Candidat aux législatives et à Matignon, François Ruffin estime que Mélenchon « repousse les électeurs »
![](https://pasidupes.wordpress.com/wp-content/uploads/2024/06/images28229115325094241234934.jpg?w=236)
La brouille entre François Ruffin et Mélenchon est bel et bien consommée. Le député sortant, un des candidats au poste de Premier ministre en cas de victoire de la gauche aux législatives, a estimé mardi que le leader de La France insoumise est un « obstacle à la victoire du Nouveau Front Populaire ».
« C’est pas un appui ici Jean-Luc Mélenchon, c’est plutôt quelque chose qui repousse les électeurs », a indiqué François Ruffin sur TF1 depuis sa circonscription de la Somme, où il fait campagne pour se faire réélire, malgré les très bons scores du Rassemblement national aux dernières élections européennes.
Un tacle contre l’omniprésence médiatique de Mélenchon
« Ça serait bien que les dirigeants de La France insoumise soient ici », a-t-il ajouté, en rappelant la candidature du leader de LFI à Hénin-Beaumont, face à Marine Le Pen, lors des législatives de 2012. Mélenchon « passe tous les deux jours à la télé pour se dire qu’il se met en retrait, c’est plus tellement une mise en retrait », a ironisé François Ruffin.
La rupture entre les deux hommes – François Ruffin ayant longtemps été vu comme un potentiel successeur à Mélenchon dans l’incarnation de la gauche radicale – est nette depuis la « purge » des « frondeurs » de LFI.
Un leader qui concentre les attaques
Depuis la campagne des législatives, Mélenchon doit faire face à de nombreuses critiques dans son propre camp et parmi ses alliés. Au Nouveau Front populaire, les socialistes, les communistes et les Ecologistes souhaitent en effet une mise en retrait du fondateur de La France insoumise, jugé trop clivant par beaucoup, même à gauche.
Le triple candidat à la présidentielle, fort de ses 22 % en 2022, se contente pour l’instant de dire qu’il ne s’« élimine » pas, mais ne s’« impose » pas non plus pour le poste de Premier ministre, en cas de victoire de la gauche le 7 juillet.
Quatennens tacle Ruffin sèchement
L’ex-député du Nord Adrien Quatennens a lancé une violente diatribe contre son camarade François Ruffin dans un reportage diffusé sur TF1 ce mardi 25 juin.
TF1 s’est rendu dans la Somme pour suivre le député sortant François Ruffin.
Ce dernier, dont les relations avec le fondateur de la France insoumise sont exécrables, est alors filmé à la fenêtre d’une voiture en train de parler à une électrice. Il essaie d’abord de la convaincre de ne pas voter Rassemblement national.
« Rejoins le RN direct »
La conductrice promet alors de lire son programme. Puis lance : « Vous n’êtes quand même pas pour monsieur Mélenchon ? » L’insoumis est devenu une figure repoussoir chez bon nombre d’électeurs, même de la gauche après s’être dit prêt à assumer le poste de Premier ministre en cas de victoire du NFP aux législatives. Il est désormais poussé vers la sortie, mais ne peut s’empêcher de participer à la campagne.
François Ruffin est conscient de l’image de Mélenchon et répond à son interlocutrice : « Lui c’est lui, moi c’est moi. » Face caméra, il s’explique : « Ce n’est pas un appui Jean-Luc Mélenchon ici. C’est plutôt quelque chose qui repousse les électeurs. Je pense (qu’il) est un obstacle à la victoire du Front populaire. » Et de tacler l’ancien candidat à la présidentielle, qui s’investit beaucoup trop sur les plateaux télé et pas assez sur le terrain à son goût.
Ces propos ont fait bondir Adrien Quatennens, vu comme le successeur de Mélenchon jusqu’à sa condamnation pour violences conjugales. « C’est plus du melon là, c’est une pastèque ! Attention : à force de gonfler, ça va exploser. Si Mélenchon et la FI ne t’avaient pas investi, tu n’existerais pas. Et aujourd’hui, tirer contre lui est ton assurance-vie. Si belle soit-elle, la Picardie n’est pas le pays. Rejoins le RN direct ! On gagnera du temps et de l’énergie », s’est-il emporté sur X. François Ruffin n’a pas réagi à son commentaire à cette heure.