Covid-19: suspension du passe vaccinal dès le 14 mars

Le nombre d’exceptions questionne sur la réalité de la suspension

Mis en place pour lutter contre la Covid-19, le passe vaccinal a suscité une vive opposition lors de sa mise en place. Ce jeudi, le premier ministre Jean Castex a annoncé la suspension de son application à partir du 14 mars, ainsi que la fin du port du masque en intérieur, sauf dans les transports en commun.

Invité du 13 heures de TF1, le premier ministre Jean Castex a annoncé ce jeudi la suspension du passe vaccinal dès le 14 mars. Mis en place pour lutter contre la Covid-19 , le passe vaccinal a suscité une vive opposition lors de sa mise en place. Le ministre de la Santé Olivier Véran avait déjà annoncé sa possible suppression à la mi-mars .

Jean Castex a également annoncé à cette date la fin du port du masque en intérieur, sauf dans les transports en commun. Le passe sanitaire restera toutefois en vigueur dans les établissements médicaux, comme les hôpitaux et les Ehpad, de même que l’obligation vaccinale qui s’applique aux soignants, a-t-il précisé.

« La situation s’améliore grâce à nos efforts collectifs, grâce aux mesures que nous avons prises (..), les conditions sont réunies pour une nouvelle phase d’allégement des mesures », a justifié le chef du gouvernement. La vague hivernale de Covid-19 est en déclin depuis plusieurs semaines. En moyenne sur sept jours, le nombre de nouveaux cas de contamination s’établissait mercredi soir à 53.152 contre plus de 70.000 il y a une semaine. La pression se réduit aussi à l’hôpital, où 2.329 personnes sont en soins critiques.

Exception, le passe vaccinal toujours en vigueur dans les établissements de santé

Le gouvernement avait jusqu’ici évoqué un passage sous le seuil des 1.500 malades en soins critiques d’ici mi-mars parmi les critères pour lever tout ou partie du passe vaccinal, en vigueur depuis le 24 janvier. « A partir du lundi 14 mars, nous allons suspendre l’application du passe vaccinal partout où il s’applique », a déclaré jeudi Jean Castex. A la même date, il a annoncé la « fin du port du masque obligatoire dans tous les lieux où il est encore » appliqué, « c’est-à-dire plutôt à l’intérieur ».

Deux mesures continuent toutefois de rester en vigueur. « Le port du masque restera obligatoire dans les transports collectifs de voyageurs compte tenu de la promiscuité », a-t-il dit. Par ailleurs, le passe sanitaire restera aussi en vigueur dans « les établissements de santé, les maisons de retraite, les établissements accueillant des handicapés qui sont particulièrement fragiles », de même que « l’obligation vaccinale qui s’applique aux soignants ».

Covid-19 : les nouvelles mesures s’appliquant dès le lundi 28

Le masque reste obligatoire dans les transports, comme le train ou l’avion

Fini le masque dans les musées, cinémas et… restaurants. Un nouvel assouplissement des restrictions sanitaires pour faire face à la pandémie de Covid-19 doit entrer en vigueur, lundi 28 février.

Le masque n’est plus obligatoire dans les lieux soumis au passe vaccinal

Dès lundi, le masque ne sera plus obligatoire dans les lieux exigeant un passe vaccinal. En clair, il ne sera plus imposé dans les musées, cinémas, restaurants. Il restera obligatoire au travail, dans les magasins, les administrations, les services publics et les transports.

Un seul test est nécessaire pour les cas contact vaccinés

A partir de lundi, un seul test devient nécessaire (autotest, PCR ou antigénique) deux jours après avoir été déclaré cas contact, pour les personnes vaccinées. Il fallait en faire trois jusqu’à maintenant. Si l’autotest est positif, un test antigénique ou PCR est nécessaire pour confirmer le résultat.

La durée d’isolement reste inchangée en cas de test positif : les personnes positives ayant un schéma vaccinal complet et les enfants positifs de moins de 12 ans, quel que soit leur statut vaccinal, doivent s’isoler strictement pendant sept jours pleins après la date du début des symptômes ou de la date du test positif (résultat). Au cinquième jour, ils peuvent réaliser un test antigénique ou un test RT-PCR. Si le test est négatif et en l’absence de symptômes depuis 48 heures, il est possible de mettre fin à l’isolement au bout de ces 5 jours. Si le test est positif ou en l’absence de test, l’isolement doit être poursuivi jusqu’au 7e jour, sans nouveau test à réaliser à la sortie de l’isolement.

Le protocole est abaissé au niveau 2 dans les écoles

Après la zone B, les contraintes s’allègent pour la zone A, de retour de vacances. Le protocole dans les écoles y passe au niveau 2, comme l’avait annoncé le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, le 11 février. Cela permet d’enlever le masque pendant la récréation et autorise davantage de brassage entre les élèves de même niveau. Toutefois, le port du masque restera obligatoire à l’intérieur pour les personnels et les élèves de 6 ans et plus.

Un enfant déclaré cas contact ne devra plus faire qu’un seul test de dépistage (PCR, antigénique ou autotest), deux jours après, avant de pouvoir revenir en classe s’il est négatif. Ces mesures sont justifiées, selon le gouvernement et le Haut conseil de la santé publique (HCSP), par la décrue épidémique et la baisse constante du nombre d’hospitalisations depuis le pic atteint fin janvier. En cas d’autotest positif, il faudra faire un PCR ou un antigénique de confirmation.

Notre modèle démocratique pourrait-il survivre à un second quinquennat Macron?

Comment un peuple réputé rebelle a-t-il pu consentir à ce qu’on lui retire, une à une, ses libertés ? 

La société disciplinaire est
en marche!

Le Conseil constitutionnel a validé l’entrée en vigueur du passe vaccinal dès le lundi 24 janvier prochain. Le vrai événement créé par cette validation paradoxale par les « Sages », c’est une normalisation d’un outil aberrant, cette idée que le passe n’est plus une mesure exceptionnelle et circonscrite dans le temps, mais un outil de quasi droit commun. Sanitaire ou vaccinal, le passe ressemble beaucoup à un permis d’exercice de notre pleine citoyenneté, c’est-à-dire la garantie de nos droits fondamentaux, conditionné à la validité d’un QR code, par le biais duquel le gouvernement peut donc activer et désactiver nos droits. Après deux ans de mesures coercitives, l’essayiste Mathieu Slama désespère donc de voir un jour les blessures infligées à notre modèle démocratique cicatriser.

La décision du Conseil constitutionnel sur la mise en place du passe vaccinal est tombée. Et sans surprise, elle valide à la fois le passe et la loi renforçant les outils de gestion de la crise sanitaire, malgré quelques réserves d’interprétation qui sont de l’ordre de l’anecdotique. Le Conseil évoque, dans un langage tout en précaution, que le texte « opère une conciliation équilibrée entre les exigences constitutionnelles ».

Que dire qui n’ait pas encore été dit depuis deux ans ? Comment exprimer une indignation face à une décision qui, une fois encore, constitue une trahison totale de tout ce pour quoi le Conseil constitutionnel a été institué ?

En validant le passe vaccinal, les « sages » du Conseil constitionnel valident un changement de modèle politique. Et se font les complices d’une déroute démocratique qui n’a aucun équivalent dans notre histoire récente.

Ce nouveau modèle politique dans lequel nous entrons enterre la société de liberté telle que nous l’héritons de la Révolution française. Une société dans laquelle la liberté est le principe supérieur à tous les autres, une société des droits, une société où la Constitution – et ses gardiens – protège les citoyens de l’arbitraire du pouvoir, une société où la citoyenneté est une et indivisible. Ce que nous abandonnons dans cette crise, c’est l’immense héritage de la République et toute la tradition libérale qui en découle, c’est également cette idée simple, belle, que le pouvoir est au service des citoyens, et non leur souverain.

Le nouveau régime dans lequel nous entrons est un régime autoritaire, un régime dans lequel les devoirs précèdent les droits (de l’aveu même du chef de l’Etat !), dans lequel la morale remplace le droit, où l’ordre est la condition de la liberté, où la citoyenneté se mérite. Un régime qui trie les bons des mauvais citoyens, qui institue un ordre moral qui se substitue au cadre légal, un régime qui instaure une nouvelle méthode de gouvernement, celle du chantage à la liberté. Le passe vaccinal n’est en effet rien d’autre que du chantage, un outil de discipline qui confisque notre liberté pour nous la redonner à la seule condition de notre bon comportement. «Nous vous autorisons à être libres !», nous dit crânement le pouvoir au mépris de notre Déclaration des droits de l’homme et des citoyens qui institue la liberté comme un droit inaliénable et imprescriptible… Comment le Conseil constitutionnel [présidé par le socialiste Laurent Fabius] a-t-il pu valider une telle aberration démocratique ?

A tous ceux qui rétorquent « il n’y a pas d’alternatives », comment expliquent-ils, alors, que de nombreux pays dans le monde n’aient eu recours ni à l’obligation, ni au passe ? Comment expliquent-ils que de nombreux juristes parmi les plus brillants considèrent le passe comme anticonstitutionnel, que même au sein du milieu scientifique, des voix sérieuses s’élèvent pour recommander une autre politique sanitaire ? Et savent-ils que dans une République, la fin ne justifie pas tous les moyens et que l’efficacité éventuelle du passe n’est en rien un argument recevable au regard de la blessure qu’il inflige à notre modèle démocratique ?

En soutenant toutes les mesures liberticides prises depuis deux ans, nous citoyens français, encourageant le pouvoir dans sa fuite en avant autoritaire et sa politique du bouc-émissaire vis-à-vis de la minorité des non-vaccinés, nous avons ouvert la voie à notre propre servitude.

Mathieu Slama (Consultant et analyste politique, Mathieu Slama collabore à plusieurs media. Il a publié le 20 janvier 2021, Adieu la liberté, aux éditions Presse de la Cité.

Les juges constitutionnels ne sont pas les seuls responsables de ce désastre, bien-sûr.

Il y a les nombreux scientifiques et médecins qui arpentent depuis deux ans les plateaux télé pour recommander les mesures les plus autoritaires et les plus liberticides, alors même qu’ils n’ont absolument aucune légitimité pour cela.

Il y a nos gouvernants, bien-sûr, qui ont inventé des outils politiques délirants, qui ont imposé aux Français les mesures parmi les plus liberticides au monde, qui ont tourné le dos au courage et qui ont cédé sur absolument tout. Des gouvernants-managers dont beaucoup n’ont aucune culture démocratique et républicaine, qui ne connaissent rien de notre histoire, des sans-culottes, des soldats de l’An II, des insurgés de la Commune, de Clémenceau, Jaurès, Blum, de tous ceux qui ont bâti notre société libérale et démocratique, qui prennent des décisions au regard de courbes, de chiffres, de graphiques… et qui, par la force des choses, n’ont aucune idée du mal qu’ils infligent à notre démocratie !

Mais il y a un troisième responsable, et c’est nous, citoyens français. En soutenant toutes les mesures liberticides prises depuis deux ans, en encourageant le pouvoir dans sa fuite en avant autoritaire et sa politique du bouc-émissaire vis-à-vis de la minorité des non-vaccinés, nous avons ouvert la voie à notre propre servitude. Une opinion plus réfractaire aurait sans aucun doute fait réfléchir le pouvoir à deux fois dans sa stratégie jusqu’au-boutiste, et agi comme le seul vrai contre-pouvoir qui nous restait dans cette crise.

Ce que nous sacrifions dans cette crise, nous le retrouverons peut-être, mais nous ne reviendrons pas en arrière. Ce qui a été inventé restera, les nouveaux outils de servitude seront rangés dans la « boîte à outils » (selon l’expression d’une députée de la majorité) et les blessures infligées à notre modèle démocratique ne cicatriseront pas. Et nous renonçons, comme l’a récemment expliqué la philosophe Barbara Stiegler, « à la liberté au sens où l’entendent les Lumières, fondée sur la capacité de raisonner par soi-même que l’on doit prêter à tous les citoyens majeurs (ou en voie de l’être), quels que soient leur croyance ou leur niveau d’éducation. Tous les sujets appelés à consentir doivent être considérés par principe, et que cela nous plaise ou non, comme des sujets rationnels, aptes à délibérer ensemble et de manière contradictoire de la vérité et de la chose commune (res publica), sans qu’aucun tuteur de l’humanité ne puisse édicter à leur place le bien commun. »

Le Conseil constitutionnel a censuré le passe sanitaire exigible dans les réunions politiques

«En validant le passe vaccinal, le Conseil constitutionnel entérine un changement de modèle politique»

Les meetings politiques de la droite sont-ils
des meetings comme les autres
,
selon Macron et les gauches

L’instance a toutefois censuré la possibilité pour les organisateurs de réunions politiques de demander un passe sanitaire aux participants.

Le Conseil constitutionnel a validé, vendredi 21 janvier, la plupart des dispositions du projet de loi controversé transformant le passe sanitaire en passe vaccinal.

L’instance, qui avait été saisie par les oppositions, a notamment validé les possibles vérifications d’identité par les cafetiers ou les restaurateurs, au nom de l’objectif de « protection de la santé » face à l’épidémie de Covid-19.

« Le refus de la personne de produire » un document officiel comportant sa photo « ne peut avoir pour autre conséquence que l’impossibilité pour elle d’accéder à ce lieu », appuie-t-il. Cette vérification d’identité était particulièrement critiquée par les sénateurs socialistes dans leur saisine. Toutefois, le Conseil constitutionnel émet « une réserve d’interprétation » : la vérification d’identité ne pourra se fonder que « sur des critères excluant toute discrimination de quelque nature que ce soit entre les personnes ».

Décision n° 2022-835 DC du 21 janvier 2022 [Loi renforçant les outils de gestion de la crise sanitaire et modifiant… https://t.co/DVnVOqqHH1— Conseil_constit (@Conseil constit)

Les meetings politiques sont libérés du passe sanitaire

L’instance a en revanche censuré la possibilité de demander un passe sanitaire aux participants de réunions politiques. Les organisateurs pourront cependant prendre « toutes mesures de précaution sanitaire utiles, telles que la limitation du nombre de participants, la distribution de masques ou l’aération des salles », selon un communiqué. Pour justifier cette censure partielle, le Conseil constitutionnel a relevé que les parlementaires n’ont pas conditionné le passe dans les meetings à la « situation sanitaire ».

Comme annoncé jeudi par le premier ministre, Jean Castex, lors d’une conférence de presse, le passe vaccinal entrera en vigueur lundi 24 janvier.

A partir de cette date, l’accès à de nombreux lieux et transports (restaurants, bars, transports publics interrégionaux, grands rassemblements, etc.) sera donc conditionné, pour les personnes de 16 ans et plus, à la justification d’un schéma vaccinal complet. A partir du 15 février, il faudra effectuer une dose de rappel quatre mois – et non plus sept – après sa deuxième dose pour que le passe reste valable.

Le test négatif, qu’il était jusqu’à présent possible de présenter à la place d’une preuve de vaccination dans le cadre du passe sanitaire, ne sera plus accepté que pour accéder aux établissements et services de santé.

Le Conseil constitutionnel, à Paris, le 15 octobre 2018.
L’état d’urgence sanitaire est-il
vraiment constitutionnel ?

Application possible jusqu’au… 31 juillet

Le passe vaccinal, censé inciter les Français non vaccinés à franchir le pas, sera par ailleurs accordé à titre provisoire aux personnes recevant une première injection d’ici le 15 février. Elles devront alors s’engager à recevoir leur deuxième dose un mois plus tard et seront autorisées à se rendre dans les bars, cafés, cinémas et restaurants en présentant un test négatif de moins de vingt-quatre heures.

Une soixantaine de députés de tous bords emmenés par le groupe La France insoumise, ainsi que les sénateurs socialistes, avaient fait deux recours contre le passe vaccinal, dénonçant une atteinte aux libertés fondamentales.

L’instance note que les dispositions sur le passe « ne sauraient être regardées, eu égard à la nature des lieux et des activités qui y sont exercées, comme instaurant une obligation de vaccination ». Les mesures concernant le passe « doivent être strictement proportionnées aux risques sanitaires » et « il y est mis fin sans délai lorsqu’elles ne sont plus nécessaires », remarque-t-elle, le projet de loi prévoyant une application possible jusqu’au 31 juillet.

Passe vaccinal : Macron va devoir « emmerder » les restaurateurs « jusqu’au bout »

Les restaurateurs ne contrôleront pas l’identité des clients, assure le représentant de la profession

L’équité voudrait que, si Macron « emmerde » les non-vaccinés qui n’ont pas d’obligation légale à se faire injecter le vaccin, il doive sanctionner les restaurateurs et cafetiers qui sont soumis par la loi au contrôle des identités des clients porteurs d’un passe.

« C’est un contrôle au faciès, c’est impossible à appliquer chez nous », a assené un représentant (anonymé) de l’organisation professionnelle de la restauration, qui craint « des discussions stériles, voire des conflits à l’entrée des restaurants ».

Les restaurateurs donnent le ton, refusant donc de contrôler, dans la pratique, l’identité des clients qui présenteront un passe vaccinal dans leurs établissements, a assuré le vice-président de l’UMIH-restauration, la branche de restauration de l’Union des métiers et des industrie de l’hôtellerie, Jean Terlon, lundi 17 janvier. 

Voté définitivement par le Parlement dimanche, le projet de loi instaurant le passe vaccinal fait notamment obligation aux gérants des lieux et activités soumis au passe, de vérifier, dans des conditions très encadrées, l’identité des clients de leurs cafés et restaurants. Ainsi, « lorsqu’il existe des raisons sérieuses [floues et subjectives] de penser que le document présenté ne se rattache pas à la personne qui le présente », il pourra être demandé « un document officiel comportant sa photographie ».

Les enfants gâtés du « quoi qu’il en coûte » assument leur refus de solidarité sanitaire

Les députés ont intégré au passe vaccinal la possibilité du contrôle d’identité par les professionnels de la restauration

« Le contrôle d’identité ne sera pas appliqué car, un, il n’est pas obligatoire, et deuxièmement on n’est pas formés à juger de la validité de ce pass« , mais aussi « parce qu’on n’a pas le temps et on a déjà suffisamment de problèmes dans la restauration aujourd’hui », a déclaré Jean Terlon. Les Français ne sont davantage formés à la pratique de l’auto-test, ni sur eux-mêmes ou ni sur leurs enfants.

Ce syndicaliste estime donc que le passe vaccinal « est une tempête dans un verre d’eau ».

Le « seul moment où on peut émettre un doute« , c’est si « vous êtes un homme et qu’il y a un prénom féminin écrit » sur le passe, argue Terlon, prenant un cas particulier, extrême, à la limite du caricatural. Mais « c’est un contrôle au faciès, déraille-t-il bientôt, pour décréter que la profession peut être soutenue sans contrepartie aucune. c’est impossible à appliquer chez nous » et qui risque d’entraîner « des discussions stériles, voire des conflits à l’entrée des restaurants ».

« Le problème est que le pass sanitaire est, depuis le début, falsifiable. C’est exactement le même problème que la carte Vitale. Il y a un député qui a expliqué aux ministres que c’était un mauvais choix d’avoir mis un pass sanitaire sans photo, donc aujourd’hui, on nous demande à nous, professionnels, de rectifier ce problème », déplore-t-il.

Alors que les dépistages négatifs ne permettront plus d’avoir un pass pour pouvoir travailler au contact du public, il pense que cela peut être « un problème supplémentaire » aux difficultés de recrutement dans le secteur qui a « déjà tellement perdus » de personnels, mais que la perte sera limitée car « la majorité des personnels qui travaillent dans la restauration sont déjà très impliqués dans ce pass ».

Novak Djokovic fait perdre la bulle… sanitaire à Roxana Maracineanu

La nageuse change de ligne d’eau: elle autorise, puis interdit le champion en France

Le «nid d’oiseau», stade olympique qui accueillera les cérémonies d’ouverture et de fermeture des Jeux olympiques de Pékin en 2022

Les protocoles sanitaires imposés lors des grands événements sportifs en France, notamment les bulles sanitaires, permettraient « en France à quelqu’un comme Novak Djokovic d’entrer sur le territoire », a affirmé vendredi la ministre des Sports Roxana Maracineanu sur France Info.

Novak Djokovic ignore toujours s’il pourra disputer l’Open d’Australie ou s’il va devoir reprendre l’avion pour rentrer en Europe. Mais si Roland-Garros devait se tenir aujourd’hui, le numéro un mondial ne rencontrerait pas les mêmes problèmes que ceux qu’il rencontre actuellement aux antipodes, selon Roxana Maracineanu. »Tout joueur, tout sportif qui s’entraîne en France, qu’il soit français ou étranger s’il est domicilié sur notre territoire, pour s’entraîner, il faudra qu’il ait un pass vaccinal tout le temps pour entrer dans un équipement sportifmais il y a des protocoles sanitaires imposés pour les grands événements par les fédérations en question, qui viennent s’ajouter, s’additionner au protocole du pays et donc c’est ce qui permettra en France à quelqu’un comme Novak Djokovic de pouvoir entrer sur le territoire« , a expliqué la ministre dans un entretien accordé à France Info vendredi.

Le sort de 32 détenus du tristement célèbre Park Hotel de Melbourne a été éclipsé cette semaine par la détention de la star serbe du tennis Novak Djokovic.

A 10 jours du coup d’envoi de l’Open d’Australie le 17 janvier, Novak Djokovic a passé une deuxième nuit dans une chambre exiguë du Park Hotel de Melbourne, utilisé par le gouvernement australien pour retenir des personnes en situation irrégulière. Le nonuple vainqueur du tournoi a été placé en rétention après l’annulation de son visa d’entrée en Australie, dans la nuit de mercredi à jeudi, au motif qu’il ne remplissait pas les conditions d’entrée sur le territoire imposées dans le cadre de la lutte contre la Covid-19. »En France, aujourd’hui, nous n’avons pas la même réglementation que l’Australie pour rentrer sur le territoire, pour les sportifs comme pour les autres citoyens des autres pays« , a rappelé Roxana Maracineanu. Ainsi, le pass vaccinal s’applique aux sportifs qui évoluent en France, qu’ils soient français ou étrangers. Pour le reste, ce sont les conditions d’entrée sur le territoire, puis les protocoles des organisateurs qui s’appliquent, comme prochainement celui du Tournoi des Six Nations. Ses contours ne sont pas encore connus, de même que le protocole de Roland-Garros dans plusieurs mois. Concernant plus particulièrement Roland-Garros, « c’est au mois de mai donc on espère qu’on en aura plus besoin évidemment », a ajouté la ministre.

Maracineanu, le pire choix possible à son poste

Les sportifs, Français comme étrangers, devront présenter un passe vaccinal dont les modalités seront fixées cette semaine par décret, confirme la ministre des Sports le 17 janvier, trois jours après avoir clamé le contraire.

La Fédération française de tennis a plébiscité un temps la mise en place d’une bulle sanitaire pour permettre aux joueurs qui refusent la piqûre anti-covid de participer au célèbre tournoi sur terre battue. Mais ils souhaitent désormais « s’aligner sur la position du gouvernement« , assure Roxana Maracineanu sur RTL, lundi 17 janvier 2022.

Jusqu’à maintenant, les sportifs désireux de s’entraîner ou de jouer dans un établissement recevant du public (ERP) devaient disposer d’un pass sanitaire, « aujourd’hui il faudra un passe vaccinal« , explique la ministre des Sports, selon qui cette règle s’applique aussi bien aux athlètes français qu’étrangers.

Mais si les règles pour l’obtenir sont les mêmes que celles nécessaires au passe sanitaire, Djokovic pourrait, en apportant la preuve d’une récente contamination à la Covid-19, fouler la terre battue parisienne sans vaccin.

Roxana Maracineanu rappelle toutefois que les modalités de validation du passe vaccinal n’ont pas encore été arrêtées. « La règle sera fixée par décret et sortira en fin de semaine, en même temps que la loi« , développe en effet la ministre déboussolée. Novak Djokovic, qui peut donc nourrir un petit espoir de se rendre à Roland-Garros, sera fixé d’ici quelques jours.

Passe vaccinal : les députés imposent aux restaurateurs le contrôle d’identité

Les restaurateurs ont obtenu d’ouvrir, mais ils refusent les contrôles d’identité.

Les restaurateurs veulent le beurre et l’argent du beurre: ils ont obtenu des dérogations, mais refusent les contraintes …

Au cours d’une nuit de débats menés au pas de charge, l’Assemblée nationale a adopté samedi matin en nouvelle lecture le projet de loi transformant le passe sanitaire en passe vaccinal. Il était près de 2 heures du matin, samedi 15 janvier, et le vice-président de l’Assemblée nationale, Sylvain Waserman, avait une demande pour les députés réunis pour une nouvelle lecture du projet de loi transformant le passe sanitaire en passe vaccinal : « Je ne peux que vous inviter à vous exprimer de la manière la plus concise. »

Il a été diversement entendu, et il aura fallu plus de onze heures de débats, entre vendredi et samedi, pour que l’Hémicycle examine 454 amendements, n’en adopte aucun, et vote le projet de loi par 185 voix pour, 59 contre et 8 abstentions. Le groupe Les Républicains (LR) a voté majoritairement en faveur, mais demeure partagé avec 26 voix pour, 14 contre et 7 abstentions. La gauche a largement voté contre, y compris le groupe socialiste.

Après l’échec de la commission mixte paritaire de jeudi, qui devait harmoniser les versions du Sénat et de l’Assemblée adoptées en premières lectures, le texte était retourné en commission des lois de l’Assemblée, qui a détricoté une grande partie des modifications apportées par les sénateurs, intégrant toutefois certains des compromis qui avaient semblé sur le point d’être trouvés en commission mixte paritaire.

Les 12-16 ans restent soumis au passe sanitaire

Depuis le 30 septembre 2021, les adolescents de 12 ans – et deux mois – à 17 ans doivent présenter un « passe sanitaire » pour se rendre dans les lieux et événements où il est exigé. Ce délai de deux mois laisse le temps aux adolescents de se faire vacciner dans les deux mois suivant leur 12e anniversaire.

Le 4 janvier, les députés ont relevé à 16 ans le seuil d’exigence du passe vaccinal dans les activités “extrascolaires et périscolaires”, sportives ou culturelles par exemple, contre 12 ans dans le projet initial du gouvernement qui s’est finalement rallié à ce changement.

Mais, le 15 janvier, en deuxième lecture, l’Assemblée nationale a voté que le passe vaccinal ne s’appliquera plus aux adolescents entre 12 et 16 ans; ils restent cependant toujours soumis au passe sanitaire.

La loi encadre les acteurs et conditions de vérification des identités

L’amende, prévue pour une entreprise renâclant au télétravail quand il est possible, a aussi été abaissée de 1.000 à 500 euros par salarié concerné. Les restaurateurs pourront vérifier l’identité de leurs clients présentant un passe, sur la base de tout « document officiel comportant sa photographie », et pas forcément de papiers d’identité.

L’amendement demandant la suppression de ce contrôle contre la fraude au passe vaccinal a été le plus débattu« Quand on sait qu’un policier municipal ne peut pas contrôler les identités, il semble bon de laisser les cafetiers et restaurateurs faire autre chose », a jugé Philippe Gosselin (LR, Manche). Pour Alexis Corbière (La France insoumise, LFI, Seine-Saint-Denis), la manipulation de papiers d’identité doit rester le « monopole » d’agents de police, tandis que Lamia El Aaraje (PS, Paris) s’est émue de l’émergence d’une « société de la défiance ».

En défense, Guillaume Gouffier-Cha (La République en marche, Val-de-Marne) a comparé la mesure aux contrôles qui peuvent se faire dans les bars en cas de consommation de boissons alcoolisées. Adrien Taquet, le secrétaire d’Etat auprès du ministre de la santé, Olivier Véran (toujours isolé pour cause de contamination à la Covid-19), s’est évertué à la distinction lexicale : pour lui, le projet de loi n’implique pas de contrôle d’identité mais la simple « vérification de concordance entre un passe sanitaire et un document officiel comportant une photo ».

Au grand dam des restaurateurs et des cafetiers, les députés ont maintenu la vérification du futur passe vaccinal. Mais quel est le cadre juridique ? 

Un restaurateur, par exemple, qui aurait « des raisons sérieuses de penser » que le passe présenté ne se rattache pas à la personne peut lui demander de « produire un document officiel comportant sa photographie ». Cette disposition était combattue par les restaurateurs et cafetiers. « Nous ne sommes pas officiers de police, » déplore Hubert Jan, le président de la branche restauration de l’UMIH (Union des métiers et des industries de l’hôtellerie).

Pas un contrôle d’identité au sens strict

« Un contrôle d’identité est fondé sur les articles 78 et suivants du code de procédure pénale, » observe Nicolas Prigent, avocat à Rennes. « Il ne peut être effectué que par un officier de police judiciaire (OPJ) ou un agent de police judiciaire (APJ) sous le contrôle d’un OPJ. » Et en cas de refus ? « L’OPJ a le pouvoir de vous retenir sur place ou au commissariat, durant quatre heures, le temps de déterminer votre identité. »

Une personne autre qu’un OPJ peut demander de produire une pièce d’identité dans certains cas. Lors d’un paiement par chèque par exemple, la personne « doit justifier de son identité au moyen d’un document officiel portant sa photographie », stipule le code monétaire. La vérification d’identité est aussi autorisée lors du retrait d’un colis, à l’embarquement pour un vol, etc.

De même, lors de la vente de tabac ou d’alcool, le commerçant doit demander au client d’établir « la preuve de sa majorité. »  Mais ces cas ne relèvent pas au sens strict d’un contrôle d’identité : « La différence se situe dans les pouvoirs de coercition, » estime Me Prigent. « Le refus d’établir son identité empêchera seulement d’obtenir le service demandé. »

Rien d’inconstitutionnel ?

Le Conseil d’Etat (magistrats administratifs) qui prend parti en lieu et place des Sages, écrit péremptoirement qu’ »aucun principe constitutionnel ou conventionnel n’y fait obstacle. » Attendons toutefois l’avis du Conseil constitutionnel pour s’en assurer ! Soixante députés ont d’ailleurs annoncé ce dimanche soir l’avoir saisi…

«Néanmoins, on crée une nouvelle exception, beaucoup plus prégnante que les précédentes, » analyse Nicolas Prigent. « On pourra vous demander de justifier votre identité trois ou quatre fois par jour : au café, à la bibliothèque, etc. Une procédure exceptionnelle devient un dispositif fréquent, opéré par des gens, qui n’y sont normalement pas habilités. Et qui touche à la liberté fondamentale d’aller et venir. On peut comprendre l’embarras des restaurateurs. »

En s’opposant à la loi républicaine, votée à une large majorité, la restauration devient une zone de non-droit: elle lui oppose, non pas la charia, mais son bon vouloir.

Passes sanitaires désactivés à compter du 15 janvier : pour « emmerder » les Français « jusqu’au bout » ?

Qui est visé ?

Entre 500.000 et 700.000 – 600.000 ? – personnes, qui ne sont pas à jour de leurs doses de vaccin, selon Olivier Véran, et il a prévenu que certains pourraient voir leur passe sanitaire désactivé à partir du samedi 15 janvier.

Car ce samedi entre en vigueur les nouvelles règles du passe sanitaire et du délai pour la dose de rappel imposé à tous les adultes. C’est pour cela que certains passes ne seront plus valides dès le 15 janvier 2022 et seront donc automatiquement désactivés

A la veille de la transformation du « passe sanitaire » en « passe vaccinal », quelles sont les nouvelles règles de ce passe sanitaire ? Comment savoir si vous êtes concernés par cette levée du pass ? Est-il possible d’y échapper si vous n’avez pas eu votre rappel vaccinal dans les temps ? Votre passe sera-t-il réactivé si vous faites votre troisième injection ? 

La stratégie de la peur et du bâton dans la gestion par Macron de la crise sanitaire n’est pas sans danger. En effet, le président de la République n’appréhende plus seulement le Covid-19 comme un fléau à combattre. Plus l’élection présidentielle approche, plus il l’utilise comme une arme à fragmentation, au risque d’essuyer un puissant tir de riposte.

Le premier ministre, Jean Castex, participe d’ailleurs au climat d’angoisse en réunissant, mardi 11 janvier, les chefs des partis politiques, ainsi que les candidats déclarés à la présidentielle, pour tenter de définir des règles communes susceptibles de sauver la campagne.

Hologramme de Mélenchon

Alors que le droit constitutionnel protège la liberté de réunion, certains candidats ont choisi d’annuler ou de reporter leurs meetings de janvier. D’autres préfèrent, au contraire, les maintenir en imposant des jauges, en distribuant des masques FFP2 ou en demandant à l’entrée le passe sanitaire. On comprend qu’en vérité Macron ne veut pas partager son pouvoir de nuisance dans nos vies et, pour reprendre la main, tente d’aligner les pratiques. Une harmonisation serait, selon lui, souhaitable, histoire d' »emmerder » ses concurrents en bridant les initiatives: en 2017, Mélenchon avait fait sensation avec ses hologrammes. Castex en profite pour suggérer du désordre parmi ses opposants en réclamant un minimum d’entente sur le déroulement de l’élection des 10 et 24 avril sur laquelle plane le spectre de l’abstention après les records enregistrés aux élections municipales de 2020 et régionales de 2021. Pas d’innovation possible: plus la campagne sera dépouillée d’artifices technologiques, moins elle sera innovante et plus les électeurs s’en détourneront du scrutin. L’ennui est facteur d’abstention. On n’en sort pas: s’emmerder est plus favorable à Macron qu’aux autres.

Qui est concerné par une désactivation du passe

A partir de samedi 15 janvier, tous les adultes de plus de 18 ans dont leur deuxième dose remonte à plus de 7 mois devront justifier d’une troisième injection de vaccin pour conserver leur pass sanitaire acquis plus tôt. 

En clair, si vous avez reçu votre seconde dose de sérum avant le 15 juin 2021 et que vous n’avez toujours pas eu votre rappel vaccinal, vous allez voir votre pass désactivé ce samedi. Si vous avez été complètement vacciné entre le 15 juin et le 15 juillet 2021, il faut ajouter 7 mois à la date de votre seconde injection pour connaître la fin de validité de votre passe. 

Pour les autres, attention ! Ce délai de 7 mois va changer le 15 février et sera désormais de 4 mois. Ainsi, toutes les personnes qui ont reçu leur deuxième injection avant le 15 octobre devront avoir eu leur troisième dose sinon le pass sera désactivé. 

Pour trouver la date de votre dernière injection, il suffit de vous rendre sur l’appli TousAntiCovid, à la page Carnet. Sous le QR code – lorsque le mode frontière est activé – la date de la piqûre est indiquée.

Peut-on échapper au couperet de la désactivation ? 

Si vous n’avez pas reçu votre troisième dose dans le délai imparti, il existe une seule exception qui peut vous permettre de conserver votre pass sanitaire.

En effet, si vous avez été contaminé par le Covid-19 avant de faire votre troisième dose, vous devrez attendre au moins trois mois après le début de l’infection avant de faire votre troisième dose. En revanche, il vous faut absolument entrer le certificat prouvant votre infection dans l’application TousAntiCovid.

« Beaucoup n’ont pas mis la preuve de leur infection dans TousAntiCovid », a rappelé Olivier Véran ce mecredi 12 janvier. Et sans cette preuve, le passe sera aussi suspendu. En revanche, vous êtes tenu de vous faire piquer dans les 6 mois qui suivent l’infection, sous peine de perdre votre passe sanitaire également. 

Pour toutes les autres personnes qui ne font pas la piqûre de rappel dans les délais indiqués ci-dessus, votre passe sera automatiquement désactivé dès que ce délai sera dépassé

Mon passe a été désactivé, quand et comment le récupérer ? 

Vous n’avez pas fait votre troisième injection dans les temps mais souhaitez récupérez votre passe ? Pour ce faire, il faudra soit présenter un justificatif d’infection (voir ci-dessus), soit vous faire vacciner avec la dose de rappel. 

Une fois que vous serez à jour dans votre schéma de vaccination, vous aurez un certificat avec un nouveau QR code à entrer dans l’appli TousAntiCovid. Il faudra ensuite attendre 7 jours pour que votre passe soit de nouveau valide. 

Passe vaccinal: les députés adoptent le projet de loi en deuxième lecture

Vote à contre-coeur de mesures d’exception qui créent des rancoeurs

Les députés ont adopté sans surprise, le projet de loi controversé transformant le pass sanitaire en pass vaccinal en deuxième lecture, samedi, au bout d’une nuit de débats qui se poursuivront dans quelques heures au Sénat.

Entamé le 29 décembre en commission, le marathon de ce douzième texte d’urgence sanitaire depuis mars 2020 s’achèvera au forceps dimanche après-midi, avec un ultime vote de l’Assemblée nationale, au bout d’un  marqué par des couacs, des polémiques, des menaces et grossièretés, et des rebondissements.

Les adolescents entre 12 et 16 ans non concernés

Commencé à 15 heures, vendredi, la deuxième lecture du texte avec à la clef l’examen de près de 450 amendements, s’est achevée aux alentours de 4 heures du matin avec une adoption par 185 voix pour, 69 contre et 8 abstentions, dans une ambiance électrique.

Après l’échec fracassant d’un compromis avec le Sénat, les députés ont planché sur une version du projet de loi proche de celle votée la semaine dernière en première lecture, mais avec certaines modifications, parfois inspirées par l’examen au Sénat dominé par la droite. Ainsi le passe vaccinal ne s’appliquera plus aux adolescents entre 12 et 16 ans, toujours soumis cependant au passe sanitaire.

« Vérification de la concordance d’identité » avec le passe, renforcement des sanctions contre les faux passe, possibilité de subordonner l’accès à des réunions politiques à la présentation d’un passe sanitaire ou vaccinal…Les débats ont achoppé sur les mêmes dispositions qu’en première lecture, sans pour autant que gouvernement et majorité ne changent de cap.

Vote majoritairement en faveur du groupe LR

Les opposants au texte n’ont pas désarmé, à l’instar des élus LFI qui ont défendu en vain une motion de rejet préalable contre un texte de « contrainte » et ont ferraillé sur chacun de leur amendement, multipliant les coups de griffe contre la majorité et l’exécutif, avec à la clef de régulières montées de tension.

Accusés de « manoeuvre politique » avec ce texte et l’échec de la commission mixte paritaire (CMP), LREM et ses alliés ont mis en avant leur « responsabilité » et souligné les divisions chez LR en fonction des votes.

Le groupe LR a voté majoritairement en faveur du projet de loi mais est partagé sur le texte avec 26 voix pour, 14 contre et 7 abstentions. La gauche a largement voté contre, y compris le groupe socialiste (9 contre et 3 pour). Les députés d’extrême-droite se sont également opposés au texte, à l’exception d’Emmanuelle Ménard.

Le projet de loi qui devait initialement être mis en oeuvre à partir de ce samedi, pour faire face à la flambée du variant Omicron, joue les prolongations au parlement en raison de rebondissements inédits comme peuvent l’être les mesures d’exception proposées: suspension-surprise des débats le premier soir, propos polémique de Macron qui menace d’ « emmerder jusqu’au bout » les non-vaccinés, bien que la vaccination ne soit pas obligatoire, et jeudi, alors qu’un accord sur ce texte paraissait proche, échec de la commission mixte députés-sénateurs, après un tweet du patron des sénateurs LR Bruno Retailleau.

Obligation levée du port du masque en extérieur à Paris

Le tribunal de Paris a suspendu l’arrêté préfectoral, ce jeudi.

Le port du masque en extérieur n'est plus obligatoire à Paris
Le port du masque en extérieur n’est plus obligatoire à Paris

Le juge s’oppose au préfet et le judiciaire à l’exécutif: ce jeudi 13 janvier, le tribunal administratif de Paris a suspendu ce jeudi 13 janvier l’arrêté préfectoral rendant obligatoire le port du masque en extérieur dans la Capitale. Il était entré en vigueur seulement douze jours plus tôt, le 31 décembre, pour le réveillon du Nouvel an… 

Cette décision est la deuxième suspension du genre et d’autres levées de cette contrainte pourrait suivre. Elle intervient au lendemain de celle du tribunal de Versailles. Celui-ci avait suspendu un arrêté similaire pour le département des Yvelines

Le juge de Versailles avait estimé que le port du masque obligatoire en extérieur portait « une atteinte excessive, disproportionnée et non appropriée (…) à la liberté individuelle« .

L’exécutif accumule les oppositions

Ses changements de protocoles sanitaires s’appliquant à l’école, trois en dix jours, ont soulevé un vent de colère tel dans le public que le ministre de l’Education a été désaporouvé par son preluer ministre: Castex a décidé d’alléger le casse-tête imposé par Blanquer aux familles et aux enseignants.

Les syndicats enseignants de gauche ont bondi sur l’occasion pour déclencher une grève suivie massivement, jeudi 13.

C’est maintenant le tour des tribunaux administratifs de dénoncer comme inappropriées les obligations de port du masque en extérieur prises par arrêtés du ministère de l’Intérieur sont inappropriées.

Autre déconvenue possible à venir, celle éventuellement infligée par le Conseil constitutionnel au projet de loi visant à évoluer du passe sanitaire au passe vaccinal, au moment où d’autres obligations sanitaires sont combattues avec succès par les juges, les enseignants ou le Sénat.

Le sénateur antivax Claude Malhuret nous refait une diarrhée verbale

Malhuret contre les antivax et la liberté d’expression

Lors de la discussion sur le passe vaccinal, le sénateur et médecin de 71 ans a grincé contre cette « minorité inconsciente », notamment sur les réseaux sociaux, avec le mépris de sachant adorateur de la Science déversé sur « les gens » balladés par le Dr Véran et Mr Macron. Voici son discours.

Voici donc le texte du discours qu’a prononcé ce mardi 11 janvier le sénateur de l’Allier, ancien maire de Vichy (28 ans) Claude Malhuret, par ailleurs médecin, à la tribune du Sénat lors de la discussion du projet de loi sur le passe vaccinal.

Contrairement à ce que prétendent depuis des mois les trafiquants de fake news, les résistants des boulevards, les has not been de la chanson française et les Sakharov de la dictature sanitaire, nous avons aujourd’hui trois certitudes :

1) Le vaccin empêche l’immense majorité des formes graves.

2) La probabilité d’un séjour en réanimation est dix fois supérieure chez les non-vaccinés.null

3) Les services d’urgence sont remplis par la petite minorité qui refuse la vaccination.

La conclusion est d’une simplicité biblique : il faut vacciner le plus de monde possible le plus vite possible. 92 % des Français l’ont compris. Pas les antivax. Depuis un an, ils nous tannent avec leur « convaincre plutôt que contraindre », nous disent de faire de la pédagogie, de ne pas stigmatiser, eux qui stigmatisent tous les autres. Il faudra bientôt vacciner en cachette et raser les murs pour ne pas les déranger. Eh bien, nous n’allons pas raser les murs, nous allons répondre. Et d’abord aux politiciens aux abois qui essaient de se refaire la cerise, aux philosophes de comptoir qui confondent liberté et irresponsabilité, aux agités du télé-bocal, qui crient à la démocratie bafouée.

Les Philippot, Asselineau, Le Pen, Dupont-Aignan ou Mélenchon, ce pacte germano-soviétique de la désinformation, ont été successivement pour la chloroquine, contre le vaccin, contre le pass sanitaire et maintenant contre le pass vaccinal, avec une infaillibilité absolue dans l’aveuglement. Ces amoureux des dictatures, il faut quand même qu’ils soient gonflés pour accuser le gouvernement et le Parlement de prendre des mesures liberticides. S’ils avaient été au pouvoir, la vaccination aurait perdu des mois. Et les morts auraient été bien plus nombreux, comme chez leurs amis Bolsonaro l’antivax ou Poutine et son vaccin inopérant réclamé à grands cris par Mélenchon et dont même les Russes ne veulent pas. Les Français n’auraient eu droit qu’aux remèdes bidons d’un gourou rocambolesque, validés par la Twitter school of medicine et la Facebook university. Ces stakhanovistes de l’erreur et du cynisme sont contre le pass vaccinal, pas pour préserver la santé de nos concitoyens, mais pour récupérer les voix des extrémistes. Quoi que vous fassiez, Monsieur le Ministre, pour eux, vous ferez mal. Je vous suggère une idée pour vacciner les 5 millions qui manquent à l’appel : interdisez le vaccin, ils exigeront que tout le monde se le fasse injecter.

La démocratie, ce n’est pas s’agenouiller devant une minorité inconsciente.

Ça suffit ! À 300 000 cas par jour, il est temps de répondre et il est aussi plus que temps de faire front. La démocratie, ce n’est pas s’agenouiller devant une minorité inconsciente qui déborde aujourd’hui les services d’urgence, qui fait pleurer de rage et d’épuisement les soignants voyant leurs lits remplis de patients qui n’auraient jamais dû s’y trouver et qui en chassent tous les autres. La démocratie, ça ne consiste pas à écouter des rebelles de supermarché sauter comme des cabris avec leurs pancartes en criant : « Liberté ! ». Des quinze ans de ma vie comme médecin dans les guerres ou les épidémies, j’ai tiré une leçon simple : ce sont les virus qui bafouent les libertés, pas les vaccins. Et si l’on ne prend pas les mesures qui s’imposent, c’est l’épidémie seule qui en décide, et toujours de la façon la plus violente et la plus létale. Il faut donc, parce qu’il n’y a pas de liberté absolue, trouver l’équilibre entre des libertés contradictoires et prendre les bonnes décisions, même si elles ne plaisent pas à tous. C’est ce que vous proposez aujourd’hui, Monsieur le Ministre, et c’est ce que nous allons faire avec vous.

L’idéal serait la vaccination obligatoire, comme il en existe onze autres sans que personne ne hurle à la tyrannie.

Oui, le passe vaccinal est une façon de pousser à la vaccination. Et pour tout dire, l’idéal serait la vaccination obligatoire, comme il en existe onze autres sans que personne ne hurle à la tyrannie. Vous ne la proposez pas parce que vous craignez que les boutefeux ne finissent par déchirer un pays exténué et parce qu’en démocratie il n’y a pas de moyen infaillible de l’imposer, et vous avez sans doute raison. Alors, va pour le pass vaccinal. Les offusqués professionnels diront que vous créez deux catégories de Français, alors que ce sont eux qui se placent en marge et nous mettent en danger. Ils diront que vous les stigmatisez, alors que depuis un an ils traitent les vaccinés de moutons, les soignants de collabos, qu’ils saccagent les permanences des élus et les menacent de mort. Mais nous allons poursuivre ensemble, calmement, la lutte contre l’épidémie. Malgré eux. Et avec l’immense majorité des Français.

Car en dépit des campagnes incessantes sur les réseaux antisociaux, les Français ont montré une remarquable compréhension, une remarquable patience et une remarquable responsabilité. Malgré les intox, la France est dans le peloton de tête des pays les plus vaccinés. Les réseaux ont même eu une vertu : après deux ans de bobards, nos concitoyens ont fini, devant l’énormité des fake news, par se faire une solide opinion sur ceux qui les diffusent, et je préfère ne pas répéter ici les épithètes dont ils les gratifient. Quant aux discussions dans les repas de famille où se trouvait un antivax pendant les fêtes, elles ont vacciné définitivement des millions de Français contre les absurdités. Et ce vaccin-là, par chance, il est d’une grande efficacité.

*Claude Malhuret est sénateur Les Indépendants – République et territoires de l’Allier et médecin. En 1986, Jacques Chirac, alors Premier ministre du premier gouvernement de cohabitation du socialiste François Mitterrand, nomma Claude Malhuret secrétaire d’Etat chargé des Droits de l’homme (de l’humain, désormais !).

Passe vaccinal: le Sénat apporte de grandes modifications au projet de loi

Adoption d’améliorations que les députés peuvent maintenant dénaturer

L'hémicycle du Sénat le 11 janvier 2022 à Paris

Les élus de la chambre haute se sont prononcés en faveur du texte, après l’avoir notablement modifié, par 249 voix pour et 63 voix contre.

Le passe vaccinal arrive en fin de navette législative. Le Sénat, à majorité de droite, a voté dans la nuit de mercredi à jeudi le projet de loi sanitaire qui instaure ce nouveau dispositif, appelé à remplacer le passe sanitaire.

Plusieurs modifications qui ne sont pas du goût du gouvernement

Les élus du palais du Luxembourg peuvent s’attendre à une discussion serrée entre députés et sénateurs en commission mixte paritaire jeudi pour trouver un accord sur le projet de loi.

Les sénateurs veulent ainsi que le passe vaccinal soit imposé seulement si le nombre d’hospitalisations liées à la Covid-19 était supérieur à 10.000 patients au plan national: il disparaîtrait automatiquement en deçà de ce seuil, sauf dans les départements où le taux de vaccination complète serait inférieur à 80% de la population ou avec un taux d’incidence élevé.

Un calendrier retardé

L’exécutif visait initialement une application du passe vaccinal dès le 15 janvier, mais les débats menés à l’Assemblée nationale ont été retardés par la fronde de députés de la majorité. Le projet est arrivé en catastrophe au Sénat qui a, quant à lui, fourni un véritable travail, dans un climat tendu, notamment après le scandale suscité par la malveillance légalement injustifiée d’un Macron vulgaire et son envie d' »emmerder jusqu’au bout » les non-vaccinés, alors que l’obligation vaccinale n’existe pas.

Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal table désormais sur une application du texte « au plus tard dans les premiers jours de la semaine du 17 janvier ».

53% des Français condamnent les menaces d’un Macron transgressif

Le président sortant a tort de dresser les Français les uns contre les autres

«Les non-vaccinés, j’ai très envie de les emmerder. Donc on va continuer de le faire.» Cette vulgarité de Macron dans les colonnes du Parisien, le 4 janvier, crée la polémique. Elle divise également les Français, une majorité nette (53%) estimant que le chef de l’Etat a eu tort de tenir ces propos, selon un sondage exclusif CSA pour CNews, paru ce mercredi.

Plys d’un Français sur trois (36%) des sondés estiment que le président a eu «totalement tort» de s’exprimer de cette manière et 17% qu’il a eu «plutôt tort». A l’inverse, moins d’un Français sur deux (47%) croit comprendre les motivations de Macron.

Ainsi, 26% considèrent qu’il a eu «totalement raison» et 21% «plutôt raison» d’affirmer que, en dépit de ses déclarations de compassion, il «veut emmerder» les non-vaccinés, qui représentent quelque 5,6 millions de Français. Autrement dit, 8% de la population éligible à la vaccination contre la Covid-19. 

Depuis la baffe à Tain l’Ermitage, l’emmerdeur avait très envie de régler des comptes avec les Français

Les propos du président de la République ont contribué au boycottage par les députés de la majorité de l’examen du projet de passe vaccinal, au prétexte de surcharge de travail, mais aussi au motif de vulgarité et de malveillance du président cyclique, « en même temps » stratège pompeux et brut de décoffrage. Dans l’hémicycle, le débat doit être suspendu, l’examen du projet de loi sur le passe vaccinal bloqué, du fait de l’absence de députés LREM-MoDem, et la navette parlementaire retardée au Sénat.

Le Premier ministre Jean Castex, rangé à l’avis du chef de l’Etat, a pressé l’Assemblée nationale de «débattre dans des délais rapides». Mais l’entretien incendiaire du président dans Le Parisien continue d’enflammer les esprits, y compris au-delà du Palais-Bourbon. Ainsi le Sénat est-il réticent à bouleverser son agenda de travail au motif d’insultes du président candidat présumé à sa propre succession et fauteur de troubles.

Les jeunes indignés

Autre enseignement de ce sondage CSA, à une grande majorité (65%), les 18-24 ans considèrent que Macron a eu tort de menacer ainsi les non-vaccinés. Cette proportion diminue néanmoins avec l’âge : chez les 35-49 ans, ils sont néanmoins encore 53% à se positionner contre cette provocation du chef de l’Etat, et chez les plus de 65 ans, encore 42%. Les Français détestent la vulgarité. Or, en cinq ans, ils ont appris que le quadra a une propension forte à s’encanailler.

La proximité politique est également une variable déterminante. Pour ne pas se dédire, les sympathisants de la République en Marche sont les seuls contraints à soutenir le président : à l’instar des élus godillots, 3 sur 4 (75%) estiment qu’il a eu raison «de vouloir emmerder» les non-vaccinés. « C’est une stratégie assumée depuis le début », a avoué Marc Fesneau, ministre transparent chargé des Relations avec le Parlement. Cet entretien a en effet été lu, relu et validé par l’Elysée avant publication.

Mais le reste du spectre politique est beaucoup plus divisé. A une courte majorité, les sympathisants du Parti socialiste (55%) et d’Europe Ecologie-Les Verts (52%) sont en désaccord avec Macron. Ceux des Républicains sont 58% à le soutenir, ce qui n’arrange pas les affaires de Pécresse. 

En revanche, l’opposition est nette chez les sympathisants du parti Reconquête !. Et le stratège se serait donc planté dans ses calculs politiciens: si Zemmour progresse, Pécresse distancera Le Pen et accédera au second tour. Pense-t-il donc avoir envie d’un duel avec Pécresse plutôt qu’avec Le Pen? Comme leur chef de file Eric Zemmour, pour qui les propos du président sont «d’une cruauté avouée, assumée», ils sont 77% à condamner Macron. Une colère partagée par les sympathisants de la France Insoumise (67% à estimer que le président a tort) et du Rassemblement national (67% également).  

Sondage CSA mené le 5 janvier sur un échantillon national représentatif de 1.000 personnes âgées de 18 ans et plus, basé sur la méthode des quotas.

Une pétition des anti-passe dépasse 1,2 millions de signatures

Elle est remise aux députés

Le coup du parapluie bulgare : l’affaire d’empoisonnement qui a défrayé la chronique en 1978

Soutenu par une petite centaine de manifestants, Rodolphe Bacquet, qui se présente comme un « aventurier de la santé naturelle », a remis à Nicolas Dupont-Aignan sa pétition contre le passe vaccinal, ce mercredi 5 janvier. Il revendique près d’1,2 millions de signataires, qui ne décolèrent pas contre leur discrimination par Macron.

Ils étaient venus répondre à Macron sous les fenêtres de l’Assemblée nationale. Les signataires d’une pétition demandant l’arrêt du projet du passe vaccinal se sont réunis sur la petite place qui borde la brasserie Le Bourbon, la cantine feutrée des parlementaires, ce mercredi 5 janvier.

L’initiateur du texte, Rodolphe Bacquet, leur avait donné rendez-vous pour déposer la pétition aux parlementaires et tenter de presser le gouvernement de renoncer. Si sur Internet, cette pétition revendique près d’1,2 millions de signatures, devant le Palais Bourbon, ils n’étaient qu’une centaine, presque qu’autant que les très nombreux policiers déployés autour de l’Assemblée, ironise Mariane..

Parmi ces manifestants aux profils très divers, des habitués des rassemblements contre la politique sanitaire du gouvernement, des Gilets jaunes et aussi des non-vaccinés scandalisés par l’agression stratégique que le candidat Macron a perpétrée sur eux dans Le Parisien, en menaçant de leur faire des « emmerdes […] jusqu’au bout ».

En retrait, Tamara, la cinquantaine, confie posément sa crainte du vaccin. « Ma fille est médecin, toute ma famille est vaccinée mais moi j’ai des doutes. C’est ma liberté, c’est mon corps », glisse-t-elle à MarianneSes bottes blanches luxueuses et ses boucles d’oreilles serties d’émeraudes lui donnent l’allure d’une dame du quartier, c’est sa première manifestation. « Macron sait très bien ce qu’il fait. C’est un acte politique pour cliver les gens, il crée l’anarchie », estime cette Franco-Russe qui confie son sentiment d’une vraie perte de liberté. Elle rapproche même ces restrictions sanitaires de la répression de l’URSS qu’elle a connue dans sa jeunesse. D’autres évoqueraient Anne Franck…

En clivant, le candidat Macron consolide son socle partisan

Toujours en exerice, le président fracture le pays. Non loin, Fouzia une trentenaire, vient de se faire une copine qui, comme elle, ne rate aucune manifestation. Avant le passe vaccinal, Fouzia ferraillait contre le passe sanitaire et elle continuera. A peine remise d’une opération chirurgicale au pied, elle assure que les nouvelles restrictions ne l’inciteront pas à se faire vacciner. Fouzia a déjà renoncé à toutes les sorties pour lesquelles le passe sanitaire est exigé. Et ce rassemblement lui fait du bien, les gens se mêlent et certains s’enlacent. Les manifestants racontent souvent être minoritaires dans leurs familles en tant que non-vaccinés. Cette minorité est donc rejetée par Macron, bien qu’un président soit censé protéger tous les Français, jusqu’au dernier de ses opposants.

Tous ont trouvé en la pétition initiée par Rodolphe Bacquet un écho à leurs inquiétudes. S’appuyant sur des arguments parfois discutables, le texte dénonce le projet de loi sanitaire comme un « point de non-retour vers l’obligation vaccinale généralisée » et craint une « discrimination de chaque Français en fonction de son statut vaccinal ». Rodolphe Bacquet, l’auteur de cette pétition, est installé en Suisse. Ce Normand d’origine est rédacteur en chef d’une newsletter, Alternatif Bien-Être, qui revendique 200 000 abonnés, où il se décrit comme un « aventurier de la santé naturelle ».

Dupont-Aignan et Conseil Constitutionnel

Debout sur un banc face ses quelques dizaines de soutiens et une nuée de micros, Rodolphe Bacquet espère que ce texte permettra « au Parlement de prendre la mesure de ce qui est en train de se passer et qu’il stoppe le projet de loi ». À défaut, il prévoit d’écrire au Conseil Constitutionnel. Et si ça ne marche pas, il appelle à « la résistance passive, à tourner en ridicule les restrictions ». En guise de mode d’action, il propose notamment de dessiner des sourires sur les masques, ce qui ne satisfait pas tout à fait la petite foule.null

C’est le moment que choisit Nicolas Dupont-Aignan, qui n’a pas manqué une miette de cette agitation médiatique, pour venir à son secours en proposant de porter la pétition et ses signatures dans l’hémicycle. Il déleste Bacquet de ses documents et retourne dans l’hémicycle. « Combien de députés s’opposent au passe vaccinal ? », l’interpellent des pétitionnaires. « Une poignée », grince Dupont-Aignan. Signe de l’impasse dans laquelle semblent se trouver les opposants aux nouvelles restrictions.

« Tout est bloqué »

« Le gouvernement ne lâche rien. Le trio Macron-Castex-Véran est de plus en plus virulent », regrette Évelyne Menard, une retraitée de 63 ans. Venue d’Angers et de passage à Paris, elle en appelle à l’instauration du référendum d’initiative citoyenne (RIC). Une réforme à laquelle Emmanuel Macron est resté sourd au plus fort du mouvement des Gilets jaunes.

Masque sous le nez, Philippe n’était plus sorti dans la rue depuis le mouvement des Gilets jaunes, mais assure qu’il recommencera dès le samedi 8 janvier. « On s’est battu pour le prix de l’essence, il n’a fait qu’augmenter depuis. Tout est bloqué et il n’y a rien à attendre de la présidentielle », estime-t-il alors que des CRS évacuent de la place les manifestants qui s’éloignent en maugréant. Certains tentent l’aventure dans les rues adjacentes. Leur colère est loin d’être éteinte.

Le passe vaccinal ne passe pas: les députés LREM-MoDem se rebellent contre Véran

Le refrain « nous sommes au travail » vire au charivari

Ne cherchez pas Patrick Mignola, président des députés MoDem,
il était non pas dans l’hémicycle, mais dans sa chambre de l’Assemblée…

Les députés de la majorité brillent par leur absence dans l’hémicycle. Leur légèreté a conduit à la suspension de l’examen du projet de loi qui devait transformer le passe sanitaire en passe vaccinal à la mi-janvier, promesse de Macron. Il s’agit d’un camouflet de sa majorité au gouvernement. La mise en oeuvre du passe vaccinal est bloquée à l’Assemblée, retardant l’activité du Sénat et repoussant l’application de la décision du président au-delà du 15 janvier ?

Passe sanitaire

L’examen du projet de loi transformant le passe sanitaire en passe vaccinal a fait l’objet d’une suspension surprise par l’Assemblée lundi soir: une majorité de députés présents a voté à main levée contre la poursuite des débats après minuit. Il reviendra à la conférence des présidents de groupes parlementaires du Palais Bourbon d’inscrire la suite de l’examen du texte à l’agenda de l’Assemblée mais ce coup de théâtre fait dérailler la navette parlementaire et retarde l’adoption définitive du texte par les deux chambres.

Cette révolte rarissime a été applaudie par les députés de l’opposition, en particulier sur les bancs LR tandis que la majorité déboussolée s’en prenait à la présidente de la séance, Annie Genevard, à l’instar du président du groupe LREM, Christophe Castaner, débordé par ses députés LREM, et du ministre de la Santé. Olivier Véran venait en effet d’appeler les députés à poursuivre les débats après l’heure normale de clôture de l’Assemblée prévue à minuit.

« Un camouflet pour le gouvernement »

Jusqu’ici, les débats autour du projet de loi transformant le pass sanitaire en pass vaccinal, avançaient à pas comptés en raison de l’hostilité de députés de plusieurs groupes politiques.

« C’est un camouflet pour le gouvernement. Le gouvernement nous disait qu’il fallait marcher ou mourir (…) Là le gouvernement se retrouve embourbé (…) et lâché par une partie de sa majorité », a jugé le député LR Julien Aubert.

« On échappe à la nuit blanche. #Véran reçoit une correction », a tweeté le chef de file des « insoumis », Jean-Luc Mélenchon.

« On a vu des oppositions qui, sur force plateaux TV et tweets, nous disent qu’elles sont favorables au pass vaccinal et soutiennent ce projet de loi et qui dans l’hémicycle, ont fait complètement l’inverse, ont joué l’obstruction et ont voté de façon massive pour que les débats cessent », a dénoncé la présidente LREM de la commission des Lois, Yaël Braun-Pivet, dans un jargon peu flatteur pour une magistrate. « Malheureusement nous qui comptions terminer le texte ce soir pour qu’il puisse être transmis au Sénat et donc s’appliquer le plus rapidement possible (…) cela est contrarié par le jeu des oppositions », a-t-elle encore baragouiner.

Le passe vaccinal va entrer en vigueur lundi: qu’est-ce qui nous attend, maintenant?

A quoi devenons-nous nous plier, pour les autres et pour nous ?

Pass vaccinal : date d'entrée en vigueur, règles... Tout ce qu'il faut savoir sur le projet de loi

Le projet de loi qui doit transformer le passe sanitaire en passe vaccinal va être présenté à l’Assemblée nationale, ce lundi 3 janvier. Le gouvernement espère son entrée en vigueur au 15 janvier 2022. La rentrée politique s’annonce donc tendue même si l’adoption du texte ne fait aucun doute, vu la majorité de députés godillots. Malgré les oppositions annoncées de la France Insoumise (LFI) et du Rassemblement National (RN), la majorité des députés du Parti Socialiste (PS), ainsi que du parti Les Républicains (LR) a donné son accord « de principe » pour voter le projet de loi sur le passe vaccinal. 

Les grandes lignes de l’application de ce nouveau passe ont été annoncées par Jean Castex le 27 décembre dernier. Il faudra présenter un passe vaccinal, à partir du 15 janvier, au restaurant, au cinéma, dans les salles de sports et les TGS (événementiels). Un simple test négatif ne sera plus accepté, comme c’était le cas avec le passe sanitaire. Le gouvernement veut que ses nouvelles règles soient particulièrement restrictives, avec pour objectif de faire changer d’avis les non-vaccinés. En revanche, l’option du passe sanitaire en entreprise n’a pas été retenue. C’est également le cas si nous nous rendons aux urgences : pas besoin de passe vaccinal.

Les grandes lignes de l’application de ce nouveau pass ont été annoncées par Jean Castex le 27 décembre dernier. Il faudra présenter un pass vaccinal, à partir du 15 janvier, au restaurant, au cinéma, dans les salles de sports et les TGS. Un simple test négatif ne sera plus accepté, comme c’était le cas avec le pass sanitaire. Ces nouvelles règles que le gouvernement veut particulièrement restrictives afin de faire changer d’avis les non-vaccinés. En revanche, l’option du pass sanitaire en entreprise n’a pas été retenue. C’est également le cas si vous vous rendez aux urgences : pas besoin de pass vaccinal.

En ce qui concerne les conditions de son obtention, un temps écarté, la condition du test négatif a finalement été retenue, afin de ne pas pénaliser ceux qui sont en cours de vaccination. Pour avoir un pass vaccinal en règle, il faudra donc avoir : 

  • soit les trois doses de vaccin
  • soit une dose de vaccin et un test négatif 
  • soit deux doses et un test négatif

Quelle date pour l’entrée en vigueur du pass vaccinal ?

Jean Castex a annoncé qu’un projet de loi « pour transformer le pass sanitaire en pass vaccinal » serait examiné dès le 27 décembre lors du premier Conseil des ministres. Le gouvernement souhaite par ailleurs « durcir les conditions de contrôle et de sanctions contre les faux pass. » Le projet de loi devrait être examiné et débattu à l’Assemblée nationale le lundi 3 janvier 2022. Si aucune date n’est pour l’heure avancée, le gouvernement veut que le pass vaccinal entre en vigueur durant la première quinzaine du mois de janvier. Il est assez vraisemblable que le gouvernement puisse tenir son calendrier : la majorité présidentielle à l’Assemblée nationale devrait valider le projet de loi, mais le Sénat pourrait ralentir son adoption.

Pourquoi transformer le pass sanitaire en pass vaccinal ?

Avec cette mesure,  le gouvernement vise clairement à « faire peser la contrainte sur les non-vaccinés » selon les mots du Premier ministre, qui juge qu’il n’est « plus possible » d’avoir près de 5 millions de non-vaccinés dans le pays. Lors de sa prise de parole, Jean Castex a rappelé l’importance de la vaccination et du rappel notamment dans la « course de vitesse » contre la Covid-19 et le variant Omicron qui « devrait être majoritaire sur le territoire dès le début d’année », a-t-il indiqué. Par ailleurs, il a précisé que cette loi devrait permettre de « durcir les contrôles et les sanctions contre les faux passes« .

Quels sont les lieux où le passe vaccinal pourrait être demandé en France ?

Si la loi est adoptée, les lieux soumis à ce nouveau pass devraient être vraisemblablement les mêmes que ceux actuellement soumis au passe sanitaire, puisqu’il s’agit d’une transformation de ce dernier. Un test négatif ne suffira plus : il faudra forcément avoir été vacciné (ou guéri de la Covid) ET avoir reçu une dose de rappel pour se rendre dans les lieux suivants :

  • Restaurants, bars et cafés, y compris les terrasses. 
  • Trains de longue distance (TGV, Intercités, trains de nuit) : les trains concernés par le passe sanitaire seront « soumis à cette obligation vaccinale », selon une source ministérielle. Cela doit être précisé prochainement. Le passe n’est pas exigé dans les transports du quotidien (les TER, RER, Transilien, métros et bus ne sont pas concernés).
  • Campings, hôtels et centres de vacances dans certains cas seulement : les campings, centres de vacances et hôtels qui ne disposent que d’une offre d’hébergement ne sont pas soumis au pass. En revanche, les campings, centres de vacances et hôtels qui possèdent un restaurant, un bar, une piscine ou une salle de spectacle, exigent le passe, mais seulement une fois à l’arrivée au camping, et quelle que soit la durée du séjour.
  • Les salles de sport ou piscines : le passe est en vigueur pour accéder à tous les établissements sportifs, soit les salles de musculation et de fitness, les piscines intérieures ou en extérieures. 
  • Les stades et autres établissements sportifs de plein air : le pass est requis pour entrer dans un stade.
  • Stations de ski : le pass est rendu obligatoire à bord des remontées mécaniques.
  • Hôpital : le pass est obligatoire pour les patients et les visiteurs dans les hôpitaux et les Ehpad, sauf aux urgences.
  • Musées et monuments : A l’Arc de Triomphe, la Tour Eiffel, le château de Versailles ou tout autres musées et monuments, le pass est requis.
  • Parcs d’attraction : le pass est requis pour se rendre dans les parcs d’attractions, comme le Parc Astérix, le Futuroscope ou Disneyland Paris.
  • Concerts et festivals :l’obligation concerne les concerts, spectacles et festivals rassemblant plus de 50 spectateurs.
  • Cinéma : le passe est en vigueur dans les salles de cinéma.
  • Théâtres et autres salles de spectacle : théâtres, opéras, conservatoire, art lyrique… Le passe est obligatoire dès lors que la jauge dépasse les 50 spectateurs.
  • Salon et foires : une foire d’art contemporain, comme la FIAC, un salon d’envergure comme le Salon de l’Agriculture, du Chocolat ou encore, le Salon du Livre ou le Mondial du tatouage… L’accessibilité de tous ces lieux est soumise au pass. Il est requis dans les foires et les salons dont la capacité d’accueil excède 50 personnes.
  • Casinos et autres salles de jeux : les activités des casinos, avec ou sans contact, tout comme les bowlings, escape games et salles de jeu.
  • Lieux de culte : les établissements de culte « relevant du type V », soit les églises, mosquées, synagogues ou temples, sont soumis au passe uniquement dans le cadre d’activités « qui ne présentent pas un caractère cultuel », soit des activités de loisirs comme un concert ou un spectacle, organisées dans ces établissements là. Mais en aucun cas le passe n’est exigé durant les cérémonies ou les moments de prière. 
  • Mariages : si la cérémonie du mariage a lieu dans un lieu privé, le pass n’est pas requis. En revanche, dans des lieux
  • au public (salle des fêtes, etc.), il l’est.
  • Croisières en bateau : le pass est obligatoire du moment que 50 passagers y sont présents.
  • Discothèques : les boîtes de nuit exigeront le pass, lorsqu’elles vont rouvrir.
  • Voyage : le passe est obligatoire pour les liaisons entre la France hexagonale et la Corse ou encore, la France métropolitaine et l’Outre-mer.

Le passe vaccinal sera-t-il obligatoire en entreprise ?

Si la possibilité d’obliger les salariés à présenter un pass vaccinal à leur entreprise pour pouvoir travailler a été envisagée, les échanges avec les représentants des salariés et du patronat ont amené le gouvernement à revoir sa position sur le sujet. L’hypothèse ne figurera donc pas dans le projet de loi. 

Quelques petits pays utilisent déjà le passe vaccinal

Plus d’une dizaine de pays utilisent déjà le passe vaccinal dans le monde. Récemment, la Suède a opté pour le passe vaccinal à partir du 1er décembre pour les rassemblements en intérieur de plus de 100 personnes. Une nouvelle mesure qui intervient alors que le pays possède un des plus faibles taux d’incidence (197 cas pour 100.000 habitants) en Europe. 

Depuis le 18 novembre,  la République Tchèque utilise également ce système. Pour entrer dans les commerces et les restaurants, les hôtels, les musées ou les événements sportifs, il faut être vacciné ou guéri de la Covid-19.

Plus strict encore, la Lettonie qui a annoncé que les députés non vaccinés sont suspendus de leurs fonctions depuis le 15 novembre. Le vote devrait engager la population au moins jusqu’en juillet 2022, avant d’être revu tous les deux mois. 

Enfin, l’Estonie qui allie la technologie et le passeport vaccinal. En effet, le pays avait lancé un « passeport immunitaire » numérique en juin 2021 pour tous les salariés du pays. Ainsi, une fois les salariés arrivés sur leur lieu de travail, ils doivent présenter leur téléphone portable à une borne qui analyse leur système immunitaire face à la Covid-19.

Covid-19: 73 députés entament l’examen du passe vaccinal contre Omicron

Plus sûrement que le virus, la bande à Macron fracasse le pays

Devant la commission des lois, Olivier Véran a encore stigmatisé les non-vaccinés qu’il juge en plein « délire », méthode méprisante de neurologue pour les inciter à se faire vacciner. Ce que cet ex-socialiste et syndicaliste, adepte de prévention et de pédagogie, juge fédérateur. Le ministre des Solidarités et de la Santé pensait ainsi défendre son nouveau tour de vis à l’encontre des réfractaires à la vaccination.

Or, Dr Jekyll et Mister Hyde prône en revanche des mesurettes pour les porteurs de trois doses. Le sachant compte en effet juguler la pandémie en interdisant la consommation de pop-corn dans les cinémas, tout en envoyant à l’école les enfants et adolescents qui auront célébré la nouvelle année en milieu hautement dangereux de promiscuité, en famille élargie aux cousins éloignés ou entre amis venus de toute la France, et hors les frontières, en croisant les risques de contamination. Ce qui rend prévisible le pic d’infection pour la mi-janvier, alors que les hôpitaux commencent à saturer et que les soignants positifs asymptômatiques seront autorisés à travailler dans les services covid. Toujours « en même temps », les capteurs de CO² n’équipent toujours pas les écoles et les masques FFP2 à bec de canard sont à 0,53 € l’unité, mais France-masque.fr (made in France) privilégie la qualité sur la quantité: la gratuité n’est pas à l’ordre du jour, pas même pour les enfants que Véran finira par faire vacciner dès 5 ans, avec la complicité de Blanquer, alors que les réfractaires de plus de 65 ans continuent de faire de la résistance. Tout est cohérent, à quiconque est doté d’une « pensée complexe ». Dommage pour le vulgum pecus bien ancré dans la réalité.

La « pensée complexe » du locataire de l’Elysée pulvérise le plafond de verre de la cohérence. Et les commerçants en sondages clé en main persistent pourtant à le vendre à un taux de confiance qu’ils sont seuls à juger crédible.

Les 73 députés de la commission des lois ont commencé mercredi l’examen du texte visant à transformer le passe sanitaire en un passe vaccinal. Le douzième relatif à la gestion de l’épidémie de Covid-19, a relevé le ministre de la Santé, Olivier Véran, en informant la représentation nationale que 208.000 Français ont été diagnostiqués positifs lors des dernières 24 heures. Un record absolu pic depuis l’arrivée du virus dans l’Hexagone, il y a près de deux ans, mais seulement six semaines depuis l’apparition du variant Omicron en Europe, le 11 novembre en Belgique: le premier cas de ce variant est détecté le 9 novembre 2021 au Botswana et il est majoritaire dans trois états du nord-ouest des Etats-Unis depuis le 18 décembre 2021.

L’émergence du variant Omicron provoque un «raz de marée», a lancé Véran, alors que le variant Delta reste actif sur le territoire. Ces deux «ennemis» bousculent le début d’année des guerriers de l’exécutif (Macron est toujours retranché sur son île fortifiée de Brégançon; le chef de guerre était bunkérisé dans les sous-sols de l’Elysée face aux Gilets jaunes), qui s’inquiète de voir 10% de la population contaminée ou cas contact de façon simultanée à la veille du réveillon de la Saint-Sylvestre. L’expression de cette inquiétude constitue une annonce, de la même manière que l’affirmation qu’il n’y aurait pas de couvre-feu préparait les esprits à son instauration de 21h à 5h au 1er janvier à La Réunion, quand le taux d’incidence est passé à 740 cas pour 100.000 habitants. Il était à 712 en métropole avant Noël. 760,3 en France au 26 décembre. La couverture sanitaire y est meilleure, mais l’annonce est faite: on a la jauge, on aura le couvre-feu…

Avec la menace de Véran sur les non-vaccinés, le gouvernement espère limiter les contraintes, même si les boîtes de nuit sont déjà obligées de fermer leurs portes – au moins jusqu’à la fin du mois de janvier -, tandis que les clubs échangistes sont autorisés à ouvrir, avec ou sans gel, que le télétravail va redevenir la norme pour des millions de salariés, tandis que leurs enfants travailleront cinq jours sur sept en présenciel. Si la cohérence n’est déjà pas évidente, la promesse d’un retour à la vie normale est également usée jusqu’à la corde et «de plus en plus de Français s’interrogent sur ce que la collectivité doit consentir au bénéfice de celles et ceux qui refusent le vaccin», a même glissé le ministre des Solidarités. Alors que des reports d’interventions chirurgicales non urgentes sont déjà programmés, certains s’inquiètent de savoir si ce ministre des Solidarités suggère en fait de sacrifier les fumeurs et les alcooliques au profit des cas positifs à la covid: la fracture du pays plutôt que la solidarité…

Véran est-il atteint dans son autorité? Bien que les doutes prospèrent sur la capacité du vaccin à faire barrage à l’expansion des contaminations, Olivier Véran a asséné que 70% des patients en réanimation ne sont pas vaccinés: sept Français sur 10 défieraient donc le savant sachant. A la face des réticents, le ministre de la Santé avertit: «Il y a vraiment peu de chances que vous puissiez passer cette fois-ci entre les gouttes.» Comme si la menace n’était pas assez explicite, alors il ajoute: « On va continuer de resserrer les mailles. (…) Il faut se vacciner, sinon on ne va plus s’en sortir», a-t-il martelé, deux jours après la tenue d’un Conseil de défense sanitaire.

Une centaine d’amendements.

Une stratégie sèchement critiquée par Mathilde Panot, la présidente du groupe LFI (La France insoumise). Elle a accusé Macron de mettre dos à dos deux catégories de Français. «Pas de guerre sans ennemi, et l’ennemi est tout trouvé: “A bas les non-vaccinés”», a regretté cette proche de Jean-Luc Mélenchon, hostile au passe vaccinal. Le groupe LFI a pris la tête de l’opposition au texte et a déposé une centaine d’amendements. À ses yeux, la difficulté des hôpitaux à faire face à cette nouvelle vague est imputable aux moyens alloués par le gouvernement, jugés insuffisants. «Nous ne céderons pas à votre chantage qui consiste à opposer en toutes circonstances la protection de la santé et la sauvegarde des libertés», a lâché Mathilde Panot.

Le passe vaccinal, «qui a pour vocation de faire avancer la couverture vaccinale», selon le député du Territoire de Belfort, Ian Boucart, a reçu l’approbation du groupe LR. Tout en réclamant des «garde-fous», via une clause de revoyure et une application limitée dans le temps. La droite voudrait qu’il ne s’applique qu’aux majeurs, alors que le texte prévoit qu’il concerne tous les Français dès 12 ans.

La droite républicaine s’inquiète également – comme le PS – de la possibilité, pour les salariés des établissements concernés, de contrôler l’identité des détenteurs du passe. «Beaucoup de Français, vaccinés, se posent des questions sur l’accumulation de mesures prises par le gouvernement et les contraintes qui s’ajoutent les unes aux autres», a mis en garde Ian Boucart, qui refuse que le vote de la droite en faveur du passe vaccinal soit analysé comme un satisfecit adressé au gouvernement. Le texte sera soumis aux votes des députés lundi.

Les jauges anti-covid refusées par RN et LFI dans leurs meetings

LREM, par obligation, et LR, par loyalisme, obtempèrent

En mai, le Conseil constitutionnel avait exclu les activités politiques, syndicales et cultuelles du champ des activités concernées par les restrictions sanitaires.

Rien ne les y obligeait. Le France insoumise et le Rassemblement national ont fait savoir ce mercredi 29 novembre qu’ils n’appliqueront pas de jauge lors de leurs futurs meetings électoraux. Des prises de position qui tranchent avec celle du parti présidentiel. Dans la foulée des annonces de Jean Castex et pris à partie par le monde de la culture, LREM avait fait savoir dès lundi qu’elle appliquerait à ses propres rassemblements la limite de 2.000 personnes en intérieur et 5.000 en extérieur.

“La question ne se pose pas”, a déclaré Sébastien Chenu sur Europe 1, rappelant que la Constitution permettait “jusqu’à preuve du contraire” la tenue des “meetings et réunions politiques sans limitation”. “Cela n’empêche pas de prendre un certain nombre de dispositions” comme les gestes barrières ou la distanciation sociale, a néanmoins précisé le porte-parole de la candidate RN à la présidentielle Marine Le Pen. Cette dernière doit lancer officiellement sa campagne les 15 et 16 janvier 2022 par une “convention présidentielle” à Reims, dans la Marne.

“Il serait problématique d’instaurer une jauge”

Même son de cloche du côté de LFI. Pour le député Eric Coquerel, “il serait problématique d’instaurer une jauge” pour les meetings de Jean-Luc Mélenchon. Interrogé sur RMC, il a annoncé que le candidat insoumis, qui doit tenir un meeting le 16 janvier au parc-expo de la Beaujoire à Nantes, n’appliquera pas les “mesures liberticides” du gouvernement.

“On peut très certainement réfléchir à des questions de densité”, a toutefois proposé le parlementaire insoumis, notant les éventuels “problèmes de financement des salles” qu’une telle décision pourrait poser.

Guillaume Lacroix, président du Parti radical de gauche et soutien de la candidate “envisagée” Christiane Taubira, a de son côté appelé sur FranceInfo à “la responsabilité” des candidats et des partis politiques afin que “les réunions publiques ne soient pas des clusters”. “Je n’imagine pas un instant que quelqu’un joue avec le feu sur cette crise”, a-t-il ajouté, car “la question de la pandémie ne s’arrête pas avec la démocratie”.

Une série de mesures pour contrer Omicron

En mai, le Conseil constitutionnel avait exclu les activités politiques, syndicales et cultuelles du champ des activités pour lesquelles il est nécessaire de disposer du pass sanitaire. Une décision que les Sages ont confirmé le 9 novembre dernier. “La présentation du passe sanitaire ne peut être exigée pour l’accès aux bureaux de vote ou à des réunions et activités politiques”, avaient-ils par exemple expliqué.

Lundi soir, le premier ministre, accompagné du ministre de la Santé, Olivier Véran, a formulé plusieurs mesures pour “pour freiner le variant Omicron”, qui provoque depuis plusieurs semaines une vague de contaminations inédite.

Parmi les restrictions annoncées: le retour des jauges pour les rassemblements, rappelant que le droit constitutionnel assurait “une protection plus forte” aux meetings politiques et aux lieux de culte qui ne sont donc pas concernés par ces mesures ; la réduction à trois mois du délai pour pouvoir faire sa dose de rappel ; le durcissement des sanctions contre les faux pass sanitaires ; le renforcement du télétravail et la transformation du passe sanitaire en passe vaccinal.

Non-vaccinés : « loin de tout », « méfiants » dans un « délire », ou « indifférents », selon Olivier Véran

Le ministre stigmatise, au lieu de convaincre et rassembler

La pédagogie de l’exécutif échoue et l’heure est à l’ostracisation des non-vaccinés. Ce mercredi 29 décembre, Olivier Véran, ministre de la Santé et des Solidarités, a pris le temps d’expliquer la stratégie gouvernementale lors de l’examen du projet de loi pour l’instauration du passe vaccinal, en commission à l’Assemblée nationale.

Lors de cette présentation, pendant laquelle il est revenu sur la contagiosité de la Covid-19 et sur son variant Omicron, il a avoué que ce projet de loi vise surtout à atteindre les non-vaccinés « plus ou moins indifférents face à cette question ». Ceux qui se comporteraient, selon lui, comme s’ils n’étaient pas concernés : « ceux qui ne sentent pas la menace. »

Le ministre catégorise les Français

Véran a effectué une typologie de la population non-vaccinée. Selon lui, « trois catégories se dégagent ». La première concerne des gens qui seraient « loin de tout », « loin de l’information ». « Ceux-là, nous irons les chercher », a-t-il lancé, bien qu’ils ne soient pas la cible première de ce passe vaccinal. La deuxième catégorie, ce sont ceux qu’il nomme « les méfiants » : « un magma de personnes qui se sont enkystées dans une forme de contestation pouvant parfois prendre les allures du délire, considérant qu’on leur veut du mal […] Eux, ni un passe sanitaire, ni un passe vaccinal ne les fera changer d’avis », assurait-il.

En revanche, ceux pour qui le gouvernement entend « serrer la vis », ce sont les « plus ou moins indifférents ». Véran décrit cette troisième catégorie ainsi : « Ce sont souvent des gens plutôt jeunes, qui connaissent quelqu’un dans leur famille qui a eu la Covid, qui a fait une grippe, peut-être parfois une forme grave, mais qui se disent « ce n’est pas pour moi ». Ils se disent qu’ils n’ont pas le temps, qu’ils vivent leur vie, ou qu’ils n’ont que peu d’interactions sociales. « M’embêtez pas avec ça ». Si on leur dit qu’il faut vraiment se faire vacciner, alors, sur un coup de tête, ils pourraient le faire sans problème. Ce passe vaccinal s’adresse à eux, ils doivent comprendre que maintenant ils ne peuvent plus considérer qu’ils sont en dehors de cette gestion de crise. »

Une caricature grossière

La population des non-vaccinés se réduirait-elle à un attelage d’Amish (c’est ainsi que Macron avait qualifié ceux qui s’inquiétaient du déploiement de la 5G), de complotistes paranoïaques et niant l’existence même de la Covid, et de jeunes inconscients et égoïstes ?

Quid de tous les chercheurs, médecins, avocats, soignants, philosophes, artistes, qui s’opposent à la politique sanitaire actuelle ? Dans quelle catégorie entrent-ils ? Le simple fait de rappeler que la vaccination est un choix, doit le rester, que le ratio bénéfice/risque doit être estimé individuellement, en concertation avec son médecin, vous fait-il par exemple entrer dans la case infamante des « méfiants », égarés dans leur « délire » ?

Un argument sous-jacent retient l’attention : le caractère « altruiste » de la vaccination, pierre angulaire de la vaccination de masse et des éléments de langage de l’exécutif, contesté par certains depuis le début, est un mythe en péril – cette notion avait d’ailleurs disparu du propos du président de la République, lors de sa dernière allocution. Michaël Peyromaure, chef du service d’urologie de l’hôpital Cochin à Paris, qui n’entre certainement dans aucune des catégories répertoriées par Olivier Véran, rappelait la semaine dernière sur Europe 1 que la vaccination des enfants était « une hérésie », et que des millions de gens s’étaient fait vacciner « pour rien ». Serait-il, selon le ministre, victime de « délire » ?

La défiance en réponse au mépris

Après bientôt deux ans de crise sanitaire, de restrictions des libertés, de changements législatifs incessants, de protocoles, de conseils de défense, de mesures drastiques, le ministre de la Santé semble donc continuer de jouer la carte du mépris et de la caricature, en niant jusqu’à l’existence même de cette frange de la population qui, dûment informée, échaudée, de mensonges éhontés en annonces démenties quelques semaines plus tard, n’a pas ou plus confiance, et continue, « quoi qu’il en coûte », de vouloir exercer son consentement libre et éclairé.

Rappelons que Véran affirmait avant Noël que « le passe vaccinal est une forme déguisée d’obligation vaccinale ». Ainsi se dédisait-il du discours tenu de longs mois, en chœur avec Macron et le reste du gouvernement et de la majorité, qui avaient assuré qu’il n’y aurait jamais d’obligation vaccinale – elle n’existe pas en droit, mais de fait – ou que le passe sanitaire ne conditionnerait jamais la vie quotidienne des Français…

Des réactions indignées

En lui faisant un procès en ignorance ou en inconscience, en psychiatrisant une partie d’entre eux, O. Véran a cédé à une facilité dont se sont indignés ceux qui se sont sentis – injustement – visés.

Les réactions à ce discours outrancier ont fusé : certains s’inquiètent de cette dérive verbale du ministre de la Santé, et nombreux sont les sceptiques sur les injections anti-Covid qui ont exprimé à quel point ils ne se reconnaissent en rien dans cette nomenclature grossière, caricaturale et insultante.

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Plusieurs internautes ne se sont pas fait prier pour noter que le succès grandissant de la pétition contre le passe vaccinal, qui devrait dépasser bientôt le million de signatures, indiquait que les réfractaires ne sont sans doute pas aussi marginaux que le dit Véran.

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Macron : « faire peser les contraintes sur les non-vaccinés »

On apprenait également dans « le Canard enchaîné » d’hier qu’Emmanuel Macron avait confié, peu avant le Conseil de défense sanitaire de lundi : « Il faut prendre des mesures proportionnées. Dès lors que nous prenons des mesures qui touchent les vaccinés, nous nous éloignons de notre stratégie et de la ligne qu’on suit depuis le début : faire peser les contraintes sur les non-vaccinés reste notre boussole absolue. » (Valeurs actuelles)

Une « boussole absolue » alliée à une telle typologie est assez « glaçante », avoue un fidèle des manifestations. De la condamnation inavouée à la stigmatisation assumée : quelle sera la prochaine étape, la persécution proclamée ?

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Le dégagisme n’est plus
ce qu’il était

Le Conseil scientifique a appelé le gouvernement à instaurer des « restrictions significatives » face au risque de transmission de l’épidémie de covid-19 à l’occasion du réveillon du Nouvel An, dans un avis publié samedi.

Noël devrait confirmer la propagation du variant Omicron et son pic au Nouvel An, alerte le Conseil scientifique, qui appelle le gouvernement à limiter strictement les rassemblements face à la recrudescence de cas de Covid-19, à l’image de Paris qui annule son emblématique feu d’artifice sur les Champs-Elysées.

« Une déclinaison territoriale » n’est pas exclue, précise-t-il. 

Dans un avis publié samedi 18 décembre, le Conseil estime que « des mesures de restriction significatives doivent pouvoir être prises par les autorités à l’occasion du réveillon (y compris, le cas échéant, sous la forme de limitation d’activités collectives ou de couvre-feux), avec la possibilité d’une déclinaison territoriale ».

La soirée du 31 décembre, où traditionnellement les fêtards sont plus exubérants, inquiète l’instance chargée de donner des recommandations à l’exécutif au regard des connaissances actualisées de l’épidémie.

« Nos concitoyens auront à cœur de passer cette fête de Noël 2021 en nombre plus limité, de se faire tester avant, de s’assurer que les plus anciens ont bien reçu leur dose de rappel », estime le Conseil scientifique.

En revanche, « pour les festivités du Nouvel An, le Conseil scientifique alerte sur un comportement des citoyens qui pourrait être différent avec une activité festive plus ou moins contrôlée ». L’instance « souhaiterait une démarche pour éviter qu’à l’occasion du Jour de l’an, se constitue une série de mini-clusters à Omicron, qui pourraient diffuser rapidement dans les jours qui suivent sur l’ensemble du pays, compte tenu des mouvements de populations à cette période ».

Le premier ministre enfermiste, Jean Castex, avait déjà été alarmiste en recommandant vendredi aux mairies de renoncer aux concerts et feux d’artifice de la Saint-Sylvestre. Il annonçait que la consommation d’alcool sur la voie publique serait interdite dans toute la France ce soir-là, dès 16h00.

Samedi matin, la mairie de Paris a annulé le feu d’artifice et des concerts prévus sur l’avenue des Champs-Elysées le soir de la Saint-Sylvestre. Avec le même succès que face aux supporteurs nationalistes algériens qui ont fêté la réussite de leur équipe de foot sur les Champs-Elysées de leurs colonisateurs ?…

« Un risque énorme »

Les contaminations au virus sont nettement reparties à la hausse en France depuis mi-novembre, pour dépasser le seuil de 50.000 nouveaux cas par jour. Plus de 100.000 cas, le jour de Noël.

Le variant Delta y reste très largement dominant. Or, l’exemple d’autres pays européens, Royaume-Uni en tête, montre que le variant Omicron, beaucoup plus contagieux, peut très rapidement aggraver une situation déjà difficile.

« Si c’est 10 % des cas de variant Omicron aujourd’hui dans notre pays, ça veut dire que la semaine prochaine c’est 25 ou 30 %, et ça veut dire que dans quinze jours, il est majoritaire », a prévenu samedi le ministre de la Santé, Olivier Véran, un autre enfermiste, sur France Inter.

À Noël, « on ne met pas de jauge parce que les gens ont très bien compris. La jauge, c’est : tout le monde vacciné à table. (…) Avoir conscience que si vous avez une grand-mère qui n’est pas vaccinée, à table, et que vous êtes vingt, vous prenez un risque, je le dis, un risque énorme », a estimé le ministre. Il a toutefois précisé que les autotests ne seraient pas rendus gratuits comme beaucoup s’y attendaient.

Mais le 31 décembre, a décrit Olivier Véran, « ce sont des moments de très fort brassage de populations qui ne se connaissent pas ».

« Ne pas multiplier les lieux de sorties »

Le Conseil scientifique exhorte donc, pour ce Nouvel An, à la « responsabilité individuelle » des Français.

Cela implique de « limiter la taille des événements festifs« , de « se faire tester largement le 31 décembre », de « ne pas multiplier les différents lieux de sorties pour une même personne qui, si elle est infectée, serait à l’origine de plusieurs clusters » et « d’éviter de voir des personnes âgées de plus de 65 ans durant la première semaine de janvier » si on a croisé beaucoup de monde au réveillon.

Un projet de loi est prévu début janvier pour transformer le passe sanitaire en passe vaccinal, ce qui limitera l’accès aux lieux culturels ou aux restaurants aux personnes entièrement vaccinées.

La troisième dose de vaccin sera par ailleurs rendue obligatoire pour les soignants et les pompiers à partir de fin janvier, a indiqué Olivier Véran. Et la vaccination pour les 5-11 ans pourra commencer à partir de mercredi « si tout va bien », une fois les derniers avis scientifiques donnés, a-t-il encore dit.

Marine Le Pen, du Rassemblement national, a déploré que le gouvernement aille « toujours dans le sens d’un plus grand enfermement des Français ». L’autre candidat à la droite de la droite à la présidentielle, Eric Zemmour, a dénoncé « le durcissement » du passe, alors que « les Français sont déjà largement vaccinés ».