Loi d’immigration: Renaissance bat de l’aile

Les battements des ailes gauche et droite se dissocient

Le projet de loi immigration agite la volaille de la majorité présidentielle. Ailes droite et gauche s’affrontent avec, à la clé, une menace de scission. Alors que la gauche macronarde représentée par Benoît Bordat et Stella Dupont se désolidarise, Louis Margueritte tempère la menace d’une scission.

« Ne me parlez pas de cela, ça a tendance à me mettre en colère,» s’agace Olivier Dussopt, ministre du Travail et ex-ministre essoré des Comptes publics, à propos de la volonté de certains députés de l’aile gauche du parti présidentiel d’abandonner le volet régularisation du projet de loi sur l’asile et l’immigration. Officiellement, l’exécutif répète qu’il est attaché à « l’équilibre » du texte, tel que présenté l’année dernière par Gérald Darmanin et Olivier Dussopt. Officieusement, ce scénario est clairement à l’étude, de l’aveu même d’un ministre : « Cela ne me pose pas de problème de faire le volet “régularisation” par voie réglementaire. »

Mais c’est précisément ce qui inquiète les députés de l’aile gauche de la majorité. Sentant le vent tourner, plusieurs élus ont pris les devants en publiant une tribune transpartisane, la semaine dernière, avec d’autres élus de gauche : PS, PCF et EELV. « C’est intéressant qu’une partie de la gauche soit prête à voter le texte », souligne Stella Dupont, députée apparentée Renaissance (aile gauche) et signataire de la tribune. Et cette ex-comptable du groupe Cerfrance d’ajouter : « C’est une main tendue, bonne à prendre. »

Vers la création d’un nouveau groupe à l’Assemblée nationale?

Une main tendue, préférable à celle des Républicains. Si le projet de loi n’arrive à l’Assemblée nationale qu’en février prochain, la partie d’échecs entre la droite et la gauche a déjà commencé. Conscient que le gouvernement ne peut faire passer le texte sans aide extérieure, chacun avance ses pions. A commencer par l’aile « sociale » de la majorité qui ne souhaite pas perdre ce qu’elle considère comme l’une des pièces maîtresses du projet de loi: la régularisation des travailleurs sans papiers. « Ils font pression », commente Louis Margueritte, député Renaissance (aile droite). Ils font pression, oui… mais jusqu’où ? Jusqu’à menacer de quitter la majorité ? « On entend ça », avoue un ministre. Réponse laconique qui témoigne d’une certaine fébrilité au sein du camp présidentiel, en cette rentrée parlementaire. « Il faut toujours menacer d’un truc qu’on est capable de faire », temporise Louis Margueritte. Gare à lui! Puisqu’au sein de l’aile gauche, certains commencent à avoir des fourmis frondeuses dans les jambes.

Un groupe, nommé «collectif progressiste», s’est structuré en mai dernier. On y retrouve des socialistes, dont Martine Froger, l’élue dissidente de l’Ariège, qui a battu la candidate Nupes aux élections partielles, ou des parlementaires du groupe Liot, dont Jean- Louis Bricout. Mais également d’anciens ministres de Macron, comme Barbara Pompili, qui a été à la tête du ministère de la Transition écologique, ou Stéphane Travert, qui était à l’Agriculture au début du quinquennat précédent. Cette petite troupe se réunit une à deux fois par mois pour préparer les textes qui arriveront prochainement dans l’hémicycle, sous l’œil attentif de leurs collègues.

La plupart du temps, leurs réunions se tiennent à l’Assemblée nationale. «On ne se cache pas», précise Benoît Bordat, député apparenté Renaissance (aile gauche), ajoutant que « les ministres, tout comme l’Élysée, sont au courant » de leurs rencontres ponctuelles. Si leurs débats sont connus de tous, leurs intentions sont plus floues. Plusieurs imaginent déjà le passage à la création d’un nouveau groupe à l’Assemblée nationale. «Sorte de contrepoids à Horizons», glisse un conseiller parlementaire. « C’est prématuré », commente Benoît Bordat, diplomé d’un bac agricole et qui reçu un master en expertise foncière agricole et immobilière. « Pour la création d’un groupe, il faut un fait politique majeur », commente-t-il.

Lequel ? L’abandon du volet régularisation du projet de loi asile et immigration ? Non ! Le score des droites aux élections européennes, prédit un ministre. Séisme dont les secousses pourraient se faire sentir jusque dans l’hémicycle, au point de modifier l’équilibre des forces en présence dans l’alliance présidentielle à l’Assemblée nationale.

Des députés lancent un « collectif progressiste » centriste

Une volonté d’expansion du centre, de la majorité et de l’opposition

Le député Liot, Jean-Louis Bricout, est l'un des instigateurs du « collectif progressiste ».  - Credit:ARTHUR NICHOLAS ORCHARD / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Le député Liot, Jean-Louis Bricout, est l’un des initiateurs du « collectif progressiste ».

Ils ont donné rendez-vous à la presse mardi après-midi, dans un café situé à un jet de pierre du Palais-Bourbon. Des députés des groupes Renaissance, du MoDem, du Parti socialiste, de Liot et des non-inscrits lancent un « collectif progressiste », selon la formule de Jean-Louis Bricout, l’un de ses instigateurs, qui siège sur les bancs de Liot. « Entre vingt et vingt-cinq » élus en tout, parmi lesquels l’ex-ministre Barbara Pompili, qui a quitté mi-avril le groupe Renaissance avec trois autres députées, sur fond de désaccord avec la méthode employée pour réformer les retraites.

« On souhaite faire vivre la sensibilité sociale-démocrate, faire en sorte qu’elle soit davantage exprimée sur certains textes afin de trouver un équilibre », explique Jean-Louis Bricout. Ces élus travailleront en intergroupe dans un premier temps, avant – peut-être – de créer un groupe parlementaire à part entière. Ils ont pris l’habitude de se réunir tous les quinze jours depuis le 10 mai, à la manière d’un « groupe de réflexion et de proposition ».

Charte des valeurs

Ces députés veulent se faire entendre en premier lieu sur le projet de loi immigration en portant une ligne différente de celles du gouvernement et des Républicains qui monopolisent le débat sur le sujet. Mardi, ils formaliseront leur initiative et présenteront une charte des valeurs. L’ancien ministre Stéphane Travert, député Renaissance et membre de Territoires de progrès, a lui aussi rejoint l’aventure.

Une sorte d’amicale, en somme, entre des députés de gauche qui refusent l’hégémonie mélenchoniste de la Nupes et des députés de la majorité qui veulent résister au rapprochement avec la droite, qu’il soit idéologique, tactique… ou les deux à la fois.

Un volonté d’expansion ou de figer les marges côté NUPES et côté LR ?

Les députés LR Pierre Vatin et Maxime Minot ne voteront pas la loi sur les retraites

Macron ne recueille pas les soutiens suffisants, confirmation qu’il n’est pas le président d’une majorité

Pierre Vatin, député LR de l’Oise ne votera pas le texte de loi sur la réforme des retraites.

Pierre Vatin et Maxime Minot, députés LR de l’Oise ne voteront pas le texte de loi sur la réforme des retraites en dépit des instructions de leur président Eric Ciotti.

Pierre Vatin, député de la 5e circonscription de l’Oise (Compiègne sud) n’a pas été convaincu par les améliorations faites au projet de loi sur la réforme des retraites.

«Même si certaines améliorations ont été apportées par la Commission mixte paritaire, la justice et l’équité entre retraités fait défaut», dit Pierre Vatin, en ce matin du jeudi 16 mars, jour prévu pour le vote de la loi ou son passage par le biais de l’article 49.3.

«Je ne voterai pas ce texte», indique-t-il clairement. «J’ajoute qu’il est regrettable que le gouvernement ait si mal abordé ce sujet de réforme des retraites dans lequel les Français auraient pu se reconnaître si l’objectif financier d’économie s’était accordé avec l’objectif social pour une retraite juste pour ceux qui ont travaillé toute leur vie.»

Liberté de vote à LR

Soutien de Xavier Bertrand au congrès des Républicains de 2021 en vue de l’élection présidentielle de 2022, pour qui le gouvernement doit tenir compte des manifestations en cours, et proche de Aurélien Pradié, 37 ans, qui votera contre la réforme des retraites et pour l’inscription de l’IVG dans la Constitution, Maxime Minot, 35 ans, député LR de la 7e circonscription de l’Oise (Clermont, Creil), est laconique et clair : «Contre.»

En conséquence, tous les deux entrent “en dissidence” puisqu’Eric Ciotti, président LR, a engagé les députés de son parti à voter pour la loi.

Les députés Maquet et Minot pourraient voter contre; Pompili balance

A quelques heures d’un vote décisif à l’Assemblée sur la réforme des retraites, jeudi 16 mars 2023, la majorité court après la moindre voix. En Picardie, plusieurs élus semblent indécis.

Alors que le gouvernement Borne compte ses soutiens à quelques heures d’un vote crucial à l‘Assemblée sur le projet de réforme des retraites, plusieurs députés semblent encore indécis.

Le député de la Somme Emmanuel Maquet (LR) a déclaré à France Bleu Picardie  : « J’ai le choix entre une abstention et un vote contre, et je n’ai pas souvent l’habitude de m’abstenir ». Une façon de dire sans l’affirmer qu’il votera contre…

Un marché de dupes rappelant la technique douteuse du PS qui se dissimule derrière le rideau de l’Assemblée avant de surgir dans l’hémicycle et de voter, déjouant les pronostics.

Retraites : Macron menace ses députés d’exclusion s’ils ne votent pas la réforme

Certains dénoncent une menace de purge stalinienne

Un appel à rentrer dans le rang: Macron ne veut voir qu’une seule tête. Sans ménagement. Ce mardi 7 mars, alors que la mobilisation contre la réforme des retraites ne faiblit pas dans la rue, plusieurs media annoncent que le groupe Renaissance a fixé une ligne rouge pour mobiliser les troupes, lors d’un bureau qui s’est réuni lundi.

Les députés qui se croiraient libres de voter contre en conscience, de s’abstenir ou de ne pas voter le texte porté par le gouvernement de Macron, animé par Elisabeth Borne seraient exclus du groupe et perdraient par ailleurs leur place dans les commissions où ils ont été nommés : un mort politique. Révélée par LCP, cette information a été confirmée dans la foulée par franceinfo et BFMTV.

Le dictateur avait recours au trucage d’images pour faire disparaître certains « éléments » indésirables

Une menace à peine voilée qui intervient alors que des doutes se développent à l’intérieur de la minorité présidentielle. Selon le quotidien du groupe Socpresse contrôlé à 100 % par le groupe Dassault, plusieurs membres du groupe Renaissance appartenant au mouvement « En Commun », dont l’ancienne ministre verte Barbara Pompili, ne comptent pas voter le texte lors de son examen final à l’Assemblée nationale, en s’abstenant ou en étant absent par exemple. C’est notamment le cas pour les députées Stella Dupont (Maine-et-Loire), une comptable, membre du « Collectif social-démocrate », groupe d’une vingtaine de députés de l’aile gauche du groupe LREM, ex-soutien de Benoît Hamon en 2p17, et Cécile Rilhac (Val d’Oise), ex-principale adjointe d’un collège en Seine-Saint-Denis, qui persistent à trouver le projet déséquilibré. Le 24 novembre 2020, elle faisait partie des dix députés LREM qui votèrent contre la proposition de loi relative à la sécurité globale.

Si la décision du groupe vise à assujétir les rebelles macroniens dans un contexte où obtenir une majorité à l’Assemblée nationale sur ce texte reste incertain, cette ligne rouge révèle une forme de panique, puisqu’elle fait passer la discipline de groupe avant le discernement des députés. Qui plus est dans un contexte où le projet du gouvernement souffre d’un sérieux déficit d’adhésion dans l’opinion.

Ces députés macroniens qui peinent à peser de l’intérieur sur le projet de réforme des retraites

Macron, sourd aussi aux demandes de ses propres élus

A la veille du début de l’examen du projet en commission à l’Assemblée, la première ministre Elisabeth Borne a encore affirmé que le report de l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans « n’est plus négociable ». Et pourtant, il est unanimement contesté par les syndicats, la NUPES, le Rassemblement national et jusqu’à certains élus RE, le parti du président.

Des députés du groupe présidentiel ont dû passer par une boucle Whatsapp ces derniers jours pour tenter de modifier le projet de réforme des retraites qui arrivera lundi prochain dans l’hémicycle. Leur ambition est contenue dans leur nom de groupe : « Socialement vôtre ».

« Nous sommes le petit caillou dans la chaussure de la majorité. On est là pour améliorer le texte et le rendre plus juste« , résume à grand trait l’une de ses membres.

Influencer une majorité plus que jamais à droite

Parmi les 25 députés qui composent ce groupe, on trouve beaucoup d’anciens socialistes comme la députée Stella Dupont, des proches de l’ancienne ministre Barbara Pompili ou encore d’anciens membres de Jeunes avec Macron comme Ludovic Mendes. C’est lui qui a lancé cette boucle, née à l’occasion des débats budgétaires à l’automne dernier.

« Je me suis dit qu’il fallait qu’on permette à des collègues qui venaient d’être élus d’échanger et qui ne savaient pas forcement vers qui se tourner pour défendre leurs idées« , explique un ancien cadre du parti socialiste.

Avec un impératif: peser sur les débats dans une majorité dont le barycentre s’est fortement déporté vers la droite, le temps du vote de cette réforme qui a besoin d’un apport LR. Les députés qui ont perdu en juin étaient souvent issus de circonscriptions plutôt à gauche comme Sonia Krimi (LREM, battue par une socialiste dans l’ancienne circonscription de Bernard Cazeneuve) ou Brigitte Bourguignon (ancienne ministre de Macron, battue par une RN dans l’ex-circonscription de Jack Lang).

« Mettre un coup de barre à gauche »

« Si on veut mettre un coup de barre à gauche, et on en a bien besoin, on se devait de s’organiser. Il y a un enjeu à rééquilibrer le discours », avance l’une des députés « socialement vôtre ».

Pour tenter d’influencer le texte, ces élus ont déposé plusieurs amendements qui cherchent à identifier « des manques, des trous dans la raquette », d’après l’un d’entre eux.

Des amendements qui « ouvrent les vannes »

Ils cherchent à sauver leurs circonscriptions avec des amendements relativement consensuels comme la possibilité d’élargir les conditions de rachat de trimestres, de stage ou d’études ou encore la possibilité de réduire de 6 mois le délai minimum avant de reprendre une activité chez un ancien employeur.

Mais d’autres pourraient fracturer la majorité comme la possibilité d’accorder « des trimestres supplémentaires » aux femmes qui ont des enfants. L’un de leurs amendements vise encore à revenir sur le cas des personnes qui ont commencé à travailler entre 16 et 20 ans et qui, pour certaines d’entre elles, vont devoir cotiser 44 ans et non 43 ans comme le reste des salariés.

« Les améliorations, oui, mais prenons garde à toutes les mesures compensatoires qui pourraient amenuiser les effets financiers de la réforme », répond le député Robin Reda qui défend bec et ongles la version actuelle de la réforme.

Dans les rangs de la macronie, on n’a d’ailleurs guère apprécié que les dissensions de la majorité s’étalent au grand jour, à l’instar des propos de Barbara Pompili. L’ex-ministre de la Transition écologique de Jean Castex dénonce les « injustices » créées par le recul de l’âge de départ à la retraite. Cette ex-élue Europe-Ecologie-Les-Verts, à la tête d’En commun, un parti satellite du parti présidentiel qui a pris ses distances avec Renaissance à l’été dernier, évoque par exemple le cas des personnes qui ont commencé à travailler à 18 ans et qui peuvent actuellement partir avec une pension complète après avoir cotisé 43 années. Avec la réforme, elles devraient cotiser une année de plus pour espérer partir à taux plein. Plus largement, les carrières longues sont rallongées, sauf pour les actifs qui ont commencé avant 16 ans. En cas d’adoption de la réforme, l’âge légal de départ à la retraite passera à 64 ans à l’horizon 2030, contre 62 actuellement, au rythme de trois mois de plus par an. Pour bénéficier de sa retraite à taux plein, il faudra également avoir cotisé 43 ans dès 2027, au lieu de 2035 comme le prévoyait la réforme Touraine adoptée en 2013.

Pas dans « la fronde »

Cette quinzaine de députés autonomistes de Renaissance refusent pour l’instant de voter en faveur de la réforme des retraites. De quoi donner un air de fronde comme à l’époque de François Hollande. Entre 2012 et 2017, pas moins d’une quarantaine de députés socialistes, surnommés les frondeurs, s’étaient opposés régulièrement à la politique menée par le président de la République.

Elisabeth Borne a d’ailleurs cherché à fermer le clapet aux critiques lors de la réunion de groupe des députés Renaissance, prétendant ne pas « douter une seconde que la majorité soit unie » sur le recul de l’âge de départ à la retraite.

« Nous ne sommes ni dans la fronde ni dans le combat. Nous sommes tout simplement porteurs de combats et de gens qui ne sont pas assez représentés », rétorque le député Ludovic Mendes.

Il faut dire que les circonstances sont également très différentes entre le quinquennat Hollande et le second mandat d’Emmanuel Macron. Pas un seul des députés membres de cette boucle ne cherche à faire tomber le gouvernement comme cela était le cas d’une partie des frondeurs socialistes.

« On n’est pas des députés Playmobil. On fait tout simplement notre travail en se posant des questions », se justifie encore l’une des députés membres de cette boucle Whatsapp.

Depuis le début de la législature, seuls deux députés macroniens ont clairement exprimé un vote « contre » ou une abstention.

Devoir de mémoire :

Energie: l’urgence climatique passe après la maîtrise de l’inflation

La priorité accordée à la paix sociale n’exclut pas totalement l’urgence climatique

La taxe sur les superprofits des grandes multinationales pétrolières, c’est non. Les aides versées en fonction des actes environnementaux et sociaux des entreprises, idem. Des aides spécifiques pour les transports collectifs, aux oubliettes. Dans son projet de loi sur les mesures d’urgence contre l’inflation et pour la sauvegarde du pouvoir d’achat ou celui sur la loi de finances rectificative, le gouvernement et sa majorité relative ont laissé de côté la plupart des ressources ou aides qui auraient pu articuler écologie, social et économie, selon les députés et associations écologistes.

Quatre décisions pour lesquelles l’urgence climatique a été en partie sacrifiée sur l’autel de la paix socuale.

Du gaz de schiste US s’amarre au Havre

Depuis fin 2018, du gaz de schiste américain est importé en France. L’information a d’abord interpellé. Pourquoi aussi inscrire la construction d’un terminal de gaz naturel liquéfié (GNL) dans un projet de loi portant sur les mesures d’urgence pour la luttecvontre l’inflation et la protection du pouvoir d’achat alors qu’il… sortira de mer en septembre 2023 ? Cette installation ne part pas de zéro, puisqu’elle s’agrégera au terminal méthanier du port du Havre, ville gérée par Edouard Philippe, patron de Horizons et ancien ministre de Macron. Des navires méthaniers iront chercher du GNL (dont du gaz liquide de schiste), puis s’amarreront à un terminal flottant, sur lequel le gaz liquéfié sera regazéifié avant d’être injecté sur le réseau par une longue canalisation. La quantité importée est conséquente : elle doit fournir 10 % de la consommation de gaz en France.

Le gaz de schiste des Etats-Unis est controversé mais en plein essor. Le groupe français TotalEnergies investit massivement outre-Atlantique et augmente ses exportations vers l’Europe, pour contribuer au remplacement du gaz russe. Cette substitution intervient plus vite que ne le prévoyaient Etats et institutions de l’Union européenne. Après la Pologne et la Bulgarie, c’est l’Allemagne qui vient de subir des coupures d’approvisionnement en gaz russe.

Sauf que ce projet soulève des objections parmi les écologistes qui sacrifient le pouvoir d’chat. Tout d’abord, la construction de ce terminal nécessitera l’intervention d’un microtunnelier pour faire passer sous le grand canal du Havre un tuyau de 3,5 kilomètres, pour raccorder la nouvelle infrastructure au réseau général de gaz. Pour accélérer les choses, le projet sera dispensée des évaluations environnementales traditionnelles, et les éventuelles fouilles archéologiques n’auront lieu «que [s’il est susceptible] d’avoir un impact notable et direct sur le patrimoine archéologique».

Deuxième souci, et non des moindres : ce terminal devrait notamment accueillir du gaz de schiste américain«Or c’est la pire des énergies fossiles, avec un bilan carbone plus lourd que celui du charbon», a asséné la députée Delphine Batho à la rapporteure du projet de loi, mercredi à l’Assemblée. La pire des énergies, faute d’anticipation, c’est en effet ballot, d’autant que ce fut le cas avec Fessenheim… «Vous écrasez le droit [?] de l’environnement, vous relancez le charbon et vous nous proposez du gaz de schiste étasunien a résumé la députée Nupes-LFI Clémence Guetté à propos du terminal du Havre et de la centrale à charbon de Saint-Avold.

Le charbon redémarre à Saint-Avold

«Ce retour au charbon n’est pas une bonne nouvelle.» C’est la rapporteure LREM Maud Bregeon qui le dit, alors que les articles 15 et 16 du projet de loi sur le pouvoir d’achat défendu par le gouvernement autorisent le redémarrage en octobre de la centrale à charbon de Saint-Avold, en Moselle. Dans l’hémicycle le 21 juillet, la députée a justifié cette relance de l’énergie la plus polluante en matière d’émission de CO₂ par la «situation exceptionnelle» liée au soutien des Etats-Unis à l’Ukraine contre la Russie: Washington y trouve son compte….

Les 87 salariés du site, dont une majorité a été licenciée fin mars, se résignant à tourner la page après 74 ans d’activité de la centrale Emile-Huchet, vont devoir, pour certains, être réembauchés. Un trauma régional imposé par les écologistes, marquée par l’histoire de ses mines. Le 26 juin, le ministère de la Transition énergétique et Barbara Pompili ont fait volte-face, annonçant la potentielle reprise «à titre conservatoire» de la centrale. L’aspect temporaire est important : Macron s’était engagé à fermer, au plus tard cette année, les dernières centrales à charbon de France.

La décision est d’autant plus symbolique que le site devait se transformer en nouveau pôle vert, avec des activités liées à la biomasse et à l’hydrogène à partir de 2024. «Le redémarrage du charbon ne doit en rien changer la trajectoire de transition écologique du site», prévient Camille Jaffrelo, porte-parole de GazelEnergie, le groupe qui gère la centrale. En attendant, il faut remettre en état la machinerie qui devait partir à la casse. «10 millions d’euros sont désormais prévus pour les maintenances cet été», précise Camille Jaffrelo. La centrale brûlera 500 000 tonnes de charbon cet hiver, comme un retour en arrière.

Subventionner l’essence plutôt que la sobriété, le pouvoir d’achat plutôt que l’environnement.

La ristourne de 18 centimes sur chaque litre d’essence et l’indemnité carburants pour les travailleurs devaient progressivement être supprimées entre le 1er octobre et le 1er décembre. Mais comme nous le racontions dans Libération ce week-end, des négociations préalables au projet de loi de finances rectificative entre la macronie et LR ont permis de déminer le sujet. Et d’arriver à un compromis entre les deux camps : la remise est prolongée et elle est même portée à 30 centimes. Sans compter que la riche multinationale TotalEnergies s’est engagée à en appliquer une de 20 centimes supplémentaires dans ses stations.

« Problème », cette réduction s’appliquera à tous. Or, selon le Conseil économique, social et environnemental, la précédente remise avait deux fois plus bénéficié aux 10 % les plus riches qu’aux 10 % les plus pauvres. Au lieu d’inciter les gros rouleurs à moins utiliser leur voiture lorsqu’ils le peuvent, tout en aidant les plus défavorisés avec une aide ciblée leur permettant de faire leurs déplacements professionnels ou leurs courses, les macronistes et LR ont préféré une aide qui ne correspond pas vraiment aux souhaits de sobriété avancés par le président Macron ce mois-ci. D’autant plus que pour suivre la feuille de route du Pacte vert européen, une réduction de 90 % des émissions de gaz à effet de serre générés par les transports sera nécessaire d’ici à 2050 par rapport à leur niveau de 1990. Or près des deux tiers des émissions émises par ce secteur en France proviennent des voitures particulières.

Le remplacement du chauffage au fioul attendra

Plus de 3 millions de Français se chauffent au fioul, peu vertueux sur le plan environnemental. Un grand nombre de familles modestes n’ont pas les moyens de changer pour d’autres sources moins polluantes. Or, un amendement présenté par LR vise à aider tous les foyers qui se chauffent à l’aide de cette énergie, peu importent leurs ressources financières. Le tout grâce à 230 millions d’euros ponctionnés sur… des crédits auparavant alloués aux quartiers populaires.

Là encore, le timing interroge. Si l’urgence de faire face à une possible crise énergétique l’hiver prochain s’entend, l’Assemblée et le gouvernement auraient pu profiter de la situation pour abandonner tout ou partie de cette production polluante. «En tant qu’écologistes, nous ne sommes pas favorables à la subvention et à l’investissement dans cette énergie. L’urgence absolue, c’est que les gens sont pris à la gorge», rappelle Adrien Quatennens, député Nupes-LFI, qui regrette en revanche que les crédits aient été pris sur ceux de la politique de la ville. La députée Nupes-EELV Sabrina Sebaihi, qui a voté l’amendement, résume l’écueil : «C’est le gouvernement qui nous met dans cette impasse et nous prend en otage, car ces chaudières auraient dû être changées depuis bien longtemps. On aurait dû faire cet accompagnement pour les aider à sortir de cette précarité énergétique.» Ou comment le manque d’anticipation face à la précarité énergétique a créé l’urgence.

Macron doit en revenir aux deux dernières centrales à charbon françaises pour passer l’hiver

L’écologiste Pompili s’arrange avec l’empreinte carbone…

Le projet de décret de la ministre de …la Transition écologique, la fameuse Pompili Barbara, doit être pris en urgence et par nécessité pour faire fonctionner davantage les deux dernières centrales à charbon de France, celle d’EDF à Cordemais (Loire-Atlantique) et celle de l’énergéticien GazelEnergie à Saint-Avold (Moselle), qui sont concernées.

La preuve que la France « est en retard »

« Ce n’est ni une bonne nouvelle, ni une bonne solution », assure Zélie Victor, responsable transition énergétique au Réseau Action Climat. Une preuve que la France « est en retard sur ses objectifs » en matière de transition énergétique et dans le développement des énergies renouvelables. Selon le Réseau, la France a du mal à gérer les pics de consommation et continue « de gérer dans l’urgence car elle n’est pas en capacité d’anticiper faute de vraies politiques ambitieuses. »

Barbara Pompili « fait fi de la loi Climat »

Pompili Barbara

Depuis le 1er janvier, les centrales à charbon sont normalement limitées à un seuil d’émission de gaz à effet de serre équivalent à environ 700 heures de fonctionnement sur l’année. Un niveau fixé dans la loi énergie climat pour aller vers leur fermeture. Le projet de décret prévoit d’élever ce seuil à 1.000 heures « pour la période comprise entre le 1er janvier 2022 et le 28 février 2022, correspondant à la pointe de consommation hivernale », indique le ministère sur son site Internet.

« C’est affligeant de voir à quel point le gouvernement est capable de se dédire. Avec ce décret, Barbara Pompili fait fi de la loi Climat et renie ses engagements », affirme Jean-François Husson.

Le sénateur LR qui est réputé « modéré habituellement », est « en colère » : « Cette décision va à l’encontre de la volonté de la France de sortir des énergies fossiles. » La part du nucléaire, qui représente actuellement 70 % du mix énergétique français, ne devrait plus en représenter que 50 % en 2035. « Le reste du mix est censé être composé d’énergies renouvelables et non de charbon. »

Une « situation exceptionnelle », assure le gouvernement

La ministre de l’Ecologie raconte que ce projet de décret s’inscrit dans le cadre d’une « situation exceptionnelle », arguant du fait que le charbon n’a produit que 0,3 % de l’électricité française en 2020 avec deux centrales uniquement encore en fonctionnement.

Pompili fait profil bas et son ministère promet qu’il est hors de question que la transition énergétique se fasse au détriment de la sécurité d’approvisionnement. Et d’ajouter que le calendrier de fermeture des centrales à charbon sera maintenu. Celles du Havre et de Gardanne ont déjà été fermées. Celle de Saint-Avold fermera comme prévu au 31 mars 2022. Tandis que la centrale de Cordemais pourra être éteinte après la mise en service de l’EPR de Flamanville prévue pour 2023.

Le projet de décret doit faire également « l’objet d’une consultation publique, en cours, jusqu’au 20 janvier 2022 et d’un avis du Conseil supérieur de l’énergie. Il ne pourra ensuite être publié que quatre jours après la fin de la consultation, donc pas avant fin janvier.

Production nucléaire en baisse !

Le 30 décembre, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité (RTE) a indiqué « relever son degré de vigilance pour janvier » et a émis une alerte sur l’approvisionnement du pays en électricité, fragilisé par l’arrêt de plusieurs centrales nucléaires. Quatre réacteurs des centrales nucléaires de Chooz (Ardennes) et de Civaux (Vienne) sont fermés suite à la détection d’anomalies, ce qui fait que les capacités de production nucléaire française ont été abaissées à un niveau historiquement bas : entre 43 et 51 GW en janvier, pour une capacité totale de 61,4 GW.

Un plus grand nombre que prévu de réacteurs nucléaires est donc à l’arrêt, des mesures exceptionnelles (interruptions de courant chez de grands industriels, baisse de tension) pourraient être prises fin janvier ou en février, pour éviter des coupures pour les particuliers.

« Le charbon vient pallier les faiblesses du nucléaire »: traduire: l’abandon idéologique du nucléaire crée la pénurie

L’olibrius écologiste,
Ronan Dantec

Le sénateur écologiste, Ronan Dantec, un olibrius qui a quitté Europe Ecologie-Les Verts en 2019, trouve le moyen d’y voire une situation « ironique » : « On nous dit que grâce au nucléaire on n’utilise pas le charbon et là on veut recourir au charbon pour pallier les faiblesses du nucléaire. C’est la démonstration de la fragilité de nos installations vieillissantes dont les pannes de réacteurs sont fréquentes. » Un raisonnement cyniquement biaisé et un commentaire mensonger: les écologistes ont précipité les opérations de fermeture de centrales nucléaires sans s’assurer que les énergies renouvelables étaient en mesure d’assurer la production d’électricité nécessaire aux besoins de l’industrie et au confort des Français. Le gars a soutenu Yannick Jadot dans le cadre de la primaire présidentielle écologiste de 2016.

Jean JouzelEt ce président fondateur de l’association « Climate Chance » (climatologue Jean Jouzel, président d’honneur et ancien vice-président du groupe scientifique du GIEC, qui prétend « contribuer à l’atteinte des objectifs de l’accord de Paris ») d’avertir : « On ne pourra pas, sauf à prendre plus de risques – garder le stock actuel de centrales nucléaires, c’est une illusion française. » Ce Dantec n’a pas accordé son soutien à Yannick Jadot qui y voit une chance: pensez que ce sénateur avait donné rendez-vous après la primaire pour trouver un candidat Verts à la présidentielle.

La France doit acheter de l’électricité en Allemagne, pour passer l’hiver…

Après l’arrêt de quatre réacteurs nucléaires, sous la pression des écologistes

27 novembre 2018

Mettant en péril la production électrique et l’indépendance énergetique de la France, ce jeudi 16 décembre, le réacteur nucléaire n°2 de Chooz B (Ardennes), mis en service le 30 août 1996, a été mis à l’arrêt, le quatrième, après l’apparition de fissures sur trois autres de même génération, sans même parler de la centrale de Fessenheim fermée à l’été 2020. Et le n°1 de Chooz l’a été ce samedi 18. En conséquence de quoi, la France va devoir acheter de l’électricité produite à partir de charbon allemand ou de gaz russe.

La ministre de la Transition écologique, ex-co-présidente du groupe écologiste à l’Assemblée, n’a pas hésité à mettre la pression sur le PDG d’EDF: détenue à plus de 80 % par l’Etat, l’entreprise doit maibtenant faire face aux conséquences d’une décision politique…

Les anti-nucléaire ont-ils de quoi triompher? Ils se tiennent d’ailleurs (provisoirement) en retrait. Les difficultés d’approvisionnement et le risque de pénurie – si le réchauffement climatique ne se vérifie pas – sonne au mieux comme un avertissement au gouvernement qui donne. Ce vendredi, au cours d’une réunion, Barbara Pompili, la ministre écologiste (ex-EELV) a demandé à Jean-Bernard Lévy, le PDG d’EDF, de prendre maintenant des mesures pour améliorer la sécurité de l’approvisionnement en électricité du pays. Deux jours auparavant, le groupe avait annoncé sa décision de stopper les deux réacteurs nucléaires de la centrale de Chooz B. Des mesures prises pour les mêmes raisons que ce qui avait conduit l’énergéticien, ancien président-directeur général de Thales (2012-2014) à interrompre il y a quelques semaines les deux réacteurs de Civaux (Vienne) : des signes de vieillissement prématurés, observés sur des circuits de … refroidissement.

L’effet Réseau Sortir du nucléaire

Environ un quart des réacteurs nucléaires français sont à l’arrêt. Le pays doit donc chercher son énergie à l’étranger, et notamment auprès des centrales à charbon allemandes.

Dépendante de l’électricité française en hiver, la Suisse s’inquiète, par ricochet, d’éventuelles pénuries. Les associations anti-nucléaire ont-elles anticipé ce déréglement énergétique ?

La nouvelle est passée “pratiquement inaperçue” en France du fait des inquiétudes sur la propagation du variant Omicron de la Covid-19, estime le Courrier de Genève. Pourtant, la production d’électricité dans le pays est au plus bas, épaississant un peu plus la problématique énergétique. Mi-décembre, les réacteurs des centrales de Chooz, dans les Ardennes, et de Civaux, dans la Vienne, étaient mis à l’arrêt à cause de “défauts à proximité des soudures de certains coudes de tuyauteries”, selon les mots de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). En tout, quatorze réacteurs sont provisoirement hors service.

La pandémie est une nouvelle fois en cause, bien qu’indirectement. Selon un ingénieur d’EDF interrogé par le quotidien suisse, les confinements ont chamboulé le calendrier de maintenance des installations. La faible disponibilité des équipes a conduit à prendre ces mesures de précaution. “La patrie de l’atome” se retrouve dans l’embarras : en plus de cette baisse de la production d’électricité nucléaire, elle subit un faible rendement de son parc éolien, ce qui l’oblige à s’approvisionner à l’étranger.

Quand Macron relocalise, il y a des trous dans le filet

«La France a bradé son industrie électrique à l’Allemagne»

Les possibles coupures de courant d’énergie sont la conséquence du fait que nous avons pris la décisions de délaisser le secteur nucléaire, analyse Jean-Louis Butré. Selon le membre du groupe d’experts «Énergie et Vérité», l’éolien et les énergies renouvelables sont bien moins fiables en comparaison.

De renégociations en reculades avec la commission européenne, la France a bradé son industrie électrique à l’Allemagne. Elle pouvait se battre avec son industrie nucléaire, elle s’est placée sur le terrain des Energies Renouvelables (EnR) intermittentes et surtout celui de l’éolien dont elle ne possède aucun atout industriel.

En faisant ce choix elle s’est mise en position de faiblesse devant des adversaires. Comme disait Churchill après Munich: «Vous avez eu à choisir entre la guerre et le déshonneur vous avez choisi le déshonneur, vous aurez la guerre». La déclaration de Bruxelles d’un nouveau plan éolien offshore gigantesque conduit indirectement à la mise à mort de l’industrie nucléaire de la France. Il a été écrit par les industriels la filière mondiale des Energies Renouvelables pour servir leurs intérêts. Ils dirigent la commission européenne depuis des années. Ils s’appuient sur les partis verts principalement allemands.

Depuis la décision de Merkel d’arrêter le nucléaire dans ce pays, suivi la semaine dernière par celle la Belgique, ils ont pris les commandes du pouvoir dans le domaine de l’électricité. Le plan éolien offshore européen balaie indirectement l’industrie nucléaire de la France empêtrée depuis des années dans des difficultés techniques et politiques ingérables et dont le déclin jour après jours se confirme, Gooltech est toujours à l’arrêt et Flamanville en perdition….Les 56 réacteurs nucléaires français seront fermés les uns après les autres à partir de 40 ans. Fessenheim a acté cette décision et la Programmation Pluriannuelle de l’Energie signée en catimini par Mme Elisabeth Borne ancienne Ministre de l’environnement, l’a «gravé dans le marbre».

Sous le nom du «plan Hercule», EDF va être vendu par départements et la filière nucléaire démantelée dans l’indifférence générale. Au lieu de se soumettre à ses adversaires en se battant uniquement sur le CO² qui n’est qu’un volet des avantages du nucléaire, la France aurait dû lutter industriellement, technologiquement et médiatiquement. Elle a choisi le silence et la soumission à l’Allemagne, à Greta, Greenpeace et aux partis de la décroissance verte.

Le Président de la République Emmanuel Macron devait être en première ligne concernant ce combat nucléaire. Le PDG du groupe EDF avait pour mission de défendre son groupe. Ils ne l’ont pas fait. Aujourd’hui notre pays va perdre le contrôle de l’industrie de l’électricité et son indépendance énergétique et industrielle.

Concernant l’éolien offshore les associations qui se battront contre le plan de Bruxelles vont avoir à faire face à un raz de marée industriel géant avec des machines pharaoniques et des constructions portuaires. Tous les pays vont se jeter sur les subventions du plan européen. L’industrie américaine avec le nouveau président et le «Green deal» va probablement elle aussi rentrer dans la danse. L’industrialisation de l’espace maritime mondial est en cours. Rien ne l’arrêtera plus, mais de nombreuses batailles ponctuelles pourront encore être gagnées en France comme celles situées au raz des cotes (Saint-Brieuc, le Tréport etc…) qui sont des véritables «écocides» doublés de scandales financiers et de destructions d’emplois.

Un vaste réseau électrique européen sera mis en place pour distribuer l’électricité marine. Des investissements importants et en conséquence des hausses du prix de l’électricité sont programmés. Le réseau RTE Français s’approvisionnera tant bien que mal sur la future grille des interconnexions européennes. L’instabilité électrique posera des problèmes de sécurité et conduira à des restrictions.

C’est ce qui se profile comme avant-gout pour l’hiver 2020 avec la déclaration de Mme Barbara Pompili à la télévision et la publication du plan de restrictions paru le 23/11/2020 «mon ecowatt.», votre météo de l’électricité pour une «consommation responsable». Désormais les citoyens seront «responsables de leur coupure d’électricité».

«En vous inscrivant à l’alerte vigilance coupure, vous serez averti en cas de risque de coupure. Vous saurez quels éco-gestes sont les plus efficaces et à quel moment les appliquer. En participant à ce dispositif citoyen, vous contribuez à assurer l’alimentation de tous en électricité. Chaque geste compte, rejoignez le mouvement!

Hiver 2020-2021, une situation inédite qui nécessite une grande vigilance pour éviter des coupures….Mais, si toutes ces mesures s’avéraient insuffisantes, le recours à des coupures ciblées de foyers ne pourrait être totalement exclu. Cela ne correspond toutefois en rien à un risque de black-out sur l’ensemble du pays…»

Nous revenons à la période de «l’occup’» au moment où le «Ministère de la Réparation» distribuait des carnets de tickets de rationnement. Aujourd’hui grâce au progrès ce sont les citoyens eux-mêmes qui se punissent et se restreignent au nom de l’écologie. Il est dommage que l’électricité ne se stocke pas facilement sinon on car on aurait pu voir renaitre un «nouveau marché noir» électrique…

Barbara Pompili dicte à Julien Aubert les mots pour désigner sa fonction: stalinisme?

Pompili exige la féminisation de sa fonction: « Madame la ministre », seule de bon aloi

Pompili est une femme et
ne laisse personne en douter

L’écologiste « modérée » a pris la grosse pastèque, vert à l’extérieur, rouge à l’intérieur. Elle ne postule même pas à l’Académie française pour écrire un nouvel article du dictionnsire.

Invitée dans l’hémicycle a répondre aux questionsde ka representation nationale, la ministre de la Transition écologique a fait avec véhémence la leçon à un représentant du peuple, reprochant au député LR du Vaucluse de ne pas féminiser sa fonction.

« Madame LE ministre » et « Monsieur LA rapporteure »: la trêve accordée par le virus du coronavirus est comblée par la guerre des genres menée par le gouvernement. L’Assemblée nationale a été le témoin d’un accès de susceptibilité féministe de la part d’une ministre pour qui la forme prévaut sur le fond. Elle a profité des caméras pour se victimiser, ce jeudi : le député LR du Vaucluse Julien Aubert parle le français et non le woke, langue inclusive officielle en EELV. 

Pour s’être adressé à la ministre en utilisant un article défini masculin dans sa question au gouvernement, conformément pourtant à l’usage français, le président d’Oser la France s’est vu qualifié de « Monsieur LA rapporteure » par Barbara Pompili, ministre sous emprise du lobby LGBT.

Le ton menaçant de Pompili ajouta à la stupéfaction générale: les bancs de la majorité eux-mêmes sont restés pétrifiés. Le député regardait l’écologiste, incrédule, sans appirter la contradiction. La vice-présidente de l’Assemblée nationale, Annie Genevard, qui présidait la séance, dut rappeler la ministre à la raison et apporter la réplique, avec modération et fermeté :

« Madame la ministre, s’il vous-plaît, permettez-moi de vous dire que lorsque Monsieur Aubert dit « Madame le Président », on peut en penser ce qu’on veut, mais c’est conforme à la langue française. Lorsque vous dites « Monsieur la rapporteure », c’est une provocation et je ne veux pas la laisser passer« , lance-t-elle.

« Madame la ministre, s’il vous-plaît, permettez-moi de vous dire que lorsque Monsieur Aubert dit « Madame le Président », on peut en penser ce qu’on veut, mais c’est conforme à la langue française. Lorsque vous dites « Monsieur la rapporteure », c’est une provocation et je ne veux pas la laisser passer« , lance-t-elle.

Féminisation de sa fonction 

Mais Barbara Pompili s’entête et s’enferre: elle prévient qu’elle continuera à appeller Julien Aubert « Monsieur la rapporteure » tant qu’elle n’aura pas obtenu la féminisation de sa fonction par le député, et en « prendra la pleine responsabilité ». 

Quelle mouche bleue à piqué la Vert ! Sans transition, la ministre de la Transition écologique a confirmé ses exigences nouvelles et a demandé sur son compte Twitter : « C’est trop demander en 2021 d’être appelée madame la ministre et non le ministre lorsqu’on est une femme? »

Une crise de genre qui n’avait en tout cas pas sa place dans l’hémicycle a grondé la présidente de séance, alors même que l’utilisation de « Madame le ministre » est, comme elle le rappelle, validée par l’Académie française.

Hausse des prix de l’énergie : la colère sociale pousse l’exécutif à se bouger

Mais Castex brandit une prime exceptionnelle déjà annoncée

Macron achète les Gilets jaunes

Les nouvelles mesures annoncées par Jean Castex jeudi soir sont-elles vraiment nouvelles?

Sans les préciser, Jean Castex a annoncé jeudi soir une série de mesures pour limiter la hausse des prix de l’énergie. Traumatisé par le mouvement des Gilets jaunes, l’exécutif veut éviter la reprise d’un mouvement social d’ampleur à quelques mois de l’élection présidentielle. Quitte à ajouter à l’endettement lourd existant.

Blocage des prix du gaz jusqu’en 2022 (quand et à quel niveau?), hausse limitée des prix de l’électricité (quand et à quel niveau?). Quid des carburants? Jean Castex a annoncé de nouvelles mesures pour aider les Français – seukement certains d’entre eux – à régler leurs factures énergétiques. Des annonces pourtant qualifiées de « fortes » par… Europe 1 pour marquer les esprits. La stratégie floue de Macron, qui se tient en arrière-plan, est-elle appropriée à une colère déjà montante? Pour l’heure, elle manifeste une vraie inquiétude de l’Elysée. Le mouvement des Gilets jaunes a en effet laissé des stigmates indélébiles dans la macronie.

Macron menace notre pouvoir d’achat

Jean Castex a présenté son « bouclier tarifaire ». Le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon et le communiste Fabien Roussel réclamaient ces mesures. Le fait que le gouvernement les ait annoncées aussi rapidement est le signe d’une fébrilité, ou plutôt d’une ambition désormais à peine cachée en macronie.

Le blocage des prix du gaz court jusqu’en… avril 2022, le mois vers lequel tous les regards sont tournées, mais pour bien d’autres raisons que les prix de l’énergie.

Le « bouclier tarifaire » du gouvernement

Vers une hausse des prix de l'énergie - Dessin sur Gagdz.com

« Bouclier » est un terme impropre: il participe à la désinformation gouvernementale, puisque la mesure ne protège pas d’une hausse et qu’il n’est question que d’un gel temporaire des prix, sans garantie sur la totalité de l’hiver. Face à la flambée des prix de l’énergie, le pouvoir va « bloquer les prix du gaz » jusqu’en… avril 2022. Via une baisse de taxes, la hausse de l’électricité sera limitée à 4% en février prochain, à la fin de… l’hiver. Et les carburants, s’interrogent les automobilistes que la flambée des prix du gaz et de l’électricité « inquiète beaucoup les Français », a reconnu le porte-parole Gabriel Attal, et pas seulement.

Face aux hausses constantes depuis des mois (57% depuis janvier), « il n’y aura plus d’augmentation du prix du gaz » après celle de 12,6% de vendredi, a promis le premier ministre, en fixant l’échéance à avril 2022, horizon à six mois, à partir duquel « le prix du gaz devrait dégringoler ». « Donc nous avons à gérer une bosse » jusqu’au printemps 2022, a commenté le premier ministre qui promet « d’accompagner » les distributeurs. Comment? Encore un détail à préciser…

Une revalorisation du chèque énergie ?

Ce blocage concerne les cinq millions de personnes dont les contrats sont aux tarifs réglementés ou indexés sur ces tarifs. En revanche, les entreprises ne sont pas concernées. 

Concernant les tarifs de l’électricité, qui devaient eux aussi connaître une nouvelle augmentation aux alentours de 12% en début d’année prochaine, selon les prévisions du gouvernement, Jean Castex a aussi promis de limiter cette hausse à « 4% » en 2022, en baissant une taxe.

Et si ces mesures de modération ne suffisaient pas, le premier ministre s’est engagé à revaloriser le chèque énergie, après un coup de pouce de 100 euros, en une fois, déjà consenti pour 5,8 millions de bénéficiaires à compter de décembre. « Il y a des marges de manoeuvre car nous avons des rentrées supplémentaires avec cette hausse des prix du gaz », qui signifie rentrées fiscales supplémentaires pour l’Etat, avait auparavant souligné Barbara Pompili. Que dit cette écologiste de la baisse de production d’électricité nucléaire?

Intervenant après une chute en 2020 liée à la récession due à l’épidémie de Covid-19, le bond actuel des tarifs s’explique par une conjonction (amalgame) de raisons: stocks bas, forte demande avec la reprise économique, absence volontaire ou non de la Norvège et de la Russie d’augmentation de leurs livraisons, spéculation sur les matières premières…

La France tente d’actionner les leviers internationaux

« Nous n’avons pas bâti pendant des décennies notre indépendance énergétique autour du nucléaire pour être dans la main de Vladimir Poutine », a affirmé Bruno Le Maire, victime accusant le président russe de « jouer sur cet approvisionnement pour faire monter les prix ». Dit-il pareillement de la Norvège, du Qatar ou du Canada qu’ils jouent à ce jeu?

Le régulateur de l’énergie – Commission de régulation de l’énergie, autorité administrative – a annoncé lundi une hausse de 12,6% TTC, effective vendredi, des tarifs réglementés du gaz appliqués par Engie, dans le sillage de la hausse des cours sur le marché. Ils avaient déjà augmenté de 8,7% au 1er septembre, après plus de 5% en août et près de 10% en juillet. L’évolution des prix est directement liée aux fluctuations du gaz et à la hausse du prix des quotas de CO2.

Les ministres de l’Economie Bruno Le Maire et de l’Ecologie Barbara Pompili ont par ailleurs écrit au président de l’Eurogroupe, Paschal Donohue, pour appeler à une plus grande coopération entre pays européens, et demander une révision du fonctionnement du marché de l’électricité.

Sandrine Rousseau est « plus qu’un peu déconnectée de la réalité », selon l’écologiste Barbara Pompili

« Les Verts ne sont toujours pas prêts clairement à gouverner, » souligne la ministre EELV de Macron

Barbara Pompili invitée de BFMTV lundi 20 septembre 202 - BFMTV
Barbara Pompili

« Je suis écologiste, mais je suis une écologiste qui veut gouverner », pose pour commencer la ministre de la Transition écologique de Macron, bien que son empreinte écologiste au gouvernement Castex soit proche de zéro.

L’ex-secrétaire d’Etat de Hollande (chargée de la Biodiversité, 2016-2017) torpille ensuite l’élection de la veille, à laquelle ont participé 122.670 personnes majeures de 16 ans, inscrites à la primaire, à un prix libre, d’un minimum de 2 euros.

Au terme d’un premier tour indécis marqué par une forte participation, une primaire ouverte, Yannick Jadot est arrivé en tête avec 27,70 % des voix, talonné de près par Sandrine Rousseau à 25,14%.

L’indigéniste verte
Sandrine Rousseau, aux côtés de Taha Bouhafs
et d’Assa Traoré

Un scrutin disputé, ce qui fait dire à l’écoféministe – racialiste et décoloniale islamo-gauchiste – que les écologistes n’ont pas de « leader naturel », Yannick Jadot n’ayant pas obtenu « la dynamique qu’il pensait avoir ». L’ex-collaboratrice de Ségolène Royal, la décliniste Delphine Batho, s’est faite refouler et le vélocypédiste anti-Tour de France, Eric Piolle, pourra se consacrer à plein-temps à la ville de Grenoble et à son insécurité galopante.

Ce siècle sera-t-il celui des sorcières vertes ?

La petite surprise verte a fait son trou à force de scandales de campagne. Les femmes et les féministes en tout genre ont distingué Rousseau, avant de voter utile: elle s’est qualifiée pour le second tour avec un quart des voix, face à un « macho blanc »  Yannick Jadot, qui rêvait de tuer le match, méfiant de ces “primaires identitaires” qui consistent ”à essayer de définir ce qu’est un mouvement avant de gagner”.

« J’appelle ça de la déconnexion »

Les électeurs de Rousseau ont voté contre Jadot,
le socialiste Macron compatible

Notre invitée ne voit par ailleurs pas d’un bon oeil le « score très fort de Sandrine Rousseau, qui est quand même plus qu’un peu déconnectée de la réalité », selon les dires de la ministre.

Celle qui affrontera Yannick Jadot dans les prochains jours pour représenter les Verts en 2022 s’est démarquée par son concept de « radicalité » en matière d’écologie. Une approche balayée par la membre du gouvernement: « Moi j’appelle ça de la déconnexion. »

Elle poursuit: « Quand Sandrine Rousseau dit, par exemple, qu’il faut réduire la production d’électricité, c’est juste déconnecté du réel. En ce moment on doit baisser nos émissions de gaz à effet de serre, donc on est en train de changer nos process pour les passer à l’électricité, donc on augmentera notre part d’électricité, notre demande d’électricité. » Une illustration qui fait dire à Barbara Pompil que cette proposition « est complètement irresponsable », avant de conclure par une nouvelle attaque portée à Sandrine Rousseau: « Je crois juste qu’elle ne sait pas. »

Le second tour de la primaire écologiste, qui voit donc deux lignes opposées s’affronter, aura lieu du 25 au 28 septembre. C’est donc le week-end prochain que l’on connaîtra qui portera les couleurs de cette famille politique dans la course pour 2022 et lequel de ces deux maux radicalement opposés poursuivra le débat.

Soutien de la gauche universitaire féministe et ‘wokiste’, France Inter a déjà invité Sandrine Rousseau. Suivra peut-être Y. Jadot.

République des juges: la justice ordonne au gouvernement d’en faire plus pour le climat

Les juges de nos voisins européens sont-ils aussi intrusifs et autoritaires ?

Justice, gouvernement ou dictature des juges ?

La justice a donné jeudi neuf mois à l’Etat pour prendre des mesures supplémentaires pour respecter les engagements de la France contre le changement climatique, une décision inédite susceptible d’alimenter le débat de la campagne présidentielle.

Saisi par Grande-Synthe, commune socialiste du Nord qui s’estime menacée par la montée du niveau de la mer, le Conseil d’Etat, plus haute juridiction administrative française, a relevé que les trajectoires actuelles de la France ne lui permettront pas de respecter ses engagements dans le cadre de l’accord de Paris.

Ultimatum du Conseil d’Etat au pouvoir macronien

Le Conseil d’Etat a donc ordonné « au Premier ministre de prendre toutes mesures utiles permettant d’infléchir la courbe des émissions de gaz à effet de serre (…) en sorte d’assurer sa compatibilité avec les objectifs » de la France dans le cadre des accords de Paris, soit la baisse de 40% des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030.

Les juges administratifs ont donné au gouvernement jusqu’au 31 mars, soit en pleine campagne pour la présidentielle, pour justifier de ses actions.

Il reviendra ensuite aux magistrats de « décider si tout va bien ou s’il convient de poursuivre »: « si les mesures sont toujours insuffisantes », le Conseil aura la possibilité de prononcer une astreinte financière. Un processus assez long qui n’aboutira toutefois pas avant le scrutin présidentiel, mais devrait alimenter le débat sur le bilan contesté de Macron en matière de lutte contre le réchauffement. Ce président est branché sociétal et n’aura réussi que le vote de la PMA.

Cette décision, inédite en France, intervient juste après que le Haut Conseil pour le Climat (HCC) a estimé une nouvelle fois mardi dans son rapport annuel que « les efforts actuels sont insuffisants pour garantir l’atteinte des objectifs » de la France. Malgré une baisse des émissions de -1,9% en 2019 et de -9,2% estimé pour 2020, chiffre exceptionnel dû à la mise à l’arrêt de l’économie par la pandémie de Covid-19.

Le Conseil d'Etat a donné au gouvernement jusqu'au 31 mars, soit en pleine campagne pour la présidentielle, pour justifier de ses actions

Macron assume !

La trajectoire sera d’autant plus difficile à respecter que l’Union Européenne s’apprête à revoir à la hausse ses objectifs avec des répercussions attendues pour la France, souligne le HCC, organisme indépendant créé par Macron – avant le début de la COP 24 sur le climat pour évaluer la politique climatique du pays.

Indépendant, mais Macron a nommé sa présidente, Corinne Le Quéré, et ses douze membres, placés auprès du Premier ministre et, en novembre 2018, Irène Inschaupsé, journaliste financière au journal Challenges, douta aussitôt de l’utilité de créer une énième instance composée d’experts et de représentants de la société civile pour régler les problèmes liés au climat, à l’environnement et à l’énergie, reprenant l’expression du général de Gaulle de « Comité Théodule »

Un « constat pas vraiment contesté par le gouvernement lui-même », relève-t-on au Conseil d’Etat.

Matignon et le ministère de la Transition écologique de Barbara Pompili avaient d’ailleurs indiqué en début de semaine lors de la publication du rapport du HCC que le gouvernement travaillait « pour muscler les objectifs français », envisageant l’annonce après l’été d’éventuelles « mesures complémentaires de façon à tenir nos ambitions ». Tous disent travailler mais se font tous ou retoquer par le Conseil constitutionnel ou intimer des ordres par le Conseil d’Etat. Le recrutement de Macron dans la société civile est-il un bon calcul ?

En novembre, dans une précédente étape du procès, le Conseil d’Etat avait donné trois mois au gouvernement pour justifier de ses actions. Il aura obtenu un délai deux fois plus long…

La réponse s’appuyait notamment sur les effets attendus de la loi « climat et résilience » actuellement en discussion au Parlement et sur une étude commandée au cabinet Boston Consulting Group (BCG), qui jugeait en février « globalement à la hauteur » des objectifs les mesures engagées depuis le début du quinquennat.

Mais le rapporteur public, magistrat chargé de faire une recommandation lors de l’audience, avait pointé le retard déjà pris par la France en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Et, tout en reconnaissant la difficulté de « l’évaluation d’un événement futur », il avait enjoint ses collègues à se poser la question: « est-ce que ça marchera ? »

L'avocate Corinne Lepage à Paris le 9 mars 2021
L’avocate Corinne Lepage à Paris le 9 mars 2021

Les magistrats ont donc répondu par la négative, en l’état actuel.

Un jugement que l’avocate de Grande-Synthe, l’ancienne ministre de l’Ecologie Corinne Lepage, ci-contre, avait qualifiée par anticipation de « décision historique ».

« Nous serons au rendez-vous pour veiller que la décision soit effectivement appliquée« , avait mis en garde de son côté Guillaume Hanotin, avocat des quatre ONG (Notre Affaire à tous, la Fondation Nicolas Hulot, Greenpeace France et Oxfam France) de « l’Affaire du siècle » (faire reconnaître la responsabilité de l’État « pour son inaction en matière de lutte contre le réchauffement »), autre procédure contre l’Etat, qui s’étaient jointes au dossier Grande-Synthe.

Nouvelle stratégie des activistes écologistes, les contentieux juridiques sur le climat se sont multipliés ces dernières années et les premières décisions en la matière tombent depuis quelques mois, au détriment de l’Etat.

Même mouvement à l’étranger, où les justices néerlandaise et allemande ont elles aussi récemment ordonné un relèvement des ambitions climatiques de leur Etat respectif.

Barbara Pompili défend l’éolien bec et ongles face à Stéphane Bern

«Madame Pompili, les éoliennes sont une négation de l’écologie!» (S. Bern)

«Si Stéphane Bern veut protéger notre environnement, il y a d’autres combats plus prioritaires», a déclaré la ministre de la Transition Ecologique, ce mardi.

Alors que des voix s’élèvent pour dénoncer l’essor de l’éolien à travers l’Hexagone, Barbara Pompili a défendu cette source d’énergie dépendante du vent. Les éoliennes «fonctionnent 75% du temps, et fonctionnent à pleine puissance 25% du temps», en fonction du vent, a précisé la ministre de la Transition écologique, sur France Inter, ce mardi. «Je ne connais aucune énergie qui fonctionne 100% du temps», a-t-elle noté ensuite.

Elle a toutefois reconnu que le journaliste avait soulevé des «questions qui existent» sur le développement de l'éolien.
Elle a toutefois reconnu que le journaliste avait soulevé des «questions qui existent» sur le développement de l’éolien. 

Revenant sur la tribune publiée dans Le Figaro par Stéphane Bern contre le «diktat éolien qui brasse du vent et ancre dans nos sols un véritable mensonge», la ministre a estimé que le journaliste devrait concentrer ses efforts sur d’autres dossiers : «si Stéphane Bern veut protéger notre environnement, il y a d’autres combats plus prioritaires», a-t-elle lâché. Elle a toutefois reconnu que l’animateur avait soulevé des «questions qui existent, notamment sur le sentiment d’encerclement» de populations entourées d’éoliennes ou le «besoin de plus de concertations» à l’échelle locale. «Il y a des endroits où ça ne s’est pas passé comme il aurait fallu», a reconnu la membre du gouvernement.

Pour l’écologiste, la France a «bien loupé le coche sur les énergies renouvelables», et une filière doit se développer sur notre territoire dans les années à venir. «J’en ai marre qu’on soit en retard sur ces énergies-là», s’est indignée la ministre, qui souhaite mettre l’accent sur l’éolien offshore.

Pompili a défendu de nouveau les zones à faibles émissions (ZFE), mises en avant dans le projet de loi Climat, actuellement étudié au Parlement. Critiquées par les associations d’automobilistes, qui y voient une mesure discriminatoire, ces zones doivent permettre de «sauver des vies», s’est justifiée la ministre. «Aujourd’hui, 40.000 personnes meurent par an à cause de la pollution de l’air», due notamment aux émissions des véhicules thermiques. «En région parisienne on pourrait sauver 6600 vies par an», a précisé Barbara Pompili, à titre d’exemple, citant un chiffre de l’agence Santé Publique France. En outre, les conducteurs concernés peuvent bénéficier d’aides pour changer de véhicule, a-t-elle rappelé.

Et, si certains dénoncent dans l’instauration de ZFE un risque de coupure accentuée entre le centre-ville et la périphérie, ainsi qu’un coup de couteau à l’attractivité des cœurs de ville, la ministre voit les choses d’un autre œil : «ce qu’il faut, c’est que la mobilité ne soit pas empêchée», par exemple en développant les transports en commun et le covoiturage, a-t-elle plaidé.

Sur l’incident dans une centrale en Chine, «ne réagissons pas à chaud», plaide Pompili

La ministre est aussi revenue sur la fuite de gaz radioactifs détectée dans un réacteur de la centrale de Taishan, en Chine. Les niveaux observés restent «sous les seuils de sûreté», a précisé Barbara Pompili, qui a refusé de voir dans cet événement un avertissement pour la politique énergétique française. «L’EPR, à l’épreuve de son fonctionnement, de sa sécurité réelle et de la démocratie, est une catastrophe. Stoppons ces projets !», alertait sur Twitter l’eurodéputé écologiste Yannick Jadot, hier. «Ne réagissons pas à chaud», a répondu la ministre, pour qui le nucléaire va rester central dans le mix énergétique tricolore pendant «des années».

«Ce qui est en train de se passer […] a déjà existé dans d’autres réacteurs, y compris français», a indiqué la ministre, pour qui «toutes les énergies ont des avantages et des inconvénients». Sur le plus long terme, le nucléaire deviendra moins attractif que le renouvelable, a-t-elle lancé : «le nouveau nucléaire […] coûterait trois à quatre fois plus cher que les énergies renouvelables». Un point qui risque d’être ressenti par «le contribuable et le client français», à l’avenir, et qui justifie le développement des énergies vertes, a-t-elle mis en garde.

L’affaire de la pollution d’hydrocarbures en Corse a aussi été abordée par la ministre. Barbara Pompili a dénoncé «de la délinquance caractérisée», ainsi que des «bandits environnementaux qui dégazent», au large de l’île. Les autorités sont à la recherche du bateau coupable, et les recherches ont été réduites à trois navires potentiels. «On sait où ils sont», dans des ports européens, et des contrôles vont être menés rapidement pour que les auteurs de cet acte soient «sévèrement punis», a prévenu la ministre.

Menus sans viande à Lyon: un vice-président LREM veut écarter un député de la majorité

L’hémorragie n’est pas terminée qu’arrive la purge

Le député LaREM de la Creuse, Jean-Baptiste Moreau, le 10 septembre 2018

A la suite d’avises tranchés de l’élu creusois sur Barbara Pompili, le député de Paris Hugues Renson a exigé sa démission du poste de porte-parole du groupe LREM.

Le processus de transformation de la majorité présidentielle en chair à saucisse est engagé sur l’absence de la viande dans les menus des cantines scolaires à Lyon au prétexte, selon la municipalité écologiste, de la crise sanitaire. Et le tohu-bohu devient de plus en plus dérangeant, donc potentiellement nuisible à l’Elysée.

Depuis que Barbara Pompili, ministre politiquement anti-pesticides mais pratiquement pro-Glyphosate, a encore parlé à tort et à travers, le député La République en marche du du Limousin, terre de l’élevage d’excellence, Jean-Baptiste Moreau, a eu un coup de sang dans Libération, tout allié qu’il puisse être aux élections.

L’un des vice-présidents de l’Assemblée nationale, Hugues Renson, estime que le député de la Creuse, « à l’évidence, ne peut plus (…) rester » porte-parole du groupe LREM. « La violence et la grossièreté de son attaque, comme le choix de ses mots sont absolument inacceptables », juge le député parisien, cofondateur avec l’ex-EELV Barbara Pompili d’ « En Commun », composante de l’aile gauche de la majorité.

« Mal placé pour faire des cours de loyauté »

Dans un tweet publié la veille, Jean-Baptiste Moreau a dit sa façon de penser à la ministre de la Transition écologique. Lors d’un déplacement en Charente-Maritime, la numéro trois, politique et pour la mixité, du gouvernement avait échauffé les esprits en qualifiant de « débat préhistorique » l’affaire autour des menus sans viande dans laquelle le maire écologiste de Lyon, Grégory Doucet, s’est encore égaré.

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« Des nutriments essentiels [dont le fer directement assimilable] pour à la croissance des enfants sont présents dans la viande. (…) Le pragmatisme comme l’amour de la science et la loyauté sont des concepts qui vous sont étrangers », a écrit le député de la Creuse. On a vu pire, en termes de « grossièreté ».

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Appelé à réagir sur BFMTV à l’injonction de Hugues Renson, avec qui ses relations sont notoirement fraîches, Jean-Baptiste Moreau n’a eu que mépris pour cette manifestation de caporalisme coutumière chez Renson.

« Je ne répondrai pas, ce monsieur est certainement le plus mal placé pour me faire des cours de loyauté, vu ses nombreuses saillies contre le gouvernement », s’est contenté de rétorquer l’agriculteur, éleveur de vaches limousines et ex-militant socialiste.

Dans la matinée, l’éleveur bovin avait défendu sa position sur les menus sans viande, que l’écologiste Grégory Doucet dit vouloir instaurer dans les cantines de sa ville, capitale de la gastronomie, mais aussi de la charcuterie, ce qui dérange, tout maire de Lyon qu’il soit, sa prévention idéologique contre la viande de porc… « Les campagnes anti-viande, on commence à en avoir un peu ras-le-bol et les gens racontent n’importe quoi sur l’élevage », a déclaré le spécialiste.

« Ces menus sans viande obligatoire, parce qu’il ne s’agit pas d’une alternative, ne sont en rien liés aux circonstances sanitaires mais ont tout à voir avec une idéologie que je ne partage absolument pas« , a ajouté l’élu creusois.

Hostilité réciproque

Ces positions antagoniques illustrent les tensions incessantes entre ailes gauche et droite du parti fourre-tout de Macron, plus que jamais auberge espagnol où ce que chacun apporte est dénigré par l’autre. Elles rappellent les tensions qui ont fracturé le groupe socialiste sous François Hollande, en plus diffus: aux frondeurs macroniens s’ajoutent les aigreurs des alliés méprisés, tels les centristes du MoDem et les petits alliés qui n’ont pas voix au chapître, mais doivent voter à la demande. L’hostilité entre ‘En Commun’ (8 députés, dont une seule en région) et une partie de LREM est réciproque et tenace. Une méfiance prononcée qui risque de se manifester lorsque Barbara Pompili défendra son projet de loi « climat et résilience » au Palais-Bourbon.

« Franchement Renson c’est M. Invisible », tacle une cadre du groupe LREM. « Vous voyez quoi comme suite? Une mobilisation massive d’En Commun pour le soutenir? »

Interrogée sur le risque de balkanisation de la majorité lors de l’examen du texte sur le climat, à fort enjeu politique pour Macron, cette députée sans nom donne libre cours à son mépris stalinien:

« On va voir ce que pèse En Commun dans l’hémicycle. S’ils arrivent à se structurer et remporter des batailles. Mais je n’y crois pas une seconde », se rassure l’arrogante.

‘En Commun’, combien de divisions ?

Nouveau projet critiqué par le Conseil d’Etat: la loi « climat et résilience »

Le Conseil d’Etat désherbe le texte de Barbara Pompili

Pompili, symbole de l’échec de la parité femme-homme

Etude d’impact bâclée, propositions imprécises, erreurs juridiques…: l’avis de juges administratifs dénoncent un à-peu-près, jeudi 11 février son avis sur le projet de loi « Climat et résilience », au lendemain de sa présentation en Conseil des ministres du 10 février 2021 par Barbara Pompili, ministre de la transition écologique.

Cet avis est d’abord critique de son étude d’impact, qui doit permettre d’évaluer ses conséquences sociales, économiques et environnementales. L’avis souligne une « analyse des impacts trop souvent superficielle » et dénonce « des insuffisances notables ».

Le projet de loi prévoit l’interdiction des vols sur toute liaison également assurée par train direct en moins de 2 h 30. Sans remettre en question cette mesure, le Conseil d’Etat s’étonne de l’absence de toute « analyse du caractère soutenable des mesures projetées dans le contexte de la crise sanitaire, dont l’impact est pourtant majeur pour ce secteur », le secteur ayant enregistré une baisse d’activité de 80%. Décroissance et assassinat d’un secteur économique ?

A propos de décroissance et de l’interdiction des constructions et extensions d’aéroports, l’avis soulève l’absence de mention dans le texte « des projets qui pourront continuer à être autorisés ou devront au contraire être arrêtés ». La question se pose en particulier à Marseille, où un permis de construire pour l’extension de l’aéroport a été signé à la fin du mois de décembre 2020. « L’étude d’impact est en outre silencieuse sur les modalités d’application envisagées, pourtant déterminantes pour apprécier les conséquences de la mesure », s’inquiète le Conseil d’Etat.

Passage de la concertation au flou, sans transition écolo

Pompili peut aller se rhabiller

Sale coup pour la concertation : le projet de loi « Climat et Résilience » concrétisait une partie des 146 propositions de la ‘Convention citoyenne pour le climat’ retenues par Macron, pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40% d’ici 2030, dans un esprit de justice sociale. Des prétentions visant à circonvenir les alliés potentiels aux élections à venir, trois en deux ans, mais attrape-nigaud dénoncé par les juges. Le gouvernement avait engagé une procédure accélérée qui se trouve retardée dans sa marche forcée.

Pour l’interdiction de la publicité pour les produits fossiles, le Conseil d’Etat observe qu’au nom de la protection de l’environnement, les textes européens et français permettraient de « restreindre ou d’interdire la publicité pour des biens ou des produits fortement consommateurs d’énergies fossiles ». Pourtant, l’institution refuse de « retenir ces dispositions » en raison du flou du projet de loi. En effet, « l’expression très générale utilisée » dans le texte « ne permet pas de savoir si l’interdiction vise uniquement des publicités directes pour une source d’énergie […] ou si elle concerne aussi des publicités se référant à la fois à une énergie et à un produit consommateur d’énergie ». En clair : on n’y comprend rien.

Le Conseil d’Etat souligne en outre quelques lacunes importantes de la loi.

Ainsi, à propos des obligations créées par la loi de rénover les passoires thermiques, il s’alarme de « la multiplication des contraintes imposées aux propriétaires immobiliers », « sans qu’une réflexion globale soit menée sur l’effet de cumul de ces différentes contraintes, ni sur la nécessité d’encadrer ou de réguler les marchés des prestations ainsi créés ». Il propose que les textes encadrent les prix des prestations de professionnels de la rénovation.

De multiples lacunes juridiques

Barbara Pompili, une maille à l’endroit, une maille à l’envers

Enfin, à de nombreuses reprises, l’institution se voit contrainte de reprendre le gouvernement sur les erreurs juridiques qui parsèment le projet de loi. Ainsi est-il proposé de fixer un objectif de 20% des surfaces commerciales consacrées à la vente en vrac en 2030 dans un cadre « programmatique »: pas d’autre choix que de retoquer. Cet objectif serait donné à des entreprises, alors que l’article 34 de la Constitution dit que « des lois de programmation déterminent les objectifs de l’action de l’Etat », et pas du secteur privé.

Pour l’interdiction de la distribution d’échantillons non plus « la qualification juridique retenue ne convient pas ». Cette distribution ne « peut être assimilée à une pratique commerciale abusive », comme l’entend le gouvernement, mais devrait plutôt voir son interdiction inscrite dans le code de l’environnement.

Un recadrage en règle qui appelle un travail de refonte totale à l’Assemblée, avec l’aide des oppositions qui tiennent déjà prêtes leurs propositions et amendements.