Soupçons de frais de restaurant non justifiés visant l’ex-maire PS d’Argenteuil

Une nouvelle enquête est ouverte

Philippe Doucet (PS), ancien maire d'Argenteuil (Val-d'Oise) a été condamné jeudi 14 décembre pour favoritisme et prise illégale d'intérêt. Il est visé par une nouvelle enquête du PNF. LP/Thibault Chaffotte
Philippe Doucet (PS), ancien maire d’Argenteuil (Val-d’Oise) a été condamné jeudi 14 décembre pour favoritisme et prise illégale d’intérêt. Il est visé par une nouvelle enquête du PNF.

La faim dans le monde est une préoccupation majeure du vertueux PS. Le Parquet national financier a ouvert une enquête préliminaire pour détournement de fonds publics. Dans le viseur notamment, des notes de restaurant du maire (2008-2014) d’Argenteuil, Philippe Doucet (PS), pour un montant de 77.000 euros entre 2010 et 2014 dont une partie pourrait ne pas être justifiée. Il s’était alloué en plus une allocation annuelle de 9.000 euros prévue à cet effet.

Une affaire après l’autre. Le jeudi 14 décembre, Philippe Doucet (PS) a été condamné pour favoritisme et prise illégale d’intérêt, mais relaxé pour les faits les plus graves, ceux de détournement de fonds public. Or, c’est pour ce motif qu’une deuxième affaire se profile à l’horizon pour l’ancien maire d’Argenteuil (Val-d’Oise).

C’est le ministère public qui a révélé l’existence de cette procédure à l’audience du 28 septembre. Il s’agit d’une enquête préliminaire qui est sur le point de se conclure. Les investigations sont terminées et le dossier est à l’analyse du Parquet. Il porte sur les frais de représentation de Philippe Doucet durant son mandat.

Accusé par Georges Mothron, son prédécesseur et successeur LR à la mairie, l’actuel maire Les Républicains d’Argenteuil accuse Philippe Doucet d’irrégularités dans la conduite des affaires de la ville. Le maire d’Argenteuil s’appuie en effet sur un rapport de la Chambre régionale des comptes de juillet 2014, faisant état d’un déficit de 17 millions d’euros du compte administratif de la ville fin 2013, soit près de 12 % du budget de fonctionnement de la ville. En grave difficulté financière, la ville a échappé de peu à une mise sous tutelle de la préfecture du Val d’Oise en avril 2015 en contrepartie de sévères engagements d’assainissement budgétaire.

Hidalgo à Tahiti : le PNF s’est saisie de la plainte de l’association AC ! et de Sylvain Maillard

Une plainte pour détournement de fonds publics par la maire NUPES de Paris

La maire de Paris est visée par une plainte pour détournement de fonds publics, après son voyage à Tahiti.
La maire de Paris lors de
son voyage à Tahiti mêlant inspection et visite familiale 

Si le Parquet National Financier n’a, pour l’heure, ouvert aucune enquête à l’encontre de la maire de Paris, le juge financier s’est saisi de la plainte de l’association AC !, anti-corruption.

Le Parquet national financier (PNF) a confirmé qu’il analyse le signalement à la procureure de la République par Sylvain Maillard, le patron de la fédération de Paris de Renaissance, mercredi 22 novembre, et la plainte de AC!, association anticorruption, par l’intermédiaire du parquet de Paris, à propos du voyage de la maire de Paris, Anne Hidalgo, en octobre en Polynésie, au prétexte d’une inspection des installations pour les JO de Paris 2024. Aucune enquête n’est toutefois ouverte à ce stade concernant ce voyage, qui a scandalisé les oppositions parisiennes. « On ne part pas en vacances sur le dos du contribuable quand on est en déplacement professionnel », a taclé Sylvain Maillard.

Qui a payé le déplacement du conjoint de la maire ?

De son côté, l’association AC !! Anti-Corruption avait porté plainte le 14 novembre contre X pour détournement de fonds publics. Sa plainte questionne le « but affiché » du déplacement, qui était de « vérifier les installations de surf, dans le cadre des JO 2024 » qui se tiendront du 26 juillet au 11 août.

Selon l’association, la maire de Paris en « a profité pour rendre visite à sa fille, qui vit sur une île proche de Tahiti ». Elle était accompagnée de deux adjoints, mais aussi de son conjoint, souligne la plainte. « Immédiatement se pose la question de savoir qui a payé le déplacement », soulève l’association.

Selon la Ville de Paris, les frais de transport de la délégation parisienne, composée de six personnes (trois élus et trois collaborateurs) se sont élevés à 40.955 euros, et les frais d’hébergement et de restauration à 18.545 euros.

« Régulier sur le plan déontologique »

La mairie a indiqué le 15 novembre qu’elle se tient « à la disposition de la justice pour fournir tous les éléments nécessaires à la manifestation de la vérité », qui « permettront de démontrer une accusation sans le moindre fondement ».

Le 10 novembre, la commission de la déontologie de la Ville de Paris avait qualifié le déplacement de « régulier sur le plan déontologique ». La commission a « considéré qu’Anne Hidalgo a réalisé un déplacement à titre professionnel en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie financé par la collectivité parisienne du 16 au 21 octobre 2023 matin, ainsi qu’un voyage à titre privé du 21 octobre après-midi au 5 novembre 2023 pris en charge sur ses deniers personnels ».

Autre chose…

Voyage à Tahiti : Hidalgo blanchie par la Commission de déontologie de… la Ville de Paris

Le beau-père de sa fille était aussi du voyage d’inspection, apprend-on

Hidalgo a reçu une délégation de la Polynésie française en sa mairie, le 8 juillet 2023.
On croit reconnaître sa fille à droite, Elsa Jantet-Hidalgo, en rouge,
en visite à Paris
à bon compte ?
Orthographe dans son jus

Le voyage de la maire Hidalgo, en grand équipage, n’a pas contrevenu aux règles, assure la Commission de déontologie de la Ville de Paris nommée par Anne Hidalgo, alors que la polémique enfle sur son séjour de trois semaines en Polynésie française et en Nouvelle-Calédonie – avec son équipe de cinq collaborateurs et son actuel mari, Jean-Marc Germain. Dans un avis, libre et indépendant, rendu dans la soirée du jeudi 9 novembre, la Commission blanchit les grands voyageurs producteurs de CO2. Ses accompagnateurs ont-ils rendu un rapport d’activité complémentaire de la visite de Tony Estanguet, deux mois plus tôt? Fait-il apparaître des manques dans celui du président du comité d’organisation des Jeux olympiques de Paris 2024, et de ses

Le festival de l’orthographe continue dans le service public

Alors que la polémique enfle sur le séjour en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie française d’Anne Hidalgo et de son équipe, la Commission de déontologie de la Ville de Paris estime dans un avis, rendu dans la soirée du jeudi 9 novembre, que le voyage de l’édile n’a pas contrevenu aux règles.

La visite privée d’Anne Hidalgo aux antipodes ne pose aucun problème aux yeux de la Commission de déontologie de la Ville de Paris (CDVP). Saisie par l’élue, elle lui a remis son avis dans la soirée du jeudi 9 novembre. En cause, la visite privée effectuée par Anne Hidalgo à l’occasion de son déplacement en Polynésie française du 16 octobre au 5 novembre et en Nouvelle-Calédonie, huit jours de plus. En compagnie de son mari Jean-Marc Germain, l’élue s’est rendue auprès de sa fille – dont on dit qu’elle est en froid avec sa mère – et de son gendre, récemment muté sur une île située à 45 minutes de Papeete, comme l’a révélé Le Parisien. Une visite privée qui a fait scandale dans les rangs de l’opposition et de certains media. Rien à signaler pourtant du point de vue de la CDVP, l’édile ayant pris en charge ses frais l’aller/retour vers l’île du sud, puis son vol pour Paris, assure-t-elle, sans qu’on sache si elle a régularisé sa situation sous la contrainte, quand sa mauvaise manière a été rendue publique.

Adoption du code de déontologie : une première en France

Anne Hidalgo a fait de la déontologie et de la transparence de la vie publique un acte fort de sa première année de mandature. Le Conseil de Paris a adopté, en octobre dernier, un code déontologique qui se fonde sur cinq valeurs essentielles : l’intérêt public, la probité, l’impartialité, l’indépendance et l’exemplarité.

Paris est la première collectivité de France à avoir adopté un tel code. Une démarche volontariste, saluée par la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique (HATVP), qui s’était même dite à l’automne « favorable à ce que la pratique de tels codes se développe dans l’ensemble des collectivités publiques ». Même si il doit être malmené : il est fait pour être contourné réglementairement ?

La composition de cette respectable commission de déontologie est la suivante :

Pour veiller à l’application de ce code, Anne Hidalgo a souhaité mettre en place une commission de déontologie, composée de personnalités à l’indépendance et aux parcours indiscutables : un professeur des Universités, trois membres des juridictions administrative, judiciaire et financière, et un membre de la société civile compétent en matière de déontologie.

Anne Hidalgo a nommé officiellement les membres de la commission de déontologie qui veillera, en toute indépendance, à l’application du code de déontologie du Conseil de Paris. Elle étudiera notamment leurs déclarations d’intérêt et de patrimoine.

  • Yves Charpenel, 72 ans, premier avocat général près la Cour de Cassation, qui exercera la présidence de la commission (également auteur spécialisé : Rapport mondial sur l’exploitation sexuelle: la prostitution au coeur du crime organisé) ;
  • Jean-Pierre Bayle, 76 ans, ex-sénateur socialiste, président de chambre à la Cour des Comptes ;
  • Suzanne Von Coester, directrice des affaires juridiques de l’AP-HP, maître des requêtes au Conseil d’Etat ;
  • Pascal Beauvais, professeur à l’Université de Paris Ouest Nanterre, agrégé de droit privé et sciences criminelles et directeur de l’Institut d’études judiciaires de la Sorbonne (foyer du wokisme) et membre du Conseil national des Universités ;
  • Roselyne Bachelot, 76 ans, ancienne ministre et membre de la Commission sur la rénovation et la déontologie de la vie publique présidée par Lionel Jospin.

Voilà qui va réconcilier les Parisiens avec la magistrature… A nouveau, on note de surcroît l’implication d’une comique et chroniqueuse de presse, mais aussi du Conseil d’Etat !

« Tout semble converger vers un voyage alibi », dénonçait David Alphand, élu municipal d’opposition (LR)

Cet élu municipal d’opposition (LR) était déjà fort remonté en attendant, sans illusions, l’avis de la commission de déontologie de la Ville pour savoir si des poursuites pénales pour détournement de fonds publics pourraient être lancées.

Le fait qu’Anne Hidalgo n’a pas visité le site de surf à Teahupo’o, prétextant un report à cause de tensions sociales, connues de longue date, est aussi un des points qui interroge sur la légitimité d’un tel déplacement, qui a coûté presque 60.000 euros à la Ville, et interpelle sur l’objectivité et la complaisance de la Commission.

« La question centrale est celle d’un potentiel détournement de fonds publics pour ce voyage en Polynésie, de savoir si madame Hidalgo a été en dehors des clous, gronde David Alphand, vice-président délégué du groupe d’opposition Changer Paris et conseiller LR du 16e arrondissement. « On va de révélation en révélation. Tous les soirs, comme dans Les 1.001 et nuits, il y a une nouvelle petite histoire. On attend d’avoir épuisé le stock pour agir en conséquence ».

Loin d’éteindre l’incendie provoqué par le déplacement en Nouvelle-Calédonie et à Tahiti d’une délégation de six personnes, dont Anne Hidalgo et ses deux adjoints aux Sports et aux Outre-mer, Pierre Rabadan et Jacques Martial, le communiqué de la Ville sorti hier soir semble même avoir soufflé sur des cendres toujours brûlantes. Que faisait Jean-Marc Germain là-bas ? Il est chargé de mission à… l’Insee ! Bercy lui a-t-il accordé un ordre de mission ?

« Il n’y a pas de problèmes particuliers, souffle Pierre Rabadan, agacé par la publicité faite à ce voyage dans le Pacifique sud, et interrogé ce mardi par 20 Minutes. Il existe beaucoup de déplacements de ce type qu’on ne nous demande pas de justifier. Mais à chaque fois que c’est le cas, nous les justifions. Ici, c’est juste une manipulation politique. Certains s’en font l’écho pour créer la polémique. Mais c’est la société actuelle, on part de pas grand-chose, où tout a été fait dans les règles, et on en fait une polémique ». Pourtant, certains points font débat, notamment sa visite, finalement reportée et annulée, sur le site de Teahupo’o où se dérouleront les épreuves de surf lors des JO-2024. Pris la main dans le pot de crème solaire, veut-il dire que « beaucoup de déplacements de ce type » mériteraient une justification et feraient polémique ?

Manque de transparence : quand c’est flou, il y a un loup ?

Si dans le communiqué publié hier soir, la mairie de Paris détaille longuement le contenu des journées sur place, et donne des précisions sur le coût total du voyage, se pose toujours la question de la transparence : pourquoi Anne Hidalgo n’avait-elle pas avisé officiellement les Parisiens, en amont, sur un tel voyage, ni posté un seul tweet durant les six jours en Nouvelle-Calédonie et à Tahiti, elle qui use régulièrement de ce réseau social pour sa communication ?

« Le communiqué fait les fonds de tiroir et essaie de replâtrer ce qui peut être replâtré concernant le storytelling de son déplacement. Mais en réalité, il ne répond pas du tout aux questions de fond : la principale est de savoir s’il y a eu détournement des moyens et de l’argent de la ville de Paris », souligne David Alphand, conseiller municipal de l’opposition, en rappelant qu’il n’y a « aucune transparence sur l’agenda de la maire de Paris ».

L’Andalouse recherche les pays chauds… Anne Hidalgo, accompagnée de ses deux adjoints, et de trois collaborateurs (mais pas que ! ) aurait travaillé selon le communiqué publié lundi, sur trois dossiers : « la Nuit blanche, manifestation culturelle qui sera placée en 2024 « sous le symbole des Outre-mer » ; « l’urgence climatique », Anne Hidalgo « ayant proposé aux maires de Nouvelle-Calédonie et de Polynésie de se joindre à la délégation de l’Association internationale des Maires Francophones (AIMF), qu’elle conduira en tant que présidente lors de la COP28 à Dubaï » (du 30 novembre 2023 au 12 décembre 2023) ; et les Jeux olympiques, dont l’épreuve de surf doit se tenir sur le site de Teahupo’o à Tahiti ». La mairie de Paris ne l’aura pas vue beaucoup en novembre…

Mission visite du site de surf dans le lagon de Teahupo’o, non effectuée

lLagon de Teahupo’o

Nouveau hic sur ce dernier point : Anne Hidalgo n’a finalement pas visité le site de surf. La raison ? Un report de dernière minute du 21 au 22 octobre de ce déplacement, pour cause de fronde sociale forte sur le site, d’après Pierre Rabadan. A Tahiti, la colère gronde depuis plusieurs semaines à propos de la construction d’une tour en aluminium de 14 mètres de haut dans le lagon de Teahupo’o. Elle doit accueillir juges et media lors des épreuves de surf en juillet 2024 mais menace selon les citoyens – écologistes ou non – mobilisés depuis début octobre, la faune et la flore locales, notamment les coraux.

Or, le 22 octobre, Anne Hidalgo devait prendre un avion pour rejoindre sa fille sur une île de Tahiti, et commencer ses vacances privées. Vendredi, la mairie de Paris a assuré au Parisien, que, sur la visite du 22 octobre, il avait été décidé « d’un commun accord avec les autorités locales pour ne pas raviver les tensions », que la maire de Paris ne s’y rendrait pas, et qu’elle serait représentée par son adjoint aux Sports, Pierre Rabadan. L’opposition municipale ne manque pas de souligner la sottise de cet acte manqué.

« Au moment où elle arrive quasiment devant la plage, elle rebrousse chemin car ça ne l’intéresse plus. La défense des coraux n’est même pas un argument pour elle car le dimanche elle a autre chose à faire », s’indigne l’élu LR, « sachant que des vérifications avaient déjà été menées sur ce site il y a deux mois avec la visite de Tony Estanguet, du Cojop et de la ministre des Sports sur place ». « Tout semble converger vers un voyage alibi », ajoute-t-il. Bientôt, tous les acteurs politiques seront passés jeter un coup d’oeil, conscience écologiste oblige ?

Un bilan carbone et comptable affligeant

Pour se dédouaner, la maire de Paris a pourtant annoncé dans son communiqué de lundi qu’elle a saisi la commission de déontologie. « Nous avons donné des explications très transparentes et claires. Il n’y a pas vocation à faire plus que ça. Que des partis politiques le manipulent c’est une chose, mais que les médias continuent là-dessus, ça n’a pas de sens », du point de vue – pas très extérieur – Pierre Rabadan. Et pourtant, l’opposition ne comprend pas « pourquoi l’avis du déontologue ne figurait pas avec le communiqué d’hier, si madame Hidalgo l’a saisi quand elle préparait son voyage il y a plusieurs semaines »…

De même, elle souligne, par la voix de David Alphand, « que la solution la plus sobre au niveau bilan carbone, c’est la visioconférence ! Avoir des échanges avec les autorités municipales et le président de Polynésie peut parfaitement se faire par visio ». Puisqu’elle n’a donc même pas visité le site des épreuves de surf, l’argument est implacable…

« En matière de comptabilité publique, rien ne justifie qu’elle ne prenne à sa charge que le montant du billet retour. Pour nous, c’est un aveu de culpabilité », conclut l’élu LR du 16e arrondissement, pas près de lâcher sur un collier de fleurs à presque 60.000 euros. Voilà qui nous promet une chaude ambiance au prochain conseil de Paris, la semaine prochaine. Mais il est vrai que l’amère Hidalgo est en fin de règne : ambiance décadente « fin de siècle ».

Philippe Caverivière a mis à jour ses connaissances:

Fonds Marianne : la responsabilité de Schiappa pointée dans les conclusions de la commission d’enquête du Sénat

Marlène Schiappa dit assumer sa « responsabilité » tout en se défaussant sur son administration.

M. Schiappa

Le verdict est attendu jeudi. La commission d’enquête du Sénat ouverte concernant le scandale provoqué par les révélations autour de la gestion opaque du « Fonds Marianne » destiné à lutter contre le « séparatisme » après l’assassinat de l’enseignant Samuel Paty doit rendre ses conclusions.

Une enveloppe de 2,5 millions d’euros devait financer des projets promouvant les « valeurs de la République ». Il s’agissait notamment d’« apporter la contradiction » aux contenus terroristes sur Internet et les réseaux sociaux, et de « démentir les “fake news” qui font le lit de l’islamisme radical », expliquait au moment de son lancement en 2021 Mme Schiappa après le traumatisme provoqué par l’assassinat de Samuel Paty.

Mais au printemps dernier, plusieurs médias soulèvent des questions dans l’utilisation des subventions allouées à deux associations. Une enquête conjointe de l’hebdomadaire Marianne et France 2 diffusée fin mars indique que l’Union des sociétés d’éducation physique et de préparation militaire (USEPPM), principale structure bénéficiaire des fonds, aurait seulement alimenté un site Internet et des publications très peu suivies sur les réseaux sociaux.

Sur les 355 000 euros initialement octroyés à l’association – dont seuls 266 250 euros ont été versés faute pour l’USEPPM d’avoir fourni les documents requis –, 120 000 euros ont été utilisés pour salarier deux de ses ex-dirigeants, dont Mohamed Sifaoui, auteur de livres sur l’islam politique et le terrorisme.

Mediapart a ensuite révélé que plusieurs personnalités de gauche, dont la maire de Paris Anne Hidalgo (PS), avaient été taclées dans des contenus mis en ligne par une autre structure bénéficiaire du fonds, « Reconstruire le commun », qui a obtenu 330.000 euros.

Démission d’un haut fonctionnaire

Après la transmission de plusieurs signalements, le Parquet national financier (PNF) ouvre début mai une information judiciaire pour des soupçons de détournement de fonds publics, détournement de fonds publics par négligence, abus de confiance et prise illégale d’intérêts. Plusieurs perquisitions ont ciblé en juin des protagonistes du dossier.

De son côté, l’Inspection générale de l’administration (IGA) est saisie à deux reprises par la secrétaire d’Etat chargée de la Citoyenneté, Sonia Backès, qui a succédé en juillet 2022 à Marlène Schiappa à ce poste.

Son premier rapport rendu public début juin relève plusieurs irrégularités et notamment que « l’USEPPM n’était pas éligible au bénéfice d’un financement ». Le document conclut que l’USEPPM devrait rendre la moitié de la somme versée car son action est jugée insuffisante.

Accusé par ce rapport d’avoir octroyé à l’USEPPM un « traitement privilégié », le préfet Christian Gravel, en charge de la gestion du fonds, finit par démissionner de son poste de président du Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR).

Le deuxième volet de l’enquête de l’IGA qui concerne l’ensemble des bénéficiaires du fonds doit être dévoilé jeudi après la publication des conclusions de l’enquête sénatoriale. Celle-ci avait été créée le 10 mai pour une durée de trois mois.

Marlène Schiappa nie toute « implication personnelle »

Très attendues, les auditions ont fait l’objet de passes d’armes parfois musclées entre d’une part le rapporteur de la commission Jean-François Husson (LR) et son président (PS) Claude Raynal et d’autre part l’ex-ministre Marlène Schiappa ou l’ex-directeur des opérations de l’USEPPM, Mohamed Sifaoui. Les seconds cherchant à tout prix à se dégager de toutes responsabilités.

« Je ne crois pas qu’on puisse imputer à […] un responsable politique la malversation interne d’une structure à laquelle il fait confiance », a ainsi répondu Marlène Schiappa lors de son audition menée le 14 juin, niant par ailleurs qu’elle puisse être « amie » avec Mohamed Sifaoui, comme pour déminer les soupçons de favoritisme qui entourent ce dossier.

L’ex-directeur des opérations de l’USEPPM, M. Sifaoui, s’est dit « manipulé par le pouvoir politique », mais a également démenti toute relation personnelle avec la ministre.

Si Schiappa a nié toute « implication personnelle », elle a concédé un « arbitrage » dans la sélection des bénéficiaires, en affirmant avoir rendu un avis négatif a posteriori et à la demande de son cabinet sur le choix de SOS Racisme : une chronologie qui est contestée. Fragilisée politiquement, la secrétaire d’Etat fait l’objet d’appels répétés des oppositions à la démission.

Financement de campagne: Macron n’est « pas loin du détournement de fonds publics »

Le président des Républicains appelle un loup un loup

Christian Jacob adressant ses voeux a la presse, en janvier 2021, depuis Paris.
Christian Jacob

Après Eric Ciotti, Christian Jacob ne s’est pas payé de mots, le 26 janvier, accusant le président sortant d’utilisation de l’argent public pour ses propres besoins.

Macron ferait-il officieusement campagne avec les moyens de l’Etat ? Le président des Républicains, Christian Jacob affirme que la situation n’est « pas loin du détournement de fonds publics », dans un entretien avec Le Figaro publié mercredi 26 janvier. Le chef de l’Etat, qui n’est toujours pas candidat déclaré à la présidentielle, « fait campagne avec les moyens de l’Etat, ce qui n’est pas acceptable. On n’est pas loin du détournement de fonds publics », s’est indigné le patron de LR.

Macron retarde son annonce de candidature « parce qu’il n’a pas de bilan à présenter », dénonce Jacob.

Christian Jacob avait saisi la commission des comptes de campagne ainsi que l’Arcom (ex-CSA) le 11 janvier, pour les alerter sur les dépenses liées aux déplacements de Macron.

Mardi, le député LR Eric Ciotti avait parlé de « scandale démocratique ».

Interrogé par ailleurs sur l’« union des droites » que promeut Éric Zemmour, Christian Jacob a estimé que « c’est surtout l’union de ceux qui retournent leur veste et trahissent leur camp, à coups de petits débauchages et de petites combines ».

Mais « tout cela ne fait pas un projet politique » car « Eric Zemmour est dans l’incantation permanente, mais où sont ses propositions ? » s’est-il interrogé. En ce qui concerne les parrainages, il a rappelé « une règle claire » : « Quand on est membre des Républicains, on soutient le candidat LR, c’est-à-dire Valérie Pécresse. » « Je n’imagine pas que certains maires LR soutiennent un autre candidat », a-t-il souligné, se disant « vraiment confiant pour la présidentielle » sous la houlette de Valérie Pécresse qui « a su redonner un vrai espoir au peuple de droite ».

MacronGate du cabinet de conseil McKinsey : les soupçons de conflit d’intérêts s’amoncèlent sur Macron

«Emmanuel Macron a renvoyé l’ascenseur et a donné de l’argent public»


Un rapport de la commission d’enquête du Sénat accuse les équipes françaises de McKinsey d’optimisation fiscale, de telle sorte qu’elles n’auraient versé aucun impôt sur les sociétés entre 2011 et 2020.

Invité sur Europe Matin mardi, Eric Zemmour était donc autorisé à affirmer qu’Emmanuel Macron a « renvoyé l’ascenseur » aux salariés du groupe qui ont travaillé « gratuitement » lors de sa campagne de 2017.
Des candidats à l’élection présidentielle, ainsi que des membres de l’opposition, ont réclamé des comptes à Macron et au gouvernement sur leur large recours au cabinet de conseil américain McKinsey. Selon le Sénat, il n’aurait payé aucun impôt sur les sociétés en France pendant dix ans.

Brisant l’omerta observée par la presse subventionnée et partisane, le candidat Zemmour est revenu sur ce « scandale »:

Des salariés de McKinsey sont soupçonnés de travail « gratuit » pour Macron.
« Les gens de McKinsey ont travaillé gratuitement pendant la campagne électorale d’Emmanuel Macron en 2017 et tout le monde le sait. Et on pourrait justement accuser aujourd’hui le président d’avoir renvoyé l’ascenseur et d’avoir donné de l’argent public au groupe« , a-t-il posé.

Dans un document annexe, les sénateurs écrivent que « le cabinet McKinsey est bien assujetti à l’impôt sur les sociétés (IS) en France mais ses versements s’établissent à zéro euro depuis au moins 10 ans, alors que son chiffre d’affaires sur le territoire national atteint 329 millions d’euros en 2020, dont environ 5% dans le secteur public, et qu’il y emploie environ 600 salariés ».

Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie et des Finances depuis cinq ans, à la suite de Macron deux ans (août 2014-août 2016) après avoir été secrétaire général adjoint (2014-2016) du cabinet du président Hollande, a depuis assuré que le cabinet McKinsey « paiera ce qu’il doit aux contribuables et à l’Etat français ». »Nous allons nous assurer que McKinsey paie les impôts qu’il doit à la France, comme toutes les entreprises », a déclaré Iznogood au « Grand Jury » RTL/Le Figaro/LCI.

« Toutes les procédures sont déjà engagées par la direction générale des Finances publiques, McKinsey paiera », a même osé ajouter le ministre, après cinq années de complicité.partagée.

Pour sa défense, McKinsey a menti sous serment

Réagissant à ces accusations, McKinsey a juré avoir respecté « l’ensemble des règles fiscales et sociales françaises applicables » et dit avoir payé l’impôt sur les sociétés « les années où le cabinet a réalisé des bénéfices en France« .

Trois jours après la publication du rapport final de la commission d’enquête du Sénat, qui qualifiait le recours aux cabinets de conseil de « phénomène tentaculaire » au sommet de l’État, Bruno Le Maire a jugé « légitime » de faire appel à ces derniers pour des « missions ponctuelles ». « Pour certaines prestations, par exemple de l’aide… informatique, il est plus judicieux de faire appel à un prestataire extérieur plutôt que d’avoir des fonctionnaires qui s’occupent pendant des années de la mise à jour de telle ou telle procédure informatique », a estimé le ministre, recourant à un exemple spécieux.

Les dépenses de conseil engagées par l’exécutif ont plus que doublé en trois ans

« Un Etat qui fonctionne bien, c’est un Etat recentré sur ses missions essentielles, a plaidé Iznogood, admettant ainsi que l’Etat macronien fonctionne mal… Qu’on fasse appel à des spécialistes sur certains sujets, ça me paraît aussi un principe de bonne gestion », a-t-il poursuivi pour sa défense, enchaînant les postulats. 

Mais « s’il y a des dérives, qu’on estime que ces prestations vont trop loin, que le recours aux cabinets de conseil est excessif, nous recentrerons ces activités« , a promis Bruno Le Maire à deux selaines de la fin du quinquennat. 

La gestion de l’épidémie,
comme de la défense nationale,
aux mains d’une entreprise américaine, dont le fils du président du Conseil constitutionnel, Victor Fabius, est directeur général en France

Jeudi, le président Macron avait déjà jugé « légitime » le recours aux cabinets privés… « En même temps, » il avait admis la nécessité d’un contrôle et de la transparence des appels d’offre.

Des aveux implicites de laisser-aller et d’opacité des passations de marchés. Lesquels occultent les soupçons d’abus de biens publics et de détournement de fonds publics à des fins personnelles: le financement de sa campagne 2017.

Selon le rapport du Sénat, les dépenses de conseil des ministères ont bondi de 379,1 millions d’euros en 2018 à 893,9 millions d’euros en 2021.

Sénat – Olivier Véran avoue avoir passé un contrat avec un cabinet de conseil de plus: lien PaSiDupes

Dîners de levées de fonds, organisés par Macron à Bercy en 2016

La France insoumise saisit la justice

Les députés de La France insoumise ont signalé à la justice des soupçons de « détournement de fonds publics, après la diffusion d’un reportage consacré aux repas organisés par Macron au ministère de l’Economie en 2016.

Si la révélation des grands raouts du futur président de la République à Bercy pour préparer sa campagne présidentielle est déjà connue grâce à L’enfer de Bercy, le livre d’enquête des journalistes Frédéric Says (France Culture) et Marion L’Hour (France Inter), elles connaissent un regain d’actualité avec les faits rapportés par l’émission « Complément d’enquête » presentée par Tristan Waleckx et diffusée, le 3 février dernier, sur France 2.

120.000 euros cramés en 8 mois

1984: Gainsbourg brûle un billet de 500 euros, en direct sur TF1

Les députés LFI reprochent au président d’avoir utilisé les fonds publics de Bercy lorsqu’il dirigeait le ministère de l’Économie « à des fins de constitution d’un réseau à l’approche de la présidentielle« .

Selon Christian Eckert, dans son livre Un ministre ne devrait pas dire ça, alors secrétaire d’Etat au Budget à la même époque et donc collègue de Macron à l’Economie, l’ensemble du budget annuel affectué aux frais de représentation, soit 120.000 euros, aurait été dépensé en l’espace de huit mois.

« Tous les espaces du septième étage de Bercy (…) étaient mis à contribution simultanément. Une stratégie qui permettait au couple Macron de prendre l’apéritif dans une réception au ministère, de débuter un premier dîner plus officiel avec d’autres convives au septième étage, puis d’en poursuivre un second à l’appartement ! Un double dîner en somme », a encore écrit le socialiste dans cet ouvrage.

Des invités comme Line Renaud ou Michel Houellebecq

« La salle à manger peut accueillir les journalistes, les acteurs, les ‘people’, les chefs d’entreprise, les chanteurs, le Tout-Paris et bien au-delà, accourus le plus souvent par l’entrée discrète située quai de Bercy », avance également l’ancien ministre. Line Renaud, Fabrice Lucchini ou encore Michel Houellebecq ont été régalé à ces dîners.

A l’époque de la révélation de ces faits, le mouvement En marche!, lancé par Macron, avait démenti ces accusations. « Aucun centime du budget du ministère de l’Economie (…) n’a jamais été utilisé pour En marche ! Toute affirmation du contraire est purement et simplement diffamatoire », pouvait-on alors lire dans un communiqué sur Facebook à l’hiver 2017.

L’Elysée prend avec dédain les accusations de la France insoumise.

Mise en examen de Thierry Solère, conseiller de Macron

Cinq nouvelles infractions… 

Le député LREM est notamment soupçonné d’avoir utilisé à des fins personnelles une partie de ses frais de mandat entre 2012 et 2019, a fait savoir jeudi le Parquet de Nanterre. Ca s’appelle des détournements de fonds publics ?

Dans cette information judiciaire ouverte en 2019, il a aussi été mis en examen pour « détournement de fonds publics », pour « trafic d’influence passif » et pour manquements aux obligations déclaratives à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP).

Ce orotégé de Macron était déjà soupçonné de fraude fiscale.

Le juriste Amine Elbahi «menacé de décapitation» pour avoir témoigné dans un documentaire de M6 sur l’islamisme

Une fatwa islamiste sur un membre de Les Républicains à la mairie

Son témoignage aurait déplu au maire de Roubaix, Guillaume Delbar (DVD), qui doit assumer quelque 20 années de socialisme depuis 2014.

Né à Roubaix il y a 26 ans, dans une famille monoparentale kabyle, Amine Elbahi témoigne dans le reportage de l’islamisation de la population de sa ville natale, la plus pauvre de France. En vérité, avec 44,8 % de pauvres, Grigny – banlieue sud de Paris et PCF depuis 1945 – serait la commune où le taux de pauvreté serait le plus élevé de France, selon l’Insee.

Le documentaire de ‘Zone interdite’ a fait grand bruit. Diffusé dimanche soir et consacré au séparatisme et à l’islam radical, les journalistes de M6 ont proposé une vaste enquête intitulée «Face au danger de l’islam radical, les réponses de l’Etat», explorant l’influence du salafisme notamment dans la ville de Roubaix.

Depuis sa diffusion, le juriste Amine Elbahi, qui apparaît dans plusieurs séquences, a reçu plusieurs menaces de mort. «Mon numéro de téléphone a circulé sur les réseaux sociaux, plusieurs appels au meurtre ont été diffusés », a rapporté le jeune énarque sur le plateau de BFM TV. «On me menace de décapitation, d’égorgement, de s’en prendre à moi parce que j’ai tenu un discours de vérité à visage découvert et en particulier sur l’inaction du maire de ma commune», révèle-t-il. Ces réseaux sociaux ont-ils bloqué les comptes menaçants, fussent-ils « bien pensants » ?

On appréciera le choix sentencieux du verbe « raconter » par BFMTV …

Suspicion sur le maire de Roubaix

Dénonçant surtout la complaisance de la mairie qui a subventionné une association accusée de prosélytisme islamique, Amine Elbahi pointe du doigt en particulier l’inaction du maire Guillaume Delbar qui est aujourd’hui poursuivi pour «détournement de fonds publics par négligence». Dès 2020, le juriste mit en garde contre l’association de soutien scolaire «Ambitions et initiatives pour la réussite» (AAIR) de dispenser des «cours coraniques» subventionnés par la mairie. Il avait alerté la préfecture mais également écrit au maire, mettant en avant que «plusieurs indices permettent de comprendre que cette association ne respecte pas les valeurs républicaines et le principe de laïcité », sans pour autant que ce dernier ne réagisse.

Après la diffusion du documentaire, le maire a cette fois réagi dans un communiqué. «Cette association a été soutenue de manière unanime par les collectivités durant des années (…) Je peux avoir été trompé, j’ai pu me tromper. Mais le débat ne doit pas être manipulé par ceux qui voient des séparatistes partout», a-t-il notamment dénoncé.

Delbar a été jugé à partir de février 2022 pour « détournement de fonds publics par négligence ».

Delbar a été jugé (2022) pour « détournement de fonds publics par négligence ».

La justice lui reproche « son manque de zèle à contrôler la bonne utilisation des fonds publics » en dépit du fait qu’il avait été alerté très tôt des soupçons pesant sur l’AAIR, une association créée en 2007 par Nordine Khabzaoui, alors membre du bureau de la mosquée roubaisienne Abou Bakr, de tendance salafiste, ayant reçu 80.000 euros d’aides publiques en 2020, essentiellement de la ville de Roubaix, mais aussi de l’Etat, du conseil départemental et du conseil régional, qui est accusée d’organiser des activités prosélytes, les cours d’arabe cachant en réalité un enseignement coranique inspiré du salafisme

Assistants d’eurodéputés: la presse absout Bayrou, mais harcèle Le Pen…

Un rapport du ministère de l’Intérieur met en cause Marine Le Pen à nouveau depuis 5 ans

Est-ce un effet de la campagne des ďépartementales dans laquelle le ministre Darmanin est candidat? L’affaire est exhumée pour la énième fois, tandis que la même, à l’identique, impliquant le MoDem de Bayrou, ministre d’Etat et ministre de la Justice mis en examen – qui a dû démissionner (le gouvernement a avorté de François à cinq semaines !), avec Sylvie Goulard, ministre des Armées, ainsi que feue Marielle de Sarnez – est enterrée.

A propos de ministre des Armées exemplaire, rappelons si besoin qu’une autre donneuse de leçons, dénommée Parly, poursuit de ses sanctions des militaires qui, comme ces policiers aux basques de Marine Le Pen, ne sont pourtant pas traduits en justice pour « abus de confiance » et « recel ». Le PNF semble avoir des consignes contradictoires au faciès, en quelque sorte, des injonctions contradictoires…

L’égalité hommes-femmes n’est pas arrivée en politique politicienne.

Si la police n’est pas raciste, en revanche, est-elle sexiste? Le « Journal du dimanche » sort enfin les conclusions d’un rapport des enquêteurs de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (un service de la Direction centrale de la Police judiciaire créé en octobre 2013) dans le cadre de l’enquête sur les soupçons d’emplois fictifs d’assistants d’eurodéputés RN. Selon ce rapport, Marine Le Pen est désignée comme la « responsable directe » du système frauduleux mis en place. 

Après cinq ans d’enquête, Marine Le Pen se retrouve au centre des accusations dans le dossier des soupçons d’emplois fictifs d’assistants d’eurodéputés RN. Selon le Journal du dimanche, les policiers de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF) – sous tutelle de Darmanin – insistent dans un rapport de synthèse du 15 février (il date donc de… 3 mois et ne coïncide pas avec le putsch des militaires à Alger…, mais sort à 1 mois des Régionales des 20 et 27 juin) sur le rôle de la dirigeante du parti, qui serait l’organisatrice et la bénéficiaire du « système frauduleux » mis en place. Ce n’est qu’un rapoirt et il ne semble pas, à lire la presse, que la présomption d’innocence soit, une fois encore, applicable à la droite.

Un « marronnier » politique. Coïncidence fortuite, l’enquête avait été ouverte en… mars 2015, année des précédentes régionales. Elle fut confiée, fin 2016, à des juges d’instruction financiers du tribunal de Paris. En clair, l’illustre PNF, créé en décembre 2013.

Depuis 2015, le RN et ses dirigeants sont sporadiquement soupçonnés dans la même affaire de détournement présumé des enveloppes accordées par l’UE à chaque député pour rémunérer ses collaborateurs parlementaires, et ce, alors que ces collaborateurs auraient en fait travaillé pour le parti frontiste. La même affaire concernant le MoDem de Bayrou a été plongée dans un coma judiciaire en juin 2017, sans que la police de Macron ne vienne troubler son sommeil. Ce sera pour l’après 2022…

Cinq suspects MoDem pour un préjudice de 1 million d’euros, est-ce crédible?

Comme le parti de Mélenchon et le Rassemblement national, le MoDem est soupçonné d’avoir mis sur pied un système frauduleux lui permettant de rétribuer des collaborateurs avec des fonds du Parlement européen en les faisant passer pour des assistants d’eurodéputés.

Le préjudice frontiste s’élèverait à 7 millions pour 25 élus: voyez le ratio… Le Parlement européen, partie civile, a estimé son préjudice à 6,8 millions d’euros dans cette affaire, selon l’AFP, transmettrice des éléments de langage du pouvoir central. Environ 25 élus et assistants, dont Marine Le Pen, Jean-Marie Le Pen et des responsables du parti, sont mis en examen dans cette affaire.

Marine Le Pen « n’a jamais mis en place de système frauduleux », selon son avocat

Ce rapport, qui a été remis à la juge d’instruction Claire Thépaut, note, après 6 années de recherches, que le RN a « par l’intermédiaire de ses cadres et dirigeants, mis en place un système organisé frauduleux de détournement de fonds européens à son profit, par le biais d’emplois fictifs d’assistants parlementaires ». Ces mêmes enquêteurs « estiment avoir découvert assez d’éléments probants pour que 17 dirigeants (sur les 25 suspects), élus et proche du RN soient poursuivis pour ‘détournement de fonds publics’ ou recel de ce délit ».

Le rapport contient plusieurs dépositions concourant à « présenter Marine Le Pen comme la responsable directe » de ce système frauduleux. Son avocat, Me Rodolphe Bosselut, affirme que cette dernière « n’a jamais mis en place de système frauduleux ». « Tous les assistants parlementaires au Parlement européen cités dans l’instruction ont travaillé à un moment ou à un autre », dit-il encore. 

Ce rapport sort alors qu’un sondage situe Sébastien Chenu (RN) à 32% des intentions de vote derrière Xavier Bertrand à 35% et le candidat LREM à 10%, en 4e position derrière EELV, dans les Hauts-de-France, et que Thierry Mariani, le candidat du RN en PACA est crédité d’une confortable avance.

Détournement de fonds publics en Région Nouvelle Aquitaine

La plainte contre Rousset arrive au Parquet national financier

Alain Rousset, PS

Le Parquet de Bordeaux s’est dessaisi de la plainte contre X déposée le 8 mars à Bordeaux au profit du Parquet national financier (PNF), apprend-on ce mardi 23 mars.

David Angevin, collaborateur de cabinet de février 2015, année de campagne électorale, à février 2018 comme « plume » du président Rousset, 70 ans, accuse l’équipe dirigeante socialiste – depuis 23 ans – d’avoir  « fait payer avec de l’argent public » la campagne électorale, en utilisant les moyens et le travail des salariés de la Région.

Licencié « comme un chien »

David Angevin, 52 ans, journaliste à Causeur et auparavant à Rock & Folk et à Télérama (groupe Le Monde) et écrivain, avait ensuite dirigé l’Université du Futur, think tank de la Région, dont il a été licencié « comme un chien », a-t-il dit, en janvier 2020 après des désaccords, selon lui, avec des responsables politiques.

« Dénué de tout fondement »

Dans un communiqué de la Région après le dépôt de cette plainte, A. Rousset s’était « inscrit en faux contre les allégations le mettant en cause », indiquant que « cinq ans après les faits allégués et à quatre mois du scrutin régional », elle relevait d’ « intention de nuire ».

Affirmer que les règles de campagne n’auraient pas été respectées en 2015 est « dénué de tout fondement » et « pas acceptable », selon le communiqué, qui ajoute que D. Angevin a été « licencié pour insuffisance professionnelle » en janvier 2020, en raison de « son incapacité à collaborer de manière apaisée avec ses collègues et ses partenaires. »

Alain Rousset, qui n’a pas encore officiellement annoncé sa candidature, devrait vraisemblablement briguer un cinquième mandat (dont trois à la tête de l’ex-Aquitaine) aux futures régionales.

Le député LREM Thierry Solère est suspecté d’avoir détourné 167.000 euros d’argent public

Le 11 octobre 2019, le député LREM des Hauts-de-Seine depuis 2017 avait déjà été mis en examen pour fraude fiscale, détournement de fonds publics et trafic d’influence.

Le parlementaire est soupçonné d’avoir usé de sa position d’élu pour favoriser certaines sociétés afin qu’elles obtiennent des contrats publics. 

L’enquête porte aussi sur des prêts immobiliers consentis par un ami promoteur, permettant l’acquisition de plusieurs appartements, revendus ensuite en réalisant de fortes plus-values. Sur ce volet, l’avocat du député, Pierre-Olivier Sur, a toujours assuré qu’il tenait à disposition de la justice les documents prouvant la légalité des prêts. Thierry Solère s’est toujours déclaré innocent des faits qui lui sont reprochés.

Les investigations concernent aussi des soupçons de fausses déclarations à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HAPTV). Outre Thierry Solère, six personnes physiques et six personnes morales sont visées par les investigations et sont soupçonnées de tout ou partie des infractions, sur une période allant de 2005 à 2017.

Le dossier judiciaire du député macronard s’épaissit

Déjà mis en examen pour fraude fiscale et trafic d’influence, le député des Hauts-de-Seine est désormais suspecté d’avoir détourné 167.000 euros de frais de mandat pour des dépenses sans lien avec son activité parlementaire.

Le parlementaire LREM des Hauts-de-Seine, qui vient d’être promu à l’Elysée, est déjà mis en examen pour sept délits présumés, dont ceux de « fraude fiscale » et de « trafic d’influence passif », dans une enquête ouverte par le Parquet de Nanterre et confiée à des juges d’instruction. 

Marseille : l’ancien maire, en garde à vue pour des soupçons de détournement de fonds

La gauche n’a pas tardé à ouvrir les hostilités à Jean-Claude Gaudin

Jean-Claude Gaudin, 80 ans, avait été le maire (LR) de Marseille de 1995 à 2020.

A 80 ans, le maire sortant de Marseille (1995-2020), qui ne s’était pas représenté à la tête de la cité phocéenne, est soupçonné d’avoir conservé certains collaborateurs ayant dépassé l’âge légal de la retraite.

L’ancien maire LR de Marseille, Jean-Claude Gaudin, est actuellement en garde à vue et entendu par les gendarmes, selon des sources proches du dossier. Ce mardi, des perquisitions avaient été menées à son domicile dans le cadre d’une information judiciaire ouverte pour détournement de fonds publics, selon une information de La Provence (groupe de Xavier Niel: groupe Le Monde) confirmée par le très contesté Parquet national financier PNF.

« Cette information judiciaire concerne la situation de personnes qui ont poursuivi leur activité en ayant dépassé l’âge légal de départ à la retraite », indique une source judiciaire. Elle porte sur des faits datant de la période où Jean-Claude Gaudin dirigeait la deuxième ville de France.

Une information judiciaire avait été ouverte le 11 juin 2019 des « chefs principaux de détournement de fonds publics par une personne chargée d’une mission de service public et de recel de ce délit », a précisé le PNF. Dans un rapport au vitriol rendu fin 2019, la chambre régionale des comptes (CRC) avait épinglé la gestion de la ville par Jean-Claude Gaudin, des finances au personnel en passant par l’immobilier. La chambre s’était notamment étonnée d’une « gestion des départs en retraite […] pour le moins coûteuse » à la Ville de Marseille, avec plusieurs maintiens en fonction estimés « illégaux » au cabinet du maire.

De « l’argent public gaspillé, jeté, bradé »

Pour les magistrats de la CRC, la ville violait « sciemment » les règles légales sur la retraite et cause ainsi un préjudice de plus d’un million d’euros par an au contribuable.

Les faits ont été révélés dans le cadre de l’enquête préliminaire du PNF sur la gestion du temps de travail des agents municipaux de Marseille, terminée en décembre, et pour laquelle l’ancien maire pourrait être renvoyé devant un tribunal correctionnel, ainsi que six de ses proches. Ce dossier est actuellement en phase contradictoire, a-t-on appris de source proche du dossier, et « aucune orientation n’a été prise pour l’instant ». Dans ce volet, le PNF lui reproche notamment l’existence d’heures supplémentaires indues et un absentéisme injustifié des agents, notamment au Samu social.

Après plus de 20 ans de gestion de la droite, après une longue succession de maires de gauche durant la majeure partie du XXe siècle, et alors que Jean-Claude Gaudin se retirait de la vie politique, la mairie de Marseille a été remportée par la coalition de gauche du Printemps marseillais en juillet. Le nouveau maire Benoît Payan (PS), au cœur d’une tromperie électorale, a fustigé début février un héritage financier « catastrophique », estimant que « l’argent public (avait) été gaspillé, jeté, bradé ».

En clair, les « soupçons », anciens, sont émis par l’ancienne opposition aujourd’hui installée à l’Hôtel de Ville.