Les laboratoires Pfizer et BioNTech ont adressé une demande auprès des autorités américaines
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La vaccination contre la Covid-19 chez les enfants de 5 à 11 ans pourrait arriver dans les prochaines semaines en France. C’est du moins ce que laisse imaginer la récente demande des laboratoires Pfizer et BioNTech auprès des autorités américaines. Mais, d’abord, où en est la campagne de vaccination des 16-25 ans ?
La campagne vaccinale en est à viser les enfants entre 5 et 11 ans. Dans ce sens, les laboratoires Pfizer et BioNTech ont demandé, mardi 28 septembre, une autorisation de son vaccin pour cette cible, auprès de la Food and Drug Administration (FDA). Selon ce duo de laboratoires américains, leur vaccin montre une bonne tolérance chez les enfants, avec une réponse immunitaire « robuste », à l’instar de celle affichée chez les 16-25 ans. « Une demande formelle pour une autorisation d’utilisation en urgence (…) devrait suivre dans les prochaines semaines« , a ajouté Pfizer BioNTech.
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A l’heure actuelle, la vaccination des enfants de cette tranche d’âge reste donc hypothétique. Pour mémoire, en France, l’autorisation des autorités sanitaires aux quatre vaccins actuellement disponibles ne concerne pour l’instant que les personnes de 12 ans et plus, à la suite d’une étude menée sur plus de 2.000 adolescents. De cette manière, l’Agence européenne du médicament (AEM) doit encore étudier les résultats de l’étude menée par les deux laboratoires pour pouvoir donner aux autorités politiques le feu vert à la commercialisation de ce sérum et, de facto, la vaccination aux moins de 12 ans. Pour être possible dans tous les Etats-membres de l’Union européenne qui souhaitent l’appliquer, il faudra soumettre cette décision à la Commission européenne. Dans l’Hexagone, une étape supplémentaire est obligatoire : il s’agit de l’accord de la Haute autorité de santé (HAS).
Pour réaliser cette phase de test sur des humains, les enfants qui ont participé au protocole ont reçu deux injections de 10 µg, à 21 jours d’intervalle, contre 30 µg pour les 12 ans et plus. Des « effets secondaires généralement comparables à ceux observés chez les participants âgés de 16 à 25 ans » ont toutefois été notés, sans pour autant freiner le processus. Pfizer et BioNTech entendent désormais déposer une demande d’approbation pour l’utilisation du vaccin sur cette tranche d’âge auprès de l’Agence américaine du médicament. « Nous sommes ravis de pouvoir soumettre des données aux autorités réglementaires pour ce groupe d’enfants d’âge scolaire avant le début de la saison hivernale« , laquelle est jugée capable de renforcer le virus, a déclaré le Dr Ugur Sahin, PDG et co-fondateur de BioNTech. Les résultats des essais sur les enfants de 6 mois à 4 ans seront connus d’ici le début d’année 2022.
En France, le 5 septembre dernier, le directeur général de la santé Jérôme Salomon avait écarté l’hypothèse d’une vaccination des enfants de moins de 12 ans, indiquant alors que la priorité était la vaccination des 12 ans et plus. Ce groupe d’âge n’étant toujours pas suffisamment et complètement couvert, ni en nombre, ni en deux doses, leurs cadets ne sont pas encore ciblés. « On n’en est pas du tout à la vaccination des enfants (de moins de 12 ans), pour plein de raisons : parce qu’il nous manque des données scientifiques, ensuite parce que des études sont en cours » et « donc on va s’adapter à l’évolution des connaissances scientifiques« , avait-t-il raconté à sa manière captieuse coutumière, le 5 septembre, sans évoquer la stratégie de couverture étape, par étape, un groupe d’âge après l’autre.
De son côté, Macron avait déclaré vouloir attendre le feu vert des scientifiques pour abaisser l’âge minimum d’éligibilité à la vaccination, mais avait été bien plus déterminé à franchir le pas. « Dès que les scientifiques nous dirons ‘on l’ouvre aux plus jeunes’, on le fera« , avait-il lancé le 2 septembre, péremptoire, après s’être affranchi de leurs avis en février et mars, faisant dire à Richard Ferrand: « un jour, il pourra briguer l’agrégation d’immunologie »…
La vaccination des enfants utile à tous, selon l’Académie de médecine
De son côté, l’Académie nationale de médecine a publié un communiqué au printemps dans lequel elle réclamait une obligation de vaccination contre le coronavirus pour un certain nombre de professions, pour les étudiants, mais aussi pour les enfants. Selon elle, « l’extension de la vaccination contre le SARS-CoV-2 aux adolescents et aux enfants doit être envisagée dès que les protocoles vaccinaux seront homologués dans ces tranches d’âge«
L’Académie nationale de médecine rappelait aussi par communiqué qu’une telle obligation a déjà été mise en place pour d’autres vaccins : « Cette mesure a été appliquée en France pour la variole (1902-1984), la diphtérie (1938), le tétanos (1940), la tuberculose (1950-2007), la poliomyélite (1964), et étendue en 2017 pour 11 vaccins du nourrisson. Elle s’impose dans tous les cas où une vaccination efficace permet d’éliminer une maladie répandue, sévère et souvent mortelle. Avec un taux d’efficacité de 90 à 95% contre les formes graves de la Covid-19, les vaccins actuellement homologués en France contre le SARS-CoV-2 remplissent les conditions qui permettent de recourir à l’obligation vaccinale – déguisée en passe sanitaire ou non – face à une épidémie redoutable, en particulier socialement, que les mesures individuelles (gestes barrière) et collectives (couvre-feu, confinement) sont incapables de contrôler dans la durée. » A leur sujet, les recommandations varient en fonction des manques et des besoins du moment.
Quels sont les pays qui ont autorisé la vaccination des enfants de moins de 12 ans ?
Le Cambodge a commencé ce vendredi 17 septembre à vacciner les enfants dès l’âge de six ans contre le coronavirus, bien que l’OMS n’ait encore approuvé aucun vaccin pour les moins de 12 ans. La Chine a autorisé l’utilisation de son vaccin chez les mineurs et le pays l’a déjà injecté à des millions d’enfants entre 3 et 17 ans. Depuis aout dernier, Israël vaccine les 5-11 ans à risque. Le 3 septembre, Cuba est devenu le premier pays à ouvrir en masse la vaccination pour les plus jeunes: les 2-18 ans peuvent donc recevoir une dose de vaccin, une condition fixée par le gouvernement cubain avant de rouvrir les écoles.
Les Etats-Unis attendent les conclusions des essais cliniques pour prendre une décision. Le Venezuela avait annoncé fin août que la vaccination des enfants allait commencer en octobre.
Pfizer, Moderna… Quels vaccins pour les enfants ?
Pfizer a entamé sa phase d’essais avec des enfants en mars 2021, avec un vaccin en deux doses. Trois doses différentes ont donc été testées sur un groupe d’enfants de 5 à 11 ans. Des études complémentaires sont en cours sur un groupe de 2 à 4 ans. Les bébés de 6 à 23 mois reçoivent une dose plus faible dans une autre étude. Pfizer compte terminer les essais sur les plus jeunes au début de l’année 2022. Moderna a également lancé sa phase d’essais dont les résultats devraient être connus rapidement. Les deux vaccins sont déjà autorisés dans la plupart des pays pour les 12-17 ans.