Mélenchon, « obstacle à la victoire du Front Populaire », selon Ruffin

Candidat aux législatives et à Matignon, François Ruffin estime que Mélenchon « repousse les électeurs »

La brouille entre François Ruffin et Mélenchon est bel et bien consommée. Le député sortant, un des candidats au poste de Premier ministre en cas de victoire de la gauche aux législatives, a estimé mardi que le leader de La France insoumise est un « obstacle à la victoire du Nouveau Front Populaire ».

« C’est pas un appui ici Jean-Luc Mélenchon, c’est plutôt quelque chose qui repousse les électeurs », a indiqué François Ruffin sur TF1 depuis sa circonscription de la Somme, où il fait campagne pour se faire réélire, malgré les très bons scores du Rassemblement national aux dernières élections européennes.

Un tacle contre l’omniprésence médiatique de Mélenchon

« Ça serait bien que les dirigeants de La France insoumise soient ici », a-t-il ajouté, en rappelant la candidature du leader de LFI à Hénin-Beaumont, face à Marine Le Pen, lors des législatives de 2012. Mélenchon « passe tous les deux jours à la télé pour se dire qu’il se met en retrait, c’est plus tellement une mise en retrait », a  ironisé François Ruffin.

La rupture entre les deux hommes – François Ruffin ayant longtemps été vu comme un potentiel successeur à Mélenchon dans l’incarnation de la gauche radicale – est nette depuis la « purge » des « frondeurs » de LFI.

Un leader qui concentre les attaques

Depuis la campagne des législatives, Mélenchon doit faire face à de nombreuses critiques dans son propre camp et parmi ses alliés. Au Nouveau Front populaire, les socialistes, les communistes et les Ecologistes souhaitent en effet une mise en retrait du fondateur de La France insoumise, jugé trop clivant par beaucoup, même à gauche.

Le triple candidat à la présidentielle, fort de ses 22 % en 2022, se contente pour l’instant de dire qu’il ne s’« élimine » pas, mais ne s’« impose » pas non plus pour le poste de Premier ministre, en cas de victoire de la gauche le 7 juillet.

Quatennens tacle Ruffin sèchement

L’ex-député du Nord Adrien Quatennens a lancé une violente diatribe contre son camarade François Ruffin dans un reportage diffusé sur TF1 ce mardi 25 juin.

TF1 s’est rendu dans la Somme pour suivre le député sortant François Ruffin.

Ce dernier, dont les relations avec le fondateur de la France insoumise sont exécrables, est alors filmé à la fenêtre d’une voiture en train de parler à une électrice. Il essaie d’abord de la convaincre de ne pas voter Rassemblement national.

« Rejoins le RN direct »

La conductrice promet alors de lire son programme. Puis lance : « Vous n’êtes quand même pas pour monsieur Mélenchon ? » L’insoumis est devenu une figure repoussoir chez bon nombre d’électeurs, même de la gauche après s’être dit prêt à assumer le poste de Premier ministre en cas de victoire du NFP aux législatives. Il est désormais poussé vers la sortie, mais ne peut s’empêcher de participer à la campagne.

François Ruffin est conscient de l’image de Mélenchon et répond à son interlocutrice : « Lui c’est lui, moi c’est moi. » Face caméra, il s’explique : « Ce n’est pas un appui Jean-Luc Mélenchon ici. C’est plutôt quelque chose qui repousse les électeurs. Je pense (qu’il) est un obstacle à la victoire du Front populaire. » Et de tacler l’ancien candidat à la présidentielle, qui s’investit beaucoup trop sur les plateaux télé et pas assez sur le terrain à son goût.

Ces propos ont fait bondir Adrien Quatennens, vu comme le successeur de Mélenchon jusqu’à sa condamnation pour violences conjugales. « C’est plus du melon là, c’est une pastèque ! Attention : à force de gonfler, ça va exploser. Si Mélenchon et la FI ne t’avaient pas investi, tu n’existerais pas. Et aujourd’hui, tirer contre lui est ton assurance-vie. Si belle soit-elle, la Picardie n’est pas le pays. Rejoins le RN direct ! On gagnera du temps et de l’énergie », s’est-il emporté sur X. François Ruffin n’a pas réagi à son commentaire à cette heure.

Gabriel Attal interpellé par Raphaël Arnault, l’antifa fascisé, dans une rue d’Avignon

Un tractage perturbé par un candidat de Mélenchon fiché S

Un échange vif et impromptu a eu lieu entre le premier ministre Gabriel Attal, 35 ans, venu soutenir la candidate ‘Ensemble’ dans la première circonscription du Vaucluse et Raphaël Arnault, 29 ans, candidat de l’extrême gauche violente, quand ils se sont croisés en campagne pour les législatives, dans la rue à Avignon, ce vendredi 21 juin.

L’investiture par le Nouveau Front populaire (NFP) de Raphaël Arnault, candidat ultra-violent dans le Vaucluse, est un affront à la démocratie. Son inclusion dans le NFP est contestée par Olivier Faure, patron des socialistes, et la maire PS d’Avignon, Cécile Helle, maître de conférences, qui, l’un et l’autre, réussissent le grand écart en participant au NFP qui inclut le NPA, anticapitaliste, mais surtout révolutionnaire trotskiste…

Antifasciste fascisé, Raphaël Arnault est condamné par les républicains qui dénoncent ce co-fondateur et porte-parole de la Jeune Garde, un mouvement d’ultra-gauche, parachuté de Lyon à Avignon. 

La France est ce pays où les fichés S (trois fois) abordent le premier ministre pour le défier les yeux dans les yeux et repartir comme il est venu…

Lors de sa rencontre avec le premier ministre, Raphaël Arnault a exprimé à Gabriel Attal sa colère face à l’inaction du gouvernement, face aux « violences de l’extrême droite« , citant des exemples anciens,  tandis que montent en flèche les statistiques actuelles d’actes de haine contre les Juifs.

Le candidat de « la mouvance anarcho-libertaire » investi par la gauche extrême, dite « morale », convoque un cas datant de mars 2022 et impliquant deux membres du GUD, équivalent, à l’extrême droite, de la Jeune garde.

« Le gouvernement a pour moi abandonné le maire à Saint-Brévin, lorsqu’il s’est fait brûler sa maison par des militants d’extrême droite. Il n’y a pas eu de communication à propos du meurtre de Federico Martín Aramburú, rugbyman international qui a été assassiné par des membres de l’extrême droite, » dans un bar du boulevard Saint-Germain. « Le gouvernement a pour moi abandonné le maire à Saint-Brévin [Yannick Morez], lorsqu’il s’est fait brûler sa maison par des militants d’extrême droite. Il n’y a pas eu de communication à propos du meurtre de Federico Martín Aramburú, rugbyman international qui a été assassiné par des membres de l’extrême droite.« 

Parallèlement, l’un des cadres du groupe, Hamma Alhousseini, est condamné en août 2020 pour une agression dans un bar du Vieux Lyon. 

Des propos virulents sur son engagement auprès de la Jeune garde

L’ancien socialiste et
le terroriste du NFP
vont-ils siéger ensemble
à l’Assemblée ?

A cela, le Premier ministre a pointé du doigt l’engagement du candidat de gauche à la Jeune garde. « Quand on voit ce que la Jeune garde, le mouvement auquel vous faites partie est capable de tenir comme propos violent, comme menace envers nos citoyens, on n’a pas de leçon à donner dans la lutte contre l’islamisme« , lance Gabriel Attal à Raphaël Arnault, des propos filmés par la foule et les journalistes autour.

Raphaël Arnault tente de se défendre en lui répondant : « La jeune garde n’est certainement pas violente. On lutte contre l’extrême droite.« 

Le Premier ministre ne semble pas laisser la place à la discussion et au débat et poursuit. « La lutte contre l’extrémisme, elle est incarnée par des femmes et des hommes qui incarnent les valeurs de la République. Certainement pas par vous qui nourrissez l’extrême droite à travers vos propos qui sont violents.« 

Alors que Raphaël Arnault appelle Gabriel Attal à donner sa consigne de vote pour le Nouveau front populaire en cas de second tour perdant, le Premier ministre lui répond : « Je ne vous laisserai pas une once de terrain et je viendrai me battre ici précisément sur cette circonscription. » 

La position pro-Palestine de Raphaël Arnault

Le Premier ministre a également lancé le candidat sur son engagement envers la Palestine et le fait qu’il ne qualifie pas le Hamas comme organisation terroriste.  » Les propos honteux que vous avez eu sur Twitter le 7 octobre, vous n’avez pas eu un mot pour les morts du Hamas. Vous n’êtes pas capables de dire que c’est une organisation terroriste.« 

« C’est une organisation qu’on ne soutient pas. On combat d’ailleurs le régime des mollahs« , a répondu le candidat de gauche.

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Sur TikTok, Raphaël Arnault a parlé de l’échange virulent avec ses abonnés. « Gabriel Attal ne savait pas quoi répondre, si ce n’est en étant agressif, systématiquement, en tentant de me couper la parole, en m’attaquant sur une position de solidarité envers la Palestine.« 

Raphaël Arnault, antifa fascisé et fiché S, reçu en commission par des parlementaires :

Alice Cordier dénonce la violence du candidat LFI Raphaël Arnault et surtout la lenace de mort qu’il lui a personnellement adressée. Cf. lien PaSiDupes.

La présidente du collectif Nemesis, féministe identitaire, témoigne sur Europe 1, auprès de Cyril Hanouna:

Gabriel Attal accepte de débattre sur le pavé avec l’extrême gauche ultra violente, bien que antisémite et homophobe:

Olivier Faure (PS) ne veut pas de LFI à Matignon: il réclame un vote

Ils ont signé un programme « commun », mais le PS veut un vote pour le premier ministre et LFI n’en veut pas

Le Premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, a indiqué sur BFMTV souhaiter un « vote » pour choisir le Premier ministre, au sein de la coalition du Nouveau Front populaire, si elle remporte les législatives. Le coordinateur de La France insoumise, Manuel Bompard, ne voit pas les choses de la même manière.

L’article 8 de la Constitution française stipule que le chef de l’État nomme le Premier ministre. Pourtant, depuis que Macron a dissous l’Assemblée nationale, déclenchant de ce fait des élections législatives anticipées, les différentes formations politiques avancent des noms pour Matignon. Invité sur BFMTV mardi 18 juin au matin, Olivier Faure n’a pas opté pour une figure de gauche en particulier, mais plutôt sur de nouvelles modalités de nomination du Premier ministre. Le premier secrétaire du Parti socialiste « souhaite un vote », car c’est, selon lui, « la seule façon d’arbitrer ».

« Je souhaite que ce soit l’ensemble de celles et ceux qui formeront cette nouvelle majorité, qui puissent se retrouver au lendemain du 7 juillet (date du second tour), et désigner celui ou celle qui sera le mieux placé pour répondre à une situation compliquée », a-t-il déclaré à la journaliste Apolline de Malherbe.

« Il n’y a pas un bloc Insoumis qui s’imposerait au reste de la gauche », assure Olivier Faure

La France insoumise ne voit pas les choses de la même manière. Pour Manuel Bompard, c’est au « groupe politique qui détiendra le plus grand nombre de députés » au sein du Nouveau Front populaire – dans l’optique où la coalition de gauche l’emporte – de choisir le premier ministre. Le coordinateur LFI a cependant nuancé son propos, soulignant qu’au bout du compte « c’est le président de la République qui choisit un Premier ministre ».

Plus tôt dans la matinée, Olivier Faure avait assuré : « Il n’y a pas un bloc Insoumis qui s’imposerait au reste de la gauche et des écologistes. » Et d’ajouter : « La seule façon de faire fonctionner cette majorité, ce sera d’avoir un fonctionnement démocratique. »

Sondage : 31%, la popularité de Macron stagne au plus bas

Celle d’Attal repart à la hausse, 44%

Avec 67% d’opinions négatives au dernier baromètre politique d’Odoxa, le président de la République ne parvient pas à se relancer auprès des Français, malgré son « grand » discours de la Sorbonne sur l’Europe, soporifique. Resté à distance de la campagne des européennes, son premier ministre voit sa cote de popularité monter à 44%.

L’effet « Sorbonne » est un flop. La cote de popularité de Macron stagne à seulement 31 % d’opinions favorables, dans le dernier relevé du baromètre politique d’Odoxa, réalisé par Mascaret pour Public Sénat et la presse quotidienne régionale, et publié ce mardi 30 avril. Le chef de l’Etat flirte ainsi avec son plus bas historique, enregistré à 27 % en décembre 2018 en pleine crise des « Gilets Jaunes ».

« Le discours de la Sorbonne ne permet pas la moindre progression à Macron. Sa popularité reste ‘scotchée’ au plus bas : seulement 31 % des Français (stable/mars) pensent qu’il est un bon président contre 67 % qui estiment qu’il ne l’est pas », relève Gaël Sliman, le président d’Odoxa.

Jeudi 25 avril, le président de la République s’est fendu d’un discours de près de deux heures sur l’avenir de l’Europe depuis le grand amphithéâtre de la Sorbonne. Il s’était déjà prêté à un exercice similaire en septembre 2017, au début de son quinquennat, avec une allocution sur sa vision de l’Union européenne qui avait plutôt généré un large consensus dans la classe politique. Macron est-il au bout du rouleau ?

Une initiative critiquée

Sept ans plus tard, ce « Sorbonne II » ne semble pas devoir rester dans les annales : « Notre post-test de son intervention publié vendredi 26 avril montre qu’il n’a pas du tout convaincu les deux-tiers des rares Français exposés à son propos (deux « abstentionnistes » sur trois) », précise Gaël Sliman.

D’autant qu’à moins d’un mois et demi des élections européennes, le chef de l’Etat a été accusé par les oppositions d’abus de sa fonction pour voler au secours de la tête de liste de l’alliance présidentielle, Valérie Hayer, qui dévisse fortement dans les dernières enquêtes d’opinion. Les Républicains et le Parti socialiste ont déjà annoncé une saisie de l’Arcom pour que l’intervention du locataire de l’Elysée soit décomptée du temps de parole de la majorité.

« Des sorties médiatisées plutôt réussies » pour le premier ministre

Inversement, le Premier ministre Gabriel Attal maintient une bonne dynamique. Avec une progression de 2 points par rapport au dernier baromètre, sa cote de popularité atteint les 44 %. Le plus jeune Premier ministre de la Cinquième République était monté jusqu’à 48 % au moment de sa nomination en janvier, loin toutefois des 57 % enregistrés par Edouard Philippe fin 2017. Résultat : l’écart entre le locataire de Matignon et celui de l’Elysée se creuse, avec un écart de 13 points.

Présenté par certains commentateurs lors de sa nomination comme un contre-feux jeunesse à l’ascension de Jordan Bardella, la tête de liste du Rassemblement national, après le fusible Elisabeth Borne, Gabriel Attal a fait le choix jusqu’à présent de rester en retrait de la campagne des européennes. « Gabriel Attal se refuse à être leader dans cette campagne pour ne pas endosser le prix politique d’une défaite », estimait la semaine dernière, auprès de Public Sénat, Philippe Moreau-Chevrolet, communicant et président de MCBG Conseil.

Ces dernières semaines, les interventions du premier ministre ont été centrées sur son plan pour la jeunesse, largement axés sur la lutte contre la violence des jeunes. Gaël Sliman, le président d’Odoxa, évoque « des sorties médiatisées plutôt réussies » pour le chef du gouvernement.

Ces annonces ont suscité une des nombreuses réactions dans les media sociaux, avec 13.800 mentions et 97.600 engagements, selon les chiffres du cabinet Mascaret, qui réalise le baromètre Odoxa. « Ce plan n’a pas fait l’unanimité parmi les Français, certains dénonçant un ‘harcèlement moral’ envers la jeunesse et critiquant des mesures jugées déconnectées de la réalité et inadaptées aux besoins des jeunes. Ces réactions négatives ont atteint 68,7% sur internet, mettant en lumière les défis et les divergences d’opinions autour de cette initiative gouvernementale », observe encore Mascaret.

Méthodologie

L’enquête a été réalisée les 25 et 26 avril 2024, sur Internet, auprès d’un échantillon de 1 005 Français, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, niveau de diplôme et profession de l’interviewé après stratification par région et catégorie d’agglomération.

Chaque sondage présente une incertitude statistique que l’on appelle marge d’erreur. La marge d’erreur dépend de la taille de l’échantillon ainsi que du pourcentage observé, elle varie entre plus ou moins 2,0 et 4,3 points. Par exemple, dans un échantillon de 1 000 personnes, si le pourcentage observé est de 20 % ou de 80 %, la marge d’erreur est égale à 2,5 points : le pourcentage réel est donc compris entre 17,5 % et 22,5 %.

Les intentions de vote qui figurent dans ce rapport sont établies auprès des personnes inscrites sur les listes électorales (916 personnes) étant certaines d’aller voter et ayant exprimé une intention de vote, soit 498 individus.

Belloubet enterre déjà les groupes de niveaux d’Attal

Belloubet entraîne le premier ministre dans les promesses de Gascon

On adore la présentation par Les Echos du conflit ouvert par Belloubet avec Attal:
elle « assouplit » la réforme !

Gabriel Attal avait annoncé le 5 décembre que tous les cours de mathématiques et de français seraient organisés par « groupes de niveau », dès la rentrée 2024 pour les élèves de 6e et 5e et à partir de 2025, pour les 4e et 3e. Un mois après l’arrivée à sa tête, Nicole Belloubet se laisse happer par le syndicat dominant à l’Education nationale. Finis les « groupes de niveau » au collège, vive les « groupes de besoin » ! 

Derrière ce changement d’appellation, c’est toute une partie de la réforme voulue par Gabriel Attal qui est enterrée. Elle avait suscité de vives critiques et provoqué une onde de choc dans l’Education nationale dominée par la gauche.

Après des discussions avec les syndicats – de nouveau reçus, ce mardi -, l’entourage de la ministre indique que les enseignements de mathématiques et de français des élèves de 6e et de 5e ne se feront pas systématiquement en groupes. Il y aura « des dérogations », avec des enseignements en classe entière

Attal devait emporter l’EN à Matignon, mais Nicole Belloubet choisit l’alternance… politique

Gabriel Attal avait annoncé le 5 décembre que tous les cours de mathématiques et de français seraient organisés par « groupes de niveau », dès la rentrée 2024 pour les élèves de 6e et 5e et à partir de 2025, pour les 4e et 3e. Une mesure qui avait séduit, notamment les victimes du pédagogisme.

Ce sera donc finalement une alternance entre enseignements en groupes et en classe entière. Mais dans quelle mesure ? Il n’y aura « pas de proportion cible », indique le ministère en attendant la publication des textes, en fin de semaine prochaine.

L’alternance ne sera pas pédagogique et se fera sous la responsabilité du chef d’établissement. Les groupes d’élèves en difficulté pourront être au nombre de quinze, comme l’avait annoncé en décembre Gabriel Attal, mais ce ne sera « pas une contrainte ».

« L’essentiel est que [la réforme] soit mise en place et que les moyens soient au rendez-vous. » (Gabriel Attal, premier ministre bafoué)

« On n’est plus dans l’idéologie qui mettait les faibles avec les faibles et les forts avec les forts, et ça, symboliquement, c’est très important, se félicite Bruno Bobkiewicz, à la tête du principal syndicat de chefs d’établissement, le SNPDEN, affilié à la fédération UNSA Education, successeur de la FEN. On a eu satisfaction sur l’essentiel, c’est-à-dire sur le fond. Ensuite, on n’a pas tout réglé, notamment la question des moyens. »

Certains collèges ont reçu des moyens qui leur permettront de faire des groupes à géométrie variable, avec l’appui d’un inspecteur académique. Pour les établissements qui n’ont rien reçu, ce sera beaucoup plus compliqué.

Depuis décembre, enseignants et chefs d’établissement ont alerté pour expliquer que les 2.300 postes – correspondant en partie à des redéploiements – annoncés par Gabriel Attal, ne seraient pas suffisants pour mettre en place les groupes de niveau et risquaient d’entraîner des suppressions d’options ou de demi-groupes en sciences, par exemple. Il en faut au moins 4.500, avait alerté le SNPDEN.

L’enseignement privé sous contrat avait expliqué aussi qu’en l’absence de moyens supplémentaires, les groupes de niveau étaient impossibles à mettre en oeuvre sans supprimer des options ou des dédoublements de classes.

« Il n’y a aucun changement, la souplesse a toujours été possible – notamment car on prévoit depuis le début que les élèves puissent changer de groupes de façon fluide au cours de l’année, a assuré Gabriel Attal auprès de quelques journalistes. Et pour ça, j’avais obtenu en décembre des crédits supplémentaires pour mettre en place les groupes de niveau. Je n’exclus pas d’en rajouter un peu. L’essentiel est que cela soit mis en place et que les moyens soient au rendez-vous », insiste le premier ministre.

De son côté, Nicole Belloubet assure dans un entretien avec « Le Monde » que sa « préoccupation est de tout faire pour rendre possible [l’engagement de Gabriel Attal] et le rendre applicable sur le terrain. Je demande aux enseignants de travailler avec leurs élèves en groupes tout au long de l’année scolaire », ajoute-t-elle, tout en parlant de l’introduction d’une « certaine souplesse pour les principaux de collèges. »

« Un recul »

Pour justifier ce revirement, le ministère – accusé de vouloir faire du « tri » entre les élèves – assure qu’il faut « éviter l’assignation dans un groupe pour un élève donné », et vouloir « préserver des temps d’enseignement de français et de mathématiques en classe complète ».

« C’est un recul de la ministre et du gouvernement qui est à mettre à l’actif de la mobilisation », s’est félicitée Sophie Vénétitay, secrétaire générale du SNES-FSU, syndicat dominant dans le secondaire d’extrême gauche.

Dans la pratique, l’organisation reposera sur les chefs d’établissement. Les situations « diffèrent d’un collège à l’autre », justifie la ministre, renouant avec l’auto-gestion : « ce n’est pas à moi, depuis le ministère, de dicter l’emploi du temps dans chaque établissement ». Pour les principaux de collège, la mise en oeuvre s’annonce complexe.

Mais c’est aussi l’application du renforcement de l’autonomie des établissements, une promesse inscrite dès 2017 dans le programme présidentiel du chef de l’Etat. « Sans le dire, Nicole Belloubet utilise les arguments de Macron pour contrer ceux d’Attal, c’est brillant », relève un connaisseur du secteur.

Tout est bon à Macron et Attal pour agresser le Rassemblement national

Le RN les rend fous.

Après avoir marqué les esprits en intégrant le Rassemblement national à « l’arc républicain » dans ses premières déclarations depuis Matignon, Macron a contredit son premier ministre dans un entretien du 18 février. « Le RN ne s’inscrit pas dans l’arc républicain », tranche le président dans le journal communiste l’Humanité, ce qu’omet de souligner le HuffPost. Mais le premier ministre hausse le ton contre la droite nationale, sous la pression de la campagne pour les élections européennes. Récemment, à deux reprises, le premier ministre a expliqué que, selon lui, « l’arc républicain, c’est l’hémicycle », tout l’hémicycle donc, Rassemblement national et France insoumise compris. Des propos qui ont suscité l’émoi dans la majorité, alors qu’Elisabeth Borne prônait exactement l’inverse. Olivier Véran, désormais ancien ministre, se félicite de pouvoir désormais « la rouvrir » et, lui aussi, a taclé Attal et exclu le RN de l’arc républicain. C’est la cacophonie au sommet de l’Etat.

Et ils assurent qu’il ont une ligne politique : le zigzag…! En contredisant son premier ministre, Macron se contredit lui-même, malgré une « pensée complexe »qui lui permet de dire tout et don contraire. Interrogé il y a quelques jours à Bordeaux à la suite des propos de Gabriel Attal, Macron était allé dans son sens, jugeant tout à fait normales les discussions avec le RN. Le président était même allé jusqu’à assumer « de constituer des majorités qui puissent être complétées ou grossies par des voix venant du RN ». Des propos étranges quand on sait qu’au moment du vote de la loi immigration, Macron avait expliqué que le texte ne devait pas passer grâce aux voix du Rassemblement national. La macronie apprend à ses dépens que l’image de l’arc véhicule celle de flèches.

Depuis qu’il a proposé un débat à Marine Le Pen pour la coincer sur l’agriculture – débat refusé par l’intéressée, puisque ni elle ni lui n’est candidat aux Européennes – le chef du gouvernement multiplie les invectives sur de nombreux sujets. Son intention maligne est de débusquer les incohérences supposées du parti premier parti de France – en meeting ce dimanche à Marseille – et réagir au danger qu’il représente dans les urnes, à l’heure d’enquêtes d’opinions très prometteuses pour lui, après sept années de totalitarisme macronien.

Une stratégie qui revient à endosser pleinement le rôle « anti-Bardella » que certains taillaient pour lui au moment de sa nomination rue de Varenne, et à faire du RN son seul adversaire pour le 9 juin prochain.

« Passagers clandestins » de la crise, « troupes de Poutine »

Les nouveaux éléments de langage de l’exécutif ne valent pas tripette. Mardi 27 février, au Salon de l’agriculture, alors que Jordan Bardella vient d’enchaîner deux longues visites marquées par d’innombrables selfies et l’accueil bienveillant des exposants et visiteurs, le premier ministre est sur lq défensive et riposte. Depuis le studio de RTL, installé porte de Versailles pour l’occasion, il accuse le RN d’être les « passagers clandestins » de la crise agricole, pointant leur « incohérence absolue ». Des assertions inspirées d’un sentiment de défaite intégrée.

Les dirigeants du parti « viennent butiner sur cette crise, expliquer qu’ils auraient toutes les solutions », mais en « 40 ans », le RN n’a « absolument rien fait, rien proposé », assène Gabriel Attal, citant les variations de Marine Le Pen sur la PAC, lancée en 1962, sur l’assurance récolte portée en 2023 par le député Frédéric Descrozaille (Renaissance) et imposant une hausse de l’aide de l’Etat du contribuable à 70% du montant de la prime d’assurance payée par les agriculteurs, ou sur la loi Egalim, quatrième version de Macron pour lutter contre l’inflation.

Autre sujet, autres flèches, l’après-midi même, mais à l’Assemblée nationale. Alors que la cheffe de file du RN brocarde la dernière déclaration de Macron sur la possibilité, un jour, d’envoyer des troupes françaises en Ukraine, Gabriel Attal réplique avec une longue tirade pour rappeler les liens et la complaisance du parti lepéniste, comme Chirac, à l’égard du Kremlin, depuis qu’en 2014 les banques françaises ont refusé des prêts à la candidate RN à la présidentielle.

Le premier ministre s’est même offert une escapade à l’Assemblée, vers 15 h, pour répondre à une question posée par Marine Le Pen sur la mobilisation de militaires occidentaux envisagée par Macron face à la Russie. En ne faisant pas dans la demi-mesure, le locataire de Matignon s’est décrédibilisé : « Il y a lieu de se demander si les troupes de Vladimir Poutine ne sont pas déjà en France : je parle de vous et vos troupes », a-t-il lancé à l’ancienne candidate à la présidentielle, outrée « d’une telle injure ». Chaque agression verbale d’Attal fait écho à un délire de Macron.

« Passager clandestin »

A 103 jours du scrutin européen, le premier ministre entend s’ériger en rempart face à la poussée de la droite nationale et à sa forte avance dans les sondages. L’un de ses adversaires est Jordan Bardella, qui vient de passer deux jours au Salon de l’agriculture, multipliant les selfies. « Il ne faut pas être dupe, exhorte Gabriel Attal. Le RN est le passager clandestin de cette crise agricole. Il butine sur le malaise de la profession ». Une affirmation qui a agacé la députée du Rassemblement national, Hélène Laporte. « Il est loin le temps des premiers ministres à la hauteur », a-t-elle lancé.

Interpellé par des militants de la Coordination rurale, Gabriel Attal est revenu sur les incidents de samedi, lors des sifflets, huées et appels à la démission de Macron au Salon. « Ce que l’on a vu, c’est l’instrumentalisation de certains pour semer le chaos. Le RN a manipulé des forces syndicales, a-t-il accusé. Parmi ceux qui ont cherché à bousculer le chef de l’Etat, il y avait des militants », assure le premier ministre. Mais les preuves tardent à sortir… Des diffamations rejetées par l’électorat, selon les sondages. Manipulés par Poutine, selon les complotistes macroniens.

Bardella défie Attal en débat sur l’agriculture

« Il a été présenté comme une arme contre moi »: le président du RN veut se mesurer avec le premier ministre


Le gouvernement et le Rassemblement national ne s’accordent pas sur la tenue d’un débat sur le thème de l’agriculture. Matignon vise l’adversaire du camp Macron pour 2027, le RN le renvoie aux Européennes.

Sur le sujet d’un débat sur l’Agricuture, Jordan Bardella lance donc un défi au premier ministre, après sa proposition de se mesurer à Marine Le Pen, refusée par cette dernière, puisqu’avant l’échéance présidentielle, arrivent les élections européennes. Or, Bardella est eurodéputé.

« Avant le Nouvel An, c’était la ‘Bardella mania’ sur le terrain. Maintenant, c’est la ‘Attal mania' », s’enthousiasme le député Renaissance de l’Essonne Robin Reda. « A nous de garder l’avantage », ajoute cet élu qui entretient des relations amicales avec Gabriel Attal. La nomination du jeune ministre de l’Education nationale à Matignon, mardi 9 janvier, a suscité un vent d’espoir bienvenu en macronie, à cinq mois des élections européennes. Le camp présidentiel commençait à ressentir des bouffées de panique à la lecture de sondages catastrophiques. Une étude Ifop-Fiducial publiée mi-décembre donnait par exemple le Rassemblement national (RN) de Jordan Bardella à 30% des intentions de vote et la liste de la majorité à 18%. Ce qui a particulièrement inquiété les soutiens d’Emmanuel Macron, » assurait la radio de service public. 

« Le nouveau premier ministre présente des traits communs avec le patron du Rassemblement national, estimait France info, le 11 janvier 2024. Dans la majorité présidentielle l’alliance présidentielle, on veut croire qu’il permettra à son camp de rebondir dans l’opinion en vue du scrutin du 9 juin.

La veille, mardi 21 février, Jordan Bardella annonçait sur TF1 qu’il souhaite « bien évidemment pouvoir débattre avec Gabriel Attal ».

« Il faut être cohérent. Gabriel Attal a été nommé d’après les mots de la Macronie comme une arme anti-Bardella pour les élections européennes. Donc faut qu’il accepte de venir débattre avec moi », a réagi la tête de liste RN au scrutin de juin.

Marine Le Pen a décliné l’invitation

Le premier ministre s’était dit « prêt » quelques heures plus tôt à débattre au sujet de l’agriculture avec Marine Le Pen qu’il a dit « ne pas entendre beaucoup ». « C’est trop facile de ne rien dire », avait-il fustigé dans Le Figaro.

Mais l’intéressée a décliné sans façon l’invitation en le renvoyant vers son poulain. « Le Premier ministre cherche à brûler les étapes mais en pleine campagne européenne « l’arme anti-Bardella » devrait surtout accepter le débat que lui a proposé notre tête de liste et président du Rassemblement National », a-t-elle écrit sur X.

Le premier ministre n’étant pas tête de liste, il n’y a « aucune raison qu’il débatte avec Jordan Bardella », avait répliqué Matignon dans la foulée.

Sur l’agriculture, Bardella, « c’est zéro »

« En cinq ans de Parlement européen, le bilan de Jordan Bardella sur l’agriculture c’est zéro: zéro rapport et zéro résolution sur le sujet », avait également attaqué le chef du gouvernement dans Le Figaro.

« C’est zéro action mais 100% girouette puisque le RN a voté contre la PAC en 2019, pour en 2021, et maintenant est de nouveau contre », a-t-il dénoncé.

La popularité du premier ministre Attal pique du nez dès le premier mois

Le chef du gouvernement perd six points d’opinions favorables en ce début février

L’essoreuse est en marche.

Premier ministre depuis 28 jours, Gabriel Attal a échappé à sa première motion de censure, mais il connaît son premier gadin dans l’opinion. Selon le baromètre relevé par YouGov pour Le HuffPost en ce début février, le nouveau locataire de Matignon perd six points d’opinions favorables en moins d’un mois.

Déjà la fin de l’état de grâce ? Nommé le 9 janvier, Gabriel Attal jouissait alors d’une cote de popularité haute, autour des 37 %. La voilà désormais à 31%, la plus grosse chute pour les premiers pas d’un chef du gouvernement sous Macron. En leurs temps, Elisabeth Borne et Jean Castex ont accusé un moindre recul (-2). Edouard Philippe, lui, voyait sa cote grimper en flèche.

Il faut dire que les débuts de Gabriel Attal à Matignon sont bouillants. Alors qu’il s’attachait à peaufiner sa feuille de route pour les prochains mois, entre réarmement civique et démographique, le premier ministre a dû gérer les premières polémiques de son gouvernement et s’est frotté à la fronde des agriculteurs.

La méthode Attal à l’épreuve

Un baptême du feu difficile pour ce macronien pur jus, salué pour son action résolue au ministère de l’Education nationale entre juillet et décembre. Omniprésent, le ministre de l’Education nationale avait marqué les esprits en faisant de nombreuses annonces, de l’expérimentation de l’uniforme à l’interdiction de l’abaya en passant par la fin du non-redoublement ou l’avènement des cours d’empathie.

Un engagement tous azimuts, profitable dans l’opinion mais difficilement réplicable à Matignon, sauf à multiplier les fausses priorités ou les effets d’annonce. La méthode Attal s’est donc heurtée à la colère profonde des paysans, quelques jours seulement après sa prise de fonction.

Malgré une pluie de promesses et une communication « gros sabots », le premier ministre a dû s’y reprendre à plusieurs fois pour apaiser les esprits et convaincre certains agriculteurs. Pas tous. Pour y parvenir, il a mis en pause un plan sur les pesticides, renoncé à la hausse du prix du gazole non-routier et lancé une bataille contre les « normes. »

L’opposition a déjà basculé

Résultat de ces presque deux semaines de tensions : une baisse de 11 points, auprès des Français proches de la NUPES, et de 14 points, chez les sympathisants du Rassemblement national. Catégorique.

Plus inquiétant encore pour Gabriel Attal, ses débuts provoquent une légère baisse chez les sympathisants macroniens (-2), et un sévère décrochage chez ceux proches des Républicains (-12 %). Force est de constater que les appels du pied successifs à l’électorat de droite, sur la forme comme sur le fond, ne sont pas pour l’heure entendus.

Motif d’espoir pour le camp présidentiel ? Derrière le gadin du chef du gouvernement, Macron voit de son côté sa popularité se stabiliser autour des 24 %. Un sondé sur quatre le supporterait encore ?

Cette enquête a été réaliséatree sur 1 016 personnes représentatives de la population nationale française âgée de 18 ans et plus. Le sondage a été effectué en ligne, sur le panel propriétaire YouGov France, du 29 janvier au 2 février 2024.

Faut-il que l’après-Borne soit encore féminin ?

Borne s’accroche, mais Sarkozy pousse une autre femme

Qui trop embrasse mal étreint…

Macron peine à accoucher du remaniement qui apaiserait les tensions et résorberait les poly-fractures qui paralysent la société et le sort d’Elisabeth Borne fait l’objet de spéculations contradictoires. Nicolas Sarkozy aurait déjà avancé un nom concernant le successeur de la première ministre, bien que la sortante fasse de la résistance et déploie une stratégie de calinothérapie.

Le président Macron réfléchirait à un remaniement plutôt qu’à un changement de gouvernement, qui pourrait être annoncé dans les prochains jours. Pap Ndiaye, le ministre de l’Education nationale, Olivier Klein, le ministre du Logement ou encore le ministre de la Santé François Braun seraient notamment donnés partants. La place d’Elisabeth Borne à Matignon n’est pas non plus assurée et certains se sont déjà avancés sur son potentiel remplaçant dans la fonction de de premier ministre.

Libération a avancé dimanche 9 juillet que

Nicolas Sarkozy aurait d’ailleurs dressé un classement des futurs chefs de gouvernement potentiels, a avancé Libération, dimanche 9 juillet. En pole position : une certaine Christine Lagarde.

Le nom de l’ex-présidente du Fonds monétaire internationnal (FMI) et actuelle patronne de la Banque centrale européenne (BCE) avait déjà été avancé en 2022, alors que le président de la République cherchait désespérément un remplaçant à Jean Castex. L’actuel locataire de l’Elysée avait d’ailleurs fait appel à Christine Lagarde plusieurs fois pour s’entretenir avec elle sur des sujets brûlants, telle la crise de Covid-19. Or, l’ancienne avocate au cabinet Baker & McKenzie aurait alors décliné la proposition de devenir le nouveau bras droit de Macron à trois reprises, à en croire l’entourage de celle-ci auprès de La Tribune, en juin 2022. Alors, l’ancien banquier a-t-il essuyé ou non un nouveau refus de Christine Lagarde à l’approche de ce probable remaniement, faute de solution de rechange à Borne, maintenue par défaut ? Pour la relance du pays, une collaboratrice de Macron faute de mieux serait un signal de mauvais augure…

Christine Lagarde, proche de Nicolas Sarkozy ?

Si Nicolas Sarkozy croit au potentiel de Christine Lagarde au poste de première ministre, c’est que celui-ci a eu l’occasion de travailler avec elle durant son mandat. La femme politique de 67 ans avait en effet été nommée ministre de l’Agriculture et de la Pêche avant de devenir ministre de l’Economie et des Finances. En 2013, lors d’une perquisition effectuée dans le cadre de l’affaire Tapie, au domicile parisien de Christine Lagarde, une lettre aurait été découverte, donnant à penser qu’elle aurait fait allégeance à l’ancien Président, selon France 24 : “Je suis à tes côtés pour te servir et servir tes projets. […] Utilise-moi pendant le temps qui te convient et convient à ton action et à ton casting. […] Je n’ai pas d’ambitions politiques personnelles et je n’ai pas le désir de devenir une ambitieuse servile comme nombre de ceux qui t’entourent, dont la loyauté est parfois récente et parfois peu durable.” Invraisdemblable, mais évoquée à point nommé pour casser les genoux de celle qui n’est pas même impétrante. La presse malfaisante n’a pas de repos.

L’espace politique de Bernard Cazeneuve est un « no man’s land », selon Clémentine Autain (LFI)

Entre la macronie et la Nupes, l’herbe ne repousse pas sur le territoire socialiste rasé par le fléau de l’Elysée

Ce samedi 10 juin à Créteil, Bernard Cazeneuve, ancien premier ministre du président François Hollande, a organisé le premier meeting de son mouvement « La Convention », en forme de pré-candidature à la présidentielle de 2027. Avec l’objectif de refonder la social-démocratie et constituer une alternative à la Nupes. Accompagné de François Hollande, l’ancien premier ministre a déclaré devant ses militants qu’ils pouvaient compter sur sa « détermination dans cette aventure ».

« Je ne vois pas comment il y a une solution majoritaire dans le pays, en voulant créer quelque chose entre la macronie et la Nupes », a déclaré Clémentine Autain, la députée La France Insoumise, qui appelle à « rompre » avec la sociale-démocratie.

« No man’s land ». L’expression revient à décrire un « terrain abandonné, inhabité », selon Le Robert. Autain l’a employée ce lundi sur France 2 pour caractériser l’espace politique perdu du PS dont Bernard Cazeneuve propose la reconquête.

Ce samedi, Cazeneuve est parti avec un lourd handicap : il est l’un des ex-premiers ministres de François Hollande, pendant cinq mois (décembre 2016-mai 2017). Quatre ans avant l’échéance, il a organisé à Créteil (Val-de-Marne) le premier grand meeting de son mouvement, La Convention, créé en mars dernier, après avoir quitté le Parti socialiste sur fond de désaccord et d’animosité réciproque avec la direction, « toutouisée » par LFI selon lui dans Le Journal du dimanche (JDD), où il lance un manifeste pour « une autre gauche » avec 400 personnalités.

Pas une « solution majoritaire »

Très critique de la Nupes et surtout de La France insoumise, anti-républicaine – qui le lui rendent bien – l’ancien ministre de l’Intérieur se construit, lui, une « avenue large, pour ne pas dire un boulevard », avant la prochaine présidentielle en 2027, même s’il se garde de déclarer officiellement sa candidature pour l’instant. Loin du « No man’s land » donc, ou de « l’impasse » évoquée par Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste. »Je ne vois pas comment il y a une solution majoritaire dans le pays, en voulant créer quelque chose entre la macronie et la Nupes« , lui renvoie Clémentine Autain, à laquelle on prête aussi des ambitions pour 2027.

En retour, Bernard Cazeneuve pointe le « plafond de béton » de Mélenchon, très bien placé lors du premier tour des deux dernières présidentielles, mais jamais perçu comme un potentiel vainqueur du second.

Pour lui, ses détracteurs à gauche n’ont que deux arguments. Le premier: « Si vous n’êtes pas à la Nupes, vous êtes macronistes ». L’ancien maire de Cherbourg défend sa singularité, critiquant par exemple la politique fiscale entreprise par Macron depuis son arrivée au pouvoir en 2017 ou une réforme des retraites « injuste ».

Il décoche aussi quelques flèches sur la méthode avec laquelle le pays est gouverné. Celle, d’après lui, d’une « technoverticalité qui abaisse tout« , au point de transformer le Parlement en « théâtre d’ombres » et le gouvernement en « groupe de collaborateurs, serviles la plupart du temps ».

« Rompre » avec la sociale-démocratie

L’avenir de la social-démocratie

Bernard Cazeneuve en vient ensuite au deuxième argument invoqué par le reste de la gauche, qui voudrait, selon lui, que « si vous avez 60 ans, vous êtes un ringard ». A LFI, des députés se sont en effet amusés des personnalités politiques présentes samedi dernier à son meeting. Parmi elles, l’ancien président de la République François Hollande ou l’ex-patron du Parti socialiste Jean-Christophe Cambadelis.

« Moi je trouve ça quand même super quand les Ehpad organisent des sorties culturelles », a ironisé la députée LFI (Grand-Couronne et Grand-Quevilly) Alma Dufour, irrespectueuse. Son parti est fort du rapport de force issu de la dernière présidentielle, durant laquelle Mélenchon a très largement écrasé les autres candidats de gauche.

En ce sens, Autain appelle à « rompre » avec le modèle de sociale-démocratie représentée par Bernard Cazeneuve. « Ce qui a été fait avant a conduit à des échecs, il faut en tirer des conclusions », souligne celle à qui on prête des ambitions présidentielles.

Pas en reste, Bernard Cazeneuve renvoie les balles. Les insoumis « ont a leur tête quelqu’un qui a 11 ans de plus que moi, qui était déjà [dans la vie politique] quand j’y suis entré et qui a été élu de tous les Parlements, de tous les territoires et qui les a tous abandonnés », balance l’homme de 60 ans. « Il parait que ça c’est moderne et que nous, nous incarnerions le passé », grince-t-il sur les ondes de France Inter.

La partie de ping-pong continue. Après sa sortie sur la radio, plusieurs insoumis ont tapoté quelques signes sur Twitter pour dire tout le mal qu’ils en pensaient. Nul doute que l’intéressé ne manquera pas de leur rendre la pareille à la prochaine occasion.

Démission de Castex, annoncée par erreur par Matignon

Cinq années n’ont pas suffit aux bras cassés pour acquérir de l’expérience

Le 14 mai 2022,
alors que le premier mandat présidentiel de Macron – et donc son gouvernement – sont clos depuis le 13 mai…

Le premier jour du second mandat de Macron est marsué par une bavure grossière. Dirigé par Michael Nathan depuis 2018, le service d’information du gouvernement (SIG) qui gère le site de Matignon s’est mélangé les pinceaux. La démission du gouvernement a été annoncée par erreur samedi 14 mai au matin sur son site officiel. Le site est géré par le service d’information du gouvernement (SIG). Il s’agit d’une « erreur de manipulation côté informatique, cela n’aurait pas dû arriver« , indique le gouvernement

Dans un message publié sur le site officiel du gouvernement, que franceinfo a pu consulter, on pouvait lire « le Premier ministre Jean Castex a présenté la démission de son Gouvernement au président de la République Emmanuel Macron« .

Cette page, restée visible par le public pendant plus d’une heure samedi matin, a depuis été supprimée. Il est désormais marqué « erreur 403 – accès refusé« .

Cette page, restée visible par le public pendant plus d'une heure samedi matin, a depuis été supprimée. Il est désormais marqué "erreur 403 - accès refusé".
 (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)
Cette page, restée visible par le public pendant plus d’une heure samedi matin, a depuis été supprimée. Il est désormais marqué « erreur 403 – accès refusé ».

Depuis, le gouvernement a apporté plus de précision sur cette erreur, à franceinfo. « Le site internet gouvernement.fr dispose d’un mode ‘remaniement’ prêt à être activé en toutes circonstances« . Le gouvernement explique aussi que « la page internet trouvée sur les réseaux sociaux est la page qui s’affichera quand le mode ‘remaniement’ sera activé le jour J« . Le gouvernement confirme également que « depuis le signalement, la page a été déréférencée et dépubliée« . « Seuls les communiqués de presse de démission font foi. Il n’y a pas de remaniement prévu à notre connaissance aujourd’hui« , conclut la source gouvernementale.

Un précédent vieux de 13 ans

En 2009, un précédent a également eu lieu sous la présidence de Nicolas Sarkozy. A l’époque, le site officiel de Matignon avait brièvement annoncé en août la nomination de trois nouveaux ministres avant de retirer précipitamment l’information.

Les noms du député UMP Axel Poniatowski, du PRG (Parti radical de gauche) Paul Giacobbi et du porte-parole de l’UMP Frédéric Lefebvre, souvent cités alors dans la presse dans le cadre d’un éventuel remaniement, étaient apparus brièvement sur la page détaillant le plan du site internet de Matignon.

Premier jour du second mandat

Près de 20 jours après le second tour de l’élection présidentielle, et alors que ce samedi 14 mai marque officiellement le premier jour du deuxième quiquennat d’Emmanuel Macron, le chef de l’Etat n’a toujours pas nommé son prochain premier ministre. Depuis sa réélection il y a trois semaines, le président fait durer le suspense sur l’annonce du nouveau gouvernement. Il affirmait lundi qu’il avait choisi son futur Premier ministre, mais sans dire qui.

Pour l’heure, le gouvernement de Jean Castex n’a toujours pas démissionné alors que le deuxième mandat d’Emmanuel Macron a officiellement commencé ce samedi. Le Premier ministre devait aller au Vatican demain dimanche, mais finalement Jean Castex restera en France : Emmanuel Macron se rend dimanche à Abou Dhabi pour rendre hommage au président des Emirats arabes unis, cheikh Khalifa ben Zayed Al-Nahyane, décédé vendredi à l’âge de 73 ans.

La page, restée en ligne plusieurs minutes samedi matin, est désormais inaccessible.

Un patron du SIG décrié

En juillet 2021, une enquête du Monde a mis en lumière les méthodes de management brutal du chef du SIG, Michaël Nathan (ci-dessus). Le cabinet du premier ministre voulait une contre-enquête et, « en même temps », lui conserver sa confiance.

Le cabinet de Jean Castex a lancé une «mission d’audit» sur le fonctionnement de son service d’information du gouvernement (SIG), dont le management mis en question par plusieurs anciens collaborateurs.

L’enquête du Monde sur les relations entre le patron du SIG, Michael Nathan, et ses collaborateurs, a sollicité 17 témoins qui ont tous demandé de rester anonymes par peur des représailles.

Le cabinet du premier ministre «a décidé de déclencher une mission d’audit qui sera confiée à un cabinet extérieur et indépendant, spécialisé dans les questions de qualité de vie au travail», avait précisé Matignon.

Le cabinet du premier ministre affirma avoir été «alerté par un article du Monde sur des allégations de relations de travail inappropriées au sein duSIG», mais qu’aucune «information ou alerte d’aucune sorte n’était remontée jusqu’alors sur le fonctionnement de ce service».

Selon Le Monde, les méthodes du directeur sont pourtant «à l’origine de la prise d’anxiolytiques, d’au moins six longs arrêts maladie et d’une dizaine de départs en lien direct avec sa gestion, depuis début 2019, d’un service qui compte entre 70 et 100 personnes».

Michaël Nathan a réfuté les accusations : «S’il y a pu avoir des discussions franches et parfois des divergences de points de vue, je démens toute méthode de management brutal».

«Les faits allégués doivent être pris très au sérieux. Le strict respect des valeurs s’attachant aux relations humaines et professionnelles doit en effet primer en toutes circonstances», souligna pour sa part le cabinet du premier ministre.

Pour autant, dans l’attente des conclusions de l’audit attendues au mois de septembre dernier, il conserva «sa confiance dans la direction du SIG, dont la qualité du travail au cours des derniers mois doit être soulignée». Appréciation ressortie avec malice depuis ce matin.

«Il y a un vrai sujet de brutalité», M. Nathan «a cassé la maison», a dénoncé, comme d’autres, un ancien collaborateur du SIG. Une ancienne collaboratrice évoque des «humiliations constantes» de la part d’un homme «fort avec les faibles et faible avec les forts».

L’actualité du jour confirme que Castex a été faible avec un homme plus fort que lui. Mauvais signal, si Macron recherche un(e) exécutant(e) pour Matignon.

L’extrême gauche progresse à la faveur de l’aveuglement idéologique de la presse partisane

La droite désunie abandonne la place à la gauche regroupée

Macron, réélu face à une droite au plus haut et à une gauche extrême menaçante.

Donné de longue date favori à sa propre succession, Macron devient à 44 ans seulement le premier président sortant reconduit depuis l’adoption du vote au suffrage universel direct en 1962. Il est aussi le troisième président de la Ve République à effectuer un deuxième mandat après François Mitterrand (1981-1995) et Jacques Chirac (1995-2007).

Marine Le Pen réalise toutefois le meilleur résultat jamais atteint par un candidat de ka droite nationale à l’Elysée, avec un peu plus de 41% des voix, en améliorant ainsi de quelque huit points son score de 2017.

Ces scores occultent une réalité de plus en plus prégnante au fil des jours: les gauches refusent de se cacher pour mourir et se renient, malgré leur affichage dogmatique et des siècles de leçons de morale politique.

Macron a sous-évalué la capacité de nuisance de Mélenchon

« Je sais que nombre de nos compatriotes ont voté ce jour pour moi non pour soutenir les idées que je porte mais pour faire barrage à celles de l’extrême droite« , a reconnu le chef de l’Etat lors de son allocution de victoire depuis le Champ de Mars à Paris. 

Mais il réalise aujourd’hui sa méprise.

Se posant en « président de tous », Macron n’a manifesté aucun état d’âme pour râtisser dans l’électorat de Marine Le Pen, estimant que « la colère et les désaccords qui les ont conduits à voter pour ce projet doivent aussi trouver une réponse« .

L’abstention record a alerté Macron

Ce clivage est cependant loin de satisfaire les Français comme en témoigne le niveau de l’abstention, autour de 28%, un record depuis la présidentielle de 1969 (31%).

Le contingent des votes blancs et nuls a atteint 6,5% (environ 3 millions), soit un niveau élevé mais moins important que le score inédit de 2017 (4 millions).

Macron est « le plus mal élu des présidents de la Vème République« , a estimé l’Insoumis Jean-Luc Mélenchon, arrivé en troisième position le 10 avril, avec près de 22% des voix. 

Plusieurs centaines de manifestants, principalement des jeunes « antifascistes » et « anticapitalistes », ont protesté contre sa réélection dans quelques villes de France, avec des incidents à Rennes, ainsi qu’à Paris. Les minorités anti-démocratiques refusent le verdict des urnes.

Mélenchon se rêve à Matignon

Fort de sa troisième place à l’élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon tente d’imposer une cohabitation et de devenir le… troisième premier ministre de Macron, à la faveur des législatives. Une ambition de campagne affichée pour les législatives. L’affiche confirme que le candidat qui a manqué de justesse sa qualification au second tour de l’élection présidentielle rêve d’imposer une cohabitation au président réélu. 

Mieux placé qu’il y a cinq ans, avec 21,95% des suffrages et 7,7 millions d’électeurs rassemblés sur son nom, Jean-Luc Mélenchon est persuadé qu’il peut remporter les élections législatives des 12 et 19 juin, et ainsi devenir le prochain premier ministre de Macron.

Même si 56% des personnes interrogées dans un sondage Ipsos souhaitent que le parti présidentiel, LREM, ne remporte pas les élections législatives en juin, le scénario donnant le mouvement de Mélenchon, L’Union populaire, vainqueur paraît hautement improbable. Dans l’histoire de la Ve République, jamais un scrutin législatif organisé dans la foulée d’une élection présidentielle n’a abouti à une cohabitation.

Mais les partis moribonds de gauche se rallient.

Europe Ecologie-Les Verts a mis de l’eau dans son vin, dimanche 1er mai, au point d’adhérer à l’objectif d’une désobéissance à certaines règles européennes, en particulier économiques et budgétaires, si celles-ci allaient à l’encontre notamment de la lutte contre le réchauffement climatique.

Or, pour les socialistes. sortir ou désobéir, c’est un chiffon rouge: il assura que de telles mesures ne sauraient faire partie d’un programme commun à gauche. « L’attachement à l’Union européenne est notre identité, on ne va pas brandir le mot désobéissance comme ça. Il faut réfléchir aux mots mais je crois que, tous à gauche, nous partageons une même ambition : changer l’Europe, la rendre plus sociale et plus écologique », justifia un négociateur socialiste. 

« Les socialistes n’auront pas le nombre d’investitures qu’ils réclament, c’est impensable au regard de leur score à l’élection présidentielle, » selon Olivier Faure, le patron du PS. Mais il a signé l’acvord. Au même titre que le PCF. La voie de l’islamo-gauchiste est-elle donc dégagée ?

Ca tomberait on ne peut mieux: Macron ne trouve pas de locataire pour Matignon…

Législatives : l’Union populaire de Mélenchon dévoile son affiche 

Un « coup de force » anti-républicain de l’extrême gauche

Affiche de La France insoumise
pour les élections législatives des 12 et 19 juin 2022:
Mélenchon, regard tourné loin à gauche

La béquille du président réélu, arrivée troisième à l’élection présidentielle, ne se résout pas à accepter le verdict des urnes et demande aux Français de « l’élire Premier ministre » en votant pour les candidats de l’Union populaire aux législatives. L’exclu du second tour bafoue ainsi la constitution de la Ve République qui veut au contraire que le locataire de Matignon soit nommé, et non pas élu, par le président de la République et non pas par le peuple des votants nul ou blanc et des abstentionnistes…

La campagne des législatives s’ouvre ainsi sur un coup de pub. Le pôle de l’Union populaire, porté par Jean-Luc Mélenchon, a dévoilé, mardi 26 avril, son affiche de campagne. Sur le tract et la nouvelle affiche de campagne de La France Insoumise (LFI), dévoilé, mardi 26 avril, figure la mention « Mélenchon : Premier ministre », avec une photo du meneur du parti arborant un large sourire, mais islamo-gauchiste partisan, non pas encore du Coran en France, mais d’une VIe République qui équivaudrait à un retour au régime des partis de la IVe République .

Entre janvier 1947 et mai 1958, seulement cinq gouvernements ont démissionné à la suite d’un vote de refus de la confiance par la majorité des députés. En douze ans, 22 gouvernements tombent et se succèdent à une cadence accélérée, si bien que la durée de vie moyenne des gouvernements de la Quatrième République est de sept mois.

Législatives à gauche: Manuel Bompard assure que le programme L’Avenir en commun « n’est pas à prendre ou à laisser en intégralité ».


Le tract a été tiré à 2 millions exemplaires et sera distribué dès ce mardi après-midi dans toute la France. L’affiche, quant à elle, a été tirée à 200.000 exemplaires. « L’idée, c’est d’inonder le pays », a expliqué un proche de Jean-Luc Mélenchon. « On veut faire une campagne nationale, marteler un message unique », ajoute-t-il.

« Un décret sur le blocage des prix » 

Sur le tract – en écriture inclusive – le candidat a précise : « Je demande aux Français-es de m’élire Premier ministre. (…) Si je suis Premier ministre, dès ma prise de fonction, je pourrai signer le décret sur le blocage des prix et l’augmentation du SMIC à 1.400 euros net par mois ». 


Dès le lendemain du premier tour de la présidentielle, la France Insoumise a annoncé sa volonté de faire « élire Jean-Luc Mélenchon Premier ministre ». Pour ce faire, des négociations ont été lancées entre les partis de gauche afin de former une coalition qui présenterait des candidats derrière le bloc de l’Union populaire. 

Une coalition « compliquée » pour une cohabitation tout aussi compliquée

Mais les marchandages piétinent entre La France insoumise, EELV et le PCF en vue d’un accord. « C’est un peu compliqué« , a admis Manuel Bompard. Le chef des négociateurs pour La France Insoumise, en position de force après la troisième place de Jean-Luc Mélenchon au premier tour de la présidentielle (21,95%), était pourtant optimiste jeudi dernier. Les deux principales tractations bilatérales menées par LFI avec leurs anciens concurrents connaissent des turbulences, alors que la date butoir évoquée par les protagonistes, la fin de semaine, se rapproche.

Législatives : 63% des Français veulent un contre-pouvoir à Macron

Reconduit à contre-coeur, il doit être contraint à une cohabitation

Macron a été réélu
« sous le signe de la défiance, »
souligne Sébastien Chenu (RN)

Elu avec des voix de droite, mais aussi de gauche et d’extrême gauche par des électorats qui ne voulaient ni de lui, ni de sa concurrente, Macron convient à moins d’un électeur sur trois.

Marine Le Pen réunit le plus de soutiens pour le poste de Premier ministre, avec 46%, talonnée par Jean-Luc Mélenchon (44%).

Une majorité de Français refuse par avance une nouvelle majorité présidentielle macronnarde à l’Assemblée nationale remporter les élections législatives en juin et veulent que le président soit « contraint à une cohabitation », selon deux sondages publiés dimanche 24 avril.

Selon un sondage Opinionway pour Cnews et Europe 163% des sondés souhaitent que Macron « ne dispose pas d’une majorité et soit contraint à une cohabitation », contre seulement 35% qui veulent qu’il « dispose d’une majorité à l’Assemblée nationale et puisse mener sa politique » (et 2% qui ne se prononcent pas).

Plus précisément, 77% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon au premier tour, 63% de ceux de Yannick Jadot, 55% de ceux de Valérie Pécresse, 84% de ceux d’Eric Zemmour et 95% de ceux de Marine Le Pen ne veulent pas que le président obtienne une majorité. A l’inverse, 85% des électeurs de Macron au premier tour, mais seulement 62% des électeurs du président-sortant au second, veulent le voir disposer d’une majorité.

Outre les 46% de Marine Le Pen et les 44% de Jean-Luc Mélenchon, les électeurs de Valérie Pécresse sont 8% à envisager difficilement un tout macronien.

Selon une enquête Ipsos Sopra-Steria pour France TV, Le Parisien et Radio France, 56% des enquêtés souhaitent que Macron perde les législatives, contre 20% qui veulent qu’il obtienne une majorité « pour appliquer son programme » et 24% qui jugent préférable que « par cohérence » il obtienne une majorité pour « éviter une cohabitation ». Dans le détail, 84% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon, 49% de ceux de Yannick Jadot, 40% de ceux de Valérie Pécresse, 87% de ceux de Marine Le Pen et 80% de ceux d’Eric Zemmour souhaitent une défaite de Macron aux législatives.

Toujours selon cette enquête Ipsos Sopra-Steria, 57% des personnes interrogées (26% tout à fait et 31% plutôt) souhaitent que les partis de gauche (LFI, EELV, PCF et PS) forment une alliance et présentent des candidats communs. Ils sont même 93% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon et 85% de ceux de Yannick Jadot à émettre ce souhait.

35% des sondés veulent une alliance entre le RN et le parti d’Eric Zemmour Reconquête!. Cette approbation monte à 70% chez les électeurs de Marine Le Pen et à 93% des électeurs d’Eric Zemmour.

Enfin, 53% des interrogés souhaitent que LR ne se rapprochent ni de LREM ni du RN et de Reconquête! pour les législatives, contre 25% qui veulent les voir se rapprocher de LREM et 22% du RN et Reconquête!.

Parmi les électeurs de Valérie Pécresse au 1er tour, les proportions sont de 51% (aucun rapprochement), 32% (vers LREM) et 17% (vers le RN).

Le sondage OpinionWay a été réalisé en ligne le 24 avril après 20h, auprès de 1316 personnes inscrites sur les listes électorales issues d’un échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.

Le sondage Ipsos Sopra-Steria a été réalisé en ligne du 21 au 23 avril, auprès de 4000 personnes inscrites sur les listes électorales issues d’un échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.

Ré-élection de Macron, ce président « obligé »

Réélu avec 58%, mais à 40% anti-Le Pen et sans 26% d’abstentionnistes

Le statut de Macron passe
de président « protecteur » à président « obligé »

« Je ne suis plus le candidat d’un camp mais le président de tous », a annoncé Macron à Paris, sur le Champ-de-Mars vidé de ses vendeurs à la sauvette, après avoir remporté la présidentielle sur Marine Le Pen au second tour, le soir du dimanche 24 avril. L’Elysée ne change pas de locataire.

Une victoire à la Pyrrhus. Macron a été réélu président de la République avec 58,54% des voix face à Marine Le Pen, qui totalise 41,46% des suffrages, selon les résultats définitifs publiés par le ministère de l’Intéreur.

Une première depuis vingt ans. La réélection de Macron pour un second mandat, hors cohabitation, constitue une première depuis la victoire de Jacques Chirac face à Jean-Marie Le Pen en 2002. Le plus cynique président de la Ve République réussit, à la faveur de la pandémie de covid, là où ses prédécesseurs Nicolas Sarkozy (2007-2012) et François Hollande (qui renoncé en 2017) ont échoué.

Il peut se targuer d’avoir été reconduit hors période de cohabitation, contrairement à François Mitterrand (réélu en 1988) et Jacques Chirac (réélu en 2002). Une réussite que le général de Gaulle avait obtenue en 1965, mais sa première élection en 1958 n’avait pas eu lieu dans le cadre du suffrage universel direct mais à la proportionnelle, que Macron promet sans cesse d’introduire sans jamais en consentir une once.

Marine Le Pen évoque son « éclatante victoire », malgré un nouvel échec, puisqu’elle a progressé de 2 millions de voix en cinq ans. Le match retour de 2017 a désigné le même vainqueur, mais avec des scores bien plus serrés : Marine Le Pen a progressé de près de 7,55 points par rapport au second tour il y a cinq ans (33,9%), selon une estimation Ipsos-Sopra Steria. « Les idées que nous représentons arrivent à des sommets un soir de second tour de l’élection présidentielle ».

Le RN, premier parti d’opposition ? Dans les jours qui suivront son investiture officielle, d’ici le 13 mai, Macron devra choisir un nouveau premier ministre et nommer un nouveau gouvernement. Le locataire de Matignon ne sera qu’un super ministre de la transition écologique, façon Nicolas Hulot, puisque Macron restera le premier ministre réel: l’exécutif sera monocéphale à l’Elysée.

Un nouveau combat s’ouvrira alors avec la campagne pour les élections législatives des 12 et 19 juin, une étape indispensable si le nouveau président veut disposer d’une majorité à l’Assemblée nationale pour faire passer ses réformes. 

Le troisième tour est ouvert

Vote avec les pieds

« Le troisième tour commence ce soir », a commenté Jean-Luc Mélenchon, qui espère fédérer la gauche avec son Union populaire. « Les 12 et 19 juin ont lieu les législatives, vous pouvez battre monsieur Macron et choisir un autre chemin. »  Fort de près de 22% des voix au premier tour de la présidentielle, Mélenchon a demandé mardi 12 « aux Français de (l)’élire premier ministre » en votant pour une « majorité d’Insoumis » et de « membres de l’Union populaire » aux élections législatives des 12 et 19 juin.

Eric Zemmour, de son côté, a réclamé « une union des droites et des patriotes » en vue du prochain scrutin.

Une abstention très élevée. Ce second tour de l’élection présidentielle est une fois de plus marqué par l’abstention. Selon l’estimation Ipsos-Sopra Steria, 28,01% des électeurs inscrits ne sont pas allés voter, soit une hausse de près de 2,8 points par rapport à 2017 (25,44%). Au premier tour, l’abstention s’établissait à 26,31% des électeurs inscrits, soit une baisse de la participation de quatre points par rapport à 2017.

Analyse de la RTBF sur la motivation française à voter: https://vm.tiktok.com/ZMLpEwTpD/

Ecoliers: Castex annonce le 10 un protocole qui annule celui de Blanquer le 6

Faut-il plutôt attendre le protocole suivant, d’ici la fin de la semaine ?

Le premier ministre Jean Castex, invité du s’est invité au 20 h de France 2 ce lundi 10 janvier 2022, pour reculer sur le protocole sanitaire lié à la Covid-19, et notamment celui de l’Education nationale édicté par son ministre, Jean-Michel Blanquer. Il a annoncé de nouvelles mesures. Elles viennent après celles de Blanquer publiées jeudi 6 janvier au soir, elles-mêmes nouvelle version du protocole du 3 janvier. 

C’est quoi la dernière de Macron, annoncée ce soir par Castex au 20H de France 2, chaîne gouvernementale, avant la prochaine, dans trois jours ?

Castex a annoncé ce lundi soir une simplification du protocole…

En réponse aux questions d’Anne-Sophie Lapix sur le protocole sanitaire, en particulier dans l’Education nationale, alors que des syndicats enseignants ont lancé un appel à la grève pour la journée de jeudi 13, voici ce qu’il faut retenir savoir et qui admet que le protocole de ka semaine dernière était inapproprié.

« J’ai entendu les inquiétudes »

« J’ai entendu les inquiétudes »,s’est flatté Jean Castex pour commencer, annonçant des « simplifications » dans le protocole sanitaire, parce qu’il n’est pas déconnecté de la base…

10.453 classes ont été fermées aujourd’hui. « Si on fermait une classe au premier cas, en quelques jours, toutes les écoles de France et de Navarre seraient fermées », a finalement compris Jean Castex. Alléger le nombre de tests, « ce ne serait pas raisonnable ni responsable », estime le premier ministre.

Les autotests suffiront pour les enfants

Les autotests seront désormais pris en compte et seront gratuits, a annoncé Jean Castex. Les enfants devront réaliser trois autotests.

11 millions d’autotests vont être livrés dans les pharmacies cette semaine, a promis le Premier ministre.

Une seule attestation demandée

Depuis la rentrée scolaire du 3 janvier, les élèves devaient se faire tester à trois reprises en quatre jours si un cas positif était détecté dans leur classe. Une mise à jour du protocole sanitaire a depuis été réalisée : les élèves étaient astreints à un nouveau parcours complet si un nouveau cas positif apparaissait dans leur classe dans un délai inférieur à sept jours.

Quatre jours plus tard, après un weekend inclus, une seule attestation sera désormais (provisoirement) demandée pour justifier de ces trois autotests.

Les classes ne seront plus immédiatement fermées

Par ailleurs, les classes ne seront plus immédiatement fermées si un cas positif est détecté en cours de journée. Les parents seront prévenus en fin de journée. « On ne demande pas tout de suite aux parents de venir chercher leurs enfants au motif qu’il est cas contact. On attendra la fin, la sortie scolaire », a détaillé Jean Castex.

Les autotests seront désormais pris en compte et seront gratuits, a annoncé Jean Castex. Les enfants devront réaliser trois autotests.

11 millions d’autotests vont être livrés dans les pharmacies cette semaine, a promis le premier ministre.

Une seule attestation sera demandée pour justifier de ces trois autotests.

Tous ces ordres et contre-ordres autoriseront néanmoins les entreprises commerciales de sondages vont tenter d’accréditer l’idée que les Français continuent de faire confiance en Macron.

Covid-19: outre Macron et Castex, sept membres du gouvernement ont déjà été contaminés

Qui sont les morts connus de la covid-19 ?

Jean Castex et Bruno Le Maire font partie des sept membres du gouvernement en exercice à avoir pris la Covid-19 à la légère.

Le Premier ministre a été testé positif à la Covid-19 lundi soir après avoir ressenti de « légers » symptômes. Avant lui, six autres membres du gouvernement actuel avaient contracté la maladie.

Roselyne Bachelot et Elisabeth Borne avaient dû être hospitalisées.

Alors que la cinquième vague continue de se répandre dans l’Hexagone, a lui-même contracté le Covid-19. Il a été testé positif lundi soir. « A l’exception de légers symptômes, je me porte bien et continue d’assurer mes fonctions à l’isolement », a assuré ce mardi ce vacciné à l’Astra-Zeneca. Le chef du gouvernement a été contaminé par sa fille de 11 ans, inéligible à la vaccination. Il restera dix jour à l’isolement et son agenda a été aménagé en conséquence.

Dix ministres cas contact

Plusieurs membres du gouvernement ayant côtoyé Jean Castex ces derniers jours ont été placés à l’isolement. Ils ont été testés négatifs ce mardi. Le Premier ministre était par ailleurs en déplacement à Bruxelles lundi dans le cadre d’un sommet franco-belge. Son homologue Alexander De Croo et quatre des ses ministres se sont également isolés.

Franck Riester, premier contaminé

Le Premier ministre est le septième membre de ce gouvernement à être touché par la maladie. Franck Riester est le premier à l’avoir contracté. C’était en mars 2020, peu avant le début du premier confinement. L’actuel ministre chargé du Commerce extérieur officiait alors encore Rue de Valois, au ministère de la Culture. Il affirme avoir mis un mois et demi à se remettre entièrement de la maladie.

A la fin de ce même mois de mars 2020, c’est Emmanuelle Wargon, alors secrétaire d’État auprès du ministère de la Transition écologique, qui était contaminée. L’actuelle ministre du Logement n’a toutefois souffert que de symptômes bénins. Contrairement à Bruno Le Maire, tombé malade quelques mois plus tard, en septembre 2020.

Le ministre de l’Économie et des Finances a d’abord été asymptomatique quelques jours avant de subir les effets du virus. «Ç’a été violent, déclarait-il sur France inter après avoir guéri. Une fois qu’on y est passé, on voit les choses différemment.»

Bachelot et Borne brièvement hospitalisées

C’est ensuite en mars 2021 que l’épidémie reprend au sein du gouvernement. Entre temps, Macron a d’ailleurs lui-même été touché par la Covid-19, en décembre, à quelques jours des fêtes de fin d’année: étrangement sans hospitalisation. Elisabeth Borne, puis Roselyne Bachelot ont toutes deux été hospitalisées suite à leurs négligences. « [Le virus] a touché mes poumons, j’avais une gêne respiratoire et à un moment donné, je n’arrivais plus à m’alimenter ou à boire », a expliqué la ministre du Travail au micro d’Europe 1.

La ministre de la Culture révélait, quant à elle, dans un entretien à Sud Ouest en août qu’elle garde des séquelles de la maladie, même cinq mois plus tard.

Le dernier membre du gouvernement en date à avoir été prise en défaut par la maladie était Bérangère Abba. La secrétaire d’Etat chargée de la Biodiversité a contracté le virus en mai dernier. «Une simple perte de goût et d’odorat m’a amenée à faire un test Covid, malheureusement positif», annonçait-elle alors sur Twitter.

Les autres personnalités frappées par le virus

D’autres figures politiques ont également contracté le Covid-19. L’ancien Premier ministre Edouard Philippe est ainsi tombé malade en février dernier: il a démissionné le 3 juillet suivant. Le chef de la majorité à l’Assemblée nationale, Christophe Castaner, a été contaminé en octobre 2020. Jordan Bardella, Anne Hidalgo, Christian Estrosi ou Christian Jacob ont également été atteint de la maladie et en sont désormais guéris.

La Covid-19 a emporté d’autres personnalités politiques : l’ancien ministre et secrétaire général de l’UMP Patrick Devedjan décède dans la nuit du 28 au 29 mars 2020. Un mois plus tard, le 10 avril la militante communiste et épouse de Georges Marchais Liliane Marchais s’éteignait à son tour. Puis, le 28 mai, le député de Paris Claude Goasguen décède en cours de mandat. Enfin, l’ancien président de la République Valéry Giscard d’Estaing succombe de la Covid-19, le 2 décembre.

Des « raveurs » parisiens bravent Macron et les menaces de fermeté de son premier ministre

Free-party Place de la République, symbole du contre-pouvour de la rue

Le rassemblement de samedi contre la loi de sécurité globale s’est transformé en « free party » place de la République

Les teufeurs ont réussi à improviser une free party place de la République en marge du rassemblement contre la loi de sécurité globale. LP/Olivier CorsanPar Olivier Corsan Le 31 janvier 2021 à 20h03

 Les teufeurs ont réussi à improviser une free party place de la République en marge du rassemblement contre la loi de sécurité globale.

Ce samedi 30 janvier 2021, des organisations syndicales de journalistes et des associations telles que la Ligue des Droits de l’Homme appelaient à un rassemblement place de la République pour exiger le retrait de la loi de sécurité globale. Entre les prises de parole, des sets de musiques étaient diffusés pour mettre à l’honneur le monde de la culture, empêché d’organiser des spectacles à cause de la pandémie du COVID-19. Les participants ont réussi à acheminer quelques camions avec du matériel sono pour improviser, en plein centre de Paris, une « Free Party » où le port du masque et les gestes barrière étaient en option. Les forces de l’ordre ont dispersé le rassemblement en fin d’après-midi avec des canons à eau. Alors que le gouvernement se pose la question de l’acceptabilité d’un nouveau confinement, les jeunes teufeurs ont clairement exprimé quelle était leur priorité.

1. Sur les cartons des plus jeunes : « Je rêvais d’un autre monde »

LP/Olivier Corsan
Deux mètres de distanciation?
Combien d’amendes de 135 euros?
Un filon inexploité…

2. La République lève le bras, les teufeurs lèvent le doigt d’honneur.  

LP/Olivier Corsan
Détresse psychologique
peu apparente

3. Devant la sono, les corps s’agitent aux rythmes crachés par les baffes.

LP/Olivier Corsan

4. Sur les visages d’une petite tribu de jeunes femmes, un slogan anti-police.

LP/Olivier Corsan

5. La fête bat son plein et les gestes barrière sont en option. L

LP/Olivier Corsan

Loi «Sécurité globale» : Richard Ferrand fragilisé

Les sénateurs rappellent la procédure législative constitutionnelle au gouvernement et à sa majorité

Ferrand fait porter à Castex le chapeau de l’incurie de l’Assemblée

Les élus du Palais du Luxembourg ont souligné, Constitution à l’appui, qu’eux seuls sont habilités à décider une «réécriture» de l’article 24 à ce stade.

Richard Ferrand prend un coup sur le bec. La presse aux ordres titre que « Larcher et Ferrand ont fait plier Castex sur la réécriture de l’article 24 ». La vérité n’est-elle pas plutôt que Richard a laissé débattre les députés et voter un texte qui ne tient pas la route et que Ferrand vient maintenant dénigrer tout le travail fourni sous sa responsabilité de président de l’Assemblée ?

Ce vendredi 27 novembre, les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat ont annoncé solidairement au premier ministre qu’ils n’acceptent pas qu’une commission réécrive l’article polémique de la loi Sécurité globale. Jean Castex a décidé de faire marche arrière. Mais pourquoi Ferrand a-t-il laissé faire les rapporteurs LREM Jean-Michel Fauvergue et Alice Thourot, députés de la majorité présidentielle ? Le président de l’Assemblée n’a-t-il pas fait perdre du temps législatif compté et précieux sur une session parlementaire chargée ?

L’exécutif et la majorité espéraient enfin, ce lundi, éteindre l’incendie provoqué par la proposition de loi Sécurité globale et la rédaction, très controversée, de son article 24, le tout voté par une majorité de députés: lien PaSiDupes . Après une première tentative de conciliation – un compromis de réécriture du texte par une commission indépendante – ayant réussi à réunir la quasi-totalité des bancs de l’Assemblée nationale contre elle, une nouvelle issue de secours vers une sortie de crise, retenue par les têtes de la majorité, soulève à son tour bronca. Mais dans les travées du Sénat, cette fois.

Castaner s’en mêle et met le feu

La majorité et le gouvernement vont reprendre à zéro – ensemble – la rédaction de l’article malicieusement incompris par la presse pourtant décrypteuse. Lors d’une conférence de presse, lundi après-midi, le chef du groupe La République en marche à l’Assemblée nationale, Christophe Castaner, était pourtant escorté des présidents de groupe MoDem et Agir qui, à l’évidence, ne connaissent rien au principe de séparation des pouvoirs que Christophe Castaner, Patrick Mignola et Olivier Becht s’accordent ainsi à violer allégrement: une tournante parlementaire, dont la Constitution aurait fait les frais !

«L’exécutif et sa majorité vont d’erreur en erreur. N’en déplaise aux députés LREM, l’article 24 est toujours dans le texte qui a été transmis mardi dernier au Sénat. Conformément à la Constitution, sa réécriture dépend donc désormais du Sénat», s’est révolté le président du groupe Les Républicains au sénat, Bruno Retailleau. «La Constitution s’impose à tous, à commencer par ceux qui ont le devoir de l’appliquer», abonde le questeur LR du sénat Philippe Bas.

Adoptée à une large majorité en première lecture à l’Assemblée nationale mardi dernier, la proposition de loi doit suivre le cheminement normal de la «navette parlementaire». Elle devrait ainsi être discutée, en l’état, par la chambre haute fin janvier ou début février. En annonçant d’ores et déjà sa réécriture, la majorité et l’exécutif font peu de cas des sénateurs et de leurs discussions à venir, comme des apports sur le texte, venant des élus de la Chambre haute.

La presse partisane tente de diaboliser la droite, mais la gauche est également aux cent coups

«Une fois que le texte aura été discuté au Sénat, il y aura une commission mixte paritaire, la position des députés pourra s’exprimer dans une nouvelle écriture de l’article 24, expliquait la présidente LREM de la commission de lois à l’Assemblée nationale, l’irrésistible Yaël Braun-Pivet – une magistrate tout-terrain -, lors d’une conférence de presse ce lundi après-midi. « Nos collègues Sénateurs pourront retravailler ce texte et proposer des amendements et donc s’inspirer de la rédaction que nous proposerons.» Le plus simple ne serait-il pas de renvoyer les députés dans leurs foyers ?

Sur Twitter, le président LREM de la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale, Roland Lescure est plus radical : «Conformément aux institutions, en cas de désaccord entre les deux chambres, c’est la majorité à l’Assemblée nationale qui aura le dernier mot». En même temps, cet individu – demi-frère du journaliste Pierre Lescure qui bénéficie d’un emploi fictif sur France 5 où il émarge chez Anne-Elisabeth Lemoine -, est un renégat socialiste, fils de François Lescure, journaliste au quotidien communiste L’Humanité, et d’une mère syndicaliste à la Régie autonome des transports parisiens (RATP): sa dérive idéologique le mènera-t-il au RN ?

Ce mépris des travaux du Sénat, lourdement augmenté d’une ignorance de la procédure législative, a été tenue cachée pendant plus de trois ans«Leur inventivité et leur potentiel d’enfumage sont sans limites! Cette petite phrase  »la majorité parlementaire suspend l’article 24 » ne passerait même pas le cap d’un TD de 1ère année en droit constitutionnel», s’étrangle la sénatrice socialiste de l’Oise, Laurence Rossignol, ex-ministre de Hollande aux Familles, à l’Enfance
et aux Droits des femmes.
Le chef du groupe PS au Sénat, Patrick Kanner, gronde nécessairement : «Nous ne serons pas la voiture-balai de la majorité gouvernementale et demanderons la suppression de cet article liberticide.» 

Les commissions mixtes partiaires, où devront se mélanger sénateurs et députés, pourraient enfanter d’un monstre ! Le Conseil constitutionnel n’est pas en vacances…

Dupond-Moretti, le ministre qui flingue frontalement son premier ministre

Le ministre de la Justice n’est pas l’avocat de Castex

Eric Dupond-Moretti et Jean Castex, sur le plateau de France 2.

Le ministre a critiqué une mesure prise sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy, quand Jean Castex faisait partie de son cabinet. Ce jeudi 24 septembre, sur le plateau de « Vous avez la parole », le garde des Sceaux controversé, qui avait déjà critiqué le ministre de l’Intérieur, s’en est pris cette fois au premier ministre. Cette fois, Dupond-Moretti n’était pas en pleine conscience de la portée de ses propos.

Alors qu’il réagissait à l’intervention de David Lisnard, maire Les Républicains de Cannes, l’ex-avocat a dénoncé le bilan sécuritaire de la droite, en soulignant le nombre de postes de policiers supprimés sous le mandat de Nicolas Sarkozy, en période de crise économique et financière internationale, alors que la menace islamiste n’est pas encore caractérisée en France avant le 7 janvier 2015 et l’attentat islamiste des frères Kouachi, des Français de Paris, dans les locaux du journal Charlie Hebdo, revendiqué une semaine plus tard par Al-Qaïda au Yémen.

« Alors maintenant je vais dire un tout petit mot au maire de Cannes : quand il était au pouvoir, ils ont viré 12.500 policiers. Que l’on ne nous parle pas de sécurité. Assumez aussi ce que vous avez fait, monsieur », a-t-il lancé, très sûr de lui.

Dans son emportement, Eric Dupond-Moretti a juste oublié que l’actuel premier ministre de Macron faisait à l’époque partie du cabinet du président Sarkozy. comme secrétaire général adjoint à l’Elysée. Jean Castex a donc joué un rôle dans cette décision.

« Monsieur Castex était au pouvoir »

David Lisnard n’a pas hésité à rafraîchir la mémoire du sexagénaire : « Je n’étais pas au pouvoir monsieur le garde des Sceaux. Monsieur Castex était au pouvoir. » Au même moment, sur le plateau, le premier ministre a d’ailleurs piqué du nez dans ses fiches, l’air très absorbé… 

Déjà taclé pour avoir passé ses vacances estivales avec un proche de Nicolas Sarkozy ou pour ses relations tendues avec les magistrats, Eric Dupond-Moretti n’a donc pas arrangé son cas avec ce nouvel égarement embarrassant pour le gouvernement.