Cachan: un blocus de lycée dégénère en émeute

Les casseurs sont-ils des lycéens de Cachan ?

Alors que trois cents élèves manifestaient pacifiquement devant le lycée polyvalent Gustave-Eiffel de Cachan (Val-de-Marne), ce 5 mars, pour dénoncer la vétusté de l’établissement, des échauffourées ont éclaté. « Il y a eu un rassemblement pacifique ce matin de 300 élèves qui manifestaient pour leur santé, à 8 heures, devant l’établissement« , explique Soulef Bergougnioux, professeur d’histoire au lycée Cachan et représentante du syndicat FNEC-FP-FO à la F3SCT académique [formation spécialisée santé sécurité conditions de travail, anciennement CHSCT].

« Personne ne s’est introduit dans le lycée. Il y a eu des jets de tomates, d’œufs, mais pas de violence. Ensuite, quand la nationale [la police nationale] est arrivée, ils ont commencé à gazer les élèves. Cela voulait dire qu’on était encerclés, qu’on était obligés de courir. C’est arrivé dans nos yeux, on avait les yeux qui brulaient. On ne pouvait plus respirer, on toussait« , indique Inès, 18 ans, lycéenne de l’établissement. 

Des éléments étrangers à l’établissement, soupçonnés d’être des ultras de type black block, seraient à l’origine des blessés, des feux, et d’une voiture de police retournée…

Des images et des vidéos sur les réseaux sociaux ont fait état de débordements. Soulef Bergougnioux a reçu une vidéo de ce qui semble être des événements qui se sont produits, ce matin : « Je vois plusieurs élèves retourner une voiture, et jeter un projectile sur une voiture de la police municipale. Je n’espère pas que ce soit nos élèves. C’est important qu’ils se mobilisent, mais la violence n’est pas une bonne idée. Je pense qu’on va leur expliquer tout cela« .

La police aurait interpellé une personne. Les enseignants avaient fait déjà fait valoir leur droit de retrait.

Les professeurs et les élèves dénoncent la vétusté de l’établissement

Depuis mardi 27 février, près de la moitié du personnel s’était mise en retrait. Parmi ce qui les inquiète, « une dalle qui est tombée du plafond« , mais aussi des « faux-plafonds gorgés d’eau » ou encore « de l’eau au sol« . Sans compter une présence possible d’amiante dans « certaines colles« , comme l’évoquait une enseignante et représentante syndicale du lycée.

Ce qui inquiète aussi, côté élèves, c’est ce que déplore Inès : « L’état du lycée est choquant, je n’ai jamais vu ça. Il y a des rats, la peinture s’enlève et apparemment, il y a de l’amiante. En été, quand il y avait la canicule, quand je suis arrivée au lycée, il faisait 45 degrés dans les salles. On préférait rester dehors que dedans. Même en hiver, il faisait -5 dans les salles. On était choqués. Il y a de l’amiante dans le lycée : c’est cancérigène. On est jeunes, on soutient les profs, on n’est pas contre les profs. Je pense que les profs n’auraient pas agi comme ça, mais on est avec eux et ils sont du même avis que nous, je pense.« 

BFMTV a-t-elle diffusé ce document ?

Une interpellation aurait eu lieu mais n’est pas confirmée.

De son côté, la maire PS de Cachan a « condamné fermement les violences inacceptables intervenues ce matin devant le lycée de Cachan ». « Je renouvelle mon soutien et mes remerciements à la communauté éducative, aux agents communaux, aux sapeurs-pompiers et à la Police Nationale, » a réagi Hélène de Comarmond, Inspectrice générale de l’Agriculture. 

Valérie Pécresse, présidente du conseil régional a également condamné les dégradations et a décidé de porter plainte. Elle annonce l’envoi d’une brigade régionale dé sécurité.

Hamas – Israël : une enquête pour apologie du terrorisme vise le NPA, annonce Darmanin

3000 activistes de l' »ultra-gauche » sont fichés S en France

Dans un communiqué de réaction à l’attaque du Hamas, le NPA a écrit samedi : « cette fois-ci, l’offensive est du côté de la résistance ».

Après son communiqué de réaction à l’attaque du Hamas contre Israël, le Nouveau parti anticapitaliste va devoir s’expliquer. Le NPA est en effet visé par une enquête pour apologie du terrorisme, a annoncé mardi le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, dans l’émission Quotidien de TMC.

Le pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH) du Parquet de Paris a saisi la brigade criminelle de la police judiciaire parisienne, a précisé une source proche du dossier.

Le NPA critique fortement « la stratégie israélienne »

Cette enquête vise un communiqué du parti d’extrême gauche diffusé samedi, dans lequel celui-ci a « rappelé son soutien aux Palestinien/nes et aux moyens de lutte qu’ils et elles ont choisi pour résister ». « La stratégie israélienne, appelée la « tondeuse à gazon », consiste en réalité à éliminer physiquement et régulièrement des nouvelles générations de militant/es et d’opposant/es à l’occupation, dans un cycle de répétition interminable », a écrit le NPA, ajoutant : « Cette fois-ci, l’offensive est du côté de la résistance ». « Intifada ! », a conclu le parti d’extrême gauche.

Le ministre de l’Intérieur a ajouté, sans précision, avoir fait « plusieurs signalements » à la justice pour des faits semblables.

Le tacle de Darmanin sur LFI au sujet de l’antisémitisme

La veille, à l’issue d’une réunion avec les représentants de la communauté juive en France et les services de sécurité, le ministre de l’Intérieur avait prévenu qu’il se réservait la possibilité d’utiliser l’article 40 (pour dénoncer des faits ou des propos à la justice) et « d’engager des procédures de dissolution quelles que soient les structures ».

« Nous avons eu de la part de collectifs, d’associations parfois de partis politiques, des propos absolument ignobles appelant à la haine, à l’intifada, à l’apologie du terrorisme », avait-il dit, sans citer de noms. Comme on lui demandait par ailleurs mardi si « la France insoumise était antisémite », Gérald Darmanin a répondu : « Elle n’a pas démontré l’inverse ».

Environ 10.000 membres de « l’ultra gauche » sont suivis par les services de renseignements.

Gérald Darmanin est revenu, ce jeudi matin devant la commission d’enquête sur les groupuscules violents de l’Assemblée nationale, sur la mouvance « d’ultra-gauche », pointée du doigt après la manifestation de Sainte-Soline contre des méga bassines en mars dernier ou encore lors du défilé du 1er-Mai.

« On parle souvent des fichés S. Nous avons actuellement 3500 personnes islamistes qui sont sous ce statut. En comparaison, on a 3000 personnes d’ultra-gauche fichées S », a expliqué le ministre de l’Intérieur devant les députés.

« Des avocats, des médecins, jamais l’ouvrier en colère »

La qualification « d’ultra-gauche » renvoie pour Gérald Darmanin à plusieurs évènements, de la lutte contre le barrage de Sivens qui a mené à la mort du militant Rémi Fraisse en 2013 aux zadistes de Notre-Dame-des-Landes aussi bien qu’aux militants formant les black blocs ou encore à des manifestants écologistes. La notion fait cependant débat auprès des spécialistes qui jugent que l’exécutif regroupe sous cette appellation des réalités très hétérogènes.

La fiche S pour « sûreté de l’État » répertorie les personnes qui représentent une menace potentielle pour la sécurité de la France, qu’elles aient ou non déjà commis un crime ou un délit. Environ 20.000 personnes sont sous ce statut en France, dont l’un des manifestants blessés à Sainte-Soline.

« Ces militants comme ils disent, sont beaucoup des avocats, des médecins, jamais l’ouvrier en colère de l’usine qu’on ferme », a encore fait remarquer Gérald Darmanin.

« Des black blocs, voire des black bourges »

Ce n’est pas la première fois que l’ex maire de Tourcoing cible « les enfants de bonne famille » dans les manifestations qui dégénèrent. « Certains black blocs sont même, je dirai, des black bourges », avait-il expliqué sur CNews en mars dernier.

Gérald Darmanin est également revenu sur la gestion du maintien de l’ordre à Sainte-Soline. De violents affrontements avaient eu lieu entre les manifestants et les forces de l’ordre. La manifestation avait rassemblé de 6000 à 8000 personnes selon les autorités, 30.000 d’après les organisateurs. Ces derniers ont fait état de 200 blessés, dont 40 graves, côté manifestants. Deux blessés ont été un temps plongés dans le coma.

D’après les chiffres officiels, 5015 grenades lacrymogènes ont été tirées, soit environ une par seconde. La gendarmerie a eu recours aussi à 89 grenades de désencerclement de type GENL, 40 dispositifs déflagrants ASSR et 81 tirs de LBD.

« Pas la question » de savoir s’il y a des blessés ou des morts » lors des manifestations

Un rapport de la Ligue des droits de l’homme, appuyé sur des observations de terrain, avait pointé la responsabilité de l’État et un usage « disproportionné » des armes. Gérald Darmanin a répondu aux critiques, jugeant que « la question n’est pas de savoir » si les formes de l’ordre « ont le droit d’utiliser cette violence. Elles ont le droit ». « La question n’est pas de savoir s’il y a des blessés, parfois des morts », a encore précisé le ministre.

« Juger de la réussite d’une opération de police (…) suivant les conséquences du nombre de blessés et éventuellement du nombre de morts me semble être un mauvais débat médiatique », a encore expliqué le ministre de l’Intérieur.

Le membre du gouvernement a cependant précisé que les policiers et les gendarmes « ne sont pas en dehors des enquêtes et des procès » mais qu’il faut « accepter l’idée qu’ils utilisent la violence pour faire respecter les règles de droit ».

Le procès des neuf syndicalistes et militants écologistes jugées en correctionnelle pour avoir organisé les rassemblements contre les méga-bassines à Sainte-Soline a été suspendu début septembre. Il devrait reprendre début décembre.

Des collectifs antifa provoquent des heurts lors d’une dédicace de Zemmour à Brest

Zemmour dénonce des « hordes de barbares »

Le préfet a-t-il favorisé ces atteintes neo-fascites à la liberté d’expression ? Les faits semblent le prouver. Et BFMTV d’écrire que « des scènes violentes  ont suscité l’ire [railleur] d’Eric Zemmour »: la chaîne gouvernementale d’information en continu considère ainsi que les Français ne seraient pas des démocrates et ne s’associeraient pas à l’indignation contre cette régression des libertés, celle de l’auteur et celle de ses lecteurs. Faut-il mettre au pilon le publications du journaliste ? L’extrême gauche préconise-t-elle un autodafé 2023, anniversaire de mai 1933, quand le chancelier Adolf Hitler lança une « action contre l’esprit non allemand » visant les écrivains juifs, marxistes ou pacifistes.

Plusieurs dizaines d’activistes ont fait irruption samedi 17 juin à Brest devant l’hôtel qui accueillait une séance de dédicaces du patron de Reconquête. Des vociférations se sont élevées et des bousculades ont alors éclaté entre attaquants opposés à sa venue et soutiens de l’essayiste.

« Imaginez que vous veniez vous faire dédicacer un livre d’un auteur que vous aimez particulièrement. Soudain des hordes de barbares se jettent sur vous, vous frappent, vous insultent. C’est très grave », a souligné l’ancien candidat à la présidentielle ce lundi sur BFMTV.

Au cours de l’attaque de la séance de dédicace du polémiste, deux personnes (!) ont été interpelées par les forces de l’ordre et placées en garde-à-vue ce samedi à Brest. En début d’après-midi, environ 300 personnes, dont une soixantaine de membres de l’ultragauche, se sont réunies pour agresser les participants.

Les forces de l’ordre ont dû intervenir pour disperser les attaquants. Un manifestant a été blessé avec du verre en donnant un coup de pied à une vitrine et un sympathisant de Reconquête a été blessé au visage, selon la sous-préfecture de Brest. D’après la conseillère presse de l’écrivain, Diane Ouvry, « les black blocs ont jeté des projectiles » et « ont fracassé la tête d’un pauvre jeune homme qui a été emmené par les pompiers ».

Eric Zemmour pointe l’inaction des autorités

« Quand je suis arrivé à 13h, les premiers antifas ont commencé à m’insulter et à me menacer, la police n’est pas intervenue », affirme Eric Zemmour auprès de l’AFP. « Ils ont attendu 15h que les antifas chargent avec une violence sauvage », poursuit-il, dénonçant des « agressions délibérées, violentes, sauvages, contre des enfants, des jeunes, des vieux, des mamies ».

L’ancien candidat à l’élection présidentielle accuse les autorités d’avoir fait preuve d’attentisme face aux contestataires opposés à sa venue. Selon lui, la sous-préfecture « n’a pas fait son travail » et s’est montrée « indigne » dans sa gestion du maintien de l’ordre. « Soit c’est politique, par hostilité. Soit c’est de la négligence et de la médiocrité », déclare-t-il, demandant « des explications et des sanctions ».

« Gérald Darmanin doit prendre des sanctions »

La sous-préfecture « n’a pas fait son travail » et s’est montrée « indigne » dans sa gestion du maintien de l’ordre. « Soit c’est politique, par hostilité. Soit c’est de la négligence et de la médiocrité », déclare-t-il, demandant « des explications et des sanctions ».

Les antifa fascisés partagent avec le Black bloc la stratégie du retrait éclair après leur forfait perpétré:

Etat des lieux après le passage de la horde d’extrême gauche :

« Ça s’appelle le fascisme », tonne Eric Naulleau

Invité de la « Libre antenne week-end » d’Europe 1, le polémiste Éric Naulleau a évoqué au micro de Yann Moix les heurts qui ont éclaté à Brest, en marge d’une séance de dédicace d’Éric Zemmour. « J’ai échangé avec lui, il m’a dit que c’était une dinguerie, ça avait été d’une extraordinaire violence », a-t-il affirmé.

« A partir du moment où l’on considère que tous les moyens sont bons, pourquoi ne pas s’en prendre physiquement à un auteur dont on ne partage pas les idées ? », a regretté Eric Naulleau sur Europe 1, disant qu' »on n’était pas obligé d’acheter le livre » de l’ancien candidat à la présidentielle. « Et parmi les gens qui venaient se faire signer un livre par Eric Zemmour, il y avait pas mal de personnes âgées, même des gens en famille. Donc, ils ont attaqué des êtres vulnérables parce qu’ils voulaient un livre d’Eric Zemmour, mais ça s’appelle le fascisme« , a-t-il tonné.

Des sympathisants ressortis sous protection policière

D’après Diane Ouvry, conseillère presse d’Eric Zemmour, « environ 70 personnes attendaient calmement devant l’hôtel le début de la dédicace prévu vers 15 heures », quand « les manifestants ont avancé vers l’hôtel ». « On a donc fait rentrer les gens qui attendaient la dédicace pour les protéger », a-t-elle témoigné.

« Les black blocs ont jeté des projectiles, ont fracassé la tête d’un pauvre jeune homme qui a été emmené par les pompiers. Ils ont détruit des vitres de l’hôtel, ils ont lancé des fumigènes à l’intérieur. Les forces de l’ordre sont maintenant devant l’hôtel« , a-t-elle déclaré, en précisant qu’un « dispositif de sécurité » était prévu au regard des appels à manifester.

La séance de dédicaces de l’ancien polémiste du Figaro et de CNews était terminée samedi à 19 heures. De 100 à 150 sympathisants ont pu entrer et sortir de l’hôtel sous la protection des forces de l’ordre, a indiqué la sous-préfecture. « Tous les gens qui étaient venus pour assister à la dédicace ont pu le faire », a indiqué la préfecture. Eric Zemmour, dont la tournée de dédicaces depuis trois mois est accompagnée de manifestations, a assuré vouloir continuer « jusqu’aux vacances ».

Vers une adaptation de la loi anti-casseurs de 1970 à nos agresseurs de 2023

Le gouvernement réfléchit à un « délit de construction de barricades »

Le gouvernement a révélé mercredi 3 mai qu’il réfléchit à présenter un projet de loi « anti-casseurs », qui serait mieux adapté à notre temps: le texte actuel, inadapté, a d’ailleurs fait l’objet d’une tentative de modification par le gouvernement Philippe, mais il a été en partie invalidé par le Conseil constitutionnel en 2019, il y a quatre ans.

Et pourtant :

En 1970, le socialiste François Mitterrand soupçonna la bonne foi du gouvernement Jacques Chaban-Delmas et de son ministre de l’Intérieur, Raymond Marcellin, dénonçant aussi une atteinte aux libertés…

Cette réflexion s’inscrit dans les discussions sur une loi « anti-casseurs » plus ambitieuse, on l’espère. Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a précisé que le ministre de l’Intérieur et le garde des Sceaux vont travailler ensemble » sur ce texte d’ici à « la fin de la semaine ». Et tout le weekend de l’Ascension?… Soit mardi prochain…

L’Etat doit « garantir la sécurité des manifestants » et « mettre hors d’état de nuire ceux qui sont là pour tuer et casser », a ajouté Olivier Véran. « Faut il une loi ou non ? », s’interroge le porte-parole du gouvernement. « Ce qui est sûr c’est qu’il faut améliorer la situation », estime-t-il.

En 2019, le Conseil constitutionnel n’avait validé qu’une partie de la loi « anti-casseurs » de… Christophe Castaner. Sur la base de la même constitution, les Sages avaient censuré la mesure permettant aux préfets de prononcer des interdictions administratives de manifester. Le gouvernement réfléchit depuis quatre ans à un nouveau texte pour le même type de mesures. Pour les Sages, la notion d’urgence n’est pas juridique.

« Il y a une logique de désescalade à trouver » estime le syndicat radical Solidaires

Ce syndicat écrit que « l’exécutif pense pouvoir gouverner par la répression (interdictions de manifestations, gardes-à-vues abusives, réquisitions…) et une succession d’opérations de communication délétères (nouvelle loi dite “anti-casseurs” mais plutôt anti-manifestations, agitation des peurs et désignation de boucs émissaires..) ou d’annonces qui ajoutent à la colère (RSA conditionnel, réforme des lycées professionnels..).

La désobéissance civile, recommandée par les écolos de la NUPES

«Dans certaines situations, désobéir est un devoir,» théorise Marine Tondelier 

L’essai du poète …américain Thoreau s’inscrivait dans une opposition aux autorités …esclavagistes
de son époque, 1849

Face à l’urgence climatique, aussi présumée que le déficit des caisses de retraites (13,5 milliards, en 2030, si l’on en croit le rapport contesté du gouvernement – le système de retraite enregistre un excédent de 900 millions d’euros, en 2022, selon le Conseil d’orientation des retraites, COR – du gouvernement publié en janvier 2023), la désobéissance civile, pourvu qu’elle soit non-violente, est un mode d’action nécessaire, estime la secrétaire nationale d’EELV. Mais c’est précisément la violence des écologistes de la bassine de Sainte-Soline qui interpelle les démocrates.

Transports, alimentation, végétalisation… En 2023, Libé explore la thématique de la transition écologique lors d’une série de rendez-vous inédits. Objectif : trouver des solutions au plus près des territoires. Première étape, Bordeaux, les 4 et 5 février. Un événement auquel se sont associés des étudiants de première année de l’Institut de Journalisme Bordeaux Aquitaine.

«Comment rendre la transition écologique désirable ?» Tel était le thème du premier débat du Climat Libé Tour, vendredi à Bordeaux en présence du maire de la ville, Pierre Hurmic, du président du département de la Gironde, Jean-Luc Gleyze et des partenaires de l’événement, devant plus d’une centaine de personnes réunies dans un amphithéâtre de la fabrique Pola. Invitée de ce tour de chauffe, Marine Tondelier, secrétaire nationale d’EELV, Boris Vallaud, député PS et président du groupe socialistes et apparentés à l’Assemblée nationale et Antoine Buéno, essayiste. L’occasion de revenir, après la rencontre, sur la thématique de la désobéissance civile avec Marine Tondelier.

La secrétaire nationale d'EE-LV, Marine Tondelier, à Bordeaux pour le lancement du Climat Libé Tour.
La secrétaire nationale d’EELV, Marine Tondelier, à Bordeaux pour le lancement
du …Climat Libé Tour.
Marine Tondelier et le secrétaire national d’EELV, 2017-2019,
David Cormand, présent à Sainte-Soline, lors des actions de guérilla (lien PaSiDupes)

Vous êtes entrée en politique sur la promesse du combat contre l’extrême droite. Aujourd’hui, la crise climatique vous amène-t-elle à revoir vos priorités ?

Effectivement dans mon parcours, la lutte contre le RN est essentielle [avant l’environnement…]. L’extrême droite a gagné Hénin-Baumont et je me suis retrouvée très jeune élue d’opposition RN, c’est quelque chose qui m’a construite politiquement. J’ai été forgée dans l’adversité et ça ne m’a jamais quittée. Le RN a participé de manière gratuite et bénévole à ma formation et je le remercie [rire].

5 févr. 2023

André Gorz [philosophe, pionnier de l’écologie politique] interrogeait : «Ecologie ou barbarie ?» On arrive à un carrefour de l’histoire où le système est en train de s’effondrer et nous avons le choix entre deux chemins. Notre projet écologiste est celui de l’espoir, de la paix, de la prospérité et de la répartition des richesses. C’est un projet positif et émancipateur. Intrinsèquement, même quand on fait de l’écologie, on s’oppose de fait aux idées de l’extrême droite.

L’écologie est aujourd’hui perçue comme une préoccupation urbaine, comment comptez-vous attirer un électorat plus rural ?

Il est clair qu’à la présidentielle de 2022, nous n’avons pas réussi à convaincre les classes populaires et la France périphérique. Le message n’est pas arrivé au destinataire, à la fois pour des questions d’incarnation et d’état d’esprit. C’est en questionnement en interne, on doit le travailler. Dans le cadre des Etats généraux de l’écologie, notre processus de refondation qu’on lance la semaine prochaine, c’est exactement ce sur quoi on doit remédier. Il faudra écouter tous ceux qui se sentent écologistes. A partir de cette matière, on va créer avec eux le mouvement dont on a besoin pour que le maximum de citoyens ait envie de s’engager.

Votre parti encourage la désobéissance civile depuis plusieurs mois. Avec vous au poste de secrétaire nationale d’EELV, c’est même devenu un nouveau moyen d’action en parallèle «des politiques publiques qui ne vont pas assez vite»…

La désobéissance civile a toujours fait partie de l’ADN écologiste, des faucheurs d’OGM aux démonteurs de Mc Donald, ce sont nos manières d’agir [C’est-à-dire l’atteinte à la propriété et le saccage : l’illégalité]. On voit que les jeunes se réemparent de ce mode d’action aujourd’hui en réaction au péril climatique. Effectivement cela peut paraître choquant mais c’est justement ce qu’on cherche ! La désobéissance civile est un moteur profond des avancées sociales dans le monde. Sans elle, nous n’aurions pas obtenu le droit à l’IVG, le droit de vote des femmes où la fin de la ségrégation aux Etats-Unis. Même de Gaulle a désobéi, et heureusement pour la France et le monde ! A mon sens, la désobéissance civile, pourvu qu’elle soit non-violente, est un mode d’action nécessaire. Et dans certaines situations, désobéir est un devoir [c’est la base de l’action de la Confédération paysanne, qu’on retrouve à Sainte-Soline. Désobéir, c’est casser et répandre la peur, voire la terreur, ce qui caractérise les Zadistes de Notre-Dame-Des-Champs à Nantes, dont « Les Soulèvements de la Terre » sont l’émanation et cousins du Black bloc]

La violence est un autre moyen d’action politique et militante, est-ce pour vous une ligne à ne pas franchir ?

Je suis profondément non-violente [comme les antifas fascisés]. La non-violence physique, verbale et morale est indispensable [que pense-t-elle alors des violences verbales et comportementales de LFI jusqu’à l’Assemblée ?]. J’ai trop souffert de la violence du Rassemblement national à Hénin-Beaumont [assertion gratuite qui demande un développement !]. Désobéir peut aussi être fait avec humour, joie et enthousiasme. C’est important de porter de l’espoir dans nos messages.

Etre obligé de prôner la désobéissance civile, n’est-ce pas un aveu d’échec pour un parti politique ?

Evidemment, on préférerait ne pas avoir besoin de le faire. Seulement, la crise climatique et sociale s’accélère et les politiques vont dans le sens inverse. Quand vous êtes écologiste et que vous avez conscience que, selon les rapports du Giec [ou ses extraits instrumentalisés sans nuances, en forme de slogans terrorisants], il «ne nous reste plus que trois ans pour éviter le pire» [le ciel nous tombe sur la tête], on ne va pas attendre cinq ans. On va évidemment utiliser tous les moyens qui sont à notre disposition. L’écologie [politique] se joue sur tous les fronts [de la subversion], ce serait une erreur de se cantonner au champ politique en ne regardant pas le reste.

Je pense que celui qui devrait être sur le banc des accusés, c’est l’Etat. Il désobéit tous les jours, en ne respectant pas ses propres engagements, que ce soit sur le climat, la qualité de l’air, l’alimentation dans les cantines ou les pesticides. On ne peut pas accuser celles et ceux qui désobéissent pour garder la terre habitable d’être irresponsable alors qu’ils ne le font que pour mieux souligner l’inaction du gouvernement.

Le « black bloc » ? Ici, les faits sont exacts, mais la conclusion fausse:

Cyril Hanouna a-t-il invité de faux agents de la Brav-M dans TPMP ?

Les autorités et des observateurs les soupçonnent de ne pas faire partie de la Brav-M.

Vendredi 31 mars, sur C8 dans Touche pas à mon poste, l’animateur a présenté quatre hommes cagoulés comme étant des agents de l’unité de policiers à moto, mais des doutes se sont exprimés. Le magicien Hanouna a-t-il fait sortir de faux agents de la Brav-M de son chapeau? Dès vendredi 31 mars au soir, la préfecture de police de Paris a annoncé l’ouverture d’une enquête administrative et la saisine de la justice.

Dans le cadre d’un débat intitulé «Vidéos polémiques, violences, pétition : faut-il dissoudre la Brav-M ?», vendredi 31 mars, Cyril Hanouna a fait paraître quatre personnes, le visage encagoulé, une capuche noire sur la tête et la voix modifiée, un brassard orange marqué «police» au bras, mais sans matricule.

«Les premiers éléments en notre possession laissent à penser que ces personnes n’appartiennent pas à la Brav-M (Brigade de répression des actions violentes – motocycliste), a écrit la préfecture de police (PP) dans un message sur Twitter. En tout état de cause, le préfet de police ouvre une enquête administrative et saisit la procureure de la République de Paris», a affirmé l’institution dirigée par Laurent Nunez.

L’animateur a-t-il été abusé par des Pieds Nickelés?

«Monsieur Hanouna, […] vous n’avez pas procédé aux vérifications nécessaires pour éviter de faire parler ces guignols usurpateurs. Vous méritez des poursuites», a ajouté le Syndicat des commissaires de la police nationale (SCPN) sur Twitter.

«On est les meilleurs amis des manifestants»

L’animateur a estimé qu’il est «très important» que des représentants de cette unité de la préfecture de police de Paris puissent s’exprimer. La Brav-M, Créée pendant la crise des Gilets jaunes, la Brav-M est très régulièrement mise en cause par les auteurs de violences et saccages perpétrés dans le cadre des manifestations contre la réforme Macron des retraites.

Sur le plateau d’Hanouna, les quatre hommes se sont présentés comme étant des membres de la Brav-M et ont notamment expliqué que les personnes auxquelles elles ont à faire face en manifestations sont «des Black bloc déterminés à [les] tuer». Ce qui n’est pas faux ! Les «Black Bloc sont les pires ennemis des manifestants et nous, on est les meilleurs amis des manifestants», a dit l’une d’elles. «On a vraiment été créés pour aller chercher les éléments les plus radicaux et les plus violents», a-t-elle ajouté. Ce qui n’est toujours pas faux.

Pour autant, des messages sur les réseaux sociaux de journalistes engagés ont rapidement pointé la non-appartenance à la police nationale des personnes sur le plateau de Hanouna. Par la même occasion, certains les ont même accusés de proximité avec l’extrême-droite.

Et pas d’amalgame !

Comme c’est systématiquement le cas en situation de mise en cause des forces de l’ordre, la préfecture de police de Paris a donc effectué un « signalement » auprès de la procureure de la République de Paris. Elle précise qu’il sera examiné en début de semaine prochaine. La procureure décidera ensuite si elle ouvre une enquête judiciaire, et si elle se saisit donc ou non du dossier.

Selon Libération et des activistes du droit, une petite lycéenne de bonne famille, vêtue de noir pour le fun et insultant les forces de l’ordre ne peut pas leur jeter des pavés et brûler du mobilier urbain…

Un méchant noir en uniforme brutalise une ingénue

La duperie est instrumentalisée en offensive concertée contre la Brigade de répression de l’action violente motorisée. Elle est en effet redoutée de la gauche subversive qui lance d’ailleurs une pétition dite citoyenne sur le site de l’Assemblée nationale pour demander le « démantèlement » de ces unités de police Brav-M.  Elle avait déjà recueilli plus de 220.000 signatures au… 1er avril. L’objectif est d’en faire l’objet d’un débat en séance publique si elle recueille 500.000 signatures « citoyennes ». 

Sainte-Soline : la Ligue des droits de l’Homme met en cause les forces de l’ordre

La LDH ne connaît pas les violences sociales

« Nous avons constaté un usage immodéré et indiscriminé de la force sur l’ensemble des personnes présentes, avec un objectif clair : empêcher l’accès à la bassine, quel qu’en soit le coût humain », écrit la LDH, qui avait mandaté sur place 22 observateurs des libertés publiques et des pratiques policières.

La Ligue des droits de l’Homme a mis en cause, dimanche, la responsabilité des forces de l’ordre dans les violences de samedi à Sainte-Soline (Deux-Sèvres), où une manifestation contre des retenues d’eau a donné lieu à des affrontements.

« Nous avons constaté un usage immodéré et indiscriminé de la force sur l’ensemble des personnes présentes, avec un objectif clair : empêcher l’accès à la bassine, quel qu’en soit le coût humain « , écrit la LDH, qui avait mandaté sur place 22 observateurs des libertés publiques et des pratiques policières.

A l’appel du collectif « Bassines non merci », du syndicat Confédération paysanne, médiatisé par son porte-parole, l’activiste José Bové, extrémiste « démonteur » de McDo et saccageur de champs OGM, et du mouvement écologiste Les Soulèvements de la Terre, lequel est créé en 2021 avec un noyau dur issu de l’ultragauche,  des milliers de personnes – 6.000 selon les autorités, 30.000 selon les organisateurs – ont manifesté samedi autour d’un réservoir d’eau en construction pour l’irrigation agricole, contesté parmi d’autres dans la région.

Le rassemblement avait été interdit par la préfecture et les autorités avaient mobilisé 3.200 policiers et gendarmes autour du chantier en raison de la présence dans le cortège, selon elles, d’un millier d’activistes radicaux. De violents affrontements ont éclaté rapidement aux abords du site, dont autorités et organisateurs se rejettent la responsabilité depuis samedi.

«  Tirs massifs et indiscriminés de gaz lacrymogènes »

Selon la gendarmerie, des assaillants ont fait usage « de mortiers d’artifices, de chandelles romaines et de cocktails molotov de forte contenance » parmi d’autres projectiles. Les organisateurs dénoncent de leur côté la « répression massive » de la foule.

Selon la LDH, « les cortèges ont fait l’objet de tirs massifs et indiscriminés de gaz lacrymogènes » dès avant leur arrivée sur le site. Par la suite, « les gendarmes leur ont tiré dessus » avec des grenades lacrymogènes, assourdissantes et explosives « de type GM2L et GENL », ainsi que des LBD 40, ajoute-t-elle dans une première synthèse des observations faites samedi.

« Des grenades ont été envoyées très loin et de manière indiscriminée  » et les détonations « étaient régulièrement suivies de cris d’appel au secours », affirme la Ligue, qui estime que « le dispositif a mis gravement en danger l’ensemble des personnes présentes sur place

Elle dénonce aussi des tirs de grenades lacrymogènes en direction d’élus qui protégeaient des blessés, et « plusieurs cas d’entraves par les forces de l’ordre à l’intervention des secours », dont un dans une zone « totalement calme depuis plusieurs dizaines de minutes ». La secrétaire nationale d’EELV Marine Tondelier et les organisateurs ont dénoncé des faits similaires.

« Grenades de désencerclement »

Selon les autorités, « lors de l’opération d’évacuation des blessés, les gendarmes ont été attaqués par des individus armés d’engins incendiaires alors que les heurts avaient cessé. Ils ont dû répondre pour écarter cette menace ». Ces faits ont retardé l’intervention des secours mais « à aucun moment, les élus n’ont été identifiés dans cette zone ».

« Les gendarmes ont fait face à des individus extrêmement violents. Dans ce contexte, ils ont fait un usage proportionné de la force, en utilisant massivement du gaz lacrymogène », avait affirmé la gendarmerie samedi.

« Pour préserver leur intégrité « , les militaires « ont dû également avoir recours à des grenades de désencerclement, et, dans les moments de grande tension, ont été amenés à utiliser le LBD », avait-elle ajouté.

La LDH ne condamne pas les émeutiers porteurs d’armes par destination: cf. PaSiDupes Quel prix attribue-t-elle à une vie de fonctionnzire de l’Etat ?

L’ultra gauche sème la terreur à Rennes, Lorient ou Nantes face à la réforme Macron et à ses méthodes

Des actions subversives en Bretagne avec plus de 120.000 manifestants dans les rues de plusieurs villes, ce 23 mars

Les manifestants ont répondu en nombre à la 9ème manifestation contre la réforme des retraites en Bretagne. On comptabilise 100 000 manifestants ce jeudi 23 mars. Au cours des manifestations à Rennes, Lorient ou Brest, feux de poubelles et projectiles contre les forces de l’ordre ont émaillé la journée.

Au lendemain de la réapparition du président Macron au journal télévisé de 13h, sous la pression de plusieurs jours de violences de rues qu’il a provoquées par son autisme, et du passage en force de sa réforme controversée des retraites, la mobilisation s’envenime, partout en Bretagne. Dans la matinée, l’ultra-gauche a organisé plusieurs blocages dans le grand Ouest.

Dans l’après-midi, plusieurs manifestations ont eu lieu à Rennes, Lorient, Morlaix ou Brest, rassemblant plus de 120.000 personnes.

Les chiffres de ce nouveau rendez-vous montrent une très forte mobilisation en Bretagne. Et une grande détermination que France3 région a pu entendre dans les propos des manifestants à Rennes.

A Rennes, mais également à Lorient, les manifestations ont pris un tour plus radical. Manifestants et forces de l’ordre se sont affrontés, faisant des blessés et des dégâts: mobilier urbain et magasins ont fait les frais de l’idéologie sommaire des « black-bourges » foutraques. 

Lorient, le commissariat est attaqué par des manifestants
ce 23 mars 2023

A Lorient, le commissariat central « mais » et également la sous-préfecture ont été pris pour cibles, avec le personnel retranché à l’intérieur, et provoquant plusieurs départs de feu.

Le fil de la journée du 23 mars 2023

18h20

La maire PS de Rennes, Nathalie Appéré, appelle Macron à « arrêter cette spirale«  en retirant « cette réforme des retraites« . Dans un communiqué, l’élue NUPES indique que « jour après jour, des forces de police sont mobilisées en nombre. Cela ne suffit plus à protéger notre ville« , rappelant notamment un début d’incendie à l’hôtel de ville il y a quelques jours.

https://france3-regions.francetvinfo.fr/bretagne/ille-et-vilaine/rennes/en-images-tentative-d-incendie-de-la-mairie-de-rennes-600-casseurs-determines-2734318.html

La maire de Rennes avait demandé et reçu des renforts, la CRS 8, pour maintenir l’ordre après de précédentes manifestations qui avaient dégénéré.

17h10

La manifestation est terminée depuis plusieurs heures à Rennes, mais des heurts sont toujours en cours dans le centre-ville. Ils ont lieu près de la place Sainte-Anne et rue de Saint-Malo sous la pluie. Selon Actu Rennes, un groupe de manifestants a fait tomber une cabane de chantier. Des feux sont toujours en cours dans le secteur de la place Sainte-Anne.

17h.

Des manifestants déterminés et en colère. Exemple à Rennes. Tandis que les premiers heurts éclataient entre jeunes masqués et encapuchonnés, qui s’étaient postés en amont de la tête du cortège rennais, et l’imposant dispositif policier, des manifestants s’écartaient du cortège après avoir défilé, en masse.

Car ces tensions ne doivent pas masquer la détermination de nombre d’entre eux, qui tenaient à rester pacifiques. Certains manifestaient pour la première fois. Comme Laura, assistante en formation : « pour moi c’est totalement du mépris. Il dit que la démocratie a été respectée, mais pour moi ce n’est absolument pas la démocratie, c’est de la dictature » dénonce Laura. « Quand on utilise le 49.3 et qu’on ne laisse pas s’exprimer les députés de l’Assemblée nationale, ce n’est pas normal« .

Des manifestants dans le cortège à Rennes
Des manifestants dans le cortège à Rennes • © FTV

Après le recours au 49.3, la motion et hier mercredi l’interview télévisée d’Emmanuel Macron qui reste « droit dans ses bottes », certains se trouvent ragaillardis par cette mobilisation massive. C’est le cas de Mélanie, qui est agent territorial : « On est nombreux, on est mobilisés, il y a des jeunes et des vieux, c’est réconfortant » dit-elle, s’affirmant toujours aussi motivée.

La coupe est pleineLaura, assistante en formation

Après le recours au 49.3, la motion et hier mercredi l’interview télévisée d’Emmanuel Macron qui reste « droit dans ses bottes« , certains se trouvent ragaillardis par cette mobilisation massive. C’est le cas de Mélanie, qui est agent territorial : « On est nombreux, on est mobilisés, il y a des jeunes et des vieux, c’est réconfortant » dit-elle, s’affirmant toujours aussi motivée.

16h50

Les manifestants ont été au rendez-vous de cette 9ème mobilisation à l’appel de l’intersyndicale contre la réforme des retraites. Les chiffres de la mobilisation sont très importants. On compte plus de 120 000 manifestants en fin d’après-midi, alors qu’il reste quelques rassemblements comme à Redon ou Vitré en Ille-et-Vilaine. À Rennes, les premières estimations oscillent entre 35 000 manifestants selon les syndicats et 22 000 selon la préfecture. À Brest, ils étaient plus de 30 000, à Quimperlé, près de 5 000, 8000 à Morlaix, 2 500 à Carhaix et près de 12 000 à Quimper, selon les syndicats. Une mobilisation record dans le département, selon Ouest-France. Dans les Côtes d’Armor, selon les chiffres de la préfecture cette fois, il y a eu 2 400 manifestants à Dinan, 2 600 à Guingamp, 700 à Lamballe, 5 100 à Lannion. Une manifestation vient de commencer à Saint-Brieuc. Dans le Morbihan, selon la préfecture, ils étaient 7 200, 3 900 à Vannes, 700 à Ploërmel, 2 200 à Pontivy, 315 à Groix et 150 à Belle-Ile

Le lycée Descartes est bloqué à Rennes ce 23 mars 2023
Le lycée Descartes est bloqué à Rennes ce 23 mars 2023
Des milliers de manifestants à Quimper
Des milliers de manifestants à Quimper

16h45.

Vannes, des manifestants ont alors accédé à la RN 165 pour la bloquer nécessitant l’interruption de la circulation et la mise en place d’une déviation dabs l’après-midi. A Ploërmel, des groupes se sont également rendus sur la RN 24 et la RN 166 pour les bloquer. Plusieurs déviations ont été mises en place pendant quelques instants.

16h45.

La RN 165 à Quimper coupée depuis 11h30 en raison de son occupation par des manifestants vient d’être réouverte, dans les deux sens sur une voie, limitée à 90 km/h. La chaussée a été dégradée, selon les services de l’Etat. La circulation deux fois deux voies devrait être rétablie pour 20h ce soir.


16h30.

Selon la préfecture du Morbihan, lors des heurts entre manifestants et forces de l’ordre, six blessés légers sont à déplorer parmi les forces de l’ordre, quatre gendarmes et deux policiers.

Sept personnes ont été interpellées. Le préfet du Morbihan, « 45 policiers renforcés par des militaires de la gendarmerie ont eu à faire face à des individus agressifs avec la volonté de dégrader et d’en découdre avec les forces de l’ordre« .

Durant le rassemblement, la façade du commissariat de police de Lorient a été incendiée et des vitres ont été brisées par des jets de projectiles. « Ni le commissariat de police, ni la sous-préfecture de Lorient n’ont connu d’intrusion durant ces événements », explique le préfet dans un communiqué.

16h.

Suite aux incidents intervenus à Lorient, le maire Fabrice Loher a décidé de reporter le conseil municipal prévu ce jeudi soir. Le commissariat et la sous-préfecture ont subi d’importants dégâts en marge de la manifestation. 

Des dégâts au commissariat de Lorient après la manif du 23 mars
Des dégâts au commissariat de Lorient après la manif du 23 mars • © FTV/Y.E

15h45.

Des heurts sont toujours en cours à Rennes. Quelques centaines de personnes font toujours face aux forces de l’ordre, sur la place de Bretagne, recouverte par les gaz lacrymogènes. Des abris bus ont été incendiés. Le canon à eau est également en action.

16h.

Suite aux incidents intervenus à Lorient, le maire Fabrice Loher a décidé de reporter le conseil municipal prévu ce jeudi soir. Le commissariat et la sous-préfecture ont subi d’importants dégâts en marge de la manifestation. Le préfet du Morbihan, « 45 policiers renforcés par des militaires de la gendarmerie ont eu à faire face à des individus agressifs avec la volonté de dégrader et d’en découdre avec les forces de l’ordre« .

Durant le rassemblement, la façade du commissariat de police de Lorient a été incendiée et des vitres ont été brisées par des jets de projectiles. « Ni le commissariat de police, ni la sous-préfecture de Lorient n’ont connu d’intrusion durant ces événements, explique le préfet dans un communiqué. Des heurts sont toujours en cours à Rennes.

Quelques centaines de personnes font toujours face aux forces de l’ordre, sur la place de Bretagne, recouverte par les gaz lacrymogènes. Des abris bus ont été incendiés. Le canon à eau est également en action.

15h. Les premiers chiffres.

La mobilisation a été très forte ce 23 mars. On ne compte pas moins de 100 000 manifestants à 15h, alors qu’il reste quelques rassemblements comme à Redon ou Vitré en Ille-et-Vilaine. A Rennes, les premières estimations oscillent entre 35 000 manifestants selon les syndicats et 22 000 selon la préfecture à Rennes. A Brest, ils étaient plus de 30 000, à Quimperlé, près de 5 000, 8 000 à Morlaix, 2 500 à Carhaix et près de 12 000 à Quimper, selon les syndicats. Une mobilisation record dans le département, selon Ouest-France. Dans les Côtes d’Armor, selon les chiffres de la préfecture cette fois, il y a eu 2 400 manifestants à Dinan, 2 600 à Guingamp, 700 à Lamballe, 5 100 à Lannion. Une manifestation vient de commencer à Saint-Brieuc. Dans le Morbihan, selon la préfecture, ils étaient 7 200, 3 900 à Vannes, 700 à Ploërmel, 2 200 à Pontivy315 à Groix et 150 à Belle-Ile. 

30 000 personnes ont manifesté à Brest. Une mobilisation record depuis la début du mouvement contre la réforme des retraites
30 000 personnes ont manifesté à Brest. Une mobilisation record depuis la début du mouvement contre la réforme des retraites • © FTV/M. Le Morvan

14h45.

Une agence immobilière a été vidée de son mobilier à Rennes, pour allumer un feu dans la rue.

A Rennes, une agence immobilière a été vidée de son mobilier pour allumer un feu dans la rue
A Rennes, une agence immobilière a été vidée de son mobilier pour allumer un feu dans la rue

14h30.

Un feu a aussi été allumé devant la sous-préfecture de Lorient en début d’après-midi. Il a été maîtrisé par les pompiers. 

Des dégâts à la sous préfecture de Lorient
Des dégâts à la sous préfecture de Lorient 

13h45

Un début d’incendie au commissariat de Lorient. Débordés face au nombre de manifestants, les policiers ont été obligés de reculer après avoir lancé des gaz lacrymogènes. La foule s’est ensuite dirigée vers le commissariat où un feu a été allumé, avec le personnel retranché à l’intérieur, selon une source policière. Des jets de projectiles ont déclenché un nouveau départ de feu dans la cour de l’établissement.

« Des brutes profitent de la manifestation pour attaquer violemment les policiers » s’indigne la policière Linda Kebbad, déléguée nationale d’Unité SGP FO, sur Twitter.

Des « attaques inacceptables » contre le commissariat ainsi que la sous-Préfecture, indique le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.

13h45.

La manifestation est terminée à Quimper. Des automobilistes sont bloqués sur la RN165 depuis plusieurs heures, le temps désormais de nettoyer la route.

13h35.

À Rennes, la manifestation dégénère. Les forces de l’ordre ont utilisé deux canons à eau et du gaz lacrymogène pour repousser les manifestants place de la République. Un homme de 41 ans présent dans le cortège a été blessé, il a un traumatisme au genou et a été pris en charge par les pompiers. Trois fonctionnaires ont été touchés par des jets de projectiles. Du mobilier urbain et des poubelles ont aussi été détruits. Selon la préfecture, quatre personnes ont été interpellées. D’un endroit à l’autre du cortège, l’ambiance est très différente. 

13h

De vives tensions sont en cours à Rennes lors de la manifestation. 

12h15.

Les manifestants sont nombreux dans les cortèges en Bretagne. Cette journée s’annonce décisive pour la mobilisation. Selon les premiers chiffres, 20 000 selon les syndicats à Quimperlé, 2 500 à Saint-Malo selon la préfecture.

Les rangs sont fournis dans les défilés contre la réforme des retraites, comme ici à Quimper
Les rangs sont fournis dans les défilés contre la réforme des retraites, comme ici à Quimper 

12h15.

Alors que les premiers rassemblements contre la réforme des retraites a commencé, la préfecture d’Ille-et-Vilaine publie son bilan de la manifestation des pêcheurs du 22 mars à Rennes. Elle évoque quatre manifestants blessés, sept CRS contusionnés et deux blessés (cheville et main). Les pompiers sont intervenus à huit reprises pour des feux.13 personnes ont été interpellées.

11h50.

Les acteurs de la culture sont rassemblés vers 11h devant le Théâtre national de Bretagne, à Rennes avant de rejoindre le cortège place de Bretagne.

Les acteurs de la culture rassemblés avant le départ de la manif à Rennes
Les acteurs de la culture rassemblés avant le départ de la manif à Rennes 

11h50

Carhaix, les manifestants tirent une catapulte, selon le Télégramme.

11h50.

Finalement une partie des manifestants quimpérois ont pris la direction de la RN 165.

11h15.

Le cortège est parti à Quimper. Les manifestants ont à niveau sorti les pancartes. Ils sont 20 000 d’après les premiers chiffres des syndicats. Le parcours avait été modifié par le préfet pour éviter que les manifestants ne s’approchent de la RN 165.

11h. Les premiers manifestants arrivent place de Bretagne à Rennes. Les forces de l’ordre procèdent à des contrôles de sacs avant le début de la manifestation qui doit s’élancer bientôt de la place de Bretagne à Rennes. 

L’intersyndicale est en place.

L'intersyndicale se positionne pour le départ de la manifestation du 23 mars à Rennes
L’intersyndicale se positionne pour le départ de la manifestation du 23 mars à Rennes 

10h30.

Les premiers rassemblements contre la réforme des retraites commencent en Bretagne. C’est le cas à Brest, Quimperlé, Quimper, Carhaix, Pontivy ou Guingamp.

Très forte mobilisation en Bretagne, comme ici à Quimperlé. 5 000 manifestants
Très forte mobilisation en Bretagne, comme ici à Quimperlé. 5 000 manifestants 
Du monde à Brest pour ce 9ème rassemblement de l'intersyndicale contre la réforme des retraites
Du monde à Brest pour ce 9ème rassemblement de l’intersyndicale contre la réforme des retraites 

Beaucoup de monde à Brest. A Quimperlé également.

10h.

Les trois dépôts pétroliers de Bretagne fonctionnement normalement, aujourd’hui. Ceux de Lorient et Vern-sur-Seiche ont été débloqués hier. Celui de Brest est le seul site breton qui n’ait pas connu de perturbations. Cependant, plusieurs stations-service sont toujours en rupture de stock. 

9h30.

Plusieurs lycées sont bloqués dans la région.

Des établissements d’enseignement supérieur sont aussi bloqués aujourd’hui. L’université de Rennes 2 est fermée, celle de Rennes 1 est bloquée. 

À l’IEP de Rennes, l’appel à manifester est donné à 10h15.

A la fac de Brest, c’est 10h pour une manifestation prévue à 10h30.

9h15.

Blocage au niveau du Pont Saint-Hélier à Rennes. Parmi les manifestants, des cheminots. Ils ont allumé un feu. 

Un blocage près du centre ville de Rennes au niveau du Pont Saint-Hélier, organisé par les cheminots.
Un blocage près du centre ville de Rennes au niveau du Pont Saint-Hélier, organisé par les cheminots. • © DR

9h10.

Barrage filtrant sur la RN 164 sur le rond-point de Lan Oge à Rostrenen dans les Côtes d’Armor.

9h.

Circulation difficile ce matin entre Lannion et Guingamp. Des manifestants partis de l’usine de déchets Valorys en grève, organisent une opération escargot.

8h50.

Plusieurs théâtres et lieux culturels sont en grève ce 23 mars. C’est le cas du théâtre du Champ-au-Roy à Guingamp. 200 professionnels de la culture se sont réunis hier soir au TNB à Rennes pour décider de mouvements dans la cadre de la réforme des retraites. Ils appellent à former un cortège commun à 10h30 au départ du TNB.

8h30.

À Brest, plusieurs ronds-points sont occupés. Notamment celui de Penn ar C’hleuz et celui du Gaz. Perturbations aussi du côté de la gare. 

8h20.

La CGT du CNRS de la station biologique de Roscoff est aussi mobilisée. L’un des leurs a posté hier une photo prise sous l’eau, avec une légende : « A 64 ans, toujours sous l’eau à bosser?? Vraiment? »

8h15.

Reprise de la circulation des trains entre Rennes et Saint Malo prévue vers 8h30. Les manifestants ont libéré les voies ferrées à Saint-Malo. Le trafic était interrompu depuis 7h.

8h.

La circulation des trains entre Quimper et Vannes est complétement arrêtée. Une éventuelle reprise est désormais estimée pour 12h00 par TER Breizh Go.

7h30.

De nombreux lycées sont bloqués en Bretagne. Parmi eux, le lycée Ernest Renan à Saint-Brieuc, bloqué pour la première fois depuis la début du mouvement contre la réforme des retraites. On peut aussi citer le lycée Zola, Joliot-Curie Descartes ou encore Chateaubriand à Rennes.

Depuis 6 h 30 ce matin, près de 150 militants CGT, FO, Sud, Solidaires, sympathisants opposés à la réforme des retraites bloquent le passage sur le cours de Chazelles à Lorient. Les trains ne circulent pas selon France Bleu Armorique.

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7h.

Barrage filtrant au rond-point de Cleunay à Rennes. Il est organisé par des personnels enseignants et des syndicats de l’Education nationale. 

Barrage filtrant sur le rond point de Cleunay à Rennes, organisé par des syndicats de l'Education nationale
Barrage filtrant sur le rond point de Cleunay à Rennes, organisé par des syndicats de l’Education nationale 

7h.

Pas de train entre Rennes et Saint-Malo en raison de manifestations indiquent TER BreizhGo sur twitter.

6h.

Quimper
 : des manifestants bloquent les voies ferrées en gare de Quimper. Les départs de trains sont impossibles aussi pour le moment. Pas de circulation donc entre Quimper et Vannes. 

5h.

Pont Saint-Hélier à Rennes : 
barrage filtrant de l’intersyndicale depuis 5h

4h45.

Rennes : le principal dépôt de bus est bloqué depuis ce matin depuis 4 h 45 ce matin à Rennes. Aucun bus ne peut entrer ni sortir pour le moment. Situation similaire à Saint-Brieuc, où le réseau TUB est fortement perturbé. 

L'un des principaux dépôts de bus de Rennes est bloqué ce 23 mars
L’un des principaux dépôts de bus de Rennes est bloqué ce 23 mars 

Une vingtaine de villes en état de guerre

A Rennes, ce jeudi 23 mars 2023, à 11h, les manifestants se sont donné rendez-vous Place de Bretagne. 

Pour rappel, les manifestants étaient 15 000 dans les rues de Rennes lors de la 8è journée de mobilisation, le 15 mars dernier.

A Quimper, le préfet du Finistère, Philippe Mahé, a décidé d’interdire le parcours déposé, par l’intersyndicale. Une interdiction, liée à la « dangerosité » de la manifestation à proximité de la RN165. « Un trajet alternatif a été proposé et accepté« , confirme la préfecture. Le rendez-vous est toujours donné à 10 h 30 au rond-point du Loc’h.

Plus tôt dans la semaine, en marge de d’autres mobilisations, des heurts ont éclaté à Rennes et à Brest. Des dégradations et débordement ont éclaté en soirée dans les rues de Rennes. Une vidéo postée sur les réseaux sociaux montre une intervention musclée, mardi 21 mars, dans un Domino’s Pizza du centre-ville de Rennes

Mardi 22 mars, c’est au tour des marins pêcheurs venus des quatre coins du littoral français d’exprimer leur colère dans les rues de la capitale bretonne. Depuis des mois, ils font face à l’explosion des prix du carburant, malgré l’aide de 20 centimes par litre de gazole dont bénéficient les armements jusqu’à fin octobre.

Les banderoles du Black bloc parlent-elles à Macron et Darmanin?

Quels sont les sous-titres de l’américain et de l’arabe en France ?

Nantes, dejà en 2019,
fumigènes et banderoles renforcées ouvrent le cortège de la manifestation.

« Marx attack », « Sous les k-ways la plage ! », « A bas la hess! »: les slogans employés par le black bloc reflètent l’idéologie libertaire, anarchiste et anticapitaliste de l’ultra gauche, agressive et révolutionnaire. Darmanin a dissous Génération identitaire, authentiquement pacifiste, mais laisse défiler, avec banderole et uniforme noir, le Black bloc, anti-républicain, violent et subversif.

1er mai 2018

Avant que la manifestation parisienne du 1er mai 2018 ne bascule dans la violenceles black blocs, devançant le cortège syndical, ont affiché un front de banderoles contestataires face aux caméras. Ces slogans, brandis par 1.200 individus cagoulés, reflètaient les inspirations anarchistes de ces casseurs, usant parfois de références « pointues ».

Parmi les mots d’ordres affichés, certains – « le black bloc colore nos vies », « nous sommes dans une colère noire » – faisaient explicitement référence à la mouvance libertaire. Certaines formules mettaient également en avant la violence des black blocs, revendiquée comme moyen d’expression politique. « Risques de troubles à l’ordre public », affichait ainsi une bannière, parodiant le sabir préfectoral, tandis qu’une autre prévenait: « Cette fois on est organisé. »

Marx et Booba, références culturelles… 

De nombreuses affiches se référaient à une identité politique anticapitaliste et révolutionnaire. « Marx attack« , pouvait-on lire sur une banderole, en référence à l’économiste et philosophe, né il y a 200 ans presque jour pour jour. En référence à un autre anniversaire, celui de mai 68, une banderole scandait « Sous les k-ways la plage » bretonne. L’opposition au « nouveau monde » de Macron est virulente: « Premiers de cordée, premiers guillotinés », affirmait ainsi un drapeau, renvoyant à la Terreur révolutionnaire et sanglante de 1793-1794 et visant ceux que le président de la République prenait en exemple. 

Enfin, certaines références, plus « ésotériques » pour le grand public, citaient des paroles ou « punchlines » issues de la culture urbaine, plutôt qu’à notre Histoire ou à notre littérature. « La piraterie féministe n’est jamais finie« , pouvait-on lire en tête du cortège. Un détournement de paroles du rappeur Booba, devenues un véritable cri de ralliement pour l’artiste et ses fans.

« A bas la hess ! » – la misère en arabe – clamait également une banderole en référence à « OhMonDieu Salva », anonyme s’étant fait connaître sur le réseau social Snapchat.

Depuis l’affichage sur la voie publique de son idéologie subversive en 2018, Darmanin a dissous Génération identitaire, non violente, mais laissé l’ultra-gauche libre et pourtant révolutionnaire.

Le Black bloc défile en France, semant partout violence et désolation

Black bloc : en cendres, tout devient possible »

Romain Huet émeute
« En cendres, tout devient possible »

Article (22/9/2019) de Radio parleur, « un média » qui se dit indépendant, mais qui propose de « suivre l’actualité des luttes sociales, environnementales et politiques » et qui publie des articles de Reporterre, cofondé à Paris 20e par Hervé Kempf (ancien journaliste de Courrier internationalLa Recherche et du Monde, qu’il quitte faute de carte blanche pour réaliser des reportages sur le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes)…

« Tout de noir vêtu·es [sic], ils et elles [iels ?] prennent la tête des cortèges des manifestations, hier en première ligne des défilés contre la loi travail, aujourd’hui acclamé·es par les Gilets Jaunes. Qui sont ces militant·es qui, pour lutter contre le capitalisme et la violence sociale, enfilent par centaines des cagoules et des k-ways noirs ?

Les yeux sont rouges. Et les esprits irrités. Le sérum physiologique, qui stoppe l’irritation des gaz, passe de main en main. “Vous voulez du sérum physiologique, madame ?” En tête du cortège, une femme âgée est prise en charge par un groupe de manifestant·es masqué·es. Quelques mètres plus loin, les projectiles commencent à voler en direction des forces de police, qui ne tardent pas à répondre, ciblant indifféremment les manifestant·es qui leur font face. Une fumée blanche et opaque, annonciatrice de lacrymogènes apparaît près du carrefour. Des pavés sont arrachés par les plus radicaux, des poubelles sont renversées au milieu de la chaussée. Au milieu de la foule, quelques dizaines de militant·es profitent du mouvement pour tirer leur attirail de leur sac à dos. Cagoulé·es et vêtu·es de noir, ils commencent à casser des vitrines et visent des cibles symboliques. Ceux-là rêvent de révolution et de soulèvement et manifestent dans la tradition de l’action directe. Bien vite, la foule prend parti : elle les acclame ou les conspue. La rue est plus que jamais un espace politique. Mais qu’est ce que le “black bloc” ? Et pourquoi attire-t-il ainsi objectifs et caméras ?

Cagoules noires, imperméable Decat’ et gants en cuir

1er mai, sur le boulevard du Montparnasse. Les camions des syndicats et leurs ballons siglés crachent plein pot des tubes militants tandis que le cortège se met en place. En tête du cortège, ils et elles sont plusieurs centaines, tout de noir vêtu·es. Les premiers slogans sont lancés : « Anti ! Anticapitaliste a-ha ! » et « Tout, le monde, déteste la police ! ». Sur les trottoirs et à intervalles réguliers, des effectifs de police sont déployés avec leur équipements coqués et renforcés. Très vite, la tension monte. BRAV-M, CRS et policiers en civil : pour cette fête des travailleurs, la préfecture de Police a sorti le grand jeu. En face, les manifestant·es alignent des bâtons, des frondes, des mortiers et des feux d’artifice. Et aussi parfois, des bombes agricoles.

“La banderole renforcée ça sert à se protéger des attaques de la police et des flashballs”, explique Camille. “En même temps, ça porte notre message : c’est du sens en action.” Cet étudiant est venu avec plusieurs ami·es pour participer à la grande manifestation parisienne. Un 1er mai qui s’inscrit dans un contexte social tendu par le mouvement des Gilets Jaunes. “On met du bois derrière des bâches, on peut mettre toute sorte de choses.” Quant aux messages qui sont inscris dessus, “chaque collectif a sa méthode, mais la plupart du temps ça fait consensus en fonction du contexte”. Non sans un certain lyrisme, le black bloc emprunte parfois ses slogans à des rappeurs en vogue, comme Booba ou PNL. Et à l’occasion, à l’actualité des séries télé, comme Game of Thrones.

En fonction de ces dispositifs, il est parfois plus intéressant de se changer directement au cœur de la manifestation, où la solidarité entre manifestant·es permet d’enfiler discrètement les tenues noires. Régulièrement des sympathisant·es, tous âges confondus, se positionnent autour d’eux, afin de les cacher des regards de la police. Lorsque la manifestation se met en branle, imperméables noirs et lunettes de piscine sont tirés hors des sacs à dos pour préserver l’anonymat. “Moi personnellement je les cache sous mon pull. J’ai moins de chances de me faire fouiller, parce que j’ai une tête toute mignonne”, sourit Vixen, qui précise toutefois que pour les masques à gaz ou des objets volumineux, “c’est plus compliqué”. Mais face aux contrôles de la police, les manifestants trouvent régulièrement le moyen de s’adapter. Sur le parcours, les tenues et le matériel sont parfois dissimulés à l’avance. “On s’échange beaucoup d’infos, pour savoir où se situent les points de contrôles”, confie Vixen, en enfilant un T-shirt noir par le col, jusqu’au nez.

Les conversations via des messageries chiffrées, comme Signal, permettent de se protéger de l’action des services de police et de renseignement. La jeune femme tire les manches en arrière et les nouent ensemble. Avant de rabattre le bas du T-shirt sur le front, de tirer les bords et de les renouer à l’arrière, improvisant ainsi une cagoule. A quelques mètres de là, des chariots sur lesquels se dressent d’imposant volatiles, réalisés en carton pâte et à l’effigie de cygnes, tentent de prendre place en tête de cortège, poussés par des étudiants. Les chars-volatiles ne sont pas une nouveauté. En 2016, un phénix, monté lui aussi sur un caddie, avait été brûlé place de la Nation. Dans le black bloc, les symboles et l’imaginaire collectif brillent de mille feux. “Il y a des caddies décorées avec du bois, avance Camille. Ça permet de se protéger. Et on a mis une catapulte derrière. Ça s’appelle la spatule, ça permet d’envoyer un pavé de deux ou trois kilos sur un pare-brise.”

La particularité du black bloc, c’est aussi et d’abord sa dimension esthétique [sic] qui passe par la dissimulation du visage et le fait de s’habiller tout de noir. “Je suis d’abord venu dans le Cortège de tête, j’ai trouvé que c’était sympa et j’ai acheté un K-way noir”, sourit Camille. Le coupe-pluie imperméable noir, pas cher et facilement dissimulable, est distribué chez les grandes enseignes de sport. Plus généralement, n’importe quel·le manifestant·e habillé·e de noir peut en principe rejoindre le cortège.

“Avec des copains qui ont fait le même parcours, on a décidé de se coordonner”

Le plus souvent, on vient dans le black bloc par “groupe d’affinité” ou en binôme. Le cortège se constitue ainsi par grappes d’individus. Anarchistes, communistes, féministes, queers ou militants autonomes et antifascistes. “Ce qui nous réunit, c’est une notion de soin très importante : tu ne laisses jamais quelqu’un par terre.”

Pas de manif statique, une émeute magnifique

Alors que les gaz lacrymogènes commencent à envahir l’avenue, quelques militant·es s’élancent vers l’enseigne JC.Decaux d’un abribus et brisent les vitres à coups de marteaux brise-glace. En principe, aucune cible n’est choisie au hasard. “C’est une casse ciblée”, explique Camille. Parfois, le choix des cibles manque de clarté, aux yeux du grand public ou du reste des manifestant·es. La charge symbolique de ces dernières varient en effet selon chacun·e. En 2016, c’est une boutique Emmaüs qui est brièvement prise pour cible, au grand étonnement de nombreux·ses manifestant·es, qui observent la scène un peu dépité·es. Des participant·es au black bloc s’expliquent : quelques semaines plus tôt, des salarié·es de l’enseigne ont dénoncé les conditions de travail que leur imposait Emmaüs. Une pancarte donne le ton : “Pas de manif statique, une émeute magnifique.” [affaire de préférence « esthétique » !]

Une agence de la Banque Populaire attaquée durant le parcours d’une manifestation. Photographie : Sylvain Lefeuvre pour Radio Parleur.

“Il arrive quelquefois que des gens fassent des erreurs, parce qu’ils n’ont pas encore compris le principe”, précise l’étudiant. Une minorité, selon lui : “95% du temps, ce sont des symboles de ‘l’enfer des pauvres’ qui sont visés.” D’autres concèdent qu’il existe une attirance pour la violence chez certain·es, lorsqu’ils viennent manifester. Interrogé durant les manifestations contre la Loi Travail par Street Press, Ahmad, participant au black bloc confiait : « Quelques-uns vont en manif comme à un match de foot. L’équipe adverse, c’est les flics. »

Un distributeur automatique de billets détruit et repeint près des Champs-Elysées, samedi 12 janvier 2019 à Paris. Photographie : Pierre-Olivier Chaput pour Radio Parleur.

Attention toutefois aux généralités. Dans le black bloc, l’usage de la violence n’est pas systématique. Le même Ahmad confie ainsi : « La question n’est pas seulement d’avoir des milliers de personnes qui descendent dans la rue, mais de savoir combien de personnes vont continuer à s’organiser après ce mouvement pour penser une autre société. » Et de citer d’autres modes d’action : « C’est plus fort de bloquer économiquement une usine que de casser une banque. Investir un lieu, ou organiser une soupe populaire, c’est aussi radical. » Le 22 avril 2001, lors des manifestations pour les droits des femmes à Washington, le noir cortège défile pacifiquement. Ce type de manifestation “calme” du black bloc s’est reproduit à plusieurs reprises durant les années 2000, en Italie par exemple. Lien TikTok

Alors que le cortège des manifestant·es [!] continue son chemin boulevard du Montparnasse, une silhouette masquée s’approche tranquillement d’une vitrine. D’un coup sec de marteau brise-vitre volé dans un bus, Mathias fait voler en éclat la glace d’un support publicitaire. Aussitôt l’action accomplie, il réintègre la manifestation et se perd dans la foule des anonymes. Presque aussitôt, un autre jeune homme, lui aussi cagoulé de noir et muni d’une bombe de peinture jaune, recouvre un mur d’un slogan anticapitaliste. Lien TikTok

Les images du black bloc, où sont visibles des individus vêtus de noir en tête de cortège, défraient régulièrement les chroniques des médias et les déclarations des politiques. Pour le politologue Francis Dupui-Déri [spécialiste de l’antiféminisme et de l’anarchisme], « depuis le XIXème siècle, l’anarchiste est associé à l’image du terroriste mangeur d’enfants et dévoreur de grand-mère. Aujourd’hui, c’est le black bloc. » Une mauvaise publicité due à l’usage de la « violence ». Or, ce professeur en science politique à l’Université du Québec rappelle que ces destructions de biens matériels symboles de domination et les frappes ciblées contre la police, ne sont qu’une stratégie de la mouvance anarchiste parmi d’autres. Pour Vixen, c’est la question de la violence elle-même qu’il faut interroger : “J’ai envie de sortir de ce paradigme de la violence (…), j’ai pas l’impression d’aller faire violence à quelqu’un quand je participe au black bloc.

« repeindre la vitrine d’une banque en jaune, c’est parfois plus violent que de lancer un pavé dedans »

“Dans l’image du bloc qui est donnée, il y a un côté viriliste, mais ce n’est pas voulu”, assure Vixen, pour qui la pratique du black bloc s’inscrit dans la diversité des luttes. “C’est un filtre qui est mis dans le regard sur les actions du bloc. Il faut se ré-approprier des stratégies et des tactiques qui sont reconnues comme viriles et masculines, alors qu’elles ne le sont pas par essence.” La jeune femme précise que d’autres formes de mobilisations radicales peuvent aussi côtoyer des black blocs en manifestation, par exemple une fanfare militante ou des équipes de street medics. Des pratiques qui se sont souvent développées en parallèle du Bloc. “Le Bloc créé une zone d’autonomie temporaire”, souligne Camille.

Une zone autonome entretenue, de fait, à coup de pavés d’un côté et par des grenades et des canons à eau de l’autre. Reprendre la rue et la tenir. Ou plutôt, tenir gendarmes et policiers à distance et affirmer ainsi qu’une pratique militante offensive peut exister malgré une présence policière. Quand le black bloc se met en place “on reprend le contrôle. On n’est plus sur la défensive face à l’État”, explique Mathias qui, lorsqu’il n’est pas en manifestation, travaille dans la restauration. “C’est un moment joyeux”, sourit le militant. Ainsi le 1er mai 2018, sur le pont d’Austerlitz, à Paris, le black bloc danse, chante et rit au départ de la manifestation. “On a le sentiment d’exister à ce moment là. Le cortège de tête et le Bloc, c’est là que ça se passe : que ça pulse”, explique le jeune militant. [rendez-vous des peine-à-jouir ?]

Proclamer la fête et la jouissance pour vivre la révolte

Un an plus tard, le même sentiment anime toujours le noir cortège, alors que résonnent les paroles de Freed from Desire, de la chanteuse italienne Gala. Les paroles de ce tube des années 90 ont trouvé un retour en grâce sur le pavé ces dernières années, avec une forte dimension d’émancipation des genres et des normes sociales. “My lover has got no money, he’s got his strong beliefs” (Mon amour n’a pas d’argent, il a de fortes convictions). C’est aussi l’un des aspects de la pratique du black bloc, un côté émancipateur d’une part et de l’autre : une sorte de subversion joyeuse. Portée par une jeunesse radicale.

“C’est hyper important de repenser ces cortèges de tête et ces manifs avec cette notion de joie et de fête”, avance Vixen, alors que le cortège de tête essaie d’entraîner le gros de la manifestation en ballade sauvage par une rue détournée. Sur des itinéraires pas connus à l’avance, même par les manifestant·es. Le pire scénario pour la police, qui s’échine aussitôt à stopper l’avance de ces derniers à coups de grenades à gaz. Avec succès. Les manifestant·es crachent et toussent. Les yeux pleurent. Le coup est manqué. Pourtant chez les ingouvernables, les visages sont souriants. “On est aussi là pour partager des moments festifs.” Dans l’Italie des années 1970, les indiens métropolitains, qui étaient une branche du mouvement autonome, considéraient déjà que le rire était une forme de subversion et la dérision, une arme politique.

Black bloc
Un manifestant écrit sur un portail durant le mouvement des Gilets Jaunes. Photographie : Sylvain Lefeuvre pour Radio Parleur.

Dans la manifestation syndicale proprement dite, sous les ballons floqués et derrière les banderoles étirées, environ 40 000 manifestant·es défilent en rangs serrés derrière leurs directions. C’est peu dire qu’en quelques années, depuis la Loi travail, les syndicats se sont laissés déposséder de la tête du cortège. Devant, derrière et autour de celui-ci, parmi les centaines de cagoulé·es en imperméable noir, on observe plusieurs milliers de manifestant·es solidaires du black bloc. Il y a des gilets jaunes, des étudiant·es, quelques écolos, des radicaux et de plus en plus de militant·es affublé.es de chasubles aux couleurs des grandes centrales syndicales. De manif en manif, les rangs de ces dernières se sont clairsemés. “On arrive à rendre solidaires de nous plus de gens que les syndicats”, résume Camille. “Et maintenant on prend le contrôle des cortèges, parce que les gens se rendent compte que leurs stratégies ne marchent plus.”

Un symptôme de l’impuissance du militantisme classique ?

Avenue des Gobelins, la tête du cortège s’est scindée … et quelques militant.es syndicaux se retrouvent parmi les ingouvernables. C’est le cas d’Albert, 31 ans. Ce militant à la CGT observe le black bloc, disséminé autour de lui. L’heure est à l’accalmie et la police campe sur ses positions. Lorsqu’on lui demande ce qu’il pense de cette pratique, l’ouvrier métallurgiste est un peu gêné : “Je comprends le ras-le-bol et je comprends que la méthode pacifique ne fonctionne plus.” De là à la soutenir ? Albert hausse les épaules et soupire. “On nous a parlé de violences, moi je ne regarde pas BFM-TV, je ne sais pas de quelle côté elle est.”

Depuis 2016, le nombre de militant·es syndicales·aux présent·es dans le Cortège de tête ne cesse de croître. Ceux-là participent peu aux “violences”, mais les cautionnent et refusent de s’en désolidariser. Parfois même, ils les applaudissent. De fait, manifester dans cette portion du cortège, affranchie des bannières et des services d’ordre syndicaux, c’est accepter de façon plus ou moins implicite la diversité des modes de luttes. Une position qui n’est pas partagée par tout le monde. Beaucoup craignent que la présence de manifestant·es violent·es dans les cortèges ne restreigne leurs libertés, justifiant la répression policière ou l’interdiction des manifestations par le gouvernement.

La retraité assure avoir été bousculée par les militant.es masqué·es [sic], ses lunettes renversées. “Ils m’ont dit : ‘mais madame, si on casse pas on nous entendra pas’.” A l’instar d’Odile, beaucoup redoutent que les militant·es radicales·aux ne discréditent les mobilisations générales et leurs revendications. Du politicien au porte-parole de certains groupes altermondialistes, les détracteur·ices du black bloc s’évertuent à lui nier toute rationalité politique. Susan George, vice-présidente d’ATTAC en 2001 déclarait ainsi à Libération lors du G8, à Gènes : “Ces violences d’anars ou de casseurs sont plus antidémocratiques que les institutions qu’ils combattent soit-disant.” En mai 2018, c’est un élu communiste, Fabien Roussel, qui appelle le ministre de l’Intérieur à prendre des mesures pour prévenir les violences des black blocs. Tandis que le leader de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, avant de se rétracter, dénonce “sans doute des bandes d’extrême-droite”.

Lors de la manifestation du 1er mai à Paris, les service d’ordre syndicaux établissent un cordon entre le Cortège de Tête et le cortège syndical. Photographie : Pierre-Olivier Chaput pour Radio Parleur.

A Paris et dans d’autres villes, il arrive que le black bloc et les services d’ordre de certains syndicats en viennent carrément aux mains. Ainsi en 2016, des accusations émanent de militant·es de la mouvance libertaire : “le SO de la CGT a livré des jeunes aux flics”. Là encore, on assiste à deux visions différentes. Entre les syndicats et leurs adhérents il existe un accord tacite, ceux-ci peuvent venir manifester en famille sains crainte de se faire charger par la police. Pas question alors de laisser les “casseurs” pénétrer le cortège syndical et donner un prétexte à des policiers pour intervenir dans celui-ci. En avril 2016, les militant·es cagoulé·es dépassent le cortège syndical qui s’est mis en branle, CGT en tête. Ils crient “SO collabos !” Casqués, armés de matraques et de manche en bois, le service d’ordre de la CGT charge le black bloc. “Entre le service d’ordre de la CGT et les autonomes, ça a toujours été ce genre de rapport”, sourit Annie*, une militante autonome d’une cinquantaine d’années. D’autres syndicats entretiennent des rapports un peu moins conflictuels avec le cortège ingouvernable.

En juin 2016, lorsque le black bloc de la manifestation en hommage à Clément Méric se disloque sous les charges policières et les grenades, ses participant·es refluent vers l’arrière de la manifestation jusqu’au cortège de l’Union syndicale Solidaires. Le service d’ordre syndical signifie alors à deux personnes encagoulées d’arrêter de jeter des pierres depuis leur cortège, mais avancent côte à côte avec l’une des banderoles du bloc, pour progresser dans les gaz lacrymogènes. De même, lorsque le service d’ordre de Solidaires protège la sortie des ses manifestations de ses militant·es face à la police, nombre de participant·es au black bloc empruntent également ce sas bienvenu après s’être changé, pour éviter de potentielles interpellations.

Mathias “confrontés à la violence de la police, des manifestant·es au départ pacifiques soutiennent de plus en plus les manifestant.es radicaux”. Mais à quel prix ? En 2016, des habitué·es du black bloc, habillés en blanc et masqués de rouge pour l’occasion, brandissaient une banderole sur laquelle était inscrite : “Pour l’unité, il faut des ennemis communs”. Une manière de rappeler aux syndicats qui est l’adversaire.

Ces actions sont largement médiatisées, diffusant à l’échelle mondiale l’existence de cette pratique, et les blacks blocs essaiment à travers la planète, essentiellement en Europe et en Amérique, au cours des années 2000. Ils se forment surtout lors des manifestations contre les sommets organisés par les grandes puissances de la planète (G8, Otan, etc.), et c’est à cette occasion qu’ils font irruption en France, à Evian en 2003 et surtout à Strasbourg en 2009.

Une charge menée par le black bloc lors de l’Acte 18 des Gilets Jaunes à Paris, le 16 mars 2019. Photographie : Viktor Poisson pour Hans Lucas

Ces trois dernières années, les plus importants black blocs ont eu lieu le 20 janvier 2017 à Washington DC, lors de la manifestation Disrupt J20 contre l’investiture présidentielle de Donald Trump, en juillet 2017 à Hambourg en réponse au sommet du G20, et surtout en France depuis 2015. Lorsque l’état d’urgence est proclamé après les attentats du 13 novembre au Bataclan et à Saint-Denis, plusieurs manifestations sont interdites, et notamment celle en opposition à la COP21 qui se tient en Île-de-France. Plusieurs milliers de personnes bravent l’interdiction et se réunissent sur la place de la République à Paris. Un black bloc se forme et tente sans succès de forcer un barrage policier pour lancer la manifestation, ce qui entraînera plusieurs heures d’affrontements, de nombreux blessés et plus de 300 arrestations.

A peine quelque mois plus tard, le mouvement contre la loi Travail au printemps 2016 voit le black bloc réapparaître régulièrement en tête des manifestations à Paris, Nantes et Rennes pour ne citer qu’elles, formant la première partie de ce qu’on appelle désormais le cortège de tête. Le nombre de participants à ces black blocs augmente avec la durée du mouvement et la dureté de la répression des manifestants. Le phénomène atteint son apothéose le 14 juin 2016, à Paris, où un cortège de plusieurs milliers de personnes s’oppose à la police sur des avenues entières. Depuis, on le trouve régulièrement dans les manifestations antifascistes et dans les défilés du 1er mai, mais c’est avec le mouvement des Gilets Jaunes qu’il revient durablement sur le devant de la scène médiatique.

Un Black Bloc applaudi pour le 1er mai 2019

D’ordinaire, on trouve des black blocs dans les manifestations dites “de gauche” où il cohabite en général avec des groupes et partis allant des communistes aux sociaux-démocrates. Son apparition dans le mouvement des Gilets Jaunes dont l’hétérogénéité inclut des franges de la droite et de l’extrême-droite n’avait initialement rien d’évident. D’autant plus que de nombreuses personnes manifestaient pour la première fois et n’étaient par conséquent pas familières avec la pratique, si ce n’est par ce qu’ont pu en transmettre les médias. Autant dire que ça n’encourage pas un a priori positif. Le pacifisme largement affiché s’accompagnait régulièrement du rejet des mystérieux·ses cagoulé·es. Pourtant, à une vitesse fulgurante, rencontre et nécessité ont fait leur œuvre.

C’est notamment à travers le mouvement des Gilets Jaunes que de nombreux·ses manifestant·es ont commencé à afficher leur solidarité avec celles et ceux qui pratiquent le black bloc. Photographie : Pierre-Olivier Chaput pour Radio Parleur.

Devant l’ampleur et la férocité de la répression, les Gilets jaunes ont dû passer, très rapidement, à un autre niveau d’organisation. Ça tombait bien, juste à côté d’eux s’agitaient des personnes ayant une certaine habitude de ces situations, et toute une série de tactiques, à l’efficacité éprouvée, à transmettre. Mais l’inspiration n’est pas allée que dans une direction. La tenue sombre est restée de rigueur, mais le cortège noir s’est étoilé de gilets jaunes par dessus les pardessus. Et réciproquement. Les émeutes des Gilets Jaunes, éclatées en plusieurs cortèges et multiples points de pillage et d’affrontement ont également bousculé l’habitude du grand cortège-black bloc uni, dont la force vient de son nombre et de sa résistance aux charges.

Cette perméabilité des pratiques combinée à l’indignation unanimement partagée des Gilets Jaunes contre les brutalités policières ont contribué à faire bouger les lignes sur la violence, les moyens d’y faire face ainsi que d’y recourir. De la place de l’Étoile à celle d’Italie, le slogan « Tout le monde déteste la police ! » est repris en cœur par les uns et les autres. Et s’il est difficile d’évaluer le nombre de Gilets Jaunes ayant “rejoint” le bloc, il est clair que les échanges entre ses participant·es et le reste des Gilets Jaunes a, en large partie, établi les bases d’une relation. Celle-ci ne s’étend pas systématiquement jusqu’à la coopération, mais constitue au moins l’acceptation d’une coexistence. Ainsi, conspuée en 2018, la constitution du Bloc s’est effectuée sous les applaudissements au printemps suivant.

Nantes, le 6 avril 2019, un black bloc aux rangs unis et serrés se forme. Signe de convergence avec le mouvement social en cours : certain·es portent des gilets jaunes. Photographie : Pierre-Olivier Chaput pour Radio Parleur.

Face à la montée du Black Bloc, un arsenal de répression toujours plus fort

Une grande force des services de renseignement est de feindre qu’ils savent tout. De donner l’impression qu’ils sont au cœur des intrigues, alors qu’ils en ignorent souvent le détail. Et d’intimider et frapper de manière invisible l’imaginaire collectif, afin que ce dernier ne pense même pas à se rebeller. Ces dernières années, les renseignements ne manquent pas de communiquer sur le danger que représenteraient les “black blocs”. A coup de fichages et d’arrestations, parfois préventives, la répression s’est abattue sur les imperméables noirs un peu partout en Europe.

Les 7 et 8 juillet 2017, les chefs d’État et de gouvernements du G20 se rencontrent dans la ville allemande de Hambourg. Plus de 20 000 policiers et militaires sillonnent la ville, transformée en forteresse pour l’occasion. Certaines manifestations se déroulent pacifiquement, d’autres tournent à l’affrontement ciblé avec la police. Dès la fin du sommet, la police de Hambourg lance une commission d’enquête spéciale appelée « Black Block ». Plusieurs milliers de procédures pénales sont ouvertes contre des suspects allemands, français, espagnols et suisses. Certain·es militant·es sont en détention depuis, comme le rapporte Bastamag.

Black Bloc
Paris, près de la place de l’Étoile, une street medic prend en charge un participant au black bloc blessé. Photographie : Sylvain Lefeuvre pour Radio Parleur.

“Il y a des veilles de manif’ qui sont plus difficiles que d’autres”, concède Vixen. “La peur fonctionne.” Car en face, l’arsenal répressif ne manque pas de se renforcer. En France, la dernière loi “anti-casseurs”, “visant à renforcer et garantir le maintien de l’ordre public lors des manifestations”, cible particulièrement les adeptes de l’action directe et leurs soutiens. Avoir le visage masqué, même partiellement, à proximité d’une manifestation peut désormais coûter un an de prison et 15 000 € d’amende. Et l’interpellation sur ce motif, qu’elle soit pour un simple foulard ou une cagoule, n’est souvent que la première étape d’une grand boucle répressive. Viennent régulièrement s’ajouter les accusations d’outrage et rébellion.

La parole des manifestant·es fait rarement le poids pour la Justice face à celle du policier, preuves matérielles ou pas. Et surtout, le délit de groupement en vue de commettre des dégradations ou des violences, voté par la droite en 2010. Prévu selon ses instigateurs pour lutter contre les bandes violentes, il sert désormais massivement à justifier les arrestations de manifestant·es, que ce soit des Gilets Jaunes, des opposant·es au G7 de Biarritz ou bien les convoyeuses d’un homard en papier mâché à Nantes. Avec ce délit, on ne juge pas d’actions commises, mais de l’intention supposée de les commettre, une accusation dont nul n’est à l’abri et encore moins les participant·es au bloc, dont la simple tenue peut être considérée comme un élément à charge. Si l’on y ajoute encore le refus de donner son ADN, on aboutit à des procès où les militant·es font face à quatre ou cinq chefs d’accusation dont aucun ne porte sur le fait d’être l’auteur ou l’autrice de la moindre violence.

Le Bloc compte aussi son lot de blessures. Bras et mains cassées par des coups de tonfa, des éclats de grenades dans les jambes et des hématomes, dus aux tirs des LBD 40. Sur le pavé, les street médics ont parfois fort à faire. A seulement 22 ans, Mehdi* compte déjà pas mal de manifestations à son actif. Il a été dans les cortèges de tête contre la loi Travail, en 2016, sur les barricades de la Zad de Notre-Dame-des-Landes et présent au contre-sommet du G20 à Hambourg. Mais lorsqu’il parle du mouvement des Gilets Jaunes, le jeune homme ne peut s’empêcher de grimacer : « En ce moment c’est chaud. Il y a des tirs de flash-ball dans la tête. Quand tu vois les manifestants avec des yeux crevés, ça fait peur. Les flics veulent terroriser en marquant les gens sur leur corps, pour les dissuader de venir en manif. » Débuté il y a neuf mois, le mouvement social des gilets jaunes a mis sur le devant de la scène une répression judiciaire inédite et des blessures graves, causées par l’armement des forces de police.

Après six mois de mouvement, les chiffres officiels, forcément parcellaires, donnent le vertige : 3 830 blessés. Pas de quoi décourager Mehdi pour autant : “Ça a jeté un froid pour beaucoup de monde, c’est sûr. Il y a des potes qui flippent : lancer un caillou et te recevoir un LBD, ça fait réfléchir… On fait plus trop les fous comme avant. On fait plus gaffe.” Plus résolu que jamais, ce jeune ouvrier ajoute : “Ça renforce aussi notre colère et la détermination des gens. En étant confrontés à cette violence de la répression, ils se radicalisent. Ils prennent conscience des méthodes de la police dans les Quartiers.”

*Les prénoms ont été modifiées [sic].

Un reportage de Tristan Goldbronn [Reporterre], Pierre-Olivier Chaput [Reporterre] et Etienne Gratianette [musicien, « Je sévit dans l’Hebdo Parleur (sic) ]. Réalisation : Tristan Goldbronn. Photo de Une : Sylvain Lefeuvre pour Radio Parleur« 

Ultra-violence d’écologistes de gauche radicale autour de la retenue d’eau de Sainte-Soline

Des élus d’extrême gauche présents sur un rassemblement interdit et 22 gendarmes gravement blessés

Les violences ont justifié l’interdiction préfectorale pour préserver l’ordre public. Plus de 5.000 manifestants – dont des activistes du « black bloc » – se sont mobilisés contre un projet de réservoir, les « bassines de Sainte-Soline », réservées aux producteurs et maraîchers (quinoa, lentilles ou melons, notamment) qui assurent les circuits courts alimentaires dans les Deux-Sèvres et alentours.

Députée EELV, par ailleurs féministe islamo-gauchiste, Sandrine Rousseau, s’est réjouie – pacifiste, comme il se doit – de cette déclaration de guerre de l’eau. Ce samedi 29 octobre, les 5.000 extrémistes manifestent contre la création de ce qu’ils appellent un méga réservoir d’eau contre la sécheresse dans les Deux-Sèvres. Des réserves de substitution constituées en hiver en prévision des restrictions estivales.

Cette mobilisation avait été interdite, depuis plusieurs jours, par la préfecture qui s’attendait à des débordements, coutumiers de ces environnementaux révolutionnaures. 1.700 policiers et gendarmes étaient mobilisés sur ce mouvement subversif, alors que les organisateurs comptaient sur deux fois plus. 

Des heurts avec les forces de l’ordre

Samedi, en début d’après-midi, les manifestants ont réussi à passer outre les barrières mises en place autour du chantier et jusque sur le chantier. Parmi les contestataires, des familles, des personnes âgées et plusieurs militants radicaux. Des journalistes ont signalé des individus vêtus de noir, masqués ou encagoulés. 

Les forces de l’ordre tentaient ce samedi après-midi de contenir la foule, avec difficulté. Des gaz lacrymogènes ont été lancés en direction des manifestants pour tenter une dispersion. Plusieurs élus auraient également été molestés, selon le témoignage d’un photographe de l’Agence France Presse (AFP).

De son côté, le collectif « Bassines Non Merci » dénonce des « tirs de LBD en pleine tête. »

Selon la préfète des Deux-Sèvres citée par TF1, Emmanuelle Dubée, cinq gendarmes ont été blessés et quatre « personnes » ont été interpellées. En fin de journée, les gendarmes gravement blessés seront en fait 22.

Un projet décrié par les syndicats et associations écologistes

Le projet des bassines de Sainte-Soline (Deux-Sèvres) est décrié par plusieurs associations écologistes. La réserve de la commune fait partie intégrante d’un projet de 16 réservoirs pour « baisser de 70% les prélèvements [d’eau] en été. » Il est porté par un groupement de 400 agriculteurs réunis dans la Coop de l’eau. 

Ces réservoirs sont constitués de plusieurs cratères tapissés de bâches en plastique. Ils sont remplis d’eau en provenance des nappes phréatiques superficielles et pourraient stocker jusqu’à 260 piscines olympiques (environ 650.000 m3). L’eau serait ainsi utilisée l’été pour l’irrigation des cultures. 

Mais le collectif « Bassines Non Merci » ne voit pas le projet d’un bon œil. « Sainte-Soline, c’est 720.000 mètres cubes d’eau sur plus de 10 hectares, 18 kilomètres de tuyaux pour des agriculteurs, dont pas un n’a renoncé aux pesticides. On ne veut pas que ça se fasse ici, on ne veut pas que ça se fasse ailleurs », dénonce Melissa Gingreau, porte-parole du mouvement. 

Sur France Inter ce samedi, le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, assure que le projet n’a pas « de conséquences négatives pour les nappes » phréatiques de la région. Et d’ajouter : « L’agriculture est en première ligne, et il nous faut des alternatives pour continuer à nourrir les Français. »

La territorialisation des peines, une proposition de la candidate Pécresse

Possibilité contestée pour lutter contre les zones de non-droit

Et pas de justice sociale sans sécurité pour tous

La candidate LR souhaite que les crimes et les délits commis dans certaines zones géographiques soient sanctionnés avec plus de sévérité. En octobre dernier, la candidate potentielle des Républicains avait maintenu au Grand Jury de RTL sa proposition de 2018 de « territorialiser les peines. » En clair, la présidente de la région Ile-de-France proposait déjà que le fait de « commettre une peine dans un lieu dans lequel on en commet beaucoup trop » puisse « être une circonstance aggravante » , comme le « saccage » de grandes avenues commerçantes dans les manifestations. Ainsi « sur les Champs-Elysées, quand on saccage ou quand on pille pendant des manifestations, l’amende serait doublée. » Au-delà des Champs-Elysées, ses détracteurs prenaient l’exemple des manifestations, validant du même coup les saccages de l’ultra-gauche: les Gilets jaunes et les antifas ou le Black block auraient le champ libre et conserveraient leur impunité. Une controverse qui occulte également le sujet – plus vaste et quotidien – des exactions et incivilités, crimes et délits en tout genre commis dans les quartiers et rendant impossible la vie de leurs habitants. Et de soulever la question de savoir si cette proposition peut aboutir ou, comme le soutient la gauche conservatrice, si elle se heurte à des principes juridiques ou constitutionnels ?

Sur la faisabilité juridique de la proposition, un expert s’est exprimé : Emmanuel Daoud, avocat à la Cour, spécialisé en droit pénal, est membre d’un collectif de juristes basé à Versailles et intervenant à l’Ecole Nationale de la Magistrature (ENM). Il  livre un avis de militant droit-de-l’hommiste.

Pourquoi la candidate LR a-t-elle livré cette proposition ?

La candidate LR part d’un constat : dans des territoires plus criminogènes, il faut que la réponse pénale soit plus sévère pour dissuader les auteurs de délits et de crimes, notamment dans les Quartiers de Reconquête Républicaine (QRP) qui nécessitent un effort particulier à ses yeux, comme à ceux des Français respectueux des lois de la République.

Geoffroy Didier, de l’équipe de campagne de Valérie Pécresse, défend, quant à lui, ce qu’il appelle un « parallélisme des formes »« Nous voulons accroître les moyens de police dans ces quartiers difficiles, donc il est normal en parallèle d’intensifier la réponse pénale dans ces lieux dit de Reconquête Républicaine, ces quartiers exigent un effort de la présence de l’Etat des Services Publics et de l’intensité de la réponse pénale, c’est la seule façon de réhabiliter ces quartiers. Sans sanction, il n’y pas d’ordre. Sans ordre, il n’y pas d’espoir ».

Geoffroy Didier considère que l’aggravation des peines permettra de faire baisser la délinquance dans ces quartiers, même s’il n’existe aucune étude scientifique et documentée qui a établi et a démontré une corrélation entre ces deux phénomènes. A l’inverse, pas davantage…

Alors est-ce possible dans le cadre actuel ?

Oui, selon l’entourage de Valérie Pécresse. Geoffroy Didier évoque « le principe de circonstance aggravante » déjà présent dans la loi et qui s’applique « quand on commet un acte délictueux par exemple dans un lieu particulier comme l’école ou dans les transports publics« . Effectivement, comme l’explique Me Daoud, le législateur a déjà choisi de protéger certains lieux ou de protéger les victimes potentielles dans certains lieux, en aggravant des peines encourues. Encore faudrait-il qu’elles soient appliquées…

Exemple : le fait, pour un narcotrafiquant, de vendre des produits stupéfiants dans un établissement d’enseignement ou d’éducation, ou aux abords de ces établissements, porte la peine de cinq à dix ans d’emprisonnement (article 222-39, alinéa 2, du Code pénal). « L’objectif ici est bien de protéger la santé et la moralité des mineurs, en dissuadant les narcotrafiquants d’organiser un tel trafic dans des lieux dédiés à l’instruction publique et au savoir. »

Donc, pour Geoffroy Didier et une large portion de la population – qui se désolidarise de la gauche doctrinaire et permissive comme le démontre les sondages – , il existe déjà des « lieux d’inégalité juridique territoriale : celui qui commet un délit dans une école ne sera pas jugé de la même façon que celui qui commet ce crime sur le trottoir en face de l’école ou quelques rues plus loin ». Donc, aux yeux de Geoffroy Didier et des Français saturés de violences et agressions dans l’espace public, il suffirait de voter une loi qui permettrait la création d’une nouvelle circonstance aggravante en relation avec le lieu de commission des infractions concernées. 

Cette proposition comporte-t- elle un risque d’inconstitutionnalité ?

Une telle réforme s’oppose à plusieurs principes : tout d’abord, l’article 6 de la Déclaration du 26 aout 1789 des Droits de l’Homme et du Citoyen prévoit que la loi “doit être la même pour tous, soit qu’elle protège, soit qu’elle punisse”. En contrariété avec le principe d’égalité devant la loi, la territorialisation des peines entraînerait une aggravation de la peine injustifiée entre deux individus, sans rapport direct avec l’objet de la loi. 

De plus, cette proposition entre en contradiction avec l’article 121-1 du Code pénal qui prévoit que « nul n’est responsable que de son propre fait ». Ce principe a été rattaché aux articles 8 et 9 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen par le Conseil constitutionnel (Conseil constitutionnel, 16 juin 1999, n°99-411 DC). Or, la territorialisation des peines aurait pour effet d’aggraver la peine d’une personne condamnée, au seul motif que plusieurs autres individus auraient commis des faits semblables au même endroit.

Alors en cas de censure de la réforme par le Conseil constitutionnel, que compte-t-elle faire pour contourner cette difficulté ?

Geoffroy Didier avance deux solutions.

La première consisterait à proposer un référendum constitutionnel à l’automne 2022 pour une mise en œuvre « avant la fin de l’année d’un projet de loi réformant le code pénal ». Selon les termes de l’article 89 de la Constitution le Président de la République, sur proposition du Premier ministre, ou par les parlementaires engage une procédure de révision. L’Assemblée Nationale et le Sénat l’examinent et doivent la voter en des termes identiques. Pour être définitivement adoptée, la révision suppose ensuite d’être approuvée par référendum. En pratique, l’adoption d’une loi nécessite entre 6 mois et un an de travaux parlementaires. Une révision constitutionnelle suppose l’écoulement du même délai (en prenant en compte les travaux préalables au dépôt du projet ou de la révision). 

Autre possibilité : elle adressera via son ministre de la Justice des indications de politique pénale aux procureurs pour qu’ils soient plus sévères dans les QRR. C’est ce que prévoit déjà la loi. L’article 39-1 du Code de procédure pénale stipule que le “Procureur de la République met en œuvre la politique pénale définie par les instructions générales du ministre de la Justice […] en tenant compte du contexte propre à son ressort »

En pratique, des réunions se tiennent entre le préfet et le procureur pour mener au mieux les politiques de sécurité, mais chacun peut constater qu’elles sont ni productives ni dissuasives. Ainsi, assure Me Daoud, « il n’est pas rare [selon lui} que certains territoires identifiés (par exemple les quartiers de reconquête républicaine) fassent l’objet d’une politique répressive adaptée au phénomène criminel local [« adaptée » veut précisément dire inappropriée à la nuisance et à l’exaspération générales]. Ce qui se traduit par une politique de poursuites plus systématiques pour certaines infractions (par exemple : les infractions à la législation sur les stupéfiants), et une répression accrue ». 

Est-ce que cela existe dans un autre pays européen ?

Au Danemark, en 2018, le parti libéral avait proposé d’introduire dans la “loi anti-ghetto” (22 mesures introduites pour essayer de réduire la criminalité), la possibilité pour les magistrats de doubler les peines pour les infractions commises dans les ghettos (défini par la loi même comme des lieux d’habitation caractérisés par une moitié d’habitants d’origine extra occidentale – souvent de confession musulmane -, par un fort pourcentage de criminalité, par un taux élevé de chômage). Cette proposition n’a pas abouti: était-elle en avance sur les mentalités danoises ?.

Des réformes s’imposent.

D’où l’importance des législatives qui suivront la présidentielle en France et devront renouveler la majorité présidentielle en profondeur.

Elles sont actuellement fixées aux 12 et 19 juin 2022.

Une majorité de droite est requise pour faire évoluer le code pénal et donner au prochain locataire de l’Elysée les moyens juridiques de la réduction du nombre des victimes de voyous.

Au Conseil constitutionnel, le mandat de ses neufs membres dure neuf ans et n’est pas renouvelable. Le socialiste Laurent Fabius, 74 ans, le préside depuis février 2016 et encore quatre années jusqu’en mars 2025… Mais, outre Laurent Fabius, Michel Pinault et Corinne Luquiens céderont la place, soit un total de deux possibilités d’alternance.

Des « antifascistes fascisés » attaquent des flics lors d’une marche contre la « violence d’Etat »

Violence systémique des « antifa », milices d’émeutiers anarchistes « anti-flic »

Vêtus de noir et cachant leur visage avec des masques et des foulards ou des cagoules, des milices de manifestants « antifa » de gauche se sont rassemblés samedi à Paris, pour donner des leçons de démocratie, lors d’un rassemblement que la propagande promettait d’être « contre la violence d’Etat et l’extrême droite ».

Action antifasciste est un réseau informel (comparable au ‘Black bloc’) de « collectifs » autonomes d’extrême gauche radicaux, principalement anarchistes, qui se réclament de l’antifascisme et promeuvent l’action directe violente contre toutes les formes dites d’extrême droite.

Des heurts ont rapidement éclaté entre les activistes et les forces de l’ordre républicain qui s’y trouvaient pour maintenir protéger les citoyens respectueux des libertés et du vivre-ensemble. Une séquence vidéo publiée sur Twitter par un officier de police montre des éléments de l’ultra-gauche lançant des projectiles sur un groupe de policiers en retraite, puis ramassant des barrières métalliques pour les projeter sur les fonctionnaires de l’Etat. Le porte-parole du SICP Commissaire – Syndicat Indépendant des Commissaires de Police – qui a posté la vidéo affirme que « des voyous en noir » ont frappé les premiers.

Une autre vidéo tournée par un « journaliste indépendant » autoproclamé – Marc-Olivier Chataignier (Code rouge) – montre un petit groupe de policiers « pris à partie » par les révolutionnaires, qui ont démoli les clôtures et s’en sont servi pour attaquer les policiers qui se retiraient.

Des images prises plus tôt dans l’après-midi montrent des « antifa » – plus fascistes qu’anti – démantelant des barricades et tirant des fusées éclairantes, ce qui a apparemment donné le signal du début des violences de rues. La police a riposté avec des gaz lacrymogènes. On ne sait pas combien de personnes, le cas échéant, ont été arrêtées.

Islamo-fascistes en action… « non violente », « pacifiste » et « citoyenne »…

Des scènes similaires se sont déroulées vendredi à Marseille, où les hordes de miliciens antifa ont mis en action leur stratégie de guérilla urbaine pour empêcher Eric Zemmour d’entrer en contact avec la population. Zemmour a décrit Marseille comme « une ville submergée par l’immigration et en partie islamisée ».

La manifestation de samedi 27 novembre s’est déroulée sur fond de manifestations plus larges contre les restrictions gouvernementales face à la Covid-19 et contre le système strict de carte de santé français – qui exigera que tous les adultes aient reçu des doses de rappel de vaccin d’ici la mi-janvier pour entrer dans les bars et restaurants et utiliser les transports en commun . Les masques sanitaires sont devenus obligatoires vendredi pour tous les environnements intérieurs, quel que soit le statut vaccinal du porteur, et sont obligatoires même sur les marchés de Noël en plein air.

Macron et Darmanin n’ont toujours dissous ‘Action anti-fasciste‘…

Faut-il rétablir le service militaire obligatoire prioritairement pour ces guerriers assoiffés de violence ?

Le Conseil d’Etat juge illégales les « nasses » et la dispersion des journalistes en fin de manifestation

Ce Conseil politique défend les libertés des uns contre la sécurité de tous

Conseil d’Etat, bras droit de l’ultra-gauche?

Le Conseil d’Etat abonde une nouvelle fois les choix du pouvoir du moment. Sans considération de la situation inflammable de ce temps et refusant de se projeter dans le chaos annoncé, ses membres participent au « délitement » de notre société, niant les inquiétudes grandissantes de la population et cédant aux pressions d’associations idéologiques: ils jugent illégales les « nasses » et, malgré un risque avéré de confusion, la dispersion des journalistes en fin de manifestation.

La Ligue des Droits de l’Homme (LDH) dicte ses préférences idéologiques aux hauts fonctionnaires de ce Conseil. Cette association avait ainsi décidé, fin 2020, d’engager un recours devant la plus haute autorité administrative, le Conseil d’Etat, contre le nouveau schéma du maintien de l’ordre, visant à adapter les méthodes policières à la monté des violences publiques. La clé d’étranglement avait déjà été contestée: bientôt ne resteront aux forces de maintien de l’ordre que la mobylette et le sifflet à roulette…

Le Conseil d’Etat a annulé ce jeudi 10 juin quatre points du schéma du maintien de l’ordre défini par le ministère de l’Intérieur le 16 septembre dernier, dont la très contestée pratique de la « nasse », ou encerclement des manifestants violents du type ‘black bloc’.

« Si cette technique peut s’avérer nécessaire dans certaines circonstances précises, elle est susceptible d’affecter significativement la liberté de manifester et de porter atteinte à la liberté d’aller et venir, estime le Conseil d’Etat dans son communiqué. Rien ne garantit que son utilisation soit adaptée, nécessaire et proportionnée aux circonstances. »

La haute juridiction annule également les dispositions liées à l’éloignement des journalistes en cas de dispersion, l’obligation d’accréditation pour accéder à des informations en temps réel et les conditions de port de protections.

Le Conseil d’Etat, du côté du « camp du bien »?

Gaspard Glanz, journaliste de combat, voire combattant: exemple de risque de confusion avec les manifestants

Les demandes de suspension de trois syndicats (SNJ, CGT et SNJ-CGT) et d’une association, la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) contre le « schéma national de maintien de l’ordre » avaient été précédemment rejetées par le Conseil d’Etat en octobre 2020. Elles dénonçaient un schéma portant atteinte à la liberté de la presse, d’observation, la liberté individuelle et à la liberté de manifester et de circuler. Donc un droit de taper et casser pour tous.

La société des rédacteurs de « l’Obs » (groupe monopolistique Le Monde), avec quarante autres sociétés de journalistes, avait appelé le ministre de l’Intérieur et Petit Satan Gérald Darmanin à corriger le texte.

Satan est un surnom injurieux utilisé par l’Iran et des organisations djihadistes pour se référer aux Etats-Unis et à leurs alliés, mais aussi par Darmanin, dans sa tentative de diabolisation du premier parti de France qui entrave les efforts stériles d’expansion hégémonique du parti présidentiel.

Le Conseil d’Etat satisfait ainsi ceux qui, à gauche, contestent Napoléon Bonaparte, lequel est pourtant créateur de cette institution publique en 1799.

Manifestation du 1er-Mai : la CGT se victimise

Le syndicat déplore 21 blessés, dont quatre graves, et dénonce des « violences inacceptables »

Un ballon d ela CGT lors de la manifestation à Paris, samedi 1er mai. (CHRISTOPHE PETIT TESSON / EPA)
Les nervis du service d’ordre de la CGT, reconvertis dans cet aérostat, lors de la manifestation à Paris, samedi 1er mai.

Le syndicat dénonce « l’extrême violence » d’un « groupe d »individus dont certains se revendiquant gilets jaunes », mais laisse libre cours également à son réflexe, dénonçant « plusieurs interventions des forces de l’ordre totalement injustifiées », bien que sans violences inappropriées.

La CGT a déploré « 21 blessés dont quatre graves » lors de « violences inacceptables contre le monde du travail », samedi 1er mai, « en marge de » la traditionnelle manifestation parisienne pour célébrer la journée internationale des travailleurs durant laquelle elle se dit « particulièrement ciblée »

Le syndicat fait l’amalgame entre des violences de nature, mais surtout, d’intensité incomparables. Des tensions avec les forces de l’ordre ont classiquement émaillé la manifestation dans la capitale après le départ à 14 heures, au point de bloquer l’avancée du cortège pendant deux heures. Dans son communiqué, le syndicat dénonce « plusieurs interventions des forces de l’ordre totalement injustifiées ». Dans le même mouvement de désinformation, il mêle « l’extrême violence » d’un « groupe d »individus dont certains se revendiquant gilets jaunes ». La solidarité d’extrême gauche veut que la CGT ne mentionne pas le « Black bloc ». Sa présence active est pourtant signalée par les observateurs.

« Le monde du travail ne reculera pas plus devant ce type d’agressions que face aux politiques libérales », a enfin promis l’organisation syndicale.

Selon le ministère de l’Intérieur, cette journée de manifestations a réuni quelque 110.000 personnes dans 281 cortèges dans toute la France, et 150.000, selon la CGT, à peine plus, pour une fois. 

En début de soirée, le ministère de l’Intérieur a fait état de 46 interpellations dans la capitale et 10 dans le reste du pays. L’Intérieur recense six policiers blessés dans toute la France, dont trois à Paris.

A Lyon aussi, les forces de l’ordre ont protégé la CGT

Les forces de l’ordre ont dû intervenir pour disperser « un groupe de 200 personnes » en tête du cortège, a rapporté la préfecture.

Revendications LGBT queer: « Assez de cette société qui ne respecte pas les droits des gouines et des pédés« 

Les manifestants étaient 3.000, selon les chiffres de la préfecture et, terminée à 13h30, elle a conduit à cinq interpellations pour de violents affrontements qui ont fait 27 blessés parmi les forces de l’ordre, suite à des jets de projectiles et des protections de commerces aux vitrines dégradées et pillées. A Saxe-Gambetta, des banques et une assurance ont été prises pour cible.

« Les ‘black block’ ont eu maille à partir avec la police, » écrit la presse (Le Progrès), dont la formulation révèle les a priori et le parti-pris anti-flics. « Mais aussi avec des syndicalistes, notamment de la CGT, » admet le quotidien local, propriété du groupe EBRA détenu par le Crédit Mutuel. L’amalgame brouille l’information: le lecteur ne sait plus qui empêchait le défilé du 1er Mai d’avancer. Donc la police!

Outre les tirs de mortier, selon la préfecture, un usage a été fait de bombes agricoles. Des détonations particulièrement puissantes ont été enregistrées à Saxe-Gambetta.

La provocation politique du Carnaval de La Plaine à Marseille était annoncée sur Facebook

« Marseille Infos Autonomes » avait appelé ses activistes à défier la république

Facebook a été complice de cette action violente de subversion politique

Le grand bal masqué du Carnaval [fac-similé à l’attention de la préfecture]

A vous carnavalier.es ! [écriture inclusuve] Cette année le grand bal masqué sera de jour, ce samedi 20 mars à partir de midi sur la Plaine.

A vous carnavalier.es !
Cette année le grand bal masqué sera de jour !
Puisqu’on nous prive de la nuit, nous festoierons sous le soleil de la plaine (place Jean Jaurès) à partir de 12h.
Alors venez masqués et costumes en fluo, comme le jaune qui a embrasé nos cœurs en 2018.
Au programme de la musique des 4 coins du monde, un bar, des pizzas de folie !


A samedi 20 pour le bal et dimanche 21 à partir de 12h sur la plaine aussi CARNAVAL !!!! Lien de Mars-infos.org en date du 16 mars 2021

Il est de retour ! Rendez-vous dimanche 21 mars à midi sur la Plaine. Procès à 13h30, et départ 14h !

Un réseau de luttes

Marseille infos autonomes participe à un réseau d’échange et d’entraide avec d’autres sites : le projet Mutu.
Ce mini-portail https://reseaumutu.info/ matérialise la proximité de plusieurs sites d’infos alternatifs locaux : RebellyonIaata (Toulouse), Paris-luttes (IDF), La Rotative (Tours), Renversé (Suisse romande), Marseille infos autonomesBourrasque (Brest), Le Pressoir (Montpellier), Le Numéro zéro (Saint-Étienne), Expansive (Rennes), Manif-est (Nancy et le grand Est), À l’Ouest (Rouen), Cric-GrenobleBarrikade (Suisse Allémanique), La Bogue (Limousin), Dijoncter (Dijon), Basse chaine (Angers).

Ce réseau, appelé Mutu, correspond à un projet tout simple : la tentative de partager nos expériences et mettre en commun un certain nombre de dispositifs techniques. Une mutualisation de ressources et de pratiques qui associe pour l’instant quinze sites assez différents dans leur fonctionnement, dans la composition de leur collectif d’animation ou par l’espace dans lequel ils s’inscrivent.

Le mouvement autonome est un courant politique, culturel et social, catégorisé par la plupart des journalistes, sociologues et historiens comme étant d’extrême-gauche ou d’ultragauche, présent en Italie, en France, en Espagne et en Allemagne, et se réclamant de la lutte pour l’autonomie par rapport au capitalisme, à l’Etat, et aux syndicats, selon la notice Wikipedia. Il est inspiré à la fois par des courants léninistes, libertaires, conseillistes ou situationnistes. Issu de Mai 68, et principalement axé au départ sur la radicalisation de toutes les luttes des ouvriers, paysans, étudiants, puis des squatters, le mouvement autonome rassemble des groupes qui, en prise directe avec le mouvement ouvrier ou les nouveaux mouvements sociaux, prônent des formes d’action insurrectionnelle ou illégale. Cet aspect violent et antiétatique spectaculaire, marginal au regard de l’ensemble des problématiques concernées, est fait pour impressionner les media.

On trouve les autonomes sont sur plusieurs fronts

Les autonomes participent à de nombreuses luttes sociales :

  • manifestations anticapitalistes lors des sommets internationaux
  • mouvement étudiant
  • mouvement des squatteurs
  • lutte contre le TGV en Italie (No-TAV)
  • mouvement des précaires
  • mouvement féministe
  • mouvement LGBT
  • lutte antinucléaire
  • lutte antifasciste
  • lutte de solidarité avec les sans-papiers
  • lutte anticarcérale.

Les ‘Black Bloc’ et les TAZ (Zone autonome temporaire, visant à instaurer l’anarchie) font partie des techniques de lutte qui peuvent parfois être utilisées par certains autonomes. Les ZAD, rave parties, free parties (sauvages) et techno fests sont ainsi, pour les zadistes, les festivaliers et les carnavaliers (la génération techno de libertaires, anti-autoritaires, écologistes) , des moyens d’accès à l’anarchie.

Des altermondialistes aussi, selon Christine Tréguier : « Je crois d’ailleurs que l’on peut faire un parallèle avec ce qui s’est passé à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) à Seattle. Ils ont utilisé des pratiques de la TAZ, entre autres ils ont utilisé le réseau pour se coordonner, pour organiser les choses pour se rassembler. » Bien que moins mobiles, les TAZ utilisent ouvertement les réseaux sociaux, ce que les services du Renseignement n’ignorent pas: les préfectures de Bretagne ou des Bouches-du-Rhône ne peuvent feindre la surprise.

Black bloc: force ne doit plus rester à la loi…

L’extrême gauche révolutionnaire conteste la « violence légitime »

La violence est un état de fait, elle est aussi un problème de droit, analyse Thomas Schauder, professeur de philosophie à Troyes, chroniqueur au Monde Campus et rédacteur de sites. Il se situe sur la ligne de la Fondation Copernic et d’Attac. Sans une certaine dose de violence, l’ordre peut-il être respecté ? Et sans violence, l’ordre pourrait-il être renversé ? C’est la question de l’usage de la force, celle de la brutalité en réponse à la violence.

Violences en marge du défilé du 1er Mai 2018 à Paris.
Violences au cours du défilé du 1er Mai 2018 à Paris

Depuis le 1er mai 2018 et les affrontements qui ont eu lieu à Paris entre certains manifestants et les forces de l’ordre provoqués par la gauche radicale affaiblie au point que son service… d’ordre ne fait plus face aux provocations de ses éléments les plus violents. Les SO de FO ou de la CGT, organisations privées de sécurité, ne sont pourtant pas soumis au code de la sécurité intérieure livre VI.

La CGT : du service d’ordre au service d’accueil 
par Isabelle Sommier

On s’interroge pourtant beaucoup, dans les media, sur la montée de la violence dans les manifestations. On cherche le bon terme : « casseurs »« ultragauche », « radicaux »« anarchistes » ? Ou les excuses: « en marge de » ou « lors de » ? Les historiens et autres spécialistes se succèdent sur les plateaux – au point qu’on s’interroge de savoir si un expert ne sommeillerait pas au fond de chaque Français (que, par ailleurs, « on » (les media) fonde et fige dans la masse « des gens », lesquels apparaissent au fil du temps moins « illettrés » de la vie que les hauts fonctionnaires du « maître des horloges » de l’Elysée – et seulement sur un rayon de Bluetooth – pour assurer que tout cela n’est rien à côté des actions armées dans les années 1970-1980. On peut citer celles des Brigades rouges en Italie, par exemple, mais sans passer les Alpes, on peut aussi rappeler les crimes d’Action directe (AD), un groupe terroriste communiste français des années 60-80, dites « années de plomb » qui ont vu l’apparition de mouvements comme la Fraction armée rouge en Allemagne, cousine germaine des Brigades rouges en question. Pour leurs attentats et leurs crimes, Jean-Marc Rouillan, Nathalie Ménigon, Joëlle Aubron et Georges Cipriani ont été condamnés en 1989 et 1094 à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une peine incompressible de dix-huit ans, pour l’assassinat de Georges Besse, puis pour l’assassinat du général René Audran et les tentatives d’assassinat contre Guy Brana, vice-président du CNPF et Henri Blandin, contrôleur général des armées, ainsi que les attentats contre les locaux d’Interpol et contre ceux de l’Union de l’Europe Occidentale. Tels des « revenants » du djihad, ils sont parmi nous.

Mais ne pas établir de filiation entre eux et le ‘Black bloc’ relève de l’aveuglement idéologique. Aujourd’hui encore tout homme politique interrogé y va de sa condamnation des crimes et violences anarcho-communistes de l’« action directe ». En un mot, aujourd’hui encore, le spectre des attaques contre les symboles de la République – qu’elles soient islamo-fascistes ou ultras – et le risque de subversion nous hantent.

Que le ministre de l’intérieur ou le chef de l’Etat condamne ces « débordements » va de soi et relève des phrases toutes faites prêtes à twitter, puisqu’ils sont les garants de l’ordre et du système que ces manifestants souhaitent renverser. On notera au passage que le mouvement ‘En Marche!’, puis le parti présidentiel de Macron, ‘La République en Marche’ (LREM), sont des produits anti-système qui ont fait exploser le paysage politique. Les réactions de l’opposition sont bien plus intéressantes en vérité. La droite et l’extrême droite soutiennent les forces de l’ordre contre les « voyous », là encore c’est bien normal. Mais voyons du côté gauche. Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise) parlant « d’insupportables violences » et Olivier Faure (Parti socialiste) affirmant que « la lutte, ce n’est pas la casse », voilà qui est plus surprenant, mais en réalité révélateur de toute l’histoire de la gauche.

L’AFP et Le Monde ne culpabilisent pas les services d’ordre,
ni ceux du gouvernement, ni ceux des syndicats

La vieille question de la légitimité de la violence ne se pose pas moins que jamais. « Vieille », mais il faudrait plutôt dire intemporelle, voire éternelle. Or, si la violence est un état de fait, elle est aussi un problème de droit, dans un état de droit, même dirigé par des élus anti-système : sans une certaine dose de violence – le recours à la force en douceur n’existe pas davantage qu’une « agression violente » (toute agression est violente, comme l’islamisme est par essence radical), comment l’ordre peut-il être respecté ? Mais cela pose, en corollaire, la question suivante : sans violence, l’ordre pourrait-il être renversé ? Question qui répond à la problématique posée… La violence est anti-républicaine et la brutalité de la force, démocratique.

Le monopole de la violence

La problématique est connue, elle a même été théorisée, notamment par Thomas Hobbes, au 17e siècle : l’existence d’une loi ne suffit pas pour que celle-ci soit respectée. Dans une société démocratique, la force doit être légitimée par la loi, contre les attaques de ses ennemis. Pour ce faire, il faut que la perspective d’un déplaisir l’emporte sur la perspective du plaisir. A fortiori quand le déplaisir est installé, notamment dans les zones abandonnées de la République, mais aussi bien le long du canal Saint-Martin ou à la Porte de La Chapelle, comme dans le 11e arrondissement de Paris où se déroulent, impunément, des apéros de rue, en dépit de « état d’urgence sanitaire » (jusqu’en février), quand la seule solution, du coup, serait de faire réveillonner les papis et les mamies à la cuisine, selon un « savant », le professeur de médecine Rémi Salomon. Autrement dit, il faut que la menace de la sanction me fasse réfléchir à deux fois avant de commettre l’infraction. En l’espèce, c’est ignorer que les errements de Macron, de son arrogant ministre de la Santé (un médecin qu’il faut vite envoyer de neurologie en urologie) et de ses experts scientifique du Conseil médical ont rendu les Français fous.

Ce pouvoir de coercition, pour être efficace, doit être appliqué, et applicable, pour commencer, afin de montrer l’exemple (d’où les appels – verbaux, on insiste) à « la fermeté » et à « l’autorité » de l’Etat), alors qu' »en même temps » les festivals illégaux (des teknofests) ont pu avoir lieu cet été, suivis, à l’automne, d’apéros clandestins (à la vue de tous, dans la rue, à Montmartre ou Paris XIe, « en marge » de l’épidémie qui a fait, pour l’heure, plus de 60.000 morts en France, avec la participation active de militants anti-loi « liberticide » et anti-vaccins): comme le virus mortel, la subversion mute. Et ce pouvoir de coercition ne doit pas être partagé : l’Etat est « détenteur du monopole de la violence physique légitime », selon la formule de Max Weber, politicien et syndicaliste socialiste. Pour éviter l’amalgame on parlera plutôt de brutalité. Les deux éléments sont essentiels : il faut qu’il y ait monopole, sinon un système de régulation parallèle peut exister et mettre en péril la société (c’est le cas avec la mafia ou les cartels) ; mais il faut aussi que cette violence soit légitime. Et là est le problème: peut-il être juste de désobéir aux lois ? Là encore la réponse est dans la question (c’est une technique intellectuelle de diversion!). Pareillement, poser la question « sur quoi se fonde cette légitimité ?, c’est contester le fondement de sa justification actuelle.

Ici, on peut (très) schématiquement distinguer deux écoles. La première pense que cette légitimité vient (paradoxalement) de l’arbitraire : la violence de l’Etat est légitime parce que c’est l’Etat. Si l’on n’est pas content, alors il faut prendre le pouvoir et devenir soi-même le détenteur du monopole de la violence. Ainsi, on pourra l’utiliser à des fins qui nous semblent meilleures. C’est la position de M. Mélenchon, par exemple, mais aussi celle du PS.

Le nécessaire affrontement

La deuxième lecture est très différente. Elle consiste à voir dans la violence non pas seulement un moyen regrettable mais nécessaire, mais le moteur même de l’histoire. La violence de l’Etat ne serait pas plus légitime que celle de ses opposants : ce serait une lutte pour la défense d’intérêts divergents (l’Etat protégeant les intérêts des classes dominantes contre le peuple). Dans cette vision, inspirée par Marx et Engels, la légitimité serait un faux problème et seul compterait le rapport de force. Si l’Etat emploie des moyens violents, alors le peuple doit aussi pouvoir faire usage de la violence. Sur cette ligne idéologique, on retrouve le Black bloc, tactique de lutte plus qu’idéologie

On voit ainsi que derrière les interrogations sur la violence en manifestation se cache un problème politique très important : celui de la définition de l’Etat. Celui-ci est vu par les uns comme l’émanation du peuple souverain, mais par les autres, perception marxiste, comme la représentation de l’élite. Est-il la forme organisée de la majorité, perspective démocratique, ou bien le bras armé de la minorité, perspective de lutte des classes ?

Un débat bienvenu ?

Ces questions de légitimité de la force n’inspirent aucune réponse claire et définitive dénuée d’a priori idéologiques et d’arrière-pensées politiciennes: le seul fait de les soulever est suspect d’intention subversive. Ou plutôt, il n’y a aucune conciliation possible entre ces positions. Vous aurez toujours d’un côté, l’argument selon lequel c’est le vote qui donne sa légitimité à un gouvernement, et de l’autre, celui qui affirme que le vote ne change rien de toute façon. D’un côté ceux qui diront que « la casse » détourne le sens de la manifestation, en créant un climat de peur ; de l’autre ceux qui pensent que la manifestation sans heurts ne sert absolument à rien.

Cependant, il est très sain de se poser la question, et d’une certaine façon, c’est la preuve d’une (encore) « bonne santé politique » en France. Rappelons que nous ne manquons pas d’« alliés » et de clients de notre industrie de l’armement et de la sécurité pour lesquels ces débats ne peuvent avoir lieu.

A l’heure des célébrations du 8 mai 1945, on se souvient des résistants qui n’hésitèrent pas à faire usage de la violence et que le pouvoir de Vichy traitait de « terroristes ». Bien sûr que la situation n’est pas comparable, mais il est important de se rappeler que la politique, en règle générale, est une affaire complexe, que l’on ne peut réduire ni à des techniques de management, ni à un ordre immuable et nécessaire.

Thomas Schauder est professeur de philosophie en classe de terminale à Troyes (Aube). Il décrypte régulièrement l’actualité dans Phil’ d’Actu, sur Le Monde Campus, et sur son site Internet, qui référence également ses autres travaux.Lire aussi  Avons-nous trop d’attentes vis-à-vis de notre travail ? Lire aussi  Sens, reconnaissance, argent… Que peut-on attendre de son travail ? Lire aussi  « Parcoursup oblige les jeunes à devenir adulte trop tôt »Sur Internet, comment en est-on arrivé à l’idée que « toutes les paroles se valent ? » Lire aussi  « Il n’est pas déraisonnable d’avoir peur de Facebook »Voir plus

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Pour so

Le Black bloc, des petits bourgeois friqués contre les flics smicards

« Le profil social des interpellés du « Black bloc » n’a rien de nouveau »

Alors que les premières comparutions immédiates après les affrontements du 1er-Mai ont lieu, beaucoup s’étonnent du profil social assez « bourgeois » des militants du « Black bloc », des groupes terroristes informels et éphémères utilisant des tactiques insurrectionnelles et des formes d’action directe collectives n’excluant pas les violences, la casse et l’incendie, non pas avec des intentions de délinquance (pillage), mais factieuses. Il se révèle en réalité plutôt classique, en termes d’agitation de rue.

S’ils sont anti-flic, ils n’assassinent pas de sang-froid comme Action directe (AD), groupe terroriste communiste, qui a revendiqué plus de 80 attentats ou assassinats sur le territoire français entre 1979 et 1987: les tentatives d’assassinat sur le contrôleur général des armées Henri Blandin et du vice-président du Conseil national du patronat français (CNPF) Guy Brana, ou les attentats contre les locaux d’Interpol et ceux de l’Union de l’Europe occidentale, et les assassinats de l’industriel Georges Besse et de l’ingénieur général de l’armement René Audran. Jean-Marc Rouillan justifie les braquages, qualifiés d’« opérations de financement » ou de « réappropriation ». Il fait clairement état de l’objectif d’Action directe de « destruction de la société capitaliste » et de son intention de « maintenir une politique révolutionnaire ». En août 1982, le gouvernement décide la dissolution d’Action directe après la fusillade de la rue des Rosiers visant la synagogue et la revendication par Jean-Marc Rouillan d’un certain nombre d’attentats anti-américains et anti-israéliens. Lors de l’arrestation de plusieurs des membres d’Action directe et jusqu’à aujourd’hui, des groupes d’extrême-gauche, tel le Comité Unitaire pour la Libération des Prisonniers politiques, le Comité Unitaire de Défense des Prisonniers politiques, le Collectif pour la libération des Militant-e-s d’Action directe ou encore Secours rouge (Secours rouge/Association des Parents et Amis des Prisonniers communistes), mais aussi la Ligue des droits de l’homme militent pour leurs libérations. Rouillan a bénéficié d’un premier régime de semi-liberté du 17 décembre 2007 au 2 octobre 2008; Il en profitera pour animer une tournée de soirées-débats dans des MJC. Cette faveur sera suspendue, puis révoquée pour des propos tenus lors d’un entretien avec L’Express en 2007. Il bénéficiera de nouveau d’un régime de semi-liberté le 19 mai 2011.

En 2009, Julien Coupat et le groupe de Tarnac sont présentés par Michèle Alliot-Marie comme des « héritiers en puissance d’Action directe ». La presse et la gauche modérée vilipendèrent la ministre de l’Intérieur pour son signalement du retour du terrorisme de « l’ultra gauche ».

Les actions du black bloc ciblent généralement les symboles de l’Etat (police et policiers, tribunaux, bâtiments administratifs et représentants de l’Etat (préfets), ce qui ne les différencie pas des bandes de quartiers qui s’en prennent aussi aux écoles, voire même aux médecins et infirmières, et du capitalisme (banques, agence d’intérim, entreprises multinationales, publicité, restauration rapide). Afin de justifier leurs interventions parfois violentes face à la mondialisation, les militants soutiennent que le capitalisme est infiniment plus destructeur qu’aucune de leurs actions directes.

Le black bloc est médiatisé lors des manifestations contre la Première guerre du Golfe en 1991, puis en 1999 à Seattle lors du contre-sommet de l’OMC, lors des manifestations contre les G8 à Gênes en juillet 2001, à Evian en 2003, à Heiligendamm en 2007, à Strasbourg lors du sommet de l’OTAN en avril 2009, à Hambourg pendant le G20 en 2017, ou encore le 1er mai 2018, ainsi que lors de la crise des Gilets jaunes à Paris.

Entretien de Marianne avec Olivier Cahn, maître de conférences en droit privé et sciences criminelles à l’Université de Cergy-Pontoise, Val d’Oise:

Qualifiés par la droite et l’extrême droite de « racailles de banlieues », les premiers militants « Black blocs » présentés en comparution immédiate après les violences du 1er-Mai présentent un tout autre profil social. Elèves à Centrale, fils et filles de chercheurs au CNRS, d’analystes financiers, etc… Il semble que ces militants appartiennent plus à la classe moyenne ou à la petite bourgeoisie qu’aux classes populaires. Un profil beaucoup moins étonnant qu’il n’y paraît. Olivier Cahn, enseignant-chercheur à l’Université de Cergy-Pontoise, spécialiste de l’anarchisme et de la subversion, nous livre son analyse sur les militants du « Black bloc » et sa composition sociale.

Marianne : On entend partout, après les interpellations de militants du « Black bloc » et les premières comparutions immédiates, que le profil social des prévenus « étonne ». Est-ce vraiment si surprenant ?

Olivier Cahn : Ce qui est étonnant, c’est que l’on pensait que la composition sociale de « Black bloc » avait changé, s’était diversifiée. On avait l’impression que ce mode d’action s’était un peu dépolitisé, s’inspirait moins de la bonne société formée à Sciences-Po. En fait, on se rend compte que ces militants restent finalement assez fidèles aux profils que l’on trouvait lors de sa création dans les années 1980 en Allemagne, et dans les mouvements autonomes.

Historiquement, le « Black bloc » a été fondé par des étudiants allemands, tous issus de la classe moyenne supérieure. C’est d’ailleurs ce qui est reproché de façon récurrente par certains groupes trotskystes : les anarchistes sont plutôt issus de milieux sociaux privilégiés, moins des classes populaires.

A l’intérieur du groupe qui constitue aujourd’hui les « Black blocs », on trouve des gens formés très différemment. Certains sont donc issus d’une formation classique à la Sciences-Po [tel l’antifa Clément Méric], et d’autres viennent notamment des « Kops » d’Auteuil, ces supporters de l’ultra-gauche opérant au Stade de France. L’exemple des « Kops » d’Auteuil (contestataires de la politique du PSG) montre des origines sociales certainement plus populaires, et ils sont aussi plus habitués à l’action et aux stratégies policières. On va retrouver aussi des militants antifascistes. Mais, effectivement, le fait que des gens issus de la petite et moyenne bourgeoisie rejoignent une action « Black bloc » n’a rien de nouveau. Et cela discrédite rapidement le discours de l’extrême droite qui véhicule l’idée que des gamins exaspérés par leur situation sociale et dépolitisés descendent des banlieues vers la capitale [une caricature en vérité véhiculée par la presse en parlant de « casseurs » « en marge » des mobilisations, notamment syndicales]. Cela ne correspond pas du tout au « Black bloc ». « Il n’existe pas de groupe « Black bloc », c’est un mode d’action. »

Les profils évoqués depuis hier sont-ils représentatifs de tous les militants du « Black bloc » ?

Je resterais prudent. Il serait un peu hâtif d’en conclure à une représentation sociale fidèle des adeptes du « Black bloc ». Ceux qui ont été attrapés le 1er mai sont les moins aguerris. Les mieux formés et structurés politiquement savent pertinemment quand la police va intervenir, et je pense qu’ils étaient déjà partis quand les interpellations ont eu lieu. Le profil des gens attrapés lors des interpellations doit être analysé en gardant à l’esprit cette réalité. Quand on regarde les images du 1er-Mai, on voit très clairement des militants équipés, préparés, et d’autres qui portent une simple écharpe sur le nez. Il ne faut pas sous-estimer l’opportunisme dans ce type d’action.

N’est-ce pas la première fois que l’on voit 1.200 militants du « Black bloc » déferler dans les rues de Paris?

La différence, ce 1er-Mai – et ils l’avaient annoncé -, c’est qu’ils s’étaient organisés. Ce sont surtout des militants parisiens et de la région parisienne qu’ils ont réussi à mobiliser. Alors que le mouvement appelait sur Internet à une grande convergence de toute l’ultra-gauche européenne à Paris, on voit que cela a finalement peu fonctionné. Il y a très peu d’étrangers dans les interpellations.

Mais il est important de rappeler que, contrairement à ce que martèle le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb qui, visiblement, n’est pas très bien informé, il n’existe pas de groupe « Black bloc ». Le « Black bloc » est un mode d’action. Vous avez des militants autonomes qui vont investir une manifestation légale, organisée et aller au contact. Soit contre des symboles du capitalisme et de la mondialisation, soit contre les forces de l’ordre. L’idée est de montrer que l’Etat ne tient pas la rue. Dans ces militants qui forment un « Black bloc », il va y avoir des militants de toutes sortes de mouvances, y compris des antifascistes. Mais « les Black blocs », ça n’existe pas !

Des violences de manifestants pour dénoncer les brutalités de policiers, ce samedi

52.350 manifestants contre la loi Sécurité globale en France, selon le ministère, 64 interpellations

manifestation, sécurité globale

Difficile d’accuser les ultras « en marge » de la manifestation: les actes délictueux ont commencé en tout début de la marche. A Paris, elle a aussitôt échappé aux organisateurs, des opposants au projet de loi sur la sécurité globale.

Plus de 50.000 personnes ont manifesté samedi pour les droits sociaux et les libertés, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur. Des heurts ont éclaté entre des centaines de casseurs et les forces de l’ordre à Paris. 64 personnes ont été interpellées dans la capitale. Par ailleurs, deux CRS ont été blessés à Nantes. 

Les gauches qui ont interprété négativement le texte de loi ont détourné l’intention du législateur et ont à nouveau marché, soi-disant pour les droits sociaux et les libertés, un parcours émaillé de violences attribuées à des casseurs, notamment à Paris.

Les militants se sont rassemblés samedi à 52.350 personnes en France, dont 5.000 dans la capitale, selon le ministère de l’Intérieur. Une heure trente après le départ de la manifestation, des projectiles ont été lancés sur les forces de l’ordre, qui ont répliqué en faisant usage de gaz lacrymogènes.

17 novembre, à Toulouse

Les chiffres indiquent une mobilisation en recul par rapport à la semaine dernière 17 nonembre (ci-dessus) où 133.000 personnes avaient défilé en France, dont 46.000 à Paris, selon la même source.

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« Tout le monde déteste la police », un slogan se révélant faux

Stationnés dans le 20e arrondissement, le long de l’avenue Gambetta, six voitures et un camion ont été incendiés et plusieurs vitrines de banques et d’agences immobilières endommagées par des individus vêtus du noir des anarchistes et très mobiles comme le sont les para-militaires. Des incendies sporadiques ont éclaté le long du parcours de la manifestation et des barricades sommaires ont été érigées. Pour permettre l’intervention des pompiers, les forces de l’ordre ont scindé en deux la tête de cortège, composée de quelque 4 à 500 personnes parmi lesquelles des « gilets jaunes » et des militants « antifascistes », des antifas.

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« Article 24, vous nous prenez pour des lapins de six semaines »

« Castaner et Darmanin essayent de nous enrober le truc, de faire passer ça pour une loi qui protège la police, mais on sait que c’est un prétexte », affirme au micro d’Europe 1 Sébastien, manifestant qui brandit fièrement une pancarte sur laquelle on peut lire : « Article 24, vous nous prenez pour des lapins de six semaines« . « Si on lit entre les lignes, on voit bien comment fonctionne ce gouvernement », et la proposition de réécriture de l’article 24 n’y change rien. « Ce gouvernement passe tout, quoi qu’on dise il s’en fiche et il passe ses lois. Ça suffit ! »

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Un peu plus loin, Zoé, une manifestante, considère bien évidemment elle aussi que la proposition de réécriture de l’article 24 ne change rien à l’affaire. « Le mal est fait, il a été écrit une fois », estime-t-elle. « Tout le monde sait qu’aujourd’hui si on ne filme pas les policiers, on n’a pas de preuve. On ne peut pas se débrouiller juste avec des paroles, on est obligé d’avoir des images. » Sauf que seuls les visages des policiers sont protégés, donc aussi leurs identités et leurs vies, ce que contestent les anti-républicains et les journalistes alignés ou craintifs.

64 interpellations à Paris

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En fin de journée, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a fait savoir via Twitter que 64 personnes ont été interpellées. Il a également affirmé son soutien « à nos policiers et nos gendarmes, une nouvelle fois très violemment pris à partie ». Par ailleurs, le ministre a prévenu que les « casseurs cassent la République ». 

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Plus de 90 rassemblements dans toute la France

Au total, près de 90 rassemblements étaient annoncés par les organisateurs en France. Initialement prévue comme un rassemblement syndical contre la précarité, traditionnellement organisé par la CGT le premier samedi de décembre, la journée a vu s’agréger la contestation contre les violences policières et la proposition de loi sécurité globale.

Trois policiers blessés à Nantes

Trois policiers ont été blessés samedi après-midi à Nantes – foyer d’extrémistes depuis les luttes contre l’aéroport Ayrault à Notre-Dame-des-Landes – lors de la manifestation contre la loi Sécurité globale qui a rassemblé 3.000 individus, selon la police. L’un de ces gardiens de la paix a été touché par un cocktail molotov, et seize personnes ont été interpellées, a-t-on appris auprès de la préfecture. Les trois membres des forces de l’ordre font partie d’une Compagnie départementale d’intervention (CDI) et ne sont pas des CRS, comme indiqué dans un premier temps par les autorités.

Vers 20 h, le bilan des interpellations à Nantes grimpait à seize personnes, selon la préfecture de Loire-Atlantique. « Des black bloc se sont mêlés à la manifestation partie à 15 h et ont commencé à lancer des projectiles. Ils ont harcelé les forces de l’ordre pendant trois heures, avec des jets de projectile, des pavés, des cocktails molotov, des tirs de mortiers », a déclaré Christophe Granger, délégué régional CRS Ouest Unsa-police.

Ses détracteurs diabolisent ce texte, l’accusant de porter atteinte « à la liberté de la presse, à la liberté d’expression et à la liberté de manifester », et aussi d’instaurer « des outils de surveillance de masse ». La défiance à son encontre a été renforcée par l’instrumentalisation de l’interpellation musclée pour non-port du masque, filmée du producteur de rap, Michel Zecler par des policiers, le 21 novembre: elle dégénère pour un refus d’obtempérer qui serait lié à un trafic de stupéfiant.

Une association de commerçants spoliés demande que « les organisateurs soient responsables de leur manifestation » jusqu’à minuit

Les opposants à la loi Sécurité globale n’ont eu aucune considération pour les commerçants : déjà durement éprouvés par le manque à gagner lié aux deux vagues successives de confinement à la covid-19, la gauche hostile n’a pas hésité à ajouter une deuxième journée de pénalisation de leurs concitoyens. Et de nombreuses manifestations se sont tenues samedi, jour de forte activité. Christian Baulme, le président de l’association Commerçants et artisans des métropoles de France, réclame des « zones commerciales protégées » et que les coeurs des villes soient interdits aux manifestations.

Policier frappé au sol, journaliste blessé à la manifestation contre la loi sécurité globale

« En marge » de la manifestation de la gauche et par « des ultras » ?

Décimée au Parlement, la gauche est débordée par le surnombre de ses militants violents dans la rue

L’OPA de Macron sur le pouvoir a conduit au chaos: tandis que ses hauts-fonctionnaires et ses députés produisent des textes retoqués ou annulés par le Conseil d’Etat ou le Conseil constitutionnel, Macron se révèle incapable, pardon, « en incapacité », de protéger les policiers qui l’ont protégés lorsqu’il se claquemurait dans l’Elysée assiégé par des Gilets jaunes. Une soixantaine de policiers et gendarmes a été « blessée », selon la presse malveillante, alors qu’ils se sont fait « violemment agresser », selon les citoyens respectueux de l’ordre républicains, et 81 personnes on été interpellées samedi lors des manifestations contre le texte « Sécurité globale », selon un bilan du ministère de l’Intérieur. Ce matin, sur France Info, radio de service public (bien nommée?), soeur de France Inter, la rédactrice en chef adjointe politique intérieure du Nouvel Observateur, chargée du suivi de l’Elysée. Carole Barjon, disait que les policiers ont été « malmenés »… L’Obs est la propriété à 99% du Groupe Le Monde (quotidien Le Monde, Courrier international, Le Monde diplomatique, La lettre de l’éducation, Télérama, 34 % de la société Le HuffPost, etc ).

Premier bilan des manifestations contre le texte « Sécurité globale » et les violences policières : une soixantaine de policiers et gendarmes (grossière imprécision, et blessante) a été blessée et 81 personnes ont été interpellées samedi 28 novembre, selon le ministère de l’Intérieur. 

On a enregistré 62 blessés parmi les forces de l’ordre. Précisément, 39 en province et 23 à Paris, a indiqué dimanche le ministère. Les réseaux sociaux ont diffusé des vidéos qui court-circuitent la presse institutionnelle absente sur le terrain, mais qui décrypte, analyse et commente les documents publiés sur Internet. Ils montrent des policiers passés à tabac « en marge » de la manifestation, dont une  séquence tournée par le « journaliste » reporter d’images Amar TaoualitA 38 ans, ce « journaliste indépendant » sur Périscope et Twitter est en fait « reporter en ligne », avec pour seule formation une activité d’animateur pour la Ville de Paris ! Sa barraque à frites, c’est son appareil photos et son casque: c’est ainsi que ses aînés freelance sont devenus journalistes

Etonnons-nous donc que les masses s’émancipent de l’information produite par les media dits “mainstream” qui se couchent devant le pouvoir, quel qu’il soit, avec une agilité déroutante, tous les cinq ans. Tant de contorsions conduisent naturellement à l’abandon de la recherche d’objectivité et même de neutralité. La réinformation est assurée par les réseaux sociaux, non pas les internautes sous la pression de la dictature de l’émotion ou des slogans, mais ces « journalistes indépendants », ces chasseurs d’images qui feront leur fortune professionnelle, bancaire et fiscale: la carte de presse, quête du Graal récompensée par un abattement fiscal de 7.650 euros.

Les images qui buzzent sont des photos volées: elles sont à la vente pour être exploitées par le courant politique qui en veut, selon le parti qu’il peut en tirer. C’est la loi de l’offre et de la demande, laquelle est forte parmi les groupes de déstabilisation du pouvoir, pour étayer une thèse, pour mobiliser une catégorie de la population, pour, au final, soulever la foule des mécontents et des anxieux. Les aider à transformer leur colère en haine. A travers le monde aujourd’hui, nous assistons à une émancipation des masses vis à vis de l’information produite par les media dits “mainstream”, et surtout vis à vis de la communication officielle, l’une et l’autre se confondant le plus souvent.

Les images, relayée par plusieurs personnalités politiques, Christian Estrosi (LR), Bruno Questel (LREM) ou dernièrement Yannick Jadot (EELV), montrent un groupe isolé de policiers se retirant sur la place de la Bastille, violemment pris à partie par des « individus ». Vêtus de noir dans la nuit tombée, encagoulés et masqués, jeunes et mobiles, rompus au technique de combat de rue, les activistes projettent l’un des policiers au sol au sol où il reçoit une série de nombreux coups de pied, avant qu’il puisse être exfiltré par ses coéquipiers. 

Les photos publiées dans la presse qui s’honore de les montrer au nom de la liberté d’informer, en dépit de leur caractère malveillant marqué et pouvant solliciter les bas instincts de certains, ne sont pas publiées ici, du fait du danger d’exacerbation des pulsions violentes des détraqués et d’incitation à de nouveaux actes de subversion anti-républicaine que la presse apeurée appelle des « incivilités » ?

L’exécutif bat en retraite en rase campagne

Contre l’avis de la Préfecture de police, la Justice a autorisé la manifestation d’opposants à la Loi Sécurité globale

Deux appels aux rassemblements ont été lancés pour mobiliser samedi à Paris à la suite de la fausse polémique créée par une lecture tendancieuse de l’article 24 de la loi Sécurité globale qui prévient précisément les risques d’excès. Interdite dans un premier temps par la préfecture, la Marche des Libertés a eu finalement lieu.

Profitant de l’agitation politicienne suscitée par l’interpellation musclée du rappeur Michel Zecler, un producteur de musique – « noir », insiste une certaine presse antiraciste racialisée – maîtrisé par des policiers, les organisateurs ont maintenu leur manifestation, en dépit des risques prévisibles de débordements. La presse avait annoncé que les autorités s’attendaient au déferlement de plusieurs milliers de « personnes« , comme l’écrit cette presse, samedi à Paris, sachant que le ‘Black bloc’ est toujours aux taquets et que deux manifestations avaient été déclarées, un rassemblement de Gilets jaunes prévu place du Trocadéro et l’autre, Place de la République, à l’initiative du collectif « Stop! Loi sécurité globale », qui rassemble des syndicats de journalistes, des ONG, l’association de la presse judiciaire, la Ligue des droits de l’Homme (LDH) et d’autres ONG radicales ou associations d’extrême gauche.

Jeudi, conformément aux recommandations de l’Agence régionale de la santé, le préfet de police de Paris a pris un arrêté interdisant un cortège déambulant entre la place de la République et celle de la Bastille, mais cet arrêté a été suspendu par le Tribunal administratif de Paris. Les juges administratifs ont-ils voulu régler des comptes avec le ministre de la Justice, Dupond-Moretti, un ex-avocat qui a souvent attaqué les magistrats ? « La Marche des libertés aura bien lieu demain de République à Bastille à 14h00. Nous défendrons toutes les libertés », a tweeté Arié Alimi, avocat proche de Cécile Duflot et spécialisé dans les affaires de violences policières (dossiers du trotskiste Rémi Fraisse ou de Gilets jaunes et de la famille Cédric Chouviat ou du journaliste Taha Bouhafs, petit-fils de rebelles FLN et activiste raciste et antisémite).

La décision de justice contraint alors la préfecture de prendre la décision de renforcer son dispositif de maintien de l’ordre, avec notamment 22 unités de forces mobiles prévues contre 17 à l’origine.

Cette mobilisation de rue était la deuxième, annoncée avant même l’adoption de la proposition de loi en première lecture par l’Assemblée nationale, dans la semaine. Le jeudi 26, le premier ministre avait annoncé la création d’une commission parlementaire pour proposer « une nouvelle écriture » de l’article 24 mal-interprété par la gauche malveillante. Cet article prévoit de pénaliser la diffusion malveillante de l’image des policiers, ce qui met des journalistes malveillants en crise. Mais l’initiative de Jean Castex a mis en effervescence à la fois la majorité et l’opposition, et le premier ministre a rétropédalé, ce vendredi, précisant que la commission ne réécrira finalement pas l’article 24, pour ne pas humilier le législateur et ne pas se substituer aux députés macronards.

Les anti-flics sont-ils de simples « individus » et les « ultras » ne sont-ils pas des gauchistes ordinaires ?

L’incompétence du pouvoir profite aux extrémistes: et si le principal danger n’était pas le Rassemblement national ? Pour les deux rassemblements, les autorités s’attendaient à la présence de 4.000 « perturbateurs », notamment issus de l’ultra-gauche, notoirement islamo-gauchiste. Les organisateurs annoncent 500.000 participants, dont 200.000 dans la capitale, mais ils ne seront que 133.000 manifestants, dont 46.000 à Paris, selon le ministère de l’Intérieur.

Et, comme prévu, la violence s’est imposée en marge lors de cette deuxième manifestation. Deux manifestants, qui ont fait un signalement auprès de l’Inspection générale de la police (IGPN), ont été blessés en province, selon la police. A Paris, un photographe syrien « indépendant », mais envoyé au front par le magazine de la famille Pinault, Ameer al Halbi, 24 ans, qui couvrait la manifestation, a été blessé au visage: La journaliste Carole Barjon en fera-t-elle péter son lifting? Le secrétaire général de Reporters Sans Frontières (RSF), Christophe Deloire, un ex du Point, a dénoncé samedi soir sur Twitter des violences policières « inacceptables » contre ce collaborateur de Polka Magazine (magazine de gauche consacré à la photographie) et de l’AFP.

Les violences de rue anti-flic sont-elles le fait du ‘Black bloc’ ou de gauchistes ordinaires ?

Voici finalement une vidéo diffusée par le Huffington Post , montrée par nécessité, pour illustrer le parti-pris du Groupe Le Monde qui n’hésite pas à minimiser les violences de rue :

Entendre aussi le choix de commentaires du HuffPost par des manifestants dont les assertions ne sont pas vérifiées:

Les « ultras » qui ont tendu un guet-apens aux policiers étaient des « gauchistes » ordinaires.

Le terme de « casseurs » est plus qu’une facilité de langage pour minimiser des faits de violences de rue. C’est un mensonge politico-médiatique visant à détourner l’opinion de la responsabilité des organisateurs de manifestations sur des voyous. Ne s’accordent-ils pas tous pour dire que les dégâts ont été commis « en marge » de la mobilisation ? Samedi, ils n’ont rien changé. Les 133.000 manifestants comptabilisés par le ministère de l’Intérieur, 500.000 selon les organisateurs, ont également dénoncé les violences policières et le racisme. 

Provocations et affrontements démontrent que la police ne fait pas peur

Les forces de l’ordre ont elles-mêmes fait l’objet de violences à Paris, comme en attestent des vidéos amateurs. Mais les media en rendent compte sans modifier leur a priori. Un groupe de policiers a pourtant été pris pour cible place de la Bastille par des dizaines de casseurs « lors de la fin de la mobilisation » parisienne. L’un des membres des forces de l’ordre a ainsi été roué de coups, dans le ventre et au visage, alors qu’il était au sol. Ses collègues ont réussi à le mettre à l’abri seulement une trentaine de secondes après l’assaut des « hommes » (sic) habillés de noir et cagoulés. Le policier « s’en sort » avec des dents cassées et de nombreuses « contusions ». Au total, une soixantaine de ses collègues ont également été blessés (ou malmenés, aux dires de L’Obs). 

Le 22 décembre 2013, ce jeune était lynché au sol par une bande de racailles: les « ultras » ont-ils un autre mode opératoire que ces voyous?

Les syndicalistes d’Air France ont-ils un comportement d’ultras, de racailles ou de militants ?

Ces participants à la manifestation de soignants contre le Ségur de la Santé, vous les qualifiez de ‘Black bloc’ ?

Les casseurs sont des pilleurs, les activistes sont des militants radicalisés

Les auteurs de ces violences ne peuvent être classés arbitrairement comme la presse le fait pour exonérer les organisations politiques ou syndicales, les ONG ou les associations dont certaines se disent humanitaires et dont ces media complices veulent protéger l’image vertueuse. Soit les manifestants sont modérés et républicains et ils ne tabassent personne, soit ils frappent, cassent, pillent et incendient et sont anti-républicains et appartiennent à l’ultra-gauche, qu’ils en aient conscience ou non. Samedi, les éléments subversifs ont recouvert de peinture les caméras de surveillance de la ville et ont cassé du mobilier urbain, ils sont politisés: s’ils détruisent des vitrines de grandes marques, brûlent des voitures de luxe et souillent des façades de banques, ils sont anticapitalistes.

Combat de rue organisé par l’extrême gauche révolutionnaire,
qu’elle soit antifa ou ultra

Ils ont aussi attendu les forces de l’ordre – symboles de l’ordre républicain – à des endroits stratégiques et les agresseurs sont donc des pros de l’insurrection et des révolutionnaires.  

Ces slogans sont un vide-grenier sans rapport avec les brutalités policières
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