Des cours d’empathie à l’école: une idée danoise reprise par Attal, dès janvier

Le ministre assigne aux professeurs une tâche éducative qui relève des familles

Le ministre de l’Education nationale confirme que l’école n’est décidément pas dédiée à l’instruction. Il met un coup d’accélérateur à la lutte contre le harcèlement scolaire. Gabriel Attal, qui avait annoncé le lancement de cours de bienveillance pour 100 écoles en janvier, évoque désormais le nombre de 1.000 établissements scolaires.

Un dispositif d’une ampleur dix fois plus grande que prévue. Annoncés dès septembre lors de la présentation du plan de lutte contre le harcèlement scolaire, les cours d’empathie vont prendre une nouvelle dimension dès la rentrée de janvier.

« Ce que je peux vous annoncer aujourd’hui, c’est que ce sera pas 100 écoles mais 1.000 écoles en janvier 2024 qui vont accueillir ces temps dédiés à la bienveillance, à l’altérité« , a lancé le ministre de l’Education nationale ce dimanche sur RTL.

Vers une généralisation en septembre 2024

Ces cours d’empathie devront permettre d’apprendre « à respecter la différence de l’autre, la culture de l’apaisement quand il y a un conflit, à pacifier les choses », a encore précisé Gabriel Attal, qui se place résolument au côté des immigrés et non pas des européens, blancs et chrétiens, que les premiers ne font aucun effort pour connaître et respecter. Il revient donc aux petits blancs d’apprendre à être un peu tchétchène et afghane, algérienne et palestinien, malien et nigérienne, syrienne et albanais… L’apprentissage inverse serait-il trop demandé?

L’objectif d’un déploiement à vaste échelle « dans toutes les écoles maternelles, puis primaires » reste toujours d’actualité pour la rentrée de septembre 2024.

Dans la phase de test entre le mois de janvier et de septembre, « plusieurs organisations » vont être expérimentées. « Dans certaines écoles », les cours d’empathie dureront « une heure » ou « deux heures dans la semaine » suivant les besoins.

Très efficace au Danemark

Charlie hebdo ne manque pas de se se gausser…

Une mère tabasse son enfant car il a eu une mauvaise note à son devoir d'empathie. Par Zorro.
Non au tabassage, oui à la fessée ?

Comme d’habitude, la solution miracle viendrait des pays scandinaves, ces bons élèves de l’humanité avec leurs bicyclettes, leurs jouets en bois, leurs classes en extérieur et leur affabilité maladive en toutes circonstances, ricane Coline Renault. Elle aurait pu, à en croire Gabriel Attal, éviter le décès du jeune Nicolas, retrouvé pendu à son domicile des Yvelines après des mois de harcèlement scolaire, ou celui de Lindsay, elle aussi tourmentée jusqu’à la mort au collège comme sur les réseaux sociaux au printemps dernier. Ainsi, le ministre de l’Education nationale a promis à la rentrée 2024 la généralisation dans tout le pays de la méthode danoise Fri For Mobberi, littéralement « libéré du harcèlement », composante phare de tout son plan déployé contre le harcèlement scolaire. [Ce programme a été lancé en 2005 au Danemark par la Fondation Mary et Save the Children Danemark et est déployé en France par la Fédération de Paris de la Ligue de l’enseignement, une hydre socialiste en forme de confédération d’associations revendiquant 25.000 associations locales et s’appuyant sur 103 fédérations départementales. Sous Hollande, elle a été le mouvement associatif qui a perçu la plus importante subvention annuelle du ministère de l’Education nationale : en 2013, elle a reçu 23 millions d’euros qui auraient pu permettre de créer des postes de médecins scolaires…]

En quelques mots, le dispositif veut développer le vivre-­ensemble et la cohésion de groupe, à raison, une fois par semaine, de séances de discussions et de jeux, qui passent notamment par le contact physique – comme dessiner un mouvement dans le dos pour accompagner une histoire contée (surtout ne pas oublier le consentement en demandant « est-ce que tu peux me prêter ton dos ? »). La méthode comprend aussi l’utilisation d’un ours en peluche comme mascotte et principale oreille pour les chagrins individuels. 70 % des professionnels qui ont testé ce programme trouvent qu’effectivement il rend les enfants plus bienveillants à l’égard de leurs camarades.

On songe à la violence des adolescents ou, pire encore, à celle des préadolescents – et à l’acharnement dont peut faire preuve une meute. On pense à cet enfant, dans une classe bretonne, qui a expliqué à son institutrice, interrogée par Charlie Hebdo, vouloir « tuer la Lune » en visant le ciel avec ses doigts qui forment une arme imaginaire. Il s’appelle Paul [!], il a 5 ans et il terrorise les astres comme ses camarades. À la cantine, il les menace en levant son petit couteau d’enfant. Pendant les récréations, il tape, il frappe, il mord et, dans la classe, c’est encore pire [Et on ne demande pas à voir les parents ?]. Est-il vraiment possible de lui injecter de l’empathie de force dans le crâne, pendant que ses deux accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH) ont besoin de leurs quatre bras et de leurs quatre jambes pour le maîtriser ? Peut-on vraiment apprendre l’empathie à l’école ? Ou naît-on avec une certaine propension à sentir l’autre qui détermine nos actions tout au long de notre vie ? [L’acquis peut-il surmonter les désordres de l »inné, dans un pays où tout est qualifié de « difficile », mot-phare des assistés ?]

« Dire que le Danemark a réglé le problème du harcèlement scolaire avec des cours d’empathie, c’est inaudible scientifiquement », estime le psychopédagogue Bruno Humbeeck, auteur du Harcèlement scolaire. Guide pour les parents (éd. Odile ­Jacob). Car une grande partie de l’empathie se détermine bien en amont de l’école. Tout d’abord, par la nature : les animaux, par exemple, ont aussi de l’empathie. Les oiseaux et les poissons peuvent ainsi ressentir la peur de leurs congénères, ce qui leur permet de prendre collectivement la fuite en cas de danger. L’empathie humaine, elle, se décline sous quatre formes, à en croire le psychiatre et psychanalyste Serge ­Tisseron [gourou de la gauche]: la compréhension des états émotifs de l’autre ; le souci d’autrui ; la capacité de prendre du recul et de comprendre que l’autre peut avoir une façon de réagir différente ; puis la capacité de contrôler ses propres émotions sans les imposer à un autre. « Ces différentes formes vont se développer lors de la petite enfance en fonction de ses interactions avec son entourage. Lorsqu’un bébé échange avec des personnes attentives à lui, il apprend à saisir les émotions des autres. C’est une disposition naturelle qui a besoin d’être stimulée », explique le psychiatre. Et ce tout au long de la vie. « On ne peut pas enseigner l’empathie, poursuit-il. Ça ne s’apprend pas. On la développe dans des situations d’interactions avec les autres, lorsqu’on est soumis à la nécessité d’identifier des états émotifs, à exprimer et à contrôler son émotion… Il ne s’agit pas de faire un cours, l’empathie n’obéit pas à une traditionnelle explication verticale.  »

Un fonctionnement général du groupe

La réussite du Danemark tiendrait moins à des cours ponctuels de Fri For Mobberi qu’à un fonctionnement général du groupe à l’école. «  Ils ont une culture du collectif qui, grâce à l’ensemble de leurs activités collaboratives, évite la marginalisation de certains, poussent les enfants à s’exprimer, à se découvrir et à s’intégrer, analyse Serge Tisseron. L’école française est trop verticale : contrairement aux pays protestants, qui ont une tradition de tolérance et de débat, le système scolaire laïque s’est construit en se calquant sur le modèle scolaire catholique, lui-même calqué sur la messe. Un enseignant sur l’estrade fait cours comme lorsque le curé explique l’Évangile. Les enfants n’ont pas la possibilité de se connaître et d’interagir pour développer leurs états cognitifs respectifs. On a un énorme retard sur ce sujet en France. »

De plus en plus, les compétences psychosociales sont valorisées pour permettre de changer de paradigme à l’école. «  On essaie de coconstruire des lignes de conduite, des responsabilités, des routines de travail. Le coeur du sujet est d’élaborer ensemble les règles de vie du groupe, dans le calme, l’écoute et le respect. Plus les enfants sont impliqués, plus on leur demande leur avis, plus il y a de chance qu’ils adhèrent au projet de groupe. Plus vous formez une communauté qui échange, qui se met d’accord, qui développe son intelligence collective, moins il y a de dérapages, estime Chahra Joubrel-Merahi, formatrice en compétences psychosociales. Le harcèlement est un risque sociétal : pour renforcer son sentiment d’appartenance, on est soi-même vecteur d’exclusion. La mise en sécurité de chacun permet de limiter ces phénomènes. » La formatrice reconnaît toutefois l’efficacité relative de ces méthodes, du moins à court terme, sur des situations de crise. «  C’est de la prévention, et non une méthode pour mettre fin à des situations de harcèlement. On n’est pas des pompiers : on essaie juste de créer des groupes qui fonctionnent mieux », ajoute-t-elle.

Un système copié-collé

En agitant la baguette magique des « cours d’empathie », Gabriel Attal veut coller grossièrement à la façon de faire d’un pays, façon qui ne fonctionne que pour un lieu et une culture donnés. Les Danois ne sont pas les Français [et les Palestiniens ne ressemblent ni aux uns ni aux autres]. « Stimuler l’empathie est un processus long, qui se noue dès la naissance [avant, même]. Il ne sert à rien de copier bêtement [adverbe exprimant l’empathie…] les modèles des autres, note Bruno Humbeeck [pour qui on n’apprend pas l’empathie â travers l’Autre…]. Par exemple, en Norvège, le professeur a un prestige absolu comparable à celui d’un médecin. Quand un élève est pris à témoin, les parents ne débarquent pas pour se plaindre, et le harcèlement cesse aussitôt. » Au Danemark, le fait qu’il y ait peu de harcèlement tient aussi à la structure de la société. « Les Danois ont un esprit communautaire très ancré. Historiquement et culturellement, ils sont tous des individus parties prenantes dans une communauté. L’intelligence collective est bien mieux valorisée qu’en France, ce qui limite de facto les situations d’exclusion », précise Bruno Humbeeck [qui fait donc le procès des Français justifiant ainsi la malveillance dont ils sont l’objet de la part de peuples qui en sont restés à l’Ancien Testament].

Isabelle Dumont, enseignante en Normandie, ajoute qu’on ne peut pas confier à l’école seule le développement de l’empathie : « Tous les partenaires intervenant dans la vie d’un enfant doivent travailler sur la question : les parents, les enseignants, les intervenants du périscolaire… L’accent doit être mis au quotidien et adapté à toutes les situations pratiques. » Un avis partagé par Bruno Humbeeck : « Les cours d’empathie ne marchent que si toute la société fonctionne comme ça. Les parents doivent jouer leur rôle, veiller à ce que leurs enfants ne provoquent pas d’émotions négatives chez les autres. C’est-à-dire ne pas se satisfaire d’avoir un enfant dominant. L’éducation à l’altruisme n’est pas seulement le fait de l’école, mais de tout le système social. » [En somme, Attal se trompe de public et ceux qui ont applaudi à l’entrée des parents dans l »école veulent maintenant les redresser: ont-ils été loupés par l’Education nationale dans leur enfance et les psychopédagogues ont fauté ou ils viennent d’ailleurs et il est urgent de créer des cours de vivre-ensemble pour ceux qui débarquent en France en clamant pourtant qu’ils nous adorent et profitent de notre droit du sol pour justifier l’usage du couteau à l’école]. Alors l’Éducation nationale peut bien brandir la méthode danoise comme remède miracle au suicide des adolescents, elle ne fera que colmater maladroitement les trous dans le tissu social d’une société en grande carence d’intelligence émotionnelle. »

Si on en croit Charlie hebdo et ses sommités de la psy de gare, qui n’ont rien à proposer que le dénigrement, il n’y a rien à faire. Et que le plus fort – ou le plus déséquilibré – gagne.

Le Danemark serre la vis contre la délinquance des jeunes et l’alcool

Les Danois démontrent qu’il y a quelque chose à faire

« Il y a un problème de trop-plein de violence au Danemark », admet le gouvernement social-démocrate. Mais aussi en France, où les gauches opposent à l’action relativisme et défaitisme. La première ministre sociale-démocrate, Mette Frederiksen, a annoncé des mesures, en novembre 2021, visant la délinquance des jeunes et la vente d’alcool.

Pour répondre à l’insécurité dans certains quartiers, le gouvernement du bloc des gauche danois a présenté, il y a un an, des mesures pour prévenir la consommation d’alcool et lutter contre la délinquance des jeunes.

Haro sur la vente d’alcool dans certaines zones la nuit, zones interdites d’accès aux jeunes délinquants : le gouvernement danois a annoncé, ce dimanche, vouloir serrer la vis en matière de sécurité, à deux jours des élections locales.

« Nous ne pouvons pas accepter que des jeunes créent de l’insécurité dans un quartier entier », a justifié la ministre des affaires sociales, Astrid Krag, lors d’une conférence de presse présentant les propositions du gouvernement social-démocrate.

Dans le pays de 5,8 millions d’habitants, traditionnellement calme, le gouvernement entend prendre des « mesures précoces et ciblées » envers certains jeunes – le phénomène avait déjà été en 2015 – faisant « preuve d’un comportement désordonné », en leur interdisant l’accès de centres commerciaux ou de stations de RER, à certaines heures, notamment la nuit, ce à quoi les beaux esprits français opposerait une atteinte aux libertés fondamentales.

D’après une étude de la police, publiée en mars 2020, seulement 7 Danois sur 10 (70,9%) qui résident dans des quartiers dits « particulièrement exposés » se sentent en sécurité.

En France, un sondage Ipsos Sopra-Steria pour France Télévisions et Radio France, en février 2022, 60% des Français estimaient déjà que l’état de la sécurité en France est « mauvais. » 46% des personnes interrogées ont répondu que la situation sécuritaire en France est « plutôt mauvaise » et 14% ont même estimé qu’elle est « mauvaise ». 35% estiment qu’elle est « plutôt bonne » et 5% qu’elle est « bonne ».

Changer la « culture de la boisson »

Les sociaux-démocrates qui, en novembre 2022, ont été reconduits largement en tête des élections législatives avec 27,5 % des voix contre 25,5 % en 2019, veulent également interdire la vente d’alcool dans les commerces entre minuit et cinq heures du matin, dans les zones dites de « vie nocturne », où la présence d’agents de sécurité devant les bars et discothèques a été accrue, pour assurer la quiétude des nuits danoises.

« Il y a un problème d’un trop-plein de violence au Danemark. Notamment en lien avec la vie nocturne. C’est un défi pour nos jeunes qui se déplacent la nuit lorsqu’ils font la fête et sortent. Et cela crée une insécurité fondamentale », a pointé la première ministre Mette Frederiksen, auprès du journal Politiken, assurant vouloir changer la « culture de la boisson » qui existe dans certains quartiers.

Situées dans des quartiers animés des grandes villes, dont la capitale danoise, ces zones ont été définies après l’entrée en vigueur, début juillet, d’une loi permettant d’interdire à certains délinquants d’entrer, pendant un maximum de deux ans, dans tout débit de boissons et de se rendre dans certaines rues avec une forte concentration de bars.

Immigrationnisme: Borne n’est pas Mette Frederiksen

L’une est une donneuse de leçons véhémente, l’autre est réactive et offensive. La Danoise a présenté en 2018 un projet de réforme prévoyant de renvoyer les clandestins « non occidentaux » dans des camps africains (le Rwanda) sous supervision des Nations unies. Elle mène ainsi lors des élections législatives danoises de 2019 une campagne alignée sur des positions de gauche sur l’économie et de droite sur l’immigration. Frederiksen déclare ainsi : « Pour moi, il devient de plus en plus clair que le prix de la mondialisation incontrôlée, de l’immigration massive et de la libre circulation des travailleurs est payé par les classes populaires ». Aux dernières législatives, en 2022, elle s’engage à poursuivre la politique de contrôle de l’immigration du gouvernement sortant de Lars Løkke Rasmussen soutenu par le Parti populaire danois, classé à droite.

A la différence de l’aveuglement de l’exécutif français, cette évolution du PD est en adéquation avec la population danoise puisqu’elle permet à Mette Frederiksen de disposer de la plus grande majorité parlementaire pour le centre gauche depuis un demi-siècle, via un accord de coalition. En particulier, cette politique a provoqué un effondrement des résultats du Parti populaire danois classé à l’extrême droite.

La première ministre danoise officialise un objectif « zéro demandes d’asile ». En 2022, elle se déclare toutefois favorable à l’accueil de réfugiés ukrainiens à la suite de la guerre froide bis engagée par Joe Biden et les Atlantistes face à Poutine déterminé au maintien d’une zone tampon slave avec un Occident hostile.

Immigration au Danemark: la méthode d’une gauche moderne libérée des tabous idéologiques

Le débat de Louis Hausalter et Mathieu Bock-Côté, sur Europe 1

Alors que la première nationalité étrangère au Danemark est syrienne, les Danois sont en train de mettre en place une procédure de délocalisation de ses sans-papiers vers le Rwanda. Le Danemark est pays membre de l’UE depuis 1986, membre de la zone euro depuis 1999, membre de l’espace Schengen depuis 1995.

Le débat est dédié à Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, empapaouté par Mélenchon, NUPES-LFI

L’immigration massive est-elle compatible avec le modèle de l’Etat providence ?

Présidentielle 2022 : où en est le système de santé français ? s’interroge le groupe Le Monde

L’état de la santé en France a fait l’objet d’une investigation de Courrier international

28 mars 2022

Jusqu’au premier tour de la présidentielle 2022, Courrier International vous invite à explorer certains thèmes de la campagne en comparant les données de l’Hexagone à celle de ses voisins européens. Premier volet : la santé.

Le système de santé français est « au bord de l’effondrement », avertissait le quotidien britannique The Guardian en juin 2019. Un constat réalisé avant la crise sanitaire, qui n’a fait que renforcer les préoccupations des Français sur ce sujet.

Publié le 28 mars 2022 à 12h02

Selon une étude commandée par la Mutualité française en début d’année 2022, après deux années d’incertitudes liées à la pandémie, la santé figure en effet parmi les principales sources de préoccupations de plus de deux Français sur trois. Macron l’intègrera-t-il à son propos le délabrement de notre système de santé si jamais il daigne participer au débat de la campagne présidentielle.

Reste qu’avant d’étudier les propositions des candidats, il peut être intéressant de comparer les données concernant la santé en France à celles de ses voisins de l’Union européenne. Courrier international a donc étudié celles recensées par l’OCDE pour la France, l’Allemagne, le Danemark, l’Italie et la Pologne.

Les critères observés ? Les dépenses de santé rapportées au PIB, l’évolution du nombre de lits d’hôpital, le nombre de médecins pour 1 000 habitants, les dépenses à la charge des patients, la satisfaction de la population quant à la disponibilité des soins et les besoins médicaux non satisfaits pendant la pandémie.

De quoi éclairer la « bataille » qui, selon le quotidien suisse Le Temps, « se joue au sein du secteur de la santé entre la médecine hospitalière publique, les cliniques privées et la médecine de ville ».

Courrier international

Covid: retour à la vie normale, mais en Espagne, comme au Danemark

En France, on a l’état d’urgence sanitaire et même le passe…

Par arrêt publié le 19 juillet 2021, le Tribunal Constitutionnel espagnol a déclaré l’inconstitutionnalité partielle du Décret Royal 463/2020 établissant l’état d’urgence (“estado de alarma » en Espagne) sur tout le territoire et autorisant la mise en place du premier confinement en réponse à la crise de Covid.

Donc, l’Espagne propose de « reprendre une vie normale » et, mieux, de traiter la Covid-19 comme la grippe.

Malgré le fort taux d’incidence d’Omicron à la mi-janvier, lequel fait gonfler les chiffres de contaminations partout dans le monde, sa faible virulence met à mal la stratégie du « tout vaccin » et laisse espérer un retour à la vie normale. Une petite musique qui commence à se faire entendre un peu partout. Après le Danemark et le Royaume-Uni, c’est au tour de l’Espagne de porter cette voix. Simplement, elle ne porte pas jusqu’à Macron. Malgré son profond sentiment d’une écoute de chaque instant.

« Vers la fin de l’exceptionnalité »

Un récent éditorial de l’AMF (Actualizacion en Medicina de Familia), porte-voix de la semFYC, l’une des trois grandes associations de médecins généralistes d’Espagne, était intitulé « Vers la fin de l’exceptionnalité ». Le message est clair : « le SARS-Cov-2 ne va pas disparaître » et il faut apprendre à vivre avec. Tout en faisant la promotion de la vaccination pour les personnes vulnérables, l’association met en garde contre les doses de rappels incessantes et assure que « la vaccination de l’ensemble de la population, y compris les enfants et les personnes à très faible risque, n’empêchera pas le virus de circuler. » « Il faut s’attendre à ce que nous soyons tous infectés à plusieurs reprises lors de nos contacts répétés avec le virus, et que cela améliore notre immunité individuelle et collective », peut-on lire.

En bref, n’ayons pas peur : « Il est essentiel de rétablir l’ancienne normalité (sans masques ni limitations de l’interaction sociale), en concentrant les efforts sur la protection des personnes les plus vulnérables. »

La semFYC insiste aussi sur le climat anxiogène et déplore la culpabilisation qui en a découlé : « On diffuse en direct un nombre record d’infections sans préciser que la moitié d’entre elles sont asymptomatiques.[…] La peur est souvent associée à la culpabilité. Attraper ou propager un virus respiratoire n’est la faute de personne. »

Et de conclure : « la Covid-19 doit être traitée comme toutes les autres maladies. L’immunité acquise et l’avènement du variant Omicron le permettent ».

Ouvrir les débats avec les partenaires européens ?

La ministre de la Santé espagnole, Carolina Darias, souhaite un changement de stratégie et lance un appel au Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) à « ouvrir de nouveaux horizons ». Selon elle, étant donné que la grande majorité des contaminations est asymptomatique et que seules les personnes déjà à risques sont hospitalisées, il faudrait « le même système de surveillance que face à la grippe. »

Si tous les médecins et épidémiologistes ne sont pas d’accord avec cette analyse, Les Echos rapportent que « certaines régions espagnoles ont commencé à avancer sur ce terrain, et que le Centre national d’épidémiologie a déjà préparé un plan pilote qui pourrait marquer la fin des tests systématiques. »

Macron, qui prend la présidence de l’UE à son tour, risque, avec Laurent Fabius (Conseil constitutionnel), d’être pris à contre-pied…

La territorialisation des peines, une proposition de la candidate Pécresse

Possibilité contestée pour lutter contre les zones de non-droit

Et pas de justice sociale sans sécurité pour tous

La candidate LR souhaite que les crimes et les délits commis dans certaines zones géographiques soient sanctionnés avec plus de sévérité. En octobre dernier, la candidate potentielle des Républicains avait maintenu au Grand Jury de RTL sa proposition de 2018 de « territorialiser les peines. » En clair, la présidente de la région Ile-de-France proposait déjà que le fait de « commettre une peine dans un lieu dans lequel on en commet beaucoup trop » puisse « être une circonstance aggravante » , comme le « saccage » de grandes avenues commerçantes dans les manifestations. Ainsi « sur les Champs-Elysées, quand on saccage ou quand on pille pendant des manifestations, l’amende serait doublée. » Au-delà des Champs-Elysées, ses détracteurs prenaient l’exemple des manifestations, validant du même coup les saccages de l’ultra-gauche: les Gilets jaunes et les antifas ou le Black block auraient le champ libre et conserveraient leur impunité. Une controverse qui occulte également le sujet – plus vaste et quotidien – des exactions et incivilités, crimes et délits en tout genre commis dans les quartiers et rendant impossible la vie de leurs habitants. Et de soulever la question de savoir si cette proposition peut aboutir ou, comme le soutient la gauche conservatrice, si elle se heurte à des principes juridiques ou constitutionnels ?

Sur la faisabilité juridique de la proposition, un expert s’est exprimé : Emmanuel Daoud, avocat à la Cour, spécialisé en droit pénal, est membre d’un collectif de juristes basé à Versailles et intervenant à l’Ecole Nationale de la Magistrature (ENM). Il  livre un avis de militant droit-de-l’hommiste.

Pourquoi la candidate LR a-t-elle livré cette proposition ?

La candidate LR part d’un constat : dans des territoires plus criminogènes, il faut que la réponse pénale soit plus sévère pour dissuader les auteurs de délits et de crimes, notamment dans les Quartiers de Reconquête Républicaine (QRP) qui nécessitent un effort particulier à ses yeux, comme à ceux des Français respectueux des lois de la République.

Geoffroy Didier, de l’équipe de campagne de Valérie Pécresse, défend, quant à lui, ce qu’il appelle un « parallélisme des formes »« Nous voulons accroître les moyens de police dans ces quartiers difficiles, donc il est normal en parallèle d’intensifier la réponse pénale dans ces lieux dit de Reconquête Républicaine, ces quartiers exigent un effort de la présence de l’Etat des Services Publics et de l’intensité de la réponse pénale, c’est la seule façon de réhabiliter ces quartiers. Sans sanction, il n’y pas d’ordre. Sans ordre, il n’y pas d’espoir ».

Geoffroy Didier considère que l’aggravation des peines permettra de faire baisser la délinquance dans ces quartiers, même s’il n’existe aucune étude scientifique et documentée qui a établi et a démontré une corrélation entre ces deux phénomènes. A l’inverse, pas davantage…

Alors est-ce possible dans le cadre actuel ?

Oui, selon l’entourage de Valérie Pécresse. Geoffroy Didier évoque « le principe de circonstance aggravante » déjà présent dans la loi et qui s’applique « quand on commet un acte délictueux par exemple dans un lieu particulier comme l’école ou dans les transports publics« . Effectivement, comme l’explique Me Daoud, le législateur a déjà choisi de protéger certains lieux ou de protéger les victimes potentielles dans certains lieux, en aggravant des peines encourues. Encore faudrait-il qu’elles soient appliquées…

Exemple : le fait, pour un narcotrafiquant, de vendre des produits stupéfiants dans un établissement d’enseignement ou d’éducation, ou aux abords de ces établissements, porte la peine de cinq à dix ans d’emprisonnement (article 222-39, alinéa 2, du Code pénal). « L’objectif ici est bien de protéger la santé et la moralité des mineurs, en dissuadant les narcotrafiquants d’organiser un tel trafic dans des lieux dédiés à l’instruction publique et au savoir. »

Donc, pour Geoffroy Didier et une large portion de la population – qui se désolidarise de la gauche doctrinaire et permissive comme le démontre les sondages – , il existe déjà des « lieux d’inégalité juridique territoriale : celui qui commet un délit dans une école ne sera pas jugé de la même façon que celui qui commet ce crime sur le trottoir en face de l’école ou quelques rues plus loin ». Donc, aux yeux de Geoffroy Didier et des Français saturés de violences et agressions dans l’espace public, il suffirait de voter une loi qui permettrait la création d’une nouvelle circonstance aggravante en relation avec le lieu de commission des infractions concernées. 

Cette proposition comporte-t- elle un risque d’inconstitutionnalité ?

Une telle réforme s’oppose à plusieurs principes : tout d’abord, l’article 6 de la Déclaration du 26 aout 1789 des Droits de l’Homme et du Citoyen prévoit que la loi “doit être la même pour tous, soit qu’elle protège, soit qu’elle punisse”. En contrariété avec le principe d’égalité devant la loi, la territorialisation des peines entraînerait une aggravation de la peine injustifiée entre deux individus, sans rapport direct avec l’objet de la loi. 

De plus, cette proposition entre en contradiction avec l’article 121-1 du Code pénal qui prévoit que « nul n’est responsable que de son propre fait ». Ce principe a été rattaché aux articles 8 et 9 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen par le Conseil constitutionnel (Conseil constitutionnel, 16 juin 1999, n°99-411 DC). Or, la territorialisation des peines aurait pour effet d’aggraver la peine d’une personne condamnée, au seul motif que plusieurs autres individus auraient commis des faits semblables au même endroit.

Alors en cas de censure de la réforme par le Conseil constitutionnel, que compte-t-elle faire pour contourner cette difficulté ?

Geoffroy Didier avance deux solutions.

La première consisterait à proposer un référendum constitutionnel à l’automne 2022 pour une mise en œuvre « avant la fin de l’année d’un projet de loi réformant le code pénal ». Selon les termes de l’article 89 de la Constitution le Président de la République, sur proposition du Premier ministre, ou par les parlementaires engage une procédure de révision. L’Assemblée Nationale et le Sénat l’examinent et doivent la voter en des termes identiques. Pour être définitivement adoptée, la révision suppose ensuite d’être approuvée par référendum. En pratique, l’adoption d’une loi nécessite entre 6 mois et un an de travaux parlementaires. Une révision constitutionnelle suppose l’écoulement du même délai (en prenant en compte les travaux préalables au dépôt du projet ou de la révision). 

Autre possibilité : elle adressera via son ministre de la Justice des indications de politique pénale aux procureurs pour qu’ils soient plus sévères dans les QRR. C’est ce que prévoit déjà la loi. L’article 39-1 du Code de procédure pénale stipule que le “Procureur de la République met en œuvre la politique pénale définie par les instructions générales du ministre de la Justice […] en tenant compte du contexte propre à son ressort »

En pratique, des réunions se tiennent entre le préfet et le procureur pour mener au mieux les politiques de sécurité, mais chacun peut constater qu’elles sont ni productives ni dissuasives. Ainsi, assure Me Daoud, « il n’est pas rare [selon lui} que certains territoires identifiés (par exemple les quartiers de reconquête républicaine) fassent l’objet d’une politique répressive adaptée au phénomène criminel local [« adaptée » veut précisément dire inappropriée à la nuisance et à l’exaspération générales]. Ce qui se traduit par une politique de poursuites plus systématiques pour certaines infractions (par exemple : les infractions à la législation sur les stupéfiants), et une répression accrue ». 

Est-ce que cela existe dans un autre pays européen ?

Au Danemark, en 2018, le parti libéral avait proposé d’introduire dans la “loi anti-ghetto” (22 mesures introduites pour essayer de réduire la criminalité), la possibilité pour les magistrats de doubler les peines pour les infractions commises dans les ghettos (défini par la loi même comme des lieux d’habitation caractérisés par une moitié d’habitants d’origine extra occidentale – souvent de confession musulmane -, par un fort pourcentage de criminalité, par un taux élevé de chômage). Cette proposition n’a pas abouti: était-elle en avance sur les mentalités danoises ?.

Des réformes s’imposent.

D’où l’importance des législatives qui suivront la présidentielle en France et devront renouveler la majorité présidentielle en profondeur.

Elles sont actuellement fixées aux 12 et 19 juin 2022.

Une majorité de droite est requise pour faire évoluer le code pénal et donner au prochain locataire de l’Elysée les moyens juridiques de la réduction du nombre des victimes de voyous.

Au Conseil constitutionnel, le mandat de ses neufs membres dure neuf ans et n’est pas renouvelable. Le socialiste Laurent Fabius, 74 ans, le préside depuis février 2016 et encore quatre années jusqu’en mars 2025… Mais, outre Laurent Fabius, Michel Pinault et Corinne Luquiens céderont la place, soit un total de deux possibilités d’alternance.

Sans concertation, l’Allemagne et le Danemark reprennent des femmes et enfants de djihadistes en Syrie

Le reste de l’Europe devra participer – bon gré, mal gré – à l’accueil de femmes qui l’ont combattue

Des mamans formées au maniement des armes

Les enfants de parents ennemis de l’Occident chrétien sont introduits en Europe

Cette opération a été menée avec le soutien logistique de l’armée américaine. La communauté internationale est confrontée au casse-tête du rapatriement retour de familles d’islamistes capturés ou tués en Syrie et en Irak, ennemis de l’Occident chrétien.

L’Allemagne a annoncé, dans la nuit de mercredi à jeudi, avoir rapatrié du nord de la Syrie 8 femmes, qui avaient rallié l’organisation djihadiste Etat islamique (EI), et 23 enfants dans la plus importante opération de ce type menée par Berlin depuis 2019.

Au cours de la même opération, le Danemark a fait sortir de Syrie 3 femmes et 14 enfants, selon un communiqué de la diplomatie allemande qui parle de «tour de force».

L’aide humanitaire au détriment de la sécurité des Européens ?

«Les enfants ne sont pas responsables de leur situation. (…) Les mères devront répondre de leurs actes devant la justice pénale. Un grand nombre d’entre elles ont été placées en détention après leur arrivée en Allemagne», a indiqué le ministre des Affaires étrangères Heiko Maas dans ce communiqué. «Je suis heureux que nous ayons pu ramener en Allemagne, ce soir, 23 autres enfants allemands et huit mères», ajoute le ministre qui précise qu’il s’agit de personnes, et notamment d’enfants, identifiés «comme ayant particulièrement besoin de protection».

«Il s’agit essentiellement d’enfants malades ou ayant un tuteur en Allemagne, ainsi que de leurs frères et soeurs et de leurs mères», selon le ministère. Ils étaient détenus dans le camp de Roj (nord-est de la Syrie), sous contrôle kurde.

Le casse-tête du rapatriement des familles de combattants islamistes

Une femme et deux enfants, traversant le camp Al-Hol géré par les Kurdes et où sont détenues les familles de combattants étrangers de l'État islamique (Syrie, le 17/10/2019)

Selon le quotidien Bild, des représentants du ministère allemand des Affaires étrangères et de la police criminelle ont atterri mercredi matin dans le nord de la Syrie à bord d’un avion de l’armée américaine. L’avion est ensuite reparti avec les femmes et les enfants pour le Koweit, voisin de l’Arabie saoudite, mais ni l’un, ni l’autre n’a accueilli ses frères: le groupe a dû prendre un vol l’Arabie saoudite arrivé dans la soirée à Francfort.

Depuis la chute, en mars 2019, de l’organisation Etat islamique (EI), la communauté internationale est confrontée au casse-tête du rapatriement des familles des djihadistes capturés ou tués en Syrie et en Irak. La plupart des pays de l’UE effectuent des rapatriements au cas par cas.

Dans sa dernière opération de rapatriement, menée en décembre 2020 conjointement avec la Finlande, l’Allemagne avait ramené de Syrie cinq femmes et dix-huit enfants.

Environ 70 adultes de nationalité allemande en Syrie

Les Allemandes sont âgées de 30 à 38 ans et originaires de plusieurs régions du pays, précise le magazine Der Spiegel qui ajoute que six font l’objet d’un mandat d’arrêt. Dans les trois cas les plus lourds, ce mandat a été émis par le parquet fédéral de Karlsruhe, compétent en matière de terrorisme. Au moins ces six familles pourraient préférer passer la frontière.

Ces mamans, selon Aurélien Taché, sont des combattantes islamistes. Der Spiegel décrit ainsi l’une des femmes, Verena M., originaire de Rhénanie du Nord-Westphalie (ouest), comme partie pour la Syrie en 2015, formée au maniement des armes par l’EI et probablement active plus tard au sein de la police des moeurs de l’organisation. En 2016, son fils alors âgé de sept ans avait dû poser pour des photos avec une arme et jurer allégeance à l’EI.

Une autre est soupçonnée d’avoir fait la promotion de l’organisation sur des forums en ligne, convainquant au moins un Allemand de 16 ans de se rendre en Syrie.

Selon Bild, il reste encore environ 70 adultes ayant la nationalité allemande dans des camps sous contrôle kurde dans le nord de la Syrie, ainsi qu’autour de 150 enfants de nationaux allemands.

La justice européenne se penche sur la problématique du retour des enfants de djihadistes

Les juges européens devront trancher sur le rapatriement éventuel d’enfants français détenus en Syrie. Leur décision pourrait avoir des répercussions sur l’Union européenne entière.

La Grande Chambre de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) s’est réunie au complet. Dix-sept juges européens pour se pencher sur une question qui divise un peu partout, y compris chez les voisins de l’UE, les opinions publiques, les experts et les responsables politiques. La France (et derrière elle, les autres pays européens) doit-elle rapatrier les enfants de djihadistes, dont les mères – des combattantes pour la plupart – sont détenues dans le nord de la Syrie, dans des camps gardés par les forces kurdes?

Le Danemark se protège de ses demandeurs d’asile syriens

Il incite au retour au pays

Les services d’immigration danois veulent suspendre les titres de séjour temporaires, estimant que la capitale syrienne est devenue sûre. C’est le premier pays en Europe qui a pris cette décision, tandis que la France rapatrie ses « revenants », des djihadistes qui lui ont fait la guerre et égorgé de ses ressortissants engagés dans la défense des libertés.

Depuis 2019, le Danemark est animé par de vifs débats houleux sur le statut des demandeurs d’asile syriens, qu’il propose d’abroger. Mardi 28 avril de cette année, six hommes ont encore été arrêtés, dont au moins deux Syriens, dans un coup de filet anti-terroriste, pour avoir rejoint le groupe Etat islamique, a annoncé la police. Dans ce climat d’auto-protection – alors que le pays déclare le terrorisme sa principale menace – les services d’immigration continuent leurs efforts pour limiter les renouvellements de titres de séjour.

Mattias Tesfaye, ministre de l’immigration et de l’intégration, lui-même fils de réfugiés Ethiopiens, est à la manœuvre, faisant du Danemark le premier pays d’Europe à mener une politique courageuse de retour des exilés syriens, en cohérence avec la normalisation de la situation en Syrie. « Depuis mai 2018, les autorités syriennes contrôlent pratiquement toute la ville de Damas et sa province, et il n’y a eu aucun incident de sécurité majeur dans la région » a-t-il récemment fait valoir.

Cette décision a suscité une vive polémique dans une partie de la population: les mêmes minorités actives entravent les prises de décisions, mais certains pays plus ont plus de convictions que d’autres. Le premier ministre est une femme et, d’où le malaise de la presse française, sociale-démocrate, centre gauche…

Depuis janvier, la Première ministre danoise, Mette Frederiksen, propose une politique visant au « zéro demandeur d’asile. » Prévisible, Amnesty International, fait état d’au moins 380 « exilés » et met en avant des enfants…p Les migrants, clandestins ou non, ont été informés par les services d’immigration danois qu’ils devront retourner en Syrie. Une partie des déboutés, qui n’avait à l’origine obtenu qu’un permis temporaire, est susceptible d’être placée en centre administratif de rétention.

Une procédure à la portée de la France

La différence entre le titre de séjour et la protection subsidiaire [telle que le justifie la convention de Genève] est au cœur de ce débat sur le droit d’asile en cours de règlement au Danemark, mais interminable en France. Alors que les Syriens représentent 27 % de l’ensemble des réfugiés en Europe, ils sont 1.000 à avoir déjà obtenu la protection de l’Etat au Danemark, selon Eurostat. En 2020, environ 1.500 personnes supplémentaires ont demandé l’asile à Copenhague (contre 48.000 en Allemagne en mal de main d’oeuvre) : ces derniers risquent désormais d’être privés de permis de séjour, si on se fie à la nouvelle stratégie d’immigration danoise.

« Pour statuer, les Etats déterminent l’intensité du conflit dans le pays d’origine, » explique Tania Racho, docteure en droit européen, et membre des Surligneurs, organisme de fact checking, « legal checking » ou vérification de la légalité des propositions (lien Le Point), une alternative au Conseil d’Etat…. Quant au Bureau européen d’appui en matière d’asile (EASO), il conçoit sa fonction comme un obstacle supplémentaire au retour au pays: il est censé fournir des fiches auxquelles se réfèrent les pays de l’Union européenne, prenant la mesure des législations nationales pour les contrer d’où des application asymétriques. « En Allemagne, les réfugiés afghans sont régulièrement renvoyés chez eux, en dépit des risques qu’ils courent, tandis qu’en France on les protège » relève Tania Racho. Systématiquement, comme les Tchétchènes.

Le Conseil européen et le Parlement européen ont publié des déclarations à l’encontre du Danemark.

Tous deux ont publié des déclarations indiquant que, selon elles, les conditions ne seraient pas réunies pour un retour sécurisé des migrants syriens dans leur pays. D’un point de vue légal, les permis de résidence temporaire sont donnés sans limite de temps en cas de « situation particulièrement grave dans le pays d’origine caractérisée par des violences arbitraires et des agressions contre des civils ». Mais ils peuvent être révoqués lorsqu’ils jugent que la situation s’est améliorée. La Commission européenne a présenté mardi une stratégie qui vise à accroître les « retours volontaires » vers leur pays d’origine des migrants n’ayant pas été autorisés à rester dans l’UE.

La commissaire européenne Ylva Johansson, considérée comme membre de « l’aile gauche des sociaux-démocrates » a fait part mardi de sa « préoccupation » idéologique, à propos de la décision du Danemark de retirer leur permis de séjour à des Syriens du fait d’une situation jugée« sûre » à Damas et ses environs. Pour autant, la Commission européenne ne peut pas lancer de procédure d’infraction à l’égard de ce pays pour non-respect du droit de l’UE en la matière, le pays disposant d’une option de retrait sur les questions de migration et d’asile.

Interrogée lors d’une conférence de presse, la commissaire chargée des Affaires intérieures a indiqué avoir reçu l’assurance des autorités danoises qu’il n’y aurait « pas de retour forcé en Syrie », comme le souhaite le régime syrien. Toutefois, ceux qui refusent de partir d’eux-mêmes seront placés dans des « centres de retour ». Alternative aux centres de retention, ces structures offrent un accompagnement social et un hébergement à des personnes qui vont être renvoyées dans un autre pays. Mais l’objectif reste de contraindre à quitter le territoire.

Danemark: interdiction du voile intégral dans l’espace public

Le parlement danois a adopté jeudi une loi interdisant le port du voile intégral islamique (burqa ou niqab) dans l’espace public.

Le Danemark suit ainsi d’autres pays européens comme la France ou la Belgique. « Toute personne qui, dans des lieux publics, porte un vêtement qui lui cache le visage est passible d’amende« , dispose le texte adopté par 75 voix contre 30.

Le projet de loi, porté par le gouvernement de centre-droit, avait aussi les faveurs des deux premières forces politiques au Parlement: les sociaux-démocrates et le Parti populaire danois (populiste, anti-immigration).

A partir du 1er août, date d’entrée en vigueur de la nouvelle législation, toute infraction à l’interdiction sera passible d’une amende de 1.000 couronnes danoises (134 euros). Si les infractions sont répétées, l’amende pourra s’élever à 10.000 couronnes.

ONG illégitime, Amnesty International a fustigé la loi

Déconnectée du peuple mais animée par une idéologie internationaliste, Amnesty international est isolée au Danemark : l’adoption n’a pas – dans l’immédiat, prévient l’AFP – suscité de réprobation: « Si certaines restrictions spécifiques au port du voile intégral peuvent être légitimes pour des raisons de sécurité publique, cette interdiction n’est ni nécessaire ni proportionnée et viole les droits à la liberté d’expression et de religion« , estime l’ONG, organisation supranationale portant des jugements idéologiques sur les votes des parlements nationaux légitimes.

L’interdiction vise également d’autres accessoires qui dissimulent le visage, comme les cagoules ou les …fausses barbes.

« C’est ma vie » – Aucune statistique officielle sur le nombre de femmes portant le niqab ou la burqa au Danemark n’est disponible. « Je ne pense pas qu’il y en ait beaucoup (…). Mais si c’est le cas, vous devez être puni d’une amende », avait déclaré en février le ministre de la Justice Søren Pape Poulsen à des journalistes, rapporte l’agence de presse Ritzau, agence qui est la propriété de la presse danoise.

Selon les défenseurs de cette nouvelle loi, le voile est un outil idéologique d’oppression des femmes dans certaines cultures.

Installée au Danemark avec son mari depuis six ans, la Pakistanaise Ayesha Haleem a toujours porté le niqab. Interrogée par le quotidien DR, selon l’AFP (en fait, une chaîne de télévision publique danoise appartenant au groupe Danmarks Radio,DR). cette mère de famille raconte que « beaucoup croient que les hommes nous forcent à porter le niqab ou la burqa« . « C’est complètement faux. Si c’était le cas, je ne le porterais pas quand je ne suis pas avec mon mari », assure-t-elle. « C’est ma vie et j’en fais ce que je veux, tant qu’elle ne nuit pas à autrui, » oppose elle à la loi, preuve que la port du voile est un défi à la démocratie. « Pour moi, le Danemark c’était la liberté. Les femmes pouvaient faire ce qu’elles voulaient », déplore-t-elle, n’excluant pas de quitter le pays plutôt que d’abandonner le port du niqab.

« Certains utilisent (le voile) pour promouvoir une idéologie qui, s’ils réussissent, signifie que beaucoup d’autres perdent leurs droits à la liberté. C’est un équilibre », estime Martin Henriksen, porte-parole du Parti populaire danois.

Un usage limité ou interdit ailleurs en Europe

Le port du voile intégral islamique est interdit ou limité dans plusieurs pays européens. La France a été le premier pays d’Europe à interdire le voile intégral dans l’espace public, avec une loi « interdisant la dissimulation du visage dans l’espace public » promulguée en octobre 2010 et appliquée depuis avril 2011. Validée par la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) en 2014, elle prévoit pour les infractions jusqu’à 150 euros d’amende. En cinq ans, plus de 1.600 verbalisations ont eu lieu.

En juillet, la CEDH a validé son interdiction dans l’espace public en Belgique. Le port du voile islamique intégral est également banni en Autriche depuis octobre. Les députés allemands ont eux adopté le 27 avril 2017 une loi interdisant partiellement le port du voile intégral dans certains contextes, obligeant notamment les agents publics à avoir le visage totalement découvert dans le cadre de leurs fonctions et les personnes dont le visage est dissimulé à se découvrir en cas de vérification d’identité. Le Bundesrat, la chambre haute, a approuvé à son tour le texte le 12 mai.

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