. En outre, le fantôme du taux différentiel de la dette italienne (le fameux spread) hante encore les esprits et menace de s’inviter à nouveau avec la hausse des taux de la Banque Centrale Européenne. Si l’Italie venait à souffrir économiquement, c’est toute la zone Euro qui en pâtirait.

Mais pourquoi assumer d’emblée qu’une telle coalition, plutôt qu’une autre, ne respecterait pas ses engagements européens ou serait incapable de gérer une crise ? Et si Enrico Letta était en tête de sondages et pouvait former un gouvernement avec les très volatiles, eurosceptiques et ineptes Cinq Etoiles, écouterait-on le même bruit de fond que contre Georgia Meloni ? On frôle le délit de faciès politique, le deux poids deux mesures. Voilà où le bât blesse.

Alors que Matteo Salvini a demandé à Ursula Von der Leyen de s’excuser ou de démissionner, comment cette “pression” à quelques heures du scrutin risque-t-elle d’influer sur un vote où la coalition droite-extrême droite est donnée favorite ?

Victor Delage : Si l’objectif était de déstabiliser la coalition des droites, on peut supposer que ce type de déclaration produit l’effet inverse et ne fait que renforcer le sentiment anti « élites technocratiques bruxelloises ». Que vaut réellement cette parole pour l’électeur italien ? Matteo Salvini n’a d’ailleurs pas attendu longtemps pour en faire son miel à quelques heures du scrutin. En se référant aux précédentes enquêtes internationales de la Fondation pour l’innovation politique (2017, 2019, 2021), on observe pourtant que la perception des Italiens à l’égard de l’Union européenne s’est améliorée. S’ils peuvent approuver le bras de fer engagé par Rome avec Bruxelles, ils sont de plus en plus nombreux à redouter une sortie de leur pays de l’Union européenne : 49% disent vouloir rester dans l’Union, soit 16 points de plus par rapport à 2017 (33%).

Rodrigo Ballester : Difficile à dire, mais en principe, cela devrait galvaniser les électeurs de droite qui voient l’UE en général, et la Commission en particulier, comme un pouvoir sans légitimité démocratique. Je doute que les électeurs se sentent intimidés et décident de voter « comme il faut ». Donc, si l’intention était de Von der Leyen était de mettre en garde et de dissuader (ce qui n’est pas certain), alors c’est complètement raté.

A quel point l’Union européenne craint-elle l’arrivée de cette coalition au pouvoir ?

Rodrigo Ballester : Par réflexe de Pavlov idéologique, les élites bruxelloises craignent en effet l’arrivée d’une coalition de droite aux relents, il est vrai, eurocritiques. Ni Meloni ni Salvini ne sont des fédéralistes chevronnés ni des personnes di sérail comme Draghi. C’est moins le cas d’Antonio Tajani, numéro deux de Forza Italia et ancien président du Parlement Européen. J’ai l’impression que la Commission se montre trop perméable aux pressions médiatiques « mainstream » et à l’hystérie d’un Parlement européen dominé corps et âme par la gauche. Par exemple, le gouvernement de Pedro Sanchez a-t-il jamais subi un procès en europhobie primaire de la sorte ? Non, alors que sa coalition avec Podemos (extrême gauche), nationalistes basques (dont Bildu, bras politique de l’ETA) qui même l’Espagne sur la voie de la dépense publique sans frein représente un risque réel. Et pourtant, silence radio.

Et surtout, ce qui agace avec ce genre d’aveux en demi-teinte et toutes ses initiatives pour défendre l’Etat de droit avec suffisance, c’est que l’UE oublie que s’il y a bien une organisation politique qui est perçue (à tort ou à raison) comme un Léviathan « top-down », c’est elle ! Bruxelles traîne comme un boulet son déficit démocratique, ses modes de nomination aux postes-clés, son opacité, son manque patent de notoriété parmi les citoyens européens, la litanie de référenda nationaux non-respectés, etc… Comment donner des leçons de démocratie dans ces conditions ? La semaine dernière, la Parlement européen a décrété par une grande majorité, que la Hongrie était désormais (nouvelle trouvaille novlangue) un « régime autocratique électoral hybride » en réaction à la victoire sans appel d’Orbán dans les urnes. Mais l’UE, a-t-elle jamais été une démocratie, tout court? C’est l’hôpital qui se fout de la charité, un messianisme éhonté et une hypocrisie exaspérante. Il est impératif que l’UE commence par balayer devant sa porte avant de s’ériger en champion toutes catégories de la démocratie. Question de modestie et de crédibilité

Victor Delage : Giorgia Meloni peut devenir la première femme à s’installer au Palais Chigi. Elle est la chef du parti Fratelli d’Italia qui puise ses racines dans l’idéologie fasciste. Quant à Matteo Salvini et Silvio Berlusconi, même s’ils ont chacun perdu du crédit, pour des raisons différentes, aux yeux de beaucoup d’Italiens, leur connivence à l’égard de la Russie a de quoi inquiéter. Il Cavaliere déclarait encore il y a quelques jours que Poutine aurait « dû remplacer le gouvernement de Zelensky par un gouvernement de braves gens et retourner en Russie une semaine après. » Leur possible victoire s’inscrit dans un champ plus large. En France, Marine Le Pen a réalisé un score historique au second tour de la présidentielle et est devenue le premier parti d’opposition à l’Assemblée nationale avec 89 députés. Plus récemment, les Démocrates de Suède, qui se réunissaient dans les années 1990 en arborant l’uniforme nazi, sont arrivés en tête de la coalition des droites, passant en vingt ans de 1,4% à 20,5% des suffrages exprimés. Le processus de normalisation de la droite populiste est en cours dans de nombreuses démocraties européennes et pourrait franchir une nouvelle étape décisive avec l’élection de la coalition du « centre droit » en Italie.

(de Victor Delage, responsable des études à la Fondation pour l’innovation politique (Fondapol) et

Rodrigo Ballester, directeur du Centre d’Etudes Européennes du Mathias Corvinus Collegium (MCC) à Budapest, ancien fonctionnaire européen issu du Collège d’Europe (ex-membre de cabinet du Commissaire à l’Education et à la Culture de 2014-2019) et enseigne à Sciences-Po Paris depuis 2008).

FEMYSO : Bruxelles finance et promeut cette association islamiste

La voix de la France qui la dénonce n’est pas entendue

Le FEMYSO, Forum des Organisations Européennes Musulmanes de Jeunes et d’Etudiants, est de nouveau mis en avant par la Commission européenne dans un clip vidéo officiel. Marlène Schiappa avait demandé à Bruxelles de prendre ses distances avec ce qu’elle avait qualifié de «faux-nez de l’islamisme», écrit Paul Sugy dans Le Figaro du 17/08/2022.

Pour la Journée internationale de la jeunesse, créée par l’ONU en 1999 et célébrée chaque année le 12 août, la Commission européenne a dévoilé sur Instagram une courte vidéo (un «réel») pour célébrer la jeunesse européenne. En quelques dizaines de secondes, le clip met en avant plusieurs initiatives conduites par des associations de jeunes européens dans des domaines variés (écologie, solidarité, culture…), entrecoupées de fragments d’un discours d’Ursula von der Leyen adressé aux jeunes, et saluant «l’esprit de la nouvelle génération d’Européens».

On note aussi la présence, dès les premières images du clip, de membres du FEMYSO reconnaissables à leurs T-shirts au logo de leur association. Seule association confessionnelle visible sur la vidéo, le Forum des jeunes et des étudiants musulmans européens est pourtant controversé : en novembre dernier, plusieurs polémiques (notamment une campagne de promotion du hijab lancée par le Conseil de l’Europe et relayée par l’Union européenne) avaient conduit le gouvernement français à rappeler sèchement Bruxelles à l’ordre au sujet de ses partenariats avec des associations musulmanes considérées comme des relais d’influence pour les Frères musulmans en Europe.

Concernant le FEMYSO en particulier, que la Commission européenne continue donc de mettre officiellement à l’honneur cet été encore, Marlène Schiappa s’était notamment émue le 22 novembre dernier sur Europe 1 que l’association ait été reçue par la Commissaire européenne à l’égalité Helena Dalli. «Ça m’interpelle fortement», avait déclaré la ministre déléguée chargée de la Citoyenneté, qualifiant le FEMYSO de «faux nez de l’islamisme». «Un petit tour sur les réseaux sociaux de cette organisation permet de voir à quel point ils tiennent des propos agressifs vis-à-vis de la France, et pas uniquement du gouvernement mais aussi de la culture française, en blâmant la France et l’accablant de tous les maux», avait relevé Marlène Schiappa.

«Je m’interroge de voir des organisations que nous voulons voir dissoudre en France et qui sont dissoutes», avait-elle ajouté. Elle avait alors décidé avec Clément Beaune, le secrétaire d’État chargé des Affaires européennes, de saisir la commissaire européenne «pour qu’elle puisse nous apporter des éléments sur ce qui l’a amenée à recevoir cette organisation». «En France nous avons pris nos responsabilités, en disant pas un euro d’argent public pour les ennemis de la République (…) Maintenant l’Europe doit faire ce travail».

En juin dernier, le commissaire européen à la Justice Didier Reynders a cependant désavoué les ministres français en répondant à une question écrite du député européen Nicolas Bay : «Le suivi de la mise en œuvre des subventions dont a bénéficié le Forum des organisations européennes musulmanes de jeunes et d’étudiants (FEMYSO) n’a révélé, à ce jour, aucune violation [des valeurs de l’UE]», confirmant ainsi que la Commission ne souhaitait pas mettre un terme à ses partenariats avec le FEMYSO. LIEN PaSiDupes

210.000 € de subventions européennes

Promotion du hijab par l’UE
Inversion des valeurs de féminisme et de laïcité par
la gauche nupésifiée électoraliste,
quand les femmes afghanes sont en lutte contre l’oppression des talibans

Le FEMYSO est un organisme financé par l’Union européenne (210.000 € depuis 2007). Il s’agit en réalité de l’émanation transnationale de l’UOIF, l’Union des organisations islamiques de France créée par des membres des Frères musulmans dans les années 1980 (devenu depuis Musulmans de France), comme l’a notamment révélé une enquête de Marianne .

Le FEMYSO abrite à son tour un panel d’organisations liées de près ou de loin aux Frères musulmans. On y retrouve pêle-mêle l’Islamic Community Millî Görüs, relais de la propagande de Recep Erdogan en Europe, les Étudiants musulmans de France, association créée par Fouad Alaoui, futur président de l’UOIF frériste, ou encore la ligue des musulmans de Belgique, équivalent belge de l’UOIF. L’action du FEMYSO en Europe consiste en un lobbying visant notamment à éditer des campagnes de communication et d’affichage en faveur de la liberté de porter le voile, des projets de recherche, ou encore l’organisation de séminaires de jeunes Européens pour apprendre à dénoncer dans les médias tout discours mettant en cause la présence de l’islam en Europe comme responsable de la vague d’attentats islamistes survenue depuis quelques années.

En particulier, le FEMYSO s’en est régulièrement pris à la France, notamment pour le vote des lois de 2004 (restreignant le port de signes religieux ostensibles à l’école) et de 2010 (interdisant le port du voile intégral dans l’espace public).

Contesté, Zelensky limoge dans son entourage

L’acteur comique les accuse de trahison

Le président ukrainien paranoïaque a renvoyé les deux têtes de la défense nationale: la procureure générale et le chef de la sécurité. Certains agents qu’ils dirigeaient sont accusés d’avoir collaboré avec la Russie. Cinq mois après le début de la guerre, 651 cas de soupçons de trahison ont été enregistrés.

Le président ukrainien fait le vide autour de lui. Volodymyr Zelensky a limogé dimanche 17 juillet Iryna Venediktova, ainsi qu’Ivan Bakanov, respectivement procureure générale et chef des services de sécurité du pays: qui veut noyer son chien l’accuse de la rage. Ils sont sanctionnés pour les soupçons de trahison, au profit des Russes, pesant sur certains de leurs subordonnés au profit des Russes.

« J’ai pris la décision de relever de leurs fonctions la procureure générale » Iryna Venediktova, « et le chef des services de sécurité » (SBU) Ivan Bakanov, a annoncé Volodymyr Zelensky dimanche soir.

Iryna Venediktova a notamment dirigé l’enquête sur les atrocités présumées commises au début de l’invasion par les forces russes dans la ville de Boutcha, banlieue au nord-ouest de Kiev, devenues aux yeux de l’Occident un symbole des « crimes de guerre » russes en Ukraine.

Ivan Bakanov, jusqu’ici considéré comme un ami d’enfance du président, a dirigé la campagne présidentielle de Voldymyr Zelensky mais aussi travaillé avec lui lorsque le chef de l’Etat était encore un comédien, selon Politico. Sa nomination au premier rang du SBU en 2019 a été vivement critiquée à l’époque, l’opposition affirmant qu’il manquait d’expérience pour ce poste.

En parallèle, les autorités ukrainiennes enquêtent sur 651 cas de soupçons de trahison de responsables locaux, dont 60 dans les zones occupées par les forces russes et prorusses, a ajouté le président dans son adresse du soir.

« Un si grand nombre de crimes contre les fondations de la sécurité nationale et les liens établis entre des responsables ukrainiens en charge de l’application des lois et les services spéciaux russes posent des questions très sérieuses aux dirigeants concernés. Chacune de ces questions recevra une réponse », a poursuivi Vlodymyr Zelensky dans son allocution.

« Moscou doit continuer à payer le prix fort »

Cette opération nettoyage intervient alors que s’ouvre ce lundi 18 juillet une réunion de l’Union européenne visant à renforcer les sanctions contre Moscou. Les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne vont débattre à Bruxelles d’un durcissement des sanctions contre Moscou, les salves successives adoptées jusqu’à présent ayant isolé et durement frappé économiquement la Russie, sans la faire reculer ou renoncer à son invasion lancée le 24 février.

Ils doivent se pencher sur deux propositions de la Commission européenne d’interdire les achats d’or à la Russie pour aligner les sanctions de l’UE sur celles de ses partenaires du G7, dont les USA, et d’inscrire de nouvelles personnalités russes sur la liste noire de l’UE.

« Moscou doit continuer à payer le prix fort pour son agression », a encore déraillé vendredi la présidente ultra-atlantiste de la Commission …européenne, Ursula von der Leyen, après avoir transmis les nouvelles mesures inspirées de Biden aux Vingt-Sept.

Zelensky dicte ses exigences à la Commission européenne

L’armée russe aurait d’ores et déjà perdu 50.000 hommes, morts ou blessés, et des milliers de blindés, selon le chef d’état-major des armées britanniques, l’amiral pro-américain Tony Radakin, soit « plus de 30 % de son efficacité au combat terrestre ». Ce qui reste à démontrer, puisque dès le début du conflit, il y a cinq mois, en février 2022 (comme en …février 2014), les présomptueuses forces occidentales coalisées assuraient que la puissance de l’armée russe était largement surévaluée.

Pour autant, « le défi que pose la Russie va durer », a-t-il affirmé, soulignant que miser sur la rumeur d’un problème de santé de Vladimir Poutine ou sur le fantasme« qu’il finisse par se faire assassiner,» releve du « vœu pieux ». La guerre psychologique menée par le menteur de Kiev est grossière et improductive.

Au début du mois, le maître du Kremlin a riposté aux mensonges de l’axe Washington, Kiev et Londres, affirmant que l’armée russe n’a « pas encore commencé les choses sérieuses », et son ministre de la Défense Sergueï Choïgou a ordonné la semaine passée d’« accroître encore » la pression militaire. Preuve que Moscou a de la réserve ?

Trois jours à peine après des frappes au missile de croisière qui ont dévasté le centre de Vinnytsia, à des centaines de kilomètres du front, faisant au moins 24 morts dont des enfants – bien que femmes et enfants ukrainiens soient censés s’être répandus partout en Europe compatissante – et suscitant de la part de l’Union européenne la dénonciation d’un « comportement barbare », les bombardements continuent. Macron a envoyé 12 canons offensifs Cesar. Deux d’entre eux, abandonnés sur le terrain par l’armée ukrainienne, seraient tombés entre les mains russes.

La Russie a annoncé samedi avoir officiellement mis fin à la « pause opérationnelle » de son armée décrétée il y a huit jours, et les bombardements ont repris avec plus d’intensité dans le Donbass (est) pri-russe et russophone, dont le contrôle total est le principal objectif à court terme de Moscou. Outre le port d’Odessa et sa région.

IVG aux USA : Google fera disparaître les données de visites dans les plannings familiaux

Filiale d’Alphabet, ce réseau social commet un nouvel abus de position dominante 

Ce qui était un droit
est redevenu un abus

La Cour suprême américaine a annulé l’arrêt « Roe vs Wade » rendu par les Etats-Unis sur la question de la constitutionnalité des lois qui criminalisent ou restreignent l’accès à l’avortement. La Cour suprême a ainsi rendu à chaque Etat la liberté de rendre l’interruption volontaire de grossesse illégale. Plus d’une vingtaine d’Etats pourraient revenir sur le droit à l’avortement et déjà sept ont choisi la vie. Entreprise supranationale partisane, Google (Alphabet) envenime le conflit entre libertaires et pro-vie. Des élus et associations disent ainsi craindre que les informations personnelles des femmes soient utilisées contre elles dans les Etats ayant interdit l’IVG. Un a priori…

D’autorité, Google va supprimer automatiquement les données de localisation de ses utilisateurs en cas de visite dans une clinique spécialisée dans les avortements, a annoncé la société commerciale, vendredi 1er juillet. Une décision qui intervient une semaine après la décision de la Cour suprême des Etats-Unis de révoquer le droit fédéral à l’interruption volontaire de grossesse (IVG)

« Si nos systèmes identifient qu’une personne s’est rendue dans un établissement [sensible], nous supprimerons ces entrées de l’historique de localisation peu après leur visite », a déclaré Jen Fitzpatrick, une vice-présidente du groupe californien, dans un communiqué. Pareillemznt, Google occulte les entreorises et sites et blogs qu’elle ne juge pas politiquement corrects, selon ses obscures critères et préférences gauchistes.

Les Etats ne sont plus maîtres de leur législation:
Pouvoir politique parallèle,
Google interfère en décidant de ce qui est bien, selon lui,
et en ostracisant

Des élus… démocrates et associations de défense des droits humains – exclusifs des droits des enfants à naître – craignent que les informations personnelles de femmes qui ont avorté ou d’individus qui les auraient aidées ne soient retenues contre eux par les procureurs d’Etats… conservateurs ayant interdit l’IVG. Ces procureurs discriminés sont des élus, Google ne l’est pas… Ce réseau social supranationnal illégitime représente une minorité dans les Etats qu’elle discrimine : cette nouvelle prise de position de Google dénonce son totalitarisme.

Ces anti-républicains appellent donc depuis des semaines les grandes plateformes technologiques à ne plus conserver autant de données personnelles, des recherches ciblées en ligne sur l’avortement aux déplacements sur les applications espionnes comme Google Maps. En revanche, Meta (Facebook, Instagram) et Apple restent encore très silencieux jusqu’à présent.

Centres d’hébergement, cliniques de désintoxication…

Jen Fitzpatrick rappelle que l’historique de localisation est désactivé par défaut et que les utilisateurs peuvent contrôler ce qui est conservé ou non. En ce qui concerne les requêtes des autorités, elle assure aussi que Google a l’habitude de les « repousser quand elles sont trop extensives » :

« Nous prenons en compte les attentes en termes de confidentialité et de sécurité des personnes qui utilisent nos produits et nous les prévenons quand nous accédons à des demandes du gouvernement, à moins que des vies soient en jeu. »

Parmi les établissements sensibles concernés par la décision de vendredi, Google inclut les centres d’hébergement en cas de violence domestique, les cliniques spécialisées dans la perte de poids ou encore les centres de désintoxication.

Soupçonné d’avoir aidé à avorter

Certaines lois adoptées avant même l’arrêt de la Cour suprême, comme au Texas en septembre, encouragent de simples citoyens à lancer des poursuites contre des femmes soupçonnées d’avoir avorté ou des personnes les ayant aidées – même un chauffeur Uber qui les aurait emmenées à la clinique, par exemple.

« Personne ne peut affirmer que la France sera à l’abri », présuppose la gauche française qui a aussitôt embrayé sur le droit à l’avortement comme elle a importé les mouvements #metoo, anti-flic ou anti-colonial.

Les technologies de Google risquent donc de devenir « des outils pour les extrémistes qui veulent réprimer les personnes en quête de soins de santé liés à la reproduction », ont écrit 42 élus américains dans une lettre ouverte, adressée fin mai au dirigeant de Google, Sundar Pichai.

« Car Google conserve des informations sur l’emplacement géographique de centaines de millions d’utilisateurs de smartphones, qu’il partage régulièrement avec des agences gouvernementales », ont-ils détaillé.

Lors du sommet européen du 25 mars dernier, Ursula von der Leyen a donné son accord pour le transfert vers les Etats-Unis des données personnelles des Européens. Les eurodéputés français sont-ils complices? Et des avortements d’enfants à venir?

Par loyauté, WordPress (Google) réussit à associer à cet article des articles connexes qui le contredisent, avant même de le rendre accessible à tous, sous un délai qui frise l’indécence. Voire la malveillance.

Le « droit » des femmes, avant le droit des enfants conçus

Guerre en Ukraine : Le Drian, le bombardement à Kramatorsk de « crime contre l’humanité »

Le ministre des Affaires étrangères, « diplomate » qui envenime les relations

Certaines guerres,
plus que d’autres, sont-elles
des crimes contre l’humanité?

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a qualifié vendredi de « crime contre l’humanité » le bombardement de la gare de Kramatorsk, dans l’est de l’Ukraine, où une cinquantaine de personnes fuyant l’offensive russe ont été tuées. « Les crimes de la Russie de Poutine en Ukraine ne pourront pas rester impunis« , a menacé le chef de la diplomatie française, le socialiste va-t-en guerre Jean-Yves Le Drian, interrogé dans l’émission « C à vous », sur la chaîne France 5.

Avouant implicitement qu’il ne les a pas, en dépit de ses propos de justicier, « il faut documenter, constater vite, pour ensuite apporter des preuves pour crimes contre l’humanité à la Cour pénale internationale », a lancé le bras droit de Macron dans son domaine, évacuant d’une pichenette le sujet de l’amputation du pouvoir d’achat des Français du fait des représailles russes aux sanctions et déclarations bellicistes de la France.

Les autorités ukrainiennes et russes se sont mutuellement imputé la responsabilité du tir de missile qui a frappé la gare bondée, tuant au moins 50 personnes, dont cinq enfants, selon le dernier bilan disponible, souligne la propagande. La question que doivent régler Le Drian et Macron avant toute nouvelle escalade verbale, est de savoir si l’Ukraine maîtrise les missiles dont elle dispose. D’autant que la France en a livrés (tout en assurant que ce sont des armes… défensives). On sait en effet que rares sont les Ukrainiens en capacité de piloter les avions offerts à Zelensky par les pays de l’OTAN.

Macron s’est refusé à qualifier ce bombardement de « crime contre l’humanité ».

Lors d’une intervention de campagne présidentielle auprès de Brut, et dans un numéro de « good cop, bad cop », Macron a estimé à l’inverse qu’il incombera à la justice de qualifier les faits.

https://instagram.com/stories/brutofficiel/2812143507333149555?igshid=MDJmNzVkMjY=

Le président français a en revanche répété que la Russie commet des « crimes de guerre » en Ukraine comme si, par définition, toute guerre n’était pas meurtrière – et qu’elle devra rendre des comptes pour cela. « Le conflit a changé de nature ces derniers jours », a analysé le chef de guerre d’opérette, évoquant les meurtres et les viols imputés aux soldats russes. « Ils ont décidé de mener des opérations contre des civils de manière méthodique« , a accusé le Tom Cruise français, dans une dérive essentialiste: les flics sont des violents, les Européens des colonialistes et les Russes des violeurs…. Difficile donc pour Macron d’entrer désormais en pourparlers avec Poutine.

Les dépenses alimentaires des Russes ont doublé avec la guerre en Ukraine

Mais les prix des carburants aussi en France

Parce que la France, alignée sur l’OTAN, sanctionne la Russie pour une guerre extra-européenne, notre pouvoir d’achat est amputé. Certains pays, telle la Tunisie, dépendants des céréales russes et ukrainiennes sont menacés de famine, parce que l’Union européenne est atlantiste et refuse de suivre sa propre voie, celle du dialogue, de la modération et de l’apaisement, donc de la paix. Les citoyens russes consacrent en moyenne 40% de leur revenu disponible à la nourriture, soit environ deux fois plus qu’avant la guerre entre la Russie et l’Ukraine, a déclaré le directeur du bureau de liaison de l’agence alimentaire des Nations unies en Russie. Le principal financement de l’ONU est assuré par les USA (22%).

Les données du gouvernement russe montrent que l’inflation annuelle des denrées alimentaires a atteint 18,75% le 1er avril.

En France, en raison de la reprise économique et du conflit en Ukraine, les prix à la consommation s’envolent. Selon l’Insee, ils augmentent de 4,5% sur un an en mars 2022. Voici, dans le détail l’évolution des prix à la consommation en mars 2022, sur un an : 

  • Alimentation : +2,8%, dont produits frais (+7,2%)
  • Tabac : -0,1%
  • Energie : +28,9%
  • Produits manufacturés : +2,1%
  • Services : +2,3%

Alors que l’économie subit les conséquences des sanctions imposées à Moscou depuis le début de l’invasion de l’Ukraine le 24 février, Oleg Kobiakov, un Russe de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a déclaré que de nombreux ménages russes mettent désormais en place des stratégies d’adaptation à la crise, une grande partie de leurs revenus étant consacrée aux achats de première nécessité, comme les denrées alimentaires. « Les gens remettent à plus tard des projets comme l’entrée à l’université ou l’achat d’une maison. Ils économisent au cas où ils perdraient leur emploi, en cas de décès« , a-t-il déclaré.

Un foyer européen consacre en moyenne 12% de ses revenus à l’alimentation, a-t-il ajouté, précisant que si la faim ne menace pas en Russie, les ménages les plus pauvres seront néanmoins confrontés à des niveaux accrus d’insécurité alimentaire. Idem en France…

Pour faire face à l’inflation, Moscou envisage de réglementer les prix de la nourriture, des médicaments et d’autres produits et a temporairement interdit certaines exportations agricoles. Le gouvernement pourrait également décider de fixer le prix de presque toutes les exportations de denrées de base en roubles. Bien que ces mesures aient eu un certain effet sur l’inflation des prix à la consommation, celle-ci devrait encore s’accélérer pour atteindre 23,7% cette année, son niveau le plus élevé depuis 1999, selon un sondage Reuters. Le sondage prévoit aussi une contraction de l’économie russe à hauteur de 7,3% en 2022, la plus forte depuis 2009.

Vers un rationnement en France face à l’explosion des prix ? »

Au moins 39 morts dans une gare après des tirs de roquette

Parmi les victimes des tirs de roquettes russes : quatre enfants.
Parmi les victimes des tirs de roquettes russes, des enfants, victimes instrumentalisées. 
(scène qui serait ordinairement épargnée aux âmes sensibles,
mais qui, en l’occurrence, s’étale dans tous les media, avec la volonté de traumatiser
et instrumentalisée à des fins de propagande ukrainienne)

La gare de Kramatorsk, à 100 km de Donetsk à l’Est du pays, a été touchée par des tirs de roquette. 39 personnes au moins seraient mortes dont 4 enfants et 100 seraient blessées. De nombreux habitants cherchant à fuir la ville étaient massés aux abords de la gare au moment des tirs. Ce n’est pas la première fois qu’une gare, lieu d’évacuation de civils est visée. 

Des valises abandonnées jonchaient les quais et les alentours de la gare, les trottoirs étaient maculés de traces de sang. Sur le parvis du bâtiment, on pouvait voir les restes d’un missile sur lequel était écrit en russe : « Pour les enfants », rapporte France Info. 

Le chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell, en route pour Kiev avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a « condamné fermement » une « attaque aveugle ».

La présidente de la Commission européenne à Kiev

Le président ukrainien, Volodimir Zelensky, maître en agit-prop, s’entretiendra vendredi à Kiev avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé jeudi le porte-parole de la présidence ukrainienne. Sergii Nikiforov a indiqué que les détails de cette rencontre ne seront pas communiqués pour des raisons de sécurité. Ursula von der Leyen, une Allemande, est accompagnée de l’Espagnol Josep Borrell, le chef de la diplomatie européenne. Bien que non élue et chef d’une instance simplement administrative, elle a promis à Zelensky une procédure spéciale d’adhésion éclair de l’Ukraine à l’UE, à la stupéfaction des autres demandeurs en attente, pour cause, comme l’Ukraine pervertie par la corruption, de démocratie perfectible.

Destructions à Borodyanka : pire qu’à Boutcha ?

Dans la nuit, Volodymyr Zelensky, le président ukrainien omniprésent dans les media et influenceur très directif de la communauté occidenrale, a publié une vidéo dans laquelle il s’inquiète de la situation à Borodyanka, près de Kiev. Il a le sentiment que les destructions à Borodyanka, près de Kiev, sont pires qu’à Boutcha. « Il y a plus de victimes » dans cette petite ville que dans celle de Boutcha, également au nord-ouest de la capitale, a estimé Volodymyr Zelensky. 

« En même temps », Macron et Le Drian, à l’instar de Joe Biden et l’OTAN, se désintéressent des « crimes de guerre » au Yemen

« Crimes contre l’humanité » ?

L’OTAN et l’UE ignorent superbement la guerres lointaines, et les déplacements de population en Syrie, du fait des islamistes en conflit avec l’armée régulière, ou en Ethiopie, du fait de conflits intérieurs et, comme en RDC ou en RCA, du changement climatique.

La région de Soumy « libérée » des forces russes »

Ce n'est pas la première fois que des roquettes sont tirées sur des lieux d'évacuation de civils.
Ce n’est pas la première fois que des roquettes sont tirées sur des lieux d’évacuation de civils.

La région de Soumy, frontalière de la Russie dans le nord-est de l’Ukraine, a été totalement « libérée » des forces russes, a annoncé vendredi le chef de l’administration régionale Dmytro Jivitsky. Il a ajouté toutefois que la zone n’était « pas sûre » et que des opérations de déminage étaient en cours.

L’OMS se joint au concert atlantiste anti-russe

Relançant, comme l’OTAN, la « guerre froide », cette agence spécialisée de l’Organisation des Nations unies (ONU) a affirmé jeudi que plus de 100 attaques ont visé des services de santé en Ukraine et demandé l’accès humanitaire à la ville de Marioupol. 

Parmi les attaques confirmées (par qui ?), 89 auraient touché des établissements de santé et la plupart des autres des services de transport, notamment des ambulances. Info ou infox ? La guerre psychologique bat son plein.

Lien PaSiDupes – Sommet des 27 à Versailles: l’UE se met en scène au côté de l’Ukraine contre la Russie

Lien PaSiDupes – Guerre en Ukraine: 30% des réfugiés en France sont non-Ukrainiens

Lien PaSiDupes – Guerre en Ukraine et l’obsession anglo-saxonne de l’isolement de la Russie