Affaire Bernardini : le maire PS d’Istres met en cause sa première adjointe

Une stratégie de la bouteille à l’encre ?

Le maire d’Istres François Bernardini en 2017, entouré de sa première adjointe Nicole Joulia et de son directeur général des services Nicolas Davini, en présence de sa directrice de cabinet Marlène Picon.

L’affaire de corruption qui touche la mairie d’Istres arrive dans sa phase terminale. Dans le cadre de sa défense, François Bernardini met en cause par ricochet sa première adjointe, Nicole Joulia.

Depuis plusieurs années, le Parquet National Financier (PNF) enquête sur la mairie d’Istres, dans un dossier tentaculaire qui cumule la plupart des infractions d’atteinte à la probité. L’affaire concerne directement le maire, François Bernardini, ses proches, ses collaborateurs et un réseau de bénéficiaires, acteurs économiques incontournables de cette ville moyenne à l’ouest de l’étang de Berre.

De dauphine à fusible

Les conseils du maire ont envoyé un mémoire en défense aux magistrats du parquet spécialisé. Or, une partie de la défense de François Bernardini consiste à indiquer qu’il n’a pas signé les actes incriminés, accusant par effet de ricochet sa première adjointe, Nicole Joulia. Celle-ci, qui a été entendue par les gendarmes, pourrait donc être à son tour mise en cause, obscurcissant encore la fin de règne de l’homme fort de l’ouest Provence.

Nicole Joulia a été entendue par les enquêteurs dans le cadre de l’affaire de corruption à la municipalité menée par le Parquet National Financier. C’est François Bernardini soi-même qui, pour se défendre, a pointé certaines responsabilités de l’élue.

L’enquête ouverte par le parquet national financier (PNF) concernant la gestion de la mairie d’Istres connaît ces dernières semaines de nouveaux développements. Et l’un d’entre eux est particulièrement retentissant à l’échelle de cette ville de 40 000 habitants. La première adjointe Nicole Joulia, épargnée jusque-là, est désormais inquiétée.

L’affaire de l’immeuble du Rex

Ce nouveau rebondissement est l’occasion de rappeler l’affaire du Rex, cet immeuble de l’entrée d’Istres, qui concentre une bonne part des griefs reprochés au maire, à ses proches et à ses obligés. Un procès pourrait avoir lieu à Paris, dans le courant de 2025. D’ici là, François Bernardini bénéficie de la présomption d’innocence.

C’est un immeuble moderne, au carrefour de boulevards passants d’Istres. A une grosse centaine de mètres de l’hôtel de Ville, se dresse une résidence sans âme construite au début de la décennie. Elle prend le nom de Rex, comme l’ancien bar installé là.

L’immeuble Le Rex où François Bernardini et plusieurs de ses proches
ont acquis des appartements.

Cet immeuble est pourtant connu bien au-delà des frontières de la commune. Depuis plusieurs mois, les magistrats du Parquet National Financier y situent le cœur de leur enquête pour associations de malfaiteurs en vue de commettre les délits de prise illégale d’intérêts, de trafic d’influence par une personne chargée d’une mission de service public, de complicité et recel de ces délits”. Cela permet de “pénaliser les actes préparatoires d’une infraction mais aussi de couvrir un spectre un peu large et englober de nouveaux faits qui pourraient être découverts”, explique-t-on de source proche de l’enquête.

Plusieurs logements saisis, dont celui du maire

Au cours de leurs investigations qui avancent dans la discrétion, les magistrats du PNF ont ces derniers mois choisi la manière forte pour mettre la pression sur les différents acteurs de ce dossier présenté comme emblématique de la dérive de certains exécutifs locaux. A Istres, elle s’incarne au Rex. Ils ont ainsi procédé à des saisies conservatoires sur plusieurs appartements ou sur le produit de leur revente.

Cela concerne notamment l’appartement acquis par le maire d’Istres lui-même, François Bernardini, évalué à environ 110 000 euros. Même montant visé pour sa fille Lætitia qui y possède aussi un appartement. Les deux promoteurs du Rex, l’architecte Michel Vallière et l’entrepreneur Philippe Cambon, qui avaient conservé au moins un logement dans cet immeuble (Philippe Cambon a depuis revendu le sien), sont eux aussi concernés. Cela représente des montants situés “autour de 230.000 euros”, avance-t-on de source proche de l’enquête. Au total, ce sont donc des biens d’une valeur cumulée de 600.000 euros qui ont été saisis à la demande du PNF.

Parmi les “malfaiteurs” soupçonnés qui logent au Rex, on retrouve donc le maire (divers gauche) François Bernardini, ancien parlementaire national, européen et éphémère président du département PS, déjà condamné et rendu inéligible en 2002 pour abus de confiance dans une affaire de malversations financières. Il y côtoie notamment le serial entrepreneur dans les travaux publics et la promotion immobilière, Philippe Cambon.

Dans la foulée de la chambre régionale des comptes, le PNF y a constaté un entrelacs d’intérêts privés et publics. François Bernardini a accordé le permis de construire le 9 juillet 2010 et participé au vote d’une décision avantageuse au SAN Ouest Provence.

Le 16 décembre 2010, le bureau de l’ancienne intercommunalité statue sur l’abandon d’une servitude, une règle qui fixe une hauteur maximale sur le terrain. Elle doit permettre aux constructeurs de bâtir un troisième étage au Rex. Sous la présidence de Bernard Granié, il demande au service de l’Etat spécialisé dans ce domaine une évaluation de la somme que doit verser Rex. Réponse : 46.997 euros. Mais les élus décident finalement d’une ristourne de 50 % “afin de ne pas compromettre la réalisation du programme immobilier projeté”. Rex réalise donc ainsi une belle économie de plus de 23.000 euros. Elle peut paraître toutefois minime comparée au bénéfice attendu de la revente d’une vingtaine logements.

“On se conformait à l’avis du maire concerné”

Qui décide exactement de la fin de cette servitude comme du rabais ? A la chambre régionale des comptes qui a la première posé des questions, François Bernardini a expliqué que dans une délibération votée à l’unanimité, son vote “n’a exercé strictement aucune influence sur le sens de la décision prise par le SAN”. Mais son permis de construire, attribué six mois plus tôt, prend déjà en compte une hauteur supérieure. Surtout, plusieurs acteurs de l’époque racontent la même histoire. “La manière de faire était simple au SAN. Quand il était question d’une ville, les autres maires ne se posaient pas de questions. On se conformait à l’avis du maire concerné qui voyait avec le président”, résume ainsi René Raimondi, l’ancien maire de Fos-sur-Mer, premier vice-président du SAN à l’époque.

Sur le fond, le maire d’Istres comme les propriétaires ont une défense commune. “Cette servitude n’était même pas nécessaire pour construire l’immeuble”, estime Benoît Caviglioli, l’avocat de Philippe Cambon, qui “conteste le bien-fondé de la saisie”. Face à la chambre régionale des comptes, ils avaient argué que les deux logements du 3e étage auraient pu être compris dans un réaménagement du second.

Cinq jours après le vote de cette délibération avantageuse, le 21 décembre, François Bernardini et Philippe Cambon se retrouvent dans le bureau du notaire. Le maire d’Istres est en réalité un des acquéreurs du Rex. Il achète en état futur d’achèvement (VEFA) un T2 au premier étage et une place de parking pour la somme de 116.000 euros sans avoir besoin de recourir à un emprunt. Les travaux viennent alors de commencer et le permis de construire signé de la main du maire apparaît en bonne place, ainsi que le constatera le cabinet d’huissiers d’Olivier Mayor, qui deviendra quelques années plus tard adjoint de François Bernardini. A Istres, le monde est décidément petit.

Quand la famille Bernardini achète au Rex

Les liens entre le maire et les entrepreneurs ne s’arrêtent pas là et les appartements de l’immeuble sont largement achetés par des proches du maire. On y retrouve ses deux ex-femmes mais aussi sa fille. Toutes trois défilent même dans le bureau du même notaire, le même jour pour ses deux ex femmes et une semaine plus tard pour sa fille. Mieux, les gendarmes chargés de l’enquête ont découvert que la propre fille de François Bernardini, Lætitia Bernardini, avait participé à la commercialisation du bâtiment. La tâche était grandement facilitée pour un certain nombre d’acheteurs, très connus de sa famille ou des promoteurs du projet. Le fait qu’elle ait pu toucher des commissions pour les recruter “pose question”, admet-on sobrement du côté des enquêteurs.

C’est donc face à ces intérêts croisés qu’il voit comme un symbole d’un clientélisme décomplexé que le PNF a choisi la manière forte des saisies. Il avait déjà fait de même avec la directrice de cabinet du maire dont la villa, acquise dans des conditions troubles, fait elle aussi l’objet d’une saisie jusqu’à un éventuel procès. Les avocats des différentes personnes visées par cette saisie dont François Bernardini contestent toujours ce procédé et attendent une future audience devant la Cour d’appel de Paris.

Une enquête au long cours

La piscine Aqualud d’Entressen

Outre le maire, le parquet national s’attaque là à des entrepreneurs qui sont cités par ailleurs dans la procédure. Michel Vallière était le principal associé d’Atrium, la société chargée de construire la piscine Aqualud dans le village d’Entressen. Les sociétés de Philippe Cambon ont été attributaires de nombreux marchés de la Ville dont Aqualud (gros œuvre) et le parking du Forum des Carmes, le projet commercial serpent de mer du centre-ville. Dans ces deux cas, la transmission de la Chambre régionale des comptes au Parquet estime que les sociétés ont été favorisées. Ce qui donne une dimension de système au groupe de propriétaires du Rex.

Sur tous ces aspects, les investigations se poursuivent. Les membres du service des marchés comme les élus concernés sont tour à tour interrogés. Mais les principaux intéressés sont globalement laissés dans le flou. Selon la méthode développée par le PNF, où les procureurs pilotent un nombre limité de dossiers, leur audition ne devraient intervenir qu’à la toute fin de l’enquête. Le maintien du dossier en enquête préliminaire ne permet pas aux mis en cause d’avoir accès à ses avancées. Je ne suis au courant de rien, regrette ainsi Michel Pezet, l’avocat de François Bernardini. Il me semble que cela ne respecte pas les droits les plus élémentaires de la défense ! Un jour, on va arriver avec un dossier quasiment bouclé sans que nous puissions développer nos arguments.” L’ombre de celui-ci et ses mystères devraient en tout cas largement peser sur les municipales en mars prochain. François Bernardini a annoncé qu’il s’y représenterait dans une ville que le Rassemblement national aimerait bien ravir.

JO 2024 : Tony Estanguet, visé par une enquête du Parquet national financier

La ministre Amélie Oudéa-Castera devra-t-elle boire la coupe jusqu’à la lie ?

Le président du Comité d’organisation est suspecté de se verser plus qu’il ne doit à la tête du Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques (Cojop).

Le président Tony Estanguet fait désormais l’objet d’une enquête sur les conditions de sa rémunération, récemment ouverte par le Parquet national financier, a-t-on appris ce mardi 6 février, de source proche du dossier.

Ces investigations ont été confiées à la police judiciaire parisienne « la semaine dernière ». Elles portent sur la rémunération annuelle de l’ancien champion de canoë monoplace, qui aurait perçu des sommes bien supérieures à celles que son statut de dirigeant du Cojop, une association de type loi 1901, l’autorisait à toucher.

Selon des chiffres communiqués par le Cojop, Tony Estanguet aurait perçu 270.000 euros annuels brut jusqu’en 2020. Dans un article publié en octobre, Le Canard enchaîné révélait que l’ex-sportif aurait créé une société qui facture des « prestations non commerciales » au Cojop, s’interrogeant sur le contrôle de « la réalité et la qualité des prestations » effectuées par la société du dirigeant sportif.

Le Cojop « étonné »

Le Cojop a réagi dans la foulée à l’ouverture de cette enquête, en faisant part de son « étonnement ». « Le cadre de la rémunération du président du comité d’organisation est très strictement encadré », a fait valoir le Cojop, soulignant que la rémunération de Tony Estanguet « a été décidée et validée par le premier conseil d’administration du comité d’organisation le 2 mars 2018, qui a statué en son absence, de façon souveraine et indépendante ».

Le Cojop a également justifié « le montant de [la] rémunération » de son dirigeant, décidée sur proposition d’un « comité des rémunérations » composé « d’experts indépendants chargés de s’assurer de la pertinence de notre politique de rémunération. » Et l’instance d’ajouter : « Le montant des factures inhérentes à cette rémunération fait l’objet d’un audit annuel « par une » cellule d’audit interne indépendante de l’exécutif du comité d’organisation et d’un examen par le comité des rémunérations. »

Des questions et trois autres enquêtes

Le président Macron, Tony Estanguet, l’un des deux co-présidents du comité de candidature, et la maire de Paris, Anne Hidalgo,
le 11 juillet 2017 à Lausanne.

L’organisation des Jeux olympiques de Paris avait déjà attiré l’attention de l’Agence française anticorruption (AFA), début 2021. Des « risques d’atteintes à la probité » et de « conflits d’intérêts » avaient été signalés dans deux rapports.

L’entreprise de Tony Estanguet était évoquée dans l’un de ces documents, où l’AFA pointait un « montage atypique dans le cadre d’une association de loi 1901 », qui « n’est pas sans poser de difficultés », rappelle Le Canard enchaîné. Trois autres enquêtes financières distinctes sont en cours sur l’organisation des JO, notamment pour des soupçons de favoritisme et de détournements de fonds publics lors de l’attribution des marchés.

Soupçons de frais de restaurant non justifiés visant l’ex-maire PS d’Argenteuil

Une nouvelle enquête est ouverte

Philippe Doucet (PS), ancien maire d'Argenteuil (Val-d'Oise) a été condamné jeudi 14 décembre pour favoritisme et prise illégale d'intérêt. Il est visé par une nouvelle enquête du PNF. LP/Thibault Chaffotte
Philippe Doucet (PS), ancien maire d’Argenteuil (Val-d’Oise) a été condamné jeudi 14 décembre pour favoritisme et prise illégale d’intérêt. Il est visé par une nouvelle enquête du PNF.

La faim dans le monde est une préoccupation majeure du vertueux PS. Le Parquet national financier a ouvert une enquête préliminaire pour détournement de fonds publics. Dans le viseur notamment, des notes de restaurant du maire (2008-2014) d’Argenteuil, Philippe Doucet (PS), pour un montant de 77.000 euros entre 2010 et 2014 dont une partie pourrait ne pas être justifiée. Il s’était alloué en plus une allocation annuelle de 9.000 euros prévue à cet effet.

Une affaire après l’autre. Le jeudi 14 décembre, Philippe Doucet (PS) a été condamné pour favoritisme et prise illégale d’intérêt, mais relaxé pour les faits les plus graves, ceux de détournement de fonds public. Or, c’est pour ce motif qu’une deuxième affaire se profile à l’horizon pour l’ancien maire d’Argenteuil (Val-d’Oise).

C’est le ministère public qui a révélé l’existence de cette procédure à l’audience du 28 septembre. Il s’agit d’une enquête préliminaire qui est sur le point de se conclure. Les investigations sont terminées et le dossier est à l’analyse du Parquet. Il porte sur les frais de représentation de Philippe Doucet durant son mandat.

Accusé par Georges Mothron, son prédécesseur et successeur LR à la mairie, l’actuel maire Les Républicains d’Argenteuil accuse Philippe Doucet d’irrégularités dans la conduite des affaires de la ville. Le maire d’Argenteuil s’appuie en effet sur un rapport de la Chambre régionale des comptes de juillet 2014, faisant état d’un déficit de 17 millions d’euros du compte administratif de la ville fin 2013, soit près de 12 % du budget de fonctionnement de la ville. En grave difficulté financière, la ville a échappé de peu à une mise sous tutelle de la préfecture du Val d’Oise en avril 2015 en contrepartie de sévères engagements d’assainissement budgétaire.

Soupçons d’emplois fictifs autour de Laurent Wauquiez : des perquisitions menées ce lundi

La gauche politicienne encombre-t-elle les tribunaux ?

Des perquisitions ont eu lieu, lundi 27 novembre, dans les bureaux de la région Auvergne-Rhône-Alpes, à Paris, mais aussi dans ceux de l’association Régions de France, dans le cadre de l’enquête du Parquet national financier (PNF) sur des soupçons d’emplois fictifs de quatre proches du président de région Laurent Wauquiez. Les perquisitions ont été menées dans ces deux endroits « afin de recueillir les éléments relatifs aux prestations de travail de ces quatre agents ». La justice semble braquée sur la droite : le Parquet de Paris, qui dépend du ministère de l’Intérieur,  demande en effet un procès pour 27 personnes, dont Marine Le Pen.

La Région Auvergne-Rhône-Alpes a dit qu’elle se tient « bien évidemment à l’entière disposition de la justice » après avoir « accueilli comme il se doit les enquêteurs afin qu’ils procèdent à tous les actes utiles qui permettront d’établir l’activité des agents de la région injustement mis en cause ». Selon l’institution, « la diligence de la justice permettra rapidement de mettre au jour la réalité des faits. » L’enquête, ouverte à l’automne …2020, après un rapport de la Cour régionale des comptes sur les collaborateurs de Laurent Wauquiez à la région, avait déjà abouti à une perquisition en septembre 2022 au siège de la région.

Bernard Lejeune, 58 ans, conseiller maître à la Cour des comptes, a été nommé par décret du Président de la République en date du 1er mai 2021, président de la CRC AuRA, seconde chambre régionale après celle de l’Ile-de-France. Il a été directeur de cabinet de Vincent Peillon, Benoit Hamon et Najat Vallaud-Belkacem, ministres de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche de Hollande: c’est dire que le choix de Macron est bienveillant.

Un signalement de l’opposition

Trois de ces personnes auraient été employées dans les locaux parisiens de la région, tandis que la quatrième l’aurait été au siège de l’association Régions de France. Lors de la divulgation des informations en octobre, Laurent Wauquiez avait évoqué « des informations mensongères, erronées et malhonnêtes ».

Pourtant, selon la cellule investigation de Radio France, au conseil régional, « certains », dans l’opposition, se seraient étonnés d’un poste qui « ne figurait dans aucun organigramme ».

La Région Auvergne-Rhône-Alpes a dit se tenir « bien évidemment à l’entière disposition de la justice » après avoir « accueilli comme il se doit les enquêteurs afin qu’ils procèdent à tous les actes utiles qui permettront d’établir l’activité des agents de la région injustement mis en cause ». Selon l’institution, « la diligence de la justice permettra rapidement de mettre au jour la réalité des faits. » L’enquête, ouverte à l’automne 2020, après un rapport de la Cour régionale des comptes sur les collaborateurs de Laurent Wauquiez à la région, avait déjà abouti à une perquisition en septembre 2022 au siège de la région.

Un signalement de l’opposition

Trois de ces personnes auraient été employées dans les locaux parisiens de la région, tandis que la quatrième l’aurait été au siège de l’association Régions de France. Lors de la divulgation des informations en octobre, Laurent Wauquiez avait évoqué « des informations mensongères, erronées et malhonnêtes ». Pourtant, selon la cellule investigation de Radio France, au sein même du conseil régional, certains se seraient étonnés d’un poste qui « ne figurait dans aucun organigramme ».

La suite après cette publicité

L’opposition régionale avait de son côté critiqué l’usage, jugé irrégulier, des moyens de la région par Laurent Wauquiez, et avait signalé les faits au parquet de Lyon qui a transmis le signalement au PNF.

Hidalgo à Tahiti : le PNF s’est saisie de la plainte de l’association AC ! et de Sylvain Maillard

Une plainte pour détournement de fonds publics par la maire NUPES de Paris

La maire de Paris est visée par une plainte pour détournement de fonds publics, après son voyage à Tahiti.
La maire de Paris lors de
son voyage à Tahiti mêlant inspection et visite familiale 

Si le Parquet National Financier n’a, pour l’heure, ouvert aucune enquête à l’encontre de la maire de Paris, le juge financier s’est saisi de la plainte de l’association AC !, anti-corruption.

Le Parquet national financier (PNF) a confirmé qu’il analyse le signalement à la procureure de la République par Sylvain Maillard, le patron de la fédération de Paris de Renaissance, mercredi 22 novembre, et la plainte de AC!, association anticorruption, par l’intermédiaire du parquet de Paris, à propos du voyage de la maire de Paris, Anne Hidalgo, en octobre en Polynésie, au prétexte d’une inspection des installations pour les JO de Paris 2024. Aucune enquête n’est toutefois ouverte à ce stade concernant ce voyage, qui a scandalisé les oppositions parisiennes. « On ne part pas en vacances sur le dos du contribuable quand on est en déplacement professionnel », a taclé Sylvain Maillard.

Qui a payé le déplacement du conjoint de la maire ?

De son côté, l’association AC !! Anti-Corruption avait porté plainte le 14 novembre contre X pour détournement de fonds publics. Sa plainte questionne le « but affiché » du déplacement, qui était de « vérifier les installations de surf, dans le cadre des JO 2024 » qui se tiendront du 26 juillet au 11 août.

Selon l’association, la maire de Paris en « a profité pour rendre visite à sa fille, qui vit sur une île proche de Tahiti ». Elle était accompagnée de deux adjoints, mais aussi de son conjoint, souligne la plainte. « Immédiatement se pose la question de savoir qui a payé le déplacement », soulève l’association.

Selon la Ville de Paris, les frais de transport de la délégation parisienne, composée de six personnes (trois élus et trois collaborateurs) se sont élevés à 40.955 euros, et les frais d’hébergement et de restauration à 18.545 euros.

« Régulier sur le plan déontologique »

La mairie a indiqué le 15 novembre qu’elle se tient « à la disposition de la justice pour fournir tous les éléments nécessaires à la manifestation de la vérité », qui « permettront de démontrer une accusation sans le moindre fondement ».

Le 10 novembre, la commission de la déontologie de la Ville de Paris avait qualifié le déplacement de « régulier sur le plan déontologique ». La commission a « considéré qu’Anne Hidalgo a réalisé un déplacement à titre professionnel en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie financé par la collectivité parisienne du 16 au 21 octobre 2023 matin, ainsi qu’un voyage à titre privé du 21 octobre après-midi au 5 novembre 2023 pris en charge sur ses deniers personnels ».

Autre chose…

Ukraine: Nicolas Sarkozy prône la diplomatie pour résoudre le conflit

Les bellicistes de gauche font flèche de tout bois

Depuis la publication de son livre intitulé Le Temps des combats, Nicolas Sarkozy est de retour sur le devant de la scène. À l’occasion de la sortie de ce nouveau tome de ses mémoires, l’ancien président de la République était l’invité de TF1 ce mercredi au journal télé de 20 heures. Il est revenu sur les grands thèmes de l’actualité et plus particulièrement sur le sujet brûlant de la guerre en Ukraine.

« Je ne prétends ni à la neutralité, ni à l’exhaustivité », a déclaré en préambule Nicolas Sarkozy. S’il affirme que Vladimir Poutine est « coupable » d’avoir envahi l’Ukraine, l’ancien chef de l’Etat a préféré la diplomatie à la surenchère par les armes pour résoudre le conflit. « Arrêtez de parler d’acheter des munitions, des avions, des chars », a-t-il exhorté. Face aux « va-t’en guerre », l’ancien chef de l’Etat met en garde, assurant que le monde « danse autour d’un volcan ». Nicolas Sarkozy préconise plutôt de trouver « une solution qui préserve les intérêts de l’Ukraine », tout en faisant « comprendre aux gens que la Russie ne déménagera pas ». « La voie de la diplomatie n’a pas été utilisée jusqu’au bout », a-t-il fait valoir.

Quand une solution pacifique déclenche la colère

Loin de subir l’influence des Etats-Unis déterminés à poursuivre la guerre froide en Europe, l’ancien chef de l’Etat avait déjà affirmé sa position à l’occasion d’un entretien fleuve avec Le Figaro, publié mercredi 16 août. Il avait déjà dit qu’il ne croyait pas à une résolution du conflit par les armes. « La diplomatie, la discussion, l’échange restent les seuls moyens de trouver une solution acceptable », avait-il affirmé avec convuction au journal. En outre, Nicolas Sarkozy avait considéré que l’Ukraine ne doit rejoindre ni l’Otan ni l’Union européenne, mais « rester neutre ».

Des déclarations dénoncées dans la foulée, ln l’imagine, par l’ambassadeur de l’Ukraine en France, Vadym Omelchenko. Dans un entretuen accordé à Ouest-France, l’Ukrainien a qualifié ces propos d’inacceptables « tant dans leur forme que sur le fond ». 

Julien Bayou traite Sarkozy d' »influenceur russe »

Le député écologiste Julien Bayou s’en est pris à Nicolas Sarkozy qui avait désapprouvé la veille la position de la France sur la Russie dans la guerre en Ukraine. Pour l’élu EELV, l’ancien président de la République est un « influenceur russe » et, du seul fait de ses liens avec une société d’assurance russe, a été « acheté par la Russie », selon l’activiste vert accusé de harcèlement moral par son ex-compagne.

L’ex-président Nicolas Sarkozy, qui plaide dans Le Figaro Magazine pour une Ukraine « neutre » et un référendum pour « entériner » le retour de la Crimée dans la fédération russe, commettrait, selon le brillant conseiller d’Eva Joly en 2012, « une faute terrible. » Et le soutien du rappeur antisémite Médine de conclure jeudi 24 août que Sarkozy « doit être considéré comme un influenceur russe ».

Jugeant « lunaire » et « choquant », l’entretien-fleuve de l’ancien chef de l’Etat, en amont de la parution d’un nouveau tome de ses mémoires, le petit clown Bayou à la langue fourchue a estimé sur LCI qu' »un ancien président ne devrait pas dire ça »…

Bayou au côté de DAL

Mais « on le comprend mieux quand on sait qu’il est acheté par les Russes », a accusé le complotiste vert, rappelant à plusieurs reprises des liens supposés flous entre Nicolas Sarkozy et une société d’assurance russe, Reso-Garantia, objet depuis 2021 d’une enquête du Parquet National Financier pour possibles « trafic d’influence » et « blanchiment de crime ou délit ». L’accusateur public dispose-t-il des éléments de preuves que le PNF s’acharne à rechercher depuis trois années, comme si le PNF avait été créé en 2013 pour Sarkozy?

Sarkozy, « un influenceur russe », selon l’influenceur vert ?

On reconnaît Julien Bayou (g)
et Karima Delli, en Dalton, et
futurs eurodéputés écologistes

En prenant « le contrepied de la position française sur l’annexion de la Crimée » et en « balay(ant) les crimes de guerre dont sont accusés les Russes et Vladimir Poutine », l’ex-président commet « une faute terrible », a insisté le Guignol du théâtre de marionnettes politiques qui tient pour vérités les assertions de la propagande du comique de Kiev.

Selon l’ancien agitateur de ‘Sauvons les riches’ ou de ‘Jeudi Noir’, Nicolas Sarkozy « ne doit plus être considéré comme un ancien président de la République mais comme un influenceur russe », au même titre que son ancien premier ministre François Fillon, qui a pour sa part été rémunéré par des géants russes de l’énergie.

« C’est pas n’importe qui, pas des consultants freelance », a relevé le député écologiste, évoquant également les liens entre Moscou et Marine Le Pen – qui a bénéficié d’un prêt d’une banque tchéco-russe quand les française la boycottaient – et dénonçant une « emprise des élites par la Russie, qui est un poison pour notre démocratie, » d’après l’ancien « directeur de la mobilisation » de la candidate Eva Joly à la primaire écologiste de 2011. Comme influenceur lui-même de l’ex-magistrate qui totalisera 2,31 % des voix (828 345 voix) au premier tour de la présidentielle de 2012, Bayou ne fera encore pas un exploit…

L’un de ses collaborateurs étrille Sarkozy

Les déclarations de l’ex-chef d’Etat ont aussi fait réagir son ancien collaborateur Jérôme Poirot, qui fut son conseiller à Bercy, puis adjoint de son coordonnateur du renseignement à l’Elysée et qui a fustigé des « propos honteux », toujours sur LCI.

Nicolas Sarkozy « n’a aucun recul sur ce qui s’est passé, » ni « sur ce qu’il a fait » durant son mandat, a estimé ce sous-chef de bureau, considérant que son intervention en 2008 contre les adhésions à l’OTAN de l’Ukraine et de la Géorgie n’avait pas empêché la Russie d’envahir ce pays du Caucase quelques mois plus tard.

Quand l’ancien président explique qu’il a eu raison parce qu’il « connaissai(t) les lignes rouges de Poutine’, mais on tombe de sa chaise », poursuit J. Poirot, interrogeant: « Quelles étaient les lignes rouges du président Sarkozy ? Quelle était la vision qu’il avait de la sécurité de la France ? (…) Simplement satisfaire les desiderata de Vladimir Poutine? ».

Quant à « l’argent perçu venant d’intérêts russes » – 3 millions d’euros pour son contrat avec l’assureur, mais aussi 300.000 euros pour une conférence fin 2018 – « c’est indigne d’un ancien président de la République », a jugé Poirot, ancien conseiller au cabinet de Nicole Belloubet, garde des Sceaux de François Hollande. Pour faire carrière, fidélité et convictions sont d’encombrants baluchons.

La Cour de Cassation rejette la requête de Dupond-Moretti contre la Cour de Justice de la République

Le ministre de la Justice sera jugé pour conflits d’intérêts, après plusieurs pourvois écartés

EDM

Le ministre que Macron vient de reconduire au gouvernement sera jugé par la Cour de justice de la République (CJR) pour l’affaire des conflits d’intérêts, a confirmé la Cour de cassation, ce vendredi 28 juillet. Ses avocats assurent que le ministre attend le jugement « avec confiance ».

Aucun des …huit pourvois contre la procédure qu’Eric Dupond-Moretti avait formés, avec confiance, contre la procédure, n’a abouti. Un revers cinglant pour l’avocat qui a bâti réputation et fortune sur l’exploitation d’erreurs de procédure et de vices de forme… L’arrêt d’octobre a prononcé son renvoi en procès.

La Cour de cassation a largement validé l’enquête. Elle n’a guère fait qu’annuler une saisie de documents réalisée par un greffier lors de la perquisition de juillet 2021 au …ministère. Mais cette annulation n’affecte pas la décision de renvoi en procès du ministre « dans la mesure où cette décision se réfère à d’autres éléments qui, selon la commission d’instruction de la CJR, constituent des charges suffisantes », a indiqué la Cour de cassation dans un communiqué.

Eric Dupond-Moretti « confiant » face à son procès

Le ministre estimait aussi que l’arrêt de renvoi devait être annulé car son droit de se taire ne lui avait pas été notifié. Mais la Cour de cassation relève que la commission d’instruction de la CJR « a informé le ministre de son droit de se taire lorsqu’il a comparu la première fois devant elle pour être interrogé », de nombreux mois auparavant.

« Cette notification vaut pour toute la durée de la procédure d’information conduite par la commission d’instruction » et n’avait donc pas à être renouvelée.

Éric Dupond-Moretti « prend acte » de la décision de la Cour de cassation et « attend avec confiance de se présenter devant les nouveaux juges de la formation de jugement de la CJR », ont réagi Mes Patrice Spinosi et Rémi Lorrain, ses deux avocats.

L’audience future « mettra en lumière l’inexistence d’un quelconque conflit d’intérêts dans cette affaire » ont ajouté les deux conseils.

E. Dupond-Moretti, confirmé à son poste de garde des Sceaux lors du récent remaniement, est soupçonné d’avoir profité de sa fonction de ministre pour régler des comptes avec des magistrats auxquels il s’était opposé dans sa première vie d’avocat.

Un premier dossier concerne l’enquête administrative ordonnée par Dupond-Moretti en septembre 2020, visant trois magistrats du Parquet national financier (PNF).

Le second dossier concerne l’enquête administrative déclenchée par Dupond-Moretti contre un ancien juge d’instruction détaché à Monaco, Edouard Levrault, qui avait mis en examen un de ses clients quand il était avocat.

Et en plus…

La Cour de justice de la République (CJR) est la juridiction française d’exception compétente pour juger les crimes ou délits commis par les membres du gouvernement dans l’exercice de leurs fonctions. Pour les faits commis en dehors de leurs fonctions, les juridictions de droit commun classiques sont compétentes.

Instaurée en 1993, la Cour de justice de la République, présidée par Dominique Pauthe, comprend quinze juges dans sa formation de jugement : douze parlementaires (dont six députés – parmi lesquels Philippe Gosselin, Laurence Vichnievsky ou Danièle Obono – et six sénateurs) et trois magistrats du siège de la …Cour de cassation, dont l’un est président de la Cour.

Fonds Marianne : la responsabilité de Schiappa pointée dans les conclusions de la commission d’enquête du Sénat

Marlène Schiappa dit assumer sa « responsabilité » tout en se défaussant sur son administration.

M. Schiappa

Le verdict est attendu jeudi. La commission d’enquête du Sénat ouverte concernant le scandale provoqué par les révélations autour de la gestion opaque du « Fonds Marianne » destiné à lutter contre le « séparatisme » après l’assassinat de l’enseignant Samuel Paty doit rendre ses conclusions.

Une enveloppe de 2,5 millions d’euros devait financer des projets promouvant les « valeurs de la République ». Il s’agissait notamment d’« apporter la contradiction » aux contenus terroristes sur Internet et les réseaux sociaux, et de « démentir les “fake news” qui font le lit de l’islamisme radical », expliquait au moment de son lancement en 2021 Mme Schiappa après le traumatisme provoqué par l’assassinat de Samuel Paty.

Mais au printemps dernier, plusieurs médias soulèvent des questions dans l’utilisation des subventions allouées à deux associations. Une enquête conjointe de l’hebdomadaire Marianne et France 2 diffusée fin mars indique que l’Union des sociétés d’éducation physique et de préparation militaire (USEPPM), principale structure bénéficiaire des fonds, aurait seulement alimenté un site Internet et des publications très peu suivies sur les réseaux sociaux.

Sur les 355 000 euros initialement octroyés à l’association – dont seuls 266 250 euros ont été versés faute pour l’USEPPM d’avoir fourni les documents requis –, 120 000 euros ont été utilisés pour salarier deux de ses ex-dirigeants, dont Mohamed Sifaoui, auteur de livres sur l’islam politique et le terrorisme.

Mediapart a ensuite révélé que plusieurs personnalités de gauche, dont la maire de Paris Anne Hidalgo (PS), avaient été taclées dans des contenus mis en ligne par une autre structure bénéficiaire du fonds, « Reconstruire le commun », qui a obtenu 330.000 euros.

Démission d’un haut fonctionnaire

Après la transmission de plusieurs signalements, le Parquet national financier (PNF) ouvre début mai une information judiciaire pour des soupçons de détournement de fonds publics, détournement de fonds publics par négligence, abus de confiance et prise illégale d’intérêts. Plusieurs perquisitions ont ciblé en juin des protagonistes du dossier.

De son côté, l’Inspection générale de l’administration (IGA) est saisie à deux reprises par la secrétaire d’Etat chargée de la Citoyenneté, Sonia Backès, qui a succédé en juillet 2022 à Marlène Schiappa à ce poste.

Son premier rapport rendu public début juin relève plusieurs irrégularités et notamment que « l’USEPPM n’était pas éligible au bénéfice d’un financement ». Le document conclut que l’USEPPM devrait rendre la moitié de la somme versée car son action est jugée insuffisante.

Accusé par ce rapport d’avoir octroyé à l’USEPPM un « traitement privilégié », le préfet Christian Gravel, en charge de la gestion du fonds, finit par démissionner de son poste de président du Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR).

Le deuxième volet de l’enquête de l’IGA qui concerne l’ensemble des bénéficiaires du fonds doit être dévoilé jeudi après la publication des conclusions de l’enquête sénatoriale. Celle-ci avait été créée le 10 mai pour une durée de trois mois.

Marlène Schiappa nie toute « implication personnelle »

Très attendues, les auditions ont fait l’objet de passes d’armes parfois musclées entre d’une part le rapporteur de la commission Jean-François Husson (LR) et son président (PS) Claude Raynal et d’autre part l’ex-ministre Marlène Schiappa ou l’ex-directeur des opérations de l’USEPPM, Mohamed Sifaoui. Les seconds cherchant à tout prix à se dégager de toutes responsabilités.

« Je ne crois pas qu’on puisse imputer à […] un responsable politique la malversation interne d’une structure à laquelle il fait confiance », a ainsi répondu Marlène Schiappa lors de son audition menée le 14 juin, niant par ailleurs qu’elle puisse être « amie » avec Mohamed Sifaoui, comme pour déminer les soupçons de favoritisme qui entourent ce dossier.

L’ex-directeur des opérations de l’USEPPM, M. Sifaoui, s’est dit « manipulé par le pouvoir politique », mais a également démenti toute relation personnelle avec la ministre.

Si Schiappa a nié toute « implication personnelle », elle a concédé un « arbitrage » dans la sélection des bénéficiaires, en affirmant avoir rendu un avis négatif a posteriori et à la demande de son cabinet sur le choix de SOS Racisme : une chronologie qui est contestée. Fragilisée politiquement, la secrétaire d’Etat fait l’objet d’appels répétés des oppositions à la démission.

JO. 2024 de Paris: soupçons de prises d’intérêts et favoritisme sur le Comité olympique

Des perquisitions sur plusieurs sites, Solideo et le COJO, ce jour

Une perquisition en cours au comité d'organisation des JO-Paris 2024.

A 14 mois des Jeux olympiques de Paris 2024, une perquisition est en cours au siège du comité d’organisation (Cojo) à… Saint-Denis, commune dite défavorisée, comme la Seine-Saint-Denis, département geignard et mendiant, près de Paris, a indiqué mardi le Cojo, sans préciser sur quoi porte l’enquête.

Des perquisitions sont en cours mardi matin sur plusieurs sites, notamment au siège du Comité d’organisation (Cojo) des Jeux-2024 de Paris et à la Société de livraison des ouvrages olympiques (Solideo), a indiqué le Parquet National Financier (PNF).

Le ministère public a précisé que ces perquisitions sont réalisées dans le cadre de deux enquêtes préliminaires ouvertes respectivement en 2017 et 2022, sur des soupçons de prise illégale d’intérêts et de favoritisme. Elles concernent toutes deux des marchés attribués dans le cadre de l’organisation des Jeux olympiques.

Le Cojo fait savoir qu’il « collabore pleinement avec les enquêteurs ». Ces perquisitions sont menées par l’OCLCIFF (Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales) et la BRDE, brigade financière de la police judiciaire parisienne, a-t-on appris de même source.

La procédure générale relative aux achats « imprécise et incomplète »

Le Cojo est constitué sous forme d’une association loi 1901. La Cour des comptes suit de près son activité et doit publier un rapport très prochainement. En avril 2021, deux rapports de l’Agence française anti-corruption (AFA) sur l’organisation des JO, pointaient des « risques d’atteintes à la probité » et de « conflits d’intérêts », ternissant l’image des JO voulus « exemplaires » par le patron du Comité d’organisation, Tony Estanguet.

Ces deux rapports initiaux livrés début 2021, dont le Canard Enchaîné avait déjà évoqué la teneur il y a près d’un mois, sont consacrés au Comité d’organisation (Cojo) lui-même et à la Solideo, la société publique chargée de la construction (?) des différents sites pour les Jeux. Les inspecteurs de l’AFA ont estimé que la procédure générale relative aux achats est « imprécise et incomplète », et soulignent qu’il existe « parfois des situations de potentiels conflits d’intérêts non maîtrisés ».

Fonds Marianne : les révélations de Mohamed Sifaoui devant la commission d’enquête du Sénat

L’histoire d’un coup médiatique, mais d’un fiasco politique

Après Marlène Schiappa mercredi, un autre protagoniste de l’affaire du Fonds Marianne a été auditionné par la commission d’enquête sénatoriale, ce jeudi 15 juin. Et la venue de Mohamed Sifaoui, journaliste franco-algérien dans les petits papiers de Marlène Schiappa, était attendue après deux convocations reportées. Le journaliste, ancien directeur des opérations de l’USEPPM, (Union des sociétés d’éducation physique et de préparation militaire) s’était d’abord fait excuser pour raison de santé fin mai. Puis, mardi dernier, son audition avait été annulée en raison de la perquisition de son domicile.

Lancé par Marlène Schiappa, l’ancienne ministre déléguée à la Citoyenneté auprès du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, au printemps 2021, le Fonds Marianne, doté de 2,5 millions d’euros, avait pour but de financer des associations pour promouvoir les valeurs de la République et pour combattre les discours séparatistes, notamment sur les réseaux sociaux et les plateformes en ligne.
Mais depuis des révélations dans la presse, le Sénat, le PNF (Parquet national financier) et l’IGA (Inspection générale de l’administration) s’intéressent particulièrement à la subvention de 355.000 euros accordée à l’USEPPM, principalement utilisé pour salarier son président, Cyril Karunagaran et Mohamed Sifaoui. Placé sous protection policière depuis des années, ce dernier passe pour être un spécialiste de la radicalisation islamiste. Sa présence au sein de l’association en faisait une « caution scientifique évidente », selon les mots de Christian Gravel, l’ancien secrétaire du CIPDR, (Comité Interministériel de Prévention de la Délinquance et de la Radicalisation) qui pilotait le projet Fonds Marianne.
Le bilan des productions en ligne de l’association a été qualifié « d’une rare pauvreté » par le président de la commission d’enquête, Claude Raynal (PS). En outre, les différentes auditions de la commission d’enquête ont mises en lumière des dysfonctionnements dans le processus de sélection qui a conduit à cette subvention accordée à l’USEPPM.

Mohamed Sifaoui s’en prend à un membre de la commission d’enquête

C’est dans ce contexte, que Mohamed Sifaoui faisait face aux sénateurs ce matin à 9 heures. Sur la défensive, le journaliste se lance dans un propos introductif qui prend des allures de plaidoirie et vire au clash avec un membre de la commission d’enquête. « Non, non et non. Le sujet qui intéresse votre commission d’enquête n’est pas l’expression de la république des copains, pour reprendre vos propos scandaleux, car insultants et diffamatoires, utilisés par l’un de vos collègues sur la chaîne Public Sénat. Je parle de vous, M. Daniel Breuiller », pointe-t-il à l’adresse du sénateur écologiste qui a effectivement utilisé cette expression sur l’antenne de Public Sénat. Le journaliste ne s’arrête pas là et enchaîne. « Le premier copinage qui devrait être dénoncé, c’est celui qui lit votre courant politique, les écologistes à l’islamisme et ce dans plusieurs villes de France ».
« Il y a des propos qui ne peuvent pas fonctionner ici. Notamment sur l’un de nos collègues de cette mission. Nous considérons que les choses peuvent se traiter autrement », le tance Claude Raynal, président de la Commission.

Plus loin, il s’en prend au rapporteur de la commission d’enquête, Jean-François Husson (LR). « Ça vous embête (ce que je dis) parce que l’heure du déjeuner est proche ». « Vous êtes des élus et vous connaissez le cynisme politique mieux que moi ».

« Je n’ai rien de comparable à Marlène Schiappa, ni sur le fond, ni sur la forme »

Le ton est agressif. On va comprendre, en effet, très vite que Marlène Schiappa et Mohamed Sifaoui ne sont pas « copains » ou du moins ne le sont plus. La ministre l’avait affirmé hier sous serment. L’ancien trésorier de l’USEPPM, le confirme. « Je le dis. Marlène Schiappa n’est pas mon amie, elle ne l’a pas été hier et elle ne le sera pas demain […] Je n’aime pas les gens qui n’ont pas de courage, je ne respecte pas les gens qui n’ont pas de courage. Je vous l’ai dit, Madame Schiappa est innocente mais j’ai aussi dit, dès le départ, que son attitude est curieuse. Elle a une attitude de quelqu’un qui est coupable ».

Une similitude relevée par le rapporteur de la commission d’enquête, Jean-François Husson entre ses déclarations et celles de Marlène Schiappa, le font sortir de ses gonds. « Ça, c’est une accusation. Je ne peux pas vous laisser dire ça […] Vous allez retirer tout de suite ce que vous venez de dire, menace Sifaoui. Il n’y a aucune posture chez moi. Je n’ai rien de comparable avec Marlène Schiappa. C’est clair ? […] On se serait concertés ? C’est ce que vous voulez dire ? […] Vous faites un raccourci malheureux. Je n’ai rien de comparable à Marlène Schiappa ni sur le fond ni sur la forme. C’est clair ? », s’indigne-t-il.

Marlène Schiappa l’a bien encouragé à postuler au Fonds Marianne

Comme lors des précédentes auditions, les sénateurs s’intéressent aux raisons qui font que l’USEPPM a pu être retenue parmi les 71 dossiers déposés et à être la principale bénéficiaire de l’appel à projet Fonds Marianne piloté par le Comité Interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR) mais impulsé par le ministère de Marlène Schiappa. Quelle était la teneur des contacts entre Mohamed Sifaoui et le cabinet de Marlène Schiappa en amont de l’appel à projets ? Le rapport de l’IGA fait état de 6 réunions entre le journaliste et le cabinet de la ministre entre mars et avril 2021 -pendant qu’elle se faisait faire du lissage brésilien ? quand on la croyait « au travail »…- avant même l’appel d’offres du Fonds Marianne. Le préfet Christian Gravel, l’ancien secrétaire du CIPDR, qui a démissionné suite aux conclusions de ce rapport, avait indiqué aux sénateurs qu’il avait reçu un appel téléphonique de Mohamed Sifaoui avant la date de dépôt des candidatures du mois de mai. Le journaliste à Marianne et à Le Soir d’Algérie lui aurait précisé sortir d’un rendez-vous avec la ministre et lui aurait fait comprendre « que par son statut, son implication et son investissement il avait toute sa place » pour prétendre à une subvention du Fonds Marianne.

Marlène Schiappa a démenti tout « tête à tête » avec Mohamed Sifaoui, estimant que le préfet Gravel avait dû « mal comprendre ». « Je n’ai pas reçu M. Sifaoui dans mon bureau en mars, je démens cela ». La ministre avait toutefois concédé qu’il était possible qu’elle l’ait encouragé à postuler au Fonds Marianne à l’occasion d’une salutation rapide à son ministère où Mohammed Sifaoui était reçu par son cabinet.

Sur ce point, Mohamed Sifaoui est plus ou moins sur la ligne de la ministre. « Quand un ministre sort pour vous saluer et vous dit : je compte sur vous. Est-ce que c’est encourager à mettre en application un projet ou pas ? ». Le 24 mars 2021, Mohamed Sifaoui révèle qu’il s’est entretenu avec la ministre « dix, quinze minutes » et « pas entre deux portes ». « Les membres du cabinet et ensuite Mme Schiappa me parlent d’un Fonds qui sera dédié aux contre discours et qui sera mis en place assez vite ».
Il indique également qu’il a été convié à un autre rendez-vous « en tête à tête » avec Marlène Schiappa le 22 avril 2021. Le rendez-vous a été par la suite annulé pour des raisons d’agenda. Mohamed Sifaoui avait été reçu à la place par le directeur de cabinet de la ministre, Sébastien Jallet. « Elle arrive à la fin du rendez-vous. Elle me dit encore une fois qu’elle compte sur moi et m’encourage à mettre en application mon projet le plus vite possible », rapporte-t-il en précisant que jamais Marlène Schiappa n’avait pris d’engagements financiers à, son égard.

Mohamed Sifaoui a aussi été invité à s’expliquer sur le montant demandé par l’USEPPM. Pour rappel, lors des échanges préparatoires entre son cabinet et Mohamed Sifaoui, Marlène Schiappa avait jugé la somme de 300.000 euros, « énormissime ».

« Je dis dès le départ qu’il n’y a aucun intérêt à financer un projet qui ne soit pas pluriannuel et dont on n’est pas sûr de la pérennité », rapporte-t-il. Raison pour laquelle, il chiffre avec Cyril Karunagaran, un projet sur trois ans, à hauteur de 1,5 million d’euros avec une première année à 635.000 « parce que la riposte à l’islamiste sur Internet nécessite la mobilisation de moyens humains seniors ». Le CIPDR informe par la suite l’USEPPM que le projet ne pourra être financé qu’à 60 % pour l’année 2021 « et qu’il nous appartenait d’aller chercher des subventions ailleurs ». « Progressivement, le projet, se dénaturait et se vidait de sa substance », regrette-t-il.

Mohamed Sifaoui finit par adresser un nouveau tacle à la ministre. « On est parti d’une volonté politique qui allait mobiliser des moyens à finalement une absence de volonté politique. Dès le moment où la communication a été faite avec tambours et trompettes, il n’y avait plus rien. La ministre a capitalisé politiquement à travers sa communication hallucinante » […] Je comprends en octobre 2021 que le projet sera difficilement réalisable ».

Révélation d’un contrat de consultant avec le CIPDR

Au fil des questions, les sénateurs vont découvrir que Mohamed Sifaoui était déjà rémunéré par le CIPDR en tant que consultant avant le Fonds Marianne. « Vers la mi-novembre 2020, Christian Gravel m’a fait savoir qu’il était gêné de me solliciter au quotidien et que je serais rémunéré », révèle-t-il en assurant que « cela faisait l’objet d’un devis et d’un contrat en bon et due forme », de 39.500 euros pour la période novembre 2020 jusqu’à janvier 2023.

De quoi faire grincer les sénateurs. « Dans le contrat avec l’USEPPM, vous avez une rémunération à temps plein et en même temps, vous avez un contrat de consultant pour la même période. Comment vous faites ? », demande Claude Raynal.

L’explication coule de source pour l’intéressé. « J’ai une capacité de travail qui est bien supérieure à la normale, par passion, par intérêt intellectuel pour la matière […] Je ne travaille pas 35 heures. Mes week-ends sont très rares ». Claude Raynal, 65 ans, le coupe : « Je vous rassure, nous aussi ». Pas de lissage entre eux…

Pour conclure, Mohamed Sifaoui esquisse un mea culpa mais qui prend très vite la forme d’une nouvelle attaque contre la ministre. « Bien sûr que je ne suis pas content du résultat. Je ne suis pas content de moi […] Jamais plus je ne suivrai des demandes d’un responsable politique. Jamais plus je n’échangerai avec un responsable politique sur mes thématiques parce que j’ai perdu confiance totalement dans l’action publique ».

Synthèse du journal Libération :

La juge qui a condamné Nicolas Sarkozy avait combattu sa réforme de la justice

Elle ne s’est pas « déportée » pour finir le job du Syndicat de la Magistrature

Sophie Clément,
épouse Mazetier,

La Cour d’appel de Paris a condamné ce mercredi Nicolas Sarkozy à un an de prison ferme pour corruption et trafic d’influence. La magistrate ayant rendu cette décision s’était montrée très critique en 2009 contre une réforme judiciaire promue par l’ancien président.

Le chef de l’Etat a été condamné ce mercredi à trois ans de prison dont un an ferme pour corruption et trafic d’influence. Le Parquet réclamait un sursis total. La présidente de la chambre est allée au-delà des réquisitions du procureur pour condamner le fondateur de l’UMP à de la prison ferme. Or, par le passé, la magistrate avait eu l’occasion de s’exprimer sur la politique pénale de l’ancien Président. 

Dans un entretien donné au journal Le Monde en janvier 2009, Sophie Clément, épouse Mazetier, se montrait particulièrement virulente face à la proposition de réforme de la justice du gouvernement de Nicolas Sarkozy (membre du conseil de surveillance du groupe Lagardère, propriétaire du JDD). Cette réforme proposait notamment de supprimer la fonction de juge d’instruction, en charge des enquêtes, pour la remplacer par un juge de l’instruction, « qui contrôlera le déroulement des enquêtes mais ne les dirigera plus », selon les termes employés alors par le président

Vent debout contre la réforme

Juge d’instruction au Pôle financier au moment de la réforme, Sophie Clément est alors vent debout contre le projet de réforme. Elle accuse le gouvernement de l’époque de vouloir « museler les juges », dénonçant un « fantasme d’homme politique ». 

Le Parquet national financier (PNF) requiert le renvoi de l’ancien président Nicolas Sarkozy et de 12 autres personnes devant le tribunal correctionnel, dans l’affaire Sarkozy-Kadhafi, malgré les lacunes de l’instruction. Le 10 mai 2023, le parquet national financier a rendu son réquisitoire définitif dans l’affaire dite du financement libyen de la campagne du candidat Nicolas Sarkozy en 2007. Dix ans pour tenter de démontrer l’attribution de 11 100 euros de dons en liquide à la campagne de Sarkozy : la somme trouvée par les policiers de l’OCLCIFF (Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales) à la recherche des 50 millions d’euros qu’aurait versés l’ancien chef d’Etat libyen Mouammar Kadhafi à l’ex-président de la République. Ce qui n’est pas démontré. Des espèces qui proviennent de dons en liquide déposés en 2007 pour abonder les comptes du candidat UMP. Eric Woerth, alors trésorier de la campagne et aujourd’hui rallié à Macron avait conservé la somme avant de la répartir quelques semaines après l’élection entre salariés et bénévoles qui n’avaient pas compté leur temps pour faire élire leur favori.

L’une de ces petites mains confirme:  » aucun de nous n’a touché plus de 800 euros. Pour ma part, ce fut 300. Mon tort fut de ne pas les avoir déclarés. » Interrogé par le juge Serge Tournaire, Eric Woerth n’a pas tenu un autre discours. Nicolas Sarkozy a été mis en examen dans cette affaire, notamment pour « corruption passive, financement illégal de campagne électorale et recel de fonds publics libyens ». Malgré une deuxième mise en examen après huit ans d’enquête, il a dénoncé l’absence de preuve et marqué des points décisifs.

La réforme de Nicolas Sarkozy proposait de rattacher le juge de l’instruction au Parquet, lui-même subordonné hiérarchiquement au ministère de la Justice. La magistrate y voyait une atteinte à la séparation des pouvoirs et un risque d’interférence de l’exécutif dans le déroulement des enquêtes.

« Avec le système préconisé par Nicolas Sarkozy, l’affaire du sang contaminé n’aurait pas existé, l’affaire Elf non plus », mettait en garde Sophie Clément. Pour elle, « il faudrait que le parquet soit masochiste et schizophrène pour lancer des poursuites qui pourraient nuire à la raison d’État », au risque pour les magistrats réfractaires « de se suicider professionnellement ». Selon Sophie Clément, un juge de l’instruction soumis au Parquet qui risquerait de gêner le gouvernement par une enquête « ira demander l’avis de son chef, qui n’est autre que le ministre de la Justice ». « Comment voulez-vous que les procureurs se battent sur des dossiers sensibles, à moins de vouloir être exilés dans un tribunal de second ordre ? », arguait-elle.

La magistrate menaçait même de changer de poste en cas d’adoption de la réforme, refusant d’être subordonnée au gouvernement. « Si la réforme voit le jour, je changerai de poste, pour en choisir un où je peux encore me lever et applaudir quand on parle d’indépendance de la justice », assurait-elle.

La fonction de juge d’instruction sera finalement maintenue par le gouvernement, qui prendra en compte la levée de boucliers de la magistrature. Sophie Clément, qui se définit comme « indépendante », reconnaissait néanmoins en 2009 que « le juge peut être excessif, se tromper ».

Condamné par la Cour d’appel à trois ans de prison, dont un an ferme, dans l’affaire des « écoutes », l’ancien président a décidé de se pourvoir en cassation. Dans un entretien publié jeudi, il clame son innocence et promet d’aller « jusqu’au bout ».

La juge Sophie Clément-Mazetier était-elle vice-présidente du Syndicat de la Magistrature ?

En avril 1992, le garde des Sceaux du gouvernement Bérégovoy, Michel Vauzelle, PS, l’avait promue substitut à l’administration centrale du ministère de la justice. En juillet 2002, la juge d’instruction au tribunal de grande instance de Créteil est nommée à la Cour d’appel de Paris et le garde des Sceaux de Jean-Pierre Raffarin est alors Dominique Perben. Elle arrive à la Cour d’appel de Versailles en 2012, comme conseillère, et accède à sa présidence en août 2019 par décision de Nicole Belloubet, garde des Sceaux d’Edouard Philippe.

Aujourd’hui âgée de 63 ans, la juge Sophie Clément se déclare non-syndiquée et donc indépendante.

Elle avait renvoyé les auteurs des crimes de la dictature chilienne en Cour d’Assises à Paris. Ils étaient poursuivis pour « arrestations et détentions ou séquestrations sans ordre des autorités constituées », avec la circonstance aggravante qu’elles ont été « accompagnées de tortures ou d’actes de barbarie », selon l’acusation retenue par la juge Sophie Clément.

Lien sur le positionnement violent de la juge Sophie Clément sur le projet de réforme de la justice annoncé par le chef de l’Etat le 7 janvier 2009 

L’écart de langage de Ruth Elkrief, 63 ans, si journaliste qu’elle soit, est révélateur du climat délétère répandu par la presse et les juges, des faiseurs d’opinion non-élus (libres, indépendants et …neutres !) ,qui font de leurs privilèges un usage déplorable:

Affaire du Fonds Marianne : le PNF ouvre une information judiciaire

Le Parquet national financier inquietera-t-il L’incurie de Marlène Schiappa sera-t-elle mise au jour ?

En république bananière,
la répartition et l’utilisation des fonds d’Etat n’est pas assurée, ni équitablement, ni effectivement

Le Parquet national financier (PNF) a ouvert jeudi 4 mai une information judiciaire sur des soupçons de « détournements de fonds publics » liés à l’affaire du Fonds Marianne, un projet – vertueux mais flou – de promotion des « valeurs de la République » lancé en avril 2021 par Marlène Schiappa après l’assassinat de Samuel Paty, pour lutter contre le séparatisme, a indiqué le PNF,qui fait polémique après une série de révélations sur l’utilisation des subventions allouées.

L’information judiciaire porte notamment sur les infractions de détournement de fonds publics, détournement de fonds publics par négligence, abus de confiance et prise illégale d’intérêts, a précisé le PNF.

La gestion de ce « Fonds Marianne pour la République », lancé par la ministre Marlène Schiappa, quelques mois après l’assassinat de Samuel Paty, avait fait l’objet de plusieurs signalements à la justice après les révélations de MarianneFrance 2 et Mediapart sur l’utilisation des subventions allouées à deux des dix-sept associations bénéficiaires, soit plus de deux millions d’euros. L’information judiciaire porte notamment sur des soupçons de détournements de fonds publics, abus de confiance et prise illégale d’intérêts, a précisé le PNF.

Les deux associations suspectes sont l’Union des sociétés d’éducation physique et de préparation militaire qui a touché 355 000 euros pour rémunérer deux personnes dont on ne sait pas ce qu’elles ont vraiment fait. Et Reconstruire le commun qui aurait utilisé les 330.000 euros du fonds pour publier des vidéos à caractère politique en période électorale.

Une utilisation suspecte de l’argent public

A sa création, en avril 2021, ce fonds affichait l’ambition de « financer des personnes et associations qui vont porter des discours pour promouvoir les valeurs de la République et pour lutter contre les discours séparatistes notamment sur les réseaux sociaux et plateformes en ligne », selon Marlène Schiappa.

Toutefois, fin mars dernier, l’hebdomadaire Marianne et France 2 ont diffusé une enquête conjointe mettant au jour sa gestion opaque.

Selon leurs investigations, le principal bénéficiaire du fonds, l’association USEPPM aurait, avec ses 355.000 € de dotation, seulement alimenté un site internet et des publications peu suivies sur les réseaux sociaux. Quelque 120.000 € ont aussi été utilisés pour salarier deux de ses ex-dirigeants.

Le site Mediapart a ensuite révélé que plusieurs personnalités de gauche ont été dénigrées dans des contenus mis en ligne par une autre structure bénéficiaire du fonds, « Reconstruire le commun », qui a obtenu 330 000 €. Et aurait des liens avec le Printemps républicain.

Des signalements émis

Un premier signalement a été émis par Christian Gravel, patron du Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR), à qui avait été confiée la procédure de sélection des associations subventionnées et dont le rôle est questionné dans les enquêtes journalistiques.

Deux autres signalements ont été adressés à la justice par la maire PS de Paris Anne Hidalgo et la cheffe des députés de La France insoumise Mathilde Panot.

Pour la députée LFI, « les faits sont graves et interrogent la responsabilité de Marlène Schiappa dans la création, l’utilisation et le contrôle de ces fonds publics ».

Marlène Schiappa s’est défendue

De son côté, Marlène Schiappa a dénoncé des « calomnies ». Elle a notamment tenté d’intimider les opposants, indiquant le 27 avril sur Twitter que son avocate « poursuivra pour diffamation tous ceux qui (l’)imputent à tort d’une action de favoritisme ».

Le secrétariat d’Etat chargé de la Citoyenneté a aussi révélé qu’il a saisi l’Inspection générale de l’administration (IGA) d’un audit sur ce dossier.

Enfin, la commission des Finances du Sénat, à majorité de droite, a demandé mercredi à être dotée des prérogatives d’une commission d’enquête pour se pencher sur ce dossier.

Affaire McKinsey : les révélations d’une ancienne cadre contre Macron

Le financement de la campagne de Macron en 2017 est en question

Une dizaine de consultants de McKinsey aurait participé à la campagne du candidat Macron de 2017. Une ancienne cadre considère que ces activités auraient dû être « facturés » et « déclarées » dans les comptes de campagne.

« On n’a pas vraiment d’horaires. Quand j’y étais, la blague qui tournait c’était que McKinsey était la seule entreprise où il y avait autant de gens au bureau en semaine que le week-end », se souvient Florence (le prénom a été modifié), une cadre du groupe américain. 

En octobre 2022, une information judiciaire était ouverte par le Parquet national financier (PNF) pour « tenue non-conforme de comptes de campagne » et « minoration d’éléments comptables » concernant les campagnes présidentielles d’Emmanuel Macron de 2017 et 2022. La justice doit donc déterminer si McKinsey a fourni ou non au candidat d’En Marche des prestations qui auraient dû être comptabilisées dans les comptes de campagne. 

« Tout ce travail aurait évidemment dû être facturé et déclaré dans les comptes de campagne, assure Florence. Chez McKinsey, un directeur associé senior facture sa journée chez un client de 8.000 à 12.000 euros et un directeur associé de 4.000 à 6.000 euros. Ils ne le diront jamais officiellement, mais ce sont les tarifs. » 

Une autre information judiciaire a été ouverte pour « favoritisme » et « recel de favoritisme ». Cette enquête vise à déterminer si McKinsey n’a pas obtenu, en échange de ces prestations, des contrats publics de manière indue, une fois Macron au pouvoir. 

En 2020, McKinsey a obtenu de nombreux contrats en lien avec la pandémie de Covid-19 : au moins 13 millions d’euros, pour des missions portant sur la vaccination, le passe sanitaire ou encore sur la reprise des transports collectifs. Dans un discours, le 21 juillet 2020, Macron ira même jusqu’à remercier « les équipes de McKinsey & Company » pour leur « appui stratégique et méthodologique ».

L’instruction sur cette affaire est en cours. De nouvelles perquisitions ont eu lieu le 22 mars dernier au domicile d’un dirigeant de McKinsey et chez un ancien collaborateur du président de la République.

Le ministre du Travail de Macron accusé de « favoritisme »

Dussopt accepte-t-il aussi les gâteries dans ses marchés publics municipaux ?

Une enquête préliminaire pour prise illégale d’intérêt avait été ouverte contre Olivier Dussopt, à propos de deux lithographies numérotées du peintre Gérard Garouste qui lui avaient été offertes par une entreprise en 2017, quelques jours après avoir annoncé un partenariat industriel avec le groupe Saur pour l’installation d’une micro-turbine hydroélectrique.

Le parquet national financier (PNF) a retenu l’infraction de « favoritisme » pour un futur procès à l’encontre d’Olivier Dussopt qui portera sur un marché public conclu à la fin des années 2000 avec un groupe de traitement de l’eau. Peu après la publication d’un article ce vendredi soir de Mediapart sur le sujet, le ministre du Travail a indiqué que le PNF avait retenu l’infraction de « favoritisme » dans une enquête qui concernait initialement deux œuvres d’art reçues en cadeau en 2017 . Dans une note de synthèse adressée à son avocat, « le Parquet considère qu’il subsiste un seul grief, en l’occurrence une infraction formelle de favoritisme dans un marché public de 2009 », a déclaré Olivier Dussopt, ajoutant qu’ « aucune corruption » ne lui était reprochée. Lien PaSiDupes: Perquisition au domicile d’Olivier Dussopt, ministre délégué de Macron

D’après Mediapart, la perquisition réalisée chez le ministre par les enquêteurs financiers de l’Oclciff (Office central de lutte contre les infractions financières et fiscales) a mis au jour « des échanges entre Olivier Dussopt et (la SAUR) semblant laisser peu de doute sur l’existence d’un arrangement autour d’un marché public daté de 2009-2010 », au moment où il était député-maire d’Annonay (Ardèche). La SAUR, l’un des géants de l’eau en France, est principalement détenue par la BNP Paribas et le groupe BPCE, lequel est l’organe central commun à la Banque populaire et à la Caisse d’épargne française et présidé par actuel président du directoire de Wendel, Laurent Mignon, 59 ans.

Au PNF de formaliser l’ouverture d’un procès

Le PNF s’est refusé à tout commentaire. Il avait récemment transmis des éléments de son enquête aux avocats du ministre, une phase dite « contradictoire », pour qu’ils répondent sur les charges que le ministère public envisageait de retenir. A l’issue de cette phase, le PNF a adressé une « note de synthèse », le 23 janvier, aux avocats d’Olivier Dussopt, d’après celui-ci. Il ne reste plus au PNF qu’à formaliser la tenue d’un procès avec l’envoi de citations à comparaître.

Selon Mediapart, la Saur pourrait comparaître pour recel de favoritisme. Cette audience pourrait se tenir d’ici un an. Dans un communiqué, le groupe Saur dit avoir « pris connaissance de l’article publié par Mediapart » ce vendredi. Saur « a bien été destinataire d’une note de synthèse » du PNF « qui envisage, s’agissant de Saur, une action sur l’unique fondement de faits survenus en 2009 ».

Après avoir déclaré que c’était un cadeau « d’un ami » – ce qui est par la suite démenti par l’intéressé – Olivier Dussopt reconnaît finalement que c’était bien un « cadeau de l’entreprise » et déclare qu’il va le restituer. Il indique également qu’il saisit la déontologue de l’Assemblée nationale afin qu’elle « vérifie la conformité de [son] choix initial ». Il réfute que ces cadeaux aient constitué des remerciements aux marchés (trafic d’influence) confiés à la Saur, affirmant que celle-ci a « remporté ces marchés » parce qu’elle « était la mieux-disante ».

Le don a lieu en pleine négociation d’un contrat. Ce contrat, négocié à partir de 2016, est signé en juin 2017. Ces œuvres sont estimées à un peu plus de 2 000 euros. Par ailleurs, Olivier Dusspot ne les a pas déclarées alors que c’est obligatoire pour « les dons, avantages […] d’une valeur qu’ils estiment supérieure à 150 euros dont ils ont bénéficié à raison de leur mandat », selon le code de déontologie de l’Assemblée nationale

Garouste est un favori du ministère de la Culture

L’artiste s’est vu attribuer la réalisation du plafond d’une chambre de l’appartement présidentiel au Palais de l’Elysée (1983), une sculpture Le défi du soleil (1984) au Jardin du Palais-Royal (1984), le rideau de scène du théâtre du Châtelet (1989) à Paris, sous la présidence de Mitterrand, ainsi que l’installation de peinture et fer forgé pour la Bibliothèque nationale de France (1996) à Paris ou , sous Chirac. Mais Dussopt n’aurait pas la moindre idée de la cote de l’artiste..

« A l’issue de ce travail d’enquête, le Parquet avait regroupé les faits en cinq points et je constate que les explications données avec mon avocat ont convaincu le Parquet de ma bonne foi, puisque sur quatre de ces cinq points, le parquet a décidé qu’ il y a lieu de classer en retenant qu’ il n’y a pas de poursuite pour corruption, prise d’intérêt ou enrichissement », a-t-il ajouté.

« Tous les autres faits investigués par le PNF ont été classés sans suite » et Saur « considère que cette action résiduelle à son encontre, près de 15 ans après les faits, n’est pas justifiée, et fera valoir ses arguments devant le tribunal qui en sera saisi », ajoute le groupe. Seule reste donc l’accusation de favoritisme et des deux lithographies.

Il avait dit « ignorer la valeur » des tableaux. L’enquête préliminaire devait vérifier de possibles faits de « corruption » et de « prise illégale d’intérêt ». Vendredi soir, le ministre du Travail a assuré que le PNF « a fait son travail et procédé à une enquête et de multiples investigations qui ont fait émerger cinq griefs possibles ». « Mes expressions orales et écrites ont largement convaincu le Parquet », qui « considère que quatre sur cinq de ces griefs n’ont aucune consistance et les a classés sans suite », a garanti le ministre. « Aucune corruption ne m’est donc reprochée », ajoute-t-il, malgré seulement six mois entre le « don » par un dirigeant local de la Saur et l’attribution du marché: le contrat, négocié depuis 2016, a été formellement signé le 1er juin 2017.

Olivier Dussopt avait alors expliqué n’avoir pas déclaré ces lithographies à la déontologue de l’Assemblée nationale – comme requis pour tout cadeau de plus de 150 euros – car il « ignorait la valeur » des deux oeuvres d’art. Il avait ensuite promis leur restitution en mai 2020.

L’entreprise qui achète une œuvre d’art originale ou un instrument de musique avant le 31 décembre 2025 peut déduire le prix d’acquisition de son résultat imposable. Pour bénéficier de cet avantage fiscal, il faut l’avoir acheté : Dussopt a-t-il également reçu un titre de propriété en don ? A-t-il restitué les deux oeuvres ou les a-t-il négociées ?

L’accusation de favoritisme devrait suivre le chemin des quatre autres…

Feuilleton: DSK visé par une enquête pour blanchiment de fraude fiscale aggravée

Le socialiste, gourou des Mormon boys de Macron

Jean-Marie Girier, pilier de la campagne de 2017, sera chef de cabinet de Gérard Collomb, Ismaël Emelien (2e en partant de la gauche), Stéphane Séjourné (3e, compagnon de G. Attal), Sylvain Faure, plume, Julien Denormandie, secrétaire d’Etat à la cohésion des territoires, puis ministre de l’Agriculture, Sibeth Ndiaye et Benjamin Griveaux (7e) faisaient partie de la garde rapprochée de DSK

Les proches de Macron sont des produits recyclés de l’équipe DSK. Ils sont immortalisés par une photo, ci-dessus, avec leur allure de jeunots, la vingtaine pour beaucoup, souriants, le regard tourné vers leur champion, nonchalamment assis au milieu d’eux. Nous sommes en 2006 et ils rêvent de voir leur « Dominique » à l’Elysée. Ismaël Emelien, Stanislas Guerini, Cédric O ne sont alors que des « petites mains » de la campagne de Dominique Strauss-Kahn – ils n’auront droit qu’à leur prénom en bas de la photo publiée par Paris Match. De même que Benjamin Griveaux, l’aîné et véritable cheville ouvrière du QG de la rue de la Planche, dans le 7e arrondissement de Paris.

Ismaël Emelien est devenu conseiller spécial à l’Elysée ; Cédric O, conseiller technique, puis ministre; Griveaux, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Economie et star de sex-tapes ; Stéphane Séjourné, eurodéputé, puis secrétaire général de Renaissance, Stanislas Guerini, député, porte-parole du groupe à l’Assemblée, puis ministre, comme Sibeth Ndiaye, ex-porte-parole, faite secrétaire d’Etat auprès du premier ministre . « C’est la revanche des strauss-kahniens », constate, amer, un ancien conseiller de François Hollande.

DSK, au cœur d’une nouvelle enquête dans le cadre des « Pandora Papers », selon le PNF

Ferrand et sa femme apparaissent, parmi les ‘Mormons’ de Macron

Une enquête préliminaire visant les activités de conseil exercées par l’ex-patron du Fonds monétaire international (FMI) Dominique Strauss-Kahn depuis le Maroc a été ouverte pour blanchiment de fraude fiscale aggravée après les révélations des « Pandora Papers », a indiqué mercredi le Parquet national financier (PNF), confirmant une information du Monde. Dans le cadre de cette enquête, confiée au Service d’enquêtes judiciaires des finances (SEJF), Dominique Strauss-Kahn a été entendu sous le régime de la garde à vue à la fin de l’été, selon une source judiciaire.

Les activités de conférencier et de consultant de Dominique Strauss-Kahn ont été épinglées en octobre 2021 dans le cadre des « Pandora Papers », une enquête à laquelle avaient collaboré environ 600 journalistes réunis au sein du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ). Parmi les quelque 11,9 millions de documents provenant de quatorze sociétés de services financiers étudiés, l’émission Cash Investigation s’est penchée sur des éléments comptables de la société Parnasse International, créée par l’ex-ministre socialiste français en mai 2013.

Une exonération totale d’impôt sur les sociétés

L’affaire Dominique Strauss-Kahn (ou affaire du Sofitel de New York), affaire judiciaire consécutive aux accusations d’agression sexuelle, de tentative de viol et de séquestration, portées par Nafissatou Diallo contre DSK, directeur général du Fonds monétaire international (FMI). La femme de chambre affirme qu’il a commis ces actes le 14 mai 2011, dans une suite de
l’hôtel Sofitel de New York,

Celle-ci est établie dans une zone franche du Maroc, la Casablanca Finance City (CFC), ce qui lui a permis une exonération totale d’impôt sur les sociétés pendant cinq ans, puis d’un plafonnement à 8,75 % par la suite, selon Cash Investigation

L’enquête de Cash Investigation pointait également la création de Parnasse Global Limited en avril 2018 aux Emirats arabes unis: les socialistes sont internationalistes… Aux EAU, où il n’y a pas de registre public des entreprises, l’entreprise de DSK ne paie aucun impôt. Ces deux sociétés reçoivent les honoraires de DSK pour les conférences qu’il donne dans le monde entier et ses conseils aux entreprises et aux dirigeants. La solidarité fiscale serait donc un mythe !

Documents à l’appui, Cash Investigation de France 2 affirme qu’il a notamment conseillé le président congolais Denis Sassou-Nguesso pour plaider la cause du Congo, pays très endetté, auprès du FMI. « L’administration fiscale a demandé un rendez-vous à mon client et il ne s’est rien passé depuis », a déclaré Me Jean Veil, l’avocat de DSK. « J’en déduis que l’administration a été convaincue qu’effectivement il était un résident fiscal marocain. Pour moi, c’était un dossier qui était clos. Quand il vient à Paris, c’est moins de six mois, il n’a pas d’enfant à Paris, son travail n’est pas en France, je ne vois pas les éléments qui permettent de justifier le fait que sa fiscalité serait fautive », a-t-il ajouté.

En octobre 2021, DSK s’était défendu sur Twitter. « Je suis résident fiscal marocain depuis 2013 et […] j’y paye mes impôts à hauteur de 23,8 % de mes bénéfices, soit 812 000 euros pour les années 2018, 2019 et 2020 », avait-il écrit. 

Le PNF a ouvert en février une autre enquête pour blanchiment de fraude fiscale à la suite des révélations des « Pandora Papers », visant l’ex-Premier ministre tchèque et milliardaire Andrej Babis.

Qui sont les premiers donateurs au candidat Macron ? Lien

Macron nous a nui avec la vente controversée d’Alstom à General Electric

Nous lui devons des vies bridées et de greloter dès novembre

En 2014, la France a vendu la branche énergie du groupe Alstom à l’américain General Electric, une faute politique. Cinq ans plus tard, le scandale de cette cession rebondit. Le Parquet national financier, notamment, a récemment indiqué s’être saisi de l’affaire après qu’un député a émis des soupçons de «pacte de corruption» impliquant Macron.

Une enquête préliminaire ouverte, plusieurs plaintes déposées et un thriller politico-industriel qui revient sur le devant de la scène. Hasard du calendrier ou concertation entre les différents acteurs, le dossier, ô combien épineux du rachat de la branche énergie d’Alstom par General Electric en 2014, fait de nouveau polémique depuis quelques jours. Cette transaction, de près de 13 milliards d’euros, était – et est toujours – qualifiée par ses opposants de «scandale d’Etat», celle-ci revenant, entre autres, à confier à un groupe étranger la maintenance des turbines des 58 réacteurs nucléaires français.

La semaine dernière, le Parquet national financier (PNF) a confirmé avoir pris le relais du Parquet de Paris, saisi en janvier 2019 par le député LR Olivier Marleix pour enquêter sur les circonstances de la vente. Dans le cadre de la commission d’enquête sur «les décisions de l’Etat en matière de politique industrielle», qui englobe la cession d’Alstom, créée en 2017, l’élu d’Eure-et-Loir avait mené une série d’auditions pour comprendre le contexte et les conditions de la cession d’Alstom Energie à General Electric. Il en est venu à soupçonner un «pacte de corruption» qui aurait pu bénéficier à Macron, alors ministre de l’économie au moment de la signature de la vente, dans le cadre de sa campagne pour la présidence de la République.

L’enquête du PNF intervient dans un contexte particulièrement sensible, puisque, jeudi 18 juillet, l’intersyndicale de GE a mis en demeure le gouvernement de faire respecter par le groupe américain son engagement de préserver l’emploi. Or, General Electric a amorcé un vaste plan social devant conduire à la suppression de 1.050 postes, bien loin des 1.000 emplois qu’il avait promis, en novembre 2014, de créer d’ici fin 2018. En outre, dès le lendemain, des employés de General Electric à Belfort ont lancé une procédure de signalement de «danger grave et imminent» pour les salariés du groupe, pointant le décès de trois d’entre eux en trois semaines, a-t-on appris de source syndicale.

Parallèlement, lors d’un dîner à Belfort avec l’intersyndicale fin juin, l’ancien ministre de l’Economie de François Hollande, Arnaud Montebourg a appelé gouvernement à «annuler» la vente qu’il qualifie «d’erreur majeure». Une recommandation qu’il a réitérée jeudi 11 juillet au palais du Luxembourg lors d’une audition par des sénateurs, tout en accusant Patrick Kron, ancien PDG du groupe Alstom, d’avoir «trahi son pays». De son côté, lundi 22 juillet, l’ONG française Anticor a déposé une plainte pour «corruption» et «détournement de fonds publics» auprès du pôle financier du tribunal de Paris.

Ces derniers rebondissements, qui portent sur des aspects très différents les uns des autres, viennent rappeler la profonde complexité de l’affaire Alstom-General Electric.

La vente controversée d’un fleuron de l’industrie française, sous le ministère de Macron

En avril 2014, l’annonce par Bloomberg de discussions entre General Electric et Alstom pour le rachat du pôle Energie de ce dernier eut un effet de tonnerre. D’une part, le fleuron industriel français dément immédiatement être au courant d’une possible offre publique d’achat, alors que l’agence de presse économique affirme que des négociations ont bien été entamées, d’autre part, l’exécutif assure ne pas avoir été mis au courant de ce projet d’acquisition d’une partie d’une entreprise que l’Etat avait sauvée de la faillite dix ans plus tôt, via la montée au capital de Martin Bouygues à la demande de Nicolas Sarkozy.

« Des prestataires qui ont été rémunérés grâce à la vente d’Alstom Power figuraient parmi les donateurs de la campagne d’Emmanuel Macron » (Olivier Marleix, députe LR en charge de la commission d’enquête)

Pourtant, quelques mois plus tôt, en janvier 2014, le ministre de l’Economie Arnaud Montebourg «apprend aux détours d’un couloir la possibilité d’un accord passé, entre Alstom et l’américain, par la présidente de GE France. Il convoque alors Patrick Kron, qui l’assure que le groupe n’a aucunement l’intention de vendre le pôle énergie – turbines à gaz, turbines à vapeur et… systèmes de conversion électrique – et nie en bloc l’information. En avril, la possibilité d’une vente est annoncée et Montebourg se retrouve désemparé», raconte Olivier Marleix au Figaro. Le défenseur du Made in France tente alors de trouver une alliance européenne avec Siemens et dégaine surtout un décret visant à bloquer la vente. Ledit décret repose sur l’article L151-3 du code monétaire et financier indiquant que des entreprises jugées utiles aux intérêts nationaux ne peuvent être vendues sans une autorisation administrative du ministre de l’Economie. Mais ses efforts sont contrecarrés par son départ du gouvernement en août. Trois mois plus tard, le 4 novembre 2014, Macron, devenu ministre de l’Economie, donne son accord à la vente et la présente comme une «alliance industrielle». Le 19 décembre 2014, l’Assemblée générale d’Alstom valide le rachat de la branche Energie par GE.

Dès cette époque les opposants à la vente soupçonnent que si Arnaud Montebourg se trouvait dans l’ignorance des préparatifs, c’est parce que Patrick Kron s’était assuré des préparatifs de la vente directement au plus haut niveau de l’Etat ou auprès d’autres ministres. «Par élimination, nous avons conclu qu’Emmanuel Macron, à l’époque secrétaire général adjoint de l’Elysée, avait commandé en 2012 une étude à l’Agence des participations de l’Etat sur les conséquences d’une éventuelle vente, dans le dos du ministère de l’Economie. Il connaissait la possibilité de la vente et n’a pas pris la peine d’élaborer un scénario qui aurait permis de sauver Alstom», affirme le député. En avril 2015, convoqué par la Commission des affaires économique dans le cadre de l’enquête, Macron dément avoir eu connaissance au préalable du projet de cession.

Dans sa lettre de janvier au procureur, qui a conduit à l’ouverture de l’enquête confiée désormais au PNF, Olivier Marleix émet l’hypothèse d’un possible «pacte de corruption» au bénéfice d’Emmanuel Macron. «Si j’en crois la presse et d’autres interlocuteurs, des personnes qui avaient à l’époque intérêt à la vente, tels que les intermédiaires financiers, et qui ont été rémunérés en termes de success fees («rémunération au succès») grâce au deal, figuraient parmi les donateurs et organisateurs de levées de fonds pour la campagne présidentielle d’Emmanuel Macron», affirme-t-il au Figaro. Avec l’enquête du PNF, le député espère «une évaluation sérieuse du financement de la campagne de Macron».

La guerre économique, sur fond de corruption

Mais les ramifications de l’affaire ne s’arrêtent pas là. Fin 2013, soit quelques mois avant la vente d’Alstom Power, l’entreprise reconnaît auprès de la justice américaine des faits de corruption commis par des officiels en Arabie saoudite, Indonésie, Egypte, ou encore à Tawaïn, entre 2000 et 2011. Des enveloppes de cash servaient à s’assurer que le groupe remporte des contrats importants à l’international. A l’issue de ce procès, Alstom doit payer une amende de 772 millions de dollars. Et alors qu’il était prévu, dans les modalités de la vente avec GE, que l’américain s’en acquitte, c’est finalement le Français qui, à l’arrivée, paiera l’addition. Autre conséquence des aveux de corruption, plusieurs dirigeants d’Alstom se font arrêter aux Etats-Unis, et certains se retrouvent même incarcérés. A l’époque, Alstom finit par payer l’amende de 772 millions de dollars, imposée par la justice américaine, alors que le deal entre Alstom Power et GE stipulait que l’Américain s’en acquitte.

Plusieurs ex-cadres d’Alstom soupçonnent les Etats-Unis d’avoir ouvert, dès 2010, une enquête pour corruption à l’encontre de l’industriel français dans le seul but de s’en emparer. L’ex-PDG Patrick Kron, qui défendait en avril 2014 la proposition de GE, a toujours démenti cette version des faits: la vente d’Alstom Power n’a en rien été précipitée par les poursuites judiciaires américaines, ni par la menace d’une quelconque inculpation. Dans les colonnes du Figaro en juin dernier, Patrick Kron affirme que la vente «fut une bonne décision pour Alstom et pour la France», et justifie la cession par un nécessaire sauvetage économique dans «l’intérêt social de l’entreprise». Après la vente d’Alstom Power, l’ancien PDG part de l’entreprise fin 2015 avec un bonus de 4 millions d’euros en plus de sa retraite chapeau de 10 millions d’euros, ce qui n’a pas manqué de lui attirer des critiques de tous bords.

Parmi les documents révélés par Edward Snowden en 2015 dans les cadre des WikiLeaks, certains prouvent que l’espionnage économique des entreprises françaises par les agences de renseignement américaines est une pratique commune. La justice américaine compte même sur la NSA pour réunir des informations sur des contrats aux montants faramineux. En janvier 2019, dans son livre Le piège américain, un ancien dirigeant d’Alstom incarcéré deux ans outre-Atlantique affirme même que GE avait fait pression sur l’équipe dirigeante pour l’obliger à vendre l’entreprise. Ancien président de la filiale chaudières d’Alstom, Frédéric Pierucci avait été arrêté en 2013 aux États-Unis pour une affaire de corruption en Indonésie. Selon lui, les poursuites américaines visaient bien à décomposer Alstom et à faire chanter ses dirigeants, dont Patrick Kron, directement menacé à titre personnel. Ce dernier ne s’est pas rendu aux Etats-Unis, échappant ainsi à une éventuelle incarcération.

A l’instar de la lettre du député Marleix au procureur, le premier volet de la plainte d’Anticor déposée lundi appelle la justice française à enquêter également sur les faits de corruption reconnus par Alstom auprès de la justice américaine, ainsi que sur les responsabilités éventuelles des dirigeants.

Vente d’Alstom à GE : où en est l’enquête pour corruption et recel depuis mars 2022 ?

Macron a-t-il pris part à un « deal » du PDG français avec la justice américaine ?

Février 2012 : le français Alstom signe son premier succès dans le nucléaire russe

Une enquête a été ouverte pour corruption d’agent public étranger et recel visant le groupe Alstom. L’ouverture de cette information judiciaire fait suite à une plainte déposée par l’association anticorruption Anticor, co-fondée par le juge Eric Halphen lequel fut adhérent du Mouvement de l’Utopie Concrète de l’architecte Roland Castro (PSU, PS, PCF, Union des jeunesses communistes marxistes-léninistes), puis les deux (!) ralliés au candidat Macron à l’élection présidentielle de 2017.

Une information judiciaire pour corruption d’agent public étranger et recel visant Alstom a été ouverte le 23 mars après la plainte avec constitution de partie civile déposée par l’association anticorruption Anticor, a-t-on appris de source judiciaire. L’association avait déposé en décembre 2020 une plainte pour corruption contre X avec constitution de partie civile auprès du doyen des juges d’instruction du tribunal judiciaire de Paris, procédure qui entraîne l’ouverture quasi-systématique d’une information judiciaire.

En 2014, les dirigeants d’Alstom avaient accepté de céder l’importante branche énergie de leur groupe à l’industriel américain General Electric (GE) pour un montant d’environ 12 milliards d’euros. La même année, en décembre, le groupe français avait payé une amende record de 772 millions de dollars aux Etats-Unis pour des faits de corruption dans plusieurs pays. Ces faits de corruption ont entraîné « la fragilisation d’Alstom », ce qui « a facilité le rachat de la branche énergie par GE avec des conséquences négatives sur l’emploi et très positives pour la rémunération des acteurs de cette fusion », avait estimé Anticor dans un communiqué au moment du dépôt de plainte.

Des faits d’une « extrême gravité »

Macron en bras de chemise,
le 16 novembre, à une réunion d’urgence des dirigeants du G20 à Nusa Dua (Indonésie) 

« Ces faits, commis par des personnes physiques, sont d’une extrême gravité puisqu’ils ont abouti à la perte d’un des fleurons français au profit des Américains« , a abondé l’un des avocats d’Anticor, Me Etienne Tête. « Du moment que les dirigeants d’Alstom ont plaidé coupable sur des faits de corruption aux Etats-Unis et que la personne morale a été condamnée, cela signifie nécessairement que des personnes physiques ont réalisé ces actes de corruption« , a-t-il rajouté.

Pour la présidente de l’association, Elise Van Beneden, il est important que « les responsables, les personnes physiques comme morales, soient jugés devant la loi française ». « L’affaire Alstom, tentaculaire, est un des plus grands scandales d’Etat qui implique des enjeux de souveraineté industrielle, énergétique et diplomatique« , a-t-elle considéré.

L’association a déposé plusieurs plaintes après la vente du pôle énergie d’Alstom. Pour étayer cette plainte, Anticor s’est appuyée notamment sur le rapport parlementaire de 2018 sur la politique industrielle de la France, l’accord de plaider-coupable signé par Alstom aux Etats-unis et le livre d’un ancien cadre du groupe français, Frédéric Pierrucci, condamné aux Etats-Unis pour une affaire de corruption en Indonésie.

Le rachat controversé d’Alstom par GE fait par ailleurs l’objet d’une enquête préliminaire du parquet national financier, après le signalement en 2019 à la justice d’Olivier Marleix, alors président de la commission d’enquête parlementaire. Dans ce signalement, l’actuel président du groupe LR à l’Assemblée s’étonnait aussi que les autorités judiciaires françaises n’aient « jamais ouvert d’enquête » sur Alstom après le paiement de son amende pour corruption. En outre, le comité social et économique et l’intersyndicale de GE à Belfort ont déposé en mai dernier une plainte au PNF, notamment pour blanchiment de fraude fiscale, contre le groupe américain.

Le PNF s’interrogeait ausdi sur les circonstances de cette vente et sur le rôle joué par Macron, alors ministre de l’Economie.

Le PNF fait flèche de tout bois, mais son enquête sur la vente d’Alstom avance-t-elle?

EDF signe un accord définitif de rachat d’une partie de l’activité de General Electric à Belfort

L’Elysée est bien chauffé, dimanche 27 novembre 2022
quand Macron annonce des RER pour les 10 plus grandes villes,
mais les Français grelottent.

A l’approche des rigueurs de l’hiver, le risque confirmé d’une pénurie d’énergie, accompagnée d’une explosion des prix, fait partie des scénarios catastrophes qui se concrétisent aujourd’hui. Evoquer la Covid ou la guerre en Ukraine relève de l’intox, au regard de la vente suspecte du secteur nucléaire du français Alstom à l’américain General Electric (GE). Une faute probable que la casse de notre industrie nucléaire par Borne et Macron.

Le 31 août, Elisabeth Borne a soutenu que la fermeture de l’EPR de Fessenheim, en 2020, dans le Haut-Rhin, a été décidée sous le quinquennat de François Hollande, où elle était ministre de l’Industrie. Or, elle avait vanté une action politique courageuse que personne n’avait prise : c’était une promesse du candudat Hollande, mais c’est le président Macron qui l’a fait. « Ça fait des années qu’on disait : ‘Il faut fermer des centrales nucléaires’. Il y a ceux qui en parlent, et puis il y a ceux qui le font. Nous, on le fait », lança ainsi Elisabeth Borne le 30 juin 2020. Si la fermeture effective date de février 2020, le décret de fermeture effective date de 2017. 

Les fermetures de Fessenheim et d’unités de centrales nucléaires par Macron sont la cause de notre pénurie d’électricité. Après avoir ordonné l’abandon de l’entretien de plusieurs centrales, leur relance prend du temps et pèse sur les budgets des Français. Le bilan de la paire Macron-Borne – mai 2022: 28 réacteurs électro-nucléaires sur 56 exploitables se trouvent simultanément à l’arrêt – , c’est notre malheur.

Dans le même temps, en février 2012, Alstom et son partenaire russe Rosatom devaient fournir l’îlot conventionnel (non nucléaire) de deux unités de la future centrale nucléaire russe Baltic, dans l’enclave russe de Kaliningrad, entre la Pologne et la Lituanie. Annoncé jeudi 2 février 2012, ce contrat d’environ 875 millions d’euros était une double première.

Après neuf mois de négociations, EDF vient de signer le rachat définitif de l’activité nucléaire de GE Steam Power qui comprend les fameuses turbines Arabelle produites à Belfort. L’achat est finalisé mais il n’interviendra que d’ici neuf mois, après la levée des derniers obstacles règlementaires. D’ici là, les cols roulés sont de rigueur.

Affaire des « fadettes » : le CSM soutient ses confrères du PNF et Borne désavoue Dupond-Moretti

Borne aux côtés des magistrats contre son ministre de la Justice

Selon le CSM, il n’y aurait « pas lieu » de sanctionner deux de ses confrères magistrats du Parquet national financier (PNF) soupçonnés de « manquements » dans l’affaire des « fadettes ». Or, la première ministre a décidé de « suivre l’avis du Conseil supérieur de la magistrature », a indiqué Matignon, ce vendredi 28 octobre

La première ministre ne protège pas mieux ses ministres que Macron ses concitoyens… La décision, qui revenait à la cheffe du gouvernement, solde des poursuites entamées par le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti peu après son entrée au gouvernement, alors qu’il avait été visé en tant qu’avocat par des relevés téléphoniques (« fadettes ») ordonnés par ces magistrats dans une instruction, ce qui lui vaut aujourd’hui des poursuites pour « prises illégales d’intérêt ».

Dans deux avis distincts rendus il y a dix jours, le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) avait estimé que l’ex-cheffe du Parquet national financier, Eliane Houlette, et son actuel numéro deux, Patrice Amar, n’ont « commis aucune faute disciplinaire » et qu’il « n’y a pas lieu » de les sanctionner.

Maître Dupond-Moretti accusé de « prises illégales d’intérêts »

Eliane Houlette:
les juges sont-ils intouchables ?

Ce double avis du PNF en faveur des deux magistrats – dont il a lui-même recommandé les nominations – sonnait déjà comme une sanction du garde des Sceaux de Macron, président une nouvelle fois pris en défaut de lucidité.

Macron était-il si mal informé des luttes personnelles de Dupond-Moretti ou, en le nommant à Beauvau, a-t-il lancé aux juges un défi ? Juste avant d’arriver Place Vendôme, Me Dupond-Moretti avait en effet dénoncé les méthodes de « barbouzes » du PNF qui avait épluché certains de ses relevés téléphoniques lors d’investigations visant à débusquer une taupe qui avait pu informer Nicolas Sarkozy qu’il était sur écoute.

Ouverte sous la supervision d’Eliane Houlette et classée sans suite en 2019, cette enquête controversée était menée en marge du dossier de soupçons de corruption dite affaire « Bismuth », impliquant l’ex-chef de l’Etat, son avocat Thierry Herzog et un haut magistrat. Tous trois ont été condamnés en première instance et seront rejugés en appel à la fin de l’année.

Eric Dupond-Moretti est accusé d’avoir usé de ses fonctions ministérielles pour régler des comptes liés à son passé d’avocat. Des syndicats de magistrats et l’association Anticor avaient porté une plainte hautement politique contre lui fin 2020, déclenchant l’ouverture d’une enquête qui a conduit à son renvoi devant la Cour de justice de la République pour « prises illégales d’intérêts ».

Le ministre a formé un pourvoi contre cette décision inédite. Une double condamnation, syndicale et politique. Il a aussi affirmé que sa démission n’est « pas à l’ordre du jour »!

De son côté, Macron a justifié son choix de Dupond-Moretti dans son gouvernement Borne en prenant sa défense. Le schizophrène de l’Elysée a estimé que les poursuites qui le visent ne concernent « en rien évidemment, ce qu’il a fait en tant que ministre ». Son protégé n’aurait donc pas instrumentalisé sa fonction ministérielle pour faire plier la forteresse du PNF ?

De quoi en rire ?

Le bras droit de Macron, mis en examen pour « prise illégale d’intérêts « 

Le secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler, rattrapé par la justice, après trois années

Alexis Kohler,
le secrétaire général de l’Elysée,
murmure à l’oreille de Manu

Le collabo le plus proche de Macron est soupçonné de conflit d’intérêts en raison de ses liens avec l’armateur italo-suisse MSC, . L’affaire a été déclenchée par les plaintes déposées par l’association Anticor en juin et août 2018 et par la publication par Mediapart en juin 2020 d’une note de Macron adressée au PNF pour disculper Alexis Kohler, au lendemain d’un rapport de police l’accablant en juin 2020.

Le secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler, a été mis en examen le 23 septembre dernier pour « prise illégale d’interêts », a-t-on appris ce lundi 3 octobre une information confirmée ensuite par le Parquet National Financier (PNF). Alexis Kohler a par ailleurs été placé sous le statut de témoin assisté pour « trafic d’influence ». 

« Cette mise en examen intervient dans le cadre d’une information judiciaire ouverte suite à une plainte avec constitution de partie civile déposée le 30 janvier 2020 par l’association Anticor devant le doyen des juges d’instruction du tribunal judiciaire de Paris », écrit le PNF dans un communiqué. « Aucune mesure de contrôle judiciaire n’a été prise à son encontre », précise toutefois le Parquet National Financier. Alexis Kohler est maintenu à son poste à l’Elysée malgré cette mise en examen, indique l’entourage du président de la République. 

Le déroulé de l’affaire

Une information judiciaire avait été ouverte le 23 juin 2020 pour « prise illégale d’intérêts », « trafic d’influence » et défaut de déclaration à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), après une plainte de l’association Anticor, en lien avec l’armateur italien MSC. 

L’association Anticor avait déposé le 8 août 2018 une plainte pour « prise illégale d’intérêt » contre Alexis Kohler. Le secrétaire général de l’Elysée a approuvé en 2010 et 2011 des contrats concernant l’armateur italo-suisse MSC, fondé et dirigé par des cousins de sa mère. Alexis Kohler était alors membre du conseil de surveillance et n’avait pas signalé ces liens familiaux avec MSC. Sa mère, Sola Hakim, née à Haïfa (1932-2021), est issue d’une famille de Palestine, immigrée en Alsace et cousine de Rafaela Aponte, épouse du gérant de MSC. 

La position de MSC sur le dossier STX, défendue à Bercy par Alexis Kohler en mars 2017, est précusément celle du nouveau gouvernement, souligne une journaliste de Mediapart.

L’affaire était née après la publication en 2018 de plusieurs articles de Mediapart. Le parquet national financier avait ouvert une enquête préliminaire, qu’il avait classée sans suite en août 2019, indiquant que l’analyse des éléments recueillis « ne (permettait) pas de caractériser les infractions initialement suspectées ».

L’association anticorruption Anticor avait obtenu la relance des investigations en juin 2020 grâce à une plainte avec constitution de partie civile, qui permet la plupart du temps la désignation d’un juge d’instruction.

Alexis Kohler « conteste avec force avoir commis tout délit » 

« Sans que soient pris en considération à ce stade les nombreux éléments objectifs à décharge, Alexis Kohler a été placé sous le statut de mis en examen pour prise illégale d’intérêt pour des faits pouvant remonter à plus de dix ans », regrette dans un communiqué son avocat, Me Eric Dezeuze. Il assure que « la suite de la procédure, à laquelle il a désormais accès » va « lui permettre de démontrer son innocence ».

On attend un non-lieu…

Justice : la promotion de la conseillère justice de Macron passe mal

La décision du Conseil Supérieur de la Magistrature de bombarder Hélène Davo première présidente de la cour d’Appel de Bastia n’est pas la preuve de son indépendance

L’accession des femmes au pouvoir est-il une avancée, une garantie de changement dans les moeurs politiques ? Choisie le 22 juillet 2019, sur proposition du Conseil supérieur de la magistrature, pour succéder à Bertrand Louvel en tant que première présidente de la Cour de cassation, Chantal Arens, 68 ans, est de facto présidente de la formation plénière du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) réuni en formation plénière pour répondre aux demandes d’avis formulées par le président de la République, au titre de l’indépendance de l’autorité judiciaire… François Molins est d’ailleurs son suppléant.

Trois jours après la publication d’une « transparence » (projet de nomination) portant sur onze postes de chefs de cour (d’appel), la promotion annoncée de la conseillère justice du président Macron aux fonctions de première présidente de la cour d’appel de Bastia (Haute-Corse) interpelle: Macron a-t-il des femmes une idée si piètre de leur indépendance qu’il en fait des préfètes à tour de bras et des relais soumis de son pouvoir ?

Chantal Arens a validé la candidature d’Hélène Davo.

Ce mercredi 1er juin, le Conseil supérieur de la Magistrature (CSM) a validé les candidatures de plusieurs « chefs de cour ». Parmi elles, celle d’Hélène Davo, actuelle conseillère justice à la présidence de la République auprès de Macron, qui devrait dans les prochaines semaines être officiellement nommée première présidente de la cour d’appel de Bastia, en Corse.

En juillet 2023, Chantal Arens pourra céder la place à Hélène Davo à la tête du CSM, pour quatre ans.

La conseillère « justice » de Macron a été entendue dans l’enquête visant Dupond-Moretti

Hélène Davo, la conseillère justice du chef de l’Etat, a été entendue en octobre dernier par la Cour de justice de la République (CJR) dans le cadre de l’enquête visant le garde des Sceaux de Macron. La CJR qui enquête sur une éventuelle prise illégale d’intérêts du ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, cherchait à savoir qui était au courant de l’ouverture d’une enquête à l’encontre de certains magistrats du Parquet National Financier (PNF).

Les magistrats de la CJR, seule juridiction à pouvoir juger des ministres en fonction, ont entendu très longuement Hélène Davo, la conseillère « Justice » du président de la République. La CJR espérait apprendre de la dame si Dupond-Moretti et Macron ont discuté de l’opportunité de lancer une enquête contre les magistrats du PNF !

Une affaire à tiroirs

Cette enquête n’est qu’une partie de cette affaire à tiroirs qui implique le garde des Sceaux. Il faut revenir en juin 2014 pour évoquer son commencement. A cette époque-là, le PNF enquête sur une éventuelle taupe ayant informé Nicolas Sarkozy et son avocat Thierry Herzog qu’ils ont été mis sur écoute dans le cadre de ce qui devait devenir une autre affaire judiciaire, celle dite « des écoutes ».

Les magistrats avaient épluché les fadettes, les relevés téléphoniques – notamment privés et non pas seulement professionnels – de plusieurs avocats parisiens – protégés, en démocratie, par le secret professionnel – susceptibles d’être à l’origine des fuites, dont Eric Dupond-Moretti, qui portait toujours la robe. Ce dernier avait d’ailleurs déposé une plainte, qu’il a retirée depuis. Quand l’information est révélée, l’avocate de Nicolas Sarkozy, Me Jacqueline Laffont, réclame à la ministre de la Justice de l’époque, Nicole Belloubet, de diligenter auprès de l’Inspection générale de la justice (IGJ) une enquête sur ces magistrats. Ce qui est chose faite en juillet 2020.

Lors du changement de gouvernement Nicole Belloubet cède son bureau ministériel à Eric Dupond-Moretti qui va être destinataire, le 15 septembre 2020, du rapport de l’IGJ. Ce rapport estime que « les nécessités d’enquête ayant justifié ces investigations sont précisées par des PV clairs et factuels ». L’inspection note également que « la rédaction des PV de réception et d’exploitation des données collectées atteste du souci des enquêteurs de ne pas exposer excessivement la vie privée ou le secret professionnel des titulaires des lignes exploitées ».

L’Elysée et Matignon questionnés

Le suspicieux Dupond-Moretti n’en reste toutefois pas là. Le 18 septembre 2020, le ministre ordonne une enquête administrative à l’encontre de trois magistrats du PNF, Patrice Amar, Lovisa-Ulrika Delaunay-Weiss et Eliane Houlette. Sur la base du rapport de l’IGJ, le ministère estime désormais que « les faits relevés seraient susceptibles d’être regardés comme des manquements au devoir de diligence, de rigueur professionnelle et de loyauté. »

Cette nouvelle procédure a mis le feu au poudre, attisant la colère des syndicats de magistrats, déjà vent debout contre leur ministre. Des plaintes ont été déposées, une par l’association Anticor, trois par les syndicats l’USM, le Syndicat de la magistrature et Unité magistrats SNM-FO. Tous estiment que dans cette affaire le garde des Sceaux est juge et partie. Eric Dupond-Moretti, mis en examen en juillet dernier, s’est toujours défendu d’un éventuel conflit d’intérêts.

« Pour qu’il y ait conflit d’intérêts, il faut être juge et partie. Partie, je l’ai été et je ne le suis plus. (…) Juge, je ne l’ai pas été davantage et je ne le serai pas », a-t-il expliqué dans une vidéo postée sur Facebook au moment de cette mise en examen. Il a toujours expliqué avoir suivi les recommandations de ses services concernant l’ouverture de cette enquête administrative.

Dans le cadre de l’enquête menée par la CJR, une vingtaine de gendarmes a perquisitionné les bureaux du ministre le 1er juiller dernier. Un mois plus tôt, le 7 juin, c’est le Premier ministre qui avait été entendu par les juges dans le cadre de cette procédure. C’est d’ailleurs Jean Castex, en vertu d’un décret qui est désormais destinataire des dossiers du ministère de la Justice en lien avec les anciennes activités d’Eric Dupond-Moretti, dont le rapport attendu de l’enquête administrative contre les trois magistrats du PNF.

D’autres auditions récentes ont eu lieu visant également Matignon. Le conseiller « Justice » de Jean Castex, Stéphane Hardouin, 50 ans, a ainsi également été entendu par cette même CJR. Or, il a été nommé à la tête du Parquet de Créteil – un tribunal en ébullition qui a co-signé la publication d’une tribune par 3.000 magistrats français en colère – et le nouveau procureur – dont la candidature a été proposée par le garde des Sceaux, Dupond-Moretti – a pris ses fonctions le 31 janvier, avec pour mission d’apaiser les personnels. Hardouin a déjà occupé des fonctions de magistrat à Laval (Mayenne), Pontoise (Val-d’Oise), puis au… pôle financier de Paris, avant d’être chargé de la mise en place du logiciel informatique Cassiopée (Chaine Applicative Supportant le Système d’Information Oriente Procédure pénale Et Enfants), qui rassemble les informations relatives aux plaintes enregistrées par les adjoints administratifs et les greffiers dans le cadre de procédures judiciaires et qui devait améliorer le délai de traitement des procédures, ce qui, depuis 2008, reste une foirade: « l’usage quotidien de Cassiopée, bardé de bugs, est une plaie » qui pèse particulièrement sur la charge de travail des greffiers. Il a aussi travaillé au tribunal de Compiègne (Oise) et effectué des missions d’expertise et de coopération en Algérie, en Côte d’Ivoire et au Liban.

Les juges de la juridiction cherchent donc à comprendre dans quel cadre cette procédure a été lancée et qui était au courant.