Certains vaccinés sont-ils plus vulnérables à la Covid que les non-vaccinés ?

Une étude du «Lancet» jette le trouble

Publié le 19 juin 2020:
Libération a la mémoire courte,
mais la haine tenace

Le site FranceSoir a publié le 18 novembre un texte très relayé sous le titre: «Vaccin anti-Covid-19 : une étude du Lancet montre l’érosion immunitaire des personnes vaccinées au fil des mois.»

Une étude du «Lancet» montre-t-elle que certains vaccinés sont plus vulnérables au Covid que les non-vaccinés ?

La fonction immunitaire des vaccinés à la covid est-elle inférieure à celle des non-vaccinés après six mois ?

L’article fait état d’un article scientifique paru en février 2022 : «Menée en Suède auprès de 1,6 million d’individus pendant neuf mois, [elle] a montré que la protection conférée par le vaccin contre le Covid-19 symptomatique diminue assez rapidement»: jusqu’ici, rien d’arnomal. «Et qu’au bout de six mois, les personnes les plus vulnérables du groupe des vaccinés pourraient être plus exposées au virus que leurs homologues non vaccinés».

L’emploi du conditionnel laisse ensuite place à une affirmation qui interpelle : «Immédiatement après la deuxième dose, les personnes vaccinées semblent être mieux protégées contre le Covid-19 que les personnes non-vaccinées. Cependant, au-delà de six mois et plus encore à partir de huit mois, les chiffres évoluent et peuvent montrer chez certaines personnes vulnérables une efficacité non significative, voire une efficacité négative.» Ces derniers mots recèleraient une interprétation erronée.

Des résultats non significatifs

Il est tout à fait exact, dans cette étude du Lancet, revue scientifique britannique hebdomadaire située à Londres, du côté de la City, que l’efficacité des deux doses de vaccins contre les souches virales en circulation devient, après plusieurs mois, «statistiquement non significative». Cela signifie qu’au bout de plusieurs mois, les données recueillies ne permettent plus de distinguer si la vaccination apporte un bénéfice. Dans les tableaux présentés dans l’étude, cela se traduit par des résultats assortis d’un «intervalle de confiance» dont les bornes ont des valeurs positives et négatives. L’hypothèse, selon laquelle les vaccinés ont une protection supérieure à celle des non-vaccinés, ne peut plus être privilégiée : l’incertitude attachée aux résultats est trop importante (1).

Une étude du «Lancet» montre-t-elle que certains vaccinés sont plus vulnérables au Covid que les non-vaccinés ?

Dans le cas où les deux bornes de cet «intervalle de confiance» auraient présenté des valeurs négatives, le résultat serait redevenu statistiquement significatif… mais «dans le mauvais sens» : il y aurait eu significativement plus d’infectés chez les vaccinés que chez les non-vaccinés, ce qui aurait soulevé des questions légitimes. Toutefois, aucun des résultats présentés dans l’étude ne correspond à ce cas de figure.

En bref : dans cette publication, l’évaluation de l’efficacité d’une double dose de vaccin cesse bien, après plusieurs mois, d’être statistiquement significative, mais à aucun moment n’est mis en évidence un effet délétère de la vaccination sur la fonction immunitaire.

Les auteurs de l’étude rejettent les conclusions de l’article

Marcel Bailin, coauteur de l’étude du Lancet, confirme qu’il «est exact que les estimations de l’efficacité négative du vaccin contre les infections de toute gravité à la fin de la période de suivi n’étaient pas statistiquement significatives.» Il juge «inexacte» l’affirmation du site de presse, selon laquelle «les chiffres les plus alarmants [de l’étude] se retrouvent chez les sujets les plus fragiles, à savoir les personnes de plus de 80 ans ou celles qui présentent des comorbidités». Les résultats présentés pour ces âges, admet le chercheur, «sont sujets à une grande incertitude : les intervalles de confiance sont très larges et se chevauchent. Plus précisément, l’efficacité du vaccin était de 5 %, avec un intervalle de confiance à 95 % allant de -53 à +41. Donc, en gros, aucun effet significatif, et une très grande incertitude. Pour cette analyse, aucune efficacité n’a été détectée – ce qui n’est pas la même chose que de dire qu’il y a eu un effet négatif…»

«Il convient également de souligner qu’il s’agit d’une étude d’observation et que plusieurs formes de biais peuvent expliquer pourquoi l’efficacité contre les infections de toute gravité diminue, en particulier sur les longues périodes de suivi», argue Bailin. «Par exemple, il pourrait y avoir [ou non] une différence entre les vaccinés et les non-vaccinés en termes de comportement de recherche de santé, imagine M. Bailin, ce qui pourrait influencer la décision d’un individu de passer un test PCR, suppute-t-il, ce qui est important à prendre en compte étant donné que le résultat ‘‘infection de toute gravité” était basé sur le test PCR. Si les individus non vaccinés étaient moins enclins à passer un test PCR que les individus vaccinés, cela contribuerait également à la baisse de l’efficacité du vaccin» (2). Mais seulement si on mêle les deux groupes: mais pourquoi le faire ?

On notera que, pour cette même raison, si des «résultats négatifs statistiquement significatifs» étaient apparus, ils n’auraient pas suffi – à eux seuls – à valider l’hypothèse d’un affaiblissement immunitaire des vaccinés. Peut-on toutefois admettre qu’ils devraient interpeller? L’étude mesure, en somme, l’effet cumulé de la protection vaccinale et des différences de comportements des populations étudiées. Il reste que les comportements doivent impérativement être pris en compte…

«La protection contre une maladie plus grave est maintenue»

Dans leur article paru en février, les auteurs, loin d’alerter contre une «érosion immunitaire», écrivaient déjà noir sur blanc que leurs résultats «renforcent les arguments fondés sur des preuves en faveur de l’administration d’une troisième dose de vaccin en tant que rappel, en particulier à des populations spécifiques à haut risque». Que faut-il en penser avec huit mois de recul ?

Depuis 2021, de nombreux sites accusés de désinformation médicale interrogent sur un risque d’immunodéficience lié à la vaccination contre la Covid. Certains ont même taxé de fantasme un «syndrome d’immunodéficience acquise provoqué par le vaccin» («VAIDS», sorte d’avatar du sida). En février 2022, Reuters diffusait l’idée que l’étude nouvellement parue dans The Lancet était détournée de son sens pour servir cette vision, plutôt que de soulever des questions toujours non résolues huit mois plus tard. S’adressant à l’agence de presse britannique, Peter Nordström, également coauteur de l’étude, formulait un démenti qui ne convainc toujours pas les lanceurs d’alerte : «Notre étude [montre] que la protection contre une maladie plus grave est maintenue, ce qui contraste fortement avec toutes les affirmations selon lesquelles nos résultats soutiendraient les affirmations selon lesquelles le VAIDS existe.» Le ton monte et le principe du bénéfice pour le plus grand nombre prévaut.

Bailin relève que, dans l’étude parue en février et nécessairement menée plus tôt encore, l’efficacité du vaccin contre la maladie grave «s’est beaucoup mieux maintenue», au fil des mois, que la seule protection contre l’infection (2). Le co-auteur Peter Nordström soutient que ce résultat, aux côtés de ceux d’autres études [lesquels?], «vient contredire l’idée que les vaccins seraient nuisibles». «Dans le même ordre d’idée, poursuit-il, les allégations parfois rencontrées selon lesquelles les rappels seraient nocifs sont contredites par les résultats de la dernière étude que nous avons menée sur les personnes âgées, qui montrent qu’un deuxième rappel est associé à une réduction du risque de décès, par rapport aux personnes qui n’ont eu qu’un seul rappel seulement. […] Il est clair [??] que l’effet global des vaccins à ARNm est bénéfique.» Point de vue officiel.

Une alerte lancée par Fox News cet été

On notera que, pour appuyer son interprétation de l’étude parue en février dans The Lancet, le site de presse par qui le scandale arrive se réfère à une lettre publiée en juin dans le Virology Journal par un dénommé Kenji Yamamoto [professeur de médecine à l’Institut de recherche en Bioressources et Biotechnologie de l’Université de Ishikawa (Japon): son h-index est de 54; celui du Pr Karine Lacombe est de 42], «dans laquelle il donne son interprétation de cette étude du Lancet». Ce texte, qui avait été cité par Fox News, est stigmatisé car la lettre du Pr. Yamamoto ne comporte aucune démonstration scientifique, comme il est naturel dans une lettre.

Libération soutient la thèse officielle et ne se dédit pas sur l’étude du Lancet, du moins pour l’essentiel : «Les auteurs échouent [à] établir une différence significative entre les plus de 80 ans vaccinés depuis plus de six mois et les non-vaccinés [groupe non significatif et négligeable ?]. Impossible d’établir que les vaccinés de cet âge, à cette distance de leur seconde injection, sont plus ou moins à risque de Covid que les non-vaccinés,» assène Liberation, campant sur les positions du Lancet et des autoritaires sanitaires françaises. Après avoir rappelé la conclusion des auteurs, favorable à une troisième dose de vaccin, le quotidien rappelle ses certitudes «[qu’]en occultant les éléments qui permettent d’interpréter correctement les données […], Tucker Carlson ne fait rien d’autre que désinformer – une fois de plus – son auditoire». Conclusion qui vaut également pour des confrères.

Qu’il soit toutefois permis de rappeler aux journalistes, persuadés de détenir en tout la vérité, que The Lancet n’est pas parole d’evangile.

Le 22 mai 2020, The Lancet relayait une étude assurant que l’hydroxychloroquine est inutile, voire néfaste, dans la lutte contre le coronavirus. Ce jeudi, ses auteurs se rétractaient écrivaIt BFMTV.

Pendant des semaines, la communauté scientifique et l’actualité bruissèrent au rythme d’un feuilleton peu reluisant autour de la publication d’une étude publiée dans l’une des plus prestigieuses revues savantes. Le 22 mai 2020, alors que les autorités sanitaires étaient démunies face à la pandémie, The Lancet relaya une étude assurant que l’hydroxychloroquine était inutile, voire néfaste, dans la lutte contre le coronavirus. Pe après, ses auteurs se rétractaient.

  • Qu’est-ce que The Lancet

The Lancet est une revue scientifique britannique hebdomadaire, sise à Londres, du côté de la City, se déclinant également en des parutions plus spécialisées comme The Lancet Diabetes & Endocrinology ou encore, parmi de nombreux exemples, The Lancet Neurology. Fondé en 1823, le titre garde quelque chose de cette ancienneté: en médecine, la lancette est un petit instrument servant à opérer les incisions permettant les saignées. 

Le prestige du Lancet est immense mais il n’est qu’un pion au sein d’un empire scientifique bien plus vaste. Le journal appartient en effet au groupe Reed Elsevier, premier éditeur scientifique mondial régnant sur 2.500 revues. Et si l’intérêt public est l’horizon fixé à celles-ci, Reed Elsevier n’oublie pas ses objectifs économiques. Comme le remarquait Le Monde en 2019, le groupe avait brassé 2,8 milliards d’euros de chiffres d’affaires l’année précédente, ménageant plus d’un milliard d’euros de bénéfices, pour une marge appréciable de 35%. 

Mais les libertaires de Libération n’en a cure. Ils veulent ignorer, solidarité profesdionnelle exige, que les articles de The Lancet sont rédigés par des journalistes et non des scientifiques.

(1) Les résultats sont jugés «statistiquement significatifs» si l’on juge peu probable de les avoir obtenus si le vaccin avait, en réalité, été inefficace. De façon (très) schématique, avec «un intervalle de confiance à 95 %», il n’y a que 5 % de chance qu’en reproduisant l’essai à l’échelle de la population générale, le résultat réel se trouve hors de l’intervalle. Lorsque l’une des bornes d’un «intervalle de confiance» est inférieure à zéro, le résultat se confond avec ce que l’on aurait pu observer si le vaccin n’avait pas (ou plus) d’effet.

(2) Bailin souligne que «ce résultat n’est pas soumis aux limites décrites précédemment, car il était basé sur l’hospitalisation. Alors que les différences de comportement peuvent influencer le fait que les personnes souffrant d’infections légères effectuent ou non à un test PCR (comme pour le résultat “infection de toute gravité”), le même problème ne se pose pas lorsqu’on considère les infections graves – si une personne est gravement malade, elle devra être admise à l’hôpital».

Mulhouse: fébrile, Macron utilise les Français pour caricaturer sa rivale

« Elle allait soigner les gens à la chloroquine », moque Macron

Le consommateur compulsif de cabinet de conseil l’a belle de railler sa rivale. Finalement entré en campagne en urgence, après un premier tour serré que ni l’arrogant ni ses cabinets privés étrangers n’avaient anticipé, Macron a passé les deux premiers de l’entre-deux tours à se faire filmer en discussion avec de petits groupes d’habitants sélectionnés. Le président sortant s’est déplacé, dès lundi 11 au matin, dans les Hauts-de-France, à Denain, où il s’est fait alpaguer par une soignante sur le sujet des personnels hospitaliers « emmerdés jusqu’au bout » par Macron pour leur refus de la vaccination, puis à Mulhouse dans le Haut-Rhin ce mardi, où l’essentiel du groupe était encore formé, comme la veille à Denain, d’un côté, des gardes et des journalistes accrédités, et de l’autre, de « gens qui ne sont rien », de mamies qui le trouvent mieux en vrai qu’à la télévision, et de jeunes qui veulent un selfie…

A Mulhouse, au coin de la rue, Macron a évoqué trois sujets centraux évacués du premier tour: ses projets pour l’hôpital, les retraites et l’école.

Ces rencontres organisées et abusivement qualifiés de débats, bien que les intervenants soient des débatteurs improvisés, sans fiches et séparés par des barrières de sécurité et des gardes du corps de la présidence, privilège d’un seul des douze candidats sont des images de campagne centrées sur le candidat, au point que les questionneurs sprésentés comme des débats. Rompu à la contestation et à l’embrouille intellectuelle, il évolue avec l’assurance souriante et le confort inégalitaire de celui qui sait ses interlocuteurs filtrés, peu documentés et donc inoffensifs,: le parisien aura toujours le dernier mot. L’occasion aussi pour lui de vendre à nouveau son quinquennat passé, sans dresser de vrai bilan sur les promesses non tenues et qui fâchent, en particulier sa gestion de la crise sanitaire dans cette région durement touchée par l’épidémie de Covid-19 en mars 2020. Personne néanmoins pour évoquer le pognon de dingue dépensé aux transferts avion, d’Est en Ouest de la France, de patients que les hôpitaux publics régionaux ne pouvaient prendre en charge, faute de lits et de personnels suffisants – dans une région qu’on a pourtant dite jusqu’en 2020 exposée, avec Fessenheim, à des risques nucléaires – sans qu’on sache si les dépenses en cabinets de conseil ont permis ou non de sauver des vies et si ils n’auront été que tapage médiatique.

Les téléspectateurs ont pu suivre le show présidentiel de bout en bout sur CNews, soit plus de quatre heures cumulées de direct ou en illustration du débat en studio, sur CNews, sans compter BFMTV et LCI. Les caméras de TF1 et BFM étaient centrées sur Macron et ne montraient souvent pas les interrogateurs. La fin du mépris, promise après le 24 ?

Le président sortant a ainsi eu tout loisir d’envoyer des scuds pour discréditer sa rivale, Marine Le Pen, en multipliant les attaques brèves mais véhémentes puisqu’aucun animateur ne le limite, et que l’ARCOM, ex-CSA, ne lui décompte pas son temps de parole.

Des caricatures russes «inacceptables» condamnées par la France: Le Drian convoque l’ambassadeur de Russie

La France condamne des caricatures russes, mais soutient Charlie hebdo

Publiées jeudi avant d’être retirées, les caricatures russes dénonçaient notamment la soumission des Européens aux Etats-Unis ou encore la russophobie de l’Europe.

Charlie hebdo

La France atlantiste et laïque condamne la vulgarité de dessins russes anti-américains, mais soutient « en même temps » la grossièreté tous azimuts de dessins sexistes, anti-capitalistes et anticléricaux. L’ambassadeur de Russie à Paris a été convoqué ce vendredi au ministère des Affaires étrangères jugeant « inacceptable « la publication de ces caricatures sur son compte Twitter.

L’un des dessins insultants montre des Européens à genoux en train de lécher les fesses de l’Oncle Sam, symbole des Etats-Unis, accompagné d’un message en anglais : « La solidarité européenne telle qu’elle est. »

« Nous nous efforçons de maintenir un canal de dialogue exigeant avec la Russie » mais ces « agissements sont parfaitement inappropriés », a déclaré le quai d’Orsay, qui a convoqué Alexeï Mechkov alors que la guerre en Ukraine fait rage.

Une caricature qui mélange russophobie et Covid-19

Une seconde caricature présente une allégorie de l’Europe malade, allongée sur un lit, à qui ses tortionnaires – Etats-Unis et Union européenne – injectent différentes substances intitulées « néonazisme, « russophobie » ou « Covid-19 ».

Macron ne s’en formalise pas, selon les mauvaises langues

L’ambassade de Russie a confirmé que « la question du tweet publié avait été évoquée, parmi d’autres points » lors de l’entretien vendredi matin, alors que le tweet et les caricatures ont été retirés depuis. L’ambassadeur de Russie, Alexeï Mechkov, a de son côté « attiré l’attention de nos collègues français sur les provocations et les actes de vandalisme envers les représentations diplomatiques russes en France », a ajouté l’ambassade.

Il a le désir d' »emmerder »
– et « jusqu’au bout » (sic) –
les non-vaccinés

40% des non-vaccinés n’ont pas accès au vaccin (Inserm)

Les emmerdeurs seraient en fait les emmerdés par Macron

Pour les sans-abri et dans les hébergements d’urgence,
la vaccination contre la Covid-19 est … »compliquée » !

En France, plus de 5,3 millions de personnes ne sont pas encore vaccinées. Mais leur profil est très différent.

Selon une enquête de l’INSERM, 40% des non-vaccinés ne le sont pas par difficulté d’accès. Soit 1,8 million de personnes, selon l‘estimation « scientifique » au doigt mouillé du sociologue Jérémy Ward. Ce dernier a organisé un séminaire de formatage à Science Po Paris sur « les vaccins : des controverses aux comportements »… 60% ne sont pas vaccinés par choix personnel, idéologique.

L’infographie de BFMTV peine à aligner les catégories sociologiques discriminées (clandestins, malgré l’AME et les cours de langue française, et SDF désocialisés, etc) et les situations de non-accès (revenus, âge, isolement, etc) à la vaccination – non obligatoire – anti-covid.

Parmi ces derniers, les 2/3 disent être des personnes très réfractaires à la médecine moderne. A la chimie… Lien PaSiDupes

Passe vaccinal : Macron va devoir « emmerder » les restaurateurs « jusqu’au bout »

Les restaurateurs ne contrôleront pas l’identité des clients, assure le représentant de la profession

L’équité voudrait que, si Macron « emmerde » les non-vaccinés qui n’ont pas d’obligation légale à se faire injecter le vaccin, il doive sanctionner les restaurateurs et cafetiers qui sont soumis par la loi au contrôle des identités des clients porteurs d’un passe.

« C’est un contrôle au faciès, c’est impossible à appliquer chez nous », a assené un représentant (anonymé) de l’organisation professionnelle de la restauration, qui craint « des discussions stériles, voire des conflits à l’entrée des restaurants ».

Les restaurateurs donnent le ton, refusant donc de contrôler, dans la pratique, l’identité des clients qui présenteront un passe vaccinal dans leurs établissements, a assuré le vice-président de l’UMIH-restauration, la branche de restauration de l’Union des métiers et des industrie de l’hôtellerie, Jean Terlon, lundi 17 janvier. 

Voté définitivement par le Parlement dimanche, le projet de loi instaurant le passe vaccinal fait notamment obligation aux gérants des lieux et activités soumis au passe, de vérifier, dans des conditions très encadrées, l’identité des clients de leurs cafés et restaurants. Ainsi, « lorsqu’il existe des raisons sérieuses [floues et subjectives] de penser que le document présenté ne se rattache pas à la personne qui le présente », il pourra être demandé « un document officiel comportant sa photographie ».

Les enfants gâtés du « quoi qu’il en coûte » assument leur refus de solidarité sanitaire

Les députés ont intégré au passe vaccinal la possibilité du contrôle d’identité par les professionnels de la restauration

« Le contrôle d’identité ne sera pas appliqué car, un, il n’est pas obligatoire, et deuxièmement on n’est pas formés à juger de la validité de ce pass« , mais aussi « parce qu’on n’a pas le temps et on a déjà suffisamment de problèmes dans la restauration aujourd’hui », a déclaré Jean Terlon. Les Français ne sont davantage formés à la pratique de l’auto-test, ni sur eux-mêmes ou ni sur leurs enfants.

Ce syndicaliste estime donc que le passe vaccinal « est une tempête dans un verre d’eau ».

Le « seul moment où on peut émettre un doute« , c’est si « vous êtes un homme et qu’il y a un prénom féminin écrit » sur le passe, argue Terlon, prenant un cas particulier, extrême, à la limite du caricatural. Mais « c’est un contrôle au faciès, déraille-t-il bientôt, pour décréter que la profession peut être soutenue sans contrepartie aucune. c’est impossible à appliquer chez nous » et qui risque d’entraîner « des discussions stériles, voire des conflits à l’entrée des restaurants ».

« Le problème est que le pass sanitaire est, depuis le début, falsifiable. C’est exactement le même problème que la carte Vitale. Il y a un député qui a expliqué aux ministres que c’était un mauvais choix d’avoir mis un pass sanitaire sans photo, donc aujourd’hui, on nous demande à nous, professionnels, de rectifier ce problème », déplore-t-il.

Alors que les dépistages négatifs ne permettront plus d’avoir un pass pour pouvoir travailler au contact du public, il pense que cela peut être « un problème supplémentaire » aux difficultés de recrutement dans le secteur qui a « déjà tellement perdus » de personnels, mais que la perte sera limitée car « la majorité des personnels qui travaillent dans la restauration sont déjà très impliqués dans ce pass ».

« Les-non-vaccinés ne devraient pas avoir le droit à l’assurance-chômage, » selon un soutien de Macron

Les Républicains peut se féliciter de ne plus compter Estrosi dans ses rangs

Sur BFMTV-RMC ce jeudi matin, Le maire de Nice a porté un jugement radical sur les personnes non-vaccinées, estimant jeudi matin sur BFMTV-RMC, qu’ elles « devraient être confinées dans les mêmes conditions qu’en mars ou avril 2020 ».

Alors que 5,4 millions de personnes en France n’ont toujours pas reçu de première dose en pleine vague du variant Omicron et que les contaminations quotidiennes dépassent la barre des 350.000 cas quotidiens, Christian Estrosi parle-t-il au nom de Macron qui a décidé d’ « emmerder les non-vaccinés jusqu’au bout  » ?

« Pas le droit à l’accès à l’assurance-chômage »

Très volontariste dans la lutte contre la Covid-19, le maire de Nice – rallié à Horizons, le parti politique fondé en octobre 2021 par Edouard Philippe, l’ancien premier ministre de Macron – avait déployé la troisième dose dans les centres de vaccination de sa ville avant même son autorisation par les autorités sanitaires.

« Je suis même favorable à l’obligation vaccinale. Ceux qui ne sont pas vaccinés devraient être confinés chez eux dans les mêmes conditions que nous étions tous confinés au mois de mars ou au mois d’avril 2020 et, par ailleurs, ne devraient pas avoir le droit à l’accès à l’assurance-chômage« , a jugé l’élu.

« Un très mauvais signal envoyé aux anti-vax » (si on les amalgame aux non-vaccinés)

Ce proche de Macron a également regretté les modifications du Sénat lors de l’examen du projet de loi créant le pass vaccinal. Les sénateurs ont notamment voté un amendement permettant de ne l’imposer que lorsque le nombre d’hospitalisations liées à la Covid-19 serait supérieur à 10.000 patients au plan national. 

Il disparaîtrait automatiquement en-deçà de ce seuil. Le nombre de patients hospitalisés est aujourd’hui de près de 24.000, selon les chiffres des autorités sanitaires. 

« Que le Sénat aille aujourd’hui mégoter, c’est un très mauvais signe envoyé aux antivax ». Le motocycliste a le sentiment qu’ « on entre dans un système dérogatoire. On dit au fond aux antivax, s’il y a des proportions qui permettent d’en faire moins, qu’on fait ce qu’on veut« …

Les sénateurs et les députés doivent maintenant se mettre d’accord ce jeudi 13, jour de grève massive du milieu enseignant, pour tenter de s’accorder sur une version commune du texte en commission mixte paritaire.

Avec Estrosi, BFMTV-RMC tombe dans le caniveau des réseaux sociaux.

L’unique médecin de campagne ferme son cabinet: il est opposé à la vaccination anti-covid-19…

L’Ordre des médecins et la Justice l’autorisent-ils à se ré-installer plus loin?

En ce temps de guerre, le médecin trentenaire est un traître. Le seul médecin de la commune de Saint-Barthélémy-de-Vals, dans la Drôme, a fermé son cabinet le 31 décembre 2021, car il refuse de se faire vacciner contre la Covid-19. Il était installé dans la commune depuis 2019 et n’exerce plus depuis septembre dernier.

Sur sa porte, où il a dévissé sa plaque, le médecin libéral de Saint-Barthélemy-de-Vals a laissé un mot pour ses patients : « chers clients [sic], ne remplissant pas les conditions requises par la loi du 5 août 2021, et suite à l’Agence Régionale de la Santé, je me vois contraint de suspendre temporairement mon activité  à partir de ce jour et pour une durée indéterminée. Je partage le sentiment d’injustice et de désarroi que cette nouvelle abrupte peut susciter chez vous. » Comme Macron, il « assume » d’emmerder le monde « jusqu’au bout« , sa « clientèle », en l’occurence. 

Le docteur Raphaël Naville avait pris la suite du docteur Bonnet, en 2019, dans le village. À l’époque, l’arrivée de ce jeune médecin suscite beaucoup d’espoir chez les habitants. Pour la commune, classée en zone de désertification médicale, c’est une aubaine. Deux ans plus tard, le seul cabinet de médecine du village de Saint-Barthélémy-de-Vals, dans la Drôme, va fermer le 31 décembre 2021. Le docteur Naville a longuement réfléchi et a choisi ne pas se faire vacciner contre le Covid-19. Depuis le 15 septembre, tous les professionnels de santé doivent justifier d’un schéma vaccinal complet, sans quoi les sanctions peuvent aller jusqu’à la suspension. Parce qu’il a fait ce choix de ne pas être vacciné, le médecin n’exerce plus depuis septembre . 

Dans cette commune de 1.900 habitants, beaucoup avaient leurs habitudes chez le docteur Naville et se voient contraints de retrouver un autre médecin traitant. Dans le village, les discussions tournent évidemment autour de leurs recherches. Christelle, une habitante de Saint-Barthélemy-de-Vals, doit d’ailleurs récupérer son dossier médical, mais en ce moment elle est dans le flou : « c’est compliqué car une fois que j’aurai retrouvé un médecin, il faudra tout réexpliquer, vous imaginez si vous avez des soucis de santé ? Si vous n’avez jamais le même médecin, ça devient compliqué ! Et puis j’espère que je vais vite trouver mon prochain médecin traitant, car je risque d’avoir des problèmes de prise en charge au niveau de ma caisse d’assurance maladie ». En attendant, il est conseillé aux habitants de se rapprocher des généralistes de Saint-Vallier ou encore Saint-Donat-sur-l’Herbasse. 

« Je préfère faire un choix à contre-courant qu’à contrecœur », se justifie le Dr Raphaël Naville

Le docteur Raphaël Naville explique ne pas avoir pris cette décision de gaîté de cœur, mais il préfère « faire un choix à contre-courant qu’à contrecœur » et poursuit « je me suis  beaucoup tenu au courant au niveau des traitements qui pouvaient être utilisés contre le Covid-19, je pense qu’il y a des traitements qui peuvent éviter les formes graves et j’aurais préféré avoir ce recours. Je ne suis pas contre l’idée d’un vaccin, par contre je n’aime pas trop le fait qu’il soit présenté comme solution unique. J’ai vraiment apprécié ma patientèle et c’est vraiment un arrachement de les quitter ».

A Saint-Barthélemy-de-Vals, le maire recherche donc un médecin en urgence et rappelle qu’il existe des aides financières de l’Etat pour l’installation de médecin. La communauté de communes Porte DrômArdèche offre également de prendre en charge un an de loyer ou le salaire du soignant.

Appel d’un médecin et d’un avocat à la sanction des non-vaccinés

« La loi doit sanctionner ceux qui refusent le vaccin et transmettent le virus»: cohérent ?

En l’absence d’obligation vaccinale, un juriste appelle à des sanctions pénales…

L’arsenal pénal, bien amené, pourrait certainement avoir un poids plus persuasif à l’encontre des résistants à la vaccination», jugent le Pr David Smadja et Me Benjamin Fellous. Sauf que Macron n’a pas opté pour l’obligation vaccinale: aucun délit pénal n’est donc constitué par les non-vaccinés.

David Smadja, professeur en hématologie, et Me Benjamin Fellous, avocat au barreau de Paris, militent dans une tribune du Parisien pour des poursuites judiciaires à l’encontre des non-vaccinés qui, de surcroît, transmettraient le virus, et de ceux qui colportent des fausses informations sur la pandémie de Covid-19.

Le Pr David Smadja est professeur d’hématologie à l’université de Paris, membre du service d’hématologie de l’hôpital européen Georges-Pompidou, à Paris, responsable de l’étude « Sarcodo » sur la Covid-19. Me Benjamin Fellous est avocat au barreau de Paris.

« La France traverse une crise sanitaire sans précédent qu’elle est désormais capable d’affronter grâce aux vaccins contre la Covid-19 disponibles, gratuits et accessibles à l’ensemble de la population. Du passe sanitaire au débat du passe vaccinal, le législateur s’agite, alors que l’état du droit actuel permettrait sûrement de mieux protéger, de mieux convaincre et plus encore de faire réaliser au concitoyen refusant le vaccin le risque encouru.

Dès le 6 mai 2019, le Conseil d’Etat a validé le décret visant à rendre obligatoire pour les jeunes enfants le passage de 3 à 11 vaccins obligatoires. Ce décret, qui avait été cosigné par l’ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn, n’a pas été annulé par le Conseil d’Etat. En effet, le Conseil d’Etat, plus haute juridiction administrative et présidée par Macron qui a nommé a la vice présidence Didier-Roland Tabuteau, président de fait, a considéré qu’une vaccination obligatoire constitue une ingérence à l’intégrité physique et à la vie privée qui : « peut-être admise si elle est justifiée par des considérations de santé publique et proportionnée à l’objectif poursuivi. Il doit ainsi exister un rapport suffisamment favorable entre, d’une part, la contrainte et le risque présentés par la vaccination pour chaque personne vaccinée et, d’autre part, le bénéfice qui en est attendu tant pour cet individu que pour la collectivité dans son entier, y compris ceux de ses membres qui ne peuvent être vaccinés en raison d’une contre-indication médicale, compte tenu à la fois de la gravité de la maladie, de son caractère plus ou moins contagieux, de l’efficacité du vaccin et des risques ou effets indésirables qu’il peut présenter (…). Les dispositions législatives critiquées ont apporté au droit au respect de la vie privée une restriction justifiée par l’objectif poursuivi d’amélioration de la couverture vaccinale pour, en particulier, atteindre le seuil nécessaire à une immunité de groupe au bénéfice de l’ensemble de la population, et proportionnée à ce but. »

Cet arrêt limpide [un rétropédalage] du Conseil d’Etat devrait ouvrir une voie apaisée et mesurée vers une vaccination obligatoire contre la Covid-19. En effet, il est indéniable que nous faisons face à un enjeu de santé publique majeur dont le centre de gravité est un virus à la contagiosité importante et d’une gravité pouvant conduire à la mort. En outre, les preuves et recommandations scientifiques sur l’efficacité du vaccin, tant dans la diminution massive des risques de transmission d’un sujet vacciné à un autre individu que vis-à-vis de la diminution drastique des formes graves de la Covid-19. Les chiffres sont implacables : plus de 80 % des patients en réanimation ne sont pas vaccinés. En outre, les rarissimes effets secondaires indésirables sont largement dépassés par les effets bénéfiques et positifs des vaccins permettant de diminuer la transmission, la gravité, les passages en réanimation et la mortalité.

En tout état de cause, il devrait exister un risque pénal latent [sic] à faire peser sur une personne qui refuse sciemment de se vacciner [elle n’y est pas contrainte par la loi] et qui transmettrait le virus de la Covid-19. Si la machine pénale s’est mise durement [sic] en mouvement contre Agnès Buzyn autour, notamment, de ce qui constituait une barrière au virus, à savoir les masques [non disponibles, quand ils n’ont pas été détruits], désormais la loi pénale doit et devrait s’appliquer à l’encontre de ceux qui transmettraient le virus alors même qu’ils pourraient l’éviter via une vaccination.

Si un ministre est un citoyen comme les autres, un citoyen ne devrait pas être traité différemment d’un ministre [en l’état de la loi]. Pourquoi, par exemple, ne pas considérer que l’infraction d’administration de substance nuisible ne serait-elle pas constituée à l’encontre d’un non-vacciné, conscient de la gravité du virus et en capacité [a-t-on contacté les personnes isolées et les SDF, comme les clandestins] de se faire vacciner, qui contaminerait alors une personne qui contracterait la Covid-19 de par sa faute et qui en décéderait ou aurait un Covid long ?

Les juridictions pénales ont d’ailleurs étendu la constitution de la dite infraction au virus du VIH pour des individus porteurs qui en pleine conscience [ce qui restent à démontrer] auraient eu des rapports sexuels non protégés et ayant contaminé leur partenaire [parallèle audacieux].

S’il serait en effet facile de considérer la Covid-19 comme étant une substance nuisible, il paraît évident qu’un débat se cristalliserait autour de l’administration du virus SARS-CoV2 d’un individu à un autre de manière volontaire [intentionnelle?]. A cet égard, les deux voies envisageables passeraient soit par une interprétation des juges [république des juges !] en faveur de l’élargissement du champ de l’infraction et de l’élément intentionnel, soit par un éventuel amendement de la loi pénale [preuve que la loi ne serait pas adaptée et que le Conseil d’Etat a failli]. En tout état de cause, la non-vaccination intentionnelle pourrait être mise en équation avec une prise de conscience active d’augmenter les risques de transmission de l’individu non vacciné à un individu tiers [pédagogie et prévention sont les deux mamelles de la gauche moraliste].

Taubira annonce sa participation à la Primaire populaire

Elle portera les espoirs  des Indigénistes d’une première femme noire à l’Elysée

Après plusieurs semaines de minauderies, l’ex-ministre de la Justice et déconstructrice du bilan de Sarkozy a décidé de faire don de sa personne aux sympathisants de gauche dans la primaire, stratagème de dernière minute pour tenter de sauver la mise au premier choix du parti socialiste, Anne Hidalgo qui plafonne à 4%.

Finalement candidate à la candidature. L’ancienne garde des Sceaux, qui laissait planer le suspense depuis décembre, annonce ce dimanche sa volonté de prendre part à la Primaire populaire, lors d’un déplacement symbolique à Bondy, en Seine-Saint-Denis« J’accepte les règles de la primaire populaire et j’en accepterai le verdict. J’accepte le risque de la démocratie », «dernière chance d’une union possible de la gauche», indique l’ex-ministre de François Hollande.

Taubira n’assume pas à Paris
ses propos en Guyane

Après avoir envisagé une primaire où s’engagent les candidats, le collectif de la Primaire populaire a changé de pied face au refus de plusieurs candidats, en prévoyant une «investiture populaire», un vote de ses plusieurs centaines de milliers d’inscrits sur internet. «C’est la plus belle des légitimités», estime Christiane Taubira, une figure auprès de certains électeurs, mais dont l’entrée dans l’arène en décembre n’a pas, pour l’heure, suscité de percée dans les sondages. «J’invite les autres candidats de gauche et écologistes à en faire autant».

L’une dit à Macron de « venir la chercher » et
l’autre promet de l' »emmerder jusqu’au bout » !

Certains, qui en font une «icône de la gauche» dans sa traversée du desert, avaient appelé à l’union de la gauche dans une tribune parue dans Libération fin décembre : «Nos convergences, même avec des nuances sur certains sujets et sur des méthodes, sont suffisantes pour nous permettre de gouverner ensemble cinq ans durant».

Taubira a menti
en niant en mars 2014 sa connaissance des écoutes de Nicolas Sarkozy

Pourtant, la première à prendre position en faveur de la Primaire populaire, Anne Hidalgo, avait quasiment acté l’échec de cette démarche, vendredi dans les colonnes de Libération : «Chacun va donc porter ses couleurs», en l’absence de l’engagement des autres candidats, l’Insoumis Jean-Luc Mélenchon (LFI), l’écologiste radical Yannick Jadot (EELV), le chantre bidon de la «Remontada» Arnaud Montebourg et le vestige du communisme politique Fabien Roussel. LIEN PaSiDupes (jan 2022)

Le vote définitif de la Primaire populaire est prévu du 27 au 30 janvier. Lien PaSiDupes (nov 2021)

Covid-19 : le syndicat d’enseignants SNUipp-FSU appelle à la grève le jeudi 13 janvier

Pour « emmerder » Macron ou « pour une école sécure sous Omicron »?

Le syndicat SNUipp-FSU, marqué à gauche, a appelé ce vendredi 7 janvier les enseignants à faire grève jeudi 13 janvier, au vu des conditions sanitaires.

Dans un communiqué, le syndicat explique que la « situation depuis la rentrée de janvier engendre une pagaille indescriptible et un sentiment fort d’abandon et de colère parmi les personnels des écoles ».

Les enseignants se tapent la tête contre le mur des protocoles

7 h 00 : nouveau protocole allégé dans les écoles

Un nouveau protocole sanitaire dans une version assouplie est paru ce jeudi 6 janvier 2022 dans la soirée. 

Le protocole des tests sera valable pour la semaine entière, même si un des élèves se déclare positif par la suite. On ne remet plus les compteurs à zéro.

8 h 15 : l’accord des deux parents désormais requis pour vacciner les enfants de 5 à 11 ans

Le ministère de la Santé a déclaré ce jeudi 6 janvier que désormais il faudrait l’accord des deux parents, et non plus d’un seul, pour vacciner les enfants de 5 à 11 ans contre la Covid-19.

En revanche, pour les enfants de 12 à 15 ans, l’accord d’un seul parent suffira.

Et, les adolescents de 16 ans et plus peuvent se faire vacciner sans accord parental.

8 h 30 : « Il faut être solidaire pour que nos enfants restent à l’école, » selon Blanquer

Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Education nationale a déclaré ce vendredi 7 janvier sur CNews : « On savait que le mois de janvier serait difficile. Il faut être solidaire pour que nos enfants restent à l’école. »

Il a expliqué le nouveau protocole sanitaire, aussitôt modifié dès le lendemain, et pour le lendemain, en vigueur dans les écoles.

« L’objectif est d’avoir l’école ouverte au maximum, mais il faut voir à quelles conditions. On revient à l’école grâce au fait d’avoir un test négatif ».

« Dans l’enseignement secondaire, cela se passe assez bien, car plus de 80 % des 12-17 ans sont vaccinés. »

9 h 30 : « Le pic des contaminations devrait arriver d’ici à une dizaine de jours », confirme Alain Fischer.

Alain Fischer, le président du Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale, a déclaré ce vendredi 7 janvier sur LCI : « Le pic des contaminations devrait arriver d’ici à une dizaine de jours, voilà à peu près l’ordre de grandeur temporelle. »

9h40 : environ 410.000 nouvelles contaminations enregistrées lundi 3 janvier

409.370 personnes ont été testées positives au Covid, un niveau record depuis le début de l’épipdémie, selon les données SI-DEP pour le lundi 3 janvier.

10 h : Intermarché va vendre des masques FFP2 à prix coûtant

L’enseigne Intermarché a décidé d’anticiper l’avis de la Haute autorité de santé (HAS) et va proposer des masques FFP2 à prix coûtant. Et à charge des familles.

Elle compte les vendre 4,52 euros la boîte de 20 masques, soit 23 centimes d’euros l’unité. 

11 h 30 : appel à la grève des enseignants jeudi 13 janvier.

« Par ses propos et ses actes, Jean-Michel Blanquer a perdu toute légitimité comme ministre de l’Education nationale », estime le syndicat de la FSU, qui dénonce la situation sanitaire dans les écoles et les tensions mises sur les enseignants et les familles. Car Macron se décharge sur eux.

Si les familles et les enseignants ne tiennent pas, seront-ils alignés contre le mur, avec les « non-vaccinés » qu’il désigne à la vindicte populaire et menace de déchéance de citoyenneté ? Le système de « crédit social«  à la chinoise s’installe-t-il insidieusement en France? Lien PaSiDupes

« C’est juste plus possible ». Dans un communiqué publié vendredi 7 janvier, le syndicat d’enseignants SNUipp-FSU appelle à une grève nationale le jeudi 13 janvier « pour faire cesser le mépris et les mensonges et porter les conditions d’une école secure sous Omicron »« Comme prévu, la situation épidémique atteint des sommets de contaminations. Le ministre de l’Education, lui, continue de faire le choix de maintenir les écoles ouvertes ‘quoi qu’il en coûte' », dénonce le syndicat, en lui reprochant l’allègement du protocole sanitaire décidé jeudi soir.

« Le ministre se vante de maintenir les écoles ouvertes pour habiller son choix politique de faire de l’école une garderie, pour permettre aux parents d’aller travailler, au mépris de la santé des personnels, de celle des enfants, de leurs familles », dénonce encore le syndicat, qui réclame « le retour à la règle protectrice ‘1 cas positif = fermeture de la classe’, l’isolement des cas contacts intra-familiaux, une politique de tests préventifs hebdomadaires salivaires systématiques » de la Covid-19.

Macron importe le système chinois du « crédit social »

Les antivax seront-ils les cobayes du crédit social, version Macron ?

Parti de Chine fin 2001, le concept du système de crédit social d’Etat, qui sera obligatoire pour tous les citoyens et entreprises, a été mis en chantier en 2014. Le lancement prévu à l’origine en 2020 sera, selon toute vraisemblance, encore retardé. Néanmoins, de nombreuses entreprises nationales et étrangères immatriculées en Chine sont déjà confrontées à une surveillance renforcée et figurent sur des listes d’évaluation et dans des bases de données. Car c’est un système de notation et c’est pourquoi les entreprises actives en Chine ou qui souhaitent à l’avenir s’engager sur le marché chinois doivent au plus tôt s’intéresser aux conséquences du système de crédit social chinois. Et Macron s’y intéresse.

Macron veut-il soumettre nos comportements à un système de notation?

Un système de crédit social (SCS) est un système numérique sécurisé de surveillance, de saisie et d’évaluation qui permet de classer et évaluer les individus, fonctionnaires, entreprises, organisations et associations. Les mauvais comportements – tels ceux des antivax de Macron en France – seront sanctionnés. Au contraire, les conduites exemplaires bénéficieront de certains avantages. Ce système de notation est fondé sur le « Projet de planification pour la construction d’un système de crédit social (2014-2020) » adopté par le Conseil d’Etat chinois, le 14 juin 2014.

Cependant, à l’heure actuelle, il n’existe en Chine que des tests et des projets pilotes isolés, qui utilisent différentes approches pour la notation sociale. Il en existerait environ 70 de ce type dans le pays et peu d’informations sont disponibles à leur sujet. La priorité est mise sur les grandes villes et les zones densément peuplées.

Les projets pilotes de l’Etat ne sont pas les seuls à expérimenter à grande échelle le principe de crédit social en Chine. Les grandes entreprises privées chinoises acquièrent depuis des années de l’expérience dans ce domaine et génèrent un très grand volume de données. Les articles de presse supposent que les données collectées, dans le cadre des projets tests actuels et de leurs prédécesseurs, seront compilées de manière centralisée dans le système national de crédit social chinois. Il est vraisemblable que les techniques de surveillance numériques comme la vidéosurveillance et la reconnaissance faciale soient incluses dans le système de crédit social. C’est déjà le cas dans les projets individuels actuels.

Quels sont les objectifs du « social credit system » en Chine ?

Le système national de crédit social en cours de développement vise à contribuer à la réalisation de plusieurs objectifs.Le régime chinois souhaite collecter des données sur les comportements politiques, moraux et sociaux des citoyens, entreprises, fonctionnaires et organisations. Selon ses propres déclarations, l’Etat chinois compte notamment sur la fonction éducative du système de crédit social. Dans l’idéal, il permettrait de développer contrôle qui étoufferait dans l’œuf les comportements jugés négatifs.

Les citoyens devraient orienter leur comportement pour satisfaire le bien commun et se comporter de manière socialement exemplaire, en prenant volontairement en charge des tâches nécessaires à la communauté. En outre, le système devrait créer plus d’honnêteté et de confiance dans la société si les citoyens et les entreprises sont guidés par un système d’évaluation contraignant et universellement valable. D’un point de vue économique, le gouvernement chinois mise sur un effet de contrôle et de régulation du système d’évaluation. Dans la mesure du possible, l’État veut documenter la quasi-totalité des aspects de l’activité économique et commerciale grâce à une réglementation du marché complète et basée sur les technologies informatiques et les big data.

Eviter les scandales alimentaires, la lutte contre la corruption omniprésente ainsi que l’augmentation de la sécurité font partie des autres objectifs qui pourront être atteints en encourageant les citoyens à se conformer aux règles et aux lois. L’Etat souhaite améliorer la gestion des dettes et des finances du pays et déterminer la solvabilité de millions de citoyens qui n’ont pas de compte bancaire. Les services étatiques doivent également être optimisés grâce à ce système sécurisé. La protection de l’environnement devrait également profiter de cette surveillance renforcée. En outre, le gouvernement espère que l’analyse numérique d’énormes volumes de données permettra de prédire les futurs comportements et mouvements sociaux.

Comment fonctionne le « social credit system » en Chine ?

Dans la mesure où le système national est encore en construction et que le gouvernement n’a pas communiqué officiellement sur le sujet, les points de vue divergent sur la manière dont le système de crédit social devrait fonctionner et sur sa conception exacte.

On peut supposer que le système de listes, déjà utilisé à grande échelle, sera développé. Il se base sur un rap sheet (une sorte de casier judiciaire). Sur les listes noires (blacklists) sont inscrits les fonctionnaires, entreprises et individus qui ont enfreint une loi, un règlement ou une réglementation en vigueur. Sur les listes rouges (red lists) sont inscrites les entreprises et personnes qui agissent de manière particulièrement conforme au système. Les bases de données contenant ces listes sont déjà accessibles au public en Chine.

Il est possible d’obtenir un aperçu des listes noires et scores sociaux grâce à la Plateforme nationale d’échange d’informations sur le crédit et au Système national de publicité d’information de crédit d’entreprise. Sur ce dernier site, qui n’est disponible qu’en chinois, il est possible de consulter la notation de sa propre entreprise sous son nom ou son « Unified Social Credit Identifier » (numéro à 18 chiffres).

De nombreux articles de presse émettent l’hypothèse que la pratique du listage sera étroitement liée à un système de points, de carnet à points. Plusieurs projets testent déjà un système de notation à points. Depuis 2015 par exemple, le système Sesame Credit d’Ant Financial, une filiale d’Alibaba s’adresse aux citoyens chinois volontaires. Ce système de notation évalue principalement la solvabilité et calcule un score de crédit personnel grâce à un système de points.

La collecte de données, qui intègre également la plateforme B2B Alibaba.com ainsi que Taobao, le principal site de vente aux enchères du groupe, collecte également des informations sur le lieu de résidence, le lieu de travail et la situation familiale, l’historique de paiement des factures et l’utilisation des cartes de crédit. Les déclarations politiques et les comportements sur les réseaux sociaux seront également documentés.

Le groupe Alibaba est souvent comparé à Amazon et Tencent est considéré comme l’équivalent chinois de Facebook. Depuis quelques années avec le Tencent Credit, l’entreprise a mis en place un équivalent du système Sesame Credit d’Alibaba. Le volume de données généré par l’entreprise provient notamment de WeChat, à l’origine un système de messagerie instantanée (similaire à WhatsApp), qui s’est progressivement enrichi de nombreux services (par ex., le système de paiement par téléphone portable WeChat Pays, similaire à Apple et Google Pay).

Le système de crédit social de la ville côtière chinoise de Rongcheng, testé depuis 2014, est également basé sur un système de point. 670 000 habitants vivent au quotidien avec un score social qu’ils doivent présenter notamment lors des demandes de crédit ou pour obtenir une promotion auprès de leur employeur.

A la lumière de ces projets en cours et de leurs prédécesseurs, de nombreux experts supposent une future généralisation d’un système de crédit social à points. Sur le papier, tous les acteurs commencent avec un nombre fixe de points (1000 points). Ceux qui se conduisent de manière positive augmentent leur compte de points (pour un maximum de 1.300 points). Ceux qui se conduisent mal perdent des points (score minimum : 600 points). Les comportements exemplaires donnent le droit à des récompenses. Les personnes qui n’agissent pas conformément à la grille positive fixée par l’Etat peuvent, dans le pire des cas, se retrouver sur une liste noire (blacklist) intitulée « heavily distrusted entities list » (liste des éléments très suspects).

Jusqu’à présent, les systèmes de crédit social en Chine reposent sur des critères d’évaluation précis qui joueront vraisemblablement un rôle important dans le système national :

La solvabilité et les habitudes de consommation (en et hors ligne) sont à l’heure actuelle les principaux critères d’évaluation des particuliers. Les activités et infractions aux règles sur les réseaux sociaux ainsi que les comportements quotidiens et sociaux d’une personne sont inclus dans la notation. Par exemple, ceux qui protègent les biens publics, favorisent la cohésion familiale et s’occupent de parents ou de membres de la famille malades peuvent s’attendre à des effets positifs sur leur score. Le casier judiciaire ainsi que le comportement dans les transports (par ex., prendre les transports sans ticket ou fumer dans le train) sont également pris en compte par le système de crédit social chinois. Les comportements alimentaires, ainsi que les évaluations des supérieurs dans le cadre professionnel, ainsi que celles des propriétaires, influencent également le score.

Les facteurs d’évaluation spéciaux pour les entreprises sont notamment la qualité produit, la protection de l’environnement (respect ou non des limitations d’émissions), la fixation des prix et l’octroi de licences ou le traitement et les transferts de données. Le montant des impôts et le respect des délais de paiement sont également inclus dans les évaluations. De même, les évaluations des entreprises par les utilisateurs des réseaux sociaux comptent. Même le comportement des employés de l’entreprise est pris en compte pour l’évaluation de toute l’entreprise. Si une entreprise possède plusieurs succursales en Chine, l’évaluation d’un des sites peut avoir une influence sur l’ensemble.

Toutefois, on ne sait pas encore très bien comment ces critères d’évaluation seront pondérés dans un système de notation national et si chaque infraction aura un impact négatif immédiat. Il est plus probable, selon Jeremy Daum, expert des questions chinoises, qu’il doit d’abord y avoir une infraction pénale grave (fraude, vol, évasion fiscale) pour que ce soit le cas. Alors les autres écarts de conduite viendraient s’ajouter au profil.

A ce stade, on ignore également quand les notations et les listes noires seront mises à jour dans le système national. Actuellement, en cas d’infraction grave, une inscription sur la liste noire peut être conservée pendant plus de cinq ans et sera supprimée au plus tôt après un délai de six mois. Ce processus peut être accéléré en prenant des mesures immédiates pour résoudre les problèmes sous-jacents. Les entreprises peuvent grâce à une Credit Rescue Commitment Letter (Lettre d’engagement de sauvetage de crédit) et à du matériel disculpatoire approprié contester un mauvais classement et demander l’annulation des évaluations négatives. Des recours administratifs sont également possibles.

Selon certains articles de presse, le système de crédit social en Chine devrait, d’un point de vue technique, avoir recours à des bases de données en réseau, des enregistrements numériques d’images et de sons, des analyses de big data et data mining, ainsi qu’à des méthodes d’intelligence artificielles. Les évaluations techniques ne pourront pas seulement s’appuyer sur les bases de données des projets et systèmes préexistants. Le système national de surveillance numérique et électronique Skynet devrait par exemple également fournir des données complémentaires. Il est composé à l’heure actuelle de presque 600 millions de caméras de surveillance qui sont utilisées, entre autres, pour la reconnaissance faciale et, plus récemment, dans une moindre mesure pour la reconnaissance de la démarche.

Quel est l’impact du système de crédit social chinois ?

Les conséquences du système de crédit social chinois sont, pour le moment, difficiles à déterminer, car son application à grande échelle n’en est qu’à ses balbutiements et de nombreux détails sont encore inconnus. Les avantages qu’apportent les comportements exemplaires ont déjà été cités à maintes reprises :

  • Avantage lors des admissions scolaires
  • Priorité pour l’attribution d’emploi
  • Accès facilité au crédit (concerne également les entreprises)
  • Préférence lors de l’attribution de marchés publics (entreprises spéciales)
  • Meilleur accès aux soins (temps d’attente réduit dans les hôpitaux, accès gratuit aux installations de fitness)
  • Réductions dans les transports publics et lors de la location de voitures et de vélos
  • Promotions plus rapides
  • Temps d’attente réduit pour l’accès aux logements sociaux
  • Allègements fiscaux et réductions d’impôts (concerne également les entreprises)

Les citoyens et entreprises dont le comportent est jugé approprié et qui suivent les règles du régime peuvent donc bénéficier d’avantages considérables dans ce système. Cependant, ceux qui sont en désaccord avec la grille de valeurs et de standards du système de crédit social étatique devront notamment faire face aux conséquences suivantes :

  • Refus d’attribution de licences et de permis (concerne également les entreprises)
  • Émission d’actions refusée aux entreprises
  • Impossibilité d’exercer dans certains secteurs du marché (celui de la sécurité notamment)
  • Désavantages dans l’octroi des licences de production, d’exportation ou d’importation
  • Pas d’attribution de marchés publics
  • Accès plus difficile au crédit (concerne également les entreprises)
  • Taux d’inspection plus élevé pour les importations de marchandises (pour les entreprises)
  • Amendes (pour les entreprises)
  • Audits renforcés et surprises (pour les entreprises)
  • Inconvénients lors des voyages (impossibilité de réserver des vols ou des places dans les trains rapides, concerne également les entreprises)
  • Accès plus difficile aux prestations sociales
  • Utilisation limitée des services publics
  • Impossibilité de travailler dans les services publics
  • Pas d’accès aux écoles privées

Si des citoyens ou des entreprises se retrouvent sur une liste noire en raison de leurs « méfaits », ils sont déjà, dans certains cas, exposés en ligne ou sur des écrans dans les espaces publics. Des restrictions concrètes se sont déjà matérialisées. En 2018, 15 millions d’interdictions ont empêché les personnes ayant un mauvais score de voyager sur de longues distances en train ou en avion.

Les critiques du système de crédit social

En Chine, la critique du système de crédit social est limitée. Il semble y avoir un certain degré d’acceptation, car de nombreux citoyens fondent de grands espoirs dans ce système et croient aux promesses du gouvernement (plus de sécurité, moins de corruption, etc.). Sur le plan technique également, ce sont les avantages de la numérisation complète qui sont mis en avant. La protection des données joue un rôle mineur dans le pays. Bien entendu, l’absence de contestation peut également être liée à la crainte de sanctions, car l’Etat chinois, titalitaire, ne tolère généralement pas la critique ouverte.

Les détracteurs occidentaux voient dans le système du crédit social un grand pas en avant vers la formation d’un Etat policier. Le gouvernement veut consolider son pouvoir et exercer un contrôle aussi complet que possible sur les citoyens dans tous les domaines. La collecte de données est centralisée par l’Etat depuis de nombreuses années et est jugée par les détracteurs trop étendue et trop complète. De plus, les acteurs politiques ont la possibilité d’accéder librement à un grand nombre de données de manière très centralisée en Chine. En outre, les Chinois se transforment en « citoyens transparents » à cause de la surveillance et de l’évaluation numérique, qui permettent une mise en relation complète des données. Ce système de crédit vient compléter les mécanismes de surveillance et de censure déjà en place, car la Chine, comme la Corée du Nord, contrôle déjà Internet et l’accès à Internet. Les détracteurs du système font de nombreux parallèles avec les célèbres dystopies – récits dépeignant une société de fiction organisée de telle façon qu’il soit impossible de lui échapper- de George Orwell (1984) et Aldous Huxley (Le Meilleur des mondes).

En outre, les critiques y voient le risque de stigmatisation sociale : les individualistes, les non-conformistes et les dissidents (du type antivax, voire même non-vaccinés, que Macron semble amalgamer) sont exclus et défavorisés. Cela pourrait conduire à l’émergence de citoyens et d’entreprises de seconde classe ayant du mal à échapper à la spirale infernale des listes noires et des scores négatifs.

Ainsi contrôlé et régulé, ce type de marché n’a plus grand-chose en commun avec une économie de marché libre. L’environnement hautement réglementé peut également, dans certains cas, freiner l’innovation. Les entreprises sont obligées de choisir très soigneusement leurs partenaires commerciaux (en termes de règles et de normes gouvernementales). En cas d’évaluation négative ou de mise sur liste noire, les entreprises risquent de perdre leurs partenaires commerciaux ou tout simplement de ne pas être acceptées comme partenaires commerciaux par les partenaires chinois en premier lieu.

Si une entreprise est publiquement mise au pilori, son image est définitivement détruite. La notation et l’inscription sur liste noire peuvent être particulièrement fatales lorsque les mauvaises évaluations et les reproches sont injustifiés, fondés sur des dénonciations, de l’espionnage ou de fausses accusations. Il est également possible que ce système étatique opaque et centralisé soit vulnérable aux abus et à la corruption. Même la population chinoise doute que la sécurité juridique promise puisse être mise en œuvre.

Pour les critiques, ce système opaque est en contradiction avec une conception européenne de la protection des données imposée par le règlement général sur la protection des données (RGPD). Le croisement des informations et des données alarme particulièrement les détracteurs du système : si des citoyens ou des entreprises pêchent dans un secteur de notation, cela peut également entraîner des sanctions dans d’autres secteurs.

Des avis plus tempérés se font également entendre. Certains articles de presse et experts de la Chine soulignent que les critiques formulées à la hâte reflètent les craintes des Occidentaux face à un État policier. Ils insistent sur le fait que le système n’en est qu’à ses débuts. Il n’est actuellement pas du tout certain qu’il sera mis en œuvre de manière homogène dans tout le pays, qu’il s’appliquera de la même manière à tous les citoyens et qu’il fonctionnera un jour comme un système de contrôle global. De plus, surtout dans le secteur des entreprises (Corporate SCS), il s’agit moins d’un système de contrôle que d’un système d’incitation. Dans le contexte d’une autorégulation, les entreprises peuvent contribuer de manière significative et de leur propre initiative à un crédit social positif.

Jeremy Daum, expert de la Chine et chercheur au Paul Tsai China Center de la Yale Law School souligne que le système de crédit social est avant tout un outil de propagande. Son but premier est de discipliner les citoyens par des menaces et d’exiger d’eux l’honnêteté. Souvent invoquée en Occident, la surveillance de haute technologie est largement surestimée. Selon M. Daum, de nombreuses caméras de surveillance ne sont même pas en service et les « super algorithmes » ainsi que les technologies d’intelligence artificielle sont peu ou pas utilisés.

Ces commentateurs plus modérés avertissent également que la tendance vers des systèmes de crédit et de notation avides de données dépasse largement les frontières de la Chine. En Allemagne, par exemple, la Schufa effectue des contrôles de crédit basés sur des données. Cependant, contrairement à la Chine la notation sociale n’est pas entre les mains de l’État, mais, par exemple, dans le cas des réseaux sociaux, entre les mains du secteur privé. Il n’est pas certain que les données à caractère personnel y gagnent au change. Par exemple, l’accès complet aux données confidentielles de Facebook pendant la campagne électorale américaine a définitivement ébranlé la confiance dans les pratiques de protection des données du secteur privé. De plus, les détracteurs occidentaux devraient respecter une conception de la protection des données qui estime que les données sont plus sûres avec l’Etat qu’avec les entreprises à but lucratif.

Une vision plus équilibrée devrait également se concentrer davantage sur les effets positifs du système : les entreprises pourraient bénéficier d’une lutte optimisée contre la corruption, d’une réglementation efficace du marché et de partenaires commerciaux qui ont fait leurs preuves et s’abstiennent de pratiques commerciales douteuses.

En résumé : se préparer et suivre les évolutions

En raison de nombreuses ambiguïtés et d’approches radicalement différentes, il est difficile d’évaluer de manière concluante le système national de crédit social chinois. Les entreprises devraient en tous les cas préparer une stratégie pour opérer à l’avenir sur un marché de plus en plus réglementé et concentrer leurs efforts vers une notation positive.

Les entreprises doivent également réfléchir à un plan d’action en cas d’inscription sur une liste noire et aux mesures possibles pour supprimer une mauvaise notation si le cas se présente. En outre, il faut également garder à l’esprit que les entreprises en Chine sont aujourd’hui évaluées de manière très complète et que même les employés d’une entreprise font l’objet d’une surveillance accrue.

En outre, les processus internes et les partenaires commerciaux actuels et futurs pourraient être évalués pour répondre aux exigences d’un système de crédit social à l’échelle nationale. À l’avenir, la flexibilité et la réactivité seront également nécessaires, car on ne peut exclure des changements permanents et à court terme dans le système d’évaluation. Vu la situation actuelle, il est indispensable de suivre de près les évolutions du système de crédit social en Chine. Un article de l’ambassade de France en Chine daté de 2019 résume la situation actuelle pour les entreprises françaises.

Pour Macron, les devoirs du citoyen prennent le pas sur ses droits

Ce concept accrédite l’idée d’un « capital de points » accordé par l’Etat au citoyen, qui peut être bonifié, ou bien s’épuiser. Une « contrôlocratie » rendue possible grâce à toutes sortes de paramètres et à l’intelligence artificielle.

En Chine, cette nouvelle forme de gouvernance a d’abord été conçue pour répondre aux difficultés de faire appliquer les lois et les décisions de justice. C’est le grand paradoxe du régime autoritaire chinois : les règles et les lois, pléthoriques et souvent très strictes, continuent d’être peu respectées, tant par les institutions que par les citoyens. Pour compenser, l’Etat-parti gouvernement sévit par des campagnes d’une sévérité inouïe. Il s’agirait donc de trouver un entre-deux apporter une solution systémique à l’empire de la fraude et de l’arbitraire qu’est la Chine en instaurant une « contrôlocratie » grâce à toutes sortes de paramètres et à l’intelligence artificielle.

« Augmenter le niveau de vertu des citoyens »

La moraline ne comble pas Macron. La citoyenneté n’obéit pas en Chine à une logique universalisante comme en Occident. Dans une note de juillet 2019 publiée sur le site de l’Institut Thomas More, le chercheur Emmanuel Dubois de Prisque associe le crédit social « à la tradition confucéenne dans sa volonté de “civiliser” la société chinoise et d’augmenter le niveau de vertu des citoyens ». Et « dans sa volonté de faire des récompenses et des châtiments le cœur de la gouvernance en Chine », à la tradition du légisme – une philosophie politique chinoise datant du IIIe siècle avant J.-C. et qui met des lois punitives au service de l’empereur.

Décrit dans les directives comme un « système de crédit et de sanctions selon lequel tout devient limité, une fois que la confiance est perdue », le crédit social s’applique aux personnes morales, dotées depuis janvier 2018 d’un numéro de crédit social, et aux personnes physiques – qui restent identifiées par leur numéro de carte d’identité, dont la puce électronique est capable de stocker de multiples données. Les collectivités locales à travers la Chine mettent en place leur propre système de notation « civique ». Tandis que la Cour suprême et d’autres administrations émettent des listes noires de contrevenants, de personnes inculpées qui se soustraient à une décision de justice ou de débiteurs défaillants. Ils sont soumis à des restrictions partielles ou totales sur certaines dépenses comme l’achat de billets d’avion et de train.

Officiellement annoncé en 2014, le système de crédit social chinois fonctionne de mieux en mieux, et de plus en plus. En posant des caméras partout, en développant toujours plus de QR-Codes et en incitant à la délation, le Parti Communiste Chinois (PCC) crée Le Meilleur des Mondes. Quand il s’agit de surveillance, le credo est le suivant : toujours plus loin, toujours plus haut, toujours plus fort. Aujourd’hui, tous les citoyens chinois sont répertoriés dans la base de données, et sont notés.

Comment cela fonctionne-t-il pour les citoyens ?

En France, nous avons par exemple l’habitude du permis à points pour la conduite. Grillez un feu rouge, vous perdrez quatre points (si vous vous êtes fait prendre). Soyez sages pendant plus de six mois, ou payez pour un stage, et vous récupérerez des points. Si vous êtes chauffeur de taxi, propriétaires de maisons d’hôtes ou simplement commerçants sur Internet, le système de notation vous est aussi familier. Soyez aimables, et les clients vous remercieront en vous notant correctement, ce qui vous donnera meilleure réputation. Si en revanche vous faites mauvaise impression pour telle ou telle raison, vous serez mal noté, et Dieu sait à quel point les notes influencent l’opinion publique.

Maintenant, imaginez que ces systèmes soient étendus à tous les aspects de notre vie quotidienne. C’est difficile, mais c’est réel. Comme dans un jeu vidéo, votre score ne cesserait de varier en fonction de vos actions. Voilà la promesse du crédit social chinois :

Ce qui vous ferait gagner des points : donner votre sang, faire l’éloge du gouvernement, réaliser un acte « héroïque », prendre soin des personnes âgées, aider les plus pauvres, s’engager dans une oeuvre de charité, trier ses ordures ménagères, avoir un bon historique de crédit financier.

Ce qui vous en ferait perdre : tricher sur des jeux en ligne, participer à ce qui peut être considérer comme une secte, ne pas être sincère quand vous vous excusez pour un crime que vous avez commis, répandre des rumeurs sur Internet, poster des messages contre le gouvernement sur les réseaux sociaux, ne pas aller voir vos aînés régulièrement, commettre des infractions routières, protester illégalement contre les autorités, refuser de vous faire vacciner,…

Ce dont vous pourrez bénéficier avec un bon score : la priorité pour des admissions scolaires ou professionnelles, un accès facilité à des emprunts bancaires ou des crédits, des locations de véhicules, un accès à des salles de sport, des transports en commun moins chers, des temps d’attentes moins longs à l’hôpital, une promotion accélérée au travail, pas de file d’attente pour l’accès au logement social, des taxes réduites.

Comment vous serez punis si vous avez un mauvais score : certains services sociaux vous serons refusés, les vols et les TGV vont seront interdits, vous n’aurez plus droit aux crédits, vous ne pourrez pas travailler auprès du gouvernement, vous n’aurez pas accès aux écoles privées.

La liste noire : si votre score descend trop bas, vous serez ajouté à la liste noire. Le gouvernement vous humiliera alors volontairement auprès du public en affichant votre nom, votre numéro d’identité et votre photo à la télévision ainsi que dans les espaces fréquentés. Aussi, ceux qui vous appelleront sur votre téléphone sauront grâce à un message automatique que vous faites partie de la liste noire. Entrer sciemment en contact avec une telle personne vous fait aussi perdre des points…

Ce modèle n’est pour le moment présent qu’en Chine.

Réplication du modèle des entreprises au Canada

Le système est tout à fait similaire pour ce qui est des entreprises. En évaluant les performances de cette dernière et en analysant plusieurs composantes (taxes, protection de l’environnement, droit de douanes, etc), le gouvernement peut ensuite récompenser les bonnes entreprises et punir les mauvaises.

L’année dernière, le Canada assurait que ce dispositif était prêt à être mis en place chez eux.

Aujourd’hui, à Vancouver, un restaurant de la chaîne chinoise Haidilao Hot Pot est pleinement opérationnel. Equipé de 60 caméras, deux à chaque table, l’endroit est prêt à accueillir ses clients, et à les surveiller en permanence. Ryan Pan, le responsable du restaurant, rapporte lui-même que les caméras sont installées « pour punir les citoyens qui n’adhèreraient pas aux choix de l’entreprise », assurant par ailleurs que « les données récoltées étaient ensuite transférées en Chine. » Ainsi, le mode de vie chinois se répand à l’international car le PCC considère que ses citoyens doivent être surveillés même s’ils sont expatriés. De facto, cela leur permettra aussi d’avoir un oeil sur les Canadiens. Ce qui peut être inquiétant, c’est que les entreprises chinoises sont aujourd’hui très largement réparties à travers le monde. Les restaurants Haidilao à eux seuls sont présents à 935 endroits différents et comptent plus de 60 000 salariés. Seulement au Royaume-Uni, en Europe.

La réponse canadienne

Si certaines personnalités canadiennes se sont vivement montrées contre ces installations, il se trouve que les lois actuelles du pays ne peuvent pas réellement empêcher les entreprises chinoises d’installer leurs caméras. Le ministre du Travail de Colombie-Britannique, Harry Bains, a été interrogé pour savoir s’il avait prévu de modifier les lois pour protéger les citoyens canadiens vis-à-vis de la protection des données, mais aussi des punitions qu’ils encourent. Lui, tout comme la ministre des Services aux citoyens Lisa Beare, espère simplement que les citoyens respecteront et adhèreront au système, qui se repose uniquement la Personal Information Protection Act (PIPA).

Le 9 février 2021, David Vigneault, le directeur du service canadien du renseignement de sécurité (SCRS), assure au cours d’une déclaration publique que « la menace ne vient pas du peuple chinois, mais plutôt du gouvernement chinois qui poursuit une stratégie d’avantage géopolitique sur tous les fronts – économique, technique, politique et militaire – et utilise tous les éléments du pouvoir de l’État pour mener des activités qui constituent une menace directe pour notre sécurité et notre souveraineté nationales. »

Malgré cette mise en garde, et des relations parfois tendues avec la Chine, Justin Trudeau ne semble pour l’instant pas opposé à l’insertion du modèle chinois au Canada.

La Chine, après avoir imposé au monde son modèle économique en seulement quelques années, propose désormais son modèle social fondé sur la surveillance permanente des citoyens, les récompenses et les punitions.

Les virus s’enchaînent… Après le SARS-Cov2, le prochain sera-t-il celui du contrôle social ? D’ores et déjà, Macron menace les non-vaccinés de déchéance de citoyenneté.

53% des Français condamnent les menaces d’un Macron transgressif

Le président sortant a tort de dresser les Français les uns contre les autres

«Les non-vaccinés, j’ai très envie de les emmerder. Donc on va continuer de le faire.» Cette vulgarité de Macron dans les colonnes du Parisien, le 4 janvier, crée la polémique. Elle divise également les Français, une majorité nette (53%) estimant que le chef de l’Etat a eu tort de tenir ces propos, selon un sondage exclusif CSA pour CNews, paru ce mercredi.

Plys d’un Français sur trois (36%) des sondés estiment que le président a eu «totalement tort» de s’exprimer de cette manière et 17% qu’il a eu «plutôt tort». A l’inverse, moins d’un Français sur deux (47%) croit comprendre les motivations de Macron.

Ainsi, 26% considèrent qu’il a eu «totalement raison» et 21% «plutôt raison» d’affirmer que, en dépit de ses déclarations de compassion, il «veut emmerder» les non-vaccinés, qui représentent quelque 5,6 millions de Français. Autrement dit, 8% de la population éligible à la vaccination contre la Covid-19. 

Depuis la baffe à Tain l’Ermitage, l’emmerdeur avait très envie de régler des comptes avec les Français

Les propos du président de la République ont contribué au boycottage par les députés de la majorité de l’examen du projet de passe vaccinal, au prétexte de surcharge de travail, mais aussi au motif de vulgarité et de malveillance du président cyclique, « en même temps » stratège pompeux et brut de décoffrage. Dans l’hémicycle, le débat doit être suspendu, l’examen du projet de loi sur le passe vaccinal bloqué, du fait de l’absence de députés LREM-MoDem, et la navette parlementaire retardée au Sénat.

Le Premier ministre Jean Castex, rangé à l’avis du chef de l’Etat, a pressé l’Assemblée nationale de «débattre dans des délais rapides». Mais l’entretien incendiaire du président dans Le Parisien continue d’enflammer les esprits, y compris au-delà du Palais-Bourbon. Ainsi le Sénat est-il réticent à bouleverser son agenda de travail au motif d’insultes du président candidat présumé à sa propre succession et fauteur de troubles.

Les jeunes indignés

Autre enseignement de ce sondage CSA, à une grande majorité (65%), les 18-24 ans considèrent que Macron a eu tort de menacer ainsi les non-vaccinés. Cette proportion diminue néanmoins avec l’âge : chez les 35-49 ans, ils sont néanmoins encore 53% à se positionner contre cette provocation du chef de l’Etat, et chez les plus de 65 ans, encore 42%. Les Français détestent la vulgarité. Or, en cinq ans, ils ont appris que le quadra a une propension forte à s’encanailler.

La proximité politique est également une variable déterminante. Pour ne pas se dédire, les sympathisants de la République en Marche sont les seuls contraints à soutenir le président : à l’instar des élus godillots, 3 sur 4 (75%) estiment qu’il a eu raison «de vouloir emmerder» les non-vaccinés. « C’est une stratégie assumée depuis le début », a avoué Marc Fesneau, ministre transparent chargé des Relations avec le Parlement. Cet entretien a en effet été lu, relu et validé par l’Elysée avant publication.

Mais le reste du spectre politique est beaucoup plus divisé. A une courte majorité, les sympathisants du Parti socialiste (55%) et d’Europe Ecologie-Les Verts (52%) sont en désaccord avec Macron. Ceux des Républicains sont 58% à le soutenir, ce qui n’arrange pas les affaires de Pécresse. 

En revanche, l’opposition est nette chez les sympathisants du parti Reconquête !. Et le stratège se serait donc planté dans ses calculs politiciens: si Zemmour progresse, Pécresse distancera Le Pen et accédera au second tour. Pense-t-il donc avoir envie d’un duel avec Pécresse plutôt qu’avec Le Pen? Comme leur chef de file Eric Zemmour, pour qui les propos du président sont «d’une cruauté avouée, assumée», ils sont 77% à condamner Macron. Une colère partagée par les sympathisants de la France Insoumise (67% à estimer que le président a tort) et du Rassemblement national (67% également).  

Sondage CSA mené le 5 janvier sur un échantillon national représentatif de 1.000 personnes âgées de 18 ans et plus, basé sur la méthode des quotas.

Une pétition des anti-passe dépasse 1,2 millions de signatures

Elle est remise aux députés

Le coup du parapluie bulgare : l’affaire d’empoisonnement qui a défrayé la chronique en 1978

Soutenu par une petite centaine de manifestants, Rodolphe Bacquet, qui se présente comme un « aventurier de la santé naturelle », a remis à Nicolas Dupont-Aignan sa pétition contre le passe vaccinal, ce mercredi 5 janvier. Il revendique près d’1,2 millions de signataires, qui ne décolèrent pas contre leur discrimination par Macron.

Ils étaient venus répondre à Macron sous les fenêtres de l’Assemblée nationale. Les signataires d’une pétition demandant l’arrêt du projet du passe vaccinal se sont réunis sur la petite place qui borde la brasserie Le Bourbon, la cantine feutrée des parlementaires, ce mercredi 5 janvier.

L’initiateur du texte, Rodolphe Bacquet, leur avait donné rendez-vous pour déposer la pétition aux parlementaires et tenter de presser le gouvernement de renoncer. Si sur Internet, cette pétition revendique près d’1,2 millions de signatures, devant le Palais Bourbon, ils n’étaient qu’une centaine, presque qu’autant que les très nombreux policiers déployés autour de l’Assemblée, ironise Mariane..

Parmi ces manifestants aux profils très divers, des habitués des rassemblements contre la politique sanitaire du gouvernement, des Gilets jaunes et aussi des non-vaccinés scandalisés par l’agression stratégique que le candidat Macron a perpétrée sur eux dans Le Parisien, en menaçant de leur faire des « emmerdes […] jusqu’au bout ».

En retrait, Tamara, la cinquantaine, confie posément sa crainte du vaccin. « Ma fille est médecin, toute ma famille est vaccinée mais moi j’ai des doutes. C’est ma liberté, c’est mon corps », glisse-t-elle à MarianneSes bottes blanches luxueuses et ses boucles d’oreilles serties d’émeraudes lui donnent l’allure d’une dame du quartier, c’est sa première manifestation. « Macron sait très bien ce qu’il fait. C’est un acte politique pour cliver les gens, il crée l’anarchie », estime cette Franco-Russe qui confie son sentiment d’une vraie perte de liberté. Elle rapproche même ces restrictions sanitaires de la répression de l’URSS qu’elle a connue dans sa jeunesse. D’autres évoqueraient Anne Franck…

En clivant, le candidat Macron consolide son socle partisan

Toujours en exerice, le président fracture le pays. Non loin, Fouzia une trentenaire, vient de se faire une copine qui, comme elle, ne rate aucune manifestation. Avant le passe vaccinal, Fouzia ferraillait contre le passe sanitaire et elle continuera. A peine remise d’une opération chirurgicale au pied, elle assure que les nouvelles restrictions ne l’inciteront pas à se faire vacciner. Fouzia a déjà renoncé à toutes les sorties pour lesquelles le passe sanitaire est exigé. Et ce rassemblement lui fait du bien, les gens se mêlent et certains s’enlacent. Les manifestants racontent souvent être minoritaires dans leurs familles en tant que non-vaccinés. Cette minorité est donc rejetée par Macron, bien qu’un président soit censé protéger tous les Français, jusqu’au dernier de ses opposants.

Tous ont trouvé en la pétition initiée par Rodolphe Bacquet un écho à leurs inquiétudes. S’appuyant sur des arguments parfois discutables, le texte dénonce le projet de loi sanitaire comme un « point de non-retour vers l’obligation vaccinale généralisée » et craint une « discrimination de chaque Français en fonction de son statut vaccinal ». Rodolphe Bacquet, l’auteur de cette pétition, est installé en Suisse. Ce Normand d’origine est rédacteur en chef d’une newsletter, Alternatif Bien-Être, qui revendique 200 000 abonnés, où il se décrit comme un « aventurier de la santé naturelle ».

Dupont-Aignan et Conseil Constitutionnel

Debout sur un banc face ses quelques dizaines de soutiens et une nuée de micros, Rodolphe Bacquet espère que ce texte permettra « au Parlement de prendre la mesure de ce qui est en train de se passer et qu’il stoppe le projet de loi ». À défaut, il prévoit d’écrire au Conseil Constitutionnel. Et si ça ne marche pas, il appelle à « la résistance passive, à tourner en ridicule les restrictions ». En guise de mode d’action, il propose notamment de dessiner des sourires sur les masques, ce qui ne satisfait pas tout à fait la petite foule.null

C’est le moment que choisit Nicolas Dupont-Aignan, qui n’a pas manqué une miette de cette agitation médiatique, pour venir à son secours en proposant de porter la pétition et ses signatures dans l’hémicycle. Il déleste Bacquet de ses documents et retourne dans l’hémicycle. « Combien de députés s’opposent au passe vaccinal ? », l’interpellent des pétitionnaires. « Une poignée », grince Dupont-Aignan. Signe de l’impasse dans laquelle semblent se trouver les opposants aux nouvelles restrictions.

« Tout est bloqué »

« Le gouvernement ne lâche rien. Le trio Macron-Castex-Véran est de plus en plus virulent », regrette Évelyne Menard, une retraitée de 63 ans. Venue d’Angers et de passage à Paris, elle en appelle à l’instauration du référendum d’initiative citoyenne (RIC). Une réforme à laquelle Emmanuel Macron est resté sourd au plus fort du mouvement des Gilets jaunes.

Masque sous le nez, Philippe n’était plus sorti dans la rue depuis le mouvement des Gilets jaunes, mais assure qu’il recommencera dès le samedi 8 janvier. « On s’est battu pour le prix de l’essence, il n’a fait qu’augmenter depuis. Tout est bloqué et il n’y a rien à attendre de la présidentielle », estime-t-il alors que des CRS évacuent de la place les manifestants qui s’éloignent en maugréant. Certains tentent l’aventure dans les rues adjacentes. Leur colère est loin d’être éteinte.

« Un irresponsable n’est plus un citoyen »: vers la déchéance de citoyeneté des non-vaccinés?

Macron veut mettre la misère à certains citoyens

Le chef de l’Etat parle populo pour rendre le banquier populaire: il a « envie d’emmerder les non-vaccinés » (lien PaSiDupes), mais va « boire un canon » avec les antivax? Pour entrer avec fracas en campagne, Macron fait du Zemmour ou du Rousseau. Demain, fera-t-il du Garrido et nous traitera-t-il de « c*nnards »: Une pensée empathique pour son électorat?

Son interprétation de la notion de citoyenneté est non républicaine. En entrant dans la morale stigmatisante, il désigne des boucs émissaires et crée une tension clivante. Outre qu’il fracture la population, là où un président est censé rassembler, il insulte cette minorité, comme les autres, ceux et celles qui ne sont pas dans son camp et qui ne voteront pas pour lui. Certes, sa déclaration vise à dégager sa responsabilité politique en matière sanitaire, mais, plus grave, le président sortant se place en marge de l’Etat de droit.

Carton rouge à Macron

Si l’agression la plus choquante du candidat sortant dans son entretien avec Le Parisien est celle incriminant vertement les non-vaccinés qu’il poursuit de son «envie» d’«emmerder jusqu’au bout», une autre manifestation de sa radicalité menace les libertés non seulement individuelles mais aussi collectives et donc la démocratie : « Un irresponsable n’est plus un citoyen ».

Mardi 4, la pulsion la plus «trash» de Macron dans Le Parisien n’a pas été exprimée après avoir « bu un canon« , assure le banquier, pour faire populo, comme au siècle passé: «Je ne suis pas pour emmerder les Français. Je peste toute la journée contre l’administration quand elle les bloque. Eh bien, là, les non-vaccinés, j’ai très envie de les emmerder. Et donc, on va continuer de le faire, jusqu’au bout 

Les oppositions ont toutes réagi à cette stratégie brutale de division révélatrice de sa malveillance que l’Elysée minimise en la présentant comme une simple «petite phrase» dont notre « protecteur » face au virus promettait de se garder dans son entretien lissé sur TF1 mi-décembre. Chassez le naturel, il revient au galop…

Or, un autre passage de cet entretien constitue une menace sur la démocratie«Quand ma liberté vient menacer celle des autres, je deviens un irresponsable. Un irresponsable n’est plus un citoyen.» Après sa répétition, sur TF1 en décembre, puis lors des vœux du 31 décembre 2021 sur les «devoirs [qui] valent avant les droits »…

Macron est toujours borderline et le schizophrène est incontrôlable. La menace est donc permanente. Les Français veulent-ils vivre cinq années de trop? C’est l’objectif des sondeurs.

Le Parlement rappelle le président à ses devoirs de démocrate

Les propos de Macron font obstacle à l’exercice républicain de la démocratie.

Les discussions au Palais Bourbon ont en effet piétiné mardi soir et 450 amendements restent en suspens. L’Assemblée devrait en théorie achever leur examen mercredi soir, si toutefois la majorité présidentielle lève son boycottage, puis le Sénat examiner jeudi le texte amendé en commission. Mais rien n’est moins sûr, les oppositions dénonçant, à l’instar de Sébastien Jumel (PCF), un « Benalla sanitaire ».

« Dérapage contrôlé »

Pour le ministre Marc Fesneau, l’incompétent aux rapports avec le Parlement, les propos de Macron vont au contraire « produire un électrochoc » qui sera « salvateur » pour les non-vaccinés.

Et de rappeler le nouveau record de contaminations à la Covid, à 271.686 cas mardi et plus de… 332.252, mercredi. Les hospitalisations continuent aussi de croître, mais les chiffres n’en sont pas instrumentalisé. Les seuls qui vaillent sont les chuffres de l’hospitalisation, des patients en réanimation et des morts:

Chiffres partiels, tous à la hausse

Dans cette situation, en tant que médecin, l’infectiologue Eric Caumes « comprend » le « dérapage probablement contrôlé » de Macron, soulignant l’« exaspération » des soignants face aux non-vaccinés. « En tant que citoyen, je suis un peu plus surpris, mais c’est la campagne électorale qui a débuté », a-t-il estimé sur BFMTV et RMC.

Les candidats à la présidentielle et les oppositions fustigent, eux, les « propos insultants » du chef de l’Etat qui devrait « rassembler » plutôt que « cliver ».

LR « ne peut pas cautionner » le texte

A droite, la candidate Valérie Pécresse se dit « indignée » et appelle à « mettre fin au quinquennat du mépris ».

A trois mois de l’élection présidentielle, Macron « tombe dans le camp des populistes avec Mme Le Pen et M. Zemmour. C’est un jeu dangereux mené par le pouvoir en place qui ne traite pas la crise sanitaire, mais vise sa réélection permanente », a accusé mercredi matin sur Sud Radio le patron des députés LR Damien Abad.

Des Républicains ciblés par le gouvernement qui les accuse de jouer un double jeu, entre soutien public au pass vaccinal et critiques et vote contre une fois dans l’hémicycle.

Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal avait ainsi sommé mardi Valérie Pécresse de « clarifier sa position ». « En responsabilité (…), nous ne nous opposerons pas à ce texte », avait répondu la candidate, qui a bondi dans les sondages à la suite de sa désignation à la candidature, mais qui stagne depuis, selon un baromètre Harris Interactive pour Challenges du 5 janvier, et qui est désormais donnée au second tour de la présidentielle face à Macron. Lien PaSiDupes

Les propos de Macron s’adresse à sa base électorale, la dressant contre l’autre portiln de la popukatiln. Le « bad boy » qui promettait dans ses voeux de respecter les uns et les autres, veut a nouveau quelques jours seulement plus tard qu’on vienne le chercher. Voeu que les Gilets jaunes ont accompli.

« Les non-vaccinés, j’ai très envie de les emmerder » (Macron)

« Arrêtez d’emmerder les Français, » exhortait Pompidou: Macron a des pulsions inverses.

Jeff (d), sors du corps de Manu (g)

Applaudis par la macronie, les mots du président incendiaire enflamment l’opposition.

Le chef schizophrène de l’Etat, pompeux en public à la télévision, mais prompt à s’encanailler en privé à Saint-Martin, s’est attaqué sans filtre sur les non-vaccinés contre la Covid-19, lors d’un échange avec des lecteurs du journal Le Parisien-Aujourd’hui en France ». Ils seront à jamais tenus pour responsables des contaminations à la Covid, manière « courageuse » d’un malveillant stratège politique, dont la presse subventionnée vante l’habileté, se livre à un amalgame entre les non-vaccinés et les antivax, réduisant à néant son crédit de confiance entretenu artificiellement par les journaux subventionnés mais gonflé par les entreprises de sondages. Aurait-il eu le courage de déclarer la vaccination obligatoire ou d’envoyer un soignant à chaque non-vacciné récalcitrant, isolé ou âgé, qu’il n’aurait pas eu à menacer les « pauvres c*ns » de son Karcher. La déclaration de l’arrogant mal embouché a enclenché une vague de réactions et a relancé la révolte des députés, d’abord ceux de la majorité présidentielle qui ont boycotté la séance de nuit consacrée à l’examen de son projet de passage du passe sanitaire au passe vaccinale, puis les élus de l’opposition, indignés par sa brutalité langagière et sa jouissance à faire mal, tous ligués pour interrompre les débats sur le passe vaccinal originellement promis pour le 15 janvier.

Le ton est moralisateur et blessant mais le propos clairement clivant. Macron s’est revendiqué notre protecteur, mais protecteur exclusif des Français prosternés, le président de ses seuls électeurs. S’il n’est pas le président de tous, est-il un candidat démocrate?

« Oh, my god ! »:
stupéfaction des Britanniques

Les Français invalideront-ils donc dans les urnes ses « envies » de reconduction? Lors d’un échange avec des lecteurs du Parisien-Aujourd’hui en France, publié mardi soir, Macron se dit prêt à « emmerder » les français non-vaccinés.

Les Français veulent-ils un « emmerdeur » pour encore cinq années? Lors d’une question concernant l’application du futur passe vaccinal, Macron répond : « En démocratie, le pire ennemi, c’est le mensonge et la bêtise. Nous mettons une pression sur les non-vaccinés en limitant pour eux, autant que possible, l’accès aux activités de la vie sociale. D’ailleurs, la quasi-totalité des gens, plus de 90 %, y ont adhéré. C’est une toute petite minorité qui est réfractaire. » De cette minorité, il n’attend rien en avril prochain, mais il veut les casser. A partir du 15 janvier, si la loi est votée, tout ceux qui ne sont pas vaccinés ne pourront plus accéder aux bars, aux restaurants ou encore aux cinémas, avec l’instauration du passe vaccinal. 

Opposé à l’obligation vaccinale et aux choix des patients en réanimation

Macron va plus loin encore en se posant en exemple. « Moi, je ne suis pas pour emmerder les Français. Je peste toute la journée contre l’administration quand elle les bloque. Eh bien, là, les non-vaccinés, j’ai très envie de les emmerder. Et donc, on va continuer de le faire, jusqu’au bout. C’est ça, la stratégie. Je ne vais pas les mettre en prison, je ne vais pas les vacciner de force. » 

Qu’ils crèvent: le stratège de l’Elysée reste opposé à la vaccination obligatoire. « Faisons l’hypothèse : si demain je dis : « Pour tous les adultes, il faut être vacciné ». Comment on le contrôle et quelle est la sanction ? C’est ça, le vrai sujet. Je vais forcer des gens à aller se faire vacciner ? Les emprisonner et puis les vacciner ? »  Caricatural, Macron exclut aussi, à gros traits, la possibilité de trier les patients en fonction de leur statut vaccinal : « Parce qu’un soignant, il regarde quelqu’un qui est malade et il ne regarde pas d’où il vient, ce qu’il est ». Où en est donc sa pensée complexe, tortueuse?

Cette malveillance provoque un esclandre à gauche

Cette parole franche du Président a en quelques minutes déclenché un tollé, entre soutiens et indignations. Des réactions venant de tout le spectre politique. A commencer par Jean-Luc Mélenchon, le candidat de la France insoumise à l’élection présidentielle parle d’une « punition collective contre la liberté individuelle »Dans un précédent tweet, il écrit : « Le Président maîtrise-t-il ce qu’il dit ? L’OMS dit « convaincre plutôt que contraindre ». Et lui ? « Emmerder davantage ». Consternant ».

Interrogé sur Franceinfo, Éric Coquerel, député LFI de la 1re circonscription de Seine-Saint-Denis ajoute « On retrouve un candidat en voie de radicalisation. Le problème, c’est qu’on a encore plusieurs mois sous sa présidence et il est très inquiétant dans sa gestion de la crise épidémique ».

De nombreux candidats à l’élection présidentielle ont réagi aux propos de Macron, comme Fabien Roussel, le député et candidat du Parti Communiste. Il pointe « des propos indignes et irresponsables du Président de la République« . « Quand on doit convaincre, rassembler, on n’insulte pas ! 7 millions de français vivent dans des déserts médicaux et sont éloignés des soins, comme du vaccin. Il les « emmerde » aussi ? » A gauche, Anne Hidalgo a simplement écrit « Réunir la France » accompagné du drapeau Bleu blanc rouge, pour dire à sa manière que les propos du Président divisaient.

Déflagration à l’Assemblée avec plusieurs suspensions de séances

La candidate des Républicains Valérie Pécresse n’a pas aussitôt saisi l’opportunité, mais l’un de ses proches s’est exprimé. Le sénateur Bruno Retailleau souligna qu’aucune « urgence sanitaire ne justifie de tels mots. Emmanuel Macron dit avoir appris à aimer les Français, il aime surtout les mépriser. On peut encourager à la vaccination sans insulter personne ni pousser à la radicalisation. » 

« Nous demandons la présence du Premier ministre, parce que les propos du Président de la République sont des propos indignes, irresponsables, méprisants, et surtout des propos très prémédités », validés par plusieurs relectures et cyniquement assumés. Les débats concernant le passe vaccinal ont été interrompus dans la nuit.

Devant l’Assemblée nationale, dans la nuit, vers une heure du matin, le patron des Républicains Damien Abad clame : 

Tout à droite du spectre politique, « un Président ne devrait pas dire ça, » écrit la candidate du Rassemblement national Marine Le Pen. « Le garant de l’unité de la nation s’obstine à la diviser et assume vouloir faire des non-vaccinés des citoyens de seconde zone. Emmanuel Macron est indigne de sa fonction ». Eric Zemmour évoque « la déclaration cynique d’un politicien qui veut exister dans la campagne présidentielle ». D’après le candidat nationaliste : « C’est la cruauté avouée, assumée, qui parade devant des Français méprisés. »

Ce mardi soir, rares sont les soutiens de Macron. Le président du groupe « La République en Marche » à l’Assemblée nationale Christophe Castaner a le sentiment qu’il « porte une parole que beaucoup de Français partagent« . Une réaction qui accrédite l’idée que le stratège a voulu frapper les esprits et consolider son socle, avec un souverain mépris pour ceux qui ne le supportent pas.

L’ancien ministre de l’Intérieur défend son maître sur Franceinfo : « Le président de la République parle franchement, tant mieux. On a besoin de cette franchise et je pense que si vous interrogiez des personnels soignants qui sont dans des hôpitaux, des services d’urgences ou de réanimation, ils seraient les premiers à vous confirmer que le président de la République a raison. »

Le passe vaccinal va entrer en vigueur lundi: qu’est-ce qui nous attend, maintenant?

A quoi devenons-nous nous plier, pour les autres et pour nous ?

Pass vaccinal : date d'entrée en vigueur, règles... Tout ce qu'il faut savoir sur le projet de loi

Le projet de loi qui doit transformer le passe sanitaire en passe vaccinal va être présenté à l’Assemblée nationale, ce lundi 3 janvier. Le gouvernement espère son entrée en vigueur au 15 janvier 2022. La rentrée politique s’annonce donc tendue même si l’adoption du texte ne fait aucun doute, vu la majorité de députés godillots. Malgré les oppositions annoncées de la France Insoumise (LFI) et du Rassemblement National (RN), la majorité des députés du Parti Socialiste (PS), ainsi que du parti Les Républicains (LR) a donné son accord « de principe » pour voter le projet de loi sur le passe vaccinal. 

Les grandes lignes de l’application de ce nouveau passe ont été annoncées par Jean Castex le 27 décembre dernier. Il faudra présenter un passe vaccinal, à partir du 15 janvier, au restaurant, au cinéma, dans les salles de sports et les TGS (événementiels). Un simple test négatif ne sera plus accepté, comme c’était le cas avec le passe sanitaire. Le gouvernement veut que ses nouvelles règles soient particulièrement restrictives, avec pour objectif de faire changer d’avis les non-vaccinés. En revanche, l’option du passe sanitaire en entreprise n’a pas été retenue. C’est également le cas si nous nous rendons aux urgences : pas besoin de passe vaccinal.

Les grandes lignes de l’application de ce nouveau pass ont été annoncées par Jean Castex le 27 décembre dernier. Il faudra présenter un pass vaccinal, à partir du 15 janvier, au restaurant, au cinéma, dans les salles de sports et les TGS. Un simple test négatif ne sera plus accepté, comme c’était le cas avec le pass sanitaire. Ces nouvelles règles que le gouvernement veut particulièrement restrictives afin de faire changer d’avis les non-vaccinés. En revanche, l’option du pass sanitaire en entreprise n’a pas été retenue. C’est également le cas si vous vous rendez aux urgences : pas besoin de pass vaccinal.

En ce qui concerne les conditions de son obtention, un temps écarté, la condition du test négatif a finalement été retenue, afin de ne pas pénaliser ceux qui sont en cours de vaccination. Pour avoir un pass vaccinal en règle, il faudra donc avoir : 

  • soit les trois doses de vaccin
  • soit une dose de vaccin et un test négatif 
  • soit deux doses et un test négatif

Quelle date pour l’entrée en vigueur du pass vaccinal ?

Jean Castex a annoncé qu’un projet de loi « pour transformer le pass sanitaire en pass vaccinal » serait examiné dès le 27 décembre lors du premier Conseil des ministres. Le gouvernement souhaite par ailleurs « durcir les conditions de contrôle et de sanctions contre les faux pass. » Le projet de loi devrait être examiné et débattu à l’Assemblée nationale le lundi 3 janvier 2022. Si aucune date n’est pour l’heure avancée, le gouvernement veut que le pass vaccinal entre en vigueur durant la première quinzaine du mois de janvier. Il est assez vraisemblable que le gouvernement puisse tenir son calendrier : la majorité présidentielle à l’Assemblée nationale devrait valider le projet de loi, mais le Sénat pourrait ralentir son adoption.

Pourquoi transformer le pass sanitaire en pass vaccinal ?

Avec cette mesure,  le gouvernement vise clairement à « faire peser la contrainte sur les non-vaccinés » selon les mots du Premier ministre, qui juge qu’il n’est « plus possible » d’avoir près de 5 millions de non-vaccinés dans le pays. Lors de sa prise de parole, Jean Castex a rappelé l’importance de la vaccination et du rappel notamment dans la « course de vitesse » contre la Covid-19 et le variant Omicron qui « devrait être majoritaire sur le territoire dès le début d’année », a-t-il indiqué. Par ailleurs, il a précisé que cette loi devrait permettre de « durcir les contrôles et les sanctions contre les faux passes« .

Quels sont les lieux où le passe vaccinal pourrait être demandé en France ?

Si la loi est adoptée, les lieux soumis à ce nouveau pass devraient être vraisemblablement les mêmes que ceux actuellement soumis au passe sanitaire, puisqu’il s’agit d’une transformation de ce dernier. Un test négatif ne suffira plus : il faudra forcément avoir été vacciné (ou guéri de la Covid) ET avoir reçu une dose de rappel pour se rendre dans les lieux suivants :

  • Restaurants, bars et cafés, y compris les terrasses. 
  • Trains de longue distance (TGV, Intercités, trains de nuit) : les trains concernés par le passe sanitaire seront « soumis à cette obligation vaccinale », selon une source ministérielle. Cela doit être précisé prochainement. Le passe n’est pas exigé dans les transports du quotidien (les TER, RER, Transilien, métros et bus ne sont pas concernés).
  • Campings, hôtels et centres de vacances dans certains cas seulement : les campings, centres de vacances et hôtels qui ne disposent que d’une offre d’hébergement ne sont pas soumis au pass. En revanche, les campings, centres de vacances et hôtels qui possèdent un restaurant, un bar, une piscine ou une salle de spectacle, exigent le passe, mais seulement une fois à l’arrivée au camping, et quelle que soit la durée du séjour.
  • Les salles de sport ou piscines : le passe est en vigueur pour accéder à tous les établissements sportifs, soit les salles de musculation et de fitness, les piscines intérieures ou en extérieures. 
  • Les stades et autres établissements sportifs de plein air : le pass est requis pour entrer dans un stade.
  • Stations de ski : le pass est rendu obligatoire à bord des remontées mécaniques.
  • Hôpital : le pass est obligatoire pour les patients et les visiteurs dans les hôpitaux et les Ehpad, sauf aux urgences.
  • Musées et monuments : A l’Arc de Triomphe, la Tour Eiffel, le château de Versailles ou tout autres musées et monuments, le pass est requis.
  • Parcs d’attraction : le pass est requis pour se rendre dans les parcs d’attractions, comme le Parc Astérix, le Futuroscope ou Disneyland Paris.
  • Concerts et festivals :l’obligation concerne les concerts, spectacles et festivals rassemblant plus de 50 spectateurs.
  • Cinéma : le passe est en vigueur dans les salles de cinéma.
  • Théâtres et autres salles de spectacle : théâtres, opéras, conservatoire, art lyrique… Le passe est obligatoire dès lors que la jauge dépasse les 50 spectateurs.
  • Salon et foires : une foire d’art contemporain, comme la FIAC, un salon d’envergure comme le Salon de l’Agriculture, du Chocolat ou encore, le Salon du Livre ou le Mondial du tatouage… L’accessibilité de tous ces lieux est soumise au pass. Il est requis dans les foires et les salons dont la capacité d’accueil excède 50 personnes.
  • Casinos et autres salles de jeux : les activités des casinos, avec ou sans contact, tout comme les bowlings, escape games et salles de jeu.
  • Lieux de culte : les établissements de culte « relevant du type V », soit les églises, mosquées, synagogues ou temples, sont soumis au passe uniquement dans le cadre d’activités « qui ne présentent pas un caractère cultuel », soit des activités de loisirs comme un concert ou un spectacle, organisées dans ces établissements là. Mais en aucun cas le passe n’est exigé durant les cérémonies ou les moments de prière. 
  • Mariages : si la cérémonie du mariage a lieu dans un lieu privé, le pass n’est pas requis. En revanche, dans des lieux
  • au public (salle des fêtes, etc.), il l’est.
  • Croisières en bateau : le pass est obligatoire du moment que 50 passagers y sont présents.
  • Discothèques : les boîtes de nuit exigeront le pass, lorsqu’elles vont rouvrir.
  • Voyage : le passe est obligatoire pour les liaisons entre la France hexagonale et la Corse ou encore, la France métropolitaine et l’Outre-mer.

Le passe vaccinal sera-t-il obligatoire en entreprise ?

Si la possibilité d’obliger les salariés à présenter un pass vaccinal à leur entreprise pour pouvoir travailler a été envisagée, les échanges avec les représentants des salariés et du patronat ont amené le gouvernement à revoir sa position sur le sujet. L’hypothèse ne figurera donc pas dans le projet de loi. 

Quelques petits pays utilisent déjà le passe vaccinal

Plus d’une dizaine de pays utilisent déjà le passe vaccinal dans le monde. Récemment, la Suède a opté pour le passe vaccinal à partir du 1er décembre pour les rassemblements en intérieur de plus de 100 personnes. Une nouvelle mesure qui intervient alors que le pays possède un des plus faibles taux d’incidence (197 cas pour 100.000 habitants) en Europe. 

Depuis le 18 novembre,  la République Tchèque utilise également ce système. Pour entrer dans les commerces et les restaurants, les hôtels, les musées ou les événements sportifs, il faut être vacciné ou guéri de la Covid-19.

Plus strict encore, la Lettonie qui a annoncé que les députés non vaccinés sont suspendus de leurs fonctions depuis le 15 novembre. Le vote devrait engager la population au moins jusqu’en juillet 2022, avant d’être revu tous les deux mois. 

Enfin, l’Estonie qui allie la technologie et le passeport vaccinal. En effet, le pays avait lancé un « passeport immunitaire » numérique en juin 2021 pour tous les salariés du pays. Ainsi, une fois les salariés arrivés sur leur lieu de travail, ils doivent présenter leur téléphone portable à une borne qui analyse leur système immunitaire face à la Covid-19.

Covid-19: 73 députés entament l’examen du passe vaccinal contre Omicron

Plus sûrement que le virus, la bande à Macron fracasse le pays

Devant la commission des lois, Olivier Véran a encore stigmatisé les non-vaccinés qu’il juge en plein « délire », méthode méprisante de neurologue pour les inciter à se faire vacciner. Ce que cet ex-socialiste et syndicaliste, adepte de prévention et de pédagogie, juge fédérateur. Le ministre des Solidarités et de la Santé pensait ainsi défendre son nouveau tour de vis à l’encontre des réfractaires à la vaccination.

Or, Dr Jekyll et Mister Hyde prône en revanche des mesurettes pour les porteurs de trois doses. Le sachant compte en effet juguler la pandémie en interdisant la consommation de pop-corn dans les cinémas, tout en envoyant à l’école les enfants et adolescents qui auront célébré la nouvelle année en milieu hautement dangereux de promiscuité, en famille élargie aux cousins éloignés ou entre amis venus de toute la France, et hors les frontières, en croisant les risques de contamination. Ce qui rend prévisible le pic d’infection pour la mi-janvier, alors que les hôpitaux commencent à saturer et que les soignants positifs asymptômatiques seront autorisés à travailler dans les services covid. Toujours « en même temps », les capteurs de CO² n’équipent toujours pas les écoles et les masques FFP2 à bec de canard sont à 0,53 € l’unité, mais France-masque.fr (made in France) privilégie la qualité sur la quantité: la gratuité n’est pas à l’ordre du jour, pas même pour les enfants que Véran finira par faire vacciner dès 5 ans, avec la complicité de Blanquer, alors que les réfractaires de plus de 65 ans continuent de faire de la résistance. Tout est cohérent, à quiconque est doté d’une « pensée complexe ». Dommage pour le vulgum pecus bien ancré dans la réalité.

La « pensée complexe » du locataire de l’Elysée pulvérise le plafond de verre de la cohérence. Et les commerçants en sondages clé en main persistent pourtant à le vendre à un taux de confiance qu’ils sont seuls à juger crédible.

Les 73 députés de la commission des lois ont commencé mercredi l’examen du texte visant à transformer le passe sanitaire en un passe vaccinal. Le douzième relatif à la gestion de l’épidémie de Covid-19, a relevé le ministre de la Santé, Olivier Véran, en informant la représentation nationale que 208.000 Français ont été diagnostiqués positifs lors des dernières 24 heures. Un record absolu pic depuis l’arrivée du virus dans l’Hexagone, il y a près de deux ans, mais seulement six semaines depuis l’apparition du variant Omicron en Europe, le 11 novembre en Belgique: le premier cas de ce variant est détecté le 9 novembre 2021 au Botswana et il est majoritaire dans trois états du nord-ouest des Etats-Unis depuis le 18 décembre 2021.

L’émergence du variant Omicron provoque un «raz de marée», a lancé Véran, alors que le variant Delta reste actif sur le territoire. Ces deux «ennemis» bousculent le début d’année des guerriers de l’exécutif (Macron est toujours retranché sur son île fortifiée de Brégançon; le chef de guerre était bunkérisé dans les sous-sols de l’Elysée face aux Gilets jaunes), qui s’inquiète de voir 10% de la population contaminée ou cas contact de façon simultanée à la veille du réveillon de la Saint-Sylvestre. L’expression de cette inquiétude constitue une annonce, de la même manière que l’affirmation qu’il n’y aurait pas de couvre-feu préparait les esprits à son instauration de 21h à 5h au 1er janvier à La Réunion, quand le taux d’incidence est passé à 740 cas pour 100.000 habitants. Il était à 712 en métropole avant Noël. 760,3 en France au 26 décembre. La couverture sanitaire y est meilleure, mais l’annonce est faite: on a la jauge, on aura le couvre-feu…

Avec la menace de Véran sur les non-vaccinés, le gouvernement espère limiter les contraintes, même si les boîtes de nuit sont déjà obligées de fermer leurs portes – au moins jusqu’à la fin du mois de janvier -, tandis que les clubs échangistes sont autorisés à ouvrir, avec ou sans gel, que le télétravail va redevenir la norme pour des millions de salariés, tandis que leurs enfants travailleront cinq jours sur sept en présenciel. Si la cohérence n’est déjà pas évidente, la promesse d’un retour à la vie normale est également usée jusqu’à la corde et «de plus en plus de Français s’interrogent sur ce que la collectivité doit consentir au bénéfice de celles et ceux qui refusent le vaccin», a même glissé le ministre des Solidarités. Alors que des reports d’interventions chirurgicales non urgentes sont déjà programmés, certains s’inquiètent de savoir si ce ministre des Solidarités suggère en fait de sacrifier les fumeurs et les alcooliques au profit des cas positifs à la covid: la fracture du pays plutôt que la solidarité…

Véran est-il atteint dans son autorité? Bien que les doutes prospèrent sur la capacité du vaccin à faire barrage à l’expansion des contaminations, Olivier Véran a asséné que 70% des patients en réanimation ne sont pas vaccinés: sept Français sur 10 défieraient donc le savant sachant. A la face des réticents, le ministre de la Santé avertit: «Il y a vraiment peu de chances que vous puissiez passer cette fois-ci entre les gouttes.» Comme si la menace n’était pas assez explicite, alors il ajoute: « On va continuer de resserrer les mailles. (…) Il faut se vacciner, sinon on ne va plus s’en sortir», a-t-il martelé, deux jours après la tenue d’un Conseil de défense sanitaire.

Une centaine d’amendements.

Une stratégie sèchement critiquée par Mathilde Panot, la présidente du groupe LFI (La France insoumise). Elle a accusé Macron de mettre dos à dos deux catégories de Français. «Pas de guerre sans ennemi, et l’ennemi est tout trouvé: “A bas les non-vaccinés”», a regretté cette proche de Jean-Luc Mélenchon, hostile au passe vaccinal. Le groupe LFI a pris la tête de l’opposition au texte et a déposé une centaine d’amendements. À ses yeux, la difficulté des hôpitaux à faire face à cette nouvelle vague est imputable aux moyens alloués par le gouvernement, jugés insuffisants. «Nous ne céderons pas à votre chantage qui consiste à opposer en toutes circonstances la protection de la santé et la sauvegarde des libertés», a lâché Mathilde Panot.

Le passe vaccinal, «qui a pour vocation de faire avancer la couverture vaccinale», selon le député du Territoire de Belfort, Ian Boucart, a reçu l’approbation du groupe LR. Tout en réclamant des «garde-fous», via une clause de revoyure et une application limitée dans le temps. La droite voudrait qu’il ne s’applique qu’aux majeurs, alors que le texte prévoit qu’il concerne tous les Français dès 12 ans.

La droite républicaine s’inquiète également – comme le PS – de la possibilité, pour les salariés des établissements concernés, de contrôler l’identité des détenteurs du passe. «Beaucoup de Français, vaccinés, se posent des questions sur l’accumulation de mesures prises par le gouvernement et les contraintes qui s’ajoutent les unes aux autres», a mis en garde Ian Boucart, qui refuse que le vote de la droite en faveur du passe vaccinal soit analysé comme un satisfecit adressé au gouvernement. Le texte sera soumis aux votes des députés lundi.

Non-vaccinés : « loin de tout », « méfiants » dans un « délire », ou « indifférents », selon Olivier Véran

Le ministre stigmatise, au lieu de convaincre et rassembler

La pédagogie de l’exécutif échoue et l’heure est à l’ostracisation des non-vaccinés. Ce mercredi 29 décembre, Olivier Véran, ministre de la Santé et des Solidarités, a pris le temps d’expliquer la stratégie gouvernementale lors de l’examen du projet de loi pour l’instauration du passe vaccinal, en commission à l’Assemblée nationale.

Lors de cette présentation, pendant laquelle il est revenu sur la contagiosité de la Covid-19 et sur son variant Omicron, il a avoué que ce projet de loi vise surtout à atteindre les non-vaccinés « plus ou moins indifférents face à cette question ». Ceux qui se comporteraient, selon lui, comme s’ils n’étaient pas concernés : « ceux qui ne sentent pas la menace. »

Le ministre catégorise les Français

Véran a effectué une typologie de la population non-vaccinée. Selon lui, « trois catégories se dégagent ». La première concerne des gens qui seraient « loin de tout », « loin de l’information ». « Ceux-là, nous irons les chercher », a-t-il lancé, bien qu’ils ne soient pas la cible première de ce passe vaccinal. La deuxième catégorie, ce sont ceux qu’il nomme « les méfiants » : « un magma de personnes qui se sont enkystées dans une forme de contestation pouvant parfois prendre les allures du délire, considérant qu’on leur veut du mal […] Eux, ni un passe sanitaire, ni un passe vaccinal ne les fera changer d’avis », assurait-il.

En revanche, ceux pour qui le gouvernement entend « serrer la vis », ce sont les « plus ou moins indifférents ». Véran décrit cette troisième catégorie ainsi : « Ce sont souvent des gens plutôt jeunes, qui connaissent quelqu’un dans leur famille qui a eu la Covid, qui a fait une grippe, peut-être parfois une forme grave, mais qui se disent « ce n’est pas pour moi ». Ils se disent qu’ils n’ont pas le temps, qu’ils vivent leur vie, ou qu’ils n’ont que peu d’interactions sociales. « M’embêtez pas avec ça ». Si on leur dit qu’il faut vraiment se faire vacciner, alors, sur un coup de tête, ils pourraient le faire sans problème. Ce passe vaccinal s’adresse à eux, ils doivent comprendre que maintenant ils ne peuvent plus considérer qu’ils sont en dehors de cette gestion de crise. »

Une caricature grossière

La population des non-vaccinés se réduirait-elle à un attelage d’Amish (c’est ainsi que Macron avait qualifié ceux qui s’inquiétaient du déploiement de la 5G), de complotistes paranoïaques et niant l’existence même de la Covid, et de jeunes inconscients et égoïstes ?

Quid de tous les chercheurs, médecins, avocats, soignants, philosophes, artistes, qui s’opposent à la politique sanitaire actuelle ? Dans quelle catégorie entrent-ils ? Le simple fait de rappeler que la vaccination est un choix, doit le rester, que le ratio bénéfice/risque doit être estimé individuellement, en concertation avec son médecin, vous fait-il par exemple entrer dans la case infamante des « méfiants », égarés dans leur « délire » ?

Un argument sous-jacent retient l’attention : le caractère « altruiste » de la vaccination, pierre angulaire de la vaccination de masse et des éléments de langage de l’exécutif, contesté par certains depuis le début, est un mythe en péril – cette notion avait d’ailleurs disparu du propos du président de la République, lors de sa dernière allocution. Michaël Peyromaure, chef du service d’urologie de l’hôpital Cochin à Paris, qui n’entre certainement dans aucune des catégories répertoriées par Olivier Véran, rappelait la semaine dernière sur Europe 1 que la vaccination des enfants était « une hérésie », et que des millions de gens s’étaient fait vacciner « pour rien ». Serait-il, selon le ministre, victime de « délire » ?

La défiance en réponse au mépris

Après bientôt deux ans de crise sanitaire, de restrictions des libertés, de changements législatifs incessants, de protocoles, de conseils de défense, de mesures drastiques, le ministre de la Santé semble donc continuer de jouer la carte du mépris et de la caricature, en niant jusqu’à l’existence même de cette frange de la population qui, dûment informée, échaudée, de mensonges éhontés en annonces démenties quelques semaines plus tard, n’a pas ou plus confiance, et continue, « quoi qu’il en coûte », de vouloir exercer son consentement libre et éclairé.

Rappelons que Véran affirmait avant Noël que « le passe vaccinal est une forme déguisée d’obligation vaccinale ». Ainsi se dédisait-il du discours tenu de longs mois, en chœur avec Macron et le reste du gouvernement et de la majorité, qui avaient assuré qu’il n’y aurait jamais d’obligation vaccinale – elle n’existe pas en droit, mais de fait – ou que le passe sanitaire ne conditionnerait jamais la vie quotidienne des Français…

Des réactions indignées

En lui faisant un procès en ignorance ou en inconscience, en psychiatrisant une partie d’entre eux, O. Véran a cédé à une facilité dont se sont indignés ceux qui se sont sentis – injustement – visés.

Les réactions à ce discours outrancier ont fusé : certains s’inquiètent de cette dérive verbale du ministre de la Santé, et nombreux sont les sceptiques sur les injections anti-Covid qui ont exprimé à quel point ils ne se reconnaissent en rien dans cette nomenclature grossière, caricaturale et insultante.

https://platform.twitter.com/embed/Tweet.html?creatorScreenName=france_soir&dnt=false&embedId=twitter-widget-0&features=eyJ0ZndfZXhwZXJpbWVudHNfY29va2llX2V4cGlyYXRpb24iOnsiYnVja2V0IjoxMjA5NjAwLCJ2ZXJzaW9uIjpudWxsfSwidGZ3X2hvcml6b25fdHdlZXRfZW1iZWRfOTU1NSI6eyJidWNrZXQiOiJodGUiLCJ2ZXJzaW9uIjpudWxsfSwidGZ3X3NwYWNlX2NhcmQiOnsiYnVja2V0Ijoib2ZmIiwidmVyc2lvbiI6bnVsbH19&frame=false&hideCard=false&hideThread=false&id=1476237557981757443&lang=fr&origin=https%3A%2F%2Fwww.francesoir.fr%2Fpolitique-france%2Folivier-veran-examen-commission-assemblee-delire&sessionId=985b6fee86ade1247c9624a642e7d946e6d9a2b7&theme=light&widgetsVersion=9fd78d5%3A1638479056965&width=550px

https://platform.twitter.com/embed/Tweet.html?creatorScreenName=france_soir&dnt=false&embedId=twitter-widget-1&features=eyJ0ZndfZXhwZXJpbWVudHNfY29va2llX2V4cGlyYXRpb24iOnsiYnVja2V0IjoxMjA5NjAwLCJ2ZXJzaW9uIjpudWxsfSwidGZ3X2hvcml6b25fdHdlZXRfZW1iZWRfOTU1NSI6eyJidWNrZXQiOiJodGUiLCJ2ZXJzaW9uIjpudWxsfSwidGZ3X3NwYWNlX2NhcmQiOnsiYnVja2V0Ijoib2ZmIiwidmVyc2lvbiI6bnVsbH19&frame=false&hideCard=false&hideThread=false&id=1476216991790866442&lang=fr&origin=https%3A%2F%2Fwww.francesoir.fr%2Fpolitique-france%2Folivier-veran-examen-commission-assemblee-delire&sessionId=985b6fee86ade1247c9624a642e7d946e6d9a2b7&theme=light&widgetsVersion=9fd78d5%3A1638479056965&width=550px

Plusieurs internautes ne se sont pas fait prier pour noter que le succès grandissant de la pétition contre le passe vaccinal, qui devrait dépasser bientôt le million de signatures, indiquait que les réfractaires ne sont sans doute pas aussi marginaux que le dit Véran.

https://platform.twitter.com/embed/Tweet.html?creatorScreenName=france_soir&dnt=false&embedId=twitter-widget-2&features=eyJ0ZndfZXhwZXJpbWVudHNfY29va2llX2V4cGlyYXRpb24iOnsiYnVja2V0IjoxMjA5NjAwLCJ2ZXJzaW9uIjpudWxsfSwidGZ3X2hvcml6b25fdHdlZXRfZW1iZWRfOTU1NSI6eyJidWNrZXQiOiJodGUiLCJ2ZXJzaW9uIjpudWxsfSwidGZ3X3NwYWNlX2NhcmQiOnsiYnVja2V0Ijoib2ZmIiwidmVyc2lvbiI6bnVsbH19&frame=false&hideCard=false&hideThread=false&id=1476226635271741440&lang=fr&origin=https%3A%2F%2Fwww.francesoir.fr%2Fpolitique-france%2Folivier-veran-examen-commission-assemblee-delire&sessionId=985b6fee86ade1247c9624a642e7d946e6d9a2b7&theme=light&widgetsVersion=9fd78d5%3A1638479056965&width=550px

https://platform.twitter.com/embed/Tweet.html?creatorScreenName=france_soir&dnt=false&embedId=twitter-widget-3&features=eyJ0ZndfZXhwZXJpbWVudHNfY29va2llX2V4cGlyYXRpb24iOnsiYnVja2V0IjoxMjA5NjAwLCJ2ZXJzaW9uIjpudWxsfSwidGZ3X2hvcml6b25fdHdlZXRfZW1iZWRfOTU1NSI6eyJidWNrZXQiOiJodGUiLCJ2ZXJzaW9uIjpudWxsfSwidGZ3X3NwYWNlX2NhcmQiOnsiYnVja2V0Ijoib2ZmIiwidmVyc2lvbiI6bnVsbH19&frame=false&hideCard=false&hideThread=false&id=1476541429744873479&lang=fr&origin=https%3A%2F%2Fwww.francesoir.fr%2Fpolitique-france%2Folivier-veran-examen-commission-assemblee-delire&sessionId=985b6fee86ade1247c9624a642e7d946e6d9a2b7&theme=light&widgetsVersion=9fd78d5%3A1638479056965&width=550px

Macron : « faire peser les contraintes sur les non-vaccinés »

On apprenait également dans « le Canard enchaîné » d’hier qu’Emmanuel Macron avait confié, peu avant le Conseil de défense sanitaire de lundi : « Il faut prendre des mesures proportionnées. Dès lors que nous prenons des mesures qui touchent les vaccinés, nous nous éloignons de notre stratégie et de la ligne qu’on suit depuis le début : faire peser les contraintes sur les non-vaccinés reste notre boussole absolue. » (Valeurs actuelles)

Une « boussole absolue » alliée à une telle typologie est assez « glaçante », avoue un fidèle des manifestations. De la condamnation inavouée à la stigmatisation assumée : quelle sera la prochaine étape, la persécution proclamée ?

Dupond-Moretti s’attaque aux non-vaccinés: « des tueurs »?

«Des irresponsables et des individualistes», affirme Dupond-Moretti

«Des irresponsables et des individualistes» : Dupond-Moretti s’attaque aux non-vaccinés

Eric Dupond-Moretti, ministre de la Santé Justice, s’est attaqué à ceux et celles qui refusent de se faire vacciner en France.

Interrogé par Radio J, ce 21 novembre, le garde des Sceaux a en effet qualifié ceux qui refusent le vaccin de «jusqu’au-boutistes», estimant qu’ils sont une «faille dans notre système».

«Comme si la liberté permettait aux gens de contaminer les autres (…) et donc de tuer», a déclaré le ministre de la Justice.

Poser la question, est-ce déjà y répondre, Maître ?

«C’est comme si vous me disiez que la liberté me permet de prendre ma voiture à 4 grammes dans le sang à 2h du matin. Non, ce n’est pas ça la liberté», assène Eric Dupond-Moretti. Pour lui, la liberté, c’est «aussi l’obéissance à un certain nombre de règles que l’on s’est fixées».

Castex est-il un vacciné « tueur »?

(Publié le 24/11/2021 à 00h01)
Quelle preuve que sa fille est
sa contaminatrice
et non Mme Klinkert?

Vers le confinement des non-vaccinés ?

La presse française travaille-t-elle à nous faire accepter un alignement sur l’Autriche ?

Pansement sur le bras, au centre de vaccination Covid-19 de la Gare Maritime, Cannes, le 18/10/2021.
Pansement sur le bras, au centre de vaccination Covid-19 de la Gare Maritime, Cannes, le 18/10/2021.

Le cas de l’Autriche qui vient de décider ce dimanche de confiner les non-vaccinés interroge… Les non-vaccinés sont surreprésentés parmi les malades de la Covid à l’hôpital. Certains pays ont donc décidé de faire peser sur eux de nouvelles restrictions sanitaires. A l’instar de l’Autriche, qui a annoncé dimanche l’entrée en vigueur d’un confinement pour les personnes non vaccinées ou qui n’ont pas guéri de la Covid-19.

Mais la France ne semble pas prête à adopter de telles mesures, pour des raisons politiques, juridiques et d’efficacité.

Or, la France renâclerait à adopter de telles mesures, pour des raisons politiques, juridiques et d’efficacité.

Alerte rouge. Le taux d’incidence devrait dépasser les 100 nouvelles contaminations pour 100.000 habitants cette semaine. Et ce n’est pas fini, selon Pascal Crépey, épidémiologiste à l’Ecole des Hautes Etudes en santé publique : « On peut s’attendre à une forte hausse des cas d’ici aux prochaines vacances de Noël. D’autant qu’avec l’hiver, on passe plus de temps dans des lieux clos et on aère moins les pièces ».

Pour contenir la hausse de l’épidémie de coronavirus, le gouvernement compte sur les mesures annoncées par Macron, mardi dernier. A savoir conditionner à partir du 15 décembre, le passe sanitaire des plus de 65 ans à une dose de rappel. Et réinstaurer à partir de ce lundi 15 le masque à l’école élémentaire. Tout en continuant à inciter les non-vaccinés à se faire piquer.

« La cinquième vague sera celle des non-vaccinés et des personnes fragiles non rappelées. Chaque injection éloigne un patient de l’hôpital et nous rapproche collectivement d’un hiver serein », a déclaré ce samedi Gabriel Attal. Mais la vaccination ne prévient pas la transmission de la maladie.

Mardi, Macron avait lui-même de nouveau exhorté les 6 millions de Français « qui n’ont reçu aucune dose » à se faire vacciner, au nom de « l’esprit de responsabilité ».

Mais certains pays ne veulent plus se contenter de simples mots pour tenter de convaincre les réfractaires à la vaccination. Ils passent désormais aux actes. 

Un durcissement des mesures dans certains pays

Dimanche, l’Autriche a annoncé l’entrée en vigueur d’un confinement pour les personnes non vaccinées ou qui n’ont pas contracté récemment le virus de Covid-19, dès lundi. Les personnes concernées n’auront pas le droit de quitter leur domicile, sauf pour aller au travail, faire leurs courses, du sport ou pour des soins médicaux. Et des contrôles inopinés seront effectués.

Autre exemple de durcissement du ton à l’égard des résidents en Allemagne non vaccinés : à compter de lundi, Berlin va leur interdire l’accès notamment aux restaurants sans terrasse, aux bars, aux salles de sport et aux salons de coiffure. Un test négatif ne permettra plus d’avoir accès à ces lieux publics s’ils ne sont pas vaccinés ou ne peuvent prouver qu’ils sont guéris de la maladie. Ce type de dispositif est déjà entré en vigueur la semaine dernière en Saxe.

Quant à Singapour, à partir du 8 décembre, le pays va cesser de prendre en charge les frais médicaux des malades atteints du coronavirus qui ont refusé de se faire vacciner.

Un risque politique trop important en France

Ce type de mesures vis-à-vis des non vaccinés serait-il possible en France ? Non, répondent en chœur plusieurs experts. Tout d’abord parce que la situation sanitaire de la France diffère de certains des pays qui ont adopté ces dispositifs, comme le souligne Laurent Chambaud, directeur de l’École des hautes études en santé publique : « Dans notre pays 75 % de la population adulte est complètement vaccinée et 80 % l’est partiellement. Alors qu’en Autriche, 65 % de la population ont reçu les deux doses de vaccin ». Par ailleurs, faire porter le chapeau de nouvelles mesures seulement par les non-vaccinés ne serait pas un remède miracle contre la reprise de l’épidémie, explique Pascal Crépey : « Certes, des mesures coercitives à leur encontre sont susceptibles de les protéger et de réduire le fardeau des hospitalisations. Mais elles ne pourraient pas permettre d’enrayer la dynamique épidémique, puisque la vaccination ne protège qu’à 50 % de la transmission du virus ».

Par ailleurs, des mesures ciblées sur les non-vaccinés risqueraient de ne pas être acceptées par les principaux concernés. « Il est fort probable que les restrictions ne seraient pas bien respectées. Par ailleurs augmenter les contraintes sur la population qui refuse le vaccin serait susceptible de la radicaliser. Sans pour autant parvenir à la faire changer d’avis », estime Pascal Crépey. Et en période pré-électorale, le risque politique serait sans doute trop important. « Le gouvernement a préféré une logique d’incitation forte à la vaccination et cela a plutôt bien fonctionné. Il faut garder une stratégie cohérente », souligne Laurent Chambaud. Sans oublier l’obstacle juridique à de telles mesures. Car le Conseil Constitutionnel pourrait les retoquer, en jugeant qu’elles porteraient atteinte au principe d’égalité.

D’autres champs d’action possibles

Mais ne pas envisager de telles mesures vis-à-vis des non vaccinés ne signifie pas pour autant l’attentisme des pouvoirs publics face à la reprise épidémique. Le gouvernement pourrait par exemple, décider de communiquer plus activement sur la nécessité de mieux respecter les gestes barrières. Car dans les magasins, on a moins tendance à s’enduire de gel. La bise a fait son retour dans les rapports sociaux et les fêtes ont retrouvé de la vigueur. « Or, si chacun de nous réduisait de 30 % ses contacts sociaux, cela entraînerait mécaniquement une baisse des contaminations », évoque Pascal Crépey.

Une action plus énergétique envers les 15 % des Français de plus de 80 ans qui ne sont pas vaccinés pourrait aussi être envisagée. « Ces derniers pensent être à l’abri du Covid-19, car ils sortent peu. Mais c’est un leurre car ils peuvent être contaminés par leurs proches », souligne Pascal Crépey. « Il faut faire un travail de dentelle pour comprendre d’où viennent leurs réticences. Et faire intervenir les médecins généralistes, les pharmaciens et les collectivités territoriales pour qu’ils servent de relais de communication », suggère Laurent Chambaud. Selon lui, une communication autour de l’intérêt de la troisième dose est aussi nécessaire « pour lever les réticences de ceux qui rechignent à retourner se faire vacciner. Et il faut s’organiser pour remobiliser progressivement les centres de vaccination afin que les rappels aient lieu 6 mois après la dernière dose ». Pour lui, « la question de la vaccination des enfants doit aussi être reposée. Et la Haute autorité de Santé doit se prononcer sur le sujet ». Enfin, la politique de tests pourrait aussi être revue, selon Pascal Crépey : « Il faut réactiver les tests en les remboursant à nouveau, afin de pouvoir isoler les personnes infectées le plus vite possible ».