« L’école n’est pas un coupe-gorge, » soutient Belloubet face aux familles Paty, Bernard ou de Samara et Shamseddine, etc

« L’école reste un lieu de sécurité et de sérénité, » yoyotte la ministre hallucinée

La ministre de l’Education nationale a répondu, lors des questions d’actualité au gouvernement, au sénateur LR (non encarté), Jean-Raymond Hugonet, qui a dénoncé les « sempiternelles déclarations solennelles du président de la République », estimant que l’école « est devenue un coupe-gorge ».

Après la mort de Shemseddine, collégien de 15 ans, décédé vendredi après avoir été roué de coups par cinq (courageux?) individus dont quatre mineurs, la veille, à la sortie de son collège de Viry-Châtillon, dans l’Essonne, l’émotion a traversé l’ensemble de la classe politique. Cette disparition « vient s’ajouter à une déjà trop longue et insupportable liste », a souligné le sénateur apparenté LR de l’Essonne, Jean-Raymond Hugonet, lors des questions d’actualité au gouvernement, ce mercredi.

« Au-delà d’une fermeté de façade, qui ne trompe plus personne, au-delà du gigantesque déni idéologique qui paralyse l’action publique, au-delà des sempiternelles déclarations solennelles du président de la République, jurant que la main de l’Etat ne tremblera pas, que l’école doit rester un sanctuaire, alors qu’elle est devenue un coupe-gorge, qu’allez-vous enfin entreprendre en profondeur, pour lutter contre ce qui n’a plus rien à voir avec la fatalité ? » a demandé Jean-Raymond Hugonet.

Belloubet admet que le monde extérieur est dangereux

« Un véritable bouclier de sécurité que le gouvernement met autour des établissements »

« Non, Monsieur le sénateur, l’école n’est pas un coupe gorge. Et je trouve gravissime que vous employiez ces mots, alors même que l’ensemble de nos équipes éducatives, de nos personnels, sont arc-boutés, pour que l’école soit un lieu qui reste un lieu de sécurité et de sérénité, s’est indignée cette présidente de l’Association régionale des œuvres éducatives et de vacances de l’Education nationale. C’est la volonté du gouvernement », a rétorqué la ministre de l’Education nationale, Nicole Belloubet, qui a pu « partager la douleur et dire l’infinie tristesse qui a saisi le collège », en se rendant sur place, mais se refusant à dresser le bilan de sept années de macronie.

« C’est un véritable bouclier de sécurité que le gouvernement met autour des établissements scolaires, fondé sur les forces de l’ordre, sur le travail pédagogique, sur le respect des valeurs de la République », raconte la ministre. « S’y ajoute bien entendu un enseignement aux valeurs de la République, un enseignement fondé sur la science et de l’ensemble des apprentissages, que nous devons à nos élèves » : des mots creux déconnectés de la réalité du terrain.

« Pouvons-nous nous habituer à cet ensauvagement, qui vire à une barbarie ordinaire ? » a demandé ensuite la sénatrice Laure Darcos, également élue de l’Essonne et membre du groupe Les Indépendants. « Notre indignation ne ramènera pas Shemseddine à la vie. Sa maman, une veuve courageuse, et ses frères et sœurs, sont brisés à tout jamais. Mais pouvons-nous espérer que ce drame serve à une véritable prise de conscience et un sursaut collectif ? » a demandé, au bord des larmes, cette proche du maire de Viry-Châtillon.

Vigipirate: Macron décrète  l’alerte « urgence attentat » en France

Macron importe-t-il l’insécurité en Russie par anti-poutinisme primaire ?

L’alerte « urgence attentat » est décrétée en France, a annoncé le gouvernement à l’issue du Conseil de sécurité présidé par Macron ce dimanche 24 mars et consacré à l’attentat à Moscou, revendiqué par l’Etat islamique, originaires du Khorassan en Iran ou de Tchétchénie en Russie, des Sunnites. Ce plan Vigipirate existe depuis 1978, quel que soit le niveau et ils sont trois.

« Compte tenu de la revendication de l’attentat par l’état islamique et des menaces qui pèsent sur notre pays, nous avons décidé de rehausser la posture Vigipirate à son niveau le plus élevé: urgence attentat », a écrit le chef du gouvernement du X.

Une répétition,
avant les JO de Paris

Ce niveau d’alerte maximale a été créé lors d’un conseil de défense, le 1er décembre 2016, lorsque François Hollande et son premier ministre, Manuel Valls, faisaient face à une multiplication des attaques sur le sol français. Il avait été activé une première fois le 11 décembre 2018, à la suite de l’attentat du marché de Noël de Strasbourg, perpétré par Cherif Chekatt (27 condamnations en France, en Suisse et en Allemagne), d’origine algérienne. Le niveau avait alors été maintenu durant 72 heures. Il a été activé pour la dernière fois le 13 octobre 2023, après le meurtre de Dominique Bernard, un professeur à Arras, assassiné par un fiché S radicalisé, Mohammed Mogouchkov, originaire d’Ingouchie, une République russe voisine de la Tchétchénie, située dans la région du Caucase du nord.

Ce que change le passage du plan Vigipirate au niveau maximum

Les Français devraient être confrontés à une multiplication des contrôles et fouilles aux abords des lieux bondés, mais aussi des lieux de culte et établissements scolaires. Le plan Vigipirate avait été rétrogradé au niveau 2 sur 3 (« sécurité renforcée – risque attentat ») en… janvier.

Ce troisième niveau du plan Vigipirate, créé en 2016 par François Hollande, est à durée limitée.

L’urgence attentat n’a en effet pas vocation à durer dans le temps, mais à couvrir le temps de la gestion d’une crise, notamment à la suite d’attentats, comme cela a été le cas en Russie il y a trois jours. Durant ce laps de temps, il devrait y avoir une mobilisation exceptionnelle de moyens humains avec la présence accrue des gendarmes, policiers et gendarmes de Sentinelle.

« C’est un niveau déclenché de manière exceptionnelle. Dans la doctrine sécuritaire française, il est expliqué qu’on présume qu’un attentat est en préparation sans avoir identifié ni les auteurs, ni l’endroit », confirme à BFMTV Jérôme Poirot, ancien adjoint à la coordination nationale du renseignement.

Dans les faits, en plus des patrouilles plus fréquentes dans les rues, des mesures contraignantes pourront également être prises, dont la fouille d’affaires personnelles avant l’entrée dans des centres commerciaux ou des cinémas. Ces contrôles pourront également être effectués devant les lieux de culte ou encore les établissements scolaires.

Mettre la population à contribution

Le rehaussement du plan Vigipirate permet de diffuser des informations susceptibles pour protéger les citoyens via des affiches ou des messages vocaux, mais en incluant également ces derniers dans un processus de sécurité.

« Ça mobilise encore davantage la population. La sécurité doit aussi reposer sur la mobilisation de la population, signaler des événements suspects, des bagages isolés… C’est une mobilisation très large », ajoute Jérôme Poirot.

E.N.: 85 exclusions définitives d’élèves perturbateurs de l’hommage à Dominique Bernard

Le ministre de l’Education nationale persévera-t-il ?

Gabriel Attal vient de publier le bilan définitif des sanctions prononcées à l’issue des conseils de discipline suite aux incidents lors des hommages à l’enseignant d’Arras assassiné par un islamiste tchétchène. Plus de 500 incidents avaient troublé la minute de silence organisée après l’agression mortelle contre l professeur.

« Plusieurs dizaines » d’élèves seront exclus pour apologie du terrorisme », avait promis Gabriel Attal après les « incidents », selon la presse du « pas de vague », hostiles à la minute de silence pour le professeur de Dominique Bernard, poignardé le 13 octobre aux abords de son établissement à Arras.

Selon le dernier bilan publié ce vendredi par le ministère de l’Education nationale, 85 élèves ont été définitivement exclus de leur établissement scolaire, à l’issue de conseils de discipline. D’autres mesures d’exclusion ont été prononcées (454 au total), parmi lesquelles 322 temporaires et 47 définitives avec sursis.

« L’indispensable respect de l’autorité »

Pour les actes de contestation les plus graves, des élèves avaient été sanctionnés de mesures d’éloignement de leur établissement à titre conservatoire dès le 16 octobre, date de l’hommage. Les conseils de discipline se sont ensuite traduits par des sanctions allant de l’avertissement ou du blâme à l’exclusion définitive.

LES CHIFFRES CLEFS

605 Sanctions ont été prononcées après les incidents liés à la minute de silence consécutive à la mort du professeur Dominique Bernard.

454 Exclusions ont été prononcées, dont 322 temporaires, 47 définitives avec sursis et 85 exclusions définitives.

« Ces résultats sans précédent par le passé sont la preuve que nous tournons bel et bien la page du « Pas de vagues », s’est felicité le ministre de l’Education nationale. Ces sanctions, c’est d’abord un engagement tenu. Celui que j’avais pris devant les Français de ne rien laisser passer, au nom de la mémoire de Dominique Bernard et de Samuel Paty, et de l’indispensable respect de l’autorité à l’école ».

Macron, en août dernier, avait insisté sur cette fermeté. « Quand on parle d’ordre, tout compte : les parents, l’autorité à l’école , la laïcité en tant que cadre commun et la lutte contre l’impunité, » avait-il affirmé dans la presse. L’école est au coeur du combat pour la nation […] Nous ne laisserons rien passer car c’est à l’école que l’on fabrique les républicains de demain. »

« A un moment, la tolérance ça va, la bienveillance ça va et le pas de vagues, c’est fini », avait lancé Gabriel Attal, le 17 octobre, à l’Assemblée nationale.

Où sont les 85 exclus? Au bled ?

Sondage : il y a trop d’étrangers extra-européens en France, selon 66% des Français

Une insatisfaction impactant la gauche comme la droite

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© CNews

Deux Français sur trois (66%) estiment qu’il y a trop d’immigrés extra-européens en France, selon un sondage de l’institut CSA pour CNews paru ce samedi 11 novembre.

Les résultats obtenus, selon les différentes catégories d’âge, sont homogènes puisqu’ils s’étalent de 57 % d’opinions positives pour les 25-34 ans à 72 % pour les 50-64 ans. A noter également que les réponses favorables à la question : «La France accueille-t-elle trop d’étrangers extra-européens ?» augmentent graduellement selon l’âge des sondés.

Les femmes questionnées sur le sujet sont légèrement plus nombreuses (67 %) que les hommes (65 %) à juger que la France compte trop d’immigrés ne provenant pas du continent de culture judéo-chrétienne. 

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© CSA

Sur le plan politique, moins d’un sympathisant sur trois d’Europe Ecologie-Les Verts (31 %) et du PS (32 %) considère qu’il y a trop d’étrangers extra-européens en France.

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© CSA

Plus étonnant, près d’un sondé proche de La France Insoumise sur deux a donné un avis positif à cette question, alors que le thème de l’immigration est rarement évoqué et remis en question par son parti. François Ruffin et le couple Corbière-Garrido ont reçu le message et défileront à Strasbourg, alors que Mélenchon, sa garde rapprochée, Panot, Coquerel ou Quatennens, et ses francs-tireurs Léaument ou Portes, refusent de se dire antisémites et seront absents aux défilés citoyens contre l’antisémitisme et pour la libération des neuf otages français.

Macron ouvre la voie à un référendum sur l’immigration

Cette proposition formulée dans une lettre adressée aux chefs de partis fait suite aux échanges organisés entre ces derniers et le chef de l’Etat à Saint-Denis, le 30 août dernier.

«La question de l’immigration (…) sera traitée d’une part au Parlement dès cet automne au travers du projet de loi du Gouvernement, d’autre part à travers la question du référendum», a écrit le chef de l’État dans sa lettre, relayée par Franceinfo.

Depuis lundi, le Sénat, contrôlé par une majorité de droite et du centre, a entamé l’examen du projet de loi immigration dessiné par le gouvernement. La chambre haute a donné un tour de vis sur le dossier, en supprimant notamment l’aide médicale d’Etat, en durcissant le droit du sol et en rétablissant le délit de séjour irrégulier. Le texte doit être examiné à partir du 11 décembre prochain à l’Assemblée nationale.

L’article 3 du projet de loi, portant sur la régularisation des travailleurs sans-papiers dans les métiers en tension, a été supprimée par les sénateurs ce mercredi afin d’en proposer une version plus restrictive dans les jours à venir.

Flambée de faits divers impliquant des immigrés extra-européens

L’attentat d’Arras commis le 13 octobre dernier a été le point de départ de faits divers successifs impliquant des immigrés extra-européens.

Mohammed Mogouchkov, l’auteur présumé de l’attaque qui a conduit au décès de Dominique Bernard, est originaire d’Ingouchie (une république a forte proportion musulmane de la Fédération de Russie voisine de la Tchétchénie). Agé d’une vingtaine d’années et «fiché S», l’ancien élève du lycée d’Arras est arrivé en France en 2008 avec sa famille.

Un homme de 28 ans a menacé le 26 octobre dernier sa professeure de BTS (moyenne d’âge, 20 ans) qui évoquait cet attentat en plein cours à Longwy. Rapidement interpellé par les forces de l’ordre, l’élève, en situation irrégulière, a été expulsé vers son pays d’origine, le Gabon, ce mardi, selon une information de CNews.

Sondage réalisé par questionnaire auto-administré en ligne, du 7 au 8 novembre, auprès d’un échantillon représentatif de 1.012 personnes âgées de 18 ans et plus selon la méthode des quotas. 

Arrestation d’un lycéen pour menaces à une enseignante: son analyse de l’attentat d’Arras ne le satisfaisait pas

En situation irrégulière, ce Gabonais interpellé à Longwy (Meurthe-et-Moselle) s’en est pris à son enseignante à l’occasion d’un temps de parole dédié à l’attentat d’Arras.

Après l’assassinat d’Arras sur la personne d’un professeur, Dominique Bernard, par un djihadiste tchétchène en situation d’OQTF, une autre enseignante a subi des menaces directes d’un de ses élèves. Etudiant élève de BTS, il a été interpellé pour avoir adressé des menaces à cette enseignante et placé en centre de rétention administrative, a indiqué la préfecture de Meurthe-et-Moselle jeu

Il a été placé en centre de rétention administrative en vue de son expulsion. Si le Conseil d’Etat et les associations universalistes le permettent…

Cet homme de 28 ans, âge canonique pour une inscription en BTS au lycée Alfred-Mézières de Longwy, avait contesté les explications de l’une de ses professeures, qui avait pris la parole au sujet de l’attentat islamiste d’Arras le 16 octobre et l’avait menacée.

Des menaces claires visant l’enseignante

Selon le quotidien régional, l’étudiant, de nationalité gabonaise, un pays qui n »est pas jugé dictatorial, avec la lui aurait déclaré qu’il « faut faire attention à la manière dont on présente les choses » et qu’il « ne faudra pas s’étonner si quelqu’un vous attend à la sortie. »

L’enseignante a déposé plainte.

Les forces de l’ordre ont interpellé le jeune homme lundi et après avoir établi qu’il était en situation irrégulière sur le territoire, ils l’ont placé en centre de rétention administrative en vue de son expulsion.

Un professeur d’histoire sous le choc des assassinats de ses collègues brandit un couteau face à ses élèves

L’enseignant du Havre est mis en congé “longue maladie”

La scène a eu lieu le dernier jour des cours, samedi 21 octobre 2023, au lycée Claude-Monet du Havre, alors que ce professeur d’histoire évoquait l’assassinat islamiste de Dominique Bernard par un djihadiste tchétchène à Arras.

« Nous ne ferons pas de commentaire, le dossier est dans les mains du rectorat ». Au lycée Claude-Monet, au Havre, les faits n’appellent, pour l’instant, aucun commentaire. Un professeur a pourtant sorti un couteau en plein cours et menacé des élèves de première.

Ce sont des lycéens qui ont donné l’alerte, choqués par ce à quoi ils ont assisté lors de cette heure de cours d’histoire quelques jours après l’assassinat terroriste de Dominique Bernard à Arras.

« Totem d’immunité »

Le cours d’histoire de deux heures est rapidement devenu une leçon d’éducation civique et morale (aussi dans les attibutions des professeurs d’histoire), selon plusieurs sources, dont les propos sont confirmés par un enregistrement audio (bien que tout enregistrement de cours soit interdit sans l’accord du professeur…). L’enseignant évoque « les deuils » qu’il n’a pas pu faire, notamment celui de Cabu – « J’assume être Charlie » – mais aussi celui de « son frère » Samuel Paty et celui de Dominique Bernard.

Le ton se tend lorsque deux élèves se mettent à bavarder : « J’en ai marre de perdre mon temps, de faire mon boulot de prof, celui pour lequel on assassine ! », lance-t-il alors en colère.

Mais, peu après, l’enseignant inquiète réellement ses élèves : « Il a sorti de son sac un couteau et l’a brandi devant nous, » raconte à Paris Normandie un lycéen. Ensuite il a dit « Si on m’énerve, je suis capable de soulever un seconde » – on n’a pas compris pourquoi il parlait des secondes – « et de le frapper jusqu’à ce que sa tête explose ! » Il parlait de son « totem d’immunité », du fait qu’il pouvait faire ce qu’il voulait car il ne serait pas puni, vu la situation… »

Un choc émotionnel ?

Des propos suffisamment graves pour que la direction soit alertée par des lycéens. Et que le professeur soit finalement interrompu et escorté hors de la salle.

Selon les premiers éléments, le professeur en question n’envisageait pas de se servir de son couteau ni d’être violent. Il aurait été submergé par l’émotion liée à l’assassinat de Dominique Bernard. Un choc psychologique qui aurait entraîné ce pétage de plombs.

Contactée, la direction ne fait pas de commentaire. Le rectorat a également été saisi, mais ne commente pas non plus les faits pour l’heure. Aucune information non plus concernant une éventuelle sanction ou suivi psychologique de l’enseignant.

Les élèves se disent traumatisés. « Si l’un d’entre nous avait fait ça, il aurait été immédiatement exclu. Là, il sort une arme blanche et nous menace et on craint qu’il n’y ait pas de sanction ! », argumente l’un d’eux. Des parents ont reçu, mardi 23 octobre, un message du lycée proposant un suivi psychologique aux élèves concernés. Si d’autres professeurs ont été éprouvés par les deux assassinats et se sentent menacés, ils ne reçoivent pas, quant à eux, d’assistance psychologique. Ni, comme le dessinateur Luz, de protection policière.

Les syndicats d’enseignants assurent-ils une présence psychologique ?

Attentat du quartier de l’Opéra à Paris : le gourou présumé du djihadiste devant les Assises

L’homme jugé pour avoir « conditionné » le tueur était… Franco-tchétchène

Le procès d’Abdoul-Hakim Anaiev, Français d’origine tchtéchène accusé d’avoir joué un rôle central dans le conditionnement du terroriste islamiste qui a poignardé à mort un jeune Parisien en mai 2018 dans la capitale, s’ouvre ce mercredi. D’origine tchétchène, comme l’auteur de l’attentat, il nie avoir influencé son meilleur ami.

Les djihadistes:

  • Abdoul-Hakim Anaiev, accusé d’avoir « conditionné » son « meilleur ami », le djihadiste français d’origine tchétchène qui avait tué un passant à Paris près de l’Opéra en mai 2018, est jugé devant la cour d’Assises spéciale de Paris, à partir de ce mercredi.
  • Armé d’un couteau de cuisine, Khamzat Azimov s’en était pris en tout à une dizaine de personnes jusqu’à ce que trois policiers appelés au secours arrivent sur les lieux. Les fonctionnaires avaient tenté de le maîtriser à l’aide d’un taser, puis l’avaient abattu.
  • « Membre actif » de la propagande pro-Etat islamique sur Twitter, l’accusé est soupçonné d’avoir présenté Khamzat Azimov à d’autres sympathisants de Daesh et des personnes « radicalisées », dont certaines avec des « idées de départ en Syrie » et des « projets d’attentats ».

C’est avant tout le procès d’un périple sanglant, un peu oublié. Un rendez-vous judiciaire attendu par les nombreuses victimes qui ont croisé le chemin de Khamzat Azimov, un soir de mai 2018, dans le quartier de l’Opéra Garnier, à Paris. Armé d’un couteau de cuisine, ce Franco-Russe de 20 ans, né en Tchétchénie et radicalisé, blesse une dizaine de passants et tue un homme de 29 ans qui sortait du travail. Les tirs des policiers, intervenus rapidement, mettent fin à son périple meurtrier, long de six minutes.

Avec la mort de l’auteur de l’attaque, revendiqué par Daesh quelques heures après, l’action publique s’éteint. D’autant que l’enquête ne permettra pas d’identifier des complices. Pourtant, le box des accusés ne sera pas vide, ce mercredi, à la cour d’assises spécialement composée.

Le terroriste agresse un jeune couple, qui allait au restaurant, en hurlant « Allah Akbar ». Après ça, il tente de porter des coups de couteau à la gorge d’un jeune homme, sans y parvenir. A 20h44, rue du Gaillon, il s’attaque à une femme sans abri âgé de 54 ans et lui porte des coups de couteau au visage et dans le dos. Puis, il fonce sur un homme de 33 ans qui revenait d’un dîner entre amis au restaurant et tente de lui porter un coup avec son arme dans le ventre. A 20h48, Khamzat Azimov emprunte le passage Choiseul, où il croise la route d’une femme de 52 ans. Il se jette sur elle, la roue de coups et tente de la poignarder, elle aussi, en criant « Allah Akbar ».

A 20h48, il emprunte une nouvelle fois la rue Saint-Augustin où il se retrouve face à trois policiers à qui il hurle : « Je vais vous planter. Tire, tire ». Ils finissent par ouvrir le feu sur lui à deux reprises après avoir tenté de l’arrêter avec leur taser. Il meurt des suites de ses blessures.

Un assaillant « renfermé » et « taiseux »

Le lendemain, Daesh revendique l’attentat sur Telegram. Le groupe terroriste diffuse la vidéo testamentaire de l’assaillant. Cette diffusion prouve que l’assaillant « avait réussi à nouer, de son vivant, des liens avec des sympathisants ou des membres de l’organisation qui lui avaient fourni le mode opératoire pour lui permettre cette proclamation d’allégeance », estiment encore les juges d’instructions.

Le terroriste est identifié par les enquêteurs comme étant Khamzat Azimov, un jeune réfugié d’origine tchétchène, arrivé en France avec ses parents en 2010. Après avoir vécu un temps à Strasbourg, ce jeune homme « renfermé » et « taiseux » habitait avec sa famille dans un hôtel, dans le 18e arrondissement de Paris. Il avait déjà été entendu, en avril 2017, dans le cadre d’une procédure pour association de malfaiteurs terroriste concernant Inès H., l’épouse religieuse de son meilleur ami, Abdoul-Hakim Anaiev. A l’époque, la jeune femme avait tenté à deux reprises de se rendre en Syrie pour rejoindre Daesh.

L’avocat au barreau de Nice de Abdoul-Hakim Anaiev, Me Florian Lastelle, n’a pas souhaité faire de commentaire avant l’ouverture du procès. Après l’assassinat de Dominique Bernard, professeur dans un lycée d’Arras, le 13 octobre dernier, par un ancien élève de nationalité russe, selon la presse maquilleuse, pour ne pas dire tchétchène (elle dit parfois « ingouchie »), le pénaliste « espère qu’il n’y aura aucun amalgame de fait dans la presse » avec cet attentat. Le procès de Abdoul-Hakim Anaiev doit durer jusqu’au 31 octobre.

Deux femmes interpellées à Paris

En mai 2015, le procureur de Paris, François Molins, avait également annoncé l’interpellation à Paris de deux jeunes femmes «proches de Abdoul Hakim A. et de Khamzat Azimov», dans le cadre de l’information judiciaire ouverte notamment pour assassinat et tentatives d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste.

L’une d’elles, Inès Hamza, est une jeune Francilienne radicalisée qui s’était mariée religieusement avec Abdoul Hakim A. avant de tenter de partir en Syrie, avait-on appris de sources concordantes. L’autre femme est une de ses amies, selon une source proche de l’enquête.

En janvier 2017, Inès Hamza avait été mise en examen pour association de malfaiteurs à visée terroriste et placée sous contrôle judiciaire dans une instruction à Paris où trois autres femmes sont impliquées, selon des sources proche de l’enquête.

Outre le sujet du droit d’asile génereusement accordé par l’Ofpra aux Caucasiens, notamment tchétchène, la question de la binationalité est à nouveau soulevée. Comme à l’Opéra, les terroristes djihadistes assassins de professeurs, Samuel Paty, puis Dominique Bernard, sont des « migrants, » à qui l’Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides, l’Ofpra, dont le directeur général nommé par décret du président de la République, 2019, ne cesse de reconnaître la qualité de réfugiés.

Les attentats terroristes du Hamas et d’Arras valident la droite et discréditent la gauche

« Gabriel Attal et Gérald Darmanin jouent sur le même terrain de la laïcité et des valeurs républicaines»

Ces deux ministres de Borne sont amenés à se droitiser quand il s’agit de protéger les Français, comme promis par Macron, contre les islamistes et la gauche qui fait leur jeu, si dramatique soit-il.

D’un côté, le ministre de l’Intérieur qui fait de son texte sur l’immigration une réponse au risque terroriste et qui attaque Karim Benzema. De l’autre, un ministre de l’Education national qui veut « sortir de nos établissements » les élèves signalés pour radicalisation. Quel sens donner au durcissement du discours de ces deux ministres de poids ? Eléments de réponses appirtés à Public Sénat par deux communicants et un politologue.

Après l’émotion, les réactions. Et dans le contexte des massacres d’Israéliens par les terroristes islamistes du Hamas, puis de l’assassinat du professeur d’Arras, Dominique Bernard, par un djihadiste tchétchène, les politiques ne font pas toujours dans la demi-mesure et la presse apeurée édulcore ses analyses, châtiant chaque mot de peur du dort de Charlie hebdo. Ainsi le mot « terroriste » est-il tabou, appliqué au Hamas.

Du côté du gouvernement, on observe un durcissement des propos ou une surenchère. Deux ministres, celui de l’Intérieur, Gérald Darmanin, et son collègue de l’Education nationale, Gabriel Attal, sont sous les projecteurs dans cette séquence. Ce sont les premiers concernés, de par leur portefeuille. Mais on observe aussi des propos ou prises de position qui sont loin d’être anodines.

Le ministre de l’Intérieur n’a pas laissé indifférent en pointant, lundi soir, sur Cnews, non pas le footballeur Karim Benzema, mais sa prise de position. « Monsieur Benzema est en lien – on le sait tous – notoire, avec les Frères musulmans », a soutenu Gérald Darmanin sans apporter de preuve, comme si rejoindre l’Arabie saoudite n’était pas en soi un élément de preuve, tout en étayant son propos du fait que l’ancien joueur des Bleus est pratiquant et n’a pas réagi pour les victimes de l’attaque du Hamas. La veille, l’ex-joueur du Real de Madrid avait écrit sur X (ex-Twitter) : « Toutes nos prières pour les habitants de Gaza victimes une fois de plus de ces bombardements injustes qui n’épargnent ni femmes ni enfants ». Autre charge de Gérald Darmanin, qui a fait réagir à gauche : « La haine du juif et la haine du flic se rejoignent. Pas par conviction, mais par calcul électoral », a-t-il affirmé mardi. Lien PaSiDupes

Suite à l’attentat, le ministre de l’Intérieur a par ailleurs établi un lien entre terrorisme et immigration, sujet sur lequel s’avançaient seuls – jusqu’à l’assassinat de Dominique Bernard à Arras, deuxième professeur victime du fanatisme politique d’un djihadiste tchétchène – plutôt l’extrême droite, puis et une partie des LR. Après l’attaque d’Arras, Gérald Darmanin, a en effet présenté son projet de loi comme un moyen d’« expulser tous ceux qui, même arrivés [en France] à l’âge de 2-3 ans, sont étrangers et méritent de retourner dans leur pays d’origine (…) parce que ce sont des dangers en puissance ».

De son côté, jeudi soir, sur France 2, Gabriel Attal a dit « travailler à des mesures » qui permettent de « sortir de nos établissements » scolaires les élèves signalés pour radicalisation, quand les personnels de l’éducation « signalent des élèves qui constituent selon eux, potentiellement une menace (…) en raison de propos qu’ils ont tenus ou d’actes qu’ils ont commis ». L’idée serait de « penser à des structures qui peuvent accueillir » ces élèves.

« Gérald Darmanin profite, en quelque sorte, de ce contexte »

Pour Emilie Zapalski, communicante politique, le ministre de l’Intérieur cherche à amener la situation à son avantage. Concernant le projet de loi immigration, alors qu’il a du mal à faire avancer les choses depuis un an, Gérald Darmanin tire les conclusions, en quelque sorte, de ce contexte, entre les carnages par le Hamas et l’assassinat à Arras, en se disant qu’il ne peut détourner le regard. Avec l’idée de pousser plus loin, pour voir s’il peut obtenir le soutien des LR, son ancienne famille politique, dont il a besoin pour faire adopter son texte, analyse la fondatrice de l’agence « Emilie Conseil » avec davantage de malveillance.

Mais le lien entre immigration et terrorisme, « c’est nouveau », note la communicante, qui ajoute : « Déjà que ce texte voulait traiter d’immigration et d’économie, par les métiers en tension, là, on va sur le terrorisme, en faisant un raccourci un peu nauséabond. Ça devient un texte fourre-tout », selon elle. Il peut donc arriver que des politques soient plus lucides que des observateurs qui se jugent vigilants et perspicaces.

« Gérald Darmanin inscrit sa trajectoire politique dans les pas de Nicolas Sarkozy »

En socialiste bloqué sur ses pattes arrières depuis 65 ans, Bruno Cautrès, politologue au Cevipof (Sciences Po), estime en revanche qu’« on est un peu dans du classique de la part d’un ministre de l’Intérieur. Face à des situations de terrorisme, qui heurtent l’opinion, les ministres de l’Intérieur veulent incarner une posture de fermeté très forte [sic]. Il faut incarner l’autorité de l’Etat », rappelle le chercheur. « Après, il y a les particularités de Gérald Darmanin. C’est une figure de style imposée, mais il y apporte sa contribution personnelle, car depuis des mois, il veut afficher qu’il incarne une posture de fermeté régalienne au sein du système macroniste ». En même temps, l’Intérieur est un ministère régalien…

En y voyant le style de l’une des figures récentes de la droite, Bruno Cautrès manifeste son parti-pris de …chercheur! Et à Science Po, on ne cherche guère, puisqu’une fois piur toutes on a trouvé. « Gérald Darmanin inscrit sa trajectoire politique dans les pas de Nicolas Sarkozy. On retrouve aussi chez lui cette communication qui veut s’affranchir du vocabulaire politiquement correct, on assume de dire des choses qui sortent du cadre. C’est la filiation sarkozyste ». Pourquoi Darmanin est-il passé par le macronisme pour revenir au sarkozisme, Cautrès va devoir nous expliquer… En attendant, il suit son idée :

 « C’est une forme de communication qui mise sur l’idée que le politique peut dire tout haut ce que beaucoup de gens penseraient [conditionnel de doute…] tout bas.  (Bruno Cautrès, politologue au Cevipof).

Sortir les élèves radicalisés, comme le veut Gabriel Attal, « on ne sait pas ce que ça veut dire »

Pour le cas de Gabriel Attal, Emilie Zapalski y voit « une communication un peu plus maîtrisée. Il a commencé très fort avec l’interdiction de l’abaya à l’école. Il a gagné beaucoup en popularité ainsi. Evidemment, c’est de la com’, il essaie de faire beaucoup parler de lui, mais sur des choses concrètes ». En revanche, sur l’idée de sortir les élèves qui seraient radicalisés, le ministre se lance sur un terrain plus glissant, soulève la communicante : « Est-ce que ça cible les islamistes intégristes ? Les écolos virulents ? Ou l’extrême droite radicale ? On ne sait pas ce que ça veut dire ».

Emilie Zapalski s’étonne par ailleurs qu’« Emmanuel Macron dise en substance qu’il faut apaiser. Il faut qu’il tienne ses troupes, dans ce cas. Il y a une double attitude ». Et pendant ce temps, « il y a un tapis déroulé au RN, qui ne parle pas. Ils n’ont rien à faire, mais juste à récupérer les votes. C’est très dangereux », selon la communicante, plur qui le socialiste Attal travaillerait pour le RN : preuve de sa maîtrise du sujet, évoquée plus haut?

« Gabriel Attal et Gérard Darmanin, ce sont les frères ennemis »

Inévitablement, une forme de concurrence, voire de rivalité, risque de s’installer entre les deux hommes, entre un ministre de l’Intérieur qui ne cache plus ses ambitions, et un autre qui est, comme dit Bruno Cautres, « une météorite, qui va très vite et gravit les échelons », en mordant sur le couloir de son collègue de la Place Beauvau. « Ce sont les frères ennemis », lance le communicant Philippe Moreau Chevrolet, qui ajoute : « Gabriel Attal et Gérard Darmanin jouent sur le même terrain de la laïcité et des valeurs républicaines, c’est vraiment un choc frontal ».

Selon le dirigeant de MCBG Conseil, l’ambition du ministre de l’Intérieur, et la volonté de l’Elysée de la contrôler, ne seraient pas sans lien avec la situation politique. « Gérald Darmanin a affirmé ses ambitions présidentielles cet été avec le soutien de Nicolas Sarkozy. On sait par ailleurs qu’il était soutenu par Bernard Arnault comme premier ministre potentiel. Il a appelé l’Elysée, il est intervenu. Le mari de Gaby, Stéph Séjourné, n’y serait donc pour rien, tout intime qu’il soit de Macron, comme conseiller au ministère de l’Economie et à la formation d’En marche ?… Et l’Elysée a cherché à limiter ses ambitions en mettant en avant Gabriel Attal, dont la sortie sur l’abaya a été faite le jour même de la rentrée politique de Gérald Darmanin. Il y a de la part de l’Elysée la volonté très nette d’opposer Gabriel Attal à Gérald Darmanin, pour calmer ses ambitions présidentielles [sans briser celles d’Attal ?]. On est dans un jeu d’équilibre des pouvoirs et les deux sont supposés se neutraliser, car Emmanuel Macron ne veut pas avoir de successeur, car sinon, il perd son pouvoir » avant la fin de son second quinquennat, analyse Philippe Moreau Chevrolet. Mais la difficulté, « c’est que Gabriel Attal devient lui-même un successeur potentiel à Macron et devient lui-même un problème pour l’Elysée ».

« Tout le jeu de Gabriel Attal consiste à exister aux dépens de Gérald Darmanin et il y arrive très bien [sur trois mois, avant les premieres grèves à l’EN]. C’est un gros problème pour Gérald Darmanin qui se retrouve dans une surenchère, une spirale de communication, qui finit par se retrouver contre lui », insiste Philippe Moreau Chevrolet. Le communicant [qui est par définition dans la tête de Darmanin] pense ici à son indigation contre Karim Benzema : « 

 « Gérald Darmanin ne peut pas sortir gagnant d’un duel contre Benzema, qui est beaucoup plus populaire, c’est un footballeur… » (Philippe Moreau Chevrolet, communicant et lui aussi professeur à Science Po, adepte de …l’écriture inclusive).

« Au fond, Gérald Darmanin a très peur de disparaître et de se faire manger par Gabriel Attal »

« Les deux, Attal et Darmanin, ont besoin d’exister médiatiquement. Mais quand ça devient aussi obscur… La sortie sur Benzema, c’est une erreur. Mais c’est qu’au fond, Gérald Darmanin a très peur de disparaître et de se faire manger par Gabriel Attal. Du coup, il en rajoute des tonnes pour exister, et c’est là qu’on commet des erreurs », imagine Philippe Moreau Chevrolet. Il relève qu’« en termes de communication, on peut attaquer quelqu’un de plus connu, pour essayer de grimper. C’est une stratégie qu’on recommande parfois en tant que communicant [des pratiquants]. Je ne sais pas s’il a voulu faire ça, mais le problème, c’est qu’on parle d’un joueur de foot, donc le niveau est un peu haut ». Un joueur au bout du rouleau et qui sort des radars pour le cimetière des éléphants d’Arabie: pour exister, il va devoir tweeter jour et nuit…

Bruno Cautrès n’exclut pas non plus une concurrence entre ces deux bêtes politiques. Mais le chercheur du Cevipof la tempère. « Ce sont des politiques. Tous les deux sont assez jeunes. Ils existent fortement, donc forcément, à un moment donné, ils seront en situation potentielle de rivalité[ S’ils ne trébuchent pas]. Mais pour le moment, c’est trop tôt pour dire s’il y aura entre eux un combat des futurs chefs », pense le politologue, qui parle donc pour ne rien dire (pour exister?) mais note que « tant qu’on ne sait pas ce qu’il va se tramer au centre droit pour la présidentielle, si les LR iront de leur côté ou pas, s’ils feront un deal avec Edouard Philippe, toute interprétation est anticipée ». Mais « après, ce sont des politiques. Et évidemment, ils y pensent ».

La sécurité des Français réduite à çà ?

Gabriel Attal veut protéger l’école de ses élèves radicalisés, à la différence d’enseignants de gauche

Le ministre dérange les profs installés dans leur humanisme d’un autre âge

Le terrorisme islamiste a changé l’air du temps, sans changer la FSU ou Solidaires, progressistes et révolutionnaires figés. Avec Attal, successeur de Pap Ndiaye à l’Education, Macron met les enseignants à rude épreuve et leurs syndicats s’interrogent. « Sortir » les élèves radicalisés des établissements scolaires « soulève plus de questions que ça n’apporte de réponses », ont estimé vendredi des syndicats d’enseignants, proches de la CGT et de RESF qui ont fait obstacle à l’expulsion du terroriste tchétchène d’Arras qui a tué l’un des leurs. Ils comptent néanmoins entraver l’action du ministre de l’Education annonçant qu’il travaille « à des mesures ». Ces enseignants n’ont rien appris de deux assassinats.

Gabriel Attal avait annoncé ce jeudi, une semaine après l’attentat d’Arras, son intention de  « travailler à des mesures », avec ses collègues de la Justice et de l’Intérieur, qui permettraient de « sortir » ces élèves des établissements scolaires. « On doit penser à des structures spécialisées qui peuvent les accueillir », a-t-il dit.

« Cette question-là en ouvre plein d’autres : qu’est-ce que c’est qu’un élève radicalisé ? (…) Le ministre a dit qu’il fallait les “ sortir ”, mais pour aller où ? Pendant combien de temps ? Est-ce que c’est dans une structure éducation, une structure justice ? Comment on fait quand ils reviennent ? », demande Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, principal syndicat du second degré (collèges, lycées). Elle ne se pose pas ces questions à propos des revenants de Syrie et d’Irak…

Pour Elisabeth Allain-Moreno aussi, secrétaire générale du SE UNSA, autre syndicat d’extrême gauche, « ça soulève plus de questions que ça n’apporte de réponses »« Aujourd’hui, le code de l’éducation ne permet pas d’exclure sur le motif de radicalisation », assure-t-elle d’abord, sans réaliser que les temps ont changé et se demandant si les mettre « encore plus à l’écart » ne pourrait pas aussi entraîner « une sur-radicalisation ». Même argumentaire qu’à propos des incarcérations et du risque de radicalisation en prison.

« Ça pose aussi la question des profils », indique-t-elle encore. « Est-ce que c’est les élèves fichés S ? (…) Est-ce qu’il parle des élèves qui manifestent un désaccord ou qui portent atteinte aux valeurs de laïcité de la République ? »

Dominique Bernard: témoignages de la mère et la sœur du professeur assassiné d’Arras

Un homme cultivé : c’est notre culture assassinée

Quelques jours après l’attentat dans une cité scolaire d’Arras où « un homme », en fait un islamiste d’origine ingouche, pour ne pas dire tchétchène (et évoquer l’assassin de Samuel Paty), Mohammed Mogouchkov, a tué Dominique Bernard, la mère et la sœur du professeur de lettres ont témoigné dans un entretien publié par « La Vie », hebdomadaire filiale du Groupe Le Monde, ce mercredi 18 octobre 2023. Sachant qu’en 2020, Mohammed Mogouchkov avait fait l’objet « de deux signalements de la part du lycée Gambette d’Arras », dont l’un était en lien avec l’attentat perpétré contre Samuel Paty.

On savait que Mohammed Mogouchkov était suivi par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) depuis juillet 2023, mais visiblement, il était en réalité fiché pour radicalisation islamiste depuis plus de deux ans, février 2021, suite à un signalement de l’Education nationale, une information confirmée le vendredi 20 octobre 2023 par le ministère de l’Intérieur.

« Deux signalements de la part du lycée Gambetta d’Arras », son ancien établissement scolaire. En novembre 2020, une professeure du lycée Gambetta avait été agressée verbalement et physiquement par un élève de sa classe, alors qu’elle abordait la mémoire de Samuel Paty, assassiné quelques semaines plus tôt. Cet élève, exclu du lycée, était en lien avec Mohammed Mogouchkov, ce qui avait motivé un signalement de l’Education nationale.

Plus tard, la même enseignante avait déposé plainte après avoir été suivie jusqu’à son domicile par Mohammed Mogouchkov, qui avait tenté de l’intimider à plusieurs reprises. Fin décembre 2020, il s’était introduit dans la salle de classe de l’enseignante, à la fin de son cours. En février 2021, il était alors inscrit au FSPRT (fichier des personnes radicalisées).

Par la suite, un nouveau signalement avait été déposé, en avril 2022, alors que Mohammed Mogouchkov était étudiant en BTS, pour absentéisme et des propos en classe tels que : « Mon nom se prononce comme kalachnikov », « Est-ce que cet outil peut tuer ? » ou « Est-ce que ce mélange est explosif ? ».

Les témoignages qu’une certaine presse occulte

Marie-Louise Bernard, la mère de l’enseignant, écoutait les informations à la radio quand elle a entendu parler de l’attaque.  » Comme on parlait d’un prof de sport assassiné, je n’ai pas pensé à Dominique. Mais une amie m’a appelée pour me prévenir […] Mais je ne voulais pas y croire. J’étais dans le déni « , avant de recevoir un appel de la police, se souvient-elle. Emmanuelle, la sœur de Dominique Bernard, a reçu des alertes sur son téléphone :  » En voyant que cela s’était passé au lycée Gambetta d’Arras, j’ai eu une montée d’angoisse. Mon frère, lui, n’a pas de téléphone, il est anti-écran. »

Un « amoureux des livres »

Le professeur « avait une immense sensibilité » et « était un grand intello « .  » Il avait un bac S, il était scientifique, mais c’était la littérature qui l’intéressait, il a fait une prépa en lettres et sciences, avant l’agrégation en lettres modernes « , rapporte Emmanuelle auprès du journal.

Selon les deux femmes, Dominique Bernard était  » un solitaire  » passionné de littérature et  » amoureux des livres « , qui aimait jardiner, la musique classique, le cinéma d’art. Il demandait toujours des livres et nous en offrait. […] Son rêve était, je crois, d’écrire, mais il était trop perfectionniste et exigeant avec lui-même et d’essai et les expositions, » explique sa soeur.

« Surtout, il déplorait que les élèves ne lisent plus « , indique sa mère. Il essayait de « les décrocher de leurs écrans pour les plonger dans les livres. […] Son grand plaisir était de réussir à leur faire lire quelque chose », complète Emmanuelle.

La famille ne veut pas « polémiquer »

« Tous les débats autour de la non-expulsion de sa famille, je n’ai pas envie de [les] entendre. Je n’arrive pas à penser à celui qui lui a fait ça. On n’a même pas cherché à savoir comment ça s’est passé », explique Emmanuelle, ajoutant que les proches du professeur tué ne veulent pas « polémiquer « . « La colère viendra peut-être plus tard, pour le moment je pense à Dominique  » , poursuit sa mère.

Après qu’il se soit interposé pendant l’attaque, Dominique Bernard a été présenté comme un héros. « Mais il n’aurait pas aimé que l’on dise cela de lui, qui était tellement discret. Et qui n’aimait pas les honneurs », indiquent à La Vie les deux femmes, peu surprises car il « était très généreux ».

La famille se souvient aussi du meurtre de Samuel Paty, professeur d’histoire tué il y a trois ans. Elle espère que cela créera « un électrochoc pour nous faire dire à tous qu’il faut de la tolérance, pour que la France reste une terre d’accueil ».

« Aux jeunes et au monde, il dirait : “Ne cédez pas à la peur, à l’obscurantisme, à l’intolérance. », estiment ses proches. « C’est un message d’espérance, pour que mon frère ne soit pas mort pour rien « , ajoute Emmanuelle. Les obsèques de Dominique Bernard, en présence du président de la République, auront lieu jeudi 19 octobre.

« Si la mort de mon frère avait servi à quelque chose, Dominique Bernard serait encore là », lance la soeur de Samuel Paty

Mickaëlle Paty dénonce les failles de l’enquête, la passivité de l’Education nationale : la politique du « pas de vagues »

Trois ans après l’assassinat de Samuel Paty et quatre jours après l’attentat d’Arras où Dominique Bernard a perdu la vie été exécuté par un djihadiste en situation irrégulière, les sénateurs ont donné la parole à la sœur de Samuel Paty et Mickaëlle Paty dénonce les failles de l’enquête.

La sœur de Samuel Paty avait demandé le 25 mai dernier, non pas à Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée, mais à Gérard Larcher et François-Noël Buffet, respectivement président du Sénat et président de la commission des Lois, d’ouvrir une commission d’enquête sur « les dysfonctionnements qui ont conduit à l’assassinat » de son frère, le 16 octobre 2020.  La commission des lois et la commission de la Culture se sont conjointement dotées des pouvoirs d’une commission d’enquête, le 15 juin dernier. La commission d’enquête qui vise à  examiner les mécanismes de protection  pour les enseignants victimes d’agressions, prend d’autant plus son sens après l’assassinat de Dominique Bernard, tué assassiné – sans aucun prétexte – au collège-lycée Gambetta à Arras par un jeune « islamiste radicalisé« , un pléonasme.

« Je dédis ce texte à celui qu’on n’a pas sauvé, Dominique Bernard »

La sœur de Samuel Paty débute son discours liminaire devant les sénateurs de la commission d’enquête en rendant hommage à Dominique Bernard, enseignant de lettres assassiné à Arras vendredi par un islamiste tchétchène en situation irrégulière en France et pourtant « fiché S » plusieurs fois soumis à une décision d’expulsion non exécutée.

« Le simple fait qu’un professeur ait pu être décapité pour blasphème en 2020 démontre que faille, il y a », estime Mickaëlle Paty, alors que les salariés de Charlie hebdo avaient pourtant été déjà massacré au même motif.

« Je crois que je ne voulais pas que ce corps meurtri soit celui de mon frère »

Devant les sénateurs, Mickaëlle Paty a salué le développement de l’enseignement de l’empathie dans les établissements scolaires que promeut depuis la rentrée, le ministre de l’Education nationale, Gabriel Attal. « L’empathie permet de rétablir qui est victime et qui est bourreau et non d’avoir à se confronter à des bourreaux prétendument victimes. C’est ainsi qu’on finit avec des victimes sans coupable, voire des victimes un peu responsables », a-t-elle analysé, avant d’indiquer que sa « réaction première » après avoir vu « un visuel » de son frère à l’institut médicolégal a été de dire : « Ce n’est pas lui ». « Je crois que je ne voulais pas que ce corps meurtri soit celui de mon frère ».

Mickaëlle Paty pointe la manière dont a été conduite l’enquête de l’Inspection générale de l’Education

Elle épingle le contenu du rapport publié par une mission d’inspection sur l’attentat survenu contre son frère, professeur du collège du Bois d’Aulne à Conflans-Sainte-Honorine, ancien fief du socialiste Michel Rocard (1977-1994), puis de Jean-Paul Huchon, PS. « Seuls trois professeurs ont été entendus sur les 51 qui composent l’équipe pédagogique, versus 4 représentants des parents d’élève, inversant ainsi le rapport de force », s’étonne-t-elle, avant de relever la rapidité de rédaction du rapport, « bouclé ou bâclé en 15 jours ».

« Défendre les valeurs républicaines est bel et bien une prise de risque »

« IL ne saurait y avoir d’omerta dans l’Education nationale » : la formule prononcée en juillet 2023 par le ministre de l’Education nationale d’alors, Pap Ndiaye, ne passe pas pour la sœur de Samuel Paty. « Qu’est-ce cela veut dire concrètement ? Le ministre sanctionnerait-il celui qui n’applique pas le programme ? Mais quel est le soutien de l’institution quand un professeur relève le défi d’assurer son programme ? » Pour Mickaëlle Paty, « il faut bien reconnaître que défendre les valeurs républicaines est bel et bien une prise de risque. La menace de se prendre une Samuel Paty est devenue l’arme de toute censure islamique. »

« Il (Samuel Paty) pensait en tout cas qu’à la fin il allait gagner grâce à la justice »

Le sénateur LR Henri Leroy a demandé à Mickaëlle Paty de « suggérer des mesures préventives » à destination des enseignants. Pour sa sœur cadette, la « première attitude » à attendre de la part de l’institution scolaire serait de proposer « d’emblée » à l’enseignant menacé « une mise en retrait ». « Cela se fait tout de suite, il n’y a pas besoin de remplir des formulaires. C’est le premier geste de l’Éducation nationale à faire ».

Mickaëlle Paty a précisé, toujours en réponse au même sénateur, que sa famille n’avait pas été informée des menaces qui pesaient sur son frère. « Nous ne sommes pas des personnes à vouloir spécialement

Elle relate également l’un des échanges par email que son frère avait engagé avec la principale du collège : « Il pensait qu’il était plus ou moins protégé […] Il pensait en tout cas qu’à la fin il allait gagner grâce à la justice. Sauf que malencontreusement, il est mort avant qu’il n’y ait pu avoir justice, par rapport aux propos calomnieux que M. Chnina a pu faire envers mon frère ou M. Sefrioui. »

« Si la mort de mon frère avait servi à quelque chose, Dominique Bernard serait encore là »

En réponse à une question du sénateur PS, Hussein Bourgi, Mickaëlle Paty ne pense pas que « la mort de son frère ait servi à quelque chose, sinon peut-être que Dominique Bernard serait encore là ». « Les mesures n’ont pas du tout été prises car l’affaire de mon frère n’a absolument pas été analysée ». La sœur de Samuel Paty pointe ici du doigt « l’entrisme islamique dans nos écoles qui prend de plus en plus de place ». Pour y répondre elle recommande de mener un « combat idéologique ». Mickaëlle Paty est également revenue sur une question concernant la formation au respect de la laïcité des professeurs dans les Inspés. « Pour avoir côtoyé certains formateurs en Inspés qui eux-mêmes sont déjà fourvoyés dans une laïcité ouverte, transmettent forcément une laïcité ouverte […] il y a un traitement complètement diffèrent dans l’enseignement supérieur où la loi de 2004 n’est pas appliquée »

« Les jeunes professeurs ont une formation tout à fait succincte par rapport à la laïcité »

Mickaëlle Paty a évoqué « l’auto-censure » chez certains professeurs lorsqu’il s’agit d’aborder la laïcité qu’elle attribue « à un manque de courage et à un manque de connaissance aussi ». « Tous ces jeunes professeurs ont une formation tout à fait succincte par rapport à la laïcité. On les jette dans la fosse en leur demandant de se débrouiller eux-mêmes (…) Il faut reprendre la main sur l’enseignement supérieur pour qu’un système de contrôle soit mis en place sur ce qui est fait et comment cela est fait ».

« La laïcité telle que nous la connaissons vacille »

En conclusion, le président de la commission des lois du Sénat, François-Noël Buffet a relevé que les propos de Mickaëlle Paty « faisaient écho » aux auditions d’enseignants déjà menées par la commission d’enquête, en particulier sur « la solitude » des professeurs, mais également sur le fait que « la nouvelle génération de professeurs n’avaient pas la même notion de la laïcité que leurs anciens collègues ». « La laïcité telle que nous la connaissons vacille », a-t-il relevé.

L’assassin tchétchène de Dominique Bernard pouvait être expulsé légalement

Manuel Valls, ministre de l’Intérieur, a-t-il failli ?

Un professeur est mort assassiné par un terroriste musulman à Arras. Des voix s’élèvent pour dénoncer les multiples renoncements politiques qui ont contribué à la montée de la haine en France, haine anti-flic, haine décoloniale et raciste ou haine antisémite. C’est ainsi que Manuel Valls est aujourd’hui ciblé pour avoir cédé aux pressions de la gauche extrême – PCF, RESF, la Cimade et le MRAP – qui militent pour une immigration sans entrave.

L’enseignant poignardé est mort vendredi matin au lycée Gambetta d’Arras et trois autres personnes ont été blessées sous les coups de Mohammed Mogouchkov, un jeune clandestin d’origine tchéchène, âgé de 20 ans, et de moins de 13 ans lors de son entrée en France illégale.

Il est reproché à Manuel Valls d’avoir eu le bras tremblant pour signer l’expulsion de la famille de sept, en situation irrégulière, alors que le père violent, Iakub Mogouchkov, déjà « fiché S » , avait reçu en 2018 une « obligation de quitter le territoire français ». Il avait été débouté de sa demande d’asile.

Mohammed Mogouchkov est en garde à vue depuis près de 48 heures, il est toujours interrogé par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), mais il n’est pas le seul. Onze personnes sont placées en garde à vue, dont les deux frères, la mère, la sœur et l’oncle de Mohammed Mogouchkov.  Arrivé en France à l’âge de 5 ans, l‘auteur présumé de l’attaque mortelle au couteau du lycée d’Arras avait frôlé l’expulsion avec toute sa famille dès 2014, quand elle avait été placée en centre de rétention pour ne pas fâcher l’extrême gauche. Au risque que d’un drame. Drame survenu vendredi à Arras.

L’assaillant présumé, Mohammed Mogouchkov, était fiché S, pour radicalisation, et suivi par les services de renseignement.

L’individu de 20 ans faisait l’objet d’un « suivi étroit » de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) depuis la fin juillet: deux bons mois. La mesure avait été prise après la découverte de liens entretenus avec des personnes gravitant dans la mouvance islamiste, considérés comme des « objectifs » du service de renseignement intérieur.

Suspect, mais jamais expulsé. En 2014, au prétexte que Mohammed Mogouchkov n’avait pas 13 ans à son artivée en France. C’est la loi, celle brandie par les partis et associations immigrationnistes d’extrême gauche. Mais l’argument de légalité se reférait à une loi tronquée par les contestataires que Manuel Valls n’a pas appliquée dans son intégralité.

Que dit la loi, article L631-3 , en vigueur depuis le 26 août 2021 ?

Modifié par LOI n°2021-1109 du 24 août 2021 – art. 25

Ne peut faire l’objet d’une décision d’expulsion qu’en cas de comportements de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de l’Etat, ou liés à des activités à caractère terroriste, ou constituant des actes de provocation explicite et délibérée à la discrimination, à la haine ou à la violence contre une personne déterminée ou un groupe de personnes :

1° L’étranger qui justifie par tous moyens résider habituellement en France depuis qu’il a atteint au plus l’âge de treize ans ;

2° L’étranger qui réside régulièrement en France depuis plus de vingt ans ;

3° L’étranger qui réside régulièrement en France depuis plus de dix ans et qui est marié depuis au moins quatre ans soit avec un ressortissant français ayant conservé la nationalité française, soit avec un ressortissant étranger relevant du 1°, à condition que la communauté de vie n’ait pas cessée depuis le mariage ;

4° L’étranger qui réside régulièrement en France depuis plus de dix ans et qui est père ou mère d’un enfant français mineur résidant en France, à condition qu’il établisse contribuer effectivement à l’entretien et à l’éducation de l’enfant dans les conditions prévues par l’article 371-2 du code civil depuis la naissance de celui-ci ou depuis au moins un an ;

5° L’étranger résidant habituellement en France si son état de santé nécessite une prise en charge médicale dont le défaut pourrait avoir pour lui des conséquences d’une exceptionnelle gravité et si, eu égard à l’offre de soins et aux caractéristiques du système de santé du pays de renvoi, il ne pourrait pas y bénéficier effectivement d’un traitement approprié.

Par dérogation au présent article, l’étranger mentionné aux 1° à 5° peut faire l’objet d’une décision d’expulsion s’il vit en France en état de polygamie.

Par dérogation au présent article, l’étranger mentionné aux 3° et 4° peut faire l’objet d’une décision d’expulsion en application des articles L. 631-1 ou L. 631-2 lorsque les faits à l’origine de la décision d’expulsion ont été commis à l’encontre de son conjoint ou de ses enfants ou de tout enfant sur lequel il exerce l’autorité parentale.

La circonstance qu’un étranger mentionné aux 1° à 5° a été condamné définitivement à une peine d’emprisonnement ferme au moins égale à cinq ans ne fait pas obstacle à ce qu’il bénéficie des dispositions du présent article.

Depuis le 01 mai 2021, l’autorité administrative peut décider d’expulser un étranger lorsque sa présence en France constitue une menace grave pour l’ordre public, sous réserve des conditions propres aux étrangers mentionnés aux articles L. 631-2 et L. 631-3.

L’individu est en garde à vue, tout comme dix autres personnes, dont deux de ses frères. Les femmes ont recouvré la liberté ce jour. Celle de Mohammed Mogouchkov, parce que terroriste, peut être encore prolongée et ainsi durer six jours pour les besoins de l’enquête, lorsqu’il y a un risque actuel d’actes de terrorisme (la menace doit être avérée et actuelle).

Une enseignante à Valenciennes aurait été « ciblée par l’extrême droite, » selon… l’extrême gauche

« Enseigne-t-elle à Arras ? Non. A-t-elle un lien avec Dominique Bernard ou le collège-lycée Gambetta ? Pas davantage. Une connexion établie avec Mohammed M. et son « attaque mortelle » [en vérité, un attentat terroriste] ? Toujours pas. Pourtant, ce vendredi 13 octobre, Sophie Djigo, professeure de philosophie dans le Nord, s’est retrouvée dans le viseur de l’extrême droite quelques minutes à peine après l’ »attaque » [sic] commise dans l’établissement scolaire, relaie le Huffington Post qui s’entête à protéger la réputation de la famille de « l’assaillant », bien que la presse (Le Figaro, d’extrême droite ?) en ait révélé l’identité : non pas Martin, mais Mogouchkov ! Comme Djigo (possiblement malien), le patronyme est connoté russe tchétchène, ce qui n’est pas rien, puisque l’assassin du collègue de cette enseignante, Samuel Paty, était tchétchène. On le voit, l’article est mal engagé, dès le titre et les premières lignes. Voyons la suite ?

Son tort ? Des propos accordés à La Voix du Nord dans laquelle cette enseignante à Valenciennes (ex-fief de Borloo), qui avait été menacée [ou dénoncée] par l’extrême droite, selon Le Monde (qui précise qu’elle est « fondatrice de l’association d’hébergeurs Migraction59 pleinement engagée dans le soutien aux migrants clandestins à Calais »), pour une sortie pédagogique (de bac+2 !) à Calais [et non pas Le Touquet : l’objectif pédagogique n’était manifestement pas anodin en décembre 2022, puisque les clandestins continuent de s’y presser. Et, [neutre et respectueuse des diverses sensibilités de ses élèves pour la plupart mineurs, on l’a compris], l’enseignante « s’alarme contre le collectif « Parents vigilants », une association zemmouriste dont l’objectif affiché consiste à faire de l’entrisme au sein de l’Education nationale, via les élections de parents d’élèves (lesquelles ont eu lieu vendredi) ». Rappelons à cette presse et à cette enseignante LFI que l’assassin de Dominique Bernard, professeur à Arras, a eté assassiné par un élève fiché S dont l’expulsion a été entravée par le PCF, le MRAP et RESF, tous marqués à l’extrême gauche.

En décembre 2022 déjà, Le Monde assurait que cette prof, militante et autrice, était « exposée à la vindicte et au lynchage médiatique » par l’extrême droite, comme si son activité seule n’y suffisait pas. L’affaire excite l’extrême gauche depuis un an. « Un communiqué de presse de Reconquête ! et un autre du Rassemblement national la désignent explicitement comme corruptrice de la jeunesse par son activité enseignante, criminalisant par là la simple [sic] action pédagogique [formatage apparenté au prosélytisme] de sensibilisation aux pratiques solidaires [la philosophie ouvre largement sur tout ce qui passe], qui fait pourtant partie intégrante et reconnue d’une éducation à la citoyenneté [un détournement]. En effet, le prétexte de ce déchaînement est l’organisation d’une sortie d’étudiants de classes préparatoires [qui ont un statut de lycéens] pour témoigner [est-ce le rôle de lycéens ?] des conditions de vie des personnes migrantes [en situation irrégulière] à Calais et des formes de solidarité qui leur sont apportées, « assurait Le Monde, partisan. Problème, à Valenciennes, les classes préparatoires sont scientifiques et l’éducation à la solidarité n’est pas au programme !…

La Voix du Nord

Face à cette tentative d’infiltration assumée par les intéressés, selon VDN, relais de l’extrême gauche, Sophie Djigo prône dans cet article « l’autodéfense intellectuelle », à travers notamment un collectif baptisé « Coordination antifasciste pour l’affirmation des libertés académiques » (CAALAP). Sachant que les méthodes antifascistes sont fascistes, comme sont antisémites les sionistes de LFI. Ce collectif entend proposer aux enseignants subissant les pressions de l’extrême droite des outils pour y répondre, comme des formations, un guide pratique ou une base d’informations. Voilà donc ce qui vaut à Sophie Djigo, dont les propos ont été publiés dans le journal local jeudi 12 octobre, l’ire de plusieurs figures de l’extrême droite en ligne.

Un « drame » certes, mais le terme dissimule un « attentat » terroriste

L’appel de ce collectif ultra est éloquent« Dans un contexte général de montée en puissance de l’extrême droite en France [et du terrorisme, que le négationniste Mélenchon refuse de qualifier et condamner], une offensive fasciste frappe actuellement violemment [?] l’enseignement […]. Il nous semble crucial de faire front ensemble, à tous les niveaux de l’enseignement et de la recherche, tou.te.s visé.e.s [l’aberrante écriture inclusive est d’extrême gauche] de manière violente [encore] par le négationnisme d’extrême droite. »

Damien Rieu et Pierre Sautarel, « livrés à la vindicte et au lynchage médiatiques »

Cette organisation constitue la section française de la Fraction trotskyste – Quatrième Internationale (Lambertiste).

Ce vendredi 13 octobre, il est midi et seize minutes quand Damien Rieu, cadre chez Reconquête ! en charge de la « propagande numérique », selon le HuffPost (officiellement mais, moins blessant, « communication électorale »), publie un tweet visant à la fois l’enseignante et la journaliste qui lui a donné la parole. « Il y a 24 heures, la Voix du Nord et [Laurie Moniez] offraient une pleine page à une prof militante LFI dirigeante d’une association pro migrants pour expliquer que le danger à l’école, c’était les Parents vigilants de Reconquête. Aujourd’hui, un fan du Hamas frappe un lycée à Arras », tweete ce proche de Marion Maréchal.

Soit moins d’une demi-heure après la première alerte AFP sur l’attaque commise par Mohammed M., diffusée à 11 h 49. Ce samedi 14 octobre dans la matinée, ce message avait été vu plus de 350 000 fois, selon le compteur de vues affichées sur la publication. Puis c’est le compte de Pierre Sautarel, aux commandes du navire amiral de la fachosphère, Fdesouche, « identitaire monomaniaque , selon les entristes historiques du PS. Le fondateur de « Fdesouche », qui publie un tweet similaire, avec la même capture de l’article : plus de 480 000 vues.

Une viralité qui a entraîné son lot de commentaires orduriers, voire de menaces à l’encontre de l’enseignante, comme l’a rapporté Libération, autre journal engagé. Ce samedi, il suffit de taper le nom de Sophie Djigo dans la barre de recherche de X (ex-Twitter) ou de consulter les citations de la publication de Damien Rieu pour constater que de nombreuses menaces sont toujours en ligne. « Sophie Djigo était encore sous le choc de ce qui venait de se dérouler au lycée Gambetta d’Arras [sans prendre sa part de responsabilité dans ces actes de haine à Arras] lorsqu’elle a découvert ce torrent de haine. Elle nous indique avoir procédé à un signalement auprès des forces de l’ordre et dit accuser le coup », écrit Libération qui victimise les agresseurs.

Règlement de comptes

Comme expliqué plus haut, l’entretien donné dans la semaine à La Voix du Nord n’a pourtant aucun lien [justement si, en diffusant des slogans décoloniaux, révolutionnaires et wokistes] avec l’acte terroriste qui sera commis plus tard puisqu’à aucun moment le terrorisme n’est évoqué, ni même la sécurité dans les établissements scolaires ou le suivi des fichés S [ce qu’il n’appartient pas à la presse militante et péremptoire de déterminée, mais au Parquet national antiterroriste qui s’est saisi],.

L’enseignante y explique vouloir riposter intellectuellement contre l’association « Parents Vigilants », dont la principale mission, selon elle, est la lutte contre le « grand endoctrinement », comprenant « l’effondrement du niveau scolaire », la « propagande LGBT » et la « détestation de la France ». Ce qui semble assez éloigné de l’enchaînement des faits ayant conduit Mohammed M. à passer à l’acte, selon l’a priori du HuffPost, sans attendre les conclusions de l’enquête du PNF.

C’est donc davantage la personnalité de Sophie Djigo, fondatrice de l’association Migractions 59 [dans la lignée d’Utopia 56] et autrice du livre Les migrants de Calais,qui est ciblée, dans le but d’en faire une « complice » du terroriste [le mot est lâché !], dont la famille avait fait l’objet d’une mesure d’expulsion il y a neuf sans, avant un retournement de situation sur fond de mobilisation d’associations pro-migrants [en situation irrégulière, qui nous valent des morts par égorgements]. Soit une instrumentalisation sur fond de règlement de comptes politiques [analyse minable de journaliste du HuffPost], très loin de la réalité du dossier [que le PNF n’a pas complété] et de la décence [révolutionnaire trotskiste ??] habituellement requise lors de ces drames [des attentats terroristes, inspirés par la haine de l’intérieur].

Se pose la question de la légalité et du financement d’associations, coordinations et autres collectifs extrémistes et anti-républicains qui s’assument révolutionnaires et le démontrent.