Cabinets de conseil : le Sénat exige plus de transparence de l’exécutif

Le rapport de la Cour des comptes conforte les chiffres du Sénat

Olivier Véran, ministre de la Santé
écrasé de travail
« regardé », « sur la table » ?

La Cour des comptes approuve la commission d’enquête du Sénat, qui qualifiait en 2022 de « phénomène tentaculaire » le recours par l’Etat aux cabinets de conseils. Après les fuites dans la presse d’un rapport confidentiel (!) qui pointait « les conditions problématiques » du recours aux cabinets de conseil par le gouvernement lors de la crise sanitaire, la Cour des compteses vient de rendre public un nouveau rapport. Les Sages y relèvent un « usage inapproprié » des missions de conseil confiées par l’exécutif aux cabinets privés.

Plus d’un milliard de prestations de conseils en 2021

Comme les élus de Chambre Haute, la Cour a pu noter que si « les dépenses de conseil constituent une part minime des dépenses de l’Etat (0,04 % en 2022) et même de ses dépenses de fonctionnement (0,25 %), elles ont néanmoins triplé entre 2017 et 2021 ». L’année 2021 a été particulièrement marquée par une hausse de ces dépenses, 233,6 millions d’euros contre 103 millions en 2018. Il faut ajouter pour l’année 2021, 890 millions d’euros de prestations informatiques. Des chiffres qui sont mêmes supérieurs à l’évaluation de la commission d’enquête du Sénat qui avait chiffré à 1 milliard (informatique compris) les prestations de conseils de l’Etat et des principaux opérateurs publics en 2021.

Comme les élus de la chambre Haute, la Cour dénonce « la solution de facilité » des accords-cadres, dont celui de la Direction interministérielle de la transformation publique (DITP), qui met à disposition des ministères, une liste de cabinets de conseil auxquels les ministères peuvent avoir recours. « Dans de nombreux cas, la prestation fournie répond mal aux besoins. Il en résulte aussi des surcoûts et des prolongations de missions dans des conditions qui ne sont pas prévues par les règles de la commande publique », observent les magistrats financiers.

La Cour des comptes note également que « dans certains cas, ce recours intervient alors même que les missions auraient pu être conduites en mobilisant des capacités d’expertise internes, disponibles mais pas identifiées ». L’externalisation doit retrouver « une place plus ajustée et mieux maîtrisée parmi les différents instruments des administrations pour conduire leurs missions », juge la Cour.

« C’est presque devenu une saga »

Éliane Assassi, la rapporteure communiste de la commission d’enquête se félicite une nouvelle fois que la Cour des comptes démontre « la rigueur du travail sénatorial ». « C’est presque devenu une saga. Nous avions pointé l’absence de transparence et d’encadrement de ces prestations privées. Et régulièrement, des éléments sortent dans la presse et confirment les constats alarmants que nous avions dénoncé. Des enquêtes du parquet national financier (PNF) sont en cours. Nous avons adopté une proposition de loi au Sénat et le gouvernement fait tout pour retarder son examen à l’Assemblée. Notre texte n’est pas révolutionnaire, il n’interdit pas le recours aux cabinets de conseil, il demande simplement de la transparence », regrette-t-elle.

Après son adoption à l’unanimité du Sénat, le texte était arrivé sur le bureau de l’Assemblée nationale le 19 octobre dernier. Il n’a pas été inscrit à l’ordre du jour. En mai, la commission des lois de l’Assemblée a lancé une mission d’information sur le champ d’application de la proposition de loi. Hasard du calendrier, ses conclusions sont attendues mardi 11 juillet.

Au début de l’année 2022, le Premier ministre, Jean Castex avait adressé aux ministères une circulaire visant à encadrer le recours aux cabinets de conseil avec des objectifs chiffrés de réduction de dépenses -15 % en 2022 et -35 % en 2023 par rapport à 2021.

« Il n’y a pas encore suffisamment de transparence sur les chiffres »

« Cette circulaire marque assurément un ralentissement du recours aux cabinets de conseil. Mais il me semble qu’il faut encore aller plus loin parce qu’on ne connaît pas suffisamment bien le phénomène, parce qu’il n’y a pas encore suffisamment de transparence sur les chiffres. Parce que le pilotage interministériel est encore flou. Et il peut y avoir encore un certain nombre d’anomalies. Le recours à certains accords-cadres qui ne permettent pas de savoir si le recours à ces cabinets de conseil correspond à de vrais besoins », a indiqué Pierre Moscovici, le premier président de la Cour des comptes, interrogé par Public Sénat, ce lundi en marge de la conférence de presse de remise du rapport.

Certes, les dépenses en cabinets de conseil, hors prestations informatiques, sont retombées à 200 millions d’euros en 2022, mais la Cour a pu constater qu’en matière de prestations intellectuelles, « le ministère du travail, Pôle emploi et l’Afpa, le ministère de l’éducation nationale ou celui chargé de l’écologie, se sont avérés dans l’incapacité de présenter, de manière rapide, précise et fiable, la liste des marchés passés par eux avec des cabinets de conseil sur la période 2015-2022 ».

« C’est un texte de 19 articles, il va falloir plusieurs heures pour l’examiner »

« Ce qui est important n’est pas de savoir si les prestations de conseils ont baissé de 15 % ou de 35 % mais de savoir si ces dépenses sont motivées, contrôlées et transparentes. Et pour ça, il faut que le gouvernement s’empare de notre proposition de loi. Le gouvernement s’était engagé à nous communiquer, chaque année, les dépenses en cabinets de conseil au moment de l’examen du Budget. Mais le jaune budgétaire de l’année dernière s’est révélé lacunaire et insuffisant », insiste à son tour, Laurent Bazin (LR), président de la commission d’enquête.

Quant à la possibilité de voir à l’Assemblée un groupe parlementaire d’opposition reprendre dans sa niche, la proposition de loi, Arnaud Bazin est plutôt pessimiste. « C’est un texte de 19 articles, il va falloir plusieurs heures pour l’examiner, sans compter d’amendements qui pourraient être déposés pour ralentir les débats. Or, les groupes ne disposent que de quelques heures pour l’examen de leurs textes. La solution serait de voir le gouvernement inscrire ce texte à l’ordre du jour des semaines relevant de la priorité gouvernementale ».

Macron et ses gouvernementd nous ont rebattu les oreilles avec leur travail. En fait, ils ont fait travailler des cabinets de conseil. Et ceux-ci ont produit des rapports contradictoires dont l’exécutif n’a pas su quoi en tirer. Une gabegie ubuesque aux frais des contribuables et de leur descendance.

Les hauts fonctionnaires des cabinets ministériels – de Matignon et de l’Elysée – doivent rendre l’argent qui leur a été indûment versé quand les cabinets de conseil ont travaillé à leur place.

Affaire McKinsey : les révélations d’une ancienne cadre contre Macron

Le financement de la campagne de Macron en 2017 est en question

Une dizaine de consultants de McKinsey aurait participé à la campagne du candidat Macron de 2017. Une ancienne cadre considère que ces activités auraient dû être « facturés » et « déclarées » dans les comptes de campagne.

« On n’a pas vraiment d’horaires. Quand j’y étais, la blague qui tournait c’était que McKinsey était la seule entreprise où il y avait autant de gens au bureau en semaine que le week-end », se souvient Florence (le prénom a été modifié), une cadre du groupe américain. 

En octobre 2022, une information judiciaire était ouverte par le Parquet national financier (PNF) pour « tenue non-conforme de comptes de campagne » et « minoration d’éléments comptables » concernant les campagnes présidentielles d’Emmanuel Macron de 2017 et 2022. La justice doit donc déterminer si McKinsey a fourni ou non au candidat d’En Marche des prestations qui auraient dû être comptabilisées dans les comptes de campagne. 

« Tout ce travail aurait évidemment dû être facturé et déclaré dans les comptes de campagne, assure Florence. Chez McKinsey, un directeur associé senior facture sa journée chez un client de 8.000 à 12.000 euros et un directeur associé de 4.000 à 6.000 euros. Ils ne le diront jamais officiellement, mais ce sont les tarifs. » 

Une autre information judiciaire a été ouverte pour « favoritisme » et « recel de favoritisme ». Cette enquête vise à déterminer si McKinsey n’a pas obtenu, en échange de ces prestations, des contrats publics de manière indue, une fois Macron au pouvoir. 

En 2020, McKinsey a obtenu de nombreux contrats en lien avec la pandémie de Covid-19 : au moins 13 millions d’euros, pour des missions portant sur la vaccination, le passe sanitaire ou encore sur la reprise des transports collectifs. Dans un discours, le 21 juillet 2020, Macron ira même jusqu’à remercier « les équipes de McKinsey & Company » pour leur « appui stratégique et méthodologique ».

L’instruction sur cette affaire est en cours. De nouvelles perquisitions ont eu lieu le 22 mars dernier au domicile d’un dirigeant de McKinsey et chez un ancien collaborateur du président de la République.

Emploi des jeunes : McKinsey lance en France son programme Generation France

Le cabinet de conseil américain saurait mieux faire qu’aucune agence française

Lutter contre le chômage des jeunes en favorisant l’acquisition des compétences recherchées par le marché du travail, tel est l’objet du programme McKinsey Generation,  » la plus grande organisation à but non lucratif d’une entreprise privée dans la formation et l’insertion professionnelle des jeunes » (Homayoun Hatami) qui, à travers le monde, a favorisé l’embauche de 19.000 jeunes sans emploi depuis son lancement en 2015, une chiffre lancé par le nouveau patron en France du plus grand cabinet de conseil en stratégie au monde pour matérialiser son savoir-faire.

Generation sera déployé en France, a fait savoir en juillet 2018 le patron du bureau de Paris depuis janvier 2018, Homayoun Hatami, un Iranien d’origine, arrivé en France en 1985, centralien et diplômé du MIT, chez McKinsey depuis 2000, associé depuis 2007 et qui aura travaillé dans pas moins de 30 pays. Concrètement, comme McKinsey le fait ailleurs, des candidats dont le nombre n’est pas encore connu seront sélectionnés, formés, puis aidés dans la recherche d’un premier emploi. « Compte tenu du fléau que représente le chômage des jeunes en France, je fais le pari que beaucoup de nos clients vont adhérer à ce projet », estime Homayoun Hatami.

Qui est le nouveau président choisi par cet influenceur américain qui parle à l’oreille de Macron ?

Le senior partner du bureau parisien de McKinsey & Company, Karim Tadjeddine, a été nommé président du conseil d’administration de l’association Génération France le 24 juillet dernier. Une association créée par McKinsey en 2015 et déployée en France depuis début 2019.

Génération France est dotée d’un budget annuel de 1 million d’euros (financée entre autres par les fondations Google.org et Verizon) afin de former et d’aider à l’insertion des jeunes éloignés de l’emploi. « Nous avons suivi 183 jeunes à ce jour avec un taux de placement de 70 % avant la crise du covid. Nous cherchons à atteindre 85 %. Nous avons également développé l’accompagnement des populations vulnérables de plus de 50 ans »atteste Minh-Huy Lai, le DG Europe de Génération et le DG par intérim de Génération France. La nouvelle directrice générale de Génération France, Meryem Belqziz, ex-Uber Maroc & BCG, ex-senior manager au bureau de Casablanca du Boston Consulting Group (2012-2014), a pris ses fonctions le 29 août 2020. Le conseil d’administration de Generation France a annoncé la nomination de Fatène Ben-Hamza au poste de Directrice Générale de l’association à compter du 08 juillet 2022. Un turn-over remarquable…

Karim Tadjeddine remplace ainsi Clarisse Magnin-Mallez, directrice associée chez McKinsey en tant que président du CA*. « Je tiens à saluer l’élan formidable insufflé par Clarisse Magnin-Mallez en sa qualité de présidente. Sous son impulsion, l’association a déjà formé près de 200 jeunes et noué six partenariats avec des acteurs associatifs ces douze derniers mois. Plus récemment, Génération a également participé à l’effort de gestion de la crise sanitaire du covid-19 en lançant une formation gratuite en ligne à destination du personnel soignant en EHPAD »a ainsi commenté sur LinkedIn le nouveau président du CA.

« Karim est extrêmement impliqué dans l’association depuis le début et, comme membre du CA, il prenait vraiment à cœur ses fonctions. Sa mission est de veiller à la bonne marche de l’association et qu’elle accomplisse ses objectifs d’insertion professionnelle. Il est important pour nous d’avoir son appui, ses conseils et ses réseaux. Et que le CA, et son président en premier lieu, valide la stratégie proposée par l’équipe managériale », se réjouit Minh-Huy Lai.

Le nouveau président du CA aura aussi pour mission d’accompagner la modification de l’organisation de l’association loi 1901 qui va devenir, dès septembre prochain, un organisme de formation accrédité. « Cela va nous donner accès à des fonds publics pour suivre totalement les personnes que nous décidons de suivre et de former. Karim connaît par cœur le secteur public et les priorités gouvernementales, donc il va nous être là encore très précieux. Nous voulons également développer la part employeur, la faire passer de 5 % des recettes à 25 %. »

Composition du CA :

Luc Chatel, ancien ministre.

Najat Vallaud-Belkacem, ancienne ministre de François Hollande et nouvelle directrice France de l’ONG ONE, épouse d’origine marocaine du député PS-NUPES Boris Vallaud.

Sarah Ourahmoune, née de parents algériens, ancienne membre de l’équipe de France de boxe, vice-présidente du CNOSF en charge des mixités.

Sophie Viger, DG Ecole 42.

Muriel Barnéoud, directrice de l’engagement sociétal dans le groupe La Poste.

Minh-Huy Lai, DG Europe de Génération et le DG par intérim de Generation France.

Clarisse Magnin-Mallez, directrice associée chez McKinsey

Pierre-Ignace Bernard, senior partner chez McKinsey

Karim Tadjeddine, senior partner chez McKinsey


Kenza Haddioui, partner chez McKinsey

Bilan officiel de Generation France

Generation France accompagne principalement des jeunes sans emploi (Generation Covid) issus de milieux défavorisés ; un tiers des apprenants habitent les quartiers sensibles QPV de la Région Parisienne. A ce jour, 54 % des certifiés de ses formations sont des femmes. 35 % ont des personnes à charge financièrement.

Generation France a déployé cinq programmes : Excellence en Point de Vente, Customer Care : la relation client 2.0, Objectif Métiers Santé et Réparation et Maintenance de Vélos et Business developer : Attaché.e commercial.e sur trois villes (Paris, Lille et Nantes)
Generation France a formé et accompagné jusqu’à l’insertion dans l’emploi, plus de 1000 apprenants, dont 86 % ont été certifiés dans leur formation.

Generation France a atteint un taux de placement dans l’emploi de 80% dans les 90 jours suivant la fin des programmes de formation. Et ce malgré l’impact négatif de COVID-19 sur l’emploi en 2020-2021.

HATVP: la reconversion de Julien Denormandie, ancien ministre de Macron, interpelle

L’ex-ministre de l’Agriculture s’est fait recruter par la start-up Sweep et va lancer son cabinet de conseil.

Macron boy

La Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) a émis un certain nombre de réserves concernant la reconversion de l’ancien ministre de l’Agriculture Julien Denormandie, retourné à la société civile il y a seulement quatre mois, en mai dernier. « Une prudence toute particulière doit ainsi être observée par Monsieur Denormandie dans le choix de ses clients ou des entreprises dans lesquelles il prendrait une participation, notamment si ces derniers appartiennent aux secteurs de la ville, du logement, de l’agriculture ou de l’alimentation », indique-t-elle, dans une décision du 30 août, rendue publique seulement ce lundi, lui permettant certains ajustements…

L’ex-ministre, qui a occupé trois postes au gouvernement en lien avec ces thématiques lors du premier quinquennat de Macron, souhaite « créer une société afin de délivrer des prestations de conseil et prendre des participations au capital d’autres entreprises« , annonce la HATVP.

Un « risque déontologique »

Julien Denormandie a aussi été nommé récemment « directeur de l’impact » de la start-up Sweep, qui aide des entreprises comme Saint-Gobain et JCDecaux à mesurer et réduire leurs émissions de carbone.

Concernant sa société de conseil, le risque de prise illégale d’intérêts « ne saurait être exclu », pointe la Haute autorité. Elle lui demande de s’abstenir, entre autres, de prendre toute participation dans une entreprise dont il était chargé d’assurer le contrôle, la surveillance, ou avec laquelle il avait conclu un contrat dans le cadre de ses fonctions des trois années précédentes.

Ce proche de Macron est d’ailleurs invité à saisir cette autorité administrative indépendante « avant de prendre pour client un organisme ou de prendre une participation dans une entreprise » en lien avec le logement ou l’agriculture dans les trois ans à venir.

La HATVP soulève, d’autre part, un « risque déontologique » si sa société « réalisait des prestations pour le compte des administrations sur lesquelles il avait autorité ou dont il disposait ».

Montchalin et l’écologie selon Macron, battus à la législative

Un joueur de scrabble à l’Assemblée, préféré à une ministre confirmée de Macron

Au second tour, Amélie de Montchalin obtient 46,3% des voix au second tour, derrière le candidat PS à la NUPES, Jérôme Guedj, à 53,7%.

La ministre de la Transition écologique est sèchement battue ce dimanche 19 juin dans la 6e circonscription de l’Essonne par le socialiste Jérôme Guedj, investi par la NUPES. 

Devancée de 7 points au premier tour, Amélie de Montchalin n’a pas su rattraper son retard face à son adversaire. Avec seulement 46,3% des voix, contre 53,7% pour Jérôme Guedj, selon les estimations de l’institut Ifop-Fiducial pour TF1, elle perd sa circonscription et, en vertu de la règle édictée par Emmanuel Macron, son portefeuille de ministre. 

En plein vote du mariage gay,
de Guedj (coin supérieur droit) Thomas Thévenoud dit :
« Mon copain Jérôme [Guedj député PS de l’Essonne] m’a sorti un « branleur » en 8 lettres,
mais j’ai répondu par un « layette » (février 2013).

Jérôme Guedj, 50 ans, est un ancien député frondeur PS et ex-président du département de l’Essonne où il a grandi politiquement. En 2017, il avait été éliminé dès le premier tour. Et prend donc sa revanche cinq ans plus tard. 

Ce résultat confirme les prévisions sombres pour Amélie de Montchalin. Vendredi, un sondage Ifop donnait la ministre battue de quelques points par son adversaire socialiste. La ministre a connu un entre-deux-tours difficile, où elle a opté pour un ton et un discours très offensif vis-à-vis de la gauche, qu’elle a accusée de complaisance avec l’antisémitisme.

En 2017, cette marcheuse issue de la droite avait largement gagné la circonscription contre l’UDI, tandis que Jérôme Guedj terminait troisième. Mais en cinq ans, la sensibilité politique du département n’est plus la même: Jean-Luc Mélenchon est arrivé en tête du premier tour de la présidentielle (30,7%). Soit un point de plus que Macron. 

Ex-employée de la BNP et d’Axa, députée sortante, puis ministre en 2019 de la Fonction publique, Amélie de Montchalin occupait la 5e place dans l’ordre protocolaire, chargée d’une partie du dossier écologique que Macron souhaite placer au cœur de son second mandat. Un poste qu’elle devra quitter, selon les consignes de Macron.

Macron pourra faire embaucher Montchalin dans un cabinet de conseil…

Macron a-t-il fait le plein de ses voix dès le premier tour de la présidentielle?

« Ses réserves de voix sont faibles » pour le second tour

Pot pourri de Noël

Quelle stratégie pour  Macron, sans cabinets de conseil ?

Suite à sa faible avance au premier tour de l’élection présidentielle, Macron devra convaincre au-delà de son camp pour être réélu à l’Élysée.

Le principal fonds de réserve d’électeurs est à l’extrême gauche. Or, les quelque 22 % qui ont voté pour Jean-Luc Mélenchon au premier tour sont loin d’être tous républicains. La tâche de Macron s’annonce donc ardue.

Les électeurs de la gauche sociale pourraient en revanche entendre le discours de Marine Le Pen qui fait par ailleurs du scrutin un vote « anti-Macron ».

Macron s’en est remis à McKinsey dans la gestion de la covid: à quoi sert-il?

L’exécutif et les parlementaires sont-ils des doublons inutiles et coûteux?

McKinsey a gouverné la France et coûté moins cher que l’Etat dans la gestion de la vaccination.

La gestion de la vaccination « par McKinsey a couté moins cher » que si l’Etat s’en était occupé

C’est un « sparadrap » de plus pour Macron, celui dont il aimerait se défaire dans la dernière ligne droite de la présidentielle, mais qui va peser lourd dans les urnes, parmi tous les autres mensonges. On apprend en effet que cet exécutif qui affirmait sans cesse être an travail ne faisait que « regarder les dossiers sur la table », littéralement et de loin. L’Elysée et les membres du gouvernement, singulièrement Florence Parly, Olivier Véran, Jean-Mimi Bkanquer ou Le Maire, payaient avec notre impôt des cabinets de conseil privés et souvent étrangers pour faire le boulot pour lequel nous les payons. Le contribuable paie deux fois pour le même travail mais la presse ne crie pas au scandale: elle est subventionnée !

Si lors d’un déplacement en Charente-Maritime le 31 mars dernier, Macron a tenté d’éteindre la polémique « McKinsey » en assenant qu’« il est tout à fait légitime si le besoin est là, de prendre quelqu’un pour effectuer une mission, les collectivités locales le font beaucoup », il traîne cette casserole dans l’opinion, comme le montrent les sondages pourtant bienveillants qui ne lui débitent que cinq points de baisse en deux semaines mais que les deux tours – même faussés par son refus de débattre de son bilan, son programme et ses méthodes – vont amplifler aux dépouillements.

En cinq ans, l’exécutif macronien aurait dépensé un milliard d’euros au total pour déléguer les services de cabinets de conseil, selon le rapport de la commission d’enquête du Sénat. C’est deux fois plus que durant celui de son prédécesseur socialiste, François Hollande.

Et pourtant, Macron s’est flatté de faire appel à la societé civile au gouvernement et au Parlement N’a-t-il pu attirer à lui que les plus mauvais, s’ils n’ont pas su faire le travail, sans payer des experts? On pense à Agnès Buzyn, Nathalie Loiseau, Françoise Nyssen, Laura Flessel, Roxana Maracineanu, Frédérique Vidal, Sophie Cluzel, Elisabeth Borne, Agnès Pannier-Runacher, Marlène Schiappa, Amélie de Montchalin, Elisabeth Moreno, Nathalie Elimas, Nadia Haï, Sarah el Haïri, Emmanuelle Wargon, Muriel Penicaud et quelques hommes, Jean-Michel Blanquer, Julien Denormandie, Marc Fesneau, Jean-Baptiste Djebbari, Franck Riester et Eric Dupond-Moretti…

L’affaire McKinsey, boulet dans la campagne de Macron ou scandale d’Etat ?

« Est-ce que l’organisation mise en place par McKinsey est bonne pour le pays ? »

Pour Jean-Luc Mano, c’est un mauvais procès ; et la vraie question n’est pas celle du coût mais celle des bénéfices : « Est-ce que l’organisation mise en place par McKinsey est bonne pour le pays ? Nous fait-elle économiser de l’argent ? » Pour lui, la campagne de vaccination gérée par le cabinet a été une réussite, « elle a coûté moins cher que si on avait laissé l’Etat central et les agences régionales de santé superviser les choses ». Avant d’ajouter : « Je pense qu’on devrait donner à McKinsey quelques missions supplémentaires, comme l’organisation de la propreté dans la capitale par exemple, ce ne serait pas si mal ».

Est-ce que Macron et sa majorité sont bons pour le pays ?

A l’inverse, pour la journaliste Astrid de Villaines, cette affaire pourrait bien devenir « un scandale si d’autres révélations démontraient qu’il y a eu fraude fiscale ou conflit d’intérêts, mais on n’en est pas encore là » et on verra quel en sera l’impact dans les urnes le 24 avril prochain.

Les contribuables sont-ils indifférents à la gabegie gouvernementale et à l’aggravation de la dette publique? Les électeurs diront, dès le 10 avril, s’ils sont d’accord pour travailler pour gaver les cabinets de conseil, tout en payant « en même temps » Macron, ses ministres et ses parlementaires.

MacronGate du cabinet de conseil McKinsey : les soupçons de conflit d’intérêts s’amoncèlent sur Macron

«Emmanuel Macron a renvoyé l’ascenseur et a donné de l’argent public»


Un rapport de la commission d’enquête du Sénat accuse les équipes françaises de McKinsey d’optimisation fiscale, de telle sorte qu’elles n’auraient versé aucun impôt sur les sociétés entre 2011 et 2020.

Invité sur Europe Matin mardi, Eric Zemmour était donc autorisé à affirmer qu’Emmanuel Macron a « renvoyé l’ascenseur » aux salariés du groupe qui ont travaillé « gratuitement » lors de sa campagne de 2017.
Des candidats à l’élection présidentielle, ainsi que des membres de l’opposition, ont réclamé des comptes à Macron et au gouvernement sur leur large recours au cabinet de conseil américain McKinsey. Selon le Sénat, il n’aurait payé aucun impôt sur les sociétés en France pendant dix ans.

Brisant l’omerta observée par la presse subventionnée et partisane, le candidat Zemmour est revenu sur ce « scandale »:

Des salariés de McKinsey sont soupçonnés de travail « gratuit » pour Macron.
« Les gens de McKinsey ont travaillé gratuitement pendant la campagne électorale d’Emmanuel Macron en 2017 et tout le monde le sait. Et on pourrait justement accuser aujourd’hui le président d’avoir renvoyé l’ascenseur et d’avoir donné de l’argent public au groupe« , a-t-il posé.

Dans un document annexe, les sénateurs écrivent que « le cabinet McKinsey est bien assujetti à l’impôt sur les sociétés (IS) en France mais ses versements s’établissent à zéro euro depuis au moins 10 ans, alors que son chiffre d’affaires sur le territoire national atteint 329 millions d’euros en 2020, dont environ 5% dans le secteur public, et qu’il y emploie environ 600 salariés ».

Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie et des Finances depuis cinq ans, à la suite de Macron deux ans (août 2014-août 2016) après avoir été secrétaire général adjoint (2014-2016) du cabinet du président Hollande, a depuis assuré que le cabinet McKinsey « paiera ce qu’il doit aux contribuables et à l’Etat français ». »Nous allons nous assurer que McKinsey paie les impôts qu’il doit à la France, comme toutes les entreprises », a déclaré Iznogood au « Grand Jury » RTL/Le Figaro/LCI.

« Toutes les procédures sont déjà engagées par la direction générale des Finances publiques, McKinsey paiera », a même osé ajouter le ministre, après cinq années de complicité.partagée.

Pour sa défense, McKinsey a menti sous serment

Réagissant à ces accusations, McKinsey a juré avoir respecté « l’ensemble des règles fiscales et sociales françaises applicables » et dit avoir payé l’impôt sur les sociétés « les années où le cabinet a réalisé des bénéfices en France« .

Trois jours après la publication du rapport final de la commission d’enquête du Sénat, qui qualifiait le recours aux cabinets de conseil de « phénomène tentaculaire » au sommet de l’État, Bruno Le Maire a jugé « légitime » de faire appel à ces derniers pour des « missions ponctuelles ». « Pour certaines prestations, par exemple de l’aide… informatique, il est plus judicieux de faire appel à un prestataire extérieur plutôt que d’avoir des fonctionnaires qui s’occupent pendant des années de la mise à jour de telle ou telle procédure informatique », a estimé le ministre, recourant à un exemple spécieux.

Les dépenses de conseil engagées par l’exécutif ont plus que doublé en trois ans

« Un Etat qui fonctionne bien, c’est un Etat recentré sur ses missions essentielles, a plaidé Iznogood, admettant ainsi que l’Etat macronien fonctionne mal… Qu’on fasse appel à des spécialistes sur certains sujets, ça me paraît aussi un principe de bonne gestion », a-t-il poursuivi pour sa défense, enchaînant les postulats. 

Mais « s’il y a des dérives, qu’on estime que ces prestations vont trop loin, que le recours aux cabinets de conseil est excessif, nous recentrerons ces activités« , a promis Bruno Le Maire à deux selaines de la fin du quinquennat. 

La gestion de l’épidémie,
comme de la défense nationale,
aux mains d’une entreprise américaine, dont le fils du président du Conseil constitutionnel, Victor Fabius, est directeur général en France

Jeudi, le président Macron avait déjà jugé « légitime » le recours aux cabinets privés… « En même temps, » il avait admis la nécessité d’un contrôle et de la transparence des appels d’offre.

Des aveux implicites de laisser-aller et d’opacité des passations de marchés. Lesquels occultent les soupçons d’abus de biens publics et de détournement de fonds publics à des fins personnelles: le financement de sa campagne 2017.

Selon le rapport du Sénat, les dépenses de conseil des ministères ont bondi de 379,1 millions d’euros en 2018 à 893,9 millions d’euros en 2021.

Sénat – Olivier Véran avoue avoir passé un contrat avec un cabinet de conseil de plus: lien PaSiDupes

Sénat: Olivier Véran avoue avoir passé un contrat avec un cabinet de conseil de plus

Véran, confronté aux documents entre les mains de la commission d’enquête sénatoriale

Le ministère de la Santé a dû remettre des documents sur l’influence des cabinets de conseil, soit près de 50 gigaoctets de données. Parmi eux, l’intégralité des « livrables », c’est-à-dire toute la littérature et les documents conçus par les cabinets de conseil auxquels le ministère de la rue de Ségur a fait appel dans le cadre de la crise sanitaire. Or, l’attention de la commission sénatoriale a été retenue par plusieurs pièces parmi ces quelques milliers de fichiers, obtenus en vertu de son pouvoir constitutionnel.

C’est avec plusieurs de ces « livrables », exhumés de cette masse de données, que la rapporteure de la commission, Eliane Assassi (groupe communiste) demande des éclaircissements au ministre de la Santé Olivier Véran, ce 2 février. « Leur lecture donne quand même le vertige, car elle démontre une intervention massive de ces cabinets sur tous les points de la crise sanitaire et sur des missions qui nous semblaient relever de l’administration », s’inquiète la sénatrice, en préambule.

La parlementaire brandit d’abord un livrable du 23 août 2021, sur le bilan des injections vaccinales et sur les projections pour atteindre la cible de 50 millions de primo-vaccinations en septembre.

Elle demande quel a été le rôle du cabinet de conseil américain McKinsey dans l’établissement de ces projections transmises, comme c’est indiqué, au Conseil de défense à l’Élysée. Selon Olivier Véran, les consultants de McKinsey auraient seulement « contribué » à ces documents, non classifiés, en renfort des équipes des ministères. « Ce ne sont pas des livrables, ce sont des documents internes au ministère, qui relèvent des équipes du ministère et auxquels McKinsey a participé. Ce ne sont pas des documents estampillés McKinsey. » Reste aux sénateurs à trouver la trace du contrat de ces prestations.

« Est-ce qu’il y a marqué McKinsey quelque part dans ce document ? »

Autre document porté à la connaissance du ministère : un livrable, daté de quatre jours après l’allocution de Macron sur l’extension du passe sanitaire, le lundi 12 juillet à 20 heures, et intitulé « Sécuriser l’objectif de 40 millions de vaccinés à fin août ». Là encore, Olivier Véran reste sur la même explication: renfort en ressources humaines. « Est-ce qu’il y a marqué McKinsey quelque part dans ce document ? Il y a marqué quel logo ? Ministère », tranche-t-il.

Rappelant qu’il s’agissait d’une situation de crise, « exceptionnelle », le ministre veut battre en brèche toute idée d’influence du cabinet. Les contrats sont clairs, selon lui. Ils excluent « toute forme de conseil en politique publique, en droit, en matière médicale et bien sûr de substitution en matière décisionnelle ». « A aucun moment McKinsey ne m’a fait prendre une décision en lien avec la crise sanitaire ou la campagne vaccinale », prétend-il.

Arnaud Bazin ne « s’attendait pas à une autre réponse », évidemment. Mais le président (LR) de la commission d’enquête pense que la réalité est sans doute plus complexe que « cette présentation un peu binaire des choses ». « Les éléments qu’on vous transmet contiennent déjà des éléments d’orientations plus ou moins subtils », relève-t-il. Il en donne pour preuve les trois scénarios calculés par le cabinet Roland Berger au sujet du stock stratégique de gants médicaux, dans une note remise en octobre 2020. « Est-ce qu’il y a vraiment un arbitrage politique à faire quand on a une telle démonstration préalable ? Le consultant ferme la porte à deux des trois scénarios, donc il reste simplement à bénir le troisième. »

Véran nie que le document est arrivé directement sur son bureau. « Tout passe par le filtre de la direction générale de la Santé […] Elles sont retraitées par l’administration, mon cabinet et ensuite mon directeur de cabinet », assure-t-il, avant d’admettre qu’il ne retient « pas à chaque fois » un scénario présenté par son administration.

Après un jeu de ping-pong sur la règle en matière d’estampillage des documents en cas d’appui d’un cabinet de conseil, Éliane Assassi veut éclaircir un autre point, qui laisse cette fois peu de doutes. Tirant une autre liasse, elle saisit une note cosignée par un salarié d’un cabinet privé. Olivier Véran ne comprend pas vraiment où les sénateurs veulent en venir. « Une note à la direction générale de la santé peut être rédigée par des équipes qui viennent en renfort issues de cabinet privés […] Si vous nous aviez demandé la liste des documents estampillés McKinsey présents dans le dossier, vous auriez eu une feuille blanche. »

Une « confusion » entre les productions de consultants et celles de l’administration qui gêne les sénateurs

Il n’empêche, l’absence de logo McKinsey perturbe les membres de la commission. Jérôme Bascher (LR), qui se présente comme un fin connaisseur de l’administration, considère que cela peut entraîner une « demi-confusion », qui peut être « perturbante ». Ce statisticien issu de l’Insee aurait préféré une séparation nette. Une question de responsabilité, en somme. « C’est toujours le cas en temps normal, ce n’est jamais ou très rarement le cas en situation exceptionnelle », concède Olivier Véran. Et tout le problème est là pour le président Arnaud Bazin. « On a l’impression qu’on a pris des agents publics dans un vivier privé, sans avoir passé un marché clair sur une mission précise avec les cabinets privés ». Cette fois, le ministre perd patience, et reproche aux parlementaires de « sortir du cadre » de la commission d’enquête. « Vous êtes en train de conclure ou d’insinuer qu’il y aurait des marchés pas clairs. » Le ministre rappelle que toutes les règles du Code des marchés publics ont été respectées. Seule différence : les consultants ont été intégrés directement dans des équipes.

De la même manière, il assure que la règle du tourniquet a été respectée, ce principe selon lequel l’Etat doit tourner, et ne pas privilégier un cabinet en particulier. Très attaché à ce point, le sénateur Arnaud Bazin relève pourtant régulièrement que McKinsey a bénéficié de plusieurs contrats à la suite, plus d’une dizaine au total, dans la crise sanitaire. Olivier Véran évoque la « continuité » de contrats sur une même action. D’ailleurs, le ministère avait toujours recours au prestigieux cabinet, au moment où l’audition se déroulait. « Nous avons très récemment, tout début 2022, à nouveau contractualisé avec le cabinet McKinsey en renfort de la campagne de vaccination pédiatrique cette fois. Jusqu’à la date du 4 février 2022 », révèle le ministre.

26,79 millions de dépenses de conseil pour le ministère de la Santé depuis 2020

Les facturations des prestations sont également beaucoup revenues au cours de l’audition. Éliane Assassi évoque ainsi les missions de coordination assurées par McKinsey, sur lesquelles la directrice générale de Santé Publique France s’était montrée peu loquace en audition. « On parle d’argent public. 700 000 euros, pour une personne qui assure la coordination opérationnelle et une personne pour être dans une tour de contrôle à Santé Publique France. Sincèrement… vous ne trouvez pas que ça fait un peu cher la mission ? » Olivier Véran a indiqué que personne n’était disponible pour assumer la mission et dès que la situation l’a permis, le consultant privé a été remplacé. Dans la France « en guerre », le ministère de la Santé était sursollicité. « Je peux vous garantir que personne n’était planqué dans les placards en train de se tourner les pouces pendant la crise sanitaire. » Quant au montant, le ministre doute qu’il s’agisse d’une seule personne.

Jusqu’ici, les sénateurs manquaient de chiffres précis sur le coût total des prestations de conseil commandés par le ministère de la Santé. Le chiffre de 25 millions d’euros circulait. Olivier Véran a affiché la fourchette : 26,79 millions d’euros depuis mars 2020 (contre 1,717 million en 2019). « Ce coût reste toutefois modéré au regard de l’ensemble des dépenses sanitaires », tempère-t-il, en évoquant 30 milliards d’euros de dépenses de crise. Le ministre affirme en parallèle qu’aucun cabinet n’a travaillé à titre gracieux pour le ministère. « Zéro pro bono », a-t-il répondu, en référence à des missions d’intérêt général (pour le bien public). Au cours 

de leurs auditions, les sénateurs de cette commission d’enquête ne manquent jamais d’aborder ce sujet, car ils craignent que ces engagements bénévoles ne débouchent sur d’autres opérations moins désintéressées.

Quant à la déontologie des consultants externes, au-delà des règles classiques de confidentialité et des obligations contractuelles, Olivier Véran reconnaît ne pas pouvoir « au-delà de la loi ». « La loi ne prévoit pas d’aller regarder les éventuels conflits ou liens d’intérêt d’une personne que vous prendriez dans le cadre d’une mission externe. »

Résumant l’intervention de consultants à un « appui », indispensable en temps de crise, ou pour le besoin de compétences « expertes » voire d’un « regard extérieur », Olivier Véran assure qu’en cas de future crise similaire au covid-19, il aurait probablement la même démarche qu’actuellement. « S’il y avait une nouvelle crise qui devait arriver, et si nous avions dans l’urgence besoin de prendre des décisions et de faire appel à des compétences où qu’elles soient, je ne me cacherai pas, je ferai appel à des compétences où qu’elles se trouvent, publiques ou privées. »

Campagne foirée de vaccination anti-Covid : Macron fait appel à un cabinet de conseil

Pléthore d’énarques, mais aucun haut-fonctionnaire logisticien

Ce vaccin, c’est le Macron

Une source du ministère de la Santé confirme cette collaboration, tout en assurant que le cabinet privé McKinsey and Company ne décide pas « seul la stratégie » vaccinale du gouvernement… Il a pour mission d’élaborer et mettre en place la stratégie vaccinale mais aussi la logistique du transport des doses. Mais il ne fallait pas que ça se sache: on n’est plus sur un manque de transparence, mais dans l’aveu contraint d’une incompétence profonde et chronique.

L’entreprise collabore donc avec l’exécutif sur la stratégie et la logistique. Mais le choix d’avoir recours à une entreprise américaine crée la polémique.

Le gouvernement parade mais ne fait pas face. Sauf à un feu nourri de critiques sur sa stratégie hors de contrôle de vaccination contre la Covid-19. Dernier sursaut désespéré, sa décision d’avoir recours au cabinet de conseil privé McKinsey and Compagny pour l’épauler. L’entreprise « travaille avec le ministère [de Véran], dans le cadre de la stratégie vaccinale », a admis une source au ministère de la Santé, confirmant des informations du Canard enchaîné et de Politico.

Pallier l’inappropriation de Véran. « Ce cabinet est rattaché à la task force vaccination [toujours les grands mots creux] du ministère de la Santé et collabore sur la stratégie et la logistique. Mais ce ne sont pas eux qui élaborent seuls la stratégie », assure cette source, pas plus que le ‘Comité scientifique’ ou la HAS ou les ARS, sans donner de précision sur la mission précise de ce cabinet de conseil auprès des directions générales, ni sur sa rémunération. Ce cabinet fondé à Boston dispose en France de plus de 650 collaborateurs sur onze pôles de compétences fonctionnelles (analytics, marketing, restructuration).

Ce n’est pas la première fois depuis le début de la crise sanitaire que le ministère fait appel à une société privée pour l’épauler. C’était déjà le cas dans le cadre d’« un pôle logistique », qui avait notamment la charge de « l’acheminement de gants, blouses », a-t-on expliqué de même source, sans préciser de quelle société il s’agissait. 

Selon Le Canard enchaîné et Politico, le gouvernement a fait appel au cabinet McKinsey en décembre. La campagne de vaccination en France a ensuite débuté le 27 décembre, comme dans la plupart des autres pays européens, mais le gouvernement s’est sabordé en raison de sa lenteur et de son gaspillage de doses livrées, mais non injectées (30%), faute de logistique appropriée. LIEN à venir

« Scandale d’Etat »

Fantasme

Le recours à une société privée a lui aussi suscité l’indignation, conséquence de son arrogance d’antan et de ses faux-semblants et autres mensonges, à chaque prise de parole, d’une abondance mais d’un flou rares. « Cela signe une disqualification des agents de l’État qui en sont chargés [de la stratégie vaccinale]. Cela montre que jusqu’ici rien n’était prévu et c’est alarmant », a estimé sur Twitter le premier secrétaire du PS, Olivier Faure.

« Le scandale d’Etat se poursuit sur la vaccination et les révélations du Canard enchaîné complètent le diagnostic gravissime d’un pouvoir à la dérive dans la gestion de la pandémie ! » a jugé, également sur Twitter, l’eurodéputé EELV Yannick Jadot. Il a demandé « la transparence complète sur les contrats passés, la nature et la réalité des prestations fournies par McKinsey au gouvernement ».

A droite, le président de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan, a exprimé son effarement que « la stratégie de vaccination (soit) confiée à un cabinet de conseil américain ».