Vaccination des enfants: va-t-elle bientôt débuter en France?

Les laboratoires Pfizer et BioNTech ont adressé une demande auprès des autorités américaines

La vaccination contre la Covid-19 chez les enfants de 5 à 11 ans pourrait arriver dans les prochaines semaines en France. C’est du moins ce que laisse imaginer la récente demande des laboratoires Pfizer et BioNTech auprès des autorités américaines. Mais, d’abord, où en est la campagne de vaccination des 16-25 ans ?

La campagne vaccinale en est à viser les enfants entre 5 et 11 ans. Dans ce sens, les laboratoires Pfizer et BioNTech ont demandé, mardi 28 septembre, une autorisation de son vaccin pour cette cible, auprès de la Food and Drug Administration (FDA). Selon ce duo de laboratoires américains, leur vaccin montre une bonne tolérance chez les enfants, avec une réponse immunitaire « robuste », à l’instar de celle affichée chez les 16-25 ans. « Une demande formelle pour une autorisation d’utilisation en urgence (…) devrait suivre dans les prochaines semaines« , a ajouté Pfizer BioNTech.

A l’heure actuelle, la vaccination des enfants de cette tranche d’âge reste donc hypothétique. Pour mémoire, en France, l’autorisation des autorités sanitaires aux quatre vaccins actuellement disponibles ne concerne pour l’instant que les personnes de 12 ans et plus, à la suite d’une étude menée sur plus de 2.000 adolescents. De cette manière, l’Agence européenne du médicament (AEM) doit encore étudier les résultats de l’étude menée par les deux laboratoires pour pouvoir donner aux autorités politiques le feu vert à la commercialisation de ce sérum et, de facto, la vaccination aux moins de 12 ans.  Pour être possible dans tous les Etats-membres de l’Union européenne qui souhaitent l’appliquer, il faudra soumettre cette décision à la Commission européenne. Dans l’Hexagone, une étape supplémentaire est obligatoire : il s’agit de l’accord de la Haute autorité de santé (HAS).

Pour réaliser cette phase de test sur des humains, les enfants qui ont participé au protocole ont reçu deux injections de 10 µg, à 21 jours d’intervalle, contre 30 µg pour les 12 ans et plus. Des « effets secondaires généralement comparables à ceux observés chez les participants âgés de 16 à 25 ans » ont toutefois été notés, sans pour autant freiner le processus. Pfizer et BioNTech entendent désormais déposer une demande d’approbation pour l’utilisation du vaccin sur cette tranche d’âge auprès de l’Agence américaine du médicament. « Nous sommes ravis de pouvoir soumettre des données aux autorités réglementaires pour ce groupe d’enfants d’âge scolaire avant le début de la saison hivernale« , laquelle est jugée capable de renforcer le virus, a déclaré le Dr Ugur Sahin, PDG et co-fondateur de BioNTech. Les résultats des essais sur les enfants de 6 mois à 4 ans seront connus d’ici le début d’année 2022.

En France, le 5 septembre dernier, le directeur général de la santé Jérôme Salomon avait écarté l’hypothèse d’une vaccination des enfants de moins de 12 ans, indiquant alors que la priorité était la vaccination des 12 ans et plus. Ce groupe d’âge n’étant toujours pas suffisamment et complètement couvert, ni en nombre, ni en deux doses, leurs cadets ne sont pas encore ciblés. « On n’en est pas du tout à la vaccination des enfants (de moins de 12 ans), pour plein de raisons : parce qu’il nous manque des données scientifiques, ensuite parce que des études sont en cours » et « donc on va s’adapter à l’évolution des connaissances scientifiques« , avait-t-il raconté à sa manière captieuse coutumière, le 5 septembre, sans évoquer la stratégie de couverture étape, par étape, un groupe d’âge après l’autre.

De son côté, Macron avait déclaré vouloir attendre le feu vert des scientifiques pour abaisser l’âge minimum d’éligibilité à la vaccination, mais avait été bien plus déterminé à franchir le pas. « Dès que les scientifiques nous dirons ‘on l’ouvre aux plus jeunes’, on le fera« , avait-il lancé le 2 septembre, péremptoire, après s’être affranchi de leurs avis en février et mars, faisant dire à Richard Ferrand: « un jour, il pourra briguer l’agrégation d’immunologie »…

La vaccination des enfants utile à tous, selon l’Académie de médecine

De son côté, l’Académie nationale de médecine a publié un communiqué au printemps dans lequel elle réclamait une obligation de vaccination contre le coronavirus pour un certain nombre de professions, pour les étudiants, mais aussi pour les enfants. Selon elle, « l’extension de la vaccination contre le SARS-CoV-2 aux adolescents et aux enfants doit être envisagée dès que les protocoles vaccinaux seront homologués dans ces tranches d’âge« 

L’Académie nationale de médecine rappelait aussi par communiqué qu’une telle obligation a déjà été mise en place pour d’autres vaccins : « Cette mesure a été appliquée en France pour la variole (1902-1984), la diphtérie (1938), le tétanos (1940), la tuberculose (1950-2007), la poliomyélite (1964), et étendue en 2017 pour 11 vaccins du nourrisson. Elle s’impose dans tous les cas où une vaccination efficace permet d’éliminer une maladie répandue, sévère et souvent mortelle. Avec un taux d’efficacité de 90 à 95% contre les formes graves de la Covid-19, les vaccins actuellement homologués en France contre le SARS-CoV-2 remplissent les conditions qui permettent de recourir à l’obligation vaccinale – déguisée en passe sanitaire ou non –  face à une épidémie redoutable, en particulier socialement, que les mesures individuelles (gestes barrière) et collectives (couvre-feu, confinement) sont incapables de contrôler dans la durée. » A leur sujet, les recommandations varient en fonction des manques et des besoins du moment.

Quels sont les pays qui ont autorisé la vaccination des enfants de moins de 12 ans ?

Le Cambodge a commencé ce vendredi 17 septembre à vacciner les enfants dès l’âge de six ans contre le coronavirus, bien que l’OMS n’ait encore approuvé aucun vaccin pour les moins de 12 ans. La Chine a autorisé l’utilisation de son vaccin chez les mineurs et le pays l’a déjà injecté à des millions d’enfants entre 3 et 17 ans. Depuis aout dernier, Israël vaccine les 5-11 ans à risque. Le 3 septembre, Cuba est devenu le premier pays à ouvrir en masse la vaccination pour les plus jeunes: les 2-18 ans peuvent donc recevoir une dose de vaccin, une condition fixée par le gouvernement cubain avant de rouvrir les écoles. 

Les Etats-Unis attendent les conclusions des essais cliniques pour prendre une décision. Le Venezuela avait annoncé fin août que la vaccination des enfants allait commencer en octobre. 

Pfizer, Moderna… Quels vaccins pour les enfants ?

Pfizer a entamé sa phase d’essais avec des enfants en mars 2021, avec un vaccin en deux doses. Trois doses différentes ont donc été testées sur un groupe d’enfants de 5 à 11 ans. Des études complémentaires sont en cours sur un groupe de 2 à 4 ans. Les bébés de 6 à 23 mois reçoivent une dose plus faible dans une autre étude. Pfizer compte terminer les essais sur les plus jeunes au début de l’année 2022. Moderna a également lancé sa phase d’essais dont les résultats devraient être connus rapidement. Les deux vaccins sont déjà autorisés dans la plupart des pays pour les 12-17 ans.

Jeux Olympiques: le Japon dans la tourmente de l’épidémie de covi d-19

Tout rapport entre JO et flambée virale est tabou…

Les JO de Tokyo ont duré du vendredi 23 juillet 2021 au dimanche 8 août, mais il n’est pas admis que la flambée actuelle de l’épidémie au Japon a un lien… Pourtant, le délai d’incubation de la Covid-19 est de 3 à 5 jours en général, mais peut s’étendre jusqu’à 14 jours.

Or, depuis, rien ne va plus au Japon qui avait pourtant réussi à limiter la crise sanitaire du Sars-CoV-2 jusqu’à très récemment. Cependant, depuis juin dernier et la propagation du très contagieux variant Delta, le nombre de cas est en hausse constante, tandis que le pays s’est lancé dans une importante campagne de vaccination depuis le mois de mai. Cette situation n’est pas propre au Japon, et touche toute l’Asie du Sud-Est qui avait pourtant jusque-là réussi à limiter la contagion – et les décès – lors des vagues précédentes.

Moderna, le raté

Vaccination à Kitaaki près de Nagano, avril 2021

Du côté de la vaccination, les choses se compliquent depuis quelques jours. Après le retrait d’1,63 million de doses, les autorités japonaises ont décidé de suspendre définitivement le vaccin Moderna après qu’un million de doses contaminées supplémentaires ont été trouvées, dans la préfecture de Gunma, près de Tokyo, portant le tout à 2,6 millions.

Cette décision fait suite à l’annonce par le ministère de la Santé de l’ouverture d’une enquête sur la mort de deux hommes âgés de 30 et 38 ans après avoir reçu des doses de vaccin Moderna venant de lots contaminés. Le laboratoire a même confirmé aujourd’hui la présence de particules métalliques dans 1,6 million de doses envoyées au Japon, assurant qu’il n’y a pas pour autant de « risques excessifs » pour les personnes injectées. Moderna a analysé l’un des trois lots en question, et la particule retrouvée s’est révélée être de «l’acier inoxydable», selon un communiqué commun avec le groupe pharmaceutique japonais Takeda, qui importe et distribue le vaccin dans l’archipel nippon.

Le problème provient d’une ligne de production d’un sous-traitant en Espagne, Rovi, qui produit les vaccins de Moderna pour les marchés hors Etats-Unis, qui d’après son enquête a identifé comme « cause la plus probable» une «friction entre deux pièces de métal installées dans le module de pose de bouchons de la ligne de production, à cause d’un mauvais montage». Les doses de ces trois lots seront retirées du marché à partir de jeudi.

«Des particules métalliques de cette taille injectées dans un muscle pourraient provoquer une réaction locale, mais ne devraient a priori provoquer d’autres réactions graves au-delà de l’endroit de l’injection», ajoute le communiqué, qui conclut qu’il «n’est pas attendu que l’injection des particules identifiées dans ces lots au Japon résulte en un risque médical accru», concluent-ils. Les deux entreprises ont rappelé ce mercredi qu’ «il n’y a pas de preuve» que les deux décès sus-mentionnés soient liés à l’administration du vaccin, tout en appelant à la poursuite de l’enquête. Certaines régions japonaises ont suspendu des injections du vaccin suite à la découverte d’autres lots contaminés, que le communiqué n’évoque pas.

La population du Japon est la plus âgée au monde et les personnes âgées sont déjà très largement vaccinées, le gouvernement concentre donc actuellement ses efforts sur les 20-40 ans.
 

L’imbroglio de l’ivermectine

Un hôpital américain a été contraint par un juge de l’Ohio
de délivrer à un malade de la Covid-19 de l’ivermectine,
ce lundi 30 août,
malgré l’absence de preuves de son efficacité contre le virus. 

Devant la recrudescence des infections, le docteur Haruo Ozaki, directeur de l’Association médicale de Tokyo, s’est exprimé lors d’une conférence de presse le 13 août et a mis en avant l’ivermectine, appelant à sa généralisation par les médecins généralistes. Sa déclaration s’appuyait sur les résultats obtenus par les pays africains où la molécule avait été prescrite. Comparant différents pays d’Afrique, il a déclaré : « Dans les pays qui donnent de l’ivermectine, le nombre de cas est de 134,4 pour 100.000 et le nombre de décès est de 2,2 pour 100 000. Dans les pays qui n’utilisent pas l’Iivermectine, le nombre de cas est de 950,6 et le nombre de décès est de 29,3. »

L’ivermectine, produit Merck, est une molécule inventée par le Japonais Satoshi Ōmura et l’Irlandais William Campbell qui ont obtenu le prix Nobel pour leur découverte. Si elle a la fonction thérapeutique première d’être une molécule déparasitaire, de nombreuses études récentes montrent qu’elle agit contre la covid-19. Elle aurait une fonction antivirale, mais également anti-inflammatoire, selon le docteur Robert Malone et aurait permis « d’écraser les courbes » dans certaines régions des Etats-Unis où l’épidémie flambait, selon le professeur américain Peter McCullough.

Même si cette molécule n’est pas officiellement reconnue par l’Organisation mondiale de la santé, OMS qui déconseille de la prescrire en-dehors des essais cliniques, de plus en plus de médecins dans le monde déclarent l’utiliser avec succès, tandis qu’elle est officiellement prescrite dans des pays comme l’Inde et le Mexique. Les Indonésiens s’arrachent aussi l’ivermectine, comme aux Philipines, au Brésil, en Afrique du Sud ou au Liban.

Pour mémoire, en mai 2020, lorsque l’épidémie arrive au Japon, le gouvernement nippon accepte qu’on prescrive l’ivermectine « hors usage conventionnel » contre la covid. A cette époque, il n’y avait ni la pression internationale contre l’ivermectine, ni les vaccins. Cependant, si le pays est enregistré dans la liste de ceux qui autorisent l’ivermectine, la mention « hors usage conventionnel » en limite l’accès pour les patients et ceci pour plusieurs raisons.

D’abord, les médecins qui l’utilisent pour soigner la covid-19 engagent leur responsabilité en cas de problème. Si l’ivermectine est une molécule pour laquelle on dénombre moins d’effets secondaires que pour le Doliprane, peu de médecins prennent le risque de la donner à leurs patients. Si le patient a un accident de santé après la prise de cette molécule, il ne sera pas pris en charge par le système de santé.

L’autre problème vient de la distribution de cette molécule qui n’a pas de site de production sur son territoire. C’est la société américaine Merck qui livre le Japon. Or, Merck aurait, d’après des sources locales décidé d’en limiter l’accès, en refusant de la livrer en traitement anti-covid. Par conséquent, on peut penser que si l’ensemble des médecins commençait à la prescrire contre la covid-19, il est probable que le pays connaîtrait des ruptures de stock très rapidement.

Depuis septembre 2020, la situation a évolué, l’OMS exerçant une pression contre l’ivermectine au profit de la vaccination.

Dans ce contecte, l’appel du docteur Haruo Ozaki peut-il changer la situation en matière de traitement précoce ?
 

Le poids de la culture

Il est trop tôt pour connaître l’impact de cette déclaration, mais lorsqu’on connaît la culture japonaise, on peut en douter. Dans ce pays, nul besoin de contrainte légale : l’obéissance et la prudence règnent et des règles sociales très fortes s’exercent sur chaque citoyen, habitué à suivre le groupe. Des comportements volontaires plutôt que des situations imposées expliquent l’absence d’insubordination, dans un pays où les citoyens qui ne suivent pas les recommandations officielles le taisent et où on est très rapidement vu comme un marginal si l’on évoque une question de santé publique. Même si des media alternatifs existent, leurs présence ne permet pas la constitution de débats dans un pays où il est malséant de parler de politique.

C’est sous cet angle que l’on doit comprendre la gestion de la crise sanitaire dans ce pays où il n’y a eu ni interdiction, ni amendes, ni confinement, les citoyens pratiquant “l’auto-limitation” en restant chez eux. Une discipline qui explique qu’il n’y ait pas la même opposition au vaccin que dans d’autres pays. Paradoxalement, comme en Europe ou aux Etats-Unis, il n’y a pas pour autant de « religion du vaccin » : les effets secondaires ne sont pas cachés, les personnes concernées en parlent simplement et le gouverment a déjà commencé à indemniser les familles des personnes décédées suite à l’injection.


Une question géopolitique

L’autre facteur qui explique la gestion de la crise sanitaire est la géopolitique. En effet, il faut comprendre les positions officielles des autorités japonaises en matière de santé publique à la lumière des relations que le pays entretient avec les États-Unis, et ce depuis la fin de la Seconde guerre mondiale. Suite à sa défaite militaire, le rôle international du Japon a été bridé et le pays est dépendant des Etats-Unis, notamment en matière de sécurité. Depuis 1951 et la signature du traité de San Francisco, le Japon s’est engagé à suivre une politique pacifiste, en contrepartie d’une sécurité garantie par les Américains. Très critiques de cette politique de soumission, les universitaires japonais Inoguchi Takashi et Purnendra Jain ont qualifié dans le livre Japanese Foreign Policy Today publié en 2000 les relations politiques des deux pays comme la « diplomatie karaoké », ce qui signifie que Tokyo joue et chante la musique fixée par Washington, lequel reste le chef d’orchestre en matière d’orientation de politique étrangère.

Ce qui vaut en politique étrangère est transposable en matière sanitaire : depuis le début de la crise, le Japon a suivi en tout point la politique américaine et les recommandations de l’OMS. L’alignement sur l’Occident prévaut : si l’hydroxychloroquine ou l’ivermectine n’ont jamais été reconnues comme des molécules pouvant traiter la maladie de la covid-19, les autorités n’ont pas hésité à approuver le remdesivir de l’américain Gilead.

Pour des raisons également géopolitiques, les autorités sanitaires nippones ont refusé les vaccins chinois et choisi d’importer les vaccins américains Moderna et Pfizer. Cependant, avant de se décider à vacciner sa population, les autorités japonaises s’étaient montrées extrêmement prudentes, demandant plus d’informations aux laboratoires que tout autre pays développé.

Et depuis juillet 2021, le Japon est le premier pays au monde à homologuer le cocktail d’anticorps du groupe pharmaceutique suisse Roche, développé avec le laboratoire américain Regeneron pour les formes légères à modérés de la covid-19, un traitement qui coûte plusieurs milliers d’euros pour chaque patient.

Malgré les crises et les scandales des derniers jours, notamment à propos du vaccin Moderna et « cri » du docteur Haruo Ozaki, il y a donc peu de chances que le pays connaisse une inflexion importante en matière de traitement de la covid-19 pour une population qui est structurellement amenée à suivre dans son immense majorité les recommandations officielles. Et pourtant, la vaccination complète de la population, jugée inéluctable par un Français établi au Japon, ne suffira peut-être pas : une étude de l’université d’Osaka en pré-publication avance que « le variant delta est sur le point d’acquérir une complète résistance aux vaccins sur la protéine Spike de la souche initiale », par un mécanisme d’anticorps facilitants. Un article à prendre des pincettes, car il ne s’agit que d’une étude in vitro qui n’a pas encore été revue par les pairs. Il faudra suivre si le pays du Soleil-levant persiste sur son choix de privilégier le vaccin, ou si, comme le dit le proverbe japonais, 昨日の花は今日の夢 : « la fleur d’hier est devenue le rêve d’aujourd’hui« .

Repoussés d’une année à cause de la pandémie, les JO de Tokyo ont finalement bien eu lieu, mais ils ont dû se battre contre un adversaire particulièrement coriace et il semble aujourd’hui avoir pris l’avantage.

Le Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale s’interroge sur une 3e dose en Ehpad

Après les Ehpad, les autres: et aussi les non-vaccinés complets ?

Depuis mai (2021, les clusters en Ehpad alertent sur la nécessité d’administrer une troisième dose de vaccin aux personnes âgées « immuno-sénescentes » à l’instar des personnes immunodéprimées. Après bientôt trois mois, difficile d’affirmer que Macron serait pro-actif !

Dans une note du 7 mai, le Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale, présidé par l’immunologiste Alain Fischer, s’interroge sur la question d’administrer une troisième dose de vaccin aux personnes âgées résidant en Ehpad. « La couverture vaccinale en Ehpad est très élevée, c’est une réussite importante de la campagne de vaccination », se félicite-t-il, mais des clusters survenus dans une trentaine d’établissements créent « un signal d’alerte sur la protection conférée par la vaccination chez les personnes très âgées ».

Et de citer une étude réalisée à Montpellier qui montre que la vaccination des personnes en Ehpad permet de réduire la sévérité des cas de Covid-19 mais n’empêche pas l’infection et la survenue de clusters. Il ajoute encore qu’une étude danoise en vie réelle a de plus démontré une efficacité vaccinale de 64% seulement en Ehpad.

Enfin, d’après une étude menée par le professeur de gériatrie à la Sorbonne et chef du pôle de gériatrie de l’hôpital Charles-Foix à Ivry-sur-Seine, Joël Belmin, et s’appuyant sur 27 clusters recensés en mars et avril 2021, l’efficacité du vaccin Pfizer chez les résidents d’Ehpad serait de 35% pour la prévention de l’infection, 59% pour la prévention des formes graves, et 75% pour la prévention des décès (résultats non publiés en cours de soumission).

« Ce signal d’alerte n’appelle pas une intervention immédiate mais pose la question d’administrer une troisième dose de vaccin aux personnes âgées résidant en Ehpad, qui sont « immuno-sénescentes », sur un rationnel comparable à celui de la troisième dose destinée aux personnes profondément immunodéprimées », résume le Conseil.

Il y a trois mois, il formulait les recommandations suivantes :

– poursuivre le recueil de données concernant l’efficacité de la vaccination chez les personnes âgées ;

– s’assurer du statut vaccinal des nouveaux entrants en Ehpad avant l’admission ;

– continuer à inciter les professionnels travaillant à se faire vacciner, « pour corriger la situation actuelle anormale de couverture vaccinale ne s’élevant qu’à 60% environ » ;

– mettre en place des stratégies de vaccination « en anneau » dans les Ehpad dès le premier cas confirmé : vaccination des résidents et des soignants non encore vaccinés, administration d’une 3e dose aux résidents déjà vaccinés, et vaccination des familles des résidents et des soignants.

Une députée LREM indésirable à l’Assemblée pour avoir participé à un rassemblement sans masques

Et si c’était plutôt pour avoir dénigré les vaccins à ARN messager ?

La députée Martine Wonner à l'Assemblée, le 14 novembre 2017

Et la députée est médecin…

Dimanche, Martine Wonner, députée du Bas-Rhin, a participé à un rassemblement sans masque dans le Finistère, au cours duquel elle a qualifié les vaccins à ARN messager « d’espèce de cochonnerie génétiquement modifiée ».

Des élus ont condamné « l’irresponsabilité » de la députée Martine Wonner, présente dimanche lors d’un rassemblement réunissant plusieurs centaines de personnes sans masque à Quimperlé, dans le Finistère. Sur Twitter le député EDS Matthieu Orphelin a en outre critiqué ses propos qualifiés de « très dangereux » sur les vaccins à ARN messager.

Fiona Lazaar (ex-LREM, devenue Les Nouveaux Démocrates, ND), un variant de LREM) a par ailleurs demandé à l’élue du Bas-Rhin, par précaution, de ne pas venir à l’Assemblée nationale « cette semaine » après sa participation « à un rassemblement de cette ampleur sans masque ».

La LREM Laurence Maillart-Méhaignerie a quant à elle dénoncé son « monde parallèle » avec ce « rassemblement anti-masques au mépris des règles sanitaires qui s’imposent à tous et de la plus élémentaire déontologie médicale et soignante ».

Dans un communiqué, le député MoDem du Finistère Erwan Balanant, le maire PS de Quimperlé Michaël Quernez et le président de Quimperlé Communauté Sébastien Miossec ont de leur côté condamné « avec la plus grande fermeté les comportements irresponsables des personnes présentes et toutes celles et ceux qui ont contribué à l’organisation et ont ainsi par leur action délibérée mis en danger la vie d’autrui ».

« On ne se contamine pas à l’extérieur »

Lors de ce rassemblement, Martine Wonner a qualifié les vaccins à ARN messager « d’espèce de cochonnerie génétiquement modifiée », lançant que « le seul vaccin qui fonctionne, c’est celui des Chinois, parce que c’est un vaccin normal, à virus atténué », selon des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux. La « normalité » est un concept décoiffant chez une psychiatre…

A Quimperlé, avec son avocat Carlo Brusa, qui appelle à ne pas porter le masque à l’extérieur, elle a aussi qualifié de « cobayes » les « personnes qui vont aller se faire vacciner » avec les vaccins à ARN messager, Pfizer et Moderna.

« Le mot cobaye est très fort », mais « je ne suis pas du tout anti-vaccin », assure la députée Wonner. « Je ne décourage pas les gens qui veulent aller se faire vacciner », mais les techniques utilisées pour les vaccins à ARN messager ne sont pas « éprouvées, pas évaluées », assène-t-elle.

Quant au non-port du masque, c’était en « plein air », « avec « du vent » et « on ne se contamine pas à l’extérieur », décide Martine Wonner.

Psychiatre de profession, l’ex-députée LREM – recueillie par le Groupe Libertés et territoires, via Ecologie démocratie solidarité (EDS) – a déjà provoqué plusieurs polémiques en affirmant dans l’hémicycle que le port du masque « ne sert à rien » ou en relayant un protocole anti-Covid contesté par l’Ordre des médecins (lien Le Parisien), faute de preuves scientifiques et jugé « dangereux » par le collectif médical « No Fake Med » qui combat les thérapies alternatives, dont l’homéopathie.

La peur d’une affaire de gaspillage de doses de vaccins hante Macron 

Les plus de 55 ans peuvent désormais espérer se faire vacciner à partir de ce lundi 12 avril…

Véran ne communique plus que sur les chiffres de primo-vaccinés : l’obsession du ministre est en effet d’arriver à l’heure du rendez-vous qu’il a fixé de 20 millions de Français vaccinés le 15 mai, puis 30 millions le 15 juin.

L’exécutif doit en effet miser sur l’accélération de la campagne de vaccination pour sortir de l’épidémie de coronavirus. Pour cela, il doit compter sur la livraison effective d’un total de 12 millions de doses de vaccins pour le mois d’avril, pour atteindre 15 millions en mai et 28 en juin.

Après plus de 400.000 injections jeudi, la cadence s’est encore accélérée vendredi avec plus de 500.000 injections, mais au détriment des secondes injections qui sont repoussées de 28 à 42 jours… Sur le modèle britannique qui, avant la France, est passé de 4 à 6 semaines, prenant le risque de favoriser l’émergence de nouveaux variants.

La Direction générale de la Santé recensait samedi 3,7 millions de personnes ayant reçu les deux injections nécessaires, et 10,7 millions une première injection. Faire du chiffre pour rencontrer les promesses de Macron d’immunité collective à l’automne. Le président semble essentiellement préoccupé de ses chances de réélection en 2022.

Véran travaille en parallèle sur les tranches d’âge.

L’objectif est désormais d’ouvrir la vaccination aux moins de 50 ans mi-juin. Et puis, on apprend, dimanche de Veran, qu’elle le sera aux plus de 55 ans dès lundi 12 avril, à l’AstraZeneca (la première des deux doses nécessaires) dont les doses lui restent sur les bras face à la peur de ses effets secondaires, et au Janssen, qui arrivera au compte gouttes et sera injecté en une seule fois, mais qui ne bénéficie pas encore du recul nécessaire pour rassurer sur de potentiels risques. Pour tenir la cadence, il faudra que les vaccins soient livrés comme prévu. 

Le 9 avril 2021, la HAS recommande d’utiliser les vaccins à ARNm actuellement disponibles (Comirnaty, c’est-à-dire Pfizer, ou Covid-19 Vaccine Moderna) pour l’administration, avec leur accord, de la deuxième dose chez les personnes de moins de 55 ans ayant reçu une première dose du vaccin VAXZEVRIA (ex « Covid-19 Vaccine AstraZeneca ») avec un intervalle de 12 semaines entre les doses. Sur-risque associé à ce vaccin de formes exceptionnelles de thromboses (coagulation intravasculaire disséminée et thrombose veineuse cérébrale), notamment avant 55 ans. Pourtant, « en même temps », ce vaccin est recommandé aux personnes âgées de 55 ans et plus afin d’optimiser le rapport bénéfice/risque, qui reste globalement très favorable. De 62 %, l’efficacité clinique s’élèverait soudainement à 82 % si la seconde dose est administrée 12 semaines après la première dose. Comme ils disent, imperturbablement, « on le sait »…

Cette hypothèse tombe à pic et apaise en effet les craintes de Macron d’une affaire de gaspillage de doses du vaccin Oxford-AstraZeneca, même bradées à 2 euros pièce… 

Le vaccin de Moderna serait plus cher sur le marché avec 14,68 euros et même face aux 15, puis 12 euros pour le vaccin Pfizer-BioNTech. Le groupe Johnson & Johnson (Janssen) devrait vendre sa dose unique à prix coûtant, soit 6,93 euros l’une.

Ouvrir l’AstraZeneca aux plus de 55 ans est la réponse de  Magic Macron pour écouler les stocks qui s’accumulent dans les frigos en évitant un scandale sanitaire. Les enseignants deviennent des cibles utiles à Macron hanté par une possible affaire de gaspillages de produit et d’argent.

Pourquoi le vaccin AstraZeneca a-t-il été renommé VAXZEVRIA ? Ce vaccin a provoqué des formes exceptionnelles de thromboses (coagulation intravasculaire disséminée et thrombose veineuse cérébrale), notamment avant 55 ans. Macron est d’accord pour déplacer le risque sur les plus de 55 ans, qui en étaient exclus tant que les frigos ne débordaient pas, faute de volontaires.

Or, les stocks de doses  invendues de vaccins AstraZeneca s’accumulent. Le producteur anglo-suédois a donc endossé la responsabilité d’assumer l’annoncé de retards de livraison pour le mois d’avril dans toute l’Union européenne, tandis que le gouvernement garantit que cela n’impactera pas le calendrier. Un pari soumis à la condition d’un arrivage en temps et en heure des doses de Janssen.

Si on arrivait à écouler ces doses à raison de seulement 250.000 injections par jour, samedi compris, l’objectif des 20 millions de vaccinés au 15 mai serait tenu. Mais les 500.00 injections de vendredi ne sont pas tenables pour l’instant sur la semaine: les vaccinateurs n’arrivent pas encore à garder ce rythme, ni sur la durée, ni sur l’ensemble du territoire: certaines communes ne jouent pas le jeu et éveillent même le soupçon d’une discrimination clientéliste.

Les fins de marché au vaccins, espoir de vaccination, après quatre mois

Au stade Vélodrome de Marseille, aménagé en vaccinodrome, la course au vaccin de fin de journée pour les volontaires frustrés. Pour ne gaspiller aucune dose de vaccin, le surplus de fin de journée est distribué aux personnes non prioritaires qui le souhaitent et, au stade Vélodrome de Marseille, les volontaires se bousculent. Des dizaines de « nécessiteux » non prioritaires attendent chaque soir devant l’entrée du stade Vélodrome à Marseille, espérant se faire vacciner. 

Ils n’ont pas passé 70 ans, n’ont pas de blouse blanche, pas non plus de co-morbidité. « C’est quand même dingue que dans la sixième puissance du monde, il faille quémander une dose ! », fulmine un laissé pour compte des tableaux Excel de l’ARS. Sa voisine opine gravement : « Au pays de Pasteur, en plus ! » 

Priorité à gauche

Des dizaines de personnes non prioritaires attendent chaque soir devant l'entrée du stade Vélodrome à Marseille, espérant se faire vacciner.

A gauche, les personnes « prioritaires », prises en charge sur rendez-vous ; à droite, les adeptes du petit bonheur la chance. Ceux-là auront leur dose, à condition qu’il en reste, quand les prioritaires auront tous été servis. Un flacon Pfizer contient en effet six ou sept doses, non conservables, une fois entamées. pour ne pas gaspiller, autant donner satisfaction aux plus volontaires, du moins ceux qui peuvent se déplacer et attendre, jour après jour, sans garantie.

Hiérarchie sanitaire

Même chez les non prioritaires, il y a des priorités : les plus âgés d’abord, les plus jeunes ensuite. Pour cette très jeune femme avançant avec des béquilles, c’est sans espoir. Pas mieux, en fait, pour cette octogénaire, opérée du coeur, qui attend sa première dose à la maison. Elle est hors catégorie: les services medico-sociaux n’ont pas prévu de vacciner à domicile…

Une centaine de personnes est massée là, piétinant, rageant, oubliant souvent les distances de sécurité. « Parce qu’ici, on craint dégun [personne], se justifie un Marseillais du cru. Sauf le mistral ! »

Pourquoi un tel engouement pour le vaccin, même quand on est non prioritaire ? Pourquoi vouloir devancer l’appel de quelques semaines ou quelques mois ? La réponse fuse : « Parce que c’est la seule façon de se sortir de cette situation ! » Un futur vacciné complète : « Moi je veux revoir du monde, les serrer très fort ! »

L’attente

De la petite mamie portant polaire au jeunot masqué « OM, droit au but », en oassant par le chômeur, on croise de tout. Des hommes et des femmes, des personnes seules ou accompagnées, de tous horizons, de toutes professions. Il est vrai qu’il en faut, du temps. Une demi-heure de prise en charge, et au moins le double à attendre, pour les candidats non prioritaires. Ce n’est qu’à partir de 17 heures qu’ils sauront s’il reste des doses, et si oui, combien.« On est allés prier la Bonne Mère », commente un habitué.

« Rassurez-vous, il en reste ! », lâche en sortant du stade une personne prioritaire, ayant tout juste reçu son injection.

Du monde au balcon

Depuis l’ouverture du vaccinodrome, le 15 mars à Marseille, une semaine avant la décision gouvernementale de déployer un maximum de vaccinodromes en France, le flot de néo-vaccinés est continu, six jours sur sept, huit heures par jour.

510.000 ont été « piqués » dans toute la France, ce vendredi 9 avril 2021: un record, une exception, pour les Unes de la presse et des JT. A Nice, ce même jour, 5.000 personnes ont été vaccinées au même endroit, en une seule journée. Là aussi, un record que les technocrates parisiens n’ont pas envisagé, pas même en rêve.

AstraZeneca, le mal-aimé

Au Vélodrome, pour l’instant, on flirte avec plus de 2.000. Mais la mairie de gauche radicale ne tente même pas de casser la synergie imposée par la population.

Un peu plus tôt dans la journée, la Haute autorité de santé recommandait aux personnes de moins de 55 ans, déjà vaccinées une première fois à l’AstraZeneca, de recevoir un vaccin ARN Messager pour leur seconde injection.

Lassée de faire du sur-place, la jeune fille aux béquilles renonce à sa fin de marché du jour: au bout d’une demi-heure, elle repart pour Montpellier, elle ne voudrait pas se faire piéger par le couvre-feu. Dura lex sed lex.

Le vaccin Moderna boudé au vaccinodrome du 93

Des centaines de rendez-vous encore libres ce mardi à l’ouverture du centre de vaccination

Le vaccinodrome du Stade de France, en Seine-Saint-Denis, a ouvert ces portes ce mardi 6 avril pour les personnes éligibles à la vaccination. Deux vaccins sont proposés : ceux de Pfizer et de Moderna.

Mais alors que les créneaux du vaccin de Pfizer étaient déjà remplis jusqu’à la fin de cette semaine, ceux de Moderna sont restés étonnamment libres jusqu’à la mi-journée. Sur le site Doctolib, qui prend en charge la demande de rendez-vous en ligne, des centaines de rendez-vous n’avaient pas trouvé preneurs le matin même de l’ouverture.

Vaccinodrome du Stade de France, le 6 avril 2021

Pourtant, les deux vaccins à ARN messager seraient similaires en efficacité, à 94,5 % pour Moderna et 94 % pour Pfizer. Alors comment expliquer un tel écart ?

Un vaccin peu connu

Le 6 janvier 2021, la HAS annonça que « l’Agence européenne du médicament (AEM) a délivré une autorisation de mise sur le marché au vaccin Moderna Covid-19 mRNA (nucleoside modified): prise d’effet, le 8 janvier 2021. Second vaccin disponible pour lutter contre la Covid-19, il va contribuer à amplifier la campagne de vaccination. Il revient à la HAS de définir sa stratégie d’utilisation et plus globalement, sa place au sein de la stratégie vaccinale. »

Début janvier, il revient à la HAS de définir sa stratégie d’utilisation et plus globalement, sa place au sein de la stratégie vaccinale.

Aux Etats-Unis, l’Agence américaine des médicaments (FDA) a accordé une autorisation en urgence du vaccin de la biotech américaine Moderna, le 18 décembre 2020, sous l’administration Trump… 

L’efficacité du vaccin Moderna est avérée pour diminuer drastiquement le nombre de cas symptomatiques de la Covid-19.  Il manquait encore les données nécessaires pour conclure sur un effet sur la transmission du virus, alors que la France lançait dix jours plus tard, le dimanche 27 décembre, sa campagne de vaccination contre la Covid–19, de manière coordonnée avec les pays membres de l’Union européenne.

Un avis partagé par le professeur Frédéric Adnet sur BFMTV. « Le vaccin Moderna a été oublié dans la bagarre entre Pfizer et AstraZeneca », estime-t-il. Explication simpliste.

« Sans qu’on puisse l’expliquer [?], Moderna a clairement un déficit de popularité », indique Katy Bontinck, première adjointe (Génération.s) au maire, Mathieu Hanotin (ex-militant… UNEF et à Strasbourg, puis apparatchik à la mairie de Paris auprès de Pascal Cherki, désormais hamoniste sans mandat), chargée de la santé. « Peut-être parce qu’il a été moins utilisé en France jusqu’ici et donc, qu’il est moins connu ? » Et qu’on n’en connaît pas les effets secondaires potentiels, telles les thromboses consécutives à des vaccinations à l’AstraZeneca.

Doses administrés en France (capture écran CovidTracker).
Doses administrés en France (capture écran CovidTracker)

Le vaccin Pfizer a été injecté près de 9 millions de fois contre 2,5 millions pour AstraZeneca et à peine 900.000 pour Moderna, rapporte en effet le site CovidTracker.

Pour rappel, en novembre 2020, l’Union européenne (UE) avait passé commande de 160 millions de doses auprès de Moderna. Le patron français de la biotech, Stéphane Bancel, avait mis la pression sur les dirigeants européens pour parvenir à un accord. Il soulignait alors que plus tarderait la signature d’un contrat de commande, plus la vaccination débuterait tardivement. Les premières doses devraient être disponibles « début 2021 », avait répété Bruxelles. Elles arrivent au deuxième trimestre, à la mi-avril.

Les Echos indiquait encore le 17 février que « La Commission européenne annonce un accord avec la biotech américaine pour l’achat de 150 millions de doses supplémentaires de son vaccin à base d’ARN messager. Ces doses seront livrées « au cours des troisième et quatrième trimestres 2021 », assure Moderna. L’accord comprend une option d’achat pour 150 millions de doses livrables en 2022.

Confusion avec AstraZeneca

Autre explication, hasardée par Katy Bontinck, professeure des écoles, « l’ARS nous dit que Moderna termine aussi en A, comme AstraZeneca… », le sérum anglo-suédois dans la tourmente après que des cas de thrombose ont été détectés quelques jours après les injections.

Après une suspension de quelques jours en France, puis une nouvelle autorisation uniquement pour les plus de 55 ans à la mi-mars, un responsable de l’Agence européenne des Médicament (EMA) a reconnu pour la première fois ce mardi qu’un lien était possible entre AstraZeneca et les effets secondaires constatés.

L’agence a tenu à nuancer ces propos diffusés dans la presse italienne, précisant que le comité de sécurité de l’agence basée à Amsterdam « n’a pas encore abouti à une conclusion et l’examen est actuellement en cours ».

10.000 doses par semaines

Ni l’Agence régionale de Santé Ile-de-France, ni le département n’ont répondu à nos sollicitations. Finalement à la mi-journée, Doctolib indiquait ne plus avoir de créneaux disponibles ni pour Pfizer ni pour Moderna, peut-être en raison de la médiatisation de ces places vacantes.

Au vaccinodrome du Stade de France, la moitié des rendez-vous est réservée aux habitants de la Seine-Saint-Denis, le reste sera accessible aux habitants des autres départements d’Ile-de-France, six jours sur sept, de 9 heures à 20 heures. 10.000 personnes devraient recevoir une dose chaque semaine.

Moselle: pendant que les variants explosent, Véran fait des promesses de tests et de vaccins

Les vaccins existants apparaissent pourtant inadaptés au variant sud-africain du coronavirus

Olivier Véran lors de sa visite en Moselle, vendredi.
Olivier Véran lors de sa visite en Moselle, vendredi

Tandis que les hôpitaux de Brest et Morlaix suspendent la vaccination AstraZeneca (Oxford) des soignants à la suite de nombreux effets secondaires (des syndromes de type grippal: maux de tête et fortes fièvres à 40° et plus, qui ont obligé 20 à 25 % des personnels vaccinés à se mettre en arrêt maladie), Olivier Véran, le ministre de la Santé, arrive en Moselle pour de nouvelles promesses qu’il n’est pas sûr de tenir dans une situation sanitaire plus grave qu’ailleurs. Ainsi promet-il des vaccins qui n’arrivent pas: de nombreux centres de vaccination sont bloqués sans espoir d’injection, pour les « prioritaires » de plus de 75 ans, avant 28 jours…

Le premier test positif au variant sud-africain du coronavirus a été détecté le mardi 9 février sur un jeune homme de 28 ans vivant à Juan-les-Pins, Alpes-Maritimes, confirme ce mardi l’Agence régionale de Santé. Ce jeune homme a passé quelques jours en vacances avec ses proches, dont l’un a ensuite été testé positif au variant. A son tour, le Juanais a été testé, puis le criblage a confirmé qu’il était positif au variant sud-africain. D’autres suspicions de variants sud-africains et brésiliens sont en cours de vérifications dans les Alpes-Maritimes, indique l’ARS, mais, en Moselle, Véran se refuse à parler de « cluster » foyer de contamination.

Selon les nouvelles consignes données par la DGS, tout test antigénique positif ou PCR doit désormais donner lieu à un deuxième test « réalisée dans un délai de 36 heures maximum » afin de déterminer qu’il s’agit d’une contamination par le variant britannique, sud-africain ou brésilien. Par ailleurs, l’isolement des personnes contaminées par le variant sud-africain ou brésilien va passer à 10 jours, contre 7 habituellement, et un test PCR négatif sera nécessaire pour en sortir. Enfin, une classe entière pourra être fermée si un enfant, ou même un membre de sa famille, est contaminé par le variant sud-africain ou brésilien. Ce message de la DGS intervient alors qu’une étude publiée dimanche 7 février sur l’efficacité du vaccin AstraZeneca-Oxford contre le variant sud-africain a soulevé beaucoup d’inquiétude. Les autorités sanitaires craignent la diffusion dans le pays des deux variants (brésilien et sud-africain) « qui présentent un risque d’échappement immunitaire et vaccinal » même si leur « circulation est aujourd’hui minoritaire ».

Vendredi 12 à Metz, Olivier Véran n’a pourtant pas hésité à encore annoncer un renforcement de la politique de tests et de vaccination en Moselle, département qui connaît actuellement une incidence du coronavirus plus élevée que sur d’autres régions du territoire, notamment avec une progression du variant sud-africain. « Tout cas positif de coronavirus sera désormais considéré dans ce département comme suspect de variant jusqu’à preuve du contraire, c’est-à-dire qu’il bénéficiera d’un contact tracing immédiat, d’une mise à l’abri accompagnée immédiate, d’un isolement porté à dix jours contre sept », a déclaré Olivier Véran qui court loin derrière le virus, sans parvenir à le dépasser, si ce n’est par des annonces et de la désinformation.

Le premier variant identifié, britannique (suspecté de représenter 15% du total des cas positifs il y a encore une semaine, est probablement « responsable de 20% à 25% des infections » aujourd’hui) , renforcerait la contagiosité du virus, tandis que les variants sud-africain et brésilien pourraient mettre à mal l’immunité développée par les personnes ayant déjà contracté la maladie et celle développée par les vaccins. En Moselle, où ont été identifiés plus de 300 cas de mutations de variants sud-africain et brésilien « ces quatre derniers jours » (200 cas supplémentaires identifiés pendant la période précédente d’observation) , Véran a donc alerté jeudi soir sur la « situation inquiétante » dans ce département de l’Est de la France, où il s’est rendu vendredi. « Il nous faut être prêts à agir évidemment, si la situation devait le nécessiter, afin de protéger la population dans un territoire qui a déjà payé un lourd tribut à la pandémie, a-t-il dit, pour ne rien dire. Nous espérons gagner assez de temps pour éviter un confinement. » Selon lui, agir, c’est donc confiner. Les autres départements français sont relativement moins touchés par ces deux variants, avec entre zéro et « près de 40 cas » (en Dordogne), et une proportion « de l’ordre de 4% à 5% » de l’ensemble des cas positifs à l’échelle du pays. 

Un test PCR sera réalisé avant la levée de l’isolement pour les cas positifs et un test PCR sera effectué dès le premier jour sur tous les cas contacts éventuels, a-t-il ajouté à l’issue d’une réunion avec des élus mosellans. « La Moselle bénéficiera pour cela de l’aide de l’équipe du ministère et des autres » agences régionales de santé (ARS), a simplement rappelé le ministre, alors que les premières analyses sur les cas positifs « tendent à prouver l’hypothèse qu’il s’agit bien de variants d’origine sud-africaine ». L’estimation actuelle porte sur plus de 100 cas par jour en Moselle, a précisé Olivier Véran, qui s’est également rendu à l’ARS à Metz.

Les élus locaux en ont besoin de plus

En Moselle, « 75 % des personnes âgées » en Ehpad ont déjà reçu à ce jour au moins une dose de vaccin, a assuré le ministre.

De plus, « à la demande des élus locaux », Véran veut encore « renforcer » la politique de vaccination dans le département. « 2.000 doses de vaccin Moderna pourront [encore un futur indéterminé dont la proximité reste floue] être mises à la disposition de la population, notamment les personnes âgées de 75 ans et plus dans les tout prochains jours » [encore un futur indéterminé dont la proximité reste floue]. On ignore aussi si cette annonce inclut ou non une autre, celle de l’« augmentation du nombre de doses de vaccins Pfizer dès la semaine prochaine ». Lundi ou dimanche prochain n’est pas la même chose pour quiconque se sait vulnérable.

Pour les autres mesures réclamées par les élus, il faudra attendre la suite des concertations, a prévenu Olivier Véran.

« Plusieurs propositions ont été faites », sans consensus, comme un confinement local sans délai ou une fermeture anticipée des écoles, a-t-il rapporté. Le maire LR de Metz François Grosdidier, qui plaide pour « un confinement de courte durée » et « la fermeture des écoles », s’est dit déçu de l’absence de décision immédiate : « Il y a une véritable explosion (d’incidence) chez les jeunes de 10 à 20 ans. J’espère effectivement qu’ils décideront d’avancer (la fermeture des écoles) d’une semaine. On aurait aimé avoir cette décision maintenant pour se préparer ».

Le maire (LR) de Metz François Grosdidier s’est lui prononcé en faveur d’un reconfinement local. « Si ça se confirme avec ces centaines de cas et en plus avec ces variants africains, brésiliens sur lesquels le vaccin est manifestement inopérant, oui il faut prendre ces mesures », a-t-il insisté. 

Selon le président (LR) de la région Grand-Est Jean Rottner, « la Moselle a déjà beaucoup souffert il y a un an. Prenons les bonnes décisions ! », a-t-il écrit sur Twitter. « Faut-il anticiper les congés ? Faut-il confiner le weekend ? », demande-t-il. 

Selon le professeur Benoit Gallix, directeur de l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) de Strasbourg et coordinateur scientifique de la plateforme régionale de suivi de l’évolution de l’épidémie « Predict’Est », la trajectoire en Moselle est « différente » du reste du Grand-Est « depuis quinze jours », avec une « atteinte plus forte » des jeunes. « Chez les 10-19 ans notamment, on est beaucoup plus élevé que la moyenne, avec une incidence hebdomadaire » de 368, « alors que l’incidence moyenne (toutes tranches d’âge du département), c’est 290 », a-t-il indiqué. « Nous n’avons pas à ce stade d’explication de la diffusion de ces variants » dans le département, « où l’incidence est plus élevée que la moyenne », a souligné Olivier Véran.

Surfacturation par Pfizer? La Suède suspend le paiement de ses vaccins

Pfizer a-t-il des soucis de fabrication ou une soif de surprofits ?

L’entreprise facture six doses pour cinq livrées par contrat

L’Agence de santé publique suédoise a suspendu le paiement de ses commandes de vaccins anti-covid-19 de Pfizer, en attendant des précisions sur la quantité de doses disponibles dans chaque flacon, a rapporté mardi le quotidien suédois « Dagens Nyheter ».

La Suède cherche à savoir combien de doses de vaccins peuvent être réellement prélevées après que Pfizer lui a facturé six doses par flacon et non cinq comme prévu.

Stockholm souhaite désormais que la Commission européenne et Pfizer parviennent à un accord sur le nombre de doses contenues dans chaque flacon.

« En attendant, nous avons dit à la société que nous devions suspendre le règlement des factures jusqu’à ce que nous obtenions des éclaircissements« , a déclaré l’épidémiologiste en chef Anders Tegnell à Dagens Nyheter.

L’entreprise pharmaceutique Pfizer se mure dans le silence

La branche suédoise de Pfizer a refusé de commenter ces informations.

L’Union européenne et Pfizer étaient initialement convenu que chaque flacon contenait cinq doses, mais des informations ont depuis circulé selon lesquelles six doses peuvent être extraites en utilisant une seringue spécifique. A la condition d’une dextérité peu répandue.

« C’est inacceptable. Si un pays n’a la possibilité d’extraire que cinq doses par flacon, il reçoit donc moins de doses au même prix », a déclaré au journal le coordinateur suédois des vaccins, Richard Bergstrom.

Une porte-parole de l’Agence suédoise de la santé, qui gère les factures liées aux achats de vaccins, a déclaré qu’elle ne pouvait pas immédiatement commenter l’article du « Dagens Nyheter ».

Après Pfizer, AstraZeneca va réduire de 60% ses livraisons à l’UE

Comment l’UE va-t-elle gérer la pénurie et Macron, tenir ses engagements?

Le vaccin AstraZeneca est désormais prêt à être administré.

L’information est révélée par le journal allemand Bild et confirmée par le laboratoire anglo-suédois.

L’Union européenne subit de nouveaux retards de livraisons des vaccins anti-covid. L’information  lui tombe par le biais de la presse: AstraZeneca a déclaré vendredi que ses premières livraisons de vaccins dans l’Union européenne seraient inférieures aux volumes convenus avec Bruxelles.

Officiellement, « les volumes initiaux seront inférieurs à ceux qui étaient prévus en raison d’une baisse des rendements sur un site de production au sein de notre chaîne d’approvisionnement en Europe« , a expliqué un porte-parole du laboratoire anglo-suédois dans une déclaration écrite à l’agence de presse Reuters, confirmant une information diffusée par le journal allemand Bild.

« Nous fournirons des dizaines de millions de doses à l’Union européenne en février et mars car nous continuons à augmenter les volumes de production », a-t-il ajouté. Il n’a pas fourni d’autres précisions.

Plus tard, un haut responsable anonymé de l’UE indique à l’agence de presse britannique Reuters que le laboratoire britannique devra réduire ses livraisons d’environ 60% au 1er trimestre et qu‘il n’est pas en mesure de préciser ses objectifs de livraison pour le deuxième trimestre.

L’Agence européenne des médicaments (EMA) doit se prononcer vendredi prochain sur une autorisation, ou non, du vaccin AstraZeneca.

Rappelons que la multinationale Pfizer a également annoncé des retards de livraison, le laboratoire américain explique qu’il s’agit de modifier son processus de fabrication dans son usine de Puurs en Belgique pour se mettre en capacité de monter en charge. Et elle assure encore qu’au bout du compte les doses promises au 1er trimestre seront livrées comme prévu.

Reste que cette annonce a de quoi irriter et certains pays de l’Union européenne envisagent des actions en justice. Ce qui ne règke pas le problème actuel.

Véran, Castex et Macron sont en weekend.

Des fuites révèlent les coulisses de l’approbation éclair du vaccin Pfizer par l’U.-E.

Des documents piratés assurent la transparence

Le journal Le Monde a eu accès à des documents confidentiels de l’Agence européenne du médicament (AME) mis en ligne par des hackers. Ils montrent que l’institution a joué son rôle de contrôleur du vaccin Pfizer malgré les pressions exercées par la Commission pour obtenir, vite fait, un feu vert.

Pourquoi l’Europe a-t-elle mis trois semaines de plus que le Royaume-Uni pour autoriser l’utilisation du vaccin de Pfizer contre le Covid-19 ? Un consortium de journalistes européens, dont Le Monde fait partie, a pu avoir accès à des documents confidentiels à l’Agence européenne des médicaments (EMA). Mis en ligne par des hackers ils répondent en partie à cette question.

Selon le quoditien du soir«en novembre l’agence européenne formulait trois « objections majeures » vis-à-vis de ce vaccin : certains sites de fabrication n’avaient pas encore été inspectés ; il manquait encore des données sur les lots de vaccins commerciaux ; mais, surtout, les données disponibles révélaient des différences qualitatives entre les lots commerciaux et ceux qui avaient servi durant les essais cliniques».

En résumé, l’agence sanitaire européenne reprochait à Pfizer une moins bonne qualité des doses destinées au commerce par rapport aux doses utilisées dans les essais cliniques. Le vaccin Comirnaty fonctionne grâce à de l’ARN, une molécule très fragile. Ainsi, l’EMA a noté que les fioles des essais cliniques contenaient entre 69 et 81% d’ARN complet, contre 59% en moyenne dans les fioles issues des usines. Et ce, en raison d’un changement dans les méthodes de fabrication pour augmenter la production. Le fabricant a finalement trouvé la manière de garantir un taux moyen de 75% conforme à celui des essais cliniques. Ces documents démontrent donc que l’agence européenne a bien joué son rôle de régulateur dans l’autorisation du vaccin, et ce, malgré un contexte tendu.

En effet, il apparaît que  l’Agence européenne des médicaments a été mise sous pression pour rendre son avis. «Le 19 novembre, un haut responsable de l’EMA évoque également une conférence téléphonique avec la Commission européenne qui se serait tenue dans « une atmosphère plutôt tendue, parfois même un peu désagréable, qui donne une idée de ce que à quoi l’EMA peut s’attendre si les attentes ne sont pas satisfaites, que ces attentes soient réalistes ou non »» relève ainsi Le Monde.

Reste à savoir qui a piraté ces fichiers et pourquoi. Le journal, qui précise que certaines échanges publiés auraient été manipulés, évoque la piste russe, notamment parce que les fichiers ont été «récupérés sur Rutor : « Ru » pour Russia (Russie) et « tor », comme le navigateur Web permettant de naviguer de façon anonyme sur le Web».

LIBERATION

Livraison du vaccin Pfizer bloquée pour l’Union européenne

L’usine belge est à l’arrêt, officiellement pour… travaux

Le problème de livraison se situe en vérité au niveau de la production

3 à 4 semaines de retard sont annoncées dans les livraisons depuis l’usine de Puurs, en Belgique, qui fabrique les doses de vaccin Pfizer à destination de l’Europe, pour cause de travaux.

Alors que la campagne de vaccination est censée s’accélérer en France, les livraisons du vaccin Pfizer en Europe vont connaître un sérieux coup de frein à compter de la semaine prochaine. Les laboratoires Pfizer-Europe n’ont pas anticipé l’objectif gigantesque de 2 milliards de doses à produire avant la fin 2021.

Cette annonce frappe durement la France où les autorités de santé n’ont pas diversifié leurs sources et où, quand on vaccine, à petits pas, on ne dispose encore que du vaccin Pfizer. Le groupe pharmaceutique explique avoir lancé des travaux dans son usine de Puurs, en Belgique, la seule à produire les doses livrées dans l’UE. L’Union européenne a donc mis tous ses oeufs dans le même panier… Une fois terminés, ces travaux doivent permettre au site d’expédier encore plus de vaccins, mais pour le moment, ce défaut d’anticipation va ajouter la lenteur à la lenteur.

Ce vendredi 15 janvier, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a tout de même assuré que l’ensemble des doses garanties au premier trimestre 2021 sera livré dans les temps. De son côté, le ministre de la Santé, Olivier Véran, affirme que la France dispose des stocks suffisants pour vacciner 2,5 millions des 66 millions de Français d’ici fin février, en six semaines, avec les vaccins Pfizer et Moderna.

Il faut attendre courant février en Allemagne, et fin mars en France, pour que deux autres usines Pfizer puissent ouvrir. La France compte aussi beaucoup sur le vaccin britannique AstraZeneca, dont 44 millions de doses ont été pré-commandées, mais son homologation est en attente probable d’ici fin janvier.

Un « léger problème logistique » de Pfizer en Belgique, selon l’AFP

Le problème touche au contrôle de la température

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Une armoire congélateur à l’hôpital Gasthuisberg de Louvain, Belgique, servant au stockage des premiers vaccins Pfizer-BioNTech
anti-Covid, le 28 décembre 2020

Ce problème logistique a été résolu et ces livraisons sont en train d’être expédiées. Il n’y a pas de problèmes de fabrication à signaler », a déclaré le directeur des relations media du laboratoire pharmaceutique dans une déclaration à l’AFP, sans donner plus de détails. Il a fallu attendre la déclaration du ministre espagnol de la Santé à la radio pour apprendre que le problème était « lié au contrôle de la température« .

Les livraisons de vaccins contre la Covid-19 à huit pays européens, dont l’Espagne, subiront un léger retard en raison d’un problème logistique à l’usine Pfizer en Belgique, a annoncé lundi le ministère espagnol de la Santé, au lendemain du lancement de la campagne de vaccination dans l’Union européenne.

L’information qui est publique en Espagne est occultée par Macron et sa presse.

« Pfizer Espagne indique qu’il a été informé cette nuit par son usine de Puurs (Belgique) du retard des envois à huit pays européens, dont l’Espagne, en raison d’un problème dans le processus de chargement et d’envoi », affirme le ministère espagnol de la Santé dans un communiqué du 28 décembre, sans préciser quels sont les sept autres pays affectés.

Selon ce communiqué du porte-parole de Pfizer, Andrew Widger, le groupe pharmaceutique a assuré au ministère espagnol que « la situation (était) déjà réglée », mais que « la prochaine livraison de vaccins aura quelques heures de retard et arrivera en Espagne le mardi 29 décembre pour la poursuite de la campagne de vaccination sur tout le territoire national ». 

En France, ni Pannier-Runacher, ni Véran, ni Castex, ni Macron n’a fait état de ce contre-temps.

Communication cryptée du laboratoire Pfizer

Andrew Widger a indiqué qu’« un problème logistique mineur » avait contraint le groupe à « reprogrammer un nombre limité de (ses) livraisons » à l’Espagne de ses 350.000 doses.

« Ce problème logistique a été résolu et ces livraisons sont en train d’être expédiées. Il n’y a pas de problèmes de fabrication à signaler », a ajouté le directeur des relations médias dans une déclaration à l’AFP, sans donner plus de détails.

Interrogé lundi matin sur la radio Cadena Ser sur ce contretemps, le ministre espagnol de la Santé, Salvador Illa, a expliqué, lui très directement, qu’il s’agissait d’un problème « lié au contrôle de la température » et qu’il était « apparemment réglé ».

Quid des sept autres pays européens ? Pris de panique, l’Elysée a-t-il glissé cet avatar sous le tapis, le dissimulant sous une prétendue « stratégie » des petits pas ? Dans ses vœux, Macron avait promis de lutter contre « une lenteur injustifiée », formulation ambigüe, et exprimé le souhait que « chaque Français qui le souhaite puisse être vacciné… de manière sûre et dans le bon ordre« .

La France devra « ajuster le rythme des vaccinations » à la « forte baisse » des livraisons dans les prochaines semaines

Associé au laboratoire allemand BioNTech, le groupe américain Pfizer a averti inopinément les pays de l’UE qu’il ne va pas être en mesure, jusqu’à début février, de fournir les quantités hebdomadaires comme il s’y était engagé.  Outre le site belge de fabrication du vaccin Pfizer, un autre BioNTech existe en Allemagne LIEN

Selon Berlin, cette baisse de cadence est prévue « pour trois à quatre semaines », du fait cette fois des modifications à effectuer dans la chaîne de production de l’usine belge de Puurs, lesquelles « nécessitent des approbations réglementaires supplémentaires », a expliqué le groupe américain. 

Pfizer/BioNTech a récemment relevé son objectif de production annuelle du vaccin anti-Covid-19, l’un des deux distribués dans les pays de l’UE, mais le seul actuellement en France, le faisant passer de 1,3 milliard à 2 milliards de doses pour l’ensemble de l’année 2021. C’est cette montée en puissance des capacités de fabrication de l’usine belge qui nécessiterait ces travaux d’extension.

Les adaptations de l’appareil de production sur le site de Puurs, qui produit les vaccins à destination de toute l’Europe, vont entraîner « des fluctuations dans les calendriers de commandes et de livraisons », prévient Pfizer. Le géant de la pharmacie a assuré que les changements apportés à l’usine avaient pour but, « dans un avenir proche », de « permettre d’augmenter rapidement les volumes » fabriqués

Quelle quantité de vaccins ne sera pas livrée dans les temps ?

La France n’a pas communiqué sur l‘ampleur des baisses de livraison. Il faut donc se tourner vers la Norvège qui a calculé les retards annoncés et annoncé qu’ils vont représenter une baisse de 17,8% des volumes de doses par rapport à ses prévisions. L’Institut norvégien de santé publique (FHI) dit désormais s’attendre à ne recevoir la semaine prochaine que 36.075 doses contre 43.875 escomptées auparavant.

Pour compenser cette baisse, la Norvège va puiser dans le stock de précaution de vaccins qu’elle avait constitué à la réception des premières doses. 

Quel impact sur la vaccination en France ?

A la différence de la transparence norvégienne, « une source » gouvernementale a balancé des phrases creuses pour dire, comme on l’imagine, que la France devra « ajuster le rythme des vaccinations » contre le coronavirus en raison de la « forte baisse » attendue des livraisons du vaccin Pfizer/BioNTech dans les semaines à venir…

L’exécutif maintient que ces retards ne remettent toutefois pas en cause « le déploiement global [sic] de la campagne vaccinale » en France, ce qui peut s’entendre, vu le rythme d’escargot de la campagne vaccinale en France.

Macron gère à nouveau la pénurie. La France a déjà reçu 1,5 millions de doses de vaccin Pfizer, mais en a administré moins de 400.000 ( 388.730 ). Elle attendait 520.000 autres la semaine prochaine: si son « déploiement global » se poursuit à ce rythme bas ( 70.000 par 24h ), elle n’en manquera pas, en effet, mais au prix de combien de vies humaines ?

Combien de doses ont été commandées ?

Sous pression face à la lenteur des vaccinations en Europe, début janvier, après le contretemps de fin décembre frappant huit pays-membres, l’UE avait annoncé un doublement de ses précommandes du vaccin Pfizer-BioNTech, avec une précommande ferme de 200 millions de doses supplémentaires de leur vaccin anti-Covid, assorti d’une option pour 100 millions de plus. 

Cela s’ajoute au contrat déjà conclu portant sur 300 millions de doses du vaccin, autorisé depuis le 21 décembre par la Commission européenne. Des pays de l’UE ont également commencé à recevoir les doses du vaccin Moderna également sous contrat avec l’exécutif européen qui s’est chargé de négocier pour l’ensemble des Etats membres. Une information suspecte puisque l’ « autorisation conditionnelle » pour les adultes de l’Agence européenne des médicaments (EMA) à ce second vaccin ne date que du mercredi 6 janvier et que, le 6 janvier, la Commission européenne devait encore approuver sa mise sur le marché, avant que les pays européens ne puissent l’inclure dans leurs campagnes de vaccination respectives.

Le vaccin Moderna se conserve à une température moindre (à 2 à 8 °C , au lieu de – 70°) et peut répondre à l’enjeu d’avoir en quantités deux doses  (0,5 ml chacune) par individu souhaitant se faire vacciner (seconde dose recommandée à 28 jours).  C’est le groupe suisse Lonza qui s’occupe d’approvisionner l’UE. Ces vaccins seront fabriqués à Viège. Au 1er janvier, à peine 500 personnes avaient reçu une première dose du Comirnaty, le vaccin de Pfizer et BioNTech.

Comment les pays européens ont-ils réagi ?

L’annonce du retard des « livraisons » du vaccin Pfizer-BioNTech a provoqué l’irritation de plusieurs gouvernements européens. Déplorant « une communication inattendue et de très court terme », le gouvernement allemand a demandé à la Commission européenne des garanties de « clarté et sécurité » pour les livraisons à venir. 

Cette exigence de transparence et de fiabilité est d’autant plus justifiée que le vrai coût des tests Covid s’élève à 2,8 milliards et qu’on ne sait rien ni de la dangerosité des variants britannique, sud-africain ou japonais (et prochains autres), ni de l’efficacité des vaccins commandés face aux variants.

Parallèlement, les ministres de la Santé de six autres pays de l’Union européenne ont exprimé leur « sérieuse préoccupation » quant à ces retards. Dans une lettre commune, les ministres du Danemark, d’Estonie, de Finlande, de Lituanie, de Lettonie et de Suède dénoncent une situation « inacceptable » portant préjudice à la « crédibilité du processus de vaccination« . La France de Macron n’assume pas cette exigence de transparence…

Sinovac réaffirme l’efficacité de son vaccin anti-Covid-19

Selon un institut brésilien, le vaccin chinois CoronaVac montre une efficacité de 50,38% contre le Covid-19, suite à des essais réalisés au Brésil. Ce mercredi 13 janvier, le laboratoire chinois Sinovac a réaffirmé l’efficacité de son vaccin. Le vaccin de Sinovac serait efficace à 91,2%, selon les données provisoires venues de Turquie, 65,3% côté indonésien et 50,4%, d’après le dernier chiffre publié par l’institut Butantan au Brésil.

Face aux doutes suscités par ces fluctuations, le président du laboratoire chinois vient de réaffirmer la « très grande efficacité » de son produit. Selon Yin Weidong, ce résultat d’un peu plus de 50% – qui dépasse à peine le seuil fixé par les instances de régulation – inclut des cas présentant des symptômes bénins. Mais le vaccin resterait lui efficace à 100% contre les infections sévères. Une donnée que relativisent également certains experts qui rappellent que le vaccin de la grippe ne produit des résultats qu’à 60%.

La campagne de vaccination chinoise ne concerne pour l’instant que la tranche d’âge de 18 à 59 ans. La Chine entend justement élargir la population cible de sa vaccination Covid-19 pour inclure les personnes âgées de plus de 60 ans, a déclaré la commission nationale de la santé ce mercredi. Une décision prise en raison de l’augmentation des données issues de la recherche clinique sur les vaccins, de l’offre croissante de vaccins et de la nécessité de mieux contrôler l’épidémie.

Or, le président français n’assume pas davantage la vente à la Chine du distributeur français Tridem Pharma (troisième distributeur pharmaceutique en Afrique francophone, basé à Escalquens, près de Toulouse), payé 63 millions d’euros par le groupe pharmaceutique chinois Shanghai Fosun Pharmaceutical, le lundi 30 octobre 2017, pour accroître ses parts de marché en Europe et en Afrique. Propriétaire du Club Méditerranée, ce conglomérat chinois vend désormais les médicaments et les produits parapharmaceutiques d’une vingtaine de groupes clients de Tridem Pharma (GSK, Janssen, Merck, Johnson & Johnson, Upsa…) aux grossistes et aux institutions de santé. Présent dans 21 pays, le distributeur emploie 600 salariés, essentiellement en Afrique, mais il stocke les médicaments dans son entrepôt toulousain, dont il a doublé la capacité en 2013 et d’où partent les commandes.

Coronavirus : 62.268 morts en France, la circulation du virus reste très élevée

La France arrive à 62.268 morts, à ce jour

Un parapluie pour trois..

62.268 morts en France, le nombre de nouveaux cas reste élevé

La France a comptabilisé 21.634 nouveaux cas de contamination au cours des dernières 24 heures mais le taux de positivité est en baisse, selon les chiffres des autorités sanitaires publiés jeudi. 

Le nombre de nouveaux cas quotidiens a oscillé entre 12.000 et 18.000 la semaine dernière. Il était de 14.929 mercredi et 11.795 mardi. 

Le taux de positivité, qui mesure le pourcentage de personnes positives au Covid-19 sur l’ensemble des personnes testées, était de 3,8% jeudi, après 4,3% mercredi et 4,4% mardi. Cet indicateur clé s’élevait à 6,4% le 8 décembre, date à laquelle un nouveau mode de comptabilisation a été introduit: toute comparaisons est donc faussée….

En raison attribuée notamment à une ruée sur les tests avant les retrouvailles familiales des fêtes de fin d’années, le nombre de cas détectés est élevé ces derniers jours. La semaine dernière (dernières données disponibles), quelque 2,35 millions de tests ont été effectués, en hausse de plus de 50% par rapport à la semaine précédente, a indiqué jeudi la Drees, le service statistique des ministères sociaux.

La Covid-19 a tué 292 personnes dans les hôpitaux ces dernières 24 heures (après 278 mercredi) portant le bilan total des décès à 62.268 (dont 43.073 à l’hôpital) depuis le début de la pandémie, selon Santé publique France.

Feu vert de la Haute autorité de santé au vaccin Pfizer

La Haute autorité de santé (HAS) a opté pour le premier vaccin mis à disposition, Pfizer/BioNTech et les premières vaccinations commenceront donc dès dimanche dans deux établissements hospitaliers en France.

C’était un accord attendu : la Haute autorité de santé a donné son feu vert à l’utilisation du vaccin Pfizer/BioNTech en France. Celui-ci « peut être utilisé chez les personnes de 16 ans et plus », « du fait de son efficacité et de son profil de tolérance satisfaisant », a estimé jeudi la Haute autorité de santé (HAS). La « stratégie de priorisation » déjà annoncée (commencer par les populations les plus à risque de forme grave et les plus exposées au risque d’infection) reste valable pour ce vaccin, baptisé Comirnaty, ajoute l’avis de l’autorité sanitaire, qui constitue la dernière étape réglementaire avant le début de la campagne de vaccination dimanche.

« Nous confirmons que ce premier vaccin a bien une place dans la stratégie vaccinale, au regard tant de son efficacité que de son profil de tolérance, ce qui est une excellente nouvelle », a déclaré la présidente de la HAS, Dominique Le Guludec, au cours d’un point presse en ligne. Cet avis est la dernière étape règlementaire avant le début de la campagne de vaccination.

Macron, qui n’a plus de symptômes de la Covid-19, a terminé son isolement à La Lanterne, jeudi, à temps pour le réveillon de Noël… 

Les premières vaccinations dès dimanche 

La Haute autorité de santé vient de donner son feu vert au vaccin Pfizer/BioNTech, quelques jours avant le début de la vaccination en France. Le président de la République, Emmanuel Macron, qui ne présente plus de symptômes, est sorti de son isolement, jeudi, après avoir été testé positif au Covid-19 la semaine dernière. La France a encore enregistré plus de 21.000 cas positifs au Covid-19 jeudi, avec 62.268 morts depuis le début de l’épidémie. 

Les premières doses du vaccin conçues par les laboratoires Pfizer et BioNTech arriveront samedi en France. Pour l’instant, ce sont seulement « quelques dizaines » de patients qui recevront leur injection dimanche, avait précisé le ministre de la Santé, Olivier Véran. La campagne de vaccination va suivre une « stratégie de priorisation » pour injecter le vaccin anti-Covid aux personnes fragiles en premier lieu. 

Deux établissements ont été choisis : l’unité de soins de longue durée de l’hôpital René-Muret (AP-HP) à Sevran, en Seine-Saint-Denis, et le centre gériatrique de Champmaillot, qui dépend du CHU de Dijon. Il n’y aura en revanche pas de troisième établissement concerné dès dimanche, contrairement à ce qui avait été envisagé.

Macron sort de l’isolement pour Noël, Castex de déconfine

Sans que l’Elysée n’ait annoncé qu’il a effectué un test PCR, Macron ne présente plus de symptômes et ne passera donc pas Noël dans son isolement doré à La Lanterne, la résidence royale de Versailles dans laquelle il avait choisi de passer son temps d’isolement sanitaire après avoir été testé positif à la Covid-19, la semaine dernière.

Le premier ministre Jean Castex et le président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand, tous deux cas contact du fait de la négligence du président Macron, ont mis fin mercredi à leur période d’isolement après avoir été testés négatifs à la Covid-19. « Cas contact du Président de la République, ne présentant aucun symptôme, et après avoir respecté une période d’isolement de 7 jours comme recommandé par les autorités de santé, le premier ministre a procédé à un test PCR, mercredi matin. Ce test étant négatif, cette période d’isolement prend donc fin », a annoncé Matignon. 

Plus de 1.73 million de morts dans le monde

La pandémie a fait au moins 1,73 million de morts dans le monde depuis fin décembre 2019, selon un bilan dressé à partir à partir de sources officielles jeudi à 11h00 GMT. Plus de 78,6 millions de cas de contamination ont été officiellement diagnostiqués.  Les Etats-Unis restent le pays le plus endeuillé avec 326.232 morts, pour une population de 328 millions, suivis par le Brésil (189.220 morts pour 210 millions d’habitants), l’Inde (146.756), le Mexique (120.311) et l’Italie (70.395 por 60 millions).