Macron envoie la troupe en Nouvelle Calédonie, après « Mayotte place nette »

Déploiement de l’armée pour sécuriser les ports et l’aéroport face à des émeutiers

Le mur d’escalade du complexe sportif de Magenta à Nouméa en proie aux flammes le 14 mai 2024 après l’éclatement de violences dans la capitale calédonienne

Macron a mis le temps avant d’envoyer quelque 1.700 gendarmes, policiers et militaires dans opération, baptisée « Mayotte place nette » qui doit durer onze semaines, à compter du 16 avril. L’insécurité a également justifié l’emploie de troumes en Nouvelle Calédonie. Il ne s’agit plus d’immigration clandestine, mais de séparatisme.

Les trois collectivités territoriales de Nouvelle Calédonie sont secouées par des émeutes qui ont fait quatre morts, dont un gendarme, et des centaines de blessés: après des nuits d’émeutes, l’état d’urgence a été décrété sur l’île à compter de 20h00, heure de Paris (5h00 jeudi à Nouméa).

Deux personnes tuées par balles

Deux personnes sont décédées dans la nuit de mardi à mercredi à Nouméa pendant les émeutes, a annoncé le Haut-commissariat de la République en Nouvelle-Calédonie. «Des trois blessés admis aux urgences, il y en a un qui est mort, victime d’un tir par balle. Pas d’un tir de la police ou de la gendarmerie, mais de quelqu’un qui a certainement voulu se défendre», a précisé le représentant de l’Etat devant la presse, sans donner d’autres détails.

La présidente de la province Sud, Sonia Backès, dans un courrier adressé à Macron, a demandé de déclarer l’état d’urgence sur le territoire. «Des maisons et commerces sont brûlés et pillés, des bandes organisées terrorisent la population et mettent en danger la vie des habitants et des forces de l’ordre aux cris d’insultes et de menaces racistes», explique-t-elle.

«Je vous demande solennellement, en application de la loi n°55-385 du 3 avril 1955, de déclarer l’état d’urgence et de mettre tous les moyens en œuvre pour ramener la paix et la sécurité en Nouvelle-Calédonie, notamment en engageant l’armée aux côtés des forces de polices et de gendarmerie».

Sonia Backès a aussi expliqué que la situation découlait d’un «combat ethnique»«On vit clairement une volonté de faire partir ceux qui ne sont pas kanaks de Nouvelle-Calédonie […]. On est dans un combat qui est pour eux un combat ethnique».

Le Haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie, Louis Le Franc, a tenu une conférence de presse dans laquelle il a évoqué une «situation insurrectionnelle», alertant avec des mots très forts sur la «spirale mortelle» qui peut prendre «une forme de guerre civile». «L’heure n’est pas grave, elle est très grave. Si l’appel au calme n’est pas entendu, il va y avoir beaucoup de morts dans l’agglomération de Nouméa aujourd’hui. On est rentré dans une spirale dangereuse, une spirale mortelle», a-t-il fait savoir. Le couvre-feu est prolongé jusqu’à demain, jeudi 16 mai, à 6 heures du matin.

Le haut-commissaire de la République a également appelé la population à ne pas constituer de milices pour se défendre contre les émeutiers «qui sont là par milliers et non pas centaines»«S’il le faut, je ferai appel aux forces armées, a-t-il déclaré. Ce n’est pas parce qu’il y a eu ce vote à l’Assemblée nationale que ça mérite la guerre.» Allusion au vote – par 351 voix contre 153 – à Paris, mercredi 15 mai, du texte, contesté par les indépendantistes, qui élargit le corps électoral propre au scrutin provincial de Nouvelle-Calédonie à tous les citoyens résidant sur place depuis dix ans. Il est contesté par les indépendantistes qui craignent une perte de poids électoral des Kanaks.

Le ministre de l’Intérieur a fait état sur RTL de «centaines de blessés» en Nouvelle-Calédonie dont une «centaine» de policiers et gendarmes, ainsi que des «dizaines de maisons et d’entreprises brûlées partout»«On envoie le GIGN faire des sauvetages», a aussi précisé le ministre qui appelle également au calme en respectant le couvre-feu.

La droite réclame l’état d’urgence

«Après une nouvelle nuit de chaos en Nouvelle-Calédonie, je demande au gouvernement d’activer l’état d’urgence sur ce territoire», a demandé Eric Ciotti, le président du parti Les Républicains sur Twitter, ce mercredi.

«Il faut réformer la Constitution, c’est un scandale», a déclaré Eric Zemmour sur le plateau de BFMTV ce mercredi matin. «Il faut adopter ce texte» et «réprimer sévèrement» les émeutiers, a-t-il rapporté.

«Que dirait Jean-Luc Mélenchon si, en France, par peur des déséquilibres démographiques, on interdisait aux gens qui sont arrivés depuis dix ans en France de voter?», a aussi dénoncé le président du parti Reconquête!

Olivier Marleix, le président des députés Les Républicains, réclame au président de la République «l’instauration de l’état d’urgence» et souhaite «mobiliser l’armée».

Marine Le Pen réclame la proclamation de l’état d’urgence. «Il en va de la sécurité des personnes, plusieurs morts étant déjà à déplorer, mais aussi des biens», a déclaré sur X la présidente du Rassemblement national.

Le palais de l’Elysée a annoncé dans un communiqué la convocation d’un Conseil de défense et de sécurité nationale.

Par conséquent, le chef de l’Etat a annulé son déplacement de campagne du jour à Fécamp (Seine-Maritime), où il devait inaugurer un parc d’éoliennes en mer. Le Conseil des ministres, prévu initialement dans la matinée, est lui décalé à mercredi après-midi.

Le député Nicolas Metzdorf et le sénateur Georges Naturel appellent à leur tour, dans une lettre au président de la République, à l’instauration de l’état d’urgence. «Après 2 nuits où de nombreux Calédoniens ont tout perdu, nous sommes à l’aube d’une nuit de tous les dangers», écrivent-ils, décrivant une situation catastrophique devenue désormais «dramatique».

Les voix discordantes des gauches

«Tout doit être fait pour qu’il y ait une solution négociée», a estimé Marie Toussaint sur France 2. La candidate Les Ecologistes aux élections européennes a souhaité que le premier ministre, Gabriel Attal, «pilote lui-même ces discussions».  s«On a besoin d’une personnalité républicaine incontestable pour mener cette médiation», a ajouté la juriste de 36 ans pour qui l’ancien premier ministre Lionel Jospin, dont le nom «a été mentionné» dans la presse, serait «une bonne idée».

«Emmanuel Macron et son gouvernement ont soufflé sur les braises de la colère en maintenant ce texte de loi rejeté par l’assemblée kanak», estime le député communiste Fabien Roussel sur X. Il appelle à tout faire «pour retrouver le calme et le dialogue» en Nouvelle-Calédonie.

Le candidat du Parti socialiste et de Place publique aux élections européennes, Raphaël Glucksmann, a exprimé sa «solidarité avec la population de la Nouvelle-Calédonie». Avant de partager son «inquiétude» au sujet de la situation. Il a ainsi appelé à un «appel à la solidarité» et à un «retour à l’esprit des accords de Matignon, de Rocard et de Jospin. Un esprit qui a prévalu jusque-là, y compris durant le premier mandat d’Emmanuel Macron». Selon lui, le retour à la paix civile passe par «le dialogue» et incite à «nommer des tiers de confiance», sans préciser qui ils peuvent être.

Mélenchon a vu mercredi dans les émeutes qui ont fait quatre morts en Nouvelle-Calédonie la manifestation d’un retour à un «néocolonialisme», sans issue selon lui.

Mélenchon, en visite jusqu’à samedi au Sénégal à l’invitation du parti panafricaniste et souverainiste Pastef vainqueur de la récente présidentielle, a rappelé les évènements de Thiaroye (Sénégal) en décembre 1944, dans une déclaration après une visite de la maison de l’ancien président Léopold Sédar Senghor à Dakar. Des troupes coloniales et des gendarmes français avaient tiré sur des tirailleurs sénégalais rapatriés qui réclamaient leurs arriérés de solde. Des dizaines de tirailleurs avaient été tués.

«Si j’évoque à cet instant cet épisode du néocolonialisme, c’est que la France, qui pensait s’en être d’abord tirée, y retourne à cet instant et à l’heure à laquelle je vous parle nous avons à souffrir de trois morts parmi les jeunes Kanaks et d’un gendarme français, tués à Nouméa dans les évènements qui s’y déroulent et qui doivent tout à l’absence de réflexion politique sur le bilan de notre histoire», a dit Jean-Luc Mélenchon. «Cent soixante-dix ans d’acharnement n’ont pas suffi à abattre la volonté kanake de redevenir souveraine de son destin et nul n’y parviendra jamais», a-t-il dit. «Il n’y a pas d'(autre) issue à une situation coloniale que la décolonisation et tout le reste est une perte de temps», a-t-il renchéri.

Quel est l’état de la situation sur place ?

Entre les commerces détruits par les émeutiers et les nombreux barrages routiers, le ravitaillement devient difficile à Nouméa. Mercredi, la pénurie alimentaire a provoqué de très longues files d’attente devant les magasins. «L’agglomération va bientôt manquer de nourriture», a prévenu le Haut-commissaire de la République Louis Le Franc, selon Les Nouvelles Calédoniennes. Dans certains Ehpad, des médicaments viennent aussi à manquer. «Certains de ces traitements sont vitaux pour les pensionnaires», a alerté La Fédération des établissements d’accueil de personnes âgées (FEAPA).

La proclamation de l’état d’urgence en Nouvelle-Calédonie a été entérinée en Conseil des ministres mercredi à Paris et entrera en vigueur «dès 20h00 ce soir, heure de Paris» (05h00 jeudi à Nouméa), a annoncé la porte-parole du gouvernement Prisca Thevenot à l’issue du Conseil des ministres.

Gabriel Attal a annoncé mardi le déploiement de militaires «pour sécuriser» les ports et l’aéroport de Nouvelle-Calédonie, confrontée à une vague de violences, ainsi que l’interdiction du réseau social TikTok.

«Des militaires des forces armées sont déployés pour sécuriser les ports et l’aéroport de Nouvelle-Calédonie», a indiqué le premier ministre en ouverture d’une cellule interministérielle de crise au ministère de l’Intérieur. Le haut-commissaire sur ce territoire, Louis Le Franc, qui avait demandé le renfort de l’armée pour protéger l’aéroport de Nouméa, a pour sa part «annoncé un couvre feu et interdit TikTok», a précisé Gabriel Attal.

Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a signé mercredi soir cinq premières assignations à résidence dans la foulée de l’entrée en vigueur de l’état d’urgence en Nouvelle-Calédonie, a-t-on appris de source proche du dossier.

Parmi elles, deux personnes appartenant à la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), frange la plus radicale du Front de libération Kanak socialiste (FLNKS), a-t-on précisé de même source. «Des perquisitions administratives seront menées immédiatement», a annoncé Gérald Darmanin sur X.

L’immigration conduit la France à un «tournant démographique»

«L’apport migratoire va constituer l’essentiel de la croissance de la population française», selon une note de l’Institut Montaigne

Plus de 10% de la population est immigrée en France.

Le « grand remplacement » n’est-il qu’une théorie ? C’est une nouvelle équation démographique à résoudre. Dans une note d’éclairage rédigée par Bruno Tertrais, expert associé à l’Institut Montaigne et publiée lundi 28 août, un constat sans équivoque est dressé : la France se trouve à un tournant démographique. «Si les tendances actuelles se poursuivent, dans les années qui viennent l’apport migratoire va constituer lessentiel de la croissance de la population française», affirme-t-il.

Plusieurs raisons expliquent cette projection démographique, qui n’est cependant pas «une prédiction» tient à souligner l’expert. Si l’on suit le scénario central de l’Insee, mis à jour en 2021, la population française devrait atteindre un pic en 2040 avec environ 69 millions d’habitants avant de connaître une décroissance jusqu’en 2070 où 68,1 millions d’habitants sont estimés.

10% d’immigrés principalement d’Afrique et du Proche-Orient

En cause, le déclin des naissances et l’augmentation de la mortalité. «Les générations nées du baby-boom d’après-guerre vont peu à peu disparaître explique Bruno Tertrais. Quant aux naissances, les femmes ont leur premier enfant à un âge plus avancé ce qui contribue à réduire la natalité», poursuit-il. De fait, l’excédent naturel, c’est-à-dire la différence entre la naissance et les décès, était en 2022 à son niveau le plus faible depuis 1945.

Autre chiffre marquant rappelé dans la note, la France compte désormais plus de 10% d’immigrés, soit près de sept millions de personnes. En 2022, l’immigration a compté pour «près des trois-quarts de l’accroissement de la population, une proportion inédite», avance Bruno Tertrais. Par conséquent, si ces tendances se poursuivent, l’apport migratoire est appelé à être structurellement majoritaire dans la croissance démographique du pays. Pour autant, «si l’immigration devient la composante majoritaire, cela ne veut pas dire que les immigrés seront plus nombreux que les natifs ; mais ces immigrés et leurs descendants immédiats représentent désormais un cinquième de la population» précise l’expert.

Impact économique

Selon Bruno Tertrais, l’impact de l’immigration sur l’économie «est très peu important, contrairement aux idées reçues, en France l’impact est légèrement négatif». Toutefois, les études comparatives citées dans la note de l’Institut Montaigne, celles de France Stratégies et du CEPII (Centre d’études prospectives et d’informations internationales) ne prennent pas en compte tous les coûts des politiques publiques relatives à l’immigration. «La Cour des comptes estimait à 6,57 milliards d’euros en 2019, soit 1,4% des dépenses brutes du budget général, le coût des missions relatives à l’immigration, l’asile et l’intégration», rappelle Bruno Tertrais. Les dépenses de l’Etat liées à ces politiques sont en augmentation d’environ 50% depuis 2012 notamment à cause de l’augmentation des demandes d’asile.

Néanmoins, l’expert associé à l’Institut Montaigne reconnaît que «la mesure des coûts indirects et des bénéfices indirects liés à l’immigration est difficile et comporte une part darbitraire. De fait, personne ne peut prétendre avoir fait le bilan économique définitif de l’immigration», conclut-il.

Macron doit «consulter les Français sur l’immigration», demande Eric Ciotti.

«La France, on va la re-créoliser» : le rappeur Médine adopte l’idéologie de La France Insoumise

La promesse du rappeur islamiste valide la thèse de Zemmour du « Grand remplacement »

Le rappeur invité aux journées d’été de LFI porte à travers sa musique un discours communautariste et séparatiste qui fait écho à l’idéologie de Mélenchon.

«MELENCHON, hein ! Te trompes pas. Au 1er et au 2ème tour[s]. Terminé». En avril 2022, à deux jours du premier tour de l’élection présidentielle, le rappeur Médine poste sur les réseaux sociaux ce message envoyé à son père, à qui il a donné sa procuration. Le message est clairement politique : il invite sans détour à voter pour le candidat anti-républicain. Au second tour, le chanteur appellera à voter Macron, pour faire «barrage à l’extrême droite». Dans le milieu du rap, généralement loin du jeu des partis, cet engagement politique fait figure d’exception.

Voilà sans doute pourquoi Médine edt l’invité de LFI le 26 août, pour un «grand entretien» avec Mathilde Panot, présidente du groupe LFI-NUPES à l’Assemblée nationale. La polémique déclenchée par le chanteur après un tweet aux relents antisémites au sujet de l’essayiste Rachel Khan n’a pas compromis sa venue, pas plus qu’à celles des journées d’EELV deux jours plus tôt. «Il n’y a pas de sujet», a estimé pour sa part Mathilde Panot, interrogée sur France Inter mercredi. «Médine est un rappeur engagé, qui s’est toujours engagé contre toutes les formes de discrimination», particulièrement celles qui touchent «les personnes musulmanes dans ce pays».

Le pleutre et ignare (?) déclare aujourd’hui qu’il ignorait tout de sa cible (qu’elle est juive ?) et qu’il n’imaginait pas la portée de ses propos…

«Enraciné à (sa) manière»

Une simple écoute de son dernier album, «Médine France», donne un bon aperçu de la proximité idéologique entre le rappeur et LFI. Médine s’y dit «enraciné à (sa) manière». «J’aime pas les drapeaux, les képis, les calots», énumère-t-il, ne voulant dans la France qu’il revendique «ni de marinière, ni de baguette, ni de béret». Anti-militaire et anti-flic.

Médine, déjà connu pour son titre 11 septembre taxé d’«apologie de Ben Laden» par Alain Finkielkraut, diffusa un nouveau titre, Don’t Laïk. Il y dresse une critique en règle de la laïcité à la française. «Crucifions les laïcards comme à Golgotha […] Au croisement entre le voyou et le révérend / Si j’te flingue dans mes rêves j’te demande pardon en me réveillant / En me référant toujours au saint Coran». Le clip, où l’on voit des femmes voilées en niqab suivre un livre avec inscrit «Noble coran», fait 1 million de vues sur YouTube en quelques jours.

Le rappeur binaire fait l’amalgame
entre racisme et islamisme

«J’ai des origines et j’en suis fier, c’est les mêmes que le fer de la Tour Eiffel», poursuit-il en référence à la fausse croyance que l’acier de la «Dame de fer» proviendrait d’Algérie, pays d’origine de son père. Médine Zaouich, de son vrai nom, né et grandi au Havre, assume par ailleurs ne savoir «toujours pas chanter» la Marseillaise, et ignorer l’histoire de France. «J’retiens jamais les dates», confesse-t-il dans son titre Allons zenfants, hormis celle où tombent «les allocs de la CAF». «Aucun de nous ne va re-migrer», avertit-il enfin, car «la France jusqu’à c’qu’elle nous aime, on va la re-créoliser».

Convergence idéologique

Le concept de «créolisation» a justement été au cœur de la campagne présidentielle de Mélenchon en 2022. Au premier tour, le candidat insoumis a obtenu dans les banlieues françaises – où Médine trouve son principal auditoire, ses meilleurs scores. Il a obtenu jusqu’à 50% des voix en Seine-Saint-Denis. «Il a un écho auprès de beaucoup de gens. C’est important de discuter avec ce genre d’artiste», a justifié LFI pour expliquer sa participation aux «Amfis», ses journées d’été pour les jeunes insoumis samedi à Valence. Ainsi, le rappeur est un relais idéal pour toucher davantage cette base électorale de la jeunesse des quartiers populaires, encore fortement abstentionniste.

«Ces populations d’origine immigrée qui écoutent volontiers Médine et autres rappeurs sont imprégnés d’une idéologie qui, évidemment, s’articule parfaitement avec l’idéologie insoumise», confirme la philosophe et politologue Renée Fregosi. Si le parti de Jean-Luc Mélenchon tient ce discours, ce n’est «pas seulement du cynisme de sa part», analyse la politologue. «Lalliance anticapitaliste, anti-occidentale a été clairement édictée lors du grand congrès de Bakou, en 1922. Le discours de Lénine prononcé face aux peuples d’Orient qui intègrent l’union soviétique identifie la cause musulmane à celle du prolétariat, en opposition à l’Occident, sur fond d’antisémitisme, explique Renée Fregosi. Car il y a un fond antisémite historique chez les anciens trotskistes et communistes. Marx associait les Juifs au capitalisme, et une certaine tradition à gauche a toujours fait de même».

Relais idéal de LFI vers la jeunesse des quartiers

En mars dernier, au cœur de la contestation contre la réforme des retraites, Médine se rend sur le site de la raffinerie TotalEnergies de Normandie en soutien aux salariés grévistes. Artiste mais surtout militant, il se pose en porte-voix politique de la classe populaire. «Allons enfants de nos quartiers, ne nous laissons pas dénigrer», chante-t-il dans son dernier album.

En parallèle, et de manière moins médiatique, ses engagements l’emmènent à soutenir l’humoriste Dieudonné («Dieudonné a plus contribué à désamorcer des sujets comme le racisme que l’inverse» dit-il sur Rapelite) ou s’afficher dans un meeting du suprémaciste noir Kemi Séba (selon qui les institutions internationales comme le FMI sont «tenues par les sionistes qui imposent à l’Afrique et à sa diaspora des conditions de vie tellement excrémentielles que le camp de concentration d’Auschwitz peut paraître comme un paradis sur terre»).

Lorsque ces divers engagements font polémique, Médine estime qu’on l’attaque pour «le simple fait qu’(il soit) rappeur, musulman, engagé», et qu’il est la «cible de l’extrême droite». Une sémantique reprise dans les médias propres aux populations des quartiers. Sur la polémique autour de Rachel Khan, le site Booska-P spécialisé sur le rap a ainsi titré : «Médine, le harcèlement politique infini», quand le site de rap Raplume a déploré un système politico-médiatique qui lui cherche de «fausses polémiques».

En juin 2018, Médine veut se produire au Bataclan. Ce projet, trois ans après les attentats dans la salle de concert parisienne, déclenche un tollé à droite. «Au Bataclan, la barbarie islamiste a coûté la vie à 90 de nos compatriotes. Moins de trois ans plus tard, s’y produira un individu ayant chanté « crucifions les laïcards » et se présentant comme une « islamo-caillera ». Sacrilège pour les victimes, déshonneur pour la France», tweetait le président du parti des LR Laurent Wauquiez. «Aucun Français ne peut accepter que ce type aille déverser ses saloperies sur le lieu même du carnage du Bataclan», renchérissait la présidente du RN Marine Le Pen. S’estimant injustement attaqué, Médine annonce finalement opter pour la salle du Zenith, pour éviter «l’instrumentalisation politique». 

En sa qualité de maire du Havre, l’ancien premier ministre devait prononcer un mot de bienvenue lors des Journées d’été que le parti écologiste tient au Havre entre le 24 et le 26 août.

En parallèle, et de manière moins médiatique, ses engagements l’emmènent à soutenir l’humoriste Dieudonné («Dieudonné a plus contribué à désamorcer des sujets comme le racisme que l’inverse» dit-il sur Rapelite) ou s’afficher dans un meeting du suprémaciste noir Kemi Séba (selon qui les institutions internationales comme le FMI sont «tenues par les sionistes qui imposent à l’Afrique et à sa diaspora des conditions de vie tellement excrémentielles que le camp de concentration d’Auschwitz peut paraître comme un paradis sur terre»).

«Tarlouze», le propos «homophobe»

Taxé tour à tour d’antisémitisme, de misogynie ou encore de communautarisme, le rappeur Médine s’est aussi attiré les critiques du milieu LGBT. Dans une vidéo partagée par plusieurs associations, ce dernier, pour s’attaquer au concept d’assimilation, décrit le musulman supposément souhaité par les Européens comme «un musulman light» qui fait «un peu tarlouze etc.».

Interrogée sur ce point en amont de sa venue aux journées d’EELV, la députée écologiste Sandrine Rousseau a déclaré que le rappeur avait «évolué sur les questions des personnes LGBT». Auprès du Figaro, Médine s’en est également expliqué. «Sandrine Rousseau a sûrement raison, tout le monde a évolué sur cette question et c’est tant mieux», nous a-t-il déclaré. «Aujourd’hui je ne cesse de dénoncer, dans mes interventions quand on me questionne sur le sujet, que les mécanismes d’oppression qui frappent les populations LGBTQI+ sont les mêmes que les mécanismes qui s’exercent sur les populations racisées, musulmanes et féministe et qu’il faut les combattre ensemble».

La quenelle «antisystème»

En 2014, Médine poste sur Facebook une photo de lui dans les locaux de la radio Skyrock, faisant une quenelle, geste à connotation antisémite lancé par l’humoriste controversé Dieudonné. Lors d’une soirée sur le sujet des discriminations organisée par Mediapart le 23 mai 2023, Médine est interrogé sur son geste. Le chanteur défend alors un geste «antisystème«, de «révolte», qui aurait été instrumentalisé par des «récupérateurs».

Conférence du suprémaciste noir Kémi Seba

Toujours en 2014, le rappeur est très critiqué après son apparition à un meeting de Kémi Séba, dans le théâtre de Dieudonné. Ce suprémaciste noir, plusieurs fois condamné en France pour incitation à la haine raciale, annonce en première partie de sa prochaine date le rappeur Médine, qui est ovationné. Interrogé sur ce point par StreetPress après la polémique sucitée, le chanteur a défendu une «démarche universitaire et étudiante», se disant soucieux de «dialoguer» avec «des courants-mêmes les plus prétendument radicaux».

Cet épisode a fait réagir jusqu’à Pascal Boniface, directeur de l’Iris, et soutien jusqu’alors inconditionnel du chanteur algérien! «J’ai dit qu’en tant que personnage public, il ne pouvait pas s’afficher n’importe où. J’ai été surpris et déçu qu’il ne veuille pas l’entendre. Néanmoins, je garde l’image de Médine comme quelqu’un d’ouvert, qui n’a jamais eu peur d’affirmer ses convictions, droit dans ses bottes et toujours la main tendue. Avec une soif d’apprendre et de comprendre. Un vrai autodidacte», a déclaré le géopoliticien qui a copublié avec Médine Don’t panik, (2012), recueil d’échanges sur les évolutions culturelles de la société française.

Lorsque ces divers engagements font polémique, Médine estime qu’on l’attaque pour «le simple fait qu’(il soit) rappeur, musulman, engagé», et qu’il est la «cible de l’extrême droite». Une sémantique reprise dans les médias propres aux populations des quartiers. Sur la polémique autour de Rachel Khan, le site Booska-P spécialisé sur le rap a ainsi titré : «Médine, le harcèlement politique infini», quand le site de rap Raplume a déploré un système politico-médiatique qui lui cherche de «fausses polémiques».

Recréolisation, la fausse bonne idée : non, merci…

Mayotte: la juge de Mamoudzou suspend l’évacuation d’un bidonville prévue ce mardi 25 avril

Quand le travail législatif des députés se retourne contre la France et les Français

Le SM, opérateur du
« grand remplacement »?

La destruction du bidonville « Talus 2 », implanté illégalement sur des terrains privés, prévue mardi 25 avril est annulée par la justice. Elle devait faire suite au lancement de l’opération Wuambushu pour réduire l’immigration clandestine à Mayotte, département français revendiqué par les îles comoriennes voisines.

Le tribunal judiciaire de Mamoudzou, ville capitale de Mayotte, a suspendu lundi 24 avril l’opération sanitaire de destruction du bidonville « Talus 2 » du quartier de Majicavo, dans la commune de Koungou, prévue mardi matin à 5h heure de Paris, selon une décision gouvernementale. La justice avait été saisie en procédure de référé par une vingtaine d’habitants de ce bidonville, représentés par un collectif d’une dizaine d’avocats militants d’extrême gauche. Lien Le Figaro : « Il y a un silence radio total du Quai d’Orsay sur ce qu’il se passe avec les Comores », estime la députée LIOT, Estelle Youssouffa

Dans cette décision, le juge des référés « ordonne au préfet de Mayotte de cesser toute opération d’évacuation et de démolition des habitats » à Majicavo, ajoutant que « la destruction des habitations (…) est manifestement irrégulière »« mettant en péril la sécurité » des habitants. Ainsi, cette opération de suppression du bidonville est suspendue jusqu’à nouvel ordre. L’Etat pourra déposer un recours à cette décision.

La France « n’arrêtera pas » l’opération « Wuambushu » lancée à Mayotte au nom de la lutte contre la délinquance et les bidonvilles, avait assuré dans l’après-midi, ce lundi, le préfet de Mayotte Thierry Suquet. « Les opérations (…) de lutte contre la délinquance et contre l’habitat insalubre, avec leurs conséquences sur l’immigration clandestine, on ne les arrêtera pas », a-t-il déclaré devant la presse, sur un parking de Tzoundzou, dans la banlieue de Mamoudzou.

Dans les bidonvilles menacés de destructions, habitants et représentants de l’Etat se préparent depuis plusieurs jours à cette première opération d’expulsion, prévue ce mardi à 5 heures du matin heure française. (03h00 GMT). Dans ce bidonville de Koungou, 85 familles étaient sous le coup d’une expulsion dans le quartier de « Talus 2 », enchevêtrement de tôles bleues et grises, accroché à une colline, où plus d’une centaine de familles vivent dans des conditions précaires en infractions avec la loi sur l’occupation des sols et le droit de propriété, des notions étrangères aux juges militants que la politique d’immigration de peuplement des Comores ne perturbe nullement..

Ainsi l’idéologie des juges prévaut-elle sur le droit et les intérêts de la France et des Français, fussent-ils d’Outre-mer.

Opération anti-migrants à Mayotte : indignation du pays envahisseur

La fédération des Comores accuse la France de vouloir semer.. la « violence »

Alors que l’opération « Wuambushu » de Gérald Darmanin est prévue dans les prochains jours, le porte-parole du gouvernement du pays envahisseur, Houmed Msaidie, a « vivement » recommandé d’y renoncer.

Les Comores, voisines de Mayotte qu’ils envahissent sans émouvoir Joe Biden, ont accusé la France ce mardi 18 avril de vouloir semer la « violence » avec une vaste opération anti-migrants irréguliers prévue dans les prochains jours dans l’archipel français voisin de Mayotte et l’expulsion des clandestins vers l’île comorienne d’Anjouan.

L’opération «Wuambushu» (reprise, en mahorais) du ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, vise à combattre l’immigration de peuplement en délogeant les migrants illégaux des bidonvilles du département français situé dans l’océan Indien et expulser les sans-papiers, dont la plupart sont des Comoriens, indépendants, vers l’île comorienne la plus proche située à seulement 70 km à vol d’oiseau de l’île de Mayotte, comorienne elle-aussi, mais qui a choisi d’être française.

Approuvée en février par le président Macron, l’opération doit être lancée lundi 24, après la fin du ramadan, le 20 avril.

« Nous n’avons pas les moyens d’absorber cette violence fabriquée depuis Mayotte par l’Etat français. Une situation aussi complexe ne peut se régler de manière aussi déroutante », a déploré Anissi Chamsidine, le gouverneur d’Anjouan, un Etat fédéré de l’Union des Comores.

« Nous recommandons aux Français de renoncer vivement à l’opération Wuambushu », a pour sa part martelé le porte-parole du gouvernement, Houmed Msaidie, parti qui a obtenu 2,65 % aux législatives de 2020 de l’Assemblée de l’Union des Comores, indépendante depuis 47 ans (1975), alors que Mayotte.

le 25 avril 1841, le sultan vend Mayotte à la France, alors dirigée par le roi Louis-Philippe Ier. En échange, il obtient du capitaine Pierre Passot (envoyé par la France ), une rente viagère personnelle de mille piastres (5.000 francs) et le droit d’élever deux enfants du sultan à La Réunion. Ce traité est ratifié officiellement par l’Etat français en 1843. L’abolition de l’esclavage à Mayotte est prononcée le 27 avril 1846.

Mayotte a refusé d’accéder à l’indépendance lors du référendum de 1958 organisé par le général De Gaulle. Le 25 août 1972, le Comité spécial de la décolonisation de l’Organisation des Nations unies inscrit l’archipel des Comores sur sa liste des territoires appelé à accéder à l’autodétermination. Le 15 juin 1973, la France et les Comores signent des accords d’accession à l’indépendance. Le 22 décembre 1974, la France organise aux Comores un referendum, précisant que « les populations des Comores seront consultées » (le pluriel étant ici déterminant). Si le suffrage obtient dans son ensemble plus de 90 % pour l’indépendance du territoire, Mayotte se singularise en votant à 63,8 % pour le maintien des Comores dans la République française.

Le président comorien, Azali Assoumani, actuellement à Médine en Arabie saoudite, a déclaré la semaine dernière qu’il espére « que l’opération sera annulée », reconnaissant « n’avoir pas les moyens de stopper l’opération par la force ».

« Conséquences dramatiques »

D’intenses tractations ont eu lieu ces dernières semaines entre Moroni et Paris.

Bien qu’incapables de maîtriser leur émigration clandestine vers Mayotte — quand ils ne l’encouragent pas pour profiter des transferts financiers effectués par les clandestins établis à Mayotte –, les organisations de la société civile comorienne ont osé, de leur côté, dénoncer le « massacre que la France veut perpétrer sur l’île comorienne de Mayotte ».

A Mayotte, exsangue sous l’effet de l’immigration clandestine, de la oristutution et des violences, les personnels de santé ont mis en garde contre de possibles « conséquences dramatiques » d’une telle opération anti-migrants clandestins. Si « Mayotte est l’île de la jeunesse abandonnée », que dire des jeunes comoriens abandonnés de leurs parents, sans contrôle de leur natalité, et délinquants dangereux – voire retournés à l’état de barbarie – à Mayotte confronté, outre la violence, à la pauvreté et au chômage. Et aux mafias.

De nombreux clandestins africains et notamment comoriens tentent chaque année de rallier clandestinement Mayotte, où la moitié de la population est étrangère et elle-même à moitié clandestine. Ces traversées hasardeuses prennent souvent un tour dramatique avec des naufrages de kwassa kwassa, petites embarcations de pêche à moteur utilisées par les passeurs.

Depuis 2019, l’Etat français a considérablement accru la lutte contre cette immigration clandestine, avec notamment la présence continue en mer de bateaux intercepteurs et une surveillance aérienne. Département le plus pauvre de France avec 80 % de la population sous le seuil de pauvreté, n’en dépnaise à la Seine-Saint-Denis et son président mendiant, Mayotte est confrontée à une délinquance galopante sur fond de « grand remplacement » migratoire à base de terrorisme.

Le président Macron était déjà léger en juin 2017, avec une vanne de mauvais goût sur le sujet de l’immigration clandestine qui accable Mayotte : lien PaSiDupes

Devoir de mémoire:

PETA appelle à une grève du sexe contre les hommes qui mangent de la viande

Ce groupe de défense des animaux prône-t-il le « grand remplacement » par le règne animal ?

Logo de l’ONG – supranationale et illégitime – de défense des animaux People for the Ethical Treatment of Animals (PETA)

Cette initiative est considérée comme un « non-sens total » par les politiciens équilibrés.

Les femmes devraient refuser toute relation sexuelle avec les hommes qui mangent de la viande, car ils sont responsables d’un plus grand nombre d’émissions de gaz à effet de serre, a estimé mercredi le groupe de défense des animaux PETA (People for the Ethical Treatment of Animals).

Cette initiative est considérée comme un « non-sens total » par les politiciens conservateurs. L’appel à la grève du sexe pour les hommes carnivores a suscité l’ indignation en Allemagne, où l’amour des saucisses est très répandu.

La branche allemande de PETA s’est référée à des recherches menées l’année dernière par Plos One, une revue scientifique, qui montrent que les hommes produisent 41 % de pollution de plus que les femmes parce qu’ils mangent plus de viande.

PETA a déclaré qu’ une telle « masculinité toxique » nécessite une chasteté forcée et même une interdiction d’avoir des enfants. Chaque enfant non né permettrait d’économiser 58,6 tonnes de CO2 par an, selon l’association.

Des activistes PETA brandissent des lettres gonflables pour épeler le mot « vegan » près du lieu de la réunion des ministres de l’agriculture du G7 à Stuttgart, dans le sud de l’Allemagne, le 13 mai 2022

« Maintenant qu’ il existe une preuve scientifique [?] que la masculinité toxique nuit au climat, une interdiction de sexe ou de procréation pour tous les hommes mangeurs de viande serait également utile dans ce contexte », a déclaré Daniel Cox de PETA Allemagne.

Bien qu’il s’agisse sans aucun doute d’une bonne nouvelle pour les végétariens allemands, la grève du sexe a été qualifiée de « non-sens total » par les politiciens qui y voient une manœuvre saisonnière pour attirer l’attention.

Florian Hahn, un politicien de la CSU, a déclaré : « Au lieu d’interdire le sexe aux mangeurs de viande, il devrait y avoir une interdiction de penser [divaguer] pour les idéologues qui divisent. »

Jessica Stahl, une vendeuse de saucisses de 36 ans, a déclaré à Bild, le plus vendu dans ce pays traditionnellement amateur de viande :  » Je vends des saucisses de manière professionnelle et plus de femmes que d’hommes viennent me voir. J’aurais un gros problème si mon mari n’avait plus le droit d’avoir des relations sexuelles« .

En 2003, une grève du sexe a contribué à mettre fin à la brutale guerre civile au Liberia, ce qui a valu à l’organisatrice Leyma Gbowee un prix Nobel de la paix.

Faut-il aussi tuer les embryons humains mâles ?

Les jeunes des quartiers sont «la nouvelle France», selon Mélenchon

Les membres de la NUPES adhèrent au « grand remplacement » prôné par leur chef de file

Toulouse

Le « grand remplacement » n’est pas un fantasme populiste et fasciste. Mélenchon lui a donné son fondement politique. En novembre 2018, le chef de file de La France insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, a en effet salué à Epinay-sur-Seine, commune socialiste (1947-2001) (Seine-Saint-Denis, PS) les habitants des quartiers populaires, une « nouvelle France » sur laquelle LFI veut s’appuyer pour « tout changer ». En juin 1971, le congrès d’Epinay a fait l’union des socialistes et Mitterrand mais, en 2018, Mélenchon, athée islamo-gauchiste, ouvrait les hostilités raciales, dressant le Sud contre le Nord, la diversité des immigrés, notamment musulmans contre les Caucasiens, singulièrement chrétiens.

« Je sais quelles sont les populations qui sont là dans ces quartiers. Eh bien moi je veux les nommer. Je n’ai pas peur, je n’ai pas honte de le dire. Ceux que vous voyez là, c’est la nouvelle France« , a déclaré J.-L. Mélenchon, député parachuté en Seine-Saint-Denis dans les Bouches-du-Rhône (et reparti), lors des Rencontres nationales des quartiers organisées par LFI.

« Voici la nouvelle France, celle sur laquelle nous nous appuierons pour construire et faire tout ce qu’il y a à faire dans ce pays demain, tout changer », a-t-il poursuivi.

« La révolution citoyenne, elle est d’abord appuyée sur la nouvelle France« , a insisté Mélenchon, avant de rendre une nouvelle fois hommage aux vertus de « l’auto-organisation« .

« L’action revendicative traditionnelle ne suffit plus. Bien sûr, il faut qu’elle ait lieu. Bien sûr, il faut faire des pétitions quand il y en a besoin, bien sûr, il faut faire des manifestations quand il y en a besoin. Mais nous avons besoin de processus d’auto-organisation plus puissants que tout ce que nous avons connus ».

Pour Mélenchon, le mouvement des « gilets jaunes » est typiquement un « exemple d’auto-organisation », et à ce titre « un événement social et politique considérable ».

« Ce sont des gens du commun, sans responsable particulièrement [cf. les antifas fascisés ou le ‘Black bloc’], qui ont formé partout où ils pouvaient des assemblées citoyennes (…) Ils se sont battus de cette façon pour le pouvoir d’achat (…) Nous avons vu en grand quelque chose dorénavant qu’il s’agit de répandre dans tout le pays, parce que c’est à ce prix-là, avec ces méthodes-là, que nous changerons de fond en comble le pays« , a-t-il expliqué.

En mars 2022, 120 acteurs de quartiers signent une tribune « On s’en mêle » en soutien à Mélenchon

En mars 2022, 120 acteurs de quartiers signent une tribune, « On s’en mêle », en soutien à Mélenchon

Pour la première fois, des collectifs et associations issus de quartiers populaires se réunissent d’une voix pour appeler à voter pour un candidat à l’élection présidentielle. Le 17 mars, la tribune « On s’en mêle » a été publiée pour soutenir la candidature de Jean Luc Mélenchon (LFI). Zouina Meddour, militante associative et signataire, explique ce choix collectif et périlleux. Ex-MIB (Mouvement de l’immigration et des banlieues) et de la Marche pour l’égalité, en 1983, à 18 ans, elle est directrice du pôle développement, vie sociale et citoyenne, vie des quartiers à Stains, dont le maire Azzédine Taïbi est PCF.

BB : Comment est née la tribune « On s’en mêle » publiée le 17 mars dernier ?

Zouina Meddour (association « Femmes d’ici et d’ailleurs », centre social des Tilleuls du Blanc-Mesnil, PCF, (Seine-Saint-Denis) : Avec tous les proches du réseau militant des quartiers populaires sur tout le territoire national, on a décidé il y a plusieurs semaines, au regard du contexte politique actuel et de la campagne électorale, de s’en mêler, de s’engager. On n’en peut plus de supporter ce racisme qui s’installe tranquillement, ouvertement, accuse cette activiste haineuse de la France, dont le frère est en Algérie à l’Union nationale des jeunes algériens (1979). Une parole facho qui est devenue libre et qui s’est installée de toute part dans le paysage médiatique, et politique, de gauche, comme de droite.

On ne peut pas cracher comme ça sur les gens, les musulmans, les étrangers, les migrants, les quartiers, c’est insupportable. Et on a dit, on ne peut pas laisser faire parce que la situation est dramatique.

(intégralité de la tribune ‘On s’en mêle’ publiée par le Réseau National d’Acteurs des Quartiers populaires). 

Donc on a décidé collectivement de réagir, d’agir. Et qu’à un moment donné on essaye de s’embarquer dans cette histoire, de faire en sorte que la question des quartiers soit véritablement prise en compte.

On tente le tout pour le tout. C’est la première fois que collectivement on décide de soutenir un candidat à une campagne électorale.

On a une responsabilité, donc chacun d’entre nous on prend la responsabilité de dire collectivement on s’engage, au-delà des deux échéances électorales qui arrivent.

De Montpellier, à Toulouse, en passant par l’Ile-de-France, plus de 120 personnalités, issus des collectifs de l’immigration et des quartiers populaires, contre les violences policières, l’islamophobie, ont signé l’appel à soutenir Jean-Luc Mélenchon. 

Et si le seul argument dans ces élections qu’ont trouvé nos « amis » politiques et médiatiques, c’est faire la chasse aux immigrés, la chasse aux pauvres. Nous on dit, le problème ce n’est pas celui-là. On va plutôt remettre les vrais problèmes au centre de la table. C’est le partage du pouvoir, le partage de l’économie, le partage des richesses, la redistribution. Nous c’est de ça dont on veut parler.

Le discours de La France Insoumise il a bougé sur un certain nombre de sujets : sur la question des violences policières, sur la question de l’islamophobie, même sur la question des quartiers.

A qui vous adressez-vous ?

Les habitants des quartiers populaires. C’est à eux qu’on parle et c’est eux qu’on veut toucher. Pour leur dire c’est important. Premier acte : Aller voter. Deuxième acte : On propose un espace où on construit ensemble. Ce qu’on souhaite c’est aller chercher tout ceux qui ne croient plus à la politique, ceux qui s’abstiennent, qui se sont éloignés de la politique, parce qu’il y a un véritable enjeu.

Il faut au moins pour qu’on réussisse à faire que la France Insoumise soit au deuxième tour, après on verra. On continuera à discuter. Mais au moins que cette parole raciste qui s’étale à longueur de journée puisse commencer à fléchir, et que des gens entendent que ce n’est plus possible. On ne peut pas laisser faire, il faut qu’on s’organise, il faut qu’on y aille.

Pour le moment, la traditionnelle séquence politique des quartiers n’a pas été abordée dans cette campagne, si ce n’est sous l’angle sécuritaire ou celui de l’islam. Cet élan peut changer la donne ?  

Nous ce qui nous importe c’est de dire que ce n’est plus possible. Il faut que ça s’arrête. Vous ne pouvez pas faire sans les gens des quartiers. On revendique aussi nos engagements depuis plus de cinquante ans. Parmi nous, il y a des anciens du Mouvement des Travailleurs Arabes (MTA) [antisionistes, donc antisémites pro-palestinien, qui s’étaient retrouvés dans le Comité Palestine fondé après la défaite arabe de juin 1967 comme soutien au peuple palestinien], en terme de générations, c’est plusieurs générations qui se sont réunies, qui ont décidé de se mettre ensemble pour dire ça suffit.

La réalité c’est que ça fait plus de trente ans qu’on nous promet des choses qui ne sont jamais faites.

On a un bilan cinglant avec tous les partis politiques. Parce que la réalité c’est que ça fait plus de trente ans qu’on nous promet des choses qui ne sont jamais faites. Mais on se dit : Il y a des choses qui bougent, il y a une situation critique, il y a un environnement qui est malsain, on n’a pas le choix. Nous c’est comme ça qu’on résonne.

Pourquoi avoir choisi La France Insoumise et Jean-Luc Mélenchon ? 

Le discours de La France Insoumise a bougé sur un certain nombre de sujets : sur la question des violences policières, sur la question de l’islamophobie, même sur la question des quartiers. Même si on considère que c’est très léger, que les propositions ne vont pas suffisamment loin, le pari que l’on fait, et la France Insoumise est d’accord, c’est que l’on essaye de construire quelque chose ensemble. On verra ce que nous dira l’avenir. On avait raison, tort, je ne sais pas, mais en tout cas notre démarche c’est celle-là.

Il y a d’autres partis d’extrême gauche, notamment le Nouveau Parti Anticapitaliste avec Philippe Poutou, ou le Courant Communiste Révolutionnaire avec Anasse Kazib. Qu’est ce qui vous a convaincus dans le programme de Jean-Luc Mélenchon pour appeler à soutenir sa candidature ?

Il y a deux choses. Il y a le programme, et il y a la capacité de la personne, de son équipe, de son projet politique, à être présent au deuxième tour.

Notre souhait, ce qui fait qu’on s’engage, c’est qu’on veut que ça change.

Je n’ai rien contre Anasse Kazib que je connais par ailleurs. C’est juste une réalité. Philippe Poutou, pas de souci avec. On connaît aussi les résultats, on connaît le score, et on sait aussi pertinemment qu’il n’accédera jamais au deuxième tour. Notre souhait, ce qui fait qu’on s’engage, c’est qu’on veut que ça change.

Ça a été l’objet de nombreuses discussions entre nous, parce que ce n’est pas simple de mobiliser tout un réseau pour dire ‘Allez on y va ! On soutient un candidat.’

Donc on regarde les uns et les autres, et dans le discours de La France Insoumise avec l’instance qu’ils ont créée (l’Union populaire), ils font appel y compris à des gens de la société civile. Il y a quelque chose, il y a un début d’organisation qui à priori pourrait permettre qu’on ai des discussions ensemble. C’est ce qu’il se passe d’ailleurs aujourd’hui.

Jusqu’à présent on a toujours dénoncé toutes les organisations politiques quelles qu’elles soient, parce qu’elles n’ont jamais véritablement respecté ce qu’elles nous promettaient, de faire avec les gens des quartiers, aucune. On tente le tout pour le tout. C’est la première fois que collectivement on décide de soutenir un candidat à une campagne électorale. On ne l’a jamais fait. D’ailleurs ça a été l’objet de nombreuses discussions entre nous, parce que ce n’est pas simple de mobiliser tout un réseau pour dire « Allez on y va ! On soutient un candidat ».

Justement, il y a beaucoup d’associations et de collectifs derrière cette tribune, comment avez-vous fait pour réussir à vous mettre d’accord ? Est-ce qu’il y avait des points de désaccord avec le programme de La France Insoumise, et avez-vous discuté de certains points avec eux ?

On a des expériences différentes et on peut avoir aussi des nuances sur notre manière de nous engager dans cette démarche. Mais par contre on est tous d’accord sur le fait qu’il faut qu’il se passe quelque chose pour que ça change, sinon l’avenir dans ce pays va être de plus en plus difficile. Il l’est déjà. Ça fait plus de trente ans que l’on subit des crises. Mais là on se dit que ce n’est pas possible parce que la situation s’aggrave de jour en jour.


Alors qu’il refusait d’employer le terme d’islamophobie, Jean-Luc Mélenchon est l’un des candidats qui se fait le plus remarquer dans la défense des citoyens musulmans face à la stigmatisation, ici sur le plateau de BFM TV en novembre 2021. 

On accepte de discuter avec eux, parce que malgré tout le constat que l’on fait c’est qu’ils ont bougé sur certaines positions. L’islamophobie par exemple, il y a plusieurs années de ça, ils n’étaient pas au clair. Aujourd’hui ils ont un discours clair, qui est pour nous plus intéressant, parce que enfin on reconnaît quand monsieur Mélenchon s’exprime dans les médias, partout sur la question de l’islamophobie en disant ça suffit. C’est bien, parce que ce n’est pas tout le monde qui produit ce discours là.

On considère qu’à un moment donné faire avec les gens des quartiers, c’est leur donner une place, c’est-à-dire avoir des candidatures qui représentent plus la population dans son ensemble. Ce n’est pas le cas aujourd’hui…

Par contre, on leur a parlé par exemple du choix des candidats aux législatives. On considère qu’à un moment donné faire avec les gens des quartiers, c’est leur donner une place, c’est-à-dire avoir des candidatures qui représentent plus la population dans son ensemble. Ce n’est pas le cas aujourd’hui, on est critiques par rapport à ça. On continue. Quand on a discuté avec eux sur le programme pour les quartiers populaires, on leur a dit il n’y a pas de problème avec ce qui est écrit, mais du coup ce n’est pas la hauteur, ce n’est pas au niveau, c’est léger.

Nous on va rester ce que l’on est. C’est notre ADN. On va continuer à dire les choses, à tenter d’avancer. Et les critiques qu’il faut formuler, on les formulera, ça ne changera pas.

Donc ça c’est des discussions que l’on a. Et dans la discussion aussi, ce qu’on leur a dit c’est qu’on fait un bout de chemin avec vous, mais nous on reste maître de ce qu’on décide, de nos organisations, de la manière dont on pense les choses, y compris l’appel. L’appel il peut déranger sur la manière dont on l’a formulé, mais c’est notre marque de fabrique. Nous on va rester ce que l’on est. C’est notre ADN. On va continuer à dire les choses, à tenter d’avancer. Et les critiques qu’il faut formuler, on les formulera, ça ne changera pas.

C’est un pari que l’on fait. On verra, peut-être que l’on va se planter, mais en tout cas on le fait. On ne le fait pas pour nous, on le fait pour les jeunes générations.

Sur le programme de manière générale, c’est plutôt un programme qui est structuré, qui est cohérent, qui donne envie. Après il y a encore des choses à affiner. Nous on dit, il y a peut-être moyen de faire quelque chose avec eux. C’est un pari que l’on fait. On verra, peut-être que l’on va se planter, mais en tout cas on le fait. On ne le fait pas pour nous, on le fait pour les jeunes générations. Parce qu’aujourd’hui l’espoir se referme et on ne veut pas que les jeunes n’aient pas d’avenir, pas de plaisir, pas de projet et qu’ils continuent à être maltraités de cette manière là, dans tous les domaines.

Comment votre alliance avec la France Insoumise va se matérialiser concrètement ?

On a négocié de rester complètement autonome dans notre démarche, dans la manière de faire campagne, dans la manière de nous organiser et dans la manière de parler aux gens. On organise une rencontre nationale des quartiers les 26 et 27 mars, à Montpellier. Donc là l’idée c’est de parler de notre engagement, de ce que l’on fait, mais c’est aussi commencer à dresser des perspectives pour après. Une fois que les élections seront passées, nous ce que l’on veut c’est pouvoir reconstruire quelque chose avec ceux qui le voudront, et ceux qui ont envie.

C’est une démarche collective, on définit tout ensemble.

Ils ont créé l’instance du parlement de l’Union Populaire, où ils ont fait appel à différentes personnalités issues de la société civile, et pas que. On est deux à intégrer le Parlement de l’Union Populaire. C’est Salah Amokrane (militant associatif  à la tête du mouvement politique Motivé-e-s à Toulouse), et moi-même, qui avons été désigné pour représenter le réseau. Et c’est cette instance qui devrait perdurer pour continuer à réfléchir à travailler sur la manière d’être ensemble, d’agir, de faire des propositions. Pour que les conditions s’améliorent pour les gens, pour tout le monde.

Présidentielle 2022 : les programmes des candidats font une place à l’islam

Tous ne sont pas séparatistes, mais…

La charte de la laïcité a été publiée le 9 septembre 2013 par le ministre de l’Education nationale, le socialiste Vincent Peillon.

Sur la place de l’islam, les candidats à la présidentielle s’opposent sur des principes. Mais aussi sur la sémantique: musulman, islamiste, islamiste radical, islamiste séparatiste, terroriste, etc. Sur la lutte contre l’islamisme, c’est une question de degré.

A grands coups de phrases-chocs sur le « grand remplacement », les prénoms arabes ou les musulmans, invités à choisir entre la France et leur religion, Eric Zemmour a fait de l’islam un sujet phare de la campagne présidentielle, dès l’automne 2021. Pour l’essayiste, cette religion est incompatible avec la République car elle est à la fois « une foi et un projet juridico-politique » qui l’oblige à se constituer en « contre-société » soumise au Coran, contre les lois de la République et à la charia. Condamné en 2019 pour « provocation à la haine religieuse », le candidat de Reconquête ! décline donc un programme radical : interdictions du port du voile et de mosquées radicalisées ou mise en place d’un « strict contrôle des imams ». Autant de pratiques qui sont contraires à la loi de 1905 sur la laïcité et qui irritent et agressent la population européenne majoritairement hostile à la radicalité des prosélytes, séparatistes et conquérants.

Quelles que soient les critiques fustigeant la détermination du journaliste, la place de l’islam est devenue depuis des années un marqueur politique qui se vérifie avec cette campagne présidentielle. Une succession de lois, celle de 2004 sur les signes religieux à l’école, celle de 2010 sur la dissimulation du visage et celle de 2021 contre le séparatisme, n’a pas mis un terme à deux problématiques qui se chevauchent sans se confondre : celle de l’intégration de cette religion dominatrice dans le cadre républicain et le paysage culturel, et celle de la lutte contre le radicalisme islamiste. Sur le premier sujet, le clivage droite-gauche est net, reposant sur de profonds désaccords. Sur le second, il s’agit surtout d’une différence de degré dans la réponse à apporter.

Valérie Pécresse veut interdire le « voile forcé » comme le burkini et le revoi des délinquants

Présidentielle 2022 : place de l’islam, les programmes des candidats à la loupe

Concernant la place de l’islam, le Rassemblement national et une partie de la droite s’en tiennent au modèle classique d’assimilation pour opposer un refus catégorique aux provocations des activistes musulmans fanatiques et politisés. En particulier le port du voile, qui est interprété d’abord comme un instrument politique de réseaux fondamentalistes pour tester la République. « J’interdirai le port du voile forcé, le port du voile pour les accompagnatrices scolaires, assure Valérie Pécresse, et le port du burkini dans tous les espaces de baignade. » Le voile est pour elle, comme pour tous les républicains et laïcs, une pratique contraire à l’égalité des sexes en même temps qu’un symbole de différence. C’est « la pire chose que l’on puisse faire en 2022 à une femme en termes de liberté », affirmait la candidate RN en février sur LCI.

Marine Le Pen n‘est pas comme la candidate LR une convertie de fraîche date à la fermeté et propose de l’interdire sur la voie publique. Elle renvoie à la proposition de loi qu’elle a déposée en janvier 2021. Le texte vise notamment à proscrire « les signes ou tenues constituant par eux-mêmes une affirmation sans équivoque et ostentatoire » des idéologies islamistes.

Une stigmatisation de l’islam

A l’autre bout de l’échiquier politique, la gauche révolutionnaire, anticapitaliste et islamo-gauchiste, dénonce depuis des années toute intransigeance face à cette religion étrangère à notre Histoire. Les programmes des candidats communiste, Fabien Roussel, et La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, ne mentionnent pas les mots « islam » ou « islamisme ». Fabien Roussel amalgame, au pluriel, « les intégrismes » qui entendent faire prévaloir leurs préceptes sur la loi commune. Quant à Jean-Luc Mélenchon, il estime que la laïcité « ne doit jamais servir à montrer du doigt les croyants d’une religion, comme, dans la période récente, cela a été fait contre les musulmans », ce qui en fait ke candidat du vote musulman. Lors des débats sur le projet de loi séparatisme, les députés LFI – ils ont voté contre le texte – se sont fermement opposés à l’opposition de droite, qui a tenté de durcir le projet de la majorité avec maints amendements contre le port du voile.

Cette loi ambitionne d’etablir un équilibre que Macron avait ébauché lors de son discours des Mureaux, en octobre 2020. Le président avait clairement annoncé son intention d’« isoler le problème, celui de l’islamisme radical », comme si la ligne de démarquation entre l’islam radical et l’islam modéré n’était pas floue. Celui qui déclarait, en 2019, que « le port du voile, ce n’est pas mon affaire », rejette l’amalgame entre islamisme et islam. Jeudi 17 mars, lors de la présentation de son programme présidentiel, Macron a balayé d’une petite phrase le sujet, en renvoyant au discours des Mureaux. Signe que selon lui, l’enjeu d’un second quinquennat, s’il est réélu, ne sera pas de légiférer une nouvelle fois, mais de mettre en application la loi séparatisme et de faire aboutir la construction de l’islam de France. Chantier institutionnel sur lequel il n’a, pour l’instant, pas plus réussi que ses prédécesseurs. Et pas davantage que sur le dossier des retraites.

Le « combat de civilisation » de Marine Le Pen

Le deuxième sujet concerne le terrorisme islamiste, qui aura encore marqué le quinquennat, notamment avec l’assassinat du professeur Samuel Paty. Sur le fond, tous les candidats sont d’accord sur le fait de lutter contre cette menace. A gauche, Mélenchon promet cependant « une politique antiterroriste rationnelle » qui reviendrait sur « toutes les dispositions liberticides qui ont instauré un état d’urgence permanent », tandis que l’écologiste Yannick Jadot s’engage, sans préciser comment, à lutter « efficacement contre la radicalisation et le terrorisme ». Les mentions de la rationalité et de l’efficacité signifient que, pour ces deux candidats de gauche radicale, le quinquennat Macron serait allé trop loin avec de simples mesures purement symboliques ou d’affichages dans les diverses lois de sécurité ou sur le séparatisme.

Les droites fs’accordent sur une analyse inverse. Pour lutter contre le terrorisme, l’actuelle majorité n’est pas allée assez loin dans la maîtrise de l’islam.

Valérie Pécresse fermera « toute mosquée où un prédicateur tient un discours hostile à la France et aux valeurs de la République ». Formulation claire pour les juristes. Elle s’engage aussi à mettre en place « des mesures de rétention pour maintenir enfermés les terroristes radicalisés à l’issue de leurs peines de prison ». Elle veillerait aussi au retour au pays des délinquants en situation irrégulière.

Marine Le Pen observe que « l’islamisme (…) et le terrorisme djihadiste poursuivent les mêmes buts » et veut, comme Zemmour, mener « un combat de civilisation ». Elle prévoit notamment « l’interdiction de la publication des écrits » diffusant l’idéologie islamiste ou de « retirer la nationalité française aux individus qui l’avaient acquise s’ils manifestent ou diffusent l’idéologie islamiste ».

Les propositions de l’une comme de l’autre supposent une mise en adéquation des textes et conventions obsolètes inappropriés à notre époque de flux migratoires massifs et incontrolés. Le Conseil constitutionnel qui vérifie la constitutionnalité des lois a dû censurer en 2020 un projet de loi instaurant des peines de sûreté. Valérie Pécresse se dit donc prête sur ce point à « changer la Constitution ».

Un journaliste accuse Yassine Bellatar de séquestration et de et menaces

«T’es la prochaine Mila» , lance l’islamiste Yassine Bellatar à un journaliste de ‘Livre Noir’

Jordan Florentin 

Rédacteur en chef du pôle politique de Livre noir, Jordan Florentin a porté plainte contre le séparatiste islamiste pour séquestration, extorsion et menace de mort, affirmant avoir été détenu une heure à l’issue du spectacle de Bellatar. Une version contestée par l’intéressé, qui a déposé une main courante.

«Il est arrivé quelque chose de très grave à un de mes journalistes hier soir, lors d’un reportage auprès d’une figure bien connue des milieux islamo-gauchistes», alertait samedi soir le rédacteur en chef du medium en ligne Livre Noir, Erik Tegnér. Une heure plus tard, son collaborateur Jordan Florentin, en charge du service politique du nouveau medium de droite, racontait dans une vidéo avoir été «séquestré» une heure durant et fortement menacé par Yassine Bellatar, un ancien conseiller de Macron sur les banlieues. Une scène qui s’est déroulée à l’issue de son spectacle, dans le 18e arrondissement parisien, où le journaliste et un collègue s’étaient rendus en vue d’un «reportage à son sujet». Ils ont tous les deux porté plainte pour «séquestration, extorsion et menace de mort».

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Dans sa version, contestée par Yassine Bellatar, le journaliste raconte le déroulé des faits. Après avoir réalisé devant le théâtre de Dix Heures, boulevard de Clichy, dans le 18e de Paris, quelques «micros-trottoirs et interviews», Jordan Florentin et son collègue ont acheté leurs billets et assisté au «One man show». «Evidemment, sans rien filmer à l’intérieur», tient-il à préciser. Le spectacle fini, l’humoriste aurait bloqué la porte, aidé de son agent de sécurité, pour empêcher les deux membres de Livre Noir de quitter le théâtre. Il aurait demandé de fermer les grilles, et serait resté ainsi une heure avec les journalistes, ainsi qu’une «quinzaine de personnes du public», précise Jordan Florentin au Figaro. «Nous restons une heure, de minuit trente à 1h30 du matin, enfermés dans le théâtre», rapporte le journaliste.

S’en serait suivi des échanges extrêmement violents dans le hall du théâtre, propriété de Gilbert Rozon et de sa société Théatre Juste pour rire: « Il (Bellatar) me pousse par l’épaule en me menaçant verbalement, me demande de retirer la carte SD de mon appareil photo, où il me fait vider l’intégralité des fichiers», raconte le reporter. L’ « humoriste » aurait fait preuve d’une nette agressivité, proférant de nombreuses insultes que le journaliste a consciencieusement «notées» à la sortie du théâtre. « Jordan, tu es le p**** de fils de p*** qui a piégé les mecs d’Aulnay-sous-bois », aurait notamment lancé Bellatar, faisant référence à un reportage (lien) publié quelques jours plus tôt par le medium Livre Noir sur le «Grand Remplacement», réalisé «au cœur des cités chaudes».

«T’es un p**** de suicidaire, t’es recherché par tout le 93», aurait encore lancé l’ancien conseiller banlieues de Macron. «Tu es dans la cage aux lions, tu es dans la jungle». Avant de passer aux menaces : «Tout Aulnay cherche ton prénom, t’es la prochaine Mila ! Le 18e c’est à moi; le lion, c’est moi. Je vais te mordre maintenant, je fais venir l’armée de terre pour toi». Yassine Bellatar aurait également appelé un des jeunes d’Aulnay-sous-Bois. «Je tiens ton journaliste», aurait-il lancé, l’invitant à venir le retrouver.

Au bout d’une heure, les policiers, contactés par l’humoriste, ont accompagné les deux hommes jusqu’à leur taxi, empêchés de récupérer leur carte SD confisquée par l’humoriste.

«Jamais je ne parlerai avec les fachos»

Une version très différente de celle rapportée par l’humoriste lui-même, qui a réagi via son compte Instagram. Dans une «story», celui qui a déjà été mis en examen en 2019 pour harcèlement moral et menaces de mort, raconte que les deux hommes auraient demandé à s’entretenir avec lui à l’issue du spectacle, se faisant passer pour des journalistes de Brut et Kombini. «Devant près de 50 personnes je leur demande de tout effacer. Le public leur demande aussi (…) car ils n’ont rien signé». La police serait arrivée une heure plus tard, «afin de constater l’irrégularité de la manœuvre», et «leur demande d’effacer les photos prises illégalement».

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«C’est très grave ce qui s’est passé», déclare-t-il plus tard face caméra. «Je suis très choqué que des racistes soient venus hier au théâtre pour nous piéger. Évidemment, on va donner une suite judiciaire à tout ça», a-t-il annoncé, avant de faire appel aux rappeurs français pour le défendre. «Ceux qui viennent me serrer la main, soyez des hommes, parce que vous êtes pour la plupart des gros m***eux, vous laissez le FN monter sans bouger votre c**, … On se souviendra de ceux qui n’ont rien dit».

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L’ancien conseiller à l’Élysée invite également les médias Kombini et Brut à se joindre à lui, «car leurs noms ont été utilisés pour tenter de nous approcher». Ce à quoi Erik Tegnèr a rétorqué sur Twitter : «Jordan se contente parfois d’expliquer à ceux qui demandent quels sont nos formats qu’on est un média essentiellement sur les réseaux sociaux, comme Brut ou Konbini. C’est tout. Il assume clairement Livre Noir (et en est fier)». Une explication confirmée au Figaro par l’intéressé. «La bonnette de mon micro est clairement marquée Livre Noir, comment aurais-je pu me faire passer pour quelqu’un d’autre, même si je l’avais voulu ? C’est prendre son propre public pour des idiots».

Lancée en février, la chaîne YouTube aux 150.000 abonnés a très vite généré de grosses audiences par ses entretiens face caméra, avec des personnalités comme Eric Zemmour (plus d’1 million de vues), Marion Maréchal, Charlotte d’Ornellas ou encore Florian Philippot.

Sur Twitter samedi soir, la jeune Mila, connue pour avoir été victime de harcèlement à la suite de propos sur l’islam, a réagi en soutien au média en ligne, en taxant la défense de Yassine Bellatar de «mensonges pas crédibles». L’humoriste fait «exprès de parler de racisme là où il n’y en a pas», a-t-elle tancé.

Croyez-vous que la presse de gauche s’est indignée et mobilisée?

Le « grand remplacement », inquiète 48% des Français

Un Français sur deux est conscient du danger

Tandis que les candidats de gauche nient le phénomène redouté par près d’un Français sur deux, les candidats de droite à la prochaine élection présidentielle tentent de répondre à leur inquietude. Selon un sondage effectué par l’Institut CSA pour CNEWS, et rendu public ce jeudi 17 février, 48% des Français disent en effet redouter un grand remplacement de la population française.

Qualifié de complotiste par la gauche internationaliste, ce constat annoncé, notamment par Renaud Camus, du remplacement progressif, en forte progression, des populations européennes par d’autres, issues de l’immigration, a été introduit au cœur de la présidentielle par Eric Zemmour, le candidat de Reconquête !.

L’inquiétude est relativement différente selon les tranches d’âge. Ainsi, les 35-49 sont les moins inquiets (43% des personnes interrogées): cette tranche d’âge a été formatée par l’école et l’université, d’une part, et par la gauche politique et sa presse militante (Libération, Le Monde ou Radios France et France Télévisions) ou tiède et humaniste du centre mou (BFMTV ou Le Figaro), mais aussi le monde du spectacle (acteurs, chanteurs ou sportifs soumis aux « likes » des réseaux sociaux). A l’opposé, les Français – non déculturés et donc imperméables aux campagnes ‘woke’ et ‘cancel culture’ et aux propagandes Black Lives Matter anti-flics ou décoloniales du tout inclusif – ayant 65 ans et plus sont plus préoccupés (55%), et les seuls à l’être en majorité.

A noter que cette crainte d’un grand remplacement est plus présente chez les personnes inactives (53%) qui prennent le temps de s’informer et réfléchir par eux-mêmes, que chez les CSP+ (46%), les plus favorisés indépendants (dont les professions intermédiaires), et les CSP- (44%), les moins autonomes.

Concernant la situation géographique, les communes rurales seraient les moins préoccupées de cette théorie d’un remplacement d’une civilisation par une autre. En effet, 58% des habitants de ces lieux ont répondu non à la question posée par l’Institut CSA.

La droite alerte, la gauche dénonce la droite

Le constat du grand remplacement est catégoriquement rejeté par la gauche, à 69%, tous partis et mouvements confondus.

Ce refus catégorique à gauche de voir, et même, plus étrangement, de croire à la réalité qui se déploie dans leur entourage, est encore plus significatif chez les islamo-gauchistes de La France insoumise (75%) et au Parti socialiste (78%) qui se pensent pourtant laïcs.

Même son de cloche, si on ose dire, dans les rangs sans colonne vertébrale de La République En marche, où tout et son contraire est toujours possible en même temps, avec 60% des électeurs LREM sondés qui ne manifestent pas d’inquiétude.

A l’opposé, 67% de la droite est consciente d’un grand remplacement de la civilisation européenne par une autre, principalement venue du continent africain, puisque mieux identifiable que du Maghreb ou d’un Orient plus ou moins proche) . Typiquement, la pression de l’idéologie de gauche interdit, en démocratie, de nommer un agresseur de culture substitutive. C’est à cela que les citoyens reconnaissent un « grand remplaçant’: « un homme » anonymé, sans visage, selon le Coran, comme les poupées sans visage de la bonne ville de Roubaix…

Les sympathisants d’Eric Zemmour, principal et premier candidat, avec son parti Reconquête!, à mettre ce thème en débat dans la présidentielle, sont les plus préoccupés (91%). Face à cette préoccupation de voir le peuple français disparaître, l’ancien journaliste et essayiste met en avant l’arrêt de l’immigration clandestine dans son programme électoral.

Lors de son meeting à Paris dimanche dernier, Valérie Pécresse, la candidate LR a partagé ce souci d’un grand remplacement. « Serons-nous une nation unie ou une nation éclatée ? Face à ces questions vitales, pas de fatalité ni au grand déclassement, ni au grand remplacement », a-t-elle affirmé à l’estrade. Des propos surprenants et en décalage avec ce qu’elle avait exprimé lors de la primaire des Républicains, mais qui marque sa capacité d’écoute et d’intégration de la prise de conscience de la quasi-majorité des Français.

Depuis cette prise de parole, les binaires radicaux qualifient Valérie Pécresse de fasciste. La candidate républicaine a donc dénoncé une «polémique montée» par ses adversaires. Elle a même estimé qu’il s’agit «d’une théorie de la haine et de la peur».

Cependant, près de 59% des sympathisants du parti qu’elle représente seraient effrayés par un grand remplacement. Certains de ses soutiens l’évoqueraient même lors de leurs interventions. C’est notamment le cas d’Eric Ciotti, lequel l’a devancée au premier tour de la « primaire » de la droite et du centre. 

Le « grand remplacement » est un fait qui devrait donc continuer d’alimenter les débats présidentiels, tant ce tabou dérange la doxa immigrationniste des gauches et du centre déstructurés par Macron. 

Sondage effectué par questionnaire auto-administré en ligne, le 15 et 16 février 2022, sur un échantillon de 1.012 personnes âgées de 18 ans et plus.

Voile islamique dans le sport : la préfecture de Paris interdit une manifestation de «Hijabeuses»

Ces sportives veulent imposer leur particularisme religieux communautariste

Instrumentalisation du sport
et détournement
faussement féministe

Leur communautarisme religieux leur avait valu des interdictions de compétition par plusieurs fédérations sportives françaises, mais des activistes musulmanes ont voulu s’élever contre ces décisions de leurs autorités fédérales qui s’opposent à tout prosélytisme religieux, dans le respect de la législation. Elles avaient prévu de manifester mercredi après-midi devant l’Assemblée nationale pour protester contre un amendement interdisant le port de signes religieux ostensibles dans le sport.

Le défi au Parlement n’aura pas lieu. Ces françaises avaient prévu de provoquer les représentants du peuple républicain en jouant au football devant l’Assemblée nationale La manifestation a été interdite par la préfecture de police de Paris, ce mardi, et les séparatistes devront choisir entre leur voile et le football.

« Il est à craindre que cette manifestation n’attire, outre les personnes qui la soutiennent, des personnes hostiles à la cause défendue et susceptibles d’en découdre avec les premiers », justifie dans un communiqué le préfet, qui « a pris un arrêté d’interdiction de cette manifestation ».

« Les arguments avancés par le préfet sont scandaleux »

Politisation du sport

Dans l’arrêté publié, la préfecture de police évoque également une revendication « qui fait l’objet d’un vif débat et d’un clivage important dans la société entre partisans de l’affirmation d’un islam politique, qui prône le port du voile par les femmes, et partisans des valeurs républicaines d’égalité entre les femmes et les hommes », ainsi que le « contexte électoral actuel », la situation des femmes « dans certains pays musulmans tels que l’Iran ou l’Afghanistan » ou encore le reportage de « Zone interdite » consacré au « danger de l’islam radical ».

« Les arguments avancés par le préfet sont scandaleux et ne reposent sur rien d’autre que des préjugés racistes et une confusion politique délibérément entretenue », a réagi l’association « Les Hijabeuses » dans un communiqué, qui annonce avoir « saisi le tribunal pour contester cette décision arbitraire, injuste et complètement disproportionnée ».

Une première mobilisation devant le Sénat

Les Hijabeuses, ici devant le Sénat, pour protester contre l’activité législative des élus. 

La semaine dernière, le collectif avait manifesté devant le Sénat en jouant au football avant d’être invité à partir par les gendarmes, au moment où les sénateurs débattaient de plusieurs amendements dont celui qui interdit le port du voile lors des compétitions sportives, dans le cadre de la discussion au Parlement de la proposition de loi visant à démocratiser le sport – le texte doit être rediscuté mercredi à l’Assemblée nationale.

Dans la sphère de l’association Alliance citoyenne, membre d’ACORN international et constitue une des principales formes d’importation des méthodes dite de community organizing (syndicats de citoyens) en France, les « Hijabeuses » mènent une campagne pour que toutes les femmes, et en particulier les femmes musulmanes, puissent pratiquer leur sport en compétition et porter le voile. La Fédération française de football interdit toujours le port du voile au sein de ses championnats, alors que la FIFA l’autorise depuis 2014.

L’association ReAct Transnational, qui travaille à l’organisation de syndicats de travailleurs, est devenu un partenaire fort d’ACORN sur l’organisation des syndicats en France.

Cette… association – membre actif de la campagne  Stop Impunité  – « appuie l’organisation des travailleurs.ses [sic] et communautés affectées par des abus à travers le monde, afin de construire un pouvoir social à même de défendre les droits et intérêts du plus grand nombre. ONG (illégitime) basée en France, ReAct Transnational est un réseau de militants et professionnels, organisateurs, « campaigners » [militants], présents sur plusieurs continents. De Douala à Paris, ils.elles [sic] soutiennent les personnes affectées par les abus de multinationales via la construction d’alliances transnationales. » Autre chose ?

La FIFA est une association à but non lucratif, rassemblant 211 fédérations, nationales ou non. La dernière adhésion en date (2016) est celle du Kosovo, où les lieux de culte orthodoxe sont pillés, saccagés par des Albanais, à 80% musulmans. On parle aussi de nettoyage éthnique.

Et qui soutient les footballeuses islamistes ?

Le mal est intérieur :

Cantona, Thuram, ô la surprise: footballeurs bas de plafond,
pour qui interdire le hijab, c’est
interdire de taper dans un ballon!
Touche pas à mon hijab !
(un produit toxique importé)

Les antifa, anti-fascistes fascisés, pro-palestiniens, des islamo-ultra-gauchistes, révolutionnaires.

Le « grand remplacement » est-il un mythe populiste ?

« Epuration ethnique dans certains quartiers »: le tabou des mots qui occulte la réalité des faits

Le vice-président de LR fait bouger les lignes en nommant un non-dit

Gilles Platret, maire de Chalon-sur-Saône.  - Philippe Desmazes
Gilles Platret, maire LR
de Chalon-sur-Saône.

« Les mots ont un sens », n’a pas hésité à ajouter Gilles Platret, homme de convictions et vice-président Les Républicains, mardi 5 octobre, sur CNews, après un développement lors duquel l’élu municipal a notamment affirmé:

« Je sens, dans certains quartiers, une espèce d’épuration ethnique. Et ce n’est pas qu’un sentiment, c’est aussi une réalité. »

« Vous avez des personnes d’origine étrangère qui chassent, petit à petit, ce qu’on appelle en démographie des ‘natifs’, c’est-à-dire des gens qui sont originaires du pays, pour faire la place », avait-il enchaîné, précisant ensuite sa cible:

« Ça veut dire qu’on pousse dehors par la violence, la menace, l’insulte, des populations qui n’appartiennent pas à un bloc musulman au sens large, qui sont éjectées des quartiers ».

Ce mercredi, celui qui est aussi maire de Chalon-sur-Saône et coprésident du pôle laïcité de l’Association des maires de France, était notre invité. Il a demandé à « contextualiser son propos ».

« Je ne suis pas le premier »

Situation dans Paris 19e, il y a 18 ans

« Il s’agit d’un processus à l’œuvre dans certains quartiers, je n’ai pas dit que c’était le processus de tous les quartiers ni de tous les musulmans bien évidemment », a-t-il introduit. Pas question de concéder quoi que ce soit sur le fond, en revanche. « Néanmoins, nous voyons que les pressions sont fortes pour que les populations ‘natives’, comme on le dit en démographie, quittent le quartier et qu’on intimide par les violences, les menaces et ça, c’est un processus dont nous pouvons voir la réalité dans certains quartiers, c’est certain », a-t-il réaffirmé.

Gilles Platret l’assure, « personne ne (lui) à rien reproché » encore au sein de son parti. Il a d’ailleurs fait valoir qu’il n’était pas le « premier à utiliser l’expression » d’épuration éthnique.

« Je vous renvoie à une tribune d’avril 2018 après le meurtre de Mireille Knoll (octogénaire juive poignardée à Paris en 2018), où 300 personnalités, de droite mais pas seulement, avaient demandé qu’on mette fin à une ‘épuration ethnique à bas bruit‘ », a-t-il lancé.

Commerces casher à Paris 19e, en 2021

Selon lui, il ne faut pas voir dans l’emploi de ces mots l’influence, grandissante à en juger par les derniers sondages, d’Eric Zemmour qui n’a pas créé le sujet, mais l’a verbalisé:

« Zemmour ou pas Zemmour, nous avons l’obligation de dire les choses comme elles sont. Je suis maire, je suis sur le terrain. »

Tandis que l’expression d' »épuration ethnique », abusivement assimilée à un génocide, désigne une tentative de création de zones géographiques à homogénéité ethnique par la violence, la déportation ou le déplacement forcé systématique d’une population donnée, par une autre ethnie, un Etat ou une milice – comme au Rwanda ou en ex-Yougoslavie – , l’élu LR a maintenu que sa tournure est plus modérée que celle de « grand remplacement », qu’il a défini: « Le ‘grand remplacement’ est une théorie d’un grand complot mondial qui consiste à considérer que les Etats, dans un plan concerté, ont choisi de changer eux-mêmes leur population. Les choses se passent tout à fait différemment. »

Le député Aurélien Taché a saisi la justice pour faire condamner Gilles Platret. Taché est un ex-sectaire socialiste (chargé des dossiers de l’hébergement des sans-abris, du logement des personnes défavorisées, de l’habitat des gens du voyage, et de l’accueil des réfugiés, y inclus les clandestins), resté sectaire à la tête Les Nouveaux Démocrates, des sécessionnistes de LREM, via EELV: totalitaire, mais instable, internationaliste, mais inadapté à son époque, comme à ses proches. Elu du Val-d’Oise, cet apparatchik islamo-centré (islamo-gauchiste?) depuis l’UNEF est défenseur des prénoms musulmans en France ou des Ouïghours en Chine. Marianne estime qu’il « promeut sans complexe des idées libérales qu’il mêle au multiculturalisme « inclusif » importé des Etats-Unis, maîtres à penser de l’Université française à la ramasse. Son multiculturalisme prône un pluralisme social et culturel, une société multinationale.

« En 2050, 50% de la population française sera métissée », se félicite Mélenchon

La bascule dans le ‘grand remplacement’, c’est pour demain…

Selon Mélenchon, les migrants rêvent de donner à la France
des Alexandre Dumas

Moins d’un an avant l’élection présidentielle 2022, Jean-Luc Mélenchon tenait un meeting extérieur à Aubin (Aveyron). Et le meneur des Insoumis (LFI) y a rappelé à ses partisans ses positions sur l’immigration. Au cours d’un meeting, en avrl  2021, le député LFI de Marseille s’était prononcé en faveur du grand remplacement, version d’ extrème gauche.

Le « grand remplacement » est très souvent présenté comme une théorie complotiste d’extrême droite, devenant peu à peu un des sujets tabous de la vie politique française. Sa version de gauche, moins stigmatisée, est plus souvent évoquée, notamment par Jean-Luc Mélenchon. A plusieurs reprises ces dernières années, le fondateur de La France Insoumise a, en effet, vanté « la créolisation » de la France, c’est-à-dire le métissage progressif et en douceur d’une certaine population.

Comme si cet objectif était une aspiration des migrants uniquement séduits par notre modèle social pourtant appelé à s’adapter pour survivre, Jean-Luc Mélenchon a continué à l’évoquer dimanche 16 mai, lors d’un meeting en extérieur organisé à Aubin, dans l’Aveyron. Au cours de son discours, l’ancien sénateur a affirmé qu’en « 2050, 50% de la population française sera métissée »« Nous sommes ce peuple qui se créolise en ce moment même », s’est réjoui le révolutionnaire.

Qu’est-ce que la créolisation ?

Ce phénomène – qu’il n’envisage pas en Afrique, en Inde ou en Chine – explique Mélenchon, est le « résultat de cette chose évidente, qui est que l’amour ne consulte pas les papiers pour voir de quel côté il peut se déployer ». Devant une assemblée aveyronnaise que la presse dit conquise, malgré une moyenne d’âge avancée, le député des Bouches-du-Rhône a donc vibré à cette perspective de modification génétique progressive de la population française, mais aussi européenne, continentale.

C’est une obsession chez Jean-Luc Mélenchon qui avait déjà abordé ce grand brassage des gènes, à défaut de grand soir, en septembre 2020, lors de sa rentrée politique. Il avait alors expliqué que « la créolisation n’est ni un projet ni un programme : c’est un fait qui se constate. Il se produit de lui-même ».

Emprunté au philosophe martiniquais Edouard Glissant, le concept de « créolisation » au premier regard et de conquête sexuelle de territoires instrumentalisant les enfants plus sûrement que le « rapprochement familial » consiste en « un processus socio-ethnique débouchant sur une identité tierce, qui ne triomphe pas des précédentes, mais s’y ajoute ». Ce processus, écrivait Edouard Glissant, a pour « résultante une donnée nouvelle, totalement imprévisible ». Le philosophe opposait notamment ce concept à celui d’assimilation, qu’il jugeait contraire aux principes républicains.

Au moment où les gauches promeuvent les réunions en « non mixité », le grand mélange se fera-t-il aussi naturellement que Mélenchon le fantasme en nouveau processus révolutionnaire?

L’amour racisé, ringard ou révolutionnaire? Lorsque Mélenchon faisait la promotion de l' »économie de la mer », qui avait vu venir le danger de la conquête territoriale armée par le sexe?

Tariq Ramadan, un homme fini en musique

Sa diatribe anticolonialiste le ridiculise auprès des musulmans eux-mêmes.

Poursuivi pour six viols en France et en Suisse, le prédicateur islamiste tente de mobiliser les islamo-gauchistes, musulmans et extrême gauche, avec un slam violemment anticolonialiste. Pitoyable!

En mars 2020, Tariq Ramadan publiait Malcolm X, de l’exclusivisme noir à la spiritualité universelle (éditions Albouraq). Dans ce livre, il affirme que son père, Saïd Ramadan, a eu « une influence majeure sur l’évolution de la pensée » de ce prêcheur musulman afro-américain. Libéré alors après neuf mois de détention, l’ancien professeur d’études islamiques contemporaines à l’université d’Oxford tentait, pour redorer son blason, de s’identifier à Malcolm X.

Ce fut un flop, l’ouvrage passant totalement inaperçu. Tariq Ramadan vient de récidiver, cette fois en chanson, avec « Qu’est-ce que vous croyez ? » Dans ce slam complotiste, il menace carrément les Occidentaux, les Blancs, les désignant à la vindicte islamique: une incitation à la haine. « Vous avez peur ? Vous allez perdre vos privilèges et votre identité, menace-t-il. Soit vous partagez, soit on se servira (…) Il n’est pas voleur, le pauvre et l’affamé ».

« Tartuffe »

Un hymne révolutionnaire susceptible, selon lui, d’enflammer les banlieues et de mobiliser les « islamo-gauchistes ». Comme il savait si bien le faire avant que des plaintes pour viols ne le rattrapent en 2017. Au Bourget, lors des Rencontres annuelles des musulmans de France, l’organisation tricolore des Frères musulmans, des foules immenses venaient l’écouter religieusement.

Mais une fois encore, sa diatribe anticolonialiste ne prend pas. Pire, les musulmans se moquent de lui. Sur le site Saphirnews, l’un d’entre eux parle de « poisson d’avril ». Un autre lâche qu’« il est triste de voir quelqu’un faire n’importe quoi pour exister après s’être discrédité à la manière d’un Tartuffe ».

« Plus une mosquée ne veut plus l’inviter »

Saïd Branine, le responsable d’Oumma.com, le principal site musulman francophone, est catégorique : « Tariq Ramadan ne représente plus rien. Il a perdu tous ses relais. Plus une mosquée, plus une association, plus personne ne l’invite. Non seulement il est grillé, mais il est devenu toxique. Son drame, c’est qu’il n’arrive toujours pas à l’admettre. Il n’a plus guère que sa famille derrière lui ».

Même Yamine Makri, son plus ancien lieutenant, patron des éditions Tawhid, l’a lâché, allant jusqu’à retirer les ouvrages du prédicateur suisse de son catalogue. Même abandon de la part du Franco-Tunisien Lotfi Bel Hadj, qui avait pourtant dédié son site, Le Muslim Post à sa défense. Quant à ses compagnons de route, le sociologue Jean Ziegler (altermondialiste et sociologue suisse, ex-rapporteur spécial auprès de… l’ONU sur la question du droit à l’alimentation dans le monde) ou les journalistes Alain Gresh (ancien rédacteur en chef du Monde diplomatique) et Edwy Plenel (Mediapart), ils se gardent bien de signer les pétitions en faveur de l’auteur du « Génie de l’islam ».

Mégalomane insupportable

Les raisons de cet abandon ? Après beaucoup d’hésitations, la puissante confrérie des Frères musulmans, créée par son grand-père, Hassan al-Banna, en 1928 en Égypte, a fini par désavouer Tariq Ramadan. C’était elle qui, depuis un quart de siècle, remplissait ses salles, achetait ses ouvrages, menaçait ses opposants.

Au sein de cette organisation, la famille du fondateur était sacrée. Hassan al-Banna (fondateur des Frères musulmans et grand-père de Tariq Ramadan et Hani Ramadan) lui-même avait couvert l’un de ses frères soupçonné de piquer dans la caisse, et l’un de ses gendres qui abusait sexuellement les épouses de certains frères. La confrérie avait fermé les yeux sur la vie dissolue de Saïd Ramadan (panislamiste, gendre et héritier spirituel du fondateur des Frères musulmans Hassan el-Banna et lui-même fondateur de la branche palestinienne du mouvement).

Dans « Pourquoi j’ai cessé d’être islamiste » (Les Points sur les i, 2015), Farid Abdelkrim raconte que les dirigeants de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF) – devenue Musulmans de France – supportaient très mal la mégalomanie de Tariq Ramadan. Mais ils ne trouvaient pas le courage de rejeter le petit-fils d’Hassan al-Banna. Jusqu’à ce que Tariq Ramadan franchisse la ligne jaune.

Après Tariq, Hani Ramadan, son frère?

« Les musulmans n’ont pas attendu qu’il soit jugé pour viol pour le désavouer. Du point de vue de la moralité islamique, il est déjà coupable en raison des multiples liaisons extraconjugales qu’il a été contraint de reconnaître », constate Saïd Branine. A Doha, au Qatar, le Centre de recherche sur la législation islamique et l’éthique a même gommé le nom de son ancien directeur… Tariq Ramadan.

En revanche, son frère, Hani Ramadan, directeur du Centre islamique de Genève, bénéficie toujours de puissants appuis. Il vient d’obtenir du canton de Genève l’autorisation d’agrandir sa mosquée, créée par son père Saïd Ramadan. Un investissement de 5 millions de francs suisses (4,55 millions d’euros). En revanche, Hani Ramadan est interdit de séjour en France depuis avril 2017.

La Tribune de Genève publie ce texte

« Tariq Ramadan fait indéniablement partie de cette génération des boomers, les soixante, septante ans – dont je suis – nés au moment du baby-boom et que la génération Z, apeurée par le réchauffement climatique et la dureté de la vie économique, dont on l’a préservée en multipliant les patrouilleuses scolaires et autres coaches, dénoncent comme profiteurs et responsables du monde déglingué, selon eux, dont ils sont les héritiers involontaires. Ok boomer, n’insiste pas, t’es coupable. Surtout si en plus t’es un mec, occidentalisé, biogenré, et que tu n’as pas vu venir la vague #Metoo.

C’est un slam publié sur la chaîne YouTube de notre professeur, dont la famille apparentée au créateur des Frères musulmans a fait souche à Genève, où elle a trouvé refuge, qui cette semaine émeut Le Figaro et interloque Alexis Favre, dans sa chronique du Temps.

Qu’est-ce que vous croyez est une dénonciation en règle du monde occidental, coupable de tous les maux dont le monde souffre, surtout les opprimés, les migrants, hommes et femmes. Ce réquisitoire n’est pas nouveau en soi. Mais la forme importe. Ce n’est pas un sermon ni un cours ni un séminaire, dont l’islamologue est coutumier, c’est un texte de combat qui appelle à non pas une résistance mais une injonction servez-vous!

Le poème défile à l’écran, façon stroboscopique. Les mots tonnent, glissent, entrent en collision, basculent. On ne voit pas Ramadan. Ce n’est pas lui, c’est une voix, la voix des opprimés, la voix de la vengeance, la voix de la justice.

Le single fait partie d’un album qui sortira fin mai.

Ramadan, dont le procès pour viols est toujours à venir, ce qui n’est pas à la gloire de la justice française, s’inscrit dans cette autre peur qui fracture la société française, la peur de l’islam, et cette théorie complotiste du grand remplacement qui serait déjà en marche et réduirait les Français de souche en citoyen de seconde zone dans une société conquise par l’islam radical.

Les stances de Ramadan, signée Loyal, un auteur inconnu, choqueront les Occidentaux, persuadés des bienfaits de leur civilisation, partout dans le monde. Elles sont une douce musique sans doute aux oreilles des opprimés, des humains pleins de rancœur qui pensent comme notre prêcheur suisse que la face noire de l’impérialisme et de la main invisible du marché reflète mille fois mieux la réalité de leur monde.

La guerre des civilisations, un Kulturkampf, est ainsi relancée.

Il ne suffit pas de se moquer de Ramadan ou de le dénigrer au vu des accusations portées contre lui – qui reste présumé innocent jusqu’à justice dite -, ou de le dénoncer comme un Tartuffe, qu’il est assurément, un Janus, qui porte beau mais qui promeut un islam fondamentaliste tenant les femmes et les incroyants pour rien ou pas grand-chose et qui combat la laïcité.

Même si Tariq Ramadan est critiquable à bien des égards et que son propos est caricatural et même dangereux, il faut lire son chant. C’est le cri sourd de centaines de millions d’hommes et de femmes. Il ne suffira pas de condamner le prêcheur pour les réduire au silence. Et puis sa chute promet une bonne nouvelle, un vent de liberté.

Qu’attend-il donc pour être le héraut de cette liberté dans les mondes où règne l’islam?

*Ian Hamel a publié en 2020 « Tariq Ramadan, histoire d’une imposture » (Flammarion). L’ouvrage a été traduit en arabe sous le titre : « Scandale des Ramadan : les sombres histoires des Frères musulmans en Suisse et dans l’Union européenne ». Il sera distribué en mai prochain au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.

ONPC: Michel Onfray prend à contre-pied la classe politique formatée

Le binaire Aymeric Caron, animateur à fiches, désarmé par les nuances du philosophe Michel Onfray

Ruquier, hôte grossier, qui pointe ses invités du doigt...
Ruquier, hôte grossier, qui pointe ses invités du doigt…

Michel Onfray était l’invité d' »On n’est pas couché » du 17 janvier 2015, émission de France 2 animée par le divertisseur Laurent Ruquier, suite à la tribune du philosophe dans Le Point sur les tueries  -« nôtre » 11 septembre (dixit Ruquier, ci-contre, concentré de tous les travers du moment)- suscités par les provocations des dessinateurs de Charlie Hebdo, le 7 Janvier 2015 à Paris.
Le violent chroniqueur Aymeric Caron, qui mange végétarien pour ne pas s’user les dents sur la viande animale, mais plutôt humaine, et ne pas finir en prison ou en hôpital psychiatrique, ne s’est pas seulement montrer incapable de tolérance, mais aussi de la subtilité requise au débat qu’a tenté de mener Onfray avec son interlocuteur enkysté dans ses certitudes archaïques.

L’altermondialiste a laissé des plumes face à l’invité qui lui est pourtant proche, comme de Jean-Luc Mélenchon. Il s’est d’ailleurs platement situé, invitant Onfray à ne pas l’écorcher vif, lui rappelant qu’il « partage en commun » (sic) bien des idées avec « Michel »:

Le philosophe épingle les journalistes en sur-commentaires et jugements permanents, mais incapables de recul, de mise en perspective et de réflexion et qui préfèrent se vautrer dans le pathos;

« Les attentats ont à voir avec l’islam » et le Coran, estime Onfray à contre-courant de la pensée unique et citant à l’appui des sourates dérangeantes (misogynes, phallocrates, antisémites ou homophobes);

Pour apporter la contradiction, Léa Salamé, la chroniqueuse d’ONPC amalgame les Ancien et Nouveau Testaments de la Bible dans son ensemble pour ne se fonder que sur l’Ancien Testament et ignorer – après deux mille ans – l’avancée que constitue le Nouveau… Elle illustre précisément ce que Onfray condamne, les prélèvements sélectifs à des fins polémiques. Mais lui-même juge au besoin la Bible sur ce qu’en pensent ou font certains, comme Hitler… Le débat suggère ainsi que nos contemporains chrétiens seraient aussi des assassins…
qui sont les victimes, les dessinateurs inconséquents et morts ou les tueurs fanatiques (comme l’indique Hollande);

Caron prélève pourtant allègrement en suivant ses fiches, pour considérer en dépit des carnages à Paris ou en Afrique, que le Coran appelle à la miséricorde, mais c’est à la différence des islamistes;

Caron refuse de questionner le positionnement de l’Iran et le binaire accuse Onfray de faire le partage entre les bons et les mauvais musulmans, mais Onfray souligne d’une part que 85% des musulmans de la planète ne sont en capacité que de lire des traductions du Coran et que les musulmans français ne comprennent pas les prêches en arabe de leurs imams et d’autre part Charlie hebdo affiche son athéisme, ce que ses soutiens ne savent que rarement;
Onfray affirme que nous (les libéraux!) avons créé l’islamisme et Salamé insiste sur le problème de l’intégration des scolaires.

Radu Mihaileanu, bi-national français et roumain, reproche à Onfray de suggérer que les croyants musulmans seraient de « potentiels fascistes », mais ne parvient pas à surmonter son obsession du fascisme, de l’internationalisme et de la responsabilité des aînés;

Salamé aborde la question de la « théorie du complot » en laquelle croient les jeunes musulmans, prétexte, ou non, aux violences communautaires; esquisse d’un lien au dogme marxiste de la responsabilité du social, en excuse; allusion aussi aux violents affrontements internes entre Sunnites et Chiites;

évocation des positions d’Alain Finkielkraut sur l’éducation; enseigner le fait religieux, comment et par qui?; responsabiliser les jeunes scolaires;

Caron évoque la peur des communautés juive et musulmane et non pas celle de l’ensemble des Français face au risque de colonisation liée à la démographie galopante des musulmans polygames, pour, au final, lancer à Onfray son ultime accusation, avec l’intention de décrédibiliser son interlocuteur, amalgamant son »adoubement » de Michel Houellebecq, son soutien à la « théorie du grand remplacement » et sa prise de position en faveur de Zemmour… Et de l’antisémitisme;

L’aigre individu laiteux se retranchant derrière son rôle de questionneur, campe sur la position iréniste des « islamophiles béats », selon les termes du philosophe anti-libéral. Pour terminer, Caron confesse alors son incapacité à tout raisonnement qui ne serait pas ou blanc ou noir, simpliste, manichéen.

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