Les Houthis, en seconde main derrière l’Iran, harcèlent les navires occidentaux

Les Chiites, alliés objectifs du Hamas sunnite contre Israël

Des Yéménites manifestent à Sanaa à la suite des frappes américaines et britanniques, à Sanaa le 12 janvier 2024.

L’Express a fait le choix de son camp. « Entre jeudi et samedi, les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont bombardé plusieurs sites houthistes au Yémen. L’ONU craint « une escalade » militaire dans la région, ce que les deux pays tempèrent, » écrit l’hebdomadaire. Et ça continue le lendemain…

L’armée américaine a confirmé de nouvelles frappes au Yémen contre un site des houthis, ces rebelles qui ciblent le transport maritime en mer Rouge en « solidarité » avec Gaza.

La tension est encore montée d’un cran en mer Rouge. Entre jeudi 11 et samedi 13 janvier, les forces armées américaines et britanniques ont bombardé une dizaine de sites militaires des rebelles houthistes situés au Yémen. Une intervention militaire occidentale inédite dans ce pays du Moyen-Orient en proie à une guerre civile depuis bientôt dix ans.

Au 99e jour de guerre à Gaza, le conflit s’étend un peu plus au Moyen-Orient, alors que les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont mené de nouvelles frappes au Yémen, samedi 13 janvier, contre les rebelles houthis. En parallèle, les bombardements se poursuivent à Gaza, où les habitants sont désormais totalement privés de télécommunications, insiste L’Express, détenu depuis septembre 2023 à 100 % par l’homme d’affaires Alain Weill, ancien président-directeur général de SFR Group, renommé Altice France, du Libanais Patrick Drahi (SFR et BFM).

Vendredi, l’Otan a qualifié ces frappes de « défensives« , écrit L’Express suggérant qu’elles ne le seraient pas…. En cause, la multiplication des menaces houthistes ces dernières semaines dans la région. Depuis le début du conflit entre Israël et le Hamas, le 7 octobre, les rebelles yéménites au pouvoir ont mené plus d’une vingtaine d’attaques de drones aériens et missiles contre des navires de pays alliés d’Israël et passant près de leurs côtes en mer Rouge.

Pourquoi la France n’a pas participé aux frappes

Les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont bombardé des sites militaires houthis au Yémen. Craignant une escalade, Paris s’en tient à une posture d’élimination des missiles ou des drones en cas d’attaque.

Il y a un mois, la marine française a toutefois été la deuxième à faire usage de ses armes contre la menace posée par les Houthis en mer Rouge, après la « Navy » des Etats-Unis. La frégate multi-missions (FREMM) Languedoc a ainsi abattu

Qui sont les protégés de L’Express ?

Les houthis sont une organisation armée, politique et théologique zaïdite, active initialement dans le nord-ouest du Yémen, puis à partir de 2014, dans tout le pays. 

Le mouvement des Houthis fait partie de « l’axe de la résistance » établi par l’Iran, qui réunit dans la région des groupes hostiles à Israël, notamment le Hezbollah libanais et des groupes armés en Irak et en Syrie.

Les rebelles Houthis, qui se disent solidaires du Hamas palestinien, ont prévenu qu’ils viseront des navires en lien avec Israël et naviguant au large des côtes du Yémen. Depuis le 1er novembre 2023, ils ont mené 27 attaques près du détroit de Bab el-Mandeb séparant la péninsule arabique de l’Afrique, qui donne accès à la mer Rouge depuis l’Asie, selon l’armée américaine.

Suite aux massacres d’Israéliens sur le sol d’Israël, le 7 octobre 2023, et à la mise sur pied d’une coalition occidentale alliée à Israël, depuis plus de deux mois, des rebelles Houthis attaquent des navires au large des côtes du Yémen perturbent fortement le commerce mondial. Vendredi et ce samedi, les Etats-Unis ont réagi par des frappes aériennes.

Les attaques des Houthis, menées avec des missiles et des drones, ont poussé de nombreux armateurs à délaisser le couloir de la mer Rouge entre Europe et Asie, où transite 12 % du commerce mondial. Pour éviter les risques d’attaque, qui se multiplient, les porte-conteneurs doivent emprunter un itinéraire alternatif autour du cap sud-africain de Bonne-Espérance, beaucoup plus long et coûteux. Le voyage entre l’Asie et l’Europe est rallongé de 10 à 20 jours.

Dans la nuit de jeudi à vendredi, Tesla a été le premier constructeur à annoncer que sa production sera suspendue pendant deux semaines dans son usine européenne, entre le 29 janvier et le 11 février. Implantée près de Berlin, l’usine de Grünheide produit le Model Y, le SUV roi des ventes d’électriques sur le continent.

« L’allongement considérable des temps de transport crée un vide dans les chaînes d’approvisionnement », a écrit Tesla dans un communiqué. « Les conflits armés en mer Rouge et le déplacement des routes de transport entre l’Europe et l’Asie via le Cap de Bonne-Espérance ont également des répercussions sur la production à Grünheide », a expliqué le constructeur américain.

L’usine de Volvo à Gand, en Belgique, va également être fermée pendant trois jours durant la semaine du 15 janvier faute de boîtes de vitesses, dont la livraison a pris du retard à cause de « réajustements dans les voies maritimes », a indiqué le constructeur sino-suédois. L’usine produit notamment le SUV XC40, ainsi que l’électrique C40.

Lorsque les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont bombardé, vendredi, les Houthis au Yémen, la déclaration commune de Washington, Londres et huit de leurs alliés – parmi lesquels l’Australie, le Canada et Bahreïn – a souligné que leur objectif est la « désescalade » en mer Rouge. En décembre, les Etats-Unis avaient déployé des navires de guerre et mis en place une coalition internationale pour protéger le trafic maritime. Cette semaine, le Conseil de sécurité de l’ONU a, lui, exigé l’arrêt « immédiat » des attaques.

La riposte américano-britannique est venue après le tir houthi, jeudi, d’un nouveau missile antinavire. « Ces frappes ciblées sont un message clair (indiquant) que les Etats-Unis et nos partenaires ne toléreront pas les attaques sur nos troupes (et) ne permettront pas à des acteurs hostiles de mettre en danger la liberté de navigation », a mis en garde Joe Biden.

Ce samedi, l’armée américaine a mené une nouvelle frappe contre des sites des rebelles Houthis au Yémen. Ces derniers ont menacé de riposter aux frappes américaines et britanniques en s’en prenant aux intérêts de ces deux pays, considérés désormais comme des « cibles légitimes ».

« Nous ne pouvons pas tolérer que des voyous harcèlent le transport international », a déclaré au Telegraph le ministre britannique de la Défense, Grant Shapps, appelant l’Iran à ce que ses « intermédiaires » dans la région « cessent leurs activités ».

Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a, lui, souligné « l’importance de maintenir et de défendre les droits et libertés de navigation en mer Rouge » tout en évitant « une nouvelle escalade ».

Montée en puissance des Houthis en mer Rouge et dans le conflit entre Israël et le Hamas 

Les Houthis sont les membres de la communauté zaydite, qui est chiite et qui représente environ un tiers de la population du Yémen, majoritairement sunnite. Ils sont alliés de l’Iran, du Hamas palestinien et du Hezbollah libanais.

«Les Houthis veulent se transformer en puissance régionale». Depuis le début du conflit à Gaza, des attaques se multiplient contre des navires naviguant en mer Rouge et des missiles sont lancés en direction d’Israël. Les Houthis en sont les auteurs. Ces rebelles, qui contrôlent l’ouest du Yémen en guerre, ont intégré « l’axe de la résistance » promu par l’Iran, aux côtés du Hamas et du Hezbollah.

Une image de la capture par les Houthis du Yémen du cargo Galaxy Leader en mer Rouge (image d'illustration).
Une image de la capture par les Houthis du Yémen du cargo Galaxy Leader en mer Rouge

L’Express n’explique pas comment les Houthis sont montés en puissance en mer Rouge et dans le conflit entre Israël et le Hamas. Les Houthis se sentent en confiance et sont de plus en plus ambitieux. Ils sont la puissance dominante de facto au Yémen, ils ont gagné la guerre civile sur le plan militaire et ils contrôlent la capitale Sanaa. Les Houthis veulent maintenant se transformer en puissance régionale. Cette volonté se traduit par leur relation avec les Emirats arabes unis, leurs frappes sur Israël avec des missiles et des drones. Désormais, les rebelles s’attaquent aussi à des navires marchands en mer Rouge. Ils portent une voix anti-saoudienne, anti-américaine et anti-israélienne.

L’objectif était d’abord local. Les Houthis sont certes dominants au Yémen – 60% de la population yéménites vit dans les territoires contrôlés par les rebelles – mais certaines formes de contestations se développent, à travers des factions et des groupes tribaux. L’administration est cependant extrêmement répressive, brutale, corrompue et obscurantiste. En frappant Israël et en ciblant les navires en mer Rouge, les Houthis mobilisent le sentiment propalestinien, très fort au Yémen.

L’objectif est ensuite régional. Ils envoient un message politique de soutien au Hamas. C’est une façon pour eux de se positionner comme un acteur important de « l’axe de la résistance », le réseau de groupes armés non-étatiques soutenu par l’Iran, qui inclut notamment le Hamas à Gaza et le Hezbollah au Liban.

En l’absence de soutien iranien, les Houthis ne seraient pas capables de perturber le trafic maritime en mer Rouge et de frapper directement Israël à presque 2.000 kilomètres, avec des missiles et des drones. A ce niveau-là, l’aide de l’Iran est essentielle. En revanche, il ne faut pas faire de mauvaises interprétations : les Houthis sont un acteur autonome. Ce ne sont pas les marionnettes de l’Iran, même s’ils vont continuer à recevoir beaucoup d’aide.

Depuis que la guerre fait rage dans la bande de Gaza, les Houthis lancent des assauts contre des bateaux en mer Rouge, répétons-le. Ils visent des navires commerciaux ayant des liens avec Israël pour dénoncer l’offensive militaire israélienne contre le Hamas à Gaza.

Depuis fin novembre, ils ont attaqué près de vingt-sept navires en mer Rouge, rendant la circulation extrêmement périlleuse dans cette mer stratégique où transite 12% du commerce mondial. Ils ont également ciblé Israël à plusieurs reprises avec des tirs de missiles. Et c’est en réponse à cette menace que les Etats-Unis ont mis en place cette coalition internationale pour protéger le trafic maritime en mer Rouge contre toute attaque venue du Yémen ou d’ailleurs.

La taqiyya, concept coranique qui permet aux musulmans de mentir

Le Coran autorise la dissimulation de leurs véritables croyances en milieu étranger

Historiquement, cette pratique devait permettre aux musulmans sunnites de survivre et de conserver leurs convictions dans des régions où ils étaient minoritaires, qu’il s’agisse des morisques, qui vivaient dans la très chrétienne Espagne, ou des chiites, en terre d’islam, alors que le sunnisme est majoritaire.

Atlantico : Utilisée à plusieurs reprises pour planifier des attentats, la Taqiyya est un concept du djihad. Comment cela permet-il à nos agresseurs entre deux assauts ?

Annie Laurent : La Taqiyya est effectivement une technique visant à dissimuler un djihadiste entre deux attentats. C’est une évidence. C’est une pratique de tapis qui consiste à revêtir un masque de modernité pour mieux se mêler à la foule. Ainsi, le djihadiste fera semblant de vivre comme tout le monde, ira danser et boire, s’habillera comme la plupart des gens… C’est une tactique qui implique de faire tapis, de se dissimuler.

C’est une stratégie qu’on a constaté à Montauban mais également à Toulouse : après les attentats et pendant l’enquête, l’ensemble des proches et le voisinage tendaient à dire que rien ne laissait soupçonner une radicalisation, des projets terroristes… Extérieurement, les djihadistes donnaient unanimement le sentiment d’être bien intégrés. A Saint-Denis, par exemple, on entend dire que les djihadistes mangeaient des pizzas. C’est un procédé utilisé régulièrement pour planifier des attentats [attaquer et non pas se protéger] sans être repéré et qui permet, si la cause le justifie, d’enfreindre la loi islamique et les prescriptions concernant l’alimentation notamment. La fin justifie les moyens. Cela ne signifie bien évidemment pas que chaque musulman qui s’est intégré se cache et complote un attentat, loin de là. Mais on ne peut malheureusement découvrir qu’après coup qu’un djihadiste se cachait derrière une façade occidentalisée.

Comment peut-on définir la taqiyya et que dit le Coran sur ce sujet ?

L’islam interdit formellement aux musulmans de renoncer à leur religion, sous peine de châtiments divins et de malédictions éternelles (cf. Coran 2, 217 ; 3, 87 ; 4, 115 et 16, 106). Les musulmans ne peuvent donc en principe dissimuler leur identité religieuse et travestir leurs croyances. Cependant, le Coran et la Tradition prophétique (Sunna) ouvrent la voie à des dérogations quant au caractère absolu de la croyance dans le Dieu de l’islam et surtout quant à l’obligation de son attestation publique, ainsi qu’à l’observance du culte ou de la loi islamique (charia). De tout temps et selon des formes variées, des oulémas (docteurs de la Loi) ont légitimé la pratique de la taqiyya (dissimulation) que l’on appelle aussi ketman (secret ou restriction mentale). Ces agissements se sont manifestés en diverses circonstances historiques et retrouvent une certaine actualité de nos jours.
 
Le Coran contient deux passages sur lesquels s’appuient les théoriciens de la taqiyya. Ils correspondent à deux types de situations particulières.

– « Celui qui renie Dieu après avoir eu foi en Lui – excepté celui qui a subi la contrainte et dont le cœur reste paisible en sa foi -, ceux dont la poitrine s’est ouverte à l’impiété, sur ceux-là tomberont le courroux de Dieu et un tourment terrible » (16, 106).
Dans ce verset, pour notre sujet, c’est l’incise qui compte (italique). La taqiyya est donc autorisée en cas de contrainte extérieure, quelle qu’en soit la forme : persécution, menace sur la vie, absence de liberté religieuse (de conscience et de culte), etc.

– « Que les croyants ne prennent pas pour alliés des infidèles au lieu de croyants. Quiconque le fait contredit la religion d’Allah, à moins que vous ne cherchiez à vous protéger d’eux. Allah vous met en garde à l’égard de Lui-même. Et c’est à Allah le retour. Dis : Que vous cachiez ce qui est dans vos poitrines ou bien que vous le divulguiez, Allah le sait. Il connaît tout ce qui est dans les cieux et sur la terre. Allah est omnipotent » (3, 28-29).

Deux membres de phrases (italique) sont importants. Comme ailleurs dans le Coran, Dieu recommande ici aux musulmans (eux seuls sont qualifiés de « croyants ») de ne pas entretenir de relations d’amitié ou de sujétion avec les non-musulmans (cf. 3, 118 ; 5, 51 ; 9, 23 ; 60, 13), mais il autorise des dérogations au principe lorsque le fait de s’opposer à ces derniers les met en danger. La sécurité ou le besoin de se faire accepter priment alors sur l’affirmation de la religion.
 
En fait, dans ces situations, ce qui compte, c’est l’intention du musulman ou la réalité intime de sa croyance. Peu importe alors la profession de foi publique, puisque Dieu connaît les dispositions des cœurs et les pensées. Telles sont les sources qui fondent la doctrine de la dissimulation, en matière de religion et de tout ce qui peut lui être connexe. La validité du recours à la taqiyya a été confirmée et précisée par les oulémas (docteurs de la Loi) dès les débuts de l’islam, notamment par Tabarî (m. 923).

Il en résulte qu’un musulman peut abjurer extérieurement ses croyances, professer publiquement une autre religion, accepter d’être réputé non-musulman ou renoncer aux exigences cultuelles et législatives conformes à l’islam, tout cela s’il se trouve dans des conditions qu’il estime être de contrainte justifiant une telle attitude. Si l’on veut comparer avec la position chrétienne sur ce sujet, il convient de se référer à une parole de Jésus-Christ dans l’Evangile : « Qui veut sauver sa vie la perdra, mais qui perdra sa vie à cause de moi et de l’Evangile la sauvera. » (Mc 8, 35).

Quelles en sont les applications historiques et contemporaines ?

A Montpellier, le 19 avril 2019, une femme joue le rôle de la musulmane intégrée. En dépit de son port d’un voile islamique, le banquier ouvre de grands yeux émerveillés.

mère de famille sur le manque de mixité dans le quartier de La Mosson, où un point de deal a été démantelé en mars.

« Je déplore le manque de mixité dans le collège de quartier, les gens ne mettent plus les enfants dans le même quartier, ce qui est vraiment dommage. M. le président, j’ai mon fils qui a huit ans, il m’a demandé si le prénom de ‘Pierre’ existait vraiment ou si ce n’est que dans les livres, tellement il y a un manque de mixité dans le quartier. C’est vraiment grave. (…) Cette question m’a choquée », a déclaré Naima Amadou au chef de l’Etat, en présence de la presse. Tout est spontané, pas scenarisé le moins du monde: nous avons même ke nom de cette perle…

Cette mère de famille a raconté à Macron que son fils lui avait demandé si le prénom « Pierre » existait en dehors des livres.

La taqiyya a toujours existé dans l’Oumma (la Communauté des musulmans), mais elle s’est d’abord surtout développée en milieu chiite, ceci pour des raisons de nécessité, suite à la « Grande discorde » (Fitna) qui a engendré au VIIè siècle le clivage avec l’islam sunnite.
 
Dans le chiisme :

Depuis cette rupture, les sunnites ont le plus souvent gouverné l’Oumma. Dans ces périodes, les chiites, minoritaires, ont recouru à la taqiyya pour défendre leur identité, souvent niée par l’autorité qui les assimilait au sunnisme, ou pour échapper aux persécutions. Les imams chiites ont justifié, et même conceptualisé, cette pratique, qui a dès lors été comprise comme une obligation de conscience, donc comme faisant partie de la religion. Tous les traités chiites contiennent un chapitre spécial, intitulé  » Livre de la taqiyya« .

Selon Sami Aldeeb Abou-Sahlieh, professeur de droit islamique à l’Université de Lausanne, la tradition chiite rapporte trois cents récits dans ce sens. En voici un aperçu. « La dissimulation fait partie de ma religion et de la religion de mes ancêtres » ;
« Si tu agis par dissimulation, ils ne pourront rien contre toi. La dissimulation sera une forteresse pour toi et servira de digue entre toi et les ennemis de Dieu qu’ils ne pourront jamais percer. Si tu dis que celui qui abandonne la dissimulation est comme celui qui abandonne la prière, alors tu dis la vérité » ; « La dissimulation est le meilleur des actes du croyant parce qu’elle sert à le sauvegarder et à sauvegarder ses frères des impies » (cf. Le secret entre droit et religion, 2004, diffusion Internet).
 
Henri Lammens (1862-1937), jésuite belge, orientaliste arabisant de renom établi au Liban, a écrit à ce sujet :
« Parmi les adversaires de ses croyances, il [le chiite] peut parler et se conduire comme s’il était un des leurs. En agissant de la sorte, en prêtant, s’il le faut, des faux témoignages et des faux serments, quand l’intérêt de la communauté l’exige, ou simplement un avantage personnel, il croit obéir à l’ordre de l’imam suprême.

Et de commenter : »Inutile de relever les conséquences morales de cette théorie, de cette loi du secret, laquelle entretient et légitime une perpétuelle équivoque et rend les chiites impénétrables » (L’Islam, croyances et institutions, Imprimerie catholique, Beyrouth, 1943, p. 190-191 ; livre réédité en France aux éditions du Trident).
 
A l’instar des chiites, les adeptes de confessions dissidentes du chiisme (alaouites, alévis, druzes, ismaéliens) ressortissants d’un califat ou d’un Etat sunnite, parce que minoritaires, ésotériques, considérés comme hérétiques et donc maltraités pour ces motifs, ont le devoir de pratiquer la taqiyya pour se protéger, en tant qu’individus et communautés. On retrouve cette situation chez les bahaïs dans la République islamique d’Iran, chiite.

Ces minorités recourent par ailleurs à la taqiyya lorsqu’elles ont besoin de légitimer une position dominante qu’elles ont pu acquérir. Ainsi, quand Hafez El-Assad (père de Bachar, l’actuel président syrien), membre de la communauté alaouite, s’est emparé du pouvoir à Damas, en 1970, il a multiplié les gestes destinés à se faire passer pour un musulman orthodoxe aux yeux du monde sunnite (prière rituelle à la Mosquée des Omeyyades à Damas, fatoua de l’imam libanais chiite Moussa Sadr reconnaissant l’appartenance des alaouites à l’islam, construction d’une mosquée à Qardaha, le village natal des Assad, alors que traditionnellement les alaouites ne prient pas dans des mosquées, etc.).La taqiyya existe donc en milieu islamique, et pas seulement en contexte non-musulman.
 
Dans le sunnisme :

Les musulmans sunnites ne rejettent pas la taqiyya, mais elle n’est pour eux qu’une permission. Ils s’appuient sur des enseignements dispensés par certains de leurs oulémas, tel que celui-ci : »El-Chawkani dit que celui qui devient mécréant sous la menace de mort ne commet point de péché si son cœur est tranquille dans la foi » (S.-A. Abou-Sahlieh, op. cit.).
La taqiyya a été observée légitimement par les Morisques vivant sous un pouvoir chrétien en Andalousie. Ainsi, en 1504, le mufti Ahmed Ibn Jumaïra publia une fatoua (avis juridique) donnant des consignes précises à ce sujet. Si les chrétiens obligeaient les musulmans à injurier Mahomet, ils devaient le faire en pensant que cette parole était prononcée par Satan. S’ils étaient obligés de boire du vin ou de manger du porc, ils pouvaient le faire mais en sachant que c’était un acte impur et à condition de le condamner mentalement. S’ils étaient forcés de renier leur foi, ils devaient essayer d’être évasifs ; si on les pressait, ils devaient intérieurement nier ce qu’on les obligeait à dire. De nos jours, les musulmans sont présents sur tous les continents. Vivant en dehors de leurs territoires traditionnels, ils sont donc sur des « terres de mécréance » (Dar el-Kufr) où il leur est permis, voire recommandé, de pratiquer la taqiyya, mais sous une autre forme, à titre individuel ou collectif. Il s’agit de s’adapter extérieurement au contexte en respectant les lois, principes et habitudes des pays concernés tant que les circonstances ne sont pas favorables à l’instauration de l’islam comme religion dominante et à la pleine application de la charia.

Quand on aborde le sujet de la Taqiyya, on entend régulièrement le terme « esquive ». De quoi s’agit-il ?

L’esquive consiste à utiliser un vocabulaire qui plaît aux Occidentaux pour décrire l’islam comme une religion inoffensive, apportant « la paix, la tolérance et l’amour ». Certaines personnalités musulmanes profitent de l’ignorance de leurs interlocuteurs non musulmans pour faire passer des messages tronqués quant à l’enseignement véritable de l’islam, en particulier sur certains sujets sensibles (violence, liberté de conscience, droits de l’homme, statut de la femme, respect des non-musulmans, égalité entre les hommes, etc.). Ces personnalités utilisent dans ce but les tribunes qui leur sont ouvertes dans la presse ou même les rencontres de dialogue interreligieux. Il s’agit en fait de rassurer les non-musulmans quant aux valeurs libérales et pacifiques de l’islam, en présentant des comportements moralement inacceptables comme des dérives, des déformations, voire des trahisons de la religion. On peut comparer cette attitude avec la parole du Christ : « Que votre langage soit : “Oui ? oui”, “Non ? non” « (Mt 5, 37).
 
Il faut enfin souligner que, face aux horreurs commises par des djihadistes, dont souffrent également d’autres fidèles de l’islam, certains intellectuels, dirigeants politiques et responsables religieux musulmans dénoncent aujourd’hui l’utilisation de la taqiyya, demandant un examen lucide des textes sacrés sur lesquels se fondent les adeptes de la violence.

Lorsque les musulmans se sentent suffisamment puissants, ils abandonnent la taqiyya et affrontent l’ennemi:

https://twitter.com/EdwigeDagorn/status/1383761244377686027?s=19

Insulter les religions, c’est «un appel à la haine» , prêche le grand imam d’Al-Azhar

Un imam lointain est plus respecté qu’un professeur de l’Education nationale française

Le grand imam sunnite égyptien

Le grand imam sunnite égyptien d’Al-Azhar, cheikh Ahmed al-Tayeb, a condamné mardi 20 octobre la décapitation d’un professeur en France, «un acte criminel odieux». « En même temps », il soutient cependant qu’insulter les religions au nom de la liberté d’expression constitue «un appel à la haine».

Lors de la rencontre interreligieuse du 4 février 2019, à Abu Dhabi, le grand imam Ahmad Al-Tayyib, cheikh d’Al-Azhar, avait pris la parole, introduisant la cérémonie par un long discours suivi de celui du pape François. Le grand imam avait appelé « les leaders mondiaux » (excluait-il la responsabilité de l’Etat islamique ?) à « arrêter l’effusion de sang, les pertes d’âmes innocentes et à mettre fin immédiatement à ce que nous vivons de conflits, de séditions et de guerres absurdes qui sont sur le point de nous mener vers un malheureux recul civilisationnel qui risque de déclencher une troisième guerre mondiale ». Bilan des propos solennels – édifiants et flous – de cette belle âme: en France, des séditieux assassinent des « âmes innocentes ».

Ce savant religieux s’exprimait à distance dans un discours lu à Rome, sur la célèbre place du Capitole, devant un prestigieux parterre de leaders religieux du christianisme, du judaïsme et du bouddhisme – dont le pape François, le patriarche oecuménique Bartholomée ou encore le grand rabbin de France Haïm Korsia – qui se sont retrouvés mardi pour signer un appel commun à la paix.

«En tant que musulman et grand imam d’Al-Azhar, je déclare que l’islam, ses enseignements et son prophète n’ont rien à voir avec cet acte criminel odieux», déclare en arabe le grand imam sunnite dans ce discours. Et pourtant, ces mots édifiants sont éculés, voire indécents, au regard des faits d’agressions et de crimes perpétrés au nom du Prophète en question.

N’ajoute-t-il pas dans la foulée: «Dans le même temps, j’insiste sur le fait qu’insulter des religions et attaquer leurs symboles sacrés au nom de la liberté d’expression est un double standard intellectuel et un appel à la haine»,

En France, à force de pratiquer le double-langage, l’exécutif se met dans l’incapacité de le déceler chez ses interlocuteurs. Et le message de l’imam n’est pourtant pas subliminal.

La réédition des caricatures, un «acte criminel»

«Ce terroriste ne représente pas la religion du prophète Mahomet», assène le grand imam d’Al-Azhar, au lendemain de l’assassinat d’un innocent, un professeur décapité par un « réfugié » politique indésirable en Russie et que les lois de la République n’ont pas imprégné en quinze ans passés sur le sol français et dans les écoles publiques dispensant un enseignement universaliste. Assertion aussitôt reprise par les musulmans français d’origines diverses, au sortir de la mosquée, et diffusée par les chaînes d’information en continu, toujours aussi irresponsables.

L’AFP a d’ailleurs pris soin d’assurer la traduction des propos de ce grand imam d’Al-Azhar, à l’attention des jeunes en souffrance qui attendent de Macron qu’il leur offre des cours d’arabe dans le cadre de l’Education nationale: des heures prises sur l’enseignement de la langue française ? L’institution islamique sunnite avait qualifié début septembre d’«acte criminel» la réédition en une du journal français Charlie Hebdo des caricatures du prophète Mahomet à l’occasion du procès des attentats djihadistes de janvier 2015 en France. Message subliminal ou menace ?

Et, en octobre, elle avait jugé «raciste» le discours du président français Macron contre le «séparatisme islamiste», dénonçant des «accusations» visant l’islam. Rappelons-le, le pape François a co-signé en février 2019 à Abou Dhabi (Emirats arabes unis) un «document sur la fraternité humaine» avec le cheikh Ahmed al-Tayeb. Ils y condamnent ensemble l’extrémisme religieux et le soutien aux terroristes.

Le pouvoir prend le parti des Arabes contre les Tchétchènes

Gérald Moussa Darmanin se porte au côté de la communauté majoritaire, fusse-t-elle l’agresseur. « Aucune communauté sur le sol de la République ne fait sa loi », tonne Gérald Darmanin à Saint-Dizier, après l’arrestation de plusieurs Tchétchènes.

L’une des trois expéditions punitives à Dijon à la mi-juin 2020

Les Arabes sont les déclencheurs des hostilités mais courent toujours…

Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, était en déplacement, dimanche 16 août, à Saint-Dizier, en Haute-Marne, pour rencontrer les forces de l’ordre, qui ont procédé vendredi à des interpellations visant à empêcher un projet de vengeance après l’agression d’un ressortissant tchétchène. Il est donc admis que les Tchétchènes ne sont pas à l’origine des violences.

Seize Tchetchènes ont été arrêtés, a confirmé le ministre qui ne s’interroge pas sur l’inéquité de ses services, lors de son déplacement. Treize personnes sont encore en garde à vue et trois ont été libérées samedi, sans charges retenues contre elles.

Trois hommes, arrêtés alors qu’ils portaient des couteaux, des bâtons de bois et un sabre dans leurs véhicules, doivent être présentés dimanche à un juge d’instruction en vue de leur mise en examen, selon le Parquet de Chaumont.

Darmanin occulte le sujet de la légalité de la présence de ces Tchétchènes en France

« Des consignes ont été données à l’ensemble du ministère de l’Intérieur pour pouvoir comprendre ce phénomène d‘ultraviolence d’une certaine communauté. Aucune communauté sur le sol de la République ne fait sa loi », a déclaré Gérald Darmanin. Le ministre a rappelé que « c’est la police de la République, la gendarmerie, les forces légitimes d’intervention des forces de l’ordre qui font la loi dans notre pays ».

Une personne reconduite dans son pays

« Il y a une personne qui n’est pas tchétchène et qui a une reconduite à la frontière », a également indiqué Gérald Darmanin, qui a revendiqué avoir demandé à la préfète de procéder à la reconduite de cette personne dans son pays à la fin de la procédure judiciaire. Son origine reste ‘top secret’…

Pour « ceux qui auraient des demandes en cours de droit d’asile et qui seraient confondus par la justice du fait d’avoir des responsabilités particulières dans ce genre d’affaires », Gérald Darmanin a assuré qu’il demanderait à son administration de « regarder avec un œil différent » ces demandes d’asile. « Avoir l’asile sur le territoire national ne crée par des droits de faire le bordel, des règlements de comptes ou d’attenter à la vie des uns et des autres », a-t-il justifié.

Une information judiciaire pour « transport illégal d’armes de catégorie D » et « association de malfaiteurs » doit être ouverte pour poursuivre les investigations, notamment pour déterminer « l’ampleur » de l’appel à se venger qui a circulé entre ces personnes, a indiqué le procureur de la République de Chaumont, Frédéric Nahon.

Seulement trois Tchétchènes parmi les 16 interpellés à Saint-Dizier vendredi doivent être présentés à un juge d’instruction en vue d’une mise en examen.

Les Tchétchènes sont-ils harcelés par les Maghrébins ?

Haute-Marne: un Tchétchène a encore été agressé, jeudi, et 13 autres, âgés de 30 à 40 ans, sont maintenus en garde à vue à Saint-Dizier, pour avoir eu l’intention de venger le premier, selon le parquet de Chaumont, qui précise qu’ils n’ont pas commis de violences.

Une rixe, dont les circonstances restent à déterminer, a éclaté jeudi vers 18h dans le quartier du Vert-Bois, impliquant un Tchétchène d’une trentaine d’années.

Légèrement blessé, il était ressorti rapidement de l’hôpital. Une enquête pour violences visant cette bagarre est en cours; la victime était entendue samedi soir.

Selon la préfecture, l’homme aurait été « la victime collatérale d’un différend entre deux familles de Saint-Dizier. » Des commentaires nébuleux…

Vendredi, de nombreux policiers s’étaient positionnés aux entrées de la ville, pour éviter de possibles violences liées à des expéditions de représailles, comme celles qui s’étaient déroulées mi-juin à Dijon. Des membres de la communauté tchétchène, venus « de toute la France », avaient voulu venger un jeune qui aurait été agressé par un membre de la communauté maghrébine, dont des dealers.

[https://twitter.com/DeltaMike59/status/1272428245451931648?s=19]

L’affrontement aux abords d’un bar à chichas de la place de la République, au coeur de Dijon, a fait une dizaine de blessés.

A la mi-juin à Nice, et quelques jours seulement après une altercation qui avait déjà fait un blessé par arme blanche aux Liserons, quartier de l’Est de Nice, a été une nouvelle fois le théâtre d’une importante opération de police dimanche soir. Selon une source policière, 45 personnes appartenant à la communauté tchétchène ont été interpellées à la suite d’une rixe entre bandes rivales sur fond de trafic de drogue. Aucune arrestation n’est signalée dans la partie adverse, maghrebine.

C’est vers 22 h 40 que la police investit les lieux, après le signalement de plusieurs coups de feu. Deux Tchétchènes, âgés de 32 et 35 ans, sont retrouvés blessés, l’un grièvement à l’abdomen, l’autre touché aux jambes. Les Tchétchènes se sont-ils entretués? Un mineur de 17 ans est également découvert plus légèrement blessé, ayant reçu des coups à la tête. Leurs opposants ne sont pas inquiétés, bien que détenteurs d’armes à feu dont ils font usage.

Que sait-on de la communauté tchétchène en France?

«Une curieuse communauté, opaque, solidaire et divisée à la fois, et une situation paradoxale entre une bonne intégration et des alertes multiples.» Firmule alambiquée d’un haut fonctionnaire connaissant bien les Tchétchènes qui vivent en France, pour une communauté plutôt bien vue par des hauts fonctionnaires et des policiers peu enclins au laxisme, mais qui riposte aux agressions dont elle est la cible par des Maghrébins et qui peut se livrer, comme à Dijon, à des expéditions punitives d’une grande violence pout se faire respecter dans un contexte d’économie souterraine concurentielle…

Combien sont-ils? Les autorités ne le savent pas. Entre 20.000 et 40.000? C’est la fourchette large donnée confidentiellement en haut lieu. Pour la France en effet, point de nationalité tchétchène, mais des réfugiés russes. Et des musmans sunnites.

Au 31 décembre 2019, Macron accueillit 16.120 ressortissants russes (enfants exclus) et s’en déchargea sur l’OFPRA. Les Caucasiens, et parmi eux les Tchétchènes, sont la majorité. Encore faut-il y ajouter les mineurs (et ceux nés sur le sol français ou devenus français) et les clandestins… Darmanin les appelent tous des « demandeurs d’asile ».

Quand Hollande reçoit un dictateur arabe en se cachant, mais menace Poutine

Hollande, président vertueux qui choisit ses dictateurs: Hamed, bien, Vladimir, pas bien !
Le président de la République a reçu en catimini le roi Hamed de Bahreïn.
 Le président Hollande a tenu secrète
la visite du roi Hamed de Bahreïn à l’Elysée
Encore un changement que le président socialiste, à peine arrivé au pouvoir, s’est empressé de différer à la faveur de l’été 2012, pendant les vacances des Français, en accueillant sur le perron de l’Elysée celui qui réprime dans le sang la révolte de son peuple. Deux mois après son accession à la tête de l’État, c‘est en catimini que le « président normal » a reçu le 23 juillet dernier le roi de Bahreïn, Hamed ben Issa Al Khalifa, à la tête d’une dynastie sunnite au pouvoir depuis deux cents ans. 
Est-il plus fréquentable que le Lybien Kadhafi ou le Syrien Bachar el-Assad ? Il n’est pourtant ni moins sanguinaire, ni plus légitime en France pour une plus grande proximité avec les Français de confession musulmane. Les Lybiens sont des musulmans à prédominance sunnite, comme les Syriens (à 75 %) et la plupart des musulmans en France. Non soumis à une hiérarchie ecclésiastique, les fidèles peuvent se désigner un imam parmi eux pour diriger la prière.
 
Alors que Laurent Fabius était déjà ministre français des Affaires étrangères, à la diplomatie hexagonale, François Hollande n’a rien changé, mais il y a ajouté opacité et dissimulation.  En effet, aucune mention de cette visite à l’agenda élyséen, aucune alerte à la presse n’a placé cette visite au premier plan de l’actualité estivale. « Cette rencontre était à l’évidence une réception officielle », signale Jean-Paul Burdy, professeur d’histoire à l’Institut d’études politiques de Grenoble, qui relate l’affaire sur son site. Ce spécialiste de Bahreïn en veut pour preuve le fait que le roi a été accueilli à l’aéroport par la garde républicaine française.
 
Pourquoi tant de sournoiserie ? 
Bahreïn nous apparaît comme un pays étrange. L’islam y est religion d’État ce qui n’est pas fait pour rapprocher le royaume de la république laïque française. Or, la proportion de chiites avoisine 70%, alors que la famille régnante Al Khalifa est sunnite.
Et cela fait un an et demi que le royaume est en guerre de religions, réprimant dans le sang la révolte chiite. La communauté majoritaire de ce minuscule état de 1.230.000 habitants (dont 550.000 nationaux) exige du pouvoir sunnite des élections libres et la fin des discriminations à son égard. Selon Amnesty International, au moins 60 personnes avaient été tuées  depuis mars 2011dans les 18 mois précédant l’élection de Hollande, après que l’Arabie saoudite a dépêché sur place un millier de ses soldats pour réfréner toute velléité révolutionnaire.

Un tweet donne l’alerte
Ironie du sort, c’est justement par un tweet (relayé par le Figaro.fr) qu’une journaliste politique de l’AFP, accréditée à l’Élysée, a donné l’alerte, le 23 juillet à 11 heures du matin. Évoquant une « visite-surprise », en tout cas « pour les journalistes AFP », elle joint à son texte une photo montrant François Hollande au côté du roi Hamed ben Issa Al Khalifa, sur le perron de l’Élysée (ci-dessus). Quelques heures plus tard, la présidence de la République expliquait que l’entretien avait porté sur la situation en Syrie ainsi que sur « le risque de prolifération des armes de destruction massive« . Autrement dit sur le dossier nucléaire de l’Iran, pays que Manama (Émirats arabes unis, très majoritairement sunnites) accuse de fomenter les troubles à Bahreïn.

Le lendemain, c’était Laurent Fabius qui recevait son homologue bahreïni Khalid ben Ahmed al-Khalifah. Celui-ci annonçait que la France allait aider Bahreïn à mettre en oeuvre des réformes judiciaires, ainsi que des mesures en faveur de la liberté de la presse et des droits de l’homme, selon l’Agence de presse française, première sur le coup fourré. De son côté, le Quai d’Orsay indiquait que le chef de la diplomatie française aurait eu un couplet sur les droits de l’homme et aurait « encouragé les autorités bahreïnies à poursuivre leurs efforts pour permettre un apaisement durable des tensions que connaît le royaume« …
Des tensions qui, pourtant, restent extrêmement vives. Durant tout le mois de juillet 2012, les forces de sécurité avaient arrêté plus de 240 personnes alors qu’une centaine d’autres avaient été blessées dans des heurts avec la police, selon le principal groupe de l’opposition chiite, Al-Wefaq. Deux semaines avant la visite du roi en France, l’opposant emblématique Nabeel Rajab a été condamné à 3 mois d’emprisonnement pour avoir critiqué dans un tweet le Premier ministre bahreïni, et oncle du roi, Cheikh Khalifa. « Des manifestations ont lieu en permanence dans les quartiers chiites périphériques de Manama« , indique pour sa part Jean-Paul Burdy, selon qui « le régime n’est pas menacé, mais la situation pas normalisée non plus ». Le 1er août, l’ONG des Médecins pour les droits de l’homme (PHR) avait ainsi condamné l’utilisation par le gouvernement bahreïni de grenades lacrymogènes dans un but létal. Dans un rapport, le directeur adjoint de PHR affirmait que des tirs de grenades lacrymogènes visent « directement des civils dans leur voiture, dans leur maison, ou dans d’autres espaces fermés où les effets toxiques sont exacerbés« .

Coopération sécuritaire ?

Hollande a raconté sur France 2 qu’il allait essayer de « convaincre » l’homme fort de la Russie de voter au Conseil de Sécurité des sanctions contre le régime Assad.

S’il demeure la principale cible des manifestants de la Perle [place centrale de Manama], le roi Hamed, alors au pouvoir depuis dix ans, s’inscrivait-il pour autant dans la lignée des Muammar Kadhafi et autres Bachar el-Assad (ci-contre avec Poutine) ? « Absolument pas« , insiste Jean-Paul Burdy. « La répression est bien moins sanglante à Bahreïn et le roi n’en est sans doute pas l’acteur principal. » Conscient de l’impasse politique que traversait son pays, Hamed ben Issa Al Khalifa avait bien tenté d’accorder des concessions à l’opposition. Il avait notamment mis sur pied en juin 2011 une commission d’enquête internationale indépendante sur les incidents qui avaient frappé le pays trois mois plus tôt. Le rapport qui en avait découlé dénonçait un « usage excessif et injustifié de la force » du régime

Problème : l’appareil sécuritaire reste entre les mains du puissant Premier ministre Cheikh Khalifa, véritable chef de l’État depuis près de cinquante ans. « Ce qui est certain, c’est que le roi Hamed est aujourd’hui le dirigeant d’un régime répressif« , souligne le spécialiste du royaume. Voilà qui expliquerait pourquoi l’Élysée s’était contenté d’un « service minimum » pour la venue du souverain… Pas de journalistes, pour ne pas s’attiser de foudre médiatique, mais aussi pour ne pas accorder au royaume une vitrine internationale, ce dont il avait alors grand besoin pour sa propagande intérieure. Si le « silence radio » français s’est révélé efficace, il a été trahi, explique-t-on en France, par la presse bahreïnie, qui a surexploité à l’excès la visite royale en capitale occidentale.
Le « message » de la France

Surtout, l’agence de presse officielle BNA avait tenté d’apporté ses propres justifications à la future coopération entre les deux pays. A l’en croire, les opposants bahreïni avaient de quoi s’inquiéter : outre la presse, la collaboration concernerait « les domaines politique, de la défense, de l’éducation, de la culture et de la technologie ». Une perspective qui a suscité l’inquiétude de six associations de défense des droits de l’homme, dont Amnesty International, la Fédération internationale des droits de l’homme et Human Rights Watch. Dans une lettre commune rendue publique le 2 août, les ONG appelaient François Hollande à collaborer à leur action, en « indiquant clairement que la France déplore l’échec de Bahreïn dans la mise en oeuvre des recommandations les plus importantes de la commission d’enquête indépendante de Bahreïn, à savoir la libération des personnes emprisonnées pour l’unique exercice de leurs droits à la liberté d’expression et de rassemblement pacifique« . Un beau rôle attribué à François Hollande, quoique subalterne, mais dont le bilan n’a jamais été dressé, pas même trois plus tard.

Le président François Hollande a « condamné » le déplacement en Syrie de quatre parlementaires français, dénonçant notamment leur rencontre avec « un dictateur », Bachar al-Assad, lors de son déplacement à Manille, le même mois. Le premier ministre, trempé de sueur devant Apolline de Malesherbe le qualifie de « boucher »:

Contactée par le Point.fr, c’est tout juste si une « source proche du dossier » affirmait que les deux pays avaient simplement discuté de la possibilité de créer une haute autorité s’intéressant à l’ensemble des relations entre les deux pays. « C’est seulement lorsque le comité sera mis en place que les domaines de coopération seront formalisés« , ajoutait-elle. Interrogée sur le bien-fondé d’un tel rapprochement, étant donné la répression en cours à Bahreïn, la source précisait que ce genre de collaboration est un moyen pour Paris de faire passer à Manama le « message selon lequel la France soutient le processus des réformes entreprises dans le pays« . Et alors? On nous cache la vraie raison du déplacement du roi et de l’accueil du « dictateur » par le président socialiste.

Aujourd’hui Hollande adopte en Ukraine la posture du justicier

Hollande et Poutine à l’Élysée,
dès le 1er juin 2012

L’intérêt de Hollande pour les « dictateurs » est troublant. Il n’a jamais traité Vladimir Poutine de dictateur, mais à en croire les media français, Vladimir Poutine s’apparenterait en Tchétchénie à un criminel de guerre opprimant l’aspiration légitime d’une jeune nation à l’indépendance. Jusqu’à l’ancien Premier ministre François Fillon qui, sur France Inter le mardi 29 avril 2014, a réclamé une « initiative autonome des Européens » et un dialogue avec la Russie pour résoudre la crise en Ukraine. Surtout, il a qualifié Vladimir Poutine de « dictateur ». « La Russie, c’est la Russie, Poutine, c’est Poutine, c’est un dictateur », a-t-il dit pour qualifier sa stratégie dans l’est de l’Ukraine.Une déclaration pour le moins étonnante, venant d’un homme politique connu pour entretenir des liens étroits avec le président russe depuis plusieurs années. On se souvient qu’en mai 2013, François Fillon avait été vertement critiqué pour avoir contesté la position française sur le dossier syrien, d’autant plus qu’il l’avait fait en tant qu’invité du Forum de Valdai au côté de… Vladimir Poutine. A cette occasion, l’ancien chef du gouvernement s’était adressé au président russe en ces termes: « C’est donc par notre dialogue, cher Vladimir, que passera la paix ».

Hollande fréquente beaucoup Poutine.
Ainsi, à l’occasion du 70e anniversaire du débarquement en Normandie, le 6 juin 2014, Vladimir Poutine est reçu la veille à l’Elysée. Le président de la Russie, qui était déjà venu à l’Elysée en juin 2012, est pourtant classé par le centre de recherche du magazine britannique The Economist dans la liste des pays « autoritaires ».
Un an tout pile après s’être rendu au Qatar et, en retour, François Hollande reçoit à l’Elysée le nouveau et jeune émir du Qatar Tamim Al-Thani, qui finance les Frères musulmans.

Mercredi 25 février 2015, à propos de la visite privée de parlementaires en Syriedeux sénateurs, l’UMP Jean-Pierre Vial et le centriste François Zocchetto, ainsi que deux députés, l’UMP Jacques Myard, le PS Gérard Baptl’ancien Premier ministre François Fillon avait en revanche assuré: « Ils ont eu raison d’y aller, il faut écouter toutes les parties », « si j’avais l’occasion d’aller en Syrie, j’irais sûrement en Syrie ». Quant à Manuel Valls, visage fermé, il a condamné l’initiative de ces membres des groupes parlementaires d’amitié franco-syrienne: ils ont commis une « faute » qui ne « les honore pas », a-t-il grondé sur BFMTV-RMC. « Les parlementaires représentent la souveraineté nationale, ce qu’est ce pays », a dénoncé le chef du gouvernement. Qu’ils « aient ainsi, sans crier gare, rencontré un boucher« , « je crois que c’est une faute morale« .
De Manille, où il effectue un voyage d’Etat, le président Hollande a proclamé avec solennité: « Cette initiative, je la condamne ». « Il s’agit d’une rencontre entre des parlementaires français qui n’ont été mandatés que par eux-mêmes, avec un dictateur qui est à l’origine d’une des plus graves guerres civiles de ces dernières années, qui a fait 200.000 morts. 200.000 ! »

VOIR et ENTENDRE le candidat Hollande venu « parler » le 12 janvier 2012, en Seine-Saint-Denis et pour faire le point…

A la vérité, le président russe est l’arbitre d’un système oligarchique.

Ce dernier rassemble, pêle-mêle, des hommes d’affaires – explicitement surnommés « oligarques » en Russie –, des hauts fonctionnaires, des hommes politiques, qui ont tous en commun leur indéfectible loyauté envers le président. A cet égard, il n’y a pas d’un côté une oligarchie corrompue et affairiste, et de l’autre des opposants systématiquement victimes innocentes de l’oppression. Et le peuple est à 60 à 80% derrière leur président qui leur rend leur fierté.


ONPC: Michel Onfray prend à contre-pied la classe politique formatée

Le binaire Aymeric Caron, animateur à fiches, désarmé par les nuances du philosophe Michel Onfray

Ruquier, hôte grossier, qui pointe ses invités du doigt...
Ruquier, hôte grossier, qui pointe ses invités du doigt…

Michel Onfray était l’invité d' »On n’est pas couché » du 17 janvier 2015, émission de France 2 animée par le divertisseur Laurent Ruquier, suite à la tribune du philosophe dans Le Point sur les tueries  -« nôtre » 11 septembre (dixit Ruquier, ci-contre, concentré de tous les travers du moment)- suscités par les provocations des dessinateurs de Charlie Hebdo, le 7 Janvier 2015 à Paris.
Le violent chroniqueur Aymeric Caron, qui mange végétarien pour ne pas s’user les dents sur la viande animale, mais plutôt humaine, et ne pas finir en prison ou en hôpital psychiatrique, ne s’est pas seulement montrer incapable de tolérance, mais aussi de la subtilité requise au débat qu’a tenté de mener Onfray avec son interlocuteur enkysté dans ses certitudes archaïques.

L’altermondialiste a laissé des plumes face à l’invité qui lui est pourtant proche, comme de Jean-Luc Mélenchon. Il s’est d’ailleurs platement situé, invitant Onfray à ne pas l’écorcher vif, lui rappelant qu’il « partage en commun » (sic) bien des idées avec « Michel »:

Le philosophe épingle les journalistes en sur-commentaires et jugements permanents, mais incapables de recul, de mise en perspective et de réflexion et qui préfèrent se vautrer dans le pathos;

« Les attentats ont à voir avec l’islam » et le Coran, estime Onfray à contre-courant de la pensée unique et citant à l’appui des sourates dérangeantes (misogynes, phallocrates, antisémites ou homophobes);

Pour apporter la contradiction, Léa Salamé, la chroniqueuse d’ONPC amalgame les Ancien et Nouveau Testaments de la Bible dans son ensemble pour ne se fonder que sur l’Ancien Testament et ignorer – après deux mille ans – l’avancée que constitue le Nouveau… Elle illustre précisément ce que Onfray condamne, les prélèvements sélectifs à des fins polémiques. Mais lui-même juge au besoin la Bible sur ce qu’en pensent ou font certains, comme Hitler… Le débat suggère ainsi que nos contemporains chrétiens seraient aussi des assassins…
qui sont les victimes, les dessinateurs inconséquents et morts ou les tueurs fanatiques (comme l’indique Hollande);

Caron prélève pourtant allègrement en suivant ses fiches, pour considérer en dépit des carnages à Paris ou en Afrique, que le Coran appelle à la miséricorde, mais c’est à la différence des islamistes;

Caron refuse de questionner le positionnement de l’Iran et le binaire accuse Onfray de faire le partage entre les bons et les mauvais musulmans, mais Onfray souligne d’une part que 85% des musulmans de la planète ne sont en capacité que de lire des traductions du Coran et que les musulmans français ne comprennent pas les prêches en arabe de leurs imams et d’autre part Charlie hebdo affiche son athéisme, ce que ses soutiens ne savent que rarement;
Onfray affirme que nous (les libéraux!) avons créé l’islamisme et Salamé insiste sur le problème de l’intégration des scolaires.

Radu Mihaileanu, bi-national français et roumain, reproche à Onfray de suggérer que les croyants musulmans seraient de « potentiels fascistes », mais ne parvient pas à surmonter son obsession du fascisme, de l’internationalisme et de la responsabilité des aînés;

Salamé aborde la question de la « théorie du complot » en laquelle croient les jeunes musulmans, prétexte, ou non, aux violences communautaires; esquisse d’un lien au dogme marxiste de la responsabilité du social, en excuse; allusion aussi aux violents affrontements internes entre Sunnites et Chiites;

évocation des positions d’Alain Finkielkraut sur l’éducation; enseigner le fait religieux, comment et par qui?; responsabiliser les jeunes scolaires;

Caron évoque la peur des communautés juive et musulmane et non pas celle de l’ensemble des Français face au risque de colonisation liée à la démographie galopante des musulmans polygames, pour, au final, lancer à Onfray son ultime accusation, avec l’intention de décrédibiliser son interlocuteur, amalgamant son »adoubement » de Michel Houellebecq, son soutien à la « théorie du grand remplacement » et sa prise de position en faveur de Zemmour… Et de l’antisémitisme;

L’aigre individu laiteux se retranchant derrière son rôle de questionneur, campe sur la position iréniste des « islamophiles béats », selon les termes du philosophe anti-libéral. Pour terminer, Caron confesse alors son incapacité à tout raisonnement qui ne serait pas ou blanc ou noir, simpliste, manichéen.